TRAVAIL
EN QUÊTE DE SENS
2 OCTOBRE 2020
ELLE BRETAGNE
5 FEMMES NOUS RACONTENT COMMENT ELLES RÉENCHANTENT LEUR JOB EN CETTE PÉRIODE POST-COVID ET LEUR NOUVEAU RAPPORT AU TRAVAIL. PAR VIRGINIE JOURDAN
MÉLISSA COTTIN RÉDUIRE LA FRACTURE NUMÉRIQUE
La mission initiale de Mélissa Cottin ? Encourager la présence des femmes dans le numérique en Bretagne. Avec l’arrivée de la COVID et la présence accrue des outils connectés pendant le confinement, la fracture numérique est venue s’ajouter aux défis que s’apprête à relever la nouvelle coordinatrice de l’asso bretonne Estim’numérique (estimnumerique.com). « De nombreuses familles se sont retrouvées avec des outils dans les mains sans savoir vraiment comment les utiliser », explique cette hyperactive de l’égalité des chances. À Saint-Brieuc le 7 novembre et à Rennes le 28 novembre, elle va coordonner Reconnexion, un rendez-vous grand public destiné à « allumer la mèche » du combat contre la fracture numérique. « Pour créer ce nouvel événement, j’ai dû identifier des fossés à réduire et des acteurs du numérique capables de regarder cette fracture en face, avec l’envie de la résorber. C’est très motivant de participer à la construction du monde d’après », souligne-t-elle. Avec la plateforme d’entraide, Solidarité numérique, elle a observé les lacunes les plus courantes. En Bretagne, elle a identifié des acteurs avec qui travailler. « Lors de Reconnexion, il y aura des ateliers pratiques d’informatique, mais aussi des temps sur la protection des données personnelles et des conférences inspirantes pour s’approprier des thèmes comme l’intelligence artificielle. » Du numérique pour toutes et tous.
MARINE PRÉVERT ENTREPRENDRE SOLIDAIRE
À 30 ans, cette ébéniste et restauratrice d’ouvrages d’art, basée à Betton, court déjà de la restauration d’une poutre supportant la crypte de la cathédrale de Chartres au chevet d’un avion en bambou exposé au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget. Depuis la fin du mois de mai, elle coordonne aussi une coopérative de fabrication de masques. « En mars, il y a eu un élan spontané. Plus de 200 couturières, pro ou non, ont fabriqué des masques pour des aides à domicile, personnels médicaux, chauffeurs routiers et bénévoles d’association qui subissaient la pénurie en Ille-et-Vilaine. À la fin du confinement, nous avons voulu poursuivre l’aventure, en rémunérant le travail réalisé », explique-t-elle. Son rôle ? Coordonner les besoins, les commandes, les couturières et la livraison. « Je suis passionnée par mon travail de restauratrice mais j’ai aussi eu l’envie de poursuivre une aventure coopérative. Nous avons été accompagnés par Élan créateur (cae35.coop) pour trouver la bonne formule et concilier entrepreneuriat individuel et salariat dans une même entité : Les couturières masquées. Aujourd’hui, la coopérative fabrique entre 50 et 150 masques lavables par semaine. Du 100 % coton biologique. Travailler tout en encourageant une juste rémunération et le respect de l’environnement me tenait vraiment à cœur. » O O O
Marine Prévert
PRESSE
Mélissa Cottin
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