Play Tennis DEC 2017

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THE WAY TO LIVE YOUR PASSION

N°368 • 6 e • DÉCEMBRE 2017 • 38e ANNÉE • BUREAU DE DÉPÔT • BRUXELLES X P405246

LE MAGAZINE BELGE DU TENNIS ET DE LA DÉTENTE

DAVID GOFFIN

L’Homme de 2017 !

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COUPE DAVIS

Van Herck y croit encore...

AUSTRALIAN OPEN

Le Grand Chelem number one

DANS UN MONDE QUI CHANGE,

PARTAGER DES ÉMOTIONS EST LE PLUS IMPORTANT. Partagez vous aussi vos émotions sur facebook.com/wearetennis

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SOMMAIRE DÉCEMBRE

à la volée...

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DOSSIER

INTERNATIONAL

L’Australian Open ouvre la voie

Editeurs Responsables Edition Ventures Bernard de Wasseige & François Didisheim 431 D Ch. de Louvain 1380 Lasne Tél. : 02/379 29 90 Fax : 02/379 29 99

Direction Générale Bernard de Wasseige, François Didisheim, Axel Defort

Rédacteurs en chef Christian Carette ccar@mail.be & Filip Dewulf pipo.dewulf@skynet.be

Coordination Sabrina Rœrsch sro@ventures.be & Thierry Milan thierry.milan@ventures.be

Photographes

Le sportif de l’année sous tous les angles

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Qu’attendre de 2018 ? L’analyse de Wilander

Edito Les tops wallons

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International Snapshot 6 Paparazzi 8 Dossier : l’Australian Open en avance sur les autres

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David Goffin : “L’humilité fait partie de mon éducation”

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Thierry Van Cleemput : “Je coache David Goffin, mais il me coache aussi”

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Coupe Davis : Johan Van Herck persiste et signe

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Entretien avec Maurice Joris, médecin de l’équipe belge

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Reporters Philippe Buissin

Rédaction AFT Pierre Delahaye Chaussée de Marche, 935C 5100 Wierde Tél : 02/513 29 20

Graphisme et layout Pascale Zidelmal

Dossier : d’une année à l’autre L’analyse de Mats Wilander

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Nouvelles règles : le futur commence-il en 2018 ?

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Mouratoglou évoque le vide laissé par Serena

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Impression Corelio Printing

Publicité Thierry Milan - 0474/29 12 88 thierry.milan@ventures.be

Service abonnements Aurore Delroeux 02/379.29.90 30€/6 numéros BE93210098087967

National Le billet de Filip Dewulf

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C’est du belge

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Des chiffres et des lettres Résultats 73 Bien spécifier vos noms, adresse et langue souhaitée

Parlons chiffres…

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NOUVELLE SAISON, NOUVEAUX DÉFIS…

Cette année encore, VOOsport World est fier de suivre, en exclusivité, les exploits de David Goffin aux quatre coins du monde.

©BelgaImage

Coup d’envoi de sa saison le 09/01 avec le Kooyong Classic en direct de Melbourne.

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Les tops

L’ÉDITORIAL

DE CHRISTIAN CARETTE

wallons

R

assurez-vous, nous n’allons pas chanter les louanges de la politique et de la pratique du sport au sud du pays. Déjà parce qu’en Belgique on est loin de pouvoir pavoiser en la matière. ”On est une nation de sport, pas de sportifs, plutôt de spectateurs du sport”, prétendait Thierry Van Cleemput dans notre précédent numéro. Ensuite parce que, sur tous les plans, moyens, structures et infrastructures, nombre de clubs et de pratiquants, la Flandre est plus sportive en profondeur. On recense à peu près un coureur cycliste wallon pour cinquante flamands, et il y a quatre fois moins de clubs francophones en première division de football... en comptant ceux qui survivent sous respirateur artificiel. Pourtant, et c’est l’éditorialiste néerlandophone Hugo Camps qui en a fait le constat dans Het Laatste Nieuws au moment du Masters, le paradoxe veut que ce pays que l’on dit volontiers à deux vitesses ne le soit pas en termes de grands talents. On parle ici de véritables pointures mondiales qui portent haut les couleurs belges, mais aussi des compétences qui les encadrent. Camps cite Justine Henin, les frères Borlée, Jean-Michel Saive, Philippe Gilbert, il oublie Eden Hazard, Thierry Neuville, Toma Nikiforov, voire Clément Desalle et Joachim Gérard, il regrette même que le Standard, ”club de passion, bourré de charisme et fierté du peuple”, soit désormais réduit aux deuxièmes garnitures, avant d’en venir à Nafi Thiam et à David Goffin, deux formidables champions, et deux magnifiques personnes qui plus est. Ce sont peut-être les arbres qui cachent la forêt, mais quelles belles plantes !

Si les nominations lors d’un referendum comme le Sportif de l’année peuvent toujours êtres discutées, on compare des pommes et des poires dirait McEnroe, on a surtout été ravi de voir la valeur de David Goffin, jusque là sous-estimée, enfin reconnue par le plus grand nombre. C’est le premier tennisman belge couronné (à l’époque de Washer/Brichant le prix n’existait pas), dans une discipline au rayonnement mondial ce qui n’est pas si fréquent. Fin 2016, on écrivait qu’il lui serait compliqué de faire mieux en 2017. On a été servi. On est particulièrement heureux que ces grands matches aient pu être largement diffusés - une part de l’engouement constaté est dû au fait que tout le monde a pu les suivre -, on voit si peu de tennis à la TV hors chaînes payantes alors qu’on peut apprécier chaque semaine les buts de Kevin De Bruyne, ou vivre les courses cyclistes quasi intégralement dans son fauteuil. Qui a assisté au double 6-0 faramineux passé par Goffin à Berdych l’an dernier à Rome, ou à son parcours jusqu’en demifinale en Masters 1000 à Indian Wells, Miami ou Monte Carlo ? A tout seigneur tout honneur, ce magazine est donc essentiellement consacré à notre numéro un, on y croise notamment son coach, son médecin, son capitaine de Coupe Davis. Mais entre la saison dernière et la nouvelle qui commence, on a également essayé de sonder d’éminents observateurs, comme Mats Wilander ou Patrick Mouratoglou, sur ce qui nous attend, en gardant en tête qu’il y a douze mois les augures les plus avertis s’étaient complètement plantés, avant que l’Open d’Australie, nouveau ”premier de cordée” parmi les Grands Chelems, ne donne le ton de ce qui allait suivre, Federer/Nadal ressuscités, Djokovic/Murray au purgatoire, puis à l’infirmerie. Qu’en sera-t-il en 2018 ? On ne se risquera plus à répondre, mais vivement le 15 janvier pour qu’on s’y replonge.

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Masters

AU SEPTIÈME CIEL

D

avid Goffin a par moments joué un tennis d’une autre galaxie lors

du Masters londonien qui restera gravé dans les mémoires. D’un bout de la semaine à l’autre, il est entré dans les annales comme le sixième joueur - après Djokovic, Nalbandian, Davydenko, Del Potro et Murray - ayant réussi à battre Rafael Nadal et Roger Federer au cours du même tournoi, se hissant du coup à la 7e place mondiale. Dans la sublime O2 Arena, seul un Grigor Dimitrov insubmersible a réussi à lui gâcher (un peu) sa semaine formidable. A deux reprises,

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en cinq jours, David a dû prononcer une phrase que l’on ne réserve qu’aux exceptionnelles occasions : “C’est la plus grande victoire de ma carrière !” Contre Nadal, il est notamment parvenu à surmonter mentalement quatre balles de match magistralement sauvées en fin de deuxième set par Rafa qui n’a rien lâché. Le fait que le Majorquin ait ensuite déclaré forfait pour la suite du tournoi, à cause d’un problème persistant au genou, a pu jeter une petite ombre sur l’exploit réalisé, mais le coach du Liégeois Thierry Van Cleemput a fait remarquer à juste titre que son joueur souffrait depuis des semaines d’un mal comparable.


SNAPSHOT INTERNATIONAL

En demi-finale, confirmation, c’est un Goffin génial qui a pris la mesure de Federer pour la première fois en sept confrontations jusque là à sens unique. On a craint lors de la première manche qu’il connaisse le même sort que précédemment, mais il a su ensuite hausser son niveau pour causer ce que Tim Henman à la BBC a appelé “la plus grosse surprise de l’année”. “Goffin a été brillant et même sensationnel aux deuxième et troisième sets”, a-t-il salué. Le Suisse n’avait encore perdu aucun match indoor en 2017 et se présentait en grandissime favori pour la victoire finale. “Battre deux joueurs pareils lors d’un aussi prestigieux tournoi, et surtout mon idole de jeunesse (Federer), c’était spécial et très émotionnel”, a-t-

il reconnu. C’est donc Dimitrov, soutenu par une petite mais bruyante légion bulgare, qui a privé de justesse notre compatriote de son premier grand titre. Plus tôt dans la semaine, celui que l’on a baptisé baby Federer avait flanqué une trempe à David pas vraiment remis de son épopée “nadalesque”, mais lors d’une finale haletante c’est Goffin qui eût l’occasion de prendre la main au début du troisième set avant de paraître céder à un petit coup de fatigue que l’on peut comprendre au vu de la débauche d’efforts consentie lors des mois précédents. “Je suis devenu un autre joueur au cours de cette semaine”, a conclu David, ce qu’il s’est empressé de démontrer quelques jours plus tard en finale de Coupe Davis.

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PAPARAZZI INTERNATIONAL

“Je suis heureux pour lui, c’est un type génial. Je l’aime beaucoup. Il a si bien joué qu’il mérite d’être en finale, c’est ce que je lui ai dit au filet après le match.”

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(Roger Federer à propos de David Goffin au Masters)

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QUE VAUT ROGER FEDERER HORS TOURNOIS ? Avec plus 110 millions de dollars accumulés en cours de carrière, Roger Federer a dépassé Novak Djokovic, qui fut le premier à gagner 100 millions sur les courts, et il a détrôné Tiger Woods pour devenir numéro un des sports individuels en termes de prize money. Qui plus est, “la valeur marchande” de “Rodger” hors compétition est estimée par le magazine Forbes à 37,2 millions de dollars annuels, ce qui le sacre pour la deuxième année consécutive comme le sportif le plus “bankable” (highest brand value) de la planète devant le basketteur LeBron James. Pour déterminer ce montant de 37,2 millions, le magazine américain opère un calcul à vrai dire très spécial, il prend les gains du champion hors tournois et en soustrait la moyenne des gains des dix premiers du classement ATP. Pour son agent Toni Godsick, Federer pèse en réalité beaucoup plus que 37 millions. Dans le classement Forbes établi cet été portant sur les revenus globaux des sportifs au cours des douze mois précédents, Roger apparaissait ainsi en 4e position avec un total de 64 millions $, dont 58 millions provenant du sponsoring. Djokovic (37,6 millions en cumulé), Nishikori (33,9 millions), Nadal (31,5 millions) et Andy Murray (28,8 millions) étaient très loin derrière. Ces 58 millions représentent plus réellement la valeur du produit Federer, une somme astronomique quand on la compare aux “seulement” 6 millions engrangés par le Suisse dans les tournois durant la même période. L’élégant champion, qui touche parfois des garanties de 2 millions $ juste pour jouer, est associé aux plus grands noms : Wilson, Crédit Suisse, Mercedes, Rolex, Lindt, Moet & Chandon, opérateur de télécoms, société de jets privés, et bien sûr Nike qui lui verse environ 10 millions $ annuels. Quant à sa future retraite, elle s’annonce toujours riche et fructueuse. Décédé l’an dernier à 87 ans, le golfeur Arnold Palmer, pionnier du sport business, engrangeait encore 40 millions $ par an de contrats de sponsoring. Indéniablement l’exemple à suivre pour l’insatiable Suisse.

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LE RECORD DE CONNORS “TOO MUCH” POUR FEDERER ? Rares sont les records qui résistent à Roger Federer. Parmi eux figure celui du nombre de titres décrochés sur le circuit. Pour le moment, Jimmy Connors et ses 109 trophées restent intouchables. L’inoxydable Suisse s’en est certes rapproché en remportant sept tournois en 2017, portant son total à 95 titres. De quoi espérer rattraper l’Américain ? Le Suisse a confié ne pas en faire un objectif, et l’ancien champion US James Blake (1999/2013) a abondé en son sens : “J’adore Roger, c’est le plus grand de tous les temps, mais à ce stade de sa carrière 109 c’est trop. Il va continuer à réduire son programme, à se concentrer sur les tournois qui comptent à ses yeux, les Grands Chelems, les Masters 1000, Bâle... difficile de l’imaginer (se) battre pour ce record à 39 ans... il a beaucoup gagné, mais ne pourra jamais battre le temps.”

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VENUS WILLIAMS MOINS RICHE DE 400.000 DOLLARS Si, à 37 ans, Venus Williams a encore vécu une grande année sur les courts, avec entre autres des finales à l’Australian Open, à Wimbledon et au Masters, ainsi qu’une place dans le Top 5 mondial, au niveau privé on peut difficilement en dire autant. On se souvient que l’été dernier elle s’est trouvée impliquée dans un accident mortel pour lequel une enquête est toujours en cours, et durant l’US Open elle a également été victime d’un vol dans sa maison de Floride où on lui a dérobé pour quelques 400.000 dollars de valeurs. Un préjudice heureusement “compensé” par le fait qu’au même moment elle atteignait les demifinales à Flushing Meadows, ce qui la rendait plus riche de 920.000 dollars. De quoi digérer plus facilement l’indélicate visite. Avec un gain total de 39.900.489 dollars, rien qu’en prize money, pour ses 19 ans de carrière, elle ne devrait jamais manquer de rien.


PAPARAZZI

INTERNATIONAL

> “Je cherche un coach supplémentaire, si t’as

rien de mieux à faire, ça te dirait ? Je me suis bien reposé ces dernières semaines, donc pourquoi pas, essayons ! Enfin, seulement si tu m’offres des céréales à la noix de coco.” (Dialogue sur Instagram entre Novak Djokovic et Radek Stepanek qui rejoint Andre Agassi dans le staff du Serbe)

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WOZNIACKI... UN BONHEUR NE VIENT JAMAIS SEUL Caroline Wozniacki a fini l’année sur une jolie note. Après avoir remporté la plus grande victoire de sa carrière en s’imposant en finale du Masters à Singapour face à Venus Williams, empochant un chèque de 2.247.000 dollars, l’ancienne numéro une mondiale de 27 ans a connu un bonheur plus personnel. Habituée à s’évader dans de magnifiques coins de paradis, elle s’est envolée pour Bora-Bora, en Polynésie française, lieu idéal pour une lune de miel mais aussi pour une demande en mariage. Entre sable fin et mer turquoise, elle s’est vue offrir une sublime bague de la part de son compagnon David Lee avec lequel elle forme un couple depuis 2016. Amoureuse de son basketteur (34 ans, 13 ans en NBA, un titre avec Golden State en 2014), qui n’a pas trouvé de club cette saison et a annoncé sa retraite sportive, elle a accepté, proposant un gros plan sur Instagram de l’énorme diamant dont elle a “hérité”, avec ces quelques mots : “Le plus beau jour de ma vie, j’ai dit oui à mon âme soeur”.

C’EST SHAPOVALOV QUI A LE PLUS PROGRESSÉ L’ATP n’a pas attendu le Masters pour distribuer ses “awards” pour la saison écoulée. Les joueurs eux-mêmes ont distingué Denis Shapovalov comme meilleure progression de l’année. Le Canadien de 18 ans était 250e mondial en janvier 2017 et est entré dans le Top 50 fin octobre. Demi-finaliste au Masters 1000 de Montréal - le plus jeune de l’histoire -, il y a éliminé Rafael Nadal et Juan Martin Del Potro. C’est le Sud-Africain Neville Goodwin qui a été distingué coach de l’année... juste au moment où - ironie du sort - il était mis fin à sa collaboration de quatre ans avec Kevin Anderson. Même si Nadal finit numéro un mondial, Roger Federer a pratiquement dominé toutes les autres catégories, y compris celle du come back de l’année alors qu’il avait été absent moins de quatre mois et avait encore fini 17e mondial en 2016. Plébiscité pour la quinzième fois - un record - comme favori des fans, il a été désigné pour la treizième fois par ses pairs comme le joueur le plus sportif. La réputation du Suisse sympa sur le circuit ne relève donc pas que de la stratégie marketing, on est même obligé d’en déduire que personne ne lui est arrivé à la cheville sur le plan du fair play depuis les premières années 2000.

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COINCÉ AVEC LE REVERS DE BORG Sverrir Gunadson, qui incarne le champion suédois dans le film “Borg & McEnroe”, n’a pas spécialement l’apparence de Björn physiquement. Pourtant à l’écran la ressemblance est bluffante. “J’ai vu beaucoup de matches, lu beaucoup de livres, écouté beaucoup d’interviews, étudié la manière dont il marchait, parlait, j’ai construit le personnage comme un puzzle. Je n’ai pas voulu le rencontrer avant, ce n’est plus la même personne qu’à l’époque. Il est venu à la première, j’étais stressé, mais il a adoré, c’est quelqu’un de gentil, d’abordable, qui a les pieds sur terre. Quand est arrivé le moment de filmer la finale de Wimbledon 1980 (réalisée... à Prague, ndlr), on était tellement dedans que ça avait l’air vrai. Jarko Nieminen était en charge de la partie tennis, et Martin Stepanek m’a aidé à apprendre tous les points du fameux tie-break, ce sont exactement ceux du match. On avait tout le temps peur de se faire mal, Shia (LaBeouf, qui joue McEnroe, ndlr) s’est d’ailleurs cassé l’orteil, il a tourné la finale blessé, c’est un mec solide (sourire). J’aime jouer au tennis, mais comme j’ai appris à imiter le revers de Borg maintenant je suis coincé avec.”

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PAPARAZZI INTERNATIONAL

“La saison est toujours aussi longue. > Le plus gros problème c’est l’âge, les meilleurs sont tous trentenaires. Avant on était pensionné à 30 ans et tout le monde trouvait ça normal.”

UN CONCURRENT ESPAGNOL POUR HAWK-EYE Les tournois ATP de Metz et d’Anvers ont été les premiers à utiliser le système Foxtenn, et non le Hawk-eye, en cas de doute sur une décision arbitrale. Le nouveau procédé, d’origine espagnole, pense pouvoir “révolutionner” l’arbitrage électronique et casser le monopole de son concurrent. Depuis sa mise en service à Miami en mars 2006, Hawk-Eye (littéralement “oeil de faucon”), filiale du géant japonais Sony, a déployé ses ailes sur tout le circuit, jusqu’à faire partie du décor. Pour la première fois, un concurrent chasse sur les mêmes terres, approuvé par les hautes instances tennistiques. Le Catalan de 49 ans Javier Simon travaillait dans le... yaourt avant de se lancer dans Foxtenn “seul comme investisseur mais avec une équipe d’ingénieurs”. Cinq ans, dont deux et demi de tests, ont été nécessaires pour mettre au point sa technologie. Grâce à un système de 40 caméras haute vitesse reparties autour du court, Foxtenn veut capturer ce qu’il appelle “le moment de vérité” par des images réelles et non se baser sur “une estimation comme jusqu’à présent”. Simon se targue aussi de pouvoir vendre des statistiques plus poussées aux joueurs. “Quand il y a concurrence, les deux montent en gamme et en technologie, c’est donc une très bonne chose”, s’est félicité Julien Boutter, directeur du tournoi messin, qui a dépensé entre 40.000 et 50.000 euros pour le nouveau système.

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(Roger Federer)

LE YOM KIPPOUR SACRÉ POUR DUDI SELA Lors du tournoi de Shenzhen, remporté par David Goffin face à Alexander Dolgopolov, le finaliste ukrainien a bénéficié de circonstances rarissimes pour se qualifier en quart où il était opposé à l’Israélien Dudi Sela. Le vendredi de la rencontre coïncidait avec le début de Yom Kippour, jour sacré du calendrier juif où l’on jeûne et ne travaille pas. Alors que le score était d’un set partout et qu’un seul jeu avait été joué dans la manche décisive, Sela, convaincu qu’il ne pourrait finir le match avant le coucher du soleil et le début du jeûne, a abandonné. Il avait demandé à disputer sa rencontre plus tôt dans la journée, mais sa requête n’avait pas été prise en compte. L’Israélien s’est donc privé de l’opportunité d’atteindre les demi-finales, d’empocher 45 points ATP et 15.000 dollars supplémentaires, alors qu’il n’est pas une personne particulièrement religieuse si l’on en croit son frère : “Il ne jeûne généralement pas, il a fait ce geste parce qu’il respecte Yom Kippour et pour le pays qu’il représente”. On se souvient qu’en 2013 Israël avait refusé de jouer en barrage de Coupe Davis le samedi, jour du Kippour, à Anvers contre la Belgique. Les deux premières journées avaient été avancées de 24 heures, les Israéliens (avec Sela) avaient écopé d’une amende ITF de 13.000 dollars, et la Belgique, victorieuse 3-2 sans Goffin, avait conservé sa place dans le groupe mondial.

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HINGIS ET STEPANEK C’EST BIEN FINI Martina Hingis a mis fin lors du Masters de double de Singapour à une carrière “à tiroirs”. Elle a débarqué sur le circuit à 14 ans (1994), remporté son premier titre en 1996 et gagné l’Open d’Australie en 1997. Jusqu’en 2002, lorsque des blessures à répétition (et la surpuissance des soeurs Williams) l’ont une première fois incitée à se retirer, Hingis a enlevé 40 titres en simple dont cinq en Grand Chelem (trois Open d’Australie, un Wimbledon, un US Open) et deux Masters. A trois reprises, elle a terminé l’année n°1 mondiale, et fut la plus jeune à atteindre ce rang (à 16 ans en 1997). La Suissesse a repris la compétition en 2006 durant un an, avec moins de réussite, remportant trois tournois WTA, et elle est revenue une troisième fois en 2013, uniquement pour jouer en double. Avec Sania Mirza, elle a gagné l’Open d’Australie, Wimbledon, l’US Open, le Masters, puis avec Chan Yung-Ja une nouvelle fois l’US Open cette année, elle a été médaille d’argent olympique à Rio avec Timea Bacsinsky et n°1 mondiale en double. En double mixte, avec Leander Paes puis Jamie Murray, elle a décroché six autres titres en Grand Chelem, dont Roland-Garros où elle n’avait jamais gagné. Elle raccroche avec un total de 115 tournois remportés, dont 25 Grands Chelems toutes catégories confondues. Au même moment, un de ses anciens “fiancés”, le Tchèque Radek Stepanek, 39 ans, a lui aussi tiré un trait sur sa carrière, il fut 8e mondial et quart de finaliste à Wimbledon en 2006, il a remporté deux fois la Coupe Davis avec Berdych et assiste désormais Andre Agassi dans le staff de Novak Djokovic.

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PAPARAZZI

INTERNATIONAL

L’âge de Jana Novotna, ex-N°2 mondiale, lauréate de Wimbledon 1998, décédée d’un cancer. Elle avait déjà atteint la finale du Grand Chelem londonien en 1993 face Steffi Graf et en 1997 contre Martina Hingis. Ses larmes la tête sur l’épaule de la duchesse de Kent en 93 sont entrées dans la légende du tournoi.

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JELENA DOKIC RACONTE SON CALVAIRE L’ancienne numéro 4 mondiale, Australienne d’origine serbe, Jelena Dokic, 34 ans, a décrit dans son hallucinante autobiographie “Unbreakable” les maltraitances subies de la part de son père Damir. Coups, insultes, humiliation, pression psychologique... tout y passe. “Il me frappait à coups de ceinture, me tirait les cheveux, me crachait au visage, cela a commencé lors de mes débuts au tennis jusqu’à augmenter de façon incontrôlable”. Elle affirme même avoir une fois perdu connaissance. “La douleur n’était pas seulement physique mais émotionnelle, c’est ce qui fait le plus mal quand tu as 11 ou 12 ans et que l’on te traite de toutes sortes de noms”, explique celle qui fut à deux doigts de se suicider en sautant par la fenêtre d’un appartement à Monaco. “Je ne sais pourquoi je ne l’ai pas fait, cela s’est joué sur une fraction de secondes”. Elle raconte que le soir de sa demi-finale perdue à Wimbledon en 2000 son père lui a interdit de revenir à l’hôtel. “Tu es pathétique, une vache désespérante, ne rentre pas, trouve un endroit où dormir, je m’en fous”. Elle a tenté de passer la nuit dans la zone réservée aux joueurs avant que l’organisation ne contacte ses agents. Jelena a commencé à jouer à 8 ans et pris sa retraite en 2012, elle a connu des problèmes de dérèglement thyroïdique, entraînant une importante prise de poids, et n’a jamais voulu confirmer les rumeurs de brutalité devant la police. “Je jouais la peur au ventre, sans joie ni excitation, tout était sombre”. Damir Dokic, qui disait agir pour le bien de sa fille, contrôlait son argent, elle était son tiroir-caisse, il a multiplié les esclandres en bord de court, a été interdit sur le circuit, et même emprisonné en Serbie pour avoir menacé d’une bombe l’ambassadeur d’Australie.

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INDIAN WELLS VIENT EN AIDE AU TENNIS AMÉRICAIN Le BNP Paribas Open d’Indian Wells s’est imposé ces dernières années en tête de liste des ATP Masters 1000 avec un site en continuelle extension ou amélioration et un énorme intérêt de la part du public. Les organisateurs, en premier lieu le propriétaire du tournoi et de l’entreprise Oracle, Larry Ellison, n’oublient pas pour autant les plus petits tournois sur le territoire US. Sous l’appellation Oracle Challenger Series, deux Challengers masculins et deux 125.000 dollars féminins qu’ils ont mis sur pied figurent au calendrier 2018, et deux tournois jumelés Newport Beach (20-28 janvier) / Indian Wells Tennis Garden (24 février-4 mars) offriront aux deux meilleur(e)s Américain(e)s une wild card pour le Masters 1000 californien. “Nos joueurs méritent qu’on les soutienne et qu’on leur offre plus de possibilités de s’exprimer, de gagner de l’argent et des points ATP sur leur propre sol”, dit le CEO d’Oracle Mark Hurd. “Dans les années qui viennent, on espère faire encore grandir le nombre de tournois.” Le tennis US ne ménage décidément pas ses efforts pour remonter la pente.

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MILAN CAPITALE... DU MAUVAIS GOÛT Le Masters des moins de 21 ans - autrement dit les Next Gens Finals lancées par l’ATP pour promouvoir les jeunes les plus prometteurs du circuit mais valant surtout pour l’expérimentation de nouvelles règles - a commencé par un “couac” vulgaire et sexiste. Lors du tirage au sort des deux groupes, les joueurs ont dû choisir parmi huit jeunes femmes qui dévoilaient la lettre A ou B cachée sur leur corps ou leurs vêtements. Embarrassé, le Coréen Hyeon Chung, futur vainqueur, a été prié de retirer le gant de la jeune femme avec les dents, et le Canadien Denis Shapovalov a appris sa destination lorsque la mannequin qui l’accompagnait a relevé sa robe pour dévoiler la lettre inscrite sur sa cuisse. Un flot de réactions (féminines) choquées a déferlé sur les réseaux sociaux, du “disgrace” (honte) d’Amélie Mauresmo sur Twitter au “awful” (horrible) signé Judy Murray, tandis qu’Alize Cornet maniait l’ironie : “Bien joué l’ATP World Tour, c’est supposé être une compétition futuriste, n’est-ce pas ?#backtozero/retourazero”. L’ATP et son partenaire Red Bull ont présenté de plates excuses. “L’idée était de rappeler le riche héritage de Milan parmi les capitales de la mode, mais la façon de le faire était de mauvais goût et inacceptable.” Puisqu’ils le disent.

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DOSSIER

INTERNATIONAL

Australian Open

L’Australian Open est passé du stade de “vilain petit canard” à celui de number one des Grands Chelems, le must au niveau infrastructures.

En avance sur tout le monde

D

u statut de “vilain petit canard” à celui de “précurseur”, en trente ans l’Aus-

tralian Open a opéré une métamorphose dans la course à l’argent, au standing et au prestige que se livrent à distance les quatre Grands Chelems. Avec un budget de 652 millions d’euros (!) consacré à l’embellissement de Melbourne Park, on a même l’impression que plus rien ne les arrête aux antipodes. Dans les pages suivantes, on vous détaille les cinq principales réalisations permises par des investissements que l’on pourrait presque deviner sans limite. Il n’y a pas si longtemps, disons au début des années 90, il n’était pas rare de voir des joueurs, et non des moindres, faire l’impasse sur l’Open d’Australie. Pas attirant, trop loin, trop tôt dans l’année. En 2018, à l’inverse, on pourrait y retrouver la plupart des stars qui ont zappé une bonne partie de la saison précédente, une affiche emballante dont on attend qu’elle donne, comme il y a douze mois, le ton de la nouvelle campagne, et un tournoi devenu le premier des quatre “majeurs” à bien des égards. De meilleur(e)s facilités et avantages pour voyager de l’autre côté du monde, un prize money en augmentation vertigineuse, l’impact de plus en plus grand des Grands Chelems au calendrier, tout cela a bien sûr joué pour offrir à l’événement l’importance qu’il mérite, mais parallèlement la fédération australienne, largement soutenue par l’argent public, a mis les petits plats dans les grands pour devenir à la fois le “chouchou” des joueurs - Melbourne est la destination préférée de 95% d’entre eux - et des fans - plus de 700.000 spectateurs et un bénéfice record. “Notre priorité est avant tout

de faire de l’Open une expérience cinq étoiles pour les champions et le tennis mondial”, dit le directeur du tournoi Craig Tiley, “c’est là que nous faisons la différence avec les autres Grands Chelems.” Une différence à laquelle participe allègrement l’Etat de Victoria qui a puisé généreusement dans ses ressources financières pour permettre de rénover, d’étoffer, d’améliorer le cadre de Melbourne Park. Et ce n’est pas fini. Les années qui viennent verront encore la Rod Laver Arena s’agrandir, s’offrir un lifting et même une façade monumentale. On attend aussi un nouveau bâtiment pour les médias et une terrasse centrale ouverte au public. Avec encore plus de tribunes autour des courts et de sièges protégés (du soleil) par un toit, l’Australian Open est devenu au fil des années le paradis des spectateurs et l’ultime expérience en terme de Grand Chelem, qui plus est l’été en hiver pour nous Européens. L’explosive haute conjoncture des dix dernières saisons s’exprime encore mieux en chiffres : en 2007, l’époque de Justine et Kim, on n’enregistrait “que” 554.000 personnes aux guichets de Melbourne Park, à peu près 200.000 de moins qu’aujourd’hui. Depuis, le nombre des collaborateurs qui travaillent au tournoi a plus que doublé, celui des détenteurs de droits a quasi triplé, de six à seize, le nombre d’écrans sur le site est passé de deux à... 720, et les vues des pages du website ont été multipliées par trois. On est à des années lumières de l’époque où le premier Grand Chelem de l’année était joué sur herbe à Kooyong dans un cadre bien vite trop étriqué. Le déménagement vers Flinders Park, rebaptisé Melbourne Park, fut un coup faramineux qui a permis à Tennis Australia de faire grandir progressivement son tournoi jusqu’à en faire un numéro un, à coups des millions de dollars australiens mais pas seulement.

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INTERNATIONAL

Margaret Court Arena.

Rod Laver Arena.

Hisense Arena.

Le top de l’infrastructure Déjà trois stades couverts

Le Central de l’Open d’Australie, la Rod Laver Arena, où peuvent prendre place 15.000 spectateurs, fut, dès 1988, le premier stade de tennis doté d’un toit coulissant. Cela a permis non seulement d’y jouer en cas de pluie ou de chaleur suffocante, mais également d’accueillir d’autres grands événements. En 2007, on y a même disputé les championnats du monde... de natation. En 2000, la deuxième arène de Melbourne Park, la Hisense Arena, fut à son tour gratifiée d’un toit. Pouvant contenir 10.500 personnes, elle permet elle aussi d’autres organisations, boxe, basket, cyclisme (une piste permanente y est établie) ou concerts. Il y a deux ans les autres tournois du Grand Chelem attendaient toujours leur premier court couvert lorsque l’Open d’Australie inaugura son troisième, la Margaret Court Arena datant de 1988 mais rénovée, dont le toit se ferme en cinq minutes, record du monde, et qui dispose de 7.500 places. Seul Wimbledon tente de suivre la tendance et proposera à partir de 2019 une “couverture” de ses deux principaux courts, mais en la matière l’Australian, en plus d’avoir montré la voie, demeure sans égal. PLAY TENNIS 15


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DOSSIER

INTERNATIONAL

Le top

pour les fans Un mini Rock Werchter !

Depuis les année 80/90, le Grand Chelem australien a toujours eu un petit parfum rock’n’roll.

Dans les années 80 et 90, le tournoi était régulièrement pris d’assaut par des hordes de supporters débridées en provenance surtout de Suède ou de Hollande, et il en a gardé un parfum de rock’n’roll attitude et d’animation spontanée autour des courts. L’organisation n’a pas attendu longtemps pour surfer sur la vague et proposer des concerts, en avant-programme des sessions du soir. Les plus grands noms de la scène australienne (surtout) s’y sont produits, avec un succès tel auprès du grand public que, l’an dernier, l’aspect musical de la quinzaine s’est transformé en véritable festival rock sur un terrain annexe, un mini Rock Werchter - à un jet de pierre du centre ville et à quelques centaines de mètres du site - qui a connu son petit succès. Quant à l’endroit où avaient précédemment lieu les concerts, il a été transformé en village pour les fans avec des “quartiers” spécifiquement consacrés aux trois autres Grands Chelems. Même si ça fait un peu “cliché”, c’est bien fait, on passe du coin français avec bar à champagne et danseuses de French Can Can à l’ambiance US avec vendeur de hotdog et Nike Shop, en passant par le pub anglais typique, “The Linemsan’s Arms”, et le chanteur de rue very english. Partout, il y a de grands écrans, des bancs et des plaids au sol pour regarder les matches. Belle et innovante initiative.

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DOSSIER

INTERNATIONAL

Il n’est pas rare que les joueurs du top prennent la pose pour les enfants.

Le top

pour les plus jeunes Un vrai jardin d’enfants

A l’exception de Wimbledon, chaque Grand Chelem dispose d’une zone, d’un moment, où l’on porte une attention particulière aux enfants. C’est non seulement nécessaire pour les garder heureux et content tout au long d’une journée interminable, mais également, voire surtout, une bonne manière de leur mettre le pied à l’étrier, de leur faire connaître le tennis de manière ludique. Précédemment, l’Australian Open proposait ce que l’on appelle partout un “kids day” le samedi précédant le tournoi. Depuis l’an dernier, il a carrément installé un village entièrement réservé aux “têtes blondes” plus ou moins petites, avec château gonflable, scène de théâtre, mur d’escalade, bac à sable, stand de maquillage et “catering” spécialement ciblé “young people”. De mini courts de tennis permettent également aux plus jeunes de renforcer leur lien avec le sport, et il n’est pas rare de voir des joueurs venir taper la balle avec eux. Le seul inconvénient est, peut-être, qu’à cet endroit le tournoi du Grand Chelem se transforme en jardin d’enfants et que le bruit qui en émane (musique, cris, animation) peut être légèrement intempestif, voire un peu gênant sur les courts. Une dernière chose, si vous emmenez avec vous un enfant de moins de quatorze ans il ne lui en coûtera que 3,30 euros pour pénétrer sur le site.

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INTERNATIONAL

Le fait que Melbourne Park soit accessible à pied du centre est peut-être son plus grand avantage.

Le top de la proximité Accès ultra-rapide depuis la ville

Le plus grand avantage de l’Open d’Australie est peut-être sa proximité avec downtown Melbourne. Le Flinders Park, transformé en Melbourne Park en 2000, est accessible à pied de la ville, et pour faciliter encore la liaison le site s’est agrandi en direction du centre. L’an dernier, une passerelle a été ouverte et une petite fanzone y a été associée, rendant l’accueil des arrivants plus agréable et offrant aux sponsors un espace d’exposition supplémentaire. Sur les bords de la rivière Yarra, ces innovations ne passent pas inaperçues et encouragent sans doute à “tester” une journée à l’Australian Open, alors que Roland Garros est à plusieurs stations de métro du centre de Paris, Wimbledon à au moins trente minutes de Londres, et que la liaison Flushing Meadows/Manhattan est la plupart du temps un interminable calvaire dans le trafic new-yorkais. A Melbourne, à l’inverse, une passerelle pédestre supplémentaire permettra en 2018 la liaison directe et complète avec la gare, Flinders Station, où débarquent un grand nombre de spectateurs.

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Kenya

Canada

Mexico

China


DOSSIER

INTERNATIONAL

Le top du confort Et encore un nouveau stade, un !

Qui n’avance pas recule est manifestement le credo du tournoi australien où l’on continue de conjuguer l’action au futur. Ainsi, en 2019, il est prévu qu’un nouveau stade s’ajoute à la panoplie actuelle, il sera à moitié enfoncé dans le sol et permettra à 5.000 spectateurs d’assister aux matches. Alors qu’il y a une quinzaine d’années, Tennis Australia devait multiplier les efforts pour attirer et convaincre joueurs comme spectateurs, les dernières éditions font état d’un succès sans précédent. Avec 728.763 visiteurs, l’Open d’Australie 2017 fut le plus important tournoi de tennis jamais organisé sur terre. Pour la finale opposant Federer à Nadal, 24.798 spectateurs sont venus sur le site alors que la Rod Laver Arena ne peut en accueillir que 15.000. Les autres ont suivi la partie sur grand écran dans la fanzone. Lorsque le tournoi disposera de ses quatre stades, 38.000 spectateurs pourront y suivre les matches en même temps. Sans compter les courts annexes, cela fait une sacrée masse de gens à manoeuvrer, les allées seront élargies, la signalisation adaptée, les entrées et sorties gérées en conséquence, pour faciliter les déplacements sur le site. Nouveau record d’assistance en vue ? Au pays des kangourous, on n’est plus étonné de rien.

Pour la finale 2017 qui opposait Federer à Nadal, 10.000 personnes ont suivi le match dans la fanzone.

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David Goffin

“Je ne me mets pas de pression inutile.” En deux semaines, David Goffin est devenu quelqu’un d’autre aux yeux du grand public. Si les journalistes avaient voté un mois plus tôt, c’est sans doute le numéro un mondial cycliste Greg Van Avermaet qui aurait été désigné sportif de l’année 2017. Le Masters et la finale de Coupe Davis ont marqué les esprits, même si ce n’est pas le Liégeois qui a changé à ce point fin novembre mais plutôt la manière dont il est perçu. Tout vient à point à qui sait attendre.

K

arine Molinari, l’agent française de David Goffin, peut plus que jamais considérer qu’elle a vu juste un jour de 2012 lorsqu’elle a décidé de miser sur le jeune Liégeois d’à peine 21 ans. “Aussi bien sur le plan humain que sportif”, insiste-telle. “David récolte le fruit d’années de travail, c’est une progression régulière, pas violente, mais sur le marché du tennis son image a changé en fin de saison dernière, c’est un fait, les organisateurs ont envie de l’avoir, il est respecté à sa juste valeur, des sponsors montrent de l’intérêt spontanément, il a même dépassé les clivages entre les deux Belgique (sourire). On n’en continue pas moins de faire des choix en adéquation avec ce qu’il est, c’est quelqu’un qui n’est jamais dans l’excès et on est là pour l’aider.”

“J’ai joué beaucoup trop de matches, c’est clair.” Quand nous avons pu parler à David, peu avant la midécembre, il s’était pris un coup de chaud et froid en rentrant des Maldives, il n’en restait pas moins l’amabilité même, toujours tranquille, animé des plus hautes ambitions sans en faire un monde. Il n’est pas simple de garder les pieds sur terre après des moments pareils, mais on peut lui faire confiance. En cela il ressemble comme un frère à son alter-ego féminine Nafi Thiam, deux diamants d’une rare pureté scintillant sur le toit du monde en toute humilité. Une bénédiction.

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PLAY TENNIS. David, tout jouer comme vous l’avez fait après la mi-septembre, c’était votre choix ? Vous vous imaginiez aligner autant de matches ? DAVID GOFFIN. Oui, à la première question. Non, à la seconde. C’est la rencontre face à Kyrgios à Bruxelles en Coupe Davis qui m’a redonné confiance. Alors que j’avais toujours un peu peur pour mon genou, j’ai été capable de me livrer à fond dans un tout gros match. Pour garder ma position dans le Top 8 de la Race et aller au Masters, j’ai alors décidé de continuer à jouer toutes les semaines et de voir où cela me mènerait. J’ai retrouvé mon meilleur tennis en Asie, par la suite cela a été plus dur d’enchaîner en Europe, quand j’ai réalisé de moins bons résultats c’était peut-être le signe que j’aurais dû me reposer, mais j’ai quand même encore joué un bon tournoi à Bâle. P.T. Vous avez disputé neuf matches et deux tournois de plus qu’en 2016 alors qu’à l’époque vous estimiez déjà que vous en aviez trop fait. Vous n’avez jamais eu peur que ça casse ? D.G. Bien sûr que si, je me demandais tout le temps si je faisais bien d’agir ainsi. De plus, les anti-inflammatoires et anti-douleurs peuvent camoufler la blessure alors qu’elle est là, c’est toujours un peu dangereux. J’ai vraiment été suivi quotidiennement pour mon genou, c’est grâce au staff médical, médecin et kiné, que j’ai pu enchaîner tous ces bons matches en fin de saison. P.T. A propos, comment va-t-il ce genou ? D.G. Beaucoup mieux. Les vacances auraient pu être plus longues, mais elles lui ont fait du bien. J’ai pu le reposer. J’ai encore des soins à faire, des traitements de fond aussi, assouplissements, étirements, prévention, un petit programme mis en place au quotidien pour que le genou subisse moins de chocs.


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“Aller le plus possible vers l’avant, être encore plus agressif, on a vu que c’était la clé pour battre les meilleurs.”

David Goffin en 2017 - Numéro 7 mondial - 59 victoires vs 24 défaites - 7 victoires vs 6 défaites contre des joueurs du Top 10 - 2 titres ATP (Shenzhen,Tokyo) - 3 finales ATP (Rotterdam, Sofia, Masters) - 443 aces vs 219 doubles fautes - 22 tiebreaks gagnés vs 17 perdus - 22 victoires vs 6 défaites dans les matches avec un set décisif - prize money, 3.890.613 dollars

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“C’est une question difficile, mais si je devais choisir un match ce serait quand même celui contre Federer au Masters, mon idole de jeunesse.”

P.T. Pour 2018, avez-vous déjà réfléchi à la manière d’élaguer quelque peu le programme d’après US Open ? D.G. Jusqu’en août, le parcours est clair, balisé. Après New York, c’est une période plus délicate, il y a beaucoup de tournois ATP 250 intéressants à aller chercher et que j’aime bien, Metz, Shenzhen, Anvers. Là, c’était beaucoup trop, c’est clair, je n’en referais pas autant, maintenant, qui sait, je serai peut-être dans la même situation pour assurer ma place parmi les huit meilleurs dans dix mois. On verra. P.T. Avez-vous réalisé qu’en deux semaines on s’est mis à vous regarder différemment ? D.G. C’est surtout vrai en France et en Belgique. Le Masters avait déjà fait beaucoup, battre Nadal, Federer et Tsonga a représenté comme un déclic dans la tête de pas mal de monde. C’est surtout à Lille que je l’ai ressenti. Les gens ne s’attendaient pas à ce que je joue à un tel niveau, à ce que je batte les deux Français de cette manière, cela a été tellement médiatisé, on s’est peut-être mieux rendu compte du joueur que je suis, de ce que cela signifie être Top 10 mondial.

“Mon jeu vers l’avant est de plus en plus efficace.” P.T. Vous voilà parmi les meilleurs Belges de l’histoire, Trophée du Mérite Sportif, Sportif de l’année... D.G. Il y a quand même quelques beaux noms dans la liste (sourire)... je ne suis pas de nature expansive, mais je suis assez fier de ce que j’ai fait. C’est une reconnaissance qui représente beaucoup pour moi, la consécration d’une magnifique saison, malgré une grosse blessure qui a failli tout bousiller. Après ce qui est arrivé à Roland Garros et mon été pourri, je ne m’attendais pas à finir en force et à boucler une année pareille.

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P.T. Cela vous a sûrement trotté un moment dans la tête... à refaire vous glisseriez encore pour aller chercher cette balle impossible dans la bâche à Roland ? D.G. Ce sont des choses que l’on fait sans réfléchir, si je rejoue là et que je me retrouve dans la même situation, je réagirai sûrement de la même manière, j’espère qu’il n’y aura plus d’accident, mais ça peut arriver quand on est à fond sur chaque balle. P.T. N’étiez-vous pas parti pour votre meilleur Roland Garros ? D.G. J’ai sorti mon meilleur tennis durant la deuxième partie de saison, mais j’ai bien commencé l’année aussi. Dans l’ensemble, tout ce que j’ai joué en 2017, lorsque j’étais en état, n’était pas mal. Sans la coupure après Roland, qui m’a coûté l’été, personne ne sait où j’aurais fini au ranking mondial. Si on épingle les derniers matches contre Federer et Tsonga, on doit faire de même avec celui face à Djokovic à Monte Carlo. Je suis effectivement arrivé Porte d’Auteuil avec la meilleure préparation, les meilleurs résultats sur la surface, confiant, bien dans mon jeu, je maitrisais tout, après on ne sait jamais ce qui peut se passer. P.T. Dans votre tennis, service, coup droit, volée, on a constaté de grands pas en avant en 2017. D.G. Il y a eu beaucoup d’évolution, c’est vrai, dans le sens où on voulait aller, mon jeu vers l’avant est de plus en plus efficace, avec des choses simples, essayer de suivre au maximum à contretemps mes bonnes frappes du fond, cela passe évidemment par une agressivité en coup droit, en revers également mais cela a toujours été ma frappe la plus sûre alors que c’est avec le coup droit que je peux réaliser le plus de choses, même si je commets parfois plus de fautes de ce côté. Le service a été très important. On a bien bossé l’hiver dernier. Les années précédentes, il y avait déjà eu des passages où je servais bien, je devais surtout devenir plus constant, prendre plus confiance,


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ne plus me réfugier dans des services dits de protection. C’est devenu un point d’attaque qui me permet d’être plus agressif et plus serein. P.T. Et pour 2018 ? D.G. Poursuivre dans cet état d’esprit là, le plus possible vers l’avant, être encore plus agressif du fond, on a vu que c’était la clé pour aller chercher les tout meilleurs, continuer à progresser dans tous les domaines, améliorer ma position sur le terrain, rendre encore ma deuxième balle et ma volée plus performantes, oser y aller, avoir confiance, lorsqu’on se sent de plus en plus confortable au filet, on se place mieux, on est plus relâché, plus détendu. Pour gérer la balle compliquée qui vient vite, quand c’est clair dans la tête, qu’on sait où la jouer, c’est un peu plus facile. J’ai l’impression qu’il y a encore de l’espace, du potentiel. P.T. Contre Nadal ou Federer, qui vous avaient toujours dominés en fin de compte, est-ce d’abord un cap franchi au niveau mental ? D.G. Je ne pense pas que j’avais un problème mental, j’ai toujours été assez stable sur ce plan là, je gère plutôt bien les événements importants. Pour s’imposer aux meilleurs, il faut chaque fois arriver à repousser ses limites, et petit à petit j’arrive à le faire, en 2017 j’ai réussi à aller un peu plus haut, c’est une grande motivation pour la suite.

“J’ai des ambitions. Je vais peut-être y arriver, peut-être pas...” P.T. On va vous attendre, la pression risque d’être au diapason, le fait d’habiter Monaco l’allège-t-elle ? Vous êtes repassé par Liège après la finale ? D.G. Oui, à la première question, non, à la seconde. En Belgique, j’aurais sûrement eu des tas de choses à faire, j’aurais dû répondre à plein de demandes, on m’aurait reconnu dans la rue, c’est sympa, mais je suis plus tranquille ici pour bosser. Je sais que le Masters et la Coupe Davis ont boosté mon nombre de followers sur les réseaux sociaux, je sais aussi qu’en étant 7e mondial, après une fin de saison comme ça, les gens espèrent que j’aille vraiment loin à chaque fois. Moi aussi. Mais je ne m’inquiète pas pour ça, je ne me mets pas de pression inutile. J’ai des ambitions, je vais peut-être y arriver, peut-être pas, mais ce n’est pas cette pression venue de l’extérieur qui me bloquera, j’ai appris à la gérer, que ce soit celle des médias, des Belges ou de la famille.

Une première victoire en ATP 500 à Tokyo, prélude à une éblouissante fin de campagne.

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David et Stéphanie, lors de la soirée du Sportif de l’année : une belle reconnaissance.

P.T. Votre humilité fait votre force, dit votre premier entraîneur Michèle Gurdal... D.G. ... Cela fait partie de mon éducation, on me l’a inculquée, mes parents, Michèle Gurdal quand j’ai commencé le tennis, j’ai toujours essayé de garder les pieds sur terre et d’avancer à mon rythme.

contre, si ça se met bien pour moi, comme au Masters, pourquoi pas une finale en Grand Chelem, et qui sait en gagner une en fonction des circonstances, si certains sont absents ou moins bien. Cilic l’a bien fait, et Raonic est arrivé en finale. On va essayer, c’est un objectif, aller encore un peu plus loin dans les Grands Chelems et les tournois importants.

P.T. On entend pourtant déjà parler de numéro un mondial (même Steve Darcis) et de victoire en Grand Chelem. D.G. Le classement, c’est le résultat de ce que l’on fait durant l’année, 4e, 5e, 6e, 7e, 15e, je ne me focalise pas là-dessus. Par

P.T. Pour la première fois, vous préparez l’Australian Open sans tournois officiel ATP... D.G. ... Mais pas sans matches. Je ne connaissais pas très bien Elise Mertens, avec la Hopman Cup je comble cette lacune et je

“J’ai appris à gérer la pression venue de l’extérieur, celle des médias, des Belges, ou de la famille.” 28 PLAY TENNIS


DAVID GOFFIN INTERNATIONAL

m’essaie au double mixte, une première (sourire). Il y a quand même Roger (Federer), Zverev, Stock sur la même affiche, et Cilic, Thiem, Anderson, Gasquet sur celle du Kooyong Classic, dont je suis tenant du titre, juste avant l’Open, j’espère que ces deux rendez-vous suffiront, de toute façon avec la finale de la Coupe Davis et mon genou je n’avais pas le choix.Il y a deux ans après la finale de Gand, cela ne s’était pas trop mal passé (1/8e de finale contre Federer à l’Open d’Australie, ndlr), mais je n’ai pas encore de boule de cristal. Une véritable préparation hivernale me manque vraiment, mais j’ai eu le Masters et la Coupe Davis, l’année où je n’aurai pas tout ça j’y aurai droit (sourire), en attendant depuis trois ans je tiens le coup physiquement en étant performant. P.T. D’où la question Coupe Davis... vous verra-t-on contre la Hongrie à Liège ? On sait bien qu’on n’aura pas la réponse. D.G. C’est sûr que j’ai envie de jouer, mais en même temps l’objectif est de faire moins de matches, on verra dans quel état je suis.

“L’humilité fait partie de mon éducation, on me l’a inculquée.” P.T. Vous attendez le retour de vos deux “compagnons de jeu”, Djokovic, avec lequel vous vous êtes entraîné à Monaco, et Murray... D.G. S’ils n’ont plus de pépins physiques, ils vont très vite remonter en haut du classement. Andy est venu taper la balle avec quelques uns d’entre nous au Masters, ce n’était pas le Murray qu’on a l’habitude de voir courir dans tous les coins, mais il lui restait du temps.

Des vacances franco-belges “prévues de longue date”. On a certes déjà vu Romelu Lukaku et Paul Pogba prendre du bon temps ensemble du côté de Miami, mais après tout ils sont équipiers. On a également apprécié les plastiques différentes de Serena Williams et Caroline Wozniacki gambadant en copines sur quelques plages idylliques. Mais que les principaux protagonistes d’une finale de Coupe Davis, les deux camps confondus, partent en vacances côte à côte deux jours après l’événement, avec épouse et compagnes, c’est une première. Rien de plus naturel, pourtant, pour Lucas Pouille, Pierre-Hugues Herbert, David Goffin et Jo-Wilfried Tsonga (y compris son petit Sugar, 9 mois). “On est copains, c’était prévu depuis plusieurs mois, mais c’était aussi fonction de ce que l’on ferait les uns et les autres en Coupe Davis, finalement ça s’est réglé tout seul pour la date”, sourit David. On aurait aimé se faire tout petit pour les entendre s’envoyer des vannes. “On n’a presque plus évoqué finale, quand on est ensemble on parle peu de tennis”, élude le Liégeois. Sa compagne Stéphanie et celles du duo Pouille/Herbert, Clémence et Julia, sont très proches. Etudiantes ou ex-étudiantes, elles ont noué une amitié qui permet aussi de rompre une certaine solitude sur le circuit. “Nous ce n’est pas femmes au foyer, c’est femmes aux tournois”, a résumé la pétillante Julia dans le journal L’Equipe.

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Thierry Van Cleemput “Je coache David Goffin, mais il me coache aussi.” C’est le joueur qui devient champion sur le court, mais vous ne trouverez personne sur le circuit ATP pour nier l’importance de Thierry Van Cleemput dans l’ascension de David Goffin 7e mondial. David/Thierry un binôme qui fonctionne depuis quatre ans et balaie allègrement les doutes de ceux qui en avaient à l’époque.

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l n’aimerait pas qu’on en parle, et ne voudrait pas qu’on l’écrive, mais que doit-on conclure du fait que Thierry Van Cleemput, l’entraîneur de David Goffin, ne faisait même pas partie des nominés pour le coach de l’année 2017 ? Qu’un travail discret et remarquable, comparable à celui de l’ami Roger Lespagnard entraînant Nafi Thiam vers les sommets mondiaux, a été clairement sous-estimé. Allez demander aux entourages de Nadal, Djokovic ou Federer leur avis là-dessus, vous serez édifié. Humaniste et passionné, Thierry dira que cela ne change pas sa vie. Il reste attaché à la fédération francophone - “c’est mon berceau” - par un contrat “dormant” qui peut être réactivé si un jour il n’assiste plus le numéro un belge. Mais Dieu sait quelle proposition il pourrait alors recevoir compte tenu de l’expérience, de l’expertise accumulées au plus haut niveau, et de l’estime dont il jouit dans le milieu. “Je ne sais pas ce que je ferai plus tard, mais m’occuper de jeunes reste une grosse option”, insiste-t-il, “je vis de belles émotions durant 35 semaines avec mes potes sur le circuit, mais dans un microcosme, je suis conscient que ce n’est pas la vie réelle.” Au sortir de la saison la plus épuisante de sa carrière mais plus excité que jamais par celle qui commence, il évoque pour nous son “coup de coeur 2017”. “J’ai un souci parce qu’il s’agit de mon propre joueur”, sourit-il.

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Play Tennis. Thierry, en 2017, David Goffin a disputé 83 matches, alors qu’il n’en a joué que 7 durant les mois d’été. 83, c’est un de plus qu’une saison régulière de NBA où les équipes peuvent aligner dix joueurs. Il a fini sur les rotules tout en délivrant quelques prestations Top 5 mondial, il n’a pourtant rien d’un surhomme, il rend 10 cm en taille comme en largeur, et 20 kg en puissance, à un Dimitrov dont le talent tennistique est comparé à celui de Federer... Thierry Van Cleemput. (il nous interrompt)... Si on me demande ce qui m’a marqué lors de cette dernière année, c’est justement ça, mon coup de coeur, mon joueur. David développe des qualités physiques et morales hors normes, il continue de me surprendre par sa force de caractère, son taux d’écoute formidable, la capacité à


THIERRY VAN CLEEMPUT INTERNATIONAL

faire constamment évoluer son jeu, il est ouvert à tout. Ne vous avais-je pas dit que la blessure Porte d’Auteuil le ferait grandir ? Tout le monde reste sur ces fameuses dernières semaines, mais je vous pose moi aussi une question : juste avant Roland Garros vous souvenez-vous de la place qu’il occupait à la Race (le classement qui ne prend en compte que les résultats de la saison en cours et qui sert de base de qualification pour le Masters, ndlr) ? Il était 4e (il a fini 7e, ndlr). Il a fait quart à l’Open d’Australie, finale à Sofia et Rotterdam, demi en Masters 1000 à Monte Carlo. Un de vos confrères a même fait remarquer alors qu’il était dans la forme de sa vie. On va donc dire qu’il l’a retrouvée en fin de saison. Toute l’année a été incroyable.

Play Tennis. Thierry, en 2017, David Goffin a disputé 83 matches, alors qu’il n’en a joué que 7 durant les mois d’été. 83, c’est un de plus qu’une saison régulière de NBA où les équipes peuvent aligner dix joueurs. Il a fini sur les rotules tout en délivrant quelques prestations Top 5 mondial, il n’a pourtant rien d’un surhomme, il rend 10 cm en taille comme en largeur, et 20 kg en puissance, à un Dimitrov dont le talent tennistique est comparé à celui de Federer... Thierry Van Cleemput. (il nous interrompt)... Si on me demande ce qui m’a marqué lors de cette dernière année, c’est justement ça, mon coup de coeur, mon joueur. David développe des qualités physiques et morales hors normes, il continue de me surprendre par sa force de caractère, son taux d’écoute formidable, la capacité à faire constamment évoluer son jeu, il est ouvert à tout. Ne vous avais-je pas dit que la blessure Porte d’Auteuil le ferait grandir ? Tout le monde reste sur ces fameuses dernières semaines, mais je vous pose moi aussi une question : juste avant Roland Garros vous souvenez-vous de la place qu’il occupait à la Race (le classement qui ne prend en compte que les résultats de la saison en cours et qui sert de base de qualification pour le Masters, ndlr) ? Il était 4e (il a fini 7e, ndlr). Il a fait quart à l’Open d’Australie, finale à Sofia et Rotterdam, demi en Masters 1000 à Monte Carlo. Un de vos confrères a même fait remarquer alors qu’il était dans la forme de sa vie. On va donc dire qu’il l’a retrouvée en fin de saison. Toute l’année a été incroyable.

“Toute l’année a été incroyable.” P.T. Pour le grand public, il a changé de statut sur quelques semaines, mais ceux qui le connaissent restent dans une logique de continuité. N’a-t-on pas tout simplement vu en match le niveau qu’il est capable de développer à l’entraînement ? Qu’il y soit parvenu dans les deux dernières semaines d’un tel marathon par contre... T.V.Cl. ... Je confirme qu’il était déjà “cuit” en rentrant d’Asie où il avait gagné deux tournois. Mais c’est aussi quelqu’un qui a besoin d’énormément de matches. On a géré jour après jour, avec des hauts, des bas, on a respecté nos engagements, investi dans le médical, le kiné, et ce que l’on a vu sur les quinze jours du Masters et de la finale de Coupe Davis porte un nom fondamental surtout dans un sport où on est seul sur le terrain : la confiance. Je suis d’accord pour dire que c’est le meilleur niveau qu’il ait jamais atteint à répétition sur deux semaines, mais pas que c’est là qu’il a forcément le mieux joué. La différence c’est que les gens ont vu les rencontres face à Kyrgios à Bruxelles, Pouille et Tsonga à Lille. Après Nadal au Masters, ma femme elle-même, n’y tenant plus, a pris l’abonnement à la chaîne payante qui diffuse les matches, les gens se sont ensuite aperçus qu’on pouvait les voir sur la BBC, ils ont été de plus en plus nombreux à regarder, il a battu des stars planétaires, on a quelque part découvert David.

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P.T. Mais où donc a-t-il mieux joué en 2017 ? T.V.Cl. C’est ma vision de coach. En bord de court, pas à la télé ou sur internet. Pour moi, une de ses meilleures prestations, c’est contre Lucas Pouille à Madrid en 2016, et il a perdu. En 2017, il a joué des matches extraordinaires face à Thiem et Karlovic à l’Australian Open, contre Dimitrov à Rotterdam, Bautista Agut à Sofia, Djokovic à Monte Carlo, Raonic à Madrid - peut-être le meilleur de tous. Et je ne peux m’empêcher d’avoir un “coup de gueule” à propos de la victoire contre Nadal au Masters, de la manière dont on l’a minimisée, dont on n’a parlé que du genou de son adversaire. Quand on voit l’intensité, la qualité d’un match que le numéro un mondial voulait absolument remporter... son oncle Toni est venu me le dire de suite après... je suis resté diplomate dans mes propos mais ça m’a fait mal. Quelqu’un a-t-il noté que le genou de David n’était pas en bien meilleur état que celui de Rafa, il a joué tous ses matches de deuxième moitié de saison sous Arcoxia, un anti-inflammatoire délivré au coup par coup et à doses supportables. P.T. 29 matches en un peu plus de 60 jours, entre l’Asie et l’Europe, c’est quand même dingue, Dimitrov en a joué dix de moins durant le même laps de temps, ce qui a peut-être bien fait la différence au troisième set de leur finale au Masters. T.V.Cl. En même temps, si David n’avait pas tout joué, il n’aurait pas été en mesure non plus de vivre ça. Je dois d’ailleurs vous révéler que, pour le même prix, on se retrouvait dans la situation inverse. Au retour de New York, lors du premier entraînement de la rencontre de Coupe Davis contre l’Australie, David s’entraînait sur une jambe, cela se voyait, je n’avais pas envie qu’il se traîne en ayant mal, et l’avis du “doc”, Maurice Joris, était clair : dans ce cas, il doit arrêter un mois, autrement dit deuxième moitié de saison pourrie et quasi terminée, ni Coupe Davis, ni Masters. Je n’ai pas dormi la nuit suivante, pas une minute. Maurice assurait que la dysplasie de la rotule déclarée à Cincinnati, probablement due à un mauvais positionnement après sa blessure à la cheville, ne risquait pas de s’aggraver, David avait beaucoup de contrats à honorer et une chance unique d’aller au Masters. On aurait zappé la Coupe Davis ou Anvers on nous l’aurait reproché, même si, qu’on le veuille ou non, leurs dates sont mauvaises pour quelqu’un de son niveau de classement - il n’est encore jamais arrivé à performer à l’European Open en rentrant de Shanghai qu’il est obligé de jouer. Au final, on a choisi de faire confiance au médecin et de tenter le pari fou de tout

32 PLAY TENNIS

jouer, dans un mélange d’optimisme, de réalisme et de fatalisme. Comme fin 2016, il avait besoin de retrouver du rythme et des matches. Bien sûr, on ne savait pas au départ qu’il en alignerait autant. Un moment, j’ai voulu laisser tomber Bâle pour qu’il ait une petite pause avant Bercy, mais il a décidé d’aller jusqu’au bout et n’a été sorti que par Federer en demi-finale.

“On a géré jour après jour. On a respecté nos engagements.” P.T. Ne craignez-vous pas un contrecoup en début d’année, d’autant que c’est la troisième saison d’affilée qu’il ne peut faire de “foncier” durant l’hiver ? T.V.Cl. C’est vrai que pouvoir bénéficier d’une préparation complète lui ferait sûrement beaucoup de bien, mais il ne pouvait refuser ce qui lui est arrivé, donc on se débrouille au mieux dans les intervalles. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de matches officiels au programme avant Melbourne. La Hopman Cup et Kooyong font partie de la préparation. Il a disputé 26 tournois en 2017, alors qu’il faudrait en jouer entre 20 et 22, diminuer en quantité pour augmenter encore la qualité, mais quand on fait un plan on ne maîtrise pas les impondérables. Je serais stupide de ne pas prendre en compte qu’il peut y avoir un creux, 2018 s’ouvre de nouveau sur une page blanche, mais avec de l’expérience en plus. Reprendre comme il a fini, retrouver cette cadence, cette confiance, oser réentreprendre ce qui a bien fonctionné, tenter l’une ou l’autre nouveauté, être encore mieux physiquement et psychologiquement, c’est ce qu’on va essayer de faire, en toute humilité. P.T. L’ex-coach de Tsonga Eric Winogradsky a déclaré dans le journal L’Equipe que sur un match comme celui contre Jo à Lille il voyait David potentiellement vainqueur d’un Grand Chelem, “à condition qu’il encaisse l’enchaînement de sept matches en trois sets gagnants.” Et il a ajouté : “Qui joue plus vite, plus long, qui retourne mieux que lui ?” T.V.Cl. Merci Eric de me mettre la pression (sourire) ! Si les compliments d’un ami font plaisir, ils ne font pas avancer. J’espère qu’il a raison. Les gens attendent le feu d’artifice, on ne s’est jamais retrouvé dans pareille situation, mais je ne vais pas changer de philosophie pour autant, je suis têtu, je veux continuer à penser niveau de jeu, bien-être psychologique, état d’esprit pour entreprendre, vitesse, bonnes sensations physiques... ne plus entendre parler de ce genou... et s’il en découle quelque chose tant mieux. Il n’est jamais allé


THIERRY VAN CLEEMPUT INTERNATIONAL

“La Coupe Davis n’est plus compatible avec un athlète de haut niveau.”

en demi-finale de Grand Chelem ou en finale de Masters 1000, ce serait déjà bien qu’il y arrive. On essaie d’améliorer chaque année, on aura un nouveau préparateur physique, l’appoint régulier du médecin et du kiné sur le circuit, c’est important. En 2018, il y a des endroits où il aura beaucoup de points ATP à défendre, d’autres beaucoup moins (sur herbe et aux Etats Unis l’été, ndlr), et les 800 points du Masters ne disparaîtront qu’après Bercy, on les gardera au chaud jusque là (sourire). Surtout, avec David, on se connaît de mieux en mieux, j’ai fait un peu le tour du circuit et je ne voudrais entraîner personne d’autre, on ne se rend pas vraiment compte de la qualité de ce garçon et j’ai peur qu’il ne soit jamais perçu à sa juste valeur, on entre difficilement dans sa sphère et à certains moments il s’en sert pour se protéger, mais c’est une chance et un honneur de vivre à ses côtés, je le coache mais, sur d’autres plans, il me coache aussi. P.T. En 2015, après la finale de la Coupe Davis à Gand, vous aviez avoué avoir pleuré, cela a-t-il également été le cas à Lille ? T.V.Cl. Je dois dire que non. Peut-être parce que j’avais déjà vécu ça en Belgique. Plus sûrement parce que dans mon esprit la France était grandissime favorite. Ce qu’a réalisé David était de l’ordre du possible, et il a atteint un super niveau dans la lignée du Masters, mais pour le reste il aurait fallu un exploit incroyable compte tenu des forces en présence. Ce qui a été accompli est formidable, et même inespéré, de là à penser que l’on ait une équipe pour gagner le Saladier un jour, très honnêtement je ne le crois pas, mais j’espère me tromper.

P.T. La question que l’on se pose désormais est de savoir si David sera là en février contre la Hongrie. T.V.Cl. Il n’a dit ni oui, ni non. On verra. Il a tout donné depuis plusieurs années, et à 27 ans il doit penser à sa carrière en termes d’efficacité. Ceux qui lui ont fait un procès d’intention lors de la rencontre en Allemagne de février dernier n’ont pas idée de la haute conscience qu’il a de son pays, alors qu’on avait été clair, Johan (Van Herck) et Steve (Darcis) savaient qu’en cas de quart de finale en Australie il y avait toutes les chances qu’il n’y soit pas. Qu’on ait pu lui faire porter cette responsabilité est inadmissible. S’il va loin en Australie, en tant que coach d’un joueur qui veut être performant en 2018, il m’est très difficile de conseiller une compétition de ce type la semaine suivante, avec le programme défini derrière (Montpellier, Rotterdam, Marseille, ndlr). Maintenant, c’est lui le patron. On a assumé des choses en 2017 que j’ai moi-même qualifiées de démentielles. P.T. Vous pourriez être un jour capitaine de Coupe Davis ? T.V.Cl. Moi ? Non. A ce niveau, je suis le coach d’une seule personne, je ne me sens pas capable de m’occuper de tout le monde. Mais je suis un vrai Belge, de l’époque Steven Martens, Julien Hoferlin, Ivo Van Aken, que toute considération communautaire horripile, et je suis pour le principe de la compétition, du pays, de l’équipe, du fait que David en soit le leader. Ce qui pose problème c’est la formule de l’ITF. Si la Coupe Davis devient un cinquième Grand Chelem je suis 100 % d’accord, mais comme telle elle n’est plus compatible avec ce qu’est aujourd’hui un athlète de haut niveau, elle “bouffe” du temps, de quatre à huit semaines quand on va loin parce que la semaine suivante il est difficile de performer, elle coûte de l’argent aux fédérations, elle est extrêmement énergivore pour David qui à son niveau n’y gagne pas grand-chose surtout qu’on a de nouveau supprimé les points ATP. Il faut que l’ITF et l’ATP se mettent à table. Filip Dewulf a écrit dans son journal que c’était plus difficile que de résoudre le conflit palestinien. Il n’y a évidemment pas de comparaison possible, mais d’un côté on prend des innocents en otages, de l’autre des tennismen professionnels qui ont le sens du devoir.

Federer ou Nadal ? Avant, le grand débat c’était “Beatles ou Rolling Stones”, “Oasis ou Blur”, “Borg ou McEnroe”, aujourd’hui c’est “Federer ou Nadal”. “Ceux qui n’avaient pas pensé qu’ils allaient revenir, tant pis pour eux”, sourit Thierry Van Cleemput. “J’en ai toujours été convaincu, vous le savez. Comme j’attendais Dimitrov autant que Zverev en 2017, je l’avais annoncé aux copains Bresnik, Becker et Forget dès l’Australie, je l’avais vu très bien (re)travailler. Maintenant vous allez me demander pour Djokovic et Murray... mais je suis trop proche de l’entourage du premier pour dire quoi que ce soit, sauf qu’avec leur style de jeu les problèmes qui les ont conduits à arrêter doivent être résolus, tout le monde a constaté mi-novembre à Londres qu’Andy semblait encore avoir du mal côté hanche.” Le retour du Big Four (ou Five avec Wawrinka) ? “Je n’y ai pas réfléchi... mais je serais surpris de revoir les quatre dominer tout comme avant, avec la nouvelle génération que l’on a vue en 2017 et Dimitrov, David, Nishikori entre les deux.” Alors “Federer ou Nadal” ? “Rafa est le numéro un 2017, et c’est mérité. Je ne suis pas convaincu qu’il ait élargi tant que ça son registre, mais je l’ai vu retrouver ses sensations, sa manière de jouer, un tennis offensif et du panache, de nouveau intouchable sur terre battue ce qui était son premier objectif. Il a aussi dominé un US Open très “circonstanciel” (sourire), plein de couacs. Aurait-il été capable de battre en plus Federer sur le gazon de Wimbledon sans l’accroc Gilles Muller ? Je n’en suis pas aussi convaincu que Mats (Wilander, voir son interview plus loin dans ce magazine, ndlr). La vérité, c’est qu’au nombre de matches le meilleur c’est Roger, il en a joué vingt de moins, contre David ce n’était que sa cinquième défaite de l’année, et il a battu quatre fois Nadal, lui qui joue toujours de manière spontanée, qui y va sans calcul, a su serrer le jeu et faire preuve d’un peu plus d’abnégation pour aller chercher des rendez-vous ciblés.”


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Johan Van Herck persiste et signe

“Nous n’avons pas encore atteint notre plafond.” Et si... si Ruben Bemelmans et Joris De Loore, le samedi 25 novembre dans un stade Pierre Mauroy en ébullition, avaient gagné ce fameux jeu de service de Ruben et empoché le troisième set du double de la finale FranceBelgique, que serait-il arrivé le lendemain ? Le chemin était encore long, mais, avec un génial David Goffin, un public fantastique, et un esprit de groupe exemplaire, la Belgique aurait pu remporter la Coupe Davis pour la première fois. Le capitaine Johan Van Herck a pris un peu de recul avant de nous faire part de son sentiment.

L

orsque nous l’avons en ligne, le citoyen le plus connu d’Herenthout, province d’Anvers, se remet à peine d’un solide coup de froid et de l’énorme accès de fatigue attendu après une semaine de Coupe Davis, voire trois si l’on compte la préparation à Bruxelles, où il a tout donné. A 43 ans, il n’est sans doute jamais allé aussi loin dans l’intensité, n’a jamais puisé aussi profond en lui-même. Ce n’est pas lui qui le dit, mais le docteur de l’équipe Maurice Joris : “Johan devra faire plus attention à lui à l’avenir.” La Coupe Davis, Van Herck est “tombé dedans” en 2011, lors d’une première rencontre face à l’Autriche. Depuis, il l’a dans la peau. En 2015, les Belges avaient déjà été bluffés, mais on

savait que la finale contre Murray and co à Gand relevait du concours de circonstances heureux, on la devait autant à la progression de Goffin, à la solidité de Darcis, qu’au fait que l’on avait affronté la Suisse sans Federer et Wawrinka, le Canada sans Raonic, voire l’Argentine sans Del Potro. Cela n’avait pas empêché Van Herck d’assurer devant un parterre incrédule : “Un jour, on nous reverra en finale.”

Drôle de France Etonnant de voir à quel point l’équipe de France est peu appréciée dans son propre environnement. La relation entre la presse, les joueurs et le capitaine était à ce point détériorée que des journalistes français nous ont avoué quasi ouvertement qu’ils espéraient que les Belges gagnent, ils préféraient notre compagnie. Quant à l’ambiance des conférences de presse “bleues”, elle était soit tendue, soit inexistante et en langue de bois. Lorsque le groupe complet s’est présenté aux médias après sa victoire, Lucas Pouille a dû demander ostensiblement si la conquête du Saladier d’argent ne méritait pas quelques applaudissements, avant que l’assistance journalistique ne s’exécute de plus ou moins bon gré. Le capitaine Yannick Noah s’est alors lancé dans une diatribe d’une vingtaine de minutes au cours de laquelle il a remercié à peu près tous les présents, en insistant sur le fait que leur parcours n’avait pas été simple. Il voulait dire sur le plan mental, parce que, pour le reste, les Français étaient arrivés en finale avec encore plus de facilités que les Belges en 2015, face au Japon sans Nishikori, à la Grande Bretagne sans Murray et à la Serbie sans Djokovic. L’aversion palpable des journalistes était également nourrie par un manque persistant de transparence au plus haut niveau. Il se disait même en coulisses que les joueurs français avaient fait pression pour que l’on joue à Lille parce qu’une partie de la recette leur revenait et qu’il n’y avait pas d’autre endroit en France où l’on pouvait accueillir autant de spectateurs. On a d’ailleurs été sidéré le vendredi de voir comment les supporters belges ont dominé la majorité adverse sur son propre terrain. Il a fallu une réflexion plutôt cynique de Noah - “on a eu l’ambiance qu’on attendait, 3.500 supporters belges très bien organisés, 3.500 supporters français, et 20.000 spectateurs” - pour que le public local réagisse à partir du samedi et augmente les décibels. Tout cela ne nous a pas empêchés de vivre une belle fête tennistique de trois jours dans un stade rappelant presque le Central Arthur Ashe de Flushing Meadows et dans une folle ambiance, la meilleure pub possible pour une Coupe Davis qui fait débat. Quant à savoir si cela suffira, avec quelques petites modifications à la marge, pour que les meilleurs la rejouent régulièrement dans les années qui viennent c’est une toute autre histoire.


DAVIS CUP INTERNATIONAL

Les résultats Deux ans plus tard, on a déjà dû lui donner raison. Et cette fois au terme d’un fabuleux parcours ne devant rien à personne, où Darcis, à 33 ans, a montré en Allemagne le fabuleux guerrier qu’il est capable d’être (quel improbable exploit !), où le duo Bemelmans/De Loore a pris encore un peu plus d’assurance, et où “magic Goffin” a fini par entraîner allègrement l’ensemble de la bande dans son sillage, de plus en plus haut à l’indice de performance. Le tout “materné” par un entourage de haut vol - “la manière dont les coaches privés se sont intégrés au service de l’équipe est la réussite de cette campagne”, dit Van Herck -, porté par un public belge enthousiaste, et piloté par un capitaine/ rassembleur aux taquets. Rien n’a été laissé au hasard. Même les conférences de presse des joueurs belges ont été mesurées au plus juste pour éviter toute perte d’énergie. Ils n’ont tous vécu que pour cet exploit auquel ils croyaient, même si cela pouvait ressembler au pot de terre contre le pot de fer au vu des possibilités françaises. David contre Goliath. Qui sait, “Dav” aurait quand même pu l’emporter comme dans la Bible si seulement lors du double... mais avec des si il est facile de mettre un Saladier dans une vitrine c’est bien connu.

PLAY TENNIS. Johan, maintenant que vous avez pu prendre un peu de recul, quel est votre sentiment à propos de cette finale perdue JOHAN VAN HERCK. A refaire, je ne changerais rien à la préparation ni aux choix que j’ai faits. Nous étions prêts. Le plus important à mes yeux est que l’équipe était en accord complet avec la manière de faire et les décisions prises. P.T. Alain Darcis, le père de Steve, a dit que son fils manquait de rythme de matches, qu’il a généralement besoin d’une ou deux semaines de compétition pour retrouver la bonne cadence. Steve souffrait d’une blessure au coude et n’avait pu disputer les deux tournois Challenger qui figuraient à son programme après Anvers. Il dit qu’il avait encore mal mais pas en s’entrainant ou en jouant grâce à un anesthésique local, y a-t-on accordé suffisamment d’attention ? J.V.H. On a vraiment joué énormément de points à l’entraînement. Il est évident que pour la forme de Steve il aurait mieux valu qu’il puisse disputer l’un ou l’autre tournoi après l’European Open, mais de l’avis du staff médical

David Goffin vs Lucas Pouille 7-5, 6-3, 6-1 Steve Darcis vs Jo-Wilfried Tsonga 3-6, 2-6, 1-6 Ruben Bemelmans/ Joris De Loore vs Pierre-Hugues Herbert/ Richard Gasquet 1-6, 6-3, 6-7(2), 4-6 David Goffin vs Jo-Wilfried Tsonga 7-6(5), 6-3, 6-2 Steve Darcis vs Lucas Pouille 3-6, 1-6, 0-6

Les chiffres - 16,5 millions de téléspectateurs sur France 2 - 75.796 spectateurs ont été recensés pendant les trois jours, la troisième plus importante assistance de l’histoire pour une finale de Coupe Davis. - La finale a été retransmise par 47 chaines de télé de par le monde. - Le hashtag de la finale a été utilisé 3.700.000 fois sur la plate-forme internet chinoise Weibo.

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Tout le monde était déçu et avait le coeur lourd pour Steve Darcis.

c’était la meilleure solution pour l’amener “fit” à Lille. On a fait pour le mieux. Qui plus est, on a vu durant toute la semaine le meilleur Darcis depuis longtemps, il a même pu s’entraîner plus qu’il n’était prévu, le feeling était très positif. P.T. Comment expliquez-vous dès lors qu’il n’ait jamais pris pied dans cette finale ? Aussi bien contre Tsonga que Pouille, il n’est pas arrivé à mettre le moteur en marche. A vrai dire, on ne l’avait jamais vu aussi “plat” en Coupe Davis. J.V.H. On le connaît tous. Et il n’a échappé à personne qu’il n’a pas évolué à son meilleur niveau. Je pense aussi qu’il a rapidement nourri un fort sentiment de culpabilité, et que le souvenir de la finale de 2015, lors de laquelle il n’avait pu donner sa pleine mesure en raison d’un problème de poignet, lui trottait probablement encore dans la tête. Il était animé d’un énorme esprit revanchard, et peut-être s’est-il mis une pression trop importante. On ne peut lui reprocher de ne pas avoir fait le maximum, mais il n’a pas affiché l’irréductible grinta qu’on lui connaît en Coupe Davis, c’est un fait. P.T. Nous continuons de trouver ça étrange. J.V.H. Je suis vraiment honnête et sincère :  je suis convaincu qu’il a tout fait, mais le vendredi il a très vite senti que Tsonga était trop fort pour lui, et le dimanche contre Pouille il a immédiatement pris du retard... je veux le dire encore une fois, avec les soins médicaux il était prêt à 100 % pour jouer, nous n’avons pris aucun risque le concernant. P.T. Reste qu’en double, au moins, on a manqué l’occasion de créer l’exploit. J.V.H. Je peux quelque part suivre votre raisonnement, ce troisième set on aurait pu, et même dû, le gagner. Mais de là à penser qu’en menant deux manches à une on aurait à coup sûr remporté le match, c’est aller trop loin. On aurait été en bonne position, oui, mais même si cela avait bien tourné pour nous, la rencontre de David face à Tsonga le lendemain aurait aussi été

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disputée dans un autre contexte, il restait trop d’inconnues pour que l’on puisse tirer des conclusions définitives de ce fait de match, même s’il est important. P.T. Sur la fin de ce troisième set, les Français Herbert et Gasquet n’en menaient manifestement pas large, on voyait bien qu’ils doutaient. J.V.H. Cela ne m’a pas échappé. Mais il y avait aussi des gens compétents sur le banc français qui n’auraient pas laissé passer ça sans réagir. Le public se serait probablement encore plus fait entendre lors de la quatrième manche. Sur le court, ils auraient sans doute essayé d’autres choses auxquelles nous aurions dû savoir répliquer.

“Avec les soins médicaux, Steve était prêt à 100% pour jouer.” P.T. Avez-vous été étonné par l’ampleur des discussions autour du fait que Goffin n’ait pas été sélectionné en double ? J.V.H. Je trouve normal qu’on en ait parlé. Mais je suis celui qui, avec l’équipe, connaît toutes les données du problème (David a dit après coup qu’il aurait pu jouer avec Steve mais que c’était une option difficile, ndlr) à partir desquelles j’ai posé un choix. La décision en faveur de Joris (De Loore) et Ruben (Bemelmans) a d’ailleurs été unanime. David Goffin est notre meilleur tennisman, et de loin, mais un double par nature se dispute à deux, et il faut savoir jouer ensemble. Aligner deux joueurs de simple côte à côte n’est pas toujours si évident. Je comprends que le sujet ait pu alimenter les conversations, mais dans mon esprit, avec ce que je savais, il n’y a jamais eu le moindre doute concernant la paire que nous allions aligner.


DAVIS CUP INTERNATIONAL

Du respect pour les Hongrois Pour se souvenir de pros hongrois sur le circuit, il faut éventuellement remonter à Balasz Tarocy et Andrea Temesvari dans les années 70 et 80, mais même ceux-là, de bons joueurs certes, n’ont pas vraiment marqué l’histoire de notre sport. Ces dernières années, il fallait sacrément être attentif pour repérer sporadiquement un nom magyar dans les environs du Top 100. “Ce n’est pas pour autant qu’il faut manquer de respect à notre futur adversaire du premier tour 2018”, prévient Johan Van Herck, “la Hongrie à Liège, on ne peut nier que ce soit un bon tirage. Mais souvenons-nous de ce que nous avons nous-mêmes réalisé en Allemagne. Il faut être vigilant et bien préparer la rencontre, leurs deux joueurs ont déjà obtenu de bons résultats dans cette épreuve.” Le meilleur, Marton Fucsovics (25 ans, ATP 85), est à peu près classé aujourd’hui comme Steve Darcis. Marin Cilic a eu besoin de trois sets et deux tiebreaks pour en venir à bout en quart de finale à Bâle. Avec un petit coup de main d’Attila Balazs (ATP 169) - qui a pris un set à David Goffin en juillet lors de son retour à la compétition à Umag -, il est venu à bout de la Russie des talentueux mais inexpérimentés Rublev et Khatchanov à Budapest lors des play-offs de septembre. C’est la première fois depuis 1996 que la Hongrie se retrouve dans le groupe mondial, et les 2,3 et 4 février au Country Hall de Liège ce sera la treizième confrontation entre les deux nations, mais la dernière date de 1990.


P.T. Avez-vous pu, entretemps, digérer quelque peu la désillusion ressentie à chaud ? Même si ça a l’air d’être devenu une habitude, atteindre deux fois la finale de la Coupe Davis pour un pays comme la Belgique c’est absolument énorme. J.V.H. Bien sûr, et je trouve que l’on a réussi un très beau parcours. En même temps, je reste déçu. Nous sommes partis à Lille pour gagner, et on n’en a pas été si loin. A nous de faire encore un petit pas en avant pour, qui sait, transformer le rêve en réalité dans les années qui viennent. Je sais ce que nous avons atteint, mais aussi ce dont on dispose et ce que l’on peut encore améliorer. Avec David Goffin, on possède un joueur capable d’apporter deux points dans bien des cas, Steve Darcis a montré en 2017 qu’il pouvait rendre la vie difficile à des Kohlschreiber, Zverev, Lorenzi, Kyrgios ou Thompson, et notre double peut désormais en concurrencer pas mal d’autres. Autant d’éléments positifs sur lesquels on peut construire plus avant. Cela doit se faire également avec l’aide d’Arthur De Greef, Kimmer Coppejans et Joris (De Loore) dont on attend qu’il se manifeste de nouveau plus en simple. Je suis un peu dur avec moi-même, mais je n’ai pas atteint mon but et donc j’aspire encore à mieux. Je ne serai content à 100 % que lorsqu’on l’aura gagnée cette Coupe Davis, je demeure convaincu que cela arrivera un jour.

P.T. Vous vous sentez soutenu par la fédération dans votre quête d’amélioration ? J.V.H. En tout cas, je sens que la volonté est là. Bien sûr, on aimerait pouvoir disposer de 200 millions d’euros (le chiffre d’affaire de la fédération française avec les retombées de Roland Garros, ndlr) pour investir dans notre tennis, mais compte tenu de nos moyens on fait de belles choses, notre Davis Cup team s’appuie sur une base solide, mais je ne crois pas qu’il soit à son plafond. P.T. Puisqu’on parle d’avenir, quel rôle attendez-vous que David y joue ? J.V.H. Dans mon esprit, il demeure sélectionnable à 100  % contre la Hongrie en février à Liège. Pour le reste, certaines choses peuvent changer, avec cinq joueurs dans l’équipe par exemple, mais à court terme on continue à s’appuyer sur l’effectif actuel, avec comme premier objectif d’essayer que notre paire de double dispute plus de matches ensemble sur le circuit. Quant à intégrer d’autres joueurs éventuels, on verra par la suite.

“Steve était animé d’un énorme esprit revanchard, et peut-être s’est-il mis une pression trop importante.”

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DAVIS CUP INTERNATIONAL

Une nouvelle grande année pour David Avec 21 victoires en simple pour 24 matches disputés, David Goffin a déjà marqué l’histoire de la Coupe Davis, et la finale de Lille l’a un peu plus imposé au top niveau mondial. Johan Van Herck s’attend à ce que le Liégeois, qui vient de fêter ses 27 ans, vive une nouvelle grande année. “Je le vois progresser tous les saisons, et je pense que les deux dernières semaines de la saison 2017, avec le Masters et la Coupe Davis, vont lui donner beaucoup de confiance. Avec Djokovic, Murray, Wawrinka, Raonic et Berdych, quelques gros calibres vont normalement revenir sur le circuit, mais je suis convaincu qu’il peut les concurrencer. Il a accompli un énorme pas en avant, aussi bien tennistiquement que mentalement ou physiquement.”

P.T. Peut-on envisager que l’on fasse place aux jeunes - genre Zizou Bergs par exemple - pour qu’ils prennent de l’expérience en tant que cinquième homme ? J.V.H. Je ne trouve pas qu’il faille lancer un jeune comme ça. Je pars du principe qu’on sélectionne les cinq meilleurs pour remporter la rencontre. Le cinquième peut parfois jouer un rôle crucial.

P.T. Que dire alors du “sixième homme” ? La dernière campagne vous a de nouveau permis de gagner pas mal d’afficionados. J.V.H. Ce fut, je crois, une belle propagande pour le tennis belge. Cela avait déjà commencé en 2015, mais j’ai l’impression que désormais les gens croient vraiment en cette équipe.

Et maintenant place aux dames ! Les filles vont-elles venger les garçons ? Les 10 et 11 février, l’équipe de Fed Cup de Dominique Monami se retrouvera dans le Vendéspace de Mouilleronle-Captif (où se dispute chaque année un tournoi Challenger masculin), un village des environs de Nantes, pour y disputer sa première rencontre dans le groupe mondial depuis 2012. Histoire de pimenter un peu plus l’histoire, c’est encore Yannick Noah qui occupera le banc d’en face. Là aussi, il dispose en principe d’un beau noyau en profondeur avec Caroline Garcia, Kiki Mladenovic, Alizé Cornet, Pauline Parmentier et Oceane Dodin. Mais l’an dernier les premières et dernière citées ont préféré s’abstenir, ce qui a provoqué les grosses vagues et piquantes déclarations coutumières dans l’univers chahuté du tennis hexagonal. Qui en sera ? Quoiqu’il en soit, avec Elise Mertens, Kirsten Flipkens, Alison Van Uytvanck, Yanina Wickmayer, Maryna Zanevska et An-Sophie Mestach, l’effectif théorique dont dispose la motivée capitaine malino-verviétoise n’est pas mal non plus. Les deux nations se sont déjà rencontrées quatre fois, nos voisines du sud mènent 3-1. Lors de la dernière rencontre, en 2000, la Belgique (avec Kim Clijsters) avait battu la France... à Moscou.


Maurice Joris

le médecin de l’équipe belge “Maintenant je sais qu’un Top 10 peut être clean.” On en parle peu, mais c’est une personnalité incontournable du tennis belge, son diagnostic fait autorité, les joueurs lui font confiance, à commencer par David Goffin qu’il suit depuis l’âge de 9 ans. Rencontre conviviale et chaleureuse avec le médecin liégeois Maurice Joris, chez lui à Embourg, une pointure en matière de médecine sportive.

C

‘est un homme ordinaire, mais son histoire n‘est pas

celle de tout le monde. Vous connaissez beaucoup de gens qui, tout en travaillant, ont étudié jusqu‘à 44 ans ? Son diplôme de médecin en poche, Maurice Joris s‘est orienté vers une licence en médecine du sport, il s‘est ensuite perfectionné en thérapie manuelle, apprenant à manipuler à l’université de Louvain, puis à Dijon où il a obtenu un D.I.U. en médecine manuelle ostéopathique. „Je me souviens que la première fois où j‘ai rencontré Johan Van Herck il se demandait pourquoi les joueurs voulaient un médecin en Coupe Davis“, sourit-il, „pour lui un toubib ça regardait la gorge, ça soignait le rhume.“ Féru de préparation physique, le Dr Joris a d’abord eu une belle clientèle de coureurs à pied. “Je suis un ancien handballeur, je jouais à Herstal, le meilleur club de Belgique à l’époque”, dit-il. “J’ai aussi pratiqué le tennis jusqu’à 60 ans, par intermittence, quand je trouvais un peu de temps, j’étais mauvais mais j’avais une bonne condition physique, je gagnais des matches comme ça.” Ce n’est qu’à l’approche de la cinquantaine qu’on l’a vu apparaître plus nettement sur les radars tennistiques. “Un gars avec lequel j’avais sympathisé au club de Herve connaissait Julien Hoferlin, il lui a vanté mes connaissances en préparation physique. J’ai alors vu arriver Olivier Rochus quand il était encore au Primerose, puis il y a eu Réginald Willems qui a arrêté sa carrière de joueur très tôt mais est entré à la fédé francophone (AFT) où il a parlé de moi au préparateur physique Patrick Meur avec lequel j’ai très vite collaboré. Enfin, Julien Hoferlin est venu me trouver parce qu’il avait besoin d’un médecin du sport en Coupe Davis. De fil en aiguille...”

“Quand on prend un minimum de recul, on doit bien constater que le résultat de Lille est normal, triste mais normal.” “A Lille, la réalité nous échappait un peu” ”Mon premier match avec l’équipe belge fut le fameux Belgique-Australie en 2007, à Liège, avec Kristof Vliegen en héros national”, rappelle-til. “C’était fort amateur, la préparation physique était rudimentaire. Sous l’impulsion de Réginald Willems, qui a succédé à Julien comme capitaine, on a su instaurer des protocoles d’échauffement et de retour au calme, ou des politiques d’hydratation pendant et après les matches, même si cela

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“David je l’ai vu grandir, comme Steve, cela me permet de côtoyer maintenant de brillants adultes.”


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“David est une Formule  1, avec une endurance, une récupération exceptionnelles.”

n’a pas toujours été de soi, les habitudes ont parfois la vie dure. Plus tard, ce sont pourtant les joueurs eux-mêmes qui ont voulu que je revienne quand Johan Van Herck a repris l’équipe. J’avais décroché deux matches, pour tout vous dire parce qu’à l’époque je trouvais l’influence de Xavier Malisse - très gentil garçon par ailleurs - négative pour le collectif. C’est à partir de cette période que l’intérêt d’un staff multidisciplinaire s’est imposé dans l’esprit de Johan et qu’une vraie structure, une réelle complicité s’est progressivement mise en place, capitaine, joueurs, staff médico-technique.” Les nerfs ont-ils vraiment craqué à Lille après la finale, comme l’a laissé entendre David Goffin en conférence de presse ? “Tout le monde n’a pas pleuré, mais tout le monde était triste, j’étais un peu malade de voir Steve (Darcis) comme ça et je n’étais pas le seul. Johan nous avait tellement drillés (sourire), il y croyait tellement, on était tous tellement dans notre trip, que la réalité nous échappait un peu. Les Français alignaient trois Top 20 en forme, et quand on prend un minimum de recul on doit bien constater que le résultat est normal, triste mais normal, heureusement la vie et le travail ne s’arrêtent pas là, c’est ce qui est grisant.”

“Quand le corps crie stop” A 64 ans, le “doc” liégeois a considérablement allégé un emploi du temps plus démentiel que le programme de David Goffin en fin de saison 2017. “J’ai travaillé 65 à 70 heures par semaine, jusqu’à ce qu’en 2016 le corps crie stop, sous la forme d’un gros

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décollement de rétine, alors que je n’avais aucun facteur de risque, j’ai failli y laisser un oeil. J’ai diminué la charge de travail à 40 heures, mais au mois de juin 2017, nouvelle alerte, à l’autre oeil. J’avais le moral dans les chaussettes, c’est à ce moment-là que j’ai décidé d’arrêter les consultations et que je suis allé rejoindre David qui avait besoin de moi à New York. Je travaille encore à mi-temps à l’institut Malvoz, dans le laboratoire qui a suivi Eddy Merckx pour son record de l’heure, mais pour le reste je ne m’occupe plus que des joueurs de tennis - à l’AFT essentiellement et un peu chez Tennis Vlaanderen - ou de quelques élites comme le spécialiste du 1500 m Tarik Moukrim.”

“La carte d’identité du joueur en devenir”

on teste la personnalité via les neurotransmetteurs cérébraux, on travaille la vision très jeune, c’est essentiel, une part de ce qui rend Federer si fort c’est l’oeil. Le problème c’est que la croissance parasite tout, elle perturbe le mental et l’équilibre biologique, c’est comme un puzzle complet que l’on jette sur la table et que l’individu doit recomposer. On a mis un programme au point avec Fabien pour mieux savoir ce qu’il convient de travailler lors des différentes phases d’apprentissage ou pour rééquilibrer les ficelles du pantin. Un programme semblable, structuré différemment mais dans le même but, a été mis en place par Tennis Vlaanderen, et je les aide dans certains domaines, en coordination avec Jonas Wallens et Franck De Witte.”

“Les meilleurs s’entraînent ensemble, et à force de jouer à de hauts niveaux de vélocité, le corps s’adapte génétiquement. Ils arrivent à jouer encore plus vite.”

Le champ d’action médico-sportif de Maurice Joris dans le tennis belge s’étale des enfants de 12 ans aux “grands” du circuit. Une de ses préoccupations est d’éviter les talents gaspillés comme on a pu en connaître, et il évoque la nouvelle génération, celle des 12/13 ans, où dans les interviews il sent déjà poindre une détermination de “pro”. Autour de ces enfants du centre de formation, tout a changé aussi. “Avec le préparateur physique Fabien Bertrand, on réalise des bilans deux ou trois fois par an qui permettent de déterminer une sorte de carte d’identité du joueur en devenir, ses stratégies motrices, s’il est plutôt terrien (comme Steve, qui a besoin d’une assise plantaire) ou aérien (comme David plus “ballerine”, c’est la tête qui guide),

“Repousser les limites, pas les dépasser”

Comme pour Fabien Bertrand, on peut parler de grand écart entre les élèves du Tennis Etudes et les pros du circuit. Pour Maurice Joris, c’est le même métier aux deux extrêmes d’une trajectoire sportive. Un enrichissement. En 2018, en parallèle avec le kiné de Coupe Davis Patrice Wauthier, il se déplacera plus régulièrement sur le circuit avec le numéro 7 mondial. Pas forcément pour le suivre en tournoi, sauf peut-être pour la reprise sur terre battue, mais plutôt avant certaines compétitions pour dresser un bilan et un cahier des charges, notamment destiné au kiné. Peu de joueurs, même à ce niveau, seront suivis à ce point par le corps médical. “C’est une chance pour moi

“Au stade Pierre Mauroy, on était tous dans notre trip, moi comme les autres.”

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de pouvoir collaborer avec David et Thierry (Van Cleemput). On ne doit pas sous-estimer le rôle du coach, c’est un travail de haute précision, le moindre détail compte, on l’a vu dans la course au Masters, et à Londres même où Patrice (Wauthier) a réalisé un travail remarquable.” D’autres que David auraientils été capables d’un tel marathon de fin de saison sans que le moteur ne coule une bielle ? “Physiquement, tous les “jeunes” qui étaient au Masters je suppose. En revanche, au niveau de la constance cérébrale je doute qu’ils soient très nombreux.” On n’a pas peur quand on le voit enchaîner ainsi ? “Tout le temps. C’est mon rôle. J’étais là dans les trous, quand ça n’allait pas, à New York, à Bercy. Même en Coupe Davis, je lui ai dit “si ça ne va pas, tu ne joues pas”. Je ne veux pas qu’il force son corps, repousser les limites oui, les dépasser non. Ce que je trouve extraordinaire c’est sa capacité à aborder ça comme un joueur d’échec - Gilles Simon disait comme un géomètre - tout en gérant son comportement physique. C’est une Formule 1 avec une endurance, une récupération exceptionnelles et qui reste perfectible.”

lui maintenir ses acquis. La chance qu’on a c’est que Patrick Meur l’a superbement préparé au centre de formation de Mons quand il était jeune, il lui a donné les bases. David continue de progresser, et il a encore une marge, ce qui ne veut pas dire qu’il va finir numéro un. C’est complexe. Quand on voit la “belle bête” qu’est Dimitrov et le talent qu’il a, on sait qu’on va encore devoir s’occuper des muscles, les équilibrer surtout parce que le tennis est un sport endurance/vitesse, cela signifie qu’il faut aller vite le plus longtemps possible, avec 3 ou 4 kgs de plus on est moins rapide. Tennistiquement, Thierry (Van Cleemput) n’a pas fini de le travailler. Et, au delà du contrôle biologique, je cherche où l’on peut encore progresser dans le domaine physiologique, neurologique, comment améliorer les qualités du cerveau, aiguiser l’oeil comme Federer car il aussi ce potentiel-là, jouer sur la constance et la clairvoyance dans la gestion de l’évènement pour éviter ces baisses d’intensité qu’il connaît d’ailleurs de moins en moins. Comme pour Steve (Darcis), je ne crois pas être seulement un docteur pour David, on ne discute pas que de médecine, il existe une relation de confiance, peut-être parce que, dans mon domaine de compétence, tout ce que je lui ai prédit est arrivé (sourire). Sans rire, je les suis tous les deux depuis leur plus jeune âge, je les ai vus grandir, cela me permet de côtoyer maintenant de brillants adultes, je suis très fier d’avoir été un petit maillon d’une belle construction.”

“La première fois où j’ai rencontré Johan Van Herck il se demandait pourquoi les joueurs voulaient un médecin. Pour lui un toubib ça regardait la gorge, ça soignait le rhume.”

“Je ne suis pas qu’un docteur pour Steve et David” C’est la troisième année d’affilée que David Goffin doit se passer de préparation hivernale complète, au fond qu’estce qui lui manque ? “Le fond justement, les fondamentaux, tennis/physique, il faut les retravailler de temps en temps, et là on ne peut le faire qu’à doses homéopathiques pour

“La chance qu’on a c’est que Patrick Meur a superbement préparé David quand il était jeune, il lui a donné les bases.”

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“Le Top 20, c’est un monde à part” Comment parler de sport avec un médecin sans évoquer le dopage ? “J’ai beaucoup changé sur le sujet, dans le bon sens. Déjà, je sais que l’on peut être Top 10 mondial en étant clean puisque David l’est”, sourit Maurice Joris. “C’est vrai qu’il doit y avoir des dopés, il ne faut pas être candide, j’étais moi-même un peu sceptique avec le retour de Nadal et Federer, mais quand je les ai vus s’entraîner à New York j’ai été scié, j’ai beaucoup appris, les gens ont une fausse idée du Top 20, c’est un monde à part, des

gars hors normes. Déjà par les capacités et le talent bien sûr, mais ils sont aussi très bien entourés et préparés, tout est précis, calculé, décortiqué, avec un staff de spécialistes, j’ai d’ailleurs découvert Thierry (Van Cleemput) là-bas sous un autre jour, un Top 50 n’a pas tout ça. Et puis, ils s’entraînent entre eux et à force de jouer à de hauts niveaux de vélocité le corps s’adapte génétiquement, ce que l’on appelle l’épigénétisme, ils arrivent à jouer encore plus vite. Quand on voit ce que David fait à l’entraînement, on est moins étonné par ce qu’il a montré en fin de saison dernière.”

Murray et Djokovic sont peut-être allés trop loin Evoquant ce qui est arrivé en 2017 à Andy Murray et Novak Djokovic, Maurice Joris annonce une règle “qui vaut pour n’importe qui : si un sportif va au delà de ses limites physiologiques et que ça lâche, c’est dur de revenir. Chez Murray, j’ai l’impression que c’est la carrosserie qui a craqué, que son corps a trinqué”, continue-t-il, “je me souviens d’avoir observé ses muscles lors de la finale de Gand en 2015 et de m’être demandé comment il pouvait tenir comme ça. J’espère pour lui qu’il n’a pas été trop loin. Il me semble que le problème physique de Djokovic n’est pas si grave et qu’il a plus été dépassé par les évènements sur le plan mental, comme un chanteur qui a du succès et qui court de concert en concert, un moment donné il ne maîtrise plus sa vie, il pète un câble. Attention, ce n’est que mon avis, et on parle d’énormes champions, de grands professionnels qui travaillent sûrement d’arrache pied pour revenir.”

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“Je me souviens d’avoir observé les muscles d’Andy Murray lors de la finale de Gand en 2015, et de m’être demandé comment il pouvait tenir ça.”



L’analyse de Mats Wilander “Pour moi, le meilleur c’est Nadal.” La cinquantaine dépassée, Mats Wilander, ancien numéro un mondial et vainqueur de sept Grands Chelems, est un des observateurs les plus avertis du circuit, notamment sur Eurosport. Il nous livre son point de vue sur 2017 et ce qui nous attend en 2018. Entretien.

P

lay Tennis. Mats,

vous êtes ce qu’on appelle un analyste, la consultance sportive est devenue un métier à part entière dans les médias pour les anciens champions. Pourtant aucun de ces super spécialistes n’a vu venir le “come back” Federer/Nadal en 2017. Mats Wilander. Pas plus moi que les autres... enfin ce n‘est pas totalement exact. A miparcours de l’Open d’Australie, j‘ai senti qu‘il se passait quelque chose, Novak Djokovic et Andy Murray éliminés en première semaine, Roger Federer et Rafael Nadal jouant super bien, même mieux qu‘ils ne l’avaient jamais fait auparavant, c‘était étrange. De là à prévoir que ces deux-là allaient remporter les quatre Grands Chelems... je mentirais. J‘ai toujours

pensé que Roger avait peut-être une chance à Wimbledon, mais qu‘il gagne deux Grands Chelems, ou que Rafa survole à ce point Roland Garros et l’US Open... P.T. Verra-t-on aussi le retour de Djokovic et Murray à leur meilleur niveau en 2018 ? M.W. Je crois que oui. Mais je ne suis plus sûr de ce que ce niveau représente par rapport à celui de Federer et Nadal. A son top, Djoko était imbattable. Mais Roger et Rafa n’ont jamais joué au niveau qu’ils ont développé en 2017. Novak est-il lui aussi capable d’atteindre ce “next level” ? Chez les deux autres, la surface peut faire une grande différence. Nadal bat chaque fois Federer sur terre battue, quand la surface dure est plus lente il a une bonne chance aussi, sur dur rapide comme à Melbourne et sur gazon c’est plus avantage Federer. J’espère que Djokovic parviendra à recoller, quand ils se poussent l’un l’autre c’est bon pour le jeu. P.T. Vous ne parlez pas d’Andy Murray, vous en attendez quoi ? M.W. Je ne sais pas. Pour moi, il n’a jamais été au même niveau que les trois autres, au ranking si, mais si l’on s’attache aux confrontations directes et aux Grands Chelems il est derrière, il est quatrième. Je pense que Djokovic comme Murray ont été tellement inspirés par ce que Nadal et Federer ont réalisé, cette manière d’émerger de leurs “bad times”, de continuer à s’entraîner, à travailler dur pour devenir encore meilleurs, cette “addiction to win”... je suis sûr que ça doit les booster. Ils n’ont rien à prouver, ni à vous, ni à moi, ni aux autres gens, juste à eux-mêmes, et peut-être à Roger et Rafa.

Novak Djokovic, Andre Agassi et Radek Stepanek, le triangle magique pour revenir au sommet ?

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P.T. Ce sera donc le retour du Big Four ? M.W. Il y a de bonnes chances. Mais je ne m’attends pas à ce que ce soit si facile. Djoko et Murray “out”, on a vécu une sorte d’”année de transition” un peu vide, avec pas mal de bons jeunes, Zverev, Kyrgios, Thiem, etc, mais pas dans les Grands Chelems. Sur le circuit, en deux ou trois sets, ils ont montré qu’ils sont tout près des meilleurs, pas encore en quatre ou cinq, mais en 2018 et 2019 cela va évoluer, je ne crois pas à la même domination qu’avant.


D’UNE ANNÉE À L’AUTRE INTERNATIONAL

“Mon intime conviction est que Nadal pouvait remporter Roland, Wimbledon et l’US Open l’un à la suite de l’autre.”

P.T. Finalement, à vos yeux, c’est qui le meilleur ? M.W. Je sais qu’on va dire Federer, avec toutes ses victoires et bien sûr le fait qu’il ait battu quatre fois Nadal d’affilée, mais pour moi le meilleur au monde actuellement c’est l’Espagnol. Il l’était déjà en Australie début 2017, mais il n’a pas gagné. Le Suisse a été formidable pendant un mois en Amérique, mais celui qui s’est le plus amélioré c’est Rafa. Plus que Roger. Selon moi, le moment clé de la dernière saison c’est la formidable victoire de Muller sur Nadal à Wimbledon (15-13 au 5e set, ndlr), un “classique” qui valait beaucoup plus qu’un quatrième tour. Avec une éventuelle finale contre Federer, c’était le seul rendez-vous compliqué sur le parcours londonien de l’Espagnol qui avait tout dominé Porte d’Auteuil. Si Gilles n’avait pas stoppé Rafa, mon intime conviction est que Nadal pouvait remporter Roland, Wimbledon et l’US Open l’un à la suite de l’autre. P.T. Finalement, c’est plus dur d’être joueur ou analyste ? On se trompe aussi souvent (sourire)... M.W. A 53 ans, je joue encore. Mais pour le fun. Cela ne change plus ma vie. J’ai toujours un esprit de compétition Grand Chelem mais dans mon travail d’aujourd’hui, notamment à Eurosport. De toute façon, quand on est joueur on est en même temps analyste. C’était mon cas. Le tennis est physique, mais surtout mental. Tout le monde est bon physiquement, il y a beaucoup de gars qui savent frapper coup droit, revers, qui courent, qui sont costauds, qui ne fatiguent jamais, on peut donc faire la différence dans la manière dont on analyse le jeu, son propre tennis, celui de l’adversaire, la confrontation des deux, la façon dont on essaie de résoudre les problèmes, si c’est correct on gagne, si ce n’est pas bon on perd. Les meilleurs joueurs sont en général les meilleurs analystes, même si les deux jobs ne se comparent pas. Quand je me trompe, j’essaie de comprendre d’où vient l’erreur, j’avais prévu que Nadal gagnerait l’US Open, mais aussi que Federer y battrait Del Potro, après coup je me demande pourquoi je n’ai pas réalisé que Roger n’était pas à 100  %, je veux en apprendre encore plus sur les joueurs.

“Chaque fois que je vois Goffin, je trouve qu’il progresse” Parmi les nombreuses collaborations médiatiques de Mats Wilander figure une “colonne” fort suivie pour le quotidien sportif français L’Equipe où il livre son opinion d’ex-champion sans langue de bois. A l’occasion de la finale de la Coupe Davis, il en a consacré une à David Goffin. Nous ne résistons pas à la tentation de la reproduire ici : “J’aime beaucoup David Goffin. Chaque fois que je le vois, je trouve qu’il progresse. J’ai toujours l’impression qu’il n’a que vingt-deux ans, mais son jeu est bien plus dangereux qu’il y a trois ans. Quand il est au top, il joue trop vite pour son adversaire, même quand il s’appelle Roger Federer, comme on l’a vu en demies du Masters. S’il persiste dans son évolution, je ne lui vois pas de limite. Petit à petit, il a développé son jeu. À commencer par sa première balle de service et son coup droit qui, lorsqu’il joue relâché, devient une arme redoutable. Au point que son revers, qui était son côté le plus sûr, est presque devenu le moins fort de ces trois coups ! Il cherche plus systématiquement à attaquer avec son coup droit. C’est parce qu’il a pris confiance en ce coup, qu’il est capable de frapper dans toutes les zones, de n’importe quel endroit du court. Je le trouve aussi moins prévisible qu’avant. Pas parce qu’il est plus intelligent mais parce que son éventail de coups fait qu’il varie davantage.” “D’une certaine manière, il me ressemble. Il est progressivement passé d’un jeu sur lequel il avait bâti son début de carrière à un tennis plus agressif, donc plus dangereux. Même si j’étais moins rapide que lui sur le court, je me reconnais en lui. Son approche est la même que celle d’un Federer, d’un Nadal ou d’un Murray : il n’essaie pas nécessairement de jouer à un super niveau, il essaie juste de développer le bon plan de jeu. Il a compris que le tennis est un sport où l’on joue avant tout contre un adversaire. Par exemple, en finale du Masters contre Dimitrov, il n’a pas hésité à faire service-volée quand il a senti qu’il avait moins d’essence dans le moteur. Il ne cherche pas à être à 100 %. Il cherche juste une manière de gagner le prochain point. Cette approche du jeu est la meilleure qui soit.”

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Le Coréen Chung (avec les lunettes) a remporté le premier Masters pour jeunes, mais l’intérêt de l’événement était ailleurs.

Nouvelles règles

Le futur commence-il en 2018 ? Le premier “baby Masters”, autrement dit les ATP finals de la “next gen(eration)” (moins de 21 ans), s’est déroulé début novembre à Milan. Chung Hyeon l’a emporté, mais, sans manquer de respect au Sud Coréen, personne n’en a parlé, en revanche l’expérience des nouvelles règles que l’on y testait a, comme prévu, fait couler pas mal d’encre. Y a-t-on réellement vu le futur du tennis ?

A

boire et à manger. C ‘est l’expression

qui s‘impose pour évaluer la série de tests réalisés à Milan. Certain(s), en grande partie liés à la technologie, ont semblé prêts à être appliqués assez rapidement sans porter atteinte à la nature du jeu. En revanche, on n‘est sans doute pas près d’en voir d’autres utilisés sur le circuit. „Chaque sport doit s’adapter, nous n’allons pas changer pour changer, nous regardons vers l’avenir, vers la prochaine génération de fans“, a justifié le président de l’ATP, l’Anglais Chris Kermode. „Je ne dis pas que nous allons implanter ces innovations dans un, deux, trois ou cinq ans. Pour les joueurs qui sont à la moitié de leur carrière, si vous changez les règles vous changez leur histoire. Toute la question est de savoir comment intégrer d’éventuels changements progressivement, peut-être en les introduisant sur le circuit Challenger, en commençant avec une génération qui a grandi avec“. Next gen, donc. Revue de détail critique et estimation d’une instauration plus ou moins rapide par l’ATP/WTA.

1. 10/10 pour le “Shot clock” : L’installation d’un chronomètre, contrôlant la durée maximale de 25 secondes entre deux points et déclenché par l’arbitre de chaise, fait quasi l’unanimité.

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Si le serveur dépasse le temps imparti, il prend un avertissement et perd le bénéfice de sa première balle. La mesure est stricte mais reste en même temps à l’appréciation de l’arbitre au cas où celui-ci estime devoir tenir compte d’une circonstance particulière. La mesure permettra d’éviter certains abus et place tout le monde, les stars comme les sans-grades, sur un pied d’égalité... même si cela ne plaît pas du tout à Rafael Nadal. L’Open d’Australie 2018 sera le premier à proposer le “Shot clock” en Grand Chelem lors des qualifications.

dans le sens de la vision “moderniste” ciblée par l’ATP et les télés. Mais elle modifie quand même de manière fondamentale le déroulement voire l’esprit du jeu, avec une sorte de “mort subite” à 40 A, y compris sur balle de set ou de tie-break. Jusqu’ici, l’idée du point décisif en a séduit certains, moins d’autres, on n’a pas l’impression qu’on en soit proche en simple... bien qu’elle soit déjà d’application en double.

2. 7/10 pour la suppression du “let” au service

La principale objection à cette mesure est que l’on remplace des hommes ou des femmes par des machines, des êtres humains qui ont suivi une filière arbitrale par passion et sont membres à part entière de la famille du tennis. En revanche, disparition du “challenge”, plus la moindre discussion, la technologie juge et annonce en “live”, rien à dire, le hawk-eye a fait ses preuves, les joueurs ont confiance et on ne touche pas à l’essence du tennis. Si l’on raisonne en termes d’efficacité, le seul réel obstacle à une installation immédiate est le coût financier de l’opération.

On n’est pas sûr du “plus” que cela apporte au match, mais l’expérience de ne pas faire rejouer un service parce que la balle a touché la bande du filet, et donc continuer le point normalement comme c’est le cas lors d’un rallye de plein jeu, a été accueillie plutôt favorablement par les joueurs à Milan, ils y ont même trouvé un côté “fun”. L’avantage ? On gagne un peu de temps, de dynamisme, c’est cohérent avec le reste des échanges. Facile à mettre en place si un consensus se dégage, il faut juste que les joueurs s’y habituent.

3. 6/10 pour la suppression des avantages à 40 partout La mesure divise. Elle permet de prévoir avec plus de précision la durée d’un jeu et de raccourcir le temps de match, ce qui va

4. 8/10 pour le remplacement des juges de ligne par le hawk-eye

5. 3/10 pour des sets en quatre jeux gagnants Les sets ne sont plus joués au meilleur des six mais des quatre jeux, avec tie-break à 3-3 et non plus à 6-6. Les rencontres en deux sets gagnants passent en trois sets


D’UNE ANNÉE À L’AUTRE INTERNATIONAL

Borna Coric a testé le coaching avec casque.

Pour qu’on triche moins

gagnants. Soit dit en passant, le nombre de jeux à gagner reste à peu près le même (4-2, 4-2, 4-2 = 6-3, 6-3). Et question subsidaire : si les Grands Chelems tiennent au principe des cinq sets, on fait comment, on en joue sept ou huit ? Il y a l’avantage du rythme, des décisions qui tombent plus vite, du temps de jeu plus nerveux et mieux contrôlé si on ajoute la suppression des avantages comme à Milan. Il s’agit de l’innovation la plus radicale proposée “pour faire entrer le tennis dans le 21e siècle”, c’est aussi la favorite du président de l’ATP Chris Kermode qui a néanmoins pu se rendre compte du (long) chemin qu’il lui reste à parcourir s’il entend un jour modifier la nature et la dimension du jeu de manière aussi profonde.

seule chose qui nous gêne vraiment dans les deux processus - évidemment applicables immédiatement si on l’estime nécessaire - est que la conversation est diffusée en direct à la télé, voire dans le public, comme un élément de show ou de marketing. Si à certains égards, le passionné de tennis peut y trouver son compte... à condition de comprendre la langue pratiquée, il y a là un côté voyeur, qui peut être dérangeant, à saisir d’éventuels propos spontanés ou énervés qui relèvent de la sphère privée. D’autre part, au delà du Top 50, certain(e)s n’ont pas les moyens de voyager avec un coach, tout le monde n’est donc pas sur pied d’égalité.

6. 7/10 pour le coaching en cours de match

7. 0/10 pour la possibilité de bouger en tribune durant les échanges

Pour de grands champions, le tennis est essentiellement un sport où deux hommes seuls s’affrontent, et la manière dont ils arrivent à gérer la confrontation, l’enjeu, fait partie intégrante de la panoplie du tennisman. Ceci dit, les joueurs travaillent toute l’année avec un staff, et on n’est pas contre un peu de coaching officialisé si c’est pour éviter le contact hypocrite si souvent constaté entre la personne sur le court et l’entraîneur dans son box. La WTA a déjà franchi le pas, en permettant au coach de venir sur le terrain une fois par set. A Milan, le joueur pouvait faire appel à son mentor... mais à distance, à l’aide d’un casque qui le fait ressembler à un pilote de F 1. La

A Milan, les spectateurs avaient le droit de bouger en permanence, sans attendre le changement de côté. Enfin, pas tous. Seulement en tribunes latérales, ceux situés en fond de court devaient rester immobiles. Même les cobayes “next gen” n’ont guère apprécié, gênés par ces mouvements perpétuels, relativement bruyants et effervescents. Par nature, pas seulement par tradition, le tennis reste un sport qui demande calme et concentration. On imagine à quoi ressemblerait le stade Arthur Ashe des grands soirs à l’US Open, avec son public déjà si exubérant, si on lui permettait en plus de se promener où et quand bon lui semble ?

A côté de certains tests “futuristes” milanais, des décisions plus pragmatiques ont été prises au niveau des Grands Chelems, qui ont essayé de parer à l’hémorragie trop souvent constatée au premier tour en raison du fait que certains joueurs relevant de blessure et insuffisamment rétablis honorent quand même leur place dans le tableau final pour toucher l’important prize money qui y est accordé (32.000 euros à l’Australian Open). Pour inciter celui qui n’est pas “fit” à déclarer forfait et à laisser la place à quelqu’un qui l’est, il a été décidé que, désormais, le joueur qui se retirera après le jeudi midi précédant le tournoi recevra 50 % du prize money du premier tour, le lucky loser qui le remplacera touchant les autres 50  %. A Wimbledon 2017, sept joueurs et une joueuse avaient abandonné lors des deux premiers jours.

Retour à seize têtes de série en 2019 En 2019, les Grands Chelems en reviendront à seize têtes de série, comme c’était le cas jusqu’en 2001 avant que la télévision américaine ne fasse pression pour que les trente-deux mieux classé(e)s soient protégés. Une décision favorablement accueillie au plan sportif puisqu’elle permettra de présenter des matches plus intéressants lors des premiers tours.

PLAY TENNIS 51


Patrick Mouratoglou l’interview de fin de saison

Un peu comme Mats Wilander dans les pages précédentes, Patrick Mouratoglou livre ses impressions d’entre deux saisons. Sur le circuit féminin, mais pas seulement. C’est toujours le phénomène Nadal/Federer qui le passionne au plus haut point.

C

où il préparait le retour de Serena Williams - 36 ans, “queen” mother aux 23 couronnes dont l’objectif est le record d’un autre âge de Margaret Court, ou mieux de s‘isoler toute seule au sommet, intouchable -, que l’entraîneur français a répondu à une petite interview express.

Déjà 23 couronnes pour Serena. A quand la 24ème pour égaler le record de Margaret Court qui date de 1973 ?

52 PLAY TENNIS

‘est de la Floride,

PLAY TENNIS. Cinq filles ont occupé la première place mondiale en 2017, décidément personne ne s’impose vraiment quand Serena n’est pas en forme ou pas là. PATRICK MOURATOGLOU. Le tennis féminin a subi des chocs qui ont conduit à beaucoup d’instabilité. La maternité de Serena numéro 1 durant trois ans et demi, victorieuse de 10 Grands Chelems sur le même laps de temps - a créé un grand vide, accentué par le fait que Victoria Azarenka est également devenue maman et que Maria Sharapova a été suspendue. Aucune joueuse n’était préparée à monter sur le trône. Défaire une fois Serena quand on n’a rien à perdre est une chose, assumer la pression d’être “la” joueuse à battre en est une autre, pression qu’Angelique Kerber a subie de plein fouet.


D’UNE ANNÉE À L’AUTRE INTERNATIONAL

Se maintenir au sommet n’est pas donné à tout le monde, y compris après avoir remporté un Grand Chelem, comme Kvitova et Muguruza, ou à l’approche d’une consécration, comme Halep. Chez les jeunes, il y a d’énormes qualités, mais si je dois en citer deux, Ostapenko et Garcia me plaisent beaucoup car elles sont très ambitieuses. P.T. Puisqu’on est entre nous, que pensez-vous d’Elise Mertens, qui s’est entraînée dans votre académie ? P.M. Je me souviens de son sérieux et de sa détermination qui me rappelaient Yanina (Wickmayer) à bien des égards. Elle progresse beaucoup et rapidement ce qui est bon signe. Elle a clairement un potentiel pour continuer de bien évoluer, c’est une des joueuses avec lesquelles il faudra compter.

“Federer a proposé un tennis encore plus incroyable qu’avant.” P.T. Désormais lorsqu’on fera des pronostics en pré-saison, on repensera à 2017, et on y réfléchira à deux fois ? Voir Murray et Djokovic décliner comme ça, Nadal et Federer se partager les Grands Chelems, n’est-ce pas la plus grande surprise du siècle ? Etes-vous d’accord avec ceux qui disent que Rafa et Roger n’ont jamais aussi bien joué ? Et quel est le meilleur des deux ? Wilander dit que s’il n’y avait pas eu un monumental Gilles Muller à Wimbledon, Nadal pouvait gagner Roland, Wim et l’US Open d’affilée... P.M. Nous sommes très nombreux à nous être trompés, ce qui confirme que Rafa et Roger sont totalement hors normes, et que dans ce sport tout peut tourner très vite, celui qui ne progresse pas régresse car les autres continue de grandir. Roger a joué le meilleur tennis, mais Rafa a été plus constant. Federer a trouvé un second souffle en faisant évoluer son jeu. Ses résultats 2017 sont la conséquence d’un plan de trois ans durant lesquels il a saisi toutes les opportunités de venir au filet, de progresser dans ses approches et sa volée. Il a proposé un tennis encore plus incroyable

qu’avant. Rafa a gagné Roland Garros comme d’habitude et ses résultats sur terre battue lui ont apporté la confiance qui, combinée à un concours de circonstances favorables (5 Top 11 absents, Federer blessé), lui ont permis de remporter l’US Open. Est-ce qu’il aurait pu aussi gagner Wimbledon ? Bien entendu. Mais nous savons tous que le gazon et le dur indoor sont les surfaces sur lesquelles il est le plus vulnérable. Gilles Muller en a profité, d’autres auraient pu aussi le battre. P.T. Il faut quand même se lancer. Vous voyez Federer poursuivre sur la même lancée en 2018, en ciblant les objectifs qui lui conviennent ? Et vous disiez l’an dernier que Nadal avait bien fait de ne pas changer d’entraîneur, que cela aurait une énorme erreur, mais là son oncle/coach Toni s’en va, Rafa rattrapera-t-il un jour Roger au nombre de titres majeurs ? P.M. On se rend bien compte qu’à 36 ans Federer est capable d’être ultra-performant sur certaines périodes mais que son physique ne lui permet plus de faire des années pleines à ce niveau. Il doit opérer les bons choix en terme de programmation pour être au top à l’Australian Open, Wimbledon et l’US Open. Je persiste à dire que cela aurait été une grosse erreur pour Nadal de changer de coach au moment ou les résultats étaient moins bons, la suite m’a donné raison. Pour l’avenir, pas d’inquiétude même sans Toni, pour deux raisons : Carlos Moya a passé une année sur le circuit avec eux, il sait comment ils fonctionnent, et puis Toni n’est pas réellement parti, il continue d’entraîner son neveu à Majorque. Rafa peut bien sûr, théoriquement, rattraper Roger en nombre de titres de Grand Chelem, mais ce sera difficile avec les très bons jeunes qui arrivent, le retour de Novak, et Roger qui sera encore dangereux. P.T. Justement, quid de Novak Djokovic, d’Andy Murray ? P.M. Je pense qu’Andy ne sera pas prêt pour l’Australian Open, je ne suis pas certain que ses pépins physiques soient totalement résolus et lui aient permis de se préparer au mieux. Quand à Novak, c’est véritablement le point d’interrogation. Je ne doute pas qu’il ait le niveau top 10, mais je crois qu’il faudra un peu de temps pour le revoir évoluer au niveau des années précédentes.

PLAY TENNIS 53


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pour le fantastique parcours 2017 !

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Une fabuleuse fin d’année

Quelle fabuleuse fin de saison de saison pour le tennis belge ! Il y a d’abord eu le fantastique parcours de David Goffin aux Masters de Londres. Au sommet de son art pour sa pendaison de crémaillère dans ce tournoi de légende, le Liégeois a signé un coup de maître en se hissant en finale. Un véritable exploit qui l’a définitivement élevé parmi les meilleurs joueurs de la planète. Dans la foulée, on rêvait, bien sûr, d’une victoire en Coupe Davis. A Lille, dans une ambiance de folie, l’équipe belge a finalement cédé face à la France. Mais elle a parfaitement tenu son rang. Il a fallu attendre le cinquième match décisif pour trouver un épilogue au thriller. Et quelque chose me dit qu’avec un Steve Darcis au meilleur de sa forme le résultat aurait pu être différent. Car il ne nous a vraiment pas manqué grand chose pour soulever le mythique Saladier d’Argent ! Cette finale de Lille restera à jamais dans ma mémoire, à la fois pour son intensité sportive et pour son atmosphère avec des milliers de supporters belges dans la salle, comme s’il s’agissait d’un match des Diables Rouges. Quelle fierté de voir ainsi notre tennis attiser tant de passions ! L’équipe belge a disputé deux finales de Couper Davis en l’espace de trois ans. Ce n’est pas le fruit du hasard. Esprit d’équipe, solidarité, humilité, jusqu’au-boutisme, amitié, ambition : voilà les mots clés qui expliquent la réussite de la formation du capitaine Johan Van Herck. Avec, en prime, bien sûr, le fabuleux talent d’un David Goffin qui ne cesse de progresser à tous les niveaux. Alors, pourquoi ne pas rêver à d’autres exploits ? Le prochain match aura lieu à Liège du 2 au 4 février face à la Hongrie. L’occasion de repartir du bon pied pour de nouvelles aventures et de nouvelles conquêtes. Et pourquoi ne pas imaginer aussi des exploits côté féminin ? De retour au sein du Groupe Mondial, notre équipe de Fed Cup abordera l’épreuve sans complexe, avec le secret espoir de faire aussi bien que les garçons. Dominique Monami a construit une équipe homogène, jeune et talentueuse qui disputera son premier tour les 10 et 11 février face à la…France. L’occasion de prendre une belle revanche ! En attendant, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année. André Stein Président de l’Association Francophone de Tennis

aft - Edito

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Première édition du

Texte Christian SONON

“Challenge AFT tennis loisir”

C

eux et celles qui y ont goûté durant l’été ont applaudi l’initiative : la première édition du “Challenge AFT tennis loisir” a réuni vingt-cinq équipes durant sept dimanches, de juillet à septembre. Des équipes mixtes qui se sont affrontées via des joutes amicales en doubles.

Paul-Patrick Brabant.

“C’est à la demande de certains responsables de clubs qui regrettaient que leurs terrains n’étaient pas suffisamment occupés le dimanche que nous avons mis sur pied cette formule amicale d’interclubs mixtes”, explique Paul-Patrick Brabant, le responsable de la Promotion générale à l’AFT. “Pour cette première édition, nous avons décidé d’ouvrir deux catégories : une division I pour les équipes totalisant entre 25 et 40 points par paire et une division II pour celles ne dépassant pas 20 points. Chaque rencontre comprenait quatre matches : deux doubles messieurs, un double dames et un double mixte.” Comme il s’agissait d’un interclub amical, les responsables ont fait preuve de souplesse au niveau du règlement. “Chaque équipe devait être rattachée à un club mais pouvait comporter des joueurs ou joueuses affiliés

à d’autres clubs. Toutefois, un même participant ne pouvait jouer dans deux clubs différents dans la même catégorie”, précise le responsable. Concrètement, cinq équipes ont répondu présent en division I et vingt en division II. Ces dernières ont donc été divisées en cinq poules, en tenant compte de la localisation des clubs afin d’éviter les longs déplacements. A l’issue d’un premier tour, les meilleures (et les moins bonnes) ont continué à en débattre entre elles jusqu’à l’établissement d’un classement final. Pour l’anecdote, signalons que c’est le TC 3 Fontaines (Auderghem) qui a émergé en division I, tandis qu’à l’étage inférieur c’est La Réserve du Roseau qui a triomphé devant Sport Village et le Club Justine Henin. Les équipes du Brabant-AFT étaient-elles donc les plus fortes ? “Avec 18 représentants sur 25, elles étaient surtout de loin les plus nombreuses”, répond Paul-Patrick Brabant, qui pense que la communication est mieux passée dans cette région. “J’espère qu’en 2018, les autres vont davantage réagir…”

Les interclubs d’été ont été l’occasion des rencontres conviviales (ici à l’Argayon).

Critériums du Brabant : participation en hausse Les lauréats des catégories jeunes.

U

ne hausse des participants de près de15% en simples et d’environ 10% en doubles : le bilan 2017 des critériums du Brabant a réjoui la nouvelle équipe d’administrateurs mise en place en début d’année. Hasard des calendriers, la remise des prix, qui avait pour cadre les installations de Sport Village, à Ohain, avait été programmée le 18 novembre, soit en même temps que la demi-finale du Masters lon-

58

aft - Brabant

donien. Un (mini) écran géant fut vite mis en place afin de permettre aux lauréats présents d’assister en direct au troisième set, et la magnifique victoire de Goffin sur Federer renforça encore un peu plus l’esprit de fête et la bonne ambiance générale.

“Pour sa deuxième édition, le critérium de doubles, qui comptait trente-trois épreuves, a vu la participation de 2.368 paires, soit une

moyenne de 72 par tournoi”, expliqua François Laurent, le responsable des critériums. “En simples, les cent dix épreuves ont rassemblé 29.140 joueurs et joueuses, soit 3.585 en plus que la saison précédente”. Pourquoi cette hausse ? L’administrateur risque quelques explications : “La météo a été clémente, certains clubs ont fait preuve de beaucoup de dynamisme et… il n’y a pas eu de Coupe du Monde de football, ni de championnat d’Europe…”


Une année faste pour Fastré !

P

armi les lauréats brabançons, trois se sont particulièrement distingués puisqu’ils ont remporté en octobre le critérium national, qui avait lieu à Bruges (TC Brughia) pour les catégories de simples et à Beveren (TC Beckhand) pour les doubles. Leurs noms : Benjamin Fastré (M451) d’un côté et la paire Valérie Pirquin – Grégory Van Parijs (DMx-5) de l’autre.

Benjamin Fastré, vainqueur en M45, et sa fille Chiara (14 ans), deuxième en Dames IV.

“J’ai participé à une petite dizaine de tournois en Messieurs I et en Messieurs 35 afin de garder mon classement et je me suis inscrit à huit tournois en Messieurs 45 avec l’objectif de remporter le critérium”, explique le premier nommé qui est classé B-15.2 et est affilié au Club Justine Henin. “En M45, à l’exception d’une finale,

à l’Argayon, contre Xavier Daufresne, j’ai gagné tous mes matches, y compris lors de mes deux confrontations avec Pierre Godfroid.” Le bilan 2017 de Benjamin (48 ans) dans cette catégorie est remarquable puisqu’il a également remporté les championnats du Brabant et de l’AFT, avant de clôturer sa saison en s’adjugeant le critérium national. Seul le titre de champion de Belgique lui a échappé, mais son adversaire, Christophe Thijs, un ancien série A, était vraiment trop fort… “Je dois beaucoup à ma régularité et à mon expérience. Mais je soigne également ma condition physique. Ainsi, je n’arrête pas de jouer en hiver. A Limelette, nous sommes une bande de copains et nous jouons ensemble chaque semaine”.

Valérie et Grégory, la paire qui gagne

Q

Valérie Pirquin et Grégory Van Parijs n’ont connu aucune défaite sur le terrain cette saison en Doubles Mixtes 5.

uant à Valérie Pirquin (C30.4) et Grégory Van Parijs (C30.2), leur victoire au critérium national – ils n’ont perdu aucun set et sont les seuls lauréats francophones en doubles – est d’autant plus surprenante que les deux joueurs ne se sont rencontrés qu’à l’issue de la saison 2015, lorsque Grégory quitta La Raquette afin de disputer les interclubs d’hiver au Parival. “L’expérience ayant été probante, nous avons décidé de refaire équipe cette saison. Nous avons disputé une trentaine de rencontres en sept ou huit tournois, et nous n’en

avons perdu qu’une, à Beauvechain, où j’ai dû déclarer forfait en finale car je partais en vacances”, détaille Valérie. “Nous sommes tous les deux des battants, mais notre force c’est notre complémentarité. Valérie intervient très bien au filet et moi j’ai un solide jeu de fond”, ajoute Grégory qui se sent aussi à l’aise à gauche qu’à droite puisqu’il joue tous ses coups des deux mains !

NB : Le palmarès complet est sur le site du Brabant (onglet “Tournois et critérium”)

Les clubs champions

Interclubs

Trente et un titres pour le Brabant

V

ingt titres chez les adultes, dont douze en nationales, et onze chez les jeunes, dont trois en ligue, tel est le bilan 2017 du Brabant-AFT en interclubs. Soit trente et une couronnes. C’est un excellent bilan, supérieur de sept unités à celui glané la saison dernière, mais mal-

Les Dames 25.IV de Court-Saint-Etienne. De gauche à droite : Béatrice Jamet, Isabelle Bourgys, Maryse Collignon, Justine Boccart, Emilie Braun. Accroupie : Sandrine Vroonen. Absente : Ingrid Vanderheyde.

gré tout encore assez éloigné du nombre record de titres empochés en 2013 (40). Comme chaque année, chez les adultes, ce sont les seniors qui ont été les meilleurs porte-drapeaux de la Région puisque ceux-ci ont triomphé dans pas moins de seize catégories. Et la palme revient – une fois de plus – au Club Justine Henin qui, rien qu’en divisions nationales, a décroché cinq titres ! Notons encore la présence de quelques “récidivistes”, puisque les M55.I (équipe de Marc Grandjean), M65.I (Michel de Marneffe) et D35.III (Pascale Olivy) du club limelettois, de même que les M45.I de l’Argayon (Xavier Daufresne), ont réussi le doublé 2016-2017. Plus fort encore : les vétérans nivellois ont été sacrés champions de Belgique pour la quatrième année consécutive ! Une performance qu’ont également réussie les joueurs du Bercuit, mais dans quatre divisions différentes (de Messieurs IV à Messieurs I : voir le Play Tennis d’octobre). Bravo à tous !

• Divisions nationales. MI  : Bercuit  ; M45.I  : Argayon ; M55.I  : Club Justine Henin ; M60.II  : Parival ; M65.I  : Club Justine Henin ; M65.II  : Laeken ; M70.I  : Club Justine Henin ; M70.III  : La Raquette de Wavre ; D35.I  : Tennis de La Cure ; D35.II  : Davis ; D35. III  : Club Justine Henin ; D55.I  : Club Justine Henin. • Interrégions. MIII – 4j.  : Primerose  ; MIV  : Club Justine Henin  ; MVII.  : La Raquette de Wavre  ; M55. III  : Sport Village ; M65.I  : Brussels ; M70.I  : La Raquette de Wavre ; D25.IV  : Court-St-Etienne ; D45.I  : Baudouin. • Jeunes Ligue. JG-11  : Orée ; JG-13  : Primerose ; JF-11  : Watermael-Boitsfort. • Jeunes interrégions  : JG-13.II  : Waterloo Tennis  ; JG-13.III: Set Wahis  ; JG-15.II: Les Eglantiers  ; JG-15.III  : Trois Tilleuls ; JG-17.II  : Davis  ; JF-11. II  : La Réserve du Roseau  ; JF-13.II  : RC Bruxelles ; JF-15.I  : Odrimont.

59


Textes Christian LAURENT

La grande fête du tennis hennuyer à Mons

André Valentin et Jean Dauge.

Tiago Choquet.finalistes Jeunes Gens.

I

ndépendamment de tout ce que David Goffin est en train de nous apporter, le tennis hennuyer continue, lui aussi, à marquer des points. Pour preuve, la réussite de la fête du tennis qui s’est tenue, dernièrement, à l’Auditorium Abel Dubois à Mons, récompensant tous les lauréats du Critérium des Jeunes et des Adultes, les champions individuels, les vainqueurs du Masters ainsi que les équipes championnes en interclubs. Après l’allocution de bienvenue du président Jean Dauge très fier d’annoncer la distribution aux lauréats de plus de 42.000 euros de chèques, c’était au tour d’André Valentin de s’exprimer, une nouvelle fois, lors de cette 43ème édition. Fidèle à ses bonnes habitudes,

D

Les Lauréats du Critérium des Jeunes

60

le seul belge à avoir remporté deux fois le tournoi de l’Espérance a de nouveau mis l’accent sur le chemin à parcourir pour la classe biberon hennuyère. “N’oubliez pas que le tennis reste un jeu. Cette année encore, j’ai eu la possibilité de visionner pas mal de matchs. Ce que j’ai pu constater, c’est une amélioration du comportement des jeunes, n’hésitant pas à reconnaître la valeur de l’adversaire. Le seul bémol de cette année concerne la participation chez les jeunes filles. Certains tableaux n’ont pu être organisés, faute de participantes.” Après cette mise au point, le vieux copain de Jean Frère, absent pour raison de santé, félicitait Tiago Choquet (Peupliers Ath) pour sa 1ère place au Critérium en JG 9 ans 1 et 2 ainsi que pour son titre de Mr Critérium

Léa Malazdra.Jeunes Gens.

2017. André Valentin demandait aussi à tous les lauréats d’applaudir leurs parents en guise de remerciements pour tous les efforts consentis en leur faveur tout au long de la saison. Le Challenge Servais a été remporté par le Bois du Prince qui succède au Vautour. Les Bilingues d’Enghien devancent le RAECT Mons et La Louvière au Challenge des Jeunes. On sent un véritable renouveau dans le paysage hennuyer avec le club de Mons également sur le podium au Challenge Servais. Les Cheminots de Saint-Ghislain ne sont plus la capitale du tennis en Hainaut. Le RAECT Mons se rapproche à grand pas du Kalypso et du Bois du Prince.

Thomas Wojda, excellent sur les courts et sur les bancs

urant toute cette saison, le Montois Thomas Wojda a crevé l’écran. Minime première année, le protégé de Jacques Leriche a dominé autant que faire se peut sa catégorie au Critérium des Jeunes. “J’ai disputé une vingtaine de tournois et j’en ai gagné la moitié”, explique ce fan de Federer. “Au niveau de mes meilleurs souvenirs, je citerai ma victoire au Masters face à mon pote Antoine Vanreck qui termine deuxième au critérium, ainsi que le succès à Nimy face à Théo Remacle. Ce qui me reste en travers de la gorge, c’est

- - - - - - - - - - - - - - -

Julien et Louis Luypaert.finalistes Jeunes Gens.

JG 9 ans 1 : Tiago Choquet (Peupliers) JG 9 ans 2 : Tiago Choquet (Peupliers) JG 11 ans 1 : Nicolas Bornauw (Enghien) JG 11 ans 2 : Moreno Barbera (Rebecq) JG 13 ans 1 ; Thomas Wojda (Mons) JG 13 ans 2 : Tom De Zutter (Mons) JG 15 ans 1 : Julien Luypaert (Mons) JG 15 ans 2 : Alexandre Ozkan (Ressaix) JF 9 ans : Manon Baert (Vautour) JF 11 ans 1 : Léa Malazdra (La Louvière) JF 11 ans 2 : Mailys Lusiau (Jumet) JF 13 ans 1 : Chanel Renard (Master Tennis Gozée) JF 13 ans 2 : Margot Duhoux (Vautour) JF 15 ans 1 : Alizée Lion (New Central Park) JF 15 ans 2 : Lara Nitelet (Ressaix)

aft - Hainaut

la défaite à Morlanwelz face à Celien Pire.” Classé C30,2, le jeune espoir de la région ne ménage pas ses efforts pour franchir les étapes. “En plus de 2h30 de physique, je passe 7 heures sur les courts du RAECT Mons et 1h30 à la fédération. Pour le reste, je ne me pose pas des questions car je continue à prendre beaucoup de plaisir à pratiquer ce sport”, a ajouté le jeune montois. Cela ne l’empêche pas de combiner à la perfection les sports et les études. “Il vient de rentrer en 1ère secondaire au Collège Saint-Stanislas et ses résultats sont excellents”, dit son papa.

Classement des Clubs au Challenge Servais 1. Bois du Prince 2. Kalypso 3. Mons 4. Vautour 5. Tournaisien

9109 8044 7553 6845 6582

Thomas Wojda.

Les lauréats du Critérium.

Les Jeunes du Bois du Prince.

Mr Critérium 1. Tiago Choquet (Peupliers) 534 2. Christophe Michaux (Fontainois) 479 3. Margot Duhoux (Vautour) 467 4. Severine Druart (Mons) 461 5. Emmanuel Gillain (Leuze) 407

Les Jeunes de Mons.


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La fête à Liège allocution en disant simplement “Bonsoir, 2/6 6/3 6/4” et c’est alors une véritable ovation et de longs applaudissements spontanés qui jaillirent de l’auditorium de l’école provinciale., non seulement pour féliciter David mais aussi pour l’encourage avant ses grands rendez-vous de la fin de saison. Le président se plut à rappeler les origines liégeoises et les faits marquants de cette fin de saison de David, 7ème mondial, vainqueur de deux tournois ATP, qualifié pour le Masters malgré une longue indisponibilité pour blessure, et vainqueur cette semaine là de NADAL, THIEM et FEDERER soit les numéros 1, 2 et 4 mondiaux. Il souligna aussi les qualités morales de fair-play, de gentillesse, de correction de David, un exemple assurément pour tous, jeunes et moins jeunes. Carla Quadflieg 1ère en SD 1 et championne de Belgique avec Embourg en 2ème Nat Dames.

C

’était le samedi 18 novembre 2017, un samedi avant la finale de la Coupe Davis, un samedi qui ne ressemblait à aucun autre puisque dans l’histoire du tennis belge c’était la toute première fois qu’un joueur accédait à la finale du Masters ATP . L’après midi en effet, David GOFFIN, bien connu dans le tennis liégeois, s’offrait une victoire sensationnelle contre le plus grand joueur de tous les temps Roger FEDERER. Lors de la traditionnelle fête de ce tennis liégeois en fin da saison le président provincial Yves FRESON commença alors son

Dans la foulée il associa aussi Steve DARCIS, président de Tennissimo, et héros de tant de rencontres de Coupe Davis cette année avec des victoires décisives en Allemagne puis contre l’Italie et l’Australie. Lui aussi est un immense champion au caractère tout aussi fair-play, combattif et animé comme David de cette fibre nationale qui fait tant plaisir à voir. Il engloba aussi dans ses éloges deux autres liégeois, Maurice le médecin et Xavier l’ostéo et tout le staff de l’équipe de Coupe Davis qui se produira à Liège début février pour la première rencontre de la saison 2018 contre la Hongrie. Et pour terminer avec les liégeois au niveau international le président félicita Julien Ca-

Petite vue de la soirée .

62

aft - Liège

gnina pour ses nombreuses victoires dans des 15.000$ ; Ysaline BONAVENTURE pour son retour dans le top 300 et Margaux BOVY et Marie BENOIT pour leur place au classement WTA Ayant bousculé l’ordre de ses papiers pour faire place à l’actualité le président reprit le cours normal de la soirée en rappelant que parmi les 400 personnes présentes se trouvaient Mrs. Franz LEMAIRE, Raymond GILLIS et Frans KROONEN, trois membres fondateurs du criterium de Liège il y a 44ans, des dirigeants visionnaires à l’époque qui apprécient actuellement l’évolution chiffrée du tennis dans la province : 23000 affiliés dans les 103 clubs, 2618 équipes d’interclubs et plus de 45.000 participants en tournois. En interclubs deux très beaux titres nationaux : Embourg en 2ème Nat dames et Visé en 1ère Rég Messieurs. Huit équipes ont remporté le titre de champion AFT pour les clubs de Eupen, RTC Liège, Esneux, Ans et Longchamps. Et au niveau individuel il convient de féliciter Juliette BOVY, Simon DAUNE, Raphaël COLLIGNON champions AFT chez les jeunes ainsi que Magdeleine STASSEN championne AFT en dames 65 et Anthony GREGOIRE champion en Mrs 1 bis. Des titres brillants même s’ils sont un peu moins nombreux que l’année précédente ! Yves FRESON insista également très fort sur le fair-play et signala que le comité régional


avait décidé de mettre une campagne sur pied pour début 2018 à l’attention des joueurs, des jeunes et de leurs parents, des moniteurs et des officiels. Cette campagne sera d’ailleurs relayée par toute l’AFT et le souhait est d’avoir fair-play, correction et respect de la part de chacun en toute circonstance. Il tint ensuite à remercier les sponsors sans qui cette soirée n’aurait pas été possible, les membres des comités, les enseignants ; les arbitres et juges-arbitres.

Une présence remarquée : un groupe de 20 jeunes du Cheval Blanc vainqueur du trophée interclubs du criterium chez les jeunes gens, tous avec le T_shirt bleu de leur club. Leurs dirigeants avaient eu l’excellente idée de leur offrir une après midi récréative avant la remise des prix ; de nombreux autres clubs avaient aussi envoyé une ou des équipes complètes de jeunes, d’adultes ou de vétérans.

Les derniers bravos s’adressaient aux membres du secrétariat de Liège et de Wierde .

Des bons DECATHLON furent ensuite distribués aux lauréats ayant disputé le plus de matches dans les tournois Critérium.

C’était alors le moment plus protocolaire de la remise des diplômes et médailles interclubs à tous ceux et celles qui s’étaient distingués au niveau régional, AFT ou FRBT. 38 clubs furent ainsi mis à l’honneur.

La firme DERRICKX tint, elle, à récompenser cinq clubs ayant fait une effort particulier pour l’arbitrage de leurs finales en 2017 : Hamoir, Guillemins, Université, Trois-Frontières et Lambermont.

Herve en JG - 17 I & III.

Tennissimo en Mrs II & VI.

Geneviève MAKA ,présidente de la commission criterium Liège, procéda à la remise des prix aux 103 lauréats qui reçurent tous des prix intéressants : écran TV, four à micro ondes, trainings ou polo OXYGENE, appareils photo, bons KINEO fitness, sacs et balles de tennis TECNIFIBRE …etc. A 21h Yves FRESON invita alors tout le monde au cocktail offert par le comité, avec l’aide du JENATENNIS pour les boissons et de l’équipe de FABY et l’école d’hôtellerie qui avaient préparé sandwiches, wraps, frites, canapés fourrés, boudins, fromages de Herve et desserts. C’est dans la bonne humeur que se termina cette fête annuelle et nul doute que les 400 personnes présentes en garderont un bon souvenir.

Anaïs Hardenne 1ère en JF -15. Jeunes Gens.

Khelya Pianota 2ème en JF-11/I.

Maheva Butera 1ère en JF -11/II.

Daniel Debras & Maxime Klejniak en SM 35/1.

Les Messieurs IV de Beauvais.Jeunes Gens.

Longchamps en JF -15 & - 17 & JG -13.

EUPEN gagne le trophée clubs en JF.

Les 3 premiers en JG - 13/1.

CHEVAL BLANC gagne le trophée clubs en JG.

Un groupe important de Lambermont.Jeunes Gens.

Université en Mrs 35/1.

63


Texte Pierre BAUGNEE

Remise des prix de la saison 2017 à Jemelle paux résultats un peu plus bas dans l’article. Plusieurs joueurs se sont également distingués en dehors de leur région. Au niveau des championnats AFT ce fut le cas de Lucie Rabiot (Dames I bis), et Célia Bastin (Dames III). Au critérium AFT, Mathys Tarouansaid (JG -13 I) et Anne-Laure Arnould (JF -13 I) l’ont emporté alors que Dylan Leignel (JG -9) et Laura Palumbo (JF -11) ont gagné le circuit de l’Espérance AFT.

Carla Quadflieg 1ère en SD 1 et championne de Belgique avec Embourg en 2ème Nat Dames.

L

a salle des fêtes de Jemelle a une nouvelle fois été le témoin de la traditionnelle remise des prix de fin de saison pour la région Namur-Luxembourg. Les lauréats des différentes catégories ont dont été récompensés et ont défilé pendant un peu moins de deux heures sur le podium dans la bonne humeur générale, le tout rehaussé par la participation très remarquée d’une délégation cinacienne particulièrement en voix. C’est le président Pierre Crevits qui a ouvert le bal, si l’on peut dire, en se réjouissant des formidables résultats de l’équipe belge de Coupe Davis (ndlr : et cela avant que le verdict de la finale ne tombe, sans parler des résultats de David Goffin aux Masters) : “Je tiens aussi à rappeler aux parents qu’une réforme importante au niveau des jeunes se prépare. Et cela en totale collaboration avec l’aile néerlandophone de la fédération. Je tiens d’ailleurs à remercier Thierry Marot, principal instigateur de cette réforme”. Cette réforme, qui sera d’application en 2019, est

très attendue pour relancer des catégories qui en ont bien besoin. Après les récompenses pour les équipes engagées en interclubs, avec en exergue l’équipe M65 III du TS Gembloutois, championne de Belgique de sa catégorie, les différents lauréats des prix individuels se sont succédés. Vous pouvez découvrir les princi-

Thierry Marot, instigateur de la prochaine réforme des jeunes.

Pierre Crevits et Paul-Patrick. Brabant.

Le TC Halanzy club en or

L

Club en Or : le TC Halanzy avec son président Jean-Marie Mathieu.

64

a cérémonie s’est terminée avec la remise du prix du Club en Or. C’est le TC Halanzy qui a été récompensé par l’entremise de son président Jean-Marie Mathieu, toujours bon pied bon œil à 80 ans : “Cela fait une vingtaine d’années que je préside notre club. C’est évidemment une récompense qui me touche. Le TC Halanzy est un club stable, où il fait bon pratiquer le tennis. Notre école de jeunes compte 200 pratiquants ce qui n’est pas mal du tout”. La France, Le Grand-Duché et même des

aft -Namur-Luxembourg

clubs belges voisins plus importants, et très proches géographiquement, sont en effet de sérieux concurrents : “Ils ont d’autres moyens que nous. Je pense particulièrement à Longwy. Mais on ne se plaint pas de notre sort, je regrette juste le nombre un peu décevant de dames lors des compétitions. L’ambiance a toujours été excellent chez nous, on ne vise pas trop haut.” conclut le président qui passera bientôt la main et qui peut compter sur ses fils très impliqués dans la gestion du club.


Le prochain millionnaire Lotto est-il en train de lire cette annonce ?

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Le palmares individuel Messieurs M 1 : 1 Poncelet Victor - 2 Mencaccini Andréa M 1Bis : 1 Brabant Paul-Patrick - 2 Brichard François M 2 : Perrang Lucas - 2 Heyne Nathan M 3 : 1 Kitio Cardin - 2 Muller Mattéo M 4 : 1 Bauwin Damien - 2 Demanet Emilien M 5 : 1 Lambotte Jérôme - 2 Hottias Julien Dames D 1 : 1 Pierard Maud - 2 Maquet Margaux D 2 : 1 Barreau Valentine - 2 Bastin Célia D 3 : 1 Bastin Célia - 2 Hennau Laura D 4 : 1 Bibarss Latifa - 2 Kettels Célia

66

Seniors M 35-1 Lardinois Alexandre M 35-2 Fantin Xavier M 35-3 Manette Gilles M 35-4 Zarro Ludovic M 45-1 Bouvier Jean-Marc M 45-2 Bertoncello Steve M 45-3 Svaluto Renzo D 25-2 Van De Gucht Laïka D 25-3 Duquesne Annabelle D 25-4 Evard Amélie Jeunes Gens JG -15 I :1 Verraver Antoine - 2 Willems Léo JG -15 II : 1 Ligot Natan - 2 Gilot Pierre JG -13 I : 1 Tarouansaid Mathys - 2 Jeanart Thomas JG -13 II : 1 Constandt Eliot - 2 Radyuly Roman JG -11 I : 1 Cabu Mathéo -

2 Demanet Théodore JG -11 II : 1 Lambilliotte Maxime - 2 Schmitz Clément JG -9 I : 1 Daennevoye Jules - 2 Mouffe Louis JG -9 II : 1 Mouffe Louis - 2 Polet Charles Jeunes Filles JF -15 I : 1 Lechien Mary-Alexane - 2 Devillet Juliette JF -15 II : 1 Roulin Marie - 2 Habay Candice JF -13 I : 1 Arnould Anne-Laure - 2 Yans Laura JF -13 II : 1 Rondiat Léa - 2 Roulin Marie JF -11 I : 1 Bultreys Aurélie - 2 Charlier Clémence JF -11 II : 1 Collin Clara - 2 Crevits Esther JF -9 I : 1 Gigot Inès - 2 Willems Mila

Les dames 4 du TC Halanzy.

Les Dames 25 de Nassogne.

Les M35 I de Ciney.

Les M35 II des Alloux, avec Philippe Albert à l’extrême droite..

Patrick Dave vainqueur Master Vétérans M45 II.

Cardin Kitio 1er et Mattéo Muller 2ème en M III.

Maud Pierard vainqueur en D I.

Latifa Bibarss Dames vainqueur en D IV.

Laïka Van De Gucht vainqueur en D25 II.

Mathys Tarouansaid 1er au critérium en -13 et champion AFT

Mathéo Cabu (- 11 I) et Maxime Lambilliotte (- 11 II).

Mathéo Cabu et son papa Jeremy.

Aurélie Bultreys vainqueur en JF -11 I.

Clara Collin 1ere et Esther Crevits 2ème en JF -11 II.

Victor Poncelet.

aft -Namur-Luxembourg aft



LE CRITERIUM NATIONAL

Signe de rapprochement entre l’association francophone de tennis et tennis vlaanderen

L

e premier week-end d’octobre, nous venons de vivre le 43ème Tour Final du Critérium National de Simples et les 1ers Masters du Belgian Circuit à Bruges, au T.C. Brughia. Ensuite, 2 semaines plus tard, c’était le 2ème Tour Final National du Critérium de Doubles à Beveren, au T.C. Beckhand. Le Tour Final du Critérium voit s’affronter les vainqueurs des 9 critériums régionaux de 8 catégories de simples et 8 catégories de doubles. C’est à cette occasion là aussi que se déroulent les masters du Belgian Circuit Dames I et Messieurs I pour lesquels sont sélectionnés les 10 joueuses et les 10 joueurs qui ont récolté le plus de points dans les tournois étoilés de toute la Belgique.

68

Pour arriver à cela, le Comité National du Critérium a dû aider les 9 critériums régionaux à harmoniser un minimum leurs règlements.

Cette année, en simple, le Brabant AFT se classe 4ème, Namur Luxembourg 6ème, Liège 8ème et le Hainaut 9ème.

Après avoir eu une dame francophone comme présidente et un président néerlandophone, le CNC est actuellement sous la houlette d’un président mandataire de Tennis Vlaanderen et d’une secrétaire de l’Association Francophone de Tennis. Le rapprochement entre les deux ligues, dans ce cadre, est évident. Les réunions et les différentes organisations se déroulent toujours avec beaucoup de convivialité.

Pour les doubles, le Brabant AFT est 6ème et les trois autres régions francophones ferment la marche ex aequo.

Si au niveau des résultats, Tennis Vlaanderen domine largement, tous les joueurs francophones sont fiers de représenter leur région lors de cet évènement national.

Aux Masters du Belgian Circuit, c’est là un francophone qui l’a emporté : Julien Dubail. Rendez-vous l’année prochaine en Flandre Orientale pour les finales de simples ainsi que les 2èmes Masters du Belgian Circuit et dans la région du Brabant AFT pour celles de doubles. Geneviève MAKA Secrétaire du CNC

Julien Dubail (Br AFT vainqueur du BC) avec Louis Cant son adversaire de la finale.

Alexandre Lardinois (N Lx) et Laurent Dessart (Br AFT - Vq) 1/2 F M35.

enjamin Fastré (Br AFT Vq ) et Frantz Vermesse (LG) 1/2 F M 45.

Valérie Pierquin et Grégory Van Parys VQ en DMx 30pts du Br AFT.

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LE BILLET DE FILIP DEWULF NATIONAL

Le (bon) bulletin du tennis belge Avec une finale de Coupe Davis, une 7e place mondiale pour David Goffin, l’avènement d’Elise Mertens, le come back d’Alison Van Uytvanck et le retour de l’équipe de Fed Cup dans le groupe mondial sous la baguette de Dominique Monami, on a vécu une grande année pour le tennis belge. Mais on peut toujours mieux, n’est-il pas ? 1. David Goffin (ATP 7) • 2017 : avec des titres à Shenzhen et Tokyo, des finales à Rot-

terdam, Sofia, au Masters et en Coupe Davis, notre sportif de l’année a crevé l’écran, avec en point d’orgue ses victoires face à Djokovic (Monte Carlo), Nadal et Federer (Masters). • 2018 : viser les Grands Chelems semble être la prochaine étape logique.

2. Elise Mertens (WTA 36) • 2017 : elle est entrée par la grande porte, mais avec un peu de

réussite, dans le Top 100 grâce à sa première victoire en tournoi WTA à Hobart, elle a montré ensuite qu’elle y avait largement sa place, par ses performances en Fed Cup, sa finale à Istanbul et des 1/2 finales à New Haven et Luxembourg. • 2018 : d’un côté elle aura pour la première fois pas mal de points à défendre, de l’autre elle n’a que 22 ans.

3. Steve Darcis (ATP 77) • 2017 : malgré une année émotionnellement difficile, le «vétéran»

liégeois (33 ans) a encore fait parler de lui sur les courts, avec notamment une victoire dans le tournoi Challenger de son club Villa Primrose à Bordeaux et une prestation phénoménale en Allemagne au premier tour de la Coupe Davis. • 2018 : avec son expérience et son tennis difficile à jouer, il peut encore vivre une belle année dans le subtop mondial.

4. Alison Van Uytvanck (WTA 76) • 2017 : excellent come back pour quelqu’un qui en mars (Indian Wells) pointait à la 136e place mondiale. Un deuxième tour à Roland Garros et une première victoire en tournoi WTA (Québec) lui ont fait beaucoup de bien. • 2018 : on sait à quel point on estime ici le potentiel de la Brabançonne (toujours 23 ans). Objectif pour elle : viser une place dans le Top 50 d’abord, puis plus haut, et surtout avoir confiance dans un tennis varié comme on en voit peu chez les filles.

5. Kirsten Flipkens (WTA 75) • 2017 : mention bien, sans plus, pour la trentenaire de Mol, avec trois quarts de finale comme meilleures performances, rien de particulier, mais une certaine régularité. • 2018 : si Flipper commence bien 2018, elle peut réaliser une opération avantageuse puisqu’elle n’avait gagné qu’un match lors de la tournée australienne il y a douze mois, elle peut faire de même lors de la saison sur gazon.

6. Ruben Bemelmans (ATP 118) • 2017 : saison très irrégulière pour le Limbourgeois, qui a fait croire au meilleur avec un 3e tour à Wimbledon, une 1/2 finale à l’Euro-

“Elise Mertens est arrivée dans le Top 100 avec un peu de réussite, elle a montré ensuite qu’elle y avait largement sa place.” pean Open et un retour prometteur dans le Top 100, mais il n’a pas su maintenir le cap. • 2018 : à 29 ans, on sait qu’il possède le tennis pour exister dans le Top 100, mais il faut que la régularité et la tête suivent.

7. Yanina Wickmayer (WTA 113) • 2017 : elle a perdu pas mal de matches serrés, avec

pour conséquence une première chute hors du Top 100 mondial depuis 2008. Une année décevante avec une 1/2 finale à Guangzhou comme seul petit point lumineux. • 2018 : à 28 ans, Wicky n’est ni finie, ni à sa place hors du Top 100, elle doit - et va - le prouver.

8. Arthur De Greef (ATP 178) • 2017 : on attendait plus du Bruxellois (25 ans), il s’est montré à Roland Garros, où il s’est qualifié et a disputé un méritoire premier tour face à Gasquet, mais dans l’ensemble il y a un goût de trop peu. • 2018 : petite surprise, le coach attitré d’Arthur pour 2018 est Olivier Rochus, les deux hommes ont déjà travaillé ensemble et cela s’est terminé par un «divorce», mais ne diton pas qu’un homme averti en vaut deux ?

9. Maryna Zanevska (WTA 171) • 2017 : là aussi, on reste sur sa faim.

Maryna a commencé l’année comme 122e mondiale, donné par moments l’impression de pouvoir passer le cap, notamment lorsqu’elle a remporté le 100.000 dollars de Vancouver, mais elle n’a pu confirmer. • 2018 : arrivée au bout de son histoire sportive avec Philippe Dehaes, elle quitte sa zone de confort pour trouver un nouvel élan du côté de Barcelone.

10. Julien Cagnina (ATP 261) • 2017 : on n’attendait pas ou

plus grand-chose du talentueux Liégeois, revenu en quelque sorte d’entre les «morts» en remportant sept titres en tournois Future. • 2018 : Julien sait qu’on l’attend à présent à l’échelon au dessus, les tournois ATP Challenger. Après tout, il n’a que 23 ans.

PLAY TENNIS 71


C’EST DU BELGE NATIONAL

Ysaline Bonaventure a gagné 300 places en quatre mois

Après neuf mois de galères (poignet fracturé, deux opérations, plus une troisième à l’épaule), Ysaline Bonaventure, 23 ans, a repris la compétition en avril 2017 et, de fin juin à fin octobre, elle est passée de la 480e à la 181e place mondiale, terminant par la plus belle victoire de sa carrière, lors du tournoi 60.000 dollars de Toronto. “Je n’ai pas pu tenir une raquette pendant huit mois”, rappelle-t-elle, une longue indisponibilité qui lui aura au moins permis de travailler physiquement avec le préparateur de l’AFT Fabien Bertrand comme elle ne l’avait jamais fait auparavant, avec un programme diététique adapté. Depuis l’âge de 14 ans, Ysaline s’entraîne aux Pays Bas à l’académie fondée par l’ancienne joueuse Noëlle Van Lottum et son mari Martijn Belgraver. Elle est non seulement parfaite bilingue, mais a noué avec la Hollandaise une sorte de relation “mère-fille” qui à la longue a fini par montrer ses limites. “J’ai grandi et mûri, on saturait”, dit-elle, “mais comme je me sens bien là-bas j’avais envie d’y rester, tout en gardant l’AFT pour les périodes physiques”. C’est donc désormais le mari de Noëlle, Martijn, qui l’accompagne la plupart du temps sur le circuit. “Avec ce classement, j’ai de nouveau accès aux qualifications des Grands Chelems et de tournois WTA”, conclut-elle, “je n’ai aucun point à défendre d’ici fin avril, l’objectif est déjà de revenir à mon meilleur classement, qui était 140 en juillet 2016, et de viser le Top 100 bien sûr, mais sans en être obnubilée.”

Kimmer Coppejans ne collabore plus avec X-Man

L’annonce de la collaboration entre Kimmer Coppejans et Xavier Malisse fin 2016 avait quelque peu surpris. Elle n’a malheureusement pas débouché sur les résultats escomptés et elle n’est désormais plus d’actualité. L’ancien vainqueur de Roland Garros junior, qui avait touché au Top 100 mondial il y a un an et demi, a reculé en une saison de la 178e à la 269e place mondiale. “J’ai vécu une année difficile, je ne vais pas mentir”, dit le sympathique Ostendais, “c’est surtout la confiance qui a manqué, j’ai gagné trop peu de matches et je me suis enfoncé dans une spirale négative. Je travaille à présent avec un psychologue, mais il n’y a naturellement pas meilleur remède qu’une série de victoires.” Le Côtier de 23 ans a également reçu le soutien de son frère comme préparateur physique - Olivier Coppejans figure dans le staff des clubs de football ou de basket ostendais - et de Mike Lynch son ancien entraîneur. “Avec mon classement actuel, une collaboration avec Xavier n’était de toute façon plus envisageable”, sait Kimmer, “ce qui n’empêche pas que je sois à la recherche d’une structure solide et d’un coach pour voyager. J’ai beaucoup travaillé mon physique, en ce début d’année j’ai prévu de disputer trois tournois Future, espérant pouvoir y aligner les matches et y regagner la confiance nécessaire pour inverser la tendance.”

Dominique Monami et Sabine Appelmans veulent vous coacher

Dominique Monami et Sabine Appelmans ont su trouver leur voie une fois leur carrière terminée. Que ce soit dans le monde du tennis ou plus largement du travail, elles ont bien utilisé leur notoriété et fait fructifier leurs atouts avec flair, sachant se faire apprécier. Les deux anciennes rivales s’entendent plutôt bien et travaillent désormais ensemble dans un domaine qui leur est cher, la santé (mentale et physique) des gens (sur le marché du travail). En compagnie de l’ex-hockeyeuse Charlotte Devos, elles ont ainsi mis sur pied leur petite entreprise baptisée PLAY YOUR WAY au sein de laquelle elles veulent partager leur expérience en matière de bien-être psychologique, de dynamique d’équipe et de forme physique au travers d’un coaching varié, motivant et inspiré. L’actuelle capitaine de Fed Cup Monami prend en charge l’aspect mental - elle peut faire valoir 14 ans d’expérience chez “Mentally Fit” -, l’ex-capitaine des Red Panthers Devos assure le côté teamspirit, et l’ex-coach de Fed Cup Appelmans s’occupe de la partie santé physique. Pour de plus amples informations, consultez www.playyourway.be

Philippe Dehaes entraîneur de

Daria Kasatkina

Avec Simon Goffin aux côtés d’Anastasia Pavlyuchenkova (15e mondiale) et Wim Fissette qui reprend du service auprès d’Angelique Kerber (21e mondiale), un troisième Belge accompagne désormais une joueuse Top 30 sur le circuit. Philippe Dehaes a, en effet, arrêté sa collaboration avec Maryna Zanevska sans que leurs liens personnels en semblent affectés (elle est toujours domiciliée chez lui). Il entraîne désormais la jeune Russe Daria Kasatkina, 20 ans, 24e mondiale, victorieuse de son premier tournoi WTA à Charleston et finaliste à Moscou. “Sportivement, on était au bout de l’histoire avec Maryna, une histoire très forte”, dit le Brabançon, “j’étais plus qu’un entraîneur pour elle, elle fait partie de la famille, elle a eu d’autres coaches mais j’étais toujours là, depuis dix ans. Il est parfois nécessaire de quitter sa zone de confort.” Maryna, toujours soutenue par la fédération francophone, a désormais trouvé place dans une structure espagnole, à Barcelone, avec un coach argentin. “Vous me croirez ou non, mais c’est au moment où, dans les bureaux de la fondation Hopiness, on fixait avec Cindy Vincent les modalités de notre “séparation” que Daria m’a appelé”, continue Dehaes. “Je l’avais déjà rencontrée en 2013 lorsqu’elle était venue demander un soutien financier justement à Hopiness, puis j’avais un peu travaillé avec elle en 2014 pour préparer Roland Garros juniore qu’elle a gagné. Elle m’avait approché à Wimbledon 2017 en me laissant entendre qu’elle envisageait de changer d’entraîneur. Elle est basée en Slovaquie, c’est un fameux challenge au niveau familial, mais en même temps une super opportunité professionnelle, j’ai toujours cru en elle et elle est encore tellement perfectible.”

72 PLAY TENNIS


QUELQUES CHIFFRES

LES RÉSULTATS

résultats

MASTERS 1000 Du classico chinois à la surprise parisienne

internationaux ASIE La quinzaine de David Goffin Tokyo lui va si bien. Finaliste de l’ATP 500 l’an dernier dans la capitale japonaise (battu par Nick Kyrgios), Goffin s‘y est cette fois imposé, une première dans dans sa carrière à ce niveau de tournoi. La semaine précédente, il s‘était déjà imposé en Chine (Shenzhen), point de départ d’un démentiel marathon qui l’a mené jusqu‘en en finale du Masters.

La dernière fois où les deux „monarques“ ont étalé leur domination c‘est à Shanghai, où Federer, impérial, a confirmé ses triomphes de l’année face à Nadal déjà un peu en délicatesse côté genou. Dans l’hécatombe de fin de saison, le rendez-vous de Paris/Bercy a été celui des surprises (un qualifié en finale) et des outsiders avec un Jack Sock ne touchant plus le sol sur la route du Masters.

ATP 250 SHENZHEN

ATP 500 TOKYO

28/09-1/10, hard court, 731.680 $

02/10-08/10, hard court, 1.706.175 $

1/4 Damir Dzumhur (BIH) - Alexander Zverev (GER) 6-4 7-5 Alexandr Dolgopolov (UKR) - Dudi Sela (ISR) 6-3 4-6 1-0 Henri Laaksonen (SUI) - Zhizhen Zhang (CHN) 6-4 3-6 6-2 David Goffin (BEL) - Donald Young (USA) 6-2 6-3

1/4 Marin Cilic (CRO) - Ryan Harrison (USA) 6-2 6-0 Adrian Mannarino (FRA) - Yuichi Sugita (JPN) 6-2 6-4 David Goffin (BEL) - Richard Gasquet (FRA) 7-5 6-2 Diego Sebastian Schwartzman (ARG) - Steve Johnson (USA) 6-0 7-5

08/10-15/10, hard court, 7.906.170 $ 1/4 Rafael Nadal (ESP) - Grigor Dimitrov (BUL) 6-4 6-7(4) 6-3 Marin Cilic (CRO) - Albert Ramos-Vinolas (ESP) 6-3 6-4 Juan Martin Del Potro (ARG) - Viktor Troicki (SRB) 4-6 6-1 6-4 Roger Federer (SUI) - Richard Gasquet (FRA) 7-5 6-4

1/2 Alexandr Dolgopolov (UKR) - Damir Dzumhur (BIH) 6-3 6-4 David Goffin (BEL) - Henri Laaksonen (SUI) 7-6(7) 5-7 6-3

1/2 Adrian Mannarino (FRA) - Marin Cilic (CRO) 6-7(5) 6-4 6-0 David Goffin (BEL) - Diego Sebastian Schwartzman (ARG) 7-6(3) 7-6(6)

1/2 Rafael Nadal (ESP) - Marin Cilic (4) (CRO) 7-5 7-6(3) Roger Federer (SUI) - Juan Martin Del Potro (ARG) 3-6 6-3 6-3

Fin David Goffin (BEL) - Alexandr Dolgopolov (UKR) 6-4 6-7(5) 6-3

Fin David Goffin (BEL) - Adrian Mannarino (FRA) 6-3 7-5

Fin Roger Federer (SUI) - Rafael Nadal (ESP) 6-4 6-3

SHANGHAI

EUROPE L’European Open reste français

ANVERS ATP 250

Après Gasquet en 2016, l’European Open anversois a couronné un deuxième vainqueur français en deux éditions. Tsonga, relevant de blessure, est revenu sur le circuit par la grande porte. Une nouvelle fois, le seul tournoi belge au calendrier n‘a pas réussi à Goffin de retour d’Asie. La semaine suivante, David ne s‘est incliné qu‘en demi-finale face à Federer chez lui à Bâle.

16/10-22/10, indoor hard court, 660.375 € 1/4 Stefanos Tsitsipas (GRE) - David Goffin (BEL) 2-6 7-6(1) 7-6(4) Diego Sebastian Schwartzman (ARG) - David Ferrer (ESP) 7-5 6-2 Ruben Bemelmans (BEL) - Joao Sousa (POR) 4-6 7-6(2) 6-4 Jo-Wilfried Tsonga (FRA) - Julien Benneteau (FRA) 7-6(5) 6-2 1/2 Diego Sebastian Schwartzman (ARG) - Stefanos Tsitsipas (GRE) 6-3 7-5 Jo-Wilfried Tsonga (FRA) - Ruben Bemelmans (BEL) 6-3 6-3 Fin Jo-Wilfried Tsonga (FRA) - Diego Sebastian Schwartzman (ARG) 6-3 7-5

BALE ATP 500 23/10-29/10, hard court, 2.109.285 € 1/4 Roger Federer (SUI) - Adrian Mannarino (FRA) 4-6 6-1 6-3 David Goffin (BEL) - Jack Sock (USA) 7-6(6) 6-3 Juan Martin Del Potro (ARG) - Roberto Bautista Agut (ESP) 6-2 2-6 6-4 Marin Cilic (CRO) - Marton Fucsovics (HUN) 7-6(3) 5-7 7-6(4) 1/2 Roger Federer (SUI) - David Goffin (BEL) 6-1 6-2 Juan Martin Del Potro (ARG) - Marin Cilic (CRO) 6-4 6-4 Fin Roger Federer (SUI) - Juan Martin Del Potro (ARG) 6-7(5) 6-4 6-3

PARIS/BERCY 30/10-05/11, indoor hard court, 4.507.375 € 1/4 Filip Krajinovic (SRB) - Rafael Nadal (ESP) WO John Isner (USA) - Juan Martin Del Potro (ARG) 6-4 6-7(5) 6-4 Julien Benneteau (FRA) - Marin Cilic (CRO) 7-6(5) 7-5 Jack Sock (USA) - Fernando Verdasco (ESP) 6-7(3) 6-2 6-3

1/2 Filip Krajinovic (SRB) - John Isner (USA) 6-4 6-7(2) 7-6(5) Jack Sock (USA) - Julien Benneteau (FRA) 7-5 6-2 Fin Jack Sock (USA) - Filip Krajinovic (SRB) 5-7 6-4 6-1

PLAY TENNIS 73


&

Des chiffres

des lettres

C’est aussi la septième fois qu’une joueuse n’ayant pas remporté de titre en Grand Chelem se retrouve numéro une mondiale, la deuxième en 2017 cela avait déjà été le cas de Pliskova après Wimbledon. Halep est la quatrième à terminer l’année numéro une sans titre majeur depuis 2008, après Jankovic et Wozniacki (deux fois).

50

7

Le Bielorusse quarantenaire Max Mirnyi a célébré ses 50 titres en double en s’imposant à Moscou exactement 20 ans après avoir remporté son premier tournoi, c’était à Shanghai.

10

Le Serbe Filip Krajinovic est le 10e joueur à atteindre une finale de Masters 1000 en sortant des qualifications et le 3e à Paris/Bercy après Radek Stepanek (2004) et Jerzy Janowicz (2012) qui s’étaient respectivement inclinés face à Marat Safin et David Ferrer.

10.000 En euros, les dommages et intérêts pour “préjudice moral” accordés à Rafael Nadal par le tribunal correctionnel de Paris. Ce dernier a jugé coupable de diffamation l’ancienne ministre Roselyne Bachelot qui avait accusé le Majorquin d’avoir feint une blessure pour dissimuler un contrôle antidopage positif. Le numéro un mondial en réclamait dix fois plus.

74 PLAY TENNIS

Simona Halep, qui a terminé l’année WTA en numéro une mondiale, est la cinquième joueuse à avoir occupé cette place en 2017, après Angelique Kerber, Serena Williams, Karolina Pliskova et Garbine Muguruza. Signe de l’instabilité chronique au sommet du circuit féminin, surtout en l’absence de Serena.

5

Le nombre de joueurs qui ont participé au Masters pour la première fois cette année, Alexandre Zverev, Grigor Dimitrov, David Goffin et Jack Sock. Ce dernier, mené 5-1 au troisième set par Kyle Edmund lors du premier tour à Paris/ Bercy, se voyait pourtant déjà en vacances.

4

69

Le nombre de tournois ATP Masters 1000 gagnés d’affilée par des Européens. Le dernier lauréat non européen fut Andy Roddick à Miami en 2010. Si l’on ajoute à la liste Grands Chelems et Masters, on arrive même à 107 victoires européennes.

Le nombre de teenagers qui ont remporté cette année un tournoi ATP Challenger, le dernier en date étant le grand espoir serbe Miomir Kecmanovic qui a gagné à Shenzhen et que l’on a beaucoup vu cet été en Belgique, où il s’est imposé au 15.000 dollars d’Havre.

37,5

14

A 37 ans et 5 mois, le Français Stéphane Robert est le troisième joueur le plus âgé à avoir accroché un tournoi Challenger à son palmarès, cela se passait à Kobe au Japon. Le plus vieux vainqueur de Challenger de tous les temps s’appelle Dick Norman, il avait 38  ans et un mois.


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