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VOYAGEURS AU BRÉSIL
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Couverture BRESIL 2012 1
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Nos cités des Voyageurs _ paris 02 55, rue Sainte-Anne 01 42 86 16 00 bordeaux 28, rue Mably 05 57 14 01 48 bruxelles 23, chaussée de Charleroi +32 (0)2 543 95 50
Les nouvelles brochures Voyageurs du Monde ont été réalisées en collaboration avec des écrivains, journalistes et photographes du monde entier. Par leur sensibilité, leur travail, ou leurs origines (parfois les trois), ces auteurs et artistes partagent notre vision de la destination. Un angle de vue particulier, orienté vers le respect des peuples et la recherche d’une compréhension subtile de leur culture.
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lille 147, bd de la Liberté 03 20 06 76 25
Né à Paris en 1949, Rémy Kolpa Kopoul est l’un des grands connaisseurs de la culture brésilienne. Il découvre le Brésil en 1977, quatre années après avoir participé à la création du journal Libération pour lequel il écrira onze ans durant sur les musiques du monde. En 1979, il couvre, également pour Libé, l’émergence d’un leader ouvrier à São Paulo : Lula. Grand “conneXionneur”, RKK est associé aux années France / Brésil en 1986, puis en 2005 et 2007. Il monte les tournées brésiliennes de Kassav’, Manu Dibango et Salif Keita, fait tourner en Europe les plus grandes voix brésiliennes : Caetano Veloso, João Gilberto, Chico Buarque, Gilberto Gil, João Bosco, programme de grands festivals brésiliens et de jazz en France, conçoit des reportages musicaux pour la télévision, et, en 1992, il coordonne pour le Ministère de la Culture la célébration des 500 ans de la découverte des Amériques. Animateur de radio depuis les 70’s, il rejoint l’équipe de Radio Nova en 1992. Également DJ, l’homme à la gouaille gutturale et aux bretelles colorées est invité à mixer de Shanghai à Salvador de Bahia.
lyon 02 5, quai Jules-Courmont 04 72 56 94 56 marseille 01 25, rue Fort-Notre-Dame 04 96 17 89 17 montpellier 7, rue de Verdun 04 67 67 96 30 nantes 1-3, rue des Bons Français 02 40 20 64 30 nice 4, rue du Maréchal Joffre 04 97 03 64 64 rennes 31, rue de la Parcheminerie 02 99 79 16 16 rouen 17-19, rue de la Vicomté 02 32 10 82 50 strasbourg 16, rue Sainte-Barbe 03 88 15 29 48
Photo de couverture : Morro da Providência, Rio de Janeiro. Installation et photo de l’artiste JR.
Photo couverture © JR
Couverture BRESIL 2012 2
genève 19, rue de la Rôtisserie 1204 Genève +41 (0) 22 518 04 94 grenoble 16, boulevard Gambetta 04 76 85 95 90
Rémy Kolpa Kopoul aka RKK
JR Depuis 2006, ce jeune artiste français expose à l’air libre ses portraits géants. En 2008, il lance Women Are Heroes, un projet photo et cinématographique à travers lequel il souligne la dignité des femmes, souvent cibles de conflits et piliers de leur société en crise. Après l’Afrique et l’Inde, JR passe au Brésil avec la favela Morro da Providência, à Rio de Janeiro. Il tire le portrait de ces habitants, puis avec leur aide, l’artiste et son équipe recouvrent façades et escaliers du quartier. Pour la première fois, la favela habituellement stigmatisée par la violence, est regardée d’un autre œil par le monde entier.
caen 63, rue Sain-Jean 02 31 15 25 80
toulouse 26, rue des Marchands 05 34 31 72 72 Direction de la communication : N. Belloir Conception Graphique : M. Legall / O. Romano Coordination : I. Sire / S. Digard Rédaction : B. Briand / M. Osmont / S. Soimaud / V. Durruty Secrétariat de rédaction : SuzyLee Réalisation : SuzyLee Photogravure : Cesar Graphic Impression : Imprimerie Peau Parution : Mars 2012 Photos non contractuelles.
VOYAGEURS AU BRÉSIL >> 01 42 86 17 70 “Voyageurs du Monde s’est engagé dans une gestion responsable de ses achats papiers en sélectionnant pour ses brochures des papiers fabriqués à partir de fibres et de bois provenant de forêts gérées durablement. Le choix d’éditer notre brochure à l’imprimerie Peau, imprimeur éco-responsable, labellisé Imprim’Vert et certifié FSC, s’inscrit dans la continuité de notre engagement en matière de protection de l’environnement. Brochure imprimée avec des encres végétales”
Voyageurs du Monde S.A. au capital social de 3 691 510 € 55, rue Sainte-Anne,75002 Paris Tél. : 01 42 86 17 00 Fax : 01 42 86 17 88 RCS Paris 315459016 Licence d’Etat IM075100084 Assurance Responsabilité Civile et Professionnelle : GAN Eurocourtage n°86 342 744 Immeuble Elysée La Défense – TSA 59876 7, place du Dôme – 92099 La Défense Garantie financière : Association Professionnelle de Solidarité 15, avenue Carnot 75017 Paris
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2014 – 2016 : avec le doublé Mundial + JO, le Brésil s’apprête à être deux fois en trois ans le centre du monde des sports. Pour les JO, c’est une première. Pour la Coupe du Monde, il y a déjà un funeste précédent, en 1950, quand dans son antre du stade Maracaña, le Brésil s’est fait rafler le titre en finale par le (petit) voisin uruguayen. Un traumatisme national qui n’a pris fin qu’en 58, avec la “Seleção” de Pelé et Garrincha. Ca va être grosse pression pour les quintuples vainqueurs du trophée. En France, on déteste perdre contre l’Allemagne, alors que si c’est le Brésil... Bon... eux, au moins ce sont des artistes du ballon. Chez nous, Pelé est aussi adulé que Schumacher, le gardien allemand de 1982, est honni. Quand la France de 98 défait le Brésil, l’hexagone est certes fier mais s’excuse presque auprès des “auriverdes” (vert et or)… Foot, musique, le capital sympathie que le Brésil génère en France est inoxydable. Peut-être aussi parce que ce pays engendre l’optimisme. Boomerang de l’histoire, la devise qui orne le drapeau brésilien, “Ordre et progrès”, est tout droit sortie du positivisme d’Auguste Comte, un philosophe humaniste du XIXe siècle tombé en désuétude dans nos contrées ! Chez le petit peuple brésilien, quand on est dans la mouise à 99 %, on se raccroche au 1 % restant. Et il a raison, ce peuple. Il a vu poindre le miracle de la modernité au début des années 60, l’année de Brasilia et de la bossa nova, avant de retomber dans l’obscurantisme de la dictature militaire et deux bonnes décennies de plomb. Ce qui n’a pas empêché
la “mauvaise graine”, le Tropicalisme musical ou le Cinema Novo d’éclore sur le fumier de l’ordre moral. Grâce à Lula, charismatique président sorti des luttes ouvrières, ce Brésil a su relever la tête et attaquer en conquérant le XXIe siècle. Vingt millions de citoyens sortis de la pauvreté, un tissu social qui renaît dans les favelas, une position internationale en pointe avec le BRIC (Brésil-Russie-Inde-Chine), ce bloc d’intérêts qui nargue la vieille Europe et grignote l’hégémonie des USA... Avec en prime, l’effervescence culturelle qui donne le tempo frénétique des mégalopoles. Ceci dit, tout n’est pas rose dans ce Brésil du troisième millénaire, la pauvreté s’agrippe aux favelas des périphéries, les terres sèches du Nordeste ont des airs de décor de western, un peu partout on entame allègrement les forêts. Bref, il reste du boulot. Mais pas de parano, le Brésil reste accueillant, une vaste terre (17 fois la France !) à la fois singulière et multiple, baroque et futuriste. Plus on l’explore, moins on le connaît, ça laisse de la marge. N’hésitez pas à prendre des libertés, les Brésiliens sont prompts à ouvrir leur cœur à l’étranger. En fil sonore, faites-vous accompagner par la voix de Caetano Veloso, sambiste et rocker, sage et trublion, esthète et espiègle, pertinent et impertinent, pêcheur de perles et ciseleur de pépites, cet invétéré tropicaliste à propos duquel j’écris invariablement, depuis trois bonnes décennies, “S’il n’en reste qu’un...”. Oui, un au monde !
Rémy Kolpa Kopoul ConneXionneur, journaliste et DJ Notre invité Voyageurs au Brésil
Retrouvez l’interview de Rémy Kolpa Kopoul sur
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sur www.voyageursdumonde.fr P O U R S U I V E Z V O T R E V O YA G E G R Â C E À L ’ U N I V E R S W E B D E V O YA G E U R S D U M O N D E
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d’échanges
Photos © E. Rasmussen/Panos-Rea — Y. Natsuyagi/Gamma — M. Nascimento/Rea
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© R. Staros Staropoli
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LA VALISE DE RKK
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4 *Journaliste et DJ, Rémy Kolpa Kopoul est l’un des grands connaisseurs français de la culture brésilienne.
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(NOTRE INVITÉ VOYAGEURS AU BRÉSIL)
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V O YA G E U R S A U B R É S I L
LE MAG
DES VILLES ET DES PLAGES
LE MAG Brésil mode d’emploi p. 6 À voir, à lire à écouter p. 12 Les secrets cachés de Rio de Janeiro p. 28 São Paulo, parcours de la rue Augusta p. 39 Brasilia, 2 lieux à musique p. 41 Le Recôncavo, l’autre Bahia p. 60 Restaus, bars, clubs et scènes à Recife et Olinda p. 66
IDÉES DE VOYAGE
Nos suggestions de voyages sur mesure : Rio et ses environs p. 34 et 43 Salvador de Bahia et ses environs p.59 Recife et Olinda p. 64
VILLA BAHIA
GRANDEUR NATURE
DES VILLES ET DES PLAGES Rio de Janeiro p. 22 Salvador de Bahia p. 44 Une pousada de charme à Salvador de Bahia p. 50 Recife p. 62
GRANDEUR NATURE Nordeste, des dunes et des plages p. 72 Amazonie, un Brésil vert p. 76 Pantanal, un paradis naturel p. 80
PORTFOLIO JR, extrait “Women are heroes” p. 85
ENCORE SUR voyageursdumonde.fr
DE SÉQUENCES VIDÉOS : RÉCITS ET INTERVIEWS À DÉCOUVRIR SUR VOYAGEURSDUMONDE.FR
Photos © L. Monlau/Rapho — J-P Charbonnier/Rapho — M. Zublena — M. Friedel/Rapho
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LEMAG Brésil mode d’emploi
P O U R S U I V E Z V O T R E V O YA G E G R Â C E À L ’ U N I V E R S W E B D E V O YA G E U R S D U M O N D E
Le Brésil est leur pays de naissance, d’adoption et en tout cas de cœur ! En fins connaisseurs des lieux, nos conseillers spécialistes vous aident à préparer votre voyage et répondent ici aux questions que vous vous posez avant de partir.
Quelle est la première question à se poser pour bien préparer son voyage au Brésil ? ————————————————— Milton : il faut d’abord cerner ses envies. Dans un pays 17 fois plus grand que la France, le Brésil réunit des paysages, des cultures et des ambiances aussi contrastés que le nord et le sud de l’Europe ! C’est le pays le plus varié d’Amérique Latine. Il faut donc définir ses priorités : villes, plages, patrimoine historique, nature ? Céci : malgré la beauté des paysages, la culture, la fête, la première raison d’aller au Brésil reste les Brésiliens ! C’est un peuple extrêmement accueillant et communicatif. Tout le monde se regarde, se parle, se sourit. Contrairement à l’a priori, la langue n’est pas un obstacle. Si vous ne parlez pas portugais, essayez l’espagnol, l’anglais, le français… les mains : cela fonctionne très bien dans une culture aussi tactile que celle des Brésiliens.
Qu’est ce qui fait la singularité de Rio ? —————————————————— Thérèse : Rio possède une respiration et un parfum uniques au monde. On l’aime bien sûr pour les plages mythiques du quartier sud mais aussi pour ses rues arborées, serpentant entre le littoral, le centre historique et la colline avec le quartier bohème de Santa Teresa, refuge d’artistes, qui offre une vue magnifique ! Marie : c’est une ville à la fois historique et moderne. Cet aspect est très visible dans le centre où se côtoient architecture baroque et quartier d’affaires. Et puis, la végétation est omniprésente, avec notamment le Parc National de Tijuca, un poumon vert en plein Rio qui offre des balades sous l’œil protecteur du Christ Rédempteur.
Fabiana : si le sur mesure et les vols intérieurs permettent de répondre à toutes les envies, on peut très bien imaginer un séjour simplement entre Rio et les plages environnantes, histoire de bien s’imprégner de la vie carioca !
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Fabiana : pour les Brésiliens, la plage est un lieu social très important. On s’y retrouve pour faire du sport, boire un verre, discuter, danser, se rencontrer, jouer de la musique. Le dimanche, les familles s’y réunissent. La plage lie toutes les générations, toutes les classes. Quelles sont les autres destinations balnéaires à explorer au départ de Rio ? —————— Sophie : au nord, Buzios, le Saint-Tropez brésilien ! L’ambiance est très jet set et festive, notamment le soir en centre ville, mais on aime Buzios surtout pour ses criques secrètes à explorer en scooter.
Au sud, Paraty, un village historique, où transitait l’or à l’époque portugaise. Il a gardé un charme fou : des maisons colorées, des rues aux énormes pavés et puis une multitude de petites îles à explorer. Dans la région se trouve également Ilha Grande, une île sauvage marquée par ses cascades et la belle plage de Lopes Mendes. Et puis à 30 kilomètres au sud de Paraty, Pincinguaba, un village de pêcheurs et une belle pousada pour une ambiance très intimiste.
Et pour découvrir un autre Brésil, plus culturel ? ——————————— Greice : toujours au départ de Rio, on explorera le Minas Gerais, berceau historique du pays, marqué par l’architecture baroque de petites villes classées au patrimoine mondial de L’UNESCO : Ouro Petro, Tiradentes et Congonhas pour ses sculptures. La Route Royale vous emmènera également à Petrópolis, l’unique cité impériale d’Amérique du Sud.
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Le mythe de la plage brésilienne est-il toujours aussi vivant ? —————————————— Guillaume : sans l’ombre d’un doute ! Ipanema est une caricature mais c’est pour cela qu’on l’aime ! Le culte du corps et de la beauté s’exprime pleinement : des hommes bodybuildés, des femmes légèrement vêtues. Au Brésil, on est fier de son corps et on l’exhibe, qu’il soit parfait ou non d’ailleurs, sans complexe ni jugement ! La société brésilienne est bien dans sa peau, tout simplement !
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Que dire de Brasilia et São Paulo ? ————————————— Thérèse : Brasilia est une très grande expérience architecturale. Née sur un plateau désertique en 1960, de la volonté d’un gouvernement de conquérir l’intérieur du Brésil et bâtie suivant la vision futuriste de grands architectes dont le célèbre Oscar Niemeyer. Autrefois uniquement cité administrative, Brasilia connaît aujourd’hui un second souffle par l’art et le design. Fabiana : São Paulo est une mégalopole folle qui offre également de très belles perspectives architecturales, notamment sur l’avenue Paulista, une artère scandée de magnifiques hôtels particuliers et d’immeubles contemporains magistraux. La vie culturelle rebondit, entre le musée d’Art, la biennale et d’innombrables galeries. Et puis la ville capte l’attention également pour ses hôtels design, sa gastronomie et son potentiel shopping. Rio attire également pour son côté festif, comment y goûter ? —————————— Guillaume : la musique et la fête sont omniprésentes. D’abord en bord de mer, grande source d’inspiration de la bossa nova et le soir dans les clubs branchés de Leblon qui attire la jeunesse dorée, ou ceux de Lapa, quartier plus populaire, réhabilité il y a une dizaine d’années. C’est là que bat le cœur de la samba carioca, dans des petits clubs installés dans d’anciennes maisons coloniales. La population est hétéroclite et de tous âges, l’ambiance très décontractée. Et le Carnaval ? —————————— Sophie : une expérience unique, à vivre une fois dans sa vie ! Il faut cependant se préparer à un pays à l’arrêt pendant une semaine : les commerces sont fermés, les rues bloquées mais c’est un fabuleux moment, à vivre comme les Brésiliens. Le défilé des douze écoles de samba au sambodrome dure deux nuits consécutives. C’est un moment d’harmonie unique, un fabuleux spectacle, hors du temps. Voyageurs propose d’ailleurs de participer à la parade au sein d’une des écoles. Quelle différence avec celui de Salvador ? —————————————————— Céci : la ferveur est différente : à Rio il s’agit d’une compétition dans laquelle chacun soutient son école. À Salvador, il s’agit d’un carnaval de rue. La foule est entraînée par des scènes mobiles, les trio elétrico, qui parcourent la ville. Inutile de préciser que même sans suivre un trio, on est au cœur de cette fête qui dure 10 jours et 10 nuits !
“C’est le pays le plus varié
d’Amérique Latine. Il faut donc définir ses priorités : villes, plages, patrimoine historique, nature ?”
Salvador a la réputation d’être une fête perpétuelle… ————————————— Fabiana : c’est vrai ! Les rues de Salvador sont constamment animées et rythmées de musique. Le Pelourinho, cœur historique, vibre au son de l’Axé, un rythme de samba typique de Salvador. Il est possible d’assister quasiment chaque jour à une répétition des groupes phares de Bahia, comme Olodum ou Ilê Aiyê. Et puis, Salvador est animé d’une ferveur religieuse également très festive, il suffit pour s’en persuader d’assister à une messe à l’église de Bonfim ou encore à la fête de Yemanjà, déesse de la mer, le 2 février.
La culture africaine est très présente… ————————————————— Julio : effectivement, Salvador est la ville avec la population africaine la plus importante hors Afrique, et l’héritage des premiers esclaves débarqués au Brésil se retrouve dans chaque trait de culture : la religion avec le candomblé, la musique avec les percussions, la gastronomie qui parfume les rues. Tous ces aspects se mêlent de culture brésilienne et donnent à Salvador un goût très particulier.
Bahia est le premier état du Nordeste, quels sont les autres voyages que vous proposez dans cette région ? —————————————— Marie : le Nordeste est un paradis balnéaire. De minuscules villages de pêcheurs, d’incroyables déserts de dunes, entrecoupés de lacs d’eau douce, et bien sûr, des plages à perte de vue. Loin d’être monotones, elles alternent océan tempétueux et eaux calmes ; mangrove et canyons de sable. L’idéal est de découvrir la région en buggy, par la plage ! Un voyage itinérant parfaitement adapté aux familles. L’accueil est fantastique ! Les hébergements sont raffinés, orientés vers l’écolo-chic, notamment à Pipa et Jericoacoara ! Et puis la nourriture est délicieuse : poissons grillés et langoustes à volonté.
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LEMAG À voir, à lire, à écouter
— récit —
LES SERVICES + VOYAGEURS
d’amour (et de malentendus) entre France et musique brésilienne
SUR PLACE, VOTRE CONCIERGE PERSONNEL Grâce à sa fine connaissance du pays et un important réseau local, notre correspondant francophone sur place répondra à vos demandes telles que trouver un baby-sitter, un spécialiste, une bonne adresse, réserver un restaurant, un spectacle… Il fera tout son possible pour vous assister.
— RÉMY KOLPA KOPOUL — Notre invité Voyageurs au Brésil
Et bien sûr, pour toute urgence : Le service conciergerie de Voyageurs du Monde répond, en français, à tous vos besoins d’assistance sur place 24H/24.
Au-delà des clichés qui parfois polluent le paysage brésilien vu de la France, il est deux domaines qui scellent l’élan de sympathie qu’ici on éprouve pour là-bas : le foot, considéré comme un art dès qu’un Brésilien taquine le ballon, au point que les Français acceptent avec philosophie de perdre contre les “vert et jaune” (même si la France a souvent gagné ces derniers temps !). Mais laissons de côté le foot, la Coupe du Monde 2014 au Brésil se chargera d’actualiser le propos. L’autre domaine est bien évidemment la musique. De bossa en frevo, de samba en lambada, de forro en maxixe, que d’histoires, souvent d’amour, parfois de dépit, et dans les deux sens. Je vous propose de remonter le temps jusqu’au début du siècle passé, et d’égrener les succulentes aventures qui ponctuent le temps, défiant les modes au point de parfois les précéder. La réalité oblige à dire que la France empruntera plus au Brésil que celui-ci ne piochera dans notre hexagone. Mais de ritournelles éphémères en mélodies classieuses, les échanges franco-brésiliens ne manquent pas de rebondissements.
1 VOYAGE = 1 IDÉE Voyagez comme vous êtes ! Ce concept propose un voyage sur mesure de plus en plus pointu : selon vos idées, vos hobbies, votre métier, nous organisons sur place des rencontres personnalisées, des visites et des activités inédites. Défiler avec une école de samba, découvrir Brasilia avec un architecte, s’initier au surf ou au stand up paddle avec un pro, participer à un projet de reforestation en Amazonie… ou tous les autres thèmes que vous imaginerez.
FLYING BLUE Grâce à son partenariat avec Air France KLM, Voyageurs du Monde (premier voyagiste à intégrer le club Flying Blue) vous permet de gagner des miles. En achetant votre séjour chez nous, vous êtes récompensés sur l’ensemble du voyage dans le pays mais également sur la partie aérienne si le vol est effectué sur une compagnie Skyteam ou partenaire. Demandez votre inscription (gratuite) au programme, lors de la constitution de votre dossier et profitez régulièrement de nos offres double ou triple miles !
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Commençons par un énorme malentendu de l’histoire, on est en 1989. L’année du bicentenaire de la Révolution française... et de la Lambada ! Un “coup” monté par deux producteurs français, avec une boisson gazeuse, “ze” chaîne de télé en France et une “major” du disque. Kaoma, un groupe fabriqué à Paris, une frénétique danse à deux exportée du nord du Brésil, et une chanson... bolivienne ! Oui, vous avez bien lu : la Lambada est une ritournelle andine “empruntée” par des Brésiliens et revendue “made in Brasil” chez nous. Une sorte de quiproquo vite submergé par une déferlante planétaire : on danse la lambada dans tous les bals du monde, mais aussi dans les ateliers de Peugeot en grève et même sur les gravats du mur de Berlin, fin 89. Un Brésil chromo et popu à la fois, loin de celui des grands maîtres de la MPB (Musique Populaire Brésilienne). Rebelote en 1996 sur un mode mineur avec le groupe Carrapicho et son “Tic tic tac”, n°1 au top 50, mais seulement en France, soit disant pour propager la culture amazonienne… Tu parles ! Cette relation amoureuse entre la France et la musique brésilienne commence au début du siècle (le vingtième) par, déjà, un autre malentendu, cette fois-ci, une escroquerie, “La Matchiche”. Un énorme tube dû à Félix Mayol. À une époque où n’existaient ni disque ni radio, un tube se mesurait en ventes de partitions et en exécutions dans les bals, il restait un “hit” pendant des années. Cette Matchiche, présentée comme un “air populaire tiré du folklore espagnol” était en fait un extrait d’un opéra brésilien de Carlos Gomes, “Guarani” >>
L’Amazonie offre d’autres voyages orientés nature, à quoi faut-il s’attendre ? ———————————— Carmen : il ne faut pas projeter un voyage en forêt amazonienne pour la faune. Il est rare de voir d’autres espèces que des oiseaux et des insectes dans une telle densité végétale. L’expérience est plutôt sonore (à vivre lors d’une virée nocturne en canoë) mais surtout humaine grâce aux rencontres avec les populations cabocle et indienne, au fil du fleuve. Une croisière à bord de l’Amazon Dream offre le privilège unique d’entrer en contact avec les Munduruku, et d’assister à une cérémonie de la lune, un moment rare.
LA FIN D’UNE IDÉE REÇUE “VOYAGEURS DU MONDE : C’EST BIEN, MAIS C’EST UN PEU CHER NON ?” Entretien avec Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde
Jean-François Rial, que pensez-vous de cette remarque ? J’observe qu’elle émane très majoritairement de personnes qui nous contactent pour la première fois. Il arrive qu’après avoir visité notre site web, parcouru nos brochures, ou s’être rendu dans une de nos Cités des voyageurs, elles aient le sentiment que le voyage qu’elles projettent va leur coûter “un maximum”. Il est vrai que nos agences sont vastes, qu’elles comportent de nombreux services associés et que nos outils de communications (brochures et site web) renvoient une image esthétique et plutôt haut de gamme. Il en va de même de la terminologie “voyages sur mesure” qui évoque des prix élevés. Ce n’est qu’une apparence : les clients fixent leur budget et nous construisons un voyage en fonction de cette donnée et des envies particulières qu’ils expriment.
Et pour une découverte de la faune brésilienne ? ——————————————— Nathalie : cap sur le Pantanal, dans l’état du Mato Grosso do Sul à la frontière de la Bolivie. Un écosystème de marais unique au monde, dans un parc naturel grand comme la moitié de la France ! Vous aurez alors un grand choix de safaris insolites : en 4x4, en bateau, à pied, à cheval, au cours desquels vous observerez une multitude d’oiseaux et de papillons multicolores, de nombreux mammifères et rongeurs tel l’étonnant capivara, des caïmans et avec un peu de chance, le jaguar, l’une des grandes stars brésiliennes après Ronaldinho !
Peut-être, mais un voyage coûte chez vous indiscutablement plus cher que chez certains de vos confrères qui proposent des packages à bas prix ? On ne peut pas comparer des voyages personnalisés, itinérants et uniques à des séjours fixes, en vols charter, non modifiables, tous identiques. Ce ne sont pas les mêmes produits tout simplement. De plus, un voyage itinérant coûte nécessairement plus cher qu’un séjour fixe, en raison des déplacements. Cependant, pour un même niveau d’hébergement, nos prix sont équivalents voire inférieurs à ceux de nos concurrents, puisque nous vendons en direct ! Le sur mesure signifie que nos clients ont le choix de l’hébergement, de l’itinéraire, et du mode de transport, avec toujours le conseil de nos spécialistes. Nous travaillons avec plusieurs milliers d’hôtels, pensions, Bed & Breakfast, à tous prix, ainsi qu’avec toutes les compagnies aériennes régulières mais aussi avec des compagnies low cost lorsqu’elles desservent la destination choisie. Il suffit de déterminer votre budget et nous nous adaptons. C’est ce qui fait notre succès depuis 30 ans. > Retrouvez la suite de l’interview sur voyageursdumonde.fr
LE BRÉSIL EN VIDÉO À voir, à écouter sur VOYAGEURSDUMONDE.FR
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SUR LE BRÉSIL
BRÉSIL
• Le Brésil se visite toute l’année ! C’est l’avantage d’un pays de près de 4 400 km de long en large : il y a toujours une région pour laquelle c’est le bon moment ! Rio et Salvador d’août à mai, le Nordeste de juillet à mars, le Pantanal de mai à octobre, l’Amazonie de juillet à décembre pour les eaux basses et de janvier à juin pour les eaux hautes. • Du court séjour de 6 jours à Rio ou à Salvador, au voyage itinérant de deux à trois semaines : tout est envisageable. Contrairement à une idée reçue, le Brésil n’est pas loin de la France ! Salvador et le Nordeste sont à 8 heures seulement ! Le décalage horaire est de 3 heures en hiver, et de 5 heures en été. • C’est le voyage de toutes vos envies : en amoureux pour un petit côté bohème entre Rio et Buzios ou charme et nature à Paraty, entre amis pendant le carnaval de Salvador, ou en croisière sur l’Amazonie, avec vos enfants en safari au Pantanal ou en buggy sur les plages du Nordeste.
2014
COUPE DU MONDE DE LA FIFA, BRÉSIL 2014 du 12 juin au 13 juillet
La Coupe du Monde de football au pays du Roi Pelé : un moment extraordinaire à vivre ! Voyageurs du Monde a obtenu en partenariat avec Amaury Sport Organisation (organisateur du Tour de France, propriétaire de l’Equipe) les droits de commercialisation en France de packages d’hospitalité pour la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014 qui se déroulera du 12 juin au 13 juillet 2014 dans douze villes brésiliennes. Dès aujourd’hui, nous vous proposons de créer ensemble votre voyage sur mesure autour de la compétition.
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© G. Sioen/Rapho
• Pour un premier voyage, le Brésil a ses incontournables : Rio - que l’on associera ou pas aux chutes d’Iguaçu - et Salvador de Bahia. À partir de là, un saut de puce jusqu’à la plage ! Ensuite, pour une approche à la fois culturelle et nature ce sera : Rio, le Minas Gerais et la Côte Verte. Les régions du Nordeste et l’Amazonie sont des voyages à part entière.
FOOTBALL
DÉCOUVREZ
LES SERVICES + VOYAGEURS
SUR PLACE, VOTRE CONCIERGE PERSONNEL Grâce à sa fine connaissance du pays et un important réseau local, notre correspondant francophone sur place répondra à vos demandes telles que trouver un baby-sitter, un spécialiste, une bonne adresse, réserver un restaurant, un spectacle… Il fera tout son possible pour vous assister. Et bien sûr, pour toute urgence : Le service conciergerie de Voyageurs du Monde répond, en français, à tous vos besoins d’assistance sur place 24H/24.
1 VOYAGE = 1 IDÉE Voyagez comme vous êtes ! Ce concept propose un voyage sur mesure de plus en plus pointu : selon vos idées, vos hobbies, votre métier, nous organisons sur place des rencontres personnalisées, des visites et des activités inédites. Défiler avec une école de samba, découvrir Brasilia avec un architecte, s’initier au surf ou au stand up paddle avec un pro, participer à un projet de reforestation en Amazonie… ou tous les autres thèmes que vous imaginerez.
FLYING BLUE
© M. Zublena
Grâce à son partenariat avec Air France KLM, Voyageurs du Monde (premier voyagiste à intégrer le club Flying Blue) vous permet de gagner des miles. En achetant votre séjour chez nous, vous êtes récompensés sur l’ensemble du voyage dans le pays mais également sur la partie aérienne si le vol est effectué sur une compagnie Skyteam ou partenaire. Demandez votre inscription (gratuite) au programme, lors de la constitution de votre dossier et profitez régulièrement de nos offres double ou triple miles !
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LEMAG À voir, à lire, à écouter
— récit —
d’amour (et de malentendus) entre France et musique brésilienne — RÉMY KOLPA KOPOUL — Notre invité Voyageurs au Brésil
Au-delà des clichés qui parfois polluent le paysage brésilien vu de la France, il est deux domaines qui scellent l’élan de sympathie qu’ici on éprouve pour là-bas : le foot, considéré comme un art dès qu’un Brésilien taquine le ballon, au point que les Français acceptent avec philosophie de perdre contre les “vert et jaune” (même si la France a souvent gagné ces derniers temps !). Mais laissons de côté le foot, la Coupe du Monde 2014 au Brésil se chargera d’actualiser le propos. L’autre domaine est bien évidemment la musique. De bossa en frevo, de samba en lambada, de forro en maxixe, que d’histoires, souvent d’amour, parfois de dépit, et dans les deux sens. Je vous propose de remonter le temps jusqu’au début du siècle passé, et d’égrener les succulentes aventures qui ponctuent le temps, défiant les modes au point de parfois les précéder. La réalité oblige à dire que la France empruntera plus au Brésil que celui-ci ne piochera dans notre hexagone. Mais de ritournelles éphémères en mélodies classieuses, les échanges franco-brésiliens ne manquent pas de rebondissements.
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Commençons par un énorme malentendu de l’histoire, on est en 1989. L’année du bicentenaire de la Révolution française... et de la Lambada ! Un “coup” monté par deux producteurs français, avec une boisson gazeuse, “ze” chaîne de télé en France et une “major” du disque. Kaoma, un groupe fabriqué à Paris, une frénétique danse à deux exportée du nord du Brésil, et une chanson... bolivienne ! Oui, vous avez bien lu : la Lambada est une ritournelle andine “empruntée” par des Brésiliens et revendue “made in Brasil” chez nous. Une sorte de quiproquo vite submergé par une déferlante planétaire : on danse la lambada dans tous les bals du monde, mais aussi dans les ateliers de Peugeot en grève et même sur les gravats du mur de Berlin, fin 89. Un Brésil chromo et popu à la fois, loin de celui des grands maîtres de la MPB (Musique Populaire Brésilienne). Rebelote en 1996 sur un mode mineur avec le groupe Carrapicho et son “Tic tic tac”, n°1 au top 50, mais seulement en France, soit disant pour propager la culture amazonienne… Tu parles ! Cette relation amoureuse entre la France et la musique brésilienne commence au début du siècle (le vingtième) par, déjà, un autre malentendu, cette fois-ci, une escroquerie, “La Matchiche”. Un énorme tube dû à Félix Mayol. À une époque où n’existaient ni disque ni radio, un tube se mesurait en ventes de partitions et en exécutions dans les bals, il restait un “hit” pendant des années. Cette Matchiche, présentée comme un “air populaire tiré du folklore espagnol” était en fait un extrait d’un opéra brésilien de Carlos Gomes, “Guarani” >>
LA SÉLECTION DE VOYAGEURS Documents / Anthropologie Fricassée de maris Betty Midlin, éd. Métailié — L’anthropologue a recueilli auprès de six peuples amazoniens des récits érotiques, thèmes marquants des mythologies indiennes. Quête de l’amour, séduction, jalousie… si les thématiques abordées sont universelles, la saisissante liberté de langage fait de ces récits un bonheur de lecture. Mémoires d’un chef indien Raoni et Jean-Pierre Dutilleux, éd. du Rocher — Il y a vingt ans, le chef indien Raoni entreprenait un voyage autour du monde, pour sensibiliser les personnalités politiques à la sauvegarde de la forêt amazonienne. Aujourd’hui, il nous raconte ce qui fut l’engagement d’une vie. Beaux livres Bahia de tous les poètes Arlette Frigout et Pierre Verger, éd. Clairefontaine — Pierre Verger, ethnologue et photographe français, spécialiste de la culture yoruba, a vécu à Salvador de Bahia, où il s’est initié au candomblé, le culte des orixas. Comment rêver meilleur guide pour découvrir Bahia l’Africaine ? Saudades do Brasil Claude Lévi-Strauss, éd. Plon — Le recueil de photographies, réalisées lors d’expéditions au Mato Grosso et en Amazonie entre 1935 et 1939, constitue un témoignage émouvant sur un pays qui a depuis profondément changé.
Keystone-France
Littérature Dictionnaire amoureux du Brésil Gilles Lapouge, éd. Plon — Il ne s'agit pas d'un “dictionnaire du Brésil”, mais bien d'un abécédaire porté par l'expérience de Gilles Lapouge. Il mêle savoir, expériences, doutes, interrogations et rêves.
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(1860), et son nom était la version francisée d’une danse des bals cariocas, le Maxixe (prononcez machiche). C’est ainsi que sans le savoir, la France entière a fredonné brésilien : “C’est la danse nouvelle, mesdemoiselles / cambrez la taille, petite taille / ça s’appelle la matchiche, prenez vos miches / ainsi qu’une Espagnole des Batignolles”. 1918, Rio de Janeiro, un drôle de tandem représente très officiellement la France durant la fin de la Première Guerre mondiale : ministre plénipotentiaire (ambassadeur) Paul Claudel, oui, l’écrivain, Conseiller Culturel, Darius Milhaud, le compositeur. Celui-ci traîne dans les bouges de Rio et il tombe sur un tango brésilien (à l’époque ça existe), “O boi no telhado”. Le titre l’amuse, et de retour en France, il compose la musique d’un ballet inspiré par Jean Cocteau, le titre en est la traduction littérale “Le bœuf sur le toit”. Il s’est au minimum inspiré de ce qu’il a entendu à Rio (certains parleront de plagiat, mais ça n’ira pas plus loin, cette fois). Rebondissement inattendu, en 1921, s’ouvre à Paris un club de jazz du même nom. Et c’est ainsi que l’équivalent de la jam session, en français, deviendra... un bœuf ! En 1922, le Brésil conquiert quasiment la nuit parisienne. Duque, un danseur brésilien très en vogue de Montparnasse à Montmartre fait venir Pixinguinha, flûtiste et leader des Batutas. Au programme, choro, ce swing instrumental urbain de l’époque, et le samba naissant (en portugais, le genre musical est masculin !). Bookés pour deux semaines, ils vont rester six mois à l’affiche, au Shéhérazade, le triomphe de la saison, toute la presse en parle. Duque offre à Pixinguinha un sax, grâce auquel il deviendra un musicien emblématique au Brésil dans le demi-siècle qui va suivre. Seulement voilà, les musiciens ont le blues du pays. Les Batutas rentrent à Rio et là... pardon... le samba laisse place nette à une autre danse latino américaine, qui explose à Paris, le tango. De retour à Rio pour l’Exposition Universelle commémorant les 100 ans de l’indépendance du Brésil, Pixinguinha et ses Batutas font tube (en français) avec “Saramba” : “Le samba se danse, toujours en cadence / petit pas par ci, petit pas par là, / il faut de l’aisance, beaucoup d’élégance / les corps se balancent, dansez le samba”... Le Brésil a manqué son rendez-vous, il attendra son heure. Dans un registre différent, le compositeur Heitor Villa Lobos qui révolutionne la musique dite classique avec ses amis intellectuels modernistes, tout en s’inspirant du choro, s’attaque au public européen et spécialement parisien, qu’il conquiert dans les années 20 et 30 avec notamment ses “Bachianas Brasileiras n° 5”. Parrainé par Arthur Rubinstein, il fréquente l’avant garde des compositeurs, comme Edgar Varese. Il reste un des grands maîtres du XXe siècle, des deux côtés de l’Atlantique.
Dans les années 30, la chanson française en désir d’épices pioche dans le fond musical tropical, Cuba, les Antilles françaises et, bien sûr, le Brésil. Nom générique, le typique ! Même Maurice Chevalier s’y met, avec sa “choupeta” (la tétine) qui n’a plus de brésilien que le nom : “Une choupetta, savez-vous c’ que c’est qu’ ça ? / c’est un mot rigolo qui vient de Rio d’ Janeiro / là-bas, chaque enfant, bercé par sa maman / s’amuse à chanter après avoir pris sa tétée”. Ca ne vole pas haut, dans l’entre-deux-guerres. En été 42, un orchestre français s’évade de la morosité… et de l’Occupation. Ray Ventura et ses Collégiens passent clando les Pyrénées et, d’un coup de bateau, se retrouvent au programme du Casino de Urca de Rio, au pied du Pain de Sucre. Le big band français fait d’abord pâle figure à côté des rutilantes formations du cru. C’est le benjamin de l’orchestre, Henri Salvador, qui avec son imitation désopilante de Popeye, sauve l’honneur de la France. “Le Popeye”, titre la presse carioca. Mais Ray Ventura, le boss joue (et perd) la paie de l’orchestre à la roulette et le big band est bientôt “rapatrié sanitaire dans le Paris nazifié. Ils rentrent tous... sauf Henri Salvador qui, prudemment, vit quelques belles années entre
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LA SÉLECTION DE VOYAGEURS Roman / Poésie Bahia de tous les saints Jorge Amado, éd. Gallimard, folio — Boxeur professionnel, initié des macumbas, ouvrier agricole sur les plantations de tabac, docker ; nègre, pauvre et illettré, Antonio va faire l’expérience de la liberté, pour vivre une révolte passionnée. Diadorim João Guimarães Rosa, éd. Albin Michel — Le seul roman de son auteur est à la fois une monumentale épopée, un document ethnographique et une fable carnavalesque, avec pour scène le Sertão, au bout du monde ! Un roman exubérant et baroque.
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Rio et Belo Horizonte, chantant de bar en bar. Il ne réintègre Paris qu’en 46 ! Sans avoir laissé d’autres traces que ses premiers enregistrements en tant que chanteur (avec Ray Ventura).
tout est samba. Encore une fois, beaucoup de pacotille. C’est l’époque où une certaine jet set remplit un long courrier pour Rio de Janeiro à l’initiative du producteur Eddie Barclay. Ça flambe !
Les années post Libération voient la France, suivant les USA, s’enticher de rythmes afrocubains, le mambo et le cha-cha-cha et brésiliens, samba et baion. Dario Moreno, Turc, devient icône de tout ce qui est latino ou brésilien (de loin, ça se confond !), voir “Si tu vas à Rio” et “Brigitte Bardot” (la chanson adaptée d’un tube de Carnaval) ; justement, Brigitte Bardot (la vraie !) danse un furieux mambo dans “Et Dieu créa la femme” et s’affiche à Buzios, le Saint Trop’ brésilien. La variété française des années 50 et 60 continue de piocher dans les tubes do Brasil, comme Gloria Lasso, Ray Ventura, Jacques Hélian, et une certaine Rose Mania, avec son “Cavaquino”. Pendant un moment,
C’est alors que nous arrive de Copacabana et Ipanema, les plages chic de Rio, une brise tropicale nettement moins folklorique, la bossa nova, avec son peintre minimal, João Gilberto, son architecte de l’épure, Antonio Carlos Jobim et son poète amoureux, Vinicius de Moraes. Une sorte de samba susurrée sans débauche de percussions. Et c’est la BO d’un film français tourné à Rio, “Orfeu Negro”, de Marcel Camus, qui remporte la Palme d’Or à Cannes en 1959. Le genre musical, adopté par les tenants du jazz cool US (Stan Getz, Gerry Mulligan) devient un label planétaire. Le Président Kubitschek, qui inaugure la nouvelle capitale, Brasilia, est surnommé... “le Président Bossa Nova”. >>
La pierre du royaume Ariano Suassuna, éd. Métailié — L’épopée de Dom Pedro Dinis, autoproclamé roi, et prétendant au trône d’Empereur du Brésil. Un roman à la Don quichotte, nourri par la culture populaire de Nordeste, et qui illustre les multiples facettes de l’existence, du rire au drame. Corcovado Jean-Paul Delfino, éd. Points — 1921, Jean Dimare, docker à Marseille, prend la fuite après une bagarre qui tourne mal, pour se réfugier à Rio de Janeiro. Jeune et ambitieux, il va s’inventer une vie nouvelle dans une ville en pleine expansion. Le Brésil, des hommes sont venus Blaise Cendrars, éd. Gallimard, folio — En 1924, décidé à larguer toutes amarres, le grand poète embarque pour Rio de Janeiro. Il est profondément séduit par ce pays, qu’il qualifie d’utopialand. Il restitue ici toutes les richesses de ce pays aux allures de continent.
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100 ANS, 10 CDS ET DVDS Darius Milhaud : Bœuf sur le toit / Création du monde par l’Orchestre du Théâtre des Champs Elysées (1 CD) : la musique contemporaine inspirée du Brésil, composée pour un ballet inspiré, lui, par Cocteau. Pixinguinha : Pixinguinha e seu tempo (1 CD) : le maître (saxophoniste) du choro qui enchanta Paris avec ses Oito Batutas en 1922. Le swing instrumental do Brasil est chatoyant. Caetano Veloso : Antolologia 67 / 03 (2 x CD Universal) : Ze compilation du plus grand (depuis les sixties, série en cours), trublion tropicaliste et maître de l’intimisme, avec notamment “Dans mon île”. Saravah, le film (1 DVD Frémeaux & Associés). Le mythique road movie Brasil des sixties dû à Pierre Barouh, avec Pixinguinha, Maria Bethânia, Paulinho da Viola Chico Buarque : Chico favourites 1970 / 1984 (1 CD Wrasse rec). “Essa moça ’ta diferente”, la musique de la boisson, gazeuse, plus un chapelet de standards de “la” conscience du Brésil Orfeu Negro, le film (1 DVD), Réal. Marcel Camus, Palme d’or à Cannes 1959. Le film (français) tourné au Brésil a un peu vieilli, la BO (CD, Universal) reste un bijou. Amour, Bananes et ananas, compilation (2 x CD Frémeaux & Associés). Un chapelet de perles françaises années 40/60, adaptées du répertoire brésilien et latino, avec notamment l’inénarrable Rose Mania et son Cavaquino. Henri Salvador : Révérence (1 CD V2 Music). Dernier enregistrement (2006), guests Gilberto Gil et C aetano Veloso. Silverio Pessoa : Collectiu (1 CD). La collaboration du troubadour du Nordeste avec dix artistes et groupes de la mouvance occitane, de Toulouse à Marseille (Fabulous Trobadors, La Talvera, Bombes 2 Bal). Une heureuse osmose.
LE BON PLAN DE RKK Gainsbourg à São Paulo : Le Petit Trou Le spot le plus français de São Paulo, quoique… Edgard Scandurra, guitar héro de la scène rock brésilienne des 80’s, avec son groupe Ira, a ouvert avec sa femme un très cosy restaurant, “Le petit trou”, antre peuplée et meublée de symboles de l’univers Gainsbourg, affiches, photos, etc. Pour Edgard, un précurseur. Il le chante à l’occasion avec son groupe Les Provocateurs (!), quand il n’est pas aux fourneaux, pour mitonner, par exemple, un foie gras à la pomme caramélisée avec gelée de cidre. Serge s’y sentirait… comme à la maison. Attention, réserver, c’est cosy et pas très grand. Rua Vupabussu, 71 – Pinheiros – São Paulo
Bon, ce n’est pas pour autant qu’Henri Salvador a inventé la bossa nova, comme certains l’ont proclamé. Jobim a bien été charmé par Salvador et “Dans mon île”, ballade créole figurant dans la BO d’un obscur film italien, mais l’influence est pour le moins lointaine. Au moment où la bossa nova part à la conquête de la France, voilà que les Beatles et la tornade britiche relèguent cette douce brise au rancart.
Pas pour longtemps. Au Festival de Cannes, en 1966, cette fois, un autre film français est primé, “Un homme et une femme”, de Claude Lelouch, et son leitmotiv sonore s’incruste durablement dans les oreilles, un certain chabada-bada, dû à Francis Lai et Pierre Barouh. Ce dernier, un fondu de Brésil, va initier des générations de Français à la musique brésilienne. Il faut dire qu’à Paris se sont installés Vinicius de Moraes, poète, conseiller culturel à l’ambassade du Brésil et grand noceur, et le génial guitariste Baden Powell avec lequel Pierre Barouh a enregistré la fameuse “Samba Saravah”. Saravah, justement, un label d’allumés créé par Barouh (où éclateront Higelin et Brigitte Fontaine, entre autres), et aussi un incroyable film tourné au Brésil par le même, avec des séquences musicales d’anthologie. Autour de tout ce monde bohème gravite un petit peuple dingue de samba et de bossa, d’où de mythiques nuits blanches sous l’étoile du Brésil. Une autre génération déboule au Brésil, plus contemporaine voire plus sulfureuse, qui fait figure de contre pouvoir (au moins artistique), face à la dictature militaire qui s’installe. Parmi eux, Chico Buarque, véritable conscience en ces années de censure, chanteur et poète essentiel et, curieusement, souvent adapté en français à tort et à travers, parfois détourné voire malmené : Vassiliu (“Qui c’est celui-là ?”), Zanini (“Tu veux ou tu veux pas ?”), Dalida (“La banda”) et, pire encore Sheila (qui transforme le poignant “Funeral do lavrador” [Enterrement d’un paysan] de Buarque en un grand-guignolesque “Oh mon dieu qu’elle est mignonne” !!!). Heureusement, Barouh, Nougaro et Moustaki se montrent plus inspirés dans leurs adaptations occasionnelles et sauvent l’honneur de la chanson française. La dictature militaire brime la création au Brésil, et engendre un exil souvent politique, parfois artistique et à l’occasion les deux. En 1971, les Tropicalistes Gilberto Gil et Caetano Veloso, qui ont été exilés et catapultés en Angleterre par les militaires pour avoir défié l’ordre moral, passent par Paris, où ils sont ovationnés par des milliers de compatriotes en exil. Ils vont donner une impulsion novatrice, à la fois pop et afro à l’image de la musique brésilienne, ici. Par ailleurs se crée une scène brasilo-parisienne, de nombreux groupes se forment. Le jazz et la samba fusionnent avec Nana Vasconcelos puis Tania Maria. Et en 79 a lieu le premier festival brésilien de Paris à la Halle Baltard de Nogent sur Marne : quinze groupes quasiment tous basés à Paris, dont Les Étoiles et Alceu Valença, six mille spectateurs, un triomphe pour les nouveaux producteurs de Garance ! Par contre, dans l’autre sens, c’est léger : Le français a perdu depuis les années 40 sa prédominance en tant que langue étrangère, alors quand le Brésil chante en français, ça se remarque, Caetano Veloso reprend “Dans mon île” d’Henri Salvador et João Gilberto, le pape de la bossa, “Que reste t’il de nos amours”. Toujours le patrimoine. Décidément, l’échange est foncièrement déséquilibré... 1981, ce sont les années Mitterrand, et plus encore les années Jack Lang, tant le Ministre de la Culture s’est entiché de Brésil.
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O intercambio (l’échange) bat son plein. Tous les grands du Brésil écument les scènes d’Europe, de l’Olympia à Montreux. Gilberto Gil chante “Touche pas à mon pote” (en français dans le texte à la Fête de SOS Racisme place de la Concorde). De méga festivals Brésiliens à Nice en 84 et à Paris en 90/91, et puis les années France Brésil en 86 avec “Couleurs Brésil” au Zénith et à la Grande Halle de La Villette. Un mouvement plus tout à fait à sens unique, “France Métisse” voit tourner au Brésil la scène afro-caraïbe, avec Kassav’, Manu Dibango, Salif Keita, Ray Lema. Et puis la pub surfe sur l’air du temps et s’approprie des airs oubliés, comme cette chanson exhumée du répertoire de Chico Buarque (encore !), “Essa moça ’ta diferente” (cette fois en VO), qui fait onduler les bulles d’une boisson gazeuse (une autre que pour la lambada) : aussi incongru que si on vantait un produit français sur du Brel au Brésil !!! Mais du coup, c’est un méga tube, un an avant la lambada ! On exporte aussi le Trio Elétrico, camion à musique du carnaval de Bahia, à Toulouse en 86 puis sur les plages françaises en 90. Derniers phénomènes du siècle dernier qui se perpétuent jusqu’à aujourd’hui : la capoeira (à la fois art martial et danse), héritée des esclaves noirs, qui fait son trou dans nos villes et a la cote jusque dans les banlieues, et les batucadas qui prolifèrent partout en France, dans l’esprit des Écoles de Samba de Rio ou des Blocs Afro de Salvador...
LA SÉLECTION DE VOYAGEURS
Nouveau siècle, nouvelles ouvertures. Cette fois, c’est le gouvernement Lula et son ministre de la Culture pendant cinq ans, Gilberto Gil, qui portent la parole... en musique. D’autres scènes brésiliennes prennent de l’ampleur par chez nous : thématiques, comme l’electro de Marcelinho Da Lua, la drum n’ bass de Marky et Patife (des sommités mondiales du genre) ici et Laurent Garnier là-bas, le hip hop / samba de Marcelo D 2, voire le Baile Funk des périphéries ; géographique, avec la confirmation d’un pôle créatif dans le Nordeste, Recife, avec la venue régulière de Lenine, DJ Dolores, le Spok Frevo Orquestra, plus Silverio Pessoa et Renata Rosa, qui flirtent avec les rythmes (et artistes) occitans et Manu Chao, qui arpente régulièrement le Brésil. En règle générale, les échanges sont plus équilibrés avec les artistes français : à l’année du Brésil en France (2005) a répondu celle de la France au Brésil (2009), avec notamment des tournées mixant les artistes des deux pays, comme Station Brésil de João Pessoa à São Paulo et un hommage à Gainsbourg, dans un théâtre pauliste, avec les Brésiliens de l’Orquestra Imperial plus Caetano Veloso accueillant Jane Birkin et Jean Claude Vannier, l’arrangeur seventies de Gainsbourg. Impérissable, aux dires de ceux qui y ont assisté.
Récits / Carnets de voyage Amazonie, ventre de l’Amérique Gaspar de Carvajal, éd. Jérôme Million — Témoignage d’une prodigieuse aventure : la première descente du grand fleuve Amazone, en 1541. Le Nouveau Monde reste à découvrir, le mythe du fleuve commence avec ce texte. Help ! Ma Croisière en Amazonie Redmond O’Hanlon, éd. Payot Voyageurs — L’écrivain-voyageur nous offre le récit de plusieurs mois de navigation sur les eaux du Rio Negro, à la rencontre des Yanomami, au coeur de l’Amazonie. Court voyage équinoxial Sébastien Lapaque, éd. S. Wespieser — L’Amazonie au fil de l’eau et de ses villes. Sébastien Lapaque nous raconte le Brésil contemporain, tout en évoquant le passé du pays. Belem, un mirage à l’envers Jean-Claude Denis, Futuropolis — Un voyage à Belem, en aquarelles et en croquis, délicats et sensibles, par un grand auteur de bandes dessinées. Vingt ans après un premier séjour dans la ville, il retourne à Belem, et tente de restituer sa lumière particulière.
© Keystone-France
Coup de cœur Women are heroes JR, éd. Alternatives — Un projet photo et cinématographique à travers lequel l’artiste JR souligne la dignité des femmes, souvent cibles de conflits et piliers de leur société en crise. “Women are heroes” se déroule aux quatre coins du monde et plus particulièrement au Brésil, en Inde, en Afrique et au Cambodge.
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BONNES RAISONS D’ALLER AU BRÉSIL Rio, Cidade Maravilhosa ! —
À elle seule, la Cité Merveilleuse justifie le voyage. Une situation extraordinaire : entre montagne, forêt et océan ; une végétation tropicale, omniprésente. Sa baie, son Pain de Sucre, ses plages mythiques, son histoire, son architecture, son ambiance décontractée et festive : un charme inimitable. © L. Monlau/Rapho
© V. Durruty/Rapho
Un pays de mélodies —
À l’image des paysages, la palette musicale brésilienne semble illimitée et change totalement selon la région. Si bossa nova et samba restent les deux genres les plus exportés, le Brésil ne peut dissocier de sa chair musical : MPB, forro, frevo, lambada, maxixe, axe et le pays n’a pas hésité en 2003 a nommer Gilberto Gil Ministre de la Culture. © S. Savolainen/cosmosphoto
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Le sourire brésilien —
Un peuple extrêmement positif et communicatif. Dans la rue, le bus, en terrasse, on se regarde, se parle, se sourit. Contrairement à l’a priori, la langue n’est pas un obstacle. Si vous ne parlez pas portugais, testez votre bagage linguistique, ou utilisez les mains : cela fonctionne aussi dans une culture où le corps tient une place très importante.
Une nature sans limite —
Dans un pays 17 fois plus grand que la France, les paysages sont d’une variété unique. Désert de dunes piquées de lacs d’eau douce dans le Nordeste, forêt exubérante de l’Amazonie, marais du Pantanal, chutes d’Iguaçu, une côte de près de 7500 kilomètres, des myriades d’îles et bien sûr, une infinité de plages. © S. Pommez/Gamma
© R. Staros Staropoli
Le grand mix culturel —
Brésil, terre d’exil. En dehors des indiens autochtones, le pays s’est peuplé par vagues d’immigration successives : celle des Portugais bien sûr, accompagnée par celle forcée des esclaves africains, puis ce fut au tour des Allemands, Italiens, Japonais, Basques, Russes, Grecs, Turcs, Syro Libanais et bien sûr Français : tout le monde peut être Brésilien !
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Des villes & RIO – BUZIOS – PARATY – PICINGUABA – SÃO PAULO BRASILIA – IGUAÇU – SALVADOR DE BAHIA PRAIA DO FORTE - TRANCOSO – BOIPEBA MORRO DE SÃO PAULO – RECIFE – OLINDA - PIPA
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Rio DES VILLES ET DES PLAGES
RIO, QUELQUES REPÈRES — Le Centro, quartier historique de la ville, s’étend entre la Praça XV et le Sambodromo. Une concentration d’églises et de monuments marquants. C’est un agréable quartier à parcourir à pied avant de rejoindre Lapa, quartier des antiquaires le jour, des clubs de samba la nuit ! Le bonde relie ce quartier à la colline bohème et artistique de Santa Teresa. Au nord, Glorià, Catete, Laranjeiras sont d’anciens quartiers résidentiels du XIXe, aujourd’hui réhabilités. Le quartier de Botafogo, joue la transition avec les quartiers sud, mixant musées, centres commerciaux et quartier d’affaires. Au sud, on rejoint les plages mythiques de Copacabana et Ipanema, le quartier chic de Leblon puis la zone récréative de Lagoa.
IL SERAIT RÉDUCTEUR DE RÉSUMER LA CIDADE MARAVILHOSA À CES DEUX QUARTIERS. POURTANT, IPANEMA ET SANTA TERESA SONT DEUX AMBIANCES QUI S’OPPOSENT ET FONT
RIO.
— BAPTISTE BRIAND — Rédacteur Voyageurs
LAPA
SANTA TERESA
COPACABANA
LEBLON
IPANEMA
Rio bling ou bohème Dimanche ordinaire sur l’avenida Vieira Souto. Un flux sans discontinu de clichés cariocas coule d’Arpoador à Leblon. Face à l’océan, chacun sa façon de parader : peloton familial, foulée double, escadron de skateboards. La jeunesse file, eux pectoraux fendant fièrement l’air, elles, minishorts frangeant outrageusement. Pas l’ombre d’un doute : le culte du corps existe bien, et la plage d’Ipanema en est le temple principal. Une nef de sable blanc de près de 3 kilomètres (4 avec celle de Leblon) surplombée de deux dômes rocheux aux formes féminines. Premier dogme respecté sous l’œil d’un Cristo Redentor en château de sable : le sport. Les terrains de volley quadrillent la plage, sauf qu’au pays du roi Pelé, on joue au pied. Acrobatique, ce tennis-ballon donne soif, même au spectateur. Halte au premier kiosque, pour se désaltérer à coups d’eau de coco. Posto Nove, le rendez-vous des beautiful people. À gauche la communauté gay a planté son drapeau arc-en-ciel. À droite, défilé de bikinis. Et lorsque la nature n’est pas assez généreuse la médecine prend le relais. “Quand Américains et Européens vont chez les psy, les Brésiliens v ont chez le chir urgien” confie-t-on >>
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“Le culte du corps existe bien, et la plage d’Ipanema en est le temple principal.”
sans complexe. Et le bistouri d’Ivo Pitanguy, Freud de la chirurgie esthétique, est adulé jusque dans les favelas. Au Garota d’Ipanema plane encore un air de Bossa Nova. Ici est née en 1962 une chanson et avec elle, un nouveau genre musical. 50 ans après, “les jeunes filles à la peau bronzée remontent toujours de la mer sans s’ar rêter”… filant vers les boutiques branchées du quartier. Attroupement devant l’hôtel Fasano. Quand la star apparaît enfin au balcon, ils scandent son nom : “Britney ! Britney !” Il est temps de prendre un peu de hauteur, ce soir j’irai dormir à Santa Teresa. “Ici l’air n’est pas le même qu’en bas” Réveillé par la pluie dans les palmiers, le chant des oiseaux et le cri des singes : est-on toujours à Rio ? La réponse est au balcon. Derrière les confitures maison, la ville verte dégouline jusqu’à sa baie : centre historique, Botafogo et derrière le Pão de Açucar, Ipanema n’est plus qu’un souvenir sucré. “Ici l’air est différent, on respire mieux !” assure Jean-Michel Ruis, Français exilé qui reçoit à la Casa Mama Ruisa. Ainsi, lorsque Rio devient capitale, au début du XIXe siècle,
noblesse et administration portugaises choisissent de s’installer sur cette colline, laissant au peuple le bord de mer et les épidémies. En plus de l’air, le quartier bénéficie alors de l’eau, grâce à l’Aqueduc Carioca. Ces arches de Lapa recevront ensuite le bondinho, célèbre tramway jaune qui devrait bientôt reprendre du service après une sérieuse réfection. Arrivé au largo dos Guimarães, arrêt principal, on flâne devant le bar do Mineiro. Deux musiciens “tapent le bœuf ” dans une salle sombre, on croit reconnaître le réalisateur Walter Salles, habitué du quartier. Compositeurs, écrivains, peintres : Santa Teresa est depuis 15 ans un refuge d’artistes. Getulio, et son bric à brac, Zemok et sa récup stylée, Dali et Picasso au musée Chacarado Céu. Après le départ des ambassadeurs pour Brasilia en 1960 et le passage des barons de la drogue dans les années 80, les rues pavées sont aujourd’hui pacifiées. Les maisons au faste européen décadent (voir le bavarois château Valentin) retrouvent une seconde vie. Pour le plus grand bonheur des voyageurs en quête d’un autre Rio.
LE BRÉSIL EN VIDÉO À voir, à écouter sur VOYAGEURSDUMONDE.FR
LES BONNES RAISONS D’AIMER RIO —
> Être réveillé par les oiseaux et prendre un petit déjeuner maison à la Casa Mama Ruisa, en surplombant Rio et sa baie ; faire son jogging matinal sur Ipanema, puis profiter de la plage et de son spectacle permanent ; savourer un jus de fruits d’Amazonie, dans la fraîcheur d’une arrière-cour de Leblon, après un après midi shopping. Respirer dans le jardin botanique au cœur de la ville ; rêver devant le génie architectural d’Oscar Niemeyer ; rencontrer un artiste dans son atelier à Lapa ; assister à un match Flamengo-Fluminense au stade Maracanã ; se perdre dans le centre ville entre quartier des antiquaires et quartier des affaires. Boire une caïpirinha au bar du Copacabana Palace. Danser la samba jusqu’au petit jour à Lapa. © G. Knechtel/Laif-Rea
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1 VOYAGE = 1 IDÉE Voya Voyagez comme vous êtes ! Ce concept propose un voyage sur mesure de plus en plus pointu : selon vos idées, vos hobbies, votre métier, nous organisons sur place des rencontres personnalisées, des visites et des activités inédites. Visiter l’atelier d’un designer ou d’un artiste, inscrire ses footballeurs en herbe à un entraînement du club Fluminense, parrainer un enfant des favelas pendant une journée... Ou tous les autres thèmes que vous imaginerez.
© K. Egil Wang : Moment/Agence Vu
© H. Meyer/Laif-Rea
RIO FESTIF : LAPA LE CŒUR SAMBA par Guillaume, conseiller Brésil —
“Lapa est un ancien quartier colonial réhabilité il y a une quinzaine d’années et facilement identifiable par les arches de son ancien aqueduc. C’est le quartier samba de Rio en opposition à Ipanema, plutôt lié à la Bossa Nova. Ici bat le cœur de la samba carioca, et par extension, brésilienne ! Chaque soir, à partir du milieu de semaine, on se retrouve dans d’anciennes maisons coloniales pour dîner, boire et bien sûr danser ! Les rues débordent d’un flot permanent de Cariocas et les bonnes adresses ne manquent pas pour suivre en live des concerts de MBP, forró et samba. Parmi les clubs les plus célèbres il faut aller au Rio Scenarium pour l’espace et la déco ! Mon club préféré reste cependant le Carioca da Gema : cadre intimiste, population hétéroclite et ambiance inégalable !” © D. Engle/Archivolatino-Rea
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© M. Nascimento/REA
Portrait
ZEMOG
COULEURS LOCALES
© B. Briand
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3,5 km : la longueur de la plage de Copacabana. C’est aussi, mis bout à bout, celle de ces serpents en capsules de bouteilles créés par l’artiste Zemog. Des nœuds de couleurs que l’on retrouve dans toutes les adresses chics de la ville. Désormais installé sur la colline de Santa Teresa après un début de carrière à New York, ce quinquagénaire originaire du Minas Gerais détourne ainsi différents éléments imbriqués dans la culture populaire brésilienne. Dans son atelier, les capsules de Brahma frappées au marteau deviennent alors des tableaux éclatants : “une peinture, sans peinture ni pinceau” s’amuse l’artiste. Autre détournement : des canevas tressés de bracelets de Bonfim -les célèbres porte-bonheur de Salvador de Bahia- qui deviennent alors des trames graphiques rouges, or, vertes, bleues. Autres œuvres originales : un collage de billets de loterie et des t-shirts pétrifiés à la résine. Collectionneur de talents, Zemog est aussi un fin cuisinier qui, aux cotés de sa femme Rita (artiste elle aussi) aime recevoir et échanger dans son atelier.
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Rio DES VILLES ET DES PLAGES
nos adresses Le meilleur de la sélection Voyageurs
Photos © M. Nascimento/REA
SHOPPING
SORTIR
À VOIR À FAIRE
Osklen : la marque carioca ultra tendance combine avec succès écologie, style et originalité. Un exemple ? Des chaussures en écailles de poisson.
Aprazivel : sur la colline bohème de Santa Teresa, le parfum d’une cuisine raffinée, plane au-dessus de la ville et des bananiers, en musique le jeudi soir.
Mercado Moderno : dans cette boutique située rua do Lavradio, surnommée la rue des antiquaires, se bousculent les grands designers brésiliens des années 50 et 60.
New Natural : du bio au kilo. Sur place ou à emporter, la cuisine végétarienne et les jus délicieux constituent la pause santé idéale à deux pas d’Ipanema.
Pas loin : MAC : de l’autre coté de la baie de Guanabara, le musée d’art contemporain dessiné par Oscar Niemeyer, offre au-delà de son architecture et de sa collection, un point de vue inédit sur Rio.
Contemporaneo : découvrez un temple de la mode brésilienne : Alexandre Herchcovitch, UMA, Ronaldo Fraga... Toca do Vinicius : le temple de la bossa, du classique à l’inattendu, de quoi compléter sa discothèque.
Forneria São Sebãstio : réalisé par l’architecte Isay Weinfeld ce restaurant italien est l’une des adresses tendance de Rio. À tester après un bain à Ipanema. Carioca da Gema : écouter en live d’excellents musiciens populaires en sirotant caïpirinhas ou cervejas geladas… Et puis (tenter de) suivre le rythme sur la piste.
Malin : louer un vélo… Pour une balade autour du lac Lagoa Rodrigo de Freitas au sud de la ville. Ambiance chic et décontractée. Plus loin : Petrópolis : à une heure de route de Rio, découvrez l’unique ville impériale d’Amérique du Sud, fondée en 1843 par l’empereur Pierre II. Egalement dernier exil de l’écrivain Stefan Zweig.
Nos conseillers spécialistes maîtrisent le pays et la région qu’ils représentent, dans les moindres détails. Retrouvez toutes leurs bonnes adresses dans votre carnet de voyage.
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LEMAG Le Brésil de RKK
— récit —
Les secrets cachés de
Rio est une ville d’artistes. Les bars à musique y foisonnent, le centre ville de Lapa, réduit historique de la vie de bohème des années 1920/1950, retrouve un second souffle. En arpentant les rues au pied des Arcs de Lapa, où grimpe le tram, on passe de gafieira (le bal avec orchestre cuivré) en dancefloor DJs raggamuffin “a brasileira”, de cave à indie rock à casa (maison) de samba. Un tourbillon des sens. Et puis il y a un autre Rio, celui des petits coins que se gardent jalousement les Cariocas (habitants de Rio). Ou, exceptionnellement, les distillent pour notre... votre grand bonheur, comme c’est le cas de ces éminents artistes, chanteurs ou DJs. Que des bijoux ! Bonne chasse.
© G. Knechtel/Laif-Rea
— REMY KOLPA KOPOUL — Notre invité Voyageurs au Brésil
Miucha, Chanteuse de samba, par ailleurs sœur de Chico Buarque, ex-femme de João Gilberto, mère de Bebel Gilberto. Rien de mieux qu’une balade bien carioca entre parc naturel et bar à samba : en une demie-heure de voiture, nous voilà pour la journée à Guaratiba, cinquante kilomètres du centre de Rio, totalement dépaysant. Nous sommes dans le parc de Roberto Burle Marx, mythique architecte paysagiste, là où il acclimatait les plantes qu’il allait dispatcher dans les nombreux espaces verts de Rio. Il y réunissait ses amis artistes plasticiens et écrivains pour des banquets mémorables qu’il adorait préparer lui-même. Tout à côté, le restaurant de Bira, ses poissons et fruits de mer avec vue imprenable, surtout à l’heure du coucher du soleil. Retour en ville, pour le soir, cap sur le Bip-Bip, un estaminet de Copacabana, avec le meilleur de la samba et du choro (mardi et dimanche) dans un cadre typiquement carioca, où s’affiche sur le mur un calicot qui revendique fièrement “plus de quarante ans au service de la cuite”, fameux aussi pour les coups de gueule d’Alfredinho, le patron, pour faire taire les bavards pendant la musique ! Restaurant de Bira Estrada daVendinha 68 - Barra de Guaratiba Bip-Bip R. Almirante Gonçalves 50 - Copacabana
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João Bosco,
mythique chanteur de samba et plus, chroniqueur des pulsations de Rio de Janeiro. Un boui-boui dans le downtown de Rio, Senta ai (assieds-toi ici !), juste derrière la gare centrale qui voit passer quotidiennement des centaines de milliers de voyageurs. Les meilleures fritures de sardines de la ville, un plat populaire par excellence. Autre “pé sujo” (pied sale ! cantine relax où on peut manger en bermuda, bikini et havaianas), la Plancha de Dona Rosa, une baraque près du marché de poissons de Jacarepagua (quartier du circuit de F1). Pour ses poissons braisés, on vient de loin. Enfin, la feijoada de Tia Doca, banlieue nord de Rio. Cassoulet version brésilienne, plat national s’il en est, cette feijoada fait le délices des membres et visiteurs de la fameuse école de samba de Portela, à deux pas de sa quadra (lieu de répétition). Du vendredi au dimanche, dès 14h, avec en prime, la jam session samba autour de la table.
Senta Ai Rua Barão de São Felix - Rio La Plancha de Dona Marta marché du poisson, baraque 15 - Avenida Ayrton Senna - Jacarepagua Tia Doca Estrada do Portela - Madureira © S. Grandadam/Hoa-Qui
Marcelinho da Lua,
producteur et coleader du collectif BossaCucaNova Un bar et restaurant dans le quartier le plus “village” de Rio, Urca, au pied du Pain de Sucre. Le Bar da Urca offre une vue unique sur la baie de Guanabara, ambiance relax et bucolique. Idéal pour siffler une bière bien frappée ou grignoter une pâtisserie, au milieu des pêcheurs du cru, et puis il y a trois générations d’Armando Gomes pour vous accueillir, dont le patriarche, né en 1916, 81 ans derrière un bar ! Bar & Restaurant Urca R. Cândido Gaffrée 205 - Urca © G. Knechtel/Laif-Rea
DJ MAM, producteur de musique et de radio. Étonnant lieu que l’atelier Balaco de la créatrice de mode Julia Vidal : on y trouve des vêtements de toutes sortes ayant à voir avec l’identité brésilienne, on y achète des accessoires de mode, des livres sur le sujet, des parfums et autres essences végétales, des CDs du label indépendant Brazilian Lounge Music (electro, hip hop, samba, etc). Julia Vidal, dont les fringues sont portées par de nombreux jeunes artistes, est aussi une agitatrice d’évènements et fêtes autour d’icônes de la culture populaire, comme São Jorge ou Yemanjá. À noter dans le même quartier -très convivial- la Feira de Laranjeiras, marché où le samedi à l’heure du déjeuner, de nombreux musiciens se succèdent pour une “canja” (bœuf) de choro, ce swing instrumental brésilien né il y a plus d’un siècle. Atelier Balaco - Galeria Plano B R. das Laranjeiras, 36 A, Laranjeiras © G. Knechtel/Laif-Rea
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© F. Delort / Relais & Châteaux
DES VILLES ET DES PLAGES Rio
choisir son lit Le meilleur de la sélection Voyageurs
Nid de luxe construit sur les hauteurs de Santa Teresa avec la participation des habitants de la favela, cet établissement Relais & Châteaux affiche une vraie personnalité. Farouche volonté du propriétaire François Delort d’allier éthique, ethnique, design et culture brésilienne. C’est aussi l’une des meilleures tables de Rio. > À partir de 210 € / personne
CASA AMARELO Nées sous le signe de la couleur et de la poésie, Indigo, Tivoli, Fleur des Anges, Blossom et Grenadine sont les cinq chambres-suites de cette maison début XXe remaniée par la griffe Robert le Héros. Charme ancien de l’architecture, vitalité acidulée de la déco : un mariage très brésilien. > À partir de 110 € / personne
COPACABANA PALACE FASANO Idéalement placé à l’entrée d’Ipanema, cet hôtel habillé par Philippe Stark est l’adresse paillettes de Rio. Depuis le passage de Madonna, les stars s’y pressent. Les grandes baies vitrées des chambres, la piscine sommitale, et le bar ambiance rock british y sont sans doute pour beaucoup. > À partir de 360 € / personne
Un air de déjà vu ? Possible car ce palace des années 20, construit par un architecte français, s’inspire des hôtels célèbres de Cannes et Nice. Il continue lui aussi de recevoir les grands de ce monde : familles royales, chefs d’état, stars de cinéma… Et vous. > À partir de 320 € / personne
© M. Zublena
SANTA TERESA HÔTEL RELAIS & CHÂTEAUX
SOFITEL COPACABANA CASA MAMA RUISA “Une maison de famille dans le Rio des années 20” : Jean-Michel Ruis, jeune français installé dans le quartier bohème de Santa Teresa, développe l’idée à travers quelques chambres et un salon très aérien, survolant Rio et sa baie. Meubles de designers, objets chinés, porcelaine et argenterie : l’absolu chic rétro. > À partir de 130 € / personne
Copacabana ou Ipanema ? Si vous hésitez, cet hôtel situé entre les deux plages mythiques (exactement à l’extrémité sud de Copa) est la bonne solution. Idéal en famille, avec ses deux piscines et l’accès instantané aux plages. Vue sur le pain de sucre, à croquer ! > À partir de 210 € / personne
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IPANEMA PLAZA Une adresse à pied d’œuvre pour un séjour festif, au cœur d’Ipanema, à 100 mètres des plages et à deux pas de forró des clubs à la mode de Leblon où se presse la jeunesse dorée. Mention spéciale pour la piscine sur le toit et la vue sur Lagoa. > À partir de 150 € / personne
Photos : — En haut Santa Teresa Hôtel Relais & Châteaux Ci-contre Casa Mama Ruisa
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© F. Delort / Relais & Châteaux
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DES VILLES ET DES PLAGES Rio
OUBLIER COPACABANA ET IPANEMA. LAISSER BUZIOS B BUZ IOS RIO DE JANEIRO
LE MYTHE ET LE BITUME DERRIÈRE SOI ET FILER VERS UN AUTRE
CATUÇABA ABA
RIO,
CELUI DES ÉDENS PARATY PICINGUABA ABA
ILHA GRANDE ILH
SAUVAGES, DES ÎLES ET DES VILLAGES DE PÊCHEURS.
Avec ses airs de Miami Beach, Barra passage restent une statue de bronze da Tijuca, quartier florissant à l’est et une promenade dédiées à l’actrice, de Rio séduit de plus en plus de Ca- mais aussi une ambiance jet set qui riocas. 20 kilomètres de sable blanc, perdure dans les nuits de la rua das et l’océan couleur caïpirinha n’y sont Pedras et les nombreux bars de plage. pas étrangers. Pourtant, aux envies Des plages (une vingtaine au total) que l’on gagne de nature les imen scooter, et sur meubles barrent en“À un jet de tongs de lesquelles plane core l’horizon. Tudo bom : à un jet de Rio, flotte un avant-goût encore une doude liberté, tranquillité ceur hippie chic, tong de là, Prainha décontractée et et Grumari sont et langouste grillée” familiale. deux écrins de sable, noyés de végétation et caressés par une houle qui redonne À L’OUEST, UN EDEN VERT le sourire ultrabright aux surfeurs. À l’opposé, 250 kilomètres à l’ouest Les filles sont belles, un vieux poste de Rio : un autre éden. Le long de susurre la samba funky de Tim Maia : la Costa Verde si bien nommée, une “Que Beleza !”. À l’heure du poisson végétation tropicale plonge dans grillé, direction Marambaia, village l’océan. Pourtant cette Mata Atlande pêcheurs, et contrairement aux tica, “forêt Atlantique” qui jadis apparences, dernier quartier de Rio. bordait toute la côte est du pays, a Difficile retour à Ipanema, après un aujourd’hui disparu à 90%. Grignovoyage de 60 kilomètres et quelques tée au fil des ans par l’extension des années lumières. Cela donne envie de villes, des plantations, des élevages, prolonger l’exploration. elle n’est plus qu’une peau de chagrin étriquée entre la sierra et l’océan. Il reste néanmoins quelques noyaux CAP À L’EST À peine 200 kilomètres à l’est de Rio, préservés, telle Ilha Grande. Hier ce petit port de pêche vivait tran- pénitencier, cette île abrite désormais quille jusqu’au passage de la tornade une réserve biologique, et offre des Bardot en 64. La blonde boudeuse plages comme Lopes Mendes sur trouve alors dans les maisonnettes laquelle on prendrait volontiers percolorées et les criques d’Armaçao pétuité. dos Buzios la réplique tropicale de Saint-Tropez. Et Bardot créa LA Un autre joyau : Paraty. De ce petit destination glamour du Brésil. De ce port, partaient au XVIIIe siècle, >>
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— BAPTISTE BRIAND — Rédacteur Voyageurs
© G. Knechtel/Laif-Rea
PLONGER DANS LA MATA ATLANTICA
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ITINÉRAIRE RIO-BUZIOS 8 JOURS / 6 NUITS Combinez l’incontournable Rio à Buzios, la station balnéaire décontractée et branchée. Version luxe, vous séjournerez dans deux hôtels-Spa : le Santa Teresa, Relais & Châteaux de Rio et l’Insolito Boutique Hotel, situé sur l’une des plus belles plage de Buzios. Un seul conseil : se laisser flotter (corps et esprit) de plages en criques.
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Rio et ses environs
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SÉJOUR À PICINGUABA
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8 JOURS / 6 NUITS Nichée au cœur du Parc Naturel de la Serra do Mar, la Pousada Picinguaba est à 4 heures de route de Rio. Un cadre tropical exceptionnel où le twitt des oiseaux remplace celui du web et la vue sur la baie depuis le hamac de son balcon vaut toute TV ! 9 chambres et 1 suite nuptiale jouent la simplicité. Un vrai luxe. > À partir de 2 400 € / personne
8 JOURS / 6 NUITS Se balader d’île en île, s’arrêter sur son îlot privé, recouvert d’une abondante végétation, se baigner dans les criques émeraude mais aussi profiter de la douce ambiance du village en séjournant à La Casa Turquesa, un coup de cœur tropical et une architecture unique, le tout coloré par l’accueil exceptionnel de Teresa. > À partir de 2 300 € / personne
© B. Briand
SÉJOUR À PARATY
D’hôtels pour mieux choisir. Personnalisez votre voyage © B. Briand
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Rio DES VILLES ET DES PLAGES
“L’état de Rio compte plus de plages qu’il n’y a de jours dans l’année”
les galions portugais chargés de l’or du Minas Gerais. Il n’en reste aucun signe extravagant mais plutôt une ambiance paisible, ancrée dans les églises décrépies, les façades pourpres, fauves, turquoise et les rues aux larges pavés irréguliers sur lesquels s’invite la mer lors des grandes marées. “Déjeuner avec les oiseaux, parcourir le village à vélo, se baigner sous une cascade dans la forêt ou se faire déposer sur une île par un pêcheur : on ne s’en lasse pas !” confie tout sourire, Teresa qui reçoit à la Casa Turquesa.
UN AUTRE BOUT DU MONDE La route se rétrécit et glisse le long d’une longue baie sauvage. Après un dernier virage, elle fini sur le sable : plage blonde, mer émeraude, et seulement quelques maisons suspendues à la colline. Bienvenue à Picinguaba. Une communauté de 400 âmes. Des pêcheurs nés ici pour la plupart et quelques exilés : Pascoal, ex-ingénieur de São Paolo ; Edival, artiste septuagénaire qui après Gaza, Milan, Rio, a posé sa cabane aux quatre vents et ses œuvres organiques au sommet du village ; la jeune Talia qui a appris la réflexologie au Japon et en Australie, avant de revenir ici “parce que l’endroit est spécial” . Suel, lui, y est né. Pêcheur, surfeur, guide : il a étudié à Ubatuba et visité la France, guitare sous le bras. Emmanuel Rengade, a fait le chemin inverse et ouvert ici une magnifique pousada, parfaitement intégrée au village dont provient l’ensemble du personnel. Une belle façon d’harmoniser, tourisme, environnement et
développement social que le jeune entrepreneur applique également à Catuçaba, une fazenda (ancienne ferme à café) perdue dans la vallée du Paraiba, à deux heures de là. Ce lieu unique, enraciné à la terre et la culture brésilienne, dégage une énergie particulière - appelée ici l’Astral - et vous laisse l’impression inoubliable d’avoir découvert un Nouveau Monde.
Y DORMIR CATUCABA Une authentique maison de maître : large plancher, vieux canapé en cuir, cheminée, piano et gramophone. Une divine nourriture bio en direct du potager et de la ferme, quelques chevaux et cinq villas au raffinement ancestral : à Catuçaba, vous êtes un gentleman farmer brésilien du XIXe ! Et bientôt, la possibilité de louer sur le domaine des villas écologiques perdues en pleine nature, conçues par l’architecte Marcio Kogan, histoire de prolonger cette expérience hors normes. > À partir de 200 € / personne
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LE BRÉSIL EN VIDÉO À voir, à écouter sur.FR VOYAGEURSDUMONDE.FR
© B. Briand
Photos : — Page de gauche Plage de Pinciguaba. Ci-contre À Catuçaba, vous êtes un gentleman farmer brésilien du XIXe !
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Où ?
À 1 000 kilomètres, au centre du pays
au départ de
Comment ?
En avion, à 1h30 de vol Pourquoi ?
Pour l’architecture et l’agenda culturel de cette capitale futuriste née en 1960
EN UN SAUT DE PUCE PAR LES AIRS OU QUELQUES HEURES DE ROUTE : DÉCOUVREZ NOS ESCAPADES
BRASILIA
URBAINES, NATURELLES, CULTURELLES
RÉGION DU MINAS GERAIS
AU DÉPART DE
Ouro Preto - Tiradentes
LA CITÉ CARIOCA.
Où ?
Au nord de Rio, le Minas est l’un des plus grands états du Brésil Comment ?
RIO DE JANEIRO SÃO PAULO
Pourquoi ?
Où ?
Au sud du pays, aux frontières de l’Argentine et du Paraguay
En voiture, Petrópolis, premier point d’intérêt, n’est qu’à 1h de Rio Pour le patrimoine historique et culturel de ses villes baroques
IGUAÇU Florianopolis
Comment ?
En avion, à 2h de vol Pourquoi ?
Pour la beauté de ses 275 chutes, parmi les plus hautes du monde Où ?
400 km au sud de Rio, c’est la plus grande ville du Brésil Comment ?
En voiture, 5 h de route, ou en avion, 1h de vol Pourquoi ?
La capitale économique offre de nombreux intérêts architecturaux et culturels
Photos © G. Knechtel/Laif-Rea — F. Cuttica/Contrasto -Rea — P. De Wilde/Hoa-Qui — P. Le Floch/Explorer
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Rio DES VILLES ET DES PLAGES
Région du Minas Gerais Le quatrième plus grand état du Brésil (d’une superficie supérieure à la France) doit son nom à ses “Mines Générales”. Or, diamants, minerais attirèrent les Portugais vers cette région au début du XVIIIe. À visiter par la Route Royale, construite pour acheminer les richesses d’Ouro Preto et Diamantina jusqu’aux ports de Paraty et de Rio. La région, aride au centre, vallonnée et verte de plantations de cafés au sud, est réputée pour ses villes baroques et son agriculture.
Ouro Preto Si preto signifie noir, c’est bien d’or dont il s’agit. L’or, assombri par oxydation, découvert par les pionniers dans les rivières de Vila Rica et qui rebaptisa ce village encastré dans les montagnes du Minas Gerais au début du XVIIIe. Les églises baroques du sculpteur Aleijadinho et les rues pavées valent à cette cité coloniale d’être classée au patrimoine de L’UNESCO.
Y dormir Solar Nossa Senhora Do Rosario : l’architecture d’une maison de maître du XIXe, le confort du XXIe. > À partir de 110 € / personne
Tiradentes Un air de rébellion flotte encore sur les pavés de cette cité, foulés successivement par les esclaves puis le leader indépendantiste qui lui légua son nom. Églises et manoirs témoignent d’un passé fastueux à travers des façades et des autels finement sculptés. À voir absolument : le “Chafariz” Saint Joseph, la Matriz de SaintAntoine et le musée de Padre Toledo.
© P. De Wilde/Hoa-Qui
Y dormir
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Solar Da Ponte : intégré au centre historique, cette bâtisse du XVIIIe est labellisée “Roteiros de charme” > À partir de 160 € / personne
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© L. De Almeida/Contrasto-Rea
São Paulo, contemporain Longtemps boudée pour son image de capitale économique tentaculaire, la plus grande ville du Brésil regorge pourtant de points d’intérêts. Moderne, elle multiplie les atouts culturels : architecture, design, art contemporain, mode, gastronomie. São Paulo dicte les tendances, notamment lors de la biennale internationale d’art. Une ville énergique, à découvrir lors d’un long week-end trendy.
Shopping, à voir Quartier des Jardins : ce quartier chic réunit des créatrices brésiliennes telles Isabela Capeto et Maria Bonita et des standards de la mode internationale (Lanvin, Missoni, Stella McCartney). Marché aux puces de Bixiga : un air de dolce vita plane autour de la place Dom Orione, où chaque dimanche, on vient chiner des objets des années 50 à 70.
Les adresses des conseillers Y dormir À table, sortir Kaa : jeu de lignes, grand mur de verdure, confort élégant et gastronomie contemporaine. Cantina Capuano : un goût d’Italie simple et solide chante dans les cuisines de cette institution. Bar Brahma : la légendaire bière du Brésil a son bar à l’angle des avenues São Joao et Iparanga. Le soir, la MPB (Musica Popular Brasileira) y vibre en live.
Hôtel Unique : ce navire moderne flottant au-dessus de la ville, est né des songes communs d’un architecte, un designer et un paysagiste locaux. > À partir de 370 € / personne Fasano São Paulo : depuis cent ans, la famille Fasano offre à la ville l’une des meilleurs tables, elle décline désormais son savoir faire dans cet hôtel stylé années 30 par Isay Weinfeld et Marcio Kogan. > À partir de 360 € / personne
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LEMAG Le Brésil de RKK
— récit —
Parcours de la Rue Augusta — RÉMY KOLPA KOPOUL — Notre invité Voyageurs au Brésil avec Ligiana
Rua Augusta, la rue de la “movida” de São Paulo. La Rue Augusta est un des points chauds de la nuit Pauliste, des mondes différents s’y côtoient tous les jours de la semaine, de la fin d’après-midi au petit matin, artistes, prostitué(e)s, employés de bureau, jeunes branchés, accros de l’electro ou allumés de la samba. Cette Rue Augusta, coupée en deux par l’immense Avenue Paulista, (les Champs Élysées de là-bas) plonge d’un côté vers le centre ville, de l’autre en direction des quartiers chics des Jardins. C’est le premier des deux secteurs, là où se concentre la vie nocturne, que nous allons défricher, dans la foulée (énergique) de notre guide d’un jour, la chanteuse Ligiana*, Pauliste dans les gênes, de retour à São Paulo après quelques années parisiennes. Cette artère a souvent été chantée, notamment par le chanteur yé yé des sixties Ronnie Cord : “J’ai dévalé la Rue Augusta à 120 à l’heure”. Mais c’est le trublion tropicaliste Tom Zé qui en a fait la plus belle apologie, citant des rues voisines au nom tout aussi féminin, “Augusta, Angélica & Consolação”. Remontons la rue de la movida de São Paulo.
Studio SP
Rua Augusta 591 Salle de concert et antre de la nouvelle scène underground de SP. À l’affiche, indie rock, néo MPB (musique populaire brésilienne), voire samba chantée. Les shows commencent tard, sur le coup d’une heure du mat’. Certains jours de semaine, sessions “de bonne heure et assis”, en début de soirée. Z Carniceria
Rua Augusta 934 Un des bars les plus cotés de la rue Augusta. L’espace fut dans le passé un abattoir et une boucherie (la première de la rue), des éléments du décor subsistent encore. Excellents sandwiches à la viande, et… végétariens en option. Tapas Club
Rua Augusta 1246 À la fois bar et salle de concert, avec déco moderne et un comptoir magnifique. Les fêtes y sont mémorables. Espaço Unibanco
Les adresses de RKK Rotisserie Bologna
Rua Augusta 379 Une des rôtisseries traditionnelles de São Paulo. On peut y déguster debout de délicieux plats italiens, portugais ou tout simplement paulistes. Point fort : le service à l’ancienne. Vegas Club
Rua Augusta 765 Inauguré en 2005, avec une déco entre cabaret et casino, le Vegas programme des shows d’électro, rock, rap et autres musiques urbaines.
Rua Augusta 1475 Un des meilleurs cinés d’art et essai de SP. En vérité, ce sont deux espaces qui se font face, avec cinq salles, plus deux charmants cafés et un petit coin pour livres et DVDs. Toujours bien fréquenté... Lanchonete Frevo
Rua Augusta 1563 Cet estaminet inauguré en 1956 est le lieu idéal pour attaquer une nuit rue Augusta. Excellents sandwiches comme le “Beirut” (rosbeef, tomate, fromage dans la galette libanaise) et divers plats.
* Ligiana : “De amor e mar” Trattore 2009
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Brasilia
Les adresses des conseillers
Brasilia a émergé au milieu de nulle part, en mille jours seulement. Malgré le génie architectural d’Oscar Niemeyer et Lucio Costa, cette éruption sans doute trop rapide et le lourd défi de succéder à Rio ont privé pendant longtemps la capitale administrative de l’intérêt des Brésiliens et des voyageurs. Aujourd’hui la ville renaît et voit surgir de nouvelles tendances culturelles et de nouveaux lieux de vie.
À table, sortir Universal Diner : une cuisine à l’image de la ville : ouverte, novatrice, persuasive et gaie. Beirute : un air de MoyenOrient attire une population très cosmopolite, et symbolise le renouveau brasilien.
À voir, à faire Pontao do Lago Sul : ce lac est le nouveau point de ralliement des Brasiliens : on vient s’y désaltérer, s’initier au stand up paddle, voir le soleil se coucher, grignoter, et bien sûr danser !
Shopping Espace Ferrugem : un concept store réunissant salon de coiffure, vêtements vintage et créations de Fernanda Ferrugem herself. Zeferino : trouver chaussure à son pied n’a jamais eu autant de sens que chez ce chausseur de luxe, au choix quasi illimité.
Y dormir Brasilia Palace Conçu en partie par Oscar Niemeyer, le pape de l’architecture brésilienne, que demander de plus ? Une piscine et la vue panoramique sur le lac de Paranoa. > À partir de 80 € / personne
Royal Tulip Brasilia Alvorada Matériaux aériens, courbes furtives, cet hôtel posé près du palais Alvorada, promet une expérience significative de Brasilia. > À partir de 150 € / personne
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LEMAG Le Brésil de RKK
— récit —
Brasilia, 2 lieux à musique dans une capitale à la culture souterraine — RÉMY KOLPA KOPOUL — Notre invité Voyageurs au Brésil
À Brasilia, la musique aussi est capitale ! “Rendez-vous à Brasilia”, chantait... Charles Aznavour, l’année de la création de la nouvelle capitale brésilienne. Ici, la végétation taquine le béton, au point de l’attaquer, parfois. Brasilia, née en 1960 au milieu de nulle part (le cerrado, immense plateau grand comme la moitié de la France), est une capitale improbable sortie de l’imagination féconde de deux visionnaires, Oscar Niemeyer (toujours bâtisseur à 103 ans, en 2011 !) et Lucio Costa. Une métropole de toutes les contradictions où les vrais gens habitent à 30 bornes et plus, où le ciel vous domine, vous écrase, vous fait sentir qu’il est le maître. Brasilia, ses piétons absents du centre des ministères et ambassades (encore plus qu’à L.A.), mais grouillants aux arrêts de bus, ses rues aux chiffres en guise de noms (genre “setor Norte, quadra 5, bloco G”, quelle poésie !) mais à la vie nocturne aux confins de l’underground. Voici deux spots noctambuliens, deux escapades à condition de lâcher son costard de businessman ou d’institutionnel. D’abord, le Clube de Choro de Brasilia. Ce genre musical, précurseur instrumental de la samba au début du XXe siècle et lointain cousin du swing jazz, a grandi dans les bars de Rio et São Paulo. Il est pour le moins étonnant qu’il ait rebondi dans la nouvelle capitale fédérale, à partir de la fin des années 70. C’est grâce à l’énergie d’une poignée d’anciens, et à la montée en puissance d’une nouvelle génération de virtuoses des instruments acoustiques, notamment le king absolu du bandolim (la mandoline portugaise), Hamilton de Holanda, reconnu sur les scènes européennes et... enfant de Brasilia. Pensez donc, l’École de choro Raphael Rabelo, 650 élèves (la seule du genre au Brésil), un vivier incroyable ; plus un auditorium de 400 places, avec concerts du mercredi au samedi, mêlant nouveaux talents du cru et grandes gloires nationales. Le tout, installé depuis 1997 dans un bâtiment futuriste conçu par... l’infatigable Oscar Niemeyer. Bref, le choro, plutôt marginalisé au Brésil, vit une nouvelle jeunesse à Brasilia. Autres rythmes et même singularité, le collectif de DJs Criolina et leur soirée au bar Calaf. Incongru : le must des nuits de Brasilia dans un restaurant espagnol qui ne paie pas de mine, au pied d’une tour, et qui plus est, le lundi ! Les résidents, le duo Pezão et Barata (quand ils n’arpentent pas les dancefloors européens) plus Daniel Black et Oops, donnent la fièvre à la capitale avec leur mix afro Brasil : samba soul, hip hop, afrobeat, reggae, funk. DJs et groupes live de tout le Brésil sont leurs guests, on y a même vu Manu Chao en concert ! Chaud devant, muito “quente” (et pas caliente, c’est de l’espagnol !), on s’y bouscule. Depuis le début 2005, c’est le rendez-vous obligé des piliers du groove et de l’electro. Jeunesse branchée, fonctionnaires “décravatés” et diplomates hors mission s’y côtoient. Brasilia, en fait.
Les adresses de RKK Clube de Choro de Brasilia © P. Guimaraes/4See-Rea
St Divulgação Cultural s/n bl G - Brasília - DF
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Bar Calaf
SBS Edifício Empire Center – Térreo (Setor Bancário Sul) - Brasilia – DF
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Iguaçu, vertigineux ! 84 mètres de haut pour la Garganta del Diablo (Gorge du Diable), la plus haute des 275 cascades que compte Iguaçu. Marquant la frontière entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay, ces chutes d’eau, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, forment un front de près de trois kilomètres de large et déversent une moyenne de 1,5 million de litres par seconde ! Deux jours permettent d’apprécier toute la splendeur du site, en attaquant par le coté brésilien pour une vision panoramique puis en passant coté argentin, au plus près de l’eau.
Y dormir Das Cataratas : le seul établissement du Parc National d’Iguaçu profite d’un cadre exceptionnel doublé du confort Orient-Express. > À partir de 160 € / personne
Florianopolis Capitale de l’état de Santa Catarina, au sud du pays, Florianopolis est à moins de 2 heures de vol de Rio. La ville est répartie entre le continent et l’île de Santa Catarina, reliés par trois ponts. L’île comprend le centre colonial et une quarantaine de plages plus belles les unes que les autres.
Y dormir Ponta dos Ganchos : à une heure de là, un Relais & Châteaux niché sur une péninsule privée. 20 bungalows en pleine nature surplombant la mer émeraude. > À partir de 270 € / personne
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Rio et ses environs
NOS SUGGESTIONS DE VOYAGES SUR MESURE ET PLUS ENCORE SUR VOYAGEURSDUMONDE.FR
RIO - MINAS GERAIS – BRASILIA IGUAÇU Le Brésil d’hier et d’aujourd’hui peut devenir le titre de votre voyage, tant ce pays est baroque et métissé, exubérant et chaleureux. Ce voyage vous propose de découvrir les incontournables des régions Centre et Sud du pays. Le mythe incontesté avec Rio de Janeiro et ses plages d’ Ipanema et de Copacabana, le voyage vers le passé avec les villes baroques du Minas Gerais, l’architecture futuriste et unique de Brasilia et les chutes d’Iguaçu, véritable joyaux naturel. ITINÉRAIRE : 12 JOURS / 9 NUITS > À partir de 2 600 € / personne
RIO – IGUAÇU – SALVADOR DE BAHIA Un trio electrico pour un Brésil incontournable ! S’il n’y a qu’un voyage à faire au Brésil, c’est bien celui-ci : Bahia, Iguaçu et Rio de Janeiro offrent quelques-unes des plus belles images du pays. Tout en contrastes, elles sont sans conteste l’essence même de la culture brésilienne : baroque et colorée, tropicale et exubérante, festive et vivante… La plus belle baie du monde : Rio de Janeiro Les plus grandes chutes d’eau : Iguaçu La terre la plus africaine du Brésil : Salvador de Bahia ITINÉRAIRE : 11 JOURS / 8 NUITS > À partir de 2 400 € / personne
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Salvador de Bahia DES VILLES ET DES PLAGES
PREMIÈRE CAPITALE DU BRÉSIL, SALVADOR DE BAHIA VIT AU RYTHME DE SES DIVINITÉS ET DE SES TRADITIONS AFRICAINES.
UN VOYAGE HORS DU TEMPS.
— BAPTISTE BRIAND — Rédacteur Voyageurs
Elle fixe l’horizon sous le soleil brûlant de Bahia. Aux rares mouvements de ses mains couvertes d’argent et de perles colorées s’ajoute la danse de sa robe de coton dans la brise marine. Aujourd’hui samedi, cette femme noire vêtue de blanc prie son orixá : Yemanja, la déesse totémique de la fécondité, mère de la mer et de toutes les divinités du candomblé. La divine sirène a son lieu de culte à deux pas du quartier bohème de Rio Vermelho et de la réputée plage de Barra. La Casa de Yemanja, une maison-autel colorée, posée au plus près des flots, devant laquelle rêvent quelques pêcheurs. “C’est une autre conception de la vie et du temps” explique Bruno Guinard, Bahianais d’adoption. Oubliez la montre : “mieux vaut ne pas planifier sa journée car si les divinités ne sont pas d’accord, les choses n’arrivent pas, ou arrivent le lendemain.” À Bahia on se lève donc avec le sentiment que rien de ce qui est prévu -autrement dit tout ce qui ne l’est pas- peut arriver. “Une véritable impression de Nouv eau Monde” résume Bruno. On se laisse alors porter par la volonté céleste, vers l’une des 172 églises de la ville : l’imposante Bonfim. Mais déjà, les dieux de l’imprévu nous arrêtent au marché de São Joaquim pour un bain de couleurs et de parfums. Puis celui du football, nous stoppe à son tour pour supporter l’équipe locale et improviser quelques pas de forró. Nous glissons le long de la Baie de Tous les Saints jusqu’au populaire quartier Ribeira. Une fois encore, le temps se perd et s’étire sur la plage, dans les rayons mordorés. Une ligne de percussions sort d’une voiturecaisson de basses, rythmant le défilé des petits marchands ambulants. On savoure un sorbet amazonien avant de monter enfin sur la colline sacrée de Bonfim. Le vent fait danser les bracelets porte-bonheur qui noient les grilles de l’église. À l’intérieur, la foule re-
Bahia, l’Africaine prend en cœur les paroles du prêtre noir. Le Seigneur passe de main en main. Dans une chapelle, un mur de photos. Des visages, des nouveaux-nés, tous miraculés. Au plafond : des bras, des jambes, des mains, des pieds… de cire, pour remercier Nosso Senhor d’avoir guérit le membre symbolisé. “Les gens croient aux miracles, car ils n’ont pas la sécurité sociale” souffle Tania. Du fort de Monte Serrat on regarde le soleil embrasser la baie, en sirotant une caïpirinha. Retour au Pelourinho. Plongeon résurrecteur dans le bassin de la Villa Bahia, aux cotés d’Oxum, déesse des eaux douces et de la beauté. En fond, la rue bourdonne. Salvador est une fête permanente et ce soir un hommage spécial à la culture noire dans une ville où 80% de la population est afro descendante. Chaque rue,
“Mieux vaut ne pas planifier sa journée car si les divinités ne sont pas d’accord, les choses n’arrivent pas, ou arrivent le lendemain” chaque cour, vibre en un rythme mêlé à l’odeur des acarajés et du dendé (huile de palme). Un flot ébène mène à la place du pilori, sur laquelle il y a encore deux siècles, les esclaves étaient battus. Ce soir, Ilê Ayê panse d’une voix envoûtante les blessures passées. Captivé par le pas de deux danseuses, on oublierait presque son vol retour, dans trois heures. Le temps n’a plus de prise et nous prions les orixas de nous garder ici, à Salvador.
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DES VILLES ET DES PLAGES Salvador de Bahia
SALVADOR , QUELQUES REPÈRES
RIB RIB BEIR RA
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Posé entre l’Océan et à la Baie de tous les Saints, Salvador de Bahia se divise entre ville haute et ville basse, reliées par l’ascenseur Lacerda. Pelourinho : le centre historique est perché dans la ville haute. Restauré en 1992 par l’UNESCO et classé patrimoine culturel mondial, notamment pour son architecture Renaissance et ses maisons polychromes. Situé en bord de mer, dans la ville basse, Rio Vermelho est un quartier bohème en plein essor. Ribeira, au nord de la ville, surplombé par l’église de Bonfim, est un quartier populaire, réputé pour sa plage et son ambiance décontractée.
BONFIM MON ONTES NTES TESERR TE ERR RAT T
PELOUR PEL O IN OUR INH N O
BAR B ARRA R RIO OV VE ERME M LHO
CANDOMBLÉ culte de la tolérance
© A. D'amato/Panos-Rea
Arrachés à l’Afrique, les premiers esclaves africains importèrent ce culte vénérant les orixás : des dieux totémiques, chacun associé à un élément naturel (océan, forêt, feu…), à un jour, une couleur et un objet. Muselée par l’évangélisation, la pratique perdura néanmoins au sein des différentes nations d’esclaves. Les orixás étaient alors priés secrètement sous les traits de saints catholiques. Depuis l’abolition de l’esclavage, malgré les censures politiques (jusqu’en 1984), le candomblé gagne du terrain. On compte près de 2500 terreiros (temples) rien qu’à Salvador. Les cérémonies (chants, danses, transes) dirigées par un Père de Saints, (Pai Pote) mêlent croyances africaines, rites indigènes et catholicisme. Elles sont ouvertes à tous, sans discrimination.
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LES BONNES RAISONS D’AIMER SALVADOR DE BAHIA
© S. Savolainen/cosmosphoto
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> Profiter d’un climat tropical à moins de 8 h de vol de l’Europe ; flâner dans les rues colorées du Pelourinho ; participer à une messe de candomblé à l’église do Carmo ; découvrir quel est son orixá ; assister aux répétitions du groupe Olodum et vibrer au son de la batucada ; déguster une moqueca de crevettes chez Uaua ; prendre un bain bahianais à Barra ; grignoter des acarajés dans un kiosque de Rio Vermelho, face à la baie ; écouter les chants grégoriens de São Bento ; prendre un cours de capoeira ; assister à la grande fête de lavage de l’église de Bonfim et suivre le ballet des Bahianaises dans leurs robes blanches ; se poser sous un ciel étoilé à la Villa Bahia, au dessus des toits et de la rumeur festive de la rue.
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© E. Rasmussen/Panos-Rea
Portrait
© DR
BETO PIMENTEL LA PASSION DU FRUIT
© F. Cuttica/Contrasto-Rea
72 ans, 24 enfants, le regard pétillant de vitalité. Le secret de Beto ? Les fruits d’Amazonie qu’il cultive -dans un verger comprenant près de 200 espèces- et cuisine au Paraiso Tropical, son restaurant situé dans le quartier populaire de Cabula où il a grandi. Aujourd’hui, ce chef autodidacte reçoit le gratin brésilien dans cette cour arborée qui jadis comportait un poulailler. Car c’est par l’élevage de coqs de combat que tout a commencé. Beto cuisinait sur le pouce pour ses acheteurs qui bientôt viendraient plus pour sa moqueca que pour ses gallinacés. Devenu l’un des grands chefs brésiliens, il voyage avec la délégation présidentielle, et continue ici de faire découvrir une étonnante cuisine fruitée.
© B. Briand
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Salvador de Bahia DES VILLES ET DES PLAGES
nos adresses Le meilleur de la sélection Voyageurs
Photos © Zank Boutique Hotel — Piepenburg/Laif-Rea — A. D'amato/Panos-Rea
CHOISIR SON LIT
SORTIR
PAS LOIN
Villa Bahia : cette maison Voyageurs du Monde, située au cœur du centre historique, est composée de deux demeures coloniales. Classé meilleur hôtel du Brésil en 2012 par le site Tripadvisor. À partir de 180 € / personne
Uaua : en plein Pelourinho, une adresse réputée pour sa moqueca de poissons (plat mijoté), son bobo de camarón (soupe de crevettes) et ses casquinhas de siri (crabes farcis).
Cachoeira : situé à 120 kilomètres à l’ouest de Salvador, au bord du Rio Paragaçu et au cœur des plantations de tabac du Recôncavo. Maisonnettes, églises et ruelles sont restées figées dans le Brésil du XVIIe siècle.
Zank Boutique hôtel : imaginée par trois sœurs, cette adresse lumineuse du Rio Vermelho décline à travers ses chambres l’histoire du design brésilien. À partir de 160 € / personne Pousada do Pilar : aménagée en pousada, cette maison du quartier historique offre de sa terrasse une vue magnifique sur la baie et le Pelourinho. À partir de 70 € / personne
Acarajé da Cira : le meilleur beignet aux crevettes de la ville ! Sao Jorge Botequim : à Rio Vermelho, un bar où écouter bossa nova, samba et gafieira. Sorveteria a Cubana : coco, passion, açai, graviola, caja : tous les fruits d’Amazonie sont en sorbet chez ce glacier de Ribeira, réputé à travers toute la baie.
Praia do forte : à 70 kilomètres de Salvador, une magnifique plage convoitée par les tortues marines.
PLUS LOIN Chapada Diamantina : cette région montagneuse classée parc national, est un concentré de rivières, lacs, cascades et grottes. Le paradis des marcheurs !
Nos conseillers spécialistes maîtrisent le pays et la région qu’ils représentent, dans les moindres détails. Retrouvez toutes leurs bonnes adresses dans votre carnet de voyage.
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La Villa Bahia LEMAG
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la villa
Bahia
NOTRE MAISON DANS LE PELOURINHO
Au cœur du centre historique palpitant de Salvador, cette maison Voyageurs du Monde manie à merveille l’histoire et l’âme de Bahia. Un refuge de calme et de fraîcheur, idéal pour découvrir une ville bouillonnante.
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LEMAG La Villa Bahia
Présentation Au cœur du Pelourinho, centre historique restauré et classé par l’UNESCO, les façades des maisons coloniales à deux étages palpitent de couleurs : bleu roi, rouge carmin, ocre jaune. La Villa Bahia s’annonce discrètement derrière des ombrelles sous lesquelles on boit un jus de lima, savourant la douceur de l’agrume et de la vie bahianaise. Cette maison Voyageurs du Monde se compose en réalité de deux demeures portugaises des XVII et XVIIIe siècle, restaurées à partir de 2005. Réalisés avec la ferme intention de conserver l’architecture existante, les travaux ont permis notamment de mettre à jour dans l’un des deux patios, des bains rituels d’époque. Véritable oasis de fraîcheur dans la chaleur moite de Bahia, cette courette est surplombée d’un mur végétal et dotée d’un petit bassin, privilège rare dans le Pelourinho. Au salon, au bar, le bois tropical travaillé selon des techniques ancestrales - comme l’ensemble des matériaux traditionnels utilisés - diffuse une atmosphère coloniale. Les objets de décoration, les livres du salon, les anciennes cartes aux murs : tout est subtilement pensé pour plonger le visiteur dans l’univers des découvreurs portugais. Régulièrement, une touche vient rappeler l’influence de l’Afrique sur Bahia, notamment dans les saveurs bios du restaurant. L’odeur du café torréfié sur place monte vers les étages, que l’on rejoint par un large escalier de bois ou un petit ascenseur tropicalisé.
LA VILLA BAHIA élue meilleur hôtel du Brésil par
© V. Negrotto
La maison
L’esprit des lieux Les 17 suites de la villa sont réparties sur 3 niveaux et donnent sur l’ensemble baroque de São Francisco ou sur les patios, les toits et les clochers. Goa, Moçambique, Ormuz, Cabo Verde, Cochin : chacune évoque un ancien comptoir portugais, déclinant dans sa décoration tour à tour l’Afrique, l’Inde, l’Asie. Belle hauteur sous plafond et lit à baldaquin pour les unes, terrasse privative et hamac pour les autres. Robinetterie, vasques et baignoires ont été réalisées par une communauté de ferrailleurs brésiliens. Cette volonté de valoriser le savoir-faire local - insufflée par Bruno Guinard, directeur de la villa - se retrouve dans les couvre-lits tissés par une association de femmes et les uniformes dessinés par des stylistes en herbe pour un personnel à 99% bahianais. Enfin, la Villa Bahia s’attache à modérer ses consommations énergétiques, une vision nouvelle du tourisme au Brésil.
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La Villa Bahia LEMAG
Photos : — Page de gauche Bahianaise en costume traditionnel. Ci-dessus Chambre avec terrasse privative donnant sur les toits de la ville baroque. Ci-contre Lit à baldaquin, tissus acidulés, statues de bois et céramiques Photos © M. Zublena
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LEMAG La Villa Bahia
“Bahia est une terre de sensations”
Bruno Guinard Directeur de la Villa Bahia Le Brésil et vous : une histoire d’amour ? Plutôt une histoire d´infidélité ! Ma fascination et mes rêves d´enfants, c´est l´Afrique. Après deux années de périple entre la Patagonie et l´Altiplano péruvien, le hasard des chemins m´a mené au Brésil. Tout m´y semblait plus facile, même sans parler la langue, mes débuts dans ce pays ont été fait de sensations et de révélations. Pourquoi Salvador de Bahia ? Le candomblé m’y a amené. Cette religion animiste afro-brésilienne m’a permis de vivre un peu l´Afrique de mon imagination. Ce que j´aime ici, c´est la rencontre permanente des cultures, des époques, des gens. Tout cohabite, et tout devient bahianais. L´assimilation n´est pas une démarche, c´est la vie, c´est l´air que l´on respire ! Que faut il faire à Bahia ? Je dirais… le moins possible ! Bahia est une terre de farniente, de sensations. Alors malgré toute cette histoire, toutes ces églises chargées d’or, tous ces musées à visiter, on préfèrera écouter les bruits de la rue, regarder un match de foot, respirer l’odeur des acarajés, voir passer les gens. C’est coloré, il se dégage toujours quelque chose. On se laisse porter, sans jamais culpabiliser, au contraire c’est très enrichissant ! Malgré tout Salvador regorge de possibilités… Bien sûr, aller à la plage, visiter un musée, un spectacle, s’inscrire à un cours de capoeira, suivre un groupe de percussions, regarder les gens danser… finalement, ressentir toutes ces choses qui font Bahia : c’est aussi ça voyager.
© V. Negrotto
1 VOYAGE = 1 IDÉE Voyagez comme vous êtes ! Ce conce pt propose un v oyage sur mesure de plus en plus pointu : selon vos idée s, v os hobbie s, v otre métie r, nous organisons sur plac e de s re ncontre s pe rsonnalisée s, de s visit e s e t des activités inédites.
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Rencontrer un Père des Saints et comprendre le candomblé, apprendre à cuisiner la moqueca avec un grand chef, s’initier avec ses enfants à la capoiera et aux percussions, régater sur un vieux gréement... et tous les autres thèmes que vous imaginerez.
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La Villa Bahia LEMAG
Y ALLER
Y dormir > À partir de 180 € / personne et par nuit
Idée de séjour 7 jours / 5 nuits > À partir de 1 950 € / personne Vols, transferts, logement et petit déjeuner inclus.
À vivre sur place En janvier : le Lavagem do Bonfim est une grande fête célébrant Oxalà, divinité majeure du candomblé. En février : le Carnaval bien sûr. Mais aussi la Festa de Yemanja. Les Bahianais vêtus de blanc descendent sur la plage de Rio Vermelho pour déposer des offrandes à la déesse de la mer. En juin : à la fête de la Saint Jean la ville se pare de couleurs, de danses et de musique.
Rendez-vous musicaux
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Le mardi soir, à partir de 18h, le candomblé s’invite dans les rues du Pelourinho. L´occasion de suivre différents groupes de percussion et des écoles de samba qui répètent pour le carnaval. À 19h : rendez-vous sur les marches de l’église du Senhor dos Passos pour suivre les rythmes de Geronimo. Le samedi à 9h, direction l´église de São Bento pour écouter les chants grégoriens, puis vers 17h, au MAM (Musée d’art moderne) un groupe de jazz ou de bossa se produit en live.
À voir absolument Fondation Pierre Verger : fruit de ses deux amours, le Golfe du Bénin et Bahia, cette fondation réunit l’incroyable fond photographique, la bibliothèque et les archives personnelles de ce grand voyageur, spécialiste du candomblé. De captivantes images noir et blanc prises dès le début des années 30, notamment ici à Bahia où Verger finira ses jours.
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DES VILLES ET DES PLAGES Salvador de Bahia
COMPARÉES PARFOIS À CELLES DE LA PRAIA DE FORTE SALVADOR DE BAHIA
BOIPEBA
MORRO DE SÃO PAULO
POLYNÉSIE, LES PLAGES DE L’ÉTAT DE BAHIA, ACCESSIBLES AU DÉPART DE
SALVADOR, DÉCLINENT
À LA PERFECTION TOURISME, TRANQUILLITÉ ET ÉCOLOGIE. ITACARÉ TRANCOSO CORUMBAU
— BAPTISTE BRIAND — Rédacteur Voyageurs
Vert balnéaire AU SUD : Trancoso, Corumbau,
trésor de Trancoso reste néanmoins ses Itacaré. Outre les jeunes crevettes de plages, des bijoux d’émeraude posés au sa mangrove et les aras flamboyants de pied de la falaise ocre, à l’ombre de la sa jungle tropicale, Trancoso, 725 km jungle. La première est à 10 minutes de au sud de Salvador, abrite une espèce marche, d’autres restent précieusement plutôt habituée à la lumière artificielle : gardées par des kilomètres de pistes. les people. De Robert De Niro à Steven Spielberg, de Naomi Campbell à la Toujours plus au sud, une langue princesse Lalla Salma, tous sont tom- de sable de 15 km lape l’océan : bés pour ce village typiquement bahia- Corumbau - “loin des soucis” en nais qui, il y a 30 ans, vivait sans eau langage Pataxó - un autre secret que ni électricité. Si désormais les villas cô- se soufflent baleines à bosses et toient les casas de pêcheurs, elles s’ins- pêcheurs de tranquillité. Un bout du monde bien pirent de leur dismérité après quelcrétion rustique “À l’ombre des manguiers, et se fondent à une ambiance très “gypset” ques heures de piste ou de bal’environnement. plane sur le Quadrado et teau. Plus proche À l’ombre des ses façades acidulées” de Salvador (400 manguiers, une km) : Itacaré. Ce ambiance très “gypset”(bohème chic) plane sur le village enfoui dans la forêt Atlantique Quadrado et ses façades acidulées. et œuvrant pour sa protection, compte Cette esplanade verdoyante surplom- une quinzaine de plages (Resende, bant l’océan donne le pouls du village. Tirica, Hawaizinho...) vénérées par les Calmement plat à l’heure de la sieste, surfeurs… entre autres. le rythme s’accélère en fin d’après midi autour d’un match de foot impro- AU LARGE : Boipeba, Morro de visé devant la petite église portugaise. São Paulo. 150 km au sud de SalPuis, le parfum alléchant du dendé vador, dans l’archipel protégé de s’échappe des échoppes, les lampions Tinharé, l’île de Boipeba est posée illuminent les terrasses et le son de la sur l’estuaire du fleuve de l’Enfer. bossa monte : Trancoso bat son plein. Un nom sans doute destiné à dissuaOn peine alors à quitter le refuge éco- der les visiteurs de débarquer sur ce lo-chic d’Uxua : 9 maisons restaurées paradis pavé de plages vierges, lanau cœur d’un rêve végétal. Le véritable goustes et cocotiers. Même décor >>
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sur l’île voisine de Tinharé accessible en bateau depuis Salvador : Morro de São Paulo, une colline bordée de plages et de piscines naturelles, a d’abord attiré les pirates avant d’être prise d’assaut par les fêtards du monde entier.
AU NORD : Praia do Forte. Ses 14 km de sable blond, ponctués de piscines naturelles formées par le récif, attirent de septembre à mars des invités vip : les tortues marines. Ces nageuses tranquilles, venues pondre dans le sable farine, sont soutenues depuis près de 30 ans par le projet Tamar (tartarugas marinhas). Les membres de cette organisation - souvent des pêcheurs reconvertis veillent à la protection des lieux de ponte. Il est possible de suivre leur travail entre un cours de surf, une escapade à cheval dans la réserve de Sapiranga et une sortie en mer pour observer les baleines.
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“Calmement plat à l’heure de la sieste, le rythme s’accélère en fin d’après midi autour d’un match de foot improvisé”
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Bahia et ses environs
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LEMAG Le Brésil de RKK
— récit —
Le Recôncavo, l’autre Bahia — RÉMY KOLPA KOPOUL — Notre invité Voyageurs au Brésil
Salvador de Bahia. Souvent on dit “Bahia”. La ville se confond avec son état. Au début, enfin, quand les Portugais ont jeté l’ancre dans ce coin sublime, c’était simplement Baia, la baie. Le “h” s’est immiscé bien plus tard. La première capitale du Brésil (1548-1763) est devenue un creuset de la culture afro-brésilienne : son carnaval de rue est le plus fréquenté au monde, avec ses megacamions à musique (le Trio elétrico) et ses blocos afro (Olodum, Ilê Aiyê...), ses 365 églises y côtoient les terreiros du candomblé (les cultes arrivés dans les bagages des esclaves d’Afrique). Et ses plages sur le littoral. Bref, un pôle qui attire le monde entier. Et pourtant, Bahia, ce n’est pas seulement une ville, c’est, rappelons-le, un État, exactement grand comme la France, avec d’autres régions singulières. Sur la côte Sud, d’Ilheus à Itabuna, c’est la zone du cacao, immortalisée par les truculents romans de l’immense Jorge Amado (notamment “Gabriela, girofle et cannelle”). Loin dans l’intérieur (comme on dit au Brésil), au-delà du Sertão aride, il y a la Chapada Diamantina, un verdoyant parc naturel aux mille cascades, refuge des Baianes qui fuient le boucan du carnaval. Mais cette fois, je vous emmène de l’autre côté de la Baie de Tous les Saints, sur les terres luxuriantes du Recôncavo, de Santo Amaro à Cachoeira, à une bonne heure de route de Salvador. Une région très spéciale, hors des
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circuits touristiques, à la fois maritime et spongieuse, chargée d’histoire, un voyage dans le voyage, au pays de Caetano Veloso et sa sœur Maria Bethânia, sur les terres de la samba de roda. Si peu à voir avec celle de Rio, elle rythme les moments précieux de ce Recôncavo, ses habitants en sont fiers, et encore plus depuis que ladite samba de roda (ou chula) a été labellisée “Patrimoine immatériel” par l’UNESCO, seul genre musical brésilien ainsi consacré. Un patrimoine précaire, toutefois, entretenu par de vaillants anciens, avec peu de moyens. Un peu d’histoire : on a affaire à une terre singulière parce qu’agricole, on y cultive depuis toujours la canne et le tabac (vous le verrez plus tard, ça a son importance), où nombre d’esclaves fraîchement débarqués d’Afrique ont atterri, pour les travaux des champs. Un foyer de révoltes, notamment en 1807 et en 1835, date de l’ultime soulèvement, dit des “Malês” : les tambours ont sonné depuis Salvador jusqu’au Recôncavo, et les esclaves, sortis de leurs réduits pour en finir avec leurs maîtres et aussi avec l’Église Catholique, ont été massacrés. Des dizaines de morts, des centaines de prisonniers et même 500 d’entre eux... renvoyés en Afrique ! Leur cri de ralliement : “Allah akhbar”. Car la religion des esclaves, souvent enracinée dans leurs racines yoruba, a aussi emprunté ses valeurs à l’islam des marchands d’esclaves musulmans d’Afrique qui les ont vendus ! Pour l’abolition de l’esclavage, il faudra attendre 1888. Le
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Brésil, pourtant indépendant depuis 1822, était pour le moins en retard sur le reste du monde ! Cachoeira de Sao Felix : la torpeur est contagieuse, les rues sont désertes, cap sur la petite maison blanche qui sert de lieu de culte et de musique. Dona Dalva, figure lumineuse, nous reçoit, très émue, dans sa grande robe blanche de “Baiane”, comme toutes les femmes présentes, elle est âgée et son principal souci est de transmettre son savoir-faire et sa connaissance aux jeunes générations, en l’occurrence sa petitefille. Dona Dalva dirige le groupe de samba de roda Suerdieck. Du nom de la fabrique de cigares (maintenant fermée), fameuse dans tout le Brésil, où elle travaillait comme “rouleuse” avec ses collègues de travail. Cela fait 60 ans que Dona Dalva donne le signal aux voix féminines et du tambour, pour les hommes. Les chants, profanes mais empruntant au religieux, s’enchaînent comme par magie. Les femmes tournent sur elles-mêmes, on n’est pas loin de la transe soufi. L’âme de Cachoeira semble résider toute entière dans cette masure, la samba sonne comme un tourbillon qui défie le temps. Et ce, même si la ville est loin de se regarder dans son seul passé, en témoigne la nouvelle Université Fédérale du Recôncavo, inaugurée par le Président Lula et à la pointe des nouvelles technologies. Et en même temps, Cachoeira célèbre chaque mois d’août la Confrérie de Boa Morte, un ordre séculaire de bonnes sœurs noires qui “mixe” catholicisme et syncrétisme du candomblé. À présent, cap sur Santo Amaro, traversé par la rivière Subaé que chante Maria Bethânia (et qu’a composé son frère aîné Caetano Veloso) Tous deux ont porté dans le monde entier le feeling particulier de leur ville. Ils ne sont plus seuls, en 2010, le groupe Samba Chula de São Braz a chauffé à blanc l’assistance du WOMEX (le marché mondial de la world music) à Copenhague. São Braz ? Un village de pêcheurs de la commune de Santo Amaro, la base familiale de Nando, rasta depuis le début des années 80, comme nombre de ses proches. On le trouve soit dans son restaurant “roots” à souhait, “Nando’s mariscos”, dans le centre de Santo
Amaro, soit dans la très officielle Maison de la samba de roda, que ceux de São Braz partagent avec d’autres groupes, comme Raizes de Santo Amaro, le groupe de Dona Nicinha. Cette maison, obtenue avec l’aide d’une poignée de musicologues de terrain et aussi du Ministre de la Culture de Lula, Gilberto Gil, enfant de Bahia, a redonné un coup de fouet à une musique vieillissante. Le petit peuple du cru renoue ainsi avec un genre négligé et souvent couvert par les décibels. Il faut voir, sur la terrasse de cette maison coloniale, les deux frangins João de Boi et Aluminio se tirer la bourre, sur fond de guitare stridente en boucle qui rappelle la rumba congolaise, un bouquet de percussions, et ces dames aux danses trépidantes et au chœur espiègle. De leurs voix rauques, ils chantent dans leurs chulas (chansons) l’histoire de l’esclavage et les maux de la planète, qu’ils mélangent à des vannes de l’instant, souvent coquines, sur leurs voisins, ou aux belles mélodies du grand compositeur local Roberto Mendes. Plus on a de Dieux, plus on prie ! Eléments de candomblé et de la religion catholique, deux traditions qui cohabitent malgré l’hostilité de la hiérarchie de l’Église, plus un soupçon de rastafarisme, voici un cocktail tropical comme seul Bahia et particulièrement ce Recôncavo peuvent en sécréter. Il faut voir dans leur univers ces gens humbles et conquérants, croyants et bons vivants, pour en déguster, comme dirait Rabelais, la substantifique moelle.
Les adresses de RKK Suerdick
rua Ana Nery, 19, Cachoeira Casa do Samba de roda
Solar Subaé - Rua do Imperador, nº 1 Santo Amaro Nandos Mariscos
Av. PresidenteVargas, 35 Santo Amaro
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Recife DES VILLES ET DES PLAGES
OLINDA, JOYAU DE L’ARCHITECTURE COLONIALE, RECIFE, AU CŒUR DE LA MODERNITÉ : DEUX VILLES VOISINES ET DISSEMBLABLES, POUR VOYAGER DU BAROQUE AU CONTEMPORAIN.
— MARION OSMONT— Rédacteur Voyageurs
Si Rio et Bahia sont tournées vers la mer, Recife, elle, se nourrit des énergies conjuguées de l’océan Atlantique et des terres du Nordeste - la plupart de ses habitants en sont originaires, fiers de leur culture paysanne. Est-ce ce métissage entre Atlantique et Sertão qui impulse à Recife ce tempo vibrant ? La troisième ville du pays est un pôle économique de premier rang - avec une croissance annuelle de 10 % ! -, c’est aussi la scène privilégiée de toutes les cultures alternatives. Sa formidable énergie est palpable sur ses plages, dans ses bars et ses salles de concert. C’est comme si la terre bougeait sous nos pieds, comme si la ville même était électricité - pour apprécier Recife, lâchez prise, laissez-vous porter par son énergie ! Pour commencer la journée en couleurs, on se perd dans le grand marché de San José, avec ses étals généreux de pitayas, d’acérolas et de goyaves. Dans la chaleur qui monte, on file à Brasilia Teimosa, l’ancienne favela rénovée en un bruissant quartier populaire, pour déjeuner de crevettes sautées au citron vert, avec pour horizon océan et fleuve Capi Baribe. En début d’après-midi, cap sur la plage de Boa Viagem… Barbecues, parties de volley, baignades, les pernambucanos, démarche assurée et verbe haut, viennent chaque jour y animer le cœur vibrant de leur ville. On reste là jusqu’au début de soirée, où s’ajustant au rythme de la foule, on passe de bar en bar pour boire un jus de maracuja ou une caïpirinha. Puis, laissant la plage à ses concerts géants, on termine la soirée au Bar Central, le lieu de rassemblement de la communauté bohème, où artistes et intellectuels réinventent chaque nuit la scène mangue contemporaine. Le mangue beat, mix de musique traditionnelle du Pernambuco, de rap, reggae, et d’électro, ne pouvait naître qu’ici, à Recife, dans cette ville fondée sur
Trépidante Recife des marécages, gagnant sur la mangrove - mangue en portugais. Chico Science, son initiateur, prônait une création ancrée dans la culture populaire et ouverte sur le monde, à l’image de la forêt de mangrove, dont les arbres se déploient en ancrant leurs racines dans la vase. Un symbole qui pourrait être étendu à la ville, fière de ses traditions et pourtant résolument tournée vers l’avenir, au cœur du Brésil du XXIe siècle, le Brésil de tous les possibles. Le lendemain, à Olinda, on vérifie l’assertion de Chico Science : “a melhor vista de Recife é de Olinda, e vice-versa”, qu’on peut traduire par “le meilleur point de vue sur Recife est à Olinda, et vice-versa”, avant de se plonger avec délices dans un autre Brésil, celui des colonies portugaises. La belle endormie exhibe ses splendides églises baroques serties d’une nature exu-
“C’est comme si la terre bougeait sous nos pieds, comme si la ville même était électricité. Pour apprécier Recife, lâchez prise, laissez-vous porter par son énergie ! ” bérante - manguiers, arbres à pain, bougainvilliers et flamboyants. Les enfants courent dans les rues pavées en faisant voler des cerfs-volants, les dames discutent assises sur le perron de leurs maisons colorées ; à la tombée de la nuit, on s’enivre des sons mêlés de Olinda, cantiques échappés des églises, cuivres et tambours des orchestres de fevro, et cris des vendeurs ambulants d’acarajé.
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DES VILLES ET DES PLAGES Recife
FERNANDO DE NORONHA
CABAÇEIRAS OLINDA RECIFE ALTO DO MOURA
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BEZERROS
SERTAO
PAS LOIN
PLUS LOIN
Y ALLER
Olinda, le temps suspendu Un trésor d’art et d’architecture baroques, classé au patrimoine mondial. Sur ses sept collines à la végétation luxuriante, face aux eaux bleues de l’océan, églises, couvents et monastères rivalisent de beauté. Maisons peintes de couleurs vives, ruelles pentues, places animées de musique ao vivo, … La belle Olinda a tout pour plaire ! Ne manquez pas son carnaval, l’un des plus attrayants du Brésil.
Découvrez un autre brésil, le Sertão ! Les Indiens l’appellent caatinga, “la forêt blanche”, à perte de vue, des paysages de cactus et d’épineux, de pierres sèches. Cette région méconnue est le creuset de la culture brésilienne. Littérature érudite ou populaire –les folhetos de cordel- , cinéma contemporain, ses terres arides ne cessent d’inspirer les artistes brésiliens. On y visite les villages reculés et les marchés populaires, on y dort à la ferme. Ambiance bout du monde.
Recife/Olinda – Sertão – Fernando de Noronha
10 JOURS / 8 NUITS Pour profiter des charmes baroques de la belle Olinda, vous logerez au cœur de la vieille ville, à la Posada dos quatro cantos, maison coloniale aux parquets couleur de miel et au patio fleuri. Vous partirez sur les terres arides du Sertão, à la découverte d’une culture paysanne préservée, avant de savourer à Noronha les plaisirs de la mer, eaux cristallines et danse des dauphins. > À partir de 3 500 € / personne
Photos © P. De Wilde/Hoa-Qui — A. D'amato/Panos-Rea — E. Jan Ouwerkerk/Hh-Rea
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© The New York Times/Rea
© S. Grandadam/Hoa-Qui © D. J. Clark:panos-Rea
LES BONNES RAISONS D’AIMER RECIFE > Profiter du carnaval avant le carnaval quand, dès début janvier, tambours et fanfares impulsent à Olinda et à Recife le rythme du frevo ; visiter la maison du grand anthropologue Gilberto Freyre, auteur du livre Maîtres et Esclaves ; s’endormir, bercé par les mouvements du hamac, dans le patio d’une pousada ; visiter l’église Notre-Dame du Rosaire des Hommes Noirs ; profiter de l’océan, protégé de ses ardeurs par le récif de corail ; découvrir la région natale de Lula, dont il est parti pour São Paulo à l’âge de 7 ans, avec sa mère et ses frères et soeurs ; faire une balade à cheval dans les paysages arides de “l’outback brésilien”, le Sertão.
© B. Perousse/Hoa-Qui
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LEMAG Le Brésil de RKK
— récit —
Recife — RÉMY KOLPA KOPOUL — Notre invité Voyageurs au Brésil avec Bruna Dildeberg et Denis Roy
Recife, capitale du Nordeste, creuset d’un Brésil riche en traditions et tourné vers le futur, sans doute le pôle le plus innovateur de ce nouveau siècle (et rutilant carnaval de rue). Balade à rebondissements, suivez les deux guides, de Boa Viagem, à l’ombre des tours et les pieds dans l’eau, jusqu’à Olinda, cité coloniale sur la colline ! Bande son : Alceu Valença, le king du Carnaval, Silverio Pessoa, le nouveau troubadour, Nação Zumbi, le rock du Nordeste, Spok Frevo Orquestra, implacable big band cuivré, DJ Dolores, platineur aux luxuriantes saveurs.
Bar Central
Les adresses de RKK Sushi Yoshi (www.sushiyoshi.com.br)
Rua Padre Luiz Marques Teixeira, 155 - BoaViagem - Recife Un petit japonais caché dans la forêt d’immeubles de Boa Viagem, le quartier des plages. Le souriant Chef Masayoshi Matsumoto, qui reçoit lui-même, a le souci de préserver la tradition japonaise doublée d’audace autour de la cuisine locale : traditionnel plat de sashimis mais aussi sushis frits accompagnés d’une caïpirinha, d’un saké chaud ou encore d’une vodka-framboise dont il a le secret.
Rua Mamede Simões, 144 - Recife Pour ceux qui veulent accompagner cachaça, caïpirinha ou caipifrutas avec des plats de différents pays (grecs, indiens et italiens notamment), rencontrer artistes, journalistes, réalisateurs et intellectuels de la région, c’est la bonne adresse ! On dit à Recife que les discussions se concluent invariablement au Bar Central ! Sala de Reboco (www.saladereboco.com.br)
Rua Gregório Júnior, 264, Cordeiro - Recife Pour qui veut apprendre à danser le forró : situé dans le quartier du Cordeiro, la Sala de Reboco présente des artistes de tout le Nordeste. Bien des musiciens y ont fait leurs débuts : Silvério Pessoa, Dominguinhos, Amelinha, Genival Lacerda, etc. Attention les filles, ne pas décliner l’invitation à danser !
UK PUB (www.ukpub.com.br)
Mercado de Boa Vista
Rua Francisco Cunha, 165 - BoaViagem - Recife Bien que promouvant parfois des sessions de musique électronique, on déniche dans cette salle située a Boa Viagem de vrais talents en concert. Dj Dolores et Orchestra Santa Massa y ont signé leur grand retour en 2011 après dix années de silence. Otto, Eddie, Marcelo D2, comme les nouveaux noms du rock du cru, Johnny Hooker, Pedro Quental et Zeca Viana. Ca vaut la peine de s’informer de la programmation.
Rua Santa Cruz – BoaVista – Recife Construit en 1822, ce simple marché se transforme en attraction culturelle. Pendant la semaine les petits magasins vendent artisanat, fruits et légumes… mais le week-end, les travailleurs viennent danser et manger des plats aussi exotiques que fava com charque, dobradinha, sarapatel…, le tout accompagné d’une bière estupidamento gelada (archifraîche !), rituel incontournable pour en finir avec la canicule.
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Oficina do Sabor (www.oficinadosabor.com)
Rua Pe Roma, 722 – Parnamirim - Recife En découvrant les quartiers nord de Recife, on s’arrête au Bar do Neno pour goûter un traditionnel “caldinho de feijão”, une petite soupe de haricots en guise de “tira-gosto” (amusegueule) servie avec de la viande séchée, idéale avec un verre de cachaça Germana ou Triunfo (avec modération !).
Rua Amparo, 335 - Olinda Situé sur une ladeira (rue escarpée) de la ville historique de Olinda, ce restaurant offre une vue magnifique sur Olinda et Recife. Plats typiques comme le camarão no gerimum (crevettes à la sauce de fruits tropicaux cuites à l’intérieur d’un petit potiron) et de délicieuses caipifrutas, variation de la caïpirinha avec fruits peu connus comme la jaboticaba, le caja, aux saveurs exotiques. Aux dires du plus grand chanteur du Nordeste, Alceu Valença, “On y déguste la cuisine contemporaine dans ce qu’elle a de tentateur”. Recommandé pour déjeuner mais à éviter le week-end : les places en terrasse se font rares.
Bodega do Véio
Rua do Amparo, 212 - Olinda Mi bar – mi pub alternatif, ce coin préféré de Mestre Salustiano, figure locale de la musique nordestine, fréquenté aussi par Di Melo, Alceu Valença et Rogerman (Bom Sucesso Samba Club) cette bodega (sorte d’épicerie-bar) a une programmation spéciale le mardi : soirée vinyle idéalisée par le DJ 440, où Djs et habitués sont aux commandes d’une soirée musicale entre MPB et musiques du monde. Le jeudi, chorinho live. Grande carte des cachaças… à boire avec saucisses et jambons, vendus par lot de 100 grammes, pour des broutilles. Maison do Bonfim
Rua do Bonfim, 115. Carmo - Olinda Non… vous n’êtes pas en France, mais c’est bien le nom du restaurant, sur la ladeira do Bonfim, à Olinda ! Le chef, Jeff Colas, Français installé au Brésil, tient depuis des années la meilleure table française de la ville. Fréquenté par les artistes, c’est une option en cas de saudade (blues) de la gastronomie française, nappée d’une délicate touche brésilienne !
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© E. Jan Ouwerkerk/Hh-Rea
© S. Grandadam/Hoa-Qui © P. Guimaraes/4See-Rea
Bar do Neno
Alto da Sé de Olinda
Ladeira da Sé - Olinda Tout en haut d’Olinda, sur une place d’où l’on découvre les plages citadines de Recife, voici tout un monde de boutiques d’artisanats et de vendeurs ambulants. Savourez-y un tapioca com queijo e côco (crèpe croustillante au manioc avec fromage frais fondu et coco râpée) en buvant un cocktail à la barraca do Gordo (stand du Gros). Ses doigts potelés mixent et mélangent de généreuses portions de fruits et de vodka, voire de cachaça. Un souvenir peu encombrant : a caixa mágica (la boîte magique), impossible à ouvrir sans l’explication complice du marchand.
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DES VILLES ET DES PLAGES Recife
LES DU
PLAGES
NORDESTE SONT
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BRÉSIL. UN VOYAGE SPORTIF, FESTIF, OU FARNIENTE… DU
PIPA ARCHIPEL FERNANDO DE NORONHA
LA MER COMME VOUS L’AIMEZ
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OLINDA RECIFE
ALTO DO MOURA
AU SUD : Sao Miguel dos Milagres BEZERROS SERTAO
SAO MIGUEL DOS MILAGRES
Situé entre Recife et Maceio, loin des sentiers battus, le village de pêcheurs de Sao Miguel dos Milagres est un lieu de quiétude absolue. Ses plages de sable fin sont désertes, et à perte de vue, des cocoteraies. On part en mer avec les pêcheurs, on se balade sur la plage à cheval. Mer turquoise et barrières de corail, petits villages préservés, loin du monde, pour un séjour nature et farniente. Idéal pour un voyage de noces. Y DORMIR : POUSADA ALDEIA BEIJUPIRA
Au sud de Natal, le village côtier de Pipa, ses plages sauvages, ses lagons et ses dunes de sable composent un véritable paradis tropical. Spot de prédilection des surfeurs et des kiters, le petit village côtier est devenu l’un des lieux les plus branchés du Nordeste. On se balade en buggy sur ses plages, on s’y baigne avec les dauphins. Et on danse jusqu’au matin au Oz bar ou sur la plage Praia do Amor !
AU LARGE : l’archipel Fernando de Nornonha À 45 minutes de Recife en avion, les 21 îles escarpées de l’archipel sont un paradis pour les plongeurs, avec des fonds marins parmi les plus beaux au monde, riches d’une quinzaine d’espèces de coraux, de langoustes, de colonies de dauphins et de barracudas, de raies, de murènes et de requins. On va de plage en plage en scooter ou en buggy,… baignade, surf, les plaisirs sont multiples. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, l’archipel, véritable eden verdoyant, est un parc naturel protégé.
Y DORMIR : TOCA DA CORUJA
Y DORMIR : POUSADA TEJU AÇU
Vous serez séduits par le charme de l’établissement, situé dans le village, tout près des plages : 23 vastes bungalows au cœur d’un jardin tropical. > À partir de 180 € / personne
À 10 minutes à pied de la plage Praia de Conceiçao, la pousada dispose de 12 chambres de grand confort. Le restaurant et le bar proposent une cuisine contemporaine. > À partir de 340 € / personne
AU NORD : Pipa
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> À partir de 180 € / personne
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Recife balnéaire… le Nordeste !
Un beau lodge de bungalows inspirés par l’architecture indigène, et posés sur la plage Praia do Laje, entre jardin tropical et océan.
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Grandeur NORDESTE – AMAZONIE - PANTANAL
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RÉCIT DE VOYAGE
Nordeste, des dunes et des plages
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Photos : © V. Durruty/Rapho
— SANDRINE SOIMAUD — Rédacteur invité
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Nordeste GRANDEUR NATURE
AU FIL DE L’EAU, AU GRÉ DES MARÉES, ON SE LAISSE TRANSPORTER, EN PARFAITE HARMONIE AVEC L’OCÉAN, JUSQU’AUX TRÉSORS D’ARCHITECTURE BAROQUE DE SAO LUIS...
LES BONNES RAISONS D’AIMER LE NORDESTE —
L’aventure débute à Fortaleza, où, dans la tiédeur de l’air, on s’initie à la nuit brésilienne : musique, cachaça, gargotes sous les étoiles... On se laisse vite gagner par cette allégresse, cette énergie et cette douceur de vivre. Le lendemain, le bugueiro nous conduit encore plus loin dans cette sensation de plénitude. Dès la sortie de la ville, on longe la côte, les pensées sont captives du ciel, du soleil, de la mer et du vent. On oublie l’asphalte, la ville et toutes les tensions. Le buggy laisse à peine son empreinte sur le sable lisse et doré, le regard oscille entre deux infinis, la plage à perte de vue, et l’horizon au bout de l’océan.... On fait des haltes pour se baigner dans l’eau claire, s’allonger sur le sable blond, et se bercer dans un hamac en attendant que grillent les langoustes et poissons, à peine sortis du filet... On pourrait se croire Robinson, si l’on n’avait tant de plaisir à rencontrer les enfants qui jouent au foot sur le sable plat, les pêcheurs qui viennent nous montrer leurs prises. Les habitants du Nordeste sont fiers d’y vivre mais ils partagent volontiers leur bonheur avec les visiteurs. Si l’on s’arrêtait là, juste au bord de l’une de ces plages on aurait fait un beau voyage... Mais lorsque après une nuit passée à Guajiru, on reprend la piste pour voir se profiler les reliefs souples des premières dunes, on éprouve une forme un peu enfantine d’exaltation. En plein cœur d’une réserve naturelle, lové entre les dunes et la mer, le village de Jericoacoara, “Jeri” pour ses nombreux adeptes, est un petit miracle. Ici non plus, pas de route, on marche sur le sable, mais on peut profiter de boutiques pleines de charme, de restaurants hyper contemporains, et de bungalows sublimes. Le spectacle est permanent, que l’on se laisse tenter ou non, voir filer et s’envoler les planches de kite fait rêver. On peut aussi skier dans les dunes ou les parcourir à cheval, en buggy... Le séjour en bord de mer est totalement réinventé, la >>
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© M. Nascimento/Rea
Photos : © V. Durruty/Rapho
ITINÉRAIRE DE FABIANA FERRATO CONSEILLER BRÉSIL 12 jours / 10 nuits Fortaleza - Guajiru - Jericoacoara - Barra Grande Delta des Amériques - Barreirinhas– Parc National de Lençois Maranhenses - Sao Luis
> Longer, sans jamais quitter l’eau, trois états du Brésil... Et vivre en tongs et en maillot. Découvrir un Brésil sain et authentique ; danser les pieds dans le sable et la tête dans les étoiles sur les rythmes cadencés du forro ; se surprendre à penser qu’un hamac est un accessoire indispensable et la caîpirinha la seule boisson rafraichissante ! Escalader la grande dune de Jericoacoara pour voir en quelques instants le soleil se fondre dans la mer. Traverser les siècles au cœur de Sao Luis, et déguster les délicieux beignets de morue légués par les Portugais.
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J’IRAI À JERICOACOARA !
Parc National de Lençois Maranhenses
douce et chaleureuse attraction des dunes, balayées par le vent, rivalise avec celle de l’océan. Le parcours qui nous emmènera vers l’autre parc naturel passe par le Delta des Amériques, l’occasion de voir les dunes et la mangrove se
Parc National de Jericoacoara
“Dès la sortie de la ville, on longe la côte, les pensées sont captives du ciel, du soleil, de la mer et du vent.”
FORTALEZA SAO LUIS
BARREIRINHAS
NATAL
fondre dans l’étendue plate du fleuve et surtout d’admirer la faune. Caïmans, singes, ibis rouges s’ébattent sans crainte, ici, la principale alimentation est constituée par les crabes géants qui pullulent... Après ce périple, vient le choc le plus intense, l’ultime révélation d’un paysage à la fois onirique, surréaliste et éperdument sensuel: celui du parc des Lençois. Les vallons de sable blanc et fin comme de la farine servent d’écrins à des milliers de bassins d’eau douce couleur émeraude. On glisse le long des dunes tièdes et l’on s’ébat dans l’eau claire chauffée par le soleil. Puis, afin de ménager une transition, les derniers jours s’écoulent au cœur du quartier historique de Sao Luis. On reprend goût à la civilisation, on flâne dans les rues pavées en admirant les azuléjos des façades colorées, et l’on apprécie la fraîcheur des églises baroques. Enfin vient l’envol, qui marque souvent le début du compte à rebours vers le prochain séjour, tant les autres plages, les autres sables, les autres vagues nous paraîtront fades désormais...
Situé à 5 heures au nord de Fortaleza, le Parc National de Jericoacoara est une aire protégée de 200 km2 englobant dunes, plages et villages de pêcheurs au charme atypique. Le village de Jericoacoara, “la maison des tortues” en langage Tupi, n’a toujours pas d’accès routier et se résume à 3 rues ensablées dans lesquelles on danse le forrô à la nuit tombée. L’expérience est naturellement forte. On vit ici au rythme des éléments : le soleil, la mer, le vent et… le sable. Les plages sont immenses et quasidésertes, les dunes majestueuses. Repaire des hippies dans les années 70, “Jeri” s’est muée aujourd’hui en capitale mondiale du kitesurf, du windsurf, du sandboard (surf sur sable)... et du farniente pour les moins sportifs. Malgré le succès, le village garde ses airs de bout du monde, à l’abri du tourisme de masse.
Y ALLER SÉJOUR 9 JOURS / 7 NUITS La Villa Kalango c’est 17 bungalows et palafittes en bois exotique, enfouis dans un paysage mêlant cocotiers et immenses dunes de sable blanc qui affleurent la piscine. L’inspiration est ethno-hippie-chic. Laissez-vous porter du lounge confortable à l’espace massages surplombant l’océan. > À partir de 2 500 €
ITINÉRAIRE DE 12 JOURS / 10 NUITS > À partir de 3 300 € / personne
- Dévaler tout schuss les dunes en buggy - Leur nouvel ami, le “bugueiro” (chauffeur de buggy), un as du volant - Les nombreuses haltes pour la baignade : eaux cristallines et piscines naturelles - S’initier en famille à l’“esquibunda” ou “ski-fesse” et à la capoeira : fous rires garantis !
ITINÉRAIRE EN FAMILLE
Les plus belles plages du Nordeste en buggy
8 jours / 6 nuits Natal – Galinhos – Fortim – Fortaleza
Ce périple vous lance sur les traces d’un Brésil hors-piste : villages de pêcheurs, paysages désertiques, gigantesques dunes de sable roux… Explorez également la mangrove, flânez le long des interminables plages piquées de cocotiers... Goûtez les délices simples de la vie locale : poissons grillés à l’ombre d’un cabanon de pêcheur, langoustes toutes fraîches et jus de fruits tropicaux. Aucun hôtel ni restaurant de standing européen à l’horizon : les hébergements sont de petites pousadas simples et rustiques. Les étapes en buggy peuvent être un peu “tape fesses” alors on s’accroche ! Et pour se rafraîchir et ne pas finir comme des langoustes, on plonge quand on veut dans la mer turquoise !
© M. Nascimento/Rea — S. Duarte/Vdm
LES ENFANTS AIMERONT !
© Alter Nativ Brésil/Vdm
Retrouvez tous nos itinéraires sur VOYAGEURSDUMONDE.FR
> À partir de 2 600 € / adulte et 2 300 € / enfant
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GRANDEUR NATURE Amazonie
RÉCIT DE VOYAGE
Amazonie, un Brésil vert
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— VÉRONIQUE DURRUTY — Photographe, rédacteur invité
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L’ARCHIPEL D’ANAVILHANAS
LE VOYAGE EN AMAZONIE, C’EST TOUT À LA FOIS : AVOIR ÉTÉ PATIENT, RÉALISER UN RÊVE DE GOSSE, ET PARTIR COMME EN URGENCE POUR SE PLONGER DANS CE POUMON FRAGILE QUI OXYGÈNE LA PLANÈTE.
ITINÉRAIRE DE JULIO BRAGA CONSEILLER BRÉSIL 15 jours / 12 nuits Rio - Iguaçu - Minas Gerais - Amazonie - Bahia
L’Amazonie commence à Belem (voir encadré cicontre). Ne partons pas trop vite. Prenons le temps de flâner sur l’île de Marajo, en Amazonie atlantique, là où le fleuve rencontre la mer. Ici tout se marie, l’eau n’est ni douce ni salée, la terre de l’île est en partie liquide. L’île est immense - grande comme la Suisse, elle cumule les records, plus grande île deltaïque du monde, plus grande île entourée d’eau douce du monde - vous ne pourrez aller à pied que sur de petites portions. Parfois, à un pas de côté du chemin, là où la terre semble ferme, les herbes poussent sur l’eau. Il faut alors monter à cheval, ou, carrément, prendre une pirogue. Le ton de l’Amazonie est donné : ici, le maître c’est l’eau. Et la nature. Vous pourrez vivre quelques jours au rythme des fermes de l’île, élevage extensif des buffles, que l’on ramène dans les enclos la nuit tombée, dont l’on trait le lait au petit matin, goûter leur fromage frais, pêcher quelques poissons. Et découvrir la faune, les cris terrifiants des singes hurleurs, et la magie des envols des ibis rouges, couleur de sang sur vert profond. Prenez ensuite le bateau, remontez doucement le fleuve. Imaginez : le balancement mou des hamacs, l’air tiède, le fleuve par endroit tellement large qu’on n’en voit plus les limites, comme si l’on se trouvait sur une mer d’huile, puis les berges se resserrent, on voit vivre leurs habitants, moitié sur terre, moitié sur l’eau, parfois ils prennent la pirogue, viennent s’amarrer au bateau, vendre des poissons et des conserves, éclats de voix, éclats de rire, un bref moment d’excitation, puis le calme revient. Dès le premier matin, vous découvrirez la débauche technicolor de l’aube sur l’Amazone – encore une victoire par KO du réel sur les >>
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MANAUS BÈLEM
ARCHIPEL ANAVILHANAS
Disséminées sur le réseau fluvial du Rio Negro, affluent de l’Amazone, ces 400 îles forment le plus DOde MOURA grand archipelALTO fluvial la planète. Toutes sont ornées d’une canopée tropicale dense, et bordées de plages et de rivières saisonnières. L’archipel d’Anavilhanas constitue l’une des biodiversités les plus riches d’Amazonie et abrite un nombre incalculable d’oiseaux et d’animaux arboricoles ou aquatiques, dont le célèbre dauphin rose. Une immersion inoubliable !
Y DORMIR ANAVILHANAS JUNGLE LODGE À 3 heures de route de Manaus, au bord du Rio Negro, ce lodge confortable avec piscine naturelle est situé dans une réserve protégée. Au programme : balades en forêt à pied et en pirogue, découverte de la faune et de la flore, rencontre avec les communautés indigènes. > 4 jours / 3 nuits, à partir de 1 170 € / personne
Belem Située à l’embouchure de l’Amazone, cette grande métropole autrefois décadente est en pleine mutation. Symbole de ce renouveau : les docks sur lesquels on assiste encore au retour des pêcheurs, mais qui ont été restaurés en une zone animée par de nombreux bars et restaurants. À voir également : le célèbre marché Ver o Peso, construit en Écosse et considéré comme le plus beau du Brésil. Ne manquez pas la partie dédiée aux élixirs, philtres et potions d’amour... Les rues ombragées par d’énormes manguiers, bordées d’innombrables églises et de maisons coloniales colorées en briques de céramique, mènent jusqu’à la Mangrove des Hérons, la Serre aux Papillons puis au musée indigène Emilio Goeldi et enfin à l’ancien fort du front de mer. On peut également opter pour une croisière vers l’île de Marajo (une île fluviale grande comme la Suisse !) pour découvrir sa nature exubérante et ses élevages de buffles, puis voir le soleil se coucher sur le fleuve, accompagné par ces énormes oiseaux noirs appelés urubus.
Y DORMIR PORTAS DA AMAZONIA > À partir de 60 € / personne
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GRANDEUR NATURE Amazonie
“Le ton de l’Amazonie est donné : ici le maître c’est l’eau. Et la nature.”
Explorez ensuite la forêt, en bateau si vous êtes en période de hautes eaux, car ici la forêt est dans l’eau, les pirogues voguent à hauteur de feuille, à hauteur d’animal dans les iguarapés (petites rivières temporaires), parfois sur des centaines de mètres avant d’atteindre la terre ferme. Vous marcherez alors, enfin, dans ce que l’on appelle l’enfer vert. Dès quelques dizaines de mètres de progression, vous seriez bien incapable de retrouver seul la pirogue ! Respirez à pleins poumons, imaginez le jaguar tout proche, n’avez-vous pas réalisé un rêve d’enfant ? ITINÉRAIRE DE 15 JOURS / 12 NUITS > À partir de 3 300 € / personne
© E. Peres/Archivolatino-Rea
logiciels de retouche ! Vous verrez la forêt saigner des outrages des hommes, la forêt lutter, la forêt gagner encore parfois. En abordant à Santarem, petite ville amarrée au bord du fleuve, là où les eaux du Tapajos et de l’Amazone cheminent côte à côte sans se mêler des miles durant, le temps de s’apprivoiser, le rythme lent du bateau fait tant partie de nous que l’on a l’impression soudaine de débarquer dans la plus fourmillante des mégapoles ! On reprend vite ses marques, pique une tête dans l’eau douce, décors paradisiaques des bancs déserts de sable blanc, ou de la “station balnéaire fluviale” de Alter de Chao, ce charmant petit village incongrûment niché au cœur de l’Amazonie. Quelques jours de navigation encore, et l’on arrive à Manaus, dont la splendeur, trace des barons du caoutchouc, est encore palpable : du temps de sa gloire, les plus grandes ballerines, les plus grands chanteurs traversaient le monde pour s’y produire, d’Isadora Duncan à Sarah Bernhardt !
On raconte même qu’en ce temps là, les grandes familles de la ville envoyaient leur linge à laver à Paris ou à Londres, car les eaux noires du Rio Negro ne permettaient pas de rendre le linge assez blanc ! Ce qui est avéré, c’est que les bois précieux d’Amazonie avaient été envoyés en Europe pour être sculptées par les artistes en vue de l’époque avant de revenir, à quelques kilomètres de leur lieu d’extraction, orner l’opéra de la ville !
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LES BONNES RAISONS D’AIMER L’AMAZONIE —
© R. Caccuri:contrasto-Rea
> Dormir dans un hamac au cœur de la forêt et écouter les bruits assourdissants des bêtes invisibles au crépuscule ; se baigner dans les eaux tièdes du Rio Negro, remonter doucement le fleuve, voir le lit de la rivière s’étendre et se restreindre ; faire un tour en pirogue au milieu des arbres, et découvrir iguanes et paresseux ; traquer le regard des alligators à fleur d’eau ; découvrir l’opéra de Manaus ; vivre quelques jours avec les Caboclos, métis d’indigènes et de descendants Portugais ; goûter aux saveurs de la cuisine amazonienne ; flâner sur la promenade qui longe le fleuve à Santarem, et y partager un rhum avec les habitants.
LA NAVIGATION PERMET D’EXPLORER LE LABYRINTHE
CROISIÈRE
AQUATIQUE DESSINÉ
Secrète Amazonie à bord de l’Amazon Dream
PAR L’AMAZONE ET SES AFFLUENTS, VIVRE AU GRÉ DES COURANTS LES ÉMOTIONS OFFERTES PAR CE TERRITOIRE
12 jours / 9 nuits Brésil - Santarém - Amazonie
INCOMPARABLE, ACCÉDER AUX PLUS BEAUX SITES,
Santarém, situé à mi-chemin entre Manaus et Belém, est le port d’attache de l’Amazon Dream, un bateau aux formes traditionnelles de la région amazonienne, construit en bois d’ipé et d’itauba. Il possède 9 magnifiques cabines dont chacune est décorée différemment, ponctuées d’objets d’art indigène, toutes offrant par leurs larges fenêtres une vue unique sur cette magnifique biosphère. Sur le pont, des hamacs invitent à se laisser bercer au rythme de la navigation. L’accueil et le service à bord sont remarquables, l’atmosphère chaleureuse et raffinée. Au cours de votre croisière, vous goûterez aux saveurs de la cuisine amazonienne orchestrée par un chef brésilien.
RENCONTRER LES HABITANTS INSTALLÉS LE LONG DES RIVES, OBSERVER LA FAUNE ET LA FLORE.
© DR
> À partir de 3 500 € / personne
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RÉCIT DE VOYAGE
Pantanal , un paradis naturel
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— SANDRINE SOIMAUD — Rédacteur invité
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2 RÉGIONS, 2 SAISONS
DU SUD AU NORD, S’OFFRIR,
CUIABÀ
EN QUATRE ÉTAPES MAGIQUES, CAMPO GRANDE
UNE VISION PANORAMIQUE DES INFINIES RICHESSES
BONITO
NATURELLES ET CULTURELLES DU
BRÉSIL...
ET DES SENTIMENTS
QU’ELLES INSPIRENT
! LE PANTANAL SUD Accessible à partir de Campo Grande, capitale de l’état
© Zapa (Cassiano Zaparoli)
du Mato Grosso do Sul. ITINÉRAIRE DE MILTON REIS CONSEILLER BRÉSIL 15 jours / 13 nuits Rio-Iguaçu-Pantanal-Bahia
Y DORMIR : REFUGIO ECOLOGICO CAÏMAN
Le voyage commence à Rio, mais on pourrait dire la rencontre. Car il s’agit bien d’une rencontre, physique et émotionnelle avec un pays riche en contrastes, mais partout vivant, flamboyant et prodigieusement attachant. Ourlée par la plage et surplombée par la plus grande forêt urbaine du monde, la nature s’immisce dans la ville. Et les Cariocas en profitent, ils n’attendent pas la fin de semaine pour investir les longues plages blondes de la baie. Ils s’y retrouvent dès qu’ils ont un moment, parfois entre deux rendez-vous. La sensualité est d’un naturel désarmant, les corps dénudés ne s’exhibent pas, ils s’exposent au soleil, à la mer, au vent. Surplomber la ville depuis le Pain de sucre ou le Corcovado donne le sentiment vertigineux d’étreindre tout l’univers d’un seul regard. Chacun trouve ici son lieu de prédilection. À la tombée de la nuit, Rio se pare pour sa deuxième vie, tout aussi intense. La langoureuse bossa nova a pour berceau Ipanema, et chaque soir, les ruelles de Lapa résonnent au son de toutes sortes de musique live.
11 chambres simples mais confortables.
© P. De Wilde/Hoa Qui
Quitter Rio est un déchirement que seule la splendeur des chutes d’Iguaçu permettra d’atténuer. Vu du Brésil, le front d’eau écumante qui se déploie sur près de trois kilomètres est un spectacle inouï, s’en approcher en canot à moteur jusqu’à se sentir ployer sous le jet est une forme très particulière de baptême, une rencontre puissante avec des forces naturelles qui tout à la fois nous dépassent et nous renforcent. Du haut d’une passerelle, on admire un arc-en ciel long de plusieurs centaines de mètres, un aigle plane dans le ciel. Les environs des chutes sont un fabuleux parc national, que l’on peut découvrir en rafting... >>
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Ce refuge écologique créé dans les années 70 par la famille Klabin consacre 7 000 ha à la protection animale. C’est aussi une fazenda (grande ferme traditionnelle) qui offre > 4 jours / 3 nuits, à partir de 1 600 € / personne À VOIR À FAIRE Près de Bonito, le Rio Sucuri offre l’une des eaux les plus pures du Brésil, équipés de masques et tubas, vivez un fantastique voyage aquatique ! Idem dans les lacs souterrains, d’Abismo de Anhumas.
LE PANTANAL NORD, Accessible par la ville de Cuiaba, capitale de l’état du Mato Grosso. Y DORMIR : LODGE RIO MUTUM Une pousada simple et accueillante, respectueuse d’un environnement rare au milieu duquel se perdent ses 22 bungalows, à découvrir aux cours des multiples safaris organisés. > 4 jours / 3 nuits, à partir de 1 000 € / personne À VOIR À FAIRE Au départ de Cuiaba, explorer la Chapada dos Guimaraes, un parc naturel méconnu et pourtant impressionnant de chutes, de grottes et de canyons.
LA SAISON DES PLUIES De novembre à avril, le Pantanal est inondé. Rivières, lacs et ruisseaux du bassin d’Argent noient alors l’immense plaine, la flore explose de couleurs et les animaux se réfugient sur les terres boisées.
LA SAISON SÈCHE De mai à octobre, la période est considérée comme la meilleure saison pour l’observation des animaux, qui se regroupent autour des points d’eau.
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GRANDEUR NATURE Pantanal
Un nouvel envol nous mène vers la partie la plus méconnue du voyage, le Pantanal, une Camargue tropicale aussi vaste que l’Angleterre. Ici, les influences sont indiennes et européennes. Dans cette région fascinante, des bœufs sont élevés au milieu des jaguars et des caïmans. On loge confortablement, dans les quelques chambres destinées au tourisme de gigantesques “fazendas”. Ici le regard porte loin, la végétation est basse et la faune plus facile à observer qu’en Amazonie, Que l’on choisisse d’explorer en VTT, à pied ou à cheval, on verra des centaines d’oiseaux multicolores, des grands aras bleus, des jabirus... Les bons cavaliers pourront accompagner le bétail vers les pâturages et passer une nuit sous les étoiles, au coin du feu, bercés par les guitares et les chants des cow-boys. Rythmé par le soleil, le temps reprend son sens.
“La sensualité est d’un naturel désarmant, les corps dénudés ne s’exhibent pas, ils s’exposent au soleil, à la mer, au vent.”
© P. De Wilde:hoa-Qui — A. Pedro Santos/4See-Rea
Et puis l’on rejoint Salvador, capitale d’un Brésil métissé d’Afrique, où les habitants sont fiers, fiers d’avoir été esclaves et d’avoir vaincu leur condition. Le centre historique est un somptueux décor d’une autre époque. Il fait bon y vivre, la mer insuffle son souffle, les églises sont des joyaux, les façades colorées des maisons coloniales rivalisent de charme. Les rues escarpées regorgent d’échoppes d’artisans, d’ateliers d’artistes, d’écoles de samba, de capoeira. Chaque semaine, le groupe de percussions Olodum joue dans les rues du Pelourinho. La ville entière tangue à l’unisson des tambours et des battements de cœur. Les corps s’animent, mus par un mouvement propre, tandis que les esprits s’évadent, se fondent dans l’allégresse. Cette part de nous-mêmes qui vient de se révéler, on ne pourra l’oublier. Nostalgie profonde, éprouvée envers un pays tout entier, dont la langue est la réminiscence, elle reviendra nous étreindre. Ici on appelle ce sentiment saudade, il fonde l’impérieuse nécessité du retour. ITINÉRAIRE DE 15 JOURS / 13 NUITS > À partir de 3 800 € / personne
© F M l /VDM
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À LA FRONTIÈRE DU PARAGUAY ET DE LA BOLIVIE, LE PANTANAL EST UN ÉCOSYSTÈME UNIQUE AU MONDE. UNE ZONE HUMIDE GRANDE COMME LA MOITIÉ DE LA FRANCE DANS LAQUELLE COHABITE UNE FAUNE ET UNE FLORE EXTRAVAGANTES.
SÉJOUR
Safari insolite au Pantanal 7 JOURS / 5 NUITS
Reconnu réserve mondiale de biosphère par l’UNESCO, le Pantanal est un lieu unique pour l’observation animalière. Ses grandes étendues inondées 6 mois de l’année, offrent un terrain exceptionnel pour des safaris qui se font selon la saison en barque, en jeep, à vélo, à cheval ou simplement à pied. On y croise plus de 650 espèces d’oiseaux, des singes mais aussi : les fameux piranhas, tamanoirs, caïmans, capivaras, anacondas et avec un peu de chance, le timide jaguar, essentiellement durant la période sèche, de mai à octobre. La pousada Rio Mutum se fond dans cet environnement sauvage. 22 bungalows et chacun son hamac pour se prélasser entre deux safaris, à deux pas, une piscine pour imiter les caïmans et au restaurant, une délicieuse cuisine régionale et des grillades. > À partir de 2 300 € / personne
LES BONNES RAISONS D’AIMER LE PANTANAL —
© F. Melo/VDM
> S'immerger dans une région où l'homme et la nature s'entendent à merveille ! Où le cheval est non seulement le meilleur ami de l'homme, mais aussi le meilleur moyen de locomotion. Glisser en canoë la nuit sur les étendues d'eau, y pêcher des piranhas, et frissonner lorsque apparaissent les yeux rouges et brillants d'un caïman. Contempler sous une voûte parfaite, une nuée d'étoiles dont rien ne vient troubler l'intensité. Réapprendre le silence, l'immobilité, pour observer l'incroyable variété des oiseaux tropicaux. S'éveiller quand le soleil embrase l'horizon et tout cesser pour admirer sa descente.
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LA VALISE DE RKK
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(NOTRE INVITÉ VOYAGEURS AU BRÉSIL)
*TUDO BOM ? L’une des premières expressions que vous entendrez au Brésil signifie “comment ça va ?” C’est aussi une marque française de vêtements fabriqués sur place suivant un modèle de commerce équitable. Colorée, optimiste, moderne et engagée : on lui répond forcément “Beleza !”
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84 **Journaliste et DJ, Rémy Kolpa Kopoul est l’un des grands connaisseurs français de la culture brésilienne.
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© T. Mailaender
• Un maillot Bum-bum : l’art de s’habiller peu mais bien version carioca. • 1, 2… 10 paires de tongs : l’indémodable Havaianas bien sûr mais aussi l’Ipanema ou celles de l’Ousadia Rio. • Des disques : Bossa, Samba, Forro etc… pour poursuivre la danse. • Une bouteille de Cachaça : la base de toute caïpirinha qui se respecte ! • Des produits de bain Natura : une fraîcheur naturelle typiquement brésilienne. • De la poudre de Guarana : l’un des secrets amazoniens de la vitalité des Brésiliens ! • Des bracelets porte-bonheur, fita do Bonfim pour faire 3 vœux : y retourner, encore et encore !
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WOMEN ARE HEROES
Marco Berrebi
JR
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Morro da Providência est un endroit dont le nom est devenu synonyme de violence à Rio de Janeiro. Mais quand cette favela (bidonville) du centre de Rio fut présentée sur les écrans de télévision en août 2008, ce ne fut pas pour évoquer les affrontements entre narcotrafiquants et policiers dont elle est régulièrement le théâtre mais pour présenter l’exposition artistique Women. Pour rendre hommage à celles qui occupent un rôle essentiel dans les sociétés, mais qui sont les principales victimes des guerres, des crimes, des viols ou des fanatismes politiques et religieux, JR a habillé l’extérieur de la favela avec ses immenses photos de visages et de regards de femmes, réunissant subitement la colline et le village dans un regard féminin. “C’est un projet fait de bric et de broc, comme la favela elle-même. On s’est adapté à l’environnement dans cet univers où les toits des maisons sont en plastique et les revolvers des enfants en acier. On s’est débrouillé malgré les rues en pentes, les maisons chancelantes, les câbles électriques imprévisibles et les échanges de tirs qui traversent parfois plusieurs maisons”, dit JR. JR montre que l’art peut trouver sa place partout comme ces fleurs qui émergent parfois entre des
dalles de béton. “Les habitants ont kiffé le projet. Pour notre dernier jour, ils nous ont fait une petite fête de départ. Même les gros durs de la favela, avec flingues et gilet pare-balles étaient tristes de nous voir partir”, raconte JR. Il faut dire qu’il arrivait à un moment particulier : quelques semaines auparavant, des policiers avaient capturé trois jeunes de Providencia et les avaient remis aux narcotrafiquants d’une autre favela qui les avaient exécutés et coupés en morceaux. “Bien sûr, on ne va pas changer la favela. La vie va reprendre très vite comme avant, comme après un meurtre ou une descente de l’armée, mais j’espère que nous avons ouvert une nouvelle perspective. Je suis certain que de nouvelles initiatives vont naître”, indique JR qui, pour se convaincre, répète des phrases entendues dans la favela. Celle d’un adolescent rencontré à son arrivée qui lui disait : “Je préfère vivre pendant un an comme un roi que pendant cent ans comme un esclave” et celle d’un autre adolescent, le jour du départ qui concluait : “Avec une balle, tu touches un homme, avec une photo, tu peux en toucher cent.”
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Les enfants ont joué un rôle essentiel dans la réussite du projet. Comme partout, ils sont fascinés par les images. Ils sont de parfaits modèles, toujours disposés à poser devant l’objectif, grimacer, sourire, sauter... sans limite. JR leur apprend à utiliser son appareil photo. Il prend des photos avec un appareil numérique et il les leur montre. Il s’amuse à agrandir leurs yeux ou leur nez. Pour faire comprendre ce qu’il voulait réaliser dans la favela, il a commencé par faire un petit projet avec les enfants. Il les a photographiés devant leur maison, sur leurs lieux de vie et de jeu, il a imprimé les clichés dans des formats à taille réelle puis les a invités à recoller leur image sur les murs de la favela. Pour cela, il a fallu apprendre aux enfants à découper les bandes de papier pour détourer les portraits, à mélanger la colle en poudre avec de l’eau, à utiliser les brosses à peinture sans se recouvrir les vêtements de colle. Ils ont tous écouté sagement et ils se sont vraiment appliqués à réaliser le travail. Évidemment, les petits artistes ont invité leurs parents à voir ce qu’ils avaient fait. Partant de cette première “exposition”, les habitants de la favela se sont sentis en confiance et ont compris comment JR entendait collaborer avec les femmes de la communauté. Pour eux, JR a mis en place la Casa Amarela, un centre culturel et social au sommet de la favela. En fait, c’est un peu plus compliqué que cela... Morro da Providência, bien qu’elle soit la plus ancienne favela de Rio, ne disposait d’aucun équipement culturel ni d’aucune structure de conseil social. Lors de son séjour en août 2008, JR avait promis de revenir au printemps suivant pour inaugurer le centre. Pour cela, il a fallu constituer une équipe sur place, acheter une maison et réaliser toutes les formalités administratives et juridiques. Les enfants qui avaient appris à se servir d’un appareil photo en 2008 ont alors réalisé l’exposition inaugurale de la Casa Amarela. Pour cela, ils sont descendus à Copacabana. JR les avait regroupés en deux équipes de six enfants, car au-delà, ils étaient difficiles à encadrer. Les jeunes photographes devaient se présenter par leur prénom, dire qu’ils
habitaient à Morro da Providência, expliquer qu’ils préparaient une exposition artistique et demander aux gens s’ils acceptaient d’être photographiés. Durant les répétitions dans la favela, tous les enfants étaient très confiants. Ils jouaient leur rôle comme au théâtre. Mais arrivés sur place, ils étaient devenus plus réservés. Lucas, dix ans, qui avait rejoint l’équipe dès le premier jour et qui ne s’éloignait jamais de JR, était un peu intimidé et resta caché dans un arbre pendant très longtemps. Le grand et costaud Anderson, douze ans, écoutait les conseils avec le plus grand sérieux et essayait de faire un travail de qualité. De leur coté, les passants avaient peur de ces groupes d’enfants qui venaient vers eux et refusaient généralement de jouer le jeu. À moins qu’en réalité, ce ne soit les enfants qui avaient peur… Après s’être concertés, les gosses sont donc revenus avec une suggestion : “Il faut arrêter de dire que nous venons de Morro da Providência. Ça ne marche pas”. Tant bien que mal, JR a essayé de leur expliquer que cette difficulté était intéressante et enrichissante et qu’il ne fallait pas y renoncer. C’est finalement avec Thaïs, la petite princesse de la favela, qu’ils ont trouvé une solution. Elle se présentait en premier et impressionnait ses interlocuteurs par sa politesse, son élocution et son audace. Une fois que la personne acceptait de poser, les autres arrivaient et prenaient également une photo. De retour dans la favela, ils ont tous recollé les affiches à l’intérieur et sur les murs extérieurs de la Casa qu’ils avaient pris soin de peindre en jaune paille pour l’occasion. Normal, quand on prend possession d’un lieu, on fait des travaux. C’est l’œil de Giorgia, la petite-fille de Rosiete, qui décorait la façade. Tout était prêt pour le vernissage au sommet de la favela. Un grand concert était organisé tandis qu’un système de rotation de minibus permettait aux cariocas de monter depuis la ville assister à l’événement. Plusieurs mois après les regards des femmes, ceux des gosses de Morro da Providência qui présentaient leur exposition étaient fièrement tournés vers la ville.
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Quelques mots sur le suivi du projet. Depuis cette exposition, la Casa Amarela continue à servir de centre culturel et à accueillir tous ceux qui désirent créer des projets artistiques pour les jeunes de Morro da Providencia. Dans un premier temps, des avocats cariocas ont été invités pour apporter un soutien juridique à ceux qui en avaient besoin car les droits professionnels, immobiliers ou autres des habitants de la favela ne sont pas toujours respectés et ils n’ont bien souvent pas les moyens de se défendre. Rapidement, l’activité de la Casa Amarela s’est étendue à des activités artistiques grâce à l’impulsion de JR, à l’activité de Mauricio (photographe) et Damian (musicien), et à la présence d’une permanence. Avec la pacification de la favela par les autorités qui en ont chassé le “Comando vermelho”, l’activité s’est développée et les spectacles et expositions se sont multipliés. La Casa Amarela a même été reconnue par les autorités locales et a obtenu un soutien public pour assurer son développement. Début 2011, un projet d’urbanisme menace l’escalier central de la favela qui doit être élargi. Toutes les maisons qui le longent - et la Casa Amarela en fait partie - doivent être détruites, leurs habitants relogés. L’opération est vraisemblablement nécessaire pour assurer une meilleure circulation, un certain confort et une plus grande sécurité. C’est dans ce contexte qu’en juin 2011, la communauté de la favela organise une nouvelle exposition. Les habitants des maisons vouées à la destruction sont exposés sur leurs murs par tous les habitants, en guise de témoignage d’amitié et de solidarité. L’aventure continue. Celle du Brésil, un pays fascinant qui entreprend des paris audacieux, celle de Morro da Providencia qui change d’horizon en étant maintenant contrôlée par les autorités et enfin, celle de la Casa Amarela qui devra sans doute se réinventer…
Bio de JR JR expose librement dans les rues du monde entier, attirant ainsi l’attention de ceux qui ne fréquentent habituellement pas les musées. En 2006, il réalise Portrait d’une génération, des portraits de jeunes de banlieue qu’il expose, en très grand format, dans les quartiers bourgeois de Paris. Ce projet illégal est devenu officiel lorsque la mairie de Paris a affiché des photos de JR sur ses bâtiments. En 2007, avec Marco, il réalise Face 2 Face, la plus grande expo photo illégale jamais créée : JR colle d’immenses portraits d’Israéliens et de Palestiniens face à face dans huit villes palestiniennes et israéliennes, de part et d’autre de la barrière de sécurité. En 2008, il se lance dans un long périple international pour Women, un projet dans lequel il souligne la dignité des femmes qui sont souvent les cibles de conflits, il crée également The Wrinkles of the City , un projet mettant en avant les personnes âgées des grandes villes en mutation. En 2010, son premier long-métrage, Women Are Heroes est présenté au Festival de Cannes. En 2011, il reçoit le TED Prize, suite auquel il crée Inside Out, un projet d’art global participatif qui permet à chacun de recevoir un poster géant de son propre portrait destiné à être collé dans la rue afin de partager un message - plus de 80 000 personnes venant de plus de 102 pays ont déjà participé. Comme il reste anonyme et n’explique pas ses immenses portraits grimaçants, JR laisse un espace libre pour une rencontre entre un sujet/acteur et un passant/interprète. C’est sur cela que JR travaille, poser des questions...
+ sur jr-art.net
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Les nouvelles brochures Voyageurs du Monde ont été réalisées en collaboration avec des écrivains, journalistes et photographes du monde entier. Par leur sensibilité, leur travail, ou leurs origines (parfois les trois), ces auteurs et artistes partagent notre vision de la destination. Un angle de vue particulier, orienté vers le respect des peuples et la recherche d’une compréhension subtile de leur culture.
À LIRE
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Né à Paris en 1949, Rémy Kolpa Kopoul est l’un des grands connaisseurs de la culture brésilienne. Il découvre le Brésil en 1977, quatre années après avoir participé à la création du journal Libération pour lequel il écrira onze ans durant sur les musiques du monde. En 1979, il couvre, également pour Libé, l’émergence d’un leader ouvrier à São Paulo : Lula. Grand “conneXionneur”, RKK est associé aux années France / Brésil en 1986, puis en 2005 et 2007. Il monte les tournées brésiliennes de Kassav’, Manu Dibango et Salif Keita, fait tourner en Europe les plus grandes voix brésiliennes : Caetano Veloso, João Gilberto, Chico Buarque, Gilberto Gil, João Bosco, programme de grands festivals brésiliens et de jazz en France, conçoit des reportages musicaux pour la télévision, et, en 1992, il coordonne pour le Ministère de la Culture la célébration des 500 ans de la découverte des Amériques. Animateur de radio depuis les 70’s, il rejoint l’équipe de Radio Nova en 1992. Également DJ, l’homme à la gouaille gutturale et aux bretelles colorées est invité à mixer de Shanghai à Salvador de Bahia.
lyon 02 5, quai Jules-Courmont 04 72 56 94 56 marseille 01 25, rue Fort-Notre-Dame 04 96 17 89 17 montpellier 7, rue de Verdun 04 67 67 96 30 nantes 1-3, rue des Bons Français 02 40 20 64 30 nice 4, rue du Maréchal Joffre 04 97 03 64 64 rennes 31, rue de la Parcheminerie 02 99 79 16 16 rouen 17-19, rue de la Vicomté 02 32 10 82 50 strasbourg 16, rue Sainte-Barbe 03 88 15 29 48
Photo de couverture : Morro da Providência, Rio de Janeiro. Installation et photo de l’artiste JR.
Photo couverture © JR
Couverture BRESIL 2012 2
genève 19, rue de la Rôtisserie 1204 Genève +41 (0) 22 518 04 94 grenoble 16, boulevard Gambetta 04 76 85 95 90
Rémy Kolpa Kopoul aka RKK
JR Depuis 2006, ce jeune artiste français expose à l’air libre ses portraits géants. En 2008, il lance Women Are Heroes, un projet photo et cinématographique à travers lequel il souligne la dignité des femmes, souvent cibles de conflits et piliers de leur société en crise. Après l’Afrique et l’Inde, JR passe au Brésil avec la favela Morro da Providência, à Rio de Janeiro. Il tire le portrait de ces habitants, puis avec leur aide, l’artiste et son équipe recouvrent façades et escaliers du quartier. Pour la première fois, la favela habituellement stigmatisée par la violence, est regardée d’un autre œil par le monde entier.
caen 63, rue Sain-Jean 02 31 15 25 80
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