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SymBIOse 2007-2013 Vi r g i n i e J o u r d a n
Actualités Les campagnes de l’association au hérisson remuent
OGM, algues vertes, pesticides : ça pique dur Par Virginie Jourdan, SymBIOse
Sur les chemins de la protection de l’environnement, le petit hérisson de la FNE n’emprunte pas forcément les voies bucoliques. Car un hérisson ça pique aussi énormément ! Fin février, en lançant une campagne d’affichage dans le métro parisien, le mouvement citoyen France Nature Environnement a défrayé la chronique. La raison du charivari ? Une réalité qui divise. Réalité que la justice a tout de même permis d’afficher dans la pénombre des couloirs du métropolitain. Enfin… presque. L’occasion était belle, à la veille de l’ouverture du salon de l’Agriculture de mettre un coup de projecteur sur les importations d'OGM, les algues vertes et les pesticides. La FNE a saisi l’occasion. Et l’association reconnue d’utilité publique depuis 1976, qui regroupe environ 3000 associations de protection de la nature et de l’environnement, a joué des épines. Son ojectif ? « Placer l'environnement au cœur du débat agricole et proposer des solutions pour une agriculture durable et plus respectueuse de notre environnement », explique l’association. Dès leur parution, trois affiches estampillées du hérisson hérissent le poil. L'INTERBEV, l’interprofession de la filière viande, et l’INAPORC engagent deux procédures en référé auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris. En cause, les visuels algues vertes et le fameux « gros menteur » qui dénonce l’absence d’étiquetage sur la viande issue d’animaux nourris aux OGM. Peine perdue. FNE obtient gain de cause. Plaintes et recours en cascades La demande d’interdiction de diffusion des visuels est rejetée car elle constituerait « une restriction disproportionnée à la liberté d’expression ». Pour autant, au moins deux de ces trois visuels ne seront pas affichés dans les couloirs du métropolitain, n° 155 - Mars 2011
sur décision de la régie publicitaire Métrobus qui gère les espaces publicitaires dans de nombreux transports publics dont le métro parisien et rennais. Dans la foulée, JeanYves Le Drian décide, lui aussi, de porter plainte. Dans un communiqué, le président de Conseil régional explique agir « au nom de la défense des intérêts des Bretons » et assigne FNE devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, pour « atteinte à son image, en présentant la première région agricole de France comme source de pollution et de mise en danger de la vie d’autrui ». A suivre. « Briser un bouclier idéologique » Alors que le monde associatif réagit lui-même un peu froidement à la campagne, la FNAB passe au-delà de la régionale question des algues vertes et choisit, quant à elle, d’afficher clairement son soutien à cette campagne qui, selon elle : « révèle les vrais enjeux de l'agriculture industrielle ». Pour la FNAB, l’utilisation de ces « visuels chocs » vise à « briser le bouclier idéologique soigneusement entretenu par une partie du monde agricole depuis des dizaines d'années » et à « libérer la parole des agriculteurs ». « La FNAB, invitée au Congrès de FNE à Marseille pour en débattre entre citoyens, tiendra sa place », conclut le président de la Fédération. Malgré le tohu-bohu autour des affiches, le petit hérisson pique toujours dans le mille. Le 16 février, le Cruiser, directement visé dans cette campagne avec les affiches kill bees, est, par décision administrative, officiellement reconnu « dangereux pour les
abeilles, les oiseaux et les mammifères sauvages ». L’action en justice qui demandait l’annulation des autorisations du Cruiser et la pétition qui avait recueilli plus de 45 000 signatures finissent par payer. L’autorisation du Cruiser pour 2008 et 2009 est annulée par le Conseil d’Etat qui reconnaît que « l’ampleur du risque à court et à long terme auquel les abeilles communes pourraient être exposées après l’application du produit Cruiser » a été insuffisamment évaluée. Les décisions concernant les années 2010 et 2011 restent à venir. De son côté, la FNE a engagé un recours gracieux pour l’annulation de l’autorisation pour la campagne 2011 et lance une nouvelle pétition pour l'interdiction des pesticides les plus dangereux pour la santé et l'environnement et l'application pleine et entière du plan Ecophyto 2018. En savoir plus sur FNE : www.fne.asso.fr La pétition : www.fne.asso.fr/fr/j-agis/Petitions/ interdisons-les-pesticides-dangereux-.html En savoir plus sur les marées vertes : www.eau-et-rivieres.asso.fr
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Actu Région
Un Pass’bio pour soutenir les conversions Par Virginie Jourdan, rédaction en chef de SymBIOse
Le samedi 8 octobre, lors de La Terre est notre métier, le Conseil régional de Bretagne a annoncé le lancement d’une mesure de soutien à la conversion. Le réseau des agriculteurs bio de Bretagne a réagi à l’annonce de création de ce Pass Bio. « La décision du Conseil régional de Bretagne de créer un Pass bio est un acte encourageant dans le contexte actuel de ralentissement des conversions, constaté sur le terrain. C’est aussi un acte cohérent puisque le Conseil régional s’est donné pour objectif de doubler le nombre d’agriculteurs bio durant sa mandature. Face aux enjeux de pollution des sols et des eaux en Bretagne, nous espérons même que ces objectifs seront rapidement dépassés. Le Pass bio était attendu par notre réseau. Sa double dimension diagnostic
et suivi correspond aux besoins que nous observons aujourd’hui sur le terrain. En effet, de nombreuses fermes bretonnes qui étaient proches de la bio ont franchi le pas durant la récente vague de conversions débutée en 2008. Les profils des nouveaux arrivants sont souvent différents. Les fermes sont plus grandes et moins extensives et leur accompagnement doit se faire en conséquence. La partie diagnostic du Pass bio répond à cet enjeu. Elle permet de voir les évolutions possibles à 5 ans : considérations pratiques et grands changements à entreprendre sur la ferme, notamment en termes d’assolement pour la rotation des cultures, de commercialisation. Quant à la partie suivi de ce Pass Bio, elle permettra de recaler les choses à mesure que le producteur avancera dans sa conversion, ce qui est indispensable dans le cadre de transformation durable d’un système.
Pour notre réseau, qui devrait disposer de conseillers agréés, le Pass Bio est aussi une belle opportunité de travailler sur l’autonomie de fermes. Nous espérons que cette mesure lèvera les craintes de certains producteurs qui n’osent pas aller vers la bio pour des raisons économiques ou par méconnaissance de ses exigences. Globalement, le dispositif est donc satisfaisant même si nous aurions aimé que le Pass Bio aille au-delà du dispositif individuel pour intégrer une dimension de travail et de formation collective : une manière idéale de progresser sur la question des changements de pratiques. De son côté, le réseau des GAB bretons continuera à organiser des formations et faire émerger des groupes d’échanges sur le terrain pour favoriser cette approche collective indispensable et complémentaire à la démarche individuelle ».
La nouvelle alliance doit faire bouger les lignes Par Virginie Jourdan, rédaction en chef de SymBIOse
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Au mois de mars 2011, Michel Morin, vice-président du Conseil régional de Bretagne en charge de l’Agriculture présentait la nouvelle politique agricole régionale. A l’occasion du point d’étape réalisé au salon professionnel bio La Terre est notre métier, à Guichen, les agriculteurs bio de Bretagne ont rappelé leur position et leurs attentes. « Pour le réseau GAB-FRAB, la consultation du Tro Breizh a été l’occasion de rappeler ses grands axes de bataille et sa vision pour l’agriculture bretonne de demain. De nombreux agriculteurs bio se sont mobilisés lors des réunions publiques notamment pour revendiquer que l’agriculture demeure un secteur dynamique en terme d’emploi, la relocalisation de la production et du lien entre agriculture et consommateur sur le territoire breton et, enfin, le droit des paysans à vivre de leur activité. Le réseau GAB-FRAB a accueilli de manière plutôt positive les 56 actions pour
une nouvelle alliance agricole en Bretagne. Toutefois, nous regrettons que le modèle productiviste breton, qui mène actuellement la région et ses territoires à la situation de crise économique, sociale et environnementale que nous connaissons, ne soit pas davantage remis en cause dans le projet. Il n’est, en effet, pas question de diminution du cheptel breton, pourtant en cause dans la pollution des sols. Le réseau demeure aussi sceptique sur l’engagement de la Région à consacrer deux mesures à l’accompagnement et aux soutiens aux projets de méthanisation. Un processus dont on sait aujourd’hui qu’il produit davantage d’azote qu’il n’en élimine. Ces projets tentent de faire disparaître les conséquences visibles et néfastes d’une situation, or, c’est aux racines du problème qu’il faut s’attaquer. Pour autant, « la priorité accordée au foncier agricole et à l’installation » dans l’idée de maintenir « une agriculture à taille humaine sur tous les territoires », le développement de pratiques agricoles
Jean-Paul Gabillard, président de la FRAB et Michel Morin, vice-président du Conseil régional de Bretagne en charge de l’Agriculture.
« plus durables » et, enfin, la volonté affichée d’ « accompagner l’évolution de tous les systèmes de production vers plus d’autonomie, afin de retrouver la maîtrise de la décision sur l’exploitation » sont des axes qui pourraient commencer à faire bouger certaines lignes. De son côté, le réseau GAB-FRAB en Bretagne soutient cette vision et encourage déjà ces transformations à travers les actions de formation et de structuration des filières qu’il mène sur le terrain. »
n° 162 - Novembre 2011
Actualités
Le crédit d’impôt à la bio repart à la baisse Par Virginie Jourdan, SymBIOse
C’est officiel depuis la mi-décembre. A partir de 2012, soit sur vos revenus 2011, le crédit d’impôt est divisé par deux et revient au niveau de l’année 2009. Dans un communiqué daté du 14 décembre, la Fédération nationale d’agriculture biologique a fait connaître ses positions. Le crédit d’impôt à la bio jusqu’à 4000 euros par an, c’est terminé. Depuis l’adoption de la loi de finances 2011, par le Parlement, il est revenu au niveau de 2009, soit une base forfaitaire de 2000 euros, mais cette fois sans bonus liés aux hectares. Par ailleurs, il entre maintenant dans le cadre dit des «minimi» : c’est-à-dire, une somme d’aides qui ne doit pas dépasser 7500 euros sur trois ans (*). « Ce secteur économique a pourtant encore besoin d’être aidé pour passer à une échelle supérieure comme le préconise le « plan bio horizon 2012 », porté par Bruno Le Maire », déplore la FNAB avant d’ajouter : « acter la pro-
longation et la réévaluation du crédit d’impôt bio, tel que certains députés et sénateurs le proposaient, aurait été le signe d’une volonté politique cohérente… et pourtant, ces amendements ont été refusés sans discussion par François Baroin ». Déséquilibres scandaleux Au regard des attributions de crédits, la FNAB dénonce aussi « des déséquilibres scandaleux et persistants dans l’attribution des crédits agricoles ». Ainsi, le soutien accordé à hauteur de 196 millions d’euros à la filière agrocarburants a provoqué l’ire des représentants des producteurs bio français. Quant aux économies de plus de 50 millions d’euros en 2010, réalisée par le gouvernement français, en faisant financer les aides à l’agriculture biologique par l’Union européenne, la FNAB estime que « ces budgets affectés par l’Union européenne ne seront pas suffisants. Cela risque de diviser par deux la dynamique de conversion en 2012 ! ».
(*) Pour connaître les autres aides financières entrant dans le cadre de ces « minimi », contactez le GAB de votre département. En savoir plus : www.repasbio.org/fnab
128 produits toxiques par jour en quatre repas Par Virginie Jourdan, SymBIOse
Le 1er décembre, le mouvement Générations futures, ex-MDRGF, a publié une enquête qui révèle le degré de présence de produits chimiques, pesticides et substances cancérigène suspectées, contenus dans les menus classiques d’un enfant de 10 ans. Dans la foulée, les producteurs bio du réseau GAB/FRAB de Bretagne ont salué cette campagne de sensibilisation du grand public sur les liens entre alimentation et santé. « Ces campagnes ont l’intérêt de montrer que l’alimentation doit plus que jamais être considérée comme
une question de santé publique et être liée à la question des pratiques agricoles », ont ainsi exprimé les producteurs bio du réseau. Et pour cause, l’enquête montre qu’en moyenne, un enfant de 10 ans qui ne mange pas de produits bio ingèrent 128 résidus chimiques par jour dont 36 pesticides et 37 perturbateurs endocriniens suspectés. Selon le réseau bio breton, cette étude « rappelle que les pratiques agricoles ont un impact sur l’environnement mais aussi sur les hommes et les femmes qui consomment les denrées alimentaires produites ».
L’enquête en chiffres
L’alimentation : 4 repas et 1 encas élaborés en suivant les recommandations du ministère de la santé : 5 fruits et légumes frais par jour, au moins 3 produits laitiers et 1,5 litre d’eau. Quelques friandises qui entrent régulièrement dans les rations alimentaires des enfants.
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Les résultats : résidus chimiques dans la journée qui représentent substances chimiques différentes !
• 36 pesticides différents ingérés en une seule journée
• 47 substances différentes cancérigènes suspectées et
• 37 perturbateurs endocriniens suspectés en une seule journée !
n° 153 - Janvier 2011
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LE
FABIENNE ET JOSEPH HAREL
« quand on voit le plaisir des enfants, c’est aussi valorisant pour nous » Par Virginie Jourdan (rédactrice en chef de SymBIOse)
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tre paysan, c’est être engagé dans le développement et le bon fonctionnement de son système. Mais pas seulement. Après plusieurs décennies de discrétion, les contributions environnementales, économiques et sociales de l’agriculture sont à nouveau valorisées. Nombre d’agriculteurs agissent ainsi pour la replacer au cœur des réponses possibles aux attentes de la société. C’est le cas de Fabienne Harel. Installée avec son conjoint en 1988, Fabienne accueille pour le 10ème été consécutif des enfants « qui ont besoin de respirer ». Rencontre avec une professionnelle de l’accueil social de loisirs.
Mardi 30 juillet. Dans la ferme de Fabienne et Joseph Harel, à Saint-Germain en Coglès, le repas est animé. Autour de la table, 12 personnes déjeunent et échangent sur le programme de l’après-midi. Parmi elles, Jocelyn, Kallagan, Yunès, Vincent et Dylan, âgés de 6 à 16 ans. Les cinq garçons resteront entre 1 semaine et 15 jours dans la ferme de Fabienne et Joseph. Une première pour les uns, des retrouvailles pour les autres. « Kallagan a déjà fait un séjour chez nous il y a plusieurs années. C’est lui qui a demandé à revenir à la ferme », relate Fabienne avec satisfaction. Agréée par Accueil paysan, Fabienne entame son 10ème été d’accueil social de loisirs. Une fois le repas terminé, les jeux démarrent. Et les travaux aussi ! Vincent enfile spontanément une cotte et, aidé par ses camarades, il commence à nettoyer la sortie de la stabule. Kallagan roule à vélo avant de rejoindre la cuisine et de participer à la préparation d’un gâteau. Dylan, le plus jeune, n’en finit de demander quand viendra le moment « d’aller chercher le petit veau qui s’est perdu ce matin ». « Nous avons des activités récurrentes dans la journée mais le programme est aussi dicté par la vie », précise Fabienne. Pour preuve, cette mission toute imprévue qui s’est glissée dans l’agenda de la journée. Un veau, nouveau né de la nuit, s’est évaporé dans le champ pendant que Fabienne ramenait la mère à l’étable. « Il est quelque part, probablement endormi dans des herbes hautes ou un talus. Nous allons donc le chercher tous ensemble », raconte-t-elle.
Accueil social de loisirs Traite des vaches, ramassage de bois, de pommes de terre, alimentation des poules, des moutons, des volailles, des lapins, les activités à regarder ou à faire soi-même ne manquent pas sur la ferme coglaise. Pour ces cinq jeunes camarades de vacances, ce sont leurs familles d’accueil ou les éducateurs de foyers qui ont pris contact avec la ferme de Fabienne ou avec Accueil Paysan. Une opportunité de passer des « vacances à la campagne, toutes simples, avec un retour à la nature ». La plupart du temps, « ce sont les enfants qui ont exprimé le désir de venir en vacances dans une ferme », explique Fabienne avant d’ajouter : « c’est important que l’enfant soit volontaire car sinon cela peut nuire au groupe et gâcher son séjour. » « Pendant les vacances, les enfants sont immergés dans la vie à la ferme, dans une vie de famille, dans la découverte de la nature », résume Fabienne. Un bon moyen pour eux de « se vider la tête ». D’ailleurs, Fabienne et Joseph remarquent qu’ils n’évoquent jamais les problèmes qui les ont conduits à croiser la route des services sociaux.
Une démarche professionnelle Ce n’est pourtant pas simple tous les jours, confie Fabienne, « mais c’est un plaisir de les voir s’épanouir ici ». Un plaisir partagé, car pour Fabienne, l’activité d’accueil est un choix autant professionnel que personnel. « J’avais envie d’avoir une activité professionnelle tout en restant sur la ferme. En 2003, nous avons
connu des problèmes financiers. J’ai commencé à travailler dans une usine locale. Mais faire 13 heures à 21 heures et 5 heures à 13 heures n’a pas été concluant. Ni pour moi ni pour mes enfants », raconte-t-elle. Au bout de 6 mois, elle ne cherche pas à reconduire ces missions. Elle rencontre Accueil paysan, se reconnaît dans la démarche et entame la procédure pour obtenir l’agrément. Aujourd’hui, Fabienne peut accueillir 5 enfants pendant des séjours répartis sur les week-ends, une partie des vacances scolaires et 6 semaines l’été. « J’ai fait un BEP sanitaire et social étant jeune. Je voulais travailler avec les enfants. Ils m’intéressent. Après, ce n’est pas facile, c’est un vrai métier », concède telle. Avec Accueil Paysan, elle dispose de 5 jours de formation annuelle : « C’est essentiel car cela nous permet de continuer à nous former et quand on a un soucis, on peut discuter avec les collègues. »
Concilier la ferme et l’accueil Si l’accueil des enfants est primordial pour Fabienne, le travail et la réalité la ferme ne disparaissent pas complètement pour autant. « Lorsque l’on est sur la ferme, même si l’on a toujours quelques moments de pause, le travail est toujours là. En revanche, quand je fais de l’accueil je me consacre totalement aux enfants et j’arrête le travail sur l’exploitation ». Ils font alors appel à un vacher.
une ferme laitière en bio depuis 1997 Fabienne et Joseph ont repris la ferme en 1988. En 1997, ils passent en bio. « Le système de mes parents était très intensif », se souvient Joseph. Quand nous sommes arrivés, il n’y avait que 16 hectares pour produire 200 000 litres de lait et 200 veaux de boucherie ». Ils ne gardent que le lait. Aujourd’hui, la ferme compte 2 UTH, 45 VL sur 42 ha. Joseph et Fabienne privilégient le système herbe mais cultivent aussi de la betterave. Dotés de 200 000 litres de quota, ils produisent 157 000 litres vendus en direct et, principalement, à une laiterie privée. Pour Joseph, la bio a été un changement formidable bien que compliqué « par la configuration du système et des surfaces ». D’abord membre de l’Adage, il a entamé sa conversion en 1997, après avoir arrêté l’apport d’azote minéral en 1996, progressivement développé l’herbe puis pratiqué le binage mixte sur maïs. « J’avais du mal avec l’effet pesticides. J’avais tout essayé, les masques, les gants mais ce n’est pas suffisant. Il y en a toujours à passer, explique t-il avant de conclure dans un sourire : « Voir à nouveau l’herbe pousser naturellement a été un plaisir et un réel émerveillement ». Un émerveillent visiblement partagé. Pendant les repas et au moment de la traite, Joseph la rejoint et prend part à la vie commune. Pour lui aussi, l’accueil n’est pas anodin : « Il faut être d’accord dès le départ mais aussi accepter la responsabilité d’avoir des enfants sur la ferme car l’aspect sécurité, ce n’est pas rien. » Pour Fabienne comme pour Joseph, l’enrichissement apporté par l’accueil est mutuel. « A la fin du séjour, ce sont les enfants qui guident la visite de la ferme pour leur famille ou leur éduc. Ils repartent avec une foule de souvenirs, un CD de photos et, visiblement, ils les passent en boucle pendant plusieurs mois », note Fabienne. Un gentil pied de nez aux parents qui souvent s’inquiètent des activités proposées sur la ferme. « Quand les familles nous demandent ce que sera le programme d’activité et que nous leur répondons : c’est la ferme, ils ne saisissent pas toujours car ils sont habitués à des activités de consommation comme la piscine, le cinéma, les centres de jeux », s’amuse Joseph. Pour lui, l’accueil a d’ailleurs une dimension bénéfique vis-à-vis du métier : « Quand on voit le plaisir qu’ils ont à se balader sur la ferme, à voir les animaux, c’est aussi valorisant pour nous. »
Et les enfants dans tout ça Quant aux enfants, leur attachement à la ferme témoigne de l’intérêt qu’a suscité en eux le séjour. Valentin continue de venir chaque été depuis 10 ans : « la première fois
qu’il est venu, il avait deux ans et demi », s’étonne soudain Fabienne. Certains, trop vieux à présent pour venir en vacances, passent à l’occasion discuter avec eux. « C’est compliqué de savoir ce qu’ils retirent du séjour. Disons que c’est un moment de leur vie pendant lequel ils se sont vidés la tête, trop occupés par les activités de la ferme », résume Fabienne.
avec accueil paysan de l’accueil social «
Développer
son
projet
d’accueil
»
Accueil Paysan organise 23 journées de formation pour découvrir ou approfondir ses connaissances liées aux différentes formes d’accueil en milieu rural : l’agrotourisme (gîtes et chambres paysans, relais paysan, gîtes d’étape, camping paysan, table paysanne, auberge paysanne, casse-croûte paysan), l’éducation à l’environnement (accueil de groupe d’enfants ou de personnes dépendantes à la journée ou à la ½ journée), les circuits courts, l’accueil familial et social (accueil d’enfants en séjours de vacances dans une famille, l’accueil temporaire d’adultes dépendants, l’accueil d’adultes et de familles fragilisés, l’accueil de mineurs en difficulté à la journée ou ½ journée). La prochaine formation : « Développer son projet d’accueil », aura lieu à Cesson Sévigné les 5 novembre et 3 décembre. Contact : Vanessa Drouot- Maryline MartinTél : 02-99-77-09-53coordination35@accueil-paysan.com
un café installation 24 sept. à corps-nuds Accueil Paysan et la FDCIVAM35 organisent un café installation, le 24 septembre, à 20h30, aux Jardins de Rocambole à Corps-Nuds. Enrichie de témoignages d’expériences, la rencontre aborde : « l’intégration d’une activité d’accueil dans son projet d’installation » et la diversification de ses activités existantes grâce à l’accueil. « Accueil touristique, pédagogique, familial ou social, certaines activités permettent de pérenniser un emploi ou de créer de la valeur ajoutée sur la ferme », expliquent les organisateurs. Inscriptions souhaitées : Contact. Aurore Sauvaget à aurore.sauvaget@civam-bretagne.org ou par téléphone : 02.99.77.39.28