WAS Magazine 04 / We Are Strasbourg

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We Are Strasbourg


Beauté

P u b l i c i t é

E d i t o r i a l

Design graphique : E. Rocchi

Mode

www.zenithmodels.com www.zenithmodels.com

A G E N C E D E M A N N E Q U I N S I N T E R N AT I O N A L E COMÉDIENS DE PUBLICITÉ HOMME - FEMME - ENFA N T

TEL : 03 88 56 20 40 - FAX : 03 88 56 38 39 - 20 rue Sainte Madeleine 67000 Strasbourg info@zenithmodels.com - www.zenithmodels.com


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DIFFUSION L’équipe WAS et quelques bras supplémentaires

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MODELES Nolwenn Arwani, Alice Brand, Ludovic Dollé, Jakkreewan Saimongkorn, Léa Zamolo

CRÉDIT COUVERTURE Studio 923a qui remercie Morgane Degrelle pour l’idée

Ce bimestriel est édité par : Untamed’Press 10, Place Saint-Étienne - 67000 Strasbourg SARL au captital de 2 000 euros

info@wasmagazine.eu +33 (0)9 530 449 29 91B, Route des Romains - 67200 Strasbourg

Impression : Tezida Print 10, Rue Viskyar Plania - 1407 Sofia - Bulgarie Dépôt légal : Septembre 2012 / Exemplaires : 9 000 / SIRET : 533 89266700023 / ISSN : 2119-7520

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SOMMAIRE

SOMMAIRE

20

STRASBOURG BY WAS

RENCONTRES

Anthony Bonhomme, NCI, Adrià Fruitos, Jewly …

56 WAS THAT ? Les 7 vies du chat, Elle & Lui, Les jeux de mots WASeux …

32

CULTURE

Littérature Musique Art …

92

108 We Are Strasbourg / 008

Les coins insolites de Strasbourg vus par WAS

MODE Street Golf Story, Mon shopping spécial rentrée, Marie-Antoinette


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ÉDITO

04 04 04 04 04 04 04 04 04 04 04 septembre - octobre 2012

À VOS CAHIERS !

Une rentrée de plus à l’horizon, moment difficile. Adieu crépuscules chaleureux, transats et cocktails... Au revoir, vêtements légers, insouciance du lendemain, nuits blanches... On disait dans WAS #00 que la rentrée était un moment difficile, certes, mais en ce septembre 2012, WAS a le sourire ; fête sa deuxième rentrée, déjà 1 an de culture, rencontres, musique et livres, mode et insolites. 1 an d’échanges avec les lecteurs, de soirées déchaînées, de crises de nerfs et de nuits blanches. WAS fête son premier anniversaire, et a déjà bien grandi ! Pour cette nouvelle année, quelques changements, beaucoup d’évolutions, le tout à découvrir dans votre format habituel. Adeptes et lecteurs de WAS, soutiens et partenaires, merci ! WAS démarre cette rentrée en force. Bonne lecture et si vous n’en avez pas assez, retrouvez plus d’actu et d’infos sur WAS Webzine.

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Billetterie

ENVIE DE SORTIR ? LA FNAC VOUS INSPIRE

À LA LAITERIE / STRASBOURG

L’OSOSPHÈRE

LES NUITS ÉLECTRONIQUES L E

2 8

S E P T E M B R E

L E

2 9

À PARTIR DE 23H30

ÉLECTRO ALL OVER

DUBSTEP DRUM’N’BASS HIP-HOP

SebastiAn

+ GESAFFELSTEIN + BRODINSKI + CLUB CHEVAL + FRITZ KALKBRENNER + NAIVE NEW BEATERS + KAS PRODUCT + NATHAN FAKE + LA FEMME + TOTAL WARR + KATE WAX L E

2 9

S E P T E M B R E

PART #3

PART #1

S E P T E M B R E

PART #2 HIP HOP FUNKY VS RAP DOWN TEMPO CROSSOVER

DE LA SOUL’s Plug 1 & Plug 2 présentent

FIRST SERVE + EPIC RAIN

NOISIA + GEMINI + FLUX PAVILION + DOPE D.O.D. + ROCKWELL + THE UNIK + B EATAU C UE L E

6

O C T O B R E

PART #4 ÉLECTRO HOUSE TECHNO NEW RAVE

«KOMPAKT All Night Long»

MICHAEL MAYER + WHOMADEWHO + SASCHIENNE + TERRANOVA + JENNIFER CARDINI + COMA + DENIS STOCKHAUSEN

EXTRAIT DE LA PROGRAMMATION MER 10 OCT

AU CLUB

MER 7 NOV

GRANDE SALLE

BELLERUCHE

SKIP THE USE

JEU 11 OCT

SAM 10 NOV

TURNTABLE SOUL MUSIC

BOMBE ÉLEC TRO ROCK

AU CLUB

A PLACE TO BURY STRANGERS SHOEGA ZING NOISE ROCK FRÉNÉ TIK

SAM 13 OCT

GRANDE SALLE

tindersticks POP ÉLÉGANTE

MER 17 OCT

AU CLUB

WAVE MACHINES INDIE SYNTH POP ROCK

AU CLUB

THE HUNDRED IN THE HANDS

ROCK FR ANÇ AIS

VEN 16 NOV

GRANDE SALLE

WAX TAILOR

& THE DUSTY RAINBOW EXPERIENCE TRIP-HOP & HIP-HOP CINÉMATIQUE

SAM 24 NOV

GRANDE SALLE

CALEXICO

INDIE FOLK A MERIC ANA TUCSON ROCK

JEU 25 OCT

GRANDE SALLE

RAGGASONIC

EN SOUND SYSTEM

+ BROUSSAÏ + NATTY JEAN R AGGA REGGAE HIP-HOP

ÉLEC TRO POP GOTH

SAM 1 DÉC AU CLUB

LIARS

DESTROY ROCK RE VIVAL DANCE

GRANDE SALLE

SOIRÉE SPLASH EXPORTED #5 AVEC

DOCTOR P + EPTIC +... DUBSTEP DRUM’N’BASS ÉLEC TRO

VEN 2 NOV

EIFFEL

JEU 29 NOV

VEN 19 OCT

SAM 27 OCT

GRANDE SALLE

GRANDE SALLE

GRANDE SALLE

SOIRÉE CABARET FREAKS #2 AVEC

TOXIC AVENGER

+ LE CATCHEUR, LA PUTE ET LE DEALER + MR. MAGNETIX

+ MAGIE & PERFORMANCES

ÉLEC TRO DÉGUISE PART Y

VEN 7 DÉC

STUPEFLIP

GRANDE SALLE NOUVEAU SPECTACLE

ÉLEC TRO HIP-HOP PUNK

GRANDE SALLE TOTALLY ENORMOUS SAM 8 DÉC EXTINCT DINOSAURS KLUB DES LOOSERS ÉLEC TRO POP DANCEFLOOR R AP INDÉ

SAM 3 NOV

GRANDE SALLE

MAR 11 DÉC

GRANDE SALLE

ANIMAL COLLECTIVE JULIAN MARLEY POP 3D

REGGAE ROOTS

011 / We Are Strasbourg Réservez vos billets en magasin, sur votre mobile et sur fnac.com


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We Are Strasbourg / 012

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Crédit photo : ©Alex Mahieu

DeBonneville-Orlandini

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ÉCOUTEZ MANU DANS LE 6/9 ET DOUBLEZ VOTRE SALAIRE* * Jeu ouvert jusqu’au 6 juillet 2012 inclus. Participation réservée aux personnes salariées, dont le salaire net mensuel pour le mois précédant la participation, est inférieur ou égal à 2.000 euros maximum. Le gagnant remporte une somme égale à une fois le montant du salaire net du mois précédant sa participation ( montant figurant dans la rubrique «net à payer» du bulletin de paie du mois précédant sa dernière inscription au jeu sur le site www.nrj.fr), dans la limite de 2.000 euros maximum. Règlement complet et inscription sur le site www.nrj.fr. Règlement déposé chez SCP Stéphane EMERY, Thierry LUCIANI, Jacques ALLIEL, huissiers de justice associés, 11 bis rue de Milan 75009 Paris


SÉLECTION / Vu sur le net

Vu sur le net Koogle Hop la ! On vous parlait récemment des révolutions mises en place par l’OLCA (Office pour la Langue et la Culture d’Alsace) en vous présentant l’application iYo réalisée par Amopix. Poursuivons avec la plateforme Koogle. www.koogel.fr Ce moteur de recherche est proposé par les sociétés «Abondance» et « Brioude Internet». Ce sont Frank et Olivier, deux amis, qui ont permis sa réalisation. Basé sur les résultats de Google, le moteur de recherche centralise tout vers l’Alsace, et fonctionne particulièrement bien si vous cherchez des bars, hôtels ou restaurants. Le meilleur moyen d’en profiter, c’est de le tester ! Jetzt Geht’s Los elsassich ! www.koogel.fr

Voici la communauté d’apprentissage pour les standards du web ! Vous n’avez rien d’un geek, vous savez tout juste commenter une image sur facebook ou créer une boîte mail, pas de panique. Grâce au site www.alsacreations.com vous pourrez tout apprendre. Fourni en tutos, astuces et avec des quizz, vous pourrez évoluer tout en vous divertissant. Un véritable outil comprenant aussi un forum pour crier au secours et même une rubrique consacrée à l’emploi avec des offres concernant le monde du web. Utile pour les étudiants à la recherche d’un stage ou d’un boulot. www.alsacreations.com

« Rêveries du promeneur solitaire » Au fil de vos balades au parc de l’Orangerie, vous avez peut-être déjà pu apercevoir un curieux petit chalet à deux pas du zoo et de l’aire de jeu du Château. Il s’agit d’un déposelivres, permettant aux badauds de poser leurs ouvrages et d’en retirer d’autres. Que vous recherchiez de quoi occuper vos lectures paisibles dans le parc ensoleillé ou un roman à ramener chez vous. Ou au contraire à alléger votre bibliothèque, à faire découvrir un roman que vous avez aimé à un inconnu, à vous débarrasser d’un livre trop lu, cette maisonnette comblera vos envies bibliophiles.

We Are Strasbourg / 014


Carnet d’adresses :

SÉLECTION / sous-titre

Auto-école Campus : 89 Route de la Wantzenau, 67000 Strasbourg 15 Avenue du Gal de Gaulle, 67000 Strasbourg Carhartt Gallery: Schusterinsel 9 , 79576 Weil am Rhein Friedlingen Allemagne Château du chat doré : 15 Rue Ammertzwiller, 68210 Bernwiller Celeste : 30 Grand Rue, 67000 Strasbourg Carré Golf : 1 Rue Thomas Edison, 67450 Mundolsheim Christian : 10 Rue Mercière, 67000 Strasbourg 12 Rue de l’Outre, 67000 Strasbourg Digital Art Works : 7 Rue de l’Abreuvoir, 67000 Strasbourg Écono’clope : 112 Avenue de Colmar, 67100 Strasbourg Eden Shoes : 3 9 Rue des Arcades, 67000 Strasbourg Extatic : 9 Rue du Dôme, 67000 Strasbourg La Lucarne : 18 Quai des Bateliers, 67000 Strasbourg La Table Verte : 90 Route du Polygone, 67100 Strasbourg 73 Rue Principale, 67206 Mittelhausbergen Le Nouvel Accord : 34 Quai des Pêcheurs, 67000 Strasbourg Le Placard : 4 Ruelle des Pelletiers, 67000 Strasbourg Librairie Kléber : 1 Rue des Francs Bourgeois, 67000 Strasbourg Lodge : 5 Rue des Soeurs, 67000 Strasbourg Maurice Frères : 40 Rue des Hallebardes, 67000 Strasbourg McGregor : Cotton street, 5 Rue de l’Industrie, 67550 Vendenheim Vêtements Maus, 35 Rue des Clefs, 68000 Colmar Mirabilé Visu : 5 Rue des Veaux, 67000 Strasbourg Nature Effiscience 13 Rue Desaix, 67450 Mundolsheim Palais Rohan : 2 Place du Château, 67000 Strasbourg Résonances : Parc des expositions, 67000 Strasbourg Rustine & Burette : 1 Rue des Soeurs, 67000 Strasbourg Signe du Temps : 17 Quai des Bateliers, 67000 Strasbourg Studio 923a : 19 Rue des Hallebardes, 67000 Strasbourg Tour Seegmüller : Prequ’île Malraux, 67000 Strasbourg Urban Shooz : 7 Rue des Frères, 67000 Strasbourg 015 / We Are Strasbourg


SÉLECTION / Le web au féminin

« Le web au féminin » Avis à ces dames : si vous vous revendiquez modernes et accros à la toile, que vous soyez une gentille petite geekette fan de blogs tendances ou même une nerd qui connaît l’informatique sur le bout des doigts, nous vous informons qu’il existe votre petit coin de paradis : des rendez-vous où le web est à l’honneur, spécialement animés par des femmes et pour les femmes. D’où le nom de ce réseau : les Webavardes.

Isabelle, Nawal et Elise ont décidé de bouleverser les codes et de prouver à tous qu’une femme qui s’intéresse au web, ça existe, et qu’en plus, elle peut être glamour. En 2011, les trois jeunes femmes avaient instauré les Girl Geek Dinners à Strasbourg, des rendez-vous féminins autour du high-tech. Cette année, elles remettent ça, mais en se qualifiant plutôt de « filles connectées », pour ne pas effrayer celles qui croient encore que les geeks ne sont que des ados boutonneux fans de science-fiction. Ainsi, que toute adepte des nouvelles technologies se voie ravie : les afterworks, les petits-déjeuners et les conférences webavardes sont faits pour vous. Rencontres, découvertes, et nouveaux contacts Facebook, vous trouverez de quoi vous satisfaire durant les événements organisés par ces dames, quelle que soit votre “ intensité geek ”.

www.leswebavardes.fr www.facebook.com/leswebavardes

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Le prochain rendez-vous aura pour thème « Les filles qui font le web à Strasbourg », et se déroulera à La Salamandre le 20 septembre, à partir de 19 heures. Au programme : une rencontre avec les Digitives, les marraines de la soirée, spécialisées dans la création de sites web et le webmarketing. Les bloggeuses mode de Lizzi Casa Lou proposeront une activité fashion et il sera aussi possible de découvrir la beautybox éco-friendly de Green Stiletto, qui sera lancée durant le mois de septembre. Et si ces messieurs ne sont pas effrayés par les causeries et les potins web à gogo, qu’ils n’hésitent pas à franchir le pas, accompagnés d’une webavarde, bien sûr !


Les nuits électroniques de

l’Ososphère

Chez WAS, on est particulièrement friand de musique électronique ! Impossible de faire l’impasse sur le Festival des Nuits Electroniques de l’Ososphère, qui rempile pour une nouvelle saison, les 28-29 septembre et le 6 octobre 2012, dans la salle mythique de la Laiterie à Strasbourg. Electro, house, drum n’ bass, funk, hip hop, la programmation est particulièrement éclectique et séduira autant les inconditionnels clubbers que les plus curieux d’entre vous ! Au programme, soirée « Electro all over » pour le premier soir, avec entre autre le retour de Kas Product, le collectif Bromance Records et les Naive New Beaters. Le 29, l’ambiance est au funk, au hip-hop et au dubstep, avec la présence de Plug 1 et Plug 2 du trio De la Soul. Et le weekend suivant, l’électro/house aura la part belle sur les autres styles musicaux, avec notamment le DJ allemand Michael Mayer aux platines, qui fera « bouger votre booty » comme jamais !

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SÉLECTION / Stereomood

CALM

WAH WAH 45S

BEACH PARTY EPIC

HACKITALY

COMMUTING

HAPPY

DISH

WASHING

TRU

RELAX THOUGHTS

DREAMY

SITTING ON

THE TOILET UP

JUST WOKE

SPACE TRIP

Play your mood list

SEX

RUNNING

Vous en avez assez de toujours entendre les mêmes sons WORKOUT SUMMER en soirée ou dans votre casque ? Vous êtes trop fainéant pour lire Was Magazine « while sitting on the toilet » ? 8BIT YOGA HANGOVER Incapable de séduire sans l’influence de Marvin Gaye ? SUNDAY MORNING Ou tout simplement grand mélomane à la recherche de DOING LAUNDRY nouveaux sons ? Alors nous vous donnons rendez-vous ENERGETIC NIGHT DRIVE sur Stereomood. Leur credo ? « Derrière chaque chanson, JAZZY AGGRESSIVE il y a toujours une émotion. » GANGSTA

INSPIRE CHILLOUT SHOWER GROOVY BALKANKAN

STUDYING READING

ROAD TRIP DIRTY

HEARTBROKEN

LOST

IN

JAMAICA

DOODLING

AFRODESIAC

LET’S PARTY

COOKING

DIGITAL W O R K I N G TIME

REVOLUTION MELANCHOLY FEMALE SAUDADE IN LOVE

GOOD COOL

KARMA

LOST IN THOUGHT

OPTIMISTIC INSTRUMENTAL

MAKE

UNTROUBLED

LOVE DAY

PIANO

n’est plus la peine de se constituer des playlists qui au final deviennent trop dissonnantes, Stereomood nous mâche le travail. Toutefois, les moins paresseux peuvent toujours créer leurs propres programmations musicales s’ils décident de s’inscrire sur le site. Ainsi, nous conseillons ce site aux amoureux de musique qui ne peuvent s’en passer dans les situations de la vie courante, aussi saugrenues soient-elles, mais aussi à toute personne à la recherche de nouvelles harmonies, car même si la neutralité émotionnelle est votre ligne de conduite, vous pouvez toujours choisir au hasard un des titres de playlist pour tenter de trouver des chansons qui correspondent à votre style, et ainsi, faire de jolies trouvailles musicales.

SEXY

IT’S RAINING

BEAUTIFUL

Il vous suffit de sélectionner le sentiment ou l’activité qui correspond le plus à ce que vous éprouvez à l’instant T (le choix est large, parfois surprenant !), et Stereomood vous propose une playlist riche de sons neufs et variés, mais qui toujours respectent l’état d’esprit défini au départ. Ainsi, Stereomood nous rend deux grands services : d’abord, on apprend à ne plus subir ses états d’âme, on les utilise pour découvrir de nouvelles chansons ! Grâce à nos fluctuations d’humeur, on commence à vivre comme dans les séries américaines : la musique donne un aspect assez grandiose et spectaculaire à tous nos faits et gestes (on retiendra la playlist « working », qui fut très utile pour rédiger cet article). Ensuite, ce

DINNER SAD

SUNNY

MEDITATION

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Love Vélo !

À tous les amoureux de la bicyclette, du tricycle au fixie en passant par le vélo électrique, Rustine et Burette est fait pour vous ! Besoin d’un coup de pompe, d’une pièce de rechange ou même d’un vélo entier de la chaîne au guidon, l’amoureux du cycle qui est en vous saura trouver son bonheur. Grâce à ses larges horaires, Rustine et Burette vous permet de déposer votre fidèle biclou à tout moment et de le récupérer en un rien de temps, tuné comme l’éclair !

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STRASBOURG BY WAS Découvrez le Strasbourg de WAS Magazine, un peu d’Histoire, des anecdotes , des découvertes ! La ville bouillonne, elle grouille, elle crée ! Zoom sur l’activité cinématographique de notre chère capitale, et visite guidée du Palais Rohan !

Propos reccueillis par : WAS Illustration : Vanessa Ganzitti

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STRASBOURG BY WAS / La vie de rêve

La Vie de Rêve Propos et photos par : Michael Lehmberg

SYNOPSIS Angela, une belle actrice au zénith de sa carrière, promeut son tout dernier film. D’une patte aguicheuse et charismatique, un intervieweur s’empare de l’événement sur un plateau télé. Lucy travaille pour un centre pas comme les autres. Pour elle, chaque jour est un peu plus difficile à supporter que le précédent. Son unique bonheur semble provenir des images qu’elle colle sur les murs de sa chambre. D’apparence, deux histoires sans aucun lien…Et pourtant…

SECRETS DE TOURNAGE La réalisatrice, Sophie Barge, a souhaité faire de son courtmétrage un film où se côtoient deux univers distincts, créant une atmosphère haute en couleur et rythmée. Sur un fond de science-fiction, le drame suit le quotidien de Lucy, à la recherche d’un monde meilleur. L’œil du spectateur hésite entre complicité pour le personnage et observation neutre au fur et à mesure qu’il évolue dans l’étrange introspection du personnage. Reflet de la nature humaine dans ses espoirs, ses ombres, ses troubles et ses folies. Si le spectateur est constamment happé par le synopsis, en aucun cas la réalisatrice n’a voulu d’effet moralisateur mais simplement une sensibilisation. En effet, la réalisatrice fait appel à l’esprit critique de chacun, jugeant que ce dernier se perd de plus en plus dans les ordures télévisuelles que nous diffusent les grandes chaînes.

L’ÉQUIPE EN COULISSE L’équipe du court-métrage est composée de trente-cinq personnes dont un tiers de professionnels. Tous passionnés et bénévoles, les intervenants ont été choisis tant pour leurs qualités professionnelles qu’humaines. Cette énergie commune et la confiance en la réalisatrice ont permis de mettre à terme le beau projet qu’est La Vie de Rêve.

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Observons un rapide flashback de l’aventure : dès la dernière réunion de pré-tournage l’équipe est composée et soudée, embarquée immédiatement dans un rythme effréné qui durera huit jours. Alors qu’ils se retrouvent tous pour démarrer la production, la régie s’affaire déjà telle une fourmilière, distribuant le matériel nécessaire à chaque poste. Les lieux choisis sont variés, tous dispersés dans la ville et entraînant chacun son lot de contraintes. Les grincements de parquet d’un appartement place de la République à neutraliser à la prise de son ou les températures de lumière à adapter en fonction de l’émotion requise sont autant de défis pour l’équipe technique. Rien n’est laissé au hasard, jusqu’aux décors regorgeant de détails méticuleux sur lesquels la lumière se reflète, transmettant des informations sur les différents univers au spectateur. Vous pouvez ainsi observer des lieux tels que la Friche Laiterie ou le pont du Corbeau, métamorphosés par le passage de l’équipe afin d’accueillir au mieux les acteurs dans leur rôle. Tandis que Sophie Barge s’occupe de la direction de ses acteurs, son coréalisateur, David Ehrard dirige la partie technique. Pour ces deux derniers, le temps est millimétré, demandant une organisation quasi-militaire afin d’effectuer les meilleures prises possibles, celles qui se rapprocheront le plus fidèlement de l’idée de départ. Il en est de même pour les acteurs qui, face aux aléas de l’environnement, adaptent leur jeu afin d’amener l’émotion la plus juste à la caméra. Et ainsi de suite jusqu’au huitième jour où la dernière prise validée –aussi bien pour le jeu d’acteur que pour le rendu à l’image- en dit long sur le soulagement et la nostalgie qui habitent le personnage de Lucy. Les dernières sauvegardes sont effectuées, les lumières se coupent, tout le monde s’affaire au rangement du plateau. La fin du tournage laisse place au début de la post-production, bousculant les habitudes et le rythme de nos protagonistes. Ces derniers ayant tissé de forts liens tout au long du tournage, gageons que l’aventure ne s’arrêtera pas en si bon chemin. « J’ai une bonne étoile ! » conclut Sophie. Pourvu que ça dure !


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STRASBOURG BY WAS / Sophie Barge

Focale sur Sophie Barge À 24 ans, Julie Barge signe la réalisation du court métrage. C’est après quinze ans d’expérience dans l’univers des planches, à travailler tant l’écriture que la direction de comédien, qu’elle se lance dans ce projet cinématographique. Cette forte expérience théâtrale lui a permis de retranscrire ses sentiments à travers la caméra. Influencée par le cinéma français, elle nomme « Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri qui forment un duo très bon, avec des films comme Le Goût des Autres, Un Air de Famille et Cuisine et Dépendances » comme références. Elle apprécie aussi beaucoup Zabou Breitman pour « la beauté de ses plans et son énorme travail de narration. » Selon ses propres dires, son objectif principal est « de faire de ce film une carte de visite, autant pour moi que pour les trente-cinq personnes qui ont participé au projet ». Sur ce court-métrage, elle a été réalisatrice mais aussi comédienne principale, ce qui selon elle, et malgré elle « s’est fait au détriment de la réalisation ». Développant sa carrière, elle continue à participer à des projets environnants afin d’étancher sa soif du jeu d’acteur, devenue une addiction. Mais elle touche aussi aux autres postes importants sur les tournages, afin de se sensibiliser aux différentes facettes du métier et d’apprendre chaque jour un peu plus. Sa « patte » de réalisatrice tend à « intimider le spectateur avec le personnage principal nommé Lucy » dit-elle. Au fil des découvertes de ses différents univers, en faisant le point sur des informations, des détails clés et une retranscription des émotions. La Vie de Rêve est née tout simplement d’un de ses propres rêves. Elle a brodé une histoire autour de celui-ci. « Afin de retranscrire au mieux l’histoire à mon image, j’ai coréalisé ce film avec Davis Erhard, caméraman chez Alsace 20, qui gérait le côté technique tandis que j’étais en charge de la direction d’acteur. »

« LA VIE DE RÊVE EST NÉE TOUT SIMPLEMENT D’UN DE MES PROPRES RÊVE ».

LE TRAVAIL D’ ÉCRITURE ET LE TEMPS DE TOURNAGE « En partant d’une idée bien précise, j’ai écrit le scénario en trois semaines et j’ai essayé de le réaliser une première fois avec quelqu’un qui ne voyait pas les choses de la même manière que moi, j’ai alors décidé de remettre la réalisation à plus tard. J’ai repris le projet dix huit mois plus tard, après être tombée sur la bonne personne avec qui le coréaliser, j’ai relu le script, peaufiné ce qui ne fonctionnait pas et me suis lancée dans l’aventure. La préparation du tournage s’est faite en trois mois et le tournage en lui-même s’est étalé sur huit jours. Le projet a pris une telle ampleur, c’était un réel bonheur de travailler avec toutes ces personnes qui ont cru en moi, qu’elles soient issues de milieux professionnels ou amateurs.Il ne reste plus que la partie postproduction qui est en en cours.» Un mot pour définir ce film ? IMPACT. Happer le spectateur, qu’il éveille son esprit critique par-rapport à ce qu’il regarde.

UN MÉTIER DE CHEF D’ORCHESTRE Forte de son expérience théâtrale, Sophie tend vers un métier cinématographique, qui n’est pas encore son activité principale. « Tel un chef d’orchestre, un chef d’entreprise, il s’agit de s’adapter vis-à-vis d’une hiérarchie au sein de l’équipe de tournage, afin d’obtenir une certaine cohésion, avec ses rires et ses pleurs. Les membres de l’équipe ont été choisis tant pour leurs qualités professionnelles qu’humaines. Peu importe les moyens qu’on avait, j’ai essayé de mettre toutes ces valeurs ajoutées en évidence dans ce film, que ce soit au niveau de la lumière, du maquillage, du cadrage et autre, dans le but de converger vers un projet commun. »

Propos par : Michael Lehmberg Photo : Ignacio Haaser

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STRASBOURG BY WAS / Websérie Past

Past

La websérie d’un autre temps

Ces derniers-temps, vous avez sûrement croisé de curieux personnages dans les rues de Strasbourg : certains vêtus d’habits médiévaux, d’autres portant caméras et micros. Si on les interroge, ils répondent avec un sourire mystérieux : « C’est Past, la websérie de la rentrée ! ». Jean, le créateur, arbore fièrement un tee-shirt au logo de sa websérie. Il regarde d’un œil attentif les acteurs qui apprennent les chorégraphies d’escrime : les deux gaillards en costume d’époque n’ont jamais manié le fleuret avant le tournage. Mais dans Past, personne n’a peur des nouveaux défis.

Propos par : Caroline Toussaint Photos : Vincent Muller

Past, c’est d’abord l’histoire de Jean Aman. Ce directeur d’agence commerciale, nouvelliste à ses heures perdues, rêve d’une vie d’artiste. Lorsqu’on lui demande comment est née Past, il nous répond qu’un jour, en admirant les fresques du Panthéon de Paris, il s’étonne de voir le parfait sosie de son père sur une fresque. « Et je me dis que ça ferait une super histoire. » Alors il décide de s’en inspirer, et il écrit les grandes lignes de Past. Il crée le personnage de Raphaël, un étudiant banal, un peu naïf, qui, en visitant, la cathédrale de Strasbourg, voit sur un vitrail son père et lui qui se battent à mort. L’intrigue se noue alors, et l’aspect autobiographique s’achève : le héros rencontre une psychologue spécialisée dans les histoires de vies antérieures, découvre un médaillon devant sa porte, et le lendemain, se réveille au XVIIème siècle. « Oui, ça peut faire penser au film Les Visiteurs, de Poiré... Mais ce n’est pas du tout ça. », nous précise

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Jean. Sur des conseils d’amis, il transformera ses écrits en scénario. « Banzaï, j’y connais rien, mais on s’adapte et on apprend ! » Jean part à l’aventure. Il s’adonne à l’apprentissage de la technique scénaristique, afin de créer une websérie. Il parle de son projet un peu partout et Past devient une histoire de « bouche-à-oreille ». Un jour, un certain Thomas Joseph pousse la porte du cours d’escrime auquel Jean participe. Le garçon de 23 ans reste mystérieux : il décide de ne pas parler de lui, mais de simplement proposer à Jean de lui trouver la fameuse équipe technique qu’il peine tant à réunir. Ainsi, Rémi Vandendresch, étudiant en Art du Spectacle, entre en scène. Jean lui explique son projet : il s’agira d’une websérie, mais il ne veut pas qu’elle soit trop spécialisée, il souhaite toucher un maximum de personnes. Pas de huis-clos, donc, ni d’humour lourdaud, Jean veut créer un projet unique en son genre. C’est cela qui a attiré


Rémi : « J’ai l’habitude de bosser sur des films étudiants, qui se veulent auteuristes pour faire intelligent... Là, c’était autre chose. La websérie est plus populaire, il y a un côté cape et d’épée, des voyages dans le temps... Ce sont des choses qui plaisent ! ». Rémi forme alors son équipe technique. Past devient une histoire de rencontres, puis d’amitiés. Bénévole, la vingtaine de personnes présentes sur le projet montre un réel enthousiasme. Si on pose la question de l’ambiance générale des tournages, leurs sourires et leurs regards complices suffisent à nous contenter. La série, bien que tournée exclusivement en Alsace, se veut universelle. « L’Alsace était le lieu idéal, car les scènes se déroulent tantôt au XVIIème siècle, tantôt à l’époque actuelle. » Jean a pu tourner dans des sites emprunts d’Histoire, tels que la cathédrale et la Maison Kammerzell. Et ce qui aurait pu être gênant s’est révélé amusant : « On pensait que les touristes, qui inondent souvent Strasbourg, allaient nous déranger, mais pas du tout ! C’était drôle de les voir si intrigués, ça leur faisait de l’animation ! » « Il faut tout de même essayer d’éviter les anachronismes, nous dit Rémi, mais on ne peut pas éviter le bruit de l’avion, de la voiture qui passe... Ce sera un gros travail en post-production. »

Thomas, l’acteur principal

« Mon plus gros challenge a été d’apprendre l’escrime. » Mais Past, c’est aussi une histoire de coup de cœur. Le premier rôle implique certaines compétences : une grande présence scénique et une capacité d’adaptation importante, notamment à cause des scènes de duel. « Quand j’ai rencontré Thomas pour la première fois, je ne savais rien de lui, de son passé artistique. Mais j’ai vu sa tête, et je me suis dit : Ça y est, c’est lui, c’est Raphaël. » Or, Thomas n’est pas novice. Ayant travaillé sur une trentaine de projets cinématographiques, passionné de théâtre, le jeune homme trouve le scénario intéressant. Habitué à jouer des rôles de SDF (« Je ne sais pas, ce doit être physique » dit-il), Thomas accepte cependant d’être le héros de cette histoire, avec tout ce que cela implique. Son plus gros challenge a été d’apprendre l’escrime. « Je suis encore très, très débutant. Je pense que ça se sentira dans la scène du duel. Et puis, tu sais, au départ, on ne pensait pas que ça allait prendre cette ampleur. » En effet, Jean songeait d’abord à écrire les épisodes au fur et à mesure, de peur que le public ne soit pas au rendez-vous. Or, après la mise en ligne du (très court) teaser, le blog de Past a dépassé les 3 000 vues. Jean précise que les « web-spectateurs » sont impatients d’en savoir plus et encouragent la série à se développer. Il révèle qu’il aimerait que la série soit composée de deux saisons de sept épisodes chacune. Lorsqu’on lui demande s’il connaît déjà la fin, comme beaucoup d’auteurs avant même d’avoir écrit le début de leur œuvre, il répond catégoriquement que oui. On retient donc de Past une histoire épique, tant dans son contenu que dans sa création... et cette histoire démarre pour nous le 1er octobre, lors de la diffusion de l’épisode pilote sur le compte YouTube de Past Websérie

Jean, le créateur / scénariste

Rémi, le réalisateur

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STRASBOURG BY WAS / Le Palais Rohan

Le palais Rohan

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Touriste ou Strasbourgeois établi, qui n’a pas admiré le Palais Rohan lors d’une promenade place du Château, proche de la Cathédrale ? On s’interroge sur ce beau bâtiment, qui nous rappelle quelque peu le Palais de l’Elysée. Pour autant, le Palais Rohan est bien plus accessible, et il suffit d’y faire quelques pas pour se voir propulsé au cœur d’une culture riche qui nous rappelle l’époque des rois, reines et cardinaux, mais aussi la place décisive que la ville de Strasbourg a toujours occupée.

Petites leçons

d’Histoire

On apprend qu’en 1744, le Palais est mis à disposition du roi Louis XV durant une semaine. D’une dimension royale jamais démentie, le Palais reste emprunt de cette visite, puisque des peintures, bustes, et autres mobiliers marquent la grandeur de ce roi. D’ailleurs, d’anciennes gravures représentent les festivités qui eurent lieu lors du séjour de Louis XV. Entre décorations, feux d’artifices, bateaux décorés et autres réjouissances, il semblerait que la présence du roi fut célébrée comme un énorme privilège dans la ville de Strasbourg.

En 1770, le Palais accueille une autre personnalité royale, ou en passe de le devenir : Marie-Antoinette, fiancée du roi Louis XVI. A l’occasion de sa venue, la ville organisa à nouveau beaucoup de fêtes, et il paraîtrait même que c’est à Strasbourg que l’illustre reine s’initia à la mode française.

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Situé au centre historique de Strasbourg, ce palais de style classique, dont l’architecture est influencée par les grands hôtels parisiens, a vu défiler du (beau) monde. Il a été investi - toujours de façon ponctuelle - par les plus grandes personnalités politiques depuis le XVIIIè siècle, puisque Strasbourg a toujours été un lieu de passage prisé par les représentants de l’autorité. Mais à l’origine, le Palais fut construit pour servir de résidence aux cardinaux établis à Strasbourg. En 1704, le prince-évêque Armand-Gaston-Maximilien de Rohan, l’un des favoris du roi (une rumeur dirait même qu’il serait peutêtre fils du roi), achète les immeubles qui jouxtent la cathédrale. Il les détruit quelques années plus tard, dans l’optique de construire un bâtiment dont la noblesse sera telle qu’il signifiera à tous combien Strasbourg, ville récemment rattachée à la France, est pleine de richesses. C’est ainsi que le premier architecte du roi, Robert de Cotte, élabore les plans, et la construction du palais s’étend alors de 1732 à 1741. Dès lors, 4 princes-évêques investiront successivement le palais. On donnera au palais le nom de Rohan puisque les 4 princesévêques, nommés par le roi, sont issus de la famille de Rohan, grande maison du duché de Bretagne. Le palais se veut un manifeste de la cohabitation politique et religieuse, de rigueur à cette époque. C’est d’ailleurs le mot d’ordre d’Armand-GastonMaximilien de Rohan lorsqu’il explicite sa volonté à Robert de Cotte : le Palais Episcopal doit pouvoir témoigner de la puissance du cardinal, tout en marquant le retour du catholicisme dans la ville de Strasbourg. D’ailleurs, depuis la cour intérieure du palais, l’on peut apercevoir la grandeur de la cathédrale. Ladite cour intérieure nous mène alors aux bâtiments administratifs et utilitaires du palais. Mais le côté du palais que les Strasbourgeois connaissent sûrement le mieux est la façade sur l’Ill. Depuis les bateaux voguant sur le bras du Rhin, ou depuis les quais, on s’émerveille devant la beauté de l’édifice. Impossible pourtant d’apercevoir l’intérieur du Palais, puisque les volets restent toujours clos. Les plus curieux décideront alors de retourner du côté de la face nord, de passer sous l’arc de triomphe décoré par les statues de la Clémence et de la Religion, et de pénétrer dans les bâtiments.


STRASBOURG BY WAS / Le Palais Rohan

Transformé en Hôtel de Ville pendant la Révolution, puis offert par la ville à Napoléon I er qui y effectuera plusieurs séjours au début du XIXè siècle, le Palais aura aussi accueilli l’archiduchesse d’Autriche Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine avant qu’elle n’épouse l’empereur.

Tra n s fo r m é e n u n i ve r s i t é p e n d a n t quelques années, le palais devint enfin un musée en 1898. Mais le Palais ne coula pas que des jours heureux. Souvent sujet aux incendies, bombardé en 1944, il fut régulièrement reconstruit et rénové.

Souvent sujet aux incendies, bombardé en 1944, il fut régulièrement reconstruit et rénové. Autrefois résidence d’évêques et appartements pour les visiteurs royaux, le Palais Rohan est aujourd’hui divisé en trois musées. Au sous-sol, il nous est possible de visiter le musée archéologique. Résultat de fouilles régionales, les collections de richesses passées témoignent des périodes allant de l’Antiquité au Moyen-Age. Au rez-de-chaussée, étage réservé autrefois à l’évêque, se trouve le Musée des Arts Décoratifs, riche de faïences, orfèvreries et porcelaines en tous genre. Et enfin, à l’étage supérieur, la collection de peintures du Musée des Beaux-Arts nous permet d’admirer des œuvres d’artistes plus ou moins connus, et pour en citer quelques uns, Rubens, Goya, ou encore Degas. Or, ce qui fait toute la particularité de ce musée est le chemin que l’on se fraye, au rez-de-chaussée, pour se rendre dans les salles abritant les ouvrages gardés dans le Musée des Arts Décoratif. En effet, pour y arriver, nous visitons des salles dorées et décorées façon XVIIIè siècle. D’anciens appartements ont été reconstitués, les chambres où cardinaux, rois et reines ont séjourné. Un véritable retour dans le passé, et l’on se surprend à marcher dans les pas de Louis XV dans la très rococo Chambre du roi, à rêver de festins majestueux dans la magnifique salle des Synodes, et à avoir le vertige devant tous les vieux livres contenus dans la magnifique Bibliothèque.

Aujourd’hui, le Palais Rohan accueille de nombreux visiteurs soucieux d’en savoir plus sur l’art, mais aussi sur l’Histoire de Strasbourg et de la France. Véritable témoignage d’un âge d’or pour les cardinaux établis à Strasbourg, nous nous émerveillons devant les dorures style rococo, les lits royaux, les collections de peinture et les travaux des artisans des siècles passés. En passant d’une pièce à l’autre, il n’est pas difficile pour l’explorateur de ces lieux de se figurer le prestige et les privilèges qu’ont connu cardinaux et convives. Des princesses en passe de devenir des reines aux hommes forts de la France, chacun fut désireux de se loger dans un lieu emprunt d’une franche magnitude. L’on se souviendra d’ailleurs que le Palais Rohan avait été réinvesti dans un but politique en 2009, lors de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Barack Obama pour le sommet de l’OTAN Strasbourg-Kehl. Un lieu qui n’a jamais perdu de son prestige, et qui toujours témoigne de la place de choix qu’occupe S t ra s b o u rg s u r l a s c è n e internationale.

Propos recueillis par : Caroline Toussaint Photos : Julien Haushalter

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CHRONIQUE D’OUTRE-RHIN / Carhartt Gallery

CARHARTT GALLERY Propos par : Pierre Lallart Photos : Vincent Muller

La Carhartt Gallery est un large lieu d’exposition à l’astucieuse mise en place. Grâce à sa concentration sur l’Urban Art, vous pourrez y voir de grands artistes réputés pour leurs graffitis ou découvrir la nouvelle garde, dont la célébrité, au vu de l’exposition qui leur est consacrée, n’est plus qu’une affaire de temps. Entre légendes vivantes et artistes émergents, plongez dans le monde de la Carhartt Gallery. .

L

a Carhartt Gallery se situe à Weil am Rhein en Allemagne près des frontières française et suisse. Depuis 2006 la galerie est devenue un important lieu d’exposition en termes d’Urban art, ayant déjà accueilli plus de 100 artistes reconnus. Durant les étapes de préparation du Carhartt Outlet à Weil am Rhein, Edwin Faeh, PDG de Carhartt Europe et de Work In Progress eut l’idée d’intégrer une galerie d’art dans l’espace de vente. Fruit de son intérêt de longue date dans l’Urban art, cette idée devint réalité. Edwin Faeh importe la marque Carhartt en Europe depuis le début des années 90 et se fie uniquement à son cœur et à son intuition. Selon lui, il ne prend jamais de décision basée sur la stratégie ou le succès commercial. C’est ainsi qu’il découvre entre autres Sigi von Koeding, alias DARE.

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« Dans les années 1990, rappeurs, skateurs et rockeurs, furent des pionniers des nouveaux ‘utility clothing’. En amenant Carhartt en Europe, j’ai construit ma compagnie autour du skateboard et des indépendants. Nous avons soutenu de la musique de niche comme le Drum’n’Bass, montrant l’héritage de nos biens de façon contemporaine. Je me rappelle avoir montré mes pantalons ‘double knee’ avec le canard brun à des gens du marché. Ils n’ont pas tilté. Ils faisaient des ‘blue jeans’ et rien d’autre. Ils s’attendaient tous à ce que j’échoue. » L’exposition livre réellement un remarquable assortiment d’œuvres et d’artistes de styles différents et dignes de louanges. Chacun est mis en valeur dans son espace individuel, créant des œuvres uniques sur place, laissant libre cours à son imagination. Des lieux publics sont depuis longtemps devenus la tribune d’expérimentations de couleurs, de formes et de matériaux variés, non seulement comme provocation mais aussi, analogiquement, comme moyen de communication. Deux grandes expositions ont lieu dans l’année: de juin à octobre et de décembre à avril. La durée d’une exposition permet à un grand nombre de personnes de profiter de la galerie. Le but étant surtout de permettre à un large public d’avoir accès à cet art.

La relation entre l’artiste et l’équipe est assez exclusive et une des conditions pour qu’un artiste puisse exposer est en premier lieu qu’il se déplace et vienne créer une œuvre sur place. L’artiste doit aussi venir de la rue, mais l’ouverture d’esprit de la galerie n’en est pas pour autant restreinte. L’Urban art est en somme l’origine. La recherche d’artistes se fait surtout sur invitation et peu sont ceux qui postulent et qui arrivent à exposer. Bien que la galerie se nomme Carhartt Gallery, son unique but est bien l’art et n’est aucunement marketing.

UNE DES CONDITIONS POUR QU’UN ARTISTE PUISSE EXPOSER EST EN PREMIER LIEU QU’IL SE DÉPLACE ET VIENNE CRÉER UNE ŒUVRE SUR PLACE.


CHRONIQUE D’OUTRE-RHIN / Carhartt Gallery

L’Urban art vit à travers ses couleurs et ses interprètes. L’exposition « Public Provocations » présente des travaux de légendes vivantes et de jeunes artistes reconnus aux quatre coins du globe dont le style artistique varie du stencil à la création architecturale en passant par l’acrylique, l’huile ou l’écriture et le travail des caractères. Chaque espace individuel offre amplement la place pour chacun d’eux. Les travaux exposés suggèrent à quel point la provocation peut évoluer, devenir un moyen d’expression et être un style artistique dont les racines viennent directement de la rue, à la fois créatif et authentique, ayant trouvé sa voie jusque dans des musées. Une exposition unique et pleine d’entrain, qui peut être visitée de juin à octobre 2012. L’équipe propose aussi des visites guidées sur demande et l’accés est également aménagé pour les personnes handicapées.

PUBLIC PROVOCATIONS IV (JUIN - OCTOBRE 2012) JEF AEROSOL (FR) / CZARNOBYL (PL) /EME (ES) / DAVE THE CHIMP (GB) / BETZ (PL) / A10NE (IR) / HONET (FR) / KLAAS VAN DER LINDEN (BE) / MARCO ZAMORA (US) / MAOMA (NL) / TASSO (DE) / SATONE (DE) / THE LONDON POLICE (NL)

Carhartt Gallery Schusterinsel 9 79576 Weil am Rhein – Friedlingen Allemagne +49 (0)160 909 73 531 www.carhartt-gallery.com

Horaires Mardi - Vendredi 14h - 18h Samedi 12h - 18h

Merci à Rudi Anker, Stefan Winterle et Kevin Reinhart pour leur accueil et le temps qu’ils ont pu nous consacrer.

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RENCONTRES WAS vous emmène en tête à tête, glissez-vous dans l’intimité de personnalités locales. Des visages, des activités, des combats, découvrez qui se cache derrière des personnes qui vous sont peut-être familières.

Propos reccueillis par : WAS Illustration : Vanessa Ganzitti

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RENCONTRE / Anthony Bonhomme

a n t h o n y

bonhomme 37mm

27mm

au grand angle !

Rencontre avec un Producteur vidéo indépendant. À 15 ans s’est révélée à lui une passion pour la musique : guitare, drum, basse tout y est passé. À force de porter les amplis et d’installer les plateaux de concerts il s’est découvert un amour pour le show et les grosses basses. Piqué aux spectacles, du son à la lumière en passant par les enregistrements, Anthony a touché à tout.

Alors que nuit et jour il pensait « sono », en terminale il s’offre son premier Mac (pour copier son grand frère graphiste). Et ce qui devait arriver arriva : le monde créatif fit son entrée dans sa vie. Il s’est d’abord mis à faire du graphisme pour des associations et de fil en aiguilles il s’est retrouvé en BTS communication ! Choc frontal ! Le monde de l’intermittent du spectacle et celui d’un communiquant sont radicalement opposés. Mais il s’adapte rapidement et fait ses preuves. Après ce cocktail explosif, il est passé de l’agence de comm’ à la production et la réalisation de vidéos web. La fusion de la com, du travail de l’image, de l’expérience technique ainsi que de la musique lui ont permis de s’adapter rapidement à la vidéo et d’y mêler passion pour la technique et créativité. Ses influences : « Mes voyages aux USA ont joué un rôle très important dans ma façon de voir les choses, d’oser et d’entreprendre.

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Côté musique, le groupe Hillsong United est une de mes influences principales sans hésiter. Ce groupe a marqué mon adolescence et j’aime toujours autant ce qu’ils font aujourd’hui . En plus, j’accroche vraiment avec leur vision du monde ! » Ses outils : « Les reflex Canon ont été ma porte d’entrée dans la vidéo. Il est vrai que mes premiers essais ont été sur des caméscopes classiques mais pour avoir un rendu proche du 35 mm, genre cinéma, le reflex est énorme ! Avoir entre les mains un concentré d’opportunités créatives m’a boosté dans ma découverte de cet outil aujourd’hui quasi universel. » Son métier : « J’aime ce métier parce qu’il regroupe énormément de domaines et j’ai pu adapter mes connaissances du spectacle telles que la lumière, la prise de son, la gestion d’équipe à la vidéo. Mon seul regret en vidéo, c’est qu’on utilise plus rarement la machine à fumée... Sur certains contrats je me retrouve réalisateur, chef opérateur,

ingénieur son, cadreur, assistant cadreur, «presque» maquilleur, puis monteur et motion designer et j’en passe. Ceci est le lot de la vidéo web pour des PME, des commerçants, des artistes... il faut savoir adapter l’offre pour s’adapter au client. Et j’avoue que j’aime ça. Je prends encore plus mon pied quand je suis en équipe et mon rêve serait de pouvoir construire une team complète à plein temps pour travailler sur des projets variés. Mon plaisir ? Ce sont les vidéos courtes et dynamiques, beaucoup de rythme, une musique intense et une image bien travaillée à la base puis en post-production.


OFFRIR DES VIDÉOS DE QUALITÉ COMME OUTILS DE COMMUNICATION À DES PROS OU DES ASSOCIATIONS. CP125 CP020

En gros, c’est offrir des vidéos de qualité comme outils de communication à des pros ou des associations qui n’auraient pas eu les moyens ou même l’idée de faire appel à une grosse production. » Son concept : « Aujourd’hui Facebook est incontournable et beaucoup de pros l’ont compris, ils s’investissent dans les réseaux sociaux mais réalisent qu’on ne se découvre pas Community Manager du jour au lendemain. Je suis persuadé que la vidéo est un atout indispensable dans la boite à outil de com sur Facebook et même

le web plus généralement. Elle offre la possibilité de promotion, de buzz, de récap, de présentation, de recherche de fan,...etc »

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Propos recueillis par : WAS Photo : Vincent Muller

Découvrez les vidéos d’Anthony sur Viméo : http://vimeo.com/user8331893

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RENCONTRE / Nucléaire City Infanterie

collectif

Nucléaire City Infanterie Voilà déjà plus d’une quinzaine d’années que le collectif NCI existe à Strasbourg. A la différence près qu’il est passé par différents remaniements de structure, de membres, de buts etc... passant de deux protagonistes à huit. Les deux membres fondateurs ayant fait leurs armes dans le rap strasbourgeois sont toujours là mais, autour d’eux, c’est un collectif entier qui s’est greffé. Outre la musique, fer de lance de l’équipe, NCI est également une structure visant à promouvoir des artistes de la scène locale, opérant un peu à la manière d’un label mais surtout à leur façon. Si l’équipe s’est agrandie au fur et à mesure de l’évolution d’NCI, ce fût pour y accueillir de nouvelles compétences afin de devenir l’entité

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qu’ils sont aujourd’hui. Deux graphistes webdesigners, un vidéographiste, deux pros de l’enregistrement studio, un chargé de comm’ et toujours les artistes qu’ils soient beatmaker, chanteur ou DJ. Grâce à toutes ces habiletés dignes d’un couteau suisse dernier cri, NCI peut promouvoir les artistes à travers la création de clips, de spots web, de flyers,

de sites internet, de logos, de cartes de visite etc. Ces différentes propositions ne s’appliquent pas qu’à la scène Hip-Hop mais à toute personne demandeuse. Pour entrer dans le vif du sujet, vous pouvez aussi faire appel à eux pour organiser vos soirées et concerts ainsi que pour produire un EP, de l’enregistrement à la pochette.


RENCONTRE / Nucléaire City Infanterie

Culture musicale

Le crew A l’origine du crew il y a Big Elisée et Bak Song qui ont commencé à rapper ensemble à la fin des années 90. Ils se sont connus lors d’un concert de Bak Song où Elisée accompagnait des amis, n’aimant même pas la musique de celui qui est aujourd’hui son associé ! Venant tous les deux du quartier de Cro, il était évident pour eux d’utiliser un rappel de ce nom dans l’appellation de l‘association. « Nucléaire City Infanterie » pour avoir grandi dans la Cité Nucléaire de Cronenbourg et l’infanterie car ils sont toujours en première ligne, prêts à mettre la main à la pâte et que leur combat n’est jamais achevé. Le combat en question est vaste, faire connaître le crew, réussir à en vivre pleinement mais aussi redorer l’image du rap en cassant les clichés qui existent autour. Afin d’honorer ce beau programme, il a fallu une bonne cohésion entre les membres. Tous complémentaires et polyvalents, ils sont avant tout amis, ce qui est un moteur pour l’association.

Si leurs influences trouvent leurs origines dans le rap avec lequel ils ont grandi, on trouve dans leur musique tant un grand travail d’écriture qu’une recherche mélodique issue de leurs attirances musicales, pouvant aller du classique à la soul. Cet esprit hétéroclite se retrouve aussi dans leur façon de travailler où l’on devine le désir d’évoluer « à l‘américaine». Il s’agit d’une ouverture d’esprit bien particulière, en business comme en musique. Si vous assistez à l’une de leur soirée, vous ressentirez immédiatement cette volonté. Leurs showcases ont pour but de relancer une dynamique de soirées Hip-Hop à Strasbourg comme on pouvait en trouver à une certaine époque mais qui ont semblé disparaître peu à peu. Le rap est loin d’être un phénomène de mode qui subsisterait seulement chez quelques marginaux mais bien une culture à part entière. Contenant tellement de branches différentes qu’il est impossible à catégoriser. C’est pourquoi NCI essaye au maximum d’ouvrir toutes les cases et ainsi d’ouvrir les esprits. Par le biais de leurs soirées mais aussi de mixtapes alliant son US et local. Encore cette influence américaine que l’on retrouve ! D’ailleurs si vous partez à leur recherche, tentez votre chance au Burger King le plus proche, ils seront probablement en train d’y déguster un sandwich à l’américaine.

Actualité Après avoir produit l’album de Big Elisée, sorti en décembre 2011, NCI bénéficie d’un savoir-faire apprécié dans le milieu. Cet album fait suite à un grand nombre de mixtapes parues entre autres à la Fnac mais n’ayant pas bénéficiés de la communication escomptée. Dans le désir de compétence globale d’NCI il était logique de prendre en charge cette communication mais aussi de rechercher un nouveau support en réponse à la crise du disque. Ces fans de rap US se sont orientés vers un support qui attire l’œil et intrigue le public, s’ancrant définitivement dans une mouvance contemporaine : le load-e. Sorte de carte de visite intégrant une clé usb contenant un album entier. C’est Djf, graphiste du groupe qui s’est chargé tant de l’aspect visuel que du contenu du load-e, le résultat est à la hauteur de leurs espérances, frais et novateur. Mais leurs talents ne s’arrêtent pas à ça ! Pour accompagner la sortie de l’album de Big Elisée, ils ont également organisé un grand showcase à la Java, demandant une stratégie commerciale qui leur est désormais facilement applicable à tout autre groupe demandeur. C’est ainsi que l’événementiel est devenu une carte de plus dans leur jeu, en particulier grâce aux soirées Hip-Hop memories, ralliant le HipHop et le R&B, qui ont su décupler la force du Crew.

Propos recueillis par : WAS Photo : NCI

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RENCONTRE / L’US Jewly Tour

AMERICAN DREAM New York, Philadelphie. Jewly au pays des merveilles pour six concerts dans les entrailles du rock’n blues. Ici, le trip se fait avec les tripes. Ça tombe à pic : son groove est distributeur d’énergie et la scène l’électrise. Retour sur cet US Tour en mode road-movie.

24 juillet Quarante-huit heures pou r croquer Big Apple avant le premier rendez-vous sur scène au Local 269 à Manhattan, l’un des bars les plus fréquentés d’Ea st Village. Jewly et ses mus iciens en prennent pleins les yeu x : Brooklyn Bridge, Statue de la Liberté, Ellis Island. Après une rencontre amicale ave c Philippe Choukroun, le président du comité régional de tourism e Alsace, en déplacement à New Yor k, c’est la montée au septièm e ciel du Rockfeller Center (beaucoup le préfèrent au légendaire Empire State Building), puis la plon gée vers Times Square.

« Un vrai choc, un autre monde, c’est hallucinant ! Tout à l’air tellement plus simple, ici. Et les gens sont adorables, serviables. On a mêm e discuté une demi-heure avec un policier fan de Mylène Farmer, alors qu’on lui demandait juste un renseign ement. »

26 juillet Jewly, Raph Schuler (batterie), Lionel Ehrhart (Basse) et Sylvain Troesch (guitare) découvrent le Local 269.

«Wouah, ça y est, je suis à New York ! Tout en me demandant comment ils allaient réagir à ma musique dont les influences sont en majorité américaines. Me retrouver sur scène aux States, ça allait bien au delà du fantasme. J’avais envie, besoin même, de me confronter avec ce public-là. Pour voir si j’étais dans le vrai, pour évoluer aussi. » Et pour lancer son opération séduction, Jewly démarre son set avec une chanson en français (« 2x6 ans »). Gonflée, la fille.

« Ca me tenait à cœur. Par fierté, mais aussi par l’envie de partager. C’est passé comme une lettre à la poste. Et là, je me suis dit : ça va le faire ! Ils sont hyper réactifs, applaudissent tous les morceaux. J’étais dedans, à fond. Une complicité avec la salle s’est installée. En interprétant « Peanuts », je chante « it was raining cats and dogs ». Et dehors, en effet, il pleuvait des seaux. On a tous éclaté de rire. » Même kif, même sensation, le lendemain au Goodbye Blue Monday. Décor vintage et ambiance torride entretenue par un ventilo capricieux. Lionel, le bassiste, monte le son.

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« Bien sûr, il y a la magie de New York. Mais plus tu joues loin de tes bases, moins tu te poses de questions. Tu es désinhibé. Et ce bar de Brooklyn, c’était un îlot blanc dans un quartier black. Du coup, tu te sens devenir un peu punk. Quand t’es musicien, tu vis l’art en live, tu es spontané, tu réagis à ton environnement. Et comme c’était un cadre particulier, l’énergie aussi était particulière. »


RENCONTRE / L’US Jewly Tour

28, 29, 30 juillet Nouvelle séquence sac à dos et baskets avec balade dans Greenwich Village, shopping à Soho, soirée au BB King pour un groove inoubliable, découverte de Chinatown et de Little Italy. Puis, c’est le dernier concert à NY. Au Trash Bar, nom improbable pour un endroit qui l’est tout autant. Entre un billard et un vieux photomaton à la lumière blafarde, la scène a quelque chose d’irréel. Une viande rouge post-concert partagée avec Benoît Meister, premier vice-président de l’Union alsacienne de New York, et Philadelphie, « la ville de l’amour fraternel », se profile à l’horizon. 1er, 6 août. Les trois derniers concerts en Pennsylvanie. Mina Moutski, écrivain et parolière, retrace le carnet de bord.

« A Phoenixville, ce fut notre premier Byob (Bring your own beer). Le plus difficile ? Trouver où acheter les bières ! The Steel City Coffee House était un endroit chaleureux dans un décor de dessin animé. Un public dansant et un joli moment de partage dans la bonne humeur. Mais la bonne surprise viendra du Milkboy Coffee. Pas de batterie, ni d’amplis, une boîte en plastique en guise de grosse caisse, mais une énergie contagieuse. Et les jolies filles du public ont galvanisé les musiciens. Au final, le concert d’Ardmore a été l’un des plus beaux moments. » Dernière séance shopping à South Street, la rue la plus animée de « Philly », dont les boutiques hors du temps auraient pu inspirer quelques tenues de scène. Transfert en bus vers New York., Burger sur le pouce au milieu des bagages, le plein de souvenirs (mugs, I love NY, T shirts) et une seule envie : y retourner.

« Ca me titille déjà. Ils nous ont tous dit : revenez quand vous voulez. Cette tournée a été hyperpositive et ces moments de communion sur scène, je ne suis pas prête de les oublier. » Le rêve est devenu réalité. Après une série de concerts en Corse fin août, Jewly achève la préparation de son nouvel album. Sortie probable début 2013. Propos par : Patrick Schwertz Photos : Sébastien Riotto

revoir. New York : ce n’est qu’un au

Les larmes de Harlem A chacun ses envies. Celle des « musicos » : visiter la caserne de pompiers qui a accueilli le tournage du film « Ghostbuster » ou plus simplement prendre un « yellow cab » (taxi jaune). Jewly, elle, n’aurait manqué pour rien au monde une messe Gospel à Harlem.

« Comme on ne dormait que 3 ou 4 heures par nuit, tout le monde était un peu fracassé et dimanche matin j’ai été la seule à me lever. C’était à une heure de métro et j’avais repéré quelques églises sur un plan. » Manque de chance : ou c’est complet, ou c’est trop tard ou c’est fermé. « C’était un rêve et il allait me filer entre les doigts. » Mais la bonne étoile américaine de Jewly lui donne un petit coup de pouce. Sur les marches, elle est accostée par deux bons samaritains. « Ils ont dû voir la tête que je

faisais. Je leur raconte mon histoire et ils me disent : ‘’fais nous confiance’’. Le premier entre dans l’église, ressort, fait un signe au second qui me prend aussitôt par la main en disant : ‘’It’s my wife, it’s my wife’’. Je me suis retrouvée parmi 150 personnes, un peu mal à l’aise au début, car j’étais la seule Blanche. Mais pendant trois heures de cérémonie, j’ai été transportée : piano à queue, batterie, violon, trombone, une chorale à faire dresser les poils. Le plein d’émotion. Et beaucoup d’ouverture d’esprit à travers les messages des prêcheurs. Des leçons de vie du genre ‘’Si tu veux t’aider toi même, aide d’abord les autres’’. Je suis sortie en larmes. De quoi m’inspirer une belle chanson... »

Retrouvez Jewly et des vidéos de la tournée US : www.myspace.com/jewlymusic et www.facebook.com/JewlyFanpage.

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RENCONTRE / sous-titre

Geoffroy Sourp batteur né Propos recueillis par : CarolineToussaint Photos : Vincent Muller

Lorsqu’on l’a rencontré, Geoffroy Sourp nous a tout de suite donné le ton : toute sa vie est rythmée par la musique. Passionné par le quatrième art depuis sa plus tendre enfance, maîtrisant divers instruments et batteur du groupe Art District, il a participé au Concours européen de batterie organisé par la marque Zildjian, à l’issue duquel professionnels et internautes l’ont désigné comme championde France de batterie.

Si certains auraient pu penser que cette nouvelle serait pour lui un aboutissement, il ne la considère que comme une étape supplémentaire franchie dans son parcours de musicien : « le meilleur reste à venir », révèle-t-il. Geoffroy a toujours baigné dans la musique. Issu d’une famille de musiciens, bercé par les chants de sa mère, le petit garçon qu’il était montait déjà sur scène avec sa guitare en plastique. Dès l’âge de 5 ans, il débute le piano, et à 13 ans, les choses sérieuses commencent : il décide d’apprendre la batterie. « A chaque fois, j’étais fan du batteur, je trouvais que c’était un bel instrument. » En bon adolescent, il se destine au punk, au métal, en jouant avec Solstis puis Spitfight, des groupes avec lesquels il fait des concerts en France mais aussi à l’étranger (« Big up au Keus Life Crew «). Pour autant, il n’oublie pas ses influences premières : la musique noire-américaine. Puis il s’inscrit au Conservatoire, afin de suivre une formation de jazz.

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RENCONTRE / Geoffroy Sourp

« Je me suis toujours dit que j’avais 20 ans de décalage, parce que moi, il fallait que je sois né dans les 60’s pour pouvoir faire de la musique dans les 80’s. C’est un monde qui m’attire vraiment. » Mais une fois les bases techniques acquises, Geoffroy choisit de poursuivre sa passion en autodidacte. Il joue pour lui, pour des groupes, et anime des ateliers pour enfants, afin qu’ils découvrent la musique actuelle, le jazz et la composition. Ouvert à tous les styles musicaux, Geoffroy s’intéresse et s’inspire aussi du rap. « Je suis fan de Quest Love, le batteur de The Roots. Il joue comme les boîtes à rythme, c’est assez carré, machinal, et il est vraiment au service de la musique. C’est ce qui m’a beaucoup influencé. Pour moi, tu vois, la batterie, c’est vraiment ça. La place de derrière me convient complètement. J’ai du mal à faire un solo ; s’il n’y a pas de musique, je suis perdu. Je suis au service du musicien. » Et il met cela en application avec son groupe Art District. Formé il y a quelques années, le groupe a déjà eu l’occasion de se produire sur de nombreuses scènes et de proposer au public des compositions influencées par le hip-hop, dont The Roots. Le batteur discret n’aime pas se faire remarquer, et c’est ainsi que l’expérience du concours sponsorisé par Zildjian a un peu bouleversé ses façons de faire. Pas très « vendeur » de son image, il décide pourtant de s’inscrire, « sans grand espoir », au concours Drummer Love Europe. « C’était un soir, en rentrant du travail. J’ai vu une pub pour ce concours, il fallait envoyer une vidéo et dire pourquoi on aimait la marque. J’en suis fan depuis tout petit, c’est une marque prestigieuse sur laquelle jouent les plus grands ! Alors ça m’a poussé à y participer. » C’est avec beaucoup de surprise que, trois mois plus tard, il apprend qu’il a été sélectionné par Manu Katché pour être l’un des deux batteurs représentant la France lors du fameux concours. Après deux semaines de « bagarre » et 10 000 votes des internautes, Geoffroy apprend qu’il est le grand gagnant, le number one des batteurs français

selon le jury, composé de Manu Katché, Simon Phillips et G avin Harrison. « Je ne me suis jamais revendiqué technicien de la batterie, ça me fera plus kiffer de faire un beat pendant une demieheure. Certaines personnes n’ont pas compris pourquoi j’ai gagné. Mon bagage technique m’aide à faire ce que j’ai en tête, mais c’est la musique qui prime. Je fais juste de la musique. Et c’est sûrement ça qui a été retenu par les professionnels. Ça m’a vraiment touché. » Encore surpris de la nouvelle, Geoffroy connaît une soudaine notoriété et apprend donc à se mettre en avant. « Il a aussi fallu que je sois présent sur les réseaux sociaux... Et j’ai halluciné, car il y a eu une mobilisation de malade ! Je remercie d’ailleurs tous ceux qui ont voté pour moi ! J’ai du mal à y croire, c’est un rêve de gosse... » Durant le concours, Geoffroy était accompagné par des amis musiciens. « On a formé le Katsumi Quartet, qui se rapproche de la soul des eighties à nos jours. En ce qui concerne la suite des événements, on a prévu de faire quelques concerts, au Mudd Club, par exemple. C’est vraiment un projet qui me tient à coeur. » Et des projets, Geoffroy en a beaucoup. En plus de paraître dans Batteur

Magazine, il restera en collaboration avec la marque Zildjian. De quoi lui assurer un bel avenir musical. « Il y aura toujours la musique, je ne peux pas m’investir dans une entreprise. Je préfère bosser comme un taré, avoir peu de temps pour moi, et ne pas me dégoûter en faisant des trucs qui ne me ressemblent pas. Je m’investis seulement dans des projets qui me plaisent, je vis au jour le jour. Je ne roule pas sur l’or, mais je m’en sors, et je fais ce que j’aime. C’est ça ma philosophie de vie. » D’ailleurs, le groupe Art District vient de sortir un nouveau single, en collaboration avec Lyre le Temps. « Art District prend presque tout mon temps, et ce groupe me tient très à cœur. Sinon, j’ai plein de compositions personnelles, j’ai besoin d’écrire ma propre musique. Je ne la diffuse pas forcément, en revanche, dès que j’ai un truc dans la tête, il faut que je puisse le jouer. Mais ce qui m’importe aussi, c’est d’être au service des gens que j’accompagne. On fait de très belles rencontres. Et c’est ça la musique : faire des rencontres, apprendre des autres, et partager. »

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RENCONTRE / Alix & Malo

Design Alsacien 220 V. Quand on y pense, c’est plus une tension électrique qu’un mobilier design. Pourtant, avec leur projet nommé 220 V, Alix Videlier et Malo Mangin nous livrent trois pièces inspirées du mobilier alsacien

Alix Videlier, tout juste diplômé du Master Design de l’Université de Strasbourg, s’est récemment établi designer indépendant à Strasbourg. Le jeune homme, désireux de se faire connaître et d’enchaîner les projets, s’est associé à Malo Mangin, un ami de la Fac de Design, pour participer au concours Design Châtaignier organisé par le Sycoparc des Vosges du Nord. Lancé en décembre passé, le concours proposait à de jeunes designers en devenir de créer de nouveaux produits et usages en bois de châtaignier. Le projet 220 V, «V» pour Vogesen (Vosges en Alsacien), se compose donc d’une chaise, d’une table et d’un banc en bois de châtaignier, et pour y ajouter leur touche personnelle, Alix et Malo ont décidé de s’inspirer du mobilier alsacien. Pour autant, aucun des deux jeunes hommes n’est originaire de la région. L’explication ? Le mobilier alsacien les a intéressés puisqu’il a pour caractéristique principale le mono-matériau. « On avait plein de possibilités, mais on a décidé de partir sur l’idée du monomatériau, car ça nous permettait de penser la démarche de fabrication jusqu’à la fin de vie de l’objet. Si tout est réalisé en bois, lorsque l’objet n’a plus d’utilité, il est facilement recyclable. »

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L’assemblage sans clou ni vis était donc au cœur du projet. « L’assemblage est caractérisé par les morceaux plus foncés sous la table. On voulait attirer l’oeil là-dessus. C’est une touche subtile, mais les gens vont se poser la question de l’assemblage, alors que d’habitude, ça passe inaperçu. » Le piétement évasif caractéristique de la chaise alsacienne a aussi été réutilisé, et le résultat ne se fit pas attendre : Alix et Malo se sont vu attribuer le prix du jury, et leur projet a été exposé à Paris. 220 V en a séduit plus d’un, puisque Malo et Alix ont aussi recontacté le menuisier qui leur avait permis de créer les prototypes. Ainsi se sont-ils associés tous les trois pour commercialiser ce projet. « On a fait équipe ensemble, avec un vrai spécialiste du bois, et on a même dans l’idée de développer la gamme. On pense que d’ici septembre, notre projet sera commercialisé, et du coup, cela montrera aux gens que le mobilier alsacien peut aussi être design.»

Propos recueillis par : Caroline Toussaint Photos : Vincent Muller http://alixvivaldier.com/news http://malomangin.tumblr.com La chaise : 160e Le banc 290e : La table 620e


LX one Lx One, qui a déjà collaboré avec de nombreuses marques (New Balance, Reebok, Maharishi, Veja, etc) et travaillé sur des illustrations, des logos, des pochettes de disques, se définit comme un « artiste multisupports et autodidacte ». Ses oeuvres se caractérisent par des formes géométriques très soignées et minutieuses, l’utilisation de flèches, et un effet 3D assez surprenant. Inspiré par le Mouvement de Stijl, le Constructivisme, le Bauhaus, il trouve aussi l’inspiration dans l’architecture, l’urbanisme et le design. A cela s’ajoute un héritage ornemental du graff : en somme, Lx One confectionne son propre style grâce à des influences diverses. Même s’il cite Malevich, Van Doesburg, Mc Escher, Soulage ou encore Warhol comme maîtres à penser, c’est à Victor Vasarely que Lx One rend hommage. Séduit par les travaux de ce plasticien du XXè siècle, Lx One n’hésite pas à nommer son dernier projet VICTOR, du prénom de l’artiste.

RENCONTRE / LX One

Alex Bloch, alias Lx One, est un artiste qui joue avec les formes, l’espace, les couleurs et les matières. Maniant le bois, le carton, les textures en tout genre et composant sur différents supports, l’artiste de 33 ans vient de concevoir un projet unique en son genre : Victor, une table « graphique et modifiable à l’infini ».

Réalisé de paire avec la société DOOW, éditeur de mobilier et produits design fabriqués en Alsace, le projet Victor est une table basse design. Composée d’une structure fixe, et de pièces à assembler sur le plateau afin de composer des motifs, la table Victor est personnalisable. Format carré ou rectangulaire, la table se décline en trois styles : Color Pop, Solid Wood, ou Solid Wood Lux. Comme son nom l’indique, le modèle Color Pop ravira ceux qui aiment la couleur. La structure, blanche, est surmontée de pièces amovibles. Il suffit de choisir trois couleurs qui teinteront les losanges à disposer soi-même sur le plateau. Le modèle Solid Wood est aussi composé d’une structure blanche, mais les pièces amovibles sont faites en trois bois d’essences et d’épaisseurs différentes. Enfin, la table Solid Wood Lux, est, quant à elle, complètement faite de bois, aussi bien au niveau de la structure que des pièces.

Le site projetvictor.com propose que l’on configure notre table en ligne avant de la commander, afin d’avoir un aperçu de ce puzzle à transformer comme bon nous semble. Pour que cette table s’adapte à tous les intérieurs, des plus designs aux plus classiques. Pour en savoir plus sur LX ONE : https://vimeo.com/46531453 http://www.lxone.eu/ Pour en savoir plus sur le projet Victor : http://doow.fr/ http://projetvictor.com/

Propos recueillis par : Caroline Toussaint Photos : LX one

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RENCONTRE / Hantise

DERRIÈRE LE MASQUE :

HANTISE Crédit photo: Bartosch Salmanski M4TIK Propos : WAS

C

es prédateurs de salles obscures illuminent par leur son électro-trash les spectateurs haletants de toute l’Europe. Alex et Jérôme, derrière un masque qu’ils portent de moins en moins, s’imposent depuis bien longtemps maintenant et voient leur notoriété grandir. Derrière le jeu de scène frénétique et les cris effrénés des fans qui les suivent partout où ils vont, se cachent deux hommes, à la vie tranquille, que l’on qualifierait presque de banale, si on ne les avait pas vus sur scène. Leur rencontre fut humaine avant de devenir aussi musicale. Le choc fut brutal, choc de culture d’abord, entre métal et électro, puis choc de l’évidence, ils pouvaient marier leurs influences et créer un son efficace. Ce qui prime pour le duo, c’est la cohérence, et surtout le travail. Ne pensez pas vous retrouver face à deux bonhommes débarquant armés d’une clé usb ou un simple CD, prêts à lancer leur playlist programmée à l’avance en levant les mains en l’air pendant 3 h pour chauffer la salle. Chez Hantise, on travaille des semaines en amont, c’est pourquoi on ne prévoit que des shows « carrés », et surtout, on se laisse la liberté de s’adapter au public, au moment, parce qu’on a un bagage musical et technique. Le respect de la musique et du public, est sans doute aussi une valeur primordiale pour Alex et Jerôme, qui ne continuent dans la musique que par passion. Ils ne courent pas après la gloire et les groupies hystériques, ils s’amusent. La notion de plaisir est bien heureusement encore centrale, et c’est sans doute ce qui rend le son de Hantise si unique et authentique. WAS a voulu en savoir plus sur ce duo branché... Entretien : WAS : Hantise, qui êtes-vous ? D’où vient ce nom de scène ? Jérôme : Hantise s’est formé fin 2010, d’une volonté commune d’unir nos différentes influences afin de créer un projet musical avant tout par pure passion. Alex mixait de la techno depuis quelques années déjà, et j’ai un passé de guitariste métal. On s’est rencontré par hasard il y a quelques années ; nous avions

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à peu près le même parcours chacun dans notre style, c’est ce qui nous a rapprochés. Après, le style musical s’est trouvé de lui-même, l’électro-trash arrivant parfaitement à faire coïncider nos goûts musicaux ! Alex : Il nous fallait ensuite trouver un nom ; Hantise s’est imposé de lui même, c’était le nom que j’avais donné à une de mes anciennes productions techno que nous avons retravaillée au début. Le morceau n’était pas terrible finalement mais nous en avons gardé le nom ! Et il y a toute la symbolique derrière et la définition au sens propre de de ce mot. Jérôme : Je crois qu’on a tous les deux la hantise qu’un « autre » agisse de manière invisible sur nos actions, et fasse qu’un jour tout s’arrête, que nos démons passés se manifestent et troublent notre ascension… WAS : Le parcours d’Hantise est fulgurant, en deux ans, vous avez su vous imposer. Une recette ? Alex : Concernant notre parcours, nous avons sorti quelques mixtapes et quelques remixes qui nous ont permis de nous faire remarquer de quelques acteurs underground de ce milieu, qui nous ont soutenus et nous soutiennent toujours (des blogs comme Metalectro, Electro-Drop, Electro News, etc..) Leur soutien nous a permis de trouver nos premières dates, sortir nos premiers remixes officiels sur des labels internationaux pour nous amener à sortir notre premier EP en avril dernier sur le label Shax Trax.


www.myspace.com/hantise

WAS : Vous avez déjà eu l’occasion de jouer dans pas mal de coins, est-ce qu’une scène en particulier vous a marqué ? Est-ce que vous ressentez que vous jouez à domicile quand vous êtes sur Strasbourg ? Alex : Je crois qu’on apprécie toujours beaucoup plus les surprises que l’on n’attend pas ! Après une période où nous avions joué dans plusieurs clubs étrangers, avec des artistes proches de notre style musical, nous avons joué en mars dernier à l’Epidemic Experience à Sélestat (aux Tanzmatten). Aucun artiste proche de notre style, un horaire de passage vers 22 heures … Jérôme : On s’attendait à un bide, au mieux une ambiance moyenne à la fin de notre set… Résultat : un bordel dès les premières minutes, la moitié du public sur scène au bout de 20 minutes… le meilleur souvenir dans la région ! Sinon, il n’y a pas vraiment de scène electro/trash/dubstep dans la région, très peu d’endroits où les gens peuvent venir s’éclater, comme ça peut être le cas dans d’autres villes, et surtout à l’étranger. Alex : Ici, il y a seulement des belles salles de concerts ou des boîtes commerciales. Aucun club ne proposant une programmation underground et éclectique. C’est dommage, je pense que pas mal de gens attendent ça. Du coup on ne ressent pas trop de ferveur quand nous nous produisons dans le coin, en tout cas moins qu’ailleurs… WAS : Vous avez collaboré avec des artistes de la scène locale, c’est important pour vous ? Ou bien était-ce un concours de circonstances ? Jérôme : Dans un milieu où tout se fait en ligne, par mail ou via réseaux sociaux, où tout se négocie sans aucun contact physique, ou même téléphonique, il nous semble sain et important de garder ces liens humains. Après, cela s’est également fait par concours de circonstances, nous nous sommes naturellement rapprochés d’artistes dont nous apprécions le travail (ValyMo, Macrowave, L’Amère Conspiration, Beurk!, etc..) et les collaborations se sont faites naturellement.

WAS : Quelques mots sur BADD Records ? Alex : BADD Records est une entité créée par 4 potes désireux de se structurer (Mortimer Sanglier, Ben Watts et nous-mêmes) et de créer un label de musiques électroniques au sens large du terme. Le label sera lancé véritablement fin d’année avec les sorties d’EP de Ben Watts et Macrowave. BADD Records nous sert également d’agence de booking, de production et vente de merchandising. Un de nos projets en cours est la mise en place d’un service de mastering en ligne, pour les DJ désireux de « gonfler » un peu leur son avant de sortir leurs morceaux. WAS : Vous avez déjà sortis 4 mixes exclusifs pour des sites ou structures internet. Comment ça se passe concrètement pour vous ? C’est au feeling, au fil des rencontres ? Alex : Rien n’a été calculé, tout s’est vraiment goupillé au fil des rencontres. Les réseaux sociaux nous ont permis (et nous permettent toujours) de diffuser aisément nos productions et d’entrer en contact rapidement avec des artistes internationaux. Jérôme : Artistes, organisations de soirées, blogs, etc.. On a vraiment pu rapidement se tisser un réseau qui nous a permis de sortir des tracks/remixes/mixtapes sur différents labels ou différents blogs, trouver des soirées où mixer... WAS : Quelles sont vos prochaines échéances ? Alex : Nous avons plusieurs remixes officiels qui vont sortir sur différents labels (Boxon, ThaF, Jet Set Trash, Shax Trax, etc..) nous travaillons sur notre prochain EP qui devrait voir le jour fin d’année / début d’année prochaine. Jérôme : Il inclura normalement 2 morceaux originaux, dont un morceau en collaboration avec le Canadien Gör Flsh, et des remixes de poids lourds de l’électro-trash et du dubstep actuel ! À côté de ça nous sommes en train de boucler les dates de la fin d’année. Nous avons des dates de calées sur Paris, Munich, Toulouse, Belfort, Colmar et des dates devraient arriver sous peu en Autriche, Suisse, Espagne, Écosse et République Tchèque. Alex : On peut donc nous souhaiter de pouvoir trouver le temps de mener à bien tout ce qu’on entreprend !

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Expériences de vote

Quand la santé des Chefs vacille

La revanche de Moubarak

Adrià Fruitós autour du Monde Il nous avait fait l’honneur de concevoir pour nous la couverture de WAS #01. Il avait déjà une réputation de créatif hors normes et jouissait d’une renommée grandissante ! Pour ce numéro de la rentrée, WAS s’est fait plaisir : rencontre avec un artiste qui casse les codes ! Adrià est d’origine espagnole, comme les plus malins d’entre vous l’auront compris ! Il est né à Barcelone en 1984 et a grandi au milieu d’une famille d’artisans, qui a su lui transmettre la culture du détail, et le goût du travail. Il a débuté ses études d’illustration dans sa ville d’origine, à l’école d’art Massana, avant de passer quelques mois à l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, puis à Bruxelles. Il jouit aujourd’hui d’un rayonnement international, ayant exposé et travaillé pour de nombreuses institutions internationales, notamment aux USA, en Italie ou encore en Iran. Il fait aussi partie d’un collectif d’artistes qui porte le nom de Honeycomb et qui est basé à New York ! Adrià est aujourd’hui un illustrateur que les plus grands journaux et magazines s’arrachent. Il a su imposer un style unique et décalé.

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On a pu voir ses illustrations aussi bien dans Le Monde que dans Libération. Il a régulièrement des commandes pour ces grands quotidiens nationaux, qui sont pour lui à la fois un moteur et une vitrine. Mais cette fenêtre vers la notoriété ne se limite pas aux frontières françaises, puisqu’il a aussi collaboré au Daily Telegraph ( newspaper anglais ) ainsi que dans le périodique Diagonal espagnol. Il a, outre la magnifique couverture de WAS Magazine, réalisé un nombre impressionnant de couvertures de magazines en tout genre. Et jusqu’en Chine s’il vous plaît ! Cet artiste basé au Bastion XIV, dont nous vous parlions dans un précédent numéro, cultive son style dans son atelier strasbourgeois. Il y produit aussi bien des visuels de publicité, des couvertures de livres, du conte pour enfant au kamasutra, il réalise même des illustrations destinées à des films d’animation.

Adrià est désormais un artiste pluridisciplinaire, qui travaille aussi bien le support numérique que le papier, ou encore tout ce qui est susceptible d’être source d’inspiration, comme par exemple un mur New Yorkais sur lequel il a collé un Jésus sur un skateboard. Sa curiosité l’amène à travailler avec des collaborateurs, travaillant dans des domaines et des supports différents, ce qui lui permet de faire continuellement évoluer ses images. Le meilleur moyen de vous faire une idée sur le travail foisonnant et diversifié d’Adrià est encore de vous laisser happer par son site internet, à consulter de toute urgence : http://www.adriafruitos.com

Propos recueillis par : WAS Illustrations : Adrià Fruitós


6 questions à Adrià : Sur quels projets travailles-tu actuellement ? Depuis quelques mois je travaille sur un projet très différent de ce que je fais habituellement. Avec ma collègue illustratrice Sherley on a réalisé les personnages et décors d’un film d’animation qui entrera bientôt en phase de production chez Innervision, une boîte de production strasbourgeoise, le film devrait être prêt fin 2012. J’enchaîne avec un projet de livre jeunesse Rich Man, Poor Man, qui sera publié par la maison d’éditions américaine Six Red Marbles aux États-Unis. En parallèle, je continue régulièrement à collaborer avec le journal Le Monde ainsi que d’autres magazines. Quels sont tes objectifs pour l’année 2013 ? Continuer à travailler sur des projets les uns plus intéressants que les autres, notamment en presse. Comptes-tu rester vivre à Strasbourg ? Ça fait un bon moment que j’habite à Strasbourg et j’y suis très bien, mais rien n’empêcherait une envie de partir ailleurs. En tant que free-lance, je peux me permettre de travailler où je le souhaite. Je rêve souvent de Berlin mais le froid hivernal est plus fort que mon désir d’y emménager. Pour le moment, je compte rester à Strasbourg, le temps de profiter de mon atelier au Bastion 14, encore deux ans, puis on verra. Qu’est ce qui nourrit ton imagination ? N’importe quelle image est susceptible de m’influencer, et même souvent sans m’en rendre compte. Je suis très attentif à ce qui se fait actuellement dans le secteur des arts visuels, ce qui alimente continuellement mon propre travail. Comment qualifierais-tu ton métier ? Un plaisir chargé d’émotions. Quel serait ton dernier mot ? Illustratrices et illustrateurs, défendez vos droits d’auteur si nous voulons conserver ce métier de valeur !

Le Grand déballage du Mage


RENCONTRE / Rensone

Mon côté fifille à maman m’a toujours laissé penser que les graffitis, c’est MAL. Les « on-dit » n’aidant pas, on se figure que ce sont des jeunes récalcitrants qui crachent leur insoumission à la gueule de la société en balançant des messages triviaux ou incompréhensibles sur des bâtiments innocents. Alors naturellement, quand on m’a demandé d’interviewer Rensone, un graffeur établi à Strasbourg, je me représentais un jeune adulte à peine sorti de l’ado, qui arbore toujours des fringues XXL, une mèche de cheveux gras lui dissimulant le regard, et un discours tout fait de « Fuck la Police je vous baise ». Quelle ne fut pas ma surprise en arrivant chez Rensone. Propos par : Caroline Toussaint Crédits photos : Vincent Muller

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« JE VEUX JUSTE QUE CE SOIT SALE, QUE ÇA MONTRE DE VRAIS TRUCS » Rensone, ou Vincent dans la vie de tous les jours, n’a rien du blanc-bec révolté. A vrai dire, si ses vêtements n’avaient pas été couverts de tâches de peinture, je n’aurais jamais cru qu’il était le graffeur avec lequel nous avions rendez-vous. L’homme d’une trentaine d’années nous accueille chaleureusement dans son appartement (soit dit en passant, l’antagonisme même du repaire obscur auquel je pensais être confrontée). Il nous présente une petite brune qui porte un joli nœud dans les cheveux. « Voici Lisa, on vit ensemble, on peint ensemble... Bref, on fait tout ensemble. Sinon, asseyez-vous, faites comme chez vous, je vous sers un verre ? » Rensone, originaire de Bretagne, peint depuis ses 14 ans. Il nous raconte que le jour où il a pu s’acheter un scooter, il partit la nuit-même, pour peindre des murs en ville. « Je ne peignais pas vraiment, je faisais un mur par mois, c’était plus un défouloir ! On était quatre graffeurs dans la ville, et puis, je me prenais pour la star, car je peignais un peu plus que les autres... Puis je suis allé à Rennes pour mes études, et là, je me suis pris une claque. J’étais tellement loin de tous ces graffeurs, j’étais un vrai débutant, un blaireau ! Je me suis dit que j’étais vraiment nul... d’autant plus nul d’avoir pensé que je pouvais être bon. Alors j’ai changé de nom. Ça a été un renouveau. Et j’ai voulu rendre hommage à la ville qui m’a donné ma première claque. Donc Rensone, “Rens” pour Rennes, et “one”, car dans le milieu du graff, on veut toujours être le number one. » Il nous montre quelques photos des murs qu’il a peints. C’est gigantesque. On passe d’énormes corps pleins de galbes à une représentation de la crucifixion version graffiti, savamment accompagnée d’un « In graff we trust ». « À l’origine, je peins des murs, mais depuis un moment, je peins aussi sur des toiles. Tu sais, avant, je ne peignais qu’avec des bombes, et sur une toile, les bombes, c’est compliqué, on manque très vite d’espace ! Mais Lisa m’a appris à utiliser les pinceaux pour acquérir plus de minutie. Je n’ai pas de formation artistique, alors elle m’a aidé et m’a décrassé de ce côté-là. » Il nous emmène ensuite dans la pièce qui leur sert d’atelier. On reconnaît très vite les toiles de Rensone grâce aux silhouettes un peu bubble-gum, aux courbes, et surtout aux personnages avec un trou à la place de la tête. Evidemment, il me faut savoir ce que cela signifie, car les artistes ne font rien par hasard d’après ce qu’on nous apprend à l’école. Je m’attends à une explication philosophique, un commentaire d’œuvre comme on nous demande de réaliser au lycée : chercher des explications complètement loufoques mais qui pourtant se tiennent. Et voilà qu’il me répond

- le plus naturellement du monde ! - que c’est dû à l’évolution. « Tu seras peut-être déçue par ma réponse... mais tu sais, moi je fais partie des gens qui évoluent. Mes créations, elles ont un peu une chronologie : au départ, mes personnages, ils avaient un visage. Mais on en trouve partout, des visages plus ou moins expressifs. Alors à un moment, je m’en suis lassé. J’ai choisi de faire une ombre pour le visage, puis un trou. Aujourd’hui, mes personnages, ils n’ont pas de tête, mais peut-être que demain, ils en auront une. En fait lorsque je peins mes personnages, j’essaie d’utiliser les codes du graffiti : le dynamisme des lettres pour créer leur silhouette et les techniques de remplissage pour la colorisation. Je suis au milieu des deux grandes composantes du graffiti : les personnages et les lettres. Et je veux m’éclater à 100 %. Je ne veux rien faire de commercial ; tu vois bien, mes persos, ils sont gros, laids... C’est dégueulasse, il y a des coulures… Mais c’est même pas calculé, c’est juste que je veux que ce soit sale, que ça montre de vrais trucs. En fait, je veux donner de la spontanéité. » La conclusion à cela, c’est qu’il n’y a pas de traumatisme d’enfance, pas de cauchemars, pas d’âme de guillotineur. Les livres d’école nous racontent donc n’importe quoi : parfois, les artistes ont juste envie de faire un truc original, point.

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RENCONTRE / Missy

Dans la même pièce, on trouve aussi une toile de Lisa, alias Missy. C’est beau et coloré, ça représente un petit volatile sur le dos d’une autruche, leurs têtes se confondent, c’est très intelligent, et plus que tout, c’est minutieux au possible (« Ah ouais, elle me donne mal au crâne, parfois ! », s’amuse Rensone). Missy est un peu gênée, elle ne veut pas voler la vedette à Rensone, mais lui, il n’attend que ça et la pousse à nous parler de son parcours. Alors elle nous raconte son évolution à elle. « Ma mère peignait un peu, du coup, j’ai toujours baigné dans le milieu artistique... Puis j’ai étudié le graphisme et maintenant, je suis graphiste indépendante. C’est génial, car je peux moduler mon temps. Si j’ai envie de peindre, je peins, si je dois travailler, je travaille. » Ainsi, Missy a plus l’habitude des pinceaux et des toiles que des bombes et des murs. « J’ai commencé les murs il y a 5 ou 6 ans. En fait, j’ai rencontré Vincent à la Place des Arts, je le regardais peindre, je flashais sur ce qu’il faisait. Et puis je lui ai acheté une toile. Le graffiti, ça m’a toujours attirée, mais j’osais pas trop m’y mettre… C’est Vincent qui m’a initiée, il m’a présentée à ses potes. J’ai commencé par des trucs très roses, très pimpants, très girly, pourtant, ce n’était pas du tout ce que j’avais envie de faire... j’imitais d’autres graffeurs... Mais j’ai viré maintenant. Je suis revenue à un travail d’illustration, que je mélange avec le graff. » Rensone se lève alors, et revient avec deux tableaux sous le bras. « Regardez, regardez ce qu’elle fait ! », clame-t-il, plein de fierté dans la voix. Il nous expose alors la première toile, et je me prends un adorable « Connasse » en pleine figure. Et qu’estce qu’elle est belle cette insulte ! (si belle que depuis, je me fais traiter de connasse tous les jours par mon fond d’écran). Puis il retourne le deuxième tableau et Missy nous explique : « Celui-là, il date de l’époque de ma licence. On m’avait demandé une illustration où il y avait écrit “ORGANISME”. En fait, si vous regardez, c’est pas écrit sur une seule ligne, le mot est décomposé, donc on n’arrive pas forcément à lire tout de suite, et quand j’ai montré cette illustration à des gens, ils m’ont dit « Ah, tiens, t’as écrit orgasme ! » Ils lisaient des trucs un peu marrants, alors je me suis

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dit qu’il faudrait que je joue avec ce côté-là, et j’ai commencé à balancer des insultes. J’adore jouer avec le côté humour noir... Franchement, je m’éclate. » Ouais, c’est ça, ils s’éclatent, on le voit dans leurs œuvres, et surtout, on l’entend quand ils en parlent. Ce sont de vrais passionnés qui incitent à l’émerveillement. « On cherche vraiment à avoir carte blanche pour nos projets, on n’est pas trop fan de la déco commerciale... On essaie toujours de donner un thème à nos fresques, qu’il soit explicite ou non, d’ailleurs ! On aime quand il faut creuser pour comprendre, et bien souvent, il y a plusieurs lectures possibles. Notre but, c’est d’avoir un maximum de liberté. Par exemple, il faut s’imaginer dire à quelqu’un « Alors écoute, je vais reproduire les mains de Michel-Ange de la Chapelle Sixtine, et je vais bourrer ça de lettres, et tu vas voir, tu vas kiffer... Tu vois, les gens, faut pas trop les brusquer non plus ! » On parle alors de liberté, et là, plutôt qu’un apéro, je bois les paroles de Rensone. Il nous évoque ses voyages ; il aimerait pouvoir laisser sa marque partout où il se rend. « Avec un pote à moi, on est parti avec nos sacs à dos. On a acheté des peintures en Israël, on est passé en Palestine, et j’ai peint un mur à Ramallah. Là-bas, il y a quelques peintures engagées, mais quasiment aucun mur décoré. On est arrivé, et on a trouvé un mur noir. C’était ça qui avait du sens pour moi : peindre un mur làbas, où les gens ont mille autres choses à régler plutôt que de voir des graffitis. Ca ne m’intéressait pas d’être le énième type


« JE SUIS REVENUE À UN TRAVAIL D’ILLUSTRATION, QUE JE MÉLANGE AVEC LE GRAFF. » qui peint une colombe sur le mur de l’Apartheid ! Humainement, quand t’es face à des gens qui vivent la guerre au quotidien et c’est une guerre, parce que pour y avoir été, je vous assure que c’est une guerre - d’avoir vu ces gens et d’avoir peint pour eux, c’est sûrement l’expérience humaine la plus forte liée à la peinture que j’ai faite. » Missy l’écoute, des étoiles plein les yeux. Elle nous avoue avoir pu peindre dans plusieurs villes de France, d’Europe pour divers événements, toutefois, elle rêve de pouvoir cultiver sa passion dans le monde entier. On évoque la technique, mais c’est surtout d’art que l’on disserte. Je m’abreuve de tout ce qu’ils disent. « C’est génial de devoir gérer ses traits, éloigner la bombe, la rapprocher, freiner sur la fin pour donner plus de pigments... C’est super kiffant et si le mec est bon, tu le vois au premier coup d’œil. Pour un truc noir et blanc sous un pont, il peut y avoir des années et des années de travail afin d’acquérir un tel dessin de lettres, une telle dextérité ! Ouais, je m’enflamme un peu, hein... Mais, je vous assure, je parle très spontanément. » On aurait passé la soirée à les écouter s’enflammer. Qu’est-ce que c’est enrichissant, d’écouter de tels passionnés ! On s’en prend plein les oreilles et plein les yeux. Et puis il y a eu ce « Bon, allez, restez dîner ! ». Mon côté fifille à maman m’a obligée à refuser une fois, par politesse... or, ils n’ont pas eu à insister beaucoup plus pour que j’accepte l’invitation. L’interview qui aurait dû ne durer que quelques minutes s’est transformée en un échange, on a discuté comme de vieux potes. Et maintenant, moi aussi je peux dire « In graff I trust ».

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RENCONTRE / Studio 923a

STUDIO 923a

www.neufdeuxtroisa.fr 923a.blogspot.com tulavoiscellela.tumblr.com

Concrétiser les arts appliqués ? "Une affaire de ping-pong et de plaisir !" 923a, c'est l'ancien code APE des activités artistiques. C'est aussi une vision créative axée sur l'échange, la volonté de se différencier par un processus qui fait de chaque œuvre un évènement participatif. C'est surtout de la cohérence, là où chaque chose à son sens. 923a, c'est Jérémy Joncheray & Thomas Oudin, hyperactifs de 24 ans, à peine diplômés, déjà enseignants et chefs d'entreprise en développement à Montréal… 923a, c'est tout simplement époustouflant de génie, d'humilité et d'humour.

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RENCONTRE / Studio 923a

Lorsqu'on leur demande comment ils définissent leurs créations, ils parlent de sport, et plus précisément de ping-pong. L'analogie trouve plusieurs origines : le fait qu'ils travaillent à deux. Ils se "renvoient la balle", puisque l'un commence, l'autre poursuit et ainsi de suite... mais aussi parce qu'ils font beaucoup de workshop, et n'oublient jamais de démontrer le côté ludique du travail. Ils créent des jeux ou les font créer, comme par exemple dans le cadre du Centre de Formation des Plasticiens Intervenants (CFPI). Celui-ci a pour but d'aller notamment dans les écoles et les hôpitaux pour apporter leur expérience, leur vision, ou encore concrétiser davantage leur volonté d'imprimer une marque graphique participative et généreuse. Jérémy et Thomas sont la complémentarité même. Surdoués, mais aussi et surtout travailleurs, ils montent leur studio 923a, il y a tout juste un an. Son succès tient à l'une de leur qualité première qui est sans aucun doute l'abnégation les poussant à aller toujours au bout de leurs projets. Ainsi, après obtention de leur DSAA (Diplôme Supérieur en Arts Appliqués) avec félicitations du jury, à Nevers pour Thomas et à Illkirch pour Jérémy, ils décident de concrétiser leur projet en développant leur collectif fondé quatre années auparavant. Forts de leurs expériences acquises durant la préparation de leurs diplômes - avec notamment la participation de Thierry Marx pour un projet basé sur la pédagogie du goût ainsi qu'une dimension de visualisation des saveurs - ils se font vite remarquer sur le plan national.

923a.collectif@gmail.com +33 (0)3 90 24 94 27 19 rue des Hallebardes 67000 Strasbourg

Ils créent le Studio 923a pour avoir plus de liberté et développer plus de projets en mettant en avant leurs valeurs manifestes : processus, échange, expérimentation, global, plaisir et participatif. Dans leurs biographies, l'on peut remarquer une résidence aux Beaux Arts de Besançon, mais aussi une exposition à Nancy qui leur a valu une sélection au Festival International de l'Affiche à Chaumont. La Fabrique du festival consiste à donner carte blanche à dix jeunes créateurs internationaux. Lors de cette exposition, Thomas et Jérémy étaient encore étudiants. Ils ont créé une installation participative où le public était invité à écrire des messages de soutien aux victimes du tsunami à Fukushima basé sur le code maritime international. (ndlr : le Festival se déroulait un mois après le drame)

C'est donc tout naturellement qu'en 2012, ils sont à nouveau invités au Festival de Chaumont pour un autre projet dans l'espace public, sur la place de l'hôtel de ville. Ils y ont monté un atelier de sensibilisation autour de la composition d'affiches. Ils ont ainsi redessiné des grilles architecturales, issues des lieux accueillant les expositions, pour en faire des grilles de mise en pages. Cet atelier proposait au public par l'intermédiaire de ces grilles de réaliser leur propre affiche. Alimentant un nombre incalculable de sites, de blogs, créant de nombreux projets, entre voyages dans le monde pour les "Écoles de la créativité" par exemple, ils ont su développer un panel de compétences allant aussi bien de la création d'affiches au développement typographique, de la conception de dispositif participatif à l'édition. Avec des thèmes de prédilection, notamment l'univers culinaire, il semblerait que rien ne puisse freiner le duo de designers graphique qui sait s'entourer et se faire remarquer par un travail toujours cohérent et au succès unanime.

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RENCONTRE / La Table Verte

LE VERT

VOUS VA SI BIEN... Propos : Marie-Catherine Brandstetter Photo : Vincent Muller

Les épicuriens amoureux du vert parmi nos lecteurs ont pu découvrir La Table Verte dans notre guide hors-série de l’été. Avec ses deux adresses, à Neudorf et Mittelhausbergen, cette petite épicerie bio s’est bien vite faite connaître et propose désormais des petits plats et un service de traiteur en plus de l’épicerie-primeur. Afin d’en savoir plus sur ce mystère vert, WAS est parti à la rencontre de Simone et Béatrice, ses deux fondatrices.

Reliées par le même amour de la bonne cuisine, les deux amies de lycée que sont Béatrice et Simone ont décidé de croquer dans l’aventure de La Table Verte il y a déjà quatre ans. Au commencement, il y a Simone, emprise d’envie de bon et de sain mais surtout de changer son quotidien avec pour but de régaler les gens. Un bien vaste projet mais qui a pourtant mûri avec succès comme en témoignent ses habitués qui n’hésitent pas à lui rappeler qu’ils sont à Mittel « comme à la maison ». Si pour elle la qualité est primordiale, elle a su donner à La Table Verte bien plus qu’une appellation bio. La salle ouverte sur la cuisine de laquelle ses clients aiment observer ce qui se mijote est accueillante à son image, parfaite pour y déguster toutes les nouveautés. Si sa passion de la bonne cuisine étonne presque lorsqu’on la rencontre, nous comprenons bien vite que c’est ainsi qu’elle fonctionne depuis toujours. Se lançant avec délice dans tous ses projets. Le seul point de frayeur de son entreprise

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était de se brouiller avec sa collaboratrice mais, heureusement, les deux femmes fonctionnent en parfaite harmonie, chacune apportant son expérience et sa complémentarité à l’autre. Béatrice, curieuse de nature, avait un jour déclaré qu’elle changerait de vie à 40 ans. Elle n’a pu qu’adhérer au projet de sa comparse ! Approfondissant ses connaissances en culture biologique au jour le jour, elle est rapidement complètement intégrée dans l’affaire. Cette dernière s’étonne même de réussir à régaler les gens alors qu’elle a longtemps été une enfant difficile avec la nourriture. Pourtant, la régularité des habitués de Neudorf ne ment pas, entre l’énergie débordante de Béa et les bons produits qu’elle propose, tout le monde s’y retrouve. Si leur but était de refaire découvrir la bonne cuisine à leurs clients, le pari est plutôt réussi puisqu’elles peuvent même se targuer d’avoir réussi cette entreprise dans la bonne humeur.

ADRESSES Neudorf 90 route du Polygone 67100 Strasbourg 03 88 31 04 85 Mittelhausbergen 73 rue Principale 67206 Mittelhausbergen 03 88 23 02 60 www.latableverte.com

HORAIRES Neudorf du mardi au vendredi : 9h – 14h30 / 16h30 – 19h le samedi : 9h – 14h Mittelhausbergen du mardi au vendredi : 9h – 14h30 / 6h30 – 19h le samedi : 9h – 17h


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LITTÉRATURE Le Salon du Livre de Strasbourg ? Nous y sommes presque ! Plongez-vous dans la programmation des Bibliothèques Idéales pour ne rien rater des plus belles rencontres littéraires de l’année 2012. Avec notre sélection, vous ne pourrez pas vous tromper !

Propos reccueillis par : WAS Illustration : Vanessa Ganzitti

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LITTÉRATURE / Ma WASine : La 5è chronique d’Éric Genetet

Ma Wasine... Éric Genetet est l’auteur de : « Le fiancé de la lune » aux éditions Héloïse d’Ormesson et « Chacun son Foreman » aux éditions Le verger. Son troisième roman sortira en janvier 2013.

Ma Wasine ressemble beaucoup à l’actrice Alice Taglioni dans Paris Manhattan. Nous sommes allés le voir ensemble. J’avais réussi à la convaincre de m’accompagner malgré son goût très prononcé pour les films qui retournent le cerveau. Comme l’héroïne de cette comédie romantique estivale, ma Wasine a du caractère, elle est jeune, belle, passionnée par son travail et fan de Woody Allen. Seul problème, elle est toujours célibataire. C’est le pitch et un résumé très juste de la vie de ma Wasine. Elle n’a pas aimé du tout, moi, beaucoup. Je n’ai pas argumenté, elle, largement. Je pensais surtout à la fin du film quand Alice embrasse Patrick (il n’a pas pris un coup de vieux Bruel ?), parce que, vous vous souvenez, nous avions échangé un baiser ma Wasine et moi, le soir des élections présidentielles. Pas un baiser normal, un baiser qui engage, je le croyais, un baiser qui en appelle d’autres, un baiser « qui laissait à désirer… son corps tout entier » comme disait Woody Allen. Depuis le 6 mai, rien, pas le moindre espoir de récidiver. C’est comme ça une Wasine, c’est elle qui décide du temps et du moment. Le soir de Paris Manhattan, je suis rentré chez moi, avec mon désir et le souvenir sucré de notre baiser. J’ai encore rêvé d’elle, au-dessus, dans sa salle de bain, elle n’a rien fait pour ça. Si la réincarnation existe, je veux bien revenir en brosse à dents de ma Wasine ou, comme Woody, en éponge pour le corps. Ce baiser étant resté sans lendemain, j’attendais, j’attendais inlassablement, prêt à inverser le cours de l’histoire, prêt à jouer mon Patrick Bruel, prêt à lui offrir ce qu’aucun autre homme ne pouvait lui offrir, fallait juste trouver une idée de cadeaux. Je ne sais pas si elle l’avait remarqué, mais on se voyait de plus en plus. C’était l’été, on prenait l’apéro, elle commençait à rire de mes blagues pourries. En gros, même si je n’avais pas encore mis les pieds dans sa salle de bain, on se rapprochait, le deuxième baiser était moins loin que New York et puis la catastrophe

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LITTÉRATURE / sous-titre

est arrivée… Vanessa Paradis et Johnny Depp se sont séparés. A priori, cette information de la plus haute importance ne changeait rien à ma vie, et pourtant. Comme pour la totalité de ceux qui croient encore que l’amour existe, cette nouvelle super people a bouleversé le comportement de ma Wasine. Ce jour-là, elle avait accepté de diner avec moi. J’avais appelé mon banquier pour lui dire que ma carte bleue risquait de s’électriser, puis j’avais réservé une table au Crocodile, acheté un costume neuf et trouvé un nouveau parfum. En arrivant rue de l’Outre à Strasbourg, je la sentais contrariée. Elle a fait semblant de sourire en commandant les entrées, mais un truc ne passait pas. Je savourais mon « chausson de truffe noire en surprise », quand elle déclara : « Si Johnny Depp et Vanessa Paradis ne sont plus ensemble, je ne vois pas comment ça peut marcher entre toi et moi ». Pendant un instant, je suis resté bloqué, ma fourchette en argent dans la bouche, voyant, après des mois d’attente, tous mes espoirs anéantis, à cause de cet abruti de Johnny Depp. Si j’en crois les magazines people, dont la crédibilité est sans faille, il a trompé Vanessa, plusieurs fois même, pour succomber au charme d’Angelina Jolie et de Ashley Olsen. Incompréhensible ! Du coup, Vanessa a fait pareil, normal ! Après quatorze années d’un bonheur sans nuages, le plus romantique des couples de stars a explosé en plein vol. Pour ma Wasine, c’était la fin du monde, pour moi, la fin du repas. Philippe Bohrer, le patron du restaurant pouvait avaler ses deux étoiles Michelin, j’ai terminé mes truffes comme on engloutit des antibiotiques, avec un besoin irrésistible d’aller se coucher. J’ai essayé de changer de sujet sans succès : on vit sur une planète de dingues où les Allemands vendent 15 millions de pommes de terre par an aux Anglais, pendant que les Anglais vendent exactement le même nombre aux Allemands. Cela dit, le type qui fait les comptes il est fort. Comment fait-il pour les additionner ?

Moi, c’est les bâches que j’ai additionnées avec ma Wasine. La suite de l’été fut triste et quelconque. J’ai été voir les illuminations de la cathédrale ou le spectacle devant les grues aux lumières bleues de la Presqu’île André Malraux, presque tous les soirs, errant comme une âme en peine sur les rives de l’Hudson. Je pensais à ma Wasine en souffrant comme un chien abandonné sur l’autoroute des vacances, en silence. C’est ça l’amour non ? J’ai cherché, même Woody le confirme : « Aimer c’est souffrir. Pour éviter de souffrir, on doit ne pas aimer, mais alors on souffre de ne pas aimer. » J’ai revu Manhattan, j’ai écouté Rhapsody in blue de George Gershwin matin, midi et soir, en comprimé pour déprimer un peu plus. Remède efficace. Johnny Depp est un salaud, je suis prêt à la crier Place Kléber avec tous les hommes victimes comme moi de divorces de stars. Johnny Depp est un salaud et puis c’est tout. Ma Wasine ne veut plus entendre parler d’un homme dans sa vie, elle exclut totalement d’être approchée, elle a passé ses journées à regarder les J.O avec ses copines, elle est tombée amoureuse de Teddy Riner, de Florent Manaudou et d’Usain Bolt. C’est compliqué une Wasine comme elle, mais, promis, je vais me mettre au Judo, à la course à pied et à la natation à la rentrée, je vais faire mon maximum pour devenir un dieu de l’Olympe, un sportif devant l’Éternel. Je suis prêt à l’attendre ma Wasine, J’ai rien d’autre d’urgent à faire. Attendre, voilà mon programme, même si ça dure une éternité. Bon, je sais l’éternité c’est long, surtout vers la fin. Pas vrai Woody ?

Illustration : Laura Riedinger

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LITTÉRATURE / Les Bibliothèques idéales

Les Bibliothèques idéales LA RENTRÉE LITTÉRAIRE SERA STRASBOURGEOISE !

Chaque année, Strasbourg marque sa puissance culturelle par de nombreux évènements. Si la ville brille au fil des mois par sa fréquentation d’écrivains de tout horizon, elle a su imposer sa volonté de promouvoir le livre grâce aux Bibliothèques Idéales. Avec une fréquentation accrue d’auteurs et d’acteurs, des rencontres variées et pour tous les goûts, vous avez de quoi passer une semaine de rêve en immersion totale dans le monde de la littérature. Au programme, lectures, cartes blanches, rencontres et débats. L’occasion pour le public de découvrir des auteurs, et d’approcher les plus grands noms de la littérature française qui fréquentent de plus en plus ce que l’on pourrait presque appeler le Salon du Livre alsacien. Le programme 2012, que vous découvrirez ci-dessous, est riche par sa diversité, et démontre un équilibre parfait entre ceux que l’on classe parmi les plus grands écrivains contemporains et les jeunes talents en passe de les rejoindre. Textes et images fournies par : la Librairie Kléber

Pascal QUIGNARD

Pour toute renaissance, il faut repasser par la naissance. La solitude est référente. « J’évoque ceux qui tombent et se relèvent. Curieusement, je défends ce dont j’ai si souvent fait les frais : la dépression nerveuse. Si on veut changer de vie, si on veut changer de famille, si on veut changer de couple, si on veut changer de maison, si on veut changer de pays, il faut repasser par la case départ. Ce n’est pas le médecin, le psychanalyste, le prêtre, l’antidépresseur, la drogue, qui guérissent de la dépression, c’est la dépression. Méfie-toi de tout ce qui fait groupe. La majorité est mauvaise. La solitude est référente. Chacun de nous commence seul dans le monde où il a été conçu et où il se déploie à jamais seul en silence. » • Vendredi 14 septembre, 17h30. Rencontre avec Pascal Quignard. Les désarçonnés (Grasset) et Isabelle Baladine Howald (Librairie Kléber).

« SI ON VEUT CHANGER DE VIE, SI ON VEUT CHANGER DE FAMILLE, SI ON VEUT CHANGER DE COUPLE, SI ON VEUT CHANGER DE MAISON, SI ON VEUT CHANGER DE PAYS, IL FAUT REPASSER PAR LA CASE DÉPART ». We Are Strasbourg / 060


LITTÉRATURE / Les Bibliothèques idéales

Amin MAALOUF, Pierre ASSOULINE & Brigitte FOSSEY

Pureté de l’exil ou engagement qui corrompt ? « J’ai l’impression obsédante que le monde auquel j’appartiens s’estompe chaque jour davantage, et qu’il pourrait disparaître de mon vivant. Que faut-il préférer ? La pureté de l’exil ou l’engagement qui corrompt ? Le courage n’est pas toujours là où l’on croit... » A.M. • Vendredi 14 septembre, 20h. L’écrivain franco-libanais, de l’Académie Française, Amin Maalouf, auteur des Désorientés (Grasset) dialogue avec Pierre Assouline. La comédienne Brigitte Fossey dit des textes de Amin Maalouf. L’illustratrice Fanny Blanc fera une performance en direct pendant la rencontre.

« J’AI L’IMPRESSION OBSÉDANTE QUE LE MONDE AUQUEL J’APPARTIENS S’ESTOMPE CHAQUE JOUR DAVANTAGE ».

Antonio LOBO ANTUNES, Dominique PINON

« Là où vous jouez votre vie, c’est dans les livres. C’est du sérieux. » Esthète radical de la langue, l’auteur portugais décrit la décrépitude du monde, l’écoulement du temps, les tensions sociales et la folie sous toutes ses formes. Médecin pendant la guerre d’Angola, psychiatre, il se consacre depuis 1985 à l’écriture. • Samedi 15 septembre, 15h. Rencontre avec Antonio Lobo Antunes, La Nébuleuse de l’insomnie (Bourgois) et Antoine Spire, journaliste. Lecture par le comédien Dominique Pinon.

« LA DÉCRÉPITUDE DU MONDE, L’ÉCOULEMENT DU TEMPS, LES TENSIONS SOCIALES ET LA FOLIE SOUS TOUTES SES FORMES ».

Axel KAHN

Les âges de la vie. « Imaginons qu’à la suite d’un sortilège, tout se fige, tout s’arrête. Les astres s’immobilisent sur leurs orbites; désintégrations et fusions nucléaires cessent dans les étoiles, le soleil en particulier ; sur le flan des montagnes, les gouttelettes que fait jaillir l’eau qui cascade de roche en roche demeurent en suspension ; le balancier des pendules comme le quartz des montres cessent d’osciller, de vibrer...Que signifierait alors le temps ? ». L’existence humaine et ses mystères dévoilés. Personnalité scientifique de premier plan et expert reconnu dans le monde, le généticien Axel Kahn nous conte une vie humaine. L’histoire de la vie est aussi liée aux évolutions scientifiques et sociales. • Dimanche 16 septembre, 15h. Rencontre avec Axel Kahn, Les âges de la vie (La Martinière) et Christian Nardin.

Raphaël ENTHOVEN, Michaël FOESSEL, Adèle VAN REETH Une autre vie est-elle possible ou est-elle souhaitable ?

Les philosophes Raphaël Enthoven, Michaël Foessel et Adèle Van Reeth des Nouveaux chemins de la connaissance de France Culture, se retrouvent à Strasbourg pour débattre. Nicolas Léger sera le trait d’union de la rencontre. • Dimanche 16 septembre, 11h30. Rencontre suivie d’un brunch offert par la Ville de Strasbourg.

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LITTÉRATURE / Les Bibliothèques idéales

Alain MOUSSAY & Geneviève LETANG

Poésie et harpe. De la musique avant toute chose. « Enfant, Jean- Marc Tennberg, Gérard Philipe, Giani Esposito, Laurent Terzieff, Jean Marais me donnèrent envie de lire Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, Éluard, Hugo, Aragon, La Fontaine. Rêver, croire, penser, voyager, espérer que tout soit poésie, notre frêle bonheur ! » Alain Moussay. • Dimanche 16 septembre, 16h30. Poésie et harpe avec Alain Moussay et Geneviève Létang.

Michel BUTEL Rencontre

• Lundi 17 septembre, 20 h 00

ÉROTISME ET PORNOGRAPHIE BD Cul, le cerveau bien placé.

CINÉ-CONCERT

Aelita de Jacob Protozanov.

Ciné-concert sur un film de science fiction révolutionnaire. Histoire d’amour et de jalousie sur la Terre, dans Moscou, avec des rebondissements amusants et des intrigues au pouvoir comique. Les décors et les costumes constructivistes et d’avant-garde de Aleksandra Ekster, ont influencé Fritz Lang pour Metropolis et Les femmes sur la lune ainsi que la serial Flash Gordon. • Dimanche 16 septembre, 18h. Ciné-concert avec au piano Eunice Martins, compositrice et spécialiste du cinéma muet, à l’occasion du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg.

Abdellah TAIA, Louis GARDEL & Anne BROCHET

Mysticisme religieux, sexe, révolte et rêves. Par ces livres et par ses prises de position publiques pour défendre l’homosexualité et la liberté des personnes dans son pays, il est devenu une sorte d’icône au Maroc et dans les pays musulmans, violemment attaqué par les islamistes et encensé par les jeunes et les modernistes. • Lundi 17 septembre, 18h. Rencontre avec Abdellah Taïa, Infidèles (Seuil), Louis Gardel, romancier et scénariste (Fort Saganne, Nocturne indien, Indochine...) et Anne Brochet (Cyrano de Bergerac, Le Hérisson, La Rafle). Animé par Jean-Luc Fournier, Or Norme.

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Acteurs phare du renouveau de la bande dessinée francophone dans les années 90, les requins marteaux sont à l’origine d’expositions marquantes comme le Supermarché Ferraille, mais aussi du film Villemolle 81. Avec la liberté et le mauvais esprit qui les caractérisent, ils lancent en 2010 BD Cul : une collection de bande dessinée pornographique dont les titres sont signés par des auteurs réputés. • Mardi 18 septembre, 18h. Rencontre avec Frédéric Felder (alias Franky Balooney) cofondateur de BD Cul, deux de ses auteurs, Aude Picault (Comtesse, Papa, Transat) et Morgan Navarro (Teddy Beat, Malcom Foot, Cowboy moustache), ainsi que Bernard Joubert (Dictionnaire des livres et journaux interdits, Chez les censeurs) journaliste et spécialiste des questions de censure.


LITTÉRATURE / Les Bibliothèques idéales

Walter SITI

Tahar Ben JELLOUN

Légende en Italie. Critique raffiné et pugnace, on lui doit plusieurs essais importants consacrés à la poésie italienne. Walter Siti a dirigé l’édition des œuvres complètes de Pasolini. Quels types de mirages sont donc la peur et le bonheur ? Quelles formes prennent le sacré, la foi, l’amour, la vertu et le péché ? • Mardi 18 septembre, 19h30. Rencontre avec Walter Siti, Leçons de nu (Verdier). En partenariat avec l’Institut Culturel Italien.

Casablanca, début des années 2000. Qu’est ce que le bonheur conjugal dans une société où le mariage est une institution ? Souvent rien d’autre qu’une façade, une illusion entretenue par lâcheté ou convenances. C’est ce que nous dit Tahar Ben Jelloun en confrontant deux versants d’une même histoire. • Jeudi 20 septembre, 17h. Rencontre avec Tahar Ben Jelloun, animé par Delphine Leonardis. Lecture et musique par Liselotte Hamm et Jean-Marie Hummel.

L’éditeur de Pasolini.

Liselotte HAMM & Jean-Marie HUMMEL

La Bibliothèque idéale des Bibliothèques Idéales. Concert, lectures. Parmi Jorge Semprun, Alain Mabanckou, Le Clézio, Erik Orsenna, Franz Kafka, Étonnants voyageurs, André Weckmann, Claude Vigée. • Mercredi 19 septembre, 20h30. Au piano, à la voix, et à différents instruments, Liselotte Hamm, Jean-Marie Hummel et Léopoldine Hummel jouent, chantent et disent les grands moments de la bibliothèque idéale, d’Erik Orsenna à Jorge Semprun.

Linda LÊ, Jean-Baptiste DEL AMO Déracinement. La littérature console.

Le bonheur conjugal

Simonetta GREGGIO Avanti, bionda !

Dans Dolce Vita 1959-1979, Simonetta Greggio faisait le portrait d’une Italie au double visage, à la fois insouciante et ravagée par les années de plomb. Dans L’homme qui aimait ma femme, elle confirme qu’elle est bien l’aquarelliste de nos destinées sentimentales. • Jeudi 20 septembre, 18h30. Rencontre avec Simonetta Greggio et Jean-Luc Fournier. Spectacle en avant-première autour de Fellini, avec Stefano Genovese, pianiste médaille d’or au Conservatoire de Venise, Hana Douhi, acrobate, Alessandro Greggio, jongleur, et Anthony Mathieu, équilibriste, tous trois formés à l’école nationale du cirque Annie Fratellini, et Simonetta Greggio à l’écriture.

Christian BOBIN, Marianne DENICOURT L’homme-joie.

La voix de Christian Bobin est unique. En poète, il transfigure le quotidien. « J’ai rêvé d’un livre qu’on ouvrait comme on pousse la grille d’un jardin à l’abandon. Ce n’est pas pour devenir écrivain qu’on écrit, c’est pour rejoindre en silence cet amour qui manque à tout amour. » Christian Bobin. • Jeudi 20 septembre, 20h. Rencontre avec Christian Bobin, L’homme-joie (L’iconoclaste) animée par Antoine Spire. Lectures de textes par Marianne Denicourt. L’illustrateur Nicolas Pinet fera une performance en direct pendant la rencontre.

La littérature dégénérée Contre le vent des modes et les tendances, Linda Lê tient bon. Elle dit non à l’écriture sans écriture, à l’informe, au débraillé. Amour, mort, combat entre les idées et le réel, condition d’étranger géographique et existentielle, lutte entre la langue maternelle (le vietnamien) et le français. • Mercredi 19 septembre, 17h. Rencontre avec Linda Lê, Lame de fond (Bourgois), le romancier Jean- Baptiste del Amo (Une éducation libertine). Animé par Daniel Lemler.

Musica 2012.

Arnold Schoenberg, figure imposante de l’avant-garde de la première moitié du XXe siècle, « inventeur » du dodécaphonisme que le philosophe et sociologue Adorno considéra comme la seule technique capable de représenter la « fragilité de la société de consommation ». • Vendredi 21 septembre, 18h. Rencontre autour de Moïse et Aaron de Arnold Schoenberg avec Beat Föllmi, Philippe Olivier et Freddy Raphaël.

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LITTÉRATURE / Les Bibliothèques idéales

Bernard PIVOT

Nancy HUSTON

« Pendant vingt-huit ans, chaque vendredi soir, comme le forain de mon adolescence, gratteur de têtes dans le train fantôme, j’ai gratté la tête de millions de téléspectateurs. Pour activer leur sang, stimuler leurs neurones. Pour leur donner envie de lire. En même temps, en direct, j’excitais la matière grise des écrivains afin qu’ils nous livrent le meilleur de leur intelligence et de leur sensibilité. Enfin, après avoir lu tous les livres, et sans pour autant considérer que la chair est triste, je me grattais la tête, non de perplexité, mais de curiosité, de passion et de plaisir. » • Vendredi 21 septembre, 18h30. Bernard Pivot lit pour nous son spectacle donné au théâtre du Rond-point à Paris, Souvenirs d’un gratteur de têtes et parle de son livre Mais quelle est la question ? (Nil). Les illustratrices Sherley Freudenreich et Adria Fruitos feront une performance en direct pendant la rencontre.

Les découvertes de la neurologie du XXème siècle ont mis un terme à la notion traditionnelle d’un Soi unifié, cohérent et homogène. D’autres Soi transgressifs, choquants, surprenants voire répréhensibles, même pour « nous », existent. Leur construction peut être incitée par l’exil, l’art ou tout autre accident de parcours, et nous permet de nous amuser, mais aussi de se casser, se fracasser. • Samedi 22 septembre, 16h30. Rencontre avec Nancy Huston, Chloé Rejon, Mohammed Kacimi et Hélène Castel.

Souvenirs d’un gratteur de têtes.

Abd AL MALIK

Rencontre avec l’écrivain strasbourgeois pour sa carte blanche. • Vendredi 21 septembre, 20h00. Rencontre avec Abd al Malik.

Enrique VILA-MATAS Malade de littérature.

Né à Barcelone en 1948. A 18 ans, il est embauché comme rédacteur dans une revue de cinéma Fotogramas, pour laquelle il réalise parfois de fausses interviews. Ensuite, de 1975 à 1976 il vit à Paris où il loue une chambre de bonne à Marguerite Duras. Depuis 1976 il se consacre à l’écriture. Son oeuvre est une exploration de notre époque et la conviction que toute vie est un processus de démolition. Son œuvre est un exercice virtuose et ironique, où l’auteur, tel un funambule confronté au vide d’une « littérature qui parle de littérature » sur lesquels planent avec les anges tutélaires de Larbaud, Bove, Walser et Kafka. • Samedi 22 septembre, 15h. Rencontre avec Enrique Vila-Matas, Aire de Dylan (Bourgois), animée par Philippe Lançon (Libération). Les illustrateurs Aurélien Cantou et Nicolas Pinet feront une performance en direct pendant la rencontre.

« SON OEUVRE EST UNE EXPLORATION DE NOTRE ÉPOQUE ET LA CONVICTION QUE TOUTE VIE EST UN PROCESSUS DE DÉMOLITION ».

We Are Strasbourg / 064

Le Soi s’éclate.

Françoise DOLTO Dolto l’insoumise.

A l’heure où le Marché règne en maître et dicte ses lois, où la servitude volontaire vient marquer de son empreinte le devenir de nombre de nos contemporains, Dolto l’insoumise reste un modèle pour ceux d’entre nous qui pensent qu’il est important de dire et répéter les conditions de la construction subjective. • Samedi 22 septembre, 20h. Rencontre avec Catherine Dolto, Julie Brochen, Annie Grosser, Marie Malandrin, Rita Moatti, Claude Schauder, Jean Pierre Winter.

Vassilis ALEXAKIS, Catherine ALLÉGRET & Maurice VAUDAUX L’enfant grec

La littérature reprend ses droits. Comme souvent, Alexakis, nous promène entre Paris et Athènes. Entre un paisible jardin du Luxembourg et la Grèce, mère patrie, secouée par une crise sans précédent. Avec Jean Valjean ! • Dimanche 23 septembre, 16h30. Rencontre avec Vassilis Alexakis, La langue maternelle, Le premier mot, L’enfant grec (Stock), animée par Daniel Lemler. Catherine Allégret (La Môme, La Rafle) et Maurice Vaudaux (Navarro, La Rafle) lisent.

Annick COJEAN, Tierno MONÉNEMBO, Samar YAZBEK Écrire pour dénoncer.

« Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie », Albert Londres. • Dimanche 23 septembre, 18h. Rencontre organisé sous l’égide du Prix Albert Londres, avec Annick Cojean, Grand Reporter au journal Le Monde, Tierno Monénembo, écrivain guinéen francophone, et Samar Yazbek, écrivain et journaliste Syrienne.


LITTÉRATURE / Les Bibliothèques idéales

Tobie NATHAN Ethno-roman

De la Sorbonne post-soixante huitarde, dans les services psychiatriques où il officie, dans sa mémoire égyptienne, chez les foussages chez des sages un peu dingues, chez les devins d’Afrique et dans les dîners d’Ambassade... Sur ce monde, notre monde, il pose un regard d’adulte émerveillé et mélancolique, pessimiste, lucide, généreux. Né en Egypte. Enfance en Italie. Héritier de générations de rabbins. Ado communiste à Gennevilliers. « Formé à l’institut de psychanalyse de St-Jacques, j’ai essayé d’épouser l’identité de psychanalyste, mais je n’y suis pas parvenu. Je suis comme la goutte qui file entre les doigts pour s’en aller rejoindre la source...» • Lundi 24 septembre, 19h. Rencontre avec Tobie Nathan, Ethno-roman (Grasset), animée par Nicolas Léger.

Annie ERNAUX

« Passion amoureuse et révolte politique, cela va de pair » Plus de trente-cinq ans après Les Armoires vides, saisissante confession célinienne d’une jeune femme contrainte à l’avortement, Annie Ernaux n’a pas seulement des centaines de milliers de lecteurs. Son oeuvre fait l’objet d’innombrables thèses de doctorat. Et l’on n’a pas fini d’analyser sa manière, à la fois singulière et universelle, d’écrire sans jamais oublier d’où elle vient: le café-épicerie que tenaient ses parents, à Yvetot, en Haute-Normandie. Cette manière, c’est «l’écriture plate», qui depuis La Place jusqu’à son autre chef-d’oeuvre, Les Années, lui permet de réussir ce tour de force: évoquer ses origines populaires ou sa vie sexuelle, mais sans jamais se mettre en avant, ni prendre son lecteur de haut. • Lundi 24 septembre, 17h30. Rencontre avec Annie Ernaux et Raphaëlle Rerolle, Le Monde. Lecture par la comédienne Catherine Allégret.

« ÉVOQUER SES ORIGINES POPULAIRES OU SA VIE SEXUELLE, MAIS SANS JAMAIS SE METTRE EN AVANT, NI PRENDRE SON LECTEUR DE HAUT».

Jean-Claude GUILLEBAUD

Une autre vie est possible. Comment retrouver l’espérance. « J’aimerais trouver les mots, le ton, la force afin de dire pourquoi m’afflige décidément la désespérance contemporaine. Elle est un gaz toxique que nous respirons chaque jour. Et depuis longtemps. L’Europe en général et la France en particulier semblent devenues ses patries d’adoption. Elle est amplifiée, mécaniquement colportée par le barnum médiatique. Oui, mécaniquement. Par définition, le flux médiatique est un discours attristé, voire alarmé. Il s’habille en noir. Or la réalité n’est jamais aussi sombre. Elle est faite d’ombres et de lumières. » • Lundi 24 septembre, 20h30. Jean-Claude Guillebaud, Une autre vie est possible (L’Iconoclaste) est entouré de Alexandra Breukink, Pasteur de la paroisse protestante de Gunsbach-Griesbach et David Le Breton, sociologue,et Christian Nardin et Jean-Luc Fournier.

« J’AIMERAIS TROUVER LES MOTS, LE TON, LA FORCE AFIN DE DIRE POURQUOI M’AFFLIGE DÉCIDÉMENT LA DÉSESPÉRANCE CONTEMPORAINE ».

065 / We Are Strasbourg


LITTÉRATURE / Les Bibliothèques idéales

La sélection WAS

Autour de

BECKETT

Existerait-il une bibliothèque digne de ce nom sans œuvres de Samuel Beckett ? L’auteur du très célèbre « En attendant Godot » n’a de cesse d’être remémoré, et il y a quelques années, la poète Anne Atik publiait un très bel hommage sur l’écrivain irlandais. Avec « Comment c’était – Souvenirs sur Samuel Beckett », elle nous offrait un portrait de l’homme qui fut son ami pendant près de 30 ans. Aussi, les Bibliothèques Idéales ont décidé d’inviter Anne Atik afin qu’elle nous parle d’un Samuel Beckett charismatique, attentif, généreux, et plus que tout, passionné d’art, « poète dans la moindre de ses fibres et de ses cellules ». Le moyen de se glisser un instant dans l’intimité de cette amitié, de mieux connaître l’écrivain et de se (re)plonger dans son oeuvre, puisque la pièce « Oh les beaux jours » sera lue par la comédienne Dinah Faust. • Lundi 17 septembre, 20h. Rencontre avec Anne Atik, Daniela Battiston et Isabelle Baladine Howald. Lecture de Oh les beaux jours par Dinah Faust, mise en scène de Alain Moussay. L’illustrateur Aurélien Cantou fera une performance en direct pendant la rencontre.

We Are Strasbourg / 066

Autour de

SAGAN

Le fils de Françoise Sagan – qui lui ressemble plus que de raison - a décidé de faire le portrait de sa mère qu’il connaît « par cœur » dans Sagan et Fils. Alors que lui aussi aurait pu appeler ses mémoires « Avec mes meilleurs souvenirs », Denis Westhoff choisit un titre plus révélateur. Roman attendu depuis la mort de l’écrivaine, Sagan et Fils est le premier ouvrage de Denis Westhoff. Il avoue avoir longtemps attendu avant de prendre la plume, puisque « c’est dur d’écrire quand on est le fils de Sagan. » Mais la volonté de réfuter les mythes et de rétablir la vérité sur l’auteure de Bonjour tristesse a été plus forte. Portraits de sa mère, de son père, de ceux qui ont fait l’intimité de celle qu’on appelait « le charmant petit monstre », Denis Westhoff évoque son enfance avec justesse et affection. Un beau moyen de redécouvrir Sagan, figure emblématique de la littérature française, que certains ont jugé impudente, mais qui surtout était riche d’audace et de talent. • Mardi 18 septembre, 20h. Rencontre avec Denis Westhoff. La comédienne Judith Magre lit Avec mon meilleur souvenir, et Aurore Prieto et sa troupe de musiciens et comédiens jouent et disent Sagan.

Autour de

DELERM

Si l’on prête une oreille attentive à ce que disent les gens autour de nous, on remarque aisément qu’il existe quelques petites phrases automatiques, d’apparences anodines, mais qui, si on les examine, signifient bon nombre de choses. « Vous n’avez pas de nouveau message », « C’était mieux avant », « Et ce soir ? », autant d’expressions que l’on a l’habitude d’entendre (de répéter !), et que Philippe Delerm analyse avec beaucoup d’humour et de facétie dans Je vais passer pour un vieux con (et autres petites phrases qui en disent long). Philippe Delerm avoue qu’avec ces petite phrases « qui en disent long », il souhaite « chercher ce qui indique une posture qui est valable pour le genre humain et pour l’homme en général ». On lui trouve une plume plus franche, plus satyrique, et ses observations sont en quelques sortes un miroir original qui reflète très justement notre allure. • Samedi 15 septembre, 18h. Rencontre avec Philippe Delerm et Martine Delerm, Décalages (Fayard), animée par Jean-Luc Fournier. Lectures de textes par Alain Moussay.


LITTÉRATURE / Les Bibliothèques idéales

La sélection WAS

Autour de

CLAUDEL

Célèbre pour ses écrits autant que pour ses films, Philippe Claudel publie, pour cette rentrée 2012, une autobiographie. Il a choisi de donner au récit de sa vie une tournure plutôt originale, puisque, comme son nom l’indique, Parfums relate des souvenirs olfactifs de l’auteur. Proust et sa madeleine, dans À la recherche du temps perdu, nous décrivait comment un simple biscuit, un goût, un arôme, peut nous faire plonger dans les méandres de nos souvenirs pour revivre des scènes d’enfance. Nul doute que chacun d’entre nous a expérimenté ce phénomène. Une odeur, un parfum : en 63 textes, Philippe Claudel nous fait partager ses voyages olfactifs. En passant par le parfum de la crème solaire de sa mère, celui de l’après-rasage de son père, ceux des gâteaux, du foin des champs, l’on découvre les odeurs familières à l’auteur… celles qui lui permettent de se dévoiler dans un ouvrage plein de sensibilité et de temps retrouvé. • Samedi 22 septembre, 18h15. Rencontre avec Philippe Claudel. Rencontre animée par Daniela Battiston. Lecture par la comédienne Clotilde Courau (Tous les soleils).

Autour de

CONDÉ

Maryse Condé, illustre auteure de Ségou ou Moi, Tituba, Sorcière, revient avec un nouveau roman autobiographique: La vie sans fards. Le titre, ainsi que l’introduction de l’ouvrage donnent le ton : « Pourquoi faut-il que toute tentative de se raconter aboutisse à un fatras de demi-vérités ? » Maryse Condé s’écrit telle qu’elle est et nous livre ses expériences, ses années d’études à Paris, sa quête d’identité en Afrique, ses amitiés, ses amours, mais aussi les événements auxquels elle a assisté tout au long de sa vie, en tant que femme, mais aussi en tant que « citoyenne du monde ». Celle qui toujours s’est engagée contre le racisme et la xénophobie, mais surtout à défendre le pluriculturalisme, qui a traversé de nombreux pays pour mieux comprendre le monde, écrit désormais sur un roman qu’elle décrit comme le « plus universel » de ses livres ; le résultat de « la réflexion d’un être humain qui cherche à se réaliser pleinement ». • Mercredi 19 septembre, 18h30. Rencontre avec Maryse Condé. Avec Sonia Emmanuel, comédienne, Mariann Matheus, chanteuse traditionnelle, et son guitariste Ahmed Barry, le poète, rappeur et slammeur Frank Babene dit Blade, le comédien Jalil Leclaire qui dira des textes du grand poète national inconnu en Europe Sony Rupaire, et le journaliste Stéphane Pocrain.

Autour de

NOTHOMB

On ne la présente plus : Amélie Nothomb, auteure belge si familière du grand public, revient cette année encore aux Bibliothèques Idéales de Strasbourg. Qu’elle nous plaise ou non, Nothomb ne faillit pas à la tradition, et nous livre dès septembre son vingtième roman. Celui dont elle « accouche » pour cette rentrée 2012 se nomme Barbe Bleue, et de prime abord, il ne semble pas désavouer l’excentricité de l’auteure. Saturnine, personnage clef du récit, cherche à fuir la banlieue parisienne, et tente la colocation avec un homme que les rumeurs qualifient de serial-killer, mais selon elle : « mieux vaut un serial-killer que la banlieue ». On retrouve les bases du fameux conte de Perrault, le tout relevé d’une pointe de modernité. Amélie Nothomb, qui a toujours éprouvé de la sympathie pour la figure de Barbe-Bleue, en fait ici un grand Espagnol plein de secrets dont le caractère fort se heurte à la verve de l’héroïne du roman. Amélie Nothomb donne naissance à des personnages toujours aussi névrosés que de coutume et sème encore une fois son grain de folie dans nos bibliothèques. • Mardi 18 septembre, 17h (dédicace dès 16h 00). Rencontre avec Amélie Nothomb, animée par Thierry Desaules, écrivain.

067 / We Are Strasbourg


MUSIQUE Retour de vacances, c’est difficile, on a usé sa playlist tout l’été et on a un petit coup de déprime ces temps-ci... Les chroniques musicales WAS Magazine sont faites pour vous, critiques, éloges, propositions... de quoi créer votre nouvelle playlist spéciale rentrée

Propos reccueillis par : WAS Illustration : Vanessa Ganzitti

We Are Strasbourg / 068


069 / We Are Strasbourg


MUSIQUE / Chroniques

Musicales Propos par : Vivien Zell Chroniques par : Vivien / Thibault

Hey ! Salut les nouveaux ! Fini, on remballe ses tubes, sa crème et sa playlist. Il faut maintenant potasser pour les festivals de l’été prochain. C’est bien pour ça que vous allez en festival, non ? La musique ? Ah bon… ?

E

n même temps les reports étaient sacrément gratinés cette année. Ces tribus de jeunes tout en muscles, en shorty dans la boue et l’alcool. Ces bandes de tarés qui font la nouba en face de DJ’s surpayés mixant sur MacBook à l’aide d’un logiciel gratuit, tout ça pour se retrouver dans la tente d’un(e) inconnu(e) avec une tronche de Lorax au réveil. En fait non, il y a bien deux sortes de festivaliers ! Les autres posent pour des lookbook Tumblr inconnus et vont voir les groupes en «BEAR», «PANDA», «WE ARE…» et vous feront croire que c’était la claque de leur life. (Ces groupes cessent toute activité 4 mois plus tard généralement).

We Are Strasbourg / 070

Et bien le cru « festivals 2013 » annonce déjà les grands retours et seconds albums les plus attendus de la planète (The XX, Two Doors Cinema Club, The Vaccines, Twin Shadow…) et les grands Come Back U.S. (Bloc Party, The Darkness, Franz Ferdinand…) C’est pourquoi nous allons vous préparer dès maintenant, avant tout le monde, à lâcher les arguments qui tuent sur ces productions tant attendues, tout en vous glissant des petites quenelles de l’underground supra inconnues que vous irez bien entendu écouter ! Je vous rassure tout de suite ce ne sont pas des chroniques musicales mais bien des états d’âmes, des essais, de la poésie de magazine. C’est pas long et pas trop difficile à lire. On ne vous le cache pas, rien de bien folichon pour cette rentrée...


MUSIQUE / Chroniques

Meilleur Album DIIV – Oshin :

u 01 DIIV www.facebook.com/diivnyc u 02 BLOC PARTY www.blocparty.com u 03 HEAVENLY BEAT www.facebook.com/heavenlybeat

BLOC PARTY - Four : La quatrième fête de quartier retentira comme une alarme silencieuse si vous voulez mon avis de poète. Avec un premier single Octopus qui vous inflige une syncope cérébrale accompagnée d’un saignement de nez, on ne peut qu’être réticent à l’idée de se plonger dans les anneaux colorés de Four. Et pourtant ! Même si rien n’est catchy, tout est limite et tous les styles y passent (néométal, desert rock, pop vomi), j’aimerais lui donner la mention assez bien. La suffisance vocale de Kélé et les riffs vus et revus polluent l’ensemble des morceaux mais je maintiens ma note. Même si leurs prestations live sont plus que discutables et qu’ils auraient dû en rester là après trois bons albums je reste sur ma position de départ. Je suis fan. Même si l’album est une bouse. Day Four et V.A.L.I.S seront sans doute les seuls morceaux à sauver pour un probable Best Of du groupe de nos années 2000. S

Propos par : Vivien

Voilà sans doute un des meilleurs albums de cette année. Bon, dit comme ça, ça peut paraitre catégorique et pas du tout objectif. Tant pis. DIIV (anciennement Dive) sort son premier album à mi-chemin de cette année et remporte tous les suffrages. La musique dream pop du quatuor transgresse et digère plusieurs styles et influences au long de leurs treize titres mais ne ressemble à aucune autre formation. Plusieurs similitudes peuvent les catégoriser partiellement mais jamais complètement : de la pop de Beach Fossils (d’où sort le guitariste du groupe Zachary Cole Smith) à celle faussement simpliste de Real Estate, DIIV tire bien d’autres ficelles (krautrock, new-wave ou shoegaze) donnant une dimension supplémentaire aux productions du groupe. C’est ici un album entier que nous propose la formation. Depuis longtemps je n’ai pas entendu un album dans le registre de la pop qui sonne de bout en bout complètement structuré (et non comprenant deux tubes et des ersatz de musique pour combler le reste). Les perles pop étincelantes que renferme Oshin auront pour certaines déjà vu le jour sur un single précédent (Human, Sometime) et se confondent parfaitement avec ce que le groupe propose de neuf (Doused, Oshin, How Long Have You Known ?) dans une logique imparable. D’autres aventures plus progressives comme Air Conditionning ouvrent le disque ou se faufilent au gré de cet album déjà magistral. L’intégralité est parfaitement agencée et donne dès lors naissance à un album frisant la perfection. Bien que le chant principalement relégué au second plan se retrouve noyé dans l’instrumentation la plupart du temps, la dimension musicale est amenée par une batterie énergique, celle de Colby Hewitt (Smith Westerns) et bien sûr la guitare maîtresse de Zachary. Mélodique et entêtant, le puissant Oshin marque les esprits à sa manière propre : simple et onirique, grandiose. S

02/

Propos par : Thibault

Propos par : Vivien

01/

03/ HEAVENLY BEAT - Talent : Rolala mais qu’est-ce que c’est niais ! John Pena (Beach Fossils) nous berce ici de sa musique acoustique ultra pop et super lissée. Belle production pourtant mais les mélodies de ce genre d’album ont le don de m’agacer : omniprésence du reflet d’un monde fleuri, parfait, où les gens se donnent la main et chantent en cœur les refrains de Talent. Légères pointes de mélancolie de-ci de-là, mais trop noyées dans le bien-être cucul-abrasif pour être sincères. Si vous aimez la musique pop à en vomir des pâquerettes, cet album est fait pour vous. Personnellement je regrette de ne pas m’être arrêté simplement à la lecture de la tracklist qui en dit déjà beaucoup trop long sur la musique de Heavenly Beat : (Messiah, Faithless, Tolerence…) Et j’aurais su dès lors que cette musique ultra pop vous rentre plus vite dans le crâne qu’un témoin de Jehova chez vous. S

071 / We Are Strasbourg


Propos par : Thibault

MUSIQUE / Chroniques

04/ TWO DOOR CINEMA CLUB – Beacon :

Propos par : Vivien

J’approuve la pochette racoleuse, l’affiliation au renard du prêt-à-porter de luxe et surtout l’origine nord irlandaise des TDCC. Ça tient debout en fait, on reprend les mêmes et on recommence Tourist History mais une case en-dessous sur les manches. Tu recolles la même batterie d’Alien et tu peux y aller comme tu veux avec la voix de toute façon elle fait danser les abeilles et la mère de n’importe qui. J’ai déjà grillé la cartouche surprise à un mariage samedi dernier où j’ai eu la chance d’accéder aux platines de 5h à 6h du mat. Et bah les quatre personnes encore présentes ont adoré ! C’est dire les chances que ça cartonne encore une fois ! S

05/ GARY WAR - Jared’s Lot : Gary War est énigmatique. Après un album et un EP sortis sur un très bon label New-Yorkais respectivement en 2009 et 2010, il s’agit de leur première sortie en deux ans. Changement de label et de style pour Greg Dalton passant de la pop subaquatique incompréhensible (celle de Horribles Parade) a une sorte de synth pop lo fi super expérimentale. Alors bon, on ne comprend pas toujours ce qu’il veut dire (une fois de plus), et peut-être ne vaut-il mieux pas chercher à comprendre de peur d’attraper une tumeur au cerveau pour les moins avertis. Cela dit il ravit les amateurs d’expérimentations en tout genre, et reste un bon album à garder dans sa boîte à outils synth wave au côté de Com Truise et Gatekeeper. S

We Are Strasbourg / 072


Propos par : Thibault

06/

Propos par : Thibault

Propos par : Thibault

MUSIQUE / Chroniques

08/

YEASAYER – Frangant World :

WILD NOTHING - Nocturne :

Moi j’aime bien Justin Timberlake, il a accompli en une seule vie l’ensemble de mes fantasmes de gamin. Être le leader d’un Boys Band, ce que j’ai frôlé à l’âge de 10 ans avec les Two Be Men. Un chanteur R’n’B avec un nombre impressionnant de featuring (dont Snoop Dog avant sa transformation Hakuna Matata) et surtout un immense acteur de maboule depuis quelques années. Imaginez seulement...Et s’il avait continué la musique ? Et s’il avait révolutionné le R’n’B ? C’est ce que les trois Yeasayer font, en fait. Fragrant World est difficile à écouter mais risque fortement d’inspirer les productions futures de Rihanna. S

Théorie : le choix musical est lié à nos intentions immédiates et futures envers la personne qui attend au bord de notre lit son sac sur les genoux après une soirée de chope. C’est un baromètre découvert part un certain Mr White, il y a longtemps de cela, pour qui n’importe lequel de ses morceaux étaient synonymes de baise romantique et sucrée. Mais les temps ont quelque peu changé et claquer du Barry W. ne veut plus dire grand-chose pour la créature qui s’apprête à partager sa nuit avec vous, si ce n’est que vous êtes un mec bourré d’humour. Bref, il faudrait tout un livre pour développer les messages codés et inconscients qui habitent ces choix musicaux à ce moment précis chez l’humain du sexe zizi. Le passage à l’acte n’est même pas forcément certain, prenez Bob Dylan par exemple = friendly DoDo. À l’inverse de BRMC, Black Keys ou autre Black Angels qui laissent clairement présager une baise intense mais sans lendemain. Et bien sachez mes ladies que le bonhomme qui prend le temps de vous passer ce dernier WILD NOTHING va définitivement vous faire l’Amour et sans doute plusieurs fois en plus. Restent les mecs qui baisent sur Shaka Ponk, c’est généralement leur première fois. S

07/ NECRO – The Murder Murder Kill Kill EP : Le Death Rap c’est comme un parpaing dans la tronche des blaireaux qui te fixent lorsque tu es derrière les enceintes en soirée. Tout ces yeux braqués sur une décision face à ces moult pages Youtube ouvertes. Le mieux c’est carrément de stopper Birdy Nam Nam, en plein milieu et de claquer Sharon’s Fetus de Necro avec un regard de meurtrier quand tu le lances. Les joutes se font comme ça de nos jours, les vrais duellistes sont les DJ’s des soirées de merde. Des types assez discrets qui aimeraient se battre un peu plus mais qui n’ont pas trop de muscles. À ces moments précis je me rapproche généralement de mon pote Alain en soirée... C’est parce qu’il est costaud. S

u 04 TWO DOOR CINEMA CLUB www.twodoorcinemaclub.com u 05 GARY WAR www.myspace.com/garywargarywar u 06 YEASAYER www.myspace.com/yeasayer u 07 NECRO www.myspace.com/necro u 08 WILD NOTHING www.myspace.com/wildnothing

073 / We Are Strasbourg


Propos par : Vivien

MUSIQUE / Chroniques

09/ THEE OH SEES – Putrifiers II : Encore un album des stakhanovistes Thee Oh Sees, et ce n’est jamais une chose à prendre à la légère (sauf peut-être pour ce Putrifiers II, en fait). La scène garage est de plus en plus prolifique, à tel point qu’il est quasiment impossible de rester dans l’actualité complète de tous les groupes émergents de cette nouvelle scène. J’avais le choix dans la sélection de bons albums pourtant : entre BOYS, Nice Face, The Intelligence, Ty Segall, Slug Guts, King Tuff, Crash Normal… Bon je ne vais pas pour autant vous faire une ode à cette scène que j’apprécie vraiment énormément, ni même juste choisir ces Oh Sees dans le tas par défaut. Surtout que cet album ne ressemble pas à grand chose de ce qu’ils ont déjà pu produire : se tournant légèrement vers la pop (et merde), leur musique plus accessible et mélodique est beaucoup moins crado sur ce Putrifiers II. Non, en fait je voulais juste profiter de l’exemple de ce fer de lance qu’incarne (incarnait ?) ce groupe pour mettre en avant l’état d’esprit de la scène garage actuelle qui est de faire de la musique. Mais en faire au sens le plus simple du terme : faire des albums et partir en tournée, avoir le sourire, boire des bières et c’est à peu près tout. C’est vraiment la définition de base du Rock que ces mecs ont réussi à conserver et qu’ils cherchent à partager. Et de toute façon que vous les écoutiez ou pas, ils s’en foutent vraiment sincèrement. L’artwork en témoigne d’ailleurs : impossible de se masturber dessus. S

u 09 THEE OH SEES www.theeohsees.com u 10 THE DARKNESS www.theactualdarkness.com u 11 THE VACCINES www.thevaccines.co.uk u 11 DAVID LYNCH & ALAN R. SPLET www.davidlynch.com

We Are Strasbourg / 074


10/

Propos par : Vivien

Propos par :Thibault

MUSIQUE / Chroniques

12/ DAVID LYNCH & ALAN R. SPLET –

THE DARKNESS – Hot Cakes :

Propos par :Thibault

Oh Bab ! Enfin ! L’archange est de retour, sa voix... Les Darkness sont la réincarnation de ce qui fût la meilleure période de l’histoire du rock avec les solos heavy, les chœurs Queen et les paroles ridicules. J’aime parce que j’ai appris la guitare làdessus, j’aime parce que c’était le meilleur concert de ma vie, j’aime parce que Thomas VDB aime, j’aime parce que personne ne va m’emmerder d’aimer. Réaction à chaud. S

11/ THE VACCINES – Come of Age : Ils viennent tout simplement de se condamner aux charts anglais avec cet album. C’est la fameuse malédiction des british bands à la Futureheads ou autres Kaiser Chiefs. C’est con, en plus le chanteur avait un bon Mojo sur le premier opus. C’est un album à l’ambiance Rock’n Roll de balloche qui n’est pas franchement mauvais mais si c’est pour les envolées lyriques et new wave du premier que vous aimez les Vaccines il vaut mieux se rabattre sur Spector. Tant pis on écoutera pendant un an encore What did you expect from the Vaccines ? Ha ! ha ! quelle question ?! Rien apparemment... S

Eraserhead Original Soundtrack Recording : Je n’ai pas trente ans passés, je ne suis pas forcément un gros fan de David Lynch, cette musique ne me parlait pas de prime abord. Bon je n’avais pas vu le film puisque je suis né bien après sa sortie donc j’ai quand même fait un effort (conséquent) d’un peu plus d’une heure. Il s’agit de la bande son d’Eraserhead, le premier long métrage de David Lynch (1977) qui lui a couté 5 ans de travail et est passé culte dans les salles les plus obscures dans la toute fin des années 70. J’imagine assez bien qu’on devait se refiler les VHS pirates sous le manteau à cette époque où tout n’était pas accessible en quelques secondes sur internet, et c’est sans doute ce qui à permis à ces vieux films de créer les plus grosses mélancolies et premiers amours cinématographiques. Une affaire de patience donc, avec beaucoup d’amour sans doute alors qu’en 2012 et en deux clics un gap dans ma culture cinématographique est comblé. Mais le charme n’opérera pas de la même manière, bien sûr. J’avais d’abord écouté cette bande son que l’on pourrait qualifier de prémices à la musique drone d’aujourd’hui, pleine à craquer de nappes bruitistes, super étouffante et parfaite pour se faire vomir en fin de soirée. Alors oui, quand on écoute cet album on écoute le film (qui doit avoir un scripte de 4 pages) qui suit de manière poétique et glauque les pérégrinations de Henry entre sa vie et ses cauchemars. Un sifflement de radiateur, une danseuse souriante au visage tuméfié qui écrase des vers, un poulet cuit qui saigne par l’anus… Autant de scènes qui auront pu marquer les esprits si vous avez connu et apprécié ce film (qui reste un beau film). Sinon, elle vous procurera tout au plus autant d’émoi que les longues vidéo de méiose de cours de bio de terminale. S

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MUSIQUE / Flying Cow Prod

FLYING COW PROD « Flying Cow Prod » est un label récemment créé autour de cinq projets artistiques dans le registre musical pop-rock. Le label remplit les missions de management, booking et développement artistique de chaque projet. Dans le cadre de son développement, la structure associative souhaite commencer à créer des liens forts avec des partenaires susceptibles de l’épauler dans ses futurs projets (concerts, résidences artistiques, production discographique…). Avec 5 groupes d’horizons différents à son actif, le label se développe et imprime sa marque dans les salles alsaciennes. Le 3 Octobre 2012 aura lieu le lancement évènementiel du label à la Salamandre ! Venez découvrir les groupes et ravir vos tympans ! Les têtes pensantes du label : Magali : « De retour d’Irlande, je décide d’investir le tissu associatif local en 2009 pour prendre mes marques après 7 ans d’absence. Réseau aidant, c’est en 2012 que je rencontre formellement Colin ‘le survolté’ pour la création du label Flying Cow Prod. Sitôt dit, sitôt fait. La machine est lancée autour de 5 beaux projets. Je mets à profit mon expérience en management et mise en œuvre opérationnelle de projets événementiels pour soutenir tout ce beau monde et faire décoller la vache ! » Audrey : « Membre du groupe Tis depuis 2009, nous avons d’abord rejoint Flying Cow Prod avec le groupe et très vite j’ai eu envie moi aussi d’œuvrer auprès de Mag et Colin afin de mettre en commun toute notre énergie et de donner un coup de boost aux autres groupes du label. Le label est pour moi une véritable aubaine, car je peux désormais englober mon travail

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au sein d’une structure, partageant ainsi mon expérience avec celle des autres. J’interviens principalement en ce qui concerne le booking des groupes de Flying Cow Prod. » Colin : « Musicien strasbourgeois ayant collaboré dans divers projets depuis la fin du 20ème siècle, je m’intéresse énormément aux nouvelles technologies et à la communication dans le domaine des musiques actuelles. Après une grande réflexion, je décide de lancer le label “Flying Cow Prod” avec Magali début 2012. Audrey rejoint l’aventure dès l’été de la même année. J’interviens en tant que Label manager et travaille avec les groupes qui composent la structure sur leur stratégie de développement artistique. » Pour entrer en contact avec les groupes de Flying Cow Prod : contact@flyingcowprod.com Les groupes : TIS : tismusic.bandcamp.com FredGo : fredgo.bandcamp.com To’thème : totheme.bandcamp.com Mony and The Hatmen: soundcloud.com/mony-larry


MUSIQUE / Flying Cow Prod

TIS Sur le papier, TIS pose des couleurs sépias sur des visions mi-réelles mi-féériques ; en musique, le quartet joue des mêmes douceurs en clair-obscur et distille des ballades délicatement bosselées, érigeant des équilibres fragiles. Avec un goût certain pour le songwriting raffiné, le groupe pare ses ballades folk de discrètes brillances pop au gré d’une tranquillité qui n’est pas mollesse et de mélodies qui ne se contentent pas d’être agréables.

Mony and the hatmen Mony c’est « une voix », mais aussi une « présence » sur scène. Sa musique est une route saturée de soleil et bordée de champs de coton où Howling Wolf, Tom Waits, Ray Lamontagne et Jeff Buckley viennent récolter leurs mélodies. En attendant le pick-up qui le conduira au sommet…very soon... En un an et demi, Mony a déjà effectué une quarantaine de concerts dont un aux Etats-Unis en Aout 2010 (à Sea Isle / New Jersey) et trois à Osaka au Japon en Mai 2011... Il est aussi le récent vainqueur du tremplin de la Ville de Strasbourg 2011 et du tremplin du festival Décibulles 2012.

To’thème Dans son monde de rêves colorés, To’thème nous entraîne à travers un voyage musical. Leur musique pop nous emporte vers des contrées lointaines pour revenir dans l’espace intimiste d’une chambre. Ce savant mélange d’influences diverses, d’harmonies vocales et de rythmes rock agit sur nous comme un chaman qui va rentrer en transe. Les compositions du groupe sont une quête, une recherche de sens et des sens, un désir de revenir aux choses simples et d’être relié à la nature comme l’homme l’était autrefois...

FredGo De l’écriture à l’interprétation, il n’y a qu’un pas. En 2010, FredGo se lance en solo sur les scènes locales et se nourrit de ces expériences live pour se forger un véritable habit d’interprète. Il perçoit rapidement, à travers les retours du public, le réel potentiel de ses chansons et décide de leur donner une nouvelle orientation. C’est ainsi que fin 2011, trois musiciens le rejoignent pour former FredGo and The Gentries. La musique du groupe prend alors une dimension résolument pop – rock. FredGo and The Gentries travaille sur son 1er EP dont la sortie est prévue pour fin 2012

Ginko Ginko, ou la renaissance ! Le groupe se forme début 2012 autour de musiciens issus d’univers différents. L’alchimie entre les quatre créateurs offre une musique pop aux guitares mordantes avec une section rythmique efficace et une voix féminine raffinée. Ginko enregistrera ses premiers titres durant l’été 2012.

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ART Pour ce numéro, WAS Magazine est parti à la rencontre de Touch’Arts et particulièrement de Djeb, visage bien connu des Strasbourgeois en quête de sorties culturelles ou de fêtes underground ! Plongez dans l’atmosphère d’un monde qui donne tout à la promotion artistique strasbourgeoise !

Propos reccueillis par : WAS Illustration : Vanessa Ganzitti

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ART / Salon Résonances

Résonance[s]

N’est pas capitale européenne, labélisée Ville et Métiers d’Art qui veut ! Strasbourg accueille pour la première fois Résonance[s], le Salon Européen des Métiers d’Art, co-organisé par la Fédération Régionale des Métiers d’Art d’Alsace (FREMAA) et Ateliers d’Art de France, du 9 au 12 novembre au Parc des Expositions de StrasbourgWacken. Leur objectif : vous faire découvrir les talents d’aujourd’hui, qui excellent dans une discipline en constante évolution, l’art contemporain, sous tous ses visages ! 4 jours, 6000 m 2 , plus de 170 créateurs européens de haut rang et une seule vocation : rassembler en un lieu unique le travail, le talent et le savoir-faire de jeunes créateurs en devenir ou de professionnels de renom, exerçant avec passion un métier d’art parmi ceux retenus par le Salon Européen des Métiers d’Art, première édition. Qu’ils soient audacieux, innovants, élégants ou complètement décalés, les objets d’art, préalablement sélectionnés par un jury, se doivent de répondre à une exigence de qualité et de représentativité des tendances européennes actuelles des métiers d’art, en proies à de nombreuses mutations. Innover sans cesse et s’adapter au contexte socio-économique,

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tels sont les défis que rencontrent au quotidien ces artisanscréateurs qui font la fierté des sociétés européennes contemporaines qu’ils représentent. Les formes, les couleurs, les matières se mélangent avec goût et expriment chacune à leur manière une émotion, une «résonance» particulière que souhaite mettre en lumière le salon, par la parole même de son créateur. Parmi la cinquantaine de métiers présentés lors de cette première édition, les spectateurs pourront découvrir entre autres les techniques très particulières de l’émaillage sur lave, du savoir-faire d’artistes dans le travail et le traitement de matières nobles, tels que le bois, le verre, le métal ou encore la pierre et de l’imagination dont font preuve les artisans-créateurs en arts graphiques, dans la confection de bijoux et objets de décoration en tout genre. Au programme, conférences, rencontres directes avec les participants, ateliers et performances artistiques de hauts niveaux attendent les spectateurs, qu’ils soient amateurs d’art, grands passionnés ou simplement désireux de s’informer.


ART / Salon Résonances

DES INVITÉS DE PRESTIGE AUX SAVOIR-FAIRE INTEMPORELS. Des invités de choix témoigneront de leur présence pour ce rendez-vous inédit : les Maisons de prestige, telles que la Cristallerie Lalique « Le sculpteur de lumière ». Fondée en 1921 par René Lalique, dit « le Rodin des Transparences » selon l’écrivain Maurice Rostand, la fondation a vu se succéder trois générations d’artistes et a su se faire une place de choix dans l’artisanat du cristal, de par son style singulier. Une autre cristallerie, la Cristallerie de Saint-Louis, brillera également par sa présence lors de ce premier Salon Européen des Métiers d’Arts. Fondée bien en amont, en 1586, elle est à ce jour la plus ancienne manufacture de cristal d’Europe. Pour la petite anecdote, elle a été distinguée « Verrerie Royale de Saint-Louis » par un certain… Louis XV. Autant dire que son savoir-faire transcende les siècles ! C’est aussi elle qui a été à l’origine de la découverte des secrets du cristal ; une découverte reconnue par l’Académie des Sciences en 1782 ! Le Centre International d’Art Verrier de Meisenthal fera lui aussi partie de ces invités de prestige spécialement conviés pour l’occasion. Initialement fondée en 1711, la « Verrerie de Meisenthal » n’a pas résisté aux difficultés que rencontrent bon nombre de manufactures du verre, sur un marché particulièrement mouvant. Aujourd’hui reconvertie en un Centre International d’Art Verrier de Meisenthal depuis 1992, la fondation est devenue un foyer de recherches et de valorisation de la filière du verre à l’échelle internationale.

38000 ENTREPRISES DE MÉTIERS D’ART EN FRANCE ET DE NOMBREUSES PERSPECTIVES. Il est vrai qu’en ces conditions économiques difficiles, on ne compte plus le nombre de suppressions d’emplois qui font régulièrement les Unes de la presse. Or, les métiers d’art offrent de nombreuses perspectives sur ce marché de l’emploi particulièrement frileux. Le territoire français compte près de 38000 entreprises de métiers d’art, réparties sur 19 secteurs et rencontre aujourd’hui comme principal défi de promouvoir ces métiers d’avenir auprès de la jeune génération. Car plus que des métiers d’hier, ils sont surtout les métiers de demain. Résonance[s] s’inscrit évidemment dans cette optique, avec l’espoir que cela suscite de nombreuses vocations. Le constat est que nombreux sont les consommateurs qui deviennent lassés par une production de masse, standardisée, qui s’impose quelque part à eux et qu’il y a bien une demande croissante pour des produits créés spécialement selon leurs besoins. Et assurément, juste avant les fêtes de Nöel, il y aura bien un produit qui aura une résonance particulière à vos yeux ; ce petit quelque chose qui fait que ce dernier vous ressemble, tout simplement ! Propos par : Franck Brucker

Plus d’informations sur : http://www.salon-resonances.com/fr/

Crédits de gauche à droite et de haut en bas : Nathalie Banos // Karima Duchamp // Isabelle Emmerique // Françoise Wintz // Suzanne Otwell-Nègre // Joêlle Gervais // Mélina Szatkowski

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Touch ARTS L’ART À LA PORTÉE DE TOUS

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Créée en Avril 2010 par Djeb, Touch Arts est une association de promotion artistique visant à aider les artistes pour la communication autour de leurs projets. Que vous soyez seul ou en groupe, vos créations aussi bien musicales qu’artisanales, théâtrales et j’en passe ont vocation à être mises en valeur par Touch Arts. La promotion artistique est un domaine bien particulier. D’une part, les artistes sont concentrés sur la création de leurs œuvres et d’éventuelles représentations, ils n’ont donc pas forcément de temps à accorder à leur communication. À vrai dire ce n’est pas vraiment le même métier et si beaucoup le font eux-mêmes par dépit, bien souvent ils n’en maîtrisent pas tous les rouages. Pour « vendre » un album, un concert, une exposition efficacement, il faut maîtriser certaines méthodes parfois à des lieues du domaine artistique. D’autre part, on ne « vend » pas un artiste comme une barquette de jambon ! Il faut respecter l’artiste, l’œuvre, son public… Sinon on se retrouverait avec une myriade de Justin Bieber sur scène et dans les bacs (désolé pour ses fans) comme autant de Playmobils dans leurs emballages (désolé pour leurs coiffeurs). Et c’est là qu’intervient Touch Arts : vous êtes musicien, coiffeur, modèle, graphiste, acteur, menuisier, souffleur de verre, couturier, perceur, tatoueur … ou clown ? Cette association à but non lucratif s’occupera de vous mettre en avant pendant que vous vous affairerez chez vous, dans votre local de répèt’ ou votre atelier. La liste des partenaires s’allonge de jour en jour (Pelpass, Larkipass, Nouvelle Ligne, Ablackadabra, ...) ce qui se ressent sur le nombre de visiteurs du site et de ses différents blogs augmen-

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tant régulièrement. Parce que non content de donner un coup de pouce aux artistes strasbourgeois, l’asso suit l’activité culturelle –strasbourgeoise ou pas – dans différents domaines grâce à 5 sections pour autant d’arts différents. Gérée par un nombre variable de « consultants », elles sont alimentées régulièrement en fonction de leurs goûts, leurs disponibilités et le tout bénévolement. Blog Touch Arts : www.blog.touch-arts.com Le bien nommé “blog des arts et des artistes” regroupe toutes les informations concernant les artistes abonnés à l’association. Tout ce qu’il n’y a pas dans les différentes sections du site (voir ci-dessous) et bien plus encore se trouve ici, avec notamment des concours photo réguliers offrant un abonnement aux photographes amateurs ou professionnels les plus doués. Section musique : www.touch-arts.com/musik Avec plus de 150 articles à ce jour, la section musique ravira les accros des accords comme les aficionados des flows. Présentation d’artistes, critiques d’albums et de concerts, programmation des différentes salles de Strasbourg, festivals à venir… Que vous soyez des groupies fanatiques, des admirateurs ébahis ou juste des amoureux de la musique, le coup d’œil (et d’oreille) vaut le détour !


Section Mode : www.touch-arts.com/mode Dernières tendances, créateur en vogue ou dernier accessoire indispensable… Toute l’actu mode se trouve sur ce blog sans prétentions, source de conseils et de bons plans pour être la plus belle à Strasbourg sans se ruiner en faisant marcher les créateurs locaux. Tant qu’à être fashion, autant être équitable au passage ! Section Cinéma : www.touch-arts.com/cinema Si vous aimez les salles obscures, les sièges en velours et les foules s’extasiant simultanément, cette section est faite pour vous (ne vous méprenez pas on parle bien ici de cinéma et non pas d’une boîte échangiste). Critiques de films, sorties de la semaine et autres reportages sur séries TV et courts métrages, vous en prendrez plein les yeux. Avec bien évidemment des infos régulières sur l’activité des salles strasbourgeoises : on pourra prendre pour exemple la soirée splitmix organisée au cinéma Star, sauvé à la dernière minute pour le plus grand bien de la scène cinématographique à Strasbourg. Autour du livre : www.touch-arts.com/livre Vous voulez une dédicace de votre écrivain favori mais vous ratez toujours les rencontres à la Librairie Kléber ? Friands de salons et de rencontres autour d’ouvrages et autres bouquins ? « “Autour du livre” vous livrera (ok, celle-là était facile) tous leurs secrets.

Section performance : www.touch-arts.com/performance C’est la section des planches et des rideaux rouges, des trois coups de bâton et des projecteurs. Principalement dédiée au théâtre mais ouverte à tout autre type d’événement, comme la danse, le graffiti et autres arts de rue ou les hybrides comme l’est par exemple le festival Contre-Temps qui regroupe concerts « électro-groove », expositions de graph et autres joyeusetés comme un parcours de street golf.

3 FORFAITS POUR SE FAIRE CONNAÎTRE Pour une promotion à l’année et pour un prix modique, vous aurez le choix entre trois forfaits : • À partir de 50 euros : un lien direct vers votre site sur celui de Touch Arts (10000 visites quotidiennes) ; • À partir de 100 euros : la même chose plus un article de présentation et votre actualité mensuelle ; • À partir de 250 euros : la même chose plus un book en ligne.

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Rencontre avec Djeb DERRIÈRE L’OBJECTIF ET LES PROJECTEURS

Fondateur, président et meilleur évangélisateur de l’association, le parcours de Djeb (pour Jean-Baptiste) pourrait inspirer un scénariste de longs métrages.

consistant alors essentiellement à créer sites internet, affiches et flyers pour des collectivités locales et boîtes de nuit et c’est par ce biais qu’il est entré en contact avec un nombre important d’artistes. Cela dit, ayant vite fait le tour de cette activité il décide de prendre le large, mais c’est une autre histoire que nous allons très vite reprendre.

Ne voulant pas se rémunérer des bénéfices de l’association, il vit actuellement du RSA qui lui suffit largement pour vivre (ajouté à la générosité ponctuelle de ses semblables). Tout l’argent gagné avec l’association est réinvesti dans du matériel souvent onéreux (ordinateurs, appareils photo, matériel musical loué par la suite à des prix dérisoires…), des supports de communication ou la rémunération des artistes lors de soirées. Par ailleurs il n’a jamais démarché ces derniers, qui viennent naturellement vers lui. « À ce stade c’est comme la drague, le simple fait d’exister et le bouche à oreille suffisent pour attirer l’attention ! ». L’argent des abonnements ne l’intéresse pas, d’autant plus que c’est celui d’artistes qui sont souvent ses amis : il ne conçoit en aucune sorte de vivre à leur crochet. Il aimerait ne pas faire payer les inscriptions s’il pouvait dégager d’autres fonds, mais sait par expérience que la demande deviendrait énorme et que les ressources (temps comme argent) ne se trouvent pas si facilement. Et tant qu’à parler de ses expériences, sachez que votre serviteur en a un paquet.

Revenons-en aux faits : Touch Arts n’est pas sorti de nulle part. Son grand frère, le site internet Raggasoundsystem était un media qui référençait gratuitement l’actualité de la scène reaggae ragga dancehall internationale. Les photos de soirées de Jean-Baptiste et ses relations au sein des groupes de musique lui ont permis d’avoir un certain nombre d’accès presse dans pas mal de festivals (parmi lesquels le notoirement connu Summerjam). En ligne de 2003 à 2006, le site regroupait près de 10000 visiteurs par jour et plus de 200 mp3 et vidéos à son apogée, le tout dans 27 langues. Malgré ce succès, la lassitude liée à son travail (je vous avais dit qu’on en reparlerait !) le fait séjourner deux ans à Londres où il travaillera en tant que Barman et chef de projet. À son retour il remarquera avec joie qu’une association a repris le flambeau pour les soirées (big up Pelpass !) mais en ce qui concernait la promo artistique et les joies du net, c’était la loose ! Il décide donc de créer un concept identique, ouvert à tous les arts cette fois-ci. Ça marchait pour Ragga soundsystem, alors pourquoi pas Touch Arts ?

UN PRO AVANT TOUT Jean-Baptiste est titulaire de deux BTS suivis en formation continue ou « contrat de qualification », comme on disait à l’époque. « Infographiste multimédia » et « graphiste PAO Webdesigner », il a commencé sa carrière au sein du Centre de reprographie d’Alsace et de l’agence Carré Blanc à Strasbourg. Il y occupera le poste de Directeur Artistique et deviendra par la même occasion à 21 ans le plus jeune « DA » de France, ce qui lui vaudra quelques articles dans des magazines renommés. C’est un des premiers utilisateurs d’Internet et de photoshop, qui a dû attendre la démocratisation des logiciels de graphisme pour voir des « concurrents » apparaître... L’ère où votre petit cousin vous proposait des visuels immondes était née ! Son job

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Il créé donc une micro-entreprise en 2010, après deux ans de vente chez Office-Dépôt. Il lui suffit d’envoyer quelques mails précisant qu’il promouvait les artistes gratuitement et le succès est immédiat. Il est d’ailleurs tel qu’au bout de quelques mois, Djeb s’est retrouvé avec 4000 mails en attente, presque autant d’artistes furieux qui le harcelaient sans cesse et plus de temps pour lui... Ils le houspillaient comme un magicien qui mettrait trop de temps à faire sortir le lapin du chapeau ! Il cherche alors un moyen d’augmenter le prix des cotisations, tout en restant dans un cadre légal. De micro-entreprise il passe donc au statut d’association, tout en sachant qu’il devrait par la même devenir bénévole. Mais peu importait à ce jeune bouddhiste de 34 ans, qui a déjà eu son lot de réussite professionnelle : Touch Arts telle qu’on la connaît aujourd’hui était née.


Djeb vit Touch Arts 24h/24, mais il ne peut pas en demander de même à ses collaborateurs ou ses stagiaires. Un mal pour un bien puisque les contributeurs vont et viennent régulièrement, ce qui lui permet de rencontrer un maximum de gens. Ils apportent chacun leur pierre à l’édifice, de telle sorte que le site est aujourd’hui doté de différentes sections qu’il n’aurait jamais pu ouvrir seul. N’ayant pas vocation à être rédacteur ou pigiste, il a rejeté les offres qu’il reçût de la presse. Même si ce n’est pas toujours sa tasse de thé, il préfère le faire à son compte pour rendre service à des amis (artistes ou autres) ou pour alimenter l’actualité sur internet plutôt que pour une poignée d’euros… Il se retrouve donc à faire le tri dans les 500 mails qu’il reçoit quotidiennement, dont 90% sont des notifications de facebook. Si vous faites le calcul, ça laisse 50 mails auxquels répondre, ce qui donne en théorie près de 4 heures accordées quotidiennement au courrier si on prend la base de 5 minutes par réponse. L’assistance de ses stagiaires lui est donc précieuse et il ne les remerciera jamais assez pour le temps qu’ils lui permettent d’économiser. Il préfère d’ailleurs les qualifier de « consultants », parce qu’il ne les fait travailler que sur les sujets qui les passionnent. Attention toutefois, la glande n’est pas appréciée et il faut un minimum d’implication : si vous cherchez un stage photocopie, c’est pas ici que ça se passe ! Et ce n’est pas la peine de postuler si vous ne savez pas faire de recherches sur internet... Ceci dit, les vernissages, soirées et autres concerts qui ouvrent leurs portes aux membres de l’association valent le coup de se mettre au boulot.

Graphiste freelance, photographe professionnel, professeur d’animation en flash jusqu’à animateur de rue en passant par manutentionnaire dans une usine, ce touche-à-tout a fait tous les jobs possibles et imaginables. D’un naturel curieux il préférera toujours découvrir un artiste inconnu plutôt qu’être scotché à ses amis, même de longue date. Au Molodoï qu’il connaît bien pour y avoir longtemps tenu la buvette, il préfèrera le Troc’Café pour y rencontrer de nouvelles têtes. Ce serait bien résumer là le personnage qu’est Djeb : un homme de rencontres. Si son site est finalement devenu un générateur de traffic (ce qui n’était pas son but initial) c’est peutêtre que son envie de rencontrer ses semblables l’a mené à les faire se croiser entre eux. S’il est assez pudique à propos de sa foi Bouddhiste, il est certain qu’elle a eu une influence sur ses choix professionnels : Avec une communication véritable, je purifie ma parole, Avec des paroles utiles et harmonieuses, je purifie ma parole, Avec des mots bienveillants et gracieux, je purifie ma parole,

MAISON MIMIR Invitée par la Maison Mimir au mois d’octobre à prendre place en son sein, l’association Touch Arts s’y est installée de bon cœur, offrant à Djeb un bureau (qui lui permet de faire la césure entre le boulot, contrairement à avant où il bossait chez lui) et une salle de réunion dans laquelle ses stagiaires peuvent prendre place. Initialement prévu comme un bureau partagé avec d’autres associations, c’est la seule à avoir accepté dès lors que la bâtisse entamait des travaux pour remettre en état cet ancien squatt. Djeb n’aurait d’ailleurs pas accepté d’y aménager ses locaux si la ville n’avait pas accordé un bail emphytéotique aux occupants de la maison, donnant une légitimité aux actions sociales qu’ils mettaient en place. La Maison Mimir peut y voir une occasion de dynamiser le lieu et de redorer son blason pour devenir un bastion culturel (de plus) incontournable à Strasbourg. Propos par : Valentin Thomas Photos par : Djeb

Extrait des 10 préceptes bouddhistes

N’aie crainte Djeb, avec Touch Arts ta parole est pure comme un nouveau-né fraîchement baptisé !

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ART / L’art d’écouter du bruit

L’art d’écouter du bruit Pierre-Laurent Cassière n’est pas un musicien. Pourtant, son travail tourne autour du bruit et de la manière de le mettre en scène. Rencontre avec l’artiste au moment de la présentation de sa vidéo Tracks lors de l’(entre)ouverture du Palais de Tokyo.

Cet artiste, originaire de Clermont-Ferrand, conçoit des dispositifs sonores ou lumineux, des vidéos, des échantillonneurs de poussières, des plans d’installations sonores en boîte, des sculptures. Un principe inhérent à son travail est le minimalisme. L’idée consiste à utiliser un minimum d’éléments nécessaires pour que l’œuvre fonctionne. Une intersection se dessine entre trois domaines qui correspondent aux sculptures minimales, au cinéma expérimental et à la musique noise (musique bruitiste). Mais Pierre-Laurent Cassière n’est pas un musicien. « Je ne me considère pas plasticien sonore même si cette expression a beaucoup été utilisée pour me qualifier. Je suis artiste. C’est la notion conceptuelle de bruit qui m’intéresse. » Lors de la conception d’une machine à bruit, le rapport avec le lieu est primordial. D’après l’artiste, «le bruit est placé à un moment donné, dans un contexte donné. » Il a crée l’œuvre FMR, un échantillon de poussière à partir

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d’une platine vinyle. La poussière se place au hasard. L’artiste ne décide pas de la nature du son, aucun choix n’est prédéterminé. La poussière est uniquement fabriquée par le temps. A travers son échantillonneur, elle seule génère du bruit. La synchronisation entre le regard et l’écoute fait tout l’intérêt de l’œuvre. FMR a été inspirée par la photo de Man Ray, intitulée « Elevage de poussière », du « Grand Verre » plein de poussière de Marcel Duchamp. Son titre FMR (éphémère) fait allusion au jeu de mots de Duchamp lorsqu’il utilise une succession de lettres comme dans le titre LHOOQ. Pierre-Laurent Cassière se réfère à d’autres artistes comme le danois Olafur Eliasson pour son utilisation de la lumière et de l’espace, ou encore à des compositeurs comme l’Américain Alvin Lucier. Il expose dans de nombreux pays (Allemagne, Belgique, Chine, Estonie, France, Pays Bas, Slovaquie,..) mais son


ART / L’art d’écouter du bruit

travail se retrouve annuellement sur la scène artistique strasbourgeoise. Le festival Ososphère est le décor de la présentation de ses œuvres depuis 2008. L’artiste a décidé de continuer cette collaboration. « Il y a une bonne entente avec l’équipe et j’apprécie le format de présentation du travail. Le festival Ososphère correspond à un cadre de travail intéressant et non élitiste. Le souci de qualité est omniprésent. Il y a une réelle volonté de diffuser l’art auprès d’un public très large, et notamment des jeunes. » L’an passé a été présentée « Archiphonie ». Cette performance sonore in situ correspond à une improvisation pour architecture avec des éléments industriels, haut-parleurs, transducteurs basses fréquences, des microphones et des instruments acoustiques au sein de la Tour du Môle Seegmuller. Différents performeurs ont participé comme Marine Angé (viole de Gambe), Valentin Ferré (transducteurs LF), Eunyoung Kim (chant traditionnel coréen), Alexandre Taillefert (percussions architecturales), Suzy Vincens (violon) et Pierre-Laurent Cassière lui même (programmation informatique, feedback, spatialisation). Durant une semaine, se sont succédées huit représentations en tout petit comité (15 personnes maximum). Un public plus large entraînerait une modification de l’acoustique de l’espace. « Archiphonie a permis de vivre des expériences particulières pendant l’écoute », indique l’artiste. Dans son travail, le thème de l’espace vide est omniprésent. Chaque espace présente des fréquences propres. En septembre 2011, à l’occasion du Workshop Décalages 1 encadré par Pierre-Laurent Cassière et initié par l’Osophère en complicité avec « Strasbourg aime ses étudiants », les jeunes Strasbourgeois inscrits ont été amenés à découvrir les techniques de la prise de son. Une autre session (Décalages 2) a été proposée en mai dernier. Les participants, accompagnés de l’artiste, ont réalisés des compositions sonores amenées à être écoutées en des lieux spécifiques. Chaque étudiant a ainsi recherché un lieu idéal à travers Strasbourg pour réaliser ce travail. Le but final étant de proposer aux visiteurs de vivre des expériences hors normes à travers des situations de perceptions décalées permettant un autre regard et une autre écoute de la ville. Lors du festival Osophère saison 2012, un plan comprenant les 16 pièces sonores sera mis en ligne.

Propos par : Laetitia Keller Photos par : Pierre-Laurent Cassire

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ART / Digital Art Works

Digital art works The challenges of conservation L’exposition actuelle au Centre Européen d’Actions Artistiques Contemporaines (CEAAC) pose la question de la conservation des œuvres d’art numérique. Une interrogation de plus en plus fréquente, car un nombre toujours croissant d’artistes travaille avec les nouvelles technologies. En raison du développement rapide de ces dernières, les produits antérieurs sont souvent laissés de côté, au point qu’on en oublie leur fonctionnement. Leur production ou celle de leurs composants est arrêtée, leur restauration devient problématique. La conservation d’œuvres d’art numérique devient alors un problème majeur pour les musées. Comment restaurer une œuvre dont les composants ne sont plus en circulation ? Faut-il adapter ces œuvres aux nouvelles technologies ? Peut-on le faire sans nuire à l’intégrité de l’œuvre ? Le message de l’œuvre change-t-il si on change le support ? Reste-t-elle authentique ? Digital Art Works est une partie d’un projet de recherche ambitieux : L’Art numérique du Rhin supérieur. Conservation – Restauration – Pérennisation (2010 -2012) entre cinq institutions, françaises, suisses et allemande, lancé par le ZKM, Centre d’Art et de Technologie des Médias de Karlsruhe. Le projet pose

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toutes ces questions, auxquelles il devient de plus en plus urgent de trouver une réponse. Souvent, l’idée préconçue est de croire que la technologie permettra de garder ces œuvres numériques pour l’éternité. Très vite pourtant, les musées réalisent le contraire. Les nouveaux développements technologiques, les produits, les logiciels, sont souvent incompatibles avec les versions précédentes. De ce fait, beaucoup d’œuvres deviennent éphémères, du à la perte d’information. Digital Art Works présente le travail d’artistes internationaux, comme l’Autrichien Herbert W. Franke, l’un des fondateurs d’Ars Electronica (festival dédié à l’art et la technologie à Linz), le collectif néerlandais de net-artistes Jodi, l’artiste et chercheur américain Michael Naimark, le sud-coréen Nam June Paik, qui fut parmi les premiers à s’intéresser à l’art vidéo, ou encore le pionnier de l’art numérique, l’australien Jeffrey Shaw. Certaines œuvres requièrent la participation du public, ce qui rend la visite plus interactive et lui assure une meilleure compréhension du fonctionnement, d’un point de vue technique,


ART / Digital Art Works

des projets. Ainsi l’œuvre phare de Jeffrey Shaw, The Legible City, est une balade à vélo à travers les villes de Manhattan, Amsterdam et Karlsruhe. Le trajet est projeté sur un grand écran, les villes visitées sont constituées de lettres en trois dimensions, formant, au fur et à mesure de l’excursion, des mots et des phrases en relation avec les villes en question. Un autre exemple serait le Karlsruhe Moviemap de Michael Naimark. Le public a la possibilité de conduire un train ou tramway à travers les rues de Karlsruhe, dans le but de découvrir les paysages urbains. Le projet présente deux versions, l’originale de 1991 et une version stéréoscopique, actualisée en 2009, où des lunettes 3D permettent une impression de profondeur plus forte. D’autres installations, comme le TV Bot de Marc Lee ou Internet Dream de Nam June Paik valent également le détour. Les deux artistes portaient un grand intérêt à la télévision et au développement d’Internet. Le TV Bot de l’artiste suisse Marc Lee, spécialisé dans le mécanisme du web, est une chaîne de télévision en ligne diffusant les dernières informations, ne datant jamais de plus d’une heure. L’information est puisée dans des sources variées sur Internet : sites officiels de chaînes de télévision spécialisées comme CNN ou réseaux sociaux comme Twitter. Elle est ensuite retransmise de façon aléatoire grâce à un processus automatisé. L’œuvre pousse le spectateur à se poser des questions sur la transmission des actualités et leur interprétation.

La figure majeure de l’art vidéo, Nam June Paik, se servait de la télévision surtout pour inclure le public dans ses travaux et lui permettre ainsi d’expérimenter l’œuvre de façon plus interactive, un critère qui lui tenait très à cœur. Il réalisa plusieurs installations de « murs vidéo », dont la plus impressionnante reste la Fin du Siècle, comptant 201 moniteurs. Les œuvres sont présentées dans leur forme originale ou actualisées avec l’aide de l’artiste. L’exposition est également accompagnée d’un livret bien fourni, expliquant les problèmes de conservation posés par chaque œuvre et la solution possible, ainsi qu’un glossaire pour les termes techniques. Le projet suscitera l’intérêt de tout le monde, mordus de technologie, d’art ou curieux, désirant mieux comprendre l’impact et les conséquences des développements technologiques.

CEAAC – 16.06.12 – 23.09.12 7, rue de l’Abreuvoir Horaires d’ouverture: Mercredi - Dimanche : 14h-18h Lundi et Mardi : Fermé www.digitalartconservation.org Photos par : ONUK Propos par : Kamila Beyssembaeva

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WAS THAT ? Voilà un an que la rubrique WAS That ? crée la polémique, nous vaut de nombreux mails, de nombreux fous rires aussi ! Vous allez vous faire plaisir avec notre dossier spécial chat ! Pourquoi un dossier sur ce sujet ? Et pourquoi pas ?!

Propos reccueillis par : WAS Illustration : Vanessa Ganzitti

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WAS THAT / 100 trucs Ă faire avant la fin du monde

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WAS THAT / 100 trucs Ă faire avant la fin du monde

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WAS THAT / Les 100 trucs Ă faire avant la fin du monde

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WAS THAT / Les 100 trucs Ă faire avant la fin du monde

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WAS THAT / Les 7 vies du chat

VU SUR LE NET :

LES 7 VIES DU CHAT EN QUELQUES CLICS ! Infos récoltées par : Louison Magne Dominici

Harry Pointer’s Brighton Cats De gros chats pour de grands artistes. www.fatcatart.ru

Belle collection d’œuvres russes et de tableaux ayants marqués l’histoire de la peinture « félinisée » à souhait. La touche chaton est toujours une douceur, surtout dans les toiles de maîtres !

L’ « Internet Cat Video Film Festival »

C’est tout simplement le premier festival de vidéos de chats postées sur Internet. C’est au « Walker Art Center » de Minneapolis dans le Minnesota que l’on doit cet événement. Une idée bien américaine, mais qui vaut le jet lag !

Les « lolcats » ont envahi internet, et on situe l’apparition du terme autour de 2006. Mais en fouillant bien on s’aperçoit qu’Harry Pointer (1822 – 1889) s’était déjà lancé dans l’exercice de la photo de chat décalée et légendée, sa série « The Brighton Cats », entamée autour des années 1870, comportera plus de 200 photos en 1884.

L’appli qui ne « coûte pas une croquette » www.zoolection.fr

Disponible sur l’App-Store, cette application permet de sonder votre chien ou votre chat sur ses opinions politiques et de comparer le résultat avec ceux des autres animaux 2.0 de France. Votre animal est-il aussi calé en politique que Jean-Michel Aphatie ?

N’oubliez pas : WAS est disponible en ligne ! WWW.WASMAGAZINE.FR Cette version online vous permet d’accéder aux liens d’un simple clic.

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WAS THAT / Les 7 vies du chat

Oscar : Le « Steere Nursing House and Rehabilitation Center » de Rhodes Island, une unité spécialisée pour les malades atteints de Parkinson, Alzheimer et autres, a une particularité : des animaux s’y baladent toute la journée. Parmis eux, Oscar, un chat comme les autres, à la différence prêt qu’il est capable de détecter un patient sur le point de mourir. En effet, plus de 25 fois, Oscar est venu se blottir contre des patients quelques heures avant leur mort, et une fois l’heure du décès passée, il quittait la pièce, tout simplement. Pouvoir surnaturel ? Capacités surdéveloppées ? Ou malheureux hasard ? Le personnel de l’hôpital ne comprend toujours pas.

Faites vos jeux ! www.gamesforcats.com

Disponibles sur n’importe quelle tablette, ces 3 jeux sont en fait destinés à vous et… votre chat ! Laissez tomber la manette, peu adaptée aux coussinets de votre compagnon.

Vous avez peut-être raté

CatBlock :

Nicolas en cage

www.nickcagecats.tumblr.com Qui aurait pu penser que Nicolas Cage était si proche du chat ? A l’inverse, qui ferait un quelconque lien entre nos petits félins et l’acteur ? L’auteur du tumblr NickCageCats a vite fait le lien et nous propose donc une série de morphing croisant Castor Troy et des petits matous.

Les publicités sur internet peuvent vite devenir agaçantes, et AdBlock , extension Chrome et Firefox, règle déjà ce problème. Mais le 1er Avril 2012, les utilisateurs ont eu pour poisson d’avril des images de chats remplaçants les publicités normalement cachées par l’extension. Laissée quelques jours active, il faut aujourd’hui faire un don pour avoir ce plaisir là.

Les bars à chats : Ils existent depuis bientôt 6 ans au Japon. On entre et on paie pour... caresser des chats ! Une loi est entrée en vigueur cette année pour interdire l’exposition des chats après 20h dans un soucis de bon traitement des animaux, même si la plupart des témoignages donnent une impression de grand respect des chats dans ces lieux (se laver les mains, pas de chaussures, pas de flashs, de cris, on ne force les chats à rien…) Un néko*-café, le « Néko » vient d’ouvrir le 3 mai à Vienne en Autriche, mais cette fois les tables sont disposées autour d’un grand espace réservé aux chats, qui peuvent venir voir les clients s’ils le veulent.

*néko=chat

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WAS THAT / Poo Poo Pee Do

Poo Poo Pee Do BY SINDESIGN

Qui peut se vanter d’avoir une litière pour chat qui s’accorde avec son salon ? A moins que l’essentiel de votre pièce à vivre ne soit faite de PVC gris morne ou vert pâle, ce n’est pas le cas. Et d’ailleurs, les toilettes de votre chat sont rarement dans le salon, n’est-ce pas ? Mais aujourd’hui il existe SinDesign et sa « Poo Poo Pee Do », une « catbox » ou « maison de toilette pour chat ». Au départ de cette aventure, l’on trouve D av i d F re r i n g , h o m m e a u x m u l t i p l e s casquettes sur quelques tournages de courts et longs métrages, et surtout photographe, en freelance comme en agence. On est quand même bien loin du design d’objet, et encore plus des litières pour chat ! Pour la petite histoire, c’est en 2010 que David reçoit un petit chaton auquel il faut fournir un lieu d’aisance approprié et qui lui convienne. Avec sa sensibilité caractéristique pour le design et les belles choses, le jeune homme tombera de haut en s’apercevant que rien d’original ou d’un tant soit peu correct niveau dessin ne lui sera proposé. Certes le chat s’en serait contenté, mais David, lui, souhaitait quelque chose de moderne à placer dans son intérieur. Ainsi, quelques jours de réflexion plus tard, la « Poo Poo Pee Do » était née. Du moins sur papier. C’est alors qu’entre en scène Olivier Hornecker, ébéniste de formation et travaillant dans l’agencement/la rénovation d’hôtels/ bâtiments. Il trouve l’idée de David superbe et lui propose d’aller plus loin dans la démarche.

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Nous voilà donc début 2011, l’entité SinDesign existe enfin et les premiers accrocs que l’on peut rencontrer lors de la fabrication d’un produit n’épargnent pas David et son collaborateur. Malgré tout, après un régime au Prozac et une bataille de longue haleine avec l’industrie française, à l’aube de l’été 2012 les premiers exemplaires de la « Poo Poo Pee Do » sont mis en vente. Et ça démarre plutôt bien, puisqu’elle est demandée même à l’étranger et la distribution physique devrait être mise en place aux alentours de la rentrée. L’objectif de SinDesign est donc de repenser des objets méritant à leurs yeux un design plus élaboré que celui qu’on leur réserve aujourd’hui. Et après les « catbox » ? C’est encore la surprise, mais ça pourrait être « autant une calèche moderne qu’une brosse à dents » nous confiera David, je vous laisse imaginer la suite de l’aventure. Et en plus d’être design, c’est Made in France et éco-responsable, que demander de plus ?

Photos : SinDesign

www.sindesign.com


WAS THAT / Le Château pour chats

Le château du chat doré

« Quand on aime, on ne compte pas » et définitivement Charly Castellani aime les animaux, puisqu’il est l’homme qui a dépensé énormément afin de créer ce qui est aujourd’hui unique au monde : une pension pour chats dans un château. Attention il existe des tas et des tas de solutions pour faire garder son animal de compagnie, qu’il soit chat, chien, hamster ou plus exotique encore, mais ce dont on parle ici est un véritable hôtel 4 étoiles réservé aux animaux. Charly Castellani, ancien des mines de potasses recueillait déjà des petites bêtes dans son sous-sol lors de la décennie 90. Sensible au problème de l’abandon et soucieux d’aider les gens possédant un animal de compagnie, l’idée lui vint de créer un endroit entièrement dédié à cette activité. Animé par son projet, il prendra le temps nécessaire pour trouver les fonds et améliorer les lieux jusqu’à l’ouverture en 2006 de son hôtel pour chiens « les Aristochiens » à Bernwiller, à 20km de Mulhouse. Et parce qu’il n’était pas question de s’arrêter en si bon chemin, il ouvre en 2009 « Le Château du Chat Doré », un château de 165 m2 réservé au bien-être des chats, avec pratiquement 200m 2 de jardins.

Dans le vocabulaire de M. Castellani trois mots ressortent : u le confort : à l’intérieur de ce château on trouve la climatisation et le chauffage au sol et une radio diffuse musique et émissions afin de tenir compagnie aux chats les moins sociaux. u l’hygiène : un système automatisé se charge du nettoyage des endroits où circulent les chats le matin et seul les chats castrés sont autorisés, afin d’éviter les mauvaises odeurs et surprises. u la sécurité : avec ses chambres individuelles permettant d’accueillir plus de soixante chats, il est certain que l’on verra plus de spécimens tenter d’entrer plutôt que d’avoir envie d’en sortir. Et pour finir de combler nos amis félins, deux tourelles servent de chambres collectives et une mezzanine réservée aux jeux leur permet de se défouler quand ils le souhaitent. La décoration du château, avec ses murs surmontés de reproductions d’œuvres de Leonard de Vinci, pourrait donner à

quelques humains l’envie de s’y perdre. Des personnages cultes, en relation avec les animaux (Les Aristochats, Mickey & Minnie Mouse…), sont aussi accrochés de-ci et de-là pour veiller sur nos amis à quatre pattes. Le projet s’est attiré quelques reproches, ses détracteurs arguant qu’à une époque où des gens dorment dehors, s’occuper à tel point des chats paraît inutile ou irresponsable. Chacun son avis, l’initiateur du projet, lui, est content de susciter de telles réactions car pour lui, si c’est faisable pour les chats, ça l’est aussi pour les humains… En tout cas nous ne nous inquiétons pas pour nos petits félins puisqu’un Rhinocéros de ciment de 3 tonnes garde l’entrée de ce fameux « Château du Chat Doré ». Propos : Louison Magne Dominici Photos : Vincent Muller

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WAS THAT / Elle & Lui

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WAS THAT / Elle & Lui

Elle Lui &

TRAITÉ DE SURVIE EN SOCIÉTÉ

Lentement, vous commencez à maîtriser le principe des relations avec vos congénères du sexe opposé. Sûrement, vous voilà entraîné dans un engrenage dont vous ne saurez réchapper entier. En effet, voici venu le temps des rires et des chants, celui où vous allez devoir rencontrer les amis de votre moitié. Pas de panique, WAS est là pour vous parer à cet assaut ! Propos par : Marie-Catherine Brandstetter / Mathieu Wolfersperger Crédits Illustrations : Fotolia

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WAS THAT / Elle & Lui

Elle QU’EST-CE QU’ON SE GAUSSE !

LES SOIRÉES AVEC LES POTES DE SON MEC Ne vous méprenez pas, ils vous attendent au tournant. Ils ont entendu parler de vous, c’est sûr. Comment ? Aucun moyen de le savoir, le mâle est discret en ce qui concerne son « crew ». Quoiqu’il en soit, vous aurez pris soin de questionner discrètement votre moitié sur le dress-code approprié. Même si vous avez du ajouter la définition Google de « dress-code » et qu’à coup sûr il vous a répondu soit « ben reste comme ça t’es très bien » alors que vous portez une pince de douche assortie à votre pyjama, soit « avec tes talons noirs tu vas carrément les impressionner », forcément, vous serez over-dressed pour le bar choisi par ses potes. Dans tous les cas, vous aurez choisi votre tenue et votre maquillage avec soin tout en faisant semblant d’être parfaitement naturelle.

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Une fois arrivée dans le bar, vous avez pris soin d’éliminer de vos yeux toute expression qui pourrait traduire une mauvaise surprise, n’affichant qu’un sourire illuminant votre faciès sur toute sa largeur. On est polie, on sourit, on plaisante, on s’intéresse et fait semblant de retenir les prénoms/professions/noms de l’animal de compagnie/numéro de matricule des copains. Tout va bien. Ils sont polis, sourient, vous laissent commander en premier. Les ennuis commencent. Commander une pinte alors qu’ils prennent tous un demi n’est jamais une bonne idée. Prétexter qu’on a eu une dure journée ne fait qu’aggraver votre cas. Être tellement préoccupée par la concentration requise pour comprendre leur private-joke ou répondre aux questions posées sans afficher clairement qu’on ne vient pas de la même planète qu’eux et, ainsi, descendre son verre avant tout le monde ne provoquera que votre propre descente.


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LES SOIRÉES AU RESTAURANT AVEC LES AMIS DE SON MEC Vous avez géré la rencontre avec ses potes, la preuve votre homme vous pro-pose carrément la sortie au resto avec ses amis. Jusque-là, c’était facile, ce que vous pensiez avoir foiré n’a fait qu’augmenter votre plus-value auprès de ses « bro ». Avec les ami(e)s, tout se complique. Ils auront forcément des histoires à raconter sur une époque lointaine où vous n’existiez pas encore dans leur galaxie mais « qu’est-ce qu’on se marrait à l’époque ! ». Elles vous décortiqueront de leur regardlaser. Vous questionneront pour savoir si vous êtes une future femme/mère d’enfant potentielle pour leur Pipou (parce qu’il a forcément un surnom ridicule). Si vous serez apte à jouer au bridge avec eux une fois la retraite atteinte (parce que oui, si vous marquez des points maintenant, c’est pour la vie !).

LES ACTIVITÉS AVEC LES COPAINS DE SON MEC Félicitations ! Non seulement vous avez fait bonne impression mais vous avez même passé une bonne soirée, décrochant ainsi un ticket pour une activité commune. Devant votre présence féminine, la gent masculine se sentira obligée de choisir une activité « virile ». Et aussi un peu parce qu’ils ont peur que vous ne leur colliez une raclée dont ils ne se remettront pas à PES-pizza. C’est là qu’intervient le Laserquest ou le karting, voire, pour celles qui n’ont vraiment pas de bol, le paintball. C’est ainsi que vous découvrirez la nature profonde de votre homme,

que vous appellerez désormais HomoSapiens. Evoluant au milieu de sa meute, armé de son gros engin, déployant une énergie restée insoupçonnée jusqu’alors. Plusieurs tactiques s’offrent à vous, la meilleure étant de s’arranger pour être dans son équipe et de former un duo de choc, liquidant tout ce qui bouge tels Superwoman et Superman. On ne vous cache pas que ce sera un peu physique mais le reste d’ado en crise qui sommeille en vous sera ravi de prendre le dessus pour quelques heures.

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Lui

LE FLEGME EN TOUTE CIRCONSTANCE

LES SOIRÉES AVEC LES COPINES DE SA COPINE. Au début ça va, ça se passe bien, on fait bonne figure. Assis à table, on a pris soin de commander en dernier, pour ne pas passer pour l’alcolo de service avec un shooter tandis que l’assemblée se déshydrate avec du coca light. – Grosse soirée en perspective ! - On gère, on pense maîtriser la situation, on discute, sourit, pose quelques questions. On fait même semblant de comprendre le langage impénétrable des marques de sacs à main et les noms des nouvelles coupes de cheveux à la mode du genre « tye and dye » - On se détend presque, voyant que les copines ne sont pas si hystériques que ça, qu’elles ont des sujets de conversation que l’on comprend, presque. C’est au bout du troisième verre que les événements basculent pour en arriver au naufrage inévitable. On voit sa copine qui commence à parler fort, à raconter nos derniers ébats sexuels, nos positions. Adieu ! Pudeur. Adieu ! Dignité.

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Ça commence à se compliquer, mais jusqu’ici ça allait encore, c’est quand la table de 6 filles commence à s’enflammer, happée par l’alcool et le jeûne (parce qu’une fille qui prend l’apéro ne mange pas). Et vas-y que ça commence à crier, à rire beaucoup trop fort, à renverser un cendrier, à casser un verre. Et vas-y que ça hurle « j’ vais pisser » devant une terrasse hébétée et sous le choc. Le pire, c’est que si deux filles entre elles se découvrent la passion commune de tailler tout ce qui bouge, lorsqu’elles sont six, c’est exponentiel. Tout le monde prend cher dans ces moments-là, et la discrétion n’est pas de rigueur.


LES SOIRÉES AU RESTAURANT AVEC LES AMIS DE SA COPINE. Il faut parfois se sacrifier, faire des concessions, c’est paraît-il la base d’un couple solide, alors au bout de la 5ème demande, on accepte le dîner avec les copines. On a fait l’effort : sortir la chemise, faire semblant de l’avoir repassée, on a même mis du déo pour l’occasion. On se force à paraître enjoué, ravi de passer une soirée dans un restaurant pourri avec les couples d’amis de notre chère et tendre. Couples qui ont tous des vies qui nous paraissent extraterrestres : « Avec Jean on est allé à la piscine, avec Marc on a fait un cake au yahourt, avec Marc on fait un puzzle ». On a envie de demander au serveur s’il ne veut pas nous couper la gorge, mais il faut tenir le choc ! On a juste envie de faire un malaise, ou de partir en courant. On doit faire attention à ce qu’on dit, parce que notre copine nous a fait promettre de pas raconter que machin à dit que machine était une sal**e d’avoir couché avec le mec de truc. Avec les filles, y a toujours un truc qu’on n’a pas le droit de dire, parce que même si dans le fond leur passion première c’est de tailler les autres, il ne faut surtout pas que ça se sache, surtout quand ce sont ses meilleures amies et qu’elles s’aiment trop au bout de quelques verres !

LES ACTIVITÉS AVEC LES COPINES DE SA COPINE. On se fait un bowling ? Un billard ? Un pique-nique ? Un ciné ? Oui, avec plaisir, mais quand on sait qu’avec sa copine, on a le temps d’attendre la sortie en DVD de tous les films de l’années avant d’être d’accord sur celui qu’on a envie de voir, quand on multiplie les filles, on prend conscience de la valeur du Temps. On est parti pour voir un film, on se retrouve dans un bar à thés à manger des macarons, on a rien vu venir. On commence une partie de bowling, ça se termine par un combat de catch à coups de chaussures à scratch antidérapantes parce qu’on a fait un strike sans faire exprès.

On serait tellement mieux avec soimême, une petite bière à température idéale, devant une émission de télé qu’on osera jamais citer... La soirée se termine, on prend le volant, on a promis de conduire, on s’apprête à faire 45 minutes de voiture pour ramener toutes les copines qui, malheur, ont allumé la radio et sont tombées sur un tube d’ABBA… Le supplice du karaoké.

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MODE Après un voyage dans le temps au pays d’une Marie-Antoinette transposée en 2012, il fallait bien se poser la question : Qui a dit que le golf c’était pour les vieux embourgeoisés ? Qui a dit que ce n’était pas über-fun de se taper un petit golf entre amis ?

Propos reccueillis par : WAS Illustration : Vanessa Ganzitti

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Chemise à carreaux en coton pour homme, « McGregor » Jean 100% coton organique fabriqué en Italie, Boucles d’oreilles, « Babylone », La Lucarne 89 « Nudie, Le Nouvel Accord 140e Gant de golf en cuir, « Callaway », Carré Golfe Driver RazrFit, « Callaway », Carré Golf 479e 24e

Photographie : Vincent Muller Stylisme : Marie-Catherine Brandstetter Bettina Brignano Coiffure : (salon Extatic) Xavier Thammavongsa Jérôme Blum MUA : Emeline Vogel Modèles : Nolwenn Arwani Ludovic Dollé

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MODE / Street Golf

Le golf, ce truc que font les vieux. Eh non, plus aujourd’hui ! Le golf se démocratise et se répand dans les villes branchées par le biais du Streetgolf, activité que l’on peut traduire par… golf de rue. Puisqu’ici il n’est plus question de green au gazon impeccable mais bien de pavés de la capitale alsacienne sur lesquels viennent ricocher les balles blanches. Le dress-code évolue lui aussi, entre inconditionnels du sportswear chic, gant en cuir en tête, et vêtements casual à la pointe de la mode en cette rentrée 2012. 111 / We Are Strasbourg


Chemise en jeans, « McGregor » Pantalon en coton orangé, « McGregor » Ceinture en cuir, « Nudie », Le Nouvel Accord 90e Cardigan en laine, « McGregor » Baskets en caoutchouc biologique, « Veja », Le Placard 109e

Sac de golf, « Titleist », ré Golf 179e Série de 8 fers TA7, « ClevCar eland », Carré Golf 400e

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Scalf, 100% laine d’agneau, “Levi’s made & crafted”, Le Nouvel Accord 220e Débardeur, “Prim I Am”, Le Nouvel Accord 30e Pantalon 7/8 en chino 100% coton, “Levi’s Made & Crafted”, Le Nouvel Accord 160e Bracelet en métal, perles et pierres, La Lucarne Lowboots navy en peau suédée retournée, « Sessun », Le Placard 235e


« McGregor » manchures en cuir, em à e gé lan mé ne » Teddy en lai aux en coton, « McGregor Chemise à carre rtan, « McGregor » Nœud Papillon Taton, « McGregor » Nouvel Accord 259e Pantalon en co arde suédée, « William Grenson », Le Chaussures mout Callaway », Carré Golf 199e Sac de golf, « “Cleveland”, Carré Golf 329e e Driver Classic, TA7, « Cleveland », Carré Golf 400 rs fe 8 de Série

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MODE / Mon shopping

Mon

SHOPPING

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spécial rentrée

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Parce que vous êtes un lecteur exigeant, toujours à la recherche de la pièce-phare qui saura pimenter votre garde-robe, WAS vous a sélectionné le meilleur de la rentrée. Glanées au gré de vos boutiques favorites, ou celles sur le point de le devenir, ces pièces tendances vous insuffleront l’énergie d’un écolier avant sa première rentrée !

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8. 1.T-Shirt vaporeux, « Ichi », Lodge, 39€95 //2.Robe asymétrique, « Prim I Am », Le Nouvel Accord, 110€ //3.Lunettes 3.Lunettes de soleil Femme, « Yves Saint 184 //5.Boucles d’oreilles Laurent », Maurice Frères, 205€ //4.Sac en cuir lie-de-vin avec rabat et bandoulière amovible, « nat & nin », Céleste, 184€ dissymétriques, « Prune of Zaza », Mirabilé Visu, 29€ //6.Short Navy en laine mélangée, « POPcph », Signe Du Temps, 99€ //7.Bracelet en maille en argent, « Rhodium », La Lucarne, 220€ //8.Escarpins en cuir « Véronique Branquinho pour Camper », Signe Du Temps, 225€

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MODE / Mon shopping

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9.Veste formidablement poilue, « la fée maraboutée », Signe Du Temps, 249€ //10.Lunettes 10.Lunettes de vue, modèle « Giselher », « FUNK », Maurice Frères, 249€ //11.Body en polyester + spandex, dos ajouré, « POPcph », Signe Du Temps, 69€ //12.Robe pied-de-poule « Ichi », Lodge, 49,95€ //13.Jonc en argent, « Canyon », La Lucarne, 250€ //14.Sérum Booster Effect hydratant coup d’éclat, www.nature-effiscience.com, 69€ //15.Coffret cigarette électronique CARTO, Econo’Clope, 59€ //16.Lunettes de soleil Homme, « Persol », Maurice Frères, 224€ //17.Chaussures « Archie » en cuir, « Grenon », Le Nouvel Accord, 270€ //18.Bonnet à pompon et motif jacquard, Lodge //19.Ceinture en cuir fabriquée en Italie, « Levi’s Made & Crafted », Le Nouvel Accord, 120€ //20.Cardigan en Alpaga et Mérinos, « Our Legacy », Le Nouvel Accord, 215€ //21.Pantalon rouge Bordeaux en Chino, « Norse Projects », Le Nouvel Accord, 130€ //22.Basket en nubuck Armistice Stone Mid Cut Black, www.urbanshooz.fr, 80€.

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Dure journée pour les pauvres petites filles riches. Plongez dans le bain doré de la jeunesse qui se lève tard, celle qui se nourrit de cupcakes, porte de belles robes de créatrices, se change à longueur de journée, fait trop la fête pour tromper son ennui, qu’on retrouve au petit matin, perdue dans sa belle robe, le maquillage dégoulinant laissant apercevoir la tristesse sous le masque. La jeunesse ? Elle. La fille. We Are Strasbourg / 116


MODE / Marie-Antoinette

Léa porte une robe ainsi qu’une colerette Morphose & Vous et des escarpins Eden

Photographe : Vincent Bordignon, Assistant photo : Vincent Muller Stylisme : Marie-Catherine Brandstetter, Anne-Sophie Moussard Créatrices : Aranel, Claire Barberot, Claire Brandin, Morphose & Vous Souliers : Eden Shoes Pâtisseries : Christian Coiffure : (salon Extatic) Xavier Thammavongsa, Francis Bermon, Serge Karm, Mayelle Popeler MUA : Léa Specht (Emiartistik) Modèles : Alice Brand, Jakkreewan Saimongkorn, Léa Zamolo

Léa porte une veste-robe d’officier Claire Brandin et des escarpins Eden

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MODE / Marie-Antoinette

Alice porte une robe Aranel et des ballerines Eden LĂŠa porte une robe Claire Barberot et des sandales Eden

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Jakkrewan porte une robe Aranel et sneakers compensĂŠes Eden

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CHRONIQUE / Les mots de Rachel

TEL EST COCU QUI CROYAIT PRENDRE ! Si l’on organisait le défilé des cocus, il n’y aurait personne pour le regarder ! Attends, répète moi ça ?

La voilà balancée, la phrase qui, aussi basique qu’elle peut apparaître une fois assimilée, n’en est pas moins hautement philosophique de prime abord. Il te faut d’abord la faire répéter puis ensuite la retourner dans ta tête. Imminente, l’idée que les femmes célibataires, au-delà du fait qu’elles n’ont pas trouvé, comme se gausseront toujours chacune de leurs copines en couple, la “perle rare”, ont tout compris de l’incompatibilité : « Je sais que ce texto doit te paraître bizarre. Ça fait deux ans qu’on ne s’est plus revus. Il faut absolument que je te parle ». Seulement voilà : il est marié. Il paraît même qu’il a toujours été marié. Il y a deux ans et six mois, Chloé était l’amour fou de Brice. Elle était la femme de sa vie, sa révélation, sa raison de vivre. Il ne pouvait plus vivre sans elle. Il mourrait, il étouffait, il voulait prendre le large… Rien qu’avec elle. Il y a deux ans et quatre mois, il dormait sur le sofa, il avait tout entamé, il n’attendait plus que la fin des négociations de divorce. Il y a deux ans et un quart d’heure sa future ex- femme l’appelait et il a décroché en susurrant un pathétique « mon amour »… Il y a deux ans, Chloé le quittait.

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Et puis elle a reçu ce message au début du printemps. Juste au moment où elle se réjouissait de l’arrivée d’un peu de chaleur pour l’éventualité de rencontrer quelqu’un. Brice quant à lui, le lui a envoyé alors qu’il vivait la traversée du désert la plus longue qu’il ait connue dans sa vie. Ses nuits froides et ses journées de soif. Le seul cactus qui restait à sa portée dormait à côté de lui depuis cinq ans et quatre mois maintenant… Et lui semblait défraîchi… En fait ce jour-là il avait croisé Chloé alors qu’elle traversait la rue et il s’était dit « tiens, je vais la rappeler ». Il paraît que les hommes sont spontanés. Et la voilà, les mains moites et la gorge sèche, au fin fond d’un café, à écouter les complaintes déferlant de sa bouche.Il lui dit qu’il ne l’a pas oubliée. Il lui garantit qu’elle est là, dans sa vie. Il lui pleurniche qu’il ne peut toujours pas continuer sans elle, qu’il s’en rend « tellement compte ». Il est en train de divorcer, sa femme a décidé de le quitter. Chloé avait mis huit mois et des pointillés à l’oublier. A peine deux secondes à ré-espérer. Peut-être… Mon Dieu qui sait… Sûrement ! Son printemps à elle lui a mis des papillons dans le ventre. Son printemps à lui lui a juste gonflé le pantalon.

Cette nuit-là, bien qu’elle rendit compte à ses amies « De toute façon j’en ai rien à faire de ce mec, faudra qu’il fasse ses preuves », Chloé ne trouva pas le sommeil. Elle rêva : Copacabana, ses journées d’amour et ses nuits romantiques. Exaltée, elle se mît en quête des plus belles sorties à organiser. Elle eût envie de couleur et de fleurs. Excité, il proposait toujours l’intimité de son appartement. « Je n’ai pas trop envie de sortir… Mais j’ai envie de te voir, Toi ! ». Petit à petit le printemps partît. Et tous ses mots à lui aussi. Ce jour là Chloé a croisé Madame Brice. Elle traversait. Il l’attendait, lui souriait. Ils se sont embrassés. Place à l’été et il l’a oubliée… Comme une envie de pisser.

Vous pouvez réagir, proposer vos histoires, raconter vos amourettes à Rachel ! Contactez-la via rachel@wasmagazine.fr ou sur notre site www.wasmagazine.fr Photo : Vincent Muller Propos : Rachel Sturtzer


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WAS THAT / Concours jeux de mots WASeux

JEUX DE MOTS WASEUX

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WAS THAT / Concours jeux de mots WASeux

43 Cette fille est un vrai pWASon.

Conception graphique : studio 923a

Merci à Julien Rimaire, Eva Pluwack, Gaetan Wuntz, Xav Schillinger, Aleski Steinmetz, Stéphane Ligneul, Thibaud Toussaint, Yasmine Hajbaoui Norlain, Hanane Ben Salem, Henry Ford. Un rappel des gagnants : François gng a gagné un pass pour le festival natala, un pass pour le festival decibulles et un pass pour la foire aux vins.

Merci aux participants du concours de jeux de mots WASeux sur facebook ! Yasmine Hajbaoui Norlain a gagné un pass pour le festival natala et un pass pour la foire aux vins, et Julien Rimaire, Eva Pluwack, Gaëtan Wurtz, Stéphane Ligneul, Odilon Redon, Thibaud Toussaint et Ophélie Riegert ont remporté chacuns un pass pour la foire aux vins !!

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LE MONDE BY / Johanna Tagada

Bonjour,

Johanna Johanna Tagada est une jeune artiste Strasbourgeoise établie à Berlin. Entre peinture, illustrations, photographies et impressions sur étoffes, Johanna exerce ses nombreux talents dans la capitale allemande où il lui semble que la prise de risques et l’expérimentation artistique sont plus aisées qu’en France.

Ayant grandi en Alsace puis étudié à l’Ecole Supérieure d’Art de Mulhouse en section Design Textile, Johanna s’est par la suite installée à Zürich où elle a pu organiser des Workshop ainsi qu’exposer certaines de ses œuvres. Elle vit désormais à Berlin, pour mener sa vie d’artiste comme bon lui semble. Rigoureuse, dynamique et motivée, Johanna puise son inspiration dans les livres d’ethnologie et de photographie, dans les films, les images d’archive, et les lieux qu’elle visite. Sur son blog « Bonjour Johanna », elle commente les livres, les films, ou encore les expositions qui l’ont charmée, mais elle utilise aussi ce support pour parler de ses créations et les faire découvrir à un public toujours plus fasciné par sa candeur et son savoir-faire. Ses ouvrages se composent entre autres de cahiers, vaisselle, cartes postales, et tote bags. Le tout plein de couleurs et de fraîcheur, comme des bonbons justement délicats et sucrés. En plus d’une boutique en ligne, Johanna vend ses travaux dans des boutiques et des galeries en Europe et en Asie. « Dots invasion » 2011

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LE MONDE BY / Johanna Tagada

« Pink Kiwi Kiwi Rose», Vaisselle en Porcelaine, 2011

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LE MONDE BY / Johanna Tagada

« No money but ideas » Zürich, 2011 Polaroid de Steve Ellington

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LE MONDE BY / Johanna Tagada

Photographie argentique après l’événement « Habillez mes Copains ! » Strasbourg, 2011

« Dessine-moi un Copain » Zine de coloriage, 2011

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LE MONDE BY / Johanna Tagada

« Blanket Tote Bag » 2012

« Géométrie Suisse Wallet» 2012 photo par Masaya Kato

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LE MONDE BY / Johanna Tagada

« My Analog Diary » Mon Journal Argentique.

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SÉLECTION / La Zone

« La Zone » Plateforme d’échanges et de créations éphémères. La tour Seegmuller, beau vestige de l’ère industrielle alsacienne des années 1930, se donne une seconde jeunesse le temps d’une action culturelle pluridisciplinaire organisée dans ses locaux, du 13 au 23 septembre 2012, par l’association LARKIPASS, avec l’aide de plusieurs associations locales. Leur ambition : en faire un lieu d’expression artistique, où les artistes en herbe peuvent librement exposer leur art, exploiter leurs compétences et se lancer dans de nouvelles initiatives. La presqu’île Malraux, sa médiathèque, son centre commercial, ses logements flambant neufs et … la tour Seegmuller, ancien silo à céréales construit en 1934 par l’architecte Gustave Umbdenstock, laissé complètement en friche ! C’était avant le lancement du projet « La Zone » ; un concept imaginé par LARKIPASS, une association étudiante domiciliée à l’UFR des Arts de l’Université de Strasbourg. « La zone » se présente comme un projet d’appropriation spatiale d’artistes qui, de part leurs savoir-faire, leurs compétences et leurs expériences personnelles, s’unissent librement pour se consacrer à leur passion, l’art, toutes disciplines confondues. Et quoi de plus inspirant que de créer et d’exposer dans un bâtiment emblématique, haut lieu d’histoire ; la tour Seegmuller, ouvrant son cœur à qui veut bien le combler. Ainsi, du 13 au 23 septembre 2012, quelques peintres, sculpteurs, dessinateurs et vidéastes investiront ses locaux pour proposer au public une exposition contemporaine, ayant pour thème l’urbanité. Rendre hommage à l’édifice, en valorisant sa matière, son espace et son histoire, telle est la condition donnée à ces jeunes artistes en devenir. Pour l’occasion, concerts, DJ set, breakdance et graffitis seront proposés chaque soir que compose l’évènement. Quand « La Zone » d’Andreï Tarkovski s’invite dans celle de LARKIPASS L’association compte bien faire de « La Zone » une « plateforme d ’échanges et de créations éphémères », un champ de possibilités infinies, où les émotions du public se mêlent à celles des artistes, en parfaite osmose. « La Zone » fascine, intrigue, se laisse convoiter, désirer, un peu comme celle décrite par Andreï Tarkovski dans The Stalker. On ne sait pas très bien ce que l’on va trouver à l’intérieur, mais après avoir atteint son cœur, on n’a plus envie d’en sortir. Dans l’œuvre de Tarkovski, « La Zone » dont il est question est crainte par tout le monde, quadrillée par des milices qui interdisent à quiconque d’y entrer. Dans « La Zone » imaginée par LARKIPASS, qui de mieux comme guides que les artistes eux-mêmes, dont le défi sera d’emmener le public dans leurs univers et de lui faire ressentir des choses qui jusque là lui étaient totalement inconnues. Une sorte d’expérience unique à vivre, une échappatoire, un nirvana par l’art.

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Plus qu’une association, un tremplin pour les artistes. Le projet, qui se veut particulièrement ambitieux, s’inscrit dans la droite lignée des précédents projets soutenus par LARKIPASS.. Car l’association n’en est pas à son coup d’essai en matière d’organisation et de promotion d’évènements culturels. Depuis ses débuts en 2009, le collectif, composé majoritairement d’étudiants est motivé par une volonté de développer des projets liés à la création, mais aussi de favoriser le dialogue entre les différentes formes d’expression artistique. Parmi les initiatives soutenues par le mouvement, on relève entre autre le Festival Ribambelle, La semaine du Son ou encore Contretemps.. Plus qu’une simple association étudiante, il s’agit d’une véritable porte d’entrée dans la vie professionnelle pour ces jeunes artistes ; une occasion pour eux de pouvoir mettre le pied à l’étrier, de se lancer dans des projets personnels et innovants, en trouvant oreille attentive auprès d’une structure ayant en son sein une multiplicité de réseaux. Cette nouvelle initiative, aussi éphémère soit-elle, espère bien redonner une dernière fois vie à ce bijou industriel qu’est la tour Seegmuller, destinée à devenir d’ici 2013 une Maison Universitaire Internationale. Une sorte de dernier hommage par l’art.

La zone : du 13 au 23 septembre ! Toutes les infos et la programmation sur : www.larkipass.com www.lazone1624.com Propos par : Franck Brucker


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