Dijon vu par 2012

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dijon vu par H. ARNOUL JL. THOUARD



“Dijon Archipel 2.012“, est le sous-titre évocateur choisi par Hervé Arnoul et par Jean-Louis Thouard pour cette édition de “Dijon vu par”, notion géographique qui souligne les liens importants et primordiaux entre des éléments séparés qui forment cependant une unité. Tout comme les quartiers d’une même ville, chacun avec ses spécificités mais tous unis vers un même futur. Mariage de deux techniques, l’illustration et la maquette. Réunion de deux talents, Hervé Arnoul, maquettiste, meilleur ouvrier de France et Jean-Louis Thouard, illustrateur réputé. Deux éléments séparés qui réussissent au travers de cette exposition une unité plastique admirable. Les artistes nous proposent un voyage fantastique dans un “Dijon imaginaire et reconstitué”, une vision rétro-futuriste de notre ville où les lieux symboliques sont transformés en stations suspendues et font allusion au tramway qui sera inauguré prochainement. François REBSAMEN Sénateur-maire de Dijon Président du Grand Dijon


De pierre et de rouille

Archipel 2.012 Dans les multiples formes que prend la création artistique, il y a ceux qui cherchent à recopier la Nature au plus près de sa vérité et ceux qui se permettent de l’interpréter avec un regard personnel vers un réalisme plus ou moins fantastique. Jean-Louis Thouard et Hervé Arnoul appartiennent à cette seconde catégorie. Leurs mondes dessinés ou réalisés en maquettes pourraient être réels et auraient pu exister. Leurs machines folles, construites avec amour et précision, semblent issues du cerveau d’un ingénieur, probablement fou lui aussi, qui aurait décidé de les faire fonctionner… Et nous voilà projetés dans un autre futur antérieur possible balisé par des références à un passé pas si lointain. Rêves de civilisations pour une autre histoire de la Terre ? Redécouverte d’un passé bien réel qui a été occulté ? Chacun peut imaginer ses propres solutions, ses propres réflexions mais une chose est sûre : vivent les Bâtisseurs de Rêves ! Jean-Claude Mézières Dessinateur et co-créateur avec Pierre Christin de la bande-dessinée de science-fiction Valérian et Laureline

Plonger Dijon dans un univers steampunk. Faire s’entrechoquer le présent, le passé et le futur et à la lueur de ce prisme, recomposer un univers urbain singulier, sombre et drôlatique. Telle a été ma démarche pour ce “Dijon vu par”. Ce travail a également été pour moi l’occasion d’une rencontre exceptionnelle avec Hervé Arnoul. Travailler avec Hervé c’est un peu réaliser un rêve de gosse. Tous les deux, on fait des dessins, on en imagine, on parle de visions, d’images, de films, de livres… puis je griffonne… Et puis, quelques jours plus tard, il m’appelle et je me retrouve nez à nez avec la maquette d’un superbe bâtiment-vaisseau imaginaire, hier encore, simple esquisse au crayon. Alors, comme un gosse étonné, je tourne autour, je me projette à l’intérieur, j’essaie d’inventer ce qui gravite dedans, grouille et se trame dans ces formes steampunks, arquées et sinueuses… C’est tout l’objet de cette exposition : provoquer l’imaginaire à travers des bâtiments “trop” connus de Dijon et jusque dans ses recoins oubliés. JEAN-LOUIS THOUARD Jean-Louis Thouard est auteur-illustrateur. Diplômé de l’ école des arts décoratifs de Strasbourg et licencié de la faculté d’arts plastiques, il travaille pour l’ édition et il a publié plusieurs ouvrages en France, en Angleterre, en Turquie et à Hong-Kong. Il a notamment collaboré avec Pierre Bottero pour illustrer la série des “Ewilan”, du “Pacte des Marchombres” et “Isayama”. Chez Casterman, il a dessiné la trilogie sur les “Histoires extraordinaires d’Edgar Poe”. Il travaille actuellement sur l’adaptation d’un polar pour la collection Casterman/Rivages/Noir. Il vit près de Dijon.


Un rêveur plein de rigueur C’est au cours d’études en design industriel qu’Hervé a découvert et choisi un moyen d’expression particulier : la maquette volume. Au long de ces rencontres professionnelles, Hervé a développé cette expression “artistique”. La confiance qui lui a été accordée, lui a permis de se créer peu à peu un métier passionnant sur mesure répondant aux exigences des musées nationaux dans des reconstitutions du patrimoine. Entre deux projets d’un style plus académique s’insèrent des travaux personnels plus originaux. Lors des expositions des artistes de la ville de Paris et des installations du musée Jules Verne à Amiens, le public a montré un intérêt évident à ces interprétations urbaines atypiques. Son accession au titre d’un des “Meilleurs ouvriers de France” en 2011 a légitimé et a conforté le choix technique de ses réalisations : travaux exclusivement manuels permettant de rendre l’objetmaquette unique. Exigence, optimisme, rêve et rencontres sont les garants d’un métier plein d’aventures qui font d’Hervé “un rêveur plein de rigueur”.

En 2012, la ville de Dijon lui ouvre un “Espace libre” pour un nouveau voyage : une œuvre fantastique sur son prestigieux patrimoine. Cette exposition, c’est la rencontre avec Jean-Louis Thouard et c’est en récidiviste qu’Hervé repart avec entrain pour la troisième fois dans les “traits” d’un auteur de bande-dessinée. Si la maquette se prête volontiers aux digressions architecturales d’un patrimoine immuable, l’instantanéité créative de Jean-Louis parcourt toute la patine des âmes urbaines. Une identité sociale changeante prenant vie dans les sillages des crayons de Jean-Louis s’immisce dans chaque recoin des murs de la ville. La course lente et poétique de ses vaisseaux-maquettes s’en trouve rattrapée par le tourbillon du trait de Jean-Louis. À l’abordage ! Les grappins de l’illustrateur sont lancés et les pavillons de la vie, de l’humour et de l’étrange sont hissés. Entre dessins et maquettes, l’alchimie opère dans cette merveilleuse toile pour l’imagination qu’est Dijon.




D’un monde à l’autre un autre regard La ville miroir de l’âme humaine offre par ses strates de formes, de matériaux et d’époque ce terrain mouvant de sentiments et de rêveries. À tout un chacun qui la traverse ou la vit quotidiennement, elle apporte par son immuabilité patrimoniale et son identité sociale changeante une merveilleuse toile à l’imagination. C’est en passeur que je vois cette halte de quatre années en son cœur. Dijon par son histoire s’est peu à peu révélée comme étant l’escale entre les routes du Sud, de l’Est et du Nord. Par-delà les frontières et le temps, elle était la clef des voyages d’une Europe qui s’ignorait. Si je devais retenir une vision fantastique de Dijon ce serait sans aucun doute cette sorte de “Hub terrestre”. Qu’ils soient routiers, ferroviaires ou fluviaux, ces axes de transits tutoient Dijon, glissant le long de ses flancs, dessinant son contour sans jamais fusionner. La place de la Libération est pour moi un résumé urbanistique de l’idée de terminal aéroportuaire imaginaire. Une terrasse ouverte vers le Sud offrant sa rotondité aux vaisseaux le temps d’une escale. Des amarres-passerelles, tirées d’une architecture technique et poétique d’un XIXe siècle audacieux, accueillent ces nefs que sont ces grands édifices religieux et civils dijonnais ancrés au milieu d’un flot d’habitations de toute autre échelle. Un palais des ducs sorti de la renaissance côtoie un hôtel de ville aux façades d’un classicisme rigoureux. Réminiscence d’un

patrimoine disparu, les voûtes métalliques de l’ancienne verrière de la gare dijonnaise viennent épouser la pierre lumineuse de Bourgogne. L’hémicycle devient la rampe de lancement d’un tramway libéré de la pesanteur et c’est une toute autre tour Philippe le Bon qui domine cette place de la Libération, veillant sur ces bâtiments vaisseaux : ce bel immeuble Art Nouveau aux lignes élancées place Grangier est à l’abordage de l’hôtel des postes et des télécommunications aux contours massifs. Sainte-Anne et c’est tout le musée des Arts Sacrés qui ne demande qu’à prendre les airs emporté par son dôme montgolfière. Enfin la mystérieuse église Saint-Jean aux murs patinés de suie et de vigne vierge emporte dans les lentes rotations de ses roues à aube toutes les épices du théâtre de la vie. Par un travail maquette, j’ai souhaité restituer artistiquement les pesanteurs et la légèreté de ce volume mental. Pour vous accompagner dans ce Dijon particulier, j’ai choisi trois rencontres qui ont marqué et encouragé mon cheminement professionnel et artistique. Ils partageront leur regard sur ce moyen d’expression libre que peut apporter la maquette et le maquettiste que je suis. Ce voyage fut long et dense, je remercie mon compagnon d’épopée Jean-Louis, mon Père et Nicolas Salis ! Je vous souhaite une évasion lointaine au fil de ces pages et de vos pas dans ce “Dijon vu par” 2.012. HERVÉ ARNOUL




La maquette est bien à tort considérée comme un art mineur. Elle est pourtant un merveilleux moyen de visualiser un projet architectural dans un format restreint ou, comme Hervé y domine en maître, de faire revivre les grands monuments du patrimoine existants ou disparus. Ceux qui ont la rare chance de contempler ses maquettes s’offrent alors un prodigieux voyage dans l’Histoire et le rêve. Hervé travaille avec ses seuls doigts d’or et, lorsque le sujet le requiert comme un archéologue chevronné. Il emprunte ses techniques manuelles aux plans reliefs des XVIIe et XVIIIe siècles et y apporte une exécution parfaite, un goût artistique très sûr et, quand le sujet s’y prête, une magnifique imagination. C’est alors la porte ouverte pour un voyage onirique et synthétique dans la ville comme à Paris il y a quelques années et maintenant dans un Dijon poétique et parallèle.

MICHEL CONIN PDG de la Huet Holdings




La curiosité est immédiatement excitée. Qui est donc cet architecte fou et sage à la fois qui met en orbite le vaisseau de Dijon, lui fait faire escale à Saint-Pierre de Rome avant d’atterrir au pays des rêves, là où dessiner, composer, construire est un jeu d’enfant surdoué ? Cet architecte est maquettiste et le maquettiste s’appelle Hervé Arnoul. Depuis toujours, il a le sens des proportions et la passion de l’architecture, depuis toujours il imagine des espaces urbains poétiques traversés par des rues, par des rampes, par des viaducs qui donnent envie d’y cheminer. Tous les points de vue sont conjugués : d’en haut, d’en bas, de côté, cadrés au travers d’un portique classique ou d’une dentelle métallique étrange et luxuriante... Et, lorsque l’horizon se fait trop petit, qu’importe ! L’architecture prend son envol et se fait vaisseau fantastique pour découvrir d’autres univers où les lois de la physique sont réinventées : on y construit différemment. Forcément puisque l’air, la matière, la lumière s’y combinent tout autrement. Tout y est insolite, surprenant et en même temps attirant. Comme un clin d’œil à nous autres les terriens qui voyageons par les cartes, par les tableaux et par les romans, une échelle de coupée suspendue dans le vide nous invite à monter à bord.

Geneviève et Christian Le conte-Noirot Architecte scénographe www.leconte-noirot.com






Pour un architecte, le dessin n’est pas représentation de l’objet imaginé ou vu mais la représentation d’une pensée sur l’objet. Le dessin précède la pensée autant qu’elle lui succède. Ce mélange nous fait dire que l’acte de dessiner est une manifestation de l’intelligence, d’une intelligence manuelle autant que visuelle. La main est prolongement du regard et réciproquement. L’intelligence est le produit et la raison de cette interaction. À travers ce qui est vu, on comprend ce que l’on est capable de dessiner et le dessin indique ce que l’on est capable de voir. Mais on ne voit pas toujours tout, pas plus qu’on est capable de tout dessiner. Hervé Arnoul a ceci de particulier qu’il fait en trois dimensions ce que les architectes font couramment en deux : penser l’espace et donner à voir une pensée. La maquette n’est pas chez lui une représentation du réel mais un acte de connaissance qui conjugue l’intervention simultanée de l’œil et de la main dans l’analyse du bâti. C’est ce qui fait de lui un partenaire idéal dans les études de conservation des paysages urbains qui ont perdu leurs fonctions. Hervé Arnoul sait vous accompagner et vous aider à transgresser les barrières de la familiarité qui banalisent les formes, à leur redonner du sens sans perdre leur réalité. En trois années de coopération, je l’ai vu à l’œuvre sur des thèmes aussi complexes que la reconversion du “Carreau du Temple“ ou de la “Piscine Molitor“. Ce n’est pas un hasard si pendant cette période il a décroché deux premiers et un second prix au salon des artistes de la mairie de Paris en donnant une vision inédite de l’église Saint-Eustache, d’un portail Guimard et de la station de métro “Porte de la chapelle”, trois thèmes bien connus pourtant du paysage parisien. Cette capacité d’exploration conduit l’action simultanée de l’œil et de la main à révéler, cette fois-ci, non pas une pensée mais des couches de pensées sédimentées par l’histoire dans les formes et dans les organisations successives de la ville de Dijon. En cela, la pratique d’Hervé Arnoul le maquettiste n’a pas d’égale.

Bernard Franjou Architecte




Palais des Ducs crayon sur papier et photoshop, 102x42cm



Suzon crayon noir et encres 34x45cm


La CitĂŠ crayon sur papier, encres et photoshop 35x25cm


Dukes crayon noir et encres 20x30cm


La Raines crayon et aquarelle 24x32cm


Tour Noire crayon gras et encres sur papier, 34x45cm



Mamzelle chouette crayon et aquarelle 24x32cm


La Ménagère crayon et aquarelle 25x35cm


Darcy bot crAyon noir et encres 84x30cm



TWINS DUKES crayon noir et encres 34x45cm


Le conducteur de liane crayon et encres 34x45cm


Famille steampunk en goguette rue des Forges crayon et encres 42x30cm


Dark Knight crayon et encres 42x30cm


Baronnie crayon et aquarelle 84x30cm



pirate du lac Kir crayon et aquarelle 24x32cm


La Chouette crayon et aquarelle 24x32cm


Steampunk garden party crayon sur papier 84x30cm



Maillard shop crayon et encres 45x34cm


Yellow Doll crayon et encreS 34x45cm


PORTE DE L’OUCHE crayon noir et encreS 45x34cm


Pour cette exposition “Dijon vu par Hervé Arnoul ET Jean-louis Thouard” Les artistes tiennent à remercier chaleureusement : La ville de dijon Le service culturel de la ville de dijon Le service communication de la ville de dijon Les ateliers de la ville de dijon Les partenaires privés avs communication La gazette de Côte-d’Or


Hervé arnoul

auteur-illustrateur

designer maquetTIste

de bande-dessinée

meilleur ouvrier de france

lebaron-rouge.com

herve-arnoul.com

FUGLANE, DIJON

Jean-Louis Thouard

03 80 74 51 51 www.dijon.fr


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