VSD 1694 du 10 au 16 février 2009

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2,40e N° 1694 - Du 10 au 16 février 2010

vsd.fr

le premier hebdo d’information du week-end

sexe

les obsédés la thérapie choc des stars

castaldi foucault décryptent les duos de télé après la prison

rolland courbis Tiger Woods et Rachel, une de ses maîtresses (en noir)

le flambeur du foot revient aux affaires

Scandale

ces vieS brisées par les pesticides

l’interview sans langue de bois

stéphane guillon le roi de la provoc en fait-il trop ?

Des comiques aux politiques, enquête sur ceux qui créent la polémique


EN COUVERTURE

À LA RADIO, À LA TÉLÉ, AU THÉÂTRE, IL EST DEVENU LE PROVOCATEUR NUMÉRO 1

STÉPHANE GUILLON

fou que des gens comme Bedos, Coluche, Thierry Le Luron ou Pierre Desproges traduisent cette indignation en mots et en rires. Je les appelle des « vengeurs masqués », ceux qui, parce qu’ils sont dans la lumière, nous vengent de nos petits tracas, de nos indignations du quotidien. Je trouve que ça, c’est une dimension assez noble du métier d’humoriste. Je pense qu’un garçon comme Canteloup, par exemple, fait du bien.

UNE AUDACE PLÉBISCITÉE… France Inter enregistre son pic d’audience de la journée, entre 7 h 45 et 8 heures, le quart d’heure pendant lequel officie Stéphane Guillon, trois fois par semaine.

VSD. On vous traite aussi de « comi-

que flingueur ». D’accord ?

VSD. Êtes-vous d’accord quand on

vous définit comme un provocateur ?

La provocation n’est qu’une petite partie de mon travail. Je ne recherche pas la provocation pour la provocation. Je cherche avant tout à faire rire mes contemporains, que ce soit à la radio, au théâtre ou à la télévision. C’est mon but premier. Après, si ce rire peut faire réfléchir, tant mieux. C’est vrai qu’il m’arrive de flirter avec les limites. Mais souvent l’humoriste est un reflet de la société, des événements. Et le discours politique s’est durci, ces dernières années.

REMERCIEMENTS : STICKERS AMI EDITIONS CLICHY

Stéphane Guillon.

VSD. Cela peut-il aller jusqu’à la

méchanceté ?

Ça me gêne davantage qu’on dise que je suis méchant. Est méchant quelqu’un dont le seul but est de faire du mal et de blesser. Je suis victime parfois de petites malhonnêtetés quand, sciemment, on confond ce que dit le personnage et ce que dit l’artiste. C’est un mélange de malhonnêteté et de bêtise. Dans le sketch sur la naissance, je ne me moS. G.

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Je n’aime pas « comique », je préfère « humoriste ». « Comique » a un côté réducteur. Tout ce qui peut réduire un travail ne m’enchante pas. C’est très flagrant en ce moment à propos du spectacle que je joue au Déjazet*. Cinq minutes seulement sont consacrées à Sarkozy et Dominique que pas du physique des gens, Strauss-Kahn. Je fais le lien c’est le personnage qui déJe ne me avec ce qui m’est arrivé l’annonce la première injustice. Des gens naissent beaux, suis jamais née dernière à France Inter, parce que les spectateurs d’autres laids, d’autres handilevé en capés. Quand on amène quel- me disant : viennent aussi pour ça. Et après ces cinq minutes, je fais que chose de différent, on « Je une heure cinquante-cinq s’en prend. Aznavour s’en est vais me avec des personnages, et malpris pendant des années. Mais faire gré cela, 95 % de ce que je lis c’est bien de s’en prendre, ça quelqu’un » dans la presse sur le spectacle remet les pieds sur terre. VSD. Vous avez aussi déne concerne que ces cinq preclaré être « la voix de ceux mières minutes. C’est comme qui n’ont pas de voix ». ça, même si je préférerais que S. G. Si jamais je dis ça, on va penser « il l’on parle du travail d’écriture, de la mise se la pète ! ». Ce n’est pas ça. Moi, quand en scène, d’autant plus que beaucoup quelque chose me révolte, m’indigne, de gens ont travaillé avec moi. Mais ça me fâche, j’ai la chance incroyable viendra avec le temps. d’avoir un micro, la possibilité de l’exté- VSD. Et le côté flingueur ? rioriser tout de suite. Et je me souviens S. G. Je fais un papier par jour depuis sept qu’il y a vingt-cinq ans, quand j’avais ans. Je ne me suis jamais levé en me diune indignation, ça me faisait un bien sant : « Je vais me faire quelqu’un ». 쐌쐌쐌 S. G.

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À la radio, à la télé, au théâtre, il est devenu le provocateur numéro 1

Stéphane Guillon

rien ne l’arrête

E

n février 2009, Stéphane Guillon s’est vu offrir les services d’un publicitaire inattendu. Il a suffi que Nicolas Sarkozy en personne trouve les chroniques de l’humoriste sur France Inter consacrées à Dominique StraussKahn et Martine Aubry « inadmissibles » pour que sa cote s’envole et que ses billets diffusés trois fois par semaine tournent en boucle sur Internet. Le recueil de ces mêmes chroniques – Guillon aggrave son cas – est devenu un succès de librairie : 80 000 exemplaires. D’autant que rien ne semble l’arrêter : il a même été jusqu’à prendre pour cibles ses patrons, Jean-Luc Hees, président de Radio France, et Philippe Val, directeur de France Inter. Une audace qui fait de lui le premier provocateur de France. VSD. êtes-vous d’accord quand on

vous définit comme un provocateur ?

La provocation n’est qu’une petite partie de mon travail. Je ne recherche pas la provocation pour la provocation. Je cherche avant tout à faire rire mes contemporains, que ce soit à la radio, au théâtre ou à la télévision. C’est mon but premier. Après, si ce rire peut faire réfléchir, tant mieux. C’est vrai qu’il m’arrive de flirter avec les limites. Mais souvent l’humoriste est un reflet de la société, des événements. Et le discours politique s’est durci, ces dernières années. Stéphane Guillon.

VSD. Cela peut-il aller jusqu’à la

méchanceté ?

Ça me gêne davantage qu’on dise que je suis méchant. Est méchant quelqu’un dont le seul but est de faire du mal et de blesser. Je suis victime parfois de petites malhonnêtetés quand, sciemment, on confond ce que dit le personnage et ce que dit l’artiste. C’est un mélange de malhonnêteté et de bêtise. Dans le sketch sur la naissance, je ne me moS. G.

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L’humoriste l’affirme : son but premier est de faire rire et d’exprimer tout haut nos indignations quotidiennes. Mais il refuse toute idée de provocation et d’attaque gratuites. Par Marie-Pierre Garrabos.

Photos : Pascalito pour VSD fou que des gens comme Bedos, Coluche, Thierry Le Luron ou Pierre Desproges traduisent cette indignation en mots et en rires. Je les appelle des « vengeurs masqués », ceux qui, parce qu’ils sont dans la lumière, nous vengent de nos petits tracas, de nos indignations du quotidien. Je trouve que ça, c’est une dimension assez noble du métier d’humoriste. Je pense qu’un garçon comme Canteloup, par exemple, fait du bien. VSD. On vous traite aussi de « comique flingueur ». D’accord ?

Je n’aime pas « comique », je préfère « humoriste ». « Comique » a un côté réducteur. Tout ce qui peut réduire un travail ne m’enchante pas. C’est très flagrant en ce moment à propos du spectacle que je joue au Déjazet*. Cinq minutes seulement sont consaque pas du physique des gens, crées à Sarkozy et Dominique c’est le personnage qui déStrauss-Kahn. Je fais le lien Je ne me avec ce qui m’est arrivé l’annonce la première injustice. Des gens naissent beaux, suis jamais née dernière à France Inter, d’autres laids, d’autres handiparce que les spectateurs levé en capés. Quand on amène quel- me disant : viennent aussi pour ça. Et que chose de différent, on après ces cinq minutes, je fais « Je s’en prend. Aznavour s’en est une heure cinquante-cinq vais me pris pendant des années. Mais avec des personnages, et malfaire c’est bien de s’en prendre, ça gré cela, 95 % de ce que je lis quelqu’un » dans la presse sur le spectacle remet les pieds sur terre. VSD. Vous avez aussi déne concerne que ces cinq preclaré être « la voix de ceux mières minutes. C’est comme Stéphane Guillon ça, même si je préférerais que qui n’ont pas de voix ». S. G. Si jamais je dis ça, on va penser « il l’on parle du travail d’écriture, de la mise se la pète ! ». Ce n’est pas ça. Moi, quand en scène, d’autant plus que beaucoup quelque chose me révolte, m’indigne, de gens ont travaillé avec moi. Mais ça me fâche, j’ai la chance incroyable viendra avec le temps. d’avoir un micro, la possibilité de l’exté- VSD. Et le côté flingueur ? rioriser tout de suite. Et je me souviens S. G. Je fais un papier par jour depuis sept qu’il y a vingt-cinq ans, quand j’avais ans. Je ne me suis jamais levé en me diune indignation, ça me faisait un bien sant : « Je vais me faire quelqu’un ».  S. G.

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Événement sport Les cinq dates clés

➤ 12 août 1953

Naissance de Rolland Courbis à Marseille. À 19 ans, il intègre le centre de formation de l’OM, puis part jouer à Ajaccio.

➤ été 1973

Il s’invente un arrièregrand-père grec pour jouer à l’Olympiakos, mais après une saison il revient en France.

➤ été 1997

Après avoir entraîné Toulon, Endoume, Toulouse et Bordeaux, il est nommé entraîneur de l’OM, un rêve de gosse.

➤ 17 octobre 2007

Dans le procès des comptes de l’OM, la cour d’appel le condamne à deux ans d’emprisonnement.

➤ 12 février 2010

Il sort de prison, dans le cadre d’un aménagement de peine, avec port du bracelet électronique.

rolland courbis

Après cinq mois de détention, à 56 ans, la grande gueule du foot français retrouve la

le roman d’un flambeur

a

l’ombre, le « gros » a fondu comme neige au soleil. « Il est ­affûté comme jamais, raconte un de ses proches. Au moins, la prison aura eu cet avantage : lui faire perdre les 20 kilos dont il n’arrivait pas à se débarrasser. » Maigre consolation. Le régime carcéral, Courbis connaît. En 1990, il passe quatre-vingt-dix-huit jours en prison. Une détention provisoire pour une histoire de caisse noire et de fausses factures avec le Sporting de Toulon où il a officié comme manager à la fin des années quatre-vingt. Un club où, selon ses propres aveux, il essayait de « faire 2 francs avec 1 franc ». Mais dans sa cellule VIP de la prison de Villeneuve-lès-Maguelone (34), entre Montpellier et Sète, où il purge, depuis le 20 septembre, sa peine de deux ans de prison ferme, pour complicité d’abus de

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Ces affaires ne mettent pas en cause son éthique sportive

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François Pesenti, directeur général de RMC Sport

bien social et faux dans l’affaire des transferts douteux de l’OM, Rolland « la gouaille » n’a plus le cœur pour ces formules à l’emporte-pièce. Un membre de son entourage confie : « Rolland a morflé. À 56 ans, se retrouver ainsi privé de liberté, c’est presque pathétique. » En prison, l’ex-entraîneur rêve à la bouillabaisse de son ami d’enfance, Paul Visciano, le patron de Chez Michel, une adresse très courue à Marseille. Mais, comme les autres détenus, il se contente de la gamelle. Seul privilège : des promenades différées pour éviter de répondre aux nombreuses sollicitations ou signer trop d’autographes à ses compagnons de détention. Dans son 9 mètres carrés, Courbis a pu se consoler en écoutant ses copains de RMC, Luis Fernandez ou Jean Rességuié. Des clins d’œil en guise d’en-

couragement. Des « Allez Rolland, tiens le coup, on pense à toi » précieux quand on est plongé dans la solitude de l’enfermement. François Pesenti, le patron des sports de RMC, raconte : « Rolland a laissé un gros vide affectif. Nous sommes vraiment très heureux de le retrouver. »

le consultant et son bracelet électronique Consultant depuis 2005 sur cette station, « Coach Courbis » doit d’ailleurs sa libération conditionnelle à son contrat de travail à la radio, plutôt juteux avec près de 25 000 euros mensuels. Dès le 16 février, Courbis reprendra donc sa case ­horaire de 20 heures. Une émission qu’il animera de son domicile montpelliérain. Bracelet électronique oblige, le détenu ne pourra se déplacer à sa guise.

un Premier séjour à l’ombre En 1990, une histoire de caisse noire et de fausses factures lui vaut 98 jours de détention provisoire.

Les années Toulon Après une carrière de joueur au Sporting de Toulon, il en devient le manager en 1986.

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sa Romance avec une comtesse En 1994, Ljuba Rizzoli (à sa dr.) et lui sont relaxés dans une affaire de baronnage. VSD n° 1694 du 10 au 16 février 2010


accusé

À la sortie du tribunal de Marseille, le 22 mars 2006, lors du procès des comptes de l’OM, en première instance.

liberté le 12 février.

Par Jérôme Jessel

Son côté repris de justice n’effraie pas les et Toulon. Mais à Monte-Carlo, il dirigeants de RMC. « Nous connaissions goûte à l’enfer du jeu. Rolland « la ses soucis judiciaires avant même de Flambe » est né. l’engager, explique François Pesenti. Ces affaires ne mettent pas en cause son tapis vert et gangsters, éthique sportive. Cela aurait été plus le goût de la canaille compliqué s’il s’agissait d’affaires de do- Il a 24  ans. Un soir de 1979, il rencontre page ou de matchs achetés. Et vu le au casino la belle comtesse Ljuba Rizzoli, nombre de courriers que nous avons re- épouse d’Andrea Rizzoli, un milliarçus, les auditeurs sont aussi impatients daire italien. Elle a quinze ans de plus de le retrouver. Et puis Rolland a tou- que lui, mais tombe immédiatement jours été d’une parfaite honnêteté à amoureuse de cette gueule d’ange. En­l’antenne. Il ne s’est jamais servi de son semble, ils écument les tapis verts de la micro pour régler ses comptes. » Et de Côte. Certains soirs, ils peuvent ­claquer conclure : « Il a payé sa peine, comme les jusqu’à 1 million de francs. Le couple est autres, il a droit à une réinsertion. » même inquiété pour une ­ affaire de ­baronnage. Une prétendue Pierre Dubiton, ancien ­directeur ­financier de l’OM et entente avec des croupiers, pour laquelle ils sont ­relaxés farouche adversaire de Rolland Faites Courbis, ne croit guère à sa attention en 1994. Mais le flambeur ­rédemption. « Le seul truc que n’en a pas fini avec la chroniqu’il ne judiciaire. Le 29 mars j’aurais à dire au juge est de vole pas le que 1996, à la sortie du stade faire attention qu’il ne vole pas bracelet d’Hyères, son ami Dominile bracelet électronique, il en électroni- que Rutily, membre du clan serait bien capable », s’amuseque, il en mafieux de la Brise de mer , t-il. Les intimes de Rolland Courbis, eux, ne se marrent serait bien est abattu sous ses yeux. Courbis s’en tire avec une pas. À commencer par son fils capable Stéphane, aujour­­d’hui agent balle dans l’abdomen. Un de joueurs : « J’en ai assez des Pierre Dubiton, directeur avertissement. Le gamin de Saint-­Joseph n’a jamais renié portraits de mon père façon financier de l’OM Mesrine. » Selon lui, certains ses anciens amis, comme articles auraient même retardé l’applica- Francis le Belge ou les frères Perletto, longtemps considérés comme les tion de la liberté conditionnelle. Quoi que fasse Courbis, sa vie s’écrit ­parrains du Var. Courbis aime la cacomme un roman et le bonhomme n’a naille. Les bises sur la joue et les claques jamais rechigné à l’enrichir. Il y a d’abord dans le dos qu’échangent les « hommes le quartier Saint-Joseph, au nord de Mar- d’honneur » du sud de la France. En seille, où il a vu le jour et un père policier 1997, le « rescapé » prend en main l’OM. qui l’appellera Rolland avec deux « l » Traqué par le fisc, Rolland Courbis exige pour qu’il « puisse voler plus haut ». Puis qu’une partie de son salaire annuel de c’est le foot où, joueur, il traîne sa longue 5 millions de franc lui soit versée « hors chevelure du côté de Marseille, Monaco la vue ». C’est le début de l’affaire des comptes de l’OM. Après avoir traversé aux bons soins de nanard et rolland Courbis a appris les ficelles du foot à Tapie, mais deux décennies en tant entre eux les rapports n’ont jamais été très simples. qu’entraîneur, Coach Courbis aspire à une vie plus paisible. Une existence rythmée par son rôle de consultant sur RMC et par la pêche au gros qu’il affectionne, au large d’Ajaccio. Son grand regret : côté football, son pal­ marès de coach reste ­désespérément vierge. À l’exact inverse de son ­casier judiciaire. J

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Photos : boutron/presse sport – fada/presse sport – herzog/afp – abaca – demarthon/afp

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photos : visual

ÉpOque enquête

Déballage et réconciliation Cori Rist, une night-clubbeuse new-yorkaise, figure sur la longue liste des maîtresses de Tiger Woods, aux côtés de barmaids, strip-teaseuses ou actrices de porno. Elle raconte sa liaison lors du talk-show italien « Chiambretti Night ». Elin Nordegren, l’épouse du golfeur (à dr., le couple, en 2004), aurait décidé de ne plus divorcer après lui avoir rendu visite pendant sa cure.

il soigne son « hyper-performance »

la cure antisexe Le golfeur a entamé une thérapie dans un établissement du Mississippi. enquête sur les 22

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e golfeur américain Tiger Woods, qu’on croyait infaillible, est hospitalisé depuis quatre semaines dans un centre de désintoxication sexuelle, à Hattiesburg (Mississippi). Une dizaine de femmes ont fait éclater le scandale en affirmant qu’il avait été leur amant. Il serait atteint du syndrome d’« hyper-performance », c’est-à-dire d’une activité charnelle débridée et incontrôlable. Une dépendance dont il espère se délivrer grâce à ce séjour à Pine Grove Behavioral Health And Addiction Services. On ignore si l’athlète y est entré de son plein gré ou sous la pression de ses managers et de son épouse, Elin Nordegren. « En suivant Gentle Path, le programme conçu par le Dr Patrick Carnes pour traiter l’addiction sexuelle, Tiger a été acculé à se livrer complètement, à affronter ses démons et à révéler toute la vérité sur ses multiples conquêtes », explique le directeur du Sexual Recovery Institute de Los Angeles, Robert Weiss, l’un des pionniers de cette spécialité. Alors que le champion s’apprête à rentrer chez lui et, selon certaines sources, à reprendre la compétition (il pourrait participer au tournoi Accenture Match Play du 15 au 21 février, en Arizona), il est face à un choix cornélien : soit vivre en époux fidèle, soit continuer à collectionner les maîtresses (aujourd’hui, on lui en connaît quatorze). Il semblerait s’être décidé pour la première solution : la belle Suédoise Elin serait, en effet, disposée à passer l’éponge.

Mais la thérapie sera-t-elle efficace ? Pas sûr. La dépendance sexuelle est une pathologie encore largement inexplorée. Peu de recherches ont été menées sur le sujet. De fait, il n’existe que cinq cliniques spécialisées aux États-Unis. Jusqu’à son hospitalisation récente, on considérait Tiger Woods comme un incorrigible don juan. Pas comme un junkie du sexe, en mal de soins. Même si d’autres cas ont fait la une de la presse.

Jusqu’alors on le considérait comme un incorrigible don juan, pas comme un junkie du sexe

5 % des américains seraient dépendants L’acteur Michael Douglas, par exemple. Dans son contrat de mariage avec Catherine Zeta-Jones, une clause stipule qu’il devra, en cas d’infidélité, lui verser 5 millions de dollars (3,65 Me). Car, avant de la rencontrer, il s’en donnait à cœur joie. David Duchovny aurait, lui, suivi le traitement du Sexual Recovery Center de Los Angeles après avoir été, des années durant, accro à la pornographie sur Internet. Quant à Billy Bob Thornton, Bill Murray et Charlie Sheen, ils ont tous été accusés par leur épouse d’avoir eu de multiples aventures extraconjugales, parfois avec des prostituées. Et que dire de l’ex-président Bill Clinton, qui ne pouvait s’empêcher de séduire, quel que soit l’impact sur les siens et sur son pays ? « On parle de dépendance, affirme Robert Weiss, lorsqu’un individu est incapable de mettre fin à un comportement compulsif, malgré ses conséquences désastreuses. Je traite, par exemple, des hommes qui passent tellement de temps à se masturber devant des sites pornographiques qu’ils ne sortent p l u s a v e c 

de Tiger Woods

méthodes et les traitements, Aux États-Unis et en France. Par Armelle Vincent et Emmanuel Fansten VSD N° 1694 du 10 au 16 février 2010

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ÉpOque REportage

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a nuit tombe sur le hameau de Masitala, au Malawi, petit pays anglo­ phone d’Afrique australe situé entre le Mozambique et la Tanzanie. Aujour­ d’hui étudiant au sein d’une prestigieuse université d’Afrique du Sud, William est de retour à la maison pour les vacances. Parents et amis se pressent autour de ce gaillard de 22 ans au regard lumineux, sous le porche éclairé par une ampoule électrique. Derrière les villageois ron­ ronne l’une des éoliennes du jeune pro­ dige : un générateur fait de bric et de broc, mais synonyme d’espoir. Seuls 2 % des Malawites disposent de l’électricité, un luxe encore rarissime en Afrique. Dans la plupart des villages du continent noir, la vie s’arrête dès la tombée de la nuit. Les écoliers ne peuvent plus lire, tout travail devient impossible. Pourtant, William Kamkwamba, fils d’humbles paysans, a amené l’énergie aux siens. Et son ingénio­ sité pourrait révolutionner la vie quoti­ dienne dans bien des pays pauvres.

deux ou trois récoltes par an au lieu d’une Tout commence en 2001 : cette année-là, la sécheresse frappe la région, les ­récoltes sont dramatiquement faibles. En contrai­ gnant le Malawi à cesser ses subventions aux agriculteurs, le FMI et la Banque mondiale aggravent la ­situation. Très vite, c’est la famine : « Nous étions deve­ nus squelettiques », raconte William. Les parents, Trywell et Agnes Kamk­wamba, réussissent tant bien que mal à faire sur­ vivre leur fils et leurs filles. William, alors âgé de 13 ans, reste marqué par l’épreuve : autour de lui, les gens mouraient en masse, fauchés par la faim ou le choléra. « Plus jamais cela ! » se jure le jeune gar­ çon. Précoce, curieux, il souhaite devenir scientifique pour trouver des solutions qui permettraient de sauver son pays de la famine. Avec deux ou trois récoltes par an au lieu d’une seule, calcule-t-il, les ­paysans du Malawi seraient assurés  30

la formidable histoire d’un autodidacte

william, le

En construisant des éoliennes, ce jeune malawite a permis VSD N° 1694 DU 10 AU 16 FÉVRIER 2010


Un inventeur prodige C’est à partir de rebuts de plastique et de métaux collectés dans la décharge municipale que William Kamkwanba a construit sa première éolienne, à 14 ans À l’époque, on l’avait ­baptisé « William le cinglé ».

gÉnie du vent

à son village de vaincre la famine. Par Cédric Gouverneur. Photos : Olivier Touron/Fedephoto pour VSD VSD N° 1694 DU 10 AU 16 FÉVRIER 2010

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WEEK-END sport

jo de vancouver

SANDRINE AUBERT

seule compte la victoire

Favorite du slalom Olympique, cette grande brune, égérie des deux-Alpes, aime prendre la tangente. Parcours d’une skieuse solitaire et talentueuse. Par Stephan Lacas

La belle au naturel Un sourire charmant mais aussi un sacré tempérament, qui font de la skieuse française un ovni au sein de sa fédération. En effet, la belle préfère la vie de mercenaire à celle de l’équipe.

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photos : stefcande.com

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WEEK-END VOYAGES

Trip sport et nature

Itacaré, un paradis au

Plages de rêve, forêt tropicale, surf, rafting et capoeira : un village de pêcheurs a attiré des passionnés qui ont ouvert des hôtels charmants. Par Maud Vidal-Naquet

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villas d’époque Les maisons érigées au XIXe siècle, pendant l’âge d’or du cacao, sont intactes. Parmi elles, celle de Jorge Amado, célèbre romancier brésilien. Hôtel de luxe Fazenda (ferme) reconvertie, le Txai Resort jouit d’une vue exceptionnelle sur l’océan. Son spa offre les meilleurs soins de la région. Carla et Nicolas Sarkozy ont passé ici les vacances de Noël, l’an dernier.

L sous les palmiers À seulement 1 kilomètre du village, la plage de Resende est charmante. Idéale pour se baigner dans les piscines naturelles qui affleurent à marée basse ou pour s’initier à la capoeira sur le sable humide.

Brésil aux coutumes africaines

et Anouk Garcia/Reporterre (photos) VSD n° 1694 du 10 au 16 février 2010

e 2 février, à Itacaré. Vêtus de blanc, les initiés s’apprêtent à former le cortège des offrandes dédiées à Yémanja. La déesse africaine se nourrit de parfums et de fleurs bleues et blanches entre lesquelles viennent s’inscrire des vœux emmaillotés. La procession rejoint le port. Les musiciens accompagnent le cortège sur les bateaux des pêcheurs, jusqu’en pleine mer. Et dans un endroit tenu secret, Yémanja reçoit ces hommages. Trente ans plus tôt, un Français aventurier, Hugo, quitte l’Afrique équatoriale pour rejoindre le Brésil en voilier. Dans la cale, il transporte des objets d’art africains pour les revendre à Rio de Janeiro. Il est fasciné par cette Afrique qui suinte dans l’âme brésilienne, en particulier dans l’État de Bahia. Séduit par Yémanja, il largue les amarres sur les rives du rio das Contas, le fleuve qui rejoint l’océan à Itacaré. Hugo s’installe dans une fazenda, une immense ferme de cacao abandonnée, qu’il restaure pour ne plus en repartir. Le cacao fait la richesse de la région.

Introduit au XVIIe siècle par un Français, le cacaoyer s’épanouit sous les arbres échasses de la forêt Atlantique. Itacaré connaît un véritable âge d’or au XIXe siècle, comme en témoignent les belles maisons bourgeoises de l’époque. Mais le port s’ensable dans les années quarante. Et cinquante ans plus tard, une maladie incurable, « le balai de sorcière », décime la culture de la cabosse. Les fazendas sont désertées et la forêt Atlantique, l’une des plus riches au monde, est menacée. Pourtant, quelques fadas du cacao, comme Hugo, croient qu’en faisant du bio, ils le sauveront. Ils ont raison. Les cacaoyers recommencent à fleurir. Mieux, grâce au système de plantation appelé cabruca, cette culture protège la forêt. Car, pour grandir, l’arbuste a besoin de l’ombre de cette forêt tropicale, âgée de 60 millions d’années. Hugo vient de prendre possession d’un paradis. La construction de la route, en 1998, désenclave Itacaré. Il revitalise sa cabruca, construit une école pour les enfants de la région, réintroduit des plantes médicinales et ouvre les portes de son domaine à des maîtres de  65


WEEK-END MOTEUR

Citroën DS3 1.6 THP

vous allez adorer cette petite

déesse

Auréolée de deux initiales légendaires, la DS3 fait son entrée dans le monde des citadines chics. elle révèle des qualités routières qui font de l’ombre aux reines de la catégorie, la mini et la fiat 500. Par Jean-Luc Moreau


belle de ville La DS3 est la déclinaison en trois portes de la nouvelle C3. Elle est à la fois sexy, chic et sportive.

N

aître en portant un nom célèbre est une arme à double tranchant. La notoriété est immédiate, en revanche on n’a pas droit à l’erreur. La Mini de BMW et la nouvelle Fiat 500 ont parfaitement réussi dans cet exercice et ce n’est sans doute pas un hasard si Citroën a choisi d’appeler DS3 la citadine chic qui va s’attaquer à ces deux icônes d’aujourd’hui. DS fait donc référence à la légendaire berline, lancée par la marque aux chevrons dans les années cinquante. Mais, à l’inverse de la Mini ou de la 500, la française ne joue pas sur la fibre rétro. La 3 n’emprunte rien à sa glorieuse aînée, si ce n’est son esprit avant-gardiste. Cette signature DS, que le constructeur traduit par « Different Spirit » (esprit différent, en français), sera d’ailleurs celle de toutes les futures Citroën BCBG. La DS3 est donc la première d’une nouvelle lignée et elle n’a pas d’autre alternative que de séduire. Esthétiquement, le pari est tenu. Plus basse que la nouvelle C3 dont elle est dérivée, elle adopte un style ramassé et sportif qui n’est pas sans évoquer celui d’une Mini. Jean-Pierre Ploué, 

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photos : bernard asset - d. R.

rétrofuturiste Comme la Mini et la Fiat 500, la DS3 compte sur ses courbes pour séduire. Mais, alors que ses rivales jouent la carte de la nostalgie, la DS3 se tourne vers le futur. Un peu à la manière de son ancêtre la DS, en 1955.

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WEEK-END TVSD

Numéro complémentaire. D’entrée, sur le plateau de « La Ferme » Castaldi a donné le ton, plutôt rapide et décomplexé. Sur la réserve, Foucault promet de se mettre au diapason.

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photos : TF1 - sipa

castaldi

les deux font-ils la paire ?

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TF1 mise sur eux pour mobiliser les foules les soirs de prime time avec La « ferme célébrités ». Mais pour que l’alchimie opère et qu’un duo fonctionne, il y a des règles à respecter. décryptage. Par Yves Quitté

VSD n° 1694 du 10 au 16 février 2010


Focus Un duo, c’est une mécanique compliquée. Il va ‘‘ nous falloir quelques saisons de «La Ferme» pour marquer l’histoire de notre empreinte ’’ Benjamin Castaldi

C

e n’est pas la première fois que Benjamin Castaldi et Jean-Pierre Foucault forment un tandem à l’antenne. TF1 les avait déjà choisis, en 2006 et en 2008, pour animer l’émission consacrée à Ela, l’Association contre les leucodystrophies, avec Zinédine Zidane. Acoquinés cette fois sur le plateau de « La Ferme Célébrités en Afrique »*, il ne s’agit plus pour eux d’une aventure d’un soir, mais de dix semaines. Le début d’une belle histoire ? À voir. Leur duo a commencé dans une certaine cacophonie. Sur le premier prime, avec les problèmes dus à la liaison avec l’Afrique du Sud, « on a eu tendance à se marcher dessus, reconnaît Benji. Mais, globalement, c’était plutôt fluide, non ? » À vrai dire, pas vraiment. Ils avaient l’air un peu tendu, pas toujours à l’écoute l’un de l’autre, bref, pas exactement en « synchronicité ». « Maintenant on va se lâcher », promet le plus expérimenté des

Outsiders Christophe Dechavanne et Patrice Carmouze n’ont pas été retenus pour « La Ferme ». Pourtant, les animaux, ils connaissent.

Info show Yves Mourousi et Marie-Laure Augry, sept ans au 13-heures de TF1. L’alchimie idéale entre le branché et la provinciale.

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Il faut être le plus proche possible de ce qu’on est dans la vie, c’est-à-dire naturel

Modèles Du « Top 50 » à « Caméra café », Bruno Solo et Yvan Le Bolloc’h symbolisent l’union parfaite cimentée par l’amitié et l’humour.

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Jean-Pierre Foucault

deux, même s’il est conscient que « c’est compliqué », qu’il faut du temps pour que la mécanique se mette en place. Rigolards, ils réclament déjà plusieurs saisons de « La Ferme… » pour que leur duo « marque de son empreinte » l’histoire de la télé. La notion de couple télévisuel est presque aussi vieille que l’invention du tube cathodique. Mais c’est Guy Lux qui lui a donné ses lettres de noblesse. Le

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tandem qu’il formait avec Léon Zitrone a fait la légende d’« Intervilles ». Ce type d’émission, en multiplex, nécessite une animation à deux têtes, au moins. Parfois, c’est le nombre d’invités qui appelle une coprésentation ; ainsi, pour « La France a un incroyable talent », M6 fait appel à Alex Goude et Sandrine Corman, alors que « Nouvelle Star » n’est

présentée que parVirginie Guilhaume. « Car il y a moins d’intervenants dans cette émission, précise Anne-Sophie Larry, directrice en charge des productions externes de flux de la chaîne. Il n’y a qu’un chanteur sur scène, et moins de personnes à gérer sur le plateau. » Outre cet aspect un peu technique, le duo présente un avantage majeur, il permet d’élargir l’audience. C’est mathématique : « On multiplie par deux le pôle d’identification, explique l’historien des médias François Jost. La téléspectatrice ne s’identifie pas forcément à l’animatrice, elle peut aussi vouloir regarder l’homme. » C’était le cas avec Yves Mourousi et Marie-Laure Augry, présentateurs vedettes du JT de 13 heures de TF1, de 1981 à 1988. Par la suite, on n’a pas retrouvé une telle harmonie dans les émissions d’information, même si les doublettes Rachid Arhab-Carole Gaessler aux manettes du 13-heures de France 2 ou Laurence Ferrari-Thomas Hugues sur le plateau du magazine « Sept à huit » ont plutôt bien fonctionné dans les années quatre-vingt-dix.

des « alter-égaux », pas des ego démesurés Dans un doublé la question de la répartition des rôles se pose toujours. Et force est de constater que, dans ce cas de figure, duo rime souvent avec macho. « C’est en général l’homme qui mène l’émission, constate Jost. C’était flagrant dans les années quatre-vingt, la femme avait un rôle de faire-valoir, de potiche. Les choses se sont plutôt rééquilibrées ces dernières années. » Sandrine Quétier, une habituée de la coanimation (avec Nikos Aliagas sur « 50 minutes inside » ou avec Christophe Dechavanne sur les « 100 plus grands… »), parle de « partage et de complémentarité » avec ceux qu’elle désigne joli- 

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la griffe du chat Par Philippe Geluck

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