Magazine du Musée Suisse des Transports 14/13

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Magazine

Édition Numéro

du musÉe Des Transports Mai 20 14

Sur l’exposition spéciale «La Suisse à la voile» Interview Dans le poste de conducteur d’un TGV in Motion Autos aérodynamiques Focus

Deutsch bitte wenden

Nouveautés au Musée Suisse des Transports

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Sommaire

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Découvert

E n vol avec un aérostier

«Bon vent!» C’est par cette «salutation très marine» que je vous convie à visiter notre exposition spéciale «La Suisse à la voile» démarrée avec

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F ocus

Le monde de la voile

succès, avec le yacht de course Alinghi SUI 100 comme attraction principale. Venez donc aussi vous amuser en famille avec les voiliers modèles réduits sur le grand bassin de l’Arena du Musée des Transports, et apprenez comment un voilier peut même avancer contre le vent. C’est là une exposition unique, qu’il ne faudrait pas manquer. Lors de toute visite à Lucerne, vous pourrez compter sur le total dévouement de nos hôtesses et hôtes d’accueil. Nous sommes fiers de disposer, grâce à ces collaborateurs (qui pour la plupart, travaillent encore quelques années au Musée des Transports après leur retraite), d’un tel volume d’expérience, tant professionnelle que de la vie. Tous nos visiteurs profitent de ces précieuses connaissances.

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i nterview

einrich Steffen fait une H rétrospective de sa période sur TGV

Cette année encore, nous attendons de nouveau plus de 3200 classes d’écoles, fréquentant avec bonheur le Musée des Transports comme lieu d’étude extrascolaire. Il est donc essentiel que les documents destinés aux écoliers et enseignants (plan d’études 21) soient toujours au niveau le plus actuel, et intègrent les plus récents développements dans l’univers de la mobilité. Les collaboratrices et collaborateurs du Musée des Transports se réjouissent de votre prochaine visite. Cordialement à vous

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i n Motion

C arrosseries racées

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Éducation

Martin Bütikofer Directeur

Impressum Éditeur Musée Suisse des Transports, Lidostrasse 5, 6006 Lucerne Collaborateurs de ce numéro Jacqueline Schleier (responsabilité globale & annonces), Olivier Burger (direction de la Rédaction), Martin Bütikofer, Lorenz von Felten, Christine Gerber, Fabian Hochstrasser, Manuel Huber, This Oberhänsli Mise en pages aformat.ch, Lucerne Image de couverture photopress Crédit photographique Archiv Verkehrshaus der Schweiz VA-40568, VA-54206,VA-41161, Metropolitan Opera New York, photopress, Nagra, Olivier Burger, This Oberhänsli, Christoph Steffen, Pascal Troller, Alfa Romeo Automobilismo Storico, Centro Documentazione Traduction TransDoc SA, Crassier Correction typo viva, Ebikon Impression Neue Luzerner Zeitung AG, Lucerne Tirage 25 000 ex. Publication 5 x par année Création/année 2005/4 Prix CHF 4.50/ex., CHF 18.–/an Contact magazine@verkehrshaus.ch, 041 370 44 44

Partenaires officiels

A daptations au plan d’études 21


DÉcouvert Entdeckt

Gaz et vent donnent la direction Auteur Lorenz von Felten

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es dimensions de la carte topographique nationale de la Suisse sont impressionnantes: pas moins de 2,5 ×  3 m. Cette immense Carte Dufour a été imprimée en 1880, et se trouve aujourd’hui dans la collection du Musée Suisse des Transports. Une observa­ tion attentive de ce matériel cartographique y révèle les tracés manifestes d’un enchevêtrement de lignes rouges et bleues. Que peuvent-elles bien représenter? Avec une précision minutieuse, un inconnu a reporté les trajets d’aérostiers suisses sur la carte. Ces vols ont été accomplis entre 1890 et 1931.

Les points désignent les sites d’envol, les lieux d’atterrissage étant marqués par des ancres. À quelques exceptions près, ces pionniers du ballon sont partis de deux endroits: le Beundenfeld bernois et Zurich-Schlieren. Des usines à gaz se trouvaient sur ces deux sites. La disponibilité immédiate de gaz d’éclairage bon marché était un facteur des plus favorables pour les coûts des trajets. À l’époque, le transport lui-même du gaz était très cher. Une fois les aérostiers en l’air, leur parcours était déterminé par la direction dominante des vents à ce moment, ce qu’illustrent nettement les lignes rouges et bleues. La plupart des vols en ballon consignés sur la carte ont été accomplis par Eduard Spelterini (1852–1931) et Victor De Beauclair (1874–1929). Ce dernier a réussi, en juin 1908, une traversée des Alpes centrales en ballon à gaz. La ligne bleue la plus au sud montre le tracé de son vol de 21 heures, depuis la station Eigergletscher (Jungfraubahn) par-dessus les grandes Alpes bernoises puis le groupe du Simplon, poursuivant ensuite vers la plaine du Pô jusqu’à Stresa, sur le lac Majeur. De tels vols à but précis n’étaient possibles que très rarement, au prix de beaucoup de patience, de courage et d’argent. n

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1 L a carte Dufour de 1880 avec les vols en ballon. 2 A éronaute De Beauclair à Schlieren. Arriére-plan Z urich, vue sur la partie ouest de la ville, prise par Eduard Spelterini en 1898.

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Focus

Découvrir le monde de la voile Le désir ardent d’océans, de grandes étendues et de liberté éveille la curiosité du marin. Jusqu’au 19 octobre 2014, le Musée Suisse des Transports convie à une exposition spéciale: «La Suisse à la voile». Propulsé par le vent et les vagues, la fascination de la voile devient un vécu.

Auteur Olivier Burger

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st-ce un désir ardent de grand large, ou plus simplement la fascination de la voile, qui pousse les habitants d’un pays continental sur les océans? La Suisse, nation de navigateurs, a toutes les raisons d’en être fière. Qu’il s’agisse d’Hélène de Pour talès (championne olympique), de Pierre Fehlmann (brillant participant à la plus célèbre épreuve mondiale de voile sur longue distance) ou d’Ernesto Bertarelli (double vainqueur de la Coupe de l’America), tous ont accompli de magnifiques prouesses en haute mer. La Genevoise Ella Maillard faisait par tie des navigatrices les plus marquantes du 20 e siècle. Justine Mettraux, genevoise également, avait remporté la deuxième place dans la Mini Transat. Et les succès se poursuivent: ainsi de 2007 à 2012, l’EPFL a-t-elle détenu le record du monde de vitesse à la voile avec un trimaran. La Suisse fait donc partie d’un cercle exclusif de performantes nations véliques. Naviguer sur le bassin L’exposition spéciale «La Suisse à la voile» sera déployée sur l’Arena, dans le bassin prévu tout exprès ainsi qu’au rez-de-chaussée de la Halle de la Navigation. Alinghi SUI 100, voilier vainqueur de la Coupe de l’America 2007, pourra être admiré sous toutes les facettes. Un échafaudage invitera à découvrir le prestigieux monocoque sous différents angles, depuis deux galeries. Sur le bassin les après-midis, les adolescents et enfants dès sept ans (possédant les connaissances de base en natation et sous la direction experte d’instructeurs Jeunesse & Sport pour la voile) pourront effectuer leurs premiers essais de navigation sur voiliers. Le port d’un gilet de sauvetage (remis sur place) sera obligatoire. Des

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ventilateurs au bord du bassin généreront les vents nécessaires. Cette attraction sera offerte par Swiss Sailing (la Fédération suisse de voile), dans le cadre du projet «New kids on the water». Dans le Sailing Shop à côté du bassin, des voiliers mod è le s ré duits té lé c omma nd é s pour ront être lou é s. D’autres petits bateaux-jouets seront mis gratuitement à disposition: jeux et amusements garantis. Simulateur et table de nœuds Des bateaux pour «voile à sec» seront disposés pour adultes et enfants, dans la zone de simulation. L’association Sailability sera également représentée sur place. Lors de journées spécialement sélectionnées, elle proposera des séances de voile adaptées aux jeunes et adultes handicapés. Au rez-de-chaussée de la Halle de la Navigation, les visiteuses et visiteurs s’immergeront dans l’histoire de la voile, pour en apprendre davantage sur les navigatrices et navigateurs helvétiques célèbres. Une petite école de voile expliquera les fondements de la navigation, tandis que le «cinéma de la voile» présentera des courts-métrages et un spectacle multimédias de Jürg Kaufmann, fameux photographe spécialisé


D’où vient le nom Alinghi? Durant l’exposition universelle de Londres en 1851, des voiliers s’affrontèrent déjà à qui mieux mieux autour de l’île de Wight, au large de Southampton. Le yacht America avait remporté l’épreuve devant 15 bateaux britanniques, donnant ainsi son nom à la Coupe. Le Suisse Ernesto Bertarelli était à bord comme navigateur lors de la victoire dans la Coupe de l’America en 2003, ayant déjà révélé comme «skipper» ses qualités de brillant navigateur au cours de diverses régates dans toute l’Europe. Pour la défense du titre lors de la Coupe de l’America 2007, Bertarelli était de nouveau à bord d’Alinghi SUI 100. Dans la dernière course, les Suisses puis leurs adversaires néo-zélandais avaient clairement pris de l’avance. L’écart des concurrents dans la «photo finish» fut le plus faible de tous les temps, Alinghi SUI 100 remportant l’épreuve avec à peine une seconde d’avance, et donc la Coupe par 5 victoires à 2. C’est dans sa jeunesse, avec sa sœur, qu’Ernesto Bertarelli avait créé le nom «Alinghi».

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dans la voile. La réalisation des nœuds fait par tie des connaissances de base de tout marin. Les cordages sont nécessaires pour amarrer les bateaux, de même que pour hisser, carguer et ajuster les voiles. Les nœuds les plus importants pourront être appris sur une table. Ce qui était jusqu’à présent strictement réser vé aux membres de l’équipage d’Alinghi est maintenant possible pour nos invités également. Lors d’une visite guidée pour VIP, une opportunité unique leur sera donnée de jeter un coup d’œil sous le pont, et de s’enthousiasmer pour l’intérieur de cette coque à l’aménagement spartiate. Mais l’exposition spéciale «La Suisse à la voile» pourra aussi s’explorer au travers d’une visite guidée ordinaire (conference@verkehrshaus.ch). n 1 S ur les 1400 mètres carrés du vaste bassin, les adolescents et enfants pourront effectuer chaque après-midi leurs premiers essais de navigation sur voiliers Optimist. 2U n échafaudage invitera à découvrir le prestigieux monocoque sous différents angles, depuis deux galeries. 3 Les nœuds les plus importants pourront être appris sur une table. 4 Jeux et amusements garantis, les voiliers modèles réduits télécommandés. 5 Des petits bateaux-jouets sont mis gratuitement à disposition.

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Notes biographiques Entrée de Heinrich Steffen en gare de Zurich pour son dernier jour de travail

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Heinrich Steffen

Né en 1948, domicilié à Ebikon LU, marié, quatre enfants. Formation de mécanicien dans les services de transports bernois. En 1970, formation de conducteur de locomotive aux CFF, avec étapes à Yverdon, Bienne et Brigue. En 1981, départ pour Lucerne. À partir de 1985, activité comme conducteur-formateur de locomotive. En 1995, promotion comme chef conducteur de locomotive, et, en 1998, comme chef du personnel de locomotive. De 2004 à 2011, en charge de diverses fonctions pour le TGV Lyria. À la retraite depuis 2011 et retraité actif, œuvrant comme accompagnateur des visiteurs au Musée Suisse des Transports.


Interview

Bâle – Zurich en 43 minutes Dans son parcours l’ayant mené de conducteur de locomotive aux CFF à la qualité d’expert en TGV, il s’est souvent retrouvé filant vers le ciel à 320 km/h, et disposant d’un plan B en cas de grève. Aujourd’hui encore, Heinrich Steffen reste fasciné par le TGV. Ce n’est pas sans raison qu’il a reçu le même surnom que la souris la plus rapide du Mexique.

Auteur Manuel Huber

Monsieur Steffen, vous avez amené deux leviers pour cette conversation. Qu’ont-ils donc de spécial? Ce sont deux «corpus delicti»: un levier pour la mise en marche, et un autre pour la conduite des TGV de première génération. Ils recèlent une histoire particulière, mais nous y reviendrons plus tard. Volontiers. Qu’est-ce qui vous fascine dans le TGV? Sa simplicité, sa fiabilité et le grand nombre de personnes qu’il peut transporter. 440 rames de TGV circulent chaque jour sur les lignes à grande vitesse en France, parcourant ainsi 1,45 million de kilomètres. Et qu’entendez-vous par simplicité? Quand je me suis trouvé pour la première fois dans un TGV, j’ai «déchanté» quelque peu. Tout paraissait vieux, les commutateurs et instruments d’affichage étant gros et massifs. L’aménagement me rappelait une capsule spatiale Gemini, mais là non plus, il n’y avait pas de «chichis». Tout est maintenant agencé de manière conviviale pour l’opérateur, et l’on trouve d’emblée tous les instruments sans devoir chercher. Cette simplicité facilite-t-elle la conduite du TGV? Je crois que oui. Par exemple, la vitesse maximale admissible sur les lignes à grande vitesse de France s’affiche en g ro s c h i f f re s, d i re c te m e nt d a ns l e c h a m p v is u e l d u conducteur. Le TGV POS (de quatrième génération) se pilote avec deux joysticks. Je me suis donc très rapidement pris d’affection pour le TGV. Et comment êtes-vous devenu expert en TGV? Quand j’étais chef du personnel de locomotive à Zurich, je me suis décidé à suivre la formation de conducteur de rame de TGV en Suisse. Plus tard j’ai été formé sur les simulateurs hautement sophistiqués de Lille et Paris. Lors de l’introduction du nouveau TGV POS, la SNCF a réclamé un interlocuteur du côté suisse. J’ai pu assumer cette nouvelle fonction, et effectuer les contrôles nécessaires pour l’admission des compositions de TGV en Suisse. J’ai en outre accompagné chaque conducteur de locomotive TGV sur son premier trajet en Suisse. Avez vous établi un record? Oui. J’étais connu pour le plus bref temps de parcours entre Bâle et Zurich. Il m’a fallu 43 minutes avec le TGV POS, bien évidemment en respectant toutes les contraintes. Mais ceci n’est possible qu’avec un TGV de 12 000 ch, et beaucoup d’expérience. De là vient aussi mon surnom.

Comment vous a-t-on surnommé? Speedy Gonzalez. Comme la souris du dessin animé. Mais ce n’est pas en Suisse que vous avez atteint vos plus hautes vitesses personnelles. Non. C’était sur la ligne Paris – Strasbourg. C’était en 2007, quand j’ai circulé à 325 km/h dans un TGV spécial. Comment cela se ressent-il dans le cockpit? Très différemment de ce qu’on éprouve derrière, dans le train. En France, les lignes à grande vitesse présentent de grandes différences de hauteurs. Quand on remonte une colline vers le ciel à 300 km/h, c’est une sensation unique. On ralentit légèrement au point le plus élevé, on regarde vers l’aval et on pense: et ici, dois-je descendre à 300 km/h? Que gardez-vous comme souvenir particulier, en tant que conducteur de locomotive de TGV? Le plus beau moment était chaque fois l’entrée dans la Gare de l’Est à Paris. Pendant une dizaine de secondes, on voit le Sacré-Cœur en haut à droite et la Tour Eiffel en bas à gauche. C’était chaque fois un «highlight» absolu. Les rencontres avec les passagers étaient aussi très agréables. On m’a souvent interrogé sur le record du monde du TGV POS 4402 en avril 2007, à 574 km/h. Depuis l’année dernière, on va de Paris à Barcelone en 6 heures en TGV. À quoi les trains à grande vitesse sont-ils promis en Europe? À continuer à se développer, car le chemin de fer a de l’avenir. La France a pour objectif de rendre les grands centres accessibles par TGV en trois heures. Le TGV a moins de potentiel en Suisse. L’important pour nous est surtout la connexion au réseau à grande vitesse. Revenons-en au «corpus delicti» devant nous. Quelle histoire ces deux leviers recèlent-ils donc? Quand les cheminots se mettent en grève en France, il arrive que tous les conducteurs de locomotives ne «suivent» pas. Et les grévistes rendent la vie dure à ces «lâcheurs». Ainsi par exemple, arrive-t-il que les leviers permettant la mise en marche et la conduite soient dérobés dans les véhicules. Ces accessoires-ci m’ont été «refilés» en cachette par un collègue de la SNCF, et malgré une grève, nous avons quand même pu prendre les trains en charge à Frasne, près de la frontière suisse. Un tel sabotage n’est plus possible sur les TGV POS, et j’ai donc gardé ces deux leviers en souvenir pour ma retraite. n

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in motion

La ligne rapide Pour l’émission «Einstein» de la SRF, le Musée des Transports a amené deux véhicules routiers historiques de sa collection dans la soufflerie de RUAG à Emmen: la Delage D60 de 1937 (image 5) et la Tatra T87 de 1938 (image 3). La soufflerie confirme qu’avec ces deux voitures, ce sont deux mondes qui se rencontrent. Leurs carrosseries renvoient à un fascinant jeu d’alternance entre art et physique.

Auteur This Oberhänsli

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e rêve de l’automobile du futur est aussi vieux que l’automobile elle-même. Au XIX e siècle encore, les premiers essais de formes coulantes ou aérodynamiques pour les voitures rendaient plus souvent la vitesse visible et sensible qu’elles ne mettaient en œuvre une optimisation du véhicule apportée par les ingénieurs. Au début du XX e siècle, sur des pistes spéciales d’essais et de courses, les constructions spéciales (optimisées quant à la résistance de l’air) atteignaient des valeurs de consommation ou de vitesse améliorées d’environ 20%. Dans la vie quotidienne toutefois, les constructions automobiles encore hautes le plus souvent, les moteurs et sur tout les conditions routières, n’autorisaient pas les vitesses élevées. Les formes rapides des prototypes d’avant la Première Guerre mondiale assuraient la fascination pour ces véhicules propulsés par moteurs. Elles constituaient le signe de l’innovation et témoignaient du passage à l’âge moderne. Delage: la voiture de couturier Après qu’au début du XX e siècle, l’auto ait trouvé sa forme générale avec son capot caractéristique, elle vécut son premier «âge d’or» durant l’entre-deux-guerres, entre autres grâce à sa motorisation qui avait gagné en fiabilité. À la pointe de cette évolution, les véhicules bénéficiaient de carrosseries individuelles, et même parfois taillées sur mesure. Chez cer taines marques, de véritables «artistes carrossiers» réalisaient des rêves automobiles dès l’usine. Ces voitures étaient synonymes d’élégance et de luxe autant que de vitesse. C’est dans cette période d’entre-deux-guerres qu’apparurent aussi les carrosseries probablement les plus coûteuses, les plus belles d’un point de vue formel et les plus diversifiées pour voitures particulières. Le fabricant français Delage produisait des voitures de luxe, tout en remportant de grands succès dans la création de voitures de course. La Delage D60 mise dans la soufflerie n’était pas un engin de sport, mais elle s’entendait comme voiture sportive de luxe, dite «limousine de voyage et course» (image 2). Tatra: la voiture d’ingénieur Dans cet environnement de fonctionnalisme qui se mettait en place, les aérodynamiciens dans divers pays s’investissaient dans l’automobile, donnant naissance à d’in-

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nombrables prototypes et petites séries d’autos carénées. Paul Jaray (ingénieur autrichien possédant un passeport suisse), reportant sur l’automobile ses expériences acquises dans les usines Zeppelin, devint l’un des importants pionniers de la ligne aérodynamique. En collaboration avec Jaray, le fabricant tchécoslovaque Tatra (s’appuyant sur son chef et constructeur Hans Ledwinka) se lança dès 1932 dans la première production en série de voitures aux lignes fuselées (image 4). Cette idée d’ingénieur, se profilant derrière la forme carénée des voitures Tatra (à l’aspect futuriste même aujourd’hui), fut des plus fécondes (image 6). Dans l’environnement d’une soufflerie justement, on est enclin à voir en premier lieu dans la minimisation de la résistance de l’air une tentative d’atteindre une vitesse plus élevée. Autre raison pour les formes fuselées: les conditions sur le ré se au routie r à l’é poque. L a plupar t de s route s n’étaient que des pistes de pierraille ou de terre battue. Ces voies carrossables souvent cahoteuses ne limitaie nt pas seuleme nt la vite sse, mais causaie nt de considérables nuages de poussière à chaque passage d’une voiture. L’un des buts de Tatra était, en minimisant la résistance de l’air, de réduire aussi les tourbillons le long de la carrosserie et diminuer ainsi cette nuisance de la poussière. Les capotages de roues arrière, ou le carénage de dessous de caisse des automobiles Tatra (image 1), y contribuaient. Edge-Design: des rebords dans le vent Dès les années 1920 et 1930, les scientifiques avaient constaté dans les souffleries qu’un arrière profilé élevé, avec bordure droite à l’extrémité arrière du compartiment passagers, fournissait de valeurs de résistance de l’air encore meilleures. Mais le saut pour passer de ces magnifiques chefs-d’œuvre de carrosseries galbées, aux actuelles «caisses fonctionnelles» anguleuses, était trop grand pour l’époque. Ce n’est qu’avec la VW Golf I de 1974 qu’une large clientèle accepta cette forme de base pour la voiture de tourisme moderne, optimisée quant aux écoulements. n


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1 L a carrosserie compacte de 1937 intègre déjà les garde-boue et recouvre les roues arrière, ses formes coulantes ne générant plus guère de tourbillons d’air.

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2 B ien que la forme galbée du garde-boue et le parebrise incliné vers l’arrière donnent un aspect de sportivité aérodynamique, l’ensemble de la surface frontale génère toujours de fortes turbulences de l’air. 3L e célèbre fabricant tchécoslovaque de véhicules Tatra explorait constamment des voies nouvelles. 4 L a collection Tatra des premières voitures carénées construites en série. De droite à gauche: T77, le grand modèle de luxe (1934); T87, la limousine de course et de voyage (1937); T97, l’auto populaire (1937). 5L a D60 était produite par le fabricant français de voitures de luxe Delage. C’était la «petite sportive» au sein de la série de produits. 6P aul Jaray, pionnier des lignes fuselées issu de l’aviation, a très sensiblement influencé le profilage de la Tatra T87. Depuis cette perspective effectivement, on soupçonne plutôt un objet volant dans la soufflerie de RUAG.

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Musée des Transports

Swiss Chocolate Adventure L’univers thématique Swiss Chocolate Adventure, sans égal dans toute la Suisse, transmet (au travers d’un voyage multimédia) tout ce qu’il y a lieu de connaître sur la découverte, l’origine, la fabrication et le transport du chocolat. Au fil d’un enrichissant parcours, les visiteuses et visiteurs s’immergeront dans le monde du chocolat. Par leurs yeux, leurs oreilles et leurs palais, ils vivront le secret de cette douce gourmandise. Depuis la culture des fèves de cacao jusqu’à la réalisation et la distribution du produit fini, en passant par le transport vers la Suisse, c’est toute la chaîne de plus-value et d’acheminement qui fait l’objet d’une illustration captivante. Des systèmes logistiques et de transport globaux et performants sont d’une importance primordiale pour l’industrie du chocolat. Sur route, sur rail, dans les complexes portuaires ou sur les aéroports: le trafic international et intérieur des marchandises constitue l’épine dorsale de l’économie helvétique. La Swiss Chocolate Adventure, qui ouvrira le 19 juin 2014, constitue une offre supplémentaire. Les membres du Musée des Transports profiteront d’un prix d’entrée réduit.

Expédition Bonheur Piccard: pionniers sans frontières Ils ont en commun l’esprit pionnier et la soif d’aventures: par leurs découvertes et leurs réalisations techniquement hardies, Auguste le grand-père, Jacques le père et Bertrand le fils ont remporté des succès internationalement respectés, établi des records du monde et ce faisant, fourni de grands services à la science. Les auteurs associés Susanne Dieminger et Roland Jeanneret consacrent un livre richement illustré à la célèbre lignée Piccard, avec images historiques et documents instructifs, y rendant hommage aux exploits hors pair de ces trois pionniers. L’ouvrage (disponible au Shop du Musée des Transports) contient un DVD sur la famille Piccard et la vie d’un aérostier. 10

Jusqu’au début de la Première Guerre mondiale, rares sont les personnes qui se doutent qu’une catastrophe va s’abattre sur l’Europe et le monde entier. Cette époque est marquée par les avant-gardes artistiques, le dépassement des rôles traditionnels attribués aux sexes, des inventions révolutionnaires, une prospérité croissante et l’exploration de l’inconscient. Mais au-delà des apparences, la peur et l’incertitude dominent aussi les esprits. L’exposition «1900–1914. Expédition Bonheur» présentée au Musée national suisse à Zurich montre aussi cette Alfa Romeo millésime 1914.


Nouvel éclat pour le Shop du Musée des Transports La transformation du Shop du Musée des Transports s’est effectuée en tenant compte de l’ouverture de la Swiss Chocolate Adventure, le 19 juin 2014. Son assortiment apprécié d’articles du Musée est nouvellement complété par un vaste choix de chocolats «premium», dans la boutique Lindt&Sprüngli intégrée. Le but était de combiner l’offre d’articles du Musée existante avec la gamme de produits Lindt&Sprüngli, et d’harmoniser mutuellement le tout sous forme d’architecture interne. Le design du Shop, taillé sur mesure pour les touristes et les visiteurs du Musée, affiche une «griffe» caractéristique. Mobilier sélect et lumières tamisées invitent les visiteuses et visiteurs à s’attarder. Un maître chocolatier y fabrique sur place, en travail manuel, ses créations en chocolat qu’il offre ensuite à goûter. Situé en dehors de la zone du Musée, le Shop est ouvert aux mêmes heures que le Musée Suisse des Transports lui-même. Les membres du Musée des Transports bénéficient d’un rabais de 10 % sur l’assortiment du Musée.

Locomotive à vapeur en restauration Bienvenue à la Journée des membres Le 21 juin 2014 verra la tenue de la Journée des membres au Musée des Transports, avec Assemblée générale. En tant que membre, vous bénéficierez à cette date d’une visite gratuite au Cinéthéâtre ou au Planétarium. Dans le nouveau Planétarium, vous vivrez une inoubliable promenade spatiale. L’encadrement musical sera assuré par le Zurich Airport Orchestra. Venez apprécier, une fois de plus, une journée riche de découvertes dans le musée le plus visité de Suisse.

La F 3 n° 41 est la dernière locomotive à vapeur construite par la Schweizerische Lokomotiv- und Maschinenfabrik Winterthur (SLM), en 1901, pour la Schweizerische Centralbahn (SCB). Elle a été reprise en 1902 par les Chemins de fer fédéraux (CFF) venant d’être fondés, et mise en service sous la désignation E 3/3 8410. Acquise en 1941 par l’usine métallurgique von Moos AG, à Emmenbrücke LU, elle a servi pour le triage et la manœuvre comme locomotive d’usine n° 3. Passée ensuite sous possession privée en 1972, elle a été stationnée pendant des années à Zurich. Elle se trouve actuellement sur le terrain de l’ancienne société von Moos AG à Emmenbrücke. Pascal Troller (spécialisé dans la conservation des biens culturels historiques) s’est fixé pour objectif, de concert avec le Groupe vapeur OeBB à Balsthal, de restaurer et remettre en état de fonctionnement cette machine de la SCB, témoin important d’une époque. Elle sera ensuite intégrée dans la collection nationale du Musée Suisse des Transports. www.pascaltroller.ch 11


éducation

Service scolaire prêt pour le plan d’études 21

Auteur Fabian Hochstrasser

La totalité des documents d’enseignement a été remaniée durant le premier trimestre de l’année, toute s le s infor mations pour e nse igna nts et fe uille s d e trava il éta nt dis ponible s d a ns la même mise en page depuis le 18 avril 2014, et structurées selon le même schéma. En sus des améliorations visuelles, ceci apporte de grands avantages aux enseignants, en particulier pour la préparation et la planification. Pour chaque unité d’enseignement, toutes les informations pertinentes sont regroupé e s de maniè re claire et compacte dans un document unique. Désormais également, sur les documents du Service scolaire du Musée des Transports, apparaît le logo de la Haute école pédagogique de Lucerne: résultat d’une fructueuse collaboration. La page de garde de chaque unité d’enseignement est agencée selon le même principe (voir illustration). À côté d’une image comme «accroche-œil», l’unité d’enseignement est décrite dans un texte bref. On voit sur le plan l’endroit où se trouve l’exposition correspondante. Sur les pages suivantes dans ce document, les enseignants trouveront toutes informations ayant une importance didactique: référence au plan d’études, préparation de la visite, accomplissement de la visite, post-traitement et autres informations essentielles. Comme nouvelle section apparaît le point «Cadre de compétence et objectifs d’apprentissage», ceci en considérant la prochaine introduction du plan d’études 21. Le cadre de compétence et les objectifs

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d’apprentissage issus du plan d’études 21 sont encore complétés avant son introduction, et le Musée des Transports est prêt pour le nouveau plan d’études. Les solutions sont en outre jointes au document, pour autant qu’il existe aussi des feuilles de travail destinées aux élèves pour cette unité d’enseignement. Comme toujours, les matériels d’enseignement peuvent être commodément triés par thèmes, niveaux scolaires et domaines sur le site web du Service scolaire du Musée des Transports (www.verkehrshaus.ch/schuldienst). Amusez-vous bien en fouillant dans les nouveaux documents. n


SAVIEZ-

VOUS

QUE … ... durant un vol, les pilotes se voient systématiquement servir deux menus différents? Ainsi évite-t-on, le cas échéant, que les deux soient simultanément victimes d’une intoxication alimentaire.

... lors de l’atterrissage, les lumières sont atténuées dans l’avion pour que les yeux des passagers puissent s’accoutumer à un moindre éclairage, empêchant ainsi les difficultés d’orientation potentielles en cas d’éventuelle évacuation d’urgence?

... lors de la fondation de l’association du Musée Suisse des Transports, son siège était à Zurich? Après qu’aucun terrain approprié n’ait pu y être trouvé pour le musée prévu, la ville de Lucerne à proposé l’emplacement du Lido à l’association. La construction du Musée des Transports a commencé en 1957.

... les noms des bateaux sont le plus souvent féminins en Europe du nord comme en Amérique du Nord?

... la remontée mécanique la plus écologique est en activité à Fribourg? Le funiculaire Neuveville–St-Pierre est actionné par la force de gravité des eaux usées qu’il emporte.

... le réseau ferroviaire suisse couvre quelque 5630 km? Ceci correspond à la distance séparant Zurich de Halifax, au Canada.

... le cœur d’un rhinocéros peut peser jusqu’à 5 kilos? ... les manchots peuvent atteindre un âge supérieur à 25 ans?

... la Suisse compte environ quatre millions de vélos? Sur lesquels trois millions à peu près sont effectivement utilisés. Parallèlement à la voiture, la bicyclette fait partie des moyens de transport les plus répandus en Suisse. Les deux tiers des vélos sont employés pour les loisirs.

... dans la Halle de l’Aviation et de la Navigation spatiale, les horaires d’envols actuels sur l’aéroport de Zurich sont affichés en temps réel?

... c’est un Néerlandais qui a créé le «chemin de fer à voie étroite Landquart – Davos»? La construction ferroviaire dans les Grisons a débuté avec Willem Jan Holsboer, de même donc que l’histoire des actuels Chemins de fer rhétiques.

... le maillot de bain «bikini» doit son nom à l’atoll de Bikini? Inspiré par les gros titres annonçant les essais d’armes nucléaires sur l’atoll, le styliste de mode (précédemment ingénieur automobile) Louis Réard a baptisé son nouveau costume de bain du nom de Bikini en s’appuyant sur le slogan publicitaire: «le bikini, la première bombe an-atomique».

... la voile est une discipline sportive olympique depuis 1900 déjà?

... pour la fabrication d’une tablette de chocolat, il faut une quarantaine de fèves de cacao?

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Actuel

Film, musique et atmosphère printanière

AU SHOP

Voilier télécommandé Avec un voilier télécommandé, vous pouvez commodément pratiquer la voile sur le bassin de l’exposition spéciale «La Suisse à la voile» ou sur le lac, par vent arrière ou contre le vent. Le kit de construction du modèle (avec instructions) contient une télécommande et des servomoteurs (piles non comprises). Construisez votre bateau, et partez vers le large! CHF 250.–

Rail days

Brunch de la Fête des mères

En ce week-end, nous vous présenterons le Musée des Transports, les musées amis, associations, collectionneurs et partenaires, ainsi que des trésors sélectionnés dans leurs collections, sur le thème du trafic ferroviaire. Les Chemins de fer rhétiques y seront aussi, pour leur 125 e anniversaire.

Démarrez la Fête des mères par un délicieux «buffet-brunch» à discrétion et visitez le cinquième continent en format Imax. Zone la plus sèche de la Terre, l’Australie a exercé une fascination toute particulière. Venez vous enthousiasmer pour ses ensorcelantes faune et flore!

Du 20 au 22 juin 2014 Musée des Transports

11 mai 2014 Cinéthéâtre

Train miniature

Galápagos

Veuillez y monter à la gare derrière la Halle de l’aviation, à côté du Musée Hans Erni. Le parcours vous emmènera autour de l’idyllique étang jouxtant la Halle de la navigation, passera près du navire à vapeur «Rigi», décrira une boucle vers l’aire de pique-nique et reviendra au point de départ. Une agréable expérience pour petits et grands.

Rendez-vous sur les îles Galápagos et découvrez les faune et flore extraordinaires autant qu’uniques de ce site classé au patrimoine naturel mondial de l’UNESCO. La plupart des espèces animales qui y vivent ne se trouvent que sur cet archipel. En font partie: les tortues géantes et les iguanes terrestres.

En fonction de la météo et du nombre de visiteurs. À côté du Musée Hans Erni.

Dès le 5 juin 2014 Cinéthéâtre

Disponible au Shop du Musée des Transports ou dans l’Online-Shop: shop.verkehrshaus.ch

Dons en ligne Seuls des dons réguliers nous permettent de remplir notre mission culturelle. Le Musée Suisse des Transports désire maintenir l’intérêt des générations futures pour les thèmes des transports et de la mobilité. Souteneznous donc par un don en faveur du sous-marin Mésoscaphe ou du navire à vapeur «Rigi», maintenant en ligne également.

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Programme et billets sous www.verkehrshaus.ch/fr


Alfa Romeo Club 2000 & 2600 L’Alfa Romeo Club 2000 & 2600 effectue son excursion de printemps au Musée des Transports, présentant simultanément les trésors «oldtimers» du Club sur l’Arena. 1 0 ma i 2 0 1 4 | C i néthé â t r e

Opéra: «La Cenerentola» «La Cenerentola» est un opéra en deux actes de Gioachino Rossini, basé sur le conte de fées «Cendrillon». C’est aux frères Grimm qu’on doit d’avoir fait connaître cette histoire. 1 9 ju i n 2 0 1 4 | S w i ss Cho c olat e A dv e ntu r e

Swiss Chocolate Adventure

agenda

1 0 ma i 2 0 1 4 | A r e na du M usé e d e s T r anspo r ts

L’univers thématique multimédias Swiss Chocolate Adventure ouvrira ses portes. Au fil d’un excitant parcours, les visiteuses et visiteurs y vivront l’aventure du chocolat. D u 2 0 au 2 2 J u i n 2 0 1 4 | M usé e d e s T r anspo r ts

Rail days

En ce week-end, nous vous présenterons le Musée des Transports, les musées amis, associations, collectionneurs et partenaires, ainsi que des trésors sélectionnés dans leurs collections, sur le thème du trafic ferroviaire.

1 7 ma i 2 0 1 4 | A r e na du M usé e d e s T r anspo r ts

Fantastic Plastic Des véhicules aux carrosseries en plastique renforcé de fibres de verre se rencontrent pour la deuxième fois au Musée des Transports. Pour son 50 e anniversaire, la marque Marcos y est invitée d’honneur. Du 10 Mai au 30 Juin 2014 | Arena du Musée des Transports

«Time Ride» Visitez l’exposition spéciale «TIME RIDE – Voyage dans les profondeurs». Participez à un voyage spectaculaire dans les entrailles de la Terre.

2 1 ju i n 2 0 1 4 | M usé e d e s T r anspo r ts

Journée des membres Journée des membres et Assemblée générale de l’Association du Musée Suisse des Transports. Une enrichissante journée au programme attrayant, pour tous les membres de la famille du Musée des Transports et les visiteurs.

Sous réserve de modifications. Vous trouverez le calendrier des manifestations actualisé sous www.verkehrshaus.ch/fr

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1 usé 4 e d7e s T r anspo 6 r ts 2 4 ma i 2 0 1 4 8 | A r e na du M 1 4 des 2 7 Organisations services d’urgence

À cette date se présenteront 2 6 le service de 8 sauvetage de l’hôpital cantonal de Lucerne, les pompiers de la ville de 8 4 7 5 Lucerne et la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega). 5 1 4 3 6 5 6

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Solution du sudoku Édition numéro 12

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