Ambassadrice des Droits de l’Enfant
pour les droits des filles À onze ans, Alisha rôdait seule et perdue dans les rues de Katmandou, la capitale du Népal. Aujourd’hui, elle a 15 ans et elle va dans les villages de montagne du Népal pour instruire et encourager les enfants qui veulent se battre pour les droits des filles et contre le trafic sexuel des enfants. – Je sais que j’ai eu de la chance de ne pas avoir été enlevée et amenée en Inde où on m’aurait forcée à l’esclavage sexuel, dit Alisha. Aujourd’hui, je vis dans le foyer de l’organisation Maiti Nepal, pour filles vulnérables. En tant qu’ambassadrice des Droits de l’Enfant pour le Prix des Enfants du Monde, j’ai une occasion unique de me battre pour les droits des filles et empêcher que les filles népalaises soient soumises au trafic sexuel.
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Alisha, 15 Habite : À Katmandou, au foyer de Maiti Nepal, qui accueille les filles victimes de trafic de personnes ou qui risquent de l’être. Aime : Le basket! Déteste : Qu’on maltraite les enfants pauvres. Le meilleur : Être reçue à Maiti Nepal, qui est devenu ma nouvelle famille. Le pire : Quand maman a disparu. Veut être : Hôtesse de l’air et voir le monde. Rêve : De devenir quelqu’un de bon qui aide les autres.
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lisha et son amie Poonam, se trouvent devant le tableau noir dans une petite classe de l’école du village de montagne du nom de Chhap. Avec neuf autres amies, elles ont voyagé pendant des heures pour s’y rendre. Dès l’aube, elles ont rempli leur sac à dos de revues et d’affiches qu’elles ont faites elles-mêmes, sur les droits des
Une histoire horrible
filles et le Prix des Enfants du Monde. D’abord, elles ont roulé en jeep sur les chemins poussiéreux, pour ensuite marcher pendant des heures. Personne ne peut les arrêter. Elles sont les ambassadrices du Prix des Enfants du Monde et elles sont là pour parler de ce qu’il y a, à leurs yeux, de plus important au monde: les droits de l’enfant. Elles veulent surtout
expliquer comment on peut renforcer les droits des filles au Népal. Une histoire horrible
Quand Poonam parle de sa vie, un grand silence se fait dans la classe. – À 14 ans, j’étais orpheline et pauvre. Un garçon plus âgé de mon village, m’a dit qu’il m’aimait, qu’il voulait m’épouser et que nous
Nous nous préparons En vue de la tâche dans la montagne, les ambassadrices des droits de l’enfant s’informent encore plus sur les droits de l’enfant. Elles discutent, planifient, font leurs propres affiches et apprennent à connaître, par Le Globe, les enfants et les héros des enfants partout dans le monde.
Ce que je n’ai jamais eu – Chez Maiti nous sommes comme une grande famille. Toutes les filles qui vivent ici sont comme des sœurs et nous prenons soin les unes des autres. Je partage ma chambre avec Rabina qui a cinq ans. Je lave ses vêtements, je la peigne et le matin, je l’aide à se préparer pour la crèche. J’aime ça. J’essaie de donner à Rabina tout ce que je n’ai pas eu de ma mère, dit Alisha.
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C’est dur pour Poonam de raconter et de se souvenir de l’horreur qu’elle a vécue quand elle était esclave dans un bordel en Inde. Mais elle le fait pour mettre en garde les autres filles afin qu’elles ne tombent pas dans le piège. Son amie Alisha sait que l’histoire de Poonam aurait pu être la sienne. Poonam est membre du jury international des enfants pour le Prix des Enfants du Monde. Elle y représente les filles victimes de trafic sexuel des enfants, l’esclavage et l’abus et se bat pour elles.
aurions une belle vie, dans la grande ville indienne de Bombay. J’étais seule et j’avais envie d’avoir une famille, alors j’ai décidé de le suivre. Mais il m’a trompée. Il m’a vendue à un bordel. Quand j’ai refusé de me laisser abuser par les hommes du bordel, ils m’ont fouettée avec des câbles électriques et m’ont brûlée avec des cigarettes jusqu’à ce que je n’en puisse plus. Poonam a été abusée par plus de quinze hommes par jour pendant près d’une année. Mais, finalement elle a été libérée et protégée par
Sur des sentiers de montagne tortueux Les ambassadeurs des droits de l’enfant circulent sur une jeep remplie d’affiches et de revues Le Globe, sur d’étroits et tortueux sentiers de montagne.
l’organisation Maiti Nepal. – À présent, je fais partie du jury international des enfants pour le Prix des Enfants du Monde. J’y représente les filles victimes de trafic sexuel des enfants, de l’esclavage et d’abus et me bats pour elles, dit Poonam. Elle prend la revue Le Globe et montre aux élèves les photos qui la représentent, elle et les autres enfants du jury. Battue
Chaque fois qu’Alisha entend le récit de Poonam, elle souffre. Elles sont comme des sœurs. – Je sais que cela aurait pu m’arriver à moi. Que j’ai eu de la chance, dit Alisha. Elle a grandi dans une famille très pauvre de Katmandou. Ses parents travaillaient de temps à autre sur des chantiers mais ne gagnaient jamais assez pour qu’Alisha et sa petite sœur puissent aller à l’école ou avoir assez à manger. – Maman et papa avaient en plus des problèmes d’alcool. L’argent qui était prévu pour la scolarité de ma
sœur et la mienne, servait à payer l’alcool. Ils revenaient souvent saouls à la maison et se disputaient. Papa battait maman et quand je lui criais d’arrêter et me mettais entre les deux, il me battait aussi. Plutôt que d’aller à l’école comme les autres enfants du quartier, Alisha devait s’occuper du ménage et de sa petite sœur. Elle faisait la cuisine s’il y avait quelque chose, lavait et repassait les vêtements. – Je suis devenue une « maman » alors que je n’avais que six ans. Quand personne ne me voyait, je pleurais. Maman a disparu
Alisha avait dix ans quand tout a empiré. – Un soir, maman n’est
Des ponts suspendus pour aller à l’école Pour atteindre certaines écoles, les filles doivent traverser des ponts suspendus ! – Il faut compter environ trois heures de marche par des sentiers tortueux pour arriver aux écoles. Puis trois heures de marche pour le retour !
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La formation pour les Droits de l’Enfant Dans la petite école Shree Borlang Bhumi dans le village montagnard de Chhap les filles de Maiti parlent des droits de l’enfant, surtout des droits des filles, du trafic de personnes et du programme du Prix des Enfants du Monde. Les enfants sont curieux et posent des questions.
pas rentrée du travail. Pendant deux semaines, papa, ma petite sœur et moi, l’avons cherchée, mais nous ne l’avons pas trouvée. J’étais inquiète et je ne comprenais pas ce qui s’était passé. Étaitelle morte ? Ou, nous avaitelle abandonnés ? Le soir, dans mon lit, en cherchant le sommeil, je regardais une photo de maman et je me sentais tout à la fois fâchée et triste. Après la disparition de maman, le père d’Alisha s’est
mis à boire à tel point qu’il n’a plus pu s’occuper de ses filles. – Pour que nous puissions survivre, moi et ma sœur, j’ai dû travailler comme bonne chez le propriétaire de notre maison. Je travaillais de six heures du matin jusqu’à tard le soir, je lavais les vêtements, faisais la vaisselle, le ménage et cuisinais. À la moindre faute, si par exemple, je laissais tomber une assiette, l’homme se mettait en colère. Il criait que papa était un alcoolo et que moi, j’étais si mauvaise que même ma mère m’avait abandonnée. Un jour j’en ai eu assez et je suis partie.
d’arriver chez Maiti ! Ma sœur et moi-même avons trouvé une maison, des amis, à manger, la sécurité et on a enfin pu commencer l’école. J’ai compris très vite que Maiti m’avait en fait sauvée la vie. Beaucoup de mes amies avaient été vendues comme esclaves à des bordels en Inde. Elles avaient été comme moi,
seules et abandonnées et des victimes faciles pour les trafiquants d’êtres humains. J’aurais pu être l’une d’elles, dit Alisha. Alisha vit depuis quatre ans dans le foyer pour filles de Maiti. Elle et les autres filles apprennent beaucoup sur les droits de l’enfant, les droits des filles et le trafic de
Seule à la rue
Alisha a rôdé longtemps, seule et perdue dans les rues Katmandou, pour essayer de trouver les moyens d’améliorer sa vie et celle de sa sœur. Finalement, alors qu’elle était sur le point d’abandonner, quelqu’un lui a montré le chemin de Maiti Nepal et leur foyer pour filles. – C’était fantastique 20
Enfin une pause ! Les filles s’accordent une bonne pause rafraîchissante au bord du fleuve Shivalaya. Elles ont emporté des nouilles, du pain chapati et quelques sucreries pour affronter les dures marches. Sur le sac d’Alisha est écrit : « Stop au trafic de personnes ! »
Le club des Droits de l’Enfant continue le travail ! Les ambassadrices des droits de l’enfant aident les enfants dans les villages à créer leurs clubs des droits de l’enfant. Ainsi, ils pourront continuer le travail pour les droits de l’enfant après le départ des filles de Maiti. Les clubs organisent le programme du Prix des Enfants du Monde dans leurs écoles, s’instruisent sur les droits des filles et sur le trafic de personnes et transmettent la connaissance à d’autres enfants. Les clubs des droits de l’enfant sont aussi attentifs à ce qui se passe et signalent les cas de filles qui ont des problèmes.
bordels. Si on nous voyait comme des êtres humains, cela ne pourrait pas arriver. L’aventure des Droits de l’Enfant
personnes. La connaissance leur donne la force d’aider les autres enfants. Elles s’inspirent du programme du Prix des Enfants du Monde et de la revue Le Globe. Heureuse d’être ambassadrice des Droits de l’Enfant
– J’aurais toujours voulu partager ce que j’ai appris avec les autres enfants, mais je ne savais pas comment faire. Alors, quand on m’a demandé de devenir ambassadrice des droits de l’enfant pour le Prix des Enfants du Monde, j’étais très heureuse ! dit Alisha. Les filles de Maiti se sont bien préparées. Elles ont approfondi leurs connaissances sur les droits de l’enfant et sur les différentes tâches des héros des droits de l’enfant. Ensemble elles ont décidé de consacrer plus de temps à parler des droits des filles quand elles vont dans les écoles. – Les filles souffrent plus que les garçons, au Népal, surtout dans les villages,
explique Alisha. Alors que les fils vont à l’école, on oblige les filles à travailler. On les donne en mariage très tôt. On pense que les filles sont faites pour un rude travail physique et pas pour l’instruction. Si les familles sont pauvres, c’est toujours le rôle des filles de travailler et aider. Alors quand quelqu’un vient au village et offre aux filles du travail, par exemple dans un restaurant de la ville, pour qu’elles puissent envoyer de l’argent à la maison, il est très facile que les parents acceptent. Comme ils ne connaissent souvent pas les droits des filles et le trafic de personnes, ils sont facilement trompés. Leurs filles
n’arrivent jamais à gagner de l’argent pour leur famille. Au lieu de ça, on les vend comme esclaves à des bordels en Inde ou à Dubaï. – Je crois que c’est la vision qu’on a de nous, les filles - à savoir que nous sommes plus des bêtes de travail ou des « choses » utiles qui font gagner de l’argent, plutôt que des êtres humains – qui rend possible de nous vendre comme des esclaves à des
La visite au village de Chhap est l’une parmi les nombreuses visites qu’Alisha et ses amies font dans la région pauvre de Nuwakot. Le trafic de jeunes filles y est très courant. – Nous sommes très motivées ! La première fois que nous sommes allées dans la montagne, nous avons visité cinq écoles. Il fallait compter trois heures pour chaque trajet depuis le centre de Maiti jusqu’à la zone des
C’est l’heure du Vote Mondial ! Les ambassadrices des droits de l’enfant sont sur place quand l’école Chhap organise sa journée du Vote Mondial – une fête pour les droits de l’enfant.
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Libre comme un oiseau
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Alisha s’entraîne avec Sabina qui est aussi ambassadrice des droits de l’enfant : – J’adore jouer au basket ! C’est super d’être avec les copines et, quand je joue, je me sens libre. Je n’avais pas le temps de jouer quand j’étais petite, c’est peut-être pour ça que j’aime autant le jeu maintenant. Mais plus tard j’aimerais être hôtesse de l’air. Pouvoir voler très haut dans le ciel et voir le monde d’en haut ! Sur le maillot des filles est écrit: Teresa Academy, le nom de l’école de Maiti.
écoles. Puis trois heures de marche pour revenir dans l’après-midi. C’était éprouvant car nous étions très chargées. L’effort nous causait parfois de la fièvre, mais on continuait. Notre tâche est trop importante, on ne peut pas l’annuler à cause d’une montée de fièvre. Une journée annulée est une journée de perdue dans le combat pour les droits des filles ! dit Alisha. Dans chaque école, Alisha, Poonam et leurs amies ambassadrices parlent des droits des filles. Elles expliquent qu’il est très facile que les filles pauvres soient trompées et vendues à des bordels. Elles racontent leur propre parcours, ainsi que celui d’autres enfants à travers la revue Le Globe. Elles expliquent aussi comment les enfants peuvent participer au programme du prix des Enfants du Monde afin de renforcer leur voix et leurs droits. – C’est formidable de voir 22
que les élèves nous comprennent. De les voir prendre conscience de choses qu’ils ne connaissaient pas. Aller dans les montagnes en tant qu’ambassadrice des droits de l’enfant est une aventure magnifique ! Une tâche importante
Alisha et Poonam terminent leur leçon sur les droits de l’enfant dans l’école de Chhap en incitant chacun à continuer de se renseigner sur ses droits avec l’aide de la revue Le Globe. Bientôt, les écoliers de Chhap et des autres villages, organiseront leurs journées du Vote Mondial. Les enfants votent pour le héros des enfants qu’ils estiment le plus et célèbrent ensuite les droits de l’enfant en chantant et en dansant ! Beaucoup de filles qui ont rencontré Alisha et Poonam sont heureuses et pleines d’espoir. Kalpana, 14 ans, est l’une d’entre elles : – Avant que les ambassa
drices des droits de l’enfant viennent ici, je ne savais pas que filles et garçons ont les mêmes droits. Maintenant je le sais et j’en suis contente ! Alisha aussi en est contente. – J’ai toujours eu une énorme reconnaissance pour ce que Maiti m’a donné et parce que j’ai pu échapper aux bordels de l’Inde. J’ai toujours voulu le leur montrer. En tant qu’ambassadrice je peux enfin le faire. C’est une chance
énorme de pouvoir faire quelque chose pour les autres. Je renforce les droits des filles et essaie de sauver d’autres filles du trafic de personnes, comme j’ai moi-même été sauvée, en répandant la connaissance !
Nous sommes les ambassadrices du Prix des Enfants du Monde !
Les ambassadrices des droits de l’enfant, sont des filles fières qui vivent dans le foyer de l’organisation Maiti Nepal, à Katmandou. Leur but est d’accueillir les filles qui ont été victimes de trafic de personnes ou qui risquent de l’être. Le jour du Vote Mondial, dans le village de Chhap, elles revêtent quelques-uns des plus beaux costumes traditionnels du Népal. Mais pas uniquement parce qu’ils sont beaux ... – Au Népal et dans le monde, il y a beaucoup d’ethnies différentes qui ont chacune des costumes traditionnels différents, dit Sabitri, 17 ans, qui aujourd’hui est vêtue en costume de l’ethnie Tamang. – Mais quel que soit le pays d’où tu viens, ton ethnie ou ta religion, nous devons toutes nous battre ensemble pour ce que nous avons de plus important : Les Droits de l’Enfant ! C’est pourquoi nous revêtons aujourd’hui quelques-uns des nombreux costumes traditionnels du Népal. Nous voulons montrer que nous sommes différents et en même temps pareils. Que nous sommes « un ». De plus, les vêtements sont beaux et hauts en couleurs et vont très bien pour le jour du Vote Mondial qui est une fête pour les Droits de l’Enfant !
Sukumaya, 18 en costume Bhojpuri
Alisha, 15 en costume Newar Sabina, 16 en costume Sherpa
Nishu, 16 en costume du Népal
Sabitri, 17 en costume Tamang
Poonam, 16 en costume Maroni
Dilmaya, 17 en costume Gurung Laxmi, 17 uniforme scolaire
Maya, 18 en costume Rai
Priya, 17 uniforme scolaire
Samjhana, 18 uniforme scolaire
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Kalpana Kalpana parle avec Alisha de la façon dont elle et ses amies peuvent créer un club des droits de l’enfant dans l’école, en lisant la revue Le Globe, laquelle travaillera avec le club.
Les conseils d’Alisha à Kalpana Le jour après la visite des ambassadrices du Prix des Enfants du Monde à l’école du village de Chhap, Alisha boit le thé chez l’une des élèves. Kalpana, 14 ans, veut savoir ce qu’elle doit faire pour renforcer les droits des filles dans le village.
Outre à informer les enfants sur les droits de l’enfant dans les écoles des villages montagnards, les ambassadrices ont une autre tâche importante. Elles aident les filles dans les villages à créer des clubs pour les droits de l’enfant. – Toi et d’autres filles de l’école pouvez aussi vous réunir et continuer à apprendre plus sur les droits des filles et sur le trafic des enfants, dit Alisha à Kalpana. Ensuite, vous pouvez raconter ce que vous avez appris aux autres filles quand vous gardez les chèvres ensemble ou quand vous travaillez dans les champs. Parler, par exemple des différentes façons dont les filles pauvres sont victimes du trafic de personnes et deviennent esclaves dans des bordels à l’étranger. Alisha et Kalpana pensent que les filles du village de Chhap doivent créer leur propre club des droits de l’enfant. Elles se soutiendront et organiseront le travail avec le programme du Prix des Enfants du Monde. – Vous pouvez aussi être alertes et avertir Maiti si certaines filles du village se trouvent dans des situations à risques, explique Alisha, qui promet d’aider les filles de Chhap à créer le club. Peut-être des garçons seront aussi intéressés à participer ? 24
06h00 – J’emmène les chèvres dans le pré. Parfois j’emporte mes manuels scolaires et je fais mes leçons. En ce moment, j’emporte la revue Le Globe et je me prépare pour la Journée du Vote Mondial.
10h00 – J’aime l’école et ma matière préférée c’est le népali!
nouvelle combattante des Droits de l’Enfant ! – Au Népal les filles sont moins bien traitées que les garçons. Pourquoi, je ne sais pas, mais ce n’est pas juste. C’est la raison pour laquelle, il est important pour moi de chercher à améliorer la vie des filles, dit Kalpana.
U
«
n fils ou une fille devraient avoir la même valeur. Ils doivent aider aux tâches de la maison et être traités de la même façon. Mais ici, ce n’est pas le cas. Les filles doivent
travailler durement. Mon petit frère qui a onze ans et les garçons de mon âge, ne travaillent pas autant que nous. Ce n’est pas juste et je ne sais pas pourquoi. Peut-être que les parents pensent que les filles vont être données en mariage à une autre famille, alors que les garçons restent dans leur famille et il faut alors en prendre soin. C’est pourquoi il est bon qu’Alisha et les autres ambassadrices viennent chez nous et parlent des droits des filles et du programme du Prix des Enfants du Monde. J’ai appris beaucoup de choses nouvelles et maintenant, je comprends mieux.
trouver un travail, alors je mise sur les études. Je veux être assistante pour me battre contre le trafic de personnes. C’est une région pauvre et la vie est dure pour les filles. Avant, je ne savais pas C’est pour cela que beaucoup que filles et garçons ont les de filles sont flouées par ces mêmes droits. Que nous personnes qui viennent ici et valons autant que les garçons offrent du travail en ville, un et avons le droit à une vie travail moins dur que celui décente. Nous avons le droit des villages. Les familles d’être enregistrées à notre pauvres reçoivent de l’argent naissance et à apprendre à lire. quand les filles sont emmenées. C’est pour cela que les filles ne Les parents croient que leur doivent pas être mariées si fille va gagner de l’argent et vite ou être vendues. Nous améliorer la vie de la famille. avons le droit d’aller à l’école Mais la vie ne s’améliore pas tout comme les garçons ! et elles n’ont pas de salaire. Les filles deviennent des esclaves. Quand j’aurai fini Veut se battre pour les filles ma formation, je veux me battre contre cela. En créant Ici au village, presque toutes les filles vont à l’école, mais ce un club des Droits de l’Enfant, je peux commencer n’est pas le cas partout au déjà maintenant à me battre Népal. Je sais que j’ai de la chance et j’adore l’école! Sans pour une vie meilleure pour nous, les filles ! » éducation, c’est difficile de Pour en savoir plus sur Kalpana
18h30 – Je prépare le dîner avec maman.
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16h30 – Je vais dans les champs pour couper l’herbe pour le bétail.
19h45 – D’abord, je fais la vaisselle et range après le dîner. Si j’ai le temps, je fais mes leçons avant d’aller me coucher.
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Pasang, le camarade d’école de Kalpana pense que filles et garçons doivent être traités pareil. Chaque jour, il aide sa sœur à garder le bétail de la famille. – C’est évident, dit Pasang, aujourd’hui gardien de l’ordre pendant le Vote Mondial.
Maiti Nepal
Kalpana, 14 Habite : Avec sa famille dans le village de Chhap, Nuwakot. Aime : Aller à l’école. Déteste : Les disputes. Le meilleur : Participer au programme du Prix des Enfants du Monde et au Vote Mondial ! Veut être : Assistante sociale. Rêve : D’une vie heureuse.
En 2002 Maiti Nepal et sa fondatrice Anuradha Koirala ont reçu le Prix des Enfants du Monde pour leur combat contre le trafic des filles du Népal, vendues comme esclaves à des bordels en Inde. Maiti empêche que les filles pauvres soient victimes par l’information et la protection. Maiti procure des soins, soutient les filles libérées et a un foyer spécial pour les filles infectées par le VIH. Certaines filles devenues gardes-frontières au nom de Maiti, arrêtent les trafiquants-passeurs de personnes lorsque ceux-ci essaient de faire passer clandestinement des filles en Inde. Maiti travaille avec des organisations à Bombay en Inde, qui, au péril la vie de leur personnel, libèrent les filles enfermées dans les bordels. Près de 200.000 filles et femmes du Népal sont esclaves dans des bordels en Inde. Chaque année 12.000 filles y sont emmenées, beaucoup d’entre elles ont moins de 16 ans. Maiti Nepal travaille avec le Prix des Enfants du Monde et ECPAT Suède dans le but de renforcer les droits des filles, dans un projet qui atteindra plus d’un million de filles d’ici 2014 ! Pour en savoir plus sur Maiti et le trafic de personnes visitez : www.worldschildrensprize.org
Le Vote Mondial – le plus beau jour ! – C’était formidable de participer! Toute la journée a porté sur nos droits et en quoi ils sont si importants. Peut-être le plus important pour nous les filles. On sent que le programme du Prix des Enfants du Monde nous soutient et c’est fantastique. Nous, les filles, nous devons apprendre quels sont nos droits pour pourvoir les défendre ! dit Kalpana.
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C
–
’est ma tâche de faire respecter l’ordre dans les queues pour voter et cela c’est très bien passé. C’est un jour important. On nous a donné la chance de célébrer des personnes qui se battent pour le bien des enfants. Ils ont montré à tout le village que les droits de l’enfant sont importants. Que les enfants ont des droits c’est quelque chose qu’il faut tout le temps rappeler aux enfants et aux adultes. Quand les ambassadrices des droits de l’enfant sont venues à l’école, elles ont distribué la revue Le Globe aux élèves. Pasang l’a emportée chez lui et l’a lue chaque soir après l’école. – Mes parents étaient curieux, mais ils ne savent pas lire, alors je lisais à haute voix. Ainsi, mes parents aussi ont beaucoup appris sur les droits de l’enfant. Je crois que beaucoup de mes camarades ont fait comme moi. Pasang pense que la Journée du Vote Mondial c’est bien parce que ça se voit et éveille un grand intérêt. – Beaucoup de parents intéressés et
« Le Prix des Enfants du Monde
peut faire cesser l’esclavage des filles ! » d’autres adultes sont venus aujourd’hui et ont beaucoup appris sur les droits de l’enfant ! Les droits des filles
Les filles sont enlevées
– La pire des choses c’est que beaucoup les filles au Népal sont enlevées et vendues comme esclaves. Une fille est aussi un être humain, tout comme moi. Je ne comprends pas qu’on puisse agir ainsi contre un être humain. Cela me fait mal. Comme le trafic de personnes est si commun, il est important que les enfants aussi bien que les adultes s’instruisent mieux sur les droits des filles. Si toutes les écoles du Népal participaient chaque année au programme du Prix des Enfants du Monde, nous pourrions arrêter l’esclavage moderne qui frappe les filles dans notre pays !
TE X Te: andre as lönn phOTO: JOHAN B JERKE
– Le plus important de tout c’est le fait que tout le monde a appris que les filles aussi ont des droits. D’après moi il n’y a aucune différence entre garçons et filles. Nous avons la même valeur et les mêmes droits. Mais, ici dans les villages du Népal, on ne voit pas les choses ainsi. Ici, les filles travaillent bien plus que nous, les garçons. Même si elles vont à l’école, elles doivent faire la vaisselle, la lessive, cuisiner, travailler dans les champs, mener le bétail au pâturage et bien d’autres choses. Les garçons ont plus de temps libre, ils peuvent s’amuser et se reposer. Ce n’est pas juste. – J’aide toujours ma sœur à s’occuper des animaux, avant d’aller à l’école et je travaille avec elle dans les champs. Cela va de soi. Ce ne serait pas juste qu’elle fasse tout. Si les garçons les aidaient, la vie des filles serait bien meilleure.
– Un autre grand problème c’est qu’on marie les filles trop tôt à des adultes, parfois elles n’ont que 14 ans. Les maris ne permettent souvent pas que les filles continuent d’aller à l’école. Au lieu de cela, ils les obligent à travailler et ils décident de tout. Si les filles avaient pu terminer l’école, elles auraient plus de connaissances. Il n’aurait pas été si facile pour les hommes de toujours décider.
– Je ne comprends pas qu'on puisse vendre les filles comme des esclaves et traiter les autres de la sorte, dit Pasang. Ici, il surveille que tout se passe bien dans la queue pour le Vote Mondial.
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