Viviane Fedieu Daniel
Breizh Spered Esprit de Bretagne, Bretagne essentielle. La voici, avec ses couleurs, presque des humeurs, et ses multicolores facettes.
Cet ouvrage est le fruit de plusieurs années de photographies. Il n'a pas l'ambition d'être un guide touristique. C'est bien davantage une déclaration d'amour à la terre qui m'a vue naître et qui nourrit mon regard. J'ai voulu montrer les visages contrastés de cette entité changeante, sauvage et parfois capricieuse, balayée par les vents et baignée de lumières.
Comment rendre hommage à la
Bretagne au pluriel, celle des payages ? Tâche gigantesque qui peut prendre une vie entière. Mais je n'ai pas voulu exclure un seul pan de ce que j'ai vu et admiré. La richesse des couleurs, la diversité des ambiances, les textures, les graphismes, la part des saisons, le jour et la nuit : tout y est, au moins un peu. Ce livre sera donc lui aussi contrasté et pluriel, à son image.
Sommaire p7 à 13 : Terre d'Orage
p 14 à 17 : Horizons acidulés p18-27 : Plein soleil
p44-55 : De l'aube au crépuscule p56-65 : Robes de nuit p28-35 : Ecorces
p36-43 : Bretagne Intérieure
Terre d'orage Une première évidence : ici, les couleurs expriment une émotion : le gris fait écho à la furie du ciel. Il appelle l'orage, le vent, la tourmente. Ce gris là sent les embrunts. Il est plombé et souvent menaçant, prêt à fondre en trombes d'eau et monter à l'assaut des phares et des digues.
Ouessant, à quelque vingt kilomètres de la côte ouest du finistère, mérite son surnom "d'ïle des naufragés". Elle est balayée par ces masses d'air qui soulèvent le coeur de l'océan.
C'est l'éternel combat entre les éléments. Le soleil revient à l'attaque, déchire le ciel, mais pour combien de temps ?
En ce mois de novembre, la Pointe du Pern, à l'extrême ouest de l'ïle, est chahutée par les vagues qui viennent se fracasser et s'éparpillent en écume mousseuse. A l'horizon, ces gigantesques becs bravent la mer d'Iroise. Ce sont les pylones d'un ancien téléphérique qui reliait naguère le phare du Nividic à la terre.
Bréhat, île luxuriante, parsemée de landes grasses, là ou le vent joue avec Eole pour faire rutiler ce bijou sorti des eaux. Une pluie orageuse vient de s'abattre sur le versant ouest de l'île. L'air est electrique. Derrière le phare du paon, la lande est subitement éclairée par une lumière qui semble tout droit émaner d'un feu divin.
Saint-Briac sur Mer
La commune est bordée au Nord par la Manche et à l'ouest par le Frémur et son estuaire qui prend tout à coup des allures graves avec ces nuages qui s'amoncellent autour de ce bâteau échoué.
Saint-Malo est la ville corsaire située en Ille et Vilaine Le site originel de l’agglomération malouine, sont les îlots rocheux de la Cité relié par le tombolo de Solidor à Saint-Servan et où s’était installée l’antique Alet et de Canalchius" - devenu au fil du temps le Saint-Malo "intra-muros".
Dans la rade de Brest, à l'embouchure de la rivière du Faou, la presqu'île de Tibidy s'avance comme une virgule au charme discret. Saint-Guénolé y aurait étébli au 5ème siècle son oratoire.
Ce jour là, les nuages forment une châpe qui bientôt va se déverser en pluie tiède et tambourinante.
Mais en attendant, le soleil filtre et vient éblouir la coque d'un petit vaisseau bien amaré.
Les Monts d'Arrés A l'intérieur des terres, Dans les Monts d'arrés culmine le Mont Saint-Michel de Brasparts, l'une des colines sacrées de l'ancienne Bretagne druidique. Sa chapelle se dresse fièrement comme pour rejoindre le ciel. Lieu intimidant et solennel où chaque pierre semble directement sortie des entrailles de cette ancienne montagne. Aux alentours, le roc'h Trevezel trône du haut de ces quelques 380 mètres. La lande ocre est singulièrement silencieuse et offre une vue imprenable sur le massif armoricain.
La Pointe du Raz Au bout du Finistère, au large de la pointe du raz, le phare de la Vieille brave vents et tempêtes pour alerter les navires qui croisent sur ces mers souvent déchaînées.
Construit de 1882 à 1887 sur le rocher de Gorle bella (« la roche la plus éloignée » en breton). Il éclaire et sécurise fortement le passage dangereux du raz de Sein, de concert avec la tourelle de la Plate (cardinale ouest). Il est situé dans le raz de Sein à moins d'un mille marin à l'ouest de la pointe du Raz sur la commune de Plogoff. L'« Enfer » de la Vieille doit sa célébrité à sa situation isolée en mer dans une zone agitée. De plus, il se démarque par son histoire et son passé riches : entre les études de faisabilité et le premier allumage, près de dix
La Pointe de Pen Hir, prolongée en mer par les Tas de Pois est sans doute l’image la plus connue de Camaret et une des promenades favorites des touristes, ce dés le XIXème siècle. il m'a semblé que les cieux s'ouvraient ce jour là, pour parler à la roche. Quels secrets ce sont-ils confiés ?
Concarneau, qui ne mesurait encore, à la fin
du XIXè siècle, qu'une centaine d'hectares, en compte aujourd'hui 40 fois plus. Au XIVè siècle déjà une véritable agglomération cernée de murailles de pierre occupe l'île. Le fait d'armes le plus connu est sans doute le siège de la ville, en 1373, par Duguesclin qui réussira à en chasser la garnison anglaise. Mais pour l'heure, ce sont les nuages tourmentés qui la prennent d'assault.
La Chapelle de la pointe du Van. l'un des édifices religieux les plus célèbres du Finsitère. Les lambeaux de nuages quittent la côte presque à regret. Baie des Trépassés, Pointe du Raz : la chapelle nous rappelle à quel point cette Bretagne est fatale aux marins qui osent la défier.
Tibidy est un îlot situé à l'embouchure de la
rivière du Faou, au fond de la rade de Brest, sur le territoire de la commune de L'Hôpital-Camfrout. La légende veut que Saint Guénolé , accompagné de onze autres disciples de Saint Budoc, débarque sur l'île de Tibidy en 482, s'y installe et établisse un oratoire.
Trois ans plus tard, il quitte l'île et gagne Landévennec, L'île est donnée par la suite à l'abbaye de Landévennec.
Horizons acidulés C'est en vert et en bleu que l'on représente institutionnellement les couleurs de la Bretagne. Présence de pâturages, notes outremer. Entre Armor et Argoat, les deux dominantes rivalisent, tranchant sur les lignes d'horizon.
Au soleil de midi, elles aparaissent acidulées et pures, preque primaires. Voici l'essence même de ce terroir qu'elle décline à travers toutes les harmonies, passant du bleu clair au vert acide.
Ouessant, sur fond de gwenn ha du, le phare du Chreac'h veille d'un feu bienveillant sur cette île parfois inhospitalière. Mais pour l'heure, le calme règne et c'est une mer tranquille qui accueille les voyageurs.
la pointe du Raz, éperon rocheux à
l'extrême ouest du finistère, est taillé dans une côte déchiquetée et majestueuse, aux allures de bout de monde. Ce site est réputé comme l'un des plus
dangereux pour les navigateurs qui doivent déjouer les courants et les roches. La falaise s'élève à 72 mètres. Elle nous ferait presque oublier la trace de l'homme qui la cultive et tente de l'apprivoiser.
La fontaine proche de la Pointe du Van se détache sur ce vert pomme et cet azur presque immaculé.Vision idylique et fugace de ces pierres que la tourmente à ce jour là, décidé d'épargner.
Pointe Saint-Mathieu
: le phare cohabite avec l'ancienne chappelle. Chaque édifice reste campé sur sa propre vision de l'illumination. Avis de beau temps pour cette fin de soirée ou les nuages acceptent de s'eclipser.
La vallée du Trieux et le
château de la Roche Jagu Protégeant l'estuaire du Trieux, le château de la Roche Jagu est le dernier témoin d'un système défensif bâti entre Pontrieux et l'archipel de Bréhat. A défaut de documentation historique, la tradition rapporte qu'un dénommé Jagu fit construire une forteresse dominant la vallée du Trieux vers la fin du XIe siècle. Probablement détruite au cours de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1365), cette forteresse fut remplacée au début du XVe siècle par un grand logis fortifié. Le château fut reconstruit à partir de 1405 pour noble dame
Catherine de Troguindy, propriétaire du lieu, après autorisation du duc de Bretagne Jean V (1389 – 1442), « à la charge que le duc y auroit tousjours son entrée libre sans empeschement de ladite Catherine ». Elevée au rang de baronnie par le duc de Bretagne François II en 1487, la terre de la Roche Jagu passa aux mains de plusieurs familles sous l'Ancien Régime. Protégé au titre des monuments historiques le 25 juin 1930, le château fut légué en 1958 par le vicomte d'Alès au Conseil général des Côtes-d'Armor.
Bréhat, le phare du Paon
C'est à pied ou en vélo et surtout avec bonheur qu'on arpente les sentiers de Bréhat. Ce jour là, entre deux averses orageuses, les pierres rose du phare du Paon rutilent sous les ondées dont la force magnétique font dresser les cheveux sur la tête. Le phare du Paon est situé sur la roche du Paon au nord de l'île de Bréhat, dans les Côtes-d'Armor au large de Paimpol. Construit 1860, il est dynamité en 1944 par les troupes allemandes. Il a été reconstruit en 1952 à l'identique, en granite rose de Bréhat et de Ploumanac'h. Il est automatisé.
Plein soleil
Que devient la Bretagne sans son manteau de nuages ? Moments fugaces, le temps d'une marée. Voici que les cieux s'ouvrent, immaculés, et nous transportent dans un univers vif et chamarré. L'oeil voit jusqu'au bout de l'horizon. A peine une brume de beau temps et la nature brille de mille feux. Ses eaux limpides miroitent. Les roches, les édifices et la campagne toute entière se dévoilent. Quelle que soit la saison, en hiver ou en été, le plein soleil modifie notre perception des lieux et c'est dans un écrin de soleil que l'on découvre cette autre Bretagne.
Port Blanc Ă Quiberon joue les belles exotiques
Le Fort La Latte se dessine en contrebas d'un sentier qui longe le cap Frehel en côte d'Armor. Bâtit sur la falaise même, il stupéfie par son allure imposante et son architecture du XIV ème siècle. Le phare du Cap Fréhel émerge sous une lande multicolore.Faisant face à la mer, il surveile la baie de Saint-Brieuc. L'édifice actuel a été échevé en 1950. il jouxte l'ancien phare Vauban.
Doëlan en Finistère sud est un pittoresque
port de pêche. Entre les parcs à huîtres du Belon et la paisible Laïta, le littoral alterne des criques de sable doré, des petits ports abrités et des falaises virtuoses. Site confidentiel, le port de Doëlan se love dans une ria étroite et profonde qui offre un havre bienveillant à des pêcheurs et à quelques plaisanciers. De l’importante activité de pêche et de commerce qui faisait vibrer les quais au 19e siècle, il subsiste de la pêche côtière, pratiquée par des artisans fidèles.
Pointe de Crozon - ĂŽle Vierge
Presqu'île de Crozon Cette crique appelée aussi "'ïle Vierge" se love paresseusement dans la presqu'ïle de Crozon. Le soleil, les pins maritimes et la roche crayeuse lui donnent des allures de méditéranéenne. La crique sauvage de l'île vierge est aussi appelée pointe de Saint Hernot
L'île de Groix.
Depuis la pointe de Pen Men jusqu'à la pointe des Chats, l'île de Groix s'étire sur huit kilomètres de long et trois de large soit une superficie d'environ 1500 hectares. La plage des Grands Sables est une plage convexe unique en Europe c'est à dire que le sable décrit un arc de cercle autour de la pointe Est de l'île. Le glaucophane est sa particularité géologique. il s'agit d'une pierre créée dans des conditions de pression telles quer les chercheurs se demandent comment elle peut exister à l'air libre et sur la surface de cette île.
Belle-île en mer : l'un des
joyaux des îles du Ponan est aussi la plus grande en Bretagne. Elle mérite son nom et son ensoleillement lui vaut les faveurs des touristes. Blanche, lumineuse, superbe dans son écrin de lumières. Au port du Palais, accostent chaque jour des centaines de visiteurs eberlués par la pureté de cette eau caribéenne. Grand bleu sur fond de rêve marin. L'été nous offre une vision de carte postale.
La côte de granit rose est le nom d'une zone
côtière de la Manche située dans les Côtesd'Armor au nord de la Bretagne, dans la région historique du Trégor. Elle tient son nom par le fait que le granite qui affleure possède une dominante brune tirant sur le rose. Cette particularité géologique s'étend sur 10 km sur les communes de Perros-Guirec, Trégastel, Pleumeur-Bodou et Trébeurden. En dehors de sa couleur caractéristique, la côte est parsemée d'amas chaotiques dont le fleuron est le sentier des Douaniers qui part de la plage de Trestraou (Perros-Guirec) et aboutit à l'anse Saint-Guirec à Ploumanac'h.
Le phare de Ploumanac’h, (officiellement
phare de Mean Ruz2), est un bâtiment construit en granite rose, qui indique l'entrée de la passe menant au port de Ploumanac'h, sur la commune de Perros-Guirec. Le premier phare de Ploumanac’h date de 1860. Détruit en 1944, il a été remplacé par le phare actuel en 1946.
La plage du sillon à Saint-Malo
Longue de 3 km, c'est la plus grande plage de sable de Saint-Malo. En longeant cette plage, vous pourrez rejoindre Intra-Muros à Paramé. La plage du Sillon regroupe la Grande plage, la plage de la Hoguette et la plage de Rochebonne. La Digue fut construite de 1883 à 1913 sur une ancienne flèche de sable (le Sillon) qui reliait autrefois Paramé à la ville close et qui constituait le seul accès à pied sec à marée basse. A l'origine, une bande de sable était couverte de dunes de plus en plus hautes à mesure qu'on se dirigeait vers Rochebonne, avec pour seules constructions une succession de moulins à vent. La première chaussée fut construite en 1509, reconstruite et élargie à plusieurs reprise... Le Digue, longue de 1671 mètres longe la Grande plage et permet une agréable balade, bordée de nombreuses villas construites vers la fin du 19è siècle.
De l'aube au crépuscule
Connait-on vraiment la Bretagne tant qu'on n'a pas admiré ses aubes et ses crépuscules. Comme le point final qui conclut une journée, la parenthèse qui l'ouvre : les aurores et les couchers de soleil sont un monde à part, baignés par une lumière surnaturelle. On y croise toutes sortes de couleurs et les photographes parlent alors de température. Mais c'est bien sur la gamme de nos émotions que cette Bretagne là se joue. Epoustouflante, grandiose, ingénieuse, inépuisable...Elle tire sur les mauves, réinvente les rouge, enflamme le ciel sans vergogne. C'est un spectacle tous les jours répétés, et chaque fois différent.
En été, lorsque la brume de mer se répand sur la cité corsaire, le Môle des Noires semble plus que jamais isoler les remparts de Saint-Malo du reste du monde. Quelques embarcations surgissent du port, donnant à cette fin de soirée un air fantômatique.
Perros-Guirrec - CrĂŠpuscule fleuri sur le phare de Men Ruz
La pointe du Van
Cette pointe est la petite sœur de la pointe du Raz, toutes deux sont gardiennes de la baie des Trépassés. Elle a, par chance, été plus épargnée que son aînée et certains la préfèrent pour ce côté plus naturel, moins ravagé par les aléas du tourisme de masse. La pointe du Van fait partie intégrante du Grand Site de France et sa protection ainsi que sa gestion sont assurées par le Syndicat mixte pour l'aménagement et la protection de la pointe du Raz et du cap Sizun. La roche qui la compose est plus friable que celle de la pointe du Raz. En conséquence, elle est plus vulnérable aux attaques de la mer. Elle n'a donc de pointe que le nom car, lorsqu'on s'y promène, on a souvent des difficultés à trouver l'extrémité de la pointe tant elle est évasée et tant ses avancées rocheuses sont nombreuses. C'est peut-être ce qui caractérise cette pointe, pas de direction logique, les chemins y sont nombreux et la promenade peut être longue. Plusieurs rochers monumentaux se distinguent de la pointe, dont le fameux rocher Morgane situé à l'ouest de la chapelle Saint-They.
Saint-cado et la Ria d'Etel On reste envoûté par son joyau, l'île de Saint-Cado, Véritable perle de la ria d'Etel, Saint-Cado en est le site le plus connu. L'île de Saint-Cado et l'île de Nichtarguer (et son abri ostréicole) ont été magnifiquement immortalisées par de nombreux peintres et photographes, amateurs ou professionnels. L'île de Saint-Cado est reliée à la terre ferme par une chaussée. La légende raconte qu'elle aurait été créée par le diable après négociation avec SaintCado. L'accord prévoyait en échange l'âme du premier passant, qui fut ... un chat ! L'île de Saint-Cado comporte une célèbre chapelle du XIIème siècle. A l'intérieur de celle-ci se trouve le lit de Saint-Cado. La légende raconte qu'en se penchant dessus, on entend le bruit de la mer ... et cela guérit les sourds !
Le port de Trevignon
Entourée d'une zone de marais aux dunes fragiles, la pointe de Tregunc dans le finistère nargue l'océan de son éperon rocheux.Il règne cette fois sur le Port de Trevignon, connu pour ses impétuseuses tempêtes, un calme inhabituel.
L'anse de Morgat est située en baie de
Douarnenez et est limitée par Crozon à l'Est et la pointe du Kador (Beg ar Gador) à l'ouest. Elle abritait autrefois le port sardinier et thonier de Morgat. Avec l'épuisement des ressources halieutiques, le port de pêche est devenu un port de plaisance.
A saint-Pierre de Quiberon, sur cette
belle côte sauvage du morbihan, la plage de port blanc laisse admirer à parte de vue son relief déchiquetté et son sable clair. la maison du douanier culmine sur la crête de la falaise.
Les aiguilles de Port Coton
A quelques encablures, Belle île en mer est certainement la plus lumineuse des îles du Ponan. Les aiguilles de Port Coton et ses vertigineuses falaises sont un site incontournable qui donne au visiteur un sentiment d'humilité comme face aux phénomènes grandioses. Les aiguilles au crépuscule dardent leurs pointes comme un défi au soleil.
Robes de nuit La nuit revêt elle aussi de nombreuses facettes. Brillante et enigmatique sous la lune, enveloppante quand les nuages s'amoncellent, mystérieuse sous la brume. La nuit est par excellence le refuge d'émotions souterraines qui se libèrent comme par enchantement. Tout s'appréhende différemment : l'espace et le temps. Il existe un monde coloré de la nuit qui n'obéit qu'à ses codes, selon les sources de lumières et la proximité d'une cité ou la présence des nuages. On découvre alors d'autres dimensions, les yeux rivés vers l'infiniment grand des galaxies.
Saint-Malo, le Môle des Noires. La brume de mer vient s'apesantir sur la cité corsaire en cette chaude soirée de juillet, faisant subitement chuter les températures. Les remparts disparaîssent sous les nappes de brouillard et seuls les lampadaires du port guident encore l'oeil dans l'obscurité cotonneuse.
Camaret, la chapelle au bout de la digue
côtoye lles épaves de bâteau qui semblent surgir de la nuit comme autant de souvenir de sa tradition côtière. Entourée par l'océan, à l'entrée du goulet de Brest, c'est cette situation géographique privilégiée qui fera de Camaret-sur-Mer, un important port de relâche, jusqu'à l'apparition de la navigation à vapeur. Camaret, dont la moitié de la superficie est constituée de zones naturelles protégées, fait partie du parc naturel régional d'Armorique. Sur la grève, on peut encore admirer deux carcasses de langoustiers, le Belle Étoile et le Maryvonne. En face, il y a le port de plaisance. En 1963, est construite une nouvelle digue pour abriter les pontons réservés à la plaisance. Après avoir emprunté le sillon qui mène à la tour Vauban et à la chapelle ND de Rocamadour, on accède au terre-plein de la capitainerie du port. On remarque le môle avec, à son extrémité, le phare vert. La construction de celui-ci a débuté en 1842 pour se terminer en 1857.
Le cap Frehel
En mai 1694, Vauban inspecte les côtes nord de Bretagne et propose l'édification d'une tour pour avertir des attaques de la flotte anglaise. À cette époque, le commissaire général des fortifications de Louis XIV a déjà fait construire plusieurs phares (le phare du Stiff à Ouessant, le phare des Baleines sur l'île de Ré, le phare de Chassiron à Oléron).
L'ingénieur Siméon Garangeau reprend les plans du phare du Stiff pour construire ce premier phare allumé en 1702 (mais uniquement les mois d'hiver). En 1717, la marine ordonne l'allumage du feu toute l'année. Les dépenses liées à cet allumage sont financées par une taxe, payée par les navires entrant dans les ports compris entre le cap Fréhel et Regnéville.
Le Phare actuel est l’un des 5 phares
français les plus puissants. Sa lanterne située à plus de 100m au dessus du niveau de la mer. Le phare actuel, construit de 1946 à 1950 sur la pointe du cap Fréhel,éclaire et sécurise fortement le passage de la baie de
Saint-Brieuc vers la rade de Saint-Malo très difficile d'accès car battue par les vents. Le phare fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 23 mai 2011
Le château de Trecesson à Campénéac
L'origine du château de Trécesson remonte à la nuit des temps. Il est déjà mentionné comme demeure des seigneurs de Ploërmel et Campénéac dès le viiie siècle. La famille de Trécesson est connue depuis le xiiie siècle et son premier représentant connu fut le chevalier Jean de Trécesson dont le petit-fils fut connétable de Bretagne au xive siècle. La tradition attribue la construction à la fin du xive siècle mais il est plus vraisemblable que le château, dans son état actuel, date du xve siècle. C’est en effet à cette époque vers 1440 que la dernière héritière du nom de Trécesson se marie avec Éon de Carné. Ce dernier et son fils François relèvent le nom de Trécesson et entreprennent la transformation/reconstruction du château. La demeure restera propriété de la famille Carné-Trécesson jusqu’en 1773 où la dernière porteuse du nom, Agathe de Trécesson se marie avec René-Joseph Le Preste de Châteaugiron qui en devient propriétaire. En 1793, Nicolas Bourelle de Sivry, payeur général des guerres, achète le château. Celui-ci passe ensuite par héritage aux de Perrien de Crenan, puis aux Montesquieu et enfin aux Prunelé. La famille de Prunelé habite toujours le château.
Le Port du Guilvinec dans le Pays
Bigouden est le premier port français de pêche artisanale. Il vit, toute l'année, de sa pêche et au rythme de celle-ci. Les quais sont un lieu d'intense activité, de découverte, et le retour des chalutiers en fin d'après-midi, sous une nuée de goélands, offre un spectacle inoubliable. Mais lorsque le jour se couche et que le port s'alanguit, un autre spectacle, d'une sérénité incomparable s'offre au visiteur.
Le Phare des Poulains
Le phare des Poulains, maison-phare, est situé à la pointe nord-ouest de Belle-Île-en-Mer (commune de Sauzon), sur une île rocheuse coupée de l'île principale à marée haute en vives eaux. C'est une tour carrée en maçonnerie lisse accolée au pignon d'une maison rectangulaire en maçonnerie lisse et chaînes d'angles en pierres apparentes. Il a été électrifié en 1950 et est automatisé depuis 1987.
Ecorces Dans le coeur de cette région, en Argoat battent encore quelques forêts préservées. Les celtes célèbrent la terre, le feu et l'eau dans la symbolique du triskell. En Pays de Brocéliande, l'automne fait tomber les feuilles à terre. Un cycle de vie est bouclé et la nature se prépare doucement à rentrer en léthargie. Mais pendant ces quelques semaines, on assite à un véritable feu d'artifice de couleurs et d'odeurs. Les bois et les forêts, jusqu'à la moindre futaie, s'embrasent et se parent de rouge, d'ocre, de cuivre et de jaune.
Le Val sans Retour est l'un des lieux
symboliques de Brocéliande. C'est ici, que selon les légendes du Roi Arthur, la fée Morgane emprisonnait les amants infidèles. Le Val aux Faux Amants ou « Val sans Retour » trouve son origine dans la littérature de la première moitié du 13e siècle. Son implantation en forêt de Paimpont en 1824 est due à Blanchard de la Musse. Elle fait suite à la « découverte » du « Tombeau de Merlin » par Jean-Côme-Damien Poignand en 1820. Les Le Val sans retour - Tréhorenteuc, forêt de Brocéliande
deux amis localisent le « Val sans Retour » à proximité du tombeau, dans le vallon où coule le ruisseau du Pont Dom Jean. Ce premier « Val sans Retour » coexiste à partir de 1843 avec une seconde localisation dans la vallée de Gurwant ou de Rauco, près de Tréhorenteuc. En 1896, les recherches de Félix Bellamy établissent définitivement le « Val sans Retour » près de Tréhorenteuc.
La forêt Bretonne et ses 378 000 hectares ne représente plus que 14% du territoire et se compose d'espaces morcelés et parsemés sur tout le territoire. Ces forêts sont en majorité privées. La forêt de Paimpont, appelée traditionnellement Brocéliande (77 km2) est la plus grande
de toutes. Ce sont des écosystèmes particulièrement fragiles et de plus en plus fréquentés où faune et flore contribuent à la biodiversité.
L’Arbre d’Or est situé à l’entrée du Val sans Retour à tréhorenteuc.
Il a été implanté en ce lieu en 1991 suite à l’incendie qui a ravagé près de 500 hectares de la forêt en septembre 1990. Les crêtes du Val sans Retour ont été particulièrement touchées.
Finalement, c’est l’installation de ce châtaignier, doré à la feuille d’or qui matérialise leur action. Cet arbre, œuvre de François Davin symbolise la fragilité de la forêt face au risque d’incendie, la renaissance de la nature ainsi que la bêtise humaine qui est très souvent à l’origine des catastrophes naturelles.
La vallée de l'Aff Trait d’union entre la Forêt de Brocéliande et les landes de Coëtquidan, la vallée de l’Aff s’est creusée au fil du temps et de l’histoire. Mystérieuse vallée où selon la légende, la Reine Guenièvre avoua son amour à Lancelot du Lac.
Bretagne intérieure Voici une Bretagne plus confidentielle à découvrir à l'intérieur des terres. Ces bois et ces forêts, ces vallées et ces villages s'étoffent souvent de long d'un cours d'eau qui l'hydrate et la fasconne. La pierre y affleure, naturellement ou bâtit par l'homme. Berceau de l'histoire bretonne, ces pierres témoignent : château, ruines, édifices religieux, caïrns nous enseignent, à travers de charmantes promenades, quelles sont les racines de cette région si attachante. De la préhistoire au moyen-âge, chaque ère a laissé des traces qui composent le visage multiséculaire de cette Bretagne du patrimoine. Que de merveilles à découvrir dans le creux de ses petites vallées vertes et rieuses qui sillonnent les flancs de l'Argoat.
La Vallée de l'Aff - Beignon, forêt de Brocéliande
Huelgoät dans les Monts d'arrés,
Située dans le Parc Naturel Régional d'Armorique, Huelgoat offre aux touristes une variété de promenades qui attirent chaque année un grand nombre de visiteurs. Site de beautés naturelles remarquables, la commune est située au bord d'un étang de 15 Ha qui se déverse dans la Rivière d'Argent parmi les rochers pittoresques du Chaos du Moulin et à la lisière d'une forêt domaniale de 600 Ha. la région d'Huelgoat forme un affleurement granitique dû à l'érosion des anciens terrains sédimentaires qui le recouvrait.
Géologiquement, le granite à cordiérite caractéristique de la région du Huelgoat3 est une roche plutonique : du magma est remonté jusqu'à trois ou quatre kilomètres de profondeur où il s'est refroidi à travers les couches (roches sédimentaires) dévoniennes qui ont cristallisé dans le cadre d'un métamorphisme de contact4 (schistes à cristaux d'andalousite) entraînant des minéralisations post-magmatiques de sulfures d'argent, de plomb et d'autres métaux, d'où les exploitations minières des siècles passés5. Les couches sédimentaires recouvrant le granite à l'ère secondaire et à l'ère tertiaire ont été
érodées, permettant au granite de se rapprocher de la surface puis d'affleurer tout en subissant des pressions moindres, donc en se dilatant, d'où la formation de diaclases permettant à l'eau de s'infiltrer dans ces fissures de la roche. Au Miocène et au Pliocène (ère tertiaire), facilitée par le climat tropical humide qui régnait alors dans la région, l'eau a altéré le granite le long des diaclases provoquant une arénisation (= formation d'arène granitique) alors que le reste du granite restait non attaqué (désagrégation du granite en boule). Au Quaternaire, lors des époques glaciaires froides et humides, des coulées de boue (coulées de
solifluxion) ont emporté la majeure partie de l'arène granitique; seuls les blocs de granite sain sont restés en place, entraînant la formation des chaos granitiques qui font tout le pittoresque de la région5. « On ne parle pas de Huelgoat sans parler de ses rochers. Ah ! il y en a ! de toutes les tailles, de toutes les formes. Dans la forêt, dans les champs, dans les prés, dans les rivières; sur les hauteurs, dans la vallée; isolés, par tas ! À tous les pas, on les rencontre. (...) La légende dit que ce semis titanesque est l'œuvre de Gargantua. »
Huelgoat - Chaos granitique
Huelgo채t
L'allée couverte de Lesconil, couramment nommée ty-ar-c'horriquet ou dans une graphie moderne ty ar c'horriged (« maison des korrigans » ou des nains, des lutins) et dite aussi anciennement ty-corriket2, est une sépulture datant du néolithique final. Elle est située au lieu-dit « Lesconil » sur la commune de Poullan-sur-Mer, proche de Douarnenez, dans le département du
Finistère (France). Elle est parfois confondue avec l'allée couverte de Kerbalannec, située quelques kilomètres à l'ouest, à Beuzec-Cap-Sizun3. On ne doit pas confondre le site, non plus, avec ceux de la commune de PlobannalecLesconil, à environ 40 km au sud de Poullan-sur-Mer.
En bordure du Blavet, la chapelle de Saint-Gildas
semble prise en étau par cet énorme rocher. Vous ne pourrez qu'être surpris par cet ermitage taillé dans la roche. La légende raconte que c'est dans cette grotte naturelle que saint Gildas et saint Bieuzy s'établirent au 6e siècle. Transformé en oratoire, ce lieu devint ensuite le centre du Prieuré de La Roche-surBlavet. La chapelle édifiée une première fois au 15e siècle est reconstruite en 1837. Assurément un lieu qui vaut la visite ! Des fontaines sacrées Attribuant à l’eau des vertus médicales, les Celtes ont toujours voué une véritable vénération aux fontaines. Une chapelle s’élève le plus souvent à proximité de la source. Prenez le temps de visiter la chapelle Saint-Nicodème. Au
La fontaine de Barenton,
anciennement Berenton, est une fontaine merveilleuse mentionnée dans plusieurs sources médiévales. Elle est mentionnée vers 1160 comme une fontaine pouvant déclencher la tempête. À la fin du xiie siècle, elle est associée à la légende arthurienne et devient un lieu d'épreuve pour les chevaliers de la cour de Bretagne. Indissociable de la forêt de Broceliande, elle a néanmoins connu moins de succès que cette dernière. Ainsi apparaît-elle souvent dans les textes médiévaux sans être nommée. C'est en ce lieu que viviane aurait rencontré Merlin.
Le tombeau des géants
Le Tombeau du géant : Appelé aussi “La Roche à la Vieille” offre l’exemple d’un ensemble néolithique transformé à l’âge du bronze. Son nom viendrait de sa dimension importante pour une “tombe humaine”, qui était initialement recouverte d’un petit tumulus.