VSD 1704 du 21 au 27 avril 2010

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BEL : 2,80 € - CH : 5,50 FS - CAN : 8 $C – A : 3,60 € - D : 3,60 € - ESP : 3,20 € – GR : 3,20 € - ITA : 3,20 € – LUX : 2,80 € – NL : 3,30 € - PORT.CONT. : 3,20 € –DOM : AVION : 4 € – MAROC : 30 DH – TUNISIE : 4,200 TDU - ZONE CFA AVION : 3 000 CFA - ZONE CFP AVION : 950 CFP. PHOTOS : HEIDI LEVINE/SIPA PRESS POUR VSD - FRANCK FAUGÈRE/DPPI

2,40€ N° 1704 - DU 21 AU 27 AVRIL 2010

VSD.FR

LE PREMIER HEBDO D’INFORMATION DU WEEK-END

PROSTITUTION

DES BLEUS DANS LA TOURMENTE

ÎLE DE RE

LA POLEMIQUE L’après Xynthia

LOCAUX CONTRE VIP, DES DÉMOLITIONS JUGÉES ARBITRAIRES

NOUVEAU L’ACTU EN

PHOTOS L’EUROPE

SOUS LES CENDRES DU VOLCAN

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EXCLUSIF AVEC JEAN-PIERRE FOUCAULT À JÉRUSALEM

MON PERE

CE JUSTE En 1942, un résistant sauve une jeune juive. De leur union est né le célèbre animateur de TF1. NOTRE REPORTAGE

19/04/10 16:11:24


En couverture

Jean-Pierre Foucault

A la gloire de son pere

G

ravée dans le marbre, la liste des 23 226 Justes parmi les Nations s’étale sobrement sur les imposantes stèles blanches de Yad Vashem. Perché sur les hauteurs verdoyantes du mont ­Herzl, à Jérusalem, le mémorial accueille naturellement la cérémonie de Yom A Shoah, la journée nationale du souvenir célébrée, cette année, le 12 avril. Pour avoir sauvé des familles juives de la barbarie nazie au péril de leur vie, les Justes du monde entier y sont honorés. Un nom, celui de Marcel Foucault, vient de rejoindre ceux des 3 115 Français titulaires de la plus haute distinction honorifique de l’État hébreu. « Ma mère est décédée le 12 octobre 2008, raconte Jean-Pierre Foucault. Un an plus tard, jour pour jour, j’apprenais que mon père allait être reconnu en tant que Juste parmi les Nations, à titre posthume. C’est bien sûr une très grande émotion et un honneur», répète l’homme de télé, ému.

un père assassiné à alger en 1962 À l’invitation de Nicole Guedj, présidente de la Fondation France Israël, il a accepté de parrainer le premier voyage « Mémoires de Justes » qui a mené vingt descendants de ces héros d’une période noire sur les traces de leur histoire. Née dans un petit village de Pologne, celle qui allait devenir la mère de JeanPierre Foucault, Pessa Leska, a fui  14

VSD N°1704 DU 21 AU 27 AVRIL 2010


Séjour très émouvant à Jérusalem pour l’animateur. Il y a parrainé le premier voyage « Mémoires de Justes », afin de rendre hommage aux Français qui ont sauvé des juifs pendant la Guerre. Parmi eux, son propre père. Photos : Heidi Levine/Sipa Press pour VSD Reportage de Marie-Adélaïde Scigacz. Intense émotion Parmi les noms des 3 115 Français titulaires de la plus haute distinction honorifique de l’État hébreu, Jean-Pierre Foucault découvre, silencieux et recueilli, celui de son père, Marcel. Ce dernier a notamment sauvé la vie de Pessa Leska, qui allait devenir sa femme et la mère de Jean-Pierre.

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ÉPOQUE RÉVÉLATIONS

des bleus au cœur enquête sur un Réseau de prostitution

du scandale Auditionnés dans le cadre d’une affaire de proxénétisme, deux internationaux français, dont Franck Ribéry, clament leur innocence. Retour sur une étrange histoire. Par Martin Finidori, avec Philippe Berti

D

j.-b. autissier/panoramic

rôle d’endroit pour une rencontre. Une semaine avant de se retrouver ce mercredi sur le terrain munichois, en demi-finale aller de la Ligue des champions, le meneur de jeu du Bayern Munich, Franck Ribéry, a croisé Sidney Govou, le milieu offensif lyonnais, lors d’une audition à la Brigade de répression du proxénétisme (BRP) de Paris. Les deux amis, partenaires en équipe de France, ont été entendus comme simples témoins dans le cadre d’une commission rogatoire du juge parisien André Dando. Maître Sophie Bottai, l’avocate de Ribéry, a confirmé cette audition. « Mais pour nous, assure-t-elle, l’affaire s’arrête là. » L’exjoueur de l’OM a dû s’expliquer sur ses

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relations avec une de ses connaissances, proche d’un animateur d’un réseau d’escort girls. « C’est uniquement en raison de cette relation » qu’il a été convoqué par les services de police, ­affirme son avocate.

une grande blonde aux cheveux décolorés L’histoire débute il y a plusieurs mois. La Mondaine apprend qu’un certain Abou (voir encadré) mettrait en relation des clients fortunés et de jeunes prostituées marocaines. Abou est mis sur écoute et surveillé. Parmi ses clients, les enquêteurs découvrent les noms de footballeurs de l’équipe de France. Lundi 12 avril, à l’aube, les policiers parisiens perquisitionnent au Zaman Café, un cabaret oriental des ChampsÉlysées ouvert entre 5 et 10 heures. Ils arrêtent les deux responsables de

l­ ’établissement de nuit, soupçonné d’employer des prostituées, et qui servait de quartier général à Abou. Lui sera interpellé un peu plus tard, ainsi qu’une jeune prostituée. Les policiers s’intéressent particulièrement à cette grande blonde marocaine aux cheveux décolorés, qu’Abou aurait présentée à Ribéry. Le footballeur l’aurait fréquentée alors qu’elle était encore mineure. Sidney Govou, lui, n’aurait rencontré la jeune femme qu’après ses 18 ans. L’avocat du joueur lyonnais, réputé pour son goût de la fête, précise que « son client n’est lié ni de près ni de loin à un quelconque réseau de proxénétisme. Pour le reste, l’ampleur que prend cette affaire le blesse profondément parce qu’elle affecte ses proches et altère son honneur ». Cette affaire de mœurs ébranle tout le milieu du football et tombe au  VSD n° 1704 du 21 au 27 avril 2010


« Kaiser Franck » dans la tourmente Franck Ribéry, meneur de jeu du Bayern Munich et star annoncée du Mondial qui débute le 11 juin, n’a pas nié connaître une des prostituées, mais aurait ignoré qu’elle était mineure lors de leur rencontre.

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ÉpOque reportage

sur l’île de ré, les habitants ne sont pas tous soumis avec la même rigueur aux lois sur les zones inondables. certains crient à l’injustice. Par Sylvain Auffret/Credo.

Photos : Michel Barret/Credo pour VSD

“on a épargné 22

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frédéric le lan/rea

sauver les meubles Ancien ambassadeur, Marc ­Gilbert, 70 ans, et son épouse Jo ont pris leur retraite dans une ancienne exploitation ostréicole, à Loix. Leur maison, classée en zone noire, doit être démolie. Ils ont tout juste réussi à sauver piano et violon. « Aux Portes-en-Ré, le village des personnalités, ils sont épargnés parce que leurs maisons valent des millions, c’est scandaleux ! »

les vip !”

traitement de défaveur Depuis le zonage, les Rétais s’insurgent : selon eux, seuls les villages VIP sont épargnés (ici, Saint-Martin-de-Ré, l’été).

O

n nous prend en otage. Parce qu’il y a eu deux victimes sur l’île de Ré, il faut que des gens payent ! Nous sommes des boucs-émissaires », se lamente Monique Berloin. Le ciel est tombé sur la tête de cette octogénaire scandalisée et de son mari, Michel, quand ils ont appris, par le maire de La Flotte-en-Ré (17), que leur demeure était classée en zone noire – leur imposant la démolition. Cette bâtisse, construite en 1961 par Michel, maçon de métier, c’est l’histoire de leur vie : « J’ai déjà perdu un fils, ce serait un deuxième deuil si on perdait notre maison », se désole Monique. L’incompréhension mêlée d’angoisse règne dans ce village de pêcheurs, où vingt-trois habitations sont menacées de destruction. Le maire, Léon Gendre, doit affronter la colère de ses ­administrés et se bat tous les jours avec le préfet et les services de l’État pour tenter de sauver les demeures promises au bulldozer. « J’attends le préfet de pied ferme. Je pense qu’il y a huit maisons en zone à risque, mais pas vingt-trois ! » À Loix, la commune voisine, le maire, Lionel Quillet, a piqué une colère. Il a même remis sa démission. « L’après-midi, une délégation est venue me voir. Je leur ai montré les logements. L’un d’entre eux avait encore de l’herbe verte dans le jardin. Je leur ai demandé : “Vous croyez qu’on a eu le temps de le peindre ?” En une  23


ÉpOque enquête Cinquante opérateurs Poker, sport, tiercé… Le projet de loi adopté par l’Assemblée nationale le 6 avril prévoit d’accorder une cinquantaine de licences à des opérateurs. Objectif : être prêt pour la prochaine coupe du monde.

e n g i l n Jeux e

r g u d n i La f

’ici au mois D . ie is r c o lus hyp Terminé l’ joueurs ne seront p i, s lo de juin, ce comme des hors-la- al Denis u considérés témoignages. Par Tugd . en France

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B

runo* a 30 ans et officie comme médecin généraliste, dans l’ouest de la France. Il y a huit ans, il a tenté, via son ordinateur, ses premiers paris sur le tennis. « L’espèce de vide juridique qui entourait l’activité me perturbait un peu. Je m’apprêtais à être médecin, et je n’avais pas envie de risquer quoi que ce soit concernant mon casier judiciaire. Du coup, je me suis désinscrit. » Depuis le 6 avril et la loi sur l’ouverture du marché VSD N° 1704 du 21 au 27 avril 2010


des paris en ligne votée à l’Assemblée nationale (voir encadré, p. 28), Bruno songe à retourner sur ces sites, qu’il jugeait auparavant « illégaux ». D’autres, en revanche, n’ont jamais cessé de jouer.

30 ans de moyenne d’âge Selon une étude réalisée en octobre dernier, ils seraient près d’un million, en France, à miser de l’argent en ligne sur des rencontres sportives. Toujours selon la même étude, le chiffre d’affaires des paris sportifs s’élèverait à 800 millions d’euros pour 2009, et devrait atteindre 1,8 milliard d’euros en 2012. VSD N° 1704 du 21 au 27 avril 2010

Qui sont, alors, ces desperados de la mise ? Il s’agirait essentiellement de jeunes hommes passionnés de sport et appartenant à la génération Internet. Une génération qui ne craint pas de réaliser des transactions financières sur la Toile, et pour laquelle l’universalisme du web prime sur le Code civil napoléonien. Une typologie que nous confirme Tony Goncalves, le fondateur d’un site de pronostics et de conseils, que les parieurs consultent avant de passer à l’acte : « Aujourd’hui, Sportytraders compte 100 000 membres en Europe, dont la moitié en France. Leur profil sociologique est limpide : la moyenne

‘‘

Le vide juridique me perturbait. Je craignais pour mon casier judiciaire

’’

Bruno, médecin

d’âge est de 29,7 ans. Les femmes ne représentent que 6 % de la communauté, même si leur nombre croît. » À Paris, nous avons rencontré Pedro Oliveira. Pour cet ingénieur d’affaires de 27 ans, le jeu en ligne est plus qu’un divertissement. « Sur le mois de mars 2010, j’ai enregistré un solde positif de 8 000 euros. Le pari sportif, je vois ça comme un complément de salaire. Je joue depuis sept ans et la loi ne va rien changer à mes habitudes. C’est juste la fin d’une hypocrisie », confie celui dont la spécialité est le foot. Tous les jours, ce passionné consulte les différents sites sur lesquels il est inscrit, observe les cotes proposées et mise entre 50 et 700 euros sur des événements spotifs. « Je me  27

photos : mazani - zeppelin/sipa - michel slomka/vsd

f f u l b d n a r g


ÉpOque témoignage

Fils rebelle Omar Ben Laden Cet enfant du leader d’Al Qaida publie un récit de sa vie avec son père jusqu’au 11 septembre 2001. Une histoire poignante.

V

ous êtes un petit garçon d’Orient, à Djerba, à Médine, à Khartoum, partout où votre père conduit sa grande famille de trois femmes et de dix enfants. Mais, peu à peu, au bout du jardin, des salves d’armes automatiques déchirent votre enfance. La famille doit s’exiler. Un garde tue votre chien. La figure de votre père devient féroce et votre nom bientôt signifiera une damnation… C’est ce récit poignant qu’Omar ben Laden, 30 ans, déroule dans Oussama ben Laden, portrait de famille (Denoël). Sa voix s’y mêle à celle de sa mère Najwa (première femme d’Oussama) et de la journaliste américaine Jean Sasson. Au début, c’est beau pourtant. L’amour entre la Syrienne Najwa, 16 ans, et son cousin Oussama, membre un peu déclassé du riche clan ben Laden. Oussama est cet orphelin « si calme, si doux », très pieux. Autoritaire, sans jamais élever la voix. Jeune père, il quitte l’université de Ryad pour superviser les chantiers de la firme familiale de travaux publics. Pour Omar, « ce père est une montagne, à la fois proche, secrète, immense et sombre ». Oussama disparaît, revient, s’absorbe dans le Coran. Une seule fois, il ramène un ballon pour jouer au foot, sinon il proscrit les jouets et les biens de consommation – pas de réfrigérateur ni d’air climatisé. À Omar, asthmatique, il refuse la Ventoline (avant de le mener 30

tribu errante. à Djedda, en 1989, Omar (tenant le ballon) pose avec six des autres enfants d’Oussama ben Laden (ci-dessus, en 1985). Omar est marié, depuis quatre ans, avec une Anglaise, Zaina (à droite), et vit au Qatar, l’un des seuls pays acceptant de l’accueillir.

d’urgence à l’hôpital). En 1978 quand les Soviétiques occupent l’Afghanistan, ben Laden part combattre l’Armée Rouge… Et revient en héros. «Le seul homme du royaume à circuler en voiture aux vitres opaques et à porter une mitraillette », se souvient Omar. Oussama regarde ses enfants monter ses pur-sang, leur enseigne le Coran, sans jamais les embrasser. Rire aussi est interdit, découvrir les dents, c’est malsain. De son père, il rêve d’une caresse et redoute les coups de canne.

à 16 ans, dans les ruines de tora bora Dans leurs immenses appartements, les lits sont des couchages à même le sol – l’ostentation est péché. En 1988, Oussama fonde la base militaire Al Qaida. Sa voix de leader commence à résonner à travers l’Arabie, par des cassettes audio. Après l’invasion du Koweït en 1990, quand l’Arabie Saoudite appelle les Américains à mener cette guerre, c’est la rupture. Les princes wahhabites finissent par extrader ben Laden, tous ses avoirs seront confisqués. Réfugié au Soudan, il entreprend de grands chantiers publics avant d’être à nouveau chassé par la pression occidentale en 1995. Omar y voit le moment à partir

photos : nasser/sipa – coll. personnelle/éd. denoël

Par Jean-François Kervéan

Le business ben Laden

L’homme le plus recherché du monde, icône du merchandising.

S

i le terroriste n’a plus aucun bien, telle la reine d’Angleterre, des mugs, tee-shirts, couvertures et autres gadgets à son effigie pullulent dans le monde arabe. à New York, on trouve même du papier toilette à son image. Côté édition, Carmen ben Laden, sa belle-sœur, a publié Le Voile déchiré, chez Michel Lafon, en 2004 (30 000 ex.). Ces jours-ci, ce même éditeur propose les souvenirs de Nasser al-Bahri, un garde du corps, Dans l’ombre de ben Laden. La biographie de Roland Jacquard, Au nom d’Oussama ben Laden, parue en 2001, reste l’ouvrage de référence (plus de 100 000 ex.). La plus grosse « affaire » demeure néanmoins la récompense de 25 millions de dollars promise par les Etats-unis à quiconque permettra son arrestation. J J.-F. K. VSD N° 1704 du 21 au 27 avril 2010


duquel son père, « aigri », « humilié », s’ancre dans le terrorisme. C’est l’exil jusqu’à la fameuse montagne de Tora Bora, en Afghanistan, offerte par les talibans, qui va devenir son antre. Omar le suit, entre deux crises d’asthme. À 16 ans, dans des palais éventrés, sa vie se confond avec la guerre des factions. Tora Bora, si souvent décrite comme une inexpugnable cathédrale de roche high-tech, n’est que ruine, neige ou fournaise, et dénuement. « Mon père n’avait plus d’argent », avoue Omar. Oussama lui confie le rationnement et veut faire de lui son dauphin. Omar refuse : « Mon père… Je ne suis pas le fils qu’il te faut pour poursuivre la tâche de ta vie. J’aspire à une vie paisible, non une vie de violence. » Le maître répond d’un silence. Femmes et enfants les ont rejoints. Ben Laden ne leur dit rien encore de ses VSD N° 1704 du 21 au 27 avril 2010

‘‘

Mon père est vivant. J’ai identifié sa voix sur la cassette audio envoyée en janvier à Obama

’’

Omar ben Laden

choix terroristes. Partout, on l’appelle prince et ses hommes se damneraient pour lui. Point de monstre psychopathe, ici, mais un combattant intraitable.

l’appel aux suicides de ses enfants Omar traque désespérément un reste d’amour chez ce père minéral. Jusqu’à ce jour de 1998. Oussama ben Laden fait venir ses héritiers en cercle autour de lui : « Mes fils, vous avez vu la feuille de papier sur le mur de la mosquée. Elle est destinée aux volontaires pour les attentats suicides. Ceux qui sont prêts à donner leur vie pour l’Islam doivent s’y inscrire. » Seul, un des plus jeunes (13 ans) se lève. « Mon père, comment peux-tu demander cela à tes fils ? », murmure Omar. Silence encore. Le lien est brisé. Omar ne pense plus qu’à sortir sa mère de cet enfer. Son livre

est triste et beau, avec les rives du Nil au Soudan, les fratries, les chevaux et l’éclatement de cette famille. À la veille des attentats du 11 septembre 2001, ben Laden a laissé sa première femme rejoindre la Syrie, gardant à ses côtés quatre enfants dont on n’a plus jamais entendu parler. Omar, le fils rebelle, était déjà en Iran. La zone Schengen vient de lui refuser un visa pour assurer en Europe la promotion de son livre. « Depuis le 11 septembre, je n’ai pas eu de nouvelles de mon père. Mais je suis sûr qu’il est vivant. J’ai parfaitement identifié sa voix lors de sa dernière cassette audio à Obama (en janvier dernier). Mon plus grand désir serait que l’Onu me confie une mission pour la paix à travers le monde… » L’Onu, évidemment, n’a pas donné suite. Père et fils sont devenus deux fantômes. J 31


photos : libraires associés/adoc photos – roger-viollet

ÉpOque document

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Pour la première fois, on découvre les traits du poète, à l’âge adulte

Le visage

revele d’Arthur Rimbaud Inédit et historique, ce cliché est avant tout émouvant. Trouvé incidemment par deux libraires dans une brocante, il montre un homme qui n’a plus rien à voir avec l’image du poète romantique. Retour sur une trouvaille extraordinaire. Par Emmanuelle de Boysson

le poète et l’aventurier Sur la photo de gauche, exposée au musée ArthurRimbaud de Charleville-Mézières, le poète à la coiffure échevelée n’a que 17 ans. Sur celle de droite, détail du cliché pris à Aden et dont l’existence vient d’être révélée (voir p. suivante), Rimbaud a une trentaine d’années. D’autres photos de cette époque existaient (ci-dessus), mais l’écrivain y figurait avec beaucoup moins de précision.

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WEEK-ENDCINÉMA

D BUREAU, MON BEAU BUREAU Ne vous fiez pas aux apparences : ce bungalow est en réalité un bureau. Comme tous ses collègues, cet animateur a personnalisé son lieu de travail, une équipe de déco a accédé à ses désirs.

PHOTOS : COLEMAN/PIXAR

STAR FIDÈLE Tom Hanks (à g.) double la voix du cow-boy Woody depuis le premier Toy Story. Ici, il suit les indications du réalisateur du 3e opus, Lee Unkrich.

e l’autre côté du Bay Bridge, Emeryville lorgne sur San Francisco avec une jalousie à peine feinte. Ici, le mythe américain s’est dilué parmi les innombrables allées aux immeubles anonymes. Une bourgade banlieusarde dont l’unique raison d’exister semble bassement utilitaire, en somme. Au sein de ce purgatoire de l’inspiration artistique s’est installée une usine à rêves. Sobre et élégante, la grille d’entrée impose au visiteur privilégié le sentiment de pénétrer un endroit unique. Quelques allées parfaitement entretenues conduisent délicatement à un bâtiment de briques rouges aux charpentes métalliques apparentes. Face à lui, sentinelle ludique, une lampe de bureau géante

VOYAGE AU CŒUR DE

TROIS MOIS AVANT LA SORTIE DE TOY STORY 3, LE STUDIO D’ANIMATION NOUS A EXCEP TIONNELLEMENT OUVERT SES PORTES, À SAN FRANCISCO. 50

VSD101704_CULTURE OUV vrai.indd 50-51

toise une balle d’enfant, le logo du studio. Bienvenue chez Pixar, la plus belle chose qui soit arrivée à l’animation depuis Walt Disney, réconciliant le cinéma d’auteur et le populaire, rassemblant enfants émerveillés et parents blasés. Par leur inventivité, leur poésie et leur humour, les deux Toy Story, Monstres et Cie, Les Indestructibles, Ratatouille et autres Là-haut ont déjà marqué l’histoire du septième art. Et rapporté, aussi, 쐌쐌쐌

Par Olivier Bousquet 51

16/04/10 16:47:20


WEEK-ENDCINÉMA

D BUREAU, MON BEAU BUREAU Ne vous fiez pas aux apparences : ce bungalow est en réalité un bureau. Comme tous ses collègues, cet animateur a personnalisé son lieu de travail, une équipe de déco a accédé à ses désirs.

PHOTOS : COLEMAN/PIXAR

STAR FIDÈLE Tom Hanks (à g.) double la voix du cow-boy Woody depuis le premier Toy Story. Ici, il suit les indications du réalisateur du 3e opus, Lee Unkrich.

e l’autre côté du Bay Bridge, Emeryville lorgne sur San Francisco avec une jalousie à peine feinte. Ici, le mythe américain s’est dilué parmi les innombrables allées aux immeubles anonymes. Une bourgade banlieusarde dont l’unique raison d’exister semble bassement utilitaire, en somme. Au sein de ce purgatoire de l’inspiration artistique s’est installée une usine à rêves. Sobre et élégante, la grille d’entrée impose au visiteur privilégié le sentiment de pénétrer un endroit unique. Quelques allées parfaitement entretenues conduisent délicatement à un bâtiment de briques rouges aux charpentes métalliques apparentes. Face à lui, sentinelle ludique, une lampe de bureau géante

VOYAGE AU CŒUR DE

TROIS MOIS AVANT LA SORTIE DE TOY STORY 3, LE STUDIO D’ANIMATION NOUS A EXCEP TIONNELLEMENT OUVERT SES PORTES, À SAN FRANCISCO. 50

VSD101704_CULTURE OUV vrai.indd 50-51

toise une balle d’enfant, le logo du studio. Bienvenue chez Pixar, la plus belle chose qui soit arrivée à l’animation depuis Walt Disney, réconciliant le cinéma d’auteur et le populaire, rassemblant enfants émerveillés et parents blasés. Par leur inventivité, leur poésie et leur humour, les deux Toy Story, Monstres et Cie, Les Indestructibles, Ratatouille et autres Là-haut ont déjà marqué l’histoire du septième art. Et rapporté, aussi, 쐌쐌쐌

Par Olivier Bousquet 51

16/04/10 16:47:20


NOUVELLE VAGUE En 1964, Brasseur campe un petit escroc aux côtés de Sami Frey et Anna Karina dans Bande à part, de Jean-Luc Godard.

DANS LE DÉSERT En 1983, il remporte, avec Jacky Ickx, la cinquième édition du ParisDakar, mais échouera, trois ans plus tard, avec le même co-pilote.

> Je ne suis pas du tout un intellectuel. Je trouve même qu’intellectualiser notre métier est une erreur. Seule l’émotion m’intéresse. J’aime être envahi simplement par ce sentiment. > Beaucoup de jeunes acteurs font ce métier pour être des vedettes. Ils sont plus intéressés

par une photo dans un journal que par un rôle. Je le regrette. À notre époque, cela ne nous venait même pas à l’esprit. Avec mes potes Marielle, Belmondo et les autres, on crevait d’envie d’être des acteurs. Nos modèles faisaient aussi du théâtre. Quand Gérard Philipe jouait au TNP pour des cacahuètes, ça nous faisait rêver. Camping*, c’est une production énorme. Chacun avait sa limousine… En ce moment, je tourne un premier film en Belgique. Je suis allé Entre deux scènes, je suis contraint de me changer espionner dans les toilettes d’un bisles campings près trot. Je m’amuse autant.

‘‘

de SaintTropez. Je n’ai rien inventé !

> Je suis un aventurier avec un « a » minuscule.

L’aventurier, pour moi, c’est celui qui réalise adulte ses rêves de gosse. J’aime découvrir, que ce soit des régions ou des gens. En préparant mon rôle dans Camping, j’ai découvert un monde insensé, celui des campeurs. Je suis allé espionner avec ma femme les campings près de Saint-Tropez. On a bu un coup à la buvette et j’ai regardé. Des gens comme Jacky, mon personnage, j’en ai vu, avec des tongs et des chaussettes, la voiture pourrie et la caravane qui va avec… Je n’ai rien inventé.

’’

> J’ai toujours rêvé d’être un sportif de haut niveau. Enfant, je me passionnais pour les exploits

de Cerdan, Bobet, Robic… J’ai même failli participer aux Jeux Olympiques d’hiver 1964, à Innsbruck. Je faisais partie de l’équipe de France de bobsleigh, mais on a eu un sacré accident l’année

ANGELI

M. SIMON

CHRISTOPHE L.

WEEK-ENDL’INTERVIEW CINÉMA

UNE SI LONGUE ATTENTE Neuf mois les séparent mais il faut attendre 2006 pour que Brasseur et Mylène Demongeot partagent l’affiche d’un film : Camping .

d’avant, aux championnats du monde, et on a abandonné. > Ma participation au Paris-Dakar résultait d’un pari. J’étais au ski avec Jacky Ickx et un ami

commun nous a mis au défi. On s’est lancé. Après, quand on a posé le cul dans le baquet, il ne s’agissait plus de rigoler. Je n’ai pas fait ça pour avoir ma photo dans VSD ! Cette course (remportée en 1983, NDLR) m’a apporté des émotions que je n’avais jamais connues auparavant, même pas dans mon métier. Franchir la ligne d’arrivée sur la plage de Dakar entouré de cinquante mille personnes, La Marseillaise et tout le tralala… Ça fait un drôle d’effet. > L’amitié a toujours compté énormément.

La notion de bande, aussi. Cela doit venir de mon père, qui faisait défiler ses collègues de bureau à la maison : Sartre, Montand, Pagnol, Jouvet, Vilar… Ils discutaient autour d’un pot-au-feu et me caressaient la tête avant que je me couche. J’ai retrouvé ce sentiment de camaraderie pendant les tournages d’Un éléphant, ça trompe énormément et de sa suite. Les week-ends, on se retrouvait tous chez Yves Robert pour faire la bringue et déconner. > Le début des années soixante-dix a été une période charnière. J’ai connu le succès à la télé,

avec la série Vidocq. Alexandre, mon fils, est né, puis j’ai perdu mon père. Après sa mort, le téléphone n’a pas sonné une année durant. Je pensais qu’on ne voulait plus de moi. Alain Delon m’a sorti de ce doute en m’offrant mon premier grand rôle, dans Les Seins de glace, qu’il produisait. > Finalement, je n’ai jamais travaillé de ma vie. Je le revendique. Aragon disait : « Je suis là

pour passer le temps. » Quand j’étais à l’école, j’adorais le moment de la récréation : on jouait aux gendarmes, aux voleurs… Depuis, je n’ai fait que continuer de jouer. Je n’ai jamais quitté la cour de récré. 쐍 *Un film de Fabien Onteniente, avec Franck Dubosc, Richard Anconina, Mathilde Seigner, 1 h 39.

APRÈS LE CARTON DU PREMIER CAMPING, LE COMÉDIEN RETROUVE SON PERSONNAGE DE JACKY. 54

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VSD N° 1704 DU 21 AU 27 AVRIL 2010

Claude Brasseur

‘‘JE N’AI JAMAIS TRAVAILLÉ’’

Par Bernard Achour - Photo : Philippe Quaisse/Pasco

16/04/10 15:30:31


NOUVELLE VAGUE En 1964, Brasseur campe un petit escroc aux côtés de Sami Frey et Anna Karina dans Bande à part, de Jean-Luc Godard.

DANS LE DÉSERT En 1983, il remporte, avec Jacky Ickx, la cinquième édition du ParisDakar, mais échouera, trois ans plus tard, avec le même co-pilote.

> Je ne suis pas du tout un intellectuel. Je trouve même qu’intellectualiser notre métier est une erreur. Seule l’émotion m’intéresse. J’aime être envahi simplement par ce sentiment. > Beaucoup de jeunes acteurs font ce métier pour être des vedettes. Ils sont plus intéressés

par une photo dans un journal que par un rôle. Je le regrette. À notre époque, cela ne nous venait même pas à l’esprit. Avec mes potes Marielle, Belmondo et les autres, on crevait d’envie d’être des acteurs. Nos modèles faisaient aussi du théâtre. Quand Gérard Philipe jouait au TNP pour des cacahuètes, ça nous faisait rêver. Camping*, c’est une production énorme. Chacun avait sa limousine… En ce moment, je tourne un premier film en Belgique. Je suis allé Entre deux scènes, je suis contraint de me changer espionner dans les toilettes d’un bisles campings près trot. Je m’amuse autant.

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de SaintTropez. Je n’ai rien inventé !

> Je suis un aventurier avec un « a » minuscule.

L’aventurier, pour moi, c’est celui qui réalise adulte ses rêves de gosse. J’aime découvrir, que ce soit des régions ou des gens. En préparant mon rôle dans Camping, j’ai découvert un monde insensé, celui des campeurs. Je suis allé espionner avec ma femme les campings près de Saint-Tropez. On a bu un coup à la buvette et j’ai regardé. Des gens comme Jacky, mon personnage, j’en ai vu, avec des tongs et des chaussettes, la voiture pourrie et la caravane qui va avec… Je n’ai rien inventé.

’’

> J’ai toujours rêvé d’être un sportif de haut niveau. Enfant, je me passionnais pour les exploits

de Cerdan, Bobet, Robic… J’ai même failli participer aux Jeux Olympiques d’hiver 1964, à Innsbruck. Je faisais partie de l’équipe de France de bobsleigh, mais on a eu un sacré accident l’année

ANGELI

M. SIMON

CHRISTOPHE L.

WEEK-ENDL’INTERVIEW CINÉMA

UNE SI LONGUE ATTENTE Neuf mois les séparent mais il faut attendre 2006 pour que Brasseur et Mylène Demongeot partagent l’affiche d’un film : Camping .

d’avant, aux championnats du monde, et on a abandonné. > Ma participation au Paris-Dakar résultait d’un pari. J’étais au ski avec Jacky Ickx et un ami

commun nous a mis au défi. On s’est lancé. Après, quand on a posé le cul dans le baquet, il ne s’agissait plus de rigoler. Je n’ai pas fait ça pour avoir ma photo dans VSD ! Cette course (remportée en 1983, NDLR) m’a apporté des émotions que je n’avais jamais connues auparavant, même pas dans mon métier. Franchir la ligne d’arrivée sur la plage de Dakar entouré de cinquante mille personnes, La Marseillaise et tout le tralala… Ça fait un drôle d’effet. > L’amitié a toujours compté énormément.

La notion de bande, aussi. Cela doit venir de mon père, qui faisait défiler ses collègues de bureau à la maison : Sartre, Montand, Pagnol, Jouvet, Vilar… Ils discutaient autour d’un pot-au-feu et me caressaient la tête avant que je me couche. J’ai retrouvé ce sentiment de camaraderie pendant les tournages d’Un éléphant, ça trompe énormément et de sa suite. Les week-ends, on se retrouvait tous chez Yves Robert pour faire la bringue et déconner. > Le début des années soixante-dix a été une période charnière. J’ai connu le succès à la télé,

avec la série Vidocq. Alexandre, mon fils, est né, puis j’ai perdu mon père. Après sa mort, le téléphone n’a pas sonné une année durant. Je pensais qu’on ne voulait plus de moi. Alain Delon m’a sorti de ce doute en m’offrant mon premier grand rôle, dans Les Seins de glace, qu’il produisait. > Finalement, je n’ai jamais travaillé de ma vie. Je le revendique. Aragon disait : « Je suis là

pour passer le temps. » Quand j’étais à l’école, j’adorais le moment de la récréation : on jouait aux gendarmes, aux voleurs… Depuis, je n’ai fait que continuer de jouer. Je n’ai jamais quitté la cour de récré. 쐍 *Un film de Fabien Onteniente, avec Franck Dubosc, Richard Anconina, Mathilde Seigner, 1 h 39.

APRÈS LE CARTON DU PREMIER CAMPING, LE COMÉDIEN RETROUVE SON PERSONNAGE DE JACKY. 54

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VSD N° 1704 DU 21 AU 27 AVRIL 2010

Claude Brasseur

‘‘JE N’AI JAMAIS TRAVAILLÉ’’

Par Bernard Achour - Photo : Philippe Quaisse/Pasco

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WEEK-END À TABLE brasseurs en herbe Dans leur ferme-brasserie, à Courpalay, en Brie (77), Hubert et Geneviève Rabourdin élaborent des bières de ­dégustation au style proche des belges : 100 % malt, riches et très aromatiques.

le boom des bières artisanales

MICRO-BRASSERIES, MAXI-

Blondes, brunes, blanches ou ambrées, elles déclinent des saveurs originales. Notre

E

lles ne représentent que 3 % de la production française, mais elles constituent un petit univers foisonnant d’idées et d’originalité. Fortement ancrées dans le patrimoine régional, quelque trois cents brasseries artisanales sont aujourd’hui en activité et renouent avec une tradition brassicole ancienne, qui a bien failli disparaître. Ainsi, au début du XXe siècle, on dénombrait 2 827 brasseries artisanales dans le Nord, contre six aujourd’hui. Ces micro-brasseries de terroir refusent l’uniformisation par 60

l’ajout de produits locaux, fruits rouges, algues ou sarrasin en Bretagne, farine de châtaigne en Corse, houblons du cru… Plus rares sont celles qui n’emploient que des matières premières locales, comme celle d’Hubert Rabourdin (photos), à Courpalay (77). Ce jeune brasseur a pris, cette année, la succession de son père à la tête de l’exploitation agricole familiale. Ce dernier avait initié la petite brasserie en 2001, afin de diversifier son activité. Ici, les orges et le houblon proviennent intégralement de la propriété et sont maltés dans la région. VSD n° 1704 du 21 au 27 avril 2010


GOûTS

photos : michel slomka/vsd - d. r. - l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. consommer avec modération

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1/ RATZ (Sud-Ouest) Christophe Ratz a monté sa brasserie ­artisanale en 2001, dans le Quercy. Dans sa gamme, plusieurs fois récompensée, cette ambrée, épicée, a une bonne longueur en bouche. 3,50 e la 75 cl. biereratz.fr 2/ NOIRAUDE (Lorraine) Élaborée sous la houlette de Régis Bouillon, la Noiraude est une bière… blanche. « Vachement bonne », comme le précise l’étiquette. Légère, mais avec des arômes bien marqués de fleurs et de citron, elle est aussi très désaltérante. 1,50 e la 33 cl. brasseurs-lorraine.com

3/ BONNETS ROUGES (Bretagne) Non loin de la forêt de Brocéliande, la brasserie Lancelot propose cette bière des Bonnets rouges qui doit sa couleur aux baies de sureau ajoutées lors de la fermentation. Le goût de fruits rouges se mêle à des notes miellées. 2,70 e la 33 cl.

Un ­ rasseur b artisanal peut ­mettre deux mois à fabriquer une bière, contre cinq jours dans ­l’industrie

brasserie-lancelot.com

4/ BRUNE DE BOURGOGNE Patrice Beau a repris la ­brasserie sénonaise en sélection régionale. Par Marie Grézard 2005, lui donnant un nouvel élan. La brune Thomas Succès ­assuré auprès d’un public gour- Beckett se distingue par son onctuosité mand de bière artisanale. Alain Dhaussy, et ­s’agrémente de notes torréfiées et de la brasserie La Choulette, met lui ­miellées, avec ce qu’il faut d’amertume. aussi un point d’honneur à produire des 1,88 e les 33 cl. brasserie-larche.fr bières différentes : « Contrairement aux grands groupes, je ne fais pas d’études 5/ PIETRA (Corse) de marché. Je fabrique de la bière et, si je Une institution, qui marque sa la trouve bonne, je la vends. » ­singularité dans ses produits par de la Bonne nouvelle : vous pouvez aussi ­farine de châtaigne, dont les arômes acheter ces mousses uniques sur Inter- très agréables se révèlent en humant le net, grâce notamment à des cavistes spé- verre. Assez bien charpentée mais cialisés comme Simon Thillou, dont la ­fraîche, aux bulles fines, elle se termine Cave à Bulles, à Paris, regorge de trésors par une douce amertume. 1,55 e la 33cl. brasseriepietra.com (01.40.29.03.69 ; biere-de-brie.com). VSD n° 1704 du 21 au 27 avril 2010

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6/ BIèRE DU VEXIN (île-de-France) Céréalier dans le parc naturel régional du Vexin, Denis Sargeret a débuté son activité de brasseur en 2001. Sa Véliocasse, une ambrée au miel, séduit par son goût de malt, sa suavité et son onctuosité. Ferme brasserie du Vexin, Théméricourt (95). 2,20 e la 33 cl. 01.30.39.24.43. 7/ BILOUTE (Nord) « Hé, Biloute, t’es d’min coin ? » Authentiquement ch’ti, ce brassin de Hordain propose un cours accéléré de patois. Titrant 7 °, sa blonde est une « mousse » dans le style d’« ichi » : peu houblonnée, plutôt maltée, bien ronde et onctueuse, elle se boit avec délice. 3,20 e la 75 cl. lachoulette.com

8/ JULIETTE (Alsace) Éric Trossat fabrique une quinzaine de bières dont la plus emblématique est une blonde, la Juliette, parfumée aux ­extraits naturels de rose et de gingembre. La pointe légèrement piquante du gingembre vient souligner la finale. 3,10 e la 50 cl. brasserie-uberach.com J

À déguster

BIèREs DE PRINTEMPS

Fines, légères, elles sont irrésistibles.

A

l’origine, elles ouvraient le bal des premières bières de l’année. Élaborées à partir des orges de l’été, elles étaient mises en cuve à l’automne et passaient l’hiver au frais. Ces « bières de mars » se caractérisent par leur finesse, leur légèreté, leurs arômes de levure et de fruits. De nombreuses brasseries artisanales en produisent, comme toutes les grandes marques (en photo, la blonde Sélection des brasseurs Kronenbourg, 3,70 € les six canettes de 33 cl). J

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WEEK-ENDVOYAGES

Les parcs de l’ouest américain, en famille

VIVEZ LA “BIG” AVENTURE À PORTÉE DE ROUTE DE SALT LAKE CITY OU DE LAS VEGAS, LES PARCS DU SUD DE L’UTAH OFFRENT LE DÉCOR IDÉAL POUR VOUS ÉVADER DANS UN DÉCOR EN CINÉMASCOPE. VOS ENFANTS Par Pascale Desclos. VONT ADORER.

Photos : Laurent Bouvet/Rapsodia pour VSD

Admirez le sunset face à Delicate Arch

S

ur la « scenic road » d’Arches National Park, on s’amuse à compter les arches : une, deux, trois… Difficile d’arriver à deux mille, le chiffre officiel. En fin de journée, on gare sa belle américaine au parking du Wolfe Ranch : c’est de là que part la piste pour Delicate Arch, l’attraction du parc, à quarante-cinq minutes de marche. Au creux de son amphithéâtre naturel en pierres, l’arche trône, solitaire. Hauteur : 14 mètres. Âge : 70 000 ans. Dans le cadre, se découpent les sommets de La Sal Mountain. Il est temps de s’asseoir pour admirer un coucher de soleil inoubliable. nps.gov/arch

- Piste de Delicate Arch (5 km/2 h A-R au départ du parking de Wolfe Ranch). - Dormir au Moab Valley Inn, motel classique avec piscine, sur la Main Street de Moab, à partir de 109 $ (80 €) la ch. avec 2 queen beds. moabvalleyinn.com Autres bonnes adresses sur discovermoab.com

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WEEK-ENDVOYAGES

Les parcs de l’ouest américain, en famille

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WEEK-END MOTEUR rare et chère La Ferrari 250 GT châssis court (2,5 millions d’euros) a dominé la compétition dans les années soixante et reste redoutable. À son volant, on peut foncer sur circuit, ­gagner une course, puis rentrer tranquillement à la maison.

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une course de legendes Tour Auto 2010

d. r.

elles traversent la France, de Paris Ă Beaulieu-sur-Mer (06). parmi elles, des stars, comme la ferrari 250 gt, et des vedettes populaires. Par Jean-Luc Moreau

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WEEK-ENDTVSD

DÉCRYPTAGE

CONFESSIONS

VIRGINIE LEDOYEN LIVRE SES PÉCHÉS CATHODIQUES

D’UNE EX-TÉLÉPHAGE L’ACTRICE, QUI AVOUE NE PLUS REGARDER LA TÉLÉ, A CÉDÉ À LA TENTATION DE RÉALISER UN DOCUMENTAIRE. Par Julie Gardett

A

vec son air de madone et son sourire d’ange, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Quoique. Sous ses airs candides, Virginie Ledoyen (enceinte, est une jeune femme espiègle. À 33 ans, l’actrice, non baptisée et athée, a co-réalisé avec Jean-Marc Coudert Au nom du père, un reportage sur trois jeunes séminaristes qu’elle a suivis pendant un mois et demi (diffusé sur France 4, le 21 avril, à 22 h 30). En attendant de rencontrer Dieu, cette téléphage repentie nous confie avec humour ses coups de gueule et ses grands moments de solitude cathodiques. Ainsi soit-elle.

‘‘

Si je tombe sur Côte Ouest, même si je trouve ça ringard, je vais regarder. C’est ma madeleine de Proust

VSD. Pourquoi iTélé ? V. L.

vous plaît à la télé ?

Vous allez être servie : je ne la regarde quasiment pas. J’aime bien les vieilles séries un peu désuètes, comme Arabesque ou Columbo. Sauf L’Inspecteur Derrick, qui me fout le cafard. En règle générale, je trouve les programmes affligeants, agressifs et abrutissants. Les talk-shows sont chiants à regarder. Les invités ne peuvent pas l’ouvrir ou sont interrompus au bout de deux minutes par des chroniqueurs. Et la télé-réalité m’ennuie prodigieusement.

VSD. Que reprochez-vous à la

PHOTOS : D. R.

télé-réalité ?

VSD1704D078.indd 78-79

V. L. Il m’arrive de tomber sur « Confes-

sions Intimes », sur TF1. Je suis tellement sidérée par ce que je vois que je regarde. Après, je m’en veux. C’est glauque. Ce qu’on fait dire aux gens, ce qu’on leur

VSD N° 1704 DU 21 AU 27 AVRIL 2010

VSD. Que regardiez-vous petite ? V. L. « Le Club Dorothée » ! J’adorais les

dessins animés, Candy, Goldorak… Je regardais aussi pas mal La Cinq. J’avais l’impression que la télé était une vitrine sur le monde. Avec ma mère, je ne manquais jamais Dallas, Falcon Crest, Dynastie… Mon père préférait m’emmener au ciné. J’ai beaucoup bouffé de séries américaines et ça m’est restée. Si je tombe sur Côte Ouest, même si je trouve ça ringard, je vais regarder jusqu’au bout. Ça me rassure. Il y a quelque chose d’un peu régressif, c’est ma madeleine de Proust… VSD. Votre plus grand choc télé ? V. L. On attendait devant notre télé, une

animés et ça ne m’angoisse pas plus que ça. En l’occurrence, il y en a un qu’elle regarde à tout bout de champ : Naruto, sur Game One. Je suis devenue incollable !

lui ai montré car j’étais enceinte d’elle quand je l’ai tourné. Je pensais qu’elle verrait le côté comédie musicale et les belles robes, mais elle m’a dit : « Vous êtes toutes méchantes, maman, c’est horrible. ». Elle avait raison.

V.L.

J’apprécie leurs présentateurs, tel Laurent Bazin, et leurs émissions. C’est bien fichu et l’information est plus objective que sur BFM TV ou sur LCI. J’aime bien aussi la façon de traiter l’actualité de « L’Effet Papillon », sur Canal+. C’est contemporain, sans faire de sensationnalisme. « Envoyé Spécial » me plaît moins, plus rentre-dedans, parfois. Sinon, j’adore « Rendez-vous en terre inconnue » avec Frédéric Lopez, où l’on emmène des gens faire des voyages incroyables.

V. L. Il se trouve qu’elle adore les dessins

V. L. Huit Femmes est le seul film que je

ou Laurence Ferrari ?

vous a-t-il donné la foi ?

VSD. Votre fille de 8 ans, Lila, regarde-t-elle la télé ?

VSD. Comment réagit-elle quand elle vous voit dans le poste ?

VSD. Vous êtes plutôt David Pujadas

Virginie Ledoyen. Non ! Mais ça a changé

VSD. Les documentaires, c’est ce qui

VSD N° 1704 DU 21 AU 27 AVRIL 2010

fait faire, même si on leur donne l’illusion qu’on est là pour rendre compte de leur vie… En tant que téléspectateur, ça vous met dans une position horrible. Aucun avis. Navrée ! Je ne regarde pas les JT mais les infos sur iTélé.

V. L.

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SECRET Ado, elle ne ratait pas la série Hélène et les garçons : « Déjà à l’époque, le dire aurait été inavouable. »

VSD. Ce film sur des séminaristes

ma vision de l’Église. Je la croyais moribonde et je l’ai découverte bien vivante à travers des hommes justes, Maxime, Bernard et Philippe. Je voulais savoir ce qui les poussait à mener une vie de célibat avec deux tiers du Smic.

’’

grande Trinitron, mon petit frère, mes parents et moi, de voir « Thriller » avec Michael Jackson. Le clip m’a sidérée.

VSD. Un grand moment de solitude cathodique ?

‘‘

Derrick me fout le cafard, les talk-shows sont chiants, et la téléréalité m’ennuie

’’

V. L. Le jour de la Saint-Valentin, à « Nulle Part Ailleurs » sur Canal+, j’avais 20 ans. Nagui, qui présentait l’émission, m’a offert des dessous Chantal Thomas sur le plateau. C’était sensé être drôle, et ça ne me faisait pas rire. Je ne savais pas quoi penser ni comment réagir. En plus, j’aime bien Nagui, il fait bien son boulot et il est toujours élégant. C’était d’autant plus curieux et embarrassant. VSD. À quelle émission ne participeriez-vous jamais ? V. L. La seule que je n’ai jamais faite, c’est

« On ne peut pas plaire à tout le monde », sur France 3. Je n’ai rien contre Marc-Olivier Fogiel, mais je ne voyais pas l’intérêt de venir se justifier à la télévision. J’ai vu des invités se mettre dans des états pas possibles, obligés d’argumenter leurs choix de vie intimes. Je trouve ça dingue qu’on se prête à ça. Il ne s’agit pas de faire une télé consensuelle, mais il y a un regard à poser sur les gens qui doit être respectueux. La polémique pour la polémique, c’est super vain. Et puis la vanne pour la vanne, je trouve ça, mais d’un lourd…

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CONFESSIONS

VIRGINIE LEDOYEN LIVRE SES PÉCHÉS CATHODIQUES

D’UNE EX-TÉLÉPHAGE L’ACTRICE, QUI AVOUE NE PLUS REGARDER LA TÉLÉ, A CÉDÉ À LA TENTATION DE RÉALISER UN DOCUMENTAIRE. Par Julie Gardett

A

vec son air de madone et son sourire d’ange, on lui donnerait le bon Dieu sans confession. Quoique. Sous ses airs candides, Virginie Ledoyen (enceinte, est une jeune femme espiègle. À 33 ans, l’actrice, non baptisée et athée, a co-réalisé avec Jean-Marc Coudert Au nom du père, un reportage sur trois jeunes séminaristes qu’elle a suivis pendant un mois et demi (diffusé sur France 4, le 21 avril, à 22 h 30). En attendant de rencontrer Dieu, cette téléphage repentie nous confie avec humour ses coups de gueule et ses grands moments de solitude cathodiques. Ainsi soit-elle.

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Si je tombe sur Côte Ouest, même si je trouve ça ringard, je vais regarder. C’est ma madeleine de Proust

VSD. Pourquoi iTélé ? V. L.

vous plaît à la télé ?

Vous allez être servie : je ne la regarde quasiment pas. J’aime bien les vieilles séries un peu désuètes, comme Arabesque ou Columbo. Sauf L’Inspecteur Derrick, qui me fout le cafard. En règle générale, je trouve les programmes affligeants, agressifs et abrutissants. Les talk-shows sont chiants à regarder. Les invités ne peuvent pas l’ouvrir ou sont interrompus au bout de deux minutes par des chroniqueurs. Et la télé-réalité m’ennuie prodigieusement.

VSD. Que reprochez-vous à la

PHOTOS : D. R.

télé-réalité ?

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V. L. Il m’arrive de tomber sur « Confes-

sions Intimes », sur TF1. Je suis tellement sidérée par ce que je vois que je regarde. Après, je m’en veux. C’est glauque. Ce qu’on fait dire aux gens, ce qu’on leur

VSD N° 1704 DU 21 AU 27 AVRIL 2010

VSD. Que regardiez-vous petite ? V. L. « Le Club Dorothée » ! J’adorais les

dessins animés, Candy, Goldorak… Je regardais aussi pas mal La Cinq. J’avais l’impression que la télé était une vitrine sur le monde. Avec ma mère, je ne manquais jamais Dallas, Falcon Crest, Dynastie… Mon père préférait m’emmener au ciné. J’ai beaucoup bouffé de séries américaines et ça m’est restée. Si je tombe sur Côte Ouest, même si je trouve ça ringard, je vais regarder jusqu’au bout. Ça me rassure. Il y a quelque chose d’un peu régressif, c’est ma madeleine de Proust… VSD. Votre plus grand choc télé ? V. L. On attendait devant notre télé, une

animés et ça ne m’angoisse pas plus que ça. En l’occurrence, il y en a un qu’elle regarde à tout bout de champ : Naruto, sur Game One. Je suis devenue incollable !

lui ai montré car j’étais enceinte d’elle quand je l’ai tourné. Je pensais qu’elle verrait le côté comédie musicale et les belles robes, mais elle m’a dit : « Vous êtes toutes méchantes, maman, c’est horrible. ». Elle avait raison.

V.L.

J’apprécie leurs présentateurs, tel Laurent Bazin, et leurs émissions. C’est bien fichu et l’information est plus objective que sur BFM TV ou sur LCI. J’aime bien aussi la façon de traiter l’actualité de « L’Effet Papillon », sur Canal+. C’est contemporain, sans faire de sensationnalisme. « Envoyé Spécial » me plaît moins, plus rentre-dedans, parfois. Sinon, j’adore « Rendez-vous en terre inconnue » avec Frédéric Lopez, où l’on emmène des gens faire des voyages incroyables.

V. L. Il se trouve qu’elle adore les dessins

V. L. Huit Femmes est le seul film que je

ou Laurence Ferrari ?

vous a-t-il donné la foi ?

VSD. Votre fille de 8 ans, Lila, regarde-t-elle la télé ?

VSD. Comment réagit-elle quand elle vous voit dans le poste ?

VSD. Vous êtes plutôt David Pujadas

Virginie Ledoyen. Non ! Mais ça a changé

VSD. Les documentaires, c’est ce qui

VSD N° 1704 DU 21 AU 27 AVRIL 2010

fait faire, même si on leur donne l’illusion qu’on est là pour rendre compte de leur vie… En tant que téléspectateur, ça vous met dans une position horrible. Aucun avis. Navrée ! Je ne regarde pas les JT mais les infos sur iTélé.

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SECRET Ado, elle ne ratait pas la série Hélène et les garçons : « Déjà à l’époque, le dire aurait été inavouable. »

VSD. Ce film sur des séminaristes

ma vision de l’Église. Je la croyais moribonde et je l’ai découverte bien vivante à travers des hommes justes, Maxime, Bernard et Philippe. Je voulais savoir ce qui les poussait à mener une vie de célibat avec deux tiers du Smic.

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grande Trinitron, mon petit frère, mes parents et moi, de voir « Thriller » avec Michael Jackson. Le clip m’a sidérée.

VSD. Un grand moment de solitude cathodique ?

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Derrick me fout le cafard, les talk-shows sont chiants, et la téléréalité m’ennuie

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V. L. Le jour de la Saint-Valentin, à « Nulle Part Ailleurs » sur Canal+, j’avais 20 ans. Nagui, qui présentait l’émission, m’a offert des dessous Chantal Thomas sur le plateau. C’était sensé être drôle, et ça ne me faisait pas rire. Je ne savais pas quoi penser ni comment réagir. En plus, j’aime bien Nagui, il fait bien son boulot et il est toujours élégant. C’était d’autant plus curieux et embarrassant. VSD. À quelle émission ne participeriez-vous jamais ? V. L. La seule que je n’ai jamais faite, c’est

« On ne peut pas plaire à tout le monde », sur France 3. Je n’ai rien contre Marc-Olivier Fogiel, mais je ne voyais pas l’intérêt de venir se justifier à la télévision. J’ai vu des invités se mettre dans des états pas possibles, obligés d’argumenter leurs choix de vie intimes. Je trouve ça dingue qu’on se prête à ça. Il ne s’agit pas de faire une télé consensuelle, mais il y a un regard à poser sur les gens qui doit être respectueux. La polémique pour la polémique, c’est super vain. Et puis la vanne pour la vanne, je trouve ça, mais d’un lourd…

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la griffe du chat Par Philippe Geluck

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VSD N째 1704 du 21 au 27 avril 2010


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