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Agota, l’immortelle de Neuchâtel
La Ville de Neuchâtel a inauguré vendredi une place au nom d’Agota Kristof. Un moment fort où les autorités, les amis et la famille ont rendu hommage à cette écrivaine à la renommée internationale. Une façon aussi de rééquilibrer la place des femmes dans l’espace public.
Après l’espace Tilo-Frey en 2019, une nouvelle place a pris le nom d’une Neuchâteloise. Nicole Baur, présidente de la Ville et son collègue Thomas Facchinetti ont inauguré la place Agota Kristof au sud du collège latin, en présence d’une cinquantaine de personnes. Ce lever de voile o ciel a aussi été l’occasion de revenir sur cette figure majeure de la littérature française, à travers les hommages de ses enfants, ses amis et des autorités communales. Zsuzsanna Béri et Carine Baillod, les filles de l’écrivaine, ont rappelé qu’Agota Kristof n’avait pas choisi de s’arrêter à Neuchâtel au cours de son exode, mais que « c’est Neuchâtel qui l’a choisie ». Selon ses deux filles, « elle vivait retirée, ne recherchait pas les honneurs mais l’idée de laisser une telle trace ne l’aurait pas laissée indi érente ».
A son tour, Eric Bergkraut, journaliste et cinéaste, ami d’Agota qui a tourné deux films à son propos, a rappelé quelques traits saillants de cette écrivaine au caractère entier : « Agota n’a jamais été une immigrée docile, juste reconnaissante d’avoir été accueillie en 1956. Elle ne voulait pas être de ces réfugiés qui nous confirment dans la bonne idée que nous avons trop souvent de nous-mêmes et de notre pays qui est la Suisse », a déclaré le réalisateur de Continent K et Agota Kristof, une rencontre, deux films projetés pendant la Semaine de l’Europe.
R Parer Une Faute Historique
Thomas Facchinetti, conseiller communal en charge de la culture, de l’intégration et de la cohésion sociale de la Ville de Neuchâtel a pour sa part évoqué « le rôle essentiel des femmes dans notre histoire commune » et a rmé son souhait, qui est celui du Conseil communal, de réparer cette « faute historique » en rendant hommage aux nombreuses femmes qui ont porté haut et loin la renommée de Neuchâtel, « qu’elles soient migrantes ou Neuchâteloises de souche ».
« Nommer cette place durant la Semaine de l’Europe 2023 qui bat son plein à Neuchâtel, sous les fenêtres de la bibliothèque publique neuchâteloise, entre l’eau et le savoir, c’est je crois le moindre des hommages que nous pouvions, que nous devions rendre à Agota Kristof », a encore indiqué Thomas Facchinetti. Pendant la cérémonie, la comédienne Monique Ditisheim a également lu un texte inédit de l’écrivaine Amélie Plume, amie d’Agota Kristof. Les discours étaient ponctués d’intermèdes musicaux poignants de la chanteuse et accordéoniste Zsuzsanna Varkonyi, sur les thèmes de l’enfance, de l’exil, des racines et de l’intégration. ● EG
Un bouquet d’événements pour fêter l’Europe
Cette inauguration de la place Agota Kristof s’inscrivait au cœur du programme de la Semaine de l’Europe, qui vient de s’achever le 9 mai et qui avait pour thématique les «Femmes en Europe ». L’objectif de cette semaine est de mettre en lumière le destin de personnalités féminines qui ont contribué à construire l’Europe de la justice, de l’égalité et de la paix – une Europe au-delà du politique dont font partie Neuchâtel et la Suisse. Plus de 30 partenaires institutionnels, culturels, associatifs se sont unis pour tisser ensemble un véritable bouquet d’événements: spectacles, conférences, expositions, débats, mais aussi création collective et jeu de pistes étaient au programme. La Bibliothèque publique et universitaire prolonge les réjouissances avec un choix de lectures de femmes d’Europe et une vitrine sur les écrivaines neuchâteloises à voir jusqu’en août. ●