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VOYAGEURS EN ASIE MINEURE, CENTRALE & CHINE Turquie, Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan, Iran, Ouzbékistan, Mongolie, Chine, Taïwan, Tibet
CONTACTER LES CONSEILLERS SPÉCIALISTES —
Arménie +33 (0)1 83 64 79 26 Azerbaïdjan +33 (0)1 42 86 16 00 Chine +33 (0)1 84 17 19 21 Géorgie +33 (0)1 83 64 79 26 Iran +33 (0)1 83 64 79 26 Mongolie +33 (0)1 42 86 16 88 Ouzbékistan +33 (0)1 83 64 79 26 Taïwan +33 (0)1 42 86 16 88 Tibet +33 (0)1 42 86 16 88 Turquie +33 (0)1 85 08 10 44
CRÉDITS PHOTOS Couverture J. Suyker/Voyageurs P2 © M. Jaeger/LAIF-REA © Lui Siu Wai/Xinhua-REA © A.Hub/LAIF-REA P3 © J. Suyker/Voyageurs P5 © L. Villeret/Picturetank P6 © S. Volk/ LAIF-REA P7 © D.R. The Mira Hotel P8 © L. Villeret/Picturetank/Voyageurs P9 © S. Tétu/Voyageurs P10/11 © M. Osmont/Voyageurs P12 © H. Fatemi /PANOS-REA P13 © C. Kerber/LAIF-REA © J. L. Dias/Picturetank P14 © S. Tétu/Voyageurs P15 © M. Osmont/Voyageurs P16 © S. Tétu/Voyageurs P18 © D. Butzmann/Laif-Rea © C. Cornut/ Picturetank P21 © I. Lass/LAIF-REA © M. Jaeger/LAIF-REA © M. Tueremis/LAIF-REA © M. Kacmaz/Nar Photos/REA P22 © P. Cenini/PANOS-REA © C. Drake/PANOS-REA P23 © H. Picke�/REDUX-REA P24 © D. Schwelle/LAIF-REA © C. Kebber/LAIF-REA P25 © D. Schwelle/LAIF-REA P27 © D. Chapoullie/Figarophoto P28 © C. Kebber/LAIF-REA © siliscarad/Ge�y Images/iStockphoto © Aiseline82/Ge�y Images/iStockphoto © C. Kebber/LAIFREA P30 © D.R. Pera Palace © D. R. Bey Evi © L. Bry/Comptoirs P31 © D.R. Museum Hotel © D.R. The House Hotel Cappadocia P32/33 © I. Lass/LAIF-REA © C. Cornut/Picturetank © R. Trapet/ Picturetank P34 © S. Tétu/Voyageurs P35 © G. Knechtel/LAIF-REA P37 © Ruzanna/Ge�y Images/iStockphoto P38 © N. Gonzague/Picturetank P39 © P. Hybre/Myop P41 © S. Tétu P42 © DR/ Rooms Hotel Kazbegui © M. Pinder/report Digital-REA P43 © DR/N. Paniashvili P45 © G. Knechtel/LAIF-REA P46 © J. Suyker/Voyageurs P47 © P. Engelhorn/LAIF-REA P49 © I. Eshraghi/Agence VU P50 © D. Denger/LAIF-REA P51 © D. Denger/LAIF-REA P52 © I. Eshraghi/Agence VU P53 © D. Denger/LAIF-REA P54 © I. Eshraghi/Agence VU P55 © O. Yurdalan/Nar Photos REA P57 © J. Suyker/Voyageurs P58/59 © I. Eshraghi/Agence VU P60/61 © I. Eshraghi/Agence VU P61 © J. Suyker/Voyageurs P62 © C. Doury/Agence VU P63 © D. Dailleux/Agence VU P65 © C. Doury/Agence VU P66 © M. Riehle/LAIF-REA © J. Suyker/Voyageurs P67 © D. Dailleux/Agence VU P68 © A. Hub/LAIF-REA P69 © A. Hub/LAIF-REA P70 © D. Dailleux/Agence VU P71 © F. Lebert/Picturetank P72 © C. Doury/Agence VU P72/73 © C. D. Mathews/PANOS-REA P73 © A. Hub/LAIF-REA P74 © C. Drake/PANOS-REA P75 © T. Linkel/LAIF-REA P76 © Zuma Wire/REA © T. Linkel/LAIF-REA © B. Bechet/Picturetank © Pei Guoqing/XINHUA-REA P78 © Zuma Wire/REA P79 © C. Drake/PANOS-REA © T. Weidman/REDUX-REA P80 © A. Hub/LAIF-REA P82 © S. Volk/LAIF-REA P83 © C. Tubbs/Voyageurs P84 © Lui Siu Wai/XINHUA-REA P85 © Ian Teh/Agence VU P87 © V. Mercier © Mao Hong/Xinhua-REA P88 © T. Ball/ Picturetank © Lu Bo’an/XINHUA-REA © Liz Hingley/ Agence Vu © V. Mercier P89 © L. Villeret/Picturetank P90 © Xinhua/ZUMA-REA © L. Villeret/Picturetank P91 © S. Tétu/Picturetank P93 © O. Dekeyser/Picturetank © T. Ball/Picturetank © C. Cornut/Picturetank P94 © G. Zhongxing/XINHUA-REA P96 © D.R. The Opposite House © D.R. Jing’s Résidence © D.R. The Temple P97 © D.R. Aman Summer Palace © D.R. Eclat P99 © C.Cornut/ Picturetank P100 © Wang Song/ XINHUA-REA P102 © D.R. The Puli Hotel & Spa © D.R. Fairmont Peace Hotel © D.R. The Peninsula Shanghai P103 © D.R. Banyan Tree Shanghai On The Bund © D.R. Indigo Shanghai On The Bund P104/105 © J. Lam/REDUX-REA © G. Sabrie/The New York Times-REDUX-REA P106 © Ian The/Agence Vu © M. Bahuon/Picturetank P108 © D.R. Landmark Mandarin Oriental © D.R. The Upper House © D.R. Lan Kwai Fong P109 © D.R. The Peninsula © D.R. Four Seasons Hong Kong P111 © P. Hybre/Myop P112 © Ge�y Images/iStockphoto © Xinhua/ ZUMA/REA © P. Spierenburg/LAIF-REA P114/115 © L. Villeret/Dolce Vita/Picturetank/Voyageurs © Ge�y Images/Istockphoto/Voyageurs © Q. Shen/ SINOPIX-REA/Voyageurs P117 © S. Zuder/ LAIF-REA P118 © E. Lafforgue/Voyageurs © C. Drake/PANOS-REA/Voyageurs P119 © T. Grabka/LAIF-REA/Voyageurs P120 © Lin Yiguang/XINHUA-REA © S. Zuder/LAIF-REA P122/123 © S. Zuder/LAIF-REA Portfolio 125/131 © J. Suyker/Voyageurs P132 © I. Teh/Agence VU. Direction de la communication : N. Belloir Conception Graphique : O. Romano - Coordination : I. Sire / S. Digard - Rédaction : B. Briand / M. Osmont Secrétariat de rédaction, réalisation : SuzyLee - Photogravure : Cesar Graphic - Impression : Imprimerie Peau - Parution : janvier 2016 - Photos non contractuelles. Voyageurs du Monde - S.A. au capital social de 3 691 510 € - 55, rue Sainte-Anne 75002 Paris - Tél. : 01 42 86 17 00 - Fax : 01 42 86 17 88 - RCS Paris 315459016 Immatriculation Atout France n°075100084 - Assurance Responsabilité Civile et Professionnelle : Allianz IARD n°86 342 744 - 87, rue de Richelieu 75002 Paris Garantie financière : Atradius Credit Insurance NV (RCS Nanterre 417 498 755) - 44, avenue Georges Pompidou 92596 Levallois-Perret Cedex.
Pôles magnétiques L’Est a toujours attiré le voyageur, comme la bougie le papillon de nuit. Explorateurs, scientifiques, écrivains, cinéastes sont nombreux à avoir décrit cette irrésistible attraction. Il s’agit parfois d’un pur besoin d’immensité : celle du désert de Gobi, des crêtes du Caucase ou celles du Tibet, de la steppe mongole ou la toundra sibérienne. Des paysages pourtant hostiles, dans lesquels la présence de l’homme est une hérésie. Et c’est sans doute la seconde motivation du voyageur oriental, car comme le dit Cédric Gras, auteur d’un captivant Le Nord c’est L’Est : “la rareté de la rencontre humaine lui donne plus de force”. Il serait pourtant naïf de résumer aujourd’hui cette attirance à une simple curiosité humaniste. Car c’est avant tout l’intérêt commercial pour les abondantes richesses de ces territoires à l’est de l’Oural qui à la fin du XIXe siècle fît naître l’idée folle de relier Saint-Pétersbourg à Pékin, à l’origine du Transsibérien. Deux mille ans plus tôt, l’empereur de Chine Wudi initiait, lui, une percée diplomatique et commerciale en sens inverse, vers l’ouest et jusqu’à l’actuelle Turquie, afin d’échanger sa principale richesse : la soie. Au départ de Xi’an – une ville historique à découvrir absolument lors d’un voyage entre Shanghai la futuriste et Pékin, gardienne des traditions – ce réseau d’itinéraires commerciaux à travers toute l’Asie Centrale, constitua pendant plus de quinze siècles le plus grand vecteur d’échanges entre Orient et Occident. Échanges économiques bien sûr, mais aussi culturels, scientifiques et religieux. Ainsi retrouve-t-on l’influence de l’art grec dans les grottes bouddhiques de Mogao, dans la province chinoise de Gansu, où les moines offraient l’hospitalité aux caravaniers. La Route de la Soie fit également émerger des joyaux tels Samarcande, éblouissant carrefour des civilisations en Ouzbékistan et Ispahan, “moitié du monde” située en Iran. Des villes qui aujourd’hui encore, suscitent une attraction magnétique. Ainsi, à l’heure où naît un titanesque projet de nouvelle Route de la Soie, cette brochure vous invite à voyager dans le temps de l’Asie Centrale. De la Turquie à la Chine, mille et une raisons de filer vers l’Est. Jean-François Rial Président de Voyageurs du Monde
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Sommaire ASIE MINEURE, CENTRALE & CHINE
DES IDÉES
POUR PARTIR Nos suggestions de voyage sur mesure 24 29 32 39 43 44 45 60 74 78 82 90 91 114 119 122
Mer Égée, Lycie et Cappadoce De Çesme à Chios Turquie, notre sélection Découvrir l’Arménie Échappée dans le Caucase Un périple en Transcaucasie Le Caucase, notre sélection Iran, notre sélection Ouzbékistan, notre sélection La Mongolie en camps de charme Un train mythique Premiers pas en Chine Nos séjours en Chine Chine, notre sélection Montagnes et coupoles Tibet, monastères & citadelles
Nos destinations
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18 Turquie
4 10 bonnes raisons de partir avec Voyageurs
36 Arménie 40 Géorgie 44 Azerbaïdjan 46 Iran 62 Ouzbékistan
14 Le choix de l’extrême valeur ajoutée 56 Allons pique-niquer en Iran
74 Mongolie
80 Transsibérien
84 Chine
116 Caravanier de la soie
110 Taïwan 120 Tibet
Portfolio 124 Jeremy Suyker
et plus encore sur
voyageursdumonde.fr
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10 BONNES RAISONS de partir avec Voyageurs
S’adresser à de véritables spécialistes par pays ou par région Profiter de nos 15 Cités des Voyageurs, univers dédiés au voyage (librairie-cartothèque, conférences et expos) Personnaliser son voyage selon ses envies, son rythme et ses hobbies Gagner des miles grâce à notre partenaire Air France-KLM sur l’ensemble du voyage Pouvoir modifier ses étapes même en cours de voyage Disposer d’un Service Conciergerie francophone dans le monde entier Bénéficier d’un carnet d’adresses sur mesure Être assisté et conseillé 24h/24 pendant le voyage Être bien assuré partout et à tout moment Voyager équitable et responsable (certification “Agir pour un Tourisme Responsable”)
+ voir tous nos services sur voyageursdumonde.fr
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10 BONNES RAISONS
DE PARTIR AVEC VOYAGEURS
En voyageur averti, vous savez depuis longtemps que la réussite d’un voyage repose en grande partie sur l’expérience et l’originalité. Deux points parmi d’autres qui feront de Voyageurs du Monde votre meilleur allié pour imaginer votre voyage en Asie Mineure, Centrale & en Chine.
“En route le mieux c’est de se perdre. Lorsqu’on s’égare, les projets font place aux surprises et c’est alors, mais alors seulement que le voyage commence” l’invitation à l’errance de Nicolas Bouvier fait écho au proverbe chinois “le vrai voyageur ne sait pas où il va”. Si la formule est belle, chez Voyageurs du Monde nous préférons en retenir l’incitation à perdre ses repères. Après tout, les Russes désignent bien par le Nord tout ce qui en réalité se trouve à L’est de Moscou ! Et s’il est convenu qu’Istanbul est la porte de l’Orient, il n’est pas question, lorsque l’on envisage un voyage sur un territoire aussi vaste, de se contenter d’approximations. À cet instant, rien ne remplace l’expertise d’un spécialiste du pays. Grâce à leur fine connaissance de chaque région,
nos conseillers vous éclairent et vous proposent une approche originale. Un voyage individuel personnalisé selon vos envies, vos centres d’intérêt. Bonnes adresses, visites privées, rencontres, attentions destinées à vous et à vos proches : voilà autant de petits plus qui accompagnent un itinéraire adapté et une logistique parfaitement réglée. Des rencontres locales à la chambre idéale, le travail du conseiller en amont est relayé sur place par une gamme de services parmi lesquels, un concierge francophone qui répond aux demandes de dernière minute et gère les imprévus, qu’ils tiennent aux aléas de la vie ou simplement à vos envies. En effet, avec Voyageurs vous gardez la liberté à tout moment de modifier, recomposer, prolonger votre voyage.
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REPÉRÉES POUR VOUS NOS BONNES ADRESSES
Un musée oublié du Karakalpakstan, les dernières galeries de Shanghai, un jardin où respirer à Pékin, un quartier caché d’Ispahan, un Spa à Bakou : votre carnet de voyage, remis avant le départ et accessible à tout moment via l’application Voyageurs du Monde, pointe nos meilleures adresses, personnalisées selon vos goûts. Compilées par les conseillers lors de leurs nombreux repérages, géolocalisées dans la version électronique du carnet, elles vont de l’incontournable au coup de cœur.
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LE SUR-MESURE À CHAQUE INSTANT
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La liberté de changer d’avis est une notion chère à Voyageurs. Envie d’étendre votre exploration de la steppe mongole, de prolonger de quelques jours votre séjour dans le Sichuan, et d’ajouter sur un coup de tête une extension à Taïwan, de craquer pour une nuit dans un palace à Samarcande, de filer directement sur la côte égéenne, ou finalement vers les vallées de l’Anatolie ? Avec Voyageurs, contenu, rythme et durée vous appartiennent et sont modifiables à tout moment de votre voyage.
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SERVICE CONCIERGERIE U Réserver au pied levé une table avec vue à Istanbul, obtenir une visite privée de l’ancienne concession française de Shanghai, s’initier au nardi, jeu de stratégie en Arménie, trouver une leçon de calligraphie ou de cuisine à Xi’an, mais aussi une baby-sitter pour la soirée ou simplement votre chemin dans les hutongs du vieux Pékin et aussi bien sûr, modifier un vol, une chambre, une prestation : grâce à sa connaissance actualisée des lieux et un important réseau, notre concierge local francophone, vous assiste sur simple appel.
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VOYAGE INDIVIDUEL PERSONNALISÉ Ce concept exclusif est un sur-mesure affiné : selon votre personnalité, votre métier, vos idées, vos passions ou celles de vos enfants, les conseillers Voyageurs du Monde relèvent le défi de personnaliser au maximum votre voyage. Grâce à un réseau local important, ils sont à même de prévoir une étape, une activité, une surprise, une visite élaborée spécialement pour vous ! Dîner avec des étudiants de Samarcande, rencontrer un imam pour parler du soufisme à Boukhara, un maître du Feng Shui à Shanghai, un grand chef à Hong Kong : des moments uniques et pensés spécialement pour vous. Demandez-nous !
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PARMI NOS SPÉCIALISTES Au-delà d’un métier, il y a des histoires d’hommes et de femmes passionnés par leur destination. Qu’ils y aient grandi, travaillé, voyagé, les conseillers Voyageurs du Monde connaissent la destination sur le bout des doigts et vous aident à préparer dans les moindres détails votre voyage en Chine ou en Iran. Dès votre premier contact, vous êtes orientés vers le conseiller le plus en phase avec à votre demande. Grâce au premier entretien, votre conseiller déterminera votre “profil voyageur”. Si vous avez déjà voyagé avec nous sur une autre destination, il aura déjà quelques éléments essentiels pour construire un voyage personnalisé.
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UCITÉSU DESUVOYAGEURS Bordeaux, Bruxelles, Genève, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse : nos Cités sont une invitation permanente au voyage. Elles accueillent régulièrement conférences et expositions, une belle façon de se préparer au départ et de continuer à rêver au retour.
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LA LIBRAIRIE VOYAGEURS
Installée sur deux étages face à notre Cité parisienne au 48, rue SainteAnne, dans le deuxième arrondissement, la librairie Voyageurs rassemble guides, littérature, beaux livres, ouvrages jeunesse, ainsi qu’un fond unique de cartes aériennes et marines. Vous trouverez également les indispensables du grand voyageur en bagagerie et accessoires de voyage.
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LIKE A FRIEND C’est l’ami(e) que l’on rêverait d’avoir aux quatre coins du monde. Une personne francophone basée à Pékin ou Istanbul connaissant la ville comme sa poche. Aux voyageurs qui le désirent, elle propose une balade informelle adaptée à leurs goûts et leur fait profiter de son carnet d’adresses : les quartiers du moment, les bonnes petites tables hors guide, les galeries à ne pas manquer, le bon roof top pour un dernier verre, tout en les éclairant volontiers sur le pays et ses mœurs. Moment privilégié, décontracté et instructif.
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CARNET DE VOYAGE ET APPLICATION VOYAGEURS Remis avant le départ et accessible à tout moment via l’application Voyageurs du Monde, votre carnet de voyage, est une mine d’infos personnalisées réunissant documents de voyages, numéros utiles, bonnes adresses et contenu de vos étapes. Dans sa version électronique, accessible à tout moment via l’application Smartphone, vous géolocalisez l’ensemble des éléments, même hors connexion internet grâce à un téléchargement préalable du carnet de voyage via votre espace privé sur notre site internet.
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GAGNEZ DES MILES Grâce à son partenariat avec Air FranceKLM, Voyageurs du Monde (premier voyagiste à intégrer le club Flying Blue) vous permet de gagner des Miles. En réservant votre séjour chez nous, vous êtes récompensés sur l’ensemble des prestations terrestres et sur la partie aérienne si le vol est effectué sur une compagnie SkyTeam ou partenaire. Demandez votre inscription (gratuite) au programme, lors de la constitution de votre dossier avec votre conseiller et profitez régulièrement de nos offres double ou triple Miles !
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Le choix de l’extrême valeur ajoutée !
ENTRETIEN AVEC JEAN-FRANÇOIS RIAL PRÉSIDENT DE VOYAGEURS DU MONDE
Quelle est aujourd’hui votre approche du voyage sur-mesure ? Ce qui est proposé aujourd’hui sur le marché du sur-mesure est totalement dépassé. Désormais, un voyageur peut lui-même construire un itinéraire sur-mesure classique. Les outils dont il dispose se développent, ils sont de plus en plus sophistiqués et la part des intermédiaires va forcément baisser. Par conséquent, notre expertise régionale sur chaque destination ne suffit plus. Il faut aller au-delà. Depuis 2011 nous avons donc entamé un virage très ambitieux concentré sur le service, une extrême valeur ajoutée. Cela passe tout d’abord par un “profiling” pointu, une écoute et une empathie qui permettent de créer un voyage totalement spécifique à la personnalité, aux envies et aux attentes de chaque client. Cette personnalisation du voyage, effectuée en amont mais aussi en direct tout au long du voyage par nos conseillers est relayée sur place par un concierge francophone disponible 24 heures/24. Cela va bien entendu sans renoncer à nos fondamentaux ni à la qualité de service de tous les prestataires auxquels nous faisons appel tout au long du voyage. Mais surtout nous multiplions nos efforts pour proposer à nos voyageurs une large gamme de services qui leur facilite le voyage.
Quels sont concrètement les avantages qui constituent cette valeur ajoutée ? Ils sont nombreux et évoluent à chaque instant en fonction des demandes et des retours de nos clients. Qu’il s’agisse du carnet de voyage personnalisé sur Smartphone ; de l’assistance téléphonique 24 heures/24 qui traite les demandes urgentes et assure en direct leur suivi ; du téléphone local prêté à l’arrivée ou du GPS fourni sur les voyages incluant une location de voiture ; de l’accès au salon Business Air France de Roissy CDG 2 pour tous nos voyageurs long-courriers et de la possibilité de cumuler des miles sur l’ensemble du voyage sur le programme Flying Blue ; du check-in avancé dans les hôtels lors des arrivées matinales et check-out tardifs pour les départs du soir… La liste est longue et évolutive ! Sans oublier la possibilité de modifier ses étapes, prolonger ou écourter son parcours à n’importe quel moment du voyage. Enfin, notre service de conciergerie locale francophone, qui, au-delà des demandes classiques de dernière minute, (réservations, visites, baby-sitter) devance les envies de nos clients toujours grâce à une étude en amont de leur profil de voyageur.
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Cette valeur ajoutée a forcément un impact sur vos tarifs ? L’influence de ces services complémentaires sur le prix de revient est marginale, entre 1 et 2 %. Par ailleurs, la clef n’est pas pour nous le coût mais la réalisation d’un process extrêmement fin et complexe pour arriver à satisfaire nos clients. De ce point de vue les retours sont dithyrambiques. Les notes moyennes vont de 9 à 10 et nos voyageurs ne parlent plus seulement d’un voyage magnifique mais surtout d’un niveau de service génial ! Certes nous avons perdu certains de nos clients sur nos “entrées de gamme” mais cette perte est largement compensée par des voyageurs plus exigeants, plus sensibles à la qualité de service. Cette année, nous enregistrons une croissance d’environ 10 % de notre volume d’affaires dans un marché difficile…
Voyageurs du Monde est néanmoins perçu comme cher, comment le justifiez-vous ? J’observe que cette remarque émane très majoritairement de personnes qui nous contactent pour la première fois et qui finalement ne connaissent pas encore le contenu de nos voyages. Elle survient généralement après avoir visité notre site Web, parcouru nos brochures, ou s’être rendu dans une de nos Cités des Voyageurs. Il est vrai que nos agences sont vastes, qu’elles comportent des services associés pointus comme notre librairie à Paris et que nos outils de communication (brochures et site Web) renvoient une image esthétique haut de gamme. Néanmoins cette observation est inexacte. Notre marge reste standard, de l’ordre de 25 % hors coûts variables de conversion de change et >
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frais de virements internationaux. Si l’on prend en compte ces charges, cela ramène notre marge à 20 % environ. Ces 5 % coûteraient d’ailleurs plus cher à un client s’il faisait ses paiements internationaux lui-même. Après paiement de nos coûts fixes, notre rentabilité s’élève à seulement 2 % de notre chiffre d’affaires. On peut donc considérer que 18 % de ces 20 % sont consacrés au travail effectué au service de nos clients. Ces chiffres sur nos taux de marge et sur notre rentabilité sont publiés dans nos comptes publics et peuvent donc aisément être vérifiés.
Les prix de vos voyages demeurent supérieurs à ceux pratiqués par certains de vos confrères… On ne peut pas comparer des voyages personnalisés, itinérants et uniques à des séjours fixes, en vols charters, tous identiques et non modifiables. Par ailleurs, un voyage itinérant coûte nécessairement plus cher qu’un séjour fixe, en raison des déplacements. Cependant, pour un même niveau d’hébergement, nos prix sont équivalents voire inférieurs à ceux de nos concurrents, puisque nous vendons en direct ! Nous travaillons avec plusieurs milliers d’hôtels, pensions, Bed & Breakfasts, ainsi qu’avec toutes les compagnies aériennes régulières, mais aussi avec des compagnies low cost lorsqu’elles desservent la destination choisie.
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Si on suit ce raisonnement, un client aurait donc tout intérêt à acheter directement toutes ses prestations, via Internet par exemple ? En apparence oui, mais la désintermédiation a des limites. Si vous vous adressez directement à un hôtel à l’étranger, vous ne bénéficierez plus de notre puissance d’achat ni des prix que nous consentent nos partenaires locaux en raison de nos volumes. Vous ne bénéficierez pas non plus de nos conditions de change, de notre système de paiements internationaux, de l’assurance, et du conseil de nos spécialistes. Vous subirez également les “coûts cachés”, ces petites sommes invisibles lorsque vous consultez les prix des hôtels en direct mais qui finalement en majorent considérablement le coût. Un exemple : les petits-déjeuners qui dans certains pays ne sont pas inclus dans les tarifs des chambres. Aux USA, ils coûtent en moyenne 20 $ par personne, soit un supplément de 400 $ pour un voyage de 10 jours à deux. Sans parler des commissions facturées par votre banque à chaque paiement (jusqu’à 5 %). Chez nous, tout est inclus, pas de surprise. Il faut donc faire les comptes au retour avant de comparer ! La différence entre nos prix et un achat en direct varie selon la situation du marché entre -12 % et + 12 %. Par ailleurs nous garantissons nos prix dès l’inscription, quelles que soient les variations de prix des prestataires, des taux de change ou des taxes aériennes. Ainsi, sur un voyage à 2 500 €, cet écart de prix atteint au maximum 300 €. C’est peu pour l’ensemble des services que nous proposons ! Vous pourriez également faire davantage pression sur vos fournisseurs pour baisser encore vos prix d’achat, vous pourriez aussi réduire votre marge ? Réduire davantage notre marge reviendrait, pour une entreprise responsable et attentive aux conditions de travail de ses employés et de ses partenaires locaux, à augmenter la précarité et la vulnérabilité de tous les acteurs intervenant dans le voyage. Nous ne ferons jamais de concessions sur ce sujet.
gérée sur le long terme et qui ne s’arrête pas au profit immédiat destiné à doper le cours de la bourse. Mes associés et moi-même sommes encore bien trop jeunes pour songer à la retraite, le cours de bourse ne nous intéresse donc pas. Nos profits représentent 2 % de notre chiffre d’affaires, je connais des secteurs et des sociétés bien plus rentables. Nos agences sont vastes et bien décorées, mais elles sont peu nombreuses – quinze au total - et toujours situées dans des rues secondaires par rapport à nos confrères qui privilégient les baux sur les grands axes. Nous avons fait le choix, par souci d’économie justement, d’une distribution mêlant des points de vente physiques à Internet. Nous voulons à terme ne pas être éloignés de plus d’une heure trente de route de chaque Français. Nous aurons alors une vingtaine de points de vente au maximum, complétés par un site Internet marchand puissant (qui représente déjà près de 40 % de nos ventes). Ces coûts n’ont rien à voir avec ceux des réseaux de plusieurs centaines d’agences de nos confrères. Et en interne, investissez-vous autant ? L’essentiel de nos charges est alloué à notre masse salariale et à la formation. Le marché du tourisme n’est malheureusement pas réputé pour ses niveaux de salaires. Un spécialiste gagne chez nous en moyenne 2 500 € brut par mois. Bien que supérieur à la moyenne du secteur cela reste peu si l’on examine la quantité d’expérience et de connaissances qu’il faut pour bien construire un voyage ainsi que les qualités humaines nécessaires pour cerner rapidement le type de voyageur, anticiper ses demandes et le suivre durant tout son voyage. J’insiste sur ce point car contrairement à d’autres, nos conseillers gardent un contact permanent avec leurs voyageurs jusqu’à leur retour. C’est la raison pour laquelle nous investissons énormément en formation (entre 3 et 4 % de notre masse salariale, soit le triple des montants minimums légaux). J’appelle cela investir sur le long terme : c’est une dépense indispensable pour obtenir un niveau de service et de conseil sans équivalent, au bénéfice de nos clients.
Voyageurs du Monde est cotée en bourse, fait des profits, et possède de belles agences… Ce sont bien vos clients qui payent tout cela ? Nous sommes entrés en bourse pour financer notre développement, mais nous jouons “en 5e division” ! Alternext n’est pas le CAC 40 ! Nous restons une entreprise familiale,
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Douce Turquie D E S V E S T I G E S E T D E S P L AG E S
À l’est, les influences sont perses, elles sont russes au nord, arabes au sud. La Turquie de l’ouest, elle, penche du côté de la Grèce : plaines fertiles plantées de vignes et d’oliveraies, côte sauvage, mer étale, et des sites antiques, des églises et des maisons de pierre qui témoignent du passé de la région. En certaines criques, les îles grecques semblent à portée de main.
MER ÉGÉE Un village grec en Turquie : Sirince, maisons o omanes nichées dans un creux de montagne. On loge en face de la belle église grecque, dans une maison de pierres sèches restaurée par Charlo e et Omer. Elle est anglaise, il est turc. Fan de déco, elle a meublé ses maisons d’objets chinés en brocantes ; en cuisine, elle excelle : son petit déjeuner est à tomber, et on se souviendra longtemps de son aérien caviar d’aubergines ! Lui, est passionné d’histoire o omane, et amoureux de la région, où, qui ant Istanbul, il s’est installé il y a 15 ans : les itinéraires cachés, les meilleurs marchés, et les vestiges antiques qui ne sont mentionnés dans aucun guide : il connaît tout. Grâce à lui, on a découvert en rase campagne, au bout d’un chemin de terre, un stade grec, gigantesque, intact, et désert évidemment – magique ! Avec eux, on part aussi se balader en tracteur à travers les vignes – on est autorisé à a raper le raisin à la grappe ! Et dans le village, on passe la soirée dans le jardin de Ayse, où l’on déguste le vin qu’elle produit, et qu’elle accompagne ce soir de délicats mezzés. À dix minutes de là, Éphèse. La
tradition dit que Saint Paul y fonda une église, que Saint Jean et Marie s’y réfugièrent fuyant les persécutions – on visite toujours l’humble maison où la Vierge aurait vécu les dernières années de sa vie. Toute la cité est remarquablement conservée, et dans certaines maisons on admire encore les fresques et mosaïques. Il y a aussi : un immense théâtre, une splendide bibliothèque, et de curieux dessins gravés dans les pierres qui dallent le sol : un visage de femme, un cœur, et un pied – ils indiquaient le chemin des maisons closes ! À Priène, le vent balaie le gymnase, l’agora et le prytanée, où brûlait le feu sacré. Priène, c’est aussi le temple d’Athéna qui domine en haut d’une montagne, quelques colonnes encore debout, et à leur pied, à terre, les énormes tambours des colonnes disloquées : on voudrait pouvoir les rassembler, comme dans un monumental jeu de Lego. Didymes, temple d’Apollon, ruines grandioses, escalier monumental : un morceau d’éternité. Et une pause les pieds dans l’eau, sur une lagune où les gens du coin viennent en famille manger un poisson grillé – un des endroits les mieux préservés de ce li oral. >
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3 questions à ROXANE VEYRI CONSEILLÈRE TURQUIE Un après-midi à Istanbul ? Un hammam au Ali Pacha, dans le quartier Tophane, à Istanbul, un hammam du XVIe siècle, très beau avec son dôme percé d’étoiles. Un hammam, un gommage, un massage… un thé et un baklava, on en sort complètement zen ! La Turquie en famille ? S’installer pour une semaine dans une maison o omane, dans un village entouré d’oliveraies, de vignes et de vergers. Une expérience à ne pas manquer ? Un vol en montgolfière en Cappadoce ! S’il y a un vol en montgolfière à faire dans sa vie, c’est là ! 4 heures du matin, le soleil qui se lève, toutes ses montgolfières qui prennent de l’altitude, du rouge, du vert, du blanc, silence total… et la lumière qui s’installe sur toute la vallée, c’est vraiment très beau !
CÔTE LYCIENNE La Lycie, c’est la mythologie inscrite dans le paysage, un paysage de palmiers, orangers et lauriers roses, la mer toujours à portée de vue – côte sauvage et criques azur,… et partout, au détour des chemins, tombeaux creusés dans la roche ou vestiges grandioses au milieu desquels les habitants improvisent des pique-niques. Les tombeaux lyciens ciselés à même la roche abritent les souverains de Kaunos. Un ponton en bois, une guingue e sur le fleuve, et de petites barques pour traverser et rejoindre Dalyan – Iztuzu vaste plage de sable blanc, où viennent pondre les tortues. Kayaköy, accrochés à une colline, 400 maisons toits ouverts sur le ciel, portes béantes : c’est le village grec abandonné en 1924, déserté lors de l’échange de populations entre la Grèce et la Turquie – une atmosphère singulière, d’une folle poésie, en même temps qu’un témoignage de l’histoire récente, c’est un autre type de vestiges, contemporains. À Xanthos l’ancienne capitale, les chèvres ont investi le très beau théâtre, que l’on visite avec l’archéologue en charge des fouilles. À Kas, on embarque pour une journée en goélette, emmenés par un couple de marins, c’est la femme qui manœuvre. On aborde Simena par la mer, dans le petit port, les pêcheurs se préparent à partir en mer. Sur la forteresse, les tombeaux lyciens, et la ville engloutie que l’on devine à travers les eaux translucides.
Le site d’Olympos se déploie en pleine nature, face à la mer. Le fleuve crée une vallée luxuriante, végétation presque tropicale, parsemée de vestiges, temples, tombeaux. Les familles pique-niquent parmi les vestiges ou vont se baigner au bout de la crique. On pose nos valises dans un luxueux bungalow pieds dans l’eau, entre la plage et le jardin de lauriers et de figuiers dissimulé par des roseaux. CAPPADOCE Ici, la géographie et l’histoire s’allient comme pour impressionner le voyageur. On ne peut rester insensible à ces paysages lunaires, où les éruptions volcaniques et l’érosion ont sculpté un monde – conjuration de pluies, de vents et de neige pour transformer le champ de cendres en un paysage hypnotique, avec ses déclinaisons d’ocres, avec >
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ses roches effilées comme des aiguilles, cônes, menhirs, méduses ou champignons. La Cappadoce, c’est aussi le refuge où, pour échapper au martyr, les premiers chrétiens enfouirent leur foi – églises rupestres et villes souterraines : l’irruption de l’histoire dans la géographie. À chaque pas, on foule les empreintes des peuples qui se sont succédés dans les replis de la région : chrétiens de la première heure fuyant le joug romain, sujets de l’Empire chrétien de Rome envahi par les guerriers musulmans, et fidèles de Byzance tolérés par l’empire o oman. Uchisar – se réveiller dans la chambre troglodyte de l’hôtel, toute blanche, immaculée des murs à la chaux au linge de lit, est comme le prolongement d’un rêve. À Gorëme, les églises rupestres sont encore parées de leurs fresques byzantines, et Saint Georges terrasse le dragon. Mais il faut descendre dans les villes creusées à main d’homme pour comprendre la rage de vivre des premiers chrétiens. Kaymakli cache ainsi dans ses entrailles, escaliers incertains et labyrinthe de couloirs étroits, des galeries étagées sur neuf niveaux, plongeant à 70 mètres de profondeur : une véritable cité souterraine.
À une heure de route, sur le haut plateau anatolien, la vallée d’Ihlara – la rivière, rafraîchissante, serpente entre les défilés creusés là aussi d’églises rupestres. Une truite tout juste pêchée servie grillée sur une nappe à carreau : délice d’un déjeuner dans une guingue e au bord de la rivière pour clore le voyage tout en douceur. DES IDÉES POUR PARTIR
MER ÉGÉE LYCIE & CAPPADOCE > Itinéraire de 15 jours à partir de 2 400 € Idéal pour une première approche de la Turquie, ce voyage vous fera découvrir les sites emblématiques de l’Antiquité tout en privilégiant des étapes en hôtels de charme au cachet anatolien. L’autre atout de ce voyage : conjuguer des visites culturelles avec des baignades au fil de la mer Égée ainsi que des belles échappées nature sur les plateaux de Cappadoce.
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LES BONNES RAISONS D’AIMER LA TURQUIE S’endormir dans une maison troglodyte ou dans un palais o oman ; nager au milieu des vestiges antiques ; s’installer dans une maison de village en mer Égée ; admirer les fresques des maisons en terrasse à Éphèse ; partir en mer en Lycie ; rendre visite aux dernières tortues marines de Méditerranée ; en Cappadoce, randonner à cheval et s’envoler en ballon ; faire un atelier céramique avec les potiers d’Avanos qui travaillent l’argile charriée par les eaux du fleuve Kizilirmak ; participer à un cours de cuisine anatolienne, dans une famille pour apprendre à préparer le testi kebab, agneau, tomates, ail et poivrons verts mijoté sur le feu dans un pot en terre ; déguster du vin dans une cave troglodyte.
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24 heures à
I S TA N B U L UNE MOVIDA TURQUE
ne ville sous influence – la moitié de ses 15 millions d’habitants ont moins de 20 ans. Une ville en mouvement. Istanbul se réinvente sans cesse. Des galeries d’art, élues par les meilleures foires d’art contemporain, qui font de la ville un lieu emblématique de la création contemporaine. Des concept stores, clubs, roo ops, des bars qui évoquent furieusement ceux de Berlin, du côté de Kreutzberg : une movida s’invente ici. Si dans les vieux quartiers, les époques se superposent sans s’effacer, qui confèrent à la ville un charme fou, la mue est palpable. À la fondation SALT, centre d’art alternatif installé dans l’ancien siège de la Banque impériale o omane, qui questionne le vivre ensemble par les arts vivants, les arts plastiques, l’urbanisme – un laboratoire où s’invente la nouvelle Istanbul ; ou face au détroit, a ablés au restaurant d’Istanbul Modern – musée aménagé dans d’anciens entrepôts maritimes, on regarde la ville changer.
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MA TO DO LIST : Visiter en amoureux le musée de l’innocence. Quartier bohème sur la colline de Cihangir, ruelles en pentes, cafés branchés, terrasses ombragés, épiceries bio : une grande maison peinte d’un rouge sombre, nichée entre un hammam de quartier et un antiquaire – on y entre comme dans un livre : le prix Nobel de li érature Orhan Pamuk y a installé un musée, comme un miroir à son grand roman d’amour Le musée de l’innocence (publié en 2008, traduit chez Gallimard en 2011). Deux étages d’une collection très personnelle où sont exposés les objets qui jalonnent le récit de l’amour impossible de Kemal pour Füsun. Une collection qui raconte aussi la haute bourgeoise laïque stambouliote du milieu du siècle dernier.
Jouer au pacha sur les rives du Bosphore. Le saviezvous ? Yali signifie “pieds dans l’eau”. Les yalis, ce sont les belles maisons de bois de la rive asiatique du Bosphore, résidences d’été sous l’Empire o oman : les stambouliotes aisés en quête de fraîcheur s’y installaient en villégiature. Le yali de Salih Efendi, médecin du sultan Mahmut II, est une belle maison de bois rouge. On y boit un thé accueilli par l’arrière-petit-fils de Salih Efendi, actuel propriétaire des lieux. Flâner dans un centre d’art contemporain. À Eyüp, Santralistanbul, première centrale thermique d’Istanbul, reconvertie en centre d’art contemporain, 118 000 m2 dévolus à un complexe culturel – musées, grande bibliothèque, cinéma, bar. Une Tate Modern sur le Bosphore : on adore ! Savourer un bain de vapeur dans un hammam o oman. Construit en 1580, le hammam du Pacha Ali, à Tophane, bel édifice de briques roses, a réouvert ses portes en 2013, après 7 années de rénovation par l’architecte Cafer Bozkurt. Marbre chaud central, bain de vapeur, nuage de mousse de savon, gommage, massage : un moment pour soi, sous des coupoles percées d’étoiles. Boire un raki dans LE club culte. It all starts here, annonce le site web de Babylon, et c’est un peu vrai. Ouvert en 1998, le Babylon a initié quelque chose de la transformation de la ville à laquelle on assiste encore aujourd’hui. Et c’est la référence en matière de musique live. Clientèle bohème et programmation éclectique, de Baba Zula (dub stambouliote) à Pa i Smith.
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LIKE A LOCAL
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Anne Andlauer, Française installée depuis 5 ans à Istanbul, correspondante de RFI, turcophone, nous accompagne à la découverte de la ville cosmopolite – que sont devenues ses minorités, Grecs orthodoxes, Arméniens, juifs qui constituaient il y a un siècle la majorité de sa population ? Comment l’exode rural du dernier demi-siècle a-t-il changé la sociologie et le visage de la ville ? Et foule d’autres questions auxquelles répond Anne, en nous emmenant en balade dans sa ville d’adoption.
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Farniente gypset Deux secrets biens gardés de la mer Égée, côté turc et côté grec, pour une retraite bohème à Alaçati, et une échappée nature à Chios, mer étale comme horizon.
Posé sur la péninsule de Çesme, sur la côte égéenne, Alaçati (prononcez “Alatchateu”). Son charme tient dans ses ruelles sinueuses, ses maisons blanches, étincelantes face à la mer turquoise : un air méditerranéen qui fait penser à la Grèce – pas vraiment étonnant : jusqu’au début du XXe siècle, sur 13 000 habitants, Alaçati comptait 10 000 grecs (contraints à l’exil lors de l’échange de population entre la Grèce et la Turquie en 1923, il sont partis s’installer en face, sur les îles grecques). On aime ses ruelles pavées, ses maisons aux portes pastel, fleuries de bougainvillées et de lavandes. Le village a longtemps vécu de la culture de la vigne et de l’olivier, il est désormais le refuge branché – et jalousement gardé – des Stambouliotes. Ici, chaque été, les athlètes se disputent les vents sur les eaux de la mer Égée, lors de la coupe du monde de windsurf. À leur suite, des jeunes stambouliotes ont décidé de ne plus repartir une fois le week-end terminé, et se sont installés là, pour ouvrir des hôtels de charme, des galeries d’art ou des restaus. À l’image de ce couple originaire d’Istanbul,
un temps exilé aux États-Unis et qui a acheté quelques hectares de vignes, pour les convertir en culture bio. Tout cela aurait pu dégrader le charme de l’endroit – il n’en est rien. Volets bleus fermés sur les murs à la chaux des maisons, Alaçati se lève tard. On se balade dans les rues encore endormies, croisant seulement quelques chats égarés. Un café en terrasse, le village s’éveille doucement : en face de l’ancienne église orthodoxe reconvertie en mosquée, une vente à la criée de poissons encore frétillants, tout juste pêchés. Un peu plus loin, les magasins d’antiquités ouvrent leurs portes, où l’on chine de la jolie vaisselle de porcelaine émaillée. Un saut à la plage. Un déjeuner assis autour d’une grande table de bois, dans une vaste cour, sous le figuier aux senteurs sucrées : artichaut braisé, fleurs de courge es farcies de menthe, figues fraîches à l’orange à base de légumes des maraîchers voisins, et d’herbes aromatiques cueillies dans la campagne environnante – et l’impression d’être à la maison. Douce sieste au bord de la piscine, on retourne à la plage en fin d’après-
midi. Le lendemain, à peine quelques miles marins en ferry et on débarque sur le sol grec. Chios, l’anti-île grecque – pas de blanc ni de bleu, mais des villages de pierre dorée. Le paradis de l’écotourisme : l’île vit moins du tourisme que de la culture traditionnelle du mastiha – résine récoltée en larmes pour ses propriétés thérapeutiques ; et partout, on sublime les produits du terroir.
DES IDÉES POUR PARTIR
DE ÇESME À CHIOS > Itinéraire de 8 jours à partir de 1 850 € Conjuguer art de vivre et plages dans deux secrets bien gardés de la mer Égée, côté turc et côté grec, Alaçati belle et bohème, et l’esprit nature des villages de l’île de Chios. Une invitation au lâcher-prise entre art de vivre et nature.
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T UR Q UIE C H OI S I R S O N LI T LE MEILLEUR DE LA SÉLECTION VOYAGEURS
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LE CAUCASE ARMÉNIE • GÉORGIE • A ZERBAÏD JAN
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Au pays de l’arche perdue P I E R R E S E T F O I D ’A R M É N I E
La sensation de fouler une terre sacrée, les paysages bibliques face au Mont Ararat, les lignes sobres des monastères haut perchés, les sonorités du jazz qui s’échappe des terrasses, la rondeur du vin bu sous les tonnelles : on aime tout de l’Arménie.
Premier choc sur le trajet entre l’aéroport et Erevan : les abords de la ville sont un Las Vegas caucasien, version kitsch post-soviétique. Début de soirée à Erevan, atmosphère de douce insouciance, les rues résonnent des sonorités du jazz arménien, les terrasses des cafés sont prises d’assaut par des touristes iraniennes, maquillage appuyé et tenue légère – venues passer un week-end à Erevan pour savourer la liberté de boire un verre en terrasse, cheveux au vent. Sur l’avenue Machtotz, ex-avenue Lénine, le Maténadaran, “la bibliothèque”, et son incroyable collection de 20 000 manuscrits enluminés : on saisit combien le christianisme, proclamé religion officielle en 314, a forgé le pays. Et à Etchmiadzine, en banlieue d’Erevan, siège de l’Église apostolique arménienne – un “Vatican” d’Orient – foule de visages éclairés par la lumière des cierges, mouvements de rideau et d’encensoirs devant
l’autel, chorale aux voix ardentes, qui disent la persistance d’une foi chrétienne, lien vital d’une communauté violemment bousculée par l’Histoire. Un peu plus loin, à Garni, les orgues basaltiques dessinent un spectaculaire paysage, écrin au temple hellénistique et à ses mosaïques gréco-romaines, les seules de tout l’ex-URSS. On prend la route vers le sud : le monastère fortifié de Khor Virap est posé sur une colline qui fait face au mont Ararat, que l’Histoire a relégué de l’autre côté de la frontière, si loin, si proche. Ararat domine la plaine aride, dôme aux lignes parfaites, éblouissant spectacle des neiges éternelles. C’est sur ses hauteurs que Noé, sa femme, ses fils et tous les animaux de la création ont échoué ; c’est ici que le monde s’est repeuplé après le Déluge, nous dit la Genèse – les Arméniens le considèrent comme le centre du monde. >
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LES VIGNES DE NOÉ En 2011, des fouilles archéologiques à l’est de l’Arménie font écho à la Genèse – “Noé, agriculteur, commença à cultiver la terre et planta une vigne” – me ant à jour le plus vieux chai du monde : un pressoir, une cuve en argile, des morceaux de soufre, des serments de vigne, des grains de raisin, qui datent de 4000 av. J.C. – découverte majeure qui a permis de dater la première vinification de l’histoire de l’humanité. Après avoir été pendant 70 ans l’objet des pratiques de la collectivisation soviétique, le secteur vinicole retrouve une dynamique salutaire. Au pied du mont Ararat, le vignoble s’étend sur la plaine ; les mythiques sommets enneigés de Sis et Massis confèrent au paysage une dimension biblique. Mais c’est au sud, dans la région d’Areni que s’élaborent les meilleurs vins ; le vignoble paysan en particulier produit de bons vins de terroir. Une résurrection à suivre.
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La route s’engage dans un étroit canyon, parcourue par d’anciennes Lada ; et perché sur la montagne, comme au bout du monde, le monastère de Noravank. Plein sud, frontière avec l’Azerbaïdjan, paysages minéraux ocre et gris, horizons pelés, ciel bleu pur ; et des bergers à cheval qui mènent de grands troupeaux de moutons. Une route escarpée mène au village qui surplombe le monastère de Tatev. Un déjeuner chez l’habitant, dans un jardin ombragé : khorovats, brochettes de viande, herbes fraîches : menthe, coriandre, estragon, ciboule e, enveloppées dans le lavash (un pain souple, à haute valeur symbolique, inscrit au patrimoine de l’Unesco). Dans ce e région, où, faut-il le rappeler, Noé a planté la vigne, et où on élève toujours le vin en amphore, ces agapes sont complétées d’un vin très fruité, aux arômes de cerise noire. “Anush Ellah” “que cela soit doux à votre palais” ! Cap sur le nord : lac Sevan, l’un des plus vastes lacs d’altitude au monde, l’une des trois “mers” arméniennes (le seul situé dans les frontières actuelles de l’Arménie – Van est en Turquie, Ourmia en Iran), célébré par Maxime Gorki comme “un morceau de ciel qui serait tombé sur terre parmi les nuages”. Et le cimetière de Noradouz, qui, pour le néophyte, cultive des airs irlandais – des moutons paissent entre les stèles de pierre, des Khatchkars pourtant typiquement arméniennes. On clôt ce voyage au pays des pierres (c’est ainsi que les Arméniens nomment leur pays, qui racontent qu’après la création du monde, Dieu l’aurait choisit pour déverser son excédent de roches) aux monastères de Haghpat et Sanahin, qui se font face de part et d’autre d’un ravin. Ancrés dans la terre, tournés vers les nuages.
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3 questions à CÉCILE NOUHOUANG CONSEILLÈRE ARMÉNIE Un monastère où tu aimes retourner ? Le monastère de Noravank – une architecture très pure, très sobre. Et il est situé très en surplomb : du monastère, on a une vue incroyable tout autour cirque de montagne. “Les chants liturgiques ajoutent à l’ambiance” déjà très particulière. Une région ? Il faut aller à Goris, au sud, dans la région frontalière avec le Haut-Karabagh. On y accède par des paysages très dépouillés – très peu de végétation, des montagnes presque nues – c’est une ville un peu hors du temps. Le site est dominé par des cheminées de fée, et on peut visiter Khndzoresk un village troglodyte voisin.
DES IDÉES POUR PARTIR
DÉCOUVRIR L’ARMÉNIE > Itinéraire de 8 jours à partir de 3 400 € Monastères de montagne, paysages spectaculaires, rencontres avec des artisans, hôtels de charme – trendy à Erevan, “vieille Arménie” à Dilijan, romantique à Dzoraget… : un voyage savoureux pour découvrir l’Arménie !
Une adresse pour se ressourcer ? Le Tufenkian Dzoraget : un très bel hôtel de pierre de Basalte, au bord d’une rivière de montagne. Le propriétaire américain, arménien d’origine, fait appel à des artisans locaux, par petites touches : tapis, jetés de lit. On s’y installe pour une échappée contemplative.
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GÉORGIE
Belle du Caucase B A L A D E G ÉO R G I E N N E
À Tbilissi la cosmopolite, un air de Méditerranée aux terrasses des cafés, une impression d’Ouzbékistan au quartier azéri, et la ferveur des fidèles en leurs églises. Dans le Grand Caucase, une adresse cosy, où, face à la grande cheminée, l’on médite sur Prométhée, enchaîné à son rocher.
Tbilissi invite à la flânerie – pour ses habitants elle est, en toute simplicité, “kalaki”, la ville, ses admirateurs la désignent comme la Florence du Caucase. Dans la ville basse, la perspective Roustaveli – les demeures anciennes et les grands platanes lui donnent des airs méditerranéens, accentués par l’animation rieuse aux terrasses de café ; dans la ville haute, que l’on rejoint par les venelles en pente, ou mieux, en téléphérique, au détour des ruelles pavées de galets ronds, des places fleuries, des fontaines. On se perd dans ses dédales, petites maisons de bois adossées les unes aux autres, larges balcons de bois ouvragés peints aux couleurs délicates, treilles lourdes de fruits. Dans le quartier azéri, on se croirait en Ouzbékistan – un édifice de mosaïque bleue, que l’on prend d’abord pour une mosquée persane, se révèle être les bains Orbéliani, les bains thermaux reliées aux sources soufrées qui donnent leur nom à la ville Tbilissi, tiflis “eaux chaudes”. Ici, la mosquée et la synagogue sont voisines. Un peu plus loin, on gagne
par une volée d’escaliers et une terrasse en corniche les deux églises de Bethléem. La grande cathédrale de la Trinité, domine la ville – de construction récente, elle est le cœur religieux de la cité – si toutes les églises sont fréquentées, c’est ici qu’ont lieu les baptêmes, les mariages. Sa visite complète celle des églises anciennes qui font le patrimoine de la capitale, en renseignant sur les aspects contemporains d’une pratique religieuse qui rassemble encore aujourd’hui. Plus haut encore, c’est la forteresse de Narikala – la séduction exercée par Tbilissi lui valu d’être conquise tour à tour par les Perses, les Byzantins, les Arabes, les Mongols, les O omans et les Russes – et détruite vingt-neuf fois durant ses quinze cents ans d’histoire – la forteresse est le vestige de ce passé militaire ; elle offre une vue sur toute la plaine, et, derrière la colline, dans la vallée des jardins botaniques, falaises abruptes et végétation introduisent un air de Caucase dans la ville. >
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LES BONNES RAISONS D’AIMER LA GÉORGIE Se perdre dans les ruelles animées de la vieille ville de Tbilissi ; passer l’après-midi aux bains Orbéliani, hammam, massage et soins ; boire une limonade de poire fraîche à la terrasse bruissante d’un café – une institution à Tbilissi ! – ; découvrir un nouvel alphabet, tout en rondeurs ; contempler les neiges éternelles du mont Kazbegi – où Zeus enchaina Prométhée après qu’il ait partagé le feu avec les hommes ! – ; savourer à la géorgienne les khinkali, raviolis cuits vapeur farcis de viande hachée et d’herbes ; visiter l’ensemble troglodytique de Ouplistsikhé, l’un des plus anciens établissements humains du Caucase.
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3 questions à FREDERIKE PRETESEILLE CONSEILLÈRE GÉORGIE Un moment fort à vivre à Tbilissi ? Le samedi, les liturgies débutent à partir de 17 heures, et durent jusqu’au dimanche – 24 heures de chants liturgiques, chaque semaine ! Il faut aller d’églises en églises, pleines d’une foule fervente, écouter les gens chanter. Le goût de la Géorgie ? Le khatchapouri ! Une gale e de pain au fromage (l’équivalent du nan dans la cuisine indienne – du côté de la mer Noire, ils y ajoutent des œufs).
À la nuit tombée, sublimes illuminations : la forteresse, les églises, les ponts enjambant la rivière, les balcons des maisons – tout scintille. On quitte Tbilissi pour faire route à travers des paysages doucement vallonnés, vers le Grand Caucase. Les villages perchés aux clochers pointus se succèdent. Croisant Lada hors-d ’âge et Mercedes d’occasion. Une halte à Mtskhéta, ancienne capitale de Géorgie, elle en est restée la métropole religieuse – sublime cathédrale Svétitskhovéli ; et en surplomb de la ville, le monastère de Jvari, qui domine sur son piton rocheux. Au pied du mont Kazbegi (5 047 mètres, tout de même !), où la légende enchaîne Prométhée, puni par Zeus pour avoir offert le feu en partage aux hommes, on s’installe dans un hôtel cosy, design contemporain – parquets de bois, gros fauteuils club, grandes cheminées, grandes bibliothèques, vastes baies qui ouvrent sur le Grand Caucase. Et dans la vallée de la Kakhétie au pied du Caucase, où les vignes sont baignées d’une lumière à la douceur toscane, dans cette région où l’on consomme du vin depuis des millénaires, et où les familles cultivent la vigne comme ailleurs on cultive son potager, on visite les caves : le jus de raisin, avec la rafle et la peau, fermente dans de
Une saison pour voyager en Géorgie ? C’est idéal entre avril et octobre : le printemps et l’automne sont superbes, ce sont les deux saisons les plus belles. L’été est chaud, mais en montagne la température chute – on perd 5 à 10 degrés : à Tbilissi, il fait très chaud, mais dès que l’on s’éloigne de la ville, on est en montagne, les températures sont plus douces.
grandes jarres en terre cuite, les kvevris, réminiscence des amphores antiques – le vin dégusté accompagné de fromage de chèvre est une alternative à la limonade à l’estragon !
DES IDÉES POUR PARTIR
ÉCHAPPÉE INÉDITE DANS LE CAUCASE > Itinéraire de 6 jours à partir de 2 300 € Le charme de la vieille ville de Tbilissi, murailles altières, églises mosaïques, bains turcs et terrasses ombragées ; la découverte des monuments emblématique d’une orthodoxie méconnue ; et la majesté du Grand Caucase, pour une échappée nature dans des paysages grandioses.
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AZERBAÏDJAN
De Bakou à la Caspienne PAY S D E F E U
L’Azerbaïdjan, c’est, dans le désordre, des édifices futuristes à faire pâlir les architectes de Dubaï, des caravansérails et des moucharabiehs, des vestiges d’architecture soviétique, des steppes hérissées de derricks pétroliers, des paysages lunaires entre cratères et Caspienne. Revue de détail. Bakou est une ville multiple : la vieille ville, où persistent des empreintes zoroastriennes, sassanides, arabes, perses, ottomanes, et qui convoque tous les éléments d’une cité orientale : caravansérails, moucharabiehs en bois où grimpe la vigne, hammams et minarets, palais dont les patios abritent hibiscus, oliviers et pistachiers ; la ville d’inspiration européenne aux larges avenues et façades blanches haussmanniennes ; et enfin, la ville moderne, où l’architecture soviétique recule face à des gra e-ciel toujours plus nombreux. Là, certaines stations de métro semblent importées de Moscou , d’autres évoquent la pyramide du Louvre ; les Flame tower, dont l’architecture ne dépareillerait pas à Dubaï, teintent les nuits de leurs 10 000 diodes. Autre emblème de cet urbanisme accéléré, le Centre culturel Heydar Aliyev, du nom – et à la gloire – de l’ancien président : gigantesque bâtiment qui déploie musée, bibliothèque et salle de congrès sur 100 000 m2. Dessiné par
l’architecte irako-britannique Zaha Hadid, c’est un très bel édifice, tout blanc, tout en courbes, sans aucun angle droit, à la fois curiosité architecturale et musée – quelque peu décalé, avec une historiographie pour le moins orientée : un étage est consacré à l’exposition des cadeaux offerts au président par les chefs d’État étrangers ! À la sortie de la ville, li oral de la Caspienne, paysage dantesque : steppes hérissées de derricks pétroliers, et longées de pipeline. Dans ce décor quasi irréel, on se prend pour James Bond – la scène d’ouverture de Le monde ne suffit pas a été tournée ici. À Gobustan, le paysage se fait lunaire : la voiture avance cahin-caha sur une route d’un désert montagneux, teintes de miel et courbes rondes. Sol craquelé, cratères de volcans de boue éructant sur fond de mer Caspienne – et les peintures rupestres et pétroglyphes chasseurs, danseurs, pirogues surmontées de croix… Le beau musée
voisin permet de tout apprendre de nos lointains ancêtres. Dans la péninsule de l’Absheron, gorgée de naphte, paysages non moins extraordinaires : une colline qui brûle continuellement – paysage peut-être à l’origine du culte du feu pratiqué ici depuis des temps immémoriaux, comme en témoignent les vestiges du temple zoroastrien Atechgah. DES IDÉES POUR PARTIR
UN PÉRIPLE EN TRANSCAUCASIE > Itinéraire de 8 jours à partir de 4 000 € Découvrir deux capitales du Caucase, Bakou, entre charme de la vieille ville et ultra-modernité, Tbilissi, toute en venelles pentues et maisons aux balcons de bois ouvragés. Et une échappée nature dans le Grand Caucase, installés dans un hôtel cosy au design contemporain.
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Le Caucase DES IDÉES POUR PARTIR
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NATURE & CULTURE 12 jours à partir de 3 900 € Dotés l’un et l’autre d’une forte personnalité, aller à la rencontre de deux pays chrétiens méconnus que sont l’Arménie & la Géorgie. Montagnes verdoyantes, lacs limpides, steppes arides : découvrez une nature époustouflante !
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ROUTES DU CAUCASE & DU ZAGROS 20 jours à partir de 8 800 € Entre Arménie & Iran, découvrez la complémentarité de deux pays légendaires et prodigues d’Art, d’Histoire et de paysages à grand spectacle !
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ÉGLISES ET VINS DE GÉORGIE 9 jours à partir de 2 000 € Trait d’union entre l’Orient et l’Occident, la Géorgie, a toujours a isé les convoitises de ses voisins. Découvrez les montagnes, la mer, les églises, les villes troglodytiques et les sites historiques. Une découverte autant culturelle que gastronomique.
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La Perse dévoilée I R A N , I M P R E S S I O N S D E V OYA G E
Les bas-reliefs de Persépolis, les tours du silence zoroastriennes, les palais et les mosquées, les jardins et les vergers. Et une jeunesse frondeuse, avide de liberté : derrière le voile de la république islamique, une des plus riches civilisations au monde, au passé et au présent. Téhéran. Grappes d’immeubles hauts, anciens quartiers grignotés par les ponts aériens, rues encombrées de voitures. Plongeant au cœur du chaos, l’avenue Vali Asr, plantée de grands sycomores, traverse la ville du nord au sud ; et du sud de Téhéran aux quartiers riches à l’ombre des monts Alborz, on observe les mille et une façons qu’ont les femmes d’interpréter le code vestimentaire qui leur est imposé par la loi : hidjab, foulard couvrant les cheveux et manteau cachant les jambes jusqu’à micuisse. Au sud, les tchadors noirs sont de mise ; plus on progresse vers le nord, plus le manteau est porté court et ajusté, plus le voile est coloré, lâche, et laisse échapper des mèches de cheveux rebelles. C’est un jeu tout en subtilité : contourner la loi sans l’enfreindre ; c’est une belle leçon de style : voile léger, imprimé léopard ou géométrique, retenu en arrière par des lune es de soleil griffées ou portées à la Grace Kelly, maquillage sophistiqué, tenues stylées, du manteau oversize aux derbys métallisés, les modeuses des quartiers nord rivalisent d’inventivité – une créativité qui semble renforcée par les interdits. Leur élégance est un joli pied de nez aux religieux et aux conservateurs de tout poil. Et sur les murs de la ville, partout, du nord au sud, les œuvres des graffeurs comme contrepoint aux omniprésentes peintures officielles, portraits géants de Khomeiny et
Khamenei, ou allégories à la gloire des martyrs de la guerre Iran-Irak. Entre engagement politique et humour, les graffeurs érigent les murs de Téhéran en un espace de liberté, loin de la censure. Émancipation des femmes, chômage et restrictions dues à l’embargo, solidarité avec les Kurdes en lu e contre l’État Islamique : collant à l’actualité, les grandes questions sociales et politiques s’exposent. Des dessins explicites, des écrits en anglais, pour la grande joie du visiteur étranger. À Kashan, oasis aux portes du désert, qui fut la plus riche d’Iran, ce sont des dessins d’un tout autre genre que l’on admire, ceux des fresques des palais, qui témoignent du faste passé. Et sur les hauteurs de Sialk, les archéologues fouillent les vestiges d’un des premiers foyers de civilisation de l’humanité. Sur la route pour Yazd, les maisons de brique rouge d’Abyaneh s’étagent sur les flancs escarpés de la vallée – en ces terres zoroastriennes, le temple du feu date de l’époque sassanide. Ici aussi indifférentes aux prêches des mollahs, les femmes portent toujours, en lieu et place du hijab réglementaire, de longues étoles blanches, légères, brodées de grandes fleurs rouges. Reconnue par l’Unesco comme l’une des plus anciennes villes au monde, Yazd, à la charnière entre deux déserts, se protège de trop de chaleur par une architecture originale, simple et savante à la fois, et basée sur la maîtrise >
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de trois des quatre éléments. Terre : pisé des maisons à toit plat, et des yakhsâl aux dômes lunaires, anciennes glacières à l’usage des caravaniers faisant halte dans la cité. Eau : les 3 000 qanât, canalisations datant de l’Antiquité, drainent toujours l’eau des massifs de Shirkouh pour irriguer la ville. Air : les bagdir (li éralement a rape-vent) hautes tourelles à claire-voie, capturent l’air frais pour le diriger vers les bassins sous-terrain – et rafraîchir l’air distribué vers les différentes pièces de la maison. Le quatrième élément aussi est présent : la même flamme brûle depuis plus de 1 500 ans dans l’âtâshkadeh, l’ancien temple : asile des soufis et des savants, la ville fut aussi, au temps des invasions arabes, le refuge des zoroastriens. Shiraz, c’est la ville des roses et des rossignols, c’est aussi celle des poètes Saadi (1207-1291) et Hafez (13241389), “celui qui ne peut chanter une poésie n’est pas un Iranien” prévient un proverbe, pour dire l’importance de cet héritage dans un pays où les vers des poètes du XIIIe siècle sont enseignés dès l’école maternelle. Splendides mosquées, jardins à l’ombre des orangers,… les Iraniens viennent ici en foule pour se recueillir sur le mausolée du poète Hafez – à qui ils confient leurs soucis
et leurs peines de cœur. Des vieux sages monnayent leur interprétation des vers du poète, inscrits sur des petits papiers pliés, que l’on tire au hasard : “Hafez nous aide à prendre les bonnes décisions”. À une heure de route, escaliers monumentaux, colonnades plantées solitaires vers le ciel, peuples pétrifiés sur les bas-reliefs : Persépolis, antique cité des rois achéménides – un choc esthétique. À sa prise de pouvoir, Khomeiny avait condamné “l’idolâtrie”, et un de ces ayatollahs, Sadeq Khalkhali, affrété des bulldozers pour raser le site : les bulldozers ont été chassés à coups de pierres par les habitants protégeant leur patrimoine – et aujourd’hui, le gouvernement a mis en place un programme de protection du site. Persépolis, c’est aussi un musée d’ethnologie à ciel ouvert : toutes les nations du monde connu des Perses sont représentées sur ses bas-relief, qui renseignent sur la vie il y a vingt-cinq siècles. Un peu plus loin, la nécropole des achéménides, Naqsh-e Rostam, une autre vallée des Rois – les grands tombeaux cruciformes de Darius et Xerxès se dressent à flanc de falaise, creusés dans la roche. Ispahan, “la moitié du monde”, la plus belle cité du pays – au XVIIe, Chah Abbas le magnifique en fit sa >
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3 questions à ALEXANDRE JABLONSKI CONSEILLÈRE IRAN Une rencontre marquante ? En Iran, on fait des rencontres tous les jours, à chaque moment, les invitations sont tellement nombreuses qu’on ne peut toutes les accepter. Mais je me souviens particulièrement d’une rencontre avec un prêtre arménien à Jolfa ! Le moment de la journée que tu préfères ? J’aime particulièrement la fin d’aprèsmidi, j’ai l’impression que quelque chose bascule avec le coucher du soleil, c’est comme si les interdits tombaient. C’est très palpable sur la place de l’Imam à Ispahan, à l’heure où les familles s’installent pour pique-niquer : l’ambiance se modifie complètement. Une région à découvrir ? La Caspienne, une “Riviera” iranienne ; le choc culturel entre la bourgeoisie téhéranaise en week-end et les villageois de la région est amusant à observer.
capitale, fantasmée par tout l’Occident – une ville verte aux coupoles azur, riche de 180 caravansérails et de 200 mosquées. Place de l’Imam, quadrilatère aux folles dimensions, la vue est happée par le bleu des mosquées ; les arabesques magiques de la mosquée Cheikh Lotfollah racontent l’ombre et la lumière du soufisme ; au Palais Ali Qapu, on admire les alvéoles acoustiques du salon de musique, et les fresques et miniatures qui racontent l’histoire de la ville. Ispahan, c’est aussi son quartier arménien, Jolfa, que l’on rejoint par Si-o-Seh Pol, le pont à 33 arches qui surplombe le fleuve Zayandehrud où vivent 7 000 chrétiens (saviez-vous que l’Iran est l’un des premiers pays à avoir reconnu le génocide arménien ?) – les églises et la cathédrale aux sublimes fresques illustrant la vie de saint Grégoire, les terrasses à l’ombre des platanes, où l’on boit du vrai café turc : tout ici exalte un charme désuet.
DES IDÉES POUR PARTIR
DE PERSÉPOLIS À TÉHÉRAN > Itinéraire de 12 jours à partir de 5 800 € Shiraz, la méridionale, ville des roses et des rossignols, ville des poètes ; Yazd, la belle du désert, ancien refuge des zoroastriens ; Ispahan, la sophistiquée, la moitié du monde ; Kashan, oasis de bassins et de vergers, vision du paradis ; Abyaneh, village de pisé, sanctuaire du culte de Zarathoustra. Entre zoroastrisme, civilisation achéménide, architecture islamique, et société contemporaine, un voyage pour découvrir l’une des plus riches civilisations au monde.
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C H OISIRT SO N LI T Ispahan Abbasi Hotel Ce caravansérail construit au début du XVIIIe siècle par Soltan Hossein, dernier grand chah safavide est aujourd’hui le plus bel hôtel d’Iran. Somptueux et historique ! > À partir de 210 € Ispahan Bekhradi’s Historical House Véritable havre de paix, ce e bâtisse du XVIe siècle au cœur de la vieille ville a été très bien restaurée. Une oasis de tranquillité en plein centre d’Ispahan. > À partir de 150 € Kashan Guest House Ehsan Une belle demeure historique en face de la mosquée Agha Bozorg. Il s’agit d’un espace culturel autant que d’un hôtel de charme, on vit là au plus près des traditions iraniennes. On reçoit ici les voyageurs avec beaucoup de gentillesse. > À partir de 110 € Shiraz Maison d’hôtes Mojgan vous reçoit dans sa maison, une ancienne demeure joliment restaurée, située dans le bazar de Shiraz. Six chambres agencées autour du patio, salons au premier étage et très jolie vue depuis le toit. Un lieu authentique et charmant. > À partir de 220 € Zein O Din Caravansérail Zein O Din Vivez une expérience unique dans un ancien caravansérail ! Situé sur l’ancienne Route de la Soie et au cœur d’un paysage désertique, une étape d’ambiance à ne pas manquer pour son architecture traditionnelle. > À partir de 120 €
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u mihrab de la mosquée du vendredi aux fresques du palais Chehel Sotoun, des volutes bleues de la mosquée Lotfollah aux alvéoles du salon de musique du palais Ali Qapu, on s’étourdit de la beauté d’Ispahan, “la moitié du monde”. Au détour d’une ruelle du bazar où tapis et céramiques s’offrent à la convoitise des passants, on découvre une chai-khoneh, maison de thé, dans un ancien caravansérail – un refuge loin des regards des Gardiens de la Révolution pour quelques familles libérales, un couple amoureux, et une grappe de tout jeunes hipsters échappés du lycée – à leur look très newyorkais, on les devine impa-
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tients de rejoindre leurs frères et sœurs exilés à Brooklyn. Les garçons cultivent leurs longues boucles brunes ; les voiles très lâches des filles au rouge à lèvre rouge laissent apparaître des coupes à la garçonne. Ils et elles enchaînent les verres de thé, les selfies et les cigare es. De retour place de l’Imam, les enfants jouent autour de l’immense bassin, leurs mères déplient de grandes étoffes et déballent les narguilés à l’ombre du dôme de Lotfollah. Quelques sourires échangés avec la famille assise à côté de nous, et bientôt, une des jeunes femmes s’enhardit à nous proposer de partager leur repas. Thé et pistaches
en guise d’apéritif – ici aussi le selfie est de rigueur, et l’on pose avec nos hôtes d’un soir pendant que sur le réchaud mijote le khoresh bademjan – aubergines, cardamome et riz safrané. La nuit tombe, la place bruisse des rires des dizaines de famille installées là. Après des adieux chaleureux, un détour par le Si-o-Seh Pol, un des onze pont qui surplombent Zayandeh-rud. Là aussi, une foule riante – tous se réjouissent de la fraîcheur revenue avec le fleuve, après qu’il ait été détourné pendant des années pour irriguer les exploitations de pistache de Yazd – il faut imaginer Paris sans la Seine pour comprendre la joie des habitants d’Ispahan !
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’arrivée à Yazd désoriente : immédiatement séduits, mais sans plus trop savoir où l’on est – Inde, Pakistan, Afghanistan, Afrique ? Est-ce le vent chaud et sec, l’architecture de désert, la peau mate des passants – ou tout à la fois – qui convoque le souvenir de voyages anciens ? On pense à Jaisalmer, on pense au Soudan. On pose nos valises dans une ancienne maison qâdjâre, en face de la mosquée du Vendredi. Là, on s’installe dans le patio, on laisse l’après-midi s’étirer jusqu’au soir – raffinement d’une eau de rose que l’on boit très fraîche, et plus tard, délice d’un fesenjaan servi dans une jolie vaisselle de céramique – on aime la sonorité du nom et les saveurs acidulées,
grenade et noix mêlées. Un peu à l’écart de la ville, deux dakhma, tours du silence, se font face ; au petit matin, on grimpe au sommet de l’une d’entre elles : jusque 1976, les adeptes de Zarathoustra y déposaient leurs morts, laissés au ciel et aux vautours. Grande émotion à être assis là, seul, au sommet de l’un des plus anciens édifices funéraires qui soient. De retour dans l’ancienne cité, la ville semble dépeuplée, on ne perçoit aucune activité derrière les hauts murs d’argile, et il faut a endre la fin de l’aprèsmidi, quand la chaleur décroît, pour observer la vie reprendre ses droits. Des gamins riants qui s’échappent d’une cour, portant des piles de coussins plus lourds qu’eux : un pique-
nique s’organise sur une terrasse voisine ; des adolescents par grappes de trois sur des scooters ; deux femmes très maquillées, juchées haut sur des talons aiguilles rouges et portant tchador, qui s’engouffrent dans un taxi, et s’amusent de notre air étonné face à ce e juxtaposition incongrue. Le soir venu, on assiste dans une zur-khoneh, maison de force, à l'entraînement de jeunes lu eurs : des garçons chétifs tournent sur eux même à la manière de derviches, puis font tournoyer au dessus de leurs tête des masses de 40 kilos. C’est une sorte de capoeira chiite, un art martial qui se travesti en danse pour tromper l’ennemi, inventé au moment de l’invasion arabe : à Yazd, on est vraiment ailleurs.
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D ÉJEUNER SUR L’HERBE
Allons pique-niquer en Iran TEXTE : MARION OSMONT
ans les campagnes et les villes, au bord de la rivière, dans les squares et les jardins publics, sur les toits-terrasses des maisons, à l’ombre des mosquées, sur les tombes des poètes, et jusque dans les lieux les plus improbables, au bord des autoroutes, juste derrière la rambarde de sécurité, ou sur les ronds-points au cœur du trafic, en Iran, on pique-nique. Le pique-nique y est un véritable phénomène social – c’est l’une des pratiques qui m’a le plus frappée lors de mon premier voyage.
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À la maison, dans les familles traditionnelles, les repas se déroulent aujourd’hui encore assis au sol, sur une sofreh, grande nappe sur laquelle on dispose les plats et les mets – avec toujours plus de couverts que de convives, pour toujours pouvoir accueillir l’éventuel hôte de passage, hospitalité iranienne oblige. Quand la sofreh s’étend à l’extérieur de la maison, elle est comme une reconstruction de l’espace intérieur à l’extérieur, et l’on emporte en pique-nique brasero, samovar, narguilé – et même quelques coussins pour s’allonger après le repas. Amandes, pistaches, raisins secs, et nougats (que l’on
appelle ici gaz) accompagnent le thé que l’on boit en guise d’apéritif. La glacière garde au frais concombres, tomates, citron vert, fromage frais, bouquets d’herbes, coriandre et menthe : de quoi préparer la salade shirazi. Sur le brasero mijotent le khoresh fesenjaan, ragoût de poulet, jus de grenade et noix pilée, et le riz safrané. C’est en rentrant d’Iran que j’ai découvert que la tradition du pique-nique y était ancienne, plus qu’ancienne, ancrée depuis l’époque de Zarathoustra, que cette pratique si prégnante dans l’Iran d’aujourd’hui est la survivance d’un rite préislamique. Selon la tradition zoroastrienne, le monde a été créé en douze jours ; le 21 mars, on célèbre norouz (“le nouveau jour”). Les festivités se déroulent pendant douze jours, et le treizième jour (nommé sizdah-be-dar, li éralement “le jour à l’extérieur”) est un jour funeste, le chaos menace : il faut fuir la ville. On qui e la maison, on va déjeuner dans la nature, à proximité d’une source ou d’un arbre, et c’est en Iran un gigantesque pique-nique national – toutes les familles qui ent leur domicile pour déjeuner en plein air, et, pour me re à distance la malédiction du treize, célèbrent le présent, célèbrent le printemps. >
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LES BONNES RAISONS D’AIMER L’IRAN Passer une nuit dans un caravansérail sur l’ancienne route de la soie ; s’enivrer à Ispahan du bleu des céramiques de la mosquée Lotfollah ; boire un café turc à l’ombre de la cathédrale de Jolfa ; à Yazd, paresser à l’ombre des grenadiers dans le patio d’une maison qâdjâre ; arpenter les ruelles du bazar ; apprécier l’incroyable hospitalité des Iraniens ; partager une partie d’échecs dans un jardin public ; découvrir un monde sculpté sur les basreliefs de Persépolis ; visiter les vestiges de villages zoroastriens ; flâner dans les jardins de Shiraz ; découvrir la ferveur des Iraniens au mausolée du poète Hafez. Et bousculer ses propres idées reçues en découvrant un pays loin des représentations que l’on s’en fait.
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Aujourd’hui, dans un pays où l’espace public est sous contrôle, dans un pays où la dichotomie entre privé et public est totale, où la rue est sous surveillance, lieu de tabous et d’interdits, et où l’espace privé est celui de la liberté, de l’exaltation d’une liberté joyeuse, excessive parfois, l’espace du pique-nique est comme un espace intermédiaire, un entre-deux – lieu de mixité, de rencontres, où le privé se donne à voir et partager, et où les frontières entre les hommes et les femmes s’a énuent. Parmi les pique-niques auxquels j’ai été conviée, je garde le souvenir vivace d’une journée au bord de la rivière, dans les montagnes au nord de Téhéran. Dans ces montagnes, stations estivales, on gagne en fraîcheur : on qui e la touffeur du Téhéran pollué pour l’air frais d’altitude, on gagne en fraîcheur intellectuelle et sociale, loin du regard inquisiteur des Gardiens de la Révolution. On respire un air plus libre. Ce jour-là, le prétexte à l’excursion était la visite d’une roseraie. Nous étions une quinzaine de femmes, des jeunes filles venues avec leur mère et leurs tantes, des amies. Après un peu plus d’une heure de route, nous apprenions que le jardin était fermé pour la journée. Aucune des femmes qui m’accompagnaient n’en a paru contrariée – “qu’importe, allons pique-niquer !”. Nous nous sommes installées dans un espace aménagé au bord d’une rivière, sur de grandes banque es de bois recouvertes de kilims. À mon grand étonnement, toutes ont enlevé leur voile avant de déballer les victuailles – c’était la première fois que je voyais des femmes dévoilées dans un espace public, et il m’a fallut un moment pour cesser de craindre l’arrivée d’un bassidji qui vienne me re un terme à la fête, et me laisser gagner par l’insouciance. De jeunes hommes étaient employés là ; après le déjeuner – somptueux, comme d’habitude – mes amies leur ont commandé des narguilés et du tabac à la pomme. Elles ont exigé une chaîne hifi, et les jeunes hommes se sont empressés de s’exécuter, et de monter le son. Nous avons fumé et dansé l’après-midi entière. Puis nous sommes remontées en voiture, avons noué nos voiles sur nos cheveux, et sommes rentrées à Téhéran. Je savais qu’en Iran, il y a le dedans, le dehors, le privé et le public, ce jour-là pour la première fois, j’ai entrevu un interstice.
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Séjour
UN AUTRE NOËL 6 jours à partir de 2 100 € Passer Noël à Ispahan l’une des plus belles villes d’Orient, joyau de l’art perse et séjourner dans un ancien caravansérail safavide transformé en un superbe hôtel.
Combiné pays
VILLES D’ART & D’ISLAM 8 jours à partir de 2 000 € En Turquie et en Iran, découvrez Istanbul et Ispahan, deux villes au patrimoine artistique exceptionnel ! Partir à la découverte de quelques-unes des plus belles réalisations de leurs ingénieurs et de leurs artistes, explorer les bazars à la recherche d’épices, de tapis, de confiseries et de bijoux.
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L’IRAN D’AUJOURD’HUI
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7 jours à partir de 3 300 € De Téhéran à Qom et de Kashan à Ispahan, découvrir l’Iran des Iraniens ! Il y aura, au cours de ce voyage, la turbulence de Téhéran, les jardins provinciaux de Kashan, le vêtement coloré des femmes d’Abyaneh, les hipsters d’Ispahan, et partout des monuments qui font la gloire de l’art islamique.
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ROUTES & MONUMENTS 13 jours à partir de 3 400 € Du nord au sud du pays, vous allez de Téhéran, capitale moderne, à l’antique Persépolis. C’est un sacré voyage ! Passant par Kashan, la ville de la céramique ; Ispahan, l’édénique ; Yazd, étape de la route de la soie et Shiraz, qu’illustrèrent les poètes. La porte est ouverte, l’Iran vous a end !
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DE PERSEPOLIS À TÉHÉRAN 12 jours à partir de 5 800 € De la Persépolis des Achéménides à l’Ispahan des Safavides, de la turbulente Téhéran à la discrète et subtile Yazd, des monuments exceptionnels, des atmosphères, des moments de grâce et la vitalité d’un peuple. Un voyage pour découvrir l’une des plus riches civilisations au monde.
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ROSES & BAZARS 7 jours à partir de 3 600 € Partir à la découverte de deux villes d’art exceptionnelle ! Shiraz, ville des jardins de roses, des poètes et d’une culture exquise ainsi qu’Ispahan, un des joyau du MoyenOrient et vitrine de l’architecture et de l’art safavide.
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ROUTES DU CAUCASE & DU ZAGROS 20 jours à partir de 8 800 € Entre Arménie & Iran, découvrez la complémentarité de deux pays légendaires et prodigues d’Art, d’Histoire et de paysages à grand spectacle. D’étape en étape, vous relèverez des contrastes, bien sûr, mais aussi des connivences profondes, des connexions insoupçonnées, des saveurs partagées (pays de belles tables assurément !).
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Villes rêvées MÉMOIRE DES ROUTES DE L A SOIE
Il y a des villes dont la seule évocation fait rêver, et initie le désir d’ailleurs, depuis l’enfance, depuis toujours – la sonorité d’un nom, une carte postale jaunie, une croix sur un globe terrestre… Samarcande est de celles-là. Alors, on part pour l’Ouzbékistan, où on ira aussi voir Boukhara et Khiva. Tachkent, derrière les vitres du taxi, la ville nouvelle de verre et de béton contraste avec le musée des Arts appliqués, aménagé dans une maison traditionnelle, belle introduction aux métiers d’art ouzbeks, bois sculptés, tapisseries, broderies, ikats et céramiques – avant de partir à la source, dans la vallée du Ferghana. Ferghana, quartier des boulangers – les nan, grandes gale es, blondes et rondes, scellées en leur centre d’un motif floral, dorent dans des fours à bois. Un détour par Andijan, ville natale de Babour, descendant de Tamerlan et de Gengis Khan, dernier timouride, premier moghol. Marguilan, une fabrique de soie : élevage et étuvage des cocons, dévidage des fils de soie (le fil extrait d’un gros cocon peut a eindre 2 kilomètres de long !), dessin des ikats, confection sur les anciens métiers à tisser (dans un vacarme de claquement de bois et d’engrenages) :
on assiste à l’ensemble du processus de fabrication de la soie. On rejoint Tachkent par les routes de montagne – le col de Kamtchik culmine à 2 268 mètres – croisant des Lada et des Mercedes hors d’âge ; et on s’envole pour Noukous, ville créée par les Soviétiques en 1932 au milieu des steppes et des déserts, au milieu de nulle part. Clinquants bureaux gouvernementaux, immenses immeubles gris et carrés, terrain vagues inachevés : les avenues, larges et dépeuplées, n’en finissent pas de se dérouler droit devant. Et là, improbable, le musée des Beaux-Arts Igor Savitsky : une des plus belles collections de l’avant-garde russe, aussi riche que celle du musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg – c’est un peu comme si on visitait une dépendance du musée d’Orsay au fin fond du Sahara ! Seuls les spécialistes connaissent les noms des peintres exposés – pas de Kandinsky, Chagall ou Malevitch, mais des artistes qui n’ont pas pu ou voulu fuir la terreur stalinienne, et qui l’ont payé de leur liberté ou de leur vie. Des milliers de toiles de peintres déportés au goulag, ou internés en hôpital psychiatrique, des milliers de toiles de toute première importance – que l’Ermitage voudrait aujourd’hui acquérir : sans elles, l’histoire de l’avant-garde russe n’est pas complète – et qui explosent de liberté, rassemblées là par Igor Savitsky, pour insuffler leur énergie au petit peuple karakalpak asservi par les Russes. On laisse dernière nous l’architecture soviétique de Noukous – et le souvenir lumineux des toiles rassemblées par Savitsky – pour faire route à travers le désert >
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de Khorezm, vestiges de sable des anciennes forteresses du désert, et nécropole de Mizdakhan, si vaste qu’elle semble être une ville. Khiva, fondée, selon la légende, à l’emplacement où Sem, fils de Noé creusa le puits de Keivah, forteresse de désert retranchée en ses murailles de briques. En 1770, les turkmènes rasent la ville, on la reconstruit avec l’ambition de rivaliser avec Boukhara, et l’urbanité résulte ici d’une accumulation de chef d’œuvres – saturation de l’espace de l’itchan khala, la ville à l’intérieur de ses murailles. Des palais baroques, des mosquées d’été, des harems, des medersas et des caravansérails : un festival de merveilles dans ce musée à ciel ouvert. Le minaret tronqué de kalta minor en est l’emblème – le khan Moukhammed-Amin voulu se rendre célèbre par l’édification du plus haut minaret de l’islam. Les travaux commencent en 1851, mais sont interrompus à la mort de l’ambitieux : reste ce curieux objet architectural – sa base est si large qu’on a du mal à imaginer la hauteur qu’il aurait a eint s’il avait été achevé ! Et l’incroyable mosquée du Vendredi : un vaste espace à toit plat, soutenu par 218 colonnes en bois d’orme sculpté (dont certaines datent du Xe siècle !) – au delà de la beauté des lieux, une retraite apaisante, dans une pénombre qui tranche avec l’éclat du soleil. Le Mausolée du poète Pakhlavan Mahmoud, saint-patron de la ville, est en fait un vaste complexe funéraire : ses disciples ont souhaité être inhumé avec lui. Route entre Khiva et Boukhara : paysages nus et arides, steppes illimitées du Kyzyl Kum “le désert de sable rouge”. Boukhara, l’immense esplanade de la mosquée Kalon, conçue pour accueillir l’ensemble de la population masculine de la ville – soit plus de 10 000 personnes – un arbre unique planté en son cœur ; les oiseaux de paradis du fronton de la medersa Nadir Divanbegi, ornée ; les colonnes de sycomore de la mosquée du Vendredi : on ne sait où poser les yeux. La ville est aussi un tourbillon marchand, dans le lacis des allées couvertes du bazar à l’ombre des coupoles, entre ateliers de coutellerie et métiers à tisser. >
3 questions à GAËLLE COCHARD CONSEILLÈRE OUZBÉKISTAN Un lieu à ne pas manquer à Tachkent ? Il faut absolument aller au bazar de Tchorsou, un immense marché où l’on trouve de tout, des cuve es en plastique made in China aux étals d’abricots secs, d’amandes, de graines de courge. C’est un lieu plein de vie, le cœur qui pulse de Tachkent : une belle introduction au voyage, ou au contraire une incursion à faire avant de prendre l’avion. Un moment à vivre ? Passer l’après-midi dans une chai-khoneh, maison de thé, à observer une assemblée d’aksakals, vénérables vieillards, qui administrent les conseils de quartier, et arbitrent les conflits : une tradition que le joug soviétique n’a pas fait disparaître. L’Ouzbékistan autrement ? Passer une nuit dans une famille de Tadjiks au bord du lac Aydar Koul.
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LES BONNES RAISONSU D’AIMER L’OUZBÉKISTAN Se prendre pour Corto Maltese à Samarcande ; s’enivrer du bleu des coupoles ; se perdre dans l’ancienne citadelle de Khiva ; admirer la dentelle des piliers et des portes de bois ciselé que l’on découvre par inadvertance, en flânant le nez au vent ; rencontrer des artisans dans la vallée du Ferghana ; visiter l’extravagant musée Igor Savitsky ; flâner face aux étals d’un bazar de Samarcande ; dîner d’un plov à la table d’une famille ouzbèke ; passer la nuit dans une ancienne medersa à Boukhara ; chiner un joli suzani, étoffe brodée de couleur vives, et des ikats de soie du Ferghana ; se régaler d’un samsa, chausson farci de viande d’agneau et de potiron ; acheter une théière et des jolis bols émaillés de motifs verts et bleus au bazar de Tchorsou, à Tachkent.
Samarcande, les bâtiments ondulent dans l’air chaud du début d’après-midi, petites maisons en torchis, sable et poussière tourbillonnant, brise qui amène les premières rumeurs de la ville, premier dôme turquoise rond puis un deuxième… et époustouflante place du Reghistan, ses trois immenses mosquées et medersas, coupoles bleues, mosaïques de faïence éblouissantes.
haltes célestes dans les cours carrés des medersas ou dans les chai-khoneh, maisons de thé, cours couvertes de treilles chargées de grappes, un monde de fleurs et de feuillages, césure d’avec les bruits de la ville et l’agitation du monde.
La nécropole Chah-i-Zinda : une allée de tombeaux en brique, où reposent les proches de Tamerlan, et de chaque côté de ce long chemin funéraire, dentelle de céramique de tous les tons azur, du plus pâle au plus sombre, ajouré d’or, qui dessine en arabesque le nom d’Allah – apothéose de l’art céramique et kufique.
VOYAGE EN KARAKALPAKIE > Itinéraire de 15 jours à partir de 3 500 € Un voyage qui vous mènera aux confins de l’Ouzbékistan, entre steppe et désert. Partez découvrir la fabuleuse collection de toiles d’avant-garde russes au Karakalpakstan ainsi que la richesse de l’artisanat ouzbek, en particulier la céramique dans la vallée du Ferghana.
La Mosquée Bibi Khanoum – du nom de l’épouse de Tamerlan – exhibe ses 400 coupoles, et son portail monumental. Longues heures passées à flâner dans les bazars,
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24 heures à
SAMARCANDE
ur la colline d’Afrasiab, vestiges de la cité antique Afrasiab, sur un promontoire désertique ceint par un rempart en briques crues. De là, Samarcande déploie sa silhoue e sur un ciel d’une pureté absolue. Les iwans gigantesques du Reghistan se découpent sur l’horizon des montagnes enneigées, coupoles bleues ra rapées par les immeubles qui montent plus haut que les minarets. On ouvre grand les yeux et on s’a arde face à ce vertigineux panorama. Puis au cœur de la ville, place du Reghistan, étourdissant kaléidoscope de mosaïques, faïences, volutes turquoise. Minarets géants qui s’élèvent au-dessus des coupoles de céramique, et semblent stabiliser cet ensemble, depuis longtemps dégagé du tissu d’habitation qui l’enserrait. Il faut imaginer le lacis des ruelles de la vieille ville, aujourd’hui disparu – on cheminait par les bazars, passages couverts, venelles étroites aux odeurs de cuir et de thé, artères sombres et sinueuses qui convergeaient vers le Reghistan – alors l’espace s’agrandissait, le ciel et les coupoles bleues apparaissaient comme un mirage. Au quartier juif, on flâne dans les ruelles en terre ba ue, entre maisons en torchis et synagogues. Et un dîner dans la maison d’une famille ouzbèke, sols entièrement couverts de tapis, canapés recouverts de suzani, plafonds tendus de toile peinte, et dans les angles des pièces, soigneusement pliés, les kourpatchas qui s’entassent en piles colorées, et serviront de couchage la nuit venue. On nous sert… LE plat national, un plov, pilaf de riz mijoté, viande de mouton, caro es jaunes, feuilles de menthe, arrosé de thé et de beaucoup de vodka. Le lendemain, nous rendons visite à une des dernières familles d’artisans qui fabrique, selon une technique héritée des envahisseurs chinois vaincus en 751, du papier à base d’écorce de mûrier – une écorce qui donne au papier de soie son aspect lisse, sa couleur brune. Et au bazar, installé autour d’une belle maison de thé, les étals croulent sous des montagnes d’amandes, de raisins et de cumin – nous faisons emple es de suzani brodés de fils de soie colorés.
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24 heures à
BOUKHARA
oukhara, c’est la ville la plus sainte d’Asie centrale. Boukhara, ce sont 365 mosquées, une pour chaque jour de l’année, bâties sur plus de dix siècles, au cœur d’une oasis. Ce sont des arabesques et des minarets turquoise, des mausolées et des palais, et des medersas reconverties en ateliers d’artisan. C’est un cortège de tisserands, de céramistes, de miniaturistes et de marchands d’épices. Un lacis de ruelles, au détour desquelles on débouche, sous des arcades blanches, sous la coupole d’un bazar, ou sur une esplanade lumineuse. Les vestiges d’un caravansérail. Des maisons anciennes en pisé et torchis.
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Des coupoles de pierre serrées les unes contre les autres. Le vent chaud du désert. Ce sont, aperçus de l’embrasure des portes ouvertes, un patio fleuri, une cour peuplée d’enfants, ou une tonnelle écrasée sous le poids des raisins. Des hommes âgés qui jouent aux échecs dans les parcs, à l’ombre des figuiers, des jeunes femmes se promenant dans les ruelles protégeant la blancheur de leur teint sous de vastes parapluies colorés de motifs de fleurs. Ou encore, vu du sommet du minaret de Kalon, qui depuis l’an 1127 dresse ses 47 mètres au dessus de la ville, une coupole bleue, sur laquelle la lumière miroite, tremblante, et
au loin, une vaste couronne verte dessinée par les exploitations de coton qui cernent la ville. Et, de jeunes mariés qui se font photographier en costume traditionnel, déambulant entre la coupole des chapeliers et celle des bijoutiers. Et à l’ombre des platanes, au bord du grand bassin du Liabi-Khaouz, face au monumental portail où deux oiseaux fantastiques se font face, sur un grand lit d’extérieur en bois, jonché de coussins de couleur, un thé noir fumant, servi avec des graines de courge grillées, pour expérimenter l’art de vivre tout oriental de la plus douce des cités ouzbèkes.
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Ouzbékistan DES IDÉES POUR PARTIR
MOSAÏQUES D’ASIE CENTRALE 8 jours à partir de 2 000 € Partir en Ouzbékistan est une plongée dans cet orient mystérieux et coloré qui émerveille notre imaginaire. En 8 jours, découvrez l’essentiel du patrimoine ouzbek et ses trois cités légendaires que sont Samarcande, Boukhara et Khiva.
Voyage itinérant
COMME UN OUZBEK 8 jours à partir de 2 000 € Samarcande, Boukhara et Khiva évoquent toujours les Mille et Une Nuits et les richesses des caravanes qui reliaient la Chine à la Russie. Dormir chez l’habitant à Samarcande et à Boukhara, loger dans une ancienne medersa à Khiva reste une expérience originale !
Voyage itinérant
DE BOUKHARA À TASHKENT 12 jours à partir de 3 000 € Cet itinéraire au cœur de la culture ouzbèke, ancienne et actuelle, est aussi un voyage dans le temps, qui permet d’apprécier la continuité et la fécondité de la civilisation de l’Asie centrale. Flâner entre medersas et jardins et réaliser que culture et douceur de vivre font bon ménage.
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MONTAGNES & COUPOLES 22 jours à partir de 5 800 € De la Chine à l’Ouzbékistan en passant par le Kirghizstan, vous traverserez les paysages les plus variés : dunes cendrées et oasis, steppes arides et paysages montagneux. Il vous conduira jusque dans les montagnes kirghizes, à la rencontre des nomades, au cœur de paysages somptueux et encore méconnus.
ET AUSSI Circuit accompagné
L’OR BLEU MOSAÏQUE 15 jours à partir de 3 500 € Carrefour des routes caravanières, l’Ouzbékistan fut perse, grec, turc, arabe, mongol, russe : un mille-feuille de civilisations. De Samarcande à Boukhara, on ne compte plus les splendeurs architecturales de l’art islamique ! Partez à la découverte des splendeurs des coupoles azur et des savoir-faire des artisans de la vallée du Ferghana. L’Ouzbékistan ne laisse personne indifférent. Programme détaillé, dates et prix sur voyageursdumonde.fr inspiration - Circuits accompagnés
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L’ASIE CENTRALE EN TRAIN 14 jours à partir de 7 300 € Faire un voyage exceptionnel : 3 pays, 14 jours et 3 500 km à bord d’un confortable train. Du Kazakhstan au Turkménistan en passant par l’Ouzbékistan, en un voyage, 7 sites classés au patrimoine mondial tels que les anciennes cités de Merv ou de Nisa, Boukhara, Samarcande, Khiva et Chakhrisabz. Un voyage de légende hors des sentiers ba us !
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Immersion nomade G R A N D E É VA S I O N M O N G O L E
Hier au centre d’un empire colossal érigé par Gengis Khan, la Mongolie n’a rien perdu de sa superbe. Si sa capitale bataille face aux sirènes de la modernité, l’immensité des steppes, les dunes du Gobi et les traditions nomades restent ses plus précieuses richesses. Un voyage dans l’infini. Oulan-Bator affiche un drôle de visage. La statue de Kubilai Khan (petit fils de Gengis) contemple huit siècles de conquêtes et un empire qui à son apogée s’étendait de la Chine à l’Europe de l’Est. Aujourd’hui ce pays, encore 2,5 fois plus grand que la France, se trouve face un nouveau défi : trouver sa place dans le XXIe siècle. Hébergeant la moitié de la population (3 millions d’habitants) elle hésite encore entre les gra e-ciel du centre et les yourtes de banlieue. D’un côté, une nouvelle classe enrichie grâce aux abondantes ressources minières du pays qui part le week-end, jouer au golf dans la vallée de Terelj. De l’autre, d’anciens nomades abandonnent la steppe pour tenter leur chance, qui e à vivre sous le seuil de pauvreté. Le voyageur lui, peut se perme re le chemin inverse. Laissant disparaître la ville dans le rétroviseur du 4x4 russe ou japonais, on file alors au sud-ouest jusqu’au pied
des dunes de Moltsog Els. Contraste saisissant après des kilomètres de platitude. Vision féerique des premiers chameaux ondulant sur le sable abricot. À plus de six cents kilomètres de là, se trouve le site de Bayanzag sur lequel en 1922, Roy Chapman Andrews découvrit ossements et œufs de dinosaures, aujourd’hui exposés au musée d’histoire naturelle d’Oulan-Bator. Retour au présent et au vert dans le Parc National Khustain Nuruu. 500 km2 protégés de l’appétit vorace des foreuses, dans lesquels cavalent librement les chevaux de Przewalski. On les observe s’abreuver lorsque les derniers rayons du soleil caressent la plaine herbeuse, notre guide raconte comment ce e espèce sauvage, la dernière de la planète, a été réintroduite en Mongolie après un passage par les Cévennes ! Apprenant que le loup, totem de l’esprit mongol, rôde également dans les parages, on se réfugie >
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pour la nuit dans une yourte de la vallée de l’Orkhon. Alors que la température chute librement à l’extérieur, le confort du poêle à bois se double d’une décoration chaleureuse. Le verre d’airag, lait de jument fermenté, finit de rosir les joues et borde une nuit bien méritée. Départ matinal. Le 4x4 rebondit entre les boucles de la rivière et les coulées basaltiques. Sous un ciel immense, apparaît enfin Erdene Zuu, le plus ancien monastère bouddhiste du pays. Fondé en 1586, ce lieu réunissait à son apogée une centaine de temples et près de 1 000 moines. Il renferme aujourd’hui encore de magnifiques fresques murales, des sculptures et des ouvrages témoignant de l’influence du bouddhisme lamaïste en Mongolie. Cet après-midi, au pied des spectaculaires montagnes sacrées de Khögnö Tarna, herse de granit tranchant la frontière entre steppe et toundra, nous rencontrons une famille d’éleveurs nomades. Un échange timide et souriant qui permet d’en apprendre plus sur les liens qui unissent le peuple mongol à ce e nature rude et grandiose. Ainsi, passé Kharkhorin, capitale de la nation au XIIIe siècle, les nuits sous la yourte se font de plus en plus naturelles et les journées passées à dérouler l’immensité font douter de la vie en vase-clos. À l’alunissage sur le Mont Bogd succède le vert tendre ou paissent les troupeaux de chameaux
annonçant un autre monde : le désert de Gobi. Calés entre leurs deux bosses, on grimpe sur les dunes de Khongoryn Els, les plus grandes de Mongolie. Spectacle grandiose de ces vagues géantes figées que le vent fait chanter. Frissons devant l’ampleur du labyrinthe renfermant les aventures humaines les plus extrêmes. La route du lendemain grimpe sur les contreforts de l’Altaï. On entre dans un monde purement minéral. Au milieu de nulle part, un cavalier exerce son aigle à la chasse. Un camp de yourtes traditionnelles, judicieusement intégré à l’environnement, accueille notre dernière nuit avant le retour à la civilisation. Alors, on se rêve faucon, survolant la rivière gelée des gorges de Yolin Am. Nomade pour l’éternité.
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IMMERSION NOMADE > Itinéraire de 9 jours à partir de 3 500 € Une immersion nomade dans la culture mongole. Yourtes écologiques parfaitement intégrées à la steppe, temps de transports limités au profit de moments de contemplation et de détente. Un éloge de la lenteur et de la liberté.
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À bord d’un mythe S’il existe bien des façons d’entrer en Mongolie, de la plus simple, par les airs, aux plus aventureuses, à cheval et à pied (si l’on s’appelle Sylvain Tesson), l’une reste mythique : en Transsibérien. Au départ de Moscou, à bord d’un wagon simple ou luxueux selon l’envie, vous entamerez un voyage de 7 000 kilomètres jusqu’à Pékin ! Une véritable méditation par le rail, ponctuée de paysages mythiques, d’étapes historiques et de rencontres. Après la traversée de l’Oural et des villes d’Ekaterinbourg, de Novossibirsk et d’Irkoutsk, la beauté majestueuse du lac Baïkal. Un voyage de 10 jours à travers la Sibérie, une terre légendaire, précède l’arrivée à Oulan-Bator. La steppe mongole prend alors le relais, et déroule ses paysages jusqu’à la frontière chinoise. Retrouvez tous nos Circuits accompagnés en Mongolie sur voyageursdumonde.fr
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Transsibérien Au départ de Moscou, embarquez pour une croisière à bord d’un train mythique, destination finale : Pékin. Un voyage hors des frontières sur la plus longue voie ferrée au monde, à travers l’immensité de paysages exceptionnels, à la rencontre des peuples de Sibérie, de Mongolie et de Chine.
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RUSSIE Kazan Moscou
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MONGOLIE CHINE
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oscou, 17h, gare de Kazan. Après la démesure architecturale, on a hâte de découvrir son cocon de 7 m2. Embarquement à bord de l’Or des Tsars. Destination finale : Pékin, près de 7 600 kilomètres au sud-est. Durant neuf jours, ce train privé va revisiter la voie du Transsibérien. Un nom qui en réalité fait référence à tous les trains empruntant ce mythique tracé de la fin du XIXe, reliant Moscou à Vladivostok. Volonté exacerbée du tsar Alexandre II et de ses successeurs de rapprocher les richesses de l’Extrême-Orient et les soupçons d’or et d’ivoire préhistorique de cet immense territoire à l’est de l’Oural. Là où par la route postale du Trakt transitaient alors en traîneaux les caravanes de soieries, thés et fourrures rares. Épopée de plusieurs mois rétrécie grâce à une entreprise titanesque, quinze ans et près 150 000 hommes, face à une région extrêmement hostile. Ce soir, l’aventure du train privé l’Or des Tsars s’annonce douce. Le compartiment Bolshoi Platinum offre deux couchettes, un cabinet de toilette privé, une armoire, une télévision et une petite table sur laquelle on pose Dostoïevski, Tesson et Maylis de Kerangal, prêt à affronter cette “Tangente vers l’est”. Le quai s’éloigne.
Pékin
On ignore encore qu’à 60 km/h le temps défilera vitesse grand V. Nuit bercée par le roulement des bielles. À Kazan, capitale du Tatarstan, la Volga coule paisiblement, oubliant le siège d’Ivan le Terrible, lancé à la conquête de la Sibérie, terre hostile des Sibir : “peuples dispersés”, au climat infernal : - 50 °C l’hiver, 35 °C l’été, infesté de moustiques, d’ours et de loups mais supposée renfermer de fabuleuses richesses. Des gisements d’or et de diamants qui aujourd’hui encore suscitent l’envie (Moscou a récemment révélé la découverte dans les années 70 d’un cratère d’astéroïde renfermant des milliers de milliards de carats !) Le train reprend sa course vers Ekaterinbourg, symbole de la fin tragique des tsars, posé à l’est de l’Oural. Débute alors l’immense plaine de la Sibérie occidentale, piquée de bouleaux. La radio de bord annonce Novossibirk. Sur les quais, les regards se brident. Les bouleaux font place aux conifères de la taïga. On imagine Michel Strogoff face aux hordes tartares mais aussi, plus terrifiante encore, l’atmosphère glaciale du goulag décrit par Dostoïevski et Soljenitsyne. Face à l’inimaginable on se raccroche au confort de sa capsule roulante. Les couleurs des isbas, reprennent celle du caviar rouge arrosé de vodka. Comme chaque jour les montres sont avancées, noyant un peu plus les repères. Sur le quai >
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d’Irkoutsk, une femme arbore une écharpe de zibeline dont le commerce fit les beaux jours de la ville, véritable “Far East” avant l’arrivée du Transsibérien en 1898. Chaque jour, à chaque étape, on découvre un peu plus l’épopée de sa construction. L’ŒIL BLEU DU BAÏKAL Ce soir on troque la couchette pour l’hôtel, et demain le train pour le bateau. Une brève parenthèse sur les eaux du Lac Baïkal. “La perle de Sibérie” est un lieu sacré dans le chamanisme – encore très présent dans la région – mais également pour toute la Russie qui puise dans ce lac, le plus profond au monde, 80 % de ses besoins en eau douce. Marché aux poissons de Listvianka, dégustation d’omul fumé. Traversée jusqu’à Port Baïkal. La croisière sur rail reprend au fil des rives, sur une voie interdite aux trains réguliers. Privilège de tsars face à sa majesté bleutée. Oulan-Oude : capitale de la Bouriatie et porte d’un autre monde. Une steppe rase remplace la forêt, les clochers orthodoxes se font stûpa. Enfin la Mongolie et Oulan-Bator, étrange capitale où sous la statue de Gengis Khan, le téléphone portable à remplacé l’urga. Bientôt l’immensité reprend ses droits.
Désert de Gobi. Terres brûlantes, alternance de jaune et de noir. Au loin une caravane de chameaux, une yourte isolée et un puits perdu dans l’aridité. Puis le contraste d’une rangée de peupliers - la Ceinture Verte qui protège la Chine des sables du Gobi - annonce la frontière chinoise. Pékin n’est plus qu’à 700 kilomètres, changement de train imposé par la volonté des Tsars de limiter les invasions par un espacement des rails différent. Le voyage se prolonge néanmoins jusqu’à Pékin et encore bien longtemps dans le souvenir des voyageurs.
DES IDÉES POUR PARTIR
UN TRAIN MYTHIQUE > Itinéraire de 16 jours à partir de 5 000 € > Itinéraire de 16 jours à partir de 9 800 € De Moscou à Pékin, embarquez pour un voyage mythique à travers 3 pays : Russie, Mongolie et Chine. Deux options de confort pour une même traversée culturelle dans l’immensité.
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ON A MARCHÉ SUR LA CHINE P R E M I E R S PA S DA N S L’ E M P I R E C H I N O I S
Mégalopoles futuristes et culture millénaire, modernité économique et campagnes ancestrales : la Chine fascine. Un premier voyage de Shanghai à Pékin, à l’abordage du géant asiatique et ses différents visages. Depuis le 121e étage de la Shanghai tower – dernière née et plus haute tour du pays (la deuxième du monde)les gratte-ciel voisins semblent flotter sur un épais brouillard gris. Vision extraterrestre, perchée à plus de 600 mètres du sol, amplifiée par l’architecture néofuturiste du World Finance Center, décapsuleur de 492 mètres, et la sphère sommitale de l’Oriental Pearl Tower, cerclée de lumière rose. Il y a tout juste vingt ans, ce e emblématique tour de télévision fut la première à sortir du sol marécageux du quartier de Pudong. Le plus haut bâtiment ne dépassait alors pas vingt mètres. Aujourd’hui, les buildings se comptent en milliers, et il en pousse près d’une centaine par an. En deux décennies, Pudong est devenu le cœur économique de la ville et du pays. Dans le même temps la population de la mégalopole a doublé, pour a eindre 24 millions d’habitants. Bienvenue dans la Chine moderne. Sur Nanjing lu, les Champs-Elysées de Shanghai, les enseignes de luxe se bousculent et a irent les millionnaires chinois (4 millions en 2014) à la barre d’une croissance économique fulgurante qui atteint ses limites. Sur l’autre rive du Huangpu, le Bund (rive boueuse en anglo-ourdou) est le
trait d’union vers un autre Shanghai. Construit à la moitié du XIXe, lors de l’ouverture de Shanghai aux concessions étrangères, la “rive des étrangers” héberge aujourd’hui palaces, restaurants étoilés et grandes maisons de couture. Entièrement rénové lors de l’exposition universelle de 2010, le Bund conserve également la mémoire d’une rencontre entre Orient et Occident. Une cinquantaine d’édifices témoins d’architecture gothique, baroque, néo-classique, Beaux-Art, rappelant la présence occidentale qui prospéra ici dans les années 30, avant que le régime communisme, arrivé au pouvoir en 1949, ne sonne le glas de ce capitalisme naissant. Derrière ce e façade, Puxi, centre historique de Shanghai, se raconte à travers l’histoire de ses quartiers, juif, américain, anglais, russe et français. Sous les platanes, le parfum de la “Paris de l’Orient” flo e encore sur les ruelles étroites de la concession française. Les shikumen, maisons de deux à trois étages, marquent le mariage de l’architecture traditionnelle chinoise et du style Art Deco développé à l’entre-deux-guerres. Une agréable flânerie ponctuée de trajets en side-car, comme pour mieux rétrograder dans le temps. Freiner encore un peu et entrer dans >
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3 questions à CHENG XING CONSEILLÈRE CHINE Quelle est la meilleure saison pour partir ? D’une manière globale l’automne et le printemps offrent les températures les plus agréables, même si le sud du pays reste envisageable toute l’année. Pour un premier voyage tu conseilles… Sur une semaine : 4 nuits à Pékin pour s’imprégner de la vie traditionnelle, puis une échappée vers des villes médiévales comme Pingyao ou modernes comme Shanghai. Et avec des enfants ? La ville historique de Xi’an et ses trésors archéologiques mais aussi Hong Kong, qui malgré son côté très “speed” réserve des pauses agréables.
le jardin Yu et la maison de thé qui lui fait face, pour enfin effleurer l’histoire traditionnelle chinoise, au sein de la pagode Longhua et du temple du Bouddha de Jade. Une porte sur une autre Chine, moins urbaine. “DE MONTAGNE ET D’EAU” Passer le portail du jardin de l’Humble Administrateur et, comme le pêcheur dont la légende a inspiré la création des lieux, découvrir une utopie d’eau, de roche et de verdure. Lovée dans le bassin inférieur du fleuve Yangtze, la cité lacustre de Suzhou surnommée “la Venise orientale” par Marco Polo, maîtrise ainsi l’art du jardin chinois “de Montagne et d’Eau”, depuis 2500 ans. Des techniques transmises de dynastie en dynastie dans un même but : refléter le plus fidèlement possible la beauté de la nature dans un espace restreint. Une quête d’harmonie entre la nature et l’homme, fleurissant magnifiquement aujourd’hui encore à travers une cinquantaine de jardins (dont neufs principaux, classés patrimoine mondial par l’UNESCO) et qui influença non seulement l’urbanisme de ce e ancienne capitale du royaume Wu mais aussi très largement les coutumes, la poésie, la li érature, la peinture, l’art de toute une région. La contemplation aquatique se prolonge dans le village voisin de Tongli. Une soirée à flâner le long des canaux
vidés de leurs visiteurs. Écouter les chuchotements de la vie locale, s’égarer dans les ruelles, et passer la nuit dans une maison traditionnelle. Apprécier alors le calme des coursives, la finesse du bois ajouré et des meubles laqués de rouge, la beauté des batiks. Puis après un bref passage en ville, filer 1 500 kilomètres plus à l’ouest, et reprendre le rythme lent de la rivière Li, à Yangshuo. Ba re alors le pavé ce e bourgade millénaire avant de découvrir à vélo une campagne piquée d’étonnantes formations karstiques et de petits villages traditionnels tel Fuli, posé le long de la rivière. Puis, affamé par tant de nouveautés, se régaler d’un canard en papillote de lotus. Prêt à en découdre, on s’envole pour Xi’an, ancienne capitale de l’Empire. Cet après-midi, un rendez-vous avec l’Histoire au mausolée de Qin Shi Huangdi, premier empereur de Chine, à l’origine de l’unification. À la tête d’une puissante armée, l’empereur orchestra l’expansion de son empire et sa protection, entamant notamment la construction de la Grande Muraille. Son tombeau renferme à ses côtés une armée de milliers de soldats, de chevaux et de chariots en terre cuite, représentés à l’échelle ! Après 2 200 ans passés sous terre, l’excavation en 1974 de ce e monumentale armée enterrée, constitue à ce jour l’une des plus grandes découvertes archéologiques du vingtième siècle. >
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PÉKIN HIER, PÉKIN DEMAIN Quel plus beau voyage que celui qui s’achève au centre du monde ? Tout du moins dans une capitale que les empereurs Ming considéraient comme tel. Pékin (Beijing pour les intimes) centre culturel et politique de la nation chinoise depuis plus de huit siècles, reste le gardien d’une mémoire ancestrale. Il s’agit néanmoins d’une mégalopole de plus de 20 millions d’habitants à l’urbanisme galopant mais toujours guidé par la cosmologie chinoise. Plus calme que Shanghai, on savoure la tranquillité d’un déjeuner dans une ancienne école de Mutianyu au pied de la Grande Muraille, et un dîner sur les rives du lac Houhai. Pour voir le Pékin d’antan, il suffit de se glisser dans les hutongs, un dédale d’un millier de ruelles d’à peine dix mètres de large (40 centimètres pour la plus étroite !) construites durant la dynastie mongole des Yuan. On parcourt ce musée à ciel ouvert à pied, à vélo ou à cyclo-pousse. Ces venelles autrefois destinées à relier les puits de la ville constituent un réseau capillaire bordé de maisons à cours carrés, les siheyuan malheureusement grignotées peu à peu par les promoteurs. Malgré tout, le théâtre de la vie locale s’y joue encore : autour des échoppes où l’on boit un hóngchá (thé noir) en observant le travail des potiers, avant de prendre un cours de calligraphie ou de mandarin. Puis, au petit matin, on entre de plain-pied dans la Chine féodale. La
Cité Interdite constitue un témoignage exceptionnel de la vie du royaume sous les dynasties Ming et Qing. Sur 74 hectares et 9 999 pièces, ce monumental ensemble palatial réunit temples, jardins, objets et œuvres d’art. Un véritable chef-d’œuvre d’organisation spatiale. À l’extérieur, la place Tian An Men évoque un souvenir bien moins glorieux. Alors, comme pour brouiller les pistes, on fonce au Dashanzi 798 Art district, friche industrielle des années 50 réinvestie par les artistes depuis 2002. Ai Wei Wei et ses contemporains y exposent leur vision d’une Chine nouvelle. Épilogue parfait à un premier voyage dans l’Empire du Milieu.
DES IDÉES POUR PARTIR
PREMIERS PAS EN CHINE > Itinéraire de 13 jours à partir de 3 800 € Une entrée par Shanghai, à cheval entre futur et passé colonial. Retour au calme par les fabuleuses campagnes lacustres de Suzhou avant un grand bain d’histoire à Xi’an et un final monumental à Pékin. La base idéale d’un premier voyage, à agrémenter de nombreuses options.
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Chine DES IDÉES POUR PARTIR
Séjour
TAO & TAIJI 6 jours à partir de 1 900 € Pendant votre séjour dans les monts Wudang, vous pourrez vous initier au Taiji avec un maître chinois, visiter les nombreux temples, palais et ermitages, randonner dans la nature luxuriante, découvrir la cuisine végétarienne et rencontrer les moines taoïstes. Méditation et inspiration seront les maîtres mots de votre séjour dans un cadre sauvage exceptionnel !
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UN HÔTEL AU PALAIS D’ÉTÉ 6 jours à partir de 3 000 € Nous vous proposons de découvrir Pékin en séjournant dans 2 adresses d’exception l’un proche du Palais d’été avec accès privé et donc idéal pour profiter de ce site idyllique ! L’autre, parfaitement situé en plein cœur de la capitale chinoise. Unique à Pékin !
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À
PÉKIN BEIJING INSIDERS
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est 7h, Pékin s’éveille. Dans le quartier historique de Xuanwu, de vieux Pékinois avalent un bol de douzhi’r tiède et y trempent un jiaojuan croustillant. Lucile propose de partager cet héritage de la dynastie Liao, composé de lait de haricots mungo (fermenté dans sa version téméraire) et d’un beignet en anneau. On fait confiance à ce e jeune française habituée à guider célébrités et anonymes, qui échange avec les anciens – dans un mandarin parfait– sur les secrets de leur longévité. Vertus vérifiées dans le parc du Temple du Ciel, pièce maîtresse de la cosmogonie chinoise, où les retraités démontrent leur habilité au tai chi, au diabolo et aux danses orientales, entre pinède et roseraie. On file alors vers un Pékin rajeunissant à Dashilar, rendez-vous du design auquel une semaine désormais réputée est consacrée chaque automne. Aperçu des dernières tendances mode et accessoires chez Triple Major, caprice bijoux et céramiques à l’Ubi Gallery. Ces maisonne es à deux étages abritent aussi des librairies de poche où trouver manuscrits anciens, et jolis carnets pour quelques dizaines de yuans. Déjeuner d’une soupe de nouilles du Shaanxi. Puis à vélo, on sillonne les hutongs du centre-ville, à la découverte de mini-galeries. Première halte chez Jiali, tenue par une Française qui expose de jeunes talents chinois, arrêt devant la vitrine de l’Arrow factory puis à l’Aotu où l’on profite d’une coupe de cheveux en pleine expo. Dans les usines désaffectées du centre, l’art contemporain pékinois prend un second souffle. À l’heure où l’iconique espace 798 devient un lieu avant tout commercial, les artistes ont élu résidence au Meridian Space et au Yishu 8. Respiration autour du Palais d’été avant un pastis entre expats dans l’ilôt bobo de Fangjia, des tapas
rythmés de swing au Modernista, et une immersion dans la faune hipster pékinoise au Dada. La soirée, se poursuit sur la terrasse du Dianke dianlai pour savourer une omele e aux fleurs de jasmin et la vue confrontant les hutongs sombres à l’architecture futuriste du Galaxy Soho. UN NOUVEAU JOUR SE LÈVE En bon Pékinois, Raphaël a ses habitudes matinales. Installé dans la capitale depuis 2012, ce journaliste freelance aime flâner sur le marché de Gongti Xi Lu. Mangoustans et litchis réveillent les papilles. Dans le parc Ritan voisin, ancien jardin impérial, les grand-parents enseignent l’art du cerf-volant à leurs petits enfants. Thé glacé au bord du lac semé de lotus géants, visite du Temple du Soleil. À quelques rues et près de 500 ans d’écart, le Parkview Green abrite le Pékin moderne, un bâtiment “éco-friendly” réunissant art, shopping, hôtellerie et gastronomie. On succombe aux raviolis à la truffe noire de Din Tai Fung. Cap au Nord, et bain de couleurs : le pourpre du Temple de Confucius, le gris des toits, le vert des arbres qui abrite la promenade. Du haut de la Tour du Tambour, on s’offre une vision d’ensemble sur Pékin et son découpage historique. Fin de journée au rythme lent du tai chi sous les saules pleureurs et du pédalo sur le lac Qianhai où il est de coutume de se baigner même en plein hiver lorsqu’on n’y patine pas. Ce soir, on préférera le croustillant du canard laqué de Jingyatang et un cocktail dans l’ambiance retro-jazzy du Parlor à Sanlitun, avant d’aller danser sur la terrasse du Migas, histoire de voir un nouveau jour se lever sur Pékin.
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LES BONNES ADRESSES DES CONSEILLERS
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MAISON D’ARTISTES – Yishu 8 Aux portes de la Cité interdite, l’ancienne université franco – chinoise s’est reconvertie en résidence artistique. Yishu 8 reçoit expositions, conférences et concerts. AU VERT – Parkview green Sous une architecture triangulaire à la pointe des normes environnementales, ce complexe abrite boutique hôtel, bureaux, magasins, galeries d’art et restaurants. OISEAUX DE NUIT — Fangjia Hutong Ce e ruelle historique abrite de nombreuses adresses cachées, du concept store aux bars de nuit (El nido, Cellar door, Jiao) dans lesquels fraie la jeunesse branchée.
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Au dépa rt de
PÉKIN Chengde
Pingyao
PALAIS D’ÉTÉ ET TEMPLES LAMAÏSTES
JOYAU DE LA CHINE ANCIENNE
Environ 200 km au nord de Pékin, Chengde offre l’un des plus fascinants bonds dans le temps. L’occasion de découvrir la vie rurale chinoise tout en visitant des sites majeurs de l’époque Qing, édifiés sous l’empereur Kangxi (1703). Vous aimerez l’atmosphère bucolique qui règne à Chengde, et vivrez l’expérience d’un voyage en train chinois. Les lève-tôt iront s’exercer au tai chi au Parc impérial, entouré de splendides collines.
À 600 km au sud de Pékin, la cité médiévale de Pingyao est la mieux préservée du pays. Une ville Han traditionnelle fondée au XIVe siècle à l’origine de l’évolution urbaine en Chine impériale. Composée de hauts remparts, de temples, de rues et ruelles pavées, mais également d’échoppes et de grandes maisons de marchands qui témoignent de la prospérité de cet important centre financier des XIXe et XXe siècles. La résidence des Wang témoigne de ce passé fastueux.
Datong
Xi’an
GROTTES BOUDDHIQUES DE YUNGANG
L’ARMÉE ENTERRÉE
Les 252 gro es de Yungang, situées à 360 km à l’ouest de Pékin, constituent un ensemble exceptionnel d’art rupestre bouddhique datant du Ve siècle. Un témoignage unique de l’importance de ce e religion et de l’évolution de sa représentation en Chine. La région de Datong et le pays du loess, qui sert d’écrin à ces chefs-d’œuvre architecturaux et aux maisons troglodytes réserve bien d’autres surprises dont le temple Huayan, la Pagode en Bois et le Monastère Suspendu. Des monuments réalisés sous les dynasties Wei et Liao, lorsque Datong était la capitale de l’empire.
Douze fois capitale de l’Empire, Xi’an n’en finit pas de livrer ses secrets. L’armée enterrée de Qin Shi Huangdi, premier empereur de chine, composée de 7 000 soldats et fantassins grandeur nature constitue l’une des plus grandes découvertes archéologiques du siècle dernier et fait de la région une étape incontournable pour comprendre l’histoire du pays. Parmi d’autres trésors, les tombeaux de l’époque Tang renferment des peintures murales d’une valeur inestimable. Accessible en 5 heures de TGV depuis Pékin, Xi’an constitue un voyage au plus profond de la civilisation chinoise.
Wutaishan
Grande Muraille
MONTAGNE SACRÉE DU BOUDDHISME
RANDONNÉE ET NUIT
À deux heures de route au sud de Datong, Wutaishan constitue la première des quatre montagnes sacrées du bouddhisme en Chine. Située au cœur du massif montagneux des Hengshan ce panorama grandiose culmine à plus de 3 000 mètres d’altitude. De beaux paysages soumis à un climat frais et parsemés de temples et de monastères en activité. Si le premier temple fut construit en l’an 68, on en dénombrait près de 300 à l’apogée du bouddhisme. L’Unesco répertorie 41 monastères.
Poser le pied sur le plus gigantesque ouvrage architectural de la planète est un moment à part. Sur la section de Jinshanling les sportifs auront le plaisir de randonner parmi des paysages grandioses. Une marche de 4 heures à réserver aux avertis. Aux plus contemplatifs le tronçon de Mutianyu donnera déjà un bel aperçu de son ampleur. Cependant l’expérience d’un coucher de soleil et d’une nuit au pied de la grande muraille dans un hôtel au luxe avant-gardiste reste un must absolu.
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PÉKIN C H OI S I R S O N LI T LE MEILLEUR DE LA SÉLECTION VOYAGEURS
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Quartier du palais d’été Aman Summer Palace (photo 4) Parler d’hôtel serait réducteur, pensez plutôt résidence d’un confort parfait ! Nichés dans un parc en bordure du palais d’été, des petits pavillons entrecoupés de jardins et de bassins où règne un calme… impérial. > À partir de 1 000 €
Quartier de Chaoyang Eclat (photo 5) Ce boutique-hôtel de seulement 100 chambres et suites révolutionne l’hôtellerie à Pékin. En effet il combine des chambres du meilleur confort possible avec une décoration contemporaine. > À partir de 350 €
Quartier de Dongcheng The Temple (photo 3) Situé dans la cour d’un ancien temple bouddhiste magnifiquement préservé, ce e adresse très confidentielle vous donne aussi l’opportunité de découvrir des œuvres d’art contemporaines exposées. > À partir de 650 €
Grande muraille (tronçon Mutianyu) Brickyard Eco Retreat Ce e ancienne manufacture a été transformée en paisible retraite. La simplicité des chambres invite à la méditation, qui n’est perturbée par aucune TV ou téléphone. Les propriétaires sont d’ailleurs très engagés dans le tourisme responsable ! > À partir de 350 €
Quartier de Sanlitun The Opposite House (photo 1) Conçu par un architecte japonais, c’est l’hôtel le plus tendance de Pékin ! Design épuré, déco contemporaine et œuvres de créateurs chinois, ce e adresse porte également une grande a ention à l’environnement ! > À partir de 600 €
Pingyao (au départ de Pékin) Jing’s Résidence (photo 2) Au cœur de la ville la mieux conservée de Chine, dans un entrelacs de ruelles, on trouve l’improbable : la merveilleuse résidence Jing’s. Un ensemble de maisons traditionnelles vieilles de trois siècles, délicatement restaurées. > À partir de 450 €
Quartier de Dongcheng Côté Cour Ce e adresse confidentielle perdue au milieu des hutong est un havre de sérénité. Seulement 14 chambres modernes et cosy. Une expérience au coeur du vieux Pékin pour un dépaysement total ! > À partir de 400 €
Quartier de Wangfujin The Peninsula Beijing Idéalement situé dans ce quartier très commerçant, le Peninsula Beijing conjugue luxe et raffinement. Un hébergement 5 étoiles avec vue sur la ville. Un choix idéal pour les voyageurs en quête d’histoire et de culture ! > À partir de 550 €
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SHANGHAI S I D E BY S I D E
nstallés à bord d’une Chang-Jiang 750cc, réplique des side-cars allemands des années 30, nous passons sur l’autre rive du Huangpu pour rejoindre les ruelles étroites du lilong (quartier fermé) entourant Huaihai Road. C’est ici, entre la rue du Tibet et l’avenue Edouard VII, qu’il y a près d’un siècle, la Paris de l’Orient vécut ses années folles. Des dancings de Da Shijie (Le Grand Monde) au Cercle Sportif Français de la rue Mercier (Maoming Road), Shanghai s’inventait un nouveau style, alimenté à la fois par le terreau des cultures chinoises Wue et Yue, et l’influence de la présence des concessions américaine, britannique et française venues profiter de l’immense manne économique liée à l’ouverture de ce port asiatique. Un équilibre entre deux mondes qui donna naissance à une culture unique appelée Hai Pai, li éralement le “style Shanghai”, qui continue aujourd’hui encore de marquer le goût de ce e ville pour la différence et l’innovation. Si opulence et frénésie ont bien changé de rive, l’âme de l’époque plane encore sous les platanes de l’ancienne concession française. Une balade avec pour fil conducteur l’Art Déco est une belle façon de s’en convaincre. Siège du congrès mondial de l’Art Déco à l’automne 2015, la mégalopole chinoise a su conserver un patrimoine inestimable du style développé alors par des architectes comme le français Paul Veysseyrre. Le regard s’accroche à la façade de la Cathay Mansion, dessinée en 1929 par Victor Sassoon et plus encore à celle du cinéma homonyme, restauré en 2013 mais qui a gardé ces le res typiquement allongées. À l’angle de Maoming et Nanchang road, l’Astrid Apartement building et sa “coque” pistache-café, rappelle la forme des navires par lesquels débarquaient alors architectes, journalistes et simples voyageurs curieux de découvrir ce e Chine s’ouvrant sur le monde. Après
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la grande parenthèse communiste puis la réouverture économique du pays dans les années 90, les réflexes migratoires ont repris. Encouragés par le dynamisme de la ville, architectes et designers étrangers installent leurs tables à dessins sur les traces de leurs aînés. À l’image du building 1933, monument emblématique de l’Art Déco, devenu aba oir avant de renaître aujourd’hui sous forme de centre culturel regroupant galeries, boutiques et restaurants. À Shanghai, l’occidental touch a toujours bonne cote, en cuisine notamment, ou les chefs stars sont anglais tel Jason Atherton aux pianos de The Commune Social, ou français à l’instar de Paul Pairet aux commandes du populaire Mr & Mrs Bund et de l’ovni Ultra Violet. L’art contemporain aussi a le vent en poupe. Depuis l’Exposition Universelle de 2010 qui vit des lieux comme la Power Station of Art, ancienne usine électrique, se transformer en gigantesque musée, la ville compte désormais des lieux phares tels le Long Museum du West Bund ouvert en 2014 par le couple de collectionneurs Liu Yiqian et Wang Wei, deux ans après celui de Pudong. Les artistes internationaux sont à l’honneur aux côtés d’une nouvelle vague de talents chinois, également présentés au Yuz Muzeum et dans les entrepôts de textile du quartier de Moganshan Lu reconvertis en ShanghART gallery. Sur le Bund d’anciennes banques ont troqué leurs billets pour des œuvres de jeunes artistes chinois, berlinois, japonais ou français. L’ancien commissariat de Jingan district abrite désormais the Design Republic, état-major des designers stars Lyndon Neri et Rossana Hu. En perpétuelle (r) évolution, Shanghai reste bel et bien fidèle à son histoire de terre d’accueil où pousse une culture imaginative.
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LES BONNES ADRESSES DES CONSEILLERS
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Rive gauche – Long Museum West Bound Avec le Long Museum Pudong cette deuxième entité ouverte récemment sur la rive ouest réaménagée constitue la plus grande collection privée d’art moderne et contemporain chinois. Paradis gourmand – Lost Heaven Cuisine du Yunnan subtile et relevée, à savourer dans le cadre agréable d’une grande maison de l’ancienne concession française. Sky drink – Bar Rouge La terrasse panoramique, vue sur la skyline de Pudong, l’ambiance feutrée et le talent de ses mixologistes ont fait de ce e adresse une véritable institution.
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JARDINS ET VILLAGES LACUSTRES
LES VILLAGES HUIZHOU
À seulement 30 minutes de Shanghai en TGV, la ville de Suzhou marque une respiration bucolique. Bien qu’elle compte plus de 10 millions d’habitants, ses jardins traditionnels, reconnus comme chefs-d’œuvre du genre et classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO, lui confère une atmosphère toute particulière rehaussée d’un caractère lacustre. Qualifiée de Venise chinoise, Suzhou ne compte pas moins de 160 ponts, et une multitude de canaux le long desquels il fait bon flâner. Une balade à fleur d’eau à prolonger dans les charmants villages lacustres de Tongli, Luzhi, Nanxun, Xitang et Zhouzhuang.
Désormais facilement accessible par une liaison ferroviaire à grande vitesse (4h 30, ou 1h en avion), la région de Huangshan (la montagne jaune) est connue pour ces paysages exceptionnels de pics embrumés. Elle abrite également un patrimoine ancestral exceptionnellement bien préservé, celui de la civilisation de Huizhou qui grâce au commerce rendu possible par la rivière Xin’an s’est enrichi et a su développer une culture raffinée. Fondé en 1131, le village de Hongcun est un bel exemple d’architecture traditionnelle et d’ornements Ming et Qing. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Hangzhou
Nanjing
ÉLÉGANCE BOUDDHISTE
HISTORIQUE ET DÉCONTRACTÉE
Situé sur les rives du lac de l’Ouest, 200 kilomètres au sudouest de Shanghai, l’ancienne capitale est depuis toujours saluée pour la beauté de son cadre. Une ville élégante, qui a tissé sa richesse sur le commerce de soie, sur les rives du majestueux lac de l’Ouest, brodé de collines, de plantations de thé, et de pagodes anciennes. S’il est bon de déambuler entre les allées de maisons traditionnelles, les nombreux temples et jardins, de croiser sur le lac, Hangzhou est aujourd’hui une mégalopole dont on s’échappe volontiers pour le village voisin de Fayun, bulle de quiétude sous les bambouseraies, réhabilitée en un hôtel merveilleux.
Trop souvent considérée comme une ville de passage entre Shanghai et Pékin, la Capitale du Sud, bordée par la rivière Yangzi affiche pourtant un important patrimoine culturel et historique. Capitale de l’Empire à l’apogée de la dynastie Ming puis à nouveau centre de la République de Chine au début du XXe siècle, Nanjing (ou Nankin) recèle de nombreux sites impériaux tels les remparts et le mausolée de Sun Yatsen. Il règne aujourd’hui sous ses allées d’arbres parasols chinois et aux abords des cafés chics des quartiers animés tel Xinjiekou, une atmosphère estudiantine décontractée.
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Le Bund Banyan Tree Shanghai On The Bund (photo 4) Ce e adresse d’exception située au bord du Huangpu vous assure des vues magnifiques sur la ville. Décoration classique, équipements dernier-cri, le tout pour un confort haut de gamme. > À partir de 600 €
Le Bund The Peninsula Shanghai (photo 3) Avec Peninsula impossible de se tromper ! Service parfait, le bar le plus en vue de la ville, la cantine du divin Karl (Lagerfeld), une piscine fabuleuse et un héliport sur le toit : what else ? > À partir de 650 €
Hangzhou (au départ de Shanghai) Four Seasons Hotel Idéalement situé non loin du lac de l’Ouest, cet hôtel au grand confort offre un environnement pi oresque et une décoration chinoise et moderne. Un lieu idéal pour le voyageur en quête de calme. > À partir de 800 €
Le Bund Fairmont Peace Hotel (photo 2) Fière, légendaire et luxuriante, ce e adresse se targue d’une histoire qui fait ombrage à celle de tout autre hôtel de l’Extrême-Orient ! Véritable temple du Jazz, vous serez plongés dans le style art déco des années 30. Le luxe ultime ! > À partir de 550 €
Quartier de Jingan The Puli Hotel & Spa (photo 1) Une adresse à l’élégance sobre. Passé la grande porte, on entre dans un univers raffiné de pierre, de bois et d’eau. Un esprit zen, un style épuré, des matériaux nobles, et quelques antiquités viennent ponctuer l’ambiance architecturale de cet hôtel. > À partir de 550 €
Villages de Bishan (au départ de Shanghai) Auberges Zhulan La maison d’hôtes Zhulan est un exemple typique de ces maisons traditionnelles régionales respectant la tradition architecturale des Ming. Parfaitement restaurée, elle a été transformée en un petit hôtel simple et cosy. > À partir de 250 €
Le Bund Indigo Shanghai On The Bund (photo 5) Ce e élégante adresse propose des chambres au décor original, qui mêle harmonieusement la Chine traditionnelle et contemporaine. Coup de cœur pour les chambres et la piscine, avec une vue spectaculaire sur Pudong. > À partir de 400 €
Hangzhou (au départ de Shanghai) Amanfayun Constitué de petites maisons disséminées dans un parc de 14 h, dans lequel se trouvent également des temples bouddhistes, il n’est donc pas rare d’y croiser des moines ce qui rend l’endroit encore plus insolite. Un séjour unique ! > À partir de 1 350 €
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3 questions à HENG CHAO YUAN CONSEILLÈRE CHINE Un conseil pour mieux comprendre la Chine ? Aller dans les parcs – à Pékin, à Shanghai, partout c’est là que la vie quotidienne des Chinois se déroule. Certains font du tai-chi d’autres de la calligraphie. Un moment à vivre ? Se réveiller avec la ville, au son des sirènes des bateaux, et prendre un bain face une vue panoramique sur le Bund, et ses centaines de gra eciel. Magique ! Que rapporter ? Du thé vert. À une heure de Shanghai, on trouve meilleurs thés du monde. Au printemps, on se balade entre plantations et maisons de thé traditionnelles.
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CHINE DU SUD SICHUAN Si les parfums de sa cuisine épicée ont largement dépassé les frontières du pays, le Sichuan, reste l’une des régions les moins explorées par les occidentaux. Sa capitale Chengdu, respire d’ailleurs la tranquillité comme nulle autre ville chinoise. Sans doute est-ce l’influence du Tibet voisin et du bouddhisme dont on trouve le premier temple chinois sur le mont Emei. C’est aussi pour ses grands espaces que l’on choisira ce e région du Centre-Ouest accrochée aux contreforts de l’Himalaya. Paysages vertigineux, lacs multicolores de Huanglong culminant à plus de 4 000 mètres, forêts de cèdres et de bambous qui abritent les derniers grands pandas de la planète.
BOUDDHA ET PANDAS Un voyage spirituel et naturel. Bouddha géant de Leshan, rencontre avec les minorités tibétaines et observation des pandas géants dans leur habitat naturel. > À partir de 4 500 €
FUJIAN Ce e région côtière située au sud est du pays, peu fréquentée par les visiteurs occidentaux, cumule les trésors. Des paysages de rivières, de forêts et de montagnes fertiles couvertes de précieux théiers, aux paisibles villes maritimes, en passant par des vestiges culturels importants dont les villages de tulous. Ces exceptionnelles forteresses d’argiles (classées Patrimoine mondial par l’UNESCO) de formes carrées ou circulaires, construites entre le XIIIe et le XXe siècle par l’ethnie hakka pour se protéger des envahisseurs, pouvaient abriter des centaines de personnes d’un même clan. Aujourd’hui, certaines accueillent les visiteurs.
VIVRE DANS UN TULOU Depuis Canton, direction la forêt subtropicale du mont Wuyi. Croisière sur la rivière des Neuf Méandres. Puis après la Cité royale de Minyue, la campagne de Yongding pour dormir dans un tulou. > À partir de 2 800 €
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YUNNAN Situé au sud-ouest du pays, le Yunnan offre une variété inouïe de paysages et de cultures. Un paradis naturel allant du Sud tropical, frontalier avec la Birmanie, le Laos et le Vietnam, zébré d’étonnantes rizières en terrasses, au Nord montagneux, perché aux portes du Tibet, habillé de paysages grandioses de champs de céréales surplombés de cimes enneigées. L’occasion unique d’expérimenter les paysages et la culture tibétaine, et de rencontrer les minorités ethniques, notamment les Mosuo, ethnie matrilinéaire de la plaine de Yongning. La région renferme également la ville historique de Lijiang, construite au XIIIe siècle à flanc de colline et sur les bords du Yangzi Jiang, dont la vieille ville est classée patrimoine mondial de l’UNESCO pour ses maisons et 354 ponts.
AU CŒUR DU YUNNAN Découvrir une Chine ancestrale, loin des mégalopoles. Partager la vie agricole des minorités, approcher la culture tibétaine et profiter des fabuleux paysages du Yunnan. Un voyage à part. > À partir de 4 000 €
GUIZHOU Son relief escarpé a longtemps protégé le Guizhou de toute influence extérieure. Largement moins fréquenté que sa voisine du Yunnan, ce e province montagneuse garde précieusement entre écrins de roche et rizières en terrasse, des trésors historiques datant des dynasties Ming et Qing. Les villages de Xidi et de Hongcun, notamment, situé dans le comté de Yi (province de Anhui), deux vestiges rares classés patrimoine Mondial de l’UNESCO pour leur architecture et la subtile décoration de leurs maisons de bois. Ce petit bout du monde est également le territoire d’une vingtaine de minorités ethniques, dont les Miao qui entretiennent des traditions particulièrement riches et colorées. Une Chine préservée et esthétique.
À LA RENCONTRE DES MIAO Un voyage à travers les paysages époustouflants du Guizhou, à la rencontre des minorités Miao et Dong. Véritable immersion dans la vie quotidienne des villages, à la découverte d’une culture étonnante. > À partir de 4 000 €
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4 8 HEURES À
HONG KONG U N PAY S , D E U X M O N D E S
remier réflexe à Hong Kong : prendre du recul. Un tour de force sur ce petit territoire comprimé entre mer de Chine et relief escarpé. Depuis le front de mer de Tsim Sha Tsui, sur la presqu’île de Kowloon, c’est pourtant la plus belle façon (à moins d’une arrivée en bateau) de s’offrir un point de vue panoramique sur la baie de Victoria et les buildings de Central hérissant la côte nord de l’île éponyme. Alors, s’anime l’image de ce e ville fusion d’eau, de béton et de végétation subtropicale, véhiculée par un siècle de cinéma hongkongais et des kilomètres de clichés. Ce soir, histoire de renverser la perspective, on grimpera par le funiculaire au sommet du Peak, se poser aux premières loges d’un coucher de soleil grandiose sur la skyline qui bientôt s’illuminera de mille feux. Ce matin, déjà happé par ce e ville verticale qui chaque année grignote sur la mer un peu d’espace, vital à ses 7, 5 millions d’habitants compressés (jusqu’à 130 000/km2 !) nous voici dans Central. Embarquement sur le plus grand escalator de la planète, direction Soho (South of Hollywood Road) clin d’œil à l’image de “New York de l’Asie”. Derrière les gra e-ciel et les enseignes de luxe, symboles de l’incroyable réussite économique du dragon, on découvre dans les pas de David, chercheur français expatrié depuis bientôt 8 ans, l’histoire chinoise et coloniale de ce territoire à part. Car c’est bien là, à travers les rues de Sheung Wan que demeure la matrice du modernisme chinois. Près de vingt ans après la rétrocession, Hong Kong reste un élec-
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tron (presque) libre de Pékin. Profitant de l’héritage britannique, et du principe du “un pays, deux systèmes” jusqu’en 2047, le territoire défend l’autonomie de son système politique, social, judiciaire et économique et affirme chaque jour un peu plus son identité. La jeunesse qui à l’automne 2014 brandit ses parapluies contre Pékin, protège aussi aujourd’hui le patrimoine architectural chinois de la ville, notamment la Blue House de Wan Chai. Autour de ce e maison en bois des années 20, le quartier s’anime de boutiques vintages et bars tendance. Au Woo Cheong Pawn, construit en 1890 on boit sa téquila dans un cadre avant-guerre. Hollywood Road est un autre exemple de mutation réussie. Les bâtiments coloniaux se font résidences artistiques ou galeries. Sur Aberdeen Street, l’ancien Police Married Quarters (PMQ) réunit désormais jeunes designers et chefs branchés. Après la gastronomie, l’art contemporain est bien le nouveau fer de lance de Hong Kong. Avec l’ouverture de galeries prestigieuses tel Art Pearl Lam, Gagosian, White Cube et la tenue depuis 2012 de la grande messe de l’Art Basel, Hong Kong s’impose comme l’une des places fortes du marché. Sur l’autre rive, à Kowloon City, la ville entend doubler ce réflexe commercial d’une approche créative avec la construction sur 40 ha du West Kowloon Cultural District, hub culturel dont le M+ Museum, gigantesque temple dédié à l’art et au design des XXe et XXIe siècles ouvrira ses portes en 2019. À deux pas de là, un ancien centre de tri de bétail s’est recyclé
en village d’artistes. Et soudain, l’ambiance de la rue, les parfums rappellent que l’on est en Asie du Sud-Est. Surprenante Hong Kong, qui un soir, après le marché de nuit vous fait déguster une cuisine triplement étoilée au prix d’un bistrot parisien avant de vous propulser au 118e étage pour dernier verre sur la ville. Puis dès le lendemain, vous embarque vers des îles sauvages offrant parcs naturels, plages, villages de pêcheurs et Bouddha doré.
LES BONNES ADRESSES DES CONSEILLERS
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Grand art – Pedder Building Situé à deux pas du White Cube, le Pedder Building, construit en 1924 par les Britanniques, abrite plusieurs galeries renommées (Gagosian, Simon Lee, Pearl Lam). L’art à table – Duddell’s Situé sur une avenue historique de Central, cet espace imaginé par Ilse Crawford, doté d’un agréable jardin fusionne galerie d’art et cuisine doublement étoilée. L’art du shopper – PMQ Ancien quartier général de la police, ce hub créatif réunit plus de 100 jeunes « createpreneurs : galeries, atelier design, restaurant et pop up stores.
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Quartier Central Lan Kwai Fong (photo 3) Un boutique-hôtel joliment décorée et confortable, située au plein cœur de Central ce qui permet de rayonner facilement dans les points clés de Hong Kong et notamment dans le quartier de Soho, idéal pour boire un verre. > À partir de 500 €
Quartier de Tsim Sha Tsui Icon Conçu par des architectes de renoms, l’hôtel allie le style contemporain et le raffinement oriental. Situé dans un des quartiers les plus intéressants de la ville, à quelques minutes de la grande majorité des principales a ractions de Hong Kong. > À partir de 500 €
Kowloon W Hong Kong Très glamour, le W Hong Kong situé sur le front de mer est au cœur de l’effervescence de la ville. Immergezvous dans l’ambiance artistique du West Kowloon Cultural District, le quartier montant tout proche. > À partir de 600 €
Quartier Central Landmark Mandarin Oriental (photo 1) Élégant et luxueux, l’hôtel combine qualité, tradition et service irréprochable. Le décor design et contemporain des chambres très spacieuses est signé Peter Remedios, avec des objets d’art avant-gardistes. . Un restaurant étoilé, un bar primé finissent de fournir une expérience inégalé. > À partir de 1 000 €
Kowloon The Peninsula (photo 4) Cet hôtel légendaire de Hong Kong a su allier le confort moderne au charme de l’ancien. Un groom en costume blanc sera là pour vous accueillir : on vit le mythe du Palace par excellence ! Ne pas manquer le “a ernoon tea”, véritable institution de la ville. > À partir de 1 100 €
Quartier de Wan Chai The Upper House (photo 2) Le tout dernier endroit tendance de Hong Kong : des chambres design équipées des dernières technologies, des matériaux nobles, des couleurs sobres. Une adresse discrète et bientôt incontournable dans le petit monde de l’hôtellerie de luxe asiatique. > À partir de 950 €
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À une heure seulement de Hong Kong en aéroglisseur, l’île de Macao offre elle aussi un autre visage de la Chine. Colonie portugaise pendant près de 400 ans, l’île a gardé au-delà des églises baroques et des mosaïques, une indolence particulière et une gastronomie délicate, qui malgré la fièvre des casinos, en fait une escapade agréable.
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Quartier Central Four Seasons Hong Kong Un hébergement de luxe pour une clientèle exigeante ! Ce qui caractérise le Four Seasons Hong Kong c’est le service et l’élégance. Le must de l’hôtel reste la piscine extérieure située sur le toit avec une superbe vue sur la ville. Et deux restaurants étoilés ! > À partir de 1 000 €
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BELLE ÎLE EN CHINE TA Ï WA N : E S C A L E D E B O N G O Û T
C’est une île discrète, un point de passage qui ne suscite généralement qu’une courte escale. Pourtant dotée d’une capitale doucement hystérique, saluée pour sa créativité et sa gastronomie, couronnant une nature préservée : Taïwan mérite plus qu’un détour.
Taipei est un éphémère devenu éternel. Difficile à croire, lorsque glissant dans le labyrinthe de ses rues quadrillées on rebondit des temples de l’époque Minnan au complexe ultramoderne de Neihu, dernier temple de la high-tech taïwanaise. Pourtant, cette capitale de près de 3 millions d’habitants, à la tête de la République de Chine – appellation officielle de l’île de Taiwan – aurait pu rester la simple escale qu’elle fût pour les marins portugais, les colons hollandais, l’empire japonais (un demi-siècle tout de même) et les nationalistes chinois de Tchang Kaï-check, qui en 1949 imaginaient leur exil uniquement provisoire. Résultat : une ville loin du schéma urbain traditionnel dans laquelle chaque quartier est un îlot de cacophonie culturelle, flo ant entre charme suranné et univers de manga. Prenez Dadaocheng, une plongée historique à travers les façades baroques, les églises et les temples traditionnels chinois. Sur Ningxia Market, le plus ancien marché de nuit de
la ville, s’entrechoquent les fumets des soupes de nouilles, petits pains au porc piquant, rouleaux de creve es et autres dim sum. Délices avalés sur le pouce, ode à la cuisine de Taïwan qui semble avoir inventé le concept du street-food. Ici, les ancestrales échoppes d’herbes médicinales jouxtent les galeries d’art contemporain. On navigue depuis le vieux port — où les cargaisons de sucre, de riz et surtout de thé étaient embarquées à destination de l’Europe et des États-Unis — avant de rejoindre le Musée d’Art Contemporain. Entraîné dans ce grand tourbillon de culture et d’époque, reboosté par un bubble tea (thé noir aux billes de tapioca qui déferlent sur le monde) ou un café (grands consommateurs d’Arabica, les Taïwanais multiplient les lieux et revisitent le café-librairie) on se précipite au National Palace Museum qui abrite l’immense collection de la Cité interdite ayant échappé à la révolution culturelle. Puis direction le Huashan 1914 Creative Park, dans le >
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LES BONNES RAISONS D’AIMER TAÏWAN Profitez d’un art de vivre unique entre chine et Japon, faire voyager ses papilles, des mille délices de la rue fusionnant les influences, à la cuisine des grands chefs, craquer pour un pork bun et fondre pour les dim Sum à la truffe de Din Tai Fung ; s’inspirer dans la capitale mondiale du design 2016 des dernières tendances, de l’urbanisme intelligent aux créations de Sally Lin ; jouer des coudes sur le marché de nuit de Ningxia et s’installer pour un brin de lecture tardive dans l’un des Eslite Bookstore, grimper au sommet de la Tapei 101, savourer un grand cru de thé oolong ou Pu Erth, flâner à vélo jusqu’à Danshui, s’incline devant le temple de Baoan, voir le jour se lever sur le Sun Moon Lake.
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3 questions à CÉCILE NOUHOUANG CONSEILLÈRE ARMÉNIE Pour quelles raisons aller à Hong Kong ou Taïwan ? Parce que chaque île est une identité chinoise à part entière qui a su s’émanciper de la Chine Populaire tout en préservant le patrimoine historique et culturel commun. Taïwan pour qui ? Pour les gourmets et fans de thé, pour les familles qui apprécieront la douceur des gens, les nombreux parcs naturels et les curiosités géologiques, les points de vue grandioses. Est ce facile à combiner avec la Chine continentale ? Rien de plus simple, depuis Pékin et Shanghai. Hong Kong est aussi un beau complément à un voyage en Thaïlande, en Birmanie ou au Japon !
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quartier de Zhongzheng, un entrepôt vinicole centenaire reconverti en résidence artistique, avant une soirée au théâtre. Débordante d’idées, la capitale mondiale du design 2016, (la deuxième fois en 5 ans) réinvente en permanence l’espace urbain. Contrairement à la Chine Populaire, les performances industrielles et économiques de ce petit dragon ne l’empêchent pas de réfléchir à une ville plus agréable à vivre. Parmi les dernières initiatives gouvernementales, la réalisation d’un réseau de 250 km de pistes cyclables (4 000 km sur l’ensemble de l’île) qui permet d’explorer Taipei à vélo. Surmontée de quatre collines aux noms d’animaux, la capitale fait la part belle à son environnement : une randonnée au couchant sur Elephant Mountain, un bain aux sources chaudes de Beitou – village montagnard accessible en métro – révèle l’autre visage de Taïwan. Ce e île (grande comme la Bourgogne) est un véritable éden naturel. Quelques heures de voyage suffisent à s’en persuader. À commence par un lever de soleil embrumé sur la beauté tranquille du Sun Moon Lake, alors on se laisse glisser jusqu’aux plages ourlées de Taitung, tropicalisme à portée de tgv. Traversée dans sa longueur d’une crête montagneuse, ce dragon modeste dévoile des falaises de marbre gigantesques et des cascades à Taroko. Il invite à la flânerie, des maisons de marchands de Tainan au monastère bouddhiste de Fo Guang Shan, “la Montagne de la lumière de Bouddha” où l’on passera la nuit. Décidément l’ancienne Formose, mérite allégrement le nom donné par les premiers marins portugais : “Ilha Formosa”, la Belle Île.
DES IDÉES POUR PARTIR
SÉJOUR BIEN-ÊTRE A TAÏWAN > Séjour de 8 jours à partir de 2 200 € Dépaysement et calme total pour cet hôtel situé à seulement 1/2 h de Taipei. Niché au cœur d’une vallée géothermale parmi des montagnes luxuriantes, ce e adresse vous offre une parenthèse de bien-être au naturel. Un contraste entre le cadre reposant des sources d’eau chaude de Beitou et l’activité trépidante de Taipei !
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Tainan Jia-Jia West Market Une adresse surprenante à mi chemin entre l’hôtel et la galerie d’art. Confortable et surtout très original, il propose trente chambres chacune décorée par un artiste différent sur un thème en rapport avec la culture chinoise ou l’histoire de Tainan. Pour voyageurs “très” avertis ! > À partir de 120 € Tainan Dua Chic et pourtant discret, cet établissement typiquement taïwanais respire la sérénité. Les coloris et les matériaux ont été choisis pour leur qualité. On apprécie également sa situation juste à côté d’un marché typique. > À partir de 160 € Taipei Eclat Situé dans un quartier à la mode, ce boutiquehôtel vous plonge dans une galerie d’art contemporain. Il abrite quelques dizaines de chambres élégantes et contemporaines, pour votre plus grand confort. > À partir de 320 € Taipei Mandarin Oriental Le Mandarin bénéficie d’un superbe emplacement au cœur de la ville. Intérieurs d’inspiration classique combinés avec un design contemporain. L’hôtel possède le plus grand Spa de Taïwan et une magnifique piscine extérieure. > À partir de 500 € Taroko Silk Place Situé dans le parc national de Taroko, cet hôtel élégant et de grand confort, immergé dans un environnement naturel exceptionnel, propose des chambres sobres et reposantes. Plusieurs restaurants offrent des vues splendides sur les montagnes, ainsi qu’une incroyable piscine sur le toit. > À partir de 500 €
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12 jours à partir de 2 300 € Pendant ce voyage, vous découvrirez trois des villes chinoises les plus passionnantes : Pékin, Xi’an et Shanghai. Entre passé brillant et futur prometteur, la Chine n’en finit pas de se transformer tout en perpétuant ses traditions. Un triptyque idéal pour découvrir le pays !
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LES MAISONS TULOU 12 jours à partir de 2 800 € Très peu fréquentée par les touristes occidentaux, le Fujian abrite des richesses architecturales, historiques et ethnologiques originales. Les Tulou, forteresses circulaires bâties en terre et riz gluant, furent édifiées par les Hakkas.
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CHAMBRES AVEC VUES 13 jours à partir de 3 800 € Ce voyage en hôtels de charme offre les plus belles vues de votre chambre ainsi qu’une expérience sensorielle inédite, des lumières de la ville aux brumeuses rizières en terrasse. Des étapes en toute liberté. Une autre façon de découvrir l’Empire du Milieu.
Voyage itinérant
À LA RENCONTRE DES MIAOS 17 jours à partir de 4 100 € Dans ce e région reculée, les populations rurales sculptent de somptueux paysages de rizières en terrasses, et les femmes arborent des costumes uniques. Le Guizhou n’en demeure pas moins l’une des régions aux conditions de vie encore très rudimentaires. Un goût de "bout du monde" !
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SHANGHAI & TOKYO 10 jours à partir de 4 300 € Combiner luxe et frénésie urbaine dans deux mégapoles scintillantes. Deux villes de demain à l’extrémité de l’Eurasie. Des similitudes et des contrastes. De l’une à l’autre, des influences et des personnalités bien affirmées. Où comme le yin et le yang qui ne s’épuisent jamais mutuellement.
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PANDAS & PIMENTS 10 jours à partir de 4 500 € Ce voyage s’adresse aux amoureux de la Nature, un voyage au cœur de la Chine dans la région du Sichuan, pays des derniers pandas de notre planète. Vous découvrirez des paysages naturels d’exception et une cuisine régionale réputée pour ses saveurs épicées et son poivre parfumé.
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Caravaniers de la Soie Parcourir une route que les caravanes empruntèrent pendant des siècles, chargées de soie, d’ivoire, de corail, de fourrures, d’écorces de cannelle ou de rhubarbe – voix commerciale, voix de diffusion des savoirs, des arts et des croyances, où se nouent les dialogues entre les peuples : une route qui a rapproché Orient et Occident.
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oleil brûlant, dunes de Mingsha. Dunhuang, oasis au milieu des sables, porte occidentale de la Chine. Et les 492 cavernes bouddhiques de Mogao, autrefois habitées par des moines qui offraient l’hospitalité aux caravaniers. Sur 45 000 m2, leurs fresques et leurs sculptures racontent la vie de Bouddha. Train de nuit pour Turfan – l’odeur du soja fait place à celles des épices d’Asie Centrale, curcuma, gingembre, cumin, coriandre ; et les tenues des hommes et des femmes changent elles aussi : ils portent des tuniques serrées à la taille et des pantalons flottants, elles abordent des robes éclatantes en soie artisanale, les cheveux couverts d’une écharpe d’où percent de lourdes boucles d’oreilles. Turfan : le lieu le plus chaud de la Chine – 55° à l’ombre en été. Les maisons de terre crue sont rafraichies par les vignes : la ville croule sous les treilles alourdies de raisins. Et depuis deux mille ans, le réseau de canalisations capte l’eau au pied des lointaines montagnes et l’achemine jusqu’au désert : un
modèle d’architecture bioclimatique. Le train quitte la gare au crépuscule, direction Kashgar – “de cette contrée partent beaucoup de marchands, qui s’en vont commercer par tout le monde”, raconte Marco Polo dans son Livre des Merveilles (un des livres de voyage les plus lu qui aient jamais été écrits). En l’ancien fief de l’âme ouïghoure, deux villes cohabitent aujourd’hui, chinoise et ouïghoure – les scooters électriques croisent les charrettes traînées par des ânes et chargées de pastèques. Mais l’immense mosquée Id Kah demeure le centre névralgique de la ville, entourée d’échoppes de couteliers, chapeliers, et joailliers. Impressionnant bazar, charriant des images toutes droites sorties de l’époque médiévale, comme si le temps s’était arrêté, et où les chameaux et chevaux sont jaugés au galop avant d’être marchandés – les affaires s’y traitent au ras du sol dans la poussière levée par les sabots. Et dans la vieille ville, les cours intérieures, les figuiers et les fontaines : tout rappelle que nous sommes plus proches d’Istanbul que de Pékin. >
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Route à travers des paysages himalayens, à 3 000 mètres d’altitude au pied de sommets qui culminent à 7 000 mètres. Ciel pur, désert de rocaille, vallées herbeuses peuplées de yaks, de moutons et de chameaux sauvages. Lac Karakul, les sommets enneigés se reflètent dans le bleu profond de l’eau. On roule jusqu’à la frontière kirghize, croisant parfois un semi-remorque tadjik. Au bout d’un chemin pierreux, cerné de toutes part de hautes montagnes, le caravansérail de Tash Rabat, ancien refuge des caravaniers en route pour Kashgar – vingt dômes et un haut portail qui se dressent au sommet d’une colline. Nuit en yourte, on partage le koumis, lait de jument fermenté. Le col de Moldo Ashu pointe a 3 900 mètres. C’est l’été, et comme chaque année, les éleveurs transhument avec leurs troupeaux, ils installent leurs yourtes autour du lac Song Kul. On passe la nuit là, au bord du lac, à 3 000 mètres d’altitude – espace infini, sensation inédite de bout du monde. À Bishkek, un vol pour Tachkent, et on rejoint Samarcande en train – les hôtesses servent du thé sur des tables ornées de napperons blancs. Beauté saisissante de la ville-lumière des routes de la soie, où Tamerlan repose en son tombeau de jade, sous une coupole étincelante de bleu et d’or. Époustouflante place du Reghistan, ses immenses mosquées et medersas. Au quartier juif, on flâne entre maisons en torchis et synagogue. La nécropole Chah-i-Zinda : allée de tombeaux
où reposent les proches de Tamerlan, et dentelle de céramique azur ajourée d’or, qui dessine en arabesque le nom d’Allah – apothéose de l’art céramique. Boukhara – peut-être la plus douce des villes du pays ? – ses rues sont piétonnes, on se perd sous les arcades du quartier juif, puis dans le tourbillon du bazar. Splendeur des remparts de l’ancienne citadelle, des medersas, des mosquées, et des caravansérails. Et après 500 kilomètres de route à travers des paysages arides, paysages nus et steppes illimitées, Khiva. Citadelle de désert ocre et bleue retranchée en ses murailles de brique, son minaret trapu – ruelles étroites, mosquées d’été, portes en bois sculptées, et partout des édifices flamboyants.
DES IDÉES POUR PARTIR
MONTAGNES ET COUPOLES > Itinéraire de 22 jours à partir de 5 800 € De la Chine à l’Ouzbékistan, sur la route de la soie : visiter les sanctuaires bouddhiques aux portes du désert de Gobi, sillonner les steppes infinies du Kirghizistan, passer la nuit sous yourte et rencontrer des pasteurs nomades, admirer les mosquées et medersas de Samarcande, Boukhara et Khiva.
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TIBET
VOYAGE FUNAMBULE AU FIL DU TIBET
Cadre exceptionnel de la chaîne himalayenne, trésors culturels et architecturaux du bouddhisme, peuple optimiste et a achant : un voyage hors du monde, en parfait équilibre entre paysages grandioses, rencontres et spiritualité.
A errissage sur le toit du monde, à 3 650 m d’altitude. Lhassa, capitale historique du royaume tibétain, aujourd’hui chef-lieu de la région autonome du Tibet sous administration chinoise, monde suspendu entre deux cultures. D’un côté, son cœur historique renferme l’âme tibétaine à travers des monuments comme le temple du Jokhang, le palais Norbulingka et le palais du Potala, trois piliers du bouddhisme tibétain. De l’autre, une ville chinoise moderne rongeant chaque jour un peu plus son histoire. Le centre commercial du Barkhor, ancienne zone de circumambulation du temple du Jokhang, en est un exemple malheureux. On se réfugie à l’intérieur du monastère, l’un des plus anciens du Tibet. Entraîné par la ronde des pèlerins : femmes aux 108 tresses, enfants rieurs, vieillards édentés venus des quatre coins du territoire, pour approcher ces milliers de fresques de scènes religieuses, ces centaines de statues représentant Bouddha, dont une sans doute sculptée de son
vivant. Réconforté par tant de spiritualité, on sort le regard haut, Entraîné par la danse des cerfs-volants sur un ciel cobalt. Réveil en douceur sur la colline du Potala, éblouis par les façades imposantes du palais blanc et du palais rouge, ancien siège du gouvernement et résidence d’hiver des dalaï-lamas. Dans les jardins du Norbulingka, les moines déambulent entre les bassins de l’ancienne résidence d’été. Au couvent de Ani Tsamkhung, les jeunes nonnes reçoivent volontiers à déjeuner. La route grimpe vers Tsethang. Visite de courtoisie au palais de Yubulagang. Depuis ce nid d’aigle, la vue sur le patchwork de champs verts et de toits plats est admirable. Ce e vallée escarpée abrite le berceau de la civilisation tibétaine et d’autres temples tel celui de Nyethang dédié à Tara, “celle qui fait passer à l’autre rive” (de la sagesse) sont là pour le rappeler. Le lendemain, la traversée du Brahmapoutre, marque un nouveau franchissement >
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symbolique, portés sur ce fleuve sacré s’écoulant du Mont Kailash à l’Inde, véritable fil d’Ariane entre bouddhisme et hindouisme. S’élever encore. Jusqu’au col de Kambala (4 794 m). Les drapeaux de prières claquent dans l’air vif, la vue plonge sur le lac de Yamdrok, l’un des 3 plus sacrés du Tibet. Envoûtant ! Flo ant dans une ample veste de costume, une femme apparaît. Derrière elle, un troupeau de yaks traverse la route d’un seul souffle. Col de Karola, 5 020 m, un plus près du ciel. Au pied du glacier du Netse Kangsang, l’oxygène commence à se faire désirer. L’air de rien, un berger nomade demande du feu pour sa cigare e. On qui e la route principale pour rejoindre le monastère de Ralung, siège de l’ordre des Drukpa Kagyu. Douze moines vivent dans ce lieu coupé du monde, entouré de glaciers et de pics sacrés culminant à plus de 7 000 mètres. Notre caravane rejoint enfin Gyantsé, ancien carrefour commercial vers l’Inde, le Népal et le Bouthan. Le Kumbum, est un chef-d’œuvre architectural renfermant des trésors d’art bouddhique.
Dans les rues de la vieille ville, la musique pop fait écho au son du gong, tandis que deux jeunes moines, en robe et baskets se disputent un ballon. Vision symbolique d’un pays marchant en équilibre sur le toit du monde.
DES IDÉES POUR PARTIR
DE MONASTÈRE EN CITADELLES > Itinéraire de 13 jours à partir de 4 800 € Au départ de Lhassa, vivez une expérience tibétaine crescendo. Après quelques jours d’acclimatation dans la capitale, partez à l’assaut des citadelles et monastères perchés. Un voyage culturel à travers les paysages grandioses et les sites emblématiques du Tibet, accompagné de multiples rencontres.
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TIBET
3 questions à JEAN-FRANÇOIS RIAL PDG, VOYAGEURS DU MONDE Que vous inspire le Tibet ? Bien sûr, on connaît ses paysages grandioses, la pureté du ciel, la beauté des lacs et des sommets enneigés. Un environnement à la fois rude et splendide, propice à entretenir mythes et histoires extraordinaires, celles écrites par Alexandra David Neel, première femme européenne à avoir séjourné dans la région, au début du siècle dernier. Pourtant c’est avant tout pour le peuple tibétain, si a achant, que l’on visitera le Tibet. Une expérience à la fois culturelle et spirituelle ? Évidemment, la culture tibétaine est portée par un patrimoine mondial immatériel immense : le bouddhisme. Les Tibétains et leur guide spirituel ont poussé très loin la réflexion sur la souffrance psychique humaine, ses causes et ses remèdes. Une étude particulièrement précieuse pour l’humanité tout entière. Que pensez-vous de la position de la Chine ? Nos amis chinois devraient respecter les droits incontestables culturels des Tibétains et négocier avec le Dalaï Lama qui ne demande pas l’indépendance. La génération qui lui succédera, fatiguée du manque de résultat de la politique de non-violence pourrait voir les choses autrement. Pékin aurait tout à gagner à négocier dès à présent, en se montrant digne de sa grande civilisation, tout en se construisant l’image d’un pays moderne aux yeux du monde entier. Aujourd’hui, les Tibétains s’immolent en signe de protestation ultime, dans l’indifférence générale. Les rares démonstrations de soutien occidental méritent mieux que l’a itude méprisante qui leur est souvent réservée. Trop souvent l’ignorance guide les hommes. C’est justement ce que l’étude approfondie du bouddhisme tibétain - dans sa partie non religieuse permet d’éviter…
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L ’ I R A N
D E
JEREMY SUYKER P O R T F O L I O
“J’aime les histoires, et j’aime les raconter.” Journaliste de formation, Jeremy Suyker (un prénom sans accent qu’il doit à ses origines australiennes) possède cette heureuse tendance à plonger ses objectifs en profondeur, là où d’autres ne font que passer en surface. Que le jeune photographe parisien suive à Rangoon les partisans d’Aung San Suu Kyi, à la veille d’élections historiques, ou qu’il accompagne un groupe de touristes chinois embringués dans un tour express de l’Europe, sa démarche est identique : passer de l’autre côté du miroir, entrer dans la vie des autres afin de mieux comprendre et en tirer des images témoignages. Ainsi, l’Iran s’est naturellement imposé à lui : “J’ai toujours été attiré par ce pays montré du doigt par nos dirigeants, je voulais savoir pourquoi il cristallise les peurs occidentales alors que finalement nous le connaissons très mal” explique-t-il. “En 2013, un livre – Walk on my Eyes de Serge Michel et Paolo Woods – m’a ouvert les yeux sur la complexité de la société iranienne, deux mois plus tard je rejoignais Téhéran en train, depuis Istanbul.” Un voyage au long cours qui facilitera les rencontres : “Ne parlant pas le farsi, je me suis vite perdu dans cette ville immense, c’est alors que j’ai fait la connaissance d’étudiants en théâtre qui m’ont invité dans leurs vies.” Point de départ d’une immersion à rideaux fermés dans des appartements, des caves, d’anciens thermes, des grottes, tous improvisés en salles de spectacles éphémères. Il découvre une
scène culturelle inventive et dynamique, boostée par le simple plaisir de la créativité, aux frontières de l’art et de l’artisanat. En découlent des images rares, peuplées de visages passionnés, décryptant un théâtre expérimental d’inspiration polonaise, le Gardzienice, fondé sur le mouvement, la musique, des chants dans une langue parfois inventée et une grande proximité avec le public. Autant d’élans artistiques fermement encadrés par la censure du Ministère de la Culture et de l’Orientation Islamique. Des règles strictes, particulièrement envers les femmes. La critique du régime ou de la religion est prohibée, les actrices doivent rester voiler, le contact direct avec un partenaire de sexe opposé est interdit, la pudeur étant le maître mot. Les chanteuses, elles, ont interdiction de se produire en public ou d’enregistrer leur voix. Malgré tout, Téhéran bat aujourd’hui d’une vie artistique intense soumise non plus à l’interdit mais aux demandes d’autorisation. “La censure n’est pas une entrave ultime, au contraire elle attise la créativité”, estime pourtant le grand reporter, regrettant que son travail ait parfois été mal interprété par les médias occidentaux : “En Iran tout n’est pas noir ou rose, interdit et underground.” Si la liberté d’expression reste dans ce pays une chimère, les artistes ont appris à composer sur un fil tendu entre modération et insolence. Les photos de Jeremy Suyker en témoignent avec force.
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Téhéran est l’épicentre de l’art en Iran. Le théâtre, la musique et le cinéma sont une source d’inspiration pour une jeune génération assoiffée de liberté. Sur cette photo, une comédienne se prépare avant son entrée en scène. La pièce jouée ce soir-là est une adaptation d’un texte de Federico Garcia Lorca.
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Chaque vendredi matin, alors que la ville s’éveille à peine, les artistes du Tehran Carnival investissent un lieu et se livrent à un très discret spectacle. Leur but : produire en un minimum de temps une installation éphémère à partir de matériaux récupérés dans la rue. Du street-art made in Iran.
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Vernissage d’une exposition à la Shirin Gallery, dans le nord de Téhéran. Ce soir-là, un collectif d’artistes crée des œuvres “live” devant le public venu nombreux. À l’étage, un groupe de musiciens travestissent de la musique persane traditionnelle en son électro. On se croirait à Berlin…
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C’est l’heure de la prière à Chiraz. Cette ville du Sud du pays est connue pour sa douceur de vivre. On dit des Chirazi qu’ils savourent l’existence et détiennent le secret de la lenteur. Ce qui leur vaut parfois d’être taxés de fainéantise par les autres Iraniens.
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Il est 5 heures du matin à Chiraz. Comme des centaines d’autres avant elle, cette femme est venue dans un parc de la ville chercher sa portion de nazri distribuée lors d’une célébration. Selon la croyance, cette soupe aux lentilles apporte force et santé… Faut-il encore savoir se lever de bonne heure !
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Le mausolée de l’imam Zadeh Saleh trône majestueusement sur les hauteurs de Téhéran. Ce lieu connu des chiites jouxte le vieux bazar de Tajrish, où les habitants de la capitale aiment se retrouver pour magasiner et s’attarder autour de repas savoureux.
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Aller en Iran, c’est aussi découvrir des trésors de nature. C’est faire de longues marches en montagne sous la chaîne enneigée de l’Alborz, dégringoler des dunes du désert de Kashan, arpenter les rives apaisées de la mer Caspienne… C’est être bien, où que l’on soit.
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Bruxelles 23, chaussée de Charleroi +32 (0)2 543 95 50
Genève 19, rue de la Rotisserie +41 (0)22 518 04 94
Grenoble 16, boulevard Gambe�a +33 (0)4 76 85 95 90
Lille 147, bd de la Liberté +33 (0)3 20 06 76 25
Lyon 02 5, quai Jules-Courmont +33 (0)4 72 56 94 56
Marseille 01 25, rue Fort-Notre-Dame +33 (0)4 96 17 89 17
Nantes 1-3, rue des Bons Français +33 (0)2 40 20 64 30
Nice 4, rue du Maréchal Joffre +33 (0)4 97 03 64 64
Rennes 31, rue de la Parcheminerie +33 (0)2 99 79 16 16
Rouen 17-19, rue de la Vicomté +33 (0)2 32 10 82 50
Strasbourg 16, rue Sainte-Barbe +33 (0)3 88 15 29 48
Toulouse 26, rue des Marchands +33 (0)5 34 31 72 72
“ Voyageurs du Monde s’est engagé dans une gestion responsable de ses achats papiers en sélectionnant pour ses brochures des papiers fabriqués à partir de fibres et de bois provenant de forêts gérées durablement. Le choix d’éditer notre brochure à l’imprimerie Peau, imprimeur éco-responsable, labellisé Imprim’Vert et certifié FSC, s’inscrit dans la continuité de notre engagement en matière de protection de l’environnement. Brochure imprimée avec des encres végétales. ”
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