Album souvenir commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918

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ALBUM SOUVENIR COMMÉMORATION ARMISTICE 1918 11 novembre 2014


Je me souviens... Ils se souviennent... Souvenons nous...

La Municipalité souhaite remercier l’ensemble des participants à la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918. Les enfants des écoles Anne Frank et Jean Moulin, leurs professeurs Les élèves du collège Claude Monet, leurs professeurs, le principal, la principale adjointe Les jeunes sapeurs pompiers de Magny en Vexin L’Union Jeep Vexin Les Anciens Combattants Les Représentants des Autorités Civiles et Militaires Le public venu, une fois de plus, nombreux à cette cérémonie du souvenir.

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Discours prononcé le 11 novembre 2014 par Jean-Pierre MULLER, Maire de Magny en Vexin, Conseiller général du Val d’Oise, à l’occasion de la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918.

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Messieurs les Anciens Combattants, Mesdames et Messieurs les Elus, Mesdames et Messieurs les Représentants des Autorités Civiles et Militaires, Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Professoral, Mesdames et Messieurs, Chers enfants, Petits et Grands, C’est aujourd’hui la quatorzième fois que j’ai l’honneur de présider la cérémonie de la commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918 et de prononcer à cette occasion le discours du maire en hommage à tous les combattants et à toutes les victimes de cette grande guerre telle qu’on l’appelle dans les livres d’histoire, qui devait, comme l’on disait dans les années qui ont suivi, être «la der des der», la dernière des dernières guerres. Les discours prononcés le 11 novembre, le 8 mai, le 19 mars, lors des cérémonies organisées pour la libération des camps d’extermination, n’ont pas vocation à être frappés, chaque année, du sceau d’un propos à chaque fois renouvelé, n’ont pas vocation à être marqués, d’une année l’autre, d’une originalité ostentatoire. Il n’empêche, la répétition institutionnelle ne peut raisonnablement constituer la règle. Pour le dire autrement, que devais-je vous dire aujourd’hui pour ne pas vous dire la même chose que l’année dernière, pour ne pas prononcer, peu ou prou, le même discours que les années passées en ce 100ème anniversaire du début de la guerre 14-18. Vous dire: que je ne me souviens pas, du temps de l’école primaire, des toutes premières leçons d’histoire racontant ce premier et terrible grand conflit mondial. De cette grande guerre, mes premiers souvenirs, si j’ose dire les choses comme cela, c’est Verdun. Cette excursion avec ma famille, à 7, 8 ou 9 ans, je ne sais plus, au Lac Vert pour la partie ludique et les lieux de la grande guerre, comme on disait chez moi, pour la partie culturelle. Les baignades au Lac Vert m’ont laissé le souvenir de la promenade en pédalo, de ces joies d’enfant, plongeant, nageant, aspergeant les autres. Verdun, les sites du souvenir: cela a d’abord été, c’est cela que je garde en mémoire, le calme, la sérénité, dois-je dire la beauté de toutes ces croix blanches, parfaitement alignées sous le soleil avec la forêt meusienne à l’horizon, cela a été également la beauté de ce grand monument surplombant ce cimetière

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militaire fait de milliers et de milliers de tombes de soldats français: 16 000, 16 000 enfants de la Patrie, les Bleuets, morts pour la France. Et après ce fut l’effroi, l’incompréhension et tout de suite après, après les explications de mes parents, la compréhension, la découverte. Ce fut: les milliers et les milliers d’ossements: des fémurs, des tibias, ces crânes, ces mâchoires, ces dents, ces restes de 130 000 soldats inconnus, déposés, entassés devrais-je dire, dans les sous-sols, dans les caves de la nécropole, ces ossements que l’on aperçoit, quand on en fait le tour, à l’arrière de l’Ossuaire de Douaumont à travers de petites fenêtres, sortes de hublots macabres. C’est à ce moment là que j’ai compris comme peut, en tout cas, le comprendre un enfant de 8 ans, moi qui n’avait jamais vu de morts, ce qu’était la mort, ce qu’était la guerre, ce qu’était l’horreur de la guerre. Ce jour là, mes parents m’ont dispensé, je ne peux tout raconter, je ne veux pas tout dire, une sacrée leçon d’histoire. Elle me marque encore aujourd’hui. Depuis, chers enfants de l’école Jean Moulin, de l’école Anne Frank qui allez chanter tout à l’heure, avec vos institutrices, l’Hymne européen, le Chant des Partisans, la Marseillaise; chers Charline, Coraline, Coline et Martin, qui venez de rappeler la souffrance de nombre de ces hommes à travers la lecture de ces lettres de Poilus à leurs familles; depuis, mesdames et messieurs, depuis j’y suis, plusieurs fois, retourné. Je suis retourné sur le champ de bataille. Je suis allé plusieurs fois me recueillir sur ces tombes mais aussi sur les tombeaux de granit rose du cloître de l’Ossuaire qui contient les ossements de combattants recueillis dans les 36 secteurs du champ de bataille. La dernière fois que j’y suis allé, c’était, monsieur le Principal, madame la Principale-Adjointe, lorsque le collège Claude Monet qui est le vôtre aujourd’hui était, pardonnez moi, cette appropriation qui n’est qu’affectueuse, le mien. Avec donc des classes de 3ème dans le cadre du Voyage vers la Citoyenneté que nous avions organisé avec madame Paris, aujourd’hui Conseillère municipale, de Magny à Nuremberg en passant par Strasbourg, Berlin, Postdam et Sachsenhausen. J’ai, à cette occasion, retrouvé chez nos élèves, l’émotion qui avait été la mienne, enfant. Je crois que pour eux aussi, ce voyage, la découverte de ces restes humains a constitué une mémorable et terrible leçon d’histoire. Certains, pendant la dernière campagne électorale, ont cru pouvoir m’insulter en me traitant de «petit instituteur», au delà de l’honneur perdu par ailleurs, ils se sont trompés: j’ai vu nos enfants pleurer au camp de concentration de Sachsenhausen, j’ai vu leur émotion et leur effroi à Verdun, à l’Ossuaire, à la Tranchée des Baïonnettes ; cette tranchée des baïonnettes qui depuis

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1920 rend hommage à 7 soldats inconnus morts en 1916 ensevelis dans leur tranchée sous un bombardement. Je ne cède pas ici à la sensiblerie. Si en tant que «petit instituteur», je n’avais fait que cela: montrer l’horreur de la guerre, dénoncer la barbarie d’hommes aveuglés par leur idéologie tout aussi indigne que nauséabonde, si en tant que «petit instituteur», je n’avais fait que cela, je n’en serais pas peu fier, non pas au sens de l’orgueil bien sûr mais bien à celui du devoir accompli. Car mesdames et messieurs, mesdames et messieurs les Élus, c’est notre devoir, là où nous sommes, et pour le coup, je le répète cette année encore, de faire en sorte que les bombes ne succèdent pas aux bombes, que les atrocités ne succèdent pas aux atrocités. Il n’est pas de cause juste qui massacre les innocents, le fait-elle qu’elle ne l’est plus. Il n’est pas de cause juste qui ne respecte pas l’homme quels que soient sa couleur, sa religion, son sexe, sa condition. La guerre en dentelles n’existe pas. La fleur au fusil se fane l’espace d’un instant. Il n’existe pas de grande guerre. La guerre est toujours douloureuse, pour les hommes, pour les combattants, pour les peuples et cette douleur n’a d’égal que l’engagement et le sacrifice de ceux que la Patrie a appelés. Et aujourd’hui notre devoir au moment qui n’en finit pas où le monde connaît encore et toujours mille conflits, où les pestes brunes, aujourd’hui plus insolentes que jamais, restent toujours vivaces, prêtes à se répandre, répandues, devrais-je dire, dans les esprits les plus crédules; au moment où d’autres apparaissent et progressent, au moment aussi où beaucoup considèrent qu’ils ont davantage de droits que de devoirs, où la notion de citoyenneté est quelque peu galvaudée, notre devoir est d’œuvrer pour la paix et l’harmonie entre les peuples, entre les gens aussi. Notre devoir est de lutter pour la réconciliation entre les ennemis d’hier. Nul peuple, nulle nation, ne saurait avoir d’ennemi héréditaire. C’est le sens de la création de l’Anneau de la Mémoire qui sera inauguré cet après-midi dans le département du Pas de Calais sur le site de Notre Dame de Lorette par le Président de la République. Car l’Anneau de la Mémoire ne célébrera pas les vainqueurs de la guerre, il évoquera la souffrance partagée par tous les combattants. Celle des 579 606 soldats venus du monde entier se

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battre dans le nord de la France. 579 606 soldats dont les noms seront inscrits sur 500 plaques d’acier d’environ 3 mètres de haut, rappelant le déluge d’obus du conflit, ennemis et alliés d’hier rassemblés dans l’ordre alphabétique, sans distinction de nationalité, d’origine ou de religion. L’anneau, dont une partie a été édifiée en porte à faux au dessus du vide pour signifier la fragilité de la paix retrouvée sur le continent européen, évoquant par ailleurs tant les chaînes de solidarité et de fraternité que les rondes d’enfants qui se tiennent par la main. Et cette référence à la ronde des enfants voulue par son concepteur est, je crois, d’une évidente pertinence, car, chers enfants qui êtes ici ce matin, acteurs de notre cérémonie, c’est de vous et de vos camarades, que dépend l’avenir du monde. «Le monde est dangereux à vivre. Non pas à cause de ceux qui font le mal mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire» disait Albert Einstein. Alors quand vous serez grands, soyez droits, honnêtes, quoi que cela vous coûte. Et cela vous coûtera. Il y à d’autres valeurs, il y a d’autres richesses que l’or et l’arrogance, soyez particulièrement soucieux de l’intérêt général, soyez sensibles mais sans sensiblerie, au sort des plus faibles, de ceux que vous côtoyez dans votre vie de tous les jours, de ceux qui souffrent à travers le monde. Quand vous serez grands, faites en sorte que les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité c’est à dire de respect de l’autre, quels que soient sa couleur, son sexe, sa nationalité, sa condition sociale, ses orientations sexuelles deviennent universelles. Faites cela et le monde ira mieux. Faites cela et le monde ira bien. Préférez le travail, l’effort, la rigueur à l’oisiveté, au laisser-faire et au laisseraller. Nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité sont belles mais, vous le savez tous, ô combien fragiles. Faites en sorte qu’elles soient fortes et, je le répète, deviennent universelles. Vive l’Amitié entre les Peuples Vive la Liberté Vive la République Vive la France

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Réalisation service communication

Je me souviens... Ils se souviennent... Souvenons nous... Verdun, Le 18 octobre 1917, Ma très chère Louise, J’ai quitté les tranchées hier au soir vers 23h, maintenant je suis au chaud et au sec à l’hôpital, j’ai à peu près ce qu’il faut pour manger. Hier, vers 19h, on a reçu l’ordre de lancer une offensive sur la tranchée ennemie à un peu plus d’un kilomètre. Pour arriver là-bas, c’est le parcours du combattant, il faut éviter les obus, les balles allemandes et les barbelés. Lorsqu’on avance, il n’y a plus de peur, plus d’amour, plus de sens, plus rien. On doit courir, tirer et avancer. Les cadavres tombent, criant de douleur. A cent mètres environ de la tranchée boche, un obus éclata à une dizaine de mètres de moi et un éclat vint s’ancrer dans ma cuisse gauche, je poussai un grand cri de douleur et tombai sur le sol. Plus tard, les médecins et infirmiers vinrent me chercher pour m’emmener à l’hôpital, aménagé dans une ancienne église bombardée. L’hôpital est surchargé, il y a vingt blessés pour un médecin. On m’a allongé sur un lit, et depuis j’attends les soins. Embrasse tendrement les gosses et je t’embrasse. Soldat Charles Guinant, brigadier, 58è régiment. P.S. : J’ai reçu ton colis ce matin, cela m’a fait plaisir, surtout le pâté et la viande. Si tu peux m’en refaire, j’y goûterai avec plaisir.


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