Magazine du Musée Suisse des Transports 14/15

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Magazine

Édition Numéro

du musÉe Des Transports

A propos de roue et de rail Interview La nacelle du futur in Motion Mobilité en jaune FOCUS

octobre 20 14

Deutsch bitte wenden

Nouveautés au Musée Suisse des Transports

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Sommaire  3

Découvert

idéos conservées pour V la postérité

En avant toute dans le passé «Pas de futur sans passé», dit-on. Le Musée Suisse des Transports a toujours cherché à mettre en scène cet adage de façon innovante.

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F ocus

Show spécial Landi 39/Expo 64

Il était donc clair à nos yeux que les deux grandes expositions nationales que furent la Landi 39 et l’Expo 64 méritaient d’avoir leur propre plate-forme en cette année anniversaire. A travers une exposition créative autour d’objets existants du musée, nous avons voulu commémorer les avancées révolutionnaires réalisées par nos ancêtres. Je vous invite ainsi cordialement à venir découvrir la reconstitution du légendaire Circarama (cinéma à 360 degrés). Par ailleurs, notre équipe de restaurateurs travaille d’arrachepied pour remettre en état le sous-marin suisse «Mésoscaphe», qui fut l’une des grandes attractions de l’Expo 64. Ayant été rongé par la rouille, cet engin fera pourtant de nouveau la démonstration de l’incroyable esprit d’innovation qui a marqué cette époque.

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i nterview

N orbert Patt, seigneur des nacelles

Fin octobre, le Mésoscaphe ressemblera à peu de chose près à ce qu’il était en 1964, avec sa coque blanche et tous les équipements qui ont pu être conservés. Bertrand Piccard sera présent pour célébrer la restauration de ce sous-marin, qui fait partie intégrante de l’histoire de sa famille. Comme vous le voyez, le Musée des Transports met tout en œuvre pour préserver les témoins de l’histoire de la mobilité en Suisse dans toute sa diversité. Un grand merci à nos donateurs pour leur précieux soutien. Bienvenue au Musée des Transports, lieu de rencontre du passé et du présent.

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i n Motion

C ars postaux des années 70

Martin Bütikofer Directeur Impressum Éditeur Musée Suisse des Transports, Lidostrasse 5, 6006 Lucerne Collaborateurs de ce numéro Jacqueline Schleier (responsabilité globale & annonces), Olivier Burger (direction de la rédaction), Martin Bütikofer, Lorenz von Felten, Christine Gerber, Manuel Huber, Martin Cordes, Hermann Gallati Layout aformat.ch, Luzern Image de couverture photopress Sources iconographiques Archives du Musée Suisse des Transports, photopress, Titlis Bahnen, CWA, Jürg Biegger, SBB Historic, National Geographic Entertainement, Armée suisse, Philipp Portmann, Red Bull, Lorenz von Felten, Olivier Burger Traduction TraDoc SA, Lausanne Correctorat comtexto AG, Zurich Impression Neue Luzerner Zeitung AG, Lucerne Tirage 25 000 exemplaires. Parution 5 × par an Fondation /année 2005/4 Prix CHF 4.50/ex., CHF 18.– par an Contact magazin@verkehrshaus.ch, 041 370 44 44

Offizielle Partner

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Éducation

J eunes professionnels en action


DÉcouvert

Les cassettes vidéo analogiques ont atteint la fin de leur durée de vie. Pour conserver leur contenu, celui ci doit être numérisé.

Numériser les vidéos Auteur Lorenz von Felten

I

rrésistiblement, les supports numériques ont pris la relève des cassettes vidéo analogiques. Dès l’an 2000, les ventes de DVD en Suisse dépassaient celles des vidéos. Ainsi les cassettes vidéo encore existantes approchent-elles inexorablement de leur fin. Or, la collection vidéo du Musée Suisse des Transports comprend quelque 900 cassettes. Leur contenu vidéo est en cours de sécurisation à long terme, au travers d’un coûteux projet de conservation. Cette ample collection vidéo thématise les transports en Suisse autant que l’histoire du Musée des Transports. En font partie: des productions d’expositions, des documentations sur divers objets, ou des pièces uniques de diverses sociétés. Bon nombre de ces vidéos sont des montages condensés de l’exposition. Pour un usage dans le Musée, les organisateurs de l’exposition ont réalisé diverses copies des bandes maîtresses, lesquelles sont également en la possession du centre de documentation. Grâce à la suppression des

«doublons», la collection comprendra quelque 450 fichiers vidéo numériques. Le projet s’étale sur une durée de cinq ans. Une société externe examine 180 vidéos par an (pour traquer les «doublons»), et les numérise dans la foulée. Au Musée des Transports, le documentaliste scientifique inventarise les bandes, puis les rend recherchables et consultables pour les visiteurs sur des stations de travail. La dernière série de bandes vidéo sera numérisée en 2018. Tous les films vidéo auront alors été «migrés» d’une bande magnétique à un disque dur. Ce projet est soutenu (en finances comme en conseils) par Memoriav, association pour la conservation des biens culturels audiovisuels en Suisse. Les premières vidéos aéronautiques numériques pourront être contemplées dans le centre de documentation dès l’automne 2014. Depuis peu désormais, il est possible d’effectuer des recherches dans les archives vidéo Faro de la télévision suisse. n 3


Focus

Magie du rail C’était l’une des plus grosses attractions de l’Expo 64: le film «Magie du rail» sur 360 degrés, dans le cinéma Circarama des CFF. Avec près de quatre millions de spectatrices et spectateurs, il demeure jusqu’à aujourd’hui l’un des films les plus vus en Suisse. Pour la première fois, après une coûteuse restauration, cet impressionnant «show circulaire» des Chemins de fer fédéraux peut être à nouveau vécu au Musée des Transports.

Auteurs Martin Cordes et Roman Sticher

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S

i la population suisse a pu assister à une véritable production à la Walt Disney lors de l’Expo 64, dans une projection sur 360 degrés encore jamais montrée chez nous, c’est à Hans Schilling (à l’époque chef du service publicitaire des CFF) qu’elle le doit. En 1958 dans le cadre de l’Exposition universelle de Bruxelles, ce spécialiste des relations publiques avait vu la première représentation de «America the Beautiful» (film Circarama de Walt Disney), qui l’avait profondément impressionné. Et quand ont débuté les discussions sur la présence des chemins de fer suisses dans le secteur des transports de l’Expo 64, Schilling a soulevé l’idée d’une production panoramique. Dans un exposé d’alors, il décrivait ainsi sa vision: «Même en s’aidant de la meilleure technique d’exposition, une présentation frappante de la nature et du fonctionnement des chemins de fer suisses dans toute leur diversité ne serait guère possible pour le visiteur [...]. Plutôt que d’amener le rail à l’Expo, le Circarama emporte donc les visiteurs dans l’univers du rail [...]».

Metteur en scène et compositeur suisses La mise en œuvre de la vision de Schilling a été confiée au metteur en scène et producteur Ernst A. Heiniger. Celui-ci avait déjà réalisé plusieurs films pour Walt Disney, et son «Grand Canyon» avait été récompensé de l’Oscar pour le meilleur court-métrage en 1958. Heiniger a chargé le Suisse Bernard Schulé de la composition de la musique du film. Bien entendu, ce dernier ne devait être réalisé qu’en étroite collaboration avec les studios Disney. Des spécialistes venus d’Amérique ont assuré un soutien pendant les travaux de tournage. L’ensemble de prises de vues loué par Walt Disney comprenait neuf caméras de 35 mm au fonctionnement totalement synchrone, pouvant filmer sur une circonférence complète de 360 degrés. Pour enregistrer de spectaculaires images, cet appareillage spécial de 400 kg a été monté sur des trains, sous un hélicoptère ou sur une voiture. La durée du tournage s’est étalée sur 1 an et demi, avec 43 000 mètres de pellicule enregistrée. À elle seule, la production du film a coûté quelque 2,25 millions de francs.

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Attraction majeure à l’Expo 64 Pendant l’Expo 64 à Lausanne, le film a été projeté dans un cinéma rond érigé tout exprès. Avec son diamètre de 26,5 mètres et son écran en neuf parties, long de 90 mètres et haut de 7, l’édifice était deux fois plus grand

que le cinéma Circarama de Disneyland. L’immense halle des spectateurs pouvait accueillir au maximum 1 500 personnes à la fois. Jusqu’à 20 séances de projection y étaient données en une journée, de sorte que presque quatre millions de Suissesses et de Suisses ont pu y apprécier cette formidable expérience cinématographique. Onéreuse numérisation Après la fin de l’Expo 64, le film a encore été montré en 1965 lors de l’exposition internationale des transports à Munich, sous le nom de «Circarama des chemins de fer suisses». Les bobines du film ont ensuite été entreposées aux CFF, pour se retrouver en 2001 dans les archives de SBB Historic. Comme les films technicolor des années 1960 présentent aujourd’hui des altérations de couleurs, et que certaines de leurs séquences ne sont en outre plus lisibles, la conservation du matériel d’origine n’offrait aucune solution satisfaisante pour l’archivage sur le long terme. Le film n’était par ailleurs pas projetable en l’état, puisqu’un environnement de projection comprenant neuf projecteurs fonctionnant en synchronisation, avec piste sonore supplémentaire, est pratiquement impossible à mettre sur pied aujourd’hui. Raison pour laquelle (de même que pour ménager le matériel cinématographique d’origine, unique) le film a été numérisé, avec coûteuse restau-


1L es visiteurs du Musée des Transports assistent au film «Magie du rail». 2 L a caméra Circarama, montée sur une voiture: travaux de tournage dans les vignobles d’Épesses, en pays vaudois. 3 D raisine à moteur munie d’une caméra Circarama lors des travaux de tournage à Walchwil. Février 1962. 4T ravaux de tournage pour le film Circarama à Walchwil, février 1962. 5P rises de vues Circarama dans la gare centrale de Zurich, août 1963.

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ration image par image et rétablissement de la synchronisation des images et du son. Le système de projection, créé au Musée des Transports pour permettre de présenter à nouveau ce spectacle, est une solution élaborée tout exprès, rendant possible un fonctionnement de longue durée, sans maintenance, dans un musée. Alors que les bobines du film ont retrouvé leur place en dépôt dans la Cinémathèque suisse leur copie numérique est stockée dans les archives audiovisuelles des CFF. Expérience du Circarama au Musée des Transports Par sa teneur, le film met en scène quatre thèmes jusqu’à aujourd’hui fondateurs de l’identité des chemins de fer helvétiques: l’électrification des moyens de transport, l’exploitation ferroviaire et les voies de transport, les grandes traversées des Alpes et la Suisse comme destination touristique. La mise en œuvre technique de cette présentation renouvelée s’accompagne d’un aménagement qui, sous forme de couronne, permet une projection correspondant à la présentation d’origine (en plus petit format), l’enveloppe extérieure ayant été configurée de manière analogue à la salle circulaire originale de l’Expo 64. Ainsi, pour ce 50 e anniversaire de l’exposition nationale de Lausanne, les visiteurs actuels peuvent-ils revivre cette expérience originale dans toute son intensité. n

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À propos de Test de charge sur la cabine en cours de construction, dans l’entreprise CWA (en haut). Maquette du téléphérique va-etvient Stand – Kleintitlis au Musée des Transports, avec l’actuelle cabine Rotair en arrière-plan.

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Norbert Patt

Depuis quatre ans, Norbert Patt est directeur de la société Bergbahnen Engelberg – Trübsee – Titlis AG, qui fait partie des plus importantes entreprises touristiques et de remontées mécaniques de Suisse. En fonction de la saison, ce sont jusqu’à 350 collaboratrices et collaborateurs qui veillent au bien-être et à la sécurité des clients. En sus des installations téléphériques et de remonte-pentes ainsi que de plusieurs restaurants et magasins, la société anonyme possède aussi l’hôtel de montagne Trübsee, le Hotel Terrace et le Titlis Resort à Engelberg.


Interview

Accomplissement d’une vision Le Rotair est plus qu’une télécabine. Constituant un exemple du génie actuel des ingénieurs, il est aussi un ambassadeur essentiel, comme sujet le plus photographié sur le Titlis. C’est désormais toute la nacelle qui tourne sur elle-même. Interview du CEO Norbert Patt sur la vision du Rotair, la signification de son design et les nouvelles tendances en montagne. Auteur Manuel Huber

Monsieur Patt, ce n’est pas seulement le plancher qui tourne sur le nouveau Rotair, mais la nacelle entière. Comment est-ce techniquement possible? Le mécanisme de rotation est installé dans le toit, entraînant donc l’ensemble de la nacelle. Un dispositif sophistiqué techniquement, mais parfaitement réalisable grâce à l’habileté actuelle des ingénieurs. Il m’a été révélé que cette solution aurait été techniquement possible dès 1992, c’est-à-dire sur le premier Rotair. Mais à l’époque, l’Office fédéral des transports émettait des doutes sur la question et n’a pas accordé l’autorisation. Quels avantages apporte la nouvelle nacelle? Le passager y éprouvera une sensation spatiale totalement nouvelle et meilleure, les vitres plus grandes lui donnant le sentiment de «léviter» au-dessus des cimes et des glaciers. Par ailleurs, les passagers éprouvent toujours le besoin de s’accrocher quelque part quand la cabine tourne. Dans le système actuel, les vitres se déplacent par rapport au passager, debout en un point immobile. Dans la nouvelle nacelle, il pourra se maintenir à des points d’appui fixes. Quelles étaient les contraintes pour le nouveau design? Il y en a eu en fait deux. Il fallait tout d’abord pouvoir y reconnaître le Rotair actuel, celui-ci étant le sujet le plus photographié. Ensuite, nous voulions montrer un design aussi inédit que moderne pour pouvoir présenter et vendre cette nouveauté sur le marché. Telle est aussi la raison pour laquelle nous ne voulions pas de remplacement à l’identique de la cabine. Aviez-vous aussi d’autres visions quant au remplacement du Rotair? Dit simplement: non. Ces années passées, nous avons constamment investi dans le renouvellement des composants techniques. En d’autres termes, les impératifs techniques et les dimensions de la nacelle étaient donnés par la conception du téléphérique, la nacelle recueillant alors les visions ou innovations.

édifié ces marchés grâce à la cabine tournante, et nous comptons en poursuivre le développement avec la nouvelle nacelle rotative. Comment l’idée du Rotair est-elle née à l’origine? Le directeur des remontées du Titlis d’alors était en quête d’innovations. Comme une fructueuse coopération existait entre les diverses sociétés de remontées mécaniques, il s’est vu inviter par celle de Saas-Fee en 1986 à l’ouverture de son nouveau restaurant sur l’Allalin (un restaurant tournant, notez bien). En redescendant après le repas d’inauguration, il s’est dit: «Si un restaurant entier peut tourner, une cabine de téléphérique le pourra a fortiori aussi». L’idée est née ainsi. Dès 1967, le Titlis était atteignable via le téléphérique pendulaire Stand – Kleintitlis, dont le modèle au 1:20 est exposé au Musée des Transports. Quel était alors le défi majeur? Avec la construction du téléphérique va-et-vient de Stand au Titlis, les constructeurs abordaient une «terra incognita». Dans les conditions les plus difficiles, avec des hauteurs de neige allant jusqu’à 12 mètres (et 1 mètre de neige nouvelle en une nuit lors de l’été extrêmement froid pendant la construction), les ouvriers ont dû fournir de véritables prouesses pendant plus de 20 mois. Le Rotair du Titlis, authentique nouveauté mondiale, s’est très bien commercialisé. Quelle publicité comptez-vous faire au nouveau Rotair? Le prérequis essentiel en marketing est un «super produit». Avec cette cabine tournante inédite, nous affichons encore une nouvelle histoire assurant la continuité de la tradition Rotair. Il faut avoir visité le Titlis au moins une fois dans sa vie! Dans quelle direction l’évolution technique des remontées mécaniques s’oriente-t-elle? Nous nous heurtons actuellement à une rude concurrence face aux autres offres de loisirs. La question se pose donc pour nous: «Que veut le marché, et de tels investissements majeurs sont-ils vendables auprès de nos clients?». La tendance va donc dans le sens du confort et de la richesse de vécu. Dans la foulée, la technique à l’arrière-plan doit fonctionner de manière fiable et absolument sûre. n

Et pourquoi avez-vous finalement opté pour cette nouvelle cabine rotative? Dans nos marchés asiatiques, la cabine rotative est (et demeure) notre plus important signe distinctif. Nous avons 7


in motion

Par monts et par vaux Les cars postaux suisses, avec leur klaxon à trois notes, font partie du vécu touristique dans les montagnes. Et les modèles sont aussi diversifiés que les routes sur lesquelles ils circulent. Une histoire de la mobilité en jaune.

Auteur Olivier Burger

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arcours de vacances, excursions du dimanche, circuits scolaires: le car postal éveille des souvenirs d’enfance et d’expériences de voyages. Faisant partie de l’image de marque du tourisme en Suisse, il y constitue un emblème de la mobilité. Reliant montagnes et vallées, villes et campagnes, il joue un rôle essentiel comme service régional et de desserte fine dans les transports publics. Le plus long trajet en car postal va de St. Moritz en Engadine à Lugano, en passant par Chiavenna et Menaggio. Il faut quatre heures pour franchir ces 132 kilomètres. En 1900, les diligences hippomobiles dominaient les routes. Elles ne se déplaçaient que lentement, pour une offre en places limitée. La croissance des villes comme du trafic exigeait de nouveaux moyens de transports. La naissance proprement dite du car postal date du 1 er juin 1906, quand la Direction générale de la Poste a lancé un service régulier entre Berne et Detlingen (avec trois omnibus de marques Martini, Berna et Saurer). Pouvant accueillir 14 voyageurs, ces cars roulaient à une vitesse maximale de 30 km/h. L’exploitation de ces véhicules, très sujets aux pannes, était toutefois déficitaire. La conquête des Alpes Avec l’ouverture en 1918 de l’itinéraire entre Nesslau et Wildhaus, passant par le Haut-Toggenburg, le car postal s’est assuré une percée dans les montagnes, devenant ainsi une attraction touristique. C’est en 1919 que le car postal a conquis la route d’un col: celui du Simplon, puis celui du Gothard quatre ans plus tard. En zones montagneuses, les cars postaux ne circulaient initialement que l’été. Le car alpin à trois essieux permettait des trajets avec capote ouverte. La Poste a ensuite démarré une exploitation pilote hivernale entre Coire et Lenzerheide. Sept voitures à chenilles y ont été affectées, deux d’entre elles comme chasse-neige. Le service d’hiver est aujourd’hui une évidence. Les rudes exigences envers la technique automobile, liées aux trafic postal dans les Alpes, imposaient constamment de nouvelles contraintes aux constructeurs. La compatibilité alpine les obligeait à garantir une garde au sol suffisante à l’avant comme à l’arrière, ainsi qu’une largeur maximale de 2,30 mètres pour les véhicules. Les pneus pleins ont été remplacés par des pneus gonflables, avec pour conséquences: confort accru et moindre consommation de carburant. Comme l’écrit Jürg

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Biegger dans son livre sur ces véhicules dans les années 1970, le service des cars postaux nécessitait jusqu’aux environs de 1990 un compartiment à bagages refermable à l’arrière des bus, inaccessible depuis l’intérieur. Sacs postaux, bidons de lait et bagages devaient pouvoir être chargés et déchargés sans trop d’efforts par le chauffeur. Made in Switzerland En 1900, il existait 71 constructeurs automobiles au total en Suisse, les premiers cars postaux étant livrés par l’entreprise Martini, à Frauenfeld et Neuchâtel. Entre 1916 et 1934, des cars postaux «dernier cri» (les modèles de séries A, B,et C) ont été réalisés par le plus important fabricant suisse de véhicules utilitaires: la société Saurer à Arbon. En 1918, le ferronnier d’art croate Franz Brozincevic lançait à Wetzikon sa production de véhicules utilitaires, sous l’appellation FBW. Lui-même et ses fils ont été à l’origine d’innovations aussi surprenantes que révolutionnaires. En faisait partie: le moteur central sous le plancher, permettant la direction avant. Saurer et Berna (fabricants de camions) ont fusionné en 1929, devenant désormais le leader helvétique pour la production de poids-lourds et d’autobus. Vers la fin des années 1970, Saurer et FBW subissaient une perte de 30 000 à 80 000 francs par unité vendue. Abandonnant leur production autonome, les deux entreprises ont fondé la société Nutzfahrzeuge Arbon et Wetzikon (NAW). Zéro pour mille au volant Les compétences de conduite et la fiabilité des chauffeurs de cars postaux sont légendaires. Une interdiction de l’alcool au volant n’a été édictée qu’en 1927. Auparavant, un verre de vin ou de bière au déjeuner, «pour la route», faisait partie des habitudes des conducteurs/trices. 400 cars postaux transportaient alors quelque trois millions de passagers par an. Pour appuyer l’introduction de la nouvelle prescription, la Poste donnait des bons pour du thé ou du lait. C’est ainsi qu’un verre de vin amicalement offert aux habitués a dorénavant fait partie du passé. n Les illustrations proviennent des livres de Jürg Biegger: «FBW Cars alpins – Valais 1928» et «Cars postaux suisses des années 70» (ISBN 3-905170-46-9). www.hnf.ch


1 E n route de Martigny à Champex, à bord d’un car postal FBW Cabrio.

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2U n Saurer-R+J L4C (construit en 1970) à Falera. Son trajet habituel était Ilanz – Falera. 3U n Mercedes O309B-29 (construit en 1977), près de Werthenstein (LU). 4 L es PTT ont mis en service ce VW T2 23 P21027 de huit places (construit en 1979), entre Les Haudères et Arolla. 5 L a place du conducteur d’un Mercedes-Lauber LP913-42 OM352X (construit en 1972). 6 ( Depuis la gauche) Un FBW/Hess PC35U P23214 (construit en 1964), un Saurer-Rizzi 3DUK P24667 (construit en 1973) et un FBW-Mercedes/Hess 40VH-R P23421 (construit en 1978) à Thusis.

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Musée des Transports

Show d’hélicoptère Les Air Days, du 10 au 12 octobre 2014, vous attendent avec un show d’hélicoptères unique en son genre. Le 11 octobre, un Super Puma sera invité sur la prairie du Lido. Le programme comprend une séance d’autographes et des discussions avec les pilotes, dans la Halle de l’Aviation et de la Navigation spatiale. De même, on assistera à une démonstration des éclaireurs parachutistes. Les Air Days constituent une plate-forme présentant des exposés spécialisés et des stands d’information sur l’aéronautique.

Du film muet à la 3D Dans le «Lounge» du Cinéthéâtre du Musée des Transports, sur l’estrade, se présente une nouvelle exposition sur le thème des 120 ans d’histoire du cinéma. À tous les passionnés de films et de cinéma, elle dévoile un regard hors pair sur le monde de l’image mobile, allant du film muet au développement de la dimensionnalité 3D. Il s’agit de trouvailles et d’accessoires personnels rassemblés en une exposition passionnante par le journaliste cinématographique Philipp Portmann, et montrés pour la première fois au public. On y découvre entre autres la montre originale (de la société biennoise Hamilton) portée par Elvis Presley dans le film «Blue Hawaii». La visite est comprise dans le prix du billet pour le Cinéthéâtre.

1000e nouvelle «yachtwoman» honorée

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Elle s’appelle Elisa Bassi, est âgée de sept ans, est en 2 e classe à l’école et vient de San Antonino. Avec sa mère et deux amis, elle s’est rendue du Tessin à Lucerne pendant les vacances, pour visiter le Musée Suisse des Transports. Étant désignée 1000 e nouvelle «yachtwoman» après l’achèvement de son cours de voile d’essai, elle a été récompensée par un voilier en bois. (Depuis la gauche) Martin Bütikofer, directeur du Musée des Transports; Ulda et Elisa Bassi; Martin Vogler, chef du Ressort Jeunesse Swiss Sailing.


Pour les mordus de moto

Le Cinéthéâtre du Musée des Transports projette, exclusivement en Suisse, une nouvelle version moderne du film culte «On any sunday». On y voit de phénoménales vedettes de la moto, telles que Robbie Maddison, Marc Márquez, Travis Pastrana et Dani Pedrosa. Elles apportent toutes un regard personnel sur l’univers du sport motocycliste, et racontent leur passion pour ces engins rapides. Un «must» pour tous les motards passionnés.

Quatuor de vélomoteurs Sorti en 1972, 1 cheval-vapeur et 45 kg. Telles sont les caractéristiques du gagnant dans le choix muséologique Red Bull. Le Velux 30 (du pilote Veluxguru) a pu s’adjuger le plus de voix lors de l’élection en ligne. À partir d’octobre, les quatre «deux-roues» les mieux placés pourront être admirés dans la Halle du Transport Routier. Avec 24 autres «boguets», les quatre vainqueurs seront immortalisés dans un «quatuor de 2 temps» exclusif et limité.

Éclat pour le Mésoscaphe C’est une icône dans l’histoire de la mobilité: le plus grand sous-marin du monde jamais construit pour le tourisme, et l’unique submersible officiel ayant été certifié pour un usage en Suisse, fête son retour. Conçu en 1963 par Auguste Piccard et construit par son fils Jacques, il rayonnera d’un nouvel éclat dès le 30 octobre 2014. Des visites guidées dans le sous-marin seront possibles. Sous la rubrique «Membres», sur le site web www.verkehrshaus.ch, il vous est possible de faire un don pour la conservation du Mésoscaphe.

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education

Trier, remplacer, poncer

Auteur Hermann Gallati

L’événement était centré sur deux objets ayant indubitablement marqué l’histoire suisse. Le navire à vapeur «Rigi» est le plus ancien moyen de transport motorisé conservé en Suisse, le Mésoscaphe «Auguste Piccard» ayant été quant à lui l’emblème de l’Expo 1964 à Lausanne. Accompagnés d’enseignants spécialisés, les futurs constructeurs métalliques et mécatroniciens sur camions (de diverses classes) ont aidé ces deux fiers témoins d’une époque à recouvrer tout leur éclat pour les visiteurs du Musée des Transports, les dévoilant à l’admiration de toutes personnes intéressées. Andreas Hofmann (chef de projet pour le Mésoscaphe) et Fabian Brunner (chef de projet pour le navire à vapeur) ont enthousiasmé les jeunes apprentis, d’une part en éveillant leur attention pour le passé captivant des deux objets, et d’autre part en appelant au soutien nécessaire.

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La plus grande partie des travaux a dû être effectuée sur le sous-marin Mésoscaphe de Jacques Piccard: il a fallu démonter les tôles rouillées sur les ballasts et les remplacer par des neuves, poncer l’ancienne peinture sur la coque et percer des orifices pour les logements des projecteurs. La carène a été préparée pour être repeinte dans l’atelier du sous-sol de la Halle de la Navigation. Les lattes du plancher du «Rigi» ont dû être débarrassées de la calamine. Dans le dépôt extérieur du Musée des Transports, des travaux de moindre ampleur ont pu être entrepris sur divers intéressants véhicules. Et c’est fatigués, mais heureux et fiers d’avoir accompli une œuvre durable pour les générations futures, que ces futurs «pros» sont rentrés dans leurs foyers. Plus tard, ils pourront raconter cette expérience à leurs descendants lors d’une visite du Musée des Transports. Pour le Musée comme pour l’École professionnelle, cette collaboration a été des plus gratifiantes. n


SAVIEZ-

VOUS

QUE … ... qu’avec le Captain Coop, vous pouvez partir à la chasse aux escalopes dans le Musée des Transports? Ce tour ne convient pas seulement aux enfants, mais aussi aux adultes, qui peuvent se mesurer lors de missions captivantes et cumuler des points.

... qu’en Écosse, les bateaux sont baptisés au whisky? Dans de nombreuses parties du monde, un bateau reçoit son nom lors de son baptême, en brisant une bouteille de vin mousseux ou de champagne sur sa coque. En Écosse, c’est la boisson nationale qui est employée pour ce faire.

... que l’engin volant le plus gros jamais construit est un dirigeable? Ce record est détenu par le dirigeable pour passagers Hindenburg (et par son «frère» le Graf Zeppelin II), affichant une longueur de 245 mètres et un volume de 200 000 mètres cubes.

... qu’environ 29 000 objets d’une taille supérieure à dix centimètres gravitent en orbite? C’est ce que révèlent les modèles mathématiques des scientifiques de l’ESA.

... nos compatriotes parcourent davantage de distance en train que les citoyens de toute autre nation du monde? En 2013, chaque Suissesse et chaque Suisse a franchi 2307 kilomètres en moyenne sur les rails. Mais pour le nombre de trajets ferroviaires par habitant, la Suisse est «médaille d’argent» en comparaison mondiale, le Japon s’adjugeant ici la première place.

... que les enfants peuvent fêter leur plus importante journée de l’année au Musée des Transports? Les anniversaires d’enfants y sont captivants et inoubliables.

... que la Côte-d’Ivoire est le plus gros producteur mondial de cacao?

... que les pandas dévorent chacun 20 à 30 kilos de bambous chaque jour? Pour y parvenir, un panda consacre plus de 14 heures quotidiennement à se nourrir.

... le plus long vol effectué jusqu’à présent à l’énergie solaire est celui de Solar Impulse, entre Payerne et Madrid? En mai 2012, Solar Impulse s’est envolé de l’aérodrome militaire de Payerne pour se poser à Madrid, après 1116 km parcourus en vol.

... qu’un astéroïde porte le nom de Claude Nicollier?

… qu'il n'existe aucune montagne de 4000 mètres en Autriche? Dans les Alpes, on trouve 82 montagnes d'au moins 4000 mètres d'altitude. 48 se situent sur le territoire suisse et 41 d'entre elles dans les Alpes valaisannes.

... qu’il existe en Suisse plus de 130 stations-service proposant du gaz naturel?

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Actuel

Films, musique et chevaux-vapeur

AU SHOP

Montre exclusive de pilote L’édition spéciale «Swiss Hornet Display Team» de la montre Citizen Skyhawk est un «must» pour les mordus d’aviation. – Photo-entraînement Eco-Drive – Boîtier en titane avec verre saphir – Étanche jusqu’à 200 mètres – Affichage des heures du monde dans 43 villes – Chronomètre au 1/100e de seconde – Minuterie à rebours sur 99 minutes – Deux alarmes – Édition spéciale avec logo affiché gravé Un rabais de 10 % est accordé aux membres du Musée des Transports et de l’Aéro-Club de Suisse. Disponible au Shop du Musée des Transports ou en ligne, sous: shop.verkehrshaus.ch

Pandas

Film-brunch «Inde»

Suivez les pas du panda Tau Tau, au moment de sa libération dans une forêt de bambous pour entamer une nouvelle vie d’aventures en pleine nature. Le film documentaire «PANDAS» montre la vie de ces animaux dans le Wolong Panda Conservation Centre, une station d’élevage et de recherche en Chine.

Démarrez votre dimanche matin par un délicieux buffet de brunch à discrétion et partez à la découverte, en format Imax, de l’une des plus anciennes civilisations du monde. Ce film montre à quel point le destin du puissant et élégant tigre est étroitement lié à l’histoire de l’Inde.

Dès le 18 septembre 2014 Musée des Transports

23 novembre 2014 Cinéthéâtre

Rencontre Mustang

Macbeth

Le Mustang Club de Suisse rend visite au Musée des Transports dans le cadre de son 50 e anniversaire et présente aux visiteurs des véhicules de la marque culte américaine Mustang, sortis au cours de diverses décennies. La Ford Mustang est produite par le constructeur automobile américain Ford depuis 1964.

La saison d’opéra «live» s’ouvre au Cinéthéâtre sur la magistrale adaptation par Verdi de Macbeth, tragédie de Shakespeare. La star soprano Anna Netrebko joue le rôle de Lady Macbeth, l’épouse folle et meurtrière du chef de guerre Macbeth, interprété par Zeljko Lucic. Chef d’orchestre: Fabio Luisi.

19 octobre 2014 Arena du Musée des Transports

11 octobre 2014 Cinéthéâtre

Trois mois gratuits Vous n’êtes pas encore membre de notre association? Il vaut pourtant la peine d’y adhérer. Profitez d’une affiliation jusqu’à fin 2015. Nous vous offrons les mois d’octobre, novembre et décembre. Les membres profitent des avantages suivants: – Entrée libre tous les jours au Musée des Transports (musée, centre de documentation et musée Hans Erni). – Entrée sans attente grâce à la carte de membre. – Prix de faveur pour les offres supplémentaires (Cinéthéâtre, Planétarium et Swiss Chocolate Adventure). – Invitation à la Journée des membres (Assemblée générale incluse). – Envoi du magazine du MST et du rapport d’activité. – 10% de rabais sur les articles du Shop du Musée des Transports, dans la boutique Internet et dans le Hans Erni Art Shop (sauf sucreries, en-cas et boissons, de même qu’originaux et lithographies de Hans Erni). Inscriptions possibles en ligne également: www.verkehrshaus.ch/member

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Programme et billets sur www.verkehrshaus.ch/fr


agenda

2 3 n o v e m b r e 2 0 1 4 | Ciné t h é â t r e

D u 1 0 au 1 2 o c t o b r e 2 0 1 4 | A r e na

Air Days

Film-brunch «Inde»

Seront thématisés ce week-end: le centenaire des Forces aériennes, de même que des anniversaires marquants de la Patrouille Suisse et du PC-7 Team. Un «show» avec Super Puma constituera le point culminant du programme.

Démarrez votre dimanche matin par un délicieux buffet de brunch à discrétion. Ce film montre à quel point le destin du puissant et élégant tigre est étroitement lié à l’histoire de l’Inde. Sous réserve de modifications. Vous trouverez le calendrier des manifestations actualisé sur www.verkehrshaus.ch/fr

D è s l e 1 9 O c t o b r e 2 0 1 4 | Ciné t h é â t r e

On any Sunday: The Next Chapter Ce film documentaire donne un aperçu de la fascination 7 Des 3 stars mondiales 8 2de la moto du sport motocycliste. y donnent des renseignements à ce sujet. 5 Un 8 «must» 7 4pour tous les «fondus de moto». 2 5 7 9 1 9 o c t o b r e 270 1 4 | A r e na

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Mustang Club de Suisse 5 4 6 Le Mustang Club de Suisse rend visite au Musée des Trans1 3 8 9 ports dans le cadre de son 50 e anniversaire et présente aux visiteurs des véhicules de la marque culte 5 9 américaine 6 Mustang, sortis au cours de diverses décennies. 5 4 1 6 3

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Solution du sudoku Édition numéro 14

3 0 o c t o b r e 220 1 4 6| M usé 8 e d e s T r ansp o r t s

Sous-marin Mésoscaphe Pour son 50e anniversaire et après de longs travaux de restauration, le sous-marin Mésoscaphe réapparaît sous son lustre d’antan. Ce plus grand submersible civil du monde a écrit un chapitre de l’histoire de la mobilité lors de l’Expo 64 à Lausanne.

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