Commémorez la Première Guerre mondiale les 3, 4 et 5 octobre 2014
ANVERS CONSTRUIT
DES PONTS
Publication du Vredescentrum de la Province et de la Ville d’Anvers vzw, Lombardenvest 23, 2000 Antwerpen, tel. 03 292 36 56 – info@vredescentrum.be – www.antwerpen14-18.be
1914-2014. Anvers construit un pont pour commémorer la ‘Grande Guerre’ Commémorez la Première Guerre mondiale les 3, 4 et 5 octobre 2014. Le Vredescentrum de la Province et de la Ville d’Anvers collabore avec plus de 50 partenaires belges et étrangers afin de pouvoir présenter un programma culturel passionnant en commémoration de la Première Guerre mondiale dans notre ville. Le programme comprend des expositions dans les principaux musées anversois, des conférences, des promenades et un trajet éducatif pour les enfants. Et pour couronner le tout: le 3 octobre 2014, la reconstruction d’un pont temporaire sur l’Escaut – du Steen à la Rive Gauche – par des troupes du génie belges et hollandaises. Il y a 100 ans, après le début de la Première Guerre mondiale, au même endroit, l’armée belge a construit un pont. Celui-ci permettait avant tout un ravitaillement efficace de la position fortifiée d’Anvers, mais également l’évacuation rapide la ville.
La construction du ‘Pont de la paix’ actuel est un exploit technique et un exemple éloquent de la collaboration militaire belgohollandaise. La réalisation du pont sur l’Escaut dans le centre de la ville constitue également un beau symbole du lien entre le présent, le passé et l’avenir et fera sans le moindre doute rêver d’aucuns. Mais avant tout ce pont est une expérience unique pour les dizaines de milliers de visiteurs qui, du 3 au 5 octobre 2014, pourront traverser l’Escaut à pied, dans le sillage de l’armée belge et de plus de 100.000 fugitifs qui, en 1914, ont emprunté cette voie pour laisser derrière eux une ville bombardée et en flammes, cherchant des lieux plus sûrs. L’Entreprise Communale du port d’Anvers croit au succès de ce projet passionnant et ambitieux et collabore de tout cœur à la réalisation de ce pont piétonnier en 2014. Rendez-vous sur le pont! Marc Van Peel Echevin du Port de la Ville d’Anvers
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Publication du Vredescentrum de la Province et de la Ville d’Anvers vzw, Lombardenvest 23, 2000 Antwerpen, tel. 03 292 36 56 – info@vredescentrum.be – www.antwerpen14-18.be
1914-2014. Anvers construit un pont pour commémorer la ‘Grande Guerre’ Commémorez la Première Guerre mondiale les 3, 4 et 5 octobre 2014. Le Vredescentrum de la Province et de la Ville d’Anvers collabore avec plus de 50 partenaires belges et étrangers afin de pouvoir présenter un programma culturel passionnant en commémoration de la Première Guerre mondiale dans notre ville. Le programme comprend des expositions dans les principaux musées anversois, des conférences, des promenades et un trajet éducatif pour les enfants. Et pour couronner le tout: le 3 octobre 2014, la reconstruction d’un pont temporaire sur l’Escaut – du Steen à la Rive Gauche – par des troupes du génie belges et hollandaises. Il y a 100 ans, après le début de la Première Guerre mondiale, au même endroit, l’armée belge a construit un pont. Celui-ci permettait avant tout un ravitaillement efficace de la position fortifiée d’Anvers, mais également l’évacuation rapide la ville.
La construction du ‘Pont de la paix’ actuel est un exploit technique et un exemple éloquent de la collaboration militaire belgohollandaise. La réalisation du pont sur l’Escaut dans le centre de la ville constitue également un beau symbole du lien entre le présent, le passé et l’avenir et fera sans le moindre doute rêver d’aucuns. Mais avant tout ce pont est une expérience unique pour les dizaines de milliers de visiteurs qui, du 3 au 5 octobre 2014, pourront traverser l’Escaut à pied, dans le sillage de l’armée belge et de plus de 100.000 fugitifs qui, en 1914, ont emprunté cette voie pour laisser derrière eux une ville bombardée et en flammes, cherchant des lieux plus sûrs. L’Entreprise Communale du port d’Anvers croit au succès de ce projet passionnant et ambitieux et collabore de tout cœur à la réalisation de ce pont piétonnier en 2014. Rendez-vous sur le pont! Marc Van Peel Echevin du Port de la Ville d’Anvers
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Le
pont de bateaux 1914
Six ponts comme éléments d’un plan militaire plus large Dès 1859 la Ville d’Anvers fut désignée comme Réduit National, la dernière ceinture défensive à l’intérieur de laquelle le Roi, le gouvernement et le commandement militaire pouvaient se retirer en cas de siège. En attendant l’assistance des garants, Anvers est en principe facile à défendre et à ravitailler. Comme position fortifiée et artère vitale pour la ville et les forts, Anvers doit • disposer de suffisamment de lignes de transport pour les troupes et pour le ravitaillement, • être en mesure de parer une attaque potentielle engagée à partir des Pays-Bas ou par l’Escaut. En 1914 le seul pont fixe sur l’Escaut se situe à Tamise/ Temse. A partir de la Suikerrui à Anvers il y avait des bacs. Mais tout cela ne suffit pas pour une évacuation rapide de la ville. Voilà pourquoi quatre ponts seront construits sur l’Escaut: entre le Steen et St.-Anneke (Rive Gauche), entre Hoboken et Burcht, entre Hemiksem et Bazel et à Rupelmonde. A cela s’ajoutent deux ponts sur le Rupel: près du Tolhuis et au Hellegat. L’ensemble du matériel a déjà été acheté avant la guerre et est entreposé dans le Vlaams Hoofd: le tablier en métal du pont, les planches pour le plancher et pour les pentes entre le pont et le quai.
Le pont près du Steen est prêt en une semaine La construction du pont commence le 2 août 1914, deux jours avant l’invasion allemande. La première tâche consiste à transporter tout le matériel entreposé au Vlaams Hoofd vers le pied du pont, quelque 400 m plus loin. Les pontonniers travaillent sans relâche, de six 4
heures du matin à six heures du soir. Une seule pause est prévue pour un second repas et pour éplucher les pommes de terre. Le plus souvent on continue à travailler le soir et pendant la nuit. ““Souvent on travaillait 15, 20, 24 [heures] d’affilée et parfois plus longtemps encore, quelque aient pu être les circonstances atmosphériques” témoigne le commandant Piérard.
et en aval. Sur les bateaux ont été montées des poutres sur lesquelles sont placés le tablier et les balustrades. Les pentes entre le pont et le quai permettent de compenser la marée. Le pont doit pouvoir être ouvert à la navigation intérieure sur l’Escaut. Au Vlaams Hoofd se trouvent deux ‘portières’ ou lieux de passage d’une largeur de 42 mètres chacun, disposés sur deux bateaux. Pour laisser passer les bateaux de navigation intérieure, les portières sont temporairement écartées.
Le pont flotte sur 25 bateaux de navigation intérieure. D’après le Rotterdamsch Nieuwsblad certains ont été mis volontairement à la disposition des militaires, d’autres ayant été réquisitionnés. Les bateaux sont ancrés pour qu’ils restent sur place en dépit de la marée ou des courants. Afin de neutraliser la marée les nez ont été disposés alternativement en amont
Jeudi 13 août
aux à Anvers
Un pont de bate
un pont .-Anneke il y a “En face de St age des ss pa le r assure sur l’Escaut pour s et des iel, des munition troupes, du matér l’aide à it Il a été constru grands canons. s ont in rta ce nt mmerce, do de bateaux de co osition de rement à la disp été mis volontai tionnés.” ayant été réquisi l’armée, d’autres
re 1914
Mardi 13 octob
de l’enfer. on s’était retiré “ En toute hâte enait enrv défenseurs) pa Une partie (des aux sur te ba r le pont de core à passer pa rd on y ta us pl u qu’un pe l‘Escaut (on sait ont été nombreux Belges mit le feu). De happer éc s’ tres n’ont pu emprisonnés, d’au ” ls. vi ci s habits de qu’en revêtant de
Le soldat Odon Van Pevenage fait partie de ces troupes. Il est fort impressionné. “Nous arrivions près d’une digue où nous devions traverser l’eau. Jamais de ma vie je n’avais vu un cours d’eau de pareille largeur. Le pont sur lequel nous devions traverser était fait de bateaux sur lesquels ont avait mis des planches. Il avait été construit par le génie pour faciliter le déplacement des troupes. Je pense qu’à cet endroit le cours d’eau avait une largeur de trois cents mètres.”
Au terme de 7 jours le pont est prêt. Le 9 août une délégation de hauts dignitaires militaires et civils vient inspecter l’ouvrage, dont le bourgmestre, le Général Dufour, le gouverneur et quelques consuls étrangers. D’après la Gazet van Antwerpen “le magnifique travail des pontonniers est admiré par tous. En outre, le commandant Piérard, chef de ce corps d’élite, a été cordialement félicité par le Général Dufour.”
Le pont est exploité en permanence En 1914, le chroniqueur Jozef Muls décrit la vie quotidienne dans la ville assiégée. Ainsi, il voit partir les troupes. “Du pont flottant, au pied du vieux Steen grisâtre, partait un pont en bois sur des bateaux vers la rive flamande. Le 5 septembre nous y avions vu passer d’impressionnants groupes de la cavalerie, suivis de canons, pour reprendre Termonde aux Allemands et sauvegarder la liaison entre Anvers et le littoral.” (Jozef Muls)
L’état-major des pontonniers se trouvait dans le fort du Vlaams Hoofd sur la Rive Gauche. Ce bastion militaire se trouvait près de l’actuelle place Frederik van Eeden. Ce fort était le centre d’un petit quartier fort animé, avec plusieurs hôtels et cafés. A partir de 1844 il y a des trains entre la gare du Vlaams Hoofd et Gand. 5
Le
pont de bateaux 1914
Six ponts comme éléments d’un plan militaire plus large Dès 1859 la Ville d’Anvers fut désignée comme Réduit National, la dernière ceinture défensive à l’intérieur de laquelle le Roi, le gouvernement et le commandement militaire pouvaient se retirer en cas de siège. En attendant l’assistance des garants, Anvers est en principe facile à défendre et à ravitailler. Comme position fortifiée et artère vitale pour la ville et les forts, Anvers doit • disposer de suffisamment de lignes de transport pour les troupes et pour le ravitaillement, • être en mesure de parer une attaque potentielle engagée à partir des Pays-Bas ou par l’Escaut. En 1914 le seul pont fixe sur l’Escaut se situe à Tamise/ Temse. A partir de la Suikerrui à Anvers il y avait des bacs. Mais tout cela ne suffit pas pour une évacuation rapide de la ville. Voilà pourquoi quatre ponts seront construits sur l’Escaut: entre le Steen et St.-Anneke (Rive Gauche), entre Hoboken et Burcht, entre Hemiksem et Bazel et à Rupelmonde. A cela s’ajoutent deux ponts sur le Rupel: près du Tolhuis et au Hellegat. L’ensemble du matériel a déjà été acheté avant la guerre et est entreposé dans le Vlaams Hoofd: le tablier en métal du pont, les planches pour le plancher et pour les pentes entre le pont et le quai.
Le pont près du Steen est prêt en une semaine La construction du pont commence le 2 août 1914, deux jours avant l’invasion allemande. La première tâche consiste à transporter tout le matériel entreposé au Vlaams Hoofd vers le pied du pont, quelque 400 m plus loin. Les pontonniers travaillent sans relâche, de six 4
heures du matin à six heures du soir. Une seule pause est prévue pour un second repas et pour éplucher les pommes de terre. Le plus souvent on continue à travailler le soir et pendant la nuit. ““Souvent on travaillait 15, 20, 24 [heures] d’affilée et parfois plus longtemps encore, quelque aient pu être les circonstances atmosphériques” témoigne le commandant Piérard.
et en aval. Sur les bateaux ont été montées des poutres sur lesquelles sont placés le tablier et les balustrades. Les pentes entre le pont et le quai permettent de compenser la marée. Le pont doit pouvoir être ouvert à la navigation intérieure sur l’Escaut. Au Vlaams Hoofd se trouvent deux ‘portières’ ou lieux de passage d’une largeur de 42 mètres chacun, disposés sur deux bateaux. Pour laisser passer les bateaux de navigation intérieure, les portières sont temporairement écartées.
Le pont flotte sur 25 bateaux de navigation intérieure. D’après le Rotterdamsch Nieuwsblad certains ont été mis volontairement à la disposition des militaires, d’autres ayant été réquisitionnés. Les bateaux sont ancrés pour qu’ils restent sur place en dépit de la marée ou des courants. Afin de neutraliser la marée les nez ont été disposés alternativement en amont
Jeudi 13 août
aux à Anvers
Un pont de bate
un pont .-Anneke il y a “En face de St age des ss pa le r assure sur l’Escaut pour s et des iel, des munition troupes, du matér l’aide à it Il a été constru grands canons. s ont in rta ce nt mmerce, do de bateaux de co osition de rement à la disp été mis volontai tionnés.” ayant été réquisi l’armée, d’autres
re 1914
Mardi 13 octob
de l’enfer. on s’était retiré “ En toute hâte enait enrv défenseurs) pa Une partie (des aux sur te ba r le pont de core à passer pa rd on y ta us pl u qu’un pe l‘Escaut (on sait ont été nombreux Belges mit le feu). De happer éc s’ tres n’ont pu emprisonnés, d’au ” ls. vi ci s habits de qu’en revêtant de
Le soldat Odon Van Pevenage fait partie de ces troupes. Il est fort impressionné. “Nous arrivions près d’une digue où nous devions traverser l’eau. Jamais de ma vie je n’avais vu un cours d’eau de pareille largeur. Le pont sur lequel nous devions traverser était fait de bateaux sur lesquels ont avait mis des planches. Il avait été construit par le génie pour faciliter le déplacement des troupes. Je pense qu’à cet endroit le cours d’eau avait une largeur de trois cents mètres.”
Au terme de 7 jours le pont est prêt. Le 9 août une délégation de hauts dignitaires militaires et civils vient inspecter l’ouvrage, dont le bourgmestre, le Général Dufour, le gouverneur et quelques consuls étrangers. D’après la Gazet van Antwerpen “le magnifique travail des pontonniers est admiré par tous. En outre, le commandant Piérard, chef de ce corps d’élite, a été cordialement félicité par le Général Dufour.”
Le pont est exploité en permanence En 1914, le chroniqueur Jozef Muls décrit la vie quotidienne dans la ville assiégée. Ainsi, il voit partir les troupes. “Du pont flottant, au pied du vieux Steen grisâtre, partait un pont en bois sur des bateaux vers la rive flamande. Le 5 septembre nous y avions vu passer d’impressionnants groupes de la cavalerie, suivis de canons, pour reprendre Termonde aux Allemands et sauvegarder la liaison entre Anvers et le littoral.” (Jozef Muls)
L’état-major des pontonniers se trouvait dans le fort du Vlaams Hoofd sur la Rive Gauche. Ce bastion militaire se trouvait près de l’actuelle place Frederik van Eeden. Ce fort était le centre d’un petit quartier fort animé, avec plusieurs hôtels et cafés. A partir de 1844 il y a des trains entre la gare du Vlaams Hoofd et Gand. 5
Le pont de bateaux comme
voie de transport
Les ponts sur l’Escaut devaient rendre possible le transport de troupes, de matériel et le ravitaillement entre les deux rives. La construction était assurée par des pontonniers de l’armée belge, spécialement formés à cet effet. Ce sont des troupes du génie avec une formation de combat. Elles sont responsables pour la construction, l’entretien et les réparations, la surveillance, l’ouverture et la fermeture des ponts, l’entretien du pont de chemin de fer à Tamise/Temse et quelques bateaux pour traverser l’Escaut, la surveillance de l’Escaut et l‘éventuelle destruction des ponts.
Le contrôle militaire du pont et de l’Escaut Le pont est fort bien surveillé. L’armée est en effet sur ses gardes, veut éviter tout sabotage et tient à contrôler qui entre dans la ville et qui la quitte. • La garde technique (2 sergents, 2 caporaux et 35 à 40 soldats) s’occupe du bon fonctionnement du pont et de l’entretien. • La garde militaire surveille les accès au pont et monte les services de garde. Le pont près du Steen est surveillé par des unités de l’infanterie, les autres ponts par les pontonniers. • La garde de rivière a jeté l’ancre en amont et en aval - avec deux bateaux. Pendant la journée ils hissent le drapeau, pendant la nuit des lanternes. En amont, cette garde fait des contrôles avec une petite vedette et en aval avec un bateau-remorqueur. • Le long des rives circulent en permanence des patrouilles. • Afin d’empêcher que les Allemands fassent sauter les ponts avec des mines flottantes, de petites vedettes armées inspectent en permanence l’Escaut.
6
Près de chaque pont se trouvent également deux voitures-pompe des sapeurs-pompiers, prêtes à intervenir en cas d’incendie.
Le pont est étroit, les pentes raides Le pont étroit ne peut être franchi que dans un seul sens. Il mesure trois mètres de large et dispose d’une voie de 1,8 mètres et d’un espace pour les piétons. Les pontonniers sur chaque quai sont en contact téléphonique pour définir dans quel sens le pont sera ouvert Le passage sur le pont est soumis à des règles fort strictes. • Les véhicules trop lourdement chargés doivent d’abord être déchargés. Par après, la charge est répartie sur d’autres véhicules ou doit rester sur le quai. • Certains véhicules trop larges ne peuvent pas franchir le pont. • Les soldats doivent marcher hors cadence, afin de réduire la résonance de leurs pas. • Soldats et officiers à cheval doivent descendre de cheval et franchir le pont deux à deux.• • Les pièces d’artillerie doivent être roulées au pas. • Les voitures doivent rouler lentement et garder suffisamment de distance. • Si les militaires ont priorité, les civils ont également le droit de franchir le pont.
Les pentes d’accès ou de sortie du pont dépendent de la marée et de la circulation sur le pont. A marée basse les bateaux soutenant le pont se trouvent plus bas, si bien que les pentes sont plus raides. En cas de grande circulation le poids supplémentaire enfonce le pont davantage encore. Le cas échéant, les chevaux ont bien du mal à atteindre la rive. Les pentes souffrent sous les véhicules trop lourds et doivent régulièrement être réparées. Pendant la nuit le pont est éclairé à l’aide de lanternes électriques. Le câblage est réalisé par une entreprise privée. Après les premiers bombardements de zeppelins la ville doit cependant être tout à fait assombrie. Dans ce cas, l’éclairage sur le pont de bateaux doit être réduit ou éteint. “Depuis cet attentat par les zeppelins sur Anvers, la nuit nous vivions dans l’obscurité la plus totale. A huit heures tout devait être fermé et il n’y avait plus de trams. Il était interdit de voir le moindre rayon de lumière aux fenêtres, sinon on s’exposait à une tirade d’injures des agents de police ou des gardes civiques en patrouille. Dans l’obscurité, on ne reconnaissait plus ni rues ni places.” (Jozef Muls)
Anvers bombardé par un zeppelin
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Le pont de bateaux comme
voie de transport
Les ponts sur l’Escaut devaient rendre possible le transport de troupes, de matériel et le ravitaillement entre les deux rives. La construction était assurée par des pontonniers de l’armée belge, spécialement formés à cet effet. Ce sont des troupes du génie avec une formation de combat. Elles sont responsables pour la construction, l’entretien et les réparations, la surveillance, l’ouverture et la fermeture des ponts, l’entretien du pont de chemin de fer à Tamise/Temse et quelques bateaux pour traverser l’Escaut, la surveillance de l’Escaut et l‘éventuelle destruction des ponts.
Le contrôle militaire du pont et de l’Escaut Le pont est fort bien surveillé. L’armée est en effet sur ses gardes, veut éviter tout sabotage et tient à contrôler qui entre dans la ville et qui la quitte. • La garde technique (2 sergents, 2 caporaux et 35 à 40 soldats) s’occupe du bon fonctionnement du pont et de l’entretien. • La garde militaire surveille les accès au pont et monte les services de garde. Le pont près du Steen est surveillé par des unités de l’infanterie, les autres ponts par les pontonniers. • La garde de rivière a jeté l’ancre en amont et en aval - avec deux bateaux. Pendant la journée ils hissent le drapeau, pendant la nuit des lanternes. En amont, cette garde fait des contrôles avec une petite vedette et en aval avec un bateau-remorqueur. • Le long des rives circulent en permanence des patrouilles. • Afin d’empêcher que les Allemands fassent sauter les ponts avec des mines flottantes, de petites vedettes armées inspectent en permanence l’Escaut.
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Près de chaque pont se trouvent également deux voitures-pompe des sapeurs-pompiers, prêtes à intervenir en cas d’incendie.
Le pont est étroit, les pentes raides Le pont étroit ne peut être franchi que dans un seul sens. Il mesure trois mètres de large et dispose d’une voie de 1,8 mètres et d’un espace pour les piétons. Les pontonniers sur chaque quai sont en contact téléphonique pour définir dans quel sens le pont sera ouvert Le passage sur le pont est soumis à des règles fort strictes. • Les véhicules trop lourdement chargés doivent d’abord être déchargés. Par après, la charge est répartie sur d’autres véhicules ou doit rester sur le quai. • Certains véhicules trop larges ne peuvent pas franchir le pont. • Les soldats doivent marcher hors cadence, afin de réduire la résonance de leurs pas. • Soldats et officiers à cheval doivent descendre de cheval et franchir le pont deux à deux.• • Les pièces d’artillerie doivent être roulées au pas. • Les voitures doivent rouler lentement et garder suffisamment de distance. • Si les militaires ont priorité, les civils ont également le droit de franchir le pont.
Les pentes d’accès ou de sortie du pont dépendent de la marée et de la circulation sur le pont. A marée basse les bateaux soutenant le pont se trouvent plus bas, si bien que les pentes sont plus raides. En cas de grande circulation le poids supplémentaire enfonce le pont davantage encore. Le cas échéant, les chevaux ont bien du mal à atteindre la rive. Les pentes souffrent sous les véhicules trop lourds et doivent régulièrement être réparées. Pendant la nuit le pont est éclairé à l’aide de lanternes électriques. Le câblage est réalisé par une entreprise privée. Après les premiers bombardements de zeppelins la ville doit cependant être tout à fait assombrie. Dans ce cas, l’éclairage sur le pont de bateaux doit être réduit ou éteint. “Depuis cet attentat par les zeppelins sur Anvers, la nuit nous vivions dans l’obscurité la plus totale. A huit heures tout devait être fermé et il n’y avait plus de trams. Il était interdit de voir le moindre rayon de lumière aux fenêtres, sinon on s’exposait à une tirade d’injures des agents de police ou des gardes civiques en patrouille. Dans l’obscurité, on ne reconnaissait plus ni rues ni places.” (Jozef Muls)
Anvers bombardé par un zeppelin
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Le pont de bateaux comme
“Un vieux docker du quartier des bateliers me racontait ses impressions en voyant cette masse fuyant vers l’Escaut. Des coches d’eau, des pousse-pied, des bateaux-remorqueurs, des canots, des voiliers, tout ce qui était capable de naviguer était employé pour échapper à l’épouvante de la ville bombardée et en flammes. Les gens sautaient des hauts murs du quai dans les navires déjà bourrés de fugitifs. C’était un fourmillement de navires noirs sur le large fleuve lisse, dans la lueur des dépôts de pétrole en flammes dans la direction de Hoboken.” (Jozef Muls)
voie de fuite
Le retrait stratégique de l’armée de campagne Le 6 octobre le Roi Albert I donne l’ordre à l’armée de campagne de se retirer sur l’autre rive de l’Escaut. Tout se passe pendant la nuit pour éviter que les Allemands ne remarquent l’action de retrait. Jozef Muls écrit ce qui suit: Voilà que la nuit fut remplie d’un autre grand vacarme. Je m’arrêtai et écoutai attentivement ce bizarre grondement. Cela devint impressionnant. C’étaient des cris confus et anxieux comme dans les labyrinthes. C’est alors que je distinguai l’ébranlement de centaines et de centaines de sabots de cheval.” Près de la gare centrale Muls voit un cortège de “cavaliers sombres” entrant dans la ville, “progressant dans les rues sous le grondement des canons et caissons.” Il suit le cortège dans la direction de l’Escaut et dans la faible lueur de la lune il voit “la fuite obscure et triste s’avançant vers la rive flamande, passant sur le pont en bois et faisant cahoter les poutres.” De nouveau rentré, pendant toute la nuit il entend comment les canons se retirant traversent la ville. Le 7 octobre il voit comment la voiture du Roi Albert I quitte la ville par le pont de bateaux près du Steen.
La population prend également la fuite La menace de bombardements allemands pèse toujours sur la ville. Les soldats sont abattus, fatigués et ils ont peur. Partout règne la frayeur: des centaines de milliers d’Anversois essaient de s’enfuir. La masse forme “une foule débridée, ondoyant sur place, comme la moisson dans la tempête, écriant sa fureur, se plaignant et lançant des insultes.” Les routes vers les quais sont entièrement bloquées, les gens font la file pendant des 8
heures. Une mer d’hommes, de femmes, d’enfants et de véhicules bloque souvent la route aux militaires. N’empêche qu’on essaie d’organiser rigoureusement le retrait. Les civils doivent attendre jusqu’à ce que les militaires aient franchi le pont. Un journal britannique raconte comment des gendarmes, armés de baïonnettes, repoussent pendant des heures la foule pour assurer le passage à l’armée. Cependant, le pont est envahi par la foule en panique, les gardes ne peuvent plus maîtriser l’afflux.
Un retrait chaotique De nombreux fugitifs sont bloqués pendant des heures, incapables d’avancer ou de reculer. Ignorant où ils aboutiront au terme de leur voyage, ils ont revêtu leurs plus beaux vêtements. En toute hâte ils ont rassemblé quelques affaires, placées dans des brouettes, des voitures d’enfant ou dans des charrettes pleines d’ustensiles de ménage, tirées par des bœufs et des ânes. La panique règne, certaines gens hurlent, les bébés pleurent, les chiens aboient, les vaches mugissent. Les voitures, les ambulances et autobus sont bloqués dans la foule. Le bac vers St.-Anneke réussit à faire franchir l’Escaut à 200 personnes par quart d’heure.
Les fugitifs, Eugeen Van Mieghem, 1914
Les flammes “hautes d’au moins cent mètres” sur les dépôts de pétrole brûlants forment un spectacle apocalyptique. Ceux qui attendent sur les quais se plaignent du manque d’air “dans l’atmosphère étouffante, emplie de pétrole.” (Dirk Van Thuyne)”
Le nombre de fugitifs Des dizaines de milliers de personnes empruntent le pont de bateaux pour s’enfuir de la ville en flammes. Les journaux publient les chiffres les plus différents, car dans un pareil chaos il est difficile d’estimer le nombre de fugitifs. Le New York Times écrit: “Besides the long exodus by the roads to Holland I saw a crowd estimated 150.000 blocking the ferry and pontoon (at Antwerp) on their way to get trains to St. Nicholas and Ghent.” Le journal Le Bruxellois parle de 200.000 fugitifs, d’autres journaux même de 500.000. Quoi qu’il en soit, plus de cent mille personnes atteignent la Rive Gauche en franchissant le pont de bateaux ou avec des navires, dans la direction de Gand, Bruges, le littoral et la Flandre Zélandaise. Le plus souvent ils vont à pied, la voie ferroviaire au Vlaams Hoofd ne pouvant être employée que par l’armée. De nombreux fugitifs se dirigent également vers les Pays-Bas, à pied ou en train. Les soldats ayant été isolés de leur unité et qui se rendent aux Pays-Bas sont internés dans ce pays neutre, comme le prescrit le droit militaire international.
Sur le pont de bateaux circule un interminable cortège de gens et une colonne de véhicules vers la Rive Gauche. A un certain moment la marée basse et le poids de la masse font que les pentes près du quai sont tellement raides que des soldats, civils et même un landau se retrouvent dans le fleuve. Un journaliste du New York Times écrit: “The twenty-foot entrance to that pontoon bridge seemed to me like the mouth of a funnel through which poured the dense misery of an entire nation.”
un erve une foule de gens, “Près de l’Escaut on obs de he, bâc à es tur voi de s, chaos de véhicules, d’auto rré bou tutti quanti. Le bac roulottes de kermesse, et ve, pourvu qu’une grefleu le ent traverse régulièrem nade ne le touche pas.” 9
Le pont de bateaux comme
“Un vieux docker du quartier des bateliers me racontait ses impressions en voyant cette masse fuyant vers l’Escaut. Des coches d’eau, des pousse-pied, des bateaux-remorqueurs, des canots, des voiliers, tout ce qui était capable de naviguer était employé pour échapper à l’épouvante de la ville bombardée et en flammes. Les gens sautaient des hauts murs du quai dans les navires déjà bourrés de fugitifs. C’était un fourmillement de navires noirs sur le large fleuve lisse, dans la lueur des dépôts de pétrole en flammes dans la direction de Hoboken.” (Jozef Muls)
voie de fuite
Le retrait stratégique de l’armée de campagne Le 6 octobre le Roi Albert I donne l’ordre à l’armée de campagne de se retirer sur l’autre rive de l’Escaut. Tout se passe pendant la nuit pour éviter que les Allemands ne remarquent l’action de retrait. Jozef Muls écrit ce qui suit: Voilà que la nuit fut remplie d’un autre grand vacarme. Je m’arrêtai et écoutai attentivement ce bizarre grondement. Cela devint impressionnant. C’étaient des cris confus et anxieux comme dans les labyrinthes. C’est alors que je distinguai l’ébranlement de centaines et de centaines de sabots de cheval.” Près de la gare centrale Muls voit un cortège de “cavaliers sombres” entrant dans la ville, “progressant dans les rues sous le grondement des canons et caissons.” Il suit le cortège dans la direction de l’Escaut et dans la faible lueur de la lune il voit “la fuite obscure et triste s’avançant vers la rive flamande, passant sur le pont en bois et faisant cahoter les poutres.” De nouveau rentré, pendant toute la nuit il entend comment les canons se retirant traversent la ville. Le 7 octobre il voit comment la voiture du Roi Albert I quitte la ville par le pont de bateaux près du Steen.
La population prend également la fuite La menace de bombardements allemands pèse toujours sur la ville. Les soldats sont abattus, fatigués et ils ont peur. Partout règne la frayeur: des centaines de milliers d’Anversois essaient de s’enfuir. La masse forme “une foule débridée, ondoyant sur place, comme la moisson dans la tempête, écriant sa fureur, se plaignant et lançant des insultes.” Les routes vers les quais sont entièrement bloquées, les gens font la file pendant des 8
heures. Une mer d’hommes, de femmes, d’enfants et de véhicules bloque souvent la route aux militaires. N’empêche qu’on essaie d’organiser rigoureusement le retrait. Les civils doivent attendre jusqu’à ce que les militaires aient franchi le pont. Un journal britannique raconte comment des gendarmes, armés de baïonnettes, repoussent pendant des heures la foule pour assurer le passage à l’armée. Cependant, le pont est envahi par la foule en panique, les gardes ne peuvent plus maîtriser l’afflux.
Un retrait chaotique De nombreux fugitifs sont bloqués pendant des heures, incapables d’avancer ou de reculer. Ignorant où ils aboutiront au terme de leur voyage, ils ont revêtu leurs plus beaux vêtements. En toute hâte ils ont rassemblé quelques affaires, placées dans des brouettes, des voitures d’enfant ou dans des charrettes pleines d’ustensiles de ménage, tirées par des bœufs et des ânes. La panique règne, certaines gens hurlent, les bébés pleurent, les chiens aboient, les vaches mugissent. Les voitures, les ambulances et autobus sont bloqués dans la foule. Le bac vers St.-Anneke réussit à faire franchir l’Escaut à 200 personnes par quart d’heure.
Les fugitifs, Eugeen Van Mieghem, 1914
Les flammes “hautes d’au moins cent mètres” sur les dépôts de pétrole brûlants forment un spectacle apocalyptique. Ceux qui attendent sur les quais se plaignent du manque d’air “dans l’atmosphère étouffante, emplie de pétrole.” (Dirk Van Thuyne)”
Le nombre de fugitifs Des dizaines de milliers de personnes empruntent le pont de bateaux pour s’enfuir de la ville en flammes. Les journaux publient les chiffres les plus différents, car dans un pareil chaos il est difficile d’estimer le nombre de fugitifs. Le New York Times écrit: “Besides the long exodus by the roads to Holland I saw a crowd estimated 150.000 blocking the ferry and pontoon (at Antwerp) on their way to get trains to St. Nicholas and Ghent.” Le journal Le Bruxellois parle de 200.000 fugitifs, d’autres journaux même de 500.000. Quoi qu’il en soit, plus de cent mille personnes atteignent la Rive Gauche en franchissant le pont de bateaux ou avec des navires, dans la direction de Gand, Bruges, le littoral et la Flandre Zélandaise. Le plus souvent ils vont à pied, la voie ferroviaire au Vlaams Hoofd ne pouvant être employée que par l’armée. De nombreux fugitifs se dirigent également vers les Pays-Bas, à pied ou en train. Les soldats ayant été isolés de leur unité et qui se rendent aux Pays-Bas sont internés dans ce pays neutre, comme le prescrit le droit militaire international.
Sur le pont de bateaux circule un interminable cortège de gens et une colonne de véhicules vers la Rive Gauche. A un certain moment la marée basse et le poids de la masse font que les pentes près du quai sont tellement raides que des soldats, civils et même un landau se retrouvent dans le fleuve. Un journaliste du New York Times écrit: “The twenty-foot entrance to that pontoon bridge seemed to me like the mouth of a funnel through which poured the dense misery of an entire nation.”
un erve une foule de gens, “Près de l’Escaut on obs de he, bâc à es tur voi de s, chaos de véhicules, d’auto rré bou tutti quanti. Le bac roulottes de kermesse, et ve, pourvu qu’une grefleu le ent traverse régulièrem nade ne le touche pas.” 9
Fiche technique Ponton 1914 Unités ayant construit le pont
Commandement
10
Pontonniers Forteresse de la Position Fortifiée d’Anvers,1e Compagnie de pontonniers du 1er Bataillon du génie
Le Capitaine-commandant Virgile Piérard
Ponton 2014 11e Bataillon du génie belge de Burcht et 105e Compagnie des pontonniers de ’s-Hertogenbosch, faisant partie du 101e Bataillon du génie hollandais de Wezep. Coordination: le commandant militaire de la Province d’Anvers Commandement: le Lieutenant-colonel Peter Philipsen, commandant du 11e Bataillon du génie, le Lieutenant-colonel Ed Caelen, commandant du 101e Bataillon du génie
Effectifs
À peu près 310 militaires, sous le commandement de 7 officiers
+/- 150 pour la construction et le désassemblage, +/- 60 pour l’exploitation
Quartier général
Vlaams Hoofd, fort près de l’actuelle place Van Eeden (Rive Gauche)
Casernés à Burcht, Wezep et ‘s-Hertogenbosch
Longueur du pont
390 mètres
370 mètres
Largeur du pont
3 mètres
8,12 mètres et 4,10 mètres pour la voie
Type
Eiffel - Le plan de construction avait déjà été dessiné et exécuté avant la guerre
Faltswimmbrücke (FSB), pont de bateaux, passerelle, pont Bailey de 20 pieds
Matériel
Fer, bois, bateaux réquisitionnés
FSB : Aluminium passerelle et pont Bailey: acier et bois
Situation
Suikerrui/Steen - Vlaams Hoofd
Entre le ponton au Steen sur la Rive Droite et le ponton du Service de Pilotage sur la Rive Gauche
Construction
Du 2 au 9 août 1914
2 & 3 octobre 2014
Destruction
Ordre: 8 octobre 1914 Exécution: 9 octobre 1914, 6.30 - 8.30 h
6 octobre 2014 (démonter le pont)
Passage pour la navigation
La destruction
Le pont de bateaux dispose de deux passages pour les navires de rivière. Ceux-ci n’y ont accès qu’après avoir obtenu explicitement une autorisation à cet effet. Le commandant Piérard publie une note avec les directives suivantes.
Le soir du 8 octobre 1914 le Capitaine-commandant Piérard reçoit l’ordre du Lieutenant-général Deguise de faire sauter les ponts près de Burcht et du Steen. Les ponts ne peuvent en effet pas tomber entre les mains de l’ennemi. Le 9 octobre, à 5 h du matin, on fait sauter le pont de Burcht, celui du Steen à 8 h 30. Du côté de la vile, les pontonniers mettent le feu à 25 bateaux. Le New York Times écrit: “… there was a crash that shook the whole building, the sound of falling glass, and out in the river a geyser of water shot up, timbers and boards flew from the bridge, and there were dozens of smaller splashes as if from a shower of shot. It was the Belgians blowing up the bridge to cover their retreat.”
•
• •
•
De l’extrémité sud des quais de l’Escaut jusqu’à l’écluse Royers (Royerssluis) aucun navire ne peut se trouver dans les eaux sans l’autorisation du commandant de la Compagne des Pontonniers. Tous les navires non autorisés se trouvant entre ces deux points doivent immédiatement rejoindre les docks ou les zones de refuge sur la Rive Gauche. Les navires ancrés dans le fleuve ou amarrés au quai devront renforcer leurs ancres ou leurs amarres. La fermeture du pont est indiquée par une boule noire, placée sur un mât; lorsque le pont sera ouvert, les navires ne pourront passer que contre le courant et par eau calme. Le pont ne sera jamais ouvert après le coucher du soleil ou avant le lever du soleil.
Sur la Rive Gauche les torpilleurs essaient de faire sauter 6 navires, mais ils ne réussissent que partiellement. Un journaliste écrit: “The mines which were exploded beneath it did more damage to the buildings along the waterfront than to the bridge, however, only the middle spans of which were destroyed.” Les torpilleurs tirent sur les autres bateaux pour les faire couler. Les pontonniers ramènent les portières flottantes vers la rive. Ils détruisent aussi les hangars et le matériel du fort du Vlaams Hoofd. La destruction dure quelque vingt minutes. A ce moment il y a encore des soldats dans la ville. Lorsque ceux-ci constatent qu’il ne leur reste plus aucune issue, ils paniquent. Des témoins voient comment ils essaient encore d’atteindre de petits bateaux et les entendent crier au secours. Certains parmi eux tirent même sur les petits bateaux fuyants, voyant que ceux-ci ne reviennent plus. Piérard et ses pontonniers quittent Anvers dans la direction des PaysBas, pays neutre, où ils seront internés le 10 octobre. Après la guerre, et après un internement à Amersfoort et la Haye, Piérard est rapatrié.
Pour couvrir leur fuite les troupes belges ont détruit le ponton sur la Rive Gauche. 11
Fiche technique Ponton 1914 Unités ayant construit le pont
Commandement
10
Pontonniers Forteresse de la Position Fortifiée d’Anvers,1e Compagnie de pontonniers du 1er Bataillon du génie
Le Capitaine-commandant Virgile Piérard
Ponton 2014 11e Bataillon du génie belge de Burcht et 105e Compagnie des pontonniers de ’s-Hertogenbosch, faisant partie du 101e Bataillon du génie hollandais de Wezep. Coordination: le commandant militaire de la Province d’Anvers Commandement: le Lieutenant-colonel Peter Philipsen, commandant du 11e Bataillon du génie, le Lieutenant-colonel Ed Caelen, commandant du 101e Bataillon du génie
Effectifs
À peu près 310 militaires, sous le commandement de 7 officiers
+/- 150 pour la construction et le désassemblage, +/- 60 pour l’exploitation
Quartier général
Vlaams Hoofd, fort près de l’actuelle place Van Eeden (Rive Gauche)
Casernés à Burcht, Wezep et ‘s-Hertogenbosch
Longueur du pont
390 mètres
370 mètres
Largeur du pont
3 mètres
8,12 mètres et 4,10 mètres pour la voie
Type
Eiffel - Le plan de construction avait déjà été dessiné et exécuté avant la guerre
Faltswimmbrücke (FSB), pont de bateaux, passerelle, pont Bailey de 20 pieds
Matériel
Fer, bois, bateaux réquisitionnés
FSB : Aluminium passerelle et pont Bailey: acier et bois
Situation
Suikerrui/Steen - Vlaams Hoofd
Entre le ponton au Steen sur la Rive Droite et le ponton du Service de Pilotage sur la Rive Gauche
Construction
Du 2 au 9 août 1914
2 & 3 octobre 2014
Destruction
Ordre: 8 octobre 1914 Exécution: 9 octobre 1914, 6.30 - 8.30 h
6 octobre 2014 (démonter le pont)
Passage pour la navigation
La destruction
Le pont de bateaux dispose de deux passages pour les navires de rivière. Ceux-ci n’y ont accès qu’après avoir obtenu explicitement une autorisation à cet effet. Le commandant Piérard publie une note avec les directives suivantes.
Le soir du 8 octobre 1914 le Capitaine-commandant Piérard reçoit l’ordre du Lieutenant-général Deguise de faire sauter les ponts près de Burcht et du Steen. Les ponts ne peuvent en effet pas tomber entre les mains de l’ennemi. Le 9 octobre, à 5 h du matin, on fait sauter le pont de Burcht, celui du Steen à 8 h 30. Du côté de la vile, les pontonniers mettent le feu à 25 bateaux. Le New York Times écrit: “… there was a crash that shook the whole building, the sound of falling glass, and out in the river a geyser of water shot up, timbers and boards flew from the bridge, and there were dozens of smaller splashes as if from a shower of shot. It was the Belgians blowing up the bridge to cover their retreat.”
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De l’extrémité sud des quais de l’Escaut jusqu’à l’écluse Royers (Royerssluis) aucun navire ne peut se trouver dans les eaux sans l’autorisation du commandant de la Compagne des Pontonniers. Tous les navires non autorisés se trouvant entre ces deux points doivent immédiatement rejoindre les docks ou les zones de refuge sur la Rive Gauche. Les navires ancrés dans le fleuve ou amarrés au quai devront renforcer leurs ancres ou leurs amarres. La fermeture du pont est indiquée par une boule noire, placée sur un mât; lorsque le pont sera ouvert, les navires ne pourront passer que contre le courant et par eau calme. Le pont ne sera jamais ouvert après le coucher du soleil ou avant le lever du soleil.
Sur la Rive Gauche les torpilleurs essaient de faire sauter 6 navires, mais ils ne réussissent que partiellement. Un journaliste écrit: “The mines which were exploded beneath it did more damage to the buildings along the waterfront than to the bridge, however, only the middle spans of which were destroyed.” Les torpilleurs tirent sur les autres bateaux pour les faire couler. Les pontonniers ramènent les portières flottantes vers la rive. Ils détruisent aussi les hangars et le matériel du fort du Vlaams Hoofd. La destruction dure quelque vingt minutes. A ce moment il y a encore des soldats dans la ville. Lorsque ceux-ci constatent qu’il ne leur reste plus aucune issue, ils paniquent. Des témoins voient comment ils essaient encore d’atteindre de petits bateaux et les entendent crier au secours. Certains parmi eux tirent même sur les petits bateaux fuyants, voyant que ceux-ci ne reviennent plus. Piérard et ses pontonniers quittent Anvers dans la direction des PaysBas, pays neutre, où ils seront internés le 10 octobre. Après la guerre, et après un internement à Amersfoort et la Haye, Piérard est rapatrié.
Pour couvrir leur fuite les troupes belges ont détruit le ponton sur la Rive Gauche. 11
Le ponton 100 ans plus tard Rive Gauche
Le major breveté d’état-major Dirk Verhaegen, commandant militaire de la Province d’Anvers, a pris sa retraite en avril 2014. Il a joué dès le début de notre projet commémoratif un rôle important dans la coordination et la réalisation du pont flottant. Dirk Verhaegen a réalisé l’impossible. Il est remplacé par le colonel Paul Haccuria.
Rive Droite ancré à l’appontement de la police maritime
pont pliable 340 mètres passerelle 38 mètres ancrée à la rive
La partie flottante mesure quelque 270 mètres et est composée de 15 à 20 navires ponton avec chacun à peu près trois éléments ponton. L’ensemble du squelette en aluminium pèse quelque 200 tonnes – ce qui équivaut à 20 camions de matériel. Le montage et le contrôle du pont se font par plus de 150 soldats du génie, une moitié venant des Pays-Bas, l’autre moitié de Belgique. On fait également appel à des plongeurs. Les pontons flottants sont maintenus sur place à l’aide des hélices des bateaux ponton. Ceux-ci doivent être très rigoureusement contrôlés, 24 heures sur 24. Car entre marée haute et marée basse il y a ‘marée morte’, le niveau de l’eau ne changeant pratiquement pas; or il n’est pas impossible que le courant s’élève à 9 km/h, ce qui représente une force énorme. En outre le pont doit pouvoir être régulièrement ouvert pour la navigation. A cet effet, les contrôles se font déjà à partir de Flessingue.
12
“La construction d’un pareil pont n’est pas évidente, car à Anvers l’Escaut a une largeur de 370 m et le courant est parfois très fort. Les troupes du génie du 11e Bataillon du génie de Burcht assurent l’arrivée à la banque et l’organisation. Le 101e Bataillon de Wezep (Pays-Bas) et leur 105e Compagnie de Pontonniers (‘s Hertogenbosch) construisent la partie flottante. En préparation des commémorations des 3, 4 et 5 octobre, les troupes de Génie belges et néerlandaises poseront le samedi 28 septembre un pont à titre d’essai. Une opération délicate... En fait, ce n’est pas une entreprise simple: il s’agit d’un énorme meccano avec des pièces qui ne s’emboîtent pas toujours parfaitement. La préparation ne constitue pas uniquement un énorme défi technique. Nous faisons également une analyse des risques, nous établissons un plan de prévention et de sécurité; une consultation permanente avec les autorités portuaires, civiles et militaires s’impose, etc. Les réunions avec les personnes et autorités concernées comptent au moins trente personnes. La collaboration est excellente, tous les partenaires sont enthousiastes. La construction de ce pont est un magnifique exemple de collaboration internationale en matière de défense au niveau européen, en l’occurrence entre la Belgique et les Pays-Bas et tout à fait conforme avec la politique de nos Ministres de la Défense. La construction d’un pont de la paix sur l’Escaut à Anvers en 2014, pour tous les citoyens, est une aventure formidable!”
13
Le ponton 100 ans plus tard Rive Gauche
Le major breveté d’état-major Dirk Verhaegen, commandant militaire de la Province d’Anvers, a pris sa retraite en avril 2014. Il a joué dès le début de notre projet commémoratif un rôle important dans la coordination et la réalisation du pont flottant. Dirk Verhaegen a réalisé l’impossible. Il est remplacé par le colonel Paul Haccuria.
Rive Droite ancré à l’appontement de la police maritime
pont pliable 340 mètres passerelle 38 mètres ancrée à la rive
La partie flottante mesure quelque 270 mètres et est composée de 15 à 20 navires ponton avec chacun à peu près trois éléments ponton. L’ensemble du squelette en aluminium pèse quelque 200 tonnes – ce qui équivaut à 20 camions de matériel. Le montage et le contrôle du pont se font par plus de 150 soldats du génie, une moitié venant des Pays-Bas, l’autre moitié de Belgique. On fait également appel à des plongeurs. Les pontons flottants sont maintenus sur place à l’aide des hélices des bateaux ponton. Ceux-ci doivent être très rigoureusement contrôlés, 24 heures sur 24. Car entre marée haute et marée basse il y a ‘marée morte’, le niveau de l’eau ne changeant pratiquement pas; or il n’est pas impossible que le courant s’élève à 9 km/h, ce qui représente une force énorme. En outre le pont doit pouvoir être régulièrement ouvert pour la navigation. A cet effet, les contrôles se font déjà à partir de Flessingue.
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“La construction d’un pareil pont n’est pas évidente, car à Anvers l’Escaut a une largeur de 370 m et le courant est parfois très fort. Les troupes du génie du 11e Bataillon du génie de Burcht assurent l’arrivée à la banque et l’organisation. Le 101e Bataillon de Wezep (Pays-Bas) et leur 105e Compagnie de Pontonniers (‘s Hertogenbosch) construisent la partie flottante. En préparation des commémorations des 3, 4 et 5 octobre, les troupes de Génie belges et néerlandaises poseront le samedi 28 septembre un pont à titre d’essai. Une opération délicate... En fait, ce n’est pas une entreprise simple: il s’agit d’un énorme meccano avec des pièces qui ne s’emboîtent pas toujours parfaitement. La préparation ne constitue pas uniquement un énorme défi technique. Nous faisons également une analyse des risques, nous établissons un plan de prévention et de sécurité; une consultation permanente avec les autorités portuaires, civiles et militaires s’impose, etc. Les réunions avec les personnes et autorités concernées comptent au moins trente personnes. La collaboration est excellente, tous les partenaires sont enthousiastes. La construction de ce pont est un magnifique exemple de collaboration internationale en matière de défense au niveau européen, en l’occurrence entre la Belgique et les Pays-Bas et tout à fait conforme avec la politique de nos Ministres de la Défense. La construction d’un pont de la paix sur l’Escaut à Anvers en 2014, pour tous les citoyens, est une aventure formidable!”
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Ponts historiques sur l’Escaut à Anvers 1584
1565
14
En 1584, pendant la guerre de quatre-vingts ans, la Ville d’Anvers est assiégée. Sous le commandement d’Alexandre Farnese, l’armée espagnole veut investir la ville. Farnese fait construire un pont flottant pour bloquer l’Escaut.
Parfois la glace forme ‘un pont naturel’ permettant de franchir le fleuve. Il existe des illustrations du fleuve gelé en 1565, 1670, 1871 et 1891.
En 1795, la Ville d’Anvers étant occupée par les Autrichiens, la France ‘libère’ la ville. Pour commémorer ce fait, un pont flottant est construit sur l’Escaut en 1895.
1895
1914
Les ponts de 1584, 1914 et 1944 sur l’Escaut étaient des ponts militaires.
Pendant la Seconde Guerre mondiale l’occupant allemand construit de nouveau un pont de bateaux sur l’Escaut. Lors du retrait de leurs troupes en septembre 1944 ils le font sauter.
Le nouveau pont de 2014 veut être un Pont de la Paix.
1944
Un pont reliant jeunes et personnes âgées, Belges et étrangers. Le pont de bateaux de 1914 était une importante voie pour le transport de matériel militaire et pour la fuite de nombreux civils. Quelques heures après la destruction du pont les Allemands entrent dans la ville. L’armée allemande avait l’intention de construire immédiatement un nouveau pont de bateaux. Or, elle constate que ce n’est pas simple, puisque à chaque marée haute le pont est entraîné par les flots. Ce pont est construit près de l’écluse Royers (Royerssluis), 2,6 kilomètres en aval du Steen.
Un pont qui contribue à la mémoire collective de la ville. Un pont qui fait rêver de l’avenir.
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Ponts historiques sur l’Escaut à Anvers 1584
1565
14
En 1584, pendant la guerre de quatre-vingts ans, la Ville d’Anvers est assiégée. Sous le commandement d’Alexandre Farnese, l’armée espagnole veut investir la ville. Farnese fait construire un pont flottant pour bloquer l’Escaut.
Parfois la glace forme ‘un pont naturel’ permettant de franchir le fleuve. Il existe des illustrations du fleuve gelé en 1565, 1670, 1871 et 1891.
En 1795, la Ville d’Anvers étant occupée par les Autrichiens, la France ‘libère’ la ville. Pour commémorer ce fait, un pont flottant est construit sur l’Escaut en 1895.
1895
1914
Les ponts de 1584, 1914 et 1944 sur l’Escaut étaient des ponts militaires.
Pendant la Seconde Guerre mondiale l’occupant allemand construit de nouveau un pont de bateaux sur l’Escaut. Lors du retrait de leurs troupes en septembre 1944 ils le font sauter.
Le nouveau pont de 2014 veut être un Pont de la Paix.
1944
Un pont reliant jeunes et personnes âgées, Belges et étrangers. Le pont de bateaux de 1914 était une importante voie pour le transport de matériel militaire et pour la fuite de nombreux civils. Quelques heures après la destruction du pont les Allemands entrent dans la ville. L’armée allemande avait l’intention de construire immédiatement un nouveau pont de bateaux. Or, elle constate que ce n’est pas simple, puisque à chaque marée haute le pont est entraîné par les flots. Ce pont est construit près de l’écluse Royers (Royerssluis), 2,6 kilomètres en aval du Steen.
Un pont qui contribue à la mémoire collective de la ville. Un pont qui fait rêver de l’avenir.
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Le projet Anvers ‘14-’18 est réalisé en collaboration avec: • La Ville d’Anvers • La Provence d’Anvers • Tourisme Flandre Fonds d’Impulsion 100 ans de Grande Guerre • Le Gouvernement flamand • Le Gouvernement fédéral • Le Comité scientifique Anvers ‘14 -’18 • Avec le soutien de nos sponsors
La reconstruction du pont en octobre 2014 se fait en collaboration avec: • Ministère de la Défence Belgique • Les sapeurs-pompiers d’Anvers • Ecole supérieure de navigation d’Anvers • Eandis • Maire honoraire d’Anvers Bob Cools • Le Service Public Fédéral Mobilité Transports DG Transports Maritimes • L’Entreprise Communale du Port d’Anvers • Les troupes du génie de Burcht • Les troupes du génie des Pays-Bas- Den Bosch • Le Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire, Bruxelles • Le Commandement Militaire de la Province d’Anvers • Le Ministère de la Défense des Pays-Bas • La Police d’Anvers • La Police de la Navigation d’Anvers • La Ville d’Anvers • Le Département Flamand Mobilité et Travaux Publics - Direction Accès Maritime • L’Agence Flamande Services Maritimes et Côte Service de Pilotage • Voies Navigables et Canal Maritime • Zanzibar
16
Le Comité scientifique Anvers ‘14 -’18 assure le contrôle de qualité du projet: • Marnix Beyen, professeur à l’Université d’Anvers • Christophe Declercq, étudiant de doctorat a l’University College London et Ecole Supérieure AP Hogeschool • Piet Lombaerde, Fondation Simon Stevin et Ecole Supérieure AP Hogeschool • Dirk Martin, Centre d’études et de documentation Guerre et Société contemporaines • Koen Palinckx, ancien directeur du Vredescentrum et auteur ‘V-bommen op Antwerpen’ (“Des bombes V sur Anvers”) • Eric Rombouts, guide du Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire • Inge Schoups, coördinatrice exécutive et archiviste de la Ville, Felixarchief Anvers • Maarten van Alstein, chercheur Vlaams Vredesinstituut • Luc Vandeweyer, archiviste Archives Générales du Royaume • Alex Vanneste, professeur ordinaire émérite Université d’Anvers • Antoon Vrints, chercheur postdoctoral Université de Gand • Marleen Van Ouytsel, directeur du Vredescentrum Anvers (in memoriam) • Lotte Dodion, coordinatrice de projet, Vredescentrum Anvers • Margot De Deken, coordinatrice de projet, Vredescentrum Anvers
Sources Générales • SOPHIE DE SCHAEPDRIJVER, De Groote Oorlog, Amsterdam/Antwerpen, Atlas, 1979. • ANTOON VRINTS, De Klippen Des Nationalismus, De eerste Wereldoorlog en de ondergang van de Duitse kolonie in Antwerpen, 2002. • SAM VAN CLEMEN, Den Oorlog Verklaard, De Grote Oorlog in de provincie Antwerpen, Antwerpen, Provinciebestuur, 2003. Illustrations ‘Antwerpen in de Groote Oorlog’ • Banque d’images Cegesoma (p. 4) • Churchill Archives Centre (p.10) • Collection Hugo Buyle (p.8, 9) • Collection Alex Elaut,photo Peter Maes (p.13) • DANIEL JAMES, My First World War, Franklin Watts, London, 2009 (p.7) • Livret de propagande allemande, Hugo Resseler (p.7) • Collection d’images, Archives de la ville de Lier (p.8) • Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire (p.1, 11, 12, 17) • Phil Douglis,The Douglis Visual Workshops (p.6) • Archives de la Ville d’Anvers (p.5, 8, 9, 10, 11) • The War Illustrated (p.12)
‘Anvers construit des ponts’ • Archives BRABO (p.14) • Collection Hugo Buyle (p.7) • Musée Eugeen Van Mieghem (p.8) • Le musée virtuel de la ville (p.14) • Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire (p.2, 6-7, 9) • Letterenhuis, Anvers (p.17) • Collection privée (p.5) • Archives de la Ville d’Anvers (p.1, 11, 14, 15) • Dessin technique, 105e Compagnie de construction des eaux PBL (p.12-13) Citations ‘Anvers dans la grande Guerre’ • De Tijd, 9 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p.12) • Het Volk, 9 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p.13) • JOZEF MULS, De val van Antwerpen, Ons Vlaanderen, Gent, 1918 (p.13) ‘Anvers construit des ponts’ • ALEXANDER POWELL, Fighting in Flanders, London, Heinemann, 1914 (p.8, 11) • DIRK VAN THUYNE, 1914, De Duitsers komen: de moordende begindagen van de Eerste Wereldoorlog, Lannoo, Tielt, 2010 (p.8, 9) • Gazet van Antwerpen, 10-11-12 août 1914 (p.5, 11) • HORACE GREEN, The Log of a Noncombatant, www.greatwardifferent.com (p.9) • IVAN ADRIAESSENS, Odon, dagboek van een IJzerfrontsoldaat, Lannoo, Tielt, 2009 (p.5) • JOZEF MULS, De val van Antwerpen, Ons Vlaanderen, Gent, 1918 (p.5, 7, 8, 9) • Rapport du Capitaine-commandant Piérard, Collection Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire, Moscou, Compagnie de Pontonniers, rapport établi le 26 juin 1916, par le Cpt-Cdt Piérard, emploi du temps, nature et importance des travaux exécutés (p.11) • Rotterdamsch Nieuwsblad, 13 août 1914, Génie, Musée Jambes (p.4) • The New York Times, 11-12 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p. 8, 11) L’éditeur s’est efforcé de régler les droits des photographes publiées conformément aux stipulations légales. Les personnes qui pourraient faire valoir certains droits peuvent s’adresser à l’éditeur.
Colophon Composition: Vredescentrum, Comité Scientifique Anvers ’14-’18 Etude historique préparatoire par Geheugen Collectief Auteur: Stefaan Vermeulen Rédaction finale: Lotte Dodion et Ann Govaert Mise en page: Het Geel Punt bvba Traduction : Alex Vanneste
Lorsqu’en août 1914 éclate la guerre, le jeune avocat Jozef Muls (°1882) se présente auprès de la Garde Civique anversoise. Après une semaine déjà, il devient traducteur d’allemand pour les autorités militaires et greffier auprès du conseil de guerre. Fin septembre il est nommé avocat civil du gouverneur militaire pour assurer le contrôle sur les maisons commerciales allemandes dont les associés avaient été expulsés ou emprisonnés. Jozef Muls suit de près les événements dans la ville. Sa chronique ‘De Val van Antwerpen’ (La Chute d’Anvers) offre un image réaliste de la vie dans la ville assiégée. Le 7 octobre il s’enfuit de la ville. D’abord il réside à Londres, puis à Paris. Après l’Armistice il revient à Anvers où il sera professeur d’histoire de l’art. Dans son ouvrage ‘Antwerpen 1914’ (Anvers 1914) l’auteur Thomas Maes reprend d’anciens fragments du journal de ‘De Val van Antwerpen’ de Jozef Muls. Le livre ‘Antwerpen 1914’ sera lancé pendant le marché de la Culture 2013, en collaboration avec la maison d’édition Linkeroever.
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Le projet Anvers ‘14-’18 est réalisé en collaboration avec: • La Ville d’Anvers • La Provence d’Anvers • Tourisme Flandre Fonds d’Impulsion 100 ans de Grande Guerre • Le Gouvernement flamand • Le Gouvernement fédéral • Le Comité scientifique Anvers ‘14 -’18 • Avec le soutien de nos sponsors
La reconstruction du pont en octobre 2014 se fait en collaboration avec: • Ministère de la Défence Belgique • Les sapeurs-pompiers d’Anvers • Ecole supérieure de navigation d’Anvers • Eandis • Maire honoraire d’Anvers Bob Cools • Le Service Public Fédéral Mobilité Transports DG Transports Maritimes • L’Entreprise Communale du Port d’Anvers • Les troupes du génie de Burcht • Les troupes du génie des Pays-Bas- Den Bosch • Le Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire, Bruxelles • Le Commandement Militaire de la Province d’Anvers • Le Ministère de la Défense des Pays-Bas • La Police d’Anvers • La Police de la Navigation d’Anvers • La Ville d’Anvers • Le Département Flamand Mobilité et Travaux Publics - Direction Accès Maritime • L’Agence Flamande Services Maritimes et Côte Service de Pilotage • Voies Navigables et Canal Maritime • Zanzibar
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Le Comité scientifique Anvers ‘14 -’18 assure le contrôle de qualité du projet: • Marnix Beyen, professeur à l’Université d’Anvers • Christophe Declercq, étudiant de doctorat a l’University College London et Ecole Supérieure AP Hogeschool • Piet Lombaerde, Fondation Simon Stevin et Ecole Supérieure AP Hogeschool • Dirk Martin, Centre d’études et de documentation Guerre et Société contemporaines • Koen Palinckx, ancien directeur du Vredescentrum et auteur ‘V-bommen op Antwerpen’ (“Des bombes V sur Anvers”) • Eric Rombouts, guide du Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire • Inge Schoups, coördinatrice exécutive et archiviste de la Ville, Felixarchief Anvers • Maarten van Alstein, chercheur Vlaams Vredesinstituut • Luc Vandeweyer, archiviste Archives Générales du Royaume • Alex Vanneste, professeur ordinaire émérite Université d’Anvers • Antoon Vrints, chercheur postdoctoral Université de Gand • Marleen Van Ouytsel, directeur du Vredescentrum Anvers (in memoriam) • Lotte Dodion, coordinatrice de projet, Vredescentrum Anvers • Margot De Deken, coordinatrice de projet, Vredescentrum Anvers
Sources Générales • SOPHIE DE SCHAEPDRIJVER, De Groote Oorlog, Amsterdam/Antwerpen, Atlas, 1979. • ANTOON VRINTS, De Klippen Des Nationalismus, De eerste Wereldoorlog en de ondergang van de Duitse kolonie in Antwerpen, 2002. • SAM VAN CLEMEN, Den Oorlog Verklaard, De Grote Oorlog in de provincie Antwerpen, Antwerpen, Provinciebestuur, 2003. Illustrations ‘Antwerpen in de Groote Oorlog’ • Banque d’images Cegesoma (p. 4) • Churchill Archives Centre (p.10) • Collection Hugo Buyle (p.8, 9) • Collection Alex Elaut,photo Peter Maes (p.13) • DANIEL JAMES, My First World War, Franklin Watts, London, 2009 (p.7) • Livret de propagande allemande, Hugo Resseler (p.7) • Collection d’images, Archives de la ville de Lier (p.8) • Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire (p.1, 11, 12, 17) • Phil Douglis,The Douglis Visual Workshops (p.6) • Archives de la Ville d’Anvers (p.5, 8, 9, 10, 11) • The War Illustrated (p.12)
‘Anvers construit des ponts’ • Archives BRABO (p.14) • Collection Hugo Buyle (p.7) • Musée Eugeen Van Mieghem (p.8) • Le musée virtuel de la ville (p.14) • Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire (p.2, 6-7, 9) • Letterenhuis, Anvers (p.17) • Collection privée (p.5) • Archives de la Ville d’Anvers (p.1, 11, 14, 15) • Dessin technique, 105e Compagnie de construction des eaux PBL (p.12-13) Citations ‘Anvers dans la grande Guerre’ • De Tijd, 9 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p.12) • Het Volk, 9 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p.13) • JOZEF MULS, De val van Antwerpen, Ons Vlaanderen, Gent, 1918 (p.13) ‘Anvers construit des ponts’ • ALEXANDER POWELL, Fighting in Flanders, London, Heinemann, 1914 (p.8, 11) • DIRK VAN THUYNE, 1914, De Duitsers komen: de moordende begindagen van de Eerste Wereldoorlog, Lannoo, Tielt, 2010 (p.8, 9) • Gazet van Antwerpen, 10-11-12 août 1914 (p.5, 11) • HORACE GREEN, The Log of a Noncombatant, www.greatwardifferent.com (p.9) • IVAN ADRIAESSENS, Odon, dagboek van een IJzerfrontsoldaat, Lannoo, Tielt, 2009 (p.5) • JOZEF MULS, De val van Antwerpen, Ons Vlaanderen, Gent, 1918 (p.5, 7, 8, 9) • Rapport du Capitaine-commandant Piérard, Collection Musée Royal de la Guerre et d’Histoire Militaire, Moscou, Compagnie de Pontonniers, rapport établi le 26 juin 1916, par le Cpt-Cdt Piérard, emploi du temps, nature et importance des travaux exécutés (p.11) • Rotterdamsch Nieuwsblad, 13 août 1914, Génie, Musée Jambes (p.4) • The New York Times, 11-12 octobre 1914, Génie, Musée Jambes (p. 8, 11) L’éditeur s’est efforcé de régler les droits des photographes publiées conformément aux stipulations légales. Les personnes qui pourraient faire valoir certains droits peuvent s’adresser à l’éditeur.
Colophon Composition: Vredescentrum, Comité Scientifique Anvers ’14-’18 Etude historique préparatoire par Geheugen Collectief Auteur: Stefaan Vermeulen Rédaction finale: Lotte Dodion et Ann Govaert Mise en page: Het Geel Punt bvba Traduction : Alex Vanneste
Lorsqu’en août 1914 éclate la guerre, le jeune avocat Jozef Muls (°1882) se présente auprès de la Garde Civique anversoise. Après une semaine déjà, il devient traducteur d’allemand pour les autorités militaires et greffier auprès du conseil de guerre. Fin septembre il est nommé avocat civil du gouverneur militaire pour assurer le contrôle sur les maisons commerciales allemandes dont les associés avaient été expulsés ou emprisonnés. Jozef Muls suit de près les événements dans la ville. Sa chronique ‘De Val van Antwerpen’ (La Chute d’Anvers) offre un image réaliste de la vie dans la ville assiégée. Le 7 octobre il s’enfuit de la ville. D’abord il réside à Londres, puis à Paris. Après l’Armistice il revient à Anvers où il sera professeur d’histoire de l’art. Dans son ouvrage ‘Antwerpen 1914’ (Anvers 1914) l’auteur Thomas Maes reprend d’anciens fragments du journal de ‘De Val van Antwerpen’ de Jozef Muls. Le livre ‘Antwerpen 1914’ sera lancé pendant le marché de la Culture 2013, en collaboration avec la maison d’édition Linkeroever.
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Rendez-vous sur le pont!
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Rendez-vous sur le pont! 18
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ANVERS PENDANT LA GRANDE Contexte historique
GUERRE
L
e Vredescentrum, une asbl de la Province et de la Ville d’Anvers, gère des projets concernant l’éducation de la paix et du souvenir,
tant pour les jeunes que pour les adultes. En 2013 et en 2014 le Vredescentrum concentre ses activités sur la commémoration du centenaire de la Grande Guerre.
2000 Antwerpen, tel. 03 292 36 56 – info@vredescentrum.be – www.antwerpen14-18.be
Publication du Vredescentrum (Centre de la Paix) de la Province et de la Ville d’Anvers asbl, Lombardenvest 23,
Anvers commémore le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale
En tant que coordinateur
des initiatives de commémoration dans la Ville d’Anvers, et en collaboration avec différents partenaires, le centre est responsable pour le projet international de commémoration Antwerpen ’14-‘18.
Vredescentrum van de Provincie en de Stad Antwerpen vzw Centre de la Paix de la Province et de la Ville d’Anvers, asbl Téléphone 03 292 36 56 info@vredescentrum.be www.antwerpen14-18.be
Anvers comme capitale temporaire en 1914 Anvers a d’excellentes raisons historiques pour commémorer la Grande Guerre en 2014. Peu de temps après l’indépendance de notre pays, la position fortifiée d’Anvers fut proclamée Réduit National de la Belgique: le dernier foyer de retranchement pour l’armée en cas d’invasion ennemie, et dans l’attente de secours des garants. Après qu’au début du mois d’août 1914 les troupes allemandes aient envahi la Belgique, pays neutre, on admettait qu’Anvers était imprenable, la ville étant protégée par son imposante double ceinture de forts. Anvers devenait temporairement la capitale de la Belgique et le siège du gouvernement, du parlement, de l’armée, de la famille royale et de la diplomatie. Il apparaissait cependant clairement et bien vite que la position fortifiée ‘imprenable’ n’était pas à même de faire face à la supériorité militaire allemande, si bien que le 9 août 1914 Anvers se rendait. Un flot jamais vu de fugitifs se mettait en route, d’abord vers Anvers et après la chute de la ville principalement vers les PaysBas, la France et la Grande Bretagne. 1 Belge sur 5 quitta le pays.
Anvers dans l’Union Européenne Actuellement, nos régions connaissent la paix depuis maintenant près de sept décennies. L’Union Européenne a été créée comme un projet unique de paix et réunit maintenant 28 pays, parmi lesquels plusieurs anciens ennemis. Il y a 100 ans Anvers était une ville où la population prenait la fuite, de nos jours la ville est devenue à son tour un lieu d’accueil. Avec un des plus grands ports européens, le commerce fort prospère du diamant, une scène de renommée internationale pour l’art et la mode et un important centre d’enseignement supérieur, Anvers demeure un pôle d’attraction pour les Belges aussi bien que pour les étrangers. La commémoration de la Première Guerre mondiale dans notre ville est une occasion par excellence pour jeter des ponts entre le présent, le passé et l’avenir. En collaboration avec de nombreux partenaires, le Vredescentrum prépare un programme ambitieux et espère pouvoir vous accueillir. Gilbert Verstraelen, Président du Vredescentrum Marleen Van Ouytsel, Directeur du Vredescentrum (in memoriam)
www.visitantwerp.be www.vredescentrum.be
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e Vredescentrum, une asbl de la Province et de la Ville d’Anvers, gère des projets concernant l’éducation de la paix et du souvenir,
tant pour les jeunes que pour les adultes. En 2013 et en 2014 le Vredescentrum concentre ses activités sur la commémoration du centenaire de la Grande Guerre.
2000 Antwerpen, tel. 03 292 36 56 – info@vredescentrum.be – www.antwerpen14-18.be
Publication du Vredescentrum (Centre de la Paix) de la Province et de la Ville d’Anvers asbl, Lombardenvest 23,
Anvers commémore le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale
En tant que coordinateur
des initiatives de commémoration dans la Ville d’Anvers, et en collaboration avec différents partenaires, le centre est responsable pour le projet international de commémoration Antwerpen ’14-‘18.
Vredescentrum van de Provincie en de Stad Antwerpen vzw Centre de la Paix de la Province et de la Ville d’Anvers, asbl Téléphone 03 292 36 56 info@vredescentrum.be www.antwerpen14-18.be
Anvers comme capitale temporaire en 1914 Anvers a d’excellentes raisons historiques pour commémorer la Grande Guerre en 2014. Peu de temps après l’indépendance de notre pays, la position fortifiée d’Anvers fut proclamée Réduit National de la Belgique: le dernier foyer de retranchement pour l’armée en cas d’invasion ennemie, et dans l’attente de secours des garants. Après qu’au début du mois d’août 1914 les troupes allemandes aient envahi la Belgique, pays neutre, on admettait qu’Anvers était imprenable, la ville étant protégée par son imposante double ceinture de forts. Anvers devenait temporairement la capitale de la Belgique et le siège du gouvernement, du parlement, de l’armée, de la famille royale et de la diplomatie. Il apparaissait cependant clairement et bien vite que la position fortifiée ‘imprenable’ n’était pas à même de faire face à la supériorité militaire allemande, si bien que le 9 août 1914 Anvers se rendait. Un flot jamais vu de fugitifs se mettait en route, d’abord vers Anvers et après la chute de la ville principalement vers les PaysBas, la France et la Grande Bretagne. 1 Belge sur 5 quitta le pays.
Anvers dans l’Union Européenne Actuellement, nos régions connaissent la paix depuis maintenant près de sept décennies. L’Union Européenne a été créée comme un projet unique de paix et réunit maintenant 28 pays, parmi lesquels plusieurs anciens ennemis. Il y a 100 ans Anvers était une ville où la population prenait la fuite, de nos jours la ville est devenue à son tour un lieu d’accueil. Avec un des plus grands ports européens, le commerce fort prospère du diamant, une scène de renommée internationale pour l’art et la mode et un important centre d’enseignement supérieur, Anvers demeure un pôle d’attraction pour les Belges aussi bien que pour les étrangers. La commémoration de la Première Guerre mondiale dans notre ville est une occasion par excellence pour jeter des ponts entre le présent, le passé et l’avenir. En collaboration avec de nombreux partenaires, le Vredescentrum prépare un programme ambitieux et espère pouvoir vous accueillir. Gilbert Verstraelen, Président du Vredescentrum Marleen Van Ouytsel, Directeur du Vredescentrum (in memoriam)
www.visitantwerp.be www.vredescentrum.be
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La Belgique
avant la guerre
Le 19e siècle est une époque de grands changements. La révolution industrielle et l’exploitation des ressources des colonies créent une croissance spectaculaire de l’économie mondiale. Au début du 20e siècle cette évolution a également mené à de fortes tensions internationales entre les grandes puissances et à une situation de ‘paix armée’ dans le monde.
La Belgique: un joueur mondial en matière d’économie • • • •
•
•
La Belgique est le premier pays industriel sur le continent européen. La première ligne ferroviaire sur le continent européen relie Bruxelles à Malines. Après New York, Anvers est le second port mondial. Les charbonnages wallons, l’industrie sidérurgique et la construction de chemins de fer, de tramways et de grandes machines sont les trois piliers de l’économie belge. La Belgique est la plaque tournante du commerce européen et la quatrième puissance commerciale mondiale. La maison royale belge est fortement liée aux familles royales allemande et britannique.
Avec 7,6 millions d’habitants en 1914, la Belgique est le pays avec la population la plus dense du monde. A l’époque, notre pays compte même davantage d’habitants que les Pays-Bas. Or, malgré sa forte position économique, le niveau de vie moyen en Belgique est inférieur à celui de ses pays limitrophes et la richesse se concentre dans une partie fort réduite de la population. La plus grande partie de 4
la population vit dans les villages, les communes et les petites villes. La Flandre est pauvre et catholique. A peu près un quart de la population est analphabète. Des centaines de milliers d’enfants flamands ne vont à l’école qu’en hiver, car en été ils doivent travailler sur les champs. Les fils d’agriculteurs et les ouvriers à la journée quittent leur terroir pour aller chercher du travail dans les bassins industriels. La vie dans les usines est misérable. Tout cela donne lieu à une lutte sociale contre la pauvreté et pour le suffrage universel, seulement pour les hommes. Le pays est caractérisé par quelques lignes de rupture: la partie méridionale et industrielle francophone est en effet fort différente de la partie septentrionale agraire et catholique où on parle néerlandais.
Anvers est une ville cosmopolite
Le coût de la fontaine de Brabo sur la Grand-Place est pour la plus grande partie payés par des commerçants allemands.
Au début du 20e siècle Anvers est une ville animée, avec une grande force d’attraction. Des plus de 300 000 habitants près de 13% est d’origine étrangère. La plupart des immigrants viennent des Pays-Bas, mais c’est surtout la communauté allemande qui est fort bien organisée; celle-ci est socio-économiquement très puissante: un tiers des membres de la Chambre de Commerce est d’origine allemande. Ces Anversois allemands éprouvent bien des difficultés lorsque la guerre éclate: sont-ils belges ou allemands?
Les hôtels Wagner et Weber à côté de l’opéra. 5
La Belgique
avant la guerre
Le 19e siècle est une époque de grands changements. La révolution industrielle et l’exploitation des ressources des colonies créent une croissance spectaculaire de l’économie mondiale. Au début du 20e siècle cette évolution a également mené à de fortes tensions internationales entre les grandes puissances et à une situation de ‘paix armée’ dans le monde.
La Belgique: un joueur mondial en matière d’économie • • • •
•
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La Belgique est le premier pays industriel sur le continent européen. La première ligne ferroviaire sur le continent européen relie Bruxelles à Malines. Après New York, Anvers est le second port mondial. Les charbonnages wallons, l’industrie sidérurgique et la construction de chemins de fer, de tramways et de grandes machines sont les trois piliers de l’économie belge. La Belgique est la plaque tournante du commerce européen et la quatrième puissance commerciale mondiale. La maison royale belge est fortement liée aux familles royales allemande et britannique.
Avec 7,6 millions d’habitants en 1914, la Belgique est le pays avec la population la plus dense du monde. A l’époque, notre pays compte même davantage d’habitants que les Pays-Bas. Or, malgré sa forte position économique, le niveau de vie moyen en Belgique est inférieur à celui de ses pays limitrophes et la richesse se concentre dans une partie fort réduite de la population. La plus grande partie de 4
la population vit dans les villages, les communes et les petites villes. La Flandre est pauvre et catholique. A peu près un quart de la population est analphabète. Des centaines de milliers d’enfants flamands ne vont à l’école qu’en hiver, car en été ils doivent travailler sur les champs. Les fils d’agriculteurs et les ouvriers à la journée quittent leur terroir pour aller chercher du travail dans les bassins industriels. La vie dans les usines est misérable. Tout cela donne lieu à une lutte sociale contre la pauvreté et pour le suffrage universel, seulement pour les hommes. Le pays est caractérisé par quelques lignes de rupture: la partie méridionale et industrielle francophone est en effet fort différente de la partie septentrionale agraire et catholique où on parle néerlandais.
Anvers est une ville cosmopolite
Le coût de la fontaine de Brabo sur la Grand-Place est pour la plus grande partie payés par des commerçants allemands.
Au début du 20e siècle Anvers est une ville animée, avec une grande force d’attraction. Des plus de 300 000 habitants près de 13% est d’origine étrangère. La plupart des immigrants viennent des Pays-Bas, mais c’est surtout la communauté allemande qui est fort bien organisée; celle-ci est socio-économiquement très puissante: un tiers des membres de la Chambre de Commerce est d’origine allemande. Ces Anversois allemands éprouvent bien des difficultés lorsque la guerre éclate: sont-ils belges ou allemands?
Les hôtels Wagner et Weber à côté de l’opéra. 5
Le monde entier en flammes
•
•
•
•
•
6
Le fameux ‘ordre mondial juste’ dont parlait le président américain Wilson se fait malheureusement encore attendre.
La Première Guerre mondiale est un des conflits les plus meurtriers de l’histoire.
Plus de 50 pays sont en guerre. 1,5 milliard de personnes – plus de 80 pour cent de la population mondiale – sont en guerre. 70 millions de militaires sont mobilisés, dont 60 millions d’Européens. Plus de 9 millions de soldats périssent. Les frais de guerre s’élèvent à plus de 2.000 milliards de dollars.
L’arme belge qui a déclenché la Première Guerre mondiale.
1914
La Ville de Bruxelles est évacuée. Le Roi, le gouvernement et l’état-major militaire déménagent à Anvers.
17 août
L’armée allemande prend Liège; pour la première fois dans l’histoire des objectifs civils font l’objet d’un bombardement aérien.
7 août
L’Allemagne déclare la guerre à la Belgique plusieurs centaines de milliers de soldats envahissent le pays par la frontière belgo-allemande. En fait, l’Allemagne veut simplement passer par la Belgique pour attaquer la France (Plan von Schlieffen-von Moltke)
4 août
L’Allemagne veut attaquer la France en passant sur le territoire de la Belgique neutre. La Belgique refuse le passage.
2 août
Mobilisation générale de l’armée belge.
31 juillet
Guerre à Anvers
La Grande
Anvers est le Réduit National: la ville est protégée par une double ceinture de forts , celle-ci est considérée comme le dernier refuge sûr pour le gouvernement et l’armée. Le Roi Albert I s’installe dans le Palais Royal sur le Meir. L’opéra est aménagé comme Chambre des Représentants, le Théâtre Flamand comme Sénat. L’état-major de l’armée réside dans le palais du gouverneur près du Schoenmarkt.
L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.
28 juillet
Sous la menace de guerre, fin août 1913, est introduit le service militaire obligatoire pour un fils par foyer. Au moment où la guerre éclate, il est clair que l’armée belge est trop petite, mal entraînée en mal équipée pour faire face à l’armée de la fort puissante Allemagne.
Le Traité de Londres de 1839 reconnaissait la Belgique comme pays neutre, entraînant l’obligation de la ‘neutralité armée’. C’est dire qu’en cas de conflit la Belgique devait donc rester neutre, or le pays avait le droit de défendre son territoire. En 1909 le Roi Léopold II signe la Loi sur le service militaire. Au début, l’armée belge recrute ses effectifs parmi les volontaires et avant 1909 par le système de tirage au sort.
La Première Guerre mondiale change la face du monde. • Les progrès technologiques en matière d’armement et de pouvoir destructif relèvent du jamais vu. • Jamais autant de civils ne sont mobilisés dans l’industrie de guerre. • Jamais il n’y a eu autant de réfugiés, des millions de familles sont brisées. • Dans le monde entier la guerre donne lieu à de grands changements politiques et à des révolutions radicales. • Après la guerre se développent de nouvelles démocraties, fondées sur le suffrage universel pur et simple.
Assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche à Sarajevo.
L’attentat sur le prince héritier François-Ferdinand d’Autriche-Hongrie - perpétré avec une arme FN belge embrase l’Europe, donna lieu à 62 déclarations de guerre successives. Malgré son statut neutre, la Belgique est entraînée dans la bourrasque. A ce moment, personne ne peut s’imaginer que c’est le début d’une guerre destructrice qui sévira pendant quatre ans sur le monde entier.
Incertitude totale
28 juin
En 1914 deux camps s’affrontent. D’une part “le Triple Entente” avec la Grande-Bretagne, la France et la Russie, d’autre part “le Triple Alliance” avec l’Allemagne, L’Autriche-Hongrie et l’Italie.
éclate
puissances européennes
La Grande Guerre
La lutte entre les grandes
7
Le monde entier en flammes
•
•
•
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Le fameux ‘ordre mondial juste’ dont parlait le président américain Wilson se fait malheureusement encore attendre.
La Première Guerre mondiale est un des conflits les plus meurtriers de l’histoire.
Plus de 50 pays sont en guerre. 1,5 milliard de personnes – plus de 80 pour cent de la population mondiale – sont en guerre. 70 millions de militaires sont mobilisés, dont 60 millions d’Européens. Plus de 9 millions de soldats périssent. Les frais de guerre s’élèvent à plus de 2.000 milliards de dollars.
L’arme belge qui a déclenché la Première Guerre mondiale.
1914
La Ville de Bruxelles est évacuée. Le Roi, le gouvernement et l’état-major militaire déménagent à Anvers.
17 août
L’armée allemande prend Liège; pour la première fois dans l’histoire des objectifs civils font l’objet d’un bombardement aérien.
7 août
L’Allemagne déclare la guerre à la Belgique plusieurs centaines de milliers de soldats envahissent le pays par la frontière belgo-allemande. En fait, l’Allemagne veut simplement passer par la Belgique pour attaquer la France (Plan von Schlieffen-von Moltke)
4 août
L’Allemagne veut attaquer la France en passant sur le territoire de la Belgique neutre. La Belgique refuse le passage.
2 août
Mobilisation générale de l’armée belge.
31 juillet
Guerre à Anvers
La Grande
Anvers est le Réduit National: la ville est protégée par une double ceinture de forts , celle-ci est considérée comme le dernier refuge sûr pour le gouvernement et l’armée. Le Roi Albert I s’installe dans le Palais Royal sur le Meir. L’opéra est aménagé comme Chambre des Représentants, le Théâtre Flamand comme Sénat. L’état-major de l’armée réside dans le palais du gouverneur près du Schoenmarkt.
L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.
28 juillet
Sous la menace de guerre, fin août 1913, est introduit le service militaire obligatoire pour un fils par foyer. Au moment où la guerre éclate, il est clair que l’armée belge est trop petite, mal entraînée en mal équipée pour faire face à l’armée de la fort puissante Allemagne.
Le Traité de Londres de 1839 reconnaissait la Belgique comme pays neutre, entraînant l’obligation de la ‘neutralité armée’. C’est dire qu’en cas de conflit la Belgique devait donc rester neutre, or le pays avait le droit de défendre son territoire. En 1909 le Roi Léopold II signe la Loi sur le service militaire. Au début, l’armée belge recrute ses effectifs parmi les volontaires et avant 1909 par le système de tirage au sort.
La Première Guerre mondiale change la face du monde. • Les progrès technologiques en matière d’armement et de pouvoir destructif relèvent du jamais vu. • Jamais autant de civils ne sont mobilisés dans l’industrie de guerre. • Jamais il n’y a eu autant de réfugiés, des millions de familles sont brisées. • Dans le monde entier la guerre donne lieu à de grands changements politiques et à des révolutions radicales. • Après la guerre se développent de nouvelles démocraties, fondées sur le suffrage universel pur et simple.
Assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche à Sarajevo.
L’attentat sur le prince héritier François-Ferdinand d’Autriche-Hongrie - perpétré avec une arme FN belge embrase l’Europe, donna lieu à 62 déclarations de guerre successives. Malgré son statut neutre, la Belgique est entraînée dans la bourrasque. A ce moment, personne ne peut s’imaginer que c’est le début d’une guerre destructrice qui sévira pendant quatre ans sur le monde entier.
Incertitude totale
28 juin
En 1914 deux camps s’affrontent. D’une part “le Triple Entente” avec la Grande-Bretagne, la France et la Russie, d’autre part “le Triple Alliance” avec l’Allemagne, L’Autriche-Hongrie et l’Italie.
éclate
puissances européennes
La Grande Guerre
La lutte entre les grandes
7
1914 8
L’armée belge se regroupe derrière l’Yser.
12 octobre
Des centaines de milliers de Belges traversent la frontière hollandaise. Parmi eux également quelque 33 000 militaires belges, allemands et britanniques. Ces soldats sont internés aux PaysBas, pays neutre.
10 octobre
elins.
Den opperbelhebb er van het beleglege r
Het duitsche leg er treedt uwe stad bin-nen alsover winnaar. Aan gee n enkele vanuwe bur gers zal kwaad ged aan en uwegoederen zullen geëerbied igd worden,indien gij uw onthoudt van alle vijande-lijkheid. Iedere tegens tand zal ges traft wordenvolgens de wetten van den oorlog en kanals gev olg hebben de ver nieling van uwe sch one stad.
La villa ‘Rest and be thankful’ à Kontich
La ville d’Anve rs est bombard
ée par des zepp
Poésie virtuelle du poète Paul Van Ostaijen, inspirée par les bombardements de zeppelins sur Anvers.
Réfugiés anversois à la frontière hollandaise
Anvers tombe entre les mains de l’armée allemande • L’armée belge se retire. On fait sauter les ponts de bateaux. C’est le moment où l’arrière-garde de l’armée se rend compte qu’il n’y a plus d’issue. Ceux qui veulent quitter Anvers se dirigent vers les Pays-Bas. • Louis Franck et le bourgmestre De Vos rencontrent la délégation allemande à Kontich. • Le Traité de Kontich est signé à 7 h 40: Anvers se rend. • Le soir les troupes allemandes entrent dans la ville déserte. Elles publient un ordre du commandant allemand von Beseler.
9 octobre
Bombardement d’Anvers Pendant 36 heures trois à quatre obus par minute tombent sur la ville. Anvers est en flammes et plus de cent mille personnes prennent la fuite.
8 octobre
•
L’Allemagne menace de bombarder Anvers si la ville ne se rend pas. • A 13 h 30 le Roi Albert I quitte le palais en voiture et se dirige vers Saint-Nicolas. • L’armée de campagne se retire par les ponts de bateaux au Steen et à Hoboken/Burcht. Les troupes britanniques suivent l’armée belge. L’arrière-garde des effectifs des forts se retire
7 octobre
troupes allemandes percent la ceinture extérieure de forts. • En accord avec Churchill, Albert I et son état-major décident de quitter Anvers.
• Les
6 octobre
vague d’attaques allemandes dans la direction d’Anvers. • Winston Churchill arrive à Anvers avec une brigade de la Royal Navy Division anglaise. Il est accueilli chaleureusement par la foule qui reprend courage. Churchill réside dans l’Hôtel St.-Antoine, sur la Groenplaats, où se trouve actuellement le Albert Heijn. • Afin de défendre les intérêts de la population, le 4 octobre les autorités civiles créent une “commission d’avis”, sous la présidence de Louis Franck.
• Nouvelle
3 octobre
Les nouvelles concernant la capitulation possible d’Anvers atteignent Londres. Winston Churchilll, 40 ans et à ce moment Le fort de Lierre endomm agé. ‘First Lord of the Admiralty’, vient à Anvers pour encourager les Belges à tenir ferme.
2 octobre
Début des bombardements de la ceinture de forts et d’Anvers. Bien vite il est clair que la ceinture de forts autour d’Anvers ne pourra pas résister aux intenses bombardements allemands. L’état-major belge quitte Lierre et se dirige vers Anvers.
28 septembre
L’armée française arrête la marche allemande à la Marne. L’Allemagne revoit ses plans d’attaque et se concentre maintenant sur la position fortifiée d’Anvers.
9 septembre
Un zeppelin (dirigeable) effectue des bombardements sur Anvers C’est le deuxième bombardement aérien d’objectifs civils.
25 août
1914
9
1914 8
L’armée belge se regroupe derrière l’Yser.
12 octobre
Des centaines de milliers de Belges traversent la frontière hollandaise. Parmi eux également quelque 33 000 militaires belges, allemands et britanniques. Ces soldats sont internés aux PaysBas, pays neutre.
10 octobre
elins.
Den opperbelhebb er van het beleglege r
Het duitsche leg er treedt uwe stad bin-nen alsover winnaar. Aan gee n enkele vanuwe bur gers zal kwaad ged aan en uwegoederen zullen geëerbied igd worden,indien gij uw onthoudt van alle vijande-lijkheid. Iedere tegens tand zal ges traft wordenvolgens de wetten van den oorlog en kanals gev olg hebben de ver nieling van uwe sch one stad.
La villa ‘Rest and be thankful’ à Kontich
La ville d’Anve rs est bombard
ée par des zepp
Poésie virtuelle du poète Paul Van Ostaijen, inspirée par les bombardements de zeppelins sur Anvers.
Réfugiés anversois à la frontière hollandaise
Anvers tombe entre les mains de l’armée allemande • L’armée belge se retire. On fait sauter les ponts de bateaux. C’est le moment où l’arrière-garde de l’armée se rend compte qu’il n’y a plus d’issue. Ceux qui veulent quitter Anvers se dirigent vers les Pays-Bas. • Louis Franck et le bourgmestre De Vos rencontrent la délégation allemande à Kontich. • Le Traité de Kontich est signé à 7 h 40: Anvers se rend. • Le soir les troupes allemandes entrent dans la ville déserte. Elles publient un ordre du commandant allemand von Beseler.
9 octobre
Bombardement d’Anvers Pendant 36 heures trois à quatre obus par minute tombent sur la ville. Anvers est en flammes et plus de cent mille personnes prennent la fuite.
8 octobre
•
L’Allemagne menace de bombarder Anvers si la ville ne se rend pas. • A 13 h 30 le Roi Albert I quitte le palais en voiture et se dirige vers Saint-Nicolas. • L’armée de campagne se retire par les ponts de bateaux au Steen et à Hoboken/Burcht. Les troupes britanniques suivent l’armée belge. L’arrière-garde des effectifs des forts se retire
7 octobre
troupes allemandes percent la ceinture extérieure de forts. • En accord avec Churchill, Albert I et son état-major décident de quitter Anvers.
• Les
6 octobre
vague d’attaques allemandes dans la direction d’Anvers. • Winston Churchill arrive à Anvers avec une brigade de la Royal Navy Division anglaise. Il est accueilli chaleureusement par la foule qui reprend courage. Churchill réside dans l’Hôtel St.-Antoine, sur la Groenplaats, où se trouve actuellement le Albert Heijn. • Afin de défendre les intérêts de la population, le 4 octobre les autorités civiles créent une “commission d’avis”, sous la présidence de Louis Franck.
• Nouvelle
3 octobre
Les nouvelles concernant la capitulation possible d’Anvers atteignent Londres. Winston Churchilll, 40 ans et à ce moment Le fort de Lierre endomm agé. ‘First Lord of the Admiralty’, vient à Anvers pour encourager les Belges à tenir ferme.
2 octobre
Début des bombardements de la ceinture de forts et d’Anvers. Bien vite il est clair que la ceinture de forts autour d’Anvers ne pourra pas résister aux intenses bombardements allemands. L’état-major belge quitte Lierre et se dirige vers Anvers.
28 septembre
L’armée française arrête la marche allemande à la Marne. L’Allemagne revoit ses plans d’attaque et se concentre maintenant sur la position fortifiée d’Anvers.
9 septembre
Un zeppelin (dirigeable) effectue des bombardements sur Anvers C’est le deuxième bombardement aérien d’objectifs civils.
25 août
1914
9
1914
La marche de l’armée allemande
La première ceinture défensive autour d’Anvers – la ceinture extérieure – fait 95 km et compte 36 forts, entre lesquels se trouvent des fortifications et des zones pouvant être inondées.
vers Anvers
’s Gravenwezel
Les protagonistes militaires et politiques Le Roi Albert I
Kessel Oelegem
Broechem
Koningshooikt La zone inondée St-Katelijne-Waver
Le Lieutenant-général Victor Deguise
LIER Le commandant allemand Hans von Beseler
Fort 1
attaque aérienne Fort 2 avec un zeppelin
ANVERS
La seconde ceinture de forts autour de la ville – la ceinture intérieure – fait 29 km et compte 29 forts dont les forts Brialmont.
Fort 3
La zone inondée
Fort 4 Fort 5
Fort 6
8-9 octobre : chute de la ceinture intérieure de forts
First Lord of the Admiralty Winston Churchill
10
Au moment où la guerre éclate, les forts ne sont pas encore tout à fait prêts. Il n’empêche que tout le monde pense qu’Anvers est une position fortifiée imprenable. Or, déjà après quelques jours de combats la première ceinture de forts est percée.
Le bourgmestre Jan De Vos Le conseiller Louis Franck
Après un siège de seulement 13 jours Anvers tombe entre les mains des Allemands.
Fort 8
7-9 octobre : retrait de l’armée belge La zone inondée
Fort 7
KONTICH le 9 octobre: signature du Traité de Kontich
La zone inondée
La zone inondée
Le Capitainecommandant Virgile Piérard
Kruibeke Zwijndrecht
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1914
La marche de l’armée allemande
La première ceinture défensive autour d’Anvers – la ceinture extérieure – fait 95 km et compte 36 forts, entre lesquels se trouvent des fortifications et des zones pouvant être inondées.
vers Anvers
’s Gravenwezel
Les protagonistes militaires et politiques Le Roi Albert I
Kessel Oelegem
Broechem
Koningshooikt La zone inondée St-Katelijne-Waver
Le Lieutenant-général Victor Deguise
LIER Le commandant allemand Hans von Beseler
Fort 1
attaque aérienne Fort 2 avec un zeppelin
ANVERS
La seconde ceinture de forts autour de la ville – la ceinture intérieure – fait 29 km et compte 29 forts dont les forts Brialmont.
Fort 3
La zone inondée
Fort 4 Fort 5
Fort 6
8-9 octobre : chute de la ceinture intérieure de forts
First Lord of the Admiralty Winston Churchill
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Au moment où la guerre éclate, les forts ne sont pas encore tout à fait prêts. Il n’empêche que tout le monde pense qu’Anvers est une position fortifiée imprenable. Or, déjà après quelques jours de combats la première ceinture de forts est percée.
Le bourgmestre Jan De Vos Le conseiller Louis Franck
Après un siège de seulement 13 jours Anvers tombe entre les mains des Allemands.
Fort 8
7-9 octobre : retrait de l’armée belge La zone inondée
Fort 7
KONTICH le 9 octobre: signature du Traité de Kontich
La zone inondée
La zone inondée
Le Capitainecommandant Virgile Piérard
Kruibeke Zwijndrecht
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Panique dans la ville
Objets abandonnés par les fugitifs sur les quais anversois
12
“Pendant toute la nuit le bac à vapeur avec une fureur extraord inaire. Dans la conduisait des fugitifs tremblan ts vers partie septentrionale exp losèrent des dél’autre rive de l’Escaut, et sur le pont à pôts de munitions, qui avaient pris feu bateaux militaire sur le fleuve défi lait un sous les tirs allemands; du côté du port interminable flot de trains, d’au tos, de et plus loin dans la dire ction du palais voitures, de camions de munition s. de justice les projectiles causèren Après que le commandant alleman t de d von terribles incendies. La Ville d’Anvers Beseler avait envoyé une seconde fois sera défendue avec un cou rage tenace un parlementaire au commandan t de la qui recèle des actions encore plus imposition fortifiée pour exiger la capitu- pressionnantes, même si elles sont tralation de la ville, et que cette exig ence giques.” fut rejetée, les bombardements repr irent
LA FUITE DES CENT MILLE
“Je traversais le jardin vers la rue et voyais maintenant défiler l’interminable cortège de fugitifs, quelle misère! Chevaux et voitures, chariots et bicyclettes s’empressaient devant moi, comme s’ils étaient fouettés par la menace d’un orage imminent; des troupeaux de bœufs rugissants et des troupeaux de gens anxieux; des mères qui, des deux mains, traînaient des enfants pleurants derrière elles, des fils transportant un père paralysé ou malade sur une brouette, de petites gens qui, unissant leurs forces, tiraient ou poussaient de petits chariots chargés de quelques chaises, une table, un matelas, un petit poêle, une petite volière, des hommes aux semelles usées et pieds-nus, des femmes sur de hauts talons cassés, portant un chapeau d’été à fleurs fanées ou à plumeaux qui se mêlaient à leur chevelure dans le vent – quelle absurdité. Je continuais à les regarder, comme cloué sur place, alors que les larmes me venaient aux yeux. C’était mon peuple qui s’enfuyait et ces milliers de personnes traquées, comme si elles avaient perdu tout sens, le visage tout rouge, couraient comme des animaux pourchassés, fuyant la mort, comme si des uhlans braquaient leur lances sur elles; elles poursuivaient leur route, le regard fixé vers le néant, la tête courbée, comme si le ciel allait leur tomber sur la tête dans ce tremblement de terre. Pendant ce temps, plus loin, les puissants canons allemands ne cessaient d’aboyer bruyamment. Je pensais aux milliers de fugitifs qui, en ce moment même, devaient être en route à travers la Flandre, le long des routes vers le littoral. Un demi-million de personnes sans abri avançait péniblement, au milieu du chaos créé par le retraite d’une armée de soldats éreintés et de chariots de guerre.” fragments de journal Jozef Muls, 1914
“Les fugitifs” H.Prat
s les cafés “Tous les magasins, tou s. La de mé fer t ien et les hôtels éta ent détem plè com it éta Keizerlei ard lev . Oeserte; je traverse le bou urne. Là, à reto oe-oe, sidéré, je me tres éclate mè ts cen x moins de deu du bouleieu mil au e une grenad poursuis vard. M’empressant, je ager sur eng m’ à mon chemin. Prêt le exvel nou une ts, la Groenplaa
i. Sur le plosion forte derrière mo Vierwinla de e Meir, juste en fac it tométa nt ava peu denstraat, où un zepbée une bombe lancée par ppe le fra pelin, un autre projectile reaux car de it bru sol. J’entends le ants, enf et s me fem t, qui se cassen elq Qu ues criant fort, s’enfuient. hommes sont blessés.”
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Panique dans la ville
Objets abandonnés par les fugitifs sur les quais anversois
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“Pendant toute la nuit le bac à vapeur avec une fureur extraord inaire. Dans la conduisait des fugitifs tremblan ts vers partie septentrionale exp losèrent des dél’autre rive de l’Escaut, et sur le pont à pôts de munitions, qui avaient pris feu bateaux militaire sur le fleuve défi lait un sous les tirs allemands; du côté du port interminable flot de trains, d’au tos, de et plus loin dans la dire ction du palais voitures, de camions de munition s. de justice les projectiles causèren Après que le commandant alleman t de d von terribles incendies. La Ville d’Anvers Beseler avait envoyé une seconde fois sera défendue avec un cou rage tenace un parlementaire au commandan t de la qui recèle des actions encore plus imposition fortifiée pour exiger la capitu- pressionnantes, même si elles sont tralation de la ville, et que cette exig ence giques.” fut rejetée, les bombardements repr irent
LA FUITE DES CENT MILLE
“Je traversais le jardin vers la rue et voyais maintenant défiler l’interminable cortège de fugitifs, quelle misère! Chevaux et voitures, chariots et bicyclettes s’empressaient devant moi, comme s’ils étaient fouettés par la menace d’un orage imminent; des troupeaux de bœufs rugissants et des troupeaux de gens anxieux; des mères qui, des deux mains, traînaient des enfants pleurants derrière elles, des fils transportant un père paralysé ou malade sur une brouette, de petites gens qui, unissant leurs forces, tiraient ou poussaient de petits chariots chargés de quelques chaises, une table, un matelas, un petit poêle, une petite volière, des hommes aux semelles usées et pieds-nus, des femmes sur de hauts talons cassés, portant un chapeau d’été à fleurs fanées ou à plumeaux qui se mêlaient à leur chevelure dans le vent – quelle absurdité. Je continuais à les regarder, comme cloué sur place, alors que les larmes me venaient aux yeux. C’était mon peuple qui s’enfuyait et ces milliers de personnes traquées, comme si elles avaient perdu tout sens, le visage tout rouge, couraient comme des animaux pourchassés, fuyant la mort, comme si des uhlans braquaient leur lances sur elles; elles poursuivaient leur route, le regard fixé vers le néant, la tête courbée, comme si le ciel allait leur tomber sur la tête dans ce tremblement de terre. Pendant ce temps, plus loin, les puissants canons allemands ne cessaient d’aboyer bruyamment. Je pensais aux milliers de fugitifs qui, en ce moment même, devaient être en route à travers la Flandre, le long des routes vers le littoral. Un demi-million de personnes sans abri avançait péniblement, au milieu du chaos créé par le retraite d’une armée de soldats éreintés et de chariots de guerre.” fragments de journal Jozef Muls, 1914
“Les fugitifs” H.Prat
s les cafés “Tous les magasins, tou s. La de mé fer t ien et les hôtels éta ent détem plè com it éta Keizerlei ard lev . Oeserte; je traverse le bou urne. Là, à reto oe-oe, sidéré, je me tres éclate mè ts cen x moins de deu du bouleieu mil au e une grenad poursuis vard. M’empressant, je ager sur eng m’ à mon chemin. Prêt le exvel nou une ts, la Groenplaa
i. Sur le plosion forte derrière mo Vierwinla de e Meir, juste en fac it tométa nt ava peu denstraat, où un zepbée une bombe lancée par ppe le fra pelin, un autre projectile reaux car de it bru sol. J’entends le ants, enf et s me fem t, qui se cassen elq Qu ues criant fort, s’enfuient. hommes sont blessés.”
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