L’unité dans la diversité
Spécial
Ville de Neuchâtel
Photo : Albin Tissier
N° 60 // Mai 2021 – Août 2021
Pays Neuchâtelois
Sommaire
Spécial
Editorial 2 Le Billet politique de Jean-Claude Baudoin 3 Les visages du nouveau Neuchâtel 4 Quatre communes pour n’en former qu’une 8 Bienvenue chez vous ! 11 L’interview exclusive de Violaine Blétry-de Montmollin 14 Daniel Veuve, un chancelier dans l’histoire 16 Quatre acteurs : Aurélie Widmer, Patricia Sörensen, Alain Rapin et Fabio Bongiovanni 18 Les Jeunes-Rives, un nouvel espace d’évasion pour demain 21 Mon sport, mon club, ma ville 22 La Marina : « Du monde et du plaisir ! » 28 La Vaudoise – Agence de Neuchâtel 30 Un climat de confiance et de sécurité 32 Neuchâtel en route vers la transition énergétique 33 Améliorer les structures d’accueil pour les enfants 34 Le bonheur des boîtes à truc 35 Les Rouages du Temps chers à Etienne de Tribolet 36 BAN SA, 90 ans au service d’un message ciblé 40 La Haute Ecole de Musique fait rayonner Neuchâtel 44 Festi’neuch, le festival de la convivialité 46 Les arbres et la qualité de vie du paysage urbain 49 Chocolatissimo, Neuchâtel est à croquer ! 50 Viteos délivre l’or bleu de toute une région 52 De grands projets immobiliers à l’étude 55 Ces animaux qui nous observent 57 Deux monuments historiques retrouvent leur lustre 58 La Vallon de l’Ermitage : nature et culture à deux pas 59 Horizon, un nouvel acteur local dans la communication 61 Le Théâtre du Passage : un théâtre du… pas d’âge ! 64 Les médiateurs urbains, artisans du vivre-ensemble 66 Bulgari Horlogerie, un fleuron de luxe à Neuchâtel 68 La Fête des Vendanges, l’incontournable 70 Naef, un groupe au service de la proximité 72 La Case à Chocs, 30 ans d’une histoire bouillonnante 74 NIFFF, 20 années fantastiques à Neuchâtel 76 Banca Populare di Sondrio – SUISSE – à Neuchâtel 78 Neuchâtel et Valangin, une histoire tumultueuse 80 Neuchâtelroule, la mobilité douce en plein essor 81 Escapade : Le Restaurant du Jura – Chevroux 82 Le regard de Thierry Béguin : une visite impériale à Neuchâtel 84 Les faux-semblants de la République : Le Fonds Fornachon 86 En fin de compte de Fabio Payot : Fromages, casseroles et lauriers 88 Pays Neuchâtelois N° 60
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Editorial
Exceptionnel A événement exceptionnel, édition exceptionnelle !
Cette édition du printemps 2021 consacrée à la « grande » Commune de Neuchâtel revêt, en effet, un caractère exceptionnel. Par son thème puisque nous avons choisi de rebondir sur l’actualité « politique », par la richesse de ses articles, la densité de leurs contenus, la qualité des acteurs ainsi mis sur le devant la scène ! Et encore, ce n’est qu’une partie des nombreux trésors qui émaillent la vie politique, associative, industrielle, culturelle et sportive de la Ville de Neuchâtel et de ses voisines que sont Peseux, Corcelles-Cormondrèche et Valangin. Exceptionnel, par la multiplicité des plumes qui ont accepté de consacrer du temps à la réalisation de cette édition. Car, vous l’aurez deviné, la seule
petite équipe de rédaction de Pays Neuchâtelois, aussi remarquable soitelle, n’aurait pu permettre la sortie d’une telle édition. Dès lors, nous choisissons de nommer les nombreuses personnes « extérieures » qui ont apporté leurs généreuses contributions à cette magnifique édition : ■ Commune de Neuchâtel et son service de la communication (Françoise Kuenzi, Emmanuel Gehrig et Pierre Léderrey) ■ Eva Volery ■ Etienne Bel ■ Lucie Goy ■ René Michon ■ Pascal Brandt ■ Diane Clénin ■ L’Equipe du NIFFF
■ Camille Jéquier ■ Le Comité de la Fête des Vendanges ■ Viteos Autres partenaires indissociables du caractère exceptionnel de cette édition, les annonceurs sans lesquels rien ne serait possible. A commencer par la Commune de Neuchâtel… Sans oublier Viteos, Facchinetti SA, la Pharmacie Marti, La Bâloise, la Vaudoise, la Banque Populaire de Sondrio (SUISSE), Bulgari, les Caves de la Ville, Dynafisk, Horizon et le BAN SA, nouveau partenaire de notre revue. Merci à toutes et tous, excellente lecture et bel été ! Claude-Alain Kleiner n
Erratum
SOCIÉTÉ ÉDITRICE La Colombe Gourmande, route des Longues Raies 13, case postale,
La rubrique « Le Billet politique » signée par le Conseiller d’Etat Laurent Favre, dans notre dernière édition – PN 59 – consacrée à la Commune de Val-de-Ruz, comportait une erreur. Le crédit-photographique relatif à l’illustration accompagnant le texte laissait croire que son propriétaire était le département concerné. Or, il n’en était rien puisque l’auteur de la photographie est M. Jean-Lou Zimmermann. Mille excuses à ce citoyen du Val-de-Ruz !
PARUTIONS Entre 2 et 4 numéros par année
2013 Colombier NE, info@paysneuchatelois.ch RÉDACTEUR EN CHEF Claude-Alain Kleiner, redaction@paysneuchatelois.ch ADMINISTRATION ET ABONNEMENTS Edlyn Sottile, abonnements@paysneuchatelois.ch PRIX PAR NUMÉRO Fr. 10.– Abonnement annuel : Fr. 35.– ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Claude-Alain Kleiner, Jean-Claude Baudoin, Thierry Béguin, Philippe Silacci, Belzeb, Fabio Payot PHOTOGRAPHES Atelier de l’Image – Bernard Python CONCEPTION GRAPHIQUE Anne Kummli, recto verso IMPRESSION Artgraphic Cavin SA La rédaction décline toute responsabilité pour les manuscrits et les photos qui lui sont soumis. La reproduction même partielle, d’articles ou d’illustrations parus dans Pays Neuchâtelois est interdite, sauf accord écrit de la direction du magazine. Pays Neuchâtelois est une revue fondée en 1947 par René Gessler. Retrouvez-nous sur Facebook !
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Pays Neuchâtelois N° 60 Editorial
Le billet politique
Restituer une place à la beauté Texte Jean-Claude Baudoin
Dans cette édition extraordinaire de Pays Neuchâtelois, au fil des pages, nous racontons l’histoire de la nouvelle commune de Neuchâtel. Des personnalités témoignent du passé, du présent et du futur. Avec force et sensibilité pour en distinguer les battements du cœur parmi tous les bruits de la rue. En premières lignes, avant tout, nous affirmons que la commune est une institution ; elle est l’incarnation de l’intérêt général, le lieu où se réalise la synthèse de la volonté générale et des volontés particulières. Plus loin, la cité demeure l’endroit où l’on crée le mieux une identité collective. Même si ses frontières changent de scène, sinon de décor avec la fusion, nous en aimons la conception comme centre d’intégration et de réunification sociale. Il faudra être bien attentif dans les mois qui suivront aux débats politiques qui auront pour cadre l’enceinte parlementaire. C’est là que les choix seront mis en débat, les compromis négociés, la vérité recherchée qui se confondra aussi peu que possible avec les marécages de l’intérêt personnel et les énergies libérées pour répondre aux exigences de la société civile. C’est là aussi que seront posées les questions essentielles, celles de l’avenir. Avec une petite angoisse que nous avons au bout de la plume : dans un monde de banderoles, de manifestes où le temps n’est plus à l’éloge mais aux procès, pouvons-nous encore rédi-
ger une opinion raisonnable, ou même écoutable ? La tentation est grande, dans nos vies chamboulées, de perdre de vue les deux plus fortes menaces de notre temps. L’une est climatique, l’autre sociétale. Les défis restent entiers. Nous croyons que toutes les forces politiques de Neuchâtel pourraient demain afficher une résolution unique : vouloir mettre l’environnement et la justice sociale au cœur de la relance économique ! A l’évidence, nos crises éclairent la fragilité d’un système planétaire dégradé. Une telle résolution politique serait-elle cet autre vaccin qui nous offrirait une nouvelle immunité et qui nous permettrait de croire à un autre mode de développement ? Ici dans notre canton, résolument, nous nous sommes éloignés d’une mondialisation destructrice. Nous réapprenons comme beaucoup d’entre vous les vertus de la proximité et s’il fallait mettre des mots consolateurs à une vision d’un monde d’après, nous ferions un vœu, simple et modeste : celui de restituer sa place à la beauté pour rendre de nouveau habitable notre séjour sur
Pays Neuchâtelois N° 60 Le billet politique
terre. Une beauté durable, comme il y a un développement durable. Tout au long de cette édition, les témoignages affluent. Une ville différente, nouvelle, est désormais possible. De Corcelles-Cormondrèche à Peseux, de la capitale à Valangin, elle est espérée. Elle est dans toutes les têtes ! Alors, relisons cette magnifique pensée de Camus, qu’il vaut la peine de citer à l’heure où les questions sont encore plus nombreuses que les réponses : « Chaque génération sans doute se croit vouée à refaire le monde, la mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas, mais sa tâche est peut-être plus grande : elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. » Nous y voyons, là, une tâche qui serait comme une sorte d’écologie générale, une écologie qui engloberait non seulement le territoire, mais aussi l’économie, la culture, les arts et toute la population. Dans ce grand Neuchâtel, c’est vrai que nous avons rencontré mille volontés. Elles sont en évidence dans les pages qui suivent. Elles s’ajoutent à un autre édifice communal à construire : celui du partage. Déjà, les dons abondent. n
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Les visages du nouveau Neuchâtel Décembre 2020, le Conseil communal fraîchement élu venait de présenter aux médias sa nouvelle identité visuelle, à quelques jours de l’avènement de la nouvelle commune. Photo : David Marchon.
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Pays Neuchâtelois N° 60 Interviews
Violaine Blétry-de Montmollin, présidente, en charge du Dicastère du développement territorial, de l’économie, du tourisme et du patrimoine bâti
« De gigantesques enjeux pour l’avenir » Les 4 prochaines années semblent cruciales pour l’avenir. Pourquoi ? Nous devons d’abord réaliser pleinement la fusion de communes, avec des processus efficaces ainsi que des missions et des prestations à la hauteur de nos ambitions. La nouvelle organisation de la commune se fonde sur cinq enjeux cruciaux qui doivent déterminer la vision et l’action politique: le développement durable et la mobilité, le développement du territoire en lien avec une économie de proximité, le développement technologique, l’axe famille et formation et finalement la cohésion sociale et l’intégration. La pandémie qui nous affecte tous depuis plus d’un an a permis également de nous positionner encore plus fortement sur certaines thématiques dont celle d’une économie de proximité qui favorise les circuits courts. La nouvelle loi sur l’énergie cantonale et fédérale, ainsi que les plans d’aménagement locaux pour les prochaines décennies, soulèvent de gigantesques enjeux en matière de gestion du territoire, de mobilité et de développement durable. Quelles sont les conséquences directes de la loi sur l’énergie ? La réduction de CO2 ! Cela va impliquer par exemple l’assainissement de l’en-
Pays Neuchâtelois N° 60 Interviews
semble de notre patrimoine immobilier et la mise en valeur du photovoltaïque notamment : le défi à relever est grand et le budget important. Il est également primordial de développer aujourd’hui une stratégie qui permette de relever les défis liés aux mobilités au sens large du terme et au développement d’une économie de proximité. De nombreuses réflexions autour de l’usage des transports publics, des parkings d’échanges pour désengorger nos centres villes et à la requalification des quartiers sont au cœur de nos préoccupations. Qu’est-ce exactement que la requalification des quartiers ? Avec cette pandémie, nous avons encore pris plus conscience des besoins de notre population en termes de vie de quartiers et du lien social qui s’y créé ou de consommation locale avec le développement d’épiceries et de commerces de proximité par exemple. Requalifier nos quartiers, c’est leur redonner vie et permettre aux habitants de se les réapproprier par des démarches citoyennes intéressantes. Ce vivre-ensemble passe également par une diminution du trafic et une réaffectation des zones pour diminuer la présence du trafic individuel. L’enjeu est de trouver le juste équilibre entre la réduction de la circulation automobile et la facilité d’accès. Comment concilier dynamisme économique, bien-être des habitants et développement durable ? Cela passe par exemple par une politique de domiciliation forte mais cohérente. Pour attirer de nouveaux citoyens et de nouvelles entreprises il faut pouvoir répondre à leurs besoins en termes d’accessibilité, d’offres culturelles et sportives, de places d’accueils pour les familles, sans oublier les conditions fiscales attractives. Atténuer fortement la circulation au centre-ville ou encore rendre la rue du Seyon piétonne bénéficiera tant aux commerces de proximité qu’au bien-être des habitants. Vivre à Neuchâtel, c’est également profiter
d’un accès unique à ses rives. A ce propos, la première étape du réaménagement des Jeunes-Rives sera achevée déjà en 2023-2024.
Spécial
Neuchâtel est bâtie sur une colline : le trafic nord-sud représente-t-il une difficulté? Oui nous cherchons des solutions pour atteindre le nord de la ville autrement que par la route avec des liaisons verticales nouvelles et innovantes. Nous avons déjà quelques funiculaires pour y arriver mais ce n’est pas suffisant. Nous devons aussi penser aux liaisons entre nos différentes communes fusionnées et un projet de pont suspendu par-dessus le Seyon reliant Valangin et Peseux est à l’étude.
Photo : David Marchon
Photo : SP
Le 25 octobre dernier, les citoyen-ne-s de Corcelles-Cormondrèche, Neuchâtel, Peseux et Valangin ont choisi les représentant-e-s d’un seul et même Conseil communal pour les quatre ans à venir. Trois d’entre eux siégaient déjà dans les exécutifs des anciennes communes. Quelles sont leurs visions et ambitions ? Comment vivent-ils leurs nouvelles fonctions ? Rencontres.
Didier Boillat, vice-président du Conseil communal, en charge du Dicastère du développement technologique, de l’agglomération, de la sécurité et des finances
« L’innovation au service de tous » Qu’espérez-vous pour la ville de Neuchâtel dans 4 ans ? Mon principal souhait est que nous soyons une commune qui a réussi sa fusion et dont les ambitions se seront réalisées. Nous devons également gagner en dynamisme : nous nous sommes donné les moyens de bien démarrer, reste qu’il y a encore du travail pour que tout fonctionne au mieux. Cette fusion a été et reste un très gros défi, mais aussi un grand succès pour le Service des ressources humaines dont j’assume la direction politique. Quelles actions aident aussi à grandir en qualité de vie? Des guichets à l’intention de la population de Corcelles-Cormondrèche, Neuchâtel, Peseux et Valangin ont été mis en place ainsi que des délégués aux quartiers, qui auront un rôle actif en faveur des collectivités et des associations locales. La création d’assemblées citoyennes doit aussi permettre de
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L’innovation technologique, un atout encore à développer ? Le développement technologique va permettre, par exemple, de faire moins de bruit, de moins polluer, de mieux gérer notre mobilité et nos ressources naturelles. Nous avons la chance d’avoir une multitude d’instituts de recherche, de développement et de formation d’un très haut niveau. L’Université de Neuchâtel va s’agrandir, Microcity va construire un nouveau bâtiment, ce sont d’excellentes nouvelles. Je m’engage pour la création d’un quartier de l’innovation localisé autour de l’Université, du CSEM et de Microcity. Cela doit être un lieu de rencontre entre les spécialistes, mais également avec la population, afin que chacun-e se rende compte des multiples avantages que nous apportent les nouvelles technologies dans la vie de tous les jours. Dans les années à venir, par exemple, la Ville doit améliorer l’efficience énergétique de ses bâtiments. Or, de nombreuses technologies à disposition, ou en cours de développement sur notre territoire, pourraient nous y aider. Il y a là un grand potentiel. C’est le concept de smart city ? Oui, la notion de smart city recoupe finalement nos ambitions en matière de développement technologique et de développement durable. C’est la notion de ville intelligente, avec une technologie au service de la population, qui favorise les interactions avec les citoyens et la mise en réseaux grâce au développement d’outils collaboratifs. Cette notion de ville intelligente sert aussi le climat. Ce n’est pas de la technologie pour la technologie, mais au contraire le moyen d’optimiser les ressources à disposition et de diminuer la consommation d’énergie. Enfin, ce côté smart peut aussi servir à rendre l’administration encore plus efficiente et plus accessible pour les habitant-e-s.
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Thomas Facchinetti, vice-président du Conseil communal, en charge du Dicastère de la culture, de l’intégration et de la cohésion sociale
« Une culture et une cohésion sociale fortes » Quel sera pour vous le visage idéal de la ville de Neuchâtel à la fin de la législature ? J’aspire à ce qu’elle puisse être un modèle de communauté urbaine vivante, solidaire, imprégnée par tous les bienfaits de la nature et de la beauté du paysage qui l’entoure. Une communauté qui fasse également la part belle au lac et à tout ce qu’il apporte ainsi qu’à la forêt et la verdure en ville. Quels vous semblent être les principaux enjeux ? Réussir à allier harmonieusement un développement de la ville, sur le plan économique mais aussi social et culturel, avec un environnement qui puisse être préservé voire amélioré offrant davantage de biodiversité. Le vivre-ensemble est mis à mal par cette pandémie. Dans quelles proportions selon vous ? A Neuchâtel comme ailleurs en Europe, il semble hélas aisé d’observer une accentuation d’inégalités et une précarisation d’une proportion accrue de la population. On assiste de l’autre côté à des élans de solidarité et de générosité. Ils n’effacent cependant pas la dureté de la réalité vécue par bon nombre de concitoyen-ne-s. La collectivité publique a un rôle primordial à jouer, davantage encore dans ce contexte. Pourquoi maintenir la cohésion sociale est-il si important ? La pandémie a bouleversé les schémas habituels de fragilisation en impactant presque toute la société. Si on observe la réalité sociale de plus près, on s’aperçoit qu’en fait la majorité des personnes à l’aide sociale sont plutôt des personnes jeunes ou des familles monoparentales. Même les jeunes qui vont bien en apparence souffrent et s’inquiètent pour leur avenir. Les per-
sonnes âgées, celles en situation de handicap, les personnes migrantes qui se retrouvent isolées: une grande partie du corps social est touché. Voilà pourquoi la solidarité est d’autant plus importante aujourd’hui. Avec comme enjeu une société inclusive où tout un chacun-e trouve sa place, une société qui s’intéresse à chaque personne telle qu’elle est. Est-ce également vrai pour la culture ? Nous avons augmenté les soutiens pour les artistes et les associations indépendants, en privilégiant celles et ceux qui n’étaient pas bénéficiaires des autres aides mises en place par la Confédération et le Canton. Cela dit, depuis plusieurs années, la politique culturelle de la Ville a cherché à sortir de cette opposition un peu stérile entre culture institutionnelle et culture indépendante. Car l’indépendance artistique doit prévaloir partout, y compris dans les lieux officiels. Bref, il s’agit d’un écosystème, et comme celui du sport ou de la restauration, il est incontestablement très ébranlé. No Culture, no Future ? La culture est omniprésente. Elle ne se résume pas à des expositions ou des performances scéniques. C’est ce qui fonde les principes, les valeurs, les liens sociaux. Sa finalité est aussi de participer à penser le monde dans lequel on vit. Et peut-être que la pandémie nous aura amené ceci : la prise de conscience de l’importance de la culture, que même des petits moments de musique joués sur une terrasse nous manquent affreusement lorsqu’ils se raréfient. Une société humaine sans culture ne l’est plus.
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Une plus grande commune correspond à davantage de moyens d’y parvenir ? La grande commune de Neuchâtel a d’abord davantage de poids politique, et une présence plus forte sur le plan régional, cantonal voire national. Cela donne aussi de plus gros moyens pour investir, mais aussi plus de ressources en matière de spécialistes.
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r enforcer la démocratie locale. Un autre défi consiste à ce que tous les quartiers de notre nouvelle commune travaillent ensemble et s’enrichissent mutuellement. Il y a désormais un marché à Peseux et c’est une très bonne nouvelle car il complète ceux de Valangin et de Neuchâtel.
Nicole Baur, conseillère communale en charge du Dicastère de la famille, de la formation, de la santé et des sports
« Une ville bienveillante pour les familles » Comment vivez-vous vos nouvelles fonctions ? De manière intense ! Pour la première fois de ma vie, je ne gère pas mon
Pays Neuchâtelois N° 60 Interviews
Est-ce à dire que Neuchâtel est un terrain miné ? (Rires). Au contraire ! On se rend compte à quel point notre société fonctionne bien. Mais il y a une leçon universelle à tirer, c’est que lorsqu’il y a conflit, il n’y a jamais un bon et un méchant, la pâte humaine est toujours d’une grande complexité. Et puis, il y a la gestion du stress. Vous dirigez le dicastère Famille, formation, santé et sports. Quels sont les défis à relever ? C’est un dicastère très équilibré et homogène, avec des thématiques cohérentes qui se répondent l’une l’autre. Nous avons tout ici pour réaliser une société moderne, où chacun-e peut choisir l’équilibre famille-travail qu’il ou elle désire. Je rêve d’égalité dans la répartition des tâches entre parents, avec une prise en charge des enfants par la collectivité publique qui permet un véritable choix. En clair, je souhaiterais que chaque parent puisse s’épanouir dans son travail ou dans l’éducation de ses enfants, sans devoir sacrifier l’un ou l’autre. A cet égard, le projet cantonal d’école à journée continue auquel la Ville s’intéresse fortement, me semble un grand pas dans la bonne direction. Les parents auront bien sûr le choix d’y participer ou non. Comment voyez-vous Neuchâtel dans 10 ans ? Je vois une ville bienveillante pour les familles, où les parents savent qu’en s’installant ici, ils trouveront une place d’accueil, un logement abordable et une très bonne qualité de vie. J’aimerais aussi une ville qui continue à bien intégrer les populations migrantes et qui prend soin de sa population vieillissante, en lui offrant des lieux pour se rencontrer, des points de repos dans la rue ou les parcs, et un contact régulier, comme lors de grands froids ou de canicules, ainsi que durant la pandémie. J’espère aussi une ville sportive pour toutes les générations. En tant qu’ancienne joueuse de volley, je sais ce que le sport, notamment d’équipe, peut apporter !
Pays Neuchâtelois N° 60 Interviews
Mauro Moruzzi, conseiller communal, en charge du Dicastère du développement durable, de la mobilité, des infrastructures et de l’énergie
« Une qualité de vie presque sans équivalent » Comment vous sentez-vous, un peu moins de six mois après votre entrée en fonctions ? Très bien, j’ai énormément de plaisir ! Il y a eu tout d’abord une phase d’observation dans laquelle j’ai découvert des compétences extraordinaires au sein des services. J’amène à présent mon regard extérieur, et j’essaie, dans mon dicastère comme au sein du Conseil communal, de donner du sens et une vision à la hauteur des ambitions de notre Ville agrandie par la fusion. Nous avons un territoire fantastique, bordé d’un lac et de vastes forêts. Nous devons avoir une vision globale et à long terme de ce que nous voulons pour Neuchâtel, et ce tous ensemble, car l’apport de la fusion à 4 vaut bien davantage que la somme des parties qui la composent. Quel est le potentiel de notre région en termes d’innovation? L’innovation est le maître mot, c’est vrai, mais surtout comme état d’esprit. J’ai beaucoup voyagé et visité de nombreuses villes phare en matière d’innovation. Eh bien, je peux vous dire que je
n’aimerais vivre dans aucune autre que Neuchâtel ! La qualité de vie, la proximité humaine est presque sans équivalent. Nous bénéficions en prime d’un système démocratique éprouvé. Alors à l’avenir, dans un monde très concurrentiel, nous devons être plus rapides à saisir les opportunités qui se présentent et à tirer parti de nos atouts. Quelle est la figure qui vous inspire? Sur le mur en face de mon bureau, j’ai accroché un portrait d’Albert Camus. Un homme engagé dans tout ce qu’il entreprend. Qui vient d’un milieu très modeste, mais n’en conçoit aucune amertume : la profonde humanité de sa pensée et de son action vient de là. Qui n’a jamais proféré de jugement à l’emporte-pièce, à la différence de Sartre. Et qui a été profondément déchiré dans ses choix. Faire de la politique, à mes yeux, c’est faire les choix les plus justes possibles, dans un sens éthique. Mais autre chose m’inspire aussi, c’est une calligraphie que j’ai reçue d’un maître taïwanais. Elle signifie « le ciel et la mer sans limites ». Pour nous rappeler que tout est ouvert, tout est possible, possible, à condition que nous sachions ce que nous voulons faire. Est-il compliqué de gérer la frontière entre vie privée et vie professionnelle ? La frontière est très mouvante. Si on l’accepte, on vit mieux. Même pendant ma journée de travail, je peux m’évader, être disponible pour un proche. Et en vacances, le travail continue d’avoir une place importante. J’ai la chance d’avoir un travail qui a du sens et qui me donne de la satisfaction, et j’aimerais que ce soit pareil pour tous les employé-e-s de l’administration, au-delà des simples conditions matérielles. Ce qui compte, c’est de construire ensemble, que chacun-e amène sa pierre à l’édifice : même la plus modeste fait tenir debout une cathédrale. n
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agenda moi-même. Le public ne réalise pas toujours à quel point c’est un métier prenant ! Et passionnant : je suis d’ailleurs contente d’arriver à ce poste après avoir vécu un certain nombre d’expériences. C’est très stimulant de mettre en œuvre ce qu’on a appris durant toute une vie professionnelle, y compris, pour ma part, lors de mon expérience de déléguée du CICR, au Salvador et à Hébron. Mon expérience de journaliste m’est aussi précieuse pour la communication avec le public.
Quatre communes pour n’en former qu’une Texte Pierre Léderrey // Photos Ville de Neuchâtel
Le 1er janvier 2021 marque la naissance de la grande commune de Neuchâtel, grâce à la réunion entre Corcelles-Cormondrèche, Neuchâtel, Peseux et Valangin. Présentation de ces quatre localités au caractère bien trempé. Peseux Avec ses quelque 5800 habitantes et habitants, le village et ancienne commune de Peseux a rejoint la commune de Neuchâtel au 1er janvier 2021, en même temps que sa voisine Corcelles-Cormondrèche et que Valangin. Son château, ses vastes zones d’habitation, sa riche vie associative, ses commerces de proximité en font une localité idéale à vivre, bien desservie par les transports publics à l’est comme à l’ouest. Et sa forêt est un vaste lieu de promenade. Trait d’union entre le centre-ville de Neuchâtel et les vignes de Corcelles-Cormondrèche, Peseux est un véritable centre urbain, avec ses zones commerciales, locatives ou résidentielles, ses parcs et ses écoles, mais aussi son vieux village qui mérite le détour, avant de grimper en direction du tennis et de la superbe et immense forêt qui borde la localité, touchant jusqu’au Valde-Ruz. Le nom de Peseux tire semblet-il son origine du mot « puits », car l’un des soucis constants de Peseux fut de se procurer de l’eau, et les puits étaient nombreux dans la région. En 1901, Peseux est relié à Neuchâtel par une ligne de tramway, remplacée en 1976 par des trolleybus. Cela donne un nouvel élan à l’accroissement de la population, puisqu’en neuf ans, entre 1900 et 1908, le village passe de 1200 à près de 2000 habitants. En 1995, Le village a fêté ses 800 ans d’histoire. Peseux possède le plus vieux château de la campagne neuchâteloise. Il n’a
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Peseux, à la fois centre urbain et vieux village, une localité à vivre.
jamais eu vocation militaire. Au début du XVe siècle, Jean de Merveilleux, ambassadeur du roi de France auprès des Ligues suisses, tomba amoureux de l’endroit et y fît bâtir une « belle maison et logis. » L’apparition de cette imposante résidence de type Renaissance flanquée d’une tour hexagonale pousse d’autres personnages importants de la
région à bâtir des châteaux sans but militaire, à Auvernier, Fenin ou encore Cressier. La descendance de Jean de Merveilleux l’agrandit et fait construire deux tours qui donnent à cette résidence son aspect définitif, même si l’aménagement intérieur suivra les nouvelles normes de confort au fil du temps. Durant les années 80, ainsi qu’en
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Le château de Cormondrèche appartient à la même famille depuis trois siècles.
2004, le château a été rénové, il abrite des locaux administratifs de sociétés et une cave très bien conservée. La forêt de Peseux est une source infinie de balades, à pied ou à vélo, ou à l’occasion d’un parcours de piste Vita. Et le nouveau sentier forestier de Peseux permet, à travers une quinzaine de postes, de découvrir les secrets dans les bois à l’aide de panneaux d’information, d’expériences et de jeux.
Corcelles-Cormondrèche Avec ses quelque 4700 habitantes et habitants, cette localité et ancienne commune est issue de la réunion, en 1888, des villages de Corcelles et de Cormondrèche. Son château, ses maisons vigneronnes, ses forêts, sa superbe vue sur le lac en font un magnifique lieu de promenade et un cadre de vie idyllique. Corcelles-Cormondrèche se situe environ 5 kilomètres à l’ouest de la ville de Neuchâtel. A proximité se trouve le deuxième plus grand domaine forestier du canton avec, notamment, la forêt de Serroue et celle de Dame-Othenette. Après la création d’une gare (Corcelles-Peseux) dans les années 18591860, et la construction de la ligne du tram en 1902 (trolleybus depuis 1976), la commune agricole et viticole s’industrialisa et devint suburbaine. Etendue sur une surface de près de 500 hectares, la localité comporte 42% de zones de forêt et 34% de zones agricoles. Le nom de Corcelles (du latin curcellis : petit domaine) entre dans l’histoire écrite de notre canton en 1092, date à laquelle un personnage localement
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
important, nommé Humbert, décide de fonder un prieuré en donnant à la grande abbaye de Cluny l’église de Curcellis et plusieurs hectares de champs, vignes et forêts. Si l’exactitude de cette date est aujourd’hui remise en question, depuis lors et pour quatre siècles, une petite communauté de bénédictins va marquer durablement la vie religieuse et sociale du village, les moines étant aussi chargés d’administrer les biens qu’ils ont reçus, de s’occuper des pauvres et de rendre la justice. Passé sous contrôle de l’abbaye de Romain-
Valangin La localité et ancienne commune de Valangin est connue pour son château, qui abrite un superbe musée, son bourg avec sa collégiale, sans oublier ses forêts qui en font un lieu de promenade très apprécié aux portes du Val-de-Ruz. Il faut prendre le temps de découvrir les charmes de ce lieu entouré de forêts, bercé par le murmure du Seyon et de la Sorge,
Décor de carte postale à Valangin avec son château, son bourg et sa collégiale.
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Spécial
môtier en 1220, le prieuré est transformé en temple lors de la Réforme. Il est aujourd’hui considéré comme un monument patrimonial important et Corcelles a rejoint en 2007 le réseau des sites clunisiens. Le nom de Cormondrèche, lui, est attesté par écrit depuis 1179. Il viendrait du nom commun roman corte signifiant « ferme, domaine, hameau » et probablement d’un nom de personne féminin. Une brochure réalisée à l’occasion du 1100e anniversaire de la fondation de Cluny permet de partir à la découverte de Corcelles-Cormondrèche à travers trois promenades thématiques d’une durée d’une heure à une heure et demie, longues de maximum 3 kilomètres : les vieux bourgs, une promenade vigneronne et une balade forestière. Trois aspects d’un patrimoine collectif à visiter ou revisiter, à pied en famille ou avec des amis. Demeure familiale privée, le château de Cormondrèche s’ouvre à la belle saison au public pour accueillir des concerts et récitals de musique classique.
Ermengarde. C’est dans cet acte de donation que figure la première mention écrite de la localité de Neuchâtel. En un millénaire, la ville de Neuchâtel qui a fêté ses 1000 ans en 2011 a connu plusieurs variantes d’appellation dont Novum castrum au XIIe siècle et la forme grecque savante au XVIe siècle Neocomum. L’adjectif dérivé, neocomensis, se retrouve encore sur le sceau de l’Université. Le nom évolue aussi en langue « vulgaire », avec Neufchastel, puis Neufchatel avant l’intitulé « Neuchâtel » dès le milieu du XVIIIe siècle.
Le Château
A Neuchâtel, la place Pury est l’entrée de l’une des plus grandes zones piétonnes de Suisse.
protégé des vents par les collines qui l’entourent. Le village, qui mélange harmonieusement un très riche passé historique et le XXIe siècle, compte actuellement un peu plus de 500 habitants. D’une superficie de 376 hectares, dont une grande partie constituée de forêts, Valangin n’est pas un village agricole. Les scieries et l’industrie des indiennes ont été les activités principales au début du XXe siècle et ce jusqu’en 2007, date de la fermeture de la dernière scierie encore en fonction. Le château de Valangin fut le siège de la seigneurerie médiévale homonyme, rattachée en 1592 au comté de Neuchâtel. Le nom de Valangin vient du latin « vallis angina », et fait référence à sa situation dans l’étranglement de la vallée. Berthold de Valangin reçut, en 1152 et grâce à l’intervention de Rodolphe II de Neuchâtel, l’aide de nombreux villageois pour défricher les terres et construire le château. Bâti sur un promontoire rocheux en amont des gorges du Seyon, le château de Valangin est la résidence des seigneurs de Valangin du milieu du XIIe au XVIe siècle, période durant laquelle l’ensemble bâti connaît un important développement que seule laisse aujourd’hui deviner l’imposante enceinte après un incendie destructeur en 1747. A la fin du XIXe siècle, les bâtiments subsistants sont remis en état et convertis en musée, une fonction qui perdure actuellement.
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Jusqu’au XVIe siècle, Valangin était rattachée à la paroisse d’Engollon. Ses seigneurs, Claude d’Aarberg et Guillemette de Vergy, décidèrent de remédier à cette situation en édifiant une église collégiale au nord du bourg, à cheval sur le ruisseau de la Sorge – ils y furent enterrés. Les travaux commencèrent à l’extrême fin du XVe siècle et la dédicace eut lieu le 1er juin 1505 par l’évêque de Lausanne. Après la Réforme, la nef fut convertie en grenier seigneurial. Valangin est le point de départ, d’arrivée ou d’étape de nombreuses balades. A découvrir également : les fortins de Valangin. Restaurés et proposés à la visite par l’association Profortins, ces ouvrages militaires ne manquent pas d’intérêt.
Neuchâtel Cité plus que millénaire, Neuchâtel est située au bord du plus grand lac entièrement suisse. Son château et sa collégiale dominent une magnifique vieilleville et sa zone piétonne parmi les plus étendues du pays. En plus d’une vaste offre culturelle et sportive, la ville de Neuchâtel possède un très important tissu économique et un pôle d’innovation technologique d’envergure internationale. En avril 1011, le roi Rodolphe III de Bourgogne signait l’acte par lequel il donnait en gage de son amour la résidence royale de Neuchâtel à son épouse
Erigé à la fin du Xe siècle, le Château a fait naître la ville à ses pieds et lui a donc donné son nom: Novum Castellum. Le pouvoir s’exerce sans discontinuer depuis lors depuis ce monument agrandi et aménagé à plusieurs reprises. Le 1er mars 1848, c’est ainsi au Château que s’installe le gouvernement provisoire de la jeune République neuchâteloise. Aujourd’hui, c’est le siège de l’administration cantonale. Au XIIIe siècle, un bourg s’est rapidement formé en dessous du Château, nouvellement construit, donnant naissance à ce que nous appelons aujourd’hui la vieille ville de Neuchâtel. Le carrefour de la Croix-du-Marché et la rue des Moulins remontent ainsi à 1214. Pendant sept siècles, la ville va, peu à peu, avancer vers le lac: sur le delta du Seyon, puis sur des terrains gagnés artificiellement. La Maison des Halles et plusieurs habitations élégantes s’installent rive droite. Rive gauche, la ville enjambe l’enceinte pour coloniser les grèves: c’est sur ces terrains que s’implante le Temple du Bas, édifié en 1696. L’essor urbain de Neuchâtel au XVIIIe siècle est dû en bonne part à l’héritage du financier David de Pury : un hôpital, des écoles, un hôtel de ville ainsi que de grands travaux d’infrastructure comme le détournement du Seyon sont issus de cette manne. L’implication de David de Pury dans la traite négrière a récemment suscité de vifs débats. Avec une offre culturelle particulièrement riche, une nature toute proche, de nombreuses possibilités d’études et de travail, la ville est résolument tournée vers l’avenir avec plusieurs projets urbanistiques d’envergure dont celui de l’aménagement du parc des JeunesRives, qui s’apprête à devenir plus que jamais une grande zone de loisirs et de détente au bord du lac. Pour en savoir plus sur les riches périodes de l’histoire de la ville de Neuchâtel: une visite au Musée d’art et d’histoire ou la découverte des maquettes des Galeries de l’histoire s’impose. n
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Spécial
Bienvenue chez vous ! Texte Emmanuel Gehrig // Photos Ville de Neuchâtel
L’union de Corcelles-Cormondrèche, Neuchâtel, Peseux et Valangin, effective au 1er janvier de cette année, s’est déroulée tout en douceur. Mais ce mariage de communes n’allait pas de soi. Retour sur l’histoire d’une fusion à 4 et des points forts qui en résultent. Au soir du 31 décembre 2020, pour marquer le coup de la fusion de Neuchâtel, des bâches géantes aux couleurs du nouveau logo de la commune ont été déroulées à l’entrée des localités de Corcelles-Cormondrèche, Neuchâtel, Peseux et Valangin, souhaitant la bienvenue aux passant-e-s. Et aux douze coups de minuit, des milliers de Neuchâteloises et de Neuchâtelois se sont souhaité une belle et heureuse année, faisant tinter leurs verres dans l’intimité de leurs foyers et en regardant « la Grande Noce », un réveillon très spécial organisé par la Ville de Neuchâtel et retransmis sur Canal Alpha.
Valangin sous la neige. Au 1er janvier 2021, une nouvelle commune est née. Depuis la veille, des bâches géantes souhaitent la bienvenue dans chacune des localités.
Projet né en 2014 Cette fusion à quatre s’est patiemment construite, dans le vent de réformes institutionnelles qui a soufflé depuis les années 2000. C’est en 2014 que les autorités des quatre communes ont lancé un projet de fusion. En 2016, la population de Corcelles-Cormondrèche, Neuchâtel et Valangin acceptait la convention de fusion par respectivement 55%, 73% et 63% de oui. Les citoyen-ne-s de Peseux ont de leur côté validé le projet en 2018, par 55% de oui. Les travaux ont ainsi pu démarrer en 2019, avec l’objectif d’une fusion au 1er janvier 2021. Ces travaux, impliquant largement les collaboratrices et collaborateurs des quatre communes, et accompagnés par deux mandataires externes, se sont déroulés en grande partie durant la pandémie de Covid19, compliquant singulièrement les démarches sans pour autant dévier des trois grands objectifs fixés : donner envie de vivre à Neuchâtel ; être un haut lieu de la créativité et de l’innovation ; viser la simplicité et l’efficience. Il
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Bordé d’un généreux vignoble, le château de Cormondrèche, tout comme celui de Peseux, fait partie des fleurons du patrimoine historique de l’ouest neuchâtelois. Photo Bernard Python. s’agissait ainsi d’oser changer tout en respectant les personnes et les identités locales. Au terme de ces travaux, placés sous la responsabilité d’un comité de pilotage composé de deux membres de chaque exécutif, les autorités des quatre communes ont élaboré un Livre de la fusion, document de référence contenant leurs recommandations aux nouvelles autorités. Celles-ci, élues à l’issue des élections communales du 25 octobre 2020, se sont constituées au plus tôt pour être à pied d’œuvre, et soumettre un budget au nouveau Conseil général, qui l’a adopté le 21 décembre.
Points forts de la fusion A peine la fusion était-elle effective que différents travaux d’infrastructures ont été programmés, par exemple à Peseux où a été planté un chêne dans un jardin public et où les anciens containers doivent être prochainement remplacés. Plus conséquent, un nouveau réservoir sera construit dans les hauteurs. Autre innovation importante sur le plan institutionnel : des assemblées citoyennes seront prochainement constituées. Ce nouvel organe démocratique, inédit en Suisse, est un lieu d’échange et de débat entre la population et les auto-
rités communales. Les habitant-e-s de la nouvelle commune seront invité-e-s à participer aux délibérations en fonction de leur quartier de domicile. Questions, suggestions et revendications pourront ainsi être librement débattues. Marquant clairement sa volonté d’unir sa population tout en maintenant la vitalité de ses centres, la commune a aussi mis sur pied, dès le 1er janvier 2021, un nouveau service de la population et des quartiers (Sepoqua) dont les délégué-e-s sont à la disposition de la population dans l’ensemble des localités. Ainsi, les guichets d’accueil locaux continueront d’assurer des services administratifs courants, mais de nouvelles prestations seront progressivement proposées. Pour la population du reste, ces changements n’occasionnent aucun désagrément. Si les habitant-e-s de Corcelles-Cormondrèche, Peseux et Valangin doivent désormais se rendre sur www.neuchatelville.ch au lieu de leurs anciens sites communaux, leurs codes postaux restent inchangés et ils peuvent toujours déposer leur enveloppe de vote dans la boîte communale de leur quartier. Ils reçoivent d’ailleurs des informations utiles chaque semaine grâce au journal communal N+ distribué dans leurs boîtes aux lettres. Notons enfin que la fiscalité la plus avantageuse a été retenue pour le nouveau territoire (taux de 65) et que tous les habitants bénéficient des offres avantageuses de l’ancienne Ville en matière de mobilité, de subventions et de gratuité dans les bibliothèques. n
Avec ses 45 000 habitant-e-s depuis le début de l’année, la ville de Neuchâtel s’est enrichie de nouveaux territoires, et bénéficie d’une administration entièrement recomposée par le travail préparatoire des quatre anciennes communes. Photo Lucas Vuitel.
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Portrait de femme(s) Texte Jean-Claude Baudoin // Photos sp
Depuis le 1er janvier écoulé, Violaine Blétry-de Montmollin est la présidente de la nouvelle commune de Neuchâtel riche de 45 000 habitants. Une ville ouverte sur le monde, porteuse de solidarité, de démocratie de proximité, aujourd’hui raffermie, rajeunie et forte des volontés populaires et majoritaires des citoyens et des citoyennes de Corcelles-Cormondrèche, de Peseux et de Valangin. Pays Neuchâtelois vous offre un portrait de femme(s) ! Sept ans de réflexion et de travail ! C’est le temps qu’il a fallu pour relever tous les défis politiques et réunir quatre communes en une, avec un nouveau territoire de 45 000 habitants. Pays Neuchâtelois a rencontré Violaine Blétry-de Montmollin. Avec mille questions en tête. Dans le désordre le plus recherché. Fière de la capitale élargie ? Fière et reconnaissante de ses habitants qui, après plus de 7 ans de discussions et d’échanges ont donné leur confiance à de nouvelles autorités en leur confiant leur territoire. En assumer la première présidence est pour moi aussi une autre grande fierté, riche de rencontres et de responsabilités qui vont bien au-delà de ses frontières. Féministe ? Je refuse d’être comptée ! Mais je me sens très féministe dans la mesure où tout ce qui a considérablement bouleversé la vie des femmes depuis les cinquante dernières années me paraît être la grande révolution de notre temps. Pour preuve, le canton de Neuchâtel est devenu le pays des femmes aux dernières élections cantonales ! Elles apporteront des compétences nouvelles, des courages nouveaux. De surcroît, en guise de clin d’œil et de générosité naturelle, elles pourraient même offrir à la vie publique ce caractère d’aménité qui sied à la mixité et non pas à l’égalité. Vos projets actuels ? Requalifier les quartiers, renforcer les appartenances à la proximité, rendre vivante partout la vie sociale et commerciale dont aucune n’est d’exclu-
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Belle deux fois : comme exemple et comme modèle.
sion. Quatre autres priorités encore qui relèvent de ma responsabilité et qui sont portées par l’entier du Collège exécutif. ■ Réaménager le territoire et recréer le lien avec le lac. ■ Améliorer la mobilité à l’infini. ■ Synchroniser innovation et conscience pour passer d’un monde à l’autre. ■ Rayonner et retrouver de l’attractivité. Les premiers points forts de la fusion ? Ils tiennent en trois chapitres, entièrement dédiés à la population. Le premier est une innovation importante avec la création et la constitution d’assemblées citoyennes aux quatre coins du territoire. Ce nouvel organe démocratique, inédit en Suisse, est un lieu d’échange et de débat entre la population et les
autorités communales. Six assemblées citoyennes verront le jour dans le nouveau Neuchâtel, c’est-à-dire dans les trois anciennes communes et dans trois secteurs de la ville dans ses anciennes limites. Le deuxième a trait à la proximité. La nouvelle commune de Neuchâtel veut clairement marquer sa volonté d’unir sa population, de maintenir la vitalité de ses centres et d’offrir une administration proche des personnes. Le troisième aborde l’importance de la vie associative. Les manifestations, les animations, les activités culturelles, sportives et sociales seront promues, encouragées et soutenues. Une promesse : les subventions et les soutiens matériels accordés jusqu’ici aux associations et aux sociétés locales dans les anciennes communes seront assurées jusqu’en 2024 !
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Au milieu du temps, déjà ? Oui, j’ai l’âge des sursauts de raison, entre hier et demain. Mais on dit que la passion se moque des rendez-vous. Et souvent tarde à céder la place ! L’avenir dira si je continue ma vie publique trépidante mais si contraignante ou si je cède à nouveau à l’appel du monde privé plus agile. Forza Neuchâtel !
Quelques chiffres qui en disent parfois longs sur l’organisation d’une cité ? Nous comptons sur la collaboration engagée de quelque 1’350 personnes qui se partagent 950 emplois à plein temps ! Trop ? Trop peu ? Nous ferons un premier bilan dans le courant de l’année afin de mesurer l’adéquation budgétaire entre les exigences de la population et les prestations qu’elle obtient et qu’elle souhaite payer. Ce premier bilan nous permettra aussi de rechercher les équilibres et de corriger un éventuel déficit structurel dans une ville au budget de 330 millions. En ces temps d’incertitudes économiques, il n’est pas aisé de construire une assise financière durable. Le métier de prophète est très difficile, surtout quand il s’agit de l’avenir ! A défaut de les comprendre, on perçoit aujourd’hui les effets d’une certaine impuissance publique liée au fait que le marché économique est mondial tandis que les autorités politiques restent locales. Admirative d’une évolution récente ? De la belle richesse des personnages féminins d’aujourd’hui ! A nous toutes d’alléger la vie publique, voire de la réenchanter. J’ai la conviction qu’il y a bel et bien une marque de l’écriture des femmes dans l’actualité. On la reconnaît d’abord à l’absence de majuscules et d’arrogance. Ensuite par leur assiduité, leur conviction et leur force de travail. Enfin par leur orientation « solutions » et leur pragmatisme.
Un dessein, une ambition ? Continuer de construire la ville, la renouveler et l’embellir, comme une architecte. D’en respecter les pierres comme une historienne. Elles sont notre mémoire, nos traditions ; elles s’incarnent dans la continuité des
En quelques lignes ■ Qui ? Violaine Blétry-de Montmollin, 45 ans, deux enfants. ■ Quoi ? Présidente du Conseil communal. Dicastère du développement territorial, de l’économie, du tourisme et du patrimoine bâti. ■ Pourquoi ? Répondre aux grands défis du 21e siècle, en particulier le développement durable et la mobilité, les circuits courts et l’économie de proximité, la transition numérique, la politique familiale et la promotion de la cohésion sociale. ■ Comment ? Convaincre, rassembler, fédérer, gagner l’estime de la population et des six partis politiques représentés sous la coupole législative après les élections de 2020 :
temps et notre conscience collective. Il n’y a plus aujourd’hui de patrimoine sans patrie. Il se tient devant nous, il nous montre la voie. Les critiques faciles, partisanes ? Il y a malheureusement du bon et du moins bon dans tous les partis. Plaignons les méchants et rendons grâce aux gens honnêtes. Je ne suis pas encore au bout de mon courage ! Une vraie libérale ? Oui, pour toutes les libertés, du citoyen, du peuple, du journaliste, de l’artiste, de l’entrepreneur. Et bien d’autres encore, à commencer par celle de penser, celle de tout explorer et celle, aussi, de choisir ses mœurs. A mes risques et périls, je fais le pari de toutes les libertés. n PLR Les Libéraux-Radicaux 12 sièges Les Verts, Ecologie et Liberté 11 sièges Parti Socialiste Neuchâtelois 10 sièges Les Verts’Libéraux 5 sièges SolidaritéS 2 sièges POP Parti Ouvrier et Populaire 1 siège Les quatre communes de la fusion sont représentées au Conseil général avec 12 personnalités de Corcelles-Cormondrèche, 24 de la ville de Neuchâtel, 4 de Peseux et une de Valangin.
Au cœur de l’action. A tous les étages de la vie.
Un peu rebelle ? Pas du tout ! Mais indépendante et j’en connais le prix : du travail sept jours sur sept, à raison de 80 heures par semaine. Une suite de folles journées, une cavalcade, une ivresse de vivre ! Un coup de cœur ? Mes enfants ! Ma fille de 14 ans et mon garçon de 12 ans. Ils sont mon équilibre, le cœur d’un monde parfois sans cœur. Ils me permettent de relativiser mon quotidien, de me projeter dans leur
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avenir et de construire une société qui leur ressemble.
Un chancelier dans l’Histoire Daniel Veuve est le chef d’orchestre du nouveau Neuchâtel Texte Fabio Payot // Photo Bernard Python
Il va entrer dans l’Histoire comme étant le premier chancelier de la nouvelle commune de Neuchâtel, issue de la fusion entre Neuchâtel, Peseux, Corcelles-Cormondrèche et Valangin. Daniel Veuve a pris ses fonctions le 1er janvier 2021. Il connaît bien la maison puisqu’il travaillait déjà à la Ville depuis 2011 comme chargé de mission. Il troque une fonction de conseiller personnel auprès des membres de l’exécutif contre un rôle plus discret de « chef d’orchestre qui veille au bon fonctionnement des institutions », selon ses propres termes. Le nouveau chancelier endosse aussi la casquette de référent de l’Alliance des Neuchâtel du monde.
Daniel Veuve : un chancelier heureux.
Sur la porte de son bureau, au 2e étage de l’Hôtel communal, on peut lire l’inscription « Chargé de mission ». Daniel Veuve n’a pas (encore) déménagé. L’endroit est spacieux, il s’y sent bien. A l’opposé du couloir, le bureau du chancelier est encore occupé par Rémy Voirol, qui prendra sa retraite à fin juin. La transition se fait naturellement. Le futur retraité n’a déjà plus de fonction opérationnelle. Il est là en appui de son successeur si nécessaire. Daniel Veuve nous accueille dans son bureau. Décontracté, en bras de chemise, sans cravate. Pas de chichi. Il a l’air heureux dans sa nouvelle fonction. Il nous offre un café et répond à nos questions. Est-ce que vous vous rendez compte de l’aspect historique de votre nomination ? Franchement, oui. J’avoue que je ressens une certaine fierté d’être le premier chancelier de la troisième plus grande ville de Suisse romande, avec ses quelque 45 000 habitants. Notre administration comporte environ 1200 collaboratrices et collaborateurs, l’équivalent de 800 emplois à plein temps.
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Lorsque vous êtes arrivé à la Ville, en 2011, est-ce que vous lorgniez déjà vers ce poste de chancelier ? Absolument pas. Ce sont les circonstances qui m’ont ouvert les portes de cette fonction. Si la fusion n’avait pas été retardée de plusieurs années en raison des différents votes et recours, puis de la pandémie, c’est Rémy Voirol qui aurait logiquement occupé ce poste avant de prendre sa retraite.
La nouvelle commune a vu le jour officiellement le 1er janvier 2021, quelles sont vos priorités en ce début d’année ? L’organisation est déjà bien en place. Mais il faut encore entreprendre plusieurs déménagements, harmoniser tous les règlements communaux et éliminer les doublons dans les postes de travail. C’est un gros challenge. Il n’y a pas de licenciements, comme promis, mais quelques transferts de postes et des départs naturels. Nous travaillons aussi à la limitation du papier en utilisant au mieux les nouveaux outils électroniques. Parmi les nouveautés de la commune, il y a les assemblées citoyennes. C’est l’une de vos responsabilités. Oui, mon rôle de chancelier est de mettre en place ces assemblées citoyennes. C’est l’occasion pour les habitants de faire part de leurs critiques, de leurs souhaits et propositions. Elles seront en quelque sorte le lien entre le peuple et les autorités. Je me réjouis de ces échanges. Finalement, si vous deviez mettre en avant les atouts de ce nouveau Neuchâtel, quels seraient-ils ? C’est une commune qui veut oser, qui a des ambitions. Nous avons le lac, les forêts et les vignes, une grande capacité d’innovation avec notamment le CSEM et Microcity, une offre culturelle très riche avec, par exemple, six
Neuchâtel-Berne allers-retours Le parcours professionnel de Daniel Veuve se résume à une série d’allers-retours entre Neuchâtel et Berne. Après avoir exercé durant quelques années son métier d’avocat dans une étude à Neuchâtel, notre homme va travailler à Berne au Secrétariat d’Etat à l’économie pendant 10 ans, de 1995 à 2005. Il revient ensuite à Neuchâtel pour occuper le poste de chargé de mission à l’Etat, comme conseiller personnel de Jean Studer. A fin 2010, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga le sollicite pour devenir son conseiller personnel. « Je n’étais pas chaud », explique Daniel Veuve. « Je me plaisais bien dans mon rôle au Château et je craignais de m’ennuyer dans ce nouveau job. Mais j’ai finalement accepté car tout le monde autour de moi me disait que cette place ne se refusait pas ». Craintes justifiées. Daniel Veuve retourne dans la capitale, mais il ne restera que treize mois aux côtés de Simonetta Sommaruga. « C’était un travail trop conceptuel, trop straté-
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gique pour moi. Je suis un homme de terrain, j’ai besoin de voir du monde. J’ai vite compris que cette fonction n’était pas faite pour moi. J’ai quitté la conseillère fédérale en bons termes. Mon départ n’avait rien à voir avec elle. C’est le job qui ne me convenait pas. » C’est un peu par hasard que Daniel Veuve va revenir à Neuchâtel, fin 2011, pour travailler comme chargé de mission à la commune. « J’ai croisé Alain Ribaux, alors conseiller communal, dans la rue. Il m’a demandé comment j’allais. Je lui ai répondu que je ne me plaisais pas à Berne et que je cherchais un nouveau boulot. Il m’a alors parlé de ce poste de chargé de mission que la Ville souhaitait créer. C’était l’occasion rêvée pour moi de retrouver ma ville et mon canton. Je suis entré en fonction en novembre 2011. Cette fois, j’avais fait le bon choix. » La suite n’est que logique. Avec dix ans d’expérience accumulés au poste de chargé de mission à la Ville de Neuchâtel, Daniel Veuve était tout désigné pour succéder à Rémy Voirol.
théâtres et ces fameuses assemblées citoyennes dont on attend beaucoup. Sans oublier une fiscalité attractive, en dessous de la moyenne cantonale, avec un alignement, lors de la fusion, des autres communes sur le taux le plus bas qui était celui de Neuchâtel. Daniel Veuve, un homme heureux dans sa fonction de chancelier ? Je suis ravi. Il faut dire que j’avais l’avantage de connaître les lieux et les gens avant de m’installer. J’ai des conditions de travail idéales, je dispose d’une équipe formidable et je sens une belle confiance autour de moi, tant de la part des autorités que des collègues. n
Carte d’identité Nom : Veuve Prénom : Daniel Age : 58 ans Etat civil : divorcé, deux enfants Domicile : Cressier Etudes : licencié en droit de l’Université de Neuchâtel, brevet d’avocat. Parcours professionnel : avocat dans une étude de Neuchâtel, chef des « Relations de travail » à la Direction du travail du SECO à Berne (1995-2005), chargé de mission et conseiller personnel de Jean Studer (2005-2010), conseiller personnel de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga à Berne (2010-2011), chargé de mission à la Ville de Neuchâtel (2011-2020), chancelier de la nouvelle Commune de Neuchâtel (dès le 1er janvier 2021). Parcours politique : socialiste, conseiller communal à Savagnier (1996-2004), conseiller général à Cressier (2004-2020). Genre de musique : jazz (Oscar Peterson), chanson française (Brel, Brassens, Gainsbourg, Vianney). Lecture : « Jour de silence à Tanger » de Tahar Ben Jelloun, biographies de grands hommes (De Gaule, Mitterrand, Mandela). Sport : vélo, football, supporter de Neuchâtel Xamax. Plat préféré : saucisse au foie et poireaux, accompagnés d’un pinot noir de la région. Hobby : président depuis 10 ans du Caveau de l’Entre-deux-Lacs, qui regroupe 15 vignerons et président de l’Amicale de la Fanfare l’Espérance de Cressier depuis 4 ans.
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Vous devenez chancelier après avoir été chargé de mission à la Ville de Neuchâtel, quelle est la différence ? Chargé de mission est une fonction plus politique que celle de chancelier. Je m’occupais de dossiers transversaux. Je faisais en quelque sorte le lien entre les conseillers communaux et avais des contacts réguliers avec chacun d’entre eux pour faire aboutir les projets. J’en ai piloté plusieurs, comme par exemple l’assainissement de la Caisse de pension, la réorganisation du SIS, de la police ou encore du Musée d’art et d’histoire. En tant que chancelier, mon rôle est surtout administratif. Je dirige une dizaine de personnes. Je réfute le cliché de sixième conseiller communal. Je n’ai aucune influence politique. Je participe aux séances de l’exécutif, une fois par semaine, mais je n’interviens pas dans les discussions. Disons que j’ai quand même un mini-pouvoir en présidant la conférence hebdomadaire des secrétaires généraux.
Quatre acteurs de l’ombre Texte Claude-Alain Kleiner // Photos Bernard Python
Il est des hommes et des femmes qui, un peu dans l’ombre, ont joué un rôle majeur au cours de ce long processus de fusion des communes. Comme tant d’autres, Aurélie Widmer, Patricia Sörensen, Alain Rapin et Fabio Bongiovanni sont de ceux-là. Retour sur les tribulations inhérentes à ce long processus, pour dire tout haut la « noblesse » de leurs actions au service de la collectivité.
Alain Rapin, un rassembleur très engagé !
Alain Rapin.
Cette région du « grand » Neuchâtel, Alain Rapin la connaît bien puisqu’il a résidé tantôt à Neuchâtel, Vauseyon, Serrières et Peseux. Lorsqu’il s’établit à Corcelles-Cormondrèche, en 2014, il décide de s’impliquer dans la vie de sa commune. Il s’inscrit au Parti libéral-radical et, un an plus tard, il siège au législatif de son village. En 2015, au départ de Pascal Magnin, il entre au Conseil communal et y sera élu en 2016 pour ce qui sera la dernière législature de la Commune de Corcelles-Cormondrèche. Son intérêt marqué pour les questions d’aménagement du territoire et de sécurité, domaines liés, est partagé avec son collègue de parti, Didier Boillat, en charge des permis de construire et de la sécurité urbaine. Son engagement marqué pour la chose publique, sa posture « je suis toujours en
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Patricia Sörensen.
train d’apprendre, raison pour laquelle on m’appelle le stagiaire ! » politique font de lui le président recherché de la COMUL – Communauté urbaine du littoral neuchâtelois – et de la nouvelle Région Neuchâtel Littoral, deux entités fédératrices qui ont sans doute contribué au succès du processus de fusion. Certes, des hésitations il y en eût. Des interrogations également… De toutes ces doléances inscrites dans le « livre blanc », Alain Rapin en a fait un tremplin pour aller plus loin dans les réponses attendues, un enrichissement lors du second processus : « Les questions liées à l’identité villageoise ne devaient pas être occultées… ! Ainsi, les ateliers et autres groupes de travail constitutifs de ces questions ont largement contribué à aller de l’avant ! ». Et Alain Rapin d’exemplifier son discours : « Prenez la seule question de la localisation des services… Pour certains, il allait de soi que tout serait centralisé à Neuchâtel ! Il a donc fallu batailler afin de convaincre des bienfaits d’une décentralisation bénéfique à l’accord du citoyen ! ». Aujourd’hui, conseiller général de la Commune de Neuchâtel, Alain Rapin poursuit sa mission de « facilitateur », de trait d’union entre les nouveaux élus et l’exécutif, grâce à son expérience d’ancien conseiller communal. « Il est primordial, pour le législatif, de pouvoir travailler avec les techniciens, spécialistes de certaines questions. Il n’y a pas de solution sans ce partenariat entre miliciens et techniciens, afin que le politique puisse décider ! ». Alain Rapin est un homme heureux ! Il observe et participe avec bonheur à la construction de cette nouvelle entité. Il
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peut être fier de lui, tant son action passée, actuelle et future est bénéfique au succès de cette fusion.
Patricia Sörensen : « Je suis chez moi partout ! » Longtemps engagée au sein du législatif de la Commune de Peseux – depuis 1980 -, avec une dernière ligne droite dans l’exécutif, Patricia Sörensen, dans les rangs socialistes, fut l’une des actrices engagées en faveur de l’union des forces. Etablie depuis toujours à Peseux, de la famille à Corcelles-Cormondrèche, des promenades pédestres en famille jusqu’à Valangin pour déguster le célèbre gâteau au beurre ou juste un petit en-cas avant de rentrer par la forêt, sans compter des études à Neuchâtel, Patricia Sörensen peut légitimement « se sentir chez elle » dans ces quatre communes. Une conviction profonde en faveur de partenariats, l’élue socialiste n’aura eu de cesse de se battre en faveur des projets de fusions qui se sont présentés tout au long de ce processus qui fut loin d’être un long fleuve tranquille, à Peseux surtout. « Un premier projet de rapprochement de Peseux et Corcelles-Cormondrèche en a échoué en votation en automne 2007 ! Fusion considérée comme trop petite par certains élus suggérant qu’il serait pertinent de voir plus grand avec Neuchâtel. Les mêmes, et d’autres ont fait échouer le projet du grand Neuchâtel souhaitant fusionner avec des communes de même importance démographique, et par crainte d’une perte d’identité villageoise chez les seniors et
La conviction d’Aurélie Widmer ! Membre de l’exécutif de la Commune de Valangin sous les couleurs socialistes, Aurélie Widmer a beaucoup œuvré en faveur de la fusion avec la Ville de Neuchâtel. Sur le devant de la scène, de manière affichée et convaincue des intérêts majeurs pour « sa » commune, elle siège aujourd’hui au législatif de la Commune de Neuchâtel. Entrée au législatif de la Commune de Valangin en 2011, Aurélie Widmer est rapidement appelée à intégrer le collège de l’exécutif, suite à une vacance. Elle y demeurera jusqu’au 31 décembre 2020, date de la veille de la constitution de la « grande » Commune de Neuchâtel. Tout au long de son mandat, conforté par moult avis et conseils d’une population dont elle est proche, Aurélie Widmer sent une réelle aspiration citoyenne vers Neuchâtel et pas seulement vers Val-de-Ruz, cela en dépit des guerres et autres querelles entre les seigneuries de Valangin et le Comté de Neuchâtel. Ce qui fait dire à Aurélie Widmer, sous forme de boutade : « On est un peu des alliens ! ». Elle ajoute : « Il y a une réelle aspiration de la population de Valangin vers Neuchâtel plutôt que vers le Val-de-Ruz !
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Spécial
d’autres habitants impliqués dans la vie villageoise. ». Le vote négatif de Peseux lors de la première tentative a sonné comme un coup de semonce chez Patricia Sörensen : « La campagne a été très polarisée au plan politique. Peut-être avons-nous mené une campagne trop soft au sein d’un climat fort électrique et avons-nous sous-estimé la force de convictions de l’autre camp ! Ce verdict a toutefois permis de comprendre aussi qu’il n’était pas permis de poursuivre le chemin seuls, avec une commune qui, au fil des années et dans plusieurs domaines, prend du retard dans ses investissements : on peut penser à la salle de gymnastique triple, aux locaux scolaires, au ramassage des déchets… Impossible de continuer ainsi, raison pour laquelle nous avons opté pour une posture nouvelle, ne plus rien laisser passer ! ». Nul doute également que l’appui d’autres partis politiques – les Verts Libéraux notamment, et les Verts - a permis de démontrer que « ce n’était pas qu’une volonté de gauche ». A cette précision d’importance, Patricia Sörensen, aujourd’hui membre du législatif de la Commune de Neuchâtel, tient encore à rendre hommage au chef de projet que fut Benoît Couchepin, sans doute artisan, lui aussi, de la victoire.
Aurélie Widmer.
Et pas seulement de la part des jeunes qui s’y rendent pour leurs études… Pour preuve, cette anecdote de la rencontre avec une octogénaire de Valangin qui s’approche de moi et qui me lance, sur le ton du reproche « J’ai entendu dire que Valangin pourrait rejoindre Val-deRuz… », démontrant que cette volonté n’est pas du tout générationnelle ! ». Et de rappeler encore que Valangin n’avait pas participé aux discussions autour du premier projet de « grand Neuchâtel-Littoral », sans intégrer ainsi le réseau de la communauté d’intérêts des communes concernées. Sans que cela ne freine les aspirations à rejoindre la capitale… Autour du fantasme de la perte d’identité ? Aurélie Widmer est claire : « Cette crainte a sans doute été moins marquée ici à Valangin qu’à Peseux ou Corcelles-Cormondrèche ! », ajoutant avec force et conviction : « A Valangin, l’identité est suffisamment forte pour ne pas craindre un déficit d’identité villageoise avec la fusion ! ». C’est, bien au contraire, la conscience d’un poids plus important des autorités qui a sans doute convaincu les plus sceptiques. Pour toutes ces raisons sans doute, Valangin est la commune qui a le mieux accepté la fusion, après Neuchâtel. Convient-il de rappeler encore que, lors de la votation de 2016, la crainte que Valangin fasse « capoter » la fusion avait induit un principe de sécurité, au travers de l’élaboration de deux conventions, une à 4 et l’autre à 3, afin d’éviter de devoir tout recommencer… « En fait, à Valangin, il n’y avait que très peu d’adversaires au principe de la fusion.
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La question se posait plutôt du choix du « fiancé » et le scrutin populaire aura finalement plébiscité un accès au lac !, ainsi conclut Aurélie Widmer.
Fabio Bongiovanni : « Immédiatement plongé dans un bain de fusion » Elu au Conseil communal de la Ville de Neuchâtel en 2013, Fabio Bongiovanni a immédiatement été amené à traiter du dossier de la fusion. Plus précisément, il n’aura eu de cesse d’œuvrer en faveur d’un processus de rapprochement… L’échec de la tentative de rassembler plusieurs communes du littoral au cours de la législature 2008-2012 est alors dans tous les esprits. « Il y a immédiatement une volonté de recentrer les efforts sur les communes voisines, c’est-à-dire Peseux, Corcelles-Cormondrèche et Valangin ! ». Fabio Bongiovanni évoque alors le travail en coulisses, absolument nécessaire, afin d’en faire un projet de société qui concerne chacune et chacun : « Un grand travail préparatoire confié à des mandataires spécialistes de la problématique de la fusion tout d’abord, ne serait-ce que pour s’assurer de la viabilité financière d’un tel projet ! En charge du dicastère des finances de surcroît, j’ai donc été sur le pont immédiatement ! ». Arrive le temps de la première votation, avec le refus de Peseux ! Le recours des partisans en raison de « l’affaire » du stand des opposants le jour de la votation… « Tout a été à l’arrêt durant plusieurs mois avant que le Tribunal
fédéral accepte le recours, obligeant ainsi la population de Peseux de voter une nouvelle fois ! Cette interruption n’empêche cependant pas les autorités de la Ville de Neuchâtel de construire un programme de législature 20162020 autour de la nécessité des rapprochements : « Dès le résultat connu, on remet toute la machine en route, on informe la population et on choisit d’impliquer chacune et chacun afin de ne pas laisser le champ libre aux opposants. Peseux dit « oui » ! Nouveau recours des opposants… Puis, cette jolie anecdote, survenue le 1er avril 2019… Les autorités exécutives de Neuchâtel et de Peseux choisissent d’organiser une farce digne de cette date : « Pour le grand Peseux, les Communes de Neuchâtel et de Peseux choisissent de fusionner ! ». Le tout dans une ambiance bon enfant, fort détendue, les élus de Peseux n’y croyant de toutes manières pas du tout !!! Un vrai 1er avril ! Quelques mois plus tard, le Tribunal donnait raison aux partisans du projet de fusion. Dernière ligne droite qui se transforme en course contre la montre dès lors qu’il s’agissait de respecter le calendrier politique : « Six mois pour tout mettre en place ! La pandémie qui reporte les élections à l’automne 2020 et ne facilite pas le travail de construction de la nouvelle commune! ». Et le succès que l’on sait ! Belle victoire pour Fabio Bongiovanni qui choisit de tirer sa révérence à cette occasion, désireux de donner une autre orientation à sa carrière professionnelle. n
Fabio Bongiovanni.
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Les Jeunes-Rives, un nouvel espace d’évasion pour demain Texte Emmanuel Gehrig // Photos nightnurse images
S’il est un grand projet que les Neuchâteloises et les Neuchâtelois attendent avec impatience, c’est bien le parc des Jeunes-Rives ! Bonne nouvelle, le rêve est sur le point de devenir réalité. A l’été 2023, la population pourra bénéficier des premiers charmes de ce parc urbain complètement repensé. Vue de synthèse du parc des JeunesRives complètement réalisé.
incomparable. Et puis, sur les berges, des pontons qui forment une vaste plage, démultipliant les possibilités de baignade. C’est un lieu métamorphosé qui donne vraiment envie de venir en famille ou avec des amis, et qui prendra forme dès 2023 », détaille la conseillère communale Violaine Blétry-de Montmollin, en charge du dicastère du développement territorial. Un projet qui a pris le temps de mûrir. « Il a fallu beaucoup consulter la population, l’ensemble des acteurs culturels, sportifs, économiques concernés, et parvenir à un consensus dans lequel tout le monde se retrouve », explique Odile Porte, responsable de l’entité planification et aménagement du territoire de la Ville de Neuchâtel. Rien n’a donc été laissé au hasard. Le bureau frundgallina, lauréat du concours Europan en 2010 et toujours en charge du futur chantier, n’a pas ménagé ses efforts pour perfectionner ce futur parc urbain, avec un accent très prononcé en faveur de la verdure : à savoir que le réaménagement permettra de diminuer de 70% les zones actuellement bétonnées. Le respect de la nature et de la végétation existante était au cœur des résultats de la démarche participative de 2014 réalisée auprès d’un large panel de la population neuchâteloise. C’est ainsi que non seulement de nombreux arbres existants seront conservés, mais que de plus, une crique située à l’est de la plage sera revitalisée pour permettre à la flore aquatique de s’épanouir en toute liberté. Et l’on pourra observer cet écrin naturel depuis un lieu particulier : le café-bain suspendu entre rives et lac. Une réalisation qui permettra à la fois de se détendre avec des activités de type sauna, tout en respectant les écosystèmes.
Parcours aventure Totemi La plage, généreuse et résolument urbaine, permettra à chacune et chacun de profiter des lieux.
Un bain de jouvence pour les JeunesRives ! Ces hectares gagnés sur le lac dans les années 60, joliment baptisées Jeunes-Rives, ont toujours été un haut lieu de loisirs, de baignade mais aussi de culture. Elles ont vu passer l’Expo 02, puis chaque année, la fine fleur des musiques actuelles à Festi’neuch. On s’y baigne, on y joue, on s’y rencontre le week-end. Un projet de qualité s’imposait. Le voici sur le point de se concrétiser.
Lieu métamorphosé « Imaginez un vaste parc urbain bien arborisé. Sur la butte, une immense place de jeux aux matériaux durables pour les enfants. Près des rives, un restaurant familial, ouvert sur le parc et sur le lac, pour bénéficier d’une vue
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Fidèle à son approche réaliste, le Conseil communal a obtenu un premier crédit du législatif pour réaliser les aménagements autour des rives et les établissements publics. Il reste à faire passer la deuxième étape, l’arrière du parc et sa transition avec le quartier attenant des Beaux-Arts. Les autorités étudient actuellement des solutions de compensation relatives à l’actuel parking des Jeunes-Rives. En attendant les Jeunes-Rives métamorphosées dès 2023, on pourra toujours utiliser la plage en été. Et pour s’informer sur le projet tout en gagnant des prix, un parcours virtuel attend visiteuses et visiteurs. Pour participer, c’est simple, il suffit de télécharger l’application gratuite Totemi et de démarrer le parcours devant l’une des bornes situées aux entrées du parc des Jeunes-Rives. n
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Le sport : ce rôle – modèle et ambassadeur du grand Neuchâtel
Mon sport, mon club, ma ville ! Texte Philippe Silacci
Sur la carte du monde, la jeunesse active de la Ville de Neuchâtel y marque son empreinte. Nos jeunes athlètes, force vive de toute une cité, participent à leur manière au rayonnement des murs, de l’écrin qui les abritent. Bien au-delà des seuls résultats, le sport et ses acteurs sont un vecteur d’image, de notoriété. Un mouvement rassembleur autour des couleurs de son club favori et, en ouvrant la focale, à celles de la villehôte tout entière. Ils sont les ambassadeurs du grand Neuchâtel dans le sport de haut niveau et dans le monde entier. Réunis par Pays Neuchâtelois autour de Jean-Pierre Egger, ils et elles incarnent une somme d’excellence dans leur discipline respective et à la fois un rôle modèle pour toute une jeunesse. De g. à dr. : Ilan Gagnebin (Red Fish) ; Selim Fofana (Union NE Basket) ; Eléonore Engel (Badminton Club) ; Jean-Pierre Egger ; Tia Scambray (Viteos NUC) ; Tristan Buthey (Uni Hockey) ; Nadélia Jeanneret (Présidente Gym Féminine Corcelles-Cormondrèche) ; Manon Richard (Red Fish). (Photo : Bernard Python).
Sport passion. Sport vision. Sport mission. Si les uns en vivent, y expriment leur passion, d’autres y percent une vision pour leur dessein d’élus en charge du développement. Le prolongement du geste sportif se mue souvent en une fine perception, d’une mission créatrice vouée à la formation de compétences, à la construction d’infrastructures ser-
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vant la communauté à travers le sport. Le sport, ses clubs, ses athlètes, ses dirigeants, ses volontaires forment une composante stratégique de la communication de toute une cité. Nous nous sommes approchés de celles et ceux qui vivent leur sport en première ligne, qui puisent dans leurs loisirs pour souffrir aux entraînements, pour gagner, pour échouer parfois.
Cette jeunesse magnifique et généreuse sait-elle qu’elle porte en elle cette mission de messager de l’excellence neuchâteloise ? Pays Neuchâtelois s’est rendu dans les salles de sport, les dojos, les bassins, sur la glace et les parquets, à la rencontre des clubs, de leurs champions, de leurs espoirs.
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Questions pour nos champions Nous avons sollicité sept athlètes, toutes et tous en première ligne de leur club respectif. Ils et elles évoluent dans un club porteur de l’image de toute une ville. En Suisse, comme partout ailleurs dans le monde, ce visage de la Ville de Neuchâtel rejaillit auprès des médias, des fans, d’un large public. Gardent-ils à l’esprit cette mission d’ambassadeur, d’ambassadrice ? Ces athlètes savent-ils que leur ville est fière de leur engagement dans leur sport, dans leur club et du rayonnement dont ils et elles jouissent auprès d’autres athlètes d’autres villes et pays qu’ils traversent ? Neuchâtel en fait-elle assez pour le sport en ville ? Pour de nombreux Neuchâtelois, nos sportifs représentent une sorte de « rôle modèle » pour toute la ville, pour sa jeunesse qu’elle inspire, pour les plus âgés qui leur témoignent leur admiration, leur affection. Gardent-ils et elles à l’esprit cette responsabilité, cette exemplarité à assumer avant d’entrer en jeu ?
Académie neuchâteloise des arts martiaux japonais Raphaël GEISER, 28 ans. Reconnaissance internationale ; 2e dan karaté, e 3 dan daito ryu aïkijujutsu, 1er dan tenshin shoden katori shinto ryu, fréquents séjours au Japon. Hors du dojo : Master en histoire et littérature française. Fréquente l’université Ca’Foscari de Venise. Maturité gymnasiale biologie et chimie. Bachelor histoire, géographie et français. « Depuis que j’ai débuté les arts martiaux, je suis me rendu à de nom-
breuses reprises en Italie, au Japon ou en France dans le cadre de stages dispensés par Luigi Carniel sensei ou par d’autres enseignants. D’emblée, j’ai été témoin du rayonnement de l’Académie neuchâteloise des arts martiaux japonais sur la scène internationale. Par ailleurs, de nombreux pratiquants étrangers (Italiens, Ukrainiens, Français, etc.) viennent régulièrement à Neuchâtel pour profiter de l’enseignement du sensei, conférant ainsi à la ville une stature internationale. Pour répondre à votre seconde question, je ne pense pas jouer un quel-
conque rôle de modèle dans la population. Je suis conscient qu’en pratiquant des arts martiaux traditionnels où la compétition est inexistante, le rôle de modèle est pour ainsi dire dérisoire par rapport aux pratiques sportives proposant des compétitions permettant de se distinguer. En revanche, j’accorde de l’importance au rôle d’ambassadeur que chaque pratiquant de notre dojo endosse lorsqu’il se rend à des stages : il est représentant non seulement d’une école d’arts martiaux, mais également d’une ville, d’un canton et d’une nation. »
Raphaël Geiser (à gauche) (photo : ANAMJ).
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Red Fish Neuchâtel Manon RICHARD, 14 ans. Nageuse polyvalente. Vit son sport avec passion. Leader naturelle de son groupe. Motivée, engagée, sait se fixer ses propres objectifs. Championne suisse 2020 de triathlon de sa catégorie d’âge. Sélectionnée au sein des cadres nationaux espoirs 2020-2021 par Swiss Aquatics. « A dire vrai, cette conscience de mon influence sur l’image positive de mon club, celle de la ville et du canton, m’est apparue à la lecture de la question. Nous avons à Neuchâtel, l’une des plus belles piscines de Suisse, couverte et extérieure. Nous jouissons d’un excellent cadre d’entraînement. Les résultats 2019 en petit bassin en témoignent et permettent à la ville de rayonner. Cependant, une bulle sur le bassin extérieur ou un bassin couvert nous permettrait de profiter toute l’année du complexe de la piscine et ainsi libérer de la place pour le public dans le bassin intérieur. Je ne pense pas avoir atteint ce niveau de « rôle modèle ». Je pratique mes sports avec passion et énormément de plaisir. J’aime partager ces moments avec mes amies. Je suis surtout reconnaissante d’avoir pu intégrer une structure « sport étude » au Mail et profiter d’un accompagnement scolaire et sportif de qualité. »
Ilan GAGNEBIN, 17 ans. Un talent à découvrir. Enthousiaste, consciencieux, dynamique et méthodique, il a une faculté toute particulière pour comprendre, assimiler et appliquer les consignes de ses coaches. Impressionnant. Le nageur le plus rapide de son club. Sélectionné au sein des cadres nationaux espoirs 2020-2021 par Swiss Aquatics. « Oui, même si je suis peut-être encore un peu jeune pour me considérer comme tel. Je suis fier de ce que je fais et du rôle que je peux jouer. La Ville nous met à l’honneur une fois par année lors des mérites sportifs de Neuchâtel et plusieurs associations privées de la ville sont prêtes à nous soutenir financièrement. Un rôle modèle ? Oui et non. Je nage avant tout pour moi, mon plaisir. Je reste toutefois bien conscient de ce rôle, de cette image et des effets qu’ils peuvent générer autour de moi, même si ce n’est pas ça qui me motive. Ce sont plutôt mes objectifs qui ont la priorité. Mais je suis heureux si mon sport peut motiver des parents à faire nager leurs enfants, voire pratiquer eux-mêmes. »
HC Université Neuchâtel Tristan BUTHEY, 22 ans. Tristan est un « Clubiste » fidèle. Porte avec tout son talent et son courage les couleurs de son club. Défenseur puissant doté d’un tir redoutable. Sa stature en fait un défenseur moderne, un réel atout pour le club. « Oui, nous gardons en tête que nous jouons aussi un rôle d’ambassadeur important en dehors des patinoires. Nous avons une image à respecter et une passion à partager avec nos aînés et la jeunesse. En ayant grandi et donné mes premiers coups de patins à la patinoire du Littoral, c’est clair que je me mets à la place des jeunes d’aujourd’hui. Je connais l’importance et l’impact que peut avoir un joueur de la première équipe à leurs yeux et je prends mon rôle très à cœur. Nous essayons également au quotidien de rendre fier le public qui nous suit et nous espérons les retrouver très rapidement pour nous soutenir et partager encore plein d’émotions avec eux. »
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Union Neuchâtel Basket Selim FOFANA, 21 ans. Garçon très réservé et très agréable au quotidien. Appelé à devenir un « vrai » meneur de jeu, il a pour son âge déjà beaucoup de contrôle et de clairvoyance. Son côté athlétique et sa taille pour ce poste sont des réels atouts pour le très haut niveau ! Les années lui donneront l’expérience qui lui fait encore défaut. « En toute honnêteté, je ne pensais pas avoir conscience de ce rôle d’ambassadeur, jusqu’à ce que vous me posiez la question. Je réalise en effet aujourd’hui le poids du rôle de modèle que l’on joue, que je peux jouer pour la jeunesse. J’ai parfois tendance à l’oublier. Cependant, avec ce nouvel éclairage, j’en prends conscience et découvre que ce sentiment est une partie importante du sport que je pratique. Jouer, transmettre ma passion, est pour moi quelque chose de très fort. Nous traversons une période compliquée. Le club, la Ville sont heureusement à nos côtés et nous aident à traverser ces temps difficiles. Nous en sommes reconnaissants. Une lueur tout de même dans cette actualité grise. Pouvoir compter à nos côtés sur la présence de Jean-Pierre Egger est une expérience unique. Pour sa carrière impressionnante, sa personnalité, nous le respectons et l’aimons tous. Il est toujours là pour nous, à tous nos matches. C’est une motivation extraordinaire de le voir dans les gradins. Merci Jean-Pierre ! »
Neuchâtel Badminton Club Eléonore ENGEL, 18 ans. Joueuse déterminée, exigeante. Un talent pur. Premier podium national Juniors à 16 ans. Humble dans la victoire comme dans la défaite. Personnalité aimable, rayonnante, très appréciée de ses teammates comme de ses adversaires. Evolue dès 2020-2021 en LNB du Neuchâtel BC. « Ambassadrice ? Oui clairement. Quand je suis sur un podium, je suis toujours fière que les gens entendent que je viens de Neuchâtel. Selon moi, oui on a de la chance à Neuchâtel. La Ville soutient ses juniors, notamment par la location gratuite des salles pour des entraînements ou des compétitions. Mais malheureusement elles sont très sollicitées. Pas assez nombreuses pour accueillir tous les entraînements, les compétitions de tous les sports. De plus, à mon avis, il y a des sports mieux servis que d’autres. Dommage. Oui, j’attache beaucoup d’importance aux valeurs que véhicule le sport et à l’image qu’un sportif renvoie en compétition. Si ces valeurs et cette image servent de plus jeunes sportifs, alors j’en suis très heureuse et très fière. »
Viteos Nuc Volleyball Tia SCAMBRAY (USA), 25 ans. Cette Californienne a évolué au sein de clubs universitaires (Washington) et de l’équipe nationale junior US. Leader naturelle, pleine d’énergie, d’enthousiasme. Troisième saison au VITEOS NUC. 2e au « Top scorer » 2021 de LNA. « Je me suis intégrée très facilement dans l’équipe et dans le staff. Nous étions pour la plupart nouvelles. Dans la phase d’intégration, nous avons eu beaucoup d’aide de la part des coéquipières et entraîneurs, déjà présents à Neuchâtel. Tout le monde a été chaleureux, très accueillant dans la famille NUC, y compris les fans. Contrairement à la façon dont je jouais aux Etats-Unis, je me suis tout de suite recentrée sur moi-même en jouant pour le NUC. Le staff d’entraînement l’a bien compris et me fut d’une grande aide, en me laissant, par exemple, repousser mes propres limites. Cela m’a vraiment aidée à faire ressortir le meilleur de moi-même, émotionnellement et physiquement. Je n’ai pas vraiment le sentiment d’avoir senti une quelconque pression exercée sur moi. Bien au contraire. J’ai ressenti une vraie « armée » derrière moi ! Tous ces supporters et ces fans nous encouragent et nous soutiennent toujours, même quand nous sommes à terre. Ils suivent, nous applaudissent et redonnent le moral dans la défaite. C’est la meilleure façon de considérer nos supporters, mais dans le feu de l’action, je suis la seule à me mettre la pression. Ce qui m’a le plus attiré à Neuchâtel, c’est le lac. Venant de Californie, c’était tellement agréable d’être si près de l’eau. Je retrouve et je me sens comme dans un petit coin de ma maison. J’ai été également très attirée par les gens. Tout le monde est si accueillant et j’ai immédiatement senti que je faisais partie de la famille ici. » Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
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A Neuchâtel, la gymnastique est pour toutes et tous
dont 52 gymnastes adultes, 60 « Jeunesse ». 13 monitrices. Toutes catégories d’âge, des « Parents-Enfants » aux « Seniors ».
A la seule lecture du nombre de clubs de gymnastique et de celui des membres de tous les âges qui les composent, il est réjouissant de constater que la nouvelle commune affiche le dynamisme qui sied à son image. La gymnastique, mère de tous les sports, est une composante essentielle de toute activité physique. Si elle contribue au bien-être de tout un chacun, elle est également un lien social et une des composantes de l’image positive que véhicule la ville tout entière. Il en va ainsi de la Gym Féminine de Corcelles-Cormondrèche. Société présidée par Madame Nadélia Jeanneret, fondée en 1934. 125 membres actives,
Emily Da Pare, gymnaste. « J’ai commencé la gym à Corcelles-Cormondrèche, le village où j’ai grandi. J’y suivais la gym parents-enfants, puis enfantine. J’y suis restée fidèle avec les années. Evoluer dans un petit club est plus enrichissant de mon point de vue. On s’y rend pour le plaisir, pas pour les performances, ni les pressions qui ne manqueraient pas de s’exercer. Après plus de 10 ans, monitrices et gymnastes sont devenues une seconde famille pour moi. En suivant les activités du club, on découvre des personnes que l’on n’aurait peut-être jamais rencontrées, alors que l’on vit dans le même village. »
Nadélia Jeanneret (photo Bernard Python).
Le mot de la fin « La valeur de vos performances sera toujours liée au produit de vos compétences (savoir et surtout savoirfaire), de votre motivation (vouloir et non seulement devoir le faire), et des moyens que vous vous donnerez et qu’on vous donnera pour le faire sur le plan humain et matériel ! Bon vent ! » Jean-Pierre Egger n
Jean-Pierre Egger (photo Bernard Python).
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Assurances
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Port de Neuchâtel – La Marina
Jean-Marc et Serge, de formidables rassembleurs, sous le slogan « Du monde et du plaisir ! » Texte Claude-Alain Kleiner // Photos sp
En quelques phrases, Jean-Marc Rohrer et Serge Bovet résument parfaitement la philosophie de « leur » désormais célèbre Marina : « On vit cette période à fond ! », « On doit se montrer fort entre nous tous ! » et enfin « Le monde attire le monde ! ». Tout est dit, en route pour la 6e saison… Le port en couleurs, grâce à La Marina.
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La Marina, entre ciel et lac.
Dans la vie, il n’y a pas de hasard. Dès lors, Jean-Marc et Serge ne pouvaient pas ne pas se rencontrer. Différents mais complémentaires, le duo fait le bonheur des étés neuchâtelois : « Cent jours par an, on vit cette période à fond, avec une petite équipe de 7 personnes « fixes » et quelques « extras ! ». Et de préciser encore : « Avec trois agents de sécurité ! ». C’est dire l’état d’esprit et la qualité de vie qui règnent trois mois durant aux abords du lac de Neuchâtel… Le premier a tenu Le Rodolphe dix années durant, le second a connu les grandes années du monde de la nuit de Neuchâtel. Un ancrage régional exemplaire pour tous les deux, des réseaux extraordinairement fournis et, pour tous les deux encore, un sourire légendaire !
Serge s’interrogent : « Comment mieux leur exposer notre projet que de monter l’infrastructure ? ». A leur arrivée, tout était prêt… Immédiatement, la remarque fuse : « Oui, d’accord, c’est séduisant mais il faut faire toutes les démarches nécessaires… ». La réponse de Jean-Marc et Serge ne tarde pas non plus, car ils rétorquent : « Donnez-nous une simple autorisation de manifestation ponctuelle et vous aviserez ensuite ! ». C’est parti… Non sans relever le soutien immédiat de l’exécutif, la conseillère communale Violaine Blétry de Montmollin, en tête.
« Une soirée incontournable ! »
La belle histoire des débuts Printemps 2016, une demande officielle est adressée aux autorités communales. Ne voyant rien venir, les deux compères prennent langue avec le conseiller communal en charge de ce genre de dossiers. Rendez-vous est pris au Port : « Extraordinaire idée, j’en parle à mes collègues ! ». Dix jours plus tard, tous les partenaires des services publiques concernés étaient conviés à une séance. Jean-Marc et
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Neuchâtel, la terrasse et le bord du lac Le concept paraît simple, mais il convient d’avoir du flair : « Oui, nous avons su surfer sur l’effet de mode, de la terrasse, de la vie au bord du lac. Et sans doute que l’interdiction de fumer dans les bars y est pour quelque chose aussi ! ». Du nez certes, mais quelques principes également, dont le premier, sans doute le plus important : « Une vraie volonté de nous aligner sur les prix ambiants ! ». L’envie d’innover ensuite, un magnifique mobilier, de beaux coussins, bref une atmosphère ! Sans occulter le fait que la dynamique de port était lancée – Le King, etc… – et
qu’elle autorisait l’implantation de tous les styles. « Une ambiance, une atmosphère, des soirées à thèmes, en collaboration avec les restaurants de la place, et la soirée-fondue, mensuelle ! ». Sans oublier de citer la célèbre « soirée blanche » qui attire entre 2000 et 3000 personnes en provenance de tout le pays : « Une soirée incontournable ! ».
Mais encore… Autre principe fort de La Marina, les partenariats établis afin de fidéliser les clients, selon des participations financières diverses, principe contribuant à un ancrage identitaire fort ! Et les deux amis de conclure : « On fait tout nous-mêmes, on demeure simples, on fait ce qu’on aime avec la volonté d’être populaire ! On doit être bons durant 100 à 110 jours par année ! ». Pour preuves que cela fonctionne, un immense succès populaire, un brassage exemplaire de clients différents, beaucoup de touristes, dans un climat serein et détendu ! Une idée encore ? « Des soirées « live » avec des groupes d’ici ou d’ailleurs ! ».
Projet ? Et nous ne dévoilerons rien de ce qui se trame en matière de développement de La Marina ! Tout simplement extraordinaire… n
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Vaudoise Assurances – Agence de Neuchâtel
Neuchâtel, une terre favorable aux valeurs de la Vaudoise ! Texte sp // Photo sp
Implantée à Neuchâtel depuis 1900, la Vaudoise Assurances, mise sur la confiance, essence de sa relation avec ses clients. Inspirer confiance, valeur essentielle de sa mission fondée sur la proximité et le respect du client, des particuliers aux entrepreneurs, en passant par les artisans et autres indépendants ! Grâce à une équipe dynamique, chaleureuse et conviviale sous la conduite de Christian Mella, agent général à Neuchâtel. Emplacement idyllique pour l’agence de Neuchâtel, lequel contribue sans doute à son rayonnement ! En prise directe avec le lac et à deux pas de la Place Pury, à lui seul, le bâtiment témoigne de la volonté de la Vaudoise : ancrer la société d’assurance au sein de la cité et nouer avec la population un attachement particulièrement fort, grâce à ses valeurs de proximité, de fiabilité et d’humanisme. L’ensemble de l’équipe de l’agence partage cette philosophie !
Valeurs Les produits et services d’une assurance ne sont pas toujours immédiatement visibles et palpables. Ainsi, la confiance représente l’ingrédient essentiel de la relation « client » et le cœur du métier d’assureur. Cette confiance se décline au travers de trois mots : proximité, fiabilité et humanisme. Proches Nous sommes présents, au plus proche de nos clients et inter-
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locuteurs en leur offrant de manière décentralisée tous les services et prestations. Nous traitons les questions et demandes de manière simple et efficace. Notre ancrage régional et local se traduit par un engagement actif au sein de la communauté. Nous participons et contribuons concrètement à la vie de la société civile et économique suisse. Fiables Depuis 1895, nous suivons une stratégie d’entreprise à long terme dans l’esprit de nos racines mutualistes. Partenaires fiables et solides, nous tenons nos promesses. Notre esprit d’entreprise sert de socle à notre capacité d’adaptation et d’innovation. Humains Nous traitons chaque client de manière personnalisée et donnons une importance toute particulière à la relation humaine. Tout en visant un règlement des sinistres équitable pour le bien de la communauté des assurés, nos prestations ne sont pas que financières. Nous conseillons et soutenons également humainement nos clients victimes d’un sinistre.
Mission et vision de la Vaudoise Fondée en 1895 et détenue par la Mutuelle Vaudoise, société coopérative, la Vaudoise est un assureur suisse dont le cœur de métier consiste à conseiller et à offrir aux particuliers, aux indépendants et aux petites entreprises des solutions complètes en matière d’assurance et de prévoyance. Des services complémentaires associés étoffent son offre. De culture mutualiste, la Vaudoise s’attache à établir avec sa clientèle une relation de confiance et de proximité, quel que soit le canal de distribution choisi. Les solutions de couverture proposées sont conformes aux attentes et aux besoins des clients, et mises en œuvre à l’aide des progrès technologiques. La Vaudoise poursuit une croissance dynamique et rentable, tout en maintenant une solide base de fonds propres, au profit de ses assurés, sociétaires, actionnaires et collaborateurs.
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Grâce à notre stratégie mutualiste et notre esprit d’entreprise, nous ambitionnons d’être n°1 de la satisfaction client. C’est le moyen le plus sûr d’être un acteur important du marché sur le long terme.
La Vaudoise souffle ses 125 bougies Le 4 avril 1895, plus d’une centaine d’entrepreneurs, d’industriels et de commerçants se réunissaient à Lausanne pour fonder l’Assurance Mutuelle Vaudoise en vue d’assurer leurs employés en cas d’accident. 125 ans plus tard, elle célèbre son jubilé au travers d’une série d’opérations de communication. La Vaudoise s’adjoint ainsi les services du champion de tennis Stanislas Wawrinka pour sa nouvelle campagne de communication et une locomotive aux couleurs de la Compagnie sillonne toute la Suisse. Pour marquer ce jalon, la Vaudoise publie un coffret de livres comprenant un premier ouvrage historique retraçant 125 années d’aventures passionantes, parfois même ébouriffantes, de la Compagnie et un second opus à caractère artistique avec 125 portraits de collaborateurs. En l’honneur de ce jubilé, le logo de la Vaudoise est couronné du chiffre 125.
« La Vaudoise », les pieds dans le lac. dix principales compagnies d’assurances privées en Suisse. La Vaudoise est le seul assureur toutes branches dont le siège est basé en Suisse romande. Elle déploie ses activités d’assurances et de prévoyance sur le marché suisse au travers d’une centaine d’agences générales et locales.
En 2021-2022, la Vaudoise redistribue 40 millions à ses clients
Deux sites : Neuchâtel et La Chauxde-Fonds Clients : 11 908 Contrats gérés : 18 983
Dès 2011, après plusieurs excellents résultats et grâce à une solide dotation en fonds propres, la Vaudoise avive sa mutualité en réactivant sa politique de rétrocession de primes à ses clients. Une part du bénéfice de Vaudoise Générale est redistribuée chaque année selon un rythme bisannuel par domaine d’assurance. Cette démarche met l’accent sur son identité mutualiste et fait participer ses assurés à son succès
Racines mutualistes
Le message que nous adressons à nos clients et aussi valable pour nos collaborateurs. n
Quelques chiffres
Mutualité
Le slogan « Heureux Ensemble » se mue en « Heureux Ensemble depuis 125 ans »
« Ensemble, tout devient possible »
Portefeuille : 22.5 millions de francs Installée à Neuchâtel depuis le 6 octobre 1900, la Vaudoise ne peut se résumer à quelques chiffres uniquement tant la relation avec la clientèle est importante. Toutefois, ils résument parfaitement la qualité de l’ancrage dans un canton de quelque 178 000 habitants !
Histoire
Fondé en 1895 à Lausanne, le Groupe Vaudoise Assurances figure parmi les de la Vaudoise
Histoire de la Vaudoise.
1916
1895 Fondation de l’entité qui devint plus tard la Vaudoise, l’« Assurance mutuelle des Entrepreneurs et Industriels du Canton de Vaud contre les accidents ».
2005
1956
Implantation outre-Sarine, avec une première agence à Berne.
Nouveau Siège social construit par l’architecte Jean Tschumi entre le parc de Milan et le lac Léman à Lausanne.
1925 Essor de l’ assurance auto.
2019
Rachat des portefeuilles automobiles, choses et responsabilité civile de « La Suisse » et cession de son portefeuille de 2e pilier à Swiss Life.
1986 Agrandissement du siège social.
2016
Acquisition de la société Pittet Associés SA, et signature des normes PRI de l’ONU qui attestent de la durabilité de ses investissements.
25 % de participation dans Europ Assistance (Suisse) Holding SA et acquisition d’Animalia SA.
1900
1930
1960
1989
2011
2017
2020
La concession fédérale permet l’expansion nationale avec première agence hors du canton de Vaud, à Neuchâtel.
Inauguration du premier Siège au sommet de l’avenue BenjaminConstant à Lausanne.
Création d’une société juridique distincte, Vaudoise Vie.
Fondation de Vaudoise Assurances Holding SA.
Réactivation de la redistribution des bénéfices à ses clients et nouvelle identité visuelle.
Acquisition de Berninvest AG et Dr. Meyer Asset Management AG qui deviennent Vaudoise Investment Solutions SA.
La Vaudoise souffle ses 125 bougies. Elaboration de sa propre stratégie de durabilité.
1938 Ouverture de la première agence au Tessin.
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
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Un climat de confiance et de sécurité Texte Emmanuel Gehrig // Photo Ville de Neuchâtel
Rien ne laisse soupçonner les dimensions monumentales de la caserne de la Maladière lorsqu’on passe devant le stade. Et rares sont celles et ceux qui savent qu’elle n’abrite pas uniquement les pompiers mais également l’ensemble des missions d’urgence et de protection pour l’ensemble du littoral neuchâtelois. Focus sur la maison de la sécurité en compagnie du maître des lieux, le commandant Frédéric Mühlheim. L’actualité récente ne cesse de nous le démontrer : en cas de crise, rien ne vaut une organisation rodée, qu’il s’agisse d’une toiture en feu, d’une urgence médicale ou de la pandémie de Covid19. Les femmes et les hommes qui s’engagent quotidiennement au Service de la protection et de la sécurité de la Ville de Neuchâtel (SPS) sont donc prêt-e-s à intervenir en permanence en suivant des protocoles très clairs. Mais quelles sont les métiers qu’abrite l’immense Maison de la sécurité à la Maladière ? « Elle abrite quatre offices principaux, répond Frédéric Mühlheim, chef du SPS : les sapeurs-pompiers qui effectuent des missions de défense incendie et des missions de secours et gèrent tout le littoral. Il y a aussi bien évidemment les ambulanciers qui sillonnent non seulement le bas du canton mais aussi le canton entier à travers la centrale d’engagement du 144, qui choisit l’ambulance la plus proche du lien d’intervention. »
Sécurité publique dans les quartiers Troisième office, la sécurité publique de la Ville de Neuchâtel, qui est regroupée en grande partie à la Maladière, bien que l’accueil au public se fait, pour l’instant, au Faubourg de l’Hôpital 6 et à la maison de commune de Peseux. La mission de ses femmes et hommes en uniforme gris : non seulement veiller au contrôle de la réglementation communale, en matière de déchets, de stationnement, de contrôles des plaques et des tronçons bordiers autorisés, mais également assurer une présence sécuritaire au centreville et dans les différents quartiers de la ville. Depuis la fusion de communes, les agent-e-s se partagent dorénavant quatre secteurs, dont l’un sur La Côte qui regroupe les localités de Peseux, Corcelles-Cormondrèche et Serrières. De la sécurité publique dépendent également les trois médiatrices et médiateurs urbain-e-s, reconnaissables à leur
Formation des sapeurs-pompiers volontaires en mars 2021, dispensée par la région de défense incendie du littoral à Cortaillod.
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blouson vert. « Leur rôle est de favoriser le lien social et la cohabitation sur les espaces publics, d’accroître le sentiment de quiétude et de mener des actions de prévention et de gestion des conflits », explique Frédéric Mühlheim. La Protection civile, enfin, constitue le quatrième pilier du SPS. Il s’agit d’une petite équipe de huit professionnels chargés de coacher quelque 600 astreints lors de missions diverses. Un exemple ? « Ils ont été récemment mobilisés pour la logistique du centre de vaccination de la Maladière, sur l’esplanade à côté du stade », répond le commandant Mühlheim. En tout, cette grande maison de la sécurité, avec ses antennes ailleurs en ville, regroupe 157 professionnel-le-s qui peuvent compter sur plus de 1000 volontaires, notamment parmi les astreints à la protection civile, les sapeurs-pompiers volontaires et les premiers-répondants sanitaires. Et en plus des quatre domaines précités, le SPS de la Ville de Neuchâtel est aussi compétent en matière de gestion des ports, des infrastructures routières, des feux de signalisation, de la police du feu, de la salubrité publique, du domaine public et délivre des autorisations d’exploiter aux établissements publics. C’est aussi le SPS qui délivre des autorisations de jouer aux musiciens de rue à la suite d’une brève audition.
De la Fête des vendanges au Covid-19 La Ville de Neuchâtel est également compétente pour la gestion régionale de crise : le littoral est l’une des 4 régions habilitée à s’organiser en Organe régional de conduite (OCRg). « A Neuchâtel nous avons la chance d’avoir eu une immense manifestation, la Fête des vendanges, qui nous a donné l’occasion de réunir, année après année, tous les acteurs de la sécurité au sens large, et de gérer dans la pratique des états-majors de crise », témoigne Frédéric Mühlheim. C’est ainsi que l’OCRg s’est professionnalisé pour devenir l’interlocuteur unique de la cellule de crise cantonale ORCCAN pour le bas du canton. « Notre force, c’est l’ingénierie de conduite. En clair, nous ne sommes pas des policiers, ni des experts dans tous les domaines. Mais nous savons structurer des cellules de travail sur différentes questions complexes que nous relions entre elles, pour aboutir à des solutions pratiques. C’est ainsi que nous étions prêts à conduire nos réflexions de manière systémique lors de l’arrivée de la pandémie en mars 2020 », détaille le commandant Mühlheim, pour qui sa mission tient en une phrase : « Assurer un climat de confiance et de sécurité dans une ville variée et vivante. » n
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Neuchâtel en route vers la transition énergétique Texte Emmanuel Gehrig // Photo Stefano Iori
Le quartier de la Maladière est devenu en quelques années un hub de l’innovation et des énergies renouvelables. Ici la façade du CSEM inaugurée en 2015.
Cela fait bien 30 ans que Neuchâtel s’est engagée sur la voie de la transition énergétique, en commençant par obtenir, pour la première fois en Suisse romande, le label Cité de 3000 francs, ces lauréat-e-s seront amené-e-s à partager leurs réflexions l’énergie en 1995. Elle n’a jamais cessé de et donner des idées par émulation. multiplier ensuite les actions en faveur d’un usage raisonné et renouvelable des ressources Pistes cyclables, panneaux énergétiques. Selon l’actuel délégué à l’énergie, solaires et rénovations le chemin de la transition énergétique se « La transition énergétique, c’est aussi compte en décennies de patience et de force de une réflexion sur l’économie circulaire, qui implique le rapprochement de la conviction afin de faire évoluer les mentalités. production du lieu de consommation »,
Avec sa « stratégie énergétique 2035 » lancée il y a cinq ans, la Ville de Neuchâtel espère arriver, dans relativement peu de temps, à parvenir à une société à 2000 watts. Ce qui implique de passer d’un système économique fortement consommateur d’énergie et basé sur les énergies fossiles vers un modèle de production et de consommation mieux maîtrisé et basé sur des énergies renouvelables variées et décentralisées. Faut-il dès lors parler de révolution en marche ? Stefano Benagli, délégué à l’énergie de la Ville, nuance : « Ce qu’il nous faut, c’est vraiment une transition et non une révolution, dans le sens où pour changer notre manière de vivre et nos habitudes il faudra passer par un processus graduel et il sera important d’impliquer le plus de monde possible pour réussir à réduire de manière significative nos émissions de CO2 », explique cet ancien responsable de l’efficience énergétique chez Viteos, qui auparavant a côtoyé l’industrie des panneaux solaires.
Prix de l’énergie La route est donc forcément longue, mais c’est la seule voie possible pour contribuer, à l’échelle d’une collectivité publique de 45’000 habitants, à passer à un système de consommation viable :
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
« Nous avons vraiment besoin d’une adhésion massive de la population, des acteurs de toutes sortes, à ce changement de paradigme. Il ne peut pas être uniquement mené par les scientifiques, les spécialistes de l’énergie et par des changements de lois. Et je vois cette conscience collective en train de naître, avec les nouvelles générations mais aussi avec les associations pour le climat des grands-parents qui se rendent compte de l’effort à mener. » Donner l’exemple, donner envie plutôt que faire la morale, c’est la manière neuchâteloise de faire bouger les lignes. Ainsi la Ville a lancé, tout début 2020, un Prix annuel des ambassadrices et ambassadeurs de l’énergie. Le but est de récompenser 5 projets visant à réduire la consommation d’électricité, de chaleur, d’eau. Le concours s’adresse non pas aux spécialistes mais plutôt au grand public, propriétaires, locataires, concierges, etc. domicilié-e-s dans la grande commune fusionnée. Au final, les premiers gagnant-e-s ont été une famille de Neuchâtel qui a mis en place une série de mesures pour réduire sa consommation d’énergie au quotidien, ainsi que le Centre médical de La Côte à Corcelles-Cormondrèche, avec un projet pour diminuer son impact énergétique. Récompensé-e-s chacun-e-s d’un chèque de
note Stefano Benagli. « En partageant les bonnes idées entre corporations, industries, administrations et autres actrices et acteurs de la société, on finit par réaliser de nombreuses économies d’énergie cumulées ». Il s’agit bien sûr aussi pour la Ville de mettre à disposition des infrastructures permettant de faire advenir le changement : des pistes cyclables, qui se multiplient actuellement grâce à l’adaptation sur le territoire communal du Plan directeur cantonal de la mobilité cyclable (PDCMC), des panneaux solaires qui fleurissent notamment sur les grands bâtiments du côté de la Maladière (Stade, Patinoires, Microcity, CSEM, grand projet de la Step), sans oublier les rénovations énergétiques du patrimoine immobilier. Neuchâtel a reçu le renouvellement de son label Cité de l’énergie fin 2019. Elle se prépare à souscrire aux exigences élevées du renouvellement du label Gold en 2023. Mais le délégué à l’énergie sait que le combat ne doit pas se limiter à ces marques de reconnaissance. « La société à 2000 watts, c’est environ une tonne d’émissions de CO2 par personne et par an à l’horizon 2050. Aujourd’hui, on est à 7 tonnes, contre 10 tonnes en 2010, grâce notamment à l’arrivée du courant électrique vert. Il reste une très grande marge d’amélioration en termes de mobilité et de chauffage », note Stefano Benagli, qui se veut facilitateur du changement dans ce grand défi de société. n
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Objectif : améliorer l’accès aux structures d’accueil pour les enfants ! Texte Emmanuel Gehrig // Photo Bernard Python
Accueillir les enfants en journée ne s’improvise pas. La Ville de Neuchâtel emploie plus de 300 éducatrices et éducateurs qui se soucient de l’épanouissement des petits et des grands. Du point de vue de la commune fusionnée de Neuchâtel, les enfants doivent être au centre de toutes les attentions. Près de 40 crèches et accueils parascolaires subventionnés sur le territoire de la commune fusionnée accueillent chaque jour des centaines d’enfants, des nouveaux-né-e-s jusqu’à l’adolescence. « Alors que nous avons largement augmenté la capacité d’accueil ces dernières années, notre objectif est d’améliorer l’accessibilité aux structures pour tous les parents », explique Charlotte Nilsson, cheffe du service de la famille. La société évolue, et les institutions suivent. Les structures d’accueil préscolaires (crèches) et parascolaires (accueil pendant les heures creuses
de l’école) étaient autrefois rares, elles sont aujourd’hui sous pression d’une demande de familles majoritaires où les deux parents travaillent. Et demain, l’école à journée continue, un dossier sur lequel la Suisse en général n’est pas en avance, permettra aux parents de travailler en toute quiétude pendant que leur progéniture bénéficiera d’une journée pédagogique complète propice à leur épanouissement.
Droit à l’ennui Tandis qu’un projet pilote d’école à journée continue va débuter à Neuchâtel, une grande première dans le canton, dans les parascolaires et crèches communaux la qualité de l’accompa-
Dans les structures d’accueil de la Ville de Neuchâtel, les enfants ne manquent pas d’activités, mais ils ont aussi le droit de jouer librement !
gnement est déjà largement au rendez-vous. Sept crèches et 21 parascolaires répartis dans l’ensemble de la ville fusionnée, emploient plus de 300 éducatrices et éducateurs hautement investi-e-s dans leur métier. Du matin au soir, les activités se succèdent, jeux, sorties, expériences ludiques qui ouvrent à l’apprentissage, et les enfants n’ont pas le temps de s’ennuyer. « Enfin si, justement, les enfants ne doivent pas non plus être sur-stimulés, c’est pourquoi je prône des plages horaires sans activités imposées par les adultes, pour qu’ils jouent librement et gèrent leur zone de créativité propre », précise Charlotte Nilsson, qui a été directrice de crèche et parle volontiers de « droit à l’ennui ».
Une crèche en zone piétonne Les infrastructures d’accueil font l’objet des plus grands soins, et Charlotte Nilsson en sait quelque chose. Ces dernières années, grâce à la volonté très claire du Conseil communal de remplir les objectifs cantonaux en matière d’accueil, elle s’est démenée pour trouver de nouveaux locaux ou rénover des anciennes structures. Au centre-ville par exemple, l’ancienne crèche située rue de la Place-d’Armes était à la fois vétuste et bruyante. En 2017, la structure déménage en pleine zone piétonne, où 60 enfants peuvent être accueillis dans des locaux tout neufs. Dernier exemple en date, en 2020 le Cerf-Volant de Serrières, la plus ancienne structure parascolaire de la Ville, a dû déménager, un peu la mort dans l’âme, du fait de la réalisation d’un projet immobilier. « Mais quand l’équipe éducative a investi ses nouveaux locaux en face de l’école, dans une maison totalement réaménagée pour l’accueil des enfants et donnant sur un superbe jardin, tout le monde a été immédiatement séduit. Un vrai coup de cœur ! », sourit Charlotte Nilsson.
Au service des familles Le service de la famille, en plus de gérer administrativement les structures qui accueillent près de 1500 enfants, est également en charge du contrôle et de la validation des capacités contributives des familles, de la détermination et du versement des subventions communales aux structures d’accueil au sens de la LAE. Il conduit des projets éducatifs transversaux, et propose un soutien aux associations actives dans le domaine de l’enfance et de la parentalité. n
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Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Le bonheur est dans les boîtes à troc Texte Emmanuel Gehrig // Photos Ville de Neuchâtel
Boîte à troc à Serrières, décorée par Pier Schwaab… un clin d’œil à la générosité !
Où en sont les boîtes à troc de Neuchâtel ? Laetitia Estève, qui veille sur elles avec soin, explique qu’elles passent par une cure de jouvence : « Nous sommes en train de rhabiller toutes les boîtes avec une nouvelle décoration artistique, commente la coordinatrice de projets au service de l’environnement et du développement durable de la Ville de Neuchâtel. Celle qui se trouve au coin de l’Hôtel de Ville sur la rue du Concert vient d’être repimpée par l’artiste Albeiro Sarria ; une autre, celle de la gare, par l’artiste Marie-Mo, celle de l’Uni encore par une jeune graphiste en formation… » Ainsi dans le monde des boîtes à troc, tout le monde y trouve son compte : les curieuses et les curieux qui recherchent de la lecture, ou un petit objet en bon état, utile ou décoratif ; les adeptes du « book-crossing » qui ont aimé un livre et aimeraient le faire partager à leur voisinage ; et enfin les artistes, designers et artisans qui ont la possibilité de décorer, pendant une durée d’environ deux ans, l’une des 20 boîtes à troc de la commune fusionnée.
Faut-il présenter les boîtes à troc ? Ces anciennes caissettes à journaux transformées en microparadis des chineurs sont désormais présentes dans la plupart des villes. A Neuchâtel, ces petits réceptacles à livres et autres objets sont apparus en 2014. Avec 20 exemplaires dans tous les quartiers de la commune, il y en a désormais dans presque tous les coins de rue. « L’une des toutes premières boîtes à troc installée au Jardin anglais était décorée par Kesh. Rénovée en 2017, et désormais placée au rond-point de Fontaine-André, elle tient toujours bien le coup ! Les boîtes à troc figurent parmi une série d’actions pour lutter contre le gaspillage et la pollution. Avec « Box
ton lunch » qui encourage l’usage des contenants réutilisables, « Neuchâtel répare », le comptoir de récupération à la déchetterie ou encore l’interdiction d’utiliser du plastique à usage unique pour les activités qu’elle autorise sur son territoire, la Ville de Neuchâtel se profile se profile clairement en faveur de la durabilité et de la convivialité. n
On en fait des trouvailles, en « chinant » dans les boîtes à trocs !
Premier acte de la fusion Et qu’on ne dise pas qu’elles comptent pour des prunes ! « En 2016, grâce à une collaboration exemplaire avec les administrateurs communaux, nous en avons fait installer trois à Corcelles-Cormondrèche, Peseux et Valangin. De fait, elles ont été les premières actions concrètes en faveur de la fusion, qui est entrée en vigueur au 1er janvier 2021 ! » se souvient Laetitia Estève. Et la toute première ?
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Valangin – Les Rouages du Temps
La passion tranquille d’Etienne de Tribolet, artisan horloger autodidacte ! Texte Claude-Alain Kleiner // Photos Bernard Python
La sérénité d’un homme heureux et confiant en l’avenir.
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Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
A peine la porte franchie, vous êtes imbibé de la magnifique atmosphère de sérénité qui règne dans l’atelier d’Etienne de Tribolet. Niché au cœur de son village natal, Valangin, cet artisan passionné y règne en « maître des horloges et pendules ». La force tranquille de son discours touche l’esprit et le cœur… Très attaché à sa région – la maison familiale est située sur le Plateau du Sorgereux, entre forêts et prairies –, Etienne de Tribolet s’applique à faire rayonner son village, « petit coin de paradis, avec son bourg et son château », au travers de la qualité de son travail. Un véritable ambassadeur…
Un parcours à l’image de son caractère ! A priori, rien ne le prédisposait à choisir la voie de l’horlogerie. Il entreprend un apprentissage de mécanicien-décolleteur au sein de l’entreprise Nivarox-FAR, à Fontaines. Son CFC en poche, il accomplit ses obligations militaires avant de choisir de parfaire son bagage professionnel en s’engageant dans une nouvelle formation d’horloger, à la Vallée de Joux, chez Breguet. Grâce à sa formation initiale, il parcourt son cursus en deux années et obtient son second CFC en 2019. Du haut de ses vingt-trois ans, il éprouve alors le besoin de voyager. Il s’en va donc découvrir le monde six mois durant. A son retour, il ressent l’envie de découvrir la pendulerie, monde un peu inconnu, selon lui. Et il se lance, en 2010… à son compte ! Non sans réaliser qu’il lui faut encore compléter sa formation, en engageant un an de formation d’horloger-rhabilleur, au CIFOM du Locle, pour devenir horloger complet. En 2014, il installe son atelier « Les Rouages du Temps », dans de nouveaux locaux plus spacieux, en plein centre du village de Valangin, pour se rapprocher de sa clientèle.
demeure très théorique. Ici, c’est le monde réel. Les problèmes sont présents tous les jours et l’expérience s’acquiert en résolvant les interrogations, en franchissant les obstacles ! ». Au début, la clientèle est familiale puis, grâce à un bouche-à-oreille très positif, à force de courir les marchés et les foires, de se montrer présent lors de manifestations telles que la Fête de la terre notamment, il se fait connaître. Sans doute un autre des moteurs d’Etienne de Tribolet, son caractère positif. Pour preuve, la situation pandémique actuelle qu’il prend avec calme, choisissant même d’en sortir plus fort : « Cette situation réveille de nouveaux réflexes, la période sert donc de test ! ». Il découvre aujourd’hui une clientèle plus jeune et le spectre de son activité s’élargit : les révisions et restaurations se multiplient. Rien de mieux pour cet artisan qui adore devoir se trouver en quête de créativité : « La restauration, il faut du temps mais il faut surtout aimer l’objet ! ».
La liberté de l’indépendance Seul maître à bord, Etienne de Tribolet fait preuve d’une totale sérénité : « Après plusieurs années d’instabilité salariale plutôt fatigantes, aujourd’hui, je suis plus serein. Je suis content d’avoir acquis ce statut d’indépendant. Même en période de confinement, j’ai pu travailler, j’ai considéré cette période comme un sacré cadeau ! ». Bref, il est un homme heureux et lorsqu’il lance « Je ne sais pas où cela me mènera ! », son sourire et son regard en disent long sur sa force de caractère. Sans doute un héritage familial !
« La restauration, il faut du temps mais il faut surtout aimer l’objet ! »
« J’ai commencé sans rien, sans aide… ! » Un véritable autodidacte… « Certes, j’avais bien les bases, mais l’école
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Etienne… et Guillaume S’il est une autre particularité à relever encore, c’est bien celle-ci ! Etienne vend
L’amour de l’objet d’abord !
le poisson produit par son frère Guillaume. « La Maison du Sandre », établie au Sorgereux et gérée par Guillaume, frère d’Etienne, bénéficie des locaux de l’enseigne « Les Rouages du Temps » pour vendre ses filets de sandre, produits avec la même philosophie que celle appliquée par Etienne pour ses pendules. « Tout marche bien ! Nous avons un peu les mêmes genres de clients ! ». Un mot encore… Sur la carte de visite d’Etienne de Tribolet, on peut lire : « Je me déplace à domicile »… Faites-en autant, allez lui rendre visite ! Vous ressortirez différents… n
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Céline Boutherin (à droite), pharmacienne responsable, Josiane Giroud, pharmacienne FPH (deuxième depuis la droite), et l’équipe de la pharmacie du Vauseyon se réjouissent de vous accueillir.
PHARMACIE MARTI DU VAUSEYON
La pharmacie du Vauseyon à Neuchâtel rejoint la famille Marti! NOUVEAU
Bien connue des Vaudruziens, la Pharmacieplus Marti a désormais une petite sœur à Vauseyon. Les Neuchâtelois du bas y retrouveront les services haut de gamme qui font la réputation de l’officine familiale à Cernier. Sébastien Marti, pharmacien responsable et propriétaire de la Pharmacieplus Marti à Cernier, est le nouveau propriétaire de la pharmacie du Vauseyon. Cet indépendant voit les nombreux avantages de sa nouvelle acquisition: «Les locaux sont particulièrement bien situés et accessibles, avec un grand parking à l’arrière du bâtiment et un arrêt de bus juste devant.» A l’intérieur, la clientèle pourra bénéficier de nombreux avantages, à l’image de ceux proposés dans l’officine vaudruzienne: «Nous avons plusieurs services numériques, comme la communication par WhatsApp par exemple. Les horaires sont élargis et nous proposons un service de livraison quotidien.»
UNE PHARMACIENNE RESPONSABLE EXPÉRIMENTÉE AUSSI EN MÉDECINE NATURELLE En termes de compétences, Vauseyon se positionne aussi dans l’accompagnement personnalisé et professionnel: «Le rôle du pharmacien s’axe de plus en plus sur le conseil. Il est important que le client puisse avoir confiance et qu’il bénéficie d’un suivi de qualité.» Nommée à la tête du nouvel établissement, Céline Boutherin possède plus de dix ans d’expérience au sein d’une pharmacie homéopathique. Une compétence dans les médecines parallèles, essentielle pour Sébastien Marti: «Il s’agit d’une offre très appréciée à Cernier. La médecine naturelle, lorsqu’elle est proposée par des professionnels, peut être un complément très bénéfique à la médecine allopathique.»
INFOS PRATIQUES Pharmacie du Vauseyon Rue des Poudrières 137 2000 Neuchâtel 032 730 44 40 vauseyon.ne@ovan.ch pharmacievauseyon.ch Horaires Du lundi au vendredi 8h à 19h Samedi: 8h à 18h
Pharmacie du Vauseyon
P P
Dr. Sébastien Marti, MBA Pharmacien responsable à la pharmacieplus marti à Cernier Propriétaire pharmacieplus marti à Cernier et pharmacie du Vauseyon à Neuchâtel Membre du Comité de pharmaSuisse – Société Suisse des Pharmaciens Secrétaire de l’Ordre Neuchâtelois des Pharmaciens
SE SOIGNER CHEZ SON PHARMACIEN ALORS QUE LE MÉTIER DE PHARMACIEN SE TRANSFORME, L’OFFICINE FAMILIALE MARTI DÉVELOPPE PLUSIEURS PÔLES DE COMPÉTENCES SCIENTIFIQUES, POUR RÉPONDRE AUX NOUVEAUX BESOINS DE SES CLIENTS.
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Un service de proximité dernier cri et chaleureux Noémie Nicati, pharmacienne à la pharmacieplus marti à Cernier, devant l’automate à médicament. Mme Nicati et ses collègues Cristiana Da Trindade, pharmacienne, Laurent Giroud, pharmacien FPH et Julien Fluckiger, pharmacien, ainsi que toute l’équipe de la pharmacie sont au service de votre santé.
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«Le rôle du pharmacien est en train d’évoluer pour devenir, à long terme, un prestataire de santé.» Sébastien Marti, pharmacien responsable de la Pharmacieplus Marti de Cernier, voit son métier se transformer. «Il n’est plus question aujourd’hui d’être simplement un revendeur. Au niveau des tarifications, nous allons vers une valorisation plus importante du conseil et des prestations, au détriment de la marge sur les médicaments.» Pour répondre aux nouveaux besoins des Vaudruziens, Sébastien Marti a réuni un pôle de compétences diversifiées dans ses locaux entièrement robotisés. Cinq pharmaciens y travaillent, offrant ainsi au client l’assurance d’une prise en charge professionnelle. «Une grande partie de notre activité reste la distribution et la vérification des médicaments prescrits par les médecins. Mais nous voulons aussi offrir des conseils de qualité et permettre aux clients de bénéficier de nombreuses prestations spécialisées.»
UNE ÉQUIPE DE COLLABORATRICES EST EXPERTE EN MÉDECINES NATURELLES Il est ainsi possible à Cernier d’aller, entre autres, se faire vacciner sans rendez-vous, de réaliser un test antigénique rapide pour le Covid-19, de profiter de la campagne de dépistage du cancer du côlon, de soigner ses plaies ou encore de mesurer son profil de risque cardiovasculaire. «Nous œuvrons aussi dans le but d’offrir un accompagnement aux malades chroniques.» Une équipe de collaboratrices est également experte en médecines naturelles, offrant ainsi aux clients leurs compétences en Spagyrie, Fleurs de Bach, mélanges de plantes fraîches et en homéopathie notamment.
UNE PHARMACIE FAMILIALE ULTRA-MODERNE Diplômé d’un doctorat en chimie et d’un MBA en management de la santé réalisé aux Etats-Unis, Sébastien
Marti a travaillé dans toute l’Europe avant de reprendre l’officine familiale de Cernier en 2013. «Après avoir accumulé ces expériences, il me tenait à cœur de revenir à mon métier d’apothicaire et d’exercer en indépendant dans la tradition familiale. Mon grand-père a acheté cette pharmacie en 1930, et ma maman lui a succédé. J’étais aussi heureux de pouvoir revenir vivre dans cette région qui me manquait.» Le praticien tient à préserver l’aspect chaleureux si caractéristique des établissements indépendants, tout en proposant à ses clients des services modernes, en lien avec les besoins d’aujourd’hui. «La crise de la Covid-19 a accéléré la demande de services numériques. Nous faisons des livraisons de médicaments deux fois par jour, et nous sommes atteignables aussi bien par téléphone que via Whatsapp et mail. Il est intéressant de visiter le site internet de la pharmacie: «Le digital offre de véritables possibilités d’efficacité et de réactivité. Mais il ne doit pas être un refuge derrière lequel l’aspect humain disparaît», ajoute encore le Sébastien Marti.
INFOS PRATIQUES Pharmacieplus Marti Rue Frédéric Soguel 4 2053 Cernier 032 853 21 72 pharmaciemarti@ovan.ch pharmaciemarti.ch Horaires Lundi, mardi, mercredi et vendredi: 8h à 19h Jeudi: 8h à 20h Samedi: 8h à 18h
BAN SA – Bureau d’adresses de Neuchâtel SA
90e anniversaire d’une entreprise dynamique à caractère social ! « Un message spécifique pour un public cible » Texte Claude-Alain Kleiner // Photos Bernard Python
Le multi channel au service de tous.
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Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Centre d’impression innovant.
De l’impression à la distribution, le Bureau d’adresses de Neuchâtel vous permet de cibler votre communication aux destinataires de votre choix !... grâce à des distributeurs de proximité auxquels BAN offre la possibilité d’exercer un travail d’appoint, de conserver un rôle social et une identité individuelle. Faites le bon choix, prenez contact avec le BAN. Un peu d’histoire BAN voit le jour en 1931. Il est alors une branche de la Centrale suisse d’adresses (AWZ), association d’utilité publique fournissant un travail à des personnes sans emplois. Cinq années plus tard, AWZ et les Bureaux d’Adresses de Bâle, Berne, La Chaux-de-Fonds, Genève, Lausanne, Saint-Gall et Zurich signent une convention attribuant à chacun des membres un rayon d’action. En 1967, BAN et les membres de AWZ réunissent leurs efforts afin de créer l’Association suisse des entreprises de distribution (ASVO). Trente années plus tard, en 1997, c’est la création de Swiss Mail, la poste privée qui vient remplacer ASVO. L’année 2002 marque un tournant puisque Swiss Mail devient le numéro un
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
du marché suisse des envois publicitaires non adressés. Depuis lors, BAN devient une véritable alternative de La Poste. Modernisation oblige, en 2007, BAN élargit ses prestations en offrant un service de marketing direct. Dès 2015, BAN franchit une nouvelle étape de modernisation puisque le centre d’impression acquiert de nouvelles presses numériques et se dote de différents outils à même d’offrir une palette complète de services à la clientèle.
Aujourd’hui… Belle et savante évolution au fil de ces 90 années que celle de BAN. Aujourd’hui, son slogan « Nous donnons vie à vos projets publicitaires » résume parfaitement ses activités, placée sous la responsabilité de Nicolas Sauvant, directeur.
Entreprise de proximité installée à Neuchâtel, BAN peut afficher, avec une certaine fierté, les quelques chiffres suivants : ■ 260 employés, dont 240 distributeurs pour le canton de Neuchâtel et l’Arc jurassien ; ■ 2,5 millions de mises sous plis automatiques par an ; ■ une base de données composée de 8 millions d’adresses privées dont 3.8 millions de ménages ; ■ plus 700 000 adresses d’entreprises et de relations commerciales.
Quels clients ? Quelles prestations ? Vous l’aurez compris, BAN est à même de répondre à toute personne ou société désireuse de communiquer « Un message spécifique destiné à un public cible ! » … pas inutile sans doute de répéter cet autre slogan qui définit bien l’entreprise qui sert ses clients, à savoir les professionnels de la communication, les entreprises, les commerces, les administrations, les entités politiques, les associations caritatives, les clubs sportifs… sans oublier les instituts de sondage ! Oui, BAN est l’allié de tous ces partenaires pour leurs campagnes de communication qui va de la sélection d’adresses
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B2B et B2C, la réalisation de mailings, la distribution de prospectus, en passant par l’impression, la mise sous pli, cette stratégie de communication est indispensable pour un résultat de qualité. Quiconque souhaite informer, vendre et promouvoir, c’est vers BAN qu’il s’agit de se diriger ! De l’élaboration du concept au débriefing, en passant par l’optimisation du budget à disposition, BAN oriente judicieusement ses clients : analyse de la situation de départ, identification des objectifs à atteindre, définition des groupes-cibles, détermination de l’agenda et enfin, composition d’une offre attractive. Cette démarche méthodologique est dès lors mise à disposition pour divers services : multi channel, gestion d’adresses, impressions, mises sous plis, distribution et logistique.
Le multi channel ? A l’ère du numérique, une entreprise se doit d’optimiser sa capacité d’interagir avec ses clients potentiels. Il est donc question d’opérer des choix de stratégie. Comment, pour son client, rendre un achat facile ? BAN est capable aujourd’hui de confectionner une campagne de marketing sous la forme d’un « bouquet » combinant le web, le mailing, l’impression, les supports mobiles et l’analyse des données en temps réel. Ce sont dès lors des campagnes personnalisées, interactives et automatisées qui sont proposées, au travers de cartes, flyers, pages web, envois adressés, cartes-réponses, newsletter, impression numérique, campagnes sms, le tout suivi de mesures et analyses des résultats.
Adresses privées et professionnelles « Le succès d’une campagne passe par la qualité des adresses ! » BAN est le partenaire le mieux placé pour assurer la fiabilité de ce slogan. Grâce à ses bases de données constamment mises à jour, BAN donne accès au marché suisse et étranger en mettant à disposition des fichiers prêts à l’emploi, à savoir : ■ Adresses commerciales : plus de 700 000 entreprises et relations commerciales avec au moins 450 000 interlocuteurs, dûment sélectionnés selon une large gamme de critères laissés aux choix des clients ; ■ Adresses privées : 8 millions de particuliers dont 3.8 millions de ménages eux aussi savamment sélectionnés selon plus de 100 critères géographiques, démographiques, psychographiques, etc.
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La proximité et le savant ciblage du message.
Nouvelle prestation : l’impression comme les backups Fournisseur et gestionnaire d’adresses, BAN est aussi un centre d’impression et de mise sous pli moderne à même de fournir à ses clients des services complets et de qualité. Grâce à ses presses numériques et des machines de mise sous pli de dernière génération, BAN est en mesure d’offrir des performances d’impression extrêmement élevées qui autorisent la quadrichromie et favorisent ainsi de multiples supports (mailings personnalisés, brochures, dépliants, cartes de vœux, flyers, cartes de visite, factures, certificats, lettres/circulaires, etc.). Pour des sociétés qui cherchent à assurer leur production avec un prestataire de « backup » en cas d’incendie ou de dégâts d’eau, BAN mets à disposition de ses clients son personnel de qualité ainsi que ses machines performantes.
La méthode de travail, le rôle social d’une entreprise professionnelle Ce ne sont pas moins de 240 distributeurs, qui assurent la distribution des imprimés, selon une organisation parfaitement rodée. A cela s’ajoute une quinzaine de chauffeurs et préparateurs qui travaillent au dépôt. Liberté d’organisation et flexibilité sont les maîtres-mots de la gestion personnalisée de ce processus de distribution. Retraités et étudiants, certes, mais surtout du personnel étranger émanant de l’aide sociale ou d’ateliers protégés, tels sont les profils de personnes dûment formées assurant
cette distribution dans un large champ régional. Parmi eux, M. Jean-Jacques Oeuvray, citoyen de la Commune de Val-de-Ruz, résident aux Hauts-Geneveys. A la question de savoir pourquoi et comment M. Oeuvray a été appelé à s’intéresser et à travailler pour cette entreprise, la réponse fuse : « J’avais besoin d’argent, j’ai donc répondu à une annonce ! Et comme j’ai longtemps travaillé au sein de l’entreprise La Poste, j’ai immédiatement ressenti l’intérêt ! ». Jean-Jacques Oeuvray, en tant que team leader, a la responsabilité de quelque 30 à 40 personnes dont il assume la formation et le suivi. Il est luimême en charge de la distribution dans deux villages – Les Hauts-Geneveys et Coffrane –, sans compter quelques remplacements çà et là. Il se plaît à souligner la liberté d’organisation : « Certes, certains créneaux de distribution sont impératifs. Sortis de là, l’indépendance et l’autonomie sont totales. De surcroît, nous avons la chance de travailler sous les ordres d’une personnes très agréable, M. Gumy ! » Nos distributeurs sont la face visible de l’activité de BAN ! Son directeur, Nicolas Sauvant est fier de ce rôle social qui offre des revenus à quantité de ménages dans la région.
Écoute, savoir-faire et savoirêtre permettent à BAN d’offrir un accompagnement efficace et des prestations personnalisées ! Bureau d’adresses de Neuchâtel SA (BAN) – Vy d’Etra 11 – 2000 Neuchâtel – +41 32 753 51 60 – www.ban.ch n
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
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Haute Ecole de Musique – Site de Neuchâtel
Le rayonnement de Neuchâtel en mode majeur ! Texte René Michon // Photos Carole Parodi
Le site neuchâtelois de la Haute Ecole de Musique, idéalement placé.
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Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Institution de formation professionnelle supérieure la Haute école de musique cultive le vivier des musiciens de demain et s’investit dans le développement d’un milieu naturel, où la diversité des espaces et des acteurs révèle au quotidien un ambitieux projet de société. Le site de Neuchâtel de la Haute école de musique de Genève a été créé en 2008 par la volonté commune des cantons de Genève et de Neuchâtel de « transférer l’enseignement professionnel du Conservatoire de musique neuchâtelois à la Haute école de musique – conservatoire supérieur de Genève » d’alors. Façonné durant plusieurs décennies par les Conservatoires de Neuchâtel et de La Chaux-de-Fonds (entités fondatrices du Conservatoire de musique neuchâtelois), cet enseignement professionnel intégrait alors de facto le périmètre des hautes écoles, celui de la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) en particulier. Cette promotion aura permis dès le premier jour, de préserver une offre de formation professionnelle artistique menacée par les exigences normatives de la loi fédérale sur les Hautes écoles spécialisées, et de maintenir sur le sol neuchâtelois une activité musicale de haut niveau au service d’une région et de sa population. Bénéficiant de l’environnement académique de l’institution de formation musicale la plus ancienne de Suisse (1835), le site de Neuchâtel adoptait dès sa création les disciplines instrumentales (piano, chant, violon, alto, violoncelle et contrebasse), les filières d’études (Bachelor et Master), ainsi que les missions spécifiques de recherche et de formation continue, avec lesquelles il allait bâtir son avenir auprès de sa grande sœur genevoise. Douze années plus tard, cent étudiants se forment aux métiers de l’interprétation et de l’enseignement avec une cinquantaine de professeurs et de nombreux intervenants, dont la provenance traduit la diversité internationale à la fois culturelle et professionnelle présente au sein de l’institution. Orientée par essence vers la professionnalisation face à un marché
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Au travail, avec plaisir !
du travail en profonde mutation, la vision stratégique de la HEM s’articule autour des questions d’employabilité, de flexibilisation des parcours de formation, d’innovation pédagogique et numérique, du rapport entre tradition et création, entre recherche artistique et créativité, d’élargissement de l’aire socioculturelle (diversité des publics et des pratiques), et du renforcement des champs de compétences connexes (médiation, communication, économie de la culture, production, diffusion). Mais si la formation de professionnels de la musique requiert des compétences d’enseignement et d’encadrement pédagogique et artistique attestées par un environnement professionnel devenu extrêmement sélectif, elle doit pouvoir bénéficier de terrains d’application, dont les dimensions varient très sensiblement entre espaces régionaux et internationaux. En terre neuchâteloise la HEM figure au rang des acteurs culturels, dont l’entreprise déploie ses effets au plus près d’une population avide de rencontres et de découvertes, quels qu’en soient le genre et la forme. Etudiants et professeurs s’invitent non seulement dans les lieux dédiés à la culture et au patrimoine (bâtiments, musées), mais également dans les espaces publics ou privés du quotidien où l’on éduque (écoles), où l’on soigne (homes, Hôpital), où l’on travaille (fabriques) et où l’on se divertit (salles de musique). Ce rôle indispensable à la mission de formation représente également un
enjeu d’intégration sur un territoire avec lequel il convient de composer, selon les partenaires qui l’occupent et les attentes des collectivités en charge de son développement. Si le site de Neuchâtel recrute aujourd’hui des étudiants en provenance des quatre coins du monde, son rayonnement devra se traduire aussi et sur le long terme par une optimisation des ressources déjà allouées par le contribuable neuchâtelois. Soit la mutualisation des ambitions et des moyens de l’ensemble des acteurs culturels du canton. Ainsi le mode majeur continuera de s’inscrire sur une partition aux innombrables variations. www.hemge.ch n
L’ancrage régional du travail des étudiants.
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Festi’neuch – Neuchâtel open air festival
Le festival de la convivialité les pieds dans l’eau ! Texte Etienne Bel
La féérie d’un événement majeur (photo Pierik Falco).
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Vous avez dit : les pieds dans l’eau ? (photo Lucas Vuitel).
« Bien davantage qu’un « simple » festival ! »… Les organisateurs ont raison, Festi’neuch représente une véritable expérience humaine. A l’image de la Commune de Neuchâtel, laquelle figure désormais au rang des plus grandes agglomérations du pays, Festi’neuch a su se faire une place au sein des grandes manifestations musicales de la francophonie ! En attendant l’édition 2022, celle des retrouvailles… Festi’neuch – Neuchâtel open air festival – est un festival de musiques actuelles ayant lieu sur les rives du lac de Neuchâtel mi-juin et quatre jours durant. Né en 2001 avec 3000 spectateurs, le festival a attiré plus de 50 000 festivaliers-ères lors de sa dernière édition en 2019. Un nouveau record qui n’a pas eu la chance d’être réédité puisque ses deux dernières éditions (2020 et 2021) ont été annulées en raison de la pandémie de COVID-19. Mais les organisateurs ne se laissent pas abattre et planchent déjà sur une édition 2022 qui sera placée sous le signe des retrouvailles et de la convivialité. Plus qu’un simple festival de musique, Festi’neuch est une expérience entière, non duplicable, qui place le rapport à l’humain au centre de l’attention. Alors que certain.e.s regrettent une perte de repères et de valeurs dans nos sociétés numérisées et mondialisées, la culture et le « vivre ensemble » s’imposent sans doute comme une véritable arme de reconstruction massive. Ville éphémère ou laboratoire socio-culturel, Festi’neuch offre un moment de réunion,
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de partage et de convivialité, qui rassemble une population tout entière et initie de multiples échanges. Cultiver et mettre en lumière les talents et les atouts de la région, tout en favorisant l’ouverture sur le monde et la découverte, tel est le double objectif de Festi’neuch. Avec près de cinquante groupes et artistes programmés, la musique demeure au cœur de la manifestation, où se côtoient vedettes internationales et artistes régionaux. Ces dernier. ère.s bénéficient chaque année davantage de l’aura de la manifestation et d’un public grandissant pour se faire connaître et parfois démarrer des carrières. Parmi les grands noms accueillis sur les JeunesRives, on peut notamment citer Patti Smith, Snoop Dog, Wu-Tang Clan, Roger Hodgson, Iggy Pop, Justice et bien d’autres encore. Pensée dans un esprit d’originalité, choisie avec soin et cœur, la program-
mation artistique cherche à émerveiller, étonner et provoquer de véritables moments d’émotion. La programmation de Festi’neuch se différencie de celles des autres événements de la région par son côté urbain et innovant, mélangeant différents styles de musique (hiphop, rock, chanson française, musique électronique, world music) et réunissant des publics provenant de divers horizons. Suivant une démarche de développement durable afin de diminuer son impact environnemental et social, le festival entreprend des actions concrètes s’articulant autour de quatre axes : la mobilité, la gestion des déchets, le volet social et l’énergie. En quelques exemples : usage de gobelets réutilisables, accès optimal du site aux personnes en situation de handicap, système de navettes gratuites pour rentrer chez soi, analyse de la consommation d’énergie, prévention des dangers liés à la fête et à la foule, etc. Les valeurs défendues par le festival donnent ainsi chaque année un peu plus de sens à son action. Voilà sans doute pourquoi Festi’neuch est souvent présenté comme un festival différent, qui dégage un esprit et une âme particulière. Voilà aussi pourquoi l’événement peut continuer à compter sur l’investissement sans faille de près de 1600 bénévoles, véritables chevilles ouvrières de Festi’neuch. On parle souvent de Festi’neuch comme étant le « festival les pieds dans l’eau ». C’est non sans raison, puisque l’une de ses scènes se trouve carrément sur le lac ! La situation géographique de Festi’neuch est unique et elle constitue l’un des atouts majeurs du festival : en pleine ville et au bord du lac de Neuchâtel. Cet écrin naturel contribue à créer une atmosphère agréable et permet de laisser place à des moments de partage et de rencontres. Chaque année, le festival relève le défi de mettre en valeur ce cadre lacustre magnifique, en y apportant autant que possible une touche poétique et confortable, permettant à la magie du festival d’opérer. Doté d’un budget de 3,8 millions, Festi’neuch est un festival indépendant, à but idéal et non lucratif, porté par une Fondation composée de sept membres. Cette dernière confie à une équipe de 12 salarié.e.s la mise en œuvre opérationnelle de l’événement. Ce bureau permanent est composé de professionnel.le.s et spécialistes des secteurs suivants : programmation, communication, administration, sponsoring, production, infrastructure,
Festi’neuch est une expérience entière, non duplicable.
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sécurité, santé, gestion des bénévoles et F&B. Nous nous réjouissions de célébrer les 20 ans du festival en musique et en rassemblant une fois de plus au mois de juin cette large communauté de festivalier.e.s, de bénévoles et de partenaires qui font vivre Festi’neuch. Malheureusement, pour la deuxième année consécutive, les rives du lac sont orphelines de leur manifestation phare. Nous pourrions imaginer que cela mine le moral de l’équipe du festival. Mais au contraire, les organisateurs sont plus motivés que jamais à mettre sur pied une édition 2022 fidèle aux valeurs de l’événement. En 2022, Festi’neuch continuera à tenir un rôle rassembleur, d’une extrême importance en termes culturel et social, mais aussi économique et touristique pour la région et sa population. Et qu’est-ce qu’on s’en réjouit. Vivement la suite ! n
Des scènes pour tous les goûts (photo Tony De Francesco).
Des affiches exceptionnelles (photo Perik Falco).
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Les arbres, caractéristiques du paysage u rbain et indispensables à la qualité de vie Texte Pierre Léderrey // Photo Ville de Neuchâtel
Ils structurent le panorama urbain, amènent de l’oxygène et de la fraîcheur. Les arbres remarquables font l’objet d’un suivi et de soins attentifs durant toute leur vie. Et lorsque leur renouvellement s’avère inéluctable, ils sont aussitôt remplacés. Neuchâtel possède un magnifique patrimoine arboré, renforcé encore par l’entrée en vigueur de la nouvelle commune en janvier dernier. Ainsi, un peu plus de 150 arbres isolés remarquables sont classés(1) et 450 autres arbres majeurs inventoriés et protégés(2), parsèment le territoire urbain, sur domaine public mais aussi sur des propriétés privées. Témoins de l’histoire et du développement de la ville, ils en structurent le paysage et améliorent la qualité de vie de ses habitant-e-s, en procurant notamment des îlots d’ombre et de fraîcheur lors des épisodes de plus en plus fréquents de grosses chaleurs.
Question de sécurité Ce patrimoine arboré s’avère donc précieux et soigneusement entretenu. Le service des parcs, forêts et domaines de la Ville s’y emploie également pour des raisons de sécurité, comme l’explique son responsable Vincent Desprez : « Lors d’une tempête de vent, par exemple, la balade en forêt reste déconseillée et sous la responsabilité des promeneurs. Chose naturellement impossible en milieu urbain où nous avons à garantir la sécurité des personnes et des biens en tout temps. Comme nous travaillons avec du vivant, le défi est conséquent, et nous nous employons à minimiser autant que possible le risque d’un incident. » Ainsi, lorsque les soins prodigués deviennent disproportionnés, lorsque l’arbre est « blessé ou trop vieux », les professionnels envisagent son abattage. C’est ce qui s’est passé en avril 1
selon le règlement d’aménagement de la ville de Neuchâtel (1998), art. 149
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selon le règlement d’aménagement de la ville de Neuchâtel (1998), art. 148
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
au parc Boubin de Peseux où un vieux bouleau était devenu dangereux, notamment pour l’espace de jeu situé à proximité. Ou encore avec les vieux peupliers malades de la place du Port. Cette décision n’est jamais prise à la légère, d’autant plus que dans le but de maintenir le patrimoine végétal, « lorsque cela est possible, nous anticipons les remplacements en replantant de jeunes arbres préalablement. Ce qui s’avère évidement moins aisé dans les jardins privés que dans le domaine public. » A l’entrée de la ville côté Bains des Dames, un petit sequoia pousse déjà à côté d’un aîné qui arrivera un jour en fin de vie. Les peupliers emblématiques de la place du Port ont été remplacés par des plus jeunes de la même essence, marqueur paysager des entrées de ports. « C’est par contre un chêne qui a été choisi au parc Boubin, pour sa plus grande longévité dans cet espace public de grande valeur avec une superbe vue sur le lac et les
Alpes qui va être entièrement réaménagé. »
Durée de vie réduite Même sans être victimes d’événements climatiques exceptionnels ou de maladies, un arbre planté en milieu urbain vivra bien moins longtemps que dans la nature. « Un siècle, c’est déjà beaucoup. Et le long d’une rue, dans un espace stérile, cette espérance de vie est presque à diviser par deux. » Son principal ennemi ? Pas tant la pollution, dont au contraire il soulage l’air ambiant grâce à son processus de photosynthèse « qui lui permet de la recycler en absorbant le CO2. » Il s’agit plutôt d’une question du sol dans lequel l’arbre pousse avec une moindre possibilité pour l’eau de s’y infiltrer. Avec la réverbération du soleil sur les façades et le bitume, la chaleur est également plus intense qu’en forêt. Et si les arbres nous en protègent, ils en souffrent également. Vincent Desprez : « Aujourd’hui, en raison du changement climatique, la palette végétale évolue et les essences adaptées au milieu urbain proviennent avant tout du pourtour méditerranéen, car elles ont la capacité de mieux résister aux forts écarts de températures et à la sécheresse. » Enfin, pour les arbres d’alignement, plantés le long des rues, leur forme et leur croissance doivent être contraintes, notamment aux exigences des gabarits de circulation. Sur le plan historique, il n’y avait que peu ou pas d’arbres dans les bourgs médiévaux et leurs ruelles étroites. Depuis son bureau, Vincent Desprez montre un vieux plan datant de 1861 avec une ville de Neuchâtel très densifiée et encore fort peu arborisée. Désormais, le patrimoine végétal et ses nombreux bienfaits appartient pleinement au paysage de Neuchâtel sur lequel le Service des parcs, forêts et domaines de la Ville veille jalousement. n
Un patrimoine végétal savamment entretenu.
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Avec Chocolatissimo, Neuchâtel est à croquer ! Texte Eva Volery // Photos Ville de Neuchâtel
L’âme de Philippe Suchard (2018).
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Neuchâtel est à croquer ! Ou plus précisément, son fameux chocolat… Chocolatissimo est là pour le rappeler durant toute une semaine au mois de novembre et pour permettre aux gourmandes et gourmands de fêter le cacao sous toutes ses formes ! Grâce au pionnier Philippe Suchard (1797-1884), Neuchâtel a hérité d’une longue tradition chocolatière, qui perdure aujourd’hui encore avec des artisans chocolatiers de renom et de talent. L’Association Chocolatissimo, réunissant une dizaine d’artisans chocolatiers, la Ville de Neuchâtel et le Centre professionnel du Littoral Neuchâtelois (CPLN), ont à cœur de promouvoir ce patrimoine gustatif et de valoriser le savoir-faire régional. De cette collaboration naissent chaque année trois nouvelles plaques de chocolat aux saveurs inédites, qui rencontrent toujours un vif succès ! Afin de rendre ce produit plus unique encore, différents artistes neuchâtelois sont invités à créer un visuel
original dont se pareront les tablettes et les affiches. C’est à l’automne, lorsque les premiers frimas se font sentir, que l’événement Chocolatissimo ouvre grand ses portes ! L’occasion pour petits et grands de découvrir nos confiseurs derrière un laboratoire éphémère installé au cœur de l’Hôtel de Ville, mettant la main à la pâte ! Peut-être livrent-ils parfois quelques secrets de fabrication. Le public peut également admirer les pièces montées créées par les apprenti-e-s du CPLN, section Boulangerie-pâtisserie-confiserie et gestion de vente. De quoi se mettre l’eau à la bouche ! Les visiteurs sont d’ailleurs invités à voter pour leurs pièces préférées et ainsi décerner le prix du public. Les festivités ne s’arrêtent pas là : ateliers de confection, concerts, conférences, théâtre, etc. Un programme riche à consommer sans modération ! Tout au long de l’année, il est possible de télécharger l’application Chocolatissmo et de participer, seul-e ou en famille, à un rallye au centre-ville de Neuchâtel. L’occasion, pendant 30 minutes, d’en apprendre plus sur le chocolat, de confronter ses connaissances sur le sujet et de remporter une plaque de chocolat en récompense ! Chocolatissimo, au final, c’est un événement 100% chocolatiers neuchâtelois ! L’édition Chocolatissimo 2021 aura lieu du 6 au 13 novembre au Péristyle, mais il est possible de découvrir sans attendre les plaques Chocolatissimo dans les commerces ci-contre.
Trois nouvelles plaques de chocolat chaque année
Les maîtres d’œuvre de la fête (2020).
Trois nouvelles plaques chaque année (2020).
Boulangerie Au cœur de France Rue de la Promenade 19 2300 La Chaux-de-Fonds Confiserie Kolly Rue Daniel-Jeanrichard 22 2300 La Chaux-de-Fonds Confiserie Schmid Rue de la Treille 9 2000 Neuchâtel Confiserie Stücker Grand Rue 48 2056 Dombresson Confiserie Walder Angle rues Seyon-Hôpital 2000 Neuchâtel Confiserie Wodey-Suchard Rue du Seyon 5 2000 Neuchâtel Confiserie Zurcher Rue Haute 23 2013 Colombier Jordann Pâtisserie-Confiserie Rue du Temple 2 2034 Peseux La Gourmandise Centre du Village 10 2043 Boudevilliers Mäder Boulangerie-Pâtisserie Rue du Seyon 22 2000 Neuchâtel n
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
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Viteos délivre l’or bleu de toute une région Texte et photos Viteos
Du captage à la distribution, en passant par le traitement et le stockage, Viteos assure la fourniture en eau potable à quelque 120 000 Neuchâteloises et Neuchâtelois, soit environ 68% de la population cantonale. La distribution de l’eau potable aux citoyennes et citoyens est une responsabilité qui incombe aux autorités publiques, qui détiennent les sources d’approvisionnement et les infrastructures. Viteos exploite ainsi les réseaux d’eau potable sur mandats des communes, avec lesquelles elle collabore
étroitement pour garantir la sécurité d’approvisionnement et la qualité. Dans le cadre de ses mandats, Viteos adapte en permanence le réseau de distribution des communes et modernise les infrastructures, afin d’optimiser leur performance, leur sécurité et leur fiabilité. Un effort particulier est aujourd’hui
porté sur les connections entre les réseaux des collectivités publiques, ce qui offre une plus grande sécurité d’approvisionnement, notamment en période de sécheresse. Viteos assume chaque étape de l’exploitation des réseaux d’eau potable, du captage dans les gorges de l’Areuse
Grâce à la fusion, tous les habitants du Grand Neuchâtel bénéficient désormais de l’expertise de Viteos dans la distribution d’eau potable.
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et le lac de Neuchâtel, jusqu’à la distribution aux consommatrices et consommateurs. Dans cette optique, Viteos met tout en œuvre pour garantir une eau de qualité et en quantité suffisante. Attentives à la sécurité d’approvisionnement, les équipes s’assurent que l’eau potable ne manque pas dans les foyers des Neuchâteloises et Neuchâtelois en effectuant les tâches suivantes : ■ Le contrôle des captages de l’eau brute (gorges de l’Areuse et lac) ■ la gestion de toutes les installations de pompage, de traitement et de stockage dans les réservoirs ■ la surveillance continue de la qualité de l’eau distribuée aux consommatrices et consommateurs (grâce à son laboratoire d’analyses notamment) ■ le transport et la distribution de l’eau dans les conduites ■ le service d’interventions, de jour comme de nuit, en cas de ruptures de conduites.
La station de pompage d’eau du lac de Champ-Bougin à Neuchâtel fait peau neuve.
Grand Neuchâtel : une fusion synonyme d’optimisation La fusion des communes du Grand Neuchâtel, le 1er janvier 2021, a conduit à plusieurs changements pour Viteos en matière d’alimentation en eau potable. Désormais, les habitantes et les habitants de Corcelles-Cormondrèche, Peseux et Valangin bénéficient, tout comme ceux de la ville de Neuchâtel, de l’expertise de Viteos. Un développement qui renforce ainsi le rôle de premier répondant régional de Viteos en matière d’exploitation des réseaux d’eau. Viteos et la commune de Neuchâtel collaborent étroitement, afin de développer et entretenir avec rigueur un réseau performant, dans le but de maintenir des installations modernes et garantir un approvisionnement sûr et efficace. Dans une approche d’amélioration constante, des projets de rénovations, assainissements, extensions de réseaux et constructions sont en cours sur le territoire communal. Ainsi, deux chantiers d’envergure s’achèveront cette année. Le premier concerne la station de pompage et de traitement de Champ-Bougin à l’ouest de la ville. Cette dernière permet de prélever de l’eau dans le lac, en complément de l’eau captée dans les gorges de l’Areuse, qui constitue toujours la source principale d’eau potable de la région. L’eau du lac fait surtout office de réserve de secours. En périodes de sécheresse, elle permet d’alimenter 70% de la population
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
La station de Champ-Bougin pompe l’eau du lac, qui fait office de réserve de secours. En cas de sécheresse, elle peut alimenter 70% de la population du canton.
du canton de Neuchâtel. Il s’agit donc d’un maillon central dans la sécurité d’approvisionnement en eau potable du pays de Neuchâtel. Les travaux ont démarré en 2019 par la démolition d’une partie du bâtiment, ils toucheront à leur fin courant 2021. La nouvelle chaîne de traitement sera alors composée d’une filtration monocouche sur sable, d’une ultrafiltration, d’une ozonation, d’une filtration sur charbon actif et d’une faible chloration. Ces développements améliorent le traitement de l’eau pompée dans le lac et garantissent aux consommatrices et consommateurs une eau en quantité suffisante et dont la qualité est toujours meilleure. Le deuxième grand projet en cours à Neuchâtel est la rénovation du réservoir et de la station de pompage de
Fontaine-André sur les hauteurs de la ville. L’ancien réservoir a été remplacé par un nouvel ouvrage composé de deux cuves de 2000 m3 chacune. Une cuve pourra ainsi toujours rester en service pendant les travaux de nettoyage de l’autre cuve. En outre, une nouvelle station de pompage y a été construite pour répondre aux besoins de la CEN (Communauté des eaux du district de Neuchâtel). Ces travaux ont permis de mettre en conformité les ouvrages, afin de répondre aux normes en matière de distribution d’eau potable et de pérenniser l’approvisionnement en or bleu de la région. Le réservoir flambant neuf de Fontaine-André, qui alimente l’est de Neuchâtel, sera mis en service cet été. Un autre projet s’attachera à améliorer encore la sécurité d ’approvisionnement
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en eau de la nouvelle commune. Peseux aura un nouveau réservoir d’eau potable et son réseau sera connecté à celui de Corcelles-Cormondrèche. Les travaux de réalisation sont prévus en 2022.
Les travaux d’assainissement du réservoir et de la station de pompage de Fontaine-André, sur les hauteurs de Neuchâtel, touchent à leur fin.
Les Neuchâteloises et les Neuchâtelois toujours plus nombreux à profiter de l’expertise de Viteos dans l’approvisionnement en or bleu D’autres changements sont survenus en 2021 en matière d’eau potable dans le canton. Outre les nouvelles communes du Grand Neuchâtel, Les Brenets ont aussi rejoint le périmètre d’action de l’entreprise à la suite de la fusion avec Le Locle. Forte de son expertise, Viteos a également été mandatée pour assurer la reprise de l’exploitation des réseaux d’eau potable des communes d’Hauterive et de La Tène. Elle a de plus été désignée comme mandataire pour la gestion de la nouvelle CEN (Communauté des eaux de Neuchâtel). Les infrastructures, réservoirs et conduites de transports des communes d’Hauterive, St-Blaise, Cornaux, Cressier et du Landero sont désormais gérés par Viteos.
Les réservoirs sont régulièrement nettoyés, afin de maintenir une qualité d’eau irréprochable, comme ici à l’intérieur du réservoir du Chanet à Neuchâtel.
Avant d’arriver jusqu’aux robinets des consommateurs, l’eau potable est stockée dans les différents réservoirs du réseau.
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Fournisseur multiénergie, une vocation pour Viteos Entreprise multiénergie de référence du canton de Neuchâtel, Viteos est issue de la fusion des services industriels des villes de Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et du Locle. Viteos, et ses 350 collaboratrices et collaborateurs, assurent un approvisionnement fiable en eau potable, électricité, gaz naturel, chauffage et froid à distance. Engagée dans la transition énergétique, Viteos investit dans la production d’énergies locales et écologiques, telles que les centrales hydrauliques et photovoltaïques, les pompes à chaleur et la production de biogaz. Les solutions énergétiques de Viteos s’inscrivent dans la logique d’une offre de qualité et de proximité, au service d’un développement durable. n
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Cinq ans qui donneront à Neuchâtel un nouveau visage
« Nous voyons à l’heure actuelle que beaucoup de monde souhaite quitter les grandes agglomérations pour s’installer dans des villes de taille moyenne offrant toutes les prestations des grandes, mais avec un cadre de vie splendide et des logements potentiellement plus grands », explique Violaine Blétry-de Montmollin qui entretient des contacts étroits à la fois avec les régies immobilières et les entreprises de la région.
Texte Emmanuel Gehrig // Photos Lucas Vuitel
De grands projets immobiliers sont à l’étude ou en cours de réalisation. Au total, près de 1000 logements verront le jour d’ici 2025. Une aubaine pour la Ville de Neuchâtel. Pour la Ville de Neuchâtel, le thème de la domiciliation est un peu la mère de toutes les batailles, et sans doute la plus difficile de toutes. Il s’agit en effet d’attirer des habitant-e-s tout en conservant et en améliorant encore la magnifique qualité de vie qui règne dans la capitale cantonale. Il s’agit aussi de permettre aux résident-e-s actuel-le-s de trouver chaussure à leur pied. C’est pourquoi, dans le contexte actuel de pénurie, « la construction prochaine de plus de 1000 logements est une excellente nouvelle
pour la Ville », indique sa présidente Violaine Blétry-de Montmollin. La cheffe du dicastère du développement territorial planche d’ailleurs actuellement avec ses services sur une stratégie immobilière qui doit permettre de cerner au mieux les besoins des résidents et futurs résidents de la commune, et de développer une offre sur mesure pour les nombreux pendulaires, notamment les cadres, qui pourraient trouver avantage à s’installer à Neuchâtel.
Renforcer l’attractivité Vraiment, les 1165 logements prévus par six gros projets immobiliers sur le territoire de la nouvelle commune seront une bouffée d’air frais pour une ville qui vit actuellement une situation de pénurie avec un taux de 1,43% de logements vacants. « Il y aura de tout : des logements avec encadrement, des logements pour étudiants, actuellement très demandés, des coopératives, des locations familiales, des PPE » détaille la conseillère communale. De quoi attirer par exemple des personnes hautement qualifiées avec leurs familles au pays de l’innovation. Mais aussi permettre à un-e Neuchâtelois-e vivant seul-e de déménager dans un appartement neuf adapté à ses besoins, tout en donnant aux propriétaires l’occasion de rénover leur parc immobilier libéré.
A Monruz, « Ensemble Gouttes d’Or » sera un petit quartier en soi, avec un jardin public, des enseignes de proximité et une grande mixité sociale.
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Pour la Ville, l’enjeu est d’attirer de nouveaux habitants tout en garantissant la splendide qualité de vie qui règne à Neuchâtel.
Accompagner le boom immobilier
Il est pourtant vrai que la population neuchâteloise est stable, et que l’on peut se demander si ces nouveaux logements s’arracheront comme des petits pains. La conseillère communale n’a Si faire rester les étudiants à Neuchâpas une hésitation : « J’en suis convain- tel est l’un des grands axes de la future cue ! Mais il faut bien sûr tout faire pour stratégie immobilière et de domiciliarenforcer l’attractivité de notre ville, tion de la Ville, les personnes âgées ne qui possède déjà tous les atouts avec sont absolument pas oubliées, bien au ses hautes écoles, dont l’Université qui contraire. La conseillère communale va doubler de volume, son économie se réjouit à ce propos des nombreux dynamique, ses nombreuses places en projets d’appartements avec encastructures pré et parascolaires et son drements qui vont voir le jour et de la volonté de développer la mixité interécrin sublime entre lac et montagnes. » En termes d’attractivité pour les générationnelle par les partenaires familles, Neuchâtel peut compter sur privés. Ces cinq prochaines années seront l’apport des localités parties à la fusion, « avec des petits immeubles en propriété cruciales pour Neuchâtel en terme de développement, elles par étage (PPE) qui donneront un élan fleurissent à Cor- « Nous allons développer les trois procelles-Cormondrèche des microquartiers avec une pour chaines décennies », et Peseux. « Nous conclut la présidente. allons développer économie de proximité » des microquartiers Violaine Blétry-de Montmollin Et l’on aura compris avec une économie Présidente de la Ville de Neuchâtel que la Ville participe ou accompagne ce de proximité : épiceboom immobilier rie de quartier, cabinet de groupe, pharmacie, structure de garde combinée avec enthousiasme et pragmatisme, avec des appartements pour personnes afin que chacun trouve sa place dans âgées car les liens entre génération sont une ville dynamique et agrandie, qui une des clés de nouveaux quartiers », saura toujours conserver son charme et sa taille humaine. souligne Violaine Blétry-de Montmollin.
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Quelques chantiers en cours ou à venir A l’est : ■ Sur le site de l’ancienne usine Metalor, 300 logements pour environ 550 habitants sortiront de terre d’ici 2024 ■ Près de 100 logements pour étudiants seront prêts à la location dès cet été, à proximité du Mail. ■ A Monruz, le projet Ensemble Gouttes d’Or prévoit six bâtiments et 160 logements. Le but de ce projet porté par quatre partenaires dont la Ville est de créer de la mixité sociale avec des étudiants, des logements avec encadrement et pour les familles. Fin des travaux projetée vers 2025. A l’ouest ■ Tivoli Sud : 200 logements (y compris d’utilité publique et des appartements protégés) seront proposés à la location ou à la vente sur une partie des anciennes usines Suchard. Un projet privé qui doit se terminer en 2025. ■ Beauregard-Dessus : dans le quartier de Vauseyon, 4 immeubles verront le jour abritant 180 logements en location. Fin des travaux : entre 2023 et 2026. n
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Ces animaux qui nous observent Texte Emmanuel Gehrig // Photos Stefano Iori et Ville de Neuchâtel
Un rhinocéros perché devant la bibliothèque, des bufflonnes traversant la place Pury, une meute de loups devant la Collégiale… mais d’où sortent ces animaux sauvages qui se sont durablement installés en ville ? C’est une jolie histoire neuchâteloise qui réconcilie autant l’homme et la faune qu’elle rend accessible l’art contemporain au grand public. « Témoins à charge ». Tel était le titre de l’exposition en plein air dévoilée au grand public le 5 mai 2018. Une vingtaine d’animaux grandeur nature prenaient place dans différents lieux du centre-ville de Neuchâtel. L’œuvre du sculpteur italien Davide Rivalta, qui a réalisé cet étonnant bestiaire de bronze ou d’aluminium composé de lions, d’aigles, d’ours et même un petit agneau à la fonderie artistique de Carli près de Turin.
Ne partez pas ! « Par cette exposition, l’artiste veut nous rappeler, à travers ces animaux muets, que nous sommes issus du même monde animal et qu’il est vital de conserver un lien étroit avec eux », expliquait alors le conseiller communal Thomas Facchinetti, qui a piloté le partenariat pour la tenue de cette exposition aux côtés d’AP Projets d’art, avec à la clé un engouement spectaculaire. Si bien qu’à l’heure où ces bêtes majestueuses s’apprêtent à migrer vers d’autres villes européennes, la Ville décide de répondre aux souhaits de nombreux-ses Neuchâtelois-e-s en conservant une partie d’entre eux sur place, pour le bonheur des petits et des grands. En faisant d’une part l’acquisition d’un imposant rhinocéros qui prend ses quartiers devant le Collège latin. En lançant aussi, chose inédite dans l’histoire moderne de la ville, un financement participatif auprès du public, dans l’espoir d’acheter trois
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loups et le petit agneau campés sur le site de la Collégiale.
Surprise d’une mécène Cette opération connaît un immense succès : en à peine deux mois, 84 000 francs ont été récoltés auprès de 200 donatrices et donateurs. Les trois loups continueront de trôner majestueusement sur l’esplanade de la Collégiale, scrutant leur blanche proie qui tente de se cacher dans le préau du cloître. Et tandis que ces dernières et derniers étaient invités par la Ville à
fêter cette belle acquisition collective, ils et elles apprenaient qu’une mécène anonyme venait en même temps d’offrir à sa ville de Neuchâtel, trois bufflonnes signées du même artiste. C’est ainsi que ces trois paisibles herbivores, à qui l’on doit les meilleures variétés de mozzarella, traversent éternellement la place Pury sans souci du flux continu des bus et des piéton-ne-s. Au cœur de l’ultra-densité urbaine neuchâteloise, les témoins à charge nous rappellent à quel point la biodiversité est un bien précieux et fragile, dont tout projet humain devrait faire sa priorité. n
En 2018, les animaux ont fait leur apparition à Neuchâtel… certains y ont trouvé refuge et d’autres sont partis se faire admirer dans d’autres villes d’Europe !
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Deux monuments historiques incontournables retrouvent leur lustre Texte Pierre Léderrey // Photo Ville de Neuchâtel
Neuchâtel prend soin de son patrimoine bâti. Exemples avec les deux restaurations exemplaires de la Collégiale et du Temple du Bas, joyaux du patrimoine cultuel et culturel de la ville. Avec le château attenant, la Collégiale reste l’édifice emblématique de la ville de Neuchâtel. Bâtie au sommet des premières fortifications avec cette pierre calcaire jaune d’Hauterive si caractéristique et lumineuse, sa construction prendra des décennies avant sa dédicace en 1276. La partie la plus ancienne – absides, chœur et bas murs de la nef – appartiennent encore à l’art roman alors que la tour-lanterne et la nef à trois vaisseaux sont gothiques. Restauré une première fois en 1839-40, puis une seconde durant la dernière décennie du XXe siècle, le superbe monument des comtes de Neuchâtel datant de 1372 repose sur l’emplacement de tombeaux plus anciens. Depuis 2008, la Collégiale bénéfice d’une très importante campagne de restauration. Travaux durant lesquels un nombre important de sépultures ont été découvertes dans le cloître et dans l’église. Certains corps ont été enterrés avant le début de la construction de l’église actuelle à la fin du XIIe siècle. Un des indices qui permet aux spécialistes
de supposer l’existence d’une église antérieure plus petite environnée d’un cimetière.
La tour nord au XIXe siècle Si l’enterrement des corps à l’intérieur des églises est courant au Moyen Age, il se raréfie ensuite avant de disparaître, ou presque, avec la Réforme. Cette dernière est adoptée en 1530 à Neuchâtel, sous l’impulsion de Guillaume Farel qui interdit le culte catholique dans l’ancienne église collégiale. La grande restauration en cours devrait être achevée l’an prochain. Après avoir redonné son lustre aux façades et toit extérieurs, le plafond, les murs et les vitraux de la partie est de l’église ont été restaurés. Les travaux se sont déplacés maintenant dans la partie est qui retrouve éclat et luminosité. Cette restauration se déroule dans le respect des solutions adoptées par Léo Chatelain entre 1868 et 1870. L’architecte avait en particulier ajouté une seconde tour au nord. Et en partie rebâti la tour sud,
La Collégiale et son Château dominent le Temple du Bas.
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datant du 13e siècle. C’est cette dernière qui accueille les trois plus vieilles cloches de la Collégiale. Un bourdon de 1823, sa voisine de 1786 et au-dessus, la plus ancienne fondue en 1503. Toutes trois ont été restaurées en 2019, tout comme la cloche de la tour nord, datant de 1930. Elles sonneront désormais uniquement pour les grandes occasions, afin de les préserver. Grâce à une récolte de dons d’un demi-million de francs, le prestigieux orgue du facteur E.-F. Walcker installé en 1870 est également en cours de rénovation et résonnera bientôt à nouveau entre les murs séculaires. Au début de l’été dernier, a été inaugurée la passerelle complétant le « chemin de ronde » panoramique de la colline du château. Placé au sommet de la falaise, contre le mur nord du cloître, cet ouvrage de 25 mètres permet de boucler le tour du château pour déboucher sur l’esplanade et sur le cloître au préau végétalisé. A forte valeur symbolique – elle passe sur territoire communal et cantonal – cette passerelle offre aussi un panorama époustouflant.
Un temple pour le bas Au XVIIe siècle, la ville de Neuchâtel est en plein essor suite à l’arrivée d’exilés huguenots. Pour célébrer le culte protestant, des fonds sont levés en 1695 pour la construction d’un temple dans la partie basse de la ville. Son inauguration a lieu le 13 décembre 1696. Il prendra le nom de Temple du Bas. Chargé de son édification, l’architecte Joseph Humbert-Droz s’inspire de modèles régionaux du XVIIe siècle, en particulier le temple Saint-Martin à Montbéliard (1604) ; et dessine une bâtisse d’une grande sobriété avec un petit campanile en lieu et place d’une tour pour y placer la cloche d’appel à la prière. Deux portes situées de part et d’autre de la chaire s’avèrent caractéristiques du style réformé. Au début du XVIIIe siècle, le pasteur et théologien Jean-Frédéric Ostervald y attire les foules, ce qui pousse à un agrandissement des lieux en 1703. L’extrémité nord se pare d’une abside à trois pans abritant des sièges supplémentaires. Les façades de ce bâtiment emblématique ne subiront pas de modification. Entre 1973 et 1975, le Temple du Bas est transformé en salle de musique tout en restant un lieu de culte. De grande valeur patrimoniale, le Temple du Bas vient de subir d’importantes rénovations : Installation d’un gradin rétractable, renouvellement des équipements scéniques, réorganisation des espaces intérieurs, remise aux normes, assainissement énergétique. Des travaux qui ont grandement renforcé l’attractivité de ce bâtiment emblématique de la cité. n
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Le vallon de l’Ermitage, nature et culture à deux pas de la ville Texte Pierre Léderrey // Photos Ville de Neuchâtel
C’est un écrin de verdure situé à un petit quart d’heure à pied de la gare. Le vallon de l’Ermitage et sa nature préservée, paradis des promeneurs, abrite deux institutions culturelles bien connues. Voisins, le Jardin botanique (JBN) et le Centre Dürrenmatt Neuchâtel (CDN) viennent de renforcer leur collaboration avec la création d’un chemin des Abeilles les reliant. Ode à la biodiversité, le Jardin botanique profite de son emplacement idyllique et des microclimats du vallon
de l’Ermitage pour présenter une très grande variété de plantes poussant de la Méditerranée aux sommets alpins.
Une balade y est un enchantement pour les yeux : palmiers, fleurs multicolores, grands arbres, vastes espaces de verdure et serres aux plantes tropicales. A deux pas de la ville, mais pourtant en pleine nature, le Jardin botanique est accessible toute l’année, sept jours sur sept. Son parc et ses jardins, l’étang et le ruisseau sont superbes à chaque saison et présentent des espèces aussi bien locales qu’exotiques. En plus de ses expositions, le Jardin botanique mène aussi toute une activité de recherche et de conservation. Et l’institution sert également de forum à la population sur les questions liées aux défis environnementaux et aux interrelations entre les êtres vivants. Prévue en avril 2020 et repoussée en raison de la pandémie, l’exposition « Plantes médicinales. Infusions des savoirs » est présentée jusqu’à la fin 2021 avec un concept novateur dans la Villa : la possibilité de réserver l’exposition pour soi-même et sa famille. A travers « Infusions de savoirs », plusieurs salles présentent l’histoire régionale des plantes, mais aussi les différents types de transformations, de l’alchimie à la chimie. Bref, une évolution de la transmission des connaissances et pratiques sur les plantes médicinales en Suisse.
Le paradis du ressourcement.
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Savoirs et plantes médicinales à l’honneur Dans le parc, un autre parcours peut être découvert librement, avec treize postes guidant le visiteur à travers les collections botaniques jusqu’à l’entrée de la forêt. Chaque poste est reconnaissable grâce à une enseigne en fer forgé introduisant les différentes thématiques. Ressources majeures pour se soigner, les plantes ont de tout temps accompagné les humains dans le processus thérapeutique. La connaissance préalable à leur utilisation passe par de nombreux processus souvent entremêlés, tels qu’un apprentissage oral ou écrit, des gestes répétés et des expériences individuelles. Dans sa totalité, l’exposition propose aux visiteurs un éclairage sur différentes formes de transmissions de ces connaissances à travers le temps et le monde.
Le Centre Dürrenmatt Neuchâtel fête le centenaire C’est au vallon de l’Ermitage que Friedrich Dürrenmatt (1921-1990) a trouvé plusieurs décennies durant le calme nécessaire à l’accomplissement de son œuvre. Conçu par Mario Botta autour de l’ancienne maison de l’écrivain dont la pensée universelle résonne jusqu’à nos jours, le Centre Dürrenmatt Neuchâtel (CDN) fête cette année le centenaire de sa naissance, avec diverses festivités et nouveautés en partie dépendantes d’un assouplissement des mesures sanitaires. Une exposition présente ainsi ses tableaux en dialogue avec son œuvre littéraire. « Même si ses dessins et ses tableaux constituent une facette moins connue de Dürrenmatt, il a longtemps hésité entre l’écriture et l’art pictural. D’ailleurs, sur son bureau reposait toujours deux piles : une pour écrire, l’autre pour dessiner. Quand il était en manque de parole il continuait à dessiner », explique Madeleine Betschart, la directrice du CDN. Les visiteurs pourront le constater lorsque reprendront les visites de la seconde villa de l’écrivain, située juste au-dessus du Centre. Puisqu’en dessous de son vaste bureau resté à l’identique, l’auteur suisse le plus traduit dans le monde avait installé un grand atelier de peinture dans lequel il se rendait quotidiennement. « Mais comme il n’a jamais montré ni vendu sa peinture, nous ne nous sommes rendu compte de l’importance de sa production qu’à l’ouverture du Centre en 2000. » Une production parcourant de nombreuses techniques comme le montrent les gouaches, dessins, lithographies et col-
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lages dans l’exposition permanente. Une grande tablette tactile explique chaque œuvre et dresse des ponts avec son œuvre littéraire. De son côté, à l’occasion de ce centenaire, l’Association de soutien du Centre Dürrenmatt Neuchâtel a conçu en collaboration avec le CDN deux parcours sur les traces des lieux préférés de l’écrivain, s’inspirant de son texte « Vallon de l’Ermitage. » L’un des
deux se déploie en ville entre l’Hôtel des postes et la Collégiale, alors que l’autre parcourt les hauteurs du vallon de l’Ermitage et ses environs. Appartenant à la Confédération, le CDN travaille en étroite collaboration avec le Jardin botanique de la Ville de Neuchâtel. Situé juste en dessous, ce dernier peut d’ailleurs être rejoint par un bucolique chemin des Abeilles créé par les deux institutions. n
A découvrir dans les environs La promenade peut se poursuivre dans la forêt au-dessus du Centre Dürrenmatt jusqu’aux rochers calcaires de l’Ermitage, pour une partie de cachecache, mais aussi admirer le panorama sur le lac et les Alpes. Autre idée de promenade pour découvrir le Vallon : après avoir profité de Chaumont et des multiples activités possibles, emprunter les 4,5 kilomètres du Sentier du Temps qui rejoint les lieux en une bonne heure de marche tout en découvrant les grandes évolutions de la vie sur terre à travers 17 sculptures. www.cdn.ch www.acdn.ch www.jbneuchatel.ch Vallon de l’Ermitage Neuchâtel | Neuenburg – Un bol de culture en ville (vallonermitage.ch)
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Horizon : un nouvel acteur local dans la communication extérieure ! Texte Claude-Alain Kleiner // Photos sp
ArcInfo, un des titres phares du groupe.
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C’est un véritable gisement laissé presque à L’affichage au service de la l’abandon, une mine d’or trop peu exploitée et presse locale il faut que ça change. L’affichage public dans le C’est ainsi que naît en 2019 la société canton de Neuchâtel pourrait rapporter bien plus de Horizon, un nom qui symbolise à la fois le défi économique relevé par visibilité aux acteurs culturels, plus de citoyenneté la société et la défense des intérêts aux électrices et électeurs, et surtout plus d’argent locaux de chacune des régions où Horizon déploie ses activités. Des activités aux collectivités publiques. Là, pour l’instant il n’en qui s’articulent, suivant les besoins et est rien ! La faute au quasi-monopole actuellement les demandes de ses clients romands, autour de la palette complète de l’afdétenu par un opérateur national, la SGA, et aux fichage : l’affichage analogique et/ou rigidités de l’habitude. Changer les mentalités, digital, le mobilier urbain, l’affichage redonner aux Neuchâtelois la gouvernance éthique, dans et sur les transports publics ou encore, dans des cas très spécifiques, politique et commerciale qui leur revient, telle est l’affichage spectaculaire. l’ambition d’Horizon, un nouvel acteur dans ce L’objectif est clair : il s’agit bien entendu de diffuser de la publicité commerciale, marché un peu sclérosé. Une société directement majoritairement locale et régionale, adossée à la presse locale et qui souhaite – en mais aussi de développer au profit des matière d’affichage – améliorer la situation des collectivités publiques des possibilités renouvelées de communications collectivités locales tout en soutenant une presse citoyennes, sportives, culturelles ou cantonale confrontée à la baisse de la publicité. encore politiques.
Un groupe de presse, un journal local historique du canton Mais avant de parler d’Horizon, créé en 2019, il faut remonter un peu le temps. L’histoire débute au début du 21e siècle, dans les années 2000 avec la naissance du groupe ESH Médias, articulé autour des quotidiens L’Express et L’Impartial, puis ArcInfo, mais aussi Le Nouvelliste et La Côte. Dès sa naissance, ESH Médias a choisi de s’ancrer profondément dans le territoire romand, au travers notamment de ses principaux médias mais également avec des titres micro-locaux comme Le Journal de Cossonay, La Gazette de Martigny ou le Journal de Sierre.
Bien qu’également actif en Valais et dans le canton de Vaud, le groupe plonge ses racines à Neuchâtel où il est basé (le siège social y est établi à Neuchâtel) et où il emploie plus de 250 personnes sur les 700 emplois qu’il offre à travers toute la Suisse romande. Des emplois qui sont intimement liés à la philosophie de l’entreprise : « Agir ensemble dans nos régions ». Fort de cet objectif, ESH Médias met en œuvre sa politique de développement, essentiellement axée sur le renforcement des médias locaux et cantonaux ainsi que sur l’élargissement de leur offre digitale. Dans le même temps, ESH Médias développe les activités de sa régie publicitaire impactmedias à toutes les dimensions de la communication et se tourne notamment vers la publicité extérieure.
Panneau de format F200 au centre-ville de Monthey.
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Le besoin de communication des collectivités publiques a en effet crû de manière exponentielle depuis quelques années et, au terme de la pandémie de 2020/2021, rien n’indique que ce besoin soit appelé à se réduire à l’avenir. De plus en plus, les communes et les cantons cherchent les moyens les plus efficients pour transmettre certaines informations aux citoyennes et citoyens. Face à de nouvelles habitudes de lecture et à un relatif (et incompréhensible) désintérêt pour la chose publique, l’affichage public représente pour les autorités un moyen de communication souple, rapide, efficace et entièrement maîtrisé de communication institutionnelle. Et avec Horizon, l’affichage public permet aux collectivités publiques de gagner de l’argent tout en faisant passer ses messages de manière privilégiée. Concrètement, à travers l’affichage extérieur, Horizon a pour ambition de reproduire ce qui fait à la fois l’importance et le succès d’ESH Médias dans la presse écrite : il s’agit de favoriser la proximité et de renforcer le lien avec les territoires cantonaux, leurs acteurs économiques et leurs habitants. Parallèlement, la communication extérieure est un levier essentiel du développement de tout le groupe et doit permettre, dans chacune des régions, d’apporter une complémentarité économique entre l’affichage extérieur et le média local ou cantonal. Et ça fonctionne ! Horizon a connu un démarrage fulgurant au fil des appels d’offres des collectivités publiques, gagnant notamment les concessions d’affichage de la ville de Monthey, du canton du Valais, des sociétés de trans-
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Toile rétroéclairée de 80 m2 à la Gare du Châble.
ports MBC (Morges Bière Cossonay), TPF (Transports publics fribourgeois) et TMR (Transports de Martigny et Régions), ainsi qu’un emplacement spectaculaire dans le village touristique de Verbier. Le canton de Neuchâtel est la prochaine priorité stratégique avec la ferme volonté de décliner ce qui a fait le succès d’Horizon depuis 2 ans ; une approche locale, moderne et durable de la communication extérieure. Horizon renforce d’ores et déjà ses équipes locales neuchâteloises, avec le recrutement d’un chargé de développement et la mise en place d’un partenariat stratégique avec la société Multiple Design, basée à La Chaux-deFonds, qui aura en charge le design de l’entier du mobilier urbain que propose Horizon à ses partenaires. Au printemps, le premier écran digital routier sera déployé à Hauterive le
Verbier : un savoir-faire technologique au service du tourisme En partenariat avec Téléverbier, Horizon a déployé « le plus grand et le plus haut » écran digital spectaculaire d’Europe. Cet écran LED de 90 m2 (pitch de 3.9 mm), unique en Suisse, situé au cœur de la célèbre station de ski de Verbier, offre des solutions de diffusion exceptionnelles aux annonceurs locaux, nationaux et internationaux ainsi qu’à Téléverbier pour sa propre communication. La commercialisation a débuté en fin d’année 2020. Voici quelques données techniques : L’écran a été conçu, sur mesure, à partir d’un scan 3D laser du bâtiment, il pèse 3000 kg et est composé de plus de 5 millions de LED’s.
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Affichage digital spectaculaire à Verbier, l’écran immersif no 1 de Suisse.
long de la route des Rouges-Terres. Cet écran numérique diffusera également – et sur demande expresse des autorités altaripiennes – de la communication citoyenne émanant de la commune ellemême. Par ailleurs, cerise sur le gâteau, une fonction « alerte » est également intégrée à cet affichage. Ainsi, en cas d’inondations, d’enlèvement d’enfant ou d’urgence sanitaire (par exemple eau impropre à la consommation), le contenu est immédiatement modifié et le message d’alerte est diffusé. C’est une des forces de la technologique digitale ; la rapidité et la souplesse de communication. Enfin et comme si tout cela ne suffisait pas, ESH Médias et Horizon ont décidé de mettre un accent prioritaire sur leurs responsabilités en matière de développement durable. Le groupe ESH Médias a décidé en 2020 de s’engager dans le
processus de certification B-Corp avec pour objectif d’obtenir une certification complète dans les 18 mois. Pour cela, un engagement a été signé avec les sociétés Quantis et The Positive Project, spécialisées dans le développement durable et la certification.
Adresse
Loan Suffia Avenue du Vignoble 3 2000 Neuchâtel www.horizon-ooh.ch n
Pour les collectivités publiques, le défi d’être vues et lues La pandémie dont chacun espère sortir au plus tôt l’a hélas démontré : certains messages doivent pouvoir toucher leur cible immédiatement et dans la plus grande efficacité. On l’a vu et testé par exemple avec les communications sanitaires liées à la distanciation sociale et au port du masque. Dans ce contexte sanitaire difficile, la répétition des messages de prudence n’a pas toujours suffi. Pour faire passer leur communication, les autorités communales et cantonales ont parfois et exceptionnellement eu recours à l’affichage public. Hélas et souvent, il a fallu improviser, poser des panneaux mobiles et temporaires, souvent avec un succès limité. Rappelons-nous par exemple la fermeture en plein cœur de la pandémie du parking de Noiraigue en raison d’une trop forte affluence de promeneurs urbains en direction du Creux-du-Van. Informés, avant d’arriver au parking fermé, par des panneaux de communication extérieurs, les hôtes auraient pu changer de destination et découvrir d’autres hauts-lieux du canton. C’est à ça que sert une communication citoyenne. Commune et usuelle dans d’autres pays et d’autres régions, elle est encore balbutiante en Suisse. Les mêmes exemples peuvent être multipliés à l’infini dans d’autres domaines – plus joyeux et moins dramatiques que le contexte sanitaire. Culture, tourisme, économie locale et circulaire, sport, l’effort logistique et financier porté par les collectivités publiques en faveur du « vivre-ensemble » mérite une plus grande visibilité. Un acteur comme Horizon, privilégiant l’ancrage local et l’innovation, est l’outil idéal pour y parvenir dans un canton de Neuchâtel qui serait pionnier en la matière.
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Théâtre du Passage
Le rêve de Robert Bouvier : un théâtre du… pas d’âge ! Texte Lucie Goy
Robert Bouvier, l’âme du « Pas sage » (photo : Cosimo Terlizzi).
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« Moi je rêve d’un théâtre du… pas d’âge et qui renaît chaque jour de lui-même ! Qu’il puisse avoir encore et toujours l’insouciance, l’insolence, l’envie de révolte et le cœur fou des vingt ans, mais qu’il retrouve aussi souvent l’innocence de l’enfance ou inspire ce goût toujours renouvelé de la découverte que je constate chez les plus âgé·e·s qui fréquentent nos salles. Il n’y a pas d’âge pour la soif de vagabondage ! »… C’est le bel hommage rendu par Robert Bouvier à « son » théâtre, à l’occasion du 20e anniversaire !
Présentation du Passage Le Théâtre du Passage a fêté ses vingt ans à l’automne 2020. Son directeur de toujours, Robert Bouvier, est un comédien et metteur en scène renommé originaire de Neuchâtel. Dans le cadre de sa saison, qui mêle théâtre, danse, humour, cirque, opéra, musique et spectacles pour enfants, il accueille entre 150 et 200 représentations par année, auxquelles viennent s’ajouter jusqu’à 150 manifestations se jouant dans ses salles en location. C’est ainsi près de 60 000 spectateurs·trices qui viennent au théâtre chaque année, ce qui en fait l’un des lieux les plus fréquentés de Suisse romande. Soutenu par neuf communes du littoral neuchâtelois, le théâtre se veut rassembleur au sein du canton et offre des rabais importants aux habitant·e·s de ces communes. Le Passage se distingue parmi les institutions culturelles par un taux d’autofinancement important : celui-ci dépasse les 40%, un taux nettement supérieur à la moyenne suisse. Il accueille en outre régulièrement des créations en ses murs, dont celles, chaque année, de la Compagnie du Passage. Une saison au Passage, c’est aussi toutes ces manifestations organisées en écho à sa programmation (rencontres avec les artistes et concerts
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Le Théâtre du Passage, îlot de culture et de verdure au centre de la ville (photo : David Perriard). lors de la pause de midi, ateliers divers, conférences,...), des liens forts avec les écoles et associations de la région grâce aux nombreuses actions de la médiation culturelle, et des spectacles joués hors les murs, sur le littoral, au Val-de-Travers et au Val-de-Ruz. Après une saison en demi-teinte en raison de la situation sanitaire, le Théâtre du Passage s’apprête à revenir en force pour la saison 2021-2022, avec un vaste choix de créations suisses et internationales et des artistes talentueux comme James Thierrée, Richard Galliano,
ourad Merzouki, Omar Porras ou M encore Christoph Marthaler.
Informations pratiques
Passage Maximilien-de-Meuron 4 2000 Neuchâtel www.theatredupassage.ch Billetterie : 032 717 79 07 | billetterie@theatredupassage.ch
Interview de Robert Bouvier Que signifie pour vous diriger le théâtre de la ville où l’on a passé son enfance et son adolescence ? C’est ici que j’ai découvert le théâtre et que, grâce à lui, j’ai eu envie sans cesse de m’ouvrir aux autres, à d’autres façons de vivre et de penser. C’est pourquoi j’attache une grande importance à tous les liens que nous pouvons créer avec les écoles. Certains spectacles peuvent jouer le rôle de puissants détonateurs, éveiller des consciences, nous révéler à nous-même, nous donner du courage ou nous apprendre à mieux aimer. Je prends très au sérieux cette chance que j’ai de pouvoir proposer à des publics de tous les âges et de tous les milieux des moments de joie, de consolation, de réflexion, de divertissement aussi. Que vous inspirent les vingt ans du Passage ? Moi je rêve d’un théâtre du… pas d’âge et qui renaît chaque jour de lui-même ! Qu’il puisse avoir encore et toujours l’insouciance, l’insolence, l’envie de révolte et le cœur fou des vingt ans, mais qu’il retrouve aussi souvent l’innocence de l’enfance ou inspire ce goût toujours renouvelé de la découverte que je constate chez les plus âgé·e·s qui fréquentent nos salles. Il n’y a pas d’âge pour la soif de vagabondage ! D’autres mots qui riment avec le Passage ? En ce moment, hélas : embouteillage, car nous avons énormément de spectacles reportés et les saisons sont très chargées. J’espère que le public répondra à notre offre particulièrement riche.
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Les médiateurs urbains, artisans du vivre-ensemble Texte Pierre Léderrey // Photo Ville de Neuchâtel
Depuis 2015, en ville de Neuchâtel, l’équipe de médiation urbaine effectue au quotidien un important travail de pacification de l’espace public qui vient d’être récompensé par un prix de la part de la Fédération suisse des associations de médiation. Rencontre.
parole. Et notre limite la violence engagée où les forces de l’ordre prennent le relais. Notre action n’est pas de type sécuritaire, mais sécurisante », explique Jean-Marie. A propos de sécurité, pour garantir la leur surtout la nuit, ils travaillent le plus souvent en binômes. « Cela permet de veiller l’un-e sur l’autre. Même si nous n’avons encore jamais dû partir en courant », sourit encore Jean-Marie qui a longtemps travaillé dans les relations interculturelles et le monde du handicap.
La confiance d’abord
A l’occasion d’un Noël 2020 particulier, les trois médiateurs urbains ont apporté un peu de douceur dans les rues.
L’équipe fait partie intégrante du Service de la protection et de la sécurité, collaborant avec les agent-e-s de sécurité publique pour une même tâche de proximité mais sans capacité répressive. Problèmes entre locataires, incivilités, tapage nocturne, dépendances : les médiateurs représentent d’importants « artisans du vivre-ensemble », comme l’a rappelé le conseiller communal Didier Boillat lors de la remise du prix de médiation urbaine que Maryline, Jean-Marie et Stéphane ont reçu de la part de la Fédération suisse des associations de médiation. Favoriser le lien social et améliorer la cohabitation dans l’espace public passe également par des actions de prévention. Ce fut le cas en été pour rappeler le danger des noyades lors de baignades dans le lac. Ou encore en participant à des campagnes de sensibilisation sur le harcèlement de rue ou le littering. « L’efficacité de notre travail reste difficile à quantifier car nous ne dénonçons pas. Au contraire, l’une des bases de notre action est d’établir une relation de confiance avec les gens » Ce qui permet aux médiateurs de parfois faire évoluer des situations de blocage. Mais aussi de faire remonter des constatations aux différents services de l’administration, ce qui fait partie de leur cahier des charges. Cette dernière année de pandémie a naturellement pesé sur l’activité de l’équipe de médiation urbaine. « Lors de la première vague, nous avons surtout cherché à sensibiliser aux gestes barrières. Maintenant, tout le monde les connaît. Désormais notre tâche consiste plutôt à être à l’écoute, notamment de celles et ceux qui vivent de plus en plus difficilement cette situation. « Ce rôle de soutien a pris beaucoup d’importance », note Maryline qui rappelle que l’attention à l’autre fait partie des qualités essentielles de l’activité de médiation urbaine. Tout comme la bonne distanciation et gestion des émotions face à des situations pas toujours évidentes à affronter. n
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Devinette : qu’est-ce qui est vert, arpente les rues et places de la commune de jour comme de nuit au service de la population comme du vivre-ensemble ? Facile, si vous habitez Neuchâtel, ce sont les médiateurs. Créée en 2015, l’équipe de médiation urbaine œuvre pour la paix sociale et le respect d’autrui entre actions de prévention et interventions pour apaiser les esprits. Maryline, Jean-Marie et Stéphane travaillent en après-midi et en soirée. « Les verts » comme les surnomment les habitué-e-s de leurs interventions assurent
d’abord une sorte de veille sociale, orientant et informant celles et ceux qui en ont besoin vers les bonnes structures ou personnes, parfois extérieures à la Ville. Ils sont par exemple appelés par des utilisateurs de l’espace public qui se plaignent de nuisances sonores ou de tensions. Ou alors ils sont dans l’immédiateté des besoins d’une médiation avant que les choses ne s’enveniment. « Avec le temps, nous connaissons les lieux clés selon les heures où il y a souvent besoin de calmer les esprits. Nos seules armes restent l’écoute et la
Envie de Neuchâtel Faire « entrer » Neuchâtel et ses diverses palettes de richesses dans un guide, tel est le défi que s’étaient fixées les Nouvelles Editions/Editions Attinger, au printemps 2014. Un guide organisé de manière à permettre plusieurs niveaux de lecture, plusieurs entrées possibles selon ses dispositions et intérêts personnels ! Huit profils de visiteurs constituent la charpente de l’ouvrage… La famille, l’artiste, l’étudiant, le curieux, le gourmet, le noctambule, le promeneur et le sportif, tous déclinés de manière à parcourir la Ville de Neuchâtel selon un itinéraire choisi. Autre manière d’entrer dans le guide, les respirations sous forme d’invitations à visiter un lieu particulier ou à envisager une escapade singulière, par le biais de onze personnalités connues et reconnues : Monika Dusong, Fabienne Margot Geiser, Chantal Lafontant Vallotton, Isabelle Ott-Baechler, Fabio Bongiovanni, Valentin Borghini, Robert Bouvier, Claude Frey, Jean Guinand, Matthieu Vouga, Michel Vuillemin… Enfin, une partie historique suivie de quelques détours vers d’autres régions du canton de Neuchâtel.
A tous les nouveaux abonnés à Pays Neuchâtelois, nous offrons un exemplaire de cet ouvrage ! S’adresser à : Edlyn Sottile, abonnements@paysneuchatelois.ch Tél. 032 845 00 11
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Bvlgari Horlogerie
Un fleuron des marques de luxe à Neuchâtel depuis 30 ans ! Texte Pascal Brandt // Photos Bvlgari
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Active sur les cinq continents, Bvlgari Horlogerie appartient au top 3 mondial des marques de luxe. C’est dire si son siège de Neuchâtel représente une magnifique opportunité pour la Ville de Neuchâtel, en termes d’emplois certes, mais en qualité de superbe ambassadeur de la région tout entière ! L’histoire de Bvlgari Horlogerie se confond étroitement avec le Canton de Neuchâtel depuis quatre décennies. La vocation originelle de Maison italienne s’est pourtant consacrée exclusivement à la joaillerie dès sa naissance en 1884 à Rome. Celle qui est aujourd’hui l’un des leaders mondiaux du luxe n’a fait qu’effleurer le domaine de l’horlogerie durant les décennies qui ont suivi. Première montre d’inspiration Art Déco en 1918 suivie de montres en forme de Serpent dans les années 30, montre de poche dans les années 40… Toutes étaient des pièces uniques réalisées sur commande. L’après-guerre verra cette dynamique se perpétuer avec, en particulier, la manufacture de montres Serpenti réalisées en un seul exemplaire, combinant les métiers historiques que sont orfèvrerie et joaillerie avec les métiers décoratifs en vogue à l’époque tel l’émaillage. Ils sont aujourd’hui extrêmement recherchés par les collectionneurs et flambent aux enchères. Bien que la Marque aie logiquement développé au fil des ans de nombreux projets horlogers, l’incursion du Joaillier romain dans le domaine des gardetemps restera limitée par choix d’exclusivité, Bvlgari manufacturant ses montres avec l’aide de prestigieuses manufactures suisses jusqu’en 1975. A cette date la Maison décide de produire 100 exemplaires d’une montre en or avec affichage digital et bracelet tressé. Elle sera offerte aux 100 meilleurs clients de la Boutique historique de la Maison, Via Condotti à Rome. Le succès est immédiat, la demande explose bien au-delà des 100 clients. Décision est prise de lancer en 1977 une collection publique avec une lunette gravée des inscriptions Bvlgari Bvlgari. Elle sera vendue en un temps record. Cette étape convainc Bvlgari de diversifier son activité joaillière par l’horlogerie. Bvlgari Time est créée, et s’installe à Genève en 1982. L’ampleur du succès commercial laisse la Maison à l’étroit : elle décide de s’installer à Neuchâtel en 1991, dans les locaux de l’ancienne Favag, rue de Monruz. Au fil des ans, l’activité horlogère grandit à la faveur d’une demande croissante et de l’internalisation commerciale de
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la Maison. Pour y répondre de manière appropriée, Bvlgari amorce un processus d’intégration et de verticalisation avec le rachat en 2000 de la manufacture Gérald Genta & Daniel Roth située au Sentier dans la Vallée de Joux, jusqu’alors propriété de The Hour Glass / Singapour. Cette acquisition ouvre à Bvlgari Horlogerie les portes d’un savoir-faire pointu dans le domaine de la Haute Horlogerie, même si les marques Genta et Roth poursuivent leur propre activité commerciale. Au cours des années suivante, Bvlgari se renforce encore plus avec des prises de participation dans les domaines du cadran (Cadran Design à La Chaux-de-Fonds), du bracelet (Prestige d’Or à Saignelégier) et de la boîte de montre (Finger à Longeau). Le Groupe absorbe à 100% ces différentes entités en 2009 et les intègre dans une unique structure légale : Bvlgari Horlogerie. Cette entité unique est pilotée depuis le siège de Neuchâtel qui regroupe l’assemblage final des montres, le contrôle qualité, le service après-vente, etc. Il pilote l’ensemble des activités horlogères de Bvlgari en Suisse, incluant les deux sites du Sentier dans la Vallée de Joux – où sont manufacturés tous les mouvements mécaniques de la marque – ainsi que Saignelégier, le pôle de production des composants d’habillage – boîtes, cadrans, bracelets. Au total, Bvlgari Horlogerie emploie aujourd’hui près de 400 personnes en Suisse.
Octo Finissimo Calendrier Perpétuel 2021, le plus fin au monde.
Si cette évolution menée sur quelques années a solidement ancré Bvlgari dans le paysage horloger mondial de haut vol, il est vrai aussi que la Maison le doit aux compétences qu’elle a trouvées dans l’Arc Jurassien, parmi les plus pointues et spécialisées lui permettant de rivaliser avec les meilleurs dans le domaine de la Haute Horlogerie, dans tous les secteurs : microtechnique, ingénierie, métiers d’art, R&D, sous-traitants et fournisseurs. A proximité immédiate des ressources nécessaires à une production 100% Swiss Made, Bvlgari produit l’ensemble de ses garde-temps dans la région en étroite synergie pour les montres de Haute Joaillerie avec sa Manufacture de Valenza, la plus grande d’Europe. La Maison, propriété du groupe LVMH, fait aujourd’hui partie du top 3 mondial des Marques de luxe et est active sur les cinq continents. n
Un ensemble de Serpenti vintage, toutes pièces uniques.
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La Fête des Vendanges, l’incontournable manifestation ! Texte sp // Photos Photographe de la Fête.
Char de la Gerle d’Or 2019.
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Depuis les temps les plus reculés, moissons et vendanges donnèrent lieu à des réjouissances et des manifestations populaires. La Fête des Vendanges de Neuchâtel n’y échappe pas et est l’occasion pour les neuchâteloises et les neuchâtelois de manifester son attachement à la tradition viticole de ce pays et de célébrer la convivialité. Par son rayonnement, la Fête des Vendanges de Neuchâtel rassemble de nombreux visiteurs venus de la Suisse entière, mais aussi de l’étranger, qui découvrent ainsi la Ville de Neuchâtel dans une ambiance inhabituelle pour profiter de 3 jours de liesse.
La Place Numa-Droz envahie de monde.
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■ Mais cette tradition disparue jusqu’en 1925 et, sous l’égide d’un comité de la Fête des Vendanges de Neuchâtel, les fêtes de l’ère moderne prirent de plus en plus d’ampleur et seule à ce jour, la seconde guerre mondiale empêcha cet événement d’avoir lieu. Chaque Fête des Vendanges de Neuchâtel est à l’image de son époque et au fil des ans, cette manifestation c’est agrandie pour le plus grand plaisir de la population. Ainsi aujourd’hui la Fête se déroule du vendredi au dimanche soir, attirant plus de 300 000 personnes, gardant toujours dans l’esprit de faire honneur au vignoble neuchâtelois, au vin neuchâtelois ainsi qu’aux femmes et aux hommes qui choient la vigne toute l’année. Tout au long de l’année un programme d’événement est élaboré par le Comité Central, ses commissions, ses partenaires et ses amis de la Fête qui travaillent d’arrache-pied pour la réalisation phare du Canton. Ce travail de l’ombre est récompensé par la réussite des différentes manifestations, à savoir : ■ En début d’année l’élection de Miss et Mister Neuchâtel Fête des Ven-
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danges, ou un jury désigne le et la lauréate et ses dauphins(nes). Ces heureux gagnants seront les dignes représentants de la Fête des Vendanges tout au long de l’année. Au mois de juin, le concours de la Gerle d’or qui offre la possibilité à une vingtaine de vignerons de présenter leur Chasselas et après une dégustation à l’aveugle, la meilleure notation est déclarée « Gerle d’Or ». Le cru vainqueur est reconnu comme le vin officiel de la Fête. Le dernier week-end de septembre à lieu enfin la Fête des Vendanges de Neuchâtel, où dès le vendredi 18h00 les saveurs et odeurs envahiront la Ville avec plus de 200 stands présentant des produits du terroir mais aussi des breuvages et de la nourriture venant du monde entier. Après le Cortège d’ouverture de la Fête, le cortège de nuit des Guggenmusiks avec des formations venues de toutes régions animera le CentreVille. Le samedi après-midi, le spectacle appartient aux enfants avec son incontournable cortège dans les rues de la Ville de Neuchâtel, suivi par une animation des Guggenmusiks. Le samedi soir, le spectacle pyromélodique illumine le ciel de la baie de l’Evole sous le regard ébahi de plus de 60 000 personnes. Enfin le dernier jour un festival des fanfares réveil les rues de la Ville invitant la population à prendre part au traditionnel Corso fleuri, faisant partie de Patrimoine immatériel Suisse, le dimanche après-midi près de 60 positions composées de fanfares, de Confréries bachiques, de groupes d’enfants, bien évidemment de chars
fleuris et autres animations y défilent sur l’avenue du Premier Mars pour la plus grande joie des enfants et des adultes. Ainsi la Fête des Vendanges de Neuchâtel s’inscrit dans le calendrier des célébrations de la vigne et du vin, en offrant de la fantaisie dans un esprit pétillant pour les gens venus de toute la Suisse et bien plus loin encore. Alors Vive la Fête des Vendanges de Neuchâtel. n
Les forains sur la Place du Port.
Retour sur le passé En 1902, sous l’égide du VéloClub, un cortège humoristique, un dimanche d’automne, a parcouru les rues de la Ville, dans le but de célébrer la fin des travaux des vendanges.
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L’antenne neuchâteloise de Naef immobilier
La puissance de tout un groupe romand au service de la proximité Texte Philippe Silacci
Sur le territoire de la République neuchâteloise, comme partout ailleurs en Suisse, l’immobilier, la construction, la gérance constituent autant de piliers de notre économie. Comment ce secteur sensible fonctionne-t-il, à quels cycles économiques obéit-il ? Vers quel avenir notre patrimoine immobilier se dirige-t-il ? Au cœur de ces interrogations, l’agence neuchâteloise du groupe Naef occupe une position clé, dans la gestion de notre patrimoine immobilier. Elle y développe ses affaires depuis 2006, au titre de filiale de l’entreprise-mère, fondée elle, à Genève en 1881. Elle occupe en Suisse quelque 360 personnes, dont une cinquantaine à Neuchâtel et à La Chaux-de-
Fonds. Naef développe un volume annuel de ventes de l’ordre de CHF 900 millions. Une enseigne majeure du marché immobilier romand, à la tête de huit agences et quelque 3000 immeubles sous gestion, soit plus de 700 millions d’état locatif annuel sous gestion. Pays Neuchâtelois en dresse le portrait de son antenne cantonale, en compa-
Les Caves du Palais, bâtiment emblématique de la ville de Neuchâtel, rénové en 2012-2014. (Photo : Loris Von Siebenthal.)
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gnie de son administrateur et directeur, Laurent Carminati, ancien propriétaire de la société Gerimmo, intégrée en 2014 au sein de la holding.
Un groupe puissant au service de la proximité Si l’enseigne Naef occupe une position importante sur le marché romand, l’agence neuchâteloise tient, elle, à jouer, et en priorité, un rôle actif dans le costume d’un acteur majeur du développement de la région neuchâteloise tout entière. Cette posture est au centre de la politique suivie par son directeur, lequel confie volontiers vouloir fonctionner comme un régie locale. « Aujourd’hui, Naef Immobilier Neuchâtel SA et Naef Immobilier La Chaux-deFonds SA (anciennement Gerimmo), sont constitués, avant toutes autres considérations, de collaboratrices et collaborateurs fortement ancrés dans le terreau local. Ils et elles y jouent une carte prioritaire, celle de la proximité ! » L’agence se déclare en effet attentive aux différentes sensibilités qui constituent la personnalité, le tissu social de
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notre canton. « Nos cultures, nos traditions, les couleurs locales peuvent varier, selon qu’elles expriment et traduisent l’esprit d’une vallée, de la montagne, ou du littoral. C’est dans cet état d’esprit que nous entendons développer nos affaires et celles de nos clients. » Atout majeur de ce développement, l’antenne neuchâteloise peut compter sur la puissante logistique du groupe Naef tout entier, notamment ses outils informatiques de gestion. A ce titre, les propriétaires, les copropriétaires et les locataires d’aujourd’hui ont accès en temps réel à toutes les données utiles à la gestion de leurs biens. Ces services en ligne gratuits permettent par exemple à un propriétaire d’accéder en tout temps à son décompte de gérance, à l’état locatif avec tous les baux à loyer, à des statistiques, aux contrats, aux hypothèques, etc. Les locataires ont également la possibilité d’annoncer 24 h/24 et 7 j/7 une demande de réparation via une application. S’agissant des thèmes d’actualité, aménagement du territoire, environnement, énergie, accès à la propriété, l’agence entend apporter ses solutions concrètes à ses partenaires. « Notre attention se porte depuis des années sur la notion du développement durable, en tirant le meilleur profit des nouvelles technologies. Notre nouveau slogan « Foncièrement durable » exprime notre volonté de nous inscrire dans une démarche responsable et innovante. Un exemple : le « trafic » papier a pratiquement disparu de nos échanges, tant à l’interne, qu’avec notre
Laurent Carminati, administrateurdirecteur Naef Immobilier Neuchâtel SA, Naef Immobilier La Chaux-de-Fonds SA. (Photo : Loris Von Siebenthal.)
Facchinetti Campus aux Portes-Rouges à Neuchâtel. 90 logements remarquables pour étudiants. (Photo : Tegmark.)
clientèle. L’économie, l’écologie et l’approche sociale font partie de notre ADN depuis plusieurs années déjà ». Sur le thème de l’environnement et de l’impact que l’immobilier peut y imprégner, Laurent Carminati insiste que sa politique va clairement dans le sens de l’incitation, plutôt que celui de l’obligation. Aux situations nécessitant des actions ciblées, il appelle de ses vœux plus de soutiens et de subventions incitatives à la rénovation d’immeubles permettant des économies d’énergies.
et nous espérons vivement pouvoir compter sur une augmentation démographique du canton ces prochaines années. Nous disposons d’une solide équipe de professionnels (gérants, experts et courtiers) qui observent les évolutions de l’immobilier, étudient et proposent des produits adaptés à la location et à la vente. La demande existe. A nous d’y répondre de la manière la plus adéquate, afin que notre offre réponde au plus près aux attentes de la population ».
Avez-vous été l’objet de requêtes émanant de votre clientèle, victime collatérale de la pandémie que nous traversons ? « Clairement oui. En cette matière, notre politique est celle d’un soutien prioritaire à l’endroit des commerçants qui sont les plus touchés. Les restaurateurs en tête. Nous avons joué la carte de la solidarité et, fait réjouissant, la grande majorité des propriétaires nous ont suivis sur ce chemin-là. Nous sommes également aux côtés de nos autorités cantonales, avec lesquelles nous (régies, associations des propriétaires et des bailleurs) sommes parvenus, au printemps dernier, à un accord, pour partager l’effort financier des loyers, à raison d’un quart pour le Canton, un autre quart pour le locataire et le solde pour le propriétaire. C’est une mesure immédiate, à mettre dans le contexte d’une vision à long terme du développement de notre tissu économique. »
Demain, le métier de l’immobilier
Vers quelle évolution le marché immobilier neuchâtelois se dirige-t-il pour les cinq à dix prochaines années ? « Nous sommes confiants. Beaucoup de nouvelles constructions sont prévues
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Selon Laurent Carminati les nouvelles technologies vont prendre de plus en plus d’importance afin de faciliter la communication et l’information avec ses clients. A ses yeux, la régie immobilière devra élargir sa palette de services, en apportant d’autres valeurs ajoutées à ses clients, comme notamment dans les domaines de l’économie d’énergie, du facility management, de la gestion centralisée de quartier, ou de la fiscalité. n
Naef Immobilier Neuchâtel SA Rue des Terreaux 9 2001 Neuchâtel Naef Immoblier La Chaux-deFonds SA Avenue Léopold-Robert 62 2301 La Chaux-de-Fonds naef.ch
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La Case à Chocs
30 années d’une histoire bouillonnante Texte Diane Clénin
Photo : Sven de Almeida.
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La salle de concerts et de musiques actuelles la Case à Chocs a célébré ses 30 ans le 26 avril 2021. Depuis toujours mue par un principe d’avant-garde, l’histoire bouillonnante de la Case à Chocs a forgé son identité actuelle, avec pour mission principale : la musique. Tour d’horizon des chambardements depuis le jour de sa création La Case à Chocs doit son nom à ses premiers locaux : ses premiers concerts ont eu lieu dans la friche dans l’ancienne chocolaterie Suchard. A l’affiche le 26 avril 1991 : La Désalp, SBP, Les Rapetous, Cap sur la Morgue et les Garçons Bouchers. A l’origine de sa création, il y a l’AMN (Association des musiciens neuchâtelois) qui militait depuis 1986 auprès des autorités pour la mise à disposition d’une salle de concerts et de locaux de répétitions. Le site de Serrières est temporaire. L’ancienne Brasserie Müller, avec sa structure industrielle, son volume semi-enterré et ses murs aux ouvertures très rares, paraît être un bâtiment idéal pour y installer la salle de concerts. La Ville de Neuchâtel le rachète en 1994 et mandate un bureau d’architectes pour la reconversion des volumes. Mais le gros des travaux d’aménagements intérieurs est assurée par les bénévoles de l’AMB (Association des musiciens bâtisseurs), association créée pour l’occasion. Les travaux dureront trois ans. Cinq ans après la première, une seconde inauguration a lieu également un 26 avril. En 1996, la Case à Chocs déménage officiellement dans l’ancienne Brasserie Müller. Au sein de ce complexe industriel, la salle de concerts et l’association se développent à grande vitesse : l’AMN compte 430 membres, le restaurant de l’Interlope ouvre ses portes et la grande salle accueille le festival « 2000 Outer Space », qui donnera plus tard naissance au NIFFF (Neuchâtel International Film Festival) qui fêtera sa 20e édition cette année. Entre 1998 et 1999, l’Association des musiciens neuchâtelois rencontre des difficultés financières et connaît par la suite de nombreuses restructurations qui aboutiront à la dissolution de l’AMN en 2006.
en 2007. L’Association reprend petit à petit la gestion de tous les espaces de la Case à Chocs. En 2014, l’ACDC et la Ville de Neuchâtel signent une convention de partenariat au travers de laquelle les employés du bureau exécutif deviennent désormais employés de la Ville de Neuchâtel. Les activités, elles, restent dans les mains de l’Association. A l’heure où la Case à Chocs fête ses 25 ans, son budget d’exploitation approche les 1,4 millions et elle emploie l’équivalent de 12,5 postes de travail. En 2019, la salle de concerts a organisé plus de 100 événements et a accueilli plus de 30 000 spectateurs. Le jour de ses 30 ans, la Case à Chocs sera fermée à cause de la crise sanitaire. Mais la salle de concerts est loin d’être vide. Ses locaux accueillent toujours des artistes pour des résidences. Des groupes de la région s’installent pour quelques jours, le temps de travailler sur leurs concerts, de répéter et de préparer leur retour sur scène. La Case à Chocs a toujours pour mission de diffuser de la musique, de soutenir la scène locale et de faire découvrir la nouvelle garde des artistes d’aujourd’hui. Simplement, en temps de pandémie, il faut s’adapter. Comment faire quand son chiffre d’affaires dépend de 60% des recettes de bar et de billetterie ? C’est pourquoi la Case à Chocs se lance à l’aube de ses 30 ans dans une nouvelle étape de son développement : devenir un centre de création pour les musiques actuelles. L’équipe de la Case à Chocs souhaite proposer ses ressources aux musiciens suisses romands grâce à un accompagnement et des formations sur mesure. Des résidences
Photo : Stefano Iori.
seront intégrées dans l’agenda tout au long de la saison et ces créations seront présentées au public neuchâtelois et aux professionnels. Bien entendu, il y aura toujours des concerts de têtes d’affiches et des fêtes au sein du bâtiment, si la situation sanitaire le permet. La crise a été une catastrophe pour tout l’écosystème des musiques actuelles. Mais pas uniquement. Sans minimiser sa gravité, elle a permis de mettre en relief des lacunes importantes et a permis une réflexion sur les modèles d’exploitation de salles telles que la Case à Chocs, qui est prête du haut de ses 30 ans à relever les défis de ce nouveau chapitre. n
Ils se sont produits à la Case à Chocs IAM, Jean-Louis Murat, Brigitte Fontaine, Oxmo Puccino, Bastian Baker, Jedi Mind Tricks, Kadebostany, Moriarty, Orelsan, CocoRosie, Sole, Bonobo, Danakil, Kid Koala, Foreign Beggars, The Rambling Wheels, Birdy Nam Nam, 77 Bombay Street, Bloody Beetroots, Sexion d’Assaut, The Gladiators, Booba, Redman, Pendulum, Busta Rhymes, Kerry James, Erik Truffaz, Lee Scratch Perry, Astonvilla, Public Enemy, Gojira, Dionysos, The Moonraisers, Neneh Cherry, The Exploited.
La salle L’Eplattenier En 2013, les travaux de restauration de la salle l’Eplattenier débutent. Il s’agit de l’ancien salon de dégustation de la Brasserie Müller. Ses décors peints par l’artiste Charles L’Eplattenier proposent une allégorie de la fabrication de la bière. A l’époque, de tels décors peints sont usuels dans des bâtiments publics ou religieux, mais certainement pas dans un bâtiment industriel. Depuis plusieurs années, la Case à Chocs organise des visites guidées afin que le public puisse découvrir la fresque qui cohabite avec les graffitis contemporains qui ornent les couloirs.
Pérennisation L’AFIFF (l’Association du Festival international du film fantastique de Neuchâtel) propose un projet de reprise. La naissance de l’ACDC (l’Association de Coordination de la Case à Chocs) a lieu
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NIFFF : 20 années fantastiques à Neuchâtel ! Texte L’équipe du NIFFF
Créé en 2000, le Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel (NIFFF) est devenu en un temps record un rendez-vous cinématographique incontournable, bénéficiant d’une aura nationale et internationale, grâce à une programmation prestigieuse. Consacré au genre cinématographique du fantastique et toutes ses déclinaisons, du blockbuster au film d’auteur·e, de la comédie noire à l’imagerie digitale, le but du festival est de révéler le dynamisme actuel du fantastique ainsi que son rôle essentiel dans l’histoire du cinéma. Cet axe principal est complété par son intérêt pour le cinéma asiatique peu accessible sous nos latitudes et la création digitale. Situé depuis sa création à Neuchâtel, le NIFFF s’est internationalisé en proposant une programmation qui l’a fait connaître au-delà des frontières mais a aussi su consolider son ancrage local en investissant tous les recoins de la Cité millénaire. Neuchâtel est connue comme une région où l’imaginaire artistique se couple avec l’innovation. Une force que le festival incarne en investissant une dizaine de lieux ; des salles obscures aux lieux de fêtes nocturnes, des théâtres aux musées, jusqu’à la vieille ville. Au centre de ce dispositif, on trouve l’Open Air qui a pris ses quartiers en plein cœur de la Place des Halles. Aux prémices de l’été, le festival jouit d’un cadre idyllique à deux pas du littoral. La manifestation multiplie par ailleurs les collaborations avec les institutions culturelles clés de la région à l’image du Muséum d’Histoire Naturelle de Neuchâtel cette année. Durant le festival, c’est toute la ville qui frissonne au rythme des créatures et phénomènes surnaturels de la programmation.
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L’Open Air situé au cœur de la Place des Halles. Photo : Miguel Bueno.
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comme un des outils d’analyse privilégié de la relève artistique et sociale, car il en révèle l’imaginaire et les grands défis esthétiques.
© Supermafia
En 19 éditions, les Neuchâtelois·es ont pu croiser au détour d’une ruelle des personnalités de renom, à l’instar de David Cronenberg, John Carpenter, Jean Dujardin, George R.R. Martin, Terry Gilliam, Chris Carter, Kevin Smith, Gaspar Noé, Eli Roth, George Romero, Zoë Bell et bien d’autres. L’année 2021 marquera l’entrée du festival dans une nouvelle décennie après son édition anniversaire du 2 au 10 juillet, qui se promet d’être avant-gardiste, conviviale et festive.
Les images digitales : le cinéma de demain Depuis l’origine du cinéma, le fantastique est lié à la technologie. Le NIFFF est pionnier dans l’exploration des nouvelles technologies dès 2004. En phase avec une création qui abolit toujours plus les frontières entre les canaux d’expression, le festival ouvre des espaces de réflexion sur les enjeux de la culture fantastique dans des domaines tels que la création digitale, le storytelling, la littérature contemporaine et l’art contemporain. La révolution digitale a ouvert de nouveaux champs créatifs et a transformé littéralement le rapport entre le spectateur·trice et le récit audiovisuel. Sensible à cette tendance, le label NIFFF EXTENDED voit le jour et se profile comme un observatoire des pratiques contemporaines qui problématise la convergence des médias et le futur des processus créatifs. L’Asie : berceau des nouvelles tendances Malgré une vitalité sans pareil, le cinéma asiatique reste d’un accès très limité en Suisse. C’est pourquoi le festival a décidé de lui consacrer une compétition propre : New Cinema from Asia. Cette dernière compétition révèle aussi des genres populaires peu connus sous nos latitudes – film de sabre, comédie, kung-fu, heroic fantasy, super héros – affiliés au fantastique. Les grands représentants de cette partie du globe se rendent fréquemment à Neuchâtel, en témoignent les multiples venues du réalisateur japonais Takashi Miike, les Coréens Park Chan-wook et l’oscarisé Bong Joon-ho. Le NIFFF mettra d’ailleurs à l’honneur les cinématographies taïwanaises cette année avec un cycle ambitieux de films, conférences et d’installations immersives.
Il est temps que le fantastique soit libéré des stéréotypes.
Le NIFFF à l’avant-garde du fantastique Pour la défense du fantastique Le fantastique est un genre extrêmement dynamique qui souffre encore aujourd’hui d’une connotation souvent péjorative. Pourtant, le cinéma de genre a joué un rôle de laboratoire esthétique et technologique fondamental dans l’histoire du cinéma. Aujourd’hui, le genre irradie toute la production cinématographique, des blockbusters américains au cinéma d’auteur·e suisse. En outre, il est en pôle position dans les nouveaux formats de l’audiovisuel nés de la révolution digitale : jeux vidéo, création digitale, médias immersifs. Le NIFFF estime qu’il est temps que le fantastique soit libéré des stéréotypes et que nous entrions désormais dans une nouvelle ère où ce dernier s’impose
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
Une 20e édition envers et contre tout Un format hybride pour les compétitions du festival Après l’édition hors-série en ligne 2020, le NIFFF s’est d’ores et déjà adapté aux réalités actuelles et souhaite tendre vers un format mixte avec, en plus de ses projections en salles et un Open Air, la mise à disposition d’un programme en ligne. Ce volet digital, au-delà de démontrer les capacités d’adaptation
du festival, vise à réunir toujours plus d’amoureux·euses du cinéma fantastique mais aussi de faire découvrir cette culture au plus grand nombre en Suisse. Une digitalisation qui touchera également à certaines interventions à distance, et qui permettra de contourner les problématiques de la pandémie, tout en répondant à la volonté du festival d’améliorer son impact écologique. Le NIFFF en est persuadé, 2021 sera bien l’année de sa 20e édition ! SAUVAGE : films et installations au Muséum d’Histoire Naturelle de Neuchâtel (MHNN) Le NIFFF proposera en partenariat avec le Muséum d’Histoire Naturelle une programmation immersive et sensorielle au sein du musée qui répondra à son exposition temporaire sur le thème du sauvage. De la partie de chasse au safari d’images, en passant par les collections du 19e siècle et les dioramas des muséums, le fil rouge de l’exposition centré sur les sciences naturelles flirte avec la philosophie, la linguistique, l’anthropologie et la poésie. Elle invite au doute et à l’interrogation : l’humain est-il vraiment si différent du sauvage ? C’est dans ce cadre passionnant que le NIFFF proposera un parc d’installations de réalité virtuelle, qui se fera l’écho du thème à l’aune de la catastrophe climatique. n
Un engagement pour le développement durable et l’écologie Conscient que la tenue d’un événement culturel international de l’envergure du NIFFF a un impact non négligeable sur la planète, un travail de fond sur la durabilité a été entrepris. Le NIFFF s’est fixé des objectifs de limitation importante de son empreinte carbone et souhaite aussi sensibiliser son public à ces problématiques. De 2021 à 2025, le festival améliorera progressivement son impact environnemental dans des secteurs aussi variés que les transports, les déchets, la nourriture et boissons, les infrastructures et les aspects sociaux. Les premières mesures seront déjà en place cette année, parmi lesquelles : la transition énergétique du festival vers des sources entièrement renouvelables et neuchâteloises, l’approvisionnement en circuit court et produits de saison dans ses stands de nourriture et l’amélioration de sa gestion des déchets.
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Banca Popolare di Sondrio (SUISSE), une banque à taille humaine en plein centre de Neuchâtel Texte Claude-Alain Kleiner // Photo Bernard Python
De gauche à droite : Luca Conte, Vanessa Vuille, Julien Fiume, Dimitri Consoli, Vanessa Proserpi, Carlo Fiorillo.
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Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
« D’un pas à l’autre, tourné vers l’avenir ! »… Dimitri Consoli, directeur responsable de la succursale de Neuchâtel en même temps que responsable de la zone de marché en Suisse romande apprécie ce slogan ! D’ailleurs l’environnement de travail ne trompe pas, le client s’y sent accueilli pour un service personnalisé. «L’écoute et la communication sont primordiaux » ajoute le directeur. « En 2013, nous avons ouvert la succursale de Neuchâtel, nous n’avions aucun client. Nous étions trois collaborateurs. Aujourd’hui, à l’heure où la BPS (SUISSE) célèbre son 25e anniversaire, ce ne sont pas moins de 6 personnes qui occupent ces magnifiques locaux du 7 de la rue de l’Hôpital, en plein centre-ville, auxquelles s’ajoutent les collaborateurs de Verbier, Martigny et Vevey.»… En quelques mots, Dimitri Consoli a résumé la philosophie de l’entreprise, empreinte de ses convictions, lui qui connaît parfaitement le terreau neuchâtelois. Le communiqué de presse publié par la direction générale titre clairement : « Un 25e anniversaire record ». Et de poursuivre : « Les mesures d’urgence visant à contrer la pandémie ont influé sur la
gestion opérationnelle de la banque, à la fois en tant que sujet économique et au regard des effets induits sur l’évolution des marchés financiers et de l’économie réelle. Malgré ces difficultés, l’agilité de notre structure et la qualité de notre organisation nous ont permis de faire avancer les projets dans le respect du calendrier, avec une pleine maîtrise des risques opérationnels. »… La récente ouverture de la succursale de Vevey marque cette parfaite maîtrise de la situation. Pour preuve, s’il fallait citer un chiffre, celui du bénéfice de l’exercice 2020 lequel a, pour la première fois, dépassé la barre des vingt millions de francs suisses. Et un second, celui correspondant au nombre de collaborateurs œuvrant pour la BPS (SUISSE), 340 !
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Un service personnalisé Installé au 2e étage d’un magnifique bâtiment historique de la rue de l’Hôpital, la BPS (SUISSE), au-delà de son offre de services bancaires complets, témoigne de sa volonté de respecter l’histoire de la Ville, de son souci d’accueillir le client, avec chaleur et sobriété, et enfin de l’attachement de son directeur à la culture, dès lors que les murs présentent régulièrement des œuvres de divers artistes à l’occasion d’expositions temporaires. Bref, un bijou à taille humaine serti dans un environnement chargé d’histoire et de culture. Toute la différence de la BPS (SUISSE) !
Ancrage culturel Dimitri Consoli et ses collaborateurs montrent l’exemple en matière culturelle ! Un vrai désir de mettre en lumière des artistes de la région, au travers d’expositions temporaires, mais également grâce à de fort belles contributions iconographiques – volet culturel consacré à Le Corbusier notamment. Ainsi, c’est au tour de l’artiste neuchâteloise, née en Italie, Ada Massaro d’être honorée par une superbe série de toiles savamment exposées sur les murs des locaux de la banque. Belle contribution d’un institut bancaire à la vie artistique locale et régionale… n
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Neuchâtel et Valangin : une histoire tumultueuse Texte Camille Jéquier // Photos Bernard Python
800 ans… C’est un très long dimanche de fiançailles ! Les liens entre Neuchâtel et Valangin sont ponctués d’évènements parfois très intenses avant leur mariage en 2021. La seigneurie de Valangin est formée par une maison du même nom, à une date inconnue. On sait cependant que Rodolphe II de Neuchâtel envoie entre 1152 et 1155 des familles à Berthold de Valangin afin qu’ils puissent défricher les terres du Val-de-Ruz. Selon certains, la dénomination de cette vallée dériverait du nom du comte, en une sorte d’hommage pour le remercier d’avoir mis à disposition des bras au seigneur de Valangin. Les relations entre le comte et son vassal sont rarement autant cordiales… Au Moyen Âge, la population vit dans une société très hiérarchisée, y compris les nobles. Ainsi, un seigneur doit
Une vue superbe depuis le gibet.
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rendre hommage à son comte. En 1232, Guillaume de Valangin est le premier d’une longue série à refuser de respecter cette tradition. Berthold 1er de Neuchâtel et son cousin, Ulrich IV de Neuchâtel-Aarberg, se rendent donc à Valangin avec leur armée et Guillaume se résigne à rendre l’hommage féodal. A sa mort en 1236, la seigneurie est donnée à Ulrich IV, puisque Guillaume n’avait pas de descendance. Les troubles ne font que commencer, puisque Ulrich IV lui-même cherche des noises à son cousin. Ses fils, Jean Ier et Thierry, sont faits prisonniers suite à la terrible bataille de Coffrane en 1295, qui implique le comte de Neuchâtel et
Un des piliers du fameux gibet.
l’évêque de Bâle. Les deux perdants doivent payer un lourd tribut et accepter des conditions de reddition drastiques. Ces troubles culmineront en 1301 : Jean, qui n’a toujours pas rempli toutes les clauses de sa libération, retire à nouveau son hommage à Rodolphe IV. Ce dernier pénètre à nouveau dans le Val-de-Ruz et rase entièrement la Bonneville, ancien bourg de Valangin situé près d’Engollon. Les hommes de cette localité sont tous condamnés à être assassinés, mais beaucoup s’enfuiront.
Le gibet, symbole de pouvoir, cause de tensions Au 15e siècle, Conrad IV de Fürstemberg, notamment comte de Neuchâtel, autorise Guillaume II de Valangin à construire un gibet à trois piliers. Cette décision est un signe important dans la relation qui lie le vassal à son suzerain : ce dernier reconnaît au seigneur le droit de haute justice, c’est à dire de la condamnation à mort des criminels qui se trouvent sur son territoire. Les trois piliers sont également un détail important, puisque selon le niveau de noblesse, leur nombre augmente. Plus on est puissant, plus on peut pendre de monde à la fois. C’est donc tout naturellement que Guillaume fait bâtir, juste à la limite des deux territoires, une fourche patibulaire… à quatre piliers ! Face à cet affront, il est sommé d’abattre l’un d’entre eux, mais il n’est pas certain que cela ait été le cas. Cette période mouvementée de l’histoire de Neuchâtel et Valangin se conclut par le rachat en 1707 de la seigneurie, qui intègre donc le comté. En 2021, les destins des deux communes sont définitivement liés suite à la fusion : il ne reste qu’à espérer de nombreux siècles de relations paisibles. n
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Neuchâtelroule, la mobilité douce en plein essor Texte Pierre Léderrey // Photo Lucas Vuitel
Prenant de la hauteur avec la commune fusionnée, le réseau de location de vélos sur le littoral lancé en 2005 permet désormais de rallier Yverdon-les-Bains en pédalant. Ecologique, économique, bonne pour la santé comme pour celle de l’environnement, la petite reine n’a jamais aussi bien porté son nom. Cette conviction s’avère déjà ancienne à Neuchâtel puisque c’est en 2005 déjà qu’était initié Neuchâtelroule pour encourager la pratique du vélo avec l’ouverture de la première station de location du Port. D’innombrables coups de pédale et un changement de prestataire pour davantage de practicité et de flexibilité plus tard, Neuchâtelroule s’est largement développé sur l’ensemble du littoral. Située sur l’Esplanade Léopold-Robert, la station d’accueil du Port prend vie d’avril à octobre, et propose le prêt de matériel supplémentaire. En 2020, le réseau de location de cycles en libre-service a ainsi mis à disposition 140 nouvelles machines, portant la flotte à quelque 310 vélos régulièrement entretenus. Grâce à un nouveau fourgon électrique, les cycles sont rapidement transportés d’une borne à l’autre et les réparations s’effectuent le plus rapidement possible. 18 nouvelles bornes de partage ont été créées, dont deux notamment sur le territoire de La Grande Béroche, en gares de Vaumarcus et de Gorgier-St-Aubin, deux stations qui viennent s’ajouter à celle située en gare de Bevaix. Le réseau compte ainsi 44 bornes de location entre Vaumarcus et Cornaux ; et grâce à la commune fusionnée, le réseau de Neuchâtelroule a pris de la hauteur avec, en plus de Peseux, des sites de location à Corcelles-Cormondrèche et Valangin.
de l’environnement, cette action « participe à la mise en œuvre globale des principes du développement durable », explique Numa Glutz, coordinateur. A commencer par la promotion de la santé publique. Peu polluant, le vélo est aussi peu bruyant, deux atouts importants pour l’amélioration de la qualité de vie des citadins. « Il permet égale-
ment de promouvoir l’activité physique au quotidien, et ainsi de lutter contre les maladies cardiovasculaires et respiratoires. » Les utilisateurs quotidiens se rendant au travail à bicyclette vous le diront : on aborde une journée de travail en pleine possession de ses facultés. Et rentrer à la maison par ce moyen s’avère être un excellent moyen d’évacuer le stress professionnel. Le vélo constitue également un bel outil de découverte de la belle région du littoral neuchâtelois. En solo, en famille ou entre amis, il suffit de quelques minutes pour ouvrir l’application danoise Donkey Republic adoptée en 2019, et prendre le vélo loué pour la durée choisie entre 2h et 12h avant de partir sur les traces des nombreuses richesses culturelles et naturelles de la région. Ainsi qu’au-delà, puisque LeLocleRoule utilise également les services de Donkey Republic, par ailleurs présente dans 60 villes européennes. Au bord du lac, depuis le début de l’année, Neuchâtelroule s’est rapproché du service en libre-service du Nord-Vaudois et les clients des deux réseaux peuvent pédaler sur plus de 50 kilomètres de Champ-Pittet à Yverdon-les-Bains jusqu’à Cornaux en changeant de monture à la station de Vaumarcus. n
Toute l’année, au forfait ou par abonnement Les vélos en libre-service sont disponibles toute l’année, 24 heures sur 24. Après avoir téléchargé l’application Donkey Republic (IOS et Androïd), la location se fait soit via un abonnement annuel, soit au forfait, à des conditions très avantageuses. L’abonnement permet une utilisation gratuite durant 12 heures, et donne également accès aux forfaits de la station du Port incluant des réductions chez les partenaires de Neuchâtelroule, lieux de culture mais aussi auprès de la Société de navigation. Dans les deux cas, il suffit de déverrouiller le vélo à la borne via l’application et de le déposer dans n’importe quelle borne disponible du réseau au terme de sa location. Cette année, la station d’accueil du Port, espace de location mais également lieu de vie, s’est ouverte le 1er avril, juste avant le long week-end pascal.
Plus de 300 vélos en libre service attendent les usagères et usagers sur l’ensemble du littoral neuchâtelois.
Pour le travail comme le tourisme Si Neuchâtelroule favorise en premier lieu la mobilité douce et la préservation
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Escapade Le Restaurant du Jura – Chevroux
Panaché de cuisine contemporaine & traditionnelle pour gourmets et gourmands Texte Claude-Alain Kleiner // Photos Restaurant du Jura
En mains familiales depuis quatre générations, le Restaurant du Jura s’érige au centre du village lacustre de Chevroux depuis 1900. A quelques minutes des rives du lac de Neuchâtel et de la réserve naturelle de la Grande Cariçaie… Bref, un décor sublime pour passer un magnifique moment à la fois convivial et culinaire ! Captivé par la cuisine du Chef Olivier Marmier, charmé par l’accueil de son épouse Annick, c’est à regret que tout visiteur quitte ces lieux enchanteurs de la région de la Broye, son lac, sa réserve naturelle, ses forêts et ses plages…. Une carte pour tous les goûts, à faire saliver, dont voici quelques extraits seulement, tant elle est riche et variée… Trois menus « tradition », « gourmandise », « gastronomique »… Menus de
Vous avez dit « lieux enchanteurs » ?
groupe et service traiteur, sans oublier une carte des vins de plus de 200 étiquettes allant des vins régionaux aux crus les plus prestigieux. A la carte !
Les Hors-d’œuvre
Les Viandes
Potage du jour
Tartare de bœuf traditionnel
Petite salade de mesclun (jeunes pousses)
Tartare de bœuf à la poêlée d’oignons tièdes
Salade composée de saison
Tartare de bœuf à l’huile parfumée à la truffe blanche & foie gras
Salade de doucette aux champignons frais & croûtons Œuf poché de la ferme Gambas croustillantes en kadaïf, mousseline douce de betteraves & pesto de persil Foie gras de canard au torchon à la fleur de sel & brioche toastée
Cordon bleu de veau au vacherin rustique fondant Pluma « Ibérico-Pata Negra » rôtie au four à la fleur de sel Caille entière désossée farcie aux truffes & foie gras Souris d’agneau confite au miel & au thym
L’os à moelle gratiné au four à la fleur de sel et herbes fraîches, accompagné de saladine (20 min.)
Pointes de filet de bœuf « 1er choix » sautées à la moutarde de Meaux
Terrine de canard & foie gras maison aux cinq épices
Cœur de filet de bœuf rôti au beurre noisette « 1er choix »
Ravioli maison aux truffes noires vaudoises
** Sauce au choix
Escargots « Mont d’Or » gratinés au beurre d’herbes fraîches Petite portion de filets de perches de notre lac (selon arrivage) meunière à la crème de citron Petite portion de perches en friture
Les Poissons Filets de bondelles à la crème d’estragon Filets de perches en friture Les trois poissons en friture Filets de perches de notre lac (selon arrivage) meunière à la crème de citron
** Sauces : Beurre aux herbes fraîches. Sauce à la moutarde de Meaux. Sauce à l’échalote Toutes nos viandes sont servies avec un choix entre légumes de saison ou salade et un choix entre pommes frites, pommes nature, riz ou pommes mousseline
Horaires à l’emporter
Horaires
Vendredi : 17h30-21h Samedi : 11h30-14h / 17h30-21h Dimanche : 11h30-14h
Lundi et mardi : fermé Mercredi à dimanche : 10h-23h Le Restaurant du Jura Route du Village 3 1545 Chevroux
Filet de bar rôti sur peau à la crème de morilles, mousseline de pommes de terre Gambas géantes « Bio » rôties à la crème d’ail & citronnelle Tous nos poissons sont servis avec une salade, et un choix entre pommes frites, pommes nature, riz ou pommes croquettes
Pays Neuchâtelois N° 60 Escapade
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Le regard de Thierry Béguin
Une visite impériale à Neuchâtel 24 août 1865 Texte Thierry Béguin
Un pèlerinage au pays du maréchal Berthier, prince de Neuchâtel, duc de Valangin, prince de Wagram
Après avoir passé en revue ses troupes au camp de Châlons à l’occasion de la fête du 15 août – date anniversaire de son illustre oncle – 1865, l’empereur Napoléon III entreprit un voyage d’agrément en Suisse qui devait le conduire au château d’Arenenberg, en Thurgovie, où il avait passé son enfance et son adolescence sous la garde affectueuse de sa mère, la reine Hortense. Se dirigeant ensuite sur Lucerne, Interlaken, Berne, Fribourg et Lausanne, l’Empereur et son épouse Eugénie décidèrent, semble-t-il au dernier moment, d’une ultime étape à Neuchâtel où le train spécial arriva le 24 août. La chronique ne nous dit pas la raison de cette étape imprévue. Peut-être l’Empereur se souvient-il que Napoléon Ier reçut la principauté du roi de Prusse en 1806, troquée contre le Hanovre, qu’il lui conserva son statut de principauté indépendante pour l’offrir à son chef d’état-major, le maréchal Berthier. Peutêtre aussi songea-t-il au Traité de Paris de 1857, qui à son initiative, régla « l’Affaire de Neuchâtel » qui faillit provoquer une guerre en Europe. Après le soulèvement royaliste de 1856, le roi de Prusse,
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Marc Ferro, « Les ruses de l’histoire », Texto Essais, 2021.
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qui avait récupéré sa principauté en 1814, ému par la loyauté de nombre de Neuchâtelois, avait conçu le projet de reprendre par les armes sa principauté devenue depuis 1848 canton suisse à part entière et membre de la nouvelle Confédération, née à la même époque. Le Traité de Paris, qui associa toutes les puissances européennes de l’époque, mit fin au désir belliqueux de Frédéric-Guillaume IV qui dut renoncer, dans la foulée, à toute prétention sur Neuchâtel. Ainsi, l’empereur des Français confortait la République neuchâteloise, peut-être sans bien le réaliser, en désarmant la nostalgie des royalistes qui se virent relevés de leur serment de fidélité au roi de Prusse. C’est une de ces « ruses de l’histoire » qui plairait à l’historien Marc Ferro1.
Un accident de voiture qui retient l’impératrice à Neuchâtel Le train arrive donc le 24 août. La foule des badauds s’étend de la gare à l’hôtel Bellevue où le couple impérial est attendu. Dans le bas de la ville, on s’impatiente, on ne voit rien venir alors qu’on a entendu il y a déjà un certain temps les coups de sifflet de la locomotive. Mais justement, ces coups de
sifflet ont effrayé les chevaux d’une voiture qui se sont emballés. Au terme d’une course folle, après avoir doublé l’équipage de l’Empereur, la voiture s’écrase sur un tombereau de pierres stationnées avant le haut des Terreaux. Trois passagères sont éjectées et blessées, la princesse Anna Murat, madame de Montebello et mademoiselle Bouvet, lectrice de l’impératrice. Les secours s’organisent avec le concours d’un certain docteur Favre tandis que l’Empereur paraît enfin. La foule, déçue de découvrir un souverain qui n’a pas revêtu son uniforme d’apparat mais se présente dans une redingote fatiguée, se rattrapa sur le costume galonné d’or de son valet de pied. Souffrant de la maladie de la pierre (calculs rénaux), Napoléon n’est guère en forme et quitte Neuchâtel le lendemain avec son train. Aux Verrières, il est salué par une petite foule. Il ne se doute pas que cinq ans plus tard, l’armée défaite du général Bourbaki passera par là pour être internée en Suisse. L’impératrice, quant à elle, a décidé de rester à Neuchâtel pour veiller, à l’hôtel Bellevue, au rétablissement de ses amies blessées. Comme le dit mademoiselle Bouvet, elle se transforme en « sœur de charité », toujours aidée du docteur Favre. Pendant ses moments de liberté, elle part se promener à pied ou en voiture
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aux allées de Colombier et le long de la grève jusqu’à la pointe du Bied.
Un pompier peu ordinaire L’état de santé de ses protégées s’étant amélioré, l’impératrice se décida à regagner Biarritz puis Paris. La veille de son départ, le 2 septembre, elle aperçut les clartés d’un immense incendie qui ravageait les ateliers et chantiers Hammer, à Saint-Nicolas. Elle se rendit sur place pour contempler le désastre, curieuse aussi de voir comment un feu pareil serait combattu. Alors que le sinistre semblait devoir être maîtrisé, l’impératrice, restée fort tard sur les lieux et seule, vit s’approcher d’elle un sous-officier de pompier qui l’avait reconnue. Ce dernier lui proposa alors fort civilement de la raccompagner à son hôtel, ce qu’elle accepta. ■ Comment pourrais-je reconnaître votre amabilité ? lui dit-elle en le remerciant. ■ Je vais quelquefois à Paris, madame, et je ne sais si j’ose vous demander une faveur, celle de pouvoir consulter dans les bibliothèques impériales certains ouvrages, imprimés ou manuscrits, qu’on ne livre pas volontiers au public. Voyant la surprise de son interlocutrice face à ce pompier casqué, il poursuit : ■ En Suisse, pays de milice par excellence, nous sommes tous soldats et pompiers. Je suis le bibliothécaire de la ville et je me nomme Bonhôte. ■ Eh bien, veuillez vous adresser à moi personnellement, aux Tuileries, et les bibliothèques les plus inaccessibles vous seront ouvertes. Dès son retour au palais de Saint-Cloud, l’impératrice pria le docteur Favre à dîner ; il venait de raccompagner à Paris les victimes rétablies de l’accident de Neuchâtel. Au cours du repas, l’impériale main épingla sur la poitrine du docteur la croix de la légion d’honneur.
Une visite diversement appréciée Les Neuchâtelois sont volontiers persifleurs. D’aucuns après l’accident de voiture « engageaient des polémiques sur le cocher et les chevaux de la voiture culbutée, sur le malencontreux tombereau de pierres laissées sur la voie,
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James de Chambrier, « Avant et après Sadowa », Delachaux & Niestlé, Neuchâtel, 1910.
Pays Neuchâtelois N° 60 Regard
sur les coups de sifflet intempestifs qui avaient effrayé l’attelage, sur l’absence enfin de toute police municipale. Il y avait eu là, disait-on, de grandes négligences ; l’administration de la ville de s’en relèverait pas. D’autres voix s’élevaient, ironiques et satisfaites, pleines de colère aussi ; celles de socialistes, a-t-on dit, ou de proscrits français. C’étaient là bien des affaires à propos de voyageurs qui valaient moins que d’autres. C’était bien fait, cet accident ; et ces coups de sifflet venaient à point à l’adresse de l’homme du Deux décembre, qui avait étranglé la République, fait fusiller le peuple, versé le sang français en Russie, en Chine, en Italie, au Mexique » comme le relate James de Chambrier, dont le récit a largement inspiré le présent article2.
Neuchâtel, République et terre d’asile De nombreux républicains français, proscrits ou réfugiés volontaires, trouvèrent, sous le Second Empire, refuge à Neuchâtel. Certains s’illustrèrent chez nous et plus tard en France. Nous ne citerons que Ferdinand Buisson, nommé professeur de philosophie à l’Académie l’année qui a suivi la visite de l’Empereur à Neuchâtel. Promoteur du christianisme libéral, ce protestant eut une influence considérable en Suisse romande, et notamment à Neuchâtel. Il a inspiré à Numa Droz la loi ecclésiastique de 1873 qui faisait de l’Eglise protestante une Eglise d’Etat devant accueillir toutes les opinions. De retour en France après la défaite de 1870, Ferdinand Buisson devint le principal collaborateur de Jules Ferry et participa de manière déterminante à la création de l’école laïque, gratuite et obligatoire. Dreyfusard, il participa à la fondation de la Ligue des Droits de l’Homme. Député radical-socialiste, il présida la commission de la séparation des Eglises et de l’Etat en 1905. Il reçut le Prix Nobel de la Paix en 1927. Après la répression versaillaise de la Commune de Paris, des ouvriers et artisans trouvèrent aussi refuge dans le canton. Certains, grâce à leurs compétences professionnelles, participèrent à la restauration du théâtre à l’italienne de La Chaux-de-Fonds.
Napoléon le petit ? Depuis le célèbre rocher de Guernesey, le grand Hugo a entretenu la légende
Photo Braun. Les Neuchâtelois déçus par un Napoléon III en simple redingote.
noire de celui qu’il appelait « Napoléon le petit », exaltant par antithèse le génie universel de Napoléon Ier. L’historiographie républicaine a perpétué la légende de ce « crétin qu’on mènera », comme disait Thiers en 1848, soutenant par défaut et en se pinçant le nez la candidature de Louis-Napoléon à la présidence de la République. Les historiens actuels sont plus nuancés. Même s’il n’eut de loin pas l’envergure de son oncle, Napoléon III a assuré une période de stabilité à la France, favorisant le développement des infrastructures, notamment le chemin de fer, et de l’économie aussi bien industrielle qu’agricole. Il a favorisé les sciences et la recherche. Sur le plan international, il a aidé Cavour à réaliser l’unité italienne et réuni du même coup la Savoie et Nice à l’Empire. Reste bien sûr l’immense bêtise d’être tombé dans le piège tendu par Bismark en déclarant la guerre à la Prusse. Et le Paris qu’on aime, c’est celui qu’il a façonné avec le baron Haussmann. Quant à Eugénie, on retiendra, qu’en avance sur son temps, elle a usé, mais en vain, de toute son influence pour faire entrer une femme à l’Académie française. Le pouvoir, même autoritaire, ne peut pas tout ; il faut compter sur les résistances corporatistes et catégorielles. De ce côté-là, rien de nouveau sous le soleil ! n
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Les faux-semblants de la République
Le Fonds Fornachon reste à Peseux, mais… embellit Neuchâtel Texte et photo Belzeb
Toutes proportions gardées – mais vraiment gardées – c’est un peu le Jean Moulin des Subiéreux. Adolphe Fornachon a vécu entre 1824 et 1894 et à Peseux, de 2015 à 2019, il a représenté l’étendard de la résistance, le gonfanon des irrédentistes, le panonceau des anti-fusion. La faute à son Fonds, le Fonds Fornachon, constitué par le legs de sa fortune, attribué à Peseux après une fâcherie avec les autorités de la Ville de Neuchâtel en 1891. Quelque 130 ans plus tard, le Fonds Fornachon dévolu à l’embellissement du seul village de Peseux contribue finalement directement à l’embellissement de la commune de Neuchâtel, désormais étendue au territoire subiéreux.
C’est l’excellent Jean-Pierre Jelmini qui en fait mention dans son ouvrage « Neuchâtel 1011-2011, Mille ans, mille questions, mille et une réponses » paru à l’occasion du Millénaire de la Ville de Neuchâtel. Et le portrait qu’il brosse de cet Adolphe Fornachon n’en fait assurément pas un joyeux luron. Fornachon est né à Neuchâtel mais il est fils de parents subiéreux. Sa profession ? Greffier du Tribunal de la capitale. Son état civil ? Célibataire endurci et donc sans descendance.
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Les délices matrimoniaux lui étant obstinément celés, le sévère tabellion se disperse-t-il dans d’inavouables félicités et de secrètes félicités ? Hélas pour lui, il semble que non puisque le greffier se constitue au fil des ans une petite fortune qu’il prévoit initialement de léguer intégralement à sa commune de domicile, celle de Neuchâtel. On parle tout de même d’environ 600 000 francs de l’époque et ce n’est pas rien. Aujourd’hui, le magot du sévère greffier se monterait à peu de
choses près, inflation oblige, à presque 6 millions de francs. C’est un sérieux manque à gagner pour la Ville de Neuchâtel et les circonstances de ce déshéritement sont aussi cocasses que le tabellion semble mauvais coucheur. En réalité, en 1884, Adolphe Fornachon signe un testament favorable à la Ville de Neuchâtel. Mais Fornachon n’est pas homme à plaisanter. Il conditionne son legs à des conditions non négociables : le détournement du Seyon doit être pensé et réalisé selon ses propres
Pays Neuchâtelois N° 60 Reportage
vues. Il juge en effet que les réalisations neuchâteloises de détournement et d’endiguement du Seyon du milieu du 19e siècle sont des erreurs à réparer de toute urgence. Aux yeux de l’austère tabellion, le percement d’une déviation pour le Seyon réalisé entre 1843 représente une véritable hérésie et sa fortune doit servir – s’il la lègue à Neuchâtel – à réparer cette folie. Certes, le conservateur Fornachon ne rêve pas de rétablir le cours urbain du Seyon, le centre historique de la Ville ayant grandement bénéficié du détournement du cours d’eau. Mais le statu quo ne satisfait pas non plus Adolphe Fornachon et il veut que cela se sache. Dans son testament initial, toujours cité par Jean-Pierre Jelmini, il explique en substance : « Les revenus de ma succession ne pourront pas servir à l’endiguement du Seyon au sud de la Trouée actuelle dite de l’Evole, car j’envisage cette Trouée comme usée et ayant fait son temps. Je l’exclus par conséquent de tous droits à ma succession ; c’est uniquement l’endiguement et subsidiairement l’enjolivement de l’embouchure d’une nouvelle Trouée que j’institue légataire… » Mais on peut être homme de loi, pétri de principes, austère et riche sans pour autant rencontrer l’approbation des autorités politiques de l’époque. Comme personne ne l’écoute autrement que poliment mais sans approuver ses projets, Adolphe Fornachon s’agace et vitupère : si on ne l’écoute pas, sa fortune ira ailleurs qu’à la Ville de Neuchâtel. En 1891, trois ans avant son décès, il franchit le Seyon en même temps que le Rubicon et renverse son testament initial en disant : J’ai vainement fait jusqu’à ce jour tous mes efforts pour mettre la Ville de Neuchâtel sur la bonne voie ; conférences particulières, confidences, ultimatum, rien n’a servi ; prenez Pierre, prenez Jaques, nos Ediles sont aussi bornés, naïfs et entêtés les uns que les autres ; aussi réflexion mûrement faite, qu’irait faire mon petit pécule dans ce gouffre ridicule ? C’est pourquoi, dégoûté, j’exclus en la meilleure forme que faire se puisse, la Ville de Neuchâtel de tout droit quelconque à ma succession et je lui substitue la Commune de Peseux, où mon père et ma mère sont nés et dont je suis ressortissant, à charge pour ladite Commune de Peseux (…) d’en employer les revenus à l’embellissement du village de Peseux et à l’entretien de ses rues et voies de communication, mais nullement à des œuvres pies ou d’instruction publique ! » (cité par J.-P. Jelmini dans « Neuchâtel 1011-2011, Mille ans, mille questions, mille et une réponses »)
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On notera avec délectation que même s’il a choisi de punir Neuchâtel en léguant son magot à Peseux, l’impétrant n’est guère moins mauvais coucheur puisqu’il exclut les œuvres pieuses et l’instruction publique de l’usage de sa fortune. L’histoire a cependant l’ironie tenace. Utilisé pendant 130 ans pour l’embellissement de Peseux, le Fonds Fornachon
a été exclu de la fusion de communes entrée en vigueur en 2021. L’argent continuera de bénéficier au seul ornement du village de Peseux. Cependant, fusion oblige, Peseux fait désormais partie de la commune de Neuchâtel et le Fonds Fornachon, en décorant les ronds-points subiéreux, enjolive du même coup la commune jadis déshéritée par Adolphe Fornachon. n
La tombe de feu M. Fornachon, au cimetière de Peseux, mais dans la commune de Neuchâtel.
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En fin de compte
Fromages, casseroles et lauriers Texte Fabio Payot
Les pays nordiques sont ceux où l’on vit le mieux en famille. Selon une étude, l’Islande devance la Norvège et la Suède. La Suisse ne figure qu’en 22e position de ce classement. Quels sont les animaux les plus rapides du monde ? Sur terre, le jaguar peut atteindre des vitesses de pointe de plus de 110 km/heure. Dans l’eau, le makaire bleu et l’espadon voilier filent tout aussi vite. Et dans l’air, un faucon pèlerin a été mesuré en plongé-piqué à 389 km/ heure ! Dans les records les plus ridicules, il y a les grands bouffeurs comme le Japonais Takeru Kobayashi qui a ingurgité 12 hamburgers en 3 minutes ou encore l’Américain Joey Chestnut qui a avalé 72 hot dogs en 12 minutes.
La compétition partout Ces quelques exemples nous rappellent que notre société vit à l’heure des statistiques, des comparaisons, des sondages, des évaluations et des classements. Nous sommes perpétuellement en compétition. Qui est le meilleur, le pire, le plus fort, le plus faible, le plus grand, le plus petit, le plus ceci, le moins cela. Dans tous les domaines. Et à ce petit jeu, le canton de Neuchâtel ne sort pas vraiment grandi : impôts, taux de chômage, primes maladie, on le positionne régulièrement en queue de peloton. En fin de compte, on retient surtout ce que l’on veut bien retenir des différents chiffres et pourcentages qu’on nous balance en infographie, avec de jolis petits fromages, dans les médias et sur les réseaux sociaux. On prend toujours du plaisir à tirer sur l’ambulance.
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De mon côté, je préfère transformer les casseroles en lauriers. Parce que Neuchâtel pointe aussi, de temps en temps, en tête de classement.
Neuchâtel en exemple Prenons le cas de la campagne de vaccination contre le Covid-19. Les premiers fromages ont démontré un gros retard des Neuchâtelois par rapport aux autres cantons. On en a fait tout un plat. Les médias ont harcelé le ministre de la santé Laurent Kurth et le médecin cantonal Claude-François Robert pour chercher à comprendre ce couac. Explication très simple : Neuchâtel a choisi de vacciner en priorité les personnes à haut risque plutôt que les seniors dans les homes. Deux mois plus tard, à mi-avril, notre canton figurait parmi les meilleurs élèves avec l’un des taux les plus élevés de personnes vaccinées. La stratégie était la bonne. Bel exemple, beaucoup moins médiatisé que le retard des premières semaines.
Alors là, on en a quand même parlé dans (presque) tous les médias du pays. A l’heure où les femmes se battent pour l’égalité des sexes, où la jeunesse manifeste pour le sauvetage de la planète, le canton de Neuchâtel avance ses pions avant tout le monde et suscite même l’admiration de ceux et celles qui le clouaient au pilori. Et que dire du NUC ? Les Neuchâteloises sont au firmament du volleyball suisse depuis plusieurs années. Par le biais du sport, la carte de visite du canton trouve une magnifique embellie dans tout le pays. En fin de compte, je m’aperçois que la rédaction de ce billet m’a pris plus de temps que le précédent, mais un peu moins que les autres. Les lecteurs le trouveront peut-être plus intéressant que les autres, mais moins accrocheur que le précédent. Difficile à dire. Mais ce n’est pas une raison pour en faire un fromage.. n
Je préfère transformer les casseroles en lauriers.
Pionnier Autre situation où Neuchâtel s’en sort à son avantage et devient même un pionnier : la composition de son parlement cantonal, qui est devenu le plus féminin et le plus vert de Suisse.
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