Les nouvelles brochures Voyageurs du Monde ont été réalisées en collaboration avec des écrivains, journalistes et photographes du monde entier. Par leur sensibilité, leur travail, ou leurs origines, souvent les trois, ces auteurs et artistes partagent notre vision de la destination. Un angle de vue particulier, orienté vers le respect des peuples et la recherche d’une compréhension subtile de leur culture.
Photo couverture © JR
édito
un doux rêve “ Vous êtes de doux rêveurs ”. C’est ce qu’a répondu la dame à qui nous avions exposé, au cours d’un dîner, le projet de créer des voyages individuels en Israël et en Palestine. Et puis, elle s’est adressée à d’autres interlocuteurs avec lesquels on pouvait parler de sujets sérieux : géopolitique, économie, etc .
Mieux que nous ne l’avions fait nous-mêmes, elle avait su résumer en trois mots ce qu’était ce projet : un doux rêve. Celui d’amener les gens à visiter Israël et la Palestine, à dialoguer avec les Palestiniens et les Israéliens, à découvrir cette merveilleuse région. Le rêve qu’ils joignent leur petit papier aux millions d’autres qui parlent de paix, de guérison, et d’amour dans ce mur de Jérusalem vers lequel se dirigent les juifs dans leurs prières quotidiennes, qu’ils partagent le bonheur et la ferveur des chrétiens qui se pressent dans la basilique de la Nativité ou sur le tombeau de Jésus au Saint Sépulcre, qu’ils accompagnent les musulmans qui se rendent dans la mosquée d’Omar, qu’ils contemplent les jardins du mausolée du Bab à Haïfa avec les Bahaï. Le rêve de les voir rigoler en prenant le téléphérique qui monte au mont de la Tentation à Jéricho et porter leurs enfants sur les épaules en descendant de Massada, comparer le houmous israélien et palestinien, la bière de Taybeh et la Maccabi, dormir sous une tente dans le désert de Judée, jouer aux échecs dans un café de Naplouse, faire la fête à Tel Aviv, puis à Ramallah, marchander des tasses en céramique et un keffieh multicolore à
Hébron, flotter dans la mer Morte avant de prendre un bain de boue et mille autres choses que l’on fait quand on est en vacances avec des gens qu’on aime et qu’on est heureux. C’est ça le doux rêve. Car, plus que partout ailleurs, cette terre appelle à la concorde et au partage. On ne peut pas se dire “ terre sainte ” et vouloir que ses habitants s’affrontent jusqu’à la fin des temps. Et Moïse, Jésus ou Mahomet n’ont pas pu dire le contraire. Dans notre rêve, il y a aussi un couple de musulmans français qui part de Paris et arrive à l’aéroport de Tel Aviv à 6 heures du matin, prend un taxi pour aller à Herzlia et rejoint ses copains pour le petit déjeuner sur la plage du Dan avant de faire un jogging le long de la mer. Et quitte à rêver, une famille de juifs français dîne dans un restaurant de Beit Sahour et essaye d’expliquer au cuisinier attentif et amusé la différence entre halal et casher. En réalité, ce n’est pas vraiment un rêve car il est largement inspiré des souvenirs de nos expéditions préparatoires. Le vrai rêve, c’est de faire partager cette aventure à de très nombreux voyageurs. Marco
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Ils ont participé, à ce projet. — JR
Marco
Jean-François Rial
Marine Doisy
Artiste
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Rédacteur en chef
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Voyageurs du Monde
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Voyageurs du Monde
Avec un appareil photo trouvé dans le métro, JR tire ses premiers portraits, ceux de jeunes de banlieue parisienne, en 2004. Deux ans plus tard, épaulé par Marco, il lance Face2Face, une tentative de rapprochement israélopalestinien par l’image. Aujourd’hui, JR continue de dérouler aux yeux du monde ses portraits géants, un art sans barrière, sur fond d’humanité.
Marco est entrepreneur en technologie, spécialisé en télémédecine. Impliqué dans le rapprochement des acteurs du conflit au Proche-Orient, il participe aux projets artistiques de JR en travaillant sur la rédaction des ouvrages et la production des films. Motivé par les nouveaux défis, il est aujourd’hui rédacteur en chef de cette brochure.
Président de Voyageurs du Monde, Jean-François Rial conçoit le voyage comme un outil de rapprochement entre les peuples. Un optimisme qui oriente ses choix vers des destinations souvent oubliées. Démystifier Israël et Palestine s’est imposé comme une évidence, celle de guider d’une lueur d’espoir le regard des voyageurs.
Après un périple d’un an à travers l’Inde, l’Asie du sud-est et le Proche-Orient, Marine Doisy pose ses valises d’expériences chez Voyageurs du Monde, en 2005. Ses études d’histoire, et son regard averti sur la région font d’elle la grande spécialiste des voyages en Israël et depuis peu en Palestine.
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Remerciements : Nous tenons également à remercier toutes ces personnes qui ont participé/contribué à la conception et à la réalisation de cette brochure : Radjaa Abou Dagga, Jean-Luc Allouche, Patrick Arfi, Ayman, Ami Bouganim, Baptiste Briand, Isabelle Cohen, Stéphane Khémis, Gabriel Malka, Caroline Miniac, Marion Osmont, Wisam.
Avertissement : La situation au Proche-Orient est complexe. Ainsi, chaque mot utilisé peut être soumis à l'interprétation politique. Voyageurs du Monde n'a aucune position politique autre que “deux peuples, deux pays, la paix”. Cependant, malgré notre attention et notre recherche d’équilibre, nous avons pu ici et là faire des erreurs de choix de mots. Pour alimenter notre réflexion, nous avons également demandé à Jean-Luc Allouche, historien et journaliste reconnu sur cette région, de nous rédiger un lexique sur les mots à double interprétation possible, que vous retrouverez sur voyageursdumonde.fr
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Sommaire
© JR
LEMAG City Guide Sur les traces d’une rencontre p.4 Les dates clés pour comprendre la région p.12 Mots croisés p.14 God trotter p.16 Le tourisme, un moyen vers la paix ? p.18 5 raisons de croire en la paix p.20 A voir à lire avant de partir p.22
Récit Sur les traces de Face2Face p.24
Israël Palestine p.38
Israël Palestine mode d’emploi Les conseillers Voyageurs répondent à toutes vos questions p.72 Repérage : une seléction de voyages sur mesure p.78
PORTFOLIO Face2Face p.91 de séquences vidéos : récits et interviews à découvrir sur voyageursdumonde.fr
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Le mur de séparation, clôture de sécurité, côté palestinien, Bethléem © JR
SUR LES TRACES D’une Stéphane Khémis co-fondateur du magazine L’Histoire
photo : jr Interview : Stéphane Khémis
Propos recueillis par
Rencontre Pour montrer qu’au-delà de ce qui les sépare, Israéliens et Palestiniens se ressemblent suffisamment pour pouvoir se comprendre, JR à la photo et Marco au stylo, ont réalisé en 2007, sans autorisation, la plus grande exposition d’art urbain au monde, Face2Face. Des portraits d’Israéliens et de Palestiniens, exerçant le même métier, ont été collés face à face, dans des formats gigantesques, des deux côtés du mur de séparation. Parce que voyager c’est aussi s’intéresser au monde qui nous entoure et mieux le comprendre, Voyageurs du Monde entreprend de proposer à ses clients dans un même document, Israël et Palestine, pour un hymne à la tolérance et à la paix. Tourisme et art, deux modes d’ouverture aux autres… De cette rencontre est née cette brochure. Entretien avec ses auteurs… 5
LEMAG Sur les traces d’une rencontre
Ramallah © JR
De l’art au tourisme… —
Lorsque l’idée de participer à un projet touristique s’est présentée, notre première réaction a été de rappeler la règle : “ nous ne collaborons pas avec les entreprises, cela fausserait notre démarche ” . Très vite, nous avons été confrontés à une contradiction “ vous pressez les gens de se rendre sur place mais comment font ceux qui ne savent pas comment passer d’un côté à l’autre, où loger à Naplouse puisque aucun voyagiste au monde ne propose de visiter les deux côtés ”. Sans réponse, nous avons révisé notre règle. Ainsi, après le projet artistique nous accompagnons un projet touristique. On nous pose déjà la question : “ Cela changera-t’il la situation sur place ? ” Un de nos amis nous a dit avec humour : “ La guerre n’a pas réglé le conflit, ni les négociations, le terrorisme a été un échec, la non-violence ne marche pas, les projets où des Israéliens et des Palestiniens jouent au football non plus. Il faut absolument essayer le tourisme, vous tenez la solution ! ” et il a souri… Evidemment, pas plus qu’un travail artistique, l’afflux de voyageurs ne va résoudre les problèmes, mais le tourisme est un facteur de prospérité économique et d’échanges culturels qui est aujourd’hui nécessaire.
Marco
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Stéphane Khémis : Messieurs bonjour,Voyageurs du Monde lance une brochure exceptionnelle, étonnante, étrange même parfois : Israël-Palestine. Comment avez-vous eu l’idée, vous Jean-François, de lancer pareille entreprise ? — Jean-François : L’idée m’est apparue il y a 5 ou 6 ans. Nous programmons des voyages dans 120 pays dans le monde, je trouvais normal de proposer Israël et intéressant d’imaginer la destination en dehors des circuits de pèlerinage. J’avais envie que l’on s’intéresse à ce pays comme à un autre. Dans cette logique, proposer la Palestine était une évidence. J’avais eu l’occasion d’y circuler et mon expérience était loin des clichés négatifs. Pourtant, lorsque j’ai évoqué ce projet, on m’a pris pour un fou furieux ! C’était osé, tellement osé que pendant 4 ans, il n’a pas vu le jour. Nous sommes passés à l’acte grâce à mes deux complices et amis, lorsque j’ai découvert l’exceptionnelle opération qu’ils avaient menée là-bas. Enfin, je considère qu’au-delà de l’activité économique, le voyage permet de rencontrer, d’échanger, de démystifier l’autre. Quel plus beau voyage alors que de tenter de démystifier la Palestine et Israël, en proposant ces deux destinations ensemble. Cela fait partie des valeurs fondamentales de notre entreprise que d’essayer de promouvoir l’universalisme et la tolérance entre tous les peuples et toutes les religions. Marco, JR quel a été précisément votre rôle dans cette aventure ? — Marco : JR et moi avions l’expérience de Face2Face. Elle nous avait permis d’observer la réaction des deux populations quand elles sont confrontées à quelque chose de très intime : leur propre image. Au départ, nous appréhendions. En passant à l’acte nous nous sommes rendus compte que les gens acceptaient sans problème d’afficher la photo de l’autre sur leur maison. C’était plus simple que nous l’imaginions et cela ouvrait de nouvelles voies. Le projet touristique de Voyageurs du Monde est une façon de prolonger cette dynamique au-delà du projet artistique, pour que chacun puisse vivre cette expérience. JR : En tant qu’artiste, j’étais heureux d’avoir initié un projet créatif. Les photos collées ont donné envie
Le mur de séparation, clôture de sécurité, côté israélien, © JR
à des dizaines d’artistes de venir voir puis de laisser à leur tour une trace, à la manière du mur de Berlin. Avec Face2Face, nous avons invité les deux peuples à se rencontrer à travers les photos. Montrer c’est déjà démystifier. La démarche de Voyageurs du Monde complète la nôtre, de manière plus sérieuse. Faire voyager c’est inviter les gens à aller voir par eux-mêmes. Vous souhaitez une nouvelle fois mettre face à face le coiffeur palestinien et le coiffeur israélien ? — JR : Ou le touriste français face au coiffeur israélien! Ce qui est possible pour un Européen, ne l’est pas forcément pour un Palestinien ou un Israélien. Il faut saisir cette chance de pouvoir circuler librement d’un côté et de l’autre comme nous l’avons fait. C’est l’occasion unique de se forger sa propre idée, de sortir des clichés, et donc de faire avancer les choses.
Il n’y a pas beaucoup d’exemples de voyages Israël-Palestine. Qu’est ce qui peut vous motiver à mettre en place un projet qui semble presque impossible ? — Jean-François : Le moteur de ce projet est d’utiliser le tourisme pour favoriser la paix. Tout d’abord essayer de modifier des esprits formatés par les clichés véhiculés par la télévision et qui se résument généralement à la situation particulière de la bande de Gaza. Ces images ne correspondent pas à la réalité dans l’ensemble des Territoires. La circulation en Cisjordanie est très facile ! A Naplouse, à Ramallah, on ne tombe pas sur des terroristes à chaque coin de rue. Les solutions techniques de la paix existent mais elles ne peuvent se mettre en place qu’à condition que les mentalités changent et abandonnent la peur de l’autre. Je crois que faire circuler des Européens à travers ces deux pays va leur permettre de se rendre compte que la situation n’est pas aussi caricaturale,
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BRÉSIL
“ Sediaero il enis elis sandi officto dolupta lum aut ute dendell acitae. Lest libusda nobitis andeliaerum es faceptam velesci pitio.
Jéricho © JR
mais aussi que ces deux peuples ont énormément de points communs, et une fraternité profonde. Jean-François, ce n’est pas un voyage Israël-Palestine qui va débloquer la paix. N’y a-t-il pas une certaine naïveté dans cette volonté de proposer un voyage pour réconcilier des peuples qui ne s’entendent pas ? — Jean-François : D’abord, j’aime la naïveté, car elle porte le monde et l’humanité au-delà de ses instincts basiques. Je crois au contraire, qu'en emmenant les gens à la découverte de l’autre, nous pouvons changer la situation. Il existe d’ailleurs d’autres projets que le nôtre qui tentent de rapprocher Israéliens et Palestiniens. A Bethléem, Marco a invité ses amis israéliens à passer de l’autre coté des barrières. Ils ont ainsi constaté que les conditions de sécurité étaient tout à fait normales, qu’il y avait des écoles dans tous les camps, que ce n’était pas un no man’s land. C’est en changeant les esprits par petites touches, là-bas et chez nous, que nous ferons évoluer la situation.
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Après tout, est-ce bien votre affaire? — Jean-François : Ce n’est pas notre affaire, mais celle de tous les humains, de créer une civilisation plus évoluée que celle de la préhistoire. Je ne pense pas que le voyage puisse résoudre le conflit, il peut simplement rapprocher les esprits, les aider à mieux se comprendre. C’est notre rôle en tant que voyagistes d’y contribuer. Et même si ce changement ne concerne qu’une minorité, nous resterons un grain de sable utopiste et positif. Quels sont les intérêts touristiques de ce type de voyage? — Jean-François : Tout d’abord cette destination dispose de toutes les infrastructures touristiques nécessaires et une grande partie de la population parle français ou anglais. Des deux cotés, vous trouvez des routes, des bus, des chauffeurs de taxis, des hôtels. Il y a même des hôtels de charme. A Sebastya par exemple, à côté de Naplouse, nous avons
Sur les traces d’une rencontre LEMAG
“ Je ne pense pas que le voyage puisse résoudre le conflit, il peut simplement rapprocher les esprits, les aider à mieux se comprendre. ” Jean-François
dormi à côté d’un temple romain, dans un petit hôtel charmant, construit à cheval entre une mosquée et une église. Certains pays aux structures développées n’offrent pas le même niveau de prestation. Ensuite, il faut y aller pour les paysages : la Palestine est composée des paysages de la Bible. Côté israélien, ils ont un peu disparu sous les constructions mais là, entre Hébron et Jéricho, les panoramas sont vierges et de toute beauté, ce sont ceux qui nous ont fait rêver en regardant Lawrence d’Arabie. Et puis les intérêts spirituels et géopolitiques sont géniaux. Il est possible d’aborder une multitude de sujets, vous êtes en présence d’un patrimoine culturel époustouflant, datant de toutes les époques. Enfin, la dimension économique est extrêmement intéressante à observer des deux côtés. Marco : Il existe mille raisons de faire ce voyage. Je peux en citer quelques unes : Pour faire une partie de backgammon dans un bar de Naplouse. Prendre le téléphérique à Jéricho, et une fois là-haut, déguster un café en admirant la vue. Visiter un monastère où il fait frais et se laisser conter son histoire. Se promener à Ramallah et essayer les quelques bons restaurants de la ville. Et surtout parce que dans dix ans, ce ne sera plus une destination originale! Vous êtes entrain de me dire qu’il n’y aucun risque à entreprendre pareil voyage ? — Marco : Voyager n'est jamais sans aucun risque, que ce soit en Argentine, aux Etats Unis, ou dans le sud de la France. En revanche, voyager en Palestine et en Israël est beaucoup moins risqué que vous ne l’imaginez. Je ne parle pas de Gaza qui est un cas particulier. Le vrai risque serait plutôt de ne pas entreprendre ce voyage et de rester sur des idées reçues. Le risque de parler d’un sujet que l’on ne connaît pas et de subir les informations au lieu d’aller les chercher directement.
milieu du désert et j’ai été surpris par l’architecture et la modernité de la Palestine. Même les camps de réfugiés sont beaucoup plus construits que je ne l’imaginais ! Etre sur place nous a également aidé à mieux comprendre le conflit. Là-bas, j’avais l’impression de maîtriser le sujet, alors qu’en France j’ai toujours peur d’utiliser les mauvais mots. Au final nous avons passé des moments exceptionnels et sommes rentrés avec des coups de soleil ! Rien d’héroïque ! Comment faire pour oublier tous ses préjugés ? — Jean-François : Il n’y a pas 50 solutions : il faut se rendre sur place. Partir à la rencontre de ces deux peuples. Ceux qui vivent dans les camps comme dans les luxueuses villas. Il faut, par exemple, rencontrer le directeur de l’université de Bethléem, un prêtre américain qui rassemble sous le même toit étudiants chrétiens et musulmans. Plus les gens iront dans ces pays et plus, à leur retour, ils raconteront ce qu’ils ont vécu, ils expliqueront qu’il est possible de voyager en famille, qu’il est possible de passer d’un côté à l’autre, de vivre une soirée magnifique dans une ville hyper branchée comme Tel Aviv ou Ramallah, deux villes très proches de ce point de vue. En me rendant en Palestine est-ce que je ne me fais pas complice de l’occupation israélienne ? — Marco : L’occupation israélienne fait partie des choses à voir, à découvrir, tout comme un touriste va à Cuba, au Kenya, ou au Maroc sans forcément cautionner le régime en place. Beaucoup de régimes,
La première difficulté d’entreprendre ce voyage, serait donc de se purger le cerveau de ses idées fausses sur Israël-Palestine ? — JR : Le plus dur dans ce voyage reste de se dire : j’y vais ! Une fois sur place, tout paraît plus simple. Il y a trois ans, au début de Face2Face, nous étions engoncés dans nos idées reçues. Par exemple, nous n’imaginions pas pouvoir coller nos photos sans nous faire kidnapper ! Par ailleurs, je m’attendais à aller au Jérusalem, Ben Yehuda © JR
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LEMAG Sur les traces d’une rencontre
Jérusalem, Mahane Yehudah © JR
“ Connaître cette expérience, en ayant encore toute une vie à se forger les idées, c’est un bon point de départ pour se construire.” Marco y compris le nôtre, sont discutables. Il s’agit simplement d’aller constater par soi-même une réalité, de passer du temps agréable avec des gens intéressants, de les comprendre et aussi de leur apporter quelque chose, c’est un échange culturel. La question politique de savoir si on cautionne quoique ce soit en se rendant là-bas, n’a pas plus de raison de se poser au Proche-Orient que pour n’importe quelle autre destination touristique. Avec qui peut-on entreprendre ce voyage ? Son épouse, ses enfants, ses parents, à qui est-il destiné ? — Marco : Avec tous ceux qui ont soif de découverte, ceux qui ne vont pas seulement dans les endroits qu’ils connaissent déjà, et ne partent pas uniquement avec les personnes qui partagent leurs idées. Personnellement, ce serait avec mes enfants, qui ont 15, 18
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et 21 ans, car c’est un horizon passionnant pour des jeunes. L’occasion de découvrir un territoire extrêmement riche, au niveau culturel, religieux, humain. Connaître cette expérience à cet âge, en ayant encore toute une vie à se forger les idées, c’est un bon point de départ pour se construire. Chacun d’entre vous peut-il me donner son itinéraire préféré dans ce voyage Israël-Palestine ? — JR : J’aime commencer par Jérusalem, c’est une façon de se plonger directement dans l’ambiance. Entre Jérusalem Ouest et Est, on ressent déjà la cohabitation des deux communautés. En passant d’une rue à l’autre, on distingue bien les deux religions. Pourtant ce sont les mêmes fêtes, les mêmes cortèges de mariage qui se succèdent ou se croisent sans se regarder. Il existe également de grandes similitudes entre les deux cultures, sur le plan culinaire notamment. Ensuite, je passe le mur, ce n’est pas plus compliqué que de franchir la porte Maillot aux heures de pointe. Je commence par un tour dans Bethléem puis je finis la soirée à Ramallah, la ville la plus branchée du moment ! Le lendemain, direction Haïfa, un exemple intéressant de vie intercommunautaire entre Arabes israéliens et Israéliens.
Ramallah © JR
Marco ? Votre itinéraire? — Marco : Je suis fasciné par les lieux religieux : le Saint Sépulcre, la Nativité, les mosquées d’Omar et d’Al-Aqsa, le mur des Lamentations. Certaines personnes parcourent des milliers de kilomètres pour arriver ici. Sur ces vieilles pierres, ils viennent confier un secret ou prononcer un vœu. Nul besoin d’être croyant pour partager la ferveur de ces gens, venus d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne, de n’importe où en Europe. C’est quelque chose de magique ! Parmi d’autres endroits extraordinaires, il y a Haïfa. Une ville mixte, où se trouve un superbe temple Baha’i posé sur le mont Carmel. La montagne ici ressemble à une montagne suisse. Ensuite, il faut voir le désert israélien, et enfin, à nouveau côté palestinien : Jéricho. J’aime cette ville et aussi le téléphérique du mont de la Tentation qui rappelle celui d’une vieille station de ski, ce décalage est très enrichissant. Au sommet on trouve une installation désuète mais une vue superbe. JR : J’ajoute que le type qui presse les oranges au départ du téléphérique, a les plus grands pieds du monde ! (Rires). Il figure dans le livre des records et collectionne les articles et photos consacrés à ses pieds. L’humour est très présent en Palestine et en Israël. C’est une autre raison d’y aller. Les habitants tournent constamment leur situation en dérision.
Ils ont raison car au fond : comment faire la paix en faisant la gueule ? Et le vôtre Jean-François? — Jean-François : A travers tous mes voyages, j’ai rencontré peu de pays comme ceux-ci, où tout est intéressant. Je pense qu’il ne faut pas faire trop d’étapes dans un voyage, il f aut ar rêter de consommer des kilomètres et profiter des lieux. Je commencerais donc par Jérusalem, ville époustouflante, en dormant dans un vieux monastère chrétien, dans la vieille ville. C’est formidable, le plus beau quartier en terme architectural ! J’y passerais deux à quatre jours avec peut-être une journée à Hébron. Ensuite, j’irais à Naplouse, pour moi la plus belle ville antique de Palestine. Son patrimoine architectural et culturel est étonnant. On y rencontre notamment les fameux Samaritains, reliquat de l’Antiquité. A voir également, Sebastya, petite ville avec son temple romain et ses ruines grecques, bordée de paysages de rêve. Ensuite, je passerais le check-point au nord de Naplouse, pour rejoindre Tel Aviv et y passer quatre jours. C’est l’une des villes au monde les plus branchées, les plus festives, les plus intéressantes et les plus avancées sur le plan artistique. Voilà, ça fait un beau panorama. Retrouvez l’interview filmée
sur voyageursdumonde.fr
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LEMAG Les dates clefs
Les dates-clefs pour comprendre la région texte marco
On peut accéder au Proche-Orient par de multiples portes : celle de l’Histoire mais aussi celles des religions, des mythes, des guerres ou des histoires individuelles... Et comme il y a des milliers de portes, il y a des milliers de clés.
Abraham, ou Ibrahim pour les musulmans, est l’ancêtre commun aux trois religions monothéistes et, bien que son existence et son rôle ne soient pas démontrés, nous le prendrons comme point de départ de cette histoire. Tout ce qui touche à l’Histoire dans cette région est discutable. Certains en discutent, comme les historiens auteurs de l’Histoire de l’Autre, qui mettent en vis-à-vis les narratifs palestiniens et israéliens, estimant qu’il faut considérer l’enseignement de l’histoire comme une tentative de construire un avenir meilleur en retournant chaque pierre et non en la lançant à la tête de l’autre. En réalité, la région était déjà habitée il y a environ un million et demi d’années comme le prouvent les restes humains retrouvés à Ubeidiya. 7000 ans avant l’arrivée d’Abraham dans la région, la ville de Jéricho était déjà active. vers 2000 avant j.c. : Abraham part sur ordre de Dieu vers la Terre promise qu’Il lui a désignée, et qui s’étend entre la mer Morte et la Méditerranée ; c’est sur le rocher qui culmine au sommet de ce qu’on appellera ensuite le mont du Temple ou l’esplanade des Mosquées qu’Abraham s’apprête à sacrifier son fils en témoignage de sa fidélité à Dieu. Les juifs et les musulmans symboliseront cette alliance par la circoncision. Le tombeau d’Abraham se trouve à Hébron.
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Dessiné par Franz Kraus en 1936 et publié par la Tourist Association of Palestine, une agence de développement sioniste.
vers 1000 avant j.c. : achèvement du premier Temple par le roi Salomon, deux siècles et demi après que Moïse ait reçu de Dieu les tables de la Loi sur le Mont Sinaï à l’issue d’une longue traversée du désert avec les Hébreux. vers 587 avant j.c. : destruction du premier Temple par Nabuchodonosor et premier exil des juifs à Babylone. 515 avant j.c.: achèvement du second Temple qui sera encore reconstruit sous Hérode le Grand, jusqu’en 64 après JC. Il en reste le mur occidental ou mur des Lamentations à Jérusalem. vers l’an 30 : mort de Jésus de Nazareth arrêté, condamné et crucifié sur ordre de Ponce Pilate, préfet de la province romaine de Judée. L’endroit de la naissance de Jésus se trouve à Bethléem, dans la basilique de la Nativité et son tombeau se trouve à Jérusalem dans le Saint Sépulcre. 70 : destruction du second Temple par Titus, fils de l’empereur romain Vespasien à l’issue d’une révolte juive contre les Romains. Titus massacre les Juifs et les envoie en exil avant de retourner à Rome.
622 : début de l’Hégire (exil, rupture) initié par le prophète Mahomet. Bien avant cette date, Mahomet avait effectué un “ voyage nocturne ” depuis La Mecque sur un cheval ailé appelé Bourak, puis était monté au ciel depuis le rocher de l’esplanade et en était redescendu. En 638, le calife Omar prend Jérusalem et fait construire une première mosquée. En 691-92 aura lieu la construction du dôme du Rocher. 1099 - 1187 : les Croisés occupent Jérusalem. A l’appel du Pape Urbain II, des milliers de Croisés se lancent vers Jérusalem pour “libérer les lieux saints” aux mains des musulmans. Cette initiative européenne sera marquée par le massacre de quelques populations juives sur le chemin des croisades et par des guerres entre Croisés et musulmans. 1187 - début du xxe siècle : la dynastie des Omeyyades, des Abbassides, des Mamelouks, puis des Ottomans donnent à l’esplanade des Mosquées son visage actuel, et en particulier à la mosquée Al-Aqsa. 1917 : début du mandat britannique sur Jérusalem. Suite à la victoire des Britanniques sur l’Empire Ottoman qui perdent le contrôle de la région, Lord Balfour écrit une lettre à Lord Rothschild pour affirmer que le RoyaumeUni se déclare en faveur de l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif. 1948 : le 29 novembre 1947, l'ONU adopte le plan de partage visant à créer un “ Etat Juif ” et un “ Etat Arabe ” en Palestine. Le 14 mai, David Ben Gourion lit la déclaration d'indépendance de l'état d'Israël. Les pays arabes voisins lui déclarent la guerre. Israël sort vainqueur et étend son territoire. Jérusalem-Ouest est annexée par Israël et Jérusalem-Est, qui abrite la vieille ville, passe sous administration jordanienne. Les événements de cette période auront pour conséquence l’exode de centaines de milliers de réfugiés. Cet exode est appelé la Nakba (catastrophe) par les Palestiniens. 1956 : suite à la nationalisation du Canal de Suez par Nasser, la France, le Royaume-Uni et Israël attaquent l’Egypte jusqu’à ce que l’ONU impose un cessez-le-feu. 1967 : le 5 juin 1967, Israël déclenche la guerre des Six Jours qui l’oppose à l’Egypte, la Jordanie, la Syrie et l’Irak. Au sixième jour, l'Egypte perd le Sinaï et Gaza, la Jordanie cède Jérusalem-Est et la Cisjordanie, et la Syrie cède le Golan. Israël occupe ces territoires dans lequel des colonies seront construites ou étendues. 1970 : ouvertement menacé par des responsables palestiniens présents dans son pays, le roi Hussein de Jordanie lance une offensive militaire contre les camps palestiniens
au mois de septembre. Forcés de quitter le pays, un grand nombre de combattants palestiniens se rendront au Liban où leur présence sera un facteur déterminant de la guerre civile en 1975. 1973 : le 6 octobre 1973, jour du Kippour (Grand Pardon), les forces égyptiennes et syriennes attaquent Israël par surprise. Après quelques jours de combat, les forces israéliennes reprennent le dessus. 1978 : Anouar El-Sadate se rend à Jérusalem et prononce un discours de paix devant la Knesset. Un an plus tard, un accord de paix est signé à Camp David. 1982 : En réponse aux lancements d’obus dans le nord, Israël envahit le Liban. Les forces de l’OLP s’exilent en Tunisie. Durant cette guerre a lieu le massacre de Sabra et Chatila par des phalangistes chrétiens sur des civils des camps palestiniens, dans une zone contrôlée par l’armée israélienne. 1987-1993 : les Palestiniens lancent la Première Intifada (ou Guerre des pierres) en réaction à l’occupation israélienne. En 1993, les Accords d’Oslo offrent un espoir qui met fin à cette situation. Ils seront suivis d’un accord de paix Jordano-israélien. 2000 - 2006 : en mai 2000, les forces israéliennes quittent le sud Liban. Devant l’absence de résultat des Accords d’Oslo, les Palestiniens lancent la Seconde Intifada (ou Intifada al Aqsa). La région connait une période de violence. 2006 : en janvier 2005, Mahmoud Abbas est élu Président de l’Autorité Palestinienne. En Aout 2005, les colons et militaires israéliens se retirent de Gaza. En janvier 2006, le Hamas gagne les élections législatives et Ismaïl Haniyeh devient Premier Ministre. En désaccord, le Fatah et le Hamas s’opposent et ce dernier prend le pouvoir à Gaza en juin 2007. 2006 – 2009 : en 2006, l’armée israélienne attaque le Hezbollah au sud du Liban qui envoie des roquettes sur le nord d’Israël. En 2008, elle attaque le Hamas à Gaza qui lance des bombes sur la ville de Sderot, au sud d’Israël. Dans les deux cas, ces opérations militaires se soldent par un grand nombre de victimes civiles dans les rangs libanais et palestiniens. 2025 : en paix depuis quelques années, les Palestiniens et les Israéliens rejoints par la Syrie, le Liban, la Jordanie et l’Egypte créent le SALOM (Système d’Accords Libres de l’Orient-Moyen), un accord économique de libre-échange inspiré de l’Union Européenne.
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“ Mots croisés ”
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Naplouse © JR
Les savants juifs et musulmans du Moyen-âge étaient déjà conscients de la parenté liant l’hébreu et l’arabe. Avant, même Ibn Hazm, le philologue juif maghrébin Yehuda Ibn Qurays (Xème siècle), se servait des langues sœurs de l’hébreu pour expliciter certains termes bibliques. C’est seulement vers la fin du XVIIIème siècle qu’un érudit allemand, Schlözer, donna leurs noms aux langues sémitiques en recourant évidemment à la Bible. Ce nom lui est inspiré par le chapitre X de la Genèse où sont énumérés les descendants des trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet suivant leurs familles et leurs langues.
Mots croisés LEMAG
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kataba
katav
ÉCRIRE Les mots d’origine purement sémite, en arabe comme en hébreu sont très souvent formés à partir d’une racine de trois consonnes enrichies par différents procédés de dérivation. Ainsi le verbe كتبen arabe donne les mots “ كتابkitaba ”, “livre” et مكتبة, “ maktaba ”, “bibliothèque”, de même le verbe en hébreu בתכdonne les dérivés במכת, “ mikhtav ” “ lettre ” et תובתכתה, “ hitkatvout ” “correspondance”.
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salam
shalom
PAIX La parenté de certains mots est évidente, et ses différentes acceptions peuvent même se retrouver dans les deux langues. Salam/Shalom a pour sens premier “paix”. Mot très courant dans la vie quotidienne, il peut signifier paix mais sert aussi à saluer à tous les moments de la journée, en entrant comme en sortant ; il est alors traduit par “salut” “bonjour”, “bonsoir”…
lahm
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lekhem
VIANDE / PAIN Des mots d’origine commune comme Lehem en hébreu, Lahm en arabe ont connu des évolutions sémantiques différentes dans chacune de ces langues. Ainsi le mot véhiculant à l’origine l’idée d’aliment s’est spécialisé en hébreu dans le sens de “pain” et dans le sens de “viande” en arabe. La ville de Bethléem signifie donc “maison de la viande”: “ بيت لحمbayt lahm” en arabe et “maison du pain”: “ תיב םחלbayt lekhem” en hébreu!
ra’s
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rosh
tête De nombreux mots désignant des parties du corps humain sont similaires en arabe et en hébreu. De la tête aux pieds on retrouve des mots similaires: l’oreille se dit “أذنozon” en arabe et “ozen” en hébreu, l’œil respectivement ‘ عينayn” et “‘ayin”, la langue “lisan” et “lashon”, la main “yad” et “yad”, la jambe ou le pied “rijl” et “règèl”.
‘ab
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‘av
père Ainsi ayant tous deux le même père “ ’ab ”, “ ‘av ” et la même mère “‘om”, “èm”, le frère “‘akh” étant frère “ ’akh ” et la sœur “ ‘okht ”, sœur “’akhot”, alors rien d’étonnant à ce que l’arabe soit en quelque sorte le “ frère jumeau”, “tao’am”, “ta’om” de l’hébreu et que les linguistes européens aient puisé leur inspiration pour nommer cette famille de langue dans le mythe des fils de Sem !
“ Lexique ” à lire sur voyageursdumonde.fr du journaliste Jean-Luc Allouche avec la collaboration de Radjaa Abou Dagga.
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Kotel, Jerusalem © JR
God trotter LEMAG
God trotter Texte ami bougamin philosophe écrivain
Sur les traces de Dieu. A sa rencontre et à celle des êtres qui l’incarnent. Par les routes, les chemins et les pistes qui débouchent sur le ciel. D’une manière ou d’une autre. D’un site à l’autre. D’un sanctuaire à l’autre. D’un culte à l’autre. Partout Dieu est passé et partout il a laissé des traces de ses révélations. Sur lui-même. Sur les humains. Sur la création. Dans les livres. Les monuments. Les liturgies. Les rites. Souvent nous passerions à côté de Dieu sans nous intéresser à lui. Pourtant il ne demande rien. Ni allégeance ni violence. Peut-être l’aumône à l’un des mendiants qui gardent le seuil menant à sa présence ou à son absence. Les sanctuaires sont les sites de Dieu. Tous les sanctuaires. On n’est pas seulement curieux. On se cherche. On émet des vœux. On marmonne des prières. La terre est le décor de Dieu et rien n’est plus éloquent que l’impression architecturale de son inspiration. On ne se contente pas de visiter ses œuvres, on cherche le doigt de l’Architecte suprême et l’on se recueille dans le souvenir de ses artisans. Pour un God Trotter le centre du monde est partout. Etre religieux, c’est ranger tous les dieux sous le même Dieu et être de toutes les religions. La théolo-
gie universelle est en pièces et c’est tant mieux. Rien ne libère davantage l’homme en quête de Dieu que les bribes éparses de sens et de non-sens répandues partout. Rien n’est plus pertinent que les paroles de Bouddha, les dires du Talmud, les poèmes de Rûmi, les aphorismes d’Angelus Silesius. Mais pour un God Trotter, les lignes sacrées de Dieu sont gravées sur les traits de ses gardiens. On ne souille pas les lieux saints, on commettrait des sacrilèges. On respecte les sites. Les gens. Les rites. C’est la politesse sacrée, commune aux humains. Sans distinction de religion ou d'irreligion. Aucun tourisme n’est plus respectueux de l’environnement que le religieux. Il restitue chacun à sa condition de pèlerin. De passage en ce monde sur lequel plane Dieu. Pour un ailleurs de plus en plus inconnu. Par les interstices des mystères. Là-bas, de l’autre côté, sur l’autre rive, hors de chez soi, nous attend un sanctuaire. Ami Bouganim “ juif d’origine, musulman de culture et boudhiste de philosophie ”
Retrouvez ce philosophe écrivain sur www.angelusnovus.fr
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LEMAG Tourisme un moyen vers la paix ?
Le tourisme, un moyen vers la paix ? Texte Jean-François rial
Le conflit israélo-palestinien est le plus symbolique de tous les conflits du siècle par les positions qui s’affrontent : Nord / Sud, Riches / Pauvres, Islam / Judaïsme / Christianisme, Occident / Pays en voie de développement. Mais c’est probablement par la surestimation de ces valeurs symboliques, que les tentatives de résolution de ce conflit n’aboutissent pas. Les solutions techniques sont pourtant connues, même face aux problèmes les plus complexes ou les plus sensibles (frontières, colonies, retour des réfugiés, esplanade des Mosquées, mont du Temple). Les experts journalistes du monde entier, aveuglés par leur proximité avec les politiques des deux parties, ne nous parlent que d’échec des pourparlers politiques, et des divers incidents qui émaillent la vie de cette région. J’ai relu tous les articles des plus grands correspondants étrangers en Israël sur les cinq dernières années. Ces articles, au demeurant fort intéressants, sont toujours écrits selon le même angle de vue, celui de la politique menée, loin du quotidien des deux peuples. Mais qui nous parle des populations, de leur vie au quotidien, de leurs souhaits ? Il est temps de se demander très sérieusement si la solution ne pourrait pas venir du peuple lui-même, et non des élites qui ont échoué, et pourraient échouer longtemps encore vu le mode d’ élection israélienne et la guerre civile larvée palestinienne. Assertion démagogique ou foi en l’humanité ? Chacun devrait être en mesure de juger. Pourtant, l’intellectuali-
sation de ce conflit nous l’interdit. Il est temps de parler des vivants. De tous ces gens qui malgré tout, grandissent, aiment, enfantent et travaillent de part et d’autre de la ligne, qui pour beaucoup vivent des expériences, si ce n’est identiques, au moins en résonance. Ainsi, le projet Face2Face de Marco et de JR, s’est construit avec les deux peuples, des gens de la rue : musiciens, chauffeurs de taxis, habitants des camps de réfugiés. Son nom est emblématique, le face à face peut être conflictuel, mais c’est aussi l’effet miroir : je me reconnais en l’autre, dans ses préoccupations, dans sa vie. Je suis un peu de ce qu’il est. Dans la même optique, pourquoi ne pas envisager de faire voyager dans les deux pays des © JR
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Dans le désert © JR
juifs, des musulmans, des chrétiens, des Européens, pour démystifier l’autre et rapprocher les cœurs? Mieux comprendre l’autre, voir que ce n’est ni un terroriste, ni un colonisateur, mais un être humain qui vit en famille et possède des codes culturels comparables aux nôtres, et qui n’aspire qu’à la paix, voilà ce que le tourisme peut offrir. Comme les projets artistiques de Marco et de JR. Proposer un tel projet est, pour nous, une forme d’aboutissement. Au-delà de la réussite économique de l’entreprise, du plaisir de voyager pour nos clients, nous aspirons à rendre utile le voyage, en portant haut l’intérêt et la richesse de la connaissance de l’autre. Aimer et apprendre des différences cultu-
relles plutôt que de les stigmatiser, pour construire ensemble un monde plus universaliste. De ce point de vue, la paix au Proche-Orient constituerait la plus belle démonstration de ce que l’humanité est capable de faire lorsqu' elle se dépasse. Alors, allez-y, allez voir de vous-même, jugez en dépassant les images du 20h00 bien simplificatrices. Utopique notre projet ? Pas si sûr… Et puis sans utopie, verrait-on naître des projets aussi fantastiques que Face2Face ? Tant pis pour le réalisme fataliste, et les blasés de tous bords. Nous choisissons de nous placer sur l’autre rive, celle de l’espoir et de la bienveillance.
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LEMAG 5 raisons de croire en la paix
5 raisons de croire en la paix texte marco
Bien sur, les obstacles sont nombreux sur le chemin de la paix. Nous les connaissons et nous ne les sous-estimons pas. Mais il reste des raisons qui permettent d’espérer que la paix puisse s’établir rapidement au Proche-Orient.
LE PLAN DE PAIX EST DEJA ECRIT Le plus dur dans les conflits, c’est de trouver un accord. Or au Proche-Orient, l’accord est déjà trouvé. Toutes les négociations convergent vers des solutions très proches. Les paramètres Clinton (négociations de Taba), le plan Ayalon/Nusseibeh, l’Initiative de Genève, et toutes les discussions récentes aboutissent à des conclusions similaires. IL N’Y A PAS D’AUTRE SOLUTION La région a connu plusieurs guerres au cours desquelles Israël et des pays arabes voisins se sont affrontés. Et puis en 1979, les Egyptiens et les Israéliens ont signé un traité de paix. 15 ans plus tard, c’était au tour des Jordaniens de mettre fin au conflit qui l’opposait à Israël. Une évidence s’impose : il n’y aura pas de vainqueur. Seule une paix négociée entre les Israéliens et les Palestiniens peut apporter le calme et la prospérité à cette région. LES PEUPLES SONT PRETS Il y a 40 ans, les dirigeants israéliens niaient l’existence du peuple palestinien et les leaders palestiniens considéraient que l’Etat d’Israël devait être rayé de la carte. Aujourd’hui, une large majorité
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d’Israéliens et de Palestiniens partagent l’idée d’une paix fondée sur le principe de deux états pour deux peuples. Chaque camp va devoir renoncer à certaines des ses revendications et maintenant, les peuples en sont conscients. TOUT LE MONDE A QUELQUE CHOSE A GAGNER Les économies israéliennes et palestiniennes sont en croissance, le tourisme se développe, la population palestinienne voit sa situation s’améliorer après des années particulièrement difficiles. Les Palestiniens et les Israéliens n’ont plus envie de revenir à une période de conflit et de crise. LES TIERS SONT DEVENUS MODERATEURS Il y a 25 ans, les tiers poussaient les Palestiniens et les Israéliens vers des positions radicales au nom de l’islam ou de la terre d’Israël, au nom de la lutte des peuples ou de la démocratie. Aujourd’hui, les grandes puissances ne s’affrontent plus au Proche-Orient et on voit éclore ici et là des initiatives en faveur de la paix émanant de responsables juifs ou de responsables arabes (on ne parle pas ici des irresponsables).
Collage à Geneve avec Cheikh Aziz Bukhari et Reb Eliyahu © JR
Une pensée respectueuse et amicale pour Cheikh Aziz Bukhari qui recevait chez lui Via Dolorosa tous ceux qui voulaient faire progresser le dialogue entre juifs et Arabes. Il a accompagné l’aventure Face2Face au Proche-Orient, à Genève et dans les banlieues parisiennes et a toujours trouvé les mots justes pour expliquer le projet. Son intelligence, sa douceur et son humour nous manquent déjà.
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LEMAG A voir à lire avant de partir
A lire, avant de partir Les aventures extraordinaires de Sa’id le peptimiste Emile Habibi, Gallimard, 1987
Arabe Israélien natif de Haïfa, Emile Habibi chronique avec dérision la destinée de Sa’id, Arabe en Israël, qui n’est pas sans faire penser au Candide de Voltaire. Emile Habibi incarne mieux que quiconque, avec humour et liberté d’esprit, la paradoxale condition d’être à la fois Arabe et Israélien. Il a été récompensé des plus grands prix littéraires à la fois par l’Organisation de Libération de la Palestine et par l’État hébreu. En 1992, il a accepté malgré les pressions et les menaces de la rue arabe le prix d’Israël de littérature, la plus haute distinction du pays… puis a fait scandale, côté israélien cette fois, en versant les 8000 dollars du prix au profit d’enfants palestiniens blessés par l’armée israélienne pendant l’Intifada. Sa’id le peptimiste est considéré par la critique comme l’un des romans majeurs de la littérature arabe moderne.
Tel Aviv sans répit Ami Bouganim, Autrement, 2009
Ami Bouganim a rencontré les comédiens, animateurs de radio, journalistes, hommes politiques, plasticiens… qui font Tel Aviv. Au fil des entretiens qu’il a mené avec eux, il nous emmène de bars en galeries, de bureaux en cinémas. Il nous livre ainsi, à travers les témoignages de figures emblématiques, une approche sensible de la ville. Ce livre est une véritable invitation à aller à Tel Aviv. Sa lecture achevée on a le sentiment de connaître la ville, et d’y avoir des amis.
Revue XXI été 2010
La revue d’information grand format de Patrick de SaintExupéry propose un dossier spécial Israël. Au sommaire, un passionnant entretien avec Ezzedine Abou Al-Aish, médecin palestinien dont les trois filles ont été tuées par l’armée israélienne
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Itinéraire de Paris à Jérusalem François-René de Chateaubriand, folio classique, 2005
Le premier “ voyage en Orient ” du XIXème siècle, qui constitue aujourd’hui un témoignage historique. Le récit de douze mois de périple - Grèce, Asie mineure, Syrie, Egypte - qui ont été pour Chateaubriand l’occasion de développer une réflexion approfondie sur la liberté politique. Dans le cadre de cette réflexion, il insiste sur le double héritage occidental : Jérusalem pour la leçon chrétienne, et Athènes pour la démocratie grecque.
Et aussi : > La Bible
Bayard a édité en 2001 une nouvelle traduction de la Bible, fruit d’une collaboration entre exégètes, spécialistes des langues bibliques et écrivains contemporains. Cette première traduction du XXIème siècle permet de découvrir autrement les textes de la Bible.
> Reportages, Romans,
Joseph Kessel, Quarto, Gallimard, 2010 Recueil des écrits d’un des plus grands reporters du siècle. Ses articles sur la Palestine d’avantguerre et sur la création d’Israël offrent un éclairage “ à chaud ” sur les débuts du sionisme.
> Crise d’asthme,
Etgar Keret, Babel, 2005 Au fil de très courts récits au ton kafkaïen, Etgar Keret, chef de file de la littérature contemporaine israélienne, en dit plus sur la société israélienne que de longs discours politiques.
lors de l’opération Plomb Durci. Après avoir exercé pendant des années à Tel Aviv, où il était l’un des meilleur spécialiste de la Procréation Médicalement Assistée, il vit aujourd’hui au Canada, où il continue de militer pour la paix. A lire aussi, le récit de Benoît Vitkine, un jeune Français en visite chez son cousin, installé dans une colonie illégale en Cisjordanie.
> Mon Michaël,
Amos Oz, Gallimard, 2005 Un remarquable portrait de femme, une peinture sensible d’un pays toujours entre guerre et paix.
> La terre nous est étroite
et autres poèmes, Mahmoud Darwich, Poésie / Gallimard, 2000 La première anthologie des textes d’un des plus grands poètes arabes contemporains.
> Monsieur Mani,
d’A.B. Yehoshua, Calmann Levy, 1994 Une épopée familiale sur cinq générations par l’un des enfants terribles de la littérature israélienne.
> To the end of the land,
David Grossman, Knof, 2010 Le portrait d’une femme dont le fils est à l’armée. Une radiographie de la société israélienne.
> Dictionnaire amoureux
de la Palestine, Elias Sanbar Plon, 2010 > Dictionnaire amoureux de Jérusalem, Jean-Yves Leloup, Plon, 2010 Deux dictionnaires amoureux publiés simultanément, le premier écrit par un intellectuel palestinien, le second par un prêtre orthodoxe.
> Les Olives noires (3 tomes),
Sfar et Guibert, Dupuis Jérusalem en l’an 0. Une bande dessinée jubilatoire qui offre une réflexion moderne sur la judaïté.
> Vie amoureuse,
Zeruya Shalev,Gallimard, 2000 Une passion amoureuse racontée par une grande écrivaine israélienne, qui aime à explorer les relations de couple.
> Une boussole pour soleil
Liana Badr, Metropolis, 1992 L’écrivaine palestinienne expose dans son roman sa révolte contre une double oppression : celle de son peuple et celle des femmes dans une société patriarcale.
A voir à lire avant de partir LEMAG
A voir, avant de partir Ajami
Et aussi :
Scandar Copti et Yaron Shani, 2010
> Les citronniers,
Ce film électrique a été réalisé – et c’est une première dans l’histoire pourtant si riche du cinéma israélien ! - en tandem par deux Israéliens, l’un juif, l’autre Arabe. Ils nous offrent un film noir à la mise en scène virtuose, sur fond de guerre de gangs à Jaffa, dans le quartier d’Ajami. Trois récits s’entremêlent pour dresser le tableau d’une société en souffrance. Le film donne à voir toute la complexité des relations entre juifs et Arabes, musulmans et chrétiens, Arabes israéliens et Arabes des Territoires Palestiniens. Ajami a été récompensé de la Caméra d’or mention spéciale Cannes 2009.
Eran Riklis, 2009 Le combat d’une femme palestinienne pour empêcher la destruction de son champ de citronniers, considéré par son voisin, ministre israélien, comme une menace pour sa sécurité.
> La visite de la fanfare,
Eran Kolirin, 2007 La visite d’une fanfare égyptienne dans un village israélien.
> Une jeunesse comme
aucune autre, Vardit Bilu et Dalia Hager, 2005 Deux jeunes femmes qui accomplissent leur service militaire patrouillent à Jérusalem.
> Va, vis et deviens,
Radu Mihaileanu, 2005 Le parcours d’un jeune Ethiopien qui se fait passer pour Falasha - juif éthiopien - pour pouvoir s’exiler en Israël.
The Bubble de Eytan Fox, 2006
Tel Aviv, dans le quartier branché de Sheinkin, trois jeunes colocataires, qui tous trois cherchent l’homme de leur vie et se consolent mutuellement de leurs déboires amoureux. L’histoire d’amour entre l’un d’entre eux, Noam, et Ashraf, un Palestinien qu’il a rencontré au checkpoint de Naplouse alors qu’il y accomplissait à contre cœur une période de réserve. Le film offre, dans une approche très juste de la ville, “ bulle ” comme isolée du conflit, une chronique du quotidien des jeunes Tel Aviviens, hésitant entre engagement contre l’occupation et insouciance juvénile.
> Atash (soif ),
Desperados Square Benny Torati , 2000
Dans le quartier de Hatikva, en banlieue de Tel Aviv, habité par une communauté de juifs originaires de Grèce, deux frères décident de remettre en service un cinéma de quartier fermé depuis 25 ans. Emaillé de références au cinéma Bollywood, le film relève à la fois du drame et de la comédie, dans une ode à la tolérance, qui prône le mélange des cultures et l’acceptation de l’autre.
Tawfik Abu Wael, 2004 Dans une vallée annexée par Israël, Abu Shukri et son épouse essaient de protéger leur fille du déshonneur d’avoir été violée.
> Kaddosh, Amos Gitai, 1999
A Mea Shéarim, quartier orthodoxe de Jérusalem, Meïr est poussé à répudier Rivka parce qu’ils ne parviennent pas à avoir d’enfant.
> Travail d’arabe,
Le temps qu’il reste Elia Suleiman, 2009
De livres, cartes, guides à consulter dans nos librairies ou à commander
sur librairie.vdm.com
Ecrit à partir des journaux intimes et des correspondances des parents du cinéaste, ce film présente la situation singulière des Palestiniens restés sur leurs terres natales après 1948, et devenus Arabes israéliens. A travers une chronique familiale, au long de quatre épisodes marquants de 1948 à nos jours, Elia Suleiman nous livre l’histoire poétique et esthétique d’une dépossession. Il signe un film drôle sur fond de tragédie, qui évoque à la fois l’univers de Jacques Tati et celui de Nanni Moretti.
Sayed Kashua, 2008 Une sitcom désopilante sur le quotidien d’un Arabe israélien scénarisée par un chroniqueur du quotidien Haaretz, qui pulvérise les recors d’audimat en Israël.
> Prendre femme,
Ronit Elkabetz, 2005 La plus grande actrice israélienne signe là son premier film en tant que réalisatrice, un huis-clos familial inspiré de la vie de ses parents à Haïfa dans les années 70.
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SUR LES TRACES DE
Face2Face 2007 était une belle aventure consistant à coller face à face des photos géantes de Palestiniens et d’Israéliens à des endroits inévitables du côté israélien ou palestinien. Face2Face parlait d’altérité, de rires, de limites, de jeu, de beauté et d’engagement. Le projet a continué à vivre avec le livre, les vidéos suscitant des milliers de réactions, puis le film Faces. Diffusé sur les chaînes arabes et israéliennes, récompensé par les festivals, projeté par les étudiants arabes et juifs réunis pour l’occasion, le film a révélé que le projet était plus grand que nous, qu’il appartenait à ceux qui le présentaient ou s’y exposaient autant qu'à nous. Trois ans plus tard, nous sommes retournés sur nos pas. Pour voir ce qu’étaient devenus les collages face au temps mais surtout, pour constater l’évolution des mentalités et découvrir un peu plus la destination !
FACE2FACE
RÉCIT Sur les traces de Face2Face
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RÉCIT Sur les traces de Face2Face
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PARIS / BETHLEEM ÉTAPE
\1 16h - Arrivée à l’Aéroport Ben Gourion. Le passage de la douane n’a rien à voir avec le débarquement de JR et Marco en 2007, leurs valises pleines à craquer de colle en poudre ! Pour faciliter nos déplacements nous avons opté pour une solution stratégique : immatriculation en Israël et chauffeur arabe de Jérusalem Est. Cette combinaison nous permet de circuler à la fois en Israël (seule les plaques israéliennes, jaunes, sont acceptées) et de négocier les check points vers la Palestine. Nous franchissons notre premier check point, mais avec notre chauffeur Hatem et nos passeports européens, les vérifications prennent peu de temps. Les guides nous expliquent que la situation est bien plus détendue qu’elle ne l’était par le passé.
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17h - Nous voici de l’autre coté du mur de séparation. JR et son ami David retrouvent les lieux où ils avaient collé les portraits géants. Ces terrains vagues, sur lesquels paissaient tranquillement les moutons, sont aujourd’hui grignotés par de grands immeubles ! 20h - Le soir nous dînons de délices locaux : feuilles de vignes et courgettes farcies, côtelettes d’agneau marinées et semoule à l’eau de rose... 22h et plus - JR et sa bande retrouvent Ayman et Wisam, leurs guides sur Face2Face. Wisam est l’un des 42 guides habilités à intervenir à la fois en Palestine et en Israël. Ayman, lui, est interdit de séjour en Israël ! En revanche, l'équipe découvre à la télévision son talent caché : il est acteur !
OU ? Partir en polynésie
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Bethléem, le mur de séparation, clôture de sécurité,© JR
RÉCIT Sur les traces de Face2Face
BETHLEEM / hebron / jericho ÉTAPE
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interview
areej
Ancienne basketteuse de haut niveau, Areej a participé à Face2Face en 2007. La jeune Palestinienne vit dans le camp de réfugiés de Deheishe et dirige un programme d'échanges culturels.
Hébron © JR
Abu Al-Humum Ce commerçant palestinien installé à Hébron a participé à Face2Face en 2007. Il revient sur son expérience et raconte, avec un sourire, ce qui a changé pour lui. A voir, à écouter
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Nous débutons la journée par la basilique de la Nativité. Approcher le lieu de naissance du Christ passe parfois par une longue attente parmi les pèlerins du monde entier. L’occasion de ressentir la ferveur dégagée par ce berceau des religions. Plus tard, au camp de réfug iés de Deheishe, une actrice de Face2Face nous attend : Areej, la basketteuse. Originaire de Deheishe, la jeune femme travaille aujourd’hui pour une œuvre sociale. Loin des images de camp que nous avions en tête, Deheishe est un village aux ruelles étroites avec ses commerces, sa mosquée, son école. En 60 ans, l’aspect du camp a bien évolué. Seul vestige d'origine encore visible, le tourniquet d’entrée.
Depuis notre passage en 2007 qu'est ce qui a changé dans le camp ? Un point positif : les camps de réfugiés sont de moins en moins isolés. Deheishe a toujours bénéficié de la solidarité internationale notamment pour ses jeunes habitants. C'est un camp tourné vers l'activisme et j'ai hâte de voir de plus en plus de gens s'impliquer pour changer les choses. Il y a 3 ans nous assistions à ton combat par le sport pour attirer la lumière sur le camp. Ce combat se poursuit-il ? Tout à fait. Je ne suis plus très active en tant qu'athlète mais le sport reste un outil important. Beaucoup d'autres jeunes femmes s'expriment par le sport. Je suis fière d'avoir ouvert une voie. Aujourd'hui j’ai créé un programme international d'échanges culturels. Les jeunes peuvent venir ici et voir ce qu'est la réalité. d’interview
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interview
brother Roberts Né aux Etats-Unis, frère Robert est vice-président des affaires académiques de l'université de Bethléem. Etes-vous optimiste sur l'issue du conflit ? Je suis un homme d'espoir. Nous avons fondé l'université de Bethléem il y a 37 ans, dans le but de servir le peuple palestinien, en accord avec d'autres peuples, et d'apporter paix et stabilité. Venir en tant que touriste estil un moyen de servir la paix ? Bien évidemment. Venez voir vous-même, parlez avec les gens, au café, au restaurant, dans la rue. Les Palestiniens sont accueillants, chaleureux et joviaux. Le meilleur moyen d'apprendre à connaître quelqu'un, sa culture, son peuple, particulièrement ceux qui semblent mystérieux, c'est de venir. d’interview
sur voyageursdumonde.fr Hébron © O. Romano
12h30 - Université de Bethléem. Nous sommes reçus par Brother Robert, américain installé ici depuis des années, vice-président des affaires académiques. Ce magnifique bâtiment du 18ème siécle, abrite un véritable campus qui accueille 1/3 de chrétiens et 2/3 de musulmans. Par ailleurs, 1/3 de la population étudiante est féminine. Derrière les voiles, se distinguent de jolis regards maquillés. La visite se termine au réfectoire, par un déjeuner préparé par les étudiants en hôtellerie. 14h30 - Colonie juive de Kfar Etzion. Echange avec une habitante qui nous raconte l’arrivée ici de ses grands-parents. Leur rêve : une confédération à l’image de la Suisse.
16h - Nous entrons dans Hébron par le quartier juif. Pour la première fois, la fracture entre les deux communautés se fait ressentir. Construite sur une colline et imbriquée dans la cité, la ville juive surplombe la ville arabe, déversant parfois des détritus sur ses voisins du dessous. Moins scabreuse, la séparation est également flagrante dans le tombeau des Patriarche, divisé en deux par une vitre blindée ! Néanmoins une coopération existe ; les musulmans et les juifs disposent chacun de la totalité du site une semaine par an, pour les grandes fêtes.
Eliaou ATTlAN Historien israélien vivant à Hébron revient sur la situation particulière de sa ville, du tombeau des Patriarches et sur le statut de colon. A voir, à écouter
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SUR LES TRACES DE FACE2 FACE Bethleem
interview
reb eliyahu Avec le prêtre Brother Jack et l’imam Cheikh Aziz, Reb Eliyahu est l’une des têtes d’affiche de Face2Face. Il rend hommage au Cheikh à l’annonce de sa disparition.
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Aujourd'hui est un jour particulier ? Ce n'est pas un jour facile, mais c'est un jour de grande bénédiction, car aujourd'hui nous avons un allié, un ami, au Ciel. Cheikh Abdul Aziz est ma moitié, mon autre visage, mon autre aile. Il faut deux ailes pour pouvoir voler et nous avons volé ensemble, au-dessus de la planète. Maintenant nous avons un allié, un pacificateur, qui négocie avec Dieu pour nous aider dans notre travail, ici sur terre. Tous ceux qui ont passé du temps avec le Cheikh ont pu boire l'enseignement d'un grand esprit et d'un grand homme.
Tout comme pour Gandhi, Martin Luther King Jr, Nelson Mandela, tous ces excellents professeurs spirituels, qui ont quitté ce monde, leur message a eu un impact bien plus important après qu'ils aient quitté leur forme physique. Tanya Bukhari, la fille du Cheikh, continue le travail de son père. Elle représente la prochaine génération, elle a 10 ans, elle est née dans ce millénaire et elle sera notre prochain leader. A voir, à écouter
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Sur les traces de Face2Face RÉCIT
Wadi Qelt © JR
JERICHO / WADI QELT / RAMALLAH ÉTAPE
Mont de la Tentation © JR
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Pour beaucoup d’archéologues, Jéricho est la plus ancienne cité du monde, fondée 9000 ans avant J-C. Alors que grimpe la chaleur, nous prenons de l’altitude au mont de la Tentation. Sensation surréaliste de se retrouver dans une station alpine ! Au sommet, un magnifique panorama sur la ville, la mer Morte, la vallée du Jourdain et même les monts de Moab en Jordanie ! Puis direction Wadi Qelt. Perdu au fond d’un ancien lit de rivière verdoyant, à deux heures de marche, le monastère Saint-Georges est perché à flanc de vallée. Les frères nous reçoivent chaleureusement, tous parlent anglais. Parmi eux, un ancien biker américain ! 13h - Al Quods University - Rencontre avec le bras droit de Sari Nusseibeh, connu pour ses positions controversées en faveur de la paix. Avec l’Israélien Ami Ayalom, Nusseibeh est à l’origine d’une déclaration fondée sur le principe “ deux peuples, deux états ”. 15h - Une tragique nouvelle bouscule le programme. Cheikh Aziz, l’un des personnages centraux de Face2Face, vient de s’éteindre. D’une grande ouverture d’esprit, le Cheikh s’était prê-
té au jeu de grimaces, aux côtés de Brother Jack et de Reb Eliyahu. Le résultat donnant vie à un triptyque symbolique. Nous mettons cap sur Jérusalem pour assister à ses funérailles. Le moment est douloureux pour l’équipe qui s’était liée d’amitié avec ce personnage haut en couleurs. L’accueil que nous réserve sa famille est fantastique. La venue de Reb Eliyahu, considéré comme un frère par la famille du Cheikh donne lieu à un moment émouvant de recueillement sur les toits de Jérusalem. Nous regagnons Ramallah et prenons nos quartiers au Royal Court Suites, point de chute névralgique de toutes les ONG. L’importante population des ONG s’installe ici généralement pour plusieurs mois. La ville présente ainsi un caractère très international et l’anglais y est couramment parlé. Ramallah est une ville branchée ! “ La Tel Aviv de Palestine ” disent certains. Outre les expatriés, l’activité humanitaire attire une population locale, jeune et dynamique. Les rues sont animées par une multitude de bars. Nous entrons au Beit Anisa pour découvrir un jardin, des murs aux couleurs vives, des sofas en velours et une expo d’art.
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Naplouse © JR
RAMALLAH / NAPLOUSE ÉTAPE
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Nous quittons Ramallah par une route aux paysages bibliques, bordée d’oliviers et de cyprès. Nous rejoignons Taybeh, village chrétien dont l’église SaintGeorges figure au programme des pèlerinages. Autre curiosité, une microbrasserie créée par une famille revenue des USA pour participer au développement de la Palestine après les accords d’Oslo, en 1994. Malgré la déconvenue, la famille Khoury n’a pas stoppé sa production et l’unique bière palestinienne s’exporte aujourd’hui au Japon et en Allemagne !
Arrivée au village palestinien de Sebastya, situé en bordure de zone A et C. La zone A correspondant aux secteurs palestiniens, C aux secteurs israéliens et B aux zones mixtes. Ce village de Samarie compte environ 3000 âmes qui vivent essentiellement de l’agriculture. Dans les années 70, ses ruines antiques et sa cathédrale croisée, abritant la tombe de Saint Jean-Baptiste, attiraient les touristes. Sebastya comptait de multiples boutiques de souvenirs, des restaurants et des sentiers balisés. Aujourd’hui, l’en-
Sur les traces de Face2Face RÉCIT
Naplouse © JR
interview
MR. Khoury Depuis 1995, la famille Khoury est à la tête de l’unique brasserie Palestinienne à Taybeh. Leur bière s’exporte notamment au Japon et Allemagne. Pourquoi votre famille est-elle revenue en Palestine ? Nous sommes rentrés en Palestine en 1994, après les accords d'Oslo. Nous croyions en la paix, et nous voulions investir en Palestine, vivre en démocratie dans notre propre pays. Votre bière se vend des deux côtés du mur. Pensezvous que c'est un atout? Peu de produits se vendent à la fois en Israël et en Palestine. La bière Taybeh est la preuve que nous pouvons nous entendre pour travailler ensemble et que nous Palestiniens, pouvons fabriquer des produits de qualité supérieure. A voir & à écouter
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droit est à l’abandon car depuis la seconde Intifada, le site antique se trouve sous contrôle israélien. Or, les Israéliens s’aventurant peu en zone palestinienne, la nature a repris ses droits. Dépourvues de tout entretien, les routes menant au site sont devenues impraticables pour les autocars de tourisme. Les maisons byzantines et les paysages bucoliques alentours font de Sebastya une halte charmante. Nous faisons une pause pour déjeuner dans une ravissante maison d’hôtes posée de manière insolite dans la partie haute d’une ancienne église. La découverte de spécialités culinaires locales achèvera de ravir nos sens. Pour certains, il faut goûter le mousakhan, un plat palestinien de poulet sur un lit d'oignons confits aux pignons de pin et au sumac, servi sur un pain traditionnel sans levain appelé taboun. Pour d'autres, il ne faut pas faire l'impasse sur le zarb d'agneau, caractérisé par une technique de cuisson à l'étouffée qui rend la viande si savoureuse. La spécialité sucrée, c'est le knafé, un doux fromage de brebis à la texture fondante, agrémenté d'une fine couche de semoule recouverte d'un sirop de sucre.
Les habitants de Sebastya n'ont pas oublié leurs savoir-faire et la tradition d'accueil reste on ne peut plus vivace malgré l'absence prolongée des visiteurs. Mont Gezrim : nous avons rendez-vous avec le grand prêtre des Samaritains (il parle l’hébreu, l’arabe, l’araméen, et le grec) qui nous éclaire sur les origines et la position actuelle des Samaritains par rapport aux juifs. Naplouse : nous partons à la découverte de la casbah, de ses belles maisons, des échoppes improbables aux vieux métiers. Certains en profitent pour se faire raser les cheveux ou tailler la barbe, d’autres préfèrent les pistaches syriennes et pâtisseries orientales. Nous effectuons une halte pour prendre un thé et jouer au Backgammon. L’intégration bat son plein !
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RÉCIT Sur les traces de Face2Face
Saint Sépulcre, Jérusalem © Voyageurs
NAPLOUSE / JERUSALEM ÉTAPE
\5 Jérusalem. Après une visite de l’American Colony, hôtel emblématique de Jérusalem, nous découvrons le Muséum on the Seam consacré à la coexistence. Nous posons nos valises au Knight’s Palace, petite adresse du quartier chrétien de la vieille ville, puis nous rendons visite à l’artiste Michal Rovner aux étonnantes installations de chorégraphies filmées. Ensuite, nous nous perdons sous les murailles de la vieille ville, à travers des ruelles sinueuses débordantes d’échoppes. Nous nous laissons guider par le va-et-vient des enfants poussant des carrioles colorées d'épices à destination du marché alimentaire.
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Le spectacle des grappes de pèlerins venus du monde entier est étonnant. Les Ethiopiens drapés de voiles blancs se démarquent des pèlerins asiatiques et des Européens coiffés de chapeaux de couleurs, qui entonnent des chants religieux à la suite du prêtre. Une dernière incursion dans la vieille ville nous permet de découvrir l’étonnant Saint Sépulcre en arrivant par le monastère Ethiopien. Enfin, nous passons à l’extérieur des remparts, pour rejoindre la ville moderne (qui n’a de moderne que le nom) et découvrir les quartiers orthodoxes, éthiopiens, russes, puis les anciennes colonies allemandes et américaines.
Naplouse © JR
Jérusalem © JR
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Saint Sépulcre, Jerusalem © JR
JERUSALEM / HAÏFA / TEL AVIV ÉTAPE
\6 Nous faisons halte à l’Austrian Hospice via Dolorosa, où nous nous régalons de pâtisseries maison. Nous rencontrons le photographe Frédéric Brenner, auteur du projet Diaspora. Avec quinze autres grands photographes du monde entier, il travaille sur un nouveau projet photographique qui couvre toute la région. Il est rejoint par Gilles Darmon, fondateur de l’ONG Latet (Donner) : “ Voyager, ça permet de se remettre en question grâce à la confrontation avec les autres. Ici, c’est un l’endroit idéal pour ça ”. Dix km plus tard, arrivée à Abu Gosh, village palestinien situé en Israël, connu pour
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sa position de neutralité. Au monastère Bénédictin qui compte neuf moines et douze sœurs, Frère Olivier, un normand chargé de former les militaires juifs à la compréhension chrétienne, nous explique sa démarche. En fin d’entretien, nous dégustons le fameux houmous d’Abu Gosh, réputé dans tout le Proche-Orient. Arrêt à Neve Shalom/Wahat al-Salam (Oasis de paix) village qui rassemble des familles arabes et juives et dont l’activité tourne uniquement autour du travail pour la paix entre les deux peuples. Haïfa, ville israélienne abritant une importante communauté d’Arabes israéliens, réputée pour son port et son industrie, est considérée aujourd’hui comme la Silicon Valley locale ! Napoléon ne s’était pas trompé sur le potentiel d’Haïfa. Montée au mont Carmel et visite du temple Baha’i lieu sacré et centre de ralliement mondial de cette communauté qui croit
Sur les traces de Face2Face RÉCIT
interview
FOUAD KATTAN Arabe palestinien et chrétien catholique ce Président du conseil d'administration de l’université de Bethléem, né en Inde, croit au tourisme comme outil de paix. Quelle est votre position sur l’avenir de la région? Je suis optimiste et c'est pour cette raison que tous mes enfants, après avoir fait leurs études en France, sont revenus ici.
Jerusalem © JR
en la communion de toutes les religions. Nous flânons dans le joli quartier de la “ German colony ” et découvrons le soir Haïfa “la branchée” aux terrasses emplies d’une population jeune et mixte dans une ambiance animée très occidentale. Dernière étape de notre périple : Tel Aviv. Rencontre avec Gabriel Malka, directeur de l’école de tourisme d’Haïfa et spécialiste des relations entre les différentes communautés arabe, juives sépharade et ashkénaze. Son credo : le tourisme comme industrie de la paix. Ami Bouganim se joint à nous. Il se définit comme “ juif d’origine, musulman de culture et bouddhiste de philosophie ”. Il invoque des programmes au contenu pluri universaliste, cosmo-religieux et multi spirituel. La discussion s’envole vers de hautes sphères philosophiques. 14h - Promenade sur le front de mer. Nous croisons des jeunes femmes en rol-
ler, et découvrons des “espaces fitness” à ciel ouvert. Cette ville a décidément des airs de Californie ! Visite de Jaffa, ancienne ville arabe et aussi un port historique, fusionnée avec Tel Aviv en 1950. Cette position nous donne une autre vision de Tel Aviv. Les maisons anciennes contrastent avec les constructions modernes conduites par de grands architectes internationaux. Nous découvrons avec étonnement le marché aux puces et ses meubles “ vintage ”. Nous regagnons Hertzilia, quartier de Tel Aviv considéré comme le “ Miami sans Miami ”. Nous visitons l’une de ses villas extravagantes, résidence secondaire appartenant à un membre de la diaspora juive installé en France. Nous concluons ce séjour étonnant ici, heureux et définitivement persuadés qu'il faut miser sur l’avenir touristique de la région.
Quelle est leur vision ? Ils veulent la paix. La jeunesse est la base d’une paix future. Ils sont, je pense, d'accord avec moi, pour dire que nous devons rester ici et travailler ensemble des deux côtés, pour enrichir cette vision de paix. Pensez-vous que ce serait intéressant pour un Français de venir sur place ? Nous avons beaucoup à offrir à nos visiteurs. Histoire, archéologie et bien sûr religion. Notre pays propose de découvrir tout cela, sans problème, ni danger. Quelle peut être la force de ce projet face à un conflit politique très sérieux avec un réel impact mondial ? Construire des ponts pour la paix. C'est l'essentiel. Si on comprend la situation, on peut construire ces ponts pour la paix entre les deux peuples. D'interview
sur voyageursdumonde.fr
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CITY GUIDE Israël - Palestine
city guide
ISRAël-palestine - come visit us -
Trouver un hôtel original à Jérusalem, un restaurant branché à Ramallah, le meilleur fallafel de Tel Aviv, les bonnes raisons d’aimer Hébron : Voyageurs vous livre les clefs secrètes de chaque ville.
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-5Bonnes raisons d’aller en Israël et en Palestine 1 | Une destination hors normes Réunis dans un espace 30 fois plus petit que la France avec une immense diversité de paysages : déserts, montagnes, trois mers (Morte, Rouge et Méditerranée), villes modernes et campagnes, un patrimoine culturel, des richesses historiques, et des lieux saints des grandes religions monothéistes.
2 | 3000 ans d’histoire à traverser Cité de David, mosquée d’Omar, basilique de la Nativité, tombeau des Patriarches, Nazareth, Bethléem, Judée, Safed, Jéricho, ce petit berceau d’à peine 30.000 km2 raconte l’histoire de notre civilisation par la traversée des lieux historiques et bibliques et attire des hommes et des femmes venus du monde entier pour écrire leurs vœux sur un morceau de papier et le cacher dans un vestige du mur d’enceinte de l’esplanade du Temple, ou prier sur le lieu présumé de la naissance du Christ.
© M. Osmont
3 | Un tourisme constructif
4 | Une destination plaisir Hôtels de luxe, étapes de charme, promenades méditatives, restaurants branchés, plages, achats de produits locaux, boites de nuit : toutes les infrastructures touristiques sont là pour faire de chaque séjour un plaisir autant qu’une découverte.
Les voyageurs qui se rendent sur place participent aux échanges culturels, au développement économique, au rayonnement touristique de cette région. Ils ouvrent la voie à un mouvement plus large qui fera du tourisme un facteur positif d’évolution de la région.
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5 | Une région qui parle de nous
Plus que bien des conflits beaucoup plus meurtriers, le Proche-Orient est à la Une de nos médias et au centre des préoccupations de la communauté internationale. Chacun est concerné personnellement par cette scène qui rassemble l’Orient et l’Occident, les peuples d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique, avec un nombre incroyable de langues, de profils, d’histoires particulières. Avec ses échecs et ses réussites, c’est le grand laboratoire de la cohabitation, du partage, du respect de la différence.
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Retrouvez également notre seléction de voyages sur mesure Page 76
Decouverte Israel- Palestine un condensé des deux pays à votre rythme ; des sites incontournables et d’autres injustement méconnus. Page 47
Exemple de voyage sur mesure
repérage
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« Carte selon la “ frontière de 1967 ” qui est en réalité la ligne d’armistice de 1949 entre Israël et la Transjordanie. Elle est généralement utilisée comme référence pour les négociations de paix. Evidemment, il existe un grand nombre de cartes de la région. Mais il fallait en choisir une… »
Les conseillers Voyageurs répondent à toutes vos questions page 70
mode d’emploi
Israël Palestine
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Tel Aviv CITY GUIDE
city guide
La bulle Tel Aviv Singulière en Israël, Tel Aviv l’insouciante célèbre au quotidien hédonisme et liberté de mœurs. Plus qu’une ville : un art de vivre ! Ville de pionniers, ville nouvelle bâtie pour des hommes nouveaux, cœur économique et culturel du pays, Tel Aviv ne cesse de repousser ses propres limites. Elle entraîne ses habitants et ses visiteurs au rythme de pulsations qui jamais ne décélèrent, ni de jour, ni de nuit. Au cœur de la Terre Sainte, si proche, si loin de sa voisine Jérusalem, elle est la ville de tous les plaisirs et de toutes les libertés. De l’aube à l’aube, de plages en bars et de bars en clubs, Tel Aviv exalte l’instant présent. Solaire et festive, elle inscrit sur ses murs – tags, graffitis, affiches – sa détermination à vivre en paix et ses aspirations au bonheur. A vélo, en scooter, en skate ou en rollers, ici la vie semble glisser au long d’un week-end qui durerait toute la semaine. Dans cette cité méditerranéenne à l’atmosphère californienne, le soleil brille tous les jours, on se baigne toute l’année. Du nord au sud, les plages se succèdent avec leurs bars, restaurants, parcs de jeux et de muscula-
tion, dans une invitation à l’insouciance. La ville ne dort jamais : la nuit, les bars, clubs et autres salles de concert bruissent jusqu’au petit matin de pop israélienne, de jazz live, de rock ou de musique électronique. A l’image de l’hôtel Dan, building aux couleurs de l’arc-en-ciel sur son front de mer, Tel Aviv est une métropole cosmopolite. L’Allemagne, la Russie, la Roumanie y côtoient la Pologne, l’Irak ou le Maroc en un joyeux métissage. Des quartiers nord, ashkénazes, jusqu’au quartier yéménite, au sud, on y parle toutes les langues, dont certaines oubliées partout ailleurs : le yiddish, le ladino, le judéoarabe… On y savoure toutes les cuisines, du fallafel au sushi, en passant par la charcuterie italienne ! Mais le plus appréciable à Tel Aviv, c’est la chaleur et la spontanéité de ses habitants. Sur la plage ou à une terrasse de café, prenez le temps de les rencontrer, ils sauront vous faire aimer leur ville !
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CITY GUIDE Tel Aviv
Les secrets, de Tel Aviv — Les quartiers
Tel Aviv, front de mer, Tayelet © M.Osmont
Au nord L’ancien port est l’un des quartiers les plus populaires de la ville : le matin, les joggers y courent au son de leur Ipod, l’après-midi, les enfants y multiplient les prouesses en trottinette, la nuit, les groupes d’amis y passent gaiement de bars en bars. Le parc Hayarkon est le cadre des concerts spectaculaires de Madonna, Léonard Cohen… Au nord de Dizengoff, dans le quartier de la mode, on croise une certaine bourgeoisie et de petits chiens tenus en laisse, par 3 ou 4. Au centre C’est la zone la plus dynamique de la ville, où cohabitent artistes, juifs ultraorthodoxes, couples gays et nouveaux riches. C’est là que se trouvent les musées, théâtres, l’opéra et le philarmonique. Rue Sheinkin, lieu de tournage du film “ The Bubble ”, les cafés bohèmes succèdent aux friperies branchées. Sur la place Dizengoff, la fontaine du sculpteur Yaacov Agam est le symbole de la ville. Au sud Neve Tzedek, le plus ancien quartier de la ville, aux allures de village, a rénové ses maisons en ruines et inauguré des galeries d’art, pour devenir le lieu de prédilection des bobos. Allez boire un verre à la gare ottomane réaménagée, avec ses bars et boutiques. Et encore plus au sud promenez vous dans Florentine et Jaffa.
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Tel Aviv, ancien port © M.Osmont
Les bonnes raisons d’aimer Tel Aviv Longer le bord de mer à vélo de Jaffa à Hayarkon, boire un café glacé en terrasse, profiter du coucher de soleil dans l’animation joyeuse du port, déambuler dans la ville en s’inventant un parcours au gré des tags et graffitis, danser jusqu’à l’aube dans un bar de Florentine, assister à un concert philarmonique sous la direction de Zubin Mehta, flâner au marché aux puces de Jaffa, admirer l’architecture Bauhaus de la ville blanche, rouler dans les vagues et prendre une douche sur la plage.
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Jaffa Port
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les clefs de la ville _ Chez Pua, une déco de bric et de broc incontournable pour boire un verre et grignoter au cœur du marché aux puces de Jaffa. On aime les canapés sur le trottoir ! de bonnes adresses dans nos carnets de voyage
Vivre à Tel Aviv…
Vivre à Tel Aviv, c’est la possibilité d’une location d’une semaine ou plus, de l’appartement à la villa, avec piscine et personnel. Si vous logez à Tel Aviv, il vous faut connaître nos bonnes adresses, disposer d’un service concierge francophone 7/7 jours, pouvoir pratiquer votre sport préféré ou accéder à des cours particuliers (yoga, sport, cuisine…)… Dites-nous ce dont vous avez envie !
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Le Bar Giora est un estaminet caractéristique du quartier Dizengoff, avec sa jolie cour ombragée, délicieuse de fraicheur en été.
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Où boire un verre :
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Chez Ali Karavan, la carte est courte : houmous, pain pita et oignons frais. Mais on vient de partout, on fait la queue, on se bouscule, on s’énerve un peu, on se calme et on mange enfin le meilleur houmous du monde.
Chez Nanouchka, dégustez une cuisine géorgienne dans un cadre baroque, pour une soirée qui se finit souvent en dansant.
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A Manta Ray, le long de la plage, dans la grande pièce vitrée ou en terrasse face aux vagues on apprécie le large choix de poissons et fruits de mer à déguster dans une atmosphère décontractée.
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Orna et Ella, rue Sheinkin est une référence culturelle et gastronomique ! Lieu du tournage et décor du film “ The Bubble ”, le petit café aux accents franco-italiens est devenu une légende.
A la Cantina, dans le quartier des galeristes, Joe s’est installé dans un beau bâtiment Bauhaus. Depuis, ça ne désemplit pas : les intellectuels, les gens du cinéma, de la télévision… Ils ont raison. Essayez seulement les ravioles aux truffes…
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Où manger un morceau :
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Tel Aviv, carnet d’adresses —
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L’ensemble d’édifices Bauhaus de Tel Aviv est unique au monde. Pour faire de la découverte de la ville blanche une expérience inédite, nous vous proposons une visite privée en compagnie d’un architecte. Louez un vélo ! Idéale pour découvrir la ville, la bicyclette se loue à la journée. Et bientôt, la municipalité proposera un sevice de Vélo’v : 2000 vélos dans la ville, qui compte 74 km de pistes cyclables ! A chaque plage sa spécificité, à chacun son bord de mer : elles accueillent les familles, les religieux, autorisent ou non de venir avec son chien... La plus prisée : Metzitzim ! Ne manquez pas les marchés du Carmel (vêtements, alimentation, tous les jours sauf samedi) et de Nachalat Binyamin (artisanat, les mardis et vendredis). Notez également qu’une brocante a lieu place Dizengoff tous les vendredis après-midi.
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CITY GUIDE Tel Aviv
Tel Aviv, où dormir ? —
La sélection de Voyageurs
Le Savoy
Alexander Suites
Hôtel Cinéma
L’architecture anguleuse du Savoy annonce la couleur. Et dès la réception, on pénètre dans un univers en noir et blanc, résolument moderne. Le design épuré des lieux transparaît notamment à travers les chaises Panton du restaurant. Construit début 2009, The Savoy propose une cinquantaine de chambres de taille relativement modeste (et une suite avec ses deux chambres) mais au confort sans faille. Ecran plasma et connexion wifi satisferont les exigences d’une clientèle internationale. Les sols en teck, les murs de béton ciré, les grandes baies vitrées réchauffent agréablement l’atmosphère. La terrasse du restaurant profite de l’animation du quartier. Situé en plein centre, à 25 mètres de la plage, The Savoy permet de rayonner à travers la ville et de rejoindre Jaffa en un quart d’heure à pied.
D’abord il y a la superficie des suites : de 45 à 75 m², et 400 m² pour la Diamond Suite qui investit totalement le dernier étage ! Ensuite la décoration, zen à souhait, dans une dominante de blancs. Les suites supérieures offrent en prime une vue panoramique sur la Méditerranée dont on profite aussi largement depuis la terrasse du restaurant. Entièrement rénové en 2007, cet hôtel ouvert en 1992 est le premier “all suites” de Tel Aviv. Un concept séduisant, notamment pour les familles qui apprécieront l’espace, la cuisine équipée et le service garde d’enfants sur demande. La situation, à proximité directe d’une des plages les plus agréables de la ville, Metzitzim, permet de profiter de la baignade dans la journée et des nombreux bars et restaurants du port qui s’animent dès le coucher du soleil.
Silence, Moteur… Travelling avant sur le grand bâtiment de style Bauhaus surplombant la place Dizengoff : le cinéma Esther, l’un des grand lieux de rendez-vous culturels de la ville jusque dans les années 80 a été réhabilité en hôtel ! L’esprit des lieux et le cadre années 30 ont été conservés. L’hôtel dispose de 82 chambres au charme rétro.
A partir de 110 €/personne
A partir de 150 €/personne
A partir de 90 €/personne
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Dans le lobby, un projecteur d’époque, et les murs blancs comme écran de projection permettent la diffusion de films noirs. Partout, sur les murs, des photos : Clark Gable et Vivien Leigh s’enlacent dans la salle de restaurant. Sur la terrasse, une jeune femme sirote un cocktail en observant l’animation de la place. Elle a des airs de Ginger Rogers.
A voir à faire Dans une région grande comme la Bretagne, Israël et Palestine concentrent leurs trésors. Ils se découvrent en quelques heures ou à la demi-journée. Une sélection des plus belles escapades :
pas LOIN Jaffa Si Tel Aviv et Jaffa ne forment aujourd’hui qu’une seule agglomération, les deux villes ne pourraient être plus dissemblables ! Jaffa, dont il est fait mention dans l’Ancien Testament, est considérée comme le plus vieux port au monde, alors que Tel Aviv vient de célébrer son premier centenaire. Tel Aviv est européenne, quand Jaffa est orientale : avec sa population de juifs, de chrétiens et de musulmans, elle est un exemple de cohabitation pacifique. On entre à Jaffa par la promenade qui longe la mer, jusqu’à l’ancienne cité portuaire, édifiée sur une colline dominant la mer La Tour de l’horloge marque l’entrée de la ville. Au marché aux puces, on peut chiner du bric-àbrac du grenier de grand-mère jusqu’aux meubles art déco. Le boulevard Jérusalem est la principale rue commerçante, à l’activité débordante. Le quartier de Ajami présente une architecture remarquable, avec ses maisons bourgeoises, ses jardins luxuriants, ses cours ombragées.
Tel Aviv, Place Dizengoff, fontaine Yaacov Agam © M.Osmont
Notre hôtel, coup de cœur
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Le Montefiore Situé entre le quartier Bauhaus et le front de mer, à deux pas du Rothschild Boulevard, le Montefiore, avec sa belle façade orangée, témoigne d’un style architectural aux accents ottoman. L’édifice de deux étages a récemment été transformé en hôtel. Le sentiment d’intimité ressenti dès le hall d’entrée se prolonge dans les douze chambres que compte l’établissement. Chacune des chambres a été personnalisée par un artiste contemporain israélien. La belle hauteur sous plafond, le parquet et la bibliothèque généreusement garnie donnent du cachet au tableau. Tables, chaises et canapés signés Thonet inscrivent définitivement les lieux dans le courant Art Déco. Un style élégant, renforcé par des salles
de bain de marbre noir. Le souci du détail transparaît jusque dans les produits de bain, à base d’huile d’olive locale. Après la douche, postez-vous au balcon pour sentir monter l’effervescence de la ville. Puis rejoignez le restaurant aux allures coloniales : l’originalité de sa cuisine méditerranéenne aux accents vietnamiens en a fait l’une des adresses “ trendy ” de la ville. On s’y presse également en dehors des repas, à l’heure du thé pour un scone entre amis, ou à celle du “ guava martini ” pour un dernier drink romantique. A partir de 220 €/personne Retrouvez d’autres hôtels en consultant nos spécialistes.
plus LOIN Neve Shalom/Wahat al Salam “ Oasis de paix ”, est un village établi conjointement par des juifs et des Arabes israéliens, musulmans et chrétiens, en 1970. Situé à 30 kilomètres de Tel Aviv, il regroupe 150 habitants. Ils œuvrent pour l’égalité entre les deux peuples, ils entendent démontrer la possibilité d’un “ vivre-ensemble ”. L’école dispense aux enfants du village une éducation en hébreu et en arabe ouverte sur les deux cultures. Une Ecole de la Paix propose des séminaires pour adultes. Cesarée Le port d'Hérode le Grand, fut la capitale des procureurs romains, marquée également par le passage de Saint-Pierre et de Saint-Paul. On se balade ici en famille parmi les ruines en longeant la mer.
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CITY GUIDE Haïfa
CITY GUIDE
haïfa A Haïfa, la métisse, la tolérance est un crédo ; troisième ville d’Israël, elle est célèbre pour son brassage de populations. Juifs, Druzes, Arabes, chrétiens et musulmans cohabitent harmonieusement. Dans les ruelles de la colonie allemande, les juifs et les Arabes partagent les mêmes terrasses de cafés ; les alphabets hébreu, arabe et cyrillique se disputent les enseignes des magasins. Symbole de cette vie en commun : la ville est la seule du pays à disposer de transports publics le jour du shabbat. Haïfa est également le siège de la foi Baha’i, apparue en Perse au XIXème siècle, fondée sur l’universalisme et comptant six millions d’adeptes dans le monde. Parfois persécutés en raison de leurs croyances religieuses - en Iran notamment - ils sont les bienvenus à Haïfa. La religion Baha’i a façonné le paysage urbain : la ville est dominée par les jardins et le temple, sur les pentes du Carmel. Fondateurs de Haïfa, les Templiers, membres d’une secte protestante, lui ont insufflé un esprit moderniste dont elle ne s’est jamais départie : autrefois centre industriel, elle est aujourd’hui pôle de recherche et développement des hautes technologies. a voir à faire
plus loin :
Ein Hod est un charmant village abritant une communauté d’artistes, Meggido, où l’Apocalypse situe la bataille finale entre le bien et le mal, Saint-Jean-d’Acre (cf p. 47), Nazareth (cf p. 48), Lac de Tibériade (cf p. 50).
Haïfa, Césarée (Caesarea Maritima), Citadelle des Croisés © P. Roy / hemis.fr
Les bonnes raisons d’aimer Haïfa Boire un verre à la terrasse d’un café de la colonie allemande, où s’étaient installés au XIXème siècle les membres des Templiers, se promener dans la forêt du Carmel, visiter les jardins Baha'i, faire du kitesurf sur les plages du sud de la ville, visiter le Technion, l’équivalent de notre Polytechnique, on y admire l’architecture d’Oscar Niemeyer et on y croise des étudiants d’origine très diverses.
Où dormir ?
The Colony Hotel Cet hôtel récent est installé dans un bâtiment centenaire, sa terrasse ombragée est très agréable pour le petit déjeuner. Il est idéalement situé au cœur de la colonie allemande, d’où l’on peut profiter de la vue sur les jardins Baha’i. A partir de 70€/personne
Où boire un verre ?
Vous n’aurez que l’embarras du choix sur l’avenue Ben Gourion, au coeur de la colonie allemande, dans la ville basse aux accents orientaux : les terrasses arborées se succèdent, fréquentées par une clientèle cosmopolite. Nous avons un petit faible pour Douzan, avec sa terrasse sous des oliviers. Idéal pour une grande salade, un arabic coffee et un cidre chaud à la cannelle. Ambiance jeune et décontractée. Haïfa © M.Osmont
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Saint-Jean d’Acre CITY GUIDE
CITY GUIDE
saint-jean d’acre
Decouverte
Israel- Palestine EXEMPLE DE VOYAGE SUR MESURE
8 jours / 7 nuits
Vous aimerez : un condensé des deux pays à votre rythme ; des sites incontournables comme Jérusalem ou Saint-Jean-d’Acre, d’autres injustement méconnus tels Sebastya ou Mar Saba ; découvrir l’empreinte laissée par les Romains, les Croisés, les Ottomans… mais aussi les prophètes et les fidèles ; les collines de Galilée et les oliveraies en terrasses de Samarie ; Nazareth et Bethléem, hérissées de clochers, les souks et les ruelles pavées de Naplouse ; paresser sur une plage ou faire la fête à Tel Aviv.
— vos étapes —
Saint-Jean D'acre © Jean-Erick Pasquier/RAPHO
Ancien port phénicien, puis ville forteresse des Croisés, où les grands ordres Templiers possédaient leurs quartiers, reconquise par les musulmans en 1291, la cité est aujourd’hui la ville à l’aspect le plus oriental du pays.
Au pied des collines de Galilée et du mont Carmel, la cité de Saint-Jeand’Acre est un véritable mille-feuilles archéologique. Si, de tout temps, les occupants successifs ont construit sur les vestiges de leurs prédécesseurs, sa physionomie actuelle remonte au XVIIIème siècle et aux travaux de Pacha El-Jazzar, le “ Boucher ”. Les Ottomans n’ont d’ailleurs pas hésité à réemployer des blocs romains pour construire le bel ensemble de la mosquée El-Jazzar et des imposants caravansérails qui la jouxtent. Aujourd’hui, l’ancien grand port stratégique des croisades est devenu un charmant petit port de plaisance.
Les bonnes raisons d’aimer St-Jean-d’Acre Flâner dans la vieille ville, où les femmes discutent aux portes des maisons, et les enfants jouent au foot dans les ruelles, frissonner dans les vestiges souterrains des Templiers, et emprunter le tunnel qui permit leur fuite face aux Mamelouks, boire une orange fraîchement pressée dans une échoppe.
Où dormir ?
Efendi : Au cœur de la vieille ville, ce bâtiment ottoman sur des fondations byzantines offre 12 chambres aux volumes et décors somptueux. A partir de 200 €/personne
Où manger un morceau ?
Dans la vieille ville, les stands de falafels et de chawarmas sont plus appétissants les uns que les autres ! Goûtez les spécialités de poissons de Uri Buri, servies dans un décor de belles salles voûtées. Doniana est idéalement situé sur les remparts.
a voir à faire
plus loin : La Galilée, en quittant le littoral, on s’élève sur des collines plantées de forêts et jalonnées de villages où vivent Druzes, Arabes et juifs. Safed et Nazareth (voir p.48), le lac de Tibériade (voir p.50), le mont Tabor, les ruines de Beit She’an, et le mont Gilboa.
Jour 1 : France - Jérusalem Jour 2 : Jérusalem Vieille ville : mur des Lamentations, Saint Sépulcre, esplanade des Mosquées. Jour 3 : Bethléem Mémorial Yad Vashem de Jérusalem, tombeau des Patriarches à Hébron, basilique de la Nativité et vieille ville de Bethléem. Jour 4 : Sebastya Hérodion, monastère de Mar Saba, Naplouse (kasbah, souks, savonnerie, puits de Jacob), Sebastya (village et cité antique). Jour 5 : Tibériade Nazareth (basilique de l’Annonciation), Capharnaum, Tabgha, Canaa, cité antique de Beit Shean. Jour 6 : Tel Aviv Saint-Jeand’Acre-Haïfa (Temple Baha’i, German Colony), Césarée Maritime, Tel Aviv. Jour 7 : Tel Aviv La “ ville blanche ”, le port de Jaffa, ses marchés, ses plages et ses restaurants. Jour 8 : Tel Aviv - France Votre programme sur mesure peut aussi être l’occasion d’aller passer une journée sur la mer Morte ou dans le Néguev, deux jours à Petra ou encore de faire une étape balnéaire sur la mer Rouge.
— ideé de budget — A partir de 1600 € par personne
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CITY GUIDE Nazareth
CITY GUIDE
nazareth Associée dans la tradition chrétienne à l’apparition de l’archange Gabriel, la cité de Nazareth est vouée au culte de Marie, et liée à la jeunesse de Jésus. Lacis de ruelles à l’orientale, la vieille ville est peuplée d'Arabes, chrétiens et musulmans : c’est la principale ville arabe en Israël. L’architecture religieuse y impose sa marque, églises, monastères, mosquées, sans occulter l’importance des imposantes demeures du XVIIIème et XIXème siècles. Au cœur de la vieille ville, la basilique de l’Annonciation se dresse sur le site de la première église au monde, elle-même édifiée sur la grotte qui aurait été la maison de Marie et de Joseph. C’est un édifice de béton brut datant des années 60, résolument moderne. Ses murs intérieurs sont décorés de mosaïques, de fresques, et de bas-reliefs qui ont pour thème l’Annonciation, offertes par les communautés catholiques de par le monde. L’occasion de découvrir les représentations japonaises, polynésiennes ou encore sénégalaises de la Vierge et de Jésus : on peut y admirer Marie en kimono, Marie en pagne et colliers de fleurs, ou encore Marie africaine.
Nazareth, écoliers. © Emile LUIDER/RAPHO
Les bonnes raisons d’aimer Nazareth Déjeuner de fallafels dans un restaurant de la rue Paul VI, boire un café dans les salles voûtées d’une ancienne maison de notable, fumer un narguilé dans le quartier de la mosquée Blanche, Se balader dans les rues qui ont servi de décor au film d' Elia Suleiman, “Le temps qu’il reste”, visiter l’église orthodoxe Saint Gabriel, dont la partie la plus ancienne date de 326.
a voir à faire
pas loin : Mont Tabor : montagne sacrée depuis l’antiquité, cadre de la Transfiguration (rencontre entre Jésus, Moïse et Elie) et couronnée de l' harmonieuse basilique de la Transfiguration. Tzipori : site antique réputé pour ses mosaïques (dont la “ Mona Lisa de Galilée ”). Canaa : village du premier miracle de Jésus, la transformation de l’eau en vin pendant un repas de noces. Communauté circassienne. Megiddo : antique cité de la vallée de Jezréel, où l’Apocalypse situe la bataille finale entre le bien et le mal. Beit Shean : cité cananéenne mentionnée dès le 19e siècle av. J.-C.dans des sources égyptiennes, ville de la nourrice de Dionysos et l’une des plus florissantes cités de la Décapole, elle sera abandonnée après le terrible tremblement de terre de 749.
Où dormir ?
Al-Reda Dans un bâtiment ottoman, cet établissement respire l’histoire. Au rez-de-chaussée, une salle voûtée de pierres apparentes constitue une bonne adresse pour déguster les spécialités du propriétaire ou boire un verre au son du piano ou d’un enregistrement d’Oum Kalsoum. Au dernier étage se niche un petit bijou : un studio meublé sous les toits mansardés. Une adresse confidentielle où le réalisateur originaire de Nazareth, Elia Suleiman s’est installé pendant le tournage de son film "Le temps qu’il reste". La maison apparaît dans de nombreuses scènes. A partir de 120 €/personne
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plus loin : Tibériade (voir p. 50 ), Saint-Jean-d’Acre (voir p. 47), Haïfa (voir p.46 ) Mont Tabor © G. GERSTER/RAPHO
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La basilique de l’Annonciation © L. Simon/Tips/Photononstop
CITY GUIDE Tibériade
CITY GUIDE
Tibériade Bâtie sur les rives occidentales du lac, Tibériade a été fondée en 21 après Jésus-Christ par un fils d'Hérode le Grand, et doit son nom à l’empereur Tibère. Autrefois village de pêcheurs et de bergers, c’est aujourd’hui une station balnéaire de 40 000 habitants, réputée pour ses sources chaudes à effets thérapeutiques. Son établissement thermal et la douceur de son climat en font un lieu de villégiature apprécié des Israéliens, mais aussi des pèlerins. Le lac de Tibériade, où, selon la tradition chrétienne, le Christ recruta ses premiers disciples, est accessible au sud par une route bordée d’oliveraies. Si les frêles esquifs de l’épisode biblique de la Pêche Miraculeuse ont laissé la place aux embarcations des pèlerins, les sites qui furent le théâtre d’évènements marquants pour les trois religions du Livre sont nombreux dans la région : Capharnaüm, la maison de Simon-Pierre, le mont des Béatitudes sont autant d’étapes sur la route de Tibériade.
Les bords du lac de Tibériade © J-D. SUDRES / hemis.fr
Les bonnes raisons d’aimer Tibériade Assister à un concert à Beit Gabriel, centre culturel construit en mémoire de Gabriel Sherober, où furent signés les accords de paix entre la Jordanie et Israël, par Yitzhak Rabin et le roi Hussein de Jordanie, visiter le monastère grec orthodoxe, se promener dans le parc archéologique de Hammat, dont les vestiges de synagogues datent des IIIème, VIème et VIIIème siècle.
Où dormir ?
The Scots Hotel : Cet établissement a investi l’ancien hôpital d’une mission et reste jusqu’à aujourd'hui géré par l’Eglise d’Ecosse. Vous y trouverez l’avantage d’une localisation en centre-ville, une atmosphère hors du temps mais aussi une vue imprenable sur le lac de Tibériade, de splendides jardins et des pièces aux volumes majestueux. A partir de 150 €/personne
a voir à faire pas loin
La ville de Tibériade est l’une des plus importantes du judaïsme et on vient y vénérer les tombes de nombreux chefs spirituels, dont celle de Maïmonide, médecin de Saladin.
Ramot Resort Hotel : Une adresse bucolique et confortable sur la rive orientale du lac de Tibériade. Ses bungalows répartis tel un chapelet dans un jardin paysagé à flanc de colline vous feront succomber aux charmes et à la beauté de ce lieu magique. A partir de 120 €/personne
plus loin
Safed, ville de montagne qui prête à la rêverie, dont les ruelles pavées sont bordées de maisons de pierre aux volets bleus occupées par des artistes, et de synagogues médiévales. Ville mystique : les grands sages juifs y ont énoncé les préceptes et mis en forme les lois de la Kabbale. Le mont Bental, poste d’observation d’une situation géostratégique et source d’un enjeu territorial complexe. Le village druze Majdal e-Shams. La forteresse de Nimrod utilisée par Saladin pour reconquérir le pays. Banyas, la “ ville de Pan ”, pour ses cascades et randonnées en forêt. Beit She’an, l’un des plus grands sites archéologiques du pays.
Kibboutz Nof Ginossar : La Galilée représente une occasion rêvée de plonger dans l’idéal collectiviste qui a donné naissance aux kibboutz. A vocation initialement agricole, certaines structures ont diversifié leurs sources de revenus et proposent maintenant quelques chambres. A partir de 95 €/personne
Mosquée Al Amani © P. Roy/hemis.fr
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Bayit Bagalil : Une piscine au milieu de la pinède, une parenthèse de charme et d’intimité au beau milieu d’une réserve naturelle. 26 chambres spacieuses avec vue sur les forêts de Galilée. A partir de 200 €/personne
Mitzpe Ramon CITY GUIDE
CITY GUIDE
mitzpe ramon Chez Eugène © Axel Saxe
Où dormir ?
Chez Eugène Cet établissement est né du rêve audacieux d’une guest-house et d’un restaurant gastronomique en plein désert du Néguev. Véritable invitation à la détente et au dépaysement dans une atmosphère raffinée. Le chef Yair Feinberg formé chez Paul Bocuse et son équipe magnifient les produits locaux avec une cuisine d'inspiration méditerranéenne accompagnée des meilleurs vins israéliens. A partir de 160 €/personne Carmey Advat Une famille s’est installée dans une ferme au milieu du Néguev et a conçu 6 bungalows à l’écart les uns des autres pour faire partager son expérience d'harmonie avec le désert. Matériaux naturels, vues sur le désert et le verger mais aussi petits bassins pour barboter en été, le tout (jusqu’à l’absence de TV) a été conçu pour respecter la sérénité des lieux. A partir de 90 €/personne
Mitzpe Ramon, ville agréable avec ses avenues bordées de palmiers et d’eucalyptus, est le lieu idéal pour découvrir le désert du Néguev et la route des parfums nabatéenne. Située sur la berge nord du cratère de Ramon, à 800 mètres d’altitude, c’est une ville nouvelle, fondée en 1950 pour loger les ouvriers qui travaillaient à la construction de la route 40, reliant Beershéva à Eilat. Dans les années 60, des immigrés juifs d’Afrique du Nord et de Roumanie s’y sont installés. Depuis les années 90, la ville a été investie par des néohippies et des New-Age, qui l’ont choisie pour son environnement paisible, propice à la vie spirituelle. C’est aussi à Mitzpe Ramon que sont installés les Black Hebrew, communauté de 2000 membres, d’origine afro-américaine, qui se considèrent comme descendants des Israélites de la Bible. Non loin de là, le cratère de Ramon, résultant de l’érosion, d’une profondeur de 500 mètres et d’une surface de 10 kilomètres de large sur 40 kilomètres de long, est le plus vaste au monde.
Le Beerotayim Camp Quelques cases et des sanitaires avec eau chaude, un feu de camp entouré de grands matelas, les étoiles et le calme vous invitent à la convivialité et au partage d’une expérience bédouine avec des amoureux du désert. La balade à dos de dromadaire au lever du soleil et les repas traditionnels font oublier le confort rudimentaire ! A partir de 110 €/personne
Les bonnes raisons d’aimer Mitzpe Ramon
Découvrir le cratère Ramon, mais aussi le grand et le petit cratère, tout aussi spectaculaires, profiter des paysages grandioses du désert du Néguev, visiter les sites archéologiques nabatéens, admirer les peintures rupestres, visiter une ferme d’élevage de lamas et d’alpagas, observer le ciel étoilé du désert à l’observatoire astronomique.
© Axel Saxe
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city guide
JERUSALEM la sainte A Jérusalem, ville éternelle aux vestiges trois fois millénaires, des mosaïques de peuples et de religions hors du temps. Edifiée il y a près de 5000 ans, élue capitale par le roi David il y a 3000 ans, mise à sac par les Romains, puis dominée par les Ottomans pendant quatre siècles, la vieille ville de Jérusalem abrite, dans un fouillis inextricable de ruelles voûtées et de passages dérobés, un patrimoine historique exceptionnel. Délimitée par les remparts construits par Soliman le magnifique entre 1532 et 1536, ouverts en sept portes, elle est partagée en quatre quartiers, musulman, chrétien, juif et arménien. Minarets, coupoles, clochers… pour comprendre la ville trois fois sainte, il faut la surplomber : la meilleure façon de l’appréhender est de se promener sur ses remparts, de la citadelle à la porte des Immondices, ou de la porte de Jaffa à la porte des Lions. De là, vous observerez trois dômes de même hauteur : le dôme du Rocher, sur l’esplanade des Mosquées, le dôme de la basilique du Saint Sépulcre,
et le dôme de la synagogue Hurva, qui, comme bien d’autres édifices, témoignent de l’implantation dans la ville des trois religions du Livre. Perdus dans le dédale dense de ses venelles, émerveillés par les senteurs de ses cours intérieures fleuries de rosiers et de citronniers, ou happés par le désordre animé de son marché arabe, vous aurez du mal à croire que la vieille ville n’est pas plus grande que la place de la Concorde, à Paris ! Jérusalem, c’est aussi une ville dynamique et cosmopolite, qui a su se moderniser. Au XIXème siècle, la population de la ville, trop importante pour être contenue à l’intérieur des murailles, s’est étendue sur les collines environnantes. Visitez aussi la nouvelle Jérusalem, ses quartiers boisés de cèdres du Liban, ses ateliers d’artistes, ses musées.
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CITY GUIDE Jérusalem
Les secrets de Jérusalem — Les quartiers
Jérusalem, quartier musulman © M.Osmont
La vieille ville Le quartier musulman : sur l’esplanade des Mosquées, le dôme doré d’Omar abrite le rocher reconnu par les trois religions comme lieu du sacrifice d’Abraham. L’architecture mamelouke s’expose à tous les regards, cependant que la via Dolorosa mène au quartier chrétien. Le quartier chrétien : en son cœur, la basilique du Saint Sépulcre, abrite, selon la tradition, les sites de la crucifixion du Christ, de sa sépulture et de sa résurrection. Le quartier juif : les juifs prient face au mur des lamentations, vestige du second Temple construit en 515 avant JésusChrist et achevé par Hérode. Le quartier arménien : véritable ville dans la ville, cachée derrière les murs du couvent, le quartier est habité par un millier de personnes. Sa cour spacieuse propose une respiration inattendue dans l’entrelacs de ruelles de la vieille ville.
Jérusalem, dôme du Rocher
Vivre à Jérusalem Passer une soirée de shabbat dans une famille juive, méditer devant la tombe de Marie selon les grecs orthodoxes, rentrer au Saint Sépulcre par l’église cachée éthiopienne, dormir dans un monastère dans la vieille ville en écoutant cloches et muezzin, prendre un thé à l’Austrian Hospice.
Les bonnes raisons d’aimer Jérusalem
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La nouvelle ville Nahla’ot : quartier d’implantation des Yéménites, autrefois populaire, aujourd’hui prisé pour ses airs de village, avec ses enfilades de petites maisons. Nahalat Shiv’a : le quartier festif de la ville, avec ses restaurants et ses bars animés de jour comme de nuit. La colonie allemande : avec ses beaux hôtels particuliers, est le quartier laïc de Jérusalem. Jérusalem, marché Mahane Yehuda © M.Osmont
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Tôt dans la matinée, se perdre dans les ruelles encore désertes de la vieille ville, acheter poissons fumés et fromages de brebis à Mahane Yehuda, principal marché juif de la ville, où l’on passe en un instant d’un marché moscovite à un souk d’Agadir, assister à une messe à l’église Sainte-Anne, bel exemple d’art roman croisé, dans le quartier musulman, prendre un brunch à Ein Kerem, un village de la banlieue de Jérusalem ouest où de nombreux artistes y vivent, accéder au Saint Sépulcre par ses toits, y découvrir la chapelle éthiopienne, visiter une exposition d’art moderne au Musée d’Israël, admirer l’architecture mamelouke des madrasa et des mosquées.
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Jan’s Tea House : Forest Charmant petit café aux pieds de l’opéra de Jérusalem, où l'on s'assoit sur des coussins au sol. Ambiance “bédouine”. North Talpiyot Dans la vieille ville, de nombreuses échoppes proposent des souvenirs variés et à tous les prix (crèches et sujets Dani'el en bois d’olivier, foulards, Yanovsk i ustensiles de culte, tapis, céramiques, cuir…) selon le quartier où elles se trouvent. Les prix sont à négocier. Kiryat Moriya Dans la ville nouvelle, vous trouverez des enseignes internationales ou locales mais à prix fixes. Nous vous recommandons le boulevard piéton Mamilla dont les boutiques restent ouvertes jusqu’à 22h. Vous y trouverez des vêtements, des chaussures (dont les crocs déclinées dans tous les styles) mais aussi des produits de la mer Morte et des objets de décoration. vH
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Cavalier : Yovel de meilleur Souvent Garden qualifié Shim Le a restaurant de Jérusalem. k on a Restaurant Katy’s : nZ chef Didi Benarosh vous Yehu Levi offre ePetit b restaurant tenu par Katy, da a m i une cuisine raffinée, un cadre n a ha une Israélienne francophone, rH agréable, subtile alchimie Yo figure emblématique de laeko an b M d’influences de France, d’Itarestauration à Jérusalem. Son Ra Rashbag lie et d’Afrique du Nord. a toujours été un Garden Minicipal Library restaurant The Armenian Tavern : lieu ou les milieux politiques Mekor Haim ivka ville, une Au sein de la R vieille Jinogli Hoffman et économiques se croisent. Garden rts Center Center taverne arménienne, ou il est Abu Shukri : agréable de dîner le soir pour Mekor Haim Un petit restaurant dans la y découvrir des spécialités vieille ville, réputé pour son Tseret telles le soujouk (saucisses Houmous et ses fallafels. épicées), la basterma (viande Talpiyot Sakura Sushi Bar : Pat séchée) ou les lahmajoun Le plus ancien restaurant H a (petites pizza arméniennes) Shopping Tnufa japonais du pays. CenterRéputé pour Ha-Sa The Colony : dna a ses sushis, son élevage d’aln d Ancien entrepôt de la gare de tr a-Sa gues et ses nouillesHramen. Na train d'antan, Colony est un ALa Rôtisserie : restaurant moderne,ambiance Un beau restaurant au sein jazzy et art contemporain. de Notre-Dame de France. Avi Ben Wines : A découvrir la cave à vin Dans le marché Mahane hétéroclite et les spécialités Yehuda, dégustations et méditerranéennes du chef conseils sur les vins israéliens espagnol. et autres.
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Jérusalem, carnet d’adresses —
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L’atelier Artistique Jérusalem Open Art Vous irez à la rencontre de la vieille ville de Jérusalem telle qu’on la AlSawahira devine rarement. Loin des itinéraires balisés, une artiste vous ouvrira les portes des ateliers aux méthodes Jbal ancestrales perpétuées par quelques Mukabbir artisans arméniens, israéliens, chrétiens, musulmans Thepalestiniens, Upper ou juifs. de Aqueduct Park Des artistes détenteur Ala'r traditions et d’un savoir-faire millénaire, une grande sensibilité pour une approche multi-sensorielle dont chacun repart enrichi et grandi. Un atelier sur mesure peut aussi être proposé à nos plus jeunes visiteurs Talpiyot et artistes en herbe, qui repartiront Mizrah avec le carnet de voyage qu’ils auront réalisé sur place.
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CITY GUIDE Jérusalem
Jérusalem, où dormir ? —
La sélection de Voyageurs
Austrian Hospice
Prima Royale
Mamilla
Un havre de paix au cœur de la vieille ville de Jérusalem mais aussi une institution attachée au dialogue entre les cultures. L’imposant bâtiment, construit en 1857 sur la Via Dolorosa, a notamment servi de résidence au consul d’Autriche à Jérusalem jusqu’en 1918 avant de devenir un hôpital sous le mandat britannique. Il faut attendre 1987 pour que l’hospice redevienne propriété de l’Autriche, soit rénové et devienne une étape très appréciée des pèlerins de tous les continents. 70 chambres et un restaurant de spécialités autrichiennes débordant sur un jardin ombragé. Ne pas manquer la superbe vue sur la vieille ville depuis le toit.
Très bien situé, dans une rue calme du quartier de Talbieh, le Prima Royale est un vrai boutique-hôtel à l’atmosphère chaleureuse. Sa déco tendance, mêlant charme oriental et influences contemporaines, et son confort, optimum, en font un lieu idéal pour se reposer après une journée de visites. La direction, férue d’art contemporain, organise régulièrement des expositions dans les parties communes de l’hôtel. On apprécie aussi le pianiste qui accompagne les petits déjeuners.
A quelques minutes à pied de la porte de Jaffa, l'hôtel Mamilla vous accueille dans un cadre design contemporain et sophistiqué. Dernier né des établissements de luxe, il conjugue le caractère des solides murs en pierres de Jérusalem, les matériaux bruts d’une décoration contemporaine et l’élégance d’un mobilier ethnico-design confortable. Pour une collation ou un dîner d’inspiration italienne, l’informel Rooftop restaurant niché sur le toit de l’hôtel - offre une vue à couper le souffle sur la vieille ville et ses remparts. Piscine intérieure et spa.
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A partir de 60 €/personne
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A partir de105 €/personne A partir de 190 €/personne
Israël- Palestine
avec vos enfants EXEMPLE DE VOYAGE SUR MESURE
8 jours / 7 nuits
American colony
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En plus d’un siècle d’existence, cette “ auberge ” devenue adresse de charme est restée fidèle à sa réputation : celle d’une véritable institution à Jérusalem. Le cadre y est pour beaucoup, et l'architecture ottomane d’un ancien palais de Pacha s'égaie d'un somptueux jardin en plein cœur de Jérusalem. Les prestations sont ultra-soignées : décoration et mobilier raffinés, cuisine de qualité, et service hors-pair qui font de l’American Colony une adresse très courue. Parmi les bonnes tables, dans le patio, le restaurant “ The Courtyard ” est une oasis de fraîcheur pour les soirées estivales. Pour la petite histoire, cet hôtel sert de décor au roman “Opération Shylock” de Philippe Roth. Dans le livre, Philippe Roth, l'écrivain juif américain, s’oppose à un homonyme qui utilise son nom pour diffuser des idées “ diasporistes ”. A partir de 245 €/personne Retrouvez d’autres hôtels en consultant nos spécialistes.
Une expérience inoubliable dont tout le monde sort grandi. Sur un espace aussi réduit, rien de plus simple que de régler votre pas au pas de chaque voyageur en herbe. Quand en plus les infrastructures sont adaptées aux familles, partez en toute quiétude découvrir la richesse de nos racines. Venez feuilleter un livre d’histoire bien réel. L’Antiquité vous attend avec Hérode à Césarée ou Massada, les croisades à Saint-Jean-d’Acre et Bethléem, les périodes mamelouke et ottomane dans les souks de Naplouse ou encore à Jaffa. Et si Jérusalem est un véritable condensé de toutes ces périodes, elle offre aussi une expérience initiatique dans le respect de l’autre et des différences. Dans la ville trois fois sainte comme à Nazareth, on est surpris de voir ces pèlerins venus du monde entier comme d’entendre le muezzin et les cloches se répondre. Entre ces sites, profitez de la douceur des paysages bibliques, des ambiances de médinas, de la plage et de balades à vélo à Tel Aviv ou au bord du lac de Tibériade. Goûtez des expériences inédites comme l’immersion en apesanteur dans la mer Morte, des ateliers pédagogiques et rencontres avec des artisans détenteurs d’un savoir-faire ancestral… Dans ce berceau de notre civilisation, les enfants sont souvent rois !
— vos étapes — Jour 1 : France - CésaréeSt-Jean-d’Acre - Tibériade Jour 2 : Tibériade-CapharnaumTabgha-Tibériade Jour 3 : Tibériade-NazarethJérusalem Jour 4 : Jérusalem-BethleemNaplouse-Jérusalem Jour 5 : Jérusalem Jour 6 : Jérusalem-Mer MorteMassada-Jérusalem Jour 7 : Jérusalem-Tel Aviv Jour 8 / 9 : Tel Aviv - France
— ideé de budget — A partir de 1300 € par adulte et 900 € par enfant
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60 Ramallah Š M. Osmont
CITY GUIDE
RAMALLAH la nouvelle “bulle” Décrite par le New-York Times comme la nouvelle destination touristique, dépeinte par ses habitants comme l’une des villes les plus libérales du MoyenOrient, Ramallah est, de la même façon que Tel Aviv en Israël, une “ bulle ” en Palestine. Oubliez vos représentations sur la Palestine et sur Ramallah. Ville cosmopolite, abritant les institutions gouvernementales palestiniennes et les ONG internationales, Ramallah est un centre urbain incontournable ! Fondée au XVIème siècle par des chrétiens, elle attire aujourd’hui des Palestiniens de la diaspora revenus après les accords d’Oslo, et par les employés américains et européens des ONG. Cette population hétéroclite imprime à la ville une énergie singulière. Si elle compte moins de sites historiques que Jéricho ou Bethléem, sa scène artistique est foisonnante, sa vie culturelle intense. Laïque et libérale, elle est le principal pôle de loisirs de Cisjordanie, pour le plus grand plaisir de l’intelligentsia palestinienne avide de divertissements : expositions d’art contemporain, festivals de cinéma, représentations théâtrales... Le jeudi soir, les bars sont fréquentés par une foule joyeuse et hétérogène, de Palestiniens chrétiens et musulmans, hommes
et femmes émancipés, et d’expatriés. La ville s’égaie au son de la musique live et des performances des DJ’s, les noctambules dansent tard dans la nuit en buvant des Taybeh, bière palestinienne produite non loin de là, dans le village du même nom. Ramallah est aussi une ville en plein essor : la nouvelle bulle du Proche-Orient vit un boom économique sans précédent. Quelques tours de plus de 100 mètres de haut sont en construction, donnant à la ville des airs de quartiers d’affaires à l’européenne. Dernier chantier en vue : la tour Palestine, 23 étages – un gratteciel à l’échelle de la Cisjordanie ! - un cinéma multiplexe, une salle de réception panoramique, et à son sommet un restaurant rotatif, fin des travaux prévue à l’été 2012. A lire, l’article du New York Times :
www. travel.nytimes.com/2010/06/06/ travel/06next-1.html
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CITY GUIDE Ramallah
Les secrets, de Ramallah —
Ramallah, centre culturel Khalil Sakakini © M.Osmont
Radio Nisaa,
à l’écoute des femmes palestiniennes 96.0 FM, Nisreen Awwad, animatrice de la matinale, interroge une auditrice sur sa position de femme dans la diaspora palestinienne. L’anecdote peut paraître banale, c’est pourtant une petite révolution “ socio-radiophonique ” qui envahit les ondes de Ramallah et de l’ensemble de la Palestine. Radio Nisaa est en effet la première radio palestinienne consacrée aux femmes. Discussions, actualités, interviews et programmes musicaux sont élaborés par une équipe à majorité féminine qui travaille ainsi à informer, divertir et aider les Palestiniennes à s’émanciper. Loin d’être exclu, le public masculin est invité à tendre l’oreille et écouter ce que leurs moitiés (les femmes représentent 50% de la population palestinienne) ont à dire. Diffusé sur la bande FM et sur Internet (www. nissa.net) depuis juin 2010, l’initiative a vu le jour grâce à la fondation Smiling Children, qui encourage l’éducation des femmes dans divers pays (Maroc, Afghanistan, Israël, Territoires palestiniens) et les aide à trouver leur place dans des environnements socioprofessionnels fondamentalement masculins.
Ramallah, place centrale © M.Osmont
Vivre à
Séjourner à Ramallah, pôle économique et politique, vous offre la possibilité de ressentir la marche en avant, le dynamisme et la détermination vers la reconstruction de ses habitants. Vous pourrez participer à la vie locale, dîner aux côtés de figures politiques et assister à des manifestations culturelles .
Les bonnes raisons d’aimer Ramallah
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Visiter une exposition d’art moderne au centre culturel Khalil Sakakini, boire une bière au Snow Bar, dans un inattendu décor en plein air : canapés dépareillés, piste de dance, écran géant, piscine au milieu des sapins, déguster une glace chez Rukab’s Icecream (si réputé que la rue principale, où il est situé, est appelée Rukab’street par les Ramallawis !), visiter le mausolée de Yasser Arafat dans l’enceinte de la Mouqata’a, fumer un narguilé dans un café de la rue el-Quds, assister à une performance d’art contemporain dans un bar branché, visiter l’église croisée de El-Bireh.
Où dormir ?
Le Royal Court Suites : Le Royal Court Suites : cet établissement de 35 suites est le point de chute privilégié de nombreux expatriés qui travaillent pour les ONG de la région. Ces derniers y résident souvent pendant plusieurs mois avec tout le confort nécessaire pour se sentir chez eux. A partir de 90 €/personne
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Ramallah© M.Osmont
Combiné
arty & branché EXEMPLE DE VOYAGE SUR MESURE
8 jours / 7 nuits
Ramallah © M.Osmont
Ramallah, carnet d’adresses — Où manger un morceau :
Restaurant Darna : L’adresse de Ramallah pour goûter une cuisine palestinienne. À essayer : les foies de volaille dans une sauce aux grenades, le kibbe nyeh (viande crue, émincée avec du burghul) . Pronto Café & Restaurant : Dégustez un vin local, trempez votre foccacia dans une pâte pimentée maison tout en discutant avec le patron ou vos voisins de table, intellectuels palestiniens ou expatriés européens et américains. Snowbar : Sous une pinède, on trouve un deck avec fauteuils dépareillés, piscine sympathique, un grand feu de bois et surtout une musique années 60 et 70. Un endroit où venir boire une bière ou goûter une grillade.
Beit Anissa : Une maison, celle d’Anissa, transformée en bar sobre, aux lignes pures. Venez y croiser les jeunes artistes en vogue, y assister a un événement culturel ou musical en live.
Rukab’s Ice Cream : Le glacier le plus connu de Ramallah. Ses glaces à base de gomme arabique, notamment celle à la pistache, figurent à tous les repas des familles palestiniennes. Théâtre Al-Kasaba : Institution phare dans la vie culturelle palestinienne. Venez assister à un des nombreux festivals de cinéma, de danse, de théâtre. Hanna Eideh Salon : Le coiffeur star de Ramallah. Hanna Eideh est aujourd’hui le salon féminin où il faut se faire coiffer ou maquiller pour un mariage.
Salon exclusivement féminin mais messieurs, il est dit qu’avec les bonnes connections, l’équipe vous y accueillera aussi. Al-Mahatta Gallery : Une jeune galerie tenue par des artistes qui ont fait le choix d’avoir leur propre plateforme afin de faire connaître leurs travaux, hors du circuit officiel. Centre Khalil Sakakini : Un centre multi-facettes. Salle d’exposition au sous-sol, bureau-musée de Mahmoud Darwich au premier étage et jardins souvent investis par des expositions de sculptures ou des soirées culturelles, dont le très prisé Palfest, festival de littérature international.
L’art comme véhicule d’identité et d’idées. Partez à la découverte d’une scène artistique en plein essor. Les créateurs israéliens ont fait des quartiers défavorisés de Jaffa une vitrine trendy. De là, ils ont insufflé un élan créatif sur tout Tel Aviv. Visitez les galeries d'art, l’école de design Shenkar et l'école de cinéma Sam Spegel. A Ramallah, ne manquez pas les expositions au centre Khalil Sakakini et à la galerie Al-Mahattah créée par des artistes indépendants. A Jenine, le Cinéma Jenine et le Freedom theatre vous révèleront une jeunesse palestinienne en pleine effervescence. A Jérusalem, les musées d’Israël et Rockefeller fascinent par leurs collections d’art juif, musulman et chrétien. Les fondations Al-Mamal, Al-Hoash et le Museum on the Seam proposent des collections autour des thèmes de la liberté et de la mémoire. Enfin, laissez votre créativité s’exprimer lors d'ateliers artistiques…
— vos étapes — Jour 1 : France – Tel Aviv Jour 2 : Tel Aviv (galeries d'art / quartier Bauhaus) Jour 3 : Tel Aviv (marché aux puces de Jaffa /écoles de cinéma et de design)– Ramallah Jour 4 : Ramallah (Khalil Sakakini Cultural Center / galerie Al-Mahattah) Jour 5 : Ramallah – Jenine (cinéma Jenine / Freedom theatre) – Ramallah Jour 6 : Ramallah – Jérusalem (Al-Mamal / Al-Hoash / musée d’art Islamique) Jour 7 : Jérusalem (ateliers artistiques / museum on the Seam / musée d’Israël) Jour 8 : Jérusalem – France
— ideé de budget —
A partir de 1600€ par personne
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CITY GUIDE Naplouse
CITY GUIDE
naplouse
Naplouse
Naplouse, encaissée dans un étroit défilé entre les monts Ebal et Gerizim, est, avec ses 135 000 habitants, la plus peuplée des cités de Cisjordanie. Elle abrite la plus majestueuse des vieilles villes. Surnommée la “ petite Damas ”, labyrinthique dédale de ruelles pavées et de passages dérobés à flanc de collines, la casbah est vivante et affairée. Elle offre au visiteur un splendide patrimoine architectural : les vestiges romains, croisés, byzantins, côtoient de majestueux palais édifiés par les Syriens, dont les grands porches en décrochement protègent des regards les espaces intérieurs. Mais la vieille ville de Naplouse n’est pas un musée ! Industrieuse et commerçante, elle bruisse de l’animation laborieuse de ses habitants : dans leurs échoppes ouvertes sur la rue s’affairent cordonniers, menuisiers, et barbiers accueillant leurs clients dans des vieux fauteuils en moleskine. Les étals colorés des primeurs et des marchands d'encens et d’épices – cumin, cannelle, qui évoquent les grandes routes caravanières – succèdent aux cafés bondés d’où s’échappent les effluves des narguilés. Où dormir ? L’hôtel Al-Yasmeen domine le Souk al-Tujar (souk des commerçants) dont les échoppes sont toujours animées par des marchands venus de toute la Palestine. Des chambres simples et un restaurant prisé des locaux pour une immersion en douceur. A partir de 50 €/personne
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Naplouse
Les bonnes raisons d’aimer Naplouse Déguster un knaffeh, dessert célèbre dans toute la Palestine, visiter un atelier de fabrication de bonbons – les billes de sucres colorées, rose, vert, bleu, émerveilleront les petits et les grands, Faire une partie de shish bish, le backgammon palestinien, acheter du savon dans une fabrique artisanale : à Naplouse, au cœur de cette région d’oliveraies, on produit du savon depuis plus de mille ans !
Les oliveraies palestiniennes
Les paysages palestiniens sont faits d’oliveraies en terrasses. Après les pluies d’octobre, les villages sont désertés par leurs habitants qui vont à la cueillette aux olives, “ al zeitoun ”. Les hommes les plus jeunes grimpent aux arbres pour en cueillir les fruits ; les femmes et les hommes âgés les ramassent et les trient, dans une animation rythmée par les chants. L’olive est l’ingrédient indispensable à la cuisine palestinienne, du musakhan au houmous. Nous vous proposons de visiter une oliveraie et une presse. Fabriquée dans le village de Bédia, la Palestine Gold est une huile d’olive extra vierge, au goût fruité. A l’origine de cette initiative de commerce équitable : Yann Borgstedt, un entrepreneur suisse très impliqué dans la région à travers la fondation Smiling Children. Retrouvez cet “ or palestinien ”, à l’entrepôt-Epices d’Olivier Roellinger, à Paris au 51 bis rue Sainte-Anne, 75002.
a voir à faire pas loin
Au sud de Naplouse, un monastère grec orthodoxe abrite le puits de Jacob, lieu de la rencontre entre Jésus et la Samaritaine. Le Mont Gerizim, lieu de résidence de la communauté Samaritaine, une des plus anciennes du monde à avoir une histoire écrite et qui y réside depuis plus de 2500 ans. Petit musée et rencontre possible avec un représentant sur rendez-vous. plus loin
Jenine (voir p. 64) Ramallah (voir p. 59) Jéricho (voir p. 65) Tel Aviv (voir p.41) Nazareth (voir p. 48)
Naplouse © JR
Voyage
géopolitique
EXEMPLE DE VOYAGE SUR MESURE
8 jours / 7 nuits
Sebastya © JR
Découvrir sebastya
Aller à Sebastya, c’est faire un voyage hors du temps, à la rencontre du mythe et de l’Histoire. Village de 3000 habitants niché dans les oliveraies du nord de la Palestine, à quelques kilomètres de Naplouse, il abrite les vestiges parmi les plus représentatifs de la succession des civilisations juive, hellénique, romaine, byzantine, croisée et ottomane. A partir de l’acropole de l’ancienne capitale de Samarie, Il offre un panorama spectaculaire sur les collines environnantes. Une des tragédies les plus vibrantes de la Bible a eu lieu ici : Salomé y séduisit Hérode Antipas pour lui demander la tête de Jean-Baptiste. Dans les ruines, une grotte abrite une chapelle tenue par un prêtre orthodoxe, qui y vient une fois par semaine afin d’y prier et y allumer des bougies en la mémoire de Saint Jean-Baptiste. Dans le village, le tombeau contenant le corps de Saint Jean Baptiste, Yahya pour les musulmans, se trouve dans les ruines de la basilique croisée, détruite par un tremblement de terre et aujourd’hui cour à ciel ouvert devant la mosquée ottomane. Sebastya, c’est aussi un village paisible où il fait bon se promener dans les ruelles, fumer le narguilé dans le square, face à la basilique, jouer aux cartes avec les vieux du village, autour d’un thé, ou encore jouer au foot avec les enfants dans les ruines romaines. La Guest House installée dans les vestiges d’une église adjacente à la mosquée permet d’apprécier pleinement un séjour à Sebastya (cf p. 77).
Visiter la région la plus médiatisée du monde pour tenter de se rendre compte par soi-même. Pour mieux cerner la complexité de cette région, nous vous proposons de rencontrer des intervenants d’horizons variés, écouter leurs histoires collectives et individuelles, observer leurs modes de vie et traditions. Pour un rappel de l’histoire contemporaine, vous entendrez les récits de la Shoah au mémorial de Yad Vashem, celui de la création de l’État d’Israël et de ses fondateurs dans les musées du Palmach, Herzl et Begin ainsi que l’histoire de la Naqba, catastrophe palestinienne dans la visite du camp de refugiés de Deheishe, de la colonialisation lors de votre visite d’Hébron ou du retour des exilés aprés les accords d'Oslo en passant à Taybeh. D’autres messages universels font peut-être sens pour l’avenir et votre périple vous conduira auprès de communautés en phase avec les réalités qui les entourent. Le village de Neve Shalom/Wahat al-Salam, où cohabitent toutes les religions ; la communauté moniale bénédictine d’Abu Gosh, au cœur d’un village arabe, a pour mission de favoriser l’entente juifs-chrétiens. Ces messages s’illustrent avec Face2Face sur le mur, dans le travail de l’Université de Bethléem, ou du Museum on the Seam, initiateur de l’exposition itinérante Coexistence.
— vos étapes — J 1 /2 : France -Tel Aviv J 3 : Tel Aviv-Neve Shalom / Wahat AlSalam-Abu Gosh-Hébron-Bethleem J 4 : Bethleem (Université-Street Art-Camp de réfugiés de Deheishe) J 5 : Bethleem-Taybeh-NaplouseMt Gerzim-Ramallah-Jérusalem J 6 : Jérusalem J 7 : Jérusalem (Yad VashemYemin Moshe-Museum of the Seam- Musée Herzl et Mt Herzl) J 8 : Jérusalem-France
— ideé de budget — A partir de 1700€ par personne
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CITY GUIDE Jénine
CITY GUIDE
jénine
Du Freedom Theater au Cinéma Jénine, ici, les initiatives culturelles à destination du jeune public sont nombreuses, et ont la particularité d’impliquer les jeunes de la ville dans le processus de création artistique. Et ce qui frappe à Jénine, c’est bien la vitalité et le dynamisme de sa jeune génération, avide d’échanges avec le monde extérieur, et déterminée à s’inventer des lendemains heureux. Pour mieux renouer avec le sens étymologique du nom de la ville, Jénine : le paradis… Jénine © M. Osmont
Allez au Cinéma à Jénine
Après plus de 20 ans d’écran noir, le Cinéma Jénine, fermé à cause du déclenchement de la première Intifada, a réouvert ses portes en août 2010.
Jénine, église de Burqin © M. Osmont
a voir à faire pas loin
L’église de Burqin, construite par Hélène, serait la quatrième plus ancienne au monde, après celles de Nazareth, Bethléem, et Jérusalem. Les villageois racontent encore l’apparition d’un ange à un élève retenu en colle dans la petite école mitoyenne. Araba, ensemble de treize demeures rassemblées en ville fortifiée, qui fut démantelée par les Ottomans, est aujourd’hui réhabilité en centre culturel.
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A l’origine de cette renaissance, la volonté du cinéaste allemand Marcus Vetter de diffuser son documentaire “ Heart of Jénine ” en Palestine, dépourvue de salles de cinéma. Heart of Jénine fait le portrait de Ismaël Khatib, dont le fils a été tué à l’âge de 11 ans par un soldat israélien. Ahmed a fait le don des organes de son fils, et a ainsi contribué à sauver la vie de six enfants israéliens. Depuis 2008, une équipe enthousiaste de jeunes Palestiniens et de volontaires internationaux travaille au projet de rénovation, avec le soutien d’investisseurs publics et privés allemands. Roger Waters, chanteur des Pink Floyd a également appuyé l’initiative en finançant l’équipement technique. Cinéma Jénine, qui comporte aujourd’hui une salle de 350 places et un espace de diffusion en plein air de 1000 places, a pour vocation de devenir un centre culturel d’envergure, abritant maison de production et école de cinéma. L’ouverture du cinéma – l’un des seuls de Cisjordanie - est d’ores et déjà un signe fort d’apaisement dans une ville qui a longtemps été au cœur du conflit. http://www.cinemajenin.org/new/
Jéricho CITY GUIDE
CITY GUIDE
jéricho
© M. Osmont
a voir à faire pas loin
Au Mont de la Tentation, un monastère du XIIeme siècle marque l’emplacement où le diable aurait éprouvé Jésus. Vous pouvez en faire l’ascension en téléphérique. De là, on peut aussi admirer Tell es-Sultan. L’Arbre de Zachée passe pour avoir servi de promontoire à Zachée, le collecteur d’impôts, lors du passage de Jésus. Allez admirer les vestiges du Palais d’Hisham, pavillon de chasse omeyyade aux remarquables reliefs sculptés, et aux thermes et pavements en mosaïque. plus loin
Les amateurs de balades et de spiritualité seront séduits par le désert de Judée, succession de collines de sable et de cailloux aux tons fauves sur lesquelles danse l’ombre de quelques nuages. Ce paysage d’une extrême aridité accueille les dômes blanchis de Nabi Musa, un complexe érigé par le sultan mamelouk Baïbars sur ce que la tradition musulmane tient pour être la tombe du prophète Moïse. La route qui relie Jérusalem et Jéricho croise aussi une vallée alluviale : le Wadi Qelt. Ce profond canyon constitue le théâtre de délicieuses balades entre cascades, aqueducs et monastères. Parmi ceux-ci, le monastère St-Georges de Koziba se fond dans la falaise. Jéricho annonce aussi les paysages de la mer Morte et la plage n’est plus très loin…
Après les paysages lunaires du désert de Judée, Jéricho l’oasis apparaît comme un jardin extraordinaire. Dans la Bible, elle est “ la cité des palmiers ”, son nom signifie “ le parfum ” : son climat subtropical et les nombreuses sources d’eau qui l’environnent permettent la culture de la vigne, des citronniers, des orangers, des figuiers. Ses maisons basses à toit plat s’alignent sur de larges avenues aux trottoirs de sable bordées de palmiers et de flamboyants. La plus ancienne ville du monde - les archéologues ont mis à jour des traces de peuplement datant de 9000 ans avant Jésus-Christ est aussi la plus basse, avec une altitude de – 240 mètres. Son climat doux et son altitude en font un site privilégié pour les villégiatures hivernales, à l’ambiance apaisante, plébiscité non sans raison par les notables de Jérusalem et Bethléem.
Les bonnes raisons d’aimer Jéricho
Déguster des mezzé cuisinés à partir de légumes du jardin, admirer le vieux casino abandonné, vestige d’une époque d’avant l’Intifada où tout Israël venait passer le week-end à Jéricho, assister à la récolte des dattes ou à celle des oranges, se balader à vélo dans la ville.
Où dormir ?
Intercontinental Jéricho De tous côtés, une vue imprenable sur l’oasis, le mont de la Tentation, le désert de Judée et la Jordanie à l’horizon. Une adresse moderne appréciée pour alterner visites et détente dans de grandes piscines, le hammam ou le bassin d’eau de la mer Morte. A partir de 95 €/personne
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CITY GUIDE Bethléem
CITY GUIDE
bethlÉem
Basilique de la Nativité
Ville de naissance du Christ, Bethléem est l’un des premiers sites de pèlerinage chrétien. De minarets en clochers, la ville affiche sa diversité religieuse : si une importante minorité chrétienne, de diverses confessions - catholiques, grecs orthodoxes, arméniens, luthériens, ou syriaques - y vit toujours, elle est aujourd’hui essentiellement peuplée de musulmans. La majorité a basculé avec l’installation des réfugiés après 1948, et l’exil aux Etats-Unis et en Amérique latine de nombreuses familles chrétiennes. Bethléem est néanmoins l’un des sites de pèlerinage les plus importants en Terre sainte. Les pèlerins affluent du monde entier pour visiter la basilique de la Nativité, érigée en 323 par Constantin, sur la grotte décrite comme le lieu de naissance de Jésus dans les Evangiles. La Nativité est gérée par les différentes églises chrétiennes. Malgré la législation datant de 1852, qui régit horaires des messes, parcours des processions, et quantité d’encens que chacune des congrégations est autorisée à brûler, moines franciscains, curés grecs orthodoxes, prêtres arméniens se disputent jalousement les dalles de marbre à nettoyer ! Assistez à la relève d’une congrégation à l’autre, et à la danse des balais qui s’en suit ! Où dormir ?
Jacir Palace Ce ravissant hôtel, situé en plein cœur de Bethléem, respire la modernité et le luxe. Sa création a su préserver l’élégante demeure du XIXème siècle ayant appartenu à la famille Jacir, ses superbes pièces de réception, son escalier monumental et son patio. A partir de 105 €/personne
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Basilique de la Nativité © JR
Les bonnes raisons d’aimer Bethléem Tôt le matin, arpenter la rue Paul VI le nez en l’air pour apprécier la variété des façades des maisons traditionnelles, admirer les santons en céramique fabriqués par les petites sœurs de Jésus, et l’atelier Giacaman d’objets en bois d’olivier dans la rue de la grotte du lait, assister à un mariage orthodoxe ou catholique à la Nativité.
Le camp de réfugiés de Deheishe
En 1948, les villageois d’une cinquantaine de villages de la région de Jérusalem se réfugient à Bethléem. Ils sont accueillis par la Croix Rouge. L’UNRWA, créée en 1949, assure depuis la gestion du camp. Aujourd’hui le camp est peuplé de 13000 habitants sur une superficie de moins d’un kilomètre carré. Dix centres culturels, un taux de scolarité très élevé, une parité homme / femme dans la vie sociale et politique : le camp de Deheishe est un lieu de vie dynamique, bien loin des idées reçues. Nous vous proposons de le visiter en compagnie d’un de ses habitants.
Vivre à Bethléem
La population de Bethléem, polyglotte, est réputée pour son hospitalité traditionnelle liée à la réception de pèlerins. Par sa taille humaine, Bethleem vous offre la possibilité de vivre dans une ville palestinienne, d’en connaitre les communautés religieuses, d’être à proximité de camps de réfugiés, de comprendre le mur mais aussi d’explorer les villages sur la route d’Hébron ou les monastères et palais du désert comme Mar Saba et Hérodion. Vivre à Bethléem peut aussi passer par une retraite chez les Carmélites.
Palestine de
l’autre côté du mur EXEMPLE DE VOYAGE SUR MESURE
8 jours / 7 nuits
Ce voyage vous conduira à travers une diversité de paysages et de rencontres sur les traces de civilisations antiques, dans des villes cosmopolites et spirituelles, dans le désert et dans un oasis. L’héritage biblique est partagé par le judaïsme, la chrétienté et l’islam intimement mêlés sur ces terres de Palestine. Vous découvrirez le tombeau des Patriarches à Hébron, l’église de la Nativité à Bethléem, le Saint Sépulcre, le mur des Lamentations et la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Hors des entiers battus, la Palestine révèle d’authentiques surprises telles les ruines antiques de Sebastya, le maqam (mausolée) du Nabi Musa, les monastères de Mar Saba et de Saint-Georges de Koziba, suspendus au bord de wadis. Des paysages d’une incroyable douceur, des rencontres inattendues vous attendent avec les Samaritains, dans la casbah de Naplouse ou dans l’oasis de Jéricho et son Palais de Hisham, ancienne résidence de chasse omeyyade. Laissez-vous gagner par la soif de vie, l’enthousiasme et l’hospitalité des habitants de cette terre de contrastes, entre bergers, businessmen et DJ’s.
— vos étapes — © JR
Street art sur le mur Le mur de Séparation qui encercle la ville de Bethléem et y déroule des zigzags est devenu en quelques années le plus vaste écriteau du monde. A la suite des jeunes de la ville qui, durant la première Intifada, avaient apposé leurs messages politiques sur le mur, des artistes palestiniens puis internationaux l’ont utilisé comme support de leurs messages de protestation. JR, Banksy, Blu, Miss Van, Ernest Pignon Ernest, les grands noms du Street Art ont tous travaillé sur le mur, y exprimant leurs messages avec chacun son regard singulier. Des dessins de colombes portant des gilets pare-balle ; un triptyque de photographies réunissant un cheikh, un prêtre et un rabbin ; des tags représentant des jeunes femmes palestiniennes fouillant un soldat israélien ; des portraits photographiques de Palestiniens et d’Israéliens exerçant le même métier ; une affiche sur laquelle se découpe la silhouette du poète Mahmoud Darwish : des centaines de tags, graffs, graffitis et affiches s’exposent sur le mur de béton.
Jour 1 : France-Bethléem Jour 2 : Bethléem-Hébron -église de la Nativité-Bethléem Jour 3 : Bethléem-Mar Saba-Nabi Musa-Hisham Palace-Jéricho Jour 4 : Jéricho-Mt Tentation-Wadi Qelt et monastère St Georges- Sebastya-Naplouse Jour 5 : Naplouse-Puits JacobMt Garizim et les SamaritainsJenine-Taybeh-Ramallah Jour 6 : Ramallah-Jérusalem Jour 7 : Jérusalem Jour 8 : Jérusalem-France
— ideé de budget — A partir de 2000 € par personne
+ Service plus Voyageurs : Décrypter l’histoire de chaque quartier, chaque lieu de culte et chaque œuvre de street art, grâce à nos guides.
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CITY GUIDE Hébron
CITY GUIDE
hébron Hébron est la ville des origines : Adam et Eve se seraient installés sur le site après avoir été chassés de l’Eden. C’est là que, selon la tradition, sont enterrés Abraham et Sarah, Isaac et Rebecca, Jacob et Léa. Le tombeau des patriarches est vénéré par les juifs, les chrétiens et les musulmans, d’où l’hospitalité et le sens de l’accueil en cette ville, site de pèlerinage majeur. Etape sur la route des épices qui relie l’Arabie à la Méditerranée, Hébron a toujours été prospère : à la fin du XVIIIeme siècle, la ville est l’un des pôles commerciaux les plus importants de Palestine. Ses habitants ont encore de nos jours pour réputation d’être des entrepreneurs et commerçants d’exception. Aujourd’hui, la particularité de la ville est d’être séparée en deux secteurs, l’un sous contrôle de l’administration palestinienne, l’autre sous contrôle israélien, ville palestinienne et colonie mêlées, mais avec des zones séparées pour chacune des communautés.
Hébron © JR
Les bonnes raisons d’aimer Hébron Admirer les cerfs-volants, losanges de baguettes de bois et de papiers huilés colorés, que les enfants font voler sur les toits des maisons, visiter le quartier juif avec un habitant de la colonie voisine de Kiriat Arba, arpenter les ruelles du souk, avec ses étals de marchandises diverses, keffiehs, cuirs et peaux, verre soufflé, visiter le tombeau des Patriarches, côté mosquée et côté synagogue.
L’Association d’Echanges Culturels Hébron-France
L’association a été fondée en 1997 par des Français et Hébronites francophones, dans le but de développer la francophonie, de promouvoir les échanges et le dialogue interculturel, ainsi que la découverte du patrimoine. Elle offre des débouchés professionnels à de jeunes femmes d’Hébron, en les formant à accompagner les voyageurs dans des visites guidées de la ville en français. Elles pourront vous guider dans une visite de la vieille casbah rénovée ; dans une promenade à travers le souk, qui à lui seul, par la diversité des marchandises qui y sont vendues, justifie une visite de la ville, et chez les fameux artisans de verre soufflé et de céramique. Cette visite peut aussi être l’occasion de comprendre l’imbrication des colonies au sein de la ville.
Le tombeau des patriarches © E. Simanor / HOA-QUI
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Hébron © Abed Al Hashlamoun/epa/Corbis
Hébron © JR
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- Israël Palestine -
- mode d’emploi -
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Israël - Palestine MODE D'EMPLOI
Chaque conseiller spécialiste, avec sa personnalité et ses expériences sur place, vous offre un regard averti et emprunt d’humanité sur cette destination-passion. Ils répondent ici aux questions que vous vous posez en préparant votre voyage.
Est-ce une destination risquée ? Marie-Laure : C’est aussi une question que je me posais avant mon premier voyage et j’ai été la première surprise du décalage immédiatement ressenti avec l’ambiance sur place : il n’y a pas de présence policière, on peut se déplacer facilement, se promener en ville la nuit et on se sent en sécurité. Bien entendu, nous ne proposons pas de visiter Gaza où la situation est toute autre. De toute façon, nous sommes en relation permanente avec le Quai d’Orsay et nos partenaires sur place nous tiennent informés en temps réel si jamais il devait y avoir des manifestations ou des sites à éviter. Nefaa : En France nous avons Vigipirate alors on relativise un peu la présence militaire, dans la vieille ville de Jérusalem notamment. Est-ce facile de combiner Israël et Palestine ? Dominique : C’est en effet facile même si cela doit s’anticiper pour des questions logistiques. Nous avons des équipes qui s’occupent de tout en Israël et en Palestine et synchronisent leurs services ensemble. Il n’y a pas réellement de frontières alors c’est encore plus simple que de combiner deux pays mais cela vaut vraiment la peine tant cela représente deux voyages en un ! Elizabeth : Parfois, en passant de l’un à l’autre on croise un check-point, souvent sans s’en rendre compte, et pourtant on remarque à plein de petits détails que nous avons basculé de l’Europe à l'Orient ou vice-versa. Vaut-il mieux visiter en premier Israël ou la Palestine ? Peggy : Il n’y a pas de contrainte. On peut d’ailleurs alterner les deux plusieurs fois dans un même voyage. Cela peut se justifier pour optimiser certaines visites, comme la visite de l’Hérodion
depuis Bethléem ou de Qumran et Massada depuis Jéricho. En général, c’est une articulation qui se décide en concertation avec les voyageurs, en fonction de leurs envies ou de la durée. J’aime particulièrement être attentive aux étapes choisies pour faire les transitions entre Israël et Palestine. Quelles sont les “meilleures formules” pour découvrir Israël et Palestine ? Dominique : Rappelons que nous sommes sur de toutes petites distances (superficie comparable à celle de la Bretagne) et une première approche sur une semaine peut suffire pour découvrir Jérusalem, Saint-Jean-d’Acre, Nazareth, Naplouse, Bethléem, la mer Morte et Tel Aviv. C’est déjà une bonne base pour s’en donner à cœur joie sur des visites de sites historiques, spirituels mais aussi aller à la rencontre des populations et découvrir des paysages d’une variété incroyable. Sur une durée un petit peu plus longue, entre 10 jours et 2 semaines, on peut imaginer une pause balnéaire, une échappée dans le désert ou combiner aussi la Jordanie voire la Syrie… Sur un long week-end ? Pas d’hésitation : Jérusalem pour comprendre ou Tel Aviv pour se détendre. Comment s’effectuent les déplacements sur place ? Agnès : Les routes israéliennes ressemblent à celles d'Europe, avec un réseau dense et bien entretenu, une signalétique en alphabets hébreu, arabe et latin, une conduite à droite. On se déplace donc en véhicule de location sans problème en Israël. Du côté palestinien on se déplace avec un véhicule avec chauffeur. La signalétique est surtout en arabe et la cartographie moins précise. Nous conseillons donc de prendre un chauffeur au moins pour cette partie du programme.
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MODE D'EMPLOI Israël - Palestine
© JR
A-t-on besoin d’être encadré ? Elizabeth : Non, on peut tout découvrir de façon très autonome et certains voyageurs qui ressentent le besoin de prendre leur temps sur certains sites apprécient la souplesse de nos programmes. Ceci étant dit, la richesse humaine de la destination me pousse à conseiller des intervenants locaux dès que possible. Je recommande en effet d’avoir plusieurs interlocuteurs sur place pour plusieurs points de vue. Ainsi, j’aime visiter Hébron avec à la fois un Palestinien mais aussi un Israélien, aller rencontrer un Samaritain pour connaître l’histoire de cette très vieille communauté, visiter Tel Aviv avec un architecte qui y habite, rencontrer les petits artisans qui continuent à travailler dans la vieille ville de Jérusalem etc… Est-ce facile d’échanger avec la population sur place ? Aurore : Le Proche-Orient est connu pour sa tradition d’accueil et les Palestiniens et les Israéliens en sont les dignes représentants ! Les relations sont d’autant plus agréables qu’elles sont peu déformées par des rapports commerciaux et qu’on sent la population heureuse et flattée de voir des étrangers. Agnès : Il n’y a d’ailleurs qu’à voir le sourire des enfants croisés dans les villages ! Aurore : Les relations avec les Israéliens sont semblables à celles que nous entretenons avec un Européen, avec la barrière de la langue en moins car la grande majorité de la population parle anglais et même souvent français. Agnès : Israéliens et Palestiniens sont souvent très curieux et vous demanderont d’où vous venez. Il ne faut pas hésiter à rentrer en contact avec les représentants de toutes les communautés. Loin de tout voyeurisme, on favorise l’échange et le partage et cela se fait dans le respect et une atmosphère bon enfant, que ce soit pour rencontrer les habitants de camps de réfugiés, des Druzes, des associations, des religieux…
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© JR
Comment réagissent les Israéliens quand on visite la Palestine, et vice-versa ? Marie-Laure : C’est à chaque fois la même curiosité. Les Israéliens ne pouvant légalement pas (interdiction israélienne et non palestinienne) se rendre en zone A (zone sous contrôle palestinien depuis les accords d’Oslo), ils posent plein de questions parfois teintées d’appréhension, sur leurs voisins méconnus, sur les paysages, les visites possibles... Les Palestiniens pour leur part savent bien que les voyageurs passent forcément à un moment ou à un autre par Israël, ne serait-ce que pour l’aéroport et ne se posent pas plus de questions à ce sujet. Puis-je visiter les sites dédiés aux autres religions ? Aurore : Je dirais même que c’est l'un des intérêts majeurs ! Je ne connais pas beaucoup de destinations qui regroupent autant de cultes et religions avec une telle tradition de pèlerinage. Il y a certaines règles de bonne conduite à respecter (enlever ses chaussures à l’entrée d’une mosquée, se découvrir dans une église ou conserver son chapeau dans une synagogue, ne pas croiser les jambes dans une église orthodoxe et toujours essayer d’avoir les épaules et les genoux couverts).
Quelles alternatives aux pèlerinages ? Peggy : Ce ne sont pas les thématiques qui manquent ! Histoire antique ou moderne, actualité et géopolitique, art, architecture, gastronomie, balnéaire, etc… Elizabeth : Sans oublier la mosaïque de communautés. On peut rencontrer des gens venus du monde entier pour visiter ou s’installer. Et toutes ces histoires si riches méritent souvent qu’on s’attarde un peu pour discuter et entendre différents points de vue. Je suis chrétien, quel accueil va m’être réservé ? Dominique : Chacun respecte les lieux saints des autres, cela ne pose absolument aucun problème. Beaucoup de lieux saints sont même communs à plusieurs religions alors on se rend bien compte que cela n’a pas beaucoup d’importance. Il n’y a que dans certaines mosquées que l’accès n’est pas autorisé aux non-musulmans, mais ça c’est presque partout dans le monde. Je suis musulman, quel accueil va m’être réservé ? Nefaa : Sur place, absolument aucun souci. Je remarque juste qu’on peut avoir à répondre à plus de
questions selon le nom écrit sur son passeport, en arrivant à l’aéroport de Tel Aviv ou au départ d’Israël, mais cela n’ira pas plus loin. Sur place, les gens se moquent complètement de votre confession. Je suis juif, quel accueil va m’être réservé ? Elizabeth : Pas de différence avec les autres voyageurs, tant en Israël qu’en Palestine, les juifs peuvent voyager sans problème en Palestine. Puis-je voyager avec mes enfants ? Agnès : Sans aucun problème. Pour un séjour balnéaire ou de repos je dirais qu’il n’y a pas de limite d’âge et que les durées de vol et conditions sanitaires sont favorables à tous les âges. Les infrastructures aussi sont adaptées aux familles nombreuses. Après, dans une optique plus culturelle, il faut adapter le programme pour ménager des moments de détente et des activités ludiques mais ce n’est pas cela qui manque non plus (animations interactives sur les sites, musées pour les enfants, balades nature…) alors je confirme qu’on peut voyager avec des enfants et juste adapter le programme en fonction des âges.
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MODE D'EMPLOI Israël - Palestine
Bon à
savoir
Quelles sont les formalités d’entrée en Israël et en Palestine ? Marie-Laure : pas de visa nécessaire pour les pays membres de l’Union Européenne. Une seule formalité pour se rendre en Israël par voie terrestre ou aérienne : disposer d’un passeport valable 6 mois après le retour. Idem pour la Palestine. Puis-je être refoulé à la frontière à cause de tampons qui figurent sur mon passeport ? Peggy : Non, certains tampons ou visas amèneront l’agent d’immigration à vous questionner rapidement sur vos voyages dans des pays tels la Syrie, l’Iran, le Liban mais ceci n’est qu’une formalité. Si vous souhaitez par la suite voyager en Syrie, Liban, Iran et Arabie Saoudite, il faut demander un tampon sur une feuille volante à l’entrée en Israël.
Service
+
voyageurs
Réserver un scooter à Jérusalem, un vélo à Jéricho, un cours de yoga à Tel Aviv ou de kite-surf à Haïfa, un cheval en Galilée, des places de concert à Tibériade… Obtenir l’adresse d’un marché à Ramallah, d’une fabrique de savon à Naplouse, les horaires de la messe à Bethléem. Etre conseillé en temps réel sur un itinéraire, un check point, et sur toutes les envies qui vous passent par la tête. Décrypter l’histoire de chaque quartier, chaque lieu de culte et chaque œuvre de street art, grâce à nos guides israéliens et palestiniens. Et bien sûr, pour toutes urgences : Le service conciergerie de Voyageurs du Monde répond, en français, à tous vos besoins d’assistance sur place 24h sur 24 .
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Tel Aviv © M.Osmont
Comment se matérialisent concrètement les frontières entre Israël et Palestine ? Dominique : Il n’existe pas de frontières reconnues entre Israël et la Palestine. Les points de passages sont variés, allant d’un simple poste de vérification à des structures plus importantes, comme le passage entre Jérusalem et Ramallah (Kalandia) ou Jérusalem et Bethléem. Concrètement, vous resterez dans le véhicule et votre chauffeur présentera vos papiers au soldat en faction, qui les vérifiera et vous laissera passer. Ne perd-on pas systématiquement du temps aux check-points ? Nefaa : Dans la plupart des cas, non mais sur certains points de passage, pendant les heures de grande affluence du matin et de l’après-midi, il risque d’y avoir un temps d’attente car de nombreux résidents de Jérusalem travaillent a Ramallah et Bethleem et vice-versa. Dans tous les cas, faites confiance à votre chauffeur qui a bien l’habitude et se permettra certainement de rejoindre un autre check-point pour éviter les attentes prolongées. Ne soyez pas surpris et laissez-vous porter ! Est-ce facile de changer ou retirer de l’argent ? Agnès : On trouve des distributeurs Visa ou Mastercard dans la grande majorité de la région. Pour changer de l’argent, mieux vaut se diriger vers les bureaux de change (taux en général plus intéressant que dans une banque, dans une certaine mesure négociable). Attention pour vos séjours dans les villages, on n’y trouvera pas de distributeur ni de bureau de change. Marie-Laure : Remarquez qu’on utilise la même monnaie en Israël et Cisjordanie : le Shekel israélien, ce qui simplifie bien les choses. Quelles sont les contraintes liées aux fêtes et rites religieux sur place ? Agnès : Samedi et fêtes juives : la vie est ralentie en
Jérusalem © M.Osmont
Israël, idem pour le vendredi, jour de repos pour les musulmans en Palestine. Les fêtes chrétiennes sont célébrées dans les milieux chrétiens à Jérusalem et Bethléem. Peggy : Il faut tenir compte des fêtes religieuses de toutes les communautés : juives, musulmanes, catholiques mais aussi orthodoxes, arméniennes et samaritaines. Comme toutes ces communautés non seulement ont des fêtes distinctes, mais suivent des calendriers différents, on s’assure des ouvertures des sites à l’avance. Cartes d’identité et passeports Marine : Il existe plusieurs types de papiers d’identité, de couleurs différentes, reflétant des statuts différents. En Israël, la carte d’identité est bleue. Les citoyens israéliens ont un passeport israélien. Les citoyens de Jérusalem-Est ont un document de voyage et non pas un passeport. Ce document est un laissez-passer qui leur permet de voyager. Ils ont aussi un passeport jordanien temporaire. Leur carte d’identité a le statut d’une carte de séjour. Elle peut être révoquée s’ils obtiennent un autre document de résidence dans un autre pays. Il y a quelques années, un débat a eu lieu sur le statut des habitants de Jérusalem. Certains habitants ont opté pour le passeport israélien d’autres ont refusé. En Palestine, la carte d’identité est verte. Tout Palestinien qui a une carte d’identité à droit a un pas-
seport palestinien. Ce passeport est en réalité un document de voyage. Comme les citoyens de Jérusalem-Est, les citoyens de la Cisjordanie ont en plus un passeport jordanien temporaire. Les citoyens de Gaza n’ont qu’un passeport palestinien. Les Samaritains ont deux cartes d’identités, une palestinienne et l’autre israélienne. De plus ils ont trois passeports, palestinien, israélien et jordanien. Les Druzes d’Israël en Galilée, portent des cartes d’identité et des passeports israéliens. Les habitants du Golan, à majorité Druze, portent une carte d’identité bleue et ont un laissez-passer pour voyager.
Pour quels
Budgets ? >> Pour un séjour de 5 jours à Jérusalem, compter moins de 1 000 €/personne
>> Pour un voyage itinérant Israël-Palestine de 9 jours environ 1 600 €/personne >> Pour un voyage itinérant de 14 jours entre Israël, Palestine et Jordanie, compter entre 2 500 et 3 000 €/personne
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Sous le toit du monde - EXEMPLE DE VOYAGE SUR MESURE -
Une vision différente de la destination à partir d’hébergements tous plus insolites les uns que les autres (monastères, kibboutz, églises...) Un voyage pour se détendre et découvrir bien sûr… Mais comment accéder au cœur de l’identité d’une région et vivre des expériences qui seraient inenvisageables ailleurs ? Comment se débarrasser de ses habitudes afin de découvrir un pays le regard vierge de toute idée préconçue ? Pour cela, imaginez aborder la destination à partir d’hébergements hors normes qui induisent un autre rapport à la population et une approche dif-
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férente des sites environnants… Bousculez d’abord vos habitudes avec une chambre qui s’est miraculeusement construite hors du temps et des établissements impersonnels, au-dessus d’une église byzantine de Samarie ! C’est ensuite un kibboutz, né d’un idéal communautaire proche de la nature qui vous offrira l’expérience d’un mode de vie incomparable et particulièrement fédérateur… Enfin, comment envisager la découverte de la ville trois fois sainte sans une immersion totale au cœur
Naplouse © JR
Exemples de voyages sur mesure Repérage
Sebastya
Guest house
Sebastya © JR
de son histoire et de ses richesses ? Nous vous proposons ici de substituer aux chaînes internationales un établissement à taille humaine plus propice à la sérénité. Venez ainsi écouter battre le cœur de Jérusalem depuis un bâtiment historique de la vieille ville, converti en gîte pour pèlerins et tenu par une congrégation religieuse. Depuis ces établissements, c’est avec des yeux neufs que vous aborderez les somptueux paysages d’oliveraies et de vallées ondoyantes mais aussi le désert de Judée et les impressionnants rivages de la mer Morte, ponctués d’étendues lunaires, de wadis et d’oasis. C’est en voisins que vous serez accueillis par les derniers Samaritains puis vous laisserez enivrer par les suaves effluves des étals de l’orientale Naplouse. Il vous suffira d’un saut de puce pour plonger au temps où des communautés d’ascètes vivaient à Qumran dans la plus stricte observance des rituels. Pour croiser dans la forteresse de Massada les rebelles zélotes qui symbolisent la résistance juive à l’occupant romain. Les amoureux d’Histoire découvriront aussi les multiples visages des cités millénaires. Jéricho qui commandait les routes entre la Méditerranée et l’Orient, fut intégrée dans les empires conquérants successifs et demeure la plus ancienne ville du monde à avoir été habitée sans in-
Avez-vous déjà dormi dans une église ? Les chambres ont été aménagées dans un bâtiment en pierres de taille jouxtant la cathédrale croisée Saint Jean-Baptiste. Au cours de la restauration, la municipalité a eu la surprise de découvrir une église sous la guesthouse. L’ensemble remarquablement mis en valeur, forme un complexe original de différents niveaux, avec terrasses et points de vue étonnants. Les 4 chambres sont simples, mettant chacune en valeur un élément architectural ou une petite touche locale.
terruption. C’est aussi la plus basse sous le niveau de la mer ! Bethléem, lieu de naissance de Jésus, est une ville arabe où cohabitent communautés chrétiennes et musulmanes ; et bien sûr Jérusalem dont l’histoire et la spiritualité ne laissent jamais indifférent…
- votre programme Jour 1 : France-Naplouse-Sebastya Jour 2 : Naplouse-Mt Garizim- Sebastya Jour 3 : Taybeh- Bethléem- Jéricho-Ein Gedi Jour 4 : Massada -Ein Guedi reserve - Ein Gedi Jour 5 : Ein Guedi- Qumran – Jérusalem Jour 6 : Jérusalem vieille ville Jour 7 : Jérusalem ville nouvelle Jour 8 : Jérusalem-France
- ideé de budgetA partir de 1450 € par personne (base chambre double et petits déjeuners, incluant vols internationaux, transferts, véhicule avec chauffeur J1 à 3 et voiture de location J4 et 5).
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god trotter - EXEMPLE DE VOYAGE SUR MESURE -
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Exemples de voyages sur mesure Repérage
Petra © E. Lafforgue/RAPHO
Quel que soit son Dieu, voyager au carrefour des trois grandes religions, à travers des lieux saints fondamentaux, reste un moyen de rapprocher les piliers de l’humanité. Terre de révélations et de prophètes, la région regroupant Israël, Palestine et Jordanie compte nombre de hauts lieux où s’inscrit la longue mémoire de la tradition biblique, des origines chrétiennes et de l’Histoire musulmane. Terre Sainte pour les trois grands monothéismes, elle l’est aussi pour des religions moins connues et ravira tous ceux qui cherchent à plonger vers d’autres racines en favorisant une approche spirituelle. Cet itinéraire émouvant en symboles et en images vous propose de découvrir l’un des carrefours essentiels de l’humanité, où se sont joués des épisodes
historiques dont le cours a changé le monde. Traces spectaculaires du passage des civilisations, Jérusalem abrite à la fois le mur des Lamentations, le Saint Sépulcre et le dôme du Rocher. Le sanctuaire du mont Nébo évoque la mort de Moïse selon la tradition chrétienne et c’est ce même prophète vu par l’Islam que vous retrouverez à Nabi Musa. Le mont des Béatitudes, en bordure du lac de Tibériade, celui de la Tentation proche de Jéricho, Nazareth et Bethléem témoignent de l’Histoire Sainte. Le mont Garizim abrite la plus importante communauté des Samaritains, représentants de l’une des plus anciennes civilisations dotée d’une histoire
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Repérage Exemples de voyages sur mesure
Jerusalem © M. Osmont
écrite. Massada pour sa part rappelle l’héroïque résistance zélote face aux Romains. A Haïfa se trouve le centre mondial de la religion Baha'i, dissidence du chiisme née en Perse à la fin du XVIIIeme siècle, prônant l’unité de l’humanité dans sa diversité et l’égalité entre les sexes. Le site de Petra, celui de Qumran où l’on découvrit les manuscrits de la mer Morte, les ruines de la gréco-romaine Jérash et celles du port de Césarée, sont autant de lieux de mémoire qui permettent d’évoquer, mêlées au souvenir de l’Ancien Testament, les grandes réalisations des civilisations nabatéennes et romaines.
Palais Hisham - Nabi Musa - Wadi Qelt - Sebastya Jour 8 : Sebastya - Mont Garizim - Naplouse - Tibériade Jour 9 : Tibériade - Safed-Mt Tabor - Nazareth - Canaa - Capharnaum - Tabgha Jour 10 : Tibériade - Saint-Jean-d’Acre - Haïfa Césarée - Jérusalem Jour 11 : Jérusalem - Mt des Oliviers - églises et Jardin de Gethsémanie - Tombeau de la Vierge Marie Jour 12 : Jérusalem - Via Dolorosa - Saint SépulcreMur Lamentations - Esplanade des Mosquées Jour 13 : Jérusalem - St-Pierre en Galicante - Cénacle - Yad Vashem - Musée du livre Jour 14 : Jérusalem - France
- votre programme Jour 1 : France-Amman - Madaba Jour 2 : Madaba - Mont Nebo-Petra Jour 3 : Petra Jour 4 : Petra - Wadi Rum - Aqaba Jour 5 : Aqaba - Eilat - Massada - Qumran - Bethléem Jour 6 : Bethléem -Champ des Bergers - Nativité Grotte du lait-Mar Saba - Hérodion - Jéricho Jour 7 : Jéricho - Mt Tentation - Jéricho -
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- ideé de budgetA partir de 2 750 € /personne base chambre double et petits déjeuners, incluant vols internationaux et voiture de location, chauffeur jours 8 à 12.
Focus
La Mer Morte Point le plus bas du globe, la mer Morte est entourée par la Jordanie, Israël et la Palestine. Concentration en minéraux dix fois supérieure aux autres mers, qualité de l'air et faibles radiations solaires : les propriétés pour l’organisme sont multiples. Ses vertus thérapeutiques sont d’ailleurs reconnues depuis l’Antiquité et on dit que déjà Cléopâtre venait y protéger sa peau délicate. Profitez d’une visite du lunaire désert de Judée, de la forteresse de Massada, du site de Qumran où furent découverts les manuscrits de la mer Morte ou de celui de Jéricho pour goûter les bienfaits d’un spa ou expérimenter une flottaison en apesanteur sans effort.
83 Sebastya © M. Osmont
israël peace and love
Tel Aviv © M. Osmont
- EXEMPLE DE VOYAGE SUR MESURE -
Vivre en harmonie avec la nature, en paix avec les autres, entre art et spiritualité : partagez cette nouvelle vision de la région, au sein de communautés émergentes.
A qui connaît Israël comme un patchwork de croyances qui coexistent, nous proposons de compléter cette vision par une rencontre avec des individus ou de petites communautés qui se placent dans une démarche issue de la mouvance hippie. Ou comment un si petit pays peut concentrer autant d’individus qui ont choisi de vivre autrement… Pour beaucoup d’Israéliens issus des grandes villes, complétant un certain rejet du consumérisme, le
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rapprochement avec la terre est un véritable art de vivre. Vous le trouverez illustré et glorifié par la communauté qui s’est implantée dans le Kibboutz d’Ein Gedi, véritable jardin d’Eden dans le désert de Judée mais aussi parmi ces familles qui ont décidé de vivre dans le Neguev tout en respectant une nature en apparence hostile. Certaines personnes se sont aussi inscrites dans une mouvance pacifiste pour parvenir à la sérénité et se feront un plaisir de vous expliquer leur engagement à Neve Shalom, où
Exemples de voyages sur mesure Repérage
Tel Aviv © M. Osmont
des fidèles des trois religions vivent ensemble pour prouver au monde que c’est possible. Ce sentiment de fraternité et d’égalité est aussi à la base de la religion Baha’i dont le centre international se trouve à Haïfa, où vous croiserez des croyants du monde entier. D’autres se sont regroupés, cette fois-ci pour partager leur créativité, dans un village d’artistes comme Ein Hod, où sculpteurs, photographes, peintres, orfèvres et autres comédiens partageront avec vous les secrets de leur art dans une ambiance bon enfant. A deux pas de là, en Galilée, l’exemple de Safed, ville mystique, berceau de la kabbale, illustre aussi ce penchant artistique, mais fortement imprégné d’une quête spirituelle. C’est cette alchimie qu’illustrent les ruelles de la vieille ville arabe, parsemée de synagogues et d’ateliers d’artistes. Vos pérégrinations vous mèneront notamment sur les rivages de la mer Morte où vous pourrez faire l’expérience de la flottaison sans effort et de la découverte des sites de Qumran et Massada.
côté festif. Si proche géographiquement mais à des années lumières de l’atmosphère mystique de Jérusalem ! Comme un trop plein d’énergie qui ne demande qu’à être partagé avec le monde entier…
A Jérusalem, vous aurez l’occasion d’expérimenter le retour au spirituel caractérisé par un approfondissement chez certains du sentiment religieux et chez d’autres du sentiment d’une quête intérieure. Pour finir d’évacuer tout résidu de stress, clôturez votre voyage avec une Tel Aviv qui dévoilera sa mixité culturelle, son ouverture d’esprit et son
A partir de 1400 € par personne base chambre double et petits déjeuners, incluant vols internationaux et voiture de location.
- votre programme Jour 1 : France - Ein Hod - Haïfa Jour 2 : Haïfa - Safed - Lac de Tibériade - Nazareth Jour 3 : Nazareth - Neve Shalom - Jérusalem Jour 4 : Jérusalem Jour 5 : Jérusalem - Qumran - Ein Gedi Jour 6 : Ein Gedi Mer Morte - Massada-Carmey Avdat/Ezuz Jour 7 : Neguev - Tel Aviv Jour 8 : Tel Aviv Jour 9 : Tel Aviv - France
- ideé de budget-
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OU QUAND COMMENT ? Réçits de voyage
Marcher entre passé et présent - EXEMPLE DE VOYAGE SUR MESURE -
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Exemples de voyages sur mesure Repérage
Suivant le pas des Rois Mages et des soldats romains, Terres d’Aventure nous emmène à travers les paysages bibliques de la Palestine et d’Israël. En 2000 ans rien n’a changé : le voyage à pied reste le meilleur moyen de rencontrer un peuple, découvrir sa culture et partager sa vie quotidienne. Comme Melchior, Gaspard et Balthazar les visiteurs se pressent à Bethléem, vers le berceau de Jésus. Sans or, ni encens ni myrrhe, nous serons accueillis à bras ouverts par les femmes de l’Al Beit, guest house gérée par une association œuvrant pour le travail des femmes en Palestine. Ainsi s’annonce ce voyage : une randonnée de dix jours, entre les origines de notre civilisation et le quotidien des populations locales. Notre parcours initiatique débute à travers la
Palestine que décrit la Bible. A cette période de l’année, de mars à mai, la chaleur ne fait pas obstacle à la progression des marcheurs. Sur les collines arides de Judée on progresse allègrement, surplombant les montagnes du Moab et la mer Morte. Le chemin est ponctué de rendez-vous avec l’histoire des religions. Ainsi l’arrivée à Artas a une inimitable saveur. C’est un lieu mythique, celui de “l’hortus conclusus”, le jardin clos, évoqué dans le Cantique des cantiques de Salomon. Plus loin, les piscines du roi Salomon révèlent un trésor d’ingéniosité. Pas à pas, la région dévoile ses secrets : mosquées
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Repérage Exemples de voyages sur mesure
Israël, la mer morte
de Lot et de Yaqin, Tombeau des Patriarches. Une quête quotidienne de 15 kilomètres rythmée de collines, de sources et de terres agricoles. Chaque nuit, est l’occasion de nouvelles rencontres avec la population, à l’image de cette famille soufie qui nous héberge à Shouyyoukh. A mi-chemin, nous basculons côté israélien. Par un sentier emprunté depuis des siècles par les bergers bédouins, nous descendons vers le désert de Judée. Le panorama entourant le mont Namer est l’un des plus beaux de la région. Au fond du canyon, l’effort est récompensé par une baignade rafraîchissante à la source de Namer. Le soir, les bivouacs au cœur du désert sont autant d’invitations à la méditation. Le lendemain, nous remontons la voie romaine, jusqu’à Massada et abordons sa forteresse, dans la peau des Romains qui menèrent le siège ou dans celle des Zélotes qui y résistèrent. Enfin, un bain en mer Morte soigne les pieds endoloris. Il est temps de regagner Jérusalem et découvrir la ville sous un double regard : celui d’un Israélien dans la partie nouvelle et d’un Palestinien dans la ville ancienne.
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© J. Du boisberranger / hemis.fr
- votre programme Jour 1 : France - Tel Aviv - Bethléem - Beit Sahour Jour 2 : Artas - Tequa Jour 3 : Tequa - Shoyyoukh Jour 4 : Shoyyoukh - Hebron Jour 5 : Hebron - Nahal Tseelim Jour 6 : Nahal Tseelim - Massada Jour 7 : Massada - Jérusalem Jour 8 : Jérusalem Jour 9 : Jérusalem Jour 10 : Tel Aviv - France
- ideé de budgetA partir de 2 800 € par personne . Groupe de 6 à 14 personnes maximum. Guides palestinien et israélien francophones.
- EN PARTENARIAT AVEC -
Israël, la mer morte
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Jérusalem, dôme du Rocher, esplanade des Mosquées © E. Simanor/Hoa-qui
Un lieu/endroit que vous avez envie de revoir ?
JR Deux des acteurs principaux du projet Face2Face se trouvent à Bethléem. J'ai envie de les revoir car, passer du temps avec eux là bas, c’est comme être dans un village de Provence : tu prends le temps, tu croises leurs amis, leur famille, tu goûtes à leur vie au sein de cette ville sainte ! Marco J’aimerais retourner à Sfat, près de la tombe bleue du Ari, un grand kabbaliste du XVIeme siècle. Il y a là un arbre autour duquel les pèlerins attachent un objet pour marquer leur passage et matérialiser leur vœu. Un pull-over, un sac en plastique, une serviette de plage, n’importe quoi… Je trouve émouvant ce mélange de superstition et de religion, de sagesse et d’exaltation, d’exubérance et de secret. J’aimerais aussi retourner en haut du téléphérique de Jéricho, sur le Mont de la Tentation où selon le Nouveau Testament, Jésus repoussa les tentations du Diable. Il y a un café où nous avons passé un moment magique au début du projet Face2Face. On ne savait pas si on allait y arriver, mais on était très heureux d’être là pour essayer.
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JFR Jérusalem, Jérusalem et encore Jérusalem... Là bas, trois endroits qui me touchent particulièrement : la tombe de Marie selon les grecs orthodoxes pour l’atmosphère qui y règne, pour les religieux qui veillent sur le lieu, pour l’endroit en lui-même : quelle patine ! Tout à côté, le jardin de Gethsamani et ses oliviers millénaires… à priori il en reste un ou deux qui ont vu Jésus ! Enfin, un petit bijou niché contre le Saint Sépulcre, l’église éthiopienne du Saint Sépulcre, je ne vous dis rien, allez voir... Et pour terminer, plus festif, le bar de l’American Colony dans la partie Est de Jérusalem. Marine Le désert de Judée qui est pour moi une véritable invitation à la spiritualité avec les paysages de collines fauves et leurs monastères cachés : Mar Saba, StGeorges de Kosiba, Nabi Musa. Marie Laure La réserve naturelle d’Ein Guedi qui surplombe la mer Morte, avec le jardin botanique, les cascades et les randonnées dans la vallée de l’Arugot. Et flotter comme un bouchon, pendant des heures !
Elizabeth Deux endroits quelque peu opposés mais cela résume la destination : les bars lounge à Jaffa, hyper tendance, hyper branchés, desquels on peut regarder la mer ; et le mur des Lamentations. Le samedi, quelle gaieté, quelle ferveur ! Agnès Nazareth, j’aime passer du temps dans cette ville avec ses ruelles, son marché, ses églises qui côtoient les mosquées, l’appel à la prière qui devance le son des cloches. Sebastiya, pour son café sous le figuier, l’odeur la chicha, l’appel à la prière, les gamins qui jouent au foot en se prenant pour Thierry Henry et les filles qui défilent sur la place pour se rendre au mariage de leur copine. Aurore Naplouse : la vieille ville, les souks, les petits métiers qui existent encore. J’y ai retrouvé un mode de vie à l’orientale que j'aime tant.
FACE2FACE P O RT F O L I O
jr & marco
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Photos : — Portraits : En haut à droite Ronen, acteur, Tel Aviv. En haut à gauche Ayman, acteur, Bethléem. — Collage Jérusalem / Ben Yehuda
Face2Face parle d’altérité, d’ego, de rire, de limites, de jeu, de beauté, et d’engagement. Ce projet pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses.
de la fatigue, de l’espoir ou de la joie mais toujours de l’humanité.
Nous sommes fiers d’avoir rêvé ce projet que nos 41 héros ont rendu possible. Ils ont eu le courage de se mettre dos au mur pour être mitraillés au 28 millimètres, avant d’être exposés dans les villes et sur les murs israéliens et palestiniens.
S’il y a un enseignement politique à tirer de Face2Face, il est le suivant : la limite du possible recule face à ceux qui s’adressent en amis aux Israéliens et aux Palestiniens et construisent avec eux un projet.
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Notre acte artistique, que les “ experts ” disaient irréalisable, montre que les limites sont déplaçables. Par notre projet, nous avons voulu montrer le visage de “ l’Autre ”, surprendre et faire réfléchir sur ce que l’on croyait connaître, donner à voir la complexité, montrer une ressemblance dans ces regards. On y lit parfois de l’inquiétude, de la peur, de la douleur,
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Des hommes et des femmes, des soldats israéliens et des policiers palestiniens, des religieux et des laïques, des paysans et des
professeurs ont fini par poser pour nous, par choisir de participer au projet ou par nous prêter leurs murs après des discussions parfois tendues. A un moment, dans notre face à face, le désir de paix s’est imposé sur la volonté de victoire.
On nous a parfois taxés de naïfs. Nous espérons que cette naïveté est contagieuse. Nous ne voulons être ni cyniques, ni blasés. Nous ne voulons pas ressembler à ceux qui ont tiré des conclusions définitives et qui interprètent les faits pour les faire passer par l’entonnoir de leur “ analyse ”. Comme les Palestiniens et les Israéliens que nous avons rencontrés, Face2Face est un projet ambivalent. Il est nourri de sentiments contradictoires, d’infractions à des règles administratives et de rigueur morale, d’anonymat et de transparence, d’empathie pour des personnes aux positions opposées, de rires et de larmes, d’optimisme et d’abattement, de peurs profondes et d’insouciance totale.
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Photos : — Page de droite Anton, sculpteur, Bethléem. Page de gauche Drora, sculpteur, Kfar Sava.
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Photos : — Collage Beit Jala — Portraits : À gauche EDO, Jérusalem. À droite NOUR, Deheishe.
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Photos : — Page de gauche Merhav, boxer, Kfar Sava Page de droite Areej, basketteuse, Deheishe
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Photos : — Collage Beit Jala — Portraits : À gauche Muna, professeur, Bethléem. À droite ELI, professeur, Haïfa.
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JR est l’artiste français qui possède la plus grande galerie d’art au monde. Il réalise des projets “ engageants ” qu'il met en oeuvre et présente dans le cadre d'expositions urbaines monumentales. En 2006, il réalise Portrait d’une génération, des portraits de jeunes de banlieue parisienne, qu’il expose dans les quartiers bourgeois de Paris. En 2007, Face2Face présente illégalement des portraits géants d’Israéliens et de Palestiniens de part et d’autre du mur de séparation / barrière de sécurité et dans huit grandes villes palestiniennes et israéliennes. En 2008, il part pour un long périple international pour Women Are Heroes, un projet dans lequel il souligne la dignité des femmes, cibles de conflits ou piliers de leur société en crise. En 2010, le long-métrage éponyme concourt pour la Caméra d’Or au Festival de Cannes.
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JR travaille sur deux projets : The Wrinkles of the City qui questionne la mémoire d’une ville et de ses habitants et UNFRAMED, qui réinterprète et décontextualise des photos d’autres artistes, qu’il trouve dans les archives des musées, en les placardant en grand format sur les murs des villes.
JR a exposé son travail à Clichy-sous-Bois/Montfermeil, dans le bidonville de Kibera, la favela de Morro da Providencia, à Paris, Londres (Tate Modern), Amsterdam (Foam), aux Rencontres d'Arles, à Berlin, Los Angeles, New-York et Shanghai.
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Photos : — Collage 1 / Jérusalem 2 / Bethléem 3 / Tel Aviv, Jaffa 4 / Mur de séparation, barrière de sécurité, côté israélien
Nos cités des Voyageurs _ paris 02 55, rue Sainte-Anne 01 42 86 16 00 bordeaux 28, rue Mably 05 57 14 01 48 bruxelles 23, chaussée de Charleroi +32 (0)2 543 95 50 caen 63, rue Sain-Jean 02 31 15 25 80 grenoble 16, boulevard Gambetta 04 76 85 95 90 lille 147, bd de la Liberté 03 20 06 76 25 lyon 02 5, quai Jules-Courmont 04 72 56 94 56 marseille 01 25, rue Fort-Notre-Dame 04 96 17 89 17 montpellier 7, rue de Verdun 04 67 67 96 30 nantes 1-3, rue des Bons Français 02 40 20 64 30 nice 4, rue du Maréchal Joffre 04 97 03 64 64 rennes 31, rue de la Parcheminerie 02 99 79 16 16 rouen 17-19, rue de la Vicomté 02 32 10 82 50 strasbourg 16, rue Sainte Barbe 03 88 15 29 48 toulouse 26, rue des Marchands 05 34 31 72 72 Conception des produits : M. Doisy Direction de la communication : N. Belloir Conception Graphique : O. Romano Coordination : I. Sire Secrétariat de rédaction : M. Osmont / B. Briand Impression : Imprimerie Peau Parution : Novembre 2010 Photos non contractuelles.
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Voyageurs du Monde S.A. au capital social de 3 691 510 € 55, rue Sainte-Anne,75002 Paris Tél. : 0892 23 56 56 (0,34 € ttc/mn) Fax : 01 42 86 17 88 RCS Paris 315459016 Licence d’Etat IM075100084 Assurance Responsabilité Civile et Professionnelle : GAN Eurocourtage n°86 342 744 4-6, Avenue d’Alsace, 92033 La Défense Cedex Garantie financière : Association Professionnelle de Solidarité 15, avenue Carnot 75017 Paris
27 Brochures spécialisées par destination, consacrées aux voyages en individuel et sur mesure
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