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THE WAY TO LIVE YOUR PASSION

LE MAGAZINE BELGE DU TENNIS ET DE LA DÉTENTE

ROGER FEDERER Monarque absolu !

STEVE DARCIS Plus que jamais “Mister Davis Cup” FED CUP Les filles, aussi fortes que les garçons ?

www.playtennis.be PLAY TENNIS N°364 • 6 e • MARS/AVRIL 2017 • 38e ANNÉE • BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X P405246


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SOMMAIRE MARS/AVRIL

à la volée...

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SERENA WILLIAMS

JOHAN VAN HERCK

23... le nombre magique !

Editeurs Responsables Edition Ventures Bernard de Wasseige & François Didisheim 431 D Ch. de Louvain 1380 Lasne Tél. : 02/379 29 90 Fax : 02/379 29 99

Direction Générale Bernard de Wasseige, François Didisheim, Axel Defort

Rédacteurs en chef Christian Carette ccar@mail.be & Filip Dewulf pipo.dewulf@skynet.be

Coordination Sabrina Rœrsch sro@ventures.be & Thierry Milan thierry.milan@ventures.be

Photographes Reporters Philippe Buissin

Rédaction AFT Pierre Delahaye Chaussée de Marche, 935C 5100 Wierde Tél : 02/513 29 20

Graphisme et layout Pascale Zidelmal

Le capitaine pour qui rien n’est impossible

48 STEVEN MARTENS

L’année où tout a changé pour le tennis belge

Edito Les immortels

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International Snapshot

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Paparazzi

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Jeu, set et marketing. Tout est dans le style

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Spécial Australian Open : Avec Federer (et Nadal), qu’elle est belle la nostalgie !

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Serena seule sur le toit du monde

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Made in Belgium

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Le Rock Werchter des Grands Chelems

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Les chiffres de l’Australian Open

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Davis Cup : l’exploit belge en Allemagne

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Fed Cup : belle pub pour le tennis belge

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Impression Corelio Printing

Publicité Thierry Milan - 0474/29 12 88 thierry.milan@ventures.be

Service abonnements Ornella Guarrella 02/379.29.90 30€/6 numéros BE93210098087967

Bien spécifier vos noms, adresse et langue souhaitée

National Zoom sur Elise Mertens

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Les grands moments du tennis belge : Steven Martens remonte le temps 48 Le billet de Filip Dewulf

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C’est du belge

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Résultats

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Les calendriers

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Parlons chiffres…

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(ARG)

BABOLAT - OFFICIAL TENNIS RACKETS, SHOES*, PERFORMANCE APPAREL, BAGS AND ACCESSORIES OF THE CHAMPIONSHIPS, WIMBLEDON

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benoite pair


L’ÉDITORIAL

DE CHRISTIAN CARETTE

Les

D

ébut janvier, nous écrivions que rarement une saison

à venir n’avait suscité autant de points d’interrogation et d’excitation. Nous n’imaginions même pas alors qu’elle puisse commencer comme ça. Le petit futé qui aurait parié sur un “remake” de Wimbledon 2008 pour les finales de l’Australian Open aurait empoché de quoi se payer de longues vacances au soleil. Si, en plus, il avait prévu que, pour la première fois depuis Roland Garros 2004, les numéros 1 et 2 mondiaux seraient éliminés avant les quarts de finale - on parle bien de Murray et Djokovic, là -, il aurait fait sauter la banque. Quant à miser, en passant, sur une victoire belge à Francfort sans David Goffin...

En un petit mois, Fed Cup comprise, et sans même tenir compte des finales ou du Top 10 de David Goffin, que de belles et pures émotions touchant à l’essence du sport, de moments rares qui donnent envie de dire sinon “j’y étais” du moins “je l’ai vu”, “je l’ai vécu” ! Ce qu’a réalisé Roger Federer à Melbourne, à 35 ans passés, plus de quatre saisons après son dernier sacre majeur, est inespéré et inoubliable, l’ultime joyau de la couronne du monarque absolu. Rafael Nadal a beau l’avoir battu deux fois plus que l’inverse - ce qui a fait dire à Martina Navratilova “Roger est le meilleur de tous les temps, mais Rafa le meilleur des deux” -, le cran et la classe dont le Suisse a fait preuve au cinquième set pour se sortir du piège majorquin qui se refermait une nouvelle fois sur lui ont transformé le final en chef d’oeuvre historique. Ils lui ont aussi permis de reprendre ses distances vis-à-vis de l’Espagnol, 18 Grands Chelems à 14, ça offre plus d’aise que 17 à 15. Réussir ça à son âge dans un sport aussi exigeant, à une époque où tout va si vite, consacre sa divine “auréole”, même si, à 30 ans, Nadal, que l’on attend sur terre battue, Murray et Djokovic, qui bien sûr vont revenir, ont toujours l’avenir devant eux. Federer est un génie tennistique dans un exceptionnel corps d’athlète auquel la période d’arrêt de 2016 a apporté un coup de fraîcheur. C’est aussi un gentleman à ce point exemplaire qu’il en suscite le doute chez certains quant à son authenticité, tandis que derrière l’image élégante, sympa et familiale turbine une redoutable “machine à fric”. Les bruits du

immortels

vestiaire, en tout cas, ne laissent pas planer le doute, le Bâlois y est bien le gars simple, ultra relax - et même volontiers chambreur - qu’il donne à voir. Un maestro dont on “vénère” les tours de magie quand on “respecte” les coups venus d’ailleurs de ses rivaux. Depuis cette fameuse fin janvier, “Rodger” est donc un peu plus “immortel”. Serena aussi. On a moins l’impression d’exploit parce que, quoiqu’en dise son coach Patrick Mouratoglou, et même si elle est devenue plus complète avec les années, il est loin le temps où elle en décousait férocement avec cinq ou six grandes championnes à leur zénith. Au contraire de Federer, elle plane au dessus d’un top niveau moyen plus ou moins interchangeable, surtout qu’Angelique Kerber - comme Andy Murray - a payé l’air différent que l’on respire en haut des cîmes. Mais Steffi Graf aurait-elle atteint ses 22 titres si Monica Seles n’avait été poignardée un (mauvais) jour en Allemagne ? Au delà du 23e au compteur, le fascinant phénomène vient du fait que sur les dixhuit ( !) dernières années il n’y en a que quatre qui ne l’aient pas vue remporter au moins un Grand Chelem, et que, programmée (comme sa soeur) par son père pour jouer au tennis à peine sortie du ventre de sa mère elle en veuille toujours autant 36 ans après ! Le troisième “immortel” émergeant de ces semaines folles ne l’est qu’au niveau de notre petit pays, mais quel bonhomme ! Steve Darcis ne finira pas sa carrière aussi riche financièrement que Justine, Kim, Xavier Malisse, Olivier Rochus ou David Goffin (dont les magnifiques résultats l’an dernier ont rapporté presque autant en prize money que l’ensemble de la carrière de Steve), mais ce qu’il a réalisé en Coupe Davis lui vaut à jamais une place à part, une statue symbolique, dans l’histoire du tennis belge et dans le coeur des amateurs. En qualifiant la Belgique pour la finale 2015 de l’épreuve - après que David ait gagné ses deux matches, il ne faut jamais avoir la mémoire courte -, il est devenu Mister Davis Cup, mais, aussi inoubliable que demeure l’épilogue forestois, a-t-il déjà fait mieux sportivement - Nadal à Wimbledon excepté - que ce qu’il a réalisé à Francfort en battant les deux meilleurs Allemands sur leur sol ? Chapeau bas, gars !

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SNAPSHOT INTERNATIONAL

DENIS SHAPOVALOV

En plein dans l’oeil

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e très prometteur Denis Shapovalov. 17  ans, vainqueur l’an dernier de Wimbledon junior, a provoqué un esclandre rarissime au premier tour de Coupe Davis, lors du cinquième match décisif entre le Canada (sans Raonic) et la Grande Bretagne (sans Murray) à Ottawa. Mené deux sets à zéro par Kyle Edmund, le Canadien, breaké au troisième, a manifesté sa frustration en balançant la balle d’une furieuse volée qui a terminé sa course - involontairement - dans la figure de l’arbitre français Arnaud Gabas. Ce dernier ne pouvait que disqualifier le garçon, qui ne savait plus où se mettre devant 7500 spectateurs éberlués. “C’était tellement stupide et inacceptable de ma part, j’ai de la chance qu’il aille bien”,

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s’excusait-il. “Si les choses avaient mal tourné, je n’aurais jamais pu me le pardonner, je ne crois pas que j’aurais pu surmonter ça”. Shapovalov, qui a écopé d’une amende de 7.000 dollars, a déclaré avoir été en “état de choc” après son coup de sang et avoir fait “un black-out pendant une dizaine de minutes”. “Je prie tout le monde de m’excuser, y compris nos adversaires qui méritaient de pouvoir fêter ça autrement. Je suis allé dans le vestiaire et j’ai demandé si je pouvais voir M. Gabas, j’ai pu lui parler un peu et il a été très sympa. Il a même plaisanté et m’a dit que ça allait”. Si la cornée et la rétine étaient intactes, les examens ont révélé par la suite que l’arbitre de 35 ans, originaire de Tarbes, avait tout de même été victime d’une fracture du plancher orbital qui a nécessité une intervention chirurgicale. Un métier dangereux !


SNAPSHOT INTERNATIONAL

EUGENIE BOUCHARD

Une idée de Genie

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enie Bouchard a décidément l’art de faire le buzz... Comme des centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde, la joueuse canadienne a regardé le Super Bowl à la télé. Alors que les (futurs vainqueurs) New England Patriots comptaient 25 points de retard sur les Atlanta Falcons, elle a tweeté sûre d’elle : “Je savais qu’Atlanta gagnerait.” Ce à quoi un anonyme rétorqua : “Chiche. Si les Patriots l’emportent, on se retrouve pour un rendez-vous ?” La réponse n’a pas tardé : “Bien sûr !” La petite amie du hockeyeur canadien Jordan Caron pensait qu’elle ne risquait rien, mais l’échange entre les

deux a évidemment été de plus en plus commenté au fur à et à mesure que la remontée fantastique de l’équipe de Tom Brady se dessinait. Et lorsque les Patriots l’ont effectivement emporté au terme de la prolongation, des centaines d’internautes ont félicité le “chanceux”. Belle joueuse, Eugenie a tenu sa promesse et demandé : “Où habites-tu ?”. Réponse : “Chicago. Je vais à l’école dans le Missouri. On se retrouve où tu veux.”Profitant d’une séance photos new-yorkaise pour... l’édition ”maillots de bain” du magazine US Sports Illustrated, elle l’a finalement invité à un match de basket des Brooklyn Nets où ils ne sont pas passés inaperçus, ils sont même montés sur le terrain pour lancer quelques balles dans le public.


PAPARAZZI INTERNATIONAL

“Serena contre Venus en finale... j’ai l’impression d’avoir encore huit ans.”

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(Tweet de Genie Bouchard)

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“ON S’AIME... MAIS ON CHERCHE À SE DÉTRUIRE” L’amitié sur le circuit pro est un art difficile, surtout chez les filles. Ainsi en dehors des courts Belinda Bencic et Kristina Mladenovic sont-elles les meilleures amies du monde, mais pour ceux qui se demandent ce que devient cette belle relation une fois qu’elles se retrouvent face à face la réponse fuse cinglante, genre “on s’aime mais quand on joue l’une contre l’autre on cherche à se détruire”. Bencic, qui a affronté sa copine lors d’un Suisse-France pour une place en finale de la Hopman Cup début janvier, ne laisse pas planer le moindre doute sur le sujet : “Même s’il s’agit d’un tournoi d’exhibition, c’est juste notre job. Quand je suis sur le terrain je ne préoccupe pas de celle qui est de l’autre côté du filet, je ne la vois pas, je ne pense pas à elle, qu’il s’agisse de ma meilleure amie ou non. Et une fois que l’on s’est serré la main à la fin du match, tout est de nouveau ok, comme si de rien était, je sais très bien faire la part des choses, et c’est comme ça que cela devrait toujours être.” Pour être complet, Mladenovic a battu Bencic ... et a d’ailleurs récidivé un mois plus tard en Fed Cup, ce qui n’a pas empêché la Suisse d’envoyer la France en barrage.

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UNE JEUNE ITALIENNE CHOQUÉE PAR SON EXCLUSION La juniore italienne Maria Vittoria Viviani n’oubliera jamais son premier Grand Chelem. Lors de son premier tour contre la Chinoise Xin Yu Wang, après avoir perdu le premier set, elle a manifesté un moment sa frustration en envoyant une balle sur le côté du court, un mouvement dépourvu de la moindre violence mais qui a eu la malchance de trouver un ramasseur de balles sur sa trajectoire. Pas de quoi fouetter un kangourou, et d’ailleurs l’arbitre ne s’est aperçu de rien, mais un juge de ligne trop zélé s’est empressé de lui signaler le fait, au point que, du haut de sa chaise, l’homme a estimé devoir disqualifier la jeune fille perplexe et déconcertée face à une décision aussi (trop) sévère, une exclusion qui la privait au surplus d’une participation au tournoi de double. On peut imaginer que le ciel soit littéralement tombé sur la tête de la joueuse transalpine. “J’en ai pleuré durant une heure et demie”, disait-elle. “J’étais choquée. Tous ceux qui me connaissent savent que je n’ai rien fait de mal, je le sais également, ce qui est une petite consolation en soi. Mais je m’étais préparée durant trois mois pour mon premier tournoi majeur, en travaillant dur l’hiver, j’étais arrivée en Australie dès le 4 janvier, le tennis n’est pas un jeu mais ma vie, c’est encore ce qui m’a touché le plus et m’a fait le plus mal.”

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L’AUSTRALIE COLLABORE AVEC LA RAFA ACADEMY Avec toute la solennité nécessaire, Rafael Nadal, flanqué de Roger Federer en invité d’honneur, a inauguré l’an dernier son super complexe d’entraînement et de formation chez lui à Manacor sur l’île de Majorque. Bien entendu, c’est là que l’Espagnol se prépare et se ressource, mais l’endroit est forcément ouvert aux talents du monde désireux (et qui ont les moyens) de se perfectionner, ainsi qu’aux joueurs des autres continents cherchant un pied à terre lors des tournées européennes. Cette dernière option intéresse en tout cas la fédération australienne, la première à sauter dans le Nadal Express. “Rafa est une personnalité inspirante”, dit le directeur de Tennis Australia Craig Tiley, “et un grand travailleur, avec un incroyable sens de la compétition. C’est cet esprit qu’il insufflé dans son académie et c’est aussi celui que nous poursuivons. Il a, de plus, développé une bonne relation avec notre pays comme avec l’Australian Open. Nous sommes toujours à la recherche des meilleures conditions d’entraînement pour nos joueurs, et la Rafa Academy propose ce qui se fait de mieux au monde en matière d’infrastructure, de formateurs, qui plus est d’un accès facile quand on joue en Europe.”

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PAPARAZZI

INTERNATIONAL

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“Si j’avais le pouvoir, je les obligerais : tu ne joues pas la Coupe Davis, tu ne joues pas les Grands Chelems. Les arguments avancés sont détournés, c’est une question d’argent.” (Yannick Noah, à propos de la cascade de forfaits au premier tour de la Coupe Davis)

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ANA IVANOVIC A TIRÉ SA RÉVÉRENCE Comme Caroline Wozniacki, elle aurait pu figurer dans le dossier consacré au glamour dans le tennis féminin. Ana Ivanovic, Mme Bastian Schweinsteiger, fut une des joueuses les plus belles et les plus classes du circuit, mais il faut reconnaître que, sur les courts, elle a eu du mal à confirmer ses vingt ans, ceux de sa victoire à Roland Garros 2008 et de sa place de numéro un mondiale. Les saisons suivantes furent plus difficiles, marquées par les blessures et une pression médiatique qu’elle a eu du mal à gérer. Elle a mis un terme à sa carrière à 29 ans, après une année 2016 clôturée prématurément avec une blessure au poignet et des échecs à répétition aux premiers tours de Wimbledon, Cincinnati ou Rio. “Atteindre des sommets dans n’importe quel sport pro requiert une forme physique optimale, et ce n’est pas le cas, il est donc temps de passer à autre chose”, a expliqué, émue, celle qui a remporté son dernier titre en 2014, à Tokyo. “Je vais explorer différentes opportunités dans les affaires, la beauté, la mode, et me consacrer à mes activités philantropiques, y compris au service de l’Unicef.” Elle n’a pas à s’inquiéter pour l’avenir. Malgré ses déboires tennistiques, la belle, qui prend bien la lumière, aurait encore cumulé des revenus annuels de près de 7 millions €.

JULIEN ÉTAIT AVEC EUX EN AUSTRALIE “Je pense tout le temps à Ju, mon ami, mon entraîneur, il est là, il me regarde”. On n’a pas été étonné d’entendre Steve Darcis s’adresser ainsi au regretté Julien Hoferlin lors de l’Australian Open. En revanche, on ne s’attendait pas à voir l’Anglais Daniel Evans, surprenant 1/8e de finaliste, l’imiter en pointant un doigt au ciel : “De là haut, je suis sûr que Juju me regardait”. Hoferlin, quand il l’entraînait pour la fédération anglaise, avait dit de lui : “Il a le potentiel d’un Top 60 mais ne fait aucun sacrifice, le tennis est un interlude dans sa vie.” “A l’époque, il avait sûrement raison”, avoue Evans. Ami de Nick Kyrgios (qui se ressemble s’assemble ?), adepte d’une vie nocturne agitée et n’appréciant que modérément l’effort, l’Anglais s’est fait tatouer sur le bras gauche : “Chaque saint a un passé, chaque pécheur un futur.” A deux reprises, la fédé anglaise lui a coupé les vivres, et il a lui-même mis sa carrière entre parenthèses début 2015, pour reprendre trois mois plus tard comme 772e mondial. “J’espère qu’il n’y aura plus de périodes aussi sombres”, a-t-il dit après avoir disputé sa première finale ATP à Sydney, avoir battu Thiem, Cilic, Tomic, être entré dans le Top 50, et touché un prize money de 180.000 euros en deux semaines. Paradoxe de sa situation : après sa finale de Sydney, il a bénéficié d’un vol privé fédéral pour rallier Melbourne... où il a dû acheter des T shirts 15 € pièce parce qu’il n’avait plus de contrat avec Nike.

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LA LETTRE D’UNE RAMASSEUSE DE BALLES À TSONGA Depuis sa finale - perdue - contre Novak Djokovic en 2008, Jo-Wilfried Tsonga jouit d’une belle cote de popularité à Melbourne. Une sympathique anecdote n’a fait que renforcer ce sentiment cette année. Vous vous souvenez peut-être qu’en 2016 le tennisman était venu en aide à une jeune ramasseuse de balles en détresse physique. Le Français s’était rendu compte que la jeune fille titubait au bord des larmes et l’avait raccompagnée pour qu’elle puisse être prise en charge. Un an plus tard, Jo a eu la surprise touchante de recevoir une lettre de remerciement de la ballgirl. En substance, elle disait : “Je ne suis pas sûre que vous vous rappeliez de moi, mais je voulais vous présenter mes excuses pour toutes les fois où vous m’avez demandé des balles et où je ne vous les ai pas données. Je ne le savais pas, mais j’étais victime d’un virus qui m’étourdissait, perturbait ma vue, mon ouïe, m’empêchant de remplir convenablement mon rôle. J’apprécie vraiment que vous ayez remarqué que j’avais besoin d’aide et que vous m’ayez raccompagnée hors du court. Merci pour votre gentillesse, je vous souhaite le meilleur pour vos prochains matches.” Signé Giuliana, ramasseuse de balle numéro 180 à l’Open d’Australie. L’attention a visiblement touché le “gentlemantennisman” qui a publié la lettre sur ses comptes Twitter et Facebook.

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PAPARAZZI INTERNATIONAL

“C’est une bête de compétition, de > travail, de mental, d’abnégation sur le court, d’intelligence, d’expérience, de tout quoi. C’est admirable.”

“SI JE VOULAIS JE SERAIS TOP 10” En Australie, c’est un sujet brûlant, explosif, voire carrément une obsession : ils ne savent plus quoi faire de leurs enfants terribles, Nick Kyrgios et Bernard Tomic, ils en perdent leur latin... si tant est qu’on l’enseigne là-bas. Tandis que le premier passait une nouvelle fois “par la fenêtre” et reconnaissait ne pas être suffisamment en condition - selon un de ses anciens moniteurs il ne consacrerait pas un quart d’heure par jour à perfectionner son tennis -, le second n’avait pas l’air spécialement “fit” non plus. Il a clamé avoir perdu quatre kilos en préparant 2017, mais cela n’a pas l’air d’avoir amélioré les choses et ne s’est pas particulièrement vu à la manière dont il s’est fait expulser de l’Australian Open au troisième tour par Daniel Evans. Avant le tournoi, il avait reconnu ne pas tirer le maximum de ses qualités et de sa carrière : “Si je me donnais à 100 % je serais Top 10, peut-être même Top 6, mais je n’ai que 24 ans il m’en reste encore dix.” On serait fan de tennis aux antipodes on attendrait encore un peu avant de retenir notre souffle.

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(Richard Gasquet évoquant Rafael Nadal)

LE RÉVEIL DE L’AMÉRIQUE Il y a des années que l’on discute du déclin d’un tennis américain autrefois souverain. Les observateurs sont de plus en plus nombreux à penser que cela ne durera plus longtemps, six jeunes US de 20 ans ou moins figuraient dans le Top 200 fin 2016, et sept de moins de 21 ans étaient au tableau final de l’Australian Open, ce n’était plus arrivé depuis 1991 et l’époque Sampras, Agassi, Courier. On a vu pointer Taylor Fritz dans le Top 100, mais tous figurent dans le Top 20 de leur catégorie. Le plus prometteur s’appelle Frances Tiafoe, 18 ans, et David Goffin a pu se rendre compte de la difficulté à manoeuvrer Reilly Opelka. Tout en n’oubliant pas que Donald Young fut le plus jeune champion du monde junior et que sa carrière n’a jamais totalement décollé, la fédération américaine (USTA, organisatrice de l’US Open), à la puissance financière sans égale, espère enfin voir la fin de sa “traversée du désert”. Elle y a mis les grands moyens et, sous l’impulsion de Patrick McEnroe elle s’est ouverte aux nombreuses académies du pays, a recruté d’anciens joueurs ou entraîneurs, et a inauguré un gigantesque centre d’entraînement à Orlando. Un outil fabuleux étalé sur 26 hectares, hébergeant 102 courts extérieurs dont 6 en terre battue européenne, des terrains équipés de capteurs vidéo, une piste d’athlétisme de 350 mètres et de nombreux autres équipements high-tech.

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DES VACANCES BIEN MÉRITÉES ? On peut avoir des doutes depuis des mois quant à la volonté, l’acharnement, le dynamisme que met Genie Bouchard à revenir au top du tennis féminin. La jolie Canadienne a parfois l’air plus préoccupée par les belles photos dont elle agrémente son compte Instagram (1,2 millions de fans !) que par la préparation adéquate d’un futur tournoi. Après la tournée australienne, elle a de nouveau fait le buzz sur les médias sociaux avec quelques piquants clichés de vacances pris à Porto Rico après à peine un mois de tennis. Bouchard, qui a été éliminée au troisième tour de l’Australian Open par Coco Vandeweghe, n’y était d’ailleurs pas seule. Le hockeyeur (sur glace) canadien de 26 ans, Jordan Caron, des Saint Louis Blues, lui tenait compagnie, et ils avaient l’air de prendre du bon temps, alors qu’une Venus Williams, au lendemain de sa finale, n’hésitait pas à prendre l’avion pour disputer le tournoi de SaintPetersburg. A chacun sa vision du professionnalisme, mais comme la “Genie army”, son armée de supporters, ne désemplit pas et lui pardonne tout...

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PAPARAZZI

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“Il fait chanter les cordes de sa raquette”. “Cette impression de facilité, ça me rend dingue.” (Brad Gilbert et Andre Agassi à propos du tennis de Roger Federer)

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LA BELLE ÉMOTION DE GILLES MULLER A 33 ans, Gilles Muller a remporté à Sydney son premier titre ATP, ce qui a donné lieu à un beau moment d’émotion lorsque le Luxembourgeois a reçu le trophée des mains de Rod Laver et qu’il s’est exprimé au micro la larme à l’oeil. “Quelle nuit ! Je l’ai attendue depuis si longtemps... que cela se passe en plus sous les yeux de mes garçons et de mon épouse compte énormément pour moi.” Ces derniers, présents dans le public, applaudissaient à tout rompre. Muller, apprécié sur le circuit, était considéré par pas mal de collègues comme le meilleur joueur n’ayant jamais été “couronné” de la sorte et a reçu de nombreux témoignages de sympathie. “Je n’ai pas envie de parler de ça, mais je peux quand même dire qu’à Melbourne Boris Becker est venu spontanément à moi pour me serrer dans ses bras et que ça m’a touché.” A Brisbane, le Top 30 luxembourgeois avait pourtant failli jeter l’éponge dès le deuxième tour face au modeste Australien Barton, à 2 h de l’après-midi par une chaleur de... 41 degrés. “C’était atroce, un homme plus âgé était chargé de me protéger avec une ombrelle, je me faisais du souci pour lui, je l’ai vu un moment fermer les yeux et j’ai craint le pire. Lorsque je suis rentré au vestiaire et que j’ai voulu “checker” les messages sur mon smartphone, resté dans mon sac à l’ombre, il était indiqué qu’il fallait d’abord le laisser refroidir. Jamais vu ça.”

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UN MURRAY “PLUS BEAU” QUE L’AUTRE ? Après une fin d’année 2016 euphorique, l’Open d’Australie a été un mauvais cru pour la famille Murray. Non seulement Andy, le numéro un mondial, a perdu de façon totalement inattendue face à Mischa Zverev en huitième de finale, mais son frère Jaimie, au côté de Bruno Soares, s’est carrément fait éliminer dès le premier tour par la paire américaine Sam Querrey/Donald Young. Pourtant, ce séjour aux antipodes avait plutôt commencé d’agréable manière pour l’ainé des “brothers”. Lorsqu’il a commandé un Uber-taxi quelques jours avant le début du tournoi, il s’est entendu dire par le chauffeur qu’il ressemblait fort à Andy Murray. “Vous n’êtes pas le premier à me faire la remarque”, a répondu Jaimie, pince sans rire. A la suite de quoi, le gaillard s’est fendu d’un : “Rassurez-vous, vous êtes beaucoup plus beau que lui.” En rentrant, notre spécialiste du double n’a pas résisté à partager l’anecdote sur Twitter, l’accompagnant d’un vibrant “Santé, mon pote !”

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LE DIABLE S’HABILLE EN TENNIS Le dernier bouquin de Lauren Weisberger, célèbre pour avoir raconté son expérience d’assistante de la rédactrice en chef de Vogue Ana Wintour dans “Le Diable s’habille en Prada”, est consacré à l’univers du tennis féminin qui se dévoile similaire à celui de la mode: sacrifices, coups bas, gloire éphémère, avec une ambitieuse jeune joueuse qui veut gagner un Grand Chelem et embauche pour ce faire un coach réputé pour ses succès mais aussi pour ses mauvaises manières et son sadisme. Aimable et souriante à l’origine, elle devient guerrière et prête à tout pour gagner, “la Lindsay Lohan du tennis”. Un roman très léger et “girlie” qui, malgré l’une ou l’autre liberté ou approximation (on ne joue pas en cinq sets à Miami), plonge dans les coulisses du circuit. “La WTA m’a offert un accès back stage”, raconte l’Américaine, “j’ai passé du temps à tout observer, par intermittence, pendant huit mois, à Wimbledon, à l’US Open, à Miami, à Charleston... et j’ai pu collaborer avec Daniela Hantuchova qui m’a aidée à remplir les vides, ce qui rend le récit réaliste. Entraînements, régime alimentaire, voyages, la routine d’une sportive de haut niveau est impitoyable, et en plus elle ne peut s’engager auprès de personne. Quand elle commence un tournoi, elle ne sait pas si elle va se faire sortir le premier jour ou si elle sera en finale, elle ne peut rien planifier, elle annule tout en permanence.” En version originale, le livre s’appelle “The singles game”, ce qui en français devient, allez savoir pourquoi, “L’art et la manière de conclure en beauté.”

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DOSSIER

INTERNATIONAL

La fameuse culotte chair “osée” par Venus Williams à Roland Garros.

Oh les filles, oh les filles  !

Jeu, set et marketing. Tout est dans le style.

Genie Bouchard est restée une attraction. Pourquoi ? Parce qu’elle est belle !

Anna Kournikova... davantage connue comme compagne d’Enrique Iglesias que comme ancienne championne.

Vous vous en souvenez peut-être, le groupe s’appelait “Au bonheur des dames” et il chantait une reprise sixties “Oh les filles, oh les filles, elles nous rendent marteau !”. Cela pourrait être un des slogans du tennis féminin actuel, en mal de super championnes mais qui n’a jamais autant joué sur le look, poussé par les marques qui alimentent le phénomène de mode, la WTA qui essaie de vendre un produit esthétisant, les médias ou le net qui alimentent le buzz, et les joueuses dont l’image dope les revenus publicitaires.

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dans laquelle le mot physique prend double sens, c’est le tennis, surtout féminin, sûrement le sport populaire le plus glamour. Il faut bien sûr commencer par être bonne sur le court et gagner des matches, mais pour celles qui, en plus, passent bien la rampe, répondent à certains canons esthétiques, charisme, beauté, féminité, les occasions de profits, “unes” de magazines, pubs, défilés, produits dérivés, se multiplient. Il arrive même qu’elles continuent à surfer sur la vague quand les performances sportives ne suivent plus. On se souvient d’Anna Kournikova en tant que bimbo à la mode, petite amie d’Enrique Iglesias, mais qui se rappelle qu’elle fut demi-finaliste à Wimbledon à 16 ans, 8e mondiale en simple à 19, numéro une en double ? Eugenie Bouchard est restée une attraction ces deux dernières années avec des performances indignes d’une Top 5 mondiale, finaliste de Wimbledon. “Pourquoi ? Parce qu’elle est belle”, résume une ancienne joueuse/commentatrice de la TV canadienne. Et on est sérieusement en droit de se demander si “Genie” ne se brûle pas les ailes en inversant les priorités d’une sportive de haut niveau, ce que Maria Sharapova, son modèle, s’est toujours bien gardée de faire. ’il est une discipline

Vous le verrez dans les pages suivantes, de tout temps le tennis a incarné la féminité, le glamour, que ce soit l’élégance ou le côté sexy, il est passé du noir et blanc à la couleur, voire au bariolé, et Fred Perry ou René Lacoste n’ont pas attendu le 21e siècle pour adapter le design tennis au prêtà-porter. Mais on a passé la surmultipliée après l’épisode Kournikova, les équipementiers, la WTA et les joueuses ont compris l’intérêt qu’il y avait à développer le marketing de l’image. On a beau discuter du (bon) goût de certaines tenues et regretter le temps où c’est le jeu de grandes championnes que l’on décortiquait plutôt que les tenues, les rapports n’ont jamais été aussi étroits entre la mode et la raquette. Ana Wintour est fan de Roger, Maria et Serena. Le style “athleisure”, alliant sport et loisir, est tendance. Les caméras, smartphones, photographes et réseaux sociaux amplifient le phénomène. Tout le monde y trouve son compte. Quoiqu’elles disent, c’est de loin le sport grâce auquel les femmes gagnent le plus d’argent, certaines lancent leur propre collection, signent des contrats avec des marques de luxe, montent sur le court maquillées, textiles légers et produits de beauté dernier cri ouvrent toutes les perspectives. Enfin presque toutes. En 2010, la culotte chair portée par Venus Williams à Roland Garros sous un léger baby doll de sa collection a pu donner l’impression qu’elle jouait les fesses à l’air. Et l’an dernier, Nike a été obligé de modifier l’affriolante nuisette imaginée pour Wimbledon... parce qu’elle se soulevait trop. Jusqu’où ne pas aller trop loin pour faire le buzz.

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Gussie Moran

Pour la première fois, on vit des photographes se coucher à terre pour saisir le “meilleur” cliché.

Les rebelles Suzanne Lenglen Gussie Moran Si le nom de Suzanne Lenglen vous reste familier, c’est qu’il est celui d’un des stades mythiques de Roland Garros, mais c’est surtout celui d’une légendaire championne de “la belle époque”, morte d’une leucémie à 39 ans, qui, entre 1919 et 1926, gagna six fois Wimbledon et les Internationaux de France. Au total, la Parisienne chic remporta 241 tournois, deux médailles d’or olympiques et aligna 171 victoires consécutives. Femme de caractère, elle s’est “fritée” avec les officiels de Wimbledon, quitte à froisser la Reine Elizabeth herself, et a rejoint un temps le premier circuit pro aux Etats-Unis. Pour ce qui nous occupe, celle qu’on appelait “la Divine” fut la première à jouer en portant des créations du couturier Jean Patou, faisant sensation avec une robe en soie plissée raccourcie jusqu’aux genoux, dévoilant des bas immaculés, nouant au front un bandeau de tulle, et dessinant ses sourcils d’un long trait graphique. La marque Lenglen. Un peu plus de vingt ans plus tard, c’est par une bonne joueuse américaine du nom de Gussie Moran, deux fois finaliste de Grand Chelem mais genre Kournikova avant l’heure, que le scandale est arrivé, toujours à Wimbledon où elle apparut avec une jupe encore raccourcie sous laquelle elle portait un sous-vêtement, on dirait aujourd’hui un “shorty”, à froufrous de dentelle. Pour la première fois, on vit des photographes se coucher à terre pour saisir le “meilleur” cliché. La tenue imaginée par le styliste Teddy Tinling ne fut portée qu’une fois en compétition, les organisateurs l’accusant d’avoir introduit “la vulgarité et le péché dans le tennis”. Le créateur fut “excommunié” par le “saint des saints” londonien, mais le moins que l’on puisse dire est que son concept précurseur a fait du chemin.

Suzanne Lenglen

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“Je n’ai jamais été Little Miss Perfect. J’ai connu pas mal de mecs, il m’arrive de picoler, de jurer, de faire dans l’humour gras.”

L’élégante Chris Evert Esthétiquement, Chris Evert symbolise la période classique du tennis WTA. Celle où l’on ne parlait que de sport, mais à laquelle, avec la “classy” Steffi Graf et le “sex symbol” (à l’insu de son plein gré) Gabriela Sabatini, elle a apporté le style, et la touche essentiellement féminine, qui lui manquait souvent, dans une discrétion vestimentaire tranchant avec l’effervescence qui a suivi. C’était encore l’époque du tennis cool, en dépit des rivalités intenses. Face au short et à l’allure “masculine” de Martina Navratilova (annonçant la dimension athlétique actuelle), à son tennis d’attaque et au plus beau service/volée de l’histoire du tennis féminin, Chris Evert idéalisait le charme, la tradition, la féminité, la reine de l’élégance sur le court, avec ses ravissantes petites robes courtes plissées impeccables (conçues par l’omniprésent Ted Tinling) et ses gestes de fond de court distingués. Elle qui pourtant affichait un mental de fer et une nature éminemment plus complexe que l’image qu’elle donnait à voir : “Il y a erreur. Sur un court, Martina est un chaton. La dure, c’est moi. Et en dehors, je n’ai jamais été Little Miss Perfect. J’ai connu pas mal de mecs, il m’arrive de picoler, de faire dans l’humour gras, de jurer”, souriaitelle. En 2015, celle qui a remporté 18 Grands Chelems (comme Navratilova) a lancé à 60 ans sa propre ligne de vêtements de tennis pour dames. Steffi Graf avait fait de même au début du siècle pour une série d’articles de mode, tandis que Gabriela Sabatini, qui a sorti son premier parfum en 1989 avec l’aide de la société allemande Muelhens, propose une gamme de dix-neuf fragrances. L’aura de ces grandes dames et immenses championnes a largement contribué à l’intérêt exponentiel des spectateurs pour le circuit féminin.

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Anna Kournikova

Compétitrice sur le terrain, égérie en dehors, souvent imitée, jamais égalée, n’est pas Sharapova qui veut. Maria Sharapova

Les poupées russes Maria Sharapova Anna Kournikova Les bombinettes d’aujourd’hui, douées pour le tennis et gâtées par la nature, ne rêvent plus seulement du Central de Wimbledon, du stade Arthur Ashe ou du court Philippe Chatrier, mais de magazines people, de buzz sur Instagram et de fashion weeks. La faute (ou grâce) à deux poupées russes et blondes qui, au changement de siècle - ce fut aussi un changement d’époque -, débarquèrent sur les courts en combinant tennis performant et plastique de cinéma. Malgré des choix de carrière différents, elles ont déclenché quelque chose en dehors des courts, la machine médiatico-publicitaire du 21e siècle s’est enclenchée puis emballée. Anna Kournikova jouait très bien au tennis, mais elle était surtout motivée par le glamour, les photographes, les cameramen, elle avait besoin qu’on la regarde. Elle ne fit pas long feu sur les courts, qu’elle quitta à 21 ans avec des problèmes de dos, mais collectionna une armée de fans, fut une des stars des débuts de Google et finit dans les bras d’Enrique Iglesias. Si elle totalisa 3,5 millions de dollars en prize money, on estime qu’avec les revenus annexes elle arrive à... 50 millions nets. Ce qui, ceci dit, n’atteint même pas le tiers du pactole amassé par Maria Sharapova, sportive la mieux payée au monde durant onze ans, à la fois compétitrice sur le terrain et égérie en dehors. La trajectoire parfaite... si elle avait su se rendre aussi sympathique que le “modèle” masculin Roger Federer. Elle a été numéro un mondiale, gagné les quatre Grands Chelems, signé un mirifique contrat chez Nike qui court toujours malgré sa suspension pour dopage, elle y a sa propre collection, assiste à des défilés prestigieux aux côtés d’Ana Wintour, développe sa marque de douceurs et produits lifestyle Sugarpova... entre autres choses. Souvent imitée, jamais égalée, n’est pas Sharapova qui veut.

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On dirait que James Brown a chanté “I’m black and I’m proud” juste pour elle.

Superwoman Serena Williams On peut ne pas aimer cette touche de vulgarité et d’arrogance qui lui vient de la “street life” dans les mauvais quartiers de Los Angelès, on peut discuter de ses goûts esthétiques tape-à-l’oeil, et détester son personnage sur le court, la manière dont elle cherche à impressionner l’adversaire, mais on ne peut qu’être admiratif devant le parcours de celle qui a marqué à jamais l’histoire du tennis féminin, en a redéfini et révolutionné les contours, dont la dimension a largement dépassé les limites de son sport et à qui pourtant rien n’a été donné. Serena est Superwoman. On dirait que James Brown a chanté “I’m black and I’m proud” juste pour elle. Avec sa soeur, elles fonctionnent en mode “warrior” hérité des banlieues de L.A. Elle le répète assez, y puisant une dose de confiance et d’ego surdimensionnée, Serena est unique. La nature l’a dotée d’une puissance physique qui est pour beaucoup dans sa phénoménale séries de résultats. En même temps, elle n’avait pas le corps rêvé pour le tennis, sport qui plus est initialement réservé aux élites blanches, et a su en faire l’instrument de travail d’une époustouflante odyssée. Elle avait encore moins un physique de défilé de mode, et elle a fini à la “une” du supplément chic du Wall Street Journal, en “couve” de Glamour, de Vogue, du Billboard, elle adore ça, on la voit à la Fashion Week de Milan, elle présente sa ligne de vêtement très “athleisure” à celle de New York, on la dit proche du rapper Drake, on la voit dans des clips de Beyonce, elle épouse le fondateur de Reddit... Une improbable success story imposée à un monde qui ne l’a pas ménagée, tantôt l’assimilant à la gente masculine - on a parlé des “frères Williams” -, tantôt moquant ses formes trop “sexuées”, quand il ne s’agit pas de remarques nauséabondes à relents racistes comme en a encore subies sa soeur Venus à Melbourne quand un commentateur d’ESPN a évoqué une “attaque façon gorille”. Elle a abordé sa vie comme un combat, elle l’a gagné.

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Bethanie Mattek-Sands

Anne White

Son excentricité a valu à Bethanie Mattek le surnom de “Lady Gaga du tennis.”

Les originales Anne White Bethanie Mattek-Sands Si elle a atteint la 19e place mondiale et remporté huit tournois WTA, Anne White est avant tout restée dans les annales pour ce moment unique qui la vit enlever son survêtement au moment d’affronter Pam Shriver au premier tour de Wimbledon en 1985. Le public découvrit alors qu’elle portait un “catsuit” (combinaison une pièce) blanc, tenue futuriste en élasthanne la couvrant du cou aux chevilles. L’originalité de la démarche ne fut pas du goût tout le monde. Lorsque le match fut interrompu par la nuit, l’arbitre pria l’Américaine de revenir le lendemain avec une tenue adéquate, et sa compatriote, mais néanmoins adversaire, déclara que le costume l’avait déconcentrée. Même si plus tard on vit Serena Williams s’entraîner avec ce genre de combinaison - couleur fuschia cette fois -, l’expérience a fait long feu en compétition. “Je n’ai jamais pensé que cela susciterait une telle controverse”, regretta Anne White. Une qui au contraire adore ça, c’est Bethanie Mattek, encore une Américaine. Elle a épousé Justin Sands, le président d’une compagnie d’assurances, remporté quatre titres de Grand Chelem en double et un en double mixte, mais c’est surtout pour son excentricité qu’elle fait le buzz sur les courts, ce qui lui a valu le surnom de “Lady Gaga du tennis”, elle a d’ailleurs travaillé certaines tenues avec les designers de la chanteuse. Quelque part entre originalité et mauvais goût, on a tout vu, le style footballeuse avec les fameux hauts bas devenus son image de marque, l’ensemble léopard super décolleté, le chapeau de cowboy, le biceps droit tatoué de fleurs, les traces guerrières sur le visage, les cheveux bleus ou oranges... une véritable “American tennis rock star” !

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Melbourne, terre de résurrection Qu’elle est belle la nostalgie ! En musique, on parlerait de golden oldies. La dernière fois que les soeurs Williams, Roger Federer et Rafael Nadal s’étaient retrouvés en finale d’un même Grand Chelem c’était il y a plus de huit ans, à Wimbledon 2008. Jusqu’à ce que la 105e édition de l’Australian Open fasse vivre un fantastique tournoi aux nostalgiques, aux amateurs de tennis, et à tous ceux qui croient à la réincarnation.

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il a fallu un jour et demi à Jésus Christ pour ressusciter d’entre les morts. Roger Federer a mis un peu plus de temps, six mois, il ne serait donc pas Dieu. La patience de ses fidèles, soit à peu près tous ceux qui peuplent la planète tennis, a d’ailleurs été soumise à plus longue épreuve, puisque son dernier triomphe au firmament des Grands Chelems remontait à Wimbledon 2012. Ce qui ajouté à ses 35 ans et à ses premiers vrais accrocs physiques (blessure et opération au genou l’an dernier) avait nourri progressivement le scepticisme jusque chez les croyants les plus convaincus. Dans une filière (et un tennis) plus terre à terre, il en était de même pour Rafael Nadal. 30 ans... mais aussi 30 mois depuis sa dernière victoire majeure, Porte d’Auteuil bien sûr, tandis que les problèmes (poignet) qui ont - encore - miné 2016 ne laissaient pas augurer un retour aussi fulgurant. Impressions renforcées par la domination récente de Novak Djokovic et Andy Murray, qui avaient réduit le Big Four à un Big Two ces deux dernières années, les fulgurances inattendues et impressionnantes de Stan Wawrinka, dans une moindre mesure le niveau que sont capables d’atteindre Kei Nishikori, Milos Raonic et Marin Cilic, ou l’avènement des jeunes plantes de la nouvelle génération genre Kyrgios ou Zverev. “Il y a trois mois, lors de l’ouverture de l’académie de Rafa à Majorque, nous n’étions capables ni l’un ni l’autre de disputer ne fut-ce qu’une petite partie en exhibition”, raconte Federer, “on devait se limiter à quelques balles avec les gamins, à mille lieux d’une finale australienne à laquelle nous étions loin de penser.” elon le Nouveau Testament,

Même plus dans le Top 1000 Paradoxalement, les deux compères ont peut-être indirectement profité à Melbourne de leur absence des courts et de leur programme allégé en 2016. Une certaine fraîcheur qui a peut-être manqué à Novak Djokovic, sorti sans gloire au deuxième tour par Denis Istomin - son élimination la plus précoce depuis Wimbledon 2008 -, et à Andy Murray, surpris au quatrième tour par le renaissant (lui aussi) Mischa Zverev (29 ans), eux qui ont lutté jusqu’à la finale du Masters pour la place de numéro un mondial

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Federer situe cette victoire au dessus de toutes les autres, Roland Garros 2009 excepté.

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posé la question de son avenir tennistique c’est son cadet de dix ans, Alexander, Sasha pour les intimes, superstar en devenir, qui l’incita à ne pas lâcher : “Come on, à 27, 28 ans, on n’est pas vieux.” Si Sasha échoua au troisième tour face à Nadal poussé aux cinq sets, Mischa réussit à éjecter du tournoi le numéro un mondial, après avoir sauvé une balle de match lors d’un “marathon” contre John Isner au deuxième tour. Cela valait bien quelques larmes versées : “Ce n’était pas évident de revenir après l’intervention au coude que j’ai subie, je ne remercierai jamais assez mon frère de m’y avoir poussé.” Alors qu’il avait le bras dans le plâtre, l’aîné des Zverev avait déjà commencé à accompagner quelques juniors sur de petits tournois. “Le genre de “Future” où l’on n’a pas l’impression d’être au meilleur endroit sur terre, mais c’est là que j’ai réalisé à quel point le tennis me manquait et que j’ai pensé que je pouvais peut-être encore faire du dégât sur le circuit.” Andy Murray a désormais sa petite idée sur la question.

“Mes coaches m’ont martelé avant le match : tu joues la balle, pas Nadal. Ici les courageux sont récompensés.” Roger Federer

à l’issue d’une saison particulièrement lourde, également sur le plan émotionnel. Il est en tout cas frappant que ces deux supermen, connus pour leur ténacité et leur expérience dans l’art de survivre aux situations difficiles, n’aient pas trouvé de réponse au quadrillage du terrain initié par l’Ouzbek et au service-volée remis à l’honneur par l’Allemand d’origine russe. Pas mal non plus, l’histoire du revenant germanique qui en mars 2015, après blessures et opérations, ne figurait même plus parmi les 1000 meilleurs joueurs au monde, alors qu’il battait Djokovic ou Murray chez les juniors, fut rapidement classé 45e mondial et atteignit le troisième tour à Wimbledon 2008. Mischa est passé par des moments difficiles, et quand il s’est

“L’impression qu’il ne peut pas rater” En revanche, Mischa n’a rien pu en quart de finale contre Federer, aucune honte à avoir, le maître de Bâle ayant retrouvé par moments son génial tennis de naguère, après avoir déjà laissé face à Tomas Berdych une épatante impression. C’est néanmoins en demi-finale, contre son compatriote Stan Wawrinka, et surtout en finale, face à son rival de légende qui l’avait déjà battu à vingt-quatre reprises, que le divin Suisse a montré qu’il était vraiment de retour. Son Australian Open est monté crescendo comme dans un rêve auquel il ne pouvait croire lui-même. En un seul Grand Chelem il n’a jamais battu autant de Top 10, ni gagné autant de “cinq

Federer et Nadal ont peutêtre indirectement profité de leur saison 2016 tronquée pour briller en Australie.

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Ancien joueur, mais surtout entraîneur, Brad Gilbert estime que le 5e set de Federer contre Nadal est le plus beau de sa carrière.

sets” - dont “le plus beau de toute sa carrière” (dixit Brad Gilbert) en dernier. Et il a fini fort, au moment où on le voyait revivre le scénario de toujours face à Nadal : résistant, agressif, époustouflant en revers... “sur une surface plus rapide qui l’a aidé, “Rodge” avait un plan clair dans la tête, quand il joue comme ça j’ai l’impression qu’il ne peut pas rater”, a résumé son entraîneur historique Severin Lüthi. “Dire que je me voyais à peine en deuxième semaine”, souriait Federer après sa 28e finale majeure et son 100e match à Melbourne Park, parlez d’une apothéose ! Quant au retour en forme de Nadal, il était tout aussi surprenant. Rafa et son tennis toujours aussi physiquement impressionnant ont effacé avec bravoure un tableau alignant Baghdatis, Sasha Zverev, Monfils, Raonic et Dimitrov. “Je dois être content, j’ai joué à un haut niveau; si mon corps tient, l’année pourrait être belle”, constatait-il toujours digne dans la défaite mais les sourcils froncés marquant l’énorme déception.

Baby Fed Au rayon résurrection, après Venus, Roger, Rafa et Mischa, on peut franchement citer Grigor Dimitrov. Si le Bulgare, tennisman de classe surnommé “Baby Fed” pour sa gestuelle inspirée de Federer, avait laissé entrevoir les plus belles promesses en 2014 - demi-finale à Wimbledon et quart à Melbourne -, il est passé à côté des deux dernières saisons. Du moins sur le terrain, parce qu’en dehors il a plutôt collectionné les petites amies flamboyantes, Serena Williams, Maria Sharapova, Nicole Scherzinger, au point que certains observateurs l’avaient déjà rangé au rayon “occasion manquée”. Mais cet hiver il a eu la bonne démarche en engageant comme coach Daniel Valverdu - ex-entraîneur et meilleur ami d’Andy Murray - et en se mettant sérieusement au travail. David Goffin a pu mesurer ce qu’un Dimitrov en forme

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physiquement et mentalement peut encore signifier : allure féline sur le court, tennis agressif et soigné, “slice” qui fait mal, grande confiance en soi et esprit de compétition affûté. Un mix performant qui aurait pu le mener à sa première finale de Grand Chelem si Nadal n’avait eu le dernier mot au terme d’un thriller de près de cinq heures. “Je suis fier d’avoir tout donné”, pouvait dire le Bulgare, “remporter dix matches d’affilée en début d’année (il a gagné le tournoi de Brisbane avant l’Open en battant Thiem, Raonic et Nishikori, ndlr) n’est pas chose si fréquente, c’est une belle base pour construire.”


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Un moment de grandeur aux confins du drame

La soupe dans la Coupe

L’importance de “Baby Fed” dans cet Open d’Australie ne s’arLa récompense est évidemment au diapason d’un engarête peut-être pas là. Avec un jour de récupération en moins gement et d’une mentalité exemplaires, un 18e titre maque Federer, il n’est pas impossible que Nadal ait payé la déjeur, l’amélioration de son propre record, un exploit fabubauche d’efforts en finale, ce qui l’a peut-être privé du petit leux sur lequel personne ne comptait. “C’est encore plus coup d’accélérateur nécessaire pour marquer le coup définitispécial pour moi en Australie. J’ai un certain lien avec ce vement dans la manche décisive. On a aussi l’impression que pays depuis que Peter Carter (un de ses premiers entraîle Suisse a tiré des leçons du tennis pratiqué par Dimitrov face neurs, décédé dans un accident automobile, ndlr) et Tony Roche ont fait partie de mon team. J’y suis venu en juniors à l’Espagnol, il a à peine utilisé son “slice” et maintenu en permanence une haute pression avec son revers frappé. Jusqu’à en 1998, en qualifications en 1999, j’y ai remporté mon son épilogue inoubliable, la finale fut assez instable, les deux premier match en Grand Chelem contre Michael Chang rivaux délivrant du bon tenen 2000. Quand tu gagnes nis, mais pas en même temps. ici, le voyage retour n’est jamais un problème, si tu Ce qui explique que les quatre premiers sets soient allés perds c’est l’enfer (sourire).” tantôt d’un côté, Avec ce titre à Melbourne, tantôt de l’autre. il est devenu le troisième Et que l’on soit homme, après Roy Emerresté sur la derson et Rod Laver, à totaliRafael Nadal nière impression, ser cinq titres ou plus dans celle d’une ultime manche épique, entre deux trois tournois du Grand Chelem. Lorsque Laver lui a rechampions à leur plafond, dans une tension inmis la Norman Brookes Challenge Cup, c’était comme un gigantesque et symbolique doigt d’honneur à ceux qui ne soutenable. Un moment de grandeur confinant au l’écoutaient plus quand il disait pouvoir encore y arriver et drame, avec Nadal aux commandes à 1-3 et Federer décidé à jouer sa carte offensive jusqu’au bout. “Je me l’envoyaient à la retraite. Lui préféra évoquer une parole suis dit que je n’allais pas perdre en remettant la balle et d’enfants - “Mes filles m’ont dit qu’on allait pouvoir mettre de la soupe dans le trophée tellement il est grand” - avant en le regardant balancer des coups droits partout. C’était ça le de situer ce triomphe “au dessus de tous les autres, Roland plan de mes coaches, Ivan (Ljubicic) et Severin (Luthi) avaient martelé : “Tu joues la balle, pas Nadal, ici les courageux sont Garros 2009 excepté” : “à Paris, j’ai attendu longtemps, récompensés.” J’ai continué à y croire, c’est pour ça que je me suis battu, j’ai perdu, je me suis relevé, j’ai encore j’ai réussi à jouer mon meilleur tennis échoué, et finalement j’y suis arrivé. Ici, je ressens à peu sur la fin.” près la même chose.”

“Je dois être content, j’ai joué à un haut niveau. Si mon corps tient, l’année pourrait être belle.”

Rafa sans Toni en 2018

Finalement, malgré tout ce qui a été dit et écrit, c’est quand même une petite révolution qui se prépare dans le clan Nadal. L’an prochain, on ne verra plus Toni, l’oncle de Rafael, dans l’ombre de son neveu sur le circuit. Alors qu’il accompagne “Rafa” depuis que ce dernier tient une raquette dans la main (l’âge de quatre ans, en réalité), il a confié qu’il allait prendre du recul. “Je vais me consacrer à notre académie (à Manacor, ndlr), je veux m’occuper de la formation de jeunes talents. La relation avec mon neveu est toujours très importante, nous n’avons jamais connu de périodes de crise, je serai toujours là pour lui. Toutefois, jusqu’à ses 17 ans, c’est moi qui décidais de tout. Puis, Carlos Costa est arrivé en tant que manager, son père s’est rapproché, chacun avec ses opinions. D’année en année, je décide de moins en moins, jusqu’au point où je ne déciderai plus de rien. L’incorporation de Carlos Moya a été une grande réussite et il me semble que Rafael est suffisamment bien entouré. Moya est lui aussi de Majorque, il lui apporte un surplus de tranquillité parce que quand il lui dit quelque chose c’est à la fois un grand ami qui parle et un expert.”

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Serena, seule sur le toit du monde Un 23e titre en forme de fête de famille Queen Serena est plus que jamais installée sur son trône. Intouchable. Elle le tient, son 23e titre, celui après lequel elle courait et qui, même si elle n’en pipait mot, lui mettait une pression énorme, car il lui permet de dépasser Steffi Graf. Qui plus est après une finale en famille, la première depuis 2008. Les Williams sont décidément spéciales. Uniques.

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ne fois n’est pas coutume, on commence par

la grande soeur. La renaissance tennistique de Venus Williams est la plus belle et remarquable histoire du tournoi féminin, avec peut-être celle de Mirjana Lucic dans un autre ordre d’idée (voir plus loin). Bien sûr, on ne niera pas que la gagnante de sept Grands Chelems - le dernier à Wimbledon 2008 - n’a pas eu à vaincre d’obstacle insurmontable pour arriver en finale contre sa soeur - dans l’ordre Kozlova, Nara, Duan, Barthel, Pavluychenkova, Coco Vandeweghe - et qu’elle a quelque part profité de la crise tennistico-existentielle que subit le circuit WTA actuel, d’autant plus en l’absence de Sharapova et d’Azarenka. En même temps, il va de soi que ce n’est pas de sa faute, et qu’au contraire ce qu’elle réalise à 36 ans, dont 23 de carrière pro, peut servir d’exemple, de source d’inspiration, à toutes celles qui suivent. Elle qui n’a plus rien à prouver sur les courts depuis longtemps, et qui totalise plus de 35 millions de dollars sur son compte en banque, s’est arrachée pour combattre une maladie auto-immune, le syndrome de Sjögren, qui il y a six ans a failli ruiner sa vie et sa carrière. Elle s’est appliquée à trouver le régime adéquat, à adapter la manière de s’entraîner - sessions moins longues, plus d’attention portée au stretching -, pour pouvoir revenir avec les Top 20 du circuit. Ce n’était certes plus la Venus des premiers temps, mais elle jouait. Qu’elle soit parvenue à se hisser de nouveau en finale d’un tournoi majeur, pour la première fois depuis Wimbledon 2009, n’en a que plus de prix. “Ce qui fait qu’on aime tant le sport”, philosophe-telle, “c’est que rien n’y est écrit, tout se joue en direct, on ne peut pas répéter ou recommencer, le spectateur est témoin d’un drame ou d’un triomphe qui se noue “live”. Rien n’est feint, on réussit ou on rate, les gens se reconnaissent dans le champion, créent des liens affectifs, mais tout autant avec le perdant parce que N’oublions pas ce sont des situations auxVenus, un exemple pour quelles ils se trouvent égaletoutes celles qui ment confrontés dans leur suivent. propre vie.”

Pour égaler les 24 titres majeurs de Margaret Court, ce n’est sans doute qu’une question de temps.

Sur les talons de Margaret Court Cette belle manière de prendre du recul, à la fois de s’accrocher et de relativiser ce qui n’est après tout que du sport, ne correspond pas exactement à la vision de sa soeur cadette (d’un an) Serena, toujours en mission, en quête de titres, de records, jamais rassasiée. Cela s’est particulièrement vu en quart de finale, face à l’Anglaise en forme Johanna Konta, coachée par Wim Fissette, qu’elle a renvoyée sur son île après une démonstration tennistique, ne lui laissant que 5 jeux, alignant 10 aces et 25 coups gagnants. En finale aussi, la frangine en face ou pas, Serena a montré que, cette fois, elle était décidée à ne pas céder sous le stress, elle fut la seule des deux à montrer régulièrement le poing, et même à briser sa raquette de rage après dix minutes à peine. Car, il faut le dire, ce fut une finale très inégale, mais l’essentiel pour elle n’était pas là. En savourant son 23e titre en Grand Chelem, elle laissait enfin Steffi Graf derrière elle, et s’installait seule sur le toit du monde, même si Margaret Court la devance toujours mathématiquement avec 24 trophées majeurs. D’une part, l’Australienne, présente dans la tribune, sait que la chasse au record est toujours ouverte pour l’insatiable Américaine, et que ce n’est sans doute qu’une question de temps, mais surtout elle doit convenir que sa légendaire performance a été réalisée pour moitié à une époque où le tennis était encore amateur, et que par exemple, lors de l’Australian Open 1966 qu’elle a remporté, il n’y avait que 24 participantes, dont la moitié était “bye” au premier tour. Pas vraiment comparable. “23, quel beau nombre, quel bon feeling ! J’avais l’impression de courir après depuis si longtemps”, souriait Serena. “Cette année, j’ai réussi à rester relax, et l’histoire ne pouvait être plus belle qu’avec ma soeur, on a tellement travaillé, en se motivant l’une l’autre, encore avant cette finale, côte à côte à l’entraînement (elles ne s’entraînent jamais ensemble, mais l’une à côté de l’autre, ndlr). Pour la suite, je n’ai aucun chiffre en tête, je n’ai jamais voulu gagner qu’un Grand Chelem à la fois.”

Serena a remporté ses titres du Grand Chelem sous quatre présidents américains : Clinton, Bush, Obama et Trump !

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The show must go on En décembre dernier, le coach de Serena, Patrick Mouratoglou, avec lequel elle a remporté dix de ses vingt-trois titres majeurs, nous di-


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sait qu’elle devait désormais s’en tenir à l’essentiel : remporter le plus de Grands Chelems possibles pour établir un record qui ne puisse jamais être battu. Depuis deux ans, elle est en alerte permanente, quitte à en perdre ses moyens. “Je sais dans quel état elle est avant ses finales”, dit le Français, “c’est un stress nécessaire, encore fautil qu’il soit gérable.” Respectant sa ligne de conduite à la lettre, il lui a même menti à Melbourne sur la possibilité de redevenir numéro 1 mondiale. “C’est une joueuse hors catégorie qui fait des choses exceptionnelles”, continue Mouratoglou. “Il lui reste encore un record à atteindre, rien ne peut faire plus de bien à sa carrière, cela lui fournit un supplément de motivation pour travailler dur à l’entraînement. Si elle arrive à vingt-quatre ce sera peut-être plus difficile,

mais c’est un problème de luxe pour plus tard (sourire)” Le coach luimême n’a apparemment pas la moindre idée du moment où le Serena-show prendra fin (imaginez qu’elle a remporté ses titres du Grand Chelem sous quatre présidents américains, Clinton, Bush, Obama et Trump !) : “Je ne connais pas ses limites. Cela viendra probablement d’elle. Un jour, elle n’aura plus envie de jouer au tennis, ou, ce que je ne lui souhaite pas, elle sera forcée d’arrêter à cause d’une blessure. Mais tant que ce n’est pas le cas, the show must go on, et la récolte doit continuer.” Comment en douter à en juger par la fierté, teintée d’orgueil, qui l’anime toujours, sa classe et sa position au top du tennis féminin. Dans l’état actuel du circuit WTA, qui peut arrêter une Serena physiquement “fit” et plus ou moins en forme, on vous le demande ?

“Pour la suite, je n’ai aucun chiffre en tête, je n’ai jamais voulu gagner qu’un Grand Chelem à la fois.” Serena Williams

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AUSTRALIAN OPEN Mirjana Lucic-Baroni est passée de l’enfer au paradis.

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De l’enfer au conte de fée

En tout cas, à l’Australian Open personne n’a paru suffisamment armée pour mettre des bâtons dans les roues du “bulldozer” US. Même pas Mirjana Lucic-Baroni dont la présence en demi-finale tenait déjà, il est vrai, du conte de fée. Il fallait avoir bonne mémoire pour se souvenir d’elle à ce niveau de compétition, et en même temps dix-huit ans plus tôt on ne parlait que de cette Croate de seize ans figurant dans le dernier carré de Wimbledon, super talent susceptible de prendre d’assaut les sommets de Martina Hingis ou de Jennifer Capriati. Steffi Graf, qui la priva alors de justesse de la finale, déclara même qu’elle lui semblait la mieux armée pour lui succéder. Malheureusement, à la place de la belle carrière annoncée, c’est un drame personnel et familial qui la précipita au fond du gouffre. Victime d’un père violent, elle décida de fuir aux petites heures du jour en compagnie de sa mère - que son mari avait semble-t-il menacée de mort - et du reste de la famille, pour trouver refuge aux Etats-Unis où elle obtint qu’il ne puisse plus entrer en contact avec elle. Prénommé Marinko, l’homme faisait régner un régime de terreur physique et mentale sur son entourage, il aurait aussi fait main basse sur une bonne part du prize money. Il reconnaît avoir de temps en temps utilisé la manière forte, mais en terme d’éducation et sans jamais exagérer. “Je voulais qu’elle soit un modèle, comme Pete Sampras, Monica Seles ou Steffi Graf, tous des “numéro un”.” Elle rétorque qu’elle a reçu “plus de coups que personne ne peut l’imaginer”, et qu’il l’a par exemple frappée à 14 ans pendant 40 minutes avec une chaussure Timberland ( !) parce qu’elle n’avait été “qu’en” demifinale d’un tournoi. Souffrant d’un stress post traumatique lors de son arrivée en Amérique, et sans moyens financiers, sa relation avec la société de management IMG ayant tourné au fiasco, elle vécut une traversée de désert de dix ans. “Rien de pire que de savoir qu’on peut jouer et de ne pas avoir l’argent pour voyager ou se payer un coach. Ce qui m’est arrivé, je ne le souhaite pas à mon pire ennemi.” Depuis, elle a épousé Daniele Baroni en 2011, après avoir initié un an plus tôt un come back contrarié par des blessures. Avec une sorte de tennis “tout ou rien”, elle a effectué un retour discret sous les spotlights, jusqu’à cet Australian Open inattendu qui, à tout le moins, réchauffe le coeur. “Voilà qui efface d’un coup tout ce qui m’est arrivé de mal”, déclarait-elle les yeux mouillés d’émotion après avoir éliminé Karolina Pliskova en quart de finale. “Je n’aurais jamais osé rêver me retrouver encore ici à ce stade du tournoi.” Sa dernière victoire à l’Open d’Australie remontait au 19 janvier... 1998 très exactement.

“C’était une situation “win-win.” Si j’avais perdu, j’aurais été contente pour Venus.” Serena Williams

Famille heureuse

Une famille n’est pas l’autre. Justement, cette année-là (1998 donc) les soeurs Williams jouaient pour la première fois l’une contre l’autre à Melbourne, opposées dès le deuxième tour. Venus l’avait emporté. Dix-neuf ans plus tard, elles se sont retrouvées pour la neuvième fois en finale d’un Grand Chelem. Et c’est Serena qui a gagné. Cela nous a fait repenser à la déclaration de leur père, Richard, après la première victoire professionnelle de Venus : “Attendez la plus jeune, “she is meaner !” (elle est meilleure, plus dangereuse, ndlr)” Les Williams ont “survécu” à quatre générations de joueuses. Puissantes et dominatrices, elles ont changé le tennis féminin tout en contribuant à son développement et en obligeant la concurrence à s’entraîner plus dur. “Nous sommes fières et heureuses”, disait Serena. “C’est un privilège de se retrouver en finale comme ça, dans une situation “win-win”, si j’avais perdu j’aurais au moins été contente pour elle, je sais par où elle est passée.” Si au niveau tennis et palmarès, Serena se retrouve seule “on top of the world”, c’est loin d’être le cas dans la vie sociale. Sa soeur aînée sera toujours là pour veiller sur elle, et elle va bientôt se marier avec Alex Ohanian, le créateur du forum internet Reddit. La vie est belle, et la concurrence prévenue.

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Made in Belgium Le record dont Yanina se serait bien passé Obtenir neuf balles de match, n’en transformer aucune, et perdre la rencontre, c’est un record de l’ère professionnelle que Yanina Wickmayer a malheureusement égalé à Melbourne. Côté belge, Steve Darcis et David Goffin ont sauvé la mise.

O

que les quatre Belges d’office au tableau final de l’Open d’Australie seraient rejoints par l’un(e) ou l’autre compatriote issu des qualifications. L’absence d’Elise Mertens, occupée à gagner le tournoi de Hobart, la blessure d’Ysaline Bonaventure, et la trajectoire différente choisie par An-Sophie Mestach engagée dans une tournée américaine, avaient forcément réduit les possibilités chez les filles. Restait Maryna Zanevska, et si elle a finalement échoué sur la dernière marche elle n’a baissé pavillon que face à l’Allemande Mona Barthel qui a été Top 40 et ne s’est arrêtée qu’au 4e tour face à la future finaliste Venus Williams. Le sort, qui aurait pu lui être plus favorable, a en revanche souri à la néo-Belge en la désignant lucky loser, mais, là aussi, le fait d’apprendre cinq minutes avant le début du match que Johanna Larsson, malade, déclarait forfait ne l’a pas placée dans les meilleures conditions pour affronter une autre qualifiée, l’Américaine Jennifer Brady... qui, elle aussi, a atteint ensuite le quatrième tour du tableau final. n avait secrètement espéré

Steve et David ont tenu leur rang. La malheureuse Yanina aurait pu faire de même.

Heureusement, Steve Darcis et David Goffin étaient au rendez-vous, même si le second a dû cravacher pour se sortir d’un premier tour qui a bien failli se transformer en piège fatal. Pour Steve passer ledit premier tour constituait carrément un évènement. En huit participations, il n’avait pas encore remporté un match à Melbourne Park. Et tant qu’à réaliser une “première”, il ne s’est pas contenté d’une. Après avoir maîtrisé sans trop de problèmes le gros serveur Sam Groth, il a écarté joliment l’Argentin Diego Schwartzman dont le style se situe à l’opposé de celui de l’Australien. Atteindre le quatrième tour n’apparaissait même pas mission impossible, mais au terme d’une explication équilibrée Andreas Seppi, futur adversaire en Coupe Davis, en a décidé autrement, l’Italien ayant préalablement causé la sensation (et la consternation dans le public) en éliminant l’anti-héros local Nick Kyrgios qui faisait pourtant cavalier seul à deux sets zéro.

Sur la route du Top 10

Au vu de ce qu’il avait réalisé en 2016, du travail effectué l’hiver, de sa finale lors du tournoi exhibition d’Abu Dhabi après une victoire sur Murray, l’attente concernant David Goffin n’était pas mince. Et le niveau de jeu de notre porte-drapeau de 26 ans fut plutôt au rendez-vous, comme en témoigne sa place en quart de finale, une première pour lui à Melbourne Park, mais la vérité oblige donc à dire que pour le même prix il aurait pu prendre la porte dès le premier tour. Le géant américain (2 m 11) Reilly Opelka lui opposa, en effet, un rude et puissant tennis “ça passe ou ça casse” d’une régularité qu’il n’attendait pas, jusqu’à flirter avec la surprise de dimension au cinquième set. Face à un 11e mondial qui garda la tête froide, la condition et l’expérience de ce garçon de vingt ans, disputant le premier “cinq sets” de sa carrière, s’avérèrent heureusement insuffisantes pour aller au bout de l’exploit.

David Goffin a montré en ce début d’année qu’il a de nouveau progressé.

Quant à Kirsten Flipkens et Yanina Wickmayer, qui avaient toutes deux souffert du poignet en préparation, on ne peut pas dire que le tirage au sort les ait gâtées. “Flipper” s’est trouvée confrontée à Johanna Konta, une des “outsiders” du tournoi, qui plus est coachée par Wim Fissette pour lequel elle n’a plus de secret, tandis que “Wicky” s’est heurtée d’emblée à une ex-Top 10, qui fut finaliste à Roland Garros 2015, Lucie Safarova. Yanina s’est pourtant vue au deuxième tour lorsqu’après avoir remporté la première manche, elle a forcé la bagatelle de neuf balles de match au deuxième set qu’elle a fini par perdre 9-7 au tie-break, avant de se liquéfier ensuite dans une chaleur étouffante et une désillusion frustrante. Dépitée, elle ne pouvait que constater : “La seule chose que je me reproche c’est de ne pas être suffisamment allée chercher la victoire, d’avoir trop espéré une faute de sa part, les opportunités je les ai créées, c’est décevant”.

La huitième est la bonne

Chez les hommes aussi, la déception fut au rendez-vous des qualifications. La faute à un garçon dont on peut retenir le nom, Alexander Bublik, 19 ans, il a quelque chose de spécial. Le Kazach a en tout cas sorti Arthur De Greef et Kimmer Coppejans, que l’on sait coachés l’un par Olivier Rochus, l’autre par Xavier Malisse, le premier n’a pu profiter d’une balle de match, et le second d’un set plus un break d’avance. Yannick Reuter n’a certes pas démérité, mais n’était pas suffisamment armé au deuxième tour pour avoir raison du talentueux Américain Frances Tiafoe. Quant à Ruben Bemelmans et Joris De Loore, on se contentera d’écrire que l’on en attendait plus.

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Après avoir senti le vent du boulet, notre compatriote imposa ensuite son tempo, son exceptionnel jeu de jambes et sa qualité en retour pour effacer de manière impressionnante Radek Stepanek et Ivo Karlovic (malgré ses 25 aces), avant de montrer face à Dominic Thiem en huitième de finale qu’il a de nouveau progressé et mérite une place dans le Top 10. On a alors pensé qu’avec Grigor Dimitrov en quart (dans la logique d’avant tournoi c’est Djokovic qui aurait dû se trouver là), l’aventure n’était pas forcément terminée, mais c’est le Bulgare qui réalisa un “sans faute”. “Je peux parler d’un bon début de saison”, notait le Liégeois, “l’important est de sentir que l’on est sur la bonne voie.” Une voie qui n’est pas passée par Francfort, mais qui, sur un plan personnel, s’est révélée positive, le menant à deux finales ATP, et lui permettant de figurer pour la première fois parmi les dix meilleurs mondiaux après une magnifique victoire sur Dimitrov qui menaçait de devenir sa bête noire. Il s’améliore année après année, et n’a toujours que 26 ans.


AUSTRALIAN OPEN

Le Rock Werchter des Grands Chelems

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Une course en avant apparemment sans limite Avec une obsession, et des moyens apparemment inépuisables, pour l’innovation, l’Australian Open ne cesse de grandir et de se diversifier tous azymuts, avec l’ambition sans cesse affirmée d’être le plus important tournoi au monde. Qu’il prenne néanmoins garde de ne pas y laisser son âme. Petit tour du propriétaire.

I

où le site de Melbourne Park se limitait à un stade et à une vingtaine de terrains teintés de vert, couleur du Rebound Ace (la surface utilisée), animés par les chants de routards cool venus de Suède ou des Pays-Bas qui transmettaient leur attitude relax et décontractée à l’ensemble des fans de tennis sur et en dehors des courts. Aujourd’hui, la terre d’accueil de l’Open d’Australie est devenue un parc d’attraction, un site de festival où l’on trouve à peu près tout ce que l’on veut et suffisamment de distractions extra sportives pour que le commun des mortels n’ait aucune chance de s’y ennuyer, on aurait presque l’impression que le tennis y est devenu une activité annexe. l est loin le temps

La folie des grandeurs “down under” semble ne connaître aucune limite. Juste avant le début du tournoi, un nouveau pont, le Tanderrum Bridge, a été inauguré, pas vraiment nécessaire mais facilitant l’accès avec le centre de Melbourne. Cela a permis d’installer une entrée alternative au site et d’y créer un grand village destiné aux fans, les visiteurs se trouvant plongés dans l’ambiance de l’Open avant d’en franchir vraiment les portes. On en a aussi profité pour déplacer hors du site “The Oval”, l’endroit où en soirée venaient de temps en temps se produire des groupes australiens plus ou moins connus. Du coup, c’est à une véritable aire de festival que l’on a accès agrémentée d’un podium dont Rock Werchter pourrait se satisfaire et qui accueille une dizaine de concerts. Un écran géant permet aussi d’y suivre les matches dans un espace lounge bar transformé en exotique oasis tennistique, poufs confortables, bar sponsorisé, musique agréable...

Là où se trouvait “The Oval”, un village de plus a été édifié sur le thème des trois autres Grands Chelems. Paris avec Tour Eiffel, couloirs de métro, danseuses de French Cancan, croissants et champagne, New York avec Nike-shop et marchands de hot dog, Londres avec un véritable pub, “The linesman’s arms”, et un musicien des rues typique. Une très belle initiative, superbement mise en forme, avec même de grandes couvertures pour les fans qui veulent suivre le tournoi sur l’écran tout en profitant d’une petite collation. On sent malgré tout, avec la multiplication des animations et des spectacles, que le risque existe de perdre de vue l’essence de l’évènement, sa raison première d’exister. Steve Darcis et Diego Schwartzman ont ainsi disputé leur rencontre dans un brouhaha extrême provoqué à vingt mètres de là par un énorme espace réservé aux enfants, trampoline, bac à sable, parcours divers, podium, mini tennis - et dans des odeurs de hotdogs ou autres fastfoods à la limite du dérangeant. L’an prochain, la gente journalistique déménagera dans un bâtiment flambant neuf... mais au quatrième étage, alors que le point fort du tournoi est la proximité du Players Lounge (l’endroit où attendent les joueurs) et le contact facile, spontané, avec les différents acteurs, dans une ambiance de travail agréable. On attend de voir.

Melbourne Park est devenu un parc d’attraction, un site de festival où l’on trouve à peu près tout ce qu’on veut.

L’Australian Open reste un tournoi fantastique et est toujours le préféré des joueurs ou de ceux qui le visitent, mais dans sa hâte à vouloir être toujours à la pointe, dans cette course en avant sans limites (notamment financières) qui laisse rêveur, il serait dommage qu’il se perde en route et y laisse une partie de son charme si particulier.

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Le nombre de journalistes britanniques accrédités, les Japonais les suivent de près (32).

Quelques

100

La finale de cette année fut le 100e match de Federer à Melbourne Park. Il en a gagné 87. Grande distinction donc.

A 35 ans, “Rodger” est le vainqueur de Grand Chelem le plus âgé depuis Ken Rosewall, 37 ans, en 1972, déjà à l’Open d’Australie.

728.763 Le nombre de jeux disputés lors du tableau final du Grand Chelem australien.

19.932

236 1.130.000

En km/h, le service le plus rapide du tournoi chez les hommes, inscrit au nom de Milos Raonic. Côté féminin, Serena Williams partage la palme avec Naomi Osaka (198 km/h)

Le nombre de fois où le hashtag Australian Open a été utilisé sur Twitter.

Le nombre de nuitées à Melbourne liées à l’Open d’Australie.

17.100 7

Le nombre de sets perdus par Roger Federer sur la route du titre à l’Australian Open. Le seul vainqueur de Grand Chelem a en avoir abandonné plus est Guga Kuer ten à Roland Garros 1997 (8).

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33

chiffres Le total de spectateurs sur l’ensemble de l’Australian Open, soit 8.000 de plus que l’an dernier, c’est la plus importante assistance enregistrée dans le monde pour un tournoi de tennis.

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Le nombre de voyages effectués par la flotte de 130 véhicules Kia de l’organisation durant trois semaines, qualifications comprises, ce qui équivaut à un total de 300.000 kilomètres.

Le nombre de raquettes cordées pendant le tournoi.

5.297

700

En mètres carrés, la dimension des tableaux d’affichage LED installés dans les trois grands stades, la Rod Laver Arena, la Hisense Arena et la Margaret Court Arena.


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L’exploit belge en Allemagne !

Quand l’union fait vraiment la force Avec David Goffin, les Belges n’étaient déjà pas favoris à Francfort, alors pensez sans lui... les voilà pourtant à nouveau parmi les huit meilleures nations du monde. Le récit de sept jours inoubliables et un peu dingues dans une banlieue grise de Francfort.

L

es dernières nouvelles en provenance d’Austra-

lie ne disent rien qui vaille à Johan Van Herck. David Goffin n’a jamais fait faux bond en Coupe Davis, onze participations d’affilée - il n’a manqué le match contre Israël en 2013 qu’en raison d’une fracture du poignet occasionnée à l’entraînement... avec l’équipe belge -, mais là le capitaine sent bien qu’il doute. Confirmation quelques heures plus tard de la bouche de l’intéressé et de son coach Thierry Van Cleemput : Goffin estime cette semaine allemande “too much” à gérer après un quart de finale à Melbourne, accordant cette fois la priorité à sa carrière personnelle. “C’est ce qu’on peut appeller un coup dur”, constate Van Herck. “D’une confrontation qui se présentait plus ou moins “fifty-fifty”, on passe au statut d’underdog complet, et ce n’est pas parce que je peux comprendre la décision de David que je ne trouve pas ça dommage. Le sujet sera évoqué au moment des retrouvailles avec l’équipe, et évacué de suite, je ne veux pas y perdre plus de temps durant le reste de la semaine.”

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“On n’était favoris dans aucun des cinq matches, on avait besoin de trois miracles.” Steve Darcis

Le bus des Diables Le voyage en car jusqu’à Francfort permet de resserrer encore les liens, et d’entretenir ce fameux “team spirit” sur lequel plus que jamais l’équipe doit s’appuyer, d’autant que les 400 bornes sont effectuées dans le car des Diables Rouges (loué à la société Rantour), sur les sièges occupés d’habitude par Hazard, De Bruyne et consorts. Quand on sait à quel point la plupart des tennismen sont fous de foot, c’est un bon point de départ pour une semaine qui va voir le capitaine pilonner deux mots d’ordre jusqu’à plus soif, “l’union fait la force” et “impossible is nothing” (rien n’est impossible), il faut bien ça pour y croire au moment de prendre ses quartiers dans l’impressionnant Radisson Blue de la place financière allemande. Le lendemain, la prise de contact avec la Fraport Arena, à quinze kilomètres du centre, au bord de l’autobahn, un peu au milieu de nulle part, dans un environnement sans charme, n’est pas défrisante. La surface est un peu rugueuse, et du coup la balle ne rebondit pas trop haut, ce qui n’est pas négligeable vu la puissance de feu attendue en face.


COUPE DAVIS INTERNATIONAL

Steve Darcis donne l’impression à chaque fois de revivre l’épopée des 600 Franchimontois ou la bataille des Eperons d’or. Quel jusqu’au boutisme patriotique !

Pour la première fois depuis longtemps, avec les frères Zverev, Philipp Kohlschreiber et Jan-Lennard Struff, l’Allemagne présente sur le papier une équipe forte, homogène et ambitieuse. Alexander (Sasha) et Mischa Zverev rentrent d’un superbe Open d’Australie, l’expérience de “Kohli” est un précieux atout, et le service de Struff - le numéro 4 de la liste... classé à peine deux places en dessous du leader belge, Steve Darcis - peut faire mal à tout le monde. Avec un peu de chance, c’est un “team” qui peut même entrer en ligne de compte pour le titre. Sauf que ce n’est pas vraiment un “team”. Le jeune Zverev, 19 ans, compte à peine une rencontre de Coupe Davis au compteur, tandis que Kohlschreiber est un individualiste notoire ne prenant pas trop à la lettre les consignes d’équipe. Qui plus est, le capitaine Michael Kohlmann fait plutôt une triste mine en comparaison d’un Van Herck ne laissant pas passer une occasion de clamer sa confiance en son groupe : “Il y a plus de talent en face, mais comme équipe nous sommes plus forts.” Sur le moment, on pense qu’il a surtout la foi du charbonnier et on ne mesure pas à quel point ces mots sont prophétiques.

Les résultats Philipp Kohlschreiber vs Steve Darcis: 4-6, 6-3, 6-2, 6-7(2), 6-7(5) Alexander Zverev vs Arthur De Greef: 6-3, 6-3, 6-4 Alexander/Mischa Zverev vs Ruben Bemelmans/ Joris De Loore: 3-6, 6-7, 6-4, 6-4, 3-6 Alexander Zverev vs Steve Darcis: 6-2, 4-6, 4-6, 6-7 Mischa Zverev vs Ruben Bemelmans: 5-7, 1-6

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Le capitaine n’a cessé de répéter “impossible is nothing.” (rien n’est impossible), il fallait bien ça pour y croire.

Enfant gâté

Le tirage au sort de ce neuvième duel entre l’Allemagne et la Belgique (huit défaites belges jusque là) a lieu dans la majestueuse Kaisersaal, sur le Römerberg. Le long speech du bourgmestre de Francfort manque d’inspiration et ne casse pas trois pattes à un canard - heureux présage ? -, la seule information qui vaille la peine est la titularisation de Kohlschreiber aux dépens de Mischa Zverev. Le plus âgé des frangins (29 ans), quart de finaliste de l’Open d’Australie après avoir battu Murray, n’a pas l’air de le prendre mal. “Je soutiens à 100 % la décision du coach. A mon retour d’Australie, j’ai éprouvé des difficultés à m’adapter à la surface, il est évident que “Kohli” sent beaucoup mieux la balle.” A l’inverse, son jeune frère se comporte comme un enfant gâté, et teste plus le court en le frappant avec sa raquette qu’autre chose. Cela n’a pas échappé à Arthur De Greef - préféré en simple à Ruben Bemelmans et Joris De Loore comme on le subodorait -, il y puise un surcroît de motivation, se promettant de mettre le feu aux tennis de la future star : “J’y vais pour réaliser un coup, j’y crois”, assure le Bruxellois.

l’ont déjà gagnée - est coutumière. Steve y montre encore une fois qu’il est capable d’”un peu plus” dans ces conditions, on pourrait parler d’un phénomène unique dans le tennis belge s’il n’y avait eu l’imprévisible Christophe Van Garsse dans une autre vie. Il prend l’ascendant dans le premier set, mais subit ensuite la loi du plus fort. L’Allemand de 33 ans, qui habite en Autriche, a plus de puissance de frappe et place dos au mur durant trois sets notre compatriote qui refuse de céder. “Steve se prend la tête avec des choses qui ne servent à rien, genre “je ne joue pas bien, je rate trop”, il y laisse trop d’énergie”, grince Johan Van Herck, “je m’escrime à lui rappeler tout ce qu’il avait déjà réalisé en Coupe Davis.” Petit à petit la tirade fait son effet. “Il est allé le chercher vraiment très loin ce match.”

La fin, c’est Mister Davis Cup qui l’écrit, revient d’un break de retard dans les 4e et 5e sets, se sort les tripes, “slice” à rendre l’autre fou, fait parler sa science du jeu, maîtrise un début de crampes, incite la petite colonie nationale à rajouter quelques décibels si la chose est possible, et finit par être le premier Belge à gagner un match de Coupe Davis au tie-break de la cinquième manche. “Cela A ses côtés, le petit sourire de Steve Darpouvait tourner des deux côtés”, commente-t-il. cis, qui en est à son 20e rendez-vous de “Johan m’a seriné à chaque changement de côté Coupe Davis, semble dire “je ne suis pas qu’en Coupe Davis tout pouvait arriver, il m’a Ruben Bemelmans, dupe, si on veut gagner quelque chose ici aussi remonté les bretelles quand il le fallait, on à propos de son double avec Joris De Loore cela doit d’abord venir de moi.” Et au mon’a pas ça en tournoi, un mec, un groupe, qui ment de prendre la parole, il joue cartes sur table : “On n’a pas intérêt à vous envoient un “shoot” d’adrénaline à chaque changement de côté, commettre trop de fautes, on n’est favoris dans aucun des cinq matches, ça donne du courage. C’est une de mes plus belles victoires”, lance on a besoin de trois miracles.” Parallèlement, on est frappé par le chaos le héros du jour. Sans savoir que deux jours plus tard elle serait plus régnant dans l’organisation. De la “grandeur” et de la “rigueur” d’antan, grande encore. En attendant, l’ami De Greef fait le maximum, mais, il ne reste pas grand-chose au sein de la fédé allemande. Quelques jeunes pour ses début au top niveau, il ne peut rendre la vie aussi difficile filles et garçons tentent de donner le change, mais il apparaît évident que qu’il l’espérait au 22e mondial - Zverev passe 17 aces en trois sets ! l’organisme fédéral est toujours occupé à se remettre de l’immense crise 1-1. “On est où on voulait être”, conclut le capitaine belge. (finances, structures, rayonnement) qu’il a connue après la retraite de Steffi Graf et de Boris Becker. Pourtant, la Fraport Arena, fort agréable Double plaisir à vivre une fois dans la salle, est quasiment “sold out” pour ce “derby”. On a découvert une bonne équipe de double, c’est peut-être “le” plus de cette équipe belge qui doit tout jusque là au duo Goffin/Darcis. Il lui faut Mister Coupe Davis (1e partie) confirmer son match contre le Brésil, et c’est le cas. Ruben Bemelmans La première journée de compétition s’ouvre sur une nouvelle plutôt et Joris De Loore combinent un bon service avec deux bonnes “mains”, bonne pour les Belges : Jan-Lennard Struff, malade, est resté à l’hôtel. une gauche et une droite ce qui ne gâte rien, dans une belle complémenPas fondamental à première vue. Mais il était une certitude dans la paire tarité. Durant plus de trois heures, même si le match va aux cinq sets, de double du lendemain, il ne l’est plus. D’entrée, les spectateurs - 4950 ils forment une meilleure paire que les frères Zverev. Alexander, le plus Allemands confortablement installés sinon amorphes, et 50 Belges un jeune, ne semble pas savoir où se placer sur le court, il fait la navette entre peu fous - ont droit à un de ces sommets émotionnels dont la prestigieuse la ligne de fond et une zone indécise au milieu du terrain, montrant qu’il compétition - aujourd’hui marginalisée par les meilleurs... qui souvent n’est pas un vrai fan du double, ni surtout un digne remplaçant de Struff,

“Je ne suis pas surpris. On a le jeu pour évoluer côte à côte et on est aussi amis dans la vie, ça aide.”

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COUPE DAVIS INTERNATIONAL

dont la maladie confirmée se révèle donc bien une bonne nouvelle pour notre équipe. C’est à l’habileté de Mischa et au fait que nos compatriotes laissent passer un nombre affolant d’occasions - 18 balles de break, 3 transformées ! - que l’on doit d’attendre une cinquième manche pour voir notre dynamique duo s’imposer d’une manière à la fois inattendue (avant le match) et logique(après). Avec Soares-Melo à Ostende, c’est un nouveau scalp de renom que le Limbourgeois de 29 ans et le Brugeois de 24 mettent ainsi à leur actif. “Ils ne vont pas gagner tous les matches, mais ils ont de nouveau atteint un niveau assez haut, cela offre des perspectives”, constate le capitaine, “ils ont mieux joué le double que les Allemands, ils ont eu du cran dans l’adversité, c’est ça aussi l’esprit d’équipe.” “Après notre bon départ (deux sets zéro, ndlr), les Allemands sont parvenus à sortir la tête de l’eau”, dit Ruben Bemelmans, “mais Johan a martelé avant la 5e manche qu’en fait le match commençait, que ce qui s’était passé précédemment n’avait plus la moindre espèce d’importance. On est restés très calme, on a mis dans la balle toute l’agressivité qu’il nous restait, et cette fois ça a roulé pour nous, ce que l’on a tenté a réussi. Je crois avoir montré que, même dans des circonstances difficiles, je pouvais rester solide. Je ne suis pas surpris, on a le jeu pour évoluer côte à côte, et on est aussi amis dans la vie, ça aide.” “Toute cette équipe forme un vrai bloc”, insiste De Loore. On se pince pour y croire, la Belgique mène 1-2, et Alexander Zverev a même l’air un peu émoussé. “Les Allemands restent favoris, mais j’ai l’impression qu’ils ont un mauvais sentiment, ils ne sont pas tranquilles pour demain”, conclut Van Herck. Bien vu, capitaine !

“Le plus beau moment reste quand même la demi-finale 2015 contre l’Argentine à Forest, mais celui-ci n’en est pas loin.” Johan Van Herck

Mister Coupe Davis (2e partie)

”Quand il est sur le banc, Steve, c’est plus qu’un joueur”. Johan Van Herck peut, en effet, compter sur une sorte d’adjoint de luxe. Et quand il est sur le court, le Liégeois donne l’impression à chaque fois de revivre l’épopée des 600 Franchimontois ou la bataille des Eperons d’or. Quel jusqu’au boutisme pariotique ! Ce que le “vieux grognard” réussit à faire en ce glorieux dimanche, après avoir été balayé au premier set par un Alexandre Zverev passant 88 % de premiers services à 215 km/h, est tout bonnement improbable, incroyable. “D’accord, l’Allemand a envoyé des missiles, mais je trouve que Steve n’a pas bien commencé le match, et dans ces moments-là, encore une fois, il faut essayer de toucher une corde sensible chez lui”, explique le capitaine, “je lui ai dit que ce n’était pas pour ça qu’on était venu ici, que là il n’était pas “Mister Davis Cup” et qu’ensemble on allait faire en sorte qu’il retrouve la bonne attitude, ça a fonctionné, j’ai senti Zverev touché mentalement et pas super physiquement.” Un Zverev qui, pendant deux sets, ne passe plus que 44% de premières balles, ce qui change le paysage, alors qu’en face Darcis, tête cool et “slice” malin, repart pour le énième “match de sa vie”. “Mon tennis est un tantinet “old school” mais il arrive encore à embêter les jeunes”, rigole-t-il. Son

L’Italie, la belle affiche ! La Belgique aura donc l’occasion d’organiser un nouveau quart de finale de Coupe Davis du 7 au 9 avril au Spiroudome de Charleroi, et ce sera une belle affiche. On aurait pu se retrouver sur la terre battue de Buenos Aires, peut-être contre Del Potro. On sera chez nous, sur dur, face à l’Italie. Normal que Johan Van Herck ait gardé le sourire : “Attention, on sera peut-être donné légèrement favori, mais ce sera tout sauf évident”, prévient-il, “les Italiens sont un peu comme nous, ils sont accrocheurs, ils ont du coeur lorsqu’ils jouent pour leur pays. Quand on voit qu’ils gagnaient 2-0 au soir de la première journée face à Pella et Berlocq, qu’ils ont manqué une balle de match en double, qu’ils ont perdu ensuite la quatrième rencontre en cinq sets, que Fognini a été mené 2-0 par Pella lors du match décisif (reporté au lundi, ndlr) et qu’il a quand même qualifié son pays, on a une idée de la manière dont ces gars-là s’engagent dans la compétition.” D’ici là, Camille, la petite fille de Darcis se sera fait opérer du coeur, une intervention prévue depuis la naissance. “Le timing ne devrait pas empêcher Steve d’être là”, dit le capitaine, “il va de soi que la priorité va à la santé de son enfant, et de ce point de vue le fait de jouer en Belgique est une excellente chose.” Ce qui vaut également pour David Goffin, qui sortira du Masters 1000 de Miami et entamera une semaine plus tard la saison sur terre battue à Monte Carlo. “Normalement, je serai là”, dit-il, ”la date convient mieux. Je savais que ma décision ferait du bruit en Belgique mais après un tel Open d’Australie je ne me sentais pas prêt à 100 % pour jouer en Allemagne. J’ai félicité l’équipe, et Steve dès que l’on s’est revu à Sofia, on a même regardé ensemble la fin du match décisif entre l’Argentine et l’Italie.”

De l’expérience à revendre Fabio Fognini, Paolo Lorenzi, Andreas Seppi et Simone Bolelli, le probable quartet que les Belges auront à affronter début avril, a déjà quelques heures de vol, ce qui dans le tennis masculin d’aujourd’hui est plutôt un signe avantageux. Un team de chevronnés coriaces donc, Fognini, à bientôt 30 ans, fait office de benjamin d’une troupe conduite par un capitaine d’expérience, Corrado Barazzutti. En huit duels opposant les deux nations, l’Italie a gagné cinq fois. La dernière rencontre date de 2000 - victoire à Venise pour les (débutants) frères Rochus, Filip Dewulf et Tom Van Houdt. Au classement des nations, l’Italie est dixième, trois places derrière la Belgique. Depuis 2011, elle n’a plus quitté le groupe mondial. Ces cinq dernières années, elle a atteint une fois les demi-finales (en 2014). Elle a remporté le Saladier d’argent en 1976 avec une équipe formée du légendaire Adriano Panatta et... du capitaine actuel Barazzutti. Il y a de nombreux Italiens d’origine en Belgique, ce qui risque de corser l’ambiance. On espère qu’après la démonstration de Francfort les supporters belges se mobiliseront en nombre pour créer un nouveau grand moment et pousser notre équipe vers un “remake” de Forest 2015.

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COUPE DAVIS INTERNATIONAL

état d’esprit, son talent tactique, et des nerfs d’outsider apparemment en acier trempé, changent progressivement l’impossible en possible, on sent le vent de l’histoire souffler. Zverev, mené deux sets à un, serre le jeu au quatrième, et délivre un tie-break où, à part une double faute, il ne rate pas un premier service. “C’était compliqué, mais j’ai essayé de rester solide, de ne rien donner”, dit Steve qui mystifie et provoque public et adversaire en multipliant anticipations intelligentes et récupérations impossibles. Ce qui lui vaut une première balle de match à 6-4 dans le tie-break. On croit qu’il a gagné lorsqu’il s’affale sur le dos après une volée longue de l’Allemand, mais le “hawkeye” montre que

la balle touche la ligne pour deux millimètres. “Je suis tombé... de déception”, sourit-il, “je voulais tellement que la balle soit mauvaise, mais je savais qu’elle était bonne.” Deuxième balle de match, volée mal assurée. Troisième balle de match, ace de Zverev. Quand ce dernier obtient à son tour une balle de set, le coeur de tous les Belges s’arrête de battre le temps que Steve la sauve. La quatrième est la bonne, la réponse de l’Allemand à un passing appuyé du Belge sort des limites, Zverev, interloqué, réalise qu’il s’est littéralement fait “passer dessus”. “Cette victoire, je suis allé la chercher”, confirme Darcis enseveli sous un amas d’équipiers et de membres du staff avant que tout le monde s’en aille remercier chaleureusement les formidables supporters qui ont fait office de cinquième homme durant trois jours. Ils n’oublieront pas, nous non plus. Quelle performance !

“On n’a pas ça en tournoi, un mec ou un groupe qui vous envoie un “shoot” d’adrénaline à chaque changement de côté, ça donne du courage.” Steve Darcis

La neuvième

Djokovic, seul parmi les quatorze meilleurs... “La Coupe Davis est en grand danger”. Le constat est de Nicolas Mahut. La France est un des pays où la cote d’amour de la vénérable institution est la plus élevée et où les réactions à l’idée de disputer la finale sur terrain neutre ont été les plus virulentes. “C’est le truc le plus ridicule qu’on ait entendu”, continue le joueur français, “cela ne change rien au calendrier, tout en empêchant de jouer à domicile dans des ambiances extraordinaires. Comment n’a-t-on pas encore réussi à décréter qu’on ne la joue pas les années olympiques ? Pourquoi ne pas exempter les finalistes du premier tour de la saison qui suit ? C’est simple et ça prend cinq minutes. Si la Coupe Davis disparaissait, c’est comme s’il n’y avait plus de Tour de France en cyclisme.” Disparaître peut-être pas, mais le risque se précise qu’elle ne soit plus qu’une prestigieuse compétition de seconde zone, comme la Coupe d’Angleterre de foot jouée par les équipes B des grands clubs, quand on constate que, parmi les quatorze meilleurs mondiaux, seul Djokovic (éliminé prématurément à l’Open d’Australie, ne l’oublions pas) a disputé le premier tour. Andy Murray, auquel le capitaine anglais lui-même a conseillé de se reposer au lieu d’effectuer le déplacement au Canada ( !) et qui l’aime bien cette Davis Cup, a suggéré de ne jouer que le samedi et le dimanche, en trois sets gagnants. On peut toujours discuter de ces modifications à la marge, mais tant qu’on n’y ajoutera pas des points, du prize money, autre chose qu’une place ingrate au calendrier “parce qu’il le faut bien”, voire l’étude d’une formule adaptée aux temps que nous vivons, cela y changera-t-il fondamentalement quelque chose ? La Coupe Davis est restée dans le giron de la fédération internationale (ITF). Mais le pouvoir et la finance sont du côté de l’ATP, l’association des joueurs professionnels, le salut ne peut donc venir que d’elle. Sauf qu’à force de se regarder en chiens de faïence, entre immobilisme “tête dans le sable” d’un côté et effrénée course à l’argent de l’autre, cela n’en prend pas le chemin. Outre la Laver Cup du clan Federer, l’ATP songe même à ressortir des cartons la World Team Cup en forme de doigt d’honneur. N’en jetez plus. 40 PLAY TENNIS

Dans ces cas-là, on enfonce volontiers les portes ouvertes : “C’est une véritable surprise, quand je vous disais que le “team spirit” allait faire la différence !”, ne pouvait que répéter Johan Van Herck l’oeil ému. Sa neuvième victoire en tant que coach de Coupe Davis (en quatorze rencontres), il n’est pas près de l’oublier. “La plus belle reste quand même la demi-finale 2015 contre l’Argentine à Forest, mais celle-ci n’en est pas loin.” Bien sûr, à l’époque c’était pour aller en finale, on écrivait une page d’histoire, mais il y avait David Goffin, et n’est-il pas plus difficile de battre Zverev en Allemagne que Delbonis à Bruxelles ? “Je ne pense pas qu’une personne sensée nous donnait une chance”, acquiesce Van Herck, “cela nous a motivé mais nous étions suffisamment réalistes pour savoir qu’il y avait beaucoup de vrai dans ce que les gens pensaient.”


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Dominique Monami “Quelle pub pour le tennis belge !” Après l’énorme performance des garçons en Allemagne, les filles n’ont pas voulu être en reste : scénario plus que parfait à Bucarest, face à des Roumaines k.o. debout, pour les débuts de la capitaine Dominique Monami et ceux d’Elise Mertens qui plane depuis janvier. Elles iront en Russie les 22 et 23 avril pour jouer une place dans le groupe mondial I.

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’accord, les Roumaines étaient privées de leur

meilleure joueuse, Simona Halep (présente mais blessée), et les Belges se présentaient au grand complet, au contraire de ce qui s’était passé en Coupe Davis. Il n’empêche qu’aller gagner 0-3, dans une Sala Polivalenta où seuls une bonne dizaine de Belgian Tennis Fans avaient pris place (ils n’ont pas regretté leur voyage), est un résultat auquel personne n’aurait osé penser. Comme les garçons, elles ont battu des adversaires mieux classées qu’elles. “Ce sont deux exploits, deux grands moments pour le tennis belge”, indiquait André Stein, le président fédéral francophone, “on a senti qu’il y avait un esprit fort dans ces deux équipes.” Pour son coup d’essai en tant que capitaine, Dominique Monami peut parler d’un coup de maître. On l’a retrouvée la mine un peu fatiguée au retour de Roumanie, la faute à un vol très matinal (6 h du matin) et à un week-

Le scénario plus que parfait pour une équipe soudée qui ne nie pas “avoir surfé sur la vague Coupe Davis.”

end épuisant physiquement et nerveusement. “J’ai joué tous les matches avec les filles”, souriait la Malino-Verviétoise. “Ce n’était pas une semaine évidente, il y avait quatre nouvelles têtes, en plus de moi, à intégrer dans le groupe, Laurence Courtois comme assistante-coach, le cordeur Dieter Calle (qui officie aussi en Coupe Davis, ndlr), Elise Mertens et Maryna Zanevska, il fallait que la mayonnaise prenne. Dieter a créé une sacrée ambiance et permis aux filles de décompresser, on a trouvé un très bel équilibre entre travail sérieux sur le court et franche rigolade en dehors. On s’est bien amusées.”

“Je pensais déjà faire jouer Elise le samedi”

Le groupe s’est envolé de Charleroi le lundi matin tôt avec Ryanair, et a été agréablement surpris par l’accueil qui lui a été réservé dans la capitale roumaine. “Catalina Cristea, une ancienne joueuse que je connaissais, nous a servi de guide durant tout le séjour, tout le monde était très gentil, Dominique Monami

“En cas de victoire, les hommes devaient se laisser maquiller, ils ont déambulé tout la soirée fardés comme des travestis.”

Roumanie - Belgique 1-3 Monica Niculescu vs Kirsten Flipkens 3-6, 4-6 Sorana Cirstea vs Yanina Wickmayer 6-7, 7-5, 5-7 Irina-Camelia Begu vs Elise Mertens 6-3, 5-7, 5-7 Sorana Cirstea vs Kirsten Flipkens non joué Cirstea/Niculescu vs Flipkens/Zanevska 6-2, 6-0 42 PLAY TENNIS


FED CUP

INTERNATIONAL

“Il y avait tellement de bruit dans la salle qu’à certains moments je ne m’entendais plus penser.” Elise Mertens

les chauffeurs, les gens de la sécurité, et même nos futures adversaires... du moins jusqu’au samedi matin parce qu’après elles ne nous ont même plus dit bonjour (rire)”. Pas grave, les Belges étaient bien dans leur bulle. “On s’est entraînées intensément, l’avantage est que tout le monde était top fit, j’avais beaucoup insisté pour qu’elles soient présentes à 100 %, et j’ai répété durant la semaine qu’elles devaient toutes être prêtes à jouer.” Cela ne signifie pas que l’aventure ait été un long fleuve tranquille pour la “new captain” de 43 ans. “24 heures sur 24, je réfléchissais à la composition de l’équipe et à la tactique à mettre en place”, explique-elle, “j’étais heureuse de pouvoir en parler avec Laurence, c’est vraiment une bonne chose que la fédération ait accepté qu’elle puisse être à mes côtés. On pensait souvent la même chose, mais quand c’est un peu chaud on est content d’avoir une “caisse de résonnance”. Ainsi, j’étais d’avis d’aligner Elise Mertens dès le samedi après sa fantastique tournée australienne. Mais durant les entraînements je me suis aperçue qu’elle ne se sentait pas si bien sur le court, alors que Kirsten jouait juste. J’ai donc aligné Yanina et Kirsten le premier jour. Je pensais que la Roumanie ferait de même avec ses numéros 1 et 2, je voyais bien le slice de Kirsten poser problème à Irina-Camelia Begu qui aime jouer en cadence. Vous m’auriez vue quand on m’a dit qu’elle ne jouait pas, j’ai changé de couleur, je suis devenue blême.”

La numéro une roumaine sur le banc

Le capitaine local, Iie Nastase, 70 ans, légende vivante un peu décrépie dont c’était également la “première” à la tête de l’équipe féminine, avait, en effet, pris la décision inattendue de laisser sur le banc sa joueuse la mieux classée en l’absence de Simona Halep - venue pour encourager ses équipières mais blessée au genou. Il faut dire que Begu, 29e mondiale à ce moment-là, n’avait encore gagné qu’un match en 2017. Du coup, Monica Niculescu, à laquelle il ne manquait qu’un succès pour égaler le record roumain de victoires en Fed Cup détenu par Ruxandra Dragomir (30), montait en grade et Sorana Cirstea devenait numéro 2. “Je reconnais qu’on a juré un bon coup”, sourit

Elise Mertens : “Au plus c’est grand, au mieux c’est” On n’en a pas forcément eu l’idée à la télé, mais l’ambiance était chaude dans la Sala Polivalenta de Bucarest, la déception locale y fut d’autant plus vive et la performance belge d’autant plus méritante. “Je ne m’attendais à débuter dans une rencontre aussi tendue”, expliquait Elise Mertens, “mais je savais avoir la mentalité pour y faire face, au plus c’est grand, au mieux c’est, je reste le plus souvent calme, je suis mon rituel, et je m’isole avec un essuie sur la tête pour ne pas faire trop attention aux supporters. Il y avait beaucoup de bruit, par moments je ne m’entendais plus penser (sourire), mais nos fans ont eux aussi fait de leur mieux. Beau week-end !” La Limbourgeoise de 21 ans, serDominique, vice et coup droit plus que corrects, caractère trempé avec le“parce que quel on peut aller à la guerre, a confirmé, avec déjà un surmême si Kirsprenant titre WTA en poche (Hobart), que l’on pouvait ten sentait bien la compter sur elle. “Un atout de plus pour cette équipe”, balle, elle avait perdit Monami, “je sais que j’ai un team qui a de l’avedu ses deux derniers nir, la plupart des joueuses ont une marge de matches contre Niculesprogression, et je n’oublie pas Alison (Van cu (qu’Elise Mertens avait Uytvanck) ou Ysaline (Bonaventure) par contre battue en finale cette qui vont revenir.” année à Hobart, ndlr). Mais je n’ai pas eu peur longtemps, Niculescu doit avoir un peu senti la pression de jouer devant son public, et tout s’est bien passé.” C’est le moins que l’on puisse dire. A l’occasion d’un festival de “slice” - la Roumaine est connue pour son “slice” en coup droit peu esthétique mais efficace -, Flipkens a joué avec beaucoup de confiance et une grande habileté tactique, s’imposant relativement facilement en deux sets. “Ensuite, Yanina est montée avec le bon feeling sur le court”, continue Monami. “Ne vous y trompez pas, avec son jeu un peu “quitte ou double”, Sorana Cirstea est une joueuse dangereuse et coriace qui sortait d’un quatrième tour à l’Australian Open. Yanina a dû livrer un grand combat, elle a puisé loin dans ses réserves mentales et physiques (la rencontre a duré 3 h 22 !, ndlr). Le 0-2 au soir du premier jour était assez inattendu. C’était le scénario plus que parfait.”

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Maquillage... pour hommes

“La tactique par sms” ”Le dimanche matin, j’ai réuni tout le monde pour une discussion ouverte”, continue Dominique, “c’est ma stratégie, je suis peut-être la capitaine, mais j’apprécie l’opinion de chacun, je demande volontiers aux joueuses leur avis sur le plan tactique en fonction de telle ou telle adversaire. A ce momentlà, Yanina m’a dit qu’elle ne se sentait pas à 100 %, que son dos avait mal digéré le marathon de la veille. J’ai immédiatement regardé Elise qui m’avait semblé accrocher le bon rythme lors des séances du week-end. Elle ne m’a pas déçue. Au début, elle était un peu nerveuse contre Begu (qui avait trouvé grâce aux yeux de Nastase, aussi parce que Niculescu souffrait du genou, ndlr), et elle a eu un peu de mal à finir le match, mais c’est tout-à-fait normal. Elle m’a surprise, mais en même temps je savais qu’elle jouait bien pour l’instant et pouvait être très forte mentalement. Trois joueuses différentes apportant les trois points de la victoire, difficile d’espérer mieux. Ce qui m’a surtout fait plaisir c’est la participation, l’engagement, l’implication de toutes les filles. Cela a commencé le samedi par les larmes de Kirsten après la victoire de Yanina, même chose le dimanche lorsqu’Elise a remporté le point décisif, et durant ce dernier match Yanina a reçu plusieurs sms de Robbe Ceyssens (le petit ami/coach de Mertens, ndlr) avec des conseils tactiques qu’elle m’a transmis directement. On était dans une super dynamique !”

Ce n’est évidemment pas ça qui a rendu la fête moins belle, que du contraire. “On a bu un verre avec les supporters”, explique la capitaine, “Ils n’étaient peut-être pas très nombreux, mais sont parvenus à faire pas mal de bruit, un soutien permanent et précieux pour l’équipe. Durant toute la semaine, les filles s’étaient creusé les méninges pour savoir quel pari mettre en jeu au cas où elles gagneraient. Finalement, il a été décidé que les deux hommes du team (l’inimitable Dieter Calle et Hans Minnen, le père de Greet et kiné de service) devraient se laisser maquiller, ils ont donc déambulé toute la soirée fardés comme des travestis. Une réussite !” Comme la “première” de Monami à la tête de l’équipe belge. “Selon moi, les deux week-ends que nous venons de vivre sont quelque part liés, et je ne nie pas que nous ayons un peu surfé sur la vague de ce qui avait été réalisé en Coupe Davis”, conclut Dominique, “je pense que nous nous sommes montrés au public belge, quelle belle pub pour notre tennis !”

“Nastase parle tout le temps de lui, il a un ego démesuré et ne supporte pas d’être contredit par une femme.” Dominique Monami

Ilie et ces dames... S’il fallait trouver un point négatif dans cette belle semaine, il s’appellerait... Ilie Nastase. On pouvait déjà trouver étrange de retrouver l’icône tennistique en coach de Fed Cup à l’âge d’être pensionné et avec sûrement une connaissance aléatoire du circuit féminin. Son attitude et son sens particulier du relationnel n’ont rien arrangé. “Il était spécial, je n’ai pas trouvé qu’il agissait en vrai capitaine”, dit Dominique Monami. “Sur l’ensemble de la semaine, il a peut-être assisté à deux entraînements. Au dîner officiel, je l’ai encore trouvé raisonnablement amusant, mais le masque est vite tombé, la seule chose qui l’intéresse c’est sa petite personne. Il parle tout le temps de lui, son ego est démesuré et il ne supporte pas d’être contredit par une femme. Il était frappant de le voir à l’oeuvre avec l’arbitre de chaise, quand c’était un homme on ne l’entendait pas, en revanche lorsqu’il s’agissait d’une femme il cherchait constamment à l’influencer. Alors qu’il commençait déjà à crier avant que le point ne soit accordé à la Roumanie, j’en ai fait la remarque à l’arbitre, du coup il s’est moqué de moi et m’a demandé si j’avais déjà joué au tennis... Il avait son GSM sur le court, répondait à des appels durant le match, parlait souvent entre les premier et deuxième services, poussait des hauts cris quand nous faisions appel au hawkeye... Il ne s’est vraiment pas comporté comme un respectable collègue ou une agréable personne.”

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En Russie pour un nouvel exploit

”Mon objectif cette saison était de maintenir la Belgique dans le Groupe Mondial II”, dit Dominique Monami. Maintenant que c’est fait, il n’est pas interdit de penser que l’on puisse même accéder parmi les huit meilleures nations du monde, mais pour y arriver il faudra un nouvel exploit. Les filles rêvaient d’un tirage contre les Pays-Bas, avec de perspectives sportives intéressantes et devant leur public. “Contrairement aux hommes qui jouent quasi tout le temps à domicile, nous ne sommes pas vernies, nous n’avons plus disputé une rencontre en Belgique depuis avril 2013”, dit la capitaine, qui devra encore attendre un peu avant que son voeu ne se réalise. Les 22 et 23 avril, c’est en effet en Russie que nos joueuses en découdront pour la montée dans le Groupe Mondial I. Les Russes sont comme nous en deuxième division, ce qui signifie que leurs vedettes (genre Sharapova, qui sera toujours suspendue, ou Kuznetsova) déclarent assez régulièrement forfait. Contre Taïwan au premier tour, la capitaine Anastasia Myskina n’alignait que Makarova comme élément d’expérience, mais avec Kasatkina (19 ans), Vikhlyantseva (20), Blinkova (18) elle peut compter sur des talents prometteurs, et il lui reste encore Vesnina et Pavlyuchenkova sous la main. Reste à voir qui jouera ou qui aura envie de jouer. Quoiqu’il en soit, ce ne sera pas un voyage d’agrément.



Elise Mertens Ça plane pour elle !

Si on avait dit au Nouvel An à Elise Mertens qu’elle sortirait du mois de janvier aux portes du Top 80 dans le sillage de Belinda Bencic, elle ne l’aurait jamais cru. Elle qui se sent vraiment heureuse chez elle entre ses quatre chiens et sa trentaine d’oiseaux a l’air de trouver de mieux en mieux ses marques sur le circuit WTA qu’elle arpente avec un coach qui est aussi son “petit ami”, Robbe Ceyssens.

“A la ville, nous sommes un couple normal. Sur le court le coach c’est moi, la joueuse c’est elle.” Robbe Ceyssens

C

’est une belle histoire. On entend souvent les coaches ou les joueurs dire que “c’est circonstanciel”, ou que “des fois ça se met bien”, ça fait cliché, mais en même temps il y a la réalité. Celle par exemple de David Goffin qui sort lucky loser de Roland Garros 2012 pour aller jusqu’en huitième créer l’évènement contre Federer. Et, en ce début d’année, celle d’Elise Mertens qui bénéficie à Hobart d’un assez invraisemblable concours de circonstances et s’en sert comme d’un tremplin pour réaliser le plus beau parcours de sa carrière. Vous connaissez peut-être l’histoire. En Tasmanie, la Limbourgeoise de 21 ans émerge relativement facilement des qualifications, battant au dernier tour l’Américaine Sascha Vickery... qu’elle retrouve au deuxième tour du tableau final en raison d’un nombre de désistements tel, si près de l’Open d’Australie, que pas moins de sept ( !) lucky losers ont été repêchées. Un deuxième tour qu’aucune des deux n’avait clairement l’intention de gagner, leur objectif premier étant les qualifications de l’Australian. A ce petit jeu de dupe, c’est l’Américaine qui a pris de vitesse notre compatriote en abandonnant après un jeu à peine. “J’aurais encore pu déclarer forfait le lendemain pour le quart de finale”, dit Elise, “mais cela m’aurait valu une amende, et rallier Melbourne en un laps de temps aussi court aurait été une aventure incertaine, sans la moindre garantie d’y remporter trois matches d’affilée. On en a discuté entre nous, ainsi qu’avec Carl (Maes) en Belgique, finalement je suis restée.” Bien lui en a pris. Les tableaux se sont forcément dégagés vu les circonstances, encore fallait-il éliminer Kristina Mladenovic, la première tête de série Kiki Bertens, puis battre en finale l’expérimentée et peu orthodoxe Monica Niculescu. “Je ne pouvais le croire”, souriait-elle, “c’était comme un rêve, je me sentais membre du top, alors que huit jours plus tôt je végétais quelques étages plus bas. Je n’oublierai jamais ça, quelle sensation !”

Au milieu des grues Co-architecte de ce succès, Robbe Ceyssens, 23 ans, est un peu “Monsieur Mertens” sur le court comme à la ville. “Quand j’avais dix ans et elle huit, on s’entraînait ensemble à Hamont, la petite ville dont elle est originaire”, dit-il, “mais ensuite on ne s’est plus revu pendant dix ans. J’ai continué à jouer au tennis à un niveau moyen (B-15/4) tandis que j’étudiais la physique et l’éducation physique pour obtenir mon diplome, de fil en aiguille je me suis retrouvé à Bree où j’ai commencé à travailler avec quelques filles de la Kim Clijsters Academy. Et lors d’une rencontre interclubs justement à Hamont, j’ai (re)croisé Elise, il y a eu de suite

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ZOOM

NATIONAL

Quand ils étaient enfants, Elise et Robbe s’entraînaient ensemble à Hamont. Ils s’y sont retrouvés dix ans après.

En gagnant à Hobart, Elise s’est ouvert les portes du tableau final à Roland Garros et à Wimbledon.

comme une étincelle (sourire).” Il est donc un de ceux qui la connaît le mieux. “C’est quelqu’un qui préfère l’arrièreplan au devant de la scène, une personne tranquille, qui ne recherche pas les projecteurs, elle est vraiment heureuse lorsqu’elle se retrouve chez elle, entourée de ses animaux, et elle en a toute une volée, c’est le cas de le dire : quatre chiens, mais surtout une trentaine de volatiles, grues, canards, ibis, qui vivent près d’elle dans une grande cage.”

“Plutôt un peu plus qu’un peu moins” Le couple s’est d’abord formé dans la vie avant d’en devenir un sur le circuit. Ceyssens n’est son coach que depuis juillet dernier, juste avant l’US Open. Ce n’est sans doute pas un hasard si à New York elle s’est qualifiée pour la première fois en tableau final de Grand Chelem et y mena la vie dure à Garbine Muguruza. Après Rosmalen, où elle avait joué les quarts de finale en sortant des qualifications flanquant notamment un 6-2, 6-0 à Genie Bouchard, et Majorque, où elle avait atteint le deuxième tour dans les mêmes conditions et passé un 6-0 à Jelena Jankovic, elle confirmait être sur le bon chemin. “On a réussi des résultats assez vite”, dit Robbe, “mais le travail réalisé avec ses précédents entraîneurs n’y est pas pour rien.” On peut dire que Mertens en a déjà expérimenté quelques uns. En catégorie d’âge, elle a fait ses classes à Tennis Vlaanderen, puis s’est exilée quelques années en Amérique, elle a ensuite passé un an à l’académie Mouratoglou à Paris, avant de poser ses raquettes chez Kim Clijsters où Carl Maes et Rick Vleeshauwers se sont d’abord occupés d’elle. Aujourd’hui, c’est donc Robbe Ceyssens qui se charge de “sa moitié”. “Elise est quelqu’un qui travaille dur, jour après jour”, insiste-t-il, “son envie de jouer au tennis et de progresser la pousse même à exagérer, il faut parfois la freiner, elle a plutôt tendance à en faire trop que trop peu. C’est ce moteur, ce dynamisme qui ont mené aux résultats des derniers mois.” Fille d’une enseignante et d’un ébéniste spécialisé dans les meubles d’église, Elise Mertens n’est pas la joueuse la plus douée de la planète, mais elle sait gagner un match et n’abandonne jamais, elle l’a démontré aux yeux de tous en Fed Cup. “La persévérance, la ténacité, la détermination sont ses plus grandes

qualités”, indique Ceyssens, “cela se voit dans les matches qu’elle joue, lorsqu’ils durent elle s’en sort généralement bien (sur 56 parties en trois sets elle en a remporté 33, ndlr). Mais son service est une arme également, nous voulons encore la renforcer, nous travaillons à sa mobilité pour développer son explosivité, et dans le tennis d’attaque elle peut certainement mieux faire.” La figure du coach commence elle aussi à être plus connue sur le circuit, et notamment parce que la joueuse l’appelle régulièrement à la rescousse sur le court. “Après un set, je passe le plus souvent voir si le plan de jeu est toujours au point, s’il n’y a pas quelque chose à changer, et lorsqu’elle ne trouve pas de solution j’essaie de l’aider à en trouver.”

Top 50 En seulement deux semaines début 2017, la victoire à Hobart a permis à la joueuse belge de franchir la bagatelle de 40 marches dans la hiérarchie mondiale, de la 127e place aux portes du Top 80. “J’attendais ce genre de progression cette année, mais pas aussi vite et en aussi peu de temps”, disait-elle avant même de savoir qu’elle qualifierait la Belgique à Bucarest. “On s’était préparés pour qu’il y ait un pic de forme en Australie, et on reçoit ces premières semaines comme un cadeau magnifique.” Vu qu’elle n’a pas une montagne de points à défendre jusque là, ce premier titre WTA lui ouvre les portes du tableau final à Roland Garros et à Wimbledon... ce qui est quand même drôlement mieux que la place en qualifications qui l’attendait à Melbourne. “Cela change un peu les objectifs pour la suite, cette place dans le Top 100 on veut absolument la conserver et la consolider”, dit Ceyssens. “Ensuite, on doit pouvoir atteindre le Top 50. A plus long terme, bien sûr. Elle figure pour l’instant parmi les vingt meilleures filles de son âge, elle est donc dans les temps. On va bien voir.” Certains se demanderont si, à la longue, entretenir une relation intime avec son coach est une bonne et saine situation dans une carrière professionnelle... bien que Li Na ait longtemps prouvé le contraire. “On ne pense pas toujours pareil naturellement, il y a parfois des divergences, des différends, quand c’est le cas on cherche un consensus dans lequel on peut se retrouver tous les deux, nous ne sommes pas Belges pour rien”, rit-il. “A la ville, nous sommes un couple normal, mais sur le court le coach c’est moi, la joueuse c’est elle.”

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Steven Martens

remonte le temps “Il y a 20 ans, la Belgique changeait de dimension.” Passé du tennis au football en devenant secrétaire général de l’Union belge, Steven Martens n’a pas quitté le monde du ballon rond en tirant un trait sur la “maison de verre” fédérale. “Mais le tennis reste dans mon coeur”, insiste celui qui a contribué à faire de ce sport ce qu’il est dans notre pays. Comme coach de Sabine Appelmans et capitaine de Fed Cup, il fut un des acteurs clés de l’année 1997, celle où tout a changé pour la “petite balle jaune” belge. Entretien.

“A Nice, j’ai dû calmer Dominique (Monami) et nos supporters. J’ai même été désigné coach fair play de l’année.”

A

près la controverse qui a conduit à son départ

de la fédération belge de football, on a perdu de vue Steven Martens, lequel s’est d’ailleurs peu exprimé depuis. Il est pourtant demeuré actif dans le milieu du ballon rond, recruté par la société Double Pass, dont les locaux sont situés à Dilbeek, non loin du Parc Astrid, et qui est spécialisée dans l’audit des académies de jeunes au niveau international, analysant la qualité de la formation dans les clubs et les fédérations. Cela ne nous a pas empêché de lui demander... s’il lui arrivait encore de se priver d’heures de sommeil pour suivre l’Open d’Australie par exemple. “Il en faut beaucoup pour que je coupe ma nuit”, sourit-il, “mais je me levais un peu plus tôt, pour regarder une heure ou deux, aujourd’hui on peut aussi tout enregistrer, tout revoir.”

“Chez nous, ce sont toujours les filles qui ont montré le chemin.”

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LES GRANDS MOMENTS DU TENNIS BELGE

NATIONAL

“Que faut-il pour que David fasse vibrer les gens ?” Steven parle volontiers, et avertit d’emblée : “Je raconte, si t’as des questions à poser tu m’interromps”. Et d’embrayer sur un sujet qui lui tient à coeur : David Goffin. “Ce qu’il fait, ce n’est pas très bien, c’est super bien, c’est même extraordinaire. Au top, il n’y a que quatre ou cinq joueurs qu’il n’a pas encore défaits, et quels joueurs ! Je crois en lui, je crois qu’il peut battre tout le monde. Pourtant, même quand il joue fantastiquement bien, je n’ai pas l’impression que ça fait vibrer les gens, et je me demande ce qu’il doit faire pour que ce soit le cas. Gagner un Grand Chelem ? Ou dirait-on encore que un c’est pas assez ? A Melbourne, la télé n’y était pas, ni RTBF, ni VRT. D’accord, il y a des budgets, ça coûte cher. Mais vous verrez qu’elles y seront pour le Grand Prix d’Australie de F1 avec Stoffel Van Doorne.

fort, c’est aussi un talent. Si tous les jeunes de l’AFT ou de Tennis Vlaanderen tiraient le maximum de leurs possibilités, on aurait plus de joueurs de haut niveau, ce qui ne signifie pas qu’on aurait plus de Goffin parce que c’est exceptionnel.”

“La fin de l’âge des pionniers”

Un collègue me disait l’autre jour, “ce Goffin il est pas mal”. “Pas mal ? Ce qu’il fait c’est aussi fort que De Bruyne au foot “, je lui ai répondu. Il était tout surpris : “Mais De Bruyne c’est top classe.” Ben oui. Il était dans le Top 15 du Ballon d’Or, Kevin ? David y est à l’ATP depuis plus d’un an. De Bruyne n’a pas ce quelque chose de fantastique en plus qu’a Hazard, ce “x factor”, mais il est aussi efficient à sa manière, il a une même valeur sur le marché. Goffin est dix fois plus sobre que Malisse, il n’a pas ce “x factor” non plus, mais il est bien plus efficace que Xavier.

Steven raconte, raconte... mais on est venu pour parler de la Belgique de 1997. Suffit de demander. “L’explosion de notre tennis date de cet Australian Open il y a vingt ans, avec les quarts de finale de Sabine (Appelmans) et Dominique (Monami). Il n’y avait pas un journaliste belge sur place. Dirk Gerlo, de la radio flamande, attendait pour prendre l’avion si l’une des deux allait en demi-finale. Elles en avaient les moyens, elles avaient éliminé Arantxa Sanchez et Conchita Martinez, 3e et 5e mondiales. Je me souviens que Sabine a gagné le premier set 6-1 contre Mary Pierce avec une balle facile de 4-1 ou 4-2 au deuxième, et que Dominique avait sa chance contre Mary Joe Fernandez mais qu’elle a été trahie par ses adducteurs. La presse du monde entier venait aux nouvelles, intriguée de voir tout d’un coup deux joueuses - qui plus est belles et peu avares en sourires - d’un tel petit pays à ce niveau de compétition. Personne ne savait encore que... c’était juste le début. Chez nous, ce sont toujours les filles qui ont montré le chemin (sourire).

On peut dire qu’Hazard et Malisse sont plus talentueux que De Bruyne et Goffin, ils ont effectivement un truc spécial, on dit une “main” en tennis, mais c’est quoi le talent ? En tennis, c’est d’abord jouer la balle pour que l’autre ne soit pas capable de la rejouer. Et à ce jeu-là David est largement plus fort que Xavier. Profiter au maximum de ses qualités, avoir la bonne vista, rester calme dans les moments importants, ne pas essayer de faire plus que ce que l’on sait faire, tout en travaillant à ses lacunes, sans forcer ou se désespérer quand ça ne va pas bien, passer autant d’aces que Dominic Thiem en servant 25 km/h moins

Cette année-là, on a atteint la demi-finale en Fed Cup, Filip Dewulf a fait de même à Roland Garros, nos deux meilleures joueuses ont fini Top 20, Sabine s’est même retrouvée au Masters, Justine a gagné Roland Garros junior... et battu Dominique en finale du championnat national, Van Garsse a qualifié la Belgique pour le groupe mondial de Coupe Davis face à la France. Avec le recul, 1997 c’est la fin de l’âge des pionniers dans notre pays. J’ai commencé à la VTV en 1986, avec les plus jeunes filles comme Nancy Feber ou Laurence Courtois. Sabine avait deux ou trois ans de plus.

“Ce que fait Goffin, c’est aussi fort que De Bruyne au foot.”

“La faute des gestionnaires du haut niveau international” “En 1997, la période de transition entre juniors et pros était encore raisonnablement courte”, constate Steven Martens. “Je connais un futur demi-finaliste de Roland Garros (sourire) qui, à 22 ans, me disait que s’il n’était pas Top 100 cette saison-là il arrêterait le tennis. Aujourd’hui, ce sont des questions qui peuvent se poser trois ou quatre ans plus tard, il faut de plus en plus de métier, de technique, de physique, de tactique pour s’affirmer sur le circuit. Or, entre 18 et 24 ans, on fait des choix de vie fondamentaux, et c’est un laps de temps que la plupart des fédérations nationales ne peuvent plus assumer seule. Si on croit dans son destin tennistique cela coûte très cher, alors que le plus souvent on ne gagne rien. La fédération internationale (ITF) a choisi une politique de développement multipliant les tournois 10.000 ou 15.000 dollars dans le monde, ce qui a également multiplié le nombre de joueuses ou joueurs classés au ranking ATP/WTA... mais tirant financièrement le diable par la queue. Quand Sabine Appelmans a commencé il y avait 300 filles dans l’ordinateur mondial, maintenant elles sont 1.500. On a choyé le Top 100, les conditions de travail sont meilleures, les prize money des Tour events ont doublé, voire triplé, mais les Challengers, eux, n’ont pas bougé. Aujourd’hui, on monte d’un tout petit cran avec des tournois Future 15 et 25.000 dollars plutôt que 10 et 15.000, mais c’est 20 ans trop tard. L’ITF n’a pas suivi la situation du marché et manqué l’occasion de développer un circuit international solide, avec une pyramide acceptable. En golf, gagner un Grand Chelem est même plus difficile qu’en tennis, avec un prize money quasi comparable, mais le 100e ou le 200e mondial gagne dix fois plus qu’en tennis. L’ITF a oublié d’être créative, novatrice, il n’y a qu’à voir l’état de “sa” Coupe Davis.”

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Le quart de finale de Sabine Appelmans (et celui de Dominique Monami) à Melbourne a lancé l’année où tout a vraiment commencé pour le tennis belge.

J’ai travaillé full time avec elle et Laurence à partir de 1992/93. Je suis devenu capitaine de Fed Cup. D’abord seul. Puis avec un délégué. Julien (Hoferlin), qui s’occupait de Dominique, est arrivé ensuite comme adjoint, ainsi qu’un kiné. C’était empirique, on est vraiment parti de nulle part niveau entraînement, physique, accompagnement international, mental... Eduardo Masso et Gabriel Gonzalez pouvaient encore s’appuyer sur leur passé de joueur sur le circuit, nous ont expérimentait, on apprenait sur le tas, en suivant les jeunes que nous formions, on s’entendait bien, les rivalités étaient saines, il y avait Julien, Thierry (Van Cleemput), Carl Maes, Koen Gonnissen, Benny Van Houdt... C’est à partir de cette année 1997 que l’on a commencé à récolter, et certaines de nos pédagogies évolutives, comme le mini tennis, ont fait école. Maintenant, les joueuses et joueurs belges peuvent compter sur des coaches d’expérience chez les pros, à l’époque nous progressions en même temps qu’eux.

“On aurait pu gagner une première fois la Fed Cup”

Lors du double décisif, Monami et Callens, qui allaient remporter la médaille de bronze à Sydney, étaient associées pour la première fois, l’inexpérience d’Els se payant malheureusement cash dans le final d’un suspense haletant (7-5 au troisième set). Avec le recul, c’était à la fois le point d’orgue et le début de la fin pour une équipe qui avait accédé au groupe mondial deux ans plus tôt. La hiérarchie était bousculée, on sentait venir les tensions. Sabine baissait, au crépuscule d’une carrière Top 20 sans le savoir encore. Dominique, qui avait plus joué au yo-yo jusque là, montait, elle allait jouer un deuxième quart de Grand Chelem, pointer Top 10, de princesse elle devenait reine, les filles ont plus de mal à distinguer rivalité sur le court et en dehors.”

“Maintenant, les joueurs pros peuvent compter sur des coaches d’expérience. A l’époque nous progressions en même temps qu’eux.”

On a enregistré alors un premier engouement populaire pour le tennis. D’autant plus frais et enthousiaste que l’on attendait ça depuis... 1958. S’il avait réussi les mêmes performances à la fin du 20e siècle, plutôt qu’après l’ère Justine/ Kim, David Goffin aurait été un héros. “C’est la première fois que l’on pouvait parler d’autre chose que de Washer/Brichant”, sourit Steven. “En Fed Cup, on a battu 5-0 l’équipe numéro un au monde, l’Espagne, dans une ambiance carrément hystérique... à Sprimont, sans Conchita Martinez mais aussi sans Dominique, blessée et sous pression, que tout le monde attendait “chez elle”, qu’à cela ne tienne Els Callens a elle aussi battu Arantxa Sanchez ! Une telle affiche dans un “petit club”, vous pouvez imaginer ça aujourd’hui ?

La demi-finale contre la France de Yannick Noah à Nice, au début du mois de juillet, fut carrément inoubliable. Une France qui allait ensuite gagner le trophée aux Pays-Bas, ce qui me fait dire qu’on a vraiment raté l’occasion de remporter une première fois la Fed Cup quatre ans avant Kim et Justine. Début juillet, sur la Côte d’Azur, il y avait pratiquement autant de Belges

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que de Français dans les travées, 3.000, et ils faisaient deux fois plus de bruit malgré le coaching de Noah qui sait comment mettre la pression et haranguer une foule. Une sublime Dominique (Van Roost à l’époque), telle une lionne, a failli battre les Françaises à elle toute seule, impressionnant jusqu’à Noah lui-même, alors qu’à l’inverse c’est Sabine dont les nerfs flanchaient cette fois sous le stress, incapable de gagner un match face à Sandrine Testud et Alexandra Fusai.

“Julien balançait tout aux supporters par la fenêtre”

”La manière dont on a vécu ce qui, en soi, était quand même une cruelle défaite témoigne de l’excitation qui régnait autour d’un tennis belge que l’on sentait plein de sève”, continue Martens. “Même si l’on était passé à côté de quelque chose et si Sabine devait être déçue, l’atmosphère restait quand même à la fête. Sur le court, Dominique, dont on connait le caractère, avait frôlé le clash à plus d’une reprise tant elle avait tout donné, s’accrochant avec le public local, s’emportant sur une balle mal jugée, d’un côté je devais lui donner raison, de l’autre côté il ne fallait pas que l’énervement la fasse basculer “de l’autre côté”. Elle cherchait quelque part cet antagonisme, elle frappait encore plus fort la balle, cela entrait encore mieux, mais on devait la garder “dans la zone”, elle était à deux doigts de péter les plombs, je me souviens lui avoir pris la tête dans les mains, à 30 cm de son visage : “Dominique regarde-moi ! Tu m’écoutes ?” Je calmais les supporters aussi, il n’était pas bon pour nous non plus


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NATIONAL

qu’ils enveniment trop. Dominique s’est prise une volée de bois vert le lendemain dans les journaux français, et moi, cette année-là, j’ai reçu l’award du “coach fair play” de l’ITF (sourire). Mais le plus inoubliable, c’est encore l’après-match. Quand on est remonté dans le vestiaire, Julien (Hoferlin) - je pense encore souvent à lui - a ouvert la fenêtre, quelques supporters belges en bas l’imploraient : “T’as pas un petit souvenir pour nous, Julien ?” Il a commencé par balancer une serviette, puis un maillot, on a alors vu arriver 30, 40, 50 fans et “Ju” s’est mis à lancer tout, un vrai St-Nicolas, raquettes, chaussures, trainings... c’était dingue. Sur place, un sponsor auto avait organisé un village sportif et mis quelques tonneaux de bière en perce, Yannick Noah en pleine forme est venu chanter du Brel avec nos supporters, et comme je l’avais chambré au dîner officiel en demandant si, comme pour Samson, sa force était dans les cheveux, il a voulu que je chante avec lui. Oh misère... après quelques bières sans avoir rien mangé du tout... quelle fantastique ambiance !”

“Le retour d’Ivo Van Aken est une bonne affaire” Avec le retour d’Ivo Van Aken, vieille connaissance de Steven, à la tête de Tennis Vlaanderen, on joue “retour vers le futur” au nord du pays. Une bonne chose ? “Evidemment. On a longtemps géré le tennis flamand à deux. C’est quelqu’un de très organisé, au dessus de la mêlée, il ne faut pas lui apprendre le haut niveau, les budgets, les relations internes, les contacts avec l’extérieur, et notamment avec l’autre partie du pays, la formation des cadres, etc. Au début, c’est également lui qui allait voir à l’étranger pour y “piquer” l’une ou l’autre idée. Ensuite, on rentrait dans notre bulle à quelques uns, chez moi, pour voir comment on pouvait appliquer ça sur le terrain, je dirigeais le Centre à Wilrijk, j’entraînais les meilleur(e)s, je m’occupais des entraîneurs, on travaillait bien ensemble. En 2005 lorsque le gouvernement flamand lui a proposé un poste de sport manager, il pensait que j’étais prêt à assumer tout, mais c’est alors que la fédération anglaise (LTA) m’a offert un poste de directeur technique,

un super challenge et une fantastique opportunité. Avec Ivo, on formait un tandem fédéral fort. Par la suite, j’ai l’impression qu’ils ont un peu perdu les repères, petit à petit, avec toujours de bons entraîneurs mais un manque de leadership, de clarté. Le retour d’Ivo Van Aken est très positif pour le tennis flamand. Si j’ai pensé moi aussi à revenir “dans le circuit” ? Je m’intéresse toujours au tennis, j’ai de bons contacts avec Ivo, mais pour l’instant je suis bien dans le foot.”

“La nouvelle vague anglaise c’est un peu grâce à nous”

“Noah a voulu que je chante avec lui. Oh misère... après quelques bières sans avoir rien mangé du tout... quelle fantastique ambiance !”

Avant de retraverser le Channel pour prendre en charge l’administration de l’Union belge, Steven Martens a vraiment joué un rôle important à la direction technique de la LTA, sous l’impulsion du CEO Roger Draper. A-til le sentiment d’être pour quelque chose dans l’avènement d’une nouvelle vague anglaise avec Johanna Konta, Kyle Edmund ou Daniel Evans ? “Bien sûr que les Belges (Carl Maes et Julien Hoferlin y sont passés eux aussi, ndlr) n’y sont pas pour rien, mais c’est surtout Roger Draper qui a eu la vision “it’s all about winning” et a engagé des gens de qualité. Quand je vois tout ce qu’on a mis en place à l’époque pour le haut niveau, dans la détection des talents, avec les moyens de travailler ceux en qui on décelait un certain potentiel... mais bien sûr cela peut prendre du temps - voyez Evans. Lorsque je suis arrivé il n’y avait pas une joueuse anglaise dans le Top 250. Malheureusement, je ne suis pas optimiste. L’idée était de faire comme en France. Mais Roger Draper (dont le salaire de 750.000 euros annuels venait d’être divulgué, alors que les résultats se faisaient toujours attendre, ndlr) a été “débarqué” deux ans après mon départ... un peu comme moi plus tard à l’Union belge, trop de vent contraire. Et le système, le staff technique, le centre national, ont été démantelés, détricotés, voire abandonnés pour une grande part, les coaches que je connais sont désespérés, c’est pour ça que Julien (Hoferlin) est rentré en Belgique à l’époque. L’accent est mis sur la popularisation du tennis, le nombre de pratiquants dans le pays, le tennis loisir, tout sur la base, très peu sur le haut niveau. On avait mis un moteur en marche, mais je crains qu’il ait de nouveau des ratés.”

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LES GRANDS MOMENTS DU TENNIS BELGE

NATIONAL

Instantanés

“Plat, David Goffin ?”

AUSTRALIAN OPEN. “John McEnroe a parlé d’un quart de finale “plat” de David Goffin contre Grigor Dimitrov. D’un côté, je peux me mettre à la place du spectateur qui a un oeil extérieur. De l’autre, quand on connaît David, et je me souviens de lui quand il était jeune - sens de la balle, mais jamais numéro un, il n’avait ni la taille ni le physique -, ce sont des choses qui arrivent. Lorsqu’il gagne, ce n’est jamais très spectaculaire, il fait rater l’autre, il joue les balles justes, et quand il perd c’est un peu la même chose... inversément. Il n’a pas été super, mais n’est pas passé non plus à côté de son match. On ne peut pas toujours juger à la télé, le tempo était peut-être simplement trop élevé, et Dimitrov plus fort, il y a eu des points clés que David n’a pas su gagner et il a moins bien servi, il s’est fortement amélioré dans ce domaine mais n’est pas à l’abri d’un contretemps. On doit être content d’avoir un joueur qui nous déçoit parce qu’il ne va pas en demi-finale.”

“Le dernier exploit de Federer ?”

AUSTRALIAN OPEN. “Encore réussir ça à 35 ans, c’est légendaire. Roger Federer a atteint quelque chose qu’il ne croyait plus pouvoir atteindre, et que nous rêvions de le voir réussir sans y croire vraiment. Maintenant Wimbledon ? Je ne sais pas s’il en sera capable, s’il ne vient pas de réaliser son dernier exploit. A son âge et avec la concurrence sur le circuit masculin, il faut rester réaliste. Par contre, Rafael Nadal a quasi le même âge que Djokovic ou Murray, et avec ce qu’il a montré en Australie, dans un style toujours aussi exigeant mais à nouveau “fit” physiquement, il sera très dur à battre sur terre battue. J’ai vu Dimitrov, le jeune Zverev, qui a poussé Nadal au 5e set, ou même Raonic, la nouvelle génération est là, et bien sûr que Djokovic va revenir, après avoir autant dominé les dernières années, Murray aussi.

“Le retour d’investissement pour les fédérations est quasi nul”

FORMATION. “La grande difficulté pour nos fédérations qui forment elles-mêmes des joueurs, c’est de les sélectionner, de les cibler, de les encadrer sur le plan tennistique, médical, nutritionnel, mental, de les accompagner sur le circuit pour maximiser les chances parce que la concurrence est féroce, ce qui représente un investissement de plus en plus élevé, tout en sachant que le succès n’est jamais garanti, que la possibilité de louper le coup est réelle, que l’on peut déjà être satisfait quand on en sort l’un ou l’autre. Et lorsque Kim, Justine, David deviennent très forts, que Xavier, Kirsten ou Yanina arrivent en demi-finales de Grand Chelem, qu’ils gagnent beaucoup d’argent, c’est pour eux, et tant mieux ils le méritent. Mais, contrairement au football où le formateur est récompensé lorsque son joueur perce, le retour sur investissement en tennis est quasi nul. Bien sûr, un Goffin, formé de A à Z au Centre de Mons, représente une sorte de label de qualité pour l’AFT et justifie les subsides à venir, mais cela représente quoi par rapport à ce qui a été investi, pour lui et pour tous les autres ?”

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“La Bundesliga et la Premier League parmi nos clients”

FOOTBALL. “J’ai été recruté par la société Double Pass, au départ une entreprise “spin off” de la VUB qui emploie à présent une soixantaine de personnes et m’a certainement engagé aussi pour mon carnet d’adresses. Je suis directeur opérationnel et commercial dans un contexte international, j’ai des collègues japonais, anglais, allemands, hongrois, finlandais, espagnols, qui oeuvrent pour le développement du talent dans le foot et étudient selon un modèle scientifique les pratiques de formation à la demande des ligues ou des clubs. Ce sont des entraîneurs ou des statisticiens, avec pas mal d’universitaires. Côté belge, Ariel Jacobs, Jean-François de Sart, Frank Mariman (ex-directeur technique de Bruges, d’Ajax, du Beerschot au temps de Vertonghen/Alderweireld) travaillent avec nous, et nos clients vont de la Premier League à la Bundesliga en passant par les Ligues américaine, japonaise, danoise, écossaise, polonaise, hongroise, flamande, le Bayern, Dortmund, Mönchengladbach, Chelsea ou Manchester City. Même si ce n’est jamais facile, j’ai digéré mon départ de l’Union belge où, selon moi, un climat a été créé pour me déstabiliser, c’est la vie, le monde tourne. Beaucoup d’éléments introduits à mon époque sont entrés dans les moeurs, on ne s’en rend même plus compte, l’informatique, les supporters, le Centre de Tubize qui va même rapporter de l’argent...”


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Difficile exercice que celui d’accompagner un joueur de tennis effectuant ses premiers pas à l’échelon professionnel. Combien de temps, d’énergie et surtout d’argent doit-on investir dans un “jeune talent” ? L’âge moyen d’entrée dans le Top 100 étant désormais de 24 ans, la période de transition à couvrir depuis le niveau junior s’est considérablement allongée. Trop est-ce te veel, ou jamais assez ?

A

u début des années 90, je me trouvais assis à table avec Steven Martens dans un restaurant Pizza Hut de Melbourne - «All you can eat», l’auriez-vous cru ? - et nous parlions d’avenir. A 22 ans, j’en étais à ma troisième année sur le circuit professionnel, lui coachait Sabine Appelmans - je dois d’ailleurs reconnaître que c’est l’interview réalisée avec Steven pour ce magazine qui m’a inspiré ce thème de réflexion. Je lui ai dit à l’époque que si je n’étais pas Top 100 à la fin de la saison je mettais la clé sous la porte. Autres temps, autres moeurs, autres perspectives. Compté large, je n’avais été soutenu financièrement que durant maximum deux ans par la VTV (Tennis Vlaanderen) pour m’aider à trouver ma voie dans une carrière gérée ensuite de manière autonome. A la fin de cette année-là, j’étais 134e mondial, mais je n’ai pas mis ma «menace» à exécution, et bien m’en a pris.

Plus de vingt ans après, le monde du tennis a terriblement changé, il a non seulement évolué en profondeur en se professionnalisant et en attirant de plus en plus de spectateurs, mais parallèlement le temps qu’il faut pour devenir un véritable pro compétitif a fortement augmenté. Si auparavant une carrière commençait en moyenne à 20 ans et finissait à 30, on voit bien qu’aujourd’hui elle a tendance à s’étaler de 24 à 35 ans. Pour une fédération se pose dès lors la question de savoir combien de temps elle doit continuer à soutenir un élément prometteur avant qu’il atteigne le niveau voulu. Alors qu’à mon époque, on pouvait généralement voir en quelques années si quelqu’un allait réussir ou non, il est désormais beaucoup moins évident de juger du moment où un joueur atteindra son plein rendement. La charge physique et mentale qu’implique à présent notre sport au top niveau est telle qu’à l’un ou l’autre prodige près il est devenu impossible de franchir de suite le pas entre le

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tennis des jeunes et le firmament de l’ATP. La pression permanente et les attentes inévitables, dans un contexte (masculin) où la condition, la force et la puissance ont pris de plus en plus d’importance, exigent une certaine maturité qui le plus souvent ne se conquiert qu’avec l’âge. Certes chez certains cela survient plus tôt que chez d’autres, mais dans l’ensemble il faut parfois beaucoup plus de temps, c’est une évidence.

“Combien de temps les fédérations doivent-elles soutenir un joueur avant qu’il atteigne le niveau voulu ?” Dès lors, à quel point une fédération peut-elle s’engager dans un processus au (si) long cours, et de quelle manière doit-elle gérer des budgets par nature limités ? Sa mission est-elle de découvrir les talents, les développer et les accompagner jusqu’aux portes du circuit professionnel, ou a-t-elle également vocation à les leur faire passer ? Et jusqu’à quel point faut-il prendre patience avec tel joueur en devenir, ou tel autre ? Pour chaque Alexander Zverev, aux portes du Top 20 à 19 ans, on a un Victor Estrella Burgos (36 ans) qui il y a quatre ans songeait à arrêter et qui pour son 34e anniversaire s’est retrouvé pour la première fois dans le Top 100. Que penser de la métamorphose de Stan Wawrinka à 30 ans passés, trouvant alors le bon rythme, mettant son jeu en place pour gagner des Grands Chelems ? Ou d’un Gilles Muller - pouvons-nous aussi ajouter ici Steve Darcis ? - qui joue le meilleur tennis de sa vie à 33 ans ? Tout cela donne naturellement à réfléchir. Les jeunes garçons et filles doués doivent, eux-mêmes, adapter la manière dont ils envisagent leur parcours, et considérer la patience comme une vertu nécessaire. Encore est-ce évidemment plus facile de se donner du temps lorsqu’on s’est rendu compte d’une manière ou d’une autre que l’on peut y arriver comme Kimmer Coppejans qui a goûté brièvement au Top 100 il y a un an et demi. En fait, 40-30 (40 % du Top 100 a actuellement 30 ans et plus) sont les chiffres que tout le monde doit avoir en tête, comme dans un match c’est un point important.


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Félicitation • Editoà Joachim • Nouvelle Gérard pour sa finale par André Stein des régio aux Masters et sa 3ième E.R.: Pierre Delahaye • Chaussée de Marche 935C • 5100 Wierde place mondiale!

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DECATHLON CORDEUR OFFICIEL DE L’ETHIAS


Steve Darcis, ce héros !

Malgré l’absence de David Goffin, l’équipe belge de Coupe Davis s’est donc qualifiée pour les quarts de finale du Groupe Mondial en s’imposant, à Francfort, face à une équipe allemande a priori bien plus forte si l’on se réfère au classement ATP.. Il s’agit, objectivement, d’un exploit exceptionnel dont nous pouvons êtres très fiers.

Toute notre équipe mérite, bien sûr, d’être élevée sur un piédestal tant elle a affiché, durant les trois jours, un fabuleux état d’esprit et une envie de se surpasser. Mais je voudrais – pardonnez-moi - insister exceptionnellement sur la performance d’un homme : Steve Darcis, vainqueur de ses deux simples et véritable locomotive de la victoire.

Tout a déjà été dit et écrit sur la mentalité de “gladiateur des courts” du joueur liégeois qui a cette faculté rare de se transcender dans les moments importants, notamment lorsqu’il porte le maillot de l’équipe nationale. Mais à Francfort, il est encore parvenu à nous épater en s’adjugeant deux victoires épiques face à Philip Kohlschreiber et Alexander Zverev.

Elevé dans le sérail de l’AFT, Steve Darcis est un champion exemplaire à tous les égards. Tout au long de sa carrière, il a connu des hauts et des bas. Des succès et des revers. Les blessures ne l’ont pas épargné. Et il porte toujours en lui la douleur du décès, si injuste, de Julien Hoferlin, son coach et son mentor. Mais il est toujours revenu plus fort, l’âme conquérante, porté par sa passion. Chapeau !

C’est face à l’Italie que la Belgique disputera, du 7 au 9 avril, son quart de finale. Les “anciens” ne manqueront pas d’évoquer les duels d’autrefois lorsque Philippe Washer et Jacky Brichant défiaient la “Squadra” de Nicola Pietrangeli. L’occasion sera belle, en tout cas, pour la formation de Johan Van Herck d’écrire un nouveau chapitre du “tennis belge qui gagne”. Et pour le public belge d’accueillir triomphalement Steve et ses partenaires ! André Stein Président de l’Association Francophone de Tennis

aft - Edito

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Textes Christian SONON

Après une vingtaine d’années au service du Brabant, Christian Daufresne et Jean D’Havé passent le flambeau

C’est une page qui se tourne

I

ls étaient arrivés au terme de leur mandat, mais le nouveau règlement adopté par le Brabant leur interdisait de se représenter puisqu’ils ont tous deux passé le cap des 70 ans. Ce 11 février, Christian Daufresne (président sortant) et Jean D’Havé (secrétaire) ont donc laissé leur siège à des plus jeunes. Pour la Région, déjà marquée par les récents départs de Willy Van Hamme et de Paul Van Poppel, c’est une nouvelle page qui se tourne. Rencontre.

Lorsque le Brabant a voté pour cette limite d’âge voici un an, étiez-vous d’accord ? Ch.D. Oui, car il y a un moment où il faut savoir se retirer. Je quitte la présidence avec le sentiment du devoir accompli. De nombreux projets ont été réalisés et notre gestion est saine. Je suis conscient que la succession ne sera pas chose aisée, mais je suis persuadé que la nouvelle équipe sera à la hauteur.

Christian Daufresne et Jean D’Havé

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aft - Brabant

J.D. J’ai voté pour la limite d’âge par solidarité avec l’équipe mais je ne suis pas convaincu. Tant que l’on est bien dans sa tête, pourquoi partir ? Un pensionné a du temps que les plus jeunes n’ont pas… Je suis entré au Brabant à 60 ans, quand j’ai mis un terme à ma carrière professionnelle et, depuis lors, je n’ai jamais été aussi actif.



Le tennis, c’est une part importante de votre vie ? Ch.D. Il a été toute ma vie ! En gérant des clubs et en développant des écoles de tennis, je suis parvenu à faire de mon hobby un métier. En tant que joueur, il m’a apporté de très belles satisfactions également puisque j’ai été classé B-15. Sans oublier, la carrière de mon fils, Xavier. Toutes ces expériences m’ont permis de rencontrer beaucoup de gens qui sont devenus des amis. J.D. J’ai pris ma première raquette lorsque mes enfants se sont inscrits à Uccle Sports. J’avais donc déjà 40 ans quand le tennis m’a mis le grappin dessus mais il ne m’a plus jamais lâché. Jusque là, c’est le hockey qui avait accaparé mes loisirs. J’ai évolué de nombreuses années au White Star, en jeunes et en équipe première. Ch. D. A l’époque, on jouait au tennis l’été et au hockey l’hiver. De mon côté, j’ai été international pendant plusieurs années. Avec le Daring et La Rasante.

Vous avez l’un et l’autre siégé une vingtaine d’années au conseil d’administration du Brabant-AFT. Quelles satisfactions en gardez-vous ? Ch.D. Je retiendrai d’abord la motivation, la compétence et la complémentarité des

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membres de notre “vieille” équipe qui a tenu les rênes de notre Région pendant de longues années : Willy Van Hamme, Paul Van Poppel, André Vanderhulst et bien sûr Jean. La nouvelle équipe, plus jeune mais également très performante, continue sur la même base en poursuivant une gestion de type PME, où chacun a des responsabilités, des objectifs et un budget. Pour le reste, mes satisfactions sont multiples : le Brabant est la première région de l’AFT en nombre des membres, elle est la plus titrée en interclubs et celle qui organise le plus de tournois internationaux. Je suis également fier d’avoir réussi la centralisation du secrétariat du Brabant et la gestion des WO en tournois. J’ai aussi été un pionnier en matière informatique en poussant à la réalisation des programmes de gestion des membres, des tournois et des interclubs. J.D. Je me suis également beaucoup attelé au développement de l’informatique. D’abord en œuvrant afin que le programme d’Emile Maîtrejean soit accepté par l’AFT. Ensuite, en m’efforçant d’améliorer, avec l’aide des développeurs, les fonctionnalités de ces outils afin d’en faire une application Internet. Aujourd’hui, le Brabant est à la pointe dans ce domaine. Ceci dit, mes plus belles satisfactions sont liées à mes fonctions d’arbitre et de juge-arbitre. Elles m’ont permis de faire de belles rencontres et de vivre des expériences enrichissantes…

Et côté regrets ? Ch. D. En tant qu’administrateur à l’AFT, je regrette de n’avoir pu réaliser la centralisation des quatre régions, à l’exemple de ce qui s’est fait à Tennis Vlaanderen. J’estime que ce manque de cohésion et de synergie est un frein à notre progression. J.D. Moi, je regrette de n’avoir pas été élu administrateur à l’AFT. Mais je suis encore plus déçu de ne pas avoir été juge-arbitre international. Quand j’ai voulu poser ma candidature, on m’a rétorqué que j’étais trop vieux. A 60 ans !

Qu’allez-vous faire désormais de votre temps libre ? Ch. D. Je donnerai peut-être encore un coup de main au Brabant pour assurer la relève. Je prendrai également plaisir à m’investir dans la consultance des clubs qui m’en feraient la demande. En dehors de cela, je me consacrerai à ma famille – j’ai 5 petits enfants – et à mes passions : l’informatique et le golf. J.D. La famille et les voyages, surtout culturels, font partie de mes dadas. J’aimerais aussi rester impliqué dans les commissions informatique et classements. A Uccle, je vais continuer à développer le padel. Et il faudrait bien, un jour, que je trouve quelqu’un pour me remplacer à la présidence du club…

Christian Daufresne (72 ans)

Jean D’Havé (78 ans)

Originaire de Bruxelles, habite Lasne. Club : Argayon.

Originaire de Bruxelles, habite Uccle.

Licencié en sciences commerciales et financières. A géré les clubs d’Odrimont, du Waterloo Tennis (ex Grandsart, + propriétaire), de La Rasante, du Madison, de l’Argayon, de La Palestre (+ propriétaire) et de Sport Village. Première entrée au CA du Brabant en 1995, président depuis 2007. Administrateur AFT depuis 2006.

Club : Uccle Sports (président).

aft - Brabant

Ingénieur civil électro-mécanicien. Arbitre et juge-arbitre national depuis 1988. Membre des commissions arbitrage du Brabant, de l’AFT et de la FRBT depuis 1993. Administrateur du Brabant depuis 1997, secrétaire depuis 2007.



Texte Christian LAURENT

De bonnes nouvelles pour les clubs hennuyers Le comité régional hennuyer

R

éunis en assemblée générale, les clubs hennuyers ont reçu la confirmation que toutes les catégories pourront désormais être organisées dans les tournois.

“Il n’y aura plus aucune restriction. Même si une catégorie n’avait pu être organisée, faute d’inscriptions pendant deux ans, elle pourra être mise sur pied en 2017”, a expliqué Jean Dauge, le président hennuyer. “Le juge-arbitre pourra maintenant ouvrir les tableaux de simples et de doubles à partir de 4 joueurs et de 4 équipes. Une nouvelle répartition des points en fonction des inscriptions sera établie par la commission critérium. En qui concerne les tournois non étoilés chez les jeunes, le tableau comptera pour le critérium des jeunes à condition de recenser deux inscriptions en provenance de deux clubs différents. Pour les étoilés, les règles anciennement en vigueur seront d’application.”

Les interclubs démarreront le mercredi 19 avril en jeunes filles. Les jeunes gens, les dames et les 45 ans débuteront le samedi 22 avril. Les messieurs 6 joueurs le dimanche 23 avril et les 4 joueurs le 1er mai. Cette année encore, le Hainaut fera preuve de tolérance afin que les clubs aient la possibilité d’inscrire un maximum d’équipes. “On fera le maximum pour contenter les clubs. C’est la raison pour laquelle nous avons tenu à poursuivre les deux séries en messieurs (4 et 6 joueurs). Les interclubs doivent rester un moment privilégié pour les compétiteurs et doivent faire vivre les clubs”, a ajouté le boss hennuyer qui annonce un nouveau site internet pour l’exercice 2017.

A Retenir

La proposition défendue par Michelle Francois de faire disputer les interclubs jeunes filles le dimanche après-midi au lieu du mercredi après-midi n’a pu être entérinée pour des questions administratives. La secrétaire d’Havré reviendra à la charge en 2017.

• 15.000 $ Le Tennis Club d’Havré poursuivra l’aventure du 19 juin au 25 juin. Pour cette 7ème édition, le prize money est passé de 10.000 à 15.000 $

• Tournois Etoilés du Critérium des Jeunes Les dix clubs repris sont les suivants : Mons, Rebecq, La Louvière, Peupliers, Chapelle, Jumet, Bois du Prince, Nimy, Kalypso et Fontaine • Masters Le Masters du Critérium des Jeunes et du Critérium Adultes se déroulera en 2017 au RTC Tournai • Remise des Prix du Critérium Elle est programmée le 18 novembre 2017. Comme en 2016, elle aura lieu à l’Auditorium Abel Dubois à Mons

Sacha Orlowski repris au Pré-Centre Ligue de Mons Sacha Orlowski avec son encadrement

L

e Hainaut a vu exploser cette année un jeune talent très prometteur. Sacha Orlowski, qui a fêté ses 13 ans le 23 janvier, est une des révélations de l’exercice 2016. Non seulement, il est doué mais il a aussi beaucoup de volonté. Cette saison, il a joué le rôle d’épouvantail dans tous les tournois auxquels il a participé.

Pas étonnant de le retrouver au Pré-Centre Ligue de l’Association Francophone de Tennis à Mons en compagnie de John Paternoster (un autre Hennuyer) et des bruxellois Guillaume Jacob et Vitas Barendregt et de recevoir le soutien de Technifibre pour les raquettes, les cordages et les vêtements de tennis.

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aft - Hainaut

Durant tout cet hiver, Sacha est en train de mettre les petits plats dans les grands pour faire de bons résultats en 2017. Il a participé aux tournois de l’Argayon (demi-finaliste) et de Saint-Trond avant des déplacements déjà programmés en Slovaquie, en Hollande et bien entendu les rendez-vous obligés de Bressuire et Auray en France. “J’ai rejoint Sébastien Lecloux et son équipe pour des entraînements physiques et tennistiques le mercredi après-midi ainsi que le vendredi soir et le samedi. Le lundi et le jeudi, je suis pris en charge par Laurent Jozwiak au club de Plainchamp et le mardi, je travaille mon physique au Platinum Fitness à Binche”, a expliqué le jeune espoir hennuyer.

Lorsqu’on observe le parcours de ce nouveau sociétaire du club de Plainchamp, classé actuellement C15,3, on peut se dire qu’un futur grand du tennis belge est peut-être en train de voir le jour. “Après ce qu’il nous a montrés cette année, nous avons décidé de tout mettre en œuvre pour qu’il puisse poursuivre sa progression et faire de bons résultats en 2017”, ajoutent ses parents. “Nous nous sommes dit pourquoi pas lui. Cela étant, pour nous, l’important, c’est qu’il garde la tête sur les épaules et surtout….qu’il s’amuse.”


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Chaque jour est un jour de chance 67


Nouvelle évolution au TC Smash 51 : nouvel éclairage

A

Associée à de nombreuses rénovations, la grande qualité des terrains en terre battue, tant intérieurs qu’extérieurs, entièrement réfectionnés fait la satisfaction des tous les membres et l’envie des visiteurs.

Le club soucieux d’un éclairage du hall fort vétuste, peu performant et très énergivore,associé à une augmentation importante de l’occupation hivernale des installations couvertes, a mis en place un projet de remplacement et celui-ci vient de se concrétiser. En effet, le club vient de se doter, par un spécialiste réputé et spécifique d’éclairage de courts de tennis, d’un tout nouvel éclairage “led” dernière génération.

L‘asbl gestionnaire très active, toujours soutenue par la ville d’Herstal, continue donc d’aller de l’avant et la dernière innovation n’est pas la moindre.

Il s’agit du premier de ce type installé en Wallonie ! Pour référence, le centre tennis “Top Sports Vlanderen” s’est doté du même, le plus écologique du monde !

près les nombreuses péripéties de son sauvetage, le club du TC Smash 51 s’est parfaitement réorganisé et a retrouvé sa place d’antan.

TC Smash 51

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aft - Liège

La qualité de la parfaite luminosité alliée à une uniformité idéale fait déjà l’unanimité et l’admiration de tous les utilisateurs. Coût de l’opération 52 000 € pour les 5  terrains. L’asbl a reçu un subside de la ville d’Herstal et fait un prêt pour le reste qui s’autofinance par le gain très important de la consommation énergétique. D’autres projets sont encore à l’étude notamment déjà pour 2017, à suivre donc …. Décidément cela bouge sans arrêt et dans le bon sens au Smash 51 !


Le Tennis-Etudes au KTC Eupen Fohnen Florence et Pauline Walpot

Olivier Zimmermann nous parle du Tennis-Etudes au KTC Eupen :

progressivement certains cours en allemand à partir de la 3ème année.

“Depuis maintenant 25 ans, le Tennis-Etudes d’Eupen propose l’organisation d’un entraînement journalier tout en gardant les atouts de l’enseignement secondaire général par un horaire qui intègre les cours théoriques à l’école et les cours de tennis au KTC EUPEN.

En 1ère et 2ème année, les élèves s’entraînent dans leur groupe-classe 5 heures par semaine. Selon les différents niveaux des joueurs, nous proposons jusqu’à cinq groupes d’entraînement. A cela s’ajoute un entraînement physique.

Les langues – l’Allemand, le Français, l’Anglais et le Néerlandais – sont à l’avant plan et l’enseignement de type “général” est de très bon niveau. Le programme scolaire prévoit un apprentissage accéléré de l’Allemand en 1ère et 2ème année, ce qui permet aux élèves de suivre

A partir de la 3ème année, les groupes sont plus variés et s’orientent d’après le niveau de jeu plutôt que l’âge. L’entraînement comprend 6 heures de tennis et une unité de “physique”. Nous formons des élèves de tous les niveaux. Aussi les participants restent membres de leur club d’origine, parfaits ambassadeurs de la qualité de notre travail !”

Olivier Zimmermann et Thea Dassy

La 1ere annee du Tennis-Etudes

La 2ème annee du Tennis-Etudes

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Texte Pierre BAUGNEE

Le TC Bouillon fait peau neuve

Les moniteurs de clubs extérieurs et 3 moniteurs du TC Bouillon. De gauche à droite : Yvan DIEUDONNE (TC Bièvre), Nicolas BODARD (moniteur), Quentin VILLE (TC Neufchateau), Romain VENDOME (moniteur), Florian CHERET (moniteur).

L

e comité et les membres du TC Bouillon avaient mis les petits plats dans les grands le vendredi 20 janvier à l’occasion de l’inauguration des nouveaux terrains couverts du club. Situées à Noirefontaine (sur la commune de Bouillon), ces installations étaient attendues depuis de nombreuses années : “Je pense que le projet existait depuis 8 ou 9 ans” confie Christophe Pirard, le secrétaire du club. “On a même cru un moment qu’on n’y arriverait pas mais la

bonne nouvelle est finalement tombée avec l’officialisation et la confirmation des aides financières. Les installations sont prêtes depuis octobre et c’est un bonheur de les inaugurer”. Etaient également présents lors de la soirée, les présidents des autre clubs sportifs de la commune de Bouillon (football, volley, badminton, tennis de table et karaté) et des représentants (secrétaires ou présidents) des clubs de tennis voisins (TC Bièvre, TC Paliseul, TC Bertrix, TC Libramont, TC La Brulotte)

Un des deux terrains intérieurs

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aft -Namur-Luxembourg

TC Bouillon : • Club-house : Avenue du Maréchal Vauban, 20 - 6830 Bouillon • Terrains couverts de Noirefontaine : Route du Croisé, 9 6831 Noirefontaine (Bouillon) • Contact : www.tennis-bouillon.be • Email: tennis.bouillon@gmail.com • Facebook: www.facebook.com/ RTCbouillon


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TENNIS ET PLUS ENCORE ! P a r te n a i r e h is t o r i q u e d e s fédérations sportives, dont l'AFT, Ethias fait vivre, à leurs côtés, ses valeurs d’humanisme, d’éthique, d’engagement et de proximité. Forte de son héritage mutuelliste, Ethias offre à tous, particuliers, associations, collectivités et entreprises des contrats d’assurance au meilleur rapport qualité-prix. Ethias S.A., rue des Croisiers 24, 4000 Liège RPM Liège – TVA : BE 0404.484.654 – IBAN : BE72 0910 0078 4416 – BIC : GKCCCBEBB

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Des terrains couverts dans les années à venir

Le bourgmestre de Bouillon, André DEFAT et le président Jean-Jacques TOUSSAINT inaugurent officiellement les installations

Le président Jean-Jacques TOUSSAINT

L

e club de tennis de Bouillon a été créé en 1963 et a soufflé ses 50 bougies en 2013, devenant ainsi le “Royal” Tennis Club Bouillon. Le club house (le Bastion de Bourgogne) est situé au pied du château de Bouillon dans un environnement somptueux, le long de la Semois, c’est là que se trouvent les terrains extérieurs : “En hiver, les membres allaient soit jouer dans des clubs voisins comme Bièvre ou Bertrix. D’autres s’entraînaient dans le hall omnisports (mais sur une surface très rapide et guère idéale) et les plus irréductibles utilisaient le french court de tout temps ( !)”. C’est évidemment

le lot de nombreux clubs sans terrains intérieurs, et par conséquent il est difficile de garder un groupe conséquent de jeunes dans ces conditions : “Il en restait entre 15 et 20 alors que dès à présent, nous en avons une soixantaine qui peuvent compter sur une équipe de cinq moniteurs dispensant des cours pour les tout petits (psychomotricité) et les autres catégories d’âge jusqu’à 17 ans. Les adultes ne sont pas oubliés pour autant car des séances sont également organisées pour eux. Quant au nombre total de membres, il est actuellement de 115. Il risque toutefois de gonfler les prochains

mois même si, au delà de 150, cela deviendrait difficile. Certains parents de nos jeunes joueurs se sont mis au tennis par exemple même si ils ne comptent pas nécessairement participer aux différentes compétitions” conclut Christophe Pirard. Une nouvelle équipe de dirigeants est en place depuis trois ans, avec une volonté de communiquer un maximum à l’image de la page Facebook et du site internet. Et le club de profiter de ce nouvel élan avec, en 2017, une dizaine d’équipe d’interclubs en jeunes, dames, messieurs ou équipes vétérans.

Jean-Pierre KUHNEMANT, président du Royal Tennis Club d’Arlon et vice-président de la fédération Namur-Luxembourg

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aft -Namur-Luxembourg aft


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La banque d’un monde qui change


C’EST DU BELGE NATIONAL

Ethias

se retire du tournoi de Mons On ne peut pas dire que l’on en soit surpris, c’était dans l’air, et le climat liégeois récent n’a sans doute rien arrangé : la douzième édition de l’Ethias Trophy l’an dernier était la dernière. En tout cas sous cette appellation. Le principal sponsor, dont l’apport financier (qui a avoisiné les 400.000 euros) couvrait près de la moitié du budget du tournoi, se retire de l’évènement. L’organisation en 2017 du Challenger de Mons, considéré par l’ATP comme un des meilleurs du monde, s’en trouve évidemment compromise. “Ce qui ne signifie pas qu’il n’aura pas lieu”, indique son manager Gaetan Jacquemin, “Dominique (Monami, sa directrice, ndlr) et moi ne pouvons nous résoudre à abandonner un tournoi exemplaire dont le tennis belge a besoin. Nous sommes activement à la recherche de solutions alternatives et même s’il n’y a que 40 % de chances d’y arriver nous les tenterons.” S’il a lieu, ce sera en tout cas à Mons, où les installations sont mises à disposition par la ville.

Une firme belge triomphe en Australie

La victoire de Serena Williams et de Roger Federer à l’Open d’Australie fut aussi (un peu) celle de la firme belge Luxilon. Les deux champions sont, en effet, “cordés” par la petite société anversoise pionnière en matière de monofilament. Il y aura vingt ans cette année que le titre de Gustavo Kuerten à Roland Garros la plaçait pour la première fois sous les spotlights, point de départ d’un irrésistible envol sur le plan international. Federer et Williams sont montés à bord il y a quatre ans lorsque le fabricant de raquettes Wilson s’engagea avec Luxilon sur un mix de cordages monofilament et boyaux naturels. D’autres ont emboité le pas, comme Yanina Wickmayer, pour combiner puissance et contrôle, mais la “tête de gondole” de la firme reste le “Big Banger Alu Power, toujours le plus utilisé, notamment par David Goffin. A peu près 50  % du Top 50 chez les femmes comme chez les hommes joue avec un cordage belge, pourquoi ne pas en être fier ?

Alison Van Uytvanck vise Wimbledon

Deux jours avant Noël, Alison Van Uytvanck, aux prises avec des problèmes de santé depuis des mois, a dû se faire opérer au poignet pour venir à bout d’une blessure dans la gaine ligamentaire. Elle espère reprendre la compétition lors des qualifications d’Indian Wells. “Le chirurgien a ouvert la gaine et enlevé un grand nombre de tissus enflammés”, raconte-t-elle. “Après avoir porté un plâtre et une attelle durant un mois, j’ai pu recommencer à m’entraîner durant une heure et demie sans avoir mal début février.” A presque 23 ans, Alison sait qu’une longue route l’attend. “Mon ranking (WTA 131) va m’obliger à disputer pas mal de qualifications, en principe Indian Wells, Miami, Monterrey, avant sans doute quelques tournois ITF pour préparer la terre battue. Je ne vais en tout cas pas forcer la nature, le plus important étant que je reste en bonne santé et que la période de blessures soit derrière moi.” De ce point de vue, 2016 fut vraiment une annus horribilis. “Subir deux interventions chirurgicales n’est guère plaisant, mais l’avantage est qu’avec l’opération à la cheville de l’an dernier je n’ai aucun point à défendre (en 2016, elle avait repris à Rosmalen, ndlr), ce qui me permet d’espérer intégrer le tableau final de Wimbledon, même si je sais que ce ne sera pas simple. Je n’ai plus joué un match depuis novembre, je dois retrouver le rythme de la compétition.”

Ysaline Bonaventure l’épaule après le poignet

Ysaline Bonaventure, elle non plus, ne sort pas de la série noire rayon blessures. Quatre mois après une fracture du poignet qui a nécessité une opération, elle avait repris l’entraînement tennistique, renforcée physiquement par le travail réalisé dans l’intervalle avec Fabien Bertrand au Centre AFT de Mons. Elle n’avait sans doute jamais paru aussi “fit” lorsqu’un problème à l’épaule latent de longue date s’est aggravé. “Cela m’empêchait de servir et donc de reprendre la compétition”, dit-elle. “L’opération (le 23 février, ndlr) était inévitable et m’éloigne des courts pendant deux mois supplémentaires. Après une préparation d’enfer, je pensais revenir en tournoi, là c’est un peu comme si je repartais à zéro. Le travail n’est pas perdu, mais c’est dur de s’entraîner sans challenge, sans match, sans possibilité de se mesurer à d’autres joueuses. J’espère que cette mauvaise période sera effectivement un mal pour un bien. Elle m’a permis de me rendre compte à quel point j’avais un job terrible, et que j’avais une chance énorme de faire ce que j’aimais ! Qui sait, je râlerai peut être un peu moins sur le terrain en relativisant.”

74 PLAY TENNIS


QUELQUES CHIFFRES

LES RÉSULTATS

résultats

internationaux Djokovic et Murray trois semaines trop tôt

ATP 250 - DOHA

La finale de Grand Chelem que l‘on attendait d‘eux, Novak Djokovic et Andy Murray l‘ont disputée début janvier au Qatar. Leur premier affrontement depuis l‘épilogue du Masters, qui avait confirmé la nouvelle hiérarchie en tête du classement mondial, fut passionné, acharné et d‘un très haut niveau. Le Serbe y a mis fin à la série de 28 victoires officielles d‘affilée de l‘Ecossais. On comprend d‘autant moins ce qui est arrivé ensuite à Melbourne aux deux premiers mondiaux.

1/4 Andy Murray (1) (GBR) - Nicolas Almagro (ESP) 7-6(4) 7-5 Tomas Berdych (3) (TCH) - Jo-Wilfried Tsonga (5) (FRA) 7-5 6-3 Fernando Verdasco (ESP) - Ivo Karlovic (6) (CRO) 6-2 7-5 Novak Djokovic (2) (SRB) - Radek Stepanek (Q) (TCH) 6-3 6-3

Le gala des anciens Tout est dit par ailleurs sur cet époustouflant premier Grand Chelem de l‘année au cours duquel le numéro 2 mondial Djokovic a été éliminé dès le 2e tour par Istomin, le numéro 1 mondial Murray a été sorti en 1/8e par Mischa Zverev, la numéro une féminine, tenante du titre, Kerber a été éjectée en 1/8e aussi par Vandeweghe, tandis que les finales ont ressemblé à un épisode inédit de „Retour vers le futur“. En fauteuils roulants, notre compatriote Joachim Gérard a été éliminé en 1/2 finale, mais a remporté le double avec Gordon Reid.

2/7 janvier

1/2 Andy Murray - Tomas Berdych 6-3 6-4 Novak Djokovic - Fernando Verdasco 4-6 7-6(7) 6-3 Fin Novak Djokovic - Andy Murray 6-3 5-7 6-4

GRAND CHELEM, AUSTRALIAN OPEN 16/29 janvier 1/4 Roger Federer (17) (SUI) - Mischa Zverev (GER) 6-1 7-5 6-2 Stan Wawrinka (4) (SUI) - Jo-Wilfried Tsonga (12) (FRA) 7-6(2) 6-4 6-3 Rafael Nadal (9) (ESP) - Milos Raonic (3) (CAN) 6-4 7-6(7) 6-4 Grigor Dimitrov (15) (BUL) - David Goffin (11) (BEL) 6-3 6-2 6-4 1/2 Roger Federer - Stan Wawrinka 7-5 6-3 1-6 4-6 6-3 Rafael Nadal - Grigor Dimitrov 6-3 5-7 7-6(5) 6-7(4) 6-4 1/4 dames Coco Vandeweghe (USA) - Garbine Muguruza (7) (ESP) 6-4 6-0 Venus Williams (13) (USA) - Anastasia Pavlyuchenkova (24) (RUS) 6-4 7-6(3) Mirjana Lucic-Baroni (CRO) - Karolina Pliskova (5) (CZE) 6-4 3-6 6-4 Serena Williams (2) (USA) - Johanna Konta (9) (GBR) 6-2 6-3

Les hauts de Bemelmans Ruben Bemelmans a bien commencé l‘année, avec une victoire lors du Challenger de Coblence où, heureux présage, il battu les Allemands - certes moins bien classés que lui - chez eux, après avoir vaincu le Français Kenny De Schepper pour la première fois de sa carrière. „Je joue bien depuis début 2017“, nous disait-il, néanmoins déçu par son élimination au premier tour des qualifs à l‘Open d‘Australie. Ruben tel qu‘en lui-même, avec ses hauts et ses bas, également éliminé

Les deux finales de David Goffin

David Goffin a estimé devoir déclarer forfait pour la Coupe Davis, mais il peut dire qu‘il a fait le bon choix s‘il considère sa carrière personnelle. A Sofia comme à Rotterdam, il n‘a été arrêté qu‘en finale. Et après avoir été une nouvelle fois défait sans discussion par Grigor Dimitrov en Bulgarie dans une ambiance parfois limite, il a pris sa revanche sur le Bulgare en Hollande, dès les quarts de finale, en développant un tennis impressionnant (6-4, 1-6, 6-3). En deux tournois, il a accumulé 450 points ATP, 227.000 euros en prize money, et forcé les portes du Top 10.

1/2 Venus Williams - Coco Vandeweghe 6-7(3) 6-2 6-3 Serena Williams - Mirjana Lucic-Baroni 6-2 6-1 Les finales - Messieurs : Roger Federer - Rafael Nadal 6-4, 3-6, 6-1, 3-6, 6-3 - Dames : Serena Williams - Venus Wllliams 6-4, 6-4 - Doubles messieurs : Henri Kontinen (FIN)/John Peers (AUS) - Bob et Mike Brian (USA) 7-5, 7-5 - Double dames : Bethanie Mattek Sands (USA)/Lucie Safarova (TCH) - Andrea Hlavackova (TCH)/Peng Shuai (CH) 6-7(4); 6-3, 6-3 - Double mixte : Abigail Spears (USA)/Juan Sebastian Cabal (COL) - Sania Mirza (IN)/Ivan Dodig (CR) 6-2, 6-4 - Juniors : Zsombor Piros (HON) - Yshai Olieil (ISR) 4-6, 6-4, 6-3 - Juniores : Marta Kostyuk (UKR) - Rebeka Masarova (SUI) 7-5, 1-6, 6-4

au premier tour à Rennes et sorti d‘entrée en qualification à Rotterdam, mais auteur avec Joris De Loore d‘un double magnifique en Coupe Davis.

CHALLENGER COBLENCE 17/22 janvier 1/4 Ruben Bemelmans - Kenny De Schepper (FR) 6-4, 6-4 1/2 Ruben Bemelmans - Jeremy Jhan (GER) 6-1, 6-1 Fin Ruben Bemelmans - Nils Langer (GER) 6-4, 3-6, 7-6(0)

ATP 250 - SOFIA

6/12 février 1/4 Nikoloz Basilashvili (GEO) - Martin Klizan (8) (SVK) 0-6 6-3 6-3 Grigor Dimitrov (3) (BUL) - Viktor Troicki (9) (SRB) 6-3 6-3 Roberto Bautista Agut (4) (ESP) - Gilles Muller (5) (LUX) 7-5 7-6(5) David Goffin (2) (BEL) - Steve Darcis (BEL) 6-1 6-3 1/2 Grigor Dimitrov - Nikoloz Basilashvili 6-1, 6-3 David Goffin - Roberto Bautista Agut 5-7 6-4 7-6(3) Fin Girgor Dimitrov - David Goffin 7-5, 6-4

ATP 500 ROTTERDAM

13/19 février 1/2 Jo-Wilfried Tsonga - Tomas Berdych 6-3, 6-4 David Goffin - Pierre-Hugues Herbert 6-1, 6-3 Fin Jo-Wilfried Tsonga - David Goffin 4-6, 6-4, 6-1

PLAY TENNIS 75


calendrier

11

10

09

08

07

06

05

04

03

02

01

Date 02/01 07/01 02/01 08/01 03/01 08/01 09/01 13/01 09/01 14/01 16/01 29/01 04/02 12/02 05/02 12/02 05/02 12/02 11/02 18/02 11/02 19/02 13/02 19/02 17/02 26/02 20/02 26/02 27/02 04/03 27/02 04/03 06/03 19/03 20/03 02/04 08/04 16/04 08/04 16/04 15/04 23/04 22/04 30/04 24/04 30/04 29/04 07/05 29/04 07/05 29/04 07/05 05/05 14/05 10/05 21/05 16/05 22/05 20/05 27/05 22/05 11/06 10/06 18/06 12/06 18/06 19/06 25/06 19/06 25/06 23/06 01/07 25/06 01/07 03/07 16/07 14/07 23/07 17/07 23/07 22/07 30/07 22/07 30/07 22/07 30/07 23/07 30/07 29/07 05/08 29/07 06/08 04/08 13/08 08/08 14/08 12/08 20/08 19/08 26/08 28/08 10/09 18/09 24/09 24/09 08/10 25/09 01/10 30/09 08/10 07/10 15/10 14/10 22/10 15/10 22/10 16/10 22/10 21/10 29/10 23/10 29/10 31/10 05/11 12/11 19/11 3

76 PLAY TENNIS

Tournoi

Pays

ATP 2017

Qatar ExxonMobil Open QATAR Aircel Chennai Open INDE Brisbane International AUSTRALIE Apia International Sydney AUSTRALIE ASB Classic NOUVELLE ZELANDE Australian Open AUSTRALIE Ecuador Open Quito EQUATEUR Open Sud de France FRANCE Sofia Open BULGARIE Argentina Open ARGENTINE Memphis Open ETATS UNIS ABN AMRO World Tennis PAYS BAS Delray Beach Open ETATS UNIS Open 13 Provence FRANCE Abierto Mexicano TELCEL MEXIQUE Brasil Open. DUBAI BNP Paribas Open Indian Wells ETATS UNIS Miami Open ETATS UNIS Grand Prix Hassan II MAROC US Men’s Clay Court Ch. ETATS UNIS Monte-Carlo Rolex Masters MONACO Barcelona Open BancSabadell ESPAGNE Hungarian Open HONGRIE BMW Open ALLEMAGNE Istanbul Open TURQUIE Millenium Estoril Open PORTUGAL Mutua Madrid Open ESPAGNE Internazionali BNL d’Italia ITALIE Open de Nice Côte d’Azur FRANCE Geneva Open SUISSE Roland Garros FRANCE MercedesCup ALLEMAGNE Ricoh Open Rosmalen PAYS BAS AEGON Ch. - Queen’s ANGLETERRE Gerry Weber Open ALLEMAGNE Aegon International Eastbourne ANGLETERRE Antalya Cup TURQUIE Wimbledon ANGLETERRE Konzum Croatia Open Umag CROATIE Hall of Fame Tennis Ch. ETATS UNIS BB&T Atlanta Open ETATS UNIS German tennis Ch. ALLEMAGNE J.SafraSarasinSwissOpenGstaad SUISSE Skistar Swedish Open SUEDE Generali Open ALLEMAGNE Citi Open Washington ETATS UNIS Rogers Cup Toronto CANADA Abierto Mexicano Los Cabos MEXIQUE Western & Southern Open ETATS UNIS Winston-Salem Open ETATS UNIS US Open ETATS UNIS St. Petersburg Open RUSSIE China Open CHINE Shenzhen Open CHINE Rakuten Japan Open JAPON Shanghai Rolex Masters CHINE Kremlin Cup RUSSIE If Stockholm Open SUEDE Anvers BELGIQUE Swiss Indoors Basel SUISSE Erste Bank Open AUTRICHE BNP Paribas Masters FRANCE ATP World Tour Finals GRANDE BRETAGNE

Compétition

Surface Vainqueur J-W Tsonga

Novak Djokovic ATP 250 Dur M.Raonic Bautista Agut ATP 250 Dur A.Murray Grigor Dimitrov ATP 250 Dur J.Nieminen Gilles Muller ATP 250 Dur D.Ferrer Jack Sock ATP 250 Dur N.Djokovic Grand Chelem Dur Roger Federer T.Berdych ATP 250 TerreM.Youzhny battue Victor Estrella ATP 250 Dur J.Monaco Alexander Zverev ATP 250 Dur N.Almagro Grigor Dimitrov ATP 250 TerreR.Federer battue Alexandr Dolgopolov ATP 250 Indoor Ryan Harrison M.Raonic ATP 500 Dur D.Ferrer Jo Wilfried Tsonga ATP 250 Dur J.Melzer ATP 250 Dur J-M Del Potro ATP 500 Dur D.Ferrer ATP 500 Dur R.Federer Masters Dur K.Anderson Masters Dur R.Federer ATP 250 TerreN.Djokovic battue Andujar ATP 250 TerreP.battue Monaco Masters TerreJ.battue ATP 500 TerreR.Nadal battue ATP 250 TerreG.Simon battue ATP 250 TerreR.Nadal battue ATP 250 TerreA.Seppi battue Del Potro ATP 250 TerreJ-M battue Masters TerreP.Kohlschreiber battue R.Federer Masters Terre battue R.Nadal ATP 250 Terre battue N.Almagro ATP 250 Terre battue R.Nadal Grand Chelem Terre battue T.Haas ATP 250 Gazon M.Cilic ATP 250 Gazon A.Roddick ATP 500 Gazon D.Ferrer ATP 500 Gazon R.Federer ATP 250 Gazon M.Cilic ATP 250 Gazon J.Tipsarevic Grand Chelem Gazon D.Ferrer ATP 250 TerreJ.Isner battue ATP 250 Gazon A.Roddick ATP 250 Dur T.Bellucci ATP 500 TerreJ.Monaco battue ATP 250 TerreS.Querrey battue ATP 250 TerreR.Haase battue ATP 250 TerreA.battue Dolgopoov ATP 500 Dur A. Murray Masters Dur N. Djokovic ATP 250 Dur R. Federer Masters Dur J. Isner ATP 250 Dur A. Murray Grand Chelem Dur J.Tsonga ATP 250 Dur M.Klizan ATP 500 Dur J.Monaco ATP 250 Dur R.Gasquet ATP 500 Dur N.Djokovic Masters Dur K.Nishikomi ATP 250 Dur N.Djokovic T.Berdych ATP 250 Dur J.Del Potro ATP 250 Indoor A.Seppi ATP 500 Dur J.Del Potro ATP 500 Dur D.Ferrer Masters Dur D.Ferrer Championnat du Monde Dur

N.Djokovic


calendrier Date

06

05

04

03

02

01

31/12

Tournoi 07/01 Shenzen Open

07

Surface Vainqueur Dur

Katerina Siniakova

01/01 08/01 Brisbane International

AUSTRALIE

Premier

Dur

Karolina Pliskova

02/01 14/01 ASB Classic (Auckland)

NOUVELLE ZELANDE

International

Dur

Lauren Davis

08/01 14/01 Apia International Sydney AUSTRALIE

Premier

Dur

Johanna Konta

08/01 14/01 Hobart International

AUSTRALIE

International

Dur

Elise Mertens

16/01 29/01 Australian Open

AUSTRALIE

Dur

Serena Williams

28/01 05/02 Taiwan Open

TAIWAN

International

Dur

Elina Svitolina

30/01 05/02 St Petersburg Ladies Trophy RUSSIE

Premier

Indoor

Kristina Mladenovic

11/02

Dur

Karolina Pliskova

18/02 Qatar Total Open

QATAR

Grand Chelem

Premier S

19/02 25/02 Dubai Duty Free Tennis Ch. DUBAI

Premier

Dur

20/02 26/02 Hungarian Ladies Open

HONGRIE

International

Dur

27/02 04/03 Abierto Mexicano Telcel

MEXIQUE

International

Dur

27/02 05/03 BMW Malaysian Open

MALAYSIE

International

Dur

06/03 19/03 BNP Paribas Open (Indian Wells) ETATS UNIS

Premier Mandatory Dur

20/03 02/04 Miami Open

ETATS UNIS

Premier Mandatory Dur

01/04 09/04 Volvo Cars Open

ETATS UNIS

Premier

Terre Battue

03/04 09/04 Abierto Monterrey Afirme MEXIQUE

International

Dur

10/04 16/04 Claro Open Colsanitas

COLOMBIE

Terre Battue

10/04 16/04

SUISSE

International

Indoor

22/04 30/04 Porsche Tennis Stuttgart

ALLEMAGNE

Premier

Terre Battue

24/04 30/04 TEB BNP Paribas Istanbul Cup TURQUIE

International

Terre Battue

05/05 14/05 Mutua Madrid Open

Premier Mandatory Terre Battue

14/05 21/05 Internazionali BNL d’Italia ITALIE

Premier S

Terre Battue

19/05 27/05 Internationaux de Strasbourg FRANCE

International

Terre Battue

20/05 27/05 Nürnberger versicherungs Cup ALLEMAGNE

International

Terre Battue

#REF ! #REF ! Roland Garros

Grand Chelem

Terre Battue

ESPAGNE

FRANCE

International

10/06 18/06 Aegon Open Nottingham GRANDE BRETAGNE

International

Gazon

#REF ! #REF ! Ricoh Open (Rosmalen)

International

Gazon

17/06 25/06 Aegon classic Birmingham GRANDE BRETAGNE

Premier

Gazon

17/06 25/06 Mallorca Open

International

Gazon

Premier

Gazon

PAYS BAS ESPAGNE

Aegon International Eastbourne GRANDE BRETAGNE

#REF ! #REF ! Wimbledon

ANGLETERRE

Grand Chelem

Gazon

9/07

ROUMANIE

International

Terre Battue

15/07 23/07 Ladies Championship Gstaad SUISSE

International

Terre Battue

23/07 30/07 Ericsson Open

SUEDE

International

Terre Battue

24/07 30/07 Jiangxi Open

CHINE

International

Dur

29/07 06/08 Citi Open

ETATS UNIS

International

Dur

Premier

Dur

Premier S

Dur

#REF ! #REF ! Western & Southern Open ETATS UNIS

Premier S

Dur

18/08 26/08 Connecticut Open

ETATS UNIS

Premier

Dur

#REF ! #REF ! US Open

ETATS UNIS

Dur

10/09 18/09 Coupe Banque Nationale

CANADA

International

Indoor

11/09 17/09 Japan Women’s Open Tennis JAPON

International

Dur

18/09 23/09 Guangzhou International Women’s Open CHINE

International

Dur

18/09 24/09 Toray Pan Pacific Open

JAPON

Premier

Dur

18/09 25/09 Korea Open

COREE

International

Dur

24/09 30/09 Wuhan Open

CHINE

Premier S

Dur

24/09 08/10 China Open

CHINE

Premier Mandatory Dur

25/09 30/09 Tashkent Open

OUZBEKISTAN

International

Dur

09/10 15/10 Generali Ladies Linz

AUTRICHE

International

Indoor

International

Dur

International

Dur

16/10 21/10 BGL BNP Paribas Lux.Open LUXEMBOURG

International

Indoor

16/10 21/10 Kremlin Cup

Premier

Indoor

23/10 29/10 BNP Paribas WTA Finals Singapore SINGAPOUR

WTA Finals

Indoor

30/10 05/11 WTA Elite Trophy

WTA Elite Trophy Dur

17/07 Bucharest Open

06/08 Bank Of The West Classic ETATS UNIS

#REF ! #REF ! Rogers Cup

08

Compétition International

31/07

09

Pays CHINE

23/06 01

09/10 15/10

CANADA

Prudential Hong Kong Tennis Open HONG KONG

09/10 15/10 Tianjin Open

10

WTA 2017

CHINE RUSSIE CHINE

Grand Chelem

PLAY TENNIS 77


&

Des chiffres

des lettres

En dollars australiens, c’est le montant estimé qu’il fallait débourser pour assister à la finale masculine de l’Open d’Australie dans des fauteuils installés sur le court, soit près de 16.000 euros ( !). Pour cette petite (?) fortune, on avait également droit à un dîner dans le vestiaire... occupé par Madonna lors de sa dernière tournée mondiale, et à un agent de sécurité privé. La finale dames coûtait “moins cher”, 15.000 $ australiens, soit 10.500 euros.

2

38

C’est seulement la deuxième fois de l’ère Open que trois trentenaires se sont retrouvés en demi-finale d’un Grand Chelem, soit Federer, Nadal et Wawrinka cette année à Melbourne. La première c’était à Roland Garros 1968 avec Pancho Gonzales, Andres Gimeno et Ken Rosewall.

Radek Stepanek, 38 ans, éliminé par David Goffin à l’Australian Open, est le plus vieux joueur qui soit sorti des qualifications d’un tournoi du Grand Chelem depuis décembre 1977 et l’Australien Mal Anderson, 42 ans à l’époque.

6

Serena Williams n’a pas perdu un seul set cette année à Melbourne, c’est la sixième fois que cela lui arrive en Grand Chelem, après Wimbledon 2002/2010 et l’US Open 2002/2008/2014.

78 PLAY TENNIS

22.500 Jamais une rencontre n’avait commencé aussi tard à l’Open d’Australie : Dimitrov et Gasquet ont entamé leur match deux minutes avant minuit. Par contre, on a déjà fini plus tard : le duel Hewitt-Baghdatis s’était conclu à... 4 h 34 en 2008. Cette année, Dimitrov a gagné en trois sets et deux heures.

23h58

5

Depuis que le nombre de têtes de série est passé de 16 à 32 en Grand Chelem, soit Wimbledon 2001, seuls cinq joueurs ne figurant pas dans le Top 16 avaient remporté un titre majeur, Ivanisevic (ATP 125-Wimbledon 2001), Johansson (ATP 18-Australian 2002), Costa (ATP 22-Roland Garros 2002), Gaudio (ATP 44-Roland Garros 2004), et Federer ATP 17 au coup d’envoi de l’Australian 2017.

Les soeurs Williams ont remporté 30 des 70  dernières finales de Grand Chelem, soit 42,8 % des titres majeurs depuis l’US Open 1999 !

30


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