THE
World’s Children’s Prize Magazine #56/57 2013
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World’s Children’s Prize for the Rights of the Child
PRIX DES ENFANTS DU MONDE POUR LES DROITS DE L’ENFANT
PREMIO DE LOS NIÑOS DEL MUNDO POR LOS DERECHOS DEL NIÑO
PRÊMIO DAS CRIANÇAS DO MUNDO PELOS DIREITOS DA CRIANÇA
Salut! La revue Le Globe t’est destinée à toi et à tous les jeunes qui participent au programme du Prix des Enfants du Monde. Ici, tu peux rencontrer des amis dans le monde entier, t’informer sur tes droits et sur comment rendre le monde meilleur !
World’s Children’s Suède
Canada
Grande-Bretagne Autriche
États-Unis
Mariefred
Moldavie
Palestine Israël
Mexique
Pérou
Brésil
Sénégal Nigeria R D Congo Liberia Kenya Ghana Rép. du Congo Tanzanie burundi Mozambique Zimbabwe
Afrique du Sud
Thanks! Tack! Merci ! ¡Gracias! Obrigado! Sa Majesté La Reine Silvia de Suède Les principaux partenaires des Droits de l’Enfant The Swedish Postcode Lottery ECPAT Suède
Les partenaires des Droits de l’Enfant Survé Family Foundation, Hugo Stenbecks Stiftelse, Sparbanksstiftelsen Rekarne, Kronprinsessan Margaretas Minnesfond, The Body Shop, e-Work, Altor, Grupo Positivo et Global Children’s Rights Support Finland.
Les parrains des Droits de l’enfant PunaMusta, Helge Ax:son Johnsons Stiftelse, Microsoft, Dahlströmska Stiftelsen, Cordial, Mässrestauranger, Goodmotion, ForeSight Group, Walkie-Talkie, Avisera, Saxi Sport, Gröna Lund, Centas, Function Junction Lodge, Tswane-North Department of Basic Education, Vitt Produktion,
Twitch Health Capital, SamSari, Boob, Blomstergården i Marie fred, Gripsholms Värdshus, Gripsholms Slottsförvaltning, Gripsholmsviken, ICA Torg hallen Mariefred, Eric Ericson hallen, Lilla Akademien et tous les parrains à titre individuel des Droits de l'Enfant.
Le Prix des Enfants du Monde pour les Droits de l’Enfant
Prize for the Rights of the Child Contenu Qu’est-ce que le Prix des Enfants du Monde ?...................... 4 Les personnes apparaissant dans ce numéro du Globe vivent dans les pays suivants :
Afghanistan Pakistan
Qu’est-ce que les Droits de l’Enfant ?..............................12 Comment vont les Enfants du Monde ?............................................14
Népal Inde
Rencontre le Jury des enfants ! ........ 5
Bangladesh Birmanie Philippines
Thaïlande Cambodge
Bats-toi pour les filles........................16 Rencontre les ambassadrices au Népal et en RD Congo qui travaillent pour les droits des filles Le Vote Mondial autour du Globe................................................ 40 Suivez-nous en Afrique du Sud, au Népal, en Suède et dans d’autres pays où les enfants votent pour leur droits ! Le Héros des Droits de l’Enfant de l’année.........................49 James Kofi Annan, Ghana................... 50 Sompop Jantraka, Thaïlande...............70 Kimmie Weeks, Liberia........................ 90 La Conférence du Prix des Enfants du Monde.....................110 Les Parrains des enfants................111 La grande finale..................................112
ISSN 1102-8343
Merci également à : Au Jury des Enfants, à tous les élèves et professeurs des écoles Amies Universelles, aux Amis Adultes Honoraires et aux parrains, aux Amis Adultes, aux points de contact et aux partenaires (voir pages 114–115), à la direction et au conseil consultatif de la World’s Children’s Prize Foundation, ainsi qu’à la direction de Barnens Värld et du World’s Children’s Prize US.
Le Globe est publié avec le soutien de l’Agence suédoise pour le développement international (ASDI), laquelle ne partage pas nécessairement les opinions exprimées dans le magazine. Les rédacteurs en assument l’entière responsabilité. Rédacteur en chef et responsable de publication: Magnus Bergmar Ont collaboré aux numéros 56-57: Carmilla Floyd, Kim Naylor, Eva-Pia Worland, Bo Öhlén, Gunilla Hamne, Senay Berhe, Andreas Lönn, Johan Bjerke, Satsiri Winberg, Britt-Marie Klang, Christine Olsson, Jan-Åke Winqvist Traductions: Semantix (anglais, espagnol) Cinzia Guéniat (français) Glenda Kölbrant (portugais), Preeti Shankar (hindi) Graphisme: Fidelity Couverture: Johan Bjerke Impression: PunaMusta Oy
World’s Children’s Prize Foundation Box 150, 647 24 Mariefred, Suède Tél. +46-159-12900 Fax +46-159-10860 prize@worldschildrensprize.org www.worldschildrensprize.org facebook.com/worldschildrensprizefoundation
J’exige le respect des Droits de l’Enfant
Qu’est-ce que le Prix des Enfants du Monde ? Le Prix des Enfants du Monde est un programme de formation pour toi et pour tous les autres enfants ! Notre but est l’avènement d’un monde plus humain, où les droits de l’enfant sont respectés par tous. Il y a à ce jour 58.091 écoles avec 27 millions d’élèves dans 108 pays ayant déclaré qu’en tant qu’écoles Amies Universelles, elles soutiennent le Prix des Enfants du Monde. Ton école est l’une d’entre elles !
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haque année trois Héros des Droits de l’Enfant sont désignés comme candidats au Prix des Enfants du Monde pour les Droits de l’Enfant par le jury des enfants du Prix des Enfants du Monde. Avant la remise des prix, des millions d’enfants ont appris ce que sont les droits de l’enfant et la démocratie. Le programme se termine par le Vote Mondial, au moyen duquel les enfants élisent leur Héros des Droits de l’Enfant. La plus grande participation a été de 7,1 millions d’enfants. Veux-tu aussi participer ? Voici comment faire :
LA TRIBUNE DES ENFANTS POUR LES DROITS DE L'ENFANT
Limites d’âge pour le Prix des Enfants du Monde Le Prix des Enfants du Monde s’adresse à tous ceux entre 10 et 18 ans. La limite d’âge supérieure provient de la Convention de l’Enfant de l’ONU, qui dit qu’on est enfant jusqu’à 18 ans accomplis. La limite d’âge inférieure a plusieurs raisons : Pour pouvoir voter, il faut d’abord se renseigner sur les trois candidats et sur les enfants pour lesquels ils se battent. Les enfants ont souvent subi de graves violations de leurs droits. Parfois leurs récits sont si horribles qu’ils peuvent être effrayants pour les plus petits. Malheureusement, pour l’instant, nous n’avons pas la possibilité de préparer du matériel pour les moins de 10 ans. Même des enfants de plus de 10 ans trouvent cela pénible. C’est la raison pour laquelle il est recommandé de parler à un adulte après avoir lu les récits.
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1. Ouverture du Prix des Enfants du Monde 2013 (Voir page 110) Le signal de départ est donné le 24 janvier, quand les enfants dans le monde entier présentent les Héros des Droits de l’Enfant et les candidats aux prix en expliquant la situation des Droits de l’Enfant où ils vivent et dans l’ensemble de leur pays. Invitez les médias locaux à votre Conférence de Presse (La Conférence de Presse des Enfants du Monde) Ou organisez une cérémonie d’ouverture à l’école un jour à votre convenance. NB : Seuls les enfants conduiront la conférence de presse et les cérémonies. Les adultes sont là pour écouter ! 2. Les Droits de l’Enfant dans votre vie (Voir pages 12–13) Est-ce que les Droits de l’Enfant sont respectés pour vous et vos camarades ? À la maison, à l’école et dans votre pays ? Lisez les feuilles de données sur la situation des Droits de l’Enfant dans votre pays, que votre école reçoit avec Le Globe. Dites comment cela devrait être et préparez une présentation pour vos parents, professeurs, responsables politiques, autres adultes et médias. Peut-être créerez-vous un club des Droits de l’Enfant dans votre école ? 3. Les Droits de l’Enfant dans le monde (Voir pages 5–11, 14–39, 50–109) Les Droits de l’Enfant valent pour tous les enfants, partout. Renseignez-vous sur les enfants du jury, les Héros des Droits de l’Enfant et les enfants pour lesquels ils se battent. Renseignez-vous spécialement sur les droits des filles aux pages 16-39. Vérifiez aussi comment se portent les enfants du monde.
4. Préparation du Vote Mondial (Voir pages 40–49) Choisissez une date pour votre Journée du Vote Mondial et préparez tout ce qu’il faut pour un vote démocratique en vous inspirant des autres enfants qui ont voté. Invitez les médias, les parents et les responsables politiques – tous ceux qui veulent partager ce jour avec vous. 5. La Journée du Vote Mondial Votez d’abord et célébrez ensuite avec fêtes et spectacles ! Communiquez les résultats au moyen de l’urne électronique sur worldschildrensprize.org. 6. La grande révélation ! Le même jour, dans le monde entier, sera dévoilé le nom du lauréat du Prix des Enfants du Monde pour les Droits de l’Enfant. Invitez les médias de vote région à la Conférence de Presse des Enfants du Monde, ou réunissez tous les élèves de l’école pour leur donner le résultat. Expliquez aussi quelles sont les améliorations que vous attendez pour le respect des Droits de l’Enfant. 7. La grande finale ! (Voir pages 113–115) La cérémonie de clôture et remise des prix, menée par les enfants du jury, se tiendra au château de Gripsholm à Mariefred en Suède. Les trois Héros des Droits de l’Enfant y sont célébrés et reçoivent une somme en argent pour leur travail en faveur des enfants. La Reine Silvia de Suède assiste les enfants dans la remise des prix. Beaucoup d’écoles organisent une cérémonie de clôture au cours de laquelle ils célèbrent les Héros des Droits de l’Enfant et les Droits de l’Enfant. Certaines écoles invitent les parents, les responsables politiques et les médias à une soirée du Prix des Enfants du Monde pour les Droits de l’Enfant et visionnent la vidéo de la cérémonie.
Regardez, écoutez et parlez ! Cherchez interviews, photos et films sur youtube.com/worldschildrensprize et facebook.com/worldschildrenprizefoundation. Sur Facebook vous pouvez parler des Droits de l’Enfant dans votre pays et présenter votre travail avec le programme du Prix des Enfants du Monde dans votre école !
Les membres du Jury des Enfants du Prix des Enfants du Monde sont experts en droits de l’enfant de par leur vécu. Chaque enfant du jury représente tous les enfants du monde ayant eu les mêmes expériences. Mais ils représentent aussi les enfants de leur pays ou de leur continent. Dans la mesure du possible, le jury aura des représentants de toutes les parties du monde et de toutes les grandes religions.
• Les enfants du jury par les récits de leur vie, présentent les violations des droits de l’enfant dont eux-mêmes ont été victimes ou pour lesquels ils se battent. En ce faisant, ils apprennent les droits de l’enfant à des millions d’enfants de par le monde. Ils peuvent être enfants du jury jusqu’à l’âge de 18 ans. • Le Jury des Enfants désigne chaque année, les trois candidats pour le Prix des Enfants du Monde pour les Droits de l’Enfant parmi tous les nominés. • Les enfants du jury sont les ambassadeurs du Prix des Enfants du Monde dans leur pays et dans le monde. • Le Jury des Enfants dirige la grande cérémonie de remise des prix, qui clôture chaque année le programme du Prix des Enfants du Monde. • Pendant la semaine de la cérémonie des prix, le jury des enfants visite la Suède et parle dans les écoles de son expérience et des droits de l’enfant. Voici les membres du jury. Sur www.worldschildrensprize.org tu trouveras des récits plus longs sur plusieurs d’entre eux.
Rencontre le Jury des Enfants Gabatshwane Gumede, 16, Afrique du Sud Représente les enfants que le sida a rendus orphelins et les enfants qui luttent pour les droits des enfants opprimés. Les parents de Gabatshwane sont morts du sida quand elle était petite. Bien que les tests montraient que Gaba, ellemême n’était pas infectée par le VIH et n’avait pas le sida, beaucoup avaient peur d’être contaminés par elle. Elle n’avait pas d’amis et on se moquait d’elle. La plupart des gens où vit Gaba sont chômeurs. Beaucoup sont infectés par le VIH et meurent en laissant des orphelins. Les violations des droits de l’enfant sont fréquentes. Mais aujourd’hui, plus personne ne se moque de Gaba. C’est une chanteuse et un défenseur des droits de l’enfant et les enfants l’admirent. Quand elle peut, Gaba achète de la nourri-
ture pour les pauvres et donne des paquets de vivres à ses camarades d’école. – J’exige que les responsables politiques travaillent pour les droits de l’enfant. J’en ai parlé avec le ministre de l’éducation d’Afrique du Sud et avec bien d’autres représentants politiques. Hannah Taylor, 17, Canada Représente les enfants qui luttent pour les droits de l’enfant, spécialement pour les droits des enfants SDF À cinq ans Hannah a vu un SDF qui mangeait dans une poubelle. Depuis elle dit aux écoliers, responsables politiques, directeurs et au Premier Ministre du Canada que personne ne doit être SDF. Elle a créé une fondation qui a recueilli des millions d’euros pour un projet en faveur des
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SDF et un programme pour les écoles. – Nous voulons montrer que chacun peut s’engager et faire la différence pour les SDF et pour les droits de l’enfant. Nous devons partager et nous entraider. Quand je suis allée dans un foyer pour adolescents SDF, je les ai tous embrassés. Un garçon, très réservé, m’a dit : ’J’ai toujours cru que personne ne m’aimait, maintenant je sais que tu m’aimes’.
Hamoodi Mohamad Elsalameen, 15, Palestine Représente les enfants dans les zones de conflits et les enfants qui vivent sous l’occupation. Hamoodi vit dans une famille pauvre au sud de Hebron, en Cisjordanie, une région occupée par Israël. – Une nuit les soldats israéliens sont entrés dans notre village avec des chars d’assaut. Par haut-parleurs, ils ont ordonné à tout le monde d’allumer les lampes et ensuite se sont mis à tirer dans tous les sens. Il y a eu trois morts. À cinq ans, Hamoodi a entendu dire qu’un petit garçon avait été tué et a dit : « Je veux un fusil ! » Mais maintenant, il participe aux pourparlers de paix. Il a des amis juifs avec lesquels il joue au foot plusieurs fois par mois en Israël. – J’aime jouer au foot, mais nous n’avons pas de place au village. On joue sur un terrain loin d’ici, mais quand les soldats israéliens viennent arrêter quelqu’un, ils nous chassent. Ils gâchent tout, dit Hamoodi.
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Brianna Audinett, 16, Etats-Unis Représente les enfants SDF. Brianna avait onze ans quand sa mère a quitté son père, un homme violent. Brianna et ses trois frères se sont retrouvés SDF à Los Angeles. Ils durent de déplacer souvent et vivre dans des motels, bien qu’il ne fût pas autorisé d’occuper une chambre à cinq. Finalement, ils trouvèrent un abri où ils purent rester six mois dans un dortoir à lits superposés avec d’autres SDF. Ils pouvaient à peine jouer et devaient se taire. Mais, en face de l’abri se trouvait l’organisation School on Wheels, qui donna à Brianna et à ses frères aussi bien un endroit pour jouer, le matériel scolaire et l’aide pour les devoirs. – Plus tard, je serai médecin j’aiderai surtout les SDF. Ils n’ont pas d’argent, mais je les aiderai, dit Brianna qui a finalement obtenu un logement et vit avec sa famille.
Mae Segovia, 13, Philippines Représente les enfants victimes du commerce sexuel et les enfants qui se battent pour les droits de l’enfant. Mae avaient neuf ans lorsqu’elle fut obligée de quitter l’école pour travailler afin d’aider sa famille. Elle dut danser et se déshabiller devant une caméra dans un cybercafé. Les photos étaient envoyées dans le monde entier par internet. Il se passa deux ans avant que la police arrête le propriétaire du
café qui exploitait Mae. À présent il est en prison, lui et d’autres personnes qui regardaient les photos. Mais Mae ne put continuer à vivre dans sa famille. Elle risquait de nouveau de se faire exploiter à cause de la misère. Aujourd’hui elle vit dans l’une des maisons sûres pour filles abusées de l’organisation Visayan Forum. Elle va à l’école et se bat pour les autres filles victimes d’abus. – Ma famille me manque, mais j’aime l’école et je me sens mieux ici, dit Mae.
Liv Kjellberg, 14, Suède Représente les enfants qui sont victimes de mobbing et les enfants qui se battent contre le mobbing. Au début on se moque de nous à cause de nos vêtements ou parce qu’on est timide ou pour notre physique. Et puis ça continue avec des bousculades et ce genre de choses et cela dégénère de plus en plus, dit Liv. Déjà la première année d’école elle se retrouva à l’extérieur du cercle des filles. Elle mangeait seule à la cafétéria, on la harcelait, on la bousculait et on lui lançait des quolibets. – Les enseignants ne se rendent pas toujours compte de ce qui se passe entre les élèves et quand on est victime de harcèlement, on n’en parle pas forcément. On se dit que demain ce sera mieux et que les autres m’accepteront. Liv prit, elle-même la situation en main, recueillit de l’argent pour que l’organisation Friends, qui travaille
contre le mobbing puisse venir à son école. – Maintenant c’est agréable en classe. Plus personne ne me harcèle et je me suis fait sept amis à l’école, dit Liv.
Mofat Maninga, 16, Kenya Représente les enfants séropositifs et les enfants qui vivent dans la rue. – J’aimerais parler avec le président du Kenya et lui dire que les enfants ont des difficultés. Que sa police bat les enfants qui vivent dans la rue et les met en prison. En prison ! Comment peut-on emprisonner un enfant simplement parce qu’il est obligé de vivre dans la rue ? Comment peuton voler sa liberté à un enfant ? Je dirais au président qu’il devrait plutôt prendre soin des enfants. Leur donner un endroit où vivre, à manger et la possibilité d’aller à l’école. Mofat avait huit ans quand sa mère est morte du sida. – Grand-mère s’était occupée d’elle et n’avait pas dit à quel point maman était malade. C’était un choc. Je me suis senti si seul.
Lisa Bonongwe à la tribune lors de la cérémonie de remise des prix 2012, au château de Gripsholm à Mariefred. Les enfants du jury mènent la cérémonie.
La Conférence de presse du Prix des Enfants du Monde dans le hall Eric Ericson, est tenue par les enfants du jury.
Quelques années plus tard, Mofat tomba lui-même malade. Sa grand-mère s’occupa de lui, mais quand elle mourut, les autres membres de la famille, chassèrent Mofat de la maison. Mofat avait 13 ans et dut vivre dans la rue. Mais aujourd’hui, il vit dans un home pour enfants des rues et va de nouveau à l’école.
Maria Elena Morales Achahui, 18, Pérou Représente les filles qui travaillent comme bonnes, souvent dans des conditions proches de l’esclavage et se bat pour leurs droits. À 12 ans, Maria Elena a quitté son village dans la montagne. Sans rien dire à ses parents. Elle a sept frères et sœurs et savait que la famille avait des difficultés. En plus elle trouvait que l’école du village était mauvaise. À Cusco, elle est devenue bonne chez sa tante. Elle n’avait pas de salaire, rien qu’un peu d’argent de poche. Et elle devait travailler tant qu’elle ne pouvait pas aller à l’école. Si elle protestait, la tante menaçait de la battre. Sa famille lui manquait et un jour Maria Elena est allée lui rendre visite. Quand elle est revenue, sa tante l’a mise à la porte. Maintenant, Maria Elena vit chez l’organisation Caith, va à l’école et fait partie d’un groupe qui défend les droits des bonnes.
Lisa Bonongwe, 18, Zimbabwe Représente les enfants qui se battent pour les droits des filles. Lisa avait quatre ans. Son père buvait et battait sa mère presque tous les soirs. Parfois jusqu’à la laisser par terre, sans connaissance. Si Lisa pleurait et lui criait d’arrêter, il la chassait, elle et son grand frère de la maison. – Même en plein hiver, on devait dormir sur la véranda. Il faisait si froid, dit Lisa. Lisa avait sept ans, quand sa mère obligea son père à partir et quand Lisa s’est inscrite au Girl Child Network, un club pour filles à l’école qui les instruit sur leurs droits. – Dans les clubs pour filles, nous parlons de ce qui est important pour nous. Les filles ne sont pas en sécurité au Zimbabwe. On nous maltraite, on nous viole et nous devons faire tout le travail ménager. S’il n’y a pas assez d’argent, c’est toujours les garçons qui vont à l’école. Je participe à l’organisation des manifestations pour les droits des filles »
Nuzhat Tabassum Promi, 18, Bangladesh Représente les enfants dont les droits sont violés à la suite de catastrophes naturelles et de la dégradation de l’environnement, ainsi que les enfants qui exigent le respect des droits des filles. – Si le niveau de la mer monte d’un mètre, la partie sud du Bangladesh, où j’habite, disparaîtra sous l’eau. J’y pense souvent. Le réchauffement planétaire, responsable de la fonte des glaces polaires et dans l’Himalaya, provoque des cyclones et des inondations de plus en plus forts. Sur le chemin de l’école, le jour après le méga cyclone, il y avait des morts et des blessés partout, dit Nuzhat. Elle vit dans la petite ville de Barisal, dans le sud du Bangladesh. Tous les matins, elle met son uniforme scolaire, arrête un vélo taxi et se fait conduire à l’école. – Tous les ans, des cyclones, des tempêtes très fortes, frappent le Bangladesh. Mais le pays est prêt et a un bon système d’alerte cyclonique. Le pire qui me soit arrivé c’est quand j’ai cru que l’école allait être emportée par le cyclone.
Poonam Thapa, 18, Népal Représente les filles victimes du commerce sexuel, de l’esclavage et de viols et se bat pour elles. – À 14 ans, j’étais orpheline et pauvre. Un garçon plus âgé de mon village m’a dit qu’il m’aimait, que nous allions nous marier et que nous aurions une belle vie dans la grande ville indienne de Bombay. J’étais seule et j’avais envie d’avoir une famille, alors j’ai décidé de le suivre. Mais il m’a trompée. Il m’a vendue à un bordel. Quand j’ai refusé de me laisser abuser par les hommes du bordel, ils m’ont fouettée avec des câbles électriques et m’ont brûlée avec des cigarettes jusqu’à ce que je n’en puisse plus. Poonam a été abusée par plus de quinze hommes par jour pendant près d’une année. Mais, finalement elle a été libérée et protégée par l’organisation Maiti Nepal.
David Pullin, 18, Grande Bretagne Représente les enfants qui ont été séparés de leurs parents et sont pris en charge par la société et les enfants qui se battent pour les Droits de l’Enfant. La mère et le père de David étaient alcooliques. Ils le laissaient souvent seul dans leur appartement toute la journée quand ils sortaient pour boire. – J’étais enfermé et je ne pouvais pas sortir. Aujourd’hui David vit dans une famille d’accueil et prend activement part au projet « La Voix des Enfants » où les enfants qui sont pris en charge par la société se retrouvent et se soutiennent.
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– Ma nouvelle famille est merveilleuse et je vais bien. Mais je sais que les enfants qui sont pris en charge par la société n’ont pas tous eu la même chance et je veux me battre pour leurs droits. David siège aussi au conseil des enfants où il vit. – Avec les membres du conseil communal des adultes, je visite par exemple les orphelinats pour vérifier que les enfants y soient bien traités. Mon rêve est que tous les enfants qui sont pris en charge par la société vivent bien. Que nous soyons respectés et que nous ayons une voix.
phOTOs: kim naylor
Ndale Nyengela, 15, RD Congo Représente les enfants soldats et les enfants dans les conflits armés. Ndale avait 11 ans quand un matin sur le chemin de l’école, il a été enlevé par un groupe armé et obligé à devenir enfant soldat. – On a marché pendant trois jours sans manger ni dormir. Si on marchait trop lentement, on nous donnait des coups de pied et on criait. – Après que nous avons appris à manier les armes ils nous ont dit que nous devions
apprendre à tuer des gens. Un jour, nous nous sommes cachés dans la forêt près d’un chemin. Quelqu’un a commencé à tirer. Des gens tombaient morts, à côté de moi. La peur me submergeait. Si j’essayais de me retirer, les autres soldats me poussaient en avant en disant : « Si ton ami meurt, ne t’en occupe pas, enjambe-le ! C’est ton devoir » Trois ans plus tard, Ndale a réussi à s’enfuir. L’organisation BVSE l’a aidé à surmonter ses épreuves et à commencer l’école. – J’étais si heureux, ma vie recommençait. Après l’école je veux composer de la musique qui traitera de l’armée et des droits de l’enfant. Je ferai tout pour que les enfants ne deviennent pas des soldats. Chaque adulte doit se souvenir qu’il a été un enfant.
Emelda Zamambo, 14, Mozambique Représente les enfants orphelins et les enfants qui se battent pour les Droits de l’Enfant. Emelda avait six ans quand des voleurs ont tué son père. Quelques mois plus tard, sa mère est morte de malaria. – Je ne croyais pas que les choses pouvaient s’arranger. J’avais peur de rester seule et de finir à la rue. Mais dans toute cette horreur, j’ai eu une chance incroyable. Elle a trouvé un endroit pour vivre, la nourriture, des vêtements et la possibilité d’aller à l’école. – J’ai surtout trouvé une famille qui m’aime.
Aujourd’hui Emelda gère sa propre école pour les enfants qui, sans elle, n’auraient aucune chance d’aller à l’école. Elle leur apprend à lire, à écrire et à compter. – L’école est parmi les choses les plus importantes. Plus tard, on trouve plus facilement un travail et on peut mieux s’occuper de sa famille.
Netta Alexandri, 13, Israël Représente les enfants dans les zones de conflits et les enfants qui souhaitent un dialogue de paix. – Je me souviens encore de la guerre qu’il y avait quand j’étais petite. Mes parents étaient si inquiets qu’il nous arrive quelque chose à ma sœur et à moi qu’ils nous ont envoyées chez nos tantes. On ne pouvait plus rencontrer papa et maman. C’était terrifiant. Ma sœur et moi étions très inquiètes et nous avions peur. Nous ne comprenions pas ce qui se passait, pourquoi nous ne pouvions pas rester à la maison avec eux ! Je me souviens que je pensais : Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas quitter ma maison. Pour Netta, le dialogue est la meilleure façon d’arriver à la paix. . – Se parler, c’est le seul moyen ! C’est important que nous les enfants connaissions nos droits pour que personne ne puisse nous les prendre.
Amies et enfants du jury, Maria Elena, Pérou et Mae Segovia, Philippines.
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Kewal, sa mère et six jeunes frères et sœurs – et son père lors qu’il revient une fois par mois de son lointain travail – vivent dans les trois maisons à gauche de la photo.
Pendant des années, tous les jours de la semaine, Kewal Ram, 15 ans a noué des tapis, dans le désert du Thar, au Pakistan où il était esclave pour dettes. Mais l’après-midi, il pouvait aller à l’école, sauf quand l’école a été détruite il y a quelques années par une grande inondation. Voici le récit en images de ce qu’a été la vie de Kewal. Depuis peu, tout a changé. Il est membre du jury du Prix des Enfants du Monde et a conduit la Reine Silvia de Suède à la cérémonie de remise des prix au château de Gripsholm à Mariefred, en Suède. L’école est une partie amusante de la vie de Kewal. Il a terminé la troisième avec de bonnes notes et la nouvelle école se trouve à huit heures de chez lui.
D’esclave pour dettes à membre du jury
Dans le désert chez Kewal
À cinq heures et demie, quand le jour pénètre dans la petite hutte en terre dans le village de Ragho Mengwar, dans le désert du Thar, Kewal est réveillé par sa mère. Les lits Sherpa sont trop grands pour la petite maison, alors tout le monde dort sur le sol.
Dans le désert il y peu d’eau et Kewal utilise un gobelet en métal pour mesurer l’eau qu’il lui faudra. Les six frères et sœurs vont bientôt se réveiller et l’eau de la cruche doit suffire pour eux aussi.
Kewal trouve que le chameau est l’animal le plus beau et dessine souvent des chameaux. Ici, c’est le chameau de son enseignant. Le chameau est un bon animal de transport dans le désert où il n’y a pas de chemins et les voitures roulent dans le sable.
Le petit frère regarde à travers une ouverture de la paroi en bois, où Kewal a mis sa brosse à dents. L’arbre de Neem fournit aussi des substances pour les médicaments et le savon.
Kewal représente les enfants esclaves et les autres enfants qui travaillent.
Un paon passe pendant que Kewal se brosse les dents avec la brosse qu’il a taillée dans l’arbre de Neem qui se trouve dans le jardin. Les fibres des branches de l’arbre sont parfaites pour se nettoyer les dents.
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Couteau à tapis
L’esclave pour dettes Kewal Après l’école , beaucoup d’enfants de l’école dans le désert se précipitent à la maison pour une aprèsmidi de congé, même s’ils doivent aider à la maison. Mais un dur travail attend certains d’entre eux. Chaque jour, pendant plusieurs années, Kewal a noué des tapis, après l’école. – C’est un travail très dur et fatigant. On a mal au dos et après un moment on a des douleurs dans tout le corps. C’est difficile de rester assis des heures entières, tous les jours, mais j’étais obligé, dit Kewal. Il a travaillé au moins 40 heures par semaine. Il restait assis devant son métier à tisser après l’école jusqu’à la tombée de la nuit, quand il ne pouvait plus voir ce qu’il faisait ainsi que le dimanche. Quand Kewal avait huit ans, sa mère est tombée gravement malade. Elle avait besoin de médicaments. Pour pourvoir les payer, le père de Kewal a emprunté de l’argent à un propriétaire de métiers à tisser. Au début, le père et le frère de Kewal travaillaient chaque jour à la fabrication de tapis. Puis son père a trouvé un travail loin de la maison et c’est Kewal, le plus âgé, qui a dû apprendre à nouer des tapis pour que la famille puisse continuer à payer la dette à l’homme qui leur avait prêté l’argent. Le salaire de Kewal était de 1.500 roupies par mois (7 USD), mais il n’a jamais vu le moindre sou. La moitié du salaire était pour le propriétaire du métier à tisser, l’autre moitié pour payer la dette chez le marchand du village voisin. À présent, Kewal part et ce sera le frère de son père qui nouera des tapis pour continuer à payer la dette.
Fourche à tapis
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Chaque jour après l’école et les dimanches, au moins 40 heures par semaines, Kewal a dû nouer des tapis pour payer la dette de la famille au propriétaire du métier à tisser.
Le matin c’est l’heure des devoirs pour Kewal. Il s’assied avec ses livres sur un coussin devant la maison et est content d’avoir le temps de lire et d’écrire avant de se mettre en route pour l’école. L’anglais est ce qu’il préfère.
Nouer des tapis est un dur travail pour les yeux et pour le corps. Kewal a constamment mal au dos.
Avant les cours on se rassemble dans la cour d’école. Ici Kewal dirige les exercices qu’ils font chaque matin. Ensuite on chante l’hymne national et une chanson de l’école avant le début des cours.
Kewal n’a le temps de jouer que pendant la pause du déjeuner, alors il profite vraiment de jouer au cricket.
Kewal a la responsabilité de nourrir les chèvres. Lors de la grande inondation qui a détruit les maisons en terre du village, la maison des chèvres de la famille s’est effondrée et trois chèvres sont mortes. D’abord, tout le monde était content quand la pluie est venue, mais elle ne s’arrêtait plus. Les maisons ont été détruites et, l’année suivante, personne n’a pu cultiver quoi que ce soit pour nourrir sa famille.
La mère de Kewal met ce cercle sur la tête pour pouvoir mieux équilibrer la cruche.
Permanind, le frère de Kewal arrive toujours dernier à l’école, après son travail au puits. Les enfants parlent le datki à la maison, mais la première langue qu’ils apprennent à lire et à écrire est le sindhi. Dès la première année d’école, ils apprennent l’anglais. En troisième, ils apprennent un nouvel alphabet, l’ourdou, qui est la langue de tout le Pakistan.
Kewal participe à la récolte du bois.
Toute l’eau que la famille utilise doit être transportée à la maison.
Tout le monde travaille ensemble dans la classe, ainsi on peut s’entraider. Les enfants dans l’école du désert participent chaque année au programme du Prix des Enfants du Monde. – J’aime Le Globe, dit Kewal. Je rêve qu’on ait l’électricité pour pouvoir le lire le soir. On apprend à connaître les Héros qui se battent pour les autres. C’est ce qu’on fera aussi. C’est un jour spécial le jour du Vote Mondial.
Quand la journée de dur travail à la fabrique de tapis est terminée, Kewal dîne rapidement avec ses frères. Dans le désert, les hommes et les garçons mangent toujours avant les filles et les femmes. Après le dîner, Kewal se dépêche de se rendre chez l’enseignant Hernath qui habite à quelques maisons de chez lui. Des élèves qui veulent étudier plus se retrouvent le soir dans sa maison.
Devant l’école sont alignées les chaussures.
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te x te & phOTO: britt-marie kl ang
Permanind, 10 ans, le frère de Kewal, travaille tous les matins au puits. Il guide les ânes qui montent les seilles d’eau. Il fait le trajet avec les ânes de la maison au puits, ce qui lui prend entre 4 et 5 heures, jusqu’à ce qu’il y ait assez d’eau pour toute la famille.
Célèbre les La Convention de l’ONU sur les Droits de l’Enfant est composée d'une longue série de droits valables pour tous les enfants du monde. Nous en présentons ci-dessous une version abrégée. Tu trouveras le texte intégral de la convention sur www.worldschildrensprize.org Idées générales de la Convention • Tous les enfants ont les mêmes droits et la même valeur. • Tous les enfants ont droit à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. • Tous les enfants ont droit à la protection contre la violence et l’exploitation. • Tous les enfants ont droit à la liberté d’opinion et au respect.
illustr ation: lot ta mellgren/ester
Qu'est-ce qu'une convention ? Une convention est un agrément international, un accord entre pays. La Convention Relative aux Droits de l'Enfant est l'une des six conventions de l'ONU sur les droits de l'homme.
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Le 20 novembre est un jour à célébrer. Ce jour-là, en 1989, l’ONU a publié la CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE L’ENFANT. Cette convention te concerne toi et tous les autres enfants de moins de 18 ans. On l’appelle aussi la CONVENTION DE L’ENFANT. Tous les pays, (à l’exception de la Somalie, des États-Unis et du nouveau pays, le Sud-Sudan) se sont engagés à respecter la Convention de l’Enfant. Dès lors, ils penseront toujours en premier lieu au bien des enfants et seront à leur écoute.
droits de l’enfant Article 1
Tous les enfants du monde de moins de 18 ans jouissent de ces droits. Article 2
Tous les enfants ont la même valeur. Tous les enfants ont les mêmes droits. Personne ne sera discriminé. Tu ne seras pas discriminé à cause de la couleur de ta peau, ton sexe, ta langue, ta religion et tes idées.
concernent, à la maison, à l’école, avec les autorités et les tribunaux. Article 18
Ton père et ta mère ont la commune responsabilité pour ton éducation et ton développement. Ils doivent toujours penser à ton bien. Article 19
Article 24
Article 37
Si tu tombes malade tu as droit à la santé et aux services médicaux.
Tu ne peux être soumis à une peine cruelle ou dégradante.
Article 28–29
Tu as droit à aller à l’école et à apprendre ce qui est important, par exemple le respect des droits de l’homme et le respect des autres cultures.
Tu as le droit d’être protégé contre toute forme de violence, contre les mauvais traitements ou l’exploitation, que tu sois sous la garde de tes parents ou de toute autre personne.
Article 30
Article 20–21
Article 31
Tu as droit à la survie et au développement.
Tu as droit à une protection même si tu n’as pas de famille.
Tu as droit aux loisirs, au repos, au jeu et à vivre dans un environnement propre.
Article 7
Article 22
Article 32
Tu as droit à un nom et à une nationalité.
Si tu as dû quitter ton pays, tu auras les mêmes droits que les autres enfants dans le pays d’accueil. Si tu t’es enfui seul, tu auras un soutien spécial. On est tenu de t’aider à retrouver ta famille.
On ne t’obligera pas à faire un travail dangereux ou qui entrave tes activités scolaires et ta santé.
Article 3
Toutes les décisions qui te concernent doivent prendre en compte ton intérêt. Article 6
Article 9
Tu as le droit de vivre avec tes parents, sauf si cela est contraire à ton intérêt. Tu as le droit de grandir chez tes parents, si cela est possible. Article 12–15
Tous les enfants ont droit à dire ce qu’ils pensent. Tu as le droit de donner ton avis et ceci sera respecté, dans toutes les questions qui te
Article 23
Tous les enfants ont droit à une vie décente. Si tu es handicapé, tu as droit à des soins spéciaux.
On respectera les idées et croyances de tous les enfants. Toi, qui appartiens à une minorité, tu as le droit à ta langue, ta culture et ta religion.
Article 38
Tu ne peux pas être enrôlé dans une armée ni participer aux conflits armés. Article 42
Les États doivent faire connaître le texte de la Convention aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Tu as le droit à l’information et à la connaissance concernant tes droits.
Article 34
On ne t’exposera pas à la violence et on ne t’obligera pas à la prostitution. Tu as droit à l’aide et au soutien en cas de maltraitance. Article 35
Tu as droit à la protection contre la vente ou l’enlèvement.
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Comment vont les en Survivre et se développer
2,2 milliards d’enfants en dessous de 18 ans dans le monde Plus de 80 millions d’enfants vivent en Somalie, aux États-Unis et dans le Sud Soudan, les seuls pays qui n’ont pas ratifié les droits de l’enfant. Tous les autres pays ont promis de respecter les droits de l’enfant, mais les violations de ces droits sont courantes dans tous les pays.
Nom et nationalité Quand tu viens au monde, tu as droit à être enregistré comme citoyen de ton pays. Chaque année 135 millions d’enfants naissent dans le monde. 51 millions d’entre eux ne sont jamais enregistrés. Il n’y a pas de preuve écrite de leur existence !
Tu as droit à la vie. Les pays qui ont signé les droits de l’enfant feront tout pour que les enfants survivent et se développent. 1 enfant sur 20 dans le monde (1 sur 9) dans les pays pauvres) meurt avant l’âge de cinq ans, la plupart de causes qui auraient pu être évitées.
Santé et Assistance médicale Tu as droit à la nourriture, à l’eau potable et aux soins médicaux. 19.000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour (6,9 millions par an) de maladies dues au manque de nourriture, d’eau potable, d’hygiène et de soins médicaux. La vaccination contre les maladies infantiles les plus courantes sauve 2,5 millions d’enfants par an. 1 enfant sur 5 n’est jamais vacciné. 2 millions d’enfants meurent chaque année de maladies contre lesquelles on peut se faire vacciner. 4 enfants sur 10 dans les 50 pays les plus pauvres n’ont pas accès à l’eau potable. Chaque année un million de personnes, la plupart des enfants, meurt de malaria. Seulement 2 sur 10 enfants malades sont soignés contre la malaria et seulement 4 sur 10 enfants dans les pays les plus pauvres, touchés par la malaria, dorment sous une moustiquaire.
Foyer, vêtements et sécurité Tu as droit à un foyer, à la nourriture, aux vêtements, à la scolarité, aux soins médicaux et à la sécurité. Plus de la moitié des enfants dans le monde vivent en état de pauvreté. Environ 550 millions d’enfants vivent avec moins de 1,25 USD par jour. 14
Enfants handicapés Toi qui es handicapé, tu as les mêmes droits que les autres. Tu as droit au soutien qui te permettra de prendre une part active à la vie sociale. Les enfants handicapés sont parmi les plus vulnérables. Dans beaucoup de pays, ils n’ont pas le droit d’aller à l’école. Beaucoup sont traités comme inférieurs et cachés. Il y a 200 millions d’enfants avec des handicaps dans le monde.
Enfants qui vivent dans la rue Tu as droit à vivre dans un milieu sûr. Tous les enfants ont droit à l’instruction, aux soins et à un niveau de vie décent. 60 millions d’enfants ont la rue comme foyer. 90 millions d’autres enfants travaillent et passent leurs journées dans la rue mais ont une famille dans laquelle ils retournent la nuit.
Délits et peines Les enfants ne seront emprisonnés qu’en dernière instance et pour très peu de temps. Aucun enfant ne sera soumis à la torture ou à d’autres sévices. Les enfants qui commettent des délits ont droit à l’aide et aux soins. Les enfants ne seront ni emprisonnés à vie ni soumis à la peine de mort. Au moins 1 million d’enfants sont emprisonnés. Les enfants emprisonnés sont souvent maltraités.
Travail nuisible Tu as droit à la protection contre l’exploitation économique et contre le travail qui nuit à ta santé ou qui t’empêche d’aller à l’école. Les enfants de moins de 12 ans ne doivent pas travailler du tout. Environ 306 millions d’enfants travaillent et pour la plupart d’entre eux, le travail met en péril leur sécurité, leur santé, leur morale ou leur scolarité. 10 millions d’enfants sont exploités à travers les pires formes de travaux, comme esclaves pour dettes, enfants soldats ou soumis au trafic sexuel des enfants. Au moins 1,2 millions d’enfants est victime de «trafficking » qui est l’esclavage moderne.
Protection contre la violence Tu as droit à la protection contre toutes formes de violence, d’incurie, de maltraitance et d’agression. Chaque année 40 millions d’enfants sont si maltraités qu’ils ont besoin de soins médicaux. 33 pays dans le monde ont interdit toute forme de sévices ce qui fait que seuls 4 enfants sur 100 dans le monde sont protégés contre la violence par la loi. Beaucoup de pays permettent les châtiments corporels à l’école.
Enfants des minorités Les enfants qui appartiennent à des groupes minoritaires ou indigènes ont droit à leur langue, leur culture et leur religion. Indigènes sont par exemple les Indiens d’Amérique, les Aborigènes d’Australie ou les Lapons d’Europe du Nord. Les groupes indigènes ou minoritaires sont souvent désavantagés. Leur langue n’est pas respectée, ils sont molestés ou discriminés. Beaucoup d’enfants n’ont pas accès aux soins médicaux.
Tu as droit à la protection et à l’assistance en temps de guerre ou si tu es en fuite. Les enfants en guerre ou en fuite ont les mêmes droits que les autres. Ces 10 dernières années, au moins 2 millions d’enfants sont morts, victimes de la guerre, 6 millions ont été blessés physiquement. 10 millions ont été blessés psychiquement. Un million a perdu sa famille ou en a été séparé. Des dizaines de milliers d’enfants sont employés comme soldats, transporteurs et détecteurs de mines (chaque année plus de 1.000 enfants sont tués ou rendus invalides par des mines) Au moins 18 millions d’enfants sont en fuite.
École et formation Tu as droit à l’école. L’école primaire doit être gratuite pour tous. Environ 9 enfants sur 10 dans le monde vont à l’école, mais 67 millions ne commencent jamais l’école. 5 sur 10 de ces enfants sont des filles.
FAIS ENTENDRE TA VOIX ! Tu as le droit de dire ce que tu penses à propos de toutes les questions qui te concernent. Les adultes doivent écouter l’avis des enfants avant de prendre une décision, laquelle doit toujours viser le bien de l’enfant.
Est-ce ainsi dans ton pays et dans le monde aujourd’hui? Toi et le reste des enfants du monde le savez mieux que personne ! 15
TEXTE: SOFIA KLEMMING ILLUSTRATION: LOTTA MELLGREN/ESTER
fants du monde?
Protection en temps de guerre et comme réfugié
Bats-toi pour les filles ! Participe et travaille pour les droits des filles – Filles et garçons ont les mêmes droits ! C’est injuste que nous ne puissions aller à l’école et devons tout faire à la maison, alors que les garçons peuvent étudier et jouer, dit Sanjukta, 12 ans en Inde. Elle est l’une des millions d’enfant dans le monde qui compte moins parce qu’elle est une fille.
L
es droits de l’enfant valent pour tous les enfants, filles et garçons. Pourtant les filles sont souvent moins bien traitées. La moitié des enfants du monde sont des filles, mais plus de garçons que de filles vont à l’école. Les filles sont plus pauvres, plus souvent malades et souffrent plus de la faim que les garçons. Elles travaillent durement, subissent souvent des violences et sont obligées de se marier alors qu’elles sont encore des enfants. Partout les filles ont aussi plus de peine à faire entendre leur voix et à décider de leur vie.
Des filles à vendre
L’une des pires atteintes aux droits de l’enfant est le commerce sexuel impliquant des enfants. Des enfants dans le monde entier sont utilisés comme esclaves sexuels et dans la pornographie. La plupart d’entre eux sont des filles. Mais à présent, les filles du monde entier se défendent avec l’aide du Prix des Enfants du Monde ! Et beaucoup de garçons les soutiennent ! Se battre ensemble
À partir de cette année des centaines de filles du Prix des Enfants du Monde deviennent ambassadrices des droits de l’enfant. Beaucoup d’entre elles ont subi des violences, abus et graves injustices. Elles apprennent quels sont leurs droits et la situation des filles dans leur pays et dans le monde. Puis elles aident les enfants à créer leur club des droits de l’enfant du Prix des Enfants du Monde. Dans un club des droits de l’enfant, les enfants ont la possibilité de travailler ensemble pour : • Répandre la connaissance sur les droits de l’enfant. • Expliquer la situation des filles. • Faire entendre leur voix. • Exiger le respect des droits de l’enfant aussi bien pour les garçons que pour les filles ! Et bien plus ! Aux pages 17–39 tu peux te renseigner sur les droits des filles et sur le commerce sexuel impliquant des enfants. Svenska PostkodLotteriet a rendu possible pour le Prix des Enfants du Monde en collaboration avec ECPAT Suède, de travailler pour les droits des filles et contre le commerce sexuel impliquant des enfants.
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J’exige le respect des Droits de l’Enfant
Ambassadrice des Droits de l’Enfant
pour les droits des filles À onze ans, Alisha rôdait seule et perdue dans les rues de Katmandou, la capitale du Népal. Aujourd’hui, elle a 15 ans et elle va dans les villages de montagne du Népal pour instruire et encourager les enfants qui veulent se battre pour les droits des filles et contre le trafic sexuel des enfants. – Je sais que j’ai eu de la chance de ne pas avoir été enlevée et amenée en Inde où on m’aurait forcée à l’esclavage sexuel, dit Alisha. Aujourd’hui, je vis dans le foyer de l’organisation Maiti Nepal, pour filles vulnérables. En tant qu’ambassadrice des Droits de l’Enfant pour le Prix des Enfants du Monde, j’ai une occasion unique de me battre pour les droits des filles et empêcher que les filles népalaises soient soumises au trafic sexuel.
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Alisha, 15 Habite : À Katmandou, au foyer de Maiti Nepal, qui accueille les filles victimes de trafic de personnes ou qui risquent de l’être. Aime : Le basket! Déteste : Qu’on maltraite les enfants pauvres. Le meilleur : Être reçue à Maiti Nepal, qui est devenu ma nouvelle famille. Le pire : Quand maman a disparu. Veut être : Hôtesse de l’air et voir le monde. Rêve : De devenir quelqu’un de bon qui aide les autres.
A
lisha et son amie Poonam, se trouvent devant le tableau noir dans une petite classe de l’école du village de montagne du nom de Chhap. Avec neuf autres amies, elles ont voyagé pendant des heures pour s’y rendre. Dès l’aube, elles ont rempli leur sac à dos de revues et d’affiches qu’elles ont faites elles-mêmes, sur les droits des
Une histoire horrible
filles et le Prix des Enfants du Monde. D’abord, elles ont roulé en jeep sur les chemins poussiéreux, pour ensuite marcher pendant des heures. Personne ne peut les arrêter. Elles sont les ambassadrices du Prix des Enfants du Monde et elles sont là pour parler de ce qu’il y a, à leurs yeux, de plus important au monde: les droits de l’enfant. Elles veulent surtout
expliquer comment on peut renforcer les droits des filles au Népal. Une histoire horrible
Quand Poonam parle de sa vie, un grand silence se fait dans la classe. – À 14 ans, j’étais orpheline et pauvre. Un garçon plus âgé de mon village, m’a dit qu’il m’aimait, qu’il voulait m’épouser et que nous
Nous nous préparons En vue de la tâche dans la montagne, les ambassadrices des droits de l’enfant s’informent encore plus sur les droits de l’enfant. Elles discutent, planifient, font leurs propres affiches et apprennent à connaître, par Le Globe, les enfants et les héros des enfants partout dans le monde.
Ce que je n’ai jamais eu – Chez Maiti nous sommes comme une grande famille. Toutes les filles qui vivent ici sont comme des sœurs et nous prenons soin les unes des autres. Je partage ma chambre avec Rabina qui a cinq ans. Je lave ses vêtements, je la peigne et le matin, je l’aide à se préparer pour la crèche. J’aime ça. J’essaie de donner à Rabina tout ce que je n’ai pas eu de ma mère, dit Alisha.
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C’est dur pour Poonam de raconter et de se souvenir de l’horreur qu’elle a vécue quand elle était esclave dans un bordel en Inde. Mais elle le fait pour mettre en garde les autres filles afin qu’elles ne tombent pas dans le piège. Son amie Alisha sait que l’histoire de Poonam aurait pu être la sienne. Poonam est membre du jury international des enfants pour le Prix des Enfants du Monde. Elle y représente les filles victimes de trafic sexuel des enfants, l’esclavage et l’abus et se bat pour elles.
aurions une belle vie, dans la grande ville indienne de Bombay. J’étais seule et j’avais envie d’avoir une famille, alors j’ai décidé de le suivre. Mais il m’a trompée. Il m’a vendue à un bordel. Quand j’ai refusé de me laisser abuser par les hommes du bordel, ils m’ont fouettée avec des câbles électriques et m’ont brûlée avec des cigarettes jusqu’à ce que je n’en puisse plus. Poonam a été abusée par plus de quinze hommes par jour pendant près d’une année. Mais, finalement elle a été libérée et protégée par
Sur des sentiers de montagne tortueux Les ambassadeurs des droits de l’enfant circulent sur une jeep remplie d’affiches et de revues Le Globe, sur d’étroits et tortueux sentiers de montagne.
l’organisation Maiti Nepal. – À présent, je fais partie du jury international des enfants pour le Prix des Enfants du Monde. J’y représente les filles victimes de trafic sexuel des enfants, de l’esclavage et d’abus et me bats pour elles, dit Poonam. Elle prend la revue Le Globe et montre aux élèves les photos qui la représentent, elle et les autres enfants du jury. Battue
Chaque fois qu’Alisha entend le récit de Poonam, elle souffre. Elles sont comme des sœurs. – Je sais que cela aurait pu m’arriver à moi. Que j’ai eu de la chance, dit Alisha. Elle a grandi dans une famille très pauvre de Katmandou. Ses parents travaillaient de temps à autre sur des chantiers mais ne gagnaient jamais assez pour qu’Alisha et sa petite sœur puissent aller à l’école ou avoir assez à manger. – Maman et papa avaient en plus des problèmes d’alcool. L’argent qui était prévu pour la scolarité de ma
sœur et la mienne, servait à payer l’alcool. Ils revenaient souvent saouls à la maison et se disputaient. Papa battait maman et quand je lui criais d’arrêter et me mettais entre les deux, il me battait aussi. Plutôt que d’aller à l’école comme les autres enfants du quartier, Alisha devait s’occuper du ménage et de sa petite sœur. Elle faisait la cuisine s’il y avait quelque chose, lavait et repassait les vêtements. – Je suis devenue une « maman » alors que je n’avais que six ans. Quand personne ne me voyait, je pleurais. Maman a disparu
Alisha avait dix ans quand tout a empiré. – Un soir, maman n’est
Des ponts suspendus pour aller à l’école Pour atteindre certaines écoles, les filles doivent traverser des ponts suspendus ! – Il faut compter environ trois heures de marche par des sentiers tortueux pour arriver aux écoles. Puis trois heures de marche pour le retour !
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La formation pour les Droits de l’Enfant Dans la petite école Shree Borlang Bhumi dans le village montagnard de Chhap les filles de Maiti parlent des droits de l’enfant, surtout des droits des filles, du trafic de personnes et du programme du Prix des Enfants du Monde. Les enfants sont curieux et posent des questions.
pas rentrée du travail. Pendant deux semaines, papa, ma petite sœur et moi, l’avons cherchée, mais nous ne l’avons pas trouvée. J’étais inquiète et je ne comprenais pas ce qui s’était passé. Étaitelle morte ? Ou, nous avaitelle abandonnés ? Le soir, dans mon lit, en cherchant le sommeil, je regardais une photo de maman et je me sentais tout à la fois fâchée et triste. Après la disparition de maman, le père d’Alisha s’est
mis à boire à tel point qu’il n’a plus pu s’occuper de ses filles. – Pour que nous puissions survivre, moi et ma sœur, j’ai dû travailler comme bonne chez le propriétaire de notre maison. Je travaillais de six heures du matin jusqu’à tard le soir, je lavais les vêtements, faisais la vaisselle, le ménage et cuisinais. À la moindre faute, si par exemple, je laissais tomber une assiette, l’homme se mettait en colère. Il criait que papa était un alcoolo et que moi, j’étais si mauvaise que même ma mère m’avait abandonnée. Un jour j’en ai eu assez et je suis partie.
d’arriver chez Maiti ! Ma sœur et moi-même avons trouvé une maison, des amis, à manger, la sécurité et on a enfin pu commencer l’école. J’ai compris très vite que Maiti m’avait en fait sauvée la vie. Beaucoup de mes amies avaient été vendues comme esclaves à des bordels en Inde. Elles avaient été comme moi,
seules et abandonnées et des victimes faciles pour les trafiquants d’êtres humains. J’aurais pu être l’une d’elles, dit Alisha. Alisha vit depuis quatre ans dans le foyer pour filles de Maiti. Elle et les autres filles apprennent beaucoup sur les droits de l’enfant, les droits des filles et le trafic de
Seule à la rue
Alisha a rôdé longtemps, seule et perdue dans les rues Katmandou, pour essayer de trouver les moyens d’améliorer sa vie et celle de sa sœur. Finalement, alors qu’elle était sur le point d’abandonner, quelqu’un lui a montré le chemin de Maiti Nepal et leur foyer pour filles. – C’était fantastique 20
Enfin une pause ! Les filles s’accordent une bonne pause rafraîchissante au bord du fleuve Shivalaya. Elles ont emporté des nouilles, du pain chapati et quelques sucreries pour affronter les dures marches. Sur le sac d’Alisha est écrit : « Stop au trafic de personnes ! »
Le club des Droits de l’Enfant continue le travail ! Les ambassadrices des droits de l’enfant aident les enfants dans les villages à créer leurs clubs des droits de l’enfant. Ainsi, ils pourront continuer le travail pour les droits de l’enfant après le départ des filles de Maiti. Les clubs organisent le programme du Prix des Enfants du Monde dans leurs écoles, s’instruisent sur les droits des filles et sur le trafic de personnes et transmettent la connaissance à d’autres enfants. Les clubs des droits de l’enfant sont aussi attentifs à ce qui se passe et signalent les cas de filles qui ont des problèmes.
bordels. Si on nous voyait comme des êtres humains, cela ne pourrait pas arriver. L’aventure des Droits de l’Enfant
personnes. La connaissance leur donne la force d’aider les autres enfants. Elles s’inspirent du programme du Prix des Enfants du Monde et de la revue Le Globe. Heureuse d’être ambassadrice des Droits de l’Enfant
– J’aurais toujours voulu partager ce que j’ai appris avec les autres enfants, mais je ne savais pas comment faire. Alors, quand on m’a demandé de devenir ambassadrice des droits de l’enfant pour le Prix des Enfants du Monde, j’étais très heureuse ! dit Alisha. Les filles de Maiti se sont bien préparées. Elles ont approfondi leurs connaissances sur les droits de l’enfant et sur les différentes tâches des héros des droits de l’enfant. Ensemble elles ont décidé de consacrer plus de temps à parler des droits des filles quand elles vont dans les écoles. – Les filles souffrent plus que les garçons, au Népal, surtout dans les villages,
explique Alisha. Alors que les fils vont à l’école, on oblige les filles à travailler. On les donne en mariage très tôt. On pense que les filles sont faites pour un rude travail physique et pas pour l’instruction. Si les familles sont pauvres, c’est toujours le rôle des filles de travailler et aider. Alors quand quelqu’un vient au village et offre aux filles du travail, par exemple dans un restaurant de la ville, pour qu’elles puissent envoyer de l’argent à la maison, il est très facile que les parents acceptent. Comme ils ne connaissent souvent pas les droits des filles et le trafic de personnes, ils sont facilement trompés. Leurs filles
n’arrivent jamais à gagner de l’argent pour leur famille. Au lieu de ça, on les vend comme esclaves à des bordels en Inde ou à Dubaï. – Je crois que c’est la vision qu’on a de nous, les filles - à savoir que nous sommes plus des bêtes de travail ou des « choses » utiles qui font gagner de l’argent, plutôt que des êtres humains – qui rend possible de nous vendre comme des esclaves à des
La visite au village de Chhap est l’une parmi les nombreuses visites qu’Alisha et ses amies font dans la région pauvre de Nuwakot. Le trafic de jeunes filles y est très courant. – Nous sommes très motivées ! La première fois que nous sommes allées dans la montagne, nous avons visité cinq écoles. Il fallait compter trois heures pour chaque trajet depuis le centre de Maiti jusqu’à la zone des
C’est l’heure du Vote Mondial ! Les ambassadrices des droits de l’enfant sont sur place quand l’école Chhap organise sa journée du Vote Mondial – une fête pour les droits de l’enfant.
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Libre comme un oiseau
TE X Te: andre as lönn phOTO: JOHAN B JERKE
Alisha s’entraîne avec Sabina qui est aussi ambassadrice des droits de l’enfant : – J’adore jouer au basket ! C’est super d’être avec les copines et, quand je joue, je me sens libre. Je n’avais pas le temps de jouer quand j’étais petite, c’est peut-être pour ça que j’aime autant le jeu maintenant. Mais plus tard j’aimerais être hôtesse de l’air. Pouvoir voler très haut dans le ciel et voir le monde d’en haut ! Sur le maillot des filles est écrit: Teresa Academy, le nom de l’école de Maiti.
écoles. Puis trois heures de marche pour revenir dans l’après-midi. C’était éprouvant car nous étions très chargées. L’effort nous causait parfois de la fièvre, mais on continuait. Notre tâche est trop importante, on ne peut pas l’annuler à cause d’une montée de fièvre. Une journée annulée est une journée de perdue dans le combat pour les droits des filles ! dit Alisha. Dans chaque école, Alisha, Poonam et leurs amies ambassadrices parlent des droits des filles. Elles expliquent qu’il est très facile que les filles pauvres soient trompées et vendues à des bordels. Elles racontent leur propre parcours, ainsi que celui d’autres enfants à travers la revue Le Globe. Elles expliquent aussi comment les enfants peuvent participer au programme du prix des Enfants du Monde afin de renforcer leur voix et leurs droits. – C’est formidable de voir 22
que les élèves nous comprennent. De les voir prendre conscience de choses qu’ils ne connaissaient pas. Aller dans les montagnes en tant qu’ambassadrice des droits de l’enfant est une aventure magnifique ! Une tâche importante
Alisha et Poonam terminent leur leçon sur les droits de l’enfant dans l’école de Chhap en incitant chacun à continuer de se renseigner sur ses droits avec l’aide de la revue Le Globe. Bientôt, les écoliers de Chhap et des autres villages, organiseront leurs journées du Vote Mondial. Les enfants votent pour le héros des enfants qu’ils estiment le plus et célèbrent ensuite les droits de l’enfant en chantant et en dansant ! Beaucoup de filles qui ont rencontré Alisha et Poonam sont heureuses et pleines d’espoir. Kalpana, 14 ans, est l’une d’entre elles : – Avant que les ambassa
drices des droits de l’enfant viennent ici, je ne savais pas que filles et garçons ont les mêmes droits. Maintenant je le sais et j’en suis contente ! Alisha aussi en est contente. – J’ai toujours eu une énorme reconnaissance pour ce que Maiti m’a donné et parce que j’ai pu échapper aux bordels de l’Inde. J’ai toujours voulu le leur montrer. En tant qu’ambassadrice je peux enfin le faire. C’est une chance
énorme de pouvoir faire quelque chose pour les autres. Je renforce les droits des filles et essaie de sauver d’autres filles du trafic de personnes, comme j’ai moi-même été sauvée, en répandant la connaissance !
Nous sommes les ambassadrices du Prix des Enfants du Monde !
Les ambassadrices des droits de l’enfant, sont des filles fières qui vivent dans le foyer de l’organisation Maiti Nepal, à Katmandou. Leur but est d’accueillir les filles qui ont été victimes de trafic de personnes ou qui risquent de l’être. Le jour du Vote Mondial, dans le village de Chhap, elles revêtent quelques-uns des plus beaux costumes traditionnels du Népal. Mais pas uniquement parce qu’ils sont beaux ... – Au Népal et dans le monde, il y a beaucoup d’ethnies différentes qui ont chacune des costumes traditionnels différents, dit Sabitri, 17 ans, qui aujourd’hui est vêtue en costume de l’ethnie Tamang. – Mais quel que soit le pays d’où tu viens, ton ethnie ou ta religion, nous devons toutes nous battre ensemble pour ce que nous avons de plus important : Les Droits de l’Enfant ! C’est pourquoi nous revêtons aujourd’hui quelques-uns des nombreux costumes traditionnels du Népal. Nous voulons montrer que nous sommes différents et en même temps pareils. Que nous sommes « un ». De plus, les vêtements sont beaux et hauts en couleurs et vont très bien pour le jour du Vote Mondial qui est une fête pour les Droits de l’Enfant !
Sukumaya, 18 en costume Bhojpuri
Alisha, 15 en costume Newar Sabina, 16 en costume Sherpa
Nishu, 16 en costume du Népal
Sabitri, 17 en costume Tamang
Poonam, 16 en costume Maroni
Dilmaya, 17 en costume Gurung Laxmi, 17 uniforme scolaire
Maya, 18 en costume Rai
Priya, 17 uniforme scolaire
Samjhana, 18 uniforme scolaire
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Kalpana Kalpana parle avec Alisha de la façon dont elle et ses amies peuvent créer un club des droits de l’enfant dans l’école, en lisant la revue Le Globe, laquelle travaillera avec le club.
Les conseils d’Alisha à Kalpana Le jour après la visite des ambassadrices du Prix des Enfants du Monde à l’école du village de Chhap, Alisha boit le thé chez l’une des élèves. Kalpana, 14 ans, veut savoir ce qu’elle doit faire pour renforcer les droits des filles dans le village.
Outre à informer les enfants sur les droits de l’enfant dans les écoles des villages montagnards, les ambassadrices ont une autre tâche importante. Elles aident les filles dans les villages à créer des clubs pour les droits de l’enfant. – Toi et d’autres filles de l’école pouvez aussi vous réunir et continuer à apprendre plus sur les droits des filles et sur le trafic des enfants, dit Alisha à Kalpana. Ensuite, vous pouvez raconter ce que vous avez appris aux autres filles quand vous gardez les chèvres ensemble ou quand vous travaillez dans les champs. Parler, par exemple des différentes façons dont les filles pauvres sont victimes du trafic de personnes et deviennent esclaves dans des bordels à l’étranger. Alisha et Kalpana pensent que les filles du village de Chhap doivent créer leur propre club des droits de l’enfant. Elles se soutiendront et organiseront le travail avec le programme du Prix des Enfants du Monde. – Vous pouvez aussi être alertes et avertir Maiti si certaines filles du village se trouvent dans des situations à risques, explique Alisha, qui promet d’aider les filles de Chhap à créer le club. Peut-être des garçons seront aussi intéressés à participer ? 24
06h00 – J’emmène les chèvres dans le pré. Parfois j’emporte mes manuels scolaires et je fais mes leçons. En ce moment, j’emporte la revue Le Globe et je me prépare pour la Journée du Vote Mondial.
10h00 – J’aime l’école et ma matière préférée c’est le népali!
nouvelle combattante des Droits de l’Enfant ! – Au Népal les filles sont moins bien traitées que les garçons. Pourquoi, je ne sais pas, mais ce n’est pas juste. C’est la raison pour laquelle, il est important pour moi de chercher à améliorer la vie des filles, dit Kalpana.
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«
n fils ou une fille devraient avoir la même valeur. Ils doivent aider aux tâches de la maison et être traités de la même façon. Mais ici, ce n’est pas le cas. Les filles doivent
travailler durement. Mon petit frère qui a onze ans et les garçons de mon âge, ne travaillent pas autant que nous. Ce n’est pas juste et je ne sais pas pourquoi. Peut-être que les parents pensent que les filles vont être données en mariage à une autre famille, alors que les garçons restent dans leur famille et il faut alors en prendre soin. C’est pourquoi il est bon qu’Alisha et les autres ambassadrices viennent chez nous et parlent des droits des filles et du programme du Prix des Enfants du Monde. J’ai appris beaucoup de choses nouvelles et maintenant, je comprends mieux.
trouver un travail, alors je mise sur les études. Je veux être assistante pour me battre contre le trafic de personnes. C’est une région pauvre et la vie est dure pour les filles. Avant, je ne savais pas C’est pour cela que beaucoup que filles et garçons ont les de filles sont flouées par ces mêmes droits. Que nous personnes qui viennent ici et valons autant que les garçons offrent du travail en ville, un et avons le droit à une vie travail moins dur que celui décente. Nous avons le droit des villages. Les familles d’être enregistrées à notre pauvres reçoivent de l’argent naissance et à apprendre à lire. quand les filles sont emmenées. C’est pour cela que les filles ne Les parents croient que leur doivent pas être mariées si fille va gagner de l’argent et vite ou être vendues. Nous améliorer la vie de la famille. avons le droit d’aller à l’école Mais la vie ne s’améliore pas tout comme les garçons ! et elles n’ont pas de salaire. Les filles deviennent des esclaves. Quand j’aurai fini Veut se battre pour les filles ma formation, je veux me battre contre cela. En créant Ici au village, presque toutes les filles vont à l’école, mais ce un club des Droits de l’Enfant, je peux commencer n’est pas le cas partout au déjà maintenant à me battre Népal. Je sais que j’ai de la chance et j’adore l’école! Sans pour une vie meilleure pour nous, les filles ! » éducation, c’est difficile de Pour en savoir plus sur Kalpana
18h30 – Je prépare le dîner avec maman.
TE X Te: andre as lönn phOTO: JOHAN B JERKE
16h30 – Je vais dans les champs pour couper l’herbe pour le bétail.
19h45 – D’abord, je fais la vaisselle et range après le dîner. Si j’ai le temps, je fais mes leçons avant d’aller me coucher.
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Pasang, le camarade d’école de Kalpana pense que filles et garçons doivent être traités pareil. Chaque jour, il aide sa sœur à garder le bétail de la famille. – C’est évident, dit Pasang, aujourd’hui gardien de l’ordre pendant le Vote Mondial.
Maiti Nepal
Kalpana, 14 Habite : Avec sa famille dans le village de Chhap, Nuwakot. Aime : Aller à l’école. Déteste : Les disputes. Le meilleur : Participer au programme du Prix des Enfants du Monde et au Vote Mondial ! Veut être : Assistante sociale. Rêve : D’une vie heureuse.
En 2002 Maiti Nepal et sa fondatrice Anuradha Koirala ont reçu le Prix des Enfants du Monde pour leur combat contre le trafic des filles du Népal, vendues comme esclaves à des bordels en Inde. Maiti empêche que les filles pauvres soient victimes par l’information et la protection. Maiti procure des soins, soutient les filles libérées et a un foyer spécial pour les filles infectées par le VIH. Certaines filles devenues gardes-frontières au nom de Maiti, arrêtent les trafiquants-passeurs de personnes lorsque ceux-ci essaient de faire passer clandestinement des filles en Inde. Maiti travaille avec des organisations à Bombay en Inde, qui, au péril la vie de leur personnel, libèrent les filles enfermées dans les bordels. Près de 200.000 filles et femmes du Népal sont esclaves dans des bordels en Inde. Chaque année 12.000 filles y sont emmenées, beaucoup d’entre elles ont moins de 16 ans. Maiti Nepal travaille avec le Prix des Enfants du Monde et ECPAT Suède dans le but de renforcer les droits des filles, dans un projet qui atteindra plus d’un million de filles d’ici 2014 ! Pour en savoir plus sur Maiti et le trafic de personnes visitez : www.worldschildrensprize.org
Le Vote Mondial – le plus beau jour ! – C’était formidable de participer! Toute la journée a porté sur nos droits et en quoi ils sont si importants. Peut-être le plus important pour nous les filles. On sent que le programme du Prix des Enfants du Monde nous soutient et c’est fantastique. Nous, les filles, nous devons apprendre quels sont nos droits pour pourvoir les défendre ! dit Kalpana.
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C
–
’est ma tâche de faire respecter l’ordre dans les queues pour voter et cela c’est très bien passé. C’est un jour important. On nous a donné la chance de célébrer des personnes qui se battent pour le bien des enfants. Ils ont montré à tout le village que les droits de l’enfant sont importants. Que les enfants ont des droits c’est quelque chose qu’il faut tout le temps rappeler aux enfants et aux adultes. Quand les ambassadrices des droits de l’enfant sont venues à l’école, elles ont distribué la revue Le Globe aux élèves. Pasang l’a emportée chez lui et l’a lue chaque soir après l’école. – Mes parents étaient curieux, mais ils ne savent pas lire, alors je lisais à haute voix. Ainsi, mes parents aussi ont beaucoup appris sur les droits de l’enfant. Je crois que beaucoup de mes camarades ont fait comme moi. Pasang pense que la Journée du Vote Mondial c’est bien parce que ça se voit et éveille un grand intérêt. – Beaucoup de parents intéressés et
« Le Prix des Enfants du Monde
peut faire cesser l’esclavage des filles ! » d’autres adultes sont venus aujourd’hui et ont beaucoup appris sur les droits de l’enfant ! Les droits des filles
Les filles sont enlevées
– La pire des choses c’est que beaucoup les filles au Népal sont enlevées et vendues comme esclaves. Une fille est aussi un être humain, tout comme moi. Je ne comprends pas qu’on puisse agir ainsi contre un être humain. Cela me fait mal. Comme le trafic de personnes est si commun, il est important que les enfants aussi bien que les adultes s’instruisent mieux sur les droits des filles. Si toutes les écoles du Népal participaient chaque année au programme du Prix des Enfants du Monde, nous pourrions arrêter l’esclavage moderne qui frappe les filles dans notre pays !
TE X Te: andre as lönn phOTO: JOHAN B JERKE
– Le plus important de tout c’est le fait que tout le monde a appris que les filles aussi ont des droits. D’après moi il n’y a aucune différence entre garçons et filles. Nous avons la même valeur et les mêmes droits. Mais, ici dans les villages du Népal, on ne voit pas les choses ainsi. Ici, les filles travaillent bien plus que nous, les garçons. Même si elles vont à l’école, elles doivent faire la vaisselle, la lessive, cuisiner, travailler dans les champs, mener le bétail au pâturage et bien d’autres choses. Les garçons ont plus de temps libre, ils peuvent s’amuser et se reposer. Ce n’est pas juste. – J’aide toujours ma sœur à s’occuper des animaux, avant d’aller à l’école et je travaille avec elle dans les champs. Cela va de soi. Ce ne serait pas juste qu’elle fasse tout. Si les garçons les aidaient, la vie des filles serait bien meilleure.
– Un autre grand problème c’est qu’on marie les filles trop tôt à des adultes, parfois elles n’ont que 14 ans. Les maris ne permettent souvent pas que les filles continuent d’aller à l’école. Au lieu de cela, ils les obligent à travailler et ils décident de tout. Si les filles avaient pu terminer l’école, elles auraient plus de connaissances. Il n’aurait pas été si facile pour les hommes de toujours décider.
– Je ne comprends pas qu'on puisse vendre les filles comme des esclaves et traiter les autres de la sorte, dit Pasang. Ici, il surveille que tout se passe bien dans la queue pour le Vote Mondial.
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Adelia et Bomkazi d'Afrique du Sud à la cérémonie du Prix des Enfants du Monde 2012.
Les droits des filles La Convention de l’ONU relative aux Droits de l’Enfant, spécifie clairement qu’il faut reconnaître à tous les enfants la même valeur et les mêmes possibilités. Malgré cela, les filles sont souvent moins bien traitées que les garçons. Elles sont discriminées deux fois: en tant qu’enfants et en tant que filles !
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TE X Te: CARMILL A FLOYD
Survivre et se développer Tous les enfants ont droit à la sécurité d’un foyer et à une nourriture quotidienne. Mais la vie et le développement des filles sont fortement influencés par la pauvreté. Le plus souvent, elles souffrent plus de la faim et de la maladie que les garçons. Parmi les 1,4 milliards de personnes dans le monde qui vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, 70% sont des filles ou des femmes. Les filles sont discriminées déjà dans le ventre de leur mère. Selon l'ONU, il manquerait 100 millions de filles dans le monde à cause d’avortement de fœtus de filles ou de meurtres de filles nouveaunées, car on considère que les fils valent plus que les filles. 28
Janice, 10 ans, est l’une des 1,6 millions d’enfants SDF aux États-Unis. Elle a été SDF presque toute sa vie avec sa mère et sa grande sœur. – Nous faisons la queue tous les soirs pour une place dans un foyer d’hébergement où ils ont des chambres pour des familles. Sinon, nous devons dormir dans le grand dortoir, parmi tous les SDF adultes, qui souvent se droguent. C’est dangereux de vivre dans la rue, surtout pour les filles.
Droit à l’instruction Miser sur l’éducation des filles est l’une des meilleures façons de combattre la pauvreté. Une fille qui va à l’école se marie plus tard, a moins d’enfants et ils sont en meilleure santé. En sachant lire et écrire, elle sait mieux faire valoir ses droits. Pour chaque année scolaire supplémentaire, le futur salaire d’une fille
Janice, 10, États-Unis
augmente de 20% ! Mais beaucoup de parents ne pensent pas que cela vaut la peine que leurs filles aillent à l’école puisqu’elles se marieront et iront vivre dans une autre famille. Parmi les 125 millions d’enfants qui dans le monde ne vont pas à l’école, 75 millions sont des filles.
....................................... Nouria, 14 ans, habite en Afghanistan, le pays le plus dangereux pour les filles et les femmes. Quand elle avait onze ans, les talibans ont interdit aux filles d’aller à l’école. Nouria a dû suivre une école clandestine. - Nous avions leçon dans la cuisine ou le salon de quelqu’un d’entre nous. Pour s’y rendre sans éveiller de soupçons, nous cachions nos livres sous nos burqas. Ensuite, nous rentrions l’une après l’autre, pas en groupe. Nous ne pouvions pas faire confiance à tout le monde dans le village, certains de nos voisins pensaient que les filles ne devaient pas aller à l’école. Les filles n’ont pas les mêmes possibilités que les garçons en Afghanistan. Il ne devrait pas y avoir de différence. Nous sommes égaux. Nouria, 14, Afghanistan
....................................... Doris, 15 ans est orpheline. Elle a créé, au Ghana, une école pour les mères adolescentes. – Sans éducation, elles ne pourront jamais avoir une vie décente. Beaucoup d’adultes pensent que ce n’est pas important que les filles aillent à l’école, pourtant c’est notre droit. Sans éducation, tu n’es rien. L’éducation est la clé du succès. Si tu es instruite, tu peux même être députée et parler avec le président !
Santé et soins Les filles ont moins de possibilités que les garçons d’aller chez le médecin et décider de leur corps. Beaucoup de filles ont des enfants trop jeunes et les blessures de l’accouchement sont les causes les plus fréquentes de décès parmi les filles pauvres entre 15 et 19 ans. Les traditions discriminatoires comme l’incision causent aussi de graves blessures. Dans le monde riche, les filles sont aussi victimes de violences sexuelles et sont plus touchées que les garçons par les maladies psychiques et les troubles de l’alimentation.
Violence et abus Les filles sont aussi souvent victimes de violences à la maison et à l’école, les endroits qui devraient être les plus sûrs. Dans le monde entier, presque la moitié des violences sexuelles survenues à la maison, touchent des filles de moins de 15 ans. Les filles qui doivent se marier avant l’âge de 18 ans, sont plus souvent maltraitées par leur mari que celles qui se marient à l’âge adulte. Pendant les guerres et les conflits, les filles sont particulièrement touchées. Beaucoup sont enlevées et exploitées comme enfants soldats ou esclaves sexuelles.
Doris, 15 ans, du Ghana, a créé sa propre école !
dats m’ont violée et m’ont laissée toute seule dans la forêt. À l’école j’ai été victime de mobbing parce que les soldats m’avaient utilisée. Ils disaient : « Tu n’es plus une jeune fille, tu es une femme. Mais même si tu es une femme, aucun homme ne voudra se marier avec toi ! » J’ai mal au ventre et au cœur.
....................................... Felicia, 15 ans, du Kenya, est orpheline. – Je vais en septième et je vis dans un orphelinat. Notre père nourricier entraîne chez lui les filles la nuit. J’ai si peur que ce soit bientôt mon tour. Si je refuse d’aller avec lui, il dira partout que je suis une mauvaise fille et me renverra. Je ne sais pas quoi faire. Mais parler des droits de l’enfant et d’autres filles qui ont eu les mêmes expériences que moi, me rend plus forte. Cela m’a aidée à demander de l’aide.
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Gloria, 11 ans, du Congo, raconte: – J’avais sept ans quand les soldats m’ont dit de me déshabiller complètement. Cinq sol-
Neela au Bangladesh avait 15 ans quand on l’a obligée à se marier avec un homme de 20 ans plus âgé. Quand elle a refusé de coucher avec lui, il est devenu furieux. – Je ne savais pas ce qu’il avait l’intention de faire. Il s’est approché du lit et m’a jeté de l’acide en plein visage. La douleur était épou-
Neela, Bangladesh
Reyna, 11, Pérou
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vantable. Je me souviens avoir entendu une voix qui criait : «Voici ta punition ! » Aujourd’hui j’ose montrer mon visage sans avoir honte. J’ose parler en public et diriger des manifestations. J’exige des prises de positions de la part des autorités et je fais des visites d’écoles pour qu’aucun élève ne jette jamais de l’acide.
Travail nuisible pour les enfants Des millions de filles doivent commencer à travailler plutôt que d’aller à l’école. Elles travaillent à la maison et à l’extérieur. Près de 88 millions des enfants qui travaillent dans le monde sont des filles. Beaucoup font les travaux les plus dangereux et les moins bien payés, dans les fabriques, à la campagne ou sur des chantiers. Millions d’entre elles sont bonnes chez des privés et sont particulièrement exposées à la violence et aux abus. D’autres sont esclaves pour dettes. Les filles sont aussi exploitées dans le commerce sexuel impliquant des enfants.
....................................... Reyna, 11 ans, est employée domestique auPérou.
Nandini, 13, Inde
Ly, 13 ans, du Cambodge, veut jouer comme les garçons.
Jetu, 14 ans, de l'Inde, travaille le jour et étudie la nuit.
– Je reste à la cuisine et je mange les restes, comme un chien. Parfois on ne me donne rien à manger. Une fois j’avais si faim que j’ai fouillé dans la poubelle derrière la maison pour chercher quelque chose à manger. Alors, j’ai pensé que j’aurais préféré ne pas exister du tout.
aider les filles. Si nous nous entraidions tout irait plus vite et les filles aussi auraient plus de loisirs. Nous aimons aussi jouer.
....................................... Nandini, 13 ans, de l'Inde, raconte: – J’ai dû arrêter l’école à 12 ans pour polir des pierres afin de payer la dette de mon père à un homme d’affaires. Le propriétaire me battait avec un bâton et ne me donnait qu’un bol de riz par jour. Il prenait tout ce que je gagnais comme remboursement du prêt, mais la dette ne faisait qu’augmenter, parce que je devais payer le riz. Finalement maman a guéri et a pu gagner assez pour me libérer. Le gouvernement, pas plus que la police n’aident les enfants. C’est pour cela que nous devons nous entraider.
Jeux et loisirs Du moment que les filles souvent doivent aider à la maison, elles ont moins le temps de jouer avec leurs copines. Parfois, les vieilles traditions défendent aux filles de faire du vélo, courir ou danser. Où que ce soit, les filles ont moins de temps que les garçons pour, par exemple, faire du sport.
....................................... Ly, 13 ans, raconte: – Ici au Cambodge, les filles doivent travailler beaucoup plus à la maison que les garçons. Dès l’âge de 5 ans, nous devons faire la vaisselle, les repas, le ménage, travailler dans les rizières et nous occuper de nos petits frères et sœurs. Si des parents pauvres doivent choisir entre envoyer leur fils ou leur fille à l’école, ils choisissent presque toujours le garçon. Les garçons devraient 30
Pouvoir et influence Pour les filles c’est plus difficile de faire entendre leur voix et décider de leur vie. Leurs avis et leurs idées sont considérés avec moins de respect soit par les jeunes du même âge que par les adultes, comme enseignants, parents et politiciens. Beaucoup se sentent aussi influencés stressés par des idées dépassées sur les filles. Les images des publicités et des médias sapent l’assurance des filles.
....................................... Jetu Devi, 14 ans, vit dans une famille pauvre d’un village du Rajasthan en Inde. – Les filles, nous travaillons au moins dix heures par jour. Mes deux frères ne sont jamais là. Nous n’avons pas les mêmes possibilités dans la vie. Ici ce sont les garçons qui vont à l’école car les parents espèrent qu’ils auront un bon travail et pourront entretenir la famille. Alors ils ne pensent pas à nous les filles puisque nous allons être données en mariage à une autre famille. Dans mes rêves, il est tout à fait naturel que les filles vont à
l’école comme les garçons. Si les hommes et les femmes s'entraidaient dans les foyers dans tous les travaux, cela nous rendrait la vie bien plus facile à nous les filles. Il y a encore du chemin à faire, mais petit à petit on arrivera à une égalité entre garçons et filles. Jetu fréquente l’école du soir et a été élue au parlement des enfants ! – J’étais si heureuse quand on m’a choisie car je voulais me battre pour nos droits ! Lis plus sur le parlement des enfants au Rajasthan sur worldschildrensprize.org
....................................... Lisa du Zimbabwe avait douze ans et elle adorait sa poupée, Jennifer. Mais elle pensait que les filles aurient bien pu jouer aussi avec de petites voitures. – Je crois qu’on donne aux filles des poupées pour les préparer à leur rôle de mère. Les garçons s’entraînent à des métiers techniques. Je ne comprends pas du tout cela. C’est si stupide ! Mon rêve est que les filles du monde entier se préparent à des métiers que seuls les garçons ont pour le moment. Nous devons être médecins, pilotes, ingénieurs et même présidentes ! Aujourd’hui, Lisa est membre du jury des enfants du Prix des enfants du Monde !
Célèbre le jour des filles ! L’ONU a décrété une journée spéciale pour les filles : « The International Day of the Girl Child » (La Journée Internationale des Filles) Elle est célébrée chaque année le 11 octobre pour rappeler au monde que les droits des filles doivent être respectés ! Les médias parlent de la situation des filles. Adultes et Enfants organisent des fêtes et des spectacles pour les droits des filles. Que fait ton école ?
Exploitation sexuelle des enfants
Esclavage moderne ! – On m’a enlevée et vendue à des étrangers. J’étais une morte vivante, dit Mary des Philippines, qui à 13 ans a subi l’une des pires formes de violations des droits de l’enfant. L’exploitation sexuelle des enfants, la plupart des filles, touche plus de 1,8 millions d’enfants chaque année. Qu’est-ce que l’exploitation sexuelle des enfants ?
L’exploitation sexuelle des enfants c’est lorsqu’un mal faiteur abuse sexuellement d’un enfant et paie avec de l’argent, un cadeau ou des services. Les cadeaux sont par exemple de la nourriture ou des vêtements. Un service peut être une promesse de protection ou une meilleure note. L’exploitation sexuelle des enfants se différencie des autres abus sexuels parce qu’il y a une contrepartie. On l’ap pelle aussi « exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales » Où sévit l’exploitation sexuelle des enfants ?
L’exploitation sexuelle des enfants existe partout dans le
monde. Les enfants sont abu sés dans la rue, les bordels, mais aussi les maisons pri vées, les écoles et les foyers d’enfants. Des exemples d’ex ploitation sexuelle sont : • quand une personne voyage à l’intérieur de son pays ou a l’étranger pour avoir des relations sexuelles avec des enfants (tourisme sexuel impliquant des enfants) • quand des enfants sont achetés ou vendus pour que le malfaiteur puisse avoir des relations sexuelles avec eux (traite des enfants à des fins sexuelles) • quand les malfaiteurs pho tographient ou filment des actes d’abus sexuels (pornographie infantile) Traite des enfants
Chaque année des centaines des milliers d’enfants sont emmenés d’un endroit à un autre, dans leur pays ou à l’étranger, pour que les mal faiteurs puissent profiter d’eux sexuellement. La traite de personnes est aujourd’hui, le troisième commerce illégal le plus rentable du monde, après la drogue et les armes. Les enfants sont plus avantageux comparés par
exemple à la drogue, car ils peuvent être vendus plusieurs fois. Tourisme sexuel impliquant des enfants
Les personnes qui se déplacent dans leur pays ou à l’étranger pour abuser sexuellement des enfants s’appellent des tou ristes sexuels. Certains sont en vacances, d’autres en voyage d’affaires. L’exploitation sexuelle des enfants est illégale partout dans le monde, mais dans certains pays, le risque de sanctions pénales est moindre et le corps des enfants est moins cher. Mais selon la Convention de l’ONU relative aux Droits de l’Enfant, tous les états doivent arrêter leurs concitoyens s’ils abusent sexuellement des enfants, même si le délit a eu lieu à l’étranger. Pornographie infantile
Le fait de filmer ou de photo graphier les actes d’abus sexuels sur les enfants s’appelle pornographie infantile. Les malfaiteurs changent, achètent ou vendent les photos et les films vis Internet, sur les sites web, par des logiciels d’échange de liens ou par cour riel. La pornographie infantile se répand aussi par téléphones portables, livres, journaux et DVD. Pour les enfants abusés, les photos et les films sont de constants rappels de l’agres sion. Chaque fois qu’on les dif fuse, on viole les Droits de l’Enfant.
la famille soit protégé. Il s’agit aussi d’exploitation sexuelle, puisque on oblige ensuite les filles à avoir des relations sexuelles. Pourquoi l’exploitation sexuelle des enfants existe ?
Une des raisons de l’exploita tion sexuelle des enfants est la pauvreté. Les filles pauvres et leurs parents se laissent facile ment attirer dans la traite de personnes. Mais le fond du problème est le fait qu’il existe des gens qui sont acheteurs de sexe avec les enfants. Leur demande permet, aux personnes qui veulent gagner de l’argent, de rechercher continuellement des enfants à vendre. Plus il y d’acheteurs, plus de jeunes sont abusés. Sans l’argent de l’ache teur, les trafiquants ne pour raient pas faire de bénéfices. Ils se tourneraient vers une activi té plus rentable. Les enfants n’ont pas le choix
Quand un enfant est abusé sexuellement contre rémunéra tion, certains croient que l’en fant a été d’accord de se vendre. Mais un enfant ne choisit jamais d’être vendu ou abusé sexuellement. C’est toujours le malfaiteur qui trompe, oblige, menace ou force les enfants et parfois leurs parents et les amène à faire ce qu’il veut. Blessés pour la vie
Les enfants exploités dans le commerce du sexe sont forte ment meurtris, physiquement et psychiquement. Les agres Mariage des enfants sions influencent leur santé e le Tous les jours, près de 25.000 reste de leur vie. Les enfants filles de moins de 18 ans, se soumis à la violence, risquent marient. Un tiers d’entre elles d’être contaminés par des a entre 10 et 15 ans. Beaucoup maladies comme le VIH/sida. de parents arrangent le Ils souffrent de perte de mariage de leurs enfants, sou confiance, cauchemars, dépres vent avec des hommes plus sion, culpabilité, troubles du âgés, contre quelque chose sommeil et idées de suicide. comme terre, argent ou bétail. Ceux qui arrivent à s’en sortir, Dans les régions en guerre, les sont souvent rejetés par leur filles sont obligées d’épouser famille et ne savent pas vers qui des soldats pour que le reste de se tourner.
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Vendue plusieurs fois
Vendue par maman
Obligée de se marier
Katja venait de terminer l’école en Moldavie, quand elle a vu dans une annonce qu’on recherchait des femmes de ménage en Allemagne. Elle a téléphoné à ce qu’elle croyait être une agence de placement. – Je ne savais rien de la traite de personnes. Personne n’en parlait ouvertement. Personne ne m’a mise en garde. Une semaine plus tard, on a fait passer illégalement Katja et quatre autre adolescentes dans un pays voisin. On les a enfermées dans la chambre d’un motel. Le soir quatre hommes sont venus et leur ont dit de se déshabiller. – J’ai refusé et on m’a giflée. Je me suis mise à pleurer mais je ne pouvais rien faire d’autre que me déshabiller. Le jour suivant, d’autres hommes sont venus chercher Katja. Après des heures de voiture ils sont arrivés dans un village plein de bars. – On est entrés et j’ai vu des filles qui dansaient en faisant du striptease. Les hommes ont donné de l’argent au propriétaire du bar et on dit : « tu travailleras ici » Des gardes vérifiaient chaque sortie. Si un client voulait acheter du sexe, Katja devait l’amener dans sa chambre. Le client payait le propriétaire du bar. Les filles ne recevaient rien. – Le propriétaire du bar a dit que j’avais une dette envers lui, puisqu’il avait payé pour moi. Deux mois plus tard, Katja a été revendue et amenée dans une autre ville. On l’a achetée et vendue encore plusieurs fois. Seulement trois ans plus tard, détruite à l’intérieur, elle a pu s’enfuir et retourner à la maison. Personne en Moldavie ne sait ce qui lui est arrivé, même pas ses parents.
Sreypao du Cambodge avait sept ans quand sa famille a reçu la visite d’un couple d’étrangers. Ils disaient qu’ils avaient besoin d’une femme de ménage et ont payé la mère pour pouvoir amener Sreypao. Mais, c’est dsns un bordel qu’ils l’ont amenée. – Ils m’ont jetée dans une petite chambre et ont fermé la porte. Une semaine plus tard, un homme est venu et a dit : « Occupe-toi d’un client » J’ai dit que je ne savais pas ce que cela voulait dire. L’homme s’est mis en colère. Il a appelé quatre hommes qui ont battu Sreypao aves des ceintures et des câbles électriques. – Puis ils m’ont fait horriblement mal. Alors, je ne savais pas ce que c’était. Maintenant je sais qu’ils m’ont violée. Quatre ans plus tard, Sreypao a enfin réussi à s’enfuir. À présent, elle veut se battre pour les droits des filles. – Pour que cela s’arrête, il faut que les garçons changent et voient les filles d’une autre façon. Ils doivent comprendre que nous avons la même valeur et que nous devons être traitées avec respect !
Esther au Zimbabwe été obligée de se marier à onze ans avec un viel homme. C’était une règle de sa religion de donner de jeunes filles en mariage à des hommes âgés. Un dimanche est arrivé le tour d’Esther. – J’étais paniquée et j’ai essayé de m’enfuir, mais les adultes m’ont attrapée. Je criais et pleurais, mais personne ne s’en souciais. Ils m’ont jetée dans une voiture. On est arrivés devant une maison. Ils m’ont dit que c’était la maison de mon mari et ils m’ont laissée là. Je n’osais rien faire d’autre et je suis restée. Il couchait avec moi et j’avais peur de tomber enceinte. Comment aurais-je pu à onze ans, m’occuper d’un enfant ? Finalement on a aidé Esther à s’enfuir. – Aucune fille ne doit vivre cela ! Je pense me marier vers 28 ans. Mais avant j’aurai terminé l’école et commencé à travailler pour aider les filles.
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Stop à la traite des enfants ! Beaucoup de gens courageux, femmes et hommes, se battent pour arrêter l’exploitation sexuelle des enfants et protéger les enfants qui en ont été victimes. En 2002, l’ONU a élaboré un protocole additionnel à la Convention relative aux Droits de l’Enfant, concernant l’exploitation sexuelle des enfants. Elle exige que les pays du monde protègent les enfants touchés et fassent appliquer les lois. Tu peux rencontrer beaucoup de ces personnes qui se battent pour arrêter l’exploitation sexuelle des enfants dans la revue Le Globe et sur worldschildrensprize.org. Svenska PostkodLotteriet assume les frais pour Les droits et la démocratie pour un million de filles: Il s’agit d’une collaboration entre La Fondation Le Prix des Enfants du Monde et ECPAT Suède afin de renforcer les droits des filles et combattre l’exploitation sexuelle des enfants.
MOT BARNSEXHANDEL
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Parmi les ambassadrices des Droits de l’Enfant du Prix des Enfants du Monde, se trouvent plusieurs filles qui ont été enlevées par différents groupes armés. À présent, elles se préparent à défendre les droits des filles en RD Congo.
D’esclave à ambassadrice des Droits de l’Enfant À l’âge de cinq ans, Bora a été abandonnée par son père parce qu’elle était une fille. À l’âge de 13 ans, un des nombreux groupes armés congolais l’a faite prisonnière et l’a utilisée comme esclave sexuelle. – Aujourd’hui je suis l’ambassadrice des Droits de l’Enfant pour le Prix des Enfants du Monde et je me bats pour les droits des filles, dit Bora.
D
ans une petite classe sur une colline de Bukavu, au Congo oriental, dix filles lisent la revue Le Globe et parlent des droits des filles. Elles sont les ambassadrices des Droits de l’Enfant et se préparent pour les visites des écoles. – Expliquez pourquoi vous voulez promouvoir les droits des filles ? Quelle est votre
idée ? demande Bora, 16 ans, qui instruit les ambassadrices des Droits de l’Enfant. Olive, son amie, lève la main et dit : – Parce que, au Congo, la vie est bien plus dure pour les filles que pour les garçons. Si dans une famille il y a un garçon et une fille, on fera d’abord étudier le fils. La fille s’occupera de la maison. Ce n’est pas juste ! Nous avons le
droit aux mêmes chances dans la vie que les garçons ! Amunazo est d’accord : – Absolument ! Et puis c’est nous, les filles, qui souffrons le plus dans la guerre qu’il y a en ce moment. Les divers groupes armés utilisent les filles comme esclaves sexuelles. Dans ce pays les filles sont tout le temps victimes d’agressions ! Bora prend consciencieusement des notes. Elle sait que ce dit son amie est vrai. Presque toute sa vie, elle a eu des difficultés parce qu’elle est née fille plutôt que garçon. – J’ai grandi dans une famille avec trois sœurs. Quand papa a réalisé qu’il n’aurait peut-être pas de garçons, il est devenu fou de rage.
Bora, 16 Habite : Au foyer du BVSE pour filles abusées. Aime : Être enfin en sécurité. Déteste : La guerre et la violence. Le meilleur : Avoir été sauvée de l’esclavage sexuel. Le pire : Être exploitée par les adultes. Veut être : Combattante pour les droits de l’enfant. Rêve : Que tous les enfants qui souffrent aient une vie meilleure.
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Nouvelle famille – Depuis que les soldats les ont emmenées, je n’ai plus revu ni ma mère ni mes sœurs. Nous cherchons toujours et j’espère qu’un jour on les retrouvera. Mais, depuis que j’ai perdu maman, c’est le fait de vivre ici au foyer du BVSE, qui me donne le plus le sentiment de vivre dans une vraie famille. Nous, les plus âgées aidons les plus jeunes. Nous faisons la vaisselle, le ménage, la lessive et la cuisine. Comme une vraie famille. Et nous jouons beaucoup ensemble, dit Bora, qui saute à la corde avec Awa et Aime.
Il nous battait maman et nous. Il nous menaçait de nous quitter et de trouver une autre femme qui pourrait lui donner un fils. Et quand j’avais cinq ans, il nous a quittées, raconte Bora. - Papa a pris toute notre terre. Maman mendiait auprès des voisins pour avoir un peu de nourriture et travaillait dans les champs des autres pour que nous puis34
sions survivre, nous les enfants. Même si ce n’était guère mieux quand papa vivait avec nous. Il ne dépensait pas beaucoup d’argent pour ses filles. Il n’était pas question d’école pour nous, dit Bora. Enfin l’école !
– J’ai dû travailler dur pour aller à l’école. Chaque jour après l’école, je devais travailler avec maman dans les champs pour gagner l’argent pour mon éducation. Comme nous avions très peu à manger, j’étais souvent très fatiguée, aussi bien à l’école que dans les champs. Mais j’aimais l’école et je savais que sans formation je n’aurais jamais une bonne vie, que je resterais pauvre et que j’aurais tout le temps faim. Bora rêvait d’une belle vie et se battait pour cela. Mais, un soir, alors qu’elle avait treize ans son rêve s’est brisé. – J’ai été réveillée par des coups de feu. Nous nous tenions les unes contre les
autres, mais nous n’avions nulle part où aller quand les soldats sont arrivés. Ils nous ont fait sortir de la maison, nous ont arraché nos vêtements et ont lié les mains de maman derrière son dos. On nous a forcées à aller dans la forêt. Je croyais que nous allions mourir dans cette obscurité. Bora, qui marchait derrière les autres, a trébuché et est tombée. – Personne ne s’est aperçu que j’étais tombée, alors je me suis mise à ramper en silence dans les buissons et je me suis cachée. C’était horrible de penser que maman et mes sœurs étaient avec les soldats, mais je ne pouvais rien faire. A mangé de la terre
Une fois les soldats partis, Bora est sortie de sa cachette en rampant et a couru terrorisée dans le sens opposé. Il faisait nuit et elle s’est perdue dans la forêt tropicale. La nuit elle dormait sous les arbres ou les buissons. Après trois jours,
elle avait si faim qu’elle a mangé de la terre. Un matin très tôt, Bora s’est réveillée entourée par des chasseurs. Elle était nue et sale, recroquevillée sous un buisson. – Les chasseurs ont cru d’abord que j’étais un animal. Mais quand je me suis mise à pleurer et qu’ils ont vu mon visage, ils ont compris que j’étais un être humain. Bora a pu suivre les hommes au village où on lui a donné à manger et des vêtements. Un des hommes a offert à Bora de vivre dans sa famille. Il a aussi promis de chercher à savoir ce qui était arrivé à sa mère et à ses sœurs. Bora travaillait sur les terres de la famille, comme elle le faisait auparavant. Mais il n’y avait aucune possibilité d’aller à l’école. La vie était dure, mais Bora ne savait pas où aller. Devient esclave
Une année plus tard, en pleine nuit, des soldats sont
Pouvoir faire entendre sa voix venus frapper à la porte de la maison. – Il y avait des soldats partout dans le village qui se battaient et volaient de la nourriture, des vaches et des chèvres. Les soldats ont reçu l’ordre d’emmener toutes les filles qui se trouvaient dans le
village. Je me suis mise à pleurer en disant que je n’étais qu’une enfant, alors un soldat s’est mis en colère et m’a enfoncé son couteau dans les côtés si fort que le sang a jailli. Les soldats ont forcé Bora et les autres filles à marcher dans la forêt. Celles qui
Forte grâce au Globe – J’ai appris énormément sur les Droits de l’Enfant par les récits du Globe. Cela m’a rendue heureuse et forte, dit Bora.
Les ambassadrices des Droits de l’Enfant visitent deux par deux les classes de l’école pour filles du BVSE, ici Faida et Lidia. – Au Congo, on n’écoute jamais les filles. Que ce soit à l’école, dans les familles ou dans la société. Ce que nous pensons ou disons n’a aucune importance. C’est différent si on est ambassadrice des Droits de l’Enfant et c’est formidable ! Nous sommes ici pour dire des choses essentielles concernant les Droits de l’Enfant. Même en présence des garçons et ils écoutent ! Cela me donne une énorme confiance en moi. Le Prix des Enfants du Monde, nous donne à nous, les filles la possibilité de faire entendre notre voix ! dit Bora.
criaient ou pleuraient étaient battues. Pour Bora c’était comme de retourner dans le même cauchemar quand les soldats avaient emmené sa famille dans la forêt. Après plusieurs heures, ils sont arrivés au camp de base des soldats, au cœur de la forêt. Les filles y étaient attendues par d’autres soldats. – On a aussitôt été encerclées. Les soldats nous ont arraché les vêtements et nous ont jeté par terre. Quelqu’un tenait continuellement son arme pointée sur nous. Puis tout a commencé. Beaucoup de soldats nous ont violées à tour de rôle. J’étais leur
Enfin l’école – Comme je suis arrivée au milieu du semestre, j’ai commencé le cours de couture du BVSE et suis devenue couturière. Mais il me tarde de reprendre l’école régulière, le semestre prochain, dit Bora.
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– Puisque je suis porte-parole et responsable du Prix des Enfants du Monde, il est important que tout fonctionne bien. C’est formidable que nos camarades d’école aient compris ce que nous enseignons. Et c’est aussi formidable de voter et de montrer mon soutien aux personnes qui se battent pour nous, les enfants. Notre soutien leur apporte le courage de continuer à se battre et mener à bien leur importante tâche, dit Bora.
Bienvenue au Vote Mondial du Congo ! Bora et les autres ambassadrices ont rendu visite à tous les enfants de l’école pour filles du BVSE. Elles ont parlé des droits des filles et du programme du Prix des Enfants du Monde. Le moment du Vote Mondial est arrivé.
esclave et j’avais si peur que je voulais mourir.
TE X Te: andre as lönn phOTO: JOHAN B JERKE
Sauvée
Quatre jours plus tard, Bora se réveilla dans un hôpital. Un autre groupe armé avait attaqué les soldats qui l’avaient kidnappée et fait en sorte que tous les blessés soient hospitalisés. – Je ne sais pas si les soldats continuaient à m’abuser quand j’étais évanouie, mais je le crois car j’étais très blessée. Je ne pouvais ni me tenir debout, ni marcher et les médecins m’ont gardée à l’hôpital plus de trois mois. Au début, je voulais mourir, puis 36
j’ai décidé de prendre le dessus et de vivre. Peu de temps après, Bora arriva à l’organisation BVSE qui s’occupe des enfants meurtris par la guerre. – C’était fantastique ! C’était comme de trouver une maison. Ici, il y a beaucoup de filles avec les mêmes expériences et nous nous entraidons. J’ai enfin pu retourner à l’école ! On apprend aussi beaucoup sur les Droits de l’Enfant, surtout en travaillant avec le programme du Prix des Enfants du Monde.
Prix des Enfants du Monde. – Les autres filles m’ont choisie comme porte-parole. J’étais contente car je pense que tout ceci est si important ! Grâce au Globe, j’ai appris que mes droits étaient violés aussi bien quand papa n’a pas voulu s’occuper de moi simplement parce que je suis une fille, que quand les soldats ont profité de moi. Mes expériences m’ont amenée à vouloir me battre en faveur des droits des filles. En tant qu’ambassadrice du Prix des Enfants du Monde je peux vraiment le réaliser. – En parlant dans les écoles, nous espérons que les autres filles n'auront pas à vivre ce
que nous avons vécu. Alors, il est important que nous disions quels sont les droits des filles pour leur propre bien comme pour celui des garçons. Si les garçons apprennent maintenant quels sont les droits des filles, le risque est moins grand qu’ils traitent leurs filles ou d’autres filles comme m’ont traitée mon père et les soldats. Lors des visites d’écoles, nous rencontrons des garçons qui ont été enfants soldats, mais je n’ai pas peur de raconter mon histoire. Le Prix des Enfants du Monde m’en a donné le courage et c’est trop important pour qu’on en ait peur !
Ambassadrice des Droits de l’Enfant
Bora et neuf autres filles se sont formées et sont devenues ambassadrices des Droits de l’Enfant afin de présenter dans les écoles, les droits de l’enfant et en particulier les droits des filles ainsi que le
Tampon encreur contre la fraude électorale Chaque votant doit montrer le petit doigt. La couleur du tampon encreur ne permet pas de voter deux fois.
Une voix pour les Droits de l'Enfant avec Le Globe comme protection contre le soleil et le logo du WCP sur le ventre.
Je ne savais pas cela avant ! La liste de Bora des choses nouvelles qu’elle a apprises par les récits du Globe et par sa tâche d’ambassadrice des Droits de l’Enfant : Même valeur
Que tous les enfants, garçons ou filles, noirs ou blancs, chrétiens ou musulmans, handicapés ou non, ont la même valeur.
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Droit à l’école
Que tous les enfants, garçons ou filles, ont droit à aller à l’école. Droit à la parole
Que tous les enfants, garçons ou filles, ont le droit à s’exprimer et qui plus est, à être écoutés. Pas d’agression
Qu’aucun enfant ne doit être soumis à des agressions sexuelles ni obligé à être soldat. Jeu
Sauve les en fants soldats
Murhaba zi Nam egabe a obtenu le Prix des Enf Monde pour le ants du s Droits de l’E nfant en 2011 et dangereux co pour son long mbat de plus de enfants de la R 20 ans en fave ur des épublique dém ocratique du C ravagé par la gu ongo, pays erre. Depuis 19 89 par l’organ BVSE , Murha isation ba zi a sauvé de s milliers d’enfa enfants réfugi nts soldats, és livrés à euxmêmes et fille sexuellement s abusées par les groupe s armés. Pour en savoir plus : w w w.wor ldschildrenspr ize.org
Que tous les enfants ont le droit de jouer. Sécurité
Que tous les enfants ont le droit de se sentir en sécurité.
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Nous sommes les ambassadr Les Droits de l’Enfant rendent le Congo meilleur
Papa a été tué à la guerre « Être ambassadrice des Droits de l’Enfant, m’a appris tellement de choses que j’ignorais. Dans Le Globe, j’ai appris qu’on ne peut pas obliger les enfants à un dur travail et que chaque enfant a droit à une famille. Ce qui n’est pas du tout la réalité d’ici. La guerre a fait beaucoup d’orphelins et il n’y a personne qui s’occupe de nous. Mon père a été tué à la guerre, je n’ai plus que maman. Je veux de tout cœur aider les enfants orphelins ici au Congo. Ils ont besoin d’un endroit pour vivre, d’aller à l’école, de vêtements et de soins et d’apprendre quels sont leurs droits. Peut-être pourrais-je travailler pour une organisation d’enfants quand je serai plus grande. Ce qui me plairait le plus ce serait d’être ambassadrice des Droits de l’Enfant à plein temps ! Je participe et j’apprends plein de choses importantes. J’en suis si fière ! » Amunazo, 17
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pouvoir arrêter au Cogo, ce sont les viols des filles. C’est très courant. Ici au BVSE, il y a beaucoup de filles qui ont été violées. Ce sont les hommes et les garçons de différents groupes armés en guerre entre eux, qui font du mal aux filles. Les garçons doivent aussi apprendre les Droits de l’Enfant. Ils doivent savoir que c’est une violation des Droits de l’Enfant d’agir comme ils le font. Si les garçons savent cela, il y a une chance qu’ils se comportent mieux envers les filles et les femmes que les hommes d’aujourd’hui. C’est pourquoi le programme du Prix des Enfants du Monde est si efficace et si important précisément ici ! En tant qu’ambassadrices, nous passons dans les écoles et parlons des Droits de l’Enfant. Il me tarde de pouvoir parler aux garçons des droits des filles. Si je réussis à expliquer que garçons et filles ont la même valeur et que nous devons être traités de la même façon, le Congo sera un bien meilleur pays à l’avenir ! » Riziki, 14
« Ce que j’aimerais
Veut être présidente « Si l’on sait que tout le monde a des
droits, il est difficile de faire du mal aux autres. Ainsi la vie de tout le monde s’améliore. C’est pourquoi, c’était si passionnant d’être part du Prix des Enfants du Monde et en tant qu’ambassadrice, apprendre leurs droits à d’autres enfants. Plus tard, je veux être présidente et me battre pour les Droits de l’Enfant au Congo. Je veux me battre pour que tous les enfants se sentent bien » Furaha, 15
Le Vote Mondial c’est la fête des examens ! tous les droits qu’un enfant peut avoir sont violés. Beaucoup d’enfants ne peuvent pas aller à l’école, au lieu de cela, on les oblige à travailler ou à aller à la guerre. Les filles sont constamment abusées sexuellement. Par les récits du Globe, on apprend quels sont nos droits, ce qui fait que nous savons pourquoi nous devons nous battre. C’est plus facile aussi de prévoir la vie qu’un enfant a le droit de vivre. En tant qu’ambassadrice des Droits de l’Enfant, nous apprenons avec les autres enfants quels sont nos droits ! Le Vote Mondial c’est comme la fête des examens, après avoir réussi la formation sur les Droits de l’Enfant ! » Noela, 17
« Au Congo,
ices des droits des filles ! N’avait pas le droit d’aller à l’école « Mes frères ont pu aller à l’école, mais pas moi. Alors, j’ai pensé que seuls les garçons ont le droit d’aller à l’école. Grâce à la revue Le Globe, je sais maintenant que mes droits sont violés, car les filles ont autant le droit à aller à l’école que les garçons. Quand j’ai trouvé l’école du BVSE, ma mère a été d’accord que j’y aille parce que c’était gratuit. S’il avait fallu payer, on n’en aurait jamais eu les moyens. Par le Prix des Enfants du Monde, j’ai appris que tous les enfants ont le droit à la survie, à la confiance, à la sécurité et à
l’amour. Je sais aussi que les enfants noirs et blancs ont la même valeur. En tant qu’ambassadrice, je me réjouis de visiter diverses écoles et de transmettre à d’autres les choses importantes que j’ai apprises. J’étais si heureuse aujourd’hui quand on a organisé le Vote Mondial ici au BVSE. C’était une grande fête en faveur de nos droits. Je ne pouvais plus m’arrêter de danser ! On devrait organiser beaucoup d’autres fêtes pour les droits de l’enfant aussi bien au Congo que dans le reste du monde ! » Olive, 15
Les droits des filles sont violés
par-dessus tout dans la fonction d’ambassadrice du Prix des Enfants du Monde, c’est d’apprendre à connaître les héros des Droits de l’Enfant et tout ce qu’ils font pour les enfants en difficulté. Mon rêve est de terminer l’école et devenir quelqu’un qui leur ressemble. Quelqu’un de courageux et se bat pour les Droits de l’Enfant. Les candidats aux prix sont mes idoles ! J’habite ici, au foyer pour filles de Murhabazi Namegabes à Bukavu. Il s’occupe de moi et se bat pour nous les enfants du Congo. En 2011 Murhabazi a reçu le Prix des Enfants du Monde et je suis très fière de lui ! » Awa, 16
« Ce que j’aime
TE X Te: andre as lönn phOTO: JOHAN B JERKE
Veut être une candidate courageuse
« Le pire au Congo c’est toute cette violence envers les enfants et le fait que les filles ne peuvent pas aller à l’école aussi facilement que les garçons. Il s’agit d’une violation de nos droits, c’est inscrit dans la Convention relative aux Droits de l’Enfant de l’ONU. Avant de m’engager dans le programme du Prix des Enfants du Monde, je ne le savais pas. J’ai appris énormément concernant mes droits. Les récits des héros des Droits de l’Enfant relatés dans Le Globe m’ont vraiment inspirée ! Plus tard, je veux me battre pour le bien des enfants. À cause de la guerre, les enfants des rues et les enfants handicapés sont encore plus vulnérables. Je ferai en sorte qu’ils aient un endroit pour vivre, assez à manger et la possibilité d’aller à l’école » Lidia, 15
« Le Prix des Enfants du Monde est une bonne chose, car il nous explique quels sont nos droits, à nous les enfants. J’ai appris que les Droits de l’Enfant sont violés dans beaucoup d’endroits du monde, mais aussi qu’il y a des endroits où ils sont respectés. En tant qu’ambassadrice des Droits de l’Enfant pour le Prix des Enfants du Monde, cela me fait plaisir d’apprendre cela à d’autres enfants. Au Congo, nous avons besoin de cette connaissance, car ici, les Droits de l’Enfant sont vraiment violés. Ce sont les filles qui souffrent le plus. Je me battrai pour que le fait que même les filles aient droit à une formation, devienne une évidence ! Plus tard, je veux travailler en tant que programmeuse informatique » Bahati, 16
Ces héros qui nous inspirent !
L’heure du Vote Mondial Toi qui es élève d’une école Amie Universelle, tu as le droit de vote au Vote Mondial jusqu’à l’âge de 18 ans. Par le Vote Mondial vous élisez le lauréat du Prix des Enfants du Monde pour les Droits de l’Enfant 2013. Des pages 40 à 48 vous pouvez vous rendre à la Journée du Vote Mondial dans différents pays.
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ès que vous commencez à travailler avec le programme du Prix des Enfants du Monde, choisissez la date de votre Journée du Vote Mondial. Dans certains endroits, plusieurs écoles, parfois même toutes les villes ou les zones scolaire, votent le même jour. Il est important d’avoir le temps, plusieurs semaines ou moins afin d’apprendre et de discuter les Droits de l’Enfant où vous habitez et dans le monde. Et pour avoir le temps de lire Le Globe !
Invitez les médias
Rappelez-vous d’inviter bien à l’avance les médias à votre Journée du Vote Mondial. C’est à vous de le faire, les enfants et c’est vous qui parlerez de votre travail pour les Droits de l’Enfant. Vous pouvez aussi inviter les parents et les responsables politiques. Vote à bulletin secret
Il y a beaucoup à préparer pour que le Vote Mondial soit un vote démocratique, où le secret de ton vote est garanti. Personne ne pourra influencer ton vote, ni les copains, ni ton enseignant, ni tes parents. Si tu n’en parles pas toi-même, personne ne pourra savoir pour qui tu as voté. Il faudra préparer : • Liste électorale La liste doit contenir le nom de tous ceux qui ont le droit de vote. Les noms seront ensuite 40
soigneusement cochés quand les votants auront reçu leur bulletin de vote ou quand ils introduisent leur voix dans l’urne. • Bulletins électoraux Utilisez ceux que vous recevez du Prix des Enfants du Monde, copiez-en plusieurs ou confectionnez-en vous-même. • Isoloirs Confectionnez vos propres isoloirs. Vous pouvez aussi emprunter des isoloirs des votations des adultes. Vous ne devez entrer qu’un à la fois dans l’isoloir pour que personne ne voie comment vous votez. • Urnes électorales Dans Le Globe vous pouvez voir différentes urnes électorales. On peut les faire en carton, en partant d’une grande boîte en métal ou en feuilles de palmier tressées. Envoyez une photo de votre urne électorale au Prix des Enfants du Monde. • Couleur contre la fraude électorale Couleur sur le pouce, ongle peint, trait sur la main ou sur le visage, il y a beaucoup de façons de montrer que tu as déjà voté. • Désignez les membres du bureau de vote, les contrôleurs électoraux et les scrutateurs. Les membres du bureau de vote cochent les listes électorales et distribuent les bulle-
Regardez la vidéo du Vote Mondial sur www.worlds childrensprize. org
tins électoraux. Les contrôleurs électoraux surveillent que l’élection, les marques de couleur et les décomptes de voix se fassent selon les règles. Les scrutateurs comptent les voix et communiquent le résultat. N’oubliez pas de nous communiquer le résultat des trois candidats. Il faut fêter ça ! Quand le vote est terminé, beaucoup d’écoles célèbrent les Droits de l’Enfant et la Journée du Vote Mondial par des spectacles, du thé, des
Le globe terrestre comme urne électorale au Népal.
La tourte du Prix des Enfants du Monde.
biscuits, des tourtes ou par d’autres moyens. D’autres organisent une manifestation en faveur des Droits de l’Enfant.
Le Vote Mondial = La paix dans le monde Pendant le Vote Mondial à Katmandou, la capitale du Népal, Bouddha protégeait les urnes. Mais ce bouddhalà s’appelle en fait Sumi et il a six ans… – J’ai toujours vécu ici chez Maiti Nepal. Maintenant, je vais à l’école maternelle de Maiti et j’aime beaucoup les maths. Mais j’ai aussi le temps de jouer ! dit Sumi.
Sumi a joué un grand rôle pendant le Vote Mondial et Janeit Gurung de Maiti Népal nous explique pourquoi: – Au Népal, Bouddha représente la paix, pour tous, pas seulement pour les bouddhistes. Près des urnes électorales, nous avions aussi une colombe de la paix qui en ce moment précis est le symbole international de la
La police au Zimbabwe a protégé le Vote Mondial Quand la police locale a entendu parler de la Journée du Vote Mondial à la Hopley Farm au Zimbabwe, ils ont exigé de savoir ce que cela voulait dire. Et si cela avait à faire avec la politique du Zimbabwe. Alors, la police a appris plus sur le Prix des Enfants du Monde et a reçu un numéro du Globe. Le résultat a été que la police a promis de faire en sorte que personne ne perturbe le Vote Mondial. Hellen, qui a 12 ans et va en septième à la Hopley Tariro Primary School, raconte : « Je suis si fière que nous ayons la possi-
bilité de voter pour les Droits de l’Enfant ici au Zimbabwe. Cela participe à ce qu’un jour nous arriverons à faire respecter les Droits de l’Enfant dans ce pays. J’étais triste quand la police s’est méprise sur notre Vote Mondial et a cru qu’il s’agissait d’un vote politique. Mais je suis si heureuse que nous ayons ensuite voté avec l’aide de la police. Les Droits de l’Enfant sont encore mal suivis ici au Zimbabwe. De ce que j’ai appris dans Le Globe sur les Droits de l’Enfant, je comprends qu’il y a encore beaucoup à faire pour qu’ils soient respectés ici »
« Le Prix des Enfants du Monde nous permet de nous battre pour les Droits de l’Enfant » « Nous avons voté avec d’autres écoles. Nous avons prié pour nos belles urnes électorales et avions nos plus beaux vêtements pour montrer que c’est important pour nous, les enfants de pouvoir voter pour nos droits. Grâce au Prix des Enfants du Monde nous avons pu informer nos camarades d’école des Droits de l’Enfant. Le jour où nous avons voté, nous avons aussi
paix. L’urne avait été confectionnée à partir d’un globe terrestre. Tous les enfants ici chez Maiti Népal souhaitent la paix à tous les enfants du monde. Et participer au Prix des Enfants du Monde, est une excellente façon de préparer la paix sur terre!
célébré. Nous avons peint, dansé et chanté. Le plus important est que le Prix des Enfants du Monde nous permet de nous battre pour les Droits de l’Enfant » Mame Diarra, 14 ans, en maillot rouge, Pikena East School au Sénégal « C’était la première fois que je participais au Prix des Enfants du Monde et je ne l’oublierai jamais. J’ai appris quelles sont les difficultés que les enfants affrontent partout dans le monde. Afin de combattre ces difficultés, nous devons soutenir les candidats et continuer leur travail. Je veux féliciter et remercier le Prix des Enfants du Monde et ceux qui recherchent des solutions à ce problème qui touche les enfants et leur fait du tort » Saliou, 13 ans, en maillot vert, Pikena East School au Sénégal
À Katmandou ont participé les écoles Teresa Academy, Shree Satya Sai, Pyramid International, Sharada et Pathfinder.
« Je m’en souviendrai toujours » « Je suis très contente de pouvoir
participer au Prix des Enfants du Monde. C’est fantastique de voir que tant de personnes se battent pour protéger les enfants. Je me souviendrai toujours de ce momentlà. Merci tous les candidats pour tout le travail en faveur des enfants ! » Amy Ndèye, 16 ans Pikena East School au Sénégal
Le Vote Mondial en Autriche La curiosité est grande quand on vide l’urne électorale de la Volksschule Unteraspang, en Autriche.
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Le Vote Mondial
Nous sommes nombreux ! À la Nghezimani School, Malelmulele, à Limpopo en Afrique du Sud, les enfants sont conscients qu’ils se battent pour les Droits de l’Enfant avec d’autres enfants du monde. Ils savent aussi qu’ils doivent apprendre aux adultes qu’ils ont des droits.
Ensemble pour nos droits « Nous avons appris que dans le monde entier, des enfants se battent pour les Droits de l’Enfant et nous nous engageons ensemble pour nos droits. Nous, les enfants avons besoin de droits qui nous protègent contre les abus. Beaucoup d’enfants sont violés. S’il vous plaît, respectez leurs droits. En tant qu’enfants nous devons nous battre pour ne pas être victimes d’abus de la part de notre famille et de la société » Rebotile, 10 ans
Les adultes ne connaissent pas nos droits « J’aime que Le Globe surveille les droits de tous les enfants, pas seulement en Afrique du Sud. J’aime qu’il nous instruise sur les enfants handicapés. Nous avons pu lire et apprendre mieux quels sont nos droits. Nous avons appris que nous sommes pareils dans le monde entier, avec les mêmes droits, même si les adultes ne le savent pas » Tisetso, 10 ans
1.500 enfants détenus dans treize centres pénitentiaires pour jeunes de Bosasa en Afrique du Sud, ont pris part cette année au programme du Prix des Enfants du Monde. Ils attendent leur jugement ou ont déjà reçu le verdict. L’un de ces jeunes détenus, Abongile, raconte ce que les Droits de l’Enfant qu’il a découverts par le Prix des Enfants du Monde, signifie pour lui :
L
«
es Droits de l’Enfant c’est la sécurité des enfants, car les enfants ont besoin de se protéger contre le harcèlement et les cruautés. Si nous ne connaissons pas nos droits, nous ne savons pas où est la faute quand on est victime d’injustices. Quand il t’arrive de mauvaises choses, le risque est que tu finisses par faire les mêmes choses aux autres. Il est plus facile de respecter les droits des autres si tu connais tes propres droits.
Les adultes doivent essayer de comprendre l’enfant en lisant Le Globe. J’aime la revue Le Globe parce qu’elle explique que beaucoup d’enfants vivent les mêmes difficultés dans le monde. Dans chaque pays, les enfants racontent leur vécu. C’est pour cela que j’ai raconté le mien. La Journée du Vote Mondial a été spéciale pour moi. Nous étions heureux de pouvoir voter pour la première fois. Ce jourlà, je connaissais mes droits ! »
Une voix pour les Droits Les élèves de la Brandwacht Primary School à Worcester en Afrique du Sud, votent pour les Droits de l’Enfant en mettant leur voix dans la bouche d’une poupée. Ce sont eux qui ont confectionné cette urne différente. La CEI (Commission électorale indépendante) en Afrique du Sud a soutenu l’élection. La CEI, qui surveille les élections sud-africaines tous les quatre ans, estime que le programme du Prix des Enfants du Monde est une bonne chose pour enseigner les Droits de l’Enfant et le déroulement d’une élection démocratique. La CEI forme par conséquent les enseignants à son utilisation.
Vote libre en Birmanie
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Des enfants de plusieurs écoles villageoises de Birmanie se sont rassemblés au bord du fleuve Yo Za Li pour leur Journée du Vote Mondial. Ils utilisent la version anglaise du Globe et un cahier où tous les textes de la revue sont traduits en karen. – Avec l’aide du Globe, je peux apprendre mieux quels sont les droits de l’enfant et en parler avec mes camarades et mes parents. En participant au Vote Mondial, j’apprends à choisir librement et à penser par moi-même, dit l’une des filles.
sous les verrous Une voix pour mes droits !
Chante pour les droits de l’enfant La jeune chanteuse Adelia Douw, qui s’est produite lors de la cérémonie de remise des prix en Suède, est ambassadrice des Droits de l’Enfant et du Prix des Enfants du Monde dans les écoles du Cap en Afrique du Sud :
Lors du vote derrière les barreaux, les garçons avaient différentes tâches. L’une d’elles était de mettre une marque de couleur sur ceux qui avaient voté, pour que personne ne puisse voter deux fois.
de l’Enfant dans la bouche ! FOTO: HILDERINE SCHRODER/STANDARD
Isoloir pour le secret du vote ! Personne ne verra pour qui Jolecia vote.
La voix de chaque enfant compte. Devonay est scrutatrice. Elle surveille pendant que Jolecia met sa voix dans l’urne électorale, qui cette fois est dans une tête de poupée et est accessible par la bouche !
Les urnes électorales pour le vote démocratique des enfants en Birmanie.
“Je leur dis que ceux d’entre nous qui ont un foyer et une famille, devraient être reconnaissants, même si nous vivons dans des zones pauvres. Nous sommes ceux qui apprennent aux enfants quels sont leurs droits, pour qu’ils comprennent que la vie n’est pas censée être si difficile. Quand je parle dans les écoles, je me sens sûre de moi parce que je sais que je partage mes expériences du programme du Prix des Enfants du Monde, avec d’autres enfants. Je les encourage à être responsables de leur formation : Une façon de le faire est de parler entre vous de vos droits et de comment vous protéger »
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La décoration de la cour d’école en vue de la Journée du Vote Mondial, commence par la confection de panneaux, isoloirs et urnes électorales.
Le Vote Mondial en montagne A
près les deux visites des ambassadrices des Droits de l’Enfant du Prix des Enfants du Monde, aux enfants de la petite école du village de montagne Chhap, au Népal et après que ceux-ci ont étudié la revue Le Globe et parlé des droits de l’enfant, arrive la Journée du Vote Mondial. Les ambassadrices aident les filles et les garçons du club de l’école consacré aux Droits de l’Enfant du Prix des Enfants du Monde à organiser la journée. Des parents curieux et d’autres adultes viennent en visite en entendant parler de la journée spéciale des enfants. Les enfants leur expliquent qu’ils célèbrent les Droits de l’Enfant et que ce sont des droits qu’il faut respecter. Avant l’arrivée au village des ambassadrices du Prix des Enfants du Monde, les enfants non plus ne savaient pas qu’ils avaient des droits spécifiques, ce que tout le monde sait, maintenant. Le jour s’achève par les danses exécutées par les ambassadrices des Droits de l’Enfant sur une musique provenant de haut-parleurs aux sons éraillés qui produisent un écho à travers les montagnes.
On a participé dans les montagnes ! Les élèves des écoles de montagne Shree Borlang Bhumi, Shree Bhumidevi, Shivalaya et Shree Thulo Thakani ont pris part au programme du Prix des Enfants du Monde. Sur la photo, on voit l’école Shree Bhumidevi.
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Les filles du club des enfants du Prix des Enfants du Monde portent des couronnes en papier et le drapeau du Népal. Elles contrôlent que les enfants qui font la queue pour voter soient sur les listes électorales avant qu’ils reçoivent leur bulletin de vote.
Ensuite, on imprime sur leur bras le drapeau du Népal, pour qu’ils ne votent pas une deuxième fois.
D’un pas assuré vers l’isoloir.
phOTO: JOHAN B JERKE
Dans l’isoloir personne ne peut voir pour qui je vote ni influencer ma décision. Dans le vote démocratique des enfants, on respecte le secret du vote.
Enfin! Une voix pour les Droits de l’Enfant pendant que les scrutateurs du club des Droits de l’Enfant du Prix des Enfants du Monde de l’école et les ambassadrices des Droits de l’Enfant contrôlent que tout se passe bien.
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Enseignants et élèves du Nigeria Le WCP m’a permis de ne plus battre les élèves « Depuis que j’ai découvert la revue Le Globe et le programme du Prix des Enfants du Monde j’ai appris que c’est un délit de tracasser et de battre les enfants. Je ne bats plus les enfants, ni à la maison ni à l’école, bien que notre tradition permet de battre les enfants pour qu’ils apprennent mieux » Enseignant Gabriel EbenMosi Ajala, Govt. Science Secondary School
Modèle pour les adultes « Je désire sincèrement que nous, les adultes puissions suivre le modèle des membres des clubs du WCP quand ils organisent un vote démocratique. J’aime la revue Le Globe parce que c’est dans ses pages que j’ai appris que les droits de l’enfant sont aussi importants que les droits des adultes. Je continuerai à soutenir le programme du WCP dans mon école et où que je sois. Honneur au fondateur de ce programme » Enseignant Adeyinka George Sanni, GRAMP Schools
Nous aide à nous rassembler « La meilleure façon de décrire le programme du Prix des Enfants du Monde est de dire qu’il s’agit du grand festival annuel qui contribue à l’éveil de nos enfants. Dans notre école nous avons aussi des représentations culturelles de divers groupes folkloriques quand nous votons. Cela nous fait oublier nos divisions et nous ressentons le Nigeria comme une seule nation. Le programme du WCP nous unit nous les enfants aux passés différents. Alaba, 13 UBE School
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Le Globe m’a appris mes droits “L’importance du Globe et ma participation au programme du Prix des Enfants du Monde pour toute ma vie est énorme et incomparable. Je connais mes droits depuis le jour où j’ai été touchée par Le Globe ce qui m’a permis de rencontrer ensuite des personnes intéressantes, puisque je fais partie du conseil exécutif pour le club du Prix des Enfants du Monde, dans mon école » Elyon Omowumi, 16 Govt. Science School
J’apprends aux adultes les Droits de l’Enfant « J’adore lire la revue Le Globe. Elle m’a appris beaucoup, spécialement concernant mes droits. Je ne savais pas avant que j’avais des droits en tant qu’enfant et que les adultes devaient les respecter et en tenir compte. À présent que je sais cela, j’ai commencé à enseigner aux adultes les droits des enfants, là où j’habite. Ils apprécient énormément, ils me reçoivent volontiers et écoutent mes arguments » Amazing Grace, 17 CCH School
Décider le WCP pour tous ! “Nous devons rendre attentifs ceux qui décident de nos lois, particulièrement le gouvernement et le parlement, de créer une loi qui ferait du programme du Prix des Enfants du Monde, un programme pour tout le pays. Cela nous enseigne une démocratie libre et juste, sans fraude, violence ou corruption » Enseignant Ann Oyiza Faith Academy School
« Le jour de la première Conférence de presse de l’année, tout le monde dans mon école a commencé à travailler avec le Prix des Enfants du Monde et la revue Le Globe. Nous étions si curieux de lire la nouvelle revue, concernant les nominés et les enfants qui participent dans le monde entier. Nous parlons de ce que nous avons lu et nous tenons un journal, écrivons des articles et des textes de données en partant de ce que nous avons appris. Nous travaillons avec le thème du Prix des Enfants du Monde pendant deux mois et ensuite nous organisons notre Vote Mondial ! Nous faisons des voyages simulés aux pays des candidats pendant que nous travaillons avec les prix dans toutes les branches. Nous adorons ces voyages et nous sommes tristes souvent au moment de reprendre l’avion pour retourner à la maison ! Bienvenue à bord de notre vol ! »
Les élèves se renseignent concernant les vaccins qu’ils doivent faire avant le voyage.
Lors de la cérémonie de remise des prix au château de Gripsholm, María, 12 ans a décrit comment les élèves de l’école de Vänge, en Suède, partent, chaque année pour un voyage simulé avec le programme du Prix des Enfants du Monde. Le voyage dure deux mois. Chaque jour, lorsque les enfants doivent faire semblant de rentrer à la maison dans un avion, beaucoup d’entre eux ne veulent pas quitter le pays qu’ils viennent de visiter.
Les élèves s’inscrivent pour devenir reporters : « Je m’appelle Sara. J’ai 11 ans. Je veux être reporter... »
Sara est très fière avec sa carte de presse. Les élèves sont répartis par groupes, ils reçoivent leur mission de reporter comme l’indique la carte de presse et une avance pour payer les dépenses durant le voyage. L’avance leur est versée sur un compte bancaire.
Les reporters se préparent pour leur voyage en lisant tout Le Globe, en cherchant des informations concernant les pays des héros des enfants sur internet, dans les atlas, les quotidiens, entre autres.
notre tour du monde
Dans le livre de caisse les enfants écrivent leurs dépenses, pour y comptabiliser l’avance qu’ils ont reçue sur leur compte bancaire. Ils payent avec leur Carte bancaire Amie Universelle. Les billets d’avion sont aussi prêts.
Pas de voyage sans passeport ! Les enfants cherchent de vrais formulaires de demande de passeport, les remplissent et confectionnent ensuite leur passeport personnel. Ils font également des demandes de visa pour les pays qu’ils doivent visiter.
Le moment est venu de commander les billets d’avion, se renseigner sur leur prix et pendant les leçons de maths, calculer la différence entre les prix des compagnies aériennes.
On ne peut pas voyager sans valise. Il s’agit entre autre de la revue Le Globe, cartes, billets, passeports, livre de caisse, cartes de paiement, cartes de presse, journal de bord et carnets de notes.
La fièvre du voyage augmente. Tout le monde a À bord de l’avion, l’hôtesse de embarqué et passé le contrôle des passeports l’air sert des biscuits salés et ... et des bagages. Finalement le haut-parleur annonce : « La porte d’embarquement 29 est ... des tablettes contre la malaria. ouverte pour les passagers à destination de ... »
L’avion a atterri et le contrôle des passeports est ouvert.
Les voyageurs montrent leur passeport et leur visa.
En route vers l’hôtel, on commence à organiser le travail de reporter. On devra par exemple, prendre les rendez-vous pour les interviews avec les héros des droits de l’enfant et avec les enfants qu’ils aident. Mais on devra aussi avoir le temps de visiter des endroits connus.
« J’exige le respect des droits de l’enfant » a écrit Angelina, 12 ans. – Le travail avec le Prix des Enfants du Monde m’a profondément changée. Le monde est si grand, mais si on travaille ensemble, on peut changer de grandes choses. Quand je serai grande, je les changerai. Je veux que ma voix et celles des autres enfants soient entendues, dit Angelina. Nous célébrons les Droits de l’Enfant et notre Journée du Vote Mondial avec la tourte du Prix des Enfants du Monde.
Te x te: MAGNUS BERGMAR phOTO: CARMILL A FLOYD
Et voici le jour du Vote Mondial à l’école de Vänge !
Il faudra écrire clairement le journal de bord du voyage, les articles et les poèmes ainsi qu’un compte rendu des activités du reportage.
De retour en Suède, d’autres tâches les attendent, entre autres, celle de préparer les manchettes de journaux et les affiches électorales.
À la Banque Amies Universelle, on ira chercher le livre de caisse et les cartes de paiement pour le voyage.
Tous les samedis, les filles du groupe The Stars se rencontrent dans le village de Lunga-Lunga au Kenya. Elles y apprennent, entre autres, leurs droits. Pendant deux mois, elles travaillent avec le programme du Prix des Enfants du Monde, lisent Le Globe et préparent la Journée du Vote Mondial. Quand le grand jour arrive, la plupart des 38 filles ont des crises de paludisme. Mais elles ne veulent surtout pas Salma et les autres fonctionnaires rater le jour qu’elles ont tant attenélectoraux pendant le Vote Mondial du et elles viennent quand même. à Lunga-Lunga.
– C’est vraiment un beau jour, dit Salma, 17ans, choisie par les filles pour être fonctionnaire électorale. Le Prix des Enfants du Monde est bien pour nous. Il nous aide à mieux comprendre les Droits de l’Enfant et que nous devrions aider les plus pauvres. C’est bien que les enfants aient la responsabilité du vote. C’est agréable de diriger le travail et aider les filles à oser s’exprimer.
– Choisir quelqu’un qui se bat pour les Droits de l’Enfant, c’est agréable, dit Mwanasha en votant.
Urnes électorales sympa !
Le Vote Mondial à l’entraînement Quand les enfants de Gothia Brazzaville, dans la République du Congo s’entraînent à jouer au foot, ils apprennent aussi les Droits de l’Enfant au cours du programme du Prix des Enfants du Monde. Ils participent au Vote Mondial sur les trois terrains de foot de Gothia.
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L’école des va-nu-pieds au Vote Mondial En 2001 l’école des va-nu-pieds au Rajasthan, en Inde, a été l’un des lauréats au Prix des Enfants du Monde. Depuis, 3.500 enfants des 100 écoles du soir de l’organisation participent chaque année au programme du Prix des Enfants du Monde.
Les filles de Hibago Elementary School, dans les Philippines, montrent l’urne qu’elles ont faite ellesmêmes.
La première fois 4.045 élèves dans 32 écoles du Burundi ont participé pour la première fois au programme du Prix des Enfants du Monde. Les organisations DAJBU et DYF veulent que tous les enfants du pays qui ont eu des expériences horribles, puissent participer et apprendre les Droits de l’Enfant et la démocratie.
TE X Te & phOTO: LOUISE FELLDIN
« Ici en RD Congo, on viole les Droits de l’Enfant. Beaucoup d’enfants, abandonnés par leurs parents, traînent dans les rues en cherchant de la nourriture. D’autres enfants, spécialement des villageoises, sont victimes d’abus sexuels. Après, c’est difficile de réparer ce qu’on a fait à ces filles. Un jour je veux être un grand combattant des Droits de l’Enfant et créer un centre pour les enfants qui souffrent. J’adore la revue Le Globe puisque elle nous aide à exiger nos droits. Le Prix des Enfants du Monde m’apprend à quel point les enfants souffrent dans le monde. Et grâce au Prix des Enfants du Monde, j’ai pu organiser une conférence de presse, une émission de radio et la Votation Mondiale » Lwesso Kyambo, 16 ans, Club Byáene Bukavu, RD Congo
Le Vote Mondial malgré le paludisme
Veut être héros des Droits de l’Enfant
Les Héros des Droits de l’Enfant 2013
Liberia
Ghana
Thailand
Le jury des enfants du Prix des Enfants du Monde choisit chaque année, parmi les nominés, les trois Héros des Droits de l’Enfant. Ceux-ci deviennent ainsi les candidats au Prix des Enfants du Monde pour les Droits de l’Enfant. Pour te permettre de faire un choix libre lors du Vote Mondial, il est important que tu en saches autant sur les trois candidats. Ce que tu peux faire en lisant les pages suivantes. Les deux candidats qui ne reçoivent pas le prix des enfants qui ont voté, recevront le Prix d’Honneur des Enfants du Monde. Les trois Héros des Droits de l’Enfant reçoivent un prix en argent qui sera utilisé dans leur travail en faveur des enfants.
Candidat 1 Accra
JAMES KOFI ANNAN Ghana Pages 50– 69
Bangkok
Candidat 2
SOMPOP JANTRAKA Thaïlande Pages 70–89
Candidat 3 Monrovia
KIMMIE WEEKS Liberia Pages 90–109
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James Kofi Annan NOMINÉ HÉROS DES DROITS DE L’ENFANT pages 50–69
Pourquoi James a-t-il été nominé ? James Kofi Annan a été nominé au Prix des Enfants du Monde 2013 pour son travail contre l’esclavage des enfants. À sept ans, James est un enfant esclave. Il réussit à se sauver, étudier et devient chef dans une banque. Il y a six ans, il a quitté la banque pour lutter contre l’esclavage des enfants. Mais en 2003 il avait déjà créée l’organisation Challenging Heights, qui a libéré plus de 500 enfants de l’esclavage. James dit que, la pauvreté qui cause l’esclavage, se combat par l’éducation. Les enfants libérés arrivent au foyer sécurisé de Challenging Heights, conçu pour 65 enfants. Les enfants ont vécu des expériences traumatisantes et ont besoin de sécurité. Quand ils sont assez forts, ils retournent chez leurs parents et fréquentent une école ordinaire. Cela peut prendre une année. Challenging Heights dirige aussi une école pour 700 élèves de tous âges. L’organisation pourvoie éducation et des prêts aux mères pauvres pour qu’elles ne soient pas obligées de vendre leurs enfants. Dans les 21 clubs des Droits de l’Enfant, Challenging Heights apprend les droits de l’enfant à 630 enfants abusés et mène une campagne contre l’esclavage. Par son travail et grâce à Challenging Heights, James a soutenu plus de 10.000 enfants qui ont été esclaves ou qui risquaient de le devenir.
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Dès l’aube, James quitte la maison avec quatre autres garçons du village. Des hommes bien habillés sont venus les chercher. James a six ans et ne sait pas où il va ni combien de temps il sera absent. S’il le savait il essaierait de se sauver.
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uelques mois auparavant, trois hommes étaient venus au village. Des garçons les accompagnaient et tout le village les regardait. Beaux comme des dieux, même les garçons. Avec des vêtements aux tissus chatoyants et aux couleurs assorties et de belles chaussures. Les messieurs souriaient et étaient si gentils avec tout le monde. Ils avaient fait le tour du village et parlé aux adultes. On commence à parler. Avec de la chance et si on les suit la prochaine fois qu’ils viennent on aura aussi de beaux vêtements. Et on ira à
l’école et on pourra manger à satiété. Peut-être même on pourra apprendre l’anglais. C’est ce que voulait James. Pourvoir parler l’anglais ! Maman admirait ceux qui le parlaient. Mais la famille était pauvre et douze enfants c’est difficile à nourrir. Aller à l’école était impensable. Il n’y avait pas d’argent pour les livres, les sacs d’école ou les uniformes. Les garçons disparaissent
Après la visite des hommes bien habillés, les garçons disparaissaient du village. L’un après l’autre. – La prochaine fois ce sera
peut-être ton tour, dit-on à James. On avait vu les hommes parler à son père. Et le voilà parti. Personne n’a dit ce qui allait se passer, même pas maman. James est un peu étourdi. Après quelques heures de marche, un petit bus les conduit à un carrefour où un grand, vieux bus rouillé et cabossé les attend. Le bus est rempli d’enfants, la plupart des garçons. Deux à trois enfants s’entassent sur chaque place, même le couloir est rempli d’enfants. Quelques hommes sont assis ci et là. Mais quelque chose qui ne va pas.
Pourquoi ce silence ? Un garçon à l’avant du bus murmure quelque chose à son voisin. Aussitôt, l’un des hommes se lève et le frappe rudement au visage. – Vous n’avez pas le droit de parler ! crie-t-il. James est terrorisé. Il refoule ses larmes. Le soir arrive et le bus cabossé, cahote sur les chemins en soulevant le sable rouge. De temps à autre, il s’arrête. Chaque fois, James croit qu’ils sont arrivés, mais le moteur repart et le bus continue. C’est une longue
nuit. Il lutte contre la peur. Et s’ils nous tuent ? Le matin arrive et l’après-midi et de nouveau la nuit. Quand ils doivent faire leurs besoins, un gardien les surveille. Des dizaines de milliers d’enfants esclaves
Le troisième jour, ils arrivent sur un grand marché. Ils sont dans le village de Yeti, au nord du fleuve Volta. On y transporte chaque année des dizaines de milliers d’enfants pour travailler comme esclaves chez des pêcheurs autour du grand fleuve.
Des arbres dans le fleuve Le fleuve Volta au Ghana est le plus grand fleuve
artificiel du monde. Il est le résultat d’un barrage construit il y a 40 ans pour produire de l’électricité. Le barrage a noyé les forêts et le fond du fleuve contient encore leurs restes. Des arbres dépassent à la surface, mais la plupart ne se voient pas. Il arrive souvent que les bateaux s’y heurtent et coulent. Mais les arbres permettent aussi de pêcher dans la Volta. Les pêcheurs jouent autour des branches qui protègent la forêt et c’est aussi un endroit riche en poissons.
Beaucoup d’enfants se noient Les filets s’emmêlent souvent dans toutes ces branches et ce sont les enfants qui doivent plonger pour les démêler. Beaucoup d’enfants esclaves se noient chaque année. Le plus souvent parce qu’ils se prennent dans les filets et ne peuvent pas se libérer. – Un enfant sur cinq meurt là-bas, dit James Kofi Annan, qui a lui-même failli se noyer. Depuis peu, une entreprise coupe les arbres dont le bois est précieux. Beaucoup de pêcheurs ont peur que les arbres qui les protègent des tempêtes, disparaissent.
« Les garçons qui sont allés à Yeti » Il n’existe pas de mots pour la traite de personnes ou l’esclavage des enfants au Ghana. Les esclaves pêcheurs sont appelés : « Les garçons qui sont allés à Yeti » C’est le village où la plupart des enfants esclaves arrivent. Puis ils sont envoyés chez différents propriétaires d’esclaves autour du fleuve. L’esclavage des enfants est très commun au Ghana. Les enfants sont vendus par les parents ou la famille. Souvent par des mères seules avec beaucoup d’enfants qu’elles n’ont pas les moyens de nourrir. Il est aussi courant que les gens pauvres empruntent de l’argent à un propriétaire
d’esclaves lors d’un décès. S’ils ne peuvent pas rembourser, le propriétaire prend leurs enfants. Les enfants coûtent entre 15 et 35 US dollars et doivent travailler au moins deux ans. Souvent c’est bien plus longtemps. On estime à près de 250.000 enfants esclaves au Ghana et 1,3 millions d’enfants travailleurs. Les enfants du Ghana sont souvent envoyés dans les pays voisins. L’esclavage des enfants est interdit depuis sept ans au Ghana, mais continue malgré tout. Mais puisque la loi existe, Challenging Heights s’appuie sur la police pour libérer les enfants. 51
Les enfants sont vendus entre 15 et 35 US dollars et devront travailler au moins deux ans. Les parents qui reçoivent l’argent ont souvent été trompés par la promesse que les enfants iront à l’école et apprendront un métier. Sur la plage, des canots sont prêts et les enfants y sont répartis. Après six heures de mer, James arrive au village de pêcheurs où il restera jusqu’à l’adolescence. Le propriétaire d’esclaves, qui est pêcheur, le met tout de suite au travail. Il doit écoper le canot et préparer le filet. Ce n’est pas difficile. Il sent revenir le calme. Ça va bien se passer. Mais la peur revient. Dès le lendemain. La nuit il dort sur le sol tout au fond d’une cabane où sont alignés tous les autres enfants que le pêcheur a achetés.
met sur pieds en moins de deux. Ils partent sur les canots. James s’occupe du filet comme il l’a fait le jour précédent. Mais cela n’est plus aussi simple et le filet s’emmêle. En voyant cela le pêcheur soulève la lourde pagaie en bois et frappe James à la tête à tel point que sa vision s’obscurcit. Désormais, il doit être prêt
à être battu à n’importe quel moment et pour n’importe quelle raison. Souvent ce sont des coups de pagaie, des gifles et des coups de pied. On le jette à la mer, on le prive de nourriture et on lui crie des humiliations. Qu’il n’est bon à rien ou qu’il n’a pas gagné son repas. Parce que le filet s’emmêle, parce qu’il n’a pas pris assez de poisson ou parce qu’il parle de travers.
Une fois par exemple, il raconte à un autre garçon que sa mère lui a acheté un ballon de foot sur un marché. C’est une gifle qui le fait taire. Le propriétaire ne veut pas que les garçons parlent de leurs parents. Ils entretiennent l’ennui de la maison et ils vont peut-être essayer de se sauver. Si les enfants oublient leurs parents, c’est bien plus facile de leur faire faire ce que
Veulent de jeunes esclaves
Vers trois heures du matin, quand il fait encore nuit, James est réveillé par une masse d’eau qu’on lui jette au visage. Le propriétaire veut qu’on se réveille vite et qu’on commence à travailler. Une seille d’eau sur la figure vous
Il est presque impossible de se libérer de l’esclavage, mais James était décidé à réussir.
James a failli mourir quand il s’est pris dans les filets.
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l’on veut. C’est la raison pour laquelle, ils veulent les plus petits comme esclaves. Les petits oublient si vite. Plongée dangereuse
Mais James n’oublie pas. Surtout pas maman. Il pense à elle tous les jours. Il n’arrête pas d’espérer, bien que les jours deviennent des semaines, des mois, des années.
Chaque fois que James essaie de se libérer de l’esclavage, il est battu et doit retourner sur le fleuve pour continuer à travailler.
James parle de moins en moins. Si on dit qu’on a faim ou qu’on est fatigué, c’est la raclée. Il comprend que le mieux c’est de ne rien dire du tout. Les jours de travail sont longs et commencent en pleine nuit. Il ne dort que quelques heures par nuit. De toutes les tâches, la pire est le démêlage des filets. Quand ils se coincent dans les branches du fond, James doit plonger dans l’eau trouble et sans rien voir, il doit les décoincer en faisant attention à ne pas les déchirer. La plongée lui fait toujours aussi peur. C’est profond et il doit retenir son souffle et tâtonner pour trouver où c’est coincé et ensuite décoincer le filet sans rien voir qu’une boue jaunâtre. On panique facilement et des garçons se noient. Un jour, James a luimême failli se noyer. Il plonge pour libérer un filet qui se trouve très profond. Soudain, il ne peut plus bouger. Il s’est pris la jambe dans le filet tout au fond du lac, dans le noir. Il n’a presque plus d’air et il tire de toutes ses forces pour se libérer. Finalement, le filet casse et il remonte à la surface avec les forces qui lui restent.
James a été battu par le propriétaire d’esclaves avec une pagaie. Ce qui arrive à beaucoup d’enfants esclaves.
Aussi vite qu’il peut. Mais il arrive sous le bateau et se cogne la tête contre le fond. Puis, il ne se souvient plus de rien. Il se réveille en sang, couché sur la plage avec un cercle de visages penchés sur lui. La fierté grandit
Il doit partir de là ! Il retournera à la maison coûte que coûte ! Mais il n’y a pas de chemins. D’un côté, la jungle avec des serpents venimeux, de l’autre, le fleuve Volta. Plusieurs fois, il a essayé de se sauver la nuit pour s’enfoncer quoi qu’il arrive dans la nuit de la jungle, mais il faut qu’il enjambe les autres enfants qui se réveillent toujours. Le propriétaire a appris aux plus petits à l’appeler si quelqu’un essaie de sortir de la cabane. C’est pour cela que les petits dorment toujours près de l’entrée. Après chaque essai, c’est une volée de coup monumentale qui l’attend. Mais avec les années James se durcit. Il peut même dire : « Aujourd’hui,
je suis si fatigué que je refuse d’aller pêcher » Bien sûr il est battu. Mais il accepte. Fait le poing dans la poche, car cela lui fait tellement de bien de protester. Quand la femme du propriétaire lui crie qu’il n’a pas gagné son repas, il refuse de manger. La fierté et l’amour propre sont plus importants que la faim et la douleur. Tant d’enfants ont renoncé à tout. Ils sont apathiques et silencieux et ne veulent plus rien. James ne veut pas devenir ainsi. Il veut retourner à la maison et il réussira à s’évader. La fuite
James à treize ans quand l’occasion se présente. Un parent proche est décédé et sa mère vient le voir dans le village de pêcheurs. C’est la première fois que James la voit en sept ans. Elle essaie de convaincre le propriétaire de laisser James aller à l’enterrement. Il refuse. Il croit que James essaiera de se sauver. Et soudain, James comprend que c’est le plan de maman. Elle veut qu’il se sauve. Elle prie et supplie le propriétaire. C’est si important que James soir là. À la fin, maman réussit à convaincre le propriétaire et promet que James reviendra aussitôt après l’enterrement. Il prendra le bateau, puis un bus jusqu’au village où a lieu l’enterrement.
Le travail de James commençait toujours au milieu de la nuit et il ne pouvait dormir que quelques heures.
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James ne prend jamais le bus. Il rencontre des hommes qui transportent du bois dans un camion qui va dans la direction de son village. James leur propose de les aider contre un peu d’argent de poche. Ils acceptent. Après avoir déchargé le bois, ils reviendront en chercher, mais James dit qu’il préfère les attendre. Il descend vers la plage, d’où il sera plus facile de trouver le chemin de la maison. Après sept ans comme esclave, James a appris à naviguer aux étoiles. Il s’en sert à présent. Il lui faut deux jours et deux nuits pour arriver. Mais plus rien n’est difficile maintenant. Il mange des mangues sauvages et des fruits juteux. Un sentiment de liberté le porte de kilomètre en kilomètre et ses pas sont légers. Bientôt il sera à la maison ! Mais c’est difficile de tout reconnaître. Les choses ont changé en sept ans, il y a partout de nouveaux chemins et de nouvelles maisons. Est-ce qu’on le reconnaîtra ? Bien sûr qu’on le reconnaît. Regarde, c’est le gamin des Annan qui vient là ! James Kofi ! Ce que tu as grandi. Les gens saluent, heureux. James est libre et une nouvelle vie commence.
James après l’esclavage
Les enfants avant Il y a un adolescent avec d’autres élèves de première dans la cour d’école. Ils ont le manuel de première entre les mains. L’adolescent semble aider les plus jeunes à lire. Men c’est le contraire. Ce sont les enfants de sept ans qui aident James Kofi Annan à lire.
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uand James, s’était sauvé et était revenu à la maison après sept ans d’esclavage, sa mère était heureuse. Mais son père ne partageait pas ce bonheur. Il disait que James avait cassé le contrat avec le propriétaire d’esclaves et il avait peur d’avoir des problèmes. – Il m’a répété pendant
plus d’une année que je devais repartir, dit James. Mais à la fin il m’a laissé tranquille. De jeunes enfants comme enseignants
James voulait apprendre à lire et à écrire. Il avait treize ans et faisait le tour des écoles pour s’inscrire. Mais on lui disait non.
– Ils avaient peur de moi. Ils voyaient un adolescent têtu avec les yeux pleins de haine et ils croyaient de j’allais provoquer des bagarres. Mais finalement, une école a accepté James. Il a commencé en septième. – Je ne pouvais ni lire ni écrire et je ne comprenais rien aux leçons.
Quand les enfants arrivent au foyer sécurisé de James, ils vont souvent très mal. Mais très vite, ils se font des amis avec qui jouer et avec lesquels ils partagent les mêmes expériences pénibles.
James est retourné sur le fleuve Volta pour libérer les garçons esclaves.
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l’argent Il n’y avait qu’une solution. Descendre chez les premières, pendant la récréation et le déjeuner pour leur demander de l’aide. Et utiliser leurs livres. – J’ai eu confiance en moi et les petits sont devenus mes maîtres. James a vite rattrapé ceux de son âge. Il a terminé l’école avec d’excellentes notes et a continué à l’université. Pour payer ses études, il a acheté une vieille photocopieuse et faisait la publicité de plusieurs entreprises.
Chef de banque
Après l’université, James a obtenu un travail dans une grande banque. – Soudain j’avais un travail de chef et je gagnais beaucoup d’argent. C’était fantastique ! Il était apprécié à la banque et on lui a donné un travail encore plus important. – Tout allait bien pour moi, mais chaque jour, je pensais à ces enfants qui étaient esclaves et souffraient comme je l’avais fait. James prenait chaque mois sur son salaire de quoi permettre à quelques enfants
du village d’aller à l’école. Cela a commencé avec deux enfants. Une année après, c’étaient 52 enfants qui allaient à l’école et Challenging Heights venait d’être créé. La banque lui a donné un prix pour son travail en faveur des enfants et de l’argent pour son projet. Et il a obtenu un poste encore plus prestigieux. – Mais tout le monde n’aimait pas mon travail pour les enfants, dit James. Beaucoup de commerçants d’esclaves étaient furieux. Nous disions aux familles d’exiger qu’on leur rende leurs enfants et nous instruisions les enfants sur leurs droits. Les commerçants d’esclaves ont répandu le bruit que je faisais de la sorcellerie. Ils ont même menacé ma famille.
Démissionne
Afin d’avoir le temps de travailler avec Challenging Heights, James a commencé à travailler à mi-temps pour la banque. – J’avais une carrière fantastique, mais le travail de la banque n’avait soudain plus de sens. Je pensais me consacrer totalement à Challenging Heights. Mais comment allais-je pouvoir entretenir ma famille ? En 2007, le jour de son anniversaire, James était en train d’écrire sa lettre de démission sur son ordinateur au travail. Il avait à peine fini qu’un courriel est arrivé. – Il venait de la direction de la banque. Ils m’offraient le poste le plus haut placé. Et j’étais là avec ma lettre de démission. J’ai cliqué sur « envoyer » et j’ai quitté la banque pour de bon.
Les enfants ne pouvaient jamais dormir quand ils étaient esclaves, mais dans le foyer sécurisé ils en ont le droit.
Tout en travaillant à la banque, James pensait aux enfants esclaves. Il a créé l’organisation Challenging Heights et le foyer sécurisé pour les enfants libérés.
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TE X Te: E VA-PIA WORL AND photos: BO ÖHLÉN
Le bateau de Challenging Heights a amené beaucoup d’enfant esclaves vers la liberté.
Le rêve d’avenir Ces 48 enfants vivent chez Challenging Heights de James, un foyer sécurisé pour les enfants esclaves libérés, après une période d’esclavage qui va de six mois à douze ans. En totalité, ils ont été esclaves pendants 217 ans ! Mais à présent, ils sont libres et ils rêvent d’un avenir. Les rêves les plus courants sont de devenir footballeurs professionnels, chauffeurs, enseignants ou directeurs de banque. Ils savent que James a été enfant esclave et ensuite est devenu directeur de banque!
Eriel, 14 10 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Kwame, 15 8 ans d’esclavage Veut être chauffeur
Kwesi David, 15 7 ans d’esclavage Veut être directeur de banque
Abene, 7 2 ans d’esclavage Veut être dessinatrice de mode
Mabel, 15 9 ans d’esclavage Veut être infirmière
Kobena A, 13 4 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Peter 13 5 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
David, 10 4 ans d’esclavage Veut être chauffeur de taxi
John, 13 3 ans d’esclavage Veut être directeur de banque
Arhinful, 11 2 ans d’esclavage Veut être médecin
Kwamena, 11 5 ans d’esclavage Veut être chauffeur
Daniel, 17 2 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Adjoa, 13 5 ans d’esclavage Veut être directrice de banque
Justice, 12 1,5 an d’esclavage Veut être menuisier
Mprem, 12 3 ans d’esclavage Veut être directeur de banque
Joshua, 10 5 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Kofi, 16 9 ans d’esclavage Veut être couturier
Bortsie, 13 4 ans d’esclavage Veut être couturier
Samuel, 16 10 ans d’esclavage Veut être directeur de banque
Kobina, 15 6 ans d’esclavage Veut être chauffeur de bus
Kweku, 14 10 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Kobina, 14 8 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Kwame, 15 7 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
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Kojo Joe, 6 1 an d’esclavage Veut être pilote ou menuisier
de 48 enfants esclaves Ekow, 10 6 ans d’esclavage Veut être chauffeur de taxi
Sammy, 10 2 ans d’esclavage Veut être enseignant
Kow, 14 12 ans d’esclavage Veut être chauffeur de bus
Daniel, 10 2 ans d’esclavage Veut être couturier
James, 13 4 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Kojo, 16 1 an d’esclavage Veut être entrepreneur
Kwame, 8 1 an d’esclavage Veut être chauffeur
Donkor, 8 6 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Otoo, 13 2 ans d’esclavage Veut être chauffeur
Portia, 15 6 ans d’esclavage Veut être enseignante
Kweku, 5 1 an d’esclavage Veut acheter une voiture
Afedzi, 15 1,5 an d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Nkonta, 12 9 ans d’esclavage Veut être chauffeur de taxi
Yaw, 14 10 ans d’esclavage Veut être enseignant
Adam, 14 Réfugié du Libéria Veut être ingénieur
Muhammed, 15 Réfugié du Libéria Veut être ingénieur en génie civil
Martha, 14 « Plusieurs » années d’esclavage Veut être dessinatrice de mode
Esiama, 17 10 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Francis, 14 Autre historique Veut être chauffeur de camion
Charles, 12 6 ans d’esclavage Veut être enseignant
Richard, 14 Autre historique Veut être directeur de banque
Junior, 6 2 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
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TE X Te: E VA-PIA WORL AND photos: BO ÖHLÉN
Apreku, 14 10 ans d’esclavage Veut être footballeur professionnel
Nenyi, 13 7 ans d’esclavage Veut être chauffeur de bus
– Tous ceux qui utilisent des enfants comme esclaves devraient aller en prison et on devrait le faire savoir dans le monde entier, dit Kwesi.
La pleine lune éclaire la jungle. Sous un buisson deux petits garçons sont couchés serrés l’un contre l’autre. Ils bougent le moins possible pour ne pas être découverts. Le moindre bruit leur fait peur. Il y a plein de serpents dans la jungle, mais finalement ils ont pu s’enfuir !
Kwesi est laissé pour mort L
es deux garçons sont esclaves chez un pêcheur très loin de chez eux. L’un d’eux s’appelle Kwesi du village de Senya. Il a dix ans et doit travailler chez le pêcheur pendant trois ans. Quand le père de Kwesi est mort, sa mère Yaba, n’avait pas d’argent pour l’enterrement. Un homme qu’elle connaissait lui a offert de lui prêter de l’argent et elle a accepté. Tout de suite après l’enterrement, l’homme a exigé le remboursement. Men Yaba est pauvre et a huit enfants. Elle essaie de vivre en cueillant du petit bois qu’elle vend. Elle n’a pas d’argent. Alors l’homme menace d’appeler la police pour qu’elle finisse en prison. 58
Qu’adviendrait-il alors des huit enfants ? Kwesi a tout entendu. Il sait que d’autres familles du village ont reçu de l’argent quand leurs garçons sont partis à Yeti pour pêcher. Il propose à l’homme de le suivre et de travailler pour payer la dette de maman. – Pour cet argent, tu devras travailler trois ans, dit l’homme. Près de se noyer
Le premier matin Kwesi doit transporter six pagaies sur la plage. Il peut à peine les soulever et le dit au propriétaire, qui crie : – Tu crois que tu es venu ici pour te reposer ? Ce soir-là, Kwesi n’a rien à manger.
Le propriétaire a acheté beaucoup d’enfants qui travaillent pour lui. Le travail commence à onze heures du soir. Ils jettent les filets jusqu’à six heures du matin. Puis ils doivent nettoyer les
poissons. Cela dure jusque dans l’après-midi. Il ne reste plus beaucoup d’heures de sommeil pour Kwesi. Le propriétaire se met en colère à la moindre faute des enfants. Il utilise souvent la
Le propriétaire d’esclaves a fait peur aux enfants en leur disant que ceux qui viennent les chercher sont des personnes méchantes et dangereuses. Mais Kwesi fait confiance à Steven et le suit. La photo a été prise depuis le bateau de Challenging Heights sur les traces du canot avec l’esclave Kwesi.
Challenging Heights a trouvé Kwesi au moment où il retirait le filet. Ils ont tout de suite compris qu’il n’allait pas bien.
lourde pagaie pour les battre. Kwesi doit souvent plonger dans l’eau profonde pour décoincer un filet pris dans les branches. C’est dangereux et il est facile de rester soi-même coincé. Et puis, on ne voit presque rien là-bas au fond. Un jour Kwesi, en plongeant boit la tasse et doit remonter au plus vite. Mais sa jambe se prend dans le filet. Il a des vertiges, mais réussit à se libérer. Quand Kwesi remonte à la surface, le propriétaire lui assène des coups de pagaie sur le visage. Il trouve que Kwesi n’a pas été assez rapide. La lèvre supérieure éclate en deux. C’est pour cela que Kwesi a encore une grosse bosse sur la partie droite de la lèvre supérieure. Fouetté avec une corde
À présent, Kwesi est étendu à la lumière de la lune à l’affût du moindre bruit. Il a déjà essayé de fuir, mais il a toujours été découvert et a été battu. Plus tôt dans la journée, le propriétaire a accusé Kwesi et un autre garçon d’avoir volé du poisson. Ils nient et jurent
que ce n’est pas vrai, mais le pêcheur les attache chacun à un arbre, par les mains et les pieds et les fouette avec d’épaisses cordes. Les garçons pleurent et crient de douleur. Soudain, surgissent deux étrangers, l’un se jette sur le propriétaire et l’autre les délie. – Courez aussi vite que vous le pouvez, crie l’un des hommes. Les garçons courent dans la jungle pendant que les
Voici les mains de Kwesi quand il a été sauvé. Mains et ongles avaient été attaqués et détruits par l’eau. C’est ainsi que sont les mains de tous les esclaves pêcheurs.
hommes maîtrisent le pêcheur. Ils ne savent pas de quel côté se diriger, mais ils courent. Parfois, ils ont l’impression de tourner en rond. Ils descendent vers l’eau plusieurs fois, mais ils sont trop loin pour nager. On ne voit pas la terre. Quand il fait nuit, ils se couchent sous un buisson et lèvent les genoux pour les couvrir de leur grand t-shirt. C’est difficile de dormir et les blessures causées par les coups reçus dans le dos leur font mal.
but et le ventre qui crie famine. Dans une clairière, les garçons découvrent une petite culture d’ananas et mangent les fruits jusqu’à plus faim. Soudain, un homme surgit de nulle part. C’est le propriétaire des ananas ! Mais au lieu de les gronder ou
La colère d’un chef de village
Au lever du soleil, les garçons continuent leur chemin dans la jungle. Ils voient des serpents et bougent avec précaution. Arrivés à un petit bac, ils boivent enfin un peu d’eau. Quelle que soit la direction qu’ils prennent, les garçons arrivent toujours au bord de l’eau. Finalement, ils se rendent compte qu’ils sont sur une île ! Ils ne peuvent pas fuir. Ils ont faim et sont fatigués. Encore une nuit sous la lune et presque pas de sommeil. Le jour suivant ils rôdent sans
Cette photo date de quand Challenging Heights est arrivé pour sauver Kwesi. Il était alors maigre et surmené.
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de les battre, il regarde leurs blessures et appelle le chef de village. Celui-ci est furieux et amène les deux garçons au propriétaire d’esclaves qu’il insulte en lui disant qu’il sera dénoncé à la police s’il recommence. Les arbres sauvent Kwesi Les cimes des arbres ont sauvé la vie de Kwesi.
Depuis lors le pêcheur est plus gentil. Il ne bat plus Kwesi. Mais les fils adultes du pêcheur ne suivent pas son exemple. Kwesi va parfois à la pêche avec eux. Un jour, alors qu’il est sur le fleuve avec les fils du propriétaire, l’un d’eux
s’assied sur le bord du bateau et fait ses besoins. Puis, il ordonne à Kwesi de plonger précisément à cet endroit. Kwesi refuse. Alors le fils le jette à l’eau. – On dira que tu t’es sauvé et qu’on ne t’a pas retrouvé, disent-ils en disparaissant avec le bateau. Kwesi est seul dans l’eau au beau milieu du grand fleuve à des kilomètres de la terre ferme. Il y a de grandes forêts sous l’eau et ici et là pointent des cimes d’arbres dénudés. Kwesi nage vers le premier arbre visible. Il se suspend à
Sur le chemin de la liberté. Kwesi avec ses sauveteurs de Challenging Heights.
une branche et se repose jusqu’à ce qu’il ait la force de continuer. Ensuite, il cherche des yeux le prochain arbre vers lequel nager. En nageant d’arbre en arbre et en se reposant, Kwesi atteint le rivage d’une île et s’affaisse sur la plage brûlante. Il est secouru par le chef de l’île, qui amène Kwesi en bateau jusqu’au propriétaire d’esclaves. – Afin qu’on te pardonne ce que tu as fait au garçon, tu dois sacrifier un mouton, dit le chef de village. Et le pêcheur sacrifie vraiment un mouton entier. Kwesi est libéré
Kwesi est esclave depuis une année et huit mois. Le temps
Enfin de nouveau à la maison avec maman Yaba. – Je ne savais pas où ils avaient amené Kwesi et à quel point il souffrait. Il aurait pu mourir ! Je suis si heureuse qu’il soit revenu et qu’il aille à l’école.
Kwesi aime danser.
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que croire. Il est incertain. Mais Steven parle d’un enseignant que Kwesi aimait beaucoup à l’école, avant d’être esclave. Alors, il comprend qu’ils doivent avoir rencontré sa mère et décide de les suivre. Enfin à la maison
Linda et Steven sont allés chercher plusieurs enfants et un bus les attend. Le foyer sécurisé se trouve tout en haut d’une colline avec vue sur la jungle et les villages et il y a un tas d’autres enfants. Ils jouent au foot et au volley et Kwesi adore jouer au foot. On mange plusieurs fois par jour. Comme tous les autres enfants, Kwesi est trop maigre et doit prendre du
poids. Il peut aller à l’école et rattraper ce qu’il a manqué. Et il se sent en sécurité. À présent, Kwesi peut à nouveau jouer et rire. Kwesi reste près d’une année dans le foyer sécurisé, jusqu’à ce qu’il soit guéri et fort et ait retrouvé la confiance en soi. Il a plein de cicatrices sur tout le corps et une grosse bosse sur la lèvre que le propriétaire a fait éclater avec la pagaie. Mais il est à nouveau à la maison avec maman et il va en sixième dans une école publique. Sa matière préférée c’est les maths et il veut être directeur de banque.
– Quand Kwesi et moi jouons au foot dans la même équipe, nous sommes imbattables ! dit Daniel, l’ami de Kwesi. Kwesi m’aide en maths. Il est très fort.
S’il y avait un incendie et que Kwesi ne pouvait sauver qu’une seule chose, ce serait la caisse avec les vêtements de papa.
James a été esclave et est devenu directeur de banque. C’est ce que veut être Kwesi.
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TE X Te: E VA-PIA WORL AND photos: BO ÖHLÉN
la maison du propriétaire d’esclaves. Le propriétaire a mis en garde les enfants plusieurs fois : – Il se peut que de mauvaises personnes viennent en bateau et essaient de vous emmener. Ne les écoutez pas. C’est très dangereux de les suivre ! Leur bateau va couleur. Ce sont de mauvaises gens qui vous veulent du mal. Ne les écoutez surtout pas ! S’ils viennent. sauvez-vous et cachez-vous ! La femme et l’homme reviennent en bateau. Ils disent que Kwesi est libre. Qu’il peut aller avec eux dans un foyer sécurisé où on prendra soin de lui et il ne sera plus esclave. Kwesi ne sait
passe lentement. Il reste une année et quatre mois. Un jour un bateau à moteur accoste le canot de Kwesi. Un homme et une femme veulent lui parler. Elle s’appelle Linda et lui Steven. Ils posent un tas de questions. Quel est son nom, d’où vient-il, comment s’appelle sa mère et comment s’appelle le propriétaire pour qui il travaille ? Kwesi ne comprend pas ce qu’ils veulent, mais répond à toutes les questions. Linda et Steven viennent de Challenging Heights, l’organisation de James et ont déjà secouru plusieurs enfants. Ils mettent en marche le bateau et repartent. Kwesi les voit se diriger vers le rivage et ensuite monter vers
Le village où Esiama est retenu en esclave pendant dix ans.
Mission :
Sauver Esiama ! Le téléphone sonne. Un grand-père se fait du souci pour ses deux petits-enfants. Ils ont été vendus à un pêcheur sur le fleuve Volta. Il demande de l’aide. – Sortez-les de là ! Ils ne vont pas bien. Steven et David de Challenging Heights font un plan de sauvetage. Ils doivent aussi rechercher Esiama. Un garçon qui est esclave depuis plus de dix ans et qui doit se trouver dans les environs.
I
l faut onze heures de bus pour se rendre jusqu’à Yeti, l’un des villages sur le fleuve Volta. Steven et David arrivent le soir tard et descendent dans un modeste hôtel. Le lendemain matin le bateau de Challenging Heights est prêt sur la plage. Sur le fleuve, il y a plein de canots et de bateaux. Dans la plupart il y a de jeunes enfants qui pagaient ou remontent les filets. C’est Steven qui dirige l’opération et il sait qu’on doit faire attention. Les propriétaires d’esclaves sont souvent très agressifs en les
voyant et le ton monte jusqu’aux menaces. La moitié des essais ne réussissent pas. Poisson pour information
Ils savent le nom du pêcheur qui a les deux frères, mais pas où il habite. Deux heures plus tard, le bateau de Challenging Heights ralentit et s’approche du canot avec des pêcheurs et des enfants. – Vous avez du poisson ? demande Steven. Ils en ont. Il achète quelques poissons et dit de saluer le propriétaire d’esclaves en demandant s’ils savent où il habite.
Ils savent à peu près, mais pas exactement. Steven remercie et continue. Ils accostent un autre canot avec des pêcheurs et des enfants. – Vous avez du poisson ? Bien sûr. Steven achète encore quelques poissons. On lui dit avec plus de précision où se trouve la maison du propriétaire d’esclaves et le bateau s’y dirige. Après quelques kilomètres, ils s’arrêtent près d’un autre
La femme du propriétaire d'esclaves dit qu'elle ne connaît pas les deux frères.
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Esiama dans le bus, en route vers le foyer sécurisé.
Le chef de village est aimable et leur montre le chemin de la maison du pêcheur, entre les huttes. Il s’agit de trois petites maisons rouges en terre cuite et une cour intérieure avec un toit en roseau comme protection contre le soleil. Le propriétaire est à la pêche mais sa femme est à la maison. Steven explique d’où ils viennent et dit qu’ils recherchent les deux frères. – Ils ne sont pas ici, dit-elle. Elle ne les connaît pas. – le grand-père des garçons dit que c’est vous qui les avez achetés. – Ce n’est pas vrai. La femme se fâche et hausse le ton. – Ils vont m’entendre ceux qui ont dit ça ! Nous reviendrons
canot. Steven rend tous les poissons qu’il avait achetés pour entrer en contact et demander le chemin. La femme du propriétaire d’esclaves nie
Ils accostent sur la plage d’une île et s’enquièrent du chef de village. Ils doivent toujours parler avec lui d’abord et expliquer quelle est leur tâche dans le village.
Steven téléphone au chef de village où vit le grand-père des enfants. Les chefs de villages sont pratiquement les seuls à avoir le téléphone. Celui-ci va chercher le grandpère. Et quelques minutes plus tard: – Je sais que les enfants sont là ! dit le grand-père. Elle ment. Steven explique calmement à la femme que si elle ment, ils reviendront avec la police. Dans ce cas le propriétaire des esclaves devra payer beaucoup d’argent à la famille des garçons pour leur souffrance. La femme est furieuse et n’abandonne pas. Les propriétaires d’esclaves commencent presque toujours par nier. Ils disent même aux enfants de se sauver et de se cacher si Steven et son groupe arrivent. Ils disent qu’ils sont dangereux. Qu’ils vont les amener dans un endroit dangereux, que le bateau va couler ou qu’ils seront vendus 63
pour servir à des expériences médicales. Parfois le propriétaire a vendu les enfants à quelqu’un d’autre. – Nous ne pouvons pas faire plus en ce moment, dit Steven. Nous reviendrons. Le bateau s’en va de nouveau. Pas d’Esiama ici
Il faut retrouver Esiama, un garçon de 17 ans qui est esclave depuis dix ans. Ils savent le nom du propriétaire et sont presque sûrs du nom du village où il habite. Il y a beaucoup de canots sur la plage. Ils demandent à un garçon des renseignements sur le propriétaire et sur Esiama. – Ah oui, c’est mon père. Il est à la maison et Esiama est avec lui. Bien ! Bien travaillé, Steven. C’est la première fois qu’ils viennent à cet endroit et ils ont un choc en s’approchant des huttes. Il y a des enfants partout. Des centaines d’enfants. Tous ces enfants ne peuvent pas apprtenir au village. Ils s’assoient sur des bancs, devant la maison du chef de
Enfin libre : Il s’agit de faire
monter rapidement Esiama à bord du bateau de Challenging Heights, dont le moteur est en marche pour pouvoir partir vite. Le propriétaire avait fait peur à Esiama en lui disant que ceux qui viendraient le chercher ne l’amèneraient pas à ses parents mais dans un endroit très dangereux.
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village. Trois hommes qui représentent le village arrivent. Le théâtre commence. Steven dit le nom du propriétaire d’esclaves qu’ils veulent rencontrer. – Il n’y a personne de ce nom ici, disent-ils. Steven explique qu’il sait que l’homme est là et il sait qu’il est chez lui en ce moment précis. Non, il a mal compris. Les hommes se regardent confus. Adultes et enfants se sont rassemblés autour de la hutte et écoutent avec intérêt. Steven répète tranquillement qu’il sait que l’homme est là, et montre quelques papiers. Trois hommes demandent de pouvoir se retirer un instant pour se consulter. Ils disparaissent derrière l'angle de la maison.
Voilà Esiama !
Quelques minutes plus tard les hommes reviennent et s’assoient. L’un d’eux reconnaît que c’est lui-même qu’ils recherchent. Steven dit qu’ils sont venus chercher Esiama. Sa mère veut qu’il revienne à la maison. – Il n’y a pas d’Esiama ici, dit-il. Steven regarde ses papiers et dit qu’il sait qu’Esiama est là et qu’il va être ramené. La nervosité augmente. De plus en plus de gens se sont rassemblés autour de la hutte. Steven explique que ou bien il relâche Esiama maintenant, ou il reviendra avec la police. Ce qui lui coûtera cher. – Le voilà ! crie soudain quelqu’un ! C’est Esiama ! Un grand garçon vêtu d’un maillot bleu d’une équipe de foot, s’avance. Et disparaît aussi vite qu’il est venu. L’un des hommes se lève et
– Ils me disaient des méchancetés sur mes parents et que j’étais bête et que je n’étais bon à rien, dit Esiama.
jette une chaussure contre un groupe d’enfants entourés d’adultes. – Allez-vous en ! Essaie de bluffer
Les hommes se lèvent. Ils parlent tous à la fois. Steven se dresse aussi mais est toujours calme. Le propriétaire regarde Steven menaçant. – J’ai payé pour qu’Esiama travaille chez moi et le contrat est toujours valable ! crie-t-il. Je ferai tout pour le garder! Comment sa mère peut-elle vous envoyer pour le reprendre ! Si on m’oblige à le
rendre, je lui ferai une vie d’enfer ! Steven répète qu’il n’a que deux choix. Ou Esiama part avec lui, ou il reviendra le lendemain avec la police. Les hommes du groupe discutent entre eux le pour et le contre. Quelqu’un dit que c’est peut-être mieux de le laisser partir. Ils pourraient tous avoir de graves problèmes. La femme du propriétaire dit qu’ils peuvent repartir et promet qu’ils reviendront avec Esiama le lendemain. Steven a déjà entendu cela. Il sait que c’est du bluff. – Non, dit-il. Il n’y a que deux solutions. – Puisqu’on vous dit qu’on viendra demain avec lui ! crient-ils. – Non. Dans ce cas, je vais
chercher la police. Ils réalisent que Steven n’abandonnera pas. Vite partis
Esiama n’a besoin que de quelques minutes pour rassembler ses affaires. Elles tiennent toutes au fond d’un sac à dos. Il a l’air d’avoir peur, mais il part. Un grande foule le suit jusqu’au bateau. Il y a encore de l’agressivité dans l’air et les propriétaires d’esclaves crient. Il s’agit de partir avant qu’un incident se produise. Le capitaine du bateau est prêt et le moteur tourne. Esiama a embarqué. Le bateau s’éloigne et, arrivé au large, met toute la puissance. Demain Esiama commen cera la première classe.
Le bateau de Challenging Heights quitte le rivage investi de la mission de sauver Esiama.
Esiama n’est jamais allé à l’école et ne peut ni lire ni écrire. – C’est bien de pouvoir commencer l’école. Mais c’est un peu gênant d’être avec de si petits enfants.
Beaucoup de nouveaux amis attendaient au foyer sécurisé de Challenging Heights pour enfants qui ont été esclaves. Il a fallu quelques jours avant qu’Esiama se sente en sécurité. Mais ensuite il était de bonne humeur et jouait au foot avec les autres garçons.
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Kwesida – dimanche Les enfants prient pour leur famille et leur avenir. Dimanche est le jour de la grande lessive.
Les enfants aident à cultiver les légumes. Tôt le matin Kojo, arrose les légumes. Le foyer essaie de cultiver tous les légumes nécessaires et les enfants les plantent aussi.
Dwoda – lundi Ceux qui en ont besoin se font raser la tête.
La semaine d’un esc
Benada – mardi
Quand ils étaient esclaves, les enfants du foyer protégé Challenging Heights travaillaient dur et ne dormaient pas assez. Tous les jours étaient pareils. Mais auprès de Challenging Heights, il se passe des choses intéressantes toutes les semaines. Wukuda – mercredi
Aujourd’hui on sert le plat préféré de beaucoup, du kenkey et sauce de cacahuète. Le kenkey est une pâte épaisse faite de maïs.
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La plupart des enfants n’étaient jamais allés à l’école. C’est amusant d’aller à l’école.
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Beaucoup d’enfants ont besoin de nouvelles chaussures. On dessine les pieds pour que les pointures soient justes. Cela fait du bien aux enfants de dessiner. Kojo montre fièrement son avion.
Yawda – jeudi Quand les enfants étaient esclaves, ils ne trouvaient pas les bateaux très intéressants. Maintenant, ils jouent avec les bateaux qu’ils ont faits eux-mêmes. Chaque jour se termine par le bain du soir.
lave libre Fida – vendredi Après que les carreaux ont été cassés les uns après les autres, il n’est plus question de football dans le jardin intérieur. Pas avec de vrais ballons. Les garçons ont fait un ballon avec des sacs en plastique et des ficelles. Il ne casse pas les carreaux.
Memenda – samedi
Aujourd’hui c’est la fête d’adieu pour tous ceux qui retournent chez leurs parents. Kweku est triste de devoir dire adieu aux amis qui retournent à la maison. Tous ne sont pas contents de devoir quitter les camarades.
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Salut au Ghana Voici comment les amis se saluent au Ghana :
3. Saisir les doigts de l’ami
5. Retenir le doigt majeur et tirer subitement afin que cela produise un clic.
1. Se donner la main 2. Se reprendre la main
4. Saisir et tenir longtemps le doigt majeur de l’ami
Trois frères libérés Les frères Kweku 5 ans, Kojo 7 ans et Kwame 8 ans, ont été pris par un propriétaire d’esclaves quand leur mère n’a pas pu rembourser l’argent emprunté pour l’enterrement de leur père. Après une année d’esclavage, les frères ont été libérés par Challenging Heights. – Quand on est venu nous chercher, le propriétaire nous a dit qu’on ferait de nous des médicaments. Nous avions très peur, raconte Kwame. – Je voulais retourner à la maison et je pleurais tous les jours, dit Kojo.
Kojo pleure de peur chez le propriétaire d’esclaves.
Les trois frères esclaves libérés Kweku, Kojo et Kwame se plaisent dans le foyer sécurisé de Challenging Heights.
Le frère cadet Kojo et un autre enfant esclave ont été libérés par la police.
La leçon d’anglais sur les parois de l’école de James et de Challenging Heights.
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Voici Kojo avec la bouée de sauvetage sur le bateau de Challenging Heights depuis qu’il a été libéré.
Les enfants ne parlent plus – Après avoir été libérés de l’esclavage, les enfants viennent d’abord ici et y restent entre quatre mois à une année. Les enfants sont souvent traumatisés, raconte Linda Osabutey. Elle est administratrice du foyer sécurisé. Être traumatisé, signifie que l’on a vécu quelque chose d’horrible et qu’on en est bouleversé. – Les enfants ont peur et ne se sentent pas en sécurité. Ils refusent le contact visuel et ont de la peine à dormir. Parfois ils ne parlent plus. Nous avons eu des enfants qui n’ont parlé qu’après des mois. Il arrive qu’ils ne sachent
même pas leur nom ou le nom de leurs parents. Linda raconte que parfois les enfants ont été esclaves si longtemps que les parents ne les reconnaissent plus, ni que les enfants reconnaissent leur père ou leur mère. Dans le foyer sécurisé on procède à des visites médicales et les enfants
– Quand les enfants arrivent ici, ils ont souvent peur et certains ne parlent plus, dit Linda, l’administratrice. Elle tient dans ses bras les deux enfants plus jeunes Kweku, 5 ans et Junior, 6 ans.
Esclave jour et nuit Mabel a 15 ans. Il y a deux
ans, sa mère est morte. Son père avait quitté la famille depuis longtemps. Mabel et ses frères et sœurs ont été placés chez des membres de la famille. Pour survenir à ses besoins et à ceux de ses frères et sœurs, Mabel a dû travailler dur. La nuit, elle allait pêcher. Le matin, elle allait chercher du bois et aidait à préparer la bouillie de maïs kenkey. Ensuite, elle préparait le déjeuner pour tous ceux qui étaient sur les bateaux. Puis venait l’heure de préparer le dîner.
reçoivent l’aide nécessaire pour se remettre complètement. – On les a tellement grondés et battus qu’ils n’ont plus confiance en soi, dit Linda. On aide les enfants entre autres par de l’art-thérapie, ils peuvent peindre, dessiner et créer. – Le simple fait de pouvoir écrire son nom procure une grande force. Et leurs parents sont fiers et comprennent que
l’école c’est important. Beaucoup d’enfants ne se sont jamais sentis aimés. Ici, ils peuvent être des enfants. Peut-être pour la première fois de leur vie. Nous leur donnons autant de soins et d’amour que nous pouvons, jusqu’à ce qu’ils soient assez forts pour pouvoir retourner à la maison, dit Linda. La première année, après le retour des enfants chez eux, le personnel de Challenging Heights rend visite à la famille une fois par semaine. Ils veulent vérifier que les enfants se sentent bien et qu’ils aillent à l’école. Après la première année, les visites ont lieu une semaine sur deux.
Quel serait ton nom au Ghana ? Quand James utilise son deuxième nom, Kofi, on sait qu’il est né un vendredi. Au Ghana les enfants sont baptisés selon le jour de la semaine où ils sont nés. On croyait que le jour de la semaine déterminait quelle personne on serait. En plus du nom qui vient du jour de la semaine, les enfants ont d’autres noms. Quel serait ton nom si tu étais né/e au Ghana? Jour fille garçon Lundi Adwoa, Adjoa Kojo, Kwadwo Mardi Abena, Araba Kobena, Kwabina Mercredi Akua, Ekua Kweku, Kwaku Jeudi Aba, Yaa Yaw, Kwao Vendredi Afua, Efua Kofi, Yoofi Samedi Ama, Awo Kwame, Kwamena Dimanche Akosua, Esi Kwesi, Kwasi
Une semaine jour après jour ! De gauche à droite voici les amis nés d’un lundi à un dimanche. Jessica Adjoa (lundi), Arhinful Kwabina (mardi) Arhinful, Maagew Kwaku (mercredi), Daniel Yaw (jeudi), Afedzie Kofi (vendredi), Mabel Ama (samedi) et Donkor Kwesi (dimanche).
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– Je ne dormais presque pas, dit Mabel. Chaque soir, j’espérais qu’éclate un orage pour ne pas avoir à travailler sur le fleuve. Elle a de vilaines cicatrices sur le dos qui viennent des coups de pagaie. La famille a ses propres enfants qui ont pu aller à l’école, mais Mabel et ses frères et sœurs n’ont pas pu. Un jour sont arrivés Steven et Linda de Challenging Heights. Ils ont dit aux parents de Mabel que c’est dans la loi que les enfants aillent à l’école et qu’ils amèneront Mabel et ses frères et sœurs. – Ils ne voulaient pas nous lâcher. Alors Steven et Linda sont revenus nous chercher avec la police. Mabel est heureuse de vivre dans le foyer sécurisé et d’aller à l’école. – Si j’étais présidente du Ghana je ferais en sorte que les gens sachent qu’on peut aller en prison si on achète des esclaves.
Je suis courageux.
Sompop Jantraka NOMINÉ HÉROS DES DROITS DE L’ENFANT pages 70–89
Pourquoi Sompop a-t-il été nominé ? Sompop Jantraka a été nominé au Prix des Enfants du Monde 2013 pour son long combat de près de 25 ans contre la traite de personnes, l’exploitation d’enfants par l’industrie du sexe et contre tout travail forcé et dangereux. Sompop a grandi dans la pauvreté et a commencé à travailler à six ans. Son organisation DEPDC/GMS (Development Education Programme for Daughters and Communities/ Greater Mekong Sub-Region) a donné à des milliers d’enfants pauvres de la région du Mékong – Thaïlande, Laos, Birmanie, Cambodge, Vietnam et Chine – protection et éducation. Ces enfants appartiennent aux ethnies indigènes, discriminées dans leur propre pays et vivant dans la pauvreté. Souvent les enfants ne sont pas enregistrés à la naissance: Ils n’ont donc pas de nationalité et ne peuvent souvent pas aller à l’école. Le travail de Sompop lui a valu beaucoup d’ennemis, mais malgré les menaces de mort, il a créé une école, une école professionnelle, deux foyers sécurisés pour les enfants vulnérables, une ligne téléphonique de crise 24 heures sur 24 et une station de radio et de télé dirigée par les jeunes. Sompop sauve les enfants du commerce sexuel en leur donnant la connaissance, la sécurité, la confiance en soi et l’espoir en l’avenir.
70
Sompop Jantraka a grandi dans une famille pauvre du sud de la Thaïlande et dès l’âge de six ans a dû travailler pour survivre. Il a creusé des tombes et des puits, a broyé des minéraux et ramassé déchets et bouteilles dans les rues pour se nourrir et payer taxes scolaires. Plus tard, Sompop atrouvé cela naturel de se battre pour les droits à l’école et contre la traite de personnes dont sont victimes chaque année des dizaines de milliers d’enfants dans le Sud-Est asiatique.
qui doit être déplacée. Parfois il trouve aussi des pièces de monnaie ! Creuser des puits est un autre travail que font de jeunes garçons. Les puits sont étroits et ont plus de quinze mètres de profondeur. La première fois que Sompop doit creuser dans le noir il a si peur qu’il tremble. Il sait que des enfants sont morts étouffés tout au fond du puits.
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Le père de Sompop abandonne la famille et Sompop envoie à sa mère tout ce qu’il gagne. Il n’a plus les moyens de manger comme il faut ni d’acheter l’uniforme scolaire. Mais un nouvel enseignant arrive à l’école et tout change. Elle s’appelle Becky, elle vient d’un autre pays, comme volontaire. Becky est adulte mais traite Sompop et les autres
dix ans Sompop accompagne sa mère au travail de la mine. Avec ses six frères et sœurs il broie des minéraux, tamise et lave les pierres. Quand il n’y a plus de minéraux dans une mine, la famille doit chercher du travail ailleurs. Parfois il n’y a pas d’école là où ils vont. Comme Sompop est le frère aîné, les parents déci-
dent qu’il habitera chez des parents et étudiera. Sa famille lui manque mais Sompop adore l’école. Les parents chez qui il vit sont aussi pauvres, alors il accepte tout travail. Ses journées sont longues, mais parfois il peut s’offrir une glace. À douze ans Sompop doit déterrer le reste d’os et de vêtements dans une tombe
Abandonnés par papa
Sompop s’est occupé de toute l’école. Il a tout fait, il a ramassé les ordures, enlevé les mauvaises herbes et construit des niches pour les chiens de ses enseignants.
Sompop réussit son examen d’admission et est admis au foyer de l’école. Guide d’aventure dans la jungle
enfants avec politesse et respect. Elle ne les bat pas, comme font d’autres enseignants. Elle utilise des jeux, des séries, des images et des récits captivants pour éveiller leur intérêt. Sompop apprend l’anglais, l’histoire et s’intéresse à diverses cultures. Il s’ouvre sur le monde et sur lui-même et ne sèche plus les cours. On pense que Sompop terminera l’école et travaillera à plein temps. Le lycée c’est trop cher, les élèves de sa classe viennent de familles riches. Mais Sompop quitte l’école primaire avec d’excellentes notes et un enseignant lui parle d’une école dans une autre ville qui accepte les élèves pauvres, s’ils réussissent le difficile examen d’admission. Sompop prend le train pour l’école. Comme il ne connaît personne dans la ville étrangère, il ne voit pas d’autres solutions que de dormir dans la rue, quand un garçon de son âge, lui demande : - Qu’est-ce que tu fais ? – Je cherche un endroit pour dormir. – Viens avec moi ! Sompop le suit jusqu’à une maison à l’abandon derrière
le temple. Dès l’entrée il est saisi par une odeur épouvantable. Dans l’obscurité Sompop devine des cadavres, des caisses et de vieux vêtements un peu partout sur le sol et entassés jusqu’au plafond. Men Sompop est content d’avoir trouvé une place pour dormir. Pendant deux semaines les garçons étudient ensemble. Ensuite
Tout en suivant l’université Sompop fait le guide d’aventure pour les touristes étrangers dans les montagnes et la jungle du nord de la Thaïlande. Certains d’entre eux travaillent dans des organisations qui luttent pour les droits de l’enfant et contre le travail des enfants. Sompop apprend beaucoup. Il rencontre les ethnies Akha, Lahu, Lisu et Karen dans les villages isolés de montagne. Il comprend petit à petit la culture et la langue des gens de la montagne, mais aussi que beaucoup d’entre eux sont pauvres et discriminés par les autorités. Ceux qui
souffrent le plus ce sont les enfants. Sompop fait des interviews de jeunes filles dans les bordels à Bangkok. À ce moment-là personne ne veut parler de l’industrie du sexe en pleine expansion en Thaïlande, en dépit des milliers de touristes qui viennent des quatre coins du monde pour ses bars et ses bordels. Les récits des filles choque Sompop. Elles sont traitées comme des esclaves. Si elles essaient de s’enfuir elles sont sévèrement punies. Beaucoup viennent des villages pauvres des montagnes. D’autres ont été vendues par leurs propres parents. Les bandes vendent les enfants
Sompop se rend dans le Triangle d’or, une zone dan-
Sompop et son organisation se battent contre la traite de personnes et protègent les enfants des régions de montagne en Thaïlande, Birmanie, Laos, la province du Yunnan en Chine, Cambodge et Vietnam. C’est la région du Mékong où des bandes dangereuses déploient leur trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains.
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gereuse où les montagnes de la Thaïlande, du Vietnam, de la Birmanie et du Laos se rencontrent. Depuis une centaine d’années des bandes y vendent de la drogue et des armes. À présent les bandes y font aussi commerce d’enfants et de femmes. Le centre de la traite de personnes se trouve à Mae Sai, une petite ville frontière de Birmanie. En 1989, quand Sompop y vient pour la première fois, il y a près de 60 bordels. Les filles sont abusées et préparées pour une vie d’esclaves. On leur a dit de ne jamais dire d’où elles viennent, ni leur âge. Elles ont de faux papiers et sont vendues aux endroits touristiques en Thaïlande et des pays comme la Malaisie, le Japon et Singapore. Un soir à Mae Sai Sompop
rencontre un touriste australien qui vient en Thaïlande depuis quinze ans pour acheter du sexe avec de jeunes filles. Il fait visiter la ville à Sompop. Il connaît des filles dans presque tous les bordels. Il plaisante avec les enfants, fait des grimaces pour les faire rire. Plusieurs filles l’appellent « papa » ! Mais il les abuse, certaines ont à peine dix ans. Et il n’a même pas honte. – Elles devraient être à l’école, dit Sompop. – Non, dit l’homme. Elles ne peuvent pas aller à l’école, elles n’ont pas d’argent et personne ne veut d’elles. – Peut-être, dit Sompop. Mais ça va changer ! Beaucoup exploitent les filles
Sompop fait le tour des villages de montagne. Partout il Mae, 12 ans, de Birmanie et Julie, 15 ans, de Chine, vivent dans l’un des foyers sécurisés de Sompop. La mère de Mae est morte et son père a dû chercher du travail à des centaines de kilomètres. La mère de Julie est très malade. Au foyer de Sompop dans la ville de Mae Chan, elles sont protégées contre les bandes criminelles à la recherche de filles vulnérables et elles peuvent aller à l’école plutôt que de travailler.
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rencontre des gens qui gagnent de l’argent par la traite de personnes. Parmi les parents qui vendent leur propre fille, certains croient qu’elles travailleront dans un hôtel ou un restaurant, d’autres savent qu’elles seront exploitées dans l’industrie du sexe. On paye les chefs de village et les maîtres d’école pour qu’ils indiquent les filles qui peuvent être achetées. Les chauffeurs de taxi transportent les victimes jusqu’à la frontière, alors que la police et les militaires sont soudoyés et ferment les yeux. Et les moines du temple ne protestent pas. Dans la plupart des villages il n’y a presque plus de filles de plus de 13 ans. – Mais qu’est-ce que vous faites ? dit Sompop indigné aux villageois. N’y a-t-il pas d’enfants qui veulent aller à l’école?
Les villageois se moquent de Sompop. Ils disent que c’est bien que les enfants aillent travailler. Ils montrent quelques adolescentes du peuple Akha qui ont échangé leur costume traditionnel contre une paire de jeans. Elles sont prêtes à quitter le village. Sompop leur demande: Voulez-vous aller à l’école ? – Oui, répond l’une d’elles. Mais maman a déjà reçu l’argent, ce n’est plus possible. Sompop désigne quelques jeunes filles et demande : – Et elles ? – Elles partent l’année prochaine. Sompop comprend que certains enfants ont besoin d’une protection particulière. Par exemple ceux dont les parents boivent ou se droguent. Ou dont le père ou la mère a contracté le VIH/sida,
Ils gagnent sur le dos des Autour du malheur de chaque enfant vendu, il y a le profit de plein de gens. Sompop appelle cela une spirale de sangsues où les adultes sucent le moindre sou des veines des enfants. • Les parents ont souvent une « avance » sur le « salaire » des enfants. Mais le taux est si haut que la dette ne peut jamais être acquittée. Les enfants deviennent esclaves pour dettes.
• Intermédiaires, chefs de village et enseignants donnent des informations sur les enfants vulnérables, et sont payés pour ne pas stopper le commerce. • Les chauffeurs de taxi conduisent les victimes à la frontière et les clients dans les bars et les bordels. • Les trafiquants de personnes qui sont liés à des bandes criminelles, s’enrichissent en achetant et vendant des enfants comme de la marchandise. • Les proxénètes et proprié-
ou une autre maladie et ont besoin d’argent pour les médicaments. Le pire ce sont les enfants qui ont été abusés sexuellement, parfois par leur beau-père. On les considère de toutes façons perdus et bons pour l’industrie du sexe. – Personne ne prend le problème au sérieux, pense Sompop. Mais je veux sauver autant de filles que possible. Et la meilleure façon est de les contacter avant qu’elles soient vendues. Après c’est trop tard. Campagne de persuasion
Sompop trouve 30 filles prêtes à être renvoyées des vilages. Il essaie de persuader leurs parents de les laisser aller à l’école et offre de payer leurs taxes scolaires. Il insiste et gronde, il prie et demande : « Allez-vous simplement les abandonner? » Une vraie compétition s’engage entre
enfants taires de bordels et bars prennent presque tout l’argent gagné par les enfants. • Les guides locaux emmènent les touristes aux bars et bordels et ont un pourcentage de l’argent qu’ils payent. Des agences de voyage internationales profitent aussi du tourisme sexuel impliquant des enfants. • Les banques prêtent de l’argent avec intérêt aux propriétaires de bordels et aux trafiquants. • Les moines bouddhistes ne protestent pas contre la
Sompop et les trafiquants de personnes. Sompop assemble l’argent pour les uniformes et les taxes scolaires. Quand il revient dans les villages, près de la moitié des filles ont déjà disparu. Les parents n’ont pas pu attendre. Mais il reste encore 19 filles qui habitent des villages éloignés et ne peuvent pas faire l’aller-retour pour l’école tous les jours. Certaines filles ont besoin de protection contre un beaupère violent, la drogue ou la menace des bandes criminelles. Sompop doit alors organiser l’école et le logis pour toutes les filles. Il parle de nouveau aux familles et leur dit, comme les trafiquants, qu’elles doivent signer un contrat. – Je promets de prendre soin de vos enfants, comme si elles étaient mes propres filles
Beaucoup de filles viennent de Birmanie (Myanmar).
pendant au moins trois ans. Vous promettez qu’elles finiront l’école. Si vous cassez le contrat, vous devrez rembourser. Tous les parents signent. C’est le début de l’organisation de Sompop : Daughters Education Program (Programme pour l’Education des Filles) Avec Alinda, une jeune enseignante, Sompop crée
une école et un foyer pour filles dans la ville de Mae Sai. Au début c’était difficile, pas uniquement à cause du manque d’argent. Les filles n’ont pas confiance en soi et elles ont peur. Sompop les oblige à apprendre à se connaître elles-mêmes et leur environnement. Parfois il a envie de pleurer de compassion. Il a envie de les secouer et leur crier : « Réveille-vous !
vente d’enfants et ne refusent pas les aumônes, même quand elles proviennent de trafiquants de personnes. • Les médecins sont soudoyés pour écrire de faux certificats de santé concernant les enfants. • La police, les gardes-frontières et les fonctionnaires sont soudoyés et ferment les yeux sur la traite de personnes. • Certains politiciens ont des liens avec la traite de personnes et les bandes criminelles, et acceptent de l’argent pour leurs campagnes électorales contre des faveurs.
Chauffeurs de taxi, chefs de village, médecins, parents, policiers et guides touristiques – beaucoup gagnent de l'argent grâce à la traite des enfants.
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TE X Te: CARMILL A FLOYD phOTO: KIM NAYLOR
Mod, 12 ans, appartient à l’ethnie Akha. Sa famille a fui la Birmanie pour la Thaïlande, avant sa naissance. Le père de Mod est mort quand elle était petite et sa mère est trop malade pour s’occuper d’elle. Dans le village où Mod a grandi avec sa grand-mère il n’est pas rare que l’on boive trop d’alcool. Il y a souvent des bagarres. Les filles de l’âge de Mod, de familles pauvres, doivent être protégées contre les trafiquants de personnes, car le risque est grand qu’elles soient vendues et abusées, parfois dans l’industrie du sexe. Grandmère s’ennuie d’elle, mais elle sait que Mod a la chance d’un meilleur avenir si elle a de l’instruction.
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Bougez, parlez plus fort, dites ce que vous pensez, défendezvous ! » Sompop comprend que son école doit être différente. – L’école ordinaire est peutêtre bonne pour les enfants qui vont déjà bien, dit-il à Alinda. Mais nos enfant ont besoin d’autre chose. Ils doivent apprendre à lire, écrire et compter mais ils ont besoin surtout de leçons de vie. À l’école, elles sont en sécurité, mais elles ne peuvent pas rester ici toute la vie. C’est pourquoi, nous leur apporterons des connaissances sur la traite de personnes, les droits de l’enfant et leur propre culture. Ainsi elles pourront se protéger. « On va te tuer! »
Sompop commence à dire dans les journaux et aux politiciens que la traite de personnes doit cesser. Très vite il se fait de puissants ennemis parmi ceux qui gagnent énormément d’argent par la traite de personnes. Le téléphone sonne en pleine nuit et des voix menaçantes lancent : « Quitte la ville, sinon on te tue » « On va brûler ton
école » Sompop n’a pas peur pour lui-même, mais pour sa femme et ses deux enfants. Pendant dix ans, il ne vit pas avec sa famille par peur qu’ils soient agressés. Il ne les rencontre qu’en secret, dans une autre ville. La police et les militaires viennent plusieurs fois chez lui. Ils sont fâchés et disent qu’il nuit à la réputation de la
Thaïlande. Il doit cesser de dire que les enfants sont obligés de travailler et qu’ils sont vendus comme esclaves. Il ne doit pas critiquer la police, les militaires et les politiciens. Mais Sompop ne se laisse pas intimider : – On ne peut pas ignorer le problème. Ce n’est que la réalité ! Le combat continue
La maison des esprits apporte protection Autour des écoles et des foyers sécurisés de Sompop dans le nord de la Thaïlande, il y des maisons miniatures appelées « maisons des esprits » Ces petites maisons se trouvent partout en Thaïlande et les esprits protègent tout, des bâtiments et écoles jusqu’aux rizières, usines, terrains de foot et temples. Chaque jour, les gens allument des bâtonnets d’encens et déposent près des maisons fruits, fleurs, limonades et douceurs, pour le bien-être des esprits.
Ainsi travaillent Sompop et son organisation Sompop et DEPDC/GMS
Avec connaissance et humour, Sompop entraîne ses jeunes élèves à avoir plus confiance en soi et à devenir les dirigeants de demain.
Cela fait près de 25 ans que Sompop a commencé son travail. Les 19 premières filles sont adultes et beaucoup travaillent avec Sompop comme animatrices ou enseignantes. D’autres filles ont créé leur propre projet et font partie du grand réseau de Sompop qui travaille contre la traite de personnes dans toute la
région du Mékong. Avec ses jeunes étudiantes, Sompop a créé un mouvement qui a protégé et instruit des milliers d’enfants pauvres. Mais il reste encore beaucoup à faire. Tous les ans des dizaines de milliers d’enfants sont victimes de la traite de personnes. – Nous n’abandonnerons
jamais. Cela me fait mal de voir des filles enfermées et maltraitées dans les bordels. Par chaque enfant que nous sauvons, nous améliorons le futur, dit Sompop.
Couleur au lieu de l’uniforme ! En Thaïlande presque tous les écoliers portent l’uniforme et même une coiffure spéciale (cheveux courts pour les garçons, mi longs pour les filles !) mais Sompop veut que son école soit libre. Les enfants s’habillent comme ils veulent, mais pour s’amuser l’école a un schéma de couleurs que les enfants peuvent suivre s’ils veulent !
Mardi : Rose
Jeudi : Pullover bleu foncé
Mercredi : Bleu clair
Lundi : Jaune
Vendredi Vêtements traditionnels
dirigent entre autres : • Une école pour des centaines d’enfants pauvres qui seraient obligés de travailler et seraient vendus à des trafiquants de personnes. Ils y apprennent les matières courantes et la vie. • Les foyers sécurisés pour enfants qui ne peuvent vivre dans leur famille à cause du risque d’être vendus et abusés, ou parce qu’ils sont orphelins ou abandonnés. • Formation de dirigeant pour enfants et adolescents pauvres des montagnes. • Stations de radio et TV où les enfants apprennent à utiliser les médias pour faire entendre leur voix et informer sur la traite de personnes et les droits de l’enfant. • École du soir ouverte pour des jeunes plus âgés, parents et moines dans la zone frontière entre la Thaïlande et la Birmanie. • L’école et un projet d’agriculture biologique dans les villages pauvres des montagnes. • Campagnes d’information qui influencent la législation et les attitudes envers les enfants et les trafiquants de personnes.
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Susanae, 12 ans, passe chaque jour la frontière entre le Birmanie, son pays et la Thaïlande. Pour elle et d’autres filles birmanes l’éducation est gratuite à l’école de Sompop. Ce qui les protège aussi du trafic de personnes et du travail des enfants.
6h00 On roule vers la Thaïlande
La radio des Droits de l’Enfant ! Susanae et son ami Jan Kam animent leur
premier programme de radio sur le canal radio de l’école : Child Voice Radio ! (La Voix des Enfants) Il faut penser à beaucoup de choses. – Le plus difficile c’est de passer de la musique à la parole, monter un volume et en baisser un autre ! Sompop pense que les médias sont une bonne chose pour aider les enfants à faire entendre leur voix. C’est pour cela que les enfants apprennent à faire de la radio et de la télé à l’école. Les émissions de télé sont montrées par la chaîne de l’école sur Youtube. Child Voice Radio est retransmise, six jours par semaine, dans toutes les langues des habitants des montagnes, dans toute la zone frontalière entre la Birmanie et la Thaïlande. Les élèves en sont les animateurs et décident de ce dont ils veulent parler. Leur programme couvre tout, des Droits de l’Enfant aux nouvelles et la musique. Susanae sait déjà de quoi sera faite la prochaine émission. – Nous voulons parler de choses qui arrivent à l’école et de santé, dit Susanae, qui veut aussi parler de comment vont les enfants dans son village. – Si je n’allais pas à l’école de Sompop, je serai obligée de travailler. Dans mon village les Droits de l’Enfants ne sont pas vraiment respectés. J’aimerais que mes parents travaillent moins pour qu’on puisse se parler. Parfois, les adultes ne savent pas écouter les enfants, à la place, ils crient. Peut-être parce qu’ils sont fatigués.
Susanae
5h30 Réveil en Birmanie !
Susanae recueille les camarades d’école sur son vélo en chemin vers la frontière.
07h00 Passer la frontière Avant, les enfants devaient nager en cachette dans le fleuve pour passer la frontière afin de se rendre à l’école. Mais à présent tout le monde connaît Sompop et son école. Les gardes- frontière savent que Susanae revient l’après-midi en Birmanie.
8h00 Bondé mais agréable Un bus scolaire amoché attend près de la frontière que tous les enfants se soient entassés à l’intérieur.
8h30 Sawadee ! Salut ! Le jour commence par un chant dans la cour de l’école sous le drapeau thaïlandais.
11h30 Entretien pendant le déjeuner Susanae raconte à son grand frère Pek les nouvelles de la maison. Il suit la formation d’animateur pour jeunes gens de Sompop et est interne de l’école.
09h00 Leçons de langues Susanae aime apprendre les langues comme le chinois et l’anglais.
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va à l’école de l’autre côté de la frontière 12h00 Pause et corde à sauter Qui saute le plus haut ? Le jeu Yang te permet de presser l’élastique avec les pieds s’il arrive au-dessus de la ceinture !
12h30 Pause de nettoyage Susanae et ses camarades d’école veillent à l’ordre et à la propreté de la cour d’école.
14h00 Leçons de cuisine Les leçons pratiques de l’après-midi, apprennent aux enfants la menuiserie, à coudre, tisser, utiliser un ordinateur et cuisiner. Aujourd’hui, Susanae prépare un dessert aux bananes !
16h00 Manque de temps ! Les enfants birmans se dépêchent d’arriver à la frontière qui ferme à six heures. Une fois, Susanae est arrivée trop tard et a dû dormir à l’école !
Au terme d’u long jour, c’est agréable de s’endormir auprès du petit frère, de maman et papa.
TE X Te: CARMILL A FLOYD phOTO: KIM NAYLOR
21h00 Bonne nuit !
17h30 Devoirs !
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Fanta est protégée contre Fanta a huit ans quand son père disparaît. Maman dit qu’il travaille loin de la maison, mais il n’envoie jamais d’argent et la famille survit à peine. Les trafiquants de personnes sont constamment à la recherche de filles pauvres comme Fanta. Dans beaucoup de villages de sa région, il n’y a presque plus de filles de plus de 13 ans.
F
anta ne comprend pas tout de suite que son père est vraiment parti. Les derniers temps, il n’était pas souvent à la maison, car il avait trouvé une autre femme. Fanta appartient à l’ethnie Hmong, dont la tradition permet aux hommes d’avoir plusieurs femmes. Fanta trouve cela injuste, car les femmes ne peuvent avoir qu’un mari. Papa passe d’une famille à l’autre, jusqu’au jour où il ne revient plus. – Pourquoi est-ce que papa ne vient plus à la maison ? demande Fanta. Maman répond qu’il travaille très loin et qu’il n’a pas le temps. Mais il y a quelque chose de bizarre. S’il travaille, pourquoi ne leur envoie-t-il jamais de l’argent ? La famille a tout juste de quoi se nourrir et tous les enfants doivent arrêter l’école. Un jour, maman dit que Fanta et son petit frère Sak doivent partir. – Vous habiterez dans un temple bouddhiste où ils prennent soin des orphelins, explique-t-elle. Elle dit qu’elle ne peut plus s’occuper d’eux. Ses frères et sœurs plus âgés 78
les trafiquants de personnes
Fanta est née il y a 14 ans, pendant la nuit, dans la maison familiale en bambou recouverte d’un toit en feuilles de palmier. La maison n’a que deux pièces très petites. Malgré cela, le père de Fanta a réussi à dormir pendant tout l’accouchement, raconte sa mère !
Fanta et sa famille ont accroché une amulette en tissu au-dessus de la porte pour qu’elle protège la maison contre les mauvais esprits !
travailleront, mais Fanta n’a que dix ans et Sak, huit. – Ce sera mieux pour vous, vous irez à l’école, dit maman quand les enfants pleurent. À l’étroit dans le temple
Fanta et Sak vont dans un temple qui se trouve à des dizaines de kilomètres de la maison. Ils sont entassés dans des dortoirs avec 200 autres enfants qui viennent aussi de villages Hmong pauvres. Ils sont nourris et vont à l’école, mais Fanta veut retourner à la maison. – Il y a trop d’enfants et
trop peu de moines, ils ne s’occupent pas assez de nous, dit Fanta à Sak. Un samedi matin, Sak et ses amis courent en cachette vers le fleuve pour jouer. C’est un endroit qui leur est interdit, car les enfants des montagnes ne savent pas nager. Sak et ses amis épluchent des fruits et jettent les épluchures dans l’eau pur voir lesquelles reviennent le plus vite à la surface. Soudain, un garçon trébuche et tombe dans l’eau tourbillonnante. Sak se jette à l’eau et attrape le bras de son ami, mais est aussi entraîné. Les garçons luttent désespérément sans pouvoir se maintenir à la surface. En les voyant disparaître sous l’eau, les autres enfants courent au temple. – Au secours ! Ils se noient. Fanta se précipite avec les
autres enfants et les moines vers le fleuve. Elle court le long de la berge à leur recherche, mais il est trop tard. Elle ne voit qu’une chaussure de Sak qui flotte sur l’eau. Après plusieurs heures de recherche, on trouve les deux garçons. En voyant les deux corps couchés l’un à côté de l’autre, Fanta ne peut pas croire que Sak est mort. Il semble dormir. L’aide des esprits
qu’elle ne devra pas retourner au temple. Cela la réjouit, malgré sa grande peine. L’enterrement se déroule pendant trois jours. Le corps du petit frère est revêtu du costume traditionnel Hmong avant d’être déposé dans une nacelle. Les villageois entonnent des chants de circonstance et jouent du tambour. Pendant que l’on conduit le cercueil au cimetière, un porteur de flambeau les précède pour que
Quand Fanta revient à la maison avec le corps de son petit frère, maman lui dit
Le scarabée comme jouet Les enfants plus petits dans le village de Fanta, ont de grands scarabées comme mini animaux domestiques et jouets !
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le petit frère ne se perde pas sur le chemin vers l’au-delà. – Chaque corps possède trois esprits, dit la mère de Fanta. Un ressuscite, un assiste le corps et un est un fantôme qui protège notre maison. Fanta est sûre qu’elle va pouvoir rencontrer son père. Il ne peut pas ne pas venir à l’enterrement du petit frère. Mais il ne vient pas. Il y a vraiment quelque chose qui cloche. Fanta commence l’école au petit villge. Maman et ses frères et sœurs plus âgés travaillent dur pour payer ses taxes scolaires. C’est seulement deux ans plus tard que maman dit : – Demain, nous irons rendre visite à papa. Il est en prison. Fanta en reste interloquée. – Pourquoi tu n’as rien dit ? demande-t-elle. – Je ne voulais pas te perturber. Si tu avais su que ton père était en prison, tu n’aurais pas pu te concentrer à l’école. Fanta n’est pas d’accord. Elle est triste que papa soit en prison, mais encore plus triste que personne ne lui en ait parlé.
Les parents de Fanta et les frères et sœurs plus âgés viennent du Laos. Fanta est la première enfant née en Thaïlande.
Visite en prison
Maman raconte que papa a été condamné à 25 ans de prison pour trafic de drogue. Il dit qu’il est innocent et peut-être est-ce vrai. La police l’a arrêté à la frontière de la Birmanie, dans la ville de Mae Sai. À cet endroit, il arrive que des bandes utilisent de pauvres montagnards. Parfois, elles payent la police pour que des personnes comme le père de Fanta soit chargé d’un délit
commis par les bandes de trafiquants. En Thaïlande, les peines pour affaires de drogue sont parmi les plus sévères du monde. – Si on ne reconnaît pas être coupable, on risque la peine de mort. On n’avait pas les moyens de prendre un avocat. Quand on est pauvre, on n’a aucune chance, dit maman. Le trajet jusqu’à la ville où se trouve la prison prend deux heures. Il faut faire le dernier bout à pieds, entre de hauts
murs blancs surmontés de barbelés et de verre concassé. Il y a une longue queue devant les portes de la prison et Fanta est étonnée de voir tant d’enfants. Elle croyait être la seule à avoir un parent en prison. Quatre lourdes portes en
La garde-robe de Fanta Fanta appartient à l’ethnie Hmong, qui vit depuis des centaines d’années, dans la région du Mékong. – Nous avons une culture, une langue et un costume propres. En ce moment je ne porte pas souvent le costume de l’ethnie Hmong. La plupart des jeunes portent des jeans. Mais si l’on veut participer aux festivals, on doit revêtir les costumes traditionnels. Ma mère a cousu les miens. J’aime vraiment beaucoup revêtir les habits de fête !
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Costumes Hmong traditionnels.
Le chapeau protège contre la poussière et la saleté ! Uniforme scolaire !
Fanta, 14 Habite : Au foyer Sompop pour filles à la frontière du Laos. Aime : Dessiner et peindre. Ce qui me rend heureuse : Faire du sport ! Ce qui me fâche : Que les enfants soient obligés de travailler. Aime : Soupe de courge, oranges et fraises. Rêve : Que tous les enfants aillent à l’école ! Veut être : Étoile du volley.
métal se referment sur Fanta. On crie le nom de papa et un gardien les fait entrer dans d’une petite pièce, divisée par une paroi avec une partie en verre. En se revoyant Fanta et papa se mettent à pleurer. Papa lève le combiné du téléphone de son côté de la paroi. Il parle d’abord avec maman, puis avec le grand frère. Fanta pense à tout ce qu’elle va lui dire quand ce sera son tour. Mais soudain une voix venue d’un haut-parleur crie : « Il reste cinq minutes ! » Le père de Fanta n’a droit qu’à une heure de visite par année. L’heure est passée et ni Fanta ni sa petite sœur n’ont eu le temps de parler. Protection contre les bandes
La séparation pèse beaucoup à Fanta et à sa mère. Mais maman veut que Fanta aille à l’école et soit protégée contre le trafic de personnes. C’est pour cela que Fanta vit à des dizaines de kilomètres du village, dans le foyer sécurisé de Sompop.
une femme de Chiang Kong, visite le village. Elle est directrice d’un foyer pour filles qui ont spécialement besoin d’aide et de protection. Le foyer a été créé par Sompop Jantraka et son organisation. – Les filles comme Fanta doivent être protégées contre les trafiquants d’êtres humains, explique Ptu. Les
bandes organisées recherchent les filles de l’âge de Fanta. Si elle reste au village, elle risque d’être enlevée. Dans certains villages de la région, il n’y a presque plus de filles de plus de 13–14 ans. La dernière nuit
Maman est inquiète de laisser partir Fanta. Elle n’oubliera jamais ce qui est arrivé à Sak, le petit frère. Mais Ptu permet à Fanta de revenir plusieurs fois à la maison et à l’école. Maman et Fanta décident qu’elle partira.
La mère de Fanta ne peut ni lire ni écrire. Elle se souvient qu’elle était très triste de ne pas pouvoir aller à l’école. – À ton âge, j’étais déjà mariée, dit-elle à Fanta. On s’est enfuis du Laos pour venir en Thaïlande avant ta naissance. Dans les montagnes du Laos il n’y avait pas d’écoles, pas de routes, rien à manger et pas de travail. Les Hmongs étaient maltraités. On n’aurait pas survévu. Ne sois pas aussi bête que ta maman. Prends tes études au sérieux. Si je le pouvais, je commen cerais l’école maintenant, malgré mon âge ! Fanta suit la dernière année dans la petite école du village. La famille n’a pas les moyens de l’envoyer ensuite à l’école de la ville. Mais, au moment où tout semble perdu, Ptu, Quand Fanta est à la maison, elle aide sa mère dans les champs et va chercher du bois. Elles se lèvent à 4h30 du matin, petit-déjeunent et préparent le déjeuner à emporter. – Nous partons vers 6 h pour notre champ. Cela prend presque une heure. On travaille toute la journée. Mais je ne me fatigue pas. Je suis très forte.
Vetêments de tous les jours pour se sentir bien !
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Champignons contre les trafiquants de personnes
TE X Te: CARMILL A FLOYD phOTO: KIM NAYLOR
Fanta et les autres filles au foyer de Sompop, cultivent un champignon très apprécié et le vendent pour financer la lutte contre le trafic de personnes !
La dernière nuit avant le départ, Fanta dort avec sa mère comme quand elle était petite. Maman la serre très fort contre elle et murmure dans le noir : – Sois gentille et travaille bien à l’école. Ne te laisse pas entraîner dans de mauvaises fréquentations. Et essaie de ne pas trop t’ennuyer de moi. Les enfants riches savent sûrement beaucoup de choses, mais ils ne savent pas récolter le maïs et le riz. Toi, tu es forte et tu peux tout faire ! Le jour suivant, maman réveille Fanta très tôt pour qu’elles soient ensemble le plus possible avant le départ. Deux filles d’autres villages ont déjà pris place dans la voiture de Ptu. Quand elles démarrent et s’engagent dans les chemins boueux et accidentés, Fanta fait un signe d’adieu à sa famille et à ses amis. En arrivant au foyer sécurisé pour filles de Sompop, Fanta défait sa valise, choisit un lit et apprend le nom de ses nouvelles camarades. Le soir elle s’endort vite. Maman lui manque, mais plusieurs mois plus tard, Fanta se sent chez elle à Chiang Kong. Toutes les filles vont dans une école près du foyer et pendant le week-end et le soir, elles s’entretiennent des problèmes les plus fréquents dans les villages de montagne. Elles parlent de 82
drogue et d’alcool et des maladies telles que le VIH/ sida. Elles s’instruisent sur les Droits de l’Enfant et des choses pratiques comme la préparation des repas et la couture. Fanta est contente mais sa famille lui manque. – Je me fais du souci pour maman. Elle a besoin de mon aide dans les rizières. Mais je dois aller à l’école et elle me soutient, dit Fanta. Fanta a rencontré encore une fois son père après la première visite. Cette fois, il n’était pas derrière une vitre, il était dans la cour de la prison. Ils ont pu s’embrasser et parler. – J’aime papa et il me manque, mais il n’aurait pas dû nous quitter jamais. Ce n’est pas juste que les hommes aient plus de pouvoir que les femmes dans mon village, dit Fanta. Garçons et filles devraient être traités de la même façon. Si je me marie un jour, je n’accepterais pas que mon mari prenne d’autres femmes. Le père de Fanta doit encore passer beaucoup d’années en prison. – La peine me paraît trop forte, dit Fanta. Les familles qui attendent ne peuvent pas s’en tirer. J’admire ma mère qui s’est occupée de nous tous. Sans elle, on n’aurait pas survécu.
Dans le foyer sécurisé pour filles de Sompop on s’entraide à faire la cuisine, le ménage et la lessive. – Même les activités ennuyeuses deviennent amusantes si on les fait ensemble, dit Fanta.
Les filles s’entraident à faire leurs devoirs après le dîner.
Enfants qui ont besoin de protection Les enfants comme Fanta, qui appartiennent à des groupes ethniques du nord de la Thaïlande, Birmanie, Laos, Vietnam, Cambodge et la province de Yunnan sont souvent pauvres et sans droits. Il y a un grand risque qu’ils tombent dans les griffes des trafiquants de personnes et qu’on les oblige à travailler dans l’industrie du sexe. Certains enfants ont besoin d’être particulièrement protégés, surtout si comme Fanta, ils ont des parents en prison. Dans le foyer, il y a aussi des filles qui ont : • parents et/ou frères et sœurs qui travaillent dans l’industrie du sexe • consommation de drogue et/ou d’alcool dans la famille • parents gravement malades, par exemple, de VIH/sida. • été soumises à des abus sexuels • fui leur pays à cause de persécutions et/ou pauvreté et n’ont pas de permis de séjour.
Zone dangereuse pour les enfants ! Chiang Khong se trouve à la frontière du Laos où de plus en plus de trafiquants de personnes recherchent des enfants, surtout depuis que Sompop et d’autres organisations ont mené un combat couronné de succès contre les bandes de criminels à la frontière de la Birmanie. Sompop a construit un foyer sûr à Chiang Kong pour protéger les enfants les plus vulnérables, ceux qui, s’ils restent dans leur village, risquent d’être vendus aux trafiquants de personnes. Les collaborateurs de Sompop font le tour des villages et parlent aussi bien aux enfants qu’aux parents, des Droits de l’Enfant et de ce qui peut arriver aux enfants si on les envoie travailler dans les grandes villes et dans les lieux touristiques.
Fanta est folle de sport ! Fanta adore presque tous les sports. – Je veux être professionnelle quand je serai grande. Ce que
j’aimerais surtout c’est jouer dans l’équipe thaïlandaise de volleyball ! Je crois que jamais un Hmong a joué à un si haut niveau et je serai peut-être la première ! Fanta joue au volleyball pour son école. – Nous jouons contre d’autres écoles et avons gagné plusieurs fois. C’est quand je fais du sport que je suis le plus heureuse. J’aime vraiment faire de la compé tition et je ne renoncerai jamais. Je continue de me
battre, parce que j’aime gagner ! Fanta aime aussi le pingpong, le foot et surtout la balle de bambou, ou takraw (balle en thaïlandais) Takraw est un sport populaire thaïlandais très vieux et très populaire ; un mélange de volleyball, de foot et de sport de combat qui se joue avec une balle en rotin. 83
Les filles du village aiment jouer au foot !
Apia, 12 –Je dois souvent m’occuper de mon petit frère et de la maison, parce que ma mère travaille beaucoup. Aime : Les maths et le birman. C’est bien de pouvoir compter, par exemple quand on fait ses courses ! Adore : Faire du vélo. Ce que je préfère, c’est rouler vite dans les descentes. Est contente : Parce que mon père est sorti de prison et vit de nouveau avec nous. Veut être : Chanteuse. Rêve : D’étudier à l’université. Je veux aussi que tous les enfants de mon village aillent à l’école.
Angkana
se bat en secret
Angkana avait onze ans quand, pour la première fois, elle a passé la frontière pour fuir la dictature birmane et se rendre dans l’école de Sompop en Thaïlande. Douze ans plus tard, elle suit l’exemple de Sompop et aide les enfants birmans à s’instruire. Mais elle doit travailler dans le plus grand secret et ne veut pas montrer son visage. En Birmanie il est encore dangereux de se battre pour les droits de l’enfant.
H, 12 – J’aime mes parents, mais ils sont âgés et malades et nous sommes très pauvres. Aime : Étudier le birman, lire livres et journaux, écrire et les jeux de ballon ! Veut être : Médecin. Je suis asthmatique et grâce à mon médecin je vais mieux. En colère : De voir tant d’enfants qui ne vont pas à l’école. Ils doivent s’occuper de leurs frères et sœurs ou partir travailler. Heureuse : Quand mon frère revient et toute la famille est réunie.
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L
–
’école de Sompop était si différente, raconte Angkana. On a eu un enseignement aussi bien théorique que pratique. Et j’ai appris à penser librement ! Dans les zones frontières pauvres de Birmanie il n’y a presque que des montagnards.
– Nous avons le plus bas niveau d’éducation de toute la Birmanie, dit Angkana. Il n’y a pas d’argent et trop peu d’enseignants. Les adolescentes changent
À 15 ans, Angkana a suivi la toute première formation de dirigeants de Sompop avec
Amoko, 12
Aide les enfants birmans
Aujourd’hui Angkana travaille en secret pour les droits de l’enfant en Birmanie.
– Ici, c’est difficile et dangereux de diriger une organisation, nous devons faire très attention. Je recherche les enfants les plus pauvres et qui ne sont pas bien chez eux. Le risque est grand qu’ils quittent l’école pour travailler. Les parents de certains d’entre eux ont des problèmes de drogue ou sont malades. Je leur donne de l’argent pour les taxes scolaires et la nourriture et je les amène chez le médecin. J’explique aussi à la famille les dangers qu’il y a à envoyer un enfant travailler en Thaïlande. Angkana recueille des informations sur la situation des enfants dans les zones frontières et les transmet à Sompop et à son organisation, pour qu’ils puissent mieux organiser leur travail. – J’admire Sompop et ceux qui étaient mes enseignants dans son école, dit Angkana.
H, Apia et Amoko font des jeux en tapant dans leurs mains !
La dure vie des montagnards en Birmanie La Birmanie a été dirigée longtemps d’une main de fer, par un régime militaire qui appartient au plus grand groupe ethnique, les Birmans. Le régime a poursuivi tous ceux qui se battent pour la démocratie, mais aussi ceux qui appartiennent à un autre groupe ethnique que les Birmans. Les montagnards comme les Akha et les Karen, ont été particulièrement maltraités. Les écoles ont été fermées, les villages brûlés, l’approvisionnement alimentaire stoppé et les montagnards ont été exploités par du travail forcé. Beaucoup ont fui en Thaïlande. Dernièrement, la situation s’est un peu améliorée. Beaucoup de prisonniers politiques ont été relâchés, comme Aung San Suu Kyi, combattante de la démocratie et marraine du Prix des enfants du Monde. Mais les montagnards n’osent toujours pas croire que leur vie peut s’améliorer. 85
TE X Te: CARMILL A FLOYD phOTO: KIM NAYLOR
des filles de la région du Grand Mékong (Thaïlande, Birmanie, Vietnam, Cambodge et Laos) C’était le Mekong Youth Net (Réseau Jeunesse du Mékong) – On nous a appris à connaître notre pays et notre culture, à interviewer des enfants et à créer une organisation. On a aussi appris les rouages du trafic de personnes et les droits de l’enfant. Angkana avait beaucoup d’amies de son âge qui avaient quitté la Birmanie pour travailler en Thaïlande. – Quand leur famille les a cherchées, elles avaient disparu. Quand j’ai suivi la formation de Sompop, j’ai compris que mes amies avaient été victimes du trafic de personnes.
Angkana a suivi l’exemple de Sompop et travaille en secret pour aider les enfants des villages de montagne birmans. Elle ne veut pas qu’on la reconnaisse et ne montre pas son visage quand elle parle avec H, Amoko et Apia.
– J’ai six frères et sœurs et papa doit travailler beaucoup. Mes frères et sœurs plus âgés travaillent aussi. J’ai peur de devoir moi aussi arrêter l’école pour travailler et m’occuper des plus petits. Aime : Étudier le birman. Veut être : Enseignante. Aime : La compagnie de ma famille et regarder la télé. Il n’y a qu’une maison au village avec la télé et c’est là que je rencontre les autres enfants ! Rêve : De voyager et peut-être d’habiter à Rangoon, la capitale de la Birmanie. Et de construire une place de jeux dans notre village.
Mae ne peut pas nager pour la Thaïlande Pang! Un coup de feu retentit entre les parois carrelées et, quittant leur bloc, les filles plongent dans l’eau. Mae, 12 ans, touche le mur d’arrivée avant tout le monde. Mais la joie est de courte durée.
J
TE X Te: CARMILL A FLOYD phOTO: KIM NAYLOR
–
’adore gagner. C’est comme si toute la fatigue quittait mon corps, dit Mae en retirant le bonnet de bain mouillé. Mais après je suis triste. Aujourd’hui, Mae participe à des compétitions régionales dans le nord de la Thaïlande. Les gagnants sont sélectionnés pour les championnats de Thaïlande junior. Tous, sauf Mae. – Je n’ai pas la nationalité thaïlandaise, bien que j’habite ici depuis toujours. La deuxième prend ma place.
N’existe pas
Mae appartient à l’ethnie Akha. Ses parents ont fui en Thaïlande depuis la Birmanie. Ils étaient pauvres
et sans travail. Ils ont fini par vendre de la drogue pour survivre, ont été arrêtés et condamnés à la prison à vie. Mae vivait avec sa mère en prison, puis elle a pu aller vivre dans le foyer de Sompop pour enfants orphelins et abandonnés. – J’ai commencé l’école et j’avais à manger, de l’amour et de la chaleur. J’ai une nouvelle famille. Mais, il manque toujours quelque chose quand on ne peut pas vivre avec ses parents. Guéries par l’eau
Mae et les autres filles du foyer ont eu des vies difficiles et étaient souvent malades. Sompop avait entendu dire que l’eau avait un pouvoir de
guérison et les a amenées dans une piscine de la ville. Mais l’homme à l’entrée, a regardé durement les jeunes filles dans leurs vêtements déchirés. – Elles ne peuvent pas nager dans notre bassin, elles ont l’air sale, a-t-il dit. Sompop était furieux. Il a trouvé une autre piscine, mais là-aussi, les adultes disaient des méchancetés. Certains ne voulaient pas que leurs enfants se baignent dans le même bassin que les enfants montagnards. – Je vais construire la meilleure piscine de toute la Thaïlande du nord, a dit Sompop à sa femme. Et tous les enfants pourront s’y baigner.
Sompop a mis l’argent qui lui restait dans la construction de la piscine. Les enfants pouvaient s’y baigner tous les jours et très vite on s’est aperçus que Mae était une flèche dans l’eau. Maman est morte
Après quelques ans de prison, la mère de Mae est tombée malade et est morte. – Papa a eu une réduction de peine. Aujourd’hui, il travaille en Chine, dit Mae. J’aimerais vivre avec papa, mais il veut que j’aille à l’école. Il est si fier de moi. Quand Mae a commencé à gagner des médailles, on se demandait comment une fille des montagnes pouvait nager plus vite que les enfants des écoles privées. – J’en suis fière ! Si je ne peux pas nager pour la Thaïlande, je peux le faire pour le peuple Akha !
L’école de Sompop pour Dans une rizière, près de la ville de Mae Chan, dans le nord de la Thaïlande, des réfugiés birmans ont construit un village. Les familles akha ont fui la pauvreté et le travail forcé. La vie en Thaïlande n’était pas facile non plus, jusqu’à ce que Sompop leur vienne en aide. – Au début, on ne pouvait
Sompop visite souvent le village pour parler avec les enfants et les parents de la culture et de l’école.
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pas aller à l’école et on n’avait rien à manger, raconte Boo Su, 10 ans. Personne n’a le permis de séjour en Thaïlande, même pas les enfants qui sont nés ici. Les villageois trouvent difficilement du travail. Ils ne parlent pas le thaïlandais et n’ont pas le droit de sortir du village.
– Si nous sortons de la zone, la police nous tracasse, explique le père de Boo Su. Pourtant personne ne veut retourner en Birmanie. – Les militaires nous obligeaient à travailler sans salaire plus de 200 jours par an, dit l’un des chefs de village. Ils prenaient notre nourriture et notre bétail et nous battaient si nous
Mae a une carte d’identité où il est écrit qu’elle n’a pas la nationalité thaïlandaise.
Apia, 12 Vit : Au foyer de Sompop à Mae Chan. Heureuse : Quand je gagne ! Triste : De ne pas pouvoir participer aux championnats de Thaïlande. Aime : Papa, Sompop et ma « famille » au foyer. Veut être : Cuisinière et nageuse professionnelle. Rêve : De nager aux JO. Se battre contre la traite de personnes et pour les Droits de l’Enfant. Mae et son amie Julie partagent la chambre au foyer.
Mae a gagné beaucoup de coupes et de médailles.
les enfants Akha parents, la culture de la terre protestions. Les soldats rebelles, qui combattaient le selon la tradition du peuple régime, nous traitaient de la akha. même façon. Sompop a construit une école Sompop a appris que les enfants du village akha n’avaient ni nourriture ni école. Il a contacté l’une de ses anciennes élèves, une fille qui appartient au groupe ethnique akha. Avec Sompop elle a créé une école dans le village et une agriculture écologique. Chaque famille a un petit lopin de terre et les enfants y apprennent, avec leurs
Le chapeau révèle l’âge ! La mère de Boo Su porte le costume traditionnel Akha. À l’adolescence, la jeune fille akha, troque le simple bonnet pour enfants contre la coiffure de la femme adulte. La coiffure changera tout au long de la vie, lorsqu’elle sera décorée de broderies, perles, pompons, fourrures, plumes, pièces de monnaie, et bagues. Chaque coiffure est unique et plus lourde et chargée elle est, plus âgée est celle qui la porte !
Boo Su, 12 ans, veut être médecin ou enseignante quand elle sera grande.
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Les adultes ne comprennent pas les jeunes
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– Maman est fière de moi,
car elle ne peut ni lire ni écrire, dit Jan Nuan, 15 ans. Pourtant, elle veut que je quitte l’école et que je travaille. Ça m’attriste. Mon père veut que j’aille à l’école pour avoir un bon travail. Jan Nuan dit que les adultes ne sont pas au courant de la traite de personnes. – Il y a des bandes qui enlèvent les enfants et les obligent à travailler. Je suis inquiète pour mes jeunes sœurs. Mes parents travaillent trop et doivent souvent nous laisser plusieurs jours, seules à la maison. Ils nous disent de fermer les portes et de n’ouvrir à personne, mais on n’est pas en sécurité. Jan Nuan aime par-dessus tout voir ses amis. Ce qu’elle déteste ce sont les disputes des parents. – Les adultes ne nous comprennent pas et font comme ils veulent. Des fois, je pleure seule, dans ma chambre. Mais les enseignants à l’école de Sompop savent écouter. J’ai appris à m’exprimer et je suis moins timide. Sompop nous apprend la vie et à être plus indépendantes.
Jan Nuan
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Les jeunes à la formation de cadres de Sompop apprennent à soutenir le regard des autres. C’est difficile pour eux de ne pas baisser les yeux.
Dirigeants du futur ! – Regardez-vous dans les yeux ! Ne baissez pas les yeux ! crie Sompop aux jeunes qui font une formation de cadres dans son école à Mae Sai. Les jeunes des montagnes n’ont pas l’habitude d’afficher la confiance en soi. Mais Sompop dit : Vous êtes les dirigeants de demain !
B-boy le mieux ! – Sompop est un bon
enseignant. Il m’aide à réfléchir et à me concentrer, dit Nut, 15 ans. Il a créé la première b-boy-crew de l’école ! – J’ai appris des trucs par des amis et sur Youtube. Mon groupe préféré s’appelle Jabbawockees. Ils sont si souples qu’on dirait qu’ils n’ont pas d’os ! Le rêve de Nut est d’aller à l’étranger et de danser, mais en ce moment c’est impossible. Il est né en Thaïlande de parents birmans et n’a pas de certificat de naissance. – Je ne peux même pas sortir de Mae Sai sans une autorisation spéciale. La police fait des barrages et
contrôle tous ceux qui vont vers le sud. À Mae Sai il y a beaucoup de problèmes, de drogue et de criminalité, dit Nut. – Je vois souvent des filles dans les restaurants en vêtements serrés et jupes courtes et je sais qu’elles doivent satisfaire des clients dans des chambres privées. Je me fais du souci pour ma petite sœur et je lui apprends tout ce que je peux et comment se défendre.
Nut
Jan Hom veut empêcher la vente des enfants Jan Hom, avait huit ans quand un homme est venu chez sa famille d’accueil. Il a dit qu’ils auraient de l’argent s’ils laissaient leur fille travailler dans un restaurant de la ville. Ils ont refusé.
Jan Hom dit que beaucoup de Thaïlandais ont des préjugés sur les gens des montagnes. – Par exemple, ils disent que les Tai Yai, sont des voleurs ! Cela fait mal et me met en colère !
– J’étais petite et ne comprenais pas. Aujourd’hui, je tremble en pensant à ce qui aurait pu se passer. Si je l’avais suivi, je ne serais plus de ce monde. La traite des enfants est quelque chose qui me préoccupe. J’en parle à tous ceux que je rencontre. – On peut empêcher que les enfants soient vendus et abusés. Beaucoup d’enfants birmans sont des victimes faciles. Ils ne savent ni lire ni écrire et ne connaissent pas leurs droits. Ils sont obligés d’accepter du travail au noir. Il y a 20 ans, la fille de mes voisins est allée à Bangkok et a disparu. On ne sait pas si elle est morte ou vivante. Et beaucoup de mes amies ont disparu. Une seule est revenue. Elle a dit qu’à Bangkok on l’a d’abord enfermée dans une chambre. Puis, avec d’autres filles, on l’a emmenée dans un autre pays. Elle ne veut pas dire ce qu’on lui a fait, mais je sais que ce n’est pas quelque chose de bien.
– J’adore les polars, les histoires de vampires et les récits sur la vie des jeunes !
Abandonnée
Le père de Jan Hom est mort juste après sa naissance en Birmanie. Sa mère s’est remariée et est partie avec son nouveau mari dans la montagne. Jan Hom est restée. – Maman a demandé à nos voisins de s’occuper de moi comme de leur propre fille. Ils étaient très heureux, car ils m’aimaient beaucoup, et leur propre fille était morte. Jan Hom et ses parents adoptifs habitent dans une petite maison en bambou à Mae Sai, qu’ils ont trouvée grâce à l’organisation de Sompop. Jan Hom avait douze ans, quand sa mère, pour la première fois, est venue la voir de Birmanie. – J’étais très heureuse. Je n’avais jamais compris pourquoi elle ne me voulait pas. Maman m’a dit que c’était difficile de renoncer à moi, mais elle savait que les voisins m’aimaient beaucoup et qu’ils me donneraient un bon foyer. Maman a dormi dans mon lit. Elle a pleuré toute la nuit en me serrant contre elle.
– J’aime la musique pop thaïlandaise, japonaise et coréenne !
– Avec la connaissance nous pouvons empêcher que d’autres enfants soient vendus. Beaucoup d’enfants ne peuvent ni lire, ni écrire et n’ont aucune idée de leurs droits, dit Jan Hom.
Jan Hom et sa famille d’accueil devant la maison familiale.
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KIMMIE WEEKS NOMINÉ HÉROS DES DROITS DE L’ENFANT pages 90–109
Pourquoi Kimmie a-t-il été nominé ? Kimmie Weeks a été nominé au Prix des Enfants du Monde 2013 pour son combat de plus de 20, commencé alors qu’il n’avait que dix ans, en faveur des Droits de l’Enfant et spécialement des enfants affectés par la guerre.
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Kimmie Weeks avait huit ans, quand la guerre a commencé au Liberia et qu’il s’est enfui avec sa mère. Dans le camp de réfugiés aux alentours de la capitale Monrovia, Kimmie a failli mourir du choléra, car il a bu de l’eau polluée. Il survit et promet de d’aider, toute sa vie, les enfants qui souffrent à cause de la guerre. Une promesse qu’il a tenue.
F
–
emme, ton enfant est mort. Il ne respire plus, dit un homme à la mère de Kimmie dans le camp de réfugiés. Il lui prend le petit corps et l’emporte. La mère de Kimmie trouve assez de forces pour se lever et se mettre à la recherche du corps de son fils. Quand elle le trouve parmi d’autres personnes mortes, elle le secoue. Comme par miracle, Kimmie se réveille. Vingt ans plus tard, Kimmie Weeks est connu pour son engagement en faveur des enfants qui ont grandi pendant la guerre.
FOTO: CHRIS HONDROS/GET TY IMAGES
En fuyant la guerre au Liberia, Kimmie faillit mourir du choléra. Après cela, il fit le vœu d’aider, toute sa vie, les enfants en difficulté. Avec des amis, il créa « La voix du futur » et apprit les Droits de l’Enfant. À 16 ans, ils organisèrent une campagne pour que les enfants soldats dans les guerres civiles soient désarmés. Le résultat fut qu’on libéra 20.000 enfants soldats. Une année plus tard Kimmie fut obligé de s’enfuir. Il avait dévoilé que Charles Taylor, le nouveau président du Liberia, recrutait des enfants pour l’armée du Liberia. Le président essaya de faire assassiner Kimmie. Réfugié aux États-Unis, Kimmie continua son travail en faveur des enfants frappés par la guerre, non seulement au Liberia, mais aussi en Sierra Leone et en Ouganda. Kimmie et d’autres jeunes dirigent aujourd’hui l’organisation Action Internationale de la Jeunesse. L’AIJ assiste les enfants vulnérables en fournissant entre autres, un foyer pour les orphelins, la réhabilitation des enfants soldats, l’éducation et les soins. L’AIJ influence le gouvernement et le parlement pour qu’ils travaillent afin de faire respecter les Droits de l’Enfant.
Quand les soldats, un soir, sont venus frapper à leur porte, Kimmie et sa mère ont décidé de s'enfuir.
Quand l’histoire commence, Kimmie va à l’école. Il est toujours assis tout devant pour entendre ce que dit le maître et répondre rapidement si on l’interroge. Il adore apprendre de nouvelles choses et il sait qu’il est intelligent. Cela lui est égal que les camarades de classe se moquent de lui en disant qu’ils ne voient pas ce que le maître écrit au tableau parce que les oreilles décollées de Kimmie leur bouchent la vue. Mais le bruit se répand que les rebelles ont passé la frontière. À la télé, le président parle d’armes confisquées et on montre des images de villages incendiés. – Nous sommes venus libérer le peuple du Liberia. Cela prendra trois jours et il n’y aura pas d’effusion de sang, dit Charles Taylor, le chef des rebelles. – J’ai peur dit Kimmie, à sa mère qui essaie de le calmer. Mais ce n’est pas plus calme. Au contraire. Les fusées tombent sur les maisons les coups de feu durent des heures. En fuite
Kimmie et sa mère passent de plus en plus de temps couchés sur le sol pour se protéger. Un soir, une explosion fait trembler toute la maison. Juste après, on frappe à la porte. Il y a 50 hommes et garçons armés. Aucun d’eux n’a d’uniforme, mais une arme sur l’épaule. L’un d’eux dit : – Nous sommes venus libérer le Liberia. Restez à l’intérieur ! Aussitôt que les rebelles sont partis, Kimmie et sa mère sortent par l’arrière de la maison. Ils suivent les flots de gens terrorisés, qui s’enfuient en silence. Il y a partout des barrages et à chaque barrage il y a des morts ou des blessés. Kimmie et sa mère réussissent à passer les barrages.
Parfois la mère de Kimmie lui bouche les yeux. Ils sentent l’odeur des cadavres dans les arbres à caoutchouc. Ils arrivent dans une université transformée en camp de réfugiés. Kimmie regarde partout épouvanté. Des enfants malades pleurent et des personnes restent immobiles, les yeux perdus dans le vide. Kimmie vomit tant la puanteur est forte. Ils trouvent une petite place libre sur le sol dans l’une des maisons, qui devient leur chez soi. Kimmie et sa mère n’ont rien emporté. Ils demandent de la nourriture à d’autres réfugiés et cherchent des feuillages et des racines comestibles. L’eau qu’ils trouvent n’est pas propre, mais ils n’ont pas d’autre choix que de la boire. C’est alors que Kimmie attrape le choléra et est si malade qu’on croit qu’il est mort.
les habitants du quartier. Bien que la guerre soit finie, c’est difficile de trouver de la nourriture. Les troupes de l’ONU, qui maintiennent la paix, distribuent des paquets de nourriture. Avec Kimmie en tête, un groupe d’enfants fait plusieurs kilomètres jusqu’au quartier général de l’ONU pour réclamer que les paquets de nourriture soient aussi distribués dans leur région. Les soldats disent qu’il n’y a pas assez de paquets, alors Kimmie et les autres enfants vont chaque jour leur rabattre les oreilles. Finalement, les responsables les écoutent. Le
jour suivant, ils viennent livrer les approvisionnements dans leur région. Et la jubilation est générale. Les enfants doivent être entendus !
Chaque fois que Kimmie et les autres enfants réussissent à faire passer une action, ils reprennent confiance en eux et ont la force de continuer. Un soldat de l’ONU, donne à Kimmie un exemplaire de la Convention de l’ONU relative aux Droits de l’Enfant. – Wow! Vous savez quoi, nous, les enfants, on a des droits, dit Kimmie aux autres
Patrick Robert /Corbis /SCANPIX
La guerre arrive
Se déplace en brouette
Après plusieurs mois, quand ils entendent à la radio que la paix est revenue dans le pays, Kimmie est encore si faible qu’on le transporte à la maison dans une brouette. Leur maison est vide. Tout ce qu’ils possédaient est volé ou détruit. Dès que les forces sont revenues, Kimmie commence à s’occuper des enfants victimes de la guerre. Il rassemble les enfants des environs et leur propose de se défaire de tous les détritus que la guerre a laissés. Les enfants se mettent au travail avec enthousiasme à la grande joie des gens des quartiers environnants. La tâche suivante sera de trouver de la nourriture pour Après être revenu à la maison, Kimmie a crée avec d’autres enfants, l’association « La Voix du Futur » Kimmie propose qu’ils se battent contre l'utilisation des enfants dans les conflits armés.
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Beaucoup de maisons ont été détruites par la guerre. La première chose que Kimmie et ses amis ont fait a été d’enlever les détritus de la guerre.
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enfants. Nous devons faire en sorte qu’ils soient aussi appliqués ! Les enfants créent alors ensemble l’association « La voix du futur » et leur slogan est: « Les enfants doivent être entendus et vus ! » Ils étudient l’un après l’autre les articles de la Convention relative aux Droits de l’Enfant. Ils frappent aux portes et parlent à tous ceux qu’ils rencontrent des Droits de l’Enfant. Comme personne avant n’avait fait chose pareille au Liberia, ils sont vite célèbres. Arrivés à l’Article 38 de la Convention relative aux Droits de l’Enfant, qui dit que les enfants ne seront pas utilisés comme soldats, Kimmie comprend qu’une tâche importante les attend. Ils ont tous vu des enfants soldats pendant la guerre. Lors de la réunion des enfants de « La voix du futur » Kimmie propose : – Nous devons arrêter l’uti-
lisation des enfants comme soldats ! Les enfants sont d’accord de manifester et d’essayer de convaincre les chefs des rebelles de relâcher tous les enfants soldats. Ils créent la « Campagne de désarmement des enfants » avec un autre slogan : « Nous ne pouvons pas tenir une plume tant que nos camarades tiennent une arme »
Désarmez les enfants ! Kimmie et les autres enfants de « la Voix du Futur » ont fait promettre aux commandants des différentes armées de désarmer tous leurs enfants soldats. À la radio, Kimmie a dit aux enfants soldats : « Toutes les promesses que vous gagnerez quelque chose à la guerre, ne sont que des mensonges »
Désarmez les enfants !
Kimmie et deux autres garçons vont trouver les rebelles avec un appareil d’enregistrement. En s’approchant des barrages, ils lèvent les bras pour montrer qu’ils ne sont pas armés en criant : – Nous voulons parler avec votre commandant. Les rebelles croient que ce sont des espions et les font se coucher sur le sol. À un certain moment, ils tirent même entre les pieds des enfants. Les enfants ont si peur qu’ils mouillent leur pantalon et les rebelles se moquent d’eux. Parfois on les tient enfermés pendant des heures. Mais finalement, ils peuvent rencontrer les commandants et poser leur question : – Allez-vous désarmer tous les enfants de votre armée? Tous les commandants répondent que oui et Kimmie enregistre leur promesse. Les enfants se rendent ensuite aux stations de radio et demandent que les promesses des rebelles soient annoncées au cours des nouvelles. Kimmie est interviewé et il dit:
– À tous les enfants soldats dans cette guerre, nous disons par la Voix du Futur : Toutes les promesses qu’on vous fait que vous gagnez quelque chose en faisant la guerre et que cela vous rendra riches, ne sont que des mensonges ! La campagne de désarmement des enfants réussit et plus de 20.000 enfants soldats sont libérés. Les enfants soldats du président
Kimmie a maintenant 15 ans. Tous les succès rencontrés motivent les jeunes activistes des Droits de l’Enfant à faire encore plus. Les gens les connaissent et savent en faveur de quoi ils se battent. Jamais auparavant des enfants n’avaient fait changer d’avis aux dirigeants du pays. C’est la paix et le chef des rebelles Charles Taylor a été élu président, bien que ce soit lui qui a commencé la guerre. Kimmie entend dire que l’armée entraîne des enfants soldats au camp militaire près de l’aéroport. Il emporte son enregistreur et arrête un taxi.
– Pouvez-vous me conduire au camp militaire et m’attendre, demande-t-il au chauffeur. En arrivant, Kimmie dit au gardien : – J’ai une tâche ici, et on le laisse passer. Il voit le champ d’exercice. Où avec des armes en bois, près de 500 garçons marchent en avant et en arrière. Ils braquent leur arme et font semblant de tirer. Kimmie s’avance vers le militaire qui dirige l’entraînement et dit : – Bonjour Monsieur ! Je m’appelle Kimmie Weeks. Pourrais-je parler avec quelques-uns de ces enfants ? – Bien-sûr, parle pendant que nous ferons une pause, dit le soldat en se dirigeant vers le bâtiment des bureaux. Kimmie enclenche l’enregistrement. – Je viens de Grand Bassa, raconte le premier garçon. Ils sont venus me chercher et ont dit que j’aurai un bon entraînement et que j’aiderai le Liberia à se battre en Sierra Le portait de Kimmie, en héros sur les paquets de chips au Liberia.
Leone. Les autres racontent des histoires semblables. Kimmie venait de parler à une vingtaine de garçon, quand une voix appela très fort: – Pikin (petit garçon), viens ici ! Tu n’as rien à faire ici ! Viens iciiiiii ! Mais Kimmie ne se retourne pas. Il passe la grille en courant, s’engouffre dans le taxi qui l’attend et dit au chauffeur de s’en aller au plus vite. Kimmie se rend compte que ce qu’il a sur la bande, sera difficile à expliquer pour le président Taylor. Les menaces de morts du président
Kimmie se rend chez le ministre de la justice et dit: – Quelle est votre intention en entraînant 500 enfants en soldats ?
Le ministre répond : – C’est une question pour le président ! Kimmie rencontre le président Charles Taylor dans son bureau. Il y va seul, car aucun des autres enfants du groupe n’ose l’accompagner. Ils savent que ceux qui ont osé critiquer le président Taylor ont disparu et ont été retrouvés morts. Après avoir passé le seuil de la porte, Kimmie se trouve soudain nez à nez avec Charles Taylor. Il a peur, mais ne le montre pas. Il dit qu’il a vu qu’on entraîne des enfants soldats et que selon la Convention relative aux Droits de l’Enfant cela doit s’arrêter. Le président Taylor, furieux, se penche vers Kimmie et dit d’une voix forte : – Je vais te dire une chose,
Lorsqu’il était réfugié au États-Unis, Kimmie a créé l’organisation l'Action Internationale de la Jeunesse. Il est retourné au Liberia et de là, il peut avec l’AIJ travailler et maintenir sa promesse d’aider tous les enfants touchés par la guerre.
mon petit, si tu fais quoi que ce soit pour empêcher cela, tu risques de disparaître, que ce soit bien clair ! – Je comprends, Monsieur le président, répond Kimmie en se sauvant. Il ne peut pas s’empêcher de vérifier qu’on ne le suive pas. Mais quoi qu’ait dit le président, cela doit être su. Passeport pour la fuite
Le jour suivant, Kimmie tient une conférence de presse. Il dit ce qu’il a vu et ce qu’il a enregistré dans le camp militaire. Cela fait la une de tous les journaux et des nouvelles à la radio et à la télé. Le président nie que l’armée entraîne des enfants et dit que Kimmie « est une menace contre la liberté du Liberia » Les services de sécurité du président surveillent Kimmie. Des soldats appa93
N’oublie pas la promesse
Des bulletins de vote pas des balles.
raissent devant le bureau. Ils se tiennent cachés près de la maison de sa mère. Ils viennent à l’école. Kimmie se rend compte qu’il est en danger. Il n’ose plus dormir au même endroit plus d’une nuit. C’est alors que Kimmie reçoit une lettre de l’ambassade des États-Unis par laquelle on lui donne un rendez-vous. – Nous voulons t’aider à quitter le Liberia, dit l’ambassadeur. C’est trop dangereux pour toi ici. Le président Taylor a déjà interrogé tes amis et on te recherche spé-
cialement à l’aéroport et au port. « Tout ceci pour moi ! » se dit Kimmie étonné. « Moi qui ne veux qu’aider les enfants du Liberia!» Le jour suivant, Kimmie déguisé en danseur folklorique, rejoint un groupe qui part en tournée dans le pays. L’ambassadeur lui a donné un faux passeport. À la frontière on le quitte et le garde- frontière lui dit : – Bienvenu en Côte d’Ivoire ! Kimmie peut respirer. Il est en sécurité.
Six mois plus tard, Kimmie s’envole pour les États-Unis. Il est seul et loin de sa mère qu’il aime tant. D’abord, Kimmie vend des hamburgers au Dellaware. Mais bientôt, il est admis dans une bonne école, il a d’excellentes notes ce qui lui permet de continuer à l’université. Mais Kimmie n’a pas oublié sa promesse d’aider les enfants frappés par la guerre. Avec d’autres étudiants, il crée l’Action Internationale de la Jeunesse (AIJ). C’est une organisation où les jeunes soutiennent les enfants victimes de la guerre, pas seulement au Liberia aussi dans tous les autres pays. Ce ne sera qu’après cinq ans que Kimmie peut revenir au Liberia. La guerre est finie et
Charles Taylor s’est réfugié au Nigeria. La mère de Kimmie ne sait pas qu’il est de retour. Quand il sort de la voiture et s’avance vers leur maison, les voisins arrivent en courant et en criant : – Kimmie est revenu ! Sa mère sort de la maison pour voir ce qui se passe. Ils s’embrassent en pleurant de joie. D’autres auraient choisi de rester aux États-Unis et avoir une vie plus tranquille, mais Kimmie est revenu chez lui. – Le Liberia est mon pays, dit-il. J’ai failli être l’un de ces enfants qui sont morts à la guerre. N’oubliez pas que chaque enfant qui meurt à la guerre ou de faim, aurait pu devenir une personne qui rend le monde meilleur.
Les conseils de Kimmie aux jeunes gens :
Soyez comme une fourmi ! Le Liberia, c'est tout ce que nous avons. Disons non, à la violence.
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Kimmie est invité comme conférencier dans le monde entier. Chaque année 40.000 jeunes l’entendent. L’argent qu’il gagne, est utilisé dans les projets au Liberia et dans d’autres pays africains où œuvre l’AIJ. Ses conseils aux jeunes sont : 1. Cherche dans quoi tu veux t’engager. 2. Trouve une connexion entre toi et ton engagement. 3. Ne t’engage pas simplement parce que d’autres le font. Pense par toi-même !
4. Imagine ce que tu veux faire dans la vie pour toi et pour les autres et travaille dur pour y arriver. Kimmie dit : « En temps de guerre c’est comme si la vie pressait sur le bouton ”pause”. On ne vit pas vraiment. La vie s’arrête paralysée par la peur » « Sois comme une fourmi, pas comme une sauterelle ! Les fourmis construisent, les sauterelles mangent ce que les autres ont planté » « Je veux construire un pont entre ”Je ne peux pas” et ”Je peux”. Tout est possible »
Le vendeur d’eau ambulant, Ojuku Weah prend les commandes et tous les jours, livre les fûts. – Une famille utilise en moyenne 10 gallons (38 litres) par jour, dit-il en chargeant les fûts sur sa brouette. Mais cette eau c’est seulement pour se doucher et pour la lessive. On ne peut pas la boire, on peut en être malade. Un fût de 38 litres d’eau coûte presque 0,13 USD et un fût d’eau potable 1 USD, ainsi les pauvres boivent l’eau de
lavage ou toute autre mauvaise eau. L’eau potable se vend surtout en sachets ou en bouteilles. C’est une eau qui vient de puits dont les entreprises achètent les droits d’exploitation. Ils dépolluent l’eau, la mettent en paquets et la vendent. Kimmie et l’AIJ donnent aux familles des quartiers les plus pauvres de Monrovia, des filtres pour qu’ils puissent épurer l’eau et en faire de l’eau potable. Comme par exemple dans le quartier de West
De l'eau pour laver ou à boire.
Les filtres rendent l’eau pollue potable.
Une gorgée d’eau filtrée...
Les filles apprennent un métier « Après l’école, je fais une heure de marche pour arriver au centre de filles de l'AIJ. On y apprend un métier. Je sais déjà mettre des cheveux postiches et faire la manucure, ce que l’on fait dans un institut de beauté. Le cours est gratuit. C’est une chance, car ma famille ne pourrait jamais payer ça.
Quand j’aurai terminé le cours, j’ouvrirai un salon de coiffure. Si ça marche, je pourrai continuer mes études. Je veux être ingénieur et aider à la reconstruction du Liberia. La première chose que je ferai ce sera de réparer et d’asphalter toutes les routes. Elles sont complètement détruites. Ensuite je ferai en sorte que
... a bon goût et on ne tombe pas malade.
toutes les rues aient des réverbères. Ma pire expérience a été quand j’ai dû m’occuper du bébé de ma tante plutôt que d’aller à l’école » Charity L Jargbo, 15
L’eau potable en paquets est chère pour les pauvres qui n’ont plus d’autre choix que de boire l’eau qu’ils trouvent, même si elle est polluée. C’est ainsi que Kimmie a attrapé le choléra et a failli en mourir.
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Kimmie est presque mort à cause d’une eau polluée. C’est pour cela qu’il veut que tous les enfants aient accès à l’eau potable : – Avant la guerre on avait de l’eau chez nous à Monrovia. Mais les soldats rebelles ont détruit toutes les conduites d’eau. Encore maintenant, à Monrovia, tout le monde doit acheter de l’eau pour boire, pour se laver, pour la lessive ou la vaisselle.
Point, le plus pauvre de Monrovia. Quand Kimmie montre aux habitants de West Point comment l’eau grumeleuse devient limpide et potable, ils applaudissent. Kimmie boit dans un gobelet pour montrer que l’eau est devenue propre. Les spectateurs veulent bien goûter aussi. – Nous ferons en sorte que plusieurs familles pauvres aient ces filtres, promet Kimmie. Les enfants ne doivent pas tomber malades à cause de l’eau sale. L’eau propre fait partie des droits humains. Ellen Sirleaf, la présidente du Liberia a prié Kimmie de s’occuper de tous les habitants de Monrovia, où 800.000 personnes ont de nouveau l’eau courante. Les conduites d’eau détruites seront réparées. Plus de la moitié des habitants de la ville sont des enfants.
Eau potable pour tout le monde !
Le pays des esclaves libérés
« Les mots de Kimmie m’ont fait déposer les armes »
Le Liberia a été créé en 1847 par des esclaves libérés provenant des États-Unis. En 1840 il y avait quatre millions d’esclaves aux États-Unis. Mais de plus en plus de gens étaient contre l’esclavage. Certains pensaient que les esclaves devaient être libérés et devenir des citoyens américains. D'autres qu'ils devaient être ramenés en Afrique. À 14 ans, Francis a été enlevé pour être enfant À partir de 1820, près de 15.000 esclaves libérés soldat. Il a appris à tuer et a vécu l’enfer. Mais furent transportés par navires en entendant Kimmie Weeks à la radio, il a dans une partie de l’Afrique commencé à rêver que sa vie de soldat prenqui prit le nom de Liberia. Liberia signifie « Liberté » On drait fin. appela la capitale « Monrovia » du nom de James Monroe qui était alors président des « n matin, très tôt, on a désarroi en voyant ce qui États-Unis. attaqué notre village. arrive à tous ces gens qui nous Les esclaves libérés emporOn tirait de partout, entourent. tèrent la façon de penser dans des gens couraient dans tous – Toi, là, crie un des garçons laquelle ils avaient vécu. À les sens pour y échapper. Les soldats en me montrant du savoir, que certaines pergrenades explosaient. Les doigt. Prends cette boîte des sonnes valent mieux que maisons touchées brûlaient. munitions. Tu la porteras d’autres. Ils avaient euxJe me rends compte que je ne pour moi. Dépêche-toi ! mêmes été maltraités. Dans le sais plus où est ma famille et Je ne savais pas que c’était le n’étais plus un être humain, nouveau pays, ils occupaient je cours dans les chemins de même si j’avais grandi comme début d’un cauchemar. les plus hauts postes dans la campagne avec un tas d’autres un garçon ordinaire. J’ai société. Ceux qui habitaient personnes. Inhumain appris à tuer comme un soldéjà dans la région furent malLes rebelles bloquent les Je devais courir avec la boîte dat obéissant. traités par ceux qui arrivaient de munitions sur la tête. Si je On nous envoyait toujours des États-Unis. Les nouveaux chemins, contrôlés par des enfants soldats. Plusieurs sont ne n’arrivais pas assez vite au en première ligne. Pour nous arrivants, les Américainsfourré on tirait sur le sol près donner du courage on nous Libériens décidaient de tout et plus jeunes que moi. Ils sont habillés de façon excentrique. de mes pieds. Enfin nous droguait. On ne savait pas ce constituèrent la bourgeoisie du pays. Ce qu’ils sont touUn porte un habit blanc, un sommes arrivés au camp des qu’on faisait. Si on survivait à jours. L’injuste répartition des autre un costume bien trop rebelles. une bataille, on nous récompouvoirs fut l’une des causes grand pour lui. Ils ont des J’ai dû apprendre à utiliser pensait en nous donnant des de la guerre civile. Charles amulettes magiques autour un fusil automatique. Je grades militaires pour nous Taylor, le chef des rebelles, du cou, des grenades et des avait dit qu’il libérerait les munitions sur les épaules, des habitants des Américainstatouages inquiétants sur les Libériens. Mais en fait, il bras et des tatouages de confisqua le pouvoir et guerre sur le visage. Des d’ailleurs, Charles Taylor est crânes sont érigés sur des lui-même Américain-Libérien. pieux. Ils tirent en l’air pour Le Liberia ressemble beaufaire peur. coup aux États-Unis : le – Mettez vous en rang ! Les drapeau est presque le garçons à droite ! Les même, mais avec une seule filles à gauche. étoile dans la partie supéCeux qui ne s’exérieure gauche au lieu de 52. cutent pas, sont tués Un grand nombre de lois sur place. On est sont identiques, l’argent pris de panique. c’est le dollar et l’on On crie, on Quand il entendit Kimmie Weeks parler à la radio, parle anglais. Francis se mit à rêver de ne plus être soldat. Aujourd'hui, pleure de Patrick Robert /Corbis /SCANPIX
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il travaille en faveur de la paix.
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Jugé pour crimes contre l’humanité
En fuyant, Francis est tombé dans les barrages des soldats. Francis a été obligé de devenir enfant soldat.
encourager. Les troupes étaient nos familles et les commandants, nos parents. Nous voulions montrer que nous pouvions nous battre et être courageux, parce qu’alors on nous félicitait. Si on montrait qu’on avait peur, on était punis. Nous croyions que le chef des rebelles Charles Taylor était un héros et c’était une jubilation de le voir. Ambassadeur de paix
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– Vous êtes jeunes comme moi. Nous sommes le futur du Liberia et notre pays a besoin de tous ses jeunes gens. Ne laissez pas les armes et le chef des rebelles détruire votre vie. Dès que tu utilises une arme, tu détruis ta vie et celle des autres. Travaille pour la paix, pas pour la guerre ! J’ai été motivé à suivre son exemple. Kimmie était un jeune garçon, comme moi. Il avait été obligé de fuir le Liberia parce que Charles Taylor voulait le tuer. Et à présent, il revenait pour nous aider. Nous l’avons appelé « Ambassadeur de la paix » Kimmie m’a aidé, moi et d’autres enfants soldats à créer une organisation pour les enfants et jeunes gens qui ont été enfants soldats et voulaient retrouver une vie normale. Je travaille pour la paix à présent. Je ne me servirai plus jamais d’une arme »
Et tout continuait ainsi sans interruption. Mais un jour alors que j’étais au camp avec les autres enfants soldats et nettoyait mon arme, j’entends la voix d’un jeune homme qui parle à la radio de la guerre d’une toute autre façon de ce que j’avais entendu auparavant. Il dit que les enfants soldats ont été trompés. Nous sommes utilisés par les rebelles, dit-il. Il dit aussi que c’est interdit de se servir d’enfants comme sol-
dats et que tous les enfants soldats doivent arrêter de se battre. C’était la voix de Kimmie Weeks. Je réfléchis et je réalise qu’il a raison. J’ai commencé à rêver que ma vie d’enfant soldat se termine. Mais je ne pouvais pas me sauver du camp. Si j’avais essayé, on m’aurait tué. Dans la partie du pays où nous étions, il y avait encore des combats, bien que les pourparlers de paix étaient en cours dans la capitale et qu’on désarmait les enfants soldats. J’étais très frustré. Je pensais tout le temps que je pourrais mourir au moment même où j’avais compris que je devais arrêter de me battre. Finalement le chef de nos rebelles signe le traité de paix. C’est alors que j’ai rencontré Kimmie personnellement. Il vient dans le camp pour enfants soldats où je me trouvais. Il dit quelque chose que je n’oublierai jamais :
Le 26 avril 2012 Charles Taylor, l’ex-président du Liberia, a été condamné par la cour internationale de justice de la Haye, aux Pays-Bas, à 50 ans de prison pour crimes contre l’humanité au cours de la guerre en Sierra Leone, pays voisin du Liberia, pour « …avoir été à l’origine de délits parmi les plus brutaux de l’histoire de l’humanité, inclus tortures, meurtres et viols » Charles Taylor a aussi fourni des armes aux rebelles en Sierra Leone. Les rebelles ont payé avec des diamants que Charles Taylor a fait passer en contrebande en Belgique. On les appelle les « Diamants de sang » puisque les diamants sont utilisés pour payer les armes qui ont tué 50.000 personnes et obligé 2,5 millions de personnes à l’exil. À cause de la contrebande de diamants, la guerre en Sierra Leone a duré plus de dix ans. Par contre Charles Taylor, n’a pas été condamné pour les crimes qu’il a causés dans son propre pays, Le Liberia. C’est Charles Taylor qui a commencé la guerre en 1989. La guerre ne durerait que trois jours, avait-il juré. Mais elle a duré 14 ans. 200.000 personnes ont été tuées et la moitié de la population s’est réfugiée dans les pays voisins. On a obligé plus 20.000 enfants à devenir enfants soldats.
Patrick Robert
/Cor bis /SCA
NPIX
Abigail rend les en Un enfant soldat pendant la guerre au Liberia.
Abigail a sept ans quand le cauchemar commence. Sa mère arrive précipitamment avec le petit frère sur le dos. – Dépêche-toi ! Prends tes affaires ! On doit s’en aller. Les soldats pillent et tuent. Ils ont bloqué plusieurs chemins, crie-t-elle. Aujourd’hui, Abigail a 17 ans et est volontaire à l’AIJ, l’organisation de Kimmie Weeks. Elle apprend à lire aux enfants pauvres.
A
vant la guerre, la vie était belle. Abigail allait à l’école, qu’elle avait tant désiré commencer. Mais après une année d’école, Abigail entendit des nouvelles inquiétantes à la radio. Les rebelles avançaient vers Monrovia, la capitale où
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vivait Abigail. La guerre approchait de plus en plus chaque jour. Jusqu’au jour où ils furent obligés de s’enfuir. En fuite
Ils courent le long des rues, mais au coin d’une rue, ils rencontrent des garçons avec de grandes armes. Les garçons crient et tirent avec leurs armes pour les effrayer. Des hommes adultes sont agenouillés, un fusil pointé contre leur tête. Abigail est paralysée par la peur. Comment de si jeunes garçons peuvent-ils se comporter ainsi ? pense-t-elle. – Qu’est-ce que tu as dans ton sac, crie l’un des garçons soldats à Abigail en lui arrachant son sac.
– Et, toi femme ! Tu as autre chose ? Les garçons inspectent la mère d’Abigail des pieds à la tête. Ils trouvent l’argent qu’elle avait caché sous les vêtements et ils rient triomphants. – Ha! Je le savais, dit un garçon. Ils marchent pendant des heures avec beaucoup d’autres gens. Personne ne parle. Le seul bruit est celui de leurs pas et les pleurs des enfants. – Je suis fatiguée, maman, se plaint Abigail. On ne pourrait pas se reposer ? – Non, dépêche-toi, nous devons continuer, dit maman en lui prenant la main. Une camionnette arrive. Tout le monde crie: « Arrêtez-vous ! Laissez-nous monter ! » La plateforme est déjà remplie de monde, mais le chauffeur s’arrête. Maman saisit l’angle de la plateforme et se hisse dessus. Elle réussit à attraper le bras d’Abigail juste où moment où la camionnette repart. – Où on va ? demande Abigail. – Je crois que ce chemin
fants heureux nous mène au village de grand-maman, répond maman. Depuis la plateforme, Abigail voit beaucoup de gens en fuite. Certains portent des paquets sur la tête, d’autres dans une brouette. Elle voit des enfants perdus qui pleurent en cherchant leurs parents. Elle voit des blessés, assis sur le bord du chemin et des cadavres dans les champs. Adieu, maman !
Le jour suivant, ils arrivèrent au village de grand-mère. – Quelle chance ! s’écrie grand-maman en les voyant. Quelques semaines plus tard, la mère d’Abigail dit: – Mon Abigail chérie. Sois brave et aide grand-maman dans le travail des cultures. Je retourne avec ton petit frère à Monrovia. Si c’est calme, je reviendrai te chercher. – S’il te plaît, maman,
laisse-moi partir avec vous ! prie Abigail. – Non, c’est mieux que tu restes ici. Mais je dois emmener ton petit frère, ce n’est qu’un bébé. Tous les jours Abigail va sur le chemin pour voir si maman revient. Elle attend, chaque fois qu’un bus ou une voiture arrive de Monrovia. Mais maman ne revient pas. – Tu dois travailler pour que nous ayons beaucoup à vendre quand la guerre sera finie. Alors on ira à Monrovia et tu iras à l’école, promet grand-maman. Abigail sème, enlève les mauvaises herbes, va chercher l’eau et fait les récoltes. Plus d’une année plus tard, grand-maman dit les mots qu’Abigail attend depuis longtemps :
– Nous avons assez de légumes. Abigail est heureuse. Peut-être pourra-t-elle enfin trouver sa mère et commencer l’école. De retour à l’école
Monrovia est une ville détruite par la guerre. Des maisons démolies, brûlées. Elles s’installent dans une maison avec quelques membres de la famille. Mais personne ne sait où se trouvent la mère et le petit frère d’Abigail. Quelqu’un
Abigail, 17 Le plus précieux : Ma télé et mon tendre lit ! Aime : Apprendre de nouvelles choses. Rêve de : Construire des hôpitaux pour que les plus pauvres puissent aussi être soignés. N’aime pas : Que les parents ne laissent pas leurs enfants aller à l’école. Le pire : La mort de maman, qui ne peut pas voir que je vais bien. Veut être : Infirmière, parce qu’on aide vraiment les gens.
dit les avoir vus à la frontière de la Côte d’Ivoire et qu’elle était en route vers le Nigeria. Ce fut tout ce qu’Abigail réussit à savoir. Elles trouvent une place au marché où elles peuvent vendre leurs légumes. Chaque soir, elles comptent ce qu’elles ont gagné et cachent l’argent dans un sac en plastique sous le matelas sur lequel elles dorment. Un soir, alors qu’Abigail et grand-mère, assises sur le lit, comptent comme d’haLes enfants viennent souvent chez Abigail pour demander un conseil en cas de problème. Peut-être ont-ils été battus à la maison ou tracassés.
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Certains jours, Abigail va au parc de jeux après l’école pour parler avec les enfants et aider ceux qui ont des problèmes. – Je viens de m’installer en ville avec maman, dit une fille. Maman n’a pas les moyens de payer les taxes scolaires, alors je vends du pain chaque jour. J’espère pouvoir commencer l’école le trimestre prochain. – Tu verras, ça va s’arranger, l’encourage Abigail. Applique-toi bien quand tu commenceras l’école. Ainsi tu pourras aller très loin dans la vie.
bitude ce qu’elles ont gagné au marché, grand-mère dit : – Maintenant, ma chérie, nous avons assez d’argent pour que tu puisses commencer l’école. Abigail embrasse grand-mère, saute du lit et se met à danser. Elle pense à ce que disait maman : – Abigail, n’oublie jamais qu’il y a deux chemins vers le succès. Certains y naissent directement, alors que d’autres doivent se battre pour y arriver. Rencontre Kimmie
Un jour, Abigail revient de
l’école, ouvre la porte et voit sa mère assise sur le sofa ! Son petit frère est assis à côté d’elle. Elle se précipite et les embrasse à n’en plus finir. – Maman ! Où étais-tu ? Tu m’as tellement manqué ! Maman raconte qu’elle a été obligée de fuir de l’autre côté de la frontière pour échapper à la guerre. Mais Abigail voit bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas. On voit clairement que maman est malade. Elle meurt, une nuit, trois mois plus tard. Abigail s’endort en pleurant plusieurs nuits de
suite et ne va plus à l’école. Mais quand elle peut enfin se calmer, elle se dit : « J’ai beau pleurer et pleurer, maman ne reviendra pas. Je vais montrer au monde que la fille de maman Winnie peut réussir même si elle n’est plus là ! » Peu de temps après, Abigail est invitée à une fête de fin d’année dans l’école d’une amie. Elle y rencontre un orateur particulier. C’est Kimmie Weeks. En écoutant Kimmie raconter ses expériences de guerre, Abigail s’y reconnaît. « Dire qu’une personne qui a si bien réussi, a traversé les mêmes difficultés que moi. Cela veut dire que moi aussi, je peux réussir » – Ne laisse pas les difficultés t’arrêter dans la vie. Prends tes études au sérieux et devient qui tu veux, entend-elle dire à Kimmie.
chez le directeur, elle se demande inquiète ce qu’elle a bien pu faire : « Je ne suis peut-être pas sortie pendant les récréations….ou... quelqu’un est mort ? » Mais le directeur veut autre chose : – Entre ! Assieds-toi et écoute. Kimmie Weeks et l’AIJ ont offert de payer tes taxes scolaires puisque tu es l’une des meilleures élèves de l’école et que tu es sérieuse dans tes études. « Mon rêve est en train de se réaliser ! Si ma mère pouvait me voir en ce moment ! » pense Abigail. Abigail désire un contact plus approfondi avec Kimmie. Elle se rend à son bureau et demande à le rencontrer. – En quoi puis-je t’être utile? demande Kimmie. – Je suis très reconnaissante
Veut aider les enfants
De retour dans son école, le jour suivant, Abigail raconte : – Vous savez quoi !? J’ai entendu Kimmie Weeks hier ! Ses camarades de classes veulent savoir tout ce qu’il a dit. Quand Abigail est appelée Abigail adore les peluches, comme les autres enfants qui lui rendent visite.
Parfois dix enfants du voisinage se calent dans le lit douillet d’Abigail pour regarder un film à la télé.
Avec de beaux vêtements et de beaux ongles.
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– Abigail est toujours juste. Elle est gentille envers les gens de la région. Elle s’occupe des enfants, joue avec eux et leur apprend des choses. Il devrait y avoir plus de gens comme elle, dit Mayamu, l’amie d’Abigail.
de la bourse d’études que j’ai reçue de vous. J’aimerais aider les enfants en difficulté comme je l’ai été moi-même. Exactement comme tu le fais. Que puis-je faire ? J’ai du temps tous les jours, après l’école. Enseigne aux enfants pauvres
Kimmie suggère qu’Abigail suive le cours de l’AIJ pour apprendre à dispenser des cours à des enfants qui n’ont pas les moyens d’aller à l’école. Cela convient parfaitement à Abigail. Elle adore la compagnie des enfants et leur apprendre des choses. À présent, elle est volontaire pour l’AIJ plusieurs jours par semaine et donne les cours aux enfants dans l’une des régions les plus pauvres de
Monrovia. Elle sait par expérience la grande différence qu’il y a quand quelqu’un est là pour vous quand vous êtes petit. Que quelqu’un d’autre prenne soin de vous et se sente concerné. – Je sais que je peux rendre les enfants heureux. Nous chantons et jouons beaucoup. Dans l’école traditionnelle, c’est chaque jour la même chose. Je veux créer une grande école où tout le monde se sente bien. En riant on apprend mieux. Abigail est aussi devenue une dirigeante dans son quartier. Beaucoup d’enfant viennent chez elle quand ils ont des problèmes. Certains arrivent en pleurant parce qu’ils ont été battus. Abigail écoute, conforte et donne des conseils. Parfois il peut y avoir dix enfants dans son lit. – Je suis fière de faire partie de l’organisation de Kimmie. C’est beaucoup mieux quand les jeunes aident les jeunes. On prend le tout plus au sérieux »
– Oh, comme il me tardait de reprendre l’école. C’était horrible quand la guerre a commencé et quand j’ai de nouveau dû arrêter. L’éducation c’est hyper important. C’est pourquoi je suis volontaire dans l’école spéciale de l’AIJ et j’aide les enfants qui n’ont pas la possibilité d’aller à l’école, raconte Abigail.
En uniforme scolaire.
Te x te: GUNILL A HAMNE phOTO: SENAY BERHE
Les chaussures préférées d’Abigail quand elle est à la maison. Pendant ka guerre, Abigail a aidé sa grand-mère a cultiver les légumes. Avec l’argent de leur vente au marché, Abigail a pu commencer l’école.
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Vendent pour aller à l’école au liberia seule la moitié des enfants va à l’école. Beaucoup de familles se sont appauvries à cause de la guerre et n’ont pas les moyens de payer les taxes scolaires. La guerre a aussi rendu beaucoup d’enfants orphelins. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’enfants doivent vendre diverses marchandises, pour gagner l’argent des taxes scolaires. Ceux qui vivent près du parc de jeux de l’AIJ, viennent s’y reposer sous le grand arbre, jouer ou parler avec leurs camarades. Abigail y va pour donner de bons conseils aux enfants.
Jeux en temps de paix
Achetez des bas ! Achetez des gâteaux ! Patience, 13 ans Vendeuse de gâteaux
« Les enfants ont le droit de
jouer ! Tous les enfants ont besoin de jouer ! Mais jouer ne va pas de soi pour beaucoup d’enfants ici au Liberia. Maintenant, bien que ce soit la paix, beaucoup d’enfants ne peuvent pas jouer car il y a si peu de places où on peut jouer librement. C’est pourquoi nous nous sommes battus pour conserver le parc de jeux ici à Paynsville. Les autorités projetaient de le raser et de construire des maisons à la place. Nous avons trouvé de l’argent et avons pu restaurer le parc de jeux. Il était complètement détruit après la guerre avec des impacts de balles dans les toboggans et les balançoires renversés. À présent, les enfants s’y retrouvent et y jouent. Nos volontaires y vont et parlent avec les enfants en les motivant d’aller à l’école. Même les enfants qui doivent travailler et vendre des choses diverses pour aider leur famille peuvent y venir un instant » Kimmie Weeks
Pas de jeux en temps de guerre – Quand il y a la guerre et qu’on a faim, on ne peut pas rire, dit Lass. Quand il y a la guerre, on ne peut pas jouer au foot, ni voir ses amis, on ne peut rien faire d’amusant. Quand il y avait la guerre, on restait couché sur le sol et on avait peur d’être tués. Pour pouvoir jouer, il faut la paix.
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« Tous les jours, après l’école, je vends des bas pour gagner l’argent des taxes scolaires. Je suis content que ce parc de jeux soit justement ici, sinon je ne saurai pas où aller quand j’ai besoin d’une pause » Enoch, 15 ans, Vendeur de bas
Achetez des brosses ! Paul, 15 ans Vendeur de brosses
Achetez des brosses pour WC ! Rufus, 15 ans Vendeur de brosses pour WC
Achetez du savon ! « Mon père dit que c’est bien que je fasse quelque chose et que je gagne de l’argent pour les taxes scolaires. En ce moment, je vends du savon. Je préférerais peindre des panneaux publicitaires aux devantures des magasins. Je dessine très bien » Prince, 15 ans, Vendeur de savon
Achetez du pain ! Rebecca, 13 ans Vendeuse de pain
Achetez de l’eau ! Asarah, 10 ans Vendeur d’eau
Théâtre contre la traite des enfants « Beaucoup ont peur de venir à West Point. C’est ici que vivent plusieurs ex soldats rebelles et les gens sont pauvres. Il y a beaucoup d’enfants qui ont été arrachés à leur village pour aller travailler chez quelqu’un, mendier ou vendre des articles divers. Ils ne vont pas à l’école et ils sont traités comme des esclaves. Les filles pauvres sont abusées par des hommes plus âgés. Parfois l’homme attire une fille en lui disant qu’il payera ses taxes sco-
laires, mais il le fait uniquement s’il peut profiter d’elle. Nous faisons du théâtre de rue pour que les gens comprennent que ce n’est pas bien de tromper ainsi les enfants. L’AIJ nous soutient parce qu’ils pensent que c’est important que les gens sachent ce qui arrive aux enfants. Les gens aiment nos pièces et après il y a souvent des discussions » Philomena, 15
Je veux apprendre « J’adore venir ici. Avant je n’avais rien à faire la journée parce que mes parents n’ont pas les moyens de payer les taxes scolaires. Mais je veux aussi apprendre les choses qu’apprennent les enfants dans les écoles. Et c’est ce que je fais maintenant ! Ici on nous raconte des histoires, on nous apprend des chansons et des comptines. C’est affreux de ne pas pouvoir apprendre. Je veux être journaliste et parler d’autres pays, pour que nous au Liberia apprenions ce qui se passe dans le monde » Tom, 15
Ils vont dans l’école spéciale de l’AIJ l’AIJ a créé des écoles spéciales dans les quartiers pauvres pour les enfants qui n’ont pas les moyens d’aller dans une école ordinaire. Après son travail à l’école, Abigail vient à l’école spéciale, à New Kru Town plusieurs fois par semaine pour aider à instruire les enfants.
Je veux être présidente ! « Je suis contente d’avoir été admise ici. C’est comme une vraie école, mais plus drôle. Avant, j’étais obligée de travailler toute la journée, laver les vêtements, aller chercher l’eau et aller au marché pour les courses. Un jour, ma tante m’a dit qu’il y avait une école spéciale où les enfants s’instruisaient et que je pouvais y aller ! Maintenant je sais écrire mon nom et j’ai un tas d’amis. Je veux être présidente du Liberia. Quand, je serai présidente, je baisserai le prix du riz car les pauvres n’ont pas les moyens de le payer » Rina, 9
Veut être avocate de la Justice C’est la fête de fin d’année à la ZoeLouise Preparatory School à Monrovia et Anthionette, 12 ans, présente l’orateur de la journée : – Kimmie Weeks est un modèle pour nous, car il travaille durement afin d’améliorer la vie des enfants au Liberia. L’organisation de Kimmie, Action Internationale de la Jeunesse a formé Anthionette, avec Kimmie, son modèle. les enseignants à l’école d’Anthionette et les a équipés d’un matériel didactique amusant. – Votre âge ou votre passé n’ont aucune importance, dit Kimmie. J’ai grandi sans père, j’ai eu faim et j’ai été obligé de mendier pour payer les taxes scolaires. Continuez à vous battre ! Ne renoncez pas ! Faites du Liberia un meilleur endroit pour vivre ! – Je veux être une avocate juste, dit Anthionette. Car ici au Liberia tous les avocats ne sont pas justes. Ceux qui ont de l’argent, peuvent faire en sorte d’être innocentés, alors qu’ils sont coupables. Ce n’est pas juste. Je veux que le Liberia se souvienne de moi comme de l’avocate de la Justice.
l’AIJ rend l’école amusante – Beaucoup d’écoles au Liberia sont
malheureusement ennuyeuses, dit Helena Carter, responsable du programme scolaire chez l’AIJ. Le plus souvent, l’enseignement se réduit à un maître qui écrit à la craie au tableau noir pendant que les enfants copient dans leurs cahiers. Si un élève n’écrit pas juste ou fait des commentaires, l’enseignant le bat avec une baguette. On veut changer cela. Apprendre doit être une tâche amusante. Alors c’est facile de retenir l’enseignement. – C’est pour cela que tout le monde aime le programme scolaire de l’AIJ. Nous faisons des jeux, nous chantons des chansons et des comptines et nous dansons. Pendant notre formation, les enseignants apprennent à ne pas battre les enfants. Ils pensent que les enfants n’obéissent pas, si on ne les bat pas. Mais c’est faux. Nous leur disons : « Parlez avec les enfants » l’AIJ a formé 400 enseignants. Les écoles qui font partie du programme jouissent d’une grande popularité et beaucoup d’enfants veulent y aller. 103
« Arrêtez de battre les enfants ! » Quand Nene arrive à l’orphelinat, tous les autres enfants sont devant la maison pour l’accueillir. Elle est timide et ne veut pas lâcher la main de grand-maman. Alors, une fille s’avance vers elle et lui dit : – Je m’appelle Kulha. Si tu veux on peut être amies toi et moi. L’arrivée à l’orphelinat de l’AIJ n’aurait pas pu commencer mieux. Maintenant, quelques années plus tard, Nene est courageuse et fait du théâtre de rues pour les Droits de l’Enfant.
N
ene a grandi avec sa grand-mère car sa mère est morte pendant la guerre quand elle était bébé. Grand-maman n’avait pas les moyens d’envoyer Nene à l’école. Nene restait souvent derrière la porte et regardait les autres enfants quand ils se dépêchaient sur le chemin de l’école. Elle ne voulait pas qu’ils la voient, parce qu’ils lui criaient des méchancetés : – Regarde-la, voilà, celle qui n’a pas de mère ! Elle ne va même pas à l’école ! Nene courait chez grandmaman et pleurait sur ses genoux. – Voyons, voyons, Nene, ne pleure pas ! Sois courageuse ! disait grand-maman. C’est la meilleure façon d’avancer dans la vie. Cela la faisait souffrir de se sentir exclue de ce qui paraissait si amusant. Elle était si curieuse, mais le mobbing l’avait rendue timide. Un jour une femme inconnue se présenta chez grandmaman. – J’ai entendu que ta petitefille ne va pas à l’école, dit la femme. Si vous voulez, elle peut commencer dans une école près de l’orphelinat que je dirige. Ça ne coûte rien. Le voyage jusqu’à l’orphelinat fut le plus long et le plus heureux que Nene avait fait. Quand elles arrivèrent, tous les enfants étaient là à l’attendre. Ce fut alors qu’elle rencontra Kulha. Elles devinrent les meilleures amies du monde et depuis lors elles font tout ensemble. – Kulha est comme ma sœur, dit Nene. Les autres – Je suis fière d’être arrivée si loin. Je n’ai que 16 ans et je sais déjà tellement de choses. J’espère que d’autres ressentent les mêmes choses, dit Nene.
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enfants sont aussi comme des frères et sœurs. Le club des Droits de l’Enfant
Nene osait à peine parler avec quelqu’un quand elle arriva à l’orphelinat, sinon à Kulha bien-sûr. Mais un jour un homme vint leur rendre visite. Il demanda si certains élèves voulaient créer un club des Droits de l’Enfant dans l’école. Nene se dit : « J’aimerais bien, mais je n’ose pas...» Plus tard, des camarades de classe vinrent en courant vers elle. – Nene, veux-tu être avec nous, si nous créons un club des droits de l’enfant ? dit une fille. – Non, je ne peux pas, je veux dire, je n’ai pas le temps, répondit Nene. – S’il te plaît, nous avons besoin d’une secrétaire. Tu écris si joliment, tu es bonne élève, et toujours si juste envers les autres. S’il te plaît ! Nene était flattée. Elle ne savait pas qu’elle était si appréciée. Finalement, elle dit : – D’accord, j’en suis. Je peux essayer d’être la secrétaire. À la première réunion, ils étaient plus de 50 élèves. Nene était si nerveuse que sa main tremblait quand elle notait ce que les autres disaient. Avant de dormir cette nuit-là elle pria : – Mon Dieu ! Aidez-moi à être courageuse et à prendre la parole à la prochaine réunion.
Lors de la réunion suivante du club des Droits de l’Enfant, Nene osa présenter ses idées et organiser un tas d’autres choses. Elle écrivit le protocole d’une main calme. Elle était devenue courageuse ! Donne des conseils
Le club des Droits de l’Enfant a changé la vie de Nene. Les élèves comme les professeurs lui demandent conseil. Quand le directeur est absent, il demande à Nene de lire les messages pour les enseignants et les parents. Elle va trouver les parents qui ne veulent pas laisser leurs enfants aller à l’école et leur fait changer d’avis. Lors d’une réunion du club des Droits de l’Enfant on souleva la question des enfants battus à la maison. Certains enfants ont des cicatrices sur le corps, d’autres viennent à l’école avec des bleus ou doivent rester à la maison tellement ils ont été frappés durement. – Ce n’est pas bien. On ne doit pas battre les enfants, dit Nene. Que pouvons-nous faire pour que les gens comprennent ? – On pourrait faire des sketches et les jouer dans les endroits où les gens se retrouvent, propose quelqu’un. Tous trouvent que c’est une bonne idée.
Kulha et Nene ont obtenu des places d’apprentissage dans un garage de voitures et de motos. Elles vont apprendre à conduite des motos et des voitures et à réparer les moteurs. – Le plus amusant c’est de démonter les moteurs et de les remettre en place, pense Nene. C’est un peu comme d’apprendre comment fonctionne un corps humain, avec les différentes parties qui font fonctionner le tout.
Quelques semaines plus tard, tous les rôles sont distribués et le groupe se met en route pour le centre de la place. Ils frappent aux portes en incitant les gens à venir. Ils ont demandé au crieur public « The Town Crier » d’annoncer ce qui se prépare de sa voix tonitruante. Celui-ci se promène partout et crie : – N’allez pas aux champs aujourd’hui ! Rassemblezvous sur la place ! Il y aura des gens qui veulent vous parler des Droits de l’Enfant !!! Rassemblez-vous sur la place !!! Beaucoup de gens viennent, sûrement plusieurs centaines. Ne frappez pas les enfants
Nene crie et bat « son enfant » avec un bâton. Dans un autre sketch un père achète de la bière avec l’argent prévu pour les taxes scolaires. Le public rit et fait des com-
pourrais être actrice et faire des films qui encouragent les enfants et faire comprendre aux gens les Droits de l’Enfant. – On pourrait peut-être faire les deux, dit Kulha.
Nene, 16 Aime : Culture physique. N’aime pas : Les bagarres. Plat préféré : Riz et pain. Le meilleur : Être venue à l’orphelinat de Kimmie et avoir commencé l’école. Le pire : La guerre quand les gens s’entretuent. Modèle: La présidente du Liberia, Ellen Sirleaf Johnson. Veut être : Médecin ou actrice.
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Te x te: GUNILL A HAMNE phOTO: SENAY BERHE
Nene et Kulha courent main dans la main. Elles ne se sont pratiquement plus quittées depuis le jour où Nene est arrivée à l’orphelinat.
Nene dans son album de photos, l’une de ses propriétés les plus chères.
mentaires. Certains crient leur accord. D’autres se fâchent en disant : – Bien-sûr qu’il faut battre les enfants, qu’est-ce qu’ils deviendront sinon ? Après le théâtre, on perle des Droits de l’Enfant. – Vous devez arrêter de battre les enfants, ça ne leur fait pas du bien. Parlez-leur plutôt, dit Nene. Nene s’avance vers l’une des femmes les plus bruyantes et lui dit : – Si tu parles normalement avec tes enfants et pas d’une voix méchante ou fâchée, ils t’écouteront. Nene est très proche de la femme à qui elle parle. Elle avait remarqué que les gens écoutaient mieux ainsi. La femme regarde Nene avec étonnement... – Oui, oui... je vais peutêtre essayer, répond-elle. Avant de s’endormir, ce soir-là, Nene dit à Kulha: – Tu sais, j’ai eu une idée aujourd’hui. Nous rêvons d’être mdecins toi et moi et de créer un hôpital où aussi les pauvres peuvent se faire soigner. Mais là je me dis que je
Un jour à
l’orphelinat 04h30 Réveil « Tous debout ! » appelle maman Kumba. « On se réveille ! »
À l’orphelinat de Kimmie et de l’AIJ, vivent 66 enfants. La plupart ont perdu leurs parents dans la guerre civile. Quand ils ne sont pas à l’école, tous participent à la préparation des repas, ménage, travailler la terre, et les grandes cultures. L’orphelinat est presque autosuffisant pour la nourriture. Avant, l’orphelinat était en si mauvais état qu’il pleuvait dedans. Mais grâce à l’AIJ on a pu construire une nouvelle maison plus grande.
05h00 Douche matinale
06h00 Prière du matin Tous peuvent chanter les chants des prières traditionnelles.
Te x te: GUNILL A HAMNE phOTO: SENAY BERHE
À l’orphelinat, il y a un puits où les enfants vont chercher l’eau pour tout. Le seau est souvent lourd. Mais c’est mieux que d’y aller deux fois.
07h00 L’heure de l’école Les enfants de plus de douze ans vont à l’école qui se trouve le long de la grande route nationale contre Freetown. S’il pleut, les enfants attendent que la pluie ait cessé avant d’aller à l’école.
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08h00 École maternelle Quand les enfants plus grands sont allés à l’école, l’enseignement des plus petits se fait à l’orphelinat.
14h00 Déjeuner
06h30 Petit déjeuner Tous les matins on sert du riz avec de la viande râpée au petit déjeuner. Le mélange facilite la croissance des enfants.
Au déjeuner il y a du foufou (bouillie de racine de cassave) et des feuilles cuites qui ressemblent à des épinards.
Temps pour jouer Quand tous sont revenus de l’école, ont déjeuné et se sont reposés, il reste du temps pour le jeu et le sport. Les petits dessinent « La Fille du Roi » sur le sol.
16.00 Cultures La plus grande partie de la nourriture que l’on consomme à l’orphelinat, vient de leur propre culture. Tous les enfants sèment, arrachent les mauvaises herbes et font les récoltes.
18.00 Prière du soir « Mon Dieu, aidez-moi à vivre ma vie d’une bonne façon et prenez soin de ma maman et de mon papa qui sont au ciel » disent les enfants dans leur prière du soir.
19.00 L’heure des devoirs À sept heures il fait nuit. Pour que les enfants puissent faire leurs devoirs Maman Kumba allume la grande lampe qui marche à piles.
20.00 Bonne nuit et petites discussions Avant l’heure de dormir Nene et Kulha écoutent un peu la radio et papotent sur ce qui s’est passé dans la journée. Ensuite, elles font une prière pour que leur sommeil soit protégé pendant la nuit.
21.00 Éteint et fermé Maman Kumba ferme la porte et contrôle que tout le monde soit silencieux.
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Kimmie parle avec l’équipe.
Le football rassemble Prince FC rencontre Plumcut Young Professionals et l’AIJ a pourvu les deux clubs de ballons, maillots, shorts et chaussures. Ils forment également les entraîneurs des équipes Prince et Lass. Le match se termine par 2 à 2 et les joueurs se rassemblent pour écouter Kimmie Weeks: – Si de plus en plus de gens apprennent à collaborer comme vous le faites, nous ferons beaucoup dans ce pays. Le football construit la paix. Nous ferons en sorte qu’il y ait une équipe de football dans chaque quartier et formerons plus d’entraîneurs et d’exemples à suivre comme Prince et Lass. Beaucoup d’enfants dans ce quartier ont été frappés par la guerre et n’ont plus de parents. Ils ne vont pas à l’école, ils traînent partout oisifs, finissent dans des bandes de criminels ou dans la drogue. On va leur redonner l’espoir.
« L’idée m’est venue que nous devrions jouer au foot sérieusement dans ce quartier. Comme nous n’avions pas beaucoup d’argent, j’ai demandé à maman d’acheter un ballon en cuir. Je me suis mis à genoux et j’ai dit : – S’il te plaît maman, je peux acheter un ballon de foot ? – Non, Prince, tu sais que nous n’en avons pas les moyens,
Te x te: GUNILL A HAMNE phOTO: SENAY BERHE
Prince ne se rend pas
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a répondu maman, irritée. Mais je n’ai pas lâché. Je suis allé chez ma grand-mère et ma tante qui est plus âgée que maman, et je les ai priées de les convaincre. Elles ont trouvé mon idée bonne et m’ont suivi à la maison. – Prince vend de l’eau depuis plusieurs années. Il a bien le droit à un ballon de foot, a dit ma tante. Maman m’a regardé fâchée, mais a dit : – D’accord, commence par mettre de l’argent de côté et achète-le ce ballon. J’ai vendu de l’eau comme jamais. Après l’école, je me précipitais à la maison, je prenais la glacière avec l’eau et je me sauvais dans la rue. Il m’a fallu plusieurs semaines pour avoir assez d’argent. Ensuite, j’ai pris le bus pour la ville. J’ai couru au magasin de sport, ai mis l’argent sur le comptoir et on m’a donné ce magnifique ballon de foot. Je l’ai fait rebondir de joie pendant tout le chemin. Les autres membres de l’équipe, quand ils m’ont vu arriver avec le ballon, se sont mis à courir partout comme des fous.
Pour devenir une bonne équipe, il faut que nous restions ensemble. On ne peut pas s’améliorer sans s’entraîner sérieusement, comme on le fait à l’école. On se tient les coudes
Maman a dit une fois : – Je regrette d’avoir été si négative quand tu as voulu acheter le ballon. Je vois que c’était bien pour toi et pour tant d’autres. Les gens te respectent et moi aussi. À présent nous nous soutenons ici dans le quartier. Je suis entraîneur pour Prince FC et je dis: – Restez unis et ne vous battez pas. Respectez tous les autres dans le quartier, même ceux des autres équipes. Depuis que nous sommes soutenus par l’AIJ, je sens que nous faisons partie de quelque chose de plus grand. Nous avons besoin de modèles. Peu ont la force de parler avec les
jeunes, mais Kimmie et ses collaborateurs y arrivent. Lass et moi sommes volontaires pour l’AIJ et mentor de nos joueurs. Je veux être un bon dirigeant pour les jeunes et je crois que je suis sur le bon chemin. Les parents viennent me remercier parce que leurs enfants ont changé depuis qu’ils ont commencé à jouer avec nous. Ça fait plaisir » Prince, 15 ans, Joueur préféré : Ronaldo, Portugal
Qu’est-ce qu’on bon dirigeant ? Les joueurs de l’équipe trouvent que Prince est un bon dirigeant parce qu’il est : Généreux, aide les autres, respectueux, donne de bons conseils, comprend leur situation, est patient
Fredrick au grand cœur « Mon cœur bat plus vite
Fredrick est toujours présent pour les amis et pour ceux qui souffrent le plus.
quand je pense au foot. On se fait des tas d’amis. Nous avons moins de bagarres dans le quartier depuis que le foot nous occupe l’esprit. Je veux être la prochaine étoile du football libérien. Mn cœur ne bat pas seulement pour le foot, mais aussi pour les gens. D’autres disent que j’ai bon cœur et j’en suis fier. Quand quelqu’un a faim dans notre quartier, je partage la nourriture que nous avons à la maison. Si on me fait des cadeaux à Noël, j’en donne une partie à ceux qui n’en ont pas eu. Tous les jours, je rassemble les enfants de mon quartier qui ne vont pas
à l’école et je leur fais l’école. Pour qu’ils ne se sentent pas exclus. Je vais chez eux et je dis à leurs parents : « Faites de tout pour que votre enfant puisse aller à l’école. Essayez d’économiser pour les taxes scolaires » J’ai prête mes chaussures de foot à un copain et quand il me les a rendues, une semelle était décollée. C’est pourquoi, je n’ai pas de vraies chaussures aujourd’hui, seulement des sandales en plastique. Mais j’emprunte des chaussures à quelqu’un quand je joue. On s’arrange toujours » Fredrick, 14 ans
Fredrick s’entraîne avec des sandales flip flop, mais empruntera une paire de chaussures au joueur avec qui il changera de place au cours du match.
Lass, le timide devient dirigeant « Je suis entraîneur de
l’équipe de foot Plum Cut Young Professionals. Je suis très fier que nous ayons une équipe si bonne. L’année prochaine, si nous avons l’argent pour les cotisations, nous serons en troisième division. C’est pour cela que, tous les samedis, nous faisons des ménages, ici dans le quartier. Pour moi être dirigeant, c’est quelque chose de nouveau. Avant j’étais toujours tout seul. Un jour maman m’a dit : – Lass, tu ne peux pas traîner partout tout seul toute la
vie. Pense à ce que tu pourrais faire pour les autres. Je n’ai pas tout de suite compris ce qu’elle voulait dire. Puis un samedi aprèsmidi, alors que je regardais des gars qui tapaient dans un ballon de foot, l’idée m’est venue : Je vais monter une équipe ! Dans mon quartier quand on a entendu parler de mon projet, on disait : – Comment est-ce que Lass serait capable de monter une équipe de foot ? Il ne peut même pas parler aux autres. Ces commentaires m’ont
rendu encore plus motivé. J’ai parlé avec les gars que j’avais vus jouer au foot et je leur ai demandé s’ils voulaient participer. Je suis une toute autre personne maintenant et les jeunes viennent me demander des conseils. Peut-être c’est la guerre qui m’a rendu timide. Maman et moi dormions sous les bancs des marchés ou dans des baraques abandonnées. J’ai vu des choses horribles et j’ai eu très peur. Je suis encore triste quand
je pense à comment on s’est fit du mal les uns les autres. C’est pour cela que ce que je fais pour rassembler les gens est important, au lieu de se battre et de s’entretuer. Le foot est une bonne façon de rassembler les jeunes et leur faire faire quelque chose ensemble. Maintenant que nous recevons des équipements et le soutien de l’AIJ, ce sera encore mieux » Isaac Lass, 16 ans Joueur préféré : Lukas Podolski, Allemagne Lass donne des conseils de tactique à son équipe.
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Organisez la Conférence de Presse des Enfants du Monde Deux fois par année, toi et tes amis pouvez organiser une Conférence de Presse des Enfants du Monde. Le but de la conférence de presse des enfants est que seuls les enfants ont le droit de parler et seuls les enfants seront interviewés par les journalistes. Chaque année des centaines de conférences de presse sont données simultanément par des enfants dans le monde. La première a lieu pour dévoiler l’identité des trois héros des enfants qui ont été nominés au Prix des Enfants du Monde. La deuxième a lieu au terme de la période du programme du PEM, lorsque des enfants dans le monde entier auront décidé par vote 2. Invitez les médias comment les prix pour les Invitez bien à l’avance, tous iva journaux et les stations de Droits de l’Enfant seront ré- iciatles n i reso partis. g n radio et de télé. Indiquez disCo isa
Voici comment faire : 1. Où et quand
Choisissez le bâtiment le plus important de la région pour votre conférence, afin de m h siete creto ra or de lle en con montrer que les Droits de plantea Es pa as lreded ca sos, a eales de e tod e tr p ta n s e e s lin que cretarías ropu as 3. Préparez-vous metro l’Enfant ça compte ! Mais, d La p ar polític las Se na cooru olog haya n con el ndo hom ió fo c a s n in lis le d cela peut se faire tout aussi ar u to (Jade ce que vous stata Prenez note y cre Institu d) para sos e ecur de entu con r la Juv públicas bien à l’école. allezciendire. bien à se de olíticasFormulez sp O DIj lO Así
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La Conférence de Presse des Enfants à Jalisco, au Mexique et l’une des publications où elle est apparue.
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ción todas d”. Aten el tu ey de a en juven de L robad omiez nánd iativa d fue ap por la C ic in o a Fer La Juventu Estad eporte. fol arian a la greso del tud y D ajada en de- M iputada loca Con de Juvenesta, trab das las rdi- D sión a propu la que to se coo de letar L s p comp ntem tataleJaliscienseción para ros, coencias es ologa do pulso ituto coloca n im ión. pendcon el Instara la hommejoran tiva la Jura ia ie u ic nen ventud p úblicas, ctor. rdi- q instruccás, la in iense de auxila Ju olíticas p acia el seesa coo ta- su Ademto Jalisc a oficina e maun a or, d de p ciencia ho existe las Secre lir stitu al In d comoGobernadté incluidjela efi Hoy) n a una de ue cump la E tu “( d s q ya sea - ven a la del empre es lar del , n y ca jetivo nó liar que si del titu naciótienen ob juventudción Eco de uesa nera agend l. propo de s rías mas de Promo gramas na to la en estatae los pundesarroll e las en te taría de ltura, pro ó Maria ta u d el cutivo Secre de la Cural”, indic presiden Otro Ley, es s para qumpan ntile mica, rollo ru iputada terr or la , la vos tos p cias infa es no ino incluso desarández, d n. n jóven objeti no ta en ió es n si colar s. is en s Fer Com o se ti adre ación esposgrado la inicia onar ue enci m la n añ e a o q a d sa , rm “Cad pueden es para aya una su fo líen hasta nández o en la Cnase paesto as h amp Según Ferlta trabajnstitucio se y no mplen, ecretarí stituto de e o fa n le ntos C pera qu d se cu das las S con el Inpúblicas tiva aún de Pu go, se es e Juventuto tre to inación olíticas memisió n embar tamen d su tránsi coorddas las p la pri a dic s, si ice ra to ntud”. ue ésta esará el tem e- le hiera al y se agil er q ad at d orte juve gregó que tr orde A ab o. n y Dep el Pleno. eA R íN slaciótud y que, en Jaliscmina acia gi D E G comparín, h le A n es R er ra juve det olcion A N D robó la de Gar ide la y obliga ecto que de una b os x ap NA ra C iTA omisión los And a el próplichos Otro asp eación s proyect n ar C La a de C opag, para que ex en la cr yo a lo ción jove a es C ci , ar n n o ce tor del rero, p gulares ela Leyara el ap e la poblanto de u l. re Ju b ec ir s fe ir d de aciones n de lo sa p uctivos d cogimie n estata ce o 27 ió prod és del recaudació os autori u- mue las situ realizac s. cuaa trav de la re que se nda la recanó- q rno a la ericano que seanea de s te id to le o am to la s b ar o e p si an im os “Ped ciento d esto sobre gos P o es po o tengamcho men no fidei “N or pu y n n, mu inero; er un uees es o el 1 p n del im der hac venes p o”, d ro tro m to gastarcaron el entar pat n, dació para poque los jó proyect cuán ónde sa transpar Federaciótaminaiso para primer ista. ande d querido dio la las Secre a com iniciar suutada pri nte cu o to en e d an án eb sc e dan có la dipciadam do Jali pri- h nios, cu arraron avía le d un teci to ag o, tod s es uexpli esgra ojal (Fon rial) lo s “D a F cuán e Estad s. Entoncecuidar madresa tenga va as d ctore os que e ver”, Emp es que joven se rí to o ru d omen piden u a te el const ue tenemtendrá q de F que te obviamenque pued ma qimo y se dez. merogarantía, garantía un chís Fernán una ene una tiza garanulos aca-- virtió no ti er”. m re o, se ofrec simism as y estí nes que A e bec s jóve d lo o a d fon icos par dém
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l’avance ce que vous avez l’intention de dire concernant les violations des Droits de l’Enfant dans votre pays. Juste avant la conférence de presse, tinctement l’heure et l’endroit. Faites-le par mail, mais vous recevrez de la part du Prix des Enfants du Monde, téléphonez aux journalistes bra . La o Valle rillado a, lcanta a Fontanàta Cruz. secrètes, qui vous semblent intéressés ! des informations ill le y a n potab s como V ues de Sa e a u U g ea Aq olonia lle y Parq bras d ceso a cdes Uep des y ohéros propos Rappelez-les le jour avant la l Va droits de q s e c d lo a A e z r u Tl mach irá un mejo , Santa Cru De it UR cordiavous dévoilerez perm que s de ls conférence ou passez lesesvoir illone 0 Miseri ml’enfant, OA de la de 16 on mil 30 s á C m c AC ertir ontarán uetas, v N in s A nq cours de la conférence. Tra itantes c pour leur rappeler l’événement. aau Oz lico, b ReM il hab idráu
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4. Donnez la conférence de presse
Introduisez l’événement par de la danse et de la musique et dites que d’autres enfants tiennent aussi leur conférence
ya a ota hará ¡A v l, Tanzania:enApopoblados1990. n se acidad desde Molle otació elas Anna con discape de África istán: Trad La v s scu rt an ación de r e ño no fg a ni l s A de uc bi, e la rticip pobres a Yacoo cho a la ed as ocultas desd n pa Saken r el dere vo escuel uiera baja poñas; mantu libán. Desde que q cicio en ta frica: on prolas ni
Avant de dévoiler le nom du Héros des Droits de l’Enfant, lors de la conférence de presse du Prix des Enfants du Monde, qui s’est tenue à Katmandu, au Népal, les filles ont présenté la situation des droits de l’enfant au Népal. – Chaque année environ 12.000 enfants sont victimes de l’exploitation sexuelle des enfants et sont emmenés hors du Népal, dit Samjhana.
de presse au même moment partout dans le monde. La conférence de presse peut se dérouler de la façon suivante : • Donnez des informations sur le Prix des Enfants du Monde et montrez un court film. • Parlez de la violation des droits de l’enfant dans votre pays.
Sur worldschildrenprize.org vous trouverez Une fiche de données sur les Droits de l’Enfant pour votre pays, des suggestions sur la façon d’inviter les journalistes, des questions à poser aux responsables politiques et bien d’autres idées. Sur la page web, il y a aussi des photos de presse que les journalistes peuvent télécharger et utiliser gratuitement quand ils écrivent sur le Prix des Enfants du Monde. Si vous êtes plusieurs écoles Amies Universelles du Prix des Enfants du Monde et vous avez invité les mêmes médias, vous pouvez donner une conférence de presse commune. Un représentant de chaque école pourrait alors se tenir sur la scène.
CHRISTINE OLSSON
« Le Prix des Enfants du Monde fait un travail exceptionnel afin de promouvoir les Droits de l’Enfant » S.M. la Reine Silvia, devant la photo de Desmond Tutu, remet le globe du PEM à Bomkazi d’Afrique du Sud.
Lors de leur Conférence de presse du Prix des Enfants du Monde les élèves de ETEC Paulino Botelho, Centro Paula Souza, à São Carlos au Brésil, ont présenté le résultat de leur enquête sur le travail des enfants. Lukas, 16 ans, raconte : – Au Brésil, il y a beaucoup d’inégalités. Il arrive souvent que les enfants travaillent dans des conditions proches de l’esclavage. Au cours de notre travail avec le Prix des Enfants du Monde, nous avons vu des enfants travailler très durement et dans des conditions très difficiles dans une ferme aux alentours de São Carlos. La question que nous avons surtout discutée, a été le travail des enfants dans notre ville et dans notre pays.
Les personnes qui ont accompli des taches exceptionnelles en faveur des Droits de l’Enfant ou du Prix des Enfants du Monde peuvent être nommées Amies Adultes Honoraires et marraines ou parrains du Prix des Enfants du Monde. Lors de la dernière cérémonie de remise des prix, un nouveau parrain a été présenté. Il s’est battu contre l’apartheid et le racisme. Tout au long de sa vie, il a été du côté des Droits de l’Enfant, de la justice et de la paix. Les enfants d’Afrique du Sud le connaissent comme « The Arch » il est Prix Nobel de la paix. Il s’agit de l’archevêque Desmond Tutu.
S.M la Reine Silvia de Suède a été la première marraine du Prix des Enfants du Monde. À présent trois personnalités légendaires internationales ont rejoint le rang de parrains. Nelson Mandela, Aung San Suu Kyi et Xanana Gusmão. Mandela s’est battu contre l’apartheid et pour une Afrique du Sud pour tous les enfants du pays. Il a été
JAMES MAKAY
• Présentez vos exigences aux responsables politiques et les autres adultes pour augmenter le respect des droits de l’enfant dans votre pays. • Révélez la grande « nouvelle » du jour concernant les Héros des Droits de l’Enfant du Prix des Enfants du Monde. • Pour terminer, donnez aux journalistes un communiqué de presse et une fiche de données concernant votre pays que vous aurez reçu du Prix des Enfants du Monde. Le communiqué de presse est un papier où vous aurez rassemblé votre information sur le PEM, les Droits de l’Enfant et les héros des droits de l’enfant ! Vous recevrez un exemple d’un communiqué de presse de la part du PEM.
Desmond Tutu nouveau parrain
emprisonné pendant 27 ans, est devenu le premier président de l’Afrique du Sud libre et a reçu le Prix Nobel de la paix. Aung San Suu Kyi a été assignée à domicile pendant quinze ans pour son combat en faveur de la démocratie en Birmanie. Le combattant de la liberté Gusmão a été emprisonné pendant sept ans avant de devenir le premier président du Timor Oriental et est encore aujourd’hui le premier ministre du pays. Parmi les parrains nommons aussi la dirigeante « Naturellement, c’est un honneur et un plaisir pour moi d’être Amie Adulte Honoraire du Prix des Enfants du Monde pour les Droits de l’Enfant. N’hésitez pas à me dire si je peux faire quoi que ce soit pour promouvoir le remarquable travail que vous faites en faveur des enfants dans le monde entier. Je me réjouis d’une collaboration proche et fructueuse avec vous » Aung San Suu Kyi
internationale et avocate des Droits de l’Enfant, Graça Machel. Machel, Mandela, Suu Kyi et Tutu appartiennent tous à l’organisation The Elders, un groupe d’ancien dirigeants qui travaillent ensemble pour le bien de l’humanité. Vous trouverez plusieurs parrains sur worldschildrensprize.org
« Vous avez notre soutien que nous soyons vivants ou dans la tombe » Nelson Mandela « Le Prix des Enfants du Monde n’apporte pas uniquement les Droits de l’Enfant aux endroits où ils sont le plus souvent respectés, mais également dans les zones de conflits et de grande pauvreté et d’exploitation. Cela rappelle aux enfants qu’ils ont des droits et qu’ils doivent en exiger le respect. Le prix est une expérience fantastique. Il existe pour les enfants et aussi pour éveiller notre conscience et pour que nous ne trouvions le repos qu’après avoir pu dire: Nous l’avons fait ! » Graça Machel
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Et voici venu le grand final du programme du Prix des Enfants du Monde. Beaucoup d’écoles organisent une cérémonie de clôture lors de laquelle, ils célèbrent les Droits de l’Enfant. Dans plusieurs écoles, les enfants invitent les parents, les responsables politiques et les médias. Ils donnent des spectacles et montrent des vidéos de la cérémonie de remise des prix en Suède. – Bienvenue au château de Gripsholm à Mariefred et à la cérémonie de remise des prix du Prix des Enfants du Monde, dit Lisa du Zimbabwe dans la vidéo. Derrière elle, sur la scène, se tiennent les membres du reste du jury.
Nous célébrons
Un quatuor à cordes de Lilla Akademien a joué devant les photos des trois enfants qui, en 2000 ont été célébrés à titre posthume (après leur mort) la première fois que le Prix des Enfants du Monde était remis. Ces enfants sont : l’ex enfant esclave Iqbal Masih, Pakistan, tué en 1995, Anne Frank, morte dans un camp de concentration nazi, en 1945 et Hector Pieterson, tué par la police de l’apartheid en Afrique du Sud, en 1976. Les Inkwenkwezi Sisters des banlieues de Delft et de Khayelitsha du Cap en Afrique du Sud ont été accueillies par des cris de jubilation après leur représentation au cours de la cérémonie.
Tous les enfants du jury étaient présents sur la scène pendant toute la cérémonie. Ici David de Grande Bretagne, dit quels enfants il représente dans le jury, alors que Hamoodi, Gabatshwane, Emelda, Ndale, María Elena et Liv écoutent.
Les enfants du jury María Elena du Pérou et Mae des Philippines attendent le début de la cérémonie.
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les droits de l’enfant ! LE PRIX DES ENFANTS DU MONDE POUR LES DROITS DE L’ENFANT
Anna Mollel Anna Mollel de Tanzanie a été élue, par les enfants qui ont pris part au Vote Mondial, lauréate du Prix des Enfants du Monde pour les Droits de l’Enfant 2012. Anna a reçu le prix des mains de la reine Silvia, pour son long combat de plus de 20 ans en faveur des enfants handicapés de la campagne pauvre du nord de la Tanzanie. Le garçon Massaï Lomunyaki, qui ne pouvait pas marcher avant d’avoir été assisté par Anna, était aussi présent sur la scène.
Lisa du Zimbabwe, qui dirigeait la cérémonie, avait écrit un poème pour les lauréats qui se terminait ainsi:
Ce monde a besoin de plus de personnes comme vous. Je vous remercie de mettre votre vie en jeu pour nous.
– Être célébrée par des enfants crée une grande responsabilité. En vous remerciant et en recevant ce prix, je renouvelle ma promesse de continuer mon combat, dit Anna Mollel lors de son intervention. Hanoi College of Art s’est produit avec une grande dextérité pour les droits de l’enfant.
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LE PRIX HONORAIRE DES ENFANTS DU MONDE
SAKENA YACOOBI Gabatshwane, membre du jury d’Afrique du Sud a chanté.
Sakena Yacoobi d’Afghanistan qui a reçu le Prix Honoraire des Enfants du Monde de la part de la Reine Silvia, a été célébrée sur scène en compagnie de Ahmed Muktar Bahra. Sakena a été célébrée pour son long et souvent dangereux combat en faveur des droits des enfants et des femmes, et plus particulièrement en faveur du droit à l’école pour les filles.
LE PRIX HONORAIRE DES ENFANTS DU MONDE
ANN SKELTON Ann Skelton d’Afrique du Sud était accompagnée sur scène par Khanyisile Ngidi au moment de recevoir le Prix Honoraire des Enfants du Monde de la part de la Reine Silvia. Ann a été célébrée pour ses 20 longues années d’un combat fructueux pour que les enfants victimes du système judiciaire en Afrique du Sud obtiennent le respect de leurs droits. Bomkazi d’Afrique du Sud a exécuté une danse en l’honneur du nouveau parrain du Prix des Enfants du Monde, Desmond Tutu.
Thanks! Tack! Merci ! ¡Gracias! Obrigado! En Afrique du Sud: Ministry of Education, National Department of Education, Department of Women, Children and Vulnerable People in the President’s Office, Eastern, North West Department of Education and Department of Social Development, Bojanala Platinum District Municipality and Department of Education, IEC-Independent Election Commission, BOSASA, Marlene Winberg, Nadia Kamies, Vusi Setuke, Maki Boshomane Au Bangladesh: ASF-Acid Survivors Foundation, Redwan-E-Jannat Bénin: Juriste Echos Consult, Jeacques Bonou,
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François Ablefonlin Brésil: Grupo Positivo (Portal Positivo, Portal Educacional, Portal Aprende Brasil), SEMED-Santarém (PA), 5a Unidade Regional de Educação/ SEDUC-PA, Projeto Rádio pela Educação/ Rádio Rural de Santarém, SME-São José dos Campos (SP), SME-Araraquara, ONG Circo de Todo Mundo, Samuel Lago, Christiane Sampaio Burkina Faso: Art Consult et Development, Malachie Dakuyo Birmanie: Community Schools Program, Eh Thwa Bor Burundi: DAJBU/DYF, DBF Cameroun: SOS Villages d'Enfants Cameroun Congo Brazzaville: ASUDH/
Gothia Cup, CUDE-Club de l'UNESCO pour les Droits de l’Enfant R.D. Congo: FORDESK, Tuzza Alonda, APEC, Damien Kwabene, APROJEDE, Amisi Musebengi, BVES, Murhabazi Namegabe Gambie: Child Protection Alliance (CPA), Bakary Badjie Ghana: Ministry of Education, ATCWAR, Ekua Ansah Eshon, Ghana NGO Coalition on the Rights of the Child, Unicef, VRA Schools Grande Bretagne: The Children’s Rights Director for England, Roger Morgan Guinée Conakry: Ministère de l’Education, Le Monde des Enfants Guinée, Oumar Kourouma, Unicef,
phOTO: CHRISTINE OLSSON & KIM NAYLOR
Emelda du Mozambique présente le bouquet de muguet des enfants du jury à la Reine en signe de remerciements pour son aide. – Merci pour une fantastique cérémonie. C’est très bien que vous travailliez tous en faveur des Droits de l’Enfant. Je m’engage à me battre pour les Droits de l’Enfant dans le monde entier, a dit la Reine Silvia.
Le chœur de filles Katarina, les enfants du jury et tous les enfants qui se sont produits, ont chanté ensemble le chant de clôture « Un monde d’amis »
Parlement des Enfants de Guinée Guinée Bissau: Ministério da Educação, AMIC, Laudolino Medina, Fernando Cá Inde: City Montessori School Lucknow, Shishir Srivastava, Barefoot College, Vasu Srinivasan Kenya: Ministry of Education, Provincial Director of Education for both Western and Nyanza Provinces, CSO Network for Western and Nyanza Province, Betty Okero Mali: Malian Association for Monitoring and Support for Women and Children, Safiatou Doumbia Mauritanie: Association des Enfants et Jeunes Travailleurs de la Mauritanie, Amadou Diallo
Mexique: Secretaría de Desarollo Humano Gobierno de Jalisco, Gloria Lazcano Mozambique: Ministério da Educação e Cultura, SANTAC (Southern African Network Against Trafficking and Abuse of Children), Margarida Guitunga, Amelia Mabecuane, FDC (Fundação para o Desenvolvimento da Comunidade) Népal: Maiti Nepal, Janeit Gurung Nigeria: Federal Ministry of Education, The Ministries of Education in Kogi State, Lagos State, Ogun State, and Oyo State, Royaltimi Talents Network, Rotimi Samuel Aladetu, CHRINET, Children’s Rights Network,
Moses Adedeji Ouganda: Uganda Local Governments Association, Gertrude Rose Gamwera, Wakiso District, BODCO, Nason Ndaireho, GUSCO Pakistan: BLLFS, Mir Sarfraz, BRIC Pérou: Centro Yanapanakusun Philippines: Visayan Forum, Julio Flauta, Lowel Bisenio Rwanda: AOCM Sénégal: Ministère de l’Education, Ministère de la Femme, de la Famille et du Développement Social, EDEN Tchéquie: Vzajemne Souziti Zimbabwe: Girl Child Network, Edinah Masanga.
L E J U R Y P O U R L E P R I X D E S E N F A N T S D U M O N D E 2 013 E L J U R A D O D E L P R E M I O D E L O S N I Ñ O S D E L M U N D O 2 013 O J Ú R I D O P R Ê M I O C R I A N Ç A S D O M U N D O 2 013
t h e 2 0 1 3 w o r l d ’ s c h i l d r e n ’ s p r i z e j u ry
the 2013 world’s children’s prize jury David Pullin
L MI A IVE R SE
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G R A N D E B R E TA G N E
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Kewal Ram PA K I S TA N
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Gabatshwane Gumede
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Hannah Taylor
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CANADA
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Liv Kjellberg SUÈDE
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Hamoodi Elsalameen PA L E S T I N E
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Emelda Zamambo MOZAMBIQUE
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Nuzhat Tabassum Promi BANGLADESH
Ndale Nyengela R . D. D U C O N G O
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N É PA L
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Ne t t a Alex a n d r i ISRAËL
the world’s children’s prize for the rights of the child