VOYAGEURS EN ITALIE
MILAN PIÉMONT VENISE FRIOUL-VÉNÉTIE JULIENNE
DOLOMITES— TOSCANE — MARCHES — ÉMILIE-ROMAGNE
LIGURIE —ROME — NAPLES & SA BAIE — CÔTE AMALFITAINE
POUILLES — CALABRE SICILE SARDAIGNE
MILAN PIÉMONT VENISE FRIOUL-VÉNÉTIE JULIENNE
DOLOMITES— TOSCANE — MARCHES — ÉMILIE-ROMAGNE
LIGURIE —ROME — NAPLES & SA BAIE — CÔTE AMALFITAINE
POUILLES — CALABRE SICILE SARDAIGNE
Paris 2e
55, rue Sainte-Anne
+33 (0)1 42 86 16 00
Bordeaux
28, rue Mably
+33 (0)5 57 14 01 48
Bruxelles
23, chaussée de Charleroi
+32 (0)2 543 95 50
Genève
19, rue de la Rôtisserie
+41 (0)22 519 12 10
Grenoble
16, boulevard Gambetta
+33 (0)4 76 85 95 90
Lausanne
Rue-de-Bourg, 6
+41 (0)21 519 10 65
Lille
147, boulevard de la Liberté
+33 (0)3 20 06 76 25
Londres
First Floor
111 Upper Richmond Road, Putney (SW15 2TL)
+44 (0)20 7978 7333
Lyon 2 e
5, quai Jules-Courmont
+33 (0)4 72 56 94 56
Marseille 1 er
25, rue Fort-Notre-Dame
+33 (0)4 96 17 89 17
Montpellier
8, rue du Palais des Guilhem
+33 (0)4 67 67 96 30
Montréal
295, rue de la Commune Ouest
+(1) 514 722 0909
Nantes
13, rue du Moulin
+33 (0)2 40 20 64 30
Nice
4, rue du Maréchal Jo re
+33 (0)4 97 03 64 64
Québec
540, rue Champlain
+(1) 418 651 9191
Rennes
31, rue de la Parcheminerie
+33 (0)2 99 79 16 16
Rouen
17-19, rue de la Vicomte
+33 (0)2 32 10 82 50
Strasbourg
16, rue Sainte-Barbe
+33 (0)3 88 15 29 48
Toulouse
26, rue des Marchands
+33 (0)5 34 31 72 72
Voyageurs en Italie
01 84 17 46 76
Retrouvez toutes nos idées de voyage sur voyageursdumonde.com
Envisagez l’Italie et immédiatement vous apparaît une vision solaire. Une entité faite de régions bien vivantes, de villes chargées d’art et d’histoire, de campagnes généreuses, de scènes de plage sensuelles, comme celles que le photographe Claude Nori a su saisir. Passionnés, du calcio à La Divine Comédie, nos voisins transalpins - “des Français de bonne humeur”, selon Cocteau– ont toujours à nous apprendre lorsqu’ils parlent (avec les mains) de gastronomie, de cinéma ou de design. Et c’est bien là l’idée de Voyageurs du Monde : apprendre, de l’intérieur, un territoire aux multiples visages, grâce à un important réseau local (et francophone). Le meilleur de Rome dans les pas d’une Romaine ; Naples, éternelle prêcheuse du carpe diem, décryptée par un Français, napolitain d’adoption… En été, mettre le cap sur Porto Ercole, discret petit port de pêche de Toscane, ou sur l’envoûtante et ulyssienne Ponza. Au printemps, (re)voir Syracuse; à l’automne, goûter la cuisine de l’Ombrie; en hiver, retrouver Venise. Enfin, savourer l’effet de surprise du cri du cœur conquis: “Ti amo Italia!”
JEAN-FRANÇOIS RIAL Président de Voyageurs du MondeVoyageurs en Italie
4
Cartographie
L’Italie en un clin d’œil.
6
L’esprit
Voyageurs du Monde
Notre façon d’aborder le monde.
8
Les services
Nos attentions pour voyager en toute fluidité.
12
Portfolio
L’“Été italien” du photographe et éditeur Claude Nori.
20
Book lovers
Une sélection des libraires
Voyageurs du Monde
22
Magazine - L’Italie en train
Le choix écologique des périples “au lent cours”, et celui nostalgique du faste des années 30, avec le VeniseSimplon-Orient-Express
28
Milan et les lacs
Plongée dans la cité bouillonnante avant de gagner la fraîcheur des grands lacs.
36
Industrielle mais aussi gastronomique, la région mérite d’être redécouverte.
38
Magazine - Venise
Entrez dans la Sérénissime par l’une de ses portes secrètes : l’antre du joaillier Attilio Codognato.
46
Le FrioulVénétie julienne
Une terre qui mixe cultures slave et latine.
48
Le joyau minéral des Alpes italiennes.
54
Magazine – Design Petite histoire de l’Italian Touch.
60
Des courbes de Botticelli aux silhouettes fines des cyprès : une plénitude esthétique diffuse, entre villes et campagnes.
70
Les Marches
De l’Adriatique aux sommets : les louanges de la région pontificale.
72
Magazine – Rencontre
Avec le chef Massimo Bottura, pur produit d’Émilie-Romagne.
76
Glamour et charme sauvage : une rencontre entre terre et mer.
82
Magazine – Rome
Parcourir la ville aux 2 000 fontaines.
90
Pop culture
Nos “divas” italiennes.
94
Naples et sa baie
Ville-volcan entourée d’îles idylliques, Naples se dévore comme un bon roman.
98
La Côte Amalfitaine
Un littoral à vivre en suspension et hors-saison.
106
Magazine – Portrait Cy Twombly, le plus italien des peintres américains.
110
Dans cet extrême-sud du pays, l’été se fait éternité.
118
Nature profuse et cuisine exquise : l’eau à la bouche calabraise.
120
La Sicile et ses îles
Quintessence de l’Italie gourmande et solaire.
128
La Sardaigne
Savourer, nager, s’évader… : éloge du farniente.
132
L’usage du monde
Dix choses à savoir pour que votre venue en Italie soit perfetto.
© Jérôme GallandAllemagne
VOYAGEURS
Quelques nuits dans un palazzo vénitien, caboter au départ de la Calabre, remonter le cours de l’histoire et des voies gréco-romaines à Naples, faire un road-trip sur les routes de Toscane ou des Pouilles, rencontrer une styliste à Milan ou un cuisinier en Sardaigne… Voyageurs du Monde vous livre son savoir-faire et ses adresses confi dentielles pour ce tour d’Italie d’exception. Retrouvez toutes nos idées de voyage sur voyageursdumonde.com
Slovénie
TRENTIN- HAUT-ADIGE
Trieste
Dolomites
Bolzano
Trente
Lac de Côme
Lac Majeur
Bellagio
Bergame
Lac de Garde
Venise
Vicence
Vérone
Padoue
Ferrare
Modène
Bologne
Ravenne
Croatie
Bosnie
Bari
Foggia
Pescara
Ancône
Assise
Rimini
L’Aquila
Tivoli
Gaeta
Latina
Florence
Brescia
Milan Monza
Parme
Vernazza
Gênes
Lucques
Arezzo
Cortona
Sienne
Perouse
Orvieto
ROME
Ercole
Porto
Pise
Corse
Suisse
France
Aoste
Turin
France
Chaque jour, nos conseillers spécialisés par pays ou par région créent des expériences uniques, doublées d’une pléiade de services haut de gamme. Aborder le monde par son envers, dévoiler le véritable visage des destinations, composer des voyages personnalisés selon les envies de chacun : tel est l’esprit de Voyageurs du Monde.
142
concierges à travers le monde, dont 7 sur l’Italie, veillent sur vous et exaucent vos souhaits à chaque instant.
conseillers, dont 25 experts de l’Italie. Passionnés venus de tous les horizons ou natifs du pays, ils sont une formidable source d’inspiration.
100 %
carbone neutre: la totalité des émissions de CO2 liées à nos voyages est absorbée grâce à divers projets de reforestation dans le monde.
nationalités représentées chez nos salariés. Une façon d’insu er une vision du monde respectueuse des di érences culturelles.
120
pays, des grands classiques aux régions plus confidentielles, Voyageurs du Monde peut vous emmener partout sur la planète.
0
di érence. Le budget que vous fixez avec votre conseiller sera respecté au plus juste. Une fois votre devis validé, aucuns frais supplémentaires ne sont à prévoir.
2 700
arbres plantés chaque jour : une action parmi les nombreux projets environnementaux et humanitaires soutenus par notre fondation Insolite Bâtisseur-Philippe Romero.
19
Cités des Voyageurs : 13 en France, 2 en Suisse, 1 en Belgique, 1 à Londres et 2 au Canada. Des lieux accueillants où le voyage commence déjà.
maisons Voyageurs qui racontent chacune une part de l’histoire du pays. Le Steam Ship Sudan et la Flâneuse du Nil en Égypte, la Villa Bahia au Brésil, la Villa Nomade à Marrakech et la Satyagraha House à Johannesburg.
Notre famille italienne est nombreuse, et riche de chacun de ses membres. À Rome et dans les Abruzzes, Francesca n’a pas son égale pour dénicher “la” table, ou réserver une visite privée de l’expo du moment. Alessia, installée à Pise, voue une passion à la Toscane et à sa voisine l’Ombrie. Ses conseils sont précieux pour une balade dans l’arrière-pays. Dans le Nord, ses grands lacs et Venise, Federica la Vénitienne fait aussi des merveilles. À Naples et sur la Côte Amalfitaine, Pierre, esthète, partage son art de vivre à l’italienne. Née dans un petit village des Pouilles, Francy di use toute la douceur du sud de l’Italie. En Sardaigne, Sonia, adepte de la randonnée, connaît les sentiers comme sa poche. Véronique, elle, a choisi la Sicile et la vie îlienne. Tous, investis et hors-pair, sont vos contacts privilégiés pour répondre à vos envies et/ou vos imprévus.
À vos côtés, dans chaque ville, pour vous la faire découvrir. À Naples, par exemple, en compagnie de Davide, vous pourrez flâner à travers les ruelles du centre historique, entre palais et demeures, à la rencontre d’artistes… Chineur invétéré, il connaît les meilleurs antiquaires, mais maîtrise aussi la Naples ra née de Chiaia, où les boutiques de mode rivalisent avec celles de Milan.
Réserver la bonne table, obtenir une visite privée, trouver une baby-sitter: notre conciergerie francophone locale répond in situ à vos envies. Son rôle est aussi d’anticiper vos attentes et de vous suggérer des idées.
Un(e) habitant(e) des lieux propose une balade informelle, adaptée à vos centres d’intérêt. Partageant conseils et bonnes adresses, vous êtes informé sur les mœurs locales. Un moment décontracté et enrichissant.
Destiné à apporter un éclairage pointu (politique, religieux, économique, social) sur la destination, ce correspondant local vous ouvre les arcanes du pays. Pour un voyage ponctué de rencontres rares, obtenues grâce à un solide réseau.
Pour lutter contre le réchau ement climatique, Voyageurs du Monde participe à des projets de reforestation qui permettent l’absorption carbone sur la totalité des voyages.
Jour et nuit, quel que soit le décalage horaire, l’assistance vous aide à trouver une solution aux aléas logistiques, administratifs, médicaux, voire mécaniques. Avant le départ, vous pouvez échanger avec notre médecin Voyageurs.
L’app Voyageurs du Monde reprend le déroulé jour par jour de votre voyage, et le détail de vos hébergements. Elle joue lesguides malins en compilant des adresses personnalisées et géolocalisées par genre (restaurants, boutiques, musées…).
Adresses gastronomiques ou spots préférés des locaux, Voyageurs du Monde anticipe et réserve votre table à l’avance. Des lieux testés et approuvés à retrouver sur l’app et dans votre carnet de voyage.
Même coupé du monde, rien n’interdit de communiquer. Sur certaines destinations, un mini-routeur wifi (ou une eSIM) est mis à votre disposition pour connecter jusqu’à 5terminaux au réseau (1GO/jour inclus).
Welcome!
Arrivée matinale ou départ tardif, Voyageurs du Monde négocie avec vos hôtels afin que vous obteniez/conserviez votre chambre à votre convenance. Sur certaines escales, une chambre à la journée peut être prévue.
Gérer les problématiques d’assurances devient très vite insupportable lorsque l’on subit déjà le stress de l’incident. L’équipe dédiée Voyageurs du Monde s’occupe des démarches à votre place: réactivité, fluidité et “destress” garantis!
Pré-seating; cartes d’embarquement reçues la veille ; sur demande, enregistrement de vos bagages à domicile à Paris et dans le 92 (sur vol aller Air France et au départ de CDG uniquement) et transferts aéroports… : vos formalités réglées en un clin d’œil.
À Roissy-CDG, passage prioritaire (enregistrement, contrôles) inclus au départ pour les passagers de vols long-courriers (sur demande au retour). Notre assistance vous accompagne jusqu’à l’embarquement.
Au départ de CDG, sur les vols éligibles, le lounge vous est ouvert. Un autre salon peut vous être réservé : les contrôles (police et sûreté) y sont e ectués en privé. Enregistrement, carte d’embarquement et accès direct au pied de l’avion sont organisés pour vous.
Chaque voyage réservé chez Voyageurs du Monde permet de cumuler des miles sur le programme Flying Blue. Un bonus de 1000 miles lors des trois premiers voyages et de 10000 miles à partir du quatrième.
Le quotient émotionnel
Décider en temps réel de la suite de son voyage, modifier son itinéraire le jour même, écourter une étape, en prolonger une autre, changer de cap: en Toscane, en Calabre, Sicile ou ailleurs, Voyageurs du Monde vous propose d’explorer un nouveau concept. En lien direct et permanent, votre conseiller et notre conciergerie francophone sur place vous assistent afin de concrétiser vos demandes, selon ce que vous ressentez (de positif ou négatif) à l’instant T.
Pour le photographe Claude Nori, la plage est “un lieu de fête et de rencontre”. Amours de vacance, amis et famille s’y retrouvent dans un mélange d’e ervescence et de sensualité. Fondateur de Contrejour, à la fois journal, maison d’édition et galerie, ce Toulousain né en 1949 de parents italiens a réalisé un travail captivant sur les plages de la péninsule. Ses images solaires ont été rassemblées en 2001 dans le livre Un été italien. Sicile, Portofino, Rimini, marque de maillots, Vespa et étendues de parasols, c’est une Italie populaire à la candeur surannée qui rayonne sous nos yeux.
sa Cinquecento
Vacances en Italie de Claude Nori (Contrejour, 2018) est la réédition d’Un été italien, agrémentée de photos inédites, récit… À retrouver à la librairie Voyageurs du Monde.
Claude Nori dansMontechiarro, Ischia, Noto, Vérone, Portofino… Autant de villes qui font résonner en chaque lecteur le souvenir d’un voyage, d’une atmosphère particulière, ou l’écho d’une culture plusieurs fois millénaire, éternelle source d’inspiration. Une sélection des libraires Voyageurs du Monde.
Roman d’amour
Appelle-moi par ton nom d’André Aciman
Grasset
La villégiature estivale d’Elio est bouleversée lorsque son père, éminent professeur de littérature, ouvre les portes de la maison familiale à Oliver, jeune universitaire américain venu profiter du cadre idyllique de la riviera italienne pour avancer sur ses écrits. Nous sommes en 1983, Elio a 17ans et cette rencontre va changer sa vie. Un roman d’amour et d’apprentissage aux couleurs de l’été.
Essai
Supplément au dictionnaire italien de Bruno Munari
Corraini Editore
“‘Qu’est-ce que tu racontes?’ –L’extrémité des cinq doigts s’unit rapidement en forme de cône au sommet dressé. La main peut rester immobile ou s’agiter plus ou moins vite selon que la demande est faite gentiment ou avec impatience.” En 115pages, le designer italien Bruno Munari s’amuse à répertorier et croquer les nombreux gestes qui rythment les conversations populaires de nos voisins italiens.
Le Guépard de Giuseppe
Tomasi di Lampedusa
Points
En 1860, une aristocratie décadente et appauvrie, sourde aux bouleversements du monde, règne encore sur la Sicile. Mais le débarquement des troupes de Garibaldi amorce le renversement d’un ordre social dépassé. L’unique roman du prince de Lampedusa, dont l’adaptation cinématographique signé Visconti fut un succès, est un témoignage historique fascinant.
Design
Domus d’Oberto Gili et Marella Caracciolo Chia
Rizzoli
Le célèbre photographe Oberto Gili emmène les amateurs de design italien à la découverte des demeures privées de Carlo Mollino, Stephan Janson, Mario Praz, Sandria Chia ou Alessandro Twombly. Au fil des pages, on aperçoit le palazzo d’aristocrates vénitiens, la ferme toscane d’un couple de collectionneurs et la maison familiale d’un clan sicilien. Une flânerie à travers le bon goût italien.
Guide
Italie en privé d’Herbert Ypma
Chêne
Un guide en format beau livre concocté par le photographe et auteur Herbert Ypma, qui nous o re ainsi son Italie intime. Loin des foules et des clichés des réseaux sociaux, le chasseur de bonnes adresses partage ses expériences éclectiques, ses hôtels d’exception, ses déjeuners de légende et quelques fragments d’histoire… Tout cela pour notre plus grand plaisir.
Un passage obligé ! On y trouve tout pour préparer son voyage. Cartes géographiques, atlas, guides, albums photo, littérature d’aventure, polar, bd… Nos libraires passionnés sont là pour vous orienter et vous conseiller. 48, rue Sainte-Anne, Paris IIe
En 1880, Richard Wagner quitte son Allemagne natale pour passer quelque temps à Ravello, village perché sur les hauteurs de la Côte Amalfitaine. C’est au cœur de cette citadelle qu’il trouve l’inspiration pour Parsifal. Environ soixante-dixans plus tard, en souvenir de cette visite et de l’influence que le compositeur eut sur les lieux, Girolamo Bottiglieri et Paolo Caruso décident de créer le festival de Ravello, faisant de cette enclave “la cité de la musique”. C’est donc dans les jardins suspendus de la Villa Cimbrone, à l’ombre des pins parasols et face à l’immensité de la mer Méditerranée, que se produisent chaque année les plus grands noms de la musique classique. Et s’il fallait plus de magie, lors d’une nuit spéciale dédiée aux passionnés, un orchestre s’installe sur la terrasse de la Villa Rufolo pour partager un “concert de l’aube”.
À la Villa Cimbrone, l’auditorium Oscar-Niemeyer et la Villa Rufolo.
Voyager en train, c’est garder les pieds sur terre. Prendre lamesure de notre réalité écologique et faire lechoix depériples “au lent cours”. Mais c’est aussi, pourquoi pas, céder à une certaine nostalgie, en empruntant des rails de prestige. Véritable palace roulant, le Venise-Simplon-OrientExpress fait revivre lefaste des années 1930 et l’âge d’or du voyage ferroviaire.
Entre Paris et Milan, le convoi file à plus de 300 km/h. Pourtant, à l’intérieur, rien ne bouge. Certains passagers se sont assoupis. D’autres lisent ou scrollent. Une autre espèce, fascinante, en voie de disparition, a délaissé toutes distractions: six heures durant, elle gardera le regard vissé à la fenêtre, à l’a ût de son environnement.
De jour… comme de nuit Après le calme, la tempête? En gare de Milan, c’est la valse des voyageurs. On serait tenté de rejoindre Venise ou Gênes; ce sera pour une autre fois. Sur le billet à composter, destination Rome. Dans le train, les wagons sont peuplés à 90% d’Italiens. Ils montent à bord, apportant avec eux ce grain de folie, cet accent chantant. Le volume sonore augmente d’ailleurs sensiblement. Les gestes aussi. Du coin de l’œil, on observe les conversations se
dérouler autant qu’on les entend. Le contrôleur s’avance, plein de bonhomie. Un grazie sympathique clôt l’échange. Lesminutes s’écoulent en même temps que les gares. À l’arrivée dans la capitale, les quais voisins voient s’élancer les convois pour Florence, Bologne, Pise… Les voies ferrées irriguent la Botte comme des rivières. Le panneau d’a chage clignote: Siracusa-Palermo, départ 20 h 16. Le convoi Trenitalia pour la Sicile est aussi bleu que la nuit dans laquelle il s’enfonce. Dans les cabines, chacun prépare son nid pour les prochaines heures. Au petit matin, un léger remueménage tire quelques passagers de leur sommeil : à l’approche du détroit de Messine, les wagons sont tranquillement chargés sur le ferry pour une brève traversée… avant de reprendre leur chemin de l’autre côté, sur la plus grande île du pays. Rien, pas même les flots, n’arrête le train italien. •
Àl’heure du slow travel et du projet Hyperloop (train permettant de faire quelque mille kilomètres en une heure),
l’Orient-Express serait-il l’avenir du voyage haut de gamme? Symbole d’aventure à l’esprit Artdéco créé en 1883, il poursuit son périple à travers la planète, devenant entretemps une marque – le premier hôtel Orient-Express ouvre ses portes à Bangkok, perché dans la tour futuriste King Power Mahanakhon. Quant à elle, la ligne originelle Paris-Istanbul, stoppée en 1977, renaît de ses cendres; et le Venise-Simplon-Orient-Express continue sur sa voie depuis 1982.
L’histoire aurait pourtant pu se résumer à un roman noir, et les wagons s’éteindre définitivement à la frontière biélorusse. Elle n’aurait d’ailleurs jamais débuté sans la douce folie d’un entrepreneur belge, Georges Nagelmackers. Inspiré par ses voyages aux États-Unis à bord des sleeping-cars transcontinentaux de la Pullman Company, l’homme d’a aires décide d’importer le concept en Europe, en y ajoutant le confort des paquebots transatlantiques de l’époque… Il vient d’inventer le palace roulant.
Après un coup d’essai entre Paris et Vienne, sa Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL) se lance à la découverte de l’Orient, source de fascination. Le 5juin 1883, le premier OrientExpress s’ébroue de Paris à Constantinople (Istanbul), en seulement quatrejours. “On dit avec
raison que notre temps est fertile en miracles ; je n’ai rien vu de plus étonnant que cette odyssée dont la poussière estompe encore mon chapeau”, note l’académicien EdmondAbout lors de l’inauguration o cielle en octobre de la même année. L’OrientExpress connaît dès lors un succès massif, plébiscité par des voyageurs fortunés et pressés.
Un ra nement Art déco extrême
La percée du tunnel du Simplon, dans les Alpes suisses en 1906, raccourcit encore le temps de parcours vers la Turquie et la Grèce, permettant au passage de rallier de grandes villes comme Milan, Venise, Zagreb et Belgrade, et repousser les frontières jusqu’à Ankara, Alep et Bagdad. Les trois liaisons hebdomadaires affichent complet lorsque la Première Guerre mondiale sonne l’arrêt brutal du train. Le 11novembre 1918, l’OrientExpress tient sa revanche en recevant à son bord les signataires de l’Armistice.
L’entre-deux-guerres marque l’âge d’or du “roi des trains” . La clientèle succombe à l’extrême raffinement orchestré par deux maîtres de l’Art déco, le décorateur René Prou et son ami joaillier RenéLalique. Plafonds en cuir repoussé de Cordoue, parois lambrissées en marqueterie loupe et ronces d’acajou de Cuba, panneaux de verre gravés, tapisseries des Gobelins, rideaux en velours de Gênes, soieries brodées, bronze poli, argenterie…
Des suites spacieuses et somptueuses: “Paris”, hommage à une élégance 1930; “Istanbul”, ode nacrée à l’Orient; “Venise”, capsule baroque sous un lustre de Murano.
Un véritable palace sur rail dont le style vaut à certains wagons d’être classés monuments historiques. Dans l’atmosphère feutrée desvoitures se côtoient alors les têtes couronnées (LéopoldII de Belgique, CarolII de Roumanie, lesultan AbdülhamidII), les espions (Mata Hari y a ses quartiers), les étoiles (Joséphine Baker, Coco Chanel, Lauren Bacall), les écrivains (Ernest Hemingway, Jean Cocteau, Léon Tolstoï, Graham Green) et, bien sûr, Agatha Christie et son célèbre Crime de l’Orient-Express. Naviguant entre imaginaire et réalité, “l’OE” abrite les romances de Marlene Dietrich et Jean Gabin, les aventures de James Bond et les fantasmes de Guillaume Apollinaire (LesOnze Mille Verges). La Seconde Guerre amorce le déclin du train des trains et suspend les lignes qui reprendront que chaotiquement après 1945. Le nouvel échiquier géopolitique de l’Europe, puis la guerre froide auront eu raison de ce lien symbolique entre Est et Ouest, et la démocratisation du voyage aérien scellera le sort de ce train d’élites. Un dernier voyage a lieu en 1977 avant que les rames soient abandonnées aux quatre coins de l’Europe.
Résurrections et avant-goût vénitien
Certains refusent pourtant de voir disparaître une telle légende, rachetant aux enchères les wagons comme les pièces d’un puzzle magistral. Parmi eux, un voyagiste suisse, Albert Glatt, qui relance une ligne entre Zurich et Istanbul. Le Nostalgie-Istanbul-Orient-Express circule et prolonge même sa course jusqu’à Tokyo, via Moscou. Un Extrême-Orient Express exceptionnel mais extrêmement coûteux pour son propriétaire, rapidement ruiné. Racheté par un ancien cheminot allemand, le train ralliera les portes de l’Orient
jusqu’en 2008, avant de terminer sa course au fond d’une steppe entre Pologne et Biélorussie. Cette fameuse “rame de Glatt”, retrouvée en 2011 par un chercheur mandaté par la SNCF après une enquête digne d’Hercule Poirot, est le Graal en cours de restauration.
Le Venise-Simplon-Orient-Express continue quant à lui d’écrire la légende. Rétablie en 1982, la liaison e ectuée dorénavant au départ de Londres (avec escales à Paris et Calais) doit sa résurrection au magnat américain James Sherwood (propriétaire du groupe Belmond). Les dix-sept voitures bleues et or ont été restaurées dans le plus franc respect du style Orient-Express. Aux cabines escamotables de trois mètres carrés ont récemment été ajoutées trois suites spacieuses: “Paris”, hommage à une élégance perpétuée par des passagers en smokings et robes Charleston rejouant le jeu des années 1930; “Istanbul”, ode nacrée à l’Orient; “Venise”, capsule baroque dans laquelle les tapisseries antiques et la soie damassée scintillent sous un lustre de Murano. Un avant-goût de la Sérénissime, qui après une matinée où défilent sommets, chalets suisses et un tea time sur fond de campagne lombarde, profile sa lagune argentée. Stop. Entrée en gare de Santa Lucia, terminus de deuxjours et des poussières d’éternité. Le voyage d’une nuit ou de toute une vie.
Un Paris-Milan, un Siracuse-Palerme, ou le rêve d’un voyage d’exception vers Venise en OrientExpress ? La réservation de vos billets et de la cabine la mieux adaptée à vos souhaits et budget est effectuée par nos soins. Une mécanique parfaitement réglée. Demandez-nous !
MAJEUR — CÔME — GARDE
Capitale mondiale de la mode, mais pas seulement. Son élégance innée et sa richesse culturelle contribuent à son bouillonnement permanent. Plongée dans la cité milanaise, avant de gagner la fraîcheur des grands lacs.
Dans les jardins de la Casa Atellani se trouve le vignoble secret que le duc de Milan offrit à Léonard de Vinci en 1498.
Paper Moon
Depuis son ouverture en 1977, ce restaurant n’est jamais tombé en désuétude. Sa cuisine, toujours parfaitement exécutée, est sans doute à l’origine de ce succès. Réservation indispensable.
Via Bagutta, 1
Villa Necchi Campiglio
Magnolias centenaires et objets précieux d’Extrême-Orient, cette villa-musée fut construite en 1932 par Piero Portaluppi pour les sœurs Necchi, héritières d’une lignée d’industriels.
Via Mozart, 14
Pasticceria Cova
Installée à côté de la Scala, au cœur du quartier le plus en vogue de Milan, Cova est une institution milanaise. Une pâtisseriesalon de thé où faire escale pour goûter à son panettone.
Via Monte Napoleone, 8
Bar Basso C’est entre les murs de ce bar à cocktails historique de Milan qu’a été inventé le Sbagliato, une variante du Negroni. Carton plein à chaque édition de la fashion week et du Salon international du meuble.
Via Plinio, 39
Milan se conjugue au présent… Un présent qui aurait pris un peu d’avance, avec du flair.
Design et mode en attestent chaque année.
Ciao, Milano! La plus chic des villes italiennes réveille. Premier mouvement à l’heure du cappuccino avalé à la hâte au-dessus d’un comptoir, dans le brouhaha des costumes-cravates et des Milanaises à l’allure travaillée. Le pas est rapide tout au long de la journée, où les mêmes silhouettes élégantes défilent, de bars en tables, à l’heure joyeuse de l’aperitivo. Nombreux sont ceux qui ont préféré à l’industrielle Milan les villes d’histoire et de dolce vita: Florence, Rome et Venise en tête. Et pourtant.
Milan ne s’o re pas facilement, mais il faut dépasser son austérité apparente, sa réserve, s’aventurer dans ses rues, aller à sa rencontre. Du Duomo, magistrale cathédrale de marbre blanc décorée de 3500statues à l’iconique Scala, où certains des plus beaux opéras de Verdi et Puccini ont vu le jour. Reliant l’un à l’autre, la Galleria Vittorio-EmmanueleII incarne l’élégance milanaise depuis 1878. Le long de ses allées qui semblent se prolonger à l’infini, boutiques, restaurants et cafés s’appliquent à donner une définition de l’art de vivre singulier de Milan.
En plus des monuments iconiques et des adresses-institutions, Milan se conjugue
au présent… qui aurait pris un peu d’avance. Un présent avec du flair. Design et mode en attestent chaque année pendant le Salone del Mobile (grandmesse du design) et les deux éditions de la fashion week. Le quartier de la Zona Tortona, où se tient le salon international du meuble, se veut aussi le labo du Milan contemporain. Galeries d’art, ateliers de créateurs, anciens entrepôts transformés en tables branchées ont investi ce quartier réhabilité. Entre les murs de l’ancienne usine Nestlé s’est installé un musée dédié à la maison Armani et aux photos de son créateur, Giorgio. Peut-être plus que n’importe quelle autre ville italienne, Milan réunit les antagonismes : impertinence et élégance, business et plaisirs, passé et futur.
Avis aux voyageurs mélomanes, Milan possède l’une des trois salles d’opéra les plus prestigieuses d’Italie : le Teatro Alla Scala, plus connue sous le simple nom de Scala. En privé et accompagné d’un spécialiste passionné, vous pouvez découvrir ce théâtre où les plus grands opéras italiens ont été créés.
De Milan, remonter le fil du temps, préférer à l’agitation la contemplation… Et filer vers les grands lacs par l’autostrada4. De lac en lac, la promesse de s’initier à l’art de vivre italien des palazzos. Derrière de lourds rideaux, les motifs et volumes d’hier, une élégance doucement désuète. L’occasion de goûter à cette nostalgie quand, à la tombée du jour, les brumes noient les berges, les jardins et les villages et que l’eau se colore d’un noir profond.
La région des lacs existe comme une “extension du domaine des plaisirs” de Milan. Il y a d’abord le lac Majeur. Ses rives voient défiler les maisons Belle Époque entourées de parcs aux essences rares, comme la Villa Taranto et ses jardins botaniques. De là, embarquement pour les îles Borromées: toutes sont la propriété de la famille princière, mais seulement troisd’entre elles sont accessibles. IsolaBella, toute de palais et jardins splendides; Isola dei Pescatori, petit village de pêcheurs, dédale de ruelles où se faufiler, avant de prendre le temps d’un ca è shakerato (espresso et glaçons) à l’ombre d’une tonnelle; et IsolaMadre, que Flaubert disait “paradis terrestre” Unbout d’île, seulement occupé par un palais XVIe siècle et sa chapelle, des plantes aquatiques et des jardins où vit une colonie d’oiseaux exotiques. Le road-trip se poursuit en direction du lac de Côme,
en longeant d’abord la rive sud du lac Majeur, puis les paysages de montagne. Côme apparaît, ses rives s’étirent entre la Suisse et la plaine milanaise, dévoilant un panorama de montagnes enneigées, de berges aux courbes douces et d’eau bleu profond. Villas italiennes, palaces, abbayes romanes et petits ports s’y succèdent. Sur les rives plantées de cyprès, d’oliviers et de rhododendrons, maisons roses et demeures aristocratiques de Bellagio à la Villa Carlotta de Tremezzo descendent en paliers jusqu’au lac. Puis, l’on rejoint “leBénéfique”. Derrière ce surnom, le lac de Garde et son air de Méditerranée, qui cultive les contrastes, égrainant d’un côté citronniers et oliviers et, de l’autre, plus au sud, des falaises escarpées. Le paysage se prête à l’art de prendre son temps, en déjeunant, par exemple, dans un restaurant de poissons sur les rives du lac, dans la petite station balnéaire de Salo, ou à Desenzano del Garda, commune de la province de Brescia, dans la région Lombardie.
VOYAGEURS DU MONDE
Parmi les cyprès et les cèdres se dresse la Villa del Balbianello, résidence du XVIIIe siècle, à visiter en privé, où sont exposées de riches collections d’art. La villa a également prêté ses murs aux tournages de certaines scènes de Star Wars et de Casino Royale.
Bienvenue dans le palace de tous les palaces, celui qui convoquerait à lui seul l’imaginaire des grands lacs italiens. Face au village de Bellagio, sur les rives du lac de Côme, le Grand Hôtel Tremezzo est, depuis 1910, le rendez-vous d’une société sophistiquée. Grande noblesse, royauté et figures d’Hollywood – Greta Garbo en tête –s’y croisent et s’y télescopent. Marbres, salons piqués d’orange vif, de vert et de rose, colonnes et tentures filent la partition de l’élégance italienne façon Belle Époque, jusqu’aux chambres, ouvrant sur le lac de Côme, les toits de Bellagio ou les montagnes. Autour du palace, palmiers, hortensias et jacinthes dégringolent jusqu’à la piscine… posée sur le lac.
La capitale lombarde abrite des institutions culturelles prestigieuses, comme les Fondations Prada et Pini ou la Villa Necchi (1), mais aussi des showrooms de mode et de nombreuses adresses design très pointues. On saute dans une AlfaRomeo: en moins d’une heure, nous voici sur les rives enchanteresses des grands lacs où l’on admire la chorégraphie des Riva (2) filant sur les eaux profondes. Les villas Belle Époque se succèdent sur le lac Majeur; les îles Borromées y sont de véritables paradis au charme nostalgique. Le long du lac de Côme, les luxueuses demeures côtoient les petits villages encaissés au pied des montagnes. Bellagio en est la perle! On flâne dans les jardins de la Villa Melzi, fleuris de bougainvilliers. Au coucher du soleil, direction la Villa d’Este (3) pour un dernier verre. Petit crochet par Lugano, ses vallées, ses marchés locaux et ses usines de chocolat. Pour terminer, direction le lac de Garde: le chef Riccardo Camanini nous accueille pour une aventure gastronomique d’exception au Lido 84. Les grands lacs, des lieux envoutants propices à la dolce vita.
PLACE TO BE
Au lac de Côme, vous aimerez l’ambiance Art déco qui y règne, le splendide parc au bord de l’eau et les tables gourmandes et ra nées du Grand Hôtel Tremezzo (4, 5, 6). Sur les hauteurs du lac de Garde, le Lefay Resort & Spa o re un havre de bien-être et une vue panoramique sur le plus grand lac du pays. Atmosphère paisible à la Casa Fantini (7), petite structure de onzechambres au cœur du village de Pella, sur les rives du lac d’Orta.
Terre de montagnes, le Piémont a che plusieurs visages.
Parmi les lacs, les plaines et les vignobles, l’urbanité de Turin se détache. Survol de cette région, à la fois industrielle et gastronomique, dont le blason mérite d’être redoré.
Cap sur Turin, capitale de la région et fleuron de l’industrie automobile.
Constructeurs emblématiques des folles années du volant et des chromes, Fiat, Lancia et Lamborghini continuent de faire sa fierté… Fiat et Lancia, au-delà de leur production, occupent une place à part dans le cœur des Turinois, qui considèrent le Lingotto (site de l’usine Fiat, conçue par l’architecte Giacomo Mattè Trucco) et le Grattacielo (siège de Lancia signé Nino Rosani et Gio Ponti) comme des témoins historiques de la ville. Voire des acteurs culturels: le toit du Lingotto, connu pour sa piste d’essai automobile, devenu complexe culturel et commercial dans les années80, accueille la pinacothèque des Agnelli, dont l’architecture est signée Renzo Piano. Plusieurs chefs-d’œuvre de la collection du couple phare de l’industrie (Gianni Agnelli, 1921-2003, ancien président de Fiat) et de l’aristocratie turinoise (son épouse Marella, 1927-2019, princesse par son père, Filippo Caracciolo di Castagneto) y sont exposés. Plus classiques sont Saint-Michel-de-laCluse, abbaye bénédictine fondée au Xe siècle sur le mont Pirchiriano, et lieu d’inspiration du Nom de la rose (1986) de l’écrivain Umberto Eco ; et leCa è Torino (“dal 1903”), où siroter le bicerin dans une atmosphère volubile et élégante. Mais quel est donc ce nectar ? Expresso, chocolat et crème, le bicerin appartient lui aussi au patrimoine municipal.
Tout comme Ca arel, la première fabrique de chocolat au monde créée en 1826, qui a inventé le divin gianduja…
Mais Turin n’est pas la regione à elle seule. Zoomons, par exemple, sur le lac d’Orta, à l’ouest du lac Majeur. Son romantisme et son atmosphère paisible sont une alternative aux grands lacs. La cité médiévale d’Asti brille quant à elle d’une tradition largement partagée dans toute la Botte: le troisième week-end de septembre, les festivités battent leur plein, avec défilés, concours des meilleurs vins et bien sûr la course de chevaux, le Palio, sur la Piazza Vittorio-Alfieri. Dans la province de Coni, c’est la foire à la tru e blanche qui vaut à la ville d’Alba une réputation comparable à celle du Périgord pour la tru e noire… Un mets composé à partir du fameux champignon, diamant piémontais s’il en est, se mariera volontiers avec un barolo. Issu du petit vignoble des collines du Piémont, ce vin rivalise avec les plus grands noms européens. Salute !
VOYAGEURS DU MONDE
La Merenda Reale n’a plus de secret pour vous, ce “goûter royal” se compose de petits chocolats, pâtisseries à la noisette et bicerin. Nous organisons à la demande une dégustation dans le plus authentique des cafés historiques de Turin.
Dans l’antre de Codognato
À deux pas de l’iconique place Saint-Marc, la vitrine du joaillier Attilio Codognato raconte l’histoire d’une Venise oubliée. Un microcosme fait d’orfèvres et de vanités, de stars et d’éternité, qui depuis plus de cent-cinquanteans cultive l’art du mystère. Entrez dans la Sérénissime par l’une de ses portes secrètes.
La place Saint-Marc est un masque. Derrière la façade des Doges et des célèbres cafés, les armées de pigeons et de touristes, le centre névralgique de la Sérénissime cache un autre Venise. Évidence soulignée dès le XIXe siècle par des écrivains qui, fascinés par l’architecture de cette ville tombée en désuétude, invitaient déjà à s’éloigner du cœur, se perdre dans les ruelles (calli) sombres et les canaux (rii) étroits. Parfois, un détour de quelques pas su t à faire un voyage diamétralement opposé.
À cent mètres de la terrasse du Florian, coincée entre les clinquantes enseignes de luxe, la vitrine du joaillier Attilio Codognato passerait facilement inaperçue. Cette échoppe de quatremètres par six renferme pourtant une part d’histoire et d’âme vénitienne. Établie en 1866, alors que Venise appartient encore à l’empire d’Autriche, elle voit passer les grand(e)s de ce monde: les têtes couronnées (la reine Victoria, la tsarine Alexandra, Grace Kelly…), les influenceurs de la création (Serge Diaghilev, Coco Chanel…), les artistes (Auguste Renoir, Edouard Manet, Maria Callas ou encore Luchino Visconti, qui durant le tournage de Mort à Venise, en 1970, visitait chaque soir le joaillier et repartait avec une pièce à o rir…)
La boutique unique de la calle Seconda dell’ Ascensione apparaît également dans un roman d’Ernest Hemingway (Au-delà du fleuve et sous les arbres, 1950): “C’était une éclatante journée, âpre et froide, et, arrêtés devant la vitrine de la bijouterie, ils examinaient les deux petits bustes de nègres sculptés dans l’ébène, ornés d’un semis de pierres précieuses.” Ces “moretti”, broches inspirées de la Renaissance vénitienne, hier portées par le destin shakespea-
rien d’un certain Othello (ou le Maure de Venise), traînant aujourd’hui un parfum de scandale raciste à la cour d’Angleterre, racontent une part d’histoire vénitienne, et comptent parmi les créations emblématiques du joaillier.
Liz Taylor et le bracelet serpent Parmi d’autres pièces maîtresses de la maison: un bracelet serpent aux écailles d’or et aux yeux de rubis porté par l’un des plus précieux poignets d’Hollywood. À l’été 1973, Attilio Codognato reçoit un appel urgent en provenance du Palais Gritti. Une cliente importante, invitée de la Mostra, le festival international du film de Venise, a eu vent de ce bracelet et souhaite le voir le plus vite possible. Le jeune joaillier qui vient de reprendre la maison sur les traces de son père Mario, se presse à l’hôtel. L’intéressée a un regard de saphir violet et se nomme Liz Taylor. Après un court échange avec son mari Richard Burton–passablement ivre–, l’hypnotique reptile est vendu. Il sera racheté quaranteans plus tard par la créatrice de mode Anna Sui, lors d’une vente des bijoux de la star chez Christie’s (recette totale estimée à un peu plus de 120millions d’euros). Le bruit court qu’Attilio Codognato rachète lui aussi les créations familiales afin de garder le contrôle de sa cote (jusqu’à 150000 euros pour une paire de boucles) et les fond pour leur donner une seconde vie. Une autre rumeur voudrait que son grandpère ait servi les pirates du XIXe croisant par Venise en transformant leurs butins en bijoux… “Faux!”, répond Attilio. Une chose est sûre, voici plus d’un siècle que les “rich and famous” collectionnent les œuvres de la casa Codognato.
Codognato exprime un style inimitable qui rappelle son attachement ombilical à Venise.
Tout comme la ville, il est à la fois byzantin, baroque, classique ou Art déco.
Car, et c’est sans doute l’une des raisons du succès, la maison ne crée pas des bijoux mais des œuvres d’art. Des pièces uniques, aujourd’hui exposées dans les galeries et musées, de Paris à San Francisco. La production, elle, reste profondément attachée à la cité des Doges, et ce malgré les ponts d’or qu’Atillio continue de recevoir des grandes maisons de luxe internationales.
Un secret d’orfèvre familial
Chaque bijou est le fruit d’une collaboration étroite avec les meilleurs artisans vénitiens -lapidaires, émailleurs– et d’un secret d’orfèvre familial tenu au fond d’un atelier anonyme, transmis de père en fils depuis le grand-père Attilio (premier du nom). Depuis la fin du XIXe, la maison Codognato exprime un style inimitable (souvent imité) qui rappelle son attachement ombilical à Venise. Tout comme la ville, il est à la fois byzantin, baroque, classique ou Art déco. Le joaillier puise aussi son inspiration dans l’art étrusque, intègre des éléments de l’époque romaine. Une “orfèvrerie archéologique” condensant tout un héritage italien dans des camés sculptés, des bracelets et pendentifs, mais aussi sous une forme qui marque l’identité de Codognato : les memento mori.
Déjà présente dans certaines mosaïques de Pompéi, dans la peinture du XVIIe et dès le XVIe dans l’œuvre du Caravage, la tradition artistique de ces vanités – allégories rappelant donc à l’homme sa condition mortelle – a trouvé écho chez les créateurs contemporains. Du Skull Star Diamond de Damien Hirst aux zombies des défilés Alexander McQueen, sans oublier la haute joaillerie. L’esprit Codognato plane chez Dior , Chanel, DeGrisogono… “Si la mode actuelle des vanités vient plutôt des bikers de L.A., le style Codognato est ancestralement reconnu. C’est un très grand connaisseur, un amateur d’art, le parfait Vénitien”, confie la Parisienne Lydia Courteille, dont les
créations sont elles aussi inspirées par les vanités antiques.
Vanités et bagues-cercueils pour célébrer la vie “Souviens-toi que tu vas mourir”: la devise sied parfaitement à une Sérénissime habituée aux résurrections, vivant sous la menace permanente d’une Acqua Alta magistrale. Et Codognato d’étendre à l’infini ce cabinet de curiosités, paysage à la fois macabre et drolatique peuplé de crânes couronnés en collier, de bagues-cercueils abritant un squelette priapique. Des bijoux énigmatiques, dont l’envers révèle tour à tour un symbole alchimiste, une partie mobile ou une pierre cachée, comme un message secret rappelant à la manière des coffres du Marchand de Venise (Shakespeare, toujours…)qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Regarder derrière la façade, l’état d’esprit vaut pour l’exploration de Venise. Face à la fatalité, les vanités encouragent à jouer et à jouir de la vie tant qu’elle est là. La philosophie résonne dans cette ville qui depuis la fin du Xe siècle célèbre un monumental carnaval, et dont les palazzi racontent des décennies de fêtes et de banquets. Dans ses Diaries, Andy Warhol évoque ainsi les réceptions données par son ami Attilio dans les années 1970, qui réunissait sous le grand hall de son palazzo, des centaines de convives. “C’est un devoir de s’amuser, la vie est si tragiquement courte”, aime répéter Atillio l’octogénaire. Alors derrière son masque, Venise continue à célébrer cette danse entre passé et présent.
VOYAGEURS DU MONDE
Réserver un dîner de dernière minute, louer un smoking, un bateau-taxi, organiser une soirée à la Fenice… : nous nous occupons de tout !
Depuis l’aéroport, on saute dans un bateau-taxi, première vision argentée de la Sérénissime, ville hors du temps, unique toute l’année. On aime y (re)venir pour visiter le quartier San Samuele, et la petite galerie de lettrés Giorgio Mastinu. À quelques pas s’élève le majestueux Palazzo Grassi, qui abrite la riche collection Pinault. Pour les passionnés de design, on suit les traces de Carlo Scarpa, architecte du magasin Olivetti (1), petit bijou de la Piazza San Marco qui présente des machines à écrire comme des œuvres d’art! Puis, l’on se donne rendez-vous chez Antiche Carampane, un restaurant de poissons, typique de la lagune. C’est à bord d’un vaporetto que l’on découvre les îles, chacune a ses secrets: le Lido, sa plage et son charme suranné; Murano (2, 3, 5) et ses verriers, San Giorgio Maggiore (4) et son romantique cloître des Cyprès ou San Servolo et ses cours de photo. En fin de journée et en terrasse, on déguste l’apéritif le plus populaire de Vénétie: le spritz, inventé ici sous domination autrichienne (“spritzen” signifie “éclabousser”). Salute!
PLACE TO BE
L’Experimental Group s’est installé dans un petit palazzo sur le Dorsoduro: 35chambres, un restaurant, un bar à cocktails et un grand jardin. Au Londra Palace, l’acajou, les soies, le cristal taillé, expriment une certaine idée de la distinction vénitienne. Un esprit intimiste et une vue imprenable sur la Scuola Grande di San Marco pour les trois suites du Palazzo Cristo, à dixminutes de la place Saint-Marc et du Rialto. Le Ca Maria Adele, un lieu empreint de sensualité avec vue sur la Salute.
Ses pays limitrophes, la Slovénie et l’Autriche, en font un mix de cultures slave et latine. Des touristiques Trieste et Lignano Sabbiadoro aux plus confidentielles mais néanmoins classées
Aquilée ou Palmanova, découverte d’une terre métissée.
Qu’est-ce que le Frioul-Vénétie julienne? Une Italie septentrionale perméable aux influences danubiennes. Qu’y fait-on? On skie et on randonne en Carnie, au nord de Tolmezzo. On se baigne aussi, dans l’Adriatique, à Lignano Sabbiadoro (province d’Udine) et Grado (province de Gorizia). Là, les petits hors-bords dont l’Italie a le secret et l’élégance viennent s’arrimer sous les pins dans une débauche de bleu roi. Ce qui serait seulement délicieux si ne s’ajoutaient à cela des sites du calibre d’Aquilée, clé romaine et chrétienne de la plaine frioulane; de Cividale del Friuli ou de Palmanova, forteresse Renaissance dont les satellites ont donné des images d’un ordre saisissant. L’Unesco n’a évidemment pas manqué d’inscrire ces merveilles de la province d’Udine au patrimoine mondial.
Un peu hors-champ par rapport au cadre touristique de l’Italie, elles n’en sont que plus passionnantes à visiter. D’autant que la région du Frioul-Vénétie julienne, qui pour être brassicole ne dédaigne pas de faire fermenter le raisin, a sur ses tables de quoi régaler les voyageurs. Le prosciutto di San Daniele, jambon au rang éminent parmi les crudi, mais aussi le speck
di Sauris, la gubana (gâteau aux fruits secs et aux zestes d’agrumes) et la grappa frioulane (qui se marie bien à la gubana).
Sans parler des fruits et légumes dont regorgent vergers et potagers. Plus au sud, saluant au passage le château de Duino rendu célèbre par le poète Rainer Maria Rilke dans les Élégies de Duino (1923), on parvient à Trieste. Quelque chose de viennois sur l’Adriatique… Port d’entrée de l’Orient et de l’Afrique en Mitteleuropa, Trieste est une ville charnière et un mythe littéraire à elle seule. L’écrivain et journaliste ClaudioMagris, triestin d’origine, en a fait une œuvre (Trieste, une identité de frontière, 2008, Seuil; Classé sans suite, 2017, Gallimard…).
Le Roumain transylvain Francesco (né Ferenc) Illy a fondé là une maison de torréfaction, illyca è, et inventé, en 1935, l’Illetta, première machine à expresso. Une ville –et une région– où (re)trouver sans nul doute le goût de l’Italie.
VOYAGEURS DU MONDE
Nos spécialistes italiens vous seront de bon conseil pour décrypter Trieste la discrète. Leurs bonnes adresses se composent de grands cafés, d’héritage byzantin, d’architecture viennoise et de jardins plongeant vers l’Adriatique.
Son immense verticalité et ses variations de couleurs, dues à son passé de récif corallien, sont à couper le sou e. Ski, randonnée, escalade font de ce massif préalpin, situé entre l’Autriche et la Suisse, un domaine où la nature règne en maître absolu.
Ces roches semblent jaillir de nulle part. Leur matière et leur inclinaison, verticale à l’extrême, contrastent avec les vertes et profondes vallées qui courent à leur pied. Longtemps, ces pics et murailles furent appelés les “montagnes pâles”. Pourtant, l’évolution de leurs couleurs fascinent au point de nommer ce phénomène l’“enrosadira” : sous les inflexions du soleil, les Dolomites s’embrasent de rose, puis de rouge intense. L’a aire n’est pas banale, l’e et est lié à leur origine animale: dans une vie sous-marine, l’arc alpin se présentait comme un récif corallien. D’où ses nuances et ses lignes qui captivent à faire tourner les têtes… Le dramaturge et romancier allemand Goethe (Faust…), tombé amoureux de l’Italie dès son premier voyage, en 1786, ancien ministre des Finances, mais aussi des Mines, et passionné entre autres par la géologie (tout au long de sa vie, il collecta quelque 18000minéraux), fut littéralement subjugué par ces sommets abruptes. Le journaliste et écrivain italien Dino Buzzati était si fasciné par
les montagnes de son enfance qu’il s’en est inspiré pour écrire LeDésert des Tartares (1940). Plus proche de nous, l’acteur Brad Pitt partage aussi l’engouement : il porte sur son avant-bras un tatouage à l’e gie d’Ötzi, “l’homme des glaces”, appelé aussi Hibernatus, découvert en 1991 dans la région. Datant d’environ 3300ans avant J.-C., la momie a révélé jusqu’au menu de son dernier repas! À l’instar de Toutânkhamon, une malédiction toucherait les personnes qui l’ont approchée: sept ont trouvé la mort dans les quatorzeans qui ont suivi sa découverte, mais aucun décès n’est à déplorer depuis son exposition au musée archéologique du Haut-Adige, à Bolzano.
De Bolzano à la “forêt des violons” Pour les plus superstitieux, la ville compte d’autres atouts remarquables, comme son château Mareccio, construit au XIIIe siècle, et sa cathédrale à la fois gothique et romane et qui recèle de vestiges paléochrétiens.
Perché à 1 850 mètres d’altitude, l’Alpe di Siusi est le plus haut alpage d’Europe, paradis des
Ladin
Parlée par 30 000 personnes dans les Dolomites, cette langue est considérée comme l’une des plus rares d’Europe. Dans le Trentin-Haut-Adige, elle est la troisième langue officielle, après l’italien et l’allemand.
Dolomie
Proche du calcaire, la roche a donné son nom au massif. Elle a été identifiée à la fin du XVIIIe siècle par le géologue et minéralogiste français Déodat Gratet de Dolomieu (1750-1801). La dolomie vient des profondeurs marines.
Speck
L’incomparable jambon cru est à déguster dans la région du Trentin-HautAdige. Influence autrichienne oblige, le strudel aux pommes est également un incontournable.
Palafittes
L’Italie compte 19 sites palafittiques, dont 4 en Vénétie, et 2 dans le TrentinHaut-Adige. Ces vestiges d’habitats sur pilotis témoignent du quotidien des hommes primitifs, du néolithique à l’âge de bronze.
Lumen Museum
À 2 275 mètres d’altitude, au sommet du Kronplatz et au cœur du Sud-Tyrol, ce musée dédié à la photo de montagne est situé près du Messner Mountain Museum, consacré, lui, à l’histoire des Dolomites.
randonneurs aux beaux jours. © Raul Alex Caramizaru/Gallery StockTre Cime di Lavaredo pointe à 2999mètres.
Mais, là encore, l’inclinaison de ces trois éperons est telle que leur hauteur paraît infinie.
Dans les vallées des alentours, poussent aussi des vignes et des pins d’une nature singulière. Le Val di Fiemme, près de Trente, abrite des épicéas dits de résonance : lapoussée lente de leur bois leur confère une sonorité rare. Dans la forêt de Paneveggio, autrement appelée “la forêt des violons”, lecélèbre luthier Stradivarius choisissait ses arbres pour tailler ses violons. En écho, un festival de musique se tient chaque été à Bolzano. Mais la tempête Adrian, fin 2018, a mis à mal un million de mètres cubes de mélèzes, de pins et d’épicéas. Un coup dur pour les musiciens et le marché des instruments à cordes…
Monts, sentiers et lacs: des sommets de beauté
Une autre mélodie vient à l’esprit à la vue de la station de ski de Cortina d’Ampezzo, dans la région de Vénétie: celle d’un JamesBond. Sur ces pistes où se déroulèrent les jeux Olympiques d’hiver de 1956, RogerMoore s’enfuit après avoir secouru Carole Bouquet, dans Rien que pour vos yeux (1981). Mais la ville dénombre bien d’autres héros: ceux des cimes, alpinistes du monde entier, venus se frotter à la verticalité. Les randonneurs empruntent eux les nombreux sentiers de la vallée. Celui qui mène aux majestueuses Cinque Torri (les Cinq Aiguilles) est sublime : les couleurs intenses du panorama font
presque oublier les combats menés ici pendant la Première Guerre mondiale. Des itinéraires adaptés relatent ces événements… Autre sommet de beauté, la Marmolada, près de Belluno. Il est, en culminant à 3343mètres, le plus grand glacier de la région. C’est l’exception dans les Dolomites, où l’altitude moyenne n’atteint pas les 3000mètres. Le massif Tre Cime di Lavaredo pointe lui à 2 999mètres. Mais, là encore, l’inclinaison de ces trois éperons est telle que leur hauteur paraît infinie.
La randonnée donne aussi l’occasion d’aborder les lacs, nombreux dans les Dolomites. Tentez celui de Carezza, cerné de forêts de sapins, ou celui de Braies, dans lequel les montagnes se reflètent. Mais la palme revient à l’exceptionnel lac Sorapis, d’un bleu laiteux inimitable. Des paysages époustouflants qui valent indiscutablement à la région des Dolomites son statut de patrimoine mondial de l’Unesco.
VOYAGEURS DU MONDE
Profitez du ciel pur de la montagne et passez la nuit sous les étoiles dans un observatoire astronomique perché à 1 780 mètres d’altitude. Un expert local vous guide dans l’observation des galaxies et la recherche des supernovæ !
Les montagnes fuselées des Dolomites courent sur les provinces du Trentin et du Haut-Adige. Perché tout là-haut, on embrasse une région qui se savoure à toutes les saisons. L’hiver, direction Cortina, la “reine des Dolomites”. Cette station huppée o re une parenthèse cosmopolite aux mordus de ski. Toujours plus haut, il faut absolument visiter le Messner Mountain Museum de Zaha Hadid, célèbre pour son architecture spectaculaire, à Plan de Corones Sur le mont Kronplatz, réservation au restaurant AlpiNN pour goûter aux spécialités locales face à un panorama époustouflant. L’été, place aux chalets fleuris de Canazei, à l’émeraude du lac de Braies, à l’artisanat de Val Gardena et au centre médiéval de Castelrotto. Entre parois escarpées, vallées verdoyantes et magnifiques alpages, les quatre vallées ladines (le Val du Fassa, le Val Gardena, l’Alta Badia et l’Arabba) s’o rent aux randonneurs passionnés…
Rosa Alpina (1) : un rêve de montagne qui séduira les amateurs de grands espaces. Au San Luis Retreat Hotel (2), les chalets et maisons sont accrochées aux arbres. Les intérieurs font la part belle au bois, au bon goût et au luxe bien dosé. On est ici pour se détendre, que ce soit au grand air (rando, vélo, ski) ou indoor (spa, piscine, sauna).
Le design transalpin est, après la gastronomie, l’autre cœur battant du pays. Un secteur bien vivant, qui a émergé post-Seconde Guerre mondiale et continué d’évoluer au fil du temps. Retour sur une discipline rebelle et toujours innovante, reflet des évolutions sociétales de son époque.
6 mai 1972, dans un communiqué de presse tapé à la machine (l’histoire n’a pas retenu s’il s’agissait d’une iconique Valentine créée par Perry A.King et Ettore Sottsass), le MoMA (Museum of Modern Art de New York) annonce le lancement de Italy: The New Domestic Landscape (“Italie: le nouveau paysage du quotidien”). L’idée de l’architecte argentin Emilio Ambasz, jeune commissaire de l’exposition, est de dresser une photographie du design italien, en rassemblant près de 200objets et une dizaine d’“environnements” liés à l’habitat, le tout imaginé par la crème des designers transalpins de l’époque.
Des fifties à la révolution plastique
Attendue comme une simple curiosité, l’expo fera véritablement date dans l’histoire de la création italienne. En ce domaine, le pays est déjà, depuis les années 1950, un acteur majeur, boosté par un contexte économique favorable, le développement de nouvelles technologies et matériaux, mais surtout grâce à l’association de créateurs visionnaires et d’éditeurs ambitieux. D’un côté, l’énergie des Gio Ponti, Carlo Scarpa, Ettore Sottsass, des frères Achille et Pier Giacomo Castiglioni, du jeune Joe Colombo… De l’autre, le dynamisme des maisons Poltrona, Cassina, Danese, Arteluce, Brionvega… Lemobilier, les luminaires qui sortent alors des ateliers gardent des lignes épurées, inspirées du mouvement Bauhaus, collant au plus près à la fonctionnalité. Les éclairages de FontanaArte poursuivent le sillon tracé par Gio Ponti avec, entre autres, sa lampe Bilia (1932) –simple sphère posée sur un cône. Même conformisme côté salon,
à l’instar du fauteuil Tre Pezzi (1959) de Franco Albini dessiné pour Cassina, réinterprétation confortable de la bergère classique. La fantaisie pointe pourtant déjà, notamment chez les frères Castiglioni, qui sans jamais déroger à la simplicité et au pratique, ajoutent une pointe d’humour. Ainsi naît le tabouret Sella (1957): une simple selle de vélo fixée à une tige d’acier. Cinqans plus tard, la fratrie milanaise récidive avec l’iconique lampe Arco, inspirée du lampadaire urbain –équilibre magistral entre un pied en marbre de Carrare et un arc télescopique d’acier léger.
Le début des années 1960 marque un premier virage, notamment grâce à l’avènement d’un matériau révolutionnaire: le polycarbonate. Léger, modulable, résistant, transparent ou coloré: il colle à l’inspiration italienne du moment. Fondé en 1949 par le chimiste Giulio Castelli, l’éditeur Kartell, aujourd’hui encore l’un des piliers du Salone del mobile de Milan (le Salon international du meuble), se distingue notamment en détournant cette matière jusqu’alors réservée aux boucliers anti-émeutes. Les designers se ruent sur les possibilités créatives qu’offre ce polymère. Ils tordent, injectent, moulent d’un seul bloc, créant au passage, tel Joe Colombo et sa chaise Universale (1965), des icônes devenues… universelles.
L’avènement des femmes architectes
La révolution arrive aussi par la consécration des premières femmes designers dans un milieu alors essentiellement masculin. Récompensée par un grand prix à la Triennale de Milan en 1964, l’architecte Gaetana “Gae” Aulenti éclaire de son génie
Le Musée du design de Milan a pour vocation de documenter les objets les plus emblématiques et représentatifs du design italien parmi la collection de la Fondation Triennale. Plus de 200 œuvres, créées entre 1946 et 1981, ont pris possession du palazzo dell’Arte, construit par l’architecte milanais Giovanni Muzio. De gauche à droite et de haut en bas : Lettera 22 (1950), de Marcello Nizzoli et Giuseppe Beccio pour Olivetti ; Eclisse (1965), de Vico Magistretti pour Artemide ; K4999 (1959), de Marco Zanuso et Richard Sapper pour Kartell ; Casablanca (1981), d’Ettore Sottsass Jr. pour Memphis.
Un design coloré, pratique et bon marché, qui induit un nouveau style de vie, à l’opposé du design traditionnel.
les luminaires de FontanaArte, Artemide, ou Martinelli Luce pour qui elle dessine en 1965, la Pipistrello, une lampe chauve-souris qui vole désormais au firmament. En 1967, Anna Castelli Ferrieri, épouse de Giulio Castelli, installe définitivement au centre du salon, le mobilier plastique en imaginant le Mobili 4970/84, devenu l’indétrônable Componibili, un rangement tout en rondeurs, assemblable et modulaire. Exposée au printemps 1972 dans les jardins du MoMA, la designer affirme aux côtés de ses pairs un design coloré, pratique et bon marché, qui induit un nouveau style de vie, à l’opposé du design traditionnel. La vague hippie déferle sur le monde et l’Italie tient lieu de laboratoire du design. Le mysticisme cool transparaît dans les créations de Gabriella Crespi (associée inévitablement au terme “hippie chic”), qui séduisent la jet-set internationale; l’anticonformisme se reflète dans les délires archi-psychédéliques du collectif florentin Superstudio –dont on retrouve l’influence encore aujourd’hui chez Rem Koolhaas ou Bjarke Ingels ; une idée du futur se concrétise notamment dans la Total Furnishing Unit de Joe Colombo, une capsule d’habitation réalisée dans un monobloc de plastique, présentée lors de l’exposition du MoMA.
Un moyen de revendication sociale
Car, c’est là toute la résonance de TheNew Domestic Landscape : au-delà de l’objet, l’événement convoque une réflexion globale sur l’habitat, l’individu et la société occidentale. La manière parfois est radicale, passant par des dénonciations du capitalisme et de la consommation de masse, outils de l’appauvrissement de la créativité. Le design comme moyen de revendication sociale, c’est déjà le motto du mouvement Antidesign, lancé par Ettore Sottsass en réponse au modernisme. Un véritable manifeste du motif kitsch et des couleurs pop qui, dans les années 1980, donnera naissance au groupe Memphis.
C’est aussi l’esprit des Florentins d’Archizoom Associati (1966-1974) qui, par le biais de séries de meubles modulables pour Poltronova, revendiquent le droit de recomposer l’espace. Une volonté qu’ils appliquent aussi à l’urbanisme avec No-Stop City, projet théorique dans lequel l’architecture disparaît pour laisser place à une ville où l’homme modulerait son environnement à l’envi. Souvent éphémères, toujours utopistes, mais assurément avant-gardistes, ces mouvements ont modelé la base du design italien. Près d’un demi-siècle plus tard, cette vision libre et joyeuse continue de faire écho à l’époque et à ses aspirations. •
FLORENCE — CHIANTI — SIENNE — AREZZO MONTEPULCIANO — MONTALCINO — PORTO ERCOLE
Les lignes des palais, des cathédrales et des couvents, les fresques de Paolo Uccello.
Les courbes de Botticelli, les silhouettes e lées des cyprès, le tracé d’une route qui ondule à flanc de colline… Une plénitude esthétique, des villes aux campagnes.
Le syndrome de Florence Dans le cloître du couvent dominicain Santa Maria Novella de Florence, la fresque du Déluge de Paolo Uccello. À gauche, le déluge et les hommes s’entretuant pour une place sur l’arche; à droite, après que la mer s’est retirée découvrant son lot de noyés, Noé recevant le rameau d’olivier de la colombe. Du Déluge, c’est l’une des premières représentations, qui annonce la disparition d’un ordre ancien, celui du monde médiéval, et le basculement vers une ère nouvelle –une révolution politique et intellectuelle, soutenue par des banquiers et mécènes, dont l’épicentre fut Florence. Aujourd’hui, la ville transporte encore le voyageur dans la Renaissance. Dans la cité des Médicis, tout est admirable: palais, églises, villas, jardins. Derrière chaque porte, des œuvres célébrissimes ou oubliées, signées Botticelli, Léonard de Vinci, Paolo Ucello, Fra Angelico, Raphaël, Titien… Un trop-plein de beauté qui fit s’évanouir Stendhal (forgeant le syndrome du même nom): visitant la ville en 1817, l’auteur de LaChartreuse de Parme et des Voyages en Italie aurait été pris d’un malaise: “Je marchais avec crainte de tomber…” Une profusion qui fait tourner la tête et aimante les foules. Il faut patienter jusqu’à la fin d’interminables séances de selfies pour approcher le Duomo ou le Ponte
Vecchio. Alors on prend le large: une rue su t pour arpenter une Florence plus confidentielle. Dans la basilique Santa Croce, miraculeusement épargnée de l’a uence, où Dante, Galilée, Machiavel et Michel-Ange sont enterrés, pléthore de fresques de Giotto, Cimabue, et Brunelleschi…
On franchit le fleuve Arno pour rejoindre l’Oltrarno, populaire et industrieux –l’embourgeoisement le guette, mais les ateliers résistent–, et le palais Pitti, imposante demeure des Médicis du XVe siècle (la gentrification ne date pas d’hier). Le marché à la brocante de la place de Santo Spirito, les bars à vin de la rue San Niccolò où l’on savoure un aperitivo en fin de journée sont des brèches ouvertes sur la douceur de vivre florentine.
Du Chianti aux fresques d’Arezzo
Suivant les Florentins dans leur exode estival –déjà de tradition chez les Médicis, qui inventèrent la villegiatura et ses plaisirs –, on file dans le Chianti. Les murets de pierre délimitent les carrés de vignes aux reflets bleus: des vignobles épars, comme en sursis, qui résistent face à une forêt qui semble vouloir reprendre ses droits, mais défendus par d’imposants châteaux hérités des guerres entre Florence et Sienne, qui se sont disputés ce territoire des siècles durant. Puis, on rejoint Arezzo, ancienne cité étrusque.
Pise
La renommée de sa tour inclinée éclipse ses charmes, loin des villesmusées. On se frotte à l’accueil chaleureux des Pisans aux terrasses des places rafraîchies par les fontaines.
Lucques (Lucca)
Il règne à Lucca une atmosphère provinciale. On sillonne à vélo le dédale de ses petites rues, qui respecte encore le plan romain. Palais et églises jalonnent le parcours.
Volterra
Perchée en haut d’une colline dominant les vallées de Cecina et Era, au cœur d’une région volcanique, Volterra contemple un paysage insolite de “balzes” d’argile et de sable.
Pienza
Née de la volonté du pape Pie II de faire de son village natal la cité modèle, Pienza est l’incarnation d’une utopie. Ses volumes et perspectives font prendre la mesure du génie architectural de la Renaissance.
Au détour d’un palazzo de la Renaissance, dans la petite ville de Lucques.Le Val d’Orcia a été célébré par les peintres de l’école de Sienne comme le paysage où vivre en harmonie avec la nature. On comprend pourquoi: c’est un coin d’Italie à la beauté rare.
Si Stendhal disait d’elle qu’elle n’avait pas changé depuis Dante, Arezzo, bien que son cœur demeure médiéval et Renaissance, a changé depuis Stendhal. Le Corso Italia, la rue principale, mène à la Piazza Grande, à laquelle son petit air penché donne un charme fou. Il fait bon déjeuner sous ses arcades ombragées, panzanella et tagliatelles à la tru e. Et dans l’abside de l’église San Francesco, sur les fresques du peintre et mathématicien du Quattrocento Piero della Francesca, la douleur dans le regard des hommes chassés du paradis terrestre continuent d’émouvoir sixsiècles plus tard.
“Sienne en son plan est immuable…” En route pour Sienne, au gré des lacets de la route, à travers une campagne dessinée de fausses perspectives: sillons de vignes et alignements de cyprès. Préservée de la modernité, la ville est restée figée dans le XIIIe siècle. “Sienne en son plan est immuable, écrit André Suarès, l’auteur du Voyage du condottière (1932).
On n’y peut rien changer, ou il faut la détruire.”
Cernée par l’argent des oliveraies,
à l’ombre de ses murailles, la ville enroule le dédale de ses ruelles autour de ses palais gothiques, qui dévalent de leurs trois collines vers le Campo. La place en coquille, à la courbe parfaite, est ouverte sur la course des nuages.
C’est là que chaque été, depuis 1650, se tient le Palio, fulgurante course de chevaux qui fait s’opposer les contrades, communautés d’entraide administrant les quartiers de Sienne, au nombre de dix-sept, et aujourd’hui aussi vivaces qu’à leur création, à la fin du XIIIe siècle.
Aigle contre Panthère, Licorne contre Chouette, Escargot contre Tortue: la compétition, loin du folklore, défie les époques.
On suit encore un peu plus loin le balancement des oliviers. Ses collines sont icônes de la Renaissance, ponctuées de cyprès, solitaires ou alignés en ruban, signant le tracé d’un chemin rocailleux, le Val d’Orcia a été célébré par les peintres de l’école de Sienne comme le paysage où vivre en harmonie avec la nature.
On comprend pourquoi: c’est un coin d’Italie à la beauté rare.
Porto Ercole, aujourd’hui discret refuge des Romains, avait déjà
su séduire Charlie Chaplin, Picasso ou encore Jackie Kennedy.
Les villes ne sont pas en reste, qui gardent la marque d’un passé qui les a hérissées de prétentions.
Montepulciano et Montalcino: une certaine idée du bonheur
Tru é de palais et d’églises, dont en contrebas la Madonna di San Biagio, splendide édifice baroque posé en pleine campagne, Montepulciano subjugue et enchante. Savourer un café sur la Piazza Grande, au Ca è Poliziano, autrefois fréquenté par Federico Fellini : une certaine idée du bonheur. On y passerait volontiers une saison entière, assis à contempler la quintessence de l’architecture toscane. Sur la colline d’en face, à Montalcino, chaque chose semble être à sa place. Le village s’accroche à ses pentes –un palais et une église un peu austères, des maisons carrées aux ocres pâles, avec leurs balcons à balustrades d’où l’on aperçoit les vignes. Un peu plus loin, les lignes blanches de l’abbaye cistercienne de Sant’Antimo émergent d’un paysage aussi toscan que possible: aériens et ombellifères,
les pins parasols succèdent à la verticalité des cyprès. Changement de paysage et d’ambiance en direction de la côte et de Porto Ercole. Ses ruelles flanquées de maisons serrées aux toitures de tuiles dévalent vers la mer, dans des senteurs de maquis méditerranéen: genièvre, romarin, genêts et bruyères. LeCaravage a choisi d’y mourir. Charlie Chaplin, Picasso, Jackie Kennedy y ont laissé des souvenirs glamour. Porto Ercole est aujourd’hui le discret refuge des Romains. Bains de mer, assiettes ensoleillées et virées en voilier vers l’île d’Elbe: décidément, la vie est douce en Toscane…
VOYAGEURS DU MONDE
Cuisiniers expérimentés et amateurs gourmands se retrouvent dans la plus célèbre école de cuisine de Sienne. Lella met ses talents à disposition de ses hôtes et propose une cuisine 100 % toscane. Après le cours, on s’attable en compagnie de gourmets du monde entier pour déguster les plats concoctés.
Brunello di Montalcino, l’autre vin toscan
En 1870, Ferruccio Santi plante ses vignes avec un cépage sangiovese grosso, variété particulière du cépage dominant en Toscane, qui résiste mieux au phylloxéra. Le Brunello se distingue immédiatement pour sa qualité et ses exceptionnelles capacités de vieillissement. Mais à Florence, on ne connaît que le chianti…
Le brunello est un vin de connaisseurs, et Montalcino demeure parmi les villages les plus pauvres de Toscane, déserté par ses habitants qui partent travailler dans les usines Fiat de Turin. La renommée viendra grâce à deux frères, américains d’origine toscane, qui dans les années 1980 achètent le château di Poggio alle Mura, à Montalcino. Rouge velouté à la robe grenat, aux arômes de fruits très mûrs avec des notes épicées, le brunello, aujourd’hui considéré comme l’expression la plus subtile du sangiovese, est célébré dans le monde entier pour son explosivité et sa force aromatique. À déguster avec un morceau de pecorino di pienza, un fromage de brebis également produit dans le Val d’Orcia. © Rhiannon Taylor
À Florence, la journée commence tôt pour aller chiner au marché aux puces de Santa Croce, puis rendez-vous sur la piazzale Michelangelo pour admirer la ville. Les chefs-d’œuvre des Uffizi (galeries des O ces) et la promenade au frais dans le Jardin de Boboli sont à tomber… À deux pas du Duomo, pause déjeuner chez Coquinarius, antre de la gastronomie toscane, suivie d’une marche digestive sur la colline de Fiesole. À quelques kilomètres, une autre colline, coi ée de cyprès, un village haut perché, une nature harmonieuse : vous voilà dans le Val d’Orcia ! Au menu, la pasta du jour et ifunghi porcini au hasard d’une osteria. Une œnothèque à Montalcino vous réserve un peu de fraîcheur. Et l’on se surprend à méditer dans une chapelle romane abandonnée au milieu des champs de blé. Au détour d’une fattoria de campagne, dénicher une huile d’olive parfumée. Puis, à la nuit tombée, flâner sur les remparts de Lucques. La Toscane sait o rir la douceur de vivre et le bonheur volé de l’été.
PLACE TO BE
Éparpillé dans le village historique de Castiglioncello del Trinoro, le Monteverdi Tuscany (1, 2) renouvelle les canons de l’hôtellerie avec beaucoup d’élégance. C’est ici que Wes Anderson a écrit son film Le Grand Budapest Hotel (2014). Ottantotto Firenze (3) s’est installé dans un “palazzetto” du quartier d’Oltrarno à Florence, seulement septchambres dans une ambiance Renaissance feutrée. Au Castello di Vicarello, à Poggi del Sasso (province de Grosseto), décoration rustique aristocratique, avec la touche design sans laquelle on ne serait pas en Italie.
Région pontificale, les Marches rayonne aussi et avant tout par la beauté de ses paysages. Collines harmonieuses, campagne bucolique et petits ports le long de l’Adriatique en témoignent.
Àles regarder de l’ouest, de l’Apennin, on voit un vieux pays rural, bosselé et compartimenté comme un rêve de phrénologiste. LesMarches sont une terre d’ancienne agriculture. Là aussi, on fait pousser des oliviers. Là aussi, on cherche des tru es. Là aussi, on fait rôtir la porchetta (le cochon farci). Des chantiers navals d’Ancône -avez-vous vu ce genre d’installation?- aux ateliers de fabrication d’accordéons de Castelfidardo, la mécanique est petite ou grande. Le bord de la mer? On y vient: des plages tout au long, des falaises blanches, des petits ports, des terrasses ombragées où siroter à la brise en lisant la Gazzetta dello Sport.
Il y a cinq provinces dans les Marches. Choisissons, pour en donner le goût, un élément dans chacune d’elle. À Ancône, le Lazzaretto, centre de quarantaine de 1732 recevant aujourd’hui un festival de cinéma en été. Le 7e art a d’ailleurs honoré la ville, qui a servi de lieu de tournages pour Les Amants diaboliques de Luchino Visconti (1943) ou LaChambre du fils de Nanni Moretti (Palme d’or en 2001). Pour Ascoli Piceno, on hésite entre les olives farcies à l’ascolane et son baptistère. En revanche, à Fermo, allez directement à la pinacothèque: les scènes de la vie de sainte Lucie de Syracuse, par le peintre Jacobello del Fiore (actif entre 1394 et
1439), sont admirables. Cingoli, dans la province de Macerata, est le belvédère des Marches, d’où, par temps clair, on embrasse toute la région et jusqu’aux ultramarines montagnes croates. Reste Pesaro et Urbino. Renata Tebaldi, dont on peut penser qu’elle chantait mieux que Maria Callas, est née à Pesaro en 1922. Quant à la casciotta, fromage de brebis, elle contribue puissamment à la réputation d’Urbino depuis au moins la Renaissance. Le palais ducal d’Urbino, Renaissance lui aussi, est une merveille. Si toutes ces choses illustrent la richesse des Marches sans l’épuiser, il ne faut pas oublier que cette région est avant tout une nature. À cet égard, le parc national des monts Sibyllins, dans l’Appenin, partagé avec l’Ombrie, présente des paysages spectaculaires dans lesquels la randonnée trouve un terrain particulièrement favorable. En cheminant, on peut croiser un lièvre, apercevoir un isard ou un aigle, remarquer un edelweiss ou une anémone. Les Marches : une région “ascensationnelle”…
VOYAGEURS DU MONDE
Dans ses villages perchés ou ses criques à flanc de falaises, vous ne croiserez que des locaux. La région des Marches est la grande oubliée des touristes. Un voyage empreint d’authenticité à imaginer sur-mesure avec l’aide de nos conseillers.
Pur produit régional
Le balsamique coule dans ses veines et les recettes des nonna inspirent la carte de son restaurant 3 étoiles de Modène. En constante ébullition, le chef Bottura, mondialement reconnu pour sa cuisine et son engagement social, reste très attaché à son Émilie-Romagne natale. Entretien savoureux.
Quelle place occupe Modène dans le cœur du chef international que vous êtes ?
Modène est la ville où je suis né et celle dans laquelle j’ai choisi d’ouvrir l’Osteria Francescana. La tradition culinaire de la ville sera toujours une grande inspiration. Je voyage beaucoup, cela m’apporte énormément, mais Modène me manque toujours. C’est une relation étrange: quand je suis là, je me projette ailleurs, et lorsque je suis loin, je suis nostalgique. Modène est la seule ville qui me permette de garder les pieds sur terre. C’est fondamental lorsque vous devez rester concentré sur vos valeurs et vos objectifs.
L’Émilie-Romagne a ses produits emblématiques : le balsamique, le parmesan, le culatello… Ces trésors sont-ils pour vous liés à des lieux, des paysages, des personnes ?
La gastronomie est une expression créative qui représente véritablement une région géographique, un contexte historique et le travail des gens.
La production du parmigiano façonne le territoire autant que le territoire façonne le parmigiano, dans une relation fluide et continue qui relie le territoire et ses multiples expressions. Dans mon esprit, cette image relie le lieu, ses produits et leur merveilleux potentiel. La ferme laitière Hombre, perdue dans la campagne émilienne –qui abrite aussi la collection de Maserati de monsieurPanini – ; le musée du vinaigre balsamique, à Spilamberto; Vignola, lacapitale de la cerise en Italie, célèbre pour son château en ruine et son gâteau au chocolat Torta Barozzi… Ils font partie du même dialogue, de la même histoire et de la même culture.
“La production du parmigiano façonne le territoire autant que le territoire façonne le parmigiano.”
Partager la culture régionale à travers la cuisine ne suffisait plus, est-ce cela qui vous a poussé à ouvrir la Casa Maria Luigia, votre maison d’hôtes ?
Casa Maria Luigia était un projet inattendu. Avec ma femme Lara, nous avons fait une o re sur une villa de campagne étonnante, mais nous ne nous attendions pas à ce qu’elle soit acceptée. Et maintenant, nous y voilà! Nous l’avons créée avec la volonté d’élargir notre expérience d’accueil et, d’une certaine façon, notre foyer.
Nous voulons que nos invités se sentent chez eux. C’est une expérience intime de la campagne en Émilie-Romagne, où se détendre et s’inspirer de la nature et de l’art qui entourent le lieu.
Votre cuisine a des influences diverses – l’art, la musique… Les saveurs que vous créez sont aussi faites de souvenirs d’enfance, quel est le plus persistant ?
Quand j’étais enfant, ma famille faisait toujours des pâtes fraîches, tirant la pâte à la main à chaque fois, surtout le dimanche, lorsque nous étions tous réunis autour de la même table. Cela a nourri ma créativité. Lidia Cristoni, la maestra des pâtes, est la première personne qui m’ait appris à travailler dans un restaurant et à faire des pâtes, en respectant les gestes de ce travail, très dur mais fascinant. Ce que nous faisons à l’Osteria Francescana, c’est capturer ce genre de souvenirs d’enfance pour les transformer en bouchées comestibles. Nos plats visent à rendre ces émotions accessibles à nos invités du monde entier.
L’importance de la famille et le sens de la solidarité que vous exprimez avec le projet des Refettorios, est-ce un réflexe que vous gardez de vos origines ?
Le sentiment de solidarité qui fait désormais partie des valeurs de Food for Soul1, vient de ma famille et de ma mère, qui m’ont transmis l’importance de partager un moment sacré autour de la même table. Il s’agit de prendre soin de vous et des gens qui partagent le repas avec vous, de nourrir votre corps et votre âme. •
Franceschetta58
“La petite sœur de l’Osteria Francescana, décontractée et énergique, installée dans un ancien garage. Verre de Murano aux murs, et dans l’assiette la cuisine du talentueux Francesco Vincenzi.”
Via Vignolese, 58
Trattoria Bianca
“Grande maîtrise de la cuisine traditionnelle de Modène. À tester : les gnocco fritto et les tortellinis à la citrouille maison. Le tartare de bœuf est l’un des meilleurs que j’aie jamais mangé…”
Via Giovanni Battista Spaccini, 24
Da Panino
“Notre spot préféré pour l’antipasto. Produits haut de gamme, service amical, tables à l’extérieur en été et, derrière le bar, toujours une surprise.”
Rua Freda, 21
Enoteca Ristretto
“Notre cher ami Jan (Gianluca Pederzoli – ndlr) a un bar à vins, avec une sélection incroyable de fromages, de bières du monde entier et de vins d’Italie et de France.”
Vicolo Camillo Coccapani, 5
San Biagio
“Ma pâtisserie préférée, minuscule et bondée. On y trouve les meilleurs biscuits Amaretto du monde.”
Via Emilia Centro, 77
1. Food for Soul: organisation à but non lucratif créée par Massimo Bottura et sa femme Lara Gilmore. L’objectif est de combattre le gâchis alimentaire et l’exclusion sociale, notamment grâce à des restaurants solidaires (Refettorios) mêlant le bon et le beau dans diverses grandes villes (Milan, Paris, Rio de Janeiro, Londres…).
GÊNES — PORTOFINO — CINQUE TERRE
LEVANTO — LA SPEZIA — PORTOVENERE
Signes particuliers : sa forme en croissant et son pesto “alla genovese”, mondialement connu. Riviera éternelle, la Ligurie, glamour et sauvage à la fois, déroule une suite de paysages préservés aux charmes intemporels.
Cinque Terre
Paradis pour randonneurs, les Cinque Terre offrent une multitude de sentiers serpentant à travers vignobles en terrasse, vergers fleuris et odorant maquis. Parmi eux, le sentier n° 506 menant de Manarola à Volastra.
Perché, Corniglia est le seul village dénué de port. Il rappelle certains hameaux de l’arrière-pays, et est par conséquent moins fréquenté et donc plus authentique.
S’il ne devait en rester qu’un, ce serait Vernazza. Mais seulement à la nuit tombée, pour profiter d’un splendide coucher de soleil dans un décor de dolce vita. Une excellente raison d’y passer la nuit.
Le meilleur aperitivo de la côte ? L’Enoteca da Eliseo et ses vins locaux, le sourire de Mary et Eliseo, leurs conseils bienveillants… On arrivera tôt pour s’attabler en terrasse, sur une placette pittoresque. Piazza Giacomo Matteotti, 3, Monterosso al Mare
Les façades colorées du village de Vernazza. © Lucy LauchtAu fil de la délicate courbe côtière que constitue la Riviera du Ponent se distingue un franc promontoire de collines boisées et de villages-rivages, décidé à vivre plus intensément encore sa relation à la mer. Comme pour se dissocier, se faire remarquer, la presqu’île de Portofino fait bande à part. Son littoral escarpé ne donne que peu d’accès à la mer, mais quand il le fait, c’est la quintessence du paysage méditerranéen qui s’y déploie. Instituée en parc naturel, ses essences sont préservées, sa faune et sa flore choyées.
Glamoroso Portofino
De cet élan esthétique se détache l’un des symboles éclatant du glamour côtier italien : Portofino. Ce diorama en Technicolor n’en finit pas d’inspirer poètes, artistes et visiteurs de passage. Tombé amoureux de sa baie en arc de lune, Maupassant confessait dès 1889 son admiration par ces mots: “Jamais peut-être, je n’ai senti une impression de béatitude comparable à celle de l’entrée dans cette crique verte.” Il ne fut pas seul à succomber. Truman Capote, Grace Kelly, Liz Taylor ou encore Ingrid Bergman ont écrit la brillante légende de cet humble port de pêche fondé par les Romains et devenu, à l’aube des années 1950, l’une des stations balnéaires les plus huppées de Méditerranée.
Dalida a chanté ses louanges dans Love in Portofino, quand Martin Scorsese, Wim Wenders et Joseph L. Mankiewicz y ont posé leurs caméras. Ce port miniature ondule son vif nuancier de demeures ocre et or le long des quais et accueille à la belle saison une flotte de yachts plus somptueux les uns que les autres. Sans surprise, on en profite davantage hors saison, à l’heure de grimper jusqu’à son petit cimetière panoramique ou en fin de journée, en empruntant le sentier qui mène à l’Abbazia di San Fruttuoso de Capodimonte, splendide complexe monastique du XIe siècle. Quand les embarcations venues de la voisine génoise repartent avec leurs passagers, on s’attable sur le port en amphithéâtre pour goûter à ses délices gastronomiques, qu’ils soient iodés ou typiques, comme les lasagnes de Portofino parfumées au fameux pesto alla genovese.
Cinque Terre, cinq villages
En filant plein sud, la Ligurie côtière s’achève aux pieds des carrières de marbre de Carrare. Au-delà, c’est la prestigieuse Toscane. Mais juste avant, voici les Cinque Terre. L’ensemble, terre et mer, est constitué en parc national pour son incroyable biodiversité, rassemblant sur à peine plus de 4600hectares, un quart de la flore européenne.
Entre Levanto et la Spezia se nichent cinqvillages rivalisant de charme: Monterosso al Mare, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore. Le long d’un littoral dentelé fait de falaises toisant les flots et de criques rocheuses exiguës, ils forment un cordon semblable à une guirlande dont les chaînes sont les sentiers qui les relient. Leurs façades bariolées répondent là au bleu impassible de la Méditerranée. Pour les explorer justement, on oublie son véhicule, trop di cile à stationner. Reste alors le train régional qui passe de village en village ou la marche à flanc de colline, par la via dell’Amore. Solution idoine, le bateau permet de se tenir loin des foules mais près des côtes. On profite ainsi d’un point de vue privilégié sur ce décor mi-sauvage, mi-dompté. Dompté? Oui, car malgré une topographie parfois vertigineuse, l’homme a su planter vignes, agrumes, oliveraies et herbes médicinales. En terrasse bien sûr, parce qu’il n’avait pas le choix. Et parce que c’est joli.
Des cultures délimitées par 7000kilomètres de murs en pierres sèches qui permettent d’agrémenter les agapes liguriennes déjà garnies de trésors marins –il faut goûter aux anchois salés de Monterosso. Tant de qualités ne sont évidemment pas passées inaperçues, et trouver une adresse à la belle saison a tout d’une gageure. Lorsqu’on y parvient, on profite d’une soirée au calme sur des places désertées par la multitude quotidienne. Sinon, on opte pour Levanto, un peu au nord, et sa vaste plage en pente douce.
Ou Portovenere, à la pointe sud de la péninsule, pour admirer l’église SanPietro depuis son promontoire rocheux.
VOYAGEURS DU MONDE
Skipper français et apéritif vous attendent sur le port de Levanto. Début d’une croisière idyllique, avec pour horizon les villages des Cinque Terre. Au coucher du soleil, le spectacle des rayons caressant la mer est magique.
Pour éviter les foules qui envahissent les villages colorés de la côte ligure, nos conseillers recommandent un voyage au mois d’octobre. Hors saison et en famille, on profite d’une bonne table chez Da Laura, restaurant typique caché dans la crique discrète de San Fruttuoso (1) Pour y accéder, préparez-vous pour une belle randonnée qui ouvrira l’appétit des plus petits. Les lasagnes au pesto se méritent! En fin de journée, direction Portofino (2) grâce à un petit ferry. À bord, vous pourrez peut-être apercevoir le Christ des Abysses, statue de bronze immergée à dix-septmètres de profondeur, et avec un peu de chance, une famille de dauphins accompagnera votre traversée. On débarque pour savourer les délicieux vins blancs de la région pendant que les bambinis s’extasient devant les imposants voiliers Côté Cinque Terre, ne manquez pas de relier à pied Manarola à partir de Riomaggiore, par la via Dell’Amore, le “chemin de l’Amour”, qui longe la côte: la marche est aisée et la vue unique.
PLACE TO BE
Coup de cœur pour les couchers de soleil terriblement romantiques du bar de la Terrazza et pour les déjeuners savoureux au bord de la piscine de l’hôtel Le Splendido, véritable cœur battant de Portofino. Reste à savoir si, en après-midi, vous préférerez un plongeon dans la crique de Paraggi ou une partie de tennis à Rapallo…
Ville éternelle mais aussi ville d’eau, la capitale italienne ne compte pas moins de 2000fontaines!
Cinégéniques ou porte-bonheurs, nombre d’entre elles racontent aussi un pan de l’histoire romaine.
Dans La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino (2013), l’intrigue se noue autour du personnage de Jep Gambardella, critique d’art mondain, séducteur et désabusé. Mais la poésie du film tient autant à l’histoire qu’à son décor : Rome. La ville, personnage à part entière, y apparaît au premier plan –des rives du Tibre au pont Mazzini, d’un palazzo éclairé au chandelier en ruelles désertées, de la grandeur du Colisée à la ritournelle des fontaines… Le film s’ouvre d’ailleurs sur un travelling solaire de la Fontana dell’Acqua Paola, via Garibaldi. Elle est l’une des 300 fontaines monuments de la ville – chi re qui grimpe jusqu’à 2 0 00 si l’on compte les points d’eau plus modestes, en fonte, créés pour étancher la soif des citadins.
C’est aux Romains de l’Antiquité -que les eaux du Tibre ne su saient pas à rafraîchir- que revient l’idée d’installer des fontaines. Plus de trois siècles avant J.-C., l’homme d’État Appius Claudius Caecus construit le premier aqueduc qui amène à Rome les eaux de sources situées au-delà de ses murs. Suit la mise en place d’un réseau d’aqueducs, puis des fontaines, pour finir d’acheminer l’eau aux habitants. L’histoire de la ville s’écrit ainsi au fil des fontaines –et l’on marche de l’une à l’autre, cherchant la fraîcheur de la bruine.
Cap sur la place de la République, au nord de la Gare Termini. La fontaine des Naïades y a été construite en 1914 par l’architecte Mario Rutelli. Au centre, une statue de Glaucos, fils de Poséidon semblant surgir des eaux. L’image est forte mais c’est aux quatre nymphes (celle des fleuves, l’autre des lacs, la troisième des océans et enfin celle des
eaux souterraines) qui ornent le bassin érigé à la gloire de l’eau que l’on doit le nom de la fontaine.
Symboles et allégories
Toute proche, dans le prolongement de via Vittorio Emanuele Orlando, voici la monumentale fontaine dell’Acqua Felice (1585). L’édifice est une commande du pape Sixte V. Chacune de ses trois arches de pierre rappelle un épisode biblique. Plus loin, au carrefour de la via del Quirinale et de la via delle Quattro Fontane, une curiosité apparaît. Ce sont les Quattro Fontane, une fontaine qui est en fait… quatre fontaines, stratégiquement incrustées dans les bâtiments aux quatre coins du carrefour, pour ne pas gêner la circulation. Les hommes, allégories des fleuves du Tibre et de l’Arno d’un côté; les femmes, représentations des déesses Junon et Diane, symboles de force et de fidélité, de l’autre.
Autre fontaine iconique de la ville, la baroque fontana Barcaccia surprend. Elle trône sur la place d’Espagne face à l’escalier grandiose (174marches!) qui conduit à l’église de la Trinité-des-Monts. Sa construction a été confiée par le pape Urbain VIII au père de Gian Lorenzo Bernini, Pietro Bernini, entre 1627 et 1629. Au sujet de sa forme, celle d’une barque qui a pris l’eau, deux thèses s’opposent. Selon la première, la sculpture aurait été érigée en mémoire d’un bateau retrouvé à cet endroit précis, lors de l’une des crues dévastatrices du Tibre. La seconde explication évoque une construction en mémoire des inondations de Rome. En 1598, l’une d’entre elles obligea le pape ClémentVIII à traverser la place en barque.
Aux fontaines classiques de Rome, ajouter celles que l’histoire n’a pas retenues.
La fontaine des Tortues, de l’architecte Giacomo della Porta, à la fin de la Renaissance, est attachée à une légende. Le duc Mattei, ruiné aux jeux, ne pouvait plus épouser sa promise. Pour prouver sa valeur à son futur beau-père réticent, il fit ériger la fontaine en une nuit.
Au nombre des curiosités, il faut aussi compter la fontaine des Livres, proche de la place Navone. Les livres et l’eau ? Drôle d’association. Sa proximité avec l’université Sant’Ivo alla Sapienza peut-être…
Enfin, la fontaine del Babuino (1576) représente un silène, être mythologique prenant la forme d’un vieillard réputé pour son ivresse et sa laideur. Elle est surnommée “le Babouin” et est l’une des six “statues parlantes” de Rome - ces statues sur lesquelles les Romains avaient coutume de placarder des critiques et satires à l’encontre du gouvernement. Un espace d’expression où la pierre, recouverte de feuillets, devient support. © lloyd Ziff/Gallery
StockSi tous les chemins mènent à Rome, les fontaines de la Ville éternelle dépassent largement les frontières de l’Italie pour s’ouvrir sur le monde, entraînant avec elles les âmes voyageuses.
Les courbes baroques du bateau apparaissent sur grand écran en 1999, dans LeTalentueux Mr. Ripley, avec les acteurs Matt Damon et Jude Law.
Trevi: de Vacances romaines à La Dolce Vita Et s’il ne devait rester qu’une fontaine à Rome, qui incarne la ville et déplace les foules? Ce serait la fontaine de Trevi. Il faut aller au-delà des foules pour en mesurer la beauté: très tôt, ou au crépuscule, quand tous sont partis après avoir pris une photo et jeté une pièce dans le bassin, honorant la tradition et promettant de revenir. Avant de devenir la fontaine la plus mythique de Rome, la fontaine de Trevi était à l’origine une petite fontaine qui accueillait les eaux de l’Aqua Virgo ou Aqua Vergine grâce à un aqueduc construit du temps de l’empereur Octave-Auguste, par Agrippa, en 19 avant J.-C. Elle permettait d’alimenter en eau le quartier. C’est le pape Urbain VIII qui initia la construction d’une grande fontaine en faisaint appel à Bernini (LeBernin). Mais à la mort du pape, le projet fut abandonné. Il aura fallu attendre le XVIIIe siècle, ainsi que l’intervention du pape Clément XII et de l’architecte Nicolo Salvi pour en faire, de 1732 à 1751, le monument immense que l’on connaît.
En son milieu trône le dieu Neptune entouré de chevaux marins et de deux autres statues, allégories de la Bonté et de l’Abondance. Aux cinéphiles, l’image de la fontaine de Trevi en fait surgir une autre: celle d’Anita Ekberg s’y glissant tout habillée au clair de lune, face à un Marcello Mastroianni
charmé. Cette scène iconique de LaDolce Vita de Fellini (1960) achève d’a rmer le potentiel romantique de la fontaine. En 1953, un autre film prenait la fontaine de Trevi pour témoin: Vacances romaines, où Gregory Peck et Audrey Hepburn se rapprochent devant la Bocca della Verità, la Bouche de la Vérité.
La balade au fil des fontaines romaines se termine sur la grandiose place Navone, décorée de trois d’entre elles. La fontaine du Maure, la Fontaine de Neptune et, la plus emblématique, la fontaine des Quatre-Fleuves (Fontana dei Quattro Fumi). Construite en 1648, elle est aussi connue sous le nom de fontaine des Quatre-Continents -l’Océanie n’ayant pas encore été découverte. Aux angles, les élèves du Bernin ont placé des statues, allégories des quatre fleuves représentant chacun les quatre continents: le Nil pour l’Afrique, le Danube pour l’Europe, le Gange pour l’Asie et le Rio de la Plata pour l’Amérique. Si, d’après l’adage, tous les chemins mènent à Rome, les fontaines de la Ville éternelle dépassent largement les frontières de l’Italie pour s’ouvrir sur le monde, entraînant avec elles les âmes voyageuses.
VOYAGEURS DU MONDE
Après la fermeture des portes au public, les musées du Vatican connaissent une deuxième vie et dévoilent leur splendeur unique à ceux qui choisissent une visite loin de l’affluence de la journée. Demandez à nos conseillers.
À Rome, fais comme les Romains! Et circule en Vespa ! Après un petit café serré au comptoir du Caffè Sant’Eustachio, direction la Rome antique du Capitole et du Palatin sur les pas des empereurs et des gladiateurs. Puis, place à l’architecture baroque de la Piazza Navona où l’on déjeune d’une gourmande assiette de cacio e pepe et de carciofi (artichauts) alla romana. L’après-midi, loin de la chaleur et de la foule, les romantiques jardins de la Villa Médicis ou le parc de la Villa Borghèse sont à envisager. Après un bellini sur les terrasses de l’hôtel Raphaël, plusieurs choix s’o rent à vous: la rive droite qui abrite le quartier du Trastevere, dédale de ruelles semées de bonnes adresses, la belle terrasse du Santa Lucia pour un dîner sous la glycine ou l’île Tibérinepour un film en plein air Ne pas oublier qu’en trenteminutes, on rejoint la Méditerrannée et, plus au nord, Porto Ercole et l’hôtel Il Pellicano !
PLACE TO BE
Le G-Rough (1), ce sont dixsuites spacieuses et calmes avec des pièces de designers italiens des années 30-50 et des fenêtres s’ouvrant sur la jolie Piazza di Pasquino. Casacau (2) et ses appartements mêlant marbre, boiserie patinée, tissus nobles, mobilier contemporain et luminaires futuristes o rent un nid idéal, à deux pas de la fontaine de Trevi. La Villa Spalletti Trivelli, hôtelmusée unique doté d’un jardin à l’italienne, ou bien l’Hotel de Russie, luxueux havre de paix, vous accueillent tous deux en plein cœur de Rome.
Icônes glam et avant-gardistes du cinéma de Visconti ou d’Antonioni, peintre Renaissance ou bad boy de l’art contemporain, poète contestataire, reine obstinée… Ces Italiens-là n’ent ont toujours fait qu’à leur tête. C’est pour cela qu’on les aime.
Dante Alighieri (1265-1321)
Engagé dans la politique de son temps, le Florentin amoureux de Béatrice, frotté de théologie et doté d’une plume pionnière, est l’auteur de La Divine Comédie.
Claudia Cardinale (1938)
Claudia, c’est Le Guépard et Il était une fois dans l’Ouest, mais aussi Les Pétroleuses ou Le Bel Antonio. C’est encore le progressisme, le droit des femmes, celui des homosexuels.
Una donna energica
Chiara Ferragni (1987)
Blogueuse fashion - The Blond Salad -, cette jeune femme d’a aires et d’influence fait siens les réseaux sociaux, avec un brio et une logique de fer qui lui valent des unes sur papier glacé.
Luciano Pavarotti (1935-2007)
L’homme de Modène fut l’incarnation même du bel canto. Le ténor fit merveille chez Puccini et Verdi, mais aussi avec Michael Jackson ou Céline Dion.
Monica Vitti (1931)
Les fées du cinéma italien se sont sans doute penchées sur le berceau de Maria Luisa Ceciarelli, mais c’est bien le cinéaste
Antonioni qui a fait d’elle Monica Vitti (L’Avventura, La Nuit, Le Désert rouge…).
Raphaël (1483-1520)
Les plus grands musées possèdent les œuvres du peintre (et architecte). C’est que, par un métier hors pair, la douceur et la grâce, Ra aello da Urbino a tenu les promesses humanistes de la Renaissance.
Pier Paolo Pasolini (1922-1975)
Plus qu’aucun autre, Pasolini a été le contradicteur de l’Italie d’après-guerre. Communisme, sexualité, religion, société de consommation et bourgeoisie : rien n’aura échappé au poète-cinéaste.
Donatella Versace (1955)
Vice-présidente du groupe Versace et D. A. de la marque, Donatella a su inscrire son style dans la tradition couture italienne et mondialisé les a aires. La ragazza de Reggio de Calabre a fait du chemin.
Maurizio Cattelan (1960)
Le bad boy de l’art contemporain n’est pas de Padoue pour rien. Son hyperréalisme caustique se nourrit de références italiennes : statues équestres, attitudes religieuses, design, etc.
Elsa Schiaparelli (1890-1973)
La géométrie sophistiquée des vêtements qu’elle dessinait en faisait des œuvres graphiques à porter. Proche des surréalistes, elle fut la grande Italienne de la couture parisienne.
Catherine de Médicis (1519-1589)
Florentine, duchesse d’Urbino, comtesse d’Auvergne et du Lauragais, reine de France, mère des derniers rois Valois, Catherine voulait la paix religieuse. Catholiques et protestants en avaient décidé autrement…
Jules César (100-44 av. J.-C.)
Dictateur, amoureux de Cléopâtre, grand pontife, consul de Rome, Imperator (et non empereur)… N’en jetez plus ! Les dés et le sort le sont : “Alea jacta est”, locution latine sortie de la bouche même de César.
Débordante de vie, d’histoire et de tragédies, cette ville-volcan entourée d’îles idylliques se dévore comme un bon roman.
On lui préfère parfois Rome, mythique et ancestrale, ou Palerme, ville-musée à la sicilienne. Naples, c’est la mauvaise fille, l’impétueuse dont on murmure la mauvaise réputation. C’est la capitale du sud qui a traversé les siècles en préservant son sacré caractère: éruptif. Pourtant, depuis quelques années, Naples séduit de plus en plus. Sous l’impulsion d’Elena Ferrante et de sa saga L’Amie prodigieuse, on se prend à rêver de tranches de vie napolitaines. Car aux voyageurs qui osent, cette ville réserve tout son or.
Sur la route entre Rome et Capri, on débarque à Naples dans un bordel dingue! On faufile sa Fiat 500 au travers d’étroites ruelles, évitant trottoirs escarpés et terrasses de cafés. Voici le populaire quartier de Sanità, via Vergini, le linge vole aux fenêtres et les poissonniers étalent leurs barriques de coquillages devant le palazzo dello Spagnolo
et son étonnant escalier du XVIIe. Passé et présent cohabitent ici dans une e ervescence joyeuse. Tout ce périple pour atteindre la Casa d’Anna, maison d’hôtes nichée à l’abri des regards, dans une cour intérieure et au troisième étage d’un palazzo vieux de quatresiècles.
Sols en marbre, tableaux contemporains, antiquités chinées avec soin, esprit Art déco et sublimes hauteurs sous plafond… Après quelques confitures et cakes faits maison, Davide et Ken vous installent dans une de leurs quatre chambres.
Les richesses du passé
On quitte ce cocon pour retrouver le cœur battant de la Spaccanapoli, cette artère antique fend littéralement la ville en deux, dévoilant à travers son architecture et ses monuments, la richesse de son passé. Grec, étrusque, romain, normand, anjou, aragon, bourbon: lesrègnes successifs ont laissé à la ville d’incroyables vestiges.
Capri
Majestueuses falaises, criques turquoise, ruelles fleuries, élégance naturelle et Anacapri, la douce endormie…
L’île a un succès fou auprès des artistes, des célébrités et des simples amoureux du beau.
La plus sauvage des îles du golfe est un refuge de tranquillité. Les plus actifs s’offriront une balade sur les chemins côtiers, puis une visite du petit port, de l’abbaye San Michele à Terra Murata ou du parc naturel de Vivara.
Ischia
Depuis l’Antiquité cette île volcanique est réputée pour ses eaux thermales. On y vient pour profiter de ses bains aux vertus thérapeutiques, mais aussi pour le musée de Lacco Ameno et le port
Sorrente
Pour l’inspiration romantique, c’est ici. Les parfums d’orangers et de citronniers participent largement à l’attirance des visiteurs pour Sorrente. Village accroché à sa falaise de tuf, le climat y est particulièrement doux et les paysages à tomber.
de San’t Angelo.Quelques heures su sent pour comprendre que le trésor de Naples est définitivement humain.
Au-dessus d’un théâtre romain, une église gothique devenue baroque. Un peu plus loin, la basilique San Lorenzo Maggiore, un monument retraçant à lui seul les di érentes époques de Naples et de ses civilisations. Puis, bien sûr, on aime se perdre dans les Quartiers espagnols, où églises et palazzos côtoient immeubles délabrés et populaires.
En constante éruption de vie
C’est en s’éloignant du centre que l’on découvre les paisibles collines de Posillipo, ses villas Art Nouveau, la crique cachée de la Gaïola et les ruines du palazzo Donn’Anna… Sur les hauteurs du Vomero siège le château Sant’Elmo, on y savoure l’incroyable panorama sur la baie. Au loin, le Vésuve, cette menace permanente qui incite les Napolitains à vivre chaque jour comme si c’était le dernier. Près de deux milleans après la disparition de Pompéi et d’Herculanum (en l’an 79) et quelque soixante-quinzeans après son dernier soubresaut (qui eut lieu en mars 1944), le volcan trône sur la ville. Alors, pour conjurer le sort, il y a
les cornes, les piments, les photos de chers disparus à chaque coin de rue. Superstition et tradition païenne ou religieuse, métiers ancestraux : finalement, Naples tire de son passé une constante éruption de vie. Et quelques heures su sent pour comprendre que le trésor de Naples est définitivement humain. À l’heure de l’aperitivo, direction le quartier branché de la Chiaia ou la place Bellini pour siroter un spritz en compagnie des locaux. En fin de soirée, on se mêle à la foule sur le front de mer. Coincée entre la colline et le golfe, la “route des vice-rois” invite à flâner entre l’agréable Riviera et ses villas cossues. L’art d’être napolitain se cache sans doute dans ce savoureux équilibre, mélange d’épicurisme et d’énergie méditerranéenne.
VOYAGEURS DU MONDE
À la tombée du jour, une fois désertée par les visiteurs, Pompéi, ancienne cité romaine, révèle ses deux mille ans d’histoire à nos voyageurs privilégiés. Figée dans le temps, la ville entière est là. Demandez à nos conseillers.
SORRENTE — POSITANO — NERANO CANTONE
MARINA DEL CANTONE — PROCIDA — PRAIANO
AMALFI — RAVELLO
Falaises escarpées, vergers de citronniers et villages dressés au-dessus de la Grande Bleue, la Côte Amalfitaine est un splendide littoral à vivre en suspension et hors-saison.
La route de corniche surplombe un bleu infini. Saupoudrés dans le paysage, des villages à l’architecture arabo-sicilienne s’accrochent à la roche. En contrebas: lamer Tyrrhénienne dentelée de criques ébouri ées de garrigue. Sorrente. Un village qui met les citronniers en bouteille. “Limoncello, granita di lemone” : la douceur acidulée déteint sur les couleurs des façades qui coulent jusqu’au port. Les hauteurs du village sont coi ées de vergers d’agrumes et de jardins exubérants. Foisonnement de mimosas, fougères, cactus, palmiers… Parfums de myrte et de genêts.
Depuis plus de mille cinq centsans, les hommes se sont installés dans cette région escarpée, aux portes de Naples, malgré la proximité du Vésuve (qui s’est réveillé pour la dernière fois en 1944). Un entêtement à vivre sur une terre suspendue entre ciel et mer, lié à sa fertilité exceptionnelle. Pied de nez au destin et à la verticalité, encouragé par un climat qui invite à prendre racine. L’éden doit tout à sa situation imprenable, en lévitation permanente au-dessus du golfe de Salerne. Un perchoir d’où le soleil se croque dès les premiers rayons pointant derrière le Vésuve et jusqu’au soir, lorsqu’il plonge derrière Capri. Entretemps, les pierres du Duomo chuchotent
des siècles d’histoire…
Au XIXe siècle, l’ouverture d’une route –travail herculéen arraché à la montagne et au vide– surligne cette côte dans la cartographie des voyageurs esthètes. Le succès va crescendo. Aujourd’hui, la circulation estivale n’a plus grand-chose à envier aux rues de Naples… Mais au printemps, la route o re un précieux spectacle. Il faut se laisser glisser jusqu’à Positano, paisible village de pêcheurs qui sous la République d’Amalfi (IXe-XIe siècles) disputait à Venise le rôle de premier port commercial d’Europe.
Positano, touché par la grâce Dégringolades de façades pastel rejoignant la mer Tyrrhénienne, palais du XVIIIe et toujours ces jardins en terrasse, composent une poésie qui au siècle dernier séduisit de nombreux artistes et intellectuels. Pablo Picasso, Paul Klee, Jean Cocteau, Tennessee Williams, Alberto Moravia, parmi d’autres, (re)posèrent leurs regards sur ce balcon enchanté: “Positano laisse une morsure profonde. C’est un lieu de rêve qui ne semble pas réel lorsque vous y êtes et se rappelle à vous de manière intensément vivace lorsque vous en êtes partis’, écrit John Steinbeck à qui Moravia avait conseillé ce refuge pour échapper à la chaleur de Rome.
La route S163
Accrochée à d’abruptes falaises, cette route en lacets offre un panorama spectaculaire sur les criques et villages colorés de la Côte Amalfitaine. L’une des plus belles routes d’Italie, si ce n’est du monde.
Il Pirata
Non loin de Praiano, une terrasse au bord de l’eau calée au fond d’une calanque, secret bien gardé des locaux. Spot idéal pour réserver un transat à la journée et goûter la pêche du jour.
Atrani
Difficilement accessible par la route, la bourgade d’Atrani échappe à l’afflux de touristes. On craque pour sa minuscule piazzetta ombragée et sa plage piquée de parasols azur.
Le sfusato
Au printemps, les citronniers fleurissent et l’odeur pénétrante de ce fruit-roi embaume les jardins en terrasse du Sentier des citrons, chemin perché et ouvert sur la mer qui relie Minori à Maiori.
La “spiaggia”, quintessence de la plage italienne –parasols et baignades émeraude dans la journée, frutti di mare et sérénade du ressac au clair de lune.
Touchées par la grâce, les hauteurs de Positano abritent également le “sentier des dieux” (de Bomerano à Nocelle) –sur lequel les maîtres de l’Olympe se laissaient bercer par le chant des sirènes. Une balade mythique et réellement époustouflante, l’impression de marcher dans le ciel du golfe de Salerne.
La péninsule abrite bien d’autres trésors miniatures: les villages de Nerano Cantone, Marina del Cantone, l’île de Procida (belle raison de caboter toute une journée), l’archipel Li Galli –refuge d’Ulysse et de Noureev.
Les perles Praiano, Amalfi et Ravello
Autre perle amalfitaine: Praiano. Loin des projecteurs braqués sur Positano, le village vit paisiblement sous les bougainvilliers et l’e uve des fleurs d’orangers. L’église San Gennaro, bâtie au XVIe siècle, abrite le sommet d’un escalier qui descend droit à la “spiaggia” –quintessence de la plage italienne –parasols et baignades émeraude dans la journée, frutti di mare et sérénade du ressac au clair de lune.
Au matin, s’envoler à nouveau et, aimanté à cette route suspendue, filer jusqu’à
Amalfi. Fondée par les Romains en fuite après la chute de l’Empire, la ville blanche
est le cœur culturel de la côte. Les murs de la première république maritime d’Italie racontent le faste d’un passé bigarré. L’ancien arsenal témoigne de la puissance maritime, le style byzantin du Duomo, sa porte en bronze fondue à Constantinople, les galeries du cloître signent des siècles d’échanges avec l’Orient.
Enfin, reprendre cette partition entre la mer et les hauteurs, grimper au-dessus de l’agitation du monde et rejoindre Ravello, nid d’aigle perçant à travers la brume marine et les pins parasols. Là, sur un éperon plongeant dans le bleu, suivre la course des étoiles et celles déjà passées par là (Bacall, Bogart, Capote, Lawrence, Gide…). Une mélodie résonne entre les murs de la Villa Rufolo (lire aussi p.21), hommage à Richard Wagner qui, en 1880 déjà, avait trouvé réunis en ce jardin italien, l’inspiration et le Saint-Graal végétal.
Côtes dressées au-dessus des flots transparents, criques sauvages, villas en terrasse avec pins parasols, baignades et plongée… Voilà le programme de votre journée de navigation à bord d’un gozzo privé !
La Côte Amalfitaine est un balcon sur la mer composé de criques, plages et terrasses, cultivé d’agrumes, de vignes et d’oliviers. Une route côtière, la plus spectaculaire du pays, navigue entre les villages de pêcheurs à flanc de falaise… Tels Positano, son atmosphère bohème (1) et son très chic et mythique beach-club Da Adolfo ; Praiano (2), ses criques tranquilles et le restaurant Da Armandino qui sert les meilleures linguine alle vongole ; Amalfi, où la lumière de fin d’après-midi est une merveille; ou Ravello (3), perchée à 350mètres d’altitude, dont les jardins en terrasse se fondent au bleu intense de la Méditerranée. Les journées se passent à bord d’un Gozzo Sorrentino, bateau typique de Sorrente (4), avec escales vers Capri, la Villa Malaparte (5) et les îlots Li Galli, ancienne propriété du danseur russe Noureïev. Enfin, coucher de soleil sur les terrasses du Sirenuse (6), pour siroter un verre de Limoncello.
PLACE TO BE
La Villa TreVille, refuge unique, joyau légendaire, surplombant les eaux de Positano.
Casa Privata, perle de Praiano: une vieille maison de pêcheurs restaurée, une crique privée et un jardin luxuriant. Bienvenue… La Villa Margherita, annexe du Belmond Caruso, o re toute l’intimité d’une maison privée, un sanctuaire hors du temps à l’élégance toute italienne.
C’est en s’installant en Italie que Cy Twombly, un des plus grands artistes du XXe siècle, fera la synthèse entre expressionnisme abstrait américain et culture méditerranéenne de la vieille Europe.
Les États-Unis, terre nourricière de Cy Twombly ; l’Italie, berceau de mythes antiques. Toute sa vie, le peintre passe d’une rive à l’autre, faisant de chaque voyage un aller-retour permanent entre l’histoire et le présent, l’Europe et l’Amérique, l’abstraction et l’expressionnisme. La première traversée se fait en août 1952. Deux jeunes artistes, Cy Twombly et Robert Rauschenberg, quittent New York pour un périple de huitmois à travers l’Europe et le l’Afrique du Nord. Ils débarquent à Palerme, découvrent une ville en ruines, abîmée par le passage de la guerre et peinant à se reconstruire. Pour ces deux Américains, c’est une confrontation puissante avec l’histoire. Après quelques mois sur la route, ils décident de s’installer à la pension Allegri qui surplombe la Piazza di Spagna, à Rome. Cy Twombly est fasciné par la dimension antique de la ville, ses vases étrusques, son lyrisme et son architecture. De son côté, Robert Rauschenberg photographie les a ches qui recouvrent les murs, une paire de chaussures dégotée sur un marché, une vieille bicyclette abandonnée. Sans le savoir, les deux artistes, amants et compagnons de voyages, forgent leurs imaginaires, inspirations et futurs, choisissant des chemins diamétralement opposés.
En Italie, sa peinture prend vie Huit ans plus tard, Twombly s’installe définitivement en Italie et quitte ses contemporains et amis – Jasper Johns, Willem de Kooning, Robert Motherwell… Il place un océan entre son art et la scène new-yorkaise, fuyant les studios de la 12thStreet qui voient grandir une avant-garde minimaliste et populaire dans laquelle il ne se reconnaît pas. Sur le vieux continent, Twombly s’imprègne de littérature et de mythologie gréco-romaine. Avant, il traçait des bâtons, des traits au charbon ou à la craie, mais
en Italie, sa peinture prend vie. Dans les rues de Rome, l’artiste rassemble tout ce qu’il voit: les formes et les couleurs de la ville, l’ocre des murs, la blancheur du marbre, les gra tis, les mots d’amour, les slogans politiques… Ici, ses signes calligraphiques s’ornent de gerbes de couleurs, de fleurs rouges et de poésie. Cy Twombly habite alors un palazzo rempli d’antiquités, de meubles XVIIIe, de peintures monumentales… Dans chaque pièce, trônent les bustes de Marc Aurèle, Vénus ou Apollon… Jusqu’à ce qu’il découvre, en 1985, Gaeta (Gaète), devenu le point central de sa vie, marquée par les voyages.
Des Polaroïd, souvenirs de Gaeta C’est là, dans ce petit village baptisé par Énée, perché au-dessus de la mer Tyrrhénienne, que le peintre atteindra le paroxysme de son art. Cy Twombly s’immergera dans ce paradis architectural, un studio construit d’immenses murs blancs, de terrasses plongeant vers la mer, d’odeurs de citronniers. Les pièces s’enchaînent, éblouissantes de lumière, le mobilier éclectique mêle fauteuils Louis XVI, tables en marqueterie croulant sous les livres et toiles adossées aux murs. Silencieux et immobiles, les chefs-d’œuvre profitent d’une vue unique sur le bleu méditerranéen. C’est dans ce repaire intime que l’artiste s’attèlera à la réalisation de son œuvre monumentale, ses Quattro Stagioni. Avec une élégance extrême, Twombly, décédé en 2011 à l’âge de 83ans, a su se faufiler entre tous les courants. Peintre lettré à la force créatrice incommensurable, il laisse aussi derrière lui un travail photographique méconnu, constitué notamment d’un vaste nombre de Polaroïd. Une collection d’instantanés d’une plénitude éblouissante, souvenirs de Gaeta, où il vécut son art, “à l’italienne” et à l’écart du monde. •
À l’extrême sud du pays, les villages aux façades blanchies s’égrènent entre vignes, oliviers et plages de sable fin. Dans les Pouilles, l’été se fait éternité, en marge du temps.
LECCE — GALLIPOLI — OTRANTE — BRINDISI — BARI — OSTUNI MARTINA FRANCA — ALBEROBELLO — GARGANO — MATERAHourra! Hourra!”, commente
JulesVerne après l’exploit de Nellie Bly. Sur les pas de Phileas Fogg, la reporter américaine réalise en 1890 un tour du monde en soixante-douzejours, battant le record fictif du personnage britannique. Comme lui, elle choisit la ville portuaire de Brindisi, dans les Pouilles, pour gagner l’Orient. Tremplin ou confins?
La région italienne, pareille à la Bretagne ou à la Galicie, s’adapte aux humeurs des voyageurs. Point de départ pour une nouvelle aventure ou d’arrivée pour un coin de nature, au bord du monde, c’est toujours de regain dont il s’agit. Car les Pouilles conservent cette curieuse fraîcheur des premières fois qui font toucher terre avec vue sur l’horizon. Épargnées pendant des années par la frénésie du monde, les Pouilles ont su redonner sou e à leur histoire. Romains, Byzantins, Lombards, pirates ottomans puis barbaresques, Normands y ont imposé leurs lois et leurs styles. Les villages et cités de la région témoignent de ce sulfureux métissage. Portée par deux mers, la péninsule salentine a transformé ces influences pour créer son propre courant…
Salento, entre bleu pluriel et or vert
Aujourd’hui, un bout du monde comme Lecce, lors de son Festival du cinéma européen (en avril), attire chaque année une foule toujours plus nombreuse. Dans la cité baroque appelée la “Florence du sud”, la fiction court (en réalité) à chaque coin de rue. Ses monuments, ses palais, ses églises, ses colonnes,
ses animaux fantastiques et ses cariatides laissent imaginer un sublime décor de théâtre. Les artistes du XVIIe siècle utilisaient bien la “pietra leccese”, la pierre calcaire couleur miel, pour jouer avec la lumière. Découvrir au coucher du soleil l’exubérante piazza del Duomo se révèle un spectacle unique. Les ornements a eurent sous les e ets de l’astre. En façade seulement, car la plupart des palais et des églises gardent leur antre fermé.
À trente minutes de route de Lecce, sur la côte ionienne, Gallipoli montre la même retenue. Mais ses atours su sent : le centre historique de la cité s’est niché sur une île entourée d’une eau cristalline. La “belle ville”, comme son nom l’indique, s’est aussi parée de miel calcaire. Et ses pressoirs à huile d’olive rappellent le temps de sa prospérité, quand l’or vert du pays contribuait à allumer les lampes de toute l’Europe. Côté terre, sur les plaines du Salento, les oliviers s’alignent jusqu’au bord de la presqu’île. Pour atteindre ce cap, il est agréable de longer la côte ionienne et ses longues plages de sable fin, dont le bleu pluriel leur vaut le surnom de “Petites Maldives”. Chacune a ses habitués: Baia Verde, surnommée Ibiza, plaît pour ses fêtes; les criques secrètes de Lido Punta della Suina, pour leur intimité. En bout de course, Santa Maria di Leuca, l’extrême, séduit pour son panorama. Ici se rejoignent dans la plus grande passivité, les mers Ionienne et Adriatique.
La reine de la vallée d’Itria est Alberobello, notamment pour ses trulli, ces habitations aux toits coniques datant du XVIIIe siècle.
De son promontoire rocheux, un phare datant de 1864 marque leur union et la fin du continent.
Sur la côte Adriatique, la falaise reprend ses droits. La route se fend d’une corniche sur plusieurs kilomètres. Il y fleure bon les influences orientales, comme à Otrante, l’une des plus vieilles villes des Pouilles. Flanquée de murailles et de tours fortifiées, la cité détient une impressionnante cathédrale normande du XIIe siècle. Composé de 600000 tesselles, son pavement représente un énigmatique arbre de vie où se succèdent, sur 54mètres, des scènes de l’Ancien Testament, des personnages comme Alexandre le Grand, les signes du zodiaque et des figures comme le Chat botté. Réalisée par le moine basilien Pantaleone, l’œuvre distille ses secrets au compte-goutte.
Terre rougeâtre et ville blanche
En poursuivant vers le nord, les cités blanches dominent la campagne italienne, ainsi que les masseria, ces vastes domaines agricoles aux charmes rustiques dont certaines proposent des séjours, au rythme de la nature. Dans la vallée d’Itria, à mi-chemin entre Brindisi et Bari,
les oliviers verts poussent à perte de vue sur un sol chocolat. Cette terre rougeâtre a le parfum du blé, des oliviers, des vignes, et de la pierre sèche.
Ostuni, à dos de colline, ajoute sa couleur: la “ville blanche” aux petites maisons serrées autour de la cathédrale a vue sur la mer Adriatique. À quelques kilomètres, les ports Polignano a Mare et Monopoli renferment des centres historiques marqués aussi par les atermoiements du passé. Mais malgré l’agitation, tous ont su trouver leur ligne.
Même la statue de Domenico Modugno, l’interprète dans les années 1950, de Volare (“Oh! Oh! Cantare…”) a sa place désormais à Polignano a Mare, d’où il est originaire. Dans les terres, MartinaFranca et ses palais baroques valent le détour.
Mais la reine de la vallée est Alberobello, notamment pour ses trulli, ces habitations aux toits coniques datant du XVIIIe siècle. Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, la ville ne fut pas toujours visible sur les cartes. Un édit du royaume de Naples stipulait que toute nouvelle agglomération devait être soumise à l’autorisation du roi et au paiement d’un impôt.
Trabucci
Ces plates-formes de pêche en bois se succèdent sur le littoral adriatique. Sur pilotis ou fixés aux parois rocheuses, les trabucci, inventés par les Phéniciens, sont transformés en restaurant.
Castel del Monte
Construit à Andria vers 1240, à la demande de l’empereur Frédéric II, ce château, octogonal, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco a à chacun de ses huit angles une tour elle-même octogonale.
Orecchiette
Les pâtes aux petites oreilles sont servies dans les Pouilles avec des brocolis sauvages (cime di rapa). Et les cavatelli, aux bords roulés, sont à savourer avec des moules et des pois chiches.
Dérivée de la tarentelle, la pizzica est une danse et une musique traditionnelles au rythme libérateur. Selon les croyances, elle permettrait de guérir des morsures d’araignées.
Tremiti
La légende veut que le héros grec Diomède ait jeté dans l’Adriatique trois pierres ramenées de Troie pour créer les îles Tremiti. Classées réserve marine, elles comptent de superbes sites de plongée.
© Salva LopezLa cité troglodyte de Matera compte parmi les trois plus anciennes villes habitées du monde, après Alep et Jéricho.
Pour s’y substituer, les comtes de la région obligèrent les paysans à vivre dans ces constructions précaires, rapides à détruire en cas de contrôle inopiné. Alberobello n’a obtenu le statut de ville qu’en 1797. Un tiers des trulli sont aujourd’hui habitées.
Bari, Gargano, Matera: cités radieuses
Considérée, elle, comme l’une des plus anciennes cités de la région, Bari, la capitale des Pouilles, détient le plus grand port de l’Adriatique. Les ruelles étroites de sa vieille ville permettent d’approcher de plus près le quotidien de ses habitants. Portes ouvertes, linge étendu et Vespa: l’errance prête à de joyeuses indiscrétions dans ces rues que les foyers investissent. La promenade se poursuit avec le vieux château Normand-Souabe et la basilique
Saint Nicolas qui abrite la tombe du saint. Au nord, le Gargano appelle à d’autres aventures. L’éperon de la Botte italienne forme un vaste promontoire rocheux qui s’avance sur la mer Adriatique. Et la forêt ombrienne occupe, majestueuse, cet immense espace de douze millehectares. Au total, 2000 espèces y poussent, dont les orchidées sauvages qui comptent à elles seules 85variétés. Les botanistes du monde entier viennent admirer
la richesse de cette forêt millénaire, ouverte sur la mer.
En marge des Pouilles, il est une ville de la Basilicate, incontournable: la cité troglodyte de Matera compte parmi les trois plus anciennes villes habitées du monde, après Alep et Jéricho. Comparée à L’Enfer de Dante par l’écrivain Carlo Levi, en 1945, en raison de conditions de vie di ciles, la cité a pris sa revanche en 2019 en devenant la capitale européenne de la culture. Les quartiers troglodytes, les sassi, ont ainsi retrouvé leur prestige d’antan. En leur temps, les moines byzantins en avaient faits des églises, creusées dans le tuf, à flanc de ravin; la Renaissance avait opté pour de magnifiques palais. De l’abîme à la gloire, Matera a su regagner son lustre en plongeant dans son histoire.
VOYAGEURS DU MONDE
Nos conseillers orchestrent des ateliers uniques avec Renzo Buttazzo, designer-sculpteur installé à Cavallino. C’est l’occasion d’en apprendre davantage sur la tradition de la pierre de Lecce et de laisser libre cours à votre créativité.
Du nord au sud, l’ancienne Apulie charme les voyageurs par son authenticité, la beauté brute de son littoral, de ses palais baroques (1) et de son maquis coiffé de trulli (2). On aime: plonger dans les fonds translucides de Marina di Leuca, le rendez-vous sacré à la criée du dimanche matin sur le marché des pêcheurs à Bari, caboter en barque parmi les grottes de Polignano a Mare, déjeuner chez Al Torrione aux îles Tremiti. On achète son huile d’olive à la masseria, un granité artisanal au Caffè dell’Incontro à Conversano et on fait le plein de confitures maison chez Maria Concetta à Alberobello. On hésite entre de belles randonnées le long des chemins de transhumance du Gargano ou une initiation aux vins du Salento chez Per Bacco à Lecce. En fin de journée, on s’attarde en terrasse à l’heure de la passeggiata (le petit tour de quartier traditionnel avant de passer à table), on déguste un café glacé au lait d’amande, puis concert d’été sur la piazza Mercantile à Bari. À la nuit tombée, les amoureux se promènent dans le vieil Ostuni.
PLACE TO BE
Avec ses recoins en terrasse, ses traits architecturaux, ses pierres de taille et sa façade immaculée, la Masseria Moroseta (3) est une véritable maison d’esthète.
Le Palazzo Bozzi Corso (4) est une adresse dédiée à l’art lovée dans un palais baroque –parfaite union entre l’histoire et le design.
La Grotte della Civita (5) est posée dans un habitat troglodytique historique de Matera, l’un des plus émouvants en Europe.
Bordée par les mers Tyrrhénienne et Ionienne, la Calabre permet une parenthèse nautique des plus agréable.
À la pointe de la Botte, la Calabre alterne nature profuse et saveurs intenses de la cuisine locale. Elle est aussi un point de départ idéal pour appréhender l’Italie par ses côtes.
Langue de terre montagneuse tirée entre les mers Ionienne et Tyrrhénienne, la Calabre est un verger. Un verger de plus en plus bio. Les oliveraies posent sur lespentes ces périmètres caractéristiques où les feuilles font alterner vert et acier pâle. Orangers et citronniers trouvent ici des conditions favorables mais, surtout, il y a les bergamotiers –que serait le thé Earl Grey sans la bergamote de Calabre, on se le demande… Les Grecs antiques ont lancé la vigne et eu recours aux châtaigniers. Ils auraient même planté les oignons dont est issu le suave cipolla rossa di Tropea, IGP. Quant à l’aubergine, elle fut introduite dans le bassin méditerranéen par les Arabes. Quelques préparations maintenant. En entrée, ’nduja de Spilinga, saucisse de porc sérieusement pimentée, à tartiner sur une belle tranche de pain bis. Plat de résistance, stocco alla mammolese, stockfish comme à Mammola –ni le Portugal ni Nîmes n’ayant l’exclusivité de la morue salée. Enfin, ricotta fumée et tartufo, glace noisette fourrée et enrobée de chocolat noir, spécialité de Pizzo Calabro (où Joachim Murat, flamboyant maréchal d’Empire et roi de Naples, fut exécuté). Nous voilà repus. Que dire encore, alors que les cigales cymbalisent alentour? La ’Ndrangheta?: la mafia calabraise est apparue après l’Unification, dont a d’abord pâti l’industrie
traditionnelle du sud. Dans ce secteur alternatif, la région a fourni à Cosa Nostra l’un de ses plus grands pontes: Frank Costello, figure marquante de la mafia américaine des années 1930, capo di tutti capi et modèle du Parrain de Coppola.
La Grande-Grèce, colonies grecques situées sur la péninsule italienne, ne s’est pas occupée que de fruits et de légumes, elle a aussi di usé ses talents artistiques. En témoignent de façon éloquente les Bronzes de Riace, deuxguerriers que l’on peut admirer au musée national de Reggio de Calabre. Avec sa cathédrale romane, un château Hohenstaufen, des hôtels Renaissance et un musée en plein air où se trouvent aussi bien des œuvres de Salvador Dalí que d’Emilio Greco, la ville de Cosenza, qui regarde vers le bleu intense de la mer Tyrrhénienne, peut se montrer généreuse de son patrimoine. Mais il ne faudrait pas en oublier des évidences, comme le chapelet de falaises et de plages de sable tout autour, le ski en hiver sur l’Aspromonte, la Sila, le Sorino…
VOYAGEURS DU MONDE
Après quelques déambulations dans les ruelles de Grottole, vous arrivez chez Nonna Vita, cuisinière calabraise atypique qui vous livre sa recette familiale de cavatelli aux saucisses et champignons. Un vrai délice 100 % local.
PALERME — TRAPANI — AGRIGENTE — CALTAGIRONE
SYRACUSE — VAL DI NOTO — CATANE — TAORMINE LIPARI — STROMBOLI — MARETTIMO — FAVIGNANA
Italie gourmande par excellence, la Sicile cultive la vigne et dévore avec appétit la pasta con la sarde. Elle se baigne aussi dans la lumière et les eaux turquoise des Éoliennes et des Égades… Andiamo !
La Sicile est cet ultime territoire de la Botte dont l’horizon porte jusqu’à la voisine Afrique. Une position centrale en Méditerranée qui a valu à l’île des occupations successives. Au même titre que la pierre s’en est fait un témoignage à ciel ouvert, la cuisine n’a cessé de se métisser: les Arabes ont introduit la cannelle et le safran, les Ibères ont voulu une table opulente, les Bourbons ont peaufiné les sauces. Un attachement au style architectural et à la bonne chère qui façonne aujourd’hui l’identité marquée des Siciliens.
Un désordre coloré et chantant
Palerme: piazzas ombragées, belles constructions baroques et arabonormandes, désordre coloré et chantant sur les marchés. Ça si e, ça interpelle, dans un tohu-bohu communicatif. Les étals débordent de citrons géants, dolci maison et autres fritures saisies sur le vif, servies à même le papier huilé, dans la plus parfaite indi érence aux horaires. S’extirper de la ville n’est pas chose aisée (même pour les automobilistes avertis), mais rapidement on respire. Depuis la campagne de Trapani, entre vignobles et oliveraies, on est à portée des criques rocheuses du littoral et des vestiges du passé –Erice, Ségeste, Sélinonte. Quelques nuits en agriturisme
plongent dans les charmes de la vie rurale sicilienne –hospitalité spontanée et repas partagés à l’auberge, en provenance directe du verger et de la ferme. Au menu du soir: caponata d’aubergines relevée de câpres et d’olives, buccellatini fourrés aux figues, amandes et oranges confites.
Des siècles d’histoire sous un soleil ardent Un peu plus au sud, Agrigente et la Vallée des Temples, inscrite à l’Unesco, témoignent de la gloire de la Grande-Grèce. Crochet dans l’arrière-pays sicilien: à Piazza Armerina, les jeunes femmes détaillées sur les mosaïques de la villa romaine du Casale surprennent de modernité. À quelques kilomètres, Caltagirone, ancienne place forte arabe, doit son rayonnement à la céramique et à son escalier monumental. Et à la Sagra della ricotta e del formaggio, festival gastronomique qui se tient en avril à Vizzini, dans les collines voisines. De l’autre côté, Syracuse. L’antique colonie grecque a connu un développement brillant. La mer à l’infini et des siècles d’histoire sous un soleil ardent. Quartiers pris sur l’île d’Ortygie, reliée à la terre ferme par le Ponte Nuovo – c’est là que palpite le cœur historique de Syracuse. Le marché surprend par l’ordre géométrique qui règne sur ses étals; on goûte aux pistaches de Bronte, au lait d’amande, au massepain ou à la salade d’oranges.
Nichées au cœur de paysages lunaires où alternent vergers de citronniers et d’orangers, d’anciennes fermes et propriétés viticoles, ouvrent leurs portes aux hôtes.
De là, il faut rayonner dans le Val di Noto, fer de lance du baroque tardif sicilien. Le tremblement de terre qui, en 1693, a rasé huit villes de la région, en a permis la reconstruction d’ensemble dans le style de l’époque. On flâne à Noto, Raguse, Modica, d’église en palais et couvents, étonné par la diversité de ces formes inscrites dans l’unité d’un langage. Balustrades ouvragées et façades ourlées: un décor de théâtre à l’air libre inscrit à l’Unesco.
Après un cappuccino aérien au Ca è Sicilia, une virée buissonnière s’impose. À la réserve naturelle de Cavagrande del Cassibile, canyon splendide où cascade une eau claire entre de larges terrasses naturelles chau ées par le soleil. Celle de Vendicari est pour les amateurs de belles plages sauvages.
À l’ombre de l’Etna
En remontant la côte est, apparaît Catane. À l’image de l’Etna à l’ombre duquel elle continue de s’étendre, la cité sulfureuse ne dort jamais vraiment. Le basalte est partout, sur les rues pavées, les façades délabrées. Aux premières heures du jour, rendez-vous à la Pescheria, le marché aux poissons pittoresque et coloré,
où les pêcheurs s’agitent et s’égosillent. Profusion de thons, espadons, bigorneaux et oursins. Les soirs d’été, les traditionnels kiosques distribuent cocktails de fruits et autres limone-seltz, eau pétillante salée et citronnée.
Remonter encore, jusqu’à Taormine, éden dressé sur le mont Tauro. La cité de villégiature a connu ses lettres de noblesse au XIXe siècle. L’exceptionnel théâtre gréco-romain se déploie sur l’Etna et sur la mer. Dans la vieille ville, on sirote un verre de vino di mandorla, la liqueur locale (vin cuit à base d’amandes), avant de gagner les terres, sur les flancs du volcan.
Nichées au cœur de paysages lunaires où alternent vergers de citronniers et d’orangers, villages perchés, forêts et coulées de lave solidifiées, d’anciennes fermes et propriétés viticoles ouvrent leurs portes aux hôtes, pour la nuit ou pour une dégustation de vins accompagnée de tomates séchées au soleil et de fromages de brebis. L’art de vivre s’y décline des petits matins gourmands à l’ombre d’une pergola aux soirées plus intimes dans la fraîcheur d’un baglio, dans une Sicile rendue à toute son authenticité.
Pantelleria
À mi-chemin entre l’Afrique et la Sicile, un petit bout du monde exclusif pour voyageurs avertis qui mêle vert maquis, eau turquoise, roche noire, dammusi, criques escarpées et chemins pastoraux.
Province de Trapani
Salina
La seule île boisée de l’archipel est aussi la plus confidentielle. Terre de vignes et de câpriers, l’île du Facteur (1994) resplendit au printemps, lorsque les murets se parent d’iris, d’acacias et de géraniums sauvages.
Îles Éoliennes
Favignana
L’ancienne Aegusa (île des chèvres) paresse sous un éternel soleil d’été. Dix-neuf kilomètres carrés de garrigue, de criques et de piscines naturelles qui s’explorent avec masque et tuba.
Îles Égades
Vulcano
Plus aisée qu’à Stromboli, l’ascension est récompensée par un panorama spectaculaire sur les îles voisines. Et on barbote en plein air dans des sources thermales aux vertus thérapeutiques. îles Éoliennes
© Vincent Leroux/TempsMachinePantelleria, l’île la plus occidentale de la Sicile, plus proche des côtes tunisiennes que de l’Italie, est un secret bien gardé.
Îles plurielles et confidentielles
Il y a aussi cette autre Sicile. Celle de la mer, délicieusement balnéaire, à l’écart du temps. Des satellites semés autour de l’île-mère, marqués par une culture a rmée et noyés dans une végétation dense où se mêlent bougainvilliers, figuiers de Barbarie, vignes et câpriers. Des îles qui se chuchotent pour certaines comme des secrets, et qui s’endorment chaque automne pour renaître au printemps, lorsque la ronde des ferries amorce le retour de la “saison”. Entre la Sicile et l’Italie, les îles Éoliennes s’étendent sur deux centskilomètres dans la mer Tyrrhénienne. Un archipel en éventail né du caprice d’un dieu de feu volcanique, qui décida ici d’allier le paradis et l’enfer. Ces sept îles –Lipari, Stromboli, Vulcano, Salina, Panarea, Alicudi et Filicudi–, auxquelles s’ajoutent des îlots et de nombreux volcans submergés, séduisent par l’omniprésence de leurs cratères, aujourd’hui doucement érodés et chaudement couverts d’émeraude tropicale. De coulées de lave en tapis de fleurs sauvages, d’une citadelleacropole aux vignes de malvoisie, ces confettis se révèlent dans leur singularité, ouvertement jet-set ou à l’abri des foules. En vigie de la Sicile, face aux envahisseurs d’Occident, les îles Égades se visitent à la journée. Dans l’archipel plus encore qu’ailleurs, la mer se colore de teintes
turquoise d’une pureté troublante. Montagneuse et sauvage, Marettimo est entièrement dépourvue de voitures. Levanzo, la plus petite, abrite des gravures et peintures rupestres vieilles de quinze milleans. Favignana a converti sa dernière tonnara en musée retraçant l’histoire de la pêche au thon. Discrètes et sereines, les trois îles vivent au rythme des flots, des saisons et de la pêche du jour –à la rigueur assaisonnée de câpres, dont elles sont le principal fournisseur d’Italie avec leur voisine, Pantelleria. L’île la plus occidentale de la Sicile, plus proche des côtes tunisiennes que de l’Italie, est un secret bien gardé. Une terre volcanique au climat délicieux, à la cuisine parfumée d’Orient et aux paysages contrastés. Sa verte garrigue se coi e de bergeries dammusi, restaurées pour certaines en retraites confidentielles. Une route pittoresque en fait le tour en quarantekilomètres, surplombant les côtes déchiquetées.
Pour nos voyageurs, Véronique déniche la fine fleur des tables siciliennes, réserve au pied levé un guide privé à Syracuse ou Palerme, organise des visites insolites avec les petits et des escapades en bateau à travers les îles…
Au carrefour des civilisations, la Sicile est une île généreuse qui se dévoile au gré de chemins de pierre et de villages antiques. Dans le quartier d’Albergheria, à Palerme, n’hésitez pas à goûter à la célèbre “cuisine de rue” : bouquet d’anchois, fromage caciocavallo ou arancinis, ces boulettes de riz farcies avec des légumes, de la viande ou du fromage. Puis, plongez dans les eaux cristallines des criques de Scopello. À Noto, faire la tournée des églises baroques
Le pittoresque marché aux poissons de Catane est à voir! Au petit matin, la Vallée des Temples d’Agrigente est à vous. Flânez parmi les palazzi de l’île d’Ortygie à Syracuse, prenez l’apéro sur la jetée à Cefalù en fin de journée, et posez vos valises à quelques minutes de la réserve naturelle du Zingaro, dans une ancienne maison de pêcheurs, à Tonnara di Scopello. La nuit, fenêtres ouvertes, laissez-vous bercer par le clapotis de la Méditerranée.
PLACE TO BE
La vieille ferme Dimoradelle Balze (1) se trouve dans l’arrière-pays de Noto, au cœur d’une campagne aux odeurs chaudes et pleine d’éclats de lumière. La Maison des Oliviers (2) est une ancienne fabrique à huile d’olive transformée par le décorateur Jacques Garcia en un palazzo sicilien où se mêlent antiquités romaines et objets de curiosité. Le Sikelia (3), retraite luxueuse de vingtsuites sur l’île de Pantelleria, est cernée de superbes paysages volcaniques.
De l’Afrique, elle a pris la chaleur sèche et la teinte paille de la savane, dont elle tapisse ses montagnes au sud, les oliviers centenaires et ses falaises. De l’Europe, la douceur, les lumières, ses villages blonds de tuiles et de pierres. Île de couleurs et de saveurs, terre de caractère trempée de Méditerranée, la Sardaigne est irrésistible.
NUORO — OLIENA — PORTO CERVO — VILLASIMIUS…à Su Gologone, hacienda à l’élégance épurée et au charme rustique. À deuxpas du petit village d’Oliena, au pied des montagnes du Supramonte, l’hospitalité familiale prend ici tout son sens. Parfait concentré d’agritourisme, cette adresse réputée et atypique est un véritable musée des traditions et du terroir sardes dont vous vous souviendrez.
“Delizioso”: retenez bien cette expression! Elle pourrait vous servir pour exprimer le délicieux fumet et le goût ra né des spécialités sardes. Installez-vous et laissez-vous guider par Battistino, propriétaire et chef du Ristorante Monti Blu, dans le centre de Nuoro, qui accueille les clients dans son laboratoire créatif pour un cours de cuisine à base de produits locaux et frais.
…dans les eaux cristallines des îles de La Maddalena et ses criques du nord. Imaginez des dunes et plages de sable fin o rant un cadre idyllique aux baigneurs venus chercher des paysages dignes de l’océan Indien. De Porto Cervo à Villasimius, en passant par Chia, ou la Costa Rei, un délice tropical à deuxheures de Paris.
…les coutumes sardes, et assister par exemple à la Cavalcata Sarda, à Sassari, l’avant-dernier dimanche de mai. Défilé en tenues folkloriques, course de chevaux, bal… Les Sardes sont fiers de leurs traditions, et ces festivités sont une occasion unique de partager un petit bout de vie locale.
…les parfums intenses des vins des petits producteurs sardes, le tout accompagné de charcuterie de la région et de pecorino sardo. Rendez-vous chez Su Camasinu, un ancien entrepôt reconverti en une riche œnothèque.
…et prendre la route vers le centre de l’île. Châteaux, vignobles et panoramas s’enchaînent et mènent au parc du Gennargentu. Ce parc national renferme des curiosités naturelles dignes des grandes destinations nature: lacs, grottes, sources, falaises, randonnées, villages de bergers… Un éden pour les passionnés de randonnées!
PAR DESTINATION
Afrique
Amérique du Sud
Mexique, Amérique centrale & Grandes Antilles
Asie Mineure, centrale & Chine
Asie du Sud-Est & Indonésie
Australie, Nouvelle-Calédonie & Nouvelle-Zélande
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Égypte
Espagne
États-Unis
Europe centrale & Balkans
Europe du Nord
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Grande-Bretagne & Irlande
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Inde, Himalayas, Pakistan, Sri Lanka & Maldives
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Polynésie
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PAR THÉMATIQUE
Voyageurs… amoureux/en famille/dans les îles
LES ÉDITIONS SPÉCIALES
JOURNAL VOYAGEURS / VACANCE
Directrice de la communication
Nathalie Belloir
Rédacteur en chef
Raphaël Goubet
Direction artistique
Faustine Poidevin, Morgane Le Gall
Rédacteur
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Ont collaboré à la rédaction
Rosanne Aries, Emmanuel Boutan, Olivier Esteban, Clara Favini,
Lauriane Gepner, Marion Le Dortz, Marion Osmont, Faustine Poidevin
Secrétaire de rédaction
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Coordinatrice fabrication
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Iconographes
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Photogravure Groupe Santerre
Impression Imprimerie Peau
Édition Mai 2024
Crédits – Couverture et portfolio (pp. 13-19)
Claude Nori – Illustrations Førtifem (p. 4 ; pp. 8-9, p. 20) ; Angela Mckay (p. 7, p. 21) – Photos Belmond/ Orient-Express (p. 25) ; A. Gao, R. Taylor, J. Galland (p. 34) ; J. Galland, R. Taylor (p. 35) ; P. Chardin, J. Galland (p. 36) ; J. Galland, J. Mollison (p. 42), J. Galland (pp. 44-46) ; R. A. Caramizaru/ Gallery Stock, P. Barre, J. Galland, L._Chuiko, C. Tubbs, Paola+Murray/ Gallery Stock, D. Schwelle/LAIF-RÉA, Merano Press (pp. 52-53) ; R. Taylor, Berthold Steinhilber/LAIF-RÉA, F. Poidevin, Ottantotto Firenze, J. Galland, Vicarello, L Palmberg (pp. 68-69) ; J. Galland (p. 70) ; F. Poidevin, S. Rausser/ Gallery Stock, R. Taylor, J. Galland (p. 81) ; J. Galland, J. Sample/Gallery Stock (p. 86) ; F. Poidevin, R. Taylor, F. Heuer/LAIF-RÉA, Lacey & A. Johnson/ Gallery Stock, J. Galland, Pamu LLC/Gallery Stock, O. Romano (pp. 88-89) ; Getty Images, RÉA, Bridgeman, D. T. O’Neill/Luciano Pavarotti Foundation ; P. Ferrari/ Maurizio Cattelan’s Archive, The Walters Art Museum (pp. 91-93) ; R. Taylor, Hotel Angelina, Ydo Sol Images, L. Laucht, P. Rigaud/LAIF-RÉA, R. Salomone, DanKullberg, F. Poidevin, T. Connors/Instagram, S. Lopez (pp. 104-105) ; Nuria Val & Coke Bartrina (p. 113) ; M. Denisova, S. Lopez, Palazzo Bozzi Corso, L. Laucht, Hotel Palazzo Muci, J. Galland, V. Leroux (pp. 116-117) ; R. Degori, T. Connors (p. 123) ; R. Degori, D. Schwelle/LAIF-RÉA, Borute, Hotel Dimora delle Balze, J. Galland (pp. 126-127) ; Paola+Murray/ Gallery Stock, B. Steinhilber/LAIF-RÉA (pp. 130-131).
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