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en effet les temples les plus anciens au monde. Rappelons aussi que les Maltais furent l’un des premiers peuples occidentaux à se convertir au christianisme, suite au naufrage de saint Paul en l’an 60. Plus tard, avec l’arrivée des chevaliers hospitaliers de l’ordre de Jérusalem et la victoire triomphale sur les Ottomans lors du Grand Siège de 1565, l’île est devenue le porte-drapeau de la défense de l’Europe chrétienne contre les infidèles.
10. LES ÎLES SAINT-PAUL
ŻURRIEQ 22. TEMPLES DE HAGAR QIM 23. TEMPLES DE MNAJDRA 24. CHAPELLE MÉDIÉVALE HAL MILLIERI
MOSTA 9. MOSTA – ROTONDE SAINTE-MARIE
BIRGU (VITTORIOSA) 20. ÉGLISE SAINT-LAURENT 21. PALAIS DE L’INQUISITEUR MELLIEHA 8. SANCTUAIRE DE MELLIEHA
MDINA 6. ÉGLISE ET PRIEURÉ DES CARMÉLITES 7. CATHÉDRALE SAINT-PAUL
GOZO 1. LA CITADELLE – CATHÉDRALE NOTREDAME-DE-L’ASSOMPTION 2. SANCTUAIRE TA’ PINU 3. XAGHRA – ÉGLISE NOTRE-DAME-DELA-NATIVITÉ 4. XAGHRA – LES TEMPLES DE ĠGANTIJA 5. XEWKIJA – ÉGLISE SAINT-JEAN-LEBAPTISTE
LA VALETTE 14. GRAND PORT 15. PALAIS DES GRANDS MAÎTRES 16. CO-CATHÉDRALE SAINT-JEAN 17. CATHÉDRALE ANGLICANE SAINT-PAUL 18. ÉGLISE SAINT-PAUL-LE-NAUFRAGÉ 19. JARDINS D’UPPER BARRAKKA
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RABAT– MALTE 10. CATACOMBES SAINTE-AGATHE 11. CATACOMBES SAINT-PAUL 12. LA GROTTE DE SAINT PAUL 13. MUSÉE WIGNACOURT
DE HAUT EN BAS : LA GROTTE SAINT-PAUL ; VUE DE LA VILLE DE BIRGU ET DU FORT SAINT-ANGE.
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alte, 316 km 2, et une population de quatre cent dix mille habitants… un point sur la carte de l’Europe. En effet, cet archipel situé au cœur de la Méditerranée est le plus petit État de l’Union européenne. Pourtant, ce pays, petit par la taille, mais grand par son histoire, recèle mille et un trésors et malgré les différentes influences des nations qui l’ont tour à tour colonisé, il a su se forger une identité propre. Entre tradition et modernité, Malte saura vous surprendre par sa richesse historique et culturelle, vous enchanter par la beauté de ses sites naturels, vous séduire par la gentillesse et l’accueil chaleureux de ses habitants. De par son histoire, l’une des caractéristiques les plus frappantes de ce pays est la façon dont vie quotidienne et dévotion religieuse ont toujours été intimement liées. Rappelons-le, l’archipel abrite des lieux de culte cinq fois millénaires – ce sont
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L’ARCHIPEL MALTAIS
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ssurément on peut dire que ces îles sont sacrées. Pour preuve, on compte plus de trois cent soixante églises dans l’archipel, dont une vingtaine à La Valette. Les Maltais sont pour la plupart croyants et pratiquants – la grande majorité de ces églises a en effet une activité quotidienne. La religion fait partie intégrante de la vie des Maltais, comme le montre leur ferveur pour les saints patrons des villes et des villages, ainsi que la forte implication des paroissiens dans la préparation des « festas ». Puis, il y a aussi ces petits témoignages de piété populaire qui font tout le charme de ce pays – les plaques en céramique représentant la Vierge Marie ou le Sacré-Cœur de Jésus que l’on trouve sur les façades des maisons, ou encore les crèches et les statues de l’enfant Jésus qui viennent orner les fenêtres dès que Noël approche… Plus surprenant encore, les églises disposent souvent deux horloges sur leur clocher : l’une donne l’heure, tandis que l’autre n’est qu’un trompe-l’œil destiné à égarer le diable !
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AU CARREFOUR ENTRE L’ORIENT ET L’OCCIDENT Le dépaysement est assuré sur ce petit rocher où l’on parle une drôle de langue – « il-Malti » – mélange d’arabe, d’italien et d’anglais mais où l’on peut également déceler, ici et là, quelques mots d’origine française ! Les fêtes patronales rappellent les processions religieuses de Sicile et de Sardaigne, mais à Malte, on invoque Dieu sous le nom d’Alla !
DE GAUCHE À DROITE : LA CHAPELLE SAINT-MATTHIEU À QRENDI ; LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE À LA VALETTE ; LA CITADELLE À GOZO ; LES ÎLES SAINT-PAUL.
Pour les visiteurs férus d’histoire, un détour par La Valette s’impose. Admirez la somptueuse beauté de la co-cathédrale Saint-Jean, ou déambulez paisiblement dans les rues pavées datant des XVIe et XVIIe siècles ! Si vous souhaitez remonter encore plus loin dans le temps, imprégnez-vous de la quiétude qu’off re Mdina la médiévale ! Et si vous désirez donner une note
un peu plus contemplative à votre séjour, suivez les traces de saint Paul ou laissez-vous tenter par Gozo et profitez de ses paysages sereins pour vos promenades méditatives. Vous l’aurez compris, Malte off re une multitude de possibilités à ses visiteurs. L’île sacrée vous tend les bras, vous invite à partir à sa découverte…
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DE GAUCHE À DROITE : LES TEMPLES DE MNAJDRA ; LES TEMPLES DE HAGAR QIM ; L’HYPOGÉE ; LA DÉESSE DE LA FERTILITÉ.
MALTE À L’ÈRE PRÉHISTORIQUE
plus de vingt tonnes ? Des pierres sphériques, de la taille de boulets de canon, ont été découvertes sur la plupart des sites. Elles auraient servi de roulettes primitives pour déplacer et assembler les dalles de pierre. Les premiers temples datent d’un millénaire avant les pyramides es premiers habitants de l’île arrivèrent d’Égypte. Ils figurent parmi les monuments vers 5600 avant J.-C. Il s’agissait de en élévation les plus anciens et les plus chasseurs-cueilleurs, provenant probablement remarquables au monde. Partiellement intacts, de Sicile. De ces premiers temps, on sait peu ils sont classés au patrimoine mondial de chose, mais entre 3 600 et 2 500 avant J.-C., de l’UNESCO. Malte abrita une civilisation qui fit preuve d’une Le site le plus ancien est celui de Ggantija, à Gozo, ainsi nommé d’après le mythe selon perspicacité stupéfiante en ingénierie. Animés lequel il aurait été construit par des géants. Il par une profonde spiritualité, ces individus (dont s’agit en réalité de deux on ignore les origines temples, édifiés côte et les coutumes) construisirent à côte au sommet d’un une vingtaine de temples À VOIR ABSOLUMENT : sur l’archipel – c’est ainsi qu’on plateau qui domine une L’HYPOGÉE les dénomme aujourd’hui grande partie de l’île. Ils « les bâtisseurs de temples ». dateraient d’environ 3600 DE HAL SAFLIENI Les temples, avant J.-C. et constituent impressionnants par la technicité Ancien sanctuaire et nécropole, un exemple exceptionnel ce temple souterrain presque intact et la régularité de leur dispositif, du « plan trilobé », les est un parfait exemple d’architecture salles étant disposées en demeurent une véritable préhistorique. Monument phare forme de feuille de trèfle. énigme pour les chercheurs. des îles maltaises, c’est aussi un lieu Chacun des temples Comment ces hommes primitifs unique au monde. est constitué de sont-ils parvenus à déplacer ces cinq absides autour d’une mégalithes, dont certains pèsent
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salle centrale. Des blocs de calcaire, dont certains s’élèvent à plus de six mètres, façonnent les murs. Chaque abside aurait contenu un autel et servi pour un rituel spécifique. Plusieurs motifs décoratifs ornent les murs. À l’origine, les temples auraient été recouverts d’un toit ; une « porte » symbolique existait peut-être à l’entrée, permettant de créer un espace clos réservé au culte. Les temples de Hagar Qim et de Mnajdra, édifiés sur la côte sud-est de Malte, frappent les visiteurs par leur situation géographique. Plus récents, ils sont aussi mieux conservés que les temples de Ggantija. À Hagar Qim, il reste encore quelques sections du toit ; des études récentes ont démontré que les temples furent édifiés à cet endroit précis de manière à recevoir le soleil lors des solstices d’été et d’hiver. La concentration géographique des sites semble suggérer que l’archipel maltais attirait déjà, à l’ère préhistorique, de nombreux pèlerins. Des ossements d’animaux, trouvés en quantité, indiquent la pratique de sacrifices. De plus, l’excavation des sites au début du siècle dernier a livré de très beaux exemples d’art préhistorique, dont une figurine nommée la Vénus de Malte, ainsi qu’un grand piédestal d’une statue représentant peut-être la TerreMère (dans son intégralité, la statue devait atteindre 2,75 m). À Tarxien, où se situe un autre site mégalithique, moins bien préservé que celui de Hagar Qim mais plus élaboré, les archéologues ont également trouvé d’admirables
gravures rupestres, des spirales décoratives, ainsi que des frises représentant des animaux domestiques. Ces objets, d’une valeur inestimable, se trouvent actuellement au Musée
national d’Archéologie de La Valette. Par ailleurs,
un centre éducatif à Hagar Qim off re des informations détaillées sur la découverte des temples et fournit aux visiteurs un aperçu global du contexte dans lequel furent érigés ces monuments spectaculaires à Malte et à Gozo. Sans doute le site archéologique le plus remarquable à Malte, l’Hypogée de Hal Saflieni, près de Paola, est un véritable dédale de couloirs et de salles qui s’étend sous les rues étroites de la ville. En 1902, des terrassiers creusaient une citerne pour un nouveau complexe résidentiel lorsqu’ils se retrouvèrent soudainement dans un réseau de salles savamment taillées dans la roche. C’est ainsi qu’a été découvert cet ancien sanctuaire, datant d’environ cinq mille ans, qui faisait également office de caveau. L’Hypogée de Hal Safl ieni est unique. Seul temple préhistorique souterrain au monde, il s’étend sur au moins trois étages, à dix mètres de profondeur. Les théories divergent quant à son objectif initial. L’hypogée contient plus de trente salles qui comprennent à la fois le temple et la nécropole, dont les dépouilles de quelques sept mille personnes ont été excavées. Afin de préserver ce site, à la fois fragile et exceptionnel, le nombre de visiteurs est limité à soixante par jour. Il est par conséquent indispensable de réserver sa visite bien à l’avance.
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CATHÉDRALE SAINT-PAUL (VUE DEPUIS LA RUE). CI-DESSOUS : LES REMPARTS DE MDINA.
SAINT PAUL ET LES PREMIERS CHRÉTIENS
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Une fois sauvés, nous avons découvert que l’île s’appelait Malte. Les Barbares nous ont traités avec une humanité peu ordinaire. Ils avaient allumé un grand feu, et ils nous ont tous pris avec eux, car la pluie s’était mise à tomber et il faisait froid » (Actes des Apôtres, 28, 1-2). C’est ainsi que Luc relate le naufrage de Paul, survenu en l’an 60, alors que ce dernier se rendait à Rome pour être jugé par l’empereur Néron. Luc raconte que le bateau qui les transportait vers la Crète (et qui était censé les emmener par la suite à Rome) fut pris dans un vent violent et finit par s’échouer « dans une baie avec une plage » (Actes des Apôtres, 27, 39). Bien que le lieu exact ne pût jamais être identifié avec certitude, l’on considère que les naufragés s’échouèrent près de la côte nord-est de Malte, à l’endroit que l’on appelle aujourd’hui l’île Saint-Paul. Paul fut accueilli chaleureusement par les habitants de Malte, quand bien même il fût
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un prisonnier de l’Empire romain. Très vite, ses hôtes comprirent qu’ils étaient en présence d’un homme exceptionnel. Voulant alimenter le feu que les habitants de l’île avaient allumé, Paul fut mordu par une vipère. Au grand étonnement de tous, non seulement il ne succomba pas à la morsure, mais il secoua la bête dans le feu. Les Maltais le conduisirent alors auprès de Publius, le premier magistrat de l’île. Publius fut si impressionné par cet homme hors du commun qu’il le reçut chez lui pendant trois jours. Paul guérit alors le père de Publius de la fièvre et de la dysenterie. Pendant les trois mois qu’il passa à Malte, il poursuivit son travail apostolique et guérit de nombreux malades. Publius se convertit et encouragea ardemment Paul à répandre la parole de Dieu à travers le pays. Le naufrage de Paul est sans doute l’un des événements les plus marquants de l’histoire de ces îles, comme en témoignent les nombreux lieux de culte qui lui sont dédiés. Malte fut en effet l’un des premiers pays occidentaux à se convertir entièrement au christianisme. La présence influente de Paul permit d’établir une forte dévotion pour le Christ dont les Maltais sont encore très fiers aujourd’hui. Plus tard, Paul fut bien sûr canonisé et devint l’un des
Gafa pour superviser sa trois saints patrons de Malte. À NE PAS MANQUER : Les visiteurs peuvent reconstruction. C’est ainsi suivre les traces de saint Paul que vit le jour ce chefRabat et Mdina sont les meilleurs et visiter les sites où eurent d’œuvre de l’architecture lieux pour rendre hommage à saint lieu les premiers miracles. baroque, consacré en 1703. Paul : cathédrale, église, grotte et Une statue marque l’endroit Gafa était alors à l’apogée de catacombes portent toutes son nom où les naufragés se seraient sa créativité, et la cathédrale et font partie intégrante de l’histoire échoués ; la chapelle de Saint-Paul est l’une de du saint à Malte. Selon la légende, San Pawl Milqi, qui signifie ses plus belles œuvres. les murs de la grotte de Saint-Paul littéralement « Saint Paul La cathédrale célèbre auraient un pouvoir miraculeux. bienvenu », se dresse saint Paul à presque chaque à l’emplacement où se situait recoin – le plafond de l’abside l’ancienne maison de campagne de Publius, est orné d’une série de fresques représentant des là où le gouverneur de l’île aurait initialement scènes de sa vie ; une statue de Paul orne les fonts accueilli l’apôtre. Des ruines romaines ont été baptismaux ; une autre sculpture du saint trouvées ici, même si le seul édifice intact qui reste est gravée dans la porte en chêne d’Irlande de actuellement est une simple chapelle médiévale qui daterait de 1616. La résidence principale de Publius se trouva à Mdina, l’ancienne capitale de Malte. Sur cet emplacement se dresse aujourd’hui la cathédrale métropolitaine de Malte, connue également comme la cathédrale Saint-Paul, l’un des édifices les plus glorieux dédiés à ce saint. La cathédrale occupe une place centrale au cœur de cette ville envoûtante. Ici se trouva depuis les temps normands une petite église, agrandie en 1419. En 1693, un tremblement de terre endommagea sérieusement la structure, et l’on fit alors appel à Lorenzo
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la sacristie, à côté d’une autre sculpture représentant saint Pierre. Parmi les vestiges épargnés par le séisme, figurent les fonts baptismaux, la porte de la sacristie, ainsi que le tableau du maître-autel, œuvre monumentale de Mattia Preti représentant le naufrage de saint Paul. Il s’agit d’une peinture à l’huile, exécutée sur la pierre maltaise. Deux autres œuvres sont signées de la main de l’artiste et chevalier calabrais : La Conversion de saint Paul qui orne le retable, et Saint Paul conquérant les Maures. Ce dernier tableau évoque un miracle que l’on attribue au saint : en 1429, alors que Mdina subissait l’assaut de dix-huit mille infidèles, Paul apparut aux assiégés, monté sur un cheval blanc et brandissant un glaive. Les habitants reprirent courage et Mdina fut ainsi sauvée des Barbares. Une statue de Publius se trouve juste à l’intérieur de la porte principale. Après sa conversion au christianisme, Publius devint le premier évêque de Malte, et plus tard le premier saint du pays. Au-delà des remparts de Mdina se trouve l’agglomération de Rabat, mot qui signifie « banlieue ». Rabat est surtout connu pour l’extraordinaire réseau de catacombes qui s’étend sous la ville. Le lieu le plus remarquable est sans doute la grotte de Saint-Paul où l’apôtre aurait vécu après son naufrage. La grotte est l’un des lieux les plus sacrés de l’île. Dépouillée de presque tout ornement, elle contient une statue de saint Paul offerte par le Grand Maître Pinto en 1748 ainsi qu’une galère en argent offerte par les chevaliers de Saint Jean en 1960, mille neuf cents ans après le naufrage du saint. Juste au-dessus de la grotte se dresse l’église Saint-Paul, un édifice du XVIIe siècle où l’on peut admirer une remarquable peinture datant de 1683 et représentant le naufrage, signée de la main de Stefano Erardi. Le sanctuaire voisinant, dédié à saint Publius, date de 1617. Il doit son origine à
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un ermite espagnol, mais il fut redessiné par Gafa. Les premiers chrétiens n’étaient pas autorisés à enterrer leurs morts dans l’enceinte de la ville ; ainsi, les grottes naturelles situées autour de Rabat continuèrent à être creusées jusqu’à ce qu’elles constituent un vaste labyrinthe de corridors faisant office d’espaces funéraires et de temples souterrains. Ces couloirs s’étendraient vraisemblablement beaucoup plus loin que ne sont allées les fouilles, et nous donnent un aperçu singulier de la vie lugubre que menèrent les premiers chrétiens. La crypte et les catacombes Sainte-Agathe, nommées après la troisième sainte patronne de Malte, datent de l’an 4 de notre ère et abritent quelques fresques remarquables peintes à même la roche. Les lieux auraient servi de cachette à sainte Agathe lorsqu’elle fuyait la Sicile. Les catacombes Saint-Paul sont encore plus anciennes, et auraient accueilli les dépouilles de plus de mille défunts. D’autres lieux en dehors de Rabat et de Mdina célèbrent avec ferveur le saint patron de l’île, notamment la paroisse collégiale Saint-Paul-leNaufragé située à La Valette. On y trouve un reliquaire contenant quelques fragments d’os du poignet droit du saint, ainsi qu’un morceau de la colonne sur laquelle il aurait été décapité à Rome. Bien que ces deux reliques soient les plus importantes, l’église renferme de nombreux autres trésors, dont un retable peint par le maître français Antoine de Favray, ainsi que des œuvres des frères Gafa, Lorenzo et Melchiorre. EN HAUT À GAUCHE : LES CATACOMBES SAINTE-AGATHE. ÉGLISE SAINT-PAUL, RABAT, MALTE.
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MALTE AU MOYEN-ÂGE
Cette chapelle jouit d’une architecture simple mais charmante – sa surface ne dépasse pas les 38 m 2 ; la voûte est en arc brisé. Le plus spectaculaire, cependant, ce sont les fresques que l’on trouve à l’intérieur – neuf panneaux omme ailleurs en Europe, Malte connut sur les parois latérales et une période turbulente durant le Moyen deux panneaux à l’arrière Âge, marquée par d’innombrables représentent en couleurs incursions de l’étranger, et cela jusqu’à l’arrivée étonnamment vives apôtres, des chevaliers de Saint-Jean qui parvinrent martyrs et saints. À juger à instaurer une certaine stabilité. De cette période, par leur style archaïque, ces il ne reste malheureusement que peu d’empreintes. fresques sont probablement On trouve cependant, au sud de l’île, des copies des peintures deux chapelles qui sont des exemples sublimes murales qui ornaient autrefois d’architecture médiévale. Il s’agit de la chapelle l’ancienne chapelle. Elles de l’Annonciation à Hal Millieri et de la chapelle auraient été exécutées par Sainte-Marie de Bir Miftuh (qui signifie « puits un peintre sicilien nommé ouvert »). Toutes deux ont heureusement survécu Garinu, et constituent des à des années de vandalisme et de négligence, et exemples fascinants d’art sacré. abritent des fresques remarquables, représentatives La chapelle Sainte-Marie d’un art dont de Bir Miftuh, on ne trouve que construite très peu d’exemples vers 1436, À NE PAS MANQUER : dans l’archipel. accueillit la La chapelle de l’Annonciation La chapelle population à Hal Millieri, sans doute la plus de l’Annonciation des hameaux modeste et la plus charmante de l’île, qui daterait des des alentours pendant environ contient une série d’anciennes fresques années 1450 et qui deux cents ans. La chapelle fut tout à fait remarquables. Récemment aurait été construite laissée à l’abandon jusqu’aux restaurée, elle est désormais accessible sur le site d’un édifice années soixante-dix aux visiteurs (sur rendez-vous). similaire datant lorsque furent découverts, du XIIIe siècle. au-dessus de la porte principale, des fragments de ce qui était autrefois une vaste fresque CHAPELLE DE HAL MILLIERI. représentant le Jugement dernier. EN HAUT : SAINT NICOLAS, CHAPELLE DE HAL MILLIERI. La robe d’un personnage féminin permet de dater la fresque de 1480. La chapelle est peu ornée – un plan rectangulaire simple, et une série d’arches brisées à l’intérieur qui viennent soutenir le plafond en dalles de pierre. Cependant, les travées larges de plus de deux mètres entre les arches – une prouesse architecturale pour l’époque – démontrent que son constructeur était quelqu’un de très expérimenté.
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À NE PAS MANQUER : Classée au patrimoine mondial de l’humanité, La Valette est une villeforteresse vieille de 450 ans, « bâtie par un gentilhomme pour des gentilshommes ». De tous ses somptueux édifices, la cocathédrale Saint-Jean est sûrement le monument le plus remarquable.
LES REMPARTS DE LA VALETTE. À DROITE : LA CO-CATHÉDRALE SAINT-JEAN À LA VALETTE.
L’ÈRE DES CHEVALIERS
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93 km au sud de la Sicile et à 288 km des côtes tunisiennes, Malte jouit d’une situation stratégique incomparable. Charles Quint en avait sûrement conscience lorsqu’il en fit don, en 1530, aux chevaliers de l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-deJérusalem. L’Ordre se trouvait alors à la dérive, ayant perdu Rhodes face à la puissante armée de Soliman le Magnifique. Réputés pour leur dévouement aux malades, mais également redoutables au combat, les chevaliers étaient indubitablement les meilleurs candidats pour défendre l’Occident chrétien contre la poussée ottomane. À vrai dire, les chevaliers étaient peu enthousiastes à l’idée de s’installer à Malte. L’île leur paraissait désertique. De leur côté, les familles nobles basées à Mdina n’apprécièrent guère l’arrivée de ces moines-soldats. L’Ordre s’installa ainsi à Birgu, tout en gardant l’espoir de pouvoir retourner un jour à Rhodes. Cependant, en 1565, les chevaliers marquèrent leur plus grand triomphe militaire en défendant l’île (et l’Occident chrétien) des Turcs lors du
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Grand Siège de Malte. Cinq mois durant, une flotte ottomane forte de trente mille hommes assiégea l’île. La victoire remportée le 8 septembre par les chevaliers valut à l’Ordre la reconnaissance de tous les monarques d’Europe. Les chevaliers se décidèrent ainsi de faire de l’île leur base permanente. Commença alors la construction d’une nouvelle ville, de l’autre côté du Grand Port, juste en face de Birgu – La Valette, du nom du Grand Maître qui triompha des Ottomans. Les chevaliers parvinrent à transformer une simple péninsule escarpée en cette magnifique ville fortifiée que l’on peut voir aujourd’hui. La Valette est en effet la première ville en Europe à avoir été entièrement créée selon des plans. La Valette regorge d’églises, de palais, d’auberges. Il ne fait aucun doute cependant que la co-cathédrale Saint-Jean en est le monument le plus emblématique, le plus remarquable. Édifiée en 1570, sur les plans de l’architecte maltais Girolamu Cassar, la co-cathédrale fut d’abord conçue pour être « l’église conventuelle » de l’Ordre. À ses débuts, elle n’était qu’un remplacement plutôt austère à l’église SaintLaurent située à Birgu. Cependant, au fi l des aménagements, les ornements devinrent de plus en plus précieux, témoignant de la grande richesse des chevaliers ainsi que de leur puissance en tant que défenseurs de la foi chrétienne.
Derrière une façade relativement sobre, se cache aujourd’hui un intérieur fastueux composé d’une nef centrale longue de soixante mètres, entourée de huit chapelles latérales consacrées aux différentes langues de l’Ordre. L’écrivain britannique Sir Walter Scott qualifia l’intérieur comme « le plus extraordinaire que j’aie jamais contemplé de ma vie ». L’Ordre fit appel au peintre italien Mattia Preti pour décorer le plafond et plusieurs chapelles. Preti transforma tout l’intérieur et en fit un véritable chef-d’œuvre. Sur la voûte en berceau, il peignit des fresques qui illustrent la vie et le martyre de Saint Jean-Baptiste, employant une technique innovante pour créer l’illusion de personnages en trois dimensions. Chaque chapelle regorge de trésors ; le sol est pavé de quelques 374 pierres tombales en marbre polychrome, sous lesquelles reposent
les chevaliers. Beaucoup portent la devise de l’Ordre (« Tuitio fidei et obsequium pauperum ») et exaltent la vocation des chevaliers – assister les pauvres tout en défendant la foi. L’oratoire contient le chef-d’œuvre du Caravage, La Décollation de Saint Jean-Baptiste. Dans la crypte repose la dépouille du Grand Maître La Valette. Cassar dessina également le Palais des Grands Maîtres, l’un des premiers bâtiments à être édifié dans la nouvelle ville. Durant toute son histoire, ce palais continua d’accueillir les plus hauts dignitaires de Malte. Il servit de résidence au gouverneur britannique jusqu’en 1928, et abrite actuellement le bureau du président de la République. Cependant, comme son nom l’indique, il fut initialement conçu pour accueillir le Grand Maître, et servit de siège du pouvoir de l’Ordre jusqu’à son départ en 1798. Ce monument, parfaitement conservé, se situe au cœur de La Valette, bordant plusieurs places publiques et s’étendant autour de deux cours intérieures. Les visiteurs ont accès aux magnifiques appartements d’État qui laissent entrevoir une partie des trésors amassés par l’Ordre – tapisseries, fresques, mobilier, céramiques. L’Armurerie abrite quelques cinq mille pièces, l’une des plus riches collections d’armes d’Europe. Ce que les chevaliers sont parvenus
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CI-DESSUS : LE PALAIS DES GRANDS MAÎTRES À LA VALETTE. EN DESSOUS : BIRGU/VITTORIOSA .
à accomplir est d’une ampleur telle qu’il nous est presque impossible aujourd’hui d’imaginer ce à quoi l’île ressemblait avant leur arrivée. Pourtant, la configuration du Grand Port, dont la capitale est entourée, n’a pas subi d’importants changements depuis l’époque de l’Ordre. En effet, depuis les jardins de l’Upper Barrakka, là où les chevaliers allaient se détendre autrefois, l’on peut encore admirer les Trois Cités qui se situent de l’autre côté du port. En prenant le bateau qui traverse le Grand Port, le visiteur peut se rendre directement dans la marina de Birgu, juste devant l’entrée principale
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de l’église collégiale SaintLaurent (devant l’église, le Monument de la Liberté commémore le départ des troupes britanniques en 1979). Ce magnifique temple de style baroque, datant du XVIIe siècle, est l’œuvre de Lorenzo Gafa, lui-même originaire de Birgu. L’église Saint-Laurent est l’un des monuments les plus importants de cette ville dont les vieilles ruelles fleuries sont parmi les plus pittoresques de l’île. Pendant deux cents ans, Saint-Laurent servit d’église pour l’Inquisition romaine basée à Birgu. Initialement édifié pour faire office de tribunal civil, le Palais de l’Inquisiteur devint la résidence permanente des soixante-deux délégués de Rome chargés d’éradiquer l’hérésie et de défendre les idéaux du Vatican. Cette position servait vraisemblablement de tremplin pour ces hommes d’Église – vingt-sept inquisiteurs devinrent cardinaux, et deux furent élus papes, Alexandre VII et Innocent XII. Napoléon Bonaparte abolit l’Inquisition en 1798. Il existe encore des registres détaillés couvrant la quasi-totalité de la durée de l’Inquisition à Malte. Ces documents indiquent que les méthodes employées étaient bien moins sévères que celles de l’Inquisition espagnole. La torture n’était appliquée que très rarement, et il n’y eut aucune exécution. Ceux qui étaient jugés coupables étaient condamnés à la prison ou à l’exil. Aujourd’hui encore, l’édifice est divisé en trois parties : les appartements de l’inquisiteur, le tribunal et les geôles. Les salles les plus grandes et les cours intérieures ont été transformées en musée où l’on peut voir une exposition consacrée à l’ethnographie maltaise. D’autres galeries expliquent l’influence de l’Inquisition sur la culture religieuse urbaine à Malte. Le musée abrite également de belles peintures, un certain nombre de statues et de retables, ainsi que des objets anciens ayant appartenu aux inquisiteurs.
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LE CULTE MARIAL À MALTE
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À Gozo se trouve le sanctuaire Notre-Dame de Pinu, une
remarquable basilique néo-romane, consacrée en 1932. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, il n’y avait ici qu’une toute petite chapelle. En 1883, une paysanne nommée Karmela Grima et l’un de ses amis, Francesco Portelli, y entendirent la voix de la Vierge Marie. La mère de Portelli, gravement malade, recouvra miraculeusement la santé. D’autres guérisons miraculeuses eurent lieu, et cette chapelle solitaire devint alors l’un des endroits les plus visités du pays. Aujourd’hui encore, Ta’ Pinu est un haut lieu de pèlerinage,
epuis les collines de Malte ou de Gozo, vous découvrirez un panorama qui est unique à ces îles. Au loin, les falaises escarpées plongent dans les eaux bleu turquoise de la Méditerranée, tandis que champs, vignes et caroubiers épousent les silhouettes élégantes des anciennes villes fortifiées qui se dressent majestueusement au-dessus du maquis. Partout où votre regard se pose, qu’il se promène le long des falaises ou bien qu’il survole les champs ou les mystérieux dédales urbains, le paysage À NE PAS MANQUER : est ponctué de tours et de dômes appartenant Malte et Gozo regorgent à de magnifiques lieux de culte. Beaucoup de d’innombrables églises paroissiales, ces édifices sont dédiés à la Vierge Marie. Parmi les exemples les plus remarquables, toutes magnifiques. Celle de Xaghra, édifiée en 1815, est particulièrement on peut citer l’église paroissiale Saintebelle. Pensez aussi à visiter le prieuré Marie à Mosta (Malte) et la Rotonde et l’église des carmélites à Mdina. à Xewkija (Gozo). Ce sont deux vastes édifices, impressionnants par leur taille Le monastère, ainsi que le musée, et par leurs dômes colossaux. Ces dômes vous permettront de découvrir seraient parmi les plus grandes coupoles non la vie des moines carmélites à Malte. soutenues d’Europe. Le sanctuaire de Mellieha abrite Une histoire célèbre liée à Mosta relate une peinture de la Vierge comment, le 9 avril 1942, une bombe de que l’on attribue à saint Luc. la Luftwaffe pénétra la coupole pendant la messe mais n’explosa pas. Personne ne fut blessé malgré des bombardements violents qui comme le témoigne la vaste collection d’exdurèrent toute la nuit. Une réplique de la bombe voto que l’on peut voir dans le déambulatoire. est conservée dans la sacristie de l’église. Les papes Jean Paul II et Benoît XVI s’y sont Des photographies témoignent des dégâts subis tous deux rendus. À Gozo se trouve également par l’édifice. la magnifique cathédrale de Notre-Dame-del’Assomption, située à Victoria (Rabat). La cathédrale est, comme celle de Mdina, l’œuvre SANCTUAIRE NOTRE-DAME-DE-MELLIEHA. CI-DESSUS : ÉGLISE PAROISSIALE NOTRE-DAMEde Lorenzo Gafa. L’édifice actuel fut restauré DE-L’ASSOMPTION, MOSTA. au début du XVIIIe siècle, après avoir subi des dommages importants lors d’un tremblement de terre en 1693. La cathédrale se trouve à l’intérieur de l’enceinte des fortifications de la citadelle ; elle fut entièrement construite avec des pierres calcaires locales. Elle abrite aussi l’un des trompel’œil les plus spectaculaires des îles maltaises : le dôme qui devait couronner la cathédrale ne fut jamais construit ; à la place, on y trouve une illusion d’optique vertigineuse d’habileté, conçue par Antonio Manuele da Messina.
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L’ART RELIGIEUX
Wignacourt le nomme « chevalier de grâce ». Des tableaux de cette période, il n’en reste aujourd’hui que deux à Malte. Le plus remarquable est sans doute « La n matière d’art religieux, Malte a beaucoup Décollation », œuvre à off rir à ses visiteurs, à commencer par les commandée pour être placée deux chefs-d’œuvre de Michelangelo Merisi, en retable dans l’oratoire de dit (Le) Caravage, que l’on peut encore admirer la co-cathédrale Saint-Jean. dans la co-cathédrale Saint-Jean à la Valette. Les Ce tableau, le plus grand deux tableaux en question sont « La décollation de du peintre (361 x 520 cm), Saint Jean-Baptiste » et « Saint Jérôme écrivant », est aussi le seul qui porte sa datant de 1607-1608. signature. En effet, Caravage signe avec Né à Milan en 1571, Caravage part s’installer le sang qui coule du cou tranché de saint Jean. à Rome à l’âge de vingt et un ans. Impliqué dans une Ses premiers tableaux dérangent bagarre, Caravage À NE PAS MANQUER : – non seulement ils s’éloignent du est incarcéré mais maniérisme en vogue à l’époque, parvient à s’enfuir. La co-cathédrale Saint-Jean mais ils s’appuient sur un réalisme Pour avoir quitté l’île est un lieu incontournable – on populiste qui choque par sa crudité. sans l’autorisation peut y admirer les chefs-d’œuvre Ses personnages sont qualifiés de du Grand Maître, il est du Caravage et de Mattia Preti. « vulgaires ». De plus, sa technique radié de l’Ordre. Ironie Faites un tour également au musée du clair-obscur n’est guère appréciée. du sort, la cérémonie de Wignacourt – le site, ainsi Les débuts sont donc difficiles de dégradation se tient que la collection qu’il abrite, sont mais, à partir de 1600, il reçoit ses face à l’autel où figure remarquables. premières grandes commandes. son chef-d’œuvre. Caravage est cependant aussi Autre artiste turbulent que talentueux. En 1606, il tue italien à avoir été nommé « chevalier de grâce », un homme et doit fuir Rome. Recherché pour Mattia Preti (1613-1699) est le peintre religieux meurtre, il lui faut séduire le Grand Maître Alof le plus respecté de l’époque baroque à Malte. de Wignacourt s’il veut échapper à l’échafaud. Preti passe près de quarante ans à Malte, mais Caravage ne restera que quelques mois à Malte, sa carrière atteint son point culminant grâce aux mais cette période se révélera être prolifique. peintures qui ornent la voûte de la co-cathédrale Très honoré de la présence d’un si grand peintre, Saint-Jean. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses églises à Malte et à Gozo. La basilique Saint-Georges à « LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN LE BAPTISTE » PAR LE CARAVAGE, CO-CATHÉDRALE SAINT-JEAN, LA VALETTE. Victoria (Gozo) contient deux œuvres EN HAUT : LE MUSÉE WIGNACOURT, RABAT, MALTE. du peintre, dont un beau retable représentant « Saint Georges et le dragon » (1678). À côté de la basilique SaintGeorges se trouve le nouveau musée Il-Hagar – Heart of Gozo qui retrace l’histoire de Gozo à travers des objets et des œuvres d’art religieux. Au musée Wignacourt à Rabat , situé au-dessus de la grotte de Saint-Paul, il est également possible d’admirer une belle collection d’art religieux.
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LES FÊTES RELIGIEUSES
toutes réunies et passent une journée ensemble au bord de la mer. La semaine sainte est plus QORMI – DIMANCHE DE PÂQUES a vie chrétienne fait partie intégrante importante de l’identité maltaise. La religion imprègne encore dans le le quotidien et régit la vie sociale et culturelle calendrier religieux. Les célébrations débutent des habitants. Les « festas », fêtes patronales des une semaine avant le vendredi saint, avec des villes et villages, constituent peut-être le meilleur processions en l’honneur de Notre-Dame de exemple de ce curieux croisement entre le spirituel la Douleur. La coutume veut que, le jeudi saint, et le profane. Ces îles, à l’accoutumée plutôt les Maltais aillent se recueillir et prier devant paisibles, s’embrasent de juin à septembre sept autels différents. Le vendredi saint est le lors de la saison des « festas » dont la tradition temps fort de cette période : les églises sont remonte aux chevaliers. Le dénuées de toute ornementation ; certaines temps d’un week-end, chaque sont parées de tentures noires. Les paroissiens FEUX D’ARTIFICE ville et village fête son saint s’habillent en personnages bibliques ; des À LIJA. patron. La statue du saint est statues grandeur nature, évoquant des scènes de portée à bout de bras dans les la Passion, sont portées en procession, empruntant rues, au cœur d’une procession les rues principales de la ville. Certains pénitents haute en couleur. portent des cagoules et des chaînes aux pieds. L’intérieur de l’église Deux jours plus tard, le dimanche de Pâques, est paré de tentures rouges l’on revoit des processions mais le ton est cette et de fleurs ; des ampoules fois-ci à la réjouissance. Les cloches annoncent multicolores ornent la façade. la Résurrection, et des porteurs quelque peu Les rues sont décorées, exubérants courent dans les rues des villes et des pavoisées, illuminées. villages avec la statue du Christ ressuscité. Les paroissiens assistent Un autre moment fort du calendrier religieux ensemble aux vêpres et est Noël. Pendant l’Avent, l’intérieur des églises aux messes, chantent des est tendu de velours pourpre. Chants, chorales hymnes à l’honneur du saint, acclament la statue d’enfants et processions commémorent le voyage au moment où elle quitte l’église. Puis, ils suivent de Marie et de Joseph à Bethléem. Les Maltais la procession qui fait le tour affluent à la messe de minuit. du village sous une pluie La tradition veut que GR ANDES « FESTAS » de confettis et accompagnée le sermon soit prononcé par de la fanfare locale. un jeune garçon, âgé d’une 10 février : Saint Paul-le-Naufragé, Les célébrations se poursuivent dizaine d’années. Une autre La Valette tard dans la nuit, lorsque tradition est celle des crèches 6 août : Transfiguration, Lija les spectacles pyrotechniques (« presepju ») : on en trouve 10 août : Saint Laurent, Birgu viennent embraser le ciel partout, dans les maisons, 15 août : L’Assomption (dans et clore la « festa ». les chapelles, les églises, huit villes et villages, dont Mosta C’est aussi l’occasion pour et parfois dans les rues. à Malte et Victoria à Gozo) les paroissiens de partager Depuis quelques années, 8 septembre : la Nativité un moment convivial, on peut voir une crèche (dans quatre localités – Senglea, de s’amuser, de boire et de « vivante » à Ghajnsielem Naxxar, Mellieha et Xaghra à Gozo) manger ensemble. Ainsi, (Gozo) – près de 8 décembre : l’Immaculée la fête se continue souvent 150 bénévoles, habillés Conception, Bormla (Cospicua), jusqu’au lundi lors de en costumes d’époque, Malte la « xalata » – les familles participent à cette prolongent le plaisir d’être reconstitution de la Nativité.
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ÎLES
:
Les trois îles principales, Malte, Gozo et Comino sont habitées ; les trois petites îles, Cominotto, Filfla et l’île Saint-Paul, sont inhabitées.
SITUATION
GÉOGR APHIQUE
:
Situées au centre de la Méditerranée, les îles maltaises se trouvent à 93 kilomètres au sud de la Sicile.
SUPER FICIE :
Malte est la plus grande île de l’archipel, avec une superficie de 246 km² et 136 km de côtes. Gozo a une superficie de 67 km² et 50 km de côtes. La superficie de Comino ne dépasse pas les 2,7 km².
POPUL ATION :
La population des îles compte plus de 410 000 habitants.
L ANGUE :
Les langues officielles sont le maltais et l’anglais. De nombreux habitants sont multilingues.
D EVISE :
La monnaie officielle est l’euro. De nombreux hôtels, grands magasins et restaurants acceptent également d’autres devises.
FOR M ALIT ÉS :
Pour les ressortissants de l’Union européenne, une carte d’identité ou un passeport suffisent. Les autres nationalités doivent vérifier les exigences d’entrée auprès de l’Ambassade de Malte en France, tél. 01 56 59 75 90.
C LIM AT :
Malte bénéficie d’un climat typiquement méditerranéen – les étés sont chauds et secs, tandis que les hivers sont doux et humides.
FUSE AU
HOR AIRE
:
Aucun décalage horaire
* à partir de, sous réserve de disponibilité, soumis à conditions particulières et susceptibles de modifications sans préavis.
C ONDUIT E :
À Malte, on conduit à gauche. Les limitations de vitesse sont de 64 km/h sur les routes et de 40 km/h en agglomération. Si vous souhaitez louer une voiture, vous devez présenter un permis de conduire national ou international.
S’ Y
RENDRE EN VOL DIRECT
:
Depuis Paris : Air Malta et Transavia Depuis Lyon : Air Malta Depuis Marseille : Air Malta et Ryanair Depuis Toulouse : Air France Depuis Nantes : Transavia Depuis Mulhouse : Air Berlin Pour plus d’informations, veuillez consulter la page web suivante : www.visitmalta.com/fr/airlines <http://www.visitmalta.com/fr/airlines>
HÉBERGEMENT :
Malte et Gozo offrent une sélection d’hôtels allant de deux étoiles à cinq étoiles, ainsi que des chambres d’hôtes, des hôtels-boutiques, des locations de villas et de « farmhouses » rustiques, et des centres de retraite. Pour plus d’informations, veuillez consulter la page : www.visitmalta.com/fr/where-to-stay <http://www.visitmalta.com/fr/where-to-stay> Pour consulter la liste des centres de retraite : http://maltadiocese.org/posts/detail/retreat-houses Consulter le site du ministère de l’île de Gozo www.visitgozo.com Consulter le site officiel de l’Office du Tourisme de Malte : www.visitmalta.com/fr <http://www.visitmalta.com/fr> Le Malta Tourism Authority tient à remercier Clive Vella, Mario Galea, Daniel Cilia, Michael Jurick et www.viewingmalta.com pour avoir contribué aux photos de ce supplément. Publié par CLD en collaboration avec l’Office du Tourisme de Malte à Paris et le département Histoire et Culture du Malta Tourism Authority Rédaction : Nadia Mifsud Mutschler
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