Voyageurs en France

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VOYAGEURS EN FRANCE

PARIS — NORMANDIE — BRETAGNE — CÔTE ATLANTIQUE

MASSIF CENTRAL — PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR CORSE — ALSACE— BOURGOGNE— PYRÉNÉES-ORIENTALES

AUVERGNE-RHÔNE-ALPES — VOSGES — JURA…

voyageursdumonde.com

Les Cités des Voyageurs

Paris 2e

55, rue Sainte-Anne

+33 (0)1 42 86 16 00

Bordeaux

35, rue Thiac

+33 (0)5 57 14 01 48

Bruxelles

23, chaussée de Charleroi

+32 (0)2 543 95 50

Genève

19, rue de la Rôtisserie

+41 (0)22 519 12 10

Grenoble

16, boulevard Gambetta

+33 (0)4 76 85 95 90

Lausanne

Rue-de-Bourg, 6

+41 (0)21 519 10 65

Lille

147, boulevard de la Liberté

+33 (0)3 20 06 76 25

Londres

First Floor

111 Upper Richmond Road, Putney (SW15 2TL)

+44 (0)20 7978 7333

Lyon 2 e

5, quai Jules-Courmont

+33 (0)4 72 56 94 56

Voyageurs en France 01 83 64 79 32

Marseille 1 er

25, rue Fort-Notre-Dame

+33 (0)4 96 17 89 17

Montpellier

8, rue du Palais des Guilhem

+33 (0)4 67 67 96 30

Montréal

295, rue de la Commune Ouest

+(1) 514 722 0909

Nantes

13, rue du Moulin

+33 (0)2 40 20 64 30

Nice

4, rue du Maréchal Jo re

+33 (0)4 97 03 64 64

Québec

540, rue Champlain

+(1) 418 651 9191

Rennes

31, rue de la Parcheminerie

+33 (0)2 99 79 16 16

Rouen

17-19, rue de la Vicomte

+33 (0)2 32 10 82 50

Strasbourg

16, rue Sainte-Barbe

+33 (0)3 88 15 29 48

Toulouse

26, rue des Marchands

+33 (0)5 34 31 72 72

Retrouvez toutes nos idées de voyage sur voyageursdumonde.com

D’une année à l’autre, la France caracole en tête des pays les plus visités au monde, comptabilisant plus de 100millions de voyageurs par an. Un Hexagone plébiscité pour la diversité et la beauté des paysages, l’esthétisme des hébergements, la densité du patrimoine culturel -de Victor Hugo à la 2CV, il faut dire qu’il est vaste (lire notre “Made in France”, p. 86) -, la fine gastronomie, bien sûr. Paris reste la capitale préférée des Américains, des Canadiens, des Espagnols… Mais la nouveauté est ailleurs: dans l’intérêt grandissant que portent les Français à leur territoire. Soudain, on s’autorise à regarder ce pays comme une terre de grands voyages. “J’ai fait le tour du monde et je ne connais même pas le Cantal…”, confesse-t-on, réalisant que le plateau de l’Aubrac a des airs de Far West, le lac pyrénéen du Montagnon de Nouvelle-Zélande la pointe du Raz de cap patagon… En train ou en road-trip, levoyage en France est facile. Revers de la médaille: le surtourisme, en embuscade. L’antidote ? Notre vision du contre-courant, qui va comme un gant à la France.

JEAN-FRANÇOIS RIAL

Pdg de Voyageurs du Monde

1 édito

BRETAGNE

Quelques repères

PAYS DE LA LOIRE

ÎLE-DEFRANCE NORMANDIE

HAUTSDE-FRANCE

CENTREVAL DE LOIRE

GRAND EST

BOURGOGNEFRANCHE-COMTÉ

NOUVELLEAQUITAINE

• Paris-Brest : 500 km

• Paris-Deauville : 175 km

• Paris-Strasbourg : 400 km

• Paris-Annecy : 435 km

• Paris-Nice : 685 km

• Paris-Calvi : 860 km

• Paris-Biarritz : 670 km

La France métropolitaine (incluant la Corse et les îles bretonnes) s’étend sur 551 000 km2. Ci-dessous, quelques exemples de distance donnés à titre indicatif :

OCCITANIE

AUVERGNE-RHÔNEALPES

© Jessica Sample © Annabel Briens
CORSE
PROVENCEALPESCÔTE D'AZUR
Annecy Brest Deauville Biarritz Calvi Strasbourg PARIS Nice

Sommaire

Voyageurs en France

2

Cartographie

La France en un clin d’œil.

4

L’esprit Voyageurs du Monde

Notre façon d’aborder le monde.

6

Les services

Nos attentions pour voyager en toute fluidité.

10

Book lovers

Une sélection des libraires Voyageurs du Monde

12

Panoramas

Six adresses d’exception bien dans leur région.

26

Magazine - Hôtels particuliers Érigées dès le Moyen Âge, ces demeures aristocratiques racontent une part d’histoire très parisienne. Visite guidée.

34 Paris

Je t’aime mais je te quitte (parfois) ! Où s’échapper à moins de trois heures de la capitale.

38

Les secrets du Massif central

Un pays des merveilles à l’histoire chevaleresque, tapissé de plateaux et creusé de rivières aux eaux pures…

46

La côte ouest passée au tamis

Sur la côte Atlantique, les vagues et le vent soufflent une histoire attachante, à vivre en famille.

58 Méditerranée confidentielle

À l’ombre des mondanités estivales, la Côte d’Azur invite à suivre les chemins d’une Provence épicurienne.

70 La Corse

Un confetti de terre et de caractère, bordé par ce que la Méditerranée fait de plus beau.

74 Magazine - Saint-Tropez

Comment la petite plage de Pampelonne a créé la légende de Saint-Tropez ?

78

Un territoire gourmand

Nos régions ont du talent. Et les arpenter en compagnie de producteurs et de chefs agit tel un révélateur.

86

Pop culture

Made in France ou l’art de vivre à la francaise.

90

Des sommets de haute volée

Hiver ou été, la montagne compose un cadre idéal pour les familles, les sportifs et les contemplatifs.

98 Annecy, Aix-les-Bains

Lacs et cités énergiques : les Préalpes savoyardes allient air pur et douceur de vivre.

100

Magazine - Le train en marche

Vers l’Europe et au-delà, sur des rails, et depuis la France.

104

L’usage du monde

Dix mots et expressions régionales françaises.

concierges à travers lemonde, dont 2 en métropole et 1 en Corse, veillent sur vous et exaucent vos souhaits.

Chaque jour, nos conseillers spécialisés par pays ou par région créent des expériences uniques, doublées d’une pléiade de services haut de gamme. Aborder le monde par son envers, dévoiler le véritable visage desdestinations, composer des voyages personnalisés selon les envies de chacun : tel est l’esprit de Voyageurs du Monde.

conseillers, dont 5 conseillers dédiés à la métropole et 4conseillers Corse. Passionnés venus de tous les horizons ou natifs du pays, ils sont une source d’inspiration formidable.

26

nationalités représentées chez nos salariés. Une façon d’insu er une vision du monde respectueuse des di érences culturelles.

0

carbone neutre

La totalité des émissions de CO2 liées à nos voyages est absorbée grâce à divers projets de reforestation dans le monde.

di érence. Le budget que vous fixez avec votre conseiller sera respecté au plus juste. Une fois votre devis validé, aucuns frais supplémentaires ne sont à prévoir.

2 700

arbres plantés chaque jour: une action parmi les nombreux projets environnementaux et humanitaires soutenus par notre fondation Insolite BâtisseurPhilippe Romero.

19

120

pays, des grands classiques aux régions plus confidentielles, Voyageurs du Monde peut vous emmener partout sur la planète.

Cités des Voyageurs : 13 en France, 2 en Suisse, 1 en Belgique, 1 à Londres et 2 au Canada. Des lieux accueillants où le voyage commence déjà.

maisons Voyageurs qui racontent chacune une part de l’histoire du pays. Le Steam Ship Sudan et la Flâneuse du Nil en Égypte, la Villa Bahia au Brésil, la Villa Nomade à Marrakech et la Satyagraha House à Johannesburg.

100 %
4 invitation au voyage
250
142

Voyageurs en France

Conciergerie

Joignables sur simple appel et par messagerie instantanée au fil de votre voyage, nos concierges sont un relais précieux pour réserver une table confidentielle ou une activité en privé, échanger un billet de train, faire livrer un maillot de bain (et inversement), vous sou er les lieux et adresses à ne pas manquer en chemin.

Like a friend

C’est l’ami(e) que l’on aimerait avoir aux quatre coins du monde. Un(e) local(e) qui connaît les lieux comme sa poche. Vivre la Bretagne, le quartier du Marais parisien ou les plateaux de l’Aubrac dans les pas d’un(e) habitant(e), découvrir ses bonnes adresses… Mais aussi voir les lieux sous un angle que vous aurez déterminé en amont : cette rencontre est l’occasion privilégiée d’échanger et de découvrir le vrai visage d’un pays.

© Annabel Briens

Les services Voyageurs du Monde

Ring the bell

Réserver la bonne table, obtenir une visite privée, trouver une baby-sitter: notre conciergerie francophone locale répond in situ à vos envies. Son rôle est aussi d’anticiper vos attentes et de vous suggérer des idées.

Like a friend

Un(e) habitant(e) des lieux propose une balade informelle, adaptée à vos centres d’intérêt. Partageant conseils et bonnes adresses, vous êtes informé sur les mœurs locales. Un moment décontracté et enrichissant.

Fixeur

Destiné à apporter un éclairage pointu (politique, religieux, économique, social) sur la destination, ce correspondant local vous ouvre les arcanes du pays. Pour un voyage ponctué de rencontres rares, obtenues grâce à un solide réseau.

Zéro carbone

Pour lutter contre le réchau ement climatique, Voyageurs du Monde participe à des projets de reforestation qui permettent l’absorption carbone sur la totalité des voyages.

Assistance 24/24

Jour et nuit, quel que soit le décalage horaire, l’assistance vous aide à trouver une solution aux aléas logistiques, administratifs, médicaux, voire mécaniques. Avant le départ, vous pouvez échanger avec notre médecin Voyageurs.

Dans la poche

L’app Voyageurs du Monde reprend le déroulé jour par jour de votre voyage, et le détail de vos hébergements. Elle joue lesguides malins en compilant des adresses personnalisées et géolocalisées par genre (restaurants, boutiques, musées…).

6 invitation au voyage

Réservation de tables

Adresses gastronomiques ou spots préférés des locaux, Voyageurs du Monde anticipe et réserve votre table à l’avance. Des lieux testés et approuvés à retrouver sur l’app et dans votre carnet de voyage.

Wifi nomade

Même coupé du monde, rien n’interdit de communiquer. Sur certaines destinations, un mini-routeur wifi (ou une eSIM) est mis à votre disposition pour connecter jusqu’à 5terminaux au réseau (1GO/jour inclus).

Welcome!

Arrivée matinale ou départ tardif, Voyageurs du Monde négocie avec vos hôtels afin que vous obteniez/conserviez votre chambre à votre convenance. Sur certaines escales, une chambre à la journée peut être prévue.

Assurance dédiée

Gérer les problématiques d’assurances devient très vite insupportable lorsque l’on subit déjà le stress de l’incident. L’équipe dédiée Voyageurs du Monde s’occupe des démarches à votre place: réactivité, fluidité et “destress” garantis!

Départ simplifié

Pré-seating; cartes d’embarquement reçues la veille ; sur demande, enregistrement de vos bagages à domicile à Paris et dans le 92 (sur vol aller Air France et au départ de CDG uniquement) et transferts aéroports… : vos formalités réglées en un clin d’œil.

Fast-track aéroport

À Roissy-CDG, passage prioritaire (enregistrement, contrôles) inclus au départ pour les passagers de vols long-courriers (sur demande au retour). Notre assistance vous accompagne jusqu’à l’embarquement.

Accès aux salons lounge

Au départ de CDG, sur les vols éligibles, le lounge vous est ouvert. Un autre salon peut vous être réservé : les contrôles (police et sûreté) y sont e ectués en privé. Enregistrement, carte d’embarquement et accès direct au pied de l’avion sont organisés pour vous.

Miles cumulés

Chaque voyage réservé chez Voyageurs du Monde permet de cumuler des miles sur le programme Flying Blue. Un bonus de 1000 miles lors des trois premiers voyages et de 10000 miles à partir du quatrième.

7 invitation au voyage

Le voyage désorganisé

Le quotient émotionnel

Décider en temps réel de la suite de son voyage, modifier son itinéraire le jour même, écourter une étape, en prolonger une autre, changer de cap: à Paris, en Corse ou ailleurs, Voyageurs du Monde vous propose d’explorer un nouveau concept. En lien direct et permanent, votre conseiller et notre conciergerie francophone sur place vous assistent afin de concrétiser vos demandes, selon ce que vous ressentez (de positif ou négatif) à l’instant T.

© Julia Nimke

Book lovers

Un regard extérieur, neutre, est un miroir tendu, dont le reflet, parfois tendre, parfois cru, dit les charmes et les travers du sujet observé ici : la France. Pays surprenant, cosmopolite, souvent aimé. Une sélection des libraires Voyageurs du Monde.

Récit

Voyage en France de Henry James

Robert Laffont, 1987

Tours, Le Mans, Nantes, puis le Sud (Bordeaux, Toulouse, Arles, Carcassonne et la Bourgogne).

Voilà le “petit tour en France”, sous-titre de l’ouvrage, de Henry James (1843-1916). Lorsqu’il l’entreprend, le célèbre écrivain américain, naturalisé britannique, a déjà voyagé dans l’Hexagone, mais cette fois il tiendra un journal de bord où il consignera ses impressions, souvent dictées par le beau : les couleurs et parfums d’un potager, l’architecture étourdissante d’un château, le ravissement d’une promenade sous la bruine… Une œuvre lyrique et littéraire traduite en français un siècle après sa rédaction, en 1987, qui aura longtemps fait o ce de guide aux visiteurs anglo-saxons.

Beau livre – photo Paris de Robert Frank Steidl, 2008

Robert Frank (1924-2019) : profession photographe. On aurait mis flâneur si flâner était un métier. Dans les rues de Paris, en 1951, il capture visages, boulevards et jardins publics, et réalise des images parmi les plus emblématiques de sa carrière. Ici, 80 d’entre elles sont rassemblées et témoignent de son attrait pour l’urbanisme français.

Essai

Quelque chose à déclarer de Julian Barnes Gallimard, 2004

Cela fait près de quarante ans que le plus francophile des écrivains anglais déclare sa flamme à la France (depuis Le Perroquet de Flaubert, publié en 1984). L’histoire d’amour a commencé très tôt – ses deux parents étaient tous deux professeurs de français. Mais c’est en 2002 qu’il se lance et rédige, dans sa langue maternelle, Something to Declare. Un amour contrarié, mais indéfectible, pour une France rêvée, dans ses moindres aspects : cuisine, sport, peinture, cinéma et littérature bien sûr (Flaubert, mais aussi Camus, Mauriac, George Sand, Baudelaire…). Avec tendresse et humour, il partage anecdotes et impressions au travers de dix-sept chapitres jubilatoires. Et, en général, les lecteurs français adorent !

BD

La France vue par Madame Hibou d’Emmanuel Lemaire Delcourt, 2022

L’auteur Emmanuel Lemaire vit à Rouen, et sa voisine, Madame Hibou, est indonésienne, originaire de Makassar. Amoureuse de la France, de sa langue et sa culture, celle-ci porte un regard bienveillant sur son pays d’adoption. Un récit autobiographique attachant.

Histoire Écrire en exil

Les écrivains étrangers en France, 1919-1939 de Ralph Schor

CNRS, 2013

Pays de culture et de liberté, patrie de Voltaire, d’Hugo et des droits de l’homme, la France a souvent été choisie par les écrivains étrangers comme terre d’exil, volontaire ou contraint. Mais quelles ont été les conséquences de cet exil sur les écrits des Fitzgerald, Hemingway, Ionesco, Maeterlinck, Nabokov, Simenon, Tsvetaeva… ? Quel paysage mental a-t-il façonné ? Comment la France, dans toute sa subjectivité, a-t-elle interagi ? L’historien français Ralph Schor livre une analyse passionnante qui souligne les dynamiques, collectives et individuelles, à l’œuvre dans ce corpus de 311 exilés littéraires.

La

librairie

Voyageurs du Monde

Un passage obligé ! On y trouve tout pour préparer son voyage. Cartes géographiques, atlas, guides, albums photo, littérature d’aventure, polar, bd… Nos libraires passionnés sont là pour vous orienter et vous conseiller. 48, rue Sainte-Anne, Paris IIe

10 librairie

Culture à la page

Les savoir-faire régionaux

Ces emblèmes de la culture française comptent parmi les nombreuses richesses de l’Hexagone. Pêle-mêle : les tissus imprimés d’Alsace, la porcelaine de Sèvres et de Limoges, le cristal et le verre de Lorraine, l’imagerie d’Épinal, la poterie de la Puisaye, les couteaux de Thiers et de Laguiole, la charentaise de Charente-Périgord, la dentelle de Calais-Caudry, la tapisserie d’Aubusson, le linge basque, la dinanderie de Normandie, la faïence de Quimper, la ganterie de Millau, les santons de Provence… Pluricentenaires pour la plupart, ils sont au cœur de l’activité des quelque trois millions d’artisans installés en France, et au centre de l’attention de l’État. Pour preuve, un plan d’envergure, signé en 2023 avec dix régions, valorisant métiers et patrimoines économiques, et favorisant le développement d’un “tourisme de savoir-faire”. Ancrés dans les territoires, ces savoir-faire encouragent en e et déjà un tourisme de proximité, à l’écart des circuits classiques. Pour les préserver – des contrefaçons notamment –, l’obtention d’une indication géographique (IG) délivrée par l’Institut national de la propriété industrielle s’avère indispensable. En 2024, la dentelle de Calais-Caudry est ainsi devenue la 17e IG française. Une reconnaissance amplement méritée et “point piquée” des hannetons.

© Annabel Briens

INTÉRIEURS EXTÉRIEURS

La France regorge de régions pleines de vie, de villages charmeurs et d’adresses d’exception où se choyer avec bonheur.

Notre choix porte ici sur six lieux à la puissance d’inspiration irrésistible, où le cadre se marie idéalement au cocon.

Tout est là: l’esprit n’a plus qu’à vagabonder, de l’oliveraie à la bâtisse provençale,

du maquis corse à la maison d’hôtes hors du temps, des alpages au chalet savoyard…

Et le corps à exulter, à grands renforts de tablées généreuses et de soins régénérants.

Une invitation à voir du pays et à s’y plaire.

panoramas 12
©
Pauline Chardin
© Stéphanie Davilma

Provence

Derrière les murs épais de la bastide séculaire, tomettes patinées, poutres apparentes, bu ets robustes et fauteuils en rotin déclinent la quintessence de l’intérieur provençal. Et dénotent un esprit maison de famille qui met tout de suite à l’aise. Dehors, façades et murets de pierre reflètent les jeux d’ombre et de lumière. Quelques chats paressent entre les parterres de sauge et de lavande. Un livre oublié au bord du bassin longiligne signale l’heure de la pétanque apéritive. La vie est douce dans le Luberon.

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Le Galinier, Lourmarin © Le Galinier-Beaumier/Gaëlle Rapp Tronquit

Corse

Le Couvent de Pozzo

À l’entrée du Cap Corse, la vieille bâtisse du XVe siècle se détache de la tou eur du maquis. Jadis demeure de moines capucins, elle a été acquise par une famille bastiaise en 1796, puis s’est transmise de génération en génération. Jusqu’à devenir une maison d’hôtes hors du temps, cultivant le raffinement et la simplicité à coups de déco chinée, recoins feutrés et grandes tablées, dans une atmosphère teintée de spiritualité lumineuse. Et la mer en contrebas, qui scintille partout où le regard se porte.

© Couvent de Pozzo/Benjamin
16 panoramas
Mac
© Julia Nimke
© Como Montrachet/DR

Bourgogne

L’appellation Grand Cru pourrait aussi valoir pour les hôtels. Mêmes critères d’excellence, d’enracinement et de capacité à sublimer le terroir, auxquels répond sans fausse note le premier opus français de la chaîne asiatique. L’ancienne auberge du village de Puligny-Montrachet – un phare sur la côte de Beaune – a été entièrement restaurée. On a épuré sans abstraire, préservé des espaces généreux, travaillé la lumière et les matières. Le restaurant s’inscrit dans la ligne bourguignonne, unissant ingrédients locaux et dextérité technique.

© Como Montrachet/DR

Ce projet, c’est celui d’une bande de Phocéens qui a transformé l’ancien club de plongée du village des Goudes en repaire de bon goût et planque de copains. Un lieu de rencontres où l’on peut grignoter local, lézarder sur les rochers, se rafraîchir de quelques brasses ou d’un cocktail signature. Et même rester dormir, comme on le ferait chez ses amis, dans l’une des chambres façon cabines avec leurs jonc de mer, lampes en cordages et colliers de flotteurs suspendus –l’appel du large, toujours.

20 panoramas
Marseille © Timothée Chambovet
© Faustine Poidevin-Gros
© Jérôme Galland

Bretagne

Maisons de Bricourt -La Ferme du Vent

Sur les hauteurs de la baie de Cancale, les six kleds (“abris à vent”, en breton) de la famille Roellinger regardent vers le Mont Saint-Michel. Tout de pierre et de bois, ils s’inspirent des habitations des pêcheurs et paysans de la région. La lumière inonde l’espace, le caractère celte était une évidence. Pas de télévision ni de wifi, on vient pour déconnecter –ou plutôt se reconnecter à l’essentiel. Ce qui passe aussi par l’assiette. Et le spa: ici un parcours bien-être minéral et poétique, où o cie aussi une réflexologue aux mains de fée.

23 panoramas
© Jérôme Galland

Alpes de Haute-Savoie

L’Alpaga

Dans la famille des chalets alpins rénovés, L’Alpaga tire son épingle du jeu. Sur les hauts de Megève, l’hôtel-hameau et sa poignée de chalets ont fait l’objet d’un relifting magistral. Bois sablé, âtres crépitants, textiles en laine, mobilier sur-mesure et objets chinés plantent le décor d’un séjour contemporain et contemplatif, en tête-à-tête avec le mont Blanc. L’après-ski se joue côté spa – hammam, jets massants, bain suédois– et côté table. Une Savoie en trois services déclinés au restaurant étoilé, chez son voisin bistronomique et au bar à la mixologie pointue.

© Maya Venkova/Kintzing
©L’Alpaga Megève/Charlotte Lindet
© Alixe Lay Site patrimonial de la capitale, l’Hôtel de la Marine se visite place de la Concorde.

Paris – Hôtels particuliers

L’ART DU VIVRE CACHÉ

Érigées dès le Moyen Âge, ces demeures aristocratiques, aujourd’hui transformées en musées, en ambassades ou en hôtels, racontent une part d’histoire très parisienne. Visite guidée.

27 magazine

Paris, 7e arrondissement. Au calme et à l’abri des regards. Hôtel particulier de 1830, onzepièces, 912mètres carrés, volumes exceptionnels.”

Trouver un logement à Paris, suffisamment grand pour toute la famille, n’est pas forcément mission impossible. La solution se cache à coup sûr dans un recoin de ces demeures aristocratiques, bâties dès le Moyen Âge et fleurissant à la Renaissance. L’hôtel particulier, symbole du faste architectural parisien.

“Le moyen d’a cher une réussite éclatante tout en constituant un refuge intime, où il (son propriétaire –ndlr) peut jouir de la ville sans en subir les désagréments, voir sans être regardé…”, décrit l’historien Alexandre Gady dans le livre qui leur consacre (Hôtels particuliers de Paris, du Moyen Âge à la Belle Époque).

A chant des prix entre 2 et 15millions d’euros, pour des surfaces allant de 250 mètres carrés au triple, l’acquisition d’un de ces lieux historiques n’est pas donnée au premier venu. Heureusement, il est possible de goûter leur atmosphère, de rêver sous leurs hauts plafonds ornés, le temps de quelques heures, voire d’une nuit. Sur les deux millehôtels particuliers que comptait encore la capitale au XVIIe siècle, on en recense aujourd’hui à peine un quart. Répartis à travers les arrondissements, ils se dressent plus particulièrement dans certains quartiers, dont le Marais, protégés juste à temps de la voracité immobilière par la loi Malraux de 1962 sur le patrimoine historique. Si quelques hôtels restent le jardin secret d’heureux propriétaires privés, une majorité a été transformée en lieux culturels: des musées, des bibliothèques, des ambassades.

Patrimoine historique

Témoin d’un style architectural –classique, Renaissance, baroque, rococo, Art déco–, l’hôtel particulier s’apprécie d’abord depuis l’extérieur. Colonnes, balustrades, frontons, bas-reliefs sont marqués du sceau de grands architectes, appelés par le propriétaire à faire de sa demeure une exception. En 1548, Jacques de Ligneris, président du parlement de Paris, convainc Pierre Lescot, architecte fraîchement nommé par François Ier pour rénover la résidence royale du

Louvre, de bâtir également la sienne dans l’actuelle rue de Sévigné (Paris 4). La demeure passe ensuite aux mains de l’épouse du chevalier Kernevenoy, surnommé Monsieur de Carnavalet. Le nom restera. L’hôtel, lui, est transformé et agrandi par François Mansart, autre grand maître de l’architecture classique. En 1866, il est racheté par la Ville de Paris, qui en fait son tout premier musée, annexant au passage un second hôtel voisin, Le Peletier de Saint-Fargeau, remarquable par son orangerie. Le musée Carnavalet, réouvert après quatre années de travaux, réunit des centaines de milliers d’œuvres et d’objets iconiques de la ville et du pays: le nécessaire de campagne de Napoléon Ier, la montre d’Émile Zola, le lit de Marcel Proust… Un avant-goût de bon goût dans un quartier qui sou e les bonnes adresses déco à qui voudrait au passage revoir son intérieur.

Lieux de vie

Derrière sa façade parfois discrète, niché au fond d’une cour, l’hôtel particulier ne se révèle bien souvent qu’une fois passée sa lourde porte d’entrée. Se dévoile alors une capsule de luxe rétro: escaliers monumentaux, jardins d’hiver, salons d’apparat. Le musée Nissim de Camondo (63 rue de Monceau, Paris8) compose ainsi, au-delà de l’imposante collection d’arts décoratifs qu’il abrite, la reconstitution d’une demeure bourgeoise du XVIIIe. Poser le premier pas sur le sol à damier du vestibule, au pied de l’escalier d’honneur, vous propulse instantanément parmi les hôtes de Moïse de Camondo (1860-1935). Idem devant l’imposant fourneau en fonte bleuie de la cuisine mais aussi sur la terrasse du restaurant, LeCamondo, repaire contemporain de la bistronomie parisienne, auquel on accède depuis le musée par une porte dérobée. Autres témoins extravagants: l’hôtel de la Païva (25, avenue des Champs-Élysées, Paris8), sulfureuse comtesse prussienne, et non loin le musée Jacquemart-André (158, boulevard Haussmann), érigé lui aussi sous le Second Empire, en marge des grandes avenues tracées par le plan d’urbanisme haussmannien qui transformera à jamais le visage de Paris.

28 magazine – paris – hôtels particuliers
Depuis 2018, l’hôtel particulier du décorateur Paul Follot héberge l’institut Giacometti (1). Le discret et très sélect hôtel de Pourtalès (2).
1 2 3 4
Dans son jardin, le Musée de la vie romantique abrite un charmant salon de thé (3). Sur le boulevard Haussmann, les époux Jacquemart-André ont rassemblé une collection d’art unique dans un lieu devenu musée (4).
© Alixe Lay
Le musée Nissim de Camondo (Paris 8), demeure bourgeoise du XVIIIe siècle, abrite une imposante collection d’arts décoratifs.
Passée une lourde porte d’entrée, se dévoile une capsule de luxe rétro: escaliers monumentaux, jardins d’hiver et salons d’apparat.

Dans les anciens appartements de ce couple de collectionneurs d’art du XIXe, le mobilier, les tapisseries et l’atmosphère sont intacts. Léguée à l’Institut de France à la mort de Nélie Jacquemart en 1912, la collection compte certains chefs-d’œuvre de la peinture italienne (La Vierge à l’Enfant de Sandro Botticelli) et flamande (Les Pèlerins d’Emmaüs de Rembrandt). Régulièrement invité à investir ces hôtels devenus musées, l’art entretient avec le lieu qui l’héberge un beau dialogue. Au musée Picasso (5, rue de Thorigny, Paris3), on vient se frotter aux lignes déconstruites du maestro espagnol, déployées sur trois étages, autant qu’à la dissymétrie et aux courbes tendues de l’hôtel Salé, merveille d’architecture mazarine, sous l’influence baroque florentine. Au 5 de la rue Victor Schoelcher (Paris 14), l’hôtel particulier du décorateur Paul Follot, l’un des fers de lance du courant Art déco, héberge depuis 2018 l’atelier reconstitué d’Alberto Giacometti et l’institut homonyme. Une lucarne sur le Montparnasse de la Belle Époque.

Maisons d’artistes

Avant de les exposer, l’hôtel particulier a souvent été le lieu de création et de vie de nombreux d’artistes. Aujourd’hui, la plupart désertent le centre de la capitale pour les grands lofts de Montreuil ou de SaintOuen. En 1908, un sculpteur confirmé fait, lui, le chemin inverse, laissant son atelier de Meudon pour s’installer dans le 7e arrondissement. Derrière les grandes baies de l’hôtel Biron, face au jardin à la française, Auguste Rodin trouve la lumière idéale pour installer ses œuvres. Aujourd’hui, le musée reste l’un des plus romantiques de la capitale, avec entre autres celui dédié à la vie romantique (16, rue Chaptal, Paris9), lui aussi ancienne maison particulière du peintre hollandais Ary Sche er.

Les jardins et les salons de l’hôtel Biron sont dorénavant convoités par d’autres créateurs qui y font défiler leurs collections, et transforment en catwalk, deux fois par an, le trottoir du 77 rue de Varenne, sous le regard stoïque du Penseur. À l’opposé, la quête de discrétion cristallisée dans l’hôtel particulier pousse certains artistes à attendre de tirer leur révérence avant d’ouvrir leur porte d’entrée. Au 5 bis rue de Verneuil (Paris6), on peut ainsi depuis peu visiter la maison particulière de Serge Gainsbourg.

Des hôtels très particuliers

Le luxe discret, “quiet luxury” en anglais, s’affirme comme la nouvelle niche dorée de l’hôtellerie parisienne. Exit les arrivées clinquantes sur le parvis des palaces, l’élégance rime désormais avec discrétion. Et l’hôtel particulier de retrouver sa fonction. Illustration par la façade sans enseigne de l’hôtel de Pourtalès (7, rue Tronchet, Paris8). L’ancien club privé fait oublier les malheureux bijoux de Kim Kardashian, et offre à une poignée d’hôtes triés sur le volet onzebulles néo-Renaissance. Même esprit d’exclusivité à la Maison Villeroy, à LaRéserve, ou au 1Place Vendôme, dernier joyau de la maison Chopard (et première incursion du joaillier dans l’hôtellerie) au sein duquel boiseries, cheminées en marbre de Calacatta et lustres font écho à ces maisons bourgeoises du XIXe siècle. Un voyage dans le temps parisien qui n’a pas de prix. Ou presque.

VOYAGEURS DU MONDE

Choisir l’adresse et la chambre qui vous ressemblent le mieux, mettre sur pied une visite privée, une rencontre avec un architecte, un historien… Un Paris personnalisé par votre conseiller.

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In the mood

La Seine, argentée, coupe la capitale en deux. Rive gauche, “Paris sera toujours Paris” fredonne Edith Piaf. Les cafés (des Deux Magots, de Flore, La Rotonde, La Closerie, Le Select) y sont centenaires et les institutions légendaires. Depuis les berges, bouquinistes, Beaux-Arts, puis Sorbonne, boulevard Saint-Germain, Bon Marché et la si belle rue de Babylone. Sur le pavé, réalité et fiction se mêlent, vous apercevez les amours contrariées de Truffaut, Cléo de 5 à 7, Jean-Paul et Simone remontant larue Bonaparte, les Amants de Louis Malle, Françoise Sagan sortant de L’Écume des Pages et Godard, à bout de sou e, rue du Bac. Vous sautez dans le bus 24 et traversez le Pont-Neuf, panoramas éblouissants et changement de décor. Sur cette rive droite, “Paris est une fête”, s’époumone Hemingway! Déjeuner rapide au Café Verlet, shopping raffiné chez Astier de Villatte. Au Palais-Royal, vous chinez chez Gabrielle Geppert. D’un coup de vélo, vous filez au nord, grimpez la butte, prenez l’apéro au Rêve, déambulez avenue Junot et dévalez les marches de Montmartre. Pour le dîner, ça se passe à Belleville ou le long du canal Saint-Martin. Le lendemain, dégustation matinale d’huîtres au marché d’Aligre, visite des galeries Ropac, Perrotin, Templon, et pérégrinations muséales dans le Marais. Vous terminez la journée au vert, Buttes-Chaumont ou colline Bergeyre, Paris à vos pieds et des souvenirs plein la tête.

PLACE TO BE

Objets chinés, velours cossus, toile de Jouy et lits à baldaquins: tous les codes de l’hôtel particulier au Relais Christine. En plein chaos urbain, la géométrie saine de l’Hôtel des Grands Boulevards est providentielle. Petite touche british au Hoxton. Ra nement et art de vivre à la française au Ritz Couleurs vitaminées et rooftop arboré à La Fantaisie, rue Cadet. L’Hôtel des Deux Gares étonne et détonne. Escapade versaillaise aux Airelles (1) pour une nuit dans les draps de Marie-Antoinette.

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Paris Je t’aime mais je te quitte (parfois)!

À Saint-Vrain, en Essonne, le restaurant Le Doyenné propose de s’initier à l’agriculture régénératrice.

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© Marien Billet/Le Doyenné

Respirer, retrouver le calme, se délasser… À moins de trois heures de la capitale, de multiples options permettent d’échapper à l’e ervescence parisienne. Le temps d’un week-end ou plus.

Hier, la rumeur des terrasses et des grands boulevards.

Aujourd’hui, la vue sur la prairie depuis le lit. À peine sorti de la dernière exposition d’art contemporain, déjà plongé dans cinqsiècles d’histoire d’un château de campagne. Reines et rois avaient cettehabitude, et certains habitants dela capitale l’ont gardée: alterner l’e ervescence de Paris et le calme de sesenvirons. Quelques heures à peine decarrosse, encore moins en voiture ou en train, pour un changement total d’atmosphère.

Premier réflexe : viser le vert.

Cinquante kilomètres à l’ouest de la capitale, les grands chênes de la forêt de Rambouillet abritent de nouveaux refuges. On vient ici randonner, cavaler, pédaler et simplement se (re)poser dans un haras revisité d’un esprit design, inspiré du style Shakers (Le Barn). Dorloté à coups de massages ayurvédiques et de bains nordiques. À deux pas de là, c’est sous les mansardes d’un monument du XIIe siècle, l’abbaye des Vaux-de-Cernay, que les âmes stressées goûtent en famille à la “countryfication” (lefait de s’installer à la campagne).

Ressuscité une première fois par la baronne Charlotte de Rothschild au XIXe siècle, puis en 2023 sous la baguette de Cordélia de Castellane, directrice artistique de Dior Maison, le lieu, habillé d’objets

chinés et de toiles de Jouy, relie lesépoques avec harmonie. Sortir de la ville passe forcément par lepotager. À Saint-Vrain, en Essonne (àquaranteminutes de la Porte-d’Orléans), le restaurant LeDoyenné propose des’initier à l’agriculture régénératrice, celle qui fait resurgir les rutabagas et autres tomates anciennes qui, suivant les saisons, garnissent l’assiette. Quand soudain, une coquille Saint-Jacques bordée d’un saumur suggère d’autres horizons: et si on allait voir la mer?

La promesse d’ubiquité n’a rien d’impossible depuis Paris. Deux heures à laisser filer les paysages, une bicyclette enfourchée, et vous rayonnez autour du fantasmagorique château de Chambord. Sans doute le plus spectaculaire de la vallée de la Loire, bordé d’un parc assez grand pour mettre Paris intra-muros en bouteille.

FrançoisIer, à l’origine de cette lubie royale au cœur de la Sologne, n’y passera pas plus de cinquantejours en trente ans de règne. Il faut admettre que la région invite à la diversité.

D’autres châteaux, bien sûr, plus intimistes, tel Chenonceau, joyau enjambant le Cher, que Catherine de Médicis raflera à sa rivale Diane de Poitiers, en échange du château de Chaumont. Trois siècles plus tard, en 1875, ce dernier passe entre les mains d’une propriétaire de 17ans, Marie Say, princesse de Broglie.

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Depuis le Perche, sou er, chiner, puis filer vers le bleu. Les falaises d’Étretat en Normandie et plus à l’ouest encore, Cancale, vers le refuge breton d’un grand chef voyageur, Olivier Roellinger.

Riche héritière et figure du Paris des Années folles, elle délaisse chaque automne son hôtel particulier de la rue de Solférino pour retrouver les serres tropicales et le grand salon où sont orchestrées des fêtes magistrales. L’histoire ne dit pas si la cave puisait sa source aux vignobles environnants de Cheverny et Bourgueil. Aujourd’hui, Chaumont reçoit dans ses jardins des installations d’art contemporain, dont le land art d’Andy Goldsworthy, quand l’artiste turc Sarkis y livre une interprétation du kitsungi (réparation en or japonaise) sur commodes LouisXIV… Déroutant.

On retrouve le nord, et l’appel du large, en passant par le Perche. Hymne au vivre caché le mieux ébruité des Parisiens en manque de nature. Romantisme des paysages, charme de l’architecture médiévale de Bellême, La Perrière ou Mortagne-au-Perche. Un court week-end, s’o rir la possibilité d’Une Île, à Rémalard, dans une maison de campagne élégante tenue par les fondateurs de Septime (Paris 11e). Sou er aussi, chiner, puis filer vers le bleu. Les falaises d’Étretat en Normandie et plus à l’ouest encore, Cancale. Là, un refuge breton dicté par les éléments à un grand chef voyageur, OlivierRoellinger, vous pousse à prendre racine. Poursuivre son besoin d’iode. Repousser l’idée de se baigner dans la Seine à l’été 2025 (trois lieux seront

o ciellement dédiés après les JO 2024), mettre cap au nord des Champs-Élysées. Sur quelque deux cents kilomètres, de Berck-sur-Mer et au-delà de Calais, s’étire la Côte d’Opale. Le ciel se déchire, la lumière frise sur les dunes ébouri ées de la Slack. Balade revigorante jusqu’au fort Vauban et sur la pointe du cap Gris-Nez d’où, par beau temps, on aperçoit les côtes anglaises du Kent.

Le vent sou e sur l’estran et les marées déroulent un large tapis de sable gris perle. Conditions idéales pour s’essayer au char à voile et au kitesurf, sans trop déranger la sieste des phoques. En 1900, ces longues plages étaient déjà prisées du Tout-Paris grâce à un Anglais francophile. Sir John Whitley rachète un domaine serti entre la Manche et la forêt.

Le Touquet-Paris-Plage devient rapidement un rendez-vous balnéaire élégant où l’on vient, déjà par le train, travailler son swing et son revers, doubler la mise à l’hippodrome et au casino. Rouge, impair et passe. Le retour en ville devient soudain inutile.

VOYAGEURS DU MONDE

Selon vos goûts, votre timing, l’âge des enfants, votre conseiller compose la meilleure partition entre Paris et un prolongement bucolique. Hébergements et sorties restent modulables au gré de vos envies.

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Plusieurs escapades possibles à un saut de puce de Paris : entre Blois et Amboise, le château de Chaumont (1) ; près de la forêt domaniale de Rambouillet, les cocons du Barn Hôtel (2) ou de l’abbaye des Vaux de Cernay (4) ; les spectaculaires falaises normandes (3), etc.

Les secrets du Massif central

CANTAL — CREUSE — PUY-DE-DÔME — LOZÈRE

CORRÈZE — LOT — AVEYRON — ARDÈCHE — GARD

Aviateur, joueur de tennis, dandy, pionnier de la navigation, Alain Gerbault mena une existence des plus palpitante. Las, il fuit les mirages de la civilisation moderne, et passa du paradis des îles polynésiennes à l’enfer d’une fin de vie faite d’errances.

Il existe, au cœur de la France, un pays des merveilles. À l’histoire chevaleresque, tapissé de plateaux et creusé de rivières aux eaux pures, il est chéri des pèlerins qui, VIP, y méditent les yeux ouverts depuis des siècles.

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© Jérôme Galland

Du grand art

Au bord de la Creuse, leschevalets n’ont pas déserté. Monet, Picabia, Guillaumin et les autres avaient déjà vu en cette vallée rocheuse une source d’inspiration inouïe – “unpaysage si riche que le peintre ne sait où s’arrêter” (George Sand). Au fil de petites gorges champêtres, les flâneurs parviennent aux vestiges de la forteresse de Crozant, à l’église romane de Bénévent-l’Abbaye ou au fier château médiéval de Boussac. Le long de la Sédelle, les moulins à eau se succèdent sur fond de bruyère, le décor est impressionniste. Faille spatio-temporelle perdue dans laforêt de Larfeuil, le village abandonné de Clédat, aux chaumières de conte de fées, renaît. On a retrouvé sa fontaine miraculeuse par radiesthésie. Le massif des Monédières soigne lui aussi l’esprit, et le corps qui s’élance à vélo dans la montagne, à pied dans les landes odorantes plantées de gentianes, arnicas et genêts. L’été, les lèvres violettes dénoncent lescoupables: les myrtilles poussent ici comme du chiendent. Dans la Corrèze voisine, on ne quitte sa cabane perchée que pour rejoindre le plateau de Millevaches, aux écosystèmes précieux et fragiles. Un ensemble de landes, forêts et tourbières où vivent oiseaux migrateurs, loutres et moules perlières. Des vaches, oui, mais aussi des milliers d’étoiles et un calme à tout rompre. Plus au sud, la terre vit à gorges déployées: celles de la Dordogne,

grandioses, verdoyantes et sereines, traitent avec la même bienveillance kayakistes rieurs et marcheurs pensifs.

Des puys et des burons

De l’autre côté de la Dordogne s’étend l’onduleux parc des Volcans d’Auvergne, enfilade de puys, de terroirs riches, de repas roboratifs – saint-nectaire, cantal et la romanesque Salers. Ses fortifications, érigées contre l’Anglais, font rempart contre le temps qui passe, préservant maisons à tourelles, fontaines et be roi. Sur la place de la mairie se tient toute l’année, neige ou UV, le marché hebdomadaire.

Dans les estives, les burons longtemps délaissés ont repris du service. Emblématiques du Cantal, ces bâtisses rustiques aux murs de pierre et toits de lauze abritaient autrefois les gardiens de troupeaux et les fromages fabriqués sur place – farm-to-table avant l’heure. Gîtes conviviaux ou refuges intimistes, ils accueillent désormais les voyageurs. Inspirés par un infini de vert, yoga et retraites spirituelles s’invitent à flanc de volcan.

Au sud de Saint-Flour, les volcans se muent en hauts-plateaux aux vallées douillettes et gorges encaissées. Dans celles de la Truyère, le lac de Sarrans, fils d’un barrage créé par l’homme, a toute la beauté d’un vrai. Juché sur un paddle, on admire ici bien d’autres prouesses humaines. Le viaduc de Garabit-Ei el n’est pas sans rappeler une certaine dame de fer…

40 secrets du massif central
© Stéphanie Davilma
Le plateau est un lieu de transhumance séculaire. On y vit proche de la nature: l’été sur les hauteurs, l’hiver au fond des vallées.

Trait d’union entre Cantal et Aveyron, l’Aubrac, bucolique, déploie d’immenses pâturages habillés de fleurs sauvages, forêts et ruisseaux allant se jeter dans la vallée du Lot. Le plateau est un lieu de transhumance séculaire –animale et humaine. Les sentiers mènent d’un hameau attachant à un autre. Sourires, conseils, couteaux et fromage, les habitants ont dans leur ADN l’accueil et l’artisanat.

La nature servie sur un plateau

Terres calcaires séparées par de profonds canyons, les Grands Causses ont quelque chose d’extraterrestre. Le plus grand est le Larzac, épicentre seventies des contestations et utopies – “Des moutons, pas des canons”.

On y vit proche de la nature. “Baromètre du berger”, la cardabelle, plante-emblème, fait la pluie et le beau temps –fleur fermée, pluie assurée. L’été sur les hauteurs, l’hiver au fond des vallées, les bêlements font partie du panorama auditif.

L’agropastoralisme, omniprésent, incarne laliberté, exige des terres ouvertes. Dans ces paysages minéraux et arides, le Moyen Âge a bâti des murs épais assurant fraîcheur et protection. Sous les porches de Saint-Jean-d’Alcas, près de Roquefort, résonnent encore les histoires chevaleresques des Templiers. La Couvertoirade s’érige en ambassadrice de l’architecture caussenarde du XVe siècle, ses hauts remparts o rent des vues saisissantes sur les Causses. À l’intérieur, on cuit le pain au four banal ancestral, on file la laine, on hydrate le pèlerin. Du côté de l’adorable village perché

deCantobre, toisant la Dourbie, l’escalade a fait son trou.

Dans l’ombre du mont Aigoual se dessinent les Cévennes, réserve de biosphère que se partagent Lozère, Gard et Ardèche. Steppes, landes et forêts, montagnes, vallées et hauts plateaux où cavalent cerfs élaphes et lézards ocellés, où barbotent loutres et castors, scrutés par l’aigle royal et le vautour fauve. Au cœur du seul parc habité du pays, les Cévenols donnent de l’âme à des hameaux isolés, accrochés aux vallées. Saint-Chélydu-Tarn, aux pont et cascade si photogéniques ; Sainte-Énimie, tout en terrasses et voûtes dominées par un ermitage semi-troglodytique du Xe siècle.

Les grottes sont légion dans larégion –l’aven Armand, où a poussé une forêt de stalagmites, descend à plus de 60mètres de profondeur. Spéléologie, donc, mais aussi via ferrata et canyoning. On bouge.

Du roc des Hourtous au rocher du Cinglegros, les randonnées –épiques et contemplatives–mettent le mollet à l’épreuve des dénivelés.

L’e ort est réconforté par la grandeur du décor. L’œil est e aré par tant de cirques. L’oreille, chau ée par le soleil, retrouve dans le bruissement des châtaigniers l’air d’un chant de troubadour.

VOYAGEURS DU MONDE

Même si vous êtes au fin fond d’une vallée ardéchoise, votre concierge reste à l’écoute : un atelier ou une visite privée à organiser, connaître les jours de marché, un tapis de yoga à livrer… Il suffit de lui demander.

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In the mood

Vous avez sans doute entendu parler de la sonothérapie, les e ets relaxant des vibrations sonores des bols tibétains, mais saviezvous qu’écouter tinter les cloches des salers, sur un plateau du Cantal, procure un e et similaire? Fermer les yeux, inspirer, ouvrir grand ses oreilles, sou er… Ces vallées sauvages, ces plateaux à perte d’horizon, se prêtent naturellement à la méditation. Oublier ses petites addictions, celle de l’écran en priorité, recalée par l’absence de réseau. Prendre au pied de la lettre le verbe “se ressourcer”, en laissant la rivière dénouer les tensions. Et si ce n’est pas su sant, il n’est jamais di cile de trouver dans cette “France secrète” saunas, bains nordiques, massages. Une fois fait le plein d’oisiveté, partir randonner sur l’épaule des géants, à la fraîcheur des frondaisons. Varier les plaisirs et pédaler vers les sommets, l’e ort diminué par la fée électricité. Rebondir en raft, filer en kayak, appliquer le fruit de ses séances d’escalade en salle sur du vrai rocher. Enfin, ce grand bain de nature n’exclut jamais de cultiver son jardin intérieur: le cadre invite à la lecture, les villages, aussi discrets soient-ils, en disent long sur la culture régionale et, bien sûr, les sites archéologiques foisonnent. Signe que nos ancêtres trouvèrent là, eux aussi, un lieu idéal de vie.

PLACE TO BE

Vivre au vert n’est pas contradictoire avec bien dormir et bien manger. Unnouveau type d’établissements, proches de leur environnement, le prouvent au quotidien. Le Buron de Niercombe (1), en Auvergne, allie confort et charme contemporain. Dans le Haut-Livradois, l’Auberge de Chassignolles (2 & 3) met les papilles en émoi dans un décor simple et solaire.

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La côte ouest passée au tamis

BRETAGNE — VENDÉE — CHARENTE-MARITIME

ARCACHON — LANDES — PAYS BASQUE

Sable dans leschaussures, sel dans les cheveux et voiles qui se gonflent. Sur la côte Atlantique, les vagues et le vent sou ent une histoire attachante, à vivre en famille.

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© Melvin Israel

BRETAGNE & GRANDS-PARENTS

0-4 ans

Serrés dans leurs uniformes bretons –marinière et ciré jaune–, les enfants s’élancent, faisant voler des gerbes de sable. Vaste et quasi déserte, la plage forme un beau terrain de jeu; de quoi pouvoir les surveiller facilement. Les grands-parents veillent au grain tandis que les parents veillent aux grains: une aubaine. Plus tard, papi expliquera aux petits armés de leurs épuisettes les rudiments de la pêche à pied : comment saisir le crabe juste entre lepouce et l’index pour ne pas se faire pincer; lasacro-sainte règle selon laquelle il faut toujours replacer les pierres délogées. Et lorsque l’attention des chérubins commence à battre de l’aile, c’est que lacabane à douceurs a déplié sonstore.

D’ungeste expert, la crêpière étale la pâte sur sa billig devant un public qui sedodeline impatiemment.

Le mets englouti, l’heure est venue de délaisser lelarge.

L’océan est irrésistible mais lepatrimoine breton l’est tout autant. Lesenfants filent sur les remparts de Concarneau, escaladent les rochers de la Côte de granit rose et s’enfoncent dans les tréfonds de Brocéliande. Du côté du golfe du Morbihan, la presqu’île de Rhuys enferme l’Île-auxMoines et l’Île d’Arz (1) dans son étreinte sous l’œil solennel de la cité fortifiée de Vannes où s’alignent de jolies maisons à pans de bois.

EN VENDÉE AVEC LES COUSINS

5-8 ans

Les enfants ont grandi. Tout le monde s’accorde à dire que c’est l’occasion deréunir les cousins en Vendée. Au club de plage de Saint-Jean-de-Monts, ils ont leurs habitudes et de belles occasions de se dépenser. Sur le sable de la Côte de Lumière, les heures s’égrènent doucement entre courses endiablées de chars à voile et compétitions de seaux chargés de bigorneaux. Puis, en scrutant le large, uneidée germe : et si toute cette tribu embarquait pour une île?

Reliée au continent, Noirmoutier (2) présente unavantage logistique considérable. Jouant à cache-cache avec la marée, lepassage du Gois a quelque chose de magique. Sur place, les bambins boivent les explications du saunier dans les marais salants, jouent les géants à Mini-Ville et vivent leurs premières frayeurs dans lelabyrinthe de maïs XXL. De retour sur lecontinent, l’heure est à leur premier stage d’Optimist. Concentrés, ils agrippent ensemble les rebords de la coque pour mettre le modeste dériveur à l’eau. Puis, deux par deux, ils se hissent à bord etintègrent –parfois à leurs dépens–lesbases de l’équilibre avant d’apprendre à diriger le petit voilier. Des bribes que vous saisissez de leur récit exalté au retour, l’expérience était enivrante. Ils rêvent déjà de compter parmi les skippers de la populaire course du Vendée Globe, au départ des Sables d’Olonne.

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© Blogtrip/Adobe Stock
Classée, la mythique dune du Pilat domine tout le bassin d’Arcachon.
© Kintzing
En Loire-Atlantique, Guérande est cernée de lacs, d’étangs et de marais salants.
Au fil des jours et de la côte, on retrouve les grands classiques des étés passés au bord de l’Atlantique : le vent dans les cheveux, le goût du sel sur les lèvres, les grains de sable qu’on emporte partout.

LA CHARENTE-MARITIME INTIME

9-12 ans Le temps file et voilà que vos bambins se disent trop âgés pour les clubs de plage et le Train des Mouettes qui longe laSeudre. Derrière leurs airs de grands, ils sont pourtant tout sourire à l’aquarium deLaRochelle. Cela les intéresse davantage que l’architecture de la ville, pourtant partagée entre les jolies arcades du centre historique et les imposantes tours qui encadrent le port. De l’autre côté du pont patiente l’île de Ré. On y pédale de La Couarde-sur-Mer à Sainte-Mariede-Ré à bicyclette, saluant au passage les ânes àpoils longs –et une flopée de touristes enhaute saison. Au sud, Oléron présente un visage plus calme. Les cabanes ostréicoles de bois multicolores séduisent toute la tribu. Au fil des jours et de la côte, on retrouve les grands classiques des étés passés au bord de l’Atlantique : le vent qui tisse des nœuds dans les cheveux, le goût du sel sur les lèvres. Sans oublier les grains de sable qui se glissent partout: entre les doigts de pied, dans les pages de votre roman. Au fond du sac, on les emporte comme un totem.

ARCACHON, ENTRE DUNES ET PINÈDE

13-14 ans

Nouvelle donne: cet été, il faudra désormais contenter les pré-ados ET le petit dernier –un défi de taille. Les valises posées pour

la semaine, direction le phare du CapFerret pour jauger le terrain de jeu. À60mètres de hauteur, c’est tout le bassin d’Arcachon qui s’o re au regard : la dune du Pilat, l’île aux Oiseaux, le banc d’Arguin.

Unpique-nique improvisé dans le sable, caché entre les dunes pour être à l’abri du vent, permet de peaufiner le plan d’attaque. Ici aussi, les villages ostréicoles qui s’alignent le long du littoral semblent s’imposer. ÀGujan-Mestras, ils ne sont pas moins de sept: port de Larros, port de la Hume, port de Meyran… On déambule entre leurs façades de bois coloré en quête d’une glace. Et puis, bien sûr, impossible de faire l’impasse sur la vedette du bassin : la dune du Pilat domine le paysage. Infatigables, les enfants grimpent et dévalent la montagne. Dans le ciel, les parapentes passent pour de drôles d’oiseaux. De retour au parking ceinturé par la pinède, on saisit le “kit plage” –seaux, pelles, maillots, raquettes –toujours prêt dans le co re.

LES LANDES, ROYAUME DE LA GLISSE

15-16 ans

Vaste étendue de forêt frappée de puissantes vagues, les Landes s’improvisent quartier général des ados. Entre les pins maritimes, ils zigzaguent à VTT avec une insouciance qui force (un peu) l’admiration et donne (beaucoup) le tournis. Sur le sable, les teens enfilent leurs combis.

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© Thibault Penin/Unsplash.com
Murs blanchis à la chaux, toitures asymétriques, colombages de bois peint –tantôt rouge, parfois
vert, souvent bleu sur la côte. Cela fait toujours son petit e et “décor de carte postale”.

Paré de leur peau de néoprène, ils s’apprêtent à dompter les rouleaux qui font la renommée de ce coin de pays. Hossegor la nantie, Capbreton la familiale, Seignosse la farouche: bras dessus, bras dessous, ces stations balnéaires forment leur propre famille. On s’y adonne au surf et au kite, mais pas que.

Beach volley, beach rugby, beach soccer: tous les sports se déclinent en version plage. Plus loin, les jeunes glissent encore, cette fois en skate sur la jetée. Les vôtres ne tardent pas à les rejoindre et tout ce petit monde gagne bientôt le skatepark. Puis, nouvelle journée, nouvelle embarcation: cette fois, c’est un paddle qu’ils chevauchent sur le lac d’Hossegor. Les eaux calmes se prêtent bien à la baignade des plus petits, un peu intimidés par les rouleaux que délivre l’océan. Ce soir, toute la famille se réunira sur lesable face au coucher du soleil. La pizza à emporter est en option, l’engouement obligatoire.

PAYS BASQUE, BAINS DE MER ET DE CULTURE

17 ans et plus

Les maisons dansent le long du sable: murs blanchis à la chaux, toitures asymétriques, colombages de bois peint –tantôt rouge, parfois vert, souvent bleu sur la côte. Cela fait toujours son petit e et “décor de carte postale”. Dans les

ruelles, le ton monte à l’occasion des ferias et fêtes basques: danses et chants traditionnels, un peu d’eskara (l’idiome local) aussi. Sur la côte, l’océan semble indi érent à la fièvre qui s’empare des villes: les grands se mêlent aux surfeurs avertis à Biarritz, tandis que les parents éprouvent la vieille ville piétonne de Bayonne, capitale culturelle. Les plus jeunes, eux, trottent enfin hors de l’eau, c’est l’heure de rejoindre Saint-Jean-deLuz. Sur la Grande Plage bien abritée, lespetits font trempette rapidement avant d’assiéger les châteaux gonflables repérés dès l’arrivée. Une bonne heure devant soi pour avancer dans son roman, les doigts de pied en éventail. À Hendaye, aux portes de l’Espagne, la visite du château fantasque d’Abbadia tombe à point nommé. Puis, lafrontière étant si proche, on ne résiste pas à une aventure spontanée: embarquer son équipage sur la navette maritime, direction Fontarrabie, le Pays basque en version español. Les enfants grandissent (trop) vite, et le temps presse pour lesconvaincre de rempiler pour un périple en famille l’année prochaine…

VOYAGEURS DU MONDE

Vous souhaitez continuer à dérouler la côte jusqu’au Pays basque espagnol : votre conseiller reste à l’écoute au fil de votre voyage pour l’adapter à vos envies.

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In the mood

À chaque plage, à chaque âge, unnouveau terrain de jeu. Quelle que soit la saison ou la météo. Les petits pirates vont aimer partir à l’abordage des criques et des cités corsaires, en apprendre plus sur Saint-Malo et ses remparts, construire des châteaux… Les histoires de marins donnent des idées, et l’envie irrésistible de prendre la mer. Alors, on croise en voilier le long de la Côte de granit rose, contre lescourants du golfe du Morbihan, on explore le bassin d’Arcachon à bord d’une traditionnelle pinasse Trop tranquille? C’est vrai, Atlantique et adolescence partagent la même fougue et sont faits pour se rencontrer. Objectif: les laisser s’exprimer. Se lancer dans les rouleaux des Landeset du Pays basque On garde le kitesurf ou le char à voile pour les grandes plages de Charente-Maritime et de Vendée. Si les parents sont plutôt vélo, ils fileront à travers les marais salants de l’île de Ré (ou les vignobles, dans la roue d’un Bordelais passionné). Des activités proposées en privé, pour mieux en profiter.

PLACE TO BE

À Biarritz, une pension de famille des années 1920 (Villa Magnan, 1) ; en Bretagne, une maison bourgeoise aux allures de château (Le Nessay, 2) ; dans les Landes, une ancienne demeure particulière du XIXe (Les Près d’Eugénie) ou une villa posée dans les dunes (Les Maisons Marines d’Huchet) : le littoral atlantique déroule une richesse architecturale et raconte de belles histoires de réhabilitation.

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Méditerranée confidentielle

PROVENCE — ALPES — CÔTE-D’AZUR

À l’ombre des mondanités estivales, la Côte d’Azur, tout en couleurs et parfums, invite à suivre les chemins d’une Provence épicurienne. Derrière ses clichés, leSud se réinvente avec tact et discrétion.

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© Stéphanie Davilma

On a tôt fait de l’oublier: lesfondateurs de la villégiature enMéditerranée étaient deshivernants. Fin XVIIIe, les premiers voyageurs britanniques viennent déjà chercher lesoleil sur la Côte d’Azur. Deuxsiècles plus tard, si leculte du glamour azuréen façonné autour des années 1960 –le film La Piscine (1969), BB…– reste profondément estival, la culture, elle, n’a que faire des saisons. Expositions et événements en tout genre sont l’apanage de l’hiver méditerranéen. Lanature non plus n’hiberne pas: palmiers, pins et garrigue jouent du vert; le mimosa en fleur répond aux citrons débordant déjà des étals; le bleu de la mer scintille…

Question de point de vue

Saint-Paul-de-Vence, veille de Noël. Lesoleil bas chau e le visage. Après avoir poussé la porte de quelques galeries au hasard des ruelles désertes, on savoure en terrasse la quiétude d’un village rendu à lui-même, le regard tourné vers les montagnes. En contrebas, la Fondation Maeght (1) se devine à travers les pins et les mélèzes tou us. Première fondation d’art indépendante en France (1964), elle expose les œuvres devirtuoses des XXe et XXIe siècles –Calder, Miró, Chagall, Braque. Depuis Bormes, laroute du mimosa a traversé l’Estérel pour rejoindre les hauteurs de l’arrière-pays niçois et les flacons de la coquette Grasse –au même titre que la rose et le jasmin. Fragonard, Galimard et Molinard ont élevé leurs fragrances au rang d’art. En rebroussant chemin, on s’arrêtera peut-être à Tourrettes-sur-Loup, où la timide violette résiste, elle aussi, bien à l’hiver. Depuis la porte sud du village médiéval, sur l’ancien chemin de ronde, lepanorama s’ouvre sur toute la côte. Par temps clair (souvent donc), on devine la Corse. De Marseille à Menton, le littoral immuable esquisse une courbe, celle d’un sourire.

Au fil de la côte

Au diapason de l’agenda culturel hivernal, on(re)découvre un visage moins vernissé dela Côte d’Azur. Marseille, la radieuse phocéenne, s’a che gouailleuse au marché des Noailles et contemporaine au Mucem (2). Ce dernier a sou é sa dixième bougie en 2023 s’entourant de grands noms et de nouveaux espoirs de la littérature qui mettent en lumière les identités plurielles de l’espace méditerranéen. À quelques encablures, leparc national des Calanques se refait unesanté. Il y a quelque chose d’irréel à fouler hors saison ces paysages grandiloquents d’ordinaire pris d’assaut. Même sentiment privilégié en faisant route vers le Var et ses cités emblématiques. Passées Toulon et Hyères, sur les contreforts du massif des Maures, lesvignobles dégringolent jusqu’à la mer.

À peine quelques bateaux mouillent devant Port-Cros et Porquerolles, laissant les îles aux poignées de promeneurs chanceux. Àl’arrivée à Saint-Tropez, personne à la terrasse du Sénéquier. Les hivernants sont là pour voir, pas pour être vus. Nul besoin de jouer des coudes pour poser sa serviette autour de Sainte-Maxime ou Saint-Raphaël. Plus loin, février rime avec Carnaval de Nice et Fête du citron de Menton, seules entraves consenties au calme hivernal. Les locaux auront vite fait de retrouver leurs marchés fleuris et leurs bains de mer quotidiens. En mai, ce sera au festival de Cannes de lancer les mondanités à grand renfort de flashs et de paillettes.

Un été en Provence 10heures: l’air est déjà doux sur le quai de la gare d’Avignon. En ce début juillet, pas un brin de mistral pour faire voler les chapeaux. Une chose est sûre: le ciel d’ici est vraiment plus bleu qu’ailleurs. Les cigales interprètent la bande-son parfaite pour se mettre en condition. L’été sera provençal ou ne sera pas.

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© Michael Grimm/Gallery Stock
© Stéphanie Davilma
Ces terres ne se contentent plus de leur patrimoine historique. Elles dictent aujourd’hui
les codes d’un nouvel art de vivre provençal.

Les longueurs nonchalantes, la chaleur, levent dans les pins parasols, les parties de pétanque sur les places ombragées de platanes… La Provence inspire. Cézanne et Van Gogh en ont fait des toiles, Giono et Bosco des récits, Pagnol toute une œuvre. Si ses festivals In et O , rendez-vous annuels du théâtre et du spectacle vivant, servent de jolis prétextes pour rendre visite à la cité des Papes, on s’empresse de s’en extirper pour gagner les collines joyeuses du Luberon. Début juillet, les champs de lavande ondulent à l’infini. Non loin de l’abbaye de Sénanque, le gou re de Fontaine-deVaucluse garde l’une des plus importantes sources d’Europe, qui jaillit impétueusement aux intersaisons pour se faire plus paisible en été. En descendant le cours de la Sorgue, on atteint rapidement les roues à aubes de l’Isle-sur-la-Sorgue. Chaque dimanche, le marché provençal se double d’une grande brocante où chiner laperle rare, avant de trinquer de toasts de tapenade au Café de France. Dimanche prochain, on se donnera rendez-vous aumarché de Lourmarin pour faire le plein de melons juteux, huile d’olive et fruits confits. On se racontera les promenades en eBike le long de l’Aigue Brun et jusqu’à Goult ou Joucas, les traces de terre battue après le sentier des Ocres de Roussillon, l’émotion en apercevant le village perché de Gordes, lecoucher de soleil depuis la terrasse d’un restaurant de poche de Bonnieux… Avant de partir, rendez-vous au Château LaCoste.

Le domaine-ovni cultive de concert vins en biodynamie, architecture et art moderne. Starchitectes et land artists du monde

entier – Jean Nouvel, Tadao Ando, Frank Gehry, LouiseBourgeois, AiWeiwei, OscarNiemeyer– y ont semé leurs œuvres.

Le vent nouveau des Alpilles

En enjambant la Durance, on laisse lemont

Ventoux dans le rétroviseur en direction d’une autre éminence: la montagne

Sainte-Victoire. De l’autre côté de l’étang de Berre, le massif des Alpilles garde de nombreux témoins des civilisations celte, grecque et romaine. Mais ces terres ne se contentent plus de ce patrimoine historique. Elles dictent aujourd’hui les codes d’un nouvel art de vivre provençal, qui se décline entre les murs de mas discrets jouant lacarte du cosy contemporain, dans les assiettes locavores de tables souvent primées, les boutiques déco de Saint-Rémy… Au pied du village phare des Baux, les carrières de calcaire se sont même muées en site arty aux installations digitales immersives.

À quelques kilomètres à l’ouest, chaque été, c’est au tour d’Arles de se retrouver sous les projecteurs à l’occasion des Rencontres de la photographie. Des dizaines d’expos investissent les lieux patrimoniaux, de l’Espace Van Gogh au Jardin d’été, en passant par l’abbaye de Montmajour. De l’autre côté du Rhône, les étangs de Camargue, les arènes de Nîmes et le charme toscan d’Uzès ouvrent quant à eux la porte d’un autre Sud, celle de l’Occitanie.

VOYAGEURS DU MONDE

Belles adresses, conciergerie joignable à chaque instant, visites privées d’Arles, de Marseille, d’Avignon : le Sud en aparté.

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© Pauline Chardin
© Pauline Chardin
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In the mood

Le mistral se calme enfin, vous enfilez vos meilleures baskets et filez sur les chemins des Calanques, aux pieds de dentelles de calcaire. Le soleil darde, les buis parfument l’air sec, la Grande Bleue, omniprésente, vous éblouit même en plein hiver, comme hier les collections du Mucem sou aient à vos oreilles larichesse des civilisations qui l’ont bordée. Déjeuner au village des Goudes, chez Tuba (1), les pieds dans l’eau, une invitation aussi à passer la nuit dans un cabanon car derrière son caractère volubile, Marseille aime la discrétion et n’a pas attendu la tendance pour inventer l’art de vivre caché. En été, c’est au cœur des terres provençales qu’il faut viser pour trouver la tranquillité. Vous cultivez l’art du contre-courant: être matinal sur les marchés du Luberon, comme dans les galeries des Baux de Provence, goûter à la douceur d’une huile d’olive directement au moulin quand d’autres se ruent en terrasse, glisser à la fraîcheur de l’abbaye de Sénanque quand sonne l’heure de la sieste, enfin, lorsque la chaleur et la rumeur de la foule montent encore d’un cran, rejoindre la piscine d’un écrin bien choisi.

PLACE TO BE

À deux pas du centre de SaintRémy-de-Provence, le Domaine de Chalamon (2) reçoit dans une demeure du XVIe siècle lovée au cœur d’un ensemble de jardins paysagers et d’une oliveraie. Miroir, miroir: de l’autre côté du Rhône, La Bastide de Gordes (3) suspend elle aussi letemps, entre suites et spa.

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La Corse

Comme une évidence

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Les Grecs l’appelaient déjà Kalliste, “la plus belle”. Le temps semble suspendu sur ce confetti de terre et de caractère, où la montagne sauvage plonge dans ce que la Méditerranée fait de plus beau.

Je me souviens d’une maison aux larges ouvertures, perdue dans la pinède, du côté de Porto-Vecchio. Pieds nus, à la merci des échardes, on déjeunait de melon et de lonzu. Les aiguilles de pin faisaient de jolis bracelets éphémères. Après la sieste au hamac, on gagnait le sable à pied ou à vélo, déjà en maillot, casquette vissée sur la tête. À peine le temps d’étaler la crème que l’on courait à l’eau. Les poissons nous chatouillaient les mollets, alors on enfilait masque et tuba pour sonder ce monde translucide. Parfois, on sautait dans le Zodiac pour rejoindre les plages voisines de la Palombaggia, Porto Novo, Tamaricciu ou la Rondinara, et faire la course sur leponton longiligne de Santa Giulia. Au retour, on s’entraînait gauchement à tenir sur les skis nautiques avant de guetter, épuisés mais heureux, le saut d’un dauphin au large.

La virée à Bonifacio nous rappelait que leparadis a aussi des villes et un passé. Etdes parfums de glace étonnants – myrte, argousier, canistrelli. Parfois, nous filions de l’autre côté de l’île, rendre visite aux cousins dans le golfe de Propriano. Friands de randonnées, ils nous guidaient à travers le maquis en quête des plus beaux panoramas. À Ajaccio, les récits sur Napoléon Bonaparte nous captivaient autrement que nos livres d’histoire. Les années ont passé. On est allés plus loin, voir d’autres îles de Méditerranée ou d’ailleurs. La Corse est restée dans un coin de la tête –mirage d’enfant ou réalité édénique? Il faut y retourner.

L’atterrissage à Calvi marque les esprits: demi-tour juste avant la montagne, au-dessus de la citadelle. Le ferry, lui, accoste à L’Île-Rousse. Le trinichellu, tortillard local, relie les deux en frôlant lamer au ralenti, de criques cachées en plages. Celle d’Algajola est l’une des seules à recueillir les vagues. Quartiers pris dans la marine de Sant’Ambroggio, non loin du sélect mais discret Lumio. Aux premières lueurs du jour, avant de larguer les amarres, direction lesable, pour saluer le soleil qui revient inlassablement.

Au nord, le golfe de Saleccia borde ledésert des Agriates; Saint-Florent marque le début du Cap Corse. Au sud, laréserve de Scandola, le golfe de Girolata et les calanques de Piana ont mérité leur place à l’Unesco. Au loin, la plus haute tour génoise de l’île veille depuis le Capo Rosso. Demain, on égrènera les villages de Balagne ou l’on se baignera à la fraîche dans la rivière du Fango. ÀLavatoggio, ledîner de soupe corse et viande à la broche s’achève autour d’une liqueur de clémentine. On sait alors qu’il faudra revenir, encore. Marcher sur un tronçon du GR20, viser lecœur montagneux de l’île, entre Corte etBastia, loger dans une ancienne bergerie, explorer le chapelet des îles Lavezzi. LaCorse est devenue une évidence.

VOYAGEURS DU MONDE

Sorties en mer, randonnées guidées, balades historiques avec un habitant : découvrez en profondeur l’île de Beauté.

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© Florian Ster/Gallery Stock
© Julia Nimke
Sur la plage ensoleillée… Brigitte Bardot, l’autre légende de Saint-Tropez, et le photographe allemand Gunter Sachs, en 1966.

ET SAINT-TROPEZ CRÉA LA PLAGE

C’est sur la plage de Pampelonne, au milieu des années 1950 et à l’abri des regards, qu’est née la légende de Saint-Tropez. Ou comment ce petit paradis de sable doré ponctué de modestes cabanons est devenu le rendez-vous intimiste de tous les beautiful people en quête de désinvolture.

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De face, deux icônes du cinéma français : Michel Piccoli et Catherine Deneuve, en juillet 1968. © Benno Graziani/Photo12

Mai 1956, plage de Pampelonne, commune de Ramatuelle sur la presqu’île de Saint-Tropez. Extérieur jour. Le réalisateur Roger Vadim a trouvé le cadre idéal à un film qui propulse au firmament sa jeune épouse Brigitte Bardot : Et Dieu créa la femme. Le mythe de l’absolu féminin cinématographique est né sur ces cinqkilomètres d’anse dorée et sauvage. Une plage sur laquelle ne s’est pas encore posée la fée Électricité. L’équipe de tournage cherche un lieu pour se restaurer. Rien à la ronde, mis à part quelques cabanons occupés par des familles qui ont dressé leurs tables en bois à même le sable. Parmi elles, celle de Geneviève et Bernard De Colmont, un couple de baroudeurs qui a découvert le lieu quelques années plus tôt en s’y échouant au cours d’un documentaire sur le transport d’oranges.

Défilé de vedettes et vent de liberté

“Les De Colmont ne sont pas restaurateurs mais l’expérience les amuse. La mère fait griller des poissons frais et prépare chaque jour d’immenses plats de ratatouille sur l’unique Campingaz en sa possession. Le mari sert la joyeuse assemblée…”, raconte en 2017 la journaliste du Monde Vanessa Schneider, dans une série de reportages consacrée à la cité varoise. Les étés se succèdent et la cabane des De Colmont a désormais un nom, leClub55. Les vedettes de cinéma, icônes du rock débarquées en Riva par le producteur Eddie Barclay, l’écrivaine Françoise Sagan, tous ont pris l’habitude, après un premier café à la terrasse de chez Sénéquier ou du Gorille, un tour au marché, de s’échapper de Saint-Tropez pour rejoindre les plages de Ramatuelle. “Le Dom Pérignon et le caviar coulaient à flots dès l’après-midi, les parties de poker alignaient plusieurs zéros, mais l’ambiance était très bon enfant, loin du Saint-Tropez actuel: on ne venait pas pour se montrer mais pour être tranquille”, témoigne un ancien barman. Parmi les nombreuses légendes du Club55, il évoque celle de l’actrice et princesse de Monaco

Grace Kelly exfiltrée un soir via la camionnette des poubelles pour échapper aux paparazzi.

En 1959, toujours sur le sable de Pampelonne, quelques kilomètres plus au sud, l’homme d’a aires

Albert Debarge et son associé Jean Castel, figure de la nuit, ont jeté leur dévolu sur un carré de dunes qu’ils nomment l’Épi Plage, pendant solaire de leur Épi Club parisien. L’ambiance désinvolte de ce club de jour,

capte instantanément une clientèle triée sur le volet, séduite par la fête débridée et le caractère intimiste du lieu. Parmi les habitués, des célébrités françaises : Johnny Hallyday, Sacha Distel, Juliette Gréco, Françoise Dorléac. La reine BB y fait des apparitions, comme certaines stars internationales dont Audrey Hepburn, Jane Fonda, Natalie Wood qui viennent profiter du vent de liberté sou ant alors sur la Riviera tropézienne.

Club 55, Épi 59 : un Saint-Trop’

d’antan revisité

Les hauts de maillots tombent à Pampelonne dix ans plus tôt que sur le reste du littoral français. En 1972, rattrapés par des a aires de drogue, Albert Debarge quitte le navire. Il cède l’Épi Plage à Wolfgang et Lothar Mauch, une fratrie allemande qui préserve l’esprit iconoclaste, transformant le lieu en une maison privée dont la porte reste entrouverte. Au bord de la piscine et des courts de tennis croise alors le beau monde de la mode et du sport. Dans les années 1980, passé sous la houlette de Shahla Mauch Deyhim, l’exfemme de Wolfgang, L’ÉpiPlage se réorganise en maison d’hôtes bohème. Les clients donnent volontiers un coup de main en cuisine, à la réception. En 2019, l’Épi Plage, rebaptisé Épi 59, accomplit sa mutation en hôtel. Relooké, sans perdre son caractère glamour, par l’architecte d’intérieur italienne Monica Damonte et le paysagiste Madison Cox. Toujours intime, toujours plus chic. Au Club 55, Patrice de Colmont, l’un des deux fils des fondateurs, désormais à la tête d’une entreprise avoisinant les 15 millions d’euros de chi re d’a aires, s’efforce également de préserver l’âme originelle. La distance aussi avec des clubs voisins au luxe plus ostentatoire, même si la loi Littoral a balayé beaucoup d’entre eux. Une centaine d’employés gèrent ses tables bleues, autour desquelles stars hollywoodiennes et têtes couronnées continuent à graviter. La musique, elle, ne sonne plus tout à fait pareil.

VOYAGEURS DU MONDE

Réserver un bungalow à l’Épi, une table au Club 55, éviter la foule et trouver les bonnes adresses de Saint-Tropez et Ramatuelle pour remplir son panier : votre conseiller vous propose une Riviera d’initiés.

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Un territoire gourmand

Aviateur, joueur de tennis, dandy, pionnier de la navigation, Alain Gerbault mena une existence des plus palpitante. Las, il fuit les mirages de la civilisation moderne, et passa du paradis des îles polynésiennes à l’enfer d’une fin de vie faite d’errances.

Nos régions ont du talent. Les arpenter en compagnie de producteurs, de viticulteurs et de chefs, qui donnent un sou e nouveau à leurs terroirs sans jamais les dénaturer, agit comme un révélateur.

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© Faustine Poidevin-Gros

Une certaine idée du luxe à l’alsacienne

Jérôme Jaeglé est né à Kaysersberg, l’un des plus beaux villages de France posé dans le parc naturel des Ballons des Vosges. Sur cette terre de vins d’Alsace où les cigognes jouent les vigies, le chef étoilé a grandi entre l’élevage et la boucherie-charcuterie de sa famille avant de quitter le cocon pour partir cuisiner dans di érentes maisons. En 2015, cetenfant prodigue a décidé de revenir au pays pour investir lePMU du village, où il allait avec son grand-père quand il était enfant. Son ambition? Créer, avec sa femme Marie-Laure, un endroit qui serait un lieu de vie en même temps qu’une vitrine de l’Alsace agricole. C’est ainsi qu’est né

Alchémille, son rêve de cuisinier où derrière chaque produit, il est un artisan dont il s’agit de magnifier le travail. Comme playground, Jaeglé dispose de cinqparcelles de maraîchages mais aussi du terroir de sa région natale dont il connaît les coins de cueillette et de pêche comme sa poche.

Bien décidé à montrer l’Alsace autrement que par la choucroute, Jaeglé aime travailler le gibier sauvage, les poissons du Rhin, et des canaux qu’il fait longuement maturer. C’est cette cuisine, basée sur la rigueur, la franchise et le plaisir, qui a été récompensée d’une étoile en 2017 et d’une étoile verte en 2020 pour l’engagement du chef en faveur de l’environnement dans son établissement. Pour Jérôme Jaeglé, le luxe n’est pas dans un bœuf wagyu mais dans “un silure pêché par un gars seul sur sa barque à 6heures du matin”

Un champion du monde made in… Bourgogne

En plein cœur de la Bourgogne, il est un village qui peut se targuer d’avoir en son sein un champion du monde. Le12septembre 2023, l’époisses

“Perrière” Berthaut était sacré meilleur fromage du monde à l’occasion du Mondial du fromage et des produits laitiers. Un exploit célébré dans le village éponyme de Côte-d’Or où la fromagerie Berthaut est une institution. D’autant que son produit phare revient de loin. Pendant laSeconde Guerre mondiale, ce fromage à pâte molle dont les origines remontent aux XVIe siècle manque de disparaître. Il faut toute la passion de Robert et Simone Berthaut pour le faire renaître en 1956. Depuis, leur époisses, dont le lait est fourni par une trentaine de producteurs de Côte-d’Or grâce à des races de vaches locales, bénéficie de cinqsemaines d’a nage et jusqu’à neuf frottages enrichis au Marcde-Bourgogne. De quoi devenir un marqueur crémeux et goûtu du terroir bourguignon. Reste à trouver l’accompagnement idéal. Pour cela, il faut sans doute traverser ledépartement du nord au sud et s’arrêter à Pommard, village mythique où les vieilles pierres et les ruelles étroites sont lovées au milieu de parcelles de vignes et de clos prestigieux. C’est ici, au cœur de la côte de Beaune, que Fanny Sabre travaille en biodynamie ses cuvées parcellaires avec droiture, équilibre et finesse. Notre choix se portera sur son superbe bourgogne aligoté. Délicatesse et salinité du vin, puissance aromatique du fromage: it’s a match !

Les produits signature du terroir occitan Longtemps les vins du Languedoc, gorgés de soleil, avaient mauvaise réputation. Rugueux, on leur reprochait de taper sur le carafon de ceux qui avaient l’imprudence de s’y frotter. Désormais, un vent nouveau sou e sur les vignes de la région. Au cœur de l’AOP SaintChinian, le domaine viticole Castigno est l’un des fers de lance de ce renouveau. Ici, on cultive le goût du beau et du bien fait et on vendange les trentehectares devignes à cheval.

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© Jérôme Galland
Au-delà de la mythique tru e, il est, dans le Périgord, un or noir plus méconnu: un caviar Perle Noire de grande qualité.

Objectif: redonner ses lettres de noblesse au Saint-Chinian. Mais l’ambition de Castigno consiste également à redonner vie au village occitan d’Assignan. En son cœur, Stéphan Paroche et Justine Viano ont installé leurs fourneaux pour proposer lemeilleur des produits régionaux. Dans sagarrigue, au carrefour de tous les bons produits qui jalonnent le riche terroir languedocien, lecouple de chefs est verni: laMéditerranée est au bout du chemin, leshauts plateaux de l’Aubrac sont à quelques pas, la ferme LaCampesina, pour ses légumes bijoux, est à cinq minutes. Unterrain de jeu merveilleux qui sert de garde-manger au restaurant étoilé

LaTable de Castigno.

Aux plats signature, Stéphan Paroche préfère les produits signature, qu’il travaille exclusivement en saison. Parmi ceux-ci, l’oignon des Cévennes, le navet de Pardailhan, les céphalopodes pêchés par Mathieu Chapel au Grau du Roi, les cèpes des Pyrénées et même les agrumes rares de Mathieu Vessières à Perpignan. De quoi dessiner dans l’assiette une merveilleuse cartographie du terroir occitan.

L’autre or noir du Périgord

Le Périgord a quatre couleurs. Blanc comme les plateaux calcaires du Ribéracois. Pourpre comme la teinte prise par les vignes du Bergeracois à l’automne. Vert comme lanature luxuriante qui se déploie au nord du département de la Dordogne. Noir comme les épaisses forêts de chênes

qui voilent le Sarladais et confèrent à la région une aura presque mystique. Sur cette terre parsemée de châteaux médiévaux et de villages de caractère, le noir est aussi la couleur des tru es qui se cachent dans les sols et s’exposent comme des diamants sur le parvis de la mairie de Sarlat-la-Canéda tous les mercredis d’hiver.

Si vous passez dans les rues adjacentes, une odeur entêtante vous mènera tout droit vers les étals où des vendeurs truculents exposent leurs plus beaux spécimens de Tuber melanosporum lavés, canifés et polis. Au-delà de la mythique tru e, il est un or noir plus méconnu dans le coin. Depuis plusieurs décennies déjà, la région s’est spécialisée dans laproduction de caviar de grande qualité. AuxEyzies-de-TayacSireuil, à proximité des Grottes des Combarelles et du château de Commarque, des esturgeons de l’espèce Acipenser baerii s’épanouissent dans des bassins en circuit ouvert alimentés par de petits ruisseaux au sein d’un site Natura 2000. Bonne nouvelle, il est possible de visiter l’élévage de caviar Perle Noire et d’en apprendre plus sur le nouvel or noir du Périgord.

VOYAGEURS DU MONDE

Obtenir une bonne table au pied levé, participer à une dégustation, apprendre à dénicher les truffes ou à préparer la bouillabaisse : votre conseiller met pour vous les petits plats dans les grands.

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In

the mood

Suivre son nez et ses papilles pour voyager est toujours une bonne idée. De manière évidente, d’abord, parce que la richesse de la cuisine d’une région, d’un terroir, reflète celle des paysages et des villages où elle puise sa source. Des coteaux d’Alsace, aux fermes périgourdines, le plaisir du goût s’accompagne forcément de celui du cadre, de la vue. Ensuite, parce que chaque table que vous testerez, chacun des acteurs –chefs, producteurs, œnologues- que vous rencontrerez racontent une part des traditions locales et dévoile à la fois une image contemporaine de la gastronomie tricolore. À leurs côtés, vous apprenez à débusquer les truffes sous les frondaisons de Dordogne (pensez à remercier ce génie de cochon), à fabriquer le brocciu, l’un des trésors corses, suivant les secrets d’un habitant de la vallée de laRestonica, à pêcher votre dîner le long de la Côte de granit rose, à sélectionner les meilleures poires et noix d’un marché lyonnais pour composer une tarte éblouissante. Enfin, autour de la gourmandise gravitent bien d’autres plaisirs. Dans le prolongement des visites de caves bordelaises vous attendent les bienfaits de la vinothérapie : soins aux extraits de raisin, gommage au cabernet, bain en tonneau. Sans jamais oublier de cavaler, marcher, pédaler, naviguer, pour se donner bonne conscience mais pas que…

PLACE TO BE

Entre la ferme périgourdine du XVIIIe siècle restaurée en maison d’hôtes, Bel Estiu (1 & 2), un clos bourguignon, Le Montrachet (5), ou une maison de vacances installée dans un ancien moulin, Papotte (4 & 7), les bonnes tables, dont celle de Jérôme Jaegle (Alchémille, 3 & 6), ne sont jamais loin d’un beau lit.

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BRANDO MARLON

FRANCE MADE IN

le parrain de cœur de Tetiaroa

C’est un coup de foudre qui a conduit l’icône du septième art à acheter cet atoll-paradis. Loin des indiscrétions hollywoodiennes, Tetiaora était un prolongement de lui-même: un îlot secret à préserver.

L’art de vivre à la francaise fait toujours et encore les beaux jours de l’Hexagone. Ce patrimoine matériel et immatériel, qui réunit des savoir-faire, des talents et beaucoup de style, ne cesse de séduire. “Le génie, disait VictorHugo, c’est être un semeur d’éblouissement.” Ce florilège va vous éblouir.

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pop culture

La marinière Jean Paul Gaultier

Si la marinière existe depuis le XIXe siècle, celle signée Gaultier apparaît lors de son premier défilé, en 1976. D’une puissance iconographique folle, indissociable de son jovial créateur, également fervent défenseur du port du kilt tartan, elle est un indémodable du vestiaire français. Pour la femme et le “mâle”.

Gainsbourg et les Repetto blanches

“Serge cherchait des gants pour ses pieds car il avait horreur de marcher”, avait relaté Jane B. dans une interview. Serge trouva des Zizi. Ces Richelieu souples à lacets, imaginées en 1947 par Rose Repetto pour sa belle-fille, la danseuse et chanteuse Zizi Jeanmaire. Consécration une fois portées par Gainsbourg.

N° 5 de Chanel

En 1920, Gabrielle Chanel veut créer, avec Ernest Beaux, nez à la cour de Russie, “un parfum comme on n’en a jamais fait”.

C’est l’échantillon N° 5 qui sera retenu. Sillage mystérieux, flacon sobre, Marylin… Bestseller mondial, une bouteille de ce nectar se vendrait toutes les trente secondes.

Le béret

On le dit basque. Une erreur impériale due à Napoléon III, en villégiature à Biarritz dans les années 1850. Car ce sont bien les bergers béarnais qui l’ont tricoté les premiers. Un must, passé du symbole de la Résistance française à l’accessoire glamour. Une page lui est même dédiée sur le site du ministère des Armées.

Hermès et son sac Birkin

Vol Paris-Londres, 1984. Jane Birkin discute de ses soucis logistiques de jeune maman qui n’arrive pas à caser toutes ses a aires dans son sac avec Jean-Louis Dumas, président de la maison Hermès de 1978 à 2006. Elle réalise un croquis. Le sac, rectangulaire, évasé, voit le jour peu après. Un it-bag intemporel.

Marianne

Sa devise ? “Liberté, égalité, fraternité”, of course ! Depuis 1792, de nombreux personnalités ont incarné le symbole de la République française au bonnet phrygien : Brigitte Bardot en 1969, Michèle Morgan en 1972, Catherine Deneuve en 1985, Laetitia Casta en 2000…

Le savon de Marseille

Les Croisés ont été bien inspirés de passer aussi par Alep, en Syrie… Faisant de la Provence, dès le Moyen Âge, LA région de la savonnerie. Marseille en tête. Huile d’olive (72 %), eau, glycérine, soude, sel, saponification : le tour est joué, et il sent bon le savon.

La 2 CV “Deudeuche”, “2-pattes”, “4 roues sous un parapluie”… C’est pourtant le coup de foudre, en octobre 1948, lors de sa présentation au Salon de l’auto par Citroën. De gris souris, elle osera la couleur : qui ne se souvient pas de la rétro Charleston noire et rouge de 1981 ? Vroum !

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Le macaron

Origines obscures que celles de cette petite chose ronde et si pop. Ce n’est vraiment qu’à la Renaissance, grâce à Catherine de Médicis, que l’histoire se clarifie. Puis encore au XVIIIe siècle, lorsqu’il prend sa forme actuelle – 2 coques liées par une ganache. De Ladurée, à Hermé, ils craquent tous pour son moelleux.

Du pain, du vin et du fromage “Manger, c’est incorporer un territoire”, selon le géographe Jean Brunhes (1869-1930). Et cette sainte trinité gastronomique, française par excellence, a de nombreux fidèles, in situ et à travers le monde, prêts à manger – et boire – ce bout de territoire.

Tout Victor Hugo

Avant d’être le romancier célèbre que l’on connaît (Notre-Dame de Paris, Les Misérables), le Bisontin, né en 1802, fut d’abord un poète, engagé qui plus est, notamment contre la peine de mort, l’esclavage. Monstre sacré, il est panthéonisé après sa mort, en 1885. Demain, dès l’aube, on relira ses classiques.

Le Tour de France

Un Tour qui tourne depuis 121 ans et qui a bien grandi. Si, en 1903, il comptait 6 étapes et 2 428 km parcourus à la vitesse moyenne de 26 km/h, l’édition 2023 a chait 21 étapes, 3404 km et un peu plus de 41 km/h de moyenne. Une fête populaire, et très sportive, du vélo.

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89 pop culture

Des sommets de haute volée

PYRÉNÉES-ORIENTALES — ALPES — HAUTES-ALPES — SAVOIE

HAUTE-SAVOIE — VOSGES — JURA — HAUT-JURA

Aviateur, joueur de tennis, dandy, pionnier de la navigation, Alain Gerbault mena une existence des plus palpitante. Las, il fuit les mirages de la civilisation moderne, et passa du paradis des îles polynésiennes à l’enfer d’une fin de vie faite d’errances.

Flocons, cheminée crépitante, grand air euphorisant… La montagne incarne la plus belle version de l’hiver. Or, l’été s’invite aussi au sommet. Familles et naturophiles y trouvant un cadre à la hauteur de leurs ambitions sportives et contemplatives.

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HIVER

Carte postale

Première neige. On gagne, électrisés, nos pénates d’altitude, nichés dans des bourgs pittoresques blottis à flanc de montagne qui réalisent tous les fantasmes hivernaux. Dans d’étroites ruelles, fermes anciennes et auberges gourmandes distillent les traditions montagnardes avec vue sur vallée, lac gelé ou sapins. Dans un chalet douillet, lambris, canapés moelleux et attirail cocooning en place, on opère un heureux repli vers l’intérieur. Les bûches de bois jetées dans la cheminée se consument en crépitant, enflammant les regards, réchau ant les joues rougies par le froid. Canaille, la comfort food des cimes galvanise.

Dans les massifs de la Dôle, des Écrins ou du Mont-Blanc, les soirées, chaleureuses, commencent à l’heure où le soleil se couche. La nuit tombée, on grimpe jusqu’à des repaires pleins de promesses de tablées conviviales et de fromage fondu. On redescendra à pied à la lueur vacillante des flambeaux. Sous la même neige, la montagne dévoile un versant acquis à l’esthétique et au ra nement.

À Courchevel, Megève ou Chamonix, hôtels et restaurants multiplient les étoiles. Le luxe se conjugue en dix nuances de blanc, chalets design, enseignes prestigieuses et domaines XXL. Celui des 3Vallées, le plus vaste au monde, étire entre Vanoise et Maurienne quelque 600kilomètres de pistes –un ParisBordeaux à portée de télésiège. Pour rendre les joies de la glisse éternelles, les stations se transforment et se diversifient : ski de toutes les couleurs à La Bresse, dans les Vosges, à Tignes ou Val Thorens, plus haute station d’Europe. Ski de fond à Grandvaux, dans le Haut-Jura,

à Saint-Véran dans le Queyras, ou dans le familial Val d’Azun, plus grand domaine des Hautes-Pyrénées. On s’initie en famille au biathlon aux Rousses, à la frontière suisse, et à Font-Romeu, à la frontière espagnole. Autosu sant, le ski de randonnée a partout le vent en poupe.

L’e ort en vaut la peine: sous les premiers rayons, peau de phoque ôtée, on file sur une neige vierge. La première trace appartient aux skieurs qui se lèvent tôt.

Hors-piste

Le ski n’a pas le monopole du sport d’hiver et, en marge des pistes, la montagne se vit avec tout autant d’entrain. Piolets en main, on s’essaie à l’escalade sur glace près de LaGrave, la Meije en toile de fond. Encordés à des professionnels de l’alpinisme, on s’attaque aux goulottes du Triangle du Tacul, au cœur du massif du Mont-Blanc. Les ados jouent les spéléologues et descendent en rappel dans les entrailles du Vercors. Sous les pistes, grottes et forêts de stalagm(t)ites. En surface, les balades sur neige vont bon train. À Saint-Claude, dans le Jura, plus de 100kilomètres de sentiers sont dédiés aux raquettes. On découvre, à l’abri des sapins, le calme propice à la vie animale. Les traces mystérieuses laissées par de petits êtres discrets se mêlent à celles des chiens de traîneaux. Dans une ambiance presque lapone, on goûte à la sérénité des plaines enneigées, bercé par le chuchotis des patins. Aux terrasses ensoleillées, ça bouquine au fond des transats. Dans les spas et centres thermaux, on s’abandonne à l’oisiveté. Et plus tard à la fête, qui s’invite désormais en altitude. À Avoriaz, Val d’Isère et l’Alpe d’Huez, DJ sets au sunset, festivals en doudoune et illustres dance-floors promeuvent un autre dépassement de soi.

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De ruisseaux en chutes d’eau, de marmottes en myrtilles, les pas croisent de grands troupeaux bêlants et des cités de caractère.

ÉTÉ

Sources vives de nature

Loin des prises d’assaut balnéaires, les montagnes déploient vers le ciel des espaces infinis à la nature précieuse. Les Vosges sont couvertes de dizaines de milliers d’hectares de forêt. On les arpente à pied ou à VTT guettant le grondement d’une cascade, lescintillement d’un lac. Celui des Corbeaux, à l’ovale quasi parfait et l’un des plus beaux de la région, s’o re à la baignade. Plus grand, le lac de Gérardmer réjouit les familles à grands renforts de plaisirs aquatiques, hébergements coquets et spas éprouvés.

Tout près, les tourbières de Machais et Lispach impriment sur la rétine de nouvelles couleurs: l’eau coi ée de tourbe et de nénuphars en fleurs tire vers l’orangé.

Depuis le Hohneck et ses 1360mètres, le coucher de soleil joue dans la même gamme chromatique.

Dans le Haut-Jura les terroirs, riches, organisent des balades gourmandes.

On picore du Comté, on trempe le doigt dans le miel. Les vignes du plateau de Grandvaux font naître les vins emblématiques de la région, crémant et vin jaune en tête.

On se lance à l’assaut des cirques : le val de la Consolation ou la spectaculaire reculée de Baume-les-Messieurs, meeting point de trois vallées. Autour courent les forêts d’épicéas dont on tire les tavaillons, petites tuiles de bois recouvrant depuis belle lurette les façades jurassiennes. Au cœur des Alpes et des Pyrénées, on rejoue La Petite Maison dans la prairie dans d’anciens chalets d’alpage enveloppés de fleurs sauvages. Réserve de biosphère

allongée le long de l’Italie, le parc naturel du Queyras se respire à pleins poumons: cela sent l’herbe sèche, le mélèze et l’aventure. L’aigle royal observe le bouquetin qui observe le chamois qui observe les familles de marcheurs. Le mont Viso, de ses 3840mètres, garde un œil sur tout, y compris sur les chemins muletiers qui sillonnent la haute montagne en contant des histoires. Saint-Véran, village haut perché, semble figé dans le temps avec ses fours à pain, ses fontaines et ses cadrans de la Renaissance. Mille mètres plus bas, à Mont-Dauphin, place forte bâtie par Vauban, expositions et mangeurs de glaces ont remplacé casernes et militaires. De ruisseaux en chutes d’eau, de marmottes en myrtilles, les pas croisent de grands troupeaux bêlants et des cités de caractère. Les thermales Cauterets et Barèges au nord du merveilleux cirque pyrénéen de Gavarnie. La bucolique Sixt-Fer-à-Cheval, dont les vieilles fermes savoyardes et l’abbaye médiévale sont cernées par une trentaine de cascades. Au bord du Gi re, les sportifs choisissent les sensations du jour: escalade, rafting, parapente, via ferrata, canyoning, kayak, parapente. On ne compte plus lesbaptêmes. Inoubliable, la première nuit en refuge ouvre les yeux sur la pureté du ciel. On se découvre un cœur astronome.

VOYAGEURS DU MONDE

Vous aiguiller vers la station qui vous correspond, réserver matériel et forfaits, une sortie hors piste ou une table étoilée : votre conseiller est un guide hors pair.

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In the mood

Posé dans une prairie de gentianes etde coquelicots, isolé sous le grand manteau blanc: été comme hiver, une même obsession, trouver sa propre définition du refuge. Car avant de viser les sommets, ilfaut bien établir son camp de base. Paradoxalement, dans un environnement où l’on passera unmaximum de temps à l’extérieur, que ce soit pour dévaler pistes et hors-pistes (toujours accompagné du bon guide), sentir son palpitant s’emballer à chaque pas de raquettes ou de ski de fond, filer en criant “mush” derrière un attelage de huskies, sans plus se retourner, ou encore crapahuter vers un lac d’altitude, à la force de ses petits mollets…, le retour à un bercail douillet est d’autant plus important. Choisir le bon cocon, juste assez grand pour deux, ou à l’inverse doté de su samment de lits pour toute la tribu, famille et amis confondus. Avoir le choix entre les ateliers créatifs de dessin, de pâtisserie, pour agrandir le champ des possibles des petits cueilleurs de myrtilles. Prendre le temps de soigner corps et esprits à grand renfort de bains suédois et de saunas. Drainer, stimuler, vitaliser, jouer le chaud et le froid entre les bienfaits de l’enveloppement aux grains de blé et le frisson de la cryothérapie, et alors atteindre, son nirvana.

PLACE TO BE

Le bardage en mélèze des chalets de L’Alpaga (1) fait écho à l’architecture des anciennes fermes mégevannes. Une sobriété apparente, qui laisse la part belle au Mont-Blanc et à la chaîne des Aravis. Le luxe, lui, se réserve l’intérieur des 33chambres et suites mais aussi des chalets (250mètres carrés minimum), d’un restaurant étoilé et d’un spa. À Val d’Isère, l’hôtel Airelles remporte aisément ses 5 étoiles, déclinant la volupté alpine. Coup de cœur pour la terrasse.

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Annecy, Aix-les-Bains

La belle vie en bord de lac

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© Faustine Poidevin-Gros

Avant-garde des sommets, les Préalpes savoyardes se reflètent dans des lacs au bleu irréel. Des lagons des hauteurs aux rives sauvages où des cités énergiques allient air pur et douceur de vivre.

Ambassadrice élégante de l’art de vivre lacustre, Annecy étend au nord du lac son patrimoine romanesque. Sur le Thiou, canal bleuvert, de petits ponts romantiques jouent à saute-mouton. Celui des Amours fait chavirer les cœurs. Sur l’herbe du Pâquier, esplanade installée sur d’anciens pâturages, cyclistes, cygnes, skateboards et piqueniqueurs partagent les mêmes privilèges: l’air pur, attraction séculaire, et la vue, majestueuse, sur les Dents de Lanfon. L’automne voit descendre des alpages les brebis qui tintinnabulent jusqu’à la rue Royale. À l’orée d’Annecy-le-Vieux, cité originelle, l’Impérial Palace renvoie aux fastes de la Belle Époque. NapoléonIII et Eugénie virent en 1860 la première Fête du Lac, qui bat toujours son plein.

L’été, on projette grands classiques et révélations dans la cour du château lors du Festival international du film d’animation. À quelques lacets des pistes de ski alpin, on fait du ski nautique sur le lac glaciaire. Les rayons du soleil réchau ent jusqu’à tard la rive orientale où le Roc de Chère promet l’un des plus beaux panoramas du coin. À Talloires, quelques VIP ont accroché leurs maisons aux pré-alpages de la Tournette, se glissant habilement entre les arbres. Les chanceux et épicuriens de passage sont traités avec diligence

par une hôtellerie ra née et des chefs étoilés. Repérable à son toit orange et sa façade lumineuse, l’abbaye de Talloires a depuis la fin du XIXe siècle renoué avec la tradition hospitalière. Paul Cézanne, tombé amoureux de cette baie picturale, la grava à l’huile dans Le Lac bleu (1896).

Plages de sable et eau à 26°C, de l’autre côté des Bauges, la vie aurait presque une saveur balnéaire au bord du Bourget, plus grand lac naturel de France. À Aix-les-Bains, on respire au rythme du thermalisme depuis l’Antiquité. Malgré l’ombre de Lamartine qui plane encore sur la ville, le temps n’a pas suspendu son vol. Des établissements modernes ont remplacé les thermes romains et, avec l’a uence des curistes, la ville s’est dotée d’ostentatoires palaces et casinos. Des bains et des jeux. De la musique, aussi –le festival Musilac invite chaque été de beaux noms au bord de l’eau. On danse sur les paddles, on chante à bord des kayaks.

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Une envie impromptue d’apprendre à naviguer sur le lac, de troquer la visite prévue pour une journée au spa : appelez votre concierge, garant de votre flexibilité.

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LE TRAIN EN MARCHE

DIX DESTINATIONS

AU DÉPART DE LA FRANCE

© Kate Devine 100

Contrairement aux idées reçues, le train rayonne à travers toute l’Europe, et au-delà en agrémentant le périple d’une traversée en ferry. Une autre manière de penser le voyage, où les correspondances deviennent partie intégrante de l’aventure et incitent à ralentir.

Croatie & Balkans

Zurich Hauptbahnhof. À seulement quatre heures de Paris, la plus vaste des gares suisses est chaque jour la scène d’un ballet ferroviaire et humain démesuré. Exit les a cheurs à palettes, c’est un panneau numérique qui délivre les informations: Zagreb, 19 h 40, à l’heure. Billet à la main, on se prépare pour une nuit sur les rails, en couchette, bercé par le mouvement du train et les promesses du lendemain. Car à partir de la capitale croate, on part à l’assaut non seulement du pays mais de l’immensité des Balkans: Serbie, Bosnie, Bulgarie, Macédoine, Monténégro… Pas d’inquiétude: l’arrivée à destination est prévue à 10 h 39, cela laisse largement le temps de décider de la suite des événements.

Grèce

Rallier les paysages envoûtants de la Grèce sans recourir à l’avion, c’est possible! En prime, cela suppose de passer par l’Italie, romanesque et enivrante –de quoi compléter agréablement lepériple. Cap sur Milan, tout d’abord, directement de Paris et Lyon (ou via la Suisse, jusqu’à l’été 2024, le temps des réparations liées aux éboulements de 2023). Duomo, Galleria Vittorio EmanueleII et théâtre de la Scala: il y a de quoi s’occuper en attendant le train de nuit pour Bari. Parvenu le lendemain sur la côte, embarquement à bord du ferry pour Patras, en Grèce occidentale. Sur les flots, au fil d’un itinéraire emprunté par les plus grandes civilisations, c’est une nouvelle Odyssée qui commence.

Allemagne

Peu de pays s’explorent aussi facilement par les rails depuis la France que notre voisin d’outre-Rhin. Mannheim (3heures), Cologne (3 h30), Francfort (3 h 50): lespossibilités sont nombreuses et, en s’accordant leluxe d’un changement, presque inépuisables. L’occasion de découvrir les di érentes facettes de l’Allemagne: historique dans la Hanse, industrielle dans la Ruhr, romantique en Bavière. Sans oublier Berlin, capitale décalée en perpétuelle reconversion, désormais reliée directement à Paris par le train de nuit. Pour embarquer, rendez-vous gare de l’Est, départ à 19 h 12 exactement: ne soyez pas en retard.

Danemark

Rejoindre Copenhague depuis Paris par les rails nerequiert que deux changements: l’un à Francfort et l’autre à Hambourg (respectivement 3 h 50 et 4 h 20 de trajet). Membres de premier ordre de la scène allemande, ces deux villes méritent amplement un arrêt pour ceux qui en ont le temps (et l’envie). Pour les autres, hissez-vous à bord de la rame en partance pour la capitale danoise. À noter: un tunnel actuellement en construction, leFehmarn Belt, reliera dès 2030 l’Allemagne au Danemark, permettant de réduire de deuxheures leparcours! En attendant, vous pouvez d’ores et déjà, en démarrant tôt de Paris, réaliser ce trajet sur la journée.

magazine

Tunisie

En Tunisie également, un vent nouveau sou e sur la capitale. Pour le vérifier, même rengaine: train à grande vitesse jusqu’à Marseille, puis embarquement en Méditerranée à bord d’un navire. On fait un tour d’horloge, on scrute tendrement l’horizon quand, soudain, émerge une tranche de vie. Terre en vue ! À l’image des passagers, Tunis bâille et s’étire, de sa médina classée aux ruelles pittoresques de Sidi Bou Saïd, de la villégiature de LaMarsa aux ruines de la mythique Carthage. Il tarde de la visiter.

Sicile

Le saviez-vous? Jusqu’en 2019, le train HambourgCopenhague surfait sur la mer Baltique… ou presque ! Entre Puttgarden (Allemagne) et Rødby (Danemark), les wagons étaient hissés sur un ferry pour une brève traversée. Et si cet axe historique (Fugleflugtslinjen, la “Ligne du vol d’oiseau”) n’est plus en circulation, ilest possible de vivre cette expérience singulière au sud, en Sicile. Sur la ligne de nuit Rome-Palerme, au niveau du détroit de Messine, les wagons sont chargés au petit matin sur un ferry spécialement aménagé. Le navire entame alors une navette de trenteminutes avant de déverser le convoi sur la plus grande des îles méditerranéennes, où il file jusqu’à Palerme.

Turquie

Acajou, soieries et miroirs biseautés: rachetées aux enchères, d’anciennes rames du Nostalgie-IstanbulOrient-Express, métamorphosées en wagons de luxe, devraient reprendre du service en 2024 sur un itinéraire remanié. En attendant, il est toujours possible de rejoindre Istanbul par les rails, bien que de manière moins directe, en trains nocturnes. ParisVienne, Vienne-Bucarest, puis Bucarest-Istanbul: le convoi progresse dans le calme de la nuit. On profite des journées, entre deux départs, pour visiter les capitales autrichienne et roumaine –une occasion qui ne se représentera peut-être pas de sitôt!

Algérie

Son patrimoine est richissime. Son histoire, complexe. Son avenir, en grands travaux. La capitale du plus grand pays d’Afrique a revêtu ses habits de fête: Alger est fin prête à recevoir. C’est en gagnant leport de Marseille que l’on entreprend ce périple. À bord du ferry, les équipements sont adaptés à la durée de la traversée: êtes-vous plutôt fauteuil ou cabine privative? Cette dernière est agrémentée de sanitaires et d’un téléviseur. Àl’extérieur, wifi et restaurants égaient les espaces communs. On en oublierait presque que l’on progresse sur l’eau. Alors, on file sur le pont guetter lecontinent africain.

Suède

“Porte du monde”: le surnom sied à Hambourg. Membre fondateur de la légendaire Ligue hanséatique, premier port d’Allemagne, la cité se pose également en seuil ferroviaire de la Scandinavie. Ainsi, après avoir dépassé Copenhague, le chemin de fer s’introduit en Suède via Malmö, avant de ralentir en gare de Stockholm, capitale de l’archipel suédois. Comptez douzeheures tout de même pour ce tronçon – l’occasion de finir votre roman, de visionner quelques séries et, surtout, de potasser votre guide.

Baléares

Criques de sable blanc, eaux limpides et soleil qui réchauffe la peau: oui, rejoindre un tel éden sans avion est possible. Depuis Paris, départ à 9 h 42 ou 14 h 42 pour rejoindre directement la ciudad de Gaudí, Barcelone, en transitant par plusieurs gares du sud de la France. Dans le port de Barcelona patiente leferry en partance pour la séduisante Majorque. Au choix : naviguer de nuit et débarquer dans son paradis insulaire au petit matin –juste à temps pour profiter de plages désertes– ou profiter de laferveur de la capitale catalane pour la soirée, avant d’entreprendre la traversée le lendemain.

VOYAGEURS DU MONDE

Regagner l’Écosse, le Portugal, la Hongrie ou encore la République tchèque en train ? C’est possible ! Nos conseillers spécialistes sont là pour vous guider. Contactez-les.

102 magazine – dix destinations en train au départ de la France © Faustine Poidevin-Gros

DO YOU SPEAK… ?

Dix mots et expressions régionales françaises savoureuses, avec ou sans accent.

Au Pays basque, on envoie des baisers MUXU,

MUXU

À prononcer “Mouchou”, comme les délicieux gâteaux ronds et moelleux de la localité

Le bonheur de louer un petit

U BATTÈLLU

pour croiser dans les Lavezzi et goûter à une Corse azuréenne et confidentielle

Les Sudistes amateurs de pêche et/ou d’apéros adorent ce verbe !

PITER

veut dire mordre à l’hameçon, grignoter. Marche aussi pour quelqu’un qui croit tout ce qu’on lui dit

Et si vous alliez passer les fêtes de

NADAU

(Noël) dans le Périgord ?

Une neige lourde et collante se dit

POLENTE

en Savoie

Le Louvre-Lens, les gaufres à la vergeoise, le marché de Wazemmes… Aucune raison de se demander ce qu’on

BERDOULE

(ce qu’on fabrique) dans la région lilloise

Dans le Dauphiné, si vous n’avez qu’un vélo pour deux,

VOUS CHARRIEREZ

votre partenaire sur le porte-bagages. À moins de vous retrouver dans le Var, où vous le camboulerez

Les Normands ont choisi de ne pas choisir (“p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non”…)

BOUJOU

signifie donc “bonjour” et “au revoir”.

Et il arrive qu’ils se boujoutent en même temps (qu’ils se fassent la bise)

Réserver un bel hôtel en Alsace et

ALLER AU SCHLOFF

Autrement dit, “aller se coucher”

Votre road-trip à travers la Bretagne vous fera prendre

LES RIBINES

Ces routes secondaires peu empruntées et plus calmes pour faire durer le plaisir du voyage

104 l’usage du
monde

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LES ÉDITIONS SPÉCIALES JOURNAL VOYAGEURS / VACANCE

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Directrice de la communication

Nathalie Belloir

Direction artistique

Morgane Le Gall

Rédacteurs

Baptiste Briand, Éléonore Dubois, Clara Favini, Arthur Jeanne, Marion Le Dortz, Faustine Poidevin-Gros

Secrétaire de rédaction

Stéphanie Damiot

Coordinatrice fabrication

Isabelle Sire

Responsable photo

Marie Champenois

Iconographe

Daria Nikitina

Photogravure Groupe Santerre

Impression Imprimerie Chauveau

Édition Juin 2024

Crédits – Couverture Jackie Cole.

Illustrations Førtifem (p. 2, pp. 6-7, p. 10), Annabel Briens (p. 2, p. 5, p. 11). Photos Kate Devine, Hôtel de Pourtalès, Rose Bakery/Musée de la vie romantique/ Nicolas Mathéus (p. 29) ; Jackie Cole, Kintzing, Alixe Lay, Airelles/Château de Versailles/Le Grand Contrôle, Kate Devine (p. 32) ; Kate Devine, Alixe Lay, Jackie Cole (p. 33) ; Philippe Devanne/stock.adobe.com, Le Barn Hôtel, Heloïse Delbos/Unsplash, Abbaye des Vaux de Cernay/DR (p. 37) ; Berthold Steinhilber/LAIF-RÉA, Stéphanie Davilma, Jérôme Galland (p. 41) ; Mathias Reding/Unsplash.com, Pauline Chardin, Buron de Niercombe, Jérôme Galland, Vincent Jarroux/Adobe Stock, Julia Nimke (p. 44) ; Jérôme Galland, Pauline Chardin (p. 45) ; Kintzing, Jérôme Galland, Thierry Ryo/ Adobe Stock (p. 49) ; Erwan Hesry/Unsplash.com, Birgit Sfat, @sunrise_ over_sea, La Ferme d’Ostalapia (p. 52) ; Thierry Ryo/Adobe Stock, Boris Bincoletto, Villa Magnan/Melvin Israel, Andrea Ilan, Camille/Adobe Stock, Le Nessay/DR (p. 56) ; Boris Bincoletto, @sunrise_over_sea, Birgit Sfat (p. 57) ; Kintzing, Sébastien Calvet/RÉA, Faustine Poidevin-Gros, Baptiste Buisson/ Unsplash.com (p. 61) ; Pauline Chardin, Bastien Lattenzio, Kintzing, Julia Nimke (p. 64) ; Tuba/Florian Touzet, Le Galinier/Beaumier, Bastien Lattenzio, Frank Grimm/ Folio-id.com, Kintzing, Jackie Cole (p. 68) ; Faustine Poidevin-Gros, Les Domaines de Fontenille/Chalamon, Bastien Lattenzio (p. 69) ; Papotte, Bel Estiu/Émilie Soler, Bel Estiu/DR, Sébastien Ortola/RÉA (p. 81) ; Matt Dutile/Gallery Stock, Bel Estiu/DR, Achillée/ Jérôme Jaegle/DR, Hôtel Papotte/DR, DR (p. 84) ; Como Montrachet/DR, Alchémille/Jérôme Jaegle/DR, Hôtel Papotte/DR (p. 85) ; Trinity Mirror/Mirrorpix/ Alamy Stock Photo, Pictorial Press Ltd/Alamy Stock Photo, Jérôme Prebois/Kipa/Sygma via Getty Images, PictureLux/The Hollywood Archive/Alamy Stock Photo (p. 87) ; Charriau/Best Image, Bordcast/Adobe Stock, Marianne Rosenstiehl/Corbis via Getty Images, Onur Uslu/ Pexels.com (p. 88) ; Paulina Adamkiewicz/Unspalsh.com, Photo12/Alamy/Science History Images, Aleksandra Dementeva/Unsplash, Smith Archive/Alamy Stock Photo (p. 89) ; Stéphanie Davilma, L’Alpaga/Benoît Linero (p. 95) ; Boris Bincoletto, Julia Nimke, Stéphanie Davilma, La Grande Ourse/DR (p. 96) ; Kintzing, L’Alpaga/Benoît Linero, Faustine Poidevin-Gros (p. 97).

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