Graines de lecteurs Récits
Collège du Val d’Ardières Classe de 6e de Nathalie Crouzet et Karine Maire
Histoires écrites par une classe de 6e du Collège du Val d’Ardières (Beaujeu) Avec l’aimable collaboration de Jean-Philippe Arrou-Vignod
Une erreur de cible
par la classe de 6e 2
Le jour où ça a vraiment bardé pour nos matricules, c’est le jour où Jean A et moi avons eu l’idée de faire une petite blague à Jean C. En effet, la veille encore, il nous avait fait à nouveau le coup des gougères baveuses. C’était un matin pendant les vacances. Nous étions tous à la maison sauf papa qui travaillait. Maman faisait le ménage en bas pendant que Jean C se douchait et que Jean D, Jean E et Jean F dormaient encore. Jean A et moi avons eu alors l’idée d’installer une bombe à eau au dessus de la porte, de sorte que quand Jean C sortirait de la salle de bain, il se prendrait une nouvelle douche. De quoi le sortir de ses rêves !! Pour fabriquer une bombe à eau , rien de plus simple. Il suffit de prendre un ballon de baudruche, de le remplir d’eau, de faire un nœud et de l’accrocher à un endroit stratégique. Jean A et moi attendions au bout du couloir que la porte de la salle de bain s’ouvre. L’attente était longue. En effet, Jean C était capable de rêvasser longtemps devant un tube de dentifrice. Soudain la porte s’est enfin ouverte. Mais…dans l’encadrement de la porte, ce n’était pas Jean C mais papa! Que faisait-il là? Il était censé être parti depuis huit heures. Nous avions dû nous tromper dans son planning. La bombe est tombée et dans sa chute, elle a explosé. Le costume de Papa, flambant neuf, était tout trempé. Papa était absolument furieux et nous a immédiatement convoqués dans le salon. Il était vraiment en colère et il nous a demandé des explications. Nous n’en menions pas large. Nous étions tout rouges et regardions le bout de nos pieds. Comme Jean A est l’aîné, il a été plus sévèrement puni. Papa lui a expliqué que lorsqu’on commençait à avoir l’ombre d’une moustache sous le nez, il fallait être un peu plus mature. A ce moment là, soulagé d’avoir échappé au pire, j’ai eu un petit sourire. Jean A m’a jeté un regard furieux. Il avait des yeux démoniaques. J’ai vu qu’il m’en voulait terriblement mais il ne m’a pas adressé la parole de toute la soirée. L’atmosphère dans notre chambre était sinistre. Jean A faisait comme s’il ne me voyait pas.
Le lendemain j’ai très vite compris que la vengeance est un plat qui se mange froid. En effet, en me réveillant je n’ai rien remarqué de particulier. Et puis est venu le moment de me coiffer et de me brosser les dents et là … le choc devant la glace ! Jean A m’avait fait, pendant mon sommeil, des moustaches au feutre noir. Il venait de me déclarer la guerre. Mais il ne savait pas ce dont je pouvais être capable. Ses vacances allaient devenir un véritable enfer.
La guerre des poissons
par la classe de 6e 2
Un matin, Jean A. et moi, on a décidé d’aller pêcher dans la petite mare à côté de la maison de papy Jean et mamie Jeannette. – On peut venir avec vous ? ont demandé les moyens. – Pas question, on a dit, Jean A. et moi, avant de filer avec nos cannes à pêche sur l’épaule. Mais les moyens, vexés, étaient bien décidés à nous gâcher la matinée… Lorsque Jean A et moi, on est arrivé à la mare, on s’est installé au bord de l’eau, ravis par le calme et la beauté du cadre. C’est à ce moment là que les moyens sont arrivés déguisés en Indiens. Nous les avons vus apparaître derrière la butte et surgir comme des sauvages en poussant des cris. Il y avait de quoi faire fuir tous les poissons ! Après un moment, ils ont arrêté de faire les guignols et ont disparu. L’endroit a retrouvé son silence: nous pouvions enfin tranquillement pêcher. Mais quand on a ouvert la boîte d’appâts, il n’y avait plus rien. C’était à coup sûr une blague des moyens ! On en croyait pas nos yeux ! On a dû plier bagage et retourner à la maison, en espérant que papy Jean pourrait nous donner quelques vers. Lorsqu’on est arrivé dans le jardin, on a vu les moyens qui gloussaient dans leur coin. On a décidé de les ignorer et on a couru pour arriver à la maison le plus vite possible. Dans le salon, papy Jean lisait le journal. - Vous rentrez déjà ? a-t-il dit en relevant la tête. - Nous avons eu quelques soucis, a répondu Jean A. - Que se passe-t-il ? - Nous n’avons plus d’appâts, ai-je expliqué sans entrer dans les détails. - Vous trouverez des vers dans le potager. Il y en a beaucoup près du composte. On s’est armé de pelles et on a fini par dégoter une vingtaine de lombrics au bout d’une bonne demi-heure. Quand on est arrivé de nouveau au bord de la mare, on a surpris Jean C et Jean D en train de faire des ricochets. Ils s’en donnaient à cœur joie. Là on a perdu patience. On a lâché nos cannes à pêche et on s’est mis à leur courir après en les menaçant. Ils sont retournés à la maison pour embêter Jean E et Jean F.
On était enfin tranquille mais aucun poisson ne mordait à l’hameçon. Les moyens avaient réussi à faire fuir le peu qu’il y avait. Au bout d’un moment, on a vraiment commencé à s’ennuyer et on a décidé de rentrer. C’était toute une matinée de vacances qui était fichue !
Nouvelle disparition en Beaujolais
par la classe de 6e 2
Tout a commencé le jour de la rentrée scolaire. Le directeur est venu faire l’appel : - 4 éme 1, veuillez suivre M. Wallbette qui sera cette année votre professeur de sciences ainsi que votre professeur principal. Je priais pour me retrouver dans la classe de mes amis PP Cul Vert et Rémi Pharamon. A l’annonce de mon nom et des leurs, j’ai crié de joie, ce qui m’a valu les gros yeux du directeur. Nous avons donc suivi le professeur jusqu’à la salle de sciences. M. Wallbette était un professeur très intelligent et très gentil. Entre nous, on disait qu’il était cool. L’année scolaire a débuté tranquillement. Les copains et moi, on commençait même sincèrement à s’ennuyer. Cependant, un lundi matin, en arrivant au collège, on a vu une multitude de gendarmes et d’enquêteurs. Personne n’a su nous dire ce qu’il s’était passé. Curieux, on est allé traîner vers le bureau du directeur pour essayer d’espionner un petit peu. C’est là qu’enfin nous avons appris la terrible nouvelle : M. Wallbette avait disparu . Complètement ahuris par cette nouvelle, d’un seul regard, nous avons décidé de mener l’enquête. On s’est mis d’accord pour se retrouver le soir, après les cours, devant chez M. Wallbette qui habitait le village des Ardillats. L’heure venue, on s’est retrouvé tous les trois devant la villa de notre professeur. On en a fait le tour pour voir si une porte ou une fenêtre était ouverte. Par chance, une porte n’était pas fermée à clef. Dans la maison, tout était nickel, rien n’était cassé ou en désordre. Nous allions ressortir quand mon regard a été attiré par une enveloppe sur la table. C’était une invitation : une certaine Claudine Pelante avait invité notre professeur la veille à venir boire un café. Cela nous a paru étrange. Pourquoi une lettre alors que de nos jours un sms suffisait bien? Tout content, PP Cul Vert a sorti son nouveau portable et est allé sur internet chercher l’adresse de cette Madame Pelante. A notre grande surprise, c’était la voisine de notre professeur. On a donc décidé de lui rendre visite.
On a été accueilli par une jeune fille. On lui a demandé si sa maman, Claudine Pelante, était là. A notre grande surprise, elle nous a répondu que c’était elle. Du coup, nous n’avons plus su quoi lui dire. Elle nous a demandé ce qu’on lui voulait. Heureusement Rémi lui a dit qu’on était venu vendre des tickets de tombola. Elle nous a dit qu’elle n’en voulait pas et on est reparti bien vite. On s’est retrouvé dans notre cabane, tous les trois très étonnés que M. Wallbette, qui allait bientôt avoir soixante ans, boive le café avec une jeune fille d’une vingtaine d’années. Il était tard, il fallait vite que PP et Rémi retournent au collège, avant que le surveillant ne se rende compte de leur absence. Le lendemain, j’ai découvert sur le journal, une photo des conscrits des Ardillats. En lisant l’article, j’ai été bien surprise: la présidente, qui avait cinquante ans, s’appelait Claudine Pelante. J’ai mis le journal dans mon cartable et j’ai couru jusqu’au collège, le montrer à P.P. et à Rémi. De plus en plus étonnés, nous avons décidé de mener une enquête sur Claudine Pelante. Nous avons commencé par faire un tour dans la classe de M. Wallbette, pour voir si nous trouvions des indices. Dans le tiroir de son bureau, nous avons découvert un cahier avec tout un tas de formules. En le regardant, nous avons été attirés par une formule en particulier. La formule d’un élixir de jeunesse, qu’un certain Magnus, dans une autre histoire, nous avait apprise. Nous avons vu tout de suite le rapport entre cette formule et la jeunesse du visage de Claudine Pelante. Nous avons alors décidé d’aller prévenir le directeur de notre découverte. Tout est allé très vite ensuite : devant tant de preuves, Claudine Pelante a avoué avoir enlevé notre cher professeur Wallbette. Elle a expliqué aux enquêteurs que M. Wallbette, sous son charme, lui fournissait depuis plusieurs année cet élixir. Elle a avoué aussi où elle l’avait caché : dans sa cave, aménagée en laboratoire. Une fois libéré, M. Wallbette a dit aux policiers, qu’au début Claudine Pelante ne voulait paraître que quelques années de moins, mais que depuis un an ou deux, elle voulait avoir l’air toujours de plus en plus jeune, mettant sa santé en danger.
Il avait osé lui dire non, ce qui avait contrarié Claudine Pelante. Notre professeur était très heureux d’avoir retrouvé sa liberté. Il nous a remerciés chaleureusement et nous a offert à chacun un paquet de bonbons pour récompenser notre courage.
Un millefeuille entamĂŠ
par la classe de 6e 2
Le jour où ça a vraiment bardé pour nos matricules, c’est le jour où papa a découvert une page déchirée dans son album-photo. C’était un mercredi soir. Jean C, Jean D, Jean E et Jean F étaient dans leur chambre. Ce soir-là, quand papa est rentré, il avait une pochette sous le bras. - Chérie, je suis rentré ! Devine ce que j’ai avec moi ! La pochette de rentrée de nos Jean ! Je m’y mets tout de suite. Pile à ce moment, Jean C est descendu au salon. Voyant papa avec sa pochette, il est remonté en criant à Jean D : - Alerte rouge ! Alerte rouge ! Papa avait l’air de prendre son entreprise très à cœur. Il s’est installé à table, a enlevé sa veste et ouvert l’album. Jean A et moi, nous étions sur le canapé. Nous regardions Papa, un peu inquiets. Allait-il tomber sur la fameuse page, celle qui allait déclencher une véritable tempête? Papa a commencé d’abord à sortir les photos qu’il voulait coller et à feuilleter les pages joyeusement en faisant des petits nuages avec sa pipe. Puis nous avons compris, en le voyant bouche bée et à l’arrêt, qu’il était tombé sur la maudite page. Il s’est alors tourné vers nous, le regard noir, et a déclaré, en retenant sa colère: - Réunion de famille! Allez chercher rapidement vos frères. Je suis monté avec Jean A à la recherche des moyens. Arrivés dans leur chambre, on s’est aperçu qu’ils s’étaient cachés. - Sortez de votre cachette ! Réunion en bas ! Les moyens sont sortis dépités en rampant de sous leur lit - Jean E ! ai-je appelé en me dirigeant vers la chambre des petits. - Z’arrive ! Pas besoin de crier! Ze n’ai pas les oreilles boucées. Quand on est arrivé en bas, les moyens étaient déjà installés sur le canapé. - Bon ! Ce n’est ni Jean E ni Jean F, a dit papa, car perché sur l’étagère, à cette hauteur, l’album était pour eux inaccessible. - C’est Jean C ! s’est immédiatement écrié Jean D.
- Gros traitre ! lui a répliqué Jean C. - Stop ! Jean C, pourquoi tu as fait ça ? - C’est la faute à Jean D : il m’a menacé de montrer la photo où je suis en slip de bain avec un bob et mes lunettes de soleil roses à Lucie. Jean A, qui regardait la scène d’un air ennuyé, a demandé : - T’es dans une école mixte ? - Jean C, a dit papa en ignorant Jean A, privé de télé pendant deux mois ! Quant à toi, Jean D… tu sais très bien que je déteste les menaces. Alors tu seras privé de dessert pendant deux mois ! Jean D s’est redressé sur le canapé. - Quoi ! C’est pas juste ! a dit Jean D d’une voix rebelle. Nous nous sommes tous regardés, stupéfaits par tant d’audace. C’était la première fois que l’un d’entre nous osait ainsi défier Papa. Ce dernier était, lui aussi, tellement surpris qu’il en est resté un instant bouche ouverte, puis il s’est ressaisi et a dit: - Privé de dîner ce soir pour te donner à réfléchir sur le respect que l’on doit à ses parents.
PP Cul Vert change d’univers
par la classe de 6e 2
Mathilde Blondin, brillante enquêtrice, se réveilla au pied d’un arbre. Elle n’avait aucun souvenir de ce qui s’était passé avant son réveil. Elle était entourée d’une brume étrangement verte. Tout était sombre et bien trop calme pour être naturel. Cet endroit ne la rassurait pas. Elle avait l’impression de voir des ombres mais cela n’était peut-être que le fruit de son imagination. Elle décida de se lever pour aller chercher de l’aide quand soudain elle entendit un rugissement féroce, à vous glacer le sang dans les veines. Mathilde, paniquée, décida de s’enfuir. Elle avançait dans une sorte d’immense forêt qui ne semblait ne pas avoir de fin et les arbres morts autour d’elle prenaient des formes terriblement inquiétantes dans la vapeur verte. Après avoir couru une longue distance, elle essaya de ne plus penser au rugissement qu’elle avait entendu. Brusquement elle aperçut, devant elle, une silhouette rondouillarde, qui lui parut étrangement familière. Intriguée, elle s’en approcha. Soudain la silhouette se matérialisa bel et bien devant elle. Alors elle s’écria : -P.P., c’est toi ? - Oui, c’est bien moi, répondit P.P Cul Vert. - Qu’est-ce que tu fais là ? dit Mathilde. - Pour tout dire, répondit PP Cul Vert, on m’a engagé pour une enquête top secret. Je me suis réveillé dans cet étrange endroit, il y a une heure de cela. - Pareil pour moi, répondit Mathilde. P.P Cul Vert et Mathilde ne comprenaient pas. Ils étaient ahuris de se retrouver dans cet endroit inconnu et hostile. Ils se demandaient comment ils étaient arrivés là. Ils décidèrent de continuer à avancer. Ils se frayèrent un chemin à travers un champ de ronces et traversèrent un fossé boueux , toujours enveloppés dans ce mystérieux brouillard vert. Après dix minutes d’une marche épuisante, ils rencontrèrent soudain un étrange personnage, qui avait l’air d’avoir le même âge qu’eux et qui s’appelait Magnus. - Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?
- On voudrait bien le savoir ! s’emporta Mathilde. -Vous êtes sûrement des étrangers, victimes du gaz Emeraude, dit Magnus. - Le gaz Emeraude ? dirent en chœur Mathilde et PP Cul-Vert. - Oui, le gaz Emeraude est un gaz extrêmement puissant et il suffit d’une inspiration pour vous plonger dans le monde des cauchemars. - Tout s’explique! répondit PP Cul Vert. - Mais comment faire pour retourner dans notre monde? demanda Mathilde. - C’est très simple, répondit Magnus, en réa… Soudain un cri retentit, le genre de cri qui vous hante jusqu’à la fin de vos jours. C’était un hurlement déchirant, celui d’une créature assoiffée de sang. - Oh non ! s’inquiéta Magnus. Le Cerbère s’est réveillé ! Partez, vite ! P.P. essaya de suivre Mathilde tant bien que mal. Elle courait tellement vite qu’on avait l’impression que le diable la poursuivait. PP trébucha. Lorsqu’il se releva, il vit qu’il était tombé sur une pierre bien étrange. Mathilde le rejoignit. Ils découvrirent qu’il s’agissait d’une pierre tombale sur laquelle était gravé « Rémi Pharamon ». - Le monde des cauchemars porte bien son nom, dit Mathilde. Magnus réussit à rattraper les deux jeunes détectives . - Bon, je vous disais, reprit Magnus, que quitter le monde des cauchemars est très simple. A vingt minutes de marche, en suivant ce sentier, un grand portail noir mène à votre monde. Mathilde et P.P. Cul Vert le remercièrent puis s’engagèrent dans la direction qu’il leur avait indiquée. Le brouillard vert devenait moins dense et ils avançaient plus facilement. Au bout de vingt minutes, ils atteignirent la lisière de la forêt cauchemardesque. Ils se retrouvèrent devant l’imposant portail. Ils le franchirent et retournèrent dans leur monde. Quelqu’un avait dû leur jouer un mauvais tour, en voulant les sortir de leur univers…
La première vengeance de Marie-AngÊlique
par la classe de 6e 2
Marie-Angélique devait recevoir une grande nouvelle de Sœur-Marie. Elle était convoquée dans son bureau. S’approchant de la porte, où se trouvait la religieuse, elle se mit à frissonner. Il y avait de quoi ! Devant elle se tenaient deux personnes : un homme et une femme aux joues rouges et aux mains énormes. - Ma chère enfant, je te présente tes parents adoptifs, dit Sœur-Marie. Ces derniers firent une drôle de tête. - Merci encore, ma Sœur, mais nous devons y aller. Tu viens, MarieAngélique ? A ces mots, Marie-Angélique sentit un frisson la transpercer. Elle les suivit. Environ une heure plus tard, ils arrivèrent devant une vieille ferme. Marie-Angélique fut conduite vers sa nouvelle chambre, enfin un tas de foin. Désormais elle dormirait dans l’écurie, en compagnie des chevaux et des poules. La nuit venait de tomber. Le vent soufflait, il pleuvait. Marie-Angélique avait froid. Elle se leva, s’approcha d’un cheval et lui caressa sa crinière douce comme de la soie. Soudain une vache meugla. La fillette se recula, effrayée. Elle s’allongea sur le foin et tomba dans un profond sommeil.A l’aube, on la réveilla. La fermière lui ordonna de donner à manger aux chevaux.Elle fit ce qu’on lui demandait en tremblant. Elle dut ensuite nettoyer les sabots des chevaux : c’était très difficile et Marie-Angélique avait peur de recevoir un coup. Les jours passaient et peu à peu Marie-Angélique devenait l’esclave des fermiers. Un soir, où le vent soufflait, la petite fille pleurait car elle était à bout de force. Soudain un cri déchira la nuit. Marie-Angélique se leva, sécha ses larmes et sortit de l’étable. Elle ne vit rien mais de nouveau, un cri retentit. Le bruit venait des cages à lapin. Elle s’approcha et vit la fermière en train de tuer deux pauvres lapins. Les pauvres bêtes se débattaient et Marie-Angélique sentit son cœur se glacer. Comment pouvait-on s’attaquer de façon aussi barbare à des créatures sans défense ? Elle vit le sang couler sur le sol. Terrifiée, elle courut à toute vitesse se réfugier dans l’écurie.
La scène était si violente qu’elle repassait sans cesse dans sa tête, comme un film au ralenti. Marie-Angélique décida alors de se venger. Lorsque le jour se leva, elle courut ouvrir le poulailler, les cages à lapins et détacha les vaches. Elle grimpa sur le cheval qu’elle avait caressé la première nuit de son arrivée et après avoir libéré tous les autres, elle s’en alla le cœur plein de joie.
Un train en sucre
par la classe de 6e 2
Un après-midi où il pleuvait, Jean A a installé dans la chambre le train électrique qu’il avait reçu à Noël. Il y avait des kilomètres de rails, un tunnel, une petite gare, et des wagons qui n’arrêtaient pas de se décrocher de la locomotive quand elle prenait un virage à fond. Jean A était capable de jouer pendant des heures, sans relever la tête. Moi, j’étais sur mon lit, plongé dans un roman. Soudain Jean D est entré : - Je peux jouer ? a demandé Jean D. - Non, ce n’est pas de ton âge, a dit Jean A. - Allez, s’il te plaît, laisse moi jouer ! Juste un petit peu. - Non, je ne veux pas que tu joues. Je ne laisserai personne toucher à mon train. Et si quelqu’un essaie, je le scalpe. Jean D est parti en pleurnichant. A peine était-il sorti que Jean C a fait son apparition: - Je peux jouer ? - J’ai déjà dit non à Jean D ! Je ne veux pas jouer avec vous. Je veux voir personne. Je veux qu’on me laisse tranquille. A ce moment là , la locomotive a pris un virage un peu trop serré et s’est écrasée contre la gare. Jean C, en voyant l’accident, s’est précipité comme s’il voulait être parmi les premiers secours. Mais dans sa précipitation, il s’est pris les pieds dans les rails, qui se sont détachés. Lorsque Jean C s’est retrouvé à plat ventre, il a été pris d’un énorme fou rire. Jean A est devenu rouge écarlate. Il était tellement furieux qu’il est resté un moment sans réaction. - Mon train ! a-t-il hurlé. - C’est tes rails qui m’ont attaqué, a osé Jean C. - Tu es devenu fou? a dit Jean A en commençant à l’empoigner. - C’est pas de ma faute si ton train prend toute la place, a répondu Jean C, un peu penaud, en se dégageant et en filant en direction de sa chambre.
J’ai cru que Jean A allait le tuer. Son train, c’était pour lui quelque chose de sacré. Un petit moment de silence s’est installé dans la pièce et puis Jean A s’est précipité dans la chambre des moyens. Jean C avait tellement peur qu’il s’était enfermé et refusait d’ouvrir. A ce moment là, la porte d’entrée a claqué : papa était de retour du travail. Quand il a entendu Jean A tambouriner comme un forcené, il est monté à l’étage. - Qu’est-ce qui se passe ici ? - C’est Jean C ! Il a marché sur mon train tout neuf, a expliqué Jean A. - Fais moi voir ça, a dit Papa. Mais ça, Jean A, ça se répare: c’est justedéboîté. Papa s’est agenouillé et a aidé Jean A à reconstruire son circuit. - A table, les enfants ! a appelé Maman. - On arrive, ai-je répondu en jetant mon livre. Ce soir là, nous avons mangé des petits pois, le fameux camembert de papy Jean et en dessert, la célèbre omelette au sucre. Un vrai festin pour une famille aux petits oignons !
La crĂŞpe aux sottises
par la classe de 6e 2
Ce soir là, quand on est rentrés de l’école : – C’est la Chandeleur, nous a annoncé maman. Et si vous m’aidiez à faire des crêpes pour le dîner ? –Youpi ! On s’est écriés tous les six. Mais maman allait regretter très vite sa bonne idée… - Celui qui fait les meilleures crêpes sera élu le meilleur cuisinier de la famille ! a dit Jean A. - Les grands contre les moyens et les petits ! ai-je ajouté. Mais maman n’était pas d’accord. Elle a proposé une première équipe avec Jean A, Jean C et Jean E et une deuxième, avec Jean D, Jean F et moi. On s’est mis à râler : personne n’était content de la distribution. Mais Maman a tenu bon. Le concours a donc commencé. Dans l’équipe de Jean A, Jean C a commencé à renverser une partie de la farine à côté du saladier. - Ce n’est pas grave, a dit Maman, mais Jean A, fais attention. Jean A a pris un air scandalisé. Il n’avait pas l’air de vouloir être responsable des bêtises de son coéquipier. A ce moment là, Jean E a couru chercher les œufs dans le frigo. Mais moi, rapide comme l’éclair, j’ai pu m’emparer de la boîte avant Jean E. Il restait sans doute un peu de farine sur le sol et j’ai glissé. Heureusement grâce à mon sens de l’équilibre, j’ai réussi à sauver les œufs, enfin à l’exception d’un seul, qui est allé s’écraser sur le carrelage. Jean A était mort de rire mais maman a commencé à perdre son calme. J’ai pris la serpillière et pendant ce temps, Jean E a voulu s’incruster : - Ze peux mettre le sucre ? -Non ! ont dit en chœur Jean A et Jean C. - Mais pourquoi ? Ma maîtresse dit touzours que ze sais très bien cuisiner et que ze serai un zour un très grand cef , a protesté Jean E. - C’est ça, on en reparlera quand on aura gagné le concours, a dit Jean A
Pourtant l’équipe de Jean A était plus efficace que la nôtre : elle en était à mélanger déjà tous les ingrédients. Alors que nous nous chamaillions pour savoir qui mettrait le lait, Maman est intervenue et a dit que ce serait Jean F qui s’en chargerait. -Ah,ah ! s’est réjoui Jean F. Mais tandis qu’il versait le lait en tirant la langue, des grumeaux se sont formés. - C’est quoi, ces grosses bulles, a dit Jean F. - Ça doit être normal, l’ai-je rassuré. Jean F a eu alors l’idée de vider la bouteille. La pâte était noyée. - Mais pourquoi t’as fait ça? a crié Jean D. - Pour faire disparaître les bulles et puis j’adore le lait. Il a fallu toute la patience de Maman pour ramener le calme mais lorsque Papa a débarqué, la cuisine était un véritable champ de bataille. - Qu’est-ce qui s’est passé ici ? On a tous voulu parler ensemble. Papa n’y comprenait rien et interrogeait Maman du regard. - Un seul à la fois, a dit Papa. Jean A, à toi l’honneur ! - Et bien, on faisait des crêpes et c’est parti en cacahuète… - Et bien, messieurs, vous savez ce qui vous attend !