Play Tennis Octobre

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THE WAY TO LIVE YOUR PASSION

www.playtennis.be

LE MAGAZINE BELGE DU TENNIS ET DE LA DÉTENTE

QUELLE ÉQUIPE !

PLAY TENNIS N°367 • 6 e OCTOBRE 2017 • 38e ANNÉE BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X P405246

A Lille pour la gagne

NADAL V/S FEDERER

Qui est le plus grand ? DANS UN MONDE QUI CHANGE,

PARTAGER DES ÉMOTIONS EST LE PLUS IMPORTANT. Partagez vous aussi vos émotions sur facebook.com/wearetennis

@WTennisBelgique

E.R. : W. Torfs, BNP Paribas Fortis SA, Montagne du Parc 3, 1000 Bruxelles, RPM Bruxelles, TVA BE 0403.199.702, FSMA n° 25.879A.

EUROPEAN OPEN

Anvers voulait voir Monfils


YOUR SUCCESS.

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CORI GAUFF

2017

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ALEXEI POPYRIN ROLAND GARROS CHAMPION


SOMMAIRE OCTOBRE

à la volée...

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COUPE DAVIS

EUROPEAN OPEN

A Lille pour l’histoire

Editeurs Responsables Edition Ventures Bernard de Wasseige & François Didisheim 431 D Ch. de Louvain 1380 Lasne Tél. : 02/379 29 90 Fax : 02/379 29 99

Direction Générale Bernard de Wasseige, François Didisheim, Axel Defort

Rédacteurs en chef Christian Carette ccar@mail.be & Filip Dewulf pipo.dewulf@skynet.be

Coordination Sabrina Rœrsch sro@ventures.be & Thierry Milan thierry.milan@ventures.be

Photographes Reporters Philippe Buissin

Rédaction AFT Pierre Delahaye Chaussée de Marche, 935C 5100 Wierde Tél : 02/513 29 20

Graphisme et layout Pascale Zidelmal

Impression Corelio Printing

Publicité Thierry Milan - 0474/29 12 88 thierry.milan@ventures.be

Service abonnements Aurore Delroeux 02/379.29.90 30€/6 numéros BE93210098087967

Une affiche spectaculaire

48 AFT/TENNIS VLAANDEREN

Sur la même longueur d’ondes.

Edito Une histoire belge comme on les aime

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International Snapshot 6 Paparazzi 8 Dossier : l’US Open à la pointe de la nouveauté

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Coupe Davis : à la conquête du Saladier d’argent

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Coupe Davis : le coach de David Goffin se confie

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US Open : Rafa seul en scène

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US Open : les filles de l’Oncle Sam

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La belle affiche de l’European Open d’Anvers

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Gaël Monfils et la quête du Graal

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L’AFT et Tennis Vlaanderen : vers une plus grande collaboration

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National Le Rising Stars Tour et BNP Paribas Fortis, un label de qualité

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Le billet de Filip Dewulf

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Codic Open : “Rien de grand n’est accompli sans enthousiasme !”

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Zoute Family Trophy : un pont entre générations

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C’est du belge

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Des chiffres et des lettres Résultats 75

Bien spécifier vos noms, adresse et langue souhaitée

Les calendriers

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Parlons chiffres…

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MORE INFO & TICKETS

www.europeanopen.be


Une

L’ÉDITORIAL

histoire belge comme on les aime

L

es Français adorent ça, les histoires belges. Tant qu’elles ne les tournent pas, eux, en ridicule. On l’a encore bien vu en Coupe Davis quand Yannick Noah a claironné haut et fort le samedi soir qu’il voyait l’Australie en finale grand comme le stade de France. Thierry Van Cleemput s’est empressé de glisser la remarque dans l’oreille de David Goffin pour le motiver encore un peu plus avant son match monumental contre Nick Kyrgios. Quant au site du journal L’Equipe, il a très vite parlé d’une opportunité immense, presque unique, pour les Bleus de conquérir un dixième Saladier d’argent. Bon, on est d’accord, on aurait pu encore la jouer chez nous, cette finale, avec le public on n’aurait pas été loin d’un petit 50/50, mais chez eux, c’est autre chose. On est outsider. En revanche, on leur laisse aussi la pression, elle sera immense. Et par rapport à notre expérience de 2015 - ce que l’on a retenu de Gand pèsera dans la balance - les rôles sont en quelque sorte inversés. Comme la Belgique il y a deux ans, la France n’a battu que des équipes (Japon, Grande Bretagne, Serbie) privées de leurs meilleurs joueurs, tandis que nous éliminions les Allemands au grand complet, chez eux et sans Goffin, ainsi que ce qui se fait de mieux en Australie malgré un double décapité. Si le Serbe Lajovic a surpris Pouille en demi-finale, pourquoi le Darcis victorieux de Zverev et de Kohlschreiber ne le pourrait-il pas ? Qui prétendra que le Goffin qui s’est extériorisé comme jamais au Palais 12 ne peut gagner ses deux matches, lui qui a seulement dû reconnaître la supériorité d’un Murray supersonique dans cette compétition ? Si HerbertMahut semblent à priori au dessus en double, ils n’en ont pas moins été éliminés au premier tour de l’US Open par la paire hollandaise Haase-Middelkoop. Et si les Australiens disaient qu’ils allaient la gagner, cette Coupe Davis, qu’est-ce qui peut nous empêcher d’y prétendre nous aussi ? Le chemin parcouru par cette équipe soudée, aigle à deux têtes, emmenée par un gars capable de jouer Top 10, cajolée par un staff hyper compétent, et animée par un capitaine rassembleur, on le mesure à son public. Celui qui, dans le temps, ne se déplaçait

DE CHRISTIAN CARETTE

que parce que l’adversaire s’appelait Nadal ou Djokovic. Celui qui il y a deux ans ne remplissait encore qu’une moitié de Forest National pour une demi-finale déjà sensationnelle, le reste étant comblé par des invitations. Enfin, celui qui a payé pour remplir à ras bord les 8.000 places du Palais 12 et pour voir les Belges. Combien seraient-il à sauter la frontière jusqu’à Lille s’il y avait suffisamment de places, 20.000, 30.000 ? S’il n’y avait eu cette deuxième finale de Coupe Davis en trois ans (dingue quand on y pense), c’est du “Fedal slam” dont nous aurions traité ici. Brad Gilbert a imaginé cette expression pour évoquer les deux “monstres” déjà sacrés qui ont vampirisé en se la partageant une saison inimaginable, Roger Federer et Rafael Nadal, deux génies dont l’époustouflant come-back a réussi à sublimer et à faire oublier une année “plate” où les autres “cadors” ont lâché prise avec un ensemble touchant. Pour certains, c’est l’Espagnol le plus impressionnant, parce qu’il revient physiquement de plus loin. Pour d’autres, c’est le Suisse parce qu’il a trouvé les armes à 36 ans pour s’imposer trois fois au Majorquin qu’il n’arrivait plus à battre depuis des années. Brad Gilbert, encore lui, a été plus loin : “Federer n’a jamais aussi bien joué de sa vie qu’à Indian Wells ou Miami, tandis que Nadal n’a jamais aussi bien joué de sa vie qu’à Roland Garros.” Et on ne peut que suivre Toni Nadal quand il constate : “J’espérais que Rafael puisse encore décrocher des titres majeurs parce qu’avant sa blessure au poignet c’était vraiment bien. Mais, honnêtement, Federer, des tournois au meilleur des cinq sets, je pensais qu’il n’en gagnerait plus.” De tout cela, il est question dans les pages qui suivent. Et encore de la deuxième édition de l’European Open à Anvers qui s’annonce mieux réussie et plus attrayante que la première, déjà prometteuse. Pour un ATP 250, la qualité du tableau peut faire des envieux, elle bénéficie au surplus de l’une ou l’autre attraction spectaculaire comme la petite merveille canadienne Denis Shapovalov, nouvelle coqueluche de l’Amérique du nord, ou le showman par excellence Gaël Monfils qui nous a accordé une agréable interview exclusive. Longue vie au dernier grand tournoi qu’il nous reste, et bonne lecture à tous !

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SNAPSHOT INTERNATIONAL

Côté face…

CÔTÉ PILE !

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u mois de juillet, Yanina Wickmayer a dit “oui” à son compagnon Jérôme Van der Zijl. Ravissante dans sa robe de dentelle blanche, elle a fait la fête avec quelques confrères et consoeurs comme Steve

Darcis, Ysaline Bonaventure, Kristina Mladenovic ou Anastasia Pavlyuchenkova. Elle avait soigné tous les détails… sauf un, la marque de son équipement “professionnel” sur son dos bronzé. Le revers de la médaille, en quelque sorte.


SNAPSHOT INTERNATIONAL

Petra garde

LA MAIN

U

ne photo vaut souvent mieux qu’un long discours. Celle de la main gauche martyrisée de Petra Kvitova dit tout du calvaire vécu par la championne et du bonheur qu’elle a éprouvé à rivaliser de nouveau sur le circuit avec son “instrument de travail” miraculeusement rafistolé. C’est il y a neuf mois que la gauchère tchèque, 27 ans, deux fois lauréate à Wimbledon, a cru devoir faire une croix sur sa carrière, voire sa vie, lorsqu’elle a surpris un voleur dans son appartement de Prostejov. Lors de la bagarre qui s’en est suivie l’homme l’a blessée très sérieusement à la main avec laquelle elle tient la raquette. Il a fallu un grand spécialiste et une très lourde opération pour récupérer muscles, tendons et ligaments dans un sale état. Lors de l’US Open, Kvitova ne pouvait toujours pas serrer le poing gauche, mais cela ne l’a pas empêchée d’atteindre les quarts de finale en sortant Garbine Muguruza et d’y livrer un fameux combat face à Venus Williams, perdu au tiebreak du troisième set. “En revenant je me suis d’abord mise pas mal de pression, mais maintenant je suis simplement heureuse de pouvoir encore bien jouer au tennis avec les meilleures”, a-t-elle déclaré.


PAPARAZZI INTERNATIONAL

“Peut-être qu’un jour nos coaches nous tiendront la main durant un match... ils devront être super fit.”

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(Roger Federer moquant les expériences de coaching sur le court)

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UNE SOIRÉE À 50.000 DOLLARS N’EFFRAIE PAS TOMIC Sèchement battu par Gilles Muller au premier tour de l’US Open, l’impossible Bernard Tomic, retombé autour de la 150e place mondiale, n’a pas fait de vieux os à New-York. A peine sorti du tournoi, l’enfant terrible de 24 ans s’est offert une petite virée avec ses amis chez lui à Melbourne. Une sortie au Bond, club privé en vogue, où il s’est montré plutôt généreux. Le Herald Sun rapporte qu’il y a dépensé 50.000 $ (australiens, 33.500 €), à coups de caviar au restaurant et de bouteilles de champagne. “C’était juste une soirée où j’ai profité, je suis en dehors de l’Australie dix mois dans l’année, c’était une occasion de retrouver mes amis”, a justifié Tomic. “Je sais qu’aux yeux de certaines personnes dépenser autant peut paraître ridicule, mais ce n’est rien pour moi. Quand tu gagnes 14 millions de dollars, ça représente 0,36 %. Mais, ok, je comprends que cela puisse choquer certains”, a-t-il fini par concéder, avant d’ajouter: “Je travaille dur pour tout cela, je n’ai pas gagné au Lotto !” Une façon de voir. C’est le même gars qui avait reconnu peu auparavant : “Je ne suis pas le plus intelligent, mais je dis ce que je ressens, il est parfois mieux d’être honnête que de cacher ce qu’on pense.”

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QUAND SERENA JOUE BEYONCE Pour célébrer son 36e anniversaire, Beyonce a demandé à dix-huit de ses proches de se déguiser en diva indétrônable du R’n’B – autrement dit elle-même. Parmi elles, Michelle Obama dont elle est (très) proche, et sa grande amie Serena Williams. Toutes ont revêtu le look old school que la chanteuse affichait dans le clip “Formation”, figurant sur son dernier album “Lemonade”. Chapeau aux larges bords masquant le regard, tresses larges et épaisses tombant de chaque côté du visage, bouche sombre et pulpeuse, parure imposante autour du cou, top noir et épaules dénudées, esthétique léchée, la femme de Jay Z n’a rien laissé au hasard. Disponibles sur son site internet, les dix-huit clichés en noir et blanc servent aussi à témoigner de son engagement. Originaire de Houston, Beyonce se sent particulièrement concernée par les ravages causés par l’ouragan Harvey. Un lien propose ainsi de faire un don sous le leitmotiv “Beygood” - jeu de mots entre “soyez bon” et le début de son prénom. “Votre don permettra d’aider à long terme la reprise, mais aussi de distribuer des produits de première nécessité comme lits de camp, couvertures, oreillers, produits pour bébés, et plein d’autres choses”, a-t-elle expliqué.

KIMIKO A QUAND MÊME UNE DATE DE PÉREMPTION Tout a un jour une fin, même la carrière tennistique de Kimiko Date. Deux semaines avant son... 47e anniversaire, elle a obtenu une wild card pour fêter ses adieux lors du Japan Women’s Open de Tokyo, après avoir dû constater qu’elle ne disposait plus des capacités physiques pour concurrencer des joueuses parfois trente ans plus jeunes qu’elle (d’où un double 0-6 contre Krunic pour conclure). En début d’année, Date, qui fut 4e mondiale dans les années 90 (meilleur classement jamais atteint par une Japonaise), avait pourtant subi une double opération, dont l’implantation de cartilage dans le genou, pour pouvoir poursuivre sur le circuit, mais c’est finalement une blessure à l’épaule qui a mis fin à son extraordinaire aventure. Date avait en effet pris pour la première fois sa retraite tennistique en 1996, à 26 ans, alors qu’elle était Top 10, et repris la raquette douze ans plus tard, à plus de 37 ans, lors d’un come back qui lui permit encore de remporter le dernier de ses huit titres WTA. Elle fut trois fois demi-finaliste en Grand Chelem durant sa première carrière.


PAPARAZZI

INTERNATIONAL

“Le classement ATP devrait prendre en compte les points sur deux ans. Avec le ranking sur un an, si on veut rester en bonne position, on ne peut se reposer longtemps.”

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(Rafael Nadal)

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DJOKO ET SERENA JOUENT PAPA MAMAN Cela n’a pu vous échapper : Serena Williams est enfin maman. Elle accouché le 1e septembre de son premier enfant, une petite fille de 2,8 kg prénommée Alexis Olympia, et s’est empressée d’écrire une lettre poignante à sa mère, ”une des femmes les plus fortes que je connaisse”, ajoutant pour conclure : ”Promets-moi, maman, que tu m’aideras encore.” Un étage entier de la clinique St Mary’s de West Palm Beach avait carrément été réservé pour l’accouchement. La prochaine étape devrait être le mariage pour Serena, fiancée avec Alexis Ohanian depuis décembre dernier, mais cela ne devrait pas arriver avant la fin de l’année. Ce qui laisse le temps à la championne de reprendre l’entraînement et de retrouver la forme. “Bien avant l’accouchement, elle m’a demandé un sparring partner pour... septembre”, a déclaré son coach Patrick Mouratoglou, “et devant mon regard sceptique elle a ajouté : “ne me sous-estime pas”. Je n’ai donc aucun doute sur le fait qu’elle mettra les bouchées doubles pour revenir. Sera-t-elle prête pour l’Open d’Australie ? Je l’ai prévenue que ce ne serait pas une bonne idée d’y aller à 50 %.” Presque au même moment, Novak Djokovic, qui a mis un terme à sa saison, est devenu papa pour la deuxième fois. Son épouse, Jelena Ristic, a elle aussi donné naissance à une petite fille, prénommée Tara. Ils sont déjà parents d’un petit Stefan âgé de deux ans, et le champion serbe a cherché à faire taire les mauvaises langues à propos d’une mésentente dans le couple en adressant ouvertement un tendre message à son épouse en juillet à l’occasion de leur anniversaire de mariage.

L’US OPEN REND À VINCI SON TROPHÉE VOLÉ Début août, Roberta Vinci a eu la désagréable surprise de voir dévalisée sa résidence de Taranto, dans le sud de l’Italie, les malfaiteurs emportant aussi coupes et trophées. Cinq fois lauréate de Grand Chelem en double, la championne vit notamment ainsi disparaître le souvenir (matériel) de sa finale (100 % italienne) en simple à l’US Open 2015, l’année où elle avait créé la sensation en éliminant Serena Williams en demi-finale. “Tous ces trophées n’ont qu’une valeur symbolique, mais ils me rappellent tous les jours ce que j’ai pu réaliser, à quel point j’ai souffert à l’entraînement, tous les sacrifices que j’ai consentis pour en arriver là, et pourquoi, ils sont un concentré de larmes, de sourires, de fatigue”, dit-elle. “Il faut être bête et lâche pour faire un truc pareil, j’aimerais savoir à quoi ces gens-là ressemblent.” Moins d’un mois plus tard, les responsables de Flushing Meadows ont réparé avec classe une partie de l’outrage, Katerina Adams, la présidente de la fédération US, offrant à l’Italienne une réplique du trophée de 2015. Reconnaissante, Roberta a ajouté en souriant : “Je suis d’abord à New York pour en recevoir un deuxième, celui de l’US Open 2017...” Avant de se faire éliminer d’entrée par Sloane Stephens qui a gagné le tournoi...

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BECKER AU CHEVET DU TENNIS ALLEMAND De manière un peu surprenante, Boris Becker, 49 ans, des nuages financiers pardessus la tête, dirige désormais l’ensemble du tennis masculin au sein de la fédération allemande (DTB) et chapeaute l’équipe de Coupe Davis. “J’en suis très fier, j’aime ce sport et j’aime ce pays”, a déclaré l’ex-entraîneur de Novak Djokovic, que l’on veut symbole de la nouvelle politique à la DTB. Il est chargé d’aider l’équipe de Coupe Davis - battue chez elle par la Belgique au premier tour - à mieux performer et surtout de donner une nouvelle impulsion à la formation des jeunes. Déjà capitaine de l’équipe de Coupe Davis 1997/99, Becker, dont la relation avec la DTB fut longtemps tendue, officie officiellement en tant qu’assistant du coach Patrick Kühnen. Ancien numéro un mondial, vainqueur de six tournois du Grand Chelem, il a surtout fait la “une” des tabloïds ces derniers temps parce qu’il a été déclaré en état de faillite personnelle pour une dette de plusieurs millions d’euros. Après les heures glorieuse Becker/Stich/Graf, le tennis allemand, en crise à la fois existentielle et financière, a longuement cherché de dignes successeurs. Angelique Kerber fut la première à le replacer au sommet, et à présent avec Alexander Zverev il profite d’une tête d’affiche qui devrait lui faire usage durant une bonne dizaine d’années.

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PAPARAZZI INTERNATIONAL

“Je ne suis pas assez bien pour Sébastien Grosjean, c’est un entraîneur incroyable, il m’a beaucoup aidé, mais il a besoin... de joueurs qui ont la volonté de s’améliorer jour après jour. Je ne suis pas ce genre de gars.”

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(Nick Kyrgios)

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UNE WORLD TEAM CUP EN JANVIER 2019 ? Si la fédération internationale (ITF) tente laborieusement de relancer la Coupe Davis avec quelques adaptations discutées, l’ATP et les meilleurs du circuit n’en continuent pas moins de privilégier d’autres pistes, comme la Rod Laver Cup ou même la World Team Cup. Cette dernière compétition, qui a déjà été organisée à Dusseldorf de 1978 à 2012, pourrait revoir le jour, sous une nouvelle forme, en janvier 2019, fort probablement durant les dix premiers jours de l’année, opposant 24 équipes nationales de cinq joueurs, avec comme (intéressant) enjeu jusqu’à 1.000 points ATP pour celui qui gagnerait tous ses matches. Les rencontres auraient lieu dans différentes villes d’Australie et d’Asie, en prélude à l’Australian Open, mais l’évènement viendrait aussi en concurrence avec le tournoi de Brisbane, fer de lance de la fédé australienne, et la Hopman Cup organisée par l’ITF. Donc wait and see.

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DEUX COUPS DROITS ET UN REVERS Cheong-Eui Kim est un Coréen de 27 ans qui pointe aux frontières du Top 400 mondial et dont le meilleur classement jusqu’ici s’est situé en bordure du Top 300. Pas de quoi spécialement impressionner l’adversaire. En revanche, on n’en dira pas autant de sa manière de jouer qui n’est pas celle de tout le monde, Kim frappe en effet en coup droit des deux côtés, tout en sachant également utiliser le revers à une main, parfait gaucher et droitier il peut changer quasi à chaque coup et servir aussi des deux mains. Il y a donc moyen de devenir fou en face, et de ne plus savoir à quoi s’attendre face à un tel éventail de possibilités, si on ne trouve pas bien vite où se situe son point faible. Car il n’est pas sans problème lui non plus puisqu’il n’est toujours pas arrivé à percer.

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NE PAS BRILLER À ROLAND GARROS... MAIS JUSTE À CÔTÉ Nasser Al-Khelaifi est l’émir du Parc des Princes. Le big boss du PSG a mis le monde du foot, pourtant blasé, sens dessus dessous en débauchant Neymar à Barcelone pour 222 millions d’euros. Mais à côté de ca, qui sait que le premier rêve de celui qui a réussi en tant que patron de la chaîne TV beIN Sports était de briller à deux pas du temple footballistique parisien, sur les courts de Roland Garros ? Le président parisien, qui a acheté le club en 2011, a en effet commencé par tenter sa chance comme joueur de tennis professionnel. Son meilleur (et modeste) classement a culminé à la 995e place mondiale. En 1996, il a même obtenu une wild card pour le tournoi de Sankt-Polten en Autriche, mais eut la malchance de tomber au premier tour sur l’icône locale Thomas Muster (0-6, 1-6). Au début des années 2000, Gilles Elseneer, on ne sait s’il s’en souvient, le battit lors d’un tournoi au Koweit, mais c’est surtout en Coupe Davis que celui qui s’appelait encore Nasser-Ghanim Al Khulaifi a joué de la raquette, avec un bilan de 24 victoires pour 47 défaites. En 2004, il a troqué sa carrière tennistique pour des études en entreprenariat, et il a bien fait.

VERY LUCKY LOSER Leonardo Mayer est un lucky man. Le trentenaire argentin a remporté la bagatelle de 590 points ATP et plus de 400.000 dollars en un mois comme lucky loser. Cela a commencé à l’ATP 500 d’Hamboug fin juillet. Eliminé sans gloire au 3e tour des qualifications par l’Allemand (inconnu) Rudolf Molleker (923e mondial), retombé à la 138e place mondiale, il n’en sortait pas. Une semaine plus tard, changement de décor complet : repêché comme lucky loser, il atteignait la finale et la gagnait face à son presque homologue allemand Florian Mayer devant son public, remportant son deuxième German Tennis Championship. Bis repetita à l’US Open, où, première tête de série des qualifications, il s’inclina au troisième tour face à l’Allemand Maximilian Marterer. A nouveau lucky loser, il commença par éliminer Richard Gasquet certes pas au mieux, poursuivit en sortant le Japonais Yuichi Sugita, ce qui le conduisit au troisième tour sur le Central Arthur Ashe face à Rafael Nadal auquel il mit le feu aux tennis durant plus d’un set, empochant 140.000 dollars en prize money, 90 points ATP, et signant un retour aux portes du Top 50, lui qui était encore 21e au monde il y a deux ans.

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UN ÉCHANGE DE PLUS DE CINQ MINUTES ET DE 140 COUPS ! Au tournoi 25.000 dollars de Leipzig, le match entre la Russe Amina Anshba et la Polonaise Magdalena Frech a été marqué par un échange interminable qui a duré plus de cinq minutes et au cours duquel 140 coups de raquette ont été échangés. Elles étaient engagées dans le jeu décisif de la troisième manche, à 4-4. L’enjeu explique la prise de risque minimale, les joueuses ont tout fait pour ne pas perdre le point. A tort puisque Anshba a raflé la mise... mais s’est inclinée 7-5 dans ce jeu décisif. L’”exploit” n’entre pourtant pas au Guinness des Records. Deux adolescents de 13 et 14 ans, forcément non professionnels, avaient déjà fait bien mieux en 2014 lors d’un tournoi à Coutances, bataillant pour un point durant 1 h 31. Un duo de plaisantins qui n’avait lui-même aucune chance de rivaliser avec la “performance” de Frank and Dennis Fuhrmann un an auparavant forts de 50.970 coups échangés. Le Guinness ne précise pas la durée de ce point réalisé en dehors d’un tournoi. Au top niveau, le plus long échange de l’histoire date de Roland Garros 1978, Borg et Vilas avaient rivalisé 2’ 18, avec 87 frappes. Borg avait fini par monter à la volée mais un lob avait permis à l’Argentin de remporter le point.

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PAPARAZZI

INTERNATIONAL

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“Mon père disait toujours que le tennis est un petit jeu simple pour gens intelligents.” (Grigor Dimitrov)

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CES DAMES, LE SEXE (MENTALEMENT) FORT Vous l’auriez cru ? Une étude scientifique récente est (à nouveau) parvenue à la conclusion que les femmes étaient quelque part le sexe fort. Alors que l’on considère généralement le tennis féminin comme plus émotionnel que celui des hommes, les chercheurs de l’université Ben Gurion à Beer-Sheva en Israël ont examiné à la loupe plus de 1000 rencontres de Grand Chelem en 2010 et sont arrivés à la conclusion que dans les moments déterminants les messieurs étaient quasi systématiquement sensibles à la pression et sujets au stress. Alors que, pour les femmes, les résultats étaient plus “mélangés”, elles n’échappent certes pas à la nervosité sur les points importants, mais dans la majorité des cas son impact est 50 % moins important que côté masculin dans les mêmes circonstances.

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LA TORNADE À L’ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE Leur mère les a appelées Tornado et Hurricane en référence aux catastrophes naturelles qui dévastent la planète... pensant que ce serait un atout marketing quand elles seraient aussi célèbres que les soeurs Williams. Aujourd’hui, Tornado Alicia Black préfère qu’on l’appelle Alicia et c’est plutôt sa vie qui, à l’âge de 19 ans, ressemble à une catastrophe naturelle, personnifiant les conséquences humaines parfois désastreuses du système américain. Pro à 13 ans, finaliste de l’US Open juniore à quinze, elle donne à présent des courts de tennis dans un coin perdu de Floride pour survivre et financer la carrière de sa soeur, trois ans plus jeune. Sa vie pourrait faire l’objet d’un biopic comme on les aime là-bas. Avec sa mère et sa soeur, elle a même dormi dans la rue lorsque son père les a quittées. Sa mère souffre d’un cancer de la peau et ne peut pas l’aider, alors que, victime de deux hernies, souffrant le martyre, elle a dû mettre sa carrière entre parenthèses depuis deux ans parce qu’elle a besoin d’une délicate opération à la hanche qu’elle ne peut payer. Son histoire a ému, révélée notamment dans le New York Times, et après s’y être longtemps refusée elle s’est finalement décidée à lancer un Go-Fund-Me sur internet pour financer son opération et son come back.


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DOSSIER

INTERNATIONAL

En passant de Forest Hills à Flushing Meadows, l’US Open est devenu le premier Grand Chelem disputé “sur dur”.

New York c’est tendance L’US Open à la pointe de la nouveauté

Le Grand Chelem américain a toujours cherché à être “en avance” sur la concurrence, on y a testé des changements marquants pour la planète tennis. Revue en détails.

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Cette année encore, l’US Open a servi de “laboratoire” à deux pratiques susceptibles de se généraliser à l’avenir. Lors des qualifications, un chrono, de part et d’autre du court, a mesuré le temps pris par les joueurs entre les points, limité à 25 secondes via un compte à rebours. La mesure avait déjà été expérimentée l’an passé lors du tournoi juniors, elle doit permettre de sanctionner équitablement les dépassements, de gommer les différences de traitement selon le (statut du) joueur concerné et les arbitres. L’innovation risque de ne pas plaire à Rafael Nadal et Novak Djokovic plus qu’à la limite en la matière. Toujours lors des qualifications new yorkaises, seconde nouveauté, le coaching a été autorisé lors des changements de côté, avec des réactions assez contrastées. “Voir des joueurs discuter avec leur entraîneur en bordure de terrain ça fait bizarre”, pensait Alison Van Uytvanck, “si on en est là pourquoi ne viennent-ils pas tout simplement s’asseoir sur le banc ?” “Je ne crois pas que cela change grand-chose”, estimait de lushing Meadows banc d’essai ?

son côté Ruben Bemelmans, “le coaching existe déjà, tout le monde y a plus ou moins recours clandestinement, officialiser la chose peut être une bonne initiative.” L’US Open n’a jamais manqué d’idées. Le Super saturday, avec les demi-finales hommes et la finale dames le même jour a longtemps fait fureur. Le déplacement de la finale messieurs le lundi n’a par contre “tenu” que trois ans. L’interruption plus longue entre les sets a été instaurée là aussi, comme la “rock’n’roll music” qui met de l’ambiance aux changements de côté. Le Grand Chelem new-yorkais a également écrit l’histoire en 1978 lorsqu’il a déménagé de l’herbe de Forest Hills vers le Decoturf de Flushing Meadows, après un intermède de trois ans sur de la brique pilée américaine. Aujourd’hui, cela ressemble à une péripétie, mais à l’époque l’US Open était le premier tournoi majeur ne se disputant pas sur gazon ou sur terre battue. Quant aux cinq changements les plus spectaculaires initiés avec plus ou moins de bonheur sur les courts newyorkais, nous les avons détaillés dans les pages suivantes.

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15/11/2016 17:24

DOSSIER

INTERNATIONAL

Le tiebreak (1970) Qui connaît James Van Alen ?

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A Wimbledon, pas de tiebreak au 5e  set. Résultat : Isner et Mahut ont joué 11 h 05 sur trois jours, dont 8 h 11 pour la seule 5e manche.

L’idée du tiebreak on la doit, en effet, à un tennisman américain nommé James Van Alen, également fondateur de l’International Tennis Hall of Fame qui se tient au Casino de Newport dont il était le directeur. Il a inventé deux sortes de jeux décisifs pour empêcher un set de s’éterniser, l’un déclarant victorieux le premier joueur à cinq points, l’autre disputé en sept points gagnants. Le système a été expérimenté dès 1956 lors d’un tournoi américain, et en 1970 l’US Open fut le premier grand évènement où il fut officiellement appliqué, d’abord dans sa version courte baptisée “mort subite” (”sudden death”). C’est en 1975 que la formule du tiebreak telle que pratiquée actuellement - à 6-6, sept points gagnants avec l’obligation de deux points d’écart - y a été définitivement instaurée. Il fallut quatre ans de plus avant que les autres tournois majeurs n’emboitent le pas. A ceci près que les Américains, tellement satisfaits de leur invention, ont validé le tiebreak pour tous les sets, alors qu’à Melbourne, Wimbledon et Porte d’Auteuil il n’est pas utilisé dans la cinquième manche chez les hommes ou la troisième chez les dames. Il s’agit en tout cas d’une trouvaille qui a fini par révolutionner le jeu, moderne avant l’heure, même si on n’est pas à l’abri d’un jeu décisif à... 36-34 comme en 2013, lors d’un tournoi Future en Floride. Pour la petite histoire, le jour de la mort de James Van Alen, le 3 juillet 1991, Stefan Edberg s’inclinait en demifinale à Wimbledon face à Michael Stich 4-6, 7-6 (7-5), 7-6 (7-5), 7-6 (7-2), donc sans perdre son service. “Si cet homme n’avait pas vécu, Michael et moi serions peut-être encore en train de jouer”, a remarqué l’élégant Suédois en apprenant la nouvelle.

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DOSSIER

INTERNATIONAL

L’égalité des “prize money” (1973) Merci Billie Jean King !

Billie Jean King mérite sa statue. Elle a beaucoup fait pour la cause des femmes et... remis Bobby Riggs à sa place.

L’US Open fut carrément précurseur en la matière. Grâce en soit rendue à Billie Jean King, dont le Centre national à Flushing Meadows porte aujourd’hui le nom et dont on connaît l’engagement en faveur de l’égalité des sexes, de la reconnaissance du sport féminin. Elle est allée jusqu’à menacer le Grand Chelem américain, dont elle était tenante du titre, d’un boycot retentissant. La manne à se partager s’élevait à l’époque à 227.000 dollars, et pour la première fois gagnante comme gagnant repartirent avec un chèque de 25.000 $. L’année précédente, la championne américaine avait encore dû se contenter de 10.000 $ tandis que son homologue masculin, Ilie Nastase, en empochait 25.000 pour la même prestation. L’US Open a donc cédé. Mais il a fallu une éternité pour que les autres Grands Chelems suivent son (bon) exemple. On a attendu 2000 pour voir l’Australian Open embrayer, Roland Garros a enchaîné six ans plus tard, douze mois avant que le plus paternaliste d’entre tous, Wimbledon, se mette au diapason. La pression fut alors surtout le fait de Venus Williams, inspirée par l’action de son immense modèle qui, en cette même année 1973, avait également été à la base de la Women Tennis Association (WTA) dont la création a changé l’existence des joueuses professionnelles tout en remportant une victoire hautement symbolique sur Bobby Riggs dans ce que l’on a appelé la “bataille des sexes”. L’égalité du prize money entre hommes et femmes, acquise en Grand Chelem mais loin d’être de mise partout, n’en continue pas moins de faire débat.

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DOSSIER

INTERNATIONAL

La nuit, il y a toujours de l’électricité dans l’air à Flushing Meadows.

Les “night sessions” (1975) Un “must” à ne pas rater L’US Open était toujours organisé au West Side Tennis Club de Forest Hills lorsque, première en Grand Chelem, un match s’y disputa sous les projecteurs, le 27 août 1976. 5.000 spectateurs assistèrent ce soir-là à la surprenante victoire du Néo-Zélandais Onny Parun face à Stan Smith qui jouait pourtant “à la maison”. Depuis, il s’agit d’une attraction particulière, voire d’un “must” à ne pas rater, tous les ans lors des soirées d’août/septembre souvent douces sous le ciel new-yorkais. Une expérience que l’on recommande à tout fan de tennis si l’occasion s’en présente. L’immense arène Arthur Ashe est encore plus impressionnante illuminée, et il y règne une atmosphère particulière, typique de Big Apple. Pour peu que la partie soit un peu spectaculaire, il y a de l’électricité dans l’air, avec un public chauffé à blanc par les heures passées sous le soleil et l’alcool ingurgité pour dompter la soif. Plusieurs rencontres mémorables ont été disputées dans ces conditions - dont l’invraisemblable demi-finale Henin-Capriati en 2003 -, finissant parfois bien au delà de minuit. Mais celle qui sort toujours du lot date de 1979, un deuxième tour entre Nastase et McEnroe qui s’est déroulé dans une tension et un chaos extrêmes pour un match de tennis. Les deux “chiens fous” ont multiplié les provocations, les spectateurs se sont jetés dans la mêlée, on a frôlé l’émeute, l’arbitre a perdu les pédales, le match a été arrêté, puis a repris dans une atmosphère survoltée. On ne pouvait vivre ça que là-bas. L’Australian Open a certes embrayé en 1988 dans une ambiance beaucoup plus décontractée, et Roland Garros espère pouvoir l’imiter en 2020 sous le futur toit du Philippe Chatrier. En revanche, il ne pourra jamais être question de jouer jusqu’au bout de la nuit à Wimbledon tant que le “couvre-feu” de 23 heures y sera en vigueur.

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DOSSIER

INTERNATIONAL

Le hawk-eye (2006) On ne peut plus s’en passer Aussi indispensable que le tiebreak, le système inventé en 2001 par Paul Hawkins fait désormais partie des moeurs tennistiques, on ne pourrait plus s’en passer. Sauf sur terre battue où les autorités estiment encore pouvoir se contenter de la marque laissée par la balle dans la brique pilée. Mais Ion Tiriac plaidait il y a peu pour qu’on l’utilise là aussi, et notamment à Roland Garros, pour exclure toute décision subjective. La mise en fonction du hawk-eye date du tournoi de Miami 2006, et la même année l’US Open n’a pas manqué de saisir la balle au bond, Mardy Fish étant le tout premier joueur à y faire appel contre Simon Greul le 28 août 2006 à 14 h 15 très exactement. Le système nécessite un minimum de six caméras, dont les six angles de prise de vue sont combinés pour obtenir une vision en trois dimensions de la balle et du court. Les joueurs ont droit à trois “challenges” par set et n’en perdent un que si le jugement de la “machine” leur donne tort. Le hawk-eye n’est pas seulement un apaisant succès côté joueur, il permet aux spectateurs de vibrer en suivant en temps réel la trajectoire de la balle sur l’écran du stade. L’Australian Open et Wimbledon ont embrayé l’année suivante, la limite du système, qui a radicalement changé la vie du pro de tennis, étant qu’il n’est utilisé jusqu’ici que sur les courts importants, car trop coûteux.

L’invention de Paul Hawkins a changé la vie des pros du tennis.

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DOSSIER

INTERNATIONAL

L’interview en cours de match (2015) Juste un “one shot”, Coco Durant l’US Open 2015, l’Américaine Coco Vandeweghe a eu l’”insigne honneur” d’être la première joueuse à être interviewée en plein match (en fait après le premier set gagné face à Sloane Stephens) sur les antennes d’ESPN. C’était une idée de la chaîne TV sportive américaine, qui venait d’acquérir les droits du tournoi, pour marquer sa joyeuse entrée. Tout avait évidemment été négocié à l’avance avec les intéressées et les (deux) questions ont été posées par l’ancienne championne Pam Shriver qui sait tout des réalités du court. L’expérience insolite a finalement fait long feu, pour plus d’une raison. Déjà ce n’était pas de la grande télévision, et les réponses de Coco en plein match, très cliché, n’ont rien apporté d’intéressant, il fallait s’y attendre. Un grand nombre de joueuses avaient d’ailleurs refusé de collaborer à ce genre d’opération, n’en voyant pas l’intérêt. Pour France Télévision, à Roland Garros, Nelson Monfort arrive certes à interroger des coaches dans leur box en cours de partie, mais pour y récolter des réponses lapidaires d’une banalité affligeante. Même l’idée d’habiller d’un micro les entraîneurs que la WTA autorise à venir à certains moments sur le court n’a pas obtenu l’effet escompté. Les conversations sont difficilement compréhensibles, quand elles ne sont pas dans une langue étrangère inconnue des téléspectateurs, et il arrive que l’on débarque en plein débordement émotionnel, voire intime, ce qui ne rend pas justice aux joueuses. Bref, il y a toutes les chances pour que l’interview en cours de match reste un “one shot”, Coco.

Nelson Monfort arrive à interroger Toni Nadal en plein match, mais pour en obtenir quoi ?

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Coupe Davis

Une poignée de gladiateurs à la conquête d’un Saladier d’argent.

Il faut quand même le voir écrit pour le croire : la Belgique est en finale de la Coupe Davis pour la deuxième fois en trois ans. Et ce sera donc en France qui présente, avec l’Espagne, le réservoir tennistique le plus riche en profondeur des dernières années... mais pas d’Andy Murray dans sa forme gantoise de 2015. Et s’il y avait un happy end ? PROLOGUE

I

l était une fois un coach de tennis aux ambitions inhabituelles pour un Belge. Il avait rêvé de gagner la Coupe Davis, rien de moins. Devenu capitaine de l’équipe en 2011, il n’a eu de cesse d’en convaincre les incrédules, c’est-à-dire tout le monde, joueurs, staff, fédération, et finalement le pays tout entier. Est-ce parce que Guy Thys était un amateur de tennis (Arthur De Greef n’est-il pas son petit fils ?), toujours est-il qu’il a en plus hérité de la patte de lapin de l’Anversois, de duel en duel, douze des seize derniers se disputant “à la maison”, sans parler du treizième en vue début février. Il a travaillé, bâti et animé un véritable team. Certains ont raccroché, Malisse, Rochus, l’osteopathe Caverenne, d’autres sont arrivés, le docteur Joris, Goffin, intégrés dans un projet qui a petit à petit pris forme. La crise et la dévalorisation de la prestigieuse épreuve l’a aidé à atteindre un premier sommet en 2015, après avoir accueilli Suisses, Canadiens, voire Argentins, sans leurs têtes d’affiche.

“La victoire en Allemagne au premier tour, sans Goffin, paraît aujourd’hui encore plus improbable qu’à l’époque.”

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Ce ne fut pas le cas de la Murray army qui la voulait cette Coupe et a un peu gâché la fête gantoise en finale. Pestant sur la blessure au bras de Steve Darcis, on pensait qu’une chance unique était passée. Pas Van Herck. On l’a tous regardé bizarrement quand il a assuré qu’il y aurait d’autres opportunités.

4x4 Lorsque David Goffin a déclaré forfait en début d’année pour le déplacement en Allemagne, ils étaient encore combien à y croire ? Même ceux qui se disaient dans le cas, capitaine compris, n’en pensaient pas moins. Johan a continué à frapper le clou, c’est son job, mais surtout il a regardé, ébahi comme nous tous, Mister Davis Cup, Steve Darcis, l’Astérix liégeois potion magique dans le cordage, réussir quelque chose qui aujourd’hui paraît encore plus improbable qu’à l’époque : sortir


DAVIS CUP INTERNATIONAL

En double, on n’a pas vraiment fait le poids, on s’en doutait.

Quand on arrive à utiliser positivement l’énergie d’un public pareil, on vit forcément de grands moments.

en presque 4 h Philipp Kohlschreiber 7-6 au 5e set, puis donner trois heures durant une leçon de patriotisme, de courage et de tennis intelligent au super talent Alexander Zverev. Entretemps, dans son bonheur, le capitaine avait obtenu confirmation d’une paire de double sur laquelle on n’aurait pas parié un centime six mois plus tôt, Ruben Bemelmans et Joris De Loore ajoutant au climat de surprise générale en écoeurant les frères Zverev. Gagner en Allemagne, face à une Manschaft dans cette composition-là, on est curieux de savoir combien d’équipes en seront capables ? Pour recevoir l’Italie, Van Herck retrouvait son numéro un, et donc une certaine tranquillité d’esprit dans la bonne ambiance du Spiroudôme. Comme prévu, David Goffin était deux classes au dessus de l’opposition azzuri privée de Fognini, et Steve y a de nouveau mis du sien. 4x4... la Belgique se retrouvait pour la quatrième

fois (1904, 1999, 2015) parmi les quatre meilleures nations du monde, l’histoire pouvait se répéter. Encore fallait-il passer l’obstacle de l’Australie, 28 fois lauréate de la compétition, des “Aussies” affichant leur ambition et leur détermination en débarquant, malgré la longueur (et le coût) du voyage, avec neuf joueurs (!) ainsi qu’une délégation élargie sous la houlette du capitaine Lleyton Hewitt.

On commence à s’habituer à cette “pyramide” humaine, mais on ne s’en lasse pas.

Les résultats Belgique-Australie 3-2 David Goffin vs John Millman 6-7, 6-4, 6-3, 7-5 Steve Darcis vs Nick Kyrgios 3-6, 6-3, 7-6, 1-6, 2-6 Ruben Bemelmans/Arthur De Greef vs John Peers/Jordan Thompson 3-6, 4-6, 0-6 David Goffin vs Nick Kyrgios 6-7, 6-4, 6-4, 6-4 Steve Darcis vs Jordan Thompson 6-4,7-5, 6-2

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David Goffin n’avait jamais atteint vingt aces en un match, il y est arrivé face à un spécialiste du genre.

LES HEROS David Goffin Le parcours du Liégeois après l’US Open fut tout le contraire d’un long fleuve tranquille. “En arrivant le lundi, je ne pensais pas pouvoir jouer”, a-t-il avoué, en référence à la tendinite qui le tenaillait au genou gauche. “J’ai reçu tous les jours des injections d’anti-inflammatoires et jusqu’à quatre heures de soins. C’est l’effet positif d’une telle semaine, on a un staff médical à disposition 24 heures sur 24. De toute façon, j’avais décidé de tout faire, jusqu’au dernier moment, pour être apte à disputer le premier match.” C’est seulement le jeudi soir que le Liégeois a décidé de sa participation. Lleyton Hewitt, lui, a surpris en laissant de côté le talentueux Thanasi Kokkinakis, longtemps blessé, au profit du solide et physique John Millman, 185e mondial, 28 ans, vainqueur de Nick Kyrgios à l’US Open. Millman était encore 60e mondial l’an dernier après des succès sur Carreno Busta, Gasquet ou Pouille, mais son palmarès était vierge sur terre battue, il l’est toujours. Sa mission était apparemment d’embêter David et au minimum de le garder le plus longtemps possible sur le court. Objectif atteint. Après quatre sets difficiles et plus de 3 h 30 de lourd combat, notre compatriote apparaissait fatigué, mais tout sourire : “Je suis super content, je n’ai pas joué mon meilleur

“Je ne croyais pas pouvoir gagner au caractère, avec mon cœur et mes tripes, je ne pensais pas avoir ça en moi.” David Goffin

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match du tout, c’était dur, j’ai mal aux jambes, mais j’y suis allé au caractère, avec le coeur et les tripes, je ne croyais pas pouvoir gagner comme ça, je ne pensais pas avoir ça en moi.”

On n’oublie pas le service 48 heures plus tard, c’est du Goffin ”jamais vu” auquel on avait droit lors d’une partie de haut niveau mondial, dans un Palais 12 totalement comble, tanguant de plaisir et d’excitation. A ce moment, l’Australie menait 1-2, le double belge, orphelin de Joris De Loore blessé, n’ayant pas fait le poids comme on s’y attendait. David Goffin devait donc battre Nick Kyrgios ou tout était dit, un Kyrgios qui débuta par un set monstrueux : dix aces, le plus rapide à 228 km/h, pas une double faute, une deuxième balle à 204 km/h pour empocher le tiebreak... phénoménal ! Goffin parvint malgré tout à le faire plier, et à réussir le premier break du match, sans doute déterminant. “J’étais meilleur dans l’échange, je me suis senti de plus en plus à l’aise.” On peut dire ça, oui, quand on frappe soi-même vingt aces pour la première fois de sa carrière, avec 70 % de premières balles et 83 % de points gagnés sur ce premier service, sans parler de ses revers long de ligne. “Je n’ai jamais servi comme ça”, jubilait-il, “je me sentais mieux que vendredi. C’était aussi un autre match, avec des échanges plus courts. Quand vous arrivez à utiliser positivement l’énergie d’un tel public vous vivez forcément de grands moments.”

L’étreinte entre le capitaine et son numéro un en dit plus qu’un long discours.


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Nick Kyrgios ne se fit pas prier pour reconnaître qu’il avait perdu contre plus fort. “Quand il atteint ce niveau-là c’est un des meilleurs joueurs de terre battue du monde”, a résumé le jeune enfant terrible, cette fois concentré et exemplaire à l’exception d’une raquette brisée de frustration, vu le match et l’enjeu on peut comprendre. “C’est bien sûr encore plus dur quand il se met à servir comme ça, son coup droit est bon, son revers super et il bouge remarquablement. Je n’ai pas mal joué, mais il était au dessus.” David a remporté là son 19e match en 13 rencontres de Coupe Davis, pour seulement 3 défaites (Murray, Golubev, Troicki), des statistiques hallucinantes qui disent tout du sentiment national qui l’anime. “Je suis tellement fier”, a-t-il conclu.

Steve Darcis

qu’il le rendait fou par moments, ndlr), et j’y suis pas mal parvenu. Pour sa 22e rencontre de Coupe Davis, son compteur n’en demeurait pas moins bloqué à 21 victoires. Restait dimanche...

Comment ne pas être inspiré ? “Steve on sait ce qu’il peut faire si on arrive à 2-2, c’est un atout que je ne voulais pas perdre”, avait dit Johan Van Herck pour expliquer que Darcis ne jouerait pas le double. “Shark” ne se sentait de toute façon pas capable de disputer trois matches en trois jours, sur terre battue, comme il l’avait fait sur dur à Forest. “Je l’ai payé durant trop longtemps.” Une nouvelle fois, Lleyton Hewitt a joué un coup de poker en titularisant Jordan Thompson plutôt que Millman. Encore raté. “J’ai senti Thompson tendu au début, j’ai plus l’expérience de ce genre de situation”, disait Darcis. Et pour cause, il avait déjà gagné le dernier match face à l’Australie à Cairns en 2010. Au Palais 12, il en était à sa cinquième victoire dans un cinquième match décisif. “A 2-2, il y a quand même de la pression, mais comment ne pas être inspiré quand juste avant quelqu’un délivre une prestation Top 2 mondial ? David m’a mis sur la voie, j’ai bien conclu.” Dans une folle ambiance - 8.000 fans ne se tenant plus, comme lors d’un grand concert -, il a dû écarter deux balles de deuxième set, mais pour le reste on n’a jamais eu l’impression qu’il se trouvait en danger. “Encore un moment magique !”, s’écriait-il, “pouvoir de nouveau vivre ça, c’est fabuleux.” Pour sûr, ça fait des souvenirs.

“C’est la cinquième victoire de Steve Darcis dans un cinquième match décisif.”

“On vit un miracle, Steve n’a mal nulle part”, plaisantait le docteur Maurice Joris lors du tirage au sort à l’hôtel de ville de Bruxelles. Il aurait pu ajouter le classique “c’est toujours là qu’on doit se méfier”. En pleine forme physique, le Liégeois de 33 ans ne respirait pas pour autant la confiance. Il sortait d’une période et d’une année émotionnellement harassantes, manquait de matches, de victoires, et avait complètement raté son premier tour à l’US Open. En même temps, c’est incroyable de voir à quel point le maillot rouge arrive à la régénérer à chaque coup. On l’a constaté dès le vendredi dans le match contre Kyrgios, à priori sans espoir, qu’il entraîna jusqu’à un cinquième set durant plus de 3 h 30. On n’aurait pourtant jamais parié un euro là dessus lors d’une première manche où il ne fit pas un point sur le service de la tornade australienne, “mais j’ai laissé passé l’orage”, disait-il, “et j’ai essayé par la suite de le déstabiliser avec mon tennis (on a même eu l’impression

Johan Van Herck L’homme qui s’accroche à son rêve, qui croit toujours qu’on peut y arriver, en tout cas qui le dit, dont le leitmotiv est “rien n’est impossible”, avoue après coup avoir vécu sa “semaine la plus difficile en tant que capitaine de Coupe Davis. Cela a commencé dès le samedi précédent quand Joris (De Loore), en tombant à l’entraînement, est passé au travers du genou dont il se plaignait déjà à l’US Open.” Il a dû être opéré du ménisque. “Puis, lorsque David a débarqué on a bien compris qu’il était très incertain. Mais finalement on est de nouveau allé chercher une grande victoire en équipe, tous ensemble. Organisation parfaite, salle impressionnante, c’est une semaine incroyable que je n’oublierai jamais, on est revenu de tellement loin.”

L’équipe du dimanche

“David m’a mis sur la voie, j’ai bien conclu.”

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Johan Van Herck se profile de plus en plus comme “le” capitaine à succès de notre histoire en Coupe Davis, lauriers qu’il partage selon son habitude avec l’ensemble du staff. “Nous avons une équipe qui gagne le dimanche, qui est là dans les grands moments”, sourit-il. “En début d’année, on est allé en Allemagne en espérant y faire bonne figure, pas s’y imposer je l’avoue, mais on en est revenu forts d’une “perf” à peine imaginable. On a joué toutes les balles, jusqu’à la dernière, c’est le style de l’équipe. La victoire, on ne l’a pas volée, on est allé la chercher. Comme lors de cette demi-finale. On mérite ce qui nous arrive. C’est une des plus belles performances de sport d’équipe en Belgique, et une superbe réponse, je trouve, aux critiques qui, il y a deux ans, ont dit qu’on était arrivés là parce qu’il n’y avait personne en face. Cette fois, à part Fognini contre l’Italie, les autres étaient au grand complet et c’est nous qui avons dû compenser l’un ou l’autre forfait important.”


Hewitt : “Seule la Coupe Davis compte” EPILOGUE Les 24, 25 et 26 novembre, la Belgique rencontrera donc la France. Pour la huitième fois. Les Bleus mènent, mais d’une courte tête, 4-3, et si tout le monde, Outre Quiévrain, les voit remporter un dixième Saladier d’argent, on serait étonné que les troupes du charismatique Yannick Noah aient l’esprit tranquille. D’une part, les joueurs français connaissent bien les Belges, ils savent parfaitement le niveau qu’ils sont capables d’atteindre. Et d’autre part, on ne peut pas dire que le climat autour de l’équipe soit sans nuage. Le nouveau président fédéral Bernard Giudicelli n’a pas été tendre envers ses joueurs après l’US open, ce n’est pas la première fois. Noah trouve que ce ne sont pas des façons, et il le fait savoir. Les commentaires acerbes de la presse ne sont pas de son goût non plus, les rapports semblent tendus là aussi. Il ne sera donc pas si facile pour les Tsonga, Pouille et autres de trouver la sérénité indispensable pour faire face à la pression et à l’attente. Parce qu’après le traumatisme de 2014 contre la Suisse, déjà à Lille, un deuxième échec risquerait de mal passer en douce France. Deux “Mister Davis Cup” valent mieux qu’un.

Quel trophée dans son salon ? “Cette finale est bien plus ouverte que celle contre la Grande Bretagne”, a déjà affirmé Johan Van Herck. “On a toujours eu l’ambition de remporter la Coupe Davis, et avec cette équipe, riche de l’expérience 2015, on peut le faire, plus que jamais on part pour gagner.” Bien sûr, à deux mois de l’échéance, plein de choses peuvent brouiller les cartes, une telle finale si tard dans la saison c’est toujours quelque chose de rare. Joris De Loore sera-t-il en état d’y performer ? Il a été opéré au lendemain de la demi-finale, avec une indisponibilité prévue de six à huit semaines. Ce sera très juste. “Je trouve qu’on mérite de le soulever une fois ce Saladier, ce serait énorme”, a lancé Steve Darcis au public bruxellois en transe. “Je ne sais pas si on est les meilleurs, mais on a une terrible équipe”, dit-il. “On n’a pas eu un bon tirage et on est quand même passé. Cela me ferait mal d’avoir un deuxième trophée de finaliste malheureux dans mon salon.”

Belgique-Hongrie au premier tour l’an prochain

En tant que finaliste cette année, la Belgique a le droit de jouer une nouvelle fois à domicile au premier tour 2018, et selon l’alternance en vigueur ce sera en région francophone. Tête de série numéro deux, elle n’a pas hérité d’un ”gros morceau” au tirage au sort, ni il faut bien le dire d’une affiche spectaculaire. C’est la Hongrie qui nous rendra visite début février, et il faut vraiment connaître le tennis en profondeur pour savoir qui sont Marton Fucsovics et Attila Balazs, les deux meilleurs Magyars (qui n’appartiennent pas au Top 100), sinon que le deuxième cité a poussé aux trois sets un David Goffin brinquebalant cet été à Umag. Méfiance, malgré tout, pour ne pas subir le sort des Russes, que ces Hongrois viennent de pousser hors du groupe mondial malgré la présence de Rublev, Khachanov et Medvedev. En cas de qualification, l’équipe belge se déplacera soit en Serbie, soit aux Etats-Unis.

Lleyton Hewitt, qui tente de transmettre sa passion et sa mentalité de “winner” depuis la chaise de capitaine, s’est montré grand dans la défaite. “Je suis très déçu, mais c’est le sport, tout le crédit revient aux deux joueurs belges qui, le dimanche, ont incroyablement bien joué”, a déclaré l’ex de Kim Clijsters, laquelle était dans les travées pour encourager l’équipe belge. Le vainqueur de l’US Open 2001 et de Wimbledon 2002 s’est entraîné toute la semaine avec son équipe, il n’a rien perdu de son énergie, ou cela a-t-il à voir avec son amour pour la Coupe Davis ? “Pour moi, c’est la seule compétition qui compte”, explique-t-il à l’heure où l’on ne parle plus que de Laver Cup et de World Team Cup. “J’ai grandi avec elle, je suis fier de représenter mon pays, et quand l’équipe réalise des résultats on voit bien que c’est bon pour le tennis en Australie. Cette rencontre était pour moi la plus importante depuis 2003 - il avait gagné la Coupe Davis comme joueur cette année-là, ndlr.”

Comme capitaine, Noah n’a jamais perdu une finale Pour arriver en finale, la France a profité à son tour du fait que la Coupe Davis perd ses plumes. A la limite, elle a eu plus de chance avec ses opposants que la Belgique en 2015... si c’est possible. A Tokyo, elle a éliminé le Japon sans Nishikori. A Rouen, elle a sorti la Grande Bretagne sans Murray. Et à Lille, elle s’est défaite de la Serbie sans le trio Djokovic, Tipsarevic, Troicki, et pourtant un Disan Lajovic très inspiré est parvenu à battre Lucas Pouille en quatre sets. Les 18.000 spectateurs en ont donc eu un peu pour leur argent, avec un semblant de suspense auquel Jo-Wilfried Tsonga a mis fin le dimanche. La dernière victoire française en Coupe Davis date de 2001. Il s’agira de la troisième finale de Yannick Noah en tant que capitaine, et il n’en a pas perdu une. La dernière date néanmoins d’une autre époque, 1996, et l’année suivante, toujours avec Noah sur le banc, la France était éjectée du groupe mondial... par la Belgique.

Près de chez nous La fédération française a eu la bonne idée de faire disputer la finale près de chez nous, dans le stade Pierre Mauroy de Villeneuve d’Ascq, où joue habituellement l’équipe de foot lilloise. Doté d’un toit amovible, il permet d’accueillir 27.500 spectateurs en mode tennis, et le record d’assistance à un match de Coupe Davis y a été battu lors de la finale France-Suisse de 2014, souvenir traumatisant pour les Bleus, dominés chez eux par Federer et Wawrinka. Officiellement, la fédération belge n’a droit qu’à 10 % des places disponibles (ce qui ferait 2750 tickets), reste à voir ce qu’il en sera réellement. Il y a deux ans, il y avait bien plus d’Anglais à Gand que le contingent prévu, et en 2014 bien plus de Suisses à Lille, ils formaient d’ailleurs un bloc rouge en tribune que l’on a plus entendu que les spectateurs français. L’exemple à suivre ?


Le coach de Goffin, Thierry Van Cleemput ”J’avais dit que la blessure de David le ferait grandir mentalement.” Toute la Belgique a enfin pu voir ce dont David Goffin est capable, ce qui bouillonne au fond de lui sans que son attitude introvertie en rende compte. Son match contre Nick Kyrgios fut à la fois une des plus belles performances sportives de l’année et une libération pour un garçon confronté à une pluie de difficultés depuis Roland Garros. On en parle avec son entraîneur. PLAY TENNIS. Thierry, au delà d’un match de très haut niveau dont on le sait capable, c’est le fait que, durant ce week-end de Coupe Davis, David se soit à ce point lâché (tomber à genou, embrasser la ligne de son dernier ace, manifester du geste son engagement) qui a marqué les esprits. Plutôt inhabituel en ce qui le concerne. Ceux qui gardaient de lui l’image un peu molle, manquant de charisme et de combativité, dont on l’affuble généralement à tort, n’ont pas dû en croire leurs yeux. THIERRY VAN CLEEMPUT. Il a sa personnalité, comme tout le monde. On fait ce qu’on peut pour l’aider à sortir ce qu’il a en lui, mais vous ne le trouverez jamais à “l’île de la tentation”, à “danse avec les stars” (pourtant on a vu une vidéo après le match où son “pas de deux” ne manquait pas d’allure, ndlr), au volant d’une grosse voiture clinquante, ou occupé à “allumer le feu !” Mais l’image dont il hérite ne dépend pas que de lui, elle est véhiculée par les médias, par quelques frustrés qui influencent le grand public, je trouve ça mauvais et triste. J’ai même lu que le bilan de l’année en Grand Chelem est en progression pour les Belges sauf pour Goffin, je ne sais comment qualifier ça. Les gens ne comprennent pas ce que cela signifie de prester à ce niveau. On est un pays de sport, mais pas de sportifs, de spectateurs du sport plutôt. P.T. : On l’a en tout cas perçu ouvertement comme un véritable moteur pour cette équipe, aux côtés de Steve Darcis, ce n’était pas toujours aussi évident auparavant.

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DAVIS CUP INTERNATIONAL

l’Australien (qui a applaudi le Belge à plusieurs reprises, ndlr) montre que le top sport peut encore véhiculer de belles valeurs. Les félicitations étaient sincères. On s’entraîne peu avec Nick Kyrgios, mais on s’entend bien, il y a du respect comme vous dites. Vous savez, David est un individu exceptionnel et un monstre d’efficacité, vous ne trouverez personne sur le circuit qui dise ou pense le contraire. Il n’y a qu’en Belgique... enfin il paraît qu’on est rarement prophète dans son pays, l’autre jour Juan Martin Del Potro, que tout le monde adore, m’a dit que Messi et lui sont les deux personnes que l’on déteste le plus en Argentine... P.T. : Le revers de la médaille c’est que pour la troisième année consécutive (deux finales de Coupe Davis, un Masters) David ne pourra pas bénéficier d’une coupure hivernale normale, et donc notamment de la préparation, du développement physiques dont il aurait besoin. T.V.C. : Je ne veux pas qu’on oublie que si la Belgique est en finale, c’est d’abord à Steve qu’elle le doit. Alors que nous devions faire un choix, s’il n’avait pas tout gagné en Allemagne on n’en serait pas à parler de finale. L’exploit, il est là. Pour ce qui est de David, je ne dois pas rappeler le nombre de rencontres qu’il a gagnées et où il a tout donné pour cette équipe. Quand il s’aligne, on compte qu’il gagne ses deux matches, comme si c’était la norme, une pression que peu d’autres connaissent. On ne parle que du match de Kyrgios, mais celui du vendredi contre Millman était tout aussi dur. “Dav” n’était pas très bien ni techniquement, ni physiquement, il n’a pas tout bien fait tactiquement, mais mentalement c’était aussi fort que le dimanche. J’avais dit que la blessure de Roland Garros le ferait grandir sur le plan mental. Il n’était pas prêt quand il a repris, mais on n’avait guère le choix, il a joué avec appréhension, parce qu’il est comme ça, et développé cette tendinite de compensation au genou, on ne pouvait pas le prévoir, il a vécu l’enfer, sportivement s’entend, durant trois mois.

T.V.C. : On est puni à cause de notre réussite. Si l’on se place uniquement au niveau de la carrière personnelle de David et de son genou, l’idéal aurait été qu’il soit soigné par le staff médical durant la semaine, ne joue pas le week-end et donc qu’il n’y ait sans doute pas de finale. Imaginez ce qu’il aurait manqué ! C’est lui qui a pris la décision, et c’est ce qu’on attend. C’est lui le patron de sa petite PME. La dernière balle de Steve jouée, je suis rentré à la maison, à 4 heures du matin je n’arrivais plus à dormir, et j’ai refait tout le programme. Calcul rapide, au lieu des huit semaines qu’il faudrait, avec la Coupe Davis et les vacances de David on arrive presque à mi-décembre, on n’aura de nouveau pas de préparation foncière et il faudra s’en arranger, trouver les moyens de faire autrement. Il y a aussi les deux semaines après Bercy où l’on peut travailler, selon son état physique - il a quand même joué sous anti-inflammatoires à Bruxelles - et s’il n’est pas au Masters. En gros, il disputera probablement son premier match ATP 2018 à l’Australian Open, avec quelque chose avant genre Hopman Cup. Après la finale de 2015, il avait repris à Brisbane, et il n’était pas prêt. En revanche, je peux déjà vous dire que son staff sera encore étoffé l’an prochain. Dans la perspective des grands évènements, il est prévu que le Dr Joris et/ou le kiné de la Coupe Davis Patrice Wauthier voyagent avec nous durant une douzaine de semaines.

“Pour la finale, je dirais qu’on a 45 % de chances. C’est énorme pour un outsider.”

P.T. : On n’a pas trop compris que Hewitt n’aligne pas encore Millman contre Darcis. T.V.C. : J’ai entendu qu’il s’était fait mal, je ne sais si c’est vrai. En tout cas, quand ils ont annoncé Jordan Thompson, j’étais sûr qu’on était en finale, j’ai même dit aux autres que Steve gagnerait le premier set, qu’il se crisperait dans le deuxième, mais émergerait pas la suite, vous pouvez le leur demander (rire). P.T. : On a trouvé le comportement de Kyrgios impeccable sur le court, beaucoup de respect... T.V.C. : ... David a joué contre quelqu’un qu’il n’avait jamais battu et qui, concentré comme il l’était, peut battre tout le monde. L’attitude de

P.T. : Il y a deux ans, à Gand, on vous a vu pleurer tous les deux après la finale, sera-ce de joie cette fois ? T.V.C. : J’ai pleuré, oui, parce que je croyais que cela ne se représenterait plus. J’avais tort. Tant mieux. On n’est pas favoris, mais ils ont la pression, pas nous, si on corrige les quelques erreurs du passé je dirais qu’on a 45 % de chances, c’est énorme pour un outsider.

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rafa seul en scène Il se rapproche à nouveau de Federer. Rafael Nadal est bien de retour. A New York, il a surfé sur un tirage au sort clément et une concurrence affaiblie pour finalement remporter un 16e  Grand Chelem avec la même facilité qu’à Roland Garros. Et au final le même intouchable niveau de jeu.

R

afael Nadal faisait certes partie du petit groupe des favoris avant l’US Open, mais ses résultats à Montréal et Cincinnati (défaites face à Kyrgios et Shapovalov) n’avaient rien de spécialement mirobolants. Rien qui puisse en tout cas laisser présager de l’insolente supériorité qu’il a fini par démontrer sur les courts new yorkais. Le Majorquin a vraiment grandi dans le tournoi, bénéficiant à la fois d’un tirage plutôt avantageux et de l’hécatombe inédite enregistrée sur le circuit masculin. En l’absence de la moitié du Top 10 (Murray, Djokovic, Wawrinka, Nishikori, Raonic), il n’a pas dû affronter un joueur du Top 20 pour empocher son troisième US Open. Il en a profité pour monter en régime au fil des tours, et pour conclure en faisant étalage de sa confiance retrouvée, de son exceptionnelle forme physique, et d’un esprit de compétition unique au monde. ”Il joue à nouveau chaque balle avec une telle intensité !”, a souligné son adversaire en finale Kevin Anderson. Le Rafa des grands jours. “Ses coups de fond de court, sa mobilité, ses qualités défensives, tout y était”, poursuivait le Sud-Africain de 31 ans, “dès que vous lui laissez une petite chance sur une balle un peu courte vous êtes vu.” Anderson avait lui-même profité de la cascade de forfaits pour se frayer un chemin jusqu’à sa première finale de Grand Chelem, récompensé ainsi pour l’exemplaire professionnalisme, l’énorme engagement et l’envie de progresser dont il a fait preuve tout au long de sa carrière. Son quart de finale contre Sam Querrey fut l’obstacle le plus difficile qu’il eût à franchir sur le chemin de la finale et du retour vers le Top

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Canadien d’origine israélienne, Shapovalov est déjà devenu la coqueluche de l’Amérique du nord. Il y a six mois, il vivait le pire cauchemar de sa jeune carrière en expédiant par accident la balle dans l’oeil de l’arbitre lors de la rencontre de Coupe Davis face à la Grande Bretagne. Tout le monde en a parlé, il a payé, et en est sorti “purifié”. Avec son côté exceptionnellement cool, son bagout de haut vol - même à la télé ou en conférence de presse - et un tennis qui swingue, il a déjà conquis pas mal de coeurs. Y compris celui de... Sloane Stephens apparemment. En visite cet été au Canada, elle a cru le reconnaître dans un restaurant. Après avoir vérifié sur Google qu’il s’agissait bien du joueur, elle a voulu payer un verre à toute la table. Devant le manque de réaction suscité, elle a “checké” plus attentivement sur internet pour s’apercevoir que ce n’était pas le bon gars. Lorsqu’ils se sont vraiment croisés quelques jours plus tard, elle lui a raconté la “bonne blague”, depuis ils sont amis.

Après sa première finale de Grand Chelem, Kevin Anderson rêve du Masters.

Quel come-back pour un come-back !

10 auquel il a déjà appartenu en 2015. Il n’a d’ailleurs pas fait mystère de ses intentions : “Participer au Masters est devenu mon objectif pour le reste de la saison”.

Les jeunes encore... jeunes Rafael Nadal, Roger Federer et Alexander Zverev sont d’ores et déjà assurés de leur place parmi les huit meilleurs de l’année à Londres. Le jeune Allemand se profilait d’ailleurs comme un candidat au titre à New York, mais il y démontra au contraire qu’il manque toujours un peu de maturité pour en faire un super top. Comme lors des Grands Chelems précédents, il n’a pu répondre à l’attente - défaite au deuxième tour contre Borna Coric - et c’est sans doute symbolique pour cette génération “next gen” évoquée à intervalles irréguliers pour prendre la relève. Nick Kyrgios, Karen Khachanov, Daniil Medvedev ont également été éliminés sans gloire, et ce sont finalement deux véritables teenagers qui ont sauvé la mise, Andrey Rublev, le premier “moins vingt” en quart de finale depuis Andy Roddick en 2001, et Denis Shapovalov (18 ans), au 4e tour après être sorti des qualifications.

Malgré l’abondance de biens actuelle, le come-back des comebacks reste probablement celui de Juan Martin Del Potro, lauréat en 2009 et revenu depuis d’inextricables soucis de poignet. Contre Dominic Thiem en huitième de finale, souffrant d’un refroidissement, les jambes en coton, il se retrouva mené deux sets zéro, quasi à terre, “j’étais prêt à abandonner”, reconnaissait-il, “mais le public m’en a empêché et m’a entraîné dans son sillage.” En émergeant au cinquième set, après avoir sauvé précédemment deux balles de match, l’Argentin a de nouveau montré, malgré trois opérations au poignet et un revers dont il ne dispose toujours pas en pleine capacité, à quel point il est revenu proche des sommets et combien son odyssée a touché les gens. D’autant plus dans Big Apple où la communauté sud-américaine prend de la place. Ce que le quart de finale contre Roger Federer, au dos caduque et à la préparation contrariée, a confirmé malgré la cote d’amour dont bénéficie le Suisse partout où il passe. En éliminant le “maestro”, le “gaucho” a en plus privé Flushing Meadows de son premier “clasico” Nadal-Federer, lacune invraisemblable après toutes ces années, mais personne n’en a tenu rigueur au gentil géant pour qui, malgré le gain d’un premier set intense, le Nadal express fut le TGV de trop.

“Il manque toujours un peu de maturité à Zverev pour en faire un super top.”

Nadal était l’idole du petit Shapovalov on le voit, en rouge, comme mascotte lors d’un match à Toronto en 2008 -, aujourd’hui il est capable de le battre, comme à Montréal cette année. PLAY TENNIS 33


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Flushing Meadows 2.0

Ces dix dernières années, la fédération américaine n’a cessé d’adapter et d’améliorer le site de l’US Open, ajoutant des tribunes en bordure des terrains d’entraînement, construisant un nouveau Grandstand, installant un toit impressionnant par dessus le monumental Central Arthur Ashe. Cette année, le court Louis Armstrong se trouvait encore dans les échafaudages, en cours de rénovation, ce qui n’a pas facilité la gestion et la circulation du public. Sur le plan tennistique, un chronomètre mesurant la distance entre les points a été testé durant les qualifications, de même que le coaching autorisé lors des changements de camp. Quant à l’idée (inédite) de remettre un trophée aux coaches des vainqueurs, elle a été unanimement appréciée.

Des terrains d’entraînement indignes Le Grand Chelem américain a néanmoins ses points faibles et mauvais côtés. La distance entre Flushing Meadows situé dans le Queens et les hôtels de Manhattan demeure un point délicat, surtout quand les transports ne fonctionnent pas comme souhaité. Durant les premiers jours de compétition, Kirsten Flipkens s’est ainsi vu répondre qu’elle ne pourrait disposer d’une auto durant toute la matinée parce qu’il y en avait trop peu en circulation, alors que l’organisation avait indiqué au préalable que la flotte de véhicules a été augmentée de 25 exemplaires cette année. On a aussi du mal à comprendre, et c’est un euphémisme, que l’US Open, qui dépense des centaines de millions d’euros à la modernisation de son infrastructure, “oublie” ou ne porte aucun intérêt au rafraîchissement des terrains d’entraînement qu’il propose à l’extérieur du complexe, au grand dam de la majorité des joueurs contraints de se préparer sur des courts anciens, usés, et surtout ne correspondant pas à ceux utilisés pour le tournoi. Cela a provoqué pas mal d’irritation légitime, seuls les têtes de série et les Américains étant autorisés à s’entraîner sur les courts du site. Indigne du plus grand tournoi du monde.

C’est qui le meilleur ? Et nous voilà de retour chez Rafa, le survivant par excellence, le neveu de l’oncle Toni lequel a vécu en principe son dernier Grand Chelem en tant qu’entraîneur du (re)nouveau numéro un mondial. Après vingt ans de services, Toni Nadal souhaite apparemment moins voyager et passer plus de temps dans l’Académie familiale à Majorque. On verra ça. En attendant, c’est ce qui s’appelle finir en beauté. Pour Rafa, en tout cas, c’est loin d’être terminé. Avec son seizième titre majeur et cinq ans de moins, il talonne toujours Roger Federer (19), et bien sûr le débat est relancé pour savoir lequel des deux sera en bout de course considéré comme le plus grand de l’histoire. Que ce soit vrai ou pas, Nadal jure qu’il n’a pas besoin “de ce genre de motivation”. “Pouvoir simplement participer à l’US Open est suffisamment stimulant pour moi”, dit-il, “que Federer ait gagné deux ou vingt-quatre tournois ne préoccupe pas, je suis ma route, je m’occupe de ma carrière, pas de celle d’un autre.” Le monde du tennis, lui, a pris rendez-vous fin janvier à Melbourne et en salive d’avance. Avec déjà en guise de hors d’oeuvre le Masters londonien mi-novembre. Comme au bon vieux temps.

Sept Belges se trouvaient au coup d’envoi de l’US Open, ce qui, en soi, est un assez appréciable total. Compte tenu du contexte, le fait que David Goffin soit arrivé en huitième de finale, quasiment sur une jambe, n’est pas non plus une performance négligeable. C’était peutêtre même inespéré, il fallait un peu de chance. Le regret que l’on peut nourrir est qu’en temps normal il serait plus que probablement arrivé en quart de finale pour y affronter Rafael Nadal. Après un premier tour relativement facile contre Benneteau, il a bataillé plus de quatre heures face à Guido Pella, retrouvant curieusement toutes ses facultés en fin de partie. Il bénéficia ensuite de l’abandon de Gaël Monfils, encore plus mal en point que lui. Et contre la jeune sensation russe Andrey Rublev, on a eu l’impression que sa tendinite au genou et l’effet

qu’elle peut avoir sur son mental le contrariait plus que le coup droit “mitraillette” adverse, et qu’il jouait presque plus contre lui-même que contre le jeune Moscovite. Steve Darcis, de son côté, n’a jamais paru en mesure de forcer un derby liégeois au deuxième tour contre David, dominé par Pella. “Un jour sans”. Et Ruben Bemelmans n’a pas eu trop voix au chapitre non plus face à Lucas Pouille.

“Je m’occupe de ma carrière, pas de celle d’un autre.” Rafaël Nadal

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Les Belges peuvent mieux faire

Chez les dames, Elise Mertens, pour sa première dans le majestueux Arthur Ashe - en night session s’il vous plaît -, aurait pu changer le cours du tournoi, mais elle n’a pas su transformer la balle de deuxième set qu’elle a obtenue contre Madison Keys. Un match dont la Limbourgeoise d’à peine 21 ans n’a une nouvelle fois pas à rougir. Kirsten Flipkens et Yanina Wickmayer n’ont pas démérité, éliminées au deuxième tour par de solides adversaires, respectivement Elena Vesnina et Kaia Kanepi. Cette dernière, qui fut 15e mondiale, est même la première joueuse sortie des qualifications à atteindre les quarts de finale à Flushing Meadows depuis 1981. La déception est plus venue d’Alison Van Uytvanck qui a perdu directement contre Saisai Zheng. Encore une fois, il y a bien plus que ça dans la raquette de la Brabançonne, et elle nous a donné raison peu après en gagnant à Québec.


©BelgaImage

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Les filles de l’Oncle Sam Quatre demi-finalistes US, qui l’eût cru ? Sloane Stephens a gagné l’US Open. C’est une surprise, pas vraiment la première sur le circuit féminin des dernières années en l’absence de Serena Williams. Et c’est mérité. L’Américaine disputait seulement son cinquième tournoi après une indisponibilité de dix mois. “Je le sais déjà, rien ne pourra jamais dépasser un truc pareil”, a-t-elle souri.

“Vous avez vu le chèque (3.700.000 $) qu’ils m’ont donné ? Si cela ne vous donne pas envie de jouer au tennis...” Sloane Stephens

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957e mondiale

Madison Keys a seulement craqué en finale, nerveuse et diminuée, face à sa meilleure amie.

C

ome-back. Mot anglais entré dans le français courant. La définition du Larousse est sobre et sèche : “retour au premier plan après une période d’oubli ou d’inactivité.” Un peu court quand il s’agit d’évoquer certaines odyssées tennistiques. Il y a eu Federer et Nadal cette année. Peut-être plus renversant encore, il y a eu Sloane Stephens. Le 23 janvier 2017, elle a été opérée d’une fracture de stress au pied gauche, et durant seize semaines elle n’a pu s’appuyer, ni faire peser le moindre poids dessus, utilisant un étrange appareillage pour faire en sorte que le pied ne touche pas le sol. Au mois de mars, elle a été recrutée par la chaîne TV “The Tennis Channel” pour réaliser des interviews... en chaise roulante, mais elle avait déjà averti son coach Kamau Murray qu’elle comptait sur lui dès qu’elle voudrait reprendre. “Préviens déjà lorsque tu pourras à nouveau marcher”, a rétorqué celui avec lequel elle avait connu un premier pic de carrière en 2013 lors d’une demi-finale à l’Australian Open. Par la suite, les résultats n’avaient pas répondu à l’attente, la joueuse ayant apparemment du mal avec la pression nouvelle et connaissant même des problèmes de motivation, si bien que le duo se sépara. Mais début 2016 nouveau changement de cap, et Murray abandonna son job dans l’industrie pharmaceutique pour recommencer à voyager full time avec l’Américaine.

Kim Clijsters était là pour féliciter Sloane Stephens...

La fracture de stress apparue en fin de saison dernière constituait dès lors un contretemps majeur. Mais Stephens brûlait cette fois de revenir parmi les meilleures, et ne négligea rien avec un remarquable courage. Lorsqu’elle refit ses premiers pas en mai, elle les combina avec des séances de tennis assise sur une table ou dans un fauteuil de bureau à roulettes. “Le positivisme dont elle a fait preuve durant tout le processus est admirable”, témoigne Murray, “lorsqu’on vous prive de tennis pendant tout un moment vous l’appréciez d’autant plus quand vous pouvez reprendre la raquette.” Début juillet, la joueuse de Fort Lauderdale a perdu en deux sets contre sa compatriote Alison Riske pour sa rentrée à Wimbledon. Un petit mois plus tard, c’est Simona Halep qui lui a savonné la planche à Washington, 7-6, 6-0, mais le premier set face à la 2e mondiale lui laissa entrevoir des lendemains plus performants : “A un moment donné, je vais bien finir par gagner des matches”. Ce qui n’a pas tardé puisque celle qui était retombée 957e mondiale a fait demi-finale à Toronto et Cincinnati, reflet d’un évident retour en forme. Mais de là à remporter l’US Open dans la foulée, il y avait de la marge.

Sharapova chaud et froid Stephens a bien sûr profité de l’incertitude et de l’irrégularité chronique actuelles au top d’un tennis féminin sens dessus dessous, tout en réussissant à échapper aux radars médiatiques durant une grande partie du parcours. C’est par exemple Maria Sharapova - elle-même en plein come-back au long cours après sa suspension pour dopage - qui a mobilisé l’attention en première semaine, notamment à l’occasion d’un premier tour face à Simona Halep qui valait sans doute une demi-finale. La réaction émotionnelle de la trentenaire Russe - elle est tombée à genou, des larmes dans les yeux, et est allée remercier son entourage comme après une finale gagnée - a fait le tour du monde et montré qu’elle en avait sûrement bavé les derniers mois. Elle ne s’attendait manifestement pas à ce que le public new yorkais lui fasse un tel accueil, ce fut quasiment une standing ovation à son entrée sur le court Arthur Ashe. On n’étonnera personne en précisant que, comme à chaque fois depuis qu’elle est revenue sur le circuit, il y eut aussi des réactions dissonantes au régime de star qui lui est réservé. Il faut dire qu’elle ne compte toujours pas beaucoup d’amies dans le vestiaire, qu’à chaque question sur le do-

... Et pour consoler Madison Keys. PLAY TENNIS 37


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ping elle a répondu, hautaine, que le sujet appartenait au passé, et que le côté business du tournoi, la manière dont elle a été traitée, Avec sa robe est plutôt mal passé. Elle a ainsi incrustée de pu disputer trois matches dans le cristaux plus grand stade et y faire briller Swarovski, sa petite robe Nike incrustée de Sharapova a cristaux Swarovski sous les objecbien sûr fait tifs du monde entier. “Je ne trouve le buzz. pas normal qu’une fille qui vient d’être suspendue pour dopage ait droit au Arthur Ashe alors que la 5e mondiale (elle donc, ndlr) doit jouer sur le court 5 à une heure impossible”, a ainsi pesté Caroline Wozniacki, se plaignant de la programmation lors du fameux mercredi où 87 matches ont dû être bouclés dans la journée après que la pluie ait largement perturbé les rencontres de la veille. Lorsque la gagnante de 2006, lauréate de six Grands Chelems, a été éliminée au quatrième tour par Anastasija Sevastova les sourires moqueurs n’ont pas manqué ça et là.

Kvitova pas loin L’histoire de Petra Kvitova est tout autre. La Tchèque de 27 ans ne se connaît pas d’ennemies sur le circuit. Et depuis qu’elle a repris la compétition après l’angoissante agression dont elle a été l’objet dans son appartement au mois de décembre - qui l’a laissée gravement blessée à la main gauche (voir Snapshot, page 7) -, elle est encore plus appréciée. D’autant que la gauchère aux phalanges martyrisées retrouve petit à petit son meilleur tennis. Lors de cet US Open, on a même cru revoir à certains moments la double lauréate de Wimbledon, notamment lors du 1/8e de finale face à Garbine Muguruza, nouvelle numéro une mondiale et (légèrement) favorite pour le titre, qu’elle a “défrisée” 7-6, 6-3. “Je n’ai pas l’impression d’avoir fait quelque chose de mal”, expliquait l’Espagnole, “elle a vraiment très bien joué, c’est même incroyable qu’elle puisse rejouer ainsi après ce qui lui est arrivé.”

Venus n’en finit pas On peut dire la même chose de Venus Williams. A 37 ans. Et après avoir été diagnostiquée en 2011 avec le Syndrome de Sjögren, la maladie auto-immune qui a bouleversé sa vie et son schéma d’entraînement. Certains penseront que cela en dit long sur l’état du tennis féminin, pas en profondeur mais à son sommet, il n’en est pas moins extraordinaire de constater que l’aînée des frangines est la joueuse qui a remporté le plus de victoires en Grand Chelem cette année - deux finales (Melbourne et Wimbledon), une demi (New York), un huitième de finale (Paris). Et son quart de finale face à Kvitova, qu’elle remporta de justesse, fut le meilleur match féminin de cet US Open. “En tant qu’athlète je ne me suis jamais fixé de limites”, dit-elle, “il m’a donc fallu du temps pour accepter

ce qui m’est arrivé, j’ai appris à voir le verre à moitié plein au lieu d’à moitié vide, et je me suis promise de toujours donner le meilleur de moi-même sur le court.” Elle a sûrement pensé que son premier Grand Chelem “à la maison” depuis 2001 était cette année à portée de raquette, mais, au terme d’une demi-finale limite rocambolesque (6-1, 0-6, 7-5), elle n’a pas survécu au tennis réfléchi et opportuniste de la future lauréate, de treize ans sa cadette.

Make America great again On sait que le tennis US fait tous les efforts du monde pour se relever d’un sérieux creux en profondeur - la famille Williams exceptée - et qu’il attend toujours qu’une relève nombreuse, jeune et prometteuse lui permette de renouer avec le sommet de la hiérarchie. Il a donc vécu un moment rare, le premier du genre depuis 1981, avec quatre Américaines en demifinales, qui plus est en l’absence de Serena. Cela ressemblait à un championnat des Etats-Unis (Stephens-Williams/Madison Keys-Coco Vandeweghe) sans la tenante du titre, et on doit ajouter que la finale juniore opposa également deux filles de l’Oncle Sam, Amanda Anisimova, 16 ans, déjà 180e à la WTA, et Cori “Coco” Gauff... 13 ans et demi. La gamine, qui n’a pas froid aux yeux, a de l’ambition à revendre, elle veut “devenir la meilleure joueuse de tous les temps”. Déjà remarquée par la Fondation de l’inévitable Patrick Mouratoglou, elle s’entraîne parfois en Floride avec le sparring de Serena. Les beaux jours pourraient donc revenir, mais pour l’instant ils dépendent surtout des deux grandes copines Stephens et Keys. Madison, 22 ans, semble avoir tout ce qu’il faut pour devenir une valeur sûre au top mondial : une immense puissance, une touche de balle appréciable, et un tennis plein d’audace. Qui plus est, elle est coachée par Lindsay Davenport et a montré pour la première fois lors de cet US Open obstination et résilience par vent contraire, comme lors de son 3e tour contre Vesnina remporté aux environs de 2 h du matin. Que son corps, également zone à problèmes auparavant, ait tenu (presque) sept matches sous pression peut également inciter à l’optimisme. Keys a seulement craqué en finale, face à sa meilleure amie. Elle a paru à la fois vaincue par ses nerfs et un peu diminuée par une blessure, ne trouvant jamais la clé face au tennis calculateur et bien construit de Sloane Stephens. Laquelle couronna ainsi son conte de fée d’un happy end qui change la vie : de zéro à héros même pour son entourage, de nulle part au Top 20 en trois tournois. La petite amie du footballeur Jozy Altidore, personnalité pétillante, n’en a pas perdu son humour pour autant : “Vous avez vu le chèque (3.700.00 dollars, ndlr) qu’ils m’ont donné ? Si cela ne vous donne pas envie de jouer au tennis je n’y comprends rien.”

Venus Williams est la joueuse qui a gagné le plus de matches en Grand Chelem cette année. A 37 ans. 38 PLAY TENNIS



La belle affiche de l’European Open d’Anvers “Tout le monde veut voir Gaël Monfils” Du 15 au 22 octobre, la Lotto Arena accueille la deuxième édition de l’European Open, seul tournoi de haut niveau encore organisé en Belgique, dont l’affiche, au delà de David Goffin, “locomotive” du tournoi, s’annonce attrayante. Avec en attraction le surdoué, spectaculaire et imprévisible Gaël Monfils, ainsi que la sensation canadienne de 18 ans, Denis Shapovalov, huitième de finaliste à l’US Open, vainqueur de Del Potro et de Nadal cet été. Spectacle en perspective.

N

dans les locaux de la société du directeur de l’ATP 250 anversois, Andy Hancock, à un jet de balle du siège de la Commission européenne. Sur la sonnette, le nom a changé. Y a écrit Golazo. „Ce n’est pas une erreur“, sourit Andy, „c’est toujours la même équipe qui gère le tournoi, mais, depuis février, dans un cadre dépassant l’European Open, j’ai vendu ma société (VAAV Communication) à celle de Bob Verbeeck (Golazo est notamment à l’origine des précédents évènements tennistiques dans la Métropole et organise le Mémorial Van Damme, ndlr). Le deal a des aspects avantageux pour Anvers, la production est désormais assurée par la personne qui s’occupait des Diamond Games, qui connaît donc l’emplacement de chaque vis dans les environs. Au niveau promotion, réseaux sociaux, idées et actions nouvelles, c’est un “plus“. ous avons rendez-vous à Bruxelles

“Une fantastique plate-forme”

Lorsqu’il y a dix-neuf mois, la rumeur annonçant un ATP 250 à Anvers a été officiellement confirmée, il y a eu pas mal de regards sceptiques. Le dernier Diamond Games féminin, post Kim et Justine, avait été un fiasco. Le Brussels Open avait fermé ses portes. Et l’on pouvait se demander si le charisme de David Goffin - aux performances encore injustement sous-estimées dans notre pays - pourrait, surtout en Flandres, porter à bout de bras un tournoi ne pouvant accrocher les stars genre Big Four. Financièrement, avec un budget de plus de trois millions d’euros et sans sponsor majeur autre que les supports habituels de l’ATP, l’European Open a comme prévu essuyé quelques plâtres pour sa première édition, mais ce fut un succès encourageant à tous les autres niveaux, même si on a manqué l’apothéose d’une corde de raquette avec la finale Goffin-Gasquet dont on rêvait. David, malgré la pression et la fatigue asiatique, a parfaitement tenu son

“Très peu d’évènements sportifs en Belgique, et même en Europe du nord, bénéficient d’une couverture et d’une visibilité mondiales comme le nôtre.” Kristoff Puellinckx, propriétaire de l’European Open

“Nous avons un accord avec David Goffin dont on ne peut parler, on se contente de dire qu’il est très concerné.”

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Avec la Lotto Arena, ses 5.000 places et son magnifique court, l’European bénéficie d’une infrastructure quasi idéale.

rôle d’ambassadeur, le décompte officiel de la Lotto Arena a renseigné 19.000 spectateurs pour la semaine, et les retours positifs ont été nombreux. “Les gens attendaient de voir, ils ont vu, le bon travail, le bon tennis, on a une fantastique plate-forme pour construire quelque chose de bien”, a résumé Andy Hancock.

“Plus de sponsors, de public, de super joueurs”

”La règle du genre dit qu’il faut attendre la troisième année avant de dresser le bilan d’une telle entreprise, qui, je vous rassure, n’est pas là pour perdre de l’argent mais pour en gagner, et j’espère que cela va effectivement se passer comme ça, nous sommes dans les temps”, assène Kristoff Puelinckx, propriétaire de l’Open avec sa société Tennium. “Cela reste un projet à long terme, mais dès cette année on a plus de sponsors, de VIP’s, de super joueurs, et on espère plus de public, autour des 25.000  personnes. Même si cela ne représente que 15 à 20 % du budget de ce genre d’organisation ce sont les amateurs de tennis qui la font vivre. Plus de la moitié des places premium (en fond de court) de samedi et dimanche sont vite parties. Le secteur VIP Hospitality avait bien fonctionné en 2016, mais c’est nettement mieux cette année, on voit que le produit intéresse les entreprises. On a été rejoint par des partenaires belges, BNP Paribas Fortis, Bwin, David Lloyd, même les Lacs de l’Eau d’Heure et le Port d’Anvers particulièrement concerné par la couverture et la visibilité mondiales de notre produit, diffusion en direct dans 45 pays, valeur de publicité 83 millions de dollars. On n’en a pas conscience ici, mais il y a très peu d’évènements sportifs qui peuvent en dire autant en Belgique, voire en Europe du nord.”

“Dès que les noms ont été connus, on a eu de suite pas mal de félicitations pour le beau plateau, dont celles de Kim Clijsters.” Andy Hancock

La communauté anversoise, et Bart De Wever, sont engagés derrière le projet.

“Shapovalov... c’est Sébastien Grosjean”

Situé dans une période encombrée, en concurrence avec Moscou et Stockholm déjà bien installés et au retour d’Asie pour les joueurs, l’European Open a du mérite à présenter une affiche intéressante et variée comme celle de cette année, avec les têtes d’affiche de 2016 (Goffin, Darcis, Gasquet tenant du titre, Schwartzman finaliste et 1/4 de finaliste du récent US Open, Ferrer, Cuevas, Paire, etc) et l’une ou l’autre attraction supplémentaire bien typée (le talent de Monfils et de Shapovalov, les missiles du grand Karlovic). “Dès que les noms ont été connus, on a eu de suite pas mal de félicitations pour le beau plateau, dont celles de Kim Clijsters. Malheureusement, elle ne pourra pas être là, elle est invitée au Masters féminin de Singapour”, glisse Andy Hancock. “L’an dernier, on a mené une enquête durant le tournoi et, exception faite de Roger Federer, Rafael Nadal ou David Goffin, celui que tout le monde voulait voir c’est Gaël Monfils, qu’il soit Top 10 ou Top 30 n’y change rien”, dit Kristoff Puelinckx. “Bien sûr, on doit conclure ce genre de contrat à l’avance, et on ne peut pas deviner dans quel état les joueurs vont se retrouver par la suite, mais c’est un talent charismatique et spectaculaire, capable de véritables coups de génie. On ne pouvait pas non plus deviner que le jeune Canadien Shapovalov, 18 ans et un énorme potentiel, allait crever à ce point l’écran à Montréal (1/2 finale, victoires sur Del Potro et Nadal) puis à l’US Open, c’est “Seb” (le Français Sébastien Grosjean, coach de Kyrgios, membre de Tennium, ndlr) qui a le bon oeil tennistique et l’a fait signer avant ses performances américaines, on travaille en équipe.”

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Avec les missiles d’Ivo Karlovic au service, les excès de vitesse ne manqueront pas dans la Métropole.

Le Canadien Denis Shapovalov, 18 ans, a tout d’une star en devenir.

chaîne (Murray, Djokovic, Wawrinka, Nishikori, ndlr) aiguisent les appétits pour le Masters, et certains auront peut-être besoin de points, nous avons offert une wild card à Ruben Bemelmans, mais nous gardons les deux autres ouvertes jusqu’à la dernière minute, on ne sait jamais, on peut avoir une bonne surprise.”

“David veut être là” Richard Gasquet, vainqueur de la première édition, a fait la promotion du tournoi auprès de ses potes.

“On peut avoir une bonne surprise”

Avec le coup de pouce de Grosjean, justement, on aurait pu penser voir à Anvers cet autre drôle d’oiseau qui fait vibrer les foules, un certain Nick Kyrgios. “Oui... mais non”, sourit Puelinckx, “disons qu’on doit faire des choix, que c’est un gars plutôt compliqué, et qu’on l’a déjà vu à Bruxelles en Coupe Davis.” Pas de Top 10 à proprement parler non plus. “Tous les ATP 250 n’en ont pas, il faut un peu de chance, cela dépend de l’argent qu’on a, de la semaine qui tombe bien ou mal, du champion qui joue chez lui, Roger Federer à Bâle, David Goffin chez nous. Et puis, tout est relatif, Gaël était Top 10 à la fin de l’année dernière, David l’aurait été à coup sûr cet été sans l’accident de Roland Garros. Dans un rendez-vous de ce niveau, il est également bon de présenter ceux qui peut-être, dans trois ou quatre ans, gagneront l’US Open, des Top 10 de ce qu’on appelle la “next gen”. Un tournoi qui commence doit trouver sa voie, faire ses preuves, écrire son histoire, et si un Shapovalov gagne son premier Grand Prix chez nous, plus tard il prendra probablement plaisir à y revenir. D’autre part, les défections en 42 PLAY TENNIS

D’où est venu le public de la première édition, en a-t-on une idée plus précise ? “Principalement de Flandres, de la proximité, grâce aussi à la promotion de Tennis Vlaanderen, c’est quelque part la logique géographique”, explique Andy Hancock, “on est d’ailleurs heureux de constater que la communauté locale et les clubs anversois se sentent de plus en plus engagés et concernés. Pas mal d’animations quotidiennes vont dans ce sens, journée pour les clubs, les séniors, les étudiants avec une after party, le personnel de la ville et du port, sans oublier le traditionnel kid’s day. On a saisi toutes les occasions pour faire de la promotion, Coupe Davis, Feest van de jeugd, et j’ai rencontré le président de l’AFT André Stein pour évoquer les actions à mener du côté francophone.” L’an dernier, les joueurs étaient logés en plein centre, et un court avait été installé devant la gare, les joueurs s’entraînaient sous les yeux des navetteurs. Il en va autrement cette année. “C’était une idée originale pour faire connaître un nouveau tournoi”, continue Hancock, “mais lors de cette deuxième édition nous avons opté pour plus de facilités professionnelles (et moins de trafic), un hôtel business, le Crown Plaza, plus proche de l’aéroport, de la Lotto Arena et du David Lloyd Center d’Edegem où les joueurs trouveront les meilleures conditions pour s’entraîner.” On a bien compris que David Goffin fait partie de l’ADN du tournoi, mais sur combien d’année porte son contrat ? On n’en saura rien. “Nous avons un accord... dont je ne peux pas parler”, sourit le directeur, “je me contenterai de dire que David est très concerné et qu’il veut être là à l’avenir.” “La plupart de ses sponsors sont belges, ses fans de même, c’est donc aussi très important pour lui”, glisse Kristoff Puelinckx.


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“Les ATP 250 ne “marchent” pas ?”

On entend régulièrement des organisateurs de tournois ATP 250 comme celui d’Anvers se plaindre de leur viabilité par rapport aux plus fortunés (ATP 500, Masters 1000), et ceux de Saint-Petersbourg ont pesté contre l’avènement de la Laver Cup, inspirée par Federer, en concurrence directe avec leur organisation. On n’arrête pas d’ajouter des “bricoles” à un calendrier surchargé, alors qu’on a vécu une bonne moitié de 2016 sans Federer/Nadal, même chose cette année avec Djokovic/Murray/Wawrinka, une usure et une hécatombe sans précédent au top mondial. En parle-t-on entre tournois ou est-ce chacun pour soi et l’ATP pour tous ? “C’est quelque chose qui interpelle, forcément, en même temps tout ce qui promeut le tennis est bon”, estime Puelinckx. “Est-ce que les “petits tournois” paient la note ? Je préfère que la Laver Cup n’ait pas lieu durant ma semaine, c’est sûr (sourire), mais on dit que les ATP 250 ne “marchent”pas et ce que je constate, moi, c’est qu’ils sont très rares ceux qui rendent leur tablier ou vendent leur licence. D’incontournables champions manquent peut-être à l’appel, mais les Zverev, Thiem, Kyrgios, Rublev se pressent au portillon. La roue tourne.” “Si un sport ne se renouvelle pas, il meurt”, enchaîne Hancock, “bien sûr il faut trouver des formats qui conviennent. Il y a des rencontres organisées tous les trois mois avec l’ATP, on ne se tire pas la bourre entre tournois, je ne vais pas dire qu’on collabore avec Stockholm ou Moscou, mais on dialogue entre collègues.”

Un tournoi à Buenos Aires, une Colombienne à New York

L’an dernier, en évoquant sa société Tennium créée avec d’autres investisseurs et la compétence technique de Sébastien Grosjean, Kristoff Puelinckx nous avait indiqué vouloir élargir son horizon en acquérant d’autres tournois et en montant un fonds de soutien à des jeunes prometteurs qui n’ont pas tous les moyens qu’il faut pour progresser. Douze mois plus tard, où en est-on de cet ambitieux projet ? “Il avance, chaque année on va creuser un peu plus, à côté d’Anvers nous sommes désormais propriétaires du tournoi ATP 250 de Buenos Aires, qui a lieu à la mi-février sur terre battue, dans un incroyable pays de tennis. Il suffit de jeter un oeil à son formidable palmarès pour se rendre compte qu’un tournoi de ce niveau peut créer sa propre légende : Nadal, Ferrer, Thiem, Ferrero, Nalbandian, Moya, Kuerten, ils l’ont tous remporté. Quant au fonds d’aide au développement grâce auquel nous voulons aider des jeunes de tous horizons géographiques à progresser via notre structure, notre network, pas seulement financièrement, il a commencé son activité avec la Colombienne Emiliana Arango, 16 ans, qui nous a fait grand plaisir en atteignant les demi-finales juniores à l’US Open. Nous sommes encore en pleine discussion avec quatre ou cinq autres talents.”

Un ticket... en diamant

Au moment du tournoi débutera l’année du diamant dans la “diamond city” par excellence. “Pour répercuter l’évènement et permettre au public de l’European Open d’y participer, nous avons trouvé un accord avec un diamantaire”, explique le directeur du tournoi Andy Hancock. “Le samedi des demi-finales chaque acheteur d’un ticket aura une chance de gagner un véritable diamant via un tirage au sort.”

A la télé comme l’an dernier

Comme en 2016, l’European Open sera télévisé sur nos chaînes nationales. “Malgré les offres qu’on a eues, on a préféré privilégier la visibilité de l’évènement et de permettre à tous les Belges d’accéder aux images”, indique Andy Hancock, “en fonction du programme la VRT diffusera des matches mercredi, jeudi et vendredi, tandis que les demi-finales et la finale seront également télévisées par la RTBF.”

L’entraîneur de Gasquet et de Paire change de job

Thierry Champion, qui coache conjointement Richard Gasquet et Benoît Paire engagés à Anvers, vient d’être nommé directeur du haut niveau à la fédération française, avec pour mission de revigorer le tennis français et de le mener vers des titres majeurs. Il a annoncé la nouvelle aux deux joueurs durant les tournois américains. “C’était une surprise, forcément, mais je crois qu’ils sont contents pour moi de cette nouvelle mission”, a-t-il indiqué, “je reste avec eux jusqu’à la fin de la tournée asiatique, mi-octobre.” Soit juste avant l’European Open.

Toujours pas de sponsor titre

Si l’European Open peut compter cette année sur plusieurs nouveaux partenaires commerciaux, il n’a toujours pas de sponsor titre, autrement dit celui qui donne son nom à l’évènement. La prochaine étape ? “La vie économique et le marché sont ce qu’ils sont”, dit Andy Hancock, “mais un tournoi comme celui-là en mériterait bien un. Pour ce genre de projet, on parle en centaines de milliers d’euros, ce qui nous aiderait à passer un cap supplémentaire. C’est une chose à laquelle on aspire encore, on a un très beau produit.”

“L’an dernier, le public est venu principalement de Flandres, c’est la logique géographique, on sent la communauté anversoise de plus en plus concernée.” Andy Hancock

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Gaël Monfils

et la quête du

Graal

“Je crois toujours pouvoir gagner Roland Garros” L’European Open d’Anvers va faire connaissance avec Gaël Monfils, et le showman français de 31 ans avec la Belgique. Arriver à lui parler ne fut pas une partie facile, mais une fois qu’on y est parvenu le champion s’est montré d’une extrême gentillesse. Entretien

P

on trouve difficilement mieux. Gaël Monfils a le sens du spectacle, de l’entertainment comme disent les Anglo-Saxons, il possède d’improbables possibilités athlétiques en plus d’un talent naturel et d’un flair qui dès ses jeunes années en ont fait un “super top” en puissance. Il faut le prendre tel qu’il est, c’est-à-dire quelqu’un de flegmatique qui situe le plaisir au dessus de l’ambition, qui impressionne parfois plus avec le “coup du mois” („hotshot of the month“), le geste ou la pitrerie qui fait le buzz qu’avec les résultats fondant un palmarès hors normes. Les six titres remportés sur un total de vingt-six finales, et les deux demi-finales en Grand Chelem (Roland Garros 2008 et l’US Open 2016), constituent un bilan un peu maigre eu égard à ses qualités exceptionnelles. En 2004, lorsqu’il remporta trois des quatre titres de Grand Chelem chez les juniors, on lui prédisait chez les pros une carrière genre Big Four qu’il n’a jamais pu réellement concrétiser. Une question d’attitude, de caractère, peut-être de professionnalisme au sens absolu („pour moi, le tennis est un sport, pas un métier“, “certains disent “s’il était plus sérieux...” mais ce ne serait plus moi“), de style de jeu aussi, trop défensif et énergivore pour tenir une saison entière. Ceci expliquant peut-être cela, il a également été victime de nombreuses blessures au cours de ces treize ans de carrière. Ce qui ne l’a pas empêché d’en enchanter et d’en inspirer plus d’un avec son tennis plaisant, à commencer par Nick Kyrgios. Un sympathique amuseur, certes, mais qui n’en déclare pas moins : “Croyez-moi, si j’avais pu remporter quatre Grands Chelems, je l’aurais fait, je suis juste réaliste, ces gars-là (Federer, Nadal, Djokovic, Murray) ont été meilleurs que moi, il n’y a pas que le physique ou la technique, le tennis c’est un tout, et parfois c’est mieux de l’admettre, mais je crois toujours pouvoir gagner Roland Garros.” Allez donc voir ce gars-là à la Lotto Arena, vous ne le regretterez pas. Mais lisez d’abord ce qui suit.

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our attirer le public,


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“Federer, Nadal, Djokovic, Murray... Ils ont été meilleurs que moi, parfois c’est mieux de l’admettre.”

PLAY TENNIS : Gaël, est-il vrai que c’est la première fois que vous mettrez le pied en Belgique ? GAEL MONFILS : Presque. En fait, j’y suis venu une fois. Une visite éclair à Bruxelles pour un spot publicitaire. Je n’ai pas vraiment eu le temps de me rendre compte, mais j’ai entendu plein de bonnes choses sur votre pays, des amis proches m’en ont dit beaucoup de bien. Je vais donc pouvoir approfondir la question (sourire). P.T. : Vous avez de la chance, Anvers est une très belle ville. G.M. : Mieux que ça, si j’ai bien compris Richard (Gasquet), d’après lui c’est un formidable tournoi (rire). Je peux comprendre qu’il en ait de bons souvenirs puisqu’il l’a gagné, il dit partout qu’il est super bien organisé, rien que du positif. P.T. : Qui sait, vous risquez de vous retrouver face à un Belge à Anvers, vous en pensez quoi de notre tennis ? G.M. : Que David Goffin joue extrêmement bien. Nous nous sommes encore rencontrés au troisième tour de l’US Open (où Monfils a dû abandonner, ndlr). C’est un grand joueur qui a montré la saison dernière et cette année qu’il appartient au Top 10 mondial. Steve Darcis a beaucoup de talent, c’est un formidable combattant. Ruben (Bemelmans) est un gaucher difficile à manoeuvrer. Après, il y a encore Coppelmans (Coppejans, ndlr), et le gars qui a joué contre Richard cette année à Roland Garros, j’ai oublié son nom, pas son tennis. Bon joueur. P.T. : Arthur De Greef G.M. : Voilà. Je trouve qu’il a joué un très bon match contre Richard. P.T. : Vous avez commencé à pratiquer le tennis il y a environ 25 ans, alors que vous étiez le fils d’un footballeur professionnel (Rufin Monfils a joué aux Girondins de Bordeaux) et que vous avez toujours été un fan acharné de basket. Pourquoi dès lors avoir choisi ce sport ? G.M. : Parce que c’est un sport individuel. Depuis tout jeune j’aime gagner ou perdre en ne dépendant que de moi.

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“J’ai choisi le tennis parce que c’est un sport individuel. On n’y dépend que de soi, c’est ce qui me plaît le plus.”

Mes parents jouaient au tennis le week-end, je me suis dit que je pouvais essayer, et ça s’est très vite bien passé. Au début j’ai combiné pas mal de trucs, judo, football... mais au moment de choisir j’ai opté pour le tennis où l’on est vraiment seul, c’est ce qui me plaît le plus. P.T. : Vous avez remporté votre premier tournoi Challenger à Besançon. Vous vous souvenez encore de celui que vous avez affronté en finale ? G.M. (sans la moindre hésitation) : C’était contre Chris Rochus. Et le premier Top 50 que j’ai battu c’est Oli Rochus, à Grenoble en 2004. Je m’en souviens très bien. P.T. : Entretemps, vous avez remporté six titres et terminé vingt fois finaliste en tournoi ATP, cela vous satisfait ? G.M. : J’aurais volontiers accroché plus de grandes victoires à mon palmarès, mais ma carrière n’est pas terminée, j’espère encore avoir des opportunités. Dans le passé, j’ai peut-être laissé passer ma chance ça et là, mais dans la plupart des finales l’opposition était aussi beaucoup trop forte.

P.T. : Il n’y a pas de quoi rougir, vous êtes un joueur au rayonnement international, reconnu pour son talent. Vous avez remis le tennis français sur la carte mondiale avec quelques autres. Et pourtant vous êtes régulièrement l’objet de critiques dans votre pays. Récemment, Henri Leconte s’est encore montré très négatif pour votre génération, qu’il a qualifiée de “gros cous”... G.M. (il nous interrompt) : ... Apparemment... mais je suis très peu ce que disent les médias, je ne lis pratiquement pas les journaux, ce n’est pas dans ma nature. Quand je le fais c’est essentiellement pour les infos concernant la NBA, et ça parle rarement de moi. Je ne suis pas vraiment au courant de ce que les gens peuvent dire ou écrire, en réalité cela ne m’intéresse pas. P.T. : En Belgique, on est relativement surpris des critiques acerbes qui peuvent parfois s’abattre sur des joueurs (Monfils, Gasquet, Tsonga, Simon) qui ont plutôt réalisé une belle carrière, figuré dans le Top 10 mondial, gagné des tournois, seuls manquent les Grands Chelems en fait. G.M. : C’est avec ça qu’ils reviennent régulièrement, le fait qu’on n’ait pas remporté de titre en Grand Chelem. Mais on fait de notre mieux. Quant à la critique, elle fait partie de notre job, et comme on n’est pas aussi forts qu’ils l’espéraient ils ont tout ce qu’il leur faut sous la main. P.T. : Pourtant, vu d’ici, il ne nous semble pas que vous ayez grand-chose à vous reprocher ? G.M. : Je dirais qu’on fait une carrière... sympathique, une sorte de quête de l’inaccessible, du sacré Graal, j’espère toujours qu’on arrivera à le décrocher. P.T. : Le Graal dans votre esprit on suppose qu’il s’agit de Roland Garros ? G.M. : Pour un Français c’est très important. Mais je ne sais pas s’il faut vous faire un dessin : j’ai participé douze fois Porte d’Auteuil, j’ai aussi été blessé à l’une ou l’autre reprise, or sur ces douze fois Rafael Nadal a gagné dix fois, Roger Federer et Novak Djokovic une, ce ne sont pas de grands joueurs, ce sont de véritables légendes ! Il n’est donc pas si facile d’écrire son nom à côté du leur, mais je ne désespère pas, je continue d’y croire. P.T. : Vous pensez vraiment que d’autres opportunités vont suivre ? G.M. : Sûr et certain. Surtout avec les changements qui s’opèrent, au croisement des générations. Je suis convaincu que des chances vont encore se présenter, et j’espère pouvoir en saisir une.

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P.T. : A 31 ans, quand vous regardez dans le rétroviseur vous avez des regrets ? G.M. : La seule chose que je trouve dommage c’est qu’au début j’ai écouté trop de gens et accordé trop d’intérêt à ce qu’ils disaient. P.T. : Vous faites allusion à qui ? G.M. : Oh, à tout le monde. A tous ceux qui dans le temps avaient un avis à donner, qu’il soit critique ou bien intentionné. J’aurais dû me montrer plus ferme, plus solide dans mes tennis. Il y a pas mal de choses qui m’ont vraiment touchées alors qu’aujourd’hui, avec plus d’expérience et de maturité, je les aurais gérées tout autrement. P.T. : Vous êtes un garçon sensible. Egalement aux blessures. Vous n’avez pas le sentiment que si cela avait moins le cas votre carrière aurait pu être différente ? G.M. : Cela ne m’a naturellement pas aidé. Mais on est comme on est. C’est dans mon ADN, ma morphologie. J’ai déjà eu beaucoup de chance de devenir joueur de tennis professionnel et de réaliser un tel parcours. Le bon Dieu m’a donné un corps avec qualités et faiblesses, je lui en suis reconnaissant.

Gaël et sa soeur au même âge : un côté artiste d’un côté, batailleur de l’autre.

P.T. : Combien de temps pensez-vous encore “tourner” sur le circuit ? G.M. : Je n’ai pas de timing précis dans la tête, mais j’espère, en toute sincérité, pouvoir encore tenir régulièrement mon rang au top, j’ai toujours faim de tennis et de victoires.

“Ma petite soeur joue au tennis et elle est formidable. Elle dit déjà qu’elle veut être bien meilleure que moi, c’est cool d’entendre ça.”

P.T. : Avez-vous déjà pensé à ce que vous pourriez faire une fois votre carrière terminée ? G.M. : Oui, il y a des affaires qui m’intéressent. Mais aujourd’hui une après-carrière peut intervenir par étapes, à différents moments, c’est connecté à la vie au sens large. J’ai déjà 31 ans... et des amis qui commencent à avoir des enfants. Jo (Tsonga) vient d’être papa, Gilles (Simon) en a déjà deux. Je ne vais pas dire que cela me titille et que j’ai hâte d’en avoir à mon tour, mais un jour cela m’arrivera et à partir de là on regarde sûrement les choses différemment.

P.T. : Il semble que vous ayez aussi une petite soeur (Maélie) qui joue au tennis... G.M. : ... Oui, elle a douze ans et elle est formidable. Elle s’entraîne très sérieusement, j’y jette bien sûr un oeil à l’occasion. Elle prend déjà petit à petit une voie plus professionnelle mais mon père et moi veillons et la suivons de près. P.T. : Elle veut sans doute marcher dans vos pas. G.M. : Marcher dans mes pas ? Elle veut être bien meilleure que moi, oui. En tout cas elle le dit. C’est cool d’entendre ça. P.T. : On suppose que vous lui donnez de temps à autre un sage conseil ou un avis autorisé. G.M. : Bien sûr. J’essaie de lui refiler quelques trucs. Mais comme grand frère je veux surtout qu’elle s’amuse à son âge, c’est un temps qu’elle ne retrouvera jamais et dont elle doit profiter. Si elle devient joueuse professionnelle elle aura d’autres plaisirs, mais qui n’ont rien à voir avec ceux d’une gamine de douze ans. C’est ma petite soeur, je veux la protéger autant que possible. P.T. : Cela vous honore. Amusez-vous bien, vous aussi, à Anvers, et le public avec vous !

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L’AFT et Tennis Vlaanderen

Sur la même longueur d’ondes Avec Ivo Van Aken et Michaël Dermience, un vent nouveau souffle-t-il sur nos structures fédérales ? AFT et Tennis Vlaanderen ont chacun leurs structures et stratégies propres, mais également un plan pour plus, et mieux, travailler ensemble sportivement. Ils nous en parlent.

I

l y a tout juste quarante ans, dans la ligne (politique) d’une Belgique devenue fédérale, un décret fixait les conditions d’octroi de subventions aux fédérations sportives. Jusqu’alors nationales elles devaient, pour continuer à bénéficier de subsides officiels, se scinder en ailes linguistiques. Si le football a fait de la résistance et ne s’y est résolu (en partie) que récemment, à peine deux ans plus tard c’était chose faite pour le tennis, avec la VTV (aujourd’hui

Tennis Vlaanderen) au nord du pays, l’AFT au sud. On ne dira pas que ces 38 ans de coexistence obligée - les instances internationales ne reconnaissent qu’un interlocuteur, la fédération belge - n’ont pas connu leur lot d’approches différentes ou de rivalités, ni qu’un peu plus d’uniformité sur notre scène tennistique n’aurait pu être bénéfique à tous. Mais, dans l’ensemble, on peut parler de relations cordiales entre les deux fédérations, confortées par l’organisation (à tour de rôle) des rencontres de Coupe Davis ou de Fed Cup.

“C’est quand même dingue de couper le sport de haut niveau en deux dans un pays comme le nôtre.” Ivo Van Aken

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FÉDÉRATIONS NATIONAL

“On doit plus collaborer, c’est notre intérêt”

Van Aken, qui a entraîné Kim, et Dermience, qui a travaillé chez Justine, semblent à peu près d’accord sur tout.

La Flandre a montré la voie avec la création d’un centre de formation à Wilrijk plus de dix ans avant celui de Mons, et elle compte pratiquement deux fois plus d’affiliés, mais on a enregistré les résultats sportifs que l’on sait dans les deux régions, et le respect, l’estime, voire plus, ont souvent été de mise entre les top coaches des deux bords. Ils ont appris les uns des autres, et plus d’une fois regretté “off the record” de ne pouvoir disposer d’un centre national rassemblant les meilleurs, voeu pieux pratiquement et politiquement inaccessible dans un pourtant si petit pays. Surtout dans un sport individuel comme le tennis, un tel “institut” aurait bénéficié à tout le monde, augmenté la concurrence, et créé des conditions d’entraînement optimales pour les élites des deux régions.

Nous gardions tout cela en tête en allant à la rencontre des directeurs techniques actuels, Ivo Van Aken (Tennis Vlaanderen) et Michaël Dermience (AFT), dans le magnifique complexe tennistique de Maaseik. Avec ces deux hommes, discrets et sérieux, qui connaissent leurs dossiers et recherchent un dialogue constructif, est-on entré dans une nouvelle ère ? “Depuis le retour d’Ivo à la fédé flamande l’an dernier, les contacts sont faciles et structurés”, confirme Dermience. “Je ne pense pas qu’il y ait tellement de différences entre ce que nous voulons faire, là où nous voulons aller toi et moi, on doit plus collaborer c’est notre intérêt”, acquiesce Van Aken ajoutant tout sourire : “Avec Alain Devos (coach d’Alison Van Uytvanck, ndlr) et Bertrand Tinck (ex AFT), j’ai l’impression que l’on parle déjà trop français à Wilrijk, mais ce sont de bons entraîneurs.”. Le directeur technique flamand bénéficie du recul nécessaire pour juger l’évolution du tennis en Belgique et la difficulté - ou faut-il dire l’impossibilité ? - de faire évoluer les lignes en matière de politique sportive. Il occupa déjà sa fonction actuelle à la VTV de 1979 à 2005, et fut ensuite Topsport manager au ministère des sports en Communauté flamande. “Il faut être honnête, à la fin des années 70, l’installation de deux ligues a fait bouger pas mal de choses et servi de levier pour que, des deux côtés, on devienne meilleur”, dit-il. “Mais, un moment, on doit constater que cela a fait son effet, que l’on a dépassé ce stade-là, mais que, malheureusement, le système, lui, n’a pas évolué. C’est quand même dingue de dire que le sport de haut niveau on le coupe en deux dans un pays grand

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comme ça, avec des doubles budgets pour faire la même chose au niveau international, là où personne ne se soucie du fait que tu habites en Wallonie ou en Flandres. Je me souviens d’une demi-finale de Fed Cup (il fut aussi capitaine de l’équipe belge qui remporta l’épreuve avec Justine et Kim, ndlr) à Las Vegas où j’ai présenté nos trois présidents de l’époque (néerlandophone, francophone et belge, ndlr) à quelqu’un que je connaissais et qui a répondu : “Excusez-moi, je suis seulement président pour tous les Etats-Unis d’Amérique.”

“Se coordonner, grouper nos forces” L’intérêt de collaborer pour les deux ligues se situe à la fois au plan sportif et financier. Sportif parce que dans de telles filières de formation au plus on permettra aux meilleurs jeunes de se côtoyer, de se confronter, au plus les chances de progresser seront grandes, cela tombe sous le sens, la Belgique ne croule pas sous les talents. Et aussi financier parce que la donne a été fondamentalement modifiée depuis les années 70. C’est peu dire que subsides et sponsoring ne pointent pas à la hausse et sont plus difficiles à obtenir, alors que, pour les fédérations, les tâches se multiplient et s’alourdissent, notamment du fait de l’âge moyen plus avancé (24/25 ans) où le joueur qui perce arrive à gagner suffisamment sa vie, autrement dit atteint le Top 100, voire le Top 50 chez les filles. “Cela a une influence énorme sur la politique sportive et impose de nouveaux choix stratégiques”, explique Dermience. “L’enveloppe dont on dispose est restée la même, ou a diminué (c’est le cas pour Tennis Vlaanderen, il en est question par ailleurs, ndlr), et elle doit être répartie sur quatorze ou quinze ans, alors qu’avant elle l’était sur une dizaine d’années. En moyenne, on pouvait avoir une bonne idée de l’avenir d’un(e) jeune sur le circuit vers 18 ou 19 ans, maintenant il faut trois ou quatre saisons de plus. Et pour l’intéressé(e) réorienter éventuellement sa vie est également plus délicat qu’à 18 ans.” “Qui retourne aux études à 25 ans après avoir vécu comme ça ?”, demande Van Aken. Ce n’est pas la première fois que l’on évoque la possibilité d’une collaboration sportive plus étroite entre les deux ailes fédérales, mais dans la pratique qu’est-ce qui peut changer ? “On a établi une procédure selon laquelle on demande à chaque responsable des tranches d’âge - moins 12, moins 14, moins 16, moins 18 ans - de rester en contact, de se coordonner au moins tous les trimestres, et de voir ce qu’il est possible de mettre en place. On a convenu d’agir sur trois piliers”, continue Dermience, “celui des entraînements pour certains joueurs ciblés, des stages que l’on peut réaliser ensemble, et des tournois internationaux où l’on peut grouper nos forces avec un seul entraîneur.” “Mais il ne faut pas croire que travailler ensemble, et obtenir des résultats, soit si simple”, insiste Van Aken, “le joueur ne peut pas partir avec un coach qu’il ne connaît pas, on doit obligatoirement combiner avec des entraînements spécifiques. Je sais que l’équation idéale dans le tennis reste un joueur/un coach, mais qui peut le payer, et ne vaut-il pas mieux un bon entraîneur - ils ne sont pas si nombreux - partagé à deux ou à trois qu’un moins bon pour soi seul ?”

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Justine a commencé au Centre de Mons - comme Kim à Wilrijk - avant de voler haut de ses propres ailes.

“Le Limbourg n’est pas la région flamande” PLAY TENNIS : M. Van Aken, contrairement à l’AFT où jusqu’ici pratiquement tou(te)s les champion(ne)s sont sortis de Mons, la région flamande a la chance de pouvoir compter sur des Académies privées haut de gamme, plusieurs talents se sont affirmés au plan international en dehors de la structure fédérale ou après l’avoir quittée. Cela fait-il de l’ombre au Centre de Wilrijk ? IVO VAN AKEN : Je ne pense pas que le problème se pose en ces termes. Depuis 1979, notre fédération accorde grande attention à l’écolage des entraîneurs. Que les plus ambitieux d’entre eux se lancent dans des projets personnels n’est que logique et sain, cela accroît nos chances de développer des talents. Dès le moment où ils proposent un programme de formation complet, les privés sont un “plus”. Je comprends qu’il soit tentant pour un jeune prometteur et pour ses parents - de rester près de chez lui, plutôt que de venir en internat à Anvers, s’il y trouve un bon entraîneur et si ça lui est accessible financièrement. On se met alors à table, on regarde le programme, et on soutient le projet s’il nous correspond, même si je continue de penser que regrouper les talents favorise leur pro-

David Goffin et Thierry Van Cleemput sont de purs produits AFT.


FÉDÉRATIONS NATIONAL

gression. En revanche, premier vrai problème à mes yeux : les Académies dont vous parlez sont presque toutes situées en Limbourg, distantes de 20 kilomètres l’une de l’autre, et 50% de nos talents, comme un grand nombre de nos entraîneurs les mieux diplômés, viennent de là. Est-ce normal ? Le Limbourg n’est pas la région flamande. Or, dans le reste des Flandres, il n’y a pas vraiment de structure capable d’accompagner quelqu’un de plus de 14 ans avec beaucoup de talent. T’as le choix d’aller à Wilrijk ou dans le Limbourg. Il faut donc un Centre fédéral performant, garant d’un système de formation indispensable pour les jeunes, la fédé est là pour tout le monde. Je suis convaincu que notre cellule de détection fonctionne bien, qu’elle trouve les meilleur(e)s. Mais deuxième vrai problème : l’image du Centre de Wilrijk s’est détériorée, je le ressens depuis mon retour, il n’est plus aussi évident de convaincre les meilleurs d’y venir, malgré les avantages, notamment financiers, et pas seulement parce qu’ils ont une solution plus près de chez eux. En un an, la fédé a compris le message : depuis début septembre, c’est un véritable top team d’entraîneurs qui prépare la nouvelle saison au Centre.

voir si c’est payant, ça bouge un peu, pas autant que je le voudrais. D’autre part, à l’AFT, on avait l’habitude d’encadrer à 100% les joueurs bien au delà de 22 ans. On a décidé non pas d’arrêter mais de s’y prendre différemment, déjà parce que le staff n’est pas extensible et qu’il faut adapter notre stratégie budgétaire, mais aussi comme une sorte d’électro-choc, pour qu’ils se responsabilisent, n’attendent pas tout de l’extérieur, ils sont devenus adultes, c’est leur projet. On ne les abandonnera pas, loin de là, on continuera de les soutenir en fonction de leur niveau et de leur potentiel, sous forme de bourse, d’accès aux infrastructures fédérales, et d’aide à la préparation physique.

“De bons entraîneurs il y en a, mais...” P.T. : A la base, ce dont on a d’abord besoin n’est-ce pas de bons entraîneurs dans les clubs ? I.V.A : C’est la clé, un chantier très important pour une fédération, qui nécessite de gros efforts. Quand j’ai quitté la VTV en 2005, il y avait une motivation vers le haut niveau chez ceux qui intégraient la filière. Aujourd’hui, il n’y a pas moins d’entraîneurs, mais il y en a moins qui font le travail qu’il faut, je ne ressens plus la même exigence, on gagne trop facilement sa vie en donnant des cours, avec un diplôme inférieur ou même sans diplôme. En Flandres, je l’ai constaté en travaillant au ministère, c’est un problème dans tous les sports, il y a trop de non-diplômés, et c’est souvent la faute des fédérations, cela doit faire partie intégrante du système, il faut être formé pour entraîner, mais les parents doivent aussi se montrer vigilants et ne pas accepter qu’un enfant talentueux soit confié à un entraîneur inférieur au niveau B (selon notre appellation) avant 12-13 ans et au niveau A après.

“Chez nous, le Centre de Mons reste incontournable, mais on essaie de sortir d’une filière rigide, exclusive et unique.”

MICHAEL DERMIENCE : Chez nous, à un moment donné et jusqu’à preuve du contraire, le Centre de formation de Mons reste incontournable. NéanM.D. : De bons entraîneurs on en forme peut-être moins, depuis trois ou quatre ans, on essaie de sortir moins malgré nos initiatives répétées, mais il y en a, de la filière de formation rigide, exclusive et unique. sauf qu’ils n’ont pas forcément envie d’utiliser leurs Michaël Dermience Pour les enfants en dessous de dix ans, on a rendu un compétences pour développer le haut niveau. Ils sont peu la main aux clubs, on collabore avec eux lorsqu’il pervertis par le système et le pervertissent à leur tour. y a un petit que l’on repère, on joue à la fois sur la D’ailleurs, quand il y en a un qui se détache de la masse, il est de suite identifié, le tout est alors de savoir s’il vaut mieux proximité, le conseil et la formation de moniteurs qualifiés. On propose qu’il vienne à Mons, ou qu’il reste en région pour s’occuper de la forensuite des programmes mixtes fédé/club avant d’en arriver au système mation des plus jeunes. Parce que la philosophie compétition a un peu Tennis Etudes qui a fait ses preuves, du moins pour les garçons. Avec les filles, l’expérience des dix ou quinze dernières années a montré disparu dans les clubs, le tennis est trop devenu une occupation comme que c’était plus compliqué de les concentrer exclule solfège. De nouveaux enseignants se disent que c’est plus confortable, sivement à Mons. On a donc initié le proque cela demande moins d’investissement de s’occuper du tennis loisir jet “Team Girls” où elles fonctionnent que d’un joueur de compétition et qu’avec le premier niveau de quadans leur structure habituelle, lification ils ont assez. Il y en a qui ont des temps pleins, et quand on leur demande de venir se former ils ont du mal, ils travaillent déjà, ça viennent de temps en temps leur coûte de l’argent. Chez nous, quand on en a 250 au cours d’anis’entraîner au Centre, mateur, on en compte encore 30 au stade initiateur, et 15 à celui d’édubénéficient d’un soucateur qui n’est que l’avant-dernier échelon. tien logistique et d’un encadrement sur “Oui, on perd des talents...” certains tourP.T. : Vos fédérations ont la réputation (méritée), y compris hors nois. frontières, de plutôt bien travailler compte tenu de leurs moyens, On mais n’avez-vous quand même pas l’impression de perdre des talents va en cours de route ?

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Le jeune Arlonais Louis Herman fait partie de l’équipe belge médaillée européenne en “moins de seize ans”.

I.V.A. : Comme je vous l’ai dit, je crois qu’on repère les meilleurs. Encore faut-il, s’ils ne sont pas Limbourgeois, qu’ils soient prêts à rallier Anvers, que leurs parents aient l’intention et les moyens de faire les sacrifices, parce que même pour les jeunes que la structure fédérale prend en charge, c’est un chemin qui suppose pas mal d’investissements. Si les parents ne sont pas englobés dans le projet, s’ils ne sont pas motivés dans le bon sens du terme, l’enfant n’a aucune chance. Le monde a changé, à l’école tu loupes deux ou trois examens on hésite à te faire doubler, tu es un peu dur avec un gosse

Zizou Bergs travaille désormais à Tennis Vlaanderen avec l’ancien mentor de Coppejans, Tom Devries. 52 PLAY TENNIS

“On ne va pas trouver comme ça d’autres Kim et Justine, mais on peut former des Elise Mertens.”

“Si les parents ne sont pas englobés dans le projet et motivés dans le bon sens du terme, l’enfant n’a aucune chance.” Ivo Van Aken

et des parents débarquent pour te demander des comptes, or notre système vise le niveau supérieur, cherche l’excellence en tout, il ne s’agit pas d’être désagréable, mais l’exigence exprimée de manière correcte rend meilleur, et qui ne désire pas l’être ? Alors, oui, pour répondre à votre question, on doit perdre ou rater des talents qui préfèrent probablement jouer au foot ou à autre chose dans leur coin. M.D. : Côté francophone également, on a des régions où cela “performe” mieux, comme Liège bien sûr, un peu NamurLuxembourg aussi... en même temps entre

“Il faut voir comment la balle de Tibo Colson sort de sa raquette, dommage qu’il soit souvent blessé.”


FÉDÉRATIONS NATIONAL

Ciney et Arlon il y a toute une zone où les structures manquent pour déveObsession lopper la compétition, alors que ce sont encore des coins naturels où les enolympique chez les décideurs flamands ? fants jouent dehors. Lorsqu’on y détecte un talent, difficile de l’exploiter à moins de faire 100 km, ce qui à la longue peut se révéler intenable, je suis PLAY TENNIS : La nouvelle grille de donc persuadé moi aussi que l’on en perd à certains endroits. Surtout subsides définie par le ministère des sports avec cette concurrence tous azymuts. Aujourd’hui, il y a des stages flamand prévoit une diminution de 25 % pour le de tout, détective privé, DJ, pâtissier, de tennis aussi mais souvent tennis, relégué au 9e rang de la hiérarchie budgémixé avec d’autres activités pour faire plus attractif. L’autre échetaire, loin derrière la gymnastique par exemple, malgré lon où cela coince tient, comme dit Ivo, au contexte familial, trois filles néerlandophones dans le Top 100 mondial ? On sociétal, lorsqu’on veut augmenter le niveau d’exigence les comprend mal. Il doit y avoir quelqu’un qui n’aime pas le enfants n’acceptent plus, et les parents même chose. On ortennis là-bas, pas possible autrement ? Comment vit-on ça ? ganise à présent des colloques avec les parents - Thierry IVO VAN AKEN : Je vous laisse la responsabilité de vos opinions (Van Cleemput) en a animé un l’an dernier - pour qu’ils (sourire). L’impact se fera forcément sentir dans tous les domaines, sachent à quoi s’attendre mais aussi ce que l’on attend mais surtout chez les joueuses et joueurs de plus de 18 ans, très peu pour d’eux, et je trouve que cela donne de bons petits résulla formation des jeunes. C’est le jugement de gens qui ne connaissent pas tats. On vient de faire entrer au Centre deux groupes le jeu et sont obnubilés par la perspective olympique, schématiquement si d’enfants nés en 2004, on sent que la mentalité est on n’a pas un potentiel Top 8 pour Tokyo 2020 on n’entre pas vraiment en intéressante parce que les parents ont joué le jeu. ligne de compte à leurs yeux, ou si peu, ce qui ne veut évidemment rien dire

“Dans chaque génération, quelqu’un peut arriver” P.T. : Depuis trente ans, il y a toujours eu des Belges dans le Top 100, vous pouvez nous garantir que cela va continuer ? M.D. : Garantir ? On n’a pas de boule de cristal. Mais je dirais qu’avec les projets mis en place, dans chaque génération il y a quelqu’un qui peut arriver. Nos “moins de 16 ans” (Gauthier Onclin, Louis Herman, Raphaël Collignon, ndlr) ont été médaillés cette année lors des championnats d’Europe. I.V.A. : D’accord avec toi. Même chose pour les “moins de 12”, garçons et filles, aussi pour Zizou Bergs (18 ans) et Tibo Colson (17), il faut travailler avec eux, Tibo est malheureusement souvent blessé mais il faut voir comment la balle sort de sa raquette.

en tennis, Zizou (Bergs) n’était-il pas 12e mondial junior début juin ? Je défie d’ailleurs ces décideurs de m’expliquer de manière convaincante comment ils peuvent arriver, dans certaines disciplines, à cataloguer des sportifs comme des certitudes de Top 8 pour les Jeux olympiques. MICHAEL DERMIENCE : Il y a quatre ou cinq ans, la situation s’est également très fort tendue entre l’AFT et l’Adeps qui a changé un peu les règles, mais on a réfléchi et on a mis un système en place avec bon sens qui tienne compte à la fois de la pertinence du projet et des résultats réalisés, en fonction de l’endroit où l’on se trouve dans la filière. On a démontré que cette dernière était performante, et des réussites comme celles de David Goffin, Steve Darcis ou Thierry Van Cleemput, qui ont été (ou se sont) formés à l’AFT, nous aident bien sûr. Aujourd’hui, l’AFT est prise en exemple par l’Adeps pour sa politique sportive et la formation des enseignants, il m’arrive régulièrement d’être invité pour présenter nos projets aux autres fédérations, notre travail est valorisé et la remise à neuf des installations du Centre (Adeps) de Mons en bonne voie. Nous ne pouvons que nous féliciter pour l’instant de nos relations avec les autorités en Communauté française.

M.D. : La finalité d’une filière fédérale, si elle fonctionne et travaille bien - talent suffisant, staff et jeunes motivés - c’est de viser le Top 100, avec toujours la possibilité, si une exception se présente, de mettre en place une cellule plus individualisée, comme on l’a fait pour Justine et David.

I.V.A. : Même s’il y a aussi un gros boulot derrière, pour le Top 10/Top 20 il faut vraiment beaucoup de qualités, énormément de talent, on ne va pas trouver en claquant des doigts d’autres Kim, Justine, Xavier, Olivier ou David. En revanche, voyez comment une Elise Mertens, qui joue bien mais pas comme Henin ou Clijsters, a passé le cap cette année pour se retrouver parmi les 40 meilleures mondiales, un peu à la manière de Sabine (Appelmans) dans le temps.

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Rising Stars Tour

un label de qualité Malgré l’obligation pour les tournois Future de passer de 10.000 à 15.000 dollars édictée par la fédération internationale (ITF), l’activité tennistique ne s’est pas démentie cet été en Belgique. Un omniprésent Julien Cagnina, mais aussi Yannick Vandenbulcke, Jonas Merckx, Jeroen Vanneste ou Christopher Heyman se sont mis en valeur.

“Nos budgets aussi sont sous pression, le calendrier déborde de tournois Futures qui nous sollicitent et il nous faut opérer des choix.” Tom Guetens, sponsoring manager BNP Paribas Fortis

Les finalistes de Havré : le top junior serbe Miomir Kecmanovic et Christopher Heyman.

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Julien Cagnina a remporté 24 matches d’affilée en Future 15.000 $, on l’attend maintenant en Challenger.

our permettre aux joueurs du bas de l’échelle d’un (tout petit) peu mieux vivre, l’ITF oblige à partir de cette année les organisateurs de tournois Future à proposer au minimum 15.000 $ en prize money et non plus 10. C’est bien le moins pour les aspirants pros qui tirent souvent le diable par la queue à cette étape de leur carrière, mais il s’agit en même temps d’un investissement supplémentaire pour de petites organisations manquant de moyens. Y compris pour les clubs accueillant les trois rendez-vous organisés directement par la fédération francophone (AFT), soit Havré, Eupen et le tournoi de la province de Liège, qui ont dû se charger de récolter les 5.000 $ supplémentaires. Il est quand même question d’un budget de 30.000 euros en moyenne par tournoi. On n’en a pas moins joué au tennis pratiquement toutes les semaines en juillet/août. Avec les aléas habituels, tributaires de la météo, des institutions toujours populaires comme Eupen et Garisart ont ainsi été confrontées à des pluies bien belges. Mais avec de belles confirmations également, comme à Coxyde où les tribunes en bordure de la rue principale sont toujours aussi bien garnies (de touristes découvrant parfois le tennis), et avec une réussite inédite, la première du tournoi de la province de Liège dans la région verviétoise, au TC Lambermont, qui a fait le plein de public durant toute la semaine, jusqu’à 500 spectateurs pour une attrayante finale “régionale” Cagnina-Geens. Il faut rappeler que l’entrée est gratuite pour tous ces tournois, et le niveau de tennis (à partir de la 300e place mondiale) régulièrement supérieur à ce que le commun des mortels en attend.


Les finales de l’été MESSIEURS

15.000 $ Havré, 19-25/06 Miomir Kecmanovic (Srb) - Christopher Heyman (Bel) 6-4 3-6 6-2 25.000 $ Arlon, 26/06-2/07 Axel Michon (Fr) - Christopher Heyman (Bel) 6-2, 2-6, 6-1 15.000 $ De Haan, 03-09/07 Julien Cagnina (Bel) - Yannick Vandenbulcke (Bel) 6-7 (7), 7-6 (2), 6-4 15.000 $ Odrimont, 10-16/07 Corentin Denolly (Fr) - Juan Pablo Ficovich (Arg) 6-3, 6-0 15.000 $ Knokke, 17-23/07 Maxime Tabatruong (Fr) - Julien Dubail (Bel) 5-0 ret. 15.000 $ Duinbergen, 24-30/07 Julien Cagnina (Bel) - Mats Moraing (Ger) 6-0, 2-6, 7-5 15.000 $ Primerose, 31/07-06/08 Yannick Vandenbulcke (Bel) - Paul Woerner (Ger) 6-3, 6-4 15.000 $ Eupen, 07-13/08 Antoine Hoang (Fr) - Yannick Vandenbulcke 6-3, 6-1 15.000 $ Koksijde, 14-20/08 Julien Cagnina (Bel) - Antoine Hoang (Fr) 7-5, 3-6, 7-6 (3) 15.000 $ Lambermont, tournoi province de Liège, 21-27/08 Julien Cagnina (Bel) - Clément Geens (Bel) 6-1, 6-7 (3), 6-3 15.000 $ Damme, 28/08-03/09 Jeroen Vanneste (Bel) - Louis Wessel (Ger) 5-7, 6-3, 6-3 15.000 $ Middelkerke, 04-10/09 Marvin Netuschil (Ger) - Benjamin Hassan (Ger) 4-6, 6-4, 6-2

DAMES

15.000 $ De Haan, 26/06-02/07 Lisa Ponomar (Ger) - Alice Rame (Fr) 6-4, 6-3 15.000 $ Knokke, 10-16/07 Mirjam Bjorklund (Swe) - Marie Temin (Fr) 6-3, 6-4 15.000 $ Charles-Quint, 17-23/07 Ana Sofia Sanchez (Mex) - Mirjam Bjorklund (Swe) 3-6, 6-4, 6-1 25.000 $ Koksijde, 07-13/08 Isabelle Wallace (Aus) - Bibiane Schoofs (Ned) 4-6, 6-4, 6-3 15.000 $ Baulet, 21-27/08 Dana Kremer (Ger) - Julie Gervais (Fr) 6-3, 4-6, 6-1 15.000 $ Middelkerke, 28/08-03/09 Magali Kempen (Bel) - Julyette Steur (Ger) 6-2, 6-2


TOURNOIS NATIONAL

Jeroen Vanneste s’est imposé à Damme début septembre.

Magali Kempen, victorieuse à Middelkerke, est la seule Belge à avoir remporté un tournoi Rising Stars cet été.

European Open Sur un ensemble de dix-huit rendez-vous, du 19 juin au 10 septembre, quatorze relevaient cette année du Rising Stars Tour, créé à l’origine à la côte par James Storme et Christophe Verhaeghe. Sous l’impulsion de BNP Paribas Fortis, l’indispensable sponsor du tennis belge, la dénomination a en effet été étendue à l’ensemble du territoire ainsi qu’aux tournois féminins. “L’idée est de regrouper les organisations que nous patronnons sous une sorte de label de qualité et de communiquer sous une même appellation”, souligne Tom Guetens, le sponsoring manager de la banque. “Le calendrier tennistique déborde de tournois Futures qui nous sollicitent et il nous faut opérer des choix. En général, nous privilégions les partenariats à long terme ou de longue date, les organisations qui nous paraissent avoir le plus de potentiel, bien situées, dont l’approche nous semble la plus professionnelle et avec lesquelles nous estimons la collaboration (y compris avec la ville concernée et les autres sponsors) la plus fructueuse. Nos budgets aussi sont sous pression, année après année, d’autant que nous avons cette fois décidé de soutenir l’European Open d’Anvers. Le prize money des tournois Futures est passé

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de 10 à 15.000 $, mais notre quote part n’a pas augmenté, celle de la fédération à Havré, Eupen ou au Lambermont non plus d’ailleurs. Nous sommes par contre heureux d’avoir vu l’AFT prendre le relais pour l’Iris Ladies Trophy du Charles-Quint et d’avoir permis à ce tournoi qui a une histoire de conserver sa place au calendrier. On doit composer avec une situation différente dans les deux régions. Si la fédération est partie prenante et organise elle-même certains tournois en Wallonie, ce n’est pas le cas jusqu’à présent du côté flamand où il s’agit d’initiatives privées. En ce qui concerne l’ATP 250 anversois, ce que nous demandaient Kristoff Puelinckx et Andy Hancock l’an dernier n’était pas dans nos moyens, il nous aurait fallu l’aide de la “maison mère” en France, mais nous ne l’avons pas obtenue. Cette année, nous avons finalement trouvé un accord pour être parmi les “main sponsors” sur une base qui pouvait nous convenir au niveau belge. On a eu plusieurs déconvenues dans le passé récent avec le Brussels Open, les Diamond Games, on va voir comment le tournoi va pouvoir se développer.”

“En un été, Julien Cagnina a gagné plus de 350 places, passant de la 623e à la 265e position à l’ATP.” “Des tournois internationaux pour les plus jeunes” ”Nous avons eu l’idée d’ajouter ce circuit en bord de mer pour offrir aux jeunes joueurs belges de meilleures conditions de progression et leur permettre d’élever leur niveau tennistique, en profitant de l’affluence à la côte durant les vacances, dans un esprit de collaboration avec ce qui se faisait déjà au sud du pays”, souligne Christophe Verhaeghe. “En plusieurs endroits, le succès a été au rendez-vous, non seulement à Coxyde mais aussi à Knokke, Middelkerke ou Damme, tandis que les De Loore, Coppejans, Geens ou Cagnina (revenu dans le Top 300 après ses victoires cette année au Coq/De Haan, à Duinbergen, Coxyde et au Lambermont, ndlr) y ont amassé pas mal de points. Le bilan est donc assez positif. Maintenant, nous sommes également à l’heure des choix, peutêtre même à la fin d’un cycle en ce qui concerne les joueurs. Nous avons été contactés, comme BNP Paribas Fortis, par Ivo Van Aken, le directeur technique de Tennis Vlaanderen, qui voudrait que l’on aide aussi les plus jeunes, les générations prometteuses qui arrivent dès 12 ans, qu’il y ait plus de tournois internationaux pour eux durant l’été, et je sais que la direction sportive francophone pense pareil. Le sujet de réflexion est sur la table.” En attendant, si on fait le bilan de l’ensemble des tournois de l’été 2017 (voir les résultats par ailleurs), la moitié des titres masculins ont été remportés par des Belges, dont quatre par Julien Cagnina, victorieux deux fois au terme d’une finale de plus de 3 heures. Le Liégeois qui s’entraîne à Aix-en-Provence, quasiment revenu à son meilleur classement après avoir été longtemps blessé, aura finalement gagné plus de 350 places en un été, passant de la 623e à la 261e position ATP. Chez les filles, , il a fallu attendre le dernier tournoi pour saluer une victoire belge, celle de Magali Kempen, la jeune Campinoise de 19 ans, à Middelkerke. Seules Axana Mareen (contrainte à l’abandon) à Knokke et Margaux Bovy avaient réussi auparavant à atteindre les demi-finales, chaque fois face à la future gagnante de l’épreuve.


LE BILLET DE FILIP DEWULF NATIONAL

Prendre son temps, c’est parfois en gagner Programmer un pic de forme, prendre la pause lorsque cela s’impose... le joueur de tennis moderne, entraîné dans le tourbillon du circuit professionnel, n’a pas intérêt à continuer à jouer s’il n’est plus à 100 % ou à son niveau, mais plutôt à prendre le temps qu’il faut pour se soigner et se reposer. Les exemples du genre se sont soudainement multipliés depuis quelques mois :Roger Federer, Rafael Nadal, Sloane Stephens, Madison Keys ont éclairé cette saison 2017, or ce sont justement celles et ceux qui ont fait un break en 2016, ou qui y ont été contraint. Naturellement, ce n’est pas une règle absolue, il ne suffit quand même pas d’arrêter six mois pour casser la baraque l’année d’après.

le temps de se refaire une santé en vue de 2018. La moitié du Top 10 “à la maison” durant les six derniers mois de compétition, déjà en mode saison prochaine et privilégiant leur carrière dans la durée, c’est du jamais vu !

im Clijsters a peut-être été la première à montrer (involontairement) l’exemple, en 2007, même si ce n’était pas l’objectif de sa démarche. Sa coupure de deux ans pour enfanter de sa petite Jada et rester aux côtés de son père Lei, malade, a permis à son corps si sollicité - et donc à son esprit - de retrouver une fraîcheur et une envie supérieures à ce qu’elles étaient à la fin de la première partie de sa carrière. Résultat :trois titres en Grand Chelem, et une place de numéro une mondiale retrouvée.

Phénomène de mode ou pas, l’idée que prendre son temps permet parfois d’en gagner (à long terme) fait donc son chemin avec les carrières qui s’allongent, que représentent six mois sur un parcours de 14 ou 15 ans ? Le monde du tennis vit d’anti-inflammatoires et utilise des kilomètres de “tape” pour soutenir des corps d’athlètes à bout de souffle, pourquoi continuer de tout faire à moitié, si en laissant du temps au temps on est à peu près sûr de pouvoir repartir avec une longueur d’avance ? Le circuit d’aujourd’hui court après un train (de tournois) défilant à une vitesse de plus en plus hallucinante, sauter du wagon en marche peut être une question de santé physique et mentale, permettant de sauvegarder son énergie pour les échéances importantes.

K

Encore une fois, ce genre de come-back n’est pas donné à tout le monde. Il faut déjà posséder le talent nécessaire pour retrouver assez vite, malgré le manque de matches, un tennis qui permette de rivaliser avec les meilleurs et de grandir en confiance. C’est ainsi que Roger Federer a pu se permettre d’arrêter carrément sa saison 2016 après la chute et la blessure au genou dont il a été victime à Wimbledon. Six mois plus tard, sans round d’observation, c’est un Suisse métamorphosé qui est revenu, jouant le feu, plus “fit” que jamais, remportant à 36 ans deux Grands Chelems en six mois. Rafael Nadal a connu la même grande année, sans abandonner le moindre set à Roland Garros ni trouver réelle opposition à l’US Open, avec la même “faim” qu’à vingt ans. Ce n’est pas le fait du hasard si lui aussi a choisi d’arrêter prématurément sa saison 2016 pour venir à bout des problèmes de poignet qui lui empoisonnaient la vie. Du coup, bien sûr, d’autres marchent sur leurs traces. Cette année, Andy Murray, Novak Djokovic, Stan Wawrinka, Kei Nishikori et Milos Raonic ont à leur tour jeté l’éponge en cours de route, plus ou moins obligés, offrant à leur physique

“Avec les carrières qui s’allongent, que représentent six mois sur un parcours de 14 ou 15 ans ?”

Le raisonnement n’est cependant pas si facile à tenir, avec toujours plus de prize money et de destinations exotiques la tentation est grande de rester dans le présent. Comme joueur, on a constamment l’impression que si on manque le train à grande vitesse on sera largué, on se dit que l’argent qu’on prend n’est plus à prendre, même si on ne joue ou ne se sent pas au mieux, plutôt que de rester chez soi et de travailler à revenir à 100 % sans rien gagner. Ce n’est pas un hasard si ce sont les “top players” qui surfent sur cette nouvelle vague, et donnent l’exemple, ils peuvent se le permettre. N’empêche, la tendance gagnerait à être généralisée dans un contexte de plus en plus exigeant et concurrentiel, qui défie les fuseaux horaires à une rapidité de plus en plus déconcertante. S’arrêter un peu, faire un pas de côté pour mieux en faire deux vers l’avant... trouver l’équilibre entre action et “inaction” sera de plus en plus important dans les carrières à venir.

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Elise Mertens

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Historique ! Pour la deuxième fois en l’espace de trois ans, la Belgique va donc disputer la finale de la Coupe Davis. Je manque de superlatifs pour qualifier cet exploit.

Je me souviens qu’en 2015, lorsque notre équipe avait successivement éliminé la Suisse, le Canada et l’Argentine, de nombreux observateurs avaient nuancé la portée de ces victoires, soulignant les forfaits de plusieurs champions dans le camp adverse. Cette année, la campagne victorieuse de nos joueurs ne doit rien à personne. Au premier tour, c’est sur les terres de l’Allemagne d’Alexander Zverev que la Belgique s’est imposée. Et, en demifinale, c’est l’Australie du grand Nick Kyrgios qui est tombée sous les balles de nos Diables Rouges !

Avec David Goffin et Steve Darcis, la Belgique compte décidément deux champions d’exception. Le premier, renaissant après plusieurs mois difficiles, a signé un match mémorable face à Kyrgios. Je l’avais rarement vu évoluer à un tel niveau dans tous les secteurs du jeu. Quant au second, il a, une fois encore, apporté le point décisif en véritable “Mister Davis Cup”. Mais cette nouvelle qualification pour la finale est, d’abord, le succès d’une équipe. Je ne le soulignerai jamais assez : c’est grâce à son état d’esprit - sur et en dehors des courts – que la Belgique est si performante. Je parle du “team spirit” des joueurs, bien sûr, mais aussi du staff au grand complet. Et puis comment oublier, dans ce concert d’éloges, l’apport du public. Il régnait une ambiance fabuleuse au palais 12 du Heysel lors de la demi-finale face à l’Australie. On en avait la chair de poule !

Et maintenant, place à la finale face à la France. Nous jouerons à l’extérieur face à un adversaire qui collectionne les bons joueurs. Le défi sera difficile, bien sûr. Mais la mission n’est pas impossible. Et si la Belgique ramenait, bel et bien, à la maison le fameux Saladier d’argent ? André Stein Président de l’Association Francophone de Tennis Président de la Fédération Royale Belge de Tennis

aft - Edito

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L’été agité du BATD

Texte Christian SONON

Le club d’Odrimont a organisé quatre tournois Tennis Europe et deux $15,000 Harry Leruth en quarts à Odrimont “Nous avons enregistré 101 inscriptions à La Cure, 106 au Primerose et 186 à Odrimont où les moins de 16 ans étaient également présents”, note avec satisfaction Alfonso Gonzalez, le directeur technique du BATD qui officia en qualité de directeur de tournoi pour les six organisations. “Une vingtaine de nationalités étaient à chaque fois présentes.”

Les moins de 12 ans du Canada ont trusté les trophées au Primerose

E

ntre le 10 juillet et le 6 août, à une époque où beaucoup lèvent le pied pour recharger leurs batteries au soleil, le BATD (Belgian Association for Tennis Development) a navigué à un rythme de forçat dans ses installations de Bruxelles et du Brabant wallon. Outre l’organisation des traditionnels stages d’été, l’école chère à Karin Biver a en effet proposé durant quatre semaines des compétitions de niveau international : quatre tournois Tennis Europe pour les jeunes et deux Futures 15.000 dollars pour les adultes. Soit, dans l’ordre, un Futures à Odrimont (10 au 16/7), un tournoi pour les -12 ans à La Cure (17 au 23/7), deux tournois pour les -12 et les -16 ans à Odrimont (24 au 30/7) et, simultanément, un Futures et un tournoi pour les -12 ans au Primerose (31/7 au 6/8). “Organiser ces deux derniers en même temps n’a guère posé problème car les créneaux horaires sont différents et l’esprit est le même”, commente le juge-arbitre Olivier Buchet, lequel a profité de ces quatre tournois Tennis Europe pour inaugurer son nouveau grade “white badge”. “En revanche, ce fut moins évident à Odrimont où le club organisait également son tournoi open comptant pour le critérium. Ce n’est pas le même public…” Pourquoi se lancer, coup sur coup, dans l’organisation de quatre tournois

64

aft - Brabant

européens pour jeunes qui nécessitent un gros déploiement de moyens humains ? “Pour permettre aux joueurs et joueuses de notre team, et par extension aux autres belges, de se mesurer à des adversaires d’un niveau supérieur et, donc, de s’enrichir de cette expérience”, répond Karin Biver, la présidente du BATD, qui a également apprécié les rencontres et échanges avec les responsables de teams étrangers dont ceux, particulièrement costauds, de la France et du Canada.

Les Belges ? Ils étaient une vingtaine par catégorie masculine, dont la moitié environ affiliés à l’AFT, mais seulement une dizaine chez les filles, où les néerlandophones étaient largement majoritaires. Dans quelle mesure ces jeunes francophones ont-ils profité de l’aubaine ? “Chez les moins de 12  ans, même si les meilleurs représentants du sud du pays étaient présents, le niveau était trop fort pour eux, explique Olivier Buchet. Ils furent donc éliminés au premier tour des qualifications ou du tableau final, à l’exception de l’un ou l’autre qui parvinrent à accéder aux huitièmes de finale et de Harry Leruth (Racing) qui se hissa en quarts à Odrimont. En revanche, chez les moins de 16 ans, les vainqueurs garçons étaient tous francophones. En simple, la victoire est revenue à Raphaël Collignon (Fayen-Bois), qui prit la mesure en finale de Félix Roméo (Rebecq), le tombeur de Harold Huens (Racing) en demis. Et en double, les lauriers sont venus coiffer Félix Roméo et Jérémy De Bodt (Odrimont).”

Jérémy De Bodt et Gaëtan de Lovinfosse, complices et demi-finalistes au tournoi Futures du Primerose


Des organisations coûteuses “Ces résultats, en moins de 12 ans, ne nous déçoivent pas, poursuit Karin Biver, car nous avons vécu trois belles semaines et le public a été très étonné de voir le niveau tennistique de ces jeunes. En revanche, côté financier, le bilan est moins réjouissant. Dans cette catégorie, le règlement impose en effet à l’organisateur de loger et de nourrir les teams étrangers, ainsi que leur accompagnateur. Dont coût, environ 20.000 euros par tournoi. C’est la troisième année que nous organisons ces compétitions, mais il va sans dire que si nous ne recevons pas des compensations cela sera bientôt terminé”. Des compensations ? Pour le BATD, qui reçoit une légère aide financière de l’AFT et du Brabant, mais dont les organisations profitent autant aux jeunes néerlandophones, cellesci prendraient la forme d’un feu vert pour la mise en place d’un tournoi supplémentaire dans l’une des trois autres catégories où les participants ne doivent pas être pris en charge, ce qui permettrait d’engranger quelques bénéfices. “En principe, la Belgique n’a droit qu’à trois tournois par caté-

gorie d’âge, explique Olivier Buchet. Mais des dérogations sont possibles. La ligue néerlandophone, ainsi que le Léopold, Uccle et l’Argayon en organisent déjà chacun un pour les moins de 14 ans. Nous, nous aimerions faire de même à Odrimont, en même temps que nos tournois pour les moins de 12 et les moins de 16. Nous avons fait part de nos desideratas à l’AFT par laquelle notre demande doit transiter et nous espérons une réponse favorable de Tennis Europe.” Yannick Vandenbulcke vainqueur au Primerose Organisés à l’attention des jeunes adultes, avec le même objectif de permettre aux joueurs belges de prendre de la graine sans devoir s’embarquer pour d’onéreux périples à l’étranger, les deux tournois Futures, quant à eux, ont vu la participation d’une centaine de joueurs, tant à Odrimont qu’au Primerose. Au final, un résultat réjouissant puisque c’est le joueur du Bercuit, Yannick Vandenbulcke, qui s’est imposé à Bruxelles, où son équipier en interclubs, Omar Salman, a atteint les demi-finales. Cerise sur le gâteau : la belle place de demi-finaliste décrochée, en doubles, par

Jérémy De Bodt (Odrimont) et Gaëtan de Lovinfosse (Smashing Nivellois), performance qui leur a valu à chacun de gagner six points ATP. Les six premiers pour le fiston de Karin Biver qui vient seulement de fêter ses 16 ans !

Yannick Vandenbulcke, vainqueur du tournoi Future du Primerose

Le Bercuit champion de Belgique !

A

près avoir déjà fait forte impression au printemps en remportant sans difficultés ses quatre rencontres de poule, respectivement contre Zevenbergen, le Vautour, Diest et le Lovanium, le Bercuit a poursuivi sur sa lancée à la fin de l’été en balayant Liège en demi-finales (9-0) avant de prendre la mesure de De Koddaert (Torhout, Flandre occidentale) dans ses installations à Grez-Doiceau (6-3). Le tournant de la rencontre, alors que les visités menaient 2-1 après les doubles, puis 3-2 après la victoire de Clément Geens et la défaite de Yannick Jankovits, fut sans conteste la victoire en trois manches d’Arthur De Greef contre Kimmer Coppejans (1-6, 6-1, 6-3). Un très beau spectacle qui ravit le public venu en nombre dans le magnifique domaine du golf du Bercuit. Déjà quatre Roland-Garros Partie de l’anonymat de la division IV voici quatre saisons et cimentée autour de plusieurs joueurs de haut niveau qui évoluaient auparavant à Odrimont et qui ont suivi Michel Bouhoulle lors de son passage à Grez-Doiceau, l’équipe brabançonne a ainsi signé un incroyable parcours sans fautes qui s’est terminé en apothéose, ce 3 septembre, par le gain du titre national. Il faut dire que le club, aidé par quelques mécènes passionnés, s’est

donné les moyens de ses ambitions. Aux “anciens” comme Julien Dubail, Alexandre Folie et Yannick Vandenbulcke, sont venus peu à peu s’ajouter d’autres fines lames tels Cléments Geens, Romain Barbosa, Julien Cagnina et, pour cette dernière saison, Arthur Degreef, Frederico Ferreira Silva et Omar Salman. Résultat : en ce début de saison 2017, la liste des forces du Bercuit présentait pas moins de… treize séries A, dont six internationaux. Une véritable bande de potes “Certes, nous recevons une enveloppe pour porter les couleurs du club mais celle-ci n’est

pas excessive”, expliquait Romain Barbosa (23 ans), l’un des héros de la finale puisque c’est lui qui apporta le point de la victoire. “Personnellement, j’ai débarqué ici l’an dernier en provenance de Ciney parce que je connaissais bien les autres joueurs. Nous sommes tous de la même génération et nous avons envie de de jouer ensemble.” Loin d’une équipe de mercenaires, une véritable bande de potes que Michel Bouhoulle, le directeur du club mais aussi leur coach, a alignés tour à tour durant la saison, en fonction de leurs disponibilités et leur état de santé.

Pierre Delahaye (secrétaire général de l’AFT), Clément Geens, Arthur Degreef, Sybille de Coster-Bauchau (bourgmestre de GrezDoiceau), Michel Bouhoulle, Julien Dubail, Yannick Vandenbulcke, Alexandre Folie, Romain Barbosa et Yannick Jankovits.

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Jef Vandorpe, un nom à retenir

Textes Christian LAURENT

L’Espagnol Martin De La Puente, lauréat du tableau principal en messieurs

E

n cette période difficile où chacun plaide le “Vivre Ensemble”, des athlètes sont venus nous donner une leçon du 16 au 19 août sur le site du Royal Tennis club Athois. Victimes d’un accident, ces tennismen et ces tenniswomen ont traversé avec leur famille des moments pénibles. “Et ils nous ont fait vibrer durant les quatre jours du tournoi”, a expliqué Jean Dauge, la cheville ouvrière du tournoi. Le principe du Ath Open est de faire connaître le tennis en fauteuil roulant et de favoriser sa pratique tant internationale que nationale. Pour ce faire, les organisateurs demandent la contribution financière minimale aux participants tout en leur assurant un maximum de bien-être. Ainsi, à côté du prize money officiel (14.000 $), les organisateurs distribuent un prize money local permettant à chacun de “rentabiliser” son sport. Dans le cadre de cette 18ème édition du Ath Open qui a accueilli une petite centaine de joueuses et joueurs en provenance de 22 nations, Dominique Monami et Laurence

Courtois, respectivement capitaine et coach de l’équipe belge de Fed Cup ont pris part pris à une exhibition de doubles associant valides et moins valides. Au départ, Joachim Gérard devait être de la partie mais, suite à son élimination en doubles, notre médaillé aux derniers paralympiques de Londres a décliné l’invitation pour rejoindre au plus vite Toronto au Canada. Pas possible non plus pour Jef Vandorpe de relever le défi, la révélation du mois d’août devant encore disputer la demi-finale du double en même temps que l’exhibition. Finalement, Dominique Monami a été associée à l’Espagnol Martin De La Puente (30e) et Laurence Courtois au Hollandais Carlos Anker (46e). Une nouvelle fois, le spectacle a été de qualité. “C’est une leçon de vie. Ce n’est pas la première fois que je participe à ce genre d’exhibition. J’ai beaucoup de respect pour toutes les personnes qui pratiquent cette discipline”, dira Dominique. “Les joueurs souffrant d’un handicap ont vraiment un humour désarmant et une autodérision fantastique. Et cela a rendu les échanges particulièrement joyeux.”

Gert Vos et Dominique Monami + Jef Vandorpe et Laurence Courtois

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aft - Hainaut

Les Français David Dalmasso et Lahcen Majdi en compagne de Ruben Spaargaren et Jef Vandorpe, les lauréats en doubles

Au niveau sportif, on a assisté à la montée en puissance de Jef Vandorpe. Victime d’un handicap à la hanche et ne pouvant plus pratiquer de sport normalement mais plutôt en chaise, notre compatriote a opté pour le tennis en fauteuil. Actuellement 2ème mondial chez les juniors et 37ème en messieurs, notre homme est en train de devenir le porte-drapeau du tennis en fauteuil avec Joachim Gérard. “Avec Gert Vos et Joachim, nous avons obtenu la médaille de bronze à la Coupe du monde. Dernièrement, je me suis imposé à Anvers et à Louvain. Au Ath Open, j’ai été demi-finaliste en simples et j’ai remporté le double avec le Hollandais Ruben Spaargaren.” Au niveau du palmarès, l’Espagnol Martin De la Puente (30ème mondial) et l’Allemande Katharina Kruger sont montés sur la plus haute marche. Nos compatriotes Ivan Kindt et Gert Vos ont remporté les doubles messieurs de catégorie 2 et Roland De Meersman a été finaliste de la consolante en simples. “La satisfaction est évidemment de mise malgré des conditions atmosphériques compliquées”, dira Jean Dauge. “Cela ne nous empêchera pas de mettre sur pied la 19ème édition.”

Jean Dauge, juge-arbitre et Françoise Bonnaert, la secrétaire


Les coulisses de l’organisation avec Stéphane Dupuis des 500 km est d’application, on descend à 245 € car l’inscription est offerte. •

Des explications sur les logements ?

On a réservé cette année 42 chambres, dont un tiers de “single”. Pas mal de joueurs sont accompagnés. Un jeune est venu avec sa maman, la joueuse lettone avec son mari. C’est toujours un casse-tête. Nous avions réquisitionné le Best Western de Ghislenghien. Cela étant, nous avions aussi réservé des chambres à l’Ibis de Mons. •

Qui au niveau des navettes ?

Sylvie Dasseleer et Arnold Depotre gèrent cette problématique. En plus de quatre véhicules propres, nous avons pu utiliser le véhicule adapté qui appartient au club de Sarreguemines ainsi que le véhicule du CPAS de Lessines qui avait été offert par le Rotary de Lessines. Les chauffeurs ont été mandatés par les services Clubs. On retrouve dans le comité d’organisation un membre de chaque service club de la région. •

Et au niveau de l’intendance ?

On a fait appel à un traiteur extérieur. Ce n’est pas toujours évident. Il faut tenir compte des religions, des allergies … •

Stéphane Dupuis, le trésorier

Votre rôle au sein de cette organisation ?

Essentiellement de gérer les factures. Je suis le trésorier du Ath Open

• Quel est le montant du budget ? Il faut compter entre 55.000 et 60.000 €, en ce compris le prize money de 14.000 €

Y-a-t-il un droit d’inscription ?

L’inscription est offerte aux joueurs belges et aux étrangers qui doivent se taper plus de 500 km pour rejoindre la cité des Géants. Les autres paient 35 €. S’ils reviennent, on leur retire 3 € à chaque participation. On propose un package à 280 € avec la pension complète et le logement au Best Western de Ghislenghien pendant 4 jours. Si la clause

Les compétiteurs visitent-ils la région ?

C’est souvent le cas pour ceux qui ont fini plus tôt. On a essayé de leur fournir des entrées pour la Maison des Géants, pour Pairi Daiza… •

Un souhait pour la 19ème édition ?

Que le public réponde encore plus à l’appel. Ce que nous voulons avant tout, c’est faire connaître le tennis en fauteuil roulant dans notre royaume.

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Texte Pierre BAUGNEE

Une deuxième place pour la région Namur-Luxembourg.

C

’est dans les installations de Géronsart que s’est disputé du 14 au 19 août le challenge inter-régions des jeunes. C’était la quatrième édition et surtout une première pour la province de Namur qui a accueilli l’événement, à ne pas confondre avec les interséries d’interclubs jeunes qui ont également lieu à Géronsart en septembre, comme c’est le cas depuis plusieurs années. Paul-Patrick Brabant, coordinateur de la compétition nous en explique le concept : “Il n’existait pas de compétitions inter-régions jusqu’il y a quatre ans. Le but est de sélectionner idéalement les quatre meilleurs de chaque province dans les catégories -9, -11, -13. Et cela même si ce n’est

pas toujours évident d’attirer tout le monde à une telle période de l’année où certains sont parfois encore en vacances”. Une expérience enrichissante pour ces espoirs du tennis régionaux : “La plupart sortent pour la première fois de leur zone de confort si je puis dire. Ils rencontrent de nouveaux adversaires et puis surtout ils apprennent à vivre en équipe, ce qui est également très important”. Notons qu’il n’y avait pas de limite de classement même si l’ordre devait évidemment être respecté et que les points ont été comptabilisés pour les classements individuels, chaque match étant officiel. Chaque équipe jouait une demi-finale et une finale pour la 1ère/2ème place ou la 3ème/4ème place.

Margaux Jacquet et tout le groupe des -9

Le groupe est attentif aux consignes de Margaux Jacquet

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aft -Namur-Luxembourg

Xavier Moureaux (Bastogne) et Margaux Jacquet (Garisart) ont chapeauté les différentes équipes tout au long de la compétition. Les quatre régions étaient donc présentes à Géronsart (Brabant, Liège, Hainaut et Namur/Luxembourg). Cette dernière a réalisé de bonnes performances puisqu’elle elle termine à la 2ème place générale de cette 4ème édition, juste derrière la région de Liège qui s’impose pour la 2ème fois consécutive avec quatre victoires sur six catégories. Parmi les meilleurs résultats on retiendra la victoire finale des garçons -9 et les deuxièmes places (et donc finalistes) pour les garçons -13 et les filles -13.


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Composition des équipes Namur / Luxembourg

-13 G

-13 F

Demanet Emilien Tarouansaid Mathis Demilie Guillaume Engles Théo

Ney Elisa Marchant Lisa Roulin Marie Buchet Athina

Composition des équipes Namur / Luxembourg

-11 G

-11 F

Mersy Nicolas Demanet Théodor Imbrechts Hugo Meulemans Mathias

Bultreys Aurélie Charlier Emeline Collin Clara Crevits Esther

-9 G

-9 F

Dannevoie Jules Mouffe Louis Meulemans Thibaut François Milo

Gigot Inès Golenvaux Clarisse Deraedt Alexe Ide Solene

Les filles -11 avec leur coach Xavier Moureau

70

aft -Namur-Luxembourg

Classement final : 1. Liège 20 pts 2. Nam./Lux. 15 pts 3. Brabant 13 pts. 4. Hainaut 12 pts.

Les garçons -11 avec leur coach Xavier Moureau


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Codic Open “Rien de grand n’est accompli sans enthousiasme !”

72 PLAY TENNIS

Pour sa 9e édition, le Codic Open, emmené par Michel Bouhoulle et son épouse Sandrine Corman, a rassemblé plus de 420 joueurs dans le cadre bucolique du Tennis Club du Bercuit à Grez-Doiceau. Faisant partie des trois plus gros tournois BTP en Belgique, il mettait à l’honneur Arthur De Greef, guest star de cette édition 2017. Rappelons que cette étoile montant du tennis belge a fait son entrée à Roland Garros cette année, c’est dire si son jeu nous fait rêver. A ses côtés, des joueurs et joueuses de toutes catégories confondues et qui représentaient une dizaine de pays. 26 tableaux différents composaient le tournoi (hommes, dames, doubles et jeunes). En jeu: des gains financiers (25.000€ au total) et matériels grâce aux goodies donnés par les sponsors, mais aussi des points précieux pour le classement du championnat de Belgique. En Messieurs 1, c’est le Belge Yannick Vandenbulcke (affilié au TC Bercuit) qui a remporté le Codic Open en deux sets (6-3, 6-3) face au Chilien Juan Carlos Saez (club Justine Henin). Chez les Dames 1, victoire belge également à signaler avec la victoire de Klaartje Liebens en finale contre Mikhaela Boev (6-7, 6-2, 6-4). Un bon cru donc… A l’année prochaine !


EVENT NATIONAL

Zoute Family Trophy Un pont entre générations

La 16e édition du Zoute Family Trophy s’est jouée, comme il se soit, sur les courts en terre battue du Royal Zoute Tennis Club. Sa particularité ? Le lien de parenté, qui doit être évident et les participants qui doivent être âgés d’au moins neuf ans pour s’inscrire dans les tableaux de double messieurs, double dames, double mixte et grands-parents — petits-enfants. Or, c’est cette dernière catégorie qui symbolise vraiment l’esprit du Tournoi des Familles. Organisé par Edition Ventures avec le soutien de la commune de KnokkeHeist, ce tournoi de double rencontre un vif succès à chaque édition. Depuis plus de 15 ans, cette compétition rassemble les familles pour partager d’agréables parties de tennis dans la bonne humeur et la courtoisie.

PLAY TENNIS 73


C’EST DU BELGE NATIONAL

Arthur De Greef

rejoint l’Académie de Garisart

N’étant plus encadré par la fédération l’an prochain, mais pouvant toujours y bénéficier d’une bourse, Arthur De Greef trouvera refuge au sein de l’Académie mise sur pied par le club de Garisart Arlon, où les nouveaux investissements intervenus se veulent dans la continuité et la complémentarité de ce qui est réalisé au niveau fédéral. Un peu sur le modèle de certains grands clubs du Limbourg. Le centre d’entraînement privé, donc payant, y prendra de l’ampleur avec un trio d’entraîneurs constitué d’Henri Jacquemin, Olivier Rochus et Arnaud Fontaine lequel continuera donc à suivre Arthur De Greef comme cette année. Dans le team semi-pro et pro du club figurent Yannick Vandenbulcke, Hélène Scholsen, Christopher Heyman, Hélène Scholsen, le jeune Français Maxime Mora, et des discussions étaient en cours avec Romain Barbosa. Steve Darcis et son coach Yannis Demeroutis devraient également participer à certains entraînements.

Tom Devries entraîneur de Zizou Bergs Comme l’indique Ivo Van Aken dans ce magazine, le team de Tennis Vlaanderen au centre fédéral de Wilrijk a été renforcé depuis septembre. En plus de Laurence Courtois, on a vu débarquer Tom Devries qui était aux commandes, depuis vingt ans, de l’Académie tennistique de Maaseik (dont il fait encore partie) et qui était ouvert à un autre projet. Au sein de la fédé flamande, il est chargé d’aider Zizou Bergs à trouver sa voie chez les pros. Le Lommelois de 18 ans était entraîné ces trois dernières années par Bertrand Tinck. Il aura donc désormais affaire à l’expérimenté frangin d’Ann Devries qui sait à quoi s’attendre puisqu’il a coaché Kimmer Coppejans durant sept ans, emmenant l’Ostendais jusqu’au Top 100. Bergs et Devries ont fonctionné ensemble en tournoi pour la première fois à l’US Open, et ce ne fut pas vraiment un succès puisque pour sa dernière participation dans la catégorie Zizou a été éliminé au premier tour par le Tchèque Machac. Espérons qu’il ait plus de réussite à l’European Open où il a obtenu une wild card pour les qualifications.

Le Bercuit et Forest Hills

champions de Belgique

Le club du Bercuit s’est imposé en finale des Interclubs Ethias, division 1 nationale, en battant l’autre gros calibre du championnat, le TC De Koddaert. Il succède ainsi au Vautour, tenant du titre. Dans une excellente ambiance et devant une assistance rappelant les belles heures du passé, on a eu droit dans les installations de Grez Doiceau à du tennis de haute tenue, avec en point d’orgue un match “au sommet” entre Arthur De Greef côté brabançon et Kimmer Coppejans pour le club de Torhout, le premier s’imposant 1-6, 6-3, 6-3. Clément Geens, Romain Barbosa, Yannick Vandenbulcke, Julien Dubail, Alexandre Folie d’un côté, Jonas Merckx, Yannick Mertens, Niels Desein, Louis Cant de l’autre ont notamment participé à la rencontre remportée 6-3 par le Bercuit, champion, fait unique, pour la quatrième année consécutive dans quatre divisions différentes, de la D4 à la D1. Chez les dames, ce sont les Anversoises de Forest Hills (Wommelgem), avec notamment Elyne Boeykens, Vicky Van De Peer et An-Sophie Mestach (en double), qui se sont imposées 4-1 au KTC Diest de Mikhaela Boev et Steffi Distelmans.

Un coach belge de plus à l’étranger ? Wim Fissette (Johanna Konta) et Simon Goffin (Anastasia Pavlyuchenkova) sont pour l’instant les deux seuls coaches belges engagés à l’étranger. A l’US Open, on en a découvert un troisième, David Basile (42 ans), ancien joueur et paternel du prometteur Alession Basile (13 ans). Il gère une école de tennis au Park Vilvorde avec son épouse Daphne Vande Zande, mais était à New York aux côtés de Tatjana Maria : “Je connais son mari depuis longtemps, cela date du temps où je jouais, et ils m’ont demandé d’assister Tatjana. Nous avons travaillé trois mois et demi ensemble pour préparer le Grand Chelem américain, et ils ont fini par me dire qu’ils aimeraient une collaboration à long terme, mais il faut voir ce qu’il est possible de combiner avec mon job à Vilvorde.” Maria n’a pas mal joué à l’US Open, mais, comme Elise Mertens au premier tour, elle a fait connaissance au deuxième avec une Madison Keys en plein boum. “A mes yeux, Tatjana a le potentiel pour être Top 25”, dit Basile. A 30 ans, l’Allemande pointe aux alentours de la 60e place mondiale.

A lire : “Mon tennis et moi”

L’intérêt du livre de Nathalie Hourman, professeure de tennis depuis vingt ans (meilleur classement B-15), est qu’il vise à l’épanouissement de l’être humain une raquette à la main, pour qu’il trouve plaisir dans la performance, cherche à se dépasser dans un esprit de compétition sain, et parvienne à mieux gérer ses émotions. Paru aux Editions Bergame, adapté à tous âges et à tous niveaux, concret, facile à lire, “Mon tennis et moi” a été particulièrement bien reçu par ceux “qui soupçonnent le tennis de n’être pas qu’un sport, mais un procédé efficace de se connaître et de se vaincre. L’approche est intéressante qui lie passion, technique et développement personnel”, selon quelques commentaires déjà lus ou entendus, même en France où l’ouvrage est également sorti. Il n’est jamais trop tard pour apprendre à mieux se comprendre.

74 PLAY TENNIS


QUELQUES CHIFFRES

LES RÉSULTATS

résultats

internationaux

CINCINNATI La première de Grigor Dimitrov

MONTREAL / TORONTO Alexander Zverev domine Roger Federer Une semaine après avoir déjà gagné à Washington, le jeune Allemand Alexander “Sascha” Zverev, 20 ans, a infligé à Roger Federer, un peu gêné physiquement, ce qui était alors sa troisième défaite de la saison. Il s’agissait de la cinquième victoire de Zverev cette saison, et de la deuxième de sa carrière en Masters 1000. L’autre surprise de la semaine était venue de l’élimination de Rafael Nadal en 1/8e de finale par le jeune Canadien Shapovalov (wild card) au terme d’un match fou clôturé au tiebreak du troisième set. Chez les filles, c’est Elina Svitolina, coachée l’an dernier par Justine Henin, qui a émergé en finale face à Caroline Wozniacki après avoir éliminé Simona Halep en demi-finale.

Le Bulgare de 26 ans a conquis le septième titre ATP de sa carrière, et son premier en Masters 1000. Dimitrov n’a jamais vraiment été mis en difficulté par Nick Kyrgios qui a semblé fatigué et usé nerveusement au terme d’une semaine où il a notamment battu en quart de finale Rafael Nadal qui n’en a pas moins célébré son retour à la première place mondiale. Chez les dames, Simona Halep, qui, elle aussi, aurait pu devenir numéro une à la WTA en cas de victoire, a manqué le rendez-vous pour la troisième fois de l’année, asphyxiée par la lauréate de Wimbledon Garbine Muguruza... qui elle a profité ensuite de l’US Open pour passer en tête d’une hiérarchie mondiale féminine où l’on joue à qui perd gagne.

MASTERS 1000 ATP MASTERS 1000 MONTRÉAL

CANADIAN MASTER TORONTO

07-13/08, 4.917.120 $

07-13/08, 3.000.000 $

1/4 Denis Shapovalov (CAN) - Adrian Mannarino (FRA) 2-6 6-3 6-4 Alexander Zverev (GER) - Kevin Anderson (Af/S) 7-5 6-4 Robin Haase (NLD) - Diego Sebastian Schwartzman (ARG) 4-6 6-3 6-3 Roger Federer (SUI) - Roberto Bautista Agut (ESP) 6-4 6-4

1/4 Caroline Wozniacki (DNK) - Karolina Pliskova (TCH) 7-5 6-7(3) 6-4 Sloane Stephens (USA) - Lucie Safarova (TCH) 6-2 1-6 7-5 Elina Svitolina (UKR) - Garbine Muguruza (ESP) 4-6 6-4 6-3 Simona Halep (ROU) - Caroline Garcia (FRA) 6-4 6-2

1/2 Alexander Zverev (GER) - Denis Shapovalov (CAN) 6-4 7-5 Roger Federer (SUI) - Robin Haase (NLD) 6-3 7-6(5)

1/2 Caroline Wozniacki (DNK) - Sloane Stephens (USA) 6-2 6-3 Elina Svitolina (UKR) - Simona Halep (ROU) 6-1 6-1

Fin Alexander Zverev (GER) - Roger Federer (SUI) 6-3 6-4

Fin Elina Svitolina (UKR) - Caroline Wozniacki (DNK) 6-4 6-0

WTA QUEBEC Alison Van Uytvanck... enfin ! On désespérait de voir Alison Van Uytvanck retrouver le niveau de performance correspondant à son potentiel, elle y est parvenue au Canada en remportant le premier véritable tournoi WTA de sa carrière. Elle s’était déjà imposée à Taipei en 2013 mais il s’agissait d’un 125.000 $. “Je n’ai jamais cru pouvoir gagner ici, être en finale c’était déjà bien, je suis tellement heureuse”, a déclaré la Brabançonne victime d’un virus après l’US Open. Son entraîneur Alain Devos expliquait : “Elle n’a pas joué pendant cinq jours, je lui ai dit qu’on allait utiliser ce tournoi pour préparer le suivant. On a enlevé la pression... et voilà. Ce n’est pas facile à comprendre, mais de temps en temps, quand on est un peu plus relax, les choses passent peut-être plus facilement.”

12-20/08, 5.244.930 $ 1/4 Nick Kyrgios (AUS) - Rafael Nadal (ESP) 6-2 7-5 David Ferrer (ESP) - Dominic Thiem (AUT) 6-3 6-3 John Isner (USA) - Jared Donaldson (USA) 7-6(4) 7-5 Grigor Dimitrov (BUL) - Yuichi Sugita (JPN) 6-2 6-1 1/2 Nick Kyrgios (AUS) - David Ferrer (ESP) 7-6(3) 7-6(4) Grigor Dimitrov (BUL) - John Isner (USA) 7-6(4) 7-6(10) Fin Grigor Dimitrov (BUL) - Nick Kyrgios (AUS) 6-3 7-5

MASTERS WTA 12-20/08, 2.836.904 $ 1/4 Karolina Pliskova (TCH) - Caroline Wozniacki (DNK) 6-2 6-4 Garbine Muguruza (ESP) - Svetlana Kuznetsova (RUS) 6-2 5-7 7-5 Sloane Stephens (USA) - Julia Goerges (GER) 6-1 7-6(3) Simona Halep (ROU) - Johanna Konta (GBR) 6-4 7-6(1) 1/2 Garbine Muguruza (ESP) - Karolina Pliskova (TCH) 6-3 6-2 Simona Halep (ROU) - Sloane Stephens (USA) 6-2 6-1 Fin Garbine Muguruza (ESP) - Simona Halep (ROU) 6-1 6-0

WTA QUEBEC

US OPEN

11-17/09, 226.750 $

28-8/10-9

1/4 Lucie Safarova (TCH) Lucie Hradecka (TCH) 6-4 7-5 Timea Babos (HON) Francoise Abanda (CAN) 6-3 6-2 Tatjana Maria (GER) Sachia Vickery (USA) 6-1 6-3 Alison Van Uytvanck (BEL) Caroline Dolehide (USA) 6-2 6-2

Le palmarès - Simple messieurs Rafael Nadal (Esp) – Kevin Anderson (Afr/S) 6-3, 6-3, 6-4 - Simple dames Sloane Stephens (USA) – Madison Keys (USA) 6-3, 6-0 - Double messieurs Rojer (Hol)/Tecau (Rou) – Lopez (Esp)/Lopez (USA) 6-4, 6-3 - Double dames Chan (Taw)/Hingis (Sui) – Hradecka (Tch)/Siniakova (Tch) 6-3, 6-2 - Double mixte Hingis (Sui)/Murray (Gbr) – Chan (Taw)/Venus (N-Zl) 6-1, 4-6, (10-8) - Juniors garçons Yibing Wu (Chn) – Alex Geller (Arg) 6-3, 6-4 - Juniores filles Amanda Anisimova (USA) – Cori Gauff (USA) 6-0, 6-2

1/2 Timea Babos (HON) - Lucie Safarova (TCH) 7-6(8) 6-4 Alison Van Uytvanck (BEL) - Tatjana Maria (GER) 6-1 6-2 Fin Alison Van Uytvanck (BEL) Timea Babos (HON) 5-7 6-4 6-1

PLAY TENNIS 75


calendrier

11

10

09

08

07

06

05

04

03

02

01

Date 02/01 07/01 02/01 08/01 03/01 08/01 09/01 13/01 09/01 14/01 16/01 29/01 04/02 12/02 05/02 12/02 05/02 12/02 11/02 18/02 11/02 19/02 13/02 19/02 17/02 26/02 20/02 26/02 27/02 04/03 27/02 04/03 27/02 04/03 06/03 19/03 20/03 02/04 08/04 16/04 08/04 16/04 15/04 23/04 22/04 30/04 24/04 30/04 29/04 07/05 29/04 07/05 29/04 07/05 05/05 14/05 10/05 21/05 20/05 27/05 22/05 11/06 10/06 18/06 12/06 18/06 19/06 25/06 19/06 25/06 23/06 01/07 25/06 01/07 03/07 16/07 14/07 23/07 17/07 23/07 22/07 30/07 22/07 30/07 22/07 30/07 23/07 30/07 29/07 05/08 29/07 06/08 04/08 13/08 08/08 14/08 12/08 20/08 19/08 26/08 28/08 10/09 18/09 24/09 24/09 08/10 25/09 01/10 30/09 08/10 07/10 15/10 14/10 22/10 15/10 22/10 16/10 22/10 21/10 29/10 23/10 29/10 31/10 05/11 12/11 19/11 3

76 PLAY TENNIS

Tournoi

Pays

ATP 2017

Qatar ExxonMobil Open QATAR Aircel Chennai Open INDE Brisbane International AUSTRALIE Apia International Sydney AUSTRALIE ASB Classic NOUVELLE ZELANDE Australian Open AUSTRALIE Ecuador Open Quito EQUATEUR Open Sud de France FRANCE Sofia Open BULGARIE Argentina Open ARGENTINE Memphis Open ETATS UNIS ABN AMRO World Tennis PAYS BAS Delray Beach Open ETATS UNIS Open 13 Provence FRANCE Abierto Mexicano TELCEL MEXIQUE Brasil Open BRESIL Dubai Tennis Championships DUBAI BNP Paribas Open Indian Wells ETATS UNIS Miami Open ETATS UNIS Grand Prix Hassan II MAROC US Men’s Clay Court Ch. ETATS UNIS Monte-Carlo Rolex Masters MONACO Barcelona Open BancSabadell ESPAGNE Hungarian Open HONGRIE BMW Open ALLEMAGNE Istanbul Open TURQUIE Millenium Estoril Open PORTUGAL Mutua Madrid Open ESPAGNE Internazionali BNL d’Italia ITALIE Geneva Open SUISSE Roland Garros FRANCE MercedesCup ALLEMAGNE Ricoh Open Rosmalen PAYS BAS AEGON Ch. - Queen’s ANGLETERRE Gerry Weber Open ALLEMAGNE Aegon International Eastbourne ANGLETERRE Antalya Cup TURQUIE Wimbledon ANGLETERRE Konzum Croatia Open Umag CROATIE Hall of Fame Tennis Ch. ETATS UNIS BB&T Atlanta Open ETATS UNIS German tennis Ch. ALLEMAGNE J.SafraSarasinSwissOpenGstaad SUISSE Skistar Swedish Open SUEDE Generali Open ALLEMAGNE Citi Open Washington ETATS UNIS Rogers Cup Toronto CANADA Abierto Mexicano Los Cabos MEXIQUE Western & Southern Open ETATS UNIS Winston-Salem Open ETATS UNIS US Open ETATS UNIS St. Petersburg Open RUSSIE China Open CHINE Shenzhen Open CHINE Rakuten Japan Open JAPON Shanghai Rolex Masters CHINE Kremlin Cup RUSSIE If Stockholm Open SUEDE Anvers BELGIQUE Swiss Indoors Basel SUISSE Erste Bank Open AUTRICHE BNP Paribas Masters FRANCE ATP World Tour Finals GRANDE BRETAGNE

Compétition

Surface Vainqueur J-W Tsonga

Novak Djokovic ATP 250 Dur M.Raonic Bautista Agut ATP 250 Dur A.Murray Grigor Dimitrov ATP 250 Dur J.Nieminen Gilles Muller ATP 250 Dur D.Ferrer Jack Sock ATP 250 Dur N.Djokovic Roger Federer Grand Chelem Dur T.Berdych Victor Estrella ATP 250 TerreM.Youzhny battue Alexander Zverev ATP 250 Dur J.Monaco Grigor Dimitrov ATP 250 Dur N.Almagro Alexandr Dolgopolov ATP 250 TerreR.Federer battue Ryan Harrison ATP 250 Indoor M.Raonic Jo Wilfried Tsonga ATP 500 Dur D.Ferrer Jack Sock ATP 250 Dur J.Melzer ATP 250 Dur J-M Del Potro Jo Wilfried Tsonga Sam Querrey ATP 500 Dur D.Ferrer Pablo Cuevas ATP 250 TerreR.Federer battue ATP 500 Dur K.Anderson Andy Murray Roger Federer Masters Dur R.Federer Roger Federer Masters Dur N.Djokovic Andujar ATP 250 TerreP.battue Borna Coric Monaco ATP 250 TerreJ.battue Steve Johnson Masters TerreR.Nadal battue Rafael Nadal ATP 500 TerreG.Simon battue Rafael Nadal ATP 250 TerreR.Nadal battue Lucas Pouille ATP 250 TerreA.Seppi battue Alexander Zverev Del Potro Marin Cilic ATP 250 TerreJ-M battue ATP 250 TerreP.Kohlschreiber battue Pablo Carreno Busta R.Federer Masters Terre battue Rafael Nadal R.Nadal Masters Terre battue Alexander Zverev N.Almagro ATP 250 Terre battue stan Warwincka R.Nadal Grand Chelem Terre battue Rafael Nadal T.Haas ATP 250 Gazon Lucas Pouille M.Cilic ATP 250 Gazon Gilles Muller A.Roddick ATP 500 Gazon Feliciano Lopez D.Ferrer ATP 500 Gazon Roger Federer R.Federer ATP 250 Gazon Novak Djokovic M.Cilic ATP 250 Gazon J.Tipsarevic Yuichi Sugita Grand Chelem Gazon Roger Federer D.Ferrer ATP 250 TerreJ.Isner battue Andrey Rublev ATP 250 Gazon John Isner A.Roddick ATP 250 Dur T.Bellucci John Isner ATP 500 TerreJ.Monaco battue Leonardo Mayer ATP 250 TerreS.Querrey battue Fabio Fognini ATP 250 TerreR.Haase battue David Ferrer ATP 250 TerreA.battue Dolgopoov Philipp Kohlschreiber ATP 500 Dur A. Murray Alexander Zverev Masters Dur N. Djokovic Alexander Zverev ATP 250 Dur R. Federer Sam Querrey Masters Dur J. Isner Grigor Dimitrov ATP 250 Dur A. Murray Roberto Bautista Agut Grand Chelem Dur J.Tsonga Rafael Nadal ATP 250 Dur M.Klizan ATP 500 Dur J.Monaco ATP 250 Dur R.Gasquet ATP 500 Dur N.Djokovic Masters Dur K.Nishikomi ATP 250 Dur N.Djokovic T.Berdych ATP 250 Dur J.Del Potro ATP 250 Indoor A.Seppi ATP 500 Dur J.Del Potro ATP 500 Dur D.Ferrer Masters Dur D.Ferrer Championnat du Monde Dur

N.Djokovic


calendrier Date

07

06

05

04

03

02

01

31/12

Tournoi 07/01 Shenzen Open

08

Compétition

Surface Vainqueur

International

Dur

Katerina Siniakova

01/01 08/01 Brisbane International

AUSTRALIE

Premier

Dur

Karolina Pliskova

02/01 14/01 ASB Classic (Auckland)

NOUVELLE ZELANDE

International

Dur

Lauren Davis

08/01 14/01 Apia International Sydney AUSTRALIE

Premier

Dur

Johanna Konta

08/01 14/01 Hobart International

AUSTRALIE

International

Dur

Elise Mertens

16/01 29/01 Australian Open

AUSTRALIE

Dur

Serena Williams

28/01 05/02 Taiwan Open

TAIWAN

International

Dur

Elina Svitolina

30/01 05/02 St Petersburg Ladies Trophy RUSSIE

Premier

Indoor

Kristina Mladenovic

11/02

Dur

Karolina Pliskova

18/02 Qatar Total Open

QATAR

Grand Chelem

Premier S

19/02 25/02 Dubai Duty Free Tennis Ch. DUBAI

Premier

Dur

Elina Svitolina

20/02 26/02 Hungarian Ladies Open

HONGRIE

International

Dur

Timea Babos

27/02 04/03 Abierto Mexicano Telcel

MEXIQUE

International

Dur

Lesia Tsurenko

27/02 05/03 BMW Malaysian Open

MALAYSIE

International

Dur

Asleigh Barty

06/03 19/03 BNP Paribas Open (Indian Wells) ETATS UNIS

Premier Mandatory Dur

Svetlana Kuznetsova

20/03 02/04 Miami Open

ETATS UNIS

Premier Mandatory Dur

Johanna Konta

01/04 09/04 Volvo Cars Open

ETATS UNIS

Premier

Terre Battue

Daria Kasatkina

03/04 09/04 Abierto Monterrey Afirme MEXIQUE

International

Dur

Anastasia Pavlyuchenkova

10/04 16/04 Claro Open Colsanitas

COLOMBIE

Terre Battue

Francesca Schiavone

10/04 16/04 Ladies Open Biel Bienne

SUISSE

International

Indoor

Marketa Vondrousova

22/04 30/04 Porsche Tennis Stuttgart

ALLEMAGNE

Premier

Terre Battue

Laura Siegemund

24/04 30/04 TEB BNP Paribas Istanbul Cup TURQUIE

International

Terre Battue

Elina Svitolina

05/05 14/05 Mutua Madrid Open

Premier Mandatory Terre Battue

Simona Halep

14/05 21/05 Internazionali BNL d’Italia ITALIE

Premier S

Terre Battue

Simona Halep

19/05 27/05 Internationaux de Strasbourg FRANCE

International

Terre Battue

Samantha Stosur

20/05 27/05 Nürnberger versicherungs Cup ALLEMAGNE

International

Terre Battue

Kiki Bertens

22/05 11/06

Grand Chelem

ESPAGNE

International

Terre Battue

Jelena Ostapenko

10/06 18/06 Aegon Open Nottingham GRANDE BRETAGNE

International

Gazon

Donna Vekic

12/06 18/06 Ricoh Open (Rosmalen)

International

Gazon

Anett Kontaveit

17/06 25/06 Aegon classic Birmingham GRANDE BRETAGNE

Premier

Gazon

Petra Kvitova

17/06 25/06 Mallorca Open

International

Gazon

Anastasija Sevastova

23/06 01/7 Aegon International Eastbourne GRANDE BRETAGNE

Premier

Gazon

Karolina Pliskova

03/07 16/07 Wimbledon

ANGLETERRE

Grand Chelem

Gazon

Garbiñe Muguruza

9/07

ROUMANIE

International

Terre Battue

Irina-Camelia Begu

15/07 23/07 Ladies Championship Gstaad SUISSE

International

Terre Battue

Kiki Bertens

23/07 30/07 Ericsson Open

SUEDE

International

Terre Battue

Katerina Siniakova

24/07 30/07 Jiangxi Open

CHINE

International

Dur

Peng Shuai

29/07 06/08 Citi Open

ETATS UNIS

International

Dur

Ekatarina Makarova

Premier

Dur

Madison Keys

Premier S

Dur

Elina Svitolina

12/08 20/08 Western & Southern Open ETATS UNIS

Premier S

Dur

Garbine Muguruza

18/08 26/08 Connecticut Open

ETATS UNIS

Premier

Dur

Daria Gavrilova

28/08 10/09 US Open

ETATS UNIS

Dur

Sloane Stephens

10/09 18/09 Coupe Banque Nationale

CANADA

International

Indoor

Alison van Uytvanck

11/09 17/09 Japan Women’s Open Tennis JAPON

International

Dur

Zarina Diyas

18/09 23/09 Guangzhou International Women’s Open CHINE

International

Dur

18/09 24/09 Toray Pan Pacific Open

JAPON

Premier

Dur

18/09 25/09 Korea Open

COREE

International

Dur

24/09 30/09 Wuhan Open

CHINE

Premier S

Dur

24/09 08/10 China Open

CHINE

Premier Mandatory Dur

25/09 30/09 Tashkent Open

OUZBEKISTAN

International

Dur

09/10 15/10 Generali Ladies Linz

AUTRICHE

International

Indoor

International

Dur

International

Dur

16/10 21/10 BGL BNP Paribas Lux.Open LUXEMBOURG

International

Indoor

16/10 21/10 Kremlin Cup

Premier

Indoor

23/10 29/10 BNP Paribas WTA Finals Singapore SINGAPOUR

WTA Finals

Indoor

30/10 05/11 WTA Elite Trophy

WTA Elite Trophy Dur

Roland Garros

17/07 Bucharest Open

France PAYS BAS ESPAGNE

06/08 Bank Of The West Classic ETATS UNIS

04/08 13/08 ! Rogers Cup

09

Pays CHINE

31/07

09/10 15/10

CANADA

Prudential Hong Kong Tennis Open HONG KONG

09/10 15/10 Tianjin Open

10

WTA 2017

CHINE RUSSIE CHINE

Grand Chelem

PLAY TENNIS 77


&

Des chiffres

des lettres

1971 Pour la première fois depuis 1971, ni le vainqueur ni le finaliste de la précédente édition de l’US Open n’étaient à New York. Il y a quarantesix ans, les Australiens Ken Rosewall et Tony Roche avaient zappé le dernier “majeur” de l’année dont ils avaient atteint la finale l’année d’avant.

940

Le nombre de places - de WTA 957 à WTA 17 - que Sloane Stephens a gagnées en l’espace d’un mois et de trois tournois, Toronto, Cincinnati, US Open. L’Américaine était restée dix mois sans jouer en raison d’une blessure au pied.

Roger Federer a affronté dix-sept fois David Ferrer et l’a chaque fois battu. Ivan Lendl avait réalisé la même performance en son temps contre Tim Mayotte.

17

216.097 Le nombre de spectateurs à la Rogers Cup de Montréal, c’est le record pour un tournoi d’une semaine.

78 PLAY TENNIS

Rafael Nadal est redevenu numéro un mondial exactement neuf ans et trois jours après l’avoir été pour la première fois. Aucun joueur n’y était arrivé aussi longtemps après sa première apparition au sommet de la hiérarchie.

9

En nombre de minutes, la durée du plus long match féminin jamais disputé à l’US Open. C’est Shelby Rogers qui l’a gagné, 7-6, 4-6, 7-6 face à Daria Gavrilova. Le précédent record (3 h 23) était détenu par Johanna Konta et Garbine Muguruza en 2015.

213

76

Le nombre de Grands Chelems disputés par Venus Williams. Elle est largement devant tout le monde, Amy Frazier (71), Francesca Schiavone (68), Martina Navratilova (67) et Serena Williams (66).

Paolo Lorenzi est devenu le plus “vieux” joueur ayant atteint pour la première fois les 1/8es de finale en Grand Chelem, en l’occurrence l’US Open. L’Italien de 34  ans avait même perdu ses treize premières rencontres de Grand Chelem entre 2010 et 2014.

1989

34

Denis Shapovalov, 18  ans, est le plus jeune joueur ayant atteint le quatrième tour de l’US Open depuis Michael Chang en 1989 et le plus jeune en Grand Chelem tout court depuis Marat Safin en 1998 à Roland Garros.


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