La fête est finie ?

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La fĂŞte est finie ?


merci !


! à Dominique Déhais et Bruno Proth pour leurs coneils precieux à Simon Ugolin président du Collectif Lucien à Alice Pigeon bénévole au Z’éstivales à Camille Meunier stagière chez Valyo

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somma

I. La fête au village a. Lieux délaissés : à pr b. Un parcours engagé II. Les protagonistes a. Organisateurs organi b. Festivaliers fichés III. Festival Lucien : du cit a. Étudiants organisate b. La spirale de la friche

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aire

rendre ou à laisser ?

isés

toyen à la politique eurs e industrielle

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préfac Je suis rentré à l’école nationale supérieure d’architecture de Normandie en septembre 2014. J’ai alors commencé à me plonger dans un sujet d’étude présent tout autour de moi depuis le début : l’architecture. Le fait que nous soyons entourés d’architecture tout le temps et partout participe sûrement au fait que ces études soient si intenses. La première année a été placée sous le signe de l’innocence et de la découverte. Des soirées entières à parler, travailler, faire la fête, et encore travailler. Des journées entières à marcher, regarder, dessiner. Le premier semestre s’est clôturé par une soirée organisée par des élèves de l’école : le Festival Lucien. À la fin de cette première année, c’est en voyant que l’association recrutait que j’ai décidé que moi aussi, je m’investirai dans une association à côté de mes études. J’ai alors passé deux ans au sein du Festival Lucien, devenu entre-temps le Collectif Lucien en 2015. Principalement photographe et accessoirement petites mains pour toutes sortes de tâches, j’ai finalement passé deux ans et demi à y travailler. J’ai enfin découvert qu’il est possible d’étudier et de “faire” en même temps, à différentes échelles, et pour différents types de personnes.

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Mon activité associative a été mise entre parenthèses durant mon Erasmus d’un an à Budapest, en Hongrie. À mon retour en France, au début de ma 5e année, je suis revenu avec un regard nouveau, et certainement plus de recul sur mon parcours scolaire et associatif.


ce

Le début et la fin de mon Erasmus ont été également marqués par mon retour chez mes parents au Havre, et les deux éditions d’Un Été au Havre 2017 et 2018. J’observe donc que la ville où j’ai vécu six ans se gorge d’oeuvres monumentales plus originales les unes que les autres. Tous les jours, ma mère m’emmène à des endroits différents, contempler des bizarreries en tout genre qui vont “assurément me plaire”. Je suis alors heureux de voir que mes parents peuvent voir de l’art à 10 min de chez eux. Pendant mon Erasmus, c’est en cherchant de nouveaux endroits pour faire la fête que j’ai découvert Valyo, un collectif Hongrois qui semble organiser des événements semblables au collectif Lucien. J’ai alors pu comparer et trouver de nouvelles idées, éventuellement applicables en France. C’est donc au cours de cette période de transition et de questionnement que j’ai dû choisir mon sujet de mémoire. En prenant du recul sur mes activités associatives, je me suis finalement demandé pour qui je faisais vraiment cela et si la fête était vraiment finie.

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introdu Les villes s’étalent et renforcent l’idée d’un centre-ville intouchable, souvent historique et touristique. Il est difficile pour les jeunes de ma génération de trouver leur place en ville. En dehors des complexes universitaires, nos seuls repères sont les bars et les quelques appartements occupés par des amis. Les commerces de proximité sont souvent chers, les loyers aussi. Les centres-ville sont souvent utilisés pour aller faire du shopping, ou voir son banquier, deux préoccupations qui sont bien loin des envies d’un étudiant -fauché-. Heureusement, les centres-ville sont parfois animés d’évènements éphémères, qui s’installent dans les espaces vides, à ciel ouvert. Marchés, brocantes ou festivals, ils viennent rompre la mécanique de centres-ville anciens et parfois ennuyeux. Nous choisirons ici de nous intéresser aux festivals, une manière festive d’occuper la ville, très populaire chez les jeunes. Pendant l’année 2018, je me suis rendu dans quatre villes : Rouen (où j’étudie), Le Havre (où mes parents habitent), Nantes (où mon frère travaille) et Budapest (où j’ai fait mon Erasmus). Dans ces quatre villes, j’ai pu découvrir des évènements qui se rapprochaient plus ou moins des actions du collectif Lucien.

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uction

Tout d’abord Un Été au Havre, un festival né pour les 5 ans du Havre en 2017 et qui a perduré l’été suivant. Ce festival jeune m’a beaucoup fait penser au Voyage à Nantes, un festival né en 2012, qui forme un parcours de 12km dans la ville chaque été. Pour finir, nous allons utiliser Valyo un exemple hongrois, une association aux multiples évènements créée en 2009 à Budapest. En m’éloignant un instant du rôle d’organisateur, j’ai pris du recul sur mes pratiques à Rouen et je me suis questionné sur plusieurs points. Tout d’abord, nous allons voir dans quel lieu prennent place nos exemples et comment ils affectent leur territoire. Nous continuerons par nous intéresser aux organisateurs de nos évènements exemples. Pour finir, nous allons mettre en rapport ce que nous avons analysé avec les évènements du collectif Lucien. Nous allons tenter de savoir si la fête en ville est aussi innocente qu’on peut le croire. Notre but est également de savoir également comment les institutions utilisent le concept de festival pour fabriquer leur ville. Pour finir, nous allons essayer d’utiliser ce raisonnement à l’organisation du prochain événement de l’association Lucien dont je fais partie aujourd’hui. J’ai pris le parti de développer un raisonnement volontairement critique pour explorer les limites du modèle festivalier.

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I. festivals : la

a. Lieux délaissés : à prendre ou Le point commun de nos trois exemples se situe dans l’identité même des lieux où ils s’installent. Si certains lieux ont déjà une qualité propre en ville, alors il sera très difficile de s’y installer, ou alors, la place sera déjà prise. Les festivals se retrouvent donc souvent avec le même point commun : ils se trouvent dans des lieux délaissés. Dans le cadre de notre exemple havrais, c’est la ville entière qui a fait figure de délaissé. En effet, Le Havre était une ville industrielle qui est aussi le 6e port mondial. Avec la désindustrialisation dans les années 80-90, le taux de chômage d’une ville qui vit par ses industries a monté en flèche. L’architecture nouvelle imaginée par Perret après la guerre et composée de béton n’a pas toujours été reconnue, et donne à la ville une image froide et peu accueillante. L’isolement géographique de la ville n’a pas dû jouer en sa faveur, en effet la Seine sépare Le Havre des autres villes de Normandie et de Paris. On peut d’ailleurs entendre au Havre une expression révélatrice de cet isolement. On parle là-bas de passer de “l’autre côté de l’eau” pour traverser la Seine. Les politiques travaillent aujourd’hui à revaloriser la ville du Havre. On peut prendre comme commencement le classement de la ville au patrimoine mondial de L’UNESCO le 15 juillet 2005, qui constitue une première reconnaissance de la ville et son architecture par les institutions, et peut-être un premier pas vers une ville

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fête au village

à laisser ?

Le Havre en reconstruction après la guerre

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source : lehavrephoto.canalblog.com


considérée comme belle. De nombreux travaux ont été engagés comme ceux de l’entrée de la ville en 2010. On peut lire sur le site internet de la ville du Havre les raisons de ces travaux : “ En requalifiant entièrement l’entrée de ville, le projet s’inscrit parfaitement dans la transformation urbaine de la ville débutée, sur ce secteur, au début de la décennie 2010. Il s’insère dans la rénovation du centre ancien et la réalisation du futur campus urbain. Il offre aux usagers et riverains un environnement verdoyant, apaisé, sécurisé ainsi qu’une meilleure desserte des quartiers sud et des grands équipements structurants qui confortent Le Havre comme métropole d’avenir.” Site internet de la ville du Havre

Le festival Un Été au Havre s’inscrit dans ces travaux de revalorisation. Il a commencé à l’occasion des 500 ans de la ville en 2017, a continué l’été d’après et continuera surement plus tard. Jean Blaise à la direction artistique utilise le même procédé qu’à Nantes dans le cadre de la revalorisation de l’ile de Nantes au fort passé industriel. Les bâtiments industriels sont rénovés, certains symboles de l’industrie sont conservés et élevés au rang de véritables totems urbains. À Nantes les grues jaunes sont devenues la véritable identité de la ville. Au Havre la Catène de Containers de Vincent Gavinet utilise les containers pour fabriquer deux arches colorées et aériennes. Faire passer l’image d’une ville par le regard des artistes, et répartir le résultat aux quatre coins de la ville change l’image du centre-ville du Havre et attire les touristes qui se photographient devant ces curiosités, leur apportant une publicité incroyable.

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EntrĂŠe du Havre

source : lehavre.fr

Les grues de Nantes

source : wikipedia.org

La Catène de Containers

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source : Yvette G


J’ai néanmoins observé une absurdité dans le choix des oeuvres disséminées dans la ville. Si une oeuvre est intéressante quand elle travaille avec son contexte comme l’arche de Vincent Gavinet, une autre oeuvre de Fabien Mérelle, placée dans le port de plaisance sur la digue Augustin-Normand n’a pas été créée pour la ville. En effet l’oeuvre qui représente un éléphant sur le dos d’un homme a originellement été créée pour Tokyo. Là-bas, le poids de l’éléphant sur les épaules représente la pression sociale exercée sur les Japonais, une pression énorme. Cette thématique très éloignée de la ville du Havre permet de nous questionner sur le véritable intérêt de cette oeuvre. Peut-on considérer que le propos de l’oeuvre s’adapte au lieu où on la met ou que celle-ci est utilisée pour sa photogénie et son originalité ? On peut également se demander si la ville comme musée à ciel ouvert est une bonne solution quand on sait le travail qu’il reste à faire pour rénover certaines parties de la ville. On observe cependant que des oeuvres d’art de grand nom comme celle de Chiharu Shiota à l’église Saint Joseph attirent un public de créatif de partout en France. On peut alors se demander si les oeuvres d’un été au Havre ne sont pas utilisées comme simple oeuvre signature pour attirer un public qui ne serait jamais venu au Havre, peut-être

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À l’origine par Fabien Mérelle

de futurs acheteurs ?


b. Un parcours engagé Au Havre comme à Nantes, le principe du parcours dans la ville est utilisé avec des oeuvres éparpillé dans toute la ville, et relié par un parcours parfois matérialisé au sol. Si ce concept est déployé au Havre, il est encore plus visible à Nantes. Jean Blaise a en effet imaginé une ligne verte qui forme une boucle dans la ville. Cette ligne verte traverse des boulevards, des quais, des rues, des ruelles et donne à voir des points d’intérêt. Ces points d’intérêts sont aussi bien des street arts que des bâtiments anciens. Là où la question devient plus délicate à mes yeux, c’est lorsque le parcours s’arrête dans des commerces partenaires. On peut se demander comment ce choix de commerce est fait, et lorsque l’on voit que les boutiques sélectionnées sont souvent des boutiques souvenirs, on peut se questionner sur l’intérêt des Nantais pour ce genre d’achats. Ce parcours semble également idéal pour découvrir la ville en un temps record. J’ai passé 8h à Nantes, j’ai pu faire tout ce parcours, je me suis également arrêté déjeuner à la cantine du voyage prévu pour restaurer les marcheurs de ce parcours. Aujourd’hui, ce parcours semble m’avoir fait dépenser plus que lorsque je visite une ville normalement.

Déjeuner : 10€ - entrée / plat / dessert Gravure modèle numérotée souvenir : 5€ Bière : 6€

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TracĂŠ de la ligne verte Ă Nantes

source : ouest-france.fr

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source : voyagesetc.fr


Le collectif Valyo à Budapest propose une approche intéressante. La ville de Budapest a mis en place une marche pédagogique le long du Danube, une décision qui visait à ponctuer les rives d’oeuvres d’art en tout genre. On retrouve ici aussi l’art au centre de dynamiques de revalorisation, comme au Havre. Le collectif Valyo propose un contre-projet qui critique ce “sentier pédagogique”. Sur le site internet, on peut trouver une critique de ce parcours jugé trop scolaire. Leur idée : créer du mobilier urbain à petite échelle. Le but : laisser au promeneur la liberté de s’approprier les lieux, et de laisser développer ses propres activités, au sein d’un “sentier nature”. On peut observer dans cet exemple une sorte de pudeur programmatique. Une pudeur que l’on ne retrouve pas dans les actions d’un Été au Havre. Elle semble néanmoins nécessaire pour laisser le citoyen au coeur du projet. Cependant, elle offre des projets moins spectaculaires, et peut-être moins attractifs pour les touristes. Tout le projet est basé sur la supposition subtile d’activités nouvelles simples comme s’assoir à un endroit nouveau.

Cette alternative centrée sur la libre action du citoyen n’est-elle pas la meilleure manière de fabriquer la ville ?

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Budapest en 1940

Projet d’assises réalisées en 2016

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source : valyo.hu


II. les protago n a. Organisateurs organisés

Dans chacun de nos exemples, nous allons étudier les liens entres la municipalité et la structure festivalière. En effet, la collaboration entre ces deux entités est indispensable pour pouvoir s’installer en ville, ou pour financer parfois l’évènement. Le cas d’un été au Havre est relativement surprenant, mais de plus en plus courant. En l’occurrence, la structure festivalière et la municipalité ne forme qu’un pour servir un groupement d’intérêt général : “Un été au Havre”. Cette unité est composée par la Ville du Havre, la Communauté de l’Agglomération Havraise (CODAH, HAROPA) -l’alliance entre le grand port maritime du Havre, le grand port maritime de Rouen et le port autonome de Paris-, la Chambre de Commerce et d’Industrie Seine Estuaire. Ce groupement d’intérêt général s’est par la suite élargi à la Région Normandie, au Département de la Seine-Maritime et à l’Université du Havre. Ils le définissent comme “un rassemblement large qui traduit une forte volonté politique commune de contribuer au développement et au rayonnement du territoire” (Site internet officiel d’un Été au havre). À la tête de ce groupement, quelques personnes connues du grand public. Tout d’abord Édouard Philippe, maire du Havre de 2010 à 2017. On y trouve aussi Jean Blaise. Ce personnage est très bien connu des Nantais tout d’abord, car il travaille au service culture de la ville depuis 1982. Son premier projet y était une maison de la culture. Si le projet perd subitement ses subventions après le passage de mairie à droite, Jean Blaise prouve son aisance dans le monde

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nistes politique en convainquant les mairies des alentours de financer un festival itinérant de théâtre. Il est entouré de politique comme Jean Marc Ayrault, qui deviendra maire de Nantes et qui travaillera avec Jean Blaise pendant 23 ans. Ses actions sont intéressantes pour mieux comprendre qui est à la direction artistique d’un Eté au Havre. Jean Blaise

source : kulturundoekonomie.ch

En effet, Jean Blaise a commencé à Nantes par organiser des évènements qui ont animé la ville. On peut lire dans un article des Inrockuptibles questionnant la place de la fête dans cette ville :”Les prolifiques années 1990 ont vu l’émergence de plusieurs initiatives animant la cité des ducs

de Bretagne (Royal de Luxe, les Folles journées). L’idée : présenter l’art différemment dans toute la ville, à toutes heures avec une forte ouverture à l’international”. Devant le succès de ces évènements nouveaux, on assistera plus tard à une institutionnalisation de cette culture. Le festival Les Allumés engendrera une scène nationale appelée Le Lieu Unique, quand Royal Deluxe posera ses valises sur l’île de Nantes avec Les Machines de l’île. Si cette situation semble idyllique d’un côté avec la construction de grands complexes qui émerveillent les touristes, le revers de la médaille est bien moins brillant pour les Nantais. En effet, si ces grandes instances culturelles se sont installées à Nantes pour y rester, la place pour les situations culturelles alternatives est quasiment inexistante.

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En revenant à notre exemple d’un été au Havre, il peut être intéressant de comparer le travail de Jean Blaise à Nantes avec son travail au Havre. Ce n’est pas un hasard s’il a été choisi pour organiser cet évènement. En effet, son travail à Nantes lui a donné une réputation au sein des institutions de “faiseur de tendances culturelles”. Une étude commandée par le groupe d’intérêt public du Havre au GECE (institut de sondage) est très facilement trouvable sur internet. Elle représente l’aboutissement du travail effectué sur le festival, les résultats concrets. Cette étude a été menée sur un panel de 3500 personnes. Elle reprend la charte graphique du festival avec ses couleurs vives et sa police moderne. La première phrase d’accroche de ce dossier est une phrase dont l’auteur n’est pas spécifié : “ Le Havre est devenu en quelques mois furieusement tendance”. Les premières pages de ce rapport sont un éloge à l’architecture et à l’ambiance si particulière de la ville. Jean Blaise, Luc Lemonnier (maire du Havre), et d’autres grands noms de l’évènement nous livrent leur plus belle prose accompagnée de jolis portraits noir et blanc. Leur but sur le papier, c’est d’affirmer l’identité de la ville, qui jouit d’une image assez négative en France et dans le monde. Les moyens utilisés sont la culture, l’art et la fête, promulgués partout dans la ville pendant tout l’été. La différence avec le modèle nantais est que le festival Un été au Havre a directement été commandé par la ville comme une sorte de prestation. Cette fusion entre organisateur et municipalité nous amène à nous questionner sur leurs véritables objectifs. Pour imaginer une hypothèse au devenir de ce festival nouveau, nous allons utiliser les travaux antérieurs de Jean Blaise. En effet, si son travail à Nantes laisse peu de place aux associations alternatives, on peut imaginer que son initiative havraise aura le même effet.

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Slogan du dossier de presse d’Un Ete au Havre

source : uneteauhavre.fr


En m’entretenant avec une Havraise de l’école d’architecture de Normandie, engagée dans le milieu associatif de la ville, j’ai découvert qu’un festival était le grand oublié de l’édition 2018 d’un été au Havre : Les Zestivales. Ce festival de théâtre de rue perdure depuis 15 ans sur le bord de mer et aux jardins suspendus. Il se déroule sur 3 semaines de juillet et offre des performances toujours différentes et gratuites, un peu partout dans la ville. Seul un de leurs évènements, Mozaïc, a été payant et s’est déroulé sur 5 jours (10€ par jour/30€ 5 jours). Coïncidence ou non, Jean Blaise avait également commencé sa carrière à Nantes par l’organisation de festivals de Théâtre de rue. Curieusement, les Z’estivales ont été déprogrammés en 2017, à l’arrivée d’Un été au Havre. Dans un article du Paris Normandie, l’adjointe à la culture Sandrine Dunoyer justifie cette déprogrammation : « Le modèle des arts de la rue a changé avec des demandes techniques très coûteuses. Il nous a fallu faire des choix. » L’article conclut par : “Un vide que devraient combler, en partie, les animations proposées dans le cadre d’Un été au Havre 2018”. Il faut quand même rappeler que ce festival avait été initié par la mairie. Il ne s’agit donc pas de ne pas répondre à une demande, mais bel et bien d’une volonté délibérée d’annuler le festival.

Les concerts du festival Moz’aïque

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source :paris-normandie.fr


Les petites scènes de l’été par les Z’éstivals

source : lagrandcroix.fr

Dans la suite de mon entretien avec l’étudiante havraise, bénévole eu Z’estivales depuis 5 ans, j’ai appris que la ville du Havre avait été prévenue que le festival n’allait pas être reconduit en 2017, et remplacé par un spectacle monumental de feu de la compagnie Carabosse. On observe ici encore, comme à Nantes, que certaines initiatives festivalières sont remplacées par d’autres. Il est dommage de voir ce genre de festivals disparaître, car il proposait une véritable offre culturelle variée sur une période estivale, et non un spectacle ponctuel et spectaculaire, qui ne ravira qu’une soirée. Il semblerait que la spectacularité est préférée à la diversité. On peut aussi imaginer aisément qu’un petit festival de la sorte aurait eu les fonds nécessaires pour perdurer, dans un show aussi coûteux qu’un été au Havre, et que l’annulation des Z’estivales relève d’une décision préméditée.

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Le fonctionnement de l’association Valyo à Budapest est un bon contre-exemple par rapport à Un Été au Havre . Dans un pays d’extrême droite où les initiatives citoyennes sont bien souvent opprimées, le détachement de l’entité “municipalité” est inévitable. Leurs intentions sont très facilement trouvables sur leur site internet : “Notre association travaille à l’appréciation du Danube. Le trésor naturel le plus important et le plus caractéristique de Budapest qui est actuellement inaccessible aux piétons.” Le mode de fonctionnement de cette association est ingénieux et combine une réalité financière évidente, avec des projets plus utopiques. Ils utilisent en effet leur activité salariée en tant qu’agence d’architecture, pour financer des projets de toutes les échelles. Pour éviter l’appropriation politique de leurs actions, ils s’efforcent de toujours changer leurs lieux, et de choisir les endroits les plus inattendus. Leur association reste alors complètement indépendante des dynamiques touristiques de la ville, mais toujours sur le même mot d’ordre : redonner le Danube aux citoyens. On observe d’ailleurs que même si leur association reste indépendante, les lieux qu’ils investissent sont parfois repris. C’est le cas d’un bar éphémère qu’ils ont créé au pied d’un pont très connu : le pont de Chaîne. Leur idée avait été d’installer un bar éphémère fait à partir de conteneur. Le projet a été un grand succès. Tellement que la ville a ensuite décidé d’y installer une parcelle commerciale. Un projet qui n’est donc plus éphémère et qui ne partage pas la première volonté qui était de rendre le Danube aux citoyens. Le prix des consommations a d’ailleurs doublé entre le projet de Valyo et celui de ce nouveau bar. Cette hausse de prix n’est pas anodine dans un pays ou le SMIC équivaut à 350€. Ce bar est aujourd’hui majoritairement rempli de touriste.

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Bar au pied du célèbre pont aux chaines

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source : image de l’auteur


b. festivaliers fichés ? En s’intéressant aux organisateurs et à leurs motivations pour organiser un festival, on peut naturellement continuer par s’intéresser au public qui assiste à ces évènements. Pour avoir ces informations, l’organisation d’Un Été au Havre a commandé une étude au GECE. Cette étude nous apporte des chiffres intéressants, tout d’abord sur l’origine du public. En effet, si la majorité des visiteurs sont Normands (73%), on observe que la deuxième population la plus représentée vient tout droit d’ile de France. Un chiffre qui n’est pas étonnant, mais qui mérite d’être souligné. En effet, au cours de ce rapport financier, on peut lire également que les CSP+ (les catégories socioprofessionnelles favorisées en France) ont été surreprésentées au sein du festival de 2017. On peut facilement imaginer que c’était exactement le type de populations visées pour changer l’image du Havre en le faisant venir des gens d’autres horizons sociaux. Côté comptabilité, cet évènement semble des plus rentables. Dans notre étude du GECE, des infographies colorées arborent : 1€=4€. Pour mieux comprendre ces chiffres, il faut se pencher sur le détail. Ici nous découvrons qu’avec un panier moyen de 39€, les visiteurs d’Un Été Havre ont rapporté gros, et que pour chaque euro versé dans le budget du festival, les retombés économiques sont de 4€. Sur un budget de 20 millions d’euros, on parle quand même de retombées économiques montant à 80 millions. L’organisation d’Un Été au Havre est donc également une affaire de gros sous. Ces chiffres et la manière dont ils sont mis en valeur dans ce rapport confirment bien que l’organisation d’un tel évènement n’est pas du pur divertissement et que ce genre de festivité influe sur la ville à la manière d’une réelle décision politique. On peut néanmoins toujours se questionner sur la place des Havrais dans un

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évènement de ce type. On pourrait même pousser le raisonnement en se demandant si finalement cela n’allait pas être néfaste pour eux de se faire remplacer par une autre population dans un futur proche. Les informations sur la fréquentation de Valyo à Budapest sont impossibles à trouver, car ils n’ont pas fait d’étude pour savoir qui se rendait à leurs évènements. On peut néanmoins constater que leur communication n’était vraiment pas basée sur le tourisme. En effet, peu de leurs évènements sur Facebook étaient traduits et s’adressaient donc plutôt à la population locale. Nous avons quand même trouvé ces évènements, car nous étions vraiment demandeurs et connaisseurs. Durant tout mon Erasmus, c’est le moment où j’ai surement était le plus en immersions dans la population locale. La majorité des autres évènements utilise la population des étudiants en Erasmus en les traduisant en toutes les langues. Les Hongrois ne fréquentent que très rarement des évènements avec des expatriés.

Infograpgie par Un Eté au Havre

source : slideshare.net

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III. festival Luci du citoyen à la a. Étudiants organisateurs

Le collectif Lucien est né de l’intention de trois étudiants (Simon Ugolin, Antoine Finot et Niels Riveron) d’utiliser l’identité de l’école afin de créer des événements pluridisciplinaires. En 2014, ils décident de monter une équipe pour organiser un festival dans les locaux de l’école d’architecture : une ancienne usine de bretelle. Le propriétaire de cette ancienne usine s’appelle Lucien Fromage, et c’est son prénom qui est retenu pour initialement donner son nom à ce festival. Pendant une semaine, une exposition est mise en place dans la salle principale. Elle s’est terminée par une grande soirée sous le thème de la musique électronique et à la scénographie. Si l’on peut parler de duo municipalité / organisateur pour nos autres exemples, ici il s’agit d’un duo administration de l’école / étudiant. La capacité évidente d’un étudiant en architecture à monter un dossier de sécurité pour investir un espace a beaucoup joué dans l’acceptation de ce type d’événement inédit. Devant les 2000 festivaliers de la soirée de clôture, l’administration de l’école a pris peur, et a stoppé les flux d’entrée. Le débordement créé à l’entrée de l’école a rompu la relation de confiance qui était en place entre le collectif et l’école.

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ien : politique Le Festival Lucien à l’ENSA Normandie

source : Jacob Khrist


C’est après ce premier évènement que les trois fondateurs ont décidé de rendre le collectif pérenne. Les bénévoles étant tous des étudiants, l’équipe n’a pas pu être la même que pour festival. C’est alors qu’ils ont décidé d’organiser un recrutement, et c’est à ce moment que j’ai pu rejoindre l’association qui m’avait impressionné par son pouvoir de “faire”. Très vite, nous avons dû imaginer les prochains évènements de l’association. Si l’école a été devenue un terrain hostile, nous cherchions un lieu qui avait une qualité architecturale évidente. Ce genre de lieu n’est pas facile à trouver quand une association n’a pas fait ses preuves avant. Nous nous sommes donc tournés vers une boite de nuit qui se situe dans une rue adjacente à l’école et qui a déjà accueilli l’after party du festival Lucien : L’underground. Cette boîte de nuit n’avait pas de qualités architecturales évidentes, si ce n’est que c’était une boîte noire, équipée d’un système son de qualité. C’est le seul moment où nous renonçons à l’aspect spectaculaire des lieux où nous nous installons. Pour compenser ce manque, nous avons décidé de faire venir des artistes internationaux. Nos interlocuteurs sont devenus des agents berlinois, américains et un patron de boîte de nuit. Il fallait vendre assez de tickets pour rembourser les frais des artistes et être sûrs de faire salle comble. Cet aspect stressant de ne pas pouvoir rembourser n’a pas plu à l’ensemble de l’équipe, même si le côté festif sans avoir à bricoler de la scénographie a plu à d’autre. Après trois évènements, nous avons décidé de partir à la recherche de nouveaux lieux.

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Première visite à Parenthèse

source : image de l’auteur


Spencer Parker à l’Underground

source : image de l’auteur

Notre méthode de recherche était pour le moins innocente. Nous avons pris une vue aérienne de la ville de Rouen, et repéré les espaces vides ou nous pourrions nous installer quand le beau temps serait revenu. Après avoir demandé à la mairie les quais (impossible, car fraîchement rénovés), la presqu’île Rollet et la pointe de l’Ile Lacroix (trop difficiles à sécuriser avec la Seine), nous nous sommes tournés vers une propriété de la SNCF. Sebastien Galloy, le gérant de l’ancienne gare de fret maintenant quasiment inoccupée nous a accueillis à bras ouverts.

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b. la spirale de la friche industrie Ce nouveau lieu a été pour nous un rêve devenu réalité. Un grand terrain vague plat, bordé d’un hangar en brique et en béton au charme évident, et le tout à 10 minutes à pied du centre-ville. Comment personne n’avait pu y penser avant ? Notre projet était de créer un lieu éphémère, à base de matériaux de récupération, pour y promouvoir l’art dans toutes ses formes. Tout le projet repose sur la création d’un stock de palettes, que nous ne pouvons pas acheter, car nous n’avons pas d’argent. Nous avons réussi à nous faire sponsoriser par une entreprise qui est dirigée par un proche d’un membre de l’association. Quelque semaine plus tard, une semiremorque nous livre ses précieuses palettes qui nous servent depuis 4 ans. Nous avons signé un contrat avec SNCF immobilier pour l’occupation du site. Ce contrat stipule que si nous faisons des bénéfices, nous devons leur reverser une part, mais il n’y a pas de loyer. Nous pouvons alors nous demander pourquoi la SNCF a un intérêt à accueillir ce genre de projet sur leurs propriétés. Tout d’abord je pense que Sébastien Galloy le gérant du site chez SNCF immobilier et âgé d’une trentaine d’années a été sincèrement motivé par l’idée d’avoir de la vie sur un lieu de travail. Il est amateur de ce genre d’initiatives portées par des jeunes et est souvent présent lors de nos évènements. Une des raisons suivantes, et qui est le coeur de son métier, c’est la valorisation des lieux. SNCF immobilier est en effet propriétaire de 8,5 millions de m², répartis sur près de 25.000 sites. En 2015, il décide de créer une nouvelle branche spécifique à la gestion de patrimoine gigantesque : SNCF immobilier. Sur leur site internet, ils y expliquent leurs actions :

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elle “Ses missions se concentrent autour de 3 métiers : - La gestion et l’optimisation immobilières du parc industriel, tertiaire et social - L’aménagement et la valorisation des biens fonciers et immobiliers non utiles au système ferroviaire - La gestion de 100 000 logements (dont 90% de logements sociaux)”

Le site de Parenthèse

source : image de l’auteur


Si la SNCF est connue pour son service ferroviaire, son rôle dans la fabrique des villes est bien moins connu du grand public. Au sein de SNCF immobilier une branche est même consacrée à redonner vie aux sites ferroviaires désaffectés. Dans le cadre de notre site, il est valorisé de plusieurs manières. Tout d’abord sous forme de prêt à la ville pour des occupations techniques comme du parking pour l’Armada. Quelques associations sont également logées par la SNCF comme Bouchons 276 qui recycle des bouchons pour financer des équipements aux personnes handicapées. L’occupation que nous proposons avec Parenthèse[a] est une aubaine pour eux. En effet, en plus de nettoyer, occuper et décorer le site, nous offrons de la visibilité au terrain, mais surtout à un projet : la gare Saint Sever. En développant une activité culturelle et festive avant le projet, on commence à fabriquer une identité à un lieu qui aurait été qu’un simple terrain vague. Cette nouvelle identité ne peut qu’être bénéfique aux acteurs de la SNCF. On peut même aller plus loin en imaginant que les festivaliers d’aujourd’hui sont potentiellement les acheteurs du projet de la nouvelle gare. Saint-Server Nouvelle gare en chiffres : Une emprise de 30 ha 1 nouvelle gare 1 pôle d’échanges multimodal métropolitain 300 000 m² d’immobilier tertiaire neuf 100 000 m² de programmes résidentiels

Image de la nouvelle gare

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source : ville-bois-guillaume.fr


Jour de fête à Parenthèse

source : image de l’auteur

Nous avons réussi à ouvrir le premier parenthèse malgré de nombreux problèmes techniques. En effet, nous n’avons pas d’engins motorisés donc tout le montage se fait à la main. Nous n’avons pas non plus d’eau courante, un système électrique et une météo capricieuse ainsi qu’un budget serré. Malgré tout, le succès est au rendez-vous et cela fait 4 ans que nous ouvrons 1 à 2 mois par an. À chaque ouverture, les problèmes rencontrés dans les éditions précédentes sont réglés. La principale lutte est de faire de Parenthèse un lieu qui ne se résume pas qu’à la fête. Il est très difficile de présenter des oeuvres ou d’imaginer des activités compatibles avec notre lieu puisqu’il n’est pas couvert. Pour financer le lieu, il est aussi indispensable de vendre de l’alcool et de la nourriture, et donc la fête reste l’activité la plus facile à déployer. Malheureusement, la fête attire un public très peu diversifié, composé d’étudiants de tous âges et habitant souvent sur la rive droite de la ville. Ce constat représente à lui même les limites du modèle actuel de Parenthèse. En effet, notre projet ne peut pas se réduire à une enclave de la rive droite où des milliers de jeunes viennent faire la fête pour revenir vivre sur la rive droite le reste du temps.

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L’année 2019 sera marquante dans notre occupation du site. En effet, la temporalité de nos études et la maturité du projet parenthèse nous permettent d’imaginer une nouvelle manière d’habiter les lieux que nous connaissons déjà bien. En imaginant une occupation sur 5 mois d’avril à septembre, nous allons pouvoir réellement nous installer aussi bien à l’échelle du site avec des conteneurs, mais également à l’échelle du quartier en proposant des activités variées. Notre volonté est de créer un véritable village, et la semaine serait consacrée à des marchés, des cours de Yoga, des résidences d’artiste, etc. Le weekend quand à lui resterait Parenthèse, dans sa dimension festive. Le financement est compliqué et mêle des fonds privés avec des fonds publics justement dosés pour garder une liberté d’action maximale. Nous sommes aujourd’hui beaucoup plus contients de ce que nous faisons, et nous nous inscrivons dans des idées politiques et économiques, c’est pourquoi nous essayons de profiter de cet aspect en faisant des demandes de financement plus importantes auprès de la ville, mais aussi en travaillant sur une programmation la plus alternative et libre possible. Nous allons aussi profiter de cette visibilité à l’échelle du territoire pour promouvoir un mode de vie plus responsable et plus local, en montrant qu’il est possible de vivre autrement en ville. Le Platz project

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source : ville-bois-guillaume.fr


Nous tenons comme exemple un village plus ou moins éphémère que nous avons visité grâce au jumelage de la ville de Rouen avec la ville d’Hanovre en Allemagne. Ce village s’est construit autour d’un skatepark illégal construit sur le parking d’une zone commerciale. Malgré cette initiative hors la loi, les protagonistes ont quand même postulé à une bourse de 100 000€ que la ville a mis à disposition pour des projets citoyens. Après l’avoir remporté, ils ont pu construire de manière légale cette fois-ci, une vingtaine de conteneurs qui abritent aujourd’hui un fabricant de surf, un fabricant de cercueils, leur foyer, un espace polyvalent abritant des permanences d’artistes. Chaque été, un grand festival est organisé dans leur village et remplit leurs caisses. Aujourd’hui, la seule chose qui leur est interdite par la ville c’est de construire au-delà d’un étage. Quand nous sommes allés leur rendre visite, ils n’ont eu qu’un projet en tête : la maison volante. Une maison perchée, au deuxième étage évidemment. Ce jeu avec les lois est très intéressant de leur part, puisque finalement, les initiatives illégales finissent souvent par être acceptées, car elles mettent devant le fait accompli les municipalités. On peut alors se demander si ce même type de démarche est possible en France. Doit-on défier les lois dans les terrains de friches pour ouvrir les yeux sur un mode de vie peu connu par les municipalités ? Doit-on accepter l’argent de la ville sous peine d’être absorbé dans sa politique ? Nous ferons cette expérience cette saison 2019 chez Lucien, ou nous vivrons 5 mois

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conclu Vivre autrement en ville est devenue presque indispensable aujourd’hui. Certaines personnes organisent des festivals qui s’installent dans les centres-ville, dans des lieux délaissés par l’urbanisation traditionnelle. Cette réponse à la ville surexploitée influx sur le développement d’une ville, en proposant des nouveaux espaces à un nouveau public. Le festival est alors parfois utilisé comme un réel outil politique pour requalifier une ville comme au Havre. Parfois, l'espace occupé est déjà vendu pour un projet futur, le festivalier festoie alors dans un entre-deux sans même le savoir. Nous avons vu que l’idée de parcours était souvent développée dans la ville et qu’elle posait des questions sur les réels objectifs d’un tel parcours, celui de faire découvrir la ville ou celui de faire consommer en ville. En entrant à l’ENSA Normandie, les professeurs nous disaient de réinventer notre métier. Nous avons ensuite appris à fabriquer des morceaux de ville. Aujourd’hui, je me dis qu’il est possible de fabriquer la ville par des moyens alternatifs comme l’organisation de festival, tout en me demandant si cela ne pourrait pas devenir mon métier. L’organisation d’un festival est une tâche complexe qui mobilise beaucoup d’acteurs. Ces acteurs entretiennent toujours un rapport avec la municipalité. Nous avons vu que ce rapport va de la fusion à la fuite, engendrant des évènements plus ou moins

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usion

engagés politiquement. Les festivaliers quant à eux sont attirés par des événements qu’ils aiment, une composante que les organisateurs de festivals savent maîtriser pour faire de leurs évènements un rendez-vous touristique national ou au contraire une résistance au tourisme de masse. Ces enjeux politiques et sociaux sont importants à prendre en compte dans l’organisation d’un festival, et son souvent bien loin des considérations de jeunes étudiants fougueux qui rêve de faire comme au collectif Lucien. Cependant, la maîtrise de ces thématiques rendra les évènements plus fidèles à nos intentions, et éviteras des dérives comme de l’appropriation politique. L’écriture de cet article me permet aujourd’hui de prendre du recul et de m’informer au sujet de mon activité associative. Elle me permet de décortiquer le contexte et les enjeux de s'installer en ville, en essayant d’être le plus contient possible afin que les évènements que nous organiserons collent au maximum avec nos intentions. La fin de ce semestre marquera aussi mon entrée en temps que stagiaire au sein de l’association. Nous sommes en effet cinq pour faire vivre le projet de la Friche Lucien pendant cinq mois, à plein temps ; ouverture le 13 avril 2019.

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Virgile Thersiquel Etudiant en Master 2 Ecole nationale superieure d’architecture de Normandie 11 Janvier 2019


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