Belgïe - Belgique
Faire Route Ensemble 3
P.B. - P.P. Gent X 3/1751
Afgiftekantoor Gent X ISSN=1370-5814 P 602488
Deuxième trimestre 2014 // Revue trimestrielle: année 22, nr. 3
let’s develop our future
Editorial & Sommaire
Espoir collectif Chers lecteurs, Cette année, l’actualité n’a connu aucun répit. La saison estivale, une période creuse habituellement, a été marquée par des scènes d'horreur en provenance de Gaza. Il a fallu à plusieurs reprises résister à la tentation de zapper le journal télévisé. Sur Facebook, où s’affrontent des opinions sans nuances, l’envie était grande aussi de passer rapidement à des sujets plus légers. Il n’empêche qu'à l'une ou l'autre occasion les médias ont réussi à nous ébranler. Ce fut le cas notamment à l’annonce de la destruction d’écoles lors d’attaques aériennes de l’armée israélienne. Des écoles où des milliers de personnes avaient trouvé refuge. Des écoles qui pouvaient encore être ou devenir un lieu d’espoir pour la jeune population palestinienne, de plus en plus désespérée. Ban ki-Moon, le Secrétaire général des Nations Unies, a qualifié ces frappes d’abjectes et de criminelles. Nous ne pouvons pas lui donner tort. Notre foi collective dans la force de l’enseignement est immense, comme en témoigne notre écœurement collectif face à ces nouvelles dramatiques. Un endroit sûr où chaque jeune reçoit la chance d’échapper au découragement et de
Mais force est de constater que les pouvoirs publics investissent beaucoup trop peu dans l’enseignement. Ainsi, nous ne pouvons que déplorer la contribution décevante des pays donateurs au Global Partnership for Education. Lisez à ce sujet l’article à la page 14. Raison pour laquelle les écoles belges se feront entendre le 3 octobre, par le biais de l’action Saved by the Bell, organisée par VIA Don Bosco en collaboration avec Studio Globo. Nous avons développé pour l’occasion un nouveau jeu de société: “La course à l’éducation”. Cette édition de Faire Route Ensemble vous donne davantage d’explications. Pour de nombreux jeunes, cette course ressemble davantage à un parcours d’obstacles. Nos partenaires mettent tout en œuvre pour éliminer ces obstacles, comme l’illustrent dans ce numéro plusieurs exemples en provenance du Pérou, de l’Ouganda et du Cameroun. Des témoignages que l’on doit aussi à votre soutien. Car, à juste titre, vous avez le souci de faire vivre l’espoir pour qu'à son tour l’espoir fasse vivre! Maud SEGHERS Directeur
Thème
Education au développement
Genre & Education 3 Egalité des sexes: condition du développement durable
Nouvel outil pédagogique La Course à l’éducation Citoyenneté mondiale Penser globalement, agir localement
Coopération au développement Partenaires 6 Atteindre les plus démunis Pérou 8 Filles-mères … soutenir sans juger
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s’épanouir, c'est pourtant un droit auquel tout être humain peut prétendre.
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LeMonde.be Objectifs du Millénaire Qui donne quoi ? A l’Agenda
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Thème // Genre & Éducation
L'égalité des sexes, condition du développement durable
L'égalité des sexes est un droit fondamental et une condition nécessaire pour la réduction de la pauvreté.
La quatrième conférence internationale de la plateforme Educaid.be a pour thème "Genre et éducation dans la pratique". En tant que membre du Groupe de travail Educaid Genre, VIA Don Bosco collabore à l'organisation de cet événement dont le thème lui tient particulièrement à cœur.
dans de nombreux systèmes socioculturels et politiques. Il n'y a d'ailleurs pas que dans les pays en développement que des progrès sont souhaitables. En Europe et en Belgique aussi, il reste du pain sur la planche pour arriver à une totale égalité entre les sexes.
Un droit fondamental
Plus de 600.000 femmes vivent dans des pays où la violence domestique n'est même pas considérée comme un délit. Non moins de sept femmes sur dix sont confrontées à des violences physiques ou sexuelles. Une femme enceinte sur quatre en est victime … En Europe aussi! Selon une enquête du Parlement européen, au moins 20 pourcent des femmes européennes sont confrontées à des actes de violence intrafamiliale, une des causes principales de décès parmi les femmes.
L'égalité des sexes est un droit fondamental et une condition sine qua non pour lutter contre la pauvreté et instaurer développement durable, travail décent et cohésion sociale. Le droit à l'éducation pour tous et l'égalité entre hommes et femmes constituent l'essence même des deuxième et troisième objectifs du millénaire. Mais on est encore loin du compte! L'inégalité et la discrimination restent ancrées
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Thème // Genre & Éducation
pour la société et l'avenir des jeunes. L'éducation des filles y joue un rôle essentiel. L’enseignement offre en effet la possibilité de s'ouvrir au monde, crée de nouvelles aptitudes et fait en sorte que les filles et les femmes soient moins soumises aux rôles traditionnels. La formation renforce les femmes et leur permet de faire des choix réfléchis, avec à la clé une diminution sensible du nombre de mariages et de grossesses à l'adolescence.
L'éducation peut changer la vie des femmes de façon drastique et leur donner une meilleure position dans la société.
Grâce à l’enseignement, les femmes prennent conscience de leurs droits et peuvent mieux les défendre. Les femmes scolarisées arrivent à mieux subvenir à leurs besoins. Elles ont plus facilement accès au système juridique et disposent de ce fait d'un moyen supplémentaire de faire valoir leurs droits. L’enseignement peut donc modifier considérablement la vie des femmes et leur conférer une meilleure position dans la société.
Plus d’un demi-million de futures mères meurent encore chaque année pendant l'accouchement ou suite à des complications durant la grossesse. Dans plusieurs pays africains, l'excision reste une pratique rituelle quasi indéracinable, les femmes sont les premières victimes de violences lors de conflits et de guerres, et tant des jeunes femmes que des jeunes hommes sont enrôlés par des armées rebelles, drogués et traumatisés pour toute leur vie.
L’enseignement aux femmes réduit aussi les effets de la pauvreté sur la santé et la vie des enfants. Le nombre d'enfants atteints de troubles de croissance dus à la malnutrition (46 millions dans les pays à bas revenu) pourrait baisser de 26 pourcent si toutes les femmes bénéficiaient d'un enseignement secondaire. L’éducation des femmes diminue aussi le risque de pauvreté intergénérationnelle. Pour beaucoup d'enfants, c’est la seule manière de sortir de cette spirale négative.
Inutile de chercher loin pour trouver des exemples d’inégalités entre hommes et femmes. En Europe aussi, nous constatons que bon nombre de femmes ne bénéficient pas d'un traitement équivalent. Si la différence entre hommes et femmes s'est amenuisée suite aux mouvements d'émancipation de la décennie passée, il subsiste néanmoins un retard. Les femmes gagnent généralement moins que leurs collègues masculins pour le même travail. L'Italie patriarcale a encore beaucoup de mal à accepter l'évolution du rôle de la femme au sein de la famille et de la société, comme en témoigne le taux d'emploi des femmes, le plus faible de toute l'Europe. En d’autres mots, la Déclaration universelle des droits de l’homme n'a que peu d'impact dans bon nombre de pays où l’égalité des femmes reste souvent lettre morte.
Nécessité d'un mouvement de rattrapage Défendre les droits de la femme et surtout l'émancipation des femmes revêt pourtant une importance primordiale
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Dans plusieurs pays africains, les chiffres montrent que les enfants de femmes qui ont fréquenté l’école pendant au moins cinq ans ont 40 pourcent de chance en plus d'atteindre l’âge de cinq ans. La production agricole augmente aussi de manière significative dans les pays où les femmes ont plus facilement accès à la terre, aux semences et aux engrais. Malheureusement, seuls 18 pays sur 113 réussiront d'ici 2015 à réaliser l’égalité des sexes dans l'enseignement primaire et secondaire. En résumé, on peut affirmer que la scolarisation des filles permet d'assurer une croissance démographique plus stable, avec moins de naissances et un taux de mortalité plus faible, mais que l'éducation accroît aussi la conscience politique des femmes, ce qui peut conduire à des changements politiques indispensables.
Obstacles à franchir L’accès à l'enseignement constitue un premier obstacle pour les filles. Elles n’y ont souvent pas accès parce que leurs parents ne disposent pas de moyens financiers et
matériels suffisants. Les traditions locales forment un frein supplémentaire (mariages forcés ou précoces, priorité aux garçons). Sans compter qu’une fois cet obstacle franchi, les filles subissent encore toutes sortes de formes de violence et d'oppression à l’école. VIA Don Bosco, avec les autres membres de la famille Don Bosco, œuvre depuis des décennies en faveur de l’égalité de traitement des femmes et des enfants et de leurs droits. Les Sœurs de Don Bosco ont créé à cet effet à Genève l'Istituto Internazionale Maria Ausiliatrice (IIMA), une organisation spécialisée dans les droits des femmes et des enfants qui remplit un rôle consultatif auprès du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. L'IIMA contribue à la réalisation du droit à l'éducation pour tous en influençant la politique au niveau international et en prenant part à des groupes de travail chargés d’élaborer la politique internationale. Le bureau entretient dès lors un réseau de relations entre les Sœurs de Don Bosco, les Nations Unies, ses organes et ses mécanismes de protection et de promotion des droits de l’homme. A côté de cela, l’IIMA organise des formations et assure la visibilité internationale des activités de l’institut, dirigé par la sympathique sœur Maria Grazia Caputo.
Cadres et programmes Pendant la journée de discussion sur les droits de la femme, lors de la 26ème rencontre annuelle du Conseil des droits de l'homme, Sœur Caputo a expliqué les principaux objectifs de l’organisation en matière de droits des femmes. Le bureau des droits de l’homme demande en premier lieu que l’ONU élabore des cadres légaux afin de rendre l'enseignement universellement obligatoire et veille tout spécialement à stimuler et à soutenir l'éducation des femmes. Il convient de mettre sur pied des programmes de sensibilisation pour les parents et les enfants, les filles surtout, afin d'attirer leur attention sur le droit à l'éducation. Ces programmes doivent comporter des informations concrètes expliquant pourquoi il vaut la peine d'investir dans l'enseignement pour les filles. La lutte contre les barrières économiques, sociales et culturelles qui entravent l’accès à l'éducation mérite une attention particulière, notamment le coût trop élevé de l'enseignement pour les femmes dans les familles pauvres. On peut augmenter l'afflux d'étudiantes et réduire le nombre élevé d'enfants qui quittent l'école trop tôt en développant des programmes qui s'attaquent aux causes les plus préoccupantes des inégalités: fonctionnaires mal disposés ou pleins de préjugés, mauvaises installations sanitaires, mariages précoces qui sont encore la norme dans beaucoup de pays, grossesses d'adolescentes et autres causes liées à la pauvreté extrême. L’IIMA suggère également d'élaborer pour les professeurs et les directions d'école des programmes de formation obligatoires qui soulignent l'importance de l'enseignement pour les filles et les jeunes femmes, à l’aide d'une approche basée sur les droits de l'homme et axée sur les principes de la Convention relative aux droits de l'enfant. Lors de la prochaine conférence Educaid cet automne, nous verrons comment tous ces espoirs se concrétiseront. Vous y êtes chaleureusement invités! Détails en page 15.
Kilian DE JAGER ■
Sœur Maria Grazia Caputo, représentante de l’IIMA au Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
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Coopération au développement // Partenaires
Atteindre les plus démunis “centre de réhabilitation”. S’ils ne sont pas récupérés par un membre de leur famille, ils y restent enfermés jusqu'à l'âge de 18 ans. Flashback: en 2006, Nathalie Seliffet et son compagnon Werner Steurbaut visitent la prison pour enfants à Kampala. Ils sont choqués par ce qu’ils découvrent au Kampiringisa Rehabilitation Center. Les enfants survivent dans des conditions pitoyables, sans équipements, sans soins, sans personnel accompagnant … “Je n’en croyais pas mes yeux, raconte Nathalie. La plupart des enfants dormaient nus. Une de nos premières activités a consisté à débarrasser le sol du décimètre de m… qui le recouvrait. En 12 ans, l'endroit où ils séjournaient n'avait jamais été nettoyé.”
Nathalie Seliffet, force motrice de Foodstep Ouganda.
L’accès à l'enseignement, surtout à l'enseignement de base, s’est considérablement amélioré cette dernière décennie: entre 1999 et 2011, le nombre d'enfants n'ayant pas accès à l’enseignement fondamental a diminué de moitié. Mais ce progrès n'a pas atteint tous les enfants. En Afrique subsaharienne, 22 pourcent des enfants ne vont toujours pas à l’école. Certains, dont les enfants des rues, les orphelins du sida, les enfants handicapés, n'auront probablement jamais cette chance ... Les dons et témoignages de soutien que nous recevons régulièrement chez VIA Don Bosco montrent que vous êtes nombreux à vous préoccuper de cette situation. D'aucuns vont même plus loin et tentent de répondre aux besoins des plus démunis en mettant sur pied leur propre projet. C’est le cas de Nathalie Seliffet en Ouganda et de Marijke Vos au Cameroun.
Foodstep dans la perle de l'Afrique Plusieurs fois par an, la police de Kampala, la capitale de l’Ouganda, procède à un “grand nettoyage” de la ville et embarque les enfants des rues de 2 à 18 ans dans un grand camion. Ils se retrouvent par dizaines dans la prison pour enfants Kampiringisa, qualifiée pompeusement de 6
Ils ont fondé l’association Foodstep; en étroite collaboration avec le directeur du “centre de réhabilitation”, ils organisent avec l’aide de la Belgique et des Pays-Bas des ateliers, de musique et de danse notamment, repas compris! Pour les enfants reclus, c’est rien de moins qu'une étincelle de lumière dans un océan de détresse.
Restaurant avec vue sur l'eau Dix ans plus tard, Foodstep Ouganda fonctionne à plein régime. Aujourd’hui, la cuisine de la prison pour enfants a été complètement rénovée et une infirmière vient régulièrement rendre visite aux jeunes. La différence avec d’antan est frappante. Mieux encore, Nathalie et Werner ont déjà libéré et adopté 70 enfants. Homecoming, un projet annexe de Foodstep Ouganda, a construit à cet effet une maison d'accueil et donne aux jeunes la possibilité de fréquenter l'école normalement. Nathalie, une styliste culinaire qui publiait des livres de recettes, organise pour les enfants une formation dans l'horeca, qui doit leur permettre de tenir un hôtelrestaurant. Un terrain a été acquis à cet effet sur la rive du lac Victoria, les plans pour la construction d'une école professionnelle complètement équipée et d'un hôtelrestaurant sont prêts et les préparatifs vont bon train. Bientôt, les visiteurs pourront se restaurer sur les rives du lac Victoria. Pour la bonne cause!
A l’école dans la région du Nord-Ouest au Cameroun Au Cameroun aussi, une philanthrope belge a lancé un projet visant à donner aux jeunes la perspective d'un meilleur avenir. Dans l'insignifiante petite ville de Binshua et les villages environnants, dans la province du Nord-Ouest, près de 1.500 enfants suivent les cours dans six écoles primaires. L’école est obligatoire et surtout gratuite pour les enfants de six à onze ans – une mesure qui a encouragé de nombreux parents à envoyer leurs enfants à l’école. Quant à l’enseignement secondaire, le gouvernement camerounais ne s'en soucie guère.
des jeunes de la région du Nord-Ouest. Avec une équipe enthousiaste de bénévoles et l’aide de la population locale, un campus entier est sorti de terre: le Saint Marcellin Comprehensive College ou Samaccol.
Le pourcentage d’enfants qui fréquentent l'école secondaire chute considérablement. Contrairement à l’enseignement primaire, l’école secondaire est relativement chère, et beaucoup de jeunes n’ont donc pas les moyens de suivre les cours. Sans compter la discrimination dont les filles sont victimes. Lorsqu’une famille n’a pas assez d'argent pour permettre à tous les enfants d'étudier, les garçons sont prioritaires. Les filles sont en outre encouragées à se marier dès leur puberté, ce qui explique le nombre élevé de grossesses chez les adolescentes. Les orphelins du sida et les enfants handicapés n’ont aucune chance d'étudier. Le manque d’infrastructures constitue une autre cause importante! Outre une tentative avortée dans les années 1970, il n’y avait jusqu'il y a peu pas d'école secondaire dans la région. S’ils voulaient suivre un enseignement secondaire, les jeunes devaient marcher des heures ou déménager dans une grande ville. Jusqu'à ce que Malàh entre en scène …
Maman du campus Elle s’appelle Malàh, ce qui veut dire “maman du campus”. Du moins, c’est le nom que les habitants de Binshua lui ont donné en signe de reconnaissance. A Waregem, son nom est Marijke. Cette infirmière de formation s’investit depuis des années dans l’Assistance Personnelle (AP) aux personnes handicapées. Il y a plus d'une décennie, elle a fait la connaissance de Denis Tanto Mundo, qui était comme elle l’assistant personnel d'une personne handicapée. Originaire de Binshua, Denis passait sa thèse de doctorat à la KULeuven. Entre eux est née une amitié qui aboutit rapidement au projet de collège à Binshua.
Le Collège Binshua rend l'éducation possible pour les groupes minoritaires.
L’an dernier, 250 élèves ont suivi les cours au Samaccol. Ce nombre a presque doublé pour l’année scolaire 2014-2015 et lorsque l’école sera tout à fait prête, 700 enfants pourront y suivre l’enseignement secondaire. Le Binshua College est un collège inclusif, qui entend créer des chances pour les groupes minoritaires ayant difficilement accès à l’enseignement secondaire (jeunes handicapés, filles, orphelins du sida,...). Un collège où tout le monde est bienvenu, quelle que soit son origine ou sa conviction. L’école n'est pas gratuite, mais le minerval est réduit et les plus démunis sont soutenus par un fonds de l'école.
Kilian DE JAGER ■
Vous trouverez plus d'informations à propos de Foodstep Ouganda sur www.kampiringisa.org. Vous pouvez également les suivre sur www.facebook. com/foodstepinOeganda Pour en savoir plus sur le collège Binshua, consultez le site: www.binshuacollege.be
Tous deux voulaient accroître les chances de formation
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Coopération au développement // Pérou
Centre de Formation Professionnelle “María Mazzarello – Don Bosco” à Piura au Pérou
Au nord du Pérou se situe la ville de Piura, dans une région caractérisée comme zone côtière, avec des caroubiers et une température moyenne de 28°C. Cette région est fortement affectée par les pluies torrentielles à chaque fois que le phénomène “El Niño” se fait ressentir (réchauffement de l’eau de l’océan Pacifique). Les habitations sont détruites en raison de pluies interminables et la population ne sait plus à quel saint se vouer.
Nueva Esperanza “Nueva Esperanza” est une étendue de sable située dans la périphérie ouest de la ville de Piura et constitue sa plus grande favela avec une superficie de 110 km² et une population d’environ 25.000 habitants. La zone a été peuplée dans les années 60 avec l’arrivée des habitants de la zone montagneuse qui étaient à la recherche de travail. A partir des années 80, les habitants ont demandé la constitution d’un district, qui a vu le jour en janvier 2013. En octobre 2014, les habitants éliront leur premier bourgmestre. Etant donné l’organisation juridique de cette localité, l’Etat péruvien n’a pas pu garantir la construction des voies de communication suffisantes permettant l’accès à la zone.
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Jusqu’à présent, la localité comptait seulement quatre avenues principales, raison pour laquelle le transport public est quasi inexistant. Lorsque la population s’est installée à Nueva Esperanza il y a 40 ans, l’Etat a installé l’électricité, l’eau et le système d’égout. Cependant, ces installations sont aujourd’hui insuffisantes pour satisfaire les besoins d’une population croissante. Vu l’abandon de l’Etat dans la zone, la localité abrite désormais des dealers et des délinquants, faisant de celle-ci la zone dangereuse de Piura. Les habitants n’osent plus sortir la nuit par peur de perdre le peu qu’ils possèdent, témoignant ainsi de l’absence de sécurité qu’est censé garantir l’Etat. Néanmoins, même dans ce type de localité, de nombreux jeunes ont encore le désir de prendre leur avenir en main, fréquentant ainsi les différents centres de formation locaux.
Les Sœurs de Don Bosco En 1985, les Sœurs de Don Bosco sont arrivées à Piura suite à une donation de la part des Pères salésiens. Avec l’aide financière de différentes ONG, elles ont pu construire le centre de formation “María Mazzarello”. Conscientes de la faible qualité de la formation technique dispensée à Piura, celles-ci ont commencé à dispenser des cours de
cuisine, pâtisserie, confection textile, secrétariat, coiffure, hôtellerie, tourisme, informatique et services de garde des enfants. Ces formations sont partiellement soutenues par l’Etat péruvien. L’objectif des formations est de permettre aux jeunes à bas revenu d’accéder à des formations de qualité afin qu’ils puissent disposer de connaissances suffisantes pour devenir des personnes autonomes et qualifiées sur le marché du travail. En outre, ce centre met l’accent sur les valeurs, offre une aide psychologique aux étudiants ainsi qu’une garderie assurée par des professionnels pour leurs enfants. Si la majorité des étudiants inscrits sont des femmes, les formations sont toutefois ouvertes aux hommes. Les cours ont lieu dans l’après-midi car les étudiants consacrent la matinée aux travaux ménagers. Les étudiants ont en moyenne 26 ans. Dans certains cas, il s’agit de jeunes mères qui se sont vues obligées de renoncer aux études secondaires suite à leur grossesse et à l’abandon de leur compagnon, les laissant ainsi seules pour affronter la société et éduquer leur enfant. Celles-ci trouvent de l’espoir au centre María Mazzarello puisqu’elles sont à même, avec l’aide des formations dispensées en deux mois, d’ouvrir un petit commerce et de subvenir financièrement à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. La garderie des enfants offre aux jeunes mères la possibilité d’y laisser leurs enfants pendant le temps consacré aux formations. Ces jeunes étudiantes ne disposent pas des ressources suffisantes pour se payer une garderie. Toutes les jeunes mères suivent régulièrement les formations dispensées en sachant que pendant qu’elles étudient, leurs enfants apprennent à interagir avec d’autres enfants, sont encouragés et aidés pour faire leurs devoirs d’école. Ces mères se sentent rassurées de constater que leurs enfants bénéficient d’une éducation avec des valeurs au lieu de se retrouver dans les rues à affronter différents dangers. La garderie compte deux personnes en charge d’une trentaine d’enfants en moyenne, âgés entre 2 et 10 ans. Celle-ci est ouverte du lundi au vendredi et dispose du matériel nécessaire pour l’éducation des enfants, tels les jouets, livres de conte, couleurs, plaine de jeux. Les ressources dont dispose la garderie sont consacrées à l’éducation des enfants et non à l’entretien du service en tant que tel. Les Sœurs se chargent de la garderie comme partie intégrante des formations offertes aux étudiantes et à leurs familles puisque celle-ci permet la continuité des études suivies et réduit ainsi le pourcentage d’abandon.
Juanita a suivi un cours de couture dans le centre Maria Mazzarello.
Le témoignage de Juanita Juanita est une fille-mère avec deux enfants. A quinze ans, elle est tombée enceinte et elle a annoncé au père de ses enfants qu’elle attendait des jumeaux, mais il l’a quittée. Juanita a demandé l’aide de ses parents mais ils ne pouvaient pas prendre soin d’elle car ils ont quatre enfants en charge. Ils ont dit qu’elle pouvait vivre avec eux avant la naissance de ses enfants, mais qu’elle devait continuer à aller à l’école. Quand Juanita a eu six mois de grossesse, le directeur de l’école a appelé ses parents parce que Juanita ne parvenait plus à étudier. Heureusement, elle pouvait continuer à vivre avec eux jusqu'à la naissance des bébés. Un jour, elle a trouvé le centre Maria Mazzarello où les Sœurs lui ont fourni une formation en couture; après deux mois, elle pourrait peut-être travailler pour une entreprise de textile. Juanita a terminé avec succès ses études avant la naissance des jumeaux. Elle a fait un stage qui lui a permis de louer une pièce à vivre avec ses enfants. Deux mois après la naissance de ses enfants, Juanita est retournée au centre María Mazzarello pour suivre une autre formation en couture. Maintenant, Juanita étudie la confection textile et, chaque jour, elle prépare ses enfants pour partir avec eux au centre.
Blanca GUERRERO ■
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Éducation au développement // Nouvel outil pédagogique
La Course à l’éducation
La Course à l' Éducation, le nouvel outil pédagogique de VIA Don Bosco.
Une action de sensibilisation sans outil pédagogique, c’est comme une crème glacée sans chantilly … Et la journée d’action “Saved by the Bell” n’échappe pas à la règle. Forts de cette conviction et animés par l’envie de susciter chez les élèves une réflexion de qualité sur le droit à l’éducation, VIA Don Bosco et son partenaire Studio Globo proposeront aux écoles participantes différents outils pédagogiques et animations pour agrémenter la journée mondiale des enseignants le 3 octobre 2014. Tandis que notre partenaire Studio Globo s’attèle à la création d’animations destinées aux élèves de primaire – et même d’une chanson pour couvrir l’événement dans la bonne humeur! – VIA Don Bosco se concentre sur son public cible: les écoles secondaires. L’équipe Éducation au Développement s’est longuement creusé les méninges pour convenir de la forme d’outil la plus adaptée. Informative, tout en restant ludique; cérébrale, mais divertissante; adressée à une vingtaine de joueurs, sans mettre à mal la participation, qui reste un critère de qualité essentiel … Le jeu devait répondre à moult exigences pour remplir sa mission.
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À vos marques, prêts… … Partez! Il est temps de lever le voile sur le nouvel outil pédagogique de VIA Don Bosco, nous avons nommé: “La Course à l’éducation”. Comme son nom l’indique: le premier groupe arrivé à la case finale “Droit à une éducation de qualité” gagne la partie. Bien sûr, un dossier pédagogique (qui comporte l’explication des règles du jeu, les réponses aux questions et commentaires et une synthèse “Tout ce qu’il faut savoir pour animer le jeu en classe”) accompagne le jeu. Cinq types de cases se mélangent sur le plateau et renvoient à cinq cartes différentes. Les cases “Situation” immergent les élèves dans des cas représentatifs des obstacles à l’éducation les plus courants dans le monde. Ceux-ci expérimentent dès lors l’impossibilité d’aller à l’école parce qu’ils sont de sexe féminin et victimes des inégalités de genre, ou parce qu’ils souffrent d’un handicap et qu’aucune structure ne peut les accueillir. Ils vivent au gré du parcours différentes injustices, telles que des situations de conflit, de catastrophes naturelles qui entravent
leur apprentissage … jusqu’à des situations plus communes de professeurs mal formés, coupures d’électricité ou manque de ressources. Des expériences heureuses les attendent aussi: une mesure visant à inciter les professeurs qualifiés à enseigner dans les zones rurales isolées, l’instauration d’un enseignement bilingue langue locale – langue véhiculaire, ou encore un plus grand investissement dans l’éducation. Les cases “Quiz”, sans surprise, abordent l’état des lieux de l’éducation dans le monde à l’aide de questions à choix multiples. Parmi d’autres: le taux d’abandon scolaire en Afrique subsaharienne (deux enfants sur cinq abandonnent l’école avant la fin du cycle primaire), le nombre de pays ayant atteint la cible de la parité des sexes dans l’enseignement (deux seulement sur les 150 pays disposant de données !), la diminution de l’analphabétisme … Vingt questions étayent les problématiques les plus pertinentes du secteur … Sans oublier de mentionner la Belgique, dont 28 pourcent de la population n’a pas obtenu de diplôme secondaire et dont le système éducatif figure parmi les moins équitables dans le dernier rapport PISA. Dans le même ordre d’idées, les cases “Vrai ou Faux” abordent, par quelques simples affirmations, des thèmes aussi variés que les coupures budgétaires dans l’enseignement dans certains pays d’Europe ou la corrélation négative entre l’éducation et le risque de guerre. Les cases “Rajdoukistan” renvoient à une étude de cas : celui d’un pays imaginaire, le Rajdoukistan, qui présente toutes les caractéristiques d’un système éducatif de mauvaise qualité. L’activité stimule ici fortement la réflexion critique: quelles
mesures un pays peut-il prendre pour améliorer son système éducatif? La réponse est loin d’être évidente. Car derrière une bonne intention se cachent parfois des effets pervers ou d’autres paramètres extérieurs qui pourraient bien rendre une mesure a priori séduisante complètement inefficace … Une version plus simple de l’exercice est également disponible: les élèves définissent alors en quoi les mesures prises par ce pays fictif ont un impact positif sur l’accès et la qualité de l’éducation. Enfin, les cases “OMD” (sigle qui vous fait, bien sûr, immédiatement penser à nos Objectifs du Millénaire pour le Développement), soulignent le lien entre l’éducation et les sept autres OMD, déjà évoqués dans le dernier numéro de Faire Route Ensemble. À nouveau, deux versions de l’exercice sont disponibles en fonction du public (niveau et/ ou âge des élèves). À titre d’exemple: en quoi un meilleur accès à l’éducation contribuerait-il grandement à atteindre l’Objectif “Éliminer l’extrême pauvreté”? Une année d’école supplémentaire augmente le revenu de 10 pourcent (et jusqu’à 20 pourcent pour les femmes): tout est dit.
Un premier test concluant La G’Ardenne Party, organisée au centre de rencontre Farnières à Vielsalm ce dimanche 29 juin, présentait une bonne occasion de tester cet outil. Ainsi, les visiteurs se sont vu proposer l’activité de réflexion “OMD”. Tous étaient unanimes: l’éducation est bel et bien le vecteur le plus efficace pour atteindre les huit OMD. Ils ont donc brandi avec conviction une pancarte dotée d’un message clair adressé aux ministres de l’Enseignement et de la Coopération au développement: “Faites d’une pierre huit coups: investissez dans l’éducation”. Pour les curieux et / ou participants, les photos de l’événement sont bien sûr disponibles sur la page Facebook de VIA Don Bosco! De nombreuses autres photos viendront s’y ajouter après Saved by the Bell pour convaincre avec plus de force le monde politique de faire de l’éducation une priorité. To be continued …
Anne-Sophie TIRMARCHE ■
Le jeu sera disponible prochainement en version .pdf sur le site de Saved by the Bell (www.savedbythebell.be). Pour plus d’informations, contacter educationaudeveloppement@ viadonbosco.org. Une formation gratuite à l’utilisation de l’outil est organisée sur demande, dans votre école, à votre meilleure convenance.
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Éducation au développement // Citoyenneté mondiale
Penser globalement, agir localement
Tel fut le leitmotiv de la Conférence Citizens for Global Education, Education for Global Citizenship organisée à Bruxelles ces 24 et 25 juin 2014 par CONCORD, Oxfam, Civicus, Global Campaign for Education, Engagement Global, Beyond 2015, UNESCO, Education International et le Centre Nord-Sud. VIA Don Bosco était présent. Afin de ne pas vous perdre, chers lecteurs, dans les méandres inhérents aux meetings de spécialistes internationaux, une définition et une contextualisation s’imposent.
Education à la citoyenneté mondiale … Késako? C’est une évidence: l’éducation outrepasse largement l’acquisition de compétences disciplinaires spécifiques telles que la maitrise du théorème de Pythagore, la faculté à résoudre une règle de trois ou l’analyse littéraire de La Chanson de Roland. L’éducation appelle aussi à l’acquisition des compétences transversales nécessaires pour vivre ensemble et contribuer à l’équilibre de la société. Ainsi,
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la communication interculturelle, la gestion des conflits, l’expression de son opinion et le respect de celle de l’autre, la compréhension de différentes problématiques sociétales et la participation proactive à la résolution de celles-ci figurent, parmi d’autres, de façon tout aussi légitime au programme éducatif des jeunes comme des adultes (éducation tout au long de la vie oblige !), dans les salles de classe comme dans les centres informels. Puisque la globalisation confronte les citoyens à un nombre croissant de défis en tous genres – sociaux, économiques, environnementaux… – l’éducation à la citoyenneté mondiale fait l’objet d’un intérêt grandissant: et si elle constituait un moyen efficace de construire une société plus juste? Cette question – purement rhétorique ! – n’est pas nouvelle, mais prend de plus en plus d’ampleur; avec un peu de chance et beaucoup de force de conviction, elle est même sur le point de se traduire par des engagements internationaux concrets …
OMD 2000-2015… Et maintenant? Vous vous souvenez de ces Objectifs du Millénaire (OMD)? Si, rappelez-vous, VIA Don Bosco vous en a parlé à maintes reprises et y a même consacré tout un outil pédagogique – le Ballon du Millénaire. Un an avant la date butoir, force est de constater que ces engagements des Nations Unies pour lutter contre les inégalités Nord-Sud se soldent par une demi-victoire ou un demi-échec … y compris les objectifs relatifs au droit à l’éducation pour tous. L’heure est venue de définir de nouveaux engagements, qui prendraient la relève des OMD en 2015: les Objectifs de Développement Durable ou ODD (2015-2030).
Bienvenue dans un monde où chaque mot est longuement étudié, sous-pesé, réévalué, pour être ensuite remplacé par un synonyme plus adapté. Ainsi, après six heures de réflexions et débats, le groupe de l’atelier “cible” a donné naissance à une nouvelle formulation. L’accouchement fut long et laborieux, mais le bébé se porte bien. Il mesure deux paragraphes et pourrait peser lourd dans l’agenda post-2015 …
Un appel à l’action collective
Deux sections des Nations Unies planchent sur la définition d’un nouvel objectif d’éducation à atteindre d’ici 2030. Parmi les différentes cibles y afférentes, l’accès à l’éducation (pré) primaire et secondaire, le financement de l’éducation et la connexion avec le marché de l’emploi occupent une place de choix. Mais l’éducation au développement durable (mise en avant par l’une des deux sections, soit le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable) et l’éducation à la citoyenneté mondiale (mise en avant par l’autre section, soit le mouvement Education pour Tous de l’UNESCO) sont de la partie. Elles constituent bel et bien, elles aussi, une nouvelle cible!
Du travail accompli dans les quatre ateliers a résulté une proposition concrète d’intégration de l’éducation à la citoyenneté mondiale dans l’agenda post-2015. Cette note sera défendue ardemment à l’occasion de différents meetings, parmi lesquels la réunion de haut niveau de l’UNESCO-UNICEF du 25 juin, et à différentes rencontres autour de l’éducation au développement durable et de l’Education pour Tous. Un lobbying est également prévu à un niveau national, auprès des Ministres de l’éducation et de la coopération au développement, qui participeront aux négociations post-2015 à New York. Enfin, la société civile s’adonnera à un plaidoyer continu pour s’assurer que les pays garantissent un financement et des ressources suffisantes pour mener à bien le processus d’éducation à la citoyenneté mondiale.
Questions de cohérence
Du pain bénit pour VIA Don Bosco
De nombreux défis de taille attendaient les 115 invités de la Conférence Citizens for Global Education, Education for Global Citizenship, à travers les quatre ateliers organisés: cible, suivi, concept et pratique. VIA Don Bosco a participé à l’atelier qui visait à définir la cible “Éducation à la citoyenneté mondiale”, donc à discuter des questions suivantes: comment faire converger éducation au développement et éducation à la citoyenneté mondiale dans la formulation de la nouvelle cible pour 2030? Quels objectifs spécifiques la nouvelle cible d’éducation à la citoyenneté mondiale recouvre-t-elle en termes de connaissances, compétences, valeurs et attitudes? Quels indicateurs sont les plus à même de mesurer la qualité d’un processus d’éducation à la citoyenneté mondiale? Comment savoir si ce processus entraine effectivement la construction d’un monde plus juste et durable, où les droits de l’homme sont respectés? Et d’autres questions du type “serpent qui se mord la queue”: comment véhiculer des valeurs démocratiques dans des structures scolaires qui sont tout sauf démocratiques dans de nombreux pays?
Qu’espérer de l’agenda post-2015 ? Citons parmi d’autres: la reconnaissance de l’éducation comme vecteur pour un changement social et une société plus juste et solidaire, une meilleure connexion entre éducation et monde de l’emploi, une attention particulière accordée aux personnes marginalisées … En d’autres termes, tous les combats de VIA Don Bosco! Si ces différentes cibles sont validées par les Nations Unies en septembre 2015, le nouvel objectif Education s’apparente ainsi à du pain bénit pour VIA Don Bosco! Contrairement aux objectifs précédents, l’accès à l’éducation technique et la formation professionnelle est ici pris en considération, tout comme la qualité de l’éducation, critère quelque peu boudé par les objectifs de 2000. Beaucoup de pain sur la planche, donc … Mais comme dirait Saroeun Soeung, coordinateur de Beyond 2015 en Asie, “Nothing is impossible. Even the word “Impossible” says “I’m possible””. Anne-Sophie TIRMARCHE ■
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LeMonde.be // Objectifs du Millénaire
Qui donne quoi? Même en comptant le financement via le GPE, l'aide internationale pour l'éducation a diminué de dix pour cent depuis 2010. Dix fois plus rapidement que l'aide au développement dans son ensemble. En dépit des déclarations et des promesses ronflantes.
On n'est jamais si bien servi que par soi-même
Fin juin, les partenaires techniques et financiers pour l'éducation dans la coopération au développement et bon nombre de ministres de l'Enseignement se sont réunis pour la deuxième conférence de “replenishment” du Global Partnership for Education (GPE). VIA Don Bosco était de la partie, en tant qu'observateur de la société civile. Que fallait-il réapprovisionner (“replenish”)? Les finances du GPE.
Manque de moyens pour l'enseignement Le GPE, fondé en 2005, a succédé à l'Education for AllFast Track Initiative (EFA FTI). Cette EFA FTI avait été créée en 2002 sous la houlette de la Banque mondiale, dans le but de rassembler l'argent des donateurs afin de financer la réalisation des objectifs du millénaire relatifs à l'éducation. Le changement de nom en 2005 n'était pas de bon augure: il était clair que les principaux acteurs, tant dans les pays donateurs que dans les pays en développement, devaient revoir leurs ambitions pour 2015. Car il n'était pas si simple d'atteindre les objectifs fixés … en raison, entre autres, d'un manque de moyens. L'UNESCO, l'agence des Nations Unies responsable de l'éducation, dresse chaque année un bilan des progrès réalisés. Cette année, elle a calculé que rien que pour l'enseignement de base – et donc pour réaliser le deuxième objectif du millénaire (OMD2) d'ici fin 2015 – il manquait 26 milliards de dollars. Sans parler de l'enseignement technique et professionnel qui est encore plus cher à organiser. L'aide en provenance des donateurs officiels ne cesse de baisser au fil des ans.
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Fin juin, on a donc décidé de réapprovisionner le fonds GPE, ou plutôt, on a fait des promesses officielles dans ce sens. La Belgique a promis environ neuf millions d'euros par an mais n'a pas pu prendre d'engagements fermes, à cause du gouvernement en affaires courantes. Reste que l'essentiel du budget de l'aide belge pour l'éducation va aux programmes de bourses universitaires ... un volet qui, à juste titre, ne fait pas partie de la coopération au développement dans de nombreux pays. Globalement, notre pays est comparable à une crevette. Heureusement, tout le monde a été invité à apporter une contribution. La conférence a ainsi pu se clôturer sur un nombre record de promesses, pour un montant de non moins de 28,5 milliards de dollars. Ce qui permet de combler virtuellement le trou financier relatif à la réalisation du OMD2. Les plus grands donateurs? Je vous le donne en mille: les pays en développement eux-mêmes, qui vont veiller à ce que l'enseignement reçoive une part plus importante du budget public disponible. Leur contribution au GPE est évaluée à 26 milliards de dollars. Leurs populations espèrent en tout cas que cette promesse-là sera bel et bien tenue.
Maud SEGHERS ■
LeMonde.be // A l’agenda 3 octobre: action Saved by the Bell
23 octobre: Formation “Genre et économie”
A l’occasion de la journée internationale des enseignant(e)s, nous invitons les écoles de Belgique et du monde entier à s’unir pour faire entendre, au propre comme au figuré, le même son de cloche: une amélioration de l’accès à une éducation de qualité s’impose d’urgence. Pour encadrer l’événement, nous proposons des activités pédagogiques sur le droit à l’éducation. Vous voulez participer avec votre école? Contactez notre équipe: educationaudéveloppement@ viadonbosco.org ou 02 / 423 20 87. Où? Dans toute la Belgique. Organisée par: VIA Don Bosco en collaboration avec Studio Globo. Pour en savoir plus: www.savedbythebell.be
Cette formation aide à comprendre le fonctionnement et les causes structurelles des inégalités, notamment de genre, dans le système économique à tous niveaux, ainsi que notre place au sein de celui-ci. Deuxième objectif de la formation: promouvoir des alternatives positives. Cela à travers l’analyse de cas du Sud et du Nord et une pédagogie de l’éducation populaire. Où ? Bruxelles. Organisée par: Le Monde selon les Femmes. Pour en savoir plus: www.mondefemmes.be/genredeveloppement-formations_genre-economie_genreeconomie.htm
4 week-ends de novembre-décembre: Formation Coopération au Développement
25 novembre: Conférence Educaid
L’Infocycle organisée par la CTB, l’agence belge de développement, est une formation qui donne une vue d'ensemble de la coopération internationale et de la problématique des relations Nord / Sud. Les week-ends abordent des thématiques aussi variées que le contexte économique international, l’anthropologie, l’environnement, l’aide humanitaire, les actions des ONG ou encore la problématique du genre. Où? Bruxelles. Pour en savoir plus: http://www.btcctb.org/fr/inscription
La quatrième conférence internationale d’Educaid.be a comme thème “Genre et éducation dans la pratique”, et aura lieu dans les locaux de la CTB. Agenda et modalités d'inscription suivront. Save the date, car pour des raisons logistiques le nombre de participants est plafonné à 250. Où? Bruxelles. Organisée par: Educaid. Pour en savoir plus: http://www.educaid.be/fr/event/ educaidbe-conference-genre-et-education-dans-la-pratique
Rédacteur en chef: Maud SEGHERS - Rédacteur final: Kilian DE JAGER – Rédaction: Maud Seghers, Katrien DE WILDE, Eric JORIS – Lay-out: Pierre VANDEVIVERE – Imprimeur: GEERS OFFSET, Oostakker Editeur responsable: Albert VAN HECKE, sdb, Bd Léopold II 195, B-1080 Bruxelles Votre adresse est erronée ou vous avez déménagé? Veuillez nous communiquer les changements nécessaires afin que nous puissions vous envoyer le Faire Route Ensemble à la bonne adresse. Contactez VIA Don Bosco, Comptabilité des adresses, à l’att. de Jan De Broeck et Peter Goossens, Bd Léopold II 195, B-1080 Bruxelles. Par téléphone: + 32 (0)2 427 47 20 ou par mail: viadonbosco@skynet.be. Suivant les dispositions de la loi du 8 décembre 1992 concernant la protection de la vie privée, vos coordonnées sont insérées dans notre fichier d’adresses. Nous les utilisons uniquement pour la publication d’informations relatives à nos activités. Vous avez pleinement le droit de consulter notre fichier et d’y corriger vos coordonnées.
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