Villes et Pays d’art et d’histoire
Besançon
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Jean Mairet (1604 -1686)
règle des trois unités
(unités d’action, de lieu et de temps) : dans le théâtre classique, règle selon laquelle une pièce doit comporter une seule action principale se déroulant dans le même lieu, dans l’espace d’un jour.
Né à Besançon, Jean Mairet est baptisé le 10 mai 1604 à l’église Saint-Pierre. Orphelin très tôt, il est élevé par son grand-père paternel et reçoit une bonne éducation, d’abord à Besançon puis à Paris, au collège des Grassins, d’excellente réputation. Auteur précoce, il écrit sans doute dès 1620 et devient le protégé du duc de Montmorency qui recevait dans son château de Chantilly les écrivains novateurs et en vue de l’époque. En 1625, il est nommé secrétaire du duc et perçoit dès lors une pension de 15 livres, somme importante pour l’époque. Il peut alors se consacrer à l’écriture de pièces de théâtre et devient ami du poète Théophile de Viau, dont la tragédie Pyrame et Thisbé eut un grand succès au cours du XVIIe siècle.
Peut-être sous l’influence du théâtre italien, auquel il a pu être sensibilisé par l’épouse de son protecteur, la duchesse de Montmorency, née Orsini, Mairet s’intéresse au problème de la régularité dans le théâtre. Dès 1631 dans la Silvanire, il essaie de se conformer aux unités de temps et de lieu et en fait l’annonce dans la préface de la pièce. La Sophonisbe, éditée en 1635, est sa première pièce – et la première en France – entièrement conçue selon la règle des trois unités. À ce titre, Jean Mairet en est considéré comme « l’inventeur » dans le théâtre français du XVIIe siècle.
La querelle du Cid
Les débuts littéraires
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L’invention de la règle des trois unités
Poète et dramaturge, Jean Mairet est considéré comme l’inventeur de la règle des trois unités*.
Sous le règne de Louis XIV, l’admiration pour les auteurs anciens, le goût de la rigueur et de la mesure avaient conduit à la règle des trois unités et le Cid, tragi-comédie de Corneille, ne respectait pas ces règles. Jean Mairet prend une part très active dans la « querelle du Cid » où il se révèle un adversaire acharné de Corneille. Mairet est l’auteur de plusieurs pamphlets contre Corneille, qui y répond à diverses reprises (Advertissement au Besançonnois Mairet, 1637). Il faudra que Richelieu en personne intervienne pour que les deux protagonistes veuillent bien cesser leur querelle.