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Tendances arty
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LES NOUVEAUX ARTY SANS
Ils sont peintres, céramistes, designers… mettent la main à la pâte, produisent de façon artisanale des petites séries, s’auto-éditent et créent à l’instinct. Leurs formes, rondes et englobantes, esquissent un mouvement rassurant, enveloppant, comme pour mieux faire face au monde.
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DOSSIER CAROLINE MESNIL ET ANNE PRUD’HOMME-BÉNÉ.
Ci-contre, formes peintes sur carton découpé et assemblées pour former de nouveaux motifs. Page de droite, en haut, série « Les Baisers », peintures sur cartes de visite. En dessous, « Les Carafes », petits formats de 12 cm. En bas, et partie droite : scénographies acryliques et à l’aquarelle, à accrocher en décoration, et différents aplats de couleurs travaillés en série.
Véronique Villaret L’art d’associer les couleurs
Elle marie le bleu, le noir et le blanc à la façon de Matisse, joue avec les roses, rouges et pourpres comme Christian Lacroix et fait entrer le soleil dans la maison à coups de jaune et de blanc. Véronique Villaret a un rapport inné à la couleur. Sa palette, solaire et joyeuse, change en fonction des saisons. « J’aime les couleurs qui me réconfortent, raconte-t-elle. En été, les jaunes et les bleus. En hiver, les roses, marron, orange. » Son travail de recherche formelle et chromatique a donné lieu à une exposition à la galerie Mouvance, à Eygalières. Véronique y présentait des petits formats à l’acrylique. « Ma production est conditionnée par le petit espace dans lequel je vis : des petites choses qui deviennent grandes quand on les associe. J’aime les mélanger à un bouquet de fl eurs, un objet… cela permet de créer des natures mortes décoratives. » C. M. Instagram : @veroniquevillaret BIO EXPRESS Diplômée des beaux-arts de Nîmes, Véronique y exerce à ses débuts comme professeur de peinture. Styliste pour la presse magazine, elle développe très vite son propre univers créatif. Son sens de la couleur l’amène à créer papiers peints et tissus et à diriger le style de Tissage de Luz. Depuis un an, elle développe un travail personnel sur papier ou carton entoilé.
Pièces sculpturales en grès issues de la série « Totem » (début 2022). De gauche à droite : « Bulbe », pied de lampe à poser, H 47 cm ; coupe à fruits décorative, hommage aux natures mortes de Cézanne ; « Olympe – Comme une fl amme olympique », pied de lampe, H 54 cm.
Claudine Gouriou Tous les blancs de la terre
La céramique est entrée dans sa vie comme une révélation, impulsant un changement de rythme radical. Pour combler sa solitude première, Claudine imagine, en modelage, un gros personnage de 50 cm de haut avec des oreilles proéminentes. D’autres suivent. C’est avec cette famille en grès, qu’elle baptise « Moodiies », qu’elle fait son entrée dans la cour des grands, repérée par Élisabeth Leriche au salon Maison & Objet de 2017. Depuis, son travail n’a fait qu’évoluer vers le sculptural. Toujours en recherche de douceur, de poésie et d’intemporalité, elle travaille en grande partie le grès chamotté blanc qui fait ressortir les ombres et la lumière, et fi nit parfois ses œuvres à l’engobe de porcelaine. « Je ne pense qu’en blanc », reconnaîtelle. Aujourd’hui, avec Structure et Totem, ses dernières collections, elle s’avance franchement vers l’art décoratif. C. M. Instagram : @claudinegouriouceramics BIO EXPRESS Adolescente, elle se voyait designeuse ou architecte mais sera avocate pour la production audiovisuelle pendant quinze ans. Jusqu’à ce stage de raku qui libère sa créativité. Émerveillée, elle suit les cours de Nathalie Domingo. En 2016, elle crée son propre atelier dans le Loiret. Depuis, son expérimentation du grès chamotté ne cesse d’évoluer.
Avec ses collages de papiers peints et découpés à la main, « Îlot 3 » ci-contre, et « Îlot brun » en haut à droite, l’artiste rend hommage à la nature. En bas, applique « Composition III », dessinée par Marie et réalisée par Albane Salmon d’Atelier Sauvage.
© Marie de Lignerolles – Galerie Virginie Lesage – Romain Darnaud – Zha Xizi Marie de Lignerolles Îlots de vie
De son enfance en Afrique, Marie de Lignerolles se rappelle la lumière, si puissante que les couleurs en sont démultipliées, et son aptitude à voir les mots en couleurs. Marie est synesthète. « Une force dans l’univers de l’art, dit-elle. Toutes ces teintes que j’emmagasine dans la tête, il faut qu’elles rejaillissent ! » En 2018, à la naissance de ses jumeaux, un besoin de sérénité l’incite à s’exprimer. Ses cartographies imaginaires, collages de peintures à la gouache et à l’aquarelle, célèbrent alors la beauté de la planète. À Saint-Étienne, la galeriste Virginie Lesage les remarque. Suivra un hommage au glacier islandais disparu Okjökull et une collaboration avec l’ébéniste d’art Atelier Sauvage. À présent, Marie prépare un projet autour de la vie in utero, « Paysages premiers ». C. M. Instagram : @mariedelignerolles BIO EXPRESS Après des études d’arts appliqués à l’Ensaama-Olivier de Serres, Marie de Lignerolles intègre l’ENSCI pour appréhender le volume. Elle travaille pour différents studios de création (Le BHV Marais, Monoprix…) avant de rejoindre Hermès en tant que coordinatrice des commandes spéciales. En 2018, elle se met à son compte et développe sa pratique personnelle.
La capsule d’été « Bleu Azuré » a été photographiée au Bunker des Calanques, une maison devenue tiers-lieu. À gauche, le miroir « Souleo » évoque, par un jeu de couleurs et de matières, le soleil se couchant sur la mer. À droite : la table « Fani », en frêne. En dessous : vase « Madalena », en verre souffl é, référence aux amphores grecques.
Margaux Keller Émotions méditerranéennes
Challenger les artisans locaux, miser sur la pérennité des collaborations, faire fabriquer en circuit court et in fi ne proposer un « objet d’émotion », voilà ce qui anime la designeuse Margaux Keller. Et cela lui réussit puisque, avec trois ans d’existence, sa marque en plein essor revendique fi èrement une production à 80 % française. Les 20 % restants provenant de l’Italie (verre souffl é) et du Portugal (tapisserie et mobilier). Avec deux collections de meubles et objets par an, ses petites capsules de milieu d’année font l’effet de « bonbons » vite avalés par des afi cionados gourmands. Adepte du slow design, Margaux Keller produit tout à la demande et vend en exclusivité sur son site. En ligne, le 20 septembre, sa prochaine collection « Série 7 - Au Vallon » (hommage au vallon des Auffes à Marseille) présentera des pièces d’exception, sculpture en osier XXL, table basse en verre et en bois cintré ainsi qu’un nouveau tapis. C. M. margauxkellercollections.com BIO EXPRESS Diplômée de l’Ensaama-Olivier de Serres et de l’école Boulle, Margaux enchaîne avec un stage chez Philippe Starck avant de partir un an en résidence à La Fabrica en Italie. À son retour, en 2012, elle pose ses valises à Marseille et crée son agence de design. Elle est rejointe par Anaïs Fretigny, une ancienne de Saint Laurent, avec qui elle s’associe et monte, il y a trois ans, Margaux Keller Collections.
Pièces uniques, ses vases « Éléments », en grès roux, peuvent s’assembler ou s’empiler pour former des sculptures changeantes.
Virginie Pernot Sculptures vintage
Virginie s’est lancée dans la céramique il y a deux ans, pour la grande liberté que cela lui procure et la sensualité de la matière. Elle considère cette nouvelle aventure comme une page à modeler avec un infi ni domaine de possibilités à explorer. Le côté sculptural de ses pièces est venu naturellement, même si ses vases et bouteilles restent semi-utilitaires. Travaillant le grès au tour, elle se concentre sur des formes intemporelles, aux teintes nature et au grain brut. Infl uencée par la céramique de Vallauris des années 1950, elle crée des familles de vases, qui s’assemblent verticalement, comme des zoomorphes. Via Instagram, Virginie intéresse les collectionneurs et amateurs de céramique, mais également les designers et les décorateurs. Dans un futur proche, elle aimerait aussi concevoir des sculptures en extérieur avec un paysagiste et collaborer avec d’autres artisans. A. P.-B. virginiepernot.com BIO EXPRESS Virginie Pernot a fait des études de sciences économiques et a longtemps travaillé dans le contrôle de gestion pour une multinationale. Mais elle a toujours aimé les vieilles jarres, les pots, et collectionné les pichets. C’est donc presque naturellement qu’en 2018 elle change radicalement de cap et suit une formation à l’École d’art céramique de Vallauris (EACV).
Parmi ses créations récentes, ces bouteilles « Tour », en grès brut ou émaillé. En haut à droite, des bouteilles « Tour » en cours de séchage (H 21 à 28 cm). En bas, vue plongeante sur des bouteilles « Ovni », en grès sculpté.
Catherine Dix Poterie primitive
Après avoir enseigné un temps aux enfants, la céramiste Catherine Dix décide en 2019 de se consacrer enfi n à ses propres objets. Installée dans le Périgord, elle crée des pièces emblématiques, des bouteilles semi-utilitaires, entre décoration et sculptures en grès chamotté, qu’elle travaille selon plusieurs techniques – tour, estampage, plaque ou modelage. Adepte d’une sculpture instinctive, Catherine façonne plusieurs éléments qu’elle assemble au fur et à mesure. Inspirée par la poterie primitive, l’art céramique japonais mais aussi l’architecture brutaliste, elle privilégie les formes simples et pures, dans une matière brute, surtout pas trop lisse. Par le biais d’Instagram, elle propose ses œuvres aux galeries, aux décorateurs et à l’international. Mais son objectif premier reste la recherche formelle, pour laquelle elle veut garder du temps et s’orienter de plus en plus vers la sculpture. A. P.-B. catherinedixceramics.com BIO EXPRESS Catherine Dix a d’abord fait du stylisme et travaillé pendant plus de dix ans dans la mode. À la recherche d’un nouveau souffl e, elle se forme à la poterie chez Marcel Muller (Poterie de Lucante), puis dans l’atelier Chemins de Terres à Montreuil et chez Augusto Tozzola à Ivry. Elle confi rme sa nouvelle passion avec l’obtention de son CAP de tournage en 2014, et s’installe en 2021 à Brantôme dans le Périgord.
Série « Le Jardin fertile », 2022, huile sur papier, 9 carrés de 11 x11 cm.
Virginie Hucher Nature organique
Artiste plasticienne, Virginie Hucher imagine des tableaux aux motifs abstraits colorés et graphiques dont le processus de création est très original : au départ, il y a toujours un dessin réalisé au cours d’une performance dansée dans la nature. Après avoir fi lmé ou photographié sa danse tracée sur le sable ou l’herbe, elle retravaille ses toiles ou ses supports en papier à l’atelier, d’après photo, à l’acrylique et à l’huile. Chaque « danse dessin » se transforme sur ses tableaux en formes abstraites sur fond neutre, empruntées au vivant, au corps des danseuses et de la femme. Passionnée par les couleurs qu’elle explore, elle consigne ses recherches dans des carnets et privilégie dans ses œuvres des tons sourds, verts, bruns, beiges et ocre, qui évoquent la nature. Son envie du moment ? Faire découvrir son atelier, qu’elle est en train de concevoir, et réaliser de plus grands formats. A. P.-B. virginiehucher.com BIO EXPRESS Diplômée en arts plastiques, Virginie Hucher danse dès son enfance, auprès de sa mère danseuse, puis en solo. Pour elle, danse et dessin se conçoivent en parallèle et s’expriment ensemble de manière unique dans sa peinture. Et quand elle ne danse pas en vrai dans la nature, elle « danse dans sa tête » comme elle aime dire.
Vases en duo, « Alter Ego » et « Désir », en grès noir, blanc ou gris, émail intérieur, H 21 à 36 cm, série « Figures – Collection I ».
Aude Bray-Deperne Fratries de terre
Ce sont des vases-sculptures à l’esthétique minimaliste, monochromes, créés à partir de gabarits dessinés à main levée, sur papier ou carton. Le geste, instinctif, laisse de grandes traces de peinture. La ligne courbe, sensuelle, est là, dès l’origine. Aude découpe les silhouettes puis les appose sur deux plaques de terre qu’elle fait ensuite se rencontrer. En grès blanc, noir, gris et, depuis la collaboration avec le duo d’architectes Heju, « Lila », ses pièces texturées et profi lées prennent vie, avec des arêtes tout en rondeurs. Pensées en « familles », elles sont comme des personnes qui dialoguent. « Ce qui m’intéresse, raconte Aude, c’est de mettre mes fi gures en regard pour les ombres, creux, jeux de vides et de pleins qui se créent. » Son travail artistique porte sur les liens, visibles et invisibles, qui se tissent entre les êtres, sur les origines et, de façon plus intime, sur le corps et la maternité. C. M. atelierbraydeperne.com BIO EXPRESS Née à Sèvres, Aude mène des études d’arts appliqués en design graphique et devient directrice artistique, avant de retrouver la céramique à l’école d’art de Douai. En résidence aux Ateliers Jouret à Roubaix, elle affi rme sa pratique du grès. À présent, elle initie au modelage à la Poterie Family de Villeneuve-d’Asq.
Composition murale « Sophos », grès, support en bois peint, 189 x 110 cm. Vase « Anka », en grès chamotté. Sortie de four, vases en grès engobés après cuisson.
Studio Digonnet Totems abstraits
Installés depuis 2020 dans leur maison atelier d’Amiens, Séverine et Pierre Digonnet se nourrissent l’un l’autre de leur créativité. Séverine tourne et modèle le grès chamotté, qu’elle enduit d’engobe brut. Pierre travaille le médium et le bois. Conçues sur ordinateur, leurs formes vectorielles prennent vie et volume une fois assemblées. Les objets sculptures deviennent décors muraux ou totems colorés aux jeux d’ombres contrastés. Nourries d’infl uences – de l’art précolombien à Ettore Sottsass –, leurs créations au fi ni mat et poudré représentent l’élégance de la céramique française pour les galeries et décorateurs étrangers. Avec l’idée de revenir à son premier métier, la direction artistique, le duo prépare des pièces plus monumentales et envisage la création de mobilier, pour architectes et décorateurs. A. P.-B. studiodigonnet.com BIO EXPRESS Tous deux issus d’écoles d’art multimédia, Pierre et Séverine ont toujours travaillé de manière proche. Directeurs artistiques, ils opèrent une reconversion à des métiers plus manuels. Pierre passe le premier un CAP d’ébénisterie en 2017, auprès des Compagnons du devoir. Puis Séverine obtient en 2019 son CAP de tournage.
Axel Chay
Cela fait déjà dix ans qu’Axel le Marseillais s’amuse à dessiner des tabourets roses et des lampadaires verts. « Je choisis des couleurs pas forcément commerciales, mais qui mettent le mieux en valeur la forme que je dessine. Érotique, végétale, chacun y voit ce dont il a envie ! » Diplômé d’une école de commerce, il raconte avoir eu le désir, avec son frère artiste, de créer les meubles qui leur plaisaient. « Je dessinais mes objets, lui réalisait les pièces. On a beaucoup produit en tubes d’aluminium et en acier thermolaqué car c’est ce que l’on avait sous la main. » Fier de répondre à la demande croissante, il auto-édite, emballe et expédie lui-même les commandes ! Et ça ne l’empêche pas de fourmiller de projets. C. M. axelchay.com
Julie Lansom
Libre et inclassable, « obsédée par la couleur », Julie Lansom transforme en pépite déco tout ce qu’elle touche. Après ses lampes tissées, ses amphores aux tonalités tranchées et ses tableaux paysagers, elle a créé des tapis et nous surprend aujourd’hui avec ces lampadaires pop « Straw » sortis de son imaginaire de petite fi lle. Car l’idée lui est venue… des pailles jaunes ondulées que l’on trouvait dans les paquets de Nesquik dans les années 1980 ! Très attachée au prix juste, elle s’auto-édite et a mis un an pour trouver les bons artisans : un chaudronnier gardois pour les pieds, des souffl eurs de verre autrichiens pour les boules en opaline. En zigzag ou droits, ses luminaires de 1,55 mètre de haut arborent ses trois « teintes d’amour », rose poudré, rouille et curry, et deux couleurs fortes, vert et bleu roi. Bonne nouvelle, elle nourrit un projet de table basse en acier thermolaqué dans la même veine. C. M. Instagram : @julielansom
Maison Paradis
Isabelle Carcy a été directrice de banque mais a toujours voulu faire de la déco. Collectionneuse de céramiques depuis vingt ans, elle s’achète un four en 2020 et profi te du confi nement pour expérimenter la terre. En juin 2022 elle obtient son CAP, expose à 1000 Vases et crée des assiettes pour un club de plage. Travaillant le grès, elle aime la chamotte et la terre mêlée. Inspirée par la Méditerranée, elle l’évoque au fi l de ses créations avec des chaînes d’ancre et des vases « Oreille » et « Boucle d’oreille » (photo). Mais ce qui anime Isabelle c’est de continuer à faire vivre sa Maison Paradis, sous la forme d’une future résidence d’artistes, au-delà de la céramique. A. P.-B. Instagram : @maison_paradis
Wartel Design
Créateurs et fabricants de luminaires, c’est un trio familial amoureux des belles matières qui est à la tête de la maison Wartel. Jean-Baptiste, le fi ls, est designer et directeur artistique. Fanette, la fi lle, est ébéniste d’art diplômée de l’école Boulle. Bertrand, le père, est ferronnier d’art et ingénieur en construction métallique. Tous trois, au service de la belle facture, créent et assemblent leurs luminaires à la main, en France. Nourris d’inspirations puisées dans les voyages ou les beaux livres, leurs modèles mélangent habilement les savoir-faire, comme « Arcades », en pierre et laiton, ou la moderniste « Lagos », en pierre et plaques de bronze (photos). Experts du sur-mesure, ils s’adaptent aux demandes des décorateurs, architectes ou collectionneurs. Leur objectif ? Repousser toujours plus les limites de leurs compétences pour sublimer les matières. A. P.-B. wartel-design.com
Kahina Loumi
Basée à Rennes, Kahina Loumi fait exploser les couleurs sur ses tableaux. Diplômée de l’EESAB (École européenne supérieure d’art de Bretagne) en 2018, l’artiste solaire manie la peinture à l’huile dans des teintes lumineuses, diluées et travaillées pour être encore plus colorées. Adepte de l’abstraction poétique, elle se joue aussi des codes de la peinture, en tendant certaines toiles sur des châssis abstraits ou en les composant avec des collages de coton peints à l’huile et cousus. Une technique qui transforme certaines de ses pièces en quasi sculptures. Car outre la couleur, qui est la force de Kahina, son autre spécifi cité est de tenir compte de l’espace investi lors de ses expositions en adaptant ses toiles au lieu. A. P.-B. kahinaloumi.com
Atelier Malak
Il crée à la manière d’un sculpteur, en enlevant le superfl u. Le Lyonnais Malacou Lefebvre, 33 ans, a monté son atelier il y a trois ans et demi. Rien a priori ne destinait ce jeune fi nancier à la création, mais ses « mains [le] démangeaient ». Il passe un CAP de plombier (un métier gagne-pain) et se passionne pour la torsion des tubes. Le soir, dans le garage de ses parents, il cintre l’acier et réalise des pièces que ses copains achètent. Aujourd’hui, alors qu’il répond à des commandes d’architectes venues du monde entier, il continue à tout faire lui-même. « Il n’y a pas de déperdition, la même main dessine et fabrique, c’est ce qui crée la cohérence », assure-t-il. Pour sa table basse « Archipelago » (photo) il a travaillé sur l’idée de l’archipel avec des pieds en gros tubes et un plateau fi n en acier. Puis il a ajouté de l’ardoise pour le côté topographique. D’abord découpée chez un marbrier, il l’a resculptée avec des outils qu’il a créés pour l’occasion. C. M. ateliermalak.net
Rituel céramique
La Nantaise Vanille Mayé travaillait dans le secteur du voyage tout en rêvant d’autonomie et de créativité. Elle raconte qu’elle a voulu créer une marque d’objets dotés d’une esthétique globale et que la terre s’est imposée naturellement. Après des cours auprès d’un potier, elle achète son propre tour. C’était début 2020 et le confi nement lui a permis d’expérimenter et de beaucoup travailler. Collectionneuse de tasses à café du monde, c’est bien entendu par cette petite pièce utilitaire qu’elle commence. Inspirée par les formes et les couleurs du Maroc et de l’Amérique latine, elle imagine dans des tonalités chaudes des tasses et des mugs ourlés de pompons, des vases totémiques… Son envie ? Célébrer les instants précieux qui rythment le quotidien. C. M. Instagram : @rituel_ceramique
Hiromi
Derrière la bannière Hiromi se cache Johanna de Clisson, diplômée de photographie et directrice artistique. En 2018, changement de cap, elle se forme à la céramique et installe son atelier à Paris, début 2020. À la recherche de formes, elle façonne la terre à partir de dessins rapides, en demi-cercles, cylindres ou demi-lunes, qu’elle reconstruit parfois comme des totems. Semi-utilitaires ou seulement sculpturales, ses créations monochromes en volumes formels sont personnalisées par le grain du grès chamotté. Inspirée par l’architecture et le brutalisme, Johanna est en quête de simplicité, pour faire du beau avec peu. Demain ? Elle aimerait réaliser des structures murales plus grandes et ferait volontiers du mobilier, pas forcément en céramique. A. P.-B. Instagram : @hiromi_objets
Sculpture murale modulable « Play On Objet_1 », en chêne et céramique ; sur la sellette, « Play OnTotem Objet_2 ».