Belgïe - Belgique
Faire Route Ensemble 2
P.B. - P.P. Gent X 3/1751
Afgiftekantoor Gent X ISSN=1370-5814 P 602488
Deuxième trimestre 2013 // Revue trimestrielle: année 21, n° 2
let’s develop our future
Editorial & Sommaire
Récolter les fruits… Qui de nous n’a en mémoire les terribles images qui ont suivi le séisme dévastateur de janvier 2010 en Haïti? Cette catastrophe naturelle a causé d’énormes dommages à l’infrastructure de ce pays déjà très pauvre. Et c’est sans compter le lourd tribut en vies humaines parmi la population haïtienne. Les écoles Don Bosco ont elles aussi perdu de nombreux élèves et enseignants. En voyant tous ces dégâts et toute cette détresse humaine, la question suivante se posait spontanément: “Comment ce peuple, déjà si durement touché, va-t-il surmonter ce désastre? Et nous, quelle réponse pouvons-nous apporter à toute cette misère?” Mais la solidarité est une arme puissante en période d’adversité. Durant les mois qui ont suivi le tremblement de terre, nous avons pu l’expérimenter pleinement. Une aide urgente a rapidement été apportée aux familles touchées et aux déracinés en Haïti. D’emblée ont débuté aussi la réflexion et l’organisation d’une aide plus structurelle: la reconstruction des écoles dévastées et d’autres structures sociales. En collaboration avec d’autres ONG de Don Bosco, VIA Don Bosco a soutenu les bureaux de développement des sœurs et des salésiens de Don Bosco et l’organisation de la reconstruction. Cela n’est manifestement pas resté sans résultat.
Comme vous pouvez le lire dans ce numéro, cela ne se passe pas uniquement en Haïti, mais dans tous les pays où VIA Don Bosco met ses programmes de développement en œuvre. Nos partenaires dans le Sud continuent à investir dans ces formations pratiques et VIA Don Bosco les soutient et les accompagne dans leur action. Les jeunes continuent ainsi à prendre leur avenir en main. C’est cette même solidarité, ce même sens des responsabilités que Padre José María Moratalla met en pratique dans les quartiers de la capitale salvadorienne où sévit la violence en bande. Dans l’espoir aussi d’y récolter de bons fruits. Omer Bossuyt Président
Thème
Informations générales
3. Éducation et Développement L’enjeu du développement des compétences en Afrique occidentale.
10. Legs en duo Pourquoi preparer votre testament?
Cooperation au developpement 6. Mesurer, c’est savoir Que faisons-nous de votre argent? 8. Le Salvador Violence en bande: Une lueur d’espoir au Salvador.
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Mi-mars 2013, j’ai pu représenter VIA Don Bosco lors de l’inauguration de divers nouveaux bâtiments chez les sœurs de Don Bosco. Nous avons pu à nouveau récolter les fruits de trois années d’engagement solidaire. La fête du 23 mars était une fête d’action de grâce pour tout ce que les intervenants, en collaboration avec la population locale, ont pu réaliser. Ce fut également une fête de l’espoir que nous pouvons donner aux jeunes, grâce entre autres à votre engagement et à votre soutien. Dans ces nouveaux bâtiments scolaires, les jeunes peuvent suivre des formations pratiques et œuvrer au développement de leurs capacités.
Éducation au développement 12. School-to-School Belgique-RDC Un projet à la mesure de chaque école
LeMonde.be 14. Initiative de l’ONU Blijft onderwijs ook na 2015 op de ontwikkelingsagenda? 15. 15. A l’agenda
Thème // Éducation et Développement
L’enjeu du développement des compétences en Afrique occidentale
FMA et SDB expérimentent déjà depuis plusieurs années des formations modulaires et pratiques.
Prenez une ville africaine au hasard. Des vendeurs et vendeuses de rue exposent leurs plus belles marchandises sur des tables de fortune. Derrière des éventaires faits de bric et de broc s’affairent des cordonniers, des menuisiers, des vendeurs de quincaillerie ou de pagnes africains typiques (généralement importés d’Asie). Le secteur “informel” dans toute sa splendeur!
un coup d’accélérateur au développement de ces pays. Si nous réussissons à inculquer aux jeunes les bonnes aptitudes, le développement des compétences peut devenir un moteur de développement durable. Á quels défis les centres de formation des SDB (salésiens Don Bosco) et des FMA (filles de Marie Auxiliatrice) sont-ils confrontés?
Les économies ouest-africaines se caractérisent toutes par un secteur informel important, très dynamique et flexible. Quiconque s’est déjà rendu au centre d’une ville africaine sait qu’il y règne une activité et un dynamisme intenses. Jeunes et vieux s’activent depuis tôt le matin jusque tard le soir pour écouler toutes sortes de choses.
Enseignement de base: la quantité prime sur la qualité
L’enjeu consiste à tirer profit de ce dynamisme pour donner
Commençons par une note positive. En ce qui concerne le deuxième objectif du millénaire (éducation primaire pour tous), de tous les pays en développement, ce sont les pays situés au sud du Sahara qui ont enregistré le plus de progrès. Le Togo, le Bénin et le Mali, par exemple, ont énormément
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Thème // Éducation et Développement
décrochent et ceux qui terminent le cycle de six années primaires savent à peine lire ou écrire. L’accès à l’éducation de base n’est pas égal pour tous: un enfant pauvre ou vivant dans une région en guerre, une fillette, a moins de chance de trouver une place sur les bancs d’école qu’un enfant résidant dans une ville d’un pays en paix. Au Togo, au Bénin, au Mali et en Côte d’Ivoire (quatre pays partenaires de VIA Don Bosco), la majorité de la population vit à la campagne et la région connait plusieurs conflits ces dernières années.
La formation “pâtisserie” de la Maison de l'Espérance offre aux jeunes la perspective d'un avenir.
Le plus grand groupe d’enfants et de jeunes n’ayant pas accès à l’école se trouve toujours en Afrique sub-saharienne, de même que la plupart des gens qui ne savent ni lire ni écrire. Au Bénin, 45% des jeunes entre 15 et 24 ans ne savent pas lire ou écrire. Les filles sont plus mal loties que les garçons; plus d’une fille sur deux est analphabète (62%).
L’attrait de l’argent rapide progressé sur le plan de l’accès à l’éducation de base, ce qui ne les empêche pas d’occuper les dernières places du peloton. Le Human Development Report 2013, qui vient d’être publié, porte un titre prometteur: The Rise of the South. Plusieurs pays du Sud connaissent une croissance exceptionnelle, nous en avons déjà parlé dans l’article sur l’Inde. Nous savons cependant aussi qu’il existe encore beaucoup d’inégalités dans ces pays. Si nous nous concentrons sur l’Afrique et plus spécifiquement sur l’Afrique occidentale, le bilan général parait encore moins favorable. Les plus grands progrès ont été réalisés entre 1999 et 2004, mais depuis 2010, le développement y stagne. Sans rien enlever à l’importance de l’accès croissant des enfants à l’éducation de base, nous nous permettons toutefois quelques observations. L’amélioration de l’accès à l’éducation ne va pas automatiquement de pair avec une amélioration de la qualité et semble même avoir un impact négatif dans certains pays. Les autorités africaines fournissent plus d’efforts pour envoyer les enfants gratuitement à l’école mais pour le reste, elles investissent relativement peu dans l’enseignement; on a construit trop peu de nouvelles écoles et on a formé et engagé trop peu d’enseignants. Conséquence: des classes bondées comptant parfois plus de 50 élèves pour un professeur, une pénurie de manuels et donc une baisse de la qualité de l’enseignement. Les élèves
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Un grand groupe d’enfants et de jeunes vivent dans la rue. Ils n’ont pas de diplôme d’enseignement primaire ou n’ont pas les moyens de continuer à étudier. Souvent, ils n’ont pas encore atteint l’âge légal de 15 ans pour pouvoir travailler. Beaucoup se mettent à travailler dans le secteur informel comme “aide” chez un vendeur au marché, dans le bus, dans le ménage. Les jeunes se retrouvent ainsi dans une situation très vulnérable, car dans le secteur “informel” ne s’appliquent que les lois du plus fort. Ils trouvent facilement du travail sans formation, mais sont alors fréquemment exploités, maltraités ou très mal payés pour leur dur labeur. Á Porto Novo, au Bénin, en plein cœur du marché de Datokpa, deux “baraques” des SDB et des FMA ouvrent leurs portes aux jeunes actifs sur le marché. Les assistants sociaux prêtent en premier lieu une oreille attentive et tentent petit à petit d’instaurer une relation de confiance avec les enfants et les jeunes. Nombre d’entre eux vivent seuls depuis des années et ont perdu tout contact avec leur famille. Les SDB et les FMA leur offrent une alternative via une formation et l’internat. Cela ne se passe cependant pas toujours comme sur des roulettes. Á l’école et à l’internat, on exige une certaine discipline et les jeunes perdent du jour au lendemain la liberté d’aller et venir où ils veulent. Les SDB et FMA essaient de procurer à ces jeunes, via leur projet pédagogique intégral, un cadre sécurisant où ils peuvent non seulement acquérir des aptitudes techniques mais aussi renouer avec le jeu et le sport, retrouver confiance en euxmêmes et en leur avenir.
Adapter l’enseignement aux besoins Il est dès lors primordial de faire en sorte que les formations proposées soient adaptées aux besoins de ce groupe cible spécifique. Dans la Maison de l’Espérance à Cotonou, au Bénin, des jeunes peuvent suivre une formation gratuite de trois mois: ils ont le choix entre la boulangerie, la pâtisserie, la cuisine et le restaurant. Les jeunes sans domicile peuvent loger à l’internat. Tous les élèves reçoivent chaque jour un repas chaud. Outre les aptitudes techniques, ils apprennent à lire, écrire et compter. Des éducateurs sont présents dans le centre pour suivre les jeunes et être à l’écoute de leurs difficultés. Le centre établit aussi des contacts avec des entreprises et cherche des places de stage pour les élèves. Á côté de cela, les élèves qui suivent une formation pour travailler en cuisine ou dans un restaurant peuvent s’exercer dans le restaurant Mamma Mia des FMA. Il ne suffit pas d’adapter les formations aux besoins des élèves, encore faut-il qu’elles mènent effectivement à un emploi. Sinon les élèves décrochent rapidement: même sans formation, ils arrivent à gagner beaucoup plus vite un peu d’argent au marché. Les centres publics de formation professionnelle en Afrique occidentale sont connus pour proposer aux jeunes une formation qui ne correspond absolument pas aux besoins du monde du travail. Par conséquent, les jeunes se retrouvent au chômage et les écoles se vident, car les formations ne conduisent pas à un emploi. Les centres de formation doivent dès lors collaborer
avec les employeurs, pour que la formation apporte les aptitudes demandées par ces employeurs. Les FMA et SDB, bien conscients de ce défi, expérimentent depuis plusieurs années des formations modulaires et axées sur la pratique. La plupart des centres emploient une personne qui établit des contacts avec les entreprises, cherche des places de stage, suit les jeunes et rassemble des informations sur les besoins du monde du travail. Tant les SDB que les FMA veulent faire de cet aspect une priorité à l’avenir.
Nouveaux partenariats Traditionnellement, bon nombre des centres de formation salésiens sont très dépendants d’organisations comme VIA Don Bosco et savent qu’il est indispensable de chercher de nouvelles formes de partenariats. En Afrique occidentale, la plupart des autorités sont convaincues de l’importance du développement des compétences et œuvrent à l’élaboration de nouveaux cadres institutionnels. Au Bénin, par exemple, on a mis en place un cadre adapté d’enseignement en alternance; on a également créé le FODEFCA ou Fonds de Développement de la Formation Professionnelle Continue et de l'Apprentissage. Les élèves reçoivent des cours théoriques à l’école, mais passent l’essentiel de leur temps d’études à acquérir une expérience pratique chez des employeurs. L’école des SDB à Parakou adhère à ce projet. Le FODEFCA rémunère les enseignants, sélectionne les élèves et paie la majeure partie de leur minerval. Le centre met son infrastructure à disposition et se charge de l’organisation pratique de la formation. C’est dans un souci de pérennité de leurs centres de formation que les FMA et les SDB cherchent de nouvelles formes de partenariat dans le Sud, qu’il s’agisse de collaboration avec les autorités, de parcours d’apprentissage entre les différents centres de formation ou avec des acteurs externes. Si nous voulons faire en sorte que le développement de compétences devienne le moteur d’un développement durable en Afrique, l’attention des autorités africaines et des sponsors internationaux pour les Technical Vocational Education and Training (TVET) ne peut faiblir. C’est la raison pour laquelle Via Don Bosco, en collaboration avec des organisations partenaires dans le Sud, continue à développer une offre pertinente, de qualité, permettant de développer les compétences de jeunes défavorisés et stimule de nouvelles formes de partenariat.
Dans le Foyer Don Bosco, les portes sont ouvertes aux jeunes actifs sur le marché.
Maïka Denys ■
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Coopération au développement // Mesurer, c’est savoir
Que faisons-nous de votre argent? Comme nous faisons appel à la générosité d’instances publiques, de fondations, d’entreprises et de nombreux donateurs individuels, VIA Don Bosco estime important d’informer tous les sponsors et les donateurs, les collaborateurs et les bénévoles, au moins une fois par an, de ce qu’il est advenu des fonds récoltés. Ce n’est pas pour rien que nous souscrivons au Code éthique de l’Association pour une Éthique dans les récoltes de fonds. Tout comme les années passées, les subsides publics constituent la source de revenus la plus importante pour VIA Don Bosco. En 2012, ils représentent exactement 60,61 % du total des revenus. Les dons représentent 37,82 % des revenus. Restent d’autres apports, financiers et exceptionnels, à raison de 1,37 %.
belges ou européennes, VIA Don Bosco ne conserve que l’indemnité administrative prévue dans le contrat. Nos frais généraux de gestion (services et biens divers, frais de personnel, amortissements, coûts financiers, frais exceptionnels et divers autres frais) sont particulièrement peu élevés. Comme l’illustre le graphique relatif aux différents postes en 2012, la majeure partie des frais, à savoir 86,65 %, est liée à la réalisation de nos objectifs dans le Sud. Depuis plus d’une décennie, nous publions chaque année au printemps un relevé, issu de notre système comptable, de chaque montant qui a été versé au Sud l’année auparavant. Les chiffres dans le tableau ci-dessous indiquent la somme des montants qui, par pays, ont transité de nos comptes bancaires vers le Sud entre le 1 janvier et le 31 décembre 2012.
Pour les projets sans cofinancement, 98 % des dons sont affectés au Sud. Pour l’aide d’urgence, il s’agit de 90 % et dans le cas de cofinancement par les autorités
Jan DE BROECK & Peter GOOSSENS ■
PRODUITS
FRAIS
Autres produits d'exploitation 0,74%
Produits financiers 0,48%
Produits exceptionnels 0,15%
Amortissements, réductions de valeur, provisions 0,07%
Autres frais d’exploitation 0,19%
Charges financières -0,04% Charges exceptionnelles -0,93%
Dons 37,82%
Subsides DGCD et UE 59,42%
Legs 0,00%
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Subsides de communes, provinces, régions 1,39%
Prélèvement sur les fonds asociatifs 0,00%
Charges et biens divers 4,06% Frais de personnel 10,00%
Réalisation de nos objectifs dans le Sud 86,65%
AFRIQUE Pays individuels
COFINANCEMENT
TOTAL AFRIQUE
MONTANT ALLOUÉ 9.986,30 1.121.478,42 2.243,40 392.554,58 5.000,00 2.450,00 53.977,11 2.517,50 23.910,00 524.475,39 282.984,26 16.974,13 581.567,78 548.280,41 6.123,25 94.549,46 427.198,43 14.500,00 29.231,47 4.140.001,89
AMÉRIQUE LATINE & LES CARAÏBES Bolivie Pays individuels Brésil Chili Colombie Costa Rica Rép. Dominicaine Equateur Guatemala Haïti Mexique Pérou Uruguay Venezuela TOTAL AMÉRIQUE LATINE & LES CARAÏBES
MONTANT ALLOUÉ 385.505,21 84.152,97 32.400,50 465.482,99 3.055,00 212.977,42 399.420,12 408.133,54 531.234,57 16.000,00 459.749,14 3.025,26 14.000,00 3.015.136,72
COFINANCEMENT 385.015,21
ASIE Pays individuels
MONTANT ALLOUÉ 52.535,00 165.109,38 1.497.794,55 5.439,00 10.000,00 31.601,55 1.762.479,48
COFINANCEMENT
MONTANT ALLOUÉ 8.393,82 4.356,10 12.749,92
COFINANCEMENT
AUTRE FINANCEMENT 8.393,82 4.356,10 12.749,92
8.930.368,01
6.222.072,39
2.708.295,62
Sous-région Afrique des Grands Lacs Sous-région Afrique Equatoriale Sous-région Afrique de l'Est Sous-région Afrique de l'ouest
Bénin Rép. Démocratique Congo Ethiopie Madagascar Mali Maurice Afrique du Sud Burundi Ouganda Rwanda Rép. Centrafricaine Gabon Cameroun Kenya Tanzanie Burkina Faso Côte d'Ivoire Sénégal Togo
Cambodge Philippines Inde Pakistan Sri Lanka Thaïlande
TOTAL ASIE MOYEN-ORIENT Pays individuels TOTAL MOYEN-ORIENT TOTAL GÉNÉRAL
Irak Liban
423.941,72 377.064,58
18.076,70
466.675,39
561.597,78 474.010,41
AUTRE FINANCEMENT 9.986,30 697.536,70 2.243,40 15.490,00 5.000,00 2.450,00 35.900,41 2.517,50 23.910,00 57.800,00 282.984,26 16.974,13 19.970,00 74.270,00 6.123,25 94.549,46
427.198,43 22.000,00 2.770.565,01
14.500,00 7.231,47 1.369.436,88 AUTRE FINANCEMENT 490,00 84.152,97 32.400,50
465.482,99 3.055,00 212.977,42 388.221,82 398.133,54
440.415,29
2.290.246,27
1.161.261,11
1.161.261,11
11.198,30 10.000,00 531.234,57 16.000,00 19.333,85 3.025,26 14.000,00 724.890,45 AUTRE FINANCEMENT 52.535,00 165.109,38 336.533,44 5.439,00 10.000,00 31.601,55 601.218,37
Vous souhaitez davantage d’informations ou vous avez envie de nous soutenir? Adressez-vous à Jan De Broeck et Peter Goossens, viadonbosco@skynet.be, ou à Omer Bossuyt, président, pour des questions relatives aux legs. Notre bilan annuel complet sera bientôt publié sur notre nouveau site internet, www.viadonbosco.org. En attendant, vous trouverez plus de détails sur nos chiffres sur www.donorinfo.be et sur www.ong-livreouvert.be. Dans notre comptabilité générale, nous allouons des fonds à des projets qui n’ont pourtant pas encore été payés au 31 décembre. Ce qui explique la différence entre “payé au Sud” et “financement de projet”.
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Coopération au développement // El Salvador
Violence en bande: une lueur d’espoir au Salvador
Le Poligono Industrial de Padre Pépé offre un avenir à ceux qui veulent échapper à la spirale de violence des gangs.
“Buen Provecho - Bon appétit”, dis-je en passant près d’un groupe de jeunes dans le Poligono Industrial Don Bosco à San Salvador, la capitale du Salvador. José Fernando lève les yeux de son sandwich. Ce garçon de dix-sept ans au large sourire étudie la mécanique automobile dans l’école d’enseignement technique et professionnel. Un garçon comme tous les autres à première vue. Sauf que, comme ses camarades, José Fernando était jusqu’il y a peu un “marero”, membre de la bande extrêmement violente Mara Salvatrucha, connue aussi comme la MS-13. L’école salésienne Poligono Industrial se trouve à La Iberia, un quartier de quelques 5.000 habitants, coincé entre le territoire de la Mara Salvatrucha et la zone contrôlée par la bande M-18. Cette dernière tire son nom de la 18ème rue à Los Angeles, la ville où la bande a été créée. MS-13 et M-18 sont les deux plus grandes bandes de jeunes qui sévissent au Salvador, au Honduras et au Guatemala. Jusqu’il y a peu, ces pays dénombraient quatorze morts par jour, victimes de la violence des bandes. Un nombre quotidien de décès plus élevé que pendant la guerre civile!
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De mal en pis Les Maras trouvent leur origine dans le Los Angeles des années 80. Désireux d’échapper aux horreurs de la guerre civile et au chômage omniprésent, des millions de gens ont quitté leur patrie. Ils sont partis en masse vers les États-Unis, dans l’espoir de pouvoir y mener une existence digne de ce nom. Au final, ils se sont retrouvés dans le circuit du travail illégal. Dans cette situation sans issue, les jeunes émigrés ont commencé à se réunir. Les jeunes Salvadoriens se sont d’abord rassemblés pour se défendre contre les bandes mexicaines existantes. Mais rapidement, les bandes salvadoriennes sont devenues des organisations criminelles redoutables: la Mara Salvatrucha et la M-18 étaient nées. Le gouvernement américain a fait en sorte de se débarrasser de ces gangs. Chaque jeune arrêté à l’occasion d’un délit était renvoyé dans son pays d’origine. Ce qui explique que le Salvador, le Honduras et le Guatemala ont été submergés au milieu des années 90 par des jeunes qui ne se laissaient mener que par deux principes: l’obéissance à la bande et la dure loi de la rue.
C’est à cette réalité que le père José María Moratalla, Padre Pépé pour les amis, a lui aussi été confronté. Padre Pépé est arrivé à La Iberia en 1985 pour enseigner à l’école primaire salésienne du quartier. Mais, interpellé par l’avenir des enfants des rues de La Iberia, Padre Pépé a fondé une école professionnelle et technique: Poligono Industrial Don Bosco. Á partir des années 90, il s’est rendu compte que la problématique dépassait celle d’enfants des rues. L’atmosphère dans le quartier devenait sans cesse plus effrayante et plus violente. Padre Pépé et ses garçons se retrouvaient en plein cœur d’une véritable zone de guerre: celle du crime organisé. Les enfants des rues représentent une base de recrutement facile pour les Maras. Les enfants sont sollicités dès six ans par des membres de la bande plus âgés pour vendre de la drogue ou des armes, par exemple. Pour ces enfants, ces petits boulots représentent de l’argent de poche facilement gagné,… mais aussi leurs premiers pas sur le chemin de la criminalité. Car quand on habite dans un quartier contrôlé par une bande, on est obligé d’en faire partie.
Oasis de non-violence Padre Pépé a réfléchi à une manière de lutter contre les Maras. Son Poligono Industrial devait devenir un endroit capable d’offrir un avenir aux jeunes qui voulaient échapper à la spirale des gangs. Son école est petit à petit devenue une oasis de non-violence. Padre Pépé a conclu des accords clairs avec les chefs de gangs locaux: tout le monde était le bienvenu dans son école, quelle que soit le gang auquel il appartenait. Les armes étaient absolument interdites dans l’enceinte de l’école. Les bandes devaient laisser les écoliers en paix. Au début, le calme à l’intérieur de l’“oasis” n’était nullement
garanti. L’école et Padré Pépé ont été victimes de violences à plusieurs reprises. Mais à chaque fois, le prêtre a repris le dessus et relancé l’école. Ce qui lui a valu un accueil de plus en plus favorable auprès des habitants et le respect des chefs de bande locaux. Environ 400 jeunes suivent actuellement une formation au Poligono Industrial. Padre Pépé a fondé des écoles dans d’autres quartiers violents de villes salvadoriennes. La plupart de ses élèves ont déjà purgé une peine de prison. Mais dans ses écoles, ils essaient d’emprunter un nouveau chemin. Le chômage exponentiel au Salvador reste un grand obstacle sur la voie d’un nouvel avenir. Raison pour laquelle Padre Pépé a mis en place tout un encadrement afin d’aider les jeunes à se lancer comme indépendant ou à créer une micro-entreprise. Ils peuvent ainsi contribuer à développer l’économie locale et ne sont plus contraints de migrer vers les USA. L’immigration conduit à la dislocation des familles et forme un terrain propice à la violence en bande. Ces dernières années, Padre Pépé a entrepris des démarches, en collaboration avec d’autres acteurs, pour trouver une réponse aux grands problèmes sociaux structurels tels que le chômage, l’éclatement familial, la violence au sein de la famille, l’alcoolisme et la toxicomanie. Pour ces efforts et pour son travail parmi les jeunes Mareros, il a reçu en 2012 un prix du Parlement du Salvador.
Un chemin long mais prometteur Le chemin vers un avenir pour tous les jeunes du Salvador est encore long. On estime que 60.000 jeunes sont encore membres d’un gang dans le pays. Il y a pourtant des signes d’espoir. En 2012, les chefs des MS-13 et M-18 ont conclu une trêve. Ils ont promis de réduire le nombre de décès liés à la violence en bande. Les mois suivants, le nombre de morts est passé d’une moyenne de 14 à 8 par jour. Une amélioration, certes, qui n’empêche pas la violence et la mort de continuer à sévir dans les rues salvadoriennes. Entretemps, Padre Pépé nourrit un nouveau rêve. En plus de l’enseignement et la sensibilisation, il veut aussi faire intervenir l’art. “Sans imagination, sans créativité, il n’y a pas de développement”, dit-il. C’est pour cette raison qu’il a créé un orchestre. Des jeunes de 60 écoles, toutes situées dans des quartiers extrêmement violents, jouent ensemble dans son orchestre. Il est urgent que le langage de la musique retentisse plus fort, selon Padre Pépé. Une manière originale de lutter contre les vociférations de la violence et de la mort.
Les tatouages indiquent le gang auquel les jeunes appartiennent.
Eric Joris ■ 9
Information générale // Legs en duo
Pourquoi preparer votre testament?
Préparer votre testament vous permet de décider librement du partage de tous vos biens après votre décès. Cela vous donne la possibilité de laisser une partie de vos biens à ceux qui vous sont chers, mais aussi de poser un geste qui vous survivra, en supportant les nombreux projets des Salésiens de Don Bosco et des nombreuses autres personnes qui s’investissent avec eux dans l’éducation et la formation des jeunes les plus démunis. Via Don Bosco participe au financement de 150 Centres Don Bosco pour la formation professionnelle et technique et cela dans 26 pays du Sud, en payant le salaire des professeurs, en équipant ces Centres de machines, d’outils et de matériel didactique et participe ainsi chaque
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année à l’éducation et à la formation de 65.000 jeunes défavorisés dans la ligne et l’esprit de Don Bosco.
Comment rediger son testament? Il existe deux manières de rédiger son testament. Soit le testament dit “olographe”, que vous devez écrire à la main, signer, dater et le garder chez vous ou le déposer chez un notaire pour plus de sécurité. Soit le testament dit “authentique”, qui est rédigé par un notaire en présence de deux témoins ou d’un autre notaire. Vous devez évidemment le signer. Il sera conservé par le notaire. Tout testament, même déposé chez un notaire peut toujours être modifié si vous le souhaitez.
Que pouvez-vous leguer? Vous pouvez léguer tous vos biens “mobiliers” (argent, avoirs bancaires, meubles…) et également tous vos biens “immobiliers” (maison, appartement, terrain…).
Exemple 2: vous disposez d’une somme de 200.000€, Vous n’avez pas d’enfant. Vous voulez donner 85.000€ à chacune de vos deux amies dans le besoin. Vous voulez enfin donner 30.000€ à VIA Don Bosco.
A qui leguer vos biens?
Voici ce que chacun recevra:
Si vous avez un ou plusieurs enfants la loi prévoit le principe du “droit réservataire”. Concrètement cela veut dire que si vous avez un enfant, il a droit par la loi à la moitié de tous vos biens. Vous pouvez donc disposer librement de l’autre moitié de vos biens et les léguer à une ou plusieurs autres personnes et/ou à une organisation reconnue comme VIA Don Bosco.
Sans legs en duo Avec legs en duo Net pour chacune de vos amies 45.750€ 60.000€ Net pour VIA Don Bosco 26.250€ 25.375€
Si vous avez deux enfants, chacun de vos deux enfants a droit au tiers de vos biens. Si vous avez trois enfants, chacun de vos trois enfants a droit au quart de vos biens.
Le legs en duo ou duo-legs Le legs en duo permet à vos héritiers de ne pas payer de droits de succession. Pour ce faire vous désignez un bénéficiaire, par exemple VIA Don Bosco, qui aura comme obligation de payer une somme nette, que vous aurez fixée, aux personnes choisies et qui prendra en charge les droits de succession correspondant. Prenons deux exemples: Exemple 1: vous disposez d’une somme de 200.000€ Vous n’avez pas d’enfant. Vous voulez léguer 60.000€ à chacun de vos deux neveux et nièces. Vous voulez léguer 40.000€ à une amie qui vous a bien aidé. Vous voulez enfin donner 40.000€ à VIA Don Bosco.
On constate donc que dans les deux cas pour vos neveux et nièces et pour vos amies, le testament par legs en duo est nettement plus favorable, alors qu’en même temps vous faites un geste pour les jeunes les plus démunis du Sud. Les calculs ont été établis pour un habitant de la Région Bruxelloise. En Région Wallonne ils sont différents mais similaires.
Conclusion La rédaction d’un testament avec legs en duo demande une certaine connaissance. Chaque situation est différente et il convient de tenir compte de plusieurs facteurs: degré de parenté, niveau des droits de succession, montant de l’héritage… Pour vous aider à préparer votre testament, et répondre à toutes vos questions, un membre du Comité de Direction de VIA Don Bosco est disposé à vous rencontrer personnellement en toute confidentialité et sans aucune obligation. Pour cela, contactez Via Don Bosco au tél 02/427 47 20 ou par mail (maud.seghers@ viadonbosco.be). Vous rencontrerez ensuite un notaire pour valider votre testament et éventuellement le déposer.
Voici ce que chacun recevra: René Jeanmart ■ Sans legs en duo Avec legs en duo Net pour chaque neveu 37.500€ 45.000€ Net pour votre amie 24.000€ 30.000€ Net pour VIA Don Bosco 35.000€ 31.937€
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Éducation au développement // School-to-School Belgique-RDC
Un projet à la mesure de chaque école l’actualité: “Des Mai Mai révoltés envahissent Lubumbashi”. Heureusement, les rebelles Mai Mai se rendent le jour même, non sans avoir provoqué la mort de 35 personnes, selon le bilan du porte-parole des Nations Unies. L’indépendance du Katanga, ce n’est pas (encore) pour cette fois. Les voyageurs s2s, déstabilisés, se reprennent rapidement: les nouvelles envoyées par les partenaires de Lubumbashi sont rassurantes. Couvre-feu, ville à l’arrêt, nouveau ralentissement des formalités, mais le calme revient rapidement. Christiane Van Ysendyck, bénévole de Don Bosco, qui est arrivée à destination quelques semaines plus tôt pour accompagner les écoles congolaises dans le projet s2s Belgique-RDC et préparer le voyage de découverte, rassure tout le monde et nous envoie son premier compte-rendu.
Le calme est de retour
Dans le cadre des projets School-to-School (s2s) de VIA Don Bosco, six enseignants se sont rendus l’an dernier à Chennai (Madras), une des plus grandes métropoles de l’Inde. Ils y ont fait connaissance avec des collègues qui depuis sont devenus leurs partenaires s2s. Au cours de cette année scolaire-ci, ils ont commencé à mettre en place des activités d’échange qui donnent l’occasion tant aux enseignants qu’aux élèves d’apprendre à mieux se connaître. Une visite des Indiens en Belgique est déjà au programme. Entretemps, une nouvelle délégation d’enseignants belges est partie durant les vacances de Pâques en voyage ‘découverte’, sous la houlette de VIA Don Bosco, en direction cette fois de Lubumbashi, la capitale de la province du Katanga, en République démocratique du Congo (RDC). Ce groupe a rencontré les directions, les enseignants et les élèves avec lesquels ils entretiendront des contacts ces prochaines années. Les espérances sont élevées des deux côtés et la préparation s’est révélée passionnante.
Congo... l’inattendu au rendez-vous L’obtention des visas se heurtait encore aux dernières formalités lorsque le Katanga a tout à coup fait la une de
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Arrivée au terme d’une longue carrière, maman de famille nombreuse, Christiane n’en est pas à sa première expérience. C’est pourtant la première fois qu’elle découvre le continent africain. “Comme je viens de prendre ma pension et que mes enfants ont pris leur envol, j’avais besoin de relever un nouveau défi. Rester assise les bras croisés, cela ne m’intéresse pas. J’ai donc saisi l’occasion d’aller au Congo pour VIA Don Bosco. Passionnant, évidemment, parce que je ne connaissais le Congo que par les cours d’histoire, des livres et le musée de Tervuren. Je ne savais donc pas bien à quoi m’attendre. Mais j’accueille ce qui vient. En élevant neuf enfants, j’ai appris à vivre au jour le jour.” Ses impressions de Lubumbashi sont globalement positives. “Tout n’est pas qu’une succession de malheurs. Certaines choses que nous jetterions reçoivent ici une deuxième vie. Á Magone, un des centres de formation soutenus par VIA Don Bosco, les élèves fabriquent des chaussures avec du matériel de récupération. C’est super de voir qu’ici, on n’est pas dans une société du tout à jeter comme chez nous.” Mais, effectivement, il faut s’adapter: l’approvisionnement en eau et en électricité est déficient à de nombreux endroits et circuler en voiture est beaucoup plus dangereux que chez nous. Á la fin du mois, la police de la route a une tendance à se montrer
particulièrement prodigue de contraventions… qui se transforment en simples avertissements moyennant un peu de “cola”. Ce n’est pas pour rien que les agents sont qualifiés ici de fièvre jaune, et pas seulement en raison des casques jaunes de leur uniforme!
La bonne stratégie Pour se préparer au voyage, les enseignants des écoles Don Bosco de Woluwe-Saint-Pierre et de Remouchamps et du Sint-Guido-Instituut à Anderlecht se sont réunis à plusieurs reprises. Outre les questions pratiques, “Où allons-nous dormir?”, “Que devons-nous prévoir comme bagages?”, des discussions intéressantes ont déjà été entamées à propos de la stratégie à adopter pour implémenter le projet s2s dans l’école. Une stratégie qui variera d’une école à l’autre.
est à cet égard un outil précieux qui facilite l’échange entre des élèves de différents pays. Les sujets de discussion, même entre enseignants, ne manquent pas, aux dires de Christiane: “Dans les entretiens avec les enseignants et les directions des écoles congolaises, ils nous ont expliqué que les élèves manquaient de motivation. Plutôt étonnant dans la mesure où tout le monde n’a pas la possibilité d’aller à l’école au Congo. Ou pourrait donc s’attendre à ce que les jeunes qui en ont la possibilité soient très motivés. Or, le manque de motivation des élèves fait que les enseignants se démotivent eux aussi. Ils pensent que cela se passe beaucoup mieux en Belgique. Une discussion que l’on gardera en mémoire.”
Ainsi, une des écoles choisit explicitement de débuter modestement avec uniquement la section “soins”. Après une évaluation de la première année d’échange, ils examineront s’il est possible d’étendre le projet au reste de l’école. Une autre école décide de démarrer avec toutes les premières années et d’élargir progressivement aux suivantes. Il est primordial que chaque école choisisse une stratégie adaptée à ses possibilités et au soutien existant pour éduquer les élèves à devenir des citoyens du monde par le biais du projet s2s.
Une semaine dans la vie de Après le voyage, chaque école belge choisit un partenaire congolais, en concertation évidemment. Les mariages forcés sont exclus. Après seulement, l’échange peut vraiment démarrer. Pour favoriser le processus, VIA Don Bosco réalise des dossiers pédagogiques qui peuvent être utilisés en classe. Le premier dossier aborde une “semaine typique dans la vie de”. Des deux côtés, on réalise un album photos numérique sur des thèmes tels que l’habillement, l’alimentation et les loisirs, que l’on place sur une page Facebook commune. Les élèves découvrent par ce biais comment cela se passe dans l’école partenaire. Cet exercice permet en même temps de réfléchir à sa propre culture et à sa propre identité. Comment allons-nous nous présenter à l’école partenaire? Quelles sont les photos les plus représentatives de notre classe? Sont-elles aussi représentatives de notre pays? Autant de questions que les élèves vont aborder durant la série de cours. Facebook
C’est cela l’objectif de School-to-School finalement: encourager l’échange… et créer de cette manière un sentiment de solidarité et de responsabilité. Christiane en est convaincue: “Il est essentiel d’entrer directement en contact et d’apprendre ainsi les uns des autres. C’est de cette manière seulement que l’on se fera une image réaliste de l’autre.” Katrien DE WILDE ■ Envie d’en savoir davantage sur s2s? N’hésitez pas à contacter un de nos collaborateurs Éducation au développement. Par téléphone: 02/423.20.87. Ou par e-mail: educationaudeveloppement@ viadonbosco.org
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LeMonde.be // Post-2015 Global Thematic Consultation on Education
L’enseignement, encore à l’agenda après 2015? 61 millions d’enfants ne vont toujours pas à l’école, et plus de 250 millions de jeunes sont incapables de lire ou d’écrire après 4 ans d’école. Les facteurs socio-économiques tels que âge, sexe, origine ethnique, langue et pauvreté jouent ici un rôle important.
Un enseignement équitable et un apprentissage perpétuel pour tous Le consensus dégagé lors de la conférence de Dakar était le suivant : les vieilles recettes ne suffisent plus. Les jeunes n’ont jamais été aussi nombreux et leur formation aura un impact majeur sur le développement du Sud. Un enseignement de qualité et un apprentissage perpétuel pour tous a dès lors été choisi comme objectif central pour un monde équitable. Pour l’atteindre, trois priorités ont été formulées : 2015, l’échéance que s’était fixée la communauté internationale pour atteindre les objectifs du Millénaire, approche à grands pas. Pour coucher à présent par écrit les recommandations afin que l’amélioration de l’enseignement reste aussi à l’agenda de la coopération au développement après 2015, l’Unicef et l’Unesco ont organisé dans la ville de Dakar (Sénégal) une série de consultations thématiques. Analyse fut ainsi faite de toutes les propositions existantes en matière d’enseignement, des réunions dans le cadre d’Education for All (EFA), mais aussi des propositions des organisations de la société civile et du secteur privé de plus de 100 pays. Le deuxième objectif du Millénaire, soit le droit de tout enfant à un enseignement de base, a connu de nets progrès au cours de la dernière décennie. Le nombre d’enfants fréquentant l’école primaire a bondi de 52 millions d’unités, cependant que l’enseignement maternel connaissait une hausse de 31% (soit 148 millions d’enfants). Il reste pourtant tant de choses à faire. Et depuis 2010, c’est le mot “stagnation” qu’on entend. L’accès à l’enseignement ne progresse pas partout de la même façon et, surtout, sa qualité laisse souvent à désirer.
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Insertion poussée et justice sociale en réduisant les différences dans les résultats d’apprentissage (réduire les inégalités entre homme et femme, la pauvreté et l’injustice sociale). Priorité à un enseignement de qualité et de bons résultats d’apprentissage, avec une attention toute spéciale pour l’alphabétisation et le calcul, indispensables pour trouver un travail digne et créer une cohésion sociale. Extension de l’accès à toutes formes d’enseignement, pour tous niveaux et toutes catégories d’âge. Une attention doit être ici aussi accordée aux groupes les plus défavorisés. Ces priorités devront ensuite se traduire par des sousobjectifs et des indicateurs cohérents, ainsi qu’un cadre intégré tenant compte de tous les processus et propositions existants. Des partenariats solides et innovants et des systèmes d’enseignement bien organisés seront d’une importance capitale pour atteindre ces objectifs. Kilian DE JAGER ■
LeMonde.be // A l'agenda 14 mai: Basic Education for Change: Le rôle de la Coopération (...)
A partir de 31 mai: Festival Millenium du film documentaire
Conférence sur base d’une étude commandée par Plan Belgique à HIVA, l’Institut de recherche sur le travail et les questions sociales de l’Université de Louvain, des présentations d’experts internationaux et cinq études de cas. La conférence doit conduire à une série de recommandations concrètes pour la Coopération belge au développement. Oú? Parlement Fédéral belge. Organisée par? Plan Belgique et Unicef Pour en savoir plus: www.agenda-solidaire.be/spip. php?article2522
Le Festival du film documentaire Millenium a déjà organisé quatre éditions. Son but est de montrer des documentaires de qualité dont le sujet est lié à l’essence des 8 Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Ces objectifs – réduction de l’extrême pauvreté et de la faim, l’éducation primaire pour tous, un environnement humain durable, etc. –, que les États membres de l’ONU ont convenu d’atteindre en 2015. Oú? Bruxelles. Organisée par? Le ciné-club Millenium / CNCD-11.11.11 Pour en savoir plus: www.cncd.be/Festival-Millenium-dufilm (ou www.festivalmillenium.org/fr)
17 mai: Politiki - le nouvel outil pédagogique du SCI Projets Internationaux
10-12 mai: La formation de coordinateurs de projets internationaux
La population n’ a plus confiance dans le pouvoir politique pour œuvrer au développement du pays. En tant que représentants de partis politiques, vous devrez trouver des solutions aux défis de votre région, la développer et restaurer la confiance de votre population. Politiki est un jeu qui invite au débat et met l’accent sur la complexité du « développement ». Cette séance permet de le vivre pour l’animer à son tour. Oú? Liège. Organisée par? SCI Projets Internationaux Pour en savoir plus: www.scibelgium.be/spip. php?rubrique154
Cette formation est destinée aux volontaires qui désirent coordonner/animer un projet international en Belgique. Construite sur des techniques interactives, elle permet aux participants de comprendre le rôle de coordinateur/animateur de projet, de développer leurs compétences à gérer des conflits dans un cadre multiculturel, ainsi qu’à créer une dynamique de groupe et une ambiance positive. Les volontaires découvriront également plusieurs techniques d’animation et d’évaluation. Pratiquement: Un week-end résidentiel du vendredi soir au dimanche soir (10-12 mai 2013) Organisée par? SCI Pour en savoir plus: www.scibelgium.be/spip.php?article45
Rédacteur en chef: Maud SEGHERS - Rédacteur final: Kilian DE JAGER – Rédaction: Omer BOSSUYT, Katrien DE WILDE, Eric JORIS, Marc VAN LAERE – Lay-out: Pierre VANDEVIVERE – Imprimeur: GEERS OFFSET, Oostakker Editeur responsable: Omer BOSSUYT, Bd Léopold II 195, B-1080 Bruxelles Votre adresse est erronée ou vous avez déménagé? Veuillez nous communiquer les changements nécessaires afin que nous puissions vous envoyer le Faire route Ensemble à la bonne adresse. Contactez VIA Don Bosco, Comptabilité des adresses, à l’att. de Jan De Broeck et Peter Goossens, Bd Léopold II 195, B-1080 Bruxelles. Par téléphone: + 32 (0)2 427 47 20 ou par mail: viadonbosco@skynet.be. Suivant les dispositions de la loi du 8 décembre 1992 concernant la protection de la vie privée, vos coordonnées sont insérées dans notre fichier d’adresses. Nous les utilisons uniquement pour la publication d’informations relatives à nos activités. Vous avez pleinement le droit de consulter notre fichier et d’y corriger vos coordonnées.
Partenaires: Association pour une Ethique dans la Récolte de Fonds
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Citoyenneté mondiale et mobilité sociale
VIA Don Bosco soutient des organisations en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. Celles-ci ont pour objectif d’améliorer les capacités professionnelles et sociales de personnes défavorisées de façon à les intégrer dans le monde du travail. A travers nos projets d’éducation au développement, nous créons des liens entre des écoles belges et nos partenaires du Sud. De cette manière, nous contribuons à ce que les jeunes deviennent de vrais citoyens du monde. www.viadonbosco.org