La route de la Grande Guerre en Wallonie Christine CASPERS avec la collaboration de Pascal KUTA
2014 Namur
Institut du Patrimoine wallon
Page précédente : Le monument italien de la salle des pylônes du Mémorial interallié de Cointe. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Les auteurs et l’éditeur déclinent toute responsabilité quant aux éventuelles modifications qui surviendraient dans les renseignements pratiques. Le texte engage la seule responsabilité des auteurs. Les auteurs ont tâché de régler les droits relatifs aux illustrations conformément aux prescriptions légales. Les détenteurs de droits qui, malgré ses recherches, n’auraient pu être retrouvés sont priés de se faire connaître à l’éditeur. 2.3
Suivez la route… En 1914, la neutralité de notre pays fut bafouée et, malgré lui, il fut le théâtre de violents affrontements entre les deux camps qui ont laissé de nombreuses traces dans le paysage et dans les mentalités. À l’ombre des combats, la population civile belge a souvent subi des représailles de la part des Allemands, fatigués et frustrés par les entraves à leur progression vers la France. Ces vengeances trouvaient leurs justifications, souvent montées de toutes pièces, dans la thèse de l’existence de francs-tireurs. Même si cent ans se sont écoulés, certaines blessures psychologiques ont survécu et elles demeurent dans la mémoire des descendants des témoins ou victimes, termes se confondant, des massacres. Ce poignant constat est admirablement relayé par André Dartevelle dans son film-reportage Trois journées d’août 1914 constitué de ses deux volets Les villages contre l’oubli et Les murs de Dinant. Cet Itinéraire met à l’honneur les traces patrimoniales du conflit, souvent datées de l’Entre-deux-Guerres, et tente d’en expliquer la présence par un bref rappel du contexte historique. Même si l’ouvrage n’est pas un livre d’histoire et ne se positionne pas en tant que tel, la collaboration de Pascal Kuta, historien spécialiste de la Première Guerre mondiale et auteur des textes agrémentant les photographies de Guy Focant dans l’ouvrage Grande Guerre. L’image du souvenir en Wallonie édité par l’Institut du Patrimoine wallon, apporte à ce volume une dimension historique indispensable à la compréhension des traces. Je profite d’ailleurs de cette introduction pour remercier vivement Pascal de sa précieuse aide, de sa grande disponibilité et de son extrême amabilité. Loin de recenser toutes les traces du conflit en Wallonie, l’Itinéraire met l’accent sur les plus emblématiques d’entre elles souvent liées à des événements locaux. Les notices concernent principalement les provinces du Luxembourg, de Liège, de Namur et du Hainaut. En regard de ces lieux durement touchés par le conflit, la province du Brabant wallon ne présente que peu de traces tangibles de cette guerre, ceci bien évidemment ne sous-estimant en rien ce que le territoire de la jeune province a pu endurer lors de l’invasion et l’occupation allemandes. Compte tenu de sa vocation essentiellement touristique, l’ouvrage s’organise en provinces, elles-mêmes subdivisées en zones géographiques définies dont l’ordre d’apparition est lié la plupart du temps à la chronologie des événements. Dans la mesure du possible, ces deux principes, géographique et chronologique, ont déterminés la structure principale de l’ouvrage. Outre les éléments patrimoniaux souvent situés à l’air libre, le lecteur trouvera également dans cet Itinéraire des notices relatives aux musées et centres d’interprétation wallons entièrement ou partiellement consacrés à la Première Guerre mondiale avec toutes les informations pratiques destinées à l’organisation de visites. À l’occasion du centenaire, de nombreux lieux de mémoire organisent des expositions temporaires qui, de part leur caractère Suivez la route…
non permanent, n’ont pas été relayées dans cet ouvrage. Cependant, nous convions le lecteur intéressé par ces manifestations à consulter les sites internet ad hoc pour obtenir de plus amples informations. Si vous voulez aller à la découverte des traces patrimoniales de la Grande Guerre en Wallonie, alors, suivez la route…
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Le contexte et l’élément déclencheur L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, prince héritier d’AutricheHongrie, et de son épouse à Sarajevo le 28 juin 1914 est considéré comme l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale. En effet, celui-ci intervient dans un contexte de politique extérieure marquée par des rivalités coloniales et économiques entre les puissances européennes qui se sont regroupées en deux blocs antagonistes, la Triple Alliance (Allemagne, AutricheHongrie et Italie) et la Triple Entente (France, Royaume-Uni et Russie) et de politique intérieure avec la montée des revendications nationalistes dans les Balkans. L’Empire austro-hongrois est convaincu de l’implication du gouvernement serbe dans l’assassinat de François-Ferdinand et est bien déterminé à éradiquer tout trace du nationalisme serbe. Le 23 juillet 1914, assurée de l’appui allemand, l’Autriche-Hongrie promulgue un ultimatum exigeant la soumission de la Serbie. Celle-ci accepte en grande partie les conditions de l’ultimatum mais rejette une exigence à savoir la participation de fonctionnaires autrichiens dans l’enquête sur l’attentat de Sarajevo en territoire serbe. L’Empire austro-hongrois voit dans ce refus le prétexte pour déclarer la guerre à la Serbie, le 28 juillet 1914. La succession des événements qui conduisent à la Première Guerre mondiale est alors en marche. Par le jeu des alliances, la plupart des pays se trouvent englobés dans le conflit. Le 31 juillet, la Russie publie l’ordre de mobilisation générale. Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France.
Le plan Schlieffen et la violation de la neutralité belge Le plan offensif allemand conçu par l’ancien chef d’état-major, le comte von Schlieffen, poursuit le but d’envahir la France par l’ouest en vue d’atteindre Paris en prenant à revers l’armée française. Ce mouvement tactique qui se veut rapide pour ensuite concentrer les troupes le long du front russe implique un passage inévitable de l’armée allemande par la Belgique. Celle-ci, fidèle à son principe de neutralité depuis 1839, refuse cette intrusion. En dépit de ce refus, les Allemands envahissent le territoire belge, le 4 août 1914. La France et l’Angleterre, garants de la neutralité de la Belgique, sont appelées à l’aide. En France, la mobilisation est générale et l’armée se constitue sous les ordres de Joseph Joffre. L’armée du Royaume-Uni, professionnelle dans un premier temps mais renforcée dès l’été 1915 par des volontaires et en mai 1916 par des conscrits, prend la forme d’un Corps expéditionnaire britannique commandé par John French suivi en décembre 1915 par Douglas Haig.
La Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale
Le plan Schlieffen. © AWPA
La guerre de mouvement La bataille des Frontières La guerre débute dans la région liégeoise avec une attaque préliminaire de l’Armée de la Meuse commandée par le général von Emmich, qui, aux prises avec la 3e division de l’armée belge dirigée par le général Leman et bien décidée à se défendre, se solde par un premier échec la nuit du 5 au 6 août. Grâce à une percée opérée à l’est, les Allemands assiègent la Position fortifiée liégeoise jusqu’au 16 août, date de la reddition du dernier fort. Quelques jours plus tard, le Roi Albert, chef de l’armée belge, ordonne à la 3e division ainsi qu’aux autres forces belges concentrées sur la Gette la retraite vers Anvers. Le 20 août, l’invasion allemande entre dans sa phase la plus offensive avec la bataille dite des Frontières. Simultanément ou à quelques heures d’intervalle, les grands corps des armées alliées et allemandes s’affrontent à divers endroits du pays provoquant des milliers de morts dans les deux camps. Le 22 août, les Ardennes sont le théâtre d’un sanglant combat affrontant les 3e et 4e armées françaises aux 4e et 5e armées allemandes. Cette journée est considérée comme la plus meurtrière pour l’armée française qui perd 27 000 effectifs. Au même moment se déroule à Charleroi et à proximité de la Sambre une bataille qui oppose la 5e armée française à la 2e armée allemande et à la 3e armée allemande sur son flanc droit à hauteur de Dinant ; elle se solde par une défaite française. Le 23 août à Mons, le Corps expéditionnaire 6.7
britannique se heurte à la 1re armée allemande. Bien que cette dernière soit une victoire tactique britannique, la bataille des Frontières est globalement une défaite pour les Alliés qui les oblige à reculer vers la Marne. Après Liège, c’est au tour de la Position fortifiée de Namur, défendue par la 4e division belge et dirigée par le général Michel, d’être assiégée du 21 au 25 août. L’artillerie lourde et la tactique allemande causent sa perte et ses survivants rejoignent Anvers. En marge de ces combats, la population civile belge fait à de nombreuses reprises et à différents endroits l’objet d’exactions gratuites de la part des Allemands, hantés par la légende de francs-tireurs héritée de la guerre franco-prussienne de 1870-1871.
La bataille de la Marne Tandis que les Alliés, contraints à la retraite, se replient entre Paris et Verdun, le général von Kluck ordonne à la 1re armée d’obliquer vers le sud-est. Voyant une opportunité d’attaquer son flanc, le général Joffre décide d’une contreattaque. De cette façon débute la célèbre bataille de la Marne qui se déroule du 5 au 9 septembre et oppose les 3e, 4e, 5e, 6e et 9e armées françaises aidées par le Corps expéditionnaire britannique aux 5 armées allemandes. L’épicentre de la bataille se déroule à l’ouest où combattent les 3e et 4e armées françaises et les 3e, 4e et 5e armées allemandes. Les prélèvements successifs parmi les effectifs allemands envoyés sur le front est ainsi qu’à Anvers, inversent le rapport de force. À l’issue de la bataille, les Allemands se replient le long de l’Aisne. Encouragés par leur victoire sur la Marne malgré de nombreuses pertes humaines, les Français reprennent courage et repartent à l’offensive mais sont arrêtés sur l’Aisne.
La course à la mer La progression française étant figée par l’entrave des tranchées allemandes débute alors la course à la mer dont l’objectif est de contourner les positions ennemies par l’ouest. Cette poursuite s’achève à Dixmude en novembre et se solde par la stabilisation du front sur plus de 700 km, de la mer du Nord à la frontière suisse. Dès les dernières phases de la course à la mer opérées fin du mois d’octobre, le secteur de Comines-Warneton est divisé en deux camps antagonistes et le reste pendant toute la durée de la guerre de position. Entre-temps, après la chute d’Anvers le 9 octobre, l’armée belge se retire derrière l’Yser et procède, fin du mois, à l’inondation de la plaine.
La guerre de position La guerre des tranchées Dès l’automne, la guerre de mouvement fait place à la guerre de position caractérisée par la fixation d’un front quasi invariable pour une durée de trois ans et demi. De part et d’autre de ce front, les soldats des deux camps se retrouvent terrés dans des tranchées. Ce mode opératoire donne lieu à La Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale
l’apparition d’armes nouvelles, comme la grenade, le lance-bombe, le lanceflamme et les gaz de combat, utilisés pour la première fois à Ypres en avril 1915 quand les Allemands tentent de prendre la ville aux mains des Alliés. Le secteur de Comines-Warneton, en région flamande à cette époque, est relativement calme. Le Corps expéditionnaire britannique défend Ploegsteert tandis que Comines est territoire occupé. La Wallonie, quant à elle, est sous l’occupation allemande sans être le théâtre de combats. À l’inverse, dans le nord de la France, en Artois et en Champagne, ont lieu en 1915 deux grandes offensives très sanglantes dirigées par Joffre dans le but de bousculer les positions ennemies mais n’ont pas d’effets stratégiques probants. L’année d’après, la bataille de Verdun est initiée au mois de février par les Allemands menés par le Kronprinz, fils aîné de Guillaume II, dans le but, sinon de prendre la ville, à tout le moins d’y attirer le plus grand nombre possible de forces françaises et de les « user » en les contraignant à défendre ce lieu d’une grande importance stratégique et symbolique. Le plan allemand échoue mais entraîne d’immenses pertes humaines. Le camp français compte 61 000 tués, 101 000 disparus et 216 000 blessés contre 140 000 tués et disparus et 195 000 blessés pour le camp allemand. Parallèlement, en juillet 1916, Joffre aidé par l’armée britannique qui compte désormais des conscrits lance une offensive sur la Somme. D’une durée de cinq mois, cette longue bataille, en dépit d’une nette progression de la 6e armée française, s’enlise à cause de l’insuccès de l’armée britannique durement éprouvée et elle provoque la disgrâce de Joffre. En avril 1917, le général Nivelle orchestre une nouvelle tentative de percée au Chemin des Dames qui se solde par un échec ; de 30 000 à 40 000 français sont tués. Deux mois plus tard, en juin 1917, la prise de la crête de Messines, prélude à la campagne des Flandres visant le dégagement de la côte belge occupée par les Allemands, plonge Ploegsteert au cœur des combats. Malgré la victoire de la 2e armée britannique commandée par le général Plumer qui déloge les Allemands de cette hauteur stratégique, l’opération des Flandres n’aboutit pas en raison d’une bataille de Passchendaele marquée par une avance trop lente, 103 jours au lieu de 7 ou 8 prévus, et trop dévastatrice, 250 000 victimes dans le camp britannique, par un temps épouvantable qui transforme le terrain en boue.
La reprise de la guerre de mouvement Les offensives allemandes En mars 1918, la Russie bolchévique en pleine révolution signe avec les puissances centrales le traité de paix de Brest-Litovsk qui tourne à l’avantage de l’Allemagne et impose de lourdes pertes territoriales à la Russie. Dès ce moment, l’Allemagne concentre ses troupes établies jusqu’alors le long du front est à l’ouest et, forte de ce nouvel apport d’effectifs, elle passe à l’offensive devançant l’engagement massif de l’armée américaine en mai 1918. Fin mars, le général Ludendorff attaque par surprise les lignes britanniques établies en Picardie. Les Allemands, en surnombre, percent le front et progressent vers l’ouest. L’envoi de troupes françaises dirigées par le général 8.9
Pétain arrête la progression allemande aux environs d’Amiens. Devant cette percée importante, les forces alliées acceptent le principe d’un commandement unique évoqué lors de la conférence de Doullens, le 26 mars. Le général Foch devient le commandant de toutes les armées alliées. Le 9 avril débute la seconde offensive de Ludendorff, connue sous le nom de la bataille de la Lys. D’une durée de vingt jours, cette bataille conduit à la perte de CominesWarneton et de tout le saillant d’Ypres mais l’intrusion allemande est arrêtée par les Alliés sur le mont Kemmel. Le Chemin des Dames est de nouveau, fin du mois de mai, le théâtre d’une violente offensive allemande qui se solde par le franchissement de l’Aisne et l’arrivée des troupes allemandes sur la Marne. S’approchant de Paris, les Allemands tentent du 9 au 12 juin au nord de Compiègne une troisième offensive stoppée par les Alliés sur le Matz. La dernière offensive, avant la contre-attaque alliée, qui a lieu en Champagne le 15 juillet, échoue.
La contre-attaque alliée Le 18 juillet marque le début de la riposte française qui commence par une offensive locale en Champagne provoquant l’arrêt de l’avancée allemande et même son repli sur la Vesle, affluent de l’Aisne. Le 8 août, date de la bataille d’Amiens orchestrée par les armées françaises et britanniques, est considéré par le général Ludendorff comme « le jour de deuil de l’armée allemande » et présage la débâcle allemande qui sera totale suite aux offensives générales des forces alliées qui ont lieu à partir du mois de septembre. À divers endroits du front, les troupes alliées, franco-américaines en Argonne, britanniques dans le secteur de Cambrai, anglo-belges dans les Flandres, passent à l’attaque et provoquent la débâcle allemande.
L’armistice du 11 novembre 1918 et le Traité de Versailles Le 11 novembre 1918, l’armistice, signé dans un wagon situé dans la forêt de Compiègne, met un terme à ce long conflit qui a engendré près de 10 millions de morts et 20 millions de blessés. Sept mois plus tard, le Traité de Versailles signé le 28 juin 1919 – 5 ans, jour pour jour, après l’attentat de Sarajevo – officialise la victoire des Alliés et la défaite de l’Allemagne qui est rendue responsable de la guerre. Celle-ci perd la totalité de ses colonies et un pourcentage considérable de son territoire. Parmi les régions amputées se trouvent l’Alsace-Lorraine qui redevient française et les cantons d’Eupen, Malmédy et Saint-Vith confiés à la Belgique.
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Le monument commémoratif du fort de Loncin. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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La route de la Grande Guerre en Wallonie
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1. La province de Liège
■ Les premiers chocs ■ La Position fortifiée de Liège ■ Visé ■ La place du Vingt Août à Liège ■ Le carré militaire du cimetière de Robermont ■ Le fort de la Chartreuse ■ La fontaine de la place Saint-Barthélemy à Liège ■ Le Mémorial interallié de Cointe ■ Spa
1. La province de Liège
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Les premiers chocs
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Le monument Fonck à Thimister-Clermont En bordure de la chaussée Charlemagne, un espace, délimité par une petite grille, est dédié au cavalier Fonck considéré comme le premier soldat de l’armée belge tué par l’ennemi. Au centre de cet espace se trouve un monument réalisé par l’artiste Marcel Rau et sis à l’endroit précis de sa mort. Inaugurée le 25 juillet 1923, cette sculpture se compose d’un bloc rectangulaire de
Le monument Fonck.
FOCANT G. © SPW-Patrimoine 12 . 13
pierre où figure l’inscription « Ici est tombé glorieusement le 4 août 1914 le cavalier Fonck Antoine Adolphe du 2e régiment de Lanciers Premier soldat de l’Armée belge mort à l’ennemi au cours de la Grande Guerre 1914-1918 » et d’où surgissent le buste du cavalier accompagné de la tête de son cheval. Il porte l’uniforme à double boutonnage et est coiffé d’un chapska. Il est représenté scrutant l’horizon dans l’attente de l’ennemi. Sur un socle orné de deux lanternons se trouve la traduction néerlandaise de l’inscription. Antoine Fonck est né à Verviers en 1893. Suite à un engagement volontaire, il rejoint à l’âge de 18 ans la cavalerie du 2e régiment de Lanciers. Ce régiment fondé en 1830 par un décret du gouvernement provisoire s’installe, à partir de 1885, dans la caserne des Écoliers de Liège. Une plaque, apposée à droite de l’entrée de l’ancienne caserne rebaptisée caserne Fonck et siège actuel de l’École supérieure Saint-Luc, commémore ce héros. Le 4 août 1914, son régiment l’envoie ainsi que d’autres soldats en mission de reconnaissance en vue de vérifier si les Allemands ont transgressé le pacte de neutralité en franchissant la frontière. Il est 10h du matin quand Antoine Fonck rejoint le lieu-dit « La Croix Polinard » situé à proximité de la commune de Thimister. C’est alors que des Ulhans, hussards allemands, l’abattent. L’inhumation de son corps a lieu le surlendemain au cimetière de Thimister. Le 22 août 1926, à l’initiative d’anciens combattants, un monument commémoratif est érigé dans l’allée centrale de ce cimetière. Chaque premier dimanche du mois d’août, une cérémonie d’hommage au héros Fonck a également lieu face au mémorial de la chaussée Charlemagne. Le monument Fonck Chaussée Charlemagne (à partir de Battice, prendre la direction d’Henri-Chapelle, suivre la chaussée Charlemagne sur 200 m ; le monument se trouve sur la droite) à 4890 Thimister
À voir
Le monument au fil électrique de Sippenaeken Dans la commune de Sippenaeken (Plombières) se trouve le monument commémorant les victimes belges et alliées du fil électrique. Au printemps 1915, les Allemands voulurent isoler la Belgique des Pays-Bas, pays neutre mais considéré comme une base arrière des Alliés. D’ailleurs, le quartier général des services britanniques d’espionnage y était établi et de nombreuses missives issues des réseaux d’espionnage belges avaient pour destination les Pays-Bas. Interdire tout accès à la frontière hollandaise demandait l’ins1. La province de Liège
Les premiers chocs
tauration d’une mesure drastique. Les Allemands eurent recours à la mise en place, le long de la frontière sur une distance d’environ 200 km (de Cadzand à Vaals), d’une clôture électrifiée composée de 5 à 7 fils d’un voltage de 2 000 volts. Le nombre de victimes de ces fils s’élève à environ 500 personnes. Offert par le comte d’Oultremont, ce monument est composé d’une pierre décorée d’un bas-relief représentant un homme piégé dans les fils et d’une plaque commémorative précisant la mutilation du monument pendant la Seconde Guerre mondiale et sa reconstruction en 1962.
Le monument au fil électrique. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le monument au fil électrique À l’angle de la rue du Château et de la rue de Beusdael à 4851 Sippenaeken
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À savoir
Le viaduc de Moresnet Une fois le front stabilisé, les Allemands vont entreprendre des projets destinés à améliorer leurs voies de communication. C’est dans ce cadre que les travaux d’une nouvelle ligne de chemin de fer reliant Tongres à Aix-laChapelle sont initiés dès janvier 1915. Ce chantier d’envergure d’une durée de deux ans modifia considérablement le paysage le dotant d’ouvrages d’art importants tels les viaducs de Visé et de Moresnet. Les 12 000 ouvriers belges, allemands et russes affectés à ces travaux étaient logés sur place dans des baraquements de bois.
Le viaduc de Moresnet. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le cimetière et le monument aux fusillés de Labouxhe - Melen Le 4 août 1914, partant d’Aix-la-Chapelle, la 14e brigade d’infanterie allemande traverse les villages de Battice, Herve et Melen dans le but d’atteindre le fort de Fléron. La résistance de ce fort dont la reddition n’a lieu que le 14 août provoque l’irritation de la brigade allemande qui en conséquence lors de ses retraites se rend coupable de nombreuses exactions à l’égard de civils. Plusieurs d’entre eux sont également utilisés comme bouclier humain par les Allemands lors de leur approche vers Liège. Le village de Soumagne perd 118 de ses habitants et plus de 100 maisons sont incendiées ; les localités voisines de Micheroux, Retinne et Saint-Hadelin subissent également de violentes représailles allemandes. Parmi ces villages martyres, celui de Melen 1. La province de Liège
Les premiers chocs
paye un très lourd tribut. Deux vagues de violence provoquées par des soldats du 165e régiment d’infanterie, les 6 et 8 août, entraînent la destruction de nombreuses maisons et la mort de plus d’une centaine d’habitants dont une quinzaine d’enfants. À ce nombre s’ajoute celui d’une trentaine d’otages amenés de Herve et fusillés le 8 août dans la prairie où est implanté le cimetière actuel ; parmi ces fusillés on compte également le bourgmestre de Herve arrivé sur les lieux afin de procéder à la reconnaissance des corps. Le même jour, Herve est la proie d’un incendie ravageant plus de 300 maisons dont l’hôtel de ville. Une partie des victimes civiles de Melen et des otages de Herve reposent dans ce cimetière. Dans cette petite nécropole, un monument rend hommage aux fusillés du mois d’août 1914 ; il fut réalisé par P. Fagard et V. Dethier et inauguré le 5 août 1923. De facture classique, la scène centrale de ce monument est composée de plusieurs personnages. Sur la troisième marche de l’escalier gît un homme enveloppé d’un drap. Une femme éplorée est à ses côtés et lui agrippe le bras. Elle est représentée à genoux. Submergée par la douleur, son corps épouse la forme d’un arc de cercle. Un jeune homme debout, le visage grimaçant de peine, la soutient par les bras. Ce groupe de personnages se détache d’un arrière-fond où est représenté le village de Melen en proie aux flammes. Deux pilastres à refends pourvus de chapiteaux d’inspiration ionique s’élèvent jusqu’à l’entablement où sont inscrits les mots « À nos morts ». Au-dessus du monument se trouve un enfant au visage triste, assimilable à un putto antiquisant. S’appuyant sur un crâne, il tient de sa main gauche un parchemin où l’on peut lire l’inscription : « À la mémoire des 128 civils fusillés par les Allemands, les 4, 6, 8 et 12 août 1914 ». De part et d’autre de cette scène figure la longue liste des fusillés qui commence à gauche par les noms des femmes tuées à Melen.
Le cimetière de Labouxhe. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le monument aux fusillés du cimetière de Labouxhe. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le cimetière et le monument aux fusillés de Labouxhe Avenue de la Résistance (à hauteur du rond-point, juste avant le pont de l’autoroute) à 4633 Melen (Soumagne)
1. La province de Liège
Les premiers chocs
À savoir
Le massacre du village de Linsmeau dans la province du Brabant wallon L’entité de Linsmeau située dans l’actuelle province du Brabant wallon a également subi des représailles suite à la mort d’un officier allemand. Le 10 août, alors que les troupes belges se retirent vers Tirlemont, un soldat cantonné à l’extérieur du village tire sur un capitaine uhlan. Alertés, les Allemands s’en prennent aux civils présents sur les lieux et fusillent une dizaine d’entre eux avant d’entrer dans le village de Linsmeau. Là, ils boutent le feu à plusieurs habitations et massacrent d’autres civils. Au total, 18 habitants périssent. Un monument érigé en mémoire des fusillés prend place dans l’enceinte du cimetière du village. Il se compose en son centre d’un calvaire entouré de deux colonnes à chapiteaux stylisés qui supportent un fronton courbe où figurent les inscriptions suivantes « Linsmeau à ses martyrs du 10 août 1914 et à ses vaillants héros morts pour la Patrie ». Sur le fronton repose une croix. De part et d’autre de la scène centrale se trouvent deux pierres verticales sur lesquelles figurent, à gauche, les noms des 18 victimes du 10 août et, à droite, ceux de deux soldats originaires du village et morts pendant la Grande Guerre. Site : cimetière de Linsmeau, rue Commandant De Foestraets à 1357 Linsmeau (Hélécine).
Le monument aux morts du village de Linsmeau. Photo © IPW
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Le cimetière militaire belge de Rabosée Ce cimetière conserve les corps de soldats belges tombés lors du combat de Rabosée. Ce combat se passe la nuit du 5 au 6 août. Afin d’entraver la marche des Allemands vers l’intervalle des forts de Pontisse et de Barchon, trois compagnies belges de bataillons du 9e régiment de Forteresse et du 14e de Ligne organisent un barrage à la tombée de la nuit. Vers minuit, la 27e brigade allemande composée d’environ 6 000 hommes se retrouve devant le barrage tenu par les 450 soldats belges. Pendant de longues heures, les effectifs belges, pourtant 12 fois moins nombreux que ceux des Allemands, opposent une vive résistance provoquant de lourdes pertes dans le camp ennemi. À l’aube, les Allemands atteignent les tranchées et les rescapés belges sont contraints de se retirer. On recense plus d’une centaine de morts et 150 blessés. Plus de 200 tombes sont alignées en léger arc de cercle sur 9 rangées. Elles sont surmontées d’une pierre sur laquelle est fixée une plaque où figurent le nom du soldat, son grade, son régiment, ses lieu, et date de naissance, la mention « mort pour la Belgique » et la date du décès. Au fond du cimetière se trouve un imposant monument commémoratif. Réalisé par J. Moutsche, A. Fivet et F. Close, il se compose en son centre d’un haut pilastre sur lequel est fixée une statue représentant une Victoire ailée, l’épée au poing. Sur l’extrême gauche du monument, un soldat exhorte ses camarades à partir au combat. Ceuxci s’avancent d’un pas décidé en dépit des balles ennemies heurtant deux de leurs compagnons. À droite, figure un groupe de 8 civils de tous âge qui s’incline respectueusement. Parmi ces personnages, une femme dépose au sol la palme du martyre.
Vue d’ensemble du cimetière de Rabosée. Photo © IPW
1. La province de Liège
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À savoir Le cimetière de Rabosée ainsi que les 20 autres cimetières militaires belges et deux enclos des fusillés sont la propriété du Ministère de la Défense. Depuis l’année 2009, suite à une décision ministérielle, leur gestion relève du Service des Sépultures militaires de l’Institut des Vétérans- Institut national des Invalides de Guerre, anciens combattants et victimes de guerre (IV- INIG), organisme parastatal dépendant du Ministère de la Défense et sous la tutelle du ministre de la Défense. Ce service veille à garantir à ces nécropoles un état impeccable. Il supervise l’entretien des stèles, des pelouses, des plantations et des abords, tâches dont la gestion est confiée à des entreprises civiles sous contrats pluriannuels à charge de la Défense. Outre ces cimetières et enclos, le Service des Sépultures contrôle également 79 pelouses d’honneur militaires. Intégrées dans les cimetières communaux, leur entretien est assuré par les communes hormis celle du cimetière communal de Willebroek. Le Service des Sépultures ne s’occupe pas uniquement des tombes belges ; il veille également sur celles du Commonwealth présentes dans les cimetières communaux.
Le cimetière militaire belge de Rabosée Rue Bois-la-Dame (au sommet du Thier de Wandre) à 4020 Wandre
Le monument aux héros du Sart-Tilman La nuit du 5 au 6 août, le secteur du Sart-Tilman est le théâtre d’une sanglante bataille qui engendre la mort de plus de 400 soldats belges et autant de soldats allemands. En début de soirée, une colonne composée de la 43e et 38e brigades allemandes s’avance vers l’intervalle des forts de Boncelles et d’Embourg. Le but de la manœuvre allemande est de percer cet endroit stratégique afin de pénétrer dans la ville de Liège. À divers endroits, vers Boncelles ou à travers le bois Saint-Jean, les Allemands tentent de forcer le passage mais sont accueillis par des tirs provenant des forts de Boncelles et d’Embourg et des redoutes tenues par des compagnies du 1er bataillon du 9e de Ligne. Cette mitraille provoque chez les Allemands une situation de chaos qui les pousse à tirer à l’aveugle, blessant et tuant leurs compagnons d’armes. Le moment de panique passé, les Allemands reprennent la situation en main et accèdent aux redoutes tandis que les survivants du bataillon du 9e de Ligne rejoignent Ougrée. Devant la vulnérabilité de la clairière du Sart20 . 21
Tilman tenue par 400 hommes du 2e bataillon du 14e de Forteresse, le général Leman envoie comme renfort le 1er Chasseurs à pied partis de Charleroi le 4 août. Les compagnies de ce bataillon reçoivent l’ordre de défendre les intervalles des redoutes devant les bois Saint-Jean et de Sclessin tandis que le 4e Chasseurs à pied s’occupe de la défense de l’intervalle Boncelles-Meuse. Aux environs de 5h, les Belges parviennent à reprendre la main sur certaines redoutes mais la situation reste critique notamment dans le bois Saint-Jean où le 3e bataillon du 9e de Ligne essuie de violents tirs ennemis. L’arrivée de deux bataillons du 29e de Ligne parvient à stopper la progression allemande dans ce secteur. À l’inverse, au nord-ouest du fort de Boncelles la présence allemande reste importante. Après une tentative infructueuse d’assaut du fort entrainant de nombreuses pertes dans leur camp, les survivants allemands se rendent aux occupants du fort. Les deux bataillons du 4e Chasseurs à pied venus en renfort et établis dans la zone nord du fort mettent également un terme à l’avancée allemande. À 9h, l’ordre de repli allemand est décrété. Situé au bout d’un cul de sac, ce monument est un hommage aux nombreux morts tombés en héros lors de cette bataille comme le précise l’inscription située au pied de celui-ci. Les faces latérales du monument présentent deux autres plaques ; l’une recense les numéros des unités ayant pris part au combat et l’autre rappelle que ce monument a été érigé par souscription pu-
Le monument aux morts du Sart-Tilman. Photo © IPW
1. La province de Liège
Les premiers chocs
blique sous les auspices de la ligue patriotique « Le Souvenir de KinkempoisAngleur ». Un homme nu à la chevelure bouclée tenant sa tête entre ses mains dans un geste de désolation surplombe le monument. Au registre inférieur, sur la face avant se détachent trois personnages. À gauche, une allégorie de la Victoire vêtue et coiffée à l’antique et pourvue de grandes ailes se tient de face. Elle soutient par les épaules le corps sans vie d’un homme nu dont les jambes sont soulevées et agrippées par un autre homme également dévêtu. Devant ce groupe de personnages sont disposés les attributs des guerriers antiques tels que le casque romain et un carquois rempli de flèches sur lesquels court une guirlande de feuilles de chêne, symbole de force et sagesse. À l’arrière du monument, nous retrouvons également cette même évocation de l’Antiquité par la représentation de l’équipement complet du guerrier romain.
Le monument aux héros du Sart-Tilman Rue du Sart-Tilman (au bout du cul de sac) à 4031 Angleur
À savoir La plupart des soldats belges morts durant cette bataille reposent au cimetière militaire de Boncelles ainsi que dans celui du Gros-Hêtre à Ougrée. Là, sur un vaste monument aux morts figurent les noms des 210 militaires enterrés dans la fosse commune. Sites : cimetière de Boncelles, rue Fossoul à 4100 Boncelles. Site : cimetière du Gros-Hêtre, allée du Beau Vivier à 4102 Ougrée. L’ancienne grange de la ferme des peupliers, dernier cantonnement du 14e de Ligne avant la bataille du Sart-Tilman, fut transformée en église dans l’Entredeux-Guerres en hommage à tous les militaires belges tombés la nuit du 5 au 6 août 1914. Deux plaques commémoratives sont placées de part et d’autre de l’entrée. L’une, offerte par la Fraternelle des anciens du 14e de Ligne, rappelle que c’est de cette grange que partirent les soldats de ce régiment vers les lieux de combats. L’autre, don de la Fraternelle des anciens du 9e de Ligne, renseigne les différents régiments ayant pris part à la bataille et auxquels l’église est dédiée. Désacralisée, cette ancienne église est désormais une salle de réception. Site : ancienne église du Sart-Tilman, rue du Sart-Tilman (à hauteur du rond-point) à 4031 Angleur.
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À l’instar des villes d’Anvers et de Namur, Liège fut dotée à partir de 1888 d’une Position fortifiée élaborée par l’ingénieur Henri-Alexis Brialmont. Elle comptait à l’origine 12 forts, petits et grands confondus. Ces ouvrages, établis à 7 ou 9 km de la ville et espacés de 3 à 6 km, avaient pour but de protéger Liège de l’artillerie moderne allemande. Ces forts présentaient deux nouveautés à savoir, d’une part, la mise sous tourelles blindées des obusiers et canons et, d’autre part, l’utilisation d’un béton composé de ciment, de sable et de galets. La plupart des forts présentaient une forme de triangle dont la pointe était tournée vers l’extérieur de Liège. Les grands forts, tels que Barchon, Fléron, Boncelles, Flémalle, Pontisse et Loncin se différenciaient des petits par une garnison et un armement supérieurs. En temps de guerre, la garnison des grands forts s’élevait à 550 hommes contre 280 à 350 pour les petits. Dans la nuit du 5 au 6 août, six brigades allemandes tentèrent de traverser la ceinture des forts. Tandis que cinq brigades sur les six furent repoussées
Plan de la position fortifiée de Liège.
P. BUISSERET © D’après FAQUE, C., Henri-Alexis Brialmont. Les Forts de la Meuse 1887-1891, Namur, 1987 1. La province de Liège
La Position fortifiée de Liège
dans bien des intervalles par la 3e division d’armée du général Leman, la sixième réussit à forcer le passage entre les forts d’Évegnée et de Fléron et fit son entrée à Jupille. Surestimant l’ampleur de cette pénétration, le général Leman ordonna aux membres de sa division de battre en retraite. Une armée allemande de 180 000 hommes sous les ordres du général von Einem, accompagnée d’une grosse artillerie, arriva de l’est avec comme objectif d’ouvrir le feu sur les forts. Ceux-ci tombèrent les uns après les autres entre le 8 août, date de la prise du premier fort à Barchon, et le 16 août, date de la reddition à l’ennemi du fort de Hollogne.
Le fort de Lantin Le 15 août à 17h30, après 5 jours de résistance qui ont entraîné de violents dégâts, le capitaine-commandant Fabry ordonne la reddition du fort de Lantin. Par la suite, il tombe sous possession allemande et est, après guerre, utilisé comme dépôt de munitions. Ce fort n’ayant pas subi de modernisation ni de réarmement après guerre, hormis la construction par les Allemands d’une casemate sécurisant son débouché d’infanterie au sommet du massif central, conserve, de par ce fait, un aspect proche de celui qu’il avait en 1914. Depuis 1983, le fort appartient à l’asbl « Les amis du fort de Lantin » qui contribue activement à sa restauration en y réintégrant notamment des éléments provenant d’autres forts. L’accès au fort se fait par la poterne d’entrée sise dans une partie appelée contrescarpe correspondant à la base du triangle. Ce pavillon d’accès présente un pont-roulant escamotable en cas d’assaut ; celui actuellement en place appartenait à l’origine au fort de Boncelles. La poterne donne accès aux locaux de service tels que la cuisine, l’infirmerie, les sanitaires. Un fossé de gorge de 200 m de long sépare la contrescarpe du massif central, siège de l’armement. Celui-ci est composé de plusieurs canons de différents calibres et aménagés sous coupoles. Deux poudrières y étaient enterrées. D’autres espaces prenaient place dans ce massif à savoir des pièces destinées à loger la garnison en cas d’alerte, un bureau de tir, une salle de rassemblement, des magasins à obus, une salle d’alimentation en électricité produite par une machine à vapeur couplée à une dynamo et quelques postes de tirs. Au centre, un phare monté sur coupole constituait le point culminant du fort. Aujourd’hui, le phare en place provient du fort namurois d’Émines. À l’aide d’un audio-guide, le visiteur suit un parcours-spectacle grâce auquel il peut se replonger dans l’histoire du fort et les conditions de vie de sa garnison.
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Vue aérienne du fort de Lantin. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le fort de Lantin Rue de Villers, n° 1 à 4450 Lantin Tél. / fax : +32 (0) 4/246 55 44 lesamisdufortdelantin@edpnet.be www.fortdelantin.be Du 1er week-end d’avril au dernier week-end de septembre, du jeudi au dimanche et jours fériés de 12h30 à 17h ou toute l’année sur rendez-vous pour des groupes d’au moins 10 personnes Adulte : 5 €, senior et étudiant : 4 €, enfant de 6 à 14 ans : 3,5 € Groupe (min. 10 personnes) : 4,5 €/adulte, 3,50 €/ senior et étudiant, 3 €/enfants
Le fort de Loncin, lieu de mémoire Le 15 août 1914 à 17h20, 11 jours après la violation de la neutralité de la Belgique par les Allemands, le fort de Loncin dirigé par le commandant Naessens essuie le violent tir du canon allemand appelé « Grosse Bertha », arme jusque-là maintenue secrète par les Allemands, d’un calibre de 42 cm et qui pouvait tirer des obus de 796 kg. Le 25e coup de « Grosse Bertha », tiré depuis le champ de manœuvres de Bressoux, termina sa course dans une poudrière du fort mettant le feu à 12 000 kg de poudre. Cette explosion entraîna la mort de 350 soldats. De nombreux corps gisent encore sous les ruines du fort, ce qui confère au lieu le statut de nécropole nationale, reconnu officiellement en avril 2014, et augmente l’émotivité lors de la visite. Le visiteur libre, audioguide en main, suit tout d’abord un parcours débutant à la poterne d’entrée et le menant dans la zone gauche de la contrescarpe et de l’escarpe où une scénographie, inaugurée en 2006, évoque la fonction première des pièces traversées. Ensuite, des escaliers et rampes d’accès permettent au visiteur de déambuler dans l’impressionnant cratère causé par l’explosion et de voir les vestiges du massif central, siège de l’armement. De celui-ci, un escalier descend vers le coffre de tête aménagé en crypte depuis 1921. Avant d’entrer dans celle-ci pour une visite très émouvante, une sculpture rappelle qu’à cet endroit, sont morts les 14 derniers soldats du fort. Une partie des fossés latéraux est également accessible et présente des panneaux permettant de prolonger la réflexion. Une sculpture en bronze commémorant l’explosion a été 26 . 27
Le monument commémoratif dans les ruines du massif central du fort de Loncin. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
érigée dans l’enceinte du massif. Surplombant ce qui fut la salle de rassemblement, elle représente un homme, « emprisonné » dans le sol, dont on aperçoit uniquement les épaules et la tête. La tête penchée en arrière, il brandit son bras gauche vers le ciel en tenant un flambeau, symbole de fraternité. Un musée présentant d’intéressants outils didactiques tels une maquette du fort ou un panneau détaillant jour par jour le déroulement de l’invasion allemande mais aussi de nombreux objets et témoignages de cette époque complètent la visite. Nous saluerons également le dynamisme de l’équipe des bénévoles qui œuvre de façon exemplaire à la transmission de la mémoire du fort. Le fort de Loncin est classé depuis le 11 juin 2004.
À savoir L’épitaphe présente devant l’entrée du musée « Passant ! Va dire à la Belgique et à la France qu’ici 550 Belges se sont sacrifiés pour la défense de la liberté et le salut du monde, 15 août 1914 » est un pastiche de celle que le poète Simonide de Ceos a fait graver au Ve siècle avant J.-C. sur le monument des 300 Spartiates morts lors de la bataille des Thermopyles.
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Le fort de Loncin Rue des Héros, n° 15 bis à 4431 Ans Tél. : +32 (0) 498/38 76 93 contact@fortdeloncin.be www.fortdeloncin.be Pour les visiteurs individuels, le fort se visite avec un audioguide aux horaires suivants : - les mois d´avril, mai, juin, septembre, octobre : tous les samedis et dimanches de 14h à 18h (dernier départ à 16h30) - les mois de juillet-août : tous les jours de 14h à 18h (dernier départ à 16h30) à l´exception du lundi (jour de fermeture) - les mois de novembre à mars : les 1er et 3e dimanches du mois de 14h à 16h30 D’avril à octobre, une visite guidée est organisée tous les dimanches à 14h précise De novembre à mars, une visite guidée est organisée les 1er et 3e dimanches à 14h précise Pour les groupes (10 personnes et plus), les visites ont lieu tous les jours de l’année sur rendez-vous, soit par internet soit au numéro : +32 (0) 498/38 76 93 Adulte : 7 €, groupe (5 personnes min.) : 5 €, senior : 5 €, étudiant : 5 €, enfant (de 6 à 12 ans) : 3 €, école : 2 €, musée seul : 2 €
À voir
Le monument commémoratif de Loncin Une souscription publique permit d’ériger après guerre, à quelques mètres du fort, un monument commémorant la tragédie. Placée dans un parc ombragé à l’angle de la rue Édouard Colson et des Héros, ce monument est l’œuvre du sculpteur Georges Petit. Il fut inauguré par le Roi Albert le 15 août 1923. D’une hauteur totale de 18 m, il se compose d’un pilier au-dessus duquel prennent place deux sculptures en bronze représentant deux guerriers antiques ; un légionnaire romain et un hoplite grec. Leurs mains gauches agrippent une couronne de laurier et feuilles de chêne symbolisant leur reconnaissance envers l’héroïsme de leurs homologues modernes. Leurs visages et regards sont tournés vers le massif central du fort, lieu de la tragédie. Au pied du pilier est étendu un homme dévêtu tenant un pommeau d’épée dans la main. 28 . 29
Il gît sur une pierre rectangulaire où figure l’inscription « Aux héros de Loncin morts pour la patrie le 15 août 1914, ce fort en ruines est leur tombeau ». Derrière lui se tient l’allégorie de la ville de Liège prenant les traits d’une femme drapée les bras étendus à l’horizontale. Elle est adossée à une pierre rectangulaire où est figurée une colonne surmontée d’une pomme de pin et d’une croix. La partie inférieure du pilier présentent deux bas-reliefs identiques ornés de représentations féminines agenouillées. Sur la face arrière du monument se trouve un médaillon décoré du profil du commandant Naessens.
Le monument commémoratif de Loncin. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le monument commémoratif de Loncin À l’angle de la rue Édouard Colson et de la rue des Héros à 4431 Ans 1. La province de Liège
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Les autres forts visitables de la Position fortifiée D’autres forts de la Position fortifiée de Liège sont aujourd’hui accessibles au public environ un jour par mois ou sur réservation. Parmi ceux-ci, Barchon, Flémalle, Embourg, Hollogne, Pontisse. À noter que, parmi les forts visitables, seuls Lantin, Hollogne et Loncin n’ont pas été modernisés dans l’Entre-deuxGuerres et conservent leur apparence de 1918, leurs coupoles en moins.
Le fort de Barchon Le 5 août, les Allemands se lancent à l’assaut du fort de Barchon. Son capitaine-commandant Hanefstingels ordonne à ses fantassins de se poster sur le terre-plein situé au sommet du massif central au lieu de combattre l’assaut ennemi à renfort d’obus. Cette étonnante décision entraîne de lourdes pertes dans la garnison et entaille son moral. Sa reddition a lieu le 8 août ; il est le premier à se rendre.
Vue du fort de Barchon. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le fort de Barchon Rue du Fort à 4671 Barchon Tél. : +32 (0) 4/387 58 37 (Roger Weeckmans) info@arc-services.be www.fortbarchon.be Visite chaque second dimanche du mois d’avril à novembre à 14h Adulte : 4 € Enfants de 8 à 12 ans : 2 € Groupe adultes (min. 15 personnes) : 3 € Groupe enfants : 1,50 €
Le fort de Flémalle Ce grand fort, commandé par le capitaine-commandant Falise, fut l’avantdernier à se rendre, le 16 août 1914. Son armement et ses locaux furent envahis par des gaz et fumées. Une reconstitution virtuelle permet de visualiser le fort dans son intégralité. Un musée présentant armes, uniformes et matériels issus des deux conflits mondiaux complète la visite.
Le fort de Flémalle Avenue du Fort à 4400 Flémalle Tél. : +32 (0) 494/59 27 91 (Grégory Bovy) fortdeflemalle@live.be www.facebook.com/musee.fortdeflemalle http://fortdeflemalle.wix.com/fortdeflemalle Visite tous les 1er samedi et 3e dimanche de chaque mois sauf en janvier, à 10h, 14h et 16h (sur rendez-vous pour les groupes/min. 20 personnes) Adulte : 5 € Gratuité pour les enfants (moins de 12 ans) 1. La province de Liège
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Le fort d’Embourg De lourds bombardements provoquant un armement presque entièrement hors service et une garnison asphyxiée ont eu raison de ce petit fort commandé par le capitaine-commandant Bovier. Il se rendit le 13 août au moment même où un régiment allemand (57 I.R.) se préparait à en donner l’assaut.
Vue du fort d’Embourg. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le fort d’Embourg Rue du Fort, n°6 à 4053 Embourg Tél. : + 32 (0) 497/20 35 70 (Jean-Marc Lebrun) fortdembourg@yahoo.fr www.fortdembourg.be Le 4e dimanche de chaque mois à partir de 14h Adulte : 5 € Jeune (12-18 ans) : 4 € Gratuité pour les enfants de moins de 12 ans Visites guidées pour les groupes : 4 €/personne Possibilité de billet combiné avec le Source Ô Rama de Chaudfontaine 32 . 33
Le fort de Hollogne Ce petit fort fut le dernier à se rendre. Le 16 août, le capitaine-commandant Cuisinier ordonna la reddition du fort pour sauver les vies de ses hommes. Il était conscient que la résistance devenait inutile face au déploiement de la lourde artillerie ennemie et à l’arrivée imminente de la version ferroviaire de la Grosse Bertha permettant de tirer des obus de 923 kg. Le Comité de sauvegarde du Patrimoine historique du fort de Hollogne veille à sa conservation et à sa valorisation. Le fort de Hollogne Rue de l’Aéroport, n° 10 à 4460 Grâce-Hollogne Tél. +32 (0) 4/234 09 50 et +32 (0) 496/33 62 89 csfhfortdehollogneliege@hotmail.be www.fortdehollogneliege.be Visite guidée le 3e samedi du mois à 14h de mars à juillet et en octobre. Journées spéciales de visites guidées en français, néerlandais et allemand (voir les dates sur le site internet) Possibilité de visites guidées sur rendez-vous pour les groupes Adulte : 4 € Gratuité pour les enfants de moins de 10 ans Jeune de 11 à 17 ans et ancien combattant : 3 € Groupe (min. 10 personnes) : 3 €/personne Possibilité de ticket famille à 10 € (2 adultes et 2 enfants) + 2 € par enfant supplémentaire Visite guidée sur rendez-vous : 30 € + 2,50 €/personne
Le fort de Pontisse Ce grand fort est, avec Fléron et Loncin, un des plus efficaces de la Position fortifiée. La nuit du 5 au 6 août, sous le commandement du capitainecommandant Speesen, il joue un grand rôle en dispersant l’attaque allemande de la 34e brigade allemande sur la rive gauche de la Meuse. Les 12 et 13 août, il est le premier fort à essuyer les tirs de la Grosse Bertha établie depuis le village de Mortier. Au total, 43 de ses projectiles atterrissent dans l’enceinte du fort. Envahi par les gaz et les fumées, toutes ses coupoles mises hors service, le fort capitule le 13 août. 1. La province de Liège
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Le fort de Pontisse Rue de la Ceinture à 4040 Herstal Tél. : + 32 (0) 479 99 58 67 dosogne.philippe@herstal.be www.fortdepontisse.net Pour les visites du fort se référer au site internet (rubrique visite, onglet calendrier)
Le fort et le cimetière militaire de Chaudfontaine Le matin du 13 août 1914, un tir d’obus de 280 mm provoque l’explosion en chaîne de munitions conservées dans le fort et entraîne la mort d’une bonne partie de la garnison. Ces victimes sont enterrées dans un petit cimetière situé à flanc de colline à quelques pas du fort. Les 71 tombes que compte ce cimetière sont réparties sur quatre rangées. Un monument dédié aux glorieux défenseurs du fort et représentant un soldat belge gisant sous le drapeau surplombe le cimetière. Le fort de Chaudfontaine, quant à lui, a fait l’objet d’une réaffectation en lieu de divertissement sous la forme de parcours d’aventure.
Vue du cimetière militaire de Chaudfontaine. Photo © IPW
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Le fort de Chaudfontaine (le cimetière est en contre-bas du fort) SPRL Fort Adventure Rue du 13 août, n° 42 à 4050 Chaudfontaine Tél. : +32 (0) 4/361 08 20 info@fortadventure.be www.fortadventure.be
À voir
La Tour d’Air de Boncelles
Vue d’une salle du musée de la Tour d’Air de Boncelles. Photo © Tour d’Air de Boncelles
Bien que le fort de Boncelles ne soit plus visitable, sa mémoire est perpétuée grâce à l’asbl « La Tour d’Air » fondée en 2005 par Sergei Alexandroff, ancien militaire. Depuis novembre 2013, un musée inauguré sur l’ancien glacis du fort présente sur trois niveaux une riche collection constituée principalement 1. La province de Liège
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de dons offerts par des particuliers et familles d’anciens combattants. De nombreux uniformes, armes, drapeaux, objets usuels, documents d’archive, retracent non seulement l’histoire du fort mais aussi d’une manière plus générale l’histoire militaire belge de 1830 à 1945. Parmi la collection consacrée à la Grande Guerre, pointons une intéressante carte d’État-major annotée et datée du 4 août 1914 provenant du Quartier général du général Leman. La Tour d’Air de Boncelles Centre d’interprétation touristique du fort de Boncelles Rue du Commandant Charlier, n° 85/90 à 4100 Boncelles Tél. : +32 (0) 4/338 06 66 et +32 (0) 474/40 70 11 (Président : Sergei Alexandroff) www.latourdairboncelles.be asbl.latourdair@skynet.be Du mercredi au vendredi, de 8h à 18h Les samedis et dimanches, de 10h à 17h Visite guidée tous les mercredis, samedis et dimanches à 14h ou sur réservation pour les groupes de min. 10 personnes Adulte : 6 € Enfant (de 5 à 12 ans inclus) : 4 € Gratuite pour enfant de moins de 5 ans Groupe (min. 10 personnes) : 4 €/personne
À savoir Sur les douze forts de la Position fortifiée, quatre ne sont pas accessibles au public. Il s’agit des forts de Boncelles, Fléron, Évegnée et Liers. Des locaux de ces deux derniers sont respectivement occupés par les sociétés des Forges de Zeebruges et Techspace Aero.
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Dans l’intention d’accéder à Liège par le nord, une colonne allemande composée de la 34e brigade envahit la ville de Visé le mardi 4 août 1914. Là, les Allemands s’opposent à une vive résistance de la part de soldats belges issus du 12e régiment de Ligne et bien décidés à riposter. Afin d’empêcher la progression allemande, ceux-ci détruisent le pont tôt dans la matinée. En guise de représailles devant cette résistance, les 15 et 16 août, les Allemands incendient la ville. Seuls deux quartiers, Souvré et Devant-le-Pont, ne s’embrasent pas. Le cœur historique de la ville est amplement touché. La collégiale SaintMartin, l’ancien couvent des chanoinesses de l’ordre du Saint-Sépulcre, de nombreux bâtiments civils dont l’hôtel de ville, la gendarmerie mais aussi près de 500 maisons sont la proie des flammes. Le 16 août, environ 300 civils sont réunis et déportés en Allemagne, tandis que de nombreux citadins démunis rejoignent les Pays-Bas. Après la guerre, la loi du 8 avril 1919 crée l’Office des Régions dévastées qui œuvra notamment à la reconstruction de la ville. Des plaques portant les initiales « ORD » accompagnées d’une date figurent sur beaucoup de bâtisses visétoises rappelant de cette façon leur contexte de résurgence. La rue du Perron conserve plusieurs exemples de ces maisons et au n° 11 de la rue du Collège, on peut voir une pierre rappelant l’inauguration officielle de la 1 000e maison de la Province de Liège reconstruite par l’ORD.
Une plaque ORD incrustée dans la façade d’une maison de la rue du Perron. Photo © IPW
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Le monument aux morts de la Grande Guerre Situé à quelques pas de l’hôtel de ville, rue Basse, ce monument inauguré en 1928 par le duc de Brabant, le futur roi Léopold III prend place dans un petit enclos agrémenté de pelouse. Au centre se trouve une statue d’un soldat revêtu de l’uniforme de l’infanterie. Il est représenté debout, la main posée sur le canon de son fusil. Sur le socle de cette statue figure l’inscription « Aux soldats ». Derrière lui, quatre bas-reliefs de pierre, œuvres du sculpteur verviétois Serge Gangolf, s’intègrent dans des registres horizontaux et verticaux. Le panneau de l’extrême gauche représente l’exécution du prisonnier Désiré Duchesne. Considéré par les Allemands comme le chef des francs-tireurs, il fut tué le samedi 15 août. L’homme est représenté assis, les yeux bandés et les mains derrière le dos, des impacts de balle dans la poitrine. Au centre, les deux pierres sculptées suggèrent la ville de Visé lors des deux conflits mondiaux ; à gauche, on y voit l’hôtel de ville et des maisons en feu, rappel de la Première Guerre ; tandis qu’à droite, c’est le second conflit qui est évoqué par la présence d’un V1 survolant la ville. Le dernier bas-relief représente le désespoir d’un homme enfermé dans un camp allemand suggéré par la présence d’un mirador. À l’arrière du monument figurent les noms des civils et soldats belges de Visé morts pour la Patrie.
Le monument aux morts de Visé. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le monument aux morts Rue Basse (en face du n° 23) à 4600 Visé
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La stèle aux deux gendarmes Au pied de la façade de la poste, se trouve un petit monument qui commémore la mort des deux premiers gendarmes belges, survenue le 4 août. La plaque fixée sur la pierre renseigne également que ce monument fut érigé en remplacement d’un autre détruit par les Allemands en 1942.
La stèle aux deux gendarmes. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
La stèle aux deux gendarmes Bouko et Thill Place Reine Astrid (devant la poste) à 4600 Visé
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Le monument aux deux fantassins Sur l’autre rive de la Meuse, quelques mètres avant le pont, se trouve un monument inauguré en 1936. Il rend hommage aux deux premiers fantassins belges tués par l’ennemi. Une inscription renseigne leurs deux noms, à savoir les Anversois Maulus et Van Gastel, leur régiment, le 12e de Ligne ainsi que la date de leur mort, le 4 août 1914. La présence d’un bataillon belge à cet endroit s’expliquait par la nécessité de protéger un passage de la Meuse situé à Lixhe, guéable et donc fortement exposé aux invasions. Pour pallier cette faiblesse géographique, le général Brialmont avait envisagé à cet endroit la construction d’un fort mais, pour des raisons budgétaires, elle ne put être réalisée. La surveillance du passage fut donc confiée à ces militaires belges.
Le monument aux deux fantassins. Photo © IPW
Le monument aux deux fantassins Square du 12e de Ligne, avenue Franklin Roosevelt (à gauche, avant le pont) à 4600 Visé
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La stèle au Roi Albert Suite à la mort accidentelle du Roi Albert survenue à Marche-les-Dames le 17 février 1934, de nombreuses communes et villes belges entreprennent la mise en place de monuments et de stèles en hommage à ce roi populaire dont l’implication exemplaire lors du conflit lui a valu le surnom de Roi-Chevalier. En effet, tout au long du conflit, le roi reste présent aux côtés de son armée dont il prend le commandement dès la déclaration de guerre. Après guerre, l’aide aux populations sinistrées devient pour le Roi une priorité. C’est dans cette optique, qu’en 1919, il se rend à Visé. À l’intersection de la rue des Remparts et du Rempart des Arbalétriers se trouve une stèle à l’effigie du Roi Albert.
La stèle Roi Albert À l’intersection de la rue des Remparts et de la rue du Rempart des Arbalétriers à 4600 Visé
À savoir Les « maisons du Roi Albert » construites après guerre grâce au Fonds du Roi Albert poursuivent le but de reloger décemment les civils. Ces maisonnettes réalisées en pièces de bois préfabriquées étaient démontées une fois la reconstruction définitive achevée pour être déplacées à d’autres endroits ravagés par le conflit.
Le musée régional d’archéologie et d’histoire de Visé Géré par l’asbl Société royale archéo-historique de Visé, ce musée se présente comme « une vitrine des patrimoines de la ville et de toute la Basse-Meuse liégeoise ». La collection permanente est répartie dans quatre salles thématiques. Une partie de la salle d’armes est consacrée à Visé lors de la Grande Guerre. Panneaux explicatifs, peintures, photographies, gravures, armes et objets témoignent des tristes événements du mois d’août 1914. Parmi les objets conservés, notons la montre du commandant du fort de Loncin, Victor Naessens, arrêtée à l’heure de l’explosion du fort.
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Le musée régional d’archéologie et d’histoire de Visé Rue du Collège, n° 31 à 4600 Visé Tél. : +32 (0) 4/374 85 63 ou +32 (0) 495/49 63 91 www.museedevise.be museedevise@skynet.be Ouvert du mardi au samedi de 15h à 17h, les 1ers dimanches du mois et toute l’année sur rendez-vous. Les expositions sont ouvertes du mardi au dimanche de 14h à 17h Activités et parcours autour du thème de la Grande Guerre : voir site internet
À savoir : Depuis mai 2014, le Musée en partenariat avec la Ville propose un parcours dans la ville ponctué de 14 stations liées aux événements de la Guerre relatés par des panneaux didactiques. Un guidage de ce parcours d’une durée de 2h est également possible. Renseignements : musée régional d’archéologie et d’histoire de Visé.
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La place du Vingt Août à Liège
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Le nom de cette place liégeoise rappelle un événement tragique de la Première Guerre mondiale. À cette date, le 20 août 1914, des Allemands rassemblèrent devant l’Université 17 civils choisis au hasard et les fusillèrent avant d’incendier les bâtiments environnants. Le sinistre fut total pour l’édifice
La plaque commémorative de la place du Vingt Août. Photo © IPW
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La place du Vingt Août à Liège
de la Société libre d’Émulation. Un bas-relief réalisé par Oscar Berchmans situé sur la façade de l’Université rappelle aux passants ce drame. L’œuvre de l’artiste liégeois représente deux personnages entièrement drapés dont on aperçoit à peine les visages tant leurs têtes sont inclinées. Ils déposent le corps d’un fusillé sur un autel où figure l’inscription « Sur cette place dans la nuit du 20 août 1914, les Allemands ont sans provocation brûlé 20 maisons et fusillé 17 personnes » suivie des noms des 17 fusillés. À l’intérieur du bâtiment de l’Université, appuyé sur le mur de la salle académique, se trouve un mémorial de plus grande ampleur dédié aux universitaires liégeois morts pour la Patrie. Réalisé en 1921 par le cousin de Oscar Berchmans, Jules Berchmans, il se compose d’un socle en marbre sur lequel gît un corps entièrement recouvert d’un linceul. Ce socle présente l’inscription « Ils sont morts pour que nous vivions ». Au-dessus du gisant se trouve un bas-relief où figurent 6 hommes nus, emplis d’une grande tristesse, qui défilent la tête baissée devant le cadavre. Le monument est accompagné de plaques recensant les noms des universitaires, organisés par facultés, qui périrent pendant la guerre 1914-1918. En face se trouvent les plaques relatives à la Seconde Guerre mondiale.
La plaque aux fusillés (sur la façade de l’Université, à l’angle de la place du Vingt Août et de la place Cockerill) et le mémorial aux universitaires liégeois (sur le mur de la salle académique) Place du Vingt Août à 4000 Liège
À savoir Dans l’enceinte de la faculté agronomique de Gembloux se trouve également un monument à la mémoire des anciens étudiants morts durant le premier conflit mondial. L’originalité de ce monument, réalisé par Jules Lagae en 1925, réside dans la manière d’évoquer les victimes. En effet, chacune fait l’objet d’un petit portrait façonné en bronze.
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Le carré militaire du cimetière de Robermont
Créé en 1805 dans les jardins de l’ancienne abbaye de Robermont, ce vaste cimetière communal présente de nombreuses tombes de victimes belges, françaises, britanniques, italiennes, serbo-croates et allemandes, tombées lors des deux guerres mondiales. Elles sont regroupées par nationalité et organisées en carrés militaires sur une spacieuse pelouse. Les stèles diffèrent en fonction de la nationalité. Le carré militaire allemand, quant à lui, se trouve à l’écart et ne côtoie pas les carrés alliés. Sur la pelouse d’honneur, un imposant monument, réalisé par l’architecte Victor Rogister et inauguré le 24 octobre 1926 en présence du Roi Albert, rend hommage à ces centaines de morts. Les bas-reliefs du monument sont l’œuvre d’Oscar Berchmans. De forme légèrement courbe, ce monument, surélevé de quelques marches, présentait à l’origine une haute travée centrale encadrée par deux robustes colonnes à cannelures. Pour des raisons de sécurité, la Ville de Liège a décidé en 2003 de démonter la partie haute du mémorial. Au centre du monument, une femme drapée écrit à la plume l’inscription « Gloire éternelle », état auquel accèdent les victimes sacrifiées au nom de la Patrie. De part et d’autre de cette scène, respectant une parfaite symétrie, se trouvent des groupes de personnages, tous tournés vers le centre du mémorial. Les représentations féminines de ce monument sont toutes drapées à la manière antiquisante, tandis que les hommes sont représentés dévêtus. Le groupe présent à l’extrême gauche est composé d’une femme, figure allégorique de la Victoire, d’une femme portant dans ses bras un enfant et d’une femme âgée, évocations respectives de l’épouse et de la mère endeuillées. Devant elles mais leur tournant le dos, deux hommes debout, les têtes inclinées, s’appuient sur leurs épées et un troisième est représenté agenouillé. À droite, nous retrouvons une
Vue d’ensemble du cimetière de Robermont au fond, le mémorial avant le démontage de sa travée centrale. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le carré militaire du cimetière de Robermont
composition presque semblable ; une femme ailée tient une palme au-dessus de la tête d’un homme. Devant celui-ci se trouve une femme éplorée, la main cachant son visage et un enfant tenant également une palme. On retrouve également de ce côté les deux hommes s’appuyant sur leurs épées. Enfin, une femme agenouillée termine la composition de droite.
Détail du monument du cimetière de Robermont. Photo © IPW
Le carré militaire du cimetière de Robermont Rue de Herve, n° 46 à 4030 Grivegnée Tél. : +32 (0) 4/343 35 32 Ouvert tous les jours de 8h30 à 16h30 46 . 47
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Le fort de la Chartreuse
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Le fort dit de la Chartreuse du nom de l’ancien ordre religieux qui occupa le site pendant quelques siècles, du XIVe à la fin du XVIIIe siècle, a été érigé par les Hollandais à partir de 1817. En effet, placé à un endroit stratégique en surplomb de la ville, ce fort devait assurer en théorie la défense de la ville contre l’invasion française, bien que, dans les faits, il n’ait jamais rempli ce rôle. En 1830, à l’indépendance de la Belgique, les Liégeois reprennent la main sur le fort. À la fin du XIXe siècle, l’ouvrage militaire perd sa fonction première et devient une caserne jusqu’en 1982. En 1914, les Allemands réquisitionnent la caserne. De 1915 à 1918, 48 résistants appartenant aux services de renseignement français, belges ou anglais et emprisonnés pour la plupart à la prison Saint-Léonard sont emmenés à la Chartreuse pour y être fusillés. Parmi ceux-ci, le Liégeois Dieudonné Lambrecht et les frères Collard originaires de Tintigny. À l’exception de ces derniers, les corps des fusillés ont été inhumés au cimetière de Robermont ou ont été rapatriés par les familles dans leurs villages ou villes d’origine. Le site dénommé « Bastion des fusillés » présente une large esplanade au centre de laquelle se trouve un autel de pierre surmonté de deux croix où, jusqu’il y a peu, se déroulait au mois de juillet une cérémonie commémorative. À proximité de l’autel, une grande pierre fendue commémore les 48 héros tombés sous les balles allemandes. Un grand monument situé à gauche de l’esplanade rend également hommage aux fusillés de la Chartreuse. De composition très simple, il présente une sculpture grandeur nature d’un homme au moment de son exécution. Celui-ci est représenté les mains liées derrière le dos, la poitrine découverte et les
Vue aérienne du fort de la Chartreuse. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le fort de la Chartreuse
Le monument du bastion des fusillés. Photo © IPW
yeux bandés. Au dessus de lui figure une allégorie de la Patrie tenant dans sa main un drapeau. En contournant l’autel, on accède aux croix symbolisant les 48 fusillés. Individuelles, elles portent l’inscription du nom de la victime, la date de sa mort et les initiales S.R.F., S.R.A. ou S.R.B. pour service de renseignement français, anglais ou belge. Jusqu’en mai 2011, date de son vol, un autre monument commémorait ces tristes événements. La croix, l’autel et le monument commémoratif ont été classés comme monuments en 1989 ainsi que le bastion comme site. En 1991 en même temps que le parc des Oblats, le classement s’étend à d’autres parties du site de la Chartreuse. Le site du bastion est administré par la Société royale «Le Bastion de Liège» et les remparts ainsi que la zone verte extérieure sont propriétés de la Ville. La caserne, quant à elle, a été rachetée par deux agences immobilières et est depuis laissée à l’abandon. Aucune visite de celle-ci n’est possible en raison de son état de délabrement. Créée en 1986, l’asbl « La Chartreuse », composée de quelques membres bénévoles, œuvre pour la sauvegarde, la mise en valeur et la transmission de la charge mémorielle du site de la Chartreuse. Elle organise des permanences ponctuelles à l’arvô du Thier de la Chartreuse lors desquelles des informations sur le site peuvent être obtenues. 48 . 49
Le fort de la Chartreuse Asbl «La Chartreuse» Sur place : arvô du Thier de la Chartreuse (accès : RN3 LiègeFléron, prendre la rue Cardinal Cardijn, puis tout droit jusqu’au bout de la rue. À droite dans le tournant, prendre à pied le chemin vers l’arvô). Rue Justin Lenders, n° 1 à 4020 Liège Tél. / fax : +32 (0) 4/367 41 61 christian.pisart@lachartreuse.org pierre.michaux@lachartreuse.org monique.snyers@lachartreuse.org http://lachartreuse.skynetblogs.be Consulter le blog pour obtenir les dates et heures des permanences de l’asbl sur le site de la Chartreuse À voir
Les monuments commémoratifs de l’entrée de la Chartreuse Devant l’ancienne entrée principale de la caserne, à laquelle on accède par un petit chemin asphalté à partir de la rue Thier de la Chartreuse, se trouvent trois monuments commémoratifs dédiés à l’armée belge. Le Génie est commémoré sous la forme d’un grand arc de triomphe, réalisé en briques et pierres, d’inspiration néogothique par la présence de créneaux en guise de couronnement. Deux plaques de bronze ornent les travées latérales. Leur iconographie est identique et représente un homme nu tenant une grande couronne de laurier entouré d’uniformes complets de soldats romains. La plaque de gauche est dédiée aux officiers, sous-officiers, caporaux et soldats du génie de la 6e division d’armée tombés lors du conflit, tandis que celle de droite rend hommage à ceux de la 3e division d’armée et de la Position fortifiée de Liège. À droite de l’entrée se trouve un monument composé de moellons sur lequel une plaque renseigne les noms des morts appartenant à l’artillerie du 3e corps d’armée. Le dernier monument glorifie les victimes issues du Ier et du 12e régiments de Ligne. Classé en 1988, il se compose d’un haut socle de pierre surmonté d’une sculpture de bronze représentant un soldat belge tenant dans la main droite une grande épée frappée de la Croix de guerre et fustigeant au sol le Mal. L’allégorie de la Patrie se tient derrière lui ; elle pose une main sur l’épaule du soldat et, de l’autre, brandit une palme. Elle est revêtue d’un plastron sur lequel figure le lion belge. 1. La province de Liège
Le fort de la Chartreuse
Le monument aux victimes du Ier et du 12e régiments de Ligne. Photo © IPW
Les monuments commémoratifs de l’entrée de la Chartreuse Rue Thier de la Chartreuse (prendre le chemin asphalté menant à l’ancienne entrée de la caserne) à 4020 Liège
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Les monuments de la citadelle de Liège
Le monument du 14e régiment de Ligne. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Sur le site de la citadelle de Liège, deux monuments distants de quelques centaines de mètres rendent hommage aux morts des 12e et 14e régiments de Ligne tombés lors des Première et Deuxième Guerres mondiales. Sur le premier, sis sur le boulevard du 12e de Ligne, figure un bas-relief central représentant la Patrie au pied de laquelle gît un soldat. Des rangs de soldats partant à la bataille sont suggérés dans les deux registres horizontaux présents de part et d’autre de cette scène centrale. À l’arrière du monument, de grandes inscriptions bilingues rappellent les 1 250 morts au champ d’hon1. La province de Liège
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neur issus de ce régiment. Le deuxième monument situé boulevard du 14e de Ligne impressionne par sa taille. Un gigantesque pilier en forme de prisme présente côté boulevard la représentation d’un soldat à genoux, arme au sol, agrippant un drapeau, et une représentation féminine ailée tenant une grande épée, côté ville. Le traitement de cette dernière sculpture s’apparente aux figures de proue des navires. Deux plaques en pierre précisent dans les deux langues nationales les régiments impliqués dans les campagnes 14-18, 40-45. Les monuments de la citadelle Le monument du 12e régiment de Ligne Boulevard du 12e de Ligne (en face du parking de l’hôpital de la citadelle) à 4000 Liège Le monument du 14e de Ligne Boulevard du 14e de Ligne à 4000 Liège
À savoir
Le fort de Huy La forteresse construite au début du XVIIIe siècle fut réquisitionnée en 1914 par les Allemands et servit de camp de redressement pour les soldats indisciplinés ou déserteurs. Vingt-cinq ans plus tard, elle joue un rôle beaucoup plus tragique de prison où furent incarcérés plus de 7 000 prisonniers toutes nationalités confondues.
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La fontaine de la place Saint-Barthélemy à Liège
Cette fontaine érigée en 1930 est un hommage au résistant Dieudonné Lambrecht fusillé à la Chartreuse le 18 avril 1916. Constituée à l’aide de vestiges de l’ancienne cathédrale Saint-Lambert détruite à la Révolution liégeoise, cette fontaine présente un plan quadrilobé où prennent place quatre vasques en pierre. La maçonnerie centrale de plan carré est percée sur chaque face d’un oculus sous une arcade en plein cintre reposant sur des colonnettes de pierre à chapiteaux cubiques de style ottonien. Dans chaque oculus est inséré un médaillon dont les inscriptions rappellent la date de la fusillade, les conséquences de son action de résistant, ses distinctions
La fontaine de la place Saint-Barthélemy. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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La fontaine de la place Saint-Barthélemy à Liège
honorifiques belges et étrangères et, enfin, les noms des 47 autres prisonniers politiques fusillés à la Chartreuse entre 1915 et 1918. La partie supérieure est composée d’une coupole en pierre surmontée d’une pomme de pin, symbole de la solidarité liégeoise. Dieudonné Lambrecht est né le 4 mai 1882 à Liège. À l’aube de la Première Guerre mondiale, ses activités d’industriel lui permettant une mobilité extrafrontalière, il entre en contact à Maastricht avec un délégué de l’État major anglais et devient un agent de renseignement. Bien vite, Dieudonné étend un réseau fiable qui avait pour but l’observation minutieuse des mouvements ferroviaires des Allemands derrière le front. Ses descriptions complètes et exactes des déplacements des convois, transmises avec rapidité et sécurité, ont eu, entre autres, comme conséquence la divulgation des préparatifs allemands à Verdun entraînant l’anticipation de la riposte française qui se solda par une victoire. Un infiltré livre Dieudonné à la Polizeistel le 7 avril 1917. « On ne lui pardonne pas Verdun », cette phrase prononcée par un aumônier allemand lors d’une conversation avec un homologue belge qui lui demandait des nouvelles du procès résume à elle seule l’efficace impact de l’action du résistant liégeois. Il est fusillé quelques jours plus tard. La relève sera assurée par son cousin Walthère Dewé fondateur du réseau dénommé « La Dame blanche » dont le rôle fut actif jusqu’à l’armistice, ainsi que lors de la Seconde Guerre mondiale sous le nom « Clarence ». Une plaque commémorative à la mémoire de Walthère Dewé figure sur les anciens bâtiments de la RTT, rue de l’Université. La fontaine de la place Saint-Barthélemy dédiée à Dieudonné Lambrecht Place Saint-Barthélemy à 4000 Liège
À savoir Le pont Atlas de Liège situé dans le quartier de Coronmeuse doit son nom à un remorqueur, l’Atlas V. La nuit du 3 au 4 janvier 1917, l’héroïque embarcation, dirigée par le capitaine Jules Hentjens, appareilla, non loin de l’emplacement du pont actuel, avec pour mission de rejoindre les Pays-Bas avec ses 103 passagers et recrues. Repéré par l’ennemi à hauteur d’Argenteau, le remorqueur échappa cependant aux poursuites allemandes et, en dépit de nombreux barrages, parvint à destination. Un monument commémoratif placé sur le pont Atlas lui est dédié ; il se compose d’un bas-relief illustrant l’Atlas V accompagné du récit de l’événement. Site : le pont Atlas (en venant du quai Saint-Léonard ; après le feu rouge sur la droite) à 4000 Liège. 54 . 55
La stèle du pont Atlas. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le Mémorial interallié de Cointe
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Suite à sa conduite héroïque se traduisant par une résistance inattendue et courageuse, la ville de Liège est désignée en 1925 par la Fédération internationale des anciens combattants pour accueillir un monument interallié de financement public et privé. Parallèlement à ce projet, un autre visant à édifier un monument religieux dédié au Sacré-Cœur de Jésus en remerciement pour sa protection lors de la Grande Guerre fut initié par un comité liégeois. Devant la proximité des lieux choisis pour l’érection des deux monuments et leurs valeurs conjointes d’hommage, les deux comités se mirent d’accord pour fusionner ces projets. L’architecte anversois Joseph Smolderen, lauréat d’un concours, entame en 1928 les travaux de ce mémorial associant le civil sous la forme d’une tour et le religieux sous la forme d’une église. Le vaste ensemble prend place sur le promontoire naturel que constitue la colline de Cointe dont le sommet culmine à 60 m. En 1935, les travaux s’interrompent faute de budget car une bonne partie de celui-ci avait été allouée aux travaux de consolidation. Cette absence de fonds confère au mémorial un caractère inachevé encore perceptible aujourd’hui et qui a fait l’objet d’une mention dans l’arrêté de classement. Le site fut fortement endommagé lors de la Seconde Guerre mondiale et ce n’est qu’à l’occasion du 50e anniversaire de l’Armistice qu’il bénéficia d’une première restauration. Une deuxième restauration visant l’extérieur et l’aménagement intérieur de la tour dont la première phase s’est déroulée en 2007-2008 et s’est achevée en 2014. Désacralisée depuis 2010 et propriété d’une asbl, l’église est en attente d’une rénovation et d’une réaffectation complètes. Depuis le 24 janvier 2011, le Mémorial interallié ainsi que l’église sont classés comme monuments et les abords font l’objet d’une zone de protection.
Vue d’ensemble du Mémorial interallié. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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La tour et la salle des pylônes D’une hauteur de 75 m, la tour présente un agencement de volumes géométriques d’inspiration Art déco, mouvement stylistique en vogue à l’époque de sa construction. La partie basse est composée de deux pavillons d’entrée en décrochement, l’un donnant sur un escalier en hémicycle menant vers la salle des pylônes et l’autre donnant sur l’esplanade jouxtant l’église. Aux angles, quatre piliers rappelant la forme générale de la tour délimitent l’espace. Le plan de section carrée se modifie dans la partie haute de la tour pour laisser la place à une section circulaire. Cette section reçoit un traitement architectural de moulures rondes à arêtes vives. Un lanternon de même facture ponctue le sommet. L’intérieur du mémorial est composé de deux salles, l’une basse
Vue de la salle des pylônes. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le Mémorial interallié de Cointe
et l’autre haute, reliées par une galerie. Dans la salle basse appelée crypte prennent place trois sculptures commémoratives offertes en 1937 par la Roumanie, la France et l’Espagne. Huit niveaux, accessibles par des escaliers, s’échelonnent sur la hauteur de la tour mais seuls quatre sont aménagés (salle basse, galerie intermédiaire, salle haute et 1er étage). Deux ascenseurs permettent un accès à la partie supérieure de la tour, d’où l’on peut profiter d’une vue impressionnante sur la ville et ses alentours. De la tour s’étend une esplanade qui donne accès à la salle des pylônes dont le nom provient de la présence de huit piliers massifs délimitant une surface en plein air. Plusieurs monuments commémoratifs offerts par les nations alliées sont disposés dans des espaces s’apparentant à des niches.
Les monuments des Alliés Si la présence des monuments anglais, français, russe et belge est tout à fait compréhensible, celle des autres pays comme la Pologne, l’Espagne et la Grèce est cependant plus étonnante.
Les monuments de la tour Le sarcophage roumain Mue par son désir de prendre la Transylvanie à l’Autriche-Hongrie, la Roumanie rejoint les Alliés en août 1916. Présent dés 1937, ce sarcophage de marbre blanc a été réalisé par l’architecte roumain Cristinel et l’artiste roumain Émile W. Becker. Il est orné sur son pourtour d’entrelacs et de blasons et porte au devant l’inscription « Suprême hommage aux héros. La Roumanie ». Le texte situé à l’arrière renseigne les personnalités roumaines à l’initiative de ce monument.
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Le monument franco-belge Cette œuvre est le résultat d’une initiative commune de la France et de la Belgique. Elle fut réalisée par le statuaire français Gaumont. Deux femmes debout portant de longues tuniques et manteaux dont les plis retombent en cascade se soutiennent par le bras. Plusieurs éléments permettent d’identifier ces deux femmes, symboles des deux nations mécènes. La France, à gauche, est identifiable grâce à l’emblème de la République la « hache du licteur » présente à sa hauteur. La Belgique, quant à elle, est reconnaissable grâce d’une part à la couronne posée sur sa tête, symbole du royaume, et d’autre part au lion sculpté à droite. Elles posent leurs pieds sur un socle présentant l’inscription « À la Belgique, la France reconnaissante » entourée de motifs végétaux, à savoir des épis de blé et coquelicots. De part et d’autre de ce socle, une croix surmontée d’un casque évoque les soldats morts. Ces deux croix se détachent d’un fond composé de branches et feuillages. Enfin, aux extrémités, au-dessus du blason de la ville de Liège, se trouve retranscrite, l’exhortation du Roi Albert à ses troupes en 1914, tandis qu’à gauche audessus du blason de Paris figure l’hommage rendu par le président français Poincaré à la Belgique à l’occasion de l’Armistice.
Le monument franco-belge. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le Mémorial interallié de Cointe
Le monument espagnol Ce troisième monument présent dans la crypte a été réalisé par l’artiste belge Marcel Wolfers à la demande des autorités belges en vue de remercier l’Espagne, qui était officiellement neutre, pour son soutien principalement humanitaire. Le marquis de Villalobar, ministre d’Espagne à Bruxelles, œuvra activement à ce soutien. Lui et son homologue américain, Brand Whitlock, ont offert leur patronage au Comité national de Secours, présidé par Ernest Solvay, chargé d’acheminer l’aide humanitaire aux populations des provinces occupées. Dans cette même perspective et après la déclaration de guerre des États-Unis en avril 1917, c’est un comité hispano-néerlandais qui prend la relève du ravitaillement de la Belgique assurée jusqu’alors par la Commission for Relief in Belgium. La sculpture représente un couple de paysans revêtus de vêtements typiquement andalous. L’homme, à gauche, soulève de sa main gauche un panier rempli de fruits, tandis qu’il porte un présent à la main droite. La femme coiffée de la peigneta offre, quant à elle, ses bijoux.
Les monuments de la salle des pylônes Le monument italien Œuvre de Romano Romanelli, le monument italien représente un soldat armé d’un fusil. Sur le socle de la statue est écrit Ai Defensori di Liegi, l’Italia di Vittorio Veneto (Aux défenseurs de Liège, l’Italie de Vittorio Veneto). Cette inscription associe la ville de Liège à une glorieuse bataille italienne celle de Vittorio Veneto. En octobre 1918, cette ville fut le théâtre d’un combat entre divisions italiennes, britanniques, françaises, tchécoslovaques et austro-hongroises. Au prix de lourdes pertes, les Alliés remportent la victoire et forcent l’Autriche-Hongrie à signer le 3 novembre l’armistice de Monfalcone, qui met fin le lendemain à la guerre sur ce front.
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Le monument italien.
FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le monument grec Inauguré en 1988, le monument grec est constitué d’un socle hexagonal sur lequel reposent 114 casques d’hoplites entassés et formant une structure pyramidale. Le nombre de casques n’est pas anodin mais renvoie aux 114 articles de la Constitution grecque. Cette sculpture est présentée devant six panneaux décorés de lettres grecques. À l’extrémité gauche de ces panneaux, un texte grec honore les soldats grecs tombés lors de la Grande Guerre, tandis que sa traduction française se retrouve à droite. Un autre présent de ce pays sous la forme d’une stèle inaugurée quelques mois avant la sculpture est conservée dans la salle haute de la tour. La Grèce ne peut être considérée comme un allié de la première heure. En effet, c’est à partir de 1915 que le pays va se ranger du côté des Alliés sous la pression de ceux-ci qui voient le territoire grec comme une zone d’accès à la Serbie conquise par leurs adversaires.
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Détail du monument grec. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le monument britannique Inauguré en 1994, le monument britannique se compose d’un mur de moellons présentant dans le bas une petite avancée. Au centre se trouve une plaque en cuivre sur laquelle un texte en anglais est inscrit accompagné de sa traduction française : « Il n’y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Nous n’oublierons jamais. 1914-1918/1939-1945 ». Une autre plaque décorée d’une croix est fixée juste au-dessus.
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Le monument polonais Inaugurée en 1996, cette œuvre de la sculptrice d’origine polonaise Halinka Jakubowska dont plusieurs réalisations agrémentent les rues de Liège, rend hommage aux soldats polonais tombés lors des deux conflits mondiaux. Le mémorial est composé de deux grandes pierres de granit dressées à la verticale. Celle de gauche, à l’apparence brute, est de forme rectangulaire. Deux plaques de bronze y sont fixées et énumèrent les noms des pays où des soldats polonais ont trouvé la mort. L’autre pierre, placée à droite et de traitement lisse, évoque, par sa découpe, une aile d’oiseau. Ce monument constitue une deuxième offrande puisqu’en 1938, la nation polonaise avait installé dans l’église un autel en l’honneur de la Vierge noire de Czestochowa. Pendant le conflit, la Pologne en tant que pays indépendant n’existe pas. En effet, depuis la fin du XVIIIe siècle, son territoire est partagé entre la Prusse, l’Autriche et la Russie. Cette situation entraîne comme conséquence une population au service des deux camps soutenus respectivement par leurs leaders, Dmowski, en faveur des Alliés, et Pilsudski en faveur des Empires centraux. C’est ce dernier qui fonde après guerre la Pologne moderne ; celle-ci devient alors un allié des Français dans leur combat contre les Russes.
Le monument russe Ce monument inauguré en novembre 2000 est l’œuvre des sculpteurs moscovites Alexander et Igor Bourganov. Un homme est représenté agonisant sur un socle en pierre. De celui-ci s’élève un mât portant une composition artistique réalisée de plusieurs tubes devant laquelle se détache un oiseau bleu stylisé.
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Le Mémorial interallié de Cointe
L’église De style néobyzantin, l’église présente un plan central auquel viennent se greffer des absidioles faisant office de petites chapelles rayonnantes et une abside plus importante, le chœur. La grande coupole centrale dont le tambour est ajouré repose sur huit colonnes jumelées et est surmontée d’un lanternon culminant à 54 m. L’ossature de l’église est construite en briques et revêtue d’un parement extérieur composé de moellons et pierres de taille d’origine française. Le revêtement extérieur des coupoles est composé de feuilles de cuivre laminé dont la patine revêt une couleur verdâtre. Une crypte, encadrée de deux autres espaces, est située au nord-ouest. Le Mémorial interallié Rue Saint-Maur, n° 93 à 4000 Liège Tél. : +32 (0) 475/36 09 17 (Olivier Hamal) olivier.hamal@skynet.be ou Tél. : +32 (0) 4/237 92 92 (Maison du Tourisme de la Province de Liège ) Ouvert le week-end de la Pentecôte, le 21 juillet et pendant les Journées du Patrimoine, de 14h à 18h (ou sur demande pour groupes) Entrée libre ou visite guidée payante
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À savoir Suite à la conduite héroïque de ses défenseurs, la République française décerna à la ville de Liège la Légion d’Honneur. Bien que celle-ci lui fut octroyée dès le 7 août 1914, ce n’est que le 24 juillet 1919 que le président Poincaré la remit officiellement en présence du maréchal Foch et de la famille royale.
La Croix de la Légion d’Honneur. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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La ville de Spa fut choisie en mars 1918 pour accueillir le Kaiser et son Grand Quartier général. Ce choix fut dicté par le souhait du GQG de se rapprocher du front principal de la grande offensive allemande prévue dans les semaines suivantes sur la Somme. Parmi les villes proches de ce front, Spa avait l’avantage d’avoir été relativement épargnée par la guerre et bénéficiait d’une grande infrastructure hôtelière capable d’accueillir près de 4 000 soldats et officiers.
Le château « La Fraineuse » Classé comme monument en 1992, le château « La Fraineuse » construit par l’architecte Soubre dans un style néoclassique fut la résidence principale du Kaiser pendant son séjour spadois. Cependant, la peur d’être victime d’un attentat, amena Guillaume II à modifier ses habitudes et à séjourner dans d’autres villas de Spa, notamment au Neubois et au Red Castle, où d’ailleurs il passa la nuit du 8 au 9 novembre, la veille de son abdication. Cet ancien lieu de résidence de l’empereur d’Allemagne fut également le théâtre d’un autre événement important, la conférence de la Paix. Celle-ci fut organisée du 5 au 16 juillet 1920 et avait comme objectif principal d’envisager les modalités des réparations après guerre. À l’issue de la conférence où prirent part les délégations française, italienne, japonaise, polonaise, grecque, tchécoslovaque, yougoslave, roumaine, allemande et belge, les Allemands se voient
Le château «La Fraineuse». FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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contraint de remettre chaque mois aux Alliés deux millions de tonnes de charbon, ainsi que la somme de 226 milliards de francs-or pour les réparations, répartie en fonction des pourcentages attribués aux pays meurtris (52% pour la France, 22% pour les Britanniques, 10% pour l’Italie, 8% pour la Belgique, 0,75% pour le Japon, 0,75% pour le Portugal et les 6,50% restants pour la Grèce, la Roumanie et la Yougoslavie). Le versement de cette somme fut interrompu en 1932 et reprit après la Deuxième Guerre mondiale pour se terminer en 2010. Depuis 1970, le domaine de «La Fraineuse» est un centre sportif.
Le château «La Fraineuse» Avenue Amédée Hesse, n° 41 à 4900 Spa
Le château « Le Neubois » En 1902, Édouard Henri Alexandre Peltzer, issu de la grande famille d’industriels lainiers verviétois, entreprit la construction d’un lieu de villégiature dans la cité thermale. Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, celle-ci attirait beaucoup de personnes fortunées à la recherche d’un environnement propice au bien-être. Pour le compte de l’industriel, l’architecte Charles Soubre réalisa une villa dans un style anglo-normand très en vogue en ce début de siècle. En 1918, l’empereur allemand Guillaume II réquisitionne la bâtisse et s’y installe de mars à novembre, mois qui vit sa capitulation et ensuite son exil aux Pays-Bas. Soucieux d’assurer sa sécurité, il fit construire par la firme Krupp un abri blindé d’une taille de plus ou moins 13 m2 dont l’inviolabilité était assurée par la présence d’une porte en acier bloquant l’accès. Une sortie de secours permettait d’aboutir en contre-bas de la villa. Cet endroit fut après la guerre un lieu de tourisme dont les recettes étaient versées à l’Œuvre nationale des Invalides de guerre. Les hôtes de l’empereur, quant à eux, séjournaient au château dit « Haut-Neubois ».
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L’hôtel britannique
L’hôtel britannique.
FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Cet hôtel luxueux fut pendant le séjour du Kaiser à Spa le siège de son Grand Quartier général dirigé par Hindenburg et Ludendorff. C’est dans cet établissement que le matin du 9 novembre 1918 de nombreux officiers venus de toutes parts du front firent rapport au Kaiser sur le moral désastreux des troupes. Devant ce constat et les troubles révolutionnaires touchant l’Allemagne, Guillaume II signa son abdication. Depuis 1958, l’ancien hôtel abrite un internat pour garçons.
L’hôtel britannique Rue de la Sauvenière, n° 8 à 4900 Spa
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Le musée du régiment 12e de Ligne Prince Léopold 13e de Ligne Ce musée installé au sein de la caserne du même nom retrace l’histoire de ce régiment d’infanterie d’élite de 1831, date de sa création, à nos jours. Connu comme étant le plus vieux régiment belge, il réside pendant 70 ans à Liège avant d’être cantonné en Allemagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour revenir s’établir ensuite à Spa en 1969. Organisée chronologiquement, la collection du Musée comporte de nombreux objets originaux, anciens équipements, uniformes et armements, accompagnés d’intéressants documents d’archive. Un département est consacré à l’activité du régiment pendant la Grande Guerre. Le mémorial-musée du régiment 12e de Ligne Prince Léopold13e de Ligne Avenue du Régiment 12e de ligne Prince Léopold, n° 1 à 4900 Spa Tél. : +32 (0) 87/79 29 07 www.amicale12-13li.be Ouvert sur rendez-vous
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Le monument aux coloniaux à Rossignol. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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La route de la Grande Guerre en Wallonie
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■ Tintigny ■ Virton ■ Musson ■ Neufchâteau ■ Paliseul et Bertrix ■ Libin et Daverdisse
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La bataille de Rossignol Le 22 août 1914, le paisible village de Rossignol est le théâtre du combat le plus meurtrier de la bataille des Frontières. Celui-ci oppose la 4e armée allemande à la 4e armée française. De passage à Rossignol afin de rejoindre la ville de Neufchâteau où se trouve le 18e corps allemand, la 3e division d’infanterie coloniale française commandée par le général Raffenel se heurte à la 12e division d’infanterie allemande dans la forêt située au nord du village. En prenant les ponts situés sur la Semois dans les localités voisines de Tintigny et Breuvanne, les Allemands isolent la division coloniale de tout renfort tandis que la 11e division allemande prend également part au combat à l’est. Les pertes sont lourdes ; environ 12 000 Français périssent, sont blessés ou faits prisonniers. Les pertes allemandes, quant à elles, s’élèvent à 3 500. Les Allemands se rendent également coupables d’exactions sur la population civile, plus de 100 habitants de Rossignol sont exécutés.
Les cimetières militaires de Rossignol Les deux cimetières militaires de Rossignol dits « de l’Orée de la Forêt » et « du Plateau », classés comme sites le 30 novembre 1989, ont été fondés par les Allemands en 1917 afin de recueillir les corps des soldats allemands et français tombés lors de cette sanglante journée. Distants de 500 m, ils épousent les reliefs vallonnés du paysage luxembourgeois. Dans le cimetière de « l’Orée de la Forêt », situé rue de la Chaussée romaine, 635 soldats dont 408 Français et 227 Allemands étaient à l’origine inhumés. En 1934, les autorités allemandes exhument les corps de leurs compatriotes pour les rassembler au cimetière Saint-Vincent, aujourd’hui désaffecté. Des familles françaises endeuillées rapatrient des dizaines de corps à partir de 1920, date à laquelle le permet une loi. Aujourd’hui, ce cimetière est exclusivement français et conserve 331 corps dans des tombes individuelles matérialisées par d’identiques croix blanches sur lesquelles sont inscrits les nom et prénom des soldats, leur grade, l’expression « Mort pour la France » accompagnée de la date du 22 août 1914. Les tombes alignées parallèlement mais aussi perpendiculairement à la route se répartissent sur trois secteurs séparés par des murets en moellons entrecoupés d’escaliers. Dans le dernier secteur, deux ossuaires contiennent respectivement 1 271 et 1 108 corps de soldats non identifiés. Un mémorial surplombe le cimetière. Cet édicule en pierre, de plan carré, est composé d’une toiture pyramidale, présentant un décor de bossages en boule, surmontée d’une croix. L’imposant linteau gravé du monogramme MCMXIV (1914) repose sur quatre colonnes massives. La toiture présente un décor intérieur composé d’une épée et d’une scie. Un autel en pierre blanche se trouve en son centre et est orné des lettres grecques X et P, chronogramme du Christ. Une ceinture d’arbres encerclait le cimetière à la manière de piliers d’une cathédrale jusqu’en 1989, date à laquelle un 72 . 73
violent orage a ravagé cet écrin naturel. Parmi les tombes se trouve celle du jeune écrivain Ernest Psichari auquel rend hommage l’autel du mémorial. Cet intellectuel français, petit-fils de l’écrivain et historien Ernest Renan s’enrôla dans l’armée afin d’y trouver « force et énergie ». Il perdit la vie lors du combat de Rossignol. Il avait trente ans. La postérité en a fait un symbole d’engagement. Dans le village de Rossignol, rue Camille Joset une stèle, élevée à l’endroit de sa mort, lui rend également hommage.
Le cimetière de «l’Orée de la Forêt» FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le cimetière du « Plateau » est situé du côté droit de la route qui mène à Neufchâteau. On y accède par un petit pavillon d’entrée, construit en moellons et surmonté d’un fronton sur lequel repose une croix. L’agencement de cette nécropole est différent du cimetière de « l’Orée de la Forêt ». Ici, les 681 tombes françaises sont organisées de façon concentrique autour d’un axe central duquel partent six allées. Au centre se trouve un mémorial composé de deux pierres bouchardées, l’une est couchée telle une pierre tombale et sur celle-ci se dresse une autre qui présente une palme sur la partie inférieure.
Vue du cimetière du «Plateau». FOCANT G © SPW-Patrimoine
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Le cimetière de «l’Orée de la Forêt» Rue de la Chaussée romaine à 6730 Tintigny Le cimetière du «Plateau» Rue de Neufchâteau à 6730 Tintigny
À savoir
Les registres des cimetières militaires À l’entrée de chaque cimetière militaire, les visiteurs ont à leur disposition un registre très souvent placé dans une petite cavité dans le mur d’enceinte. Dans ces registres figurent les noms des défunts reposant dans le cimetière accompagnés de la localisation de leurs tombes. Un carnet « livre d’or » dans lequel les visiteurs peuvent laisser des commentaires souvent très poignants accompagne la plupart du temps ce registre, quand il n’est pas la proie de visiteurs inciviques.
L’entretien des tombes françaises et allemandes Un agent dépendant du Ministère français de la Défense est chargé de superviser l’entretien des nécropoles françaises de l’ensemble du territoire belge. Les tombes sises dans les cimetières communaux sont entretenues par les communes qui reçoivent pour ce faire un subside, tandis que les grands cimetières, comme ceux de Rossignol, sont gérés par des entreprises privées sélectionnées par appel d’offres pour un bail de trois ans. Leur état devant être impeccable, chaque cimetière est soigneusement nettoyé. Les croix, stèles ou plaques commémoratives sont remplacées dès la constatation de la moindre altération. 74 . 75
La gestion des tombes allemandes, quant à elle, revient au service Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge dont le nombre de membres s’élève à 228 000. À la manière d’une fondation, ce service finance son action principalement grâce aux cotisations des membres, à des donations et des collectes. Le reste provient de subventions de l’État fédéral et des Länder.
Une croix surplombant une tombe française. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le monument « À la gloire des coloniaux français » À proximité du cimetière de « l’Orée de la Forêt » se trouve le monument « À la gloire des coloniaux français ». Inauguré le 21 août 1927 et restauré en 1994, il se veut un hommage à la 3e division coloniale et 5e brigade de la 1re division coloniale prirent part à la bataille de Rossignol. Cette division était constituée de soldats français métropolitains destinés en tant que troupes d’élite à servir les colonies françaises. Le monument a la forme d’un imposant dais à arcs en plein cintre surplombant une sculpture représentant un de ces soldats vêtu de la tunique d’infanterie coloniale à deux rangées de boutons et coiffé d’un képi. Il est représenté avançant fusil au poing.
Le monument « À la gloire des coloniaux français ». FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le monument « À la gloire des coloniaux français » À l’angle de la rue de la Chaussée romaine et de la rue de Neufchâteau (à deux pas du cimetière de «l’Orée de la Forêt» à 6730 Tintigny
La stèle Jules Cozier et la Pietà du Camp de la Misère
La stèle Jules Cozier.
FOCANT G. © SPW-Patrimoine 2. La province du Luxembourg
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De l’autre côté de la rue de Neufchâteau, à quelques mètres du monument des coloniaux, une stèle ayant la forme d’un tronc d’arbre sur lequel s’agrippent des éléments végétaux rappelle la fusillade d’un brigadier des Eaux et Forêts, Jules Cozier. Une inscription présente dans le bas de la stèle renseigne que cet homme fut abattu à Arlon le 26 août 1914, en même temps que de nombreux civils. En continuant la rue de Neufchâteau en direction du village de Rossignol se trouve sur la droite une émouvante Pietà. Ce groupe de sculptures représentant le Christ défunt dans les bras de sa mère entourés de sainte MarieMadeleine et saint Jean se trouve à proximité du lieu-dit « Camp de la Misère ». Ce nom a été donné à la prairie où furent rassemblés après le combat du 22 août des milliers de prisonniers, soldats français et civils belges, en vue de leur déportation vers l’Allemagne. La stèle Jules Cozier (à quelques mètres du monument aux coloniaux) La Pietà du Camp de la Misère (sur la droite, en direction du village de Rossignol) Rue de Neufchâteau à 6730 Tintigny
Le caveau des fusillés Dans le village de Rossignol se trouve l’œuvre de l’architecte Adrien Blomme, le « caveau des fusillés ». Il témoigne des représailles sanglantes commises par les Allemands contre la population de Rossignol et des villages environnants dès le lendemain du combat du 22 août 1914. Dans ce caveau, inauguré le 1er juin 1925 en présence de la reine Élisabeth, sont inhumés les corps de 117 des 122 civils fusillés à proximité de la gare d’Arlon le 26 août, par des pelotons d’exécution commandés par le major allemand von Hedemann. Sis sur une parcelle délimitée par une grille en fer forgé, ce mausolée de plan rectangulaire présente une frise sculptée par Frans Huygelen. L’artiste traite à la manière antiquisante le thème du deuil et glorifie le fusillé en le présentant tel un martyr. Couvert d’un linceul, le soldat est représenté au centre de la composition accompagné d’un ange. À droite, un groupe de femmes et enfants éplorés tenant pour certains des couronnes se recueillent tandis qu’à gauche des soldats en rang accompagnés de joueurs de tambours rendent hommage au martyr. Le caveau est ceinturé par un chemin de croix.
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Le caveau des fusillés de Rossignol. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le caveau des fusillés Rue Camille Joset (à hauteur du n°26) à 6730 Tintigny
À savoir
La croix des fusillés de Rossignol à Arlon Au pied du pont de Schoppach enjambant les voies de chemin de fer, une croix rappelle le massacre des civils issus des villages de Rossignol, Breuvanne et Saint-Vincent et emmenés par convoi à la gare d’Arlon. Accusés d’être des francs-tireurs, ils sont exécutés par les Allemands la matinée du 26 août. Adossé à un talus, l’hommage entièrement réalisé en pierres du pays prend la forme d’une croix posée sur socle où figure l’inscription «In Memoriam, 26 août 1914». Ce socle est lui-même posé sur un monticule en légère saillie, devancé par quelques marches. Site : pont de Schoppach (au pied) à 6700 Arlon. 2. La province du Luxembourg
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Les plaques de la place Léopold à Arlon Sur la façade du palais provincial d’Arlon, deux grandes plaques de granit commémorent les victimes du conflit. La plus ancienne, celle de gauche, inaugurée en 1920, dresse la liste des combattants et déportés arlonais morts au combat ou en captivité. Dix ans plus tard, à l’occasion des fêtes du centenaire de l’indépendance nationale, une seconde plaque dédiée, à la mémoire des soldats français tombés dans le Luxembourg belge est ajoutée. Des ornements de ferronnerie représentant la Croix de Guerre et les blasons belge et français assurent la jonction entre les deux plaques. Une troisième plaque d’allure très sobre rappelle en français et en allemand la mort des 786 civils de la province du Luxembourg, victimes de l’invasion allemande en août 1914. Très attendue par les comités du souvenir de la province, elle fut inaugurée le 28 février 2013 en présence d’autorités allemandes et belges. Site : place Léopold (façade du palais provincial) à 6700 Arlon.
Les plaques de la place Léopold à Arlon. Photo © IPW
À voir L’église de Rossignol a essuyé quelques tirs d’obus mais heureusement ceuxci n’ont pas explosé et sont toujours visibles fichés dans la façade nord. Dans le village de Bellefontaine, à quelques kilomètres de Rossignol, se trouve le cimetière mixte du Radan où reposent ensemble 521 soldats 80 . 81
français et 298 soldats allemands. Les tombes allemandes sont surmontées de stèles où figurent au minimum deux noms par face tandis que les croix françaises renseignent un seul nom.
Vue du cimetière mixte du Radan. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le cimetière du Radan Rue de la Bourbouleuse à 6730 Tintigny
Le monument aux morts de Tintigny Le monument aux morts du village de Tintigny, s’intègre remarquablement en contrebas du parvis de l’église. Il se compose d’un arc en plein cintre à clé saillante délimitant des écoinçons ornés de motifs végétaux et des dates 1914 et 1918. Dans l’espace délimité par l’arc se trouve la liste des héros et martyrs de la commune comprenant une centaine de noms, parmi eux, Louis et Antony Collard. Membres du réseau d’espionnage « Dame blanche », ces deux frères remplirent avec succès plusieurs missions avant d’être arrêtés et exécutés par les Allemands le 18 juillet 1918 à la Chartreuse à Liège. Une émouvante sculpture prend place à l’avant-plan du monument. Elle représente un homme âgé en train de parler à un enfant assis sur ses genoux. L’attitude de l’enfant, le visage tourné vers le vieillard démontre une grande attention. Outre la rencontre de deux générations, c’est la transmission de la mémoire qui est ici suggérée et encouragée. Le 22 août, le village de Tintigny, 2. La province du Luxembourg
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situé à l’arrière de l’avancée allemande, fait l’objet d’exactions de la part des Allemands en représailles de la mort d’un des leurs. De nombreuses maisons sont incendiées et, accusés d’être des francs-tireurs, 63 habitants du village sont fusillés, la majorité d’entre eux à Ansart.
Le monument aux morts de Tintigny. Photo © IPW
Le monument aux morts de Tintigny À l’angle de la Grand-Rue et de la rue de la Semois (au pied de l’église) à 6730 Tintigny
À voir
L’édicule du village d’Ansart Situé à la sortie du village d’Ansart, un petit édicule composé d’une coupole reposant sur des colonnes cannelées commémore la mort en ce lieu d’une quarantaine de civils originaires du village de Tintigny. Entouré d’une haie, le monument présente de part et d’autre de l’abside centrale deux plaques où figurent les noms des fusillés. Un autel prend place au centre, il est surmonté d’une inscription latine dénonçant la responsabilité allemande dans ce massacre. 82 . 83
L’édicule du village d’Ansart. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le monument aux fusillés d’Ansart Rue du Monument à 6730 Tintigny
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À savoir En 1927, la Croix de Guerre française a été remise au village de Rossignol pour la conduite exemplaire de ses habitants durant la guerre. La fondation M.E.R.Ci (Maison européenne pour le rayonnement de la citoyenneté), créée en 2006 à l’instigation de la province du Luxembourg, a pour mission « d’assurer la perpétuation du devoir de mémoire ». En partenariat avec la commune de Tintigny et la province du Luxembourg, elle propose une balade thématique intitulée « Sur les traces de 14-18 ». Cette promenade, inaccessible en période de chasse, se décline en deux circuits, l’un de 7,7 km et l’autre de 11,5 km. À l’aide d’une brochure disponible dans les offices et maisons de tourisme et de panneaux didactiques jalonnant le parcours, le promeneur traverse le village de Rossignol et ses alentours pour aller à la rencontre de ces lieux chargés de mémoire. La promenade débute à la borne interactive située à côté de l’église de Rossignol. Notons, cependant, qu’une extrême prudence est de mise lors de la visite des lieux situés aux abords de la rue de Neuchâteau, longue ligne droite où les véhicules circulent à grande vitesse. Depuis le mois de novembre 2013, une autre balade consacrée au village d’Anloy est proposée.
Fondation M.E.R.Ci Rue de la Plaine, n° 11 à 6900 Marche-en-Famenne Tél. : +32 (0) 494/10 30 37 info@lamerci.be www.lamerci.be www.surlestracesde14-18.eu
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Le monument aux morts d’Èthe et de Latour Le 22 août, la région de Virton est le théâtre de la violente rencontre entre la 5e armée allemande et la 3e armée française. Les combats se concentrent à proximité des villages d’Èthe, Baranzy, mais aussi de Virton. Les pertes sont nombreuses dans les deux camps. Les jours qui suivent, les Allemands sont animés par une frénésie de vengeance à l’égard des populations. De nombreux civils accusés d’être des francs-tireurs sont exécutés. On recense environ plus de 200 civils tués à Èthe, une septantaine originaire de Latour, une quarantaine à Musson et à Baranzy. À ce dernier chiffre s’ajoute la déportation de 208 habitants. Le matin du 22 août, la 7e division d’infanterie française, commandée par le général de Trentinian poursuivant sa progression vers le nord-est, pénètre dans le village encaissé d’Èthe. Depuis la veille, la 10e division d’infanterie allemande commandée par le général Kosch se trouve également dans la région. Les abords nord du village voient la rencontre de ces deux divisions. Dans le village voisin de Bleid, les soldats du général allemand Moser en surnombre anéantissent le bataillon français dirigé par le commandant Laplace et envoyé par de Trentinian pour assurer la protection est de sa division. Les Français se retrouvent bien vite isolés et sont la proie de tirs de canons installés sur les hauteurs du village. En fin de journée, après avoir essuyé des tirs d’obus en provenance de Virton, l’état-major ordonne à la 10e division allemande un repli. Les survivants français imitent les Allemands. Cette bataille engendre 5 324 pertes françaises et 2 600 pertes allemandes. Dès le lendemain, la population subit des exactions allemandes. Le 24 août, les Allemands ordonnent aux habitants d’Èthe de nettoyer le champ de bataille. En colonne, ils prennent donc la direction de Latour, village voisin, et rencontrent à mi-parcours une autre colonne de civils provenant de ce village. Au moment de cette rencontre, les deux colonnes sont chargées par une cavalerie allemande. Au total, 96 habitants, 71 provenant de Latour et 25 d’Èthe, sont massacrés à coups de lance et tirs de révolver. Le monument aux civils d’Èthe et de Latour est édifié en 1920 à l’endroit même où eut lieu ce massacre. On accède à ce mémorial de style Louis XVI par un escalier monumental à rampes décorées de balustres. Trois marches disposées en arc de cercle soulignent le monument. Un portique s’y détache ; il repose sur deux colonnes à chapiteaux toscans, toutes deux posées sur des socles à refends. Le fronton présente une croix inscrite dans un cercle jouxté de rinceaux. Sous le fronton, une inscription associe les deux villages meurtris « Èthe et Latour, à leurs glorieux martyrs ». Deux vasques à guirlandes ponctuent le portique. La travée centrale de celui-ci est ornée d’un bas-relief inscrit dans un arc en plein cintre à clé outre-passante. Deux hommes assis et adossés gisent dans le registre inférieur de la composition. Le corps d’un homme couvert d’un linceul est porté par deux personnages vêtus de tuniques 2. La province du Luxembourg
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antiquisantes. Les visages de deux femmes se détachent au second plan. Le registre supérieur est orné de trois anges. Deux, vus de profil, soutiennent une couronne de laurier, tandis que le troisième au centre porte la palme du martyre. Ces trois êtres célestes donnent à ce bas-relief une dimension chrétienne. Les noms et âges des 282 civils, tombés les 22, 23 et 24 août, sont inscrits sur les stèles présentes dans les huit autres travées toutes délimitées par des pilastres toscans.
Le monument aux morts d’Èthe et de Latour. Photo © IPW
Le monument aux morts d’Èthe et de Latour À partir du village d’Èthe, suivre la rue des Fusillés sur +/- 400m ; le monument se trouve sur la droite à 6760 Èthe (Virton)
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Les cimetières militaires de Laclaireau et de Bellevue Le cimetière français de Laclaireau (Èthe) recense actuellement 320 corps de soldats français tués à Èthe. Des murets de pierre délimitent les différents secteurs étagés sur le versant de la colline. Les tombes sont organisées parallèlement et perpendiculairement à la route. Un escalier mène à une imposante rotonde de pierre près de laquelle reposent les corps de quelques officiers. Adoptées par les enfants des écoles de la commune, les tombes du cimetière de Laclaireau sont fleuries chaque année autour du 22 août.
Les tombes fleuries du cimetière de Laclaireau. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le cimetière mixte de Bellevue rassemble les corps des soldats tombés lors du combat de Virton. Le 22 août, celui-ci oppose la 8e division française cheminant en direction d’Étalle et la 9e division allemande provenant de cette localité. Les Allemands, qui ont pour mission de prendre Virton, s’établissent pour la plupart à l’orée de la forêt, au nord de la ville. De lourds échanges d’artillerie provoquent la perte d’environ 7 000 effectifs dans les deux camps confondus. Les sépultures françaises individuelles sont au nombre de 300, tandis que les 330 tombes allemandes renferment chacune quatre corps. Celles-ci, alignées sur six rangées parallèlement à la route, sont placées dans le premier secteur. Dans le second secteur, un ossuaire regroupe les restes anonymes de 2 139 soldats français, tandis que les tombes françaises individuelles sont disposées en arc de cercle à gauche et à droite de l’ossuaire. Outre les tombes françaises et allemandes, ce cimetière contient également les corps de prisonniers, une trentaine d’Italiens et d’une vingtaine de Russes. Enfin, la présence d’une trentaine d’Autrichiens constitue une particularité. En effet, 2. La province du Luxembourg
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c’est l’unique cimetière belge qui en recense. D’ordinaire affectés sur le front est, des soldats austro-hongrois, dont on ignore exactement le nombre, sont venus renforcer le front ouest en 1918 après la capitulation de la Russie au traité de Brest-Litovsk. Les effectifs ensevelis à Virton étaient issus des 1re, 35e et 106e divisions austro-hongroises et sont probablement tombés lors des combats de la Woëvre, au nord-est de Verdun, combats qui les ont opposés, en octobre 1918, à l’armée américaine. Le cimetière de Laclaireau Rue Vieux-Laclaireau (sur la gauche) à 6760 Èthe (Virton) Le cimetière mixte de Bellevue Avenue de la Grange au bois (en venant de Virton, prendre l’avenue de la Grange au Bois et la suivre sur 1km ; le cimetière se trouve sur la gauche peu après le pont surplombant la N87) à 6760 Virton
Le cimetière mixte de Bellevue. Photo © IPW
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Le musée Baillet-Latour Sis dans l’ancienne mairie de Latour, ce musée tire son nom de la famille Baillet-Latour, originaire du village et dont un de ses membres, le comte Henri de Baillet-Latour est le fondateur du Comité olympique belge. Plusieurs salles du rez-de-chaussée se rapportent à l’histoire du village. À l’étage prend place le Musée des Guerres en Gaume. Entièrement rénové en 2014, il relate, à l’aide de nombreux documents souvent uniques, les durs événements qui marquèrent la région lors des deux conflits mondiaux. Deux salles sont consacrées à la Grande Guerre. Conservés et présentés avec soin car replacés dans leur contexte, les photos, lettres, armes, équipements, objets usuels parfois surprenants, médailles et décorations sont autant de témoignages tangibles et précieux pour la transmission du devoir de mémoire auprès des générations futures, mission que ce musée s’efforce de remplir admirablement.
Vue de la salle consacrée à la Première Guerre mondiale. Photo © IPW
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Le musée Baillet-Latour Le musée des Guerres en Gaume Rue Baillet-Latour n° 24 à 6761 Latour Tél. : +32 (0) 63/57 77 58 ou +32 (0) 63/57 01 15 contact@musees-latour.be www.musees-latour.be Toute l’année : lundi de 14h30 à 18h En avril, mai, juin, septembre et octobre : dimanche et lundi de 14h30 à 18h En juillet et août : tous les jours de 14h30 à 18h Les autres jours sur rendez-vous Adulte : 3,50 € Étudiant : 2,50 € Groupe (min. 15 personnes) : 2,50 € Gratuité pour les moins de 12 ans Guide pour groupe (max. 20 personnes) : 30 €
À voir
Le monument Latour À quelques mètres du musée se trouve un bel exemple d’hommage d’initiative privée. Sous l’impulsion d’un instituteur, plusieurs veuves et orphelins constituent l’asbl « Le Souvenir » et collectent des fonds afin d’offrir un monument commémorant le massacre des 71 civils. Construit par des bénévoles du village sur base des plans de l’architecte Richard, le mémorial revêt une inspiration moyenâgeuse avec ses créneaux et sa tour. Chaque année, une messe y est célébrée. Le monument Latour Rue Baillet-Latour (à hauteur du n° 31) à 6761 Latour
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Le monument Latour. Photo © IPW
Le calvaire du souvenir Entre les villages d’Èthe et Latour se trouve le calvaire du souvenir. Élevé à l’occasion du 50e anniversaire du massacre des civils d’Èthe et de Latour, il est composé en partie d’une ancienne tombe sculptée par Léopold Jacquemin, surmontée d’une croix. Le calvaire du souvenir Rue de Latour à 6761 Latour (Prendre la rue du Vingt-Quatre Août située en face de l’église de Latour, prendre la troisième à gauche en direction de Èthe et suivre cette route de campagne sur +/- 1,5 km. Le calvaire se trouve sur la droite à hauteur du bois).
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Le monument français d’Èthe Ce monument est un hommage à la 7e division d’infanterie française qui a combattu à Èthe. Posé sur un socle de moellons et souligné par un mur en hémicycle, le monument se compose d’un pilier massif de largeur dégressive s’apparentant à un obélisque surmonté d’une croix. Quatre petites tourelles ornent les arrêtes du pilier. Plusieurs éléments symboliques parmi lesquels une épée, une palme et le coq français figurent sur la face principale.
Le monument français d’Èthe. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le monument français d’Èthe Rue de la 7e division française (en venant du centre du village d’Èthe, suivre la rue de la 7e division française jusqu’à la sortie du village, le monument se trouve sur la gauche peu avant le débouché de la rue Vieux-Laclaireau) à 6760 Virton
À savoir Au lendemain de la bataille d’Èthe, des rescapés de la 7e division française se retrouvent dans leur base située dans le petit village de Goméry. À divers endroits du village, notamment au château du baron Gerlach, sont installées des infirmeries. Le 47e régiment d’infanterie allemande fait alors irruption dans le village et prétextant avoir fait l’objet de tirs en provenance de poste de secours abat plus d’une centaine de soldats français.
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Le 22 août, une violente rencontre entre la 9e division française commandée par le général Martin et une division du 13e corps d’armée dirigée par le général von Fabeck a lieu aux environs du village de Baranzy. Elle provoque de nombreuses pertes humaines, environ 5 500 hommes sont tués, blessés ou faits prisonniers. Suite à la retraite française, les Allemands persuadés de la présence de francs-tireurs dans la population commettent dans la région de nombreuses exactions à l’égard des civils, notamment à Baranzy et Mussyla-Ville où une quarantaine d’habitants sont exécutés et plus de 140 maisons incendiées.
Le cimetière militaire mixte de Baranzy Ce cimetière, inauguré par les Allemands peu de temps après les combats du 22 août 1914, abrite les tombes des soldats français et allemands tombés dans la région. Il recense environ 450 tombes françaises et 551 allemandes. Un démantèlement des petites nécropoles des environs au profit des plus grandes aura lieu dans les années 1950. C’est à ce moment que le cimetière de Baranzy voit son nombre de tombes augmenter. Les nombreuses tombes prennent place sur un terrain épousant une légère pente. Les tombes alle-
Le cimetière militaire de Baranzy. Photo © IPW
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mandes collectives et ponctuées de stèles sont uniquement disposées dans le premier secteur où se trouve également dans l’axe de l’entrée un monument massif reposant sur d’imposants piliers. Parmi les tombes françaises réparties essentiellement dans le second secteur se trouve celle du commandant Laplace, chef du deuxième bataillon du 101e régiment d’infanterie tombé à Bleid. Une stèle de granit commémorant ce militaire ainsi que les 600 morts français se retrouve sur la place de Bleid. Elle est ornée du képi français, de deux épées et d’un clairon.
Le cimetière militaire de Baranzy Rue Marcel Niessen (RR88 en direction de Signeulx) à 6750 Baranzy
Le monument aux morts de Musson
Le monument aux morts de Musson. Photo © IPW
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Musson
Sur la place Albert Goffinet se trouve un monument rendant hommage aux morts des deux guerres. Intégré dans le mur de clôture de l’église, un portail datant du XVIIe siècle appartenant à l’origine à l’ancienne église de Musson fait office de réceptacle pour les plaques commémoratives du mémorial. Ce vestige d’inspiration Renaissance fait face à la « Croix de justice » érigée en 1383 à l’occasion de l’affranchissement de Musson. Ces deux éléments hautement symboliques ont fait l’objet d’une procédure de classement en 1996. L’emplacement de l’ancienne entrée du portail est divisé en deux registres horizontaux. Le registre inférieur présente une grande plaque qui commémore le martyre des civils de la commune. Une femme éplorée tenant dans sa main une couronne de fleurs y figure accompagnée de trois listes de noms. Le registre supérieur, quant à lui, est orné de deux autres plaques. Celle de gauche est dédiée à la guerre 1914-1918, tandis que celle de droite concerne la Seconde Guerre mondiale. Sur chacune d’elles on peut voir une représentation féminine s’apparentant à la figure allégorique de la Patrie tendant le bras et tenant une couronne de laurier au-dessus d’une liste de noms. Les deux travées extérieures du portail, rythmées par des pilastres toscans, sont pourvues des niches à voûte en coquille, aujourd’hui dépourvues de leurs statues. La travée centrale est surmontée d’un fronton courbe orné d’éléments végétaux. Le monument aux morts de Musson Place Albert Goffinet à 6750 Musson
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Le cimetière de Malome Le 22 août, la 5e brigade indépendante du Corps colonial accompagnée de la 3e division d’infanterie de ce même corps quitte Jamoigne pour atteindre Neufchâteau. Malheureusement, seule la brigade indépendante parvient à destination, tandis que l’autre livre bataille dans la forêt de Rossignol. La 5e brigade se retrouve aux portes de Neufchâteau face à la 21e division de réserve allemande bientôt rejointe par la 25e division allemande. Le combat est inégal. À la fin de la journée, les Français se retirent vers la frontière laissant de nombreuses victimes derrière eux principalement dans le secteur sud-ouest de la ville. Plus de 300 de ces coloniaux tombés pendant le combat reposent au cimetière franco-allemand de Malome. Situé sur un terrain légèrement en pente, on y accède par un petit pavillon d’entrée construit en schiste. Les tombes allemandes et françaises sont disposées en arc de cercle.
Le cimetière de Malome.
Photo © mc marchal MT Forêt Anlier
Le cimetière de Malome Chaussée de France à 6840 Neufchâteau Maison du Tourisme du Pays de la Forêt d’Anlier Moulin Klepper, rue du Moulin, n° 12 à 6840 Neufchâteau Tél. : +32 (0) 61/21 80 05 info@foret-anlier-tourisme.be www.foret-anlier-tourisme
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Neufchâteau
Le site de la Justice à Hamipré Le site dit « de la Justice » à Hamipré fut le théâtre d’un violent combat le 20 août opposant le 1er bataillon du 87e régiment d’infanterie à la 21e division allemande. Au terme de ce combat, 300 soldats français périssent et 300 sont blessés. À l’origine, un cimetière prenait place à cet endroit. Aujourd’hui, le site présente deux tables d’orientation expliquant le déroulement de la bataille ainsi que quelques croix en hommage aux victimes. Le site de la Justice à Hamipré Dans le prolongement de la rue du 87e régiment d’infanterie (à proximité de la voie ferrée Bruxelles-Luxembourg) à 6840 Neufchâteau
L’ancien cimetière militaire de Nolinfaing Au nord du village de Nolinfaing, le promeneur attentif pourra apercevoir au centre d’un sous-bois quelques vestiges d’un ancien cimetière militaire. À l’origine, 228 Français et 49 Allemands tombés lors du combat du 22 août y étaient ensevelis. En 1923, ce cimetière est désaffecté et les tombes transférées notamment au cimetière de Malome. Aujourd’hui, seul subsiste un mur circulaire de schiste présentant à mi-hauteur un appareillage en arêtes de poisson et délimitant une surface surélevée ceinturée d’arbres. Au centre se trouve un petit édicule hexagonal réalisé également en schiste et surmonté d’une coupole d’où émerge une croix.
L’ancien cimetière militaire de Nolinfaing. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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L’ancien cimetière militaire de Nolinfaing À partir du village de Nolinfaing, suivre la rue Les Chanvières sur 1 km jusqu’à son terme. Le site se trouve dans le bosquet situé sur la gauche à 6840 Neufchâteau
À savoir Le climat de terreur qui a régné pendant l’invasion et l’occupation allemandes a engendré auprès de la population civile, particulièrement pieuse, des sollicitudes d’aide et de protection divines. Ces prières étaient souvent accompagnées de promesses de gratitude. C’est pour cette raison qu’à de nombreux endroits de la province luxembourgeoise, essentiellement dans les secteurs les moins touchés par le conflit, fleurissent pendant et après guerre des démonstrations de piété populaire sous la forme de chapelles, de grottes, de calvaires… La grotte de Vaux-sur-Sûre en constitue un bel exemple. En janvier 1916, en remerciement pour la protection accordée au village, l’abbé Jacques entreprend la construction d’une grotte dédiée à la Vierge. Un chemin de croix disposé derrière la grotte complète cet hommage. Site : la grotte Notre-Dame de Lourdes, rue du Wez (à la rencontre avec la ruelle de Dessusla-Ville) à 6640 Vaux-sur-Sûre.
La grotte Notre-Dame de Lourdes à Vaux-sur-Sûre. Photo © IPW
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Le cimetière de Maissin et son calvaire breton Le 22 août 1914, Maissin est le théâtre d’un affrontement sanglant entre les 21e et 22e divisions du 11e corps français du général Eydoux, composées respectivement de Vendéens et de Bretons, et la 25e division allemande commandée par le général Kühne. Une première étape dans la bataille visant l’occupation du village se solde par une victoire des Français en surnombre par rapport aux effectifs allemands et contraignent ceux-ci au repli. Cependant, l’arrivée de renforts allemands en provenance d’Anloy provoque la défaite française obligeant le général Eydoux à ordonner à ses deux divisions le repli vers Bouillon. Des bataillons français, non avertis du repli, continuent cependant à défendre le village jusqu’au lendemain. Les pertes humaines engendrées par ce combat s’élèvent à 5 400, 3 600 du côté français et 1 800 du côté allemand. À l’emplacement du combat, les Allemands établissent trois cimetières d’après les plans de Ludwig Paffendorf, afin de donner une sépulture correcte aux nombreux morts ensevelis dans de grandes fosses communes ; ces nécropoles sont inaugurées le 17 juin 1918. Quelques années après, à l’instar de nombreux autres petits cimetières, celui appelé « le Bolet » est désaffecté au profit des nécropoles plus importantes ; seuls subsistent le cimetière n° 1 sis sur la route de Transinne et le cimetière n° 2. En février 1923, autre conséquence de la réorganisation des nécropoles, le cimetière n°2 prend de l’ampleur en accueillant dans deux vastes ossuaires les corps non identifiés de soldats issus de petits cimetières des environs.
Le cimetière Pierre Massé. Photo © IPW
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Il est alors rebaptisé cimetière Pierre Massé en hommage au caporal du 19e R.I. de Brest qui prit part au combat de Maissin. Ancien prisonnier et fondateur après la guerre de l’Amicale des Anciens du 19e R.I., il fut à l’initiative du démontage d’un calvaire breton daté du XVIe siècle provenant de la commune du Tréhou (Finistère), de son transport et de son érection à l’identique au sein de la nécropole où bon nombre de ses compatriotes sont enterrés. Inauguré le 21 août 1932, le petit monument breton se compose d’une colonne en pierre rougeâtre au pied de laquelle se trouve une petite représentation de la Vierge. Un Christ en croix et une Vierge à l’Enfant sont sculptés au sommet de la colonne. D’après les chiffres officiels corroborés par une inscription sur l’autel placé sous la grande rotonde en moellons, présente au fond du cimetière, les corps de 286 soldats français et de 513 Allemands y reposent. Deux ossuaires contiennent les restes de 3 000 soldats français inconnus.
Le calvaire breton du cimetière Pierre Massé. Photo © IPW
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Paliseul et Bertrix
Le cimetière Pierre Massé Rue du Commandant Henri Calvez à 6852 Maissin (Paliseul)
À voir
Le monument aux Bretons et Vendéens Dans le village de Maissin se trouve un monument commémoratif à la mémoire des Bretons et Vendéens du 11e corps d’armée tombés à Maissin les 21, 22 et 23 août 1914. De forme circulaire, il est revêtu de crépi blanc et présente sur la paroi extérieure une frise métallique. L’intérieur du monument est percé de plusieurs ouvertures obturées par des vitraux ou des ferronneries et reçoit l’inscription « Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés ». Cette phrase est extraite d’un poème de Charles Péguy écrit à la gloire des soldats morts sur les champs de bataille.
Le monument aux Bretons et Vendéens. Photo © IPW
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Le monument aux Bretons et Vendéens À l’intersection de l’avenue Thomas Braun et de la rue de Brest à 6852 Maissin (Paliseul)
À savoir L’église Saint-Hadelin de Maissin, sise au centre du village, présente des vitraux évoquant les événements d’août 1914.
Le cimetière militaire de Bertrix Le matin du 22 août, la 33e division d’infanterie du 17e corps d’armée traverse Bertrix et la forêt de Luchy avec comme objectif d’atteindre le village d’Ochamps. Déstabilisé par des erreurs de commandement de l’artillerie, la colonne française se retrouve piégée dans la forêt de Luchy, tandis que les Allemands s’y infiltrent. Le combat se solde par la mort de 4 500 Français et 1 800 Allemands.
Le cimetière militaire de Bertrix. Photo © IPW
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Paliseul et Bertrix
Sur la route allant de Bertrix à Ochamps se trouve le cimetière militaire de Bertrix. Autrefois divisée en deux parties situées de part et d’autre de l’ancien tracé de la route communale, cette nécropole mixte rassemble depuis 1958 les corps de 263 soldats français et 254 soldats allemands. Les tombes allemandes sont rassemblées au centre tandis que les sépultures françaises sont réparties dans trois secteurs disposés autour du carré central. Le cimetière, ses croix ainsi que ses abords sont classés depuis 1981.
Le cimetière militaire de Bertrix En venant de Bertrix, suivre la rue de Biourges jusqu’au rondpoint, prendre la deuxième sortie en direction d’Ochamps ; le cimetière se trouve après 800 m sur la droite à 6880 Bertrix
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La croix du colonel Detrie Sur la route venant de Bertrix en direction d’Ochamps se trouve sur la gauche une croix en hommage à Henri Detrie, commandant du 20e régiment d’infanterie. Il s’est distingué par son courage exemplaire en avançant, le 22 août, avec son 3e bataillon en tête du régiment en direction du village d’Ochamps. Arrivés à la lisière nord de la forêt, le commandant et son bataillon se retrouvent en première ligne et essuient les tirs ennemis. Devant le carnage de ses effectifs auquel il assiste, il s’offre les bras croisés à l’ennemi. Ce monument de pierre est composé d’une base rectangulaire surmontée d’une stèle portant l’inscription « à la mémoire du colonel Henri Detrie et le 20e régi[ment] d’inf[anter]ie français et des braves tombés à ses côtés le 22 août 1914 » et agrémenté d’une photo du colonel. La croix présentant des motifs végétaux repose sur un socle de forme arrondie, symbolisant le Golgotha et décoré de la palme du martyre.
La croix du colonel Detrie. Photo © IPW
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Libin et Daverdisse
La Croix du colonel Detrie Rue de Bertrix (passer le pont sous la E411, la croix se trouve à 200 m sur la gauche) à 6890 Ochamps (Libin)
Le cimetière d’Anloy-Bruyère Le 22 août 1914, la commune d’Anloy est le lieu d’un affrontement très violent entre la 34e division du 17e corps d’armée du général Poline et la 25e division d’infanterie du 18e corps allemand. Organisée en deux colonnes, la division française, dès sa sortie du bois, affronte la division allemande postée devant Anloy. Les Français étant plus nombreux obligent les Allemands à se replier dans le village. En fin de journée, les combats reprennent à l’arrivée de renforts allemands. Cependant, la nouvelle du repli de la 33e division du front de
La statue de la Mélancolie du cimetière d’Anloy. Photo © IPW
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Bertrix va entraîner celle de la 34e. On dénombre 5 000 pertes dans les deux camps. La population d’Anloy n’est pas non plus épargnée. Elle fait l’objet d’une vengeance dévastatrice. La mort de 49 civils est à déplorer et environ 170 habitants sont utilisés par les Allemands comme bouclier humain. Inauguré le 17 juin 1918, ce cimetière mixte rassemble près de 600 sépultures françaises et plus de 300 allemandes. L’accès se fait par une rotonde dans laquelle sont fixées des plaques commémoratives. La plupart des tombes sont disposées en léger arc de cercle. Au fond de la nécropole, sur la droite, se trouve la statue La Mélancolie, œuvre du sculpteur montalbanais Flavio de Faveri. Celle-ci est réalisée en 2000 en hommage aux soldats du sud-ouest « les cadets de Gascogne et du Quercy » tombés dans les Ardennes le 22 août 1914 comme l’indique la plaque scellée à la base du socle de la statue. Offerte par l’association patriotique « Mémoire 82 » de Montauban et des communes partenaires dont Libin, cette œuvre représente une femme drapée dans une position assise, le genou gauche fléchi. Le bras gauche replié contre elle, elle pose la main sous le menton tandis que son bras droit, disposé à l’horizontal, ramène sa main contre sa joue. Le visage triste, elle semble veiller telle une mère, sœur ou épouse sur les nombreuses tombes qui l’entourent. En 2008, elle fut l’objet d’un vol et, depuis cette date, une copie en résine, réalisée grâce à la mobilisation de citoyens, la remplace.
Le cimetière d’Anloy-Bruyère Rue de Framont (à partir du village d’Anloy, parcourir +/- 2km en direction de Paliseul) à 6890 Anloy (Libin)
À savoir Sur le parvis de l’église d’Anloy, un monument aux morts en hémicycle commémore les victimes de la Grande Guerre. Parmi elles de nombreux habitants du village fusillés par les Allemands au mois d’août 1914. Site : église d’Anloy, rue Laveau à 6890 Anloy (Libin).
2. La province du Luxembourg
Libin et Daverdisse
Les maisons du Comité du village de Porcheresse Bien qu’également présentes dans d’autres villages, hameaux et villes de la province du Luxembourg, le village de Porcheresse conserve un nombre particulièrement élevé de maisons dites du Comité. Le soir du 22 août 1914, le petit village de Porcheresse, réputé pour ses nombreux ateliers de saboterie, s’embrase. En tout, une petite centaine de maisons furent incendiées par les Allemands issus de la 4e armée. En vue de trouver une solution de relogement, une trentaine de ménages firent appel au soutien du « Comité central de Secours et d’Alimentation (CSAL) », organisme d’aide aux Belges sinistrés créé à Bruxelles au mois d’août 1914. L’année d’après, des maisons aux dimensions très réduites sont construites en matériaux locaux respectant le style régional. La simplicité de leur architecture, dessinée par Dothée de Herbeumont, avait comme but de permettre une possible réintégration postérieure de ces volumes dans des structures plus importantes. Poursuivant ce même but, leur établissement, souvent à front de rue, était défini en prenant soin de les éloigner des fondations des maisons ravagées. Ces maisons de moellons de pierres issues de la carrière des Rives se caractérisent par la couleur rosée du mortier obtenue par l’utilisation de terre ferrugineuse provenant des anciennes galeries minières, toutes proches. Les encadrements des
Une maison du Comité du village de Porcheresse. Photo © FTLB Pascal Willems
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fenêtres et portes sont en briques. Leur plan se limite à deux ou trois pièces en enfilade. Une échelle permet d’accéder à un niveau de grenier. De la simple terre battue faisait office de revêtement de sol. Chaque maison portait une pierre gravée de l’inscription « CSAL 1915 » placée le plus souvent au-dessus de la porte. Très souvent intégrées dans de nouvelles bâtisses ou utilisées comme abris de jardin, ces maisons du Comité ne sont pas toujours visibles de la rue. Les maisons du Comité Visibles depuis l’espace public à 6929 Porcheresse (Daverdisse) Maison du tourisme du Pays de la Haute-Lesse Place de l’Esro, n° 60 à 6890 Redu Tél. : 32 (0) 61/65 66 99 info@haute-lesse.be www.haute-lesse-tourisme.be
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Le monument du cimetière de Marchovelette. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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La route de la Grande Guerre en Wallonie
3. La province de Namur
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■ Andenne ■ Namur et sa Position fortifiée ■ Tamines ■ Auvelais, Le Roux, Arsimont ■ Dinant
3. La province de Namur
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Andenne
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Le 19 août 1914, la 2e armée allemande se dirige vers la ville de Namur. Avant de l’atteindre, les Allemands pénètrent dans la ville d’Andenne. Pour entraver leur progression, quelques heures auparavant, des troupes belges en retraite dynamitent le pont de la ville. Irrités, entre autres, par ce constat qu’ils pensent être un fait de la population, les Allemands, présents dès la fin de la journée sur les deux rives, entreprennent des mesures à la fois logistiques visant la construction d’un pont de bateau et répressives à l’égard des habitants. Le 20 août en fin de journée, sur la rive nord de la Meuse, le village de Seilles, est le théâtre d’une première fusillade, justifiée par les Allemands comme riposte aux tirs de francs-tireurs postés dans des maisons. Au total, 43 personnes sont exécutées et 150 maisons incendiées. La violence allemande rejoint l’autre rive au cours de la nuit où une fouille à grande échelle s’organise pour traquer les détenteurs d’armes. Au terme de cette fouille peu fructueuse compte tenu de l’ordre communal de confiscation des armes privées des habitants en prévention de tout débordement, au moins 130 civils sont pourtant tués pendant et en conséquence de cette fouille. À ce nombre déjà élevé de victimes, s’ajoutent celles tombées le 21 août place des Tilleuls, ses alentours directs et sur le quai le long de la Meuse. Selon les chiffres parus dans l’ouvrage de Horne et Kramer, on recense un total de quelque 262 victimes à Andenne et Seilles.
Le monument aux morts du village de Seilles
Le monument aux morts du village de Seilles. Photo © IPW
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Dans le parc arboré de la place Joseph Wauters de Seilles se trouve un monument dédié aux martyrs civils de 1914 et aux soldats belges morts lors des deux conflits mondiaux. Il se compose de trois travées, dont la centrale est saillante, séparées par des montants verticaux. À l’origine, chaque partie du monument présentait dans sa partie haute un bas-relief évoquant le massacre des civils et l’incendie de Seilles ; seul subsiste le bas-relief central qui représente un soldat accompagné de l’allégorie de la Victoire, les autres ayant été détruits lors de la Deuxième Guerre mondiale. À leur place figurent des plaques en marbre noir portant les dates des conflits mondiaux. La partie gauche du monument est consacrée aux événements de 1914 et présente trois plaques où figurent les noms des civils massacrés.
Le monument aux morts de Seilles Place Joseph Wauters à 5300 Seilles (Andenne)
La place des Tilleuls Apposée sur une maison de la place des Tilleuls, une modeste plaque de pierre, inaugurée en août 1921, témoigne des événements qui s’y déroulèrent le 21 août. Ce matin-là, sous les ordres allemands, 800 civils, hommes, femmes et enfants, sont rassemblés sur cette place. Les hommes suspectés d’être des francs-tireurs sont marqués d’une croix. Ces condamnés sont rejoints par 28 habitants de la rue Horseilles accusés du meurtre d’un sous-officier allemand probablement victime du « tir ami » de ses propres compatriotes. Trois d’entre eux, pris au hasard sont exécutés sur place, tandis que les autres le sont aux abords de la Meuse. Une semaine environ après ces exécutions, cette place est de nouveau le théâtre d’un événement des plus macabres. Le samedi 29 août, des officiers allemands y organisent une fête dite de réconciliation sous la forme d’un grand banquet animé de musique militaire. Cette « fête » peut être interprétée comme un aveu de mauvaise conscience de la part des Allemands et de reconnaissance implicite qu’ils se sont adonnés à des jugements trop hâtifs à l’égard des civils. Devant l’hôtel de ville situé sur cette même place se trouve le buste du docteur Jules Camus, le bourgmestre de la ville, tué par les Allemands dans la nuit du 20 au 21 août. En prévision de tous débordements et conscient des répercutions que pouvait entraîner la découverte d’armes chez les habitants, Jules Camus avait ordonné leur confiscation et l’instauration d’un couvre-feu. Ces mesures de prudence n’ont pu épargner les massacres. 3. La province de Namur
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Le buste du bourgmestre Jules Camus. Photo © IPW
La plaque commémorative (au n°15) et le buste du bourgmestre Jules Camus (devant l’hôtel de ville) Place des Tilleuls à 5300 Andenne
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Le cimetière des fusillés Le cimetière des fusillés, situé à l’angle du quai du même nom et de la rue Malevé, conserve les corps des civils andennois exécutés suite à la rafle du 21 août. Une dense haie ceinture le cimetière sur trois côtés, le quatrième étant occupé par le mur devant lequel les civils furent exécutés. Deux barrières en fer forgé permettent son accès. Le champ funéraire présente deux parterres longitudinaux garnis d’une petite haie centrale entourée de plantes et délimités par des petites bordures où figurent les noms et les âges des victimes. Deux croix de pierre ponctuent ces deux parterres. Au centre du mur des fusillés se trouve un monument commémoratif qui fut inauguré six ans jour pour jour après le massacre. Réalisé en pierre, il présente au centre un bas-relief inscrit dans un registre vertical et surmonté d’une croix. L’Ange de la Paix y est représenté, la tête baissée, tenant dans sa main droite la palme du martyre et pointant du doigt l’inscription « À nos concitoyens lâchement assassinés par les hordes teutonnes le 21 août 1914 ». À ses côtés figure également le blason de la ville d’Andenne. Son autre main indique le ciel. Ce cimetière a fait l’objet d’une mesure de classement en septembre 1993.
Le cimetière des fusillés. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le cimetière des fusillés Quai des Fusillés (à hauteur de la rue Malevé) à 5300 Andenne
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Le monument de l’église Sainte-Begge Adossé à l’église Sainte-Begge, ce monument aux morts d’une hauteur de 10 m fut réalisé par le sculpteur Angel Hecq en 1930. La mention « 19401945 » présente sur le socle du bas est donc postérieure et étend l’hommage aux morts de la Seconde Guerre mondiale. Cruciforme, il présente trois basreliefs en pierre disposés horizontalement et surmontant l’inscription « À nos héros, 1914-1918, à nos martyrs ». Le premier situé à gauche représente un groupe de 7 civils de tous âges en partance pour l’exil ou la déportation. Les visages tristes, ils emportent avec eux valises et baluchons. Au centre, trois soldats vus de face, fusils au poing, sont représentés en position d’assaut. Sur le troisième bas-relief figurent les épouses et mères éplorées face aux
Le monument aux morts de l’église Sainte-Begge. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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corps sans vie de leurs proches, victimes de la guerre. De facture Art déco comme l’ensemble du monument, ces trois groupes semblent émerger de la pierre brute présente dans le bas de la composition. Le relief des éléments sculptés s’accentue progressivement. Dans le prolongement du bas-relief des trois soldats s’élève une pierre rectangulaire portant les dates de 1830, référence à l’indépendance de la Belgique, et de 1930, date de l’érection du monument. Enfin, au sommet, prend place une sculpture de bronze où sont représentés les visages des trois premiers rois des Belges, Léopold Ier, Léopold II et Albert.
Le monument de l’église Sainte-Begge Place du Chapitre à 5300 Andenne
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Namur et sa Position fortifiée
La Position fortifiée de Namur À l’instar de la Position fortifiée liégeoise, celle de Namur s’inscrit également dans le cadre de la politique de stricte neutralité imposée depuis 1831 à la Belgique par les grandes puissances. À l’exception qu’ici, les neuf forts de Brialmont construits entre 1888 et 1891 avaient comme but de résister à une invasion française. Leurs emplacements ont été déterminés par la contrainte de se tenir suffisamment éloignés de la ville pour en empêcher son bombardement et de les rapprocher le plus possible pour leur permettre de se couvrir mutuellement. Quatre grands forts sont érigés à Suarlée, Cognelée, Andoy et Saint-Héribert, tandis que cinq petits sont construits à Émines, Marchovelette, Maizeret, Dave et Malonne. Les forts de Namur sont en tous points semblables à ceux de Liège, à savoir un massif central ceint de fossés secs et hérissé de coupoles d’obusier et de canon à 21, 15 et 12 cm pour l’armement principal, et de canons de 5,7 cm pour la défense rapprochée.
Suarlée 185m
40 00 m
m
Marchovelette 195m
m 50 68
51 00 m
Meuse
m 50 59
4750m
m 50 41
75 33
6850 m
Emines 190m
4700m
8700m 60 50 m
m 00 47
Malonne 195m
m 00 41
0m 510
640 0m
Sambre
Maizeret 190m
Andoy 220m
m 00 40
m 50 42
m 4300
Dave 190m
Cognelée
Marchovelette
Meuse
Maizeret
Andoy
Dave
Meuse
St-Héribert
Malonne
St-Héribert 245m
240 200 160
Malonne
Sambre
Suarlée
Emines
Cognelée
120 80
240 200 160 120 80
La position fortifiée de Namur.
P. BUISSERET © D’après FAQUE, C. ,Henri-Alexis Brialmont. Les Forts de la Meuse 1887-1891, Namur, 1987 118 . 119
Le 21 août 1914, un groupe d’armée allemand prélevé sur les IIe et IIIe armées et mené par le général von Gallwitz s’avance vers la Position fortifiée namuroise dirigée par le général Michel. Les Allemands rencontrent dans les intervalles des forts une vive résistance belge de la part de la 4e division renforcée dès le lendemain par trois bataillons français. Fort de l’expérience liégeoise qui a prouvé l’inefficacité d’un front trop large, von Gallwitz décide de concentrer ses forces en un point stratégique. Il choisit l’intervalle entre les forts de Cognelée et de Marchovelette. Le déploiement d’une grosse artillerie composée de mortiers de 42, 30,5 et 21 cm permet aux Allemands de déloger les défenseurs de l’intervalle. Maizeret, Cognelée et Marchovelette sont les trois premiers forts à tomber le 22 août. Les jours suivants, les autres forts tombèrent les uns après les autres. Après guerre, sept forts sur les neuf furent modernisés, mais dans une moindre mesure qu’à Liège. Aujourd’hui, ces ouvrages fortifiés, en majorité sur des terres privées, mais aussi fédérales ou régionales, ne sont pas accessibles au public, hormis, de manière exceptionnelle, celui d’Émines. Le fort de Saint-Héribert est en cours de dégagement grâce à la ténacité d’une poignée de bénévoles. Deux d’entre eux, Dave et Marchovelette, servent encore ponctuellement aux entraînements militaires tandis que celui de Malonne constitue une réserve naturelle propice à la protection des chauves-souris. Le visiteur attentif pourra à certains endroits apercevoir parmi la végétation quelques éléments constitutifs.
Vue du fort de Maizeret. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Namur et sa Position fortifiée
Le cimetière militaire de Marchovelette Ce cimetière, inauguré le 14 octobre 1923 par le Roi Albert, rassemble les corps de 491 soldats belges dont la plupart sont tombés lors de l’assaut du fort de Marchovelette et de son intervalle. L’attitude de la garnison de ce fort peut être comparée à celle du fort de Loncin dans le sens où elle ne se rendit pas : l’ouvrage fut détruit par l’explosion d’un obus de la Grosse Bertha. Une rangée de sépultures longe le pourtour du cimetière délimité par un long mur de moellons se terminant en saillie. Les autres tombes sont organisées, de part et d’autre de la pelouse centrale, autour et à l’intérieur de haies formant un U. Parmi les victimes, plus de 170 n’ont pu faire l’objet d’une identification. Un imposant monument commémoratif prend place dans l’axe de l’entrée du cimetière. Sa partie haute se compose d’une allégorie de la Patrie sous les traits d’une femme agenouillée, la tête revêtue d’un voile. Elle tient dans sa main la palme du martyre et dirige son regard vers les deux sculptures présentes dans la partie basse du monument. Celles-ci représentent, à gauche, un soldat français coiffé d’un képi, la main droite posée sur une épée et, à droite, un soldat belge coiffé d’un shako et tenant un fusil. Sur la face arrière du monument figure la liste des bataillons auxquels appartenaient les victimes. À la fin des années 1950, plusieurs tombes françaises prennent également place dans le cimetière.
Le cimetière de Marchovelette. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Le cimetière de Marchovelette Rue de Fernelmont, (aux environs du n° 260) à 5380 Marchovelette (Fernelmont)
Le monument du général Michel du Faing Sur l’avenue de la Plante à Namur, non loin du casino de Namur, se dresse un imposant monument à l’allure d’un rocher. Au centre de celui-ci est fixé un médaillon orné du profil du lieutenant-général baron Michel du Faing d’Aigremont, né à Charleroi et gouverneur de la Position fortifiée de Namur. Une plaque fixée à l’arrière de ce monument renseigne que « 37 000 Belges renforcés par trois bataillons français immobilisèrent sous Namur en août 1914 153 000 Allemands et 596 bouches à feu au moment de la bataille des Frontières ».
Le monument du général Michel du Faing. Photo © IPW
Le monument du général Michel du Faing Sur l’esplanade entre l’avenue de la Plante et l’avenue Baron de Moreau à 5000 Namur
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Namur et sa Position fortifiée
Le monument provincial de la Grande Guerre Situé devant le pont de l’Évêché, un imposant monument, conçu par l’architecte V. Creten et le statuaire Jules Jourdain, rend hommage aux nombreux morts de la Grande Guerre. En son centre, il se compose d’un haut pilier de pierre sur lequel vient se greffer une série de personnages et chevaux représentés dans des attitudes diverses, conférant au monument une étonnante dynamique souvent absente des monuments aux morts. Au premier plan de la partie basse se trouve une femme vêtue d’une longue robe. Étendue sur un rocher, son bras gauche enserre un enfant, tandis que son bras droit tendu vers le haut semble appeler à l’aide. À droite, alors qu’un premier cheval chute, un autre monté par un soldat se cabre. Ce soldat, tout comme l’autre cavalier situé sur la gauche, est représenté en pleine charge. À l’avant-plan de la partie haute, la représentation allégorique du Génie de la Vengeance prend la forme d’un homme pourvu d’ailes déployées. Son pied gauche posé sur le rocher, il brandit une épée ou dague de sa main droite et agrippe de sa main gauche un drapeau. De part et d’autre du pilastre utilisé dans la composition comme abri, trois fantassins sont représentés fusil au poing ; deux d’entre eux sont en position de tir. Une inscription derrière le pilastre précise que le monument a été offert par la Province à la Ville de Namur le 15 juin 1924 sous la présidence des souverains.
Le monument provincial de la Grande Guerre Avenue Reine Astrid (à hauteur du pont de l’Évêché) à 5000 Namur
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Le monument provincial de la Grande Guerre. FOCANT G. Š SPW-Patrimoine
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Le musée du Génie à Jambes Ce musée, installé dans la ferme du Masuage sur les hauteurs de Jambes, retrace l’histoire du Génie, corps de la composante terrestre des Forces armées, de ses origines en 1830 à nos jours. Chargé de l’organisation globale du terrain sur le champ de bataille, le Génie remplit diverses missions de logistique visant principalement l’aide à la mobilité des troupes (déminage, constructions d’infrastructures, de camps, dégagement d’obstacles) et l’entrave à la progression de l’ennemi. Exposé au sein de la salle dite de synthèse, le département 1914-1918 présente de nombreux objets d’époque : casques, décorations, armes, uniformes, masques anti-gaz, outils… Des panneaux agrémentés de photos et de cartes expliquant le déroulement de la guerre et les faits du Génie complètent de manière didactique la visite. Le musée du Génie Ferme du Masuage Chemin du Masuage, n° 2 à 5100 Jambes-Velaine Tél. : +32 (0) 81/32 39 73 info@geniemus.be www.geniemus.be Ouvert tous les mercredis après-midi, de 13 à 17h visite libre : 2 € visite guidée : 5 € Gratuité pour les moins de 16 ans et les membres de la Défense en activité Possibilité de visite pour groupe (min. 10 personnes) en semaine sur rendez-vous
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À savoir
Le bâtiment d’origine du diorama des Combats de la Meuse En 1936, l’architecte Léonce Lebrun construit sur l’ancienne lunette du centre de la citadelle de Namur un bâtiment destiné à exposer une toile monumentale du peintre Alfred Bastien représentant les affrontements du mois d’août 1914 dans la vallée de la Meuse. Ce diorama, à haute valeur pédagogique, commandé au peintre par la société « Panorama de la Bataille franco-belge sur la Meuse en 1914 » mesure 72 m de long sur 8,4 m de haut et est complété par deux autres toiles, le Massacre des civils à Dinant et la Prise du fort de Douaumont (fort de Verdun construit en 1885 par Séré de Rivières). L’œuvre et son écrin sont inaugurés le 1er mai 1937. Suite à des actes de vandalisme perpétrés par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale, la toile est mise à l’abri au Théâtre de Verdure. En 1952, cédée par la Ville de Namur, elle rejoint les réserves du Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire pour une durée de 50 ans. L’approche du centenaire de la Première Guerre a permis à l’œuvre de resurgir de l’oubli en envisageant une restauration de l’œuvre et une réhabilitation dans son lieu d’origine. Dans cette optique, l’Institut du Patrimoine wallon a été chargé de réaliser une étude de faisabilité qui met en lumière la nécessité d’apports financiers importants, dus, entre autres, à une modification substantielle de la structure, rendant le projet difficilement réalisable. Actuellement, la toile est conservée dans les réserves de l’École du Génie de Jambes.
Détail du diorama Combats de la Meuse représentant l’incendie de la ville de Dinant. © Bruxelles, musée de l’Armée. Reproduction. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Namur et sa Position fortifiée
À voir
Le carré des Alliés du cimetière de Belgrade Le cimetière de Belgrade présente une vaste zone où reposent les corps de nombreux soldats tombés lors des deux guerres mondiales, mais aussi pendant l’Entre-deux-Guerres, victimes de la grippe espagnole. Outre des tombes italiennes et russes, on y recense 245 stèles du Commonwealth parmi lesquelles celle d’une infirmière britannique, 64 sépultures françaises, ainsi que 94 tombes belges dont un peu plus de la moitié concernent le second conflit mondial.
Vue du carré des Alliés du cimetière de Belgrade. Photo © IPW
Le carré des Alliés du cimetière de Belgrade Chaussée de Waterloo, n° 436 à 5002 Saint-Servais Du 1er mars à la Toussaint de 8h à 18h et de 8h à 17h après la Toussaint
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La bataille de Charleroi La bataille de Charleroi connue également sous le nom de « bataille de la Sambre » puisque c’est à proximité de cette rivière que l’essentiel des combats se sont déroulés, a eu lieu du 21 au 23 août 1914. Elle oppose la 2e armée allemande commandée par le général von Bülow qui, conformément au plan Schlieffen, continue sa progression en vue d’atteindre Paris par l’ouest, à la 5e armée française commandée par le général Lanrezac. Obéissant à la mission de protection de la rive sud de la Sambre contre les avancées allemandes, l’armée française répartit ses différents corps des rives de la Meuse à la région de Thuin. Pendant les trois jours, la zone située le long de la Sambre entre Namur et Charleroi est durement touchée. Celle-ci est gardée du côté droit, des environs de Namur à Tamines, par le 10e corps aidé de la 37e division d’infanterie d’Afrique et, du côté gauche, de Tamines à Marchienneau-Pont, par le 3e corps. La première confrontation entre la Garde impériale et les avant-gardes du 10e corps a lieu le 21 août autour des zones stratégiques que représentent les ponts de la Sambre et se solde par leur franchissement par les Allemands. Le lendemain, les Français du 10e corps contre-attaquent à Arsimont, Fosses-la-ville et Falisolle et ceux du 3e corps, à Bouffioulx et Roselies en vue de reprendre Châtelet. Ces combats sont un échec pour les Français ; ils font plus de 6 000 morts. Le 23 août, poursuivie par la Garde prussienne, le général Lanrezac ordonne la retraite vers le sud.
Le cimetière des fusillés À l’instar de Dinant, Tamines figure parmi les communes les plus touchées par la violence allemande. Le nombre élevé de civils massacrés en fait, après Dinant, le second plus gros incident à l’égard de la population civile. Le 21 août, les Allemands font leur entrée dans Tamines. Le lendemain, comme ce fut le cas pour Dinant, la population subit les représailles de l’entrave française à la progression allemande. Les civils sont accusés de prendre part aux combats aux côtés des Français et font l’objet d’exactions tout au long de la journée. Le lendemain soir, les hommes en âge de porter les armes sont extraits de l’église des Alloux où une grande partie de la population avait été incarcérée et sont conduits à proximité de la Sambre pour être exécutés. Au total, 384 civils périssent et sont ensevelis dès le lendemain dans de grandes fosses. Plusieurs jours après le massacre, à la demande du bourgmestre, les corps des civils sont déterrés pour être déposés dans l’enceinte de l’église Saint-Martin située à quelques mètres de l’endroit de la fusillade. Un mur de briques ceinture ce cimetière dans lequel on trouve des tombes surmontées de croix en pierre ou fer forgé qui remplacent les croix d’origine qui étaient en bois. Les stèles logées dans les murs de l’église datent de l’Entre-deuxGuerres. Beaucoup d’entre elles témoignent de la censure allemande. En 3. La province de Namur
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Le cimetière des fusillés de Tamines. Photo © IPW
effet, pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, les autorités allemandes exigent que les mentions telles que « martyrs, barbarie et atrocités » soient effacées. L’ensemble formé par le cimetière, l’enclos des fusillés et le monument commémoratif a fait l’objet d’une mesure de classement en 2009. Le cimetière des fusillés Église Saint-Martin Place Saint-Martin à 5060 Tamines
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Le monument aux morts et l’enclos des fusillés Inauguré le 22 août 1926 en présence du prince Léopold, ce monument est un hommage aux victimes de Tamines. Il prend place dans l’enclos des fusillés, endroit précis du massacre. Ce monument de pierre d’une hauteur de 4 m, entouré de pelouses délimitées par des haies, se compose d’un socle
Le monument aux morts de Tamines. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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de section carrée où figure l’inscription « Aux martyrs du 22 août 1914 » surmonté d’un groupe sculpté. Au centre de ce groupe, une femme est représentée debout, le corps cambré de douleur, et les bras levés, l’un tendu vers le ciel et l’autre replié masquant une partie de son visage. Cette figure féminine est une allégorie de la ville de Tamines. À ses pieds gisent les corps de trois hommes illustrant les civils. Deux sont étendus sur le socle, la tête dirigée vers le sol. Le troisième est assis, le torse nu. Sur les deux pelouses disposées à droite et à gauche du monument se trouvent de grands panneaux où sont inscrits les noms des civils fusillés, ainsi que ceux qui ont péri noyés et brûlés. Le mur du pont présente trois stèles de pierre où figurent également les noms des martyrs.
Le monument aux morts et l’enclos des fusillés Place Saint-Martin (en bordure de la Sambre) à 5060 Tamines
Le monument au caporal Pierre Lefeuvre Avenue des Français se trouve un monument élevé par les « Amitiés françaises » de Tamines à la gloire du jeune caporal Pierre Lefeuvre et, par extension, à la gloire de tous les soldats français tombés en août 1914, comme le rappelle une plaque commémorative fixée au monument. Celui-ci se compose d’un mur en moellons de pierre dont la partie la plus haute est ponctuée d’une statue du soldat français revêtu de l’uniforme d’infanterie. Représenté en mouvement, il tient dans sa main droite le canon de son fusil partiellement endommagé, tandis que sa main gauche maintenue derrière le dos agrippe un drapeau. L’endroit de l’érection de ce mémorial n’est pas un hasard, puisque c’est à proximité de là que ce jeune Breton issu du 70e régiment d’infanterie du 10e corps d’armée trouva la mort après avoir défendu avec détermination les abords de la ville. Sa bravoure, sa vitesse et précision de tir (près de 250 douilles vides ont été retrouvées à cet emplacement) lui permirent de tenir les Allemands en respect pendant un certain temps avant de périr sous les balles. 130 . 131
Le monument au caporal Pierre Lefeuvre. Photo © IPW
Le monument au caporal Pierre Lefeuvre À l’angle de l’avenue des Français et de la rue du Triage à 5060 Tamines
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Tamines
Le monument aux combattants Situé à proximité de l’ancien hôtel de ville, ce monument se veut un hommage aux combattants taminois de la Guerre 1914-1918. Entièrement réalisé en pierre, il présente sur un socle où figurent les noms des 24 soldats originaires de Tamines accompagnés de la mention « Morts pour la Patrie », deux personnages. À l’avant-plan, un soldat belge est représenté fusil au poing en position d’assaut. Au second plan se trouve une représentation féminine, l’allégorie de la Patrie. Celle-ci tient dans sa main droite un drapeau dont le mat forme une oblique parallèle à celle qu’épouse le corps du soldat. La Patrie pose la main sur le havresac du soldat et l’accompagne dans son élan. Le monument aux combattants À l’angle de l’avenue Président Roosevelt et de la rue des Bachères à 5060 Tamines
À voir Une plaque située sur la façade de l’ancien hôtel de ville rappelle les noms de sept Taminois déportés lors de la guerre. Site : ancien hôtel de ville, avenue Président Roosevelt à 5060 Tamines.
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Le monument aux combattants. FOCANT G. Š SPW-Patrimoine
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Auvelais, Le Roux et Arsimont
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La plupart des soldats français morts pendant la bataille de Charleroi reposent dans les cimetières d’Auvelais (Sambreville) et de Belle-Motte à Le Roux (Fosses-la-Ville).
Le cimetière d’Auvelais Depuis la rue du Cimetière des Français, un escalier permet d’accéder au cimetière d’Auvelais où plus de 400 soldats français, tombés principalement lors de la bataille de Charleroi, reposent aux côtés d’une petite centaine tuée lors de la Seconde Guerre mondiale. Contrairement à beaucoup de cimetières militaires organisés en carrés sur des vastes pelouses rectilignes, le terrain de celui-ci épouse les légers reliefs du dessus de la colline et présente ci et là des regroupements de croix principalement organisés de manière circulaire. Quelques marches permettent d’accéder à une rotonde où prend place en son centre un phare breton érigé à l’initiative des anciens combattants d’Auvelais. Inauguré le 19 août 1934, ce monument rend hommage aux soldats français tombés à Auvelais et Arsimont lors de la bataille de la Sambre. Réalisé en gros blocs de granit, il présente une section carrée surmontée d’une lucarne. Deux blasons, l’un représentant la Belgique et l’autre la France, ornent deux côtés du phare.
Le cimetière d’Auvelais. Photo © IPW
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Le phare breton du cimetière d’Auvelais. Photo © IPW
Le cimetière d’Auvelais Rue Cimetière des Français, n° 87 (après le pont du chemin de fer) à 5060 Sambreville
3. La province de Namur
Auvelais, Le Roux et Arsimont
Le cimetière de Belle-Motte Inauguré en 1923, ce cimetière, situé entre les entités d’Aiseau-Presle et de Le Roux, rassemble les corps de 4 057 soldats français issus de la 5e armée et tués lors de la bataille de la Sambre entre le 20 et le 23 août. Le nombre élevé de corps fait de ce cimetière la plus vaste nécropole française de Belgique. Un peu moins de 1 200 tombes individuelles se répartissent sur les pelouses organisées en deux secteurs. Dans l’axe de l’entrée se trouve une construction en briques épousant la forme d’une arche à arc brisé portant la date de 1914, ainsi que deux stèles commémoratives, hommage de la commune d’Aiseau pour l’une et de la classe ouvrière d’Aiseau pour l’autre. Sous l’arche, une plaque de bronze représente le profil d’Ernest Cotelle, figure active du pèlerinage du souvenir dont les deux fils ont péri lors de la Grande Guerre. Par l’arche, on accède au second secteur dans lequel se trouve l’urne de Verdun positionnée dans l’axe principal formé par l’arche et l’entrée du cimetière. Inaugurée le 11 novembre 1994, cette urne, lovée dans un monument de forme hexagonale, contient de la terre du champ de bataille de Verdun en échange de celle de Belle-Motte déposée un an plus tôt au cimetière de Douaumont.
Le cimetière de Belle-Motte. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le cimetière de Belle-Motte Rue Belle Motte (à hauteur de « Au Charnoy ») à 5070 Le Roux (Fosses-la-Ville) 136 . 137
À voir
Le monument lieutenant Lemercier à Arsimont À Arsimont, en retrait de la rue Lieutenant Lemercier, s’élève le monument du lieutenant Lemercier. Ce militaire issu du 71e régiment d’infanterie s’illustra par son acharnement au combat en dépit de ses nombreuses blessures. Érigé à l’initiative de ses parents et inauguré en 1925, le monument se veut un hommage non seulement au lieutenant, mais aussi à l’ensemble des effectifs français du 10e corps d’armée tombés le 21 août 1914 sur le champ de bataille de la Sambre. Il est composé d’une croix bretonne, hommage à la région natale du lieutenant et d’où provenait le 10e corps. Sur son socle figure l’inscription : « Pour défendre coûte que coûte le passage de la Sambre, ils ont couru à la mort dans des charges héroïques contre les mitrailleuses des armées impériales allemandes et préparé victorieusement la victoire en retardant de deux jours la marche de l’ennemi ». Un muret orné de deux bas-reliefs présentant des croix ceinture le monument.
Le monument du lieutenant Lemercier Rue du Lieutenant Lemercier (à hauteur de la sortie de la N 98) à 5060 Arsimont (Sambreville)
3. La province de Namur
Auvelais, Le Roux et Arsimont
Le square des Zouaves au Roux Non loin du cimetière de Belle-Motte, le village du Roux dédie un square en l’honneur du 10e corps d’armée française impliqué dans la bataille de Charleroi. Un monument quadrangulaire d’allure très simple prend place au centre du square. Sur celui-ci, une petite plaque témoigne de la gratitude du village à l’égard de leurs défenseurs. Le nom du square « Square des Zouaves » rappelle l’implication de la 37e division d’Afrique aux côtés du 10e corps.
Le monument du square des Zouaves. Photo © IPW
Le square des Zouaves Rue du Long Try à 5070 Le Roux (Fosses-la-Ville)
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Le monument au sous-lieutenant Georges Cotelle Ce monument rend hommage au sous-lieutenant Georges Cotelle qui prit part à la sanglante bataille du Roux le 22 août. Malgré ses blessures, ce souslieutenant lutta aux côtés de ses compatriotes. Ses parents, fiers de l’héroïsme de leur fils, élevèrent à l’emplacement de sa mort un mémorial sous la forme d’une simple croix. En 2011, celle-ci fut déplacée au lieu-dit « Les Bruyères ». Le monument au sous-lieutenant Georges Cotelle Rue des Bruyères à 5070 Le Roux (Fosses-la-Ville)
À savoir Ce cimetière militaire de Tarcienne regroupe sur une superficie d’environ 5 000 m² les corps de 394 Français, 153 Allemands et 2 Russes. À droite de l’entrée du cimetière se trouve une petite chapelle en moellons de pierre percée d’une ouverture en arc en plein cintre. Au centre de la nécropole, un ossuaire mixte renferme les ossements de 123 soldats français et 71 soldats allemands. Site : orée du bois de Louvroy, à l’angle de la rue des Noisetiers et de la rue du Bois à 5651 Tarcienne.
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Le 18 août 1914, la 3e armée commandée par le général von Hausen continue sa progression et se dirige vers Dinant où elle pense franchir la Meuse. Les Français, bien que victorieux trois jours plus tôt lors d’un raid de l’avantgarde allemande, sont en sous-effectifs par rapport aux Allemands. En effet, un régiment d’infanterie de la 5e armée française fait face à un corps d’armée allemand. Le matin du 23 août, quatre colonnes allemandes accèdent à la ville. Bien vite, celles-ci sont la proie de tirs en provenance de la défense française cantonnée principalement sur la rive ouest et aux extrémités des ponts de Bouvignes et de Dinant. Ces ponts sont détruits par les Français en fin de journée avant que ceux-ci devant leur défaite n’organisent leur retraite. Agacés par les tirs français et par la prétendue présence massive de francstireurs parmi la population, les Allemands se livrent à des exécutions de civils entraînant la mort de 674 victimes. Cette impression de présence de francstireurs est à mettre en lien avec la géographie particulière du lieu. En effet, les falaises abruptes et la surface de l’eau déformaient les échos des balles donnant parfois l’illusion qu’elles étaient tirées de la rive droite et non de la rive gauche tenue par les Français. Au chiffre élevé de victimes civiles s’ajoutent environ 400 habitants déportés en Allemagne. Outre ce triste bilan humain, les pertes matérielles sont importantes : les deux tiers de la ville sont en ruines. Les bâtiments publics et historiques tels que la collégiale et l’hôtel de ville y compris ses archives et sa collection d’œuvres d’Antoine Wiertz font l’objet de destruction et de pillage.
Le monument aux morts de Leffe Le monument aux morts de Leffe commémore le massacre des civils qui eut lieu à Leffe le 23 août 1914. Le matin de ce jour-là, une colonne allemande composée de soldats des 178e et 103e régiments d’infanterie prend la direction de Leffe et du hameau de Devant-Bouvignes avec pour mission de traquer des francs-tireurs. Durant ce raid, bon nombre de femmes, enfants et personnes âgées sont emprisonnés dans l’abbaye tandis que d’autres civils se réfugient dans l’usine de laine et tissus dirigée par Monsieur Himmer pour échapper aux Allemands. Ceux-ci parviennent cependant à déloger de nombreux hommes en âge de porter les armes et les accusent d’être francs-tireurs. Sans l’apport d’aucune preuve, ils les exécutent froidement au lieu-dit « La Cliche de Bois ». Au total, plus de 70 civils sont tués. Parmi ceux-ci, on recense le directeur de l’usine de laine et tissus et une trentaine de ses ouvriers. Le monument actuel n’est pas celui d’origine. De forme arquée, il présente un ensemble d’éléments architecturaux rectangulaires disposés de manière pyramidale. Le socle le plus haut, où figurent la date du 23 août 1914 et la mention « reconnaissance vœu de la population 1918 », est surmonté d’une statue du Sacré-Cœur. Le regard du Christ se pose sur deux personnages situés en contre-bas ; un enfant à genoux agrippant par la taille une femme éplorée. 140 . 141
Le monument aux morts de Leffe. Photo © IPW
Le monument aux morts de Leffe Lieu-dit « La Cliche de Bois » Rue Rémy Himmer (à hauteur de l’abbaye des Prémontrés) à 5500 Dinant
À savoir Chaussée d’Yvoir, à l’endroit même où se trouvait la manufacture de tissus de Leffe, aujourd’hui vaste complexe de logements sociaux, une grande plaque rappelle la mort brutale du personnel et du directeur de l’usine.
Le monument de l’hôtel de ville Dans l’enceinte de l’hôtel de ville prend place l’œuvre Autel de la Patrie réalisée par Frans Huygelen et inaugurée le 23 août 1927 en présence du prince héritier Léopold. Il s’agit d’un grand monument aux morts dédié aux deux guerres mondiales. Il se compose de plusieurs personnages et éléments symboliques, façonnés en bronze. À droite figure un groupe de quatre person3. La province de Namur
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nages surélevés sur un socle présentant l’inscription commémorative « Aux soldats dinantais tombés au champ d’honneur, aux déportés dinantais morts pour la Patrie, aux soldats français tombés ici au combat des 15 et 23 août 1914 ». Une femme assise soutient de son bras droit la tête d’un jeune enfant reposant sur ses genoux et son bras gauche tient par l’épaule un enfant plus âgé représenté debout à ses côtés. Ces trois personnages évoquent l’épouse, la mère et les orphelins endeuillés. Ils sont accompagnés d’une allégorie de la Patrie représentée sous les traits d’une femme drapée et casquée tenant d’une main un drapeau et posant l’autre sur l’épaule de la femme assise. À gauche, sur un socle plus élevé où figurent une croix et une couronne d’épines, se trouve un cinquième personnage, une femme ailée en mouvement tenant dans sa main droite la couronne et la palme du martyre. Face au socle de cette dernière statue se trouve une composition symbolique mise en scène à la manière d’un autel. Elle comprend deux épées entrecroisées, au-dessus desquelles sont déposés deux casques, l’un belge, l’autre français séparés par un vase d’où s’échappe une flamme suggérée. Une deuxième inscription commémorative « Aux 674 martyrs dinantais, victimes innocentes de la barbarie allemande. À nos héros et martyrs 1940-1945 » figure sur le socle de cette composition.
Le monument de l’hôtel de ville de Dinant. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Le monument de l’hôtel de ville de Dinant Rue Grande, 112 à 5500 Dinant
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Le bas-relief du mur Tschoffen Situé rue Daoust, un bas-relief commémore un événement tragique survenu dans l’après-midi du 23 août qui se solde par la mort de 137 civils. Ce massacre s’inscrit dans la vague de violentes exactions allemandes dirigées contre les civils de Dinant accusés de résistance active. Dans le but de donner un exemple du sort réservé aux francs-tireurs, le lieutenant-colonel Kielmannsegg décide de procéder à l’exécution de civils. Un détachement du 100e régiment de grenadiers rassemble plus d’une centaine d’hommes, en âge de porter les armes, devant le mur du jardin du procureur du roi, Maurice Tschoffen, et là, devant femmes et enfants, un peloton les exécute. Tout comme le monument aux morts de l’hôtel de ville, le bas-relief d’inspiration classique fut réalisé par Frans Huygelen. De format longitudinal, il présente une scène composée de cinq personnages. Au centre de l’arrière-plan, un homme est représenté allongé sur un haut support ; son corps est recouvert d’un drapeau. Au premier plan figure une femme à genoux entièrement drapée. La tête baissée, elle tient dans ses bras un jeune enfant blotti contre elle. Elle tourne le dos à une autre femme également drapée et située à droite. Celleci s’avance vers elle en tenant de la main droite une couronne. À gauche, à côté d’un flambeau, une femme ailée dirige une autre couronne en direction de la tête de l’homme allongé. La présence du drapeau, la disposition des couronnes, la représentation céleste sous la forme de la femme ailée élèvent le civil mort, mari et père, au rang de martyr y associant ses proches.
Le bas-relief du mur Tschoffen. Photo © IPW
Le bas-relief du mur Tschoffen Rue Alexandre Daoust (à hauteur de la place d’Armes) à 5500 Dinant 3. La province de Namur
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Le monument du mur Bourdon au quartier des Rivages Situé sur une petite placette de la rue Arthur Defoin, un monument témoigne d’une fusillade de civils opérée par les Allemands le 23 août en fin d’aprèsmidi. Quelques heures auparavant, le 101e régiment de grenadiers et la 3e compagnie du génie se rendent au hameau des Rivages pour y construire un pont de bateaux. Leur manœuvre est perturbée par des tirs provenant de la rive opposée, attribuables sans doute aux Français alors en retraite. Les Allemands, eux, y voient de nouveau la preuve de la présence de francs-tireurs. Ils ordonnent à un magistrat et habitant du quartier, Edmond Bourdon, de se rendre sur l’autre rive pour réclamer l’arrêt des tirs sous la menace de l’exécution d’otages. Sa mission accomplie, il apprend aux Allemands qu’aucun franc-tireur ne se trouve en face. Les tirs ne cessant pas, ils mettent à exécution leur menace. Ils fusillent les otages rangés le long du mur de la maison
Le monument du mur Bourdon. Photo © IPW
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du magistrat. Selon l’inscription présente sur le monument, 83 civils parmi lesquels 7 enfants de 3 semaines à 2 ans, 10 écoliers et écolières, 24 femmes adultes et 10 vieillards de plus de 65 ans sont assassinés. À l’origine une plaque réalisée par Frans Huygelen et représentant la fusillade ornait la partie supérieure du monument. Aujourd’hui, une inscription en hommage aux victimes de la Seconde Guerre mondiale la remplace. Le monument du mur Bourdon Rue Arthur Defoin (à hauteur du n°156) à 5500 Dinant
À savoir
Le monument de Neffe En fin de journée du 23 août, les Allemands atteignent la rive ouest et le village de Neffe. Là, ils font de nombreuses victimes parmi la population. Une trentaine de personnes dont de nombreux enfants sont retrouvés gisant sous le viaduc de la voie ferrée où ils s’étaient réfugiés. Un monument, témoigne de cette atrocité. Site : Charreau de Neffe (à hauteur du passage à niveau) à 5500 Dinant.
Le monument « Furore Teutonico » Le 23 août 1936, à l’initiative d’un comité présidé par le bourgmestre de Dinant, est inauguré sur la place d’Armes un gigantesque monument qui se veut un hommage aux civils dinantais et belges morts lors de la guerre. Réalisé par le Bruxellois Pierre de Soete, il se composait d’une grande main effectuant un geste de promesse, index et majeur levés, et d’une balustrade longue de 25 m. Par ce geste symbolique, cette œuvre affirmait l’innocence des Dinantais face aux accusations mensongères des Allemands ayant donné lieu aux massacres. Le message véhiculé par ce mémorial étant contraire aux valeurs de paix et d’apaisement voulues par les autorités belges de l’Entredeux-Guerres mais peut-être aussi imposées par l’Allemagne, ce monument fut l’objet de violentes critiques. Au printemps 1940, les Allemands de retour à Dinant détruisirent le mémorial.
La demande de pardon de l’Allemagne En 2001, une délégation officielle allemande menée par le secrétaire d’État de la défense, Walter Kolbow, a demandé pardon au nom de l’Allemagne pour les exactions commises en août 1914. 3. La province de Namur
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La citadelle de Dinant Le cimetière militaire français
Le cimetière français de la citadelle. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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À proximité de l’entrée de la citadelle se trouve un cimetière français inauguré en 1923. Il conserve les corps de 1 104 soldats français morts lors des tragiques événements d’août 1914. Les croix blanches disposées deux par deux sont alignées sur trois rangées. Quatre ossuaires renferment les restes de 760 soldats inconnus. Une sculpture en bronze d’Alexandre Daoust intitulée L’Assaut émerge au bout du cimetière. Érigée en 1927, elle représente un soldat français en pleine action arrivant au terme de l’ascension de la citadelle. Elle évoque la reprise héroïque de la citadelle par deux bataillons du 73e régiment lors de l’après-midi du 15 août 1914 alors qu’elle était tombée quelques heures plus tôt aux mains des Allemands. D’une manière générale, elle se veut aussi un hommage à la bravoure des soldats ne reculant pas devant l’ennemi. Ce cimetière conserve également des tombes de soldats français et des aviateurs du Commonwealth tombés lors de la Seconde Guerre mondiale. À quelques mètres du cimetière se trouve une impressionnante rotonde érigée pendant l’occupation allemande ; sa présence témoigne de l’emplacement d’un ancien cimetière allemand.
Le monument allemand à l’entrée de la citadelle. FOCANT G. © SPW- Patrimoine
Le cimetière militaire français Chemin de la citadelle (sur la gauche avant l’entrée à la citadelle) à 5500 Dinant
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L’ossuaire Juste devant l’entrée de la citadelle se trouve un ossuaire construit à l’initiative allemande. Ce massif rectangulaire conserve les restes de 58 soldats français et 12 Allemands morts dans l’enceinte de la citadelle le 15 août 1914. En effet, pour échapper à leurs poursuivants, des soldats français se sont introduits en toute hâte dans un couloir de la citadelle dépourvu d’issue. La confrontation était inévitable et se solda par la mort de ces soldats.
L’ossuaire de la citadelle. Photo © IPW
Dans la citadelle La citadelle et ses alentours furent le théâtre de violents corps à corps entre soldats français et allemands ; c’est pourquoi leur évocation est présente au sein de celle-ci. La scénographie du nouvel « Espace 14 », inauguré au printemps 2014 dans la galerie de défense, mise sur l’émotionnel en replaçant le visiteur au cœur du mois d’août 1914. Trois salles thématiques aménagées au bout de la galerie relatent à la fois les affrontements entre les deux armées à l’aide d’une maquette interactive de la ville, les tragiques événements qui ont frappé les civils mais aussi les combats qui eurent lieu au sein de la citadelle. Dans l’autre aile, une reconstitution d’une tranchée de l’Yser, ainsi que celle d’un abri effondré, toutes deux réalisées pendant l’Entre-deux-Guerres, évoquent également la Grande Guerre.
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La citadelle de Dinant Place Reine Astrid, n°s 3-5 à 5500 Dinant Tél. : +32 (0) 82/22 36 70 Fax : + 32 (0) 82/22 65 04 Info@citadellededinant.be www.citadellededinant.be Adulte : 8 € Enfant : 6 € Ce tarif comprend l’accès à la citadelle (visite guidée en saison-vacances scolaires ; remise d’un plan détaillé hors-saison) , le téléphérique, l’accès libre à l’Espace 1914 et la plaine de jeux
À savoir
La plaque du pont Charles de Gaulle Sur le pont situé dans le prolongement de la place Reine Astrid, une plaque indique l’endroit où le lieutenant français Charles de Gaulle fut blessé le 15 août 1914. Le pont reçut le nom de Charles de Gaulle en mémoire de cet événement. Site : pont Charles de Gaulle à 5500 Dinant.
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À voir
D’autres massacres de civils moins connus Poursuivant sa progression, la 3e armée allemande présente le long de la Meuse va se rendre coupable d’autres faits à l’encontre des civils. C’est le cas à Bouvignes où tombent 31 habitants sous les tirs ennemis, Waulsort où plus d’une dizaine de civils sont tués, mais également à Hastière-par-delà où les Allemands agacés par la vive riposte française exécutent 19 personnes parmi lesquelles des enfants. Un monument rappelant ce massacre est adossé au
Le monument aux fusillés du village de Surice. Photo © IPW
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mur nord de l’église abbatiale Saint-Pierre. La Meuse franchie, les Allemands s’adonnent encore quelques jours plus tard à d’autres exactions dans la région de Philippeville, notamment à Romedenne et Surice où une septantaine de civils perdent la vie. Ces derniers événements surviennent le 25 août, le lendemain d’un lourd affrontement entre le 1er régiment d’infanterie français alors en retraite et le 104e régiment allemand. En réplique à la rumeur qu’une jeune fille a tiré sur un officier allemand, une quarantaine d’hommes sont réunis au lieu-dit « Les Fosses », entre Surice et Romedenne, et sont fusillés. À Surice, un monument rappelle le massacre du 25 août 1914. Il se compose d’un socle quadrangulaire où figurent des plaques commémoratives dont l’une recense les noms des fusillés et d’un pilier massif érigé en blocs de pierre où prend place un médaillon portant l’inscription « Souviens-toi du 25 août 1914 ». Le monument aux fusillés de Surice À l’intersection de la rue des Fusillés et de la rue Croix Maron à 5600 Surice (Philippeville) Le village de Spontin, pourtant éloigné du front allemand sur la Meuse, compte également de nombreuses victimes le matin du 23 août. Ce jour-là, un major et deux soldats allemands sont abattus lors d’une fusillade d’origine non identifiée. Celle-ci fut pourtant attribuée par les Allemands aux habitants du village qui en subirent les représailles. Parmi les 44 victimes massacrées, on compte le bourgmestre, le curé et un médecin. Un mémorial, bordé de parterres de fleurs, commémore cet événement. Il se compose en son centre d’une statue représentant une femme entièrement drapée et voilée, tenant une couronne. Elle se situe sur un haut socle présentant un décor de créneaux. Dans la partie basse une stèle en pierre porte les noms de soldats spontinois morts sur le front ainsi que ceux de 4 civils fusillés le 23 août. La statue est adossée à un pilier orné d’une croix et ponctué d’une pierre aux angles arrondis. De part et d’autre de cette représentation féminine se trouvent deux stèles où figurent les noms et prénoms des civils martyrs, ainsi que leur âge. Deux grandes volutes décorent le registre supérieur sur lequel on peut lire « Spontin à ses enfants ». Le monument aux morts de Spontin Chaussée de Dinant, n° 25 à 5530 Spontin (Yvoir)
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La route de la Grande Guerre en Wallonie
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Pour des raisons de cohérence liées à la localisation de ses principaux faits, la bataille dite de Charleroi a été intégrée dans la province de Namur en introduction de la notice sur Tamines.
La caserne caporal Trésignies Édifiée au dernier quart du XIXe siècle pour contrer les soulèvements prolétaires, cette caserne d’inspiration néo-médiévale hébergea pendant des décennies plusieurs régiments dont le 1er et le 2e régiments de Chasseurs à Pied. En 1976, ce dernier quitte Charleroi pour rejoindre Siegen en Allemagne. Le souvenir de ce régiment est entretenu par l’instauration d’un musée dans le porche de la caserne. Il retrace l’histoire de ce régiment et de ses missions depuis ses origines jusqu’à sa dissolution en 1994 en mettant l’accent sur son implication lors de la Grande Guerre. D’ailleurs, la caserne porte le nom d’un héros du 2e régiment des Chasseurs à Pied, le caporal Léon Trésignies. Ce caporal périt sous les tirs allemands le 26 août 1914 au canal de Willebroek après s’être porté volontaire pour rejoindre à la nage l’autre rive du canal afin de basculer le tablier d’un pont. Cette dangereuse manœuvre avait pour objectif de permettre au bataillon de continuer sa progression vers Anvers. Plusieurs plaques situées à l’entrée de la caserne commémorent ce
Vue de l’entrée de la caserne caporal Trésignies. Photo © Musée des Chasseurs à Pied
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héros, ainsi que les morts du régiment des Chasseurs à Pied. La première plaque dédiée « au caporal Trésignies » se compose d’un médaillon orné du profil du caporal entouré de deux guirlandes de feuilles de chêne surmonté d’une étoile. Sous le médaillon, une inscription relate son fait héroïque. Une seconde plaque, plus petite, mentionne les années de naissance et de mort du caporal et la reconnaissance du régiment, de l’armée et de la nation pour sa bravoure. Cette plaque est fixée sous un bas-relief où figurent une femme et un homme drapés à l’antique représentés de part et d’autre de l’autel de la Patrie d’où s’échappe une flamme. L’homme au torse nu tient dans sa main gauche une grande épée pointée vers le sol et montre de sa main droite l’autel. La dernière plaque consacrée à la guerre 1914-1918 est un hommage aux soldats, officiers et gradés du 2e régiment de Chasseurs à Pied tombés pour la Patrie.
La plaque commémorative du caporal Trésignies. Photo © Musée des Chasseurs à Pied
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La caserne caporal Trésignies Musée des Chasseurs à Pied Avenue Général Michel, n° 1b à 6000 Charleroi Tél./Fax : +32 (0) 71/30 07 48 president.ancap@chasseurs-a-pied-belges.be conservateur.musee@chasseurs-a-pied-belges.be conservateur_adjoint1.musee@chasseurs-a-pied-belges.be www.chasseurs-a-pied-belges.be https://www.facebook.com/MuseeDesChasseursAPied Lundi (uniquement sur rendez-vous) et jeudi de 14h à 17h Samedi de 10h à 13h Adulte : 2 € Membre ANCAP et groupe (min. 10 personnes) : 1,5 € Jeune (de 12 à 16 ans) : 1 € Enfant (jusque 12 ans) : 0,5 €
Les monuments du parc de la Reine Astrid Le monument des Chasseurs à Pied Situé dans le parc, ce monument composé de larges blocs de pierre bouchardée présente un bas-relief en bronze inscrit dans un registre horizontal. Il représente le départ au combat des soldats de ce régiment alignés en quatre rangées. C’est en effet d’ici, comme le rappelle l’inscription présente en dessous du bas-relief, que sont partis pour la guerre le 3 août 1914 les 1re et 4e Chasseurs à Pied qui se sont illustrés notamment lors de la bataille du SartTilman. 1566 morts parmi ces régiments ont été dénombrés.
Le monument au pigeon-soldat Cette œuvre d’Alphonse Darville, inaugurée le 11 novembre 1951 à l’initiative des sociétés colombophiles, est un hommage au pigeon-voyageur transmetteur de messages en temps de guerre. Elle se compose de trois pierres superposées dont le traitement brut de certains flancs suggère un effet de ruines, conséquence de bombardements. La dernière pierre posée en oblique présente un décor de volutes et d’éléments végétaux. Avant qu’il ne soit victime d’un vol, un pigeon de bronze aux ailes déployées terminait la composition. Grâce à la mise en place prochaine d’une copie en résine de cet oiseau, le monu156 . 157
Le monument au pigeon-soldat. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
ment devrait retrouver son aspect d’origine. L’inscription « Au pigeon soldat » présente sur la pierre centrale confère une humanité à ce volatile. Durant la Première Guerre, l’usage de ce moyen de communication qui remonte à l’Antiquité était très fréquent pour pallier les techniques modernes (câbles de téléphone ou signaux optiques) souvent entravées par les bombardements. Au total, 300 000 pigeons furent utilisés pendant le conflit. 4. La province du Hainaut
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Le monument des Chasseurs à Pied et le monument au pigeon-soldat Place Reine Astrid à 6000 Charleroi
Le monument Yvonne Vieslet à Marchienne-au-Pont Ce monument est un hommage à une petite fille âgée de 10 ans, Yvonne Vieslet, devenue un véritable symbole des atrocités allemandes. La légende prétend que le 12 octobre 1918, la fin de la guerre approchant, cette jeune écolière, originaire de Monceau-sur-Sambre, écouta son grand cœur et se priva d’une couque pour l’offrir à un soldat français affamé et retenu prisonnier par les Allemands. Son généreux geste provoqua la colère immédiate d’un soldat allemand qui tira dans sa direction. Quelques temps après, elle succomba à ses blessures. À titre posthume, elle reçut la médaille de la Reconnaissance française par le Président Poincaré. Cette version de la cause de la mort tragique d’Yvonne Vieslet pose problème car elle ne cadre pas avec le climat ambiant de la fin de la guerre, qui, bien qu’encore très difficile, est assez éloigné de la furie barbare du mois d’août 1914 pendant lequel un tel événement aurait pu sans aucun doute avoir lieu. Certains historiens pensent que la fillette fut la victime d’une balle perdue et que son histoire servit de propagande anti-allemande. La partie supérieure du monument de pierre est ornée de l’effigie de la petite fille. Revêtue de l’uniforme scolaire et tenant une mallette à la main gauche, elle tend sa couque au prisonnier dont on n’aperçoit qu’une main. La scène prend place dans un cercle entouré de motifs floraux organisés en registres verticaux. Une inscription rappelant les faits figure sur la partie basse du monument tandis qu’une autre, à l’arrière, mentionne que ce monument fut démantelé en 1940 sur ordre de l’autorité allemande parce qu’il était jugé injurieux pour l’Allemagne. En 1946, grâce à une souscription publique, cet hommage, a repris sa place à l’endroit supposé de l’événement. La petite fille repose au carré d’honneur du cimetière de Monceau-sur-Sambre.
Le monument Yvonne Vieslet Rue du Châtelet (à hauteur du n° 23) à 6030 Marchienne-auPont (Charleroi)
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Le monument Yvonne Vieslet. FOCANT G. Š SPW-Patrimoine
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À savoir À Monceau-sur-Sambre, commune natale d’Yvonne Vieslet, une statue de la petite fille prend place dans l’enceinte de l’ancienne école communale qu’elle a fréquentée. Elle est représentée glissant sa couque à travers des barreaux symbolisant l’enclos où étaient renfermés les prisonniers français. À sa gauche, une femme drapée se tient debout ; elle est une allégorie de la Conscience. Initialement érigée en 1956, la statue en bronze de la fillette fut la proie, en 2007, de voleurs de métaux. Depuis 2010, une copie réalisée quasi à l’identique par Fabrice Ortogni remplace l’œuvre originale. Site : rue Ferrer, n°10 à 6031 Monceau-sur-Sambre (Charleroi).
Le tambour du square de la Gare de Charleroi Ce tambour napoléonien en acier pesant un total de 600 kg n’évoque pas exclusivement la guerre 1914-1918. En effet, dédié « aux armées françaises qui ont franchi la Sambre », il fait référence à huit batailles réparties de la fin du XVIIIe siècle à la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces batailles, nous retrouvons celle de Charleroi. Site : le tambour, square des martyrs du 18 août à 6000 Charleroi.
Le tambour du square de la Gare de Charleroi. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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La bataille de Mons Cette bataille oppose la 1re armée allemande, dirigée par le général von Klück, au 2e corps du Corps expéditionnaire britannique commandé par le général Smith-Dorrien. Arrivés quelques jours plus tôt sur le continent, avec comme mission de freiner la progression allemande, les Britanniques s’établissent sur le canal du Centre et occupent un front long de 34 km compris entre Obourg et Petit Crépin. Le 2e corps est composé de 25 à 30 000 hommes répartis dans deux divisions, la 5e et la 3e, qui se placent respectivement à gauche et à droite du front. Le matin du 23 août, la bataille débute par l’attaque successive, de droite à gauche, de trois corps allemands, les 9e, 3e et 4e. Le combat le plus intense se déroule sur la droite où le 9e corps s’oppose à la 3e division. Dans ce secteur, la boucle que forme le canal de Mons au nord de la ville est une zone particulièrement délicate, car très exposée aux tirs allemands. Deux régiments de la 3e division britannique reçoivent la mission de la protéger ; le 4e Middlesex Regiment à la hauteur du pont d’Obourg et le 4e Royal Fusiliers à hauteur de celui de Nimy. Tous deux vont subir des tirs soutenus de deux divisions allemandes qui tentent de les encercler. Face à cette menace et ayant perdu de nombreux effectifs, les deux bataillons britanniques se replient vers la ville suivis par la 5e division postée sur la gauche. Contre toute attente, les Allemands ordonnent le cessez-le-feu, tandis que les Britanniques, sans être pourchassés, organisent leur retraite jusqu’à la ligne de défense, Pâturages-Frameries-Ciply, établie par le commandant du 2e corps, le général Smith-Dorrien. Ils ne quittent cette ligne que le lendemain forcés de s’aligner sur les nouvelles positions de la 5e Armée française suite à la retraite ordonnée à l’issue de la bataille de Charleroi. La bataille de Mons a engendré de lourdes pertes dans les deux camps, 5 000 morts chez les Allemands et 1 600 chez les Britanniques.
À savoir
Les Anges de Mons En marge de l’étonnant cessez-le-feu des Allemands ordonné à la fin de la journée du 23 août permettant aux Britanniques d’effectuer leur retraite sans être pourchassés se répand au sein de l’armée britannique mais aussi au Royaume-Uni, un récit légendaire connu sous le nom des Anges de Mons. Selon cette légende, dans la nuit du 23 au 24 août, des êtres célestes sous l’aspect d’archers ailés auraient déferlé sur le champ de bataille de Mons afin de porter aide aux Britanniques et couvrir leur retraite. Les similitudes entre la légende des Anges de Mons et la nouvelle fantastique écrite par l’écrivain britannique, Arthur Machen, et publiée en septembre 1914 dans 4. La province du Hainaut
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le London Evening News sous le titre The Bowmen (Les Archers) laissent à penser que le récit de Machen fut une source d’inspiration pour l’élaboration de la légende. En effet, dans sa nouvelle, Arthur Machen, relate l’intervention de saint Georges et d’un bataillon d’archers venus du ciel lors d’un combat opposant Allemands et Britanniques. Sans remettre en cause la probable paternité de la légende à Arthur Machen, les conditions physiques et mentales des soldats britanniques éprouvés par une longue journée de combat auraient pu donner lieu à des hallucinations collectives relatées après guerre par de nombreux soldats. Une peinture réalisée par Marcel Gillis en 1934 représente cette légende.
Le cimetière Saint-Symphorien Située au sud-est de la ville de Mons, cette impressionnante nécropole très arborée conserve les corps de 334 soldats du Commonwealth et de 280 Allemands, dont une centaine d’inconnus, tués principalement lors de la bataille de Mons. Un peu plus de deux ans après celle-ci, en novembre 1916, les Allemands décident de rassembler les victimes de ce combat dans un terrain appartenant à Jean Houzeau de Lehaie et situé dans la localité de SaintSymphorien. Le propriétaire accepte la mise à disposition de sa terre à la seule condition d’un traitement commémoratif égal entre les soldats britanniques et allemands. Le 6 septembre 1917, le cimetière est inauguré. D’une petite esplanade où se trouve une inscription en hommage à Jean Houzeau, trois accès permettent d’accéder aux divers secteurs du cimetière où sont réparties les tombes. La plupart des soldats allemands sont enterrés dans la zone du cimetière au relief le plus bas. Leurs stèles ne sont pas toutes homogènes ; elles présentent des disparités de formes et de dimensions. Nous trouvons aussi bien des pierres rectangulaires posées à même le sol, des croix, des stèles au fronton triangulaire ou trilobé… Dans ce secteur, un petit carré de stèles britanniques attire le regard par la blancheur des matériaux utilisés mais également par les témoignages fleuris déposés aux pieds de quelques-unes. Parmi ces tombes fleuries se trouve celle de George Lawrence Price de l’infanterie canadienne tué le 11 novembre 1918, à deux minutes de l’Armistice, et considéré comme l’une des dernières victimes de la Guerre, mais aussi la tombe du lieutenant Dease du 4e Royal Fusiliers tué le 23 août 1914 à l’âge de 24 ans après avoir combattu sans relâche l’accès stratégique que représentait le pont du chemin de fer de Nimy. Cet acte de bravoure et de courage lui a valu de recevoir post mortem la distinction militaire suprême, la Victoria Cross. Quelques mètres séparent cette tombe de celle de John Parr du régiment du Middlesex communément considéré comme la première victime issue du Commonwealth. Bien que la stèle renseigne le 21 août 1914 comme date de son décès, à savoir deux jours avant la bataille de Mons, il est peu probable que celle-ci soit correcte. En effet, il est plus sensé de penser que 162 . 163
Vues du cimetière Saint-Symphorien. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
John Parr périt au plus tôt à l’aube du 23 août, jour de l’arrivée de son bataillon sur le champ de bataille de Mons. Même si ce soldat n’est pas la première victime britannique de la Grande Guerre, il est certainement le premier mort de la bataille de Mons et le premier de l’armée de terre britannique tué au combat. Le relief vallonné du cimetière réserve ci-et-là des zones plus confinées où se retrouvent d’autres tombes allemandes et britanniques organisées parfois autour d’un monument aux morts. Deux grands mémoriaux, allemand et anglais, surplombent le cimetière. Le monument allemand prend la forme 4. La province du Hainaut
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d’un gigantesque obélisque en granit d’environ 7 m de hauteur où figure une inscription allemande rappelant les dates de la bataille de Mons et associant dans ce même hommage soldats allemands et britanniques. Le mémorial anglais est une Cross of Sacrifice omniprésente dans les cimetières du Commonwealth recensant plus de 40 tombes. Réalisée en pierre blanche et dessinée par Sir Reginald Blomfield, la croix repose sur un étagement de 3 socles octogonaux et est ornée d’une épée en bronze pointée vers le bas. Ce site, très souvent qualifié de plus beau cimetière militaire de Belgique, a été gratifié de deux étoiles dans le guide touristique Michelin. Il est entretenu remarquablement par la Commonwealth War Graves Commission.
La tombe de John Parr. Photo © IPW
Le cimetière Saint-Symphorien Avenue de la Shangri à 7032 Spiennes (Mons) 164 . 165
À savoir
La Commonwealth War Graves Commission Active depuis la date de l’Armistice, cette organisation, basée en Angleterre, veille à la commémoration des 1 700 000 hommes et femmes issus des forces du Commonwealth qui ont péri lors des deux conflits mondiaux. Elle s’occupe, entre autres, de l’entretien d’environ 23 000 cimetières et monuments localisés dans plus de 150 pays. Son site internet, www.cwgc.org , permet la consultation d’une base de données reprenant les cimetières du Commonwealth à travers le monde et les personnes à la recherche d’un défunt ont accès à un précieux répertoire. Cette commission est à l’origine de la conception et de l’agencement des cimetières britanniques. En Wallonie, le Hainaut est la province qui compte le plus de lieux de sépultures britanniques, à savoir 141 contre 27 pour la province de Namur, 24 pour la province de Liège, 18 pour la province du Luxembourg et enfin 17 pour la province du Brabant wallon.
Les origines de la Commission La Commission puise ses origines tout d’abord dans le ressenti d’un homme, Fabian Ware, face au traitement post mortem de ses compatriotes à l’aube de la guerre. Arrivé à Lille en septembre 1914 avec son unité d’ambulances mobiles de la Croix-Rouge dans le but premier de porter assistance aux soldats français blessés, cet Anglais va rapidement se soucier de la perpétuation du souvenir de ses compatriotes morts au combat en effectuant un travail de collecte d’informations relatives aux décès. Soucieux de la préservation de la dignité humaine, il veille ensuite pour un meilleur entretien des tombes et commence l’établissement systématique de registres. En mars 1915, son rôle grandissant, l’unité reçoit le nom officiel de Graves Registration Commission et étend son activité sur plusieurs secteurs de combats. Pour donner une sépulture à chaque corps retrouvé, la recherche de zones d’ensevelissement en France et en Belgique s’impose rapidement et devient, en février 1916, mission exclusive de la Commission qui, incorporée à l’Armée, porte le nom de Directorate to Graves Registration and Enquiries sous la direction de son initiateur Fabian Ware. Le 22 mai 1917, le Directorat devient par charte royale l’Imperial War Graves Commission et débute alors la mission de l’agencement et de la construction des cimetières qui devient vite une priorité. En 1960, l’Imperial War Graves Commission est rebaptisée Commonwealth War Graves Commission après la disparition progressive de l’Empire britannique.
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Le comité artistique L’Imperial War Graves Commission crée un comité artistique chargé de l’ordonnancement des futures nécropoles. Parmi les membres de ce comité se trouvent des architectes reconnus internationalement, tels que Herbert Baker, Reginald Blomfield, Charles Holden, Edwin Lutyens et Frederick Kenyon, directeur du British Museum, qui en assure la présidence. Leurs rôles consistent à concevoir les cimetières et mémoriaux principaux et à superviser les travaux de jeunes architectes, anciens soldats, désignés pour réaliser les cimetières de moindre dimension. William Harrison Cowlishaw, George Hartley Goldsmith et Wilfrid Clement von Berg intègrent ce groupe d’assistants-architectes. Le projet retenu, un cimetière composé de rangées de tombes identiques, répond aux grands principes soutenus par la Commission : chaque corps est déposé dans une tombe individuelle en respectant dans la mesure du possible l’emplacement d’origine de l’inhumation, les stèles sont de forme et de dimension identiques pour préserver l’égalité entre tous les défunts ; le cimetière dans sa totalité, nature comprise, est perçu comme un « oasis de paix ».
Les composantes du cimetière britannique La stèle La stèle du soldat britannique est de forme rectangulaire et mesure 63,5 cm de haut sur 38 cm de large ; ses arrêtes supérieures sont légèrement arrondies. Sa couleur blanche caractéristique provient de l’utilisation de la pierre de Botticino, très résistante aux froid et intempéries. Chaque stèle présente les mentions suivantes : l’emblème de la nation ou du régiment (ou corps d’armée et du service) ; le matricule (hormis les officiers) ; le rang ; le nom du régiment, le bataillon ou corps ; l’initiale du prénom et le nom du défunt ; la date de la mort et quand il est connu l’âge du soldat ; un symbole religieux (croix pour les catholiques et protestants, étoile de David pour les juifs) ; enfin, une dédicace personnalisée à l’initiative des familles peut éventuellement compléter ces inscriptions. Les soldats non identifiés reposent sous une stèle martelée des mentions A Soldier of the Great War et Know Unto God. Cette émouvante inscription que l’on peut traduire par « Connu de Dieu seul » a été voulue par l’écrivain Rudyard Kipling, l’auteur du Livre de la Jungle, dont le fils engagé volontaire a disparu à Loos le 27 septembre 1915. Pour les détenteurs de la Victoria Cross, le symbole religieux fait place à la représentation de cette haute distinction.
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Une stèle britannique du cimetière de Saint-Symphorien. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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La Cross of Sacrifice Cette « Croix du Sacrifice » dessinée par Reginald Blomfield, dont les dimensions varient en fonction de l’ampleur du cimetière, est présente quand le nombre de tombes atteint la quarantaine. Réalisée dans une pierre blanche, elle se compose d’une grande croix, symbole de paix, qui repose sur un étagement de socles octogonaux. La grande épée de saint Georges orne une face de la croix et sa position vers le bas, évoquant la remise au fourreau, la détourne d’une invitation au combat. L’œuvre dans son ensemble est un hymne à la paix.
La Cross of Sacrifice au cimetière Saint-Symphorien. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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La Stone of Remembrance La Stone of Remembrance est un sarcophage d’une longueur de 3,5 m et d’une hauteur de 1,5 m sis sur trois marches. Appelé également la War Stone, il a été dessiné par Edwin Lutyens et est présent dans tous les cimetières composés de plus de 400 tombes. La phrase Their Name Liveth for Evermore voulue également par l’écrivain Kipling et que l’on peut traduire par « Leurs noms vivront à jamais », provient du livre biblique l’Ecclésiaste (Ch. 44, v.14) et orne une face du sarcophage.
La Stone of Remembrance au cimetière communal de Tournai. Photo © IPW
À voir
D’autres cimetières militaires de la région Le cimetière communal de Mons présente dans sa partie nord une vaste zone où sont enterrées des victimes du conflit regroupées par nationalités. Parmi celles-ci, on recense des Français, des Russes, des Italiens, des Roumains, des Belges et des Allemands mais aussi 393 sépultures du Commonwealth. Le cimetière communal de Mons Chemin de la Procession à 7000 Mons
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Le cimetière militaire de Hautrage, situé à environ 15 km de Mons, conserve 538 tombes allemandes et 235 britanniques dont 60 de soldats inconnus. Les victimes enterrées dans ce cimetière sont tombées principalement lors de la bataille de Mons, ainsi que le lendemain lors des affrontements défendant la retraite du 2e corps britannique. Le cimetière militaire d’Hautrage Grand-Route de Mons à 7334 Hautrage (Saint-Ghislain)
Au cimetière communal de Cuesmes repose le plus jeune soldat tué à Mons, le tambour James Price du 2e South Lancashire Regiment tombé le 23 août à l’âge de 16 ans. Le cimetière communal de Cuesmes Rue de Frameries à 7033 Cuesmes (Mons)
Le cimetière militaire d’Hautrage. Photo © IPW
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À savoir Le château La Roche situé à Sars-la-Bruyère, village de la commune de Frameries, a hébergé le quartier général de Smith-Dorrien, commandant du 2e Corps expéditionnaire. C’est de ce château que le général a dirigé la bataille de Mons. L’école du village de Villers-Saint-Ghislain a, quant à elle, abrité le quartier général d’Allenby, commandant de la division de cavalerie britannique qui s’est illustrée en protégeant la retraite du 2e Corps expéditionnaire.
Les monuments du carrefour de la Bascule De part et d’autre de la chaussée de Binche, à hauteur de la chaussée de Beaumont, se trouvent deux monuments commémoratifs.
L’Irish Monument Une grande croix celte, inaugurée le 11 novembre 1923, compose l’Irish Monument. Comme l’indique la plaque commémorative fixée sur le socle, ce monument a été érigé à la gloire de Dieu et à la mémoire des officiers et des hommes du Royal Irish Regiment tombés pendant la Grande Guerre. La partie basse de la plaque précise que c’est près de cet endroit qu’ont débuté, le 23 août, les opérations du 2e bataillon du régiment et qu’elles se sont terminées le 11 novembre 1918. De plus, l’inscription mentionne la décimation à quatre reprises du bataillon. Ces quatre débâcles ont eu lieu à divers endroits et moments du conflit. La première se déroule au combat de Le Pilly, le 19 octobre 1914, en marge de la «course à la mer», où le bataillon compte 578 pertes. Lors de la seconde bataille d’Ypres en avril-mai 1915, les gaz allemands à Saint-Julien et le combat de la crête de Bellewaerde entraînent un total de 396 pertes. Le bataillon est également largement décimé en mars 1918 lors de la première offensive du général Ludendorff destinée à devancer l’arrivée des Américains. Enfin, plus de 800 pertes sont à déplorer lors de combats qui s’inscrivent dans l’offensive alliée de la bataille de la Somme, du mois de juillet au mois de novembre 1916. Les inscriptions de la plaque sont complétées par des éléments ornementaux chargés de signification ; en haut, à gauche, le blason du Royal Irish Regiment et, à droite, un blason orné d’un lion portant la mention latine Virtutis Namurcensis Praemium (Récompense de la vertu namuroise) et faisant allusion à la bataille de Namur qui eut lieu à la fin du 17e siècle et lors de laquelle s’est illustré le régiment irlandais. À l’instar de ce blason, les noms de villes et de pays inscrits sur les rubans tournoyant autour des deux palmes participent à ce rappel des batailles (guerres coloniales, guerre des Boers, de Crimée…) auxquelles prit part le régiment. 4. La province du Hainaut
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L’Irish Monument. Photo © IPW
Le monument hommage aux forces expéditionnaires britanniques et canadiennes De l’autre côté de la route et légèrement en retrait de celle-ci se trouve un impressionnant monument composé à l’arrière-plan d’une structure architecturale qui se décline sous la forme de deux colonnes nues dont chaque base formée d’une plinthe et d’un tore repose sur un haut socle. Leurs chapiteaux d’ordre toscan portent un entablement du même ordre composé d’une architrave, d’une frise, d’une corniche et d’un bandeau d’attique plus étroit. 172 . 173
Conçu en 1952 et transféré à cet endroit en 1986, ce monument, comme le rappelle l’inscription de la pierre présente à l’avant-plan, commémore la bravoure des forces expéditionnaires britanniques et canadiennes qui ont livré respectivement leur première bataille le 23 août 1914 et leur dernière le jour de l’Armistice de 1918.
Le monument aux forces britanniques et canadiennes. Photo © IPW
L’Irish Monument et le monument aux forces britanniques et canadiennes Carrefour de la Bascule Au carrefour de la chaussée de Binche et de Beaumont à 7000 Mons 4. La province du Hainaut
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Les plaques du porche de l’hôtel de ville de Mons Les murs latéraux du porche de l’hôtel de ville de Mons présentent trois plaques commémoratives en rapport avec les événements survenus à Mons lors de la Grande Guerre. À droite, la première plaque d’inspiration gothique avec ses frises ajourées, ses motifs floraux, ses pinacles est un hommage à l’armée canadienne qui œuvra pour la libération de la ville dès le 10 novembre 1918 après la longue période d’occupation. Dans la partie en saillie figurent les armoiries du Canada accompagnées de la devise du pays, A mari usque ad mare (« [Tu régneras] D’un océan à l’autre »). De part et d’autre de cet élément héraldique, nous retrouvons deux petits blasons de la ville de Mons. L’inscription bilingue mentionne que c’est dans cette ville que fut tiré le dernier coup de canon britannique de la Grande Guerre. Une stèle, en pierre cette fois-ci, orne le deuxième pan du mur. Elle fut offerte en 1920 par la ville de Douai reconnaissante de l’hospitalité de la ville de Mons et de communes avoisinantes à l’égard de ses habitants chassés de leurs foyers par les Allemands. Le fronton en accolade présente les armoiries des deux villes. Une inscription renseigne la destruction de cette plaque par les Allemands et son rétablissement par la ville de Douai. Sur le mur opposé, une troisième et dernière plaque réalisée en pierre fut offerte par le 5e Royal Irish Lancers en
Les plaques du porche de l’hôtel de ville de Mons. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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mémoire de ses soldats qui ont péri lors de la Grande Guerre. Ce régiment a été le dernier à quitter Mons le 23 août 1914 et le premier à y revenir en compagnie de la 3e division canadienne en novembre 1918. Une longue liste divisée en quatre colonnes renseigne environ 150 noms. Sur la partie basse de cette pierre qui semble avoir été rajoutée par la suite figure une petite plaque en bronze représentant six cavaliers du régiment acclamés par un groupe de civils de tous âges lors de la libération de la ville en novembre 1918.
Les plaques du porche de l’hôtel de ville Grand Place à 7000 Mons
À savoir Sous l’arche du pont du chemin de fer de Nimy se trouve une plaque commémorant la mémoire des soldats et des officiers de la 4e Royal Fusiliers qui ont défendu cet endroit stratégique et essuyé le plus dur de l’attaque allemande. Parmi ceux-ci, le lieutenant M. J. Dease et Pte S.F. Godley qui ont tenu en respect les Allemands grâce à l’habile maniement de leur mitrailleuse. Tous les deux furent décorés de la Victoria Cross. Site : quai des anglais à 7020 Nimy. Au début de la chaussée de Bruxelles, sur la gauche, se trouve une petite borne en pierre qui marque l’endroit d’où fut tiré le premier coup de feu du corps expéditionnaire britannique à l’aube du 22 août 1914. Ce matin-là, un escadron de la 4e Royal Irish Dragoon Guards envoyé en reconnaissance surprend une avant-garde allemande et la prend en chasse. Site : chaussée de Bruxelles à 7061 Casteau (Soignies). Une plaque apposée en hauteur sur le mur de la gare d’Obourg témoigne du combat sanglant qui opposa le matin du 23 août 1914, à proximité de cet endroit, le 4e Middlesex Regiment aux 85e IR et 86e IR allemands et souligne la bravoure d’un soldat resté vaillamment sur le toit de la gare pour permettre à ses compatriotes de battre en retraite. Site : gare d’Obourg, rue des Fabriques à 7034 Obourg (Mons).
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Le Mons Memorial Museum Un nouveau centre d’interprétation de l’histoire militaire ouvrira ses portes en 2015 sur le site classé de la machine à eau. L’exposition permanente répartie sur un large espace de 1 200 m² permettra au visiteur de découvrir à l’aide d’une scénographie contemporaine l’histoire militaire de la ville de Mons depuis l’Ancien Régime jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Le discours muséal sera axé sur l’humain et son ressenti à travers de nombreux témoignages laissés par les contemporains des conflits, qu’ils soient soldats ou civils. Bien plus qu’un simple espace d’exposition, au travers de sa riche collection permanente, de ses expositions temporaires et activités annexes, ce centre nourrit l’ambition d’être un « lieu de réflexion, un espace de questionnement ».
Le Mons Memorial Museum (ouverture en 2015) Boulevard Dolez à 7000 Mons www.monsmemorialmuseum.mons.be
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La bataille du 24 août 1914 La ville de Tournai va subir tout au long de la journée du 24 août 1914 des combats de rues féroces opposant deux bataillons de territoriaux français, accompagnés de pelotons de dragons et d’éclaireurs, aux unités du 2e corps, de cavalerie allemand composées de trois divisions et de plusieurs bataillons de chasseurs. Comme à de nombreux autres endroits, les effectifs allemands sont en surnombre par rapport aux Français. Dès le 22 août, la ville de Tournai est en alerte devant l’arrivée imminente des troupes allemandes. À 18h a lieu un premier échange de tirs entre une compagnie du 22e régiment d’infanterie français et des cavaliers allemands. Le lendemain, des divisions du 2e corps de cavalerie dirigé par le général Georg von der Marwitz, dont l’objectif principal est de couvrir l’aile droite de la 1re armée allemande, arrivent aux environs de Tournai. Elles sont au nombre de trois ; les 2e et 9e reçoivent l’ordre de protéger la rive ouest de l’Escaut, tandis que la 4e couvre la rive est et envahit Tournai avec comme but l’interception de la retraite des troupes britanniques présentes au même moment dans la région de Mons. Durant la nuit du 23 au 24 août, les Allemands se déploient au nord-est de la ville. Dès l’aube, le général d’Amade, aux commandes des divisions territoriales sur l’axe Dunkerke-Maubeuge, envoie, pour assurer la défense de la ville, le 2e bataillon du 83e régiment et le 1er bataillon du 84e régiment d’infanterie territoriale originaires du département de la Vendée. Ces 1 600 hommes pénètrent dans Tournai par la chaussée de Douai située au sud. L’affrontement débute aux environs de 8h dans le faubourg Morel, chaussée de Renaix. Les effectifs inégaux et la violence des tirs contraignent les Français à effectuer une retraite vers la gare et vers le boulevard des Nerviens jusqu’à l’Escaut. Entretemps, le quartier Saint-Brice est la proie de lourdes destructions. Après s’être affrontés aux endroits stratégiques que constituent les ponts sur l’Escaut, les Français passent de l’autre côté de la rive où ils combattent encore avant de se retirer complètement de la ville par le sud-ouest. Poursuivis par les Prussiens, le combat se déplace alors vers les communes de Willemeau, Froidmont et Esplechin, situées au sud de Tournai. Là, les Allemands essuient de lourdes pertes d’effectifs et environ 250 Français sont arrêtés et envoyés comme prisonniers à Bruxelles, comme le sont également l’évêque, le bourgmestre et d’autres officiels de la ville. Le lendemain, les morts allemands sont rapatriés vers Bruxelles tandis qu’une quarantaine de morts français sont déposés dans une fosse creusée à l’endroit des combats du faubourg Morel. Cette bataille d’une journée entraîna la mort de 52 Vendéens (bien que ce chiffre soit contesté) et de sept civils. Les pertes humaines allemandes sont, quant à elles, incertaines mais probablement plus nombreuses. L’occupation de la ville par des troupes bavaroises commandées par le prince héritier de Bavière Rupprecht dura quatre ans. La ville souffrit encore dès la mi-octobre 1918 lors de la retraite de la 6e armée allemande pourchassée par la 5e armée britannique. À quelques jours de l’Armistice, retranchées sur la rive droite de l’Escaut, les divisions bavaroises et prussiennes bombardent massive4. La province du Hainaut
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ment et font exploser les ponts avant de poursuivre leur retraite vers l’est. Le 10 novembre 1918, le Roi et son épouse font leur entrée dans une ville libérée.
Le monument aux Vendéens Ce monument situé à proximité du faubourg Morel, endroit où se déroulèrent de vifs affrontements, est un hommage aux soldats vendéens morts lors de la défense de la ville le lundi 24 août 1914. Inauguré le 21 juin 1925, il contient les corps des soldats et prend la forme d’un vaste tertre recouvert de pelouse où culmine une statue de granit réalisée par Égide Rombaux (1865-1942). Elle représente un héros antique surnommé le « géant des combats », cette appellation fait référence à l’expression utilisée par Napoléon pour qualifier l’action héroïque vendéenne lors de la guerre dite de Vendée de 1793 à 1796. La main gauche du géant est posée sur le faisceau composé de verges enserrant dans le bas une hache. Cet attribut renvoie à la magistrature romaine antique, puisque les détenteurs du faisceau étaient les licteurs, officiers accompagnant les magistrats et dont la tâche était d’appliquer les peines allant de la punition corporelle par l’entremise des verges à la décapitation à coup de hache. Cette allusion de justice peut être perçue comme le jugement ultime qui réservera des châtiments mérités aux responsables de la mort de ces Vendéens. Sa main droite tenait à l’origine un flambeau. Comme le pré-
Le monument des Vendéens. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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cise l’inscription présente sur le socle de la statue, celle-ci fut mutilée lors de l’occupation allemande en mai 1940. Au pied du tertre, sur une dalle, on peut lire : « Aux territoriaux de la Vendée des 2e et 1er bataillons des 83e et 84e régiments d’infanterie pour la civilisation et le droit menacés, ils renouvelèrent ici le 24 août 1914 l’un des légendaires exploits qui dans l’Histoire méritèrent aux Vendéens leurs ancêtres le titre de « Géants des combats » ; passant découvre-toi, incline-toi sous ce tertre, 53 des leurs reposent ». En bas de la dalle figurent les blasons des villes de Fontenay-le-Comte et La Roche-sur-Yon, villes d’où provenaient les soldats vendéens, ainsi que celui des Sables-d’Olonne, sous-préfecture du département. Une dernière pierre sur laquelle est posée une urne dresse la liste des noms de 63 soldats vendéens qui tombèrent au combat. Parmi ces noms figure celui du commandant Delahaye dirigeant le 2e bataillon du 83e régiment et tué à hauteur de l’ancien pont Morel. L’avenue longeant le monument porte d’ailleurs le nom de cet homme. Cette liste fait l’objet de contestations car des recherches ont démontré que certains soldats dont les noms y étaient répertoriés ne furent pas tués à Tournai. Le monument des Vendéens Dans le triangle formé par la rue des Volontaires, l’avenue du commandant Delahaye et le boulevard des Combattants à 7500 Tournai
À voir À proximité de l’endroit des combats du faubourg Morel se trouve un autre monument commémorant les faits d’armes des deux bataillons vendéens. Situé sur le mur gauche délimitant le petit parvis de l’église du Sacré-Cœur, il présente dans sa partie centrale la même liste des victimes que le monument des Vendéens, ainsi qu’un résumé des faits dans sa partie basse. Une grande épée dirigée vers le bas orne la partie médiane. Le monument de l'église du Sacré-Cœur Chaussée de Renaix, n° 100 à 7500 Tournai
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Le monument aux morts Sur l’esplanade située entre l’avenue Van Cutsem et l’avenue des Frères Haeghe se trouve un impressionnant monument aux morts dédié aux deux guerres mondiales. Inauguré le 13 août 1922, il est l’œuvre d’Albert De Beule. Au centre de cette vaste composition se trouve la Patrie représentée dans une attitude rappelant les Pietàs. Elle soutient dans ses bras un soldat agonisant, l’arme au poing. À ses pieds, se trouve un autre homme habillé en civil subissant également l’agonie. À gauche et à droite de la Patrie se tiennent deux personnages, un homme et une femme à genoux pleurant leurs défunts. Deux femmes drapées à l’antique et tenant la couronne du martyre sont disposées symétriquement de part et d’autre du groupe central. Deux bas-reliefs s’inscrivent dans les registres horizontaux. Celui de droite évoque le départ à la guerre mettant en scène de nombreux soldats partant vaillamment au combat tirant leur artillerie et laissant derrière eux femmes et enfants. Le basrelief de gauche, quant à lui, évoque le retour triomphal des troupes escortées et acclamées par les civils. Au-dessus de ces scènes court l’inscription « Ils moururent en héros pour l’honneur et le droit ». Aux extrémités, deux soldats, le fusil posé à terre, inclinent la tête en guise de respect. À l’arrière, au centre, la Victoire aux ailes déployées tient dans chaque main une couronne de lauriers qu’elle tend au-dessus des listes des militaires morts au combat. À ces listes viennent s’ajouter d’autres répertoriant les soldats belges tués, les déportés et les victimes civiles. Parmi celles-ci, le nom de Gabrielle Petit fusillée par les Allemands en 1916.
Le monument aux morts de Tournai. Photo © IPW
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Le monument aux morts Esplanade entre l’avenue Van Cutsem et l’avenue des Frères Haeghe à 7500 Tournai
Le monument Gabrielle Petit Situé derrière l’église Saint-Brice, un monument rend hommage à une héroïne du pays, Gabrielle Petit. Née à Tournai en 1893, elle intègre la Croix-Rouge dès le début du conflit. Fervente patriote, elle accepte, lors d’un séjour aux PaysBas d’où elle rejoint Londres, une mission d’espionnage pour le service de renseignements britanniques et transmet aux Alliés les positions ennemies
Le monument Gabrielle Petit. Photo © IPW
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Tournai
dans le secteur d’Ypres à Maubeuge. En 1916, elle est arrêtée par les Allemands et condamnée à la peine capitale. Elle est fusillée le 1er avril 1916 au Tir national à Schaerbeek. Le 27 mai 1919, son corps est exhumé du cimetière des fusillés du Tir national pour être inhumé dans le cimetière communal de Schaerbeek après avoir reçu des mains de la reine Élisabeth la croix de l’Ordre de Léopold. Le socle de la statue présente l’émouvante inscription « Vous allez voir comment une femme belge sait mourir ». Ces paroles ainsi que « Vive le Roi, vive la Reine » seraient les dernières prononcées par Gabrielle Petit juste avant son exécution. Deux blasons, ceux de la Belgique et de la ville de Tournai, ornent les parties latérales du socle. La sculpture réalisée en bronze par Paul Dubois présente le personnage de Gabrielle revêtue d’une longue robe et d’une cape posée sur ses épaules. Les poings serrés, elle s’avance en inclinant légèrement la tête vers l’arrière. Son visage malgré qu’il soit marqué par la tristesse apparaît déterminé ; elle est prête à donner sa vie pour la Patrie. À ses côtés, une Victoire pourvue d’ailes l’embrasse dans une attitude maternelle. Approchant ses lèvres de sa tempe, elle soutient de sa main gauche la tête de la condamnée tandis que son bras droit s’étend vers le ciel. La statue de Gabrielle Petit Place Clovis à 7500 Tournai
À savoir À proximité de l’église Saint-Jean, une place a été rebaptisée en l’honneur de Gabrielle Petit. Elle se situe à quelques mètres du quai du Luchet d’Antoing où se trouvait sa maison natale. Situé à l’endroit de l’actuel site de la RTBF à Bruxelles, le Tir national était un ancien lieu d’entraînement militaire bâti à la fin du 19e siècle et propriété de la Défense nationale. En 1914, il est réquisitionné par les Allemands et devient un lieu d’exécution. De nombreux patriotes y trouvèrent la mort dont Gabrielle Petit et Édith Cavell. À l’Armistice, leurs corps furent rapatriés vers d’autres cimetières. Pendant le second conflit mondial, plus de 250 victimes y tombèrent également sous le feu des Allemands. Le bâtiment fut démoli en 1963. Aujourd’hui, alors qu’un enclos aligne les tombes des fusillés de la Deuxième Guerre mondiale, une dalle rappelle les noms des civils morts lors de la Grande Guerre. Ce site a fait l’objet d’une mesure de classement en 1983 et 1987. Site : l’Enclos des fusillés, boulevard Auguste Reyers n° 52 à 1000 Bruxelles.
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Le musée d’Histoire militaire Situé dans un hôtel particulier du 18e siècle, ce riche musée présente l’histoire militaire de Tournai et sa région de 1792 à 1945. Le rez-de-chaussée est consacré à la période allant de la Révolution et l’Empire à l’aube de la Première Guerre mondiale en passant par l’occupation hollandaise. L’étage est réservé aux deux conflits mondiaux. Une salle retrace la bataille du 24 août 1914 à l’aide de panneaux explicatifs complétés par des documents photographiques, objets, casques, armes et munitions d’époque dont les fusils des Vendéens enfouis à même le sol lors de la bataille et retrouvés en
Une vitrine du musée d’Histoire militaire. Photo © IPW
4. La province du Hainaut
Tournai
1992. Une autre salle dédiée à la bataille de l’Escaut de 1918 et au second conflit mondial jusqu’à la Libération fait la part belle aux uniformes et aux armes des soldats belges, allemands et alliés. La résistance belge et plus particulièrement tournaisienne est traitée également au sein de ce musée. En prévision du centenaire de la Grande Guerre, une rénovation des salles de ce musée est programmée durant les mois de février à juin 2014, ceci entraînant la fermeture complète du musée. Une série d’expositions temporaires consacrées à 1914-1918 se succéderont de juin 2014 à 2018.
Le musée d’Histoire militaire Rue Roc Saint-Nicaise, n° 59 à 7500 Tournai Tél. : +32 (0) 69/21 19 66 www.tournai.be/musées-armes Du 1er novembre au 31 mars de 10h à 12h et de 14h à 17h (fermé le mardi et le dimanche matin). Du 1er avril au 31 octobre de 10h à 12h30 et de 13h à17h30 (fermé le mardi) Individuel : 2,50 € Groupe/étudiant/senior : 2 € École : 1 € Les tarifs peuvent être adaptés lors d’expositions temporaires
Le carré militaire du cimetière du sud Lors de l’occupation de la ville, les Allemands inhumèrent dans ce cimetière non seulement les corps de leurs tués au combat, mais aussi les prisonniers de guerre qui succombèrent à leurs blessures ; ceux-ci sont présents dans un carré séparé des autres tombes. Lors de la réorganisation des cimetières pendant l’Entre-deux-Guerres, des sépultures venant d’autres cimetières ont été ajoutées. Ce vaste champ funéraire géré par la Commonwealth War Graves Commission abrite les tombes de 642 Britanniques, 30 Canadiens, 5 Australiens, 1 Néo-Zélandais, 5 Sud-Africains, 4 Indiens, 2 Belges et 117 Russes. Comme tout cimetière britannique comportant plus de 40 tombes, nous y retrouvons la Cross of Sacrifice ainsi que la Stone of Remembrance, présente dans les nécropoles de plus de 400 tombes. Parmi les militaires britanniques enterrés se trouvent les dépouilles des deux premiers aviateurs britanniques, le lieutenant Charles Bayly et le 2e lieutenant Vincent Waterfall, abattus sur le sol belge par une colonne allemande lors d’une mission de reconnaissance, le 22 août 1914. 184 . 185
Le carré militaire du cimetière communal du sud à Tournai. Photo © IPW
Cimetière communal du sud Chaussée de Willemeau, n° 135 à 7500 Tournai De 8h à 17h45
4. La province du Hainaut
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Comines-Warneton et la bataille des Flandres À l’instar de l’entièreté de sa région, le Westhoek, l’enclave de CominesWarneton, wallonne depuis 1963, a particulièrement souffert lors de la Grande Guerre puisque qu’elle a connu pendant les quatre années la guerre dite de position. Comme nous le verrons, de nombreuses traces rappellent ce douloureux et long conflit. Suite à la bataille de la Marne marquée par la victoire française, les Allemands remontent vers le nord de la France pour atteindre l’Aisne et mettent en place leur réseau de tranchées. Cette tactique rendant vaine toute confrontation, les Allemands et les Alliés initient alors « la course à la mer » dans le but de contourner par l’ouest leurs opposants. Le manque d’effectifs dans les deux camps ne permet pas la réussite de ces mouvements de contournement et ceux-ci atteignent la Mer du Nord en novembre 1914. Les tranchées allemandes et alliées forment alors un front long de 700 km, de Nieuport à la frontière suisse, traversant et divisant la région de CominesWarneton en deux. Le secteur de Ploegsteert, baptisé Plugstreet par ses occupants, sera défendu par le Corps expéditionnaire britannique, tandis que Comines sera en territoire allemand. Warneton situé dans le no man’s land est vidé de sa population qui émigre vers Comines ou le nord de la France. Durant quatre ans, plusieurs batailles émaillèrent la région sans pour autant provoquer de grandes modifications des positions alliées et adverses. Parmi ces batailles, l’une d’entre elles aura un impact direct sur le paysage mais aussi sur un recul des troupes allemandes: il s’agit de la bataille dite de la crête de Messines initiée par l’explosion de 19 mines laissant de gros et profonds cratères encore visibles aujourd’hui. Fin septembre 1918, la région est totalement aux mains des Britanniques et est libérée le 15 octobre suivant.
La bataille de la crête de Messines Première phase de la troisième bataille d’Ypres, l’assaut de la crête de Messines longuement orchestré par les Britanniques constitue l’une de leurs plus grandes victoires. L’objectif poursuivi par les Alliés était de déloger les Allemands de la crête afin d’éviter qu’ils ne perturbent leur opération ayant comme point de mire la côte et l’anéantissement des bases des sous-marins allemands, responsables du torpillage de navires alliés et neutres. Le 7 juin 1917, à 3h10, 19 mines explosèrent en 30 secondes, suivies de tirs massifs de canons et de mortiers. On raconte que le bruit de cette opération d’envergure parvint jusqu’à Londres et que les habitants de la ville de Lille, située à 24 km, crurent à un tremblement de terre. Profitant de l’étourdissement consécutif aux explosions, les troupes britanniques donnèrent l’assaut. De nombreux soldats allemands, désorientés, se rendirent directement. Six heures après, la crête de Messines était aux mains de la Seconde Armée britannique. Les Allemands quant à eux, étaient relégués sur leur deuxième ligne de front. Les heures et jours qui suivirent, les soldats britanniques 186 . 187
continuèrent leur progression obligeant les Allemands à reculer jusqu’à leur troisième ligne de front, ce qui marqua la fin de l’assaut de Messines. Ce combat entraîna des pertes humaines considérables, environ 25 000 hommes tués, blessés ou disparus.
Les cimetières britanniques Établies sur le territoire des communes de Warneton et de Ploegsteert, les troupes du Commonwealth procèdent dès la mi-octobre 1914 à l’implantation de nécropoles militaires. Sur les 28 cimetières recensés à la fin du conflit, il en reste une vingtaine d’inégale ampleur regroupant au total près de 6 000 tombes dont peu, en regard de sites tels que sur la Somme ou à Ypres, sont martelées de l’inscription Known unto God. Tous les cimetières portent un nom anglais qui fait référence le plus souvent à des particularités géographiques (Underhill Farm Cemetery, La Plus Douve Farm Cemetery, Mud Corner Cemetery, Ploegsteert Wood Military Cemetery…), aux régiments ou brigades qui ont occupé ces secteurs ou fondé les nécropoles (Lancashire Cottage Cemetery, London Rifle Brigade Cemetery, Berks Cemetery…), mais aussi aux lieux célèbres d’où proviennent ces régiments ou brigades (Toronto Avenue Cemetery, Hyde Park Corner Cemetery…). Hormis le cimetière Toronto Avenue, les corps qui y ont été inhumés ne sont pas ceux de soldats tombés au cours d’une bataille importante. Dans le cadre de cet Itinéraire, les 20 cimetières ne font pas l’objet d’une description systématique. Les cimetières les plus emblématiques sont repris ci-dessous, tandis qu’un tableau mentionne tous les autres.
Prowse Point Military Cemetery Ce cimetière comprenant plus de 200 tombes fut inauguré par les 2e Royal Dublin Fusiliers et 1er Royal Warwickshire Regiment dès la fin décembre 1914. Il est le seul à porter le nom d’un homme, celui de l’officier britannique Charles Bertie Prowse. Commandant de la 1re Somerset Light Infantry, ce major mena en octobre 1914 une victorieuse contre-attaque au hameau de Saint-Yvon qui se solda par un repli des troupes allemandes. En guise d’hommage, l’endroit où eut lieu ce combat particulièrement meurtrier reçut le nom de Prowse Point, ainsi que le cimetière tout proche. En 2000, 2001, 2007 et 2010, plusieurs corps de soldats britanniques tombés en 1914 et 1917 furent retrouvés non loin de là et inhumés dans ce cimetière avec les honneurs militaires. À quelques mètres du cimetière, une croix ponctue l’emplacement de la découverte du corps du soldat Harry Wilkinson, retrouvé en 2000 et inhumé avec les honneurs l’année suivante. Site : lieu-dit Saint-Yvon, chemin du Mont de la Hutte à 7782 Ploegsteert. 4. La province du Hainaut
Ploegsteert
Prowse Point Military Cemetery. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Toronto Avenue Cemetery Situé à proximité de Prowse Point Military Cemetery et de Mud Corner Cemetery dont le nom s’inspire du caractère boueux du terrain, cette nécropole est la seule qui regroupe uniquement des tombes de soldats morts pendant une bataille, celle de l’assaut de la crête de Messines qui eut lieu du 7 au 10 juin 1917. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, son nom n’évoque pas la nationalité des victimes car aucun Canadien n’y est enterré, mais rappelle que, sur ce secteur et à un moment donné, flottait le drapeau à la feuille d’érable. Il recense 78 corps de soldats, dont deux anonymes, issus de la 9e brigade de la 3e division australienne. Site : lisière nord du bois du Geer à 7782 Ploegsteert. À noter que ce cimetière n’est pas accessible en voiture.
Ploegsteert Wood Military Cemetery et Rifle House Cemetery Situé dans le bois de Ploegsteert et inaccessible en voiture tout comme Rifle House Cemetery, Ploegsteert Wood Military Cemetery compte 163 tombes et il est le résultat du regroupement de trois petits cimetières, Somerset Light Infantery Cemetery (carrés I et II) fondé par son 1er bataillon suite à une at188 . 189
Rifle House Cemetery.
FOCANT G. © SPW-Patrimoine
taque de diversion le 19 décembre 1914 qui fit 27 tués, Strand Canadian Cemetery (carré III) initié en avril 1915 par des régiments anglais mais dont le nom fait référence à Canadian Strand, tranchée située dans le secteur canadien et à l’origine toute proche, et Bucks Cemetery (carré IV) érigé par la 1re Buckinghamshire Light Infantery en avril 1915. Rifle House Cemetery, cimetière voisin de Ploegsteert Wood Cemetery, conserve 228 tombes parmi lesquelles celle d’un des plus jeunes soldats britanniques morts au combat, Robert Barnett, décédé le 19 décembre 1914 à l’âge de 15 ans. Site : centre du bois du Gheer à 7782 Ploegsteert.
Hyde Park Corner (Royal Berks) Cemetery et Berks Cemetery Extension Hyde Park Corner (Royal Berks) Cemetery fut érigé en avril 1915 par le 1er/4e Royal Berkshire, il contient 83 sépultures du Commonwealth, ainsi que quatre tombes allemandes, toutes placées perpendiculairement à la route qui va à Messines. Là est enterré un jeune soldat de 16 ans, Albert Edward French originaire de Wolverton, une ville du comté de Buckingham. Pour pouvoir s’engager, ce jeune homme mentit sur son âge, affirmant qu’il avait 18 ans. Comme il n’avait pas l’âge légal, le ministère de la Guerre a refusé d’octroyer 4. La province du Hainaut
Ploegsteert
Berks Cemetery Extension. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
une pension à la famille endeuillée. Suite à l’intervention d’un député local, la moitié hebdomadaire de la pension normale leur fut finalement versée. En guise d’hommage à ce jeune héros, Wolverton est depuis 2006 jumelée à la commune de Ploegsteert. De l’autre côté de la route se trouve Berks Cemetery Extension avec son imposant Mémorial inauguré en 1931. Simple extension du cimetière Hyde Park Corner au départ, ce cimetière vit son périmètre s’agrandir en 1930 lors du transfert d’environ 475 tombes provenant de Rosenberg Château Military Cemetery et de son extension. D’une superficie actuelle de 46 a, il contient environ 870 sépultures dont 465 anglaises, 177 australiennes, 148 canadiennes et 80 néo-zélandaises réparties en trois carrés. Le carré I, situé à droite du Mémorial, conserve les tombes d’origine sur lesquelles veille la Stone of Remembrance. Dans les carrés II et III, situées à gauche du Mémorial, se trouvent les corps initialement inhumés dans Rosenberg Cemetery. La Cross of Sacrifice et l’allée qui la relie au Mémorial séparent les deux carrés. Site : rue de Messines à 7782 Ploegsteert.
190 . 191
Strand Military Cemetery. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Strand Military Cemetery L’appellation de ce cimetière provient du nom d’une ancienne tranchée à l’origine toute proche, The Strand, qui s’enfonçait dans le bois de Ploegsteert. Les carrés I à VI situés dans le fond du cimetière regroupent les tombes d’origine. Certaines remontent au mois d’octobre 1914, date de la première utilisation de ce cimetière, mais la plupart, environ 350, datent de la bataille de Messines de juin 1917. Les carrés de VII à X ont été aménagés après guerre et conservent près de 800 tombes, conséquence du regroupement de petits cimetières alentour et du transfert des tombes parsemées sur les champs de bataille voisins. Parmi les 1 100 corps inhumés, dont la plupart sont anglais, environ 350 n’ont pu être identifiés. À noter que dans ce cimetière reposent onze soldats allemands sous leurs stèles rectangulaires. Site : rue de Messines à 7782 Ploegsteert.
4. La province du Hainaut
Ploegsteert
D’autres cimetières Le présent tableau reprend les cimetières de Ploegsteert non évoqués cidessus. Les colonnes précisent le nombre de corps par nationalité. La dernière colonne recense les corps dont la nationalité n’a pu être déterminée. Parmi les particularités de ces cimetières : Plus Douve Farm Cemetery présente un alignement désordonné qui peut étonner au regard des autres cimetières, mais sa disposition est le reflet de celle d’origine. Plus de la moitié des tombes de Lancashire Cottage Cemetery datent des cinq premiers mois de la guerre dans cette région (de novembre 1914 à mars 1915), tandis que la plupart des tombes britanniques de Underhill Farm Cemetery datent de l’offensive finale (du 28 au 30 septembre 1918).
Les cimetières
Britanniques
Australiens
Calvaire Farm Military Cemetery
218
-
Gunners Farm Cemetery
163
2
Lancashire Cottage Cemetery
229
23
London Rifle Brigade Cemetery
263
38
Maple Leaf Cemetery
80
4
Motor Car Corner Cemetery
37
9
Mud Corner Cemetery
1
31
Plus Douve Farm Cemetery
101
86
Ration Farm Cemetery
185
12
Saint-Quentin Cabaret Military Cemetery
316
7
Tancrez Farm Military Cemetery
307
19
Touquet Railway Crossing Cemetery
50
-
Underhill Farm Cemetery
102
47
192 . 193
Né
ns
Pour plus d’informations concernant les cimetières et autres sites, se renseigner auprès : Office du Tourisme de Comines-Warneton Chemin du Moulin Soete, n° 21 à 7780 Comines Tél. : +32 (0) 56/55 56 00 Fax : +32 (0) 56/55 56 08 office.tourisme.comines-warneton@belgacom.net www.villedecomines-warneton.be/tourisme Ouvert toute l’année, du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h Ouvert du dernier week-end de juin au premier week-end de septembre de 13h30 à 17h30
Néo-Zélandais
Canadiens
Sud-Africains
Origine inconnue
-
-
-
-
1
-
9
-
-
1
-
-
34
-
-
-
43
39
1
-
81
-
-
-
52
-
-
-
61
88
-
-
4
-
-
1
64
68
-
5
3
-
4
-
-
-
-
-
39
1
-
1
4. La province du Hainaut
Ploegsteert
Plugstreet 14-18 experience Ce tout nouveau centre d’interprétation, situé à deux pas du Mémorial britannique, est entièrement consacré à la guerre 1914-1918 dans cette région. La visite débute par un film introductif de 18 min retraçant les causes, le déroulement et l’impact du conflit dans sa perspective mondiale. Ensuite, le visiteur pénètre dans une grande salle où d’emblée il accède à une grande quantité d’informations claires et détaillées relatives à la bataille de la crête de Messines. Sa préparation, ses objectifs, son déroulement, ses suites sont
Plugstreet 14-18 experience.
Photo © Plugstreet 14-18 experience 194 . 195
expliqués à partir de documents photographiques d’époque défilant sur des écrans tactiles. Un grand plan en relief de la région animé et interagissant avec un écran où sont également projetés des documents d’archive retrace en quatre grandes étapes, du chaos aux dernières offensives en passant par la guerre de position et la bataille de Messines, le déroulement régional du conflit et les déplacements des troupes alliées et ennemies. La dernière partie de l’exposition centre le récit sur la vie quotidienne des civils et des militaires pendant le conflit. Des objets d’époque des plus anodins aux plus émouvants, tel ce carnet d’amitié rédigé par un soldat français en souvenir de ses camarades morts au combat, témoignent de façon tangible de la rudesse du quotidien des soldats, mais aussi de toute la logistique souvent méconnue qu’implique un conflit. La population locale n’y est pas oubliée dans ses rapports avec alliés et occupants. La confrontation, la cohabitation, l’exil suivi du retour au pays sont évoqués par des clichés d’époque très émouvants. Plugstreet 14-18 experience Rue de Messines, n° 156 à 7782 Ploegsteert Tél. : +32 (0) 56/48 40 00 info@rememberplugstreet.com www.plugstreet1418.com Haute saison (1er avril au 30 septembre) : Du lundi au vendredi de 10h à 17h sauf mercredi de 13h à 17h 1er vendredi du mois de 10h à 19h (Last Post) Week-end de 10h à 18h Basse saison (1er octobre au 31 mars) : Tous les jours de 10h à 17h sauf mercredi de 13h à 17h 1er vendredi du mois de 10h à 19h (Last Post) Fermé du 25 décembre au 20 janvier Adulte : 5 € Groupe (min. 10 personnes), moins de 12 ans, étudiant, handicapé, plus de 60 ans : 4 € Gratuité pour les moins de 6 ans. Visites guidées et animations pédagogiques (réservation obligatoire) : à partir de 6 € selon la formule choisie et nombre de participants Office du Tourisme (lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h) au +32 (0) 56 55 56 00 ou office.tourisme.comineswarneton@belgacom.net ou formulaire de contact sur www. plugstreet1418.com 4. La province du Hainaut
Ploegsteert
À voir
Blockhaus Pionier Ce petit musée consacré au patrimoine militaire allemand et à la vie des pionniers allemands est installé dans un des rares Blockhaus encore debout, ces abris bétonnés construits par les Allemands à partir de 1915. Celui-ci, dont les dimensions atteignent 7,5 m sur 10 m, date de 1917 et se compose de trois salles. Le musée présente divers documents permettant entre autres de comprendre le travail quotidien des pionniers.
Blockhaus Pionier.
FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Blockhaus Pionier Rue des Arts à 7780 Comines Tél. : +32 (0) 56/55 80 81 f.maekelberg@belgacom.net Chaque 1er dimanche du mois de mai à novembre, de 14h à 18h Individuel : 1 € Étudiant et groupe de 20 personnes : 0,75 € Gratuité pour les moins de 10 ans (hors groupes scolaires) Gratuité pour les anciens combattants 196 . 197
La Société d’Histoire de Comines-Warneton et son musée archéologique Active dès 1959, alors sous le nom « Histoire et Folklore », la Société d’Histoire de Comines-Warneton a comme objectif général la collecte, la classification et la conservation de tous documents relatifs à l’histoire de la région sans en oublier la transmission à travers l’organisation d’expositions permanentes et temporaires et la publication annuelle de ses Mémoires. Via la salle de lecture de son centre de documentation, le visiteur accède non seulement à une bibliothèque recensant plus de 130 000 volumes dont de nombreuses revues, aux collections de journaux, cartes postales et photos, mais aussi à divers fonds précieux notamment pour la recherche généalogique. Deux musées prennent place au sein des locaux de la Société, à savoir le musée d’Histoire locale, qui retrace par l’intermédiaire de documents iconographiques et cartographiques le paysage de la région à différentes époques, et le musée d’archéologie. De nombreuses fouilles effectuées dans la région ont permis la découverte de vestiges allant de la Préhistoire jusqu’à la guerre 1914-1918 dont deux vitrines lui sont consacrées. Dans celles-ci, on y retrouve des armes appartenant aussi bien aux Alliés qu’aux occupants, des badges, mais aussi des objets de la vie quotidienne. Société d’Histoire de Comines-Warneton et sa région Hôtel de ville Place de l’Abbaye à 7784 Warneton Tél. : +32 (0) 56/55 79 66 info@shcwr.org www.shcwr.org Du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h à 17h Les 1er et 3e samedis matin de chaque mois (sauf jour férié et week-end prolongé) À savoir À maintes reprises, le groupe archéologique de la Société d’Histoire de CominesWarneton est confronté, lors de fouilles, à la découverte fortuite de corps de soldats. Le service sépulture de l’Armée belge en est alors averti et procède à une expertise du corps. Quand une identification est possible, ce qui arrive peu fréquemment, un contact est pris avec le Ministère de la Défense du pays d’où provient le soldat et c’est celui-ci qui décide dans quel cimetière la victime sera inhumée. Une cérémonie officielle en présence d’autorités belges et étrangères est alors organisée. 4. La province du Hainaut
Ploegsteert
Les monuments commémoratifs et autres traces Le Mémorial britannique
Le Mémorial britannique. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Situé dans l’enceinte de Berks Cemetery Extension, cet impressionnant monument commémore les 11 447 soldats tombés dans différents secteurs de la région et dont les corps n’ont pu être retrouvés. Réalisé par l’architecte Charles Bradshaw à l’initiative de la Commonwealth War Graves Commission, il fut inauguré le 7 juin 1931 en présence du duc de Brabant, le futur roi Léopold III. Deux imposants lions, œuvres de Gilbert Ledword, encadrent l’entrée du Mémorial scandée par huit plots de pierre reliés par une robuste chaîne. De forme circulaire, il présente une colonnade intérieure composée de 16 colonnes à chapiteaux toscans qui supportent un entablement sur lequel repose un attique. Sur celui-ci, on peut lire en anglais et français l’inscription suivante « À la gloire de Dieu et à la Mémoire des 11 447 officiers et soldats des armées de l’Empire britannique qui tombèrent dans les combats survenus de 1914 à 1918 entre la rivière de la Douve et les villes d’Estaires et de Furnes dont les noms sont gravés ici mais auxquels la fortune de la guerre refusa une sépulture à leurs camarades dans la mort ». L’enveloppe architecturale extérieure est, quant à elle, composée de deux colonnes isolées placées dans l’axe de l’entrée et de 14 piliers reliés par des pans de murs s’arrêtant aux trois quarts de l’élévation. Sur les parois intérieures figurent les 11 447 noms des victimes introuvables classés par régiment et par grade. De part et d’autre de l’entrée, les armes de la Belgique et du Royaume-Uni ornent les deux premières parois extérieures, tandis que les autres sont dépourvues 198 . 199
d’ornementation mais présentent sur la partie supérieure les noms des secteurs où ont disparu les soldats. Deux percées latérales permettent d’accéder aux carrés des tombes. Le Mémorial britannique Rue de Messines à 7782 Ploegsteert
À savoir Chaque premier vendredi du mois à 19h, le Mémorial britannique accueille la cérémonie du Last Post, hommage sonore aux victimes de la guerre. Cette manifestation fédératrice est organisée par le Comité du Mémorial qui met un point d’honneur à y impliquer des associations régionales de tout horizon. Site : pour plus d’information sur l’agenda de ces cérémonies : www.ploegsteert.info/plugstreet
La trêve de Noël
La croix de la trêve de Noël. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
4. La province du Hainaut
Ploegsteert
Bien que de tels épisodes, plus ou moins intenses et prolongés, ont eu lieu sur la plus grande partie du front, la trêve de Noël de Ploegsteert fut sans doute la plus longue. Le 25 décembre 1914, pris par l’esprit de Noël, les soldats britanniques et allemands présents dans les tranchées de Ploegsteert fraternisent. Regroupés, ils entament ensemble des cantiques, s’échangent de petits présents et, selon le témoignage du soldat Ernie Williams, 200 d’entre eux participent à un match de football amical sur un terrain de fortune aux environs de Wulverghem, commune toute proche. Il s’agit du seul site identifié de match. Le long du chemin du Mont de la Hutte se trouve une croix de bois, la Khaki Chums cross, plantée à la Noël 1999 lors de la reconstitution des conditions de survie dans une tranchée, initiative de la Khaki Chums or Association for Military Remembrance. Depuis lors, la croix fixe en ce lieu les hommages à cet événement entré dans la légende. Ballons, arbres de Noël miniatures, petites croix, couronnes de fleurs sont autant de témoignages de sympathie déposés au pied de la croix.
La croix de la trêve de Noël Chemin du Mont de la Hutte (un peu plus loin que le Prowse Point Military Cemetery dans la direction de Saint-Yvon) à 7782 Ploegsteert
La stèle de Leslie William Andrew À Warneton, rue du faubourg de Lille, se trouve un petit monument composé de briques rouges sur lequel est fixée une plaque commémorative. Placée à l’occasion du 90e anniversaire de l’Armistice, elle rend hommage au lance caporal (soldat de 1re classe) néo-zélandais Leslie Wilton Andrew (1897-1969) du Wellington Regiment qui s’illustra à plusieurs reprises lors de missions de destruction de mitrailleuses ennemies. Sa bravoure lui valu la Victoria Cross. Sa photo surmonte l’inscription rappelant en anglais ses faits d’armes. La stèle de Leslie William Andrew Rue du Faubourg de Lille (à proximité du n° 50) à 7784 Warneton
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La stèle de Leslie William Andrew. Photo © IPW
La stèle de Charles Sciascia En retrait de la chaussée de Lille, à proximité du Ravel, un monument placé au bout d’une allée de pierre commémore le sacrifice du sergent Charles Rangiwawahia Sciascia. Intégré dans le 1er Wellington Regiment de la New Zealand Division, cet homme, né en 1891 de père italien et de mère maori, perdit la vie le 31 juillet 1917 lors d’une mission de consolidation du front néozélandais établi à Basseville près de Warneton. Cette mission s’intégrait dans le cadre général de la préparation de la grande offensive britannique des Flandres visant à dégager certaines bases de la côte belge en proie aux pressions constantes de sous-marins allemands. Poursuivant cet objectif, la New Zealand Division reçut l’ordre de faire diversion pour détourner l’attention des Allemands du front principal et lança à deux reprises, le 27 et le 31 juillet, une 4. La province du Hainaut
Ploegsteert
offensive. La seconde fut victorieuse et les Allemands quittèrent Basseville non sans avoir gratifié l’unité du sergent Sciascia de tirs d’artillerie lourde. Le monument se compose d’une pierre verticale aux bords d’aspect brut où figure une inscription anglaise rappelant le sacrifice du défunt. Comme le précise un panneau didactique présent à proximité du monument, la hauteur du bloc de pierre et ses coins supérieurs arrondis évoquent respectivement la taille réelle du soldat, 1m71 ainsi que ses épaules portant le fardeau. Pour l’anecdote, avant de partir combattre aux Dardanelles sur la côte turque, en France, puis en Belgique, Charles Sciascia fut membre de la célèbre équipe néo-zealandaise de rugby, les All Black.
La stèle de Charles Sciascia. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
La stèle de Charles Sciascia Situé dans un cul-de-sac accessible depuis la chaussée de Lille (à la hauteur de Warneton industrie) à 7784 Warneton
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La plaque Winston Churchill à Ploegsteert Fixée sur la façade de l’hôtel de ville, une plaque rappelle le séjour à Ploegsteert de Winston Churchill. Elle fut inaugurée le 11 novembre 1991 en présence de son petit-fils. Après son échec du débarquement qu’il avait imaginé aux Dardanelles, Winston Churchill tombé en disgrâce, rejoint le front ouest. Du mois de janvier au mois de mai 1916, il prit la tête en qualité de lieutenantcolonel d’un bataillon écossais, le 6e Royal Scots Fusiliers, posté dans le bois de Ploegsteert. Son quartier général était basé à la Laurence Farm dont il ne reste actuellement aucun vestige. Après l’amalgame de son bataillon avec le 7e du même régiment, Churchill reprit ses activités parlementaires. Sculptée par un artiste local dans une pierre blanche, elle représente la silhouette de Winston Churchill pourvue de ses attributs caractéristiques, le costume, la canne, le chapeau et le cigare. Il se tient en surplomb d’une tranchée où se trouvent trois soldats fusil au poing. On aperçoit au-delà de la tranchée, un paysage d’où émerge une église en ruine. Il est évident que cette œuvre ne représente pas le Winston Churchill de la Grande Guerre, mais honore bien le héros et le libérateur de 1944.
La plaque Winston Churchill. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Hôtel de ville de Ploegsteert Place de la Rabecque à 7782 Ploegsteert 4. La province du Hainaut
Ploegsteert
La plaque du dessinateur Bruce Bairnsfather Sur la façade de la maison située au n° 12 du chemin du Mont de la Hutte se trouve une plaque commémorant le séjour du soldat britannique Bruce Bairnsfather pendant l’hiver 1914-1915. La maison d’origine fut complètement détruite pendant la guerre ; une construction plus récente la remplace. Bruce Bairnsfather est âgé de 26 ans quand il s’engage volontairement dans l’armée et rejoint le 1er Royal Warwickshire Regiment. Bien vite, il met à profit ses talents artistiques pour égayer le quotidien de ses compatriotes en réalisant de nombreux dessins humoristiques et caricatures. Blessé en avril 1915 lors de la seconde bataille d’Ypres, il est rapatrié en Angleterre où il publie une série de dessins intitulée Fragments of France comprenant une partie de sa production réalisée en Belgique. Sur base de son expérience militaire dans les tranchées de Ploegsteert, il crée alors un personnage caricatural, un soldat britannique bourru aux longues moustaches, Old Bill. Pourvu d’un humour typiquement anglais, ce personnage a connu un grand succès populaire.
La plaque hommage au dessinateur Bruce Bairnsfather. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
La plaque du dessinateur Bruce Bairnsfather Chemin du Mont de la Hutte, n°12 à 7782 Ploegsteert
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Les cratères de mines de Saint-Yvon De part et d’autre de la Riche Rue, deux traces topographiques témoignent de la violence de l’opération de la conquête de la crête de Messines, prélude à la bataille de Passendaele, orchestrée par le lieutenant-général Plumer. Dès décembre 1915 et février 1916, la 171e Australian Tunnelling Compagny entame le creusement des puits et galeries qui permettent d’atteindre les tranchées ennemies, Trenches 122 et 127 situées dans le secteur de Saint-Yvon. Sous chacune de ces Trenches, deux chambres left et right sont aménagées au bout des galeries et remplies d’explosifs. Trench 122 Left et Right reçoivent les charges respectives de 9 000 et 18 100 kg d’ammonal (deux tiers de T.N.T., deux sixièmes de nitrate d’ammonium et un sixième d’aluminium en poudre) et les Trench 127 Left et Right, celles de 16 300 et 22 600 kg. Ce sont ces quatre mines qui explosent les premières à l’aube du 7 juin 1917 laissant dans le paysage de profonds cratères. L’Ultimo Crater, situé à gauche de la Riche Rue en se dirigeant vers Warneton, est le résultat de l’explosion de la Trench 122 Left. D’un diamètre de près de 70 m au niveau du sol et d’une profondeur de 8,5 m, il est devenu aujourd’hui un étang. Le cratère de Factory Farm, partiellement comblé et situé en face de l’Ultimo Crater, est, quant à lui, la conséquence de l’explosion de la Trench 122 Right. La mine Right de la Trench 127 a donné naissance à Ash Crater situé chemin du Mont de la Hutte, tandis que la mine Left n’a laissé aucun vestige.
Vue d’un cratère de Saint-Yvon. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
Les cratères de Saint-Yvon Riche Rue à 7782 Ploegsteert 4. La province du Hainaut
Ploegsteert
Le monument aux morts de Warneton Situé sur la place de l’Abbaye, le monument aux morts de Warneton intrigue par sa singularité. En effet, d’inspiration Art déco, ce mémorial n’a pas l’allure classique de la plupart des monuments aux morts tels que ceux de Ploegsteert ou Comines qui présentent une statuaire de soldats en action accompagnée d’une représentation de la Patrie dans le cas de Comines.
Le monument aux morts de Warneton. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
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Chargé des valeurs patriotique et religieuse, le monument se compose d’un haut pilier massif décoré de cannelures rondes à listel et présentant dans sa partie basse deux bas-reliefs. Le premier situé à droite représente un groupe de soldats montant au front au son des clairons devancés par le roi Albert. L’inscription « La Fidélité » surmonte la scène. À gauche sous l’inscription « La Foi » figure un groupe de civils duquel se détache à l’avant-plan, une épouse, une mère et un enfant béni par le cardinal Mercier. À l’arrière, sur une pierre surmontée de la mention RIP et d’une grande croix, sont gravés les noms des victimes militaires (48) et des martyrs civils (13). La partie haute du monument porte les inscriptions « Le Roi, la loi, la liberté » et « À nos morts ». Des mains agrippent un long mât destiné à accueillir les drapeaux. Un casque posé sur une couronne termine la composition. À quelques mètres du monument se trouve un canon allemand de 77 mm ayant servi pendant la guerre. Le monument aux morts de Warneton Place de l’Abbaye à 7784 Warneton
À savoir
Les abris bétonnés britanniques
Vue d’un abri bétonné. FOCANT G. © SPW-Patrimoine
4. La province du Hainaut
Ploegsteert
Le visiteur attentif pourra repérer principalement dans le bois de Ploegsteert et au Mont de la Hutte plusieurs petites constructions en béton. Il s’agit d’abris construits par l’armée britannique à partir de 1915 et durant les quatre années de guerre. Leurs fonctions étaient diverses : postes de secours ou de mitrailleuse, abris de commandement, dépôts, centrales téléphoniques… Situés principalement dans des propriétés privées, ces ouvrages sont malheureusement peu accessibles au public.
Les catacombes du Mont de la Hutte Afin de protéger les soldats exposés aux bombardements, 200 mineurs issus de la seconde section de l’Australian Tunneling Company s’attèlent à partir du mois d’août 1916 au creusement de 18 galeries destinées à héberger 1 200 hommes. Ce vaste réseau de galeries souterraines dont la longueur atteint 830 m était pourvu de couchettes pour le repos des soldats, de zones réservées aux officiers, d’une cantine et d’un poste de premiers soins, le tout éclairé par une centrale électrique. Des accès étaient situés au nord et au sud de la colline dont un principal situé à proximité du lieu-dit Hyde Park Corner. Depuis les années 1920, ce site est inaccessible en raison de sa dangerosité.
À voir à Bruxelles
Le musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire Situé dans l’aile nord des Palais du Cinquantenaire, le musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire retrace à l’aide d’une impressionnante collection dix siècles d’histoire et de techniques militaires. En parcourant le vaste département consacré à la Première Guerre mondiale, le visiteur, amateur ou averti, pourra apprécier le grand intérêt et la variété des pièces exposées, souvent d’exception. Provenant des différentes armées impliquées sur le sol belge, les uniformes dont certains ayant appartenus à des personnalités telles que le roi Albert ou Guillaume II, les équipements, les armes, les masques à gaz, les documents d’archives ou iconographiques, les objets d’art dits de « tranchées », les instruments de musique militaire, le matériel médical et d’espionnage, sans oublier les impressionnantes pièces d’artillerie lourde témoignent admirablement de ce long conflit.
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Le musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire Parc du Cinquantenaire, n° 3 à 1000 Bruxelles Tél. : +32 (0) 2/737 78 33 Fax : +32 (0) 2/737 78 02 infocom@klm-mra.be www.museedelarmee.be Du mardi au vendredi de 9h à 17h Le week-end et vacances scolaires de 10h à 18h Fermé tous les lundis, le 1er janvier, le 1er mai, le 1er novembre, le 25 décembre et les jours d’élections Gratuit (pour la collection permanente)
4. La province du Hainaut
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Index des routes thématiques Le lecteur trouvera ci-dessous les lieux et monuments cités dans l’ouvrage organisés en fonction des routes thématiques dans l’ordre de leur apparition dans l’ouvrage.
La route des cimetières militaires Le cimetière de Labouxhe (Liège/Soumagne/Melen), le cimetière de Rabosée (Liège/Liège/Wandre), cimetière de Boncelles (Liège/Seraing), le cimetière du Gros-Hêtre (Liège/Seraing/Ougrée), le cimetière de Chaudfontaine (Liège/ Chaudfontaine), le cimetière de Robermont (Liège/Liège), le cimetière de l’Orée de la Forêt (Luxembourg/Tintigny/Rossignol), le cimetière du Plateau (Luxembourg/Tintigny/Rossignol), le cimetière du Radan (Luxembourg/Tintigny/Bellefontaine), le cimetière de Laclaireau (Luxembourg/Virton/Èthe), le cimetière de Bellevue (Luxembourg/Virton), le cimetière de Baranzy (Luxembourg/Musson/Baranzy), le cimetière de Malome (Luxembourg/Neufchâteau), l’ancien cimetière de Nolinfaing (Luxembourg/Neufchâteau), le cimetière de Maissin (Luxembourg/Paliseul), le cimetière de Bertrix (Luxembourg/Bertrix), le cimetière d’Anloy-Bruyère (Luxembourg/Libin/Anloy), le cimetière des fusillés (Namur/Andenne), le cimetière de Marchovelette (Namur/Fernelmont), le carré militaire du cimetière de Belgrade (Namur/Namur/Saint-Servais), le cimetière des fusillés (Namur/Sambreville/Tamines), le cimetière d’Auvelais (Namur/Sambreville), le cimetière de Belle-Motte (Namur/Fosses-la-Ville/Le Roux), le cimetière de Tarcienne (Namur/Philippeville), le cimetière français de Dinant (Namur/Dinant), le cimetière Saint-Symphorien (Hainaut/Mons/ Spiennes), le cimetière communal de Mons (Hainaut/Mons), le cimetière d’Hautrage (Hainaut/Saint-Ghislain), le cimetière communal de Cuesmes (Hainaut/Mons), le carré militaire du cimetière du Sud (Hainaut/Tournai), Prowse Military Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Toronto Avenue Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Ploegsteert Wood Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Rifle House Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Hyde Park Corner (Royal Berks) Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Berks Cemetery Extension (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Strand Military Cemetery (Hainaut/ Comines-Warneton/Ploegsteert), Calvaire Farm Military Cemetery (Hainaut/ Comines-Warneton/Ploegsteert), Gunners Farm Cemetery (Hainaut/CominesWarneton/Ploegsteert), Lancashire Cottage Cemetery (Hainaut/CominesWarneton/Ploegsteert), London Rifle Brigade Cemetery (Hainaut/CominesWarneton/Ploegsteert), Maple Leaf Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/ Ploegsteert), Motor Car Corner Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Mud Corner Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Plus Douve Farm Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Ration Farm Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Saint-Quentin Cabaret Military Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Tancrez Farm Military Cemetery ((Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Touquet Railway Crossing Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Underhill Farm Cemetery (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert).
Index des routes thématiques
Index des routes thématiques
La route des monuments aux morts et commémoratifs Le monument Fonck (Liège/Thimister-Clermont), le monument au fil électrique (Liège/Plombières/Sippenaeken), le monument aux fusillés de Labouxhe (Liège/Soumagne/Melen), le monument aux fusillés de Linsmeau (Brabant wallon/Hélécine), le monument aux héros du Sart-Tilman (Liège/Liège/ Angleur), les plaques de la ferme des peupliers (Liège/Liège/Angleur), le monument commémoratif de Loncin (Liège/Ans), le monument aux morts (Liège/Visé), la stèle aux deux gendarmes (Liège/Visé), le monument aux deux fantassins (Liège/Visé), le monument roi Albert (Liège/Visé), les plaques de la place du Vingt Août (Liège/Liège), le monument aux anciens étudiants morts de la faculté de Gembloux (Namur/Gembloux), le monument aux morts du cimetière de Robermont (Liège/Liège), les monuments commémoratifs du fort de la Chartreuse (Liège/Liège), les monuments de la citadelle (Liège/ Liège), la fontaine Saint-Barthélemy (Liège/Liège), le mémorial interallié (Liège/Liège/Cointe), le monument aux coloniaux (Luxembourg/Tintigny/Rossignol), la stèle Jules Cozier (Luxembourg/Tintigny/Rossignol), la pietà du Camp de la Misère (Luxembourg/Tintigny/Rossignol), la caveau des fusillés (Luxembourg/Tintigny/Rossignol), la croix des fusillés (Luxembourg/Arlon), les plaques de la place Léopold (Luxembourg/Arlon), le monument aux morts (Luxembourg/Tintigny), l’édicule du village d’Ansart (Luxembourg/Tintigny), le monument aux morts d’Èthe et Latour (Luxembourg/Virton/Èthe), le monument Latour (Luxembourg/Virton), le monument français d’Èthe (Luxembourg/ Virton), le monument aux morts de Musson (Luxembourg/Musson), le site de la Justice de Hamipré (Luxembourg/Neufchâteau), la grotte Notre-Dame de Lourdes (Luxembourg/Vaux-sur-Sûre), le monument aux Bretons et Vendéens (Luxembourg/Paliseul/Maissin), la croix du colonel Detrie (Luxembourg/Libin/ Ochamps), le monument aux morts de Seilles (Namur/Andenne), le buste du docteur Camus (Namur/Andenne), la plaque aux fusillés de la place des Tilleuls (Namur/Andenne), le monument de l’église Sainte-Begge (Namur/ Andenne), le monument au général Michel du Faing (Namur/Fernelmont/ Marchovelette), le monument provincial (Namur/Namur), le monument aux morts et l’enclos des fusillés (Namur/Sambreville/Tamines), le monument au caporal Pierre Lefeuvre (Namur/Sambreville/Tamines), le monument aux combattants (Namur/Sambreville/Tamines), le monument lieutenant Lemercier (Namur/Sambreville/Arsimont), le square des Zouaves (Namur/Fossesla-Ville/Le Roux), le monument au sous-lieutenant Georges Cotelle (Namur/ Fosses-la-Ville/Le Roux), le monument aux morts de Leffe (Namur/Dinant), le monument de l’hôtel de ville (Namur/Dinant), le bas-relief du mur Tschoffen (Namur/Dinant), le monument du mur Bourdon (Namur/Dinant), le monument de Neffe (Namur/Dinant), l’ossuaire de la citadelle (Namur/Dinant), la plaque du pont Charles de Gaulle (Namur/Dinant), le monument aux fusillés de Surice (Namur/Philippeville/Surice), le monument aux morts de Spontin (Namur/ Yvoir/Spontin), les plaques du porche de la caserne Trésignies (Hainaut/Charleroi), le monument des Chasseurs à Pied (Hainaut/Charleroi), le monument 212 . 213
au pigeon-soldat (Hainaut/Charleroi), le monument Yvonne Vieslet (Hainaut/ Charleroi/Marchienne-au-Pont), le monument Yvonne Vieslet (Hainaut/Charleroi/Monceau-sur-Sambre), le tambour du square de la Gare de Charleroi (Hainaut/Charleroi), les monuments du carrefour de la Bascule (Hainaut/ Mons), les plaques du porche de l’hôtel de ville (Hainaut/Mons), la plaque aux soldats et officiers de la 4e Royal Fusiliers (Hainaut/Mons/Nimy), la borne du 1er coup de feu de la bataille de Mons (Hainaut/Soignies/Casteau), la plaque de la gare d’Obourg (Hainaut/Mons), le monument aux Vendéens (Hainaut/ Tournai), le monument du faubourg Morel (Hainaut/Tournai), le monument aux morts (Hainaut/Tournai), le monument Gabrielle Petit (Hainaut/Tournai), le Mémorial britannique (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), la croix de la trêve de Noël (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), la stèle de Leslie William Andrew (Hainaut/Comines-Warneton/Warneton), la stèle de Charles Sciascia (Hainaut/Comines-Warneton/Warneton), la plaque Winston Churchill (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), la plaque du dessinateur Bruce Bairnsfather (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), le monument aux morts de Warneton (Hainaut/Comines-Warneton/Warneton),
La route des musées et centres d’interprétation traitant de la Première Guerre mondiale Le centre d’interprétation touristique du fort de Boncelles (Liège/Seraing), le musée régional d’archéologie et d’histoire de Visé (Liège/Visé), le musée du régiment 12e de Ligne Prince Léopold/13e de Ligne (Liège/Spa), le musée BailletLatour (Luxembourg/Virton/Latour), le musée du Génie (Namur/Namur/ Jambes), l’« espace 14 » de la citadelle de Dinant (Namur/Dinant), le musée des Chasseurs à Pied (Hainaut/Charleroi), le Mons Memorial Museum (Hainaut/Mons), le musée d’Histoire militaire (Hainaut/Tournai), Plugstreet 1418 experience (Hainaut/Comines-Warneton/Ploegsteert), Blockhaus Pionier (Hainaut/Comines-Warneton/Comines), le musée archéologique de la Société d’Histoire de Comines-Warneton (Hainaut/Comines-Warneton/Warneton), le musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire (Bruxelles-Capitale/Bruxelles).
La route des forts visitables Le fort de Lantin (Liège/Jupelle), le fort de Loncin (Liège/Ans), le fort de Barchon (Liège/Blegny), le fort de Flémalle (Liège/Flémalle), le fort d’Embourg (Liège/Chaudfontaine), le fort de Hollogne (Liège/Grâce-Hollogne), le fort de Pontisse (Liège/Herstal), le fort de Chaudfontaine (Liège/Chaudfontaine), le fort d’Émines (Namur/La Bruyère). À noter que ce dernier est ouvert seulement de manière exceptionnelle.
Index des routes thématiques
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Glossaire Allégorie : représentation, expression d’une idée par une figure dotée d’attributs symboliques Armée : l’armée, c’est à dire l’ensemble des forces militaires d’un État, est à distinguer de l’Armée, grande unité tactique organisée en plusieurs Corps. La petite taille de l’armée belge ne lui a pas permis de s’organiser, en 19141918, en Armées et en Corps. Chez les Britanniques, le Corps expéditionnaire (B.E.F. : British Expeditionary Force) désigne l’ensemble des forces envoyées sur le continent ; il était organisé en deux Corps (+ un Corps de Cavalerie) devenus, par suite de l’accroissement de leurs effectifs, une Armée à la Noël 1914. Les différentes composantes d’un Corps d’Armée, par ordre décroissant, sont : La division en principe commandée par un lieutenant-général (Belgique), un général de division (France) ou un major-général (Royaume-Uni), regroupant de deux (France et Allemagne) à trois (Royaume-Uni) voire quatre (Belgique) brigades. Ses effectifs varient ainsi en fonction des pays : 16 000 chez les Français, 16 500 à 17 000 chez les Allemands, 16 à 24 000 chez les Belges, 19 000 chez les Britanniques. La brigade en principe commandée par un général (Belgique), un général de brigade (France) ou un brigadier-général (Royaume-Uni), regroupant deux régiments d’infanterie dans les armées continentales (France, Allemagne et Belgique), quatre puis trois bataillons d’infanterie dans l’armée britannique. L’armée belge utilise la notion particulière de brigade mixte, résultant du dédoublement tout récent en 1914 de chacun de ses régiments d’infanterie (dits de Ligne) après l’instauration du service militaire obligatoire. Le régiment en principe commandé par un colonel (dans toutes les armées continentales), organisé en trois bataillons. Ses effectifs varient de 3 à 3 400 hommes. Chez les Britanniques, le régiment n’a aucune signification opérationnelle, ne désignant que la région de son recrutement (King’s Liverpool Regiment, Lancashire Fusiliers, etc.). Le bataillon en principe commandé par un major (Belgique), un chef de bataillon ou commandant (France), un lieutenant-colonel (Royaume-Uni), organisé en quatre compagnies. Ses effectifs sont d’environ un millier d’hommes. La compagnie, unité élémentaire en principe commandée par un capitainecommandant (Belgique) ou un capitaine (France et Royaume-Uni). Ses effectifs varient de 200 à 240 hommes. Chaque Corps d’Armée et division comprend en outre un certain nombre d’unités organiques d’artillerie, de génie et de cavalerie. Glossaire
Glossaire
Bas-relief : sculpture formant une faible saillie sur le fond auquel elle adhère. Si la saillie atteint la moitié de l’épaisseur du sujet, l’ouvrage est en demi-relief. Lorsque la saillie égale l’épaisseur du sujet, l’ouvrage est en haut-relief. Bossage : saillie d’un élément sur le parement de la maçonnerie. Bossages en boule : bossage dont le parement est taillé en demi-sphère ou en bosse arrondie plus ou moins proche de la demi-sphère. Casemate : abri enterré, protégé contre les obus, les bombes. Chapiteau : élément décoré et sculpté placé au sommet d’une colonne ou d’un pilastre. Écoinçon : surface comprise entre la montée d’un arc et son encadrement. Entablement : couronnement horizontal d’une ordonnance d’architecture. Entrelacs : ornement de lignes et d’arcs tressés ; le terme s’emploie en architecture et dans le domaine des arts décoratifs et de l’artisanat d’art. Fronton : élément maçonné, souvent triangulaire, couronnant une baie, un avant-corps, une façade. Obusier : canon court pouvant exécuter un tir courbe. Oculus : jour dont le tracé est en cercle, un ovale ou un polygone tendant vers le cercle, ménagé dans un mur ou un couvrement. Refend : canal taillé dans la pierre accusant ou simulant le tracé des joints d’un appareil.
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Index des localités citées Les toponymes cités dans l’Itinéraire sont classés par ordre alphabétique. Lorsqu’il s’agit d’une localité belge sont successivement mentionnés entre parenthèses la province, puis la commune actuelle. Pour les localités étrangères sont successivement indiqués entre parenthèses l’État concerné, puis la subdivision administrative spécifique, à savoir le Land pour l’Allemagne, le département pour la France et le comté pour le Royaume-Uni. Les numéros renvoient aux pages. Pour une même page, il peut y avoir plusieurs occurrences du même mot. Aiseau-Presles (Hainaut, Aiseau-Presles) 136 Aisne (France, rivière) 7,9,186 Aix-la-Chapelle (Aachen ; Allemagne, Rhénanie-du-Nord-Westphalie) 15 Alsace (France, région) 9 Allemagne (État d’Europe occidentale) 5,8,9,37,66,68,69,78,140,145,154,158 Amiens (France, Somme) 9 Andenne (Namur, Andenne) 111,112,113,114,115,117 Andoy (Namur, Namur) 118 Angleterre (Royaume-Uni) 5,165,204 Angleur (Liège, Liège) 22 Anloy (Luxembourg, Libin) 84,100,106,107 Anvers (Antwerpen ; Anvers, Anvers) 6,7,23,154 Ans (Liège, Ans) 28,29 Ansart (Luxembourg, Tintigny) 82,83 Ardennes (Europe occidentale, région naturelle) 6,107 Argenteau (Liège, Visé) 54 Argonne (France, région naturelle) 9 Arlon (Luxembourg, Arlon) 78,79,80 Arsimont (Namur, Sambreville) 111,127,134,137 Artois (France, région naturelle) 8 Atlas (Liège, Liège, pont) 54,55 Autriche (État d’Europe centrale) 63 Autriche-Hongrie (ancien État d’Europe centrale) 5,38,60 Auvelais (Namur, Sambreville) 111,134,135 Balkans (Europe du sud-ouest, région naturelle) 5 Baranzy (Luxembourg, Musson) 85,94,95 Barchon (Liège, Blegny) 19,23,24,30,31 Basse-Meuse (Belgique, région naturelle au nord de Liège) 41 Basseville (Hainaut, Comines-Warneton) 201,202 Index des localités citées
Index des localités citées
Battice (Liège, Herve) 15 Belgique (État d’Europe occidentale) 5,9,13,19,26,27,47,60,63,67,117,118, 134,136,164,165,182,198,202,204 Belgrade (Namur, Namur) 126 Bellefontaine (Luxembourg, Tintigny) 80,81 Belle-Motte (Namur, Fosses-la-Ville, cimetière de) 136,138 Bellevue (Luxembourg, Virton, cimetière de) 87,88 Bellewaerde (Flandre occidentale, Ypres, crête de) 171 Bertrix (Luxembourg, Bertrix) 71,103,104,105,107 Bleid (Luxembourg, Virton) 85,95 Boncelles (Liège, Seraing) 20,21,22,23,24,35,36 Bouffioulx (Hainaut, Châtelet) 127 Bouillon (Luxembourg, Bouillon) 100 Bouvignes (Namur, Dinant) 140,150 Brabant wallon (Belgique, province du) 3,18,165 Bressoux (Liège, Liège) 26 Brest-Litovsk (Biélorussie, traité de) 8,88 Breuvanne (Luxembourg, Tintigny) 72,79 Bruxelles (Bruxelles-Capitale) 60,108,177,182,208,209 Buckingham (Grande-Bretagne, comté de) 189 Canada (État d’Amérique du Nord) 174 Cambrai (France, Nord-Pas-de-Calais) 9 Camp de la Misère (Luxembourg, Tintigny) 77,78 Cadzand (Pays-Bas, Zélande) 14 Casteau (Hainaut, Soignies) 175 Centre (Hainaut, canal du) 161 Champagne (France, région) 8,9 Charleroi (Hainaut, Charleroi) 6,21,121,127,134,138,153,154,156,158,160, 161 Charles de Gaulle (Namur, Dinant, pont) 149 Chartreuse (Liège, Liège) 11,47,48,49,50,53,54,81 Châtelet (Hainaut, Châtelet) 127 Chaudfontaine (Liège, Chaudfontaine) 32,34,35 Chemin des Dames (France, Picardie) 8,9 Ciply (Hainaut, Mons) 161 Cliche de Bois (Namur, Dinant) 140,141 218 . 219
Cognelée (Namur, Namur) 118,119 Cointe (Liège, Liège) 11,56 Comines (Hainaut, Comines-Warneton) 8,186,193,196,206 Comines-Warneton (Hainaut, Comines-Warneton) 7,8,9,186,193,197 Compiègne (France, Oise) 9 Coronmeuse (Liège, Liège) 54 Cuesmes (Hainaut, Mons) 170 Dardanelles (Turquie, bataille des) 202,203 Dave (Namur, Namur) 118,119 Daverdisse (Luxembourg, Daverdisse) 71,105,109 Devant-Bouvignes (Namur, Dinant) 140 Devant-le-Pont (Liège, Visé) 37 Dinant (Namur, Dinant) 3,6,111,125,127,140,141,142,143,144,145,146,147, 149 Dixmude (Diksmuide ; Flandre occidentale, Dixmude) 7 Douai (France, Nord-Pas-de-Calais) 174 Douaumont (France, Meuse) 125,136 Doullens (France, Somme) 9 Douve (France, rivière) 198 Embourg (Liège, Chaudfontaine) 20,30,32 Émines (Namur, La Bruyère) 24,118,119 Escaut (Europe occidentale, fleuve) 177,184 Espagne (État d’Europe occidentale) 58,60 Esplechin (Hainaut, Tournai) 177 Estaires (France, Nord-Pas-de-Calais) 198 Étalle (Luxembourg, Étalle) 87 États-Unis (État d’Amérique du Nord) 60 Èthe (Luxembourg, Virton) 85,86,87,88,91,92,93 Eupen (Liège, Eupen) 9 Évegnée (Liège, Soumagne) 24,36 Falisolle (Namur, Sambreville) 127 Fernelmont (Namur, Fernelmont) 121 Flandres (Europe occidentale, région naturelle) 8,9,186,201 Flémalle (Liège, Flémalle) 23,30,31 Fléron (Liège, Fléron) 15,23,24,33,36 Fontenay-le-Comte (France, Vendée) 179 Index des localités citées
Index des localités citées
Fosses-la-Ville (Namur, Fosses-la-Ville) 127,134,136,139 Frameries (Hainaut, Frameries) 161 France (État d’Europe occidentale) 5,8,27,53,58,67,134,165,186,202 Froidmont (Hainaut, Tournai) 177 Furnes (Veurne ; Flandre occidentale, Furnes) 198 Gaume (Belgique, région naturelle) 89,90 Gascogne (France, ancienne province) 107 Gembloux (Namur, Gembloux) 44 Gette (Belgique, rivière) 6 Goméry (Luxembourg, Virton) 93 Grâce-Hollogne (Liège, Grâce-Hollogne) 33 Grèce (État d’Europe méridionale) 52,61,67 Gros-Hêtre (Liège, Seraing, cimetière du) 22 Hainaut (Belgique, province du) 3,153,165 Hamipré (Luxembourg, Neufchâteau) 98 Hastière-par-delà (Namur, Hastière) 150 Hautrage (Hainaut, Saint-Ghislain) 170 Henri-Chapelle (Liège, Welkenraedt) 13 Herstal (Liège, Herstal) 34 Herve (Liège, Herve) 15,16 Hollogne (Liège, Grâce-Hollogne) 24,30,33 Hutte (Hainaut, Comines-Warneton, mont de la) 200,204,205,208 Huy (Liège, Huy) 52 Italie (État d’Europe méridionale) 5,60,67 Jambes (Namur, Namur) 124,125 Jamoigne (Luxembourg, Chiny) 97 Japon (État d’Extrême-Orient) 67 Jupille (Liège, Liège) 24 Kemmel (Flandre occidentale, Kemmel, mont) 9 Kinkempois (Liège, Liège) 22 Labouxhe (Liège, Soumagne) 15,16,17 Laclaireau (Luxembourg, Virton, cimetière de) 87,88 Lantin (Liège, Juprelle) 24,25,26,30 La Roche-sur-Yon (France, Vendée) 179 Latour (Luxembourg, Virton) 85,86,89,90,91 Leffe (Namur, Dinant) 140,141 220 . 221
Le Petit Crepin (Hainaut, Bernissart) 161 Le Roux (Namur, Fosses-la-Ville) 111,134,136,138,139 Le Tréhou (France, Finistère) 101 Les Fosses (Namur, Philippeville) 151 Libin (Luxembourg, Libin) 71,105,106,107 Liège (Liège) 7,11,13,15,23,29,30,37,44,45,48,49,50,51,52,54,56,59,60,63, 65,67,69,81,118,119 Liège (Belgique, province de) 3,11,37,165 Liers (Liège, Herstal) 36 Lille (France, Nord-Pas-de-Calais) 165,186 Linsmeau (Brabant wallon, Hélécine) 18 Lixhe (Liège, Visé) 40 Loncin (Liège, Ans) 23,26,27,28,29,30,33,41,120 Londres (London ; Royaume-Uni, Londres) 181,186 Loos (France, Nord-Pas-de-Calais) 166 Lorraine (France, région) 9 Luchy (Luxembourg, Bertrix) 103 Luxembourg (Belgique, province du) 3,71,80,84,85,108,165 Lys (Europe occidentale, rivière) 9 Maastricht (Pays-Bas, Limbourg) 54 Maissin (Luxembourg, Paliseul) 100,101,102,103 Maizeret (Namur, Andenne) 118,119 Malmedy (Luxembourg, Malmedy) 9 Malome (Luxembourg, Neufchâteau, cimetière de) 97,98 Malonne (Namur, Namur) 118,119 Marche-en-Famenne (Luxembourg, Marche-en-Famenne) 84 Marche-les-Dames (Namur, Namur) 41 Marchienne-au-Pont (Hainaut, Charleroi) 127,158 Marchovelette (Namur, Fernelmont) 110,118,119,120,121 Marne (France, rivière) 7,9,186 Matz (France, rivière) 9 Maubeuge (France, Nord-Pas-de-Calais) 177,182 Melen (Liège, Soumagne) 15,16,17 Mer du Nord (Europe occidentale) 7,186 Messines (Mesen ; Flandre occidentale, Ypres) 8,186,187,188,189,191,194, 195,205 Index des localités citées
Index des localités citées
Meuse (Europe occidentale, fleuve) 6,21,33,40,41,112,113,125,127,140,150, 151 Micheroux (Liège, Soumagne) 15 Monceau-sur-Sambre (Hainaut, Charleroi) 158,160 Monfalcone (Italie, Frioul-Vénétie julienne) 60 Montauban (France, Tarn-et-Garonne) 107 Mons (Hainaut, Mons) 6,153,161,162,163,164,169,170,171,173,174,175, 176,177 Moresnet (Liège, Plombières) 15 Mortier (Liège, Blegny) 33 Musson (Luxembourg, Musson) 71,85,94,95,96 Mussy-la-Ville (Luxembourg, Musson) 94 Namur (Namur, Namur) 7,23,111,112,118,121,122,125,127,171 Namur (Belgique, province de) 3,111,122,154,165 Neffe (Namur, Dinant) 145 Neufchâteau (Luxembourg, Neufchâteau) 71,72,73,78,97,98,99 Nieuport (Nieuwpoort ; Flandre occidentale, Nieuport) 186 Nimy (Hainaut, Mons)161,162,175 Nolinfaing (Luxembourg, Neufchâteau) 98,99 Obourg (Hainaut, Mons) 161,175 Ochamps (Luxembourg, Libin) 103,104,105,106 Orée de la Forêt (Luxembourg, Tintigny, cimetière de l’) 72,73,74,76,77 Ougrée (Liège, Seraing) 20,22 Paliseul (Luxembourg, Paliseul) 71,100,102,103 Paris (France, Paris) 5,7,9,39,127 Passchendaele (Flandre occidentale, Zonnebeke) 8 Pâturages (Hainaut, Colfontaine) 161 Pays-Bas (État d’Europe occidentale) 13,37,54,67,181 Philippeville (Namur, Philippeville) 151 Picardie (France, région) 8 Plateau (Luxembourg, Tintigny, cimetière du) 72,73,74 Ploegsteert (Hainaut, Comines-Warneton) 8,153,186,187,188,189,190,191, 192,194,195,199,200,203,204,205,206 Ploegsteert (Hainaut, Comines-Warneton, bois de) 191,208 Pologne (État d’Europe orientale) 58,63 Pontisse (Liège, Herstal) 19,23,30,33,34 Porcheresse (Luxembourg, Daverdisse) 108,109 222 . 223
Portugal (État d’Europe méridionale) 67 Prusse (Allemagne, ancien royaume d’) 63 Quercy (France, ancienne province) 107 Rabosée (Liège, Liège) 19,20 Radan (Luxembourg, Virton, cimetière du) 80,81 Retinne (Liège, Fléron) 15 Rivages (Namur, Dinant, quartier des) 144 Robermont (Liège, Liège) 11,45,46,47 Romedenne (Namur, Philippeville) 151 Roumanie (État d’Europe du sud-ouest) 58,67 Roselies (Hainaut, Aiseau-Presles) 127 Rossignol (Luxembourg, Tintigny) 72,73,74,76,78,79,80,84,97 Royaume-Uni (État d’Europe occidentale) 5,161,198 Russie (État d’Europe orientale) 5,8,63,88 Sables-d’Olonne (France, Vendée) 179 Sambre (Europe occidentale, rivière) 6,127,134,136,137,160 Sambreville (Namur, Sambreville) 134, 135,137 Saint-Brice (Hainaut, Tournai, quartier) 177,181 Saint-Hadelin (Liège, Olne) 15 Saint-Héribert (Namur, Namur) 118,119 Saint-Jean (Liège, Liège, bois de) 20,21 Saint-Julien (Flandre occidentale, Langemark-Poelkapelle) 171 Saint-Servais (Namur, Namur) 126 Saint-Symphorien (Hainaut, Mons) 162,163,164,168 Saint-Vincent (Hainaut, Tintigny) 79 Saint-Vith (Liège, Saint-Vith) 9 Saint-Yvon (Hainaut, Comines-Warneton, hameau) 187,205 Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) 5,9 Sars-la-Bruyère (Hainaut, Frameries) 171 Sart-Tilman (Liège, Liège) 20,21,22,156 Schaerbeek (Bruxelles-Capitale, Schaerbeek) 182 Schoppach (Luxembourg, Arlon, pont de) 79 Sclessin (Liège, Liège) 21 Seilles (Namur, Andenne) 112,113 Semois (Europe occidentale, rivière) 72 Serbie (État d’Europe centrale) 5,61 Index des localités citées
Index des localités citées
Siegen (Allemagne, Rhénanie-du-Nord-Westphalie) 154 Sippenaeken (Liège, Plombières) 13,14 Soignies (Hainaut, Soignies) 175 Somme (France, fleuve) 8,56,187 Somme (France, département de la) 171 Soumagne (Liège, Soumagne) 15,17 Souvré (Liège, Visé) 37 Spa (Liège, Spa) 11,66,67,68,69 Spiennes (Hainaut, Mons) 164 Spontin (Namur, Yvoir) 151 Suarlée (Namur, Namur) 118 Surice (Namur, Philippeville) 150,151 Tamines (Namur, Sambreville) 111,127,128,129,130,131,132,154 Tarcienne (Namur, Walcourt) 139 Thimister (Liège, Thimister-Clermont) 13 Thimister-Clermont (Liège, Thimister-Clermont) 12 Thuin (Hainaut, Thuin) 127 Tintigny (Luxembourg, Tintigny) 47,71,72,74,77,78,79,81,82,83,84 Tirlemont (Tienen ; Brabant flamand, Tirlemont) 18 Tongres (Tongeren ; Limbourg, Tongres) 15 Tournai (Hainaut, Tournai) 153,169,177,179,180,181,182,183,184,185 Transinne (Luxembourg, Libin) 100 Transylvanie (Roumanie, région) 58 Vaals (Pays-Bas, Limbourg) 14 Vaux-sur-Sûre (Luxembourg, Vaux-sur-Sûre) 99 Vendée (France, département de) 177,178,179 Verdun (France, Meuse) 7,8,54,88,125,136 Versailles (France, Yvelines) 9 Verviers (Liège, Verviers) 13 Vesle (France, rivière) 9 Villers-Saint-Ghislain (Hainaut, Mons) 171 Virton (Luxembourg, Virton) 71,85,86,87,88,93 Visé (Liège, Visé) 11,15,37,38,39,40,41,42 Vittorio Veneto (Italie, Vénétie) 60 Wallonie (Belgique, région) 3,8,165 Wandre (Liège, Liège) 20 224 . 225
Warneton (Hainaut, Comines-Warneton) 186,187,197,200,201,202,205,206, 207 Waulsort (Namur, Hastière) 150 Westhoek (Europe occidentale, région naturelle) 186 Willebroek (Bruxelles-Capitale, canal de) 20,154 Willemeau (Hainaut, Tournai) 177 Woëvre (France, région) 88 Wolverton (Grande-Bretagne, comté de Buckingham) 189,190 Wulverghem (Flandre occidentale, Heuvelland) 200 Yougoslavie (ancien État d’Europe centrale) 67 Ypres (Flandre occidentale, Ypres) 8,9,171,182,186,187 Yser (Europe occidentale, fleuve) 7 Zeebruges (Zeebrugge ; Flandre-Occidentale, Bruges) 36
Index des localités citées
226 . 227
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Orientation bibliographique
Sitographie
www.bel-memorial.org www.cwgc.org www.horizon14-18.eu www.ftlb.be
228 . 229
Table des matières Suivez la route..............................................................................
3
La Première Guerre mondiale .......................................................
5
La province de Liège .............................................................. Les premiers chocs ......................................................... La Position fortifiée de Liège........................................... Visé ................................................................................ La place du Vingt Août à Liège ....................................... Le carré militaire du cimetière de Robermont ................. Le fort de la Chartreuse .................................................. La fontaine de la place Saint-Barthélemy à Liège .......... Le Mémorial interallié de Cointe ..................................... Spa .................................................................................
10 12 23 37 43 45 47 53 56 66
La province du Luxembourg .................................................. Tintigny .......................................................................... Virton.............................................................................. Musson ........................................................................... Neufchâteau ................................................................... Paliseul et Bertrix ........................................................... Libin et Daverdisse .........................................................
70 72 85 94 97 100 105
La province de Namur ............................................................ Andenne ......................................................................... Namur et sa Position fortifiée ........................................ Tamines .......................................................................... Auvelais, Le Roux, Arsimont............................................ Dinant ............................................................................
110 112 118 127 134 140
La province du Hainaut .......................................................... Charleroi......................................................................... Mons............................................................................... Tournai ........................................................................... Ploegsteert .....................................................................
152 154 161 177 186
Index des routes thématiques ......................................................
211
Glossaire ......................................................................................
215
Index des localités citées .............................................................
217
Orientation bibliographique .........................................................
227
Table des matières .......................................................................
229
Table des pictogrammes ..............................................................
C3
Table des matières