Faire Route Ensemble 2008 n°3

Page 1

FA I R E ROUTE ENSEMBLE België - Belgique P.B. - P.P. Gent X 3/1751

Afgiftekantoor Gent X ISSN=1370-5814

P 602489

Don Bosco Nord-Sud

TROIXIEME TRIMESTRE 2008

p4

MADAGASCAR : LES SOEURS DERRIERE LE PALAIS

Revue trimestrielle Année 16, nr 3

p 10

Service de Coopération missionnaire au développement

LES PREMIERS VOLONTAIRES SONT PARTIS

p 12

INDE : PERSPECTIVES


2

Participer Cet été a été une saison sportive intense et animée. Le championnat européen de football, le Tour de France et les Jeux olympiques de Pékin.

Ces grands tournois et des événements sportifs qui ont exercé une grande force d’attraction sur un nombre incalculable de personnes. Ils ont fasciné non seulement les athlètes, les coureurs ou les joueurs de football mais aussi l’homme et la femme de la rue. Naturellement, chaque participant a brigué la plus haute marche, la victoire. Mais les lauriers n’ont été accordés qu’à quelques-uns d’entre eux. C’est pourquoi bon nombre de participants se sont armés contre une possible déception en adhérant à la devise: ‘L’important, c’est de participer!”. Cette devise olympique ne correspondelle pas tout autant au domaine du développement socio-économique, de l’amélioration du bien-être, afin de créer une existence digne pour tous les hommes? Combien de millions de citoyens ne caressent-ils pas, aujourd’hui, le rêve d’avoir accès aux richesses naturelles de la Terre, de bénéficier d’un enseignement de base, d’avoir de l’eau potable en suffisance, de bénéficier de soins d’hygiène et d’avoir la nourriture quotidienne suffisante pour leurs enfants et pour eux-mêmes?

Pour tant de défavorisés, il est plus important de participer que de gagner. Ils n’ambitionnent pas la plus haute marche. Le premier degré dans l’échelle des droits de base les plus élémentaires signifierait déjà pour eux un grand progrès. ‘Faire Route Ensemble’ vous informe chaque trimestre des tentatives de DMOS-COMIDE pour remettre un billet de participation aux populations pauvres et défavorisées du Sud. Nos projets ouvrent les portes d’un avenir meilleur. Nous ne sommes pas seuls dans cet effort car de nombreux lecteurs et sympathisants nous offrent davantage de possibilités grâce à leur soutien financier. C’est pourquoi nous vous en remercions non seulement au nom de tous ceux qui, grâce à vous, ont la possibilité de participer mais aussi au nom de ceux pour qui le chemin vers la victoire est encore très long à parcourir.

Omer BOSSUYT, Président


SUD

3

人 + 火=光 (homme + feu = lumière) Il n’est pas nouveau dans le gouvernement de la congrégation salésienne, mais bien dans les attributions qui viennent de lui être confiées. Ancien missionnaire et provincial en Corée, élu conseiller régional pour l’Asie de l’Est – Océanie en

mars

2002,

à l’exploitation sexuelle des jeunes, à la toxicomanie, aux flux migratoires, à la situation des réfugiés de guerre, aux jeunes en dépression… ? Autant de champs d’action qui ouvrent la « mission » à de nouvelles dimensions géographiques, sociales, culturelles et religieuses.

Václav

Klement, 49 ans et de nationalité tchèque, s’est vu

_ LES DEFIS

tion dans une nouvelle

Dans un monde devenu tellement complexe et fragile, la tâche missionnaire est singulièrement ardue et nécessite de relever quelques défis nouveaux. Václav Klement le confirme : le monde religieux et le monde séculier, différents et complémentaires, doivent apprendre à mieux travailler ensemble. Pour cela, il est important de favoriser les synergies et le travail en réseau, améliorer la communication entre religieux et laïcs, et soigner la formation des laïcs qui travaillent dans les ONG salésiennes. Ce ne sont heureusement pas les personnes de conviction qui manquent ! Et c’est sans doute ce qui constitue le fil conducteur de l’animation missionnaire à travers les siècles, qu’elle soit religieuse ou séculière : il se trouve toujours des hommes et les femmes qui portent en eux le feu de la justice sociale et qui veulent s’engager auprès de ceux qui souffrent, pour transformer l’ombre en lumière…

fonction, celle de conseiller général pour les Missions. Portrait.

L’homme, qui a fui son pays très jeune et dans des circonstances rocambolesques pour pouvoir vivre sa vocation, parle couramment 5 langues (tchèque, slovaque, coréen, italien et anglais), s’attaque désormais à l’espagnol, entame une tournée européenne pour faire plus ample connaissance avec les organisations salésiennes de développement et nous livre sa vision de son nouveau travail en tant que conseiller général des Missions, ainsi que des défis qui l’attendent.

_ LA VISION Le concept même de mission évolue. L’image du missionnaire européen qui part porter la Bonne Nouvelle aux populations païennes du Sud a vécu, tout comme celle des sociétés colonisatrices qui s’en allaient aller porter la civilisation aux pays sous-développés. La décolonisation, la sécularisation en Europe, la mondialisation et tous les bouleversements sociaux, politiques, culturels philosophiques et économiques qui en découlent, ont fortement changé la donne. Si mission et développement sont plus liés que

jamais, la dimension multidirectionnelle du phénomène est désormais incontournable : des missionnaires religieux mais également de nombreux volontaires laïcs de tous âges partent vers d’autres contrées pour y apporter une part de leur culture, valeurs, techniques et connaissances propres. Du Nord vers le Sud, du Sud vers le Nord, mais aussi entre pays du Sud eux-mêmes, la dynamique est incontrôlable : de partout, des gens partent et s’engagent partout ailleurs et donnent, pour quelques mois ou pour toute une vie, le meilleur d’eux-mêmes à la construction d’un monde où pauvreté et sous-développement prendraient moins de place. La congrégation salésienne s’est inscrite depuis longtemps déjà dans cette dynamique, en envoyant missionnaires et volontaires de tous âges et de toutes origines aux quatre coins du monde pour y perpétuer le travail éducatif de son fondateur, Don Bosco. Mais aujourd’hui, la congrégation va plus loin. Notre nouveau conseiller général des Missions le confirme : la congrégation intègre dans son travail missionnaire la lutte contre de nouvelles formes de pauvreté. Quelle attitude et quelle action par rapport au SIDA,

Françoise LÉONARD

FA I R E R O U T E E N S E M B L E

tre général de la congréga-

3/2008

élire lors du dernier chapi-


4

Dans l’ombre du palais Ce n’est pas l’Afrique. Ce n’est pas l’Asie. C’est Madagascar. Entre les deux, tout comme l’âme des Malgaches: généreuse et fière, avec le confort et le désagrément d’une île. Un riche passé et un ‘quotidien’ parfois fascinant.

L’auto de la Sœur espagnole Teresa se faufile à travers les rues étroites de la plus vieille ancienne capitale au monde. Antananarivo. Les rues asphaltées serpentent entre les maisonnettes, en approchant du centre, et vous offrent une vue plongeante dans la cuisine, à gauche comme à droite. Les volets sont bleu ciel et colorent les façades, telles des faïences italiennes. A cause des charrettes, les files d’autos circulent à peine. Ici et là, apparaît une publicité pour des systèmes Internet et téléphoniques de dernier cri. Ou encore une affiche d’Air France. Toutefois la ville, qui s’étend sur et entre les collines, est vieille. Tout comme ses Peugeot, les uniformes bleus de la police et les petites tours des églises datant du XIXe siècle comme à Saint-Vincentd’Aujac. Le parcours est tout aussi fascinant lorsque nous approchons du centre en longeant l’étang et que des jeunes proposent des friandises, des drapeaux malgaches ou des journaux. Mais voilà que nous sommes de nouveau happés par un tunnel rempli de fumée cancérigène,

sombre et malodorant, qui nous mène vers une nouvelle colline. Par moments, je me penche plus profondément vers l’avant afin d’admirer à travers la vitre, au-dessus de la colline, l’ancien palais de la reine. Quatre murs sur lesquels ne restent que les ouvertures des fenêtres et des grues de levage dans la cour intérieure. Grâce aux fonds de l’UNESCO, le symbole de la dynastie malgache, datant d’avant la colonisation française, est restauré à la suite d’un incendie qui l’a ravagé en 1995. Une gloire d’antan. Un monument classé. A un jet de pierre derrière le palais, Teresa s’arrête. ‘C’est ici.’ ‘Nous y sommes.’

_ THEATRE DE RUE DERRIERE LE PALAIS Deux jours plus tôt, de fortes pluies se sont abattues en début de soirée sur la capitale. Seul, dans la maisonnette située au bord du terrain des Sœurs, j’avais l’impression de me trouver dans l’Arche de Noé. Pour comble de malheur, il y avait

également une panne d’électricité. Heureusement que Noé avait prévu une bougie. Et qu’après une heure, un ange parlant italien est venu d’en face à mon secours, avec une auto pour que je ne sois pas obligé de faire l’impasse sur le repas du soir. Les choses se sont moins bien passées pour Rado et Toky. Couchés sous l’emballage en carton d’un réfrigérateur, ils ont tenté de dormir dans le quartier de Tsiadana, en se blottissant l’un contre l’autre. Mais même le sol de leur tente en carton était tout trempé. Ils se sont levés et sont partis passer le reste de la nuit en s’asseyant sur des petits tabourets improvisés, sous la forme de deux briques. Toky a huit ans et m’a raconté plus tard: ‘C’est également comme cela que j’ai passé ma première nuit à ‘Tana’. Mon père et ma mère, mes trois frères et sœurs et moi sommes arrivés durant une forte pluie. Nous avons alors dormi sous l’auvent d’un petit magasin. A présent, nous habitons dans une maisonnette en bois près de la gare des taxis-brousse où mon père vend des gâteaux de riz.


SUD

‘Voici notre centre d’accueil Saint Joseph qui va recueillir deux cents garçons et filles de sept à quatorze ans. Pour une cinquantaine d’entre eux, nous voudrions également donner quelques leçons simples de français ou de calcul.’ ‘Et pourront-ils rester dormir ici?’ ‘Non, ce n’est pas un internat pour ces enfants de 7 à 14 ans. Mais un espace pour pratiquer un sport et jouer, fabriquer des cartes postales, danser, bricoler et apprendre un peu à cuisiner, se soigner et lire dans la bibliothèque.’

‘Pour eux et pour leur soeurs qui vivent dans la rue nous venons habiter tout près.’ eux et pour leurs sœurs qui vivent ainsi dans la rue que nous sommes venues habiter à proximité.’ Teresa est Sœur de Don Bosco, je devine qu’elle doit avoir près de septante ans et, depuis quelques années, elle est la supérieure provinciale de quelques dizaines de Sœurs dans toute l’île de Madagascar. Malgré ses rides, son français tout aussi ridé et ses mines de mère supérieure, je l’apprécie beaucoup. A vrai dire depuis que je l’ai surprise en train de lécher avec son doigt la glace qui restait de son dessert. Et qu’elle m’a regardé, telle une élève, avec des petits yeux scintillants, l’air de dire ‘je ne le ferai plus’. Et que nous avons tous deux éclaté de rire.

‘Ma Sœur, vous avez déjà tant de travail dans ce pays et vous n’êtes pourtant pas nombreuses?’ Je réalise qu’il doit parfois être difficile d’avoir foi et confiance en l’avenir (‘Avec l’aide de Marie’ m’écritelle parfois) mais le peu de rationalisme que je manifeste est encouragé par ces Sœurs. ‘Nous voulons être plus proches des véritables défavorisés de ce pays, vivre dans cette ville. Afin de leur offrir temporairement un abri, du temps et de l’amour. C’est vrai que nous sommes ici depuis 1985 déjà et que nous comptons à présent une quarantaine de Sœurs. C’est une goutte d’eau dans l’océan mais nous ressentons cette nouvelle œuvre comme une chose que nous devons faire, une vocation.’ Sous les auspices de Saint Joseph (qui est non seulement le patron des menuisiers mais aussi des vierges et de la Belgique), une nouvelle maison d’accueil voit ainsi

le jour à l’ombre du palais de la reine. Pour Rado et Toky, pour ces enfants qui errent dans les rues à la recherche d’un peu de nourriture, d’un peu de riz, pour lesquels fréquenter l’école n’est pas possible parce qu’il leur faut travailler pour survivre. Pour les enfants des familles qui ont été chassées par les autorités qui veulent que Madagascar reste une affiche attrayante pour les touristes et les investisseurs. Pour les enfants qui traînent sur les trottoirs, dans les tunnels et dans les ruelles et cherchent un endroit où ils pourront avoir une petite part du gâteau.

_ BLANC, ROUGE, VERT Que puis-je faire d’un drapeau malgache? Sur le chemin du retour avec Teresa, un vendeur de rue tente pourtant de me convaincre de ramener chez moi ses trois couleurs nationales. ‘Le vert, je comprends, avec toutes ces rizières,’ lui dis-je en tentant de deviner. ‘Et le rouge est certainement, ici, la couleur de la fierté nationale et de ceux qui sont morts pour ce pays.’ ‘Encore exact,’ approuve-t-il. ‘Mais le blanc?’ ajoute-t-il sur un ton de défi. Je dois donner ma langue au chat. ‘Il symbolise notre loyauté.’ Alors qu’il se colle contre l’auto pour ne pas être happé par un vélomoteur lancé à toute vitesse, je me remémore ce mot, joli mais difficile. Je comprends soudain déjà mieux l’étonnement de Francisco qui a vu ce matin, avec moi, un homme battre sa femme en pleine rue, en plein public, tandis que les spectateurs se contentaient de regarder. Francisco ne savait pas s’il devait poursuivre sa route ou s’arrêter et s’interposer entre les deux. Mais il ne pouvait me laisser dans la voiture, nous avions un rendez-vous et tous ces gens qui restaient à regarder … cela l’a fait hésiter et nous avons poursuivi notre route. ‘La loyauté?’ ai-je demandé en retour au vendeur de drapeau, lorsqu’il s’est à nouveau retrouvé en lieu sûr. ‘Bien sûr,’ dit-il en acquiesçant de la tête et en se frappant le cœur de sa main libre. J’ai dû sourire et je lui ai demandé de me vendre un journal au lieu du drapeau. ‘Le Quotidien.’ Le journal de tous les jours. Le journal de la vie telle qu’elle se présente, à Madagascar aussi.

Marc VAN LAERE

3/2008

_ SAINT PATRON

FA I R E R O U T E E N S E M B L E

Auparavant, il travaillait dans les rizières près d’Antsirabe, mais cela ne rapportait rien, encore moins lorsque le propriétaire a augmenté le loyer pour les champs.’ Avec les maigres revenus de leur petit commerce (nettoyage des autos, commissions, vente de babioles), les deux garçons ont pu, au matin après l’averse nocturne, s’offrir un petit déjeuner composé de thé et de deux gâteaux de riz. Quand les affaires vont bien, ils peuvent même se permettre du café au lait. Mais pour cela, ils ne doivent pas tomber malades ou se faire attraper par la police. ‘Tu vois,’ me raconte Teresa, ‘c’est pour

5


6

Objectif du Millénaire 3: l’égalité des chances entre hommes et femmes Dimanche matin. J’écoute d’une oreille une discussion politique à la

3

télévision tout en débarrassant la table du petit déjeuner. Les points de vue des partis sont courageusement défendus, le désaccord entre les partis politiques reste énorme, le modérateur tente

En 2015, tous les hommes et femmes ont les mêmes droits

de diriger le débat… rien de nouveau sous le soleil! Soudain, je me rends compte que quelques femmes sont assises autour de la table! Chaque parti est représenté par une femme politique solide, et même le modérateur est une femme. La politique belge se serait-elle féminisée? Aurions-nous déjà obtenu un score satisfaisant pour la réalisation de l’objectif du millénaire 3: ‘Egalité pour les hommes et les femmes’?

_ DAVANTAGE DE FEMMES AU PARLEMENT: SEULS LE RWANDA ET LA SUEDE ENREGISTRENT DES SCORES SATISFAISANTS Ou le fait qu’il y ait plus de femmes siégeant au parlement est un des indicateurs permettant de mesurer si ‘l’égalité entre les sexes’ a augmenté. ‘Le pourcentage de femmes au parlement est un indicateur de l’émancipation. Dans le monde entier, le pouvoir politique des femmes a augmenté entre 1990 et 2007. La proportion des femmes au parlement a augmenté, passant de 13% dans le monde entier en 1990 à 17% en 2007. Toutefois, cette augmentation n’est pas suffisante pour pouvoir parler d’une situation égalitaire à court terme. Les hommes jouent toujours un rôle dominant. Seuls le Rwanda (49%) et la Suède (47%) peuvent parler d’une situation égalitaire. Sur le territoire latino-américain et caraïbe, le pourcentage des femmes parlementaires atteint à présent 20 pour cent. En 1990, ce taux n’était que de 12 pour cent. Même en

Afrique du Nord et dans les Etats arabes, des progrès ont été enregistrés, bien qu’il s’agisse de pourcentages très faibles (de 3% ou 5% à 8%).’

‘La lutte contre la pauvreté est nécessairement une lutte pour le respect du genre.’ _ ATLAS DU MILLENAIRE J’ai lu ce qui précède dans une ressource utile pour s’enquérir d’un état d’avancement: l’Atlas du millénaire du ministère néerlandais des Affaires étrangères. Cet atlas vous permet de sélectionner un objectif du millénaire et les indicateurs connexes. Il est possible de sélectionner des régions ou des pays. Il est possible de reproduire visuellement l’état d’avancement dans le monde en transformant la carte: celui qui enregistre un score insatisfaisant est clairement mis en évidence. Il est possi-

ble de représenter l’évolution en couleur et la situation actuelle est chaque fois analysée dans un texte.

_ LE MARCHE DU TRAVAIL: LE TRAVAIL HORS DU SECTEUR AGRICOLE Un autre indicateur permettant de voir comment la situation se présente en termes d’égalité sociale entre les hommes et les femmes consiste à mesurer le nombre de femmes actives en dehors du secteur agricole. Traditionnellement, de nombreuses femmes travaillent dans l’agriculture dans les pays en développement. Ceci rend leur position vulnérable. En général, le travail dans le secteur agricole n’est pas rémunéré et elles perdent ainsi la sécurité plus grande et la protection sociale offertes par le travail rémunéré. Entre 1990 et 2004, le nombre de femmes travaillant en dehors du secteur agricole a légèrement augmenté, passant de 36 à 39 pour cent. Dans la région de l’Océan


SUD

Pacifique, l’augmentation a été plus importante: de 28 à 37 pour cent. Même en Amérique latine et dans les Caraïbes, il a été possible de constater une augmentation plus rapide: de 38 à 43 pour cent. En Afrique du Nord, le pourcentage est cependant resté inchangé, avec 20 pour cent.

ficient pas des mêmes possibilités en matière d’enseignement que les garçons. Souvent, elles ne peuvent fréquenter l’école ou préfèrent y renoncer, poussées par la nécessité. L’objectif en 2000 était de faire en sorte qu’en 2005, il y ait autant de garçons que de filles fréquentant l’école primaire et l’enseignement secondaire.

_ DAVANTAGE DE FILLES A L’ECOLE

Le nombre de filles fréquentant l’école par rapport au nombre de garçons a augmenté, passant de 87 pour cent en 1991 à 94 pour cent en 2004. C’est surtout dans le Sud de l’Asie, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient que les plus grands progrès ont été enregistrés. L’objectif de 100 pour cent pour toutes les régions en développement semble donc atteint. Seule l’Afrique subsaharienne fait exception à la règle. En 2015, on souhaite atteindre ce même résultat pour l’enseignement supérieur.

Toutefois, l’indicateur le plus important est celui du rapport entre filles et garçons dans l’enseignement: LA clé de l’émancipation. Les femmes qui ont reçu une formation sont en meilleure position pour réaliser des choix en ce qui concerne le fait d’avoir un enfant et la possibilité de mieux se protéger contre le VIH/sida. Des femmes instruites sont également capables de s’assurer leurs propres revenus et de jouer un rôle dans la société. Toutefois, dans de nombreux pays, les filles ne béné-

7

_ 25 SEPTEMBRE 2008 L’évolution est-elle positive pour ce qui concerne le troisième objectif du millénaire? Assurément, mais il reste quelques petites étapes à franchir dans la bonne direction. Le 25 septembre 2008, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, doit convoquer une réunion de suivi afin d’évaluer la situation et replacer de nouveau les Objectifs du millénaire à l’‘agenda mondial’. 11.11.11 invite à mettre une action sur pied ce jour-là. Ce n’est qu’en sachant où en est la situation et celle que nous voulons atteindre que nous pourrons tous contribuer à la concrétisation des Objectifs du millénaire!

Lut VAN DAELE

8 objectifs du Millénaire

Le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême a diminué de moitié par rapport à 1990. Il en va de même pour le nombre de personnes souffrant de la faim.

2

Tous les enfants du monde suivent un enseignement de base.

3

Les filles ont les mêmes chances que les garçons de suivre un enseignement élémentaire et moyen depuis 2005 déjà, et à tous les niveaux d’enseignement en 2015.

4

Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a diminué de deux tiers par rapport à 1990.

5

La mortalité maternelle a diminué de trois quarts par rapport à 1990.

6

La propagation du VIH/sida, de la malaria et d’autres maladies a été stoppée. Nous commençons à inverser la tendance actuelle de ces maladies.

7

Nous appliquons partout une politique environnementale axée sur le développement durable et la déperdition irréversible des ressources environnementales est stoppée. Le nombre de personnes n’ayant pas accès à une eau potable et ne présentant aucun risque a diminué de moitié et les conditions de vie d’au moins cent millions de personnes dans les bidonvilles connaissent une amélioration notable.

8

Dans le monde entier, des pays et des institutions coopèrent au développement. Des engagements sont pris en faveur d’une bonne gouvernance, les pays appliquent un commerce équitable entre eux et un système financier équitable a été mis en œuvre. Le problème de la dette des pays en développement est résolu et les pays en développement disposent des nouvelles technologies. En coopération avec les pays en développement, des emplois décents sont créés pour les jeunes.

QUE SONT LES OBJECTIFS DU MILLENAIRE? Les Objectifs du millénaire (OMD – Objectifs du Millénaire pour le Développement) sont huit objectifs qui doivent drastiquement réduire la pauvreté dans le monde. La communauté internationale s’engage à les réaliser De internationale pour 2015. 1. Eradiquer l’extrême pauvreté et la faim 2. L’éducation primaire pour tous 3. L’égalité des chances entre les hommes et les femmes 4. Réduire la mortalité infantile 5. Améliorer la santé maternelle 6. Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies 7. Assurer un environnement durable 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

FA I R E R O U T E E N S E M B L E

1

3/2008

Si les étaient atteints, voici à quoi ressemblerait le monde en 2015:


8

La pointe noire du

Congo En 1484, des navigateurs portugais ont vu des rochers noirs se détacher le long de la côte de l’Afrique centrale. Quelques heures avant de découvrir l’embouchure du fleuve Congo, ‘Ponta Negra’ était devenu un point de référence maritime. Cinq cents ans plus tard, des Salésiens et des Sœurs de Don Bosco se sont installés derrière la ligne côtière de ce qui s’appelle aujourd’hui Pointe Noire, pour œuvrer en faveur des jeunes Congolais.

Il est rare de voir autant d’élégance réunie sur quelques mètres carrés. Dans la cour intérieure du centre paroissial du quartier surpeuplé de Tié-Tié, des jeunes filles de treize ans s’exercent à une danse. La chaleur écrasante disparaît lentement à présent que le soir tombe. Le soleil est moins accablant. Les petits pas d’une danse collective glissent sans musique sur le sable. Agiter les mains, un léger fléchissement des genoux. On entend seulement l’instructrice qui compte ‘Une deux, une deux trois’ et les légers claquements des tongs contre les talons. Un si joli spectacle se passe aisément de musique.

_ LA VILLE DU PETROLE La vie sur ce grand terrain paroissial est un plaisant résumé de la vraie vie à TiéTié. De l’agitation sept jours sur sept, des activités et des locaux bondés et les pannes d’eau ou d’électricité pour rythmer la vie. C’est un problème qu’ils ne connaissent manifestement pas chez Apave, un centre de formation pour des entreprises pétrolières telles que Total. Sous la chaleur accablante de midi, je prends place, avec le Salésien Miguel Angel, dans le bureau de Christophe Fernandez, un représentant français d’Apave. ‘Monsieur,’ commence Miguel en s’adressant à l’homme qui pourrait être son fils, ‘Nous recherchons des personnes qui pourraient donner une formation à nos élèves de dernière année en soudure et électricité afin qu’ils aient davantage de chances d’obtenir un emploi avec un certificat supplémentaire.’ Fernandez qui

pourrait aussi bien exploiter une agence de voyage ou un Carrefour, tire avec aisance sa chaise de bureau vers son PC et, tout en parlant, imprime quelques possibilités. Le soir précédent, Miguel me montrait encore les lumières des tours de forage off shore. Ici, la vie économique est dominée par les entreprises qui vivent du pétrole. Ce n’est pas pour rien que Pointe Noire est la deuxième ville du pays. Avec le représentant d’Apave, il ne tarde pas à tomber d’accord sur le nombre de formations continues, les spécialisations et le certificat délivré. ‘Et le prix pour une telle formation de quelques jours?’ demande Miguel. ‘Bah,’ fait Fernandez tandis qu’il fait tourner une nouvelle fois la chaise de son bureau vers le PC. ‘Je vais un peu arrondir cela à la baisse et appliquer une réduction, c’est pour une école professionnelle de Tié-Tié, n’est-ce pas?’ En retenant notre souffle, nous attendons le


_ ENFANT SORCIER ET ANGES GARDIENS De retour à la maison, Miguel désigne un garçonnet que j’ai déjà vu roder quelques fois autour de la cuisine. Godi a six ans. Il a été amené par une mère du quartier parce que l’enfant avait été chassé de sa famille. Chassé. Avec des traces de brûlures et sous-alimenté. Depuis quelques semaines déjà, Miguel lance un appel lors de la messe du dimanche afin de trouver une famille d’accueil pour cet enfant. Entre-temps, Godi est soigné par les Pères et par une bénévole tout récemment pensionnée, Jeanine Vallet. Voici quelque temps qu’elle recherche des panneaux solaires: ‘Ne serait-ce que pour faire fonctionner le réfrigérateur en dépit des pannes d’électricité quotidiennes.’ L’alimentation en électricité constitue également le grand problème pour l’école professionnelle, avec les départements électricité, soudure, mécanique automo-

autour d’un cake qu’à la lumière des bougies, elle secoue la tête. ‘Je ne sais pas ce qui cloche mais cela ne va pas bien avec le département de coupe et couture. Il y a de moins en moins d’intérêt de la part des jeunes filles. Elles ne paraissent pas motivées, ne ressentent pas d’envie pour cette formation.’ Les Sœurs ont également reçu, via DMOS-COMIDE, de l’équipement pour leurs départements professionnels (cuisine, pâtisserie, coupe et couture et informatique) ainsi que pour la formation continue des professeurs. Mieux encore, c’est ici qu’en 2006, une agence de placement a été créée afin d’aider les anciennes élèves et les élèves de dernière année à trouver du travail dans la jungle citadine. Toutefois, le département de coupe et couture n’obtient visiblement pas le succès escompté. Dans l’ensemble, le nombre d’élèves de l’école devrait s’élever à 170 à la fin du projet de programme. Je promets aux Sœurs de voir ce qu’il est possible de faire, en concertation avec le bureau de développement qui suit les centres concernés, afin soit de donner une impulsion supplémentaire au département de coupe et couture, soit d’envisager des alternatives. ‘Ciao.’ ‘Ciao.’ Nous reprenons le chemin de Tié-Tié où Godi est assis à table. Ses petites jambes s’agi-

‘Bien occupés sept jours sur sept, des activités du matin au soir et les locaux pleins à cracquer, en n’oubliant pas les pannes d’eau et d’électricité à tout moment.’ bile qui accueillent 150 élèves. De 2005 à 2010, DMOS-COMIDE soutient ce centre grâce à des fonds belges pour le développement. D’anciens ateliers ont été transformés, de nouvelles machines ont été achetées et des professeurs suivent une formation complémentaire et reçoivent un salaire équitable. Chaque année, une cinquantaine d’élèves sortent de ces sections et trouvent plus rapidement du travail grâce à leurs connaissances et leur savoir-faire. Avec un peu de chance. A une cinquantaine de kilomètres de cette école professionnelle, un centre similaire pour jeunes filles a vu le jour, il y a quelques années, chez les Sœurs de Don Bosco. Après la tombée du jour, c’est là que je me laisse enjôler par la Sœur italienne Giulia Russo, mais plus encore par le sourire chaleureux de la Camerounaise Philomène Adiome. Elle est heureuse de me voir de retour mais, comme il y a une panne de courant et que nous ne pouvons nous reconnaître

tent au bord de sa chaise. Comme tous les enfants de six ans, il cède à la tentation d’une sucette accompagnée d’un sourire.

_ INCREDULITE ‘Je l’appelle le plus courageux des onze,’ déclare le Salésien camerounais Pierre Célestin Onaz. Il semble parler sérieusement. Un murmure résonne dans l’église pleine à craquer. ‘Tous les autres étaient assis là, comme des lièvres apeurés dans le cénacle, à attendre, à prier, à s’affoler. Thomas est entré dans la ville, a retroussé ses manches, il n’avait pas le temps de gamberger.’ Les visages du millier de paroissiens s’éclairent. Ils connaissent bien cela. C’est ce qu’ils font jour après jour. Même les jeunes assis entre les rangées.

Ils le reconnaissent également dans l’engagement de la communauté Don Bosco en faveur de la paroisse, des jeunes, non seulement entre les murs sûrs du terrain mais aussi aux portes et dans les bureaux des autorités si nécessaire. Pour réclamer de la lumière, de l’eau, une participation, de la justice. Pour intervenir, par exemple, en faveur des enfants esclaves de Pointe Noire qui échouent ici, en provenance de toute l’Afrique de l’Ouest et qui sont confiés pour de l’argent à des tuteurs parce que ceux-ci promettent l’école et du travail. Mais une fois arrivés à Pointe Noire, les enfants – dont certains n’ont que neuf ans – disparaissent dans des ateliers ou dans des commerces louches ou dans la prostitution. Pour sortir du lit à 4 heures du matin et se rendre au marché, dans une maison, dans un garage et y travailler comme main-d’œuvre bon marché. Jusqu’à six heures du soir. Là où ils résident, la vie est dure. Fifi a 16 ans: ‘depuis que je suis ici, ils ne me laissent pas un instant de répit lorsque je suis à la maison. Là, ils me battent mais aussi, parfois, au marché, en public, pour rien.’ Jusqu’à ce que, peut-être, un samedi après-midi, elle puisse rejoindre quelques amies chez Don Bosco pour danser. Une deux, une deux trois. Sans musique. Mais élégante et avec un début de sourire.

Marc VAN LAERE

3/2008

jugement de Dieu. Dix minutes plus tard, alors que nous sommes sortis de ce bureau climatisé, Miguel me regarde malicieusement et dit: ‘Pour ce montant, nous donnons à nos jeunes une formation de trois ans!’

9

FA I R E R O U T E E N S E M B L E

SUD


10

De l’Afrique à la Bolivie en passant par les premiers contreforts de l’Himalaya LES PREMIERS BENEVOLES SONT PARTIS ‘VIA DON BOSCO’

les cœurs. Chez des personnes qui souhaitent se rendre au Gabon, au Pérou et au bord de la mer, à Pondichéry, pour y donner le meilleur d’elles-mêmes.

_ BIENVENUE

‘Il était une fois une bonne idée. Cette idée a été accueillie avec enthousiasme. Après plusieurs moments d’enthousiasme créatif, nous sommes partis pour travailler pendant neuf mois comme bénévoles en faveur des jeunes.’ Tel est le message annoncé fièrement par l’affiche réalisée pour le barbecue de bienfaisance organisé par Tilde Degraeuwe et Katrien Vandenberghe qui s’en vont rejoindre, le mois prochain, les Sœurs de Don Bosco à Yaounde (Cameroun). Entre-temps, Lionel Jacobs et Hanne Lemmens sont déjà arrivés à Lima (Pérou) et à Tezpur (Inde) et Leena De Bakker est occupée à faire sa valise pour se rendre dans la ville indienne de Pondichéry. Hanne Nelissen sera attendue dans peu de temps à Cochabamba (Bolivie), Harlinde De Mol à Oyem (Gabon) et Kristine Van Maldeghem à Dergaon (Inde). Ces personnes ont chacune environ 25 ans. Ce qui explique les nombreuses perspectives ‘sensass’, les propositions ‘super-géniales’ et la correspondance qui se déroule sous forme de sms et d’émoticons.

_ SE BASTASSE UNA BELLA CANZONE Après une sélection opérée parmi une cinquantaine de candidats, ces huit bénévoles via Don Bosco ont été conviés à prendre part à trois week-ends de préparation. Deux week-ends se sont déroulés à GrandBigard et un à Vremde. Les deux premiers week-ends portaient surtout sur le fond: ils concernaient la motivation personnelle, Don Bosco et la mentalité salésienne, les témoignages d’anciens bénévoles et des informations sur les différentes régions où ces huit personnes allaient se rendre. Le troisième week-end était axé sur les dispositions pratiques (le voyage, le visa, les vaccins, l’assurance, ..). Ce dernier week-end s’est clôturé en beauté, en présence de plusieurs collègues de DMOS-COMIDE, un visiteur camerounais et quelques membres de la famille des bénévoles. Avec, comme cadeau d’adieu pour chacun, une carte de vœu et un journal à tenir au cours des prochains mois. Pour clôturer un samedi soir, lors de l’un de ces week-ends, il y a eu une chanson d’Eros Ramazotti. Se bastasse una canzone. S’il suffisait d’une bonne chanson, pour faire pleuvoir de l’amour, pour convaincre les autres, pour donner un coup de main … Quel que soit le son sorti d’une vieille cassette, elle est restée dans les têtes et dans

En raison des nombreux contacts qui ont été établi depuis que via Don Bosco a démarré en septembre 2007, l’intérêt du Sud pour nos bénévoles a également augmenté. L’évêque Bert Vanbuel de la République de Centrafrique et le Salésien indien Tony Pellisery d’Assam sont venus en personne frapper à la porte, mais les mails en quête de bénévoles via Don Bosco ont été innombrables. Pour aider dans les orphelinats, les ateliers professionnels ou pour un encadrement, pour des enseignants dans les écoles, pour venir en aide aux dispensaires. Pour donner des leçons de français et d’anglais, pour l’animation des jeunes dans le cadre du sport et des jeux mais aussi pour la mise au point de systèmes de gestion et informatiques. De Fianarantsoa à Madagascar à Santa Cruz de la Sierra en Bolivie, de Bamako au Mali à Guwahati dans l’extrême Nord-est de l’Inde.

‘Le cadeau d’adieu était un journal de bord pour les mois à venir.’ C’est précisément en raison de la demande immense exprimée par nos pays partenaires, qu’un léger changement s’impose au cours des prochains mois en ce qui concerne l’acceptation et la préparation des candidats. D’une part, les candidatures via Don Bosco pour la ‘levée 2009’ restent les bienvenues jusqu’en novembre-décembre 2008. Avec ces personnes, un groupe sera composé pour préparer un départ à partir de juillet 2009. Cela concerne essentiellement de jeunes diplômés (âgés de 21 ans au moins et possédant un diplôme ou des compétences particulières), des personnes


_ PAS SANS NOUS Fort heureusement, via Don Bosco n’a pas dû inventer l’eau chaude en ce qui concerne le travail des bénévoles au Sud. Au printemps de cette année, une journée d’étude s’est tenue à Bruxelles pour les nombreuses organisations qui envoient des bénévoles vers le Sud. Cette réunion du ‘Grand Départ’, avec quelque 200 participants de divers horizons, a clairement montré que le nombre de jeunes qui partent ces dernières années vers le Sud a doublé. Il existe également des initiatives organisées avec les fonds publics de la Coopération technique belge (www.btcctb.org), mais celui qui souhaite avoir accès à une offre plus large peut le faire via www.jint.be A titre plus spécifique, il y a également beaucoup à faire dans le monde salésien en Europe en ce qui concerne les bénévoles.

Différentes ONG Don Bosco en Italie, en Espagne, en Autriche, ont leur propre fonctionnement depuis de nombreuses années. Aux Pays-Bas, SAMEN organise depuis bientôt vingt-cinq ans des stages d’immersion pour de jeunes Néerlandais et Belges dans les projets en faveur des enfants de la rue (www.jongerenenmissie.nl). En Belgique, il y a VIDES (www.vides.be) et le Service jeunesse Don Bosco (www.jeugddienstdonbosco.be) qui ont une offre variée. Ce qui est spécifique à via Don Bosco, initiative émanant de l’ONG DMOSCOMIDE qui approche de ses quarante ans, c’est que les bénévoles partent au moins pour six mois, doivent être âgés de 21 ans au moins et posséder des compétences ou un diplôme grâce auxquels ils peuvent apporter une aide efficace aux projets du Sud. En contrepartie des ‘du logement et du couvert’, ils vivent dans ou à proximité des communautés des Sœurs de Don Bosco, après une avoir reçu une solide préparation et supporté tous les frais des préparatifs.

_ EVELYNE Contrairement à certaines organisations, l’initiative via Don Bosco ne cherche pas à obtenir pour elle-même de frais de fonctionnement ou des salaires. Etant au service des partenaires du Sud, via Don Bosco se soucie des jeunes défavorisés et de tous ceux qui les soutiennent. L’envoi de personnes jeunes et plus âgées (‘de 21 à 71 ans’ comme mentionné sur les prospectus) pour une expérience de vie et de travail dans le

Sud a pour but de susciter une étincelle. Une étincelle qui, chez Evelyne Van Dieren, a été l’occasion de prolonger son engagement dans la ‘City of Hope’ à Lusaka (Zambie). Voici ce qu’elle écrit à sa famille et à ses amis: ‘Ce n’est pas une décision facile. Les premiers mois d’euphorie sont passés. Et je suis à présent dans une période où je ne prends plus avec tant de plaisir un enfant sur les genoux dans des bus bondés, ni n’accepte facilement les nombreuses pannes d’électricité, le manque d’initiatives chez les Zambiens, la collaboration parfois fatigante avec les Sœurs, les parasites dans la literie, le danger d’électrocution si j’oublie mes de mettre mes tongs dans la douche. Par ailleurs, j’ai beaucoup de plaisir à voir Charity, une de nos jeunes filles, terminer ses études, garder le premier enfant de Monica, être accrochée par une discussion amicale alors que j’ai un rendez-vous et apprendre à prendre du temps, voir arriver des PC et donner de précieuses leçons d’informatique. Le moment est à présent venu de me familiariser avec, et de comprendre ces conditions spécifiques du développement. Je ressens pleinement cet engagement qui vise à promouvoir ces personnes afin de les aider à affronter leurs difficultés et leurs soucis quotidiens. J’ai donc décidé de rester jusqu’en septembre.’

Marc VAN LAERE FA I R E R O U T E E N S E M B L E

qui peuvent prendre un an de congé sans solde ou, éventuellement, des personnes plus âgées également. Par ailleurs, nos partenaires du Sud insistent sur l’envoi de personnes dont le profil et les compétences répondent à des besoins spécifiques (coordination, formation continue, gestion). A cet égard, une politique de recrutement plus active sera mise en place. Elle s’effectuera par la diffusion de postes vacants (notamment via www.11.be) ou en s’adressant à des institutions, des entreprises, des écoles ou des particuliers susceptibles d’aider nos partenaires du Sud.

11

3/2008

NORD


12

Campagne du carême 2009: pleins feux sur l’Inde avec Broederlijk Delen Avez-vous jamais pensé qu’une fête pouvait transformer le cours de votre vie? Vraisemblablement, les enfants de Mumbai non plus. Jusqu’au moment où une fête ‘Mela’ a été organisée, à laquelle tous les cireurs de chaussures, les chiffonniers et les vendeurs de rue étaient conviés. _ CHAQUE MOIS, C’EST LA ‘FETE’ Depuis cette première fois, en 1998, le Shelter Don Bosco organise une grande Mela tous les mois à Mumbai. Lors de cette réunion publique, l’on chante et l’on danse. Les enfants aiment les fêtes et les enfants de la rue plus encore. Ils ont rarement l’occasion d’être le centre de l’attention d’une fête. En général, ils regardent s’ils peuvent jeter un coup d’œil sur la noce, en restant cachés derrière les rideaux où ils travaillent en tant que petit domestique. Tous les 19 et 20 du mois, une moyenne de 500 jeunes se rendent à la Mela. Il s’agit, en l’occurrence, d’une approche holistique: chanter, danser, regarder un film, manger, jouer, participer à un concours, suivre des conseils en matière de santé et de prévention, se couper les cheveux, se doucher, discuter, écrire des lettres à la maison… Ces réunions ont pour seul objectif d’offrir aux enfants de la rue la possibilité de ‘fêter la vie’, de créer une solidarité, de fournir les choses dont ils ont le plus besoin et d’accorder une attention aux aspects importants concernant leur mode de vie. Shelter Don Bosco s’adresse ici à tous les jeunes sans abri et défavorisés de la ville, âgés de 5 à 20 ans.

_ LES PROJETS DU SHELTER DON BOSCO Des contacts sont établis par le biais de ces réunions mensuelles. Celui qui le souhaite peut s’adresser à d’autres projets du Shelter. Dans le drop-in centrum situé à proximité de la gare Western Railway, une aide immédiate est accordée aux enfants défavorisés âgés de 5 à 15 ans. Il s’agit surtout de vendeurs de fleurs qui peuvent y recevoir de l’eau et des soins de base. Ils peuvent y faire garder leur argent et suivre des ateliers. Un bureau pour enfants disparus entreprend une action lors de communications alarmantes.

‘Notre campagne commune touche l’Inde.’ Les enfants et les jeunes sans abri et défavorisés peuvent se rendre dans la maison ouverte. Jour et nuit, ils peuvent y trouver un accueil d’urgence. Lorsqu’ils souhaitent s’en aller, ils sont libres de le faire. Pour les jeunes enfants de moins de 14 ans, il existe également un accueil résidentiel. Par cette initiative, Shelter Don Bosco veut aider les enfants venus à Mumbai dans l’idée d’y trouver une vie meilleure la possibilité de concrétiser quand même leurs rêves.

Les éducateurs de rue cherchent chaque jour à établir un contact avec les nouveaux enfants, les enfants malades ou les petits enfants. Ils connaissent les lieux de la ville où ceux-ci se trouvent. Ils s’efforcent de répondre aux besoins les plus urgents. Pour les toxicomanes de la rue, un accueil thérapeutique est organisé qui, même en dehors de la ville, propose un long parcours pour se


NORD

13

Dans un second volet de la campagne, nous nous consacrons au Sud-est de l’Inde, la région la plus pauvre du pays. La population locale est reléguée au second plan depuis plusieurs décennies déjà. Tant le réseau éducatif Don Bosco que la jeune organisation partenaire de Broederlijk Delen, PARDS, souhaitent donner à cette population défavorisée, par le biais de l’enseignement de la communauté, les moyens de donner elle-même forme à sa vie sociale. Tilak, la figure féminine principale du film de la campagne nous offrira un aperçu de la vie dans cette région.

Lut VAN DAELE

désintoxiquer, apprendre un métier et réintégrer la société.

_ AVEC BROEDERLIJK DELEN C’est ce projet salésien que nous mettrons en exergue durant la campagne de carême 2009. Avec Broederlijk Delen, nous travaillerons en faveur de l’Inde. Le projet réserve

une place centrale au mouvement des travailleuses domestiques de Sœur Jeanne DeVos. Le National Domestic Workers Movement (NDWM) a été créé en 1985. Il lutte pour les droits du personnel domestique ainsi que des enfants employés comme domestiques. Depuis sa création, le mouvement est à présent actif dans 21 des 28 Etats de l’Inde et son siège central se situe à Mumbai.

FA I R E R O U T E E N S E M B L E

Etes-vous un enseignant et souhaitezvous découvrir l’Inde? Prendriez-vous volontiers l’avion avec une bonne préparation et un engagement clair? Dans ce cas, ce voyage d’immersion est pour vous. Vous pourrez y apprendre à connaître la vie de tous les jours, plusieurs organisations partenaires de Broederlijk Delen ainsi que quelques écoles et projets salésiens. Le voyage est prévu du 27 décembre 2008 au 10 janvier 2009. Il est possible de s’inscrire jusqu’au 20 septembre!

3/2008

_ SOUHAITEZ-VOUS PARTICIPER A UN VOYAGE D’IMMERSION EN INDE?


14

Un nouveau défi aux couleurs du

Mali

Après une célébration à la Maison communale d’Ostende et la randonnée parrainée vers Notre Dame de la Salette, la cellule d’animation ostendaise de DMOS-COMIDE se prépare à relever un nouveau défi. La demande vient cette fois de Touba, au Mali. Les Sœurs de Don Bosco y dirigent une maternité et un dispensaire. Il existe làbas un grand besoin de médicaments, de matériel médical et de ressources pour assurer de l’eau potable en permanence. Ancienne colonie française, le Mali est composé à 70% par le désert et un semidésert. Le Sahara progresse inexorablement. Seule la partie méridionale du pays reçoit suffisamment de précipitations pour que l’agriculture y soit possible. Avec ses 12 millions d’habitants, le Mali est l’un des pays les plus pauvres du monde. Il se situe à la 164ème position sur les 173 pays repris dans la liste des Nations unies. 10% de la population vit autour de Bamako, la capitale. En dehors de quelques dialectes locaux, le français est la langue officielle. Voici déjà 20 ans que les Sœurs de Don Bosco sont actives à Touba, l’un des 16 villages de la région de Diora. Le climat tropical et les pluies incertaines (qui tombent trois mois par an) rendent la vie des 6305 habitants difficile. Des sentiers de brousse et des chemins de terre sont les seules voies de liaison. Toutefois, par temps de pluie, ils sont difficilement praticables. L’eau, l’électricité et le téléphone y sont synonymes de très grand luxe. Les moyens de transport font défaut. Seules les Sœurs disposent d’un

solide véhicule permettant d’acheminer les personnes gravement malades ainsi que les femmes enceintes et confrontées à des problèmes vers l’hôpital de Tominian, situé à 50 kilomètres de distance. La création d’une maternité, aux côtés du dispensaire existant, représentait dès lors une urgence absolue. Cette maternité a permis de réduire de 50% le taux de mortalité parmi les femmes et les enfants. En 2006, le centre enregistrait déjà 1080 consultations et 358 naissances. Toutefois, il existe un grand besoin de médicaments et de matériel médical pour permettre au centre de continuer à fonctionner. L’alimentation en eau doit également être encore améliorée. Les Sœurs ont alors demandé un soutien à DMOS-COMIDE. Après avoir consulté le dossier, Frits Vandecasteele et Miet Provoost ont décidé de s’associer à ce projet et de rechercher un soutien financier pour les plus pauvres parmi les pauvres. Aujourd’hui encore, à l’occasion du 150ème anniversaire des apparitions de Lourdes, et 16 ans après sa première randonnée, Frits souhaite à nouveau entreprendre une randonnée parrainée pendant l’été 2009 vers ce lieu de pèlerinage. Vous

pouvez aider les sœurs en leur apportant un soutien au numéro 435-8034101-59 de DMOS-COMIDE, avec la mention “Frits Mali”. La cellule d’animation espère obtenir un parrainage au moins aussi important que celui obtenu pour l’action précédente en faveur de Madagascar, laquelle a permis de récolter (grâce également au soutien de la ville d’Ostende) la somme de € 27.358 (situation au 28 juin). Merci à tous les généreux donateurs. Les photos et le récit de la précédente randonnée parrainée vers Notre Dame de la Salette se trouvent sur le site www.dmoscomide.org En ce qui concerne cette randonnée et les précédentes, c’est bien volontiers que Frits et Miet se rendent dans les associations et les écoles afin de parler des péripéties du voyage d’un pèlerin. Il est possible de réserver “Un sac à dos rempli d’histoires” auprès de Miet Provoost, en téléphonant au 059/80.25.17

Miet PROVOOST


NORD

le monde.be

_ NOUS SOMMES PARTIS AVEC Au cours de ces derniers mois d’été, Lionel Jacobs est partir pour le Pérou en tant que premier bénévole pour via Don Bosco. Hanne Lemmens a également pris l’avion pour l’Inde. Six autres bénévoles doivent encore suivre, à partir de ce

_ UN SIEGE POUR DON BOSCO AUX NATIONS UNIES Depuis peu, un siège est réservé pour les Salésiens et les Sœurs de Don Bosco, lors des réunions d’ECOSOC, le Conseil économique et social des Nations Unies à Genève. La demande à cet égard a été formulée par Phyllis Neves, une Sœur américaine de Don Bosco. En même temps que ce ‘droit à la parole’ au sein des Nations Unies, un Bureau pour les droits de l’homme a ouvert ses portes à Genève. Le Bureau peut jouer un rôle important pour les problèmes concernant les jeunes défavorisés et abandonnés du monde entier.

_ IL EST TEMPS Alors que vous pensiez, après le championnat européen de football, le Tour de France et les Jeux olympiques, être quitte de toute folie et animation sportive, en voici d’autres pour vous tourmenter. Le championnat du monde de football de 2010, qui se déroule en Afrique du Sud, a choisi pour slogan: ‘Ke Nako’. Ce qui signifie, dans les trois langues sudafricaines les plus importantes, qu’‘Il est temps’. Temps de voir l’Afrique avec d’autres yeux. La raison pour laquelle 5 pays africains sur 53 et 13 pays européens sur 52 pourront participer … ne sera peut-être pas décidée en Afrique.

FA I R E ROUTE ENSEMBLE

Revue trimestrielle, Editeur responsable:

3/2008

Le réalisateur indien Mira Nair filme le monumental ‘Shantaram’ de G.D. Roberts. Il s’agit du récit d’un malfrat australien qui se cache dans un bidonville de Mumbai où il se transforme pour devenir le médecin et l’ami des pauvres et redevient cependant un membre de la maffia. Ce chef-d’œuvre permet également d’apprendre à mieux connaître l’Inde. ‘Le dévouement est au cœur de toute expérience indienne’. Le tournage devrait être prêt pour 2009, bien que quelques hésitations subsistent encore parce que Johnny Deep, qui joue le rôle principal, demande un cachet trop royal. Pour celui qui, en attendant, souhaiterait sentir, voir et ressentir Mumbai à travers 986 pages et gagner en sagesse en ce qui concerne Dieu, l’amour et les hommes: une excellente traduction en français vous attend à la bibliothèque ou chez votre libraire.

mois, à destination du Cameroun, de l’Inde, du Gabon et de la Bolivie. Pendant une durée minimum d’un semestre, ils vont donner le meilleur d’eux-mêmes à des jeunes défavorisés du Sud, chez les Sœurs et les Salésiens de Don Bosco. Il reste encore une offre suffisante pour toute personne âgée de 21 à 71 ans et qui, avec son cœur et ses capacités, souhaite tenter l’aventure. Contactez marc.vanlaere@dmos-comide.org ou appelez le 02 423 20 82.

FA I R E R O U T E E N S E M B L E

_ SHANTARAM ET JOHNNY DEPP

Année 16, n° 3 Omer Bossuyt Bd Léopold II 195 B 1080 Bruxelles Tél.: (02) 427 47 20 fax (02) 425 90 31 E-mail: info@dmos-comide.org Internet: www.dmos-comide.org Compte bancaire: 435-8034101-59 IBAN : BE84 4358 0341 0159 BIC : KREDBEBB

Association pour une Ethique dans la Récolte de Fonds

Françoise Léonard / Omer Bossuyt, Lut Van Daele et Marc Van Laere / ‘Samen op Weg’ / Quatrième trimestre 2008 / demande à: DMOS-COMIDE, Boulevard Léopold II 195 à 1080 Bruxelles. Tél. (02) 427 47 20.

15

Geers Offset, Oostakker /

Suivant les dispostions de la loi du 8 décembre 1992 concernant la protection de la vie privée, vos coordonnées sont insérées dans notre fichier d’adresses. Nous les utilisons uniquement pour la publication d’informations relatives à nos activités. Vous avez pleinement le droit de consulter notre fichier et d’y corriger vos coordonnées.


Chez KBC, nous avons la conviction qu’un bon entretien au bon moment vaut de l’or. C’est pourquoi nous vous accueillons dans une agence agréable, nos conseillers spécialisés répondent à toutes vos questions, un agent d’assurances est jour et nuit à votre disposition, nous faisons preuve d’ouverture d’esprit et, surtout, nous vous ouvrons notre agenda pour que vous le remplissiez vous-même. Car en nous parlant régulièrement, nous connaîtrons parfaitement votre situation et vos attentes. Venez donc nous parler régulièrement, car la parole est d’or. www.kbc.be

c’est vous qui comptez


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.