Belgïe - Belgique
Faire Route Ensemble 2
P.B. - P.P. Gent X 3/1751
Afgiftekantoor Gent X ISSN=1370-5814 P 602488
Deuxième trimestre 2014 // Revue trimestrielle: année 22, n° 2
let’s develop our future
Editorial & Sommaire
“Être un peu moins jaloux…” Chers lecteurs, “Et se réjouir de la chance d'autrui. Cela rendrait la société plus chaleureuse.” Une société chaleureuse, nous la souhaitons tous. Ce qui est étonnant, c'est que ces propos émanent de Pascal De Smet, ministre flamand de l'enseignement en affaires courantes, en réaction aux critiques des coupoles de l'enseignement flamand. Comme le soulignent aussi les médias francophones, ces dernières n'ont guère approuvé l'autorisation que le ministre a donnée à 15 élèves de se rendre au Brésil pendant l'année scolaire pour assister à un match des Diables Rouges. Elles n'ont pas apprécié non plus que le ministre suggère aux directeurs concernés d'accorder à ces élèves une autorisation d'absence 'pour raisons personnelles'. S'ils refusent cette autorisation, est-ce parce qu'ils ne leur souhaitent pas cette chance? Ou parce qu'ils voudraient accorder cette chance à tous et pas seulement à quelques privilégiés?
Beaucoup de jeunes n'ont pas cette chance. Pas de quoi être jaloux. À Madagascar, les parents font tout pour permettre à leurs enfants de suivre une formation, comme nous le lisons dans cette édition de Faire route ensemble. Votre soutien permet de limiter les frais de ces formations. Quelle chance! En attendant, nous savons que des millions d'enfants n'ont toujours pas la possibilité d'aller à l'école. Nous le leur souhaitons pourtant. Par le biais de l'action Saved by the Bell et de la collaboration au sein de la Coalition 2015 - DE TIJD LOOPT, nous continuons à insister sur l'importance du droit à l'enseignement et de la réalisation des Objectifs du Millénaire. Nous le souhaitons à tous: une éducation de qualité, une formation judicieuse. Et bien sûr aussi des “grandes vacances” formidables ... après le 27 juin.
La chance, par exemple, de profiter jusqu'au dernier jour de l'année scolaire de la générosité d'éducateurs et d'enseignants qui croient en votre épanouissement.
Maud SEGHERS Directrice
Thème
Education au développement
Greening TVET Avancer vers une économie durable.
3
Coopération au développement Mesurer, c’est savoir 6 Que faisons-nous de votre argent ? Madagascar 8 Madagascar, mon amour.
2
De vous sentir chez vous à l'école et de vous savoir estimés. D'y recevoir les outils qui vous aideront à tracer le chemin de votre vie.
Objectifs du Millénaire 10 Le temps presse : état des lieux et regard vers l’avenir. Saved by the Bell 12 Ring the bell, ring the bell, ring it all the way.
LeMonde.be Développement durable Vers une nouvelle décennie pour l'Education au service du Développement Durable. A l’Agenda
14
15
Thème // Greening TVET
La formation professionnelle, un des moteurs du développement durable
30 pour cent des maladies dans les pays en développement sont provoquées par des eaux usées polluées.
Des élèves indiens qui apprennent à produire moins de déchets pendant leur formation, des étudiants costaricains qui s'initient à l'agriculture moderne, des jeunes nigériens qui suivent un atelier consacré à l'énergie solaire photovoltaïque… Autant d'exemples de Greening TVET, autrement dit d'écologisation de l'EFPT. Ce projet de l'UNESCO-UNEVOC invite l'enseignement à réorienter ses programmes pour former ses apprenants à des activités durables. C'est à la suite d'un congrès à Séoul en 1999 que l'UNESCO a décidé de fonder l'UNEVOC. Depuis 2002, le Centre international de Technical and Vocational Education
and Training (TVET) a pour mission de développer de meilleures formations techniques et professionnelles. Un but qu'il poursuit en collaboration avec les 195 pays membres de l'UNESCO. Depuis, on prend de plus en plus conscience que les formations doivent aussi devenir plus écologiques. Le climat se modifie de manière drastique, la pollution ne cesse de croître et nos matières premières se raréfient. En conséquence, les concepts de métier et d'industrie prennent progressivement une autre signification; c'est toute la société qui se transforme. Il convient dès lors d'adapter les formations, selon l'UNEVOC.
3
Thème // Greening TVET
seulement d'acquérir des compétences, mais des valeurs et un sens personnel des responsabilités”, lit-on dans les rapports. Dans la pratique, l'UNEVOC souhaite que l'on développe des économies durables; pour cela, il faut d'abord des formations appropriées. Autrement dit: il faut préparer une génération de travailleurs à relever les défis futurs. Pas seulement avec des compétences mais avec une attitude 'écologique' personnelle. “Dans tous les pays développés, on risque de manquer d'aptitudes typiques”, dit Shyamal Majumdar, le patron d'UNEVOC. “On voit arriver de nouvelles industries et de nouvelles possibilités d'emploi, mais nous n'y sommes pas suffisamment préparés.”
Le traitement des eaux usées avec des fibres de noix de coco est un exemple d’utilisation intelligente des déchets.
Depuis 2012, l'organisation considère l'écologisation de l'EFTP comme une de ses priorités absolues. Après le troisième Congrès EFTP international en Chine, il a été décidé que les programmes existants devaient accorder une place plus importante à l'économie verte et au développement durable. Plusieurs conférences Greening TVET ont été organisées ces dernières années; en automne 2013, cinq forums régionaux ont eu lieu sur quatre continents différents. Cet automne se tiendra au Japon une conférence mondiale sur ce thème (voir ci-après dans cette revue). Bien que l'UNESCO œuvre depuis un certain temps à l'Ecologisation de l'EFPT et que des projets prometteurs voient le jour, il n'est pas simple de faire progresser l'idée. Tous les rapports sont d'accord pour considérer qu'il s'agira d'un travail de longue haleine.
Trop peu de professionnels 'verts' En résumé, le projet Greening TVET vise l'émergence d'écoles et de programmes scolaires verts, le développement de la recherche verte et la formation d'une culture verte. “Les programmes des formations écologiques doivent être élaborés par les écoles, les autorités et les entreprises. Il convient de se concentrer sur la durabilité, sans pour autant perdre de vue les aspects sociaux et économiques. Il ne s'agit en outre pas
4
L'écotourisme, l'industrie du recyclage, les sources énergétiques alternatives, l'épuration des eaux usées en sont quelques exemples… Nous comprenons bien de quoi il s'agit, que c'est important pour notre avenir, mais ne savons pas comment nous y prendre. Ou comme le dit Majumdar: “Dans ces branches apparaissent des métiers pour lesquels on a besoin de professionnels. Mais pour le moment, ils sont trop peu nombreux.” Ces nouveaux emplois 'verts' doivent aussi être des emplois décents, selon UNEVOC. Lors de la réunion sud-américaine sur Greening TVET au Costa Rica, Leonardo Ferreira de l'OIT insisté sur ce point: “Les emplois verts doivent aller de pair avec un salaire suffisant, la sécurité sociale indispensable et le respect des droits du travailleur.” Il a ajouté qu'au Costa Rica, El Salvador, Honduras, Panama et République dominicaine, environ 5,6 % de tous les travailleurs travaillent dans l'industrie verte. Bien que peu élevé, ce chiffre ne doit pas être sous-estimé. “Car le nombre d'emplois verts en Amérique centrale a augmenté entre 2001 et 2009 plus rapidement que le nombre total d'emplois”.
Livres et ateliers Ces derniers mois, UNEVOC a atteint les premiers résultats concrets. Ainsi, le centre a édité un livre consacré aux défis dans l'industrie hydraulique et la gestion de l'eau. Cette publication doit servir de référence éducative et informative pour les professeurs et les coaches au sein de l'industrie. Les membres prennent eux aussi de plus en plus d'initiatives, comme en témoignent les forums régionaux qui se sont déroulés fin de l'an dernier.
Au Nigéria, par exemple, le Conseil national de l'Éducation a organisé des ateliers sur l'énergie solaire photovoltaïque. L'Université pédagogique de Mozambique donne depuis peu des cours sur l'énergie renouvelable et les matériaux durables en zone agricole. Grâce à l'école, des petites maisons à la campagne ont été équipées d'installations solaires qui permettent à une centaine d'enfants de bénéficier d'électricité pour étudier le soir. En Inde, des jeunes défavorisés qui suivent une formation d'ingénieur automobile au Toyota Technical Institute apprennent à produire le moins de déchets possibles. À la première grande conférence en ligne consacrée à l'Écologisation de l'EFTP en 2012, on a mis en exergue un exemple révélateur au Costa Rica. “Dans la capitale de San José, il y a deux hautes écoles, qui comptent toutes deux quelque 700 élèves, raconte une chercheuse espagnole. Dans l'une, on forme environ 600 jeunes à travailler dans des call centers et une quinzaine seulement à l'agriculture. Dans l'autre école, près des 700 élèves prennent part au programme “Agro-Pecuario”, qui les prépare à l'agriculture moderne. Les futurs collaborateurs du call center trouveront rapidement un emploi et gagneront bien leur vie, mais seront obligés de déménager et ne progresseront plus. Les jeunes agriculteurs peuvent se mettre au travail dans
leur propre environnement ou continuer à se perfectionner. La première école se concentre sur le court terme, sur les besoins industriels actuels. Mais tient-elle compte aussi des besoins et des moyens locaux et futurs, et de la société?”
Changer les structures existantes A l'instar de VIA Don Bosco, UNEVOC vise à développer et à optimaliser les formations techniques et professionnelles. Le groupe cible de l'UNEVOC dépasse les personnes socialement vulnérables du sud, même si elles y occupent une place importante, comme le montrent les projets au Nigéria et en Inde. Les jeunes soutenus par VIA Don Bosco sont eux aussi confrontés aux défis écologiques mis en lumière par UNEVOC. Et eux aussi peuvent tirer profit de formations écologiques. Les difficultés ne manquent pas. Lors du dernier Green Skills Forum en février, le patron de l'UNEVOC Majumdar a fait remarquer que tous les membres manifestent beaucoup d'intérêt pour le développement de Greening TVET… mais, a-t-il ajouté, “pour le moment, une politique cohérente fait encore défaut. L'ampleur de nombreux projets est trop limitée et il y a encore des lacunes dans nos connaissances. Le problème est que plusieurs pays débattent d'emplois et de compétences vertes à partir d'autres besoins et d'autres perspectives.” En dépit des bonnes intentions de l'UNEVOC, le centre se rend compte que l'écologisation de l'EFPT est un projet de longue haleine. Il ne s'agit pas seulement de développer des formations et de nouveaux métiers, mais avant tout de prendre conscience de l'importance d'économies plus durables pour notre société. Ce projet d'écologisation de l'EFPT doit en outre pouvoir s'adapter à différentes régions et cultures. Il devra également faire face à d'inévitables conflits avec des processus existants et des intérêts économiques.
UNEVOC se rend compte que l'écologisation de l'EFPT est un projet de longue haleine.
“Souvent, on ne se rend pas suffisamment compte de l'importance de l'approche. Les structures existantes n'y sont pas encore tout à fait préparées”, a-t-on regretté après la première conférence en ligne. “La crise actuelle ne pourra pas être solutionnée par le même système éducatif qui a provoqué la crise. La manière dont les gens pensent et agissent doit être radicalement transformée.” Et cela demandera effectivement un certain temps, voire un temps certain.
Marijn SILLIS ■
5
Coopération au développement // Mesurer, c’est savoir
Que faisons-nous de votre argent? Comme nous faisons appel à la générosité d’instances publiques, de fondations, d’entreprises et de nombreux donateurs individuels, VIA Don Bosco estime important d’informer tous les sponsors et les donateurs, les collaborateurs et les bénévoles, au moins une fois par an, de ce qu’il est advenu des fonds récoltés. Ce n’est pas pour rien que nous souscrivons au Code éthique de l’Association pour une Éthique dans les récoltes de fonds. Tout comme les années passées, les subsides publics constituent la source de revenus la plus importante pour VIA Don Bosco. En 2013, ils représentent exactement 59,10 pourcent du total des revenus. Les dons et les legs représentent 38,87 pourcent des revenus. Restent d’autres apports, financiers et exceptionnels, à raison de 1,10 pourcent.
belges ou européennes, VIA Don Bosco ne conserve que l’indemnité administrative prévue dans le contrat. Nos frais généraux de gestion (services et biens divers, frais de personnel, amortissements, coûts financiers, frais exceptionnels et divers autres frais) sont particulièrement peu élevés. Comme l’illustre le graphique relatif aux différents postes en 2013, la majeure partie des frais, à savoir 87,50 pourcent, est liée à la réalisation de nos objectifs dans le Sud. Depuis plus d’une décennie, nous publions chaque année au printemps un relevé, issu de notre système comptable, de chaque montant qui a été versé au Sud l’année auparavant. Les chiffres dans le tableau ci-dessous indiquent la somme des montants qui, par pays, ont transité de nos comptes bancaires vers le Sud entre le 1er janvier et le 31 décembre 2013.
Pour les projets sans cofinancement, 95 pourcent des dons sont affectés au Sud. Pour l’aide d’urgence, il s’agit de 90 pourcent et dans le cas de cofinancement par les autorités
PRODUITS
FRAIS Produits financiers 0,48%
Autres produits d'exploitation 0,42%
Jan DE BROECK & Peter GOOSSENS ■
Autres charges d'exploitation et taxes 0,18%
Produits exceptionnels 0,20%
Amortissements, réductions de valeurs, provisions 0,16%
Charges exceptionnelles 0,02%
Dons 38,87%
Subsides DGCD et UE 57,95%
Prélèvement sur les fonds associatifs 0%
6
Legs 0,93% Subsides de communes, provinces, régions 1,15%
Charges financières 0,02%
Charges et biens divers 3,11% Rémunérations et charges sociales 9,01%
Financement des projets 87,50%
AFRIQUE Pays individuels
TOTAL AFRIQUE
MONTANT ALLOUÉ 4.180,00 962.886,20 5.697,30 405.092,96 2.450,00 18.380,82 5.537,60 52.737,55 560.147,72 209.000,00 18.300,00 626.809,12 513.203,46 34.312,41 33.008,62 430.607,86 10.000,00 1.362,20 4.140.001,89
COFINANCEMENT AUTRE FINANCEMENT 4.180,00 441.720,43 521.165,77 5.697,30 386.475,56 18.617,40 2.450,00 18.380,82 5.537,60 52.737,55 529.562,97 30.584,75 209.000,00 18.300,00 600.996,10 25.813,02 451.628,81 61.574,65 34.312,41 624,00 32.384,62 430.607,86 10.000,00 1.362,20 2.770.565,01 1.369.436,88
AMÉRIQUE LATINE & LES CARAÏBES Bolivie Pays individuels Brésil Chili Colombie Costa Rica Rép. Dominicaine Equateur Guatemala Haïti Mexique Pérou Uruguay Venezuela Venezuela TOTAL AMÉRIQUE LATINE & LES CARAÏBES
MONTANT ALLOUÉ 385.012,17 70.036,66 38.226,41 503.492,72 18.550,94 238.605,09 346.429,94 28.301,63 434.136,46 105.662,06 8.130,00 461.854,17 4.704,65 0,00 2.643.142,90
COFINANCEMENT AUTRE FINANCEMENT 385.012,17 70.036,66 38.226,41 503.492,72 18.550,94 238.605,09 331.865,21 14.564,73 28.301,63 424.136,46 10.000,00 105.662,06 8.130,00 440.868,34 20.985,83 4.704,65 2.352.281,62 290.861,28
ASIE Pays individuels
Bangladesh Philippines Inde Timor Leste Pakistan Thaïlande
MONTANT ALLOUÉ 3.684,71 340.229,57 1.381.431,92 5.702,98 10.302,75 8.018,10 1.749.370,03
COFINANCEMENT AUTRE FINANCEMENT 3.684,71 340.229,57 1.048.427,38 333.004,54 5.702,98 10.302,75 8.018,10 1.048.427,38 700.942,65
Irak Liban
MONTANT ALLOUÉ 4.401,00 1.559,26 5.960,26
COFINANCEMENT AUTRE FINANCEMENT 4.401,00 1.559,26 5.960,26
Sous-région Afrique des Grands Lacs Sous-région Afrique Equatoriale Sous-région Afrique de l'Est Sous-région Afrique de l'Ouest
Bénin Rép. Démocratique Congo Ethiopie Madagascar Maurice Afrique du Sud Burundi Ouganda Rwanda Rép. Centrafricaine Gabon Cameroun Kenya Tanzanie Burkina Faso Côte d'Ivoire Sénégal Togo
TOTAL ASIE MOYEN-ORIENT Pays individuels TOTAL MOYEN-ORIENT TOTAL GÉNÉRAL
Vous souhaitez davantage d’informations ou vous avez envie de nous soutenir? Adressez-vous à Jan De Broeck et Peter Goossens, viadonbosco@skynet. be, ou à Maud Seghers, Directrice (maud.seghers@ viadonbosco.org), pour des questions relatives
8.292.187,01
6.260.624,73
2.031.562,28
aux legs. Notre bilan annuel complet sera bientôt publié sur notre site internet, www.viadonbosco.org. En attendant, vous trouverez plus de détails sur nos chiffres sur www.donorinfo.be et sur www.ong-livreouvert.be
7
Coopération au développement // Madagascar
Madagascar, mon amour
Une bonne formation avec un diplôme est la clé pour de multiples portes vers l'avenir.
Sauf s'ils sont en route, la vie éternelle des Malgaches se déroule en petits cercles. Autour de la table où on sert le riz, en famille, devant la télé. Îliens. Au bureau, à l'école et au marché aussi. Mais ces petits cercles sont surmontés d'un arc-en-ciel entre le passé et les rêves d'avenir, entre ses racines et la perspective d'une vie meilleure. Des gens comme vous et moi, non?
Astrologie Gervais, 51 ans et père de quatre enfants, habite sur la route de la capitale à Tamatave. Il connait l'âme de ses concitoyens, car il est astrologue à plein temps. “Mon travail consiste essentiellement à indiquer à quelqu'un le moment adéquat pour faire telle ou telle chose importante. Il y a des jours précis qui conviennent pour construire une maison en argile, d'autres pour en bâtir une en ciment, pour semer, pour poser la première pierre d'un bâtiment.” Gervais ne se laisse pas démonter par mon regard surpris: “Pour chaque homme ou femme, je trouve le bon moment en étudiant son calendrier personnel, à partir du jour de sa naissance. A l'aide de perles divinatoires, de baguettes sacrées, d'eau
8
bénite, de miel ou de miroirs, je peux répondre aux questions qu'ils me posent.” Du style: “Quel est le jour le plus approprié pour commencer à construire une maison, se marier, couper les cheveux du bébé pour la première fois ou … se préparer à un entretien d'embauche.” Concernant cette dernière question, Gervais reconnaît que les jeunes ne se pressent pas au portillon! Rien d'étonnant à cela: la plupart des jeunes Malgaches savent que les emplois vacants officiels sont pour ainsi dire inexistants sur la Grande Île. Madagascar est une planète habitée par des gens courageux qui tentent, simplement, avec peu de moyens, d'assurer un maximum de prospérité à leur famille et à leurs enfants. Bien que bon nombre d'entre eux aient un GSM à portée de main, ne souffrent pas de la faim et regardent la télé le soir, leur vie est plus dure que celle de leurs parents et grands-parents lorsque ceux-ci sont entrés dans la vie active. Felasoa, 36 ans, brodeuse: “Mes parents vivaient avec leur famille de neuf enfants grâce à la broderie. Moi, enceinte de mon deuxième enfant, je n'arrive pas à joindre les deux bouts avec ce travail. Le coût de la vie augmente et mon salaire diminue.”
Après-demain “C'est la même chose pour moi, confirme Njara, maître en marqueterie. C'est la raison pour laquelle j'encourage mes quatre enfants à étudier, à aller le plus loin possible dans une formation pratique, à obtenir un brevet, voire un diplôme.” Après un moment, cet artisan de 39 ans ajoute en souriant: “Mais vous savez, mon grand rêve, c'est que mon fils aîné fasse du football, qu'il devienne footballeur professionnel.” Les rêves pour demain et après-demain ne manquent pas. Felasoa espère que ses filles ne devront pas gagner leur vie en faisant de la broderie, du “smok” comme on dit à Madagascar, mais qu'elles deviennent ingénieur ou médecin. Rivo, 36 ans, est surnommé “Pistache” parce qu'il grille des pistaches: “Je ne veux pas que mes enfants soient obligés de travailler aussi dur que moi. Qu'ils étudient, qu'ils se préparent à devenir médecin ou avocat.” Les trois enfants de Rivo ont aujourd'hui entre quatre et dix ans: même s'ils excellaient dans un des mille petits métiers qui font vivre les villes, ce document plus officiel qu'est le diplôme doit leur ouvrir plusieurs portes vers l'avenir. Réparateurs de dentiers, de montres ou de parapluies, porteurs, laveurs de voitures, vendeurs de marchandises illégales ou de contrefaçons: ils forment le caléidoscope de tous les métiers possibles et inimaginables des métropoles, Antananarivo, Tulear, Tamatave ou Mahajanga. “Mais si vous voulez vraiment être vu, si vous voulez vraiment arriver à quelque chose,… m'assure Aina, moi, je veux que mes enfants étudient, qu'ils reçoivent les chances que je n'ai pas eues.”
Felasoa espère que ses filles ne devront pas gagner leur vie en faisant du "smok".
Avec ses trois enfants, cette “Mère Courage” vit de la vente de bouteilles récupérées à Ambositra. “Je me bats pour sortir de cette pauvreté. Les touristes s'amusent à nous photographier, nous représentons un sujet pittoresque pour leurs albums, mais dans la vraie vie quotidienne, nous ne sommes pas vus, nous n'existons pas. C'est pour cela que mes filles doivent aller à l'école, pour apprendre l'anglais, apprendre à lire, à écrire et à compter. Pour mener une vie meilleure que la mienne.”
Misaotra betsaka “Elles sont les bienvenues ici,” répond sœur Hanitra quand je lui raconte ces rencontres. L'école professionnelle Maria Mazzarello à Manazary propose quelques formations traditionnelles (coupe-couture, coiffure ou cuisine) mais comme partout ailleurs, les sœurs de Don Bosco explorent de nouvelles possibilités: langues, informatique, tourisme,… des sections qui donnent une bonne formation, avec un certificat ou un diplôme à la clé. “Nous apprenons même ceci à quelques-unes de nos élèves”, dit la sœur en m'entraînant dans le jardin derrière l'école; et là, je vois des parterres de plantes aromatiques et médicinales. Ces dernières années, elles connaissent un essor sans précédent, pas seulement ici, mais partout dans le pays. “Misaotra betsaka, merci beaucoup” sourit Ranja, à Tulear, lorsque je prends congé de cette maman de deux enfants au métier particulier: elle vend des plantes médicinales et reçoit en consultation des gens de toutes les classes sociales. Elle m'a dit qu'elle ne travaille pas pour gagner de l'argent mais pour aider les gens. “Mon travail, je le pratique grâce à la foi. Car je veux résoudre leurs problèmes au moyen de plantes bien dosées. J'ai appris cela de mon grand-père dès l'âge de quinze ans.” Finalement, une vie correcte est à la portée de tout le monde: un endroit où vivre, du travail pour entretenir sa famille et ses enfants. Comme Séraphine, 54, à Ambaravarankazo. Elle m'égrène l'alphabet de la “bonne vie” à Madagascar, tout en éloignant ses oies d'un parterre de fleurs: “Nous mangeons bien. Nous nous occupons de nos parents et de nos enfants. Nous faisons ce que la tradition exige lors d'un mariage, d'un enterrement, de la visite aux tombes. Nous pouvons élever nos enfants et les faire étudier.” Des études qui sont possibles grâce au soutien de nos sympathisants et des efforts journaliers des partenaires de VIA Don Bosco qui se démènent, avec des moyens limités, pour augmenter les chances d'avenir des jeunes sur l'île.
Marc VAN LAERE ■ 9
Education au développement // Objectifs du Millénaire
Le temps presse: état des lieux et regard vers l'avenir
En Septembre 2013, la Coalition 2015 - DE TIJD LOOPT a secoué le gouvernement avec une horloge géante.
Au moment où j'écris cet article, 587 jours nous séparent de l'échéance des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ces huit objectifs, clairement décrits et mesurables, ont fait l'objet en l'an 2000 d'un accord conclu par presque tous les dirigeants du monde: ils devaient être réalisés d'ici 2015. En septembre 2013, le gouvernement Di Rupo a été réveillé par un réveil géant, à l'initiative de la Coalition 2015 – DE TIJD LOOPT, une alliance de 25 ONG attentives à ces OMD. Par cette action, la Coalition le pressait d'œuvrer à la réalisation des Objectifs et de jouer un rôle de pionnier dans l'élaboration de nouveaux programmes mondiaux pour le développement et la collaboration internationale après 2015. En tant que membre de la Coalition, VIA Don Bosco s'efforce d'atteindre ces Objectifs et réfléchit à la suite à leur donner, notamment aux priorités à mettre en avant. Car une chose est sûre: les objectifs du Millénaire ne seront que partiellement atteints d'ici 2015. Il y aura
10
donc encore pas mal de pain sur la planche après 2015 pour réduire considérablement la pauvreté dans le monde.
OMD 2 et 3 Deux des OMD ont trait à l'enseignement. Un premier objectif est de donner à tous les enfants, partout dans le monde, les moyens d'achever un cycle complet d'études primaires (OMD2). Un deuxième objectif est de promouvoir l'égalité des sexes à tous les niveaux de l'enseignement (OMD 3): il s'agit d'éliminer les disparités entre le nombre de garçons et de filles dans les enseignements primaire et secondaire. Bien que de nets progrès aient été réalisés dans différents domaines, ces deux objectifs sont loin d'avoir été atteints. Entre 2000 et 2013, le nombre d'enfants qui ne vont pas à l'école est passé de 102 millions à 57 millions. Bien que
l'accès à l'enseignement se soit amélioré, un enfant sur quatre quitte encore l'école primaire avant d'arriver en dernière année. Ces chiffres ne disent en outre rien de la fréquence à laquelle les enfants suivent effectivement les cours quand ils sont inscrits ni de la qualité de l'enseignement, qui laisse encore souvent à désirer. La situation est la plus préoccupante en Afrique subsaharienne, où plus de la moitié des enfants ne fréquentent pas l'école. L'inégalité entre garçons et filles sur le plan de l'accès à l'école primaire s'est fortement réduite, même si elle reste importante dans certaines régions. Dans l'enseignement secondaire en revanche, la disparité entre les sexes reste alarmante. Dans l'enseignement supérieur, la situation est meilleure, sauf en Afrique subsaharienne et dans l'ouest et le sud de l'Asie où subsistent de fortes inégalités au détriment des femmes. En résumé, nous constatons que si des résultats encourageants ont été obtenus au niveau de l'enseignement, la route vers l'égalité est encore longue.
Qu'en est-il de l'après-2015? La lutte contre la pauvreté reste un défi mondial majeur qui ne peut être dissocié d'autres problématiques telles que le changement climatique, la pénurie des matières premières, la pollution et les inégalités sociales. L'éradication de la pauvreté et la garantie d'un développement durable sont intimement liée: un vaste cadre cohérent s'impose dès lors pour aborder conjointement les deux problèmes. La Coalition 2015 – DE TIJD LOOPT se penche aussi sur la question “Quid de l'après-2015?”. Il s'agira d'apporter une réponse aux limites des OMD et de tenir compte des nouveaux enjeux qui requièrent une approche internationale et intégrée, et ce en respectant plusieurs principes fondamentaux. D'abord, le nouveau cadre doit comporter des objectifs universels qui impliquent la responsabilité de tous les pays et demandent donc des efforts de la part de tous les pays. Deuxièmement, ce nouveau cadre doit reconnaître que les modèles de croissance actuels et l'industrialisation sont en opposition totale avec les exigences de durabilité. Troisièmement, la lutte contre les inégalités doit constituer un objectif en soi. Car les inégalités anéantissent toute tentative de développement. Cela demande des modifications drastiques dans le développement social et économique. Enfin, le nouveau cadre doit contenir un volet 'droits' qui accorde la priorité aux droits de l'homme et au droit au développement et leur donne force contraignante dans la pratique.
Les priorités de VIA Don Bosco La lutte contre les inégalités et les droits de l'homme font partie des priorités chez VIA Don Bosco. Un des principaux droits de l'homme est le droit à l'éducation. Pour réaliser l'OMD 2, les gouvernements ont investi beaucoup d'attention et de moyens pour rendre l'enseignement primaire accessible à tous les enfants. À juste titre, car l'article 26 de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme fait de l'enseignement élémentaire une obligation. Mais le droit à l'éducation est plus vaste que le droit à l'enseignement primaire. Ainsi, cet article 26 stipule que l'enseignement technique et professionnel doit être généralisé. Raison pour laquelle VIA Don Bosco plaide pour que l'on accorde plus d'attention aux formations techniques et professionnelles dans le cadre de l'après-2015. Il est important de développer à l'avenir une politique de l'enseignement axée sur l'accès universel et la qualité. La lutte contre les inégalités sociales doit aussi occuper une place prioritaire à l'agenda post-2015, selon VIA Don Bosco. Au niveau mondial, les inégalités sur le plan des revenus et des rapports de force font que de grands groupes de population restent privés de réelles chances de développement personnel. L'inégalité est structurellement ancrée de multiples manières. Raison de plus pour intensifier la lutte contre l'inégalité via la coopération au développement. Il ne suffit pas pour cela de se concentrer uniquement sur l'accès universel à l'enseignement primaire. Dans les pays les plus pauvres, on doit investir davantage dans des formes d'enseignement “de la seconde chance” pour les jeunes qui ont loupé le bateau de l'enseignement primaire. Combiner alphabétisation, aptitudes de vie et préparation au monde du travail est crucial pour ces jeunes qui, en raison de leur âge notamment, doivent pouvoir rapidement raffermir leur position dans la société. VIA Don Bosco souligne que l'éducation et la formation peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre les inégalités sociales. Pour y arriver, il faut une politique ciblée, qui permette à l'éducation et à la formation d'atteindre les groupes les plus marginalisés. Nous espérons dès lors que l'enseignement, qui peut servir de levier dans la lutte contre la pauvreté, bénéficie dans le cadre de l'après-2015 de l'attention qu'il mérite.
Bram REEKMANS ■
11
Education au Développement // Saved by the Bell
Ring the bell, ring the bell, ring it all the way Nations Unies en l’an 2000. Les engagements se suivent et se ressemblent; les résultats se font attendre. D’ici 2015, tous les enfants étaient censés achever le cycle primaire. La parité entre garçons et filles devrait aussi être effective à tous les niveaux de l’enseignement. Verdict en 2014: seuls 2 pays parmi les 130 disposant de données ont atteint cet objectif d’égalité des sexes. On sait déjà que, malgré des améliorations notoires (le nombre d’enfants non scolarisés dans le monde a diminué presque de moitié entre 1990 et 2011), ces Objectifs du Millénaire pour le Développement seront hors de portée d’ici 2015. Alors, on s’assied et on pleure? Non! On participe à Saved by the Bell et on fait entendre sa voix pour que les chefs de gouvernement redoublent d’efforts après 2015!
Un seul et même son de cloche international
en partenariat avec
Quelque chose qui cloche 57 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire ne sont toujours pas scolarisés. 123 millions de jeunes âgés entre 15 et 24 ans n’ont pas les compétences de base en lecture et en écriture. Parmi ceux qui vont à l’école, un enfant sur 4 n’atteint pas la dernière année du primaire. Le dernier Rapport mondial de suivi de l’Education pour Tous de l’Unesco n’est pas avare en chiffres étayant la crise mondiale de l’apprentissage… Et pourtant, elles ont coulé à flot, les belles promesses, entre la Conférence mondiale sur l’éducation pour tous en Thaïlande (1990), le Forum mondial sur l’éducation à Dakar (2000) ou encore les fameux Objectifs du Millénaire pour le Développement, formulés par les pays membres des
12
Ainsi, à l’occasion de la journée mondiale des enseignants et des enseignantes, VIA Don Bosco, en partenariat avec l’ONG Studio Globo, invite les écoles de Belgique et de partout dans le monde à faire entendre leur son de cloche: trop d’enfants sont privés d’une éducation de qualité et les choses doivent changer! VIA Don Bosco compte en effet sur son réseau international pour donner à l’événement une portée mondiale. Notez-le dés à présent dans vos agendas: l’action aura lieu le 3 octobre. Mais la Campagne Saved by the Bell, qu’est-ce que c’est? C’est un témoignage de solidarité vis-à-vis des enfants déscolarisés et des professeurs qui travaillent dans des conditions difficiles partout dans le monde. Mais c’est aussi et surtout un appel aux chefs de gouvernement à respecter leurs engagements en faveur du droit à l’éducation pour tous. Tous ont le droit de recevoir une éducation de qualité grâce à laquelle ils pourront exploiter leur potentiel et s’offrir un avenir digne de ce nom.
Faire d’une pierre huit coups Non seulement l’éducation est un droit entériné par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Convention relative aux droits de l’enfant, mais elle génère aussi des externalités positives dans d’autres domaines du développement. Comment lutter contre la
malnutrition? Comment limiter la mortalité infantile et la mortalité maternelle? Comment favoriser la paix et la démocratie? Comment endiguer la progression du VIH/ sida et prévenir le paludisme et d’autres maladies? La clé du succès, vous l’aurez compris: un meilleur accès à l’éducation. En effet, les compétences des agriculteurs en calcul et en alphabétisation se traduisent par une meilleure utilisation des engrais et technologies agricoles; l’éducation dote les femmes des bons réflexes sanitaires, tels que l’identification des symptômes et le recours à une assistance médicale, qui limitent les risques pour elles et leur bébé; l’éducation favorise aussi la tolérance vis-à-vis des personnes d’une autre ethnie ou encore des personnes homosexuelles; l’éducation présente en outre une opportunité unique de faire de la prévention face à différentes maladies (ainsi, l’UNESCO estime que si tous les enfants étaient scolarisés, 7 millions de cas de VIH pourraient être évités dans la prochaine décennie). Ajoutons à cela une meilleure compréhension des problématiques environnementales et une plus grande mobilisation contre le réchauffement climatique, et nous aurons un aperçu des répercussions positives que représente l’éducation. Les 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement semblent difficilement réalisables? Pourquoi ne pas faire d’une pierre huit coups et investir dans l’éducation?
une animation autour du droit à une éducation de qualité pour tous, grâce à un jeu de l’oie spécialement conçu par VIA Don Bosco pour l’occasion. D’autres activités pédagogiques seront suggérées sur le site internet de l’événement. L’école choisit à quel moment de la journée elle sonne la cloche une fois supplémentaire.
Une priorité post-2015 Les médias seront invités à couvrir l’événement: plus nous gagnerons en visibilité, plus nous serons entendus! Au terme de la Campagne, VIA Don Bosco compilera les photos et vidéos réalisées par les écoles belges pour les faire parvenir aux Ministres de l’Enseignement et
Saved by the Bell dans la pratique Nous comptons donc sur toutes les écoles de Belgique et du monde entier pour encourager les chefs de gouvernement à déployer davantage de moyens pour l’éducation partout et pour tous. VIA Don Bosco s’adressera aux écoles belges francophones, tandis que son partenaire Studio Globo développera comme chaque année la Campagne dans le Nord du pays et les écoles néerlandophones de Bruxelles. L’année passée, en Belgique, 394 écoles, soit 114.727 élèves, ont fait tinter la cloche pour plus de justice. Nous espérons cette année battre tous les records, en particulier en Belgique francophone, où la Campagne a modestement démarré l’année passée. Dans la pratique, l’action Saved by the Bell se décline de la façon suivante: les membres de la direction ou les professeurs lisent un “mot du matin”, concocté avec soin par VIA Don Bosco, dans le respect de la tradition de Don Bosco, pour sensibliser les élèves au droit à l’éducation pour tous; ceux-ci s’adonnent ensuite à une action symbolique et visuelle, telle que la réalisation d’une photo ou d’une vidéo où il expriment que cette thématique leur tient à cœur; last but not least:
au Ministre de la Coopération au développement. Nous les encouragerons de la sorte à faire de l’éducation une priorité post-2015 et à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les inégalités scolaires, en Belgique comme dans les pays du Sud. Vous aussi, vous vous indignez qu’au 21e siècle des millions d’enfants voient leur droit à l’éducation bafoué? Alors, rejoignez le mouvement et, ensemble, faisons en sorte que tous les enfants, où qu’ils soient nés, aient les mêmes chances de se construire un avenir serein. Et veillons à ce que les dirigeants mondiaux respectent leurs engagements par des mesures concrètes et ne nous prennent pas … pour des cloches!
Anne-Sophie TIRMARCHE ■
13
LeMonde.be // développement durable
Vers une nouvelle décennie pour l’Education au service du Développement Durable
Au début de ce magazine, vous avez déjà eu l’occasion de lire un article sur l’importance de l’éducation et de formations ciblées pour préparer de nouvelles générations de travailleurs aux défis auxquels le monde sera confronté demain… Tel que le changement climatique qui nous oblige à revoir notre mode de vie. Le mot clé au cœur de cette problématique n’est autre que “durabilité”. Pour marquer la fin de la “Décennie des Nations Unies pour l’Éducation au service du Développement durable”, l’UNESCO organise en novembre 2014, en collaboration avec le Japon, la cinquième édition de la “Conférence mondiale sur l’Éducation au Développement durable Apprendre aujourd’hui pour un avenir viable”.
S’appuyant sur cet état des lieux et sur la Déclaration de Bonn de 2009, la Conférence soulignera le rôle important que joue l’Éducation au développement durable (EDD) dans la transition vers une économie et une société plus verte. Elle mettra également l’accent sur sa fonction de catalyseur pour la planification et la mise en œuvre de programmes transsectoriels dans des domaines tels que le changement climatique, la biodiversité et la réduction des risques de catastrophes. Elle réfléchira aussi à la manière dont l’EDD peut contribuer à réconcilier les intérêts parfois contradictoires du développement durable et certains besoins, tant mondiaux que locaux. L’étape suivante consistera à formuler des objectifs réalisables pour la nouvelle trajectoire d’EDD. Á l’approche de l’échéance des Objectifs du Millénaire (2015), la conférence insistera évidemment aussi sur l’importance de l’EDD pour la réalisation de la série de nouveaux objectifs en matière de développement et apportera des contributions concrètes aux agendas post-2015 de l’éducation et du développement durable.
Kilian DE JAGER ■
"Les indicateurs environnementaux, économiques et sociaux nous révèlent que notre modèle actuel de développement n’est pas viable. Le changement climatique détruit notre chemin vers la durabilité. Nous vivons dans un monde parsemé d’embûches et aux ressources de plus en plus limitées. Le développement durable constitue le meilleur moyen de corriger notre trajectoire." Ban Ki-Moon, Secrétaire-général de l’ONU, janvier 2012 Lors de cette conférence, les états membres de l’UNESCO dresseront d’abord un bilan des dix dernières années. Les participants évalueront l’impact des bonnes pratiques, initiatives, réseaux et idées stimulés par la Décennie sur le développement durable et examineront les obstacles susceptibles de compliquer le processus de conversion vers une société durable.
14
LeMonde.be Evenement
// A l'agenda
4-6 juillet: Formation “Développement et relations interculturelles”
22-27 août: Campo Bosco (Edition spéciale)
À travers des mises en situation, des débats, des jeux et des témoignages, cette formation au développement et aux relations interculturelles vous propose des clés théoriques et des pistes de réflexion pour aborder les relations NordSud, la question du développement et l’interculturalité. Nous aborderons également la question de la gestion de conflits pouvant survenir dans des groupes multiculturels. Où? Modave. Organisée par SCI
Les religieuses et religieux de la famille salésienne de Don Bosco organisent tous les ans un rassemblement national de jeunes Campobosco. Il accueille les jeunes de 13 à 18 ans (jeunes) mais aussi les jeunes de 18-25 ans (aînés). Ce rassemblement est un lieu de fête, de joie, de prières, de partages, de débats, de témoignages, d'échanges, d'expressions artistiques, de sports, ... Pour cette dixième édition spéciale du Campobosco, le rassemblement aura lieu au "Colle Don Bosco" au sud de Turin (Italie). Où? Turin (Italie). Organisé par Campobosco
Pour en savoir plus: www.scibelgium.be/spip.php?article42
Pour en savoir plus: www.campobosco.fr
28 août: Programme Junior de la coopération belge - Soirée d’information
18-23 août: 43e Rencontres Pédagogiques d’été
Le Programme Junior de la coopération belge organise une soirée d’information pour jeunes intéressés à acquérir une première expérience professionnelle dans la coopération. L’équipe du Programme Junior donnera plus d’explications sur la procédure de sélection, les conditions et le contrat, la préparation au départ et le travail de terrain. Et évidemment il y a la possibilité de poser toutes vos questions. Où? Bruxelles. Organisée par CTB Pour en savoir plus: www.btcctb.org/fr/programme-junior
ChanGements pour l’égalité organise ses 43e Rencontres Pédagogiques et propose 10 ateliers de 3 ou 6 jours pour se former, améliorer ses pratiques en vue de mieux faire apprendre à tous les élèves. Changer, c’est oser confronter ses savoirs et ses idées. Étudiants, enseignants, éducateurs, directeurs, animateurs, formateurs, parents, nous sommes tous concernés. Pour favoriser des changements dans le monde éducatif, on met à disposition des différents acteurs éducatifs des moyens et des outils pour interroger leurs conceptions et leurs pratiques. Où? Wépion. Organisées par ChanGements pour l’égalité Pour en savoir plus: www.changement-egalite.be
Rédacteur en chef: Maud SEGHERS - Rédacteur final: Kilian DE JAGER – Rédaction: Maud SEGHERS, Katrien DE WILDE, Eric JORIS Lay-out: Pierre VANDEVIVERE – Imprimeur: GEERS OFFSET, Oostakker Editeur responsable: Albert VAN HECKE, Bd Léopold II 195, B-1080 Bruxelles Votre adresse est erronée ou vous avez déménagé? Veuillez nous communiquer les changements nécessaires afin que nous puissions vous envoyer le Faire route Ensemble à la bonne adresse. Contactez VIA Don Bosco, Comptabilité des adresses, à l’att. de Jan De Broeck et Peter Goossens, Bd Léopold II 195, B-1080 Bruxelles. Par téléphone: + 32 (0)2 427 47 20 ou par mail: viadonbosco@skynet.be. Suivant les dispositions de la loi du 8 décembre 1992 concernant la protection de la vie privée, vos coordonnées sont insérées dans notre fichier d’adresses. Nous les utilisons uniquement pour la publication d’informations relatives à nos activités. Vous avez pleinement le droit de consulter notre fichier et d’y corriger vos coordonnées.
Partenaires: Association pour une Ethique dans la Récolte de Fonds
Voulez-vous nous soutenir? VIA Don Bosco Compte Bancaire: 435-8034101-59 IBAN: BE84 4358 0341 0159 BIC: KREDBEBB
Sponsors:
15
Citoyenneté mondiale et mobilité sociale
VIA Don Bosco soutient des organisations en Afrique, en Asie et en Amérique Latine. Celles-ci ont pour objectif d’améliorer les capacités professionnelles et sociales de personnes défavorisées de façon à les intégrer dans le monde du travail. A travers nos projets d’éducation au développement, nous créons des liens entre des écoles belges et nos partenaires du Sud. De cette manière, nous contribuons à ce que les jeunes deviennent de vrais citoyens du monde. www.viadonbosco.org