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België - Belgique P.B. - P.P. Gent X 3/1751 Afgiftekantoor Gent X ISSN=1370-5814
Don Bosco Nord-Sud
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ENSEMBLE 1
PREMIER TRIMESTRE 2011
Revue trimestrielle: Année 19, nr 1
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« QU’AS-TU APPRIS A L’ECOLE AUJOURD’HUI ? » Dans ce numéro de Faire route ensemble:
3 ORIENTATION
Droit à l’enseignement Le droit est généralement reconnu depuis la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (1948). Depuis, ce droit fondamental a été concrétisé dans beaucoup d’autres traités internationaux. Mais qu'en est-il dans la pratique?
6 SUD Haïti
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Il y a un an, le monde était sous le choc après le terrible tremblement de terre en Haïti. Au moins 230.000 personnes y ont perdu la vie, 300.000 ont été blessés. Le point sur la reconstruction.
Kenya La hausse du chômage chez les jeunes a pris des proportions dramatiques et constitue l’un des principaux défis du continent africain. C’est le cas du Kénya.
10 NORD
Farnières-Haïti Il y a des voyages qui, plus que d’autres, forment et même transforment la jeunesse.
12 Bénévoles Depuis 2007, grâce à DMOS-COMIDE, une cinquantaine de personnes ont pu concrétiser leur solidarité par un engagement dans le Sud. Nous avons rencontré Marjolein après son séjour chez les soeurs de Don Bosco au Bénin, en Afrique.
14 Don Bosco Aujourd’hui 15 LEMONDE.BE
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Chers lecteurs, J’emprunte ce titre à une chanson de Graeme Allwright, populaire dans les années soixante. Il en existait une version chantée en flamand par le groupe “Elegasten” que j’écoutais quand j’étais étudiant. Elle célèbre la démocratisation de l’enseignement en Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale. Hélas, beaucoup d’enfants dans le monde ne peuvent toujours pas répondre à cette question. Il reste des millions d’enfants non scolarisés. Le droit à l’enseignement et à l’éducation est un droit fondamental pour chaque personne et chaque enfant. L’accès à l’enseignement primaire pour tous les enfants du monde à l’horizon de 2015 est l’un des objectifs les plus remarquables du millénaire. Depuis quatre décennies, DMOS-COMIDE met en œuvre des programmes visant à offrir un enseignement et une formation aux groupes d’enfants et de jeunes les plus démunis et les plus défavorisés. DMOS-COMIDE y voit le principal levier du développement personnel et de l’intégration sociale. En effet, sans enseignement et sans formation, aucun développement durable n’est possible. Mais 2015 approche et il reste du pain sur la planche. Dans la série d’articles de 2010, DMOS-COMIDE expliquait comment son engagement pour les droits de l’enfant se traduisait dans ses programmes. En 2011, Faire route ensemble vous explique l’approche dans le domaine de ‘l’enseignement et la formation’ en tant que droit fondamental de l’enfant. Dans ce premier numéro de l’année, DMOS-COMIDE décrit la situation du ‘droit à l’enseignement et la formation’ dans un contexte mondial. Qu’en est-il aujourd’hui des chances des jeunes enfants en matière d’enseignement ? Quel chemin reste-t-il à parcourir ? Les prochains numéros relateront nos expériences dans le Sud. En 2011, Faire route ensemble vous invite à vivre une histoire passionnante. Je vous souhaite à tous une année faste et une agréable lecture.
Omer BOSSUYT Président
Le label FSC permet au consommateur final d’identifier les produits du bois et du papier, de façon à ce que celui-ci puisse avoir la garantie que ces produits proviennent bel et bien de forêts gérées durablement. Chaque produit est suivi par le FSC tout au long de la chaîne de transformation et de commercialisation, tant au niveau de la gestion forestière que de la chaîne commerciale. www.fsc.be
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GENERALE
L’ÉDUCATION
Le droit à l’enseignement est généralement reconnu depuis la ‘Déclaration universelle des Droits de l’Homme’ (1948) (tableau 1). Depuis, ce droit fondamental a été inscrit dans beaucoup d’autres traités internationaux. L’an dernier, DMOS-COMIDE a attiré l’attention sur la ‘Convention internationale des droits de l’enfant’. Mais ce droit a également été repris dans la constitution et dans les plans de développement nationaux de nombreux pays.
Déclaration universelle des Droits de l’Homme Article 26 1. Toute personne a droit à l'éducation. L'éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l'enseignement élémentaire et fondamental. L'enseignement élémentaire est obligatoire. L'enseignement technique et professionnel doit être généralisé. L'accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction des mérites de chacun. 2. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l'amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix. 3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d'éducation à donner à leurs enfants.
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DROIT À L’ENSEIGNEMENT : POUR POUVOIR EXERCER SES DROITS, IL FAUT LES CONNAÎTRE !
En 2005, les droits de l’enfant sont devenus un thème important de la Loi sur la coopération belge au développement. Chaque politique, programme et projet de la coopération belge au développement doit prendre en considération les impacts pour les enfants et leurs droits. DMOS-COMIDE estime qu’il faut davantage mettre l’accent sur l’enseignement. Des efforts supplémentaires sont nécessaires, car des millions d’enfants dans le monde sont toujours privés de ce droit… et des autres droits qui en découlent.
L’enseignement professionnel et technique formel et non formel aide les groupes de population démunis et défavorisés à valoriser leur ‘bien’ le plus précieux: leur force de travail.
Le droit à l’enseignement n’est pas simplement un droit en soi. Il permet aux gens de réclamer et revendiquer leurs autres droits. Les gens qui ont accès à un enseignement de qualité acquièrent des connaissances, des compétences et des comportements qui augmentent fortement leurs chances de jouir d’autres droits. Pensez par exemple au droit à un travail décent ou à la sécurité sociale. Par contre, lorsque le droit à l’enseignement est bafoué, les autres droits de l’homme et de l’enfant sont souvent peu respectés. Car celui qui ne connaît pas ou n’apprend pas ses droits, ne pourra pas non plus les exercer ni les revendiquer.
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Tableau 1 : Source: http://www.right-to-education.org
QUI DIT DROITS DIT DEVOIRS Ce sont les autorités qui doivent garantir les droits de leur population. Le droit à l’enseignement en fait partie. Elles peuvent le faire en adaptant leur législation et en contrôlant son application effective. Ou en facilitant et en démocratisant l’accès aux cycles primaires, écoles supérieures et universités de qualité. Ce qui n’est pas si évident dans les pays pauvres. Les budgets publics alloués à l’enseignement subissent sans cesse la pression de secteurs ‘concurrentiels’ comme la défense, mais aussi de créanciers étrangers et de relations commerciales mondiales faussées.
« Le droit à l’enseignement permet aux gens de réclamer et revendiquer leurs autres droits. »
Inspiré par la philosophie de Don Bosco, DMOS-COMIDE lutte contre la pauvreté dans le Sud en proposant une formation et un enseignement aux jeunes défavorisés. 3
Asie Inde Amérique latine et Caraïbes Bolivie Colombie République dominicaine Equateur Guatemala Haïti Honduras Nicaragua Pérou Afrique subsaharienne Bénin Burkina Faso Burundi République centrafricaine RDC Côte d’Ivoire Gabon Cameroun Kenya Mali République du Congo Rwanda Tanzanie Togo Ouganda
Le droit à l’enseignement élémentaire et fondamental est repris dans la Constitution
Tableau: Liste des pays
Le droit à l’enseignement est repris dans la Constitution
L’ÉDUCATION
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La Constitution fait référence ou reconnaît le rôle des acteurs privés dans l’enseignement
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La Constitution fait référence au droit à un enseignement et à une formation professionnels et techniques
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La Convention internationale des Droits de l’Enfant est signée et ratifiée
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La Déclaration universelle des Droits de l’Homme est signée et ratifiée
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Par de nombreux projets, les salésiens et les sœurs de Don Bosco veulent donner à ces jeunes les aptitudes sociales, culturelles et pratiques nécessaires pour exercer une profession.
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GENERALE Pourtant, les pouvoirs publics des pays partenaires de DMOS-COMIDE sont en principe convaincus de l’importance du droit à l’enseignement. ‘La Déclaration universelle des Droits de l’Homme’ et ‘la Convention internationale des droits de l’enfant’ ont été signées par tous et ratifiées au niveau national. Le droit à l’enseignement a été inscrit dans la constitution pratiquement partout, en ajoutant dans de nombreux cas que l’enseignement primaire est obligatoire et (pour ce motif) qu’il sera proposé gratuitement dans les écoles publiques (tableau 2). Toutefois, la mise en œuvre dans la pratique n’est pas aussi rose. Environ 774 millions d’adultes dans le monde ne savent pas lire et quelque 69 millions d’enfants ne vont pas à l’école. Et ce, malgré l’engagement pris il y a un peu plus de dix ans par les leaders mondiaux –de nos pays partenaires et de pays donateurs comme la Belgique– pour qu’en 2015, tous les garçons et les filles puissent suivre tout le cycle de l’enseignement primaire…
« Pour nos partenaires dans le Sud aussi, l’insertion de jeunes démunis et défavorisés sur le marché de l’emploi est un moyen privilégié d’intégration sociale. »
L’ÉDUCATION
sœurs de Don Bosco veulent donner à ces jeunes les aptitudes sociales, culturelles et pratiques nécessaires pour exercer une profession ou un art et pour devenir un membre actif de la société. DMOS-COMIDE estime qu’il est important de s’investir dans cette voie avec nos partenaires, particulièrement aujourd’hui. En effet, le taux de chômage augmente en période de crise économique. Résultat : beaucoup de gens sont obligés d’acquérir de nouvelles compétences pour se réintégrer dans l’économie. Les pays qui investissent actuellement dans la défense du droit à un enseignement professionnel et technique, seront mieux à même de saisir les opportunités qui se présenteront lorsque l’économie reprendra. DMOS-COMIDE s’engage à relayer sans relâche ce message aux autorités , dans le Sud et dans le Nord.
QUE PEUVENT PAR EXEMPLE FAIRE LES AUTORITÉS DANS LE SUD ? Outre l’inscription du droit à un enseignement professionnel et technique et à la formation dans les lois et décrets, les autorités du Sud peuvent prendre un tas de mesures pratiques pour favoriser l’accès de l’ensemble de la population à ces formes d’enseignement . Elles peuvent améliorer la reconnaissance, l’encadrement et le soutien du rôle des acteurs privés de l’enseignement professionnel et technique et de la formation , réduire les tracasseries bureaucratiques liées à la création d’écoles et de centres de formation lorsque l’administration n’améliore pas la qualité de l’offre, et offrir des possibilités de formation permanente aux enseignants de l’enseignement professionnel et technique privé. Elles peuvent aussi fournir des subventions, entre autres aux prestataires privés qui satisfont aux normes de qualité requises. De telles mesures allègeraient certainement le travail de nos partenaires.
Environ 774 millions d’adultes dans le monde ne savent pas lire et quelque 69 millions d’enfants ne vont pas à l’école.
Bien que la constitution de nombreux pays partenaires reconnaisse le rôle des acteurs privés dans l’enseignement (tableau 2), le soutien concret est souvent insuffisant.
METTRE DAVANTAGE L’ACCENT SUR LE DROIT À L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL ET TECHNIQUE
QUE PEUT FAIRE L’ETAT BELGE ?
Le droit à l’enseignement ne se limite pas à l’enseignement primaire. L’article 26 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme stipule par exemple que l'enseignement technique et professionnel doit être généralisé. Pourtant, seule une minorité de pays partenaires de DMOS-COMIDE ont repris cet article dans leur constitution (tableau 2).
En tant que pays donateur, la Belgique aussi peut agir de façon plus radicale. Comparé aux autres secteurs, l’enseignement n’est pas vraiment une priorité pour la coopération belge au développement. DMOS-COMIDE trouve que cela devrait changer. Mieux encore : les autorités devraient reconnaître clairement l’importance du rôle de l’enseignement professionnel et technique et de la formation.
DMOS-COMIDE estime qu’il faut beaucoup plus s’efforcer de faire valoir cet élément du droit à l’enseignement. L’enseignement professionnel et technique formel et non formel aide les groupes de population démunis et défavorisés à valoriser leur « bien » le plus précieux : leur force de travail.
Outre DMOS-COMIDE, de nombreux acteurs belges dans le Sud s’efforcent d’améliorer l’enseignement professionnel et technique sur place.
Pour nos partenaires dans le Sud aussi, l’insertion de jeunes démunis et défavorisés sur le marché de l’emploi est un moyen privilégié d’intégration sociale. Par de nombreux projets, les salésiens et les
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Nous ne devons donc pas nous reposer sur nos lauriers, et nous devons convaincre les autorités belges de l’importance de l’enseignement dans le développement des personnes et d’un pays.
Maud SEGHERS
DMOS-COMIDE est l’ONG belge de Don Bosco. Nous donnons aux jeunes défavorisés les moyens d’œuvrer eux-mêmes à leur développement et à celui de leur entourage en leur offrant une formation et un enseignement professionnel. 5
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HAÏTI
HAITI: LA RECONSTRUCTION SERA UNE TÂCHE DE LONGUE HALEINE Il y a un an, le monde était sous le choc après le terrible tremblement de terre en Haïti. Au moins 230.000 personnes y ont perdu la vie, 300.000 ont été blessées. La cathédrale, le palais présidentiel et 90% des écoles de la capitale étaient en ruine. Aucun symbole ne pouvait mieux exprimer combien ce pays des Caraïbes était touché en plein cœur, dans la vie politique, religieuse et sociale. Les campements disparaissent peu à peu du paysage urbain.
Heureusement, la communauté internationale a pris ses responsabilités. Jamais une campagne de solidarité mondiale ne s’était si aussi vite organisée. L’aide arrivait de toutes parts, partout des fonds étaient récoltés. Rien qu'en Belgique, le fonds d’urgence ‘Haïti Lavi 1212’ a permis de rassembler quelque 24,7 millions d’euros. Mais ce n’est pas tout. Les Belges ont manifesté de bien d’autres manières leur solidarité avec le pays dévasté. Un an plus tard, les besoins restent énormes, malgré l’aide massive arrivant des quatre coins du monde ; aujourd’hui, plus de trois millions de personnes sont toujours confrontées aux suites de cette catastrophe. Les rues de Port-au-Prince sont toujours encombrées de tas de décombres et de gravats et des gens vivent sous tente. Plus d’un million de personnes – dont 380.000 enfants – sont toujours sans toit et vivent dans des camps de fortune. La presse nous apprend que le cholera n’est pas toujours pas éradiqué. Une catastrophe que l’on aurait pu éviter.
« Le premier coup de pelle pour reconstruire les écoles de Pétionville et Gressier est pour bientôt. » Aussi l’aide internationale fait-elle l’objet de critiques de plus en plus vives. Certains parlent de la faillite de l’aide internationale et des ONG. La presse nous apprend que le choléra n’est toujours pas éradiqué.
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En effet, la reconstruction est plus lente que prévu. Mais cela ne signifie pas que les gens et les organisations d’aide sur place sont restés les bras croisés pendant un an, bien au contraire. Reconstruire un pays n’est pas une mince affaire. Surtout un pays comme Haïti, qui était déjà l’un des plus pauvres de l’hémisphère nord avant le séisme. Haïti n’a toujours pas de gouvernement digne de ce nom et l’administration continue d’être paralysante. Un exemple : depuis le tremblement de terre, une étude de sol est obligatoire pour chaque nouvelle construction. Une bonne décision, qui peut éviter beaucoup de problèmes si une telle catastrophe devait se reproduire. Cependant, il y a une seule instance habilitée à approuver cette étude pour le pays tout entier. Ceci entraîne d’énormes listes d’attente et bien sûr des retards… L’afflux massif de l’aide internationale crée aussi de nouveaux problèmes. Partout, les prix flambent, pour les matérieux de construction comme pour les loyers. Il y a une forte demande de travailleurs indigènes, mais vu la pénurie, leurs salaires augmentent de façon spectaculaire. On voit ainsi surgir de nouveaux problèmes, qui entravent ou ralentissent la reconstruction. Ceci confirme ce qui a été dit plus haut : la reconstruction est un travail de longue haleine, surtout dans un pays comme Haïti où la situation n’était déjà pas simple avant le séisme.
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SUD
HAÏTI
La région de Port-au-Prince est la plus touchée. Mais le reste du pays aussi doit continuer de se développer et manque encore cruellement de moyens. Dans ce contexte, DMOS-COMIDE a apporté son soutien à la station de radiodiffusion du Nord, au Cap Haïtien, pour permettre aux salésiens de poursuivre leurs activités pédagogiques là aussi.
SOLIDARITÉ Enfin, nous comptons nous impliquer activement. Mondi build – le successeur d’Urafiki – s’intéresse à Haïti. Pendant les vacances d’été, une quinzaine de jeunes pourront traduire leur solidarité en actes, avec des jeunes Haïtiens.
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Nous travaillons en étroite concertation et Pourtant, nous voyons des signes de progrès. Tant collaboration avec les partenaires haïtiens et le les salésiens que les sœurs de Don Bosco en Haïti « DMOS-COMIDE investit réseau Don Bosco Network (DBN) d’ONG salésiennes. ont travaillé d’arrache-pied l’an dernier pour mettre un montal total Pendant des mois, des concertations ont été menées sur pied des bureaux de développement efficaces. de 1.043.495 EUR dans la en Haïti avec les autres ONG. Il a fallu dessiner les Ces bureaux doivent planifier, coordonner et reconstruction d’Haïti. » plans, en tenant compte des nouvelles normes suivre la reconstruction. Cela fait des années que antisismiques qui doivent mieux protéger les ONG DMOS-COMIDE connait le fonctionnement bâtiments à l’avenir. Il a fallu effectuer des études de de ces bureaux de développement et les soutient sol, pour bâtir sur des fondations solides. Et il a fallu former des dans de nombreux pays du Sud. Elle met ses connaissances à la personnes pour contrôler la bonne exécution de toutes les tâches. Le disposition des deux bureaux de développement haïtiens en élaborant premier coup de pelle pour reconstruire les écoles de Pétionville et des programmes de formation et en dispensant des formations aux Gressier est pour bientôt. Voilà qui devrait rendre de l’optimisme à collaborateurs, pour qu’eux aussi puissent soutenir durablement le tous ceux qui se préoccupent du sort des Haïtiens. Ces écoles donnent développement de Haïti. un espoir d’avenir aux enfants haïtiens, et donc également au pays. Bien entendu, elle soutient aussi le processus de reconstruction Luk DELFT proprement dit. DMOS-COMIDE s’engage avec Jugend Dritte Welt, l’ONG salésienne allemande, à financer la reconstruction de l’école fondamentale des salésiens à Gressier. Chez les sœurs de Don Bosco, nous aidons à reconstruire l’école de Pétionville. Les plans sont prêts et les études de sol ont été effectuées pour les deux écoles. La première pierre sera posée très prochainement.
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Les salésiens n’ont pas traîné à retrousser leurs manches pour ériger des constructions provisoires.
Bien entendu, toutes ces actions ne seraient pas possibles sans le grand élan d’aide et de solidarité de la Belgique envers ce pays profondément dévasté des Caraïbes. Via des dons individuels, via les écoles Don Bosco et bien d’autres organisations, DMOS-COMIDE a versé 562.026 EUR pour la reconstruction. Ce montant a été complété par le Consortium ‘1212 LaVi’ et le gouvernement belge. Ce qui a permis à DMOS-COMIDE d’investir un montant total de 1.043.495 EUR dans la reconstruction.
En plus de ces projets de reconstruction d’envergure, DMOS-COMIDE soutient aussi des initiatives plus modestes. Nous travaillons entre autres avec Farnières-Haïti, une organisation wallonne qui entretient depuis des années de bonnes relations avec les salésiens d’Haïti. Ces derniers mois, cette organisation wallonne – qui fait bénéficier DMOS-COMIDE de son expérience en Haïti – a collecté de nombreux secours pour les envoyer dans les zones sinistrées. DMOS-COMIDE a pris en charge une partie des frais de transport.
Le reconstruction est possible grâce à a solidarité et au soutien massif de l’Occident, dont la Belgique.
Les salésiens aident Haïti depuis 1935. Aujourd’hui encore, nous n’abandonnons pas la population sinistrée. C’est pourquoi DMOS-COMIDE aide à la reconstruction. 7
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LE CHÔMAGE DES JEUNES : LE PLUS GRAND DÉFI DU KENYA Suite à l’actuelle récession économique mondiale, l’Afrique est confrontée à un problème confrontée à un problème aigu : la hausse du chômage chez les jeunes a pris des proportions dramatiques et constitue l’un des principaux défis du continent africain. Cette problématique se pose aussi au Kenya. Le Kenya compte environ 39 millions d’habitants, dont 42% ont moins de 15 ans. Le taux de chômage y est estimé à 14,7%. L’an dernier, la proportion de jeunes chômeurs a grimpé à 72%. Le nombre de jeunes et de jeunes adultes sans travail est estimé à 4 millions. 90 % d’entre eux ne possèdent pas suffisamment de connaissances professionnelles et de compétences adaptées au marché pour trouver un emploi. La situation économique du Kenya s’est gravement détériorée ces dernières années, sous l’influence entre autres de la crise politique – après le résultat controversé des élections – et de la récession mondiale. La majorité de la population active est fortement tributaire d’un secteur agricole peu rentable. En raison de sécheresses prolongées, de pénurie d’eau et de mauvaises récoltes, le Kenya connait une crise alimentaire avec des périodes de famine. Le pouvoir d’achat local est miné par l’importation de produits alimentaires de base étrangers et par la hausse des prix des denrées alimentaires.
Le manque de moyens, la qualité insuffisante et le manque chronique d’enseignants entravent le processus de développement.
« Un des objectifs majeurs du programme est d’optimiser les ressources et les capacités disponibles pour contribuer durablement au processus de développement dans la région. »
Le secteur de l’enseignement a beaucoup souffert des violences qui ont suivi les élections et est dès lors confronté à des problèmes de capacité et de qualité. Le faible niveau d’instruction et le taux de décrochage élevé ne sont pas seulement dus à la pauvreté. Le manque de moyens, la qualité insuffisante et le manque chronique d’enseignants entravent le processus de développement. Le niveau des petites écoles de campagne est insuffisant et beaucoup de jeunes n’ont pas accès à l’enseignement secondaire.
FAVORISER DES CONDITIONS D’EXISTENCE DURABLES ET L’EMPLOI
DMOS-COMIDE attache beaucoup d’importance à la création d’un enseignement professionnel accessible aux groupes cibles faibles.
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Le chômage des jeunes est un problème pluridimensionnel. D’une part la politique d’emploi doit investir dans l’enseignement, la formation et l’emploi et, d’autre part, il faut stimuler la croissance économique et l’emploi en instaurant un climat d’investissement favorable. L’objectif du programme DMOS-COMIDE au Kenya est donc triple : (1) favoriser une amélioration active et durable des conditions de vie des jeunes défavorisés, (2) stimuler des opportunités de développement, comme des emplois productifs et locaux et (3) sensibiliser aux thèmes transversaux, apparentés aux activités principales de notre partenariat.
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L’on attache beaucoup d’importance à la création d’un enseignement professionnel accessible aux groupes cibles faibles (jeunes à risques, sans formation, déracinés, réfugiés), à la pertinence de l’offre d’enseignement par des adaptations du curriculum, aux modules de formation professionnelle et formations axées sur les compétences (attitude, motivation), au développement d’aptitudes, à la formation et à l’encadrement des enseignants. Dans le domaine de l’emploi, l’on mène des projets pour améliorer la disponibilité des jeunes sur le marché du travail et promouvoir l’esprit d’entreprise. Les jeunes du groupe cible sont souvent issus de groupes de population désavantagés. Leur retard social est directement lié à un manque de connaissances, d’aptitudes et de compétences. Sans aucune forme de scolarisation ou de formation, ces jeunes n’ont aucune perspective d’avenir ou de travail digne de ce nom.
KENYA
« Le chômage des jeunes est un problème pluridimensionnel. D’une part la politique d’emploi doit investir dans l’enseignement, la formation et l’emploi et, d’autre part, il faut stimuler la croissance économique et l’emploi en instaurant un climat d’investissement favorable. »
Le service d’emploi travaille avec une centaine d’entreprises et une dizaine d’organisations qui promeuvent l’entrepreneuriat et le marketing. En 2008-2009, 446 jeunes ayant bénéficié d’une formation ont été placés dans différents secteurs professionnels. En marge, l’on propose des stages pratiques et des modules adaptés aux secteurs de la production et des services. Le service d’emploi et de marketing propose e.a. des services de placement et d’accompagnement de carrière, des formations en entrepreneuriat et en support marketing, des microcrédits pour les personnes créant leur propre emploi, ….
En 2008-2009, 446 jeunes ayant bénéficié d’une formation ont été placés dans différents secteurs professionnels.
Aussi renforçons-nous, quand c’est possible, comme incise. L’on cherche constamment à consolider l’offre d’enseignement existante et à développer des activités innovantes. Outre la formation professionnelle et l’accompagnement de carrière, les écoles Don Bosco organisent une foule d’activités socio-éducatives qui donnent corps au caractère holistique du projet éducatif salésien. Le projet-programme prévoit aussi de renforcer les capacités (entre autres de gestion) et les compétences des centres locaux et du réseau régional dans son ensemble. La présence et l’expertise du réseau de partenaires offrent une plus-value pour l’enseignement professionnel au Kenya. Dans la mesure du possible, DMOS-COMIDE lance des initiatives de coopération dans divers domaines d’intervention et tâche d’améliorer encore l’ancrage de l’action locale. Elle encourage à cet égard la participation aux initiatives de développement social.
Le centre possède les infrastructures pour organiser des ateliers, des journées d’étude, des séminaires, ainsi qu’un studio multimédia (BEAMS). L’équipe DB-YES compte une douzaine de collaborateurs et assure l’encadrement et le soutien du réseau de partenaires régionaux. Ceci englobe des trajets de formation spécifiques pour le management, les enseignants, les éducateurs, les animateurs et les jeunes, le développement d’activités transversales et thématiques , la prévention et l’intervention en cas de conflits, l’apprentissage d’aptitudes sociales, des campagnes de sensibilisation (genre, environnement, VIH/Sida, droits de l’homme) et des projets d’échange.
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En s’inspirant de la pédagogie de Don Bosco, DMOS-COMIDE prépare les jeunes à un avenir. En offrant aux jeunes des formations, un accompagnement et un suivi, on leur donne les outils pour améliorer leur situation. Don Bosco Youth Educational Services (DB-YES) a créé à cet effet un centre de formation et de services appelé 'Resource Support Organisation’. Ce centre dynamise et mobilise les jeunes en leur proposant des activités interdisciplinaires (formations, séminaires et campagnes). Outre le renforcement des capacités, il offre des prestations de services d’enseignement et soutient des organisations de base s’adressant aux jeunes et offrant une approche similaire.
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DYNAMISER ET MOBILISER LES JEUNES DÉFAVORISÉS
Le centre est également chargé de concevoir des ouvrages d’étude et de référence, publications, manuels, productions audiovisuelles et du matériel multimédia. Les programmes de DB-YES encouragent la synergie, la participation et la responsabilisation. L’objectif des activités est de travailler avec des jeunes et de chercher des solutions et des valeurs pour engendrer une évolution positive durable dans leur environnement et pour relever les défis au sein de la société.
Danny VAN DE PUTTE
DMOS-COMIDE veut donner aux jeunes défavorisés les moyens de développer leur potentiel sous-exploité et d’aiguiser leurs aptitudes sociales. 9
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HAÏTI-FARNIÈRES
“FARNIÈRES-HAÏTI” PRIVILÉGIE LES JEUNES ET LES ENFANTS Il y a des voyages qui, plus que d’autres, forment et même transforment la jeunesse... Jérémie, Amandine, Pierre-Yves, Sara, Lionel sont revenus d’Haïti davantage citoyens du Monde et plus profondément engagés dans leur quotidien en Belgique. L’asbl “Farnières-Haïti pou ti moun yo” veut développer cette intuition : pour ne pas perdre le Nord, il faut regarder vers le Sud.
C’est un groupe déjà soudé et enthousiaste qui prend le départ à Roissy.
Les jeunes ne sont pas les seuls : Christiane et Alberte, infirmières à “Depuis mon séjour en Haïti, je fais la retraite, confectionnent et vendent des bijoux pour soutenir une attention de ne pas gaspiller l’eau de école d’infirmières à Fort Liberté. Alberte est allée témoigner à “Vie ma douche. Là-bas, à Fort Liberté, Féminine”, au MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien), et aux Equipes nous n’avions qu’une petite bouteille populaires. Dans la même journée, Jean François a rencontré des d’eau minérale par jour pour faire classes de Don Bosco Liège et est allé témoigner à la radio liégeoise notre toilette...”. A côté de cette sur le temps de midi. réflexion anecdotique mais symptomatique, Marie et beaucoup d’autres jeunes, une fois rentrés du voyage en NAISSANCE D’UN PARTENARIAT Haïti, se mobilisent régulièrement pour ce “pays chéri” : préparer et servir Il y a un peu plus de dix ans, quelques adultes motivés qui fréquentent les “repas de Carême”, le bal folk, les spaghetti solidaires, le stand au le Centre Don Bosco de Farnières ont enrtendu les paroles de soeur village de Noël, la soirée créole, les 20 km de Bruxelles ou les 24 Emmanuelle : “Comment être attentif aux Tiers-Monde sans y vivre, heures de Louvain-la-Neuve sponsorisés, sans compter la fabrication ne serait-ce que l’espace de quelques semaines ?” Ils préparent un de brochettes de bonbons. Pierre-yves a témoigné dans son école. séjour en Haïti pour une quinzaine de personnes : 10 jeunes de 16 à Certains ont tout fait pour que d’autres puissent avoir la même 20 ans encadrés par 5 adultes. Un projet en partenariat avec le chance qu’eux de faire ce voyage. Lionel a passé 6 mois comme Centre Don Bosco de Thorland, un faubourg de Port-au-Prince, avec volontaire à Madagascar et Stéphane, après avoir découvert les comme répondant le père Ducange libellules roses fluo et surtout les condi– c’est son prénom – qui venait de tions de vie de ses amis haïtiens, a choisi « Mais les besoins étaient trop criants, et donc, terminer ses études de théologie à l’agronomie tropicale ; son projet d’études petit à petit, des initiatives d’aide économique Bruxelles. l’a conduit au Sénégal.
ou autre ont été programmées. »
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Les participants au premier voyage avaient adopté le slogan d’un T-shirt, « Créateurs d’espérance ». Ils se croyaient aventuriers d’espérance… Mais ils ont trouvé plus forts qu’eux dans ce domaine en rencontrant les haïtiens ! Quoique, ces derniers n’étant pas des super-hommes, cette amitié fidèle qu’on leur témoigne depuis l’Europe est un cadeau qui leur remonte le moral !
« Les participants au premier voyage avaient adopté le slogan d’un T-shirt, « Créateurs d’espérance ». Ils se croyaient aventuriers d’espérance… » Suite à ce premier voyage, l’association asbl « Farnières-Haïti pou ti moun yo » (Farnières-Haïti pour les enfants) s’est constituée, avec comme objet premier la rencontre et le partenariat. Le but premier n’est pas de construire, de créer des œuvres, mais de vivre et de faire ensemble. Cela se réalise dans l’animation des enfants et des adolescents menée en équipe. Les « belges » proposent des techniques … qui en général demandent du matériel qu’il faut emporter (et on se souvient des enfants qui mangeaient la pâte à sel car ils avaient trop faim !), et les haïtiens de leur côté montrent leur savoir faire… à partir de peu de choses : sport, chant, danses, cuisine, coiffure, etc. Mais les besoins étaient trop criants, et donc, petit à petit, des initiatives d’aide économique ou autre ont été programmées. Lors du second séjour, les belges ont contribué au financement et au chantier de construction d’un étage pour un bâtiment destiné à accueillir l’école de devoirs. Ce dont ils ne sont pas peu fiers, car c’est un des rares bâtiments qui a tenu le coup lors du séisme. Cet été 2010, Alberte et Christiane ont été sollicitées pour donner des cours à l’école d’infirmières de Fort Liberté. A peine terminées ses études d’institutrice, Amandine est retournée à Pétion-Ville pendant 8 mois. Elle y donnait surtout des cours d’hygiène et d’éducation sexuelle. Elle était accompagnée d’Angelika, infirmière au CHU de Liège, qui a mis sur pieds un dispensaire dans Des crayons, un peu de papier, et les enfants sont ravis.
HAÏTI-FARNIÈRES
Jéjé et Pierre-Yves préparaient leur voyage depuis un an.
l’école ; l’association finance le poste d’infirmière tenu par Elmase. Angelika est d’ailleurs en train de conscientiser et mobiliser très fort toute la « communauté germanophone » de St Vith, son coin d’origine pour la création d’un orphelinat qui sera pris en charge par Farnières-Haïti. Le projet est supervisé par la « Fondation Rinaldi », bureau d’étude de projets des salésiens du pays. Après Thorland, c’est le grand collège de Pétion-Ville qui a profité du séjour des belges… Pendant les vacances, on y accueille des centaines d’enfants et de jeunes pour des activités ludiques et formatives : ateliers informatique, langues étrangères, etc. Et cet été 2010, à cause de la situation trop précaire près de la capitale, c’est à Fort Liberté, dans le Nord, que les jeunes se sont rendus. Après l’envoi de quatre conteneurs bourrés de matériel scolaire, bancs, livres, crayons, etc., l’association a décidé de parrainer la scolarité primaire et secondaire de 100 jeunes. Farnières propose dans son magasin un grand choix d’articles d’artisanat aux couleurs vives et attrayantes, qui font de magnifiques cadeaux sous le sapin ou dans d’autres circonstances. Les voyages ont aussi permis à plusieurs jeunes haïtiens adoptés de reprendre contact avec leur pays d’origine et sentir leurs racines. Souvent avec émotion. Bernard, qui ne passait pas inaperçu dans son école à cause de la couleur de sa peau était maintenant fondu dans la masse des haïtiens, au point qu’on n’arrivait jamais au bon nombre quand on procédait au comptage du groupe dans l’autobus des transports en commun… L’action de « Farnières-Haïti pou ti moun yo » s’inscrit dans la durée et la continuité et dépasse l’émotion passagère. Depuis dix ans sur le terrain, elle a acquis une bonne connaissance des lieux et des personnes sur place, et constitué un solide réseau d’amis ici. Elle sera encore en première ligne dans dix ans.
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FA I R E R O U T E E N S E M B L E
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L’association travaille avec DMOS-COMIDE pour renforcer ses projets. Depuis le séisme, cette collaboration s’est intensifiée et prend de nouvelles formes. L’asbl Farnières Haïti, avec ses relations, peut servir de tête de pont. Le Père Ducange, devenu Supérieur des salésiens d’Haïti reste plus que jamais en contact avec l’association et compte sur elle.
Jean-François MEURS
DMOS-COMIDE soutient les écoles et les organisations dans leur projet de préparer à être des citoyens du monde responsables, conscients de notre impact dans le Sud. 11
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BÉNÉVOLES
« JE VOULAIS DÉCOUVRIR UNE CULTURE COMPLÈTEMENT DIFFÉRENTE » Depuis 2007, grâce à DMOS-COMIDE, une cinquantaine de personnes ont déjà pu concrétiser leur solidarité en s’engageant dans le Sud. Nous souhaitons faire profiter les lecteurs de “Faire route ensemble” de leurs expériences et impressions. Pour ce numéro, nous avons interviewé Marjolein. Elle a passé les mois d’été au Benin (Afrique), chez les Sœurs de Don Bosco. Ce centre de formation de Hinde (un quartier très pauvre de Cotonou) propose aux jeunes défavorisés de suivre une formation qui dure six mois. Après cela, on leur cherche une place de stage où ils peuvent encore passer deux mois dans un véritable cadre professionnel. On espère qu’ils pourront ensuite accéder à un métier de ce type ou garder leur place de stage. « En tant qu’étudiante en master d’anthropologie, j’avais le droit de faire ma thèse à l’étranger. Il fallait bien sûr que je me trouve une place moi-même. J’ai navigué sur le net, et DMOS-COMIDE est l’organisation qui se rapprochait le plus de mes intérêts. » « Le principe de DMOS est que l’on doit partir pour six mois et je ne répondais pas du tout à ces critères, mais j’ai tout de même pu partir. Ils ont raison en fait », poursuit Marjolein, « j’ai commencé à trouver mes repères après seulement deux mois. Je commençais aussi à me débrouiller en français, donc j’étais frustrée de devoir bientôt rentrer chez moi. J’ai envisagé de postposer mon retour d’un semestre, de rentrer en Belgique seulement mi-janvier. Mais vous savez, il y a la famille… » « Avec le recul, je trouve que mon séjour était vraiment trop court, je ne conseillerais à personne de faire comme ça, mais ça tombait si bien avec les cours. »
AFRIQUE « Je voulais découvrir une culture complètement différente. L’Amérique latine m’attirait, mais je ne parle pas espagnol. De plus, mon directeur de thèse travaillait surtout sur l’Afrique occidentale… Le pays n’avait pas tellement d’importance. Une fois entrée en contact avec vous, j’ai évidemment dû trouver un thème qui n’avait pas encore été étudié dans le pays en question. »
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PERSPECTIVE OCCIDENTALE « Je pense qu’il ne faut pas partir en se disant : ‘Je pars en Afrique et là-bas, j’aiderai tout le monde’. Les projets tournent, même sans nous. Il y avait trois Italiennes, qui devaient rester environ trois semaines, et elles pensaient d’une certaine façon que les sœurs attendaient vraiment leur aide. Je pressentais déjà que ce n’était pas la réalité. Je voyais plus cela comme un stage où l’on peut apprendre, et à la fois se rendre utile. »
« C'était amusant aussi de constater que là-bas, tout le monde pense que tous les Européens sont riches. » « Je fais des études d’anthropologie, donc je n’avais déjà plus les stéréotypes standard. Mais on a toujours certaines attentes. Je pense que je ne me suis pas tellement trompée. Deux amies sont venues me voir pendant une quinzaine de jours, et elles étaient déçues de me trouver dans une grande ville. Elles s’imaginaient des cases, de pauvres petits Africains… (elle sourit). Je trouve donc que j’avais une image plutôt réaliste… » « C'était amusant aussi de constater que là-bas, tout le monde pense que tous les Européens sont riches. Lorsque je terminais les interviews pour ma thèse, je demandais toujours s’ils avaient des questions à me poser. Certains s’étaient déjà entraînés à poser une question polie dans un atelier. On leur avait appris que si leur patron ne les traitait pas correctement, ils pouvaient aborder la question sans commencer à crier.
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BÉNÉVOLES
MISSIONS
1/ Marjolein avec une des filles du centre. “Je voyais plus cela comme un stage où l’on peut apprendre, at à la fois se rendre utile.” 2/ La Coupe du Monde en Afrique du Sud a été suivi avec enthousiasme par les Sœurs de Don Bosco, employés et bénévoles. 3/ Pour les jeunes, la journée comprenait toujours quelques heures de pratique et quelques heures de théorie.
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« Je n’avais pas de tâche bien définie et lorsqu'un professeur était malade ou absent, on me demandait de le remplacer. Cela pouvait arriver 2 à 3 fois par semaine. A la fin de mon séjour. L’après-midi, il m’est arrivé de faire des activités de bricolage. A côté de ça, j’avais bien sûr les interviews pour ma thèse. J’ai aussi accompagné une visite de stage et j’ai participé une fois à une campagne de sensibilisation dans un village. »
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« Nous vivions avec les sœurs, mais nous avions une pièce à l’étage. On avait l’impression de partager un kot. Il y avait déjà quelques filles, et elles m’emmenaient chez leurs amis. Ce qui n’était pas pour rassurer les religieuses. Surtout les dernières semaines, car avant cela nous étions plusieurs bénévoles et nous partions ensemble. Mais à la fin, j’étais seule. Les sœurs voulaient que quelqu’un me ramène… si possible pas un garçon évidemment. » (petit rire).
TRAVAIL « Des jeunes défavorisés de 14 à 18 ans suivent là-bas une formation à mi-temps permettant d’accéder à plusieurs métiers. Ils peuvent choisir la cuisine, la pâtisserie, la boulangerie ou un atelier de fabrication de savon. Après ces six mois, on leur cherche une place de stage, en espérant qu’ils pourront après deux mois accéder à un métier similaire ou garder leur place de stage. Cela se soldait fréquemment par un succès, mais aussi souvent par un échec. Ce sont des jeunes qui viennent de la rue, qui ont eu l’habitude pendant des années de travailler tous les jours jusqu’au moment où ils avaient assez d’argent, puis d’arrêter. Ou de prendre congé quelques jours s‘ils avaient bien travaillé. » « Vous savez : obéir à un patron, travailler pendant un mois et recevoir son salaire seulement après, devoir répartir ce salaire sur tout un mois, aller travailler chaque jour… ça nous semble très logique, mais c’est assez difficile pour eux. Certains s’étaient parfaitement adaptés, mais d’autres avaient des difficultés. »
« Vous savez : obéir à un patron, travailler pendant un mois et recevoir son salaire seulement après, devoir répartir ce salaire sur tout un mois, aller travailler chaque jour… ça nous semble très logique, mais c’est assez difficile pour eux. »
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TEMPS LIBRE
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Et certains comprenaient qu’ils devaient me poser le même type de questions. Mais généralement, ils me posaient des 3/ questions du genre : ‘Si je viens dans votre pays, comment dois-je m’y prendre ? Ou encore : comment puis-je obtenir un passeport ? Et si je viens en Belgique, est-ce que je trouverai du travail ?’ J’essayais alors de leur expliquer que tout n’est pas plus rose en Belgique. J’avais évidemment l’avantage de pouvoir dire que j’avais reçu une bourse pour aller au Bénin, sans quoi je n’aurais pas pu me payer le voyage. Le fait d’avoir obtenu cette bourse est déjà très révélateur. Ils n’ont pas cet avantage. »
« Pour les jeunes, la journée comprenait toujours quelques heures de pratique et quelques heures de théorie, » explique Marjolein, « mais pendant les cours théoriques, certaines filles copiaient systématiquement tout le tableau dans leur cahier. On espérait qu’elles copient sans faute, car elles mémorisaient en demandant à d’autres de lire leurs notes à haute voix . J’ai commencé à apprendre à lire à plusieurs de ces filles. Malheureusement, au moment où je commençais à me sentir vraiment « utile », il était déjà temps de rentrer chez moi. »
« Elles nous laissent tout de même beaucoup de liberté. Marc (le coordinateur des bénévoles, ndlr) nous avait averties que les sœurs étaient un peu protectrices. Ce qui est compréhensible, quelque part, elles étaient responsables de nous. Et les risques qu’il arrive quelque-chose étaient bien réels. On voit tout de suite que vous êtes étranger, mais c’est surtout le matériel qui attire leur attention. Cependant, je me sens parfois moins à l’aise à Leuven. »
Yannick GULDENTOPS
Bénévolat dans le Sud Si l’envie vous démange de partir en Afrique, en Inde ou en Amérique du Sud pour une période d’au moins six mois, naviguez sur www.dmos-comide.org. 13
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Pour recevoir gratuitement la revue, merci de remplir ce bon et de l'envoyer l'envoyer à l'adresse suivante : Unité provinciale Don Bosco, 8, clos André Rappe, B - 1200 Bruxelles M. Nom :
Mme
Mlle Prénom :
Adresse : Code Postal :
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M. et Mme
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FORMATION PROJETS DE COOPÉRATION, OUTILS ET MÉTHODES DE COOPÉRATION 19/02/2011
Journée de formation destinée aux groupes ou personnes individuelles ayant des projets à destination du Sud ou projetant d’en avoir. Organisée par Aide au Développement International, cette journée est la première d’une série de trois (19/2, 19/3, 30/4). Pour en savoir plus: http://www.asbl-adi.org/textes/agenda/agenda.htm
LANCEMENT DE FORMATION ION L’EDUCATION R’ACT P20É C4-2O5/O 02/ 11 2 FOR ALL GLOBAL MONITORING REPORT 2012 01/03/2011
Le Global Monitoring Report de 2012 se consacre entièrement au développement des compétences. Cette édition du rapport de l’UNESCO s’intéresse aussi de près aux stratégies qui améliorent les chances de trouver un emploi pour les groupes de population marginalisés. A recommander à tout qui s’intéresse au sous-secteur de l’enseignement et de la formation dans lequel DMOS-COMIDE opère. Pour anticiper, jetez un coup d’œil sur : http://www.unesco.org/ new/en/education/themes/leading-the-international-agenda/ efareport/reports/2012-tvet/
différentes s pour analyser til ou s de et e s relations pédagogiqu Sud et dans le Une démarche au d, or N au ractéristiération uelles sont les ca formes de coop Q » r? re pé oo atouts ? signifie «c s limites et ses se Nord-Sud. Que nt so ls ue Q ération ? udre des sictives pour réso ques de la coop lle co ns tio lu so ur infos et truire des me au Sud ? Po Comment cons m co d or N au .94.33 ou matiques ain au 04/250 tuations problé ér G ie ar M C Liège inscriptions : AL e .b alc@chiroux
FORMATION GENDER BUDGETING 07-08/04/2011
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faire atre sœurs salésiennes à Qu’est-ce qui motive qu fins e de Touba (Mali), aux con don de leur vie dans la vill du Sahel ? et la ntes affrontent la chaleur Quatre nationalités différe Inni ni routes, ni électricité, poussière. Là-bas, il n’y a eau rés radio, ni télévision, ni ternet, ni liaison GSM, ni d’eau, ni courrier… re r a rendu visite en octob La Cellule d’animation leu sé ver .284,44 EUR leur a été 2010. Un montant de 31 de u d’eau et pour continuer pour construire un châtea é. nit dispensaire et la mater construire et d’équiper le tisae petite école d’alphabé Les sœurs gèrent aussi un et ge fessionnelles. Leur messa tion et de formations pro lle nne tés par une foi inconditio leur dévouement sont dic entiel. dans l’homme et son pot Miet PROVOOST Frits VANDECASTEELE et
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CELLULE D’ANIMATION
Le gender budgeting est un outil important des pol itiques publiques parce que, sans moyens fin anciers, la mise en œuvre des engagements pour l'égalité est impossib le. Cette formation, organi sée par Le Monde Selon les Femmes, vise à : analyser comment les dép enses publiques favorisent ou empêchen t l'équité de genre, quel est leur impact sur les hommes et les femmes; introduire les concepts de base sur les budgets sensib les au genre (BSG). Pou r plus d’infos : http://www.mondefemme s.org/formations/formatio ns.asp?forma=31
Connaissez-vous des personnes qui souhaiteraient recevoir Faire route ensemble ? N’hésitez pas à les inscrire sur communication@dmos-comide.org.
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Revue trimestrielle, Editeur responsable:
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Année 19, n° 1 Omer Bossuyt Bd Léopold II 195 B 1080 Bruxelles Tél.: (02) 427 47 20 fax (02) 425 90 31 E-mail: info@dmos-comide.org Internet: www.dmos-comide.org Compte bancaire: 435-8034101-59 IBAN : BE84 4358 0341 0159 BIC : KREDBEBB
FA I R E ROUTE ENSEMBLE België - Belgique P.B. - P.P. Gent X 3/1751 Afgiftekantoor Gent X ISSN=1370-5814
Don Bosco Nord-Sud
P 602489
FA I R E ROUTE ENSEMBLE 1 SAMEN OP WEG
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Luk Delft / Yannick Guldentops / Omer Bossuyt, Yannick Guldentops, Danny Van de Putte, Jean-François Meurs, Maud Seghers, Luk Delft, Jan De Broeck, Frits Vandecasteele et Miet Provoost / Jan De Broeck et Peter Goossens / Anderz, Evergem / Geers Offset, Oostakker / ‘Samen op Weg’ / deuxième trimestre 2011 /
Suivant les dispostions de la loi du 8 décembre 1992 concernant la protection de la vie privée, vos coordonnées sont insérées dans notre fichier d’adresses. Nous les utilisons uniquement pour la publication d’informations relatives à nos activités.Vous avez pleinement le droit de consulter notre fichier et d’y corriger vos coordonnées. PREMIER TRIMESTRE 2011
Revue trimestrielle: Année 19, nr 1
Association pour une Ethique dans la Récolte de Fonds
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