Grand Place Décembre 2017

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N O 02 2 0.1 2 .2 0 17 • WWW.GRANDPLACE.EU

PARCE QUE BRUXELLES EST PLUS QUE BRUXELLES !

GRAND DOSSIER

50 ANNIVERSAIRE DU QUARTIER DES ARTS e

DU PALAIS DE JUSTICE À LA GRAND PLACE

GRAND PORTRAIT

GRANDE INDUSTRIE

GRAND CINÉMA

FRANÇOISE NYSSEN

SYLVIE LAUBERG

DAVID HAINAUT

« PRIORITÉ À LA CULTURE »

« VIVE LES MARQUES ! »

« LES CINÉPHILES SONT COMBLÉS »


ENGAGE Z-VOUS MAINTENANT E T PAYE Z L’ANNÉE PROCHAINE Pourquoi attendre jusqu’en janvier ? Atteignez vos objectifs avant tout le monde...

IL EST TEMPS DE SE FAIRE PLAISIR

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é dito Mobilisons-nous pour le patrimoine bruxellois ! Le 50éme anniversaire de l’association du Quartier des Arts fournit à la revue Grand Place l’occasion unique de dédier entièrement son deuxième numéro au patrimoine bruxellois sous toutes ses facettes. Quel plaisir de parcourir l’histoire et l’architecture de la capitale ! Car il y a dans la cité brabançonne une mine incomparable de pépites uniques au monde. N’ayons pas peur des mots : lorsqu’on prend la peine d’étudier la question, on découvre que Bruxelles est une véritable caverne d’Ali Baba. Bien sûr, nous n’avons pas la dimension et la cohésion de Paris. Mais quelle diversité ! Quand il s’agit du patrimoine matériel de Bruxelles, on pense inévitablement à la Grand Place, au Palais Royal, au Palais de Justice, à l’Eglise Notre-Dame du Sablon, aux Galeries Royales Saint-Hubert et à plein d’autres bâtiments emblématiques. Ces édifices sont évidemment exceptionnels. Mais il n’y a pas que ça. Il y a tellement de bâtiments à (re)découvrir dans les manufactures, les logements, les théâtres, les cinémas,… Puis, il y a les splendeurs horticoles de Bruxelles comme le Jardin Botanique, le Mont des Arts, le Parc d’Egmont, le Petit Sablon ou les Jardins du Fleuriste. Sans oublier notre superbe Fôret de Soignes qui a été reconnue au patrimoine mondial par

l’UNESCO grâce à l’action concertée des 3 Régions. Même la gastronomie bruxelloise mériterait qu’on s’attarde à ses racines historiques. Par exemple, la caricole est liée de manière indéfectible à l’Histoire de Bruxelles.

ENGAGEMENT CITOYEN

Bref, le patrimoine bruxellois vaut bien une messe. Ou tout simplement notre soutien. En effet, 52 ans après la destruction de la Maison du Peuple de Victor Horta, Bruxelles n’est toujours pas immunisée contre la « bruxellisation ». Heureusement, des organismes comme la Commission Royale des Monuments et Sites, le Quartier des Arts et la Fondation CIVA s’engagent pour préserver nos trésors architecturaux. Des personnalités comme Gilles Daoust, François Schuiten, Ine Marien s’impliquent aussi. Elles se battent au sein de comités de citoyens comme le fit une certaine Françoise Nyssen il y a plus de 30 ans du temps où elle était encore belge (bien avant qu’elle ne devienne Ministre de la Culture d’Emmanuel Macron). Up with Brussels !

Paul Grosjean, Rédacteur en Chef - paul@aubalcondelactu.be


s ommaire

INVEST IN THE MOST PROMISING NEIGHBOURHOOD OF BRUSSELS

Canal Wharf offers a fantastic location along the canal. Central in the up-and-coming neighbourhood of the Canal District, Canal Wharf liaises Tour & Taxis and its park with the city center.

10 GRAND ENTRETIEN Philippe Geluck

Within walking distance you’ll find Rue Dansaert’s fashionable boutiques and the restaurants of the Quartier Sainte-Catherine. Your neighbour will be the future Citroën Museum of Modern Art.

28 GROTE MARKT Ine Mariën

46 GRAND QUARTIER Canal Wharf Kim Ruysen

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17 GRAND ESPRIT D'ENTREPRISE Damien Van Renterghem

30 GRAND EVENEMENT Ommegang Paul Le Grand

49 GRAND ART Muriel de Crayencour

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GRAND PROJET Droh!Me Michel Culot

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GRAND AMOUR Paul-Loup Sulitzer

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GRAND DOSSIER Mobilité Pascal Smet

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GRAND DOSSIER Mobilité Isabelle Pauthier

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GRANDE PLACE The Mint Alexis Spaas

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GRAND STYLE Galeries Saint-Hubert Alexandre Grosjean

24 GRAND PORTRAIT Xavier Lust

44 GRAND DOSSIER Mobilité Boris Dilliès

58 GRANDE HISTOIRE Tour & Taxis Kris Verhelen


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PORTRAIT Propos recueillis par Paul Grosjean

Une petite Belge dans le fauteuil d’André Malraux et Jack Lang ! Macron a-t-il pensé à Brel, à Hergé, à Simenon, à Magritte en nommant Françoise Nyssen au Ministère de la Culture ? C’est très peu probable. Il n’empêche qu’il s’est agi d’un événement exceptionnel pour la culture « Made in Belgium ». N’oublions pas que l’ancienne patronne d’Actes Sud, belge de naissance, fit ses premiers pas à Bruxelles. Et si elle est de nationalité française depuis un certain temps, la fille d’Hubert Nyssen a gardé cette façon typiquement belge d’aborder les problèmes. En tout cas, chez nous, la Ministre (belge) de la Culture (francophone) ainsi que le Secrétaire Perpétuel de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique sont très enthousiastes. Pour eux, cette nomination ouvre de nouvelles perspectives de coopération franco-belge dans le domaine de la culture. Wait and see comme on dit à Molenbeek…

LE MEILLEUR DE LA LITTÉRATURE CONTEMPORAINE : DE NINA BERBEROVA À GIULA ENDERS, DE PAUL AUSTER À STIEG LARSSON

C’est peu dire qu’outre-Quiévrain, le titre de Ministre de la Culture est prestigieux. André Malraux inaugura la série des Ministres. Par la suite, des personnalités telles que Maurice Druon, Françoise Giroud, Jack Lang, François Léotard, Frédéric Mitterrand se succédèrent à la Rue de Valois. Bref, lorsque la patronne arlésienne des Editions Actes Sud fut appelée aux affaires culturelles par le Président de la République, ce fut un concert de louanges, de L’Obs au Point en passant par le Figaro.

ARLÉSIENNE SANS BIZET

Ce qui est sûr, c’est que le parcours de Françoise Nyssen (née le 9 juin 1951 à Etterbeek) n’est pas celui d’une énarque. Après sa scolarité au Lycée Français de Bruxelles, elle entama ses études de chimie à l’ULB.

Par après, elle étudia l’urbanisme à l’Institut Saint-Luc. Ella aboutit alors à la Direction du Ministère belge de l’Environnement. En tant qu’urbaniste, elle se battit notamment contre la bruxellisation (voir article sur la Maison du Peuple). En 1987, ce fut le tournant de sa vie. A la demande de son père, elle reprit la présidence de la maison d’édition Actes Sud (fondée par Hubert Nyssen à Arles en 1978). Sous sa houlette, l’entreprise prospéra. Elle devint tout simplement le meilleur de la littérature contemporaine : de Nina Berberova à Giula Enders, de Paul Auster à Stieg Larsson. C’est aussi 4 Prix Goncourt dont le dernier en 2017 avec Eric Vuillard (L’ordre du jour). C’est enfin 2 Prix Nobel de Littérature. Depuis le 18 mai 2017, elle est dirigée par le mari de Françoise Nyssen, Jean-Paul Capitani.

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PORTRAIT

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 A QUAND ACTES NORD ?

Parmi les Belges qui connaissent bien Françoise Nyssen, il y a Jacques De Decker, Secrétaire Perpétuel de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. « Nous sommes assez concernés par sa nomination à l’Académie, nous confie Jacques De Decker. En effet, il n’y aurait pas eu Françoise Nyssen sans Hubert Nyssen. Or, son père était membre de l’Académie (NDLR : membre étranger). Il succéda, notamment, à Colette et à Jean Cocteau. Et son successeur n’est autre qu’Eric-Emmanuel Schmitt. En fait, Hubert avait de multiples facettes. Ce fut d’abord un écrivain important. Par ailleurs, avec sa femme, Christine Leboeuf (NDLR : petite-fille du célèbre Henry Leboeuf, fondateur du Palais des Beaux-Arts), il créa Actes Sud à Arles. Il y avait là une forme d’inconscience typiquement belge. Il paraissait, en effet, difficile d’attirer les auteurs français en-dehors de Paris. On le lui reprocha d’ailleurs. Pour faire taire ces critiques, il se mit à prospecter des écrivains

étrangers. Notamment en Scandinavie où il dénicha le père de la tétralogie Millenium, Stieg Larsson. Ou à New York où il rencontra Paul Auster ». Et qu’en est-il de la promotion des auteurs belges dans tout cela ? « Hubert Nyssen a publié Jean-Luc Outers et Henry Bauchau, poursuit Jacques De Decker. Il était très attentif aux synergies entre éditeurs français, belges et canadiens. Hélas, il n’a jamais trouvé le même niveau de professionnalisme en Belgique. Il faut dire que chez nous, les moyens sont très limités. En réalité, tout cela soulève la question fondamentale de l’aide à la diffusion des auteurs belges dans le monde et, particulièrement, en France. Reconnaissons que le cas de la Belgique est unique. Aucun pays n’est aussi dominé par un autre pays dans le domaine de l’édition. Bref, je crois beaucoup dans Françoise Nyssen. Les conditions sont peut-être réunies pour rapprocher édition française et édition belge et permettre la diffusion d’auteurs belges à Paris ». A quand une filiale d’Actes Sud en Belgique ? Et pourquoi pas Actes Nord ?

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01 Philippe Geluck et Michel Drucker - Vernissage de l'exposition "Tout L'Art du Chat" de Philippe Geluck à la galerie Huberty-Breyne à Paris, le 14 octobre 2014. 02 Philippe Geluck, Laurent Ruquier - Vernissage de l'exposition L'Art et Le Chat de Philippe Geluck au Musée en Herbe à Paris, le 10 février 2016.


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PORTRAIT

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J’AI RENCONTRÉ UNE FEMME ENTHOUSIASTE DANS SON TRAVAIL ET DÉTERMINÉE À FAIRE BOUGER LES CHOSES ALDA GREOLI

ERASMUS DE LA CULTURE

Parole donc aux politiques. Que pense notre Ministre de la Culture de sa consoeur belgo-française qu’elle rencontra cet été au Festival d’Avignon ? « J’étais très désireuse de rencontrer Françoise Nyssen parce que j’étais frappée par nos convergences évidentes et nombreuses. Qu’il s’agisse de l’éducation artistique, du développement des résidences d’artistes ou, encore, du soutien à la mobilité des (jeunes) artistes. Les thématiques européennes ont également été évoquées ». Mais cette nomination ouvre-t-elle de nouvelles perspectives de coopération franco-belge en matière de culture ? « Sans aucun doute ! J’ai rencontré une femme fière de sa Belgique, enthousiaste dans son travail et déterminée à faire bouger les choses ».

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DIVERSITÉ, QUALITÉ, EFFICACITÉ

En résumé, à part ses initiales, Françoise Nyssen serait la perfection en matière de culture. Et c’est cela le problème. Elle suscite d’énormes attentes dans les milieux intéressés. Pourra-t-elle les satisfaire, sachant que les restrictions budgétaires ne vont pas l’aider ? Faisons-lui confiance. En tant que chimiste, elle pourra maîtriser les savants dosages que nécessite toute politique culturelle. Et puis, ses origines belges lui seront très utiles. Elle s’appuiera sur ce côté tout à la fois bienveillant, familial, polyvalent, entreprenant, innovateur qui est l’apanage de nos compatriotes. Elle s’inspirera de son père qui, selon Alberto Manguel, avait la « capacité de rassembler un groupe de gens divers sans jamais se placer au centre ». Diversité, qualité, efficacité sont les maîtres-mots des Nyssen. Assurément, la culture française est entre de bonnes mains… ■

Un port au service de la ville Depuis ses débuts, le Port de Bruxelles est au service de la ville et ses habitants. Le Port de Bruxelles est un organisme d’intérêt public ancré au cœur de la ville et de son développement. Gestionnaire du canal et d’un domaine portuaire de 115 hectares, le Port œuvre au développement écologique bruxellois en favorisant le transport des marchandises par bateau, une solution beaucoup plus durable que le transport routier et qui permet d’éviter quelques 2000 camions sur les routes tous les jours. Mais le Port œuvre également au développement économique de la ville puisqu’il accueille environ 200 entreprises sur son domaine

et met un centre logistique (TIR Logistics centre) à la disposition d’entreprises de toutes tailles. Cependant, au-delà de l’aspect global, les activités du Port de Bruxelles touchent les Bruxellois au quotidien bien plus qu’on ne pourrait le penser. En effet, de la farine utilisée chaque jour par le boulanger à l’essence qui alimente les voitures, les activités des entreprises que le Port accueille sont aussi diverses que nécessaires au quotidien de chacun, ce qui fait du Port de Bruxelles non seulement un port au service de la ville, mais aussi et surtout un port au service des Bruxellois. Notons également que la situation du canal

au cœur de la ville en fait un lieu privilégié pour la détente et le loisir. En plus des évènements qui se déroulent tout au long de l’année et de la Fête du Port qui se tient tous les deux ans, il est possible de s’adonner aux sports nautiques, notamment au Centre nautique du Port de Bruxelles, au Bruxelles Royal Yacht Club (BRYC), et dans les clubs d’aviron le long du canal. Au service des bruxellois ; ensemble, un port et une ville. Suivez-nous sur les réseaux sociaux ! Facebook “f ” Logo

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www.port.brussels


chroniek

 GROTE MARKT

Koen Clement, “Brussel-lover pur-sang”

CHEZ LEON

-nieuwe directeur generaal van het Europalia Arts Festival wil voor Europalia en de cultuur een prominente rol in Brussel en in Europa

probablement la Friture la plus bruxelloise du monde !

“EUROPA - BRUSSEL: BEIDEN ZULLEN CULTUREEL ZIJN OF NIET ZIJN”.

Europalia is in 1969 opgericht vanuit het enthousiasme rond de Europese gedachte, en met de bedoeling om telkens de cultuur van één Europees land in de kijker te plaatsen. Met het idee: als we mekaar beter kennen en beter begrijpen, zullen we ook beter samenleven. Vandaag, in tijden van euroscepticisme, vindt Clement die nobele gedachte meer dan ooit pertinent. Tegelijk legt Clement het accent bij de rol die cultuur kan en moet spelen in een breed maatschappelijk project als Europa. “We denken na over welke de politieke rol van cultuur kan zijn. We zouden willen onderzoeken hoe de de Europese gedachte modern kunnen invullen via de cultuur.”.

Rue des Bouchers 18, 1000 Bruxelles

À deux pas de la Grand Place de Bruxelles se situe l’« îlot sacré ». Au cœur de ce quartier, le restaurant CHEZ LEON existe depuis presque 125 ans ! Evocation de la Belgique Joyeuse, Léon constitue le fleuron de la gastronomie belge. Il y a toujours eu de drôles de ketjes à Bruxelles et pas seulement Manneken-Pis. Léon Vanlancker était un de ceux-là. Tout commence en 1893 lorsqu’il s’installe à la rue des Bouchers et ouvre le restaurant CHEZ LEON. Cinq générations plus tard, l’établissement attire toujours autant de visiteurs curieux de découvrir l’univers du plus grand restaurant de Bruxelles. Notre restaurant, par sa simplicité, son accueil chaleureux et sa cuisine simple a su capter la sympathie du public et la halte du gourmand.

EUROPALIA INDONESIA : MUST SEES

Ouvert 7j/7

de 11h30 à 23h00 (23h30 vendredi et samedi)

Ancestors & Rituals Power and other Things Bozar 1/10/2017-14/01/2018 Over relaties en communiceren met voorouders en de visie van hedendaagse Indonesische kunstenaars - www.bozar.be Indonesian Filmfestival 09/01-23/01/2018 De grote nieuwe garde filmauteurs van de Reformasi na de afzetting van Soeharto in 1998

ARTISTIEK DIRECTEUR DIRK VERMAELEN EN KOEN CLEMENT WILLEN IN EERSTE INSTANTIE MEER SPRAAKMAKENDE, UNIEKE CREATIES, MEER CONFRONTATIES VAN IDEEËN

op uitwisselingen met de gastlanden. Een tweede piste is om de landenformule van Europalia af te wisselen met een meer thematische aanpak. De grote levensthema’s is wat de mensen dag in dag uit bezighoudt. Cultuur kan daarbij doen nadenken, confronteren, het debat aanwakkeren, zalven. Meer kwaliteit dus, meer maatschappelijk gewicht, meer impact, wellicht minder kwantiteit. 50 jaar Europalia met gastland Roemenië moet dit waarmaken. Geen sinecure!

EEN OVERKOEPELENDE ROL VOOR EUROPALIA EN MEER VISIBILITEIT VOOR CULTUREEL BRUSSEL

Koen Clement heeft een topcarrière in de mediawereld en de uitgeverswereld achter de rug: voormalig directeur bij De Morgen, ex CEO van het Nederlandse uitgeversconcern WPG dat hij succesvol herstructureerde. “Na 9 jaar Amsterdam terugkomen naar Brussel, en terug de “vipes” van deze bruisende en boeiende stad voelen is overweldigend” zegt Koen Clement. “De rijkdom en de diversiteit van het culturele aanbod in Brussel is fenomenaal, en het overvalt je helemaal omdat veelal ongekend in het buitenland. En ongekend is onbemind.” Het ontbreekt Brussel aan een overkoepelend verhaal, aan visibiliteit. Daar wil Europalia iets aan doen. Clement: “Wij willen het DNA van de organisatie actualiseren en er vooral aan werken om het unieke aanbod evenementen veel meer voor het voetlicht te brengen”. Een niet verwonderlijke vaststelling voor een ex-mediaman! ■

50 JAAR EUROPALIA IN 2019: EEN NIEUWE AANPAK, EEN VERNIEUWD DNA

Met de dalende bezoekerscijfers van de laatste edities en een succesvolle concurrentie staat Clement voor de loodzware opdracht: Europalia moet zichzelf heruitvinden, of het verdwijnt. Artistiek directeur Dirk Vermaelen en Koen Clement willen in eerste instantie meer spraakmakende, unieke creaties, meer confrontaties van ideeën. Dit moet financieel haalbaar zijn door meer in te zetten

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À très bientôt et bon appétit !

Ine Mariën

Entrepreneure bruxelloise, stratège en communication

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ENTRETIEN Texte de Brigitte Ullens

François schuiten, l’horloger du rêve bruxellois François Schuiten, dessinateur de bandes dessinées et scénographe, continue, à travers ses nombreux projets, de créer des ponts entre le rêve et le réel. Il tend à repousser les limites d’un certain monde. Tel l’horloger du rêve qu’il est, il décline le temps ! Il a accepté de partager avec nous son sens du rêve et de la réalité. Et son amour pour le patrimoine bruxellois ! François Schuiten est né à Bruxelles en 1956, deux ans avant la grande Exposition Universelle. Son père est architecte. Il est son premier maître. Il n’a que 16 ans lorsque ses premières pages sont publiées dans l’édition belge de « Pilote ». Il étudie à l’atelier de bandes dessinées de l’Institut Saint-Luc à Bruxelles. Il publie de nombreux albums qui sont traduits dans une dizaine de langues. Il reçoit diverses récompenses dont, entre autres, le prix d’Angoulême en 2002. À côté de cela, il crée des affiches, des illustrations, des sérigraphies, des

AUJOURD’HUI, QUAND ON PARLE DE TRAINS, ON PARLE RETARD, GRÈVE, DÉFICIT

lithographies. Il collabore aussi à la conception de films. Il est également spécialiste de la scénographie dans les domaines de l’opéra, du théâtre, des expositions. Bref, Schuiten est un créateur éclectique. Grand Place : François Schuiten, en quoi la scénographie est-elle une extension de votre métier de dessinateur ? François Schuiten : En passant à la scénographie, on va du rêve à la réalité. On est brusquement confronté à des espaces. Il faut tout réinventer en se tenant à des contraintes très strictes. Il y a aussi un travail d’équipe. Pour la bande dessinée, on est toujours seul, confronté à soi-même, pendant des années. Le scénographe commence par un travail solitaire et rentre ensuite en dialogue. GP : De 2012 à 2014, vous réalisez un de vos

rêves, en restaurant la Gare de Schaerbeek et en créant le Musée du Train : le Train World. Vous créez un véritable ballet ferroviaire sur plus de 7.000 mètres carrés. Les locomotives en sont les actrices dans un univers qui vous est propre. Une superbe expérience ?

FS : Je croyais dur comme fer en ce projet. Je

suis tombé complètement amoureux de ces machines et de ces hommes et femmes qui ont donné leur vie au service de leur métier. Cela m’a donné la volonté de les honorer et de leurs restituer leur fierté. J’aime bien ce terme. Cela a un peu disparu. Aujourd’hui, quand on parle de trains, on parle retard, grève, déficit. En a découlé également mon album « La Douce ».

GP : François Schuiten, vous vous êtes beaucoup engagé pour Bruxelles et son patrimoine ? FS : Oui, avec la restauration de la Maison Autrique de Victor Horta, entre autres et maintenant avec le Palais de Justice. Ce bâtiment est un monstre abandonné aux échafaudages. Il est mal-aimé et est en déshérence alors que c’est un joyau de prouesse et de sophistication architecturale. C’est une espèce de mise en scène, un grand opéra architectural. Aujourd’hui, on commence à sentir une prise de conscience et les choses bougent enfin. Cela devrait heureusement rester un Palais de Justice. J’ai beaucoup milité en ce sens. Ce serait

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© Franck Jamagne

ENTRETIEN

01 01 Schuiten train world. 02 Planche Schuiten Brusel.

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QUAND ON APPREND QUE LES PLANCHES DE BLAKE ET MORTIMER DE JACOBS SE PROMÈNENT DANS LA NATURE, ON PEUT PARLER D’UN SCANDALE

fou d'en changer la fonction. Quand il aura retrouvé toutes ses qualités, ce sera un des bâtiments les plus fascinants d’Europe. GP : Au niveau du patrimoine, vous avez légué certaines

de vos plus belles planches à la Fondation Roi Baudouin, à la Bibliothèque Nationale de France et au Musée d’Angoulême. On vous sait très strict sur cette question de patrimoine culturel ? Notamment, le respect de la mémoire d’Edgar P. Jacobs vous tient très à cœur. FS : Assurément. Quand on apprend que les planches de Blake et Mortimer de Jacobs se promènent dans la nature, on peut parler d’un scandale. Sa volonté en faisant une fondation était de les protéger. On voit à quel point, dans un pays comme le nôtre, qui est le pays de la bande dessinée, il est indispensable de préserver et prolonger l’œuvre des auteurs. La position de l’État n’est pas très visionnaire. Il pourrait soutenir les artistes en fin de carrière tout en enrichissant le patrimoine national. Il y aurait moyen de travailler sur un système win-win. On a aujourd’hui une vision à très court terme qui est en priorité de faire payer aux artistes des impôts. Que ces planches soient dans la nature nous oblige à avancer. Nous sommes à un moment très intéressant pour essayer de trouver des solutions.

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GP : Selon vous, quelle place y a-t-il dans notre ville

pour des créateurs comme vous? FS : Bruxelles est une ville très accueillante pour les artistes. Les loyers des ateliers sont modérés. On vit sur le terreau d’un véritable laboratoire où les cultures se mêlent. En même temps, c’est une ville très chaotique. La lenteur du pouvoir institutionnel mène à une situation handicapante. Je rêverais de pouvoir y apporter mon expérience, je rêverais qu’on m’autorise à réinventer la ville. Le problème est qu’on prend régulièrement des décisions qui ne font pas rêver. Le piétonnier a été imposé sans être préparé, sans être pensé suffisamment. Il faudrait pouvoir avoir cet espace d’imaginaire, d’utopie qui, pour le moment, n’existe pas à Bruxelles. On ne voit pas comment sera la ville dans 50 ans. C’est une très grave erreur. Pour nos enfants et petits-enfants, il faut donner envie de vivre Bruxelles dans 50 ans. D’où l’importance de créer un débat où le désir et l’audace seront inconditionnels. « Nul n’est prophète en son pays », mais j’adore cette ville.

GP : Merci, François Schuiten. ■


chronique

 GRAND RÊVE

Event furniture for any occasion.

« Je rêve » Pour cette première chronique dans le magazine Grand Place, j’ai envie de vous parler de mon rêve de Bruxelles. Je suis un Bruxellois au profil particulier : CEO de Daoust (12e employeur en Région de Bruxelles-Capitale), fondateur de Title Media (société de production de films basée à Bruxelles mais active surtout à Los Angeles) et metteur en scène du spectacle de l’Ommegang sur la Grand-Place. Je vois donc Bruxelles à travers un prisme assez particulier.

Bruxelles est la Capitale de l’Europe, un hub international d’activités économiques, politiques et culturelles. Bruxelles est un melting pot, si bien qu’une part finalement faible des personnes vivant ou travaillant à Bruxelles se sentent vraiment bruxelloises (au sens de l’appartenance primordiale à la ville). Navetteurs, fonctionnaires européens, investisseurs étrangers et expatriés de tous bords se mélangent magnifiquement avec la population locale de notre belle cité. Bruxelles serait donc une terre d’accueil fertile pour les personnes, les entreprises et les institutions ? Malheureusement… pas du tout.

JE RÊVE D’UN BRUXELLES QUI DISPOSERAIT D’UN VOL DIRECT VERS LA CALIFORNIE, TERREAU DE L’INNOVATION MONDIALE INITIATIVES SYMBOLIQUES

son temps aux obligations administratives. Je rêve d’un Bruxelles qui disposerait d’un vol direct vers la Californie, terreau de l’innovation mondiale. Je rêve d’un Bruxelles où la population disposerait d’une vision claire et enthousiasmante des projets d’infrastructure pour les 5 prochaines années. Je rêve d’un Bruxelles sans guerres de pouvoir incessantes nées de la seule initiative des partis politiques. Je rêve d’un Bruxelles sans scandales. Les initiatives symboliques sont innombrables à Bruxelles (semaine de la mobilité, incubateurs à start-ups, etc.). Mais c’est l’arbre qui cache la forêt : Bruxelles n’offre pas un terreau suffisamment fertile au développement économique et culturel. Je rêve d’un Bruxelles qui serait « simplement » cette belle terre fertile tournée vers l’avenir, prête à accueillir toutes les initiatives privées et qui ne serait pas gangrénée par le poids de l’administration. Je vous l’ai dit : je rêve. ■

Je rêve d’un Bruxelles où on ne pousserait pas un gros soupir chaque fois qu’on doit se déplacer. Je rêve d’un Bruxelles où les législations seraient simples, stables et attractives pour les entreprises locales et étrangères. Je rêve d’un Bruxelles où un jeune entrepreneur ne devrait pas consacrer 50% de

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Gilles Daoust,

CEO de Daoust, Entreprise de l’Année 2016

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CRIME Texte de Nicole Malinconi

C’était au temps où l’on inaugurait la Maison du Peuple…

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Une œuvre d'art comme lieu et symbole des aspirations du peuple, il y avait de quoi l'inaugurer en grande pompe. Ce jour-là, au fond, c'est le peuple qui était fêté, qui était donc reconnu et se reconnaissait dans sa Maison. La présence de Jean Jaurès en avait témoigné. Extrait de « De fer et de verrre, la Maison du Peuple de Victor Horta », Editons Les Impressions Nouvelles.

MAINTENANT, ON A UNE MAISON QUI MONTRE CE QU'ON EST DEVENUS, DE QUOI ON EST CAPABLES ; ON EST FIERS ; IL VA S'EN PASSER DES CHOSES, ICI

Enfin, on inaugure la Maison du Peuple. On est le dimanche de Pâques 1899, quatre ans ou presque après l'achat du terrain de la rue Stevens. On a voulu une fête à sa hauteur. C'est un homme qui l'annonce, sur l'affiche du parti ouvrier belge placardée dans la ville et même dans le pays ; manches retroussées, menton levé, le regard fixé plus haut que l'horizon, il élève à bout de bras un drapeau rouge qui se déploie jusque dans les caractères entrelacés du titre, rouges également, Fêtes inaugurales nouvelle maison du peuple Bruxelles ; l'autre bras est tendu le long du corps, l'index pointé vers la liste au bas de l'affiche, Cortège inaugural, meeting monstre, solennités musicales, conférence internationale, cantate par mille exécutants, illuminations, retraite aux flambeaux, bals, feu d'artifice, etc., etc. Ca commence le samedi soir par une salve de vingt et un coups de canon, comme aux plus grands événements du pays ; une annonce à la ville entière ; d'ailleurs, on est venus en nombre de la ville entière et même de plus loin pour suivre les fanfares et les lumières de la marche aux flambeaux qui s'ébranle depuis le Palais de Justice, ou juste pour se tenir sur

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son passage, parce qu'on ne voudrait pas manquer ça et surtout parce qu'on est curieux de voir quelle allure elle a, finalement, cette Maison du Peuple.

SENTIMENT DE FIERTÉ

On peut dire qu'on n'en revient pas ; on ne l'imaginait pas si grande, au fond, même ceux qui de temps en temps étaient venus se rendre compte de l'avancement des travaux ; peut-être est-ce l'effet de la nuit ; il faut dire qu'on ne l'avait jamais vue, de nuit, illuminée de l'intérieur comme un château, ni remarqué que des fenêtres, il y en avait tout de même beaucoup, au point qu'on finit par les compter, maintenant qu'elles brillent toutes dans la façade ; et, dans l'obscurité de la rue, c'est comme si cette lumière qui se réverbère jusque sur les maisons d'en face et même sur les ondoiements des drapeaux hissés sur la terrasse vous aiguisait le regard et vous faisait voir, comme en ombres chinoises, les balcons, les grilles et les rambardes, les hampes, les poutres et les consoles, tout ce fer en lignes droites et en torsades qui ressort plus encore qu'en plein jour, ses reflets rouges, quelquefois. Un vrai palais, dit-on.

Alors, on se rappelle les uns aux autres d'où on vient, tout ce qu'il a fallu affronter avant d'en arriver à ce soir ; on compte les années ; on se raconte tout ce qu'on a fait ensemble pendant ce temps-là, que chacun sait puisqu'on l'a fait ensemble, mais tout de même, on le raconte ; on rit de tout ça maintenant ; on se donne de grandes tapes dans le dos en disant qu'on est prêts à en faire d'autres s'il le fallait ; maintenant, on a une maison qui montre ce qu'on est devenus, de quoi on est capables ; on est fiers ; il va s'en passer des choses, ici.

ARRIVÉE DE JAURÈS

Le lendemain, à la Gare du Midi, des trains arrivant de toute la Belgique et même de France, débarquent par centaines des hommes portant des drapeaux rouges, des bannières, des calicots marqués d'un nom d'usine ou de ville, ainsi que des trompettes, des saxophones, des clarinettes, des tambours et

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des grosses caisses. Les hommes restent d'abord groupés devant la gare autour de leur calicot, de leur bannière ou de leurs instruments ; au fur et à mesure que le temps passe, ils se font de plus en plus nombreux et les groupes se serrent sur la place jusqu'à ce que celle-ci finisse par déborder sur les rues voisines ; alors ils se mettent en marche, lentement, dans l'Avenue du Midi. En tête, derrière la bannière du Parti Ouvrier Belge, viennent les dirigeants, avec quelques-uns encore de ceux qui l'ont fondé voici quatorze ans au café le Cygne et qui ne cessent de répondre aux salutations et de serrer des mains ; il y a aussi ceux du Parti Ouvrier Français et parmi eux, le député Jean Jaurès, qui n'est pas encore à vrai dire un dirigeant, mais qui fait parler de lui comme d'un dirigeant, tellement il sait parler ; son nom court à travers tout le cortège ; on dit : Jaurès est là. ■

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chronique

 GRANDE ARCHITECTURE

Ceci sauvera cela « Promenant un triste regard du livre à l’église… Hélas ! dit-il, ceci tuera cela ». Ainsi s’exprime en 1482 Claude Frollo, archidiacre de Notre-Dame de Paris dans le célèbre roman éponyme de Victor Hugo. Et le grand auteur de s’en expliquer un peu plus loin : « L’imprimerie tuera l’architecture. En effet, depuis l’origine des choses jusqu’au XVème siècle de l’ère chrétienne inclusivement, l’architecture est le grand livre de l’humanité, l’expression principale de l’homme à ses divers états de développement soit comme force, soit comme intelligence… Ainsi, jusqu’à Gutenberg, l’architecture est l’écriture principale, l’écriture universelle ».

En 1968, à Bruxelles, un professeur d’architecture à l’école de La Cambre, Maurice Culot, découvre dans la cave de sa maison, construite par Fernand Bodson, un dessin pour un projet de Maison du Peuple à construire à Liège. Il est signé Fernand Bodson et Antoine Pompe : deux inconnus. Intrigué, Culot mène l’enquête et, de fil en aiguille, redécouvre toute une génération d’architectes modernes oubliés de l’histoire. L’époque est au fonctionnalisme et au style international et, du passé, on fait table rase. L’époque est aussi à la destruction du patrimoine architectural et, plus encore, à la destruction de la ville comme patrimoine. Ceci expliquant cela.

LA PRÉSERVATION DES ARCHIVES D’ARCHITECTURE A CONTRIBUÉ À SAUVER, À SA FAÇON, LA MÉMOIRE D’UNE ARCHITECTURE AUJOURD’HUI DISPARUE Maurice Culot crée alors les Archives d’Architecture Moderne (AAM) afin de sauver et de réhabiliter ces premiers modernes. Inlassablement, pendant un demi-siècle, les AAM vont recueillir un trésor d’archives, de dessins, de maquettes et de photographies, promises à l’oubli, voire au pilon, et les valoriser par des livres et des expositions. Depuis 2016, ces collections sont partie intégrante de la Fondation CIVA où elles ont été rejointes par d’autres fonds d’archives exceptionnels, ceux de Sint-Lukasarchief, de la Bibliothèque René Pechère et du Centre Paul Duvigneaud, constituant ainsi la plus importante collection de Belgique et une des plus importantes d’Europe.

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CONNAÎTRE POUR PRÉSERVER

Mais revenons à Victor Hugo et à son « Ceci tuera cela » : « L’imprimerie tuera l’architecture ». La sauvegarde de cette mémoire de papier que constituent des archives d’architecture a incontestablement permis non seulement de conserver une trace mais également, très souvent, de sauver nombre de bâtiments d’une destruction ou d’une dénaturation certaine : connaître c’est aussi préserver. A l’inverse de Victor Hugo, on peut donc dire aujourd’hui que la préservation des archives d’architecture a contribué à sauver, à sa façon, la mémoire d’une architecture aujourd’hui disparue. Une résistance de papier en somme à la destruction d’une ville de pierre, de brique et de mortier, qui a aussi permis de sensibiliser l’opinion publique à l’intérêt de sauvegarder la ville réelle comme patrimoine : ceci sauvera cela ! ■

Yaron Pesztat,

Directeur du département Architecture Moderne de la Fondation CIVA

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chronique

 GRANDE FORÊT

Vive la forêt métropolitaine ! Comme vous le savez, une partie de la Forêt de Soignes a été reconnue au patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO. Cette décision (prise lors de la réunion du comité du patrimoine mondial organisée à Cracovie) entend mettre en évidence la qualité exceptionnelle de cette hêtraie, particulièrement du côté occidental de l’Europe. En réalité, elle permet à l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture de compléter son réseau européen de forêts de hêtres authentiques. Comme vous le savez, une partie de la Forêt de Soignes a été reconnue au patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO. Cette décision (prise lors de la réunion du comité du patrimoine mondial organisée à Cracovie) entend mettre en évidence la qualité exceptionnelle de cette hêtraie, particulièrement du côté occidental de l’Europe. En réalité, elle permet à l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture de compléter son réseau européen de forêts de hêtres authentiques.

ON AIMERAIT QUE CET ESPRIT DE COOPÉRATION INTERRÉGIONALE EN FAVEUR DE BRUXELLES SE DÉCLINE DANS D’AUTRES DOMAINES. POURQUOI PAS COLLABORER ÉGALEMENT SUR LA MOBILITÉ, LA FORMATION, L’EMPLOI, L’ÉCONOMIE ?

dature. Voir ainsi les Régions flamande, wallonne et bruxelloise réunies sur un projet commun montre que le fédéralisme de coopération est possible en Belgique. C’est un peu comme si la Forêt de Soignes, au même titre que l’Antarctique, était devenue une zone démilitarisée. Le fait que le projet soit surtout important pour Bruxelles et que la bonne nouvelle ait été annoncée par le Ministre-Président de la Flandre est encore plus encourageant. Maintenant, on aimerait que cet esprit de coopération interrégionale en faveur de Bruxelles se décline dans d’autres domaines. Pourquoi pas collaborer également sur la mobilité, la formation, l’emploi, l’économie ? C’est d’autant plus souhaitable qu’il existe un cadre légal pour optimiser ces partenariats, à savoir celui de la communauté métropolitaine. Rêvons un peu. Et si le cas de la Forêt de Soignes était prémonitoire ? Parions que l’avenir de la ville passe par la… forêt ! ■

Cette consécration de la Forêt de Soignes mérite d’être soulignée. C’est un superbe cadeau pour Bruxelles, que ce soit en termes d’environnement, de patrimoine, de tourisme. Mais elle est aussi remarquable sur le plan de la méthodologie. En effet, la hêtraie bruxelloise étant à cheval sur les 3 Régions du pays, il a fallu mettre en place une collaboration interrégionale afin d’introduire le dossier de candi-

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Paul Grosjean Journaliste


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JARDINS Texte de Paul Grosjean

Et si on parlait de la splendeur des parcs bruxellois ? Bruxelles possède un patrimoine vert de grande qualité : Parc de Bruxelles, Jardin Botanique, Parc Léopold, Bois de la Cambre, Mont des Arts,… Hélas, les Bruxellois méconnaissent encore ces parcs et jardins qui reflètent un passé certes prestigieux mais parfois lointain. C’est dommage car ce patrimoine représente un véritable enjeu pour la Région de Bruxelles-Capitale…

SOUS LE RÈGNE DE LÉOPOLD IER, BRUXELLES DEVINT UNE DES CAPITALES EUROPÉENNES DE L’HORTICULTURE

Il est évident que la naissance de l’horticulture belge est antérieure à celle de la Belgique. En réalité, dans notre pays, ses origines remontent au 17ème siècle (au moins). Par exemple, à Bruxelles, la création officielle de la Confrérie de Sainte Dorothée, patronne des jardiniers et des fleuristes, date de 1664. Cette organisation subsista plus d’un siècle. Elle disparut en 1786 lorsque Joseph II supprima les confréries. Cela ne signifia pas pour autant la fin de la passion des Bruxellois pour l’horticulture. En 1822, en effet, la Société de Flore reprit le flambeau de la Confrérie de Sainte Dorothée. En 1826, la Société Royale d’Horticulture des Pays-Bas fonda le Jardin Botanique à Saint-Josse-ten-Noode. Après l’indépendance de la Belgique, entre 1831 et 1865, sous le règne de Léopold Ier, Bruxelles devint une des capitales européennes de l’horticulture et rivalisait avec Gand par le luxe et les nouveautés de son marché horticole. La bourgeoisie, véritable lea-

ding-class, se découvrit alors une passion dévorante pour l’horticulture, les plantes exotiques et rares, les serres, les curiosités botaniques,… A un tel point qu’elle finança des expéditions initiées par de véritables explorateurs-chasseurs de plantes. Les bourgeois s’impliquaient aussi au travers de nombreuses sociétés savantes dont l’une des plus célèbres fut la Société Linnéenne (dissidence de la Société de Flore).

AU TOP À L’EXPO 58

La passion des jardins et des plantes se poursuivit sous le règne du « Roi paysagiste ». Léopold II donna à Bruxelles quelques uns des trésors de son patrimoine vert. Le Roi encouragea également les peintres à magnifier toutes ces plantes exotiques. Ainsi, l’orchidée fut illustrée par le peintre bruxellois Alphonse Goossens (1866-1944). Ensuite, la Première Guerre mondiale freina fortement l’ex-

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Serres de Laeken


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JARDINS

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© Benoit Deprez

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IL APPARTIENT À TOUTES LES FORCES VIVES DE S’UNIR AFIN DE CONSTRUIRE LE FUTUR DES PARCS ET JARDINS À BRUXELLES pansion de l’horticulture bruxelloise. Quelques années plus tard, la capitale renoua avec sa splendeur horticole à l’occasion de l’Exposition Universelle et Internationale de 1935. L’événement fut d’ailleurs à l’origine des retrouvailles entre la Société de Flore et la Société Linnéenne.

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Tapis de fleur Grand'place. Parc Léopold. Parc de Laeken. Jardin du monts des arts. René Pêchère.

La Seconde Guerre mondiale marqua un nouveau temps d’arrêt. Après le conflit planétaire, l’horticulture bruxelloise reprit petit-à-petit des couleurs. Elle connut un premier sommet en 1958 au moment de l’Expo Universelle. Beaucoup se souviennent encore des superbes jardins créés pour l’événement par le grand paysagiste René Pechère. Aujourd’hui, Bruxelles est en passe de retrouver sa splendeur horticole.

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CONSTRUIRE LE FUTUR

N’hésitez donc pas à profiter (quand le temps le permet) des balades organisées ou proposées par des organismes tels que Bruxelles Environnement et Visit Brussels. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a pléthore de parcs à visiter : Mont des Arts, Parc de Bruxelles, Parc d’Egmont, Petit Sablon, Parc Léopold, Jardins du Fleuriste, Bois de la Cambre, Jardin Botanique, Square du 21 juillet, Parc Sobieski, Jardin Colonial, Parc d’Osseghem, Jardin du Pavillon Chinois,… Et puis, n’oublions pas les manifestations et les institutions liées à l’horticulture à Bruxelles : tapis de fleurs à la Grand-Place de Bruxelles, Jardins en fête, Espaces Verts et Art des Jardins, Archives de la Ville de Bruxelles, Bibliothèque René Péchère,… Les parcs et jardins sont un véritable enjeu pour Bruxelles. Ce défi est multiple, tout à la fois culturel, éducatif, environnemental, économique, touristique, professionnel,… Il appartient à toutes les forces vives de s’unir afin de construire le futur des parcs et jardins à Bruxelles. ■


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fondateurs du Quartier des Arts, dont le prince Albert et la princesse Paola, sur les toits dans le Marais.

DOSSIER 50 ANS DU Q.D.A.

Célébrons les 50 ans de l’association du Quartier des Arts ! L’association du Quartier des Arts fut créée en mai 1967 à l’initiative de quelques jeunes « amoureux » du patrimoine bruxellois : Jean Tordeur, Daniel Janssen, Michel Didisheim, Alain Camu, Mickey Boël, Pierre Laconte auxquels vint se joindre ultérieurement un certain… Prince Albert. L’association vient de fêter en grande pompe son cinquantième anniversaire dans le cadre monumental du Musée Autoworld au Cinquantenaire en la présence exceptionnel du… Roi Albert II. Pour la circonstance, 750 personnes, représentant le gratin belge, ont participé à un dîner de gala qui restera dans les annales. C’est dire si, heureusement, la cause du patrimoine bruxellois peut encore mobiliser les foules. Car Bruxelles n’est toujours pas immunisée contre la « bruxellisation » !

Vu son engagement dans la défense du patrimoine bruxellois, GRAND PLACE ne pouvait passer à côté d’un tel événement. C’est ainsi que nous avons décidé de consacrer un grand dossier aux 50 ans du Quartier des Arts. Vous y découvrirez l’historique de l’association à travers la plume de son Président, Georges Jacobs de Hagen. Ensuite,

vous saurez tout sur deux bâtiments emblématiques du Quartier des Arts : l’Eglise Notre-Dame du Sablon et l’Hôtel de Ville de Bruxelles. Trois experts, et non des moindres, vous livrent tous les secrets de ces 2 fleurons de l’architecture bruxelloise : Daniel van Steenberghe, Lillo Chiarenza et Valérie Paelinck.

GEORGES JACOBS DE HAGEN Agé de 77 ans, le Comte Jacobs de Hagen excipe d’une superbe carrière au service de l’entreprise et de la collectivité en Belgique. Il est surtout connu pour avoir dirigé et développé UCB pendant 17 ans. Il fut également Président de la FEB. Il soutient de nombreuses associations. Il est le Président du Quartier des Arts.

DANIEL VAN STEENBERGHE Professeur d’Université émérite, Doctor Honoris Causa, citoyen d’honneur d’Aix-en-Provence et Médaille de la Ville de Paris, Daniel van Steenberghe est passionné d’histoire. Il est Président de la fabrique de l’Eglise Notre-Dame des Victoires du Sablon. Après avoir travaillé sur les archives en question, il a écrit un livre sur l’église et le quartier du Sablon ainsi que sur les familles qui y sont associées.

LILLO CHIARENZA Diplômé de l’institut européen de design de Milan, Lillo Chiarenza crée en 1995 son agence de graphisme et de publicité, New Vision Europe. Ensuite, il fonde sa propre maison d’édition, Queen II. Il se lance alors dans la réalisation de son monumental ouvrage « Toute la lumière sur la Grand Place de Bruxelles ». Passionné de photographie, il s’attache aux prises de vue les plus originales de la plus belle place du monde.

VALÉRIE PAELINCK Licenciée en sociologie de l’ULB, Valérie Paelinck combine deux passions : les relations humaines et la photographie. Sa curiosité naturelle, son sens de l’organisation et son esprit synthétique sont les atouts qu’elle déploie pour mener à bien les projets qui lui tiennent à cœur. Dans la réalisation du livre sur la Grand Place, elle s’est chargée de la rédaction des textes avec Philippe Denis.

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Palais de Justice de Bruxelles…

DOSSIER 50 ANS DU Q.D.A.

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QUARTIER DES ARTS, 50 ANS DE PROJETS POUR LE PATRIMOINE BRUXELLOIS Texte de Georges Jacobs, Président du Q.D.A.

C’est dans les années 60 que le terme « bruxellisation » est entré dans le langage courant belge et, malheureusement aussi, international comme synonyme de la façon dont une ville ne doit pas traiter son patrimoine. Sans cette « bruxellisation », l’association « Quartier des Arts » n’aurait pas vu le jour en 1967. Cinquante ans plus tard, après de nombreuses batailles et autres démarches, le patrimoine semble mieux pris en compte à Bruxelles. Quoique…

En 1966, les démolitions qui se succédaient à Bruxelles dans la foulée de l’Exposition Universelle de 1958 ont choqué et révolté un groupe de jeunes gens. La Maison du Peuple de Victor Horta avait été détruite (voir livre de Nicole Malinconi) et remplacée par une tour disproportionnée près de l’Eglise de la Chapelle. Le Hilton s’élevait au-dessus de l’élégant Palais d’Egmont. Les deux principales banques s’apprêtaient à implanter des tours énormes, l’une au coin de la Place Royale, l’autre Rue Royale devant le Parc. Une extension de la RTT menaçait le Nord-Est du Sablon. Un projet prévoyait la destruction de l’Hospice Pacheco. Quelques jeunes Bruxellois se sont peu après retrouvés dans le propos d’un article de Jean Tordeur, du journal « Le Soir », intitulé « Plaidoyer pour une zone bruxelloise de musées et de sites architecturaux ». Daniel Janssen

LE « QUARTIER DES ARTS » FUT CRÉÉ EN MAI 1967, DEVENANT LE PREMIER COMITÉ DE QUARTIER DE BRUXELLES

réunit chez lui ces passionnés : Jean Tordeur, Michel Didisheim, Alain Camu, Mickey Boël et, plus tard, Pierre Laconte. Le Prince Albert, futur Roi Albert II, s’enthousiasma pour la démarche et son implication personnelle ne fut pas pour rien dans le fait que les autorités communales de l’époque prirent une part active dans les rangs du jeune « Quartier des Arts ». Une visite du Prince et des premiers membres dans le Quartier du Marais à Paris, également en danger, leur inspira l’idée de créer une association dédiée à la sauvegarde du haut de la Ville.

RESTAURER LE PARC D’EGMONT

Le « Quartier des Arts » fut créé en mai 1967, devenant le premier comité de quartier de Bruxelles qui, depuis lors, est connu par le nombre et le dynamisme de ses comités. La jeune association voulait que le Quartier des Arts devienne « un périmètre à animer, à défendre, à restaurer et à sauvegarder dans ses perspectives architecturales ». Les statuts du « Quartier des Arts » lui permettent d’intervenir sur tout le territoire de Bruxelles mais, plus spécialement, dans un périmètre compris entre la Petite Ceinture et la Jonction Nord-Midi, depuis le Palais de Justice jusqu’au Botanique. Ce territoire est ce que les Bruxellois appellent le « haut de la ville » mais, surtout, il comprend les principaux bâtiments symboliques de l’Etat ainsi que de ses institutions politiques et culturelles.

Dès le début, le « Quartier des Arts » s’est positionné comme un interlocuteur des pouvoirs publics mais aussi des dirigeants du secteur privé, dans un climat de confiance et comme un initiateur de projets. Une illustration de ce que ce type de relation a permis de réaliser, c’est la restauration du Parc d’Egmont. Celui-ci était dans un état déplorable et la Ville de Bruxelles, en période de crise, n’avait pas les moyens de s’atteler à ce chantier bien nécessaire. Sous l’impulsion d’Alain Camu, le « Quartier des Arts » a pris en main cette restauration de A à Z, faisant réaliser les études historiques et botaniques, demandant les permis, lançant les marchés et trouvant le financement de l’opération. La restauration achevée, le jardin a été « restitué » à la Ville en présence de la Reine Paola.

SOUTENIR LES AUTRES ASSOCIATIONS

Le patrimoine n’est heureusement plus aussi menacé aujourd’hui. Quoique… La suppression envisagée de l’avis conforme, c’est-à-dire contraignant, de la Commission Royale des Monuments et Sites aurait laissé le dernier mot à l’Administration du Patrimoine. Ce dernier mot, dans la conservation ou l’évolution du patrimoine, aurait donc pu revenir au pouvoir politique. Finalement, à la suite de la mobilisation de l’opinion, le risque a été écarté. Restons néanmoins vigilants…

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01. Horta. 02. Heyzel.

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Deux immeubles emblématiques du quartier sont encore en très mauvais état : le Palais de Justice ainsi que le Conservatoire de Musique, tous deux propriétés de l’Etat. Deux associations, la Fondation Poelaert et l’asbl Conservamus se sont emparées de ces dossiers et, avec acharnement, ont poussé l’Etat à arrêter de négliger ces fleurons bruxellois. Le « Quartier des Arts » soutient ces deux associations qui sont dans le même état d’esprit que celui de ses fondateurs, il y a 50 ans.

L’aménagement de la Place du Sablon figure aussi parmi les préoccupations du « Quartier des Arts » qui a organisé une première réunion publique pour recueillir la sensibilité des riverains, commerçants et habitants : nous sommes ici au début d’un processus qui vise à accroître l’attractivité et le charme de cette place historique (voir article de Daniel van Steenberghe).

RÉHABILITER LE SABLON

DU PAIN SUR LA PLANCHE

L’aménagement de l’espace public est donc devenu naturellement le champ d’action principal du « Quartier des Arts ». Plusieurs dossiers sont initiés ou suivis par l’association, toujours en concertation la plus étroite possible avec les autorités communales ou régionales. Citons bien sûr la Place Royale, mais aussi le Square Jean Jacobs, la Place des Palais et la Place du Trône. Pour cette dernière, le « Quartier des Arts » a fait réaliser des études historiques et de circulation, puis un plan et des perspectives qui montrent comment ce jardin situé derrière le Palais Royal peut « revivre » et être convivial en modifiant légèrement son aménagement. Une demande de permis d’urbanisme sera sous peu introduite auprès de la Ville, celle-ci ainsi que Bruxelles Environnement étant d’ailleurs aussi acteurs de ce dossier.

Enfin, un dernier espace retient l’attention du « Quartier des Arts ». Il s’agit de la traversée entre le quartier royal et le quartier européen. Il nous semble essentiel que l’Europe et son quartier soient mieux reliés au centre de la Ville. Pour cela, nous misons sur le Palais des Académies qui a deux façades jumelles mais dont la façade principale se trouve du côté du quartier européen, ce que personne ne remarque, tant elle est cachée des regards. Il s’agit ici, à peu de frais, de créer une nouvelle perspective tournée vers le quartier qui donne à Bruxelles sa dimension mondiale.

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Comme vous le voyez, il y a encore du pain sur la planche… à projets de l’association. Longue vie au Quartier des Arts ! ■

En savoir plus ? Meer weten ?

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PAS DE SABLON SANS L’EGLISE NOTRE-DAME DES VICTOIRES Texte de Daniel van Steenberghe

Associer l’église Notre-Dame des Victoires au Sablon aux 50 ans du « Quartier des Arts » coule de source. Cette association, et en particulier son président le Comte Jacobs de Hagen, a toujours eu à cœur de veiller à la préservation du quartier qui l’environne pour le plus grand bonheur des visiteurs et des fidèles. Voici donc l’histoire fabuleuse de ce symbole de Bruxelles…

A l’origine de ce lieu de culte : la légende d’une statue de la Vierge délaissée à Anvers et amenée à Bruxelles par une femme dévote sur une nef sans voile hissée… Un miracle ! Le Duc du Brabant accueille la statue et la confie à la chapelle des arbalétriers dédiée à la Vierge. Les pèlerins affluent pour voir la statue miraculeuse et on se doit de construire un vaste édifice, l’église qu’on admire de nos jours construite au 15e siècle.

L’église est d’un style gothique primitif dans le chœur mais flamboyant dans la nef. L’édifice harmonieux possède un chœur élancé et lumineux et des chapelles dans les bas-côtés continues entre elles. Signalons que de beaux vitraux embellissaient l’édifice mais, hélas, la grêle eut raison d’eux au début du 16e siècle et à nouveau au 18e. Les vitraux actuels qui font pourtant la gloire de l’église datent du 19e et du 20e siècle.

vices postaux dans tout l’empire des Habsbourg. Leur palais, actuellement complètement disparu, faisant face à l’église, était un centre de vie culturelle inégalée. Ils construisirent deux chapelles baroques de part et d’autre du chœur. Celle de gauche, chapelle funéraire, fut ornée de statues en marbre de Carrare des plus grands sculpteurs de l’époque : Grupello, Van Beveren, van Delen,… Plus de 15 membres de la famille furent enterrés dans la crypte.

UNE FAMILLE JOUA UN RÔLE CLEF AU COURS DU 17e SIÈCLE : LES PRINCES DE TOUR ET TASSIS. ILS ÉTAIENT DEVENUS RICHISSIMES PAR L’EXCLUSIVITÉ DES SERVICES POSTAUX DANS TOUT L’EMPIRE DES HABSBOURG

EGMONT ET HORNES DÉCAPITÉS

PAUL CLAUDEL AU SABLON

Marie de Hongrie, sœur de Charles-Quint, fut baptisée en l’église. L’attachement des Habsbourg à l’église au Sablon fit que les grandes familles s’installèrent dans le quartier : les Egmont, Hornes, Nassau, Mansfeld, Lannoy, Culembourg,... On en voit encore aujourd’hui quelques vagues réminiscences dans les beaux hôtels de maître de la rue aux Laines. La deuxième moitié du 16e siècle connut la répression sanglante du Duc d’Albe. Non moins de 18 signataires du « Compromis des Nobles » furent exécutés sur la place du Grand Sablon, précédant de peu la décollation des comtes d’Egmont et de Hornes sur la Grand-Place. Une famille joua un rôle clef au cours du 17e siècle : les princes de Tour et Tassis. Ils étaient devenus richissimes par l’exclusivité des ser-

Au 18e siècle, une autre famille ducale et princière, les Arenberg, reprit le flambeau. Leur palais, actuellement nommé palais d’Egmont, fut un lieu de rencontres au Siècle des Lumières et, aussi, de créations musicales. Ils y accueillaient Jean-Baptiste Rousseau, auteur dramatique qu’on appelait le grand Rousseau pour le distinguer de Jean-Jacques, ou encore Voltaire. Ce dernier fit scandale dans l’église et faillit s’en faire éjecter. Au niveau musical, les princes d’Arenberg accueillirent les célèbres compositeurs italiens Fiocco. Cette tradition musicale se perpétue de nos jours en l’église par trois organistes titulaires réputés et deux orgues. Au 19e siècle, beaucoup de familles quittèrent le quartier, préférant s’approcher de la gare à la Place du Luxembourg. Mais le Sablon garda son attrait et un style de vie axé sur la culture et les loisirs.

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Grandes orgues .


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01. Vitraux blasonnés comémorant le Première Guerre. 02. Place du Grand Sablon.

Suite à l’hécatombe de la première guerre mondiale, c’est en l’Eglise Notre-Dame des Victoires - référence à la bataille de Lépante en 1571 où on mit fin à la piraterie des Sarrazins - qu’on installa une magnifique verrière représentant le Roi Albert et la Reine Elisabeth entouré de nombreux blasons de familles commémorant leurs fils qui avaient valeureusement combattu. D’autres vitraux armoriés commémorant les deux guerres mondiales furent installés plus tard dans la nef principale. Plus de 300 blasons ornent l’église. Paul Claudel, Ambassadeur de France à Bruxelles de 1932 à 1935, vint y prier presque chaque jour. Il a décrit l’église et son crucifix dans son œuvre « Un poète regarde la Croix ».

LE ROI ALBERT II MARIA SA FILLE LA PRINCESSE ASTRID AVEC L’ARCHIDUC LORENZ D’AUTRICHE DANS L’EGLISE DU SABLON

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DE L’ANTIQUITÉ AU CHOCOLAT…

Plusieurs familles maintiennent des liens indéfectibles avec l’Eglise au Sablon : le Roi Albert II y maria sa fille la Princesse Astrid avec l’Archiduc Lorenz d’Autriche. Y furent célébrées il y a peu les funérailles du Duc d’Arenberg ainsi que de l’Archiduc Rodolphe d’Autriche. Une relique du bienheureux Charles Ier, dernier empereur d’Autriche, y est exposée depuis quelques années. Les week-ends, un marché d’antiquaires sous tentes entoure l’église. Il est fort prisé, tant par les touristes que par les chineurs belges qui s’attardent ensuite sur une des nombreuses terrasses de la Place du Grand Sablon. Tout autour sont installés de nombreux antiquaires et, plus récemment, des chocolatiers. Ainsi comprend-on que l’Eglise Notre-Dame des Victoires au Sablon est un des dix sites touristiques les plus visités parmi les plus de 160 qu’offre la ville de Bruxelles. A visiter de toute urgence… ■

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GRAND PLACE, TELLEMENT CÉLÈBRE ET TELLEMENT MÉCONNUE Texte de Lillo Chiarezza

Chef-d'œuvre de l’architecture baroque, la Grand-Place de Bruxelles est inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité depuis 1998. Mais, en fait, la connaît-on vraiment ? De quand date-t-elle ? Qui sont tous ces personnages qui ornent les façades ? Et pourquoi est-elle qualifiée de « plus belle place du monde » ? Quelle est l’histoire de l’Hôtel de Ville ? Pour tout savoir, il n’y a qu’une solution : vous plonger dans le superbe livre de Lillo Chiarenza et Valérie Paelinck : « Toute la lumière sur la Grand Place de Bruxelles » (Editions Queen II). Lillo Chiarenza et Valérie Paelinck sont des amoureux fous de ce patrimoine exceptionnel. Pas étonnant qu’ils se soient attelés à combler un vide étonnant : produire un livre sur la Grand Place de Bruxelles. Des textes clairs et complets soutenus par plus de 1.000 photos dans une mise en page inédite invitent le lecteur à découvrir et à mieux comprendre la Grand Place d’hier et d’aujourd’hui. Le cœur du livre décrypte, de manière exhaustive, toutes les facettes de son prestigieux Hôtel de Ville, de la Maison du Roi et de chacune des façades des 31 maisons bordant la place. Replacée dans son contexte historique, l’évolution architecturale et stylistique de la Grand Place au cours des siècles est reconstituée par des photographies anciennes et une

L'HÔTEL DE VILLE DE BRUXELLES DATE DU 15e SIÈCLE. POURTANT, LES 300 STATUES QUI L'ORNENT N’Y ONT ÉTÉ PLACÉES QU’À PARTIR DE 1830, LE SAVIEZ-VOUS ?

abondante iconographie. Quelques événements incontournables, tels l’Ommegang ou le tapis de fleurs, sont décrits dans leurs moindres détails. Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici un court extrait du texte présentant l'Hôtel de Ville de Bruxelles datant du 15e siècle. Pourtant, les 300 statues qui l'ornent n’y ont été placées qu’à partir de 1830, le saviez-vous ?

UN JOYAU GOTHIQUE

L’Hôtel de Ville, maintes fois célébré par les plus grandes personnalités ayant traversé la Grand Place, est un joyau architectural de style gothique. Des rues et des hauteurs avoisinantes, on voit jaillir la superbe flèche ajourée sublimant le bâtiment, repère architectural qui signe le paysage urbain de Bruxelles depuis plus de cinq siècles. Les quelque 300 statues qui garnissent l’édifice rendent hommage à divers personnages ayant marqué la vie politique, économique et culturelle de Bruxelles au cours des siècles. L’Hôtel de Ville abrite le pouvoir communal depuis le XVe siècle. Les bourgmestres et échevins qui s'y sont succédé ont toujours été conscients de travailler dans un cadre prestigieux, marqué par leurs illustres prédécesseurs. Le balcon du premier étage est l’endroit privilégié du haut duquel les souverains, les personnalités belges et les hôtes de marque assistent aux festivités se déroulant sur la Grand Place et sont acclamés par la population.

DEUX AILES FAUSSEMENT SEMBLABLES

Les deux ailes du bâtiment, séparées par la tour et bordées par deux tourelles, n’ont pas été construites simultanément, ce qui explique leur différence de style. Les arcades de droite, au nombre de six, reposent sur des pieds droits alternés avec des colonnes tandis que les onze arcades de gauche, plus étroites, reposent sur des piliers. Particularité unique, deux piliers seront remplacés au XIXe siècle par des clés pendantes, permettant l’accès plus aisé à l’escalier des Lions qui mène à l’intérieur du bâtiment. L’aile gauche est garnie de baies vitrées rectangulaires. Les fenêtres du second étage sont coiffées d’une baie aveugle, dont la forme ogivale et trilobée s’harmonise avec le sommet ajouré des hautes fenêtres de l’aile droite. Les effigies de personnages historiques se répètent à l’envi sur toute la façade. En rang serré, une série de statues sépare les deux étages de l’aile gauche et de la tour tandis que deux lignes continues de statues, plus espacées, garnissant les trumeaux des baies, courent d’une tourelle à l’autre et semblent s’échapper vers la façade latérale. Elles participent à la belle unité de style du bâtiment, renforcée par le balcon unifiant les deux ailes et la balustrade à créneaux ajourée, rappelant les créneaux des anciennes fortifications. Quatre rangées de lucarnes donnent rythme et relief à l’immense surface du toit.

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DOSSIER 50 ANS DU Q.D.A.

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CHAQUE PERSONNAGE EST IDENTIFIÉ PAR SES ARMOIRIES, SES ATTRIBUTS ET SON COSTUME

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300 STATUES BORDENT L’HÔTEL DE VILLE

Après 1830, à une époque où la Belgique naissante se cherche un passé glorieux, les autorités de la principale commune du pays veulent participer à cet engouement national en dotant la façade de l’Hôtel de Ville de quelque 300 statues censées représenter les personnages marquants de son histoire. Cet ambitieux programme sera mené de 1843 à 1903. La première phase débute par la façade principale et l’impressionnant arbre généalogique des souverains et ducs qui ont régné sur le territoire du Brabant. Puis, en 1885, la façade latérale gauche est

ornée des illustres représentants des familles patriciennes bruxelloises des XVe et XVIe siècles. Enfin, en 1894, la façade latérale droite accueille quelques personnages ayant marqué de leur empreinte la vie culturelle et artistique du Brabant. Pendant plus d’un demi-siècle, ces commandes donneront du travail aux sculpteurs bruxellois, connus et moins connus. Comme les documents historiques ne permettent pas d’attribuer un visage réaliste aux statues, chaque personnage est identifié par ses armoiries, ses attributs et son costume, minutieusement choisi par l’archiviste en chef de la ville, Alphonse Wauters. ■

Éditions

« TOUTE LA LUMIÈRE SUR LA GRAND-PLACE DE BRUXELLES » Editions Queen II Disponible en français, néerlandais, anglais Grand livre : 49,95€ - Guide : 19,95€ Vous pouvez vous procurer ces deux ouvrages chez l’éditeur, Lillo Chiarenza 0475/62.05.56. www.grandplacebruxelles.be

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Toute la lumière sur...

Lillo Chiarenza

Valérie Paelinck

Philippe Denis


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CAROLINE PAUWELS (VUB) ET YVON ENGLERT (ULB), LEADERS BRUXELLOIS DE L’ANNÉE ! Texte de Aurore Van de Winkel

© ULB - Eric Danhier

Chaque année, la revue LOBBY organise les LOBBY AWARDS. Il s’agit de désigner les leaders qui, durant l’année écoulée, ont marqué l’opinion belge francophone par des messages forts. Outre le Grand Prix, le palmarès contient des prix plus catégoriels”. Parmi ceux-ci, il y a le prix du Leader bruxellois de l’Année. Il est celle ou celui qui a le mieux contribué, quelle que soit son activité, à redorer le blason de la métropole bruxelloise, que ce soit en Belgique ou à l’étranger. Le jury a ainsi désigné pour 2017 un duo inédit : celui des recteurs de la VUB et de l’ULB. Les jurés ont voulu mettre en évidence l’importance du secteur académique dans la promotion de Bruxelles à l’étranger. Cela méritait bien de faire une photo au balcon de l’Hôtel de Ville de Bruxelles.

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MAISONS Texte de Sylvie Lausberg, Historienne

Bruxelles, ma belle… industrielle ! Depuis l’époque de la naissance des villes, Bruxelles s’est érigée comme centre d’activités. Sa géographie propice aux développements économiques et aux échanges se révèle un atout de taille qui engendre, depuis le 13E siècle, une diversité d’activités menées par des populations mélangées. Campagnards et étrangers conjuguent leurs talents et leurs compétences. A partir du 19ème siècle, commence une autre histoire…

BRUXELLES, BIENTÔT PREMIÈRE VILLE INDUSTRIELLE DE BELGIQUE, PRODUIT DE TOUT PARTOUT

Cité fluviale, Bruxelles devient, en 1835, le point de départ de la première liaison ferroviaire du continent. Mais au milieu du 19ème siècle, si la Belgique se hisse à la seconde marche des nations industrielles mondiales, c’est grâce à la Wallonie, ses charbonnages et sa métallurgie. Depuis l’Indépendance du pays, Bruxelles fait plutôt figure de place financière. Elle devient pourtant rapidement le creuset d’une activité industrielle intense et prolifique car elle attire une foule d’activités venues des quatre coins de l’Europe. Investisseurs, ingénieurs, indépendants aux idées nouvelles conjuguent leur énergie et leur créativité à celle d’une population en croissance exponentielle dans un véritable « melting pot ». Car l’histoire de l’industrialisation bruxelloise est aussi celle de l’immigration. Flamands et wallons, soldats des guerres napoléoniennes, exilés de la Commune de Paris, puis Italiens et Espagnols, et déjà quelques exilés du Maghreb, s’y installent pour améliorer leur niveau de vie ou fuir des régimes hostiles ou des régions stériles. Entre le début et la fin du 19ème siècle, suite notamment à l’ouverture du canal

Charleroi-Bruxelles, la population de Molenbeek surnommée dès lors le « petit Manchester» - passe de 1.600 à près de 60.000 âmes.

ESSOR INDUSTRIEL

Bruxelles, bientôt première ville industrielle de Belgique, produit de tout partout. Alimentation, ateliers de construction, fabriques en tous genres, imprimeries, manufactures textiles, travail du bois ou du caoutchouc et industrie automobile, la ville grouille, produit, vend et invente. Les produits deviennent des marques… de fabrique. Ils « marquent » les esprits et les mentalités. Ces noms restent des repères, même s’ils ont disparu, l’un après l’autre, quand Bruxelles s’est muée en centre de services et quartiers d’affaires. Dans les années 70’, les fumeurs ont leur préférence : « Boule d’Or », « Boule nationale » aux couleurs de la Belgique, ou les paquets verts des « Saint-Michel » terrassant le dragon. Les brasseries, fleurons de la

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MAISONS

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JUSQUE DANS LES ANNÉES 80, LES EFFLUVES CHOCOLATÉS DE L’USINE CÔTE D’OR RYTHMENT LE TEMPS AUX ABORDS DE LA GARE DU MIDI

ville, avoisinent la centaine, dont se dégagent Henri Vanden Heuvel avec sa pils, Ekla, et la fameuse « Export » qui rivalisent avec les cuves des Wiel’s à Forest approvisionnant autant les caberdouches que les pompes du prestigieux Hôtel Métropole, Place De Brouckère, propriété des mêmes frères Wielemans. On cire ses chaussures avec du « Ca va seul », repeint ses murs avec les couleurs « De Keyn », on porte des jeans Salik et on fait une pause autour d’une bonne jatte de café. A chacun sa marque : « Jacqmotte » de la rue Haute ou « Santos Palace », installé à Molenbeek. Jusque dans les années 80, les effluves chocolatés de l’usine Côte d’Or rythment le temps aux abords de la Gare du Midi. Sans oublier bien sûr le séculaire Neuhaus et les biscuits Delacre. Et dans les produits haut de gamme, il y a des orfèvreries comme Wolfers et Wiskemann. Et pour correspondre, les papeteries Pelletier tiennent le haut du pavé. Certains industriels sont à ce point reconnus que leur marque devient un nom commun – une antonomase pour les puristes. C’est le cas de « Bulex » qui dans le langage courant désigne le chauffe-eau.

BESOIN D’IDENTIFICATION

En étudiant pas à pas l’histoire des marques bruxelloises, une constante se dégage : leur succès est majoritairement le fruit d’une complémentarité. L’un

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a une idée, une technique, une invention ; un autre y croit, met les moyens pour développer l’activité. Et cela dure plusieurs générations. Entreprises « en commandite » ou familiales, ce sont des parcours humains, avant de devenir des « sociétés anonymes » qui diluent finalement le produit dans des trusts financiers. Les marques persistent un temps, mais perdent de leur singularité. Ces histoires emblématiques recèlent des joyaux, des souvenirs, des enseignements qu’il serait temps de transmettre aujourd’hui. Parce qu’une entreprise qui réussit, qui imprime sa « marque », est avant tout le fruit du travail et du génie d’hommes et de femmes, des risques pris, des engagements et des fiertés auxquelles chacun et chacune pouvaient s’identifier, qu’il soit patron, travailleur, commerçant ou consommateur. C’est peut-être cela qui nous manque aujourd’hui, l’adhésion collective à quelque chose qui nous ressemble, nous fait vivre et nous relie. La cohésion sociale, c’est aussi et surtout ce que nous partageons, créons ensemble, au-delà des cultures et des langues. Bruxelles l’attachante, Bruxelles la belle est toujours un melting pot. Tout est là pour continuer l’aventure. Mais c’est en connaissant ses racines, son histoire, son passé qu’on se donne des clés pour avoir confiance dans le présent et investir pour l’avenir. ■

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HISTOIRE Texte de David Hainaut, Journaliste et Président de l'Union de la Presse Cinématographique Belge (UPCB)

La fabuleuse histoire des cinémas bruxellois Si, d'un œil contemporain, la capitale de l'Europe reste plutôt bien fournie en salles de cinéma - elle en compte aujourd'hui une dizaine -, les plus anciens évoquent encore avec une certaine nostalgie le fameux Âge d'Or du septième art. Et pour cause: à une époque, Bruxelles a comptabilisé jusqu'à... 249 salles! Évocation d'une longue histoire, depuis la première projection publique bruxelloise du cinématographe des frères Lumières, à la fin du XIXème siècle jusqu’à 2018 !

C'EST LE 1ER MARS 1896, EXACTEMENT, QUE LA RICHE HISTOIRE DU CINÉMA BRUXELLOIS A VÉRITABLEMENT COMMENCÉ, AVEC LA PREMIÈRE PROJECTION PUBLIQUE

Paradoxe. À une époque qui tend à être dominée par les nouvelles technologies et où le cinéma se pose certaines questions quant à son avenir, Bruxelles, avec l'ouverture d'un nouveau complexe (le Docks), la réouverture d'un cinéma historique (le Styx) et, bientôt, celle d'un autre (le Pathé Palace), témoigne que les salles obscures n'ont pas tout à fait dit leur dernier mot. Loin de là, même. Ce dont, bien sûr, personne ne se plaindra !

LES FRÈRES LUMIÈRE À LA GALERIE DU ROI

Placée au n°7 de la Galerie du Roi, une plaque commémorative dédiée aux frères Auguste et Louis Lumière le rappelle toujours : c'est le 1er mars 1896, exactement, que la riche histoire du cinéma bruxellois a véritablement commencé, avec la première projection publique - d'une dizaine de minutes à peine, et au prix d'un franc belge -, quelques mois après une première similaire à Paris. Une révolution à laquelle fut d'emblée sensible le monde du théâtre alors dominant, puisqu'en décembre de cette même année, le cinématographe était à nouveau exploité à deux pas de là dans le cadre d'un spectacle de l'Alcazar, rue d'Arenberg. Puis, l'année suivante, c'est l'Exposition Internationale qui donna un nouvel éclat

à l'invention, en projetant à son tour des images animées. L'événement, qui se déroulait au Cinquantenaire, surprit tant les nombreux curieux présents que le roi Léopold II lui-même.

L'ÂGE D'OR À L'ENTRE-DEUX GUERRES

Si logiquement, l'effet de curiosité s'intensifia les années suivantes, bon nombre de théâtres bruxellois se muant carrément en espaces de cinéma, ce n'est que durant l'entre-deux-guerres qu'arriva l'essor des salles, avec une capacité globale qui atteindra vite les 5.000 sièges dans la capitale. On épinglera quelques fleurons de l'époque, tels les célèbres salles du Pathé-Palace, du Métropole et surtout du Grand Eldorado, inaugurée en 1933 et toujours existante, au sein de l'UGC De Brouckère. Celle-ci fut commandée à l'architecte Marcel Chabot, qui imagina un splendide espace art déco orné de dorures, évoquant le Congo Belge.

JUSQU'À VINGT CINÉMAS À LA RUE NEUVE !

En marge, plusieurs autres célèbres endroits connaîtront leur heure de gloire. Impossible de les citer tous évidemment, mais des noms comme le Plaza, l'Albert Hall, le Marivaux, l'Aegidium (Diamant Pa-

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Les frères Lumière.


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HISTOIRE

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lace), le Variété, les Galeries, l'Ambassador, le Mirano ou le Rialto évoquent toujours quelque chose pour les plus de cinquante ans. Certains d'entre eux se rappelleront qu'au même moment, la seule Rue Neuve totalisait vingt cinémas ! Et ce, sans le moindre esprit de concurrence comme il en existe parfois de nos jours. En des temps où, il est vrai, chaque salle était systématiquement remplie...

UN PETIT ÉCRAN QUI A FAIT MAL

TRAUMATISANTES POUR CERTAINS PASSIONNÉS, LES ANNÉES SEPTANTE ONT ALORS VU LES SALLES SE FERMER LES UNES APRÈS LES AUTRES

Chaque époque dorée connaît une fin. Au sortir de la seconde guerre mondiale, les habitudes de la population changent, les passe-temps se diversifient et de premiers signes de déclin sont déjà remarqués. Mais c'est surtout le grand boom des téléviseurs à domicile qui fera connaître au cinéma sa première crise, vers la fin des années soixante. Catastrophiques, voire traumatisantes pour certains passionnés, les années septante ont alors vu les salles se fermer les unes après les autres.

DES COMPLEXES À LA RESCOUSSE

Autre paradoxe: c'est précisément pour atténuer ce phénomène de désaffection que vers la fin des années quatre-vingts, arrivèrent les premiers com-

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plexes à l'américaine (Kinépolis et UGC), séduisant alors le million de Bruxellois. Après leur envol, les multisalles se remettent aujourd'hui en question, leur défi étant de faire face à la multiplication des écrans à domicile et des possibilités de vision offertes à chacun. Cela, en continuant à proposer des installations toujours plus performantes, voire en créant l'événement (avant-premières, séances spéciales, diffusion d'opéras,...), à des tarifs qui restent abordables par rapport à la plupart de nos pays voisins, un ticket coûtant 7 euros en moyenne.

RETOUR AUX SOURCES

Quant aux plus petites salles (Aventure, Bozar, Flagey, Nova, Galeries, Vendôme...) qui complètent l'offre actuelle, elles résistent en profitant de ce qui ressemble à un retour aux sources: dans une société poussant à l'individualisme, nombreux sont les adeptes à aimer (re)trouver un plaisir collectif en fréquentant ces cinémas dits de proximité, sans oublier que ces salles accueillent les nombreux festivals qui peuplent la ville. Un rôle que remplit aussi la Cinémathèque Royale, l'une des cinq plus importantes au monde et qui célébrera ses 80 ans en 2018 avec quelques festivités liées à son histoire. Concédons-le, les cinéphiles bruxellois restent comblés ! ■


chronique

 GRANDE CONFRÉRIE

Et si on relançait la Caricole à Bruxelles ? Le deuxième ouvrage de Juan Martin Cordero "Flores de Senica", paru en 1555, nous apprend l'existence de la caricole ("caracoles" en espagnol ) et sa consommation par le bon peuple bruxellois. Les caricoles ont donc pris leur essor dans la gastronomie bruxelloise au XVIe siècle, lorsque furent creusés le Canal de Willebroek et ses écluses, reliant Bruxelles au Ruppel par voies navigables. C’est à cette époque que commencèrent les travaux de création des bassins du port maritime de Bruxelles et, avec eux, le développement du commerce des produits de la mer.

Parmi les petits commerçants ambulants, s'installèrent les marchand(e)s de caricoles. Et sur leurs charrettes, on trouvait d'autres produits marins (scholles, moules crues sauce piquante, lammekezoete, crabes, crevettes, langoustines...). Jusqu'à la fin du XXe siècle, on pouvait encore apercevoir, à points fixes, ou lors des kermesses et autres braderies, dans certains quartiers de Bruxelles, les charrettes des marchand(e)s, devant un "stammenei". Dans une énorme bassine en émail blanc, un céleri émergeait du jus qui fleurait bon les aromates. C'est là que cuisaient les caricoles, tandis que quelques quidams les dégustaient avec les doigts, fraîchement sorties de leur coquille avec dextérité par le (la) marchand(e). Autour de la charrette, chacun y allait de son histoire : les derniers potins du quartier, le score du dernier match de foot... Pour illustrer mon propos, je ne résiste pas à l’envie de citer ce poème-chanson de Barcy et de Jef Bloemkuul (pseudo de R. Varner) :

CRÉATION DE LA CONFRÉRIE

Hélas, depuis une trentaine d’années, les charrettes folkloriques se font plus rares. La dégustation a un peu perdu de son âme et les caricoles sont servies en même temps que les huîtres, accompagnées de vin blanc, voire de champagne. C’est pour lutter contre cette déchéance que l’Ordre de la Caricole est né à Bruxelles, le 13 janvier 1987. Il fit sa première sortie le 6 juillet de la même année, à l'occasion de l'ouverture de la kermesse de Bruxelles (Foire du Midi) et remit aux marchand(e)s de caricoles l'attestation de leur "promesse de toujours préparer de bons produits". Le premier chapitre de l'Ordre de la Caricole, parrainé par l'Ordre des Kuulkappers de Saint-Gilles, s'est tenu le samedi 2 juillet 1988 en la salle gothique de l'Hôtel de Ville de Bruxelles. A cette occasion, une quinzaine de charrettes furent réunies sur la Grand Place et des labels de qualité furent décernés aux marchand(e)s de caricoles. Depuis lors, l’Ordre se bat pour le renouveau de la caricole. Il ne tient qu’à vous de le soutenir. ■

MOI JE VENDS DES CARICOLES DANS LE QUARTIER DES MAROLLES MOI JE VENDS DES CARICOLES DES CRABES ET DES ESCARGOTS MAIS NE CROYEZ PAS QUE CE MÉTIER LÀ CA S'APPREND EN DEUX OU TROIS MOIS FAUT PERSÉVÉRER, SE PERFECTIONNER SANS JAMAIS SE DÉCOURAGER

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Mireille Wauthy-Rifflet

Grand Connétable de l'Ordre de la Caricole de Bruxelles www.confreries.be


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RECONVERSION Texte de David Bogaerts

De Latour de Freins à Bogaerts Education La préservation du patrimoine passe par la réhabilitation du bâti. Il existe des centaines de cas pour illustrer cette évidence. Nous avons choisi celui du Château de Latour de Freins à Uccle. Après diverses affectations, il entre de plain-pied dans le 21ème siècle. Une belle reconversion…

DÉBUT 2018, UNE PRESTIGIEUSE ÉCOLE DE CODAGE OUVRIRA SES PORTES DANS LE DOMAINE LATOUR DE FREINS

Lové dans un écrin de verdure, le Domaine Latour de Freins est situé à la rue Engeland à Uccle aux portes de Bruxelles. Le château date du début du siècle précédent. Il a été construit grâce aux dons des philanthropes Charles-Antoine de Latour et Georges Brugmann. De style néo-renaissance flamande, il fut conçu par l’architecte Henri Maquet, très en vogue à l’époque. On lui doit notamment la façade actuelle du Palais Royal de Bruxelles. Le parc et les jardins du domaine sont l’œuvre de Louis Fuchs, architecte paysagiste renommé d’origine allemande. Le 1er juin 1903 eut lieu l’inauguration du domaine en présence du roi Léopold II. La petite histoire raconte que ce fut là une des premières sorties en automobile du Souverain.

ECOLE DE CODAGE

La première affectation du Domaine fut un lieu de convalescence pour les malades des hôpitaux de la Ville de Bruxelles. Et puis, en 1989, l’Institut Médical de Latour de Freins ferma ses portes et laissa la

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place à l’ambassade de Tchécoslovaquie, puis de la République tchèque, séduite par le prestige des lieux. Quelques années plus tard, le Domaine entama sa vocation scientifique : la firme privée Starlab, spécialisée dans la recherche de pointe, y installa ses quartiers. En 2002, la Région de Bruxelles-Capitale reprend la jouissance du domaine pour lui donner l’affectation d’un centre de recherche et d’un espace de conférence. Aujourd'hui, le Domaine Latour de Freins, propriété du CPAS de la Ville de Bruxelles, accueille les écoles Bogaerts. Il y a BIS, une école internationale issue du programme IB et il y a l'Ecole de Commerce Bogaerts. Et, début 2018, une prestigieuse école de codage ouvrira ses portes dans le domaine sous la houlette du célèbre milliardaire français Xavier Niel. Cette « Ecole 19 », gratuite, sans professeurs ni diplôme à la clé, accueillera, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 450 étudiants de 18 à 30 ans. Le cursus durera entre 2 et 5 ans. Bienvenue dans le 21ème siècle ! ■

 Bogaerts Education.


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TECHNOLOGIE Texte de xxxxxx

GoVR ou la technologie au service du patrimoine En 2016, Matthieu Speeckaert, passionné de technologie sort d’une conférence à San Francisco sur la modélisation 3D. Il est tout à fait charmé par ce nouveau concept et par l’efficacité de ce qu’il vient de voir. Ce qui, il y a quelques mois, ne donnait pas grand chose est devenu un outil de grande qualité. Il ne lui en faut pas plus. Convaincu, il achète un scanner 3D. Sans savoir que cet outil va le mener jusqu’au cœur du patrimoine bruxellois…

IL EST DÉSORMAIS POSSIBLE DE PROTÉGER LE PATRIMOINE TOUT EN LE RENDANT ACCESSIBLE

En 2016, Matthieu Speeckaert quitte la Californie pour rentrer en Belgique. Il revient avec un scanner 3D dans ses bagages. Loin de lui l’idée d’en faire un commerce. Il commence néanmoins à parler de sa machine. Il la montre à Amaury Timmermans, passionné d’immobilier et de patrimoine. Ensemble, ils décident de créer GoVR avec le soutien d’un fond d’investissement bruxellois, ce qui leur permet d’avoir directement les moyens de leurs ambitions. Le but de Matthieu et Amaury est de devenir numéro 1 du scan 3D et de la visite virtuelle 3D, en Belgique d’abord, en Europe ensuite. « Les secteurs à attaquer sont nombreux et le plus dur est de les sélectionner pour ne pas s’égarer. Etablir une stratégie et, surtout, trouver un sens à tout cela. Nous devons nous-mêmes être pleinement convaincus pour pouvoir convaincre les autres ensuite ».

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Leurs nombreuses discussions les amènent alors à vouloir combiner un modèle économique rentable avec une activité ayant une réelle utilité. L’idée est de permettre à un maximum de personnes de visiter un maximum de biens à partir d’un maximum d’endroits. Dorénavant, il est possible de donner accès à des endroits difficilement sécurisables ou difficiles à protéger. En d’autres termes, il est désormais possible de protéger le patrimoine tout en le rendant accessible. « Mieux encore, en terme de conservation de celui-ci, on peut aujourd’hui s’assurer que, quoi qu’il arrive, on en garde une trace ». En se basant sur une initiative de chercheurs des universités d’Oxford et d’Harvard, qui ont lancé un plan de sauvetage du patrimoine mis en danger par

Daesh, Matthieu et Amaury se sont dit qu’il n’était pas nécessaire d’attendre qu’une catastrophe soit à la porte pour réagir et qu’il valait mieux anticiper et prendre certaines mesures dès aujourd’hui.

tons un modèle 3D complet qui permet d’explorer l’ensemble des facettes d’un bien, d’en connaître les mesures, les gabarits,… Notre grande force est notre rapidité d’exécution. En 48 heures, nous délivrons le travail. Nos clients apprécient beaucoup cela ».

SAUVONS D’ABORD LE PATRIMOINE BELGE

En effet, si on scanne l’ensemble du patrimoine belge dans un premier temps et européen ensuite, on en garde non seulement une trace mais on pourrait aller jusqu’à imaginer le réparer, grâce aux imprimantes 3D, en cas de catastrophe généralisée ou locale… « Il est certes assez extrême de penser que ce qui est arrivé à Palmyre, Raqqa ou ailleurs, puisse se produire en Belgique, mais imaginez ce qu’il se passerait si le Palais Royal ou l’Hôtel de Ville de Bruxelles brulait demain ».

Aujourd’hui, leur tâche la plus complexe est de réussir à entrer en contact avec les personnes qui prennent les décisions et qui peuvent leur ouvrir les portes afin d’avoir accès à ces biens. Leur chemin est encore long mais certains dossiers avancent bien. « L’équipe s’est agrandie. Arnold Vandromme nous a rejoints en tant que CEO. Nous voulons faire avancer les choses rapidement tout en structurant bien nos opérations. L’équipe de vente s’est aussi agrandie avec Pascale de Cannart qui nous permet d’être aujourd’hui en contact avec des acteurs importants dans le milieu du patrimoine bruxellois ».

« Les nombreuses photos et les plans que les autorités possèdent de ces endroits n’arrivent pas à la cheville de ce que la modélisation 3D permet aujourd’hui. Les visites virtuelles ne sont que la face immergée de l’iceberg. Une fois notre travail réalisé, nous sor-

Outre les biens exceptionnels, GoVR attaque aussi d’autres marchés tels que l’Horeca, les musées, les entreprises, avec des arguments à chaque fois différents et des applications variées pour chaque secteur. Voilà une pépite bruxelloise à surveiller de près… ■

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 Equie GoVR.

IMAGINEZ CE QU’IL SE PASSERAIT SI LE PALAIS ROYAL OU L’HÔTEL DE VILLE DE BRUXELLES BRULAIT DEMAIN


Théâtre Royal des Galeries Directeur : David Michels

SAISON

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OURS

d’Eric Assous

DIRECTRICE ARTISTIQUE

Bernard de Wasseige

Céline Cumps, celine@52rdg.be - 0476 44 21 58

Aurore Delrœux

RÉDACTEUR EN CHEF

PHOTOS

Paul Grosjean, paul@aubalcondelactu.be 0477 33 63 22

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Julie Piret, jpi@editionventures.be - 02 352 66 48

de Frances Goo drich et Albert Hack ett

FIDÉLI TÉ CRIMI NELLE de Ch az

Paul Grosjean, David Hainaut, Brigitte Ullens

RÉDACTEURS

IMPRIMERIE

David Bogaerts, Georges Jacobs de Hagen, Sylvie Lausberg, Nicole Malinconi, Daniel van Steenberghe

Corelio Printing

CHRONIQUEURS

z Palm

UNE FAMILLE MODÈLE

CHARGÉS DE CLIENTÈLE Thierry Milan, thierry@editionventures.be 0474 29 12 88 Elodie Andriveau, ean@editionventures.be 0475 29 57 96

JOURNALISTES

LA REVUE

RELECTURE

François Didisheim

COORDINATION GÉNÉRALE

LE JOURNAL D’ANNE FRANK

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EDITEUR RESPONSABLE  DIRECTEUR DE LA PUBLICATION

NOS FEMMES

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Gilles Daoust, Paul Grosjean, Ine Marien, Yaron Pesztat, Mireille Rifflet

GRAND PLACE EST UNE PUBLICATION DE Edition Ventures / JetLag SA Lasne Business Park Chaussée de Louvain 431 D 1380 Lasne Tél. : 02 379 29 90

d’Ivan Calbérac

Le prochain numéro de Grand Place sortira xxxx 2018.

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Grand Place est notamment disponible en présentoir et en dépôt chez :

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Belga Queen Rue du Fossé aux Loups, 32 - 1000 Bruxelles • Le Passage Avenue Jean et

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de la Cour, 2 - 1000 Bruxelles • Chai&Bar Chaussée de Waterloo, 1469 - 1180 Bruxelles

du mardi au samedi de 11h à 18h Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles

Pierre Carsoel, 17 - 1180 Uccle • B19 Avenue Van Bever, 19 - 1180 Uccle • MIM Montagne • Autoworld Jubelpark, 11 - 1000 Bruxelles • MIMA Quai du Hainaut, 41 - 1080 MolenbeekSaint-Jean • Bibliothèque Royale Boulevard de l'Empereur, 4 - 1000 Bruxelles • MIDI 50 Jubelpark, 10 - 1000 Bruxelles • Dachkin Avenue Louise, 151 - 1050 Bruxelles • Dachkin Rue des Fripiers, 12 - 1000 Bruxelles • Le Troisième Acte Rue Charles Hanssens, 6 - 1000 Bruxelles • La Boutique Alimentaire Avenue du Port, 86C (Tour & Taxis) - 1000 Bruxelles • Salon Mayerson 27, rue Joseph Stevens - 1000 Bruxelles



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