Bouchemaine - Atlas des possibles

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MASTER VILLES & TERRITOIRES édition 2017

léandre chauvel régis guet claire jacquin céline paulic anthony vong sibylle you kim

NANTES

MVT

B O U C H E M A I N E



MASTER VILLES & TERRITOIRES

BOUCHEMAINE (A)MÉNAGER LES BORDS DE MAINE

AURA (COMMANDITAIRE) LÉANDRE CHAUVEL (GÉOGRAPHE), RÉGIS GUET (GÉOGRAPHE), CLAIRE JACQUIN (JURISTE), CÉLINE PAULIC (JURISTE), ANTHONY VONG (ARCHITECTE), SIBYLLE YOU KIM (PAYSAGISTE)

Directeurs d'étude : Bernard Fritsch, Fabienne Legros École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes Faculté de droit et des sciences politiques, Institut de Géographie et d'Aménagement de l'Université de Nantes année 2017



DIAGNOSTIC D'ÉTUDES (tome.1) suivi de L'ATLAS DES POSSIBLES (tome.2)


1

TOME / DIAGNOSTIC D'ÉTUDES

11

INTRODUCTION

17

QUALITÉ DES LIEUX

49

LES ENJEUX D'UN TERRITOIRE EN PROJET 50

_ CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES DU

RÉVÉLER LES CARACTÉRISTIQUES

PAYSAGÈRES DE BOUCHEMAINE

TERRITOIRE

56

MÉNAGER UN TERRITOIRE SENSIBLE

20

58

DE LA CONTRAINTE À LA

Le système hydrographique

de Bouchemaine 26

La topographie des lieux

29

Territoire d'entre-d'eux, telle

une pause dans le paysage _ PRATIQUES MAINOISES 34

Les usages actuels sur les

rives 45

Un territoire "sensible"

parcouru

RESSOURCE 61

MÉNAGER POUR AMÉNAGER


2

TOME / ATLAS DES POSSIBLES

INTRODUCTION

_ UNE APPROCHE MULTISCALAIRE 99

69 70

100

Une réflexion dans l'épaisseur

123

LA POINTE

RÉCIT DE PROJET

102

L'accessibilité du territoire

137

QUAI DES PÉTROLIERS

104

Les pratiques des rives

151

LA PIVERDIÈRE

VERS UNE GOUVERNANCE PARTAGÉE

106

SCHÉMA GLOBAL

_ UN TERRITOIRE D'INTERFACES 110

CONTEXTE DES ACTEURS

_ LA DIMENSION CONFLICTUELLE DE LA VALORISATION D'UN ESPACE NATUREL PROTÉGÉ 82 84

87

ATLAS DES POSSIBLES

Du global au local

RAPPEL DES ENJEUX

73

74

121

Etat des lieux Préconisations

DÉMARCHE DE PROJET

Les typologies d'interfaces

_ FAIRE PROJET 113

119

Aire de camping-car

178

Quai de la Noé et étang

du Boulet 189

CONCLUSION

195

CARNET DE RÉFÉRENCES

245

ATMOSPHÈRES

276

BIBLIOGRAPHIE

278

ANNEXES

l'interstice comme

découverte du territoire 116

168

les accroches du

territoires 114

_ CENTRE-BOURG

les temps du projet

PLAN DIRECTEUR

88

S'inspirer du génie des lieux

90

Décomposer le rapport à

la Maine 92

Lieux de contemplation

94

Les figures d'accroche

|

_ LE RAPPORT À LA MAINE

7

65


Le premier tome se destine à une analyse

approfondie du territoire de Bouchemaine dans

l'objectif de comprendre le cadre d'intervention, et ainsi, orienter au mieux les projets potentiels. Entre géographie, hydrographie, écosystème,

patrimoine, histoire et socio-démographie, l'étude entremêle plusieurs échelles, allant du grand

territoire à celle de l'usage ; et vise à sensibiliser l'ensemble des acteurs présents autour d'un

territoire exceptionnel, privilégié et partagé.


1

DIAGNOSTIC D'ÉTUDES



A

fin de confronter les étudiants aux réalités des pratiques de l’urbanisme, le master « Villes et Territoires » leur offre l’opportunité, par le biais d’ateliers de projet, de répondre à des commandes spécifiques. Les commanditaires interviennent alors en tant que maîtres d’ouvrage auprès d’équipes pluridisciplinaires composées de six élèves. Sollicitée par la municipalité de Bouchemaine, l’agence d’urbanisme de la région angevine (AURA) a, dans cette optique, proposé aux étudiants de travailler sur la question de la valorisation des rives de la commune, notamment via l’aménagement potentiel d’une baignade en Maine.

De l’oubli à la reconquête des cours d’eau Porteurs de multiples activités, les cours d’eau ont rythmé, jusqu’au Moyen Age, le quotidien des populations. Toutefois, la concentration d’activités a contribué à l’altération de la qualité de ces cours d’eau. En vertu des considérations hygiénistes, une nouvelle conception de

[1] André Guillerme, Les temps de l'eau : la cité, l'eau et les techniques. Vue sur le village de la Pointe Source : Atelier M2VT

la ville est apparue à partir du XVIIIème siècle, conception selon laquelle « pour être saine, la ville doit être sèche ». «Les miasmes ont été pourchassées, les canaux enterrés, les rivières canalisées, les marais asséchés et la ville assainie, désodorisée et déshydratée »[1]. Les cours d’eau se sont par conséquent parés d’un imaginaire teinté de noirceur… Progressivement, les hommes se sont réintéressés aux cours d’eau à tel point qu’ils constituent aujourd’hui un atout majeur pour les villes. Néanmoins, même si elle s’avère nécessaire, l’intégration des rives aux réflexions d’aménagement ne doit pas se faire au détriment de la préservation des espaces naturels. A Bouchemaine notamment, l'imaginaire lié aux cours d’eau a doucement repris ses droits. Afin d’aménager les rives de Maine, il est nécessaire de comprendre cet imaginaire ainsi que les paysages particuliers qui l’entourent et les temporalités qui le font vivre. Il est par ailleurs indispensable de concilier les anciens et les nouveaux usages pour continuer à faire vivre les fronts d’eau. Les aménagements doivent toutefois s’adapter à la beauté du territoire pour que Bouchemaine conserve son caractère particulier et son identité.

|

Contexte de la commande

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INTRODUCTION


Présentation de la commune de Bouchemaine Située à quelques kilomètres d’Angers, chef-lieu du département du Maine-etLoire, la commune de Bouchemaine fait partie de la communauté urbaine d’Angers Loire Métropole. D’une superficie de 1 981 hectares, la commune accueille 6 803 habitants. Une majorité d’entre eux (41,5 %) est âgée de 40 à 64 ans. Même si l’ensemble des catégories socio-professionnelles (CSP) est représenté sur le territoire, on dénombre plus de 33 % de retraités. Bouchemaine est donc une commune à l’esprit de village où bon nombre d’habitants se connaissent. En outre, sa proximité avec Angers permet à la population de bénéficier des atouts de la ville sans en subir les inconvénients.

introduction . diagnostic d'études

Surnommée « le jardin d’Angers » du fait de la fréquentation massive des angevins à l’arrivée des beaux jours, Bouchemaine est dotée de nombreux territoires qualifiés de remarquables[2] de par leur intérêt paysager. Ainsi, selon l’architecte Murielle Hladik : « Malgré les bouleversements sociaux, économiques et politiques qui ont ponctué les siècles, Bouchemaine, grâce à la qualité de ses paysages, a eu vocation à être un lieu de villégiature et de détente pour les angevins au moins depuis le XVIème siècle. On ne peut que souhaiter que l’urbanisation sans

cesse croissante qui caractérise l'époque actuelle ne vienne pas remettre en cause une tradition multiséculaire ». Cette qualité paysagère s’explique notamment car Bouchemaine est le lieu de confluence entre la Maine et la Loire. Soumis aux variations du lit des cours d’eau, le paysage de la commune évolue au rythme des saisons, modifiant ainsi les pratiques et les dynamiques de cette entité particulière. Ce paysage singulier s’étend des pentes douces habitées des rives de Maine aux coteaux agricoles bocagers, où l’on retrouve les vignobles d’Anjou ainsi que des activités d’élevage et de polyculture. De ce fait, le territoire est protégé par de multiples périmètres de valorisation. Site classé depuis le 23 février 2010 en raison de son « caractère pittoresque », Bouchemaine fait également partie du périmètre du Val de Loire. Ce périmètre est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco au titre de « paysage culturel vivant » depuis le 30 novembre 2000. Par ailleurs, une aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP) intercommunale est actuellement en cours d’élaboration.

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[2] Selon l’article R. 350-1 du Code de

en matière de patrimoine ou comme témoins de

l’environnement, le caractère remarquable des

modes de vie et d'habitat ou d'activités et de traditions

territoires « est notamment établi par leur unité et leur

industrielles, artisanales, agricoles et forestières ».

cohérence, ou encore par leur richesse particulière


Trois bourgs pour une commune

Pruniers

Centre-bourg

La Pointe

0

500

1000

2000

N

| 13

Pruniers Ă la Pointe, trois villages, trois visages. Source : Atelier M2VT

Pruniers - un tissu pavillonnaire Source : Atelier M2VT

Centre-bourg - la place de l'Église. Source : Atelier M2VT

La Pointe - un village ouvert sur la Maine. Source : Atelier M2VT


introduction . diagnostic d'études | 14

Autre particularité, la commune est fragmentée en quatre entités présentant un caractère très marqué : Pruniers, au nord, comprend de nombreux lotissements pavillonnaires ; le centre-bourg de Bouchemaine est le principal lieu de vie de la commune où coexistent d’anciens monuments et des bâtiments récents ; au sud, La Pointe est un ancien village de pêcheurs désormais considéré comme un lieu de villégiature et, enfin, les hameaux situés dans l’arrière-pays témoignent de la présence d’activités agricoles. Cette différence est en réalité un héritage historique. En effet, sous l’Ancien Régime, Pruniers était une paroisse indépendante de celle de SaintSymphorien de Bouchemaine. La Pointe était alors un village de mariniers isolé. Sous la Convention nationale (17921795) et avec la création des communes, les paroisses de Saint-Aubin de Pruniers et de Saint-Symphorien de Bouchemaine ont finalement été rattachées pour ne former qu’une seule et même commune: Bouchemaine. Le village de la Pointe entre également dans la nouvelle circonscription administrative. Malgré l’existence de nombreuses protections, Bouchemaine n’est pas un territoire figé. En effet, divers projets d’aménagement ont été envisagés, avec plus ou moins de réussite, sur la commune. On retrouve, à titre d’illustration, le projet du belvédère de la Piverdière ou encore celui de baignade en eau naturelle localisée dans le centrebourg, à proximité de l’aire de campingcar.

Précisions relatives à la commande Un certain nombre de précautions méritent d’être identifiées afin de mener à bien un projet sur ce territoire particulier. En raison de l’existence de multiples périmètres de valorisation, chaque projet d’aménagement doit faire l’objet d’autorisations spécifiques, parfois difficiles à obtenir puisqu’elles nécessitent la mobilisation de nombreux acteurs. Ce diagnostic comprend donc une analyse de la qualité des lieux, un récapitulatif du système d’acteurs et des réglementations existantes (que l'on retrouve dans le tome 2 - atlas des possibles). Ces éléments sont nécessaires dans la réalisation d’un protocole de projet.


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|

16


QUALITÉ DES LIEUX

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17

Le long du cours d’eau où s’égrènent trois villages Les maisons sont baignées par les crues saisonnières Chacun s’émerveille de si beaux paysages Changeant de couleurs chaque été chaque hiver

Itinéraire d'exploration du territoire de Bouchemaine Source : Atelier M2VT


Pour comprendre Bouchemaine, il est nécessaire d’étudier l’ensemble du territoire angevin dans lequel s’inscrit la commune. L’objectif est d’identifier, à grande échelle, les caractéristiques paysagères qui constituent les atouts du territoire afin de tirer les enjeux sur lesquels s’appuient les orientations de projet. Le travail mené auprès de l’AURA intègre la problématique de la covisibilité (entre les coteaux, les prairies, les rives…) et consiste à recenser les qualités spécifiques du lieu. Faire projet à Bouchemaine c’est faire projet dans un grand territoire intégrant les villes et les communes qui bordent les différents cours d’eau. Bouchemaine dans le territoire angevin Source AURA

Une approche multiscalaire

D

qualité des lieux | 18

ans le cadre du diagnostic territorial, la réflexion se porte à plusieurs échelles qui amènent à croiser les focales observées sur Bouchemaine avec les dynamiques et les composantes d’un territoire plus vaste traversé par la Loire et la Maine. La première échelle est celle de la région angevine (grand territoire). Elle s’étend, du nord au sud, d’Angers à Savennières ; de l’ouest à l’est, des coteaux de Bouchemaine jusqu’à Sainte-GemmesSur-Loire, et comprend les communes de Mûrs-Erigné, des Ponts-de-Cé et d’Epiré. La deuxième échelle, celle de la commune de Bouchemaine, intègre plusieurs ensembles urbains entre les coteaux de Bouchemaine et les prairies de la Baumette : le bourg de

La Pointe, le centre bourg et Pruniers. Enfin, la dernière échelle, celle des rives de Bouchemaine, permet de se focaliser sur les usages et les pratiques liés aux bords de Loire et de Maine. Cet attrait pour les rives traduit les qualités spatiales et paysagères du lieu qui constituent des atouts à maintenir et à conforter mais qui peuvent également soulever des problématiques de conflit induites par le grand nombre d’activités et d’usagers. Cette démarche multiscalaire permet d’appréhender au mieux les caractéristiques spécifiques de la commune et de déterminer les atouts qu’elle possède.


Bouchemaine inscrit dans l'aire urbaine angevine

Aire urbaine Communauté urbaine d'Angers

Bouchemaine

Bouchemaine

N Aire urbaine d'Angers en 2012. Source : Atelier M2VT, d'après les données de l'AURA

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Communauté urbaine


LES CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES DU TERRITOIRE Le système hydrographique de Bouchemaine : un territoire entre paysage ligérien et mainois la Mayenne

le Loir

la Sarthe

la Maine - affluent Angers Bouchemaine confluence

la Loire

qualité des lieux . caractéristiques physiques | 20

Système hydrographique Pôle urbain, Angers - Bouchemaine

La situation de Bouchemaine dans le territoire ligérien Source : Atelier M2VT, d'après les donnés de Géoportail.fr


Les bords de la Maine sont très différents selon les lieux. À Angers, la rivière est canalisée et les berges sont artificialisées. Plus au sud, la Maine s’élargit pour former le lac de Maine, plan d’eau artificialisé issu d’une ancienne sablière (90 ha). Le cours de la Maine se poursuit sur une courte séquence de territoire (10 km). Après un resserrement au sud du lac, le lit de la Maine s’élargit au niveau de la commune de Bouchemaine. Son affluent du Boulet, via l'étang, s'y jette également. Les berges ne sont pas artificialisées à l’exception du secteur de la Pointe où elles prennent la forme d’un quai.

Un paysage en mouvement Ces rives, soumises à une certaine temporalité due au processus morphodynamique de l'eau, créent un paysage qui se modifie au cours des saisons et des aléas naturels que constituent les crues. La rivière, dont le lit s’élargit au fur-et-àmesure qu’elle se rapproche de la Loire, se dilate au rythme des saisons au point de déborder sur les plaines alluviales. L’eau, se jetant à la confluence où le courant devient de plus en plus fort, recouvre les prairies. Les quais et les promenades qui, en temps normal permettent des accès de proximité aux rives, se retrouvent également inondés. Les aléas fluviaux ainsi occasionnés, notamment en période hivernale, participent d’ailleurs aux représentations historiques de la ville, marquant les esprits et les mémoires habitantes. Ils évoquent ainsi auprès des populations le double jeu de la rivière à la fois « dangereuse » et « magnifique ».

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L

a région angevine présente un système hydrographique qui s’inscrit dans le bassin versant de la Loire par la rencontre de trois rivières majeures (la Sarthe, le Loir et la Mayenne) qui nourrissent le fleuve de la Loire par l’intermédiaire de son affluent, la Maine. Considérée comme le dernier grand fleuve sauvage d’Europe (1 012 km), la Loire participe à la fabrication de paysages remarquables. Cependant, des rivières plus courtes et plus calmes, comme la Maine, participent aussi à la constitution de ces paysages. Bouchemaine en est un bon exemple. L’eau fédère l’ensemble des composantes présentes dans la région angevine (topographie, agriculture, masses bâties, cheminements…) autour d’un paysage vécu, traversé et partagé. Ce réseau hydrographique vient creuser le territoire en plusieurs plateaux créant un paysage hybride, à la fois ligérien et mainois, à la fois un paysage de hauteur parsemé d’étangs et un paysage de rives bordant la rivière et le fleuve. Le lien étroit qu’entretient Bouchemaine avec son «territoire liquide» se retrouve même dans la toponymie du lieu. À l’époque médiévale, la confluence se situait devant le bourg actuel de Bouchemaine, d’où le nom de la commune. Pendant des siècles, on ne distinguait pas la Maine de la Mayenne. Le mot « Maine » signifiait « la rivière du milieu ». En raison des aléas fluviaux et géomorphologiques, la Maine a gagné 10 % de sa longueur au cours des siècles. Aujourd’hui, la confluence de la rivière et du fleuve se situe plus au sud de la commune (entre la Pointe et SainteGemmes-sur-Loire).


La Maine et la Loire, un territoire de mouvance

a. Maine et Loire - Lit mineur (+1.20m)

Parc agricole qualité des lieux . caractéristiques physiques

gricole

eat

gers

iculture

agineux

a

fruit

+1.20m

orgeat

+2.40m

tournesol

Hydrographie

vignes vergers

+1.20m

Hydrographie b. Maine et Loire (+ 2.40m)

horticulture

+2.40m

+1.20m

+3.00m

oléagineux Hydrographie (profondeur d'eau) +2.40m Hydrographie

+4.00m

22

es

|

nesol

Hydrographie

colza divers semence blé céréale

+1.20m

+3.00m

+2.40m

+4.00m

+3.00m

Lit mineur

+4.00m

Lit majeur

+3.00m +4.00m Lit mineur

Plan

SECTEU

Lit majeur COMMUNE DE BOUCHEMAINE

Plan Local d’Urbanis

SECTEUR BOUCHEMAINE

Lit mineur Limite communale

Lit majeur COMMUNE DE BOUCHEMAINE

L’ossature verte

Zone urbanisée ou à ur Zone agricole Zone agricole destinée

Zone naturelle à préser


c. Maine et Loire (+ 3.00m)

|

23

b. Maine et Loire - Lit majeur (+ 4.00m)

0

2000

5000

10 000

Source : Atelier M2VT, d'après les donnés de hydrométriques, AURA.

N


Pruniers

centrebourg

La Pointe

Carte d'Etat Major 1820-1866 Bouchemaine, ancienne embouchure de la Maine sur la Loire, entre un paysage ligérien et mainois Source : Atelier M2VT, d'après les données de Géoportail.fr

qualité des lieux . caractéristiques physiques | 24

Les rives bouchemainoises entretiennent un rapport brut avec la Maine dévoilant la roche angevine (schiste et tuffeau) Source : Atelier M2VT


Ouvrant des perspectives sur la ville d’Angers et sur les coteaux agricoles bocagers du sud, la Maine apparaît comme une figure paysagère de premier plan, à la fois accessible et inaccessible le long de ses rives. La commune de Bouchemaine s’inscrit dès lors dans un territoire hydrographique où ses composantes paysagères (marais, épis, prairies, arbres, etc.), architecturales et infrastructurelles (quais, routes, sentiers, etc.) apparaissent et disparaissent dans le temps. Ce paysage cadencé par les aléas de l’eau façonne, au seuil de la ville d’Angers, le patrimoine ligérien et mainois qui compose le cadre de vie des habitants et, de même, l’ensemble de l’écosystème qu’il convient de maintenir et de révéler tout au long de ce couloir paysager qu’est la Maine. Par les inondations, les crues marquent le territoire à travers la composition alluvionnaire de minces limons ainsi que de sables pouvant se répandre jusqu’à 1,60m au-dessus de l’étiage. Cette formation géologique qui compose les lits majeurs se retrouve en particulier au niveau des prairies de l’île de Béhuard, au sud.

Outre ce système hydrographique et ce socle géologique, la commune est aussi marquée par un relief particulier, hérité de sa position géographique.

| 25

Le territoire angevin est marqué par un socle géologique particulier. Ainsi, les formations rocheuses du Massif armoricain affleurent le territoire de Bouchemaine. Les espaces de transition entre la vallée de la Loire et de la Maine, essentiellement composés de schistes et de grès, dessinent un paysage au relief marqué. D’est en ouest, les rives présentent un aspect contrasté: tantôt se retrouvent des terrains agricoles inondables (prairies, peupleraies…) s’étendant jusqu’à la rivière, tantôt un coteau rocheux escarpé et massif, sculptant l’ensemble de la confluence et offrant un panorama sur la vallée.


La topographie des lieux : un relief remarquable

Le socle topographique de la commune se décline de façon contrastée au fur et à mesure de sa rencontre avec la rivière. Tel un promontoire, il varie entre avancée et recul sur les rives, permettant des vues perceptibles ou potentielles sur le paysage changeant. Le relief de Bouchemaine est fortement marqué par trois niveaux géographiques : la vallée de la Maine, le coteau et le plateau.

qualité des lieux . caractéristiques physiques | 26

La vallée comporte un relief variant de 15 à 20 mètres et est séquencée par la rivière et ses plaines alluviales qui introduisent, du nord vers le sud, le front urbain de centre-bourg. Le dénivelé se fait ainsi ressentir dès l’entrée de la ville, depuis les rives vers le centre. L’exemple de la rue Chevrière, accessible depuis la place de l’église, qui conduit vers le coteau reflète cette différence de niveau : on passe ainsi de 20 à 60 mètres. Ce dénivelé porte le regard vers la vallée de la Loire et les coteaux de Denée, au sud-est. Se dessine ensuite l’arrière-pays de Bouchemaine qui constitue un plateau agricole parsemé de hameaux (60 à 75m). Entre coteaux boisés au nord et vallons viticoles au sud (Savennières), le socle de Bouchemaine culmine de 60 à 80m d’altitude à Pruniers, tandis que la Pointe et le centre-bourg s’appuient sur un paysage de plaines en fond de vallon (15 à 30m d’altitude). Se dessine ainsi un socle tourné vers un paysage semi-naturel, comportant divers écosystèmes préservés, telle une boucle se retournant sur la Maine et ses rives, avant de se mêler à la Loire. Enfin, les rives au-delà de la Pointe semblent comme embourbées dans les terres, situées en cœur de vallon, détournant alors le territoire du fleuve au profit d’un paysage de terroir, entre vignes et grands domaines.


Le relief mainois et ligérien structuré par le réseau hydrographique

Pruniers

centrebourg

Cartographie : code de le

La Pointe

La vallée de l’Anjou et l’eau Cartographie : code de lecture vallée ( +20m)

La vallée de l’Anjou et l’eau Cartographie : code de lecture

terrasse alluviale (+40m)

Pa

coteaux (+60m)

terrasse alluviale (+40m)

plateaux (+80m) Parc agricole

vallée ( +20m)

coteaux (+60m)

plateaux (+100m)fruit

terrasse alluviale (+40m)

plateaux (+80m)

coteaux (+60m)

plateaux (+100m)

|

La vallée de l’Anjou et l’eau

27

vallée ( +20m)

(+80m) Carte plateaux du relief de la région angevine Source : Atelier M2VT, d'après les données altimétriques de l'AURA.

plateaux (+100m)

Plan de développement urbain le long du fleuve STRUCTURE URBAINE

0

1000

2000

orgeat

5000

tournesol

Plan de développement vignes urbain le long du fleuve STRUCTURE URBAINE

vergers

zone urbaine horticulture oléagineux maillage viaire principal

N


Cartographie : code de lecture Pruniers

La vallée de l’Anjou et l’eau

Parc agricole

vallée ( +20m)

fruit

terrasse alluviale (+40m)

orgeat

coteaux (+60m)

tournesol

centrebourg

phie : code de lecture

vignes

plateaux (+80m)

plateaux (+100m) njou et l’eau

(+40m)

Plan de développement urbain le long du fleuve

de lecture

STRUCTURE URBAINE

zone urbaine

Parc agricole

fruit La Pointe

horticulture

orgeat

oléagineux

tournesol

colza

vignes

divers

vergers

semence

Hydrographie

maillage viaire principal

fruit

horticulture

blé

+1.20m

voie ferroviaire

orgeat

oléagineux

céréale

+2.40m

tournesol

colza

maïs

+3.00m

Lit mineur

vignes

divers

prairie temporaire

+4.00m

aléa d’inondation

vergers

semence

prairie permanente

Lit mineur

horticulture

blé

horticulture, maraîchage, pépinières +1.20m Lit majeur

oléagineux

céréale

production vignobles et AOC +2.40m

colza

maïs

divers

prairie temporaire

semence

prairie permanente

pement HYDROGRAPHIE u fleuve qualité des lieux . caractéristiques physiques

Parc agricole

fruit rincipal COMMUNE DE BOUCHEMAINE orgeat Limitetournesol communale

Hydrographie

COMMUNE DE BOUCH

COMMUNE DE+3.00m BOUCHEMAINE

|

vignes

28

n

vergers

Parc agricole

L’ossature touristique vergers

STRUCTURE PAYSAGÈRE horticulture MAINE

blé Carte des entités territoriales - Bouchemaine, entre paysage unité urbaineurbain et agricole. oléagineux céréale rives

colza

massif boisé divers

maïs prairie temporaire

+4.00m Limite Lit mineur communale

Limite communale

horticulture, maraîchage, pépinièresLit majeur Source : Atelier M2VT, d'après les données d'Angers L’ossature verte Loire Métropole, Direction Aménagement et Développroduction et AOC pement vignobles des Territoires ; IGN, Octobre 2015. COMMUNE DE BOUCHEMAINE fond de vallée

COMMUNE DE BOUCHEMAINE

terrasse alluviale Limite communale

coteaux


Territoire d’entredeux, telle une pause dans le paysage L’agriculture, entre le vignoble

1000

2000

5000

N

Coulée de Serrant, Savennières Paysage vallonné d'Anjou, entre village et grands domaines viticoles. Source: angerloiretoursime.com

|

0

Les caractéristiques topographiques (plaines alluviales, coteaux, plateaux) associées à la forte présence des cours d’eau forment le socle d’un paysage composé entre Maine et Loire dans lequel s’inscrit Bouchemaine. Le territoire agricole ligérien qui en résulte façonne également ce grand paysage. Néanmoins, la richesse et la qualité des sols du territoire passent également par la diversité des espaces agraires, de la vallée au plateau. Le territoire présente ainsi plusieurs filières de cultures selon la nature du relief. Cette diversité offre des paysages variés allant des vastes exploitations céréalières, à l’horticulture et le maraîchage (plus à l’est vers MûrErigné) jusqu’à la polyculture et l’élevage bovin (notamment la rouge des prés AOP) de la vallée et des plaines alluviales, aux domaines viticoles renommés des coteaux de la Maine et de la Loire. Les vignobles implantés sur ces coteaux témoignent, dès lors, d’une qualité du site que l'on retrouve dans les différentes appellations viticoles (Coteau du Layon, Anjou village, etc.). Motifs paysagers identitaires du Val de Loire, ils offrent aussi des vues panoramiques sur l’ensemble du territoire et les différents bourgs et villages qui le parsèment.

29

des coteaux et les bassins céréaliers


Le périurbain en vallée de Loire et de Maine L’agglomération angevine, du fait de ses caractéristiques paysagères, est également constituée de formes urbaines variées. Tantôt elle se développe le long des rives, à l’image de la ville d’Angers et des villages périphériques en plaines alluviales, tantôt elle s’installe sur les hauts plateaux agricoles, organisés en bourgs ou en hameaux sous forme de mitage. L’ensemble des espaces urbains, les bourgs et les villages tels que SainteGemmes-Sur-Loire et Mûrs-Erigné plus au sud, se dessinent de manière compacte, contraints par le relief, les terres agricoles classées et les prairies inondables de la Loire et de la Maine. Certains villages disposés en promontoire bénéficient d’une protection des crues, tandis que d’autres développent leur front urbain au plus proche de l’eau, se destinant principalement à des activités fluviales. La commune de Bouchemaine incarne ces deux typologies : d’un côté, Pruniers, construit sur les hauteurs de la colline,

qualité des lieux . caractéristiques physiques

Vers les terres agricoles

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Frise progressive du territoire d'entre-deux Source : Atelier M2VT.

d’un autre, le centre bourg et le village de mariniers de la Pointe. Ces deux derniers ensembles urbains de rez-de-Loire et de Maine s’accommodent aux fluctuations du fleuve, vivant au rythme des inondations. Dans ce contexte, plusieurs demeures de villégiatures se sont implantées le long de la Loire et de la Maine, agissant comme de véritables fenêtres de contemplation. De même, les venelles qui caractérisent les tissus urbains denses, reliant le bourg aux quais et aux rives, constituent également quelques percées sur le cours d’eau. Bouchemaine se trouve donc à la frontière d’un paysage urbain, issu de la ville d’Angers, et d’un paysage agricole et viticole, attaché à Savennières. De fait, la commune se caractérise par une séquence que l’on peut qualifier de spécifique et d’hybride. C’est au travers de son histoire culturelle, urbanistique et hydrographique que la commune s’est conçue sous l’influence d’Angers, se développant sur un linéaire suivant le

Bouchemaine, paysage fluvial


cours de la Maine. Tel un espace d’entredeux, la commune périurbaine semble s’être définie d’une autre manière. Audelà d’une simple zone de transition, elle se nourrit entre urbain et agricole, pour former un écrin de paysage particulier. Cette spécificité qui a été, par ailleurs, très tôt appréciée par les habitants du

lieu, (comme le prouve l’histoire de la commune) justifie l’expression de paysage remarquable pour qualifier celui de Bouchemaine.

PISTES D'ENJEUX . Mettre en valeur la présence d’un aléa naturel qui participe à la fabrication du paysage ligérien et mainois en insistant sur sa visibilité, sa proximité, et favoriser les pratiques de contemplation du paysage. . Adapter l’aménagement à la saisonnalité du lieu, dans son accessibilité, ses pratiques... . Sensibiliser les habitants/promeneurs à la spécificité de ce “paysage liquide” en mouvement. . Permettre à l’étang de Boulet de redevenir un lieu attractif en lui attribuant des activités spécifiques.

Le fleuve à distance

Entrée naturelle en ville

La consistance urbaine | 31

du regard vers Angers


LES PRATIQUES MAINOISES La commune rayonne naturellement par ses paysages et son patrimoine mais attire surtout le long des cours d’eau. Au fil des siècles, les Bouchemainois ont développé un rapport particulier à la Maine et à son paysage remarquable que l’on retrouve aujourd’hui dans son architecture mais également dans les usages présents qui animent les rives et contribuent à l’attractivité du territoire.

Qui vit à Bouchemaine ?

A

Héritage d'anciens usages

qualité des lieux . pratiques mainoises

Au début du XVIIème siècle, les évêques d’Angers ont installé une demeure secondaire sur les rives. Ce bâtiment, l’actuelle abbaye de Bouchemaine, représente bien l’intérêt porté au paysage mainois, au détriment de celui de l’intérieur des terres. À cette époque, le goût pour les demeures de campagne au bord de l’eau est lancé. Bouchemaine va dès lors se développer comme un lieu de villégiature pour les populations les plus aisées d’Angers, notamment au cours de la Belle époque autour d’architectures tournées vers le fleuve (annexes, kiosques, gloriettes, pavillons-terrasses). La Pointe, village de mariniers, est particulièrement concerné par ce phénomène de villégiature. Le pavillon de chasse du Petit Serrant et la demeure du Haut-Plessis en sont de parfaits exemples.

Carte postale ancienne - Centre-bourg Source : archives49.fr.

Gloriette du centre-bourg Source : Atelier M2VT.

| 32

vant de recenser les usages existants sur la commune, il est nécessaire de savoir qui y vit. Parmi les 6 803 habitants, 22,7 % ont moins de 18 ans, 19,3% ont entre 18 et 39 ans, 41,5% ont entre 40 et 64 ans et, enfin, 16,5% ont plus de 65 ans. Même si l’ensemble des tranches d’âge sont représentées sur la commune, une majorité de retraités vit à Bouchemaine (plus de 33 % en 2013). Néanmoins, en raison de l’augmentation du nombre d’actifs, le nombre de retraités et d’étudiants tend à diminuer. De nombreuses familles habitent sur le territoire. En effet, en 2013, on dénombrait 2 063 familles dont 1 048 couples sans enfant, 874 couples avec enfants et 140 familles monoparentales. La commune est aussi très fréquentée par les populations des villes alentours.


Les gloriettes, une architecture de villégiature tournée vers la Maine

Lit majeur

Bâtiments

Source : Atelier M2VT

Ces constructions individuelles participent à l’atmosphère de vacances propre à Bouchemaine mais permettent aussi d’affirmer une position sociale. Aujourd’hui, certaines gloriettes sont encore visibles à Bouchemaine et dans les communes alentours. C'est avec l’apparition de cette architecture de bord de fleuve au cours du XIXème siècle que les modes de vie s’exposent aux regards et que la commune connaît une animation sans précédent le long de ses rives. Les rituels du déjeuner, de la conversation et même de la réception mondaine ont lieu en fond de terrasse, à la vue de tous, comme le montre d’anciennes cartes postales de la Pointe. Cela témoigne d’un moment où

3 bourgs de Bouchemaine 0

500

1000

Gloriettes

2500

N

l’engouement pour les rives faisait partie d’un mouvement de société. Cependant, ces architectures et les usages qui y sont associés ne se destinaient, à l’époque, qu’à une certaine classe sociale faite de riches angevins venus profiter des joies du bain en rivière et de la contemplation des paysages de rives. Bien que ces usages se soient un peu modifiés aujourd’hui, certaines traces du passé persistent. La pratique des loisirs en rives est devenue plus récréative que sociale. En effet, l’eau, support de nombreuses activités principalement destinées aux populations locales, contribue au développement de l’attractivité du territoire et devient le support d’un certain marketing territorial.

| 33

Lit mineur


Les usages actuels sur les rives de Bouchemaine Le paysage des coteaux ainsi que celui des espaces agro-naturels et fluviaux constituent un cadre privilégié dans la mise en place d’un tourisme écologique. Ils favorisent les pratiques de flânerie et de balades des habitants de Bouchemaine et de la région angevine. En effet, l'ensemble du territoire communal dispose d'espaces propices à des pratiques variées ancrées dans le paysage.

navigation Pruniers

pêche promenade aire de pique-nique restaurant aire de camping-car contemplation

centrebourg

sports nautiques qualité des lieux . pratiques mainoises

cyclisme zones urbaines principales routes voie ferrée chemins de randonnée

La Pointe

Loire à vélo

| 34

Les divers usages observés à Bouchemaine Source : Atelier M2VT.

0

1000

2000

5000

N


La rivière, un espace de ressources et d'activités

Sous l’Ancien Régime, la vie à Bouchemaine était tournée vers la rivière et le fleuve : batellerie, moulins à eau, pêche… L’ensemble de ces activités a, à partir du XIXème siècle, progressivement disparu[3]. Toutefois, la pêche se pratique toujours de manière fréquente à Bouchemaine, notamment en raison de la paisibilité des lieux. Selon les observations, cette activité se pratique principalement en bords de Maine (sur les deux rives, de Bouchemaine à Sainte-Gemmes-surLoire) et en bords de Loire[4]. Certains pêcheurs préfèrent cependant profiter de l’atmosphère de l’étang du Boulet. Ce point d’eau est un lieu propice où faune et flore cohabitent avec les pêcheurs. Mais la pêche n'est pas la seule activité liée à la Maine.

L'étang du Boulet, réserve de pêche Source : Atelier M2VT.

Regroupement de pêcheurs en bord de Maine Source : Atelier M2VT.

[3 L’apparition de nouveaux moyens de transport, la création de nouvelles routes, l’installation d’un réseau de voies ferrées ont bouleversé la vie de Bouchemaine. | 35

Malgré l’apparition des premiers bateaux à vapeur en 1823, le trafic fluvial n’a pu faire face à la concurrence du rail qui l’emporta définitivement à la fin du XIXème siècle. Source : site internet de la ville de Bouchemaine. [4] La Pointe est un ancien village de pêcheurs implanté sur le site de la plus grande confluence du bassin ligérien.

Stationnement des pêcheurs sur les rives Source : Atelier M2VT.


qualité des lieux . pratiques mainoises | 36

Du fait de la présence d’une base nautique, la rivière porte, tout au long de l’année, les amateurs de canoëkayak. Le club nautique de Bouchemaine (CNB) propose, en plus de la location de matériel, des randonnées sur les rivières de l’Anjou. Cette activité permet notamment aux usagers de découvrir les cours d’eau et le paysage local. Par ailleurs, des professionnels de l’aviron viennent fréquemment s'entraîner sur la Maine. Ces activités nautiques sont de plus en plus recherchées. La morphologie de Bouchemaine, et notamment la Maine, offre des possibilités pour toutes ces pratiques. Concernant les pratiques fluviales, un navire de plaisance navigue également sur la Maine. Aussi, du printemps à l’automne, le Loire Princesse, bâtiment de croisière, navigue sur la Loire, entre Saint-Nazaire et Bouchemaine, et transporte près de 3 200 personnes par an, dont la moitié sont des touristes étrangers. Il s’arrête, lorsque les conditions le permettent[5], au Quai des pétroliers situé sur les bords de Maine, à proximité de la base nautique. Certains habitants critiquent la présence de ce navire de croisière à Bouchemaine. La Maine ligérienne brasse des activités quotidiennes qui sont ancrées dans l'imaginaire de ce territoire. Ainsi, la baignade sauvage n’y est pas étrangère. « L’attrait d’une eau fraîche et limpide à la saison chaude a toujours incité le promeneur ou le riverain à se baigner»[6]. La proximité du lac de Maine ne semble pas affecter cette pratique. Les études menées ont révélé que la population se baigne davantage en Loire qu’en Maine, notamment en raison de la qualité de l’eau. De plus, les épis situés

à la Pointe freinent les courants d'eau et limitent les mouvements de sédiments. Il semble que les bouchemainois préfèrent se baigner en eau naturelle plutôt qu’en piscine. En effet, il y avait auparavant une piscine municipale sur la commune, elle a néanmoins fermé au profit d’une piscine intercommunale située à Beaucouzé. N’étant pas couverte, cette piscine n’ouvrait que durant la période estivale. Toutefois, elle était de moins en moins fréquentée : en 2009 plus de 7 500 personnes s’y sont baignés alors qu’en 2014, la fréquentation n’était que de 1 300 usagers. Cette piscine était principalement utilisée par les bouchemainois même si elle attirait quelques habitants de la région angevine (Angers, SainteGemmes-Sur-Loire, Les Ponts-de-Cé…). Parmi les bouchemainois, ce sont surtout les habitants du centre-bourg qui allaient profiter de la piscine : en 2014, 367 personnes habitant le centre-bourg sont venus se baigner alors que les habitants de Pruniers étaient 138, les habitants de La Pointe 95 et ceux des hameaux 38.

[5] Le bateau a connu des débuts difficiles avec des enlisements et une lutte contre les courants. Source : 20 minutes, article du 11/02/2016. [6] Source : J. et C. Fraysse, Loire angevine et Maine : mariniers et riverains d’autrefois.


Centre nautique de Bouchemaine Source : Atelier M2VT.

| 37

Le Loire princesse au quai des PĂŠtroliers. Source : Courrier de l'ouest.

Un kayakiste sur la Maine Source : Atelier M2VT.


Cartographie : code de lecture

org

terrasse alluviale (+40m)

La vallée de l’Anjou et l’eau

Parc agricole

coteaux (+60m)

Les vallée itinéraires culturels,plateaux terrasse alluviale plateaux entre Loire à vélo et GR3 ( +20m)

(+40m)

(+80m)

fruit vign Cartographie : code de lecture

(+100m)

orgeat La vallée de l’Anjou et l’eau tournesol vallée ( +20m)

coteaux (+60m) plateaux (+80m) plateaux (+100m)

verg

hor

terrasse alluviale (+40m) vignes

Plan de développement urbain le long du fleuve

oléa

coteaux (+60m)

vergers

colz

plateaux (+80m)

STRUCTURE URBAINE

horticulture plateaux (+100m)

dive

zone urbaine

oléagineux

sem

Plan de développement urbain le long du fleuve STRUCTURE URBAINE

zone urbaine

tou

maillage viaire principal

Plan de développement colza urbain le long du fleuve

voie ferroviaire

STRUCTURE URBAINE

HYDROGRAPHIE

blé

divers

Pruniers

céré

zone urbaine semence

ma

maillage viaire principal

maillage viaire principal

Lit mineur

voie ferroviaire

aléa d’inondation

HYDROGRAPHIE

blé

pra

céréale

pra

maïs

hor

voie ferroviaire HYDROGRAPHIE

centre-

Lit mineur

bourg COMMUNE DE BOUCHEMAINE

aléa d’inondation

prairie temporaire

Lit mineur

pro

COMMUNE DE BOUCHEMAINE

aléa d’inondation

prairie permanente

Limite La Pointe communale

COMMUNE DE BOUCHEMAINE

Limite communale

COMMUN

Limite horticulture, maraîchage, pépinières communale

L’ossature touristique

production vignobles et AOC L’ossature touristique

STRUCTURE PAYSAGÈRE

STRUCTURE PAYSAGÈRE

COMMUNE DE BOUCHEMAINE

unité urbaine

qualité des lieux . pratiques mainoises

unité urbaine

rives

L’ossature touristique

rives

STRUCTURE PAYSAGÈRE

massif boisé

unité urbaine rives

coteaux visibles ITINÉRAIRE TOURISTIQUE

|

massif boisé

itinéraire de randonnée

coteaux visibles

itinéraire de la Loire à Vélo

38 ITINÉRAIRE TOURISTIQUE

COMMUNE DE BOUCHEMAINE

itinéraire de randonnée Carte des itinéraires en lien avec les lieux patrimoniaux itinéraire de la Loire à Vélo COMMUNE DE BOUCHEMAINE

Limite

massif boisé

Limite communale

coteaux visibles

0

ITINÉRAIRE TOURISTIQUE

1000 2000 itinéraire de randonnée

5000

itinéraire de la Loire à Vélo

Châteaux et lieux patrimoniaux

COMMUNE DE BOUCHEMAINE

Limite communale

Limite communale

Source : Atelier M2VT, d'après les données atlas. Limite patrimoines.culture.fr et les données de circuits communale cyclistes et de randonnées d'Angers Loire Tourisme.

N


Les rives : entre promenade et contemplation

Les rives étroites de Pruniers vers Angers, un itinéraire de randonnée Source : Atelier M2VT.

39

Promenade en bord de Maine Source : Atelier M2VT.

|

Bouchemaine, commune périurbaine d’Angers, est traversée par un réseau de mobilités diverses. Si l’ensemble des promenades se concentre essentiellement en bord de Maine, celles-ci s’appuient également sur le relief, notamment au niveau de la Piverdière sur la colline de Pruniers, pour offrir des perspectives sur la Maine. Ces itinéraires, néanmoins concentrés en bord de rives, sont des espaces propices à la marche et la course à pied. Sur la commune de Bouchemaine, ces mobilités douces s’observent principalement au niveau du chemin de halage et des promenades aménagées. Le tourisme de nature se développe notamment autour de la navigation fluviale et de la randonnée pédestre. De nombreux itinéraires ont ainsi été aménagés le long de la rivière. Des espaces comme ceux de la Pointe sont, par exemple, de grande qualité et invitent à la promenade et à la contemplation. Au départ d’Angers, le parcours de la Loire à Vélo contourne le lac de Maine, traverse Bouchemaine et longe la rivière sur plusieurs kilomètres. En effet, les rives possèdent de nombreux atouts pour la pratique du vélo : environnement agréable, absence de relief, cheminements réservés aux modes de déplacement doux, etc. Cet itinéraire est parfaitement adapté à une pratique familiale : il est très sécurisé car principalement constitué de voies cyclables et de petites routes peu fréquentées (environ 56 000 passages/an). Les cyclistes peuvent toutefois circuler sur l’ensemble du territoire de Bouchemaine même s’il n’existe pas de cheminements qui leur sont spécifiquement dédiés.

Promenade vers la Pointe Source : Atelier M2VT.


La Loire à vélo en quelques chiffres (2010) 736 000 cyclistes par an 280 km inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO 300 professionnels qualifiés Loire à vélo (hébergeurs, loueurs de vélo, sites de visites, offices de tourisme) 15,3 M€ de retombées économiques directes estimées La Loire à Vélo Source : Atelier M2VT.

qualité des lieux . pratiques mainoises

Découverte des épis à la Pointe Source : Atelier M2VT.

| 40


Des rives et leurs épaisseurs seules permettant aux touristes de dormir sur la commune, elle participe donc au maintien d’un tourisme raisonné sur le territoire. Le bourg de la Pointe, à la confluence de la Maine et de la Loire, accueille aussi quelques établissements de restauration et un gîte d’hébergement complétant les ateliers d’artisanats. Des tables et des jeux pour enfants ont été installés dans le parc du Petit Serrant afin de permettre aux promeneurs de pique-niquer en toute quiétude. Ces aménagements servent autant aux touristes qu’aux bouchemainois et confirment l’idée selon laquelle la commune de Bouchemaine est un lieu de détente et de loisirs majeur, notamment pour l’agglomération angevine.

Les usages des rives et dans l'épaisseur au centrebourg Source : Atelier M2VT.

La Pointe et ses pratiques tournées vers la Loire Source : Atelier M2VT.

navigation

promenade

pêche

restaurant

contemplation

cyclisme

aire de pique-nique

aire de camping-car

sports nautiques

|

41

Les rives de Maine permettent l'épanouissement et la détente : présence d’espaces aménagés, de restaurants, d’aires de pique-nique, etc. Les restaurants du centre-bourg de Bouchemaine sont principalement situés sur le quai de la Noé. On retrouve également, face à l’Abbaye, une aire de pique-nique aménagée. Les usagers de la Loire à Vélo (entre autres) peuvent ainsi se ravitailler au bord de l’eau tout en profitant du paysage. Située au cœur de Bouchemaine, l’aire d'accueil spécialement aménagée pour les camping-cars offre un accès privilégié aux commerces et aux multiples loisirs de la commune (base nautique, chemins pédestres, médiathèque, expositions). Cette structure est actuellement l’une des


Les évènements ponctuels

qualité des lieux . pratiques mainoises

D’autres activités (hebdomadaires ou annuelles) investissent ponctuellement les bords de Maine. Le marché dominical se déroule sur le quai de la Noé, celui du jeudi a lieu au square des Saulaies, dans le centre-bourg de Bouchemaine. Un marché nocturne est également mis en place pendant l’été. Le marché semble être un évènement important pour les habitants de Bouchemaine. En effet, il leur permet de se retrouver et de profiter d’un moment de convivialité. Début décembre, Bouchemaine organise le traditionnel marché de Noël. Même s’il se déroule essentiellement en intérieur, quelques stands sont installés en extérieur, sur l’esplanade ou sur la place de l’Abbé Thomas. Une brocante géante « Les Greniers de la Confluence » est organisée sur l’aire d’accueil des camping-cars le premier week-end de septembre. Cet évènement réunit chaque année plus de 600 exposants et près de 20 000 visiteurs (habitants et touristes). La commune est, pendant cette période, massivement fréquentée. C’est durant la période estivale, lorsque le risque de crue est le plus faible, que la commune bénéficie d’un maximum d’espace. De nombreuses animations sont donc organisées sur le quai de la Noé et les prairies du bord de Maine, qui deviennent un lieu attractif et dynamique. Les habitants et les touristes, lorsqu’ils n’assistent pas aux concerts, ont l’opportunité de s’initier au cirque, à la zumba, au dessin, au chant.

Terrasse d'un café quai de la Noé Source : Atelier M2VT.

Aire de camping car à Bouchemaine Source : Atelier M2VT.

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Le marché dominicale au quai de la Noé Source : Atelier M2VT.


Les crues et les conflits d’usage

Promeneurs et cyclistes empruntant le même itinéraire Source : Atelier M2VT.

Stationnement des pêcheurs en bord de rives Source : Atelier M2VT.

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Le territoire bouchemainois est donc couvert, traversé de multiples usages ou activités, de la rivière aux plateaux dans les terres. Ceux-ci rencontrent certaines difficultés en fonction des saisons au cours de l’année. La crue est l’élément majeur de cette temporalité. En effet, le lit de la Maine change, augmente et diminue en fonction de la saisonnalité obligeant certaines activités à se déplacer ou à disparaître, pendant un temps plus ou moins long. Cet aléa entraîne nécessairement une modification des pratiques de rives puisque son ampleur est conséquente. Ainsi, lors des fortes crues, les pêcheurs se font plus rares, l’activité du CNB est gelée puisque le bâtiment se retrouve littéralement les pieds dans l’eau, et surtout, car il est interdit de naviguer. La même problématique s’applique aussi aux cyclistes et piétons puisque les voies situées à proximité de la Maine deviennent difficilement praticables. Pour ce qui est des espaces de piquenique et de camping-car, ils se retrouvent totalement submergés lors des crues et doivent, par conséquent, fermer. Au-delà de cette problématique de temporalité naturelle, qui limite les activités un temps, il existe également des conflits entre les différents usages. Étant pour la plupart liés aux rives de la Maine, certains cohabitent, se croisent, d’autres s’entrechoquent. Les activités nautiques, par exemple, bien que la plupart d’entre elles cohabitent, se retrouvent parfois surchargées par endroit, entre kayakistes, pêcheurs, navigateurs de plates de Loire ou même le Loire Princesse. Les pêcheurs sont parfois dérangés par les bateaux à moteur ou les avirons venant s'entraîner sur la Maine.

La Maine au pied des marches de l'Abbaye Source : Atelier M2VT.


Il existe également des conflits sur les rives. L’exemple le plus parlant est celui des cyclistes et promeneurs : Loire à vélo et sentier de balade se regroupent au niveau du chemin de halage de Bouchemaine, amenant les différents usagers à cohabiter. Les conflits, dans ce cas, sont liés aux différences entre les vitesses de chacun de ces usagers, les cyclistes étant naturellement beaucoup plus rapide que les piétons. D’autres conflits existent : le stationnement au quai de la Noé qui obstrue la vue sur la Maine et représente une barrière non naturelle, la potentielle surcharge de population au moment des activités estivales de grandes importances

qui posent la question de la fragilité du lieu. Tous ces exemples suggèrent une propension importante des activités diverses de ce territoire, qui est une force, un atout pour la commune de Bouchemaine. Toutefois, cette propension amène également des effets indésirables, notamment par une sur-fréquentation de certaines parties du territoire, engendrant ainsi des conflits entre les activités. La dimension naturelle, également, est une donnée primordiale dans la prise en compte des usages sur Bouchemaine, et notamment dans l’aspect temporel qu’amènent les crues, qui fait que les activités varient en fonction des saisons et de la montée des eaux.

navigation pêche promenade qualité des lieux . pratiques mainoises

aire de pique-nique restaurant aire de camping-car contemplation sports nautiques

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Encombrement des activités au centre-bourg, engendre potentiellement des conflits Source : Atelier M2VT.

cyclisme


Un territoire "sensible" parcouru

Le pont SNCF à l'entrée de Bouchemaine Source : Atelier M2VT.

fluviales décroissent alors face à l’essor ferroviaire qui s’y impose et s’y installe au parallèle des cours d’eau. Si la desserte du territoire par les axes terrestres ne fait que s’intensifier au cours des derniers décennies, le fleuve et la rivière entretiennent finalement un caractère essentiellement contemplatif et de loisirs. En tant que circuit doux, la Loire à vélo tient par ailleurs une place importante dans la valorisation de la découverte du territoire à échelle humaine. Son itinéraire permet d’accompagner le fleuve tout en faisant découvrir le patrimoine qui le ponctue. Ainsi Bouchemaine, située à la croisée de la voie ferrée, de deux routes départementales, d’axes de circulation douce et fluviale, forme une halte potentielle. Pourtant, l’itinéraire touristique de la Loire à Vélo n’entretient pas cette finalité et revêt plutôt la fonction d’une simple traversée du territoire sans prendre le temps de s’y attarder. Par ailleurs, si l’implantation de l’ensemble des infrastructures permet de raccrocher la commune à Angers, elle marque aussi une certaine coupure, comme, par exemple la voie de chemin de fer ou la route départementale qui participent à ce phénomène. De fait, les activités en bord de rives se retrouvent plutôt tournées vers la rivière, détachées du reste du territoire et d’un arrière-pays agricole qui est finalement isolé. | 45

La qualité paysagère du lieu et les nombreux usages qui y ont très vite été attachés ont favorisé le développement des infrastructures et des cheminements spécifiques. La commune est ainsi traversée par un réseau de mobilités diverses, rapides et lentes. La multitude de ces parcours permet à la fois de relier Bouchemaine à Angers, dont l’influence se fait particulièrement sentir au niveau de Pruniers, mais aussi de profiter du paysage et des sites patrimoniaux qui ponctuent la commune, comme la présence des gloriettes ou de certains monuments historiques, comme l’église du centre-bourg ou le château du Petit Serrant. Alors que les cours d’eau de la Loire et de la Maine intégraient, au XVIIIème siècle, les principaux déplacements commerciaux sur l’ensemble du territoire, notamment pour le commerce d’Angers, ces attributs ligériens se sont estompés au XIXème siècle. Les mobilités


Bouchemaine, un territoire parcouru par de multiples formes de mobilités

Pruniers

centrebourg

La Pointe

qualité des lieux . pratiques mainoises

0

2000

5000

voie ferroviaire

| 46

zone urbaine

Lit mineur

maillage viaire principal

Rapport à la Maine

Carte des infrastructures de transport Source : Atelier M2VT, d'après les données IGN ;

1000

Angers Loire Métropole, Direction Aménagement et Développement des Territoires, Octobre 2015.

N


Le pont reliant le centre bourg à Angers Source : Atelier M2VT

Vue depuis le pont de Bouchemaine, une ouverture sur la Maine Source : Atelier M2VT

PISTES D'ENJEUX . De nombreux usages qui suggèrent la possibilité d'une mise en avant touristique du lieu. . Conduire les gens à s'arrêter, à contempler le territoire d'une autre manière, par une mise en avant de certains lieux à forte potentialités comme le quai des pétroliers par exemple, les gloriettes, le pont de la libération. . Réguler certains usages pour éviter les conflits : exemple des piétons et cyclistes. . Fabriquer une nouvelle façon de voir et utiliser le territoire en période de crue, et également,

| 47

montrer ce phénomène naturel faisant partie de l'identité bouchemainoise.



LES ENJEUX D'UN TERRITOIRE DE PROJET

|

49

La vie anime une rivière aux multiples usages Pratiqués sans cesser d’Angers à Savennières À chaque espace un profil, un visage Des identités fortes, parfois si singulières

Vue sur la Maine depuis le centre nautique : un espace traversé Source : Atelier M2VT


1. Révéler les caractéristiques paysagères de Bouchemaine Les composantes paysagères de Bouchemaine

Pruniers

centrebourg La Pointe

les enjeux d'un territoire de projet

0

1000

2000

5000

N

| 50

Prairies inondables

Coteaux

Vignes

Entités urbaines

Forêt

Parc

Peupleraies

Bâtiments

Les composantes paysagères de Bouchemaine Source : Atelier M2VT, d'après les données d'Angers

Loire Métropole, Direction Aménagement et Développement des Territoires ; IGN, Octobre 2015.


. Sensibiliser les habitants/promeneurs aux spécificités du paysage (topographie, hydrographie, cultures, faune, flore, bâti, histoire et mémoire des lieux...).

À

en place d'aménagements susceptibles de révéler cette richesse paysagère et patrimoniale. Les coupes mises en page suivante montrent, pour les trois bourgs, la succession des séquences paysagères à rendre lisibles et à valoriser dans la vallée de la Maine et de la Loire.

| 51

bien des égards, les caractéristiques géographiques, historiques et paysagères de Bouchemaine constituent un enjeu majeur pour le projet. La diversité des cultures, des reliefs, de la faune et de la flore, l'urbanisme de villégiature et la mémoire des pratiques doivent être pris en compte par la mise

Les épis à La Pointe : un paysage particulier Source : Atelier M2VT.

L'héritage historique du quai des Pétroliers, entre le centre-bourg et la Pointe Source : Atelier M2VT.


Profil des rives du quai de la Noé.

Profil de l'ancien quai des Pétroliers.

les enjeux d'un territoire de projet

Profil des infrastructures fluviales de la Pointe.

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Données hydrométriques au cours de l'année. Source : http://www.hydro.eaufrance.fr/


. Mettre en valeur la présence d'un aléa naturel (la crue), qui participe à la fabrication du paysage ligérien et mainois.

+4.00 +2.00

+4.00 +2.00

Le territoire bouchemainois est fortement exposé aux risques de crues et à la variation du lit de la Maine. Le rythme particulier induit par ces aléas fait partie intégrante du quotidien des riverains. Pour limiter l'impact de ce phénomène saisonnier, l’activité urbaine doit s’y adapter par la mise en place de dispositifs qui contribuent au meilleur fonctionnement possible des différentes activités tout au long de l'année. Les aménagements situés sur les rives se doivent aussi d'être résilients et de permettre d'apprécier et de révéler l'existence de cette crue, en toute saison. Ils doivent ainsi faciliter la lecture, la visibilité et l'accessibilité de ce paysage mouvant. La contrainte doit ici être prise comme une ressource, tant dans la construction de dispositifs intelligents et inventifs en faveur des usagers, que dans la confortation d’un paysage exceptionnel à faire découvrir et à mobiliser.

|

53

+4.00 +2.00

Des baigneurs mesurent le niveau de l'eau de la Loire à la Poissonière Source : photo de Louis Barrault - Président de l'association Histoire des coteaux de Loire et de Maine.


Pruniers

centrebourg

Cartographie : code de lecture La vallée de l’Anjou et l’eau Cartographie : code de lecture vallée ( +20m)

La Pointe

La vallée de l’Anjou et l’eau Cartographie : code de lecture

terrasse alluviale (+40m)

Parc agricole

vallée ( +20m)

coteaux (+60m)

fruit

terrasse alluviale (+40m)

plateaux (+80m) Parc agricole

orgeat

vallée ( +20m)

coteaux (+60m)

plateaux (+100m)fruit

tournesol

terrasse alluviale (+40m)

plateaux (+80m)

La vallée de l’Anjou et l’eau

0

1000

2000

orgeat

5000

N

tournesol coteaux Carte du relief (+60m) de la région angevine plateaux (+100m) Source : Atelier M2VT, d'après les données altimétriques de l'AURA.Plan de développement plateaux (+80m)

vignes urbain le long du fleuve

plateaux (+100m)

STRUCTURE URBAINE

vergers

les enjeux d'un territoire de projet | 54

Plan de développement horticulture du paysage urbain le long du fleuve Favoriserzone laurbaine contemplation c'est aussi favoriser l'arrêt, la halte. Des STRUCTURE URBAINE oléagineux maillage viaire principal points de vue, des lieux uniques peuvent Plan de développement urbain le long du fleuve colza et doiventvoie être mis en avant pour justement ferroviaire zone urbaine susciter la curiosité du promeneur, du STRUCTURE URBAINE HYDROGRAPHIE divers maillage viaire principal cycliste pour qu'il s'y arrête, qu'il ne soit plus seulement de passage sur la commune. semence zone urbaine Lit mineur voie ferroviaire Cet enjeu est fortement lié à la volonté de HYDROGRAPHIE blé maillage viaire principal montrer aléa lesd’inondation caractéristiques particulières de ce territoire, aussi bien géographiques, céréale mineur COMMUNE DE BOUCHEMAINE Vue survoie la ferroviaire prairie de la Baumette, enLitpériode historiques que paysagères. d'inondation, depuis le chemin de la Loire à HYDROGRAPHIE Vélo entre Pruniers et centre-bourg. aléa d’inondation Source : Atelier M2VT.

Lit mineur

COMMUNE DE BOUCHEMAINE

Limite prairie temporaire communale prairie permanente

aléa d’inondation COMMUNE DE BOUCHEMAINE

maïs

Limite communale

vignes vergers horticulture oléagineux colza divers semence blé céréale maïs

prairie temporair

prairie permanen

horticulture, mar

production vigno

horticulture, maraîchage, pépinières L’ossature touristique COMMUNE DE BOUCHE STRUCTURE PAYSAGÈREproduction vignobles et AOC


. Favoriser les pratiques de contemplation du paysage

Pruniers - un potentiel de vues inexploitĂŠ Source : Atelier M2VT.

La Pointe - une architecture de villĂŠgiature donnant sur la confluence Source : M2VT.

|

55

Centre-bourg - un paysage difficilement accessible Source : Atelier M2VT.


2. Ménager un territoire sensible et maintenir les pratiques en rives

A Pruniers

C La Pointe

B Centre bourg

D Savennières

Loire à vélo

Points de vue

Chemin de randonnée

Dispositif d'exploration de l'épaisseur des rives Source : Atelier M2VT.

0

Vue actuelle de la prairie inondable du centre bourg. Un front d'eau encombré d'automobiles. source: danielclerc.fr.

Centre-bourg, une accumulation de pratiques qui engendre des conflits source: Atelier M2VT.

200

500

1000

N

les enjeux d'un territoire de projet | 56


. Limiter la concentration d'activités sur les rives afin d'éviter les conflits d'usages . Repenser l'accessibilité des rives en favorisant les modes de déplacement doux

L

’étude des enjeux du territoire et des acteurs de l’aménagement sur la commune de Bouchemaine montre toute la complexité de faire projet en site préservé. Pourtant, la multitude des périmètres de protection témoigne des atouts naturels et culturels de la commune, qui constituent autant de ressources pour le développement du territoire et du bien-être de ceux qui le pratiquent. Cette multiplication des périmètres engendre une nécessité de limiter le phénomène de concentration des usages sur les rives afin de ne pas accentuer la fragilité de ces espaces, notamment en répartissant les activités dans l'épaisseur du territoire (dans l'arrière-pays par exemple). Cette répartition est également susceptible de limiter les conflits d'usages observés. Pour ne pas entraver la qualité paysagère du site, l'accès aux rives, porteuses de multiples activités, doit

prioritairement se faire par des modes de déplacements doux : vélo, marche à pied.... Ces modes de déplacements sont déjà très présents sur le territoire via des cheminements mais pourraient être repensés. Par ailleurs, le territoire doit pouvoir être pratiqué en toute saison et ce malgré les inondations. Ainsi, des aménagements adaptés pourront être envisagés. L’objectif du projet sera de poursuivre les entretiens avec les différents acteurs, et de développer des propositions d’aménagements qui relancent une dynamique de projet. Il est donc nécessaire de penser la valorisation des rives à l’échelle globale (communale et intercommunale) en y intégrant la question du rapport à l’eau et du bien-être de la population. Ces éléments doivent constituer le cœur de la philosophie d’un projet d’aménagement en front d'eau.

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. Permettre le maintien et le développement de pratiques en rives en toute saison


3. De la contrainte à la ressource Pour le développement et le rayonnement du territoire communal et communautaire

"La Plage" de Bouchemaine, espace de regroupements festifs, sportifs au début du XXème siècle Source : Carte postale.

L

les enjeux d'un territoire de projet | 58

es projets en bord de fleuve ne sont pas nouveaux et bien souvent, de nombreuses contraintes ou obstacles se sont dressés devant ceux qui les initient. Dès la fin du XVIIIe siècle et tout au long du XIXe siècle, les villes profitent de la présence des fleuves pour aménager les rives selon une logique hygiéniste et/ou à des fins sportives. À l’époque, les contraintes réglementaires liées à la préservation de l’environnement ne sont pas un problème et le jeu d’acteurs est simple. Ces projets concernaient essentiellement des bains chauds ou froids et des écoles de natation. Avant l’adduction d’eau, la proximité de ces établissements avec les fleuves s’avérait indispensable. À partir du XXe siècle, des projets d’envergure apparaissent autour des fleuves et rivières, mais leur réalisation est

confrontée à des difficultés. Certains sont abandonnés, oubliés ou fortement réduits. De plus, les levées de bouclier sont de plus en plus courantes. Les principales raisons de ces oppositions sont dues au questionnement sur leur utilité, leur coût, mais aussi à la défense du cadre de vie et de l’environnement. Aujourd’hui, la présence de l’eau et des cours d’eau joue énormément sur la question de l’image des villes. Aménager les fronts d’eau est devenu un enjeu majeur pour nombre d’entre elles. Les villes, et notamment les élus, décident d’aménager leurs rives et mettent en avant cette politique. Ces interventions sont de plus en plus regardées, analysées et mises en avant par les acteurs dans le cadre d’une stratégie de marketing territorial. Actuellement, celui-ci fait partie intégrante de la réflexion sur


. Utiliser les qualités patrimoniales et écologiques comme levier de développement local

l’aménagement à travers notamment la problématique de l’attractivité territoriale liée à celle du développement local. La question de l’aménagement des fronts d’eau est primordiale pour stimuler cette attractivité. Les actions de préservation et de mise en avant de la protection de la nature sont également devenues de véritables atouts politiques, mais l’aspect sécuritaire n’est pas oublié par les élus. Le besoin de nature de la population urbaine et la prise en compte des enjeux de préservation n’ont jamais été aussi important qu’à l'époque actuelle. Aujourd’hui, les pouvoirs publics n’ont pas d’autres choix que d’intégrer les attentes des habitants concernant la nature (parcs ou cours d’eau) et doivent également prendre en considération les problématiques de développement durable dans les projets de territoire. L’exemple de la baignade en eaux

naturelles est révélateur de ces enjeux et le projet bouchemainois s’inscrit dans cette optique. D’autres communes, comme celles des Ponts-de-Cé et Ingrandes ont investi dans l’aménagement de leurs rives pour répondre à cette envie de revenir vers l'eau, tout en permettant le développement des offres de loisirs sur leurs territoires. Ces aménagement de baignade sont temporaires ou pérennes et prennent des formes très différentes: bassin en eau naturelle, piscine pérenne en eau naturelle… L’exemple de la baignade peut s’apparenter à celui des grands parcs urbains. Les habitants et leurs représentants élus s’y réfèrent pour mettre en avant la qualité de vie de telle ou telle ville. Les communes visent de plus en plus l’aménagement de ces parcs ou de ces fronts d’eau qui peuvent avoir un écho à très grande échelle.

| 59

. Penser les rives de Bouchemaine comme élément de marketing territorial



Ménager pour aménager -

L

'étude du territoire de Bouchemaine, à travers ce diagnostic, permet de rendre compte de la qualité paysagère, géographique, écologique et patrimoniale, et la nécessité de travailler sur sa révélation et sa valorisation par un équilibre à déterminer. Les pratiques potentielles à l'image de la baignade sont un état d’esprit, une envie particulière captée à un moment donné dans un cadre, un paysage spécifique qui s'adonne à une forte vocation récréative. Outre les habitants qui apprécient quotidiennement la spécificité des lieux, le territoire est fréquenté par de nombreux angevins, notamment à l’arrivée des beaux jours. Les qualités et le dynamisme de Bouchemaine en font donc un formidable levier de développement pour l’agglomération angevine. Cette fonction récréative se confirme par les multiples usages recensés sur le territoire. Sa situation, à l’embouchure de la Maine et de la Loire, est à l’origine de divers loisirs en rives qui relèvent à la fois de la contemplation, de la promenade et des pratiques récréatives ou sportives. Toutefois, cette forte attractivité, en saison estivale notamment, contraste avec la fragilité du milieu et est susceptible de constituer une menace pour la richesse écosystémique. Par conséquent, il faut réfléchir à mieux répartir les usages et à favoriser une accessibilité plus respectueuse du site tout en valorisant les différentes séquences paysagères ainsi que leur transformation en période de crue.

Instant de halte au Lac de Maine Source : Atelier M2VT


Le second tome développe une méthodologie

de travail et orientations de projets autour de

fondamentaux et de règles résultant du diagnostic

réalisé précédemment. Un ensemble de directions et de préconisations y sont apportées en vue de

fabriquer le territoire de Bouchemaine dans une cohérence qui répond au génie du lieu.

Ce tome, plus élaboré dans les perspectives de projets, s'adresse avant tout aux élus, maîtrise

d'ouvrage, collectivités, structures, associations et

maîtrise d'œuvre qui interviennent dans le territoire de Bouchemaine et en région angevine. L'objectif majeur est de leur souligner l'importance d'une

gouvernance partagée et fondamentale pour un

espace de vie en commun ; d'un territoire sensible et ancré dans les pratiques et mémoires des habitants


2

ATLAS DES POSSIBLES



INTRODUCTION

Les prairies de la Maine, depuis le quai de la noé Source : Atelier M2VT

|

65

B

ouchemaine peut devenir le principal lieu de ressourcement de l’agglomération angevine, ce "jardin d'Angers" au sens où la présence et la mouvance de ce paysage liquide participent à l’apaisement et à la détente. Dans un premier temps, un projet d’aménagement des rives de Maine est envisagé autour de la fonction récréative afin de permettre aux habitants et aux touristes de prendre pleinement conscience du territoire exceptionnel qui les accueille. Les aménagements actuels ne permettent pas ainsi de profiter au maximum de la beauté des lieux. Dans cette perspective, le projet a pour but d’amener les usagers à découvrir les points de vue les plus remarquables mais aussi les opportunités qu’offre la présence de telles qualités paysagères. Il apparait nécessaire de valoriser la commune en donnant une lisibilité à sa singularité. Toutefois, Bouchemaine faisant l’objet de nombreuses réglementations, il faut maintenir un équilibre entre récréation et protection du territoire. Le processus de valorisation envisagé doit donc être compatible avec les enjeux de conservation. Afin de valoriser le territoire, il est nécessaire de sensibiliser les usagers aux caractéristiques spécifiques du lieu. A titre d’illustration, les aménagements envisagés contribueront à mettre en exergue la présence de la crue qui participe fortement à la fabrication du site.


Vers les terres agricoles

Bouchemaine, paysage fluvial

Frise progressive du territoire d'entre-deux Source : Atelier M2VT.

introduction . atlas des possibles | 66

D’une manière plus globale, ce sont les pratiques de contemplation du paysage qui seront favorisées. Il est également indispensable de « ménager » le territoire, notamment en limitant la concentration d’activités sur les rives de Maine. Néanmoins, le but n’est pas de les faire disparaitre puisqu’il est important que Bouchemaine conserve un certain dynamisme tout au long de l’année, les activités doivent uniquement être repensées en termes d’accessibilité par exemple. Tout en tenant compte des réglementations et des périmètres de protection existants sur le territoire, un projet global de valorisation des rives a été envisagé. Celui-ci s’inspire notamment des pratiques anciennes observées à Bouchemaine. Cette démarche conduit irrémédiablement à renouer avec des modes d’appréciation et d’appropriation du paysage ayant existé par le passé à Bouchemaine. Ceux-ci s’illustrent par des aménagements tels que des belvédères dans la continuité des gloriettes de la Belle Epoque, mais aussi par les pratiques de la baignade en rivière qui a connu un franc succès au milieu du XXème siècle, ou encore des possibilités de halte sur la commune. Les cartes postales témoignent d’activités essentiellement tournées vers la Maine : terrasse avec vue sur la Loire à La Pointe, plage dans le centre-bourg de Bouchemaine, promenades en bords de Maine, etc Ce projet de valorisation des rives se matérialise notamment par des interventions ponctuelles représentatives d’une réflexion globale engagée à plus grande échelle. Chacune de ces interventions s’appuie sur les caractéristiques spécifiques du


Le fleuve à distance

Entrée naturelle en ville

La consistance urbaine

du regard vers Angers

territoire dans le but de créer une véritable interface entre la terre et le cours d’eau tout en préservant la qualité des sites. En outre, ces interventions permettront de donner de la profondeur au territoire de manière modulée en tenant compte de l’existant (équipements en place, fragilité des milieux, acteurs en présence).

| 67

Cartes postales comme témoignage d'usages anciens Source : Archives49.fr

Dans un second temps, un protocole définissant les modalités d’association et de consultation des acteurs a été dressé. En raison des nombreuses qualités patrimoniales et environnementales, beaucoup d’acteurs, publics comme privés, aux intérêts différents mais non divergents, doivent, ou peuvent, être intégrés à la démarche de projet. Cette particularité propre aux secteurs couverts par de multiples protections, si elle révèle la qualité intrinsèque au site, nécessite aussi de penser le pilotage du projet en amont et d’adopter une approche stratégique visant à la convergence des intérêts de chacun. Sans ces actions d’anticipation préalables, le principal risque est d’aboutir à une cohabitation difficile entre acteurs concernés par le projet d’aménagement. Sans dialogue régulier et organisé, la démarche de projet conduit naturellement à l’échec et au renoncement. Toutefois, un protocole d’association d’acteurs ne reste pas figé systématiquement, mais varie en fonction du territoire d'études, ainsi qu'au regard des nomenclatures dans lesquelles se situe l’aménagement envisagé. La nature même du projet, ses dimensions, ses conséquences en termes d’usages et de flux sur le territoire constituent autant de facteurs ayant un impact sur la réussite d’un projet.


introduction . atlas des possibles | 68

Il est donc impossible d’élaborer un protocole d’association d’acteurs « type », précisant les modalités de l’implication de chacun, avec un échéancier prévisionnel détaillé. Néanmoins, des actions préalables peuvent être menées afin de mettre en œuvre une gouvernance de projet efficace et constructive. Cette problématique du jeu d’acteurs sur un site à fort potentiel patrimonial et écologique a conduit à définir les intérêts de chaque acteur, non pas en fonction de leur(s) thématique(s) de compétence, mais plutôt au travers des actions auxquelles ils sont sensibles (animation, préservation…) et autour desquelles il serait pertinent d’organiser une concertation. Cette définition s'illustre dans la délimitation des périmètres de pertinence pour favoriser la réflexion sur des secteurs stratégiques entretenant une relation forte à la rivière de Maine. Aussi, l'enjeu a été d'identifier les points éventuels de convergence et de divergence, pour ensuite proposer des possibilités de concertation et de négociation à un niveau d’échelle plus précis pour l’élaboration d’un projet. Enfin, une démarche de benchmarking et d’observation in situ appliquée aux rives se situant en site protégé et ayant fait l’objet d’un aménagement plus ou moins important, a permis d’émettre un certain nombre de préconisations pour le pilotage de projet. Cet outil permet d’anticiper les potentiels blocages, voire les recours éventuels devant la justice. Sa pertinence se justifie dans la mesure où aucun des acteurs du projet n’apparaît comme naturellement opposé à la nature de celui-ci. Ce qui peut faire l’objet d’inquiétudes de la part de certains acteurs concerne essentiellement l’impact du projet sur la richesse patrimoniale et environnementale constitutive de deux niveaux d’échelles territoriaux : le secteur du projet, d’une part, et un territoire plus restreint à l’intérieur de celui-ci, le site du projet, d’autre part.


Rappel des enjeux

1-

Révéler les caractéristiques géographiques, historiques et paysagères de Bouchemaine . Sensibiliser les habitants/promeneurs aux spécificités du territoire (topographie, hydrographie, faune, flore, bâti, histoire et mémoire des lieux...) . Mettre en valeur la présence d’un aléa naturel (la crue) qui participe à la fabrication du paysage ligérien et mainois en insistant sur sa visibilité et son accessibilité. . Favoriser les pratiques de contemplation du paysage

2-

Ménager un territoire sensible tout en assurant le maintien de pratiques en rives . Limiter la concentration d’activités sur les rives afin d’éviter les conflits d’usages . Repenser l’accessibilité des rives en favorisant les modes de déplacement doux . Permettre le maintien et le développement de pratiques en rives à toute saison

3-

. Utiliser les qualités patrimoniales et écologiques comme levier de développement local . Penser les rives de Bouchemaine comme élément de marketing territorial

| 69

Passer de la contrainte à la ressource pour le développement et le rayonnement du territoire communal et communautaire


Récit de projet -

P

introduction . atlas des possibles | 70

enser l’aménagement des rives de Bouchemaine, c’est mettre en harmonie les mesures d’une œuvre musicale dont la rivière, le fleuve constitue le leitmotiv. Cette réminiscence liquide, Maine ou Loire apporte une ambiance spécifique, un pouvoir émotionnel à chaque lieu qui la voit passer. La configuration matérielle, la constitution physique de chacun, produit d’une histoire, d’une topographie, d’une architecture, forme des séquences particulières qui se distinguent les unes des autres. Ainsi, le village de la Pointe, le quai des Pétroliers, celui de la Noé, le coteau de la Piverdière incarnent ces morceaux de territoire issus d’une rencontre entre un élément commun, le cours d’eau et les caractéristiques propres à chaque site. C’est de cette rencontre, de ce mélange que naît l’élément nouveau, celui qui offre aux Bouchemainois des possibilités d’appréciation très diverses de l’interface terre/rivière. L’enjeu est triple pour l’aménageur, qui doit veiller à la conservation, voire la révélation des tonalités propres à chaque pièce de territoire, donner une lisibilité à celles-ci et éviter enfin les dissonances de l’ensemble harmonieux qu’elles sont censées constituer. L’idée est d’apporter les nuances ad hoc, le bon tempo pour que la symphonie bouchemainoise sonne juste. À cet égard, la partition doit être structurée entre pleins –les trois bourgs- et les « vides » -les secteurs entre les bourgs-, et faire vivre ainsi


| 71

une alternance, une articulation riche de sens entre moments d’animation et de respiration. Il s’agit dès lors d’offrir une nouvelle lecture des composantes existantes sans oublier pour autant de mettre en exergue et de pallier les variations saisonnières intrinsèques au lieu : les crues. Cette caractéristique développe encore ce grand répertoire d’ambiances et de paysages composite dont l’aménageur a pour mission de favoriser l’expression. Quatre mouvements principaux, relatifs à quatre secteurs stratégiques de la commune, ressortent de cet objectif. Le village de la Pointe, secteur artisanal à l’identité marquée par la présence de la Loire renforce son statut de lieu de création. Le quai des Pétroliers conserve son rôle d’accostage de navires. Le cœur de Bouchemaine accentue sa dimension récréative tout en la redistribuant dans l’intérieur des terres. Enfin, face au conservatoire d’espèces faunistiques et floristiques situé sur les prairies de Sainte-Gemmes, la Piverdière incarne la figure du belvédère. L’objectif à terme est l’orchestration d’un tout. Dans cette mesure, chaque intervention à échelle fine doit répondre à une réflexion portée à une échelle plus générale. En tout état de cause, la composition s’appuie sur une démarche d’intentions, d’accompagnement, qui ambitionne de faire ressentir un équilibre, une justesse sur une unité territoriale exceptionnelle : Bouchemaine.



VERS UNE GOUVERNANCE PARTAGÉE Le site accumule de nombreux avantages À utiliser et valoriser de différentes manières De l’arrière-pays aux chemins de halage Bouchemaine doit être mise en lumière

Vue sur l'Abbaye de Bouchemaine depuis le quai de la Noé Source : Atelier M2VT


LE CONTEXTE DES ACTEURS L’aménagement et la valorisation des rives appellent à une multitude de compétences réparties entre des structures très différentes. Les services de l’Etat, pour l’aspect réglementaire et les mesures de protection du paysage et du patrimoine bâti ; les collectivités locales, pour les mesures d’aménagement concrètes sur le territoire ; ou encore les associations et les habitants, pour ce qui est de la connaissance générale et de l’utilisation quotidienne du terrain. L’intervention sur ces rives invite à chercher et à comprendre la complémentarité entre les territoires, les organismes et les institutions. Les différents acteurs sont à associer autour des richesses de leur patrimoine et des particularités de leur territoire : gestion des inondations, préservation des espaces agricoles ou valorisation des qualités paysagères et architecturales. Pour comprendre ce jeu complexe des acteurs, une méthode de travail est ainsi mise en œuvre afin de saisir le contexte du blocage et la place des acteurs sur le territoire d’étude.

vers une gouvernance partagée . contexte des acteurs

D

| 74

ans un premier temps et afin de connaître le rôle de chaque acteur ainsi que son périmètre d’action, une recherche empirique a été nécessaire. Celle-ci, préalable à la rencontre avec les acteurs concernés, a permis de préciser les outils élaborés par les différents acteurs, ainsi que la portée de ces documents, qu’elle soit réglementaire ou non. Une multitude d’acteurs concerne le secteur d’études, entraînant dès lors des intérêts divergents susceptibles de nuire à une dynamique de projet. Cette forte présence des acteurs provient de la nature même du site étudié. En effet, le site de Bouchemaine revêt une grande valeur patrimoniale, paysagère et biologique. Cela est à l’origine de deux contraintes majeures pour l’aménagement du site. La première provient de la difficulté

que représente la traduction des documents non réglementaires dans les projets d’aménagement, comme les préconisations de la mission Val de Loire, qui insistent juste sur la nécessité de ne pas porter atteinte à l’intégrité du site. Cette notion, assez floue, semble difficile à appréhender et nécessite peut-être d’être débattue de manière collégiale lors de la phase de montage de projet. La seconde contrainte est liée à la confrontation d’intérêts divergents sur le site. Pour remédier à cela, l’élaboration d’un projet nécessitera une grande prudence et une attitude fédératrice et diplomatique avec les différents acteurs en jeu. Cette recherche s'est poursuivi dans un deuxième temps à rencontrer les différents acteurs, pour déterminer si la perspective d’une réflexion commune entre tous les acteurs étaient partagée par


la temporalité de l’activité et son niveau de fréquentation. Cette méthode de travail est la base nécessaire à l'analyse opérationnelle et de gouvernance afin de répondre à la commande, clarifier le contexte institutionnel dans lequel s'inscrivent les perspectives de projet à Bouchemaine. La multitude d’acteurs mobilisables requestionne les problématiques liées à leur association sur le territoire. De fait, la gouvernance est une démarche de concertation et de prise de décision qui implique les acteurs et les populations concernées afin d’aboutir à des décisions acceptables par la majorité d’entre eux. Or, sur un territoire aussi complexe que Bouchemaine, cette association d’acteurs est difficile à mettre en œuvre, du fait de leur nombre et, surtout, de la différence de leur vision : développement économique et touristique, protection de l’environnement et du paysage, sécurisation des bords de Maine, etc. Néanmoins, la fragilité du territoire de Bouchemaine nécessite ici plus qu’ailleurs, une cohésion des actions qui y sont menées. L'étude à réalisée intervient donc dans un temps de blocage institutionnel et de crise de cette gouvernance au sein de la commune. L’ensemble des acteurs concernés semble partager le constat que l’aménagement des rives serait nécessaire pour valoriser les différentes séquences paysagères évoquées au début de ce diagnostic. Le lieu pourrait devenir plus attractif. Les entretiens ont finalement permis de faire ressortir cette envie de faire projet, partagée par les différents acteurs.

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ces derniers. L’objectif de ces entretiens a également consisté à préciser les intérêts de chacun sur le territoire, leur point de vue sur le projet de baignade qui crispe les tensions, et ainsi, de mieux comprendre les motivations et les ressources qu’ils peuvent mobiliser. Pour finir, le troisième point de la méthode a consisté en un benchmark. La nature particulière et son caractère exceptionnel a conduit à s'intéresser aux interventions menées sur des territoires aux contraintes et potentialités similaires. L’objectif a donc été de consulter ces collectivités et intercommunalités ayant réussi à faire aboutir un projet d’aménagement de rives en secteur contraint et réglementé. En vu de partager les expériences, les conditions nécessaires dans la mise en œuvre du projet, et enfin, la bonne gestion de ces nouveaux équipements, une dizaine de collectivités du Val de Loire ont été interrogées lors d’entretiens téléphoniques et mails. Parmi elles, Saint-Mathurin-sur-Loire, Ponts-de-Cé, Chateauneuf-sur-Loire, Saumur, Orléans, Jargeau ou encore Ingrandes constituent des références d'aménagement en rives. Le point commun de ces communes est qu’elles sont toutes soumises à des différents périmètres de protection (Unesco, Natura 2000…) et une grande partie d’entre elles accueillent la Loire à vélo sur leurs territoires. Pour chaque projet réalisé et analysé, l'attention s’est portée sur la nature de l’équipement ou le type de valorisation, les acteurs mobilisés et l’ordre dans lequel ils ont été associés au projet, et enfin,


VALORISER UN ESPACE NATUREL PROTÉGÉ ET PARTAGÉ Si les espaces naturels protégés ont pour vocation première la préservation de l’écosystème, ils forment aussi des lieux hautement attractifs sur le plan touristique, notamment en raison de leur qualité paysagère. Ainsi, les processus de valorisation qui s’y déploient s’inscrivent souvent dans une perspective de développement et d’attractivité. Les choix en termes de valorisation du territoire ne font cependant pas toujours consensus, engendrant parfois des conflits d’intérêt entre acteurs. Tel est le cas sur la commune de Bouchemaine.

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vers une gouvernance partagée . valoriser un espace naturel

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Rôle des différents acteurs de projet à Bouchemaine Source : Atelier M2VT


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Limite communale

Les périmètres patrimoniaux Source : Atelier M2VT, données de l'AURA.

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Les enjeux de conservation

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La Direction Régionale de l'Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) a pour objectif principal de « faire du développement durable une réalité quotidienne ». |

L

e territoire de la commune présente des particularités et est donc protégé par de multiples périmètres de protection. Les rives de Bouchemaine sont classées au titre des sites et monuments naturels depuis 2010[7], ce qui permet de préserver les qualités patrimoniales (du paysage et du bâti) des bords de la Maine. Ces protections environnementales et patrimoniales se superposent et font intervenir de nombreux acteurs qui partagent les mêmes ambitions.

[7] Périmètre de protection du site classé : Confluence de la Maine et de la Loire et coteaux angevins (décret du 23 février 2010). Périmètre de protection du site inscrit : Ensemble formé par les rives de la Maine et de la Loire (arrêté du 10 mai 1972)


LA MAINE

BOUCHEMAINE

LA LOIRE

0

500

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nementales

vers une gouvernance partagée . valoriser un espace naturel

Périmètres de protections environnementales es de protections environnementales Périmètres de protections environnementales DREAL LPO DREAL DREAL et LPO Angers Loire Métropole LPO Angers Loire Métropole et LPO DREAL Angers Loire Métropole et LPO LPO ZNIEFF ZICO ZNIEFF Natura 2000 ICO Natura 2000 ZICO ZNIEFF ZNIEFF ZICO Natura 2000 Périmètres de protections environnementales Limite communale Limite communale Angers Loire Métropole et LPO Limite communale DREAL Angers Loire Métropole et LPO LPO Limite communale Superposition des Superposition des ZNIEFF ZICO Natura 2000 Superposition des espaces d’intérêt Superposition des espaces d’intérêt Natura 2000 espaces d’intérêt

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Les périmètres d'acteurs des protections environnementales œuvrant à Bouchemaine espaces d’intérêt Source : Atelier M2VT, données de l'AURA.

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Responsable du site classé de la confluence Maine-Loire et des coteaux angevins, la DREAL veille à la protection du site ainsi qu’à la préservation de ses qualités paysagères et patrimoniales. Pour cela, elle se doit de sensibiliser au maximum les acteurs présents, particulièrement sur la commune de Bouchemaine. Toutefois, l’objectif de la DREAL n’est pas de mettre sous cloche le territoire puisqu’elle est également en charge de son animation. A l’instar de la DREAL, la Direction Départementale des Territoires (DDT) est

responsable du réseau Natura 2000 et poursuit des objectifs similaires. La Mission Val de Loire, organisme responsable de la gestion du périmètre inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, intervient de Sullysur-Loire dans le Loiret à Chalonnes-surLoire en Maine-et-Loire, comprenant la Pointe et Chantourteau. Elle ne dispose d’aucun pouvoir contraignant. Elle est néanmoins garante de la préservation du caractère remarquable des lieux et contribue à faire vivre le territoire grâce à des actions pédagogiques.


Le processus de valorisation L’accumulation des périmètres de protection témoigne des atouts naturels et culturels de la commune qui constituent autant de ressources pour le développement du territoire. A titre d’illustration, la présence de la Maine est l’une des composantes principales de l’identité de la commune et contribue à sa « renommée ». Par ailleurs, l’aménagement des fronts d’eau est devenu un enjeu majeur pour de nombreux territoires. De plus en plus, les élus décident d’aménager les rives dans le cadre d’une stratégie de marketing territorial. Celuici fait actuellement partie intégrante de la réflexion sur l’aménagement, notamment à travers la problématique de l’attractivité territoriale liée à celle du développement local. C’est dans cette optique que semble se positionner la municipalité de Bouchemaine et l’intercommunalité d’Angers Loire Métropole. En effet, cette dernière utilise les atouts de son territoire afin de le faire rayonner autant que possible. Quant à la municipalité, l’un de ses objectifs principaux est de rendre son territoire attractif, notamment dans le but de profiter des retombées économiques du tourisme. Ainsi, en raison de la qualité du milieu naturel et de la localisation stratégique de la commune, quelques projets d’aménagement en bords de Maine ont été envisagés au cours des dernières années.

Le maintien d’un équilibre Il est néanmoins nécessaire de maintenir un certain équilibre entre protection et valorisation du territoire. C’est un processus de valorisation touristique compatible avec les enjeux de conservation qui doit être mis en œuvre. Les conflits entre acteurs soulèvent le problème de la place d’un projet d’aménagement au regard de la spécificité du territoire. En effet, la commune de Bouchemaine peut être perçue par les uns comme un espace protégé aménagé au bénéfice d’une population surtout locale alors que les autres la perçoivent comme un espace naturel de qualité pouvant accueillir du développement touristique. Ces points de vue divergents témoignent de la difficulté des acteurs d’un territoire à traiter de la question de la valorisation touristique dans les espaces protégés en l’absence d’un accord collectif général. En effet, la caractérisation d’un territoire émerge à la suite d’un jeu complexe d’interactions entre des acteurs aux intérêts très souvent différenciés. Elle est étroitement liée aux formes de coordination capables d’assurer dans le temps la compatibilité des objectifs propres à chacun des acteurs. Le territoire se crée et se recrée au gré des jeux d’interactions et de la rencontre de projets multiples portés par des acteurs aux préoccupations différenciées. Le maintien sur le long terme de l’attractivité d’un territoire provient alors de la capacité des acteurs à inventer de nouvelles règles ou institutions pour répondre à des problèmes émergents et à redéfinir la gouvernance du territoire. Les interactions qui s’établissent peuvent toutefois revêtir des formes variées, de nature tantôt coopérative, tantôt conflictuelle. Annexe n°4 - Liste des réglementations applicables sur les rives de Maine Annexe n°5 - Définition de la stratégie des acteurs

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Enfin, les associations – telles que la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) ou l’association Sauvegarde de l’Anjou – et les habitants participent pleinement à la protection du site. Très présents à Bouchemaine, ils interviennent lorsque des processus de valorisation du territoire sont susceptibles d’entrer en contradiction avec les enjeux de conservation.


La superposition des différents périmètres de gestion

vers une gouvernance partagée . valoriser un espace naturel

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Coupe illustrant les différents périmètres de gestion Source : Atelier M2VT.


Etat des lieux Les points de négociations

vers une gouvernance partagée . valoriser un espace naturel | 82

L’animation du site est l’une des missions les plus partagées par les acteurs présents sur le territoire de Bouchemaine. La DREAL, la Mission Val de Loire ou encore la commune et l’intercommunalité, cherchent toutes à faire vivre le site pour que sa protection ne se transforme pas en muséification. Aussi, l’idée est de miser sur des animations respectueuses du site et localisées à des endroits stratégiques dans le but de créer une dynamique continue qui ne soit pas omniprésente. L’idée est alors de laisser des espaces de silence et de vide entre ces lieux d’activités afin de conserver l’une des caractéristiques de Bouchemaine qui est justement cette possibilité de se retrouver seul à certains endroits. Ces lieux d’animations doivent également prendre en compte l’accessibilité et le stationnement du site afin que l’afflux d’usagers ne perturbe pas la découverte de la commune. Ces espaces sont donc à considérer comme des lieux potentiels de projets forts, porteurs d’un nouveau dynamisme et sur lesquels les différents acteurs sont amenés à négocier afin de trouver le meilleur projet possible et adapté au site choisi. Les qualités patrimoniales et paysagères sont des caractéristiques fortes de la commune de Bouchemaine. Ces qualités sont fortement protégées et donc soumises à la vigilance de différents acteurs, comme l’instructeur Natura 2000 incarné par la DDT ou encore la DREAL, la DRAC et la LPO, bien que ce dernier acteur n’ait pas de pouvoir réglementaire. Ce qui se dessine clairement, c’est que chacun de ces acteurs cherche à conserver ces qualités spécifiques qui sont ce pour quoi les touristes et les angevins apprécient particulièrement le site.

Certains espaces, les plus emblématiques de la faune, la flore ou de l’architecture, doivent donc être repérés et faire l’objet d’une décision volontaire de non intervention. Les acteurs doivent se mettre d’accord sur la hiérarchisation des sites protégés, considérant que pour en mettre certains en valeur, d’autres doivent être libérés. De plus, certains espaces aujourd’hui protégés pourraient faire l’objet d’informations spécifiques sur le site afin de les faire connaitre et, ainsi, d’augmenter le nombre de ses protecteurs. En effet, les acteurs partagent l’idée que le fait de faire connaitre et d’informer est l’une des composantes essentielles de la protection, comme le montre par exemple la défense de la « Valeur Universelle Exceptionnelle » défendue par la Mission Val de Loire. Enfin, la protection et la gestion des cours d’eau sont une mission récurrente chez les différents acteurs, bien que la finalité de cette protection puisse être différente pour chacun. La police de l’eau et VNF, par exemple, cherchent à réguler et à gérer l’occupation du domaine public, tandis que l’ARS a plutôt une mission attachée à la salubrité publique. Néanmoins, tous les acteurs sont conscients du rôle central que joue l’eau à Bouchemaine, que ce soit dans son rapport avec l’Histoire mais aussi dans sa vocation économique et touristique, comme le prouve la présence du Loire Princesse. C’est donc un espace particulier qui doit faire l’objet d’une vigilance spécifique mais qui mériterait de bénéficier d’une orientation plus affirmée dans sa vocation. Cette orientation doit cependant être discutée entre les différents acteurs.


Les points de friction l’économie de la commune, doivent faire l’objet d’une négociation, en particulier sur les conditions de remise en état des sites afin qu’il continue à offrir la même qualité de vue et de cadre de promenade. Le centre-bourg, cœur de la commune de Bouchemaine, réunit sur ses rives une grande multiplicité d’usages qui, parfois, entrent en conflits. La voie unique pour les voitures, les vélos et les piétons, ainsi que la présence de pêcheurs et d’activités nautiques, créent un espace de passage et de flux constants. Malgré tout, cette diversité est nécessaire au dynamisme et à la vie de la commune. Dès lors, les aménagements et projets prévus sur cet espace, loin de diminuer les activités, doivent plutôt chercher à mieux les répartir et, si possible, à mutualiser les espaces afin d’y permettre le déroulement de plusieurs activités différentes selon les temporalités et les saisons. Annexe n°6 - Benchmark des aménagements et projets de baignade en rive : a. St-Mathurin s/Loire / b. Les Ponts-de-Cé / c. Châteauneuf s/Loire / d. Orléans / e. Jargeau / f. Travers / g. Ingrandes

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L’attractivité du lieu et son importance touristique peuvent être un point de friction, notamment entre les instances chargées de la protection du patrimoine et les structures tournées vers le développement du territoire. En effet, ces deux notions semblent antithétiques puisque la première prône la mise à distance du public et l’autre en cherche justement l’attraction. Néanmoins, il existe un nouveau tourisme, plutôt tourné sur écoresponsabilité et le tourisme durable qui, de fait, crée un lien entre ces deux missions et permet ainsi aux acteurs concernés de trouver des terrains d’entente. La venue d’un nombre important de personnes n’est donc plus forcément un obstacle à la protection du site, comme le montre les communes alentours, soumises aux mêmes niveaux de protection mais accueillant, par exemple, 650 000 personnes sur les quais d’Orléans ou 15 000 baigneurs sur les rives de Jargeau. De même, Bouchemaine sait déjà gérer ce type d’événements, notamment avec l’organisation des « Greniers de la Confluence » sur les rives de Maine. Or, ces événements, bien que nécessaires à


Les préconisations -

C

vers une gouvernance partagée . valoriser un espace naturel | 84

oncerter les associations locales et les habitants en amont peut être un bon moyen de désamorcer les a priori et les peurs du projet. Pour que cette concertation soit efficace, il est nécessaire que le projet soit sensiblement défini afin d’être en capacité de répondre aux questions posées et de rassurer sur les étapes à venir. Le benchmark a pu révéler l’intérêt de ce dialogue, notamment à Châteauneuf-sur-Loire et Ingrandes où, malgré les protections en vigueur, les projets ont pu aboutir sans être remis en cause, contrairement à Saint Mathurinsur-Loire où les associations locales ont été en justice après l’approbation dudit projet. De plus, certains espaces peuvent être considérés comme étant à « forte valeur affective » et sont, par conséquent, plus à même d’être scrutés et surveillés par leurs usagers. De même, parmi les préconisations qui peuvent être faites, la hiérarchisation des acteurs ainsi que la réflexion sur leur périmètre d’intérêt, et non réglementaire, peut être le moyen de les faire dialoguer. Pour le moment, le sentiment général est que chacun réfléchit selon ses missions propres et sur son territoire réglementaire. Or, l'analyse a permis de démontrer que ces périmètres ne sont pas toujours pertinents pour réfléchir à un projet cohérent avec les enjeux du territoire. Ainsi, de nouveaux périmètres de réflexions, basés à la fois sur les périmètres initiaux et les réflexions issues du diagnostic, peuvent être utilisés par tous les acteurs comme une carte commune de réflexions et de négociations. Ainsi, une fois le site défini, l’association des différents acteurs concernés pourra être engagée.


zone d'aménagement zone d'intervention légère

0

500

1000

2000

N | 85

Périmètres de pertinence redéfinis Atlas commun de négociation entre acteurs Source : Atelier M2VT.

zone de ménagement zone d’événements ponctuels

ligne de crue



DÉMARCHE DE PROJET

|

87

Appréciées par les riverains de tous âges Ces séquences se révèlent par quelques belvédères Plus loin, sur un quai, petite zone d’amarrage Les épis parlent de baignade en rivière

Temps d'exploration du territoire de Bouchemaine Source : Atelier M2VT


LE RAPPORT À LA MAINE S’inspirer du génie des lieux

C

démarche de projet . rapport à la maine | 88

’est à travers une première analyse (cf tome 1 Diagnostic) que le rapport de Bouchemaine à la Maine, rythmé par ces trois bourgs: Pruniers, centre-bourg et La Pointe, a pris toute son importance dans la prospective mise en place. La carte ci-contre dévoile cette approche actuelle, telle une découverte progressive se déclinant en séquences. Ainsi depuis les rives de Pruniers, la lecture accompagne la promenade depuis un chemin timide, délivrant des fenêtres successives, des percées plus intimes, comme pour laisser encore une part de mystère. Le paysage mainois se dévoile au fur et à mesure, comme pour entrapercevoir les prairies de la Baumette sur l’autre rive. Quelques micro plages descendent depuis les rives, se transformant en lieu d’accostage ou d’accroche des quelques barques de pêcheurs. Puis les rives du centre-bourg inversent la tendance, le chemin s’efface au profit d’une vaste étendue enherbée, s’ouvrant sur un plus large champ de vision, formant ainsi des vues partagées sur la Maine. Les rives de La Pointe quant à elles, forment une avancée sur la Loire (rejointe par la Maine). Cette approche de l’eau se décline en deux manières de cheminer depuis les rives: entre la figure de l’épi et la figure du quai linéaire, accompagnant le village des Pointus.

Dans ce cadre, la démarche de projet a pour but de s’inspirer de cette approche fluctuante de l’eau, et ainsi, respecter le génie des lieux, en l’accompagnant, le confortant, afin de retrouver une lisibilité et une cohérence de territoire au regard de sa rivière. Pour cela, le parti pris est de décupler les dynamiques étudiées des rives, depuis l’épaisseur du territoire bouchemainois, afin de favoriser un équilibre et de retrouver un ancrage territorial de ce rapport à la Maine. L’enjeu est alors de fédérer les rives et leur arrière-pays, en allant chercher des accroches transversales, au cœur d’un projet commun. Ainsi, l'analyse se poursuit à travers le décryptage plus précis de ce rapport mainois. Comment se figure-t-on la Maine ?

Quatre thématiques illustrent cette question: . le parcours . l’accès à l’eau . la contemplation . les figures d’accroche.

d’approche

Ces différents thèmes se dessinent sous forme de cartes concepts, des prismes qui s’inspirent de l’existant pour mener à l’état projeté.


Différentes façons de vivre le territoire bouchemainois à travers le rapport à la Maine

Pru nie rs Vue d

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|

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La Poi nte Ava ncé es s ur

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Figure d'un territoire séquencé le long de la Maine Source : Atelier M2VT.

0

500

1000

2000

N


Décomposer le rapport à la Maine

Le parcours Le parcours, comme un fil directeur, tisse le lien entre les divers espaces, ambiances et usages liés à la Maine. Support de temps, il varie avec les échelles de lieux, en rapport aux rives. C’est alors un véritable atout pour le projet. Pourtant aujourd’hui, l’itinéraire principal de la promenade semble davantage se concentrer sur les rives de Bouchemaine, ce qui pose problème en cas de crue, tout en créant des conflits d’usage au quotidien. Afin de conserver une fluidité des circulations douces, tout en valorisant les aléas, l’intention ici est

de créer un itinéraire de report davantage ancré dans les terres. Cela permet à la fois de conforter le réseau des circulations et de clarifier les épaisseurs d’usages, tout en favorisant une accroche transversale de la commune. Ainsi les rives se démultiplient afin de retrouver un équilibre territorial, grâce à une meilleure répartition des usages et des flux. Cela afin d’alléger les rives et de déconcentrer les pratiques mainoises. D’une certaine manière, la Maine se tourne vers Bouchemaine.

démarche de projet . rapport à la maine | 90

Figure du parcours dans le territoire Source : Atelier M2VT.

200


L'accès les percées depuis le chemin secondaire créé, invitant le promeneur ou le cycliste à faire halte à Bouchemaine.

| 91

Afin d’accompagner le cheminement linéaire parallèle à la Maine, la question de l’accessibilité des berges souligne l’importance de multiplier et de faciliter les porosités dans le projet. En effet, le linéaire de la voie de chemin de fer forme actuellement une barrière importante, isolant l’arrière-pays des rives. Cette action permettrait une mise en valeur des venelles existantes, témoins du tissu urbain spécifique que l’on retrouve entre centrebourg et la Pointe. Cela favoriserait aussi

Figure de l'accès dans le territoire Source : Atelier M2VT.

200


Les lieux de contemplation

1. La Piverdière Prairies de la Baumette

2.

3.

4. Étang du Boulet

Quai de la Noé démarche de projet . rapport à la maine

L'aire de camping-car 5.

La Confluence

Parc du Petit-Serrant 6.

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Place Ruzebouc Figure des lieux de contemplation dans le territoire Source : Atelier M2VT. 100


1.

2.

Reportage photographique 2012-2013 Source : Commune de Bouchemaine. 3.

Reportage photographique 2012-2013 Source : Commune de Bouchemaine. 4.

Rives du centre-bourg Source : Atelier M2VT.

La plage Source : Atelier M2VT. 5.

L'entre-deux du centre-bourg et de la Pointe Source : Atelier M2VT.

6.

Le rapport au regard forme une accroche sensible du paysage mainois. Elle permet de transformer des lieux, comme support de contemplation, en révélant un fort dialogue de rives à rives. Ces lieux fluctuent au rythme de celles-ci, mais aussi des conditions topographiques et climatiques. Par exemple depuis la Piverdière, figure du belvédère, les prairies de la Baumette se révèlent à travers un vaste horizon, changeant au fil des saisons et laissant

place au fur et à mesure au phénomène de crue. Au fil des rives, les différents lieux, socles du regard, forment une ponctuation d’ambiances (toutes très différentes les unes des autres) qu’il est important de conforter au sein du projet. L’intention du thème de la contemplation revient à mettre en musique ces lieux, de manière à ce que chacun résonne avec la rive d’en face, s’ouvrant sur des profondeurs de champs variables.

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Rives et épis de la Pointe Source : Atelier M2VT.


Les figures d'accroche à la Maine Les dynamiques décrites en amont ne peuvent prendre force sans le développement d’accroches ponctuelles en lien, plus ou moins direct, avec la rivière. Se dessine alors des points de contact, tels des leviers pouvant se transformer en interfaces entre terre et Maine. Elles s’avancent, se reculent ou surplombent, permettant une accroche mouvante à la Maine. Son rapport se décline alors au sein du projet à travers différentes figures s’inspirant de l’essence même de chaque lieu/point de contact. Cela permet au projet de pousser les représentations mainoises jusqu’à leur paroxysme, mettant en scène les figures du

belvédère (Piverdière), du balcon (centrebourg), de la terrasse (aire de camping-car) et du quai (quai des pétroliers). Celles-ci se révèlent au cours des différentes saisons, suivant le niveau d’eau en période de crue. Ainsi, l’objectif est de pousser ce rapport à la Maine au-delà des limites des trois unités urbaines de Bouchemaine, telles des pièces qui se rattachent à des mondes, des usages. Dès lors, chaque motif de ce paysage mainois vient chercher une part d’un autre monde pour le mettre en musique au sein d’un projet global de territoire.

démarche de projet . rapport à la maine

Hydrographie Hydrographie

+1.20m

+1.20m

+2.40m

+2.40m

+3.00m

Plan Local d’

SECTEUR BOUCHEM

Plan Local d’Urbanisme ZoneInterc urban

SECTEUR BOUCHEMAINE

a. Maine et Loire - Lit mineur (+1.20m) +4.00m +3.00m Lit mineur

Lit mineur

Lit majeur

Zone agrico Zone agricole b. Maine et Loire - Lit majeur (+ 4.00m) Zone nature Zone agricole destinée aux activités

Emplaceme Zone naturelle à préserver

|

+4.00m

Zone agrico Zone urbanisée ou à urbaniser

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Lit majeur

COMMUNE DE BOUCHEMAINE

Hydrographie COMMUNE DE BOUCHEMAINE Source : Atelier M2VT, d'après les données de l'AURA. Limite communale Limite communale

L’ossature verte

0

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5000

N 10 000 Equipement Emplacement réservé Equipement public


Le belvÊdère

La plage

Le balcon

La terrasse

Le quai

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L'observatoire

Figure des accroches dans le territoire Source : Atelier M2VT.

100


Le belvédère - Passer d'un monde à l'autre Source : Atelier M2VT.

La Piverdière forme un point d’appel à travers sa roche affleurante, créant une curiosité. De par son relief marqué, cette accroche permet le passage d’un monde à un autre, des rives basses au haut Pruniers. Ainsi le parc de la Piverdière se dresse en surplomb, marqué par ces arbres remarquables, comme le grand pin maritime. Tels des phares appelant le regard depuis l’autre rive, ces derniers protègent les lieux/belvédères, d’où l’on peut voir des panoramas sur le paysage mainois.

démarche de projet . rapport à la maine | 96

L’ancienne aire de camping-car se transforme en terrasse plus en retrait, formant une porte d’entrée de l’épaisseur vers les rives. en cela elle permet de lier les deux mondes. Directement connectée au parcours secondaire, elle devient support de multiples usages ouverts sur la Maine. La terrasse - Lier les deux mondes Source : Atelier M2VT.


Le balcon - Avancer d’un monde vers un autre Source : Atelier M2VT.

Le quai des pétroliers conserve sa figure initiale, telle une avancée construite, mettant en valeur un lien historique à l’époque de l’acheminement du pétrole par voie fluviale. Il reste un lieu d’accostage pour les bateaux tout en profitant de sa qualité de lieu pour accueillir différents évènements tel un quai urbain. Le quai - L’accostage Source : Atelier M2VT.

| 97

Le quai de la Noé se décline dans la continuité du centre-bourg à travers un balcon en pierre. Rappelant la place de la mairie, il s’avance sur la Maine dans un même axe, prêt à embrasser la rivière en période de crue. Lieu de contemplation, il symbolise l’avancée d’un monde (la ville) vers un autre (les rives).


UNE APPROCHE MULTISCALAIRE

500

Approche conceptuelle de la valorisation globale des rives par des interventions locales. Cartographie, Atelier M2VT. démarche de projet . une approche multiscalaire | 98

Etat actuel

Etat projeté

Dispositif de projet autour de l'itinéraire ponctué de haltes. Diagram, Atelier M2VT.


5 séquences le long de la Maine, 5 approches du territoire. Concept de projet, Atelier M2VT.

interventions, chacune reflétant le lieu dans lequel elle s’inscrit. Penser global et intervenir local. L’approche du projet s’illustre dans la linéarité des rives et l’itinéraire de promenade qu’elle offre mais que l’on parcourt sans prendre le temps de s’arrêter. Aussi, l’objectif est de créer des temps de pause par la mise en œuvre de dispositifs suggérant la contemplation, la révélation de “paysage” particulier et son appropriation. L’itinéraire de projets vise également à dégager les vues sur la vallée de la Maine, de rives à rives ainsi que vers l’intérieur des terres. L’importance du paysage et sa qualité incitent à développer un équilibre entre le projet potentiel et les éléments existants ; un aménagement et une valorisation autour de la “juste mesure”. Cet état d’esprit dans la conception du projet prête ainsi une attention à l’environnement existant, le “génie du lieu” autour de l’héritage de pratiques bien ancrées dans le territoire.

|

P

arcourir Bouchemaine invite à découvrir le Val de Loire à travers un paysage spécifique. Bouchemaine s’identifie par l’implantation de trois bourgs en bord de Maine, chacun ayant sa particularité et son rapport aux cours d’eau (fleuve et rivière). Il s'agit d'un territoire de séquences s’articulant autour d’un motif paysager partagé : la Maine. Le parti pris dans la réflexion de “faire projet” à Bouchemaine résulte de l’analyse des composantes territoriales, géographiques et historiques. Il consiste à établir une approche globale de l’aménagement des rives de Maine, de sorte à ce qu’elle soit partagée pour l’ensemble des bourgs, la Maine étant l’espace de vie de l’ensemble des populations bouchemainoises, afin de pouvoir par la suite concevoir tout projet à Bouchemaine. Par cette approche, l’intervention veille à révéler les potentialités et les spécificités du site où paysage rime avec mouvance et séquençage. Ainsi, le principe de projet passe par la ponctuation de plusieurs

99

Du global au local


Une réflexion dans l'épaisseur

étang du Petit Tertre

champs agricoles

quartier résidentiel de Pruniers

la Maine

Coupe paysagère du coteau et de la vallée de la Maine sur Pruniers.

terres agricoles

limite d'urbanisation de Bouchemaine

centre bourg et quai

Coupe paysagère du coteau et de la vallée de la Maine et de la Loire sur Bouchemaine (centre bourg). démarche de projet . une approche multiscalaire | 100

champ bossé

Coupe paysagère du coteau et de la vallée de la Loire sur la Pointe Source : Atelier M2VT

village de la Pointe

la Loire

la Maine


terres agricoles

prairies de la Baumette

la Loire

lycée agricole Angers le Fresne

rives de St Jean de la Croix

60 15 0

prairies de St Jean de la Croix 0

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L’entité "Bouchemaine" ne se réduit pas à ses simples rives qui concentrent habituellement toutes les attentions, mais prend tout son sens à une échelle bien plus large. Ainsi, la commune offre un arrièrepays varié, à la fois agricole et viticole au sud, et pavillonnaire familial au nord (voir ci-contre les coupes paysagères). Les sentiers de randonnées et de vélos, bien que moins connus et touristiques que leur pendant sur les rives, démontrent l’intérêt de cette épaisseur et soutient la vocation du projet à redonner à la commune une plus grande amplitude. Ainsi, les rives, dont le mouvement de la crue est l’un des phénomènes le plus attaché à l’imaginaire de la ville, deviennent impraticables pour une certaine partie de l’année. La réappropriation de l’épaisseur permet donc de continuer à profiter du spectacle dans un cadre apaisé et de profiter de cet éloignement temporaire de l’eau pour découvrir les autres atouts de Bouchemaine moins mis en avant, tels que les monuments inscrits au titre des monuments historiques ou encore les aires de jeu en plein air.

| 101

prairies de la Baumette


L'accessibilitĂŠ du territoire

1.

2.

4.

6.

8.

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0

dĂŠmarche de projet . une approche multiscalaire | 102

7.


L'accès

5.

du Boulet, et donc, à un possible itinéraire de promenade.

Vestige de l’itinéraire emprunté par les Américains au moment de la Libération lors de la seconde guerre mondiale, le pont est utilisé par les piétons et cyclistes. Véritable belvédère donnant à voir le spectacle des inondations sur les prairies de la Baumette et la biodiversité. 2. Pont de la rue Chevrière Unique pont qui relie le tissu pavillonnaire de Bouchemaine au centre-bourg, il est à sens unique, difficilement traversable à vélo. En revanche, les piétons peuvent l’emprunter par les trottoirs aux dimensions correctes. Un des deux trottoirs pourrait être remplacé par un piste cyclable, au regard de la fréquentation. 3. Rue Chevrière La route D111 permet de relier le centrebourg de Bouchemaine, ainsi que l’ensemble de l’agglomération angevine, au village de la Pointe. Le trafic automobile fréquent marque une césure entre les rives et les maisons et les équipements scolaires. Les automobiles circulent juste aux portes d’entrée de ces édifices, tandis que les circulations piétonnes se font difficilement au regard de la largeur des trottoirs insuffisantes. Cette route pourrait entretenir une connexion visuelle et physique entre les habitations et les rives de Maine comme espace de loisirs. Par ailleurs, elle pourrait accueillir un itinéraire cycliste alternatif lors des périodes de crues. 4. Route des Pétroles

2000

N

Accès emprunté pour le trafic halo-chimique. Quelques habitations, fermes et terrains agricoles sont également desservis. Au nord de la route, un chemin au long de la voie ferrée peut conduire jusqu’au ruisseau

5. Pont de la RD112 Principale porte d’entrée de la commune de Bouchemaine, le pont est fortement traversé par les automobiles et les poids-lourds. Les trajets concernent essentiellement de longues distances à l’échelle de l’agglomération. Le pont est difficilement empruntable par les cyclistes et les piétons. Toutefois, le pont se présente comme une des images représentatives du paysage mainois. 6. Pont de la D111, la Pointe Route principale à emprunter pour desservir l’ensemble pavillonnaire et pénétrer dans les terres agricoles. Il n’a pas vocation à être fréquenté par les piétons. 7. Passage piéton Parmi tous les accès possibles sur la commune, il s’agit de l’unique traversée entièrement piétonne. Elle connecte le village de la Pointe au tissu pavillonnaire, favorisant ainsi les déplacements piétons entre les habitats et les petits commerces et artisanats. Toutefois, cet accès apparaît reculé et dissimulé. Il s’emprunte via un chemin seulement visible depuis la RD111. 8. Les «quais de la Pointe» Lors des crues, le village de la Pointe a développé un système de circulation protégé de ces aléas. Les habitations et les commerces à l’intérieur du village sont toujours accessibles, via les venelles. Les bâtiments sont ainsi posés sur un socle qui témoigne du phénomène de crue.

Les franchissements à Bouchemaine Source : Atelier M2VT

3.

réseau ferroviaire

rives

réseau viaire

franchissement

itinéraire piéton + lv

espace du piéton

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1. Pont de la Libération


Les pratiques des rives

Pruniers

Centre-bourg

démarche de projet . une approche multiscalaire | 104

La confluence La Pointe

Source : Atelier M2VT, d'après les données de hydrométriques, AURA.

0

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N


Le parcours

Sur la commune, les usages se déploient majoritairement sur les rives de Maine. Les habitants et les touristes ont ainsi développé un rapport particulier au cours d’eau, notamment au travers des usages qui animent les rives et qui contribuent à l’attractivité du territoire. Ces pratiques variées sont particulièrement ancrées dans le paysage. Néanmoins, même si la majorité d’entre elles s’avèrent compatibles, d’autres, lorsqu’elles se déploient sur un même espace, génèrent des conflits d’usages plus ou moins conséquents. La concentration d’activités est donc à limiter.

Pour cela, il est nécessaire de mieux répartir les usages, notamment dans l’épaisseur du territoire. Certains lieux aujourd’hui délaissés sont susceptibles, en raison de leur qualité intrinsèque, d’être porteurs de nouveaux usages. A titre d’exemple, l'intention d’une baignade en Maine, et des services l'accompagnant sur les rives, semble à écarter puisqu’elle accentuerait le phénomène de concentration d’activités tout en créant des zones de frictions potentielles.

Interventions dans le territoire de Bouchemaine ESPACES REMARQUABLES

ESPACES À PROJET

parcours

parcours

parcours

stationnements & flux

usages (jeux, pique-nique, etc.)

aménagement & mobilier

lieux et artères à valoriser

signalétique

signalétique & biodiversité

point de vue

évenementiel

signalétique

symbolique forte

emprise de la voiture

point de vue

évenementiel

baignade

? usages à réinterroger

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ESPACES À VALORISER


Schéma global d'orientation

Lac d Main e e

Prun ie

rs

Site d la Pi e verd

ière

Cen tr bou e rg

démarche de projet . une approche multiscalaire | 106

Cen tr naut e ique La Poin te

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Cartographie des grandes orientations. Source : Atelier M2VT.

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La contemplation

Le projet de valorisation des rives se matérialise par des interventions ponctuelles représentatives d’une réflexion globale engagée à plus grande échelle. Chacune de ces interventions est ciblée et s’appuie sur les caractéristiques spécifiques du territoire dans le but de créer une véritable interface entre la terre et le cours d’eau tout en préservant la qualité des sites. En outre, ces interventions permettront de donner de la profondeur au territoire de manière modulée en tenant compte de l’existant. Le projet consiste donc également à travailler dans l’épaisseur du territoire, notamment en confortant, par des aménagements légers, l’ensemble des franchissements permettant d’accéder aux rives. Afin de procéder à ces aménagements, il est nécessaire d’impliquer de nombreux acteurs qui ont chacun un rôle spécifique à jouer sur le territoire. Une fois élaboré ce schéma global d'aménagement, il apparaît nécessaire de définir, à une échelle plus fine, les sites de projets intéressants et emblématiques du territoire de Bouchemaine pour traduire la démarche adoptée.

1- Pratiquer les rives rives et prairies

2- Structure urbaine

3- Retisser dans l'épaisseur

bâti en bord de rives

s’appuyer sur les infrastructures existantes

itinéraire de promenade

réseau viaire / ferroviaire

prairies de pâturage

créer des traversées

créer des traversées

créer les liaisons entre rives et tissu urbain

créer et renforcer les vues

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La mise en place d'un projet de valorisation et de restructuration des rives


UN TERRITOIRE D'INTERFACES Bouchemaine se caractérise par sa situation d’interface fluviale, dans la mesure où s’établit sur la commune un « plan de contact entre deux systèmes ou deux ensembles distincts » (Roger Brunet, 1993) : la Maine et l’intérieur des terres (ce que l’on qualifie couramment d’épaisseur). Cet espace de contact exerce une attraction certaine sur la population locale, en raison du paysage particulier qui y est lié et des activités qu’il permet.

E

démarche de projet . un territoire d'interface | 108

n effet, tout au long de leur histoire, les habitants de Bouchemaine ont entretenu un rapport privilégié à la rivière, tendant vers des objectifs économiques (pêche, dépôt d’hydrocarbures) ou récréatifs (lieu de villégiature en bord de Maine, loisirs et sports nautiques, promenades). Cette interface est parfois aménagée, parfois non. Ainsi, la prairie inondable, présente dans le centre bourg, contraste avec les quais des pétroliers et de la Pointe. Par conséquent, l’interface revêt une dimension géographique (deux milieux différents), mais aussi économique. Avec la présence d’un aléa, la crue, elle se caractérise par cet aller-retour de la Maine, et cette mouvance devient le vecteur d’une identité particulière revendiquée par les habitants de la commune, un phénomène encore plus accentué dans le bourg de la Pointe. Dans cette mesure, cette «interspatialité» (Lévy/Lussault,2003) existant à Bouchemaine revêt une dimension culturelle importante, au sens où, selon le géographe J.-P. Ferrier (1984), elle permet d’expliciter les interrelations entre le monde physique et vivant –la nature- et la réalisation des activités humaines –la culture- . Ce phénomène, pluriséculaire à Bouchemaine, est encore bien présent aujourd’hui et justifie à de multiples égards le classement du site, qui atteste les qualités intrinsèques à ce dernier.

Selon le groupe de recherches «Interfaces» de l’UMR 6012 ESPACE animé par le géographe Laurent Chapelon, l’interface en aménagement du territoire est un « facteur de production de l’espace bien au-delà de ses limites, à travers ses répercussions, positives ou négatives, sur l’organisation des systèmes spatiaux interfacés. La posture adoptée auprès de la commune de Bouchemaine a permis de déterminer ces répercussions, qu’elles soient positives ou négatives, qui s’exercent sur le territoire. En effet, si l’interface stimule les activités et constitue un vecteur d’attractivité certain, elle entraîne également une menace de surfréquentation d’un espace environnemental et patrimonial fragile, soulève des enjeux de préservation importants, et pose la question de la praticabilité du lieu à toute saison. Ce sont autant de défis et de paradoxes qui font le lit de la réflexion. En effet, si toute démarche d’aménagement a pour moteur la recherche d’équilibre, de «juste mesure», l’approche d’un milieu interfacé la motive davantage. L’interface présente sur la commune souffre de déséquilibres, avec une concentration d’usages et d’activités en centre bourg. Pourtant d’autres espaces possèdent une dynamique forte (la Pointe et la Piverdière). C’est la raison pour laquelle la méthode a consisté d’abord à définir


L'accroche

Pont de la Libération La Brunellerie f

e d

c

le quai de la noé, une promenade sur les rives

un parking-terrasse sur Maine inondable et détaché du parcours

b La Pointe, un bourg

ligérien en front du fleuve. a

Les épis, entretien du passage des navires de la Loire à Angers

une nouvelle hiérarchisation des pôles d’interface de la commune, avec d’un côté les lieux à dynamiques fortes (Centre bourg, Pointe, Piverdière) et de l’autre ceux à dynamique plus faible (quai des Pétroliers, la Rive de Pruniers…). Le bourg ne peut plus apparaître comme le seul secteur stratégique de la commune. De la même manière, un certain nombre de flux et d’usages peuvent être déplacés au sein même de l’interface, plus dans l’intérieur des terres, pour libérer les secteurs les plus proches de la Maine. Néanmoins, en ce qui concerne la dimension aménagiste, l’interface bouchemainoise bouscule les jeux d’acteurs traditionnels. Pour faire aboutir un projet commun en ces lieux, de nouveaux

les accroches du territoire favoriser les traversées Cartographie conceptuelle. Bouchemaine, un territoire d'interface Source : Atelier M2VT

processus de décision doivent être mis en œuvre. C’est ce que promeuvent les chercheurs en géographie, qui soulignent la nécessité pour les acteurs (urbanistes, élus, associations, habitants…) travaillant auparavant de manière séparée, « à collaborer et à mutualiser leurs moyens et leurs compétences»8. Cette nouvelle configuration à inventer et à adapter en fonction du projet devient alors gage d’efficacité pour répondre aux différents enjeux et aux multiples problématiques qui s’imposent aux aménageurs et permet ainsi la fabrique du territoire. [8] CHAPELON (L.) et EMSELLEM (K.), 2008, « L’interface : contribution à l’analyse de l’espace géographique », L’Espace Géographique, n°3, T. 37.

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le site industrialochimique rattaché au quai des pétroliers

La Piverdière, un coteau ouvert sur le territoire ligérien


Les typologies d'interfaces

a. La Pointe

b. Quai des pétroliers démarche de projet . un territoire d'interface | 110

c. L'espace d'accueil de l'aire de c-car

Les berges de la Pointe sont dans l'ensemble aménagées pour favoriser la circulation piétonne, et ce, même en période de crue. Destinés aux petites embarcations de pêche ou de plaisance, le quai et les cales, bordant la place Ruzebouc, permettent leur accostage. Ces aménagements attestent le rapport fort que les Pointus entretiennent avec la Maine et la Loire.

Le quai des Pétroliers occupe une position particulière puisqu’il est isolé. Il symbolise la relation forte avec l’arrière pays bouchemainois où se trouve la zone de dépôt d’hydrocarbures. Quai sans cale, il ne dispose d’aucune cale. C’est un quai haut, là où le quai de la place Ruzebouc est un quai bas. Il est propice à l’accueil de navires de plus grande envergure (loire princesse, pétroliers, etc.).

Arrivé dans le centre bourg, sur l’aire de camping-car, l’interface présente un rapport moins abrupt entre les deux ensembles terre-Maine. Aucun aménagement ne fait obstacle à la montée des eaux en période de crue, ce qui offre aux usagers de la rive, mais aussi de la route, une relation visuelle forte à l’aléa. Cette interface se caractérise la présence de rochers en bord de Maine.


e. Quai de la Noé

f. Le coteau de la Piverdière Source : Atelier M2VT

Le quai de la Noé est une interface extrêmement riche dans ses usages et dans les possibilités qu’elle offre aux habitants et promeneurs. Grande prairie inondable, cette interface donne à voir le mouvement de va-etvient de la Maine. Le rapport de force entre la terre et l'eau suscite une praticabilité différenciée selon les variations du marnage ; l'eau s’engouffrant jusqu'aux venelles. Ce phénomène participe à la mémoire des habitants.

La Piverdière est le seul secteur de la commune qui permet d’apprécier la Maine dans son ensemble grâce à un belvédère situé en promontoire. Ce rapport très abrupt à la Maine ne peut être qu’un atout pour l’appréciation visuelle du lit de la rivière. En contrebas, le chemin de halage enserré entre rivière et coteau. Seul la plateau bas du site est affecté par le marnage.

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d. La cale et l'étang du Boulet

Le rapport entre le territoire de Bouchemaine et la Maine s'établit à travers une cale, aujourd'hui peu valorisée. Elle peut aujourd’hui être exploitée dans le but de redonner une lisibilité au réseau hydrographique de la commune, et enrichir l’itinéraire de promenade. Toutefois, la présence de la pharmacie constitue un obstacle à ce passage pourtant stratégique.


FAIRE PROJET

La Piverdière, Pruniers

centre-bourg

La Maine, entre le centrebourg et la Pointe

démarche de projet . faire projet

La Pointe

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Les périmètres d'étude et d'intervention

300


Les accroches du territoire

pont de la Libération

Promontoire de la Piverdière

étang du Boulet quai de la Noé aire d'accueil c-car quai des pétroliers

la confluence

Un paysage à conforter et valoriser

Les sites retenus parsemant la rivière illustrent les différentes accroches au territoire. Leur association compose le motif général en une addition d'espaces et d'ambiances variées : la fabrication d'un paysage mainois.

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quai de la Pointe


L'interstice, comme découverte du territoire

cimetière de Pruniers

parc de santé

zone d'activités, les Brunelleries prairies de la Baumette

ruisseau du Boulet

prairies de la confluence démarche de projet . faire projet

prairies centrebourg - la Pointe

la Maine et la Loire

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Le "vide" et l'interstice, un motif du paysage à articuler.

200


Toutefois, raconter, renforcer ces pleins, ces lieux de vie animés à l’histoire forte, consiste, par renversement, à conforter les « vides » qui les séparent, à leur donner une ampleur, pour créer un rythme spécifique le long des rives. Les espaces interstitiels constituent alors ces pauses, plus en retrait des zones bâties, qui offrent au promeneur des moments d’intimité opportuns avec le paysage. Ces espaces ont déjà fait l’objet d’aménagements, raison pour laquelle le qualificatif de « vide » n’a de sens que pour mieux souligner la différence d’ambiance entre ceux-ci et les trois bourgs urbanisés. Ces aménagements sont encore présents aujourd’hui. Il s’agit du chemin de halage, tantôt recouvert de végétation, tantôt

découvert, et le quai des pétroliers, dont les fonctions initiales étaient liées directement aux activités économiques permises par la rivière. Ce sont aussi les alignements d’arbres qui se font face, entre le quai des pétroliers et la Pointe, séquence particulière d’une grande qualité qui atteste des caractéristiques anciennes des pratiques de loisirs liées à la Maine et relatives à la promenade. La présence de ces aménagements, mais surtout le sentiment de respiration présent en ces lieux, le souffle qu’ils apportent, compose ces vides. Aujourd’hui, conforter ces espaces consiste avant tout à s’inscrire dans une continuité, celles des anciens Bouchemainois, qui avaient fait ce choix programmatique. L’enjeu est plutôt leur revitalisation et redécouverte que leur modification en profondeur. L’ambiance particulière des lieux incite au respect, à la politesse, car ces secteurs sont plus que de simples espaces-tampons qui relient les pôles urbanisés, ils structurent les différentes séquences qui rythment la promenade le long des rives de la Maine. Au-delà de ce rôle structurant, ils possèdent eux-aussi une identité propre. En somme, ils racontent eux-aussi l’histoire de Bouchemaine.

| 115

T

rois bourgs, trois types de liens à la rivière. Pruniers se caractérise par une interface peu lisible, au sens où les espaces d’échanges directs entre l’intérieur des terres et la rivière sont limités. Ils sont l’apanage de quelques privilégiés possédant un jardin donnant vue sur la Maine, mais, pour la majorité des habitants de Pruniers, seul le déplacement à la Piverdière ou sur le reste de la commune leur offrira une halte propice à l’appréciation paysagère et visuelle de la Maine. Les Bouchemainois du centre et les Pointus, quant à eux, profitent pleinement d’une interface, d’un espace d’échanges de toute nature, sensibles, sportifs et récréatifs, notamment avec la Maine. Le parti pris du projet consiste à renforcer ces trois points d’accroche forts sur la Maine.


Les temps du projet

dĂŠmarche de projet . faire projet

temps 1

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temps 2 temps 3 temps 4 Figure du phasage du projet de valorisation des rives en 4 temps

200


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La vision qui est apportée pour l’aménagement des rives de Bouchemaine s'illustre en un support à discussion, crédible, mais non figé. Une priorité doit cependant être donnée au centrebourg en raison de sa forte fréquentation, du nombre d’usages importants qui y ont cours et parce qu’il semble primordial de réorganiser cet espace stratégique de la commune. La mise en exergue de l’étang du Boulet avec la pratique de la baignade apparaît comme nécessaire puisqu’elle s’adresse en premier lieu aux habitants de la commune. Il s’agit d’un geste fort à destination des Bouchemainois. Ensuite, le quai de la Noé doit être repensé pour la valorisation du front d’eau urbain de Bouchemaine, dans une perspective de redonner à voir la Maine et de créer à cet endroit une plus forte qualité de vie et d'usages à la rivière, dénuée de tout obstacle. Le quai de la Noé doit faire ressentir à celui qui s’y promène l’ "appel de la rivière", trop longtemps mis en sourdine par cette circulation automobile et l’atteinte portée par la présence des véhicules sur le haut du quai. Les usages doux et récréatifs doivent être plus dynamiques sur cette partie de la commune et mieux répartis. La question du rayonnement de Bouchemaine se pose aussi et revêt un enjeu majeur dans l’aménagement du centre-bourg. C’est après ces étapes que les lieux plus excentrés à fort potentiel, comme la Piverdière et la Pointe devront être pris en charge. La programmation sur ces lieux dépendra de la réussite des projets du centre. Un plan "guide" est alors à préconiser pour un projet territorial adaptable dans le temps.


2- (Ré)investir le territoire

.u d'u ne co sag mp es lém ent arit é

.r d’a éexplo la L ccos iter oire tag le q e e ua t so i n ra ppo rt à

.v . épaloris com aiss er un mu ir la r esp ne ive ace à l' "ou inté bl rieu ié" rd e la

.r dépeconf les arte igure trav me r la ers ntal rou ées e e te t fa vor iser . in des tégre urb qua r et v ain is d alo e la rise Poi r le p nte at et s rimo on ine tiss u 1- Structurer l’espace et l’urbain

3- Valoriser le paysage

requalifier la circulation

site stratégique

espace de halte

axe multimodal (report de la loire à vélo)

intensité d'usages

point remarquable

séquence de "vide" et interstice

point de vue (belvédère)

favoriser la traversée piétonne requalifier les espaces en bord de voie franchissement / à aménager pour le piéton

itinéraire piéton et loire à vélo conforter les interstices bâti à intégrer dans la réflexion


.p Pive rolon rive rdiè ger l re à e p la p arc d rom e la ena de de

.v Bo aloris uch er em le co ain tea e ud e

PLAN DIRECTEUR

Source : Atelier M2VT

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100

200

N

500


Ce chapitre a pour vocation de démontrer

les différentes possibilités d’actions sur chaque

site stratégique. Dans le cadre d'une démarche

globale, chaque zoom répond à ses spécificités et

ses enjeux locaux, tout en restant en cohérence avec le plan directeur. Cela afin d’affirmer l’équilibre

du territoire bouchemainois dans le respect de ces espaces naturels.


ATLAS DES INTERVENTIONS



LA POINTE


atlas des interventions . la pointe | 124

200

Plan de localisation du site de la Pointe dans le territoire de Bouchemaine. Source : Atelier M2VT

N


Les épis à la Pointe. Source : Atelier M2VT

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Les quais de la Pointe et l'entrée du Petit-Serrant. Source : Atelier M2VT

5m

Coupe du dispositif d'interface - les quais de la Pointe. Source : Atelier M2VT


Identité du lieu

L

a Pointe, au sud de la commune, a un point fort non négligeable, celui de se situer face à la confluence Maine-Loire. Ce bourg possède une identité marquée, issue directement de la présence de la Loire et d’un mode de vie fortement tourné vers le fleuve (péage, pêche, lavandières, villégiatures…). Cette unité urbaine conserve aujourd’hui un caractère pittoresque grâce à son maillage viaire serré et au bâti historique qui témoigne des anciennes activités (petits commerces, villégiature…). La présence d’un quai aménagé et de bateaux dans les cales le long de la Loire atteste la permanence des activités nautiques. Enfin, le lieu a été pensé pour avoir une vocation artisanale par les politiques publiques. L’enjeu principal de ce site est de conforter ce caractère si particulier du bourg, en accentuant son dynamisme et sa différence par rapport aux autres lieux de la commune.

atlas des interventions . la pointe | 126

Vue du chemin de halage de la Pointe Source : Atelier M2VT

Une intervention sur ce lieu ne peut être que très légère, et doit avoir pour objectif d’accompagner des pratiques déjà existantes et de favoriser l’appropriation de certains espaces. Un secteur semble néanmoins se démarquer par ses quelques points faibles. En arrivant du quai des Pétroliers, à l’entrée de la Pointe, le chemin qui mène au parc du petit Serrant est gêné par la route et la circulation automobile, qui constitue une barrière entre ce parc et la Loire. Ce site est propice à une requalification dont l’enjeu majeur est de créer le lien entre ce parc et la Loire. La limitation de cette voie aux riverains, voire sa suppression, est un préalable à l’ouverture de ce parc, qui ne présente actuellement pas de caractère ligérien. L’objectif de cette requalification est de créer une vaste place paysagère à l’entrée du site, qui pourra accueillir une population plus importante que sur la place Ruzebouc, trop contrainte en termes de surface. Derrière


ce projet, on retrouve ici encore l’enjeu de renforcer la relation entre la commune et son fleuve, et de faire ressentir la présence de l’eau jusque dans l’épaisseur des terres, en dégageant les principaux obstacles à l’appréciation de cet élément. L’autre enjeu est de répartir le nombre d’usagers le plus équitablement possible entre la Pointe et le bourg de Bouchemaine, pour éviter une surfréquentation du centre-bourg ainsi qu’un nombre trop important d’usages en période estivale. Ce parc, agrandi et connecté à la Loire, pourra être le lieu d’événements éphémères. Les activités qui y auront lieu peuvent directement s’inspirer de l’histoire ligérienne du lieu ainsi que des pratiques de convivialité qui l’ont nourrie. En effet, le passage des crues et les activités de pêche ou de blanchisserie induisaient, de fait, une solidarité entre habitants et

étaient à l’origine de l’instauration de rituels conviviaux de sociabilité (verre de l’amitié après le nettoyage des rues et des maisons inondées…). Bien sûr, ces rituels ou festivités ne se limitaient pas à la Pointe. Il existait par exemple une guinguette des pêcheurs à la Rive (Pruniers). Mais seul le bourg de la Pointe a conservé cette identité forte et est par conséquent en mesure de solliciter l’imaginaire qui l’accompagne. C’est la raison pour laquelle c’est en ce lieu que l’animation autour de l’élément eau doit s’effectuer, et non à la Piverdière. En effet, cette dernière, parce qu’elle n’a pas revêtu une place aussi importante dans l’histoire de l’eau que Bouchemaine raconte à ses visiteurs, doit surtout proposer à ces derniers un belvédère et une atmosphère paisible, atmosphère contrastée avec le dynamisme et l’animation souhaitée à la Pointe.

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Vue du chemin de halage de la Pointe Source : Atelier M2VT


atlas des interventions . la pointe | 128

Carte des usages du site. Source : Atelier M2VT

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Les pratiques


Les conditions de projet Structure du réseau viaire et de l'espace public

Structure de l'itinéraire piéton et de l'espace public

atlas des interventions . la pointe

Structure de l'espace vert et itinéraire piéton.

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Source : Atelier M2VT

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Source : Atelier M2VT

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La mise en place d'un projet de valorisation et de restructuration des rives 2- Aménager le site pour le piéton

3- Valoriser le paysage

requalifier les espaces (à ouvrir ; parking paysager)

créer, conforter les interstices

s’appuyer sur les infrastructures existantes

requalifier les circulations

créer, conforter les liaisons douces transformer les artères en voies multimodales

réinvestir les sites dans une (re)découverte favoriser l’intensité d’usage du piéton

créer des porosités et liaisons physiques créer des percées visuelles

mettre en valeur les édifices et points de vue (favoriser le belvédère)

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1- Structurer l’espace et l’urbain avec les rives


atlas des interventions . la pointe | 132

Le parc du Petit Serrant se prolonge jusqu'aux prairies alluviales, à la rencontre de l'itinéraire de promenade au bord de Maine. Axonométrie - scénario d'usages Source : Atelier M2VT


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RĂŠfĂŠrences & ambiances

Teresa Moller, Casa Acantilado.

atlas des interventions . la pointe | 134

TreStykker (workshop), The Boathouse, Oslo, Norway.


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Référence de la gloriette en bord de Loire. Les Ponts-de-Cé.

Miguel Ángel Maure Blesa, Carlotta Franco, Arian Lehner, Javier Guerra Gómez, The Living Boom, Nida, Lituania.



QUAI DES PÉTROLIERS


atlas des interventions . quai des pĂŠtroliers | 138

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Plan de localisation du site du quai des pĂŠtroliers dans le territoire de Bouchemaine. Source : Atelier M2VT

N


Le quai des Pétroliers, un point d'amarrage de la commune. Croquis, Atelier M2VT.

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Le quai des Pétroliers, dans la continuité de la promenade Source : Atelier M2VT.

5m

Profil du quai des Pétroliers. Source : Atelier M2VT


Identité du lieu

L

e quai des pétroliers, aménagement portuaire construit en 1938, constitue une séquence particulière des rives de Bouchemaine. Il rappelle le trafic de pétrole qui s’effectuait sur la Loire entre la raffinerie de Donges et l’arrière-pays bouchemainois, où se trouve encore aujourd’hui l’ancienne zone de stockage d’hydrocarbures. Le quai des pétroliers est un vestige des activités économiques générées par la Loire au XXème siècle. Aujourd’hui, il est le lieu d’amarrage du Loire Princesse, bateau de croisière fluvial qui transporte des touristes non captifs sur le territoire de la commune. Malgré cette reconversion d'usage, le quai apparaît "abandonné" et ignoré dans la valorisation des pratiques fluviales, alors même qu’il constitue le point d’accès à la région angevine pour les croisiéristes.

atlas des interventions . quai des pétroliers | 140

Allée plantée remarquable. Source : Atelier M2VT

De plus, le quai n’est pas utilisé hors passage du Loire Princesse. À bien des égards, le quai des Pétroliers est un support à idées, car, en tant que patrimoine fluvial et portuaire de Bouchemaine, il doit faire l’objet d’une valorisation et d’une utilisation adaptée. Situé dans un espace interstitiel entre le centre-bourg et la Pointe, sa terrasse agréable donnant vue sur la Maine peut tout à fait être offerte aux promeneurs comme un lieu de halte réservé à la contemplation du paysage associée à des pratiques de sociabilité diverses et spontanées.


Le centre nautique de Bouchemaine. Source : Atelier M2VT

Utilité contemporaine du port de Loire (En complètement de l'article "Les ports de Loire", revue 303, n°121, p150)

De plus, le quai, à la charnière des patrimoines de ses pays riverains, a aussi pour vocation d’être le lieu de mémoire et de médiation privilégié d’un parcours interprétatifs du patrimoine mainois. Il peut constituer le “fil bleu” d’une trame patrimoniale car le quai est en lien direct avec les grands monuments historiques voisins et peuvent ainsi contribuer à donner sa pleine signification patrimoniale à leur section de Maine, à diversifier et renouveler le tourisme culturel mainois.

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Le quai est un des monuments de l’histoire de la Maine, composante majeure d’un capital et d’un paysage culturel à préserver et à valoriser. Au-delà de l’amarrage à quai de modestes “bachots” (barques) de riverains pêcheurs, se dessine le quai escale technique avec halte bivouac pour le tourisme fluvial comme la découverte culturelle du val de Loire, à pied ou grâce à la Loire à Vélo.


atlas des interventions . quai des pĂŠtroliers | 142

Carte des usages du site. Source : Atelier M2VT

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Les pratiques


Les conditions de projet Structure du réseau viaire et de l'espace public

Structure de l'itinéraire piéton et de l'espace public

atlas des interventions . quai des pétroliers

Structure de l'espace vert et itinéraire piéton.

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Source : Atelier M2VT

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Source : Atelier M2VT

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La mise en place d'un projet de valorisation et de restructuration des rives 2- Aménager le site pour le piéton

3- Valoriser le paysage

requalifier les espaces (à ouvrir ; parking paysager)

créer, conforter les interstices

s’appuyer sur les infrastructures existantes

requalifier les circulations

créer, conforter les liaisons douces transformer les artères en voies multimodales

réinvestir les sites dans une (re)découverte favoriser l’intensité d’usage du piéton

créer des porosités et liaisons physiques créer des percées visuelles

mettre en valeur les édifices et points de vue (favoriser le belvédère)

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1- Structurer l’espace et l’urbain avec les rives


atlas des interventions . quai des pétroliers | 146

Le quai des Pétroliers, vestige patrimonial, devient un lieu d'accueil pour des événements et des activités en relation avec le centre nautique de Bouchemaine. Ces pratiques viennent compléter et enrichir l'accueil des navires. Axonométrie - scénario d'usages Source : Atelier M2VT


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Références & ambiances

atlas des interventions . quai des pétroliers | 148

Miguel Ángel Maure Blesa, Carlotta Franco, Arian Lehner, Javier Guerra Gómez The Living Boom, Nida, Lituania, 2016


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Smith Barracco Architetti, Parco Naturalistico a Monte di Procida.



LA PIVERDIÈRE


atlas des interventions . la Piverdière | 152

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Plan de localisation du site de la Piverdière dans le territoire de Bouchemaine. Source : Atelier M2VT

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Pruniers et son coteau boisé. Source : Atelier M2VT

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Le coteau de la Piverdière depuis les prairies de la Baumette. Source : Atelier M2VT

5m

Profil du coteau de la Piverdière. Source : Atelier M2VT


Identité du lieu

L

a Piverdière est l’un des secteurs à forte potentialité de projet du nord de la commune en raison de sa relation particulière à la rivière. Situé en partie sur un promontoire surplombant la Maine, le site offre une vue intéressante sur la ville d’Angers, en amont, sur les prairies inondables de la commune de SainteGemmes sur Loire, en face, et enfin sur le lit paisible de la rivière plongeant vers le bourg de Bouchemaine, en aval. Cette position de surplomb, conjuguée à l’absence d’obstacle visuel sur les rives d’en face, permet donc d’apprécier la richesse et surtout la diversité paysagère de la commune, en donnant à voir une unité urbaine (Angers), une zone humide protégée, et enfin le lit de la rivière et les crues, porteur d’une mémoire que les anciennes activités économiques, récréatives et les aléas de l’Histoire animent encore aujourd’hui (la présence de franchissements notamment). Constitué d’un plateau haut et d’un plateau bas, la Piverdière présente

atlas des interventions . la Piverdière | 154

Le pin maritime du site de la Piverdière, un élément remarquable Source : Atelier M2VT

la caractéristique d’offrir, sur un même site, un rapport différencié à la rivière, tantôt vertical, tantôt horizontal. En raison de sa superficie et de son lien particulier avec la Maine, le site revêt un intérêt majeur pour les habitants de Pruniers, mais aussi pour les Bouchemainois en général. En effet, parc périurbain à l’échelle de la métropole, c’est aussi le seul parc du nord de la commune. Situé en périphérie du tissu pavillonnaire régulier du bourg de Pruniers, la Piverdière instaure un moment de respiration et de curiosité le long de la Maine. L’ensemble de ces particularités justifie de renforcer l’accroche forte de ce site. La Piverdière fait actuellement l’objet d’un projet d’aménagement largement avancé. Conçu par l’agence de paysagistes de Guillaume Sevin, le projet a pour objectif l’aménagement d’un parc public sur le promontoire, mais surtout la mise en exergue du rôle naturel de belvédère joué par le site. Toutefois, le périmètre du projet


ne concerne que le plateau haut du site. Le site n’est donc pas valorisé dans sa globalité. Le plateau bas est exclu du projet, bien qu’il possède plusieurs qualités, notamment la facilité d’accès, la contiguïté avec le plateau haut, ainsi qu’une superficie difficile à trouver parmi les propriétés foncières de la commune. Le point fort du plateau bas provient aussi du fait que la parcelle agricole qui le sépare de la Maine est inondable. Par conséquent, en période de crue, la Maine, en sortant de son lit mineur, vient caresser la partie est du plateau. Aussi, en raison de son éloignement aux pavillons, d’une part, et de ses capacités de stationnement, d’autre part, le site paraît propice à devenir un lieu d’hôtellerie de plein air, afin de libérer l’espace pris dans le centre-bourg par l’aire de camping-car. La forme d’hébergement peut aussi évoluer. La proximité avec le projet de Guillaume Sevin nécessite de prendre en compte l’ambiance apportée par ces nouveaux aménagements. Le plateau haut apparaît comme un lieu apaisé, où le repos, les rencontres et surtout le belvédère constituent une véritable opportunité pour celui qui emprunte le chemin de halage, à pied ou à vélo. Si ce plateau haut est davantage tourné

vers les aménités visuelles et récréatives offertes par la rivière, le plateau bas, éloigné périodiquement à la Maine, s’oriente plutôt vers l’intérieur des terres. Cette analyse, qui s’appuie sur l’observation, conduit à penser la Piverdière comme un lieu-pivot, point de contact entre l’intérieur des terres et la Maine, ainsi qu'entre le coteau et la vallée. C’est en ce sens que l’aménagement du site doit répondre à des enjeux relevant d’une échelle d’action plus étendue. En effet, si le projet initié par Guillaume Sevin prend en compte la problématique de la co-visibilité entre rive ouest et rive est, l’aménagement du plateau bas peut ajouter à cette réflexion la prise en compte d’un territoire plus éloigné de la Maine et non directement relié à celle-ci. Dans cette mesure, il semble pertinent d’insister sur la couture à faire entre cette partie basse de la Piverdière et la zone récréative située de l’autre côté de la départementale, mais aussi de lever l’obstacle végétal qui sépare ce plateau de la zone d’épanchement des crues. L’aménagement doit enfin conduire à l’apaisement de la circulation sur une route dangereuse ainsi qu’à l’accessibilité facilité pour les modes de transports doux.

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Les prairies inondées de la Baumette depuis la Piverdière Source : Atelier M2VT


atlas des interventions . la Piverdière | 156

Carte des usages du site. Source : Atelier M2VT

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Les pratiques


Les conditions de projet Structure du réseau viaire et de l'espace public

Structure de l'itinéraire piéton et de l'espace public

atlas des interventions . la Piverdière

Structure de l'espace vert et itinéraire piéton.

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Source : Atelier M2VT

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Source : Atelier M2VT

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La mise en place d'un projet de valorisation et de restructuration des rives 2- Aménager le site pour le piéton

3- Valoriser le paysage

requalifier les espaces (à ouvrir ; parking paysager)

créer, conforter les interstices

s’appuyer sur les infrastructures existantes

requalifier les circulations

créer, conforter les liaisons douces transformer les artères en voies multimodales

réinvestir les sites dans une (re)découverte favoriser l’intensité d’usage du piéton

créer des porosités et liaisons physiques créer des percées visuelles

mettre en valeur les édifices et points de vue (favoriser le belvédère)

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1- Structurer l’espace et l’urbain avec les rives


Références & ambiances

atlas des interventions . la Piverdière | 160

Instant de halte sur les rives boisées de la Maine. Collage, Atelier M2VT.


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Turenscape, Tianjin Quiaoyuan Wetland Park, China.

Mutabilis Paysage et Urbanisme, Prés salés ouest, La teste de Buch, France.



LE CENTRE-BOURG AIRE DE CAMPING-CAR ÉTANG DU BOULET & QUAI DE LA NOÉ


atlas des interventions . centre-bourg | 164

200

Plan de localisation du site du centre-bourg dans le territoire de Bouchemaine. Source : Atelier M2VT

N


L'étang du Boulet, à la porte d'entrée du bourg. Source : Atelier M2VT

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Le parking de l'aire de c-car en bord de Maine. Source : Atelier M2VT

Profil du quai de la noé. Source : Atelier M2VT

5m


Le centre-bourg - atmosphère

Intéret du site

L

atlas des interventions . centre-bourg | 166

e centre-bourg de Bouchemaine est une polarité forte de la commune. Son positionnement, dans un premier temps, joue un rôle primordial dans l’intérêt que porte ce lieu. Celui-ci est situé au centre de la linéarité urbaine que forme la commune, avec toujours la présence de la Maine qui lui donne son caractère remarquable. La caractéristique principale du centre-bourg est son attractivité. Il présente un ensemble de séquences et une ambiance particulière qui ressort, résultat d’un mélange de plusieurs facteurs : un carrefour de mobilités diverses (Loire à vélo, chemins de randonnée, trafic routier) et une majeure liée à la présence de bars, de restaurants s’ouvrant sur la Maine. Ce paysage remarquable est l’une des clés de l’attractivité de ce lieu. Du fait de son placement sur la commune et l’importance des activités existantes, le centre-bourg bouchemainois forme un condensé d’usages, qui souvent se chevauchent, allant parfois jusqu’à saturer l’espace en raison de leur emprise. Cet espace est à fortes potentialités d’aménagement et de développement, car il existe des dysfonctionnements qui les induisent. La présence de la voiture, la saturation des rives à certaines périodes de l’année dans un contexte de protections naturelles, sans répartir ces usages dans l’épaisseur sont autant de caractéristiques qui poussent à croire qu’il est possible d’intervenir afin de redonner tout l’intérêt au lieu.

Projection/projet Le centre bourg est actuellement un ensemble hétérogène. Les principales activités se cantonnent au quai de la Noé et sur la rive, entre lieu de pause et lieu de passage. L’épaisseur, incarnée par la place de l’église, l’étang du Boulet et la ZAC du château, espaces peu utilisés, est souvent coupée de la rive par la route. Tous ces éléments, plutôt emblématiques de cette partie de la commune, forment une association de différentes fonctions à un endroit précis, sans que les usages ne les utilisent pleinement, donnant la sensation d’une existence de potentiels non exploités. L’attractivité se concentre sur la rive, quand celle-ci pourrait être partagée et finalement faire de cet espace et ces différents lieux un ensemble articulant et se partageant les activités dans l’épaisseur, afin de donner un caractère encore plus fort à cette séquence de la commune. C’est à partir de ce constat et de cette envie que découlent les principes d’aménagement. À partir de ce site au caractère et aux atouts forts, l’objectif est de réfléchir à un ensemble, et non à des lieux, qui formerait une certaine cohérence. Ces lieux existent déjà, pour la plupart, avec plus ou moins d’usages. La volonté est véritablement d’apporter un nouveau regard, une nouvelle attractivité à un ensemble avec des activités variées ouvertes sur la rive mais aussi dans l’épaisseur. Cette volonté passe par l’utilisation d’un potentiel existant, associant de grands principes tels que la mise en avant d’une circulation douce, en lien avec des parcours


Le parvis de l'église du centre-bourg Source : Atelier M2VT

être des réponses à ces problématiques. A un certain temps du projet, dans l'évolution territoriale de Bouchemaine, ces lieux peuvent atténuer et ajuster le stationnement en bord de Maine, tout en étant à proximité de ces espaces de récréation. Couplés à une réflexion nouvelle sur la mobilité, ces lieux peuvent tout à fait être redéfinis sans pour autant causer de préjudices aux usagers motorisés. Au contraire, l’idée d'inciter les usagers à se déplacer à pied ou à vélo apparaît plus cohérente. La mobilité et la réorganisation des usages assurent un "réenchantement" du centrebourg et sa meilleure appropriation dans la vie quotidienne.

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comme la Loire à vélo ou les différents sentiers de balade. La problématique de la circulation amène la notion de halte. Le centre-bourg est, par essence, un lieu de halte, suggère un temps de pause pour les activités qui le structure, notamment au quai de la Noé avec les différents services de restauration. L’aire de camping-car, actuellement utilisée qu’une partie de l’année, entre également dans cet objectif. Il est possible d’y proposer quelque chose de différent, en faire un nouveau lieu de sociabilité. Des lieux comme l’ancien terrain de la ZAC du Château ou l’ancienne piscine, peu ou pas utilisés aujourd'hui, peuvent


Identité du lieu - l'aire d'accueil

L

ieu incontournable dans la déambulation au bord de Maine, l’espace de l’aire de camping-car est un point stratégique entre les bords de Maine et l’intérieur des terres, l’étang du Boulet et le quai de la Noé. En raison des nombreux obstacles de vue constitués par les fronts urbains bouchemainois, il semble primordial de conserver cet espace non construit dont la qualité tient dans son ouverture à la rivière. De plus, la fonction que l’on a attribuée par le passé à ce site est, à bien des égards, inadaptée. Animé à la période estivale par la présence de camping-cars, il porte atteinte au paysage des rives de Maine et, étant réservé aux campeurs, prive le promeneur de toute appropriation possible. Détaché de l’espace public que représentent les rives, et déserté à la basse saison, son aménagement est peu propice à la halte ou aux appropriations diverses. Figure de parking au bord de l’eau, l’aire d’accueil est une zone privative dans un espace ouvert. Au regard de l’affluence des promeneurs atlas des interventions . centre-bourg | 168

L'aire de camping-car depuis les rives. Source : Atelier M2VT.

et riverains sur l’itinéraire du bord de Maine, de sa position stratégique et d’articulation entre le paysage fluvial, le centre-bourg et l’équipement scolaire de l’autre côté de la route départementale, le déplacement de l’activité d’hôtellerie de plein air constitue un élément essentiel dans la valorisation du site. En raison des qualités de ce site, l’espace doit être rendu aux bouchemainois et son aménagement doit conduire à son appropriation en toute saison. De plus, ces usages privés ne sont pas compatibles avec la volonté d'une organisation cohérente du centre bourg, basée sur la réappropriation publique des lieux.

Repenser l'aménagement du site. La dimension et l’emplacement du lieu, ainsi que toutes les qualités qui incombent à l’aire d’accueil, permettent diverses possibilités. Il propose une entrée, un nouveau lieu de halte avec divers usages. L'intérêt est d'en faire un espace multifonctionnel, pouvant accueillir différentes activités et populations. La présence de la Loire à vélo


Ces potentialités d’usages, propres à l’esprit du lieu – ici le loisir, la halte et la récréation - se complètent, se croisent et s’associent entre eux. Le lien entre les bords de Maine, l'aire de camping-car, l'école et l’étang du Boulet doit faire parti du raisonnement à avoir sur ce lieu. L'aire d'accueil peut dès lors se révéler en une scène de loisirs et d'animations qu'il convient d'enrichir et de relier à l'intérieur de la commune. Les rives ne sont alors pas seulement parcourues dans leur linéarité mais se prolongent jusqu'à l'aire de loisir à l'ancienne ZAC du château, développant une meilleure accessibilité dans l'épaisseur du territoire. Dans cette perspective, les pratiques des rives de Bouchemaine s'étendent également de l'autre côté de la Maine. Il s'agit dans ce contexte de conforter l'empreinte du paysage fluvial, de redécouvrir le rôle de la rivière et du fleuve en tant qu'espaces d'échange, notamment par la traversée et le prolongement de la promenade (Loire à vélo, randonnées, etc.) sur les prairies de la Baumette, à travers la mise en place d'embarcadère tels que les bacs.

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interroge la possibilité d'y installer un refuge, un atelier fait pour les cyclistes, en faire une halte publique dans un environnement propice à la pause, entre essences végétales et minéralité. La présence d’installations sanitaires ouvre le champ des possibles pour l’accueil d’activités ludiques et sportives. Au-delà du lien à la Loire à vélo, son emplacement propose d'y perpétuer et en faire un lieu d’événements majeurs, de spectacles, festivals, pique-niques. La polyvalence de l’espace d’accueil s’illustre par ailleurs dans l'installation d'usages nouveaux, d’un terrain de sport « urbain » ou des jeux en plein air juxtaposés à un jardin des sens, d’un espace planté favorisant la transition et le repos entre l’école publique et la promenade au bord de Maine. L’aire d’accueil s’inscrit dans ce projet global de valorisation du centre-bourg, entre l’étang du Boulet, le quai de la Noé et les rives, dans la complémentarité des activités présentes et en devenir. Espace redonné au public, l'aire d'accueil suggère la déambulation et la pause en y confortant et composant des ambiances particulières et mises en scène.

Le bâtiment d'accueil de l'aire de camping-car. Source : Atelier M2VT.


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Carte des usages du site. Source : Atelier M2VT

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Les pratiques


Les conditions de projet Structure du réseau viaire et de l'espace public

Structure de l'itinéraire piéton et de l'espace public

atlas des interventions . centre-bourg

Structure de l'espace vert et itinéraire piéton.

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Source : Atelier M2VT

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Source : Atelier M2VT

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La mise en place d'un projet de valorisation et de restructuration des rives 2- Aménager le site pour le piéton

3- Valoriser le paysage

requalifier les espaces (à ouvrir ; parking paysager)

créer, conforter les interstices

s’appuyer sur les infrastructures existantes

requalifier les circulations

créer, conforter les liaisons douces transformer les artères en voies multimodales

réinvestir les sites dans une (re)découverte favoriser l’intensité d’usage du piéton

créer des porosités et liaisons physiques créer des percées visuelles

mettre en valeur les édifices et points de vue (favoriser le belvédère)

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1- Structurer l’espace et l’urbain avec les rives


1

atlas des interventions . centre-bourg | 174

AxonomĂŠtrie - scĂŠnarii d'usages Source : Atelier M2VT


2

L'aire d'accueil se transforme en une place mêlant tantôt l'urbain, tantôt le paysage de rive. Espace offert au public, la place est le théâtre de plusieurs usages possibles où l'installation éphémère, au gré du temps et des saisons, se juxtapose à l'équipement de halte à vélo - le refuge. 1. cinéma 2. aire de jeux 3. restauration

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3


RĂŠfĂŠrences & ambiances

Plage du Rhin, Mannheim, Allemagne

atlas des interventions . centre-bourg | 176

The Architects, Base nautique, St-Hilaire-en-Rietz


Exemple de guinguette

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BASE, Eana, Lillebonne, Normandie


Identité du lieu - Quai de la Noé et étang du Boulet

L

e quai de la Noé est une des figures emblématiques de Bouchemaine. C'est le nœud stratégique où se confondent les différents types de circulation couplés à des lieux d'accueil récréatifs tels que les bars, les restaurants et les tables de pique-nique. Il est un lieu convivial où les habitants et la population de passage se mélangent dans un temps de pause. Cet espace est public et ouvert sur la Maine, avec une zone vierge entre le quai et l'eau qui permet le passage des différents usagers. Ce lieu vit de lui-même, par ses activités et son caractère récréatif, connu des angevins, apprécié des usagers de la Loire à vélo. Intrinsèquement, le quai de la Noé est un lieu de halte à part entière.

atlas des interventions . centre-bourg | 178

Le quai de la Noé et l'abbaye sous les inondations. Source : Atelier M2VT

Cette emprise de nombreux usages crée tout de même des difficultés de lisibilité du lieu. L'espace y est ouvert et large mais de niveaux différents (entre le quai haut et le niveau de l'eau) ce qui ne rend praticable que la partie haute de l'espace aux véhicules motorisés. Cela engendre une saturation du quai entre les terrasses et les véhicules, surtout à la belle saison. Cette présence de la voiture impacte la visibilité sur la Maine. Il existe également une fracture construite entre l'intérieur, la place de l'église et la rive. Celle-ci se laisse entrevoir par le réseau de venelles du bourg. Encore une fois, les nombreuses voitures obstruent la vision qu'il est possible d'avoir à partir du haut du quai. Cet impact de la présence de la voiture pose question, aussi bien au niveau de son emprise que de la fracture qu'elle crée. Il ne


Ces deux lieux emblématiques doivent fonctionner ensemble et donc être reliés, toujours dans cette idée de proposer un ensemble et non des lieux indépendants les uns des autres. Ce lien entre le quai de la Noé et l'étang du Boulet passe par un aménagement de l'entre-deux, c'est à dire l'espace dédié à la voiture. Il s'agit de réfléchir à une politique de gestion des flux afin de favoriser la circulation douce, en limitant l'impact de la voiture. Inciter donc à la déambulation dans un espace public, hybride et ouvert et non plus seulement réserver à la circulation automobile, afin de pouvoir aller et venir, d'un lieu à un autre. L'autre intérêt de cette réflexion est d'apaiser cet espace représentant l'entrée du centre bourg de Bouchemaine.

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s'agit pas ici d'une intervention lourde mais de réfléchir à une organisation valorisant le caractère remarquable du lieu. Envisager des lieux de stationnements et éloigner la voiture des rives sont des signes forts dans l'aménagement et l'identité qu'il est possible de donner à cette centralité. Toujours dans cette idée de valoriser les circulations douces et les activités de restauration, sans risque de saturation. Au-delà du quai de la Noé, l'étang du Boulet est un autre espace remarquable du centre bourg. Il est actuellement faiblement utilisé, les usages se concentrant essentiellement sur la rive. C'est une caractéristique qu'il est possible de voir comme un atout : aujourd'hui réserve naturelle "oubliée", il peut demain devenir un nouveau lieu d'usages. L'étang et ses contours interrogent sur la possibilité d'y accueillir des activités nouvelles telles que la baignade et des activités récréatives, de loisirs et de repos, tel un nouveau lieu de halte, mais cette fois-ci dans l'épaisseur. Il est tout de même important de réfléchir à la cohabitation avec les pêcheurs, en proposant des autorisations d'utilisations de l'étang variées, en fonction des périodes de l'année ou des moments de la journée. Valoriser cette épaisseur n'est pas anodin car c'est une réponse à la problématique de l'encombrement des rives en proposant une répartition plus conséquente des usages. Il s'agit dès lors d'un nouvel intérêt qui se distingue du reste du territoire et notamment du centre-bourg, proposer un nouveau lieu d'attractivité autre que seulement les rives.


atlas des interventions . centre-bourg

Carte des usages du site. Source : Atelier M2VT

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N

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Les pratiques


Les conditions de projet Structure du réseau viaire et de l'espace public

Structure de l'itinéraire piéton et de l'espace public

atlas des interventions . centre-bourg

Structure de l'espace vert et itinéraire piéton.

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Source : Atelier M2VT

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Source : Atelier M2VT

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La mise en place d'un projet de valorisation et de restructuration des rives 2- Aménager le site pour le piéton

3- Valoriser le paysage

requalifier les espaces (à ouvrir ; parking paysager)

créer, conforter les interstices

s’appuyer sur les infrastructures existantes

requalifier les circulations

créer, conforter les liaisons douces transformer les artères en voies multimodales

réinvestir les sites dans une (re)découverte favoriser l’intensité d’usage du piéton

créer des porosités et liaisons physiques créer des percées visuelles

mettre en valeur les édifices et points de vue (favoriser le belvédère)

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1- Structurer l’espace et l’urbain avec les rives


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AxonomĂŠtrie - scĂŠnario d'usages Source : Atelier M2VT


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L'entrée du centre-bourg est l'espace de vie publique par excellence, à la rencontre des flux, des habitants et des promeneurs. Elle articule à la fois les activités des rives (pêche, promenade, marché), la redéfinition de l'îlot de la pharmacie ouvrant l'étang du Boulet à la Maine. De cette place, l'usager découvre une diversité de points de vue et de pratiques tantôt complémentaires, tantôt singulières ; où différents temps de parcours du site y sont proposés. Le rapport à l'eau y est remarquable : l'étang du Boulet proposant un cadre idéal à la baignade, à quelques pas de la Maine.


Références & ambiances

atlas des interventions . centre-bourg | 186

Collage du jardin de loisir à l'étang du Boulet. Source : Atelier M2VT.


Plan d'eau de Paisy, Cosdon

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Territoires Landscape Architectes, Rivière Norges, France.



CONCLUSION

Sentier de Pruniers vers la Maine Source : Atelier M2VT


conclusion

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L

a commune de Bouchemaine présente de nombreuses caractéristiques, qui s’avèrent constituer autant d’atouts pour les résidents que pour les non-résidents. Ces qualités, paysagères ou patrimoniales, sont reconnues par le classement et la protection institutionnelle du site. De cette richesse naturelle et paysagère, de la mouvance particulière due à la réminiscence de la crue, découle une attractivité forte de la commune qui a pour conséquence de fragiliser le territoire. Le projet part du postulat que le paysage se suffit à luimême et qu’un projet d’aménagement doit d’abord s’effectuer dans une optique d’accompagnement et de rééquilibrage. Accompagner pour révéler l’existant, rééquilibrer pour apaiser la pression humaine dans une commune à l’attrait certain. Dans cette mesure, le travail d'études a d’abord consisté à développer un schéma directeur d’aménagement des rives en soulignant les enjeux propres à chaque secteur de la commune et en hiérarchisant ceux-ci en fonction de leurs besoins. Ensuite des préconisations ont été faites pour permettre la révélation, l’apaisement de chacun. Aussi, afin de favoriser la mise en place du projet rendue difficile par la complexité du jeu d’acteurs sur le territoire, cet atlas apporte les conditions préalables d’un pilotage réussi, et les avons invités à dépasser leurs champs d’intervention pour échanger entre eux autour de sites stratégiques. C’est l’atlas présenté ici, élaboré à cette fin. En tout état de cause, l’aménagement de Bouchemaine, comme de toute commune à forte richesse environnementale et patrimoniale, incite à la vigilance concernant l’incidence du moindre projet envisagé. Par conséquent, la négociation concertée entre acteurs de projet s’avère plus que nécessaire et doit impérativement démarrer par une réflexion portée sur le respect des lieux et de ses habitants.


conclusion | 192

1- Structurer l’espace et l’urbain

2- (Ré)investir le territoire

3- Valoriser le paysage

requalifier la circulation

site stratégique

espace de halte

axe multimodal (report de la loire à vélo)

intensité d'usages

point remarquable

favoriser la traversée piétonne

séquence de "vide" et interstice

point de vue (belvédère)

requalifier les espaces en bord de voie

itinéraire piéton et loire à vélo

franchissement / à aménager pour le piéton

conforter les interstices bâti à intégrer dans la réflexion


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CARNET DE RÉFÉRENCES


PEINTURES LE PAYSAGE, UNE COMPOSITION PAR LA REPRÉSENTATION

Le fleuve constitue un motif de représentation dans les peintures de nature, de paysage. Il est le lieu des pratiques humaines, mêlant tantôt le dur labeur des mariniers, de la pêche en barque, tantôt les pratiques mondaines, de loisirs, etc. Les peintures de la fin du xviiie et xixe siècles témoignent notamment du goût prononcé pour les balades, le plaisir de la contemplation de l’eau, inspiration du mouvant du romantisme. Les pratiques de société telles que les frégates et les rencontres des classes aisées y sont dépeintes; l’eau est mise en scène comme un élément mouvant de la nature. Ses représentations reflètent la variation des ambiances et de l’atmosphère du lieu. Aussi, le paysage existe ici par le rapport de l’homme à la nature. Une relation de «juste mesure» où le paysage est sublimé par la confrontation de l’homme à son environnement.

carnet de références | 196


Passage de NikolaĂŻ VassiliĂŠvitch Gogol sur le fleuve le Dniepr, 1845

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Anton I. Ivanov


carnet de rĂŠfĂŠrences

Joseph Mallord William Turner

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Clair de lune, 1797


Mortlake Terrace, 1827

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Joseph Mallord William Turner


IMAGINAIRES DU RAPPORT AU PAYSAGE

Les bords de l’eau offrent la possibilité de faire halte pour profiter du bien-être, de la quiétude et de la méditation. Ils sont une invitation à flâner et à plonger son regard tantôt vers l’horizon, tantôt dans l’eau. La rivière, le fleuve, la mer, ..., sont ainsi un lieu de ressource, mis en scène par les pratiques les plus diverses qui s’y opèrent. Paysage de spectacle, ils accompagnent le quotidien des habitants.

carnet de références | 200

Smith Barracco Architetti Parco Naturalistico a Monte di Procida


IMAGINAIRES SE BAIGNER EN PLEIN-AIR

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Du fleuve ou de la rivière, l’eau est une invitation à se jeter dedans pour tirer profit de sa fraîcheur et du bien-être qu’elle suscite. Elle rappelle notre jeunesse et les plaisirs de baignade pour le loisir.

Photographie, source inconnue Coucher de soleil sur la jetée de Saint Pierre


RÉFÉRENCES CONSTRUCTION EN MILIEU HUMIDE

carnet de références | 202

Les milieux humides constituent des espaces naturels majeurs dans le fonctionnement de l’écosystème, faunistique et floristique. Leur valorisation et reconstitution pour certaines figures passent par une sensibilisation auprès des habitants ainsi que des visiteurs, en un lieu de promenade où le rapport entre l’homme et le milieu naturel est privilégié. L’eau en tant que ressource dans le maintien des espaces agricoles, dans le développement des espèces tels que les oiseaux, en y favorisant leur alimentation et leur nidification, est ainsi mise en scène. Les aléas que suscite l’eau, illustrés par les crues épisodiques, s’avèrent être plus une ressource qu’une contrainte, accueillant une faune et une flore aquatique. L’impact de l’homme dans le cadre de ces opérations est dès lors à minimiser, voire à s’effacer, en acceptant le phénomène naturel des crues, du caractère mouvant du lit des cours d’eau et des marées. Les projets présentés ici s’inscrivent dans une recherche de préservation et de confortation du rôle des milieux humides. Ils font ainsi écho à un plus grand projet, faire vivre le territoire et le révéler par l’exploration d’un paysage où l’empreinte de l’homme s’établit de manière harmonieuse.


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Tadashi Kawamata L’observatoire, biennale de l’Estuaire, Saint Lavau-Sur-Loire


carnet de références | 204

Inondation des prairies, la passerelle menant à l’observatoire sous l’eau.


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carnet de références | 206

Agence Territoires Architectes Prés humides et source de la Norges, France, 2013


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Agence Base Landscape Perreux River Banks, Perreux s/Marne, France, 2013

Grouazel Boire de Malet, Lac de Grandlieu, Saint-Aignan-de-Grandlieu


carnet de rĂŠfĂŠrences | 208

Agence Microspace Lotus Flower, Massarosa, Italie


RÉFÉRENCES S’AVANCER SUR L’EAU

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Le fleuve est une invitation à se projeter, flâner et prendre le temps de se reposer, à un moment donné au cours de l’itinéraire. Des terrasses en avancée sur l’eau sont propices à la halte en vue d’activité de détende telle que la lecture, la rencontre entre les usagers, cyclistes, piétons. Ces aménagements au bord de l’eau apportent une relecture du paysage, la valorisation de l’ambiance sereine de Bouchemaine. Ponctuels et faiblement construits, ils soulignent un instant privilégié et remarquable de la promenade en rive.


carnet de rĂŠfĂŠrences | 210

Opdrachtgever Jardin des rives, Maison de la culture, Amiens, 2012


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Atelier Bruel Delmar Eco-quartier, Bottière Chenaie, Nantes, 2005-2018


RÉFÉRENCES COMPOSER ET TRAVERSER LE PAYSAGE

Le jardin peut s'illustrer en une figure d'espace tampon, une "parenthèse" entre la ville et la nature, le fleuve et la rivière. Aménagé et reconstituant des masses végétales, le jardin, qu'il soit botanique ou simplement l'accompagnement de l'espace public, marque le passage d'une ambiance à une autre, et entretient la qualité du lieu. Les habitants et promeneurs peuvent en ce lieu faire halte, se reposer et s'isoler.

carnet de références | 212

Batlle I Roig Arquitectes Parc de las Llamas, Santander, Espagne


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BASE Eana, Lillebonne, Normandie

Eduardo Rojas Moyano Jardin, Malaga, Espagne


carnet de rĂŠfĂŠrences | 214

Topiaris, Joao Morgado Faial Jardin botanique


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The Architects Base nautique, St-Hilaire-de-Riez

Forma 6 & Phytolab Quai de Loire, Haut Indre


RÉFÉRENCES TRAVERSER L’EAU & FAIRE HALTE

Marcher sur l’eau. Cet élément de la nature incite au-delà d’une simple contemplation, à la traverser, explorer les sensations d’être au plus proche, parcourir ces sensations. Être et marcher sur l’eau permettent de vivre son mouvement, ses ondulations et ainsi, de s’imprégner au mieux sa forte présence dans le territoire. L’action surpasse la simple observation, et offre une expérimentation du site. L’installation prend ici la forme d’une révélation du paysage et d’une de ses figures principales, le milieu aquatique au cœur du cadre de vie des habitants.

carnet de références | 216


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Christo & Jeanne-Claude The Floating Piers, lac d’Iseo, Italie, 2016


carnet de rĂŠfĂŠrences

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Atelier Bow-Wow Canal Swimmers Club, Bruges, Belgique


RÉFÉRENCES SE BAIGNER & S’ÉLANCER VERS L’EAU

Le fleuve évoque un imaginaire, un désir d’être au plus proche de la nature, de faire corps avec la nature. En péri-urbain ou en cœur de ville, se baigner et s’élancer vers l’eau renvoient au plaisir, au regroupement social, familial, entre amis, constituant entre autre la ville du loisir. Le bain apparaît ici comme l’élément confortant une complicité entre l’homme et la nature, créant des liens physiques avec l’eau au cours des saisons.

carnet de références | 220

Grouazel Jetée sur l’océan Atlantique, Noirmoutier


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Raumlaborberlin Bathing Culture, Goteborg


Plan d'eau de Paisy, Cosdon

carnet de références | 222

La plage des bords de la Loire, Orléans


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Atelier Bow-Wow Canal Swimmers Club, Bruges, Belgique


RÉFÉRENCES CONSTRUIRE AVEC LA ROCHE

Les rives ou les berges sont parsemés de roches qui composent le paysage aquatique. Ces éléments inertes accompagnent le mouvement de l’eau, tantôt révélés, tantôt immergés lors des épisodes de crues, de marées... Ils sont alors un repère spatio-temporel du paysage mouvant. Les structures de ponton illustrées par ces projets permettent un franchissement plus aisé ; mais l’intérêt de ces interventions réside surtout dans la révélation des éléments physiques que sont les rochers le long de l’eau, ainsi que l’incitation à les parcourir.

carnet de références | 224

Teresa Moller Casa Acantilado


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Gerhard Zickenheiner architect Wiesionen, Lรถrrach, Germany, 2007-2008


carnet de références | 226

TreStykker (workshop) The Boathouse, Oslo, Norway, 2012


RÉFÉRENCES «HABITER» L’EAU

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Pour reprendre le projet de Lavau-sur-Loire, l’observatoire offre des points de vue et des cadrage sur le paysage pour le visiteur qui s’y promène. Qu’elle soit construite et protégée ou une simple terrasse sur l’eau, la structure suggère l’installation pour un temps donné, permettant ainsi une contemplation hors des sentiers, telle une parenthèse au cœur de la nature. La construction ouverte sur le paysage aquatique amène à lire le site, sa géographie, ses caractéristiques hydrographiques, telle la variation du lit du cours d’eau par exemple, ses richesses floristiques, etc. Cela peut se compléter d’un mobilier d’information pour accompagner le visiteur à la lecture du territoire, ou bien, en une installation artistique, de laisser libre court à son imagination.

Turenscape Tianjin Quiaoyuan Wetland Park, China


carnet de références | 228

Mutabilis Paysage et Urbanisme Prés salés ouest, La teste de Buch, France, 2009


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Nymphea

Lodge pour la Loire à vélo


carnet de références | 230

TreStykker (workshop) The Boathouse, Oslo, Norway, 2012


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Miguel ร ngel Maure Blesa, Carlotta Franco, Arian Lehner, Javier Guerra Gรณmez The Living Boom, Nida, Lituania, 2016


carnet de rĂŠfĂŠrences

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RÉFÉRENCES HABITER LES RIVES

Le territoire dispose de lieux de liberté pour se divertir, se détendre, découvrir et rencontrer les habitants et usagers. Ces installations visent à réinvestir les lieux, favoriser leur potentialité récréative et l’éveil des populations. A travers des activités originales, voire en détournant les usages du quotidien (salon de détente, jardin, librairie, etc.), les interventions ponctuelles viennent apporter une nouvel appropriation du site et un regard différent auprès des habitants.

carnet de références | 234


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Asif Khan Mining Living Forest


carnet de rĂŠfĂŠrences | 236

Studioazero, Caravatti Architetti Pavillon, Corbola, Italie


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Shigeru Ban Yakushima Takatsuka Lodge


carnet de rĂŠfĂŠrences | 238

Davide Fancello Bus Station, Dorgali, Italy


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Tyin Tegnestue Architects PasiAalto, Barnetraakk


RÉFÉRENCES INSTALLATION SUR SITE

Des installations éphémères et événements ponctuels entretiennent l’animation de l’espace du public en des périodes et des saisons particulières. Entre flux de population et instants privilégiés, les micro-architectures pour de micro-usages sont sources d’activation voire d’intensification du site, à l’exemple de librairies mobiles, d’installations culturelles ou de restaurations éphémères tels que les guinguettes. Elles encouragent également la rencontre entre divers usages parsemant le territoire et au parallèle de la mobilité à différentes échelles.

carnet de références | 240

Lama Architectura Origobox, Bucarest Roumanie


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carnet de références | 242

Mariana de Delas, Astrid Rohde Wang Belvédère, Mallorca, Espagne


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"Habiter l'eau" Source : Collage, Atelier M2VT


ATMOSPHÈRES


Séquence paysagère

Pruniers source: Atelier M2vt


centre-bourg source: Atelier M2vt


Du quai de la NoĂŠ au centre nautique source: Atelier M2vt


Du centre nautique Ă la Pointe source: Atelier M2vt


Le bourg ouvert au fleuve


Regard sur les rives - centre-bourg source: Atelier M2vt


Se projeter sur l'eau

Les ĂŠpis, un imaginaire ligĂŠrien source: Atelier M2vt


Une place ouverte sur les rives de la Confluence et de la pratique de la baignade. Collage, Atelier M2VT.


Traverser le fleuve

Sous le pont de Bouchemaine source: Atelier M2vt



Espaces d'entre-deux

Depuis le quai des pĂŠtroliers


Chemin de halage - Pruniers source: Atelier M2vt


L'eau, élément marquant à Bouchemaine

Les rives sous l'eau


Mesure du niveau de la Maine au pont de Bouchemaine source: Atelier M2vt


Contempler les prairies humides


En allant vers La Pointe source: Atelier M2vt


Amarrer à Bouchemaine


Le centre nautique et quai des pĂŠtroliers source: Atelier M2vt


Un territoire reliĂŠ Ă Angers

Cartes postales anciennes sur Bouchemaine source: www.archives49.fr



Les villas de plaisance en bord de Maine

Cartes postales anciennes sur Bouchemaine source: www.archives49.fr



S'installer sur les rives


Photos anciennes Bouchemaine source: Marie-Louise Triollet


La baignade à la belle époque

Cartes postales anciennes - Baignade à La Possonnière source: Louis Barrault



Naviguer sur la Maine


Cartes postales anciennes - TraversĂŠe Ă Bouchemaine source: Louis Barrault


Cartes postales anciennes - Baignade Ă Bouchemaine source: Louis Barrault



BIBLIOGRAPHIE


Barraud (R.), Carcaud (N.), Davodeau (H.), Montembault (D.), Pordoy (C.), 2013, « Les épis de la Loire armoricaine, un héritage à la patrimonialité incertaine », Norois, n°228. Barraud (R.), Davodeau (H.), Portal (C.), sous la dir., 2013, La patrimonialisation des paysages de l’eau dans l’Ouest de la France, Norois, n°228. Brizault (N.), 2015, Ville perméable. L’eau, ressource urbaine/Sponge City, Water ressource management, ICI Interface, Paris, 263p. Davodeau (H.), 2004, « La patrimonialisation : un vecteur d’appropriation des vallées ligériennes ? », Norois, n°192, p. 63-69. Dégardin (F.) et Vigneron (S.), 2002, Aménager des rivières en ville : exemples et repères pour le montage d'opération, éd. CERTU, Lyon, 161p. Devillers (C.), Haumont (A.), Morel (V.), Roux (J.-M.), 2009, sous la dir. de Garcez (C.) Le littoral en projet, éd. Parenthèse, Marseille, 141p.

Krauel (J.), 2013, Belvédères. Architecture et Paysage, Links, 359p. Lamaison (D.), Lamaison (G.), Bouchemaine d’hier à aujourd’hui. Évocation de la vie à Bouchemaine de 1935 à 1995, Association Angevine d’Activités Artistiques. Morel (J.-F.) et Reuillard (J.), sous la dir. de Bonnet (F.), 2016, Atout risques : des territoires exposés se réinventent, éd. Parenthèses, Marseille, 173p. Pelloquet (T.), Pavillons et gloriettes des bords de Loire, Conseil Général du Maineet-Loire, 4p. Prominski (M.), Stokman (A.), Zeller (S.), Stimberg (D.), Voermanek (H.), 2012, River Space Design, Planning Strategies, Methods and Projects for Urban Rivers, éd. Birkhauser, Bâle, Suisse, 295p. Saulais (M.), sous la dir., 2015, Milieux humides et aménagement urbain : dix expériences innovantes, éd CEREMA, Lyon, 239p. Bibliothèque municipale de Nantes, 1986, Julien Gracq “Paysages”, Nantes, 117 p.

Diaz (I.), Leweller (P.), sous la dir., 2015, La ville au plus près, Parenthèses, 125p.

Région Pays de la Loire, 2006, « Julien Gracq », 303. 255p.

Fraysse (J.), 1967, Loire angevine et Maine. Mariniers et riverains d’autrefois, Cholet, 252p.

Groupe de recherches "Interfaces" UMR, L’Espace géographique, tome 37, pp.193-207 2008, éd Belin

Gracq (J.), 1976, Les eaux étroites, José Corti, 75p.


ANNEXES


Annexe n°1 PPRI de Bouchemaine

0

200

Plan Local Intercommunal dans le secteur de Bouchemaine

500

1000

N


Annexe n°2 Servitudes d'Utilité Publique A l’instar de l’ensemble des communes membres de cet établissement public de coopération intercommunal (EPCI), Bouchemaine est soumise aux dispositions du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) adopté le 13 février 2017. La commune est concernée par deux risques majeurs : un risque technologique en raison de la présence d’un dépôt pétrolier et un risque inondation lié aux crues. Le territoire est donc couvert par un plan de prévention des risques technologiques (PPRT) et un plan de prévention des risques naturels prévisibles inondation (PPRI). Ces deux documents limitent fortement les possibilités d’urbanisation. Toutefois, même si le PPRI grève le territoire de multiples servitudes d’utilité publique (SUP), certains aménagements peuvent être autorisés sous certaines conditions. A titre d’illustration, sur les zones inondables soumises à un aléa fort ou très fort, sont admis : - « Les vestiaires, sanitaires et locaux techniques nécessaires au fonctionnement des terrains à usage de sports, de loisirs, de campingcaravanage et d'aires de passage des gens du voyage. » - « Les locaux destinés au fonctionnement des activités de loisirs nautiques à condition que : . La pratique de ces loisirs soit effective . Toutes les installations soient démontables dans un délai de 48 heures . Les installations ne puissent être localisées dans une zone de moindre risque. Les structures provisoires comme les tentes, les structures flottantes ou les baraquements peuvent également être autorisées. Elles doivent néanmoins pouvoir être démontées et mises hors de l’eau en cas de crues dans un délai de 48 heures. » - « Les constructions légères de faible emprise et aisément démontables, nécessaires à l’observation du milieu naturel. » - « Les équipements sportifs, de loisirs ou de tourisme non susceptibles d'accueillir des personnes de façon permanente et,

s'il est indispensable à la surveillance et au fonctionnement de ces installations, le logement du gardien. » - « Les piscines non couvertes. » - « Les plans d’eau, les étangs et les affouillements à condition que les déblais soient évacués hors zone inondable. » D’autres servitudes d’utilité publique (SUP) existent sur le territoire. En effet, en plus des protections environnementales et patrimoniales précédemment mentionnées, il est aussi important de prendre en compte la servitude attachée à la navigation, qui grève elle aussi le territoire de différentes manières. Par exemple, il y existe une obligation pour tout propriétaire de laisser le terrain libre à la circulation. Pour ce qui est des rivières navigables (du côté du chemin de halage), différentes règles se présentent comme : - ni plantation d’arbre, ni clôture par haies ou autrement à moins de 9,75 m. de la rivière, - espace libre de 7,80 m. à maintenir à l’usage du service de la navigation De l’autre côté : - espace libre de 3,25 m. à maintenir à l’usage du service de la navigation, De chaque côté : - espace libre de 3,25 m. à l’usage des pêcheurs. Pour ce qui des rivières domaniales non navigables (de chaque côté) : - espace libre de 3,25 m. à l’usage des pêcheurs, des services chargés de la police, de la gestion et de l’exploitation, (servitude pouvant être réduite à 1,5 m sur décision du gestionnaire du domaine public fluvial) Enfin, la commune a aussi une servitude attachée au passage du chemin de fer qui impose une servitudes d’alignement, non-aedificandi, nonplantandi, de débroussaillement, d’élagage et de libre passage.


Le PLUI à Bouchemaine

r

0

200

500

Plan Local Intercommunal dans le secteur de Bouchemaine Source : Atelier M2VT, d'après les documents d'Angers Loire Métropole. Zone urbanisée ou à urbaniser Zone naturelle à préserver Zone agricole destinée aux activités économiques Zone agricole

Emplacement réservé

Equipe public

1000

N


Les différentes Servitudes d'Utilité Publique

0

200

500

1000

N



Annexe n°3 Frise chronologique Logique hygiéniste : les villes ligériennes développent la pratique sécurisée et décente des « bainspiscines », « bains couverts » et « écoles de natation » 1802 : ouverture des bains publics à Nantes (plans de Mathurin Crucy). Fermés en 1869. 1804 : ouverture d’une école de natation gratuite sur l’île Simon, à Tours

Les bains sont prescrits de manière thérapeutique. Les premiers bains et piscines de rivières sont organisés

Les médecins recommencent à encourager les bains sous l’impulsion des Lumières hygiénistes (plaisir de l’eau et propreté). L’origine se trouve à Paris, dans la Seine

XVIe

XVIIe

Milieu XIXè : Révolution industrielle. Les activités sur les fleuves reculent au moment où se développe le chemin de fer français 1880 : Age d’or des plages de Loire Fin XIXè : Bateaux à passagers, chemin de fer local, tramways autorisent une mobilité nouvelle

XIXe

XVIIIe

Le goût pour les demeures de campagne s’affirme tout au long du XIXème

BOUCHEMAINE

Construction de l’abbaye de Bouchemaine, résidence secondaire des évêques d’Angers ouvert sur la Maine

La pointe, village de mariniers transformé en lieu de villégiature pour des familles aisées. Construction du pavillon de chasse du Petit Serrant et de la demeure du Haut Plessis

Diffusion des guinguettes Les villages balnéaires autour d’Angers (Bouchemaine et les Ponts-de-Cé)

Gloriette tournée vers la Maine, La Pointe

19 as Le pê fle 19 le


Contiuité de baignade sur les grandes grèves de Loire tout au long des années 1950 Fin 1950 : arrêtés municipaux et préfectoraux pour réglementer et interdir la baignade en Loire Milieu XXème : Les lieux de baignade deviennent surveillés, délimités (bains couverts) société moderne se détourne du fleuve

901 : loi sur les ssociations es sociétés de êche à la ligne eurissent 906 : loi instaurant repos dominical

23 avril 1919 : loi des 8 heures (48h hebdomadaires) Entre deux-guerres : la population de l’époque est peu mobile, les baignades et les plages de Loire sont les sorties en famille par excellence 1936 : décret du Front Populaire instituant la semaine des 40H

1971 : Démarrage des activités du «lac de Loire » à Blois

FRANCE XXe

XXIe

Début XXème: Essor des villégiatures et de l’architecture balnéaire (annexes, pavillons, gloriettes). Affirmation du plaisir et d’une position sociale «Dimanche au bord de l’eau»

1909 : le pont de Pruniers ouvre la voie au Petit-Anjou, petit train omnibus qui serpentait entre Angers et Candé 1910 : construction du pont de Bouchemaine

Evolution de la société : multiplication de noyades en Loire, volonté de sécurisation, apparition des piscines modernes, développement des voitures et camions, délaissement des transports fluviaux, etc.

1954 : Fermeture de la piscine de Bouchemaine en eaux naturelles à la confluence de la Maine et de la Loire

1945-1946 : création d’une piscine à la confluence de la Loire et de la Maine (La Pointe), par l’instituteur de Bouchemaine Mise en place du « bal de la piscine » à Chantourteau


Annexe n°4 Réglementations applicables sur les rives de Maine

AVAP

Trame verte et bleue

Natura 2000

R 151-43 C.urba urbanisme restreint

Zones d'application strictement énoncées par arrêté préfectoral qui nécessite une évaluation d'incidence

pas de publicité et de camping sur le site

Applicable aux installations, ouvrages ou remplais du lit majeur d'un cours d'eau

pas d'urbanisation possible dans les zones N

. signalétique doit être en harmonie avec les choix de la commune . conservation trame bocagère et de la végétation qui stabilise les rives

Le règlement peut fixer, en application du 3° de l'article L. 151-41 les emplacements réservés aux espaces verts ainsi qu'aux espaces nécessaires aux continuités écologiques

. Applicable à la création d'un plan d'eau, permanent ou non . Applicable à la création de chemin piéton, cycliste, équestre

adaptation à la crue par un aménagement/ une architecture possible

. stationnement doit être le plus discret possible quant à son marquage au sol . conservation des perspectives majeures

Le règlement peut délimiter dans les documents graphiques les terrains et espaces inconstructibles en zone urbaine

Applicable aux aménagements d'aire de jeux/de sport dont la préservation des surface est inférieure à milieux humides 2ha et des pâturages

suspend les effets des SUP imposées par les sites inscrits (500m autours des MH) mais pas celles des sites classés

Le règlement peut imposer des obligations . règles strictes sur en matière de type de clôtures réalisation d'espaces . caravane ou camping, libres et de plantations, même temporaire, sont d'aires de jeux et de interdits loisir

Site classé DREAL


UNESCO pas de portée réglementaire

PPRI zones d'aléas forts et très forts

conservation de la Valeur Universelle installation doit être Exceptionnelle démontables en 48h

PLUI

SUP

alignement des arbres et des haies à conserver mais ouverture possible si servitude de passage accès ou vue au bord des rives

règles strictes liées au stationnement comme installations autorisées des emplacements de que s'il n'y a pas min 1,5m2 pour les d'endroit moins à risque voitures possible et les vélos

sont autorisés, les équipements sportifs, de loisirs, de tourisme non permanents et les structures qui y sont associées (surveillance, fonctionnement)

piscine sur une parcelle doit respectée un retrait de 2m entre le bassin et la limite séparative

passage pour bateau à 7,8m du côté du chemin de halage et 3,25m du côté Baumette

sont autorisés, les plans d'eau, les piscines non couvertes si les remblais sont évacués hors de la zone inondable

en zone N, aménagements légers liés à la découverte de la faune/la flore possibles

3,25m réservés de chaque côté pour les pêcheurs


maintien de la composition des parcs et jardins mais possible d'y intégrer des petits abris (<6m2), des piscines non couvertes et des stationnements paysagers

Applicable aux aménagements mentionnés à l'article R 421-19 et R421-23 C.urba

. obligation de mener une étude de l'état général des cales . conservation de tous les accotements herbeux

Applicable aux aménagements chassis ou serres inférieurs à 2000 m2 et d'une hauteur comprise entre 1,8 et 4m Applicables aux établissements d'activités sportives utilisant tout ou partie du site ou situé à proximité de celui-ci


piscine non couverte située à moins de 30m d'une unité foncière possible si s'intègre à l'environnement en zone Nl, installations liées à une activité publique si située à moins de 100m d'une construction déjà existante et possible de créer des hébergements de loisirs ou des constructions, installations et aménagements destinés à l’accastillage, la réparation et au gardiennage des bateaux en zone Nj, jardons familiaux ou groupement d'unités cultivées privées donc possible abris et stationnements en zone Np, intérêt patrimonial et/ou paysager à conserver


Annexe n°5 Profil des différents acteurs à Bouchemaine

Stratégie/ Objectifs affichés acteurs

Objectifs latents

Enjeux

Habitant 1

_ Maintenir sa pratique de la pêche

_ Tranquillité

_ Régler les conflits d’usage _ Conserver une pluriactivité sur la Maine

Mairie

_ Attractivité _ Sécurité

_ Élection _ Enjeux économique

_ Faire de Bouchemaine une ville vivante

Natura 2000

_ préservation de la nature _ intérêts socioéconomique

_ éviter de dénaturer des espaces intéressants d’un point de vue faunistique et floristique

Mission Val de Loire

_ mission de protection et conservation des sites classés Unesco

_ éviter de dénaturer les sites tout en continuant à les faire vivre

DREAL

_ mission de protection et conservation des sites protégés et classés

Préfet-département

_ fixe la liste exhaustive des projets soumis à évaluation d’incidence Natura 2000 _ garant des objectifs et engagements de l’Etat

CAUE

_ conseille maitrise d’ouvrage

ARS

_ protection sanitaire _ mise en œuvre de la politique régionale de la santé _ “plutôt curatif qu’actif”

_ cherche à limiter les aménagements lourds

_ éviter de dénaturer les sites tout en continuant à les faire vivre _ autorise l’occupation du domaine public fluvial (AOT) et récupère la redevance

_ garantir la salubrité des projets _ fermeture des sites à risques


Ressources estimées

Contraintes estimées

Stratégie probable

Responsable/Associé Consulté/Informé

_ force de proposition _ connaissance du terrain

_ opposition à la mairie _ idées propres à nuancer

_ l’investir dans les projets

I ou C

_ vision globale sur la commune _ réseau avec l’agglo

_ idée fixe pour un projet à réaliser _ peu de communication avec les habitants

_ l’amener à déterminer une problématique plus large de réflexion

R ou A

_ bonne connaissance des enjeux environnementaux et des procédures à mettre en œuvre

_ avis nécessaire pour obtenir une autorisation préfectorale d’occupation du domaine public fluvial

_ conseille pour réaliser l’évaluation des incidences

C

_ pas de contraintes réglementaires mais le consulter peut permettre d’appuyer un projet

C

_ écouter son avis _ lui transmettre un avis extérieur (CAUE, VDL) lors de la présentation du projet

A

_ bonne connaissance de la législation et du terrain

_ bonne connaissance de la législation et du terrain

_ nécessaire de le consulter dès le début de la procédure d’autorisation d’aménagement

C

_ 1ere phase diagnostic, scenarii, consultation des bureaux d’études si demandés par commanditaire _ coopération avec les professionnels du secteur _ bonne connaissance du terrain

_ loi leur interdit d’agir sur la maîtrise d’œuvre

_ aide à demander mais facultative

_ aimerait être associé le plus en amont possible

C


Annexe n°6 Benchmark des aménagements et projet de baignade en rive Localités

Protections en vigueur Loire à vélo

Projet réalisé

Saint-Mathurin-surLoire

UNESCO Natura 2000 Monuments historiques

oui

Piscine temporaire creusée dans le lit de la Loire deux mois par an

Les Ponts-de-Cé

UNESCO Natura 2000

oui

Piscine en eau naturelle mais dans une structure pérenne

Châteauneuf-sur-Loire

UNESCO Natura 2000 ZICO Monument historique Site classé

oui

Promenade dans l'herbe

Orléans

UNESCO Natura 2000 Monument historique

oui

Festival de Loire biannuel depuis 2003

Jargeau

UNESCO Natura 2000 Monument historique Site classé

oui

Plage creusée depuis 2010

Tavers

UNESCO Natura 2000

oui

Ouverture visuelle sur la Loire depuis les hauteurs du coteaux

Ingrandes

UNESCO Natura 2000 Monuments historiques Site classé

oui

Bassin éphémère creusé en bord de Loire depuis 1990


St-Mathurin s/Loire

Les quais à Orléans

Ingrandes.

Procédure et acteurs

Temporalité de l'activité

Fréquentation

Contact

M. d'ouvrage de la mairie / Association de l’État en charge de l'occupation du domaine public fluvial. Évaluation d'incidence/ Natura 2000. Action en justice de la LPO et de deux association de sauvegarde de l'Anjou pour vice de procédure

Juillet et Aout

2011 : 2000 baigneurs 2012 : 2200 baigneurs

Mairie de Loireauthion : 0241576427

Projet mis en place il y a 20 ans donc procédure et acteurs différents

Mi-juin / fin aout

2013 : 58 839 2014 : 28 815 2015 : 52 674 2016 : 45 010

Mairie : 0241797575 mairie@villelespontsdece.fr

Autorisations de l'ABF, de la Mission Val de Loire et de la DDT. Concertation des associations locales Procédure de déssouchage complet nécessaire de toute la presqu’île

Toute l'année

Mme Labrette, responsable service urbanisme. urbanisme@ chateauneufsurloire.fr

Occupation du domaine 5 jours de festival début public par différentes septembre autorisation (préfecture, pôle Loire de l’État, communauté urbaine). Incidence Natura 2000 à chaque nouvelle édition Juillet et Aout

2015 : 650 000

Céline Doyen : 02 38 68 31 83

2010 : 4700 2011 : 10 000 2012 : 12 000 2015 : 15 000

02 38 59 70 39 jargeau.mairie@ fr.olenae.com M. Lejeune : 06 60 69 82 09

AOT/Convention de superposition d’affectation entre DDT et la commune pour la gestion du site Évaluation d'incidence Natura 2000.

Toute l'année

tavers.mairie@ wanadoo.fr

Convention avec les VNF tous les 5 ans. Concertation des associations de défense de l'environnement Déclaration d’ouverture annuelle auprès de la préfecture et de l’ARS. Contrôle de l'eau tous les 15 jours par l'ARS

Ouverte tous les étés gratuitement

02 41 39 20 21 mairie. ingrandessurloire@ wanadoo.fr Mme Dougé : 06 70 18 19 14




Remerciements à : Isabelle Leulier-Ledoux, responsable Projets urbains, paysage, mobilités, et Mylène Besnard, chargée aux Études urbaines. Emmanuelle Quiniou pour son investissement et sa confiance. Mme. Marie.Louise Triollet, habitante de Bouchemaine et historienne M. Louis Barrault, association histoire des coteaux angevins M. Y.C, gérant du centre nautique de Bouchemaine M. J.B, un habitant natif de Bouchemaine & tous les acteurs contactés. Bernard Fritsch et Fabienne Legros pour leur encadrement, enseignants à l'IGARUN, l’ENSA Nantes et la faculté de Droit de Nantes



« La juste mesure, c’est l’attention à ce

qui existe. Ce dosage dépend des lieux.

Cet équilibre fonde la proposition, une «juste mesure» en chaque lieu. Il y a

les choses existantes : pierres, mousses, arbres... Sans doute plus important

encore sont les activités d’ores et déjà installées ici, et les habitants. »

- Frédéric Bonnet, Obras


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