EDITO À
l ‘heure où le tourisme de mémoire explose en Picardie au moment de célébrer le centenaire de l’Armistice, notre région attire de plus en plus de randonneurs venus de l’Angleterre à l’Australie. La Picardie chargée d’histoire, est aussi l’héritière d’un patrimoine hydrographique exceptionnel que nous nous devons de préserver. Avec son littoral entre dunes et falaises, la Picardie compte sur son territoire pas moins de trois fleuves, dont deux délimitent ses frontières naturelles. Au sud, la Bresle, dont la source est située dans l’Oise, se jette dans la Manche au Tréport. Elle marque les limites avec la Seine-Maritime. Tout au nord, c’est l’Authie qui sépare la Somme, le département, du Pas-de-Calais. La Somme justement, mais côté fleuve, au gré de 245 kilomètres d’une pente faible, serpente dans la craie pour se jeter à Saint-Valery-sur-Somme dans une des plus belles baies du monde. Que d’eaux, que de courants, que de méandres qui ont façonné, notre territoire avec ses marais, ses canaux, mais aussi ses métiers liés à la navigation, à la force de l’eau et ses moulins, ou encore à l’extraction de la tourbe. Dans ce hors-série intitulé « Balades au fil de l’eau », le Courrier picard vous propose 18 balades le long de ces trois fleuves, mais aussi de la rivière Oise. Des sorties à pied, à vélo, en barque, même en canoë-kayak qui vous emmèneront à la découverte de la flore et de la faune de ces zones humides, pour la plupart protégées et inscrites dans le réseau de protection européen Natura 2000. Des orchidées sur les larris picards, exposés au sud, en passant par le vol d’une sarcelle d’été à la nuit tombée, le randonneur expérimenté ou le simple promeneur profitent d’un patrimoine naturel exceptionnel. Et qui dit balade, dit rencontre. Nous vous proposons pour chaque sortie, le portrait d’un personnage lié à ces zones humides : un passionné de pêche au bord de la Somme – évidemment –, un couple de campeurs – cela va de soi –, une batelière sur l’Oise, le propriétaire d’un moulin sur l’Authie. Naviguez au fil de ces 76 pages. Amarrez-vous à la balade de votre choix et laissez-vous aller. Entrez dans un petit bout de paradis.
OLIVIER HANQUIER JOURNALISTE
Balades au fil de l’eau Juin 2018 Hors-série édité par le Courrier picard Directeur de la publication Jean-Dominique Lavazais
Coordinateur de la rédaction du hors-série Olivier Hanquier
Crédits photos D. Desbleds, F. Julien, F. Haslin, V. Hery, N.Totet, B. Merieau, C. Berger, P. Fluckiger, P. Mureau, M. Muscioli-Hercé,
ENTREZ DANS UN BOUT DE PARADIS
A. Mauviel, T. Griois, F. Dollé, T.Poulain, M. Hérault, G. Rivallain, X. Togni ; archives Courrier picard.
Mise en page et infographie Olivier Hanquier
Une Frédéric Devillard
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne pourra être reproduite ni diffusée sous aucune forme ni par aucun moyen électronique, mécanique ou d’autre nature, sans l’autorisation écrite des propriétaires des droits de l’éditeur © 2018 – Courrier picard. Impression : Imprimerie Presse Flamande. Merci à toutes les personnes rencontrées en chemin pour leur gentillesse et leur disponibilité.
Éditions Courrier picard, 5 port d’Aval, CS 41 021 – 80010 Amiens Cedex 1 Tél. 03 22 82 60 00 Fax. 03 22 82 60 01 www.courrier-picard.fr
sommaire Le long de la Somme Aux sources de la Somme PAGE 6 À vélo dans le Vermandois PAGE 10 Péronne, terre d’étangs PAGE 14 La montagne de Frise PAGE 18 La zénitude dans les hortillonnages PAGE 22 La Somme en canoë-kayak PAGE 26 Les marais d’Hangest-sur-Somme PAGE 30 Saint-Valery entre eau et pierres PAGE 34
Le long de l’Authie Le mont de Mézerolles PAGE 38 En Maye, fais ce qu’il te plaît PAGE 42 Mille ans en arrière PAGE 44 La baie d’Authie PAGE 48
Le long de l’Oise Sur les chemins du Noyonnais PAGE 50 Randonnée le bec dans l’eau PAGE 54
Le long de la Bresle Aux sources du fleuve PAGE 58 Gamaches, ville d’eau PAGE 62 Aumale vue de Picardie PAGE 66 À la rencontre des trois Villes-Soeurs PAGE 70 LES BELLES BALADES DE LA RÉGION
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AU FIL DE L’EAU
PORTRAIT ..........................
Hubert Vilfroy, Monsieur Herbarium ’Herbarium est installé dans les anciens jardins des Sœurs de l’hôpital, à Saint-Valery-sur-Somme. Elles l’ont occupé de la Révolution française aux années 1960. Longtemps abandonné, le site, propriété de la Ville, a été repris, à l’état de friche, en 1995, par l’association Herbarium. Et la tâche a été titanesque pour remettre cette parcelle, qui était retournée « à l’état sauvage ». Plus de 1000 espèces sont désormais implantées dans l’Herbarium, véritable « conservatoire botanique de plantes locales », selon Hubert Vilfroy qui a repris le flambeau, à la présidence de l’association, en 2017. Nicole Quillot, l’ancienne présidente, qui a fondé l’Herbarium avec d’autres bénévoles, reste toutefois très présente au quotidien. L’association a ainsi reconstitué un jardin hospitalier, avec les plantes médicinales, tincto-
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riales, alimentaires et décoratives. « L’espace est cultivé de la manière la plus naturelle possible , détaille Hubert Vilfoy, qui peut compter sur le travail minutieux d’un jardinier à plein temps. L’espace est divisé en trois parties : les quatre biotopes, le jardin hospitalier et les plantes anciennes et textiles. Un potager, en permaculture, vient d’être créé.
«Chaque plante a une histoire. Il faut préserver l’identité de ce jardin. Nous voulons l’ouvrir davantage au public, en organisant des événements, des conférences » Le président, qui est impliqué dans l’association depuis l’origine, pense à l’avenir du site et
fourmille d’idées. «Chaque plante a une histoire. Il faut préserver l’identité de ce jardin. Nous voulons l’ouvrir davantage au public, en organisant des événements, des conférences, etc. En 2018, nous allons installer une ruche, à but pédagogique. L’Herbarium offre une ambiance sereine, et les gens le ressentent. » L’Herbarium accueille près de 4 500 visiteurs chaque année. ALEXANDRA MAUVIEL
L’Herbarium (36, rue Brandt, à Saint-Valery-sur-Somme) est ouvert du 1er mai au 31 octobre, du mardi au vendredi, de 10 à 18 heures ; samedi, dimanche et jours fériés, du 1er mai au 30 septembre, de 10 à 12 h 30 et de 15 à 18 heures. Fermé le lundi. Tarifs en visite libre : 8 euros (adulte), 4 euros (12-18 ans), gratuit pour les moins de 12 ans. Informations sur http://jardin-herbarium.fr/fr/ et par téléphone au 03 22 26 69 37.
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AU FIL RUBRIQUE DE L’EAU
LE LONG DE L’AUTHIE
Dans l’immensité verte sur le mont de Mézerolles Cette boucle de plus de deux heures louvoyant entre Barly, Remaisnil et Mézerolles, dans le Doullennais, vous fera prendre de la hauteur.
émarré dès ses premiers mètres par une montée, le circuit du Pâtis forme une promesse pour le randonneur. À coup sûr, cette boucle louvoyant entre Barly, Remaisnil et Mézerolles va nous faire prendre de la hauteur. Quelques minutes suffisent pour que l’engagement soit tenu. Une fois passé un fossé arboré, la plaine d’Envigne offre d’un coup un regard à 360 degrés sur l’immensité agricole de ce coin de vallée d’Authie, situé entre Doullens et Auxi-le-Château. Immergé dans le vert et jaune du printemps, l’itinéraire nous emmène doucement vers Remaisnil. D’abord accueilli par la toute petite chapelle Sainte-Anne, puis par l’église SaintBarthélémy, c’est surtout le remarquable châ-
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teau de Remaisnil sur lequel on s’arrêtera sans oublier de se retourner pour admirer l’allée de tilleuls lui faisant face. Mais déjà faut-il bifurquer sous le panneau de sortie du village par un chemin de sous-bois débouchant sur notre prochaine étape. L’EAU COULEUR MYOSOTIS
La vue se fait à nouveau dégagée. Et les toits de Mézerolles en contrebas se dessinent. Le pas se fait assez vite plus aérien, entraîné dans la pente. Les plus curieux pourront s’échapper quelques instants dans le village jusqu’à l’église, pour s’étonner des «sources bleues» à la coloration myosotis, avant de repiquer vers le monument aux morts surmonté de son coq.
Et d’entamer ici la dernière étape le long de la D938. Car déjà faut-il penser au retour vers Barly, salué à nouveau par une montée, après avoir tourné à gauche sous le calvaire. Assez longue, la grimpette est récompensée par une nouvelle immersion dans l’infiniment vert sur les monts de Mézerolles, le chemin laissant apparaître progressivement en contrebas la vallée de Courcelles. Au loin, des pointes de pâles d’éoliennes surgissent de la ligne d’horizon à intervalles réguliers, comme des bras de nageurs battraient de leur crawl la surface de l’eau. Quelques vaches et chevaux finissent de distiller une touche normande sur cette fin de parcours, pour lequel les jumelles seront obligatoires. GAËL RIVALLAIN
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