EL GLOBO • LE GLOBE • THE GLOBE • O GLOBO •
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CAU! •
# 47 • 2008
HAY BAU !
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GLOBAL VOTE
VOTE! RÖSTA! ¡VOTA!
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Les urnes du président pour le vote des enfants
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TEXTE: JOHANNA HALLIN PHOTO : TOR A MÅRTENS
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u n’es pas content ? C’est pourtant le jour de ton 18ème anniversaire, dit la mère de Migui. Mais Migui n’est pas content. Il est triste parce qu’il est trop âgé désormais pour participer au Vote Mondial. Plus tard, quand Migui prend part à un autre vote, l’élection du président du Sénégal, il a une idée. Les urnes électorales des adultes peuvent être utilisées pour le vote des enfants !
Il raconte son idée à ses amis du club des droits de l’enfant d’Eden. Le jour avant le Vote Mondial, Migui et cinq de ses amis vont chez le maire, lui parlent du vote des enfants et demandent de pouvoir emprunter des urnes. – Le Vote Mondial est un vote démocratique que nous faisons avec les enfants du monde entier, explique Mamadou, 15 ans, au maire. – Malheureusement aucun adulte n’a le droit de participer à notre vote, mais nous vous invitons à lire Le Globe et à nous rendre visite au Vote Mondial, continue Ndéye, 17 ans. Ils ont l’autorisation d’emprunter les urnes et le maire promet de venir au Vote Mondial.
La couleur pour empêcher la fraude électorale.
Eden organise son Vote Mondial dans une rue poussiéreuse à Guédiawaye, une banlieue de Dakar, la capitale. Les enfants ont barré la rue et les voitures doivent emprunter un autre chemin ce jour-là. C’est une vraie fête électorale. Des haut-parleurs coule à flots le mbalax, musique de danse sénégalaise. Certains enfants dansent et balaient la rue. D’autres accrochent des affiches électorales sur les réverbères et les parois. Des enfants et des adultes qui habitent le quartier viennent pour entendre et pour regarder. – Nous en profitons pour leur parler de notre club et des droits de l’enfant, dit Mamadou. Tous les enfants devraient participer au Vote Mondial !
Les filles balaient les rues pour le Vote Mondial.
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MA RTIN D I XO N
Fier de participer au WCPRC « Au Sénégal beaucoup d’enfants subissent des violences physiques ou sexuelles. Mais c’est ainsi partout dans le monde. Quand nous travaillons avec le WCPRC nous informons en même temps sur la violence contre les enfants, pour que les enfants et les adultes comprennent que ce n’est pas bien. C’est important ! Je suis fier de participer au WCPRC. C’est aussi amusant car je peux être avec mes amis et nous nous battons ensemble. » Mamadou Yauck, 15, Sénégal
Avec Le Globe pour les droits des filles « Les droits des garçons sont mieux respectés que les droits des filles, ici au Sénégal. C’est important de lutter contre les discriminations des filles et pour que les filles prennent part à toutes les décisions. Mon amie ne peut pas aller à l’école alors que ses frères y vont. Ses parents disent qu’elle doit s’occuper de la maison. Ça m’enrage ! Je lui ai donné Le Globe pour qu’elle puisse lire l’histoire de filles dans la même situation qu’elle et le montrer à ses parents, afin qu’ils comprennent que ce n’est pas bien. » Jacqueline Courd Fall, 17, Sénégal
Si j’étais présidente… « Si j’étais la présidente de notre république, j’aurais pour but de protéger les enfants et de les instruire avec l’aide du WCPRC. Je suis vraiment heureuse que le journal du prix, Le Globe, existe. Grâce à lui, j’ai appris à connaître tous mes droits et ceux qui se battent pour eux. Je veux faire la même chose pour d’autres enfants. » Ndéye Mbakhe Yattassaye, 13, Sénégal
Avec Le Globe contre le travail enfantin « Plusieurs enfants dans mon quartier ne vont pas à l’école, ils doivent travailler. Ils sont aides domestiques, mécaniciens, carreleurs, ils ramassent des pneus ou conduisent des charrettes à chevaux. Quand le jour de travail est terminé, ils sont si fatigués qu’ils n’ont même pas la force de jouer. J’utilise Le Globe pour leur montrer les histoires d’enfants travailleurs. Je leur dis de les montrer à leurs parents. J’espère qu’il y aura une bande dessinée sur le travail enfantin dans Le Globe. J’adore la bande dessinée sur Nelson Mandela. Ça me rend heureux et ça m’inspire.» Mamadou Hady Diallo, 16, Sénégal
Idalmin du jury est mon idole « J’adore m’informer sur les membres du jury. Mon idole c’est Idalmin ! Elle est si cool et intelligente. Je raconte son histoire à tous mes amis. J’ai fait un bracelet avec la photo d’Idalmin, comme ça, quand quelqu’un me pose des questions sur le bracelet, je peux parler d’elle. » Ndéye Aida Ndiaye, 17, Sénégal 3
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Guna
la vague géante et le Vote Mondial
Guna dessine dans le sable à l’endroit où la vague géante du tsunami est passée ce jour épouvantable. – Je sais que c’est normal de ressentir le manque de mon père et de mes frères, mais je crois qu’ils voudraient que je sois heureuse. Les enfants doivent étudier et jouer. C’est ce que je peux faire ici chez Peace Trust et c’est ce qui fait que je me sens bien maintenant.
– L’eau monte ! L’eau monte ! entend Guna crier autour d’elle… Guna n’oubliera jamais la vague géante du tsunami, mais aujourd’hui est un jour heureux, c’est le Vote Mondial pour les enfants du centre de Peace Trust à Velankanni sur la côte orientale de l’Inde.
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uand Guna, le 26 décembre 2004 s’est tournée vers la mer, elle a été prise de terreur et s’est mise aussitôt à courir. Une énorme vague noire avait atteint les palmiers, soulevant les voitures et semblait ne jamais s’arrêter. C’était un tsunami. – J’ai couru sur le toit d’une maison où les gens s’entassaient. Je me demandais si ma famille se trouvait quelque
part dans l’eau sombre et je me suis mise à pleurer, raconte Guna. – Je suis tombée sur mon oncle qui portait ma sœur Latha. Papa et Latha s’étaient accrochés très fort l’un à l’autre quand les masses d’eau étaient arrivées, mais l’eau était trop forte et papa n’avait pas pu retenir Latha. Puis, une barre de fer, entraînée par l’eau, s’est plantée dans la poi-
Les danses de Guna Le Bharata Natyam est une forme de danse classique en Inde. Dans beaucoup de danses apparaissent les dieux Hindous. Ici, Guna montre quelques figures de danse qu’elle a apprises.
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Le lotus est la fleur nationale de l’Inde. Ici, Guna donne à ses doigts la forme de la belle fleur.
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Le Vote Mondial sur le toit du centre Peace Trust pour les enfants frappés par le tsunami.
Lord Shiva est le dieu de la danse. Sur beaucoup de photos il semble avoir quatre bras. En fait, il n’a que deux bras, mais comme il danse très vite on dirait qu’il en a quatre. Guna montre une des poses de Shiva.
frère cadet de Guna. La mère de Guna s’est tournée vers elle en pleurant et lui a dit qu’il fallait qu’elle aille se mettre en sécurité chez grand-mère, dans un autre village. Le jour du Vote Mondial Quelques années plus tard, Guna se réveille tôt un matin dans le foyer de Peace Trust où elle partage la chambre avec
Lord Krishna peut être très turbulent et il aime jouer de la flûte. Ici, Guna crée l’illusion de jouer de la flûte par le positionnement de ses doigts.
Vit : Dans le centre Peace Trust à Velankanni pour les enfants qui ont perdu leurs parents dans la vague tsunami. Aime : Les maths, le yoga, danser et jouer avec les amis. Ressent le manque de : Papa et mes frères tués par la vague tsunami. Droit important : Pouvoir étudier. Veut être : Médecin.
d’autres fi lles qui ont aussi été fortement frappées par le tsunami. Elle est heureuse d’être avec d’autres enfants qui comprennent ce qu’elle a vécu et qui veulent aller de l’avant. Mais ça n’a pas été facile. – Il faut du temps et du courage pour aller mieux, dit Guna. Le jour commence par la leçon de yoga qui se tient sur le toit où les fi lles sont montées et sont face à la mer. – Le yoga m’aide à me
TEXTE: LIL A DOVAN PHOTO : PAUL BLOMGREN
trine de papa et l’a tué. J’ai appris que mes frères aussi avaient été emportés par la vague géante. Le cœur gros, j’ai continué à chercher maman. Tout n’était que ruine et partout les gens se désespéraient. Guna a trouvé sa mère. Elle était à genoux et pleurait. Devant elle gisait le corps du
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C’est important de pouvoir se plier pour apprendre la danse Bharata Nnatyam. Guna montre à quel point elle est souple en se touchant les oreilles avec les pieds.
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Suganya vote pour ses droits Suganya, 13, vote. Elle a perdu ses deux parents, trois sœurs et un frère dans le tsunami. – J’aime aider à la maison de mon oncle et de ma tante. Je leur suis reconnaissante de m’avoir donné une famille, alors que d’autres n’en ont pas. Filles et garçons devraient être traités pareil et tous les enfants doivent aller à l’école. Je fais partie des élèves officiers, le National Cadet Corps et je veux devenir policier. Les filles peuvent être aussi intelligentes et courageuses que les garçons. »
concentrer sur le présent plutôt que de penser tout le temps à ce qui s’est passé, explique Guna. Toute la semaine, ils se sont préparés pour ce jour, la Journée du Vote Mondial. Filles et garçons mettent leurs vêtements de fête en terminant par le maquillage. Pour honorer ce jour, on leur sert une tourte et ils écoutent de la musique. C’est un jour agréable, mais ils sentent aussi qu’ils participent à quelque chose d’important. – Nous sommes heureux de pouvoir participer et nous battre pour les droits de l’enfant, dit Divakar, 12 ans. Je vais bien maintenant La mère de Guna ne peut pas oublier l’horreur qui a eu lieu. Elle travaille comme nettoyeuse de trois heures du matin à sept heures et demi du soir et
est épuisée quand elle rentre. Guna est reconnaissante envers sa grande sœur d’aider maman à la maison. – Si j’étais restée à la maison, je n’aurais pas pu faire des études de médecine. Tous les enfants ont droit à l’instruction, même s’ils sont pauvres. Chez Peace Trust, Guna a trois repas par jour, un bon lit, une classe avec professeur, l’accès à Internet et un soutien économique de 300 roupies (USD 7,50) par mois. – Je sais que c’est normal de ressentir le manque de mon père et de mes frères, mais je crois qu’ils voudraient que je sois heureuse. C’est difficile de continuer à être triste quand on a des amis avec qui s’amuser. Les enfants doivent étudier et jouer. C’est ce que je peux faire ici chez Peace Trust et c’est ce qui fait que je me sens bien maintenant.
Vote Mondial élégant Murugeshwari s’est faite belle pour le Vote Mondial …
…avec une marque pottu (appelée aussi bindi) au front et... …un joli bijou autour de la cheville.
Guna étudie avec ses amis quelques heures après l’école. – Tous les enfants n’ont pas d’instruction, alors je veux en profiter au mieux.
– Il faut du temps et du courage pour aller mieux, dit Guna. La terrifiante vague géante s’est avancée à l’endroit où elle est assise et elle ne l’oubliera jamais.
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A fait de nous des citoyens du monde « La première Journée du Vote Mondial dans notre école a été une expérience unique qui nous à fait sentir citoyens du monde. Les conditions de vie que nous avons vues ont été révélatrices pour moi, fille indienne et nous les élèves, nous avions très envie de participer et de voter. C’était stimulant d’apprendre à connaître les trois candidats et de diffuser les connaissances sur
leur admirable travail. J’étais responsable du bureau de vote. L’organisation de tout le processus et le dernier jour du vote ont amélioré notre sens
de l’organisation et nous ont appris à comprendre le fonctionnement de la démocratie. » K.V. Pravallika, 13, Apeejay School, Mumbai, Inde
J’appartiens au monde
Mani va dans la plus grande école du monde, la City Montessori School à Lucknow en Inde. Elle compte 31.000 élèves et chaque année, ils participent au Vote Mondial.
Une occasion en or de servir l’humanité « La vie est comme une glace, mange-la avant qu’elle ne fonde. Il nous est donné des tas de possibilités de servir l’humanité, mais nous ne voulons jamais le faire. Nous ne pensons qu’à nous-mêmes et oublions ceux qui souffrent dans le monde. Aujourd’hui on m’a donné une occasion en or et pour la première fois, je peux servir l’humanité. Nous sommes tous des êtres humains et nous avons tous des sentiments que nous devrions partager avec les autres » Jasreman Singh, 15, B.C.M. Arya Model School, Ludhiana, Inde
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« C’était très excitant de participer au Vote Mondial. Pour la première fois, j’ai réalisé que je n’appartenais pas seulement à mon pays, mais que je suis une partie du monde. Il y a tellement de gens qui travaillent en silence pour les plus vulnérables et on n’acclamera jamais assez leurs actions. Le WCPRC a fait que mon cœur s’est ému du sort de garçons et de filles de mon âge souffrant de pauvreté et traités si cruellement par les riches. Je prie dans mon cœur pour tous les candidats du WCPRC et pour leurs actions en faveur des enfants. » Mani Pandey, 13, City Montessori School
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Rollins rappe pour les enfa rues et le Vote Mondial C’est la Journée du Vote Mondial à la Migosi School à Kisumu, Kenya. Rollins va se produire et il est nerveux. Pas parce qu’il va rapper, mais à cause de ce que les autres enfants vont dire quand il va raconter dans la chanson, qu’il a vécu dans la rue.
À
l’age de dix ans, Rollins habitait avec ses parents à Nairobi, la capitale du Kenya. Quand il ferme les yeux, il se rappelle exactement comment c’était : Quand papa rentre, Rollins se tait. Il sent l’odeur. Papa est saoul. Bientôt il va se mettre en colère, il va Quand Rollins vivait dans la rue, il sniffait de la colle. Cela lui faisait oublier qu’il était fatigué, seul et qu’il avait faim.
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crier et taper. D’abord il bat maman et ensuite les enfants. Surtout Rollins, parce que c’est l’aîné. Avant, maman essayait toujours de protéger
les enfants, mais maintenant elle les bat, elle aussi. Le matin suivant, Rollins embrasse ses quatre frères et sœurs plus longtemps que d’habitude sans rien dire. Il met son plus beau gilet et s’en va sur la grande route. Il se cache dans un camion qui va à Kisumu. À l’arrivée, il pleut et il fait de l’orage. Rollins est seul, trem-
Salut l’ami ! Rollins et Felix se saluent. Felix était aussi enfant des rues auparavant, mais dans la rue ils n’étaient pas amis. – Quand on vit dans la rue, on ne peut pas avoir des amis. On ne pense qu’à soi, raconte Rollins. Mais maintenant ils sont amis de cœur. Ils jouent chaque jour, s’entraident pour les devoirs et pour les tâches qu’ils ont à la maison, comme aller chercher de l’eau.
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TEXTE: JOHANNA HALLIN PHOTO : TOR A MÅRTENS
La fête du Vote Mondial Rollins et Felix se produisent quand toute la Migosi Primary School et l’ensemble des 2.200 élèves célèbrent le Vote Mondial.
C’est ici, dans les égouts que Rollins dormait la nuit.
dans les adultes, ils menacent, battent et trompent, pense-t-il.
nfants des Rollins Okoth Onyango, 13
pé et il a peur. Dans la poubelle d’un restaurant il trouve un peu de ugali, de la bouillie de maïs. Il mange et pleure. – Mais je ne reviendrai jamais. Je n’ai pas confiance
Aime : La musique. Déteste : Quand on m’appelle enfant des rues. Veut être : Rappeur ou musicien. Le pire : Quand j’ai sniffé de la colle et j’ai été renversé par une voiture. Le meilleur : Quand j’ai pu aller vivre chez le pasteur Johnson. Rêve de : Une famille à soi. Idole : Le rappeur kenyan Nameless.
Membre d’un gang Le jour suivant, Rollins voit trois garçons qui jouent aux cartes sur le gazon devant un immeuble où il y a des bureaux. Ce sont les premières personnes qu’il rencontre à Kisumu qui s’adressent à lui sans crier. – Comment tu t’appelles, l’ami ? Tu peux venir avec nous, si tu veux, disent-ils. Rollins entre dans un gang qui vit près des rails du chemin de fer. Mais la vie dans le gang n’est pas facile. Les garçons plus âgés lui disent de trouver à manger, de voler, d’obéir aux ordres, sinon ils le battent. Un seul garçon, Morris, devient son ami.
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– Tu dois être fort si tu veux survivre, dit Morris. Tu dois te défendre. Alors Rollins commence à se battre. Bientôt il apprend à taper plus fort et à taper le premier. Les autres garçons ont peur de lui. Ça fait du bien, pense Rollins. Dort dans les égouts La nuit Rollins dort dans les égouts sous les rues de
Kisumu. Là, la police ne le trouvera pas. Mais ça sent mauvais ! C’est difficile de dormir et Rollins a toujours faim. Il essaie de sniffer de la colle. Ça brûle dans la poitrine et il a l’impression que sa tête a enflé comme un ballon. Il n’a ni faim, ni peur, il ne se sent pas seul quand il est chouté à la colle. Mais la nuit, quand la colle ne fait plus d’effet et que
L’uniforme scolaire.
Les vêtements pour le spectacle et pour l’église.
l’eau des égouts menace de déborder sur l’endroit où il dort, il voudrait se fuir. Un jour Rollins voit une troupe de danseurs dans le grand parc de la ville. Il est hypnotisé par les garçons qui dansent et rappent. Ils répètent une pièce qui parle d’enfants qui vivent dans la rue. – Je veux aussi faire ça, pense Rollins. Je peux aussi faire ça ! Bien que vacillant à cause de la colle, il s’avance vers eux. Johnson, le chef du groupe demande si Rollins veut les joindre. – Oui ! – Je vais t’aider. Tu pourras danser et chanter, et aller à l’école. Mais tu dois me promettre d’en fi nir avec la colle, dit Johnson. La suite à la page 12
La garderobe de Rollins
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Les camarades d’école de Rollins confectionnent des affiches et des urnes électorales pour le Vote Mondial de l’école.
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Les vêtements de jeu.
Rollins joue toujours au foot pendant les récrés. Le ballon est fait de cornets en plastiques et d’élastiques. Un bracelet avec les couleurs du Kenya.
Les vêtements de Rollins quand il était enfant des rues.
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Rollins s’entraîne et bientôt il sait toute la chanson « Uchungu », Douleur. C’est la chanson qu’il va présenter à son premier Vote Mondial. Ça parle de la vie dans la rue et du besoin d’amour qu’ont tous les enfants. Depuis que Rollins a commencé à chanter, il a un foyer chez Johnson. Ils font à manger ensemble et tous les matins il enfi le son uniforme scolaire. – Maintenant je suis en sécurité et heureux. La vie n’est pas une lutte, comme dans la rue, dit Rollins. Mais bien des enfants et des adultes en ville méprisent les enfants qui vivent dans la rue. C’est pour cela que Rollins est nerveux. Que vont dire les autres enfants de sa vie dans la rue ? Il y a plus de 2.200 élèves à l’école de Rollins et il faut plusieurs heures avant que tous aient donné leur voix pour le Vote Mondial. Puis, les rythmes crépitent dans les hautparleurs et Rollins s’accroche au micro. Quand il a terminé, c’est un tonnerre d’applaudissements…
Le rap de Rollins sur la vie dans la rue Avec un groupe de musique, où tous les membres ont été enfants des rues, Rollins exécute un rap. Ça s’appelle « Uchungu », Douleur. Sur : www.childrensworld.org, tu peux entendre toute la chanson.
Uchungu (Douleur) La vie est dure, j’ai été poussé à la rue Je n’ai ni de quoi manger, ni de quoi dormir Les maladies, mon cher, m’ont amaigri Et me tuent Où que j’aille, les sévices m’attendent Je n’ai pas de maison, personne qui m’aime S’il te plaît, cher auditeur, les enfants qui vivent dans la rue Sont exactement comme toi et ils sont dignes d’amour. Rollins avec son ami Felix et le pasteur Johnson qui lui a donné un foyer.
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Rollins aime les grenouilles Quand Rollins vivait dans la rue il a rencontrait beaucoup d’animaux. Ses préférés c’était les grenouilles. – Les grenouilles étaient mes amies. Je jouais avec elles, raconte Rollins. Mais il n’aimait pas les serpents, les singes ou les moustiques. Ni les hippopotames sur lesquels il tombait parfois quand il se lavait dans le lac Victoria. – S’ils se fâchent, ils peuvent être très dangereux !
Nom d’animaux en luo et en kiswahili
hippopotame lion girafe singe crocodile serpent grenouille moustique
luo rawo sibuor tiga onger nyang thuol ogwal suna
kiswahili kiboko simba tiga nyani mamba nyoka chura mbu
Quel nom Luo pour toi ? Rencontres et foot avec le WCPRC « J’étais le responsable principal du Vote Mondial dans mon école. Plus de 300 élèves ont voté. J’adore le WCPRC ! Quelle belle occasion quand les profs et les autres adultes nous écoutent vraiment, nous les enfants. Nous avons appris beaucoup en organisant nousmêmes le Vote Mondial. Il y a diverses choses que nous voulons améliorer l’année prochaine. Nous devons informer les élèves dans les autres écoles sur le sens du WCPRC. Nous allons emporter le journal Le Globe lors des tournées de foot de l’équipe scolaire. Nous voulons aussi avoir des rencontres réservées aux enfants, où on pourra discuter nos problèmes et de ce que nous voulons que les adultes fassent pour nous aider. » Claude Oailo, 14, Kenya
Rollins est un garçon du matin, ses amis le savent par son nom, Onyango. Le peuple Luo donne aux enfants le nom d’après le moment de la journée où ils sont nés. Comment t’appellerais-tu ? Le petit matin (lever du soleil – 10 h) Avant midi (10–12 h) Midi (12–16 h) L’après-midi (16–coucher du soleil) La nuit
Tjej
Kille
Akinyi Anyango Achieng
Okinyi Onyango Ochieng
Adhiambo Atieno
Odhiambo Otieno
Le Vote Mondial à la Victoria School à Kisumu, Kenya.
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Le prix des enfant Quand Felicia travaille avec les droits des filles pour le Prix des Enfants du Monde et quand elle participe au Vote Mondial elle puise la force de raconter quelque chose qui ne va vraiment pas...
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Le WCPRC me fait comprendre mon droit « Je vis dans une maison pour orphelins avec 36 autres enfants. Je m’occupe d’eux. Ils ont besoin qu’on les nourrisse, qu’on les baigne et qu’on lave leur uniforme scolaire Je le fais parce que je les aime et parce qu’ils ont besoin de moi. Mais quand toutes les tâches sont terminées, je n’ai plus la force de faire mes devoirs. Parfois je pense quitter l’école pour m’occuper de la maison. Mais grâce au travail avec le WCPRC je comprends que c’est mon droit d’aller à l’école. Je veux apprendre plus pour pouvoir être prof. Alors je pourrai aider encore plus d’enfants qui sont orphelins tout comme moi. » Regina Atieno, 15, Kenya
uand je joue au foot, je suis heureuse. Je peux alors me détendre, mais ensuite reviennent tous les sentiments. Mes parents sont morts quand j’avais cinq ans et je suis allée vivre chez des parents. Ma tante m’obligeait à travailler dans la maison toute la journée et le soir je ne pouvais pas m’asseoir à table, avec la famille. S’il n’y avait
Le WCPRC aide les adultes à comprendre « J’aimerais qu’on ait assez d’exemplaires du Globe pour que chacun puisse en emporter un à la maison. Cette année ma tâche était d’expliquer aux autres enfants ce qu’il y a dans le journal. J’aime apprendre à mes amis les droits de l’enfant ! Je pense que l’article 19 de la Convention de l’enfant est très important. Il y est dit que les enfants ont droit à la protection contre toute forme de violence. Beaucoup de filles au Kenya sont violées. Une fille que je connais n’ose dire à personne que ça lui est arrivé. Elle a peur que d’autres enfants et adultes disent que c’était sa faute. Ce qui bien sûr n’est pas vrai ! Je pense que le WCPRC et le Vote Mondial sont de bonnes occasions pour nous, les enfants de parler de nos droits, pour que les adultes comprennent ce qu’ils doivent faire pour nous protéger. » Elisabeth Odhiambo, 13, Kenya
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pas de restes, je n’avais rien à manger. C’est pour cela que j’ai été si contente quand ma sœur m’a aidée à m’en aller. Elle m’a trouvé une place dans la maison où j’habite maintenant. Enfin j’allais pouvoir commencer l’école. Je suis maintenant en sixième et je suis dans un foyer pour orphelins. Nous sommes 19 filles et garçons qui vivons ensemble avec notre père nourricier et sa famille. En surface tout va bien, mais j’ai presque toujours peur. Notre père nourricier appelle les filles chez lui, la nuit. D’abord nous ne comprenions pas ce qui se passait et les filles plus âgées avaient trop honte pour oser nous raconter. Tout a commencé quand une fille a dû être hospitalisée.
Appendicite, a dit notre père nourricier, mais c’est arrivé quatre fois et maintenant je sais qu’on ne peut être opéré qu’une seule fois de l’appendicite. Depuis cela est arrivé à plusieurs filles. Elles ont été malades et malheureuses. Maintenant nous savons de quoi il s’agit. J’ai peur que ce soit bientôt mon tour, car toutes les filles plus âgées sont parties. Si je refuse d’aller avec lui, il dira à tout le monde que je suis insolente et une mauvaise fille. Il va me renvoyer. Mais je n’ai nulle part où aller ! Je ne sais pas ce que je dois faire. Mais parler des droits de l’enfant et d’autres filles qui ont vécu les mêmes choses me rend plus forte. Cela m’a aidée aussi à en parler. Et à demander de l’aide. »
Le poème de Nancy sur le sida Beaucoup d’enfants au Keya sont devenus orphelins à cause du sida. Nancy Hoko Ochieng, 11 ans, l’amie de Felicia, a écrit un poème sur le sida. Lis-le sur www.childrensworld.org.
TEXTe: JOHANNA HALLIN phOTO : TOR A MÅRTENS
fants engage Felicia à raconter
Felicia, 15 Vit : Dans un foyer pour orphelins à Kisumu, Kenya. Hobbies: Chanter, faire du vélo, jouer au foot. Aime : Que mon équipe de foot gagne et reçoit des trophées. Déteste : Les abus de mon père nourricier sur les filles de la maison. Rêve : De pouvoir continuer l’école. Le meilleur : Les droits de l’enfant me rendent forte et que j’ose raconter ce qui nous arrive à nous, les filles.
Joli tressage La mère de Felicia était coiffeuse et Felicia se souvient que maman lui tressait les cheveux quand elle était petite. Felicia aime les belles coiffures. Mais son père nourricier pense que c’est inutile de perdre du temps à soigner son apparence et l’a obligée à se raser la tête.
Lilian, 13: Le style Zigue-zague
Pose, 13: Le style Minet
Cynthia, 8: Bandeau noué
Macreen, 13: Style Arrière avec couronne Liz, 4: Rallonges
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Déclarez fériée la Journée du Vote Mondial
NIGERIA
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« ’ai beaucoup appris sur les droits de l’enfant par le journal Le Globe. Je l’ai lu d’un bout à l’autre. C’est un ouvrage qui doit être lu avec jugement. Je le recommande aux enfants comme aux adultes et je tiens à louer le fantastique travail du WCPRC. J’aimerais vraiment que notre gouvernement sache à quel point le WCPRC est important et comment on nous offre à nous, les enfants la possibilité de participer au Vote Mondial. Si j’étais le président du Nigeria je mettrais sur toutes les lèvres le nom du WCPRC et je déciderais d’un jour férié qui s’appellerait La Journée du Vote Mondial. Je donnerais aussi l’instruction gratuite à tous les enfants. Je veux devenir avocat pour pouvoir me battre pour les droits de l’enfant ici au Nigeria. » Nasiru Suleiman, 14, Nigeria
Des enfants votent contre la guerre au Congo CONGO
Dans le sud de Kivu en République Démocratique du Congo les enfants ont participé pour la première fois au WCPRC et au Vote Mondial. Là il y a une guerre entre les différents groupes armés et les enfants sont fortement touchés.
Beaucoup de parents violent les droits
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«
e WCPRC m’a appris que j’ai droit à la protection, la nourriture, l’éducation et les loisirs. Je parle aux autres des droits de l’enfant et raconte que dans notre école, nous votons chaque année pour le lauréat du prix des enfants parmi ceux qui se battent pour les enfants. Beaucoup d’enfants sont maltraités et n’ont aucune aide. Ils deviennent mendiants ou se sauvent dans les villes et deviennent enfants des rues. Pour changer cela, nous devons, déjà en tant qu’enfant, apprendre les droits de l’enfant et à les respecter. Nous devons pouvoir respecter d’autres gens et vivre en paix avec eux. Le WCPRC m’appris la démocratie, à voter et à prendre des décisions sans se laisser intimider par les autres. Mais du fait que notre pays est si pauvre, beaucoup de parents sont en infraction contre ce que nous avons appris sur les droits de l’enfant. » Lwabanya Acima, 17, Congo
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Lit le Globe et la bible
A «
u Nigeria les droits de l’enfant ne sont pas respectés et le gouvernement fait peu pour améliorer notre vie. C’est par le journal Le Globe que j’ai appris ce que sont les droits de l’enfant et comment des personnes dans d’autres parties du monde qui aiment les enfants utilisent leurs ressources pour améliorer la vie des enfants. Merci le WCPRC pour votre bon travail. Si j’étais le président du Nigeria, j’éradiquerais l’analphabétisme des enfants. Le journal Le Globe est mon ouvrage préféré après la bible et je le lis tous les jours. » Richard Mosinamofan Olatise, 12, Nigeria
J
« ’appartiens à la minorité Parkari et je veux me battre pour les droits des filles dans le désert du Thar. Les droits de l’enfant doivent être respectés avec amour et nous ne devons pas : • être forcées à un travail pénible. • être traitées moins bien parce que nous appartenons à une minorité et sommes considérées caste inférieure. • être moins appréciées en famille du seul fait que nous sommes des filles. • n’avoir pas le droit de faire entendre notre voix en famille. • être forcées à nous marier tôt. Les adultes de mon pays ne connaissent pas nos droits. Même pas le département gouvernemental sait comment respecter les droits de l’enfant. Les violations les plus courantes de nos droits sont : le travail enfantin, la discrimi-
Nous devons mettre fin aux guerres «
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e WCPRC m’a appris qu’on ne doit pas obliger les enfants à être soldats ou à prendre part à la guerre d’une autre façon. Je veux en savoir plus sur les droits de l’enfant à travers le WCPRC. Il y a beaucoup d’abus contre les enfants ici. Ils sont battus par les profs et par les parents. Les enfants sont violés par les soldats et les enfants sont forcés à devenir eux-mêmes soldats. Les enfants de parents pauvres doivent travailler et ne peuvent pas aller à l’école. Parfois les enfants sont accusés de sorcellerie et sont lapidés alors que ce n’est pas vrai. Nous devons changer toutes les choses négatives qui viennent des guerres. J’ai appris que dans une démocratie tout le monde est libre de voter pour changer ce qui est mauvais dans le pays. » Sylvie Sifa, 16, Congo
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Se bat pour les droits des filles du désert nation, la violence et les sévices, le manque d’instruction et de respect dans la société, les conséquences de la pauvreté et le manque de justice. Par le WCPRC nous avons appris le pouvoir du vote secret et comment voter. J’étais responsable du WCPRC dans ma classe. » Pali d/o Vermo, 14, Pakistan
Instruisez les parents sur nos droits
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es parents au Congo ont besoin d’apprendre les droits de l’enfant. Ce que j’ai fait à travers le WCPRC. On ne doit pas nous forcer à travailler en nous empêchant d’aller à l’école. Le journal du prix est le seul qui existe sur les droits de l’enfant dans la bibliothèque de notre école. Dans le WCPRC ce ne sont que les enfants au-dessous de 18 ans qui ont le droit de voter. Ce qui fait comprendre aux parents que même les enfants peuvent mener à bien un vote et ont des choses à dire concernant ce qui se passe dans le monde. Tous les droits de l’enfant doivent être respectés, dans les pays en voie de développement comme dans les pays riches. Si j’étais président, je m’engagerais en faveur des droits de l’enfant et pour les droits de tous les gens. » Ibucwa Mimano, 14, Congo
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La marche des enfants pour les droits de l’enfant Quand les élèves de l’école São Jorge à Belterra en Amazonie brésilienne ont tenu leur Journée du Vote Mondial, les enfants ont fait une marche pour les droits de l’enfant. – C’était la première fois que nous avions une manifestation pour les droits de l’enfant ici. Beaucoup d’adultes étaient aux fenêtres pour nous regarder. Certains enfants ont quitté l’école pour travailler dans les champs de maïs et les filles travaillent à la maison, dit Nairkile da Silva Coutinho, 14 ans. Pendant la manifestation, elle porte une casquette où est écrit : « Je veux la paix ».
« Droit à la protection »
TEXTE: CHRISTIANE SAMPAIO PHOTO : CARLOS FR ANÇA
La reine des droits de l’enfant habillée en Globe Everlane Queiroz, 12, a été l’une des reines des droits de l’enfant à l’école de Raimunda. Les reines ont mené le débat sur la façon inégale avec laquelle sont respectés les droits des filles et des garçons. À la fin du travail avec Le Globe, le journal du prix, Everlane l’a utilisé comme robe de reine ! Raimunda vote au Vote Mondial.
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N’a pas le temps de jouer « Je me lève tous les matins à cinq heures, mais j’arrive toujours en retard à l’école. D’abord je dois m’occuper de mes trois cousins, leur donner leur bain et leur petit-déjeuner. L’après-midi je fais la lessive et prépare le dîner. La mère de mes cousins travaille en ville, alors c’est moi qui m’occupe de tout à la maison. Je travaillais encore plus dur les deux ans où j’ai vécu avec mon père. Ma belle-mère me maltraitait et m’obligeait à travailler dur. Je n’avais que neuf ans, mais parfois je ne pouvais pas aller à l’école de toute la semaine. L’enfance c’est fait pour jouer et pour apprendre des choses, mais tous les enfants n’ont pas le temps de jouer. » Raimunda Nerli Lima dos Santos, 13, école Boa Ventura Queiroz au Brésil
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Les enfants sont battus « Ici les enfants sont souvent punis très sévèrement à l’intérieur comme à l’extérieur de la famille. On nous frappe avec les mains, des sandales, des verges, des ceintures et des muchinga (cravaches). Moi, je pense que ce n’est pas bien et qu’il n’y a pas de raisons de battre les enfants ainsi. » Gerlane Brito Rêgo, 14, bénévole au Vote Mondial à l’école São Jorge à Tapará au Brésil. Les enfants sont battus avec… sandales …
verges…
Mille votants de 90 pays Le United World College of South East Asia a des élèves provenant de 90 pays. Des 12 écoles UWC dans le monde, l’UWC-USA était parmi celles qui ont participé au Vote Mondial. Fredrika Wessman raconte comment elle a fait pour que son école devienne Amie Universelle. « Je sentais que c’était quelque chose que notre école ne pouvait pas manquer. J’ai convaincu une amie et nous avons parlé à un prof de l’incroyable organisation qui est le plus grand réseau de contacts du monde pour les enfants. Le prof nous a dit de faire suivre
cravaches
Les parents ont aussi été battus « La violence de l’école commence dans la famille. Pour corriger cela les parents devraient être instruits sur la violence et sur comment se comporter envers ses enfants. Certains parents battent leurs enfants parce qu’ils ont euxmêmes été battus quand ils étaient enfants. Les parents devraient aussi venir plus souvent à l’école et se préoccuper plus de l’éducation de leurs enfants. » Bruno Natanael Mota de Almeida, 14, président du Vote Mondial à l’école São Jorge à Tapará au Brésil
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et de plus en plus ont entendu parler du Prix des Enfants du Monde. Au cours d’une entière année scolaire, 300 élèves ont confectionné ensemble 15 urnes et affiches. Comme notre école est internationale, nous avons eu la chance d’avoir des élèves provenant des trois pays des lauréats et ils ont présenté des danses traditionnelles de leur pays. Au total 1.009 élèves ont voté et l’accueil des élèves a été impressionnant. Je suis fière d’y avoir participé et avoir apporté le WCPRC à mon école » Fredrika Wessman, 15, Singapour et Suède.
« Un projet génial – le meilleur du monde ! » « J’attendais avec impatience depuis deux ans que mon école participe. Maintenant, ma vie est partagée entre avant et après le Prix des Enfants du Monde. Avant le WCPRC je ne savais pas que j’avais tant de droits. Je croyais que les droits c’est seulement quelque chose dont on parle, je ne savais pas que je pouvais faire quelque chose moi-même pour les faire respecter. C’était très excitant de travailler avec le WCPRC et tous mes camarades de classe au collège ont participé activement au processus. Nous avons fait des recherches parmi les enfants. J’espère que le WCPRC continue à croître. C’est un projet génial, le meilleur au monde ! » Iliana Padilla, 16, Cartagena, Colombie
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Les filles de la Mmofraturo Primary School à Kumasi au Ghana ont attendu longtemps pour pouvoir donner leur voix. Aujourd’hui l’heure du Vote Mondial est enfin arrivée !
Enfin c’est le Vote Mondial Le Vote Mondial quelque chose dont on peut se vanter « En participant au Vote Mondial j’ai appris à voter. Maintenant je peux l’apprendre aussi à mes frères, quand je vais les voir à leur école. Le WCPRC est une plateforme ouverte où nous, les enfants pouvons exprimer librement nos pensées et nos sentiments. Je suis fière de prendre part au Vote Mondial. C’est vraiment quelque chose dont on peut s’enorgueillir ! » Judith Usei Appiah, 14 Décompte des voix.
Le WCPRC contre les châtiments corporels « Je déteste que les profs me battent. C’est contre les droits de l’enfant, mais au Ghana les profs ont quand même le droit de le faire. C’est agréable de travailler avec le WCPRC. Ça nous donne, à nous, les élèves une chance de protester contre les châtiments corporels dans la classe, sans que les profs se fâchent. » Sheila Abu-Poku, 14
Les lois nous protègent « En travaillant avec le WCPRC j’ai appris qu’il existe au Ghana des lois pour protéger tous les enfants. Personne ne doit pouvoir enlever ses droits à un enfant. Si mes parents disaient que je ne peux pas continuer l’école, j’irais à la police ! » Bernice Adom, 14 Longue queue pour voter.
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Bavardage par signes sur le Globe TEXTE: JOHANNA HALLIN PHOTO : TOR A MÅRTENS
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la Ashanti School for the Deaf il y a plus de 300 enfants qui ont une lésion auditive ou son malentendants. Beaucoup d’entre eux ont été maltraités à cause de leur handicap. Ils lisent Le Globe et participent au Vote Mondial. Dans la classe, les discussions sont animées, bien qu’on ne les entende pas. Les élèves ont lu Le Globe et à présent ils racontent leur propre histoire.
– Mon père ne m’aime pas. En tous cas pas autant que mes frères et sœurs entendants, dit Betty Agyapong, 17 ans. – Il les écoute plus qu’il ne m’écoute, moi. Parfois il fait comme si je n’existais pas. Il ne m’embrasse jamais. Alors souvent je suis triste. Qui va s’intéresser à moi si ma propre famille ne le fait pas ? J’ai le droit d’être aimée, exactement comme mes frères et sœurs ! C’est le droit de tous les enfants ! Les autres élèves dans la classe applaudissent au moyen du langage par signes, en levant et en agitant les mains.
Ont les mêmes droits « Quand je vivais avec mes parents, ils croyaient que j’allais me briser parce que je suis sourd. Je ne pouvais pas faire du foot ou jouer avec d’autres enfants. Je n’avais pas le droit d’aller faire des courses ou apprendre à faire du vélo. Mais maintenant je vais à l’école avec d’autres enfants malentendants et ici on s’essaie à tout ! J’ai en fait les mêmes droits que les autres enfants. Plus tard je veux être cuisiner. » Abudulai Mohammed, 17, Jamasi, Ghana
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C Plus sur le Ghana à la page 22. 21
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Le club de Daniel pour les droits de l’enfant « Je ne connais pas ma mère, mais on dit qu’elle vit en Côte d’Ivoire. Mon père vit en Suisse. Ici au Ghana c’est courant qu’on batte les enfants. Le WCPRC est un programme fantastique qui fait que nous, les enfants savons ce que c’est que les droits de l’enfant et pouvons en exiger le respect si nous risquons d’être victimes de sévices. En lisant le Globe, le journal du WCPRC j’ai eu l’idée de créer un club pour les droits de l’enfant. Maintenant nous en avons un dans notre école et il s’appelle Le Club des Droits de l’Enfant. Je veux que le club aide à plus d’amour et de respect vis à vis des enfants. » Daniel Olsson Boadu, 14, Accra, Ghana
Hourra pour le WCPRC ! “Whow! La meilleure chose qui me soit arrivée c’était le droit de vote, pas pour le président, mais pour ceux qui respectent nos droits. Depuis ce jour je sais que j’ai des droits qui ne doivent pas être violés, comme le droit d’aller à l’école et le droit de faire entendre ma voix. Le WCPRC, comment pourrais-je te remercier ? J’ai écrit mon appréciation sur la paroi; la pluie l’a lavée. Je l’ai écrite sur le tableau noir; l’éponge l’a effacée. Finalement je l’ai écrite dans mon cœur; elle y est toujours. » Esther Akosua Nyamekye, 12, Tarkwa, Ghana
– C’est important de connaître différentes conditions de vie, surtout ici. Nous sommes coupés de tant de choses et sommes comme une bulle, une bulle de Solana Beach, dit Isabelle Vianu, 12, le jour du Vote Mondial à l’école Skyline en Californie, États-Unis.
Je peux changer Je veux défendre la vie de milliers nos droits de personnes « Mes expériences avec le Prix « Si tu ne votes pas, tu ne fais pas de différence. Beaucoup d’enfants n’ont pas la possibilité de voter. C’est un vrai privilège pour eux de faire l’expérience de la démocratie. Le Prix des Enfants du Monde influence vraiment le monde dans lequel nous vivons en faisant prendre conscience aux enfants de toute la terre de nos droits et en ouvrant les yeux des adultes qui auparavant ont violé les droits de l’enfant. Les enfants comme moi, dont les droits ne sont pas violés, deviennent très attentifs à la situation atroce dans laquelle vivent tant d’enfants de par le monde. J’ai été choqué d’apprendre qu’il y a des milliers d’enfants dans le monde qu’on force à être esclaves et soldats dans des guerres. J’ai aussi appris, par mon expérience avec le WCPRC comment une personne engagée, comme les candidats aux prix, peut changer la vie de dizaines de milliers d’enfants. J’espère que de plus en plus apprennent les droits de l’enfant.» Drew Carlson, 11, ÉTATS-UNIS
des Enfants du Monde, par l’engagement, le dur travail, et les années de dévouement des lauréats aux prix, a éveillé en moi respect et inspiration. Mon esprit s’est ouvert par tout ce que j’ai appris sur les droits de l’enfant. Je vis dans un monde où on peut me trouver gâté comparé à beaucoup d’enfants. En m’informant sur le Prix des Enfants du Monde et les droits de l’enfant mes yeux se sont ouverts sur les abus que tant d’enfants subissent dans le monde. Notre monde doit être un endroit où les enfants sont en sécurité et se construisent un futur décent. Mes expériences avec le WCPRC m’ont changé. Maintenant que je suis conscient des droits des enfants, je vais protester contre les mauvais traitements des enfants et serai un défenseur de la justice. En partant d’ici, dans ma société, mais je soutiendrai aussi ce qui se fait dans notre communauté internationale, pour faire du monde un endroit meilleur pour tous les enfants. » Tommy Rutten, 11, ÉTATS-UNIS
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WHOW pour le Prix des Enfants du Monde ”WHOW!!! Voilà ce que je peux dire sur le Prix des Enfants du Monde. C’est facile pour les enfants comme moi de penser que tout va de soi. Aussi pour les droits des enfants. J’ai instruction et soins médicaux, j’ai des parents qui m’aiment et je grandis dans un environnement sûr. Chaque enfant ne devrait-il pas avoir cela ? Ma classe a beaucoup appris sur les droits de l’enfant et sur les personnes qui protègent les enfants et défendent leurs droits. Nous avons eu une réunion à notre école pour informer nos parents sur le prix. On a joint notre résultat aux voix d’enfants du monde entier qui élèvent leur voix en faveur des droits de l’enfant. Je me sens comme une toute petite étoile qui éclaire le ciel la nuit. Je veux qu’on se souvienne de moi pour quelque chose d’important, comme d’aider des millions d’enfants victimes de violences. Je ne sais pas pourquoi on traite si mal nos générations futures ! Peut-être que les adultes ont été traités ainsi quand ils étaient enfants. S’ils savent à quel point ça peut faire mal, pourquoi le font-il ? Traitez-nous avec respect ! » Breezy Bower, 12, ÉTATS-UNIS
Du Vote Mondial de l’école Domino Servite à KwaZulu-Natal en Afrique du Sud.
Nous construisons Nous aide à notre monde comprendre le mot démocratie « Aujourd’hui c’était un grand jour quand les enfants du monde entier ont de nouveau eu la possibilité de se rappeler qu’ils sont la lumière et les dirigeants de la génération future. En tant qu’enfants, nous construisons notre monde par nos paroles. Pour pouvoir exiger quelque chose, nous devons donner notre avis en votant, chacun d’entre nous. » Gcinile Mhlongo, 16, Afrique du Sud
Ma voix peut changer les choses « Je ne peux peut-être pas me tenir au beau milieu du parlement et dire ce que je veux et ce en quoi je crois, mais en votant, je peux changer beaucoup de choses. Je donne mon avis et ma voix à travers le vote. Ce vote forme la compassion et le rêve qu’un jour tu peux faire la différence. Je suis un enfant avec une vie facile à beaucoup d’égards. J’ai un foyer, je vais dans une bonne école, et je mange trois fois par jour. Mais aux quatre coins du monde, il y a un enfant à qui personne n’offre un sourire ni l’espoir d’un futur. Nous, les enfants votons pour le sourire de cet enfant. » Nomagugu Chonco, 17, Afrique du Sud
Nous montre ce pour quoi se battre « Des millions d’enfants dans le monde n’ont rien à dire concernant leurs droits. C’est pourquoi ma voix dans le Vote Mondial est très importante. C’est une voix pour toi et pour tous les enfants qui ne peuvent pas voter. Grâce à notre participation au vote, nous avons appris qu’il existe des gens qui se préoccupent des droits de l’enfant. C’était une expérience fantastique qui nous aide à savoir pour quoi ite se battre. » Mary Tselane, 16, er v oS n i om . Afrique du Sud le D 7 P
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« Cette expérience a été excellente pour le futur de tous. Nous avons appris à voter juste et le fonctionnement d’un vote. Les expériences de ce vote donnent à chaque enfant la possibilité d’exprimer son opinion et d’acquérir de l’assurance. Ce qui fait que nous comprenons mieux le mot démocratie. Nous nous réjouissons de beaucoup d’autres votes dans le futur. » Nydia Stegen, 16, Afrique du Sud
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En charrette à ânes vers le – T’es réveillée ? crie Simon Kekana, 15 ans, depuis la cour. Il est assis sur sa charrette tirée par trois ânes. Johanna Molefe, 14 ans, donne un baiser à grandmère et saute sur la charrette. Simon tire sur les rênes pour faire trottiner les ânes. Mais Johanna pense qu’ils devraient aller plus lentement pour que tout le monde voie la banderole à l’arrière de la charrette. C’est le logo du WCPRC peint en rose criant par Johanna et ses amis.
TEXTO & PHOTE: ANNIK A FORSBERG L ANGA
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’est le vote du WCPRC dans le village de Robega de la North West Province en Afrique du Sud. C’est la première fois que l’école du village participe et Johanna veut que tout soit parfait. Ils préparent le vote depuis plusieurs semaines. – Quand les écoles des villages voisins ont entendu parler de notre vote elles ont aussi
Il y a toujours la queue devant l’isoloir.
voulu participer. Maintenant nous sommes six écoles, raconte Johanna, qui vit chez sa grand-mère depuis que ses parents sont morts du sida. Beaucoup d’adultes comme le prêtre, le directeur et la mère de la reine ont demandé s’ils pouvaient venir voir. Thabiso Maetle, 12 ans, qui est responsable de programme est un peu nerveux. – Je n’ai jamais parlé dans un truc comme ça, dit-il du micro. – Parle normalement, ne crie pas, dit Johanna, très occupée avec les bulletins de vote.
Quand les fi lles se disputent à propos des places des urnes et des bulletins de vote, Johanna se bouche les oreilles. Elle n’a pas la force d’en entendre davantage. À l’horizon s’assemblent des nuages noirs et le vent s’est levé. La terre rouge tourbillonne et les bulletins de vote s’envolent presque. Classique, il faut qu’il pleuve juste aujourd’hui ! Sinon il fait presque toujours soleil à Robega. Puis arrivent les bus des autres écoles. Tout est en place. Le membre du jury du WCPRC d’Afrique du Sud,
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s le Vote Mondial Tous ceux qui votent reçoivent un fruit.
Johanna et ses amis ont la responsabilité des urnes électorales.
Gabatshwane Gumede, inaugure le Vote Mondial en parlant de l’importance pour les enfants de connaître leurs droits. Un groupe de danse se produit et la mère de la reine a fait en sorte que tous ceux qui votent reçoivent un fruit. Tout est comme Johanna avait imaginé, parfait ! Hâte d’aller à l’école Simon est assis à l’écart avec ses ânes de l’autre côté de la cour scolaire. En fait, il ne
devrait pas s’occuper d’ânes, il devrait être en neuvième. Il y a deux ans, alors qu’il venait juste de commencer la septième, ses deux parents sont morts. D’abord papa et puis maman. Un moment Simon a essayé de continuer comme d’habitude. Des voisins gentils partageaient leur repas avec lui, mais ça n’a quand même pas marché. – Je n’avais pas les moyens d’acheter un nouvel uniforme scolaire quand l’ancien
Danse pour les ancêtres sur le Vote Mondial – Il a fallu deux jours pour les faire, dit Antone Mhavane, 14 ans en ôtant les grelots autour de ses pieds. Ils sont construits avec de vieilles bouteilles de lait en plastique et du gravier. Le lacet provient d’une plante de maïs séchée et tordue. Antone et son ami Khumo exécutent une vieille danse africaine avant le début du Vote Mondial et ils trépignent si fort que les grelots cliquètent. - On doit l’entendre très profondément dans la terre. C’est notre façon de faire savoir à nos ancêtres que nous votons aujourd’hui. Nous le faisons pour les occasions importantes, comme les mariages et les enterrements, que nous voulons raconter aussi aux morts. Même si Antone et Khumo aiment leur danse et chanson, ils écoutent d’autres musiques aussi. Le plus souvent de la house, hip hop et R&B.
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était trop petit, dit Simon et explique qu’on ne peut pas aller à l’école sans uniforme. Alors il a trouvé un travail comme conducteur d’ânes. Il s’occupe de 15 ânes et conduit tous ceux qui on besoin de se déplacer, mais souvent il utilise la charrette pour transporter du sable depuis les berges du fleuve, pour faire du ciment. Il conduit volontiers ses camarades à l’école. Il peut alors entendre les dernières nouvelles. En même temps, c’est plus fort que lui, ça le rend triste.
– Chaque fois que je viens à l’école, je me mets à penser à tout ce qui s’est passé et que je voudrais y retourner. Je m’inquiète presque tous les jours de ne pas pouvoir terminer le collège.
– This is for the nation! Ceci est pour la nation, dit Richard Mhlungu,13 ans, en levant le poing. C’est un geste qui signifie « le pouvoir au peuple » et qu’utilisait Nelson Mandela quand il se battait pour la liberté. – Le problème c’est que les adultes n’ont jamais de temps pour nous quand c’est vraiment important. Je ne crois pas qu’ils se soucient de savoir comment nous nous sentons dans nos cœurs.
En avant vers l’école avec la banderole du Vote Mondial que Johanna a confectionné avec ses amis et qui pend de la charrette.
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i par hasard tu te trouves dans le village de Robega ce n’est pas improbable que tu te réveilles juste après minuit, en entendant des bruits effrayants. Mais ce ne sont
« Ce sera u combat »
pas des fantômes ordinaires, ce sont des troupeaux de spectres gris bruns à quatre pattes qui s’avancent dans la poussière le long de chemins caillouteux. – Ce sont les ânes. Il y a à peine 20 ans il y avait beaucoup d’ânes ici à Robega, mais on les a tous tués, raconte Johanna. Sous l’apartheid, quand la
population noire d’Afrique du Sud était maltraitée, un dictateur dirigeait le village de Johanna. On ne l’aimait pas et les habitants chantaient une chanson qui disait qu’il était plus bête qu’un âne. Quand le dictateur, Lucas Mangope, a entendu parler de la chanson il s’est mis dans une colère telle qu’il a ordonné que tous les ânes soient tués. La police avait pour mission d’exterminer tous les ânes. Mangope ne voulait plus voir un âne, et qu’on ne lui en parle plus. – Partout il y avait des ânes morts. Les gens n’arrivaient pas à les enterrer. Ils pourrissaient le long des chemins, raconte Johanna. Si on entend, la nuit, quelque chose qui ressemble à un lointain cri désolé, il ne faut pas avoir peur. Ce ne sont que les pauvres ânes d’ici qui viennent hanter Robega.
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Je collabore avec le monde « Pourquoi ma voix est importante ? Quand on vote, on est actif et voter pour le Vote Mondial signifie que je fais la différence. Le vote aujourd’hui m’a procuré un sentiment de fierté. Quand j’ai introduit mon bulletin de vote dans l’urne, j’ai senti que je collaborais avec le monde entier. Surtout avec ceux dont l’amour et l’engagement font qu’ils se soucient de tous ceux dont les droits sont niés. » Sifiso Ngema, 16
Rend le monde meilleur
Quand un enfant souffre, les adultes haussent simplement les épaules et disent que cet enfant est impossible. Ce que je voudrais savoir c’est pourquoi finalement les adultes ont des enfants. Je rêve de ce jour où les enfants auront de vrais droits, dit Richard. – Le sens du WCPRC et du Vote Mondial ce sont les droits de l’enfant et ici il y a encore tant à faire. Imagine un gars qui rentre chez lui et qui dit à ses parents qu’il a des droits. Il risque de recevoir une volée rien que pour ça, parce qu’on pense que c’est une forte tête. C’est pour cela que Richard a levé le poing en votant, parce que les problèmes des enfants sont si nombreux. Il dit : – Ce sera un long combat.
Décompte des voix à l’école de Domino Servite.
« Voter joue un rôle important dans la vie de chaque personne. Pour moi, ce vote n’était qu’une image de ce que je suis intérieurement et de ce que je retiens juste. Il fait entendre ma voix. Il me fait réfléchir à la réalité du monde dans lequel je vis et à comment je voudrais qu’il soit. Le Vote Mondial nous enseigne les bases d’un vote et nous rend conscients de ce que font les personnes bien. Cela nous donne de l’espoir et nous montre qu’il y a des personnes qui travaillent vers les mêmes buts afin de rendre ce monde meilleur. Quelqu’un fait quelque chose pour corriger ce qui est faux dans le monde d’aujourd’hui. » Eric Hailstones, 17
Une seule grande famille « Nous étions tous enthousiastes de savoir que nous allions voter aujourd’hui ! Ce vote c’est plus qu’un moment en plein air. Nous apprenons l’importance de la démocratie où on peut voter pour ce que nous désirons. Dans ce cas, tous les enfants du monde peuvent voter. Cela nous fait nous sentir comme une grande famille, comme si nous étions tous du même pays. Ça nous prépare à voter dans le futur quand nous serons plus âgés et pourrons voter pour notre pays. À part le fait que je dois me promener le reste de la journée avec un pouce coloré à l’encre bleue, je dois dire que j’ai vraiment aimé ça. » Tabita van Eeden, 16 Plus sur l’école Domino Servite à page 23.
Ma voix est mon merci « Si je connais quelqu’un qui a vécu sa vie en aidant les autres et qu’il ou elle le fait avec un réel engagement et amour envers ses semblables, pourquoi ne montrerais-je pas de la gratitude pour ses sacrifices ? Pour moi, voter c’est plus que de mettre une croix sur un bulletin de vote. D’autres ont voté pour me donner la liberté. Voter dans le Vote Mondial est pour moi une façon de remercier les candidats pour leurs bonnes actions et pour leur aide à ceux qui en ont tant besoin. » Nontokozo Buthelezi, 17 27
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Groenland
Ilulissat
Bangladesh
Anja au Groenland et la nouvelle membre du jury Rebeka au Bangladesh remarquent déjà les effets du réchauffement global qu’on appelle aussi l’effet de serre. Les plus hauts icebergs où Anja vit font aujourd’hui environ 80 mètres de hauteur. Il y a dix ans, beaucoup faisaient plus de 100 mètres. Les glaciers du Groenland fondent. Si les émissions actuelles de ce qu’on nomme les gaz à effet de serre se poursuivent, le réchauffement global va progresser. Il se peut alors que la température de la terre s’élève de deux à six degrés. Chaque degré de température en plus a de graves conséquences pour les gens, les animaux et l’environnement. Si les grandes glaces du Groenland et du Pôle Sud fondent, le niveau de la mer risque de s’élever de plusieurs mètres, même jusqu’à six ou sept mètres. Très vite des villes et des parties de pays bas sont inondées. Le Bangladesh est un de ces pays. Beaucoup de nations d’îles disparaissent complètement. Ailleurs c’est la sécheresse et plus de désert.
La terre se réchauffe Pages 28–41 Qu’en penses-tu ? Le réchauffement de la terre comme conséquence du comportement humain nous menace tous. Que devrions-nous faire d’après toi ? Utilise le formulaire sur www.childrenworld.org, envoie un courriel à prize@childrensworld.org ou une lettre. Des t-shirts du prix ainsi que des CD du membre du jury Gaba, seront tirés au sort parmi vous tous qui répondez.
Montagnes de glace
Dans la mer au large de Ilulissat il y a beaucoup d’icebergs. Les plus hauts font environ 80 mètres, mais il y a dix ans beaucoup dépassaient les 100 mètres. La glace fond. Environ 9/10 des icebergs se trouvent sous l’eau. Les petits icebergs flottent dans l’eau alors que les grands sont sur le fond.
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Anja
conduit un traîneau à chiens
Anja va à l’école Amie Universelle Atuarfik Jørgen Brønlund de Ilulissat au Groenland. Cette année elle participe au Vote Mondial pour la première fois. Anja, qui aime conduire le traîneau à chiens et jouer au foot, s’inquiète de la fonte de la glace. – S’il fait plus chaud les chiens ne sont plus aussi importants et c’est plus difficile pour les chasseurs et les pêcheurs, dit Anja.
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TEXTE: SVEN ROSELL PHOTO : KENT KLICH
uand Anja nourrit les 23 chiens, qui vivent attachés à l’extérieur, un chien a droit à un câlin supplémentaire. – Uiloq est mon chien préféré depuis qu’il est chiot, raconte Anja. – J’adore conduire le traîAnja Kristensen, 13 neau à chiens. Mon père est Vit: À Ilulissat au Groenland, qui champion du Groenland en appartient au Danemark. conduite de traîneau, donc j’ai Aime : Conduire le traîneau à un bon instructeur. Quand je chiens, jouer au foot et au handball. conduis, j’attache six chiens Chien préféré : Uiloq. au traîneau. C’est difficile de S’inquiète : Que les icebergs, faire obéir les chiens. Papa les glaciers, fondent. conduit avec 12-15 chiens. Plat préféré : Lard de baleine Aussi longtemps que les séché, petits pains à la cannelle. chiens sont chiots ils ont le
Le véhicule le plus important Le traîneau à chiens
est le véhicule le plus important au Groenland. Là où vit Anja il y a 4.500 habitants et 4.000 chiens de traîneaux.
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droit d’être à l’intérieur, mais à sept ou huit mois on les met dehors. Tous les chiens de la famille ont un nom et c’est Anja qui le leur donne. – Quel sera le nom, dépend de l’air du chien ou à quoi il ressemble. On appellera peutêtre un chien blanc Nanoq. Ce qui veut dire ours polaire, dit Anja. Sinon c’est rare de voir des ours polaires ici, mais il y en a tout au nord du Groenland. Ilulissat se trouve à 250 km au nord du cercle polaire. Ici il y a 4.500 habitants et 4.000 chiens. On utilise les chiens
uniquement pour tirer les traîneaux. La plupart des familles à Ilulissat vivent de pêches et de chasse. Les hommes partent en traîneau à chiens sur la glace pour pêcher et chasser. Ils sont alors absents quelques jours et passent la nuit dans des tentes sur la glace. La glace fond – Les adultes parlent beaucoup du climat et du réchauffement global. À la télé il y a souvent des nouvelles sur le climat. J’aimerais en savoir plus. Par exemple, combien de
Foot des neiges Anja et ses amis aiment jouer au foot. Qu’il y ait de la glace sur le sol, n’a aucune importance.
Attention aux traîneaux à chiens Le panneau avertit du croisement avec les traîneaux à chiens.
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Sa chambre La famille d’Anja vit dans une rangée de maisons. Anja et son grand frère ont leur propre chambre.
Chaud dans la neige Anja n’a jamais froid aux pieds.
glace de l’intérieur du Groenland fond en une semaine. Je veux vivre au Groenland aussi adulte. Le plus beau au Groenland ce sont les traîneaux à chiens et s’il fait plus chaud, ce sera plus difficile d’aller en traîneaux à chiens et plus difficile pour les chasseurs, dit Anja. Le groenlandais est la langue maternelle des 18 élèves de la classe d’Anja. L’école est située en hauteur sur la pente d’une montagne, presque toujours recouverte de neige. Du toit de l’école pendent des stalactites à profusion. En classe de quatrième, les enfants groenlandais s’initient à l’anglais et au danois. Le Groenland a été une colonie danoise. Aujourd’hui encore, l’énorme île est en partie diri-
gée par le Danemark. Le Groenland a 56.000 habitants. Un cinquième d’entre eux sont danois. – Les maths c’est ce qu’il y a de plus amusant à l’école. J’aime aussi peindre des traîneaux à chiens et la façon dont les gens vivaient ici au Groenland avant. Je peins beaucoup les icebergs, les phoques et les baleines. – Chaque semaine nous avons le « développement personnel » dans notre programme. On discute de ce qui nous tient à cœur. Il peut s’agir de comment nous, êtres humains, nous devrions nous comporter envers les autres, explique Anja. Joue au foot La meilleure amie d’Anja est sa cousine Camilla. Elles ont toujours été beaucoup ensemble, mais maintenant Camilla vit loin à Nuuk, la capitale du Groenland.
Lard de baleine et petits pains à la cannelle Anja aime le Matak, une délicatesse groenlandaise. C’est du lard de baleine séché, de préférence de baleine blanche. Dans la famille d’Anja on aime aussi les petits pains à la cannelle.
– Nous gardons contact par Internet. Nous avons un ordinateur à la maison et plusieurs à l’école. Anja joue au foot et au handball. – Parfois on joue au foot dans la neige dans la cour de l’école. Je m’entraîne au foot trois fois par semaine et presque autant au handball. Le dimanche il y a entraînement de foot le matin et de handball le soir.
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Combien de globes terrestres te
TEXTE: GUNILL A HAMNE & MAGNUS BERGMAR PHOTO : KENT KLICH
Chaque personne laisse une empreinte dans le monde. Plus une personne utilise les ressources de la terre et plus elle rejette de déchets, plus elle a un impact sur l’environnement. L’impact de chaque personne sur terre s’appelle son empreinte écologique. Pour la plupart des gens sur terre il suffi t d’un globe, mais aux États-Unis, la moyenne par habitant est de 5,5 globes et de 3 globes pour l’UE. Plus il faut de globes, plus grand est l’impact sur le réchauffement global et le changement climatique.
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n tenant compte de tout ce qui est utilisé, consommé et rejeté comme déchets, beaucoup sont d’avis que 1,25 globes serait suffisant pour une société mondiale valable. L’empreinte écologique Une empreinte écologique est une trace ou une blessure dans la nature que chaque personne laisse après soi sur la surface de la terre. L’ampleur de ton empreinte dépend de la surface de terre qu’il faut pour produire ce que tu utilises. Il s’agit de terre pour cultiver et produire de la nourriture, les pâturages, les eaux de pêche, les forêts, les zones construites pour vivre et travailler, les métaux, l’énergie, les déchets,
et bien d’autres. Ensuite on compare l’empreinte avec la terre et les ressources qui sont disponibles sur notre planète. On peut ainsi calculer combien de globes sont nécessaires pour couvrir les besoins de tous les êtres humains. Par exemple il faut du métal et du plastique pour les voitures, les bus et les avions. Pour les faire marcher, il faut du pétrole et de l’essence. Plus tu utilises de papier, machines, nourriture, vêtements, voyages plus grande sera ton empreinte écologique. Mais l’empreinte est moindre si la production des choses et de l’énergie que tu utilises est adaptée à ce que peut tolérer la nature. L’empreinte serait bien moindre si les transports avec
les voitures, les bus et les avions n’avaient pas besoin de ce que l’on appelle les combustibles fossiles comme l’essence et le diesel. Les légumes, le riz, les céréales et les fruits cultivés près de chez toi laissent une empreinte moins forte que les denrées cultivées de l’autre côté du globe et transportées par avion ou camion jusqu’à toi. Nous n’utilisons pas seulement plus de ce que la terre peut reproduire. Cela génère également des déchets dont il faut s’occuper. Dans les pays riches la quantité de déchets par personne a triplé ces 20 dernières années. Combien de déchets y a-t-il chez toi en une semaine ? Dans les déchets on compte aussi tout le gaz carbonique émis dans l’atmosphère quand on utilise le pétrole, l’essence, le charbon ou quand on brûle des détritus ou du bois. Le gaz carbonique est le déchet qui augmente le plus et qui cause le réchauffement global. Différence riche – pauvre Un cinquième (20 %) de la population du monde contribue à 86% de la totalité de la consommation. C’est cette
L’EFFET DE SERRE RÉCHAUFFEMENT GLOBAL C’est la lumière du soleil seule qui réchauffe l’air dans la serre.
La lumière traverse le verre et réchauffe l’intérieur de la serre. Les rayons de chaleur rebondissent contre les parois en verre et restent dans la serre. La température monte !
PAR JAN-ÅKE WINQVIST
Dans les pays froids il faut de la chaleur pour cultiver les plantes qui aiment les climats chauds. Cela se fait dans une serre. Une serre est une maison de verre qui laisse passer la lumière du soleil et retient la chaleur.
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es te faut-il ? population qui laisse la plus forte empreinte écologique. Les pauvres laissent de très faibles empreintes écologiques. Il peut y avoir une très grande différence d’empreinte écologique entre des personnes d’un même pays. Surtout dans les pays où la différence entre riches et pauvres est grande. Au Brésil par exemple, une jeune indienne Uru Wau en Amazonie, ne laisse presque pas d’empreinte alors qu’un riche propriétaire de ranch avec avion privé, plusieurs voitures et bateaux, une grande maison avec air conditionné, piscine, ordinateurs, télé et un tas d’autres appareils et qui mange beaucoup de viande, laisse une très forte empreinte. La plus forte empreinte Ce sont les Émirats Arabes Unis qui laissent la plus forte empreinte écologique du monde par personne, principalement sous forme d’énormes émissions de gaz carboniques. Le pays a peu d’habitants mais ils sont riches et ils utilisent beaucoup l’avion, les voitures et l’air conditionné puisqu’il s’agit d’un pays de désert. Dans
Le gaz carbonique (CO 2) est comme le verre, il enferme la chaleur dans l’atmosphère (l’air) La terre devient de plus en plus chaude...
!
Les États-Unis ont besoin de 5,5 globes
L’UE a besoin de 3 globes
Besoin de la moyenne mondiale 1,25 globe
Quelle place occupe ton pays ? La liste montre que l’empreinte écologique des pays riches est la plus forte et que c’est eux aujourd’hui qui exercent le plus grand impact sur le réchauffement global. Plus on descend dans la liste moins l’empreinte est forte. 1. Émirats Arabes Unis 2. États-Unis 3. Finlande 4. Canada 6. Australie 8. Suède 9. Nouvelle-Zélande 10. Norvège 11. Danemark 12. France 13. Grande Bretagne 22. Israël 23. Allemagne 27. Japon 44. Liban 46. Mexique
53. Afrique du Sud 58. Brésil 65. Jordanie 69. Chine 80. Thaïlande 81. Gambie 83. Egypte 84. Bolivie 86. Colombie 92. Nigeria 93. Sénégal 98. Ouganda 104. Sri Lanka 105. Burkina Faso 106. Ghana 107. GuinéeConakry 108. Birmanie 111. Vietnam
Que se passe-t-il si le temps est plus chaud ? L’épaisse glace du Groenland et du Pôle Sud fond. Et le niveau de la mer monte !
113. Pérou 116. Zimbabwe 122. Bénin 123. Kenya 126. Inde 127. Côte d’Ivoire 128. Sierra Leone 130. Cambodge 131. Népal 134. Burundi 138. Guinée-Bissau 137. Rwanda 139. Mozambique 142. Pakistan 143. CongoKinshasa 147. Bangladesh
De grandes parties de la terre sont sous l’eau. Des millions de gens doivent se déplacer. Si le niveau de la mer monte de quelques mètres, 35 millions de personnes, seulement au Bangladesh, deviennent réfugiés écologiques! Beaucoup d’îles disparaissent. Les bâtiments, les habitations et les champs sont inondés.
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L’empreinte montre combien d’hectares de terre il faut pour supporter ta consommation et tes déchets. À partir de là on peut calculer combien de globes il faudrait si tout le monde vivait comme toi. Ici tu peux trouver ton empreinte écologique personnelle : www. footprint.wwf.org.uk (en anglais) www.ecologicalfootprint.org www.myfootprint.org www.kidsfootprint.org (avec Bobbie Bigfoot) www.earthday.net/goals/footprint.stm www.earthday.net/Footprint
les Émirats Arabes Unis on est sur le point de construire toute une ville qui n’utilisera que l’énergie solaire et n’émettra presque pas de gaz carbonique. Une bonne deuxième place, concernant l’importance de l’empreinte écologique, est occupée par les États-Unis. Dans la liste ci-contre présentant les pays qui laissent les plus fortes et plus faibles empreintes écologiques par personne, tu trouveras beaucoup de pays dont on parle dans ce journal, peut-être même ton propre pays. Qu’est-ce qui est équitable ? Les deux pays les plus peuplés du monde, la Chine et l’Inde, laissent pour l’instant de faibles empreintes écologiques.
Mais de plus en plus de gens en Chine et en Inde veulent et peuvent avoir les mêmes choses que les habitants des pays riches. Mais si tous les pays vivaient comme par exemple les ÉtatsUnis ou les pays de l’UE ce serait une catastrophe pour le globe terrestre. Comment pouvons nous résoudre cela et qu’est-ce qui est équitable ? Une chose est sûre. Nous devons tous réfléchir au rôle que nous-mêmes jouons. En outre, toutes les contributions sont désormais nécessaires ainsi que les découvertes qui rendent les voitures, les avions, les usines, les frigidaires, les installations de chauffage et autres, beaucoup plus respectueux de l’environnement.
C’est difficile de cultiver assez pour manger quand les champs sont des déserts ou inondés par la mer qui monte. Et où iront tous les gens sans logis ? Les déserts s’étendent et les gens doivent partir...
La terre transpire
TEXTE: JOHANNA HALLIN PHOTO : TOR A MÅRTENS
Cherche tes propres empreintes !
« La terre transpire ! Elle va en mourir si nous, les êtres humains continuons à polluer. Toutes les voitures, les déchets et les usines qui polluent n’en sont que quelques exemples. Je trouve que c’est la responsabilité du gouvernement de s’occuper mieux de tout et que les gens arrêtent de brûler leurs déchets dans la rue. Je voudrais qu’il y ait des voitures meilleures qui n’auraient pas besoin d’essence pour rouler »
Julian Reaño Mescco, 16, Cusco, Pérou Quand Julian a cherché son empreinte écologique sur www.myfootprint.org il a appris qu’un globe suffirait (en fait 2/3 d’un globe) si tout le monde vivait comme lui.
Pourquoi le gaz carbonique augmente dans l’atmosphère et d’où vient-il ? Les gens utilisent les combustibles FOSSILES comme le charbon et le pétrole dans les centrales nucléaires, les voitures et les avions...
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Le Bangladesh se noie
Le réchauffement global conduit, par suite des inondations et des grandes sécheresses, à diverses formes de violations des droits de l’enfant, comme : • Les enfants n’ont pas d’éducation, puisque les écoles sont fermées. • Les enfants perdent leur foyer et leur famille. • Les enfants sont obligés de fuir. • Les enfants tombent malades. • Les enfants meurent.
Le réchauffement global sera la cause d’une augmentation du niveau de la mer dans le monde entier. Les chercheurs prévoient qu’au moins un quart du Bangladesh disparaîtra sous l’eau d’ici cent ans. On estime que 35 des 150 millions d’habitants du Bangladesh seront des réfugiés climatiques déjà dans 20 ou 30 ans. Le Bangladesh fait partie de ces pays qui seront le plus lourdement frappés par le réchauffement global. Ceci, bien que le pays lui-même ne contribue qu’en raison de moins d’un millième aux émissions de gaz à effet de serre.
Si par exemple on chauffe au bois et on fait repousser de nouveaux arbres il n’y a pas de gaz carbonique supplémentaire dans l’air.
Quand un arbre pousse, il absorbe le gaz carbonique de l’air.
Quand un arbre brûle, la même quantité de gaz carbonique est relâchée dans l’air.
TEXT: E ANDRE AS LÖNN PHOTO : R AGNA JORMING
Les droits de l’enfant et l’environnement
Mais le combustible FOSSILE comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel contient du gaz carbonique que les plantes ont aspiré pendant des millions d’années.
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Rebeka a peur que le villa – Nous avons toujours eu des inondations ici au Bangladesh mais ces dernières années ça a beaucoup empiré. C’est comme si quelque chose s’était détraquée dans la nature. J’ai peur que tout mon village disparaisse. J’ai aussi peur de mourir, dit Rebeka Aktar, 14 ans. Rebeka est nouvelle dans le jury du Prix des Enfants du Monde où elle représente les enfants dont les droits sont violés à la suite de catastrophes naturelles ou de pollution, mais aussi les enfants qui exigent le respect des droits des filles.
Rebeka Aktar, 14 Habite : Dans le village de Borotia sur le fleuve Dhaleshwari. Aime : Aller à l’école. Déteste : Que l’on maltraite les enfants et les femmes. Le meilleur : Le mariage de ma grande sœur. Une fête très drôle ! Le pire : La mort de grand-mère. Je l’aimais beaucoup. Veut être : Professeur et aider les enfants pauvres à aller à l’école. Rêve : Que tous les enfants puissent aller à l’école.
Il y a très longtemps, bien avant les dinosaures, les plantes mortes ont formé des couches de tourbe. Au cours du temps, les couches, en se comprimant, sont devenues du charbon et du pétrole que nous extrayons maintenant des entrailles de la terre.
Quand nous chauffons avec du combustible FOSSILE nous rejetons sur des CENTAINES d’années le gaz carbonique que les plantes ont recueilli pendant des MILLIONS d’années ! ... une grande partie du rejet se fait au cours de ta vie et celle de tes parents...
no il
L’effet de serre, ce n’est PAS doux et agréable –c’est une catastrophe pour l’humanité ! Si tous les pays s’y mettent c’est possible d’éviter la catastrophe. Nous ne devons plus utiliser les combustibles FOSSILES et il nous faut trouver une technique pour mieux utiliser l’énergie renouvelable.
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n seulement trois jours tout le village était inondé. Bien que nous habitions à des centaines de mètres du fleuve, nous avions de l’eau jusqu’à la taille dans la maison. Nous avons essayé de hausser les lits et d’autres objets au-dessus du niveau de l’eau à l’aide d’un échafaudage en bambou que papa avait construit. Mon père et mon grand frère ont construit un radeau en bananier sur lequel nous préparions les repas puisque notre cuisine était inondée.
Des champs détruits – Les inondations détruisent nos champs et nos cultures. À certains endroits il reste un mètre de boue après le retrait de l’eau. C’est très difficile de reprendre les cultures, dit Rebeka.
Mordue par un serpent Après une semaine d’inondation, j’ai pataugé dans l’eau jusqu’à la meule de foin derrière la maison. Pendant que je cherchais de la paille sèche pour nos vaches, un serpent est tombé de la meule dans l’eau. Il m’a mordue au pied. J’ai été prise de vertiges et je me suis presque évanouie, mais j’ai pu appeler maman et papa qui sont arrivés en courant. Ils ont noué un bout de tissus serré au-dessous du genou pour que le poison ne se répande pas plus haut dans le corps. Ils m’ont transportée jusqu’à un bateau et de là nous sommes allés chez un homme qui a sucé le venin du serpent. Je n’arrêtais pas de pleurer et j’avais très peur de mourir. Une voisine a été mordue à peu près en même temps et elle est morte. Ça grouille de serpents ici pendant les inonda-
TEXTE ANDRE AS LÖNN PHOTO : R AGNA JORMING
illage disparaisse
tions et chaque année beaucoup de gens meurent de morsures de serpents. Beaucoup meurent parce que nous devons parcourir de longues distances pour trouver un médecin et c’est très cher. C’est le temps le plus dur pour nous lors des inondations car beaucoup tombent malades. J’ai eu une infection de l’œil et des éruptions sur la peau. Mon frère a eu la fièvre. Presque tout le monde au village a la diarrhée puisque c’est difficile de trouver de l’eau potable quand nos puits et nos pompes rejettent l’eau sale du fleuve. Quelques jours après la morsure du serpent je me sentais de nouveau bien. J’allais çà et là sur le radeau en bananier pour ramasser des feuilles pour nos vaches et chèvres qui n’avaient rien à brouter. À la fi n nous avons quand même été obligés de vendre nos animaux pour acheter la nourriture puisque nos champs et potagers se trouvaient complètement sous l’eau. Au même moment beaucoup ont été obligés de vendre leurs vaches et leurs chèvres pour survivre, alors tous ont été moins bien payés que d’habitude. Pas d’école Les inondations ont duré trois mois. Pendant ce temps presque toutes les écoles étaient fermées, la mienne aussi. Les écoles étaient détruites et c’était impossible de les atteindre à cause de toute l’eau. La plupart n’ont toujours pas ouvert, c’est embêtant de ne pas pouvoir y aller. Nous perdons les cours et ce n’est pas bien. Sans instruction c’est impossible de réussir sa vie ici au Bangladesh. On reste pauvre et on a de la peine à nourrir sa famille. Il arrive souvent Le serpent qui a mordu Rebeka se trouvait dans une meule de foin.
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Objets préférés – Je collectionne le vernis à ongles et le maquillage. Parfois maman me donne un peu d’argent et il arrive que j’achète du vernis à ongles au vendeur qui passe en vélo de temps en temps au village. Il n’y a rien de plus beau que du vernis à ongles, dit Rebeka.
que les gens pauvres qui ne savent ni lire ni écrire sont exploités. Ils peuvent par exemple croire qu’ils mettent l’empreinte de leur pouce sur un papier pour emprunter de l’argent, alors qu’on les induit à remettre leur terre ! C’est affreux ! Le plus important c’est l’instruction pour nous, les fi lles. Si une fi lle peut terminer l’école, elle a une plus grande chance d’avoir une vie meilleure. Elle peut prendre les décisions qui la concernent et les gens, même la famille, l’écoutent
beaucoup plus. Ce qu’elle dit a plus d’importance. Au Bangladesh il y a une loi qui interdit qu’on donne une fi lle en mariage avant 18 ans, mais cette loi est souvent violée. Ici, beaucoup de fi lles de mon âge sont déjà mariées. Ce n’est pas bien ! À cet âge on est encore un enfant, on doit apprendre des choses et se développer, pas vivre une vie d’adulte. Si nous sommes instruites, nous les fi lles avons bien plus de chances de ne pas être données en mariage trop tôt. Quand je serai grande je
Difficile de jouer – En général, nous jouons à cache-cache et nous sautons à la corde. Mais quand c’est inondé c’est difficile de jouer dehors. Nous restons à l’intérieur. Parfois nous jouons au Ludo, dit Rebeka.
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Idoles – Mes idoles sont les étoiles de cinéma Salman Shah et Sabnur. Nous n’avons pas la télé, mais un de nos voisins l’a. Il n’y a pas d’électricité ici alors il fait marcher la télé au moyen d’accus, raconte Rebeka.
veux être professeur. Alors, je me battrai pour que tous les enfants, surtout les enfants pauvres et les filles, puissent aller à l’école. A peur de mourir Nous avons toujours eu des inondations, mais ces dernières années ça a empiré. Il y a eu plus d’eau dans les fleuves et les inondations se produisent à des moments curieux de l’année. Quand l’eau avance, il y a de grands glissements de terrain et d’énormes portions de terre s’effondrent dans le fleuve. Les maisons et les gens sont emportés et les enfants meurent. Si cela continue j’ai peur que tout mon village disparaisse. Où irons-nous alors ? Je ne sais vraiment pas ce qu’il adviendra de nous, et je m’inquiète à propos du futur. Beaucoup vont mourir en essayant d’échapper à l’eau ! »
- Même si notre maison a été détruite, nous avons eu de la chance. Beaucoup ont vu leur maison emportée par l’eau. Les gens ont perdu tout ce qu’ils possédaient et beaucoup sont morts. Nous avons réussi à reconstruire notre maison et toute ma famille a survécu, dit Rebeka.
L’école de Rebeka participe au Vote Mondial L’école de Rebeka, la Borotia Primary School, est fermée depuis trois mois à cause des inondations. L’eau était haute dans les salles de classe. À présent tout le monde est impatient de reprendre l’école. Et cette année tous les élèves de 4ème et de 5ème sont encore plus anxieux que d’habitude. Ils vont en effet participer au Vote Mondial pour la première fois ! 39
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La maison de Liton a disparu – Réveillez-vous tous ! Réveillez-vous ! La maison disparaît dans le fleuve, cria la mère de Liton en pleine nuit.
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« e me suis réveillé en sur saut. Le sol bougeait sous la maison. J’avais peur que nous mourions tous si nous dégringolions dans l’eau. Nous voulions emporter de la nourriture et d’autres choses,
mais tout s’est passé si vite. Il y avait de profondes crevasses dans la terre autour de la maison. Juste après que tout le monde a sauté par-dessus les crevasses, le terrain derrière nous a précipité dans le fleuve et la maison a été aspirée par les courants bouillonnants. Tout a disparu.
TEXTE: ANDRE AS LÖNN PHOTO : R AGNA JORMING
Le cousin s’est noyé On dormait à la belle étoile ! En quelques jours l’eau est montée jusque sur le chemin où nous nous abritions. Alors j’ai construit un radeau en bananier pour nous sauver nous et les choses qui nous
Obligé de travailler – Quand mon frère cadet est né et que la famille s’est élargie à cinq personnes, j’ai dû quitter l’école. Nous n’y arrivions pas avec le salaire de mon père, alors j’ai dû commencer à travailler. J’avais dix ans. Depuis lors je travaille toute la journée dans les champs. Quand je rentre, je suis si fatigué que je n’ai pas la force de jouer. Mon plus grand rêve est de pouvoir reprendre l’école, dit Liton.
Construis un radeau en bananier ! 1. Abats quatre bananiers. 2. Enlève l’écorce extérieure pour que les troncs soient lisses. 3. Fais des cordes en jute séché. 4. Coupe un bâton de bambou. Divise-le en quatre bâtonnets. 5. Mets les quatre troncs dans l’eau. Lie-les avec les cordes en jute. Stabilise le radeau en attachant les quatre bâtonnets de bambou de part et d’autre du radeau. 6. Colmate les fentes entre les troncs avec des feuilles de bananier. 7. Coupe un long bâton de bambou que tu utiliseras pour faire avancer le radeau.
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restaient. Moi et mon cousin Akash, 6 ans, avons passé les premiers en transferant les choses dans un endroit moins exposé. Soudain j’ai remarqué que Akash n’était plus sur le radeau. J’ai fait des allers et retours et je l’appelais en criant. Mais il ne répondait pas. Je suis retourné et j’ai dit ce qui s’était passé. Nous avons nagé partout pour le chercher. Trois heures après il flottait mort à la surface de l’eau. J’aimais mon cousin et je me sens encore coupable même si personne ne m’en veut. Même pas ses parents, qui disent que c’était un accident. Après la mort de mon cousin, un parent de ma mère nous a laissé construire une petite maison sur son terrain. Mais maintenant il veut ven-
dre le terrain. Puisque nous sommes pauvres et ne possédons pas de terrain, notre seule chance de construire une maison est de le faire sur le terrain du gouvernement, le plus près du fleuve. Tous les pauvres y vivent. Et quand l’eau arrive, les plus touchés, c’est nous. J’ai peur que la nouvelle maison aussi soit emportée par le fleuve au moment des inondations. Alors peut-être personne ne se réveille et nous nous noyons tous »
– J’ai congé une fois par semaine et je joue alors au cricket ou au foot avec mes copains. J’adore ça ! Mon ballon et ma batte ont disparu quand la maison a été emportée par le fleuve, mais ma famille a survécu, c’est le plus important, dit Liton.
Les bananiers est utilisable dans un bananier ! sauvent la vie ! Tout En plus de manger les fruits de l’arbre, les bananes – Sans bananiers nous ne survivrions pas lors des inondations. Toutes les familles du village coupent des arbres et construisent des radeaux quand elles s’aperçoivent que le niveau de l’eau monte. La plupart font à manger sur le radeau. Nous utilisons aussi les radeaux pour atteindre des endroits où il y a de la nourriture et de l’eau potable. De même, nous les employons pour nous sauver, nous, nos animaux et nos affaires des masses d’eau. Les bananiers nous sauvent la vie ! dit Rebeka.
et de construire un radeau avec les troncs, les enfants du village de Borotia utilisent aussi les feuilles de bananes pour… …manger quand on a des fêtes et qu’on n’a pas assez d’assiettes pour tout le monde. …et comme parapluie contre la pluie et le soleil !
10 millions de sans-abri Les conséquences des inondations de cette année au Bangladesh sont : • Près de mille personnes sont mortes dont 800 noyées et 100 à la suite de morsures de serpent. Les autres sont décédées des suites de maladies causées par les inondations, la diarrhée, par exemple. • Dix millions de personnes sont sans-abri. • 10.000 écoles ont été détruites. 41
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Je suis libre !
– J’avais six ans, je gardais le bétail de mes parents, quand un homme nous a offert des bonbons à moi et à mes amis. Il s’en est suivi que j’ai été enlevé et forcé de travailler comme esclave pendant six ans, raconte Rakesh Kumar, 13 ans, de l’Inde. À présent il fait partie du jury du Prix des Enfants du Monde.
A TEXTE: LIL A DOVAN PHOTO : PAUL BLOMGREN
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près avoir mangé les bonbons que l’homme nous avait donnés, j’ai senti que quelque chose n’allait pas et j’ai eu peur. Je n’aurais pas dû suivre un étranger sans le dire à maman. Il y avait quelque chose d’étrange dans ces bonbons qui m’avait enlevé la force de m’enfuir. On nous a mis dans un train. Je me suis mis à pleurer. Je savais qu’on nous enlevait et j’ai essayé de me sauver, mais on m’a repris et menacé d’avoir un accident de voiture si j’essayais encore de fuir. Tous mes amis et moi-même
avons été vendus à des gens riches. Je n’étais qu’un petit villageois et je me sentais impuissant. Ils m’ont fait passer dans différentes maisons avant que je me retrouve à l’endroit où j’ai été esclave pendant six ans. Le matin, on me donnait du thé drogué. Si je refusais, ils me forçaient à l’avaler. Je travaillais de cinq heures du matin à dix heures du soir. Je faisais le ménage de la famille qui me possédait. Ils avaient des enfants qui allaient à l’école, mais moi je devais travailler. Je coupais l’herbe et je me coupais souvent les doigts puisque j’étais sous l’effet de la drogue versée dans le thé. Parfois je m’endormais dans les champs, mais personne ne s’en préoccupait. Je transportais des briques et j’essayais de ne pas me plaindre pour ne pas être battu. Les nuits étaient difficiles. L’hiver, ils me donnaient de l’alcool pour me réchauffer, plutôt que de me laisser vivre dans la maison. Je devais dormir dans l’étable avec les
vaches et par-dessus tout cela, je devais aussi m’occuper des animaux. La chaleur de l’alcool disparaissait vite. J’avais froid et je me sentais seul. Je pleurais la nuit en pensant à mes parents. Papa m’a cherché pendant des années. Ils lui ont dit que j’étais mort, mais il n’a pas lâché. Ils l’ont menacé de le battre, mais il a prié une organisation qui libère les enfants esclaves de l’aider. Après une longue recherche, ils ont réussi à me libérer. Maintenant je suis dans un endroit où je peux jouer et aller à l’école avec d’autres garçons qui ont vécu les mêmes choses. Les enfants ne doivent pas être obligés de travailler comme je l’ai fait. Nous avons des droits »
Rakesh représente les enfants esclaves, les enfants qui font un travail dangereux et les enfants qui «n’existent pas » puisque leur naissance n’a jamais été enregistrée.
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/ Les enfants du jury, des experts en droits de l’enfant
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« Mon beau-père battait souvent ma mère. On nous menaçait aussi parce que mon beau-père avait des dettes envers les dealers. Des fois c’est maman qui devait payer les dettes de mon beau-père plutôt que de nous acheter à manger. à huit ans, je me suis sauvé de la maison et j’ai vécu dans la rue. Je volais tout ce que je pouvais et je le revendais pour m’acheter de la nourriture et d’autres choses qu’il me fallait. La nuit je dormais devant une banque dans le centre de la ville, sous une bâche déchirée. J’avais souvent peur. Mon copain m’a appris à fumer de la marijuana. Je me suis mis à fumer de plus en plus et à utiliser d’autres drogues. Je volais des montres, des bijoux, des lunettes de soleil et d’autres choses, dans le centre. J’ai demandé un pistolet au dealer à qui je revendais les choses volées. Je ne l’ai jamais utilisé contre quelqu’un, je tirais en l’air et contre un rat. Je suis revenu à la maison, mais là, la violence continuait. Une nuit ma mère m’a demandé si je voulais vivre avec elle ou avec mon beau-père. Je lui ai dit que je voulais vivre avec elle. Elle m’a dit d’attendre. J’ai entendu des coups de feu dans la chambre où dormait mon beau-père. Après ça je me suis de nouveau sauvé. Maman m’a retrouvé et m’a battu pour me donner une leçon. Elle ne savait pas quoi faire de moi. Mais elle m’a emmené au Circo de Todo Mundo où des enfants comme moi peuvent s’exercer à faire des tours. J’habite chez eux et je vais à l’école. Ça marche bien pour moi maintenant. Ce dont les enfants des rues ont le plus besoin c’est d’amour. »
Railander représente les enfants qui vivent et/ou travaillent dans la rue.
Idalmin Santana, 17, ÉTATSUNIS Idalmin avait neuf ans quand des policiers sont venus arrêter sa mère et son père. – Qu’est-ce que vous faites ? a-t-elle demandé en pleurant aux policiers. – Tu es trop petite pour comprendre, a répondu un policier. – Où est-ce que vous allez avec ma maman ? a demandé Idalmin. J’aime ma mère. D’abord, Idalmin et ses sœurs sont allées habiter chez leur grand-mère. Chaque jour, elle demandait quand ses parents allaient revenir. Grand-mère disait : « Demain. Demain ». – C’était comme si mes parents étaient morts, se souvient Idalmin. Les parents d’Idalmin avaient été condamnés à de longues peines de prison. – La première fois que je suis allée voir maman en prison, la visite s’est terminée après une heure. Imaginez, vous n’avez pas vu votre mère depuis une éternité et on ne vous donne qu’une heure. La première année je pleurais tous les matins. Idalmin et ses sœurs ont été déplacées chez divers parents et connaissances. C’était dur, Idalmin est tombée malade et a commencé à sécher l’école. C’était mieux quant elle et toutes les quatre sœurs se sont retrouvées dans la même famille d’accueil. Une fois par semaine, Idalmin rencontre d’autres filles dont les parents sont aussi en prison. Elles font des choses marrantes et parlent de leur expérience à l’occasion de rencontres qui traitent des enfants de prisonniers. Après six ans de prison, la mère d’Idalmin a été libérée en 2005.
phOTO : martim guerr asilva
Le jury élit le candidat qui recevra le Prix des Enfants du Monde 2008 pour ses actions en faveur des droits de l’enfant. Et les enfants du jury sont véritablement – de par leurs propres expériences – des experts en droits de l’enfant ! Les enfants du jury représentent en premier lieu tous les enfants du monde qui ont vécu des expériences comparables aux leurs. Mais ils représentent également les enfants de leur pays et de leur continent. Dans la mesure du possible, le jury est composé d’enfants provenant de toutes les parties du monde et de toutes les grandes religions. Aux pages 36–39 tu peux lire l’histoire de Rebeka Aktar, une fille du jury du Bangladesh, et à la page 42, l’histoire de Rakesh Kumar, un garçon du jury indien. Sur les pages suivantes, tu peux lire l’histoire de quatorze autres enfants du jury. Un autre enfant du jury sera nommé avant le WCPRC 2008.
Railander Pablo Freitas de Souza, 14, BRÉSIL
Idalmin représente les enfants de prisonniers.
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Mary Smart, 16, SIERRA LEONE Mary avait neuf ans quand son père, son grand frère et sa petite sœur ont été tués durant la guerre civile en Sierra Leone. Elle, elle s’est cachée des rebelles dans la forêt. – Quand je suis dans la forêt j’ai encore l’impression qu’à tout moment les rebelles vont sortir des buissons et me tuer. Je pense aussi beaucoup à la façon dont ils ont tué mon père et à l’appel de mon frère, la nuit où les rebelles l’ont enlevé: « Mary, aide-moi. Aide-moi ! Ils me prennent ! » Plus tard, nous avons su que tous les enfants qui avaient été kidnappés cette nuit-là avaient été tués. Dès la nuit suivante les rebelles nous on trouvés dans la forêt. Ils ont pris ma petite sœur, qui n’avait que six ans et l’ont tuée. Cela me fait encore mal de n’avoir pas pu sauver mon frère et ma sœur, mais je n’avais que neuf ans et je ne pouvais rien faire. Mary a vécu plusieurs mois de suite dans la forêt. – Nous nous abritions de la pluie sous un grand arbre. Beaucoup ont attrapé la malaria. La nuit nous cherchions du manioc et le mangions cru pour qu’aucune fumée ne dévoile notre présence. Le pire c’était la peur et le silence. Il y avait un silence de mort. C’était comme si même les oiseaux de la forêt avaient cessé de chanter. Je pleurais souvent. Pendant quatre ans Mary n’a pas pu aller à l’école à cause des combats. Quand la guerre est finie, ils ont vu que les rebelles avaient détruit son école. Maintenant on l’a reconstruite. – Enfin, je peux de nouveau apprendre des choses. Je veux être médecin ou avocat et me battre pour les droits des enfants, dit Mary.
Mary représente les enfants qui ont vu leurs droits violés lors de conflits armés.
Omar Bandak, 17 PALESTINE
Maïmouna Diouf, 17, SENEGAL
« Je fais des cauchemars depuis l’âge de 11 ans. Un soir pendant qu’on regardait la télé, on a entendu un hélicoptère nous survoler. Peu de temps après on a tiré une fusée contre la maison de nos voisins, le poste de commandement de la police palestinienne et les patrouilles des frontières. Ils ont lâché plusieurs fusées et c’était comme si on était au milieu d’un tremblement de terre. La nuit suivante on a vu arriver un avion F-16 qui lâchait fusée après fusée. Toute notre maison en était secouée et toutes les vitres se sont cassées. Je pleurais et je suis tombé sur les morceaux de verre. La quatrième fusée était la plus forte de toutes, j’ai passé par-dessus notre voisin chez qui nous nous sommes réfugiés. Avant on faisait des excursions dans des lieux comme Jérusalem et Jéricho. Aujourd’hui nous n’avons que notre maison et l’école ici à Bethléem. Mais on ne peut pas aller à l’école tout le temps même si nous avons le droit à l’instruction. Quand il y a le couvre-feu on ne peut pas quitter la maison. Parmi les droits de l’enfant il y a aussi celui de se sentir en sécurité. Nous, enfants palestiniens nous ne pouvons jamais nous sentir en sécurité. Nous ne voulons que la paix et vivre sans chars d’assaut et sans soldats. Je veux me sentir comme d’autres enfants dans le monde.»
Maïmouna habite dans une banlieue de Dakar, la capitale du Sénégal. Près d’une naissance sur trois n’est pas enregistrée au Sénégal. Maïmouna croit que dans le quartier où elle vit, les enfants enregistrés à la naissance sont bien moins que cela. Depuis l’âge de 7 ans, Maïmouna est un membre actif d’une organisation qui travaille en faveur des droits de l’enfant. La question de la déclaration de naissance lui paraît être l’un des droits les plus importants que les enfants possèdent. « Dans notre pays, il y a beaucoup trop d’enfants qui ne sont pas enregistrés à la naissance. Sans certificat de naissance on ne peut pas aller à l’école, on ne peut pas voyager, on ne peut même pas être un citoyen de son propre pays. » Quand on lui demande ce qu’elle aime par-dessus tout, elle étale une pile de papiers sur le sol. « C’est sûrement ça que j’aime le mieux, puisque je les ai toujours avec moi. » Il s’agit de documents et de pièces recueillis pendant son temps d’experte en droits de l’enfant. Le groupe dont elle fait partie se réunit souvent et parle des droits de l’enfant, mais entreprend également diverses actions dans le quartier. « Nous avons fait des campagnes d’enregistrement. Dans une seule après-midi, j’ai réussi à faire enregistrer 54 enfants dans un quartier.
Omar représente les enfants dans les zones de conflit et sous l’occupation.
Maïmouna représente les enfants qui se battent pour les droits de l’enfant.
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important c’est que nous agissions, nous devons faire quelque chose »
Ofek représente les enfants dans les zones de conflit et les enfants qui veulent un dialogue pour la paix.
Ofek Rafaeli, 14, ISRAEL « Je donne un coup de mains dans un centre pour animaux menacés d’extinction. Je vais bientôt travailler comme bénévole dans un abri pour femmes battues. Là, je rencontrerai les enfants des femmes qui vivent aussi dans l’abri. Nous parlons beaucoup du conflit entre Israël et la Palestine à la maison et à l’école. Haïfa, où j’habite est une des plus grandes villes où vivent arabes et juifs et je rencontre beaucoup d’arabes à l’école et même pendant mon temps libre. J’aime beaucoup fréquenter toutes sortes de gens et je ne fais aucune différence entre eux. Cela n’a aucune importance, qu’on soit juif ou musulman, israélien ou arabe. Pour moi les droits de l’enfant traitent du droit de tous les enfants à être libres et du droit pour tous les enfants aux mêmes chances. En Israël, on viole nombre de droits de l’enfant. Les enfants ont droit à la protection et à une vie où ils n’ont pas à craindre constamment de mourir ou que des membres de leur famille meurent. Au cours de l’été 2006, pendant la guerre, entre Israël et le Hezbollah nous devions parfois courir dans les refuges toutes les dix minutes, parfois toutes les heures. Beaucoup ont cru que la guerre n’était que la faute du Hezbollah, mais ce n’est pas mon avis. Ce que je crois c’est qu’Israël aussi a eu des torts et que nous ne devrions pas être au Liban. À l’école, quand on parle du conflit, il y en a beaucoup qui s’en moquent et qui ne veulent pas savoir. Moi, je pense qu’on devrait avoir peur, ça n’arrange rien de faire semblant qu’il n’y a pas de problème. Mais le plus
Hassana Hameida Hafed, 17, SAHARA OCCIDENTAL Hasana est né dans un camp de réfugiés en plein désert, en Algérie où il y a passé toute sa vie. Ses parents viennent du Sahara Occidental. Il y aura bientôt 30 ans que leur pays a été envahi par le Maroc. Depuis lors, près de 170.000 habitants du Sahara Occidental vivent dans de grands camps de réfugiés en plein désert saharien. « Je n’ai jamais vu mon pays. J’espère qu’un jour cela sera possible. Je pense que tous les enfants réfugiés ont le droit de retourner dans leur pays d’origine. » Tous les enfants qui vivent dans les camps du désert vont à l’école. Mais on ne peut pas faire des études avancées dans les camps de réfugiés. « Mais j’espère pouvoir continuer à étudier dans une école algérienne. Car je veux m’instruire. Tous ceux qui vivent dans les camps de réfugiés ont de vilaines dents, toutes noires. C’est à cause de l’eau qui est mauvaise. Quand je serai grand, je serai dentiste. Je veux que tout mon peuple ait de belles dents blanches. »
Hasana représente les enfants réfugiés.
Gabatshwane Gumede, 13, AFRIQUE DU SUD Les parents de Gabatshwane sont morts du sida quand elle était petite. Elle vit avec Vusi, son grand frère dans la communauté de Lethabong-Rustenberg en Afrique du Sud. Après la mort de ses parents beaucoup avaient peur d’être contaminés par elle. Malgré un test qui prouvait que Gaba n’était pas séropositive, elle n’avait aucun camarade. Quand elle était petite, elle est tombée dans une bassine d’eau bouillante et a été sérieusement brûlée aux bras et à la jambe droits. – À l’école on se moquait de moi et j’étais toujours seule. À Lethabong 80 % des habitants sont chômeurs. Beaucoup sont des jeunes qui sont tombés dans la criminalité. 20 % des habitants ont le sida ou sont séropositifs et beaucoup d’enfants sont orphelins. Les droits de beaucoup d’enfants sont violés, la plupart par leur propre famille. Vusi, le grand frère a aidé Gaba à créer un groupe musical, qui s’appelle simplement Gabatshwane. Elle s’est produite souvent devant Nelson Mandela, qui est son idole. Avec les recettes de ses spectacles Gabatshwane achète de la nourriture pour les pauvres et donne des paquets de victuailles aux camarades d’écoles orphelins. – J’exige des hommes politiques qu’ils travaillent pour les droits de l’enfant et j’ai parlé entre autres au ministre de l’éducation et publiquement ici, dans notre département de la province North West. J’ai créé une organisation qui s’appelle Band Ke Bokamoso, « Les enfants sont l’avenir » et je me bats pour les droits de l’enfant.
Gabatshwane représente les enfants que le sida/vih a rendus orphelins et les enfants qui se battent en faveur des droits des enfants vulnérables.
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Sukumaya Magar, 16, NEPAL « Quand j’avais 11 ans, mes parents n’avaient pas les moyens de m’envoyer à l’école. Un jour alors que j’étais en train de cueillir du fourrage, un homme m’a demandé si je voulais travailler dans un hôtel en ville. J’en ai parlé à mes parents. Ils m’ont dit non, mais je me suis sauvée avec l’homme. Quand je me suis retrouvée sur un train en direction de Mumbai, en Inde, j’ai commencé á me poser des questions. À Mumbai on m’a emmenée dans une maison de passe. Les premiers mois j’ai suivi un cours de danse. Mais après cela, ils m’ont dit que je devais travailler comme prostituée. J’ai refusé et on m’a torturée. J’étais comme une esclave et on m’obligeait à aller avec des hommes. Mais deux mois plus tard, un beau jour, j’ai été libérée et j’ai pu retourner au Népal. Maintenant je vais à l’école de Maiti au Népal. Quand j’aurais terminé mes études, je veux aider Maiti dans son combat contre le commerce des filles pour qu’elles ne se laissent pas tromper comme moi. »
Sukumaya représente et se bat pour les filles soumises à la traite d’enfants et qui deviennent esclaves dans des maisons de passe de même que toutes les filles abusées.
Hannah Taylor, 12, CANADA Hannah de Winnipeg est le plus jeune défenseur des SDF canadiens, aussi bien enfants qu’adultes. Elle soutient avec détermination les droits de l’enfant à un foyer, au Canada et partout dans le monde. Tout a commencé quand Hannah, à l’âge de cinq ans, a vu un hom-
me manger des restes dans une poubelle. Depuis, elle a dit à tout le Canada, aux enfants des écoles, aux hommes politiques, aux directeurs, au Premier mini stre et à d’autres que personne ne doit être SDF. Hannah a créé une fondation, Ladybug Foundation, qui a actuellement un programme appelé « Fais la différence » destiné aux écoles de tout le Canada. – Nous voulons montrer à tous qu’ils peuvent s’engager et faire la différence pour les SDF et pour les droits de l’enfant où nous vivons et partout dans le monde, dit Hannah. La fondation d’Hannah a recueilli plus d’un million de dollars en faveur du projet pour les SDF et pour les organisations qui travaillent pour les SDF. – Nous avons tous besoin de partager ce que nous avons et de nous préoccuper des autres, dit Hannah. Hannah pense que c’est important que les SDF sentent que quelqu’un les aime. – Lors d’une de mes visites dans un foyer pour adolescents SDF à Toronto, j’ai vécu quelque chose que je n’oublierai jamais. En partant j’ai embrassé tous les enfants. L’un de ceux qui avaient été les plus silencieux, s’est avancé et a dit : « Jusqu’à aujourd’hui je croyais que personne ne m’aimait, maintenant je sais que toi, tu m’aimes bien. »
Hannah représente les enfants qui se battent pour les droits des autres enfants, spécialement pour les enfants SDF.
Isabel Mathé, 16, MOZAMBIQUE Isabel est née une année avant que la paix soit proclamée au Mozambique. Au moins deux millions de mines antipersonnel avaient été disséminées sur tout le pays, et quand Isabel avait quatre ans, elle a sauté sur l’une de ces mines. L’explosion a été violente et il n’a pas été possible de sauver la jambe droite d’Isabel. À l’hôpital de Maputo on lui a mis une prothèse. Elle était en plastique et en fer et pesait huit kilos. Isabel ne pouvait même pas soulever sa nouvelle jambe et il lui a fallu six mois pour réapprendre à marcher. Après huit ans d’utilisation, la prothèse a commencé à lui écorcher la peau. – J’avais entendu parler d’un endroit là-bas, où l’on faisait de nouvelles jambes. Isabel s’est levée à l’aube, a marché toute la journée, et est arrivée à la clinique orthopédique de la Croix Rouge juste avant le coucher du soleil. Sa nouvelle prothèse est en aluminium et pèse moins que l’autre. Maintenant elle peut marcher vite, mais c’est toujours trop loin jusqu’à la « vraie » école. Dans l’école où elle va, il n’y a ni toit, ni parois. Aujourd’hui le Mozambique est officiellement sans mines, mais Isabel sait qu’il y a encore des mines dans la région. – Il y a des endroits où il ne faut pas aller, mais on ne peut jamais être vraiment sûr. Quand il pleut beaucoup, les mines peuvent être emportées par la terre et aller se nicher n’importe où, dit Isabel.
Isabel représente les enfants handicapés et les enfants blessés par la guerre.
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Thai Thi Nga, 16, VIETNAM
Amy Lloyd, 14, ROYAUME UNI « Je vis dans un orphelinat. Je suppose que c’est parce que ma mère n’a jamais été présente, elle me laissait seule des jours entiers et quand elle revenait elle me disait simplement : « Qu’est-ce que tu as fait ? » et puis elle me battait. Quand j’ai commencé le collège, je me suis fait beaucoup d’amis. J’avais dix ans quand ma mère a téléphoné au service social et leur a dit que si je restais chez elle, j’étais en danger, qu’elle risquait de me tuer. Ce jour-là quelqu’un du service social est venu et il était temps pour moi de quitter mon foyer. On m’a emmenée chez un étranger où je me demandais ce que j’avais bien pu faire de mal. Ma mère me disait toujours que c’était ma faute et un moment je l’ai crue. Pendant très longtemps je me suis accusée. Puis j’ai soudain compris que ce n’était pas ma faute. La seule chose que je désire c’est une vraie famille qui m’aime quoi que je fasse, malgré mon apparence et m’aime simplement parce que je suis moi. Comprenez-moi bien, mon père a toujours été présent. Il m’a donné tout ce dont j’avais besoin, comme les vêtements. Il m’a acheté un téléphone pour que je puisse l’appeler n’importe quand. Maintenant, j’ai de belles choses, je vis dans une belle maison, j’ai des amis à la pelle et je me débrouille vraiment bien à l’école. J’étudie Santé et Prévoyance Sociales, niveau 3 »
Amy représente les enfants séparés de leurs parents et pris en chargé et élevés par la société.
Nga s’est toujours sentie exclue. – Les autres enfants me voient comme un monstre. Tout le monde à l’école avait peur et s’éloignait de moi. J’avais honte et je restais à la maison. Si Huong, ma seule amie, ne m’avait pas encouragée à continuer, je ne serais jamais retournée à l’école. – Quand le professeur nous a dit qu’il y aurait une fête de classe, j’ai mis de côté de l’argent et j’ai donné plus que tout autre enfant pour la fête. J’avais rêvé de m’amuser avec les autres et qu’ils me comprendraient. Mais quand la fête a commencé, les autres ont pris tous les gâteaux et tous les fruits et sont partis en courant. Ça a été le pire moment de ma vie. Nga habite à la campagne. Son père est l’une des victimes de l’Agent Orange, un produit de combat toxique que les USA ont déversé sur le Vietnam au cours d’une longue guerre. Nga n’était pas encore née pendant la guerre, mais elle en a quand même été touchée. Ce que l’Agent Orange a fait dans le corps de son père est passé chez elle et chez sa sœur. Nga a des changements de chromosomes et des taches brunes sur tout le visage et le corps.
Nga représente les enfants handicapés, les enfants atteints par des produits toxiques utilisés, entre autre, en temps de guerre et les enfants mobbés. Aujourd’hui Nga, va dans une nouvelle école où elle se sent bien.
Laury Cristina Hernández Petano, 16, COLOMBIE Laury vivait avec sa mère et sa grand-mère au nord de la Colombie, quand un homme mystérieux a commencé à déposer des avocats et des noix de coco devant leur porte. La famille les vendait au marché, mais se sentait menacée. Il arrive souvent que les groupes armés impliqués dans la guerre civile en Colombie, fassent des cadeaux aux familles pauvres pour essayer d’acheter leur complicité. Dans le village de Laury il y avait souvent des batailles entre les divers groupes et une très grande délinquance. Laury et sa famille s’enfuirent de là et arrivèrent à l’établissement « Nelson Mandela » comme réfugiés internes. Ils construisirent une cabane avec des planches, de la tôle et du carton et chaque fois qu’il pleuvait, ils devaient reconstruire la cabane. À présent, ils vivent dans une maison en béton, mais il y a une pente raide à l’extérieur ce qui fait que, par fortes pluies, la maison se remplit toujours d’eau. Laury travaille dur à l’école et se bat pour la paix au sein de plusieurs groupes d’enfants. Elle vend les « deditos » de sa mère (snacks au maïs) à l’école chaque jour afin de contribuer à la survie de la famille. – Nous sommes pauvres et avons eu pas mal de difficultés. Mais je n’en ai pas honte, j’en suis fière!
Laury représente les enfants des régions en guerre et les enfants en fuite ainsi que les enfants qui se battent pour la paix et les droits de l’enfant.
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JOSEFINA CONDORI PéROU
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