VSD 1677 du 14 au 20 octobre 2009

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BEL : 2,80 € - CH : 5,50 FS - CAN : 8 $C – A : 3,60 € - D : 3,60 € - ESP : 3,20 € – GR : 3,20 € - ITA : 3,20 € – LUX : 2,80 € – NL : 3,30 € - PORT.CONT. : 3,20 € –DOM : AVION : 4 € – MAROC : 30 DH – TUNISIE : 4 200 TDU - ZONE CFA AVION : 3 000 CFA - ZONE CFP AVION : 950 CFP. PHOTOS : D. ROUVRE/CORBIS OUTLINE - ABACA - L. HAHN/PRESSE SPORT - D. R.

2,40€ N° 1677 - DU 14 AU 20 OCT. 2009

VSD.FR

LE PREMIER HEBDO D’INFORMATION DU WEEK-END

PRINCE

LA FOLLE SEMAINE D’UNE DIVA

DAN BROWN

LE TRIOMPHE DE SON NOUVEAU «DA VINCI CODE»

EMMANUELLE SEIGNER

LA VIE SANS POLANSKI LES POLITIQUES AU RÉGIME

POUR FAIRE LE POIDS, ILS IMITENT SARKOZY

JOAKIM NOAH

«J’AI ÉCHAPPÉ À LA DÉPRESSION »

frédéric

‘‘LE PRÉSIDENT M’A DIT: RENTRE-LEUR DEDANS’’

Mitterrand VSD A SUIVI LE MINISTRE, EN PLEINE TEMPÊTE MÉDIATIQUE. ENQUÊTE ET INTERVIEW

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M 01713 - 1677 - F: 2,40 E

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EN COUVERTURE REBONDISSEMENT À Bordeaux, le weekend dernier, pour inaugurer la première Biennale d’art contemporain au côté d’Alain Juppé, le ministre de la Culture espérait tourner la page. Mais une autre polémique, venue de l’île de La Réunion, en a décidé autrement.

FRÉDÉRIC MITTERRAND SE PRÉPARE À DE NOUVELLES ATTAQUES

ÉRIC TRAVERS/SIPA PRESS POUR VSD

‘‘JE ME DEMANDE D’OÙ VIENDRA LA PROCHAINE TORPILLE !’’ Face au scandale, le ministre de la Culture reste déterminé. Interviewé ce week-end, il assure à VSD qu’il ne démissionnera pas. Et s’exprime sur ses soutiens et ses détracteurs, en reconnaissant une part d’erreur. Par Stéphane Lepoittevin

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VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

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EN COUVERTURE REBONDISSEMENT À Bordeaux, le weekend dernier, pour inaugurer la première Biennale d’art contemporain au côté d’Alain Juppé, le ministre de la Culture espérait tourner la page. Mais une autre polémique, venue de l’île de La Réunion, en a décidé autrement.

FRÉDÉRIC MITTERRAND SE PRÉPARE À DE NOUVELLES ATTAQUES

ÉRIC TRAVERS/SIPA PRESS POUR VSD

‘‘JE ME DEMANDE D’OÙ VIENDRA LA PROCHAINE TORPILLE !’’ Face au scandale, le ministre de la Culture reste déterminé. Interviewé ce week-end, il assure à VSD qu’il ne démissionnera pas. Et s’exprime sur ses soutiens et ses détracteurs, en reconnaissant une part d’erreur. Par Stéphane Lepoittevin

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époque people

B

ien qu’elle soit autorisée à rendre visite à son mari une fois par ­semaine, Emmanuelle Seigner n’a fait qu’une fois le voyage en Suisse, depuis l’arrestation de Roman Polanski. La ­comédienne préfère lui parler au ­téléphone, chaque matin, au centre de ­rétention où le réalisateur, âgé de 76 ans, est ­incarcéré depuis son interpellation à l’aéroport de Zurich, le 26 septembre dernier. Très affectée, la sœur aînée des Seigner, 43 ans, qui a épousé le cinéaste français le 30 août 1989 vit désormais ­retranchée dans son appartement parisien de l’avenue Montaigne (8e).

photos : D. R.

son album repoussé Alors que la sortie de son second ­album « Dingue », où figure un duo avec son époux, était prévue pour le 2 novem­bre ­prochain, elle a choisi de la reporter au 25  janvier 2010, afin de se consacrer à sa fille Morgane (16 ans) et à son fils ­Elvis (9 ans), déscolarisés depuis l’arrestation de leur père. Une mesure de protection prise après le tourbillon médiatique qui s’est abattu sur leur ­famille. Inquiet « du point de vue psychique et physique » pour son client qu’il dit « très abattu et très anxieux pour ses ­enfants et sa femme qu’il adore », l’avocat de Polanski, Me  Hervé ­Témime, espère que le ­tri­bunal pénal du comté suisse de ­ Bellinzona étudiera la demande de ­libération provisoire de son client dans les jours qui viennent..J

Fidèle soutien de son mari

Emmanuelle tient bon

L’épouse de pour proté téléphoni

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discrète balade La comédienne (ici, lors d’une de ses rares ­sorties, dans les rues de la capitale sur le chemin de son ­coiffeur, le 10 octo­ bre) et le cinéaste de trente-trois ans son aîné forment toujours un ­couple soudé.

Seigner

Roman Polanski privilégie la discrétion ger ses enfants, mais elle reste en contact que quotidien avec leur père. Par Isabelle Spaak VSD n° 1677 du 14 au 20 octobre 2009

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POLITIQUESENQUÊTE

NICOLAS SARKOZY L’A DIT À SES MINISTRES : LE MODÈLE DU SÉNATEUR BON VIVANT N’EST PLUS EN VOGUE. IL FAUT MANGER SAIN ET APPARAÎTRE TONIQUE. Par Pascale Tournier DOMINIQUE DE VILLEPIN

Sport, et menu trois étoiles.

L’ancien Premier ministre fait tout pour garder une forme olympique. Il sait que sa silhouette élancée pèse dans sa cote de popularité. Il jogge très régulièrement (ici, au bois de Boulogne, en septembre) et a un faible pour le tennis. Ce marathonien reste néanmoins un gastronome.

3 footings

PHOTOS : D. R. - KOVARIK/AFP - REA

par semaine

NICOLAS SARKOZY

Discipline de fer, jogging et stricte hygiène de vie.

ment, ce qu’il jugeait incompatible avec un poste au gouvernement. Le Dr Jean-Michel Cohen, qui reçoit de plus en plus de politiques, n’est pas étonné d’un tel comportement : « Comme tous ceux qui ont réussi à maigrir, le président est à la fois dans l’eupho26

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À l’Élysée, il n’y a plus de buffet de charcuterie ni de chocolat, comme au début du quinquennat. Nicolas Sarkozy les a supprimés. Carla Bruni, ex-top model, l’a initié aux règles de la diététique. De 2007 (à g.) à aujourd’hui (à dr.), il a perdu une taille et demie de pantalon.

-7 kg

rie et dans le prosélytisme. » Attentif aux sondages d’opinion, Nicolas Sarkozy sait aussi que le modèle du sénateur rondouillard ne correspond plus aux attentes des Français. « Avant, les élus étaient obligés de se montrer bons vivants. Être gros donnait de l’autorité. À présent, ils doivent avant tout apparaître efficaces », estime Dominique Paillé, porte-parole 쐌쐌쐌 27

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POLITIQUESENQUÊTE

NICOLAS SARKOZY L’A DIT À SES MINISTRES : LE MODÈLE DU SÉNATEUR BON VIVANT N’EST PLUS EN VOGUE. IL FAUT MANGER SAIN ET APPARAÎTRE TONIQUE. Par Pascale Tournier DOMINIQUE DE VILLEPIN

Sport, et menu trois étoiles.

L’ancien Premier ministre fait tout pour garder une forme olympique. Il sait que sa silhouette élancée pèse dans sa cote de popularité. Il jogge très régulièrement (ici, au bois de Boulogne, en septembre) et a un faible pour le tennis. Ce marathonien reste néanmoins un gastronome.

3 footings

PHOTOS : D. R. - KOVARIK/AFP - REA

par semaine

NICOLAS SARKOZY

Discipline de fer, jogging et stricte hygiène de vie.

ment, ce qu’il jugeait incompatible avec un poste au gouvernement. Le Dr Jean-Michel Cohen, qui reçoit de plus en plus de politiques, n’est pas étonné d’un tel comportement : « Comme tous ceux qui ont réussi à maigrir, le président est à la fois dans l’eupho26

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À l’Élysée, il n’y a plus de buffet de charcuterie ni de chocolat, comme au début du quinquennat. Nicolas Sarkozy les a supprimés. Carla Bruni, ex-top model, l’a initié aux règles de la diététique. De 2007 (à g.) à aujourd’hui (à dr.), il a perdu une taille et demie de pantalon.

-7 kg

rie et dans le prosélytisme. » Attentif aux sondages d’opinion, Nicolas Sarkozy sait aussi que le modèle du sénateur rondouillard ne correspond plus aux attentes des Français. « Avant, les élus étaient obligés de se montrer bons vivants. Être gros donnait de l’autorité. À présent, ils doivent avant tout apparaître efficaces », estime Dominique Paillé, porte-parole 쐌쐌쐌 27

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ÉPOQUEPEOPLE

JEUX DE RÔLE Saïda et Gérard ont choisi de revenir au château d’Écouen, musée national de la Renaissance, lieu de tournage de Rose et Noir. En 2006, avec son spectacle, Monsieur accordéon, elle racontait son enfance dans le Nord. « Aujourd’hui, j’ai envie de mettre en scène, j’inverserai les rôles, tu seras l’acteur principal », confie Saïda.

GÉRARD JUGNOT ET SAÏDA JAWAD

‘‘

‘‘SAÏDA M’A OUVERT LES YE UX SUR LA DIFFÉRENCE’’ ILS PARTAGENT LEUR VIE DEPUIS SIX ANS, ET AUJOURD’HUI L’AFFICHE DE ROSE ET NOIR, QU’IL

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VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

A RÉALISÉ. UNE COMPLICITÉ DE TOUS LES INSTANTS. Par Olivier Bousquet. Photos : Philippe Quaisse/Pasco VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

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ÉPOQUEPEOPLE

JEUX DE RÔLE Saïda et Gérard ont choisi de revenir au château d’Écouen, musée national de la Renaissance, lieu de tournage de Rose et Noir. En 2006, avec son spectacle, Monsieur accordéon, elle racontait son enfance dans le Nord. « Aujourd’hui, j’ai envie de mettre en scène, j’inverserai les rôles, tu seras l’acteur principal », confie Saïda.

GÉRARD JUGNOT ET SAÏDA JAWAD

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‘‘SAÏDA M’A OUVERT LES YE UX SUR LA DIFFÉRENCE’’ ILS PARTAGENT LEUR VIE DEPUIS SIX ANS, ET AUJOURD’HUI L’AFFICHE DE ROSE ET NOIR, QU’IL

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A RÉALISÉ. UNE COMPLICITÉ DE TOUS LES INSTANTS. Par Olivier Bousquet. Photos : Philippe Quaisse/Pasco VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

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ÉPOQUESPORT LES CINQ CHIFFRES CLÉS

➤ NÉ LE 25 FÉVRIER 1985, À NEW YORK

Malgré sa triple nationalité américaine, française et suédoise, il choisit l’équipe de France de basket.

➤ 49,5, COMME LA POINTURE DE SES CHAUSSURES Avec ses 2,11 mètres pour 105 kilos, Joakim Noah fait partie des « grands » de la NBA.

➤ 1,35 M €

Son salaire annuel négocié en 2007 pour trois saisons. L’an passé, il a joué en moyenne vingt minutes par match.

➤ DEUX CENTS SHOOTS ACCOMPLIS APRÈS CHAQUE ENTRAÎNEMENT

Son taux de réussite au lancer franc est passé de 63 à 80 %.

➤ DEUX TITRES DE CHAMPION UNIVERSITAIRE, EN 2006 ET 2007, AVEC FLORIDA

Il est élu meilleur joueur des finales.

JOAKIM NOAH ‘‘J’AI FAILLI FAIRE UNE DÉPRESSION’’

À 24 ANS, CE FILS DE STAR EST LUI-MÊME L’UN DES JOUEURS VEDETTES DES CHICAGO BULLS. SANS AVOIR PRIS LA GROSSE TÊTE. Par Jérôme Jessel

VSD. La saga familiale des Noah

est inédite : votre grand-père, footballeur ; votre père, champion de tennis, et vous, qui faites désormais partie du gotha du basket mondial.

VSD. Votre père est-il un exemple

Je me demande ce que mon fils fera, si j’en ai un (rire) ! C’est avant tout le travail et la passion que nous avons en commun. Papi était un gros bosseur et papa aussi travaillait très dur. Chaque matin avant d’aller à l’école, il se coltinait des séances de jogging parfois dans le froid et la neige. Dans le sport, il n’y a pas de mensonges. Il faut travailler plus que les autres, sinon les adversaires te mangent.

J. N. J’ai grandi en le regardant et en étant

Joakim Noah.

pour vous ?

conscient de sa célébrité et du fait qu’il soit tant aimé en France. Je serai toujours le fils de Yannick. C’est mon papa, mais aussi mon meilleur pote. Je l’ai tous les jours au téléphone. Il est à 200 % derrière moi, il m’encourage tellement que je l’entends des tribunes. J’adore quand il vient me voir, je me sens pousser des ailes. VSD. Il vous raconte ses propres

expériences de champion ? J. N. Oui, et son avis est toujours très im-

’’

portant. Il n’est pas donneur de leçons pour un sou, il ne me dit jamais « Fais ci ou fais ça ». Il me fait partager son vécu. Il a été confronté aux mêmes situations que moi : les charges d’entraînement, la pression des médias et du public.

PHOTOS : PRESSE SPORT – DEVLIN/ABACA – HAHN/L’ÉQUIPE/PRESSE SPORT – D. R.

‘‘

Mon père est à 200 % derrière moi. Il m’encourage tellement que je l’entends des tribunes

Le sport de haut niveau est-il inscrit dans vos gènes ?

VSD. À votre âge, votre père avait

gagné Roland-Garros et affrontait une redoutable dépression. J. N. Oui je l’ai appris récemment lors d’un reportage. Nous n’en avions jamais parlé ensemble. Moi aussi, j’ai failli tomber en dépression après mon premier titre universitaire avec Florida en 2006. Je me sentais très seul à l’époque et je ne savais pas encore que je pourrais intégrer la NBA. Encore une fois mon père m’a beaucoup aidé à ce moment-là, en me disant que ces coups de blues étaient normaux dans une carrière de sportif.

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REPOS DU CHAMPION Cet été, à SaintBarthélemy avec sa petite amie.

PROGRESSION Le pivot veut augmenter son temps de jeu et améliorer ses statistiques de dix rebonds et sept points par match. VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

ne changerais rien à ma vie. Il y a dix ans, j’allais voir à Paris les matchs de préparation des Chicago Bulls, aujourd’hui, c’est moi qui suis sur le parquet et qui porte ce maillot mythique. Un rêve que je fais depuis mes 8 ans. VSD. Et quels sont vos autres rêves ?

VSD. À quoi ressemble la vie d’un

Oh, j’en ai plein. Gagner un titre NBA. Bien gagner ma vie. Gagner aussi avec l’équipe de France. Je kiffe vraiment de jouer avec les Bleus, au-delà de la fierté nationale, j’adore les mecs qui y jouent. J’espère pouvoir être de l’aventure l’an prochain pour les Mondiaux et en 2012 pour les jeux Olympiques.

basketteur de NBA ?

VSD. En équipe de France,

J. N. On

FAMILLE BÉNIE Avec son grand-père, Zacharie, 72 ans, ancien joueur de football professionnel, et Yannick, 49 ans.

PASSIONNÉ Joakim Noah a acheté cette maison dans la banlieue de Chicago car il y a un playground en béton. Pendant ses repos, il continue de s’entraîner au tir.

est toujours sur la route, dans des avions. Parfois, le matin, je me lève à l’hôtel et je ne sais plus où je suis. En cinq jours, on peut jouer jusqu’à quatre matchs. C’est un rythme de fou, mais je

VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

J. N.

vous avez côtoyé Tony Parker… J. N. Oui, lui, c’est le boss. Il a tout gagné

et ne se prend pas la tête. J’ai le plus profond respect pour lui. Il donne tout en équipe de France. Il a même essayé de

‘‘

En cinq jours, on peut jouer jusqu’à quatre matchs. C’est un rythme de fou, mais je ne changerais rien à ma vie

’’

convaincre les dirigeants de Chicago de me laisser jouer l’Euro avec les Bleus. Sans succès, mais j’ai beaucoup progressé durant les quinze jours que j’ai passés avec lui. VSD. Désormais vous marchez sur ses

traces. Votre nouvelle notoriété créet-elle une pression supplémentaire ? J. N. Non, j’ai grandi et je me sens bien

dans mes baskets, connu ou pas ! VSD. L’ombre de Michael Jordan

plane-t-elle toujours au-dessus des Chicago Bulls ? J. N. Oui, bien sûr, grâce à lui ce club est

devenu mythique. Même quand nous jouons mal le stade fait le plein. VSD. Êtes-vous déçu que Chicago

n’ait pas eu les JO 2016 ? J. N. Non, je suis même plutôt content.

Rio, c’est génial. Le Brésil est un pays que j’adore, et pas seulement pour le foot. 쐍 37

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ÉPOQUESPORT LES CINQ CHIFFRES CLÉS

➤ NÉ LE 25 FÉVRIER 1985, À NEW YORK

Malgré sa triple nationalité américaine, française et suédoise, il choisit l’équipe de France de basket.

➤ 49,5, COMME LA POINTURE DE SES CHAUSSURES Avec ses 2,11 mètres pour 105 kilos, Joakim Noah fait partie des « grands » de la NBA.

➤ 1,35 M €

Son salaire annuel négocié en 2007 pour trois saisons. L’an passé, il a joué en moyenne vingt minutes par match.

➤ DEUX CENTS SHOOTS ACCOMPLIS APRÈS CHAQUE ENTRAÎNEMENT

Son taux de réussite au lancer franc est passé de 63 à 80 %.

➤ DEUX TITRES DE CHAMPION UNIVERSITAIRE, EN 2006 ET 2007, AVEC FLORIDA

Il est élu meilleur joueur des finales.

JOAKIM NOAH ‘‘J’AI FAILLI FAIRE UNE DÉPRESSION’’

À 24 ANS, CE FILS DE STAR EST LUI-MÊME L’UN DES JOUEURS VEDETTES DES CHICAGO BULLS. SANS AVOIR PRIS LA GROSSE TÊTE. Par Jérôme Jessel

VSD. La saga familiale des Noah

est inédite : votre grand-père, footballeur ; votre père, champion de tennis, et vous, qui faites désormais partie du gotha du basket mondial.

VSD. Votre père est-il un exemple

Je me demande ce que mon fils fera, si j’en ai un (rire) ! C’est avant tout le travail et la passion que nous avons en commun. Papi était un gros bosseur et papa aussi travaillait très dur. Chaque matin avant d’aller à l’école, il se coltinait des séances de jogging parfois dans le froid et la neige. Dans le sport, il n’y a pas de mensonges. Il faut travailler plus que les autres, sinon les adversaires te mangent.

J. N. J’ai grandi en le regardant et en étant

Joakim Noah.

pour vous ?

conscient de sa célébrité et du fait qu’il soit tant aimé en France. Je serai toujours le fils de Yannick. C’est mon papa, mais aussi mon meilleur pote. Je l’ai tous les jours au téléphone. Il est à 200 % derrière moi, il m’encourage tellement que je l’entends des tribunes. J’adore quand il vient me voir, je me sens pousser des ailes. VSD. Il vous raconte ses propres

expériences de champion ? J. N. Oui, et son avis est toujours très im-

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portant. Il n’est pas donneur de leçons pour un sou, il ne me dit jamais « Fais ci ou fais ça ». Il me fait partager son vécu. Il a été confronté aux mêmes situations que moi : les charges d’entraînement, la pression des médias et du public.

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Mon père est à 200 % derrière moi. Il m’encourage tellement que je l’entends des tribunes

Le sport de haut niveau est-il inscrit dans vos gènes ?

VSD. À votre âge, votre père avait

gagné Roland-Garros et affrontait une redoutable dépression. J. N. Oui je l’ai appris récemment lors d’un reportage. Nous n’en avions jamais parlé ensemble. Moi aussi, j’ai failli tomber en dépression après mon premier titre universitaire avec Florida en 2006. Je me sentais très seul à l’époque et je ne savais pas encore que je pourrais intégrer la NBA. Encore une fois mon père m’a beaucoup aidé à ce moment-là, en me disant que ces coups de blues étaient normaux dans une carrière de sportif.

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REPOS DU CHAMPION Cet été, à SaintBarthélemy avec sa petite amie.

PROGRESSION Le pivot veut augmenter son temps de jeu et améliorer ses statistiques de dix rebonds et sept points par match. VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

ne changerais rien à ma vie. Il y a dix ans, j’allais voir à Paris les matchs de préparation des Chicago Bulls, aujourd’hui, c’est moi qui suis sur le parquet et qui porte ce maillot mythique. Un rêve que je fais depuis mes 8 ans. VSD. Et quels sont vos autres rêves ?

VSD. À quoi ressemble la vie d’un

Oh, j’en ai plein. Gagner un titre NBA. Bien gagner ma vie. Gagner aussi avec l’équipe de France. Je kiffe vraiment de jouer avec les Bleus, au-delà de la fierté nationale, j’adore les mecs qui y jouent. J’espère pouvoir être de l’aventure l’an prochain pour les Mondiaux et en 2012 pour les jeux Olympiques.

basketteur de NBA ?

VSD. En équipe de France,

J. N. On

FAMILLE BÉNIE Avec son grand-père, Zacharie, 72 ans, ancien joueur de football professionnel, et Yannick, 49 ans.

PASSIONNÉ Joakim Noah a acheté cette maison dans la banlieue de Chicago car il y a un playground en béton. Pendant ses repos, il continue de s’entraîner au tir.

est toujours sur la route, dans des avions. Parfois, le matin, je me lève à l’hôtel et je ne sais plus où je suis. En cinq jours, on peut jouer jusqu’à quatre matchs. C’est un rythme de fou, mais je

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J. N.

vous avez côtoyé Tony Parker… J. N. Oui, lui, c’est le boss. Il a tout gagné

et ne se prend pas la tête. J’ai le plus profond respect pour lui. Il donne tout en équipe de France. Il a même essayé de

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En cinq jours, on peut jouer jusqu’à quatre matchs. C’est un rythme de fou, mais je ne changerais rien à ma vie

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convaincre les dirigeants de Chicago de me laisser jouer l’Euro avec les Bleus. Sans succès, mais j’ai beaucoup progressé durant les quinze jours que j’ai passés avec lui. VSD. Désormais vous marchez sur ses

traces. Votre nouvelle notoriété créet-elle une pression supplémentaire ? J. N. Non, j’ai grandi et je me sens bien

dans mes baskets, connu ou pas ! VSD. L’ombre de Michael Jordan

plane-t-elle toujours au-dessus des Chicago Bulls ? J. N. Oui, bien sûr, grâce à lui ce club est

devenu mythique. Même quand nous jouons mal le stade fait le plein. VSD. Êtes-vous déçu que Chicago

n’ait pas eu les JO 2016 ? J. N. Non, je suis même plutôt content.

Rio, c’est génial. Le Brésil est un pays que j’adore, et pas seulement pour le foot. 쐍 37

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monde reportage en californie

Pour voir l’avenir en vert des criminels repentis et des chômeurs sont formés aux « métiers verts ». Un modèle à suivre  ? Par Armelle Vincent. Photos : Gilles Mingasson pour VSD

Des jobs dans le vent Ces apprentis techniciens d’­éoliennes viennent des quatre coins du pays, après avoir ­perdu leur emploi dans la construction ou l’automobile. Ils suivent une formation à Kern Valley (ci-dessus), région rurale californienne, dans un centre en pointe sur les ­emplois verts. Ici, Cullen Curarelli, plombier au chômage, grimpe pour la première fois.

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VSD n° 1677 du 14 au 20 octobre 2009


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Tout en images insolite

P

ourquoi le plaisir de « Lycra Boy » réside-t-il dans le port de ces curieuses combinaisons de latex, qu’il se confectionne lui-même dans son petit studio, dès que ses loisirs lui en laissent l’occasion ? À vrai dire, cet homme de 35 ans, paysagiste domicilié en Essonne et qui préfère garder l’anonymat, n’en sait trop rien. « Ça ne se raconte pas, ça se vit », s’excuse cet adepte d’une seconde peau, qui le rend méconnaissable.

un fétichisme très soft Cette volupté remonte à l’enfance, forcément ; il rêvait de devenir danseur. Contre la volonté de maman à qui il piquait son « académique », ce collant intégral des danseurs, qu’il ne quitta quasiment plus. Il a découvert sur le Net qu’il n’était pas le seul adepte de cette forme de fétichisme soft. De fait, cette pratique est très en vogue au Japon, où elle est connue sous l’appellation « zentai », contraction de « zenchin » et de « taitsu », qui signifie « le corps tout entier ». Elle fait aussi des émules dans les milieux artistiques branchés. Le photographe Marcy Anarchy a notamment immortalisé des femmes « habillées » d’une seconde peau fluo. La cinéaste néerlandaise Joanneke Meester a, elle, réalisé des vidéos mettant en scène des poupées vivantes emballées dans des combinaisons blanches. Lycra Boy ne revendique, lui, aucune démarche artistique ; il apprécie « simplement » la caresse de la matière. Et il se « démène » pour que cette pratique « ludique, sans connotation sexuelle » ne soit plus assimilée aux pratiques sadomasochistes et autres sulfureuses expériences. J

Ils trouvent un plaisir sensuel à revêtir ces combinaisons moulantes

heureux da

Des adeptes du Zentai se retrouvent chez eux, ou dans la nature, pour s’adonner à cette 52

VSD n° 1677 du 14 au 20 octobre 2009


Martiens en goguette ? Non. Lycra Boy, qui vit en banlieue parisienne, enfile régulièrement sa combinaison, pour « se sentir un autre ». « Il n’y a rien de sexuel làdedans », expliquet-il. Il a entraîné son épouse (à dr.) et un ami (à g.) dans son « délire ».

ns leur seconde peau

pratique ludique venue du Japon. VSD n° 1677 du 14 au 20 octobre 2009

Par Suzy Milaud. Photos : Christian Luth/Story Box/Bureau 233 53


WEEK-ENDMUSIQUE LOST IN TRANSLATION Le bas de Shinjuku, un mélange de Pigalle et de Halles, quartier interlope qui se refuse à dormir et où l’on trouve absolument tout. Malgré la barrière de la langue, Sanseverino y a acheté des poupées pour ses filles.

AVANT LA SORTIE DE SON ALBUM, LE CHANTEUR A RODÉ SES TITRES SUR DES SCÈNES JAPONAI SES.

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VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

NOUS L’AVONS SUIVI.

VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

Par Christian Eudeline. Photos : Philippe Delacroix pour VSD

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WEEK-ENDMUSIQUE LOST IN TRANSLATION Le bas de Shinjuku, un mélange de Pigalle et de Halles, quartier interlope qui se refuse à dormir et où l’on trouve absolument tout. Malgré la barrière de la langue, Sanseverino y a acheté des poupées pour ses filles.

AVANT LA SORTIE DE SON ALBUM, LE CHANTEUR A RODÉ SES TITRES SUR DES SCÈNES JAPONAI SES.

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NOUS L’AVONS SUIVI.

VSD N° 1677 DU 14 AU 20 OCTOBRE 2009

Par Christian Eudeline. Photos : Philippe Delacroix pour VSD

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WEEK-END VOYAGES

le cœur d’une cité Nichés au creux de l’irréel Vallon des Auffes, les pieds dans l’eau, Jeannot (04.91.52.11.28) et Fonfon (04.91.52.14.38) font le plein chaque soir, l’un pour ses pizzas, l’autre pour sa bouillabaisse.

MarSEILLE chic et peu chère ! LES « CAPITALES » à prix malins

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➝ made in marseille Dans son show room, Céline Basset-Biagi, la créatrice des cartables, trousses, etc., délicieu­ sement rétro, signés Miniséri, vend aussi des fins de série 20 % moins cher. 120, bd Vauban, 04.91.42.17.26.

en tribu Cette « auberge espagnole », aménagée avec un goût sûr par un ancien décorateur de cinéma, propose des chambres doubles (70 €) ou à plusieurs (lit à 25 €). Le Vertigo, 42, rue des PetitesMaries, 04.91.91.07.11.

L’antique Massilia joue les modernes sans perdre son identité populaire. Entre Vieux-port et boutiques design du Panier, nos adresses incontournables. Par Delphine

Sampic Berger. Photos : Jean Picard/VSD. Vsd n° 1677 du 14 au 20 octobre 2009

hot spot Une déco qui mixe couleurs et design, une ambiance décontractée malgré ses 4 étoiles, et des chambres XXL qui s’affichent à partir de 115 € sur le Net. New Hotel of Marseille, 71, bd CharlesLivon, 04.91.315.315.

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arseille. Le nom évoque une série de clichés de « carte postale » qui font parfois grincer des dents ses habitants. La bouillabaisse et le pastis, Marcel Pagnol et sa trilogie, l’histoire de la sardine qui bouchait le port et aussi des lieux mythiques qui dessinent le pourtour de la cité phocéenne : la Canebière, le Vieux-Port, le Panier ou encore Notre-Dame-de-laGarde, rebaptisée la « Bonne Mère », qui veille sur plus de huit cents mille âmes. Ville d’essence populaire, frondeuse et fière, elle a su s’enrichir depuis toujours des nombreuses vagues d’immigration qui y ont déferlé, sources aujourd’hui de sa vitalité exceptionnelle. Car le plus grand ­trésor de la ville, ce sont les Marseillais. Qu’ils soient chanteur de rap (Akhenaton), auteurs de ­polars à ­succès (Jean-Claude Izzo, Gilles Del Pappas…), ­comiques (Titoff, ­Patrick Bosso), créateurs (Sugar, Gas By Marie, Le Temps des cerises, Miniséri…), footballeurs de légende (Éric Cantona, ­Zinédine ­Zidane…) ou simples ano­ nymes, tous contribuent à sa renommée et à son ­explosion artistique et touris­ tique. ­Résultat, elle est devenue une ville d’avant-garde où l’on compte plus de fauteuils de théâtre par habitant qu’à

­ aris, pas moins de vingt-deux ­musées, P dont l’original musée de la Mode et le très attendu MuCEM ­(Musée des Civilisations de l’Europe et de la ­Méditerranée) installé dans un fort Saint-Jean réhabilité, trois fes­tivals de renom, dont l’incroyable Fiesta des Suds qui commence ce weekend (du 16 au 24 octobre).

capitale européenne de la culture pour 2013 Électrisée par tant d’élan, Marseille ­s’offre le tramway, annexe 500 hectares de friche entre la gare Saint-Charles et La Joliette pour créer un nouveau quartier phare, Euromed, mis en scène par des stars de l’architecture (Jean Nouvel, Rudy Ricciotti, Zaha Hadid, Mas­s­i­ miliano Fuksas), dépoussière ses hôtels, en crée de tout neufs et pare ses rues de boutiques à l’enseigne de ses jeunes ­talents. Et, toujours, ses belles plages, ses calanques tranquilles, et les îles du Frioul si proches qu’on a l’impression de pouvoir les toucher du doigt. Bref, rien d’étonnant à ce qu’elle ait été désignée pour devenir la capitale européenne de la culture en 2013. En TGV, en voiture ou même en bateau, foncer redécouvrir Marseille. J Plus d’infos sur marseille-tourisme.com

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WEEK-END MOTEUR

scooters hybrides, économiques…

les nouveaux 125 cm au banc d’essai Le Piaggio MP3 Hybrid est le plus sûr et le moins polluant des scooters 125. Mais le prix de cette efficacité est lourd, face aux nouvelles machines à grandes roues. Par Jean-Luc Moreau. Photos : Yves Bottalico pour VSD

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n ne présente plus le MP3 Piaggio. Ce scooter à trois roues a révolutionné l’univers de la moto en apportant une solution à son plus gros problème : celui de la sécurité. Aujourd’hui, il s’attaque au deuxième handicap de la catégorie : la pollution. Contrairement à une idée reçue, les motos ne sont pas très vertueuses. Selon une récente étude néerlandaise, leurs émissions de CO2 par passager et par kilomètre sont même supérieures à celles d’un avion long-courrier. En clair, il y a des progrès à faire au niveau de la consommation. Pour y arriver, les ingénieurs de Piaggio ont adopté une solution déjà utilisée en automobile : l’hybridation. Ils ont donc adjoint un moteur électrique (de 3,5 ch) au moteur à essence 125 cm3 (15 ch) du MP3. Mais ce n’est pas tout. Ses batteries lithium-ion peuvent se recharger sur le secteur (en trois heures) et permettent un fonctionnement 100 % électrique.

enfin propre ! Le Piaggio MP3 se distinguait des autres scooters par ses trois roues favorisant la stabilité. Aujourd’hui, il tente de creuser l’écart en matière de pollution, grâce à une motorisation hybride essence/électrique.

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piaggiO mp3 hybrid Le MP3 Hybrid propose ainsi quatre modes de fonctionnement, que le conducteur sélectionne au guidon. Le mode Hybrid power, dans lequel les deux moteurs fonctionnent de concert pour des performances maximales et une consommation la plus basse possible. Le mode Hybrid charge, où le moteur électrique se transforme en générateur pour recharger les batteries. Et deux modes 100 % électriques, un en marche avant et l’autre en marche arrière. Sur la première position, le MP3 Hybrid se montre plus dynamique que le 125 standard. Le couple instantané du moteur électrique (15 Nm) permet des démarrages plus vifs. Mais il ne se transforme pas pour autant en bête de course, parce que l’engin 

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WEEK-END Tvsd

« tournez manège ! » tf1

« pop com » canal+

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E

Sébastien Cauet s’est glissé avec délice, ça se voit, dans la peau du gentil marieur. Complice des candidats en quête du grand amour et toujours un peu trublion, il re­ bondit sur chaque réplique. C’est drôle, jamais vulgaire. Au vu de ses premiers tours de manège, Cauet décroche le pompon : déjà plus de 3 millions de fans, à 18 h 25. Le public le suit, nous aussi.

Charlotte Le Grix de la Salle remerciée, Victor Robert hérite du rendez-vous média du dimanche, en clair, à 18 h 30. Et sur le sujet, on y voit cette saison beaucoup plus clair. In­ terview pas complaisante, débat bien anglé, décrypta­ ges rigoureux, le magazine gagne en fluidité et en crédibilité. En bonus : l’excellent Chris Esquerre et sa Télé Oléron, pastiche hilarant du PAF.

 

 on mate  Nouveautés 2009

« 18 h 30 aujourd’hui » france 3 E

photos : M 6 - d. R. - France 5 - France 2 - france 3 - TF1 - canal+

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C’est plutôt une bonne tranche d’info (quatrevingt-dix minutes) que nous sert Laurent Bigno­ las, dès 18 h 30, du lundi au vendredi. Cette demi-heure qui précède le « 19/20 » alterne actu pure et sujets magazine. L’écran tactile, véritable relais avec les quarante rédactions de la chaîne, apporte une touche de modernité. Dynamique, riche, sans être étouffan­ te, la formule est efficace.

« c à vous » france 5

Réunis dans leur loft chaque soir en direct, à 19 heures, la pétillante Ales­ sandra Sublet et sa bande de chroni­ queurs invitent une personnalité à décortiquer l’actualité du jour avant de terminer par une dînette préparée soit par Julie Andrieu, soit par Babet­ te de Rozières. Bien dans l’air du temps, réactif, l’ensemble se picore avec plaisir. Un des programmes les plus rafraîchissants de la rentrée.

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« le 19 h 45 » m 6

Le journal du soir de M6, présenté par Claire Barsacq debout, en jean, a fait beaucoup de bruit à la rentrée. Pour rien ? Non. Rythmé, avec un traite­ ment original des sujets, il « ripoline » l’exercice du JT et offre en quinze minutes chrono une bonne synthèse de l’actu. Un mini-bidonnage, dû à la maladresse des débuts, a quelque peu terni la crédibilité de la rédaction. Une « erreur » qui doit servir de leçon.

Bonnes ou mauvaises surprises de la rentrée, voici notre sélection.

Par Sébastien Le Délézir, Sandrine Mouchet, Ruth Nabet, Sébastien Parraud et Xavier Privat

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etit mercato en juin, morne rentrée en septembre. Les chaînes, conséquence de la crise, ont serré les budgets. Résultat : la valse des animateurs s’est jouée pianissimo, sans débauchages tous azimuts, et la tendance est plus au recyclage de concepts qu’à la création. Ici, on change un visage (Élizabeth Tchoungui remplace Karine Lemar­chand dans « Les Maternelles », sur France 5). Là, on renforce une équipe (Pierre Ménès dans le « Canal Football club »). Il s’agit de péréniser et de sécuriser l’Audimat par une prise de risques minimale. Un mois et demi, après la rentrée, voici notre première évaluation du maigre millésime 2009-2010. J

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DÉCRYPTAGE E

« en toutes lettres » france 2

Ambiance de foire, chaque soir, à 18 heures. Six créatures roulent du bassin en agitant d’énormes lettres, avant que Julien Courbet nous annonce qu’il va « rajeunir notre cerveau » (sic) et faire gagner beaucoup d’argent aux candidats. Et la culture, dans tout ça ? Elle sert d’alibi à ce jeu où l’on cherche les (rares) bons mots parmi les fous rires gras.

E

« c politique » france 5

on E

  

Après un passage sur i-Télé peu convaincant, on attendait Nicolas Demorand dans un registre qu’il affectionne : l’interview politique. Si l’audience est correcte (581 000 téléspectateurs, le dimanche 4 octobre à 17 h 40), il manque d’aisance et ne parvient pas à importer à l’écran le mordant qui le caractérise au micro de France Inter. Dommage.

   zappe 

« absolument star » m6

La chaîne l’avait juré : la « call TV » au petit déj, c’était fini. L’émission, à 7 h 45 (et la suite à 10 heures), devait nous réveiller avec un nuage de clips dans une tasse d’infos people servie par Jérôme Anthony et Amélie Bitoun. Au final, une émission creuse, uniquement structurée autour d’un numéro à appeler, pour gagner 4 000 euros. Indigne d’une chaîne qui se veut grande.

« Y a une solution à tout  » direct 8

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On nous promet des solutions concrètes à des problèmes du quotidien. Soit. Mais les thèmes sont éculés, les astuces proposées sont trop insolites pour concerner la majorité des gens, et le décor, triste, donne envie de zapper. Reste Évelyne Thomas. On attendait beaucoup de son retour. À l’écoute, elle est professionnelle dans une émission manifestement bricolée.

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« vous aurez le dernier mot » france 2

Marc-Olivier Fogiel, coproducteur, pensait détenir la bonne formule du talk-show vespéral – avoir un public actif qui donne son avis à la fin, et une pointure du journalisme : Franz-Olivier Giesbert. Il est brillant quand il s’agit d’interviewer des politiques, mais ses questions tombent à plat face à des artistes. Les téléspectateurs boudent (à peine 400 000 le vendredi soir, à 22 h 45), nous aussi.

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la griffe du chat Par Philippe Geluck

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