VSD 1675 du 30 septembre au 6 octobre 2009

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–DOM : Avion : 4 € – Maroc : 30 DH – Tunisie : 4 200 TDU - Zone CFA Avion : 3 000 CFA - Zone CFP Avion : 950 CFP. photos :  kcs - visual - venturi/angeli - d. R.

2,40e N° 1675 - Du 30 sept. au 6 oct. 2009

le fléau du sexe par sms enquête chez les ados

le premier hebdo d’information du week-end

des week-ends de charme

pour moins de 100 o rendez-vous sur VSD.fr

sarkozy avec carla et cécilia l’union sacrée pour louis

polanski

la polémique BEL : 2,80 € - CH : 5,50 FS - CAN : 8 $C – A : 3,60 € - D : 3,60 € - ESP : 3,20 € – GR : 3,20 € - ITA : 3,20 € – LUX : 2,80 € – NL : 3,30 € - PORT.CONT. : 3,20 €

vsd.fr

ce qu’il risque vraiment vsd avec rtl

spéciale «ça peut vous arriver»

julien courbet à votre écoute

Prince,

Blanket et

Paris jackson

ils font face sans leur pere

trois mois après la mort de michael, ses enfants sortent de l’ombre


Événement enquête trente-deux ans après une affaire de mœurs

polanski rattrapé par son passé Invité à Zurich pour y recevoir un prix, le cinéaste a été interpellé puis écroué. Il s’apprête à être extradé vers les États-Unis. Par Emmanuel Fansten, avec Arnaud Bedat

’ « affaire Polanski » n’en est sans doute qu’à ses débuts. Arrêté en Suisse à sa descente d’avion, samedi 26 septembre, le cinéaste a été placé en détention provisoire pour viol sur mineure. Une arrestation planifiée par le parquet de Los Angeles depuis la semaine précédente, en vertu d’un mandat d’arrêt international lancé il y a plus de trente ans. Dès l’annonce de son arrestation, les milieux culturel et politique se sont émus, multipliant les communiqués durant tout le week-end. Même Nicolas Sarkozy, tout juste rentré du sommet du G20, à Pittsburgh, s’est emparé du dossier en coulisses. Son ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, s’est ainsi dit « stupéfait » par cette arrestation. Une incompréhension largement relayée par les artistes. « C’est extrêmement humiliant qu’on enferme un des plus grands cinéastes vivants, a ainsi regretté le réalisateur français Tony Gatlif. Roman Polanski sert de bouc émissaire dans une affaire politique. »

une pétition circule déjà Comme de nombreux cinéastes, Gatlif a immédiatement accepté de signer une pétition en faveur de Polanski, dénonçant notamment les conditions de son arrestation en marge du festival de Zurich. « Il est inadmissible qu’une manifestation culturelle internationale 14

photos : sipa - brennan/maxppp - jacovides/angeli

L

2 Imbroglio judiciaire. Accusé d’avoir abusé une mineure de 13 ans, Roman Polanski est arrêté à Los Angeles, en 1977 (1). La victime, Samantha Gailey (2), aujourd’hui âgée de 45 ans, demande le classement de l’affaire. Dès l’arrestation de Polanski à Zurich, sa compagne, Emmanuelle Seigner, s’est rendue en Suisse avec l’avocat du cinéaste. (3)

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rendant hommage à l’un des plus grands cinéastes contemporains puisse être transformée en traquenard policier », déplorent les signataires du texte. Une arrestation d’autant plus troublante que Roman Polanski est bien connu en Suisse, où il a même fait construire un chalet, à 1 Gstaad. Le cinéaste s’y rendait régulièrement, au vu et au su de tous. Avant d’être rattrapé par son passé, à 76 ans. Les faits remontent à plus de trente ans. En mars 1977, l’édition française du magazine Vogue commande à Polanski des photos d’adolescentes. Le cinéaste fait alors la rencontre de Samantha Gailey, 13 ans, par l’intermédiaire de sa mère, actrice de feuilletons télé. Les premiers clichés de la jeune fille, qui accepte de se dénuder, plaisent à Polanski. Une nouvelle séance de photos est organisée quelques jours plus tard, dans la villa californienne de Jack Nicholson. Cette fois, dans des vapeurs de drogue et d’alcool, le cinéaste et son modèle font l’amour. Peu de temps après, Roman Polanski est arrêté pour « relations sexuelles illégales ». L’affaire fait immédiatement scandale. D’autant qu’aux États-Unis Roman Polanski a déjà fait la une des tabloïds huit ans plus tôt, lorsque Sharon Tate, sa deuxième épouse, a été sauvagement assassinée par des apôtres du gourou Charles Manson. À l’époque, certains journalistes s’interrogent sur les mœurs étranges du réalisateur, accusé de verser dans le satanisme. Dix ans après le drame, Polanski est de nouveau traîné dans la boue, accusé cette fois d’être un « violeur de bébés »…

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Pour sa défense, le metteur en scène assure alors qu’il ne connaissait pas l’âge de la jeune fille, et que celle-ci était consentante. Mais sur les conseils du juge, le cinéaste plaide finalement coupable et il passera quarante-sept jours en prison avant d’être libéré sous caution. Traumatisé par son incarcération, se sentant trahi par le juge, Polanski décide de quitter le territoire américain. Il n’y remettra plus les pieds, brillant même par son absence lorsqu’il a remporté l’oscar du meilleur réalisateur, en 2003, pour Le Pianiste.

un documentaire pointe les vices de l’enquête

paul cooper/sipa

Exilé Depuis son départ précipité des États-Unis – où il n’est jamais retourné –, Roman Polanski s’est installé à Paris. Naturalisé, le cinéaste y vit avec sa femme et ses deux enfants.

Depuis, un documentaire est largement revenu sur cette sombre affaire de mœurs*. Sa réalisatrice y accuse notamment le juge américain d’avoir enquêté à charge et multiplié les vices de S’il est forme pour faireextradé, tomber Polanski. comme Quant à la victime, l’exigent les États- Samantha Gailey, elle est aujourd’hui Unis, agée de 45 ans. Polanski, Mariée et mère de 76 ans, risque de famille, elle a pardonné publiquefinir ses ment et demandé jours en que le dossier soit prison classé. En vain. Fatigué par cette affaire, Roman Polanski avait récemment tenté de mettre un terme à son exil en demandant à ses avocats américains d’engager un recours en appel. Installé en France depuis 1978, le cinéaste habite dans le 8e arrondissement parisien avec sa femme, l’actrice et chanteuse Emmanuelle Seigner, et ses deux enfants, Morgane, 16 ans, et Elvis, 9 ans. Dès le lendemain de son arrestation, Emmanuelle Seigner s’est rendue à Zurich avec l’avocat Hervé Témime. Reste désormais à savoir quelle ligne de défense va adopter Polanski pour contester son extradition. S’il est renvoyé aux États-Unis, il risque de finir ses jours en prison. J (*) Roman Polanski : Wanted And Desired, de Marina Zenovich.

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EN COUVERTURE

UNE FRATRIE SOUDÉE Le 7 juillet dernier, le monde découvre les visages des enfants Jackson, lors de l’hommage funèbre pour leur père, au Staples Center de Los Angeles, accompagnés de leur tante, LaToya. Image interdite du vivant de Michael. Lors des rares sorties de cette famille recluse, leur père affublait Paris, 12 ans, Prince, 11 ans, et Blanket, 7 ans, de masques pour protéger leur anonymat.

Le jour de la mort de Michael Jackson, le 25 juin, Paris, Prince et Blanket ont basculé 16

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LEUR VIE SANS MICHAEL

de l’ombre à la lumière. Enquête sur le quotidien de ces enfants presque comme les autres. VSD N° 1675 DU 30 SEPTEMBRE AU 6 OCTOBRE 2009

SIPA

ABACA

LES ENFANTS DU ROI DE LA POP

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EN COUVERTURE

UNE FRATRIE SOUDÉE Le 7 juillet dernier, le monde découvre les visages des enfants Jackson, lors de l’hommage funèbre pour leur père, au Staples Center de Los Angeles, accompagnés de leur tante, LaToya. Image interdite du vivant de Michael. Lors des rares sorties de cette famille recluse, leur père affublait Paris, 12 ans, Prince, 11 ans, et Blanket, 7 ans, de masques pour protéger leur anonymat.

Le jour de la mort de Michael Jackson, le 25 juin, Paris, Prince et Blanket ont basculé 16

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LEUR VIE SANS MICHAEL

de l’ombre à la lumière. Enquête sur le quotidien de ces enfants presque comme les autres. VSD N° 1675 DU 30 SEPTEMBRE AU 6 OCTOBRE 2009

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LES ENFANTS DU ROI DE LA POP

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époque en coulisses

M

ener tout de front et s’arranger pour le faire savoir. Vie privée, vie publique, comme toujours avec le président, les deux se mélangent, rejaillissent l’une sur l’autre. Pendant sa semaine passée aux États-Unis, Nicolas Sarkozy a autant voulu gérer les grands dossiers de la planète que sa sphère familiale. Une façon pour lui de montrer, dans un contexte de crise internationale complexe, qu’il n’est pas un monstre froid, mais un père apaisé, tendre et rassembleur. Et qui sait surtout taire ses rancœurs, voire même tourner la page, à un moment déterminant pour lui. Dans le même temps, il a dû affronter la réunion du G20, où il était censé incarner une France pionnière et « forte ». Il doit aussi braver une rentrée difficile, marquée par la critique de son style lors de ses déplacements, la grogne de l’UMP à propos de la taxe carbone et, surtout, le démarrage du procès Clearstream. Une échéance judiciaire qui le ramène sans cesse à la haine, entre lui et Dominique de Villepin, son frère ennemi de la droite.

« Carla voulait voir la chambre de louis » C’est ainsi qu’en marge du sommet de l’ONU il a scellé sa réconciliation avec son ex-femme, Cécilia Attias, lors d’une En marge du G20, le président a scellé sa récon rencontre censée rester discrète, mais qu’un site Internet américain a relayée sans que l’Élysée s’en émeuve. Depuis leur divorce prononcé À New York, le chef de l’État a autant géré les dossiers mondiaux qu’or en 2007, Nicolas Sarkozy et Cécilia Attias ne s’étaient pas revus. toutes les vacances scolaires afin de re- maire adjointe de Levallois-Perret (92). Après son séjour à Dubai, le couple joindre son père, à Paris. C’est donc Il y a un mois et demi, la femme du préAttias a posé ses valises à New York, en Carla Bruni qui a pris l’initiative de la sident a évoqué le projet. « Elle voulait février dernier. Entre-temps, Cécilia a rencontre. « Elle a toujours su mettre du connaître la chambre du petit Louis », lancé sa fondation pour le droit des lien », relève Isabelle Balkany, proche confie un proche. L’idée de Carla trouve femmes et multiplié les contacts pour depuis toujours de Nicolas Sarkozy. un écho favorable : « Au fil du temps, les trouver des donateurs, qui se font plus « Louis et Aurélien, le fils de Carla, de relations se pacifient. Nicolas et Cécilia rares en temps de crise. Seul trait deux ans plus jeune, s’entendent sont deux adultes responsables et sensés, d’union, Louis, le fils de Nicolas et d’ailleurs très bien. Louis se montre pro- qui veulent le bien de leur enfant », Cécilia, qui quitte les États-Unis pour tecteur face à son cadet », précise la conclut Isabelle Balkany. wencis/splash news/kcs

Nicolas sarkozy, un

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ami. Entre Nicolas et Cécilia, le climat était apaisé. » Louis est reparti avec son père et Carla. Direction l’hôtel, pour la première dame, et Central Park, pour le père et le fils. Le jeune homme a disputé un match de football avec des copains de son lycée français de Manhattan. « Il est très bien intégré et se montre très épanoui », certifie un observateur américain. Le lendemain, le jeune garçon a marché dans les pas de son père. L’aprèsmidi, il a assisté, à côté de sa belle-mère, au discours du chef de l’État à l’ONU. Le soir, il a regardé, aux premières loges, sa prestation au journal télévisé et participé à la fête donnée en l’honneur de la communauté française new-yorkaise. Le tout devant l’objectif des caméras, qui immortalisent l’image d’une famille recomposée unie, une spécificité tellement française pour les Américains, par ailleurs habitués à l’exposition de la vie privée de leurs dirigeants.

apaisé en famille, à cran avec une journaliste en bonne compagnie. Le 22 septembre, le président est allé chercher son fils Louis chez sa mère, Cécilia. Le lendemain, à la fête donnée pour la communauté française de New York, il présente Carla et Louis au musicien Quincy Jones.

P. Wojazer/reuters

Selon le politologue Stéphane Rozès, président de la société de conseil Cap, « Nicolas Sarkozy s’est déployé avec naturel dans un pays où donner à voir sa réussite personnelle fait partie des codes culturels ». Il s’est aussi adressé « aux Français, qui n’aiment pas les conflits dans la sphère privée de leurs dirigeants », note le porte-parole de l’UMP, Dominique Paillé. Ce spectacle de famille soudée a tranché avec celui de l’an ciliation avec son ex-femme, Cécilia dernier. En plein marasme financier, le couple BruniSarkozy jouait sa partition bling-bling, en écumant les boutiques chics de Manhattan. Pas question, cette fois, ganisé et exploité politiquement sa vie de famille. Par Pascale Tournier de faire un faux pas. En tout Le 22 septembre, vers 16 heures, Carla cas, pas sur ce registre-là. La maladresse réunis Le président et Bruni et Nicolas Sarkozy se sont rendus du président, apparemment fatigué, son fils sortent de en catimini dans l’immeuble en brique viendra d’ailleurs. Quand il a traité les l’hôtel où il a don­ né une interview de Cécilia et Richard Attias, situé sur la prévenus du procès Clearstream de pour le journal télé­ 71e Rue, dont une partie a été d’ailleurs « coupables » et pris à partie la journavisé de France 2. bloquée à la circulation. Dans le salon liste de France 2 Arlette Chabot, le soir À l’ONU Louis écoute le au style très épuré, la rencontre a duré de son intervention télévisée. Pour Stédiscours de son un peu moins d’une heure. Louis était phane Rozès, « son inconscient sans père, au côté de sa belle-mère. là, au milieu des quatre adultes. « L’am- cesse le rappelle et tend à ébrécher les biance était familiale, fait remarquer un images les plus policées ». J don emner/afp

père rassembleur

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ÉPOQUETÉMOIGNAGES ILS BRISENT LE SILENCE POUR AIDER LES AUTRES

J’ai une relation trop ‘‘ fusionnelle avec mes filles : elles dorment dans notre lit. Je n’arrive pas à les lâcher ’’

DE LA DOULEUR D’ÊTRE PARENT APRÈS L’INCESTE

Caroline

ABUSÉES PENDANT DES ANNÉES PAR UNE PERSONNE CENSÉE LES PROTÉGER, LES VICTIMES CRAIGNENT DE REPRODUIRE SUR LEUR PROPRE ENFANT CE QU’ELLES ONT VÉCU. Par Sandra Tosello. Photos : Catherine Cabrol

‘‘

Chez les victimes, on trouve beaucoup de déni de grossesse, de bébés secoués...

fois », qu’elle s’est aperçue de la souffrance de ces victimes. « Autour de la table, nous étions dix-huit, raconte-t-elle, et j’étais la seule à avoir à la fois désiré et bien vécu Isabelle ma parentalité. Autour de moi, je n’entendais parler que de syndrome de déni de grossesse, de bébés secoués, de maltraitrances, ou, à l’opposé, de couples qui avaient eu recours à quinze fécondations in vitro mais qui n’arrivaient toujours pas à enfanter. » Selon l’étude Ipsos commandée par l’Aivi en janvier dernier, il y aurait deux millions de victimes d’inceste en France (3 % de la population), un chiffre impressionnant et, pourtant, inférieur aux statistiques d’autres pays européens, qui s’expliquerait par le principe de déclaration volontaire au téléphone. Nayla Chidiac, psychologue dans le service du Pr Rouillon, à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, qui reçoit surtout des victimes de 17 à 25 ans, confirme qu’elle sent « une réticence dès lors que l’on aborde, même au sens large, le futur : l’enfant semble de l’ordre de l’interdit pour elles. Et certaines évoquent clairement la crainte 쐌쐌쐌

’’

CAROLINE, 27 ans,

Fleurine, 5 ans, Gabrielle, 3 ans, et Fabien.

Victime d’attouchements sexuels à partir de 8 ans, elle a totalement occulté ce qu’elle avait enduré jusqu’à sa première grossesse. Elle a réussi à surmonter le traumatisme et envisage d’avoir un troisième enfant.

30

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in de l’Association internationale des victimes de l’inceste (Aivi), qu’elle préside depuis dix ans. Mais ce n’est que l’année dernière, au cours d’une table ronde sur le thème « Être parent pour la première VSD N° 1675 DU 30 SEPTEMBRE AU 6 OCTOBRE 2009

ISABELLE, 44 ans, présidente de l’association Aivi

Isabelle Aubry a raconté comment son père a brisé son enfance, dans le livre La première fois, j’avais six ans... (Oh éditions). Elle voulait faire bouger les choses et obtenir que l’inceste soit inscrit dans le code pénal comme une forme particulière de crime.

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ÉPOQUETÉMOIGNAGES ILS BRISENT LE SILENCE POUR AIDER LES AUTRES

J’ai une relation trop ‘‘ fusionnelle avec mes filles : elles dorment dans notre lit. Je n’arrive pas à les lâcher ’’

DE LA DOULEUR D’ÊTRE PARENT APRÈS L’INCESTE

Caroline

ABUSÉES PENDANT DES ANNÉES PAR UNE PERSONNE CENSÉE LES PROTÉGER, LES VICTIMES CRAIGNENT DE REPRODUIRE SUR LEUR PROPRE ENFANT CE QU’ELLES ONT VÉCU. Par Sandra Tosello. Photos : Catherine Cabrol

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Chez les victimes, on trouve beaucoup de déni de grossesse, de bébés secoués...

fois », qu’elle s’est aperçue de la souffrance de ces victimes. « Autour de la table, nous étions dix-huit, raconte-t-elle, et j’étais la seule à avoir à la fois désiré et bien vécu Isabelle ma parentalité. Autour de moi, je n’entendais parler que de syndrome de déni de grossesse, de bébés secoués, de maltraitrances, ou, à l’opposé, de couples qui avaient eu recours à quinze fécondations in vitro mais qui n’arrivaient toujours pas à enfanter. » Selon l’étude Ipsos commandée par l’Aivi en janvier dernier, il y aurait deux millions de victimes d’inceste en France (3 % de la population), un chiffre impressionnant et, pourtant, inférieur aux statistiques d’autres pays européens, qui s’expliquerait par le principe de déclaration volontaire au téléphone. Nayla Chidiac, psychologue dans le service du Pr Rouillon, à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, qui reçoit surtout des victimes de 17 à 25 ans, confirme qu’elle sent « une réticence dès lors que l’on aborde, même au sens large, le futur : l’enfant semble de l’ordre de l’interdit pour elles. Et certaines évoquent clairement la crainte 쐌쐌쐌

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CAROLINE, 27 ans,

Fleurine, 5 ans, Gabrielle, 3 ans, et Fabien.

Victime d’attouchements sexuels à partir de 8 ans, elle a totalement occulté ce qu’elle avait enduré jusqu’à sa première grossesse. Elle a réussi à surmonter le traumatisme et envisage d’avoir un troisième enfant.

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in de l’Association internationale des victimes de l’inceste (Aivi), qu’elle préside depuis dix ans. Mais ce n’est que l’année dernière, au cours d’une table ronde sur le thème « Être parent pour la première VSD N° 1675 DU 30 SEPTEMBRE AU 6 OCTOBRE 2009

ISABELLE, 44 ans, présidente de l’association Aivi

Isabelle Aubry a raconté comment son père a brisé son enfance, dans le livre La première fois, j’avais six ans... (Oh éditions). Elle voulait faire bouger les choses et obtenir que l’inceste soit inscrit dans le code pénal comme une forme particulière de crime.

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Époque enquête Adolescents en danger

Alerte au sexting, le sexe par sms

C’est le nouveau jeu des ados : se photographier dévêtus, à l’aide de mobiles. Avec le risque que leurs images inondent le web. Par Judith Bregman

une dizaine de cas d’abus par mois Noémie est, cependant, loin d’être la seule à connaître ce genre de mésaventure. Avec le taux d’équipement record des jeunes en téléphonie mobile, l’usage de l’appareil photo intégré est devenu une pratique banale dans leur vie quotidienne, y compris dans leur vie privée. C’est ainsi que ce nouveau jeu érotique semble se développer au sein des couples adolescents : il consiste à prendre des images ou des vidéos d’eux-mêmes déshabillés et à les envoyer à leur petit(e) ami(e). Sans toujours en mesurer les conséquences. En France, comme dans les pays anglo-saxons, le phénomène du ­« sexting » (dérivé du terme anglais 40

morte pour des clichés La Californienne ­Jessica Logan, 18 ans (ci-contre), a vécu un enfer quand son boy-friend a diffusé des photos d’elle. Elle s’est donné la mort, le 3 juillet 2008. Depuis, sa mère multiplie les conférences sur les dangers du « sexting » (ci-dessus).

«­  texting » pour l’envoi de messages écrits) ­inquiète, même s’il est difficile d’en ­mesurer l’ampleur. Écoutant pour e-enfance, une association de protection de l’enfance face aux nouvelles technologies, Dominique Delorme rencontre ainsi une dizaine de cas par mois. La plupart du temps, ce sont des parents ­effarés qui appellent, totalement désarçonnés par le contenu du mobile de leur progéniture. Aux États-Unis, 20 % des

adolescents de 13 à 19 ans ont, ­selon une enquête menée fin 2008 auprès d’un échantillon de 653 jeunes, envoyé, au moins une fois, une image ou une vidéo d’eux-mêmes ­dévêtus par Texto, par e-mail ou sur le Web. La plupart du temps à leur petit(e) ami(e), parfois à une personne qu’il (ou elle) souhaite séduire, ainsi que, dans certains cas, à de parfaits inconnus rencontrés sur Internet.

les prédateurs à l’affût Leurs moti­vations ? Jouer et séduire. « J’ai même le cas de jeunes filles qui ont eu des pratiques sexuelles osées, et qui se prennent en photo et­ ­diffusent les images en croyant se mettre en valeur par rapport à leurs amies », explique Dominique ­Delorme. Mais, dans d’autres cas, c’est sous la pression de leur moitié que certains adolescents passent à l’acte, voire sous l’influence d’un parfait étranger. Chez e-enfance, Dominique ­Delorme rencontre ainsi de nombreux cas de « prédation », classiquement ­observés dans les pratiques pédopornogra­phiques : « Sur le Web, le préD. R.

oémie, 14 ans, a cédé. Face aux demandes répétées de son ­petit copain Léonard, 15 ans, elle a ­accepté de prendre des clichés d’ellemême dénudée au moyen de son téléphone portable. Mais, quelques mois plus tard, leur belle histoire d’amour prend fin. Blessé, Léonard diffuse alors les images intimes de son ex-petite amie à sa bande de copains, via les ­réseaux sociaux sur lesquels les jeunes ont l’habitude de se retrouver pour chatter après les cours. Très vite, les images font le tour du lycée et, pour la jeune fille, l’humiliation est terrible…

wollenberg/upi/maxppp

N

‘‘

Ils sont entraînés beaucoup plus loin qu’ils ne souhaitent aller

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Béatrice Copper-Royer, psychologue

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c. lantenois/pqr/union de reims/maxppp ­­– photomontage VSD ­– D. R.

Un média ludique et dangereux Avec l’apparition des appareils photo ­intégrés aux portables, les adolescents ont pris l’habitude de photographier leur quotidien, jusqu’aux scènes intimes… qu’une personne malintentionnée peut faire circuler via MMS ou sur le Web.

dateur ­recueille des informations sur un adolescent en visitant son blog ou son profil Facebook. Il connaît ses goûts. Il lui est alors facile de créer une complicité avec sa victime, et de gagner sa confiance pour passer en mode privé, sous forme de chat ou d’e-mail, par exemple, sur MSN. » Reste alors à obtenir des images déshabillées. « Depuis toujours, il est dans la ­nature des adolescents d’être excessifs et d’aimer la transgression, analyse Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne et cofondatrice de l’association e-enfance. Avec les nouvelles technologies, ils sont entraînés beaucoup plus loin qu’ils ne souhaitent aller. » Une fois la première image obtenue, le prédateur entame souvent un chantage à la surenchère en menaçant l’ado­lescent(e) de divulguer les images ­impudiques à sa ­famille ou à ses

Comment prévenir et contrer le phénomène ?

Le dialogue doit être privilégié. il existe aussi des solutions techniques. Expliquez à votre enfant que ses actes peuvent avoir des conséquences graves, et surveillez son activité sur le Web, pour lui donner votre avis. E dialoguez.

E Créez une alerte. Utilisez google.fr/alerts avec le

nom et les pseudos de votre enfant, et activez la fonction marquage de Facebook dans le profil de votre ado. Il sera averti dès qu’une image à son nom sera publiée. En cas de problème, contactez les auteurs des blogs et les hébergeurs des sites pour leur demander de retirer les images ; et demandez ensuite à Google de désindexer ces pages. E Contactez les hébergeurs.

E Adressez-vous à des pros. reputationdefender.com

propose un pack payant. Ils retirent les images de votre enfant, et vous tiennent au courant de son activité. E portez plainte. En cas de diffusion d’images privées ou de harcèlement. Et, au besoin, contactez Net Écoute Famille au 0820.200.000 (0,09 €/minute). J

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amis. Or, une fois ces images diffusées sur le Web, difficile de les faire disparaître. Seule solution : contacter un à un les hébergeurs des ­sites les publiant. Laure Manaudou en a fait l’amère expérience. Au lendemain de la mise en ligne des ­clichés très intimes présentés comme ­ des images de la nageuse nue sous la douche, ses avocats ont dû envoyer près de deux cents e-mails. Mais certaines sont toujours visibles sur le Net.

un incontrôlable effet boule de neige Aux États-Unis, le sexting a fait sa ­ remière victime. Jessica Logan, une p ­lycéenne de Cincinnati (Ohio) de 18  ans, s’est pendue, le 3 juillet 2008, après avoir subi des mois de harcèlement. Son crime ? Avoir envoyé une photo d’elle nue à son petit copain ­ après quelques semaines de relation. ­Indélicat, le garçon l’a expédiée à ­quatre de ses amis. Quelques jours plus tard, les élèves de sept lycées l’avaient visionnée. Insultée à l’école, chassée des soirées étudiantes, la pauvre Jessica n’a pas tenu le choc. Aujourd’hui ses ­parents demandent qu’une loi spéci­ fique contre le sexting soit votée. En France, les textes de loi sur le droit à l’image et le respect de la vie privée peuvent être utilisés contre ces dérives. Et si la condamnation du coupable est parfois indispensable pour que la ­victime ait les moyens de se reconstruire, la répression ne peut se subs­ tituer à l’éducation. « Les parents doivent ­cesser de faire l’autruche, estime Béatrice Copper-Royer. Les jeunes ­utilisent les nouvelles technologies de manière parfaitement abusive, et il est primordial que leurs parents s’autorisent enfin à leur poser des limites. » Avant que les jeux amoureux ne tournent au cauchemar. J 41


Tout en images dans les yeux

Le jeune artiste français expose dans les rues de Paris, à partir du 3 octobre

Les héros

Avec ses portraits géants d’anonymes, le photographe infiltre les villes et accroche

Bethléem, mars 2007 Palestiniens et Israéliens alternent de chaque côté du mur de séparation. L’expo, sauvage, suscite toutes sortes de réactions : colère, indifférence, amusement, questionnement. Un prêtre : « Ces grimaces sont aussi ridicules que le mur lui-même ! »

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anonymes de JR

les passants. Ceux-ci participent alors à son projet artistique. Par Laurence Durieu

A

26 ans, JR a choisi la planète pour galerie. Ses portraits d’anonymes au format XXL, collés sur des murs, des ponts, des trains, des maisons accrochent le passant. « Il peut arracher les affiches, les graffiter, les déchirer, les taguer, les rephotographier », explique le Français, qui a démarré en 2001 des « expositions de rue » en collant ses photos de graffeurs en action. Il vient alors de trouver un appareil photo – celui d’un touriste, d’après les images qu’il renferme – perdu dans le métro parisien. « Je ne suis qu’un intermédiaire », affirme JR qui, pour rester anonyme, préfère s’effacer derrière ses initiales.

la dignité des femmes Aujourd’hui, ses projets circulent dans les rues du Brésil, du Kenya, d’Inde, ou du Moyen-Orient, où les modèles viennent à lui naturellement, comme Rosiete, une femme forte des favelas de Rio. « Je photographie les femmes, pour leur dignité, leur rôle de pilier dans la communauté. Et j’expérimente le pouvoir de l’art : les trafiquants sont venus désarmés au vernissage dans les favelas ! Ce qui se passe autour est bien plus intéressant que l’affiche elle-même. En posant des regards, on attire les regards. » À 14 ans, JR adorait déjà quitter sa banlieue pour les tunnels ou les toits de Paris « afin d’avoir un autre regard d’un lieu ». Alors aujourd’hui, il est émerveillé à l’idée d’agiter l’île Saint-Louis et son image de carte postale du beau Paris. J www.jr-art.net. Le livre Women are heroes est publié chez Gallimard.

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WEEK-ENDL’INTERVIEW THÉÂTRE > On dit de mon spectacle* qu’il est impertinent et insolent, et c’est

vrai. J’y suis allée à fond, car je voulais écrire quelque chose qui me ressemble aujourd’hui. Je pense et j’ai vécu tout ce que je raconte sur scène. Résultat, je le joue avec une joie et une malice non dissimulées. > Comparer l’accouchement à la guerre du Vietnam n’a rien d’exagéré. Quand tu subis une césarienne, qu’on t’ouvre et que tu te retrouves les entrailles à l’air alors que tu es consciente… ne me dis pas que ce n’est pas violent ! J’adore les femmes parce que je trouve que ce sont de véritables guerrières. > Contrairement aux apparences, je suis une vraie chochotte, une douillette qui passe son temps à se plaindre. J’ai mis des semaines à me remettre de ma césarienne. Ça c’est sûr, je ne suis pas Rachida Dati ! > Dans Motherfucker, tout ce que je raconte est autobiographique. À la fin du spectacle, je choisis d’aller en enfer et je découvre que c’est… non fumeur. On connaît mon angoisse de la mort, alors, comme tous les connards angoissés, je préfère conjurer le sort Mes treize et dire : « même pas peur ! ». > Ce serait mentir que d’affirmer qu’être la années comique préférée des Français ne me fait rien. Mon d’analyse ego est fl atté. Cela dit, dans mes rêves les plus fous, je m’ont n’imaginais pas d’autre manière de réussir qu’être la aidée à meilleure. Je ne supporte ni la comparaison ni la rivaaimer les lité. Je me la pète, non ? Mais quand je suis tombée sur autres ce classement, je me suis dit : « Oh putain, ça me rendrait tellement triste de me retrouver deuxième ! » Deux solutions : mourir et entrer dans la légende ou… changer de métier. > Je n’ai pas dû coucher pour y arriver, comme Madonna. Mais d’autres ont eu besoin de coucher avec moi pour y arriver. Belle revanche, non ? > L’inégalité des sexes est un de mes combats au quotidien. Avant d’avoir ma fille, je refusais l’idée d’être adulte. Aujourd’hui, je peux être responsable d’une enfant la journée et avoir l’âge d’une ado lorsque je sors le soir avec mes copines. Comme quoi, la maternité a tout de même du bon. > Le seul travers de la célébrité, mais peut-être cela tient-il à moi et à mon léger côté parano, c’est que tu ne sais plus pourquoi on s’intéresse à toi. Par exemple, j’ai mis des années à me faire des copines à Paris ; je me disais que les gens m’abordaient parce que j’étais comédienne ou pour que je les fasse rire. Depuis, je me suis soignée, j’ai un peu lâché l’affaire.

FAN DE « J’aime tout, chez Madonna, et surtout sa détermination. Elle a tracé sa route, quitte à paraître un peu cruelle. Elle a réussi sans être l’objet d’un homme. »

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E. ROBERT/VIP PRODUCTION/CORBIS

> Il faut arrêter de penser que plus on avance, plus on a la pression. C’est complètement faux. Quand tu arrives sur scène ou sur un pla-

PHOTOS : PPNY - GSNY/SPLASH NEWS/KCS PRESSE

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SAINT WOODY « J’adore Annie Hall. Et je me repasse Manhattan quand j’ai un coup de blues. Sur ses derniers films, je l’ai boudé, pour mieux le retrouver avec Whatever Works.»

SON CLAN « Depuis toujours, j’ai un côté chef de bande. Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’en faisant Foresti And Friends au Palais des Sports, avec Demaison (photo), Dubosc et les autres. »

teau de télé alors que tu es inconnu, c’est terrible. Personne ne t’écoute. Aujourd’hui, à peine arrivée, tout le monde se marre. Mais avoir des amis qui ne sont pas connus dans le métier m’aide à m’en souvenir. > Ce que m’ont apporté mes treize années d’analyse ? Elles m’ont aidée à aimer les autres. Comme vous devez le savoir, je m’aime beaucoup. Dans le genre narcissique et égocentrique, il n’y a pas mieux. Et heureusement que ça a servi à quelque chose, vu le prix que ça m’a coûté ! > Ce qui me fait flipper avec Le Palace, c’est moi. Vais-je tenir, cinq jours sur sept, pendant plus de trois mois ? J’ai beau expliquer à ma fille : « ne réveille pas maman, elle doit jouer ce soir », elle n’en a rien à foutre. C’est pas gagné ! > Croyez-moi ou pas, mais je peux crever d’une mauvaise critique. Cette envie d’être la meilleure me bouffe. Je déteste ceux qui disent : « oui, ça glisse sur moi. » Mon one-woman-show est tellement personnel que chaque mauvaise critique est une atteinte à mon intelligence et à mon talent. Je n’aime ni déplaire, ni être incomprise, ni même décevoir. Alors, à bon entendeur… 쐍

Florence Foresti ‘‘L’ENVIE D’ÊTRE LA MEILLEU RE ME BOUFFE’’ POUR SON QUATRIÈME ONE-WOMAN-SHOW, LA COMIQUE PRÉFÉRÉE DES FRANÇAIS LA JOUE 100 %

AUTOBIOGRAPHIQUE. Par Nora Sahli

(*) Motherfucker, jusqu’au 9 janvier, du mardi au samedi, à 20 h 30, au Palace, Paris 9e. Rés. : 01.40.22.60.00. Puis en tournée de fin février jusqu’en mai 2010. florenceforesti.com

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WEEK-ENDL’INTERVIEW THÉÂTRE > On dit de mon spectacle* qu’il est impertinent et insolent, et c’est

vrai. J’y suis allée à fond, car je voulais écrire quelque chose qui me ressemble aujourd’hui. Je pense et j’ai vécu tout ce que je raconte sur scène. Résultat, je le joue avec une joie et une malice non dissimulées. > Comparer l’accouchement à la guerre du Vietnam n’a rien d’exagéré. Quand tu subis une césarienne, qu’on t’ouvre et que tu te retrouves les entrailles à l’air alors que tu es consciente… ne me dis pas que ce n’est pas violent ! J’adore les femmes parce que je trouve que ce sont de véritables guerrières. > Contrairement aux apparences, je suis une vraie chochotte, une douillette qui passe son temps à se plaindre. J’ai mis des semaines à me remettre de ma césarienne. Ça c’est sûr, je ne suis pas Rachida Dati ! > Dans Motherfucker, tout ce que je raconte est autobiographique. À la fin du spectacle, je choisis d’aller en enfer et je découvre que c’est… non fumeur. On connaît mon angoisse de la mort, alors, comme tous les connards angoissés, je préfère conjurer le sort Mes treize et dire : « même pas peur ! ». > Ce serait mentir que d’affirmer qu’être la années comique préférée des Français ne me fait rien. Mon d’analyse ego est fl atté. Cela dit, dans mes rêves les plus fous, je m’ont n’imaginais pas d’autre manière de réussir qu’être la aidée à meilleure. Je ne supporte ni la comparaison ni la rivaaimer les lité. Je me la pète, non ? Mais quand je suis tombée sur autres ce classement, je me suis dit : « Oh putain, ça me rendrait tellement triste de me retrouver deuxième ! » Deux solutions : mourir et entrer dans la légende ou… changer de métier. > Je n’ai pas dû coucher pour y arriver, comme Madonna. Mais d’autres ont eu besoin de coucher avec moi pour y arriver. Belle revanche, non ? > L’inégalité des sexes est un de mes combats au quotidien. Avant d’avoir ma fille, je refusais l’idée d’être adulte. Aujourd’hui, je peux être responsable d’une enfant la journée et avoir l’âge d’une ado lorsque je sors le soir avec mes copines. Comme quoi, la maternité a tout de même du bon. > Le seul travers de la célébrité, mais peut-être cela tient-il à moi et à mon léger côté parano, c’est que tu ne sais plus pourquoi on s’intéresse à toi. Par exemple, j’ai mis des années à me faire des copines à Paris ; je me disais que les gens m’abordaient parce que j’étais comédienne ou pour que je les fasse rire. Depuis, je me suis soignée, j’ai un peu lâché l’affaire.

FAN DE « J’aime tout, chez Madonna, et surtout sa détermination. Elle a tracé sa route, quitte à paraître un peu cruelle. Elle a réussi sans être l’objet d’un homme. »

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> Il faut arrêter de penser que plus on avance, plus on a la pression. C’est complètement faux. Quand tu arrives sur scène ou sur un pla-

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SAINT WOODY « J’adore Annie Hall. Et je me repasse Manhattan quand j’ai un coup de blues. Sur ses derniers films, je l’ai boudé, pour mieux le retrouver avec Whatever Works.»

SON CLAN « Depuis toujours, j’ai un côté chef de bande. Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’en faisant Foresti And Friends au Palais des Sports, avec Demaison (photo), Dubosc et les autres. »

teau de télé alors que tu es inconnu, c’est terrible. Personne ne t’écoute. Aujourd’hui, à peine arrivée, tout le monde se marre. Mais avoir des amis qui ne sont pas connus dans le métier m’aide à m’en souvenir. > Ce que m’ont apporté mes treize années d’analyse ? Elles m’ont aidée à aimer les autres. Comme vous devez le savoir, je m’aime beaucoup. Dans le genre narcissique et égocentrique, il n’y a pas mieux. Et heureusement que ça a servi à quelque chose, vu le prix que ça m’a coûté ! > Ce qui me fait flipper avec Le Palace, c’est moi. Vais-je tenir, cinq jours sur sept, pendant plus de trois mois ? J’ai beau expliquer à ma fille : « ne réveille pas maman, elle doit jouer ce soir », elle n’en a rien à foutre. C’est pas gagné ! > Croyez-moi ou pas, mais je peux crever d’une mauvaise critique. Cette envie d’être la meilleure me bouffe. Je déteste ceux qui disent : « oui, ça glisse sur moi. » Mon one-woman-show est tellement personnel que chaque mauvaise critique est une atteinte à mon intelligence et à mon talent. Je n’aime ni déplaire, ni être incomprise, ni même décevoir. Alors, à bon entendeur… 쐍

Florence Foresti ‘‘L’ENVIE D’ÊTRE LA MEILLEU RE ME BOUFFE’’ POUR SON QUATRIÈME ONE-WOMAN-SHOW, LA COMIQUE PRÉFÉRÉE DES FRANÇAIS LA JOUE 100 %

AUTOBIOGRAPHIQUE. Par Nora Sahli

(*) Motherfucker, jusqu’au 9 janvier, du mardi au samedi, à 20 h 30, au Palace, Paris 9e. Rés. : 01.40.22.60.00. Puis en tournée de fin février jusqu’en mai 2010. florenceforesti.com

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ANDREE PUTMAN

WEEK-END TENDANCES

déco &design

LE STYL E

PUTMAN

surnommée la Papesse du design, Andrée Putman, jamais à court d’idées, prépare sa succession avec ses enfants. un bel héritage. Par Virginie Seguin

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Son empreinte à New York Rafraîchi il y a peu, le mythique hôtel Morgans sur Madison Avenue, premier du genre, n’a pas pris une ride. Lors de la restauration, un plafond lumineux a été créé par l’agence Trafik, basée à Lyon.

Photos : fabrice gousset, courtesy galerie Kreo – courtesy of Morgans – courtesy bisazza – D. r.

U

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ne monographie* à ­paraître fin octobre, un hôtel dans le 8e à Paris, dont l’inauguration est prévue pour 2011, un appartement à Dubai, une seconde collection de lunettes pour Romain Afflelou Création (RAC), un couteau pour Laguiole, et du mobilier d’extérieur édité par Fermob : cette liste, non exhaustive, de nouveautés montre que l’octogénaire snobe la retraite ! Et quand le corps ne va pas aussi vite que les idées, il faut savoir ­déléguer. Andrée Putman n’a pas trouvé mieux que ses enfants comme ambassadeurs fidèles. Tous les grands noms du luxe (Mugler, Lagerfeld, Guerlain,­ Alaïa, Balenciaga, Carita…) ont fait appel à son talent pour aménager leur espace de vente. Pourtant, Andrée Putman a toujours proclamé qu’elle ­détestait le luxe pour le luxe. « Les ­lobbies démesurés des hôtels, le faux Louis, les bouquets de 2 mètres de haut, et l’abondance immodérée de marbre, tous ces effets tape-à-l’œil sont aussi pauvres dans le dessin que dans l’exécution », ­ affirme la première professionnelle­ de la déco à déplorer la grandiloquence des palaces d’antan.

un art du subterfuge qui déjoue les codes Pionnière, elle invente le concept de boutique-hôtel à New York. Le « front desk » abstrait, et la salle de bains en carrelage noir et blanc du Morgans font alors parler de cette Française dans le monde entier. La recette appliquée en 1984 est toujours d’actualité : « Augmenter la sensation d’espace en jouant sur les hauteurs des assises et du lit, bannir le néon – un crime –, et les imprimés tapageurs qui fatiguent. » Sans oublier les fameux mariages, pauvre-riche, uséneuf, lisse-rugueux « pour que chacun mette l’autre en valeur. Associé à de la pâte de verre or, le grès cérame, la ­mosaïque des HLM, devient le comble de la préciosité », s’amuse Andrée Putman. C’est ce don pour les associations inattendues qui l’a lancée sur le créneau de la déco. Promise à une carrière de pianiste, avec cours intensifs dès 

un transport aérien Le Concorde fut l’ambassadeur de son style sobre et raffiné à travers toute la planète. le goût de la customisation En 2008, elle a relooké un piano Pleyel avec… des carreaux noir et blanc en Corian. Des matières de prédilection L’accueil du spa Anne Fontaine, en chêne et ardoise, précède une ambiance bleue. son fameux damier Il habille la collection Entrevue – une table en Corian et deux bureaux –, créée pour Bisazza.

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WEEK-END VOYAGES

Profitez de l’été indien

Échappées Belles

Des îles Scilly, EN Angleter en Italie, voici trois desti

E photos : paroli galperti/dario mainetti/cuBOimagES/LEEMAGE

n automne, mère nature réserve son plus beau visage. C’est ­l’occasion de partir pour une destination « carte postale ».

autour du lac de côme Décrit comme le plus beau site du monde par Stendhal, le lac envoûte ­littéralement ses visiteurs. Surtout en automne, lorsque la brume enveloppe le paysage. Le meilleur moyen de le découvrir est d’embarquer sur l’un des bateaux qui font la navette entre les ­villages côtiers, et d’improviser une balade au gré des somptueux palais néoclassiques, telles la villa Carlotta ou la villa Melzi, dont les jardins sont de véritables chefs-d’œuvre. Y aller De l’aéroport de Milan Malpensa,­ Côme est à 30 km, ou prendre un train au départ de Milan (45 min). Dormir Sur les hauteurs de Côme, la villa Simplicitas e Solferino a des airs de maison de famille. Dès 65 e par personne, la nuit en ½ pension, villasimplicitas.it À Bellagio, l’hôtel Florence a un chic fou, et une belle terrasse qui sur-  70

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Lac de Côme Station huppée, fréquentée­ par les grandes familles d’industriels milanais et la jet-set, la destination reste malgré tout accessible.

re, à LA CROATE Rovinj, en passant par Côme, Par Delphine Sampic Berger nations idéales à deux.

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LES WEEK-ENDS DE

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SÉJOURS DE CHARME À PRIX CANON ! 4au5lie € u de 62€*

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CHÂTEAU SAINTE-CATHERINE***

Un magnifique château XVIe siècle où a séjourné Joséphine de Beauharnais. Vous pourrez profiter de paisibles instants dans le grand parc de 8 hectares et de la piscine pour vous détendre. Avec sa décoration élégante, cette demeure, marquée du sceau de l’histoire, vous séduira aussi pour le confort et le calme de ses chambres. *Prix par personne pour une nuit et un petit déjeuner en chambre double : 45 € au lieu de 62 €, soit 27 % d’économie.

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Relais & Châteaux

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Entre l’Alsace et les Vosges, au pied de la station du Champ-du-Feu, Colroy-la-Roche a conservé son caractère majestueux, dans un paysage vallonné où se côtoient chaumes, bruyères et rivières sauvages. Dans une maison cossue, l’hostellerie de la Cheneaudière propose de grandes chambres doubles confortables de 33 m², avec un lit king size, s’ouvrant sur la nature grâce à une terrasse, orientation sud ou ouest. Les chambres sont équipées de la Wi-fi ainsi que d’un écran plat avec lecteur DVD, les salles de bains sont spacieuses. Si vous voulez profiter d’un moment de relaxation, la piscine intérieure, le sauna, le bain bouillonnant et la salle de massage vous invitent au bien-être. Vous pourrez toujours prendre rendez-vous avec les masseurs relaxologues afin qu’ils vous prodiguent des soins personnalisés. Le restaurant aux boiseries anciennes vous propose une cuisine gourmande aux recettes authentiques de l’Alsace. Un menu gastronomique de trois plats vous est proposé par le chef.

Petit hôtel de charme face à la mer, au cœur de la presqu’île de Crozon. Après une journée iodée, le salon avec son feu de cheminée vous accueille pour un moment de détente. Les chambres, à la déco soignée, disposent d’une vue sur mer ou sur cour. Le restaurant gastronomique se situe face à la mer. On y déguste des spécialités de la mer et des produits du terroir, comme du homard du vivier, des huîtres, de la soupe de poissons, du confit de cochon ou encore la pêche du jour... *Prix par personne pour une nuit et un petit déjeuner en chambre double : 28 € au lieu de 36 €, soit 22 % d’économie.

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la griffe du chat Par Philippe Geluck

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