Le Chat de Geluck : LE SOIR édition-speciale

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MERCREDI 7 octobre 2015 / Edition Brabant wallon / Quotidien / No 233 / 1,50 € / 02 225 55 55

Pour le vingtième album du « Chat », Philippe Geluck illustre votre journal

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

2 LE CHAT FAIT DES PETITS Un Soir collector griffé par Philippe Geluck Entre Le Soir, le Chat et Philippe Geluck il y a la passion des mots, de l’image et du sens. Depuis quarante ans, l’artiste incarne ce que la culture belge a de mieux à offrir au monde : le trait d’humour. Pour célébrer son talent en même temps que le vingtième album du Chat, nous lui avons offert d’emballer complètement le journal dans une image inédite d’actualité spécialement dessinée pour l’occasion. Philippe Geluck a aussi invité son Chat à donner quelques coups de langue et de griffe dans le corps du journal. Nous l’avons laissé faire en toute liberté et aucune rubrique n’a été épargnée par sa malice. Son regard poétique, inspiré, décapant, vient réjouir des sujets qui parfois déchirent les hommes ou dérangent les consciences. Le Chat nous bouscule en toute amitié avec l’élégance de l’art que chacun lui connaît.

« Le premier strip du C Philippe Geluck publie aujourd’hui le 20e album du Chat. A l’image de tous les grands créateurs, il a commencé petit. Ce trublion du mot et du trait nous raconte ses premières fois.

DA.CV.

Les premiers chats ? « Dans des aquarelles, mais je ne sais plus dans quel ordre. L’un avait quatre pattes et avançait parmi les oiseaux en tenant devant sa tête un masque d’oiseau… Un autre était maître de danse, un second chat jouait du piano, tandis que des rats en tutu faisaient de la barre. » © SUTIO FYFTY-FIFTY/CASTERMAN/PHILIPPE GELUCK.

ENTRETIEN eintre, acteur, auteur, humoriste, cartooniste, Philippe Geluck est une grosse tête et un athlète complet. En quarante ans de carrière, il s’est hissé au rang de vedette internationale de l’art belge. Il nous a ouvert les portes de l’atelier du Chat pour nous livrer les secrets les mieux gardés de sa légende.

P

Votre premier jeu de mots ? J’étais tout petit. Je devais avoir sept ou huit ans. Ma tante norvégienne parlait à une amie norvégienne. C’était incompréhensible pour tout le reste de la famille. J’ai dit à mes parents ce jour-là : « Est-ce qu’on est sûrs qu’elles se comprennent entre elles ? » On a ri et les adultes ont cru à une remarque naïve de la part d’un enfant alors que je l’avais fait sciemment comme une vanne. J’ai gardé cette propension à jouer sur les malentendus qui n’en sont pas. En France, je dois toujours faire

attention à bien poser mes répliques pour que le public ne croie pas à une maladresse. Il m’arrive encore régulièrement de faire une vanne et de m’entendre dire : « Il est vraiment belge »… Votre premier rêve d’artiste ? Je voulais devenir clown ! Je me suis aperçu très tôt que j’avais le pouvoir de faire rire. A l’époque où cette idée m’est venue, j’habitais rue Belliard avec mes parents. Il n’y avait qu’une seule ligne de téléphone pour tout l‘immeuble. L’appareil était chez nous, ce qui fait qu’on décrochait parfois pour d’autres et notamment pour un avocat. Un jour, ma mère a pris un coup de fil et le correspondant ne lui a pas laissé le temps d’en placer une. Il était en larmes au téléphone. C’était le clown du Cirque royal et sa femme venait de le quitter ! Ce jour-là, j’ai compris qu’on pouvait être clown et en faire un métier… Votre premier fou rire ?

PARCOURS

40 ans de carrière 1972. Philippe Geluck dessine sa première Vénus de Milo au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en forme de talisman contre les dangers de la célébrité. 1976. Il participe à la création du Théâtre Hypocrite. 1977. L’humoriste fait ses débuts à la RTBF dans 1,2,3, J’ai vu, avant de dynamiter le petit écran avec Malvira dans Lollipop. 1983. À l’instigation du journaliste Luc Honorez, le Chat devient la mascotte du journal Le Soir.

1985. L’acteur tourne dans Benvenuta, un chef-d’œuvre d’André Delvaux, où il joue le père de Fanny Ardant. 1987. Philippe Geluck rejoint l’équipe de La Semaine infernale, où les derniers tabous de la radio belge francophone vont tomber sous le stéthoscope du Docteur G. 1995. Laurent Ruquier adopte Philippe Geluck dans ses P’tits Déj sur France Inter. 1999. Michel Drucker propose à Philippe Geluck de participer aux émissions de Vivement Dimanche

Prochain sur France 2. 2003. Grande exposition anniversaire des 20 ans du Chat à l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris. Philippe Geluck est fait Chevalier des Arts et des Lettres. 2008. Le Chat sort des cases et s’expose sur 60 toiles acryliques. 2009. Le roi Albert accorde à Philippe Geluck le titre de Commandeur de l’Ordre de la Couronne pour avoir « donné de la joie et apporté la bonne humeur». 2015. Le Chat publie son 20e album : Le Chat fait des petits.

Un fou rire se déclenche toujours dans des moments malvenus. Le premier auquel je pense s’est produit dans la salle gothique de l’hôtel de ville de Bruxelles avec mon copain Freddy. On avait douze ou treize ans. On assistait à un récital de musique classique perturbé par une mouche. Elle a fini par se poser sur le crâne d’un musicien et c’est devenu une torture pendant tout le reste du concert. Le public nous jetait des regards désapprobateurs. Les musiciens jouaient imperturbablement et nous devenions de plus en plus hilares. Votre première émotion artistique ? Elle est liée à la bande dessinée. Les albums étaient très chers quand j’étais enfant. A ma grande honte, je me souviens d’avoir gribouillé au bic dans L’Etoile mystérieuse de Tintin, qui appartenait à mon frère. J’avoue même avoir arraché la couverture et la page de garde. Puis j’ai reproduit la couverture sur le mur de ma chambre dans un énorme « scraboutcha » ! Ceci pour en venir à ma première émotion artistique, liée, en fait, à un autre Tintin : Objectif Lune. Je devais avoir quatre ou cinq ans et j’avais beau relire l’album en boucle, j’étais à chaque fois persuadé en arrivant à la fin, au moment où Tintin était évanoui dans la fusée, que tout le monde allait mourir ! Cette scène m’angoissait à tel point, que je devais toujours lire la suite dans les premières pages d’On a marché sur la Lune jusqu’à ce que Tintin se réveille pour me rassurer. Votre premier modèle ? J’en ai eu plusieurs. Je pense que le tout premier doit être Reiser, qui me fascinait par son esprit corrosif, ou Folon,

dont j’admirais à la fois les aquarelles et la dimension dure et poétique des noirs et blancs. Mais le choc absolu pour moi viendra un peu plus tard avec l’humour noir de Chaval. Son dessin, son esprit, m’ont totalement bluffé. Il m’a fait rouler par terre. Sa magie m’accompagne toujours aujourd’hui. Votre premier dessin d’humour ? Je l’ai toujours. C’est le dessin en plusieurs cases d’un homme qui marche avec une cognée. Il la lève et l’abat sur un cochon. Puis dans la dernière case il met des pièces dans la fente qu’il a faite. On croyait qu’il avait tué le cochon. En réalité, il taillait une ouverture dans une tirelire… Je venais d’avoir neuf ans quand j’ai dessiné ça. Je me souviens de l’avoir montré à mon père et à mon frère. Mon père a eu une remarque encourageante. Il m’a dit que « Là, il y avait quelque chose ». Je me suis senti motivé. Je suis remonté dans ma chambre pour en faire plein d’autres et je ne me suis plus jamais arrêté ! Je me suis mis à dessiner par vagues, avec beaucoup de dessins anticléricaux. Je fabriquais des petits albums moimême. J’avais déjà le sens de la collection. J’oserai peut-être les publier un jour sous forme d’une intégrale des œuvres de jeunesse. Il y avait quelques idées pas mauvaises… Votre premier dessin publié ? C’était un truc un peu maladroit sur les ordinateurs pour Azimuth, la revue de la Régie Renault. Ce n’était pas brillant. Mon premier cartoon pour la revue « L’œuf » m’a laissé un meilleur souvenir. C’était il y a plus de quarante ans. C’est grâce à un laveur de vitres qu’il a été publié. Je l’ai perdu de vue et 2


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VAN YPERSELE QUITTE LE GIEC APRÈS SON ÉCHEC À LA PRÉSIDENCE P. 8 DÉCÈS DE CHANTAL AKERMAN

L’électron libre du cinéma belge P. 38

YOUTH Un arrêt qui ébranle les géants du web oilà un arrêt qui devrait faire date. Mardi, la Cour de justice européenne a déclaré invalide une décision de la Commission européenne, affirmant qu’il existe un niveau de protection adéquat pour les données transférées vers les Etats-Unis par les entreprises américaines actives en Europe. A l’origine de l’arrêt, un étudiant autrichien très très agacé par les dénégations de Facebook, qui affirmait au moment de l’affaire Snowden que non, la NSA n’avait pas eu accès à ses serveurs. Pour Max Schrems, les révélations sur les pratiques des agences de renseignement américaines prouvaient que les Etats-Unis n’offraient pas une protection suffisante des données personnelles contre des traitements inappropriés. Sa plainte auprès de l’autorité de contrôle des données personnelles en Irlande, où se trouve la filiale de Facebook pour l’Europe, fut déboutée. Mais en lui donnant aujourd’hui raison, la Cour de justice européenne oblige le gendarme irlandais de la Vie privée à revoir sa décision. Quel impact pour internet ? La Commission minimise pour l’heure, mais pour JeanMarc Van Gyseghem, avocat et chercheur à l’université de Namur, « toute l’architecture numérique de l’internet va être bouleversée ». ■

FOOTBALL

Un nouveau Belge pour les Diables ? P. 23 & 31

V

P. 18 & 19 NOTRE DOSSIER

Le grand test des syndicats

POLÉMIQUE

Supprimer le jury populaire, un déni de démocratie ? P. 28 FESTIVAL

© PHOTONEWS.

Des dizaines de milliers de personnes sont appelées à manifester ce mercredi contre les mesures du gouvernement. es organisateurs espèrent réunir au moins 70.000 manifestants à Bruxelles, ce mercredi, sous le slogan « Rien que des miettes pour nous ». Et les représentants syndicaux ont intérêt à réussir leur pari, car leur capacité de mobilisation sera déterminante pour les concertations à venir. C’est que depuis la manifestation massive de décembre 2014, le front commun

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s’émiette, justement. L’entente entre la CSC et la FGTB n’est pas franchement au beau fixe et la FGTB n’hésite plus à faire cavalier seul. Le syndicat a d’ailleurs déjà annoncé une nouvelle vague d’actions provinciales pour octobre et novembre. Or, après une année d’actions sociales (c’est déjà le quinzième mouvement depuis la formation du gouvernement) sans succès de court terme,

le nombre de manifestants dira si l’opposition syndicale reste crédible et est soutenue à hauteur de ses ambitions. « Si on ne fait pas 50.000, c’est foutu, après les 120.000 de l’année dernière », confiait ainsi cet été un des leaders de la FGTB. Les organisateurs entendent protester contre le saut d’index, le tax shift et la pension à 67 ans. Autre dossier, qui reste encore à

négocier : la pénibilité du travail, qui permettra aux personnes exerçant certaines professions de partir plus tôt à la retraite ou à la préretraite. Mais même en cas de forte mobilisation, pas sûr que les lignes du gouvernement ne bougent. Pour les syndicats, il s’agira alors de maintenir la pression. ■

Bozar dévoile une Anatolie à la croisée des cultures P. 39 LOU DOILLON

« Je suis plutôt une auteure du dimanche » P. 41

P. 4 & 5 NOTRE DOSSIER

Israël n’a pas tardé à répliquer ous ne voulons pas d’une escalade militaire et sécuritaire avec Israël (...) Nous voulons parvenir à une solution politique par la voie pacifique et d’aucune autre façon. » Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a essayé de calmer le jeu, mardi, après l’expédition punitive israélienne en Cisjordanie.

N

© AFP.

Dès l’aube, des centaines de policiers et de gardes-frontières se sont déployés pour détruire le domicile de deux terroristes et en sceller un autre. Une réponse à la « nouvelle vague de terrorisme palestinien » : depuis jeudi soir, une nouvelle flambée de violence ravive les tensions. Pourtant, les maisons détruites mardi appartenaient aux familles d’auteurs

d’attentats commis... en 2014 et décédés au moment des faits. Une répression qui s’apparente à un châtiment collectif, méthode jugée dangereuse que l’Etat hébreu avait abandonnée. De nouveaux heurts ont éclaté au cours de la journée. ■

P. 14 NOS INFORMATIONS

L'ÉDITO Maroun Labaki

ERDOGAN N’EST PAS NET (ET NOUS ?) n certain malaise... La visite d’Etat du président turc en U Belgique, ces lundi et mardi, a été marquée par des effusions minimales, juste ce qu’il fallait pour ne

MARCHÉS NÉCROLOGIE RÉGION

lesoir.be heurter ni l’hôte ni le protocole. Il est vrai que Recep Tayyip Erdogan n’est pas un personnage engageant. C’est la Turquie du retour de balancier, après le kémalisme et sa laïcisation musclée. Dans ce pays toujours orphelin de sa grandeur passée, Allah est revenu, mais la manière forte est restée... Le président turc incarne cette religiosité et ce conservatisme poussiéreux. Il voile les femmes et feint de les glorifier en les confinant à leur utérus. Il est autoritaire et n’en démord pas ; inutile de l’importuner avec l’indépendance de la justice ou la protection des libertés fondamentales. Cette liste de caracté-

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TÉLÉVISION LOTERIE MÉTÉO

ristiques n’est évidemment pas exhaustive. Ajoutons encore cependant que le président turc est actuellement en campagne pour son parti, en vue des législatives du 1er novembre, et que nul n’avait envie de lui faire la courte échelle devant les caméras. Pour autant, ne nous flagellons pas. On peut légitimement considérer qu’en recevant en grande

Il n’est plus question du rapprochement de la Turquie avec l’UE pompe le président Erdogan, nous ouvrions surtout nos bras à toute la Turquie, c’est-à-dire aussi à des millions de femmes et d’hommes

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libres dans leur tête, avec qui nous partageons nos plus belles valeurs. Nos dirigeants (belges et européens) auraient pu, du reste, envoyer à ceux-là un petit signal démocratique. Mais l’urgence était ailleurs, avec tous ces migrants sur les routes et sur les flots... Depuis des années, l’Europe bat froid à la Turquie et freine des quatre fers les négociations d’adhésion. Aujourd’hui, vu la nécessité quasiment obsessionnelle de contenir les flux de Syriens, il n’est pas davantage question du rapprochement de la Turquie avec l’UE. Saisissons l’occasion pour faire notre examen de conscience. La

BANDE DESSINÉE MOTS CROISÉS PETITE GAZETTE

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Turquie peut changer : se développer, s’enrichir, se démocratiser, adopter l’« acquis communautaire » et se conformer aux « critères de Copenhague ». Toutefois, elle demeurera toujours un très grand pays musulman. Qui veut d’un très grand pays musulman dans l’UE ?

Trafic perturbé, impact sur le service public, avancement du cortège, réactions politiques... suivez en direct la manifestation nationale.

Pas besoin. Regardez vite en p. 11

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

4 L’ACTU

MANIFESTATION NATIONALE

Un test crucial

LE KROLL

Manifestation nationale à Bruxelles ce mercredi. Une forme de baromètre : après un an sans avoir été entendus par le gouvernement, les syndicats vont-ils à nouveau déplacer 100.000 personnes ? La mobilisation dévoilera l’assise populaire du mouvement. e front commun syndical lance ce mercredi son quinzième mouvement depuis l’accord du gouvernement Michel. Après quatre manifestations, quatre grèves et sept autres actions, des dizaines de milliers de manifestants défileront dans les rues de Bruxelles. Mardi soir, les représentants syndicaux espéraient réunir 70.000 manifestants, mais certains rêvaient d’une mobilisation plus importante. De fortes perturbations sont à prévoir. Sous le slogan : « rien que des miettes pour nous », les syndicats continuent à s’opposer aux mesures du gouvernement Michel, comme le saut d’index et la pension à 67 ans. Ils entendent également protester contre le glissement fiscal décidé cet été, qui, selon eux, n’a pas suffisamment ponctionné le capital. Les syndicats émettent aussi de nouvelles revendications, qui portent sur les dos-

L

siers encore à négocier, comme une concertation sur la pénibilité du travail, qui permettra aux personnes exerçant des professions pénibles de partir plus tôt à la retraite ou la préretraite. Après une année de mouvements sans grands succès de court terme, après des dissensions dans le front commun syndical, l’un des enjeux de cette manifestation est le nombre de militants présents. En cas de faible mobilisation, on ne voit pas comment le front commun pourra encore s’opposer de manière crédible et durable à un train de réformes historiques. Côté patronal, hormis l’Union wallonne des entreprises (lire ci-dessous), pas de condamnation franche du mouvement ou de l’attitude des syndicats, pour ne pas l’alimenter et en raison du fait qu’il ne s’agit pas d’une grève générale. ■ BERNARD DEMONTY

J’Y VOIS CLAIR

UWE « La position de la FGTB est du si

Des policiers marocains pour lutter contre le radicalisme en Belgique ?

ENTRETIEN ôte à côte, l’ancien et le nouveau patrons des patrons wallons ne tarissent – naturellement – pas « d’éloges » à l’égard de la manifestation de ce jour. Jean-François Héris (CEO d’AGC Glass) d’un côté ; de l’autre, Yves Prete (TechSpace Aero), qui préside à la destinée de l’Union wallonne des entreprises (UWE). Tous deux ne mâchent pas leurs mots sur l’attitude assez peu constructive de certaines centrales de la FGTB, tout en espérant... conclure un pacte social d’ici à la fin du mandat du nouveau président de l’UWE. Le retour du pacte social, si, si.

C ÉLODIE BLOGIE

Plusieurs médias ont relayé début de cette semaine l’information selon laquelle le ministre de l’intérieur Jan Jambon organisait un « programme d’échange » entre policiers belges et marocains dans le cadre de la lutte contre le radicalisme. Opportun ? Le contexte. En réalité, l’initiative de cette opération ne vient pas du ministre, mais bien de quatre zones de police belges, à savoir Bruxelles, Verviers, Anvers et Vilvorde. Jan Jambon (N-VA), en visite au Maroc la semaine passée, a eu l’occasion d’assister à une réunion conjointe. D’où la médiatisation du projet, laissant croire qu’il s’agissait d’un accord passé par le ministre. « Le fait même qu’il y ait des synergies entre Maroc et Belgique n’est pas surprenant, explique Vincent Seron, criminologue à l’ULg, puisqu’en février 2014, une convention bilatérale a été signée en matière de lutte contre la criminalité. » Le principe. Concrètement, une délégation de policiers est ainsi déjà partie au Maroc en mai dernier, et une délégation de policiers marocains devrait faire un crochet par la Belgique l’an prochain. Il ne s’agirait pas de patrouilles dans les rues, mais bien d’ « échanges d’informations et de bonnes pratiques ». Le projet est centré sur la lutte contre le radicalisme uniquement. Selon le ministre, le Maroc aurait une approche différente du problème, qui donne des résultats… Mais « évidemment, nous n’avons pas vraiment intérêt à vous livrer en détail ce que sont ces pratiques et ce que nous allons faire », glisse la porte-parole de la zone de Bruxelles. Les critiques. Rapidement, l’opportunité de s’inspirer des pratiques des forces de l’ordre marocaines a été questionnée. Dans un récent rapport, l’organisation Human Rights Watch a pointé la police marocaine comme l’une des plus corrompues de la région. Le seul point « positif » étant que c’est… pire ailleurs ! L’association souligne également l’emprisonnement de deux jeunes rappeurs pour « diffamation » parce qu’ils avaient dénoncé les violences policières et la corruption. De son côté, Amnesty International avait en

mai dernier répertorié 173 cas de torture par la police marocaine depuis 2010. Ecolo, par la voix de sa coprésidente Zakia Khattabi, a dénoncé la « stigmatisation de certaines populations » et « un aveu d’impuissance du gouvernement belge ». Et sur le terrain ? Johan Berckmans, porteparole de la zone Bruxelles-Ouest, est plutôt favorable à cette idée : « Nous avons déjà eu une délégation de policiers roumains et cela a été très positif. Nous avions des problèmes avec des familles roms et ça a été très intéressant pour mieux comprendre leurs us et coutumes, qui ne sont pas toujours les mêmes que chez nous, ou même pour mieux communiquer, les policiers roumains parlant leur langue. » Sauf qu’ici, on parle de jeunes Belges, souvent de 2e ou 3e génération, qui parlent parfaitement le français ou le néerlandais…

« Nous avons déjà eu une délégation de policiers roumains et cela a été très positif pour mieux comprendre les familles roms » J. BERCKMANS, BRUXELLES-OUEST Pour Johan Berckmans, cela peut tout de même être intéressant, pour mieux comprendre « comment ça se passe dans une mosquée, comment négocier avec un imam, etc. » Un policier bruxellois sur le terrain depuis plus de 20 ans est plus perplexe : « Je n’en vois pas vraiment l’intérêt. Nous sommes face à deux démocraties complètement différentes, deux approches bien distinctes de la criminalité, de la jeunesse, etc. Et on voudrait chercher au Maroc les causes de la radicalisation chez nous ? Mais ce sont ici qu’ils se radicalisent, pas là-bas ! Les jeunes vont surtout se dire : “Les flics belges ne s’en sortent pas avec nous, ils sont obligés d’aller chercher des Marocains pour nous comprendre”! Il y a un risque de stigmatisation de l’incompréhension de l’autre. »

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Que pensez-vous de la proposition (« Le Soir » du 1er octobre) de Messieurs Goblet, Labille et Bodson, notamment, de plaider pour une globalisation des reveL’ancien, François Héris (à gauche), et le nouveau patron des patrons nus et une réduction du temps wallons, Yves Prete. © BRUNO DALIMONTE de travail ? Jean-François Heris C’est faire un taux marginal d’imposition Je crois qu’il faut se calmer et repreuve d’une belle créativité ! qui remonterait à 52,5 % pour garder la réalité en face : on ne J’attends avec impatience les les revenus les plus élevés, etc. peut dépenser que ce qu’on a créé. propositions de l’action com- Globalement, ils veulent plus J.-F. H. La multiplication des mune pour passer à la semaine d’impôt. Or, nous sommes l’un structures est aberrante. On de 16 heures payées 40, évidem- des pays qui taxe le plus au pense toujours aux sociétés de loment. (Le sourire aux lèvres) On monde ; la puissance publique gement, etc. Est-ce qu’il faut 7 ou aurait ainsi beaucoup moins de accapare une trop grande part de 8 sociétés de transport avec pléchômage, l’équilibre « vie privée- la richesse. Je n’ai rien contre les thore d’administrateurs alors vie professionnelle » serait bien taxes pour autant que derrière, le qu’il n’y en a qu’une seule en Flandre ? meilleur, le pouvoir d’achat se- service suive pour le citoyen. rait plus intéressant, on aurait une relance de la consomma- A cet égard, ces dernières anJe vous provoque : alors que la tion… Moins de stress aussi, nées, les économies, additionWallonie semble sortir de l’ormoins de pénibilité au travail, nées, sont impressionnantes, de nière, vous devez mal vivre cette donc beaucoup moins d’antidé- plus de 20 milliards d’euros. manifestation générale du 7 ocpresseurs vendus, et finalement, Gabegie ou pas? tobre ? une économie pour la sécurité so- J.-F. H. Sur le poids de l’Etat, un Y. P. Je vis très mal ces grèves, ciale. J’attends donc avec impa- seul exemple : la Suède a dimi- qui sont surtout politiques. Le tience leurs propositions. nué le poids de l’Etat en 8 ans de message des syndicats, c’est : on 56 à 50 % du PIB. Et je n’ai pas n’est pas d’accord avec le gouverEst-ce que cela vous paraît aussi l’impression que la Suède soit nement et on arrête des entreirréaliste, M. Prete ? On voit une société précarisée ou un dé- prises. Je respecte bien entendu le poindre des discussions sur le sert social et que les Suédois(es) y droit de grève, mais pas le blofait que notre modèle de sécurité vivent mal, sans sécurité sociale. cage de zonings et les piquets… J.-F. H. Il y a un droit au travail, sociale serait à bout de souffle… un droit à la circulation… mais Yves Prete Que le modèle soit à On aurait donc trop dépensé en quand il y a des gens qui bout de souffle, sûrement. Notre Belgique, d’après vous ? modèle de sécurité sociale a été J.-F. H. Oui. Et il y a beaucoup de bloquent un zoning où il y a créé dans des circonstances très choses encore à faire pour réduire 20.000 personnes qui tradifférentes de celles d’aujour- le train de vie de l’Etat, dans la vaillent, les actionnaires voient d’hui. Il faut la protéger, mais simplification des structures, des seulement que leur société est à elle est difficilement finançable. allocations davantage distri- l’arrêt à cause de personnes qui souvent ne sont pas des traIl faut donc trouver des solu- buées en fonction des besoins. vailleurs ; ce sont des délégués tions... syndicaux, des pensionnés… Où peut-on aller chercher des C’est dommage. On est dans une économies ? Les CPAS ne parQuelles solutions ? tendance positive et je crois surY. P. Ce qui a été dit par Mes- viennent plus à nouer les deux tout que tout le monde doit se sieurs Bodson et Goblet porte sur bouts … la globalisation de revenus et des Y. P. J’ai l’impression que cer- mobiliser pour la création d’entaxations supplémentaires. Je taines intercommunales sont ri- treprises en Wallonie avec les n’ai pas trop entendu parler d’ac- chement dotées en personnel. Il y partenaires sociaux. tions pour créer de la richesse. Si a des organismes d’Etat, des offion crée plus de richesses, on assu- cines, que l’on crée régulièrement Le climat social est un peu tenrera pourtant le futur de la sécu- et qui font parfois le même tra- du… Réaliste ? Un pacte social rité sociale. vail que d’autres. Je crois que les est-il envisageable ? gouvernements vont prendre cela J.-F. H. Ça m’a pris beaucoup La globalisation des revenus, en charge ; on a récemment fu- d’énergie et j’ai vraiment essayé. c’est de la rage taxatoire ? sionné des agences wallonnes, de Il y a eu beaucoup de bonne voY. P. Ils plaident également pour sorte à n’en avoir qu’une seule... lonté dans le chef de certains 4


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

L’ACTU

5

pour l’opposition syndicale

iècle passÊ 

mais malheureusement, certaines centrales de la FGTB ont des positions du siècle passĂŠ. C’est très dommage car des rĂŠgions se sont formidablement redressĂŠes, mais certaines forces communes en ont dĂŠcidĂŠ autrement. Y. P. Je crois que c’est toujours envisageable, mĂŞme si je suis conscient que ça va ĂŞtre difficile. On ne peut plus aujourd’hui penser que l’on va construire une Wallonie nouvelle en se basant sur la lutte des classes. Qu’est-ce qui a fait que ce pacte social n’ait pas pu voir le jour ? J.-F. H. Je crois que pour arriver Ă un pacte, tout le monde doit mettre de l’eau dans son vin. Il n’y avait pas de volontĂŠ de l’autre cĂ´tĂŠ, dont le programme ĂŠtait plus proche de celui du PTB que d’un pacte rĂŠgional‌ Je pense cela dit que c’est toujours possible avec des gens de bonne volontĂŠ, mais il y a manifestement un problème de structures de dĂŠcisions qui empĂŞche tout accord‌ Qu’entendez-vous par ÂŤ problème de structures de dĂŠcision Âť ? J.-F. H. Si certaines centrales de la FGTB ne parviennent pas Ă s’entendre entre elles, il n’y a pas de dĂŠcision‌ â– Propos recueillis par F.M.

sur lesoir.be DÊcouvrez la vidÊo de l’interview sur notre site internet. Et retrouvez l’ancien et le nouveau patrons de l’UWE dans notre RDV CEO ce samedi.

COMBIEN DE MANIFESTANTS DANS LA RUE CE MERCREDI ?

30.000 personnes la claque

70.000 personnes la logique

100.000 personnes le succès

Disons-le tout net : une mobilisation de moins de 30.000 personnes serait une claque pour le front commun syndical. Au sortir des vacances d’ÊtĂŠ, ce scĂŠnario catastrophe circulait en leurs rangs : la mobilisation semblait compliquĂŠe, les vacances se terminaient, et le glissement fiscal avait eu lieu, sans faire d’Ênormes dĂŠgâts, aux yeux d’une partie des militants syndicaux.. ÂŤ Si on ne fait pas 50.000, c’est foutu, après les 120.000 de l’annĂŠe dernière Âť, nous confiait alors un des leaders de la FGTB. Mais aujourd’hui, ce spectre semble ĂŠloignĂŠ. Les villes de Liège et de Charleroi devraient envoyer, Ă elles seules, un contingent de 20.000 manifestants. Difficile de croire que le reste du pays n’enverra pas au moins le mĂŞme nombre de militants. Mais pour parer Ă tout trou d’air, les syndicats recadrent dĂŠjĂ . ÂŤ Ce n’est pas le nombre de manifestants qui est important, dit Marc Goblet, le secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral de la FGTB. Ce qui est important, c’est la poursuite de la mobilisation. Je ne voudrais pas qu’un chiffre donne des arguments Ă ceux qui veulent qu’on ne fasse rien. Âť A la CSC, on ajoute : ÂŤ Le mouvement s’inscrit dans la durĂŠe. Il faut tenir trois ou quatre ans, et il importe de taper sur le clou. Âť Le syndicat libĂŠral, espère, lui, qu’on ne se concentrera pas sur le chiffre. ÂŤ Le simple fait qu’il y ait des gens dans la rue, c’est la preuve que nous restons mobilisĂŠs. Âť

Les organisateurs de la manifestation de ce mercredi se sont donnĂŠ le mot : on ne cite pas de chiffres du nombre de personnes attendues. Parce que si c’est moins, on se trouve en position dĂŠlicate. Mais contrairement Ă ce qu’ils disent, les organisateurs font quand mĂŞme des comptes. Et mardi soir, le compteur tablait sur 70.000. Un chiffre qui vaut ce qu’il vaut : beaucoup de militants vont venir en train et leur nombre est donc difficile Ă estimer. Une affluence de 70.000 serait (largement) infĂŠrieure aux 100.000 de la manifestation nationale du 6 novembre 2014. Mais, estiment les syndicats, ce ne serait pas un ĂŠchec. ÂŤ Le contexte est tout Ă fait diffĂŠrent, estime Marc Goblet, le secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral de la FGTB. L’an dernier, la manifestation s’est enclenchĂŠe après l’accord de gouvernement, qui comprenait un nombre impressionnant de mesures dĂŠfavorables aux travailleurs et allocataires sociaux. On venait aussi d’apprendre que le MR allait au fĂŠdĂŠral avec la N-VA, alors qu’il avait toujours dit qu’il ne le ferait pas. Et cĂ´tĂŠ flamand aussi, on dĂŠcouvrait que la N-VA allait au gouvernement fĂŠdĂŠral. Ce sont donc des circonstances particulières. Âť D’oĂš le fait que les syndicats ne considĂŠreraient pas comme un ĂŠchec le fait de mobiliser moins que l’annĂŠe passĂŠe. Une vision partagĂŠe par la CSC. ÂŤ L’annĂŠe dernière, on ĂŠtait Ă 120.000. C’Êtait une des plus grosses manifestations depuis la guerre, dit François Reman, le porte-parole de la CSC. S’il y a un peu moins de monde, cela ne veut pas dire que le mouvement s’essouffle. Âť Et effectivement, les chiffres de ces dernières annĂŠes confortent ce sentiment : les deux dernières grandes manifestations nationales menĂŠes contre l'austĂŠritĂŠ en dĂŠcembre 2011 et sous le gouvernement Di Rupo en fĂŠvrier 2013 avaient respectivement attirĂŠ entre 50.000 et 80.000 manifestants et entre 30.000 et 40.000 militants.

Les 100.000, c’est un peu le chiffre symbolique. Si la mobilisation atteint ce niveau, les syndicats pourront triompher, et le mouvement sera assurĂŠment relancĂŠ. Les 100.000 personnes, en Belgique, si l’on en juge aux manifestations de ces dernières annĂŠes, c’est une mobilisation importante. Au sein des organisations, on en rĂŞve un peu. ÂŤ Nous estimons que nous serons un peu en dessous, mais avec l’apport de mouvements comme Tout autre chose, une surprise n’est pas Ă exclure Âť, dit ce leader de la CSC. Le 6 novembre de l’annĂŠe passĂŠe, le compteur avait atteint 100.000 selon la police et 120.000 selon les manifestants, une mobilisation pour laquelle le mot ÂŤ historique Âť n’Êtait pas usurpĂŠ. Mais mardi soir, personne ne pariait sur une telle affluence. ÂŤ Pour mobiliser Ă des niveaux comme ceux-lĂ , il faut une ĂŠmotion, dit un leader de la FGTB. Et après l’annonce de l’accord de gouvernement (saut d’index, âge de la pension), l’Êmotion ĂŠtait lĂ . Ici, il y a dĂŠjĂ eu plusieurs mouvements et il n’est pas faux de dire que le gouvernement n’a pas vraiment changĂŠ de position. Cela en a dĂŠcouragĂŠ certains. Âť Certains militants, en effet, estiment qu’aller manifester pour ensuite rentrer chez soi sans rien ne mĂŠrite pas trop le dĂŠplacement. C’est en partie pour cette raison que la FGTB a annoncĂŠ mardi après-midi, avant mĂŞme la manifestation, qu’il y aurait d’autres mouvements, encore ce mois-ci (lire ci-dessous). ÂŤ Nous avons voulu donner le signal que la manifestation ne constituait pas la fin de la mobilisation, mais le dĂŠbut Âť, dit Marc Goblet, secrĂŠtaire gĂŠnĂŠral de la FGTB. Reste Ă voir si, mĂŞme en cas de grosse mobilisation, les lignes du gouvernement vont bouger. C’est très peu probable : les partis de la coalition fĂŠdĂŠrale ont nĂŠgociĂŠ l’accord de gouvernement dans la difficultĂŠ, et il est peu probable qu’ils acceptent de le modifier. Or la plupart des revendications des syndicats postulent une rĂŠvision de cet accord. En cas de rĂŠussite, la question sera de savoir, pour les organisations syndicales, comment maintenir la pression.

B.DY.

B.DY.

B.DY.

LA SUITE

Nouvelles grèves en vue La FGTB a annoncĂŠ une nouvelle vague d’actions provinciales pour octobre et novembre. Il y aura au moins une grève, Ă Liège, le 19 octobre. La CSC a dĂŠjĂ indiquĂŠ qu’elle ne suivrait pas. D’autres grèves d’envergure sont toutefois peu probables, le front commun n’Êtant pas uni. De son cĂ´tĂŠ, la CGSP-Cheminots confirme la grève de vendredi dans le district de Bruxelles, au centre du rĂŠseau ferrĂŠ du pays. Prochaines actions : le lundi 19 octobre dans les districts Sud-Est (Liège) et NordOuest (Gand), le mardi 20 dans les districts Sud-Ouest (Charleroi) et Nord-Est (Anvers). B.DY, E.R. ET PH. BX. 5


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

6 LABELGIQUE

Pas de solution pour sortir de la crise LINKEBEEK

Les pistes envisagĂŠes, mĂŞme un nouveau scrutin, sont peu ou pas praticables L’article 47bis du DĂŠcret communal flamand prĂŠvoit qu’un conseil communal peut dĂŠcider, Ă la majoritĂŠ, l’ingouvernabilitĂŠ de la commune. Dans ce cas, le gouverneur tente une mĂŠdiation et, si elle ĂŠchoue, un nouveau collège est installĂŠ. Mais : ÂŤ Cette procĂŠdure n’est pas utilisable dans les six communes Ă facilitĂŠs et Ă Fourons, car les ĂŠchevins y sont directement ĂŠlus par les ĂŠlecteurs, ce qui n’est pas le cas dans les autres communes Âť, explique le Pr Ackaert. Reste la deuxième piste : la dĂŠmission d’au moins la moitiĂŠ des conseillers communaux plus un, et l’absence de supplĂŠants pour les remplacer (sachant qu’à Linkebeek, il n’y a dĂŠjĂ plus de supplĂŠant). Il faudrait donc qu’au moins 8 ĂŠlus francophones dĂŠmissionnent. ThĂŠoriquement possible, cette option est dĂŠlicate politiquement. MĂŞme le prĂŠsident du FDF, Olivier Maingain, n’y est pas favorable : ÂŤ Je ne conseille pas qu’ils dĂŠmissionnent tous, ce ne serait pas forcĂŠment apprĂŠciĂŠ par la population. Âť

Les francophones jugent le nouveau maĂŻeur illĂŠgitime. Les solutions pour retourner la situation au profit de Damien ThiĂŠry se referment les unes après les autres... omment sortir de l’impasse Ă Linkebeek ? A partir du moment oĂš Damien ThiĂŠry (MR) nous confirme son intention de ne pas collaborer avec le nouveau bourgmestre flamand, issu de l’opposition, les solutions de sortie de crise ne sont pas lĂŠgion. Elles sont mĂŞme... quasi inexistantes.

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Les recours Damien ThiĂŠry, dĂŠsormais simple ĂŠchevin de Linkebeek et prĂŠsident du conseil, nous le confirme : il compte ÂŤ introduire des recours partout oĂš c’est possible Âť contre sa non-nomination au mayorat et la dĂŠsignation d’Eric De Bruycker. Au Conseil d’Etat en arguant de ÂŤ la non-lĂŠgitimitĂŠ d’une personne ayant obtenu 168 voix et imposĂŠe par la ministre Âť Homans (N-VA) ; au Congrès des pouvoirs locaux et rĂŠgionaux du Conseil de l’Europe ; au Conseil des droits de l’Homme. Le hic : ces recours ne sont pas suspensifs et ils prendront des annĂŠes. Donc : Damien ThiĂŠry n’obtiendra, le cas ĂŠchĂŠant, pas satisfaction avant les prochaines communales de 2018. Outre que l’on voit difficilement le Conseil d’Etat changer d’avis après avoir dĂŠboutĂŠ deux fois ThiĂŠry.

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Un bourgmestre choisi hors conseil Pour Damien ThiÊry,  il n’est pas envisageable  de collaborer avec le nouveau bourgmestre  illÊgitime et incompÊtent  :  Il n’a pas prÊparÊ le conseil communal de lundi, ni pris les disposi-

Pour Olivier Maingain, le prĂŠsident du FDF, ÂŤ le jeu est bloquĂŠ. Et Damien ThiĂŠry (photo) ne peut plus espĂŠrer exercer le mandat de bourgmestre d’ici la fin de la lĂŠgislature. Âť Š HATIM KAGHAT.

tions de police. Rien que pour cela, il aurait dĂŠjĂ dĂť dĂŠmissionner. Âť Il attend toutefois de voir comment se passera le collège jeudi et dĂŠcidera de l’attitude Ă adopter avec sa majoritĂŠ lundi prochain. Mais Eric De Bruycker a affirmĂŠ qu’il dĂŠmissionnera si la majoritĂŠ francophone ne collabore pas avec lui. Si c’est le cas, la ministre Homans pourrait dĂŠsigner un maĂŻeur en dehors du conseil communal, puisque les ĂŠlus francophones ont dĂŠclarĂŠ qu’ils refuseraient le mayorat et le deuxième ĂŠlu flamand ne devrait sans doute pas l’accepter après l’expĂŠrience de son collègue. Mais le politologue et doyen de la facultĂŠ de Droit

de Hasselt, Johan Ackaert, n’y croit pas :  Il est trop tard selon moi : en nommant un bourgmestre de l’opposition, on a polarisÊ la situation ; je ne crois pas qu’un brave Linkebeekois va accepter de se retrouver dans la même situation qu’Eric De Bruycker...  Car la majoritÊ ne collaborera pas davantage avec lui.

sion rÊpressive, par exemple si une commune refuse d’adopter un budget, mais pas pour exercer la fonction de bourgmestre. Cela ne s’est jamais fait. 

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Le retour aux urnes C’est manifestement la piste que privilĂŠgiaient les francophones, ĂŠtudiĂŠe par le MR et Damien ThiĂŠry (ce dernier ayant promis, pour se conformer Ă l’arrĂŞt du Conseil d’Etat, d’envoyer les prochaines convocations ĂŠlectorales en nĂŠerlandais, rien n’empĂŞcherait alors sa nomination au mayorat). Deux pistes pour de nouvelles ĂŠlections ĂŠtaient envisagĂŠes. La première : l’ingouvernabilitĂŠ.

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Le commissaire spÊcial Lors de graves problèmes dans une commune, la ministre de tutelle peut y envoyer un commissaire du gouvernement. Mais là encore, le Pr Ackaert balaie :  Un commissaire de gouvernement est envoyÊ pour accomplir une mis-

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e roi Albert II a subi lundi une nouvelle opĂŠration aux Cliniques universitaires Saint-Luc Ă Bruxelles et doit maintenant se reposer, annonçait mardi le Palais royal dans un communiquĂŠ. Le roi Albert a ĂŠtĂŠ opĂŠrĂŠ sous anesthĂŠsie gĂŠnĂŠrale d’un nouvel ĂŠpithĂŠlioma basocellulaire, cancer de la peau bĂŠnin dans la grande majoritĂŠ des cas, au niveau du nez. (b)

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Le pourrissement Finalement, c’est la continuitĂŠ de la situation actuelle, donc le pourrissement, qui semble le plus probable. Au moins durant plusieurs mois. Eric De Bruycker n’a que la compĂŠtence de police outre quelques autres sur le plan administratif. En pratique, les ĂŠlus francophones continueront donc Ă gĂŠrer la commune. Olivier Maingain le reconnaĂŽt : ÂŤ Le jeu est bloquĂŠ. Le statu quo pourrait durer longtemps. Il risque de ne pas y avoir de solution avant 2018. Damien ThiĂŠry ne peut plus espĂŠrer exercer le mandat de bourgmestre d’ici la fin de la lĂŠgislature. C’est la consĂŠquence de la 6e rĂŠforme de l’Etat, que je dĂŠplore. Âť Quoi qu’on en pense sur le fond, le coup de Liesbeth Homans n’est pas mal jouĂŠ, car difficile Ă parer... â–

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Geens veut toujours rÊduire la population carcÊrale Le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V), maintient son objectif de rÊduire la population carcÊrale. Elle baisse structurellement et reste en dessous des 11.000 dÊtenus, dit-il. M. Geens conteste que la correctionnalisation accrue des crimes mènerait à davantage de privations de libertÊ. (b) 6


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

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LABELGIQUE

Religion-morale : un ĂŠlève sur 40 veut ĂŞtre dispensĂŠ ÉCOLE Les comptes dĂŠfinitifs ont ĂŠtĂŠ bouclĂŠs ’est l’une des nouveautĂŠs de la rentrĂŠe scolaire : la Cour constitutionnelle ayant estimĂŠ que l’on ne peut pas forcer les ĂŠlèves de l’Êcole publique Ă choisir entre les cours de religion et morale, la CommunautĂŠ française permet dĂŠsormais aux enfants de demander Ă ĂŞtre dispensĂŠs de ce cours. Ces enfants se verront proposer l’Encadrement pĂŠdagogique alternatif (dites EPA ou ÂŤ cours de rien Âť), que les ĂŠcoles doivent organiser au plus tard en janvier 2016. Les parents avaient jusqu’au 15 septembre pour faire connaĂŽtre leurs choix. Selon les comptes dĂŠfinitifs effectuĂŠs par

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JoĂŤlle Milquet (CDH), ministre de l’Education de la CommunautĂŠ française. Š BELGA.

JoĂŤlle Milquet (CDH), la ministre de l’Education, l’EPA a ĂŠtĂŠ rĂŠclamĂŠ par 2,2 % des enfants du primaire et par plus de 3 % des enfants du secondaire. Des rĂŠsultats infĂŠrieurs aux prĂŠvisions Ces rĂŠsultats sont infĂŠrieurs Ă ceux du sondage effectuĂŠ par la ministre au mois d’avril/mai, Ă un moment oĂš il se disait encore que les dispensĂŠs iraient Ă l’Êtude, ce qui pouvait ĂŞtre jugĂŠ attractif par certains. Le sondage avait montrĂŠ que 7% des parents de l’enseignement primaire comptaient solliciter la dispense pour leur enfant, contre près de 18% dans le secondaire. Le fait d’avoir donnĂŠ un contenu au ÂŤ cours de rien Âť (on y travaillera, essentiellement sur des matières liĂŠes Ă la citoyennetĂŠ) a encouragĂŠ un paquet d’Êlèves Ă rester en religion/morale. Rappelons que l’EPA sera ĂŠphĂŠmère. Il disparaĂŽtra en septembre 2016 au primaire, septembre 2017 au secondaire. Il sera alors remplacĂŠ par un vrai cours de citoyennetĂŠ – un cours de 1 heure pour les ĂŠlèves souhaitant rester au cours de religion/morale, de 2 heures pour les ĂŠlèves souhaitant ĂŞtre dispensĂŠs de ce cours. â– PIERRE BOUILLON

Le PS ravive les identitĂŠs wallonne et bruxelloise PARTIS Elio Di Rupo programme un quinzième dĂŠlicat ÂŤ chantier des idĂŠes Âť... out dĂŠbute avec la carte blanche de Pierre-Yves JehoT let et Jean-Luc Crucke (MR) dans Le Soir en septembre : les deux se prononcent pour la disparition de la CommunautĂŠ française, au profit des RĂŠgions. Historiquement plus ÂŤ francophones Âť (Jean Gol et la ÂŤ nation francophone Âť) que ÂŤ rĂŠgionalistes Âť, les bleus prennent tout le monde de court. A commencer par les rouges wallons. Qui sont rĂŠgionalistes (de Van Cau Ă Marcourt et tutti quanti), mais dans l’impossibilitĂŠ de renchĂŠrir tant le contexte belgo-belge, avec la N-VA au fĂŠdĂŠral, exige de ne pas se dĂŠsunir entre francophones la thèse, au PS. Les rĂŠgionalistes socialistes wallons mettent leurs revendications (transfĂŠrer l’enseignement, la culture...) en veilleuse. Mais ça bouillonne. On le sent. Dans la Libre Belgique, samedi, certains laissent entendre que l’on pourrait s’orienter vers un... congrès wallon (!), rĂŠunissant les fĂŠdĂŠrations wallonnes du PS - le dernier remonte Ă 1991, au congrès de Ans, sous Spitaels. Une rumeur. Qui ne laisse pas indiffĂŠrent au PS. OĂš la solidaritĂŠ WallonieBruxelles est un incontournable par les temps qui courent. Solution ? PrĂŠvoir un ÂŤ chantier des idĂŠes Âť consacrĂŠ... aux identitĂŠs wallonne et bruxelloise. EurĂŞka ! Un quinzième chantier, donc, en 2016, qui s’ajoutera aux

PROGRAMME

14 chantiers + 1 Le PS avait programmĂŠ quatorze ÂŤ chantiers des idĂŠes Âť au total. Un quinzième s’invite, sur les identitĂŠs wallonne et bruxelloise. Après l'Europe, la croissance, le vivre-ensemble, la transition ĂŠnergĂŠtique ces derniers mois, les rouges s’interrogeront encore cette annĂŠe sur l’Êconomie collaborative et sur la rĂŠvolution numĂŠrique, avant de rouvrir l’annĂŠe 2016 par un chantier sur le rĂ´le de l’Etat. Marcourt, monsieur Plan Marshall, militant rĂŠgionaliste. Š THIENPONT.

quatorze prĂŠvus. Un compromis, tout le monde s’y retrouve, au moins partiellement. CĂ´tĂŠ wallon, le raisonnement est le suivant, off the record : ÂŤ Il ne faudrait pas que la Wallonie soit handicapĂŠe par la peur de quelque chose qui n’existe pas, ou pas encore... On veut dire une nouvelle grande crise communautaire avec la N-VA. Nous avons le plan Marshall, mais il faut maĂŽtriser certains outils pour aller plus loin, sans lesquels une RĂŠgion ne peut pas se rĂŠaliser, l’enseignement, la culture. Âť La tendance n’est pas minoritaire, incarnĂŠe, entre autres, par JeanClaude Marcourt, Willy Demeyer, Christophe Collignon... ÂŤ On aurait prĂŠfĂŠrĂŠ un congrès

wallon, mais la formule du chantier est acceptable, c’est un compromis positif, ce sera l’occasion de parler ensemble de tout cela. Âť ÂŤ Les Flamands de Bruxelles ont changĂŠ Âť ÂŤ Ensemble Âť, donc avec les socialistes bruxellois. Qui sont preneurs. L’un d’eux : ÂŤ Avec la sixième rĂŠforme de l’Etat, les Flamands de Bruxelles ont changĂŠ car, n’ayant quasiment plus de chance d’être ĂŠlus au fĂŠdĂŠral, ils se destinent au parlement bruxellois. Avant, nous les appelions les “ambassadeurs de Flandreâ€?, tant ils relayaient la parole de leurs ĂŠtats-majors au nord ; maintenant, ils le font beaucoup moins, ils deviennent “bruxelloisâ€?, ce qui

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renforce la tendance gĂŠnĂŠrale, rĂŠgionaliste. Âť De fait, les socialistes bruxellois lorgnent eux aussi l’enseignement et la culture. Un tĂŠmoin complète : ÂŤ Prenez Laurette Onkelinx, Ahmed Laaouej, Philippe Close... Ils sont d’origine liĂŠgoise, l’ancrage wallon n’a peut-ĂŞtre jamais ĂŠtĂŠ aussi fort Ă Bruxelles, et c’est le moment aussi oĂš le rĂŠgionalisme bruxellois se fait plus ĂŠvident, sans oublier le lien entre les RĂŠgions, la FĂŠdĂŠration Wallonie-Bruxelles aujourd’hui, on verra demain Âť Après les ĂŠchanges sur le repositionnement Ă gauche (Crombez, Magnette), place au PS Ă un chantier sur l’identitĂŠ wallonne et bruxelloise, aussi brĂťlant. â– DAVID COPPI

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

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Un Coréen pour le Giec ENVIRONNEMENT

Le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele n’a pas réussi son pari

Le Coréen Lee a été élu président du Giec. Présent au second tour, Jean-Pascal van Ypersele a échoué à deux doigts du but. Le climatologue belge annonce qu’il quittera l’institution dès ce jeudi. ’est un économiste coréen de 69 ans qui présidera au moins pour sept ans le Giec, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat. Parmi les six candidats en présence, c’est lui qui a émergé ce mardi à Dubrovnik après un second tour où il s’est trouvé opposé au climatologue belge JeanPascal van Ypersele (UCL). Il l’a emporté par 78 voix contre 56. Figuraient aussi sur les rangs un Suisse, un Américain, un Autrichien et un Sierra Léonais. Au second tour, le Belge a sans doute pâti de l’absence d’une candidature européenne unique. Bénéficiant du soutien très massif de son pays, Hoesung Lee n’est donc pas un perdreau de l’année. Comme celui à qui il succède – l’ingénieur indien Rajendra Pachauri, écarté en raison d’accusations de harcèlement sexuel –, il n’est pas climatologue. Il est économiste « spécialisé en énergie et climat ». Lee a été conseiller spécial du ministre de l’Environnement coréen. Certains relèvent qu’il a passé trois ans chez Exxon et qu’il a siégé au conseil d’administration du groupe Hyundai. Depuis longtemps membre du Giec (1992), il n’en a pas été l’un des cadres les plus en vue ni les plus actifs, même s’il en est un des vice-présidents depuis 2008. A l’occasion de sa « campagne », il a maintes fois insisté sur la nécessité de se pencher sur le « prix du carbone », en clair l’importance de rendre les émissions de CO2 plus coûteuses ; donc de les décourager, soit par la

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RÔLE

Le Giec, à quoi ça sert ? Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat a été créé en 1988, sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale et du Programme de l’ONU pour l’environnement. Son rôle : évaluer et synthétiser l’ensemble de la connaissance scientifique sur le climat. Le Giec ne fait donc pas de recherche luimême. Il scanne la littérature scientifique sérieuse, en évalue la pertinence et en fait la synthèse. Comme le veut l’adage, le Giec ne prescrit pas de solutions, il expose la situation, projette son évolution en fonction de scénarios d’émissions de gaz à effet de serre et explore toutes les options. Que ce soit pour réduire les émissions ou pour s’adapter aux effets actuels et à venir du changement climatique. Le Giec ne négocie pas, c’est le rôle des politiques. Ses outils sont de volumineux rapports publiés environ tous les sept ans. Chacun fait l’objet d’un « résumé pour les décideurs », synthétisant les messages-clés et écrit dans une langue plus accessible.

mise en place d’un système d’échange de permis d’émission, soit par l’instauration d’une taxe carbone. Alors que des voix s’élèvent pour réclamer une évolution du Giec, Lee n’a manifestement pas l’intention de révolutionner l’institution aux destinées desquelles il va présider. Il a déjà indiqué que, selon lui, le prochain rapport pourra suivre la même structure sans apporter de changements majeurs par rapport aux précédentes versions. Il a cependant estimé que les rapports devaient être plus accessibles pour les médias. Il s’est aussi prudemment prononcé pour une plus grande transparence des travaux de l’institution. Après son élection, il a estimé que l’institution devait « accroître la compréhension des impacts régionaux du changement climatique particulièrement dans les pays en développement ». La déception régnait dans le camp belge, même si Jean-Pascal van Ypersele s’est déclaré « vraiment zen ». « J’ai obtenu les voix de 56 pays. Cela représente des centaines de millions de personnes. Je prends ça comme un très grand honneur, a-t-il réagi en fin de soirée. C’est un soutien à ma vision du Giec ». Un Giec qu’il quittera jeudi à la fin de son mandat de vice-président. « J’avais dit : la présidence ou rien. Je quitte donc le Giec. J’espère avoir à un moment donné l’opportunité de servir la communauté internationale, même si je ne sais pas encore comment ». ■ MICHEL DE MUELENAERE

Hoesung Lee est un économiste « spécialisé en énergie et climat ». © EPA.

avenir Une institution à l’autorité reconnue mais qui s’interroge ANALYSE es défis qui attendent le prochain président du Giec ne sont pas minces. Le premier est sans aucun doute la mise en route d’un nouveau rapport de synthèse. C’est, avec le fameux « résumé pour les décideurs », la pièce maîtresse du travail des experts. Il y en a eu cinq jusqu’à présent. A chacun d’entre eux, l’autorité du Giec s’est renforcée. Malgré les erreurs commises dans la quatrième version, malgré son caractère hybride (c’est l’interface entre la science et le politique), plus personne ne conteste au Giec sa puissance de synthèse et d’analyse construite au fil du temps. Mais le format est-il encore le

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bon ? En sept ans, beaucoup de choses peuvent évoluer – tant au niveau scientifique que politique. Si certains ont pu reprocher au Giec son catastrophisme, dans la communauté scientifique d’autres lui reprochent de ne pas prendre en compte les développements les plus récents et d’être trop conservateur. Les décideurs politiques et économiques sont quant à eux de plus en plus exigeants. Des projections trop globales avec des fourchettes trop larges ne leur permettent pas d’y voir suffisamment clair dans les politiques à mettre en œuvre. Doiton maintenir ce rythme, ou vat-on accélérer la cadence pour le

sortir tous les cinq ans, notamment pour mieux « coller » aux négociations politiques des COP ? Se tiendra-t-on aux procédures actuelles, lourdes mais très cadrées, qui impliquent des centaines d’auteurs et des milliers de réviseurs et de questionneurs ? Si l’autorité est posée, comment mieux communiquer le message, notamment vers le grand public ? Voilà qui a suscité le débat entre les candidats à la présidence. « Il faut éviter le consensus mou, explique le climatologue belge Hugues Goosse (UCL), un des « auteurs contributeurs » du dernier rapport. Les conclusions de nos rapports de synthèse pourraient être plus

claires tout en ne s’attirant pas les foudres de la communauté scientifique ». Mais, « l’une des autres difficultés est d’exprimer l’incertitude. Or, c’est souvent sur les questions les moins sûres que les gens veulent le plus d’explications ». Même parmi les experts les plus pointus, on plaide pour « alléger le colosse ». « Les rapports sont de plus en plus gros parce qu’on veut y mettre trop de choses, constate l’un d’eux. Mais il est vrai que faire court ne sera pas pour autant plus facile. » Alors que la réalité du changement climatique et de la responsabilité humaine ne fait désormais plus de doute pour personne, faut-il encore y reve-

nir ? On pourrait penser que l’énergie serait mieux dépensée à explorer les solutions concrètes. Comme Thierry Fichefet (UCL), « auteur principal » du dernier rapport, la plupart des scientifiques considèrent cependant qu’on est loin d’avoir fait le tour de la question. Beaucoup d’incertitudes subsistent, dit l’un d’entre eux. Le rôle des nuages, le comportement des calottes glaciaires, le rôle des forêts et celui des océans dans le captage du CO2 et de la chaleur. Enfin, les pressions sont fortes pour que les experts produisent de la science « utile ». Notamment en améliorant la précision des modèles pour ob-

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tenir des projections régionales plus fines. « C’est un des gros défis. On modélise actuellement le climat dans des “grilles” de 100 km de côté. On doit passer à 25 km, voire plus petit. » Mais il faut aller plus loin, juge Otmar Edenhofer, l’un des coprésidents d’un groupe de travail du Giec et économiste en chef d’un des principaux centres de recherche allemands sur le climat. « Le Giec doit explorer les coûts, les bénéfices et les risques des décisions politiques au niveau national également », dit-il, tout en reconnaissant que de telles évaluations seront difficiles à accepter pour certains gouvernements. ■ MICHEL DE MUELENAERE 8


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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

10 LASOCIÉTÉ

Le mouchard à conducteur SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Il pourrait permettre de négocier des tarifs d’assurance réduits

Un boîtier livre les secrets du jeune conducteur à ses parents. Histoire de les rassurer. Et envoie des alertes par SMS quand la vitesse est dépassée. Mais pour un pédopsychiatre, c’est une « laisse électronique » qui refuse de laisser les jeunes devenir des adultes. ’est un petit boîtier, appelé le Rookie Dongle (le « rookie » étant un débutant), qu’une société belge commercialise depuis cette semaine. Son objectif avoué : être un parfait mouchard pour les conducteurs. Simplement branché à la prise d’autodiagnostic des voitures, ce qui, assurent ses fabricants, peut se faire en cinq minutes, le boîtier, pourvu d’un GPS interne et d’une carte de téléphonie mobile, envoie non seulement la position exacte du véhicule, mais aussi le nombre de tours/minute du moteur, voire l’accélération du véhicule, afin de distinguer le conducteur adepte des démarrages en trombe. L’information est transmise, via le cloud, de manière à produire un rapport quotidien ou hebdomadaire, mais aussi de pouvoir envoyer, par e-mail ou par SMS, des alertes aux installateurs du mécanisme. On devine quelle est la cible du dispositif : c’est un appareil proposé aux parents pour surveiller la manière dont leurs enfants en âge de conduire utilisent leur voiture. Si la vitesse est dépassée, une alerte est envoyée aux parents.

C

Impossible à débrancher On peut prévoir le premier réflexe des jeunes conducteurs ainsi pistés, mais il est impossible de débrancher le dispositif sans qu’une autre alerte soit dispensée. Si le jeune débranche la machine, son action sera « rapportée » instantanément. Et les parents pourront contacter le jeune conducteur pour qu’il rebranche son dénonciateur. Le constructeur a même conçu un mode particulier pour symboliser le contrat qui se lie entre parents et enfant lors de l’emploi de cet appareil : « Un mode “caché” permet au jeune conducteur de ne pas livrer les lieux où il est et à quel moment : pour l’obtenir, il suffit qu’il respecte les limitations de vitesse. Mais s’il les enfreint, son itinéraire est automatiquement dévoilé aux parents », explique Christophe Neyt, un des concepteurs. L’objectif des inventeurs est de protéger les

jeunes… contre eux-mêmes : Comment « De nombreux accidents sont la le « Rookie Dongle » conséquence d’une vitesse inadaptée. De nombreux jeunes piste la conduite 70 protestent du fait qu’ils resLe dispositif, placé par simple 50 pectent les règles. Avec ce disposi1 contact avec la prise diagnostic 90 tif, ils peuvent prouver qu’ils le placée sous le tableau de bord, font effectivement. Nous voulons envoie les données en temps position du véhicule, susciter le débat entre parents et 2 Lasa vitesse réel via onde GSM (GPRS) instantanée, enfants, sur la base de la prason accélération et tique réelle », explique Paul le régime moteur Janssens, un des concepteurs. 70 (tours/minutes) sont Dispositif Un des objectifs des concepenregistrées dans le plug & play teurs, qui espèrent ainsi voir le système et stockées dans un cloud prix de leur invention rembourspécifique. sé, est que les jeunes conducteurs puissent attester de leur conduite raisonnable auprès de compagnies d’assurances afin de négocier des tarifs à la baisse. Mais la firme qui commercialise le Dongle n’a pas encore pris contact avec les compagnies d’assurances pour négocier la manière dont elle transmettrait ces données. Il y a en effet un doute quant à savoir qui est au volant de la voiture quand celleci est pistée. Les compagnies de- Le dispositif ne peut être branché à l’insu du conducteur, a rappelé la Commission de la vie privée. manderont sans doute de pouL’EXPERT voir identifier avec certitude le UN USAGE LÉGAL conducteur avant de pouvoir lui Jean-Yves Hayez : « C’est un faux choix » attribuer un profil de « conduc- Conducteur informé teur sage ». Un jeune conducteur L’appareil, d’ailleurs viLégal, le Rookie Dongle est-il vraiment moral ? Pour le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez, professeur émérite à l'UCL, « contrôler de 18 ans doit en effet souvent sible, ne peut être placé à ainsi de jeunes adultes me paraît ressortir d’un raisonnement tordu. s’acquitter d’un montant multi- l’insu du conducteur, une Pour dialoguer avec le jeune que l’on craint de s’exposer à un comporteplié par trois ou quatre par rap- pratique interdite par la ment dangereux, rien ne vaut…le dialogue. Est-ce qu’en lui présentant port au tarif de base d’une assu- Commission de protection un rapport où le moindre de ses gestes a été pisté, vous pensez vrairance légale de responsabilité ci- de la vie privée. Mais notre petit doigt nous ment que cela va améliorer le dialogue ? Mettons-nous un instant à sa vile. glisse qu’il est possible de place : il n’aura pas le choix d’installer ou non ce dispositif. On le lui connecter le dispositif présentera comme un pseudo-choix. Tu acceptes le mouchard ou je ne Sept couleurs de « gravité » t’aide pas pour acheter une voiture ou je ne te la prête pas. Qu’auriezLe dispositif coûte actuelle- bien plus discrètement en le dissimulant sous le vous fait à 18 ans ? Vous auriez accepté en étant amer et puis vous ment 160 euros mais exige un tableau de bord. Evidemauriez cherché, et sans doute trouvé, une manière de contourner cette abonnement de 180 euros par an ment, il est difficile de surveillance excessive. Je ne doute pas que cela sera un défi pour pour la base de données et la faire état ensuite des quelques pirates de changer les données enregistrées. » Pour le spéciaconnexion aux cartes interac- résultats de ce pistage liste, « il faut apprendre à ne pas se laisser gouverner par la crainte et tives mises à jour pour les vi- sans révéler que l’on a l’angoisse. Ce contrat présenté au jeune est un pseudo-contrat. Ce n’est tesses maximales autorisées. Le installé une surveillance ! pas en espionnant que l’on fait respecter une parole, mais en accordant système produit des rapports qui La lecture de la mémoire sa confiance et en dialoguant. Cela ne protège pas contre les accidents montrent les trajets suivis et co- du GPS ou des applis de voiture, mais un mouchard permanent non plus. » difient en sept niveaux, du vert disponibles peuvent effecSurtout, le spécialiste met en garde contre une dérive : « Et contre clair au rouge très foncé, selon tivement laisser la trace les risques des maladies sexuellement transmissibles, qu’allez-vous l’ampleur du dépassement de la des itinéraires employés, faire ? Mettre une caméra dans son lit ou avoir le courage de lui en parler naturellement entre êtres humains ? Vous ne pouvez pas donner vitesse autorisée. Et ceci, selon mais ne peuvent fournir la liberté de la main gauche parce que c’est devenu un jeune adulte et les grilles de la justice belge, de l’ensemble des données la reprendre de la main droite vie un dispositif électronique. Si l’on moins de 7 km de dépassement à recueillies ici, comme le demande au jeune d’attendre d’être majeur pour conduire une voiture, plus de 40 km/h, un excès qui régime de tours-minute, c’est parce qu’on considère qu’il atteint son indépendance et son autovaut généralement le retrait ins- qui peut donner des innomie. Ce n’est sans doute pas facile à vivre par les parents, mais poser tantané du permis. Mais l’emploi dices d’une conduite une laisse électronique ne le rendra pas plus aisé. C’est à pleurer de du Rookie Dongle, s’il n’est pas heurtée, donc accidentogène. bêtise. Il ne faut pas céder à ce type de gadget. » illégal, pose bien des questions. ■ FRÉDÉRIC SOUMOIS

FR.SO

rapport périodique 3 Un mais aussi des alertes par sms ou mail sont envoyées par exemple en cas d'excès de vitesse.

LE SOIR - 07.10.15 - Source : Rookie Dongle

ET LES ASSURANCES ?

Payer moins cher Pour Wautier Robyns, porte-parole d’Assuralia, pouvoir disposer d’une analyse du comportement réel au volant est une opportunité commerciale pour les compagnies. « C’est le pay for your drive, déjà en œuvre en GrandeBretagne ou en Italie. Une grande compagnie belge propose déjà une appli qui enregistre des données de vitesse. Une autre teste un dispositif sur sa flotte interne. Il n’y a pas de doutes que le développement de la technologie va amener les compagnies à développer des tarifications adaptées à de plus en plus de soussegments. Le conducteur qui est convaincu d’avoir une conduite plus sûre que la moyenne ne verra généralement pas d’inconvénient à livrer davantage de données à son assureur si cela peut lui permettre de payer son assurance moins cher. » FR.SO

FR.SO

Une collision navale aux conséquences imprévisibles MER DU NORD L’impact écologique du naufrage est incertain. Par précaution, une digue devait être érigée le long du Zwin ardi matin à 4 heures quart, deux navires sont M entrés en collision au large du

Deux nappes de pétrole d’environ 3 km de long se répandent en direction du nord-nord-est.

port de Zeebruges. Le plus petit des deux s’est échoué sur un banc de sable. L’autre, un méthanier de 315 mètres, transportant 140.000 mètres cubes de gaz naturel liquide, a pu rejoindre le terminal de Fluxys, sa destination de base, malgré quelques dégâts. Suite à son naufrage, le plus petit bateau a commencé à prendre l’eau, l’immergeant jusqu’au toit. L’équipage a pu être évacué et certains membres ont été transportés à l’hôpital. Bien vite, les services d’urgence de FlandreOccidentale se sont aperçus que le cargo échoué perdait son carburant. Le bateau transportait 125 tonnes de diesel et 427 tonnes de fioul. Deux nappes ont été observées au large de la

La collision a eu lieu à 4 h 15 dans la nuit de lundi à mardi Mer du Nord Zeebruges

KnokkeHeist

Blankenberge Wenduine

LE SOIR - 07.10.15

côte belge. Une à 4,6 miles du rivage, l’autre à 6 miles. Chacune s’est étendue sur trois kilomètres de long, avec une largeur de 200 mètres pour l’une et 2 kilomètres pour l’autre. Mardi soir, le carburant flottant à la surface commençait à être aspiré par les services de la garde civile, alors qu’il dérivait vers les eaux néer-

landaises. Les services d’urgence étaient également à pied d’œuvre pour colmater la brèche d’où s’écoulaient les hydrocarbures. Durant l’après-midi, grâce à la marée basse, la fuite s’était arrêtée, mais risquait de reprendre de plus belle avec le retour de la marée haute. Un scénario laissant craindre une marée noire, surtout au vu de la proximité du parc naturel du Zwin. Les services d’urgence de la province ont ainsi annoncé la construction d’une digue ce mardi soir, le long de la côte du parc. Toutefois, le risque d’une catastrophe comme celle du naufrage de l’Erika sur les côtes bretonnes est à exclure. « Quand on parle de marée noire, on parle de plusieurs dizaines de milliers de tonnes d’hydrocarbures qui

souillent la mer et les côtes, explique Cathy Debier, professeur à la faculté des bioingénieurs de l’UCL. Ici les quantités ne sont pas du même ordre de grandeur. Mais, localement, ce type d’accident peut avoir des répercussions, et aussi sur le long terme. Le fioul lourd peut contenir des hydrocarbures aromatiques polycycliques qui sont un cancérigène notoire. En revanche, pour ce qui est des conséquences, il est très difficile de les prévoir. Il y a énormément de variables à prendre en compte, comme le type de carburant ou les courants et les vents. Mais en règle générale, si les conséquences peuvent être visibles comme des oiseaux mazoutés, elles peuvent être moins impressionnantes comme des cancers, des mutations d’ADN. » ■

UNE ZONE MARITIME PARTICULIÈRE

Une des routes maritimes les plus fréquentées du monde L’axe Manche-mer du Nord, le Northern Range entre Le Havre et Hambourg, est un des plus fréquentés du monde. Le rétrécissement de 38 km entre la France et l’Angleterre à hauteur de Calais constitue un véritable goulot où transitent plus de 400 bateaux chaque jour, du plus petit voilier aux paquebots et porte-conteneurs les plus gigantesques. Cette concentration provient du croisement de deux flux mondiaux : le Nord-Sud entre la Méditerranée, l’Afrique et l’Europe du Nord, ainsi que l’Est-Ouest entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique. Avec comme escales les ports d’Anvers, Rotterdam, Hambourg et de Bremerhaven qui doivent être alimentés en pétrole, minerais, conteneurs... Près de 20 % du trafic mondial, en tonnes, passerait par cette route. Depuis le début des années septante, pour canaliser ces flux, des routes maritimes ont dû être déterminées (voie montante côté français, descendante côté anglais), séparant la navigation pour éviter les croisements. A la densité de navigation s’ajoutent des courants difficiles, une météo instable, des bancs de sable, des zones de pêche, des parcs éoliens et... des nageurs (325 en 2014). É.R.

TH.CA. 10


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LASOCIÉTÉ 11

Après la pluie, le temps des assurances FRANCE

Au camping du Sourire, entre Nice et Antibes, une angoisse a chassé l’autre mier dégât des eaux, ils ont essayé de me la faire à l’envers. Ça ne marche pas avec moi. Mon mobile home vaut 62.000 euros. Il est aussi bien isolé qu’une maison et je l’assure d’ailleurs comme une maison. Ce n’est pas parce qu’on a fait le choix de vivre au camping qu’on vaut moins que les autres ! » Pendant ce temps, dans la salle des fêtes du camping, l’animation monte d’un cran. Au Sourire, la solidarité se pratique en souriant. « C’est devenu un magasin de première nécessité, commente Sarah. On y trouve de tout. Des vêtements, des produits d’hygiène, de l’alimentation, etc. Tout ce qui permet

Plus de trente résidents à l’année ont vu leur mobile home détruit dans les inondations de samedi. Originaire de Mons, Marc et sa famille ont tout perdu. REPORTAGE VILLENEUVE-LOUBET DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

e long de la Brague, à qui ils doivent leurs malheurs, un groupe de résidents du camping Le Sourire, à Villeneuve-Loubet, préparent leur contre-attaque aux inondations dévastatrices qui ont sévi samedi soir dans les Alpes-Maritimes. « Je propose qu’on consulte un avocat et qu’on se regroupe au maximum pour être plus forts face aux assurances », lance un quinquagénaire qui vit à l’année dans l’écrin de verdure proche de Nice. « Je suis d’accord avec toi, embraie Laurent, pensionné originaire de Maubeuge. Mon mobile home a été emporté par la vague de boue qui est descendue. Il est aujourd’hui au milieu de la rivière et il n’en reste plus rien. Il représentait ma liberté. Bien sûr, Dany, le directeur du camping, m’a relogé mais ce n’est pas chez moi. J’attends les experts de pied ferme et il est hors de question qu’on me donne des cacahuètes. » « Je vous comprends les gars, surenchérit un résident aux bottes maculées de boue. Hier, un représentant de mon assureur est venu ici. Il a voulu me faire signer un chèque sur le capot d’une camionnette. Il m’offrait des clopinettes. C’est scandaleux. On n’a déjà plus rien et on veut encore nous voler. » A quelques mètres de là, un groupe d’hommes s’affaire à déblayer les tonnes de branches, de morceaux de plastique ou encore de vêtements et de morceaux de métal qui perturbent encore le cours de la Brague. A leurs côtés, un mobile home de trois tonnes joue depuis samedi soir aux équilibristes entre la berge et le lit du cours d’eau. Parmi eux, Marc, un Montois qui s’est installé dans la ré-

L

ITALIE

« Nous avons déjà surpris des intrus qui pillaient les mobile homes et les voitures des sinistrés » ANNE, BÉNÉVOLE

AL P E S MAR ITIME S

Nice Emporté par la puissante vague de boue, samedi, ce mobile home du camping le Sourire se retrouve depuis en équilibre instable sur un pont en bois. © F.DE.

gion voici quatre ans avec femme et enfants. « Avec mon épouse Sarah, nous vendons des vêtements sur les marchés, explique-t-il. Comme nous étions bien ici, nous avons acheté un mobile home neuf de 43.000 euros l’an dernier. Depuis samedi, nous n’avons plus rien. » « Samedi vers 19 h 30, poursuit Sarah, nous étions à l’intérieur avec les trois enfants. Nous avons entendu le début de l’orage qui était annoncé. Puis il s’est mis à pleuvoir beaucoup plus fort. Soudain, par la fenêtre, nous avons vu une voiture et un conteneur passer le long de la maison dans la rivière. Les enfants ont commencé à paniquer. L’une de nos filles a fait une crise d’asthme. » « J’avais pris le parti de rester à l’intérieur car si on sortait, reprend Marc, on risquait de se faire emporter par la

puissance de l’eau. Mais, là, comme le niveau de la Brague était monté, il était devenu impossible d’ouvrir la porte pour tenter de sortir. Finalement, après une trentaine de minutes, les pompiers sont venus nous extraire de notre piège. Entre-temps, nous avions tout perdu. Le mobile home est inhabitable. La voiture a été emportée par les eaux tout comme notre stock de vêtements. On ne peut donc plus travailler. J’ai donc consulté un avocat en espérant pouvoir bénéficier d’une sorte de chômage économique. Quant au mobile home, il est hors de question que je perde plus de 10 % de sa valeur. Il n’a qu’un an. J’attends l’expert de pied ferme. » Idem pour Jean-Paul dont le logement, la terrasse et l’annexe ont été traînés sur plusieurs dizaines de mètres par

MONACO

Villeneuve-Loubet Antibes

Cannes

FRANCE

Mer Médi ter r anée 10 km

la vague avant d’être arrêtés par un gros câble électrique à quelques mètres de la rivière démontée. « C’est sûr que j’ai évité le pire par rapport à certains amis, concède le pensionné. Mais j’attends beaucoup de mon assureur qui est spécialisé dans les logements légers. Il possède d’ailleurs une quinzaine de clients dans le camping. Heureusement pour lui, tous ne sont pas sinistrés. Auparavant, j’étais chez Matmut qui m’avait promis monts et merveilles. Et au pre-

aux sinistrés qui ont tout perdu de s’en sortir. C’est la générosité des habitants de la commune, des associations et des commerçants locaux qui permet ça. » Mais la solidarité ne suffit pas. Il faut aussi un minimum d’organisation. C’est là qu’intervient Anne, patronne d’une entreprise de la commune voisine, Roquefort-les-Bains. « Je passe souvent devant le camping et comme je suis indépendante, je me suis dit que je pouvais cesser un peu mon activité pour aider ces pauvres gens, explique la jeune femme. Désorientés, les résidents cherchaient parfois la même chose chacun de leur côté. J’ai donc centralisé les demandes et regroupé les offres. On a, par exemple, reçu beaucoup de vêtements mais on manque de bougies, de réchauds et de groupes électrogènes. J’ai également centralisé toutes les démarches administratives en vue des demandes d’indemnisation. » Tâche moins agréable, Anne a également été contrainte d’instaurer une surveillance du camping, surtout la nuit. « Nous avons déjà surpris des intrus qui pillaient les mobile homes et les voitures des sinistrés. Comme la police est débordée, nous devons jouer nousmêmes aux vigiles... » ■ FRÉDÉRIC DELEPIERRE

LESBRÈVES

Premiers transferts de réfugiés ’Union européenne procédera vendredi à ses premiers transferts de réfugiés d’un Etat membre vers un autre, depuis l’Italie vers la Suède, dans le cadre de son programme controversé de « relocalisations », a annoncé mardi la Commission européenne. Ce sont des réfugiés érythréens qui seront relocalisés. La Suède a accepté d’accueillir 821 réfugiés arrivés depuis la mi-août en Italie, et 548 réfugiés arrivés en Grèce. (afp)

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JUSTICE

Sharia4Belgium en appel Le procès pour terrorisme de Sharia4Belgium s’ouvre mercredi devant la cour d’appel d’Anvers. Sur les 45 prévenus initiaux, dont la plupart avaient comparu par défaut parce qu’ils étaient en Syrie ou décédés entre-temps, quatre ont fait appel: Fouad Belkacem (33 ans), Houssien E. (24 ans), Mohamed E. Y. (31 ans) et Said M. (37 ans). En février, le tribunal correctionnel d’Anvers avait établi que Sharia4Belgium était un groupe terroriste. Belkacem, originaire de Boom, était le fondateur et le leader du mouvement. Reconnu responsable de la radicalisation de jeunes qui partaient pour la Syrie, il a écopé de 12 ans de prison et de 30.000 euros d’amende. (b)

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12 LASOCIÉTÉ

Grippe : le vaccin s’annonce efficace SANTÉ

En Australie, plus de 80 % des souches ont ĂŠtĂŠ couvertes

L’an dernier, la grippe avait fait 6.000 morts supplĂŠmentaires. Mais le vaccin actuel devrait ĂŞtre beaucoup plus efficace, d’après les virus qui ont circulÊ‌ en Australie. ette fois, cela y est. Les doses de vaccins contre la grippe arrivent dans les pharmacies. Les fournisseurs de vaccins contre la grippe ont prĂŠvu 3.257.000 doses pour l’hiver 2015. Avec une nouveautĂŠ, l’arrivĂŠe d’un vaccin quadrivalent, l’Alpharix Tetra, produit par GSK. Jusqu’à prĂŠsent, les vaccins contre la grippe ne contenaient que 3 souches de virus inactivĂŠ. Efficace ? Mais cette vaccination sera-t-elle plus efficace que l’an dernier, oĂš, notamment Ă cause des diffĂŠrences importantes entre les souches comprises dans le vaccin et celles qui avaient finalement circulĂŠ, on avait enregistrĂŠ une surmortalitĂŠ importante, ĂŠvaluĂŠe par l’Institut de santĂŠ publique entre 4.000 et 6.000 personnes ? D’après les premiers ĂŠlĂŠments, il semble bien que la rĂŠponse pourrait ĂŞtre positive : ÂŤ Il n’y a encore aucune activitĂŠ de la grippe en Europe, mais les souches dĂŠtectĂŠes dans l’hĂŠmisphère sud, oĂš l’hiver se termine, montrent une

C

bonne correspondance avec les souches qui ont ÊtÊ choisies au dÊbut de cette annÊe pour composer le vaccin , explique le docteur Dimitri Van der Linden, infectiologue et pÊdiatre aux Cliniques universitaires Saint-Luc et membre du Conseil supÊrieur de la santÊ. L’an dernier, la souche de H3N2 avait en effet mutÊ entre ce choix et son arrivÊe en

Europe. Australie. C’est vraisemblablement cette souche qui est responsable de cet excès de maladies et de dĂŠcès. ÂŤ Les experts australiens estiment que les vaccins actuels ont couvert 80 % des souches qui ont circulĂŠ, ce qui est beaucoup par rapport aux autres annĂŠes. De plus, les deux souches de virus B circulent en mĂŞme temps, ce qui laisse augurer que ceux qui seront vaccinĂŠs avec le vaccin quadrivalent, qui comprend deux souches de virus A et deux souches de B, bĂŠnĂŠficieront d’un certain avantage. Mais il est difficile Ă quantifier, puisque aucun virus n’est encore dĂŠtectĂŠ chez nous et que la situation peut va-

rier de manière importante avec l’hĂŠmisphère sud. Comme pĂŠdiatres, nous recommandons de vacciner les enfants particulièrement fragiles avec le vaccin quadrivalent, mais estimons que le trivalent est tout Ă fait adaptĂŠ aux autres cas. Âť Etats-Unis. Aux USA, la grippe a dĂŠjĂ ĂŠtĂŠ identifiĂŠe : les Centres fĂŠdĂŠraux de contrĂ´le et de prĂŠvention des maladies (CDC) ont dĂŠterminĂŠ que ÂŤ toutes les souches virales de la grippe responsables des premiers cas de grippe de cette saison correspondent exactement Ă ce qui est dans le vaccin, ce qui devrait procurer une bonne protection Âť. ÂŤ Le vaccin antigrippe fournit un taux de protection de

50 Ă 60 % Âť, a prĂŠcisĂŠ le Dr Tom Frieden, directeur des CDC. ÂŤ L’an dernier, la protection ĂŠtait très faible, de l’ordre de 13 %. Âť Vers une pĂŠnurie ? L’efficacitĂŠ supĂŠrieure probable du vaccin quadrivalent relance la question d’une ĂŠventuelle pĂŠnurie de vaccin. En effet, le premier quadrivalent prĂŠsent en Belgique contient deux souches de la lignĂŠe B du virus. ThĂŠoriquement, cela devra donc augmenter globalement la protection contre le virus. Le prix ĂŠtant comparable (une dizaine d’euros, partiellement remboursĂŠs) et les effets secondaires, jugĂŠs très rares et faibles, ĂŠtant identiques, il est donc probable que la plupart des patients qui

veulent se faire vacciner choisiront le quadrivalent. Au risque‌ qu’il n’y ait pas de vaccins pour tous ceux qui le dĂŠsirent. Les vaccins traditionnels seront ĂŠvidemment toujours disponibles, mais il est difficile pour les producteurs d’anticiper la ÂŤ part de marchĂŠ Âť. Or, comme il faut des mois pour fabriquer un vaccin, on ne pourra fabriquer des doses supplĂŠmentaires. Mais GSK, fabriquant du quadrivalent, avait assurĂŠ en juillet pouvoir fournir la demande, ĂŠventuellement en se fournissant auprès d’autres stocks que ceux originellement destinĂŠs Ă la Belgique, soit 1,5 million de doses. â–

Le vaccin contre la grippe permet Ă tout le monde d’Êviter des jours d’alitement pĂŠnibles. Certains groupes de personnes dites ÂŤ Ă risques Âť sont, eux, exposĂŠs Ă des dangers bien plus consĂŠquents et sont donc vivement encouragĂŠs Ă se faire vacciner. Le Conseil supĂŠrieur de la santĂŠ recommande le vaccin aux personnes âgĂŠes et aux individus atteints d’une affection cardiaque, respiratoire, hĂŠpatique, mĂŠtabolique (dont le diabète), rĂŠnale, neuromusculaire ou immunitaire. Sont ĂŠgalement considĂŠrĂŠes comme prioritaire les femmes enceintes. ÂŤ La grippe les fragilise, ce qui les menace non seulement elles mais aussi leur bĂŠbĂŠ Âť, explique le Dr Byl, qui, comme tous ses confrères du secteur de la santĂŠ, se vaccinera pour protĂŠger ses patients. ÂŤ La vaccination est aussi indiquĂŠe aux familles oĂš vit une personne fragile, afin que ses proches constituent autour d’elle une ceinture de sĂŠcuritĂŠ contre la grippe. Âť Quels sont les effets secondaires du vaccin ? Parfois de

la douleur autour de la zone piquĂŠe et, plus rarement, un ĂŠtat gĂŠnĂŠral d’inconfort et de myalgie peuvent survenir suite Ă l’injection du vaccin, assure Baudouin Byl. ÂŤ Les personnes se plaignant d’être tombĂŠes vraiment malades tout de suite après le vaccin oublient que la pĂŠriode automnale est propice Ă la propagation des maladies respiratoires virales. En ĂŞtre atteint au mĂŞme moment que la vaccination ne relève que de la pure coĂŻncidence. Âť Il est par ailleurs bon de rappeler que le vaccin antigrippal ne contient que des protĂŠines purifiĂŠes de plusieurs souches virales. ÂŤ Il n’y a pas de rĂŠplication virale possible. Âť Qui doit fuir cette piqĂťre ? Les personnes souffrant d’une allergie connue Ă un des composants du vaccin – il contient notamment des traces de protĂŠine d’œuf – doivent renoncer Ă la vaccination. Sinon, elles courent le risque d’une rĂŠaction allergique plus ou moins grave. Mais, souligne Baudouin Byl, les cas de rĂŠelle intolĂŠrance sont rarissimes.

FRÉDÉRIC SOUMOIS

EN PRATIQUE

L’injection, c’est maintenant ! Š PHOTO NEWS.

Quand se faire vacciner ? Si on dÊsire se prÊmunir contre la grippe‌ mieux vaut agir avant l’arrivÊe de l’ÊpidÊmie.  Celle-ci intervient gÊnÊralement entre la mi-novembre et la mi-fÊvrier et dure 10 à 12 semaines, indique le Dr Baudouin Byl, mÊdecin hygiÊniste à l’hôpital Erasme. Il faut une quinzaine de jours pour que, suite au vaccin, le niveau d’anticorps du patient soit idÊal. Le moment parfait pour se faire vacciner, c’est donc maintenant.  Qui a tout intÊrêt à le faire ?

JULIEN BOSSELER

polĂŠmique La piqĂťre Ă la pharmacie ? y a peu, des associations de ont lancĂŠ un apIpellpharmaciens pour que les pharmaciens puissent vacciner contre la grippe, avec l’argument que cela permettrait de traiter des patients qui d’habitude ne se rendent pas chez le mĂŠdecin pour un vaccin. Depuis plusieurs jours, d’autres associations de pharmaciens menaient campagne auprès des patients en leur remettant une carte les invitant Ă parler du vaccin Ă leur mĂŠdecin. L’initiative a suscitĂŠ l’ire de l’Absym, un des syndicats de mĂŠdecins. ÂŤ LĂŠgalement seuls les mĂŠdecins et, sous conditions, les infirmières, peuvent vacciner les patients. A chacun ses compĂŠtences Âť, rappelle Marc Moens, vice-prĂŠsident, qui rappelle que, dans de rares cas, des rĂŠactions peuvent survenir lors de l’administration du vaccin, pour lesquelles le pharmacien n’aurait d’autre recours que d’appeler les urgences. Le mĂŠdecin plaide plutĂ´t pour que le vaccin soit dĂŠlivrĂŠ directement chez le mĂŠdecin, afin de raccourcir le temps de dĂŠlivrance. Les pharmaciens argumentent que leurs confrères, dans d’autres pays europĂŠens, posent dĂŠjĂ ce geste dans une pièce discrète et pas au milieu de l’officine. Mais l’affaire s’est envenimĂŠe, au point de susciter une rĂŠaction de l’association pharmaceutique

belge. Son vice-prĂŠsident Jan De Poorter prĂŠcise que l’initiative ne visait pas Ă mettre les mĂŠdecins hors-jeu mais Ă ouvrir un dialogue pour voir comment mieux traiter les groupes Ă risques : ÂŤ En matière de vaccination contre la grippe, le pharmacien a pour mission de sensibiliser le patient Ă l’importance de cette vaccination. Tous les pharmaciens ont reçu des “cartes grippeâ€? qu’ils sont invitĂŠs Ă remettre aux patients pour lesquels la vaccination est indiquĂŠe. La collaboration avec les mĂŠdecins prescripteurs est bien entendu un ĂŠlĂŠment important Âť, reconnaĂŽt le pharmacien. Formation prĂŠalable Qui insiste toutefois : ÂŤ La vaccination en officine existe dĂŠjĂ dans d’autres pays : en Irlande, un vaccin antigrippe sur dix est aujourd’hui administrĂŠ en pharmacie. Un quart des patients vaccinĂŠs en officine n’avait jamais ĂŠtĂŠ vaccinĂŠ auparavant, et ce alors qu’il s’agissait très majoritairement (plus de 80 %) de patients Ă risque Âť. Mais il reconnaĂŽt qu’un tel scĂŠnario nĂŠcessite toutefois la mise en place prĂŠalable d’une formation adaptĂŠe. Chez les mĂŠdecins, on n’en dĂŠmord pas : la vaccination fait partie de l’ensemble des traitements et ne peut ainsi ĂŞtre dĂŠlĂŠguĂŠe. â– Fr.So


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

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LASOCIÉTÉ 13

Le CAL promeut la famille moderne SOCIÉTÉ

La riposte des laĂŻques au Synode

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Joli vin d‘Afrique du Sud Ă la robe rouge foncĂŠ, au bouquet de cafĂŠ, chocolat, prunes et ĂŠpices. Finale pleine et puissante. MillĂŠsime: 2014.

Familles monoparentales ou homoparentales, familles d’accueil ou d’adoption : autant de familles bien ĂŠloignĂŠes du modèle traditionnel prĂ´nĂŠ par l’Eglise. Le CAL veut leur donner voix. Š REUTERS.

Le Centre d’action laĂŻque riposte au Synode sur la famille qui s’est ouvert ce week-end au Vatican. Il publie un ouvrage qui met en valeur la diversitĂŠ des familles d’aujourd’hui. n Belgique, un enfant sur deux naĂŽt dĂŠsormais hors mariage. Une famille sur quatre est monoparentale, une sur sept est recomposĂŠe. Chaque annĂŠe, 1.300 couples de personnes de mĂŞme sexe officialisent leur union via une cohabitation lĂŠgale, tandis qu’un millier de ceux-ci opte pour le mariage. Et une centaine d’enfants naissent au sein de couples lesbiens. Quelle place pour toutes ces familles dans l’Eglise catholique ? Aucune. C’est en substance la question (et la rĂŠponse) que se propose de susciter la nouvelle publication du Centre d’action laĂŻque, intitulĂŠe ÂŤ Familles, qui ĂŞtes-vous ? Âť. L’idĂŠe de cet ouvrage collectif est bien partie du premier synode sur la famille, qui a eu lieu Ă Rome en octobre 2014, confirme Henri Bartholomeeusen, prĂŠsident du CAL : ÂŤ Nous ĂŠtions très intĂŠressĂŠs par ce qui allait suivre. Or, nous constatons dans le document de travail qui doit servir ce second synode – appelĂŠ instrumentum laboris – que la rĂŠfĂŠrence Ă la loi naturelle, que nous avions vivement critiquĂŠe, a un peu ĂŠvoluĂŠ. Le document abandonne cette notion, mais en prĂŠcisant l’intention de ce changement, Ă savoir une prise en compte d’un besoin de communication. Âť En clair, l’Eglise cherche avant tout Ă lisser son discours, mais ne compte pas pour autant ĂŠvoluer, sur le fond. Et l’Êquipe du Centre d’action laĂŻque de lister les principaux objets d’inquiĂŠtude que ce document prĂŠparatoire laisse

E

poindre. Un : les libertĂŠs individuelles sont acceptĂŠes‌ pour autant qu’elles sont conformes aux valeurs de l’Eglise. Deux : selon le CAL, on ÂŤ instrumentalise l’empathie en affirmant qu’il n’y a pas de brebis dĂŠfinitivement ĂŠgarĂŠe, Ă partir du moment oĂš elle passe par un “chemin pĂŠnitentielâ€?, ce qui est une manière d’exploiter les peurs et la culpabilitĂŠ des gens et dĂŠnote un prosĂŠlytisme bien plus brutal qu’il n’y paraĂŽt Âť, s’insurge le prĂŠsident du CAL. Trois : et c’est sans doute le point sur lequel les laĂŻques insistent le plus, l’instrumentum laboris inciterait au dĂŠtournement de la clause de conscience. Le texte stipule en effet : ÂŤ Dans certains pays, on

Henri Bartholomeeusen. Les familles d’aujourd’hui sont beaucoup plus diverses que cette famille traditionnelle qu’elle entend imposer comme modèle unique. Il est nĂŠcessaire de rĂŠĂŠquilibrer le dĂŠbat et de donner une place Ă toutes ces familles qui n’ont ici pas voix au chapitre. Alors qu’elles sont par contre reconnues par la loi aujourd’hui : l’Eglise est donc en opposition avec les lois civiles. Âť Alors que le synode sur la famille – et la vision qu’il en vĂŠhicule – va monopoliser les mĂŠdias pendant les trois semaines Ă venir, les laĂŻques entendent donc faire contrepoids, notamment Ă l’opĂŠration sĂŠduction du pape François qui ÂŤ s’invite tous les jours dans le salon des gens et paraĂŽt progressiste aux oreilles distraites Âť, dĂŠnonce Sylvie Lausberg, chargĂŠe de mission au sein de la cellule ÂŤ Etude et StratĂŠgie Âť du CAL.

 L’Eglise revendique la famille comme sa propriÊtÊ, mais elle n’en a pas le monopole  HENRI BARTHOLOMEEUSEN signale la prÊsence de projets de formation imposÊs par l’autoritÊ publique et dont les contenus contrastent avec la vision vraiment humaine et chrÊtienne : par rapport à ceux-ci, les Êducateurs doivent affirmer fermement leur droit à l’objection de conscience.  L’Êducation à la vie sexuelle et affective dans les Êcoles est donc clairement visÊe. La riposte ? Une publication collective, qui, à travers 10 articles de 10 auteurs diffÊrents (dont des experts d’autres associations, comme la Ligue des familles ou le lobby europÊen des femmes), dÊpeint tous les visages des familles d’aujourd’hui.  L’Eglise revendique la famille comme sa propriÊtÊ, mais elle n’en a pas le monopole !, conteste

Mais les catholiques, directement visĂŠs ici, sont-ils pour autant les seuls Ă participer Ă cette ÂŤ recrudescence des revendications religieuses et identitaires, lesquelles [‌] tentent de resservir de vieux concepts dogmatiques repeints dans les tons Ă la mode – la famille traditionnelle est l’un de ceux-lĂ Âť, comme on peut le lire dans l’introduction de l’ouvrage ? Sur la question de l’islam en tout cas, les laĂŻques restent particulièrement prudents : ÂŤ C’est très compliquĂŠ, il y a tellement de courants dans l’islam qu’on doit se garder d’idĂŠes prĂŠconçues. Tandis qu’avec l’Eglise catholique, on a affaire Ă une organisation structurĂŠe, avec des moyens ĂŠnormes. Âť ■ÉLODIE BLOGIE

FAIT DU JOUR

Mgr Bonny, pour une Eglise qui n’exclut pas L’ÊvĂŞque d’Anvers, Mgr Johan Bonny, a demandĂŠ au Vatican d’accorder plus d’autonomie et de responsabilitĂŠ aux ĂŠvĂŞques afin d’apporter leurs propres rĂŠponses aux questions et besoins locaux. Il estime ĂŠgalement que l’Eglise catholique doit se montrer plus ouverte Ă l’Êgard des formes d’union autres que le mariage. Mgr Bonny constate que le mariage sacramentel ne constitue plus pour les croyants l’unique modèle d’union et de vie familiale. ÂŤ Plus qu’autre-

fois, leurs vies suivent un parcours personnel. Cette ĂŠvolution, malgrĂŠ les risques et les contraintes, offre aussi des possibilitĂŠs et des opportunitĂŠs Âť, poursuit l’ÊvĂŞque. ÂŤ L’Eglise doit saisir les ĂŠlĂŠments positifs ou constructifs de cette ĂŠvolution, promouvoir la divine pĂŠdagogie de la grâce et surtout arrĂŞter les exclusions Âť, ajoute encore le prĂŠlat, parfaitement dans la ligne de François. En septembre 2014, Mgr Bonny avait fait sensation en adressant une lettre au Vatican dans laquelle il appelait l’Eglise catholique Ă abandonner son attitude ÂŤ dĂŠfensive Âť envers l’accueil des homosexuels. Il y demandait que l’Eglise adopte un ton diffĂŠrent en matière d’amour, de sexualitĂŠ et de relations. (b)

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

14 Arpad Göncz, l’ancien dissident hongrois devenu en 1990 le premier président démocratiquement élu de la Hongrie après la chute du communisme, est décédé à l’âge de 93 ans.© EPA.

MONDE

Israël réintroduit le châtiment collectif PROCHE-ORIENT

LESBRÈVES

Ukraine : scrutin reporté es séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine ont annoncé mardi, conformément à la demande des Européens, le report à 2016 de leurs élections locales. « Nous annonçons l’accord » des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk pour « reporter les élections prévues pour le 18 octobre et le 1er novembre à l’année prochaine », ont annoncé les émissaires de ces territoires dans un communiqué. (afp)

L

Deux habitations de terroristes ont été détruites mardi

Les maisons détruites appartenaient aux familles d’auteurs d’attentats commis en 2014. Ce sont les proches des terroristes qui font les frais des démolitions punitives. La méthode est dangereuse et avait été abandonnée par l’Etat hébreu.

FRANCE

Sarkozy offre une dernière chance à Morano Lors du bureau politique de son parti, Nicolas Sarkozy, président des Républicains, a demandé à Nadine Morano d’exprimer des « regrets » d’avoir dit que la France était « un pays de race blanche ». Si l’eurodéputée s’exécute avant la réunion de la Commission nationale des investitures du parti, ce mercredi soir, elle pourrait conserver son investiture en Meurthe-et-Moselle pour les prochaines élections régionales. Nicolas Sarkozy aurait déjà demandé à Ndine Morano de « corriger ses propos » au lendemain de l’émission « On n’est pas couché ». Selon l’ancien président français, l’eurodéputée aurait accepté dans un premier temps, avant de se rétracter. (afp)

JABEL MOUKHABER DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

a n’a pas traîné. Mardi à l’aube, quelques heures à peine après la fin de la réunion du cabinet israélien de la sécurité consacrée à la répression de la « nouvelle vague de terrorisme palestinien », des centaines de policiers et de gardes-frontières se sont déployés dans les ruelles de Jabel Moukhaber, un village de Cisjordanie intégré dans le « Grand Jérusalem », pour y détruire le domicile de deux terroristes et en sceller un autre. L’opération a été menée rapidement et les habitants du village n’ont pas eu l’occasion de résister. De toute façon, ils n’auraient pas pu, tant les forces de sécurité israéliennes, sur place depuis minuit, étaient nombreuses. Des deux maisons, il ne reste que les colonnes porteuses en béton, quelques tuyaux éventrés et une antenne satellitaire sur le toit. Les murs ont été pulvérisés à l’explosif. « On les reconstruira dans quelques semaines, lorsque les Israéliens seront passés à autre chose. Ce n’est pas la première fois qu’ils font cela, on va tous s’y mettre », jure Younès A., un chauffeur de taxi travaillant principalement pour les grands hôtels de Jérusalem-Ouest (la partie juive de la ville). A quelques dizaines de mètres,

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Ce qui reste de la maison de la famille de Ghassan Abou Jamal, à Jabel Moukhaber, dans le « Grand Jérusalem ». © AFP.

des hommes en armes protègent Nof Zion, une colonie créée au beau milieu du village. Les volets des appartements de luxe sont quasiment tous baissés. Lorsqu’ils se déplacent, les habitants sont escortés par une jeep de la police. « Vous voyez ce que c’est la vie ici ?, interroge notre interlocuteur en tournant le dos aux hommes en uniforme patrouillant sans relâche. Netanyahou (le Premier ministre israélien) prétend que nos jeunes se révoltent parce que Mahmoud Abbas (le président palestinien) et l’Autorité palestinienne les appelleraient à tuer des Juifs, mais ce n’est pas vrai. Ils manifestent parce qu’ils ne supportent plus une occupation et les punitions collectives, cette humiliation permanente qui dure depuis un demi-siècle. » Paradoxalement, les deux

constructions détruites mardi n’appartiennent pas aux familles de terroristes impliqués dans les attentats de ces derniers jours, mais à celles de Jabis Ben Mohamad et de Ghassan Abou Jamal. Le premier a été abattu le 4 août 2014 alors qu’il tentait d’écraser des passants et un autobus avec son bulldozer à Jérusalem-ouest.

De nouveaux heurts ont eu lieu, surtout à Ramallah, à Bethléem et au checkpoint israélien de Kalandia Quant au second, il a été tué le 18 novembre 2014, durant l’attaque sanglante de la synagogue Bnei Torah, menée à Jérusalem avec un complice. La maison scellée appartient, elle, à Moataz Hijazi, l’auteur, le 29 octobre 2014, de la tentative d’assassinat visant le rabbin Ye-

houda Glick, leader du mouvement prônant le droit des Juifs à prier sur l’Esplanade des mosquées (troisième lieu saint de l’islam) pour préparer la reconstruction du Temple à cet endroit. « Puisqu’il se présente comme le champion de la lutte antiterroriste et qu’une partie de sa majorité l’accuse de “mollesse”, Binyamin Netanyahou a voulu poser un geste fort en s’arrangeant pour qu’il soit largement médiatisé, explique le chroniqueur politique Amnon Abramowicz. C’est un moyen de dire aux Palestiniens : “Vous voulez la bagarre ? Voyez ce qui vous attend.” Pas sûr que ces flexions musculaires produisent l’effet escompté… ». Mardi, de nombreux affrontements entre policiers ou soldats israéliens se sont en tout cas produits dans les territoires occupés où une « journée de la colère »

avait été proclamée à l’occasion de l’enterrement d’Abed Al Rahman Abedallah, un adolescent de 12 ans fauché la veille par un sniper israélien près du camp de réfugiés d’Al-Aïda (Bethléem). Plusieurs villages de la région de Jénine et d’Hébron ont été bouclés par l’armée de l’Etat hébreu mais les troubles les plus importants ont eu lieu à la sortie de Ramallah et de Bethléem ainsi qu’au check-point israélien de Kalandia contrôlant l’une des entrées de Jérusalem. Là, des centaines de Palestiniens ont affronté des gardes-frontières israéliens qui répondaient avec des grenades et des balles réelles ou en caoutchouc. Une vingtaine de manifestants ont été blessés. Ils s’ajoutent aux sept cents déjà comptabilisés depuis samedi par le Croissant-Rouge palestinien. ■

CONGO

Le pouvoir accusé L’organisation américaine de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) affirme dans un rapport que des responsables des services de sécurité et du parti au pouvoir à Kinshasa ont été impliqués dans l’attaque d’un rassemblement d’opposition le 15 septembre. D’après le rapport, des jeunes interrogés par HRW ont indiqué avoir été formés dans un camp militaire la veille du rassemblement et y avoir reçu instruction d’attaquer «dès qu’un des leaders de l’opposition insulterait le président» de la République. Chacun aurait été payé environ 55 euros. (afp)

SERGE DUMONT

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

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La Russie défie l’Otan dans le ciel turc MOYEN-ORIENT

Moscou masse des forces en Syrie : une « grande préoccupation »

Les incidents se multiplient dans l’espace aérien turc : ce n’est ni un « accident », ni « acceptable », martèle le n°1 de l’Otan. Réunion jeudi des ministres de la Défense de l’Alliance. l y a d’abord eu le coup de froid diplomatique entre l’Occident et la Russie, pour cause de crise ukrainienne, et la valse des sanctions-représailles. Il y a eu, la semaine dernière, dans la cathédrale de l’Assemblée générale des Nations unies, le duel verbal entre les présidents américain Obama et russe Poutine, sur le sort à réserver à leur homologue syrien, Bachar el-Assad. Mais c’est désormais sur le terrain, au Moyen-Orient, armes à l’appui, que les Russes toisent directement les Alliés. « Le déploiement de forces significatives par la Russie en Syrie est une grande préoccupation », a averti ce mardi le secrétaire général de l’alliance atlantique, Jens Stoltenberg, en poste depuis un an. Cette vive tension résulte des violations répétées, par la chasse russe déployée en Syrie, de l’espace aérien de la Turquie, rempart stratégique de l’Alliance sur son flanc sud. « C’est inacceptable », a martelé le n°1 de l’Otan. C’est aussi potentiellement explosif : ces incursions pourraient entraîner une riposte des Turcs – le risque d’un engrenage n’est alors pas à exclure. Jens Stoltenberg a assuré hier que ces violations « sérieuses » de l’espace aérien d’un pays membre de l’Alliance ne « ressemblaient pas à un accident ». La Défense russe avait affirmé lundi qu’une brève incursion samedi était due aux « mauvaises conditions météo ». Mais le secrétaire général de l’Otan a contredit cette version du « pilote égaré » : deux incidents ont été enregistrés ce weekend, les survols ont duré « longtemps » et les Russes n’ont fourni « aucune expli-

I

cation réelle ». De nouveaux incidents enregistrés lundi ont été signalés hier par l’armée turque. A chaque fois, selon Ankara, l’appareil russe a fait mine de se préparer à tirer un missile. En visite à Bruxelles, le président turc Erdogan, farouche opposant d’Assad, a mis en garde : « Si la Russie perd un ami comme la Turquie avec laquelle elle a nombre de coopérations (NDLR : le projet d’un nouveau gazoduc russe qui éviterait... l’Ukraine), alors elle perdra beaucoup. » « Une attaque contre la Turquie signifie une attaque contre l’Otan », a encore menacé Erdogan. L’Otan a déployé en 2013 des batteries de défense Patriot en Turquie, à la frontière syrienne, pour protéger son allié contre une attaque de missile syrien. Le déploiement de ces ar-

mements est prévu jusqu’à la fin de l’année, mais « l’action de la Russie sera évidemment prise en compte » pour décider de la suite, a indiqué Stoltenberg. Cette poussée de fièvre entre la Turquie et la Russie est « la conséquence » du renforcement militaire opéré « ces dernières semaines » par la Russie en Syrie, a encore affirmé le « SecGen ». L’armée russe, qui dispose en Syrie (à Tartous) de sa seule base militaire en Méditerranée, a déployé des moyens aériens, de défense anti-aérienne, des troupes au sol pour manœuvrer ces engins et une présence navale accrue, selon l’Otan. Un responsable militaire russe a par ailleurs évoqué lundi la possibilité que des « volontaires » russes puissent participer à une offensive au sol. La semaine dernière, des sources libanaises avaient affirmé que le régime syrien préparerait une offensive terrestre avec des troupes russes, iraniennes et du Hezbollah. Pour l’Otan, il est évident que la Russie cherche surtout à soutenir l’armée de Bachar el-Assad. Stoltenberg assure que la Russie ne concentre « pas principalement ses attaques » contre Daesh – qui ne dispose pas de moyens aériens. La Turquie militait en faveur de la création de zones « de sécurité » pour des milliers de réfugiés syriens en Syrie même, où les survols par l’armée d’Assad seraient empêchés par la coalition anti-Etat islamique dirigée par les Etats-Unis. Ces plans sont désormais défiés par la puissance de feu déployée par le Kremlin. ■ PHILIPPE REGNIER

LA VISITE EN BELGIQUE DU PRÉSIDENT ERDOGAN

La politesse des rois et celle des présidents Attendu au château de Laeken à 12 h 30, mardi, pour un déjeuner offert à 13 heures par le Roi et la reine en présence de 80 invités, le président turc est arrivé avec… 1 h 15 de retard ! Recep Erdogan s’était déjà présenté tardivement au rendez-vous précédent avec le Premier ministre Charles Michel et le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders, à Val Duchesse. Le retard s’est accumulé et la délégation turque ainsi que les ministres belges ont donc fait patienter la petite soixantaine d’autres invités durant plus d’une heure avant de les rejoindre à Laeken. De mémoire de chef du protocole, au Palais depuis trente ans tout de même, c’est du jamais-vu ! Jamais un chef d’Etat convié à un déjeuner royal n’avait, nous confie-t-on, dépassé les trois, quatre minutes de retard… (Ma.D.)

cueillir le président turc. Et lundi, les deux parties en sont venues aux mains juste avant que M. Erdogan prononce un discours à l’Institut Egmont à Auderghem. Dans les deux cas, les services de sécurité belges estimaient que leurs homologues turcs s’octroyaient des tâches qui ne leur revenaient pas.

Ebauche d’accord entre l’UE et Ankara Bruxelles et Ankara se sont engagés mardi à intensifier leur coopé-

ration sur la crise migratoire, l’UE promettant de travailler à « une approche structurée » des réinstallations de réfugiés depuis la Turquie et de renforcer les moyens des gardes-côtes turcs. La Turquie s’engage en retour à ouvrir six centres de réception de demandeurs d’asile avec une aide financière européenne. L’annonce intervient après un accord de principe trouvé entre les dirigeants des institutions européennes et le président turc, Recep Tayyip Erdogan. (afp)

Altercations entre services de sécurité belges et turcs Selon la RTBF, des altercations ont eu lieu entre policiers belges et garde rapprochée de Recep Tayyip Erdogan. Le premier couac s’est produit dimanche, place Stéphanie à Bruxelles, où 3.000 personnes s’étaient rassemblées pour ac-

© BELGA.

Stoltenberg assure que la Russie ne concentre « pas principalement ses attaques » contre Daesh

L’armée russe, qui dispose en Syrie (à Tartous) de sa seule base militaire en Méditerranée, a déployé des moyens aériens, de défense anti-aérienne, des troupes au sol pour manœuvrer ces engins et une présence navale accrue, selon l’Otan. © AFP.

Un même salaire pour un même travail au même endroit UNION EUROPEENNE La commissaire Thyssen va s’attaquer à l’un des volets du « dumping social » STRASBOURG DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

a commissaire européenne à l’Emploi et aux Affaires soL ciales Marianne Thyssen (PPE/ CD&V) vient d’obtenir le feu vert de ses collègues pour préparer une mesure qui devrait, si la Belge réussit à mener son projet au bout d’un parcours politique périlleux, corriger l’un des aspects du « dumping social » les plus critiqués en Belgique. La Commissaire veut en effet imposer le principe « un même salaire pour un même travail au même endroit », dans le système du détachement des travailleurs. Le détachement permet à des entreprises de vendre leurs services dans d’autres Etats membres en y envoyant temporairement leurs employés. Mais ce système

a été tellement développé par certains pays, notamment les pays de l’Est mais aussi le Portugal, que les entreprises et les syndicats des pays où sont prestés ces services à des prix défiant

Marianne Thyssen, commissaire européenne à l’Emploi et aux Affaires sociales© DIRK WAEM/BELGA

toute concurrence, en sont venus à le rebaptiser en « dumping social ». L’objectif de la commissaire européenne est donc de mettre fin à un système où, par exemple sur deux chantiers de construction voisins, un travailleur étranger est payé nettement moins que le travailleur local employé par un entrepreneur local. L’an dernier, les 28 ont adopté une directive renforçant les mesures de contrôle pour lutter contre les nombreux abus et dérives du détachement des travailleurs, à l’issue d’une longue bataille qui avait vu s’affronter principalement les pays de l’Est aux anciens Etats membres. Mais c’était encore considéré comme très insuffisant par les pays se plaignant de ce « dum-

ping social », Belgique en tête, et Marianne Thyssen avait promis de s’emparer de cette question. Lors d’un débat d’orientation sur les dimensions économiques et sociales du marché intérieur que la Commission a tenu lors de sa réunion à Strasbourg mardi, Marianne Thyssen a présenté et obtenu l’accord du collège sur son plan d’action. D’ici la fin de l’année , la commissaire belge va donc présenter un paquet législatif sur la mobilité qu’elle annonçait depuis un an, et dont elle a commencé à dévoiler les contours. Ce paquet comprendra des amendements à la coordination des sécurités sociales, car « elle présente des lacunes », dixit Thyssen. En clair, il s’agit d’adapter le cadre réglementaire

afin d’éviter le « tourisme social », c’est-à-dire le fait pour des travailleurs étrangers de profiter d’avantages sociaux de pays supposément plus généreux. Le Royaume-Uni en a fait une revendication majeure, dans la perspective de son référendum pour le maintien ou non du pays dans l’UE. Et des arrêts récents de la Cour de Justice de l’UE ont

« La mobilité du travail doit être équitable, et perçue comme telle par les citoyens » MARIANNE THYSSEN établi que les Etats peuvent refuser certains avantages sociaux à des travailleurs étrangers, dans certains cas, sans pour autant que cela ne remette en cause la sacro-sainte liberté de circula-

tion des travailleurs. Le paquet mobilité comprendra donc aussi une probable révision de la directive sur le détachement, afin d’y inclure le principe du « même salaire pour un même travail au même endroit ». « Ce ne sera pas un débat facile avec les Etats membres, reconnaît Marianne Thyssen,sachant que certains verront cela comme un frein à l’exportation de services de leurs entreprises. » Mais pas question de « choisir entre la compétitivité des entreprises, et la protection sociale. Le marché unique est de la plus haute importance pour la croissance et l’emploi. Mais la mobilité du travail doit être équitable, et perçue comme telle par les citoyens. » ■ JUREK KUCZKIEWICZ 16


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

LESMARCHÉS 17 LES INDICES

LE POINT SUR LES MARCHÉS

dernier indice

Les Bourses tablent sur un statu quo de la Fed Les Bourses européennes ont terminé une nouvelle fois dans le vert mardi, tablant toujours sur un statu quo de la Fed. « Le marché se dit que la Fed ne devrait pas augmenter ses taux cette année. Mais même si la situation semble un peu mois tendue qu’il y a quelques semaines, il reste beaucoup d’incertitudes qui nous incitent à rester prudents et à ne pas prendre des positions à l’achat sur du long terme », prévient M. Tuéni. Les investisseurs n’ont par ailleurs pas été surpris par la révision à la baisse des prévisions de croissance mondiale du Fonds monétaire international (FMI), qui a souligné le ralentissement chinois en cours. La Bourse de Bruxelles a progressé de 0,26% à 3.447,09 points. Le groupe AB InBev a cédé 0,33% à 98,06 euros. Bekaert a terminé en tête de l’indice (+2,15% à 25,16 euros), suivi par le géant énergétique français Engie, maison mère d’Electrabel (+1,48% à 14,72 euros), et le bancassureur KBC (+1,36% à 58,11 euros). Le groupe de télécommunications Proximus (ex-Belgacom) a perdu 2,17% à 30,41 euros. (afp)

LONDRES UFTSE 100: 6 326,16 0,43% UFTSE Eurotop 100: 2 829,51 0,66%

UFRANCFORT / DAX 9 902,83 0,90%

UPARIS / CAC 40 4 660,64 0,95%

09/2015

08/2015

09/2014

101.85 101.15 123.00 123.81 139.94 142.29 168.72 174.64 236.25 363.85 498.46 592.62

101.61 101.08 122.71 123.72 139.61 142.19 168.33 174.51 236.08 363.59 498.11 592.21

100.06 100.09 120.84 122.51 137.48 140.80 165.76 172.81 233.77 360.03 493.23 586.41

PRIX PÉTROLIERS Essence(euro/l) Super sans plomb 95 10ppm : 1,3690 (-0,0140) Super sans plomb 98 10ppm : 1,4370 (-0,0230) Diesel(euro/l) Gasoil routier à faible teneur en soufre : 1,1600 Gaz(euro/l) LPG : 0,4320 (-0,0050) Propane Vrac >2000l : 0,4346 (+0,0093) Mazout(euro/l) Gasoil de chauffage, min.2000 l : 0,5364 Gasoil de chauffage extra, min.2000 l : 0,5246

UPétrole brent en dollar par baril +2,67

51,92

(+5,42%)

UMADRID / IBEX 35 ULISBONNE / PSI 20 10 103,30 5 461,71 1,32% 1,18%

BEL20

3 mois -0,305 1,115 -0,325 0,030 2,430 0,690 0,376 0,400 0,555 -0,046 -0,070 -0,785 0,670 0,025

Couronne danoise Couronne norvégienne Couronne suédoise Couronne tchèque Dollar aus. Dollar can. Dollar H.K. Dollar Sing. Dollar U.S. Euribor (360j) Euro Franc suisse Livre U.K. Yen

1 an -0,025 2,150 1,750 0,460 2,580 1,050 0,867 0,812 0,905 0,139 0,675 -0,610 1,410 -0,020

UTaux Belge 10 ans 0,915

+0,062

(+7,27%)

Clôt. Cl. Veil. 98,06 98,38 132,95 131,95 38,13 38,08 56,01 56,00 25,16 24,62

AB InBev Ackermans & vH. Ageas Befimmo Bekaert bpost Cofinimmo Colruyt Delhaize Groupe Delta Lloyd

21,50 96,61 44,48 83,30 7,98

21,70 96,42 44,10 82,60 8,02

D'Ieteren Elia Engie GBL KBC Groupe

35,65 43,56 14,72 70,26 58,11

35,54 43,88 14,50 70,12 57,33

Proximus Solvay Telenet Groupe UCB Umicore

30,40 96,65 51,00 71,66 35,81

31,08 96,00 51,50 72,31 35,66

06/10 0,8909 1,3515 0,9144 0,1074 0,1066 0,1340 0,6802 0,0074 0,6337 0,5783 0,0651

Dollar US Livre britannique Franc suisse Couronne suédoise Couronne Courone danoise Dollar canadien Yen japonais Dollar australien Dollar néo-zélandais Rand sud-africain

05/10 0,8900 1,3510 0,9142 0,1069 0,1065 0,1340 0,6787 0,0074 0,6308 0,5790 0,0655

UEuro en dollar 1,1275

+0,0082

(+0,73%)

-0,94

Vol. 1551949 29517 479864 29758 84600

23,95 20,28 30,59 60,57 -54,71

227629 25469 318933 320631 2080738

20,09 19,25 -19,91 1,66 39,60

41052 56085 5376104 126152 632679

15,46 -14,25 9,69 2,33 10,28

816108 673412 152107 159161 480485

4Energy Invest Ablynx ABO-Group Accentis Aedifica

Clôt. Cl. Veil. 2,79 2,79 11,62 11,91 3,82 3,82 0,03 0,03 55,94 55,60

Diff % Return +0,00 -20,29 -2,48 39,10 +0,00 -78,66 -2,69 54,27 +0,61 18,85

Vol. 2000 65240 960 85000 12175

Agfa-Gevaert Alcatel-Lucent ArcelorMittal Ascencio SCA Atenor

3,34 3,34 5,18 56,75 42,10

3,27 3,33 5,19 56,52 41,86

+2,11 +0,36

7,95 3141,05 58,03 95,00 1,39

7,61 3161,85 58,75 95,00 1,39

+0,20 +0,86 +0,85 -0,49 +0,30 -0,73 +1,48 +0,20 +1,36 -2,17 +0,68 -0,97 -0,90 +0,42

AUTRES ACTIONS

BHF Kleinwort Benson bpost Brederode Campine Care Property Invest

-0,15 +0,41 +0,59 +4,47 -0,66 -1,23 +0,00 +0,00

5,28 21,50 38,48 10,51 13,95

5,31 21,70 38,89 10,51 13,65

11,80 35,43 116,85 233,80 15,64

11,80 35,35 113,05 236,60 15,56

+0,00 +0,23 +3,36

Co.Br.Ha. 3100,00 Connect Groupe 0,76 De Rouck Geomatics 0,27 Deceuninck 2,40 Dexia 0,05

3100,00 0,76 0,33 2,37 0,05

+0,00 +0,00

Catala Celyad CFE Cie du Bois Sauvage CMB

-0,62 -0,94 -1,05 +0,00 +2,20

-1,18 +0,58

-18,18 +1,27 -14,81

Clôt. Cl. Veil. 0,96 0,96 7,75 7,72 8,50 8,50 13,68 13,74 24,12 23,65

Vol. 8877 39838 150 812478 14594

Sipef smartphoto Sofina Softimat Solvac

Exmar Fagron Floridienne Fluxys 'D' Fountain

9,34 17,08 91,00 24,90 1,70

9,32 16,79 90,33 25,48 1,55

+0,23 +1,73 +0,74

-20,80 -51,69 25,00 -6,10 -1,16

59728 405274 149 785 150

Spadel Sucraf A & B Suez Environnement Ter Beke Tessenderlo

95,01 1,58 16,54 86,88 26,58

95,05 1,50 16,41 87,00 26,64

Galapagos Gimv Global Graphics Greenyard Foods Hamon

41,64 41,24 2,39 12,90 7,49

39,16 41,34 2,40 12,92 7,08

+6,32

252,84 19,41 43,98 12,61 -30,02

427172 11159 19334 18056 8214

Texaf Think-Media ThromboGenics Tigenix Total

35,39 0,01 4,16 0,90 44,40

35,40 0,01 4,16 0,94 42,98

+0,00 +0,10

Home Invest Belgium IBA Iep Invest Immo Moury Immobel

88,89 28,48 4,91 54,51 44,70

88,80 28,44 5,09 54,51 44,90

+0,10 +0,14

12,90 95,13 17,27 10,17 2,13

406 30823 2962 1 2595

Tubize (Fin.de) U&I Learning Unitronics Van de Velde Vastned Retail Belgium

59,50 1,25 2,85 57,28 57,69

59,68 1,25 2,85 57,22 57,50

+0,00 +0,00 +0,10 +0,33

Immopool ING Intervest Offices & Jensen-Groupe KBC Ancora

1,10 13,18 21,45 19,95 35,58

1,10 13,16 21,26 19,90 34,90

+0,00 +0,15 +0,92 +0,25 +1,95

— 700 18,96 13901333 8,63 15407 33,54 9984 53,36 27431

VGP 30,30 Vranken-Pommery 28,40 Warehouses 61,49 WDP 72,10 Wereldhave Belgium 103,80

30,30 28,06 61,02 72,90 104,25

+0,00 +1,21 +0,77

0,80 36,93 82,10 1689,90 3,50

0,82 35,60 81,85 1720,00 4,11

+3,74 +0,31

46,25 24,87 5,70 86,56 -14,63

2001 62559 4937 1479 1103268

Zenitel Zetes Industries

1,06 34,50

+0,94 +1,16

0,01 43,68 87,50 18,49 36,65

0,01 43,30 89,00 18,50 36,40

+0,00 +0,88

— 31,27 31,24 28,76 17,26

1000 78329 125 112605 1935

+0,00

— 16,48 10,47 -27,54 -17,32

1 33 500 327 1025043

-20,34 52,41 -23,80 87,97 46,47

74932 3242 1308 1479 448

-10,63 3,79 53,21 31,47 -0,51

16321 16896 2158 1406 289

43,13 18,97 -2,63 -7,11 48,55

4743 11365 200 244 11056

Keyware Tech. Kinepolis Leasinvest Lotus Bakeries MDxHealth

-2,26 +9,68 -0,27 -0,42 -0,12 +5,78

-3,54 +0,00 -0,43

-2,20 -1,75 -14,84

58,85 922531 38,57 13785524 -48,58 21810408 9,32 1900 14,07 4047

MediVision Melexis Miko Mobistar Montea

0,65 -1,74 3,58 4,77 -23,20

4647 20 6739 10 1000

Mopoli Moury Construct Neufcour NewTree Nyrstar

290,03 131,10 9,50 1,71 2,01

290,03 132,90 9,50 1,71 2,04

35,31 23,95 31,64 -12,05 -5,45

25854 227629 986 30 2148

Option Pairi Daiza PCB Picanol Quest For Growth

0,23 72,60 3,81 49,50 9,84

0,23 72,01 3,81 48,73 9,84

— -10,22 48,66 10,73 -2,71

16 11601 24600 456 15949

16,99 4,97 163,00 75,65 195,00

16,67 4,96 166,00 75,79 195,00

+1,92 +0,14

17,14 77,53 32,90 30,50 17,02

16,90 76,81 32,90 30,50 17,24

+1,45 +0,94 +0,00 +0,02

41,83 2 -52,56 1463 42,11 250 5,87 34371 58,62 55137727

RealDolmen Recticel Resilux Retail Estates Rosier Roularta Media RTL Group Sabca Sapec Sioen Industries

-1,69 -0,03 +0,69 -1,35 +0,00 +0,00 -1,57 -1,28 +0,82 +0,00 +1,58 +0,04

-1,81 -0,18 +0,00

-1,25

LES ACTIONS EUROPÉENNES Bourse

ABB Aegon Ahold Air Liquide Allianz

Devise Dernier Cours ± % cours précéd. 1 an Zurich CHF 17,75 17,62 -15,57 Amsterdam EUR 5,27 5,30 -18,73 Amsterdam EUR 18,40 18,14 47,45 Paris EUR 109,45 108,70 15,71 Francfort EUR 144,20 143,15 14,25

Alstom Anglo American ArcelorMittal AstraZeneca Plc Axa

Paris Londres Amsterdam Londres Paris

EUR PNC EUR PNC EUR

28,43 604,20 5,18 4201,00 22,74

28,26 579,50 5,19 4247,50 22,50

6,52 -55,91 -49,54 -2,62 19,33

Banco Santander Barclays BASF Bayer BBVA Banco Frances S

Madrid Londres Francfort Francfort Madrid

EUR PNC EUR EUR EUR

5,12 255,35 69,54 116,15 5,98

4,98 256,20 68,73 116,30 5,98

-32,62 14,07 -1,22 7,94 20,05

BHP Billiton Plc BNP Paribas BP British American Carrefour

Londres Paribas Londres Londres Paris

PNC EUR PNC PNC EUR

1059,50 54,08 378,10 3702,50 28,10

Crédit Agricole Daimler Danone Deutsche Bank Deutsche Boerse AG

Paris Francfort Paris Francfort Francfort

EUR EUR EUR EUR EUR

10,98 68,09 58,56 25,22 80,33

10,55 66,43 58,33 25,04 80,40

-5,26 12,19 13,01 -6,71 54,56

Deutsche Telekom Diageo Plc E.ON Enel Engie

Francfort Londres Francfort Milan Paris

EUR PNC EUR EUR EUR

15,60 1819,00 8,48 4,08 14,72

15,50 1810,50 8,33 4,01 14,50

33,64 3,81 -40,55 -1,38 -24,15

ENI Ericsson A Generali GlaxoSmithKline HSBC Holdings

Milan Stockholm Milan Londres Londres

EUR SEK EUR PNC PNC

15,20 78,90 16,63 1306,50 521,40

14,95 78,45 16,60 1312,50 521,30

-16,39 -8,83 2,53 -7,93 -17,54

1065,00 -35,47 54,01 5,71 368,00 -17,30 3679,50 5,87 27,86 18,87

Iberdrola ING Intesa Sanpaolo L'Oréal LVMH Moet Hen.

Madrid Amsterdam Milan Paris Paris

EUR EUR EUR EUR EUR

6,14 13,18 3,26 160,70 159,25

6,08 13,16 3,23 160,30 156,55

Munich Re Nestlé N Nokia Oyj Norsk Hydro Novartis N

Francfort Zurich Helsinki Oslo Zurich

EUR CHF EUR NOK CHF

167,25 74,80 6,24 31,11 90,95

166,65 9,39 74,70 8,03 6,20 -6,69 29,90 -12,75 91,70 2,98

Orange Philips Koninklijke Renault Repsol Roche Holding

Paris Amsterdam Paris Madrid Zurich

EUR EUR EUR EUR CHF

13,88 21,94 69,48 12,11 262,75

13,62 21,86 65,70 11,80 263,25

22,94 -10,76 26,42 -35,45 -2,86

Royal Bank of Scotland Royal Dutch Shell-A RWE Saint-Gobain Sanofi

Londres Londres Francfort Paris Paris

PNC PNC EUR EUR EUR

330,60 1746,00 11,02 40,52 87,30

328,80 1689,50 11,24 40,29 87,62

-10,29 -26,35 -61,94 18,57 0,56

SAP Schneider Electric Siemens Société Générale Statoil

Francfort Paris Francfort Paris Oslo

EUR EUR EUR EUR NOK

59,89 51,93 82,68 41,31 137,50

59,29 5,89 51,43 -11,76 81,46 -10,88 41,10 3,34 132,60 -21,02

STMicroelectronics Telecom Italia Telefónica Tesco Total

Paris Mila,n Madrid Londres Paris

EUR EUR EUR PNC EUR

6,35 1,09 11,38 192,15 44,40

6,23 3,27 1,07 21,70 11,26 -6,17 186,55 8,36 42,98 -8,16

UniCredit Unilever Cert. Vesuvius VINCI Vivendi

Milan Amsterdam Londres Paris Paris

EUR EUR PNC EUR EUR

5,85 37,42 359,70 58,20 21,29

5,81 37,26 356,00 58,77 20,95

Vodafone Volkswagen AG Volvo A

Londres PNC Francfort EUR Stockholm SEK

213,55 106,90 83,95

212,50 4,24 102,80 -34,40 83,65 6,97

OR : PIÈCES ET LINGOTS

cours du jour acheter vendre 190,75 196,25 242,50 248,75 240,75 247,00 1218,25 1249,50 1030,50 1056,50 197,50 201,75 192,00 197,25 1030,50 1056,50 502,75 515,75 190,25 196,25 32420,00 32910,00

Napoleon Souv. Ancien Souv. Nouv. 50 pesos mex. Maple leaf Florin Louis suisse Krugerrand 1/1 50 ECU Belge Lingot (kg.)

UOr USD/once 1146,91

Source: www.GoldForex.be

+11,16

(+0,98%)

-0,69 -0,57 -0,36 +0,82 -0,10 +1,20 +5,25 +0,92 +1,00

(+0,26%)

+29,70

3220,09

(+0,93%)

OBLIGATIONS SECTEUR PUBLIC

Diff % Return -0,21 -47,51 14,52 0,59 -0,51 63,61 +1,97 -3,37

+0,39 +0,00

823,35 1943,80 16991,91 4454,80 4016,27 1964,82 852,54 23315,04 57115,00 1120,20 20119,73 15890,95

Clôt. Cl. Veil. 45,49 44,01 0,62 0,63 101,35 102,10 2,00 2,03 113,00 113,00

1,07 34,90

Diff % Return +3,36 -11,64 -2,53 85,29 -0,73 20,93 -1,48 -29,58 +0,00 -7,57 -0,04 +5,33 +0,76 -0,14 -0,19 -0,03 -3,93 +3,33 -0,30

-1,10 -0,43

Vol. 6028 44542 13399 2000 693

Libellé 04.09.11 04.12.15 04.12.15 04.03.16 04.03.16

int. facial 3,00+ 4,00+ 2,35+ 3,75+ 3,20+

cjour 102,69 100,60 100,33 101,49 101,26

c.préc. Volume 102,69 0 100,60 0 100,33 0 101,49 0 101,26 0

31,29 38,60 29,44 46,05 37,99

5584 800 1682422 34 61330

04.06.16 04.06.16 04.09.16 04.12.16 04.12.16

4,10+ 3,25+ 4,35+ 4,00+ 4,00+

102,66 102,10 103,92 104,57 104,77

102,66 102,10 103,92 104,59 104,58

0 0 0 35000 240400

12,55 — -39,43 63,18 -2,71

1 1500 55445 1152444 9263395

04.03.17 04.03.17 04.06.17 04.09.17 04.12.17

3,75+ 2,35+ 3,50+ 3,40+ 3,35+

105,19 103,25 105,74 106,42 107,15

105,22 103,25 105,74 106,42 107,15

74600 0 0 0 0

2,37 40,45 171,43 61,28 10,88

4947 1 820 8996 421

04.03.18 04.06.18 04.09.18 04.12.18 04.03.19

3,25+ 3,00+ 2,75+ 3,00+ 3,75+

107,69 107,78 107,73 109,03 112,32

107,69 107,78 107,73 109,07 112,32

0 0 0 1000 0

57,54 17,58 11,62 36,76 18,20

1 4096 524 10819 1253

27,38 60,30

1250 2490

04.06.19 3,75+ 04.09.19 3,50+ 04.12.19 4,20+ 04.03.20 3,10+ Rég. Wall. int. facial 28.09.19 0,66+

113,04 112,88 116,39 112,45 cjour —

113,04 0 112,88 0 116,39 0 112,45 0 c.préc. Volume — 0

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BOURSES ÉTRANGÈRES Titre

COURS INDICATIFS EN €

Diff % Return -0,33 17,62 39,99 53,93 0,83 2,07

+0,76 +0,14 +0,02 +2,15

Eckert-Ziegler Econocom Groupe Emakina Groupe Euronav EVS Broadcast Equip.

il y a un an

+0,93 +0,57 +0,08

UEuro Stoxx 50 +8,92

3447,09

BRUXELLES / AMSTERDAM UBel 20: 3 447,09 0,26% UBel All-Share: 12 254,16 0,74% UBel Mid: 4 303,20 0,41% DBel Small: 11 479,82 -0,28% UAEX: 440,72 0,87% UAMX: 650,11 1,24% UAScX: 728,55 0,54%

diff. en %

897,24 2250,85 16790,19 4748,36 4306,70 1979,92 800,77 21831,62 47598,00 805,12 22182,65 18186,10

EURONEXT BRUXELLES - ACTIONS BELGES ET ÉTRANGÈRES

Banimmo A Banque Nationale Barco Belreca Beluga

TAUX D'INTÉRÊT

U Euronext 100 U Next 150 U DJIA D Nasdaq D Nasdaq 100 D S&P 500 U S&P/TSK index (Canada) D Hang Seng (Hong Kong) U Bovespa (Brésil) U RTS (Russie) U Mibtel (Italie) U Nikkei 225 (Japon)

UBEL 20

UZURICH / MARCHÉ SUISSE 8 761,68 0,24%

PRIX À LA CONSOMMATION Indices santé 2013 normal 2013 santé 2004 normal 2004 santé 1996 normal 1996 santé 1988 normal 1988 Base 1981 Base 74-75 Base 1971 Base 1966

STOCKHOLM / COPENHAGUE / HELSINKI UStockholm: 1 457,15 0,01% UCopenhague: 945,52 0,31% UHelsinki: 3 136,46 1,43%

9,60 16,07 38,54 29,65 37,83

-5,53 21,53 -17,32 28,48 12,76

Titre

LES ACTIONS AMÉRICAINES Bourse

Verizon Comm. Wal-Mart Stores Walt Disney Yahoo! Inc

3M Alcoa Alphabet-Cl.C American Express Amgen Inc.

Nyse Nyse Nasdaq Nyse Nasdaq

Devise Dernier Cours ± % cours précéd. 1 an USD 145,79 146,32 4,39 USD 10,98 10,41 -33,27 USD 645,44 641,47 11,51 USD 76,91 77,30 -11,31 USD 141,22 143,80 3,34

Nyse Nyse Nyse Nasdaq

AUTRES ACTIONS

Apple Inc AT&T Inc Bank of America Corp Boeing Caterpillar Inc

Nasdaq Nyse Nyse Nyse Nyse

USD USD USD USD USD

111,31 33,31 15,69 134,63 70,82

110,78 33,43 15,69 134,02 69,18

11,20 -5,46 -9,25 6,06 -28,97

Chevron Corp Cisco Systems Citigroup Inc Coca-Cola DuPont de Nemours

Nyse Nasdaq Nyse Nyse Nyse

USD USD USD USD USD

86,99 27,23 51,06 40,96 55,21

84,03 26,85 51,16 41,01 51,28

-28,61 6,08 -2,22 -4,63 -23,58

eBay Inc ExxonMobil Corp Facebook General Electric General Motors Co

Nasdaq Nyse Nasdaq Nyse Nyse

USD USD USD USD USD

25,68 77,89 92,80 27,29 32,22

25,74 76,81 94,01 26,82 31,76

12,32 -18,22 21,40 5,59 -5,92

Hewlett-Packard Home Depot IBM Intel Corp Johnson & Johnson

Nyse Nyse Nyse Nasdaq Nyse

USD USD USD USD USD

28,00 118,68 148,78 31,74 93,42

27,18 119,20 149,04 31,21 94,76

-22,78 27,43 -21,00 -8,29 -9,86

JPMorgan Chase & Co McDonald's Corp Merck & Co Microsoft Corp Nyse

Nyse Nyse Nyse Nasdaq

USD USD USD USD USD

62,05 101,90 49,80 46,75 37,73

62,02 2,85 101,17 6,65 51,23 -14,47 46,63 1,17 37,59 -3,34

Pfizer Inc Procter & Gamble Tesla Motors Inc Twitter United Technologies

Nyse Nyse Nasdaq Nyse Nyse

USD USD USD USD USD

32,79 73,40 241,46 27,62 92,55

33,48 73,22 246,15 28,15 92,26

USD USD USD USD

44,06 65,68 103,77 30,96

44,00 65,87 103,85 30,85

-11,49 -14,81 17,41 -24,81

Titre

Bourse

Barrick Gold Corp Bombardier Canon Inc. China Mobile Ltd China Oceanwide

Toronto Toronto Tokyo Hong-Kong Hong-Kong

Devise Dernier Cours ± % cours précéd. 1 an 9,53 8,96 -43,68 1,79 1,57 -58,36 3569,00 3529,00 1,15 93,50 94,70 2,10 1,01 1,03 63,49

Gazprom Gold Fields Harmony Gold Mining Hitachi Honda Motor

Moscou USD Johannesbo ZAR Johannesbo ZAR Tokyo JPY Tokyo JPY

4,30 40,19 9,29 627,70 3677,00

4,30 38,86 8,94 621,60 3639,00

Lukoil Marubeni Corp. Mitsubishi Corp Mitsui & Co. NEC Corporation

Moscou Tokyo Tokyo Tokyo Tokyo

USD JPY JPY JPY JPY

59,35 613,10 2068,50 1404,50 386,00

61,30 3,94 604,70 -16,89 2054,00 -5,00 1395,00 -16,06 378,00 4,13

Nomura Holdings Inc. NTT NTT DOCOMO Inc PetroChina Co Ltd Sony Corporation

Tokyo Tokyo Tokyo Hong-Kong Tokyo

JPY JPY JPY HKD JPY

718,90 4353,00 2115,50 5,76 3156,00

714,00 4221,00 2073,00 5,59 3142,00

Sumitomo Corp Tokyo Elec. Power Toyota Motor Corp.

Tokyo Tokyo Tokyo

JPY JPY JPY

1217,50 825,00 7218,00

1197,00 0,50 823,00 124,25 7246,00 15,20

Cours précédent 105,66 172,87 118,90 106,73 172,87 172,87 143,09 143,03 143,03 156,62 164,81 220,69 371,79 85,28 110,04 163,67 225,49

Rendement 1 an 11,75 9,98 9,28 4,89 9,98 9,98 11,38 6,44 6,44 2,08 3,69 11,60 9,23 5,55 5,86 6,74 4,08

CAD CAD JPY HKD HKD

10,54 -10,69 -61,92 -23,56 2,84

13,88 29,96 17,35 -44,00 65,80

14,58 -12,61 -3,55 -47,81 -11,65

FONDS FONDS D'ASSURANCE Titre

Date

Devise Dernier cours

Cours précédent

Rendement 1 an

ALLIANZ Allianz Capital Bonds Euro-c Allianz Capital Invest-c Allianz Capital Invest Euro-c Allianz Capital Security-c

0210 0210 0210 0210

EUR EUR EUR EUR

170,91 593,22 118,29 218,71

170,76 592,14 118,08 218,50

1,59 16,53 14,22 0,97

LES AP ASSURANCES DVV Horizon 1-c DVV Horizon 3-c DVV Horizon 5-c DVV Horizon 7-c DVV Horizon 9-c

0510 0510 0510 0510 0510

EUR EUR EUR EUR EUR

11,39 14,90 14,11 12,53 11,72

11,39 14,92 14,13 12,55 11,70

-2,98 -1,19 0,57 1,38 5,11

AXA ASSURANCES Piazza AIM Euro Equities-c Piazza Carm Invest-c Piazza Carm Patrim-c

0210 0210 0210

EUR EUR EUR

46,19 162,71 153,66

46,07 161,15 153,30

5,14 2,10 0,56

BELFIUS ASSURANCES Belfius Life Bds corp.Euro-c Belfius Life Bds Lg.Tm Euro-c Belfius Life Eq.Europe Index-c Belfius Life Eq.USA Index-c

0510 0510 0210 0210

EUR EUR EUR EUR

41,80 61,95 30,32 29,87

41,85 62,47 29,42 29,18

-0,90 8,06 8,05 15,95

ETHIAS ASSURANCES BOOST Invest Dolce-c BOOST Invest Europ-c BOOST Invest World-c

0110 0110 0110

EUR EUR EUR

113,16 167,57 154,40

113,51 167,91 156,76

-0,27 7,40 3,33

ING ASSURANCES ING Life M.F.Eur.Sect.Eq.-c ING Life M.F.Wld Sect.Eq.-c ING Multicol.Mix Blue-c ING Multicol.Mix Red-c ING Multicol.Mix White-c Managed Funds Balanced-c Managed Funds Dynamic-c Managed Funds Stability-c

2409 2409 2409 2409 2409 0610 0610 0610

EUR EUR EUR EUR EUR EUR EUR EUR

357,38 264,33 346,55 339,26 355,94 2,25 1,70 1,92

360,93 266,78 342,82 340,70 353,70 2,24 1,69 1,92

7,64 13,82 3,50 4,62 4,18 2,27 3,03 1,59

DELTA LLOYD LIFE DLL BelEquity Fund-c DLL Empl.Benefit Strat.High-c DLL Empl.Benefit Strat.Low-c DLL Empl.Benefit Strat.Med.-c DLL EuroEquity Fund-c DLL World Equity Fund-c

0610 0610 0610 0610 0610 0610

EUR EUR EUR EUR EUR EUR

675,66 72,22 91,00 82,30 75,90 69,55

677,14 71,92 90,44 81,88 76,69 69,38

10,90 4,12 3,28 3,77 5,77 3,90

FONDS D’EPARGNE PENSION Titre

Date

Arg.Fonds de Pension-c AXA B Pension Fd Balanced-c Belfius Pension Fd High Eq.-c Belfius Pension Fd Low Eq.-c BNPP B Pension Balanced-c BNPP B Pension Balanced F-c BNPP B Pension Growth-c BNPP B Pension Stability C-c BNPP B Pension Stability F-c Hermes Fonds de Pension-c Inter-Bourse-Hermes-c Metropol.-Rentastr.Gr.(7)C-c Pricos-c Pricos Defensive-c Record Top Pension Fund-c Star Fund-c VDK Pension Fund-k-c

0510 0510 0510 0510 0510 0510 0510 0510 0510 3009 3009 0510 0510 0510 0510 0510 3009

Devise Dernier cours EUR 107,24 EUR 174,62 EUR 120,99 EUR 107,59 EUR 174,62 EUR 174,62 EUR 145,35 EUR 143,85 EUR 143,85 EUR 155,95 EUR 164,44 EUR 224,19 EUR 377,89 EUR 85,97 EUR 111,45 EUR 166,04 EUR 225,51

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17


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

18 L'ÉCONOMIE

Tour de vis europĂŠen sur les TECHNOLOGIES

La plainte contre Facebook devra ĂŞtre rĂŠexaminĂŠe en Irlande

Dans un arrĂŞt très ferme, la Cour de justice europĂŠenne torpille le traitĂŠ ÂŤ Safe Harbor Âť qui balisait depuis 2000 le transfert de donnĂŠes personnelles d’Europe vers les Etats-Unis. L’Êtudiant autrichien Max Schrems a obtenu gain de cause et le gendarme irlandais de la Vie privĂŠe devra revoir sa dĂŠcision.

’est un arrêt lourd de consÊquences qu’a rendu mardi la Cour europÊenne de justice de Luxembourg. Elle a dÊclarÊ invalide une dÊcision de la Commission europÊenne vieille de quinze ans, qui affirmait qu’il existe un niveau de protection adÊquat pour les donnÊes transfÊrÊes vers les Etats-Unis par les entreprises amÊricaines actives en Europe.

C

La dÊcision de la Commission, datant de juillet 2000, avait ÊtÊ coulÊe dans le traitÊ  Safe Harbor , conclu avec les Etats-Unis. Elle avait ouvert la voie au transfert vers ce pays d’une quantitÊ astronomique de donnÊes collectÊes sur des citoyens et des entreprises europÊennes pour y être traitÊes. Comme celles que l’on confie aux rÊseaux sociaux, par exemple. Le risque existe que ce stockage de donnÊes

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puisse ĂŞtre dĂŠsormais considĂŠrĂŠ comme illĂŠgal. La Cour de justice n’a guère chĂ´mĂŠ avant de rendre cet arrĂŞt qui va faire date. L’affaire dĂŠbute en 2013 avec les rĂŠvĂŠlations fracassantes du lanceur d’alerte Ed Snowden, braquant les projecteurs sur les pratiques de l’agence amĂŠricaine pour la SĂŠcuritĂŠ, la NSA. A travers Prism, un programme clandestin de rĂŠcolte d’informations, la NSA aurait eu accès Ă des serveurs de gĂŠants du Net tels que Google, Facebook ou Skype. MalgrĂŠ les dĂŠnĂŠgations de Facebook, qui affirme n’avoir jamais nouĂŠ une collaboration de ce type avec la NSA, un ĂŠtudiant autrichien, Max Schrems, a dĂŠposĂŠ une plainte auprès de l’autoritĂŠ de contrĂ´le des donnĂŠes personnelles en Irlande, oĂš se trouve la filiale de Facebook pour l’Europe. Pour Max Schrems, les rĂŠvĂŠlations sur les pratiques des agences de renseignement amĂŠricaines prouvent que les Etats-Unis n’offrent pas une protection suffisante des donnĂŠes personnelles contre des traitements inappropriĂŠs. Il faut donc mieux contrĂ´ler leur transfert. Mais l’autoritĂŠ irlandaise avait rejetĂŠ la plainte. La première consĂŠquence de l’arrĂŞt est que le gendarme irlandais de la Vie privĂŠe va devoir rĂŠexaminer le dossier de Max Schrems et dĂŠcider si le transfert des donnĂŠes des membres europĂŠens de Facebook vers les Etats-Unis doit ĂŞtre suspendu. Cette dĂŠcision lie les autres juridictions nationales, comme la commission belge de la Vie privĂŠe, qui seraient saisies d’un problème similaire. On peut s’attendre Ă voir pleuvoir rapidement des plaintes partout en Europe. Au cabinet du secrĂŠtaire d’Etat Ă la Vie privĂŠe, Bart Tommelein (Open VLD), on rappelle que ÂŤ les sociĂŠtĂŠs amĂŠricaines doivent elles aussi respecter nos règles en matière de vie privĂŠe. Etant donnĂŠ l’importance ĂŠconomique que reprĂŠsentait le traitĂŠ Safe Harbor qui est utilisĂŠ par plus de quatre mille entreprises, il faut adopter rapidement des mesures de transition pour garantir la continuitĂŠ de l’Êchange de donnĂŠes Âť. A quoi Facebook rĂŠpond qu’il n’est pas lĂŠgalement dĂŠmuni. ÂŤ Ce qui est en cause est l’un des mĂŠcanismes que la lĂŠgislation europĂŠenne fournit pour mettre en Ĺ“uvre l’indispensable flux des donnĂŠes Ă travers l’Atlantique, note un porte-parole du rĂŠseau social. Outre Safe Harbor, Facebook s’appuie sur plusieurs de

ces mÊthodes pour transfÊrer lÊgalement les donnÊes d’Europe. Il est impÊratif que les autoritÊs europÊennes et amÊricaines continuent à fournir des moyens fiables pour ces transferts. 

 Toute l’architecture numÊrique de l’internet va être bouleversÊe  JEAN-MARC VAN GYSEGHEM, AVOCAT

Du cĂ´tĂŠ de la Commission europĂŠenne, on minimise l’impact de la dĂŠcision, rappelant que le traitĂŠ invalidĂŠ est en cours de renĂŠgociation depuis deux ans, afin de l’adapter Ă la nouvelle donne. Mais tout le monde ne partage pas l’optimisme de façade de la Commission. ÂŤ Toute l’architecture numĂŠrique de l’internet va ĂŞtre bouleversĂŠe, prĂŠdit JeanMarc Van Gyseghem, avocat et chercheur au centre de recherches Information, droit et sociĂŠtĂŠ de l’UniversitĂŠ de Namur. Les entreprises vont devoir s’adapter, sans quoi elles pourraient se retrouver dans l’illĂŠgalitĂŠ. Il y a des entreprises amĂŠricaines qui font de la recherche scientifique en Europe. Pourront-elles encore envoyer les rĂŠsultats de leurs essais aux EtatsUnis ? Âť On peut raisonnablement se demander si la solution Ă l’Êpineux problème de la protection des donnĂŠes personnelles se limitera Ă un simple lifting des procĂŠdures de transfert. Le 24 septembre dĂŠjĂ , l’avocat gĂŠnĂŠral de la Cour de justice avait annoncĂŠ la couleur, mettant en cause l’accès dont disposent les services de renseignement amĂŠricains aux donnĂŠes transfĂŠrĂŠes par les sociĂŠtĂŠs actives en Europe. Cette ingĂŠrence est contraire au principe de proportionnalitĂŠ, notamment parce que cette surveillance est massive et non ciblĂŠe. L’arrĂŞt renforce ĂŠgalement une tendance très marquĂŠe dans l’Êvolution de la Cour de justice de Luxembourg, ces dernières annĂŠes. ÂŤ Le texte de l’arrĂŞt est particulièrement sĂŠvère, note le vice-prĂŠsident de la commission belge de la Vie privĂŠe, Stefan Verschuere. Mais il est dans la logique d’autres dĂŠcisions rendues rĂŠcemment, comme celle concernant Google au sujet du droit Ă l’oubli ou celle relative Ă la conservation des donnĂŠes personnelles. Ce qui caractĂŠrise ces dĂŠcisions, c’est qu’elles rappellent que les droits fondamentaux des citoyens priment sur les droits ĂŠconomiques. Âť â– Propos recueillis par ALAIN JENNOTTE 18


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

L'ÉCONOMIE 19

donnÊes personnelles Š EPA.

PORTRAIT

Maximilian Schrems, un profil de David ÂŤ Yay ! Âť Le tweet victorieux a fusĂŠ comme une pierre dès l’annonce du jugement favorable de la Cour de justice de l’Union europĂŠenne (CJUE). Car Maximilian Schrems, 28 ans, vit avec son ĂŠpoque. Et avec cette certitude que rien ou presque n’est impossible dans ce monde aux frontières dĂŠmatĂŠrialisĂŠes. Le garçon n’a pas froid aux yeux. Car encore fallait-il dĂŠceler la faille dans la politique de confidentialitĂŠ de Facebook. Et oser s’attaquer Ă ce ÂŤ Goliath Âť planĂŠtaire. Cet Autrichien, doctorant en droit Ă l’ETH de Zurich, ĂŠtait encore un ĂŠtudiant anonyme dans un auditoire d’une universitĂŠ amĂŠricaine quand il avait vĂŠcu en direct l’arrogance de l’AmĂŠrique Ă l’Êgard du Vieux Continent. ÂŤ Quelqu'un de Facebook est venu nous expliquer comment les lois europĂŠennes sur la vie privĂŠe fonctionnaient, racontait-il voici plusieurs mois au Monde. Et il disait : “Vous pouvez faire ce que vous voulez en Europe, rien ne vous arrivera jamais.â€? Il interprĂŠtait la loi europĂŠenne d'une façon qui ĂŠtait complètement fausse. Âť Il n’en fallait pas plus pour titiller son amourpropre de juriste. De retour en Europe, il avait demandĂŠ Ă Facebook de lui transmettre toutes les informations que le rĂŠseau social possĂŠdait Ă son sujet. En retour, il avait reçu un fichier riche de plus de 1.200 pages reprenant notamment des donnĂŠes qu’il avait lui-mĂŞme supprimĂŠes depuis longtemps. De quoi affecter sa pudeur de citoyen. Pour les gĂŠants de l’internet, ÂŤ les donnĂŠes personnelles sont le nouveau pĂŠtrole. Ils veulent les acquĂŠrir, c’est tout Âť. D’autres que lui auraient sans doute renoncĂŠ. Car en aoĂťt 2011, l’autoritĂŠ irlandaise de protection des

UNION EUROPÉENNE

Optimisation fiscale : un peu de transparence Onze mois après le scandale ÂŤ Luxleaks Âť, les Etatsmembres de l’UE se sont entendus sur l’Êchange automatique d’informations sur les ÂŤ rulings fiscaux Âť, qui dĂŠfinissent par avance la manière dont une entreprise sera taxĂŠe, et dont certains peuvent ĂŞtre extrĂŞmement ÂŤ gĂŠnĂŠreux Âť. L’Êchange automatique doit entrer en vigueur au 1er janvier 2017. Autrement dit : des informations devront ĂŠgalement ĂŞtre communiquĂŠes sur les rulings conclus, amendĂŠs ou renouvelĂŠs durant les annĂŠes 2012 Ă 2016. (D. B.)

Commission Pas question de faire cesser les flux de donnÊes STRASBOURG ENVOYÉ SPÉCIAL

ĂŠgèrement schizophrĂŠnique. Dans la foulĂŠe de la publicaL tion de l’arrĂŞt de la Cour de justice donnĂŠes l’avait gentiment envoyĂŠ balader. Facebook Europe ĂŠtant basĂŠ Ă Dublin, c’est elle qui devait statuer sur le respect par l’opĂŠrateur amĂŠricain de la lĂŠgislation europĂŠenne de protection de la vie privĂŠe, lors du transfert des donnĂŠes publiĂŠes par ses utilisateurs vers les Etats-Unis. Loin de se dĂŠsemparer, il avait alors saisi la Haute Cour de justice irlandaise, laquelle s’Êtait tournĂŠe vers la Cour de justice de l’Union europĂŠenne. Avec la suite que l’on sait : un ÂŤ coup majeur pour la surveillance de masse exercĂŠe par les Etats-Unis Âť, estime ce David Ă la sauce 2.0. Mais loin de contempler les ondes que son buzz juridique dessine Ă la surface des mĂŠdias, il clique dĂŠjĂ sur son combat suivant. Ce berger des pâtures numĂŠriques a pris la tĂŞte d’une autre fronde : un recours collectif dĂŠposĂŠ par 25.000 usagers contre Facebook devant la justice autrichienne. Les plaignants, recrutĂŠs parmi un nombre plus ĂŠlevĂŠ de ÂŤ followers Âť, accusent le rĂŠseau social d’utiliser illĂŠgalement leurs donnĂŠes personnelles. Ils rĂŠclament chacun 500 euros Ă la firme de Marc Zuckerberg. En juillet, la requĂŞte a ĂŠtĂŠ rejetĂŠe en première instance. Elle devra ĂŞtre examinĂŠe en appel. Et Ă Facebook, qui lui prĂŞtait alors des motivations financières, l’avocat de Maximilian Schrems rĂŠtorquait : ÂŤ Il ne vit pas de cette affaire mais pour elle. Âť

LESBRĂˆVES

de l’UE invalidant la base lĂŠgale des transferts des donnĂŠes personnelles vers les Etats-Unis, la Commission europĂŠenne, rĂŠunie Ă Strasbourg comme lors de chaque session plĂŠnière du Parlement europĂŠen, a rĂŠagi avec un discours ambivalent. D’un cĂ´tĂŠ, le vice-prĂŠsident chargĂŠ des Droits fondamentaux Frans Timmermans se fĂŠlicitait d’une dĂŠcision judiciaire qui ÂŤ confirme la nĂŠcessitĂŠ de mesures solides de protection des donnĂŠes Âť. Comme quoi il y avait lieu de confirmer ce qui est une ĂŠvidence. Mais après avoir indiquĂŠ que la Commission va poursuivre sa nĂŠgociation en cours depuis deux ans avec les Etats-Unis pour renforcer l’accord de ÂŤ safe harbour Âť, le numĂŠro deux de la Commission dĂŠclarait que ÂŤ dans l’intervalle, les flux transatlantiques de donnĂŠes peuvent se poursuivre en usant d’autres mĂŠcanismes (‌) lĂŠgauxÂť. ÂŤ Vous semblez ignorer totalement que la Cour de justice vient de dĂŠclarer que les Etats-Unis n’offrent pas un niveau de protection adĂŠquat des donnĂŠes Âť, interrogeait une consĹ“ur. En rĂŠponse Ă quoi le vice-prĂŠsident, proba-

Frans Timmermans, vice-prÊsident. Š REUTERS

blement le plus brillant orateur de l’Êquipe Juncker, s’est perdu dans une explication confuse. Ce qui semblait confirmer qu’entre la protection des donnĂŠes personnelles, première prioritĂŠ annoncĂŠe par les deux commissaires, c’est la deuxième qui prend le dessus : ÂŤ la poursuite des flux de donnĂŠes transatlantiques, qui sont l’Êpine dorsale de notre ĂŠconomie Âť. La commissaire Ă la Justice Vera Jourova a dĂŠtaillĂŠ sur quelles bases juridiques les transferts de donnĂŠes peuvent se poursuivre après l’invalidation de l’accord ÂŤ safe harbour Âť actuel : dans le cadre d’exĂŠcution de contrats, de motifs importants d’intĂŠrĂŞt public, ou encore d’intĂŠrĂŞt vital (situation de danger de mort). ÂŤ Et s’il n’y a pas d’autre base, il reste l’accord libre et en connaissance

de cause de l’individu Âť, complĂŠtait Vera Jourova. Alors que la commissaire espère que les nĂŠgociations avec les Etats-Unis aboutiront ÂŤ d’ici l’ÊtĂŠ prochain Âť, l’urgence absolue pour la Commission est d’Êviter le chaos rĂŠglementaire Ă l’Êchelle des 28, après que la CJUE a rĂŠaffirmĂŠ que les autoritĂŠs nationales de protection des donnĂŠes disposent d’un pouvoir intact en la matière. Et alors que l’autoritĂŠ irlandaise a dĂŠjĂ annoncĂŠ qu’elle allait se pencher sur le cas Schrems contre Facebook, ouvrant le risque d’une interdiction du transfert de donnĂŠes vers les Etats-Unis, la commissaire a annoncĂŠ une coordination immĂŠdiate avec les 28 autoritĂŠs europĂŠennes de la vie privĂŠe. Par ailleurs, le paquet lĂŠgislatif qui doit remplacer une directive de‌ 1995 sur la protection des donnĂŠes, est toujours en nĂŠgociation entre le Parlement europĂŠen, dĂŠfenseur autoproclamĂŠ des droits des citoyens, le Conseil de l’UE (les gouvernements) et la Commission. La commissaire espère que la nĂŠgociation sur ce texte, qui doit baliser aussi les transferts de donnĂŠes vers des pays tiers, aboutira d’ici la fin de l’annĂŠe. Un texte initiĂŠ par la Commission europĂŠenne en... 2012. â–

AUTOMOBILE

VW : les investissements et l’emploi menacĂŠs Le nouveau patron de VW, Matthias MĂźller, a annoncĂŠ que les charges du scandale des moteurs truquĂŠs ÂŤ seront potentiellement très importantes. Tout cela ne se fera pas sans douleur Âť. VW a dĂŠjĂ provisionnĂŠ 6,5 milliards d’euros dans ses comptes, ÂŤ mais cela ne suffira pas Âť et au final, ÂŤ les consĂŠquences financières et commerciales sont aujourd’hui encore impossibles Ă prĂŠvoir Âť, a-t-il poursuivi. MĂŞme chose pour les consĂŠquences sur l’emploi, mĂŞme si ÂŤ nous allons nous battre pour qu’elles soient aussi limitĂŠes que possible Âť. (B. P.)

sur lesoir.be Plus d’informations dans nos Êditions en ligne.

JUREK KUCZKIEWICZ

DOING MORE WITH LESS. LESSONS FROM DAVID TO GOLIATH.

PASCAL LORENT

internautes Faut-il oublier Facebook ? aut-il abandonner les services des gĂŠants amĂŠricains F du Net, puisque le traitement des donnĂŠes qui s’effectue sur leurs serveurs, aux Etats-Unis, ne respecte pas les règles de la vie privĂŠe et qu’ils ferment volontiers les yeux sur la curiositĂŠ dĂŠvorante des services secrets tels que la NSA, l’agence amĂŠricaine pour la sĂŠcuritĂŠ ? Pour de nombreux internautes, la question semble sans objet. Après tout, la plupart des utilisateurs de Facebook ou d’autres plateformes estiment bien anodines les informations qu’ils y dĂŠvoilent. Le problème mĂŠrite pourtant d’être posĂŠ. Les donnĂŠes que l’on fournit Ă Facebook sont massivement traitĂŠes par les algorithmes de l’entreprise californienne. Elles permettront de crĂŠer des profils de plus en plus affinĂŠs qui seront valorisĂŠs auprès de toutes les agences de pub de la planète. Par ailleurs, les rĂŠvĂŠlations sur la surveillance de masse des internautes ont dĂŠmontrĂŠ que ces profils commerciaux ne sont pas les seuls Ă ĂŞtre stockĂŠs dans les centres de donnĂŠes. Les agences de sĂŠcuritĂŠ ont entrepris de

conserver le moindre dĂŠtail sur les citoyens de toute la planète qui passent sous leurs radars. Mais stigmatiser les Etats-Unis pour ces pratiques lorsqu’elles bafouent les règles les plus ĂŠlĂŠmentaires de la protection des donnĂŠes personnelles, serait faire preuve d’une très coupable naĂŻvetĂŠ. Car nombre d’autres pays dans le monde ont choisi, eux aussi, de sonder l’intimitĂŠ de l’ensemble des internautes et d’en conserver un cadastre prĂŠcis. Les rĂŠvĂŠlations rĂŠcentes sur les pratiques du GCHQ, les services de renseignements britanniques, sur les habitudes de surf des internautes ou encore la loi sur le renseignement qui a ĂŠtĂŠ approuvĂŠe en France montrent que ni les Etats-Unis ni Facebook n’ont le monopole des coups de canif Ă la protection des donnĂŠes personnelles. Il n’existe aucun mode d’emploi d’application facile pour faire face Ă cette situation. Mais la dĂŠcision très ferme de la Cour europĂŠenne de justice aura le mĂŠrite de rappeler que, mĂŞme dans le monde immatĂŠriel du Net, certains droits du citoyen ne peuvent ĂŞtre tenus pour quantitĂŠs nĂŠgligeables. â–

Comment de petits entrepreneurs ont-ils rĂŠussi Ă installer leurs produits ou services face Ă des gĂŠants de l’Êconomie et ce, malgrĂŠ des budgets (très) limitĂŠs ? Les rĂŠponses sont aussi nombreuses que les exemples rencontrĂŠs.

Le 27 octobre 2015, STIMA, le forum belge des professionnels du marketing, vous invite Ă ĂŠcouter des David qui se sont imposĂŠs face Ă des Goliath et Ă participer Ă une table ronde pleine d’enseignement. Venez en tirer proďŹ t pour relever vos propres dĂŠďŹ s professionnels.

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A.Je. 19


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ÉCONOMIE

Xavier Niel, son allié le banquier Matthieu Pigasse et le producteur télé Pierre-Antoine Capton, ont créé un fonds qui réunira d’emblée 300 à 500 millions d’euros pour racheter des médias. (Les Echos) © REPORTERS.

L’autorité de la concurrence enquête sur Immoweb IMMOBILIER

Elle soupçonne des pratiques visant à cadenasser le marché

L’enquête vise les accords entre Immoweb et les plates-formes qui lui fournissent les annonces des agences. Les tarifs pratiqués empêcheraient l’entrée de nouveaux arrivants. mmoweb, l’incontournable site d’annonces immobilières, est dans le collimateur de l’auditorat du Conseil de la concurrence. Celui-ci a ouvert une enquête le 30 janvier afin de déterminer si le portail se rend coupable de pratiques visant à restreindre ou fausser la concurrence sur le marché des annonces immobilières. Un questionnaire a été envoyé début septembre aux différents acteurs du marché afin de les consulter. L’enquête se concentre sur les relations qui lient Immoweb aux plates-formes internet (les softwares) qu’utilisent les agences immobilières pour gérer et distribuer leurs annonces vers les grands portails immobiliers. Elles sont au nombre d’une quinzaine en Belgique. Tous les mois, elles facturent aux agences immobilières un abonnement mensuel pour prix de l’utilisation du logiciel. En outre, pour chaque annonce reçue, les portails doivent leur payer une somme qui était à l’origine de 2 euros et qui, avec l’indexation, se situe aujourd’hui entre 2 euros et 2,5 euros. Ces plates-formes facturent donc des deux côtés à la fois. Côté agence et côté portail. « Une situation qui n’existe nulle part ailleurs », fait remarquer Fabian Thylmann, un homme d’affaires allemand qui a investi dans le site immo Shelterr… Plus intrigant, ces plates-formes facturent toutes à peu de chose près le même montant aux portails (entre 2 et 2,5 euros) alors qu’elles sont censées être en concurrence les unes avec les

RÉACTION

« C’est un marché hyperconcurrentiel » Christophe Rousseaux, patron d’Immoweb, réfute tout problème de concurrence sur le marché. « Il y a beaucoup d’acteurs. De nouveaux entrants sont arrivés, dont certains, comme Realo, sont soutenus par de grands groupes média comme De Persgroep. D’autres acteurs, comme Immovlan, ImmoLogic... sont là depuis des années. Et puis il y a toujours le papier qui subsiste. C’est un marché hyperconcurrentiel. » A-t-il exigé des platesformes la clause du client le plus favorisé ? Il se refuse à répondre se retranchant derrière la confidentialité des contrats. Quant à l'alignement des prix pratiqués par ces plates-formes et dénoncé par ses concurrents, il dément. « Il n’existe pas de tarifs standardisés », se refusant à aller plus loin dans les explications.

I

Le site d’annonces immobilières Immoweb est incontournable sur le marché belge. © ROGER MILUTIN.

autres…. Le Conseil de la concurrence soupçonne Immoweb d’avoir inséré dans les contrats conclus avec ces plates-formes la clause dite du « client le plus favorisé ». Elle implique que si une plateforme décide – dans le cadre d’une négociation commerciale – de faire un geste vis-à-vis d’un portail en diminuant ses tarifs, Immoweb est en droit de lui ré-

difficile la concurrence avec d’autres entreprises présentes sur ce marché et/ou pourrait constituer une barrière à l’entrée pour des nouvelles entreprises ». Joe Chtouki, patron du nouveau portail immobilier Immoportal, ne peut qu’acquiescer. « Ce n’est pas pour rien qu’il n’y a quasiment pas de concurrence sur le marché des annonces immobilières en Belgique, explique-

« Il est aujourd’hui pratiquement impossible de lancer un site immobilier en Belgique » JOE CHTOUKI clamer le même tarif. Une perspective plutôt dissuasive. Aucune plate-forme n’aurait un intérêt financier à rentrer dans ce jeu-là vu le poids d’Immoweb sur le marché (plus de 50 % du marché en termes de chiffre d’affaires selon nos informations). Selon le Conseil de la concurrence, « cette clause pourrait entraîner des effets restrictifs de la concurrence dans le sens où elle rendrait plus

t-il. Il est pratiquement impossible de lancer un site. Beaucoup se sont déjà cassé les dents. C’est à cause d’Immoweb, qui a mis en place un système qui cadenasse entièrement le marché. Quand vous vous lancez, vous êtes peu connus et vous avez peu de visiteurs. Pour convaincre des agences de mettre des annonces sur votre site, vous devez pouvoir les attirer avec des tarifs très inté-

Le parcours d’une annonce immo Agences immobilières

Envoi des petites annonces Abonnement mensuel

e nonc

Portails internet

/an 2,5 € Plateforme internet

...

ressants. Par exemple, trois mois gratuits. Problème, comme vous devez passer par ces platesformes pour être approvisionnés en annonces, il vous faut quand même payer 2,5 euros par annonce. Impossible de négocier un rabais. Cela représente des dizaines de milliers d’euros qu’il faut sortir sans avoir de rentrées financières. Cet investissement énorme vient s’ajouter à tous les frais que vous avez lorsque vous débutez : développement du site, publicité…. Il faut avoir les reins solides pour supporter cela. » Certains portails essaient de contourner ces 2,5 euros en allant directement copier sur les sites des agences immobilières les an-

nonces. Mais se pose alors le problème de la mise à jour des données qui devient difficile. Des biens vendus depuis des mois continuent à s’afficher sur le site, nuisant à sa crédibilité. Eric Spitzer, patron d’Immovlan, a déjà, à plusieurs reprises, entendu parler de l’existence de la clause problématique. « Elle entrave les négociations commerciales avec les plates-formes. Je ne vois pas pourquoi ma relation avec celles-ci est polluée par un tiers. En outre, je ne connais aucun secteur d’activité pour lequel il n’y a pas une forme de dégressivité dans les prix en fonction du volume d’achat. Ici, pourtant, il n’y en a pas. »

J.-F. M.

C’est aussi un frein au développement de nouveaux business model. La start-up Shelterr voudrait facturer les agences non plus en fonction du volume d’annonces postées sur le portail, mais sur base d’un forfait mensuel variant en fonction des services proposés. Un modèle difficile à développer vu le régime des 2,5 euros par annonce. Si de nombreux portails disent se sentir victimes du système d’Immoweb, ce sentiment est aussi répandu auprès des agents immobiliers. « Nous nous sentons complètement prisonniers, témoigne la responsable d’une agence préférant garder l’anonymat. Chaque année, Immoweb augmente ses prix parce qu’il se sait incontournable. On voudrait pouvoir s’en passer mais les nouveaux arrivants ne tiennent jamais très longtemps ». ■ JEAN-FRANÇOIS MUNSTER

Le FMI abaisse ses prévisions de croissance pour 2015 et 2016 CONJONCTURE Le coup de mou de la Chine va se payer au prix fort chez les pays exportateurs de matières premières e Fonds monétaire international (FMI) a abaissé marL di ses prévisions de croissance économique mondiale pour 2015 et 2016, pointant les « risques accrus » liés au ralentissement chinois et à l’accès de faiblesse des autres grands pays émergents. Le produit intérieur brut (PIB) de la planète ne devrait progresser que de 3,1 % cette année et de 3,6 % en 2016, marquant à chaque fois un repli de 0,2 point par rapport aux estimations de juillet, selon ces nouvelles projections publiées à Lima, au Pérou, où le FMI et la Banque mondiale tiennent cette semaine leur assemblée annuelle. Malgré la relative bonne santé des pays riches, Etats-Unis en

C’est à Lima, au Pérou, que le FMI et la Banque mondiale tiennent cette semaine leur assemblée annuelle. © REUTERS.

tête, l’économie mondiale s’apprête ainsi à marquer le pas par rapport à 2014 (+3,4 %) et serait même en passe de réaliser cette

année sa plus mauvaise performance depuis la récession planétaire de 2009. « Les risques de dégradation

des perspectives se sont accrus, particulièrement pour les marchés émergents et les économies en développement », résume le FMI dans son nouveau rapport semestriel. Le regain d’inquiétude concerne tout particulièrement la Chine, dont le ralentissement économique plombe déjà une cohorte de pays, et devrait se confirmer en 2016 avec une croissance attendue de 6,3 %, au plus bas depuis vingt-cinq ans. D’après le FMI, le coup de mou de la deuxième puissance économique mondiale va se payer au prix fort chez les pays exportateurs de matières premières (pétrole, métaux, minerais...) dont les cours se sont déjà effondrés. L’addition s’annonce salée pour le Brésil, dont la ré-

cession devrait être deux fois plus forte que prévu jusque-là (-3,0 % en 2015). L’horizon des pays émergents est par ailleurs obscurci par le prochain resserrement monétaire aux Etats-Unis qui risque de les priver d’argent frais, note le FMI. Après avoir été au cœur de la crise financière en 2008-2009, les pays industrialisés semblent un peu mieux lotis, même si des risques persistent dans la zone euro. Zone euro : potentiel faible Le FMI maintient sa prévision de croissance pour la zone euro en 2015, à 1,5 % et revoit très légèrement à la baisse celle de l’an prochain, à 1,6 % (contre 1,7 % en juillet).

« La reprise modérée en zone euro est soutenue par les prix bas du pétrole, une politique monétaire accommodante et la dépréciation de l’euro », indique le FMI, tout en estimant que « le potentiel de croissance reste faible » en raison notamment des stigmates laissés « par les crises passées ». L’institution internationale met en garde contre de possibles « nouvelles inquiétudes » autour de la Grèce. Elle relève également que les « risques géopolitiques » restent élevés en Ukraine et s’inquiète, pour la première fois, de l’impact de la crise des réfugiés en Europe, dont les coûts budgétaires s’annoncent « immenses », mais qui peut au final être un atout pour la croissance. (afp) ■ 20


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LE CHAT FAIT DES PETITS 21

Chat était dans Le Soir » Philippe Geluck Né à Bruxelles le 7 mai 1954, le petit Philippe Geluck voulait être comédien. Il fera ses débuts au Théâtre national en 1975 et montera « Un certain Plume » de Michaux en 1982. À partir de 1978, il participe à de nombreuses émissions de radio et de télévision de la RTBF comme « Lollipop », « L’esprit de famille » ou « Le jeu des dictionnaires »… En mars 1983, l’artiste qui cache aussi un surdoué du crayon enfante le Chat dans les colonnes du « Soir ». L’animal quittera le journal trente ans plus tard mais continuera de vivre sa vie en albums. Entre-temps, le Chat est entré aux Beaux-Arts de Paris. Il a entamé une carrière dans le dessin animé et son créateur s’est imposé sur les plateaux de télévision français, aux côtés de Laurent Ruquier ou de Michel Drucker.

EN TOURNÉE

One man show

je ne me souviens plus de son nom. J’aimerais le revoir, lui dire merci. S’il lit Le Soir, qu’il me contacte. Votre premier sacrilège ? Outre le massacre de Tintin évoqué plus haut, ce doit être ma série de dessins sur le Christ. J’ai été élevé dans une famille totalement « a-religieuse » et j’ai très jeune digéré l’humour anticlérical de Siné. C’est à la lumière des attentats tragiques de 2015 contre Charlie Hebdo, que je me suis interrogé sur la question de cette tradition typiquement française et plus que centenaire du dessin anticlérical, du dessin militant. On a continué de fustiger la religion comme s’il s’agissait d’un droit absolu, sans se rendre compte que le monde avait changé autour de nous. Donc, j’ai fait très jeune des trucs horribles que j’ose à peine dire. Parmi les premiers, il y en a un qui me plaît beaucoup. Il n’est pas violent et je l’aime encore. C’est un Christ en croix avec un renard à ses pieds qui lui dit : « Cette leçon valait bien un fromage sans doute »… C’est plus absurde que violent. J’utilise un procédé dont j’ai beaucoup discuté avec Kroll et qui consiste à croiser deux choses sans rapports pour créer un moteur comique. Mais pour en revenir au fond de la question, le second degré n’est jamais une chose acquise. On vient encore de le voir avec la polémique à propos du dessin extraordinaire du petit Aylan et de la pub pour McDo dans Charlie Hebdo. Le second degré est une forme évoluée de l’humour, qui a besoin d’être enseignée, réexpliquée sempiternellement. C’est ce que la tragédie de 2015 est venue nous rappeler brutalement.

Dans le cadre de la sortie du 20e album du Chat, Philippe Geluck a imaginé une tournée de conférences-spectacles à Bruxelles et en Wallonie. En dépit de ses talents de saltimbanque, il ne proposera pas son légendaire numéro de jongleries et de claquettes. Pour passer le cap de ses 40 ans de carrière, l’artiste jouera du vrai et du faux dans un récit de vie illustré d’images rares. Au travers de ce face-à-face avec lui-même, il lèvera le secret médical du Docteur G pour livrer son bilan de santé. Radiographies à l’appui, il a décidé de ne rien cacher du syndrome aigu de la dédicace qui le frappe. Proche du tennis-elbow, cette maladie l’empêche désormais de signer ses albums. Par bonheur, ce funambule de la pensée n’a rien perdu de sa vivacité au jeu des mots et promet au public un numéro insolite d’équilibriste de l’esprit. Les places des one man shows sont à gagner via Le Soir (voir notre concours en page Petite Gazette) et RTL. DA.CV.

Votre première exposition ? C’était en 1972, dans le hall d’animation du Palais des Beaux-Arts, à l’occasion d’une exposition du Ready Museum autour de la Vénus de Milo sur les dangers de la célébrité. J’avais réalisé trente dessins principalement illustratifs sur la découverte de la Vénus et dans une vitrine d’affichage de gare en bois éclairée de l’intérieur, j’avais fait une Vénus à l’encre de Chine et à l’aquarelle. J’y avais ajouté deux bras sculptés en volume. C’était une sorte de bas-relief. En voyant cette exposition, Yannick et Margot Bruynhoge, de la Galerie Maya, m’ont proposé de participer à d’autres expositions et je leur dois évidemment une immense reconnaissance.

Votre premier chat ? Les premiers étaient dans des aquarelles mais je ne sais plus dans quel ordre. L’un avait quatre pattes et avançait parmi les oiseaux en tenant devant sa tête un masque d’oiseau… Un autre était maître de danse dans une salle de ballet, où un second chat jouait du piano, tandis que des rats en tutu faisaient de la barre. Ils n’ont pas connu de déclinaisons ni de liens avec mon Chat de bande dessinée. Votre premier dessin dans « Le Soir » ? C’était le premier strip du Chat, le fameux « Pif ! Paf ! Pouf ! C’est un bon début », accompagné d’un article de présentation de Robert Rouyet où le Chat tenait une photo de moi en disant: « C’est mon père : je lui dois tout ». Dans le métier, il y a plusieurs premières fois mais celle du Soir fut une énorme émotion. J’ai ce souvenir fabuleux de m’être rué au kiosque comme toute ma famille pour acheter trois exemplaires du journal et de m’être précipité sur les pages… Votre premier livre ? C’était un minuscule ouvrage d’une vingtaine de pages, Les Métiers oubliés, tiré à mille exemplaires chez Daily-Bul, à La Louvière, dans la collection Les Poquettes volantes. J’y avais représenté le verseur de larmes, le chercheur de petites bêtes ou encore l’éclateur de rires… C’était magique. Mon oncle avait été en acheter une pile d’exemplaires. Votre premier album de bande dessinée? Là, c’était un véritable aboutissement pour moi. J’étais encore un gamin de 32 ans, même si j’étais déjà papa. Quand j’ai reçu le tome 1 du Chat, Le Chat, c’est moi, édité par Casterman comme Tintin, j’ai ressenti une forte émotion en l’ouvrant. Je l’ai relu plein de fois. Je l’avais fait, conçu, mis en page. Je n’en revenais pas. Vos premiers droits d’auteur ? Je ne m’en souviens plus mais je n’ai pas oublié, par contre, le premier mandat postal de mes droits d’auteur sur les 30.000 premiers exemplaires vendus du tome 1 du Chat. Je n’avais jamais imaginé recevoir une somme pareille d’un seul coup. Je n’avais jamais été à l’aise financièrement jusque-là. J’habitais Bousval, en Brabant wallon, et ce soir-là, la femme de notre voisin gardechasse, qui gardait parfois mon fils, Antoine, m’appelle pour me dire qu’elle a une très bonne nouvelle à m’annoncer. Le facteur était passé avec un mandat de Casterman et, en voyant le nombre de zéros, il n’avait pas osé le laisser dans la boîte aux lettres parce que ces mandats n’étaient pas sous enveloppe. Elle était hyper heureuse pour moi mais je me sentais gêné. Par rapport aux gens qui exercent des métiers parfois rudes et difficiles, ce montant pouvait paraître disproportionné. Votre premier collaborateur ? Françoise Procureur, malheureusement disparue aujourd’hui, a été la première à m’aider dans la mise en couleurs, à la gouache, des dessins du Chat. Ensuite, il y a eu Serge Dehaes, mon vrai premier collaborateur. Et puis le premier que j’ai engagé, David Gillet. Il était à toutes les dédicaces du Chat depuis ses onze ans. Tout petit, il découpait les strips du Chat dans Le Soir. Il savait tout de mon travail. C’est un accro au Chat. A seize ans, je lui ai proposé de visiter mon atelier à Bousval. A la fin de ses études universitaires, il a été engagé par une banque. Quand je lui ai proposé de travailler pour moi, il a quitté la banque sans hésiter. Pour lui, c’était comme entrer dans la caverne d’Ali-Baba. Il fait partie de la famille. Je le connais depuis 29 ans ! Votre première récompense ? Une lettre de Frédéric Dard, l’auteur de San Antonio, pour lequel j’ai la plus profonde admiration. Il m’a fait chialer d’émotion. Pour le reste, être arrivé ou être consacré, cela ne signifie rien pour moi. Cela ne fait pas partie de mon vocabulaire. On arrive à faire quelque

chose mais on n’est jamais arrivé. Votre première télé ? Ah ! Une honte ! Une tristesse ! C’était en décembre 1976 avec Henri Mordant dans le nouveau magazine télévisé A Suivre. J’avais été engagé comme comédien. Je devais réciter de mémoire et en direct sur le plateau une saynète en quatrain sur le monde des paris hippiques. Il y avait quatorze vers en alexandrins à mémoriser et j’ai toujours été mauvais dans cet exercice. Le jour de l’émission, j’étais habillé en jaquette avec un haut-de-forme, juché sur un cheval mécanique pour enfants. Je me plante à la répétition. Le soir de l’émission, Dany, mon épouse, était à Ostende chez sa mère. Or Ostende figurait dans un des quatrains ! Je lui avais promis de mettre ma main sur le cœur à l’instant de déclamer Ostende. Je m’exécute donc en direct et là : le trou de mémoire ! Je galope dans le vide sur le cheval mécanique. Puis, comme il y a tout de même un million de personnes qui me regardent, j’improvise des mots, n’importe quoi… et par miracle je finis par retrouver les deux derniers vers. Henri Mordant n’avait rien remarqué mais j’étais défait. C’était extrêmement humiliant. Le lendemain, ma boulangère me dit : « On vous a vu à la télé, c’était tellement bien ! » mais je me sentais toujours paralysé !

Dans le métier, il y a plusieurs premières fois, mais celle du « Soir » fut une énorme émotion. J’ai ce souvenir fabuleux de m’être précipité au kiosque Votre première scène ? Dans l’absolu, c’était une pièce dont j’ai oublié le titre, au lycée. J’avais quatorze ans et après le spectacle, une des plus jolies filles de l’école m’a dit qu’elle avait aimé la pièce. Sans le théâtre, elle ne m’aurait jamais adressé la parole ! Plus sérieusement, ma première vraie prestation, c’est à la fin de mes études, à l’Insas, au milieu des années 1970. Un camarade avait été appelé pour une audition au Théâtre National. Il avait besoin de moi pour lui donner la réplique. Au bout de l’audition, on l’a remercié... et on m’a demandé de rester ! J’ai été engagé pour jouer Werther 75, une pièce d’Ulrich Plenzdorf, un Allemand de l’Est, d’après Goethe, mise en scène par Jacques Huisman. Le rôle était écrasant pour un débutant : 2 h 30 en scène, alors que je ne me trouvais pas très bon comédien. Récemment, Franco Dragone m’a pourtant dit qu’il se souvenait de m’avoir vu avec l’école et que c’était un rôle magique.

Le coffret des desseins du Chat e 20 album du Chat est « tout simplement fabuleux ». Ce n’est L pas lui qui le dit mais sa famille et e

comme ils sont tous un peu lèche-cul de naissance, le ton de la dérision est donné. Après s’être coupé en deux pour ses lecteurs dans le tome précédent, Philippe Geluck ne recule devant aucun sacrifice pour ce nouvel opus, ciselé en trois morceaux de choix. Il faut donc parler non pas d’un mais de trois nouveaux albums : Les desseins du Chat, Prêchi-Prêchat et Le Scrabble du dimanche, le lot étant coffré sous le titre générique du Chat fait des petits. Comme dit le Chat : « Il y a des inventions qui franchement trouent le cul » et dans le genre, ce tome 20 est l’œuvre d’un type au sommet de son art. Le Chat n’apparaît physiquement que dans les deux premiers volumes, Les desseins du Chat et Prêchi-Prêchat. Le Scrabble du dimanche met en scène l’auteur et la reine du Scrabble, Dany, son être cher et cruciverbiste. A la danse du cygne et du mot compte triple, sa Chérie est la championne toutes catégories de « la rouste », de « la branlée » et de « la déculottée ». En 72 dessins à la mine de plomb, Philippe Geluck croque sans tricher (ou presque) la meilleure des meilleures… Pendant ce temps, le Chat se contente de ne rien faire. Il a perdu trois kilos mais pas sa langue. L’animal continue de régler leur compte aux idées monstrueuses, aux « sales cons » quand ils se transforment en « gros cons ». Un peu faux cul, il porte la burqa à l’envers pour ne pas voir l’horreur du lendemain et fait semblant de s’intéresser à la cuisine talibane sans pouvoir dissimuler sa passion pour la bonne fée Choucroute… Peu importe le format auquel il est contraint de se plier par son auteur, le Chat garde la foi dans l’intelligence du lecteur. Il sait combien la vérité appartient à ceux qui la cherchent depuis après-demain lorsqu’on était encore avant-hier. Les générations futures n’existent pas, nous dit-il, mais n’allez pas croire qu’il philosophe. Son intelligence suffit simplement à créer de l’intelligence. C’est en lisant l’avenir dans les crottes de dromadaire qu’il a compris que seuls les humains, au contraire des félins, parviennent à être inhumains. Allez, plus qu’un album à vendre et la journée est finie : « Roger, un muscadet ! » ■ Da.Cv. série Le Chat fait des petits ✶✶✶ PHILIPPE GELUCK Casterman 216 p., 17,95 €

Votre premier film ? Le Coq mouillé ! Dans ce court-métrage réalisé par Paul Nuyttens, un professeur de l’Insas, je jouais comme un pied le rôle d’un jeune homme retournant à la mer, dans l’hôtel où il était descendu enfant avec ses parents. Le cuistot de l’hôtel cherchait le coq pour lui couper le cou et le préparer. Le jeune homme trouve le coq avant lui, puis le dissimule sous son manteau pour tenter de le sauver. Sur l’estacade du port, il s’en va lancer le coq aux mouettes, pensant qu’il va s’envoler mais le volatile tombe dans l’eau et se noie. Le film n’était pas impérissable mais on a beaucoup ri et, surtout, j’ai rencontré Dany sur le tournage. Elle était script. Dès que je l’ai vue, j’ai été paralysé et j’ai su que c’était la femme de ma vie. Elle l’est toujours. ■ Propos recueillis par DANIEL COUVREUR

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

DÉCÈS

Chantal Akerman est passée de l’autre côté P.38 OPINIONS

La carte blanche de Pierre Mertens sur l’affaire Wybran P.27

SCIENCES

CYCLISME

Jonas Van Genechten, jeune Wallon prometteur P.32

Les neutrinos, sujets du prix Nobel de physique P.29

Tous égaux devant la naturalisation ? Un jeune footballeur français d’origine congolaise, né à Vilvorde, pourrait être naturalisé et potentiellement renforcer les Diables rouges. Comment s’y prend-on pour devenir Belge ? fine, c’est la Chambre des repréianelli Imbula, 23 ans, un footbal- sentants qui est compétente. « Depuis la réforme leur francode la loi, début 2013, la congolais naturalisation est deveavec des ranue une procédure assez cines belges, né à Vilexceptionnelle ; c’est la vorde, portera-t-il bienvoie la plus lourde, extôt le maillot des Diables plique Serge Bodart, rouges ? Selon le quotiprofesseur de droit à dien L’Equipe, il en a l'ULB et ancien prél’intention. Marc Wilsident du Conseil du mots confirme que le Imbula évolue contentieux des étranpère du jeune joueur lui au FC Porto. gers. Pour y recourir, il a fait part de cette inten- © PHOTONEWS tion. Le principal intéressé, lui, a précisé mardi que son choix n’était pas encore arrêté. A l’heure où des milliers de migrants et de réfugiés tentent à grand-peine de poser leur baluchon en Belgique, il se trouvera peut-être des gens pour s’offusquer qu’un footballeur professionnel puisse devenir belge « en deux coups de cuillère à pot », pour la seule gloire de l’équipe nationale… Sauf que ça n’a rien à voir. Explications.

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faut démontrer que l’on ne peut obtenir la nationalité par la procédure normale et avoir des “mérites exceptionnels” à faire valoir, qu’une autre personne n’a pas. Dans le cas qui vous occupe, ce serait l’hypothèse : il représenterait une valeur ajoutée pour la Belgique, et notamment pour un championnat d’Europe ou un championnat du monde. » Qui peut être naturalisé ? N’importe quel étranger de

plus de 18 ans qui séjourne légalement en Belgique. Pour que sa demande soit prise en considération, il doit respecter deux conditions. La première consiste « à avoir témoigné ou pouvoir témoigner à la Belgique de mérites exceptionnels (scientifiques, sportifs ou socioculturels) et, de ce fait, pouvoir apporter une contribution particulière au rayonnement international de la Belgique ». Pour la seconde, il doit motiver pourquoi il lui est impos-

Comment devenir belge ? Il y a trois manières d’acquérir la nationalité belge : l’attribution, la déclaration et la naturalisation. La première est automatique pour les étrangers nés en Belgique et dont le parent ou l’adoptant séjourne en Belgique depuis plus de 5 ans. Pour la deuxième filière (déclaration), un étranger qui séjourne en Belgique depuis longtemps doit prouver sa connaissance d’une des langues nationales, qu’il est bien intégré et, éventuellement, qu’il participe à la vie économique. Une fois la demande introduite, la déclaration est traitée par un officier de l’état civil et/ou le tribunal de première instance. Pour les naturalisations, in

sible d’acquérir la nationalité belge d’une autre façon.

l’état civil de la commune du domicile du demandeur ou au greffier de la Chambre des représentants. Ce dernier Comment faire ? demande alors l’avis La procédure de du parquet, de l’Ofnaturalisation défice des étrangers et bute par un forde la Sûreté de mulaire spéci- naturalisations en l’Etat pour vérifier fique disponible 2013-2014, contre si le demandeur est dans n’importe 8.168 en 2012« clean » ou pas. quelle administra2013 Après réception de tion communale. ces avis, la Commission Celui-ci doit ensuite des naturalisations de la être envoyé à l’officier de Chambre prend position – pour ou contre. Cet avis est ensuite voté en séance plénière de la Chambre. Le demandeur devient Belge le jour de la publication de la décision au Moniteur, deux mois après le vote. S’il est recalé, il peut introduire un recours. « C’est une procédure assez lourde, qui peut durer jusqu’à deux ans, précise Serge Bodart. La Commission des naturalisations de la Chambre accuse un arriéré assez important. Cela dit, elle arrête son agenda souverainement et peut toujours décider de traiter certaines demandes plus rapidement, pour des raisons qu’elle va déterminer. Mais pour ce que j’en sais, elle a plutôt tendance à respecter l’ordre d’introduction des demandes... Pour le reste, elle apprécie les critères ; en l’occurrence, si le demandeur constitue une valeur ajoutée pour l’équipe nationale de football, et s’il séjourne légalement en Belgique, ce qui a priori, et sans connaître le dossier, me semble plus compliqué dès lors qu’il joue à Porto… » ■

3.005

WILLIAM BOURTON et PHILIPPE DE BOECK

P.31 IMBULA, UN BON PETIT DIABLE ?

LES FOOTBALLEURS

Juan Lozano

Josip Weber

Dans les années 70-80, le petit Andalou fut l’un des meilleurs footballeurs évoluant en Belgique. Il porta le maillot du Beerschot, d’Anderlecht et du Real de Madrid, mais jamais celui des Diables rouges. Alors que le Mundial 82 se profilait, il déposa sa demande de naturalisation, qui fut acceptée par les députés... mais rejetée par les sénateurs. Ceux-ci avaient mal pris une photo du joueur posant avec le maillot des Diables, comme si leur avis comptait pour du beurre.

Croate de naissance, Weber fut transféré au Cercle de Bruges en 1988. Il sera sacré meilleur buteur de championnat trois saisons de suite, attirant l’attention des recruteurs d’Anderlecht, mais également de l’équipe nationale. Il devint belge en 1994 et intégra la sélection – non sans provoquer certains grincements chez les « Belges de souche», dont un certain Marc Wilmots. Weber ne disputa finalement que huit rencontres sous le maillot des Diables rouges.

L’HOMME D’AFFAIRES

LE CHANTEUR

Igor de Camargo

Bernard Arnault

Johnny Halliday

Il est arrivé en Belgique à 17 ans, en 2001, en provenance de son Brésil natal. Il a successivement joué pour Genk, Heusden Zolder, le FC Brussels, le Standard, le Borussia Mönchengladbach, Hoffenheim, le Standard et Genk à nouveau. Début 2009, De Camargo a obtenu la nationalité belge et, le 11 février de cette année-là, il fêtait sa première sélection en équipe nationale, contre la Slovénie. Il en compte neuf à ce jour.

Fin 2012, Le multimilliardaire français Bernard Arnault (LVMH) voulait également devenir Belge pour des raisons fiscales et « préserver l’unité du groupe ». En France, le gouvernement parlait alors de taxer à 75 % les plus hauts revenus. Possédant une résidence à Bruxelles, Bernard Arnault avait introduit une demande de naturalisation. Il y a renoncé quelques mois plus tard après avis négatifs du parlement fédéral.

En 2007, Johnny Halliday (de son vrai nom JeanPhilippe Smet) voulait devenir Belge et avait introduit une demande de naturalisation en ce sens. Sa motivation était surtout fiscale. Après analyse, le parlement avait décidé d'ajourner sa décision en voulant examiner la « sincérité » des sentiments de Johnny vis-à-vis de la Belgique alors qu’il venait de déménager en Suisse. Finalement, le chanteur a retiré sa demande en disant qu’il avait « changé d’avis ».

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La mode sous le marteau

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Les salles de ventes considèrent les vêtements et accessoires comme des œuvres d’art, dotées d’une valeur esthétique mais aussi historique. andis que le bal des défilés pour le printemps-été prochain s’achève ce mercredi à Paris, après avoir fait halte à New York, Londres et Milan, ce sont d’autres présentations tout aussi mode et prestigieuses qui s’apprêtent à retenir l’attention des « fashion addicts » et des collectionneurs. Vendredi, à Lyon, la maison Ivoire mettra aux enchères 120 pièces griffées Dior, issues de la collection personnelle du créateur Alexis Mabille. Cette collection privée, qui comporte des pièces uniques haute couture de Gianfranco Ferré, directeur artistique de Dior entre 1989 et 1996, mais aussi des créations de son successeur John Galliano, est estimée entre 100.000 et 200.000 €, voire davantage. Du 9 au 19 octobre, quelque 300 créations emblématiques d’Yves Saint

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Les sacs Delvaux restent une valeur sûre. Lors de la première édition de la vente de mode belge chez Cornette de Saint Cyr, des pièces iconiques du maroquinier étaient mises à prix un peu en deçà de leur valeur (le petit modèle en autruche, le cuir grené à l’épaule ou en bandoulière, le polochon, le fameux Brillant démarraient à 300400 €), une héritière souhaitant liquider son stock. Mais ce modèle-ci, en croco des années 50, était estimé à 1.200 €.

Cette robe haute couture en taffetas à motif écossais avec effet de traîne bouffante par une dentelle noire en application, dont le bustier a été brodé par la Maison Lesage de perles et pastilles à dominante bleu nuit, est signée de l’« architecte de la mode » Gianfranco Ferré pour la collection automne-hiver 1995 de Dior. Elle est estimée entre 5.000 et 6.000 €.

Laurent Rive Gauche seront mises aux enchères à Paris par la maison de vente en ligne Artprecium. Une partie de cette riche garde-robe provient du vestiaire personnel de l’ancienne directrice de la boutique ouverte en 1966 qui a propulsé le chic couture dans la rue. Parmi les pièces les plus attendues : deux Sahariennes de 1968 (estimées entre 400 et 600 €), plusieurs versions du Smoking réalisées entre 1970 et 1990 (100 à 300 €), un manteau de vison de la Collection russe de la saison hiver 19761977 (800 €), ou encore cinq vestes « Hommage à Picasso » de la saison automne-hiver 1988-1989 (200 à 300 €). Pourquoi un tel engouement pour ces friperies haut de gamme ? « Le tri effectué par les curateurs, la valeur des pièces et leur état impeccable les distinguent des brocantes et autres marchés vintage », explique Linda Van Waesberge, experte de la mode. Preuve de ce distinguo chic, les hôtels de vente ont depuis quelques années des allures de plaque tournante de la jet-set, au même titre que les podiums les plus prisés des Fashion Weeks. Plus discrets, ils attirent également leur gratin modeux, réunissant collectionneurs privés, curateurs de musées, personnalités ou leurs émissaires. Sous le marteau des commissaires-priseurs du monde entier, tenues et

accessoires de grands créateurs et de maisons de luxe s’envolent à des prix tutoyant parfois les sommets, comme ce sac Birkin fuchsia en peau de crocodile signé Hermès qui a battu le record de ventes aux enchères en trouvant preneur pour 202.000 € chez Christie’s à Hong Kong. Ces trésors, souvent des pièces très rares voire uniques, bénéficient aussi d’un regain d’intérêt pour l’histoire de la mode, dont elles sont des pièces majeures. Des placements, au même titre que les œuvres d’art La mode serait-elle devenue un secteur d’investissement pour des collectionneurs ? Les accessoires de luxe y prétendent, à entendre Cyril PigotKessler, spécialiste du département Vintage et collections d’Artcurial, selon lequel « les pièces Hermès vintage sont perçues plus que jamais comme des pla-

cements, au même titre que les œuvres d’art ». Plus près de chez nous, c’est Delvaux qui attire les collectionneurs : le 21 septembre, la maison française Cornette de Saint Cyr organisait sa première vente de mode belge dans sa succursale bruxelloise de la chaussée de Charleroi, où les sacs du maroquinier belge sont partis comme des petits pains. Idem pour les pièces uniques de Marina Yee, une des Six d’Anvers. La curatrice Linda Van Waesberge, grande prêtresse de style attentive à la création belge depuis ses débuts, avait sélectionné quelque 300 pièces issues de dressings privés. Essuyant les plâtres en Belgique là où le reste du monde a l’habitude de ce type de vente, cette première édition n’a pas eu le succès escompté, malgré les rares pièces qui y étaient exposées. Un manteau sans manches Ann Demeulemeester rehaus-

Grand collectionneur d’art, Yves Saint Laurent a traduit son amour de la peinture dans ses créations, comme cette veste dite « Hommage à Picasso » de la collection automne-hiver 19881989, dont la mise à prix commence à 200 €. © ARTPRECIUM.

Envolé aux enchères à plus de 200.000 € à Hong Kong début juin, ce sac Birkin en crocodile porosus fuchsia brillant signé Hermès est doté d'un fermoir en or et en diamants. Lors de cette vente, au cours de laquelle environ 300 sacs à main griffés sont partis sous le marteau, un « Kelly » de chez Hermès en crocodile noir a été vendu 132.000 euros, également un record pour un produit de cette ligne qui rend hommage à Grace Kelly. © CHRISTIE’S IMAGES LIMITED 2015

sé d’une myriade de clochettes n’a pas trouvé d’acquéreur, de même qu’un manteau brodé main Dries Van Noten dont le prix de base était peut-être trop élevé – signe que sa propriétaire ne souhaitait pas vraiment le revendre. Mais un rare ensemble Martin Margiela, conçu par le créateur à l’issue de ses études à l’Académie d’Anvers en 1979, a été vendu à un collectionneur parisien « au juste prix » (nous n’en sauront pas plus). « La prochaine édition pourrait se passer à Anvers ou Hasselt, où se trouvent les grands musées de la mode et un public peut-être plus attentif », relève Linda Van Waesberge. Du côté des acquéreurs, la frontière reste de mise. Mais pas pour les stylistes :« Les talents créatifs chez nous, c’est quelque chose de phénoménal : pour un petit pays, c’est vraiment du luxe », estime l’experte mode. ■ ANNE-SOPHIE LEURQUIN

L’iconique saharienne Saint Laurent Rive Gauche (1968) sera vendue aux enchères dès le 9 octobre prochain sur Artprecium.com. Estimé entre 400 et 500 €, ce vêtement a révolutionné l’histoire de la mode comme les mentalités. Courte, sexy, ceinturée, portée en robe dans sa version féminine ou sur un pantalon pour l’homme, elle a incarné le manifeste de liberté de la fin des années 60 qui commençait à bouleverser les garde-robes. © ARTPRECIUM.

Dans la collection qui sera mise en vente à Lyon ce vendredi figure cette paire d’escarpins Delman en satin noir, empeigne rehaussée d'un nœud, avec talon boule à strass façon brillant. Emblématique du New Look, cette pièce historique de l’histoire de la maison Dior date du début des années 50. On doit au chausseur Roger Vivier, qui avait passé un contrat d’exclusivité avec la marque américaine Herman Delman, l’association des deux noms qui perdurera jusqu’en 1955. Une pièce rare qui justifie le prix estimé des escarpins (entre 3.000 et 4.000 €).

© PHOTO IVOIRE LYON

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Emoji, un air d’esperanto Emotions et phrases complètes peuvent dĂŠsormais passer en un seul pictogramme envoyĂŠ par smartphone. Pratique, ludique, mais pas que positif. a joie du devoir accompli (une bouille toute rĂŠjouie avec une grosse goutte de sueur perlant sur le front), l’effroi (le Cri de Munch stylisĂŠ), l’esprit machiavĂŠlique (un diable violet au sourire sadique) ; toutes ces ĂŠmotions et bien d’autres ont ĂŠtĂŠ traduites en ÂŤ emoji Âť ou ÂŤ ĂŠmoticĂ´nes Âť, ces pictogrammes numĂŠriques qui ont dĂŠtrĂ´nĂŠ les smileys pour enrichir nos conversations textuelles par ordinateurs et (surtout) par smartphones. Ce vĂŠritable nouvel alphabet d’origine asiatique est en telle expansion – on en compte plus de 700 Ă ce jour – qu’il permet aujourd’hui de dĂŠsigner des nationalitĂŠs sous forme de drapeaux, des animaux, des fleurs, des aliments, des sports et des moyens de transport. Et il y a fort Ă parier que tout ce qui touche de près ou de loin Ă notre vie quotidienne aura tĂ´t ou tard droit Ă son ĂŠmoticĂ´ne. Du coup, ces pictogrammes commencent Ă susciter l’intĂŠrĂŞt des linguistes car ils deviennent partie intĂŠgrante de notre langage par claviers. ÂŤ Nos messages par tĂŠlĂŠphones portables sont courts et secs en raison de la taille ĂŠtriquĂŠe des claviers virtuels, plus difficiles Ă manipuler que les modèles physiques de bureau. Les ĂŠmoticĂ´nes connaissent du succès parce qu’ils permettent d’adoucir ces ĂŠchanges brefs, de leur apporter de la nuance. Par exemple, ils peuvent souligner

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l’ironie d’un propos, analyse CĂŠdrick Fairon, linguiste Ă l’UCL qui s’intĂŠresse de près Ă la communication numĂŠrique. En d’autres termes, ils constituent des conseils de lecture en vĂŠhiculant les ĂŠmotions que l’on ressent au moment d’Êcrire, Ă la manière du ton de voix que l’on prend dans une conversation en face-Ă face. Âť Quitte Ă changer totalement la nature d’un message par un simple clin d’œil. Cette qualitĂŠ n’en est pas forcĂŠment une. Il y a quelques mois, un groupe de chercheurs basĂŠs en Californie s’est inquiĂŠtĂŠ de l’impact des ĂŠmoticĂ´nes sur la communication entre ados : les emojis simplifieraient Ă ce point les ĂŠchanges entre ados qu’ils en viendraient Ă nuire Ă l’apprentissage du dĂŠcodage des vĂŠritables ĂŠmotions sur les visages. Ces scientifiques en veulent pour preuve l’Êtude qu’ils ont menĂŠe sur des enfants privĂŠs de leurs ĂŠcrans. Au bout de cinq jours d’abstinence, les cobayes ont progressĂŠ dans leur capacitĂŠ Ă communiquer ÂŤ en vrai Âť et Ă dĂŠcoder les signes non verbaux de leurs interlocuteurs... Est-ce Ă dire qu’il faut brĂťler les ĂŠmojis ? Pas si vite ! Leur succès croissant et leur dĂŠveloppement constant s’expliquent aussi par leur facultĂŠ Ă rĂŠsumer une phrase ou une partie du message en un, deux ou trois pictos. ÂŤ A condition qu’il y ait un contexte de communication et de la connivence entre deux personnes

communiquant par ĂŠmoticĂ´nes, une invitation Ă aller manger une glace peut se rĂŠsumer Ă l’image d’un cornet Âť, prĂŠcise CĂŠdrick Fairon. Ici, la dĂŠrive consisterait Ă croire que les emojis pourraient s’imposer comme un langage universel, estime le chercheur, mĂŞme si une autre ĂŠquipe de scientifiques, basĂŠe Ă l’universitĂŠ de Washington, a constatĂŠ ÂŤ la prolifĂŠration d’un nouveau vocabulaire Ă travers les langues Âť. Lorsque leurs conversations par messagerie ĂŠlectronique ne se dĂŠroulent pas dans leur langue maternelle, les personnes que ces chercheurs ont observĂŠes ont recouru davantage que d’ordinaire aux ĂŠmoticĂ´nes. ÂŤ Y voir un nouvel esperanto relève de l’excès d’enthousiasme Âť, juge CĂŠdrick Fairon pour qui ÂŤ les ĂŠmoticĂ´nes doivent avant tout leur popularitĂŠ actuelle Ă leur caractère ludique et leur pratique Ă la mode Âť. D’ailleurs, gare Ă l’overdose ! ÂŤ Ce mode de communication purement internet en est Ă ses dĂŠbuts. Et il est certain qu’il s’autorĂŠgulera, tout comme l’usage des gif (photos animĂŠes, NDLR) qui ont fini par lasser avant de revenir en force Âť, prĂŠdit Damien Van Achter, professeur de culture numĂŠrique invitĂŠ Ă l’Ihecs. Et si les emojis vous agacent, sachez que, pour exprimer votre exaspĂŠration, il existe un emoji. â–

MARKETING

MĂŞme les marques les convoitent On l’a dit : (presque) pas un jour ne se passe sans qu’un emoji ne naisse. Et pas seulement pour la beautĂŠ du geste. Des annonceurs voient en effet dans ces pictos ĂŠchangĂŠs par milliards des supports publicitaires de choix, Ă une ĂŠpoque oĂš de plus en plus d’internautes fuient les bandeaux ou les clips promotionnels classiques. Pourtant, le consortium Unicode, qui gère les emojis et garantit leur compatibilitĂŠ entre systèmes d’exploitation, n’a aucune vocation lucrative. Mises en principe Ă l’Êcart du système officiel, de puissantes marques ont trouvĂŠ la parade. Pour vĂŠhiculer ses hamburgers, glaces et beignets de poulet stylisĂŠs, McDonald’s a ainsi dĂŠveloppĂŠ sa propre application qui permet d’insĂŠrer ses icĂ´nes maison dans les conversations en ligne. Footlocker, gĂŠant amĂŠricain de la chaussure de sport, a suivi la mĂŞme voie en lançant une appli reprenant les modèles les plus emblĂŠmatiques de baskets sous forme d’ÊmoticĂ´nes. MĂŞme Ikea a osĂŠ mettre ses fameuses boulettes suĂŠdoises Ă la sauce emoji, de mĂŞme que ses meubles en kit. L’image innocente du monde merveilleux des ĂŠmoticĂ´nes en prend en sacrĂŠ coup... J. BO.

JULIEN BOSSELER

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Depuis 20 ans, Pierre Kroll croque avec enthousiasme l’actualitĂŠ belge et internationale et publie ses dessins dans Le Soir, dans des hebdos et mĂŞme en direct Ă la tĂŠlĂŠvision. Cette nouvelle collection exclusive de 5 albums inĂŠdits, comptant 750 dessins, se veut un ÂŤ condensĂŠ Âť des vingt albums parus ces vingt dernières annĂŠes, une sĂŠlection de la crème de la crème ! Pour vous procurer ces albums exceptionnels, rendez-vous chez votre libraire et remettez-lui le bon dĂŠcoupĂŠ dans Le Soir.

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26 FORUM sur lesoir.be A moins d’un sursaut, le poids relatif de l’Europe dans le monde est menacé de nette diminution. Une seule solution : une compétitivité tirée vers le haut en faisant de l’éducation, de l’innovation, de l’inclusion sociale et de l’énergie propre les fleurons du Vieux Continent. La carte blanche de Domenico Rossetti, professeur à l’Académie royale des sciences.

« Linkebeek : la crise est un peu moins aiguë que celle des Fourons » La ministre flamande de l’Intérieur, Liesbeth Homans (N-VA), a désigné dimanche le conseiller communal flamand Eric De Bruycker comme bourgmestre de Linkebeek. Crise en vue au fédéral ? On en parle avec David Coppi. Cette crise peut-elle rejaillir sur le gouvernement ? On n’est tout de même plus à l’époque de la crise des Fourons. Entre-temps, plusieurs réformes de l’Etat, la sixième en particulier, sont passées par là. Liesbeth Homans respecte-t-elle les prescrits de cette 6e réforme ? Le Conseil d’Etat a donné raison à la tutelle flamande qui reproche à Damien Thiéry d’avoir envoyé des convocations électorales en français. La crise politique est moins aiguë que ce qu’elle aurait été sans la 6e réforme de l’Etat.

C’est tout de même un camouflet pour le MR ? La situation est extrêmement épineuse car MR et N-VA sont partenaires au gouvernement fédéral. Homans aurait pu laisser les choses en l’état jusqu’en 2018, année des élections, en opérant comme une ministre de l’Intérieur qui recherche la tolérance plus que l’affrontement. Elle ne l’a pas fait. Damien Thiéry essaie de calmer le jeu ? Il répète à l’envi que ce n’est pas un problème fédéral, et explique que dans l’hypothèse où l’on devrait retourner aux urnes avant 2018, il n’enverrait pas de convocations électorales en français. C’est, à terme, une porte de sortie du conflit, mais en attendant, le mal est fait. Ceci peut-il finir par éreinter le MR ? Le MR est dans une position particulière car la N-VA passe souvent à l’offensive sur différents dossiers. Elle suit sa ligne. D’où le décalage qui illustre tout de même la gravité des agissements d’une ministre de l’Intérieur qui se montre totalement intolérante politiquement.

aujourd'hui Vers la fin du jury aux assises : déni de démocratie ou évolution normale ? On en parle avec Marc Metdepenningen.

l’enseignement en question(s)

Les réseaux sociaux sont-ils les outils pédagogiques de demain ? Ils sont plus d’un à penser que l’exploitation de Facebook et autres sites dans l’apprentissage scolaire présenterait des avantages. Twitter est d’ailleurs déjà utilisé pour faire des dictées. n vous l’annonçait hier dans nos pages (Le Soir du 6 octobre), le nouveau pari de la ministre de l’Education est celui d’utiliser les réseaux sociaux comme dispositifs éducatifs. Faisant écho à la stratégie numérique qu’elle entend mener dans le cadre du Pacte, Joëlle Milquet (CDH) a communiqué aux

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écoles, via une circulaire, sa volonté d’accorder une place de choix aux TIC (technologies de l’information et de la communication) pour l’enseignement au sein des salles de cours. Toutefois, l’usage de ces nouveaux outils nécessite quelques conseils à prendre en compte. Par exemple, lorsqu’un enseignant

désire créer un projet éducatif à l’aide des réseaux sociaux, il doit en avertir les parents des élèves et la direction. En outre, il s’agit aussi de réfléchir à sa propre utilisation de ces technologies, en se demandant si ce que l’on publie sur ces sites est approprié et si l’image de l’établissement scolaire est respectée.

Lorsque l’utilisation des réseaux sociaux dans un cadre pédagogique est réfléchie et préparée, elle peut constituer un avantage non négligeable pour l’apprentissage des élèves. Samira Lktoubi, institutrice primaire à l’école Longchamp d’Uccle, s’est lancée dans un projet du genre avec sa classe. « La “Twictée” (lire

ci-dessous) motive mes élèves à écrire », explique-t-elle. L’enseignante affirme qu’une activité pédagogique créée à partir des réseaux sociaux amène les enfants à prendre conscience de ces outils. Elle précise : « Voir leurs textes publiés sur Twitter et accessibles à d’autres gens donne du sens à leur écriture, ils savent

qu’ils ne doivent pas écrire n’importe comment, du coup. » Inciter les écoles à utiliser Facebook et autres sites interactifs à des fins éducatives, au fond, pourquoi pas ? Mais ne faudraitil pas d’abord permettre aux enseignants, pas forcément experts, de maîtriser ces dispositifs ? ■ VALENTINE ANTOINE

l’expert « Dispositifs

le prof « Créer des aides à la correction de création pour les élèves » qu’on s’échange entre classes »

hristophe Laduron est psychopédagogue à la Haute École Albert C Jacquard et spécialisé dans l’utilisation des nouvelles technologies éducatives.

seignants sachent s’en servir. Les tablettes sont intéressantes pour partager des ressources, mais cela demande au prof d’être un peu « geek » pour pouvoir synchroniser les vingt tablettes d’une classe. La transition numérique est importante, il faut donner aux enseignants les moyens de la maîtriser.

En quoi les TIC peuvent être utiles à l’école ? Ce sont des dispositifs de facilitation et de création pour les élèves, qui leur permettent Les réseaux sociaux sont-ils de créer des ressources et de se un pas inévitable à faire ? les échanger. Mais dans le cadre éducatif, il importe que Oui, ils font partie du payles nouvelles technologies ressage et du quotidien. Tous les tent des outils utiles. J’apélèves y sont confrontés ou fiprends à mes étudiants à déniront par l’être un jour. Il y velopper un regard analya d’abord une éducation à Christophe tique et critique quant aux faire sur leur bon usage, Laduron. © D.R. applications pédagogiques après quoi ils pourront qui sont créées chaque jour. Il constituer des pistes d’apfaut déterminer si ce sont des prentissage intéressantes. outils déguisés qui ne développent Twitter permet de mettre en place une aucun apprentissage ou s’il y a une veille pédagogique, Facebook permet plus-value. l’échange permanent. Les utiliser en classe de manière positive montre aux Quels sont les outils que l’on peut élèves que ça ne sert pas qu’à publier mettre en avant en classe ? des photos. ■ Les tableaux interactifs sont très utiPropos recueillis par lisés, mais encore faut-il que les enV.An.

vant de faire de la recherche en pédagogie, Fabien Hobart était enseiA gnant, tout comme son collègue Régis Forgione. Ensemble, ces deux Français ont créé, il y a trois ans, la « Twictée » : un dispositif éducatif sur Twitter qui permet aux élèves de produire des règles orthographiques et se corriger. Fabien Hobart explique.

des « twoutils », des aides à la correction, qu’on s’échange entre classes partenaires. La dernière phase, c’est celle, pour chaque élève, de la correction de sa propre dictée, sur base des « twoutils » reçus.

Qui peut participer à l’activité ? Toutes les classes, de tous les âges, partout dans le monde : en France, BelLa « Twictée », comment ça gique, Suisse et même au marche ? Québec. Il suffit de créer un Cela consiste en plusieurs compte Twitter pour sa phases. La première est celle où classe. L’enseignant doit les professeurs discutent, via évidemment aussi avertir une plate-forme interactive, et les parents et créer une décident du texte commun à charte précise quant à l’actidicter, en 140 caractères. La Fabien Hobart. vité. Mon collègue et moi, on traditionnelle dictée aux © D.R. se charge d’établir les parteélèves, avec crayon et papier, nariats entre deux classes, constitue la seconde phase. Ils se mettent ensuite en petits groupes et selon l’âge des élèves, mais aussi la décident, sur base de chaque dictée dispersion géographique, car les gapersonnelle, d’un texte commun à mins adorent échanger avec des rendre au prof, qui l’envoie ensuite à classes à l’étranger, par exemple. une classe partenaire. En échange, l’enseignant reçoit la dictée de cette Qu’est-ce qu’un tel apprentissage autre classe et la corrige avec ses éducatif apporte aux élèves ? élèves. La phase trois consiste à créer L’avantage pour les enfants, c’est qu’ils

se corrigent entre eux, il y a un réel apprentissage collaboratif. Ce n’est plus seulement un professeur qui les corrige mais d’autres élèves, et cela leur permet de voir qu’ils ne sont pas les seuls à faire des fautes. Ils sont amenés à réfléchir sur les erreurs commises et à créer des outils, des conseils pour ne plus les reproduire. De plus, le format de 140 caractères permet d’accentuer la précision. Et aux enseignants ? Cela leur permet de partager leurs idées et ressources pédagogiques avec d’autres professeurs. Ils ne sont plus isolés dans leur propre enseignement. En outre, en utilisant Twitter et la « Twictée », ils sont progressivement acculturés au numérique. Ils s’intègrent dans l’univers des TIC et peuvent les démystifier. C’est pareil pour les élèves : un tel apprentissage, par le biais des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, les conscientise et les initie à une utilisation réfléchie et intelligente des ces outils. ■ Propos recueillis par V.An. 26


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FORUM 27 Philippe Moureaux Sénateur (PS)

Cet épisode est maintenant passé mais nous en avons appris que nous n’aurions pas dû être du côté de la Hongrie contre tous les autres pays de l’Union européenne. »

A Linkebeek, le MR impuissant fait la grimace et la N-VA lui répond par un charmant bras d’honneur. Belle harmonie !

c'est vous qui le dites

© BELGA.

De l’utilité des réseaux sociaux L’autocensure est à mon sens un danger bien plus grave que la surveillance elle-même. Sans vouloir encourager personne à faire des réseaux sociaux un usage irréfléchi, je pense qu’il est essentiel de continuer à nous exprimer (en ligne et hors ligne) dans la plus grande liberté, et cette liberté doit inclure le droit à l’erreur. Céder au politiquement correct et à la prudence (pour ne pas dire à la psychose), c’est risquer de se taire sur des sujets cruciaux. C’est donc déjà renoncer à la plus fondamentale des libertés. Je préfère le dérapage au refoulement. JAY LAINAUX SUR LESOIR.BE

LE PREMIER MINISTRE ROUMAIN VICTOR PONTA, SUR L’OPPOSITION DE SON PAYS AUX QUOTAS DE MIGRANTS EXIGÉS PAR L’EUROPE (AFP).

D’autres opinions sur www.lesoir.be/polemiques

#tour d’ivoire Paul De Grauwe Professeur à la London School of Economics

Petit coup de pouce à nos sentiments moraux e flux de réfugiés a conduit à des réactions très divergentes dans L l’Union européenne. Certains pays comme l’Allemagne et la Suède ont permis à un nombre considérable de réfugiés d’entrer sur leur territoire. D’autres, surtout en Europe centrale, mais aussi au Royaume-Uni ont excellé par une hostilité envers les réfugiés. Cela étonne surtout en ce qui concerne le Royaume-Uni qui, dans le passé, a souvent suivi une politique d’hospitalité envers ceux qui connaissent persécution et misère dans leur pays et cherchent à trouver une nouvelle vie dans un pays libre. Cette tradition d’ouverture risque de se perdre dans le pays le plus libéral d’Europe. Il y a des chances que le flux de réfugiés ne s’arrêtera pas si vite. Les convictions morales ont jusqu’ici constitué la base de la volonté d’ouvrir les frontières dans un certain nombre de pays du nord de l’UE envers les personnes qui fuient la violence. On peut déjà observer, cependant, que les sentiments moraux sont mis de côté lorsque le flux de réfugiés se poursuit sans relâche. Alors, la tentation de fermer les frontières devient très forte. Une morale sous pression Beaucoup craignent que l’afflux continu de réfugiés coûte très cher aux pays de l’UE. Si tel est le cas, la morale est susceptible d’être mise sous pression. Il y a pourtant de bonnes nouvelles. L’immigration finira par conduire à des retombées économiques positives pour les pays qui suivent une politique libérale envers les réfugiés. La grande majorité des études économiques suggèrent que l’immigration favorise la croissance économique, ne conduit pas à une augmentation du chômage et a un effet positif sur le budget du gouver-

La file des demandeurs d’asile sur le sol belge s’étire au fil des jours à Bruxelles. © SYLVAIN PIRAUX.

nement. Ce fut le cas dans la plupart des pays qui, dans le passé, ont ouvert leurs frontières aux immigrants. Ce fut certainement le cas dans le pays libéral qu’est le Royaume-Uni. Effets positifs sur le budget de l’Etat Il y a beaucoup de malentendus à ce sujet. Ceux-ci sont généralement basés sur un manque de compréhension des lois économiques fondamentales. Prenez l’idée populaire que les immigrants enlèvent des emplois aux travailleurs dans les pays d’accueil. Cette idée est basée sur l’illusion que le nombre d’emplois dans un pays est constant. Mais

ceci n’est pas le cas. Les migrants qui sont économiquement actifs contribuent à la production de biens et services. Cela leur permet de consommer, ce qui à son tour permet que d’autres produisent plus, et ainsi de suite. Ainsi, l’immigration conduit à une plus grande production et finalement à plus d’emplois. Et ceci a des effets positifs pour le budget de l’Etat. Lorsque les femmes sont apparues massivement sur les marchés du travail au cours des dernières décennies, beaucoup ont fait valoir qu’un emploi pris par une femme se ferait au détriment d’un emploi masculin, avec le résultat que le chômage augmenterait. Cette

idée fut basée sur la même erreur, c’està-dire que le nombre d’emplois dans un pays est fixé. Ceci s’est avéré totalement faux. Dans la plupart des pays où les femmes sont entrées sur les marchés du travail en grand nombre, le chômage n’a pas augmenté parce que les femmes qui deviennent actives ont contribué à une expansion de la capacité de production du pays. Cela a permis de créer de nouveaux emplois. Les effets économiques positifs de l’immigration, bien sûr, ne se produisent que lorsque les pays de l’UE permettent aux immigrants de travailler et quand ils les aident activement à trouver des emplois. Les réfu-

giés qui sont aidés pour s’intégrer dans l’économie contribuent finalement à la prospérité économique. Une telle politique d’intégration est coûteuse à court terme, étant donné qu’initialement, les réfugiés doivent être aidés. À long terme, cependant, l’UE récoltera les avantages économiques de l’intégration. Les arguments moraux devraient suffire pour garder nos frontières ouvertes. Mais il est bon de savoir que l’ouverture des frontières est économiquement bénéfique. L’idée que l’UE profitera économiquement de l’afflux de réfugiés peut donner un petit coup de pouce à nos sentiments moraux. ■

la carte blanche Pierre Mertens Ecrivain

Affaire Wybran : le scandale d’un éventuel non-lieu Le mardi 3 octobre 1989, le médecin et président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique, Joseph Wybran, était abattu sur le parking de l'hôpital Erasme (ULB). L’affaire pourrait être sanctionnée d’un non-lieu. Et constituerait ni plus ni moins une désertion de la part de la magistrature, selon l’écrivain Pierre Mertens. y a 26 ans, presque jour pour le docteur Joseph WyIbran,ljour, chef du service d'immunologie à l'hôpital Erasme, est abattu sur le parking de l'institution, d'une balle dans la tête, « en raison de ses prises de position sionistes ». C'est, du moins, ce que déclarera, lors de son arrestation en 2008, Abdelkader Belliraj, qui

sera condamné au Maroc pour organisation d'un réseau terroriste ainsi que pour six crimes commis à Bruxelles – dont celui qui nous occupe ici – et celui du recteur de la Grande Mosquée du Cinquantenaire. En Wybran, c'était le Juif qui était ciblé et, plus particulièrement, le président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique. On a pu souligner que, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il s'agissait du premier attentat antisémite perpétré sur notre territoire. Depuis lors, d'autres agressions (et, en particulier, les assassinats commis au Musée juif en 2014), sont venues illustrer l'avènement d'une « nouvelle judéophobie ». Pourtant, ce 7 octobre, le pro-

cureur fédéral chargé de la lutte contre le terrorisme va, à nouveau, comme il le fait depuis des années, demander le classement définitif de ces dossiers sulfureux. Ne donnant pas suite à l'invitation formulée, au printemps dernier, par la chambre du conseil, de poursuivre, jusqu'au bout, une enquête où sont concernés, aussi bien les proches de la victime que l'avocat du condamné qui n'a jamais pu le rencontrer... (Il semblerait que l'intéressé ait eu, dans une « seconde existence », des contacts particuliers avec la Sûreté belge). On serait en droit de s'étonner de pareille attitude dans le chef du ministère public chargé de défendre les intérêts et valeurs de la société. Un philosophe assurait récem-

ment qu'il n'est pas de pouvoir plus important que le médiatique. Si ce n'est le judiciaire. Mais que penser alors s'il renonce à l'exercer ? Dans le cas qui retient notre attention, demandons-nous si les conséquences qui en découleraient n'apparaîtraient pas hautement préjudiciables. A qui profite le crime ?, se demande-t-on à bon escient. Mais alors, aussi, le silence sur le crime ? Qu'importe-t-il donc de cacher, et pourquoi ? Accéder au non-lieu n'équivaudrait pas seulement à un déni de justice. A insulter la mémoire de la victime et la souffrance de ceux qui en furent proches. Mais à un irresponsable manquement. Alors que tant de voix se font

entendre pour clamer leur volonté de vaincre l'hydre terroriste qui nous investit, ne seraitil pas malvenu de commencer par ne pas reconnaître, identifier, et dénoncer devant la justice belge, ceux qui ont initié la guerre qu'elle mène contre nous ? Comment espérer, dans ces conditions, en venir à bout aujourd'hui ? Il est des dénis de justice qui, en outre, s'apparenteraient un peu à une désertion. Ce n'est pas la police, seulement et surtout qui, demain, nous aidera à faire reculer la Bête immonde. C'est, avant tout, une justice qui ne faillira pas à remplir son rôle et accomplir sa tâche. Ecarter de sa route ce qui devrait conduire à la vérité judi-

ciaire reviendrait à rien moins que briser le miroir où le présent risque bien de se reconnaître dans le passé. A l'heure où, au bout de trente ans, on hésite à clôturer le dossier des tueries du Brabant wallon, il serait paradoxal voire funeste d'atteindre le moment où le non-lieu tomberait sur notre affaire comme un rideau au théâtre. Et redoutons, en attendant, qu'en évitant qu'une enquête sérieuse soit conduite sur l'affaire Belliraj, on n'obscurcisse, déjà, dans une certaine mesure, nombre d'éléments troubles qui alimenteront demain l'affaire Nemmouche. Il n'est de si mauvais feuilleton que celui qui, avec le temps, devenu illisible, n'aboutisse à escamoter la clef de l'énigme... ■ 27


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28 FORUM le dossier

Le coût inconnu des assises La correctionnalisation de tous les crimes et la marginalisation de la cour d’assises voulues par le gouvernement se fondent sur des coûts excessifs qu’aucun compte n’établit.

a réforme de la cour d’assises (Le Soir d’hier) voulue par le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) est essentiellement motivée par des préoccupations budgétaires et un souci de rationaliser le fonctionnement de la justice, souvent décrite comme trop lente. La cour d’assises, réduite à la portion congrue par une possibilité d’y renvoyer quelques affaires jugées « très graves » par la chambre des mises en accusation (mais sans définition du législateur), marginalisera aussi le jury popu-

L

laire, l’une des pierres angulaires des libertés constitutionnelles. Le souci d’économies, légitime en soi, n’est pourtant pas appuyé par des statistiques financières. Comme on le lira ci-dessous, le gouvernement ignore ce que coûte un procès d’assises et ne peut donc établir un objectif d’économies fondé sur un excès de dépenses avérées. Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, la porte-parole de la Cour d’appel de Bruxelles et présidente de cour d’assises, Karin Gérard, souligne que la correctionnalisation en-

visagée de tous les crimes ne permettra pas d’économies réelles : « C’est déplacer le problème d’une juridiction à une autre. » Le Kern sera saisi du projet jeudi. Il appartiendra ensuite à la chambre de statuer. La justice, prise sous un déferlement de réformes, se retrouve face à un tournant. Le défi de la modernité est-il compatible avec l’art de juger ? Le temps judiciaire se trouve ébranlé. La préoccupation managériale qui s’impose à la justice trouble ses repères traditionnels.

L’exigence générale de rapidité et d’immédiateté, doublée de velléités de répression accrue, s’accommode mal de cette lenteur réfléchie et précautionneuse qui fait, malgré tout, la qualité d’une justice effective. Ce débat sur la cour d’assises en annonce d’autres. Il faudra bientôt en venir au projet relatif à la place du juge d’instruction et du ministère public dans le paysage judiciaire nouveau qu’entend tracer le gouvernement. ■ MARC METDEPENNINGEN

Une comptabilité précise avait été établie pour le procès Dutroux et son organisation exceptionnelle : 2,4 millions d’euros pour 115 jours d’audience, y compris les aménagements des bâtiments. © EPA

TROIS QUESTIONS ESSENTIELLES SUR LA COUR D’ASSISES

Combien ça coûte ?

Un garant démocratique ?

Une justice effective ?

La cour d’assises coûte cher ? En apparence en tout cas. La concentration en un même lieu et pendant un « temps continu » de magistrats, d’avocats, de jurés convoqués, de témoins laisse à l’observateur l’impression d’une débauche de moyens. La cour d’assises est le réceptacle de longues enquêtes étendues sur plusieurs années : la durée d’une cour d’assises est aussi le reflet de l’importance et du temps consacré à des enquêtes complexes et précises qui entendent éviter l’écueil d’un échec judiciaire. Combien coûtent les enquêtes ? On n’en sait rien. Et les cours d’assises ? Le ministre de la Justice, qui justifie la réduction à peau de chagrin de la juridiction criminelle par son « coût énorme », ne le sait pas. En réponse à une question parlementaire du député MR Philippe Goffin (MR), qui s’inquiétait du « coût moyen d’un procès d’assises », le ministre de la Justice Koen Geens reconnaissait, le 23 février 2015, que le « SPF Justice-frais de justice ne dispose pas de données statistiques par type de procès, ni pour les frais de justice, ni pour les coûts liés au personnel et à l’infrastructure ». En clair, le gouvernement fonde une réforme sur un argument de coût qu’il ne peut quantifier. « Seul le montant payé aux jurés est connu : en 2013, il a été de 1.214.803,21 euros et en 2014, de 1.028.890,79 euros », avait précisé le ministre. Cette variation du coût des jurés de 20 % d’une année à l’autre illustre l’imprévisibilité (humaine et budgétaire) des assises dont les sessions peuvent varier quasiment du simple au double (65 procès en 2000, 105 en 2004). Le coût moyen par procès pour 2013 des jurés (sans tenir compte des procès longue durée qui troublent la statistique) s’élève à 12.000 euros. La seule comptabilité connue concerne le procès Dutroux, à Arlon, qui avait coûté, pour 115 jours d’audience et 503 témoins convoqués, 2,4 millions d’euros.

L’une des premieres préoccupations du Gouvernement provisoire de la Belgique fut, dès octobre 1830, de rétablir le jury aboli sous l’Ancien Regime. Le décret du 18 juillet formalisa cette décision qui prit effet dans la jeune Belgique dès 1842. Le jury était élevé au rang des garants essentiels de la Liberté retrouvée, avec l’abolition des lois réprimant la censure et consacrant la liberté de la presse. Il était sensé protéger les citoyens contre l’arbitraire des pouvoirs. Dans son rapport au gouvernement, la « Commission de Réforme de la Cour d’assises », mise sur pied en 2004 par Laurette Onkelinx, alors ministre de la Justice, ce fondement était rappelé : « Le jury populaire constitue avec le Parlement élu l’un des piliers constitutionnels de la démocratie ». Il complète par son association au monde judiciaire la présence citoyenne au cœur des trois pouvoirs qui est formalisée pour le Législatif et l’Exécutif par l’élection de la députation qui légitime le gouvernement. Les craintes nées de l’arbitraire du pouvoir hollandais de 1830 ont certes disparu. Mais la procédure d’assises demeure un moyen de contrôle de l’appareil judiciaire. Toute la chaîne pénale s’en trouve influencée. Un dossier voué à débouler devant une cour d’assises fait l’objet d’un traitement plus précautionneux durant l’enquête qu’une affaire plus banale. Lors d’une session d’assises, les acteurs judiciaires se savent sous la loupe de scrutateurs qui, autant que l’affaire, jugeront aussi l’institution judicaire et ses rouages. En 2004, déjà, la Commission, qui avait procédé à des dizaines d’auditions estimait que « dans un contexte encore marqué par la méfiance voire une certaine hostilité envers le monde judiciaire, la population ne comprendrait guère que l’on porte atteinte à l’institution du jury, qui globalement fonctionne bien. La suppression du jury ou son remplacement courrait de fortes chances d’être interprété comme un geste de défiance envers les citoyens eux-mêmes ».

La qualité (ou le manque de qualité) de la justice rendue aux assises rendent essentiellement compte des impressions des partisans et des opposants à cette institution. La comparaison est impossible, tant les faits et les personnalités des prévenus et accusés sont différentes. Le taux de cassation des arrêts de condamnation est faible, en tout cas comparable à ceux dont sont affectés les arrêts rendus devant les juridictions professionnelles. Et lorsqu’il y a cassation, elle résulte toujours d’une erreur imputable à des magistrats, à des fautes de procédure dont ne sont pas comptables les jurés. Au cours des quinze dernières années, des présidents d’assises ont annulé en tout ou en partie un verdict d’assises qui leur paraissait totalement erroné, comme la loi les y autorise. C’est une garantie pour l’accusé. En 2004, la Commission relevait au terme de ses nombreuses auditions que les décisions des jurys étaient « généralement mieux acceptées » par les condamnées, parce qu’elles résultaient de débats mieux compris. « Les parties se soumettent plus volontiers au jugement de leurs pairs tandis que l’opinion publique est apaisée, surtout dans les affaires les plus dramatiques, par le verdict populaire obtenu au terme d’une procédure extensive et transparente. » Le procès d’assises est par ailleurs le seul à donner une place réelle à la victime : « Dans la procédure correctionnelle, notait la Commission, la victime a trop souvent l’impression amère de voir son affaire confisquée et expédiée, de ne pas comprendre les discussions et d’y prendre à peine part, essentiellement par l’intermédiaire de son avocat. » La plupart des arrêts de condamnations (délibérés avec les trois magistrats de la cour) reflètent, selon les observateurs, une réflexion bien éloignée de la caricature de « justice vengeresse », réservée aux jurys populaires par certains de ses détracteurs. Les peines prononcées sont rarement des peines « d’alignement » sur celles demandées par l’accusation ou la clameur publique.

M.M.

M.M.

M.M.

Karin Gérard « Un manque de démocratie » té des prétoires avec un emême intensité que maintenant. Aucune enquête de faisabilité n’a été menée. Que le ministre fasse d’abord ses comptes. Il aura des surprises.

Karin Gérard ne cache pas sa colère. © BELGA.

ENTRETIEN arin Gérard préside depuis de nombreuses années la cour d’assises de Bruxelles-Capitale. Elle est aussi porte-parole de la Cour d’appel et s’exprime sur la réforme projetée de la cour d’assises, en accord avec son Premier président, M. Luc Maes et son collègue néerlandophone, Peter Hartoch.

K

Que vous inspire cette réforme qui verrait la cour d’assises réduite à peau de chagrin ? C’est un manque de démocratie total. Cette décision a été prise sans débat. On fait semblant de nous entendre, mais tout était ficelé à l’avance. Quel que soit l’avis des professionnels, on s’assied dessus. Mais dans le même temps, on prend son temps pour rallonger des délais légaux de prescription pour résoudre un cas particulier (NDLR : la prescription des tueries du Brabant). On se fout du citoyen, des magistrats, des avocats et des justiciables. Cette réforme, soutient le ministre de la Justice, répond à un souci d’économie. Une procédure en correctionnelle coûtera-t-elle moins cher ? On ne fait que déplacer le problème d’un lieu de justice vers un autre. Les affaires importantes dévolues à la cour d’assises, si elles sont traitées dans des chambres correctionnelles déjà débordées, n’entraîneront aucun gain budgétaire. Il faudra aussi convoquer des témoins, assurer de longues audiences ainsi que la sécuri-

La Chambre des mises en accusation aura un rôle primordial. Est-ce bien cela la justice ? Elle aura le pouvoir de décider ce qui va en assises ou en correctionnelle (NDLR : à l’exception des crimes de policiers ou d’enfants) et selon quels critères ? Dilemne : Je renvoie ou je ne renvoie pas ? Les parties civiles et les avocats ne vont pas se laisser faire. Une personne renvoyée aux assises y risquera la perpétuité, une autre pour des faits de même nature risquera un maximum de 40 ans. Ça ne va pas ! Ça va en outre encombrer les chambres des mises en accusation qui sont déjà surchargées, tout comme les tribunaux correctionnels. Les débats seront sans fin. Les magistrats seront submergés. Quelle réforme aurait été souhaitable ? On aurait pu simplifier la cour d’assises, comme on le demande depuis 1998. En créant, par exemple un système d’échevinage associant les magistrats et les jurés à la délibération. Cela marche très bien en France. Les jurés ne seraient plus seuls. On gagnerait deux fois plus de temps. Au lieu de cela, on a compliqué les choses en imposant des audiences par exemple des audiences préliminaires.. Vous défendez depuis toujours la cour d’assises. D’autres magistrats ne la soutiennent pas… Tout le monde s’accorde qu’il faut réformer la cour d’assises telle qu’elle fonctionne actuellement. Certes les syndicats de magistrats s’expriment mais il ne faut pas oublier les minorités. Et ces minorités sont justement constituées de ceux qui pratiquent la cour d’assises et la connaissent bien. Il en va de même pour la plupart chez les avocats. ■ Propos recueillis par M.M. 28


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SCIENCES&SANTÉ

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Les neutrinos, camĂŠlĂŠons quantiques PHYSIQUE

Les dÊcouvertes d’un Japonais et d’un Canadien couronnÊes par le Nobel

Les neutrinos peuvent changer d'identitĂŠ. Cette dĂŠcouverte a ĂŠtĂŠ rĂŠcompensĂŠe par le prix Nobel de physique. De quoi mieux comprendre l'univers.

es neutrinos ont la capacitÊ de changer de visage. Pour l'avoir dÊmontrÊ, le Japonais Takaaki Kajita et le Canadien Arthur B. McDonald viennent d'être rÊcompensÊs du prix Nobel de physique.  Cette dÊcouverte a menÊ à la conclusion, d’une portÊe considÊrable, que les neutrinos, longtemps considÊrÊs comme n’ayant pas de

L

masse, devaient en avoir une, quoique faible , commente le jury en saluant une  dÊcouverte historique pouvant se rÊvÊler cruciale pour notre vision de l’univers.  Neutrinos, kÊsako ? Ils vous sont vraisemblablement inconnus. Et pourtant, chaque seconde, des milliards d'entre eux traversent votre corps. Certains

ont ÊtÊ crÊÊs lors du Big Bang tandis que d'autres rÊsultent de phÊnomènes spatiaux en cours (explosion de supernovae, mort d'Êtoile massive). A cette origine cosmique vient se greffer une origine solaire. Ce sont ces neutrinos solaires qui atteignent majoritairement la Terre. Nous savons qu'il existe au moins trois variÊtÊs de neutri

CHAQUE VENDREDI, DANS LE SOIR

nos : les neutrinos ĂŠlectroniques (soit ĂŠmis en mĂŞme temps qu'un ĂŠlectron) ainsi que les neutrinosmuon et -tau. Les travaux nobĂŠlisĂŠs ont montrĂŠ qu’elles ont la propriĂŠtĂŠ de se transformer l’une en l’autre au cours du temps. C'est en 1998 que Takaaki Kajita fit cette dĂŠcouverte. Il ĂŠtudiait les neutrinos, produits par les rayons cosmiques, lors de leur voyage dans la haute atmosphère terrestre. Il a mis en ĂŠvidence que le cocktail de neutrinos ĂŠlectroniques et -muon fluctuait au grĂŠ du chemin parcouru vers le dĂŠtecteur Super-Kamiokande sis sous terre au Japon. Autrement dit, les deux sortes de neutrinos oscillait d'une Ă

ÂŤ Il y a plus de matière que d'anti-matière. Ce dĂŠsĂŠquilibre peut ĂŞtre dĂť aux neutrinos Âť P FRĂˆRE (ULB) R

Š 2015 DUFAUX – DELABY - DARGAUD BENELUX (Dargaud-Lombard s.a.).

l'autre. Cette capacitÊ camÊlÊon des neutrinos fut confirmÊe peu après par l'expÊrience SNO (Sudbury Neutrino Observatory) menÊe à l'autre bout du globe, au Canada. Le soleil produit exclusivement des neutrinos Êlectroniques. En comparant le nombre de ces particules ainsi Êmises (comptage effectuÊ sur base de la puissance thermique du soleil)

et celui reçu sur Terre, Arthur B. McDonald remarqua qu'il en manquait plus des deux tiers. Avaient-ils disparu ? Pas du tout. Ils s'ĂŠtaient transformĂŠs en neutrino-muon et -tau. Jusqu'alors, il ĂŠtait admis que les neutrinos ĂŠtaient dĂŠpourvus de masse. Mais la dĂŠcouverte et la confirmation de leur caractère oscillatoire changèrent la donne. En effet, selon la thĂŠorie quantique, une telle mĂŠtamorphose n'est possible que si les neutrinos ont une masse. Et quelle estelle ? Cela demeure une inconnue. Tout au plus sait-on qu'elle est infime, ÂŤ une fraction d'ĂŠlectron-volt Âť, prĂŠcise le Pr JeanMarie Frère, directeur au service de physique thĂŠorique (ULB). Cette avancĂŠe dans la comprĂŠhension des neutrinos pourrait bien ĂŞtre la clĂŠ pour comprendre d'oĂš l'on vient. ÂŤ Dans l'univers, sur Terre, on observe qu'il y a bien plus de matière que d'antimatière. Ce dĂŠsĂŠquilibre peut ĂŞtre dĂť aux neutrinos, commente le Pr Frère. Aussi, cette dĂŠcouverte permet d'envisager la physique au-delĂ du Modèle Standard ĂŠtabli par les travaux de Brout-Englert-Higgs, prix Nobel en 2013. Âť Des travaux sont en cours pour mieux comprendre les propriĂŠtĂŠs des neutrinos. â– LAETITIA THEUNIS

Š AFP

LES LAURÉATS

LE SOIR VOUS PROPOSE L’INTÉGRALE EN 10 LUXUEUX ALBUMS

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L’intĂŠgrale du cĂŠlèbre pĂŠplum ÂŤMurenaÂť, crĂŠĂŠ par Jean Dufaux et Philippe Delaby dans une luxueuse collection de 10 albums ( le 10e ĂŠtant en latin ) en vente en librairie chaque vendredi avec Le Soir au prix de 14,90 euros l’album*. Chaque livre est enrichi d’un dossier de 8 pages mĂŞlant croquis et rappel historique.

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Takaaki Kajita et Arthur B.McDonald Un Japonais et un Canadien se partagent le prix Nobel de physique. Chacun doit sa dĂŠcouverte Ă un dĂŠtecteur placĂŠ dans un grand tank rempli d'eau initialement construit sous terre (Ă 1.000 m de profondeur au Japon ; 2.100 m au Canada) pour vĂŠrifier la stabilitĂŠ du proton. Takaaki Kajita (56 ans) est le directeur de l’Institut pour la recherche sur les rayons cosmiques et professeur Ă l'UniversitĂŠ de Tokyo. En 1998, il montre le caractère oscillatoire des neutrinos d'origine cosmique. Au dĂŠbut 2000, Arthur B.McDonald (72 ans), professeur ĂŠmĂŠrite Ă la Queen's University de Kingston au Canada, met quant Ă lui en ĂŠvidence le changement d'identitĂŠ des neutrinos d'origine solaire. Et ce, grâce Ă l'eau lourde (le deutĂŠrium remplaçant les atomes d'hydrogène) contenue dans le tank canadien. L.TH. 29


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

30 LANÉCROLOGIE

Chantal ABRAHAMS,

Vivons de ce qu’elle nous a laissÊ et de ce qu’elle nous a donnÊ, faisons lever ce qu’elle a semÊ.

son ĂŠpouse ; HĂŠloĂŻse HUMPERS, sa ďŹ lle ;

Les familles FONTAINE, PAUL, DESMARETS

ont l’immense tristesse de faire part du dĂŠcès de

Jean-Paul HUMPERS

VĂŠronique RALET, son ĂŠpouse ;

Et apparentĂŠes

Directeur de l’Association internationale Michel de Ghelderode

Liette et Christian, leurs enfants Thierry et Olivier, François et Evila, Dominique et son ďŹ ls Mannis, Nathalie, Eric et ses enfants, Alexandra et Jean-NoĂŤl, ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants ;

ont la grande tristesse de vous faire part du dÊcès de

Mariette FLEURY

survenu à Ixelles le 5 octobre 2015. La bÊnÊdiction aura lieu en l’Êglise abbatiale Notre-Dame de la Cambre à Ixelles, le vendredi 9 octobre 2015, à 11 heures.

Pharmacien veuve de Jacques FONTAINE

Francine, sa sœur ;

nĂŠe Ă Villers-la-Tour le 31 mai 1926 et dĂŠcĂŠdĂŠe Ă Schaerbeek le 3 octobre 2015.

L’incinÊration aura lieu dans la plus stricte intimitÊ. Vos messages peuvent être adressÊs à :  condoleances@algr.be . A&G

Monsieur et Madame Paul ALLIGORIDĂˆS, Monsieur et Madame Albert ALLIGORIDĂˆS, ses beaux-frères et belles-sĹ“urs ;

Et les familles apparentĂŠes

Le service religieux sera cĂŠlĂŠbrĂŠ en l’Êglise Sainte-Alix, le vendredi 9 octobre 2015 Ă 10 heures. La mise en caveau de l’urne aura lieu au cimetière de Seloignes Ă 16 h 15.

ont la profonde tristesse de faire part du dÊcès de

RÊunion à l’Êglise à 9 h 45. (Parvis Sainte-Alix à 1150 Woluwe-Saint-Pierre)

nĂŠ Ă MontrĂŠal (Canada) le 28 aoĂťt 1936 et dĂŠcĂŠdĂŠ Ă Uccle le 3 octobre 2015.

MONSIEUR

Jean VEZINA

La bÊnÊdiction et l’incinÊration auront lieu au crÊmatorium de Bruxelles, le vendredi 9 octobre 2015, à 12 h 30.

1200 Bruxelles - avenue de la Cluse, 4 5574 PondrĂ´me - route de Bouillon, 254 eliane.fontaine@belgacom.net P. F. Lits - 02/733.73.81

Madame Anne ALLIGORIDĂˆS, Monsieur FrĂŠderic ALLIGORIDĂˆS, sa nièce, son neveu et leurs enfants ;

Ni eurs ni couronnes. RÊunion au crÊmatorium à 12 h 15. (61 avenue du Silence à 1180 Uccle)

Une pensĂŠe pour lui.

ont la profonde tristesse de vous faire part du dÊcès de

1640 Rhode-Saint-Genèse - avenue PrÊ au Bois, 2 A

MONSIEUR

P. F. Stockeloises : 02 772 81 02

Ernest DE BOEVER Citoyen d’honneur de la ville d’Oudenaarde veuf de Madame HĂŠlène ALLIGORIDĂˆS

nÊ à Oudenaarde le 7 avril 1926 et y dÊcÊdÊ le 3 octobre 2015. Les funÊrailles seront cÊlÊbrÊes en l’Êglise de Sainte-Walburge à Oudenaarde (Markt) le samedi 10 octobre 2015 à 11 heures. Rencontres et salutations du dÊfunt en l’Êglise à partir de 10 h 30.

02 792 08 08

7j / 7

L’inhumation aura lieu dans le caveau familial au cimetière Dijkstraat, Ă Oudenaarde.

Rubrique nĂŠcrologique

24h/24

FunĂŠrarium

Un dernier hommage, en prÊsence de la famille, peut être rendu au funÊrarium D’Hondt, Gentstraat 82, à Oudenaarde, le mercredi 7 octobre et le vendredi 9 octobre 2015 de 17 à 19 heures.

www.algr.be

info@algr.be

La tradition autrement

Le prĂŠsent avis tient lieu de faire-part. Famille De Boever - Haelters et Alligoridès - Annicq, p/a P. f. D’hondt, Gentstraat 82, 9700 Oudenaarde P. f. D’HONDT, Oudenaarde, 055 / 31.11.33. condolĂŠances : www.uitvaartmetstijl.be

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 Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la prÊsence des absents dans la mÊmoire des vivants.  Jean d’ORMESSON

Lily RUSSE,

sa femme ;

Les familles RUSSE - ROCHETTE et SCHWEITZER, Les Docteurs DEGEYE et DIOH, Le personnel du Doux Repos Ainsi que les amis

La famille

ont la profonde tristesse de vous annoncer le dÊcès de

vous convie à l’inauguration de la pierre tombale de

Mickey AVNY-GLIKSBERG le dimanche 11 octobre à 11 heures au cimetière israÊlite de Kraainem.

Jules ROCHETTE

nÊ à Toernich le 26 dÊcembre 1929 et dÊcÊdÊ ce 5 octobre 2015. Les visites ont lieu au funÊrarium Georis à NeuprÊ, rue Tige Manchère 11, ces mercredi et jeudi de 17 à 19 heures.

mira.shahar@gmail.com favni@skynet.be

PrĂŠsence dans Le Soir et sur le site enmemoire.be Un avis nĂŠcrologique est dĂŠjĂ possible Ă partir de 250 â‚Ź HTVA

L’enterrement aura lieu ce vendredi 9 octobre Ă 14 heures au nouveau cimetière de Plainevaux.

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

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SPORTS

Gerd Müller (70 ans le 3 novembre) est

atteint de la maladie d’Alzheimer, a annoncé le Bayern où il a évolué de 1964 à 1979 et marqué 533 buts. « Der Bomber » (14 buts au Mondial) était devenu champion du monde avec la RFA en 1974, marquant le but décisif face aux Pays-Bas (2-1).© BELGA.

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pages détachables

Imbula va-t-il devenir un bon petit Diable ? ÉQUIPE NATIONALE

D’après « L’Equipe », le médian du FC Porto veut devenir Belge

Wilmots a rencontré le père de l’ancien Marseillais à Porto. Il a pris acte de ce désir de rejoindre les Diables sans s’emballer pour autant. Le joueur a démenti en début de soirée avoir arrêté son choix.

core là. Je n’ai jamais dit que je le reprendrais d’office, maintenant ou en janvier (NDLR : comme indiqué dans L’Equipe). Et il ne sert à rien de se perdre en supputations sur son rôle à venir. » En soirée, le joueur a – brièvement - démenti le caractère décisif de cette info en précisant au micro de RMC Sport qu’il n’avait « pas encore effectué de choix à l’heure actuelle » mais qu’il restait « concentré sur Porto ».

énéralement bien informé, le journal l’Equipe a jeté un fameux pavé dans la mare belge dans son édition de mardi matin. Selon le quotidien sportif de référence en France, Giannelli Imbula, un médian appartenant au FC Porto et âgé de 23 ans, aurait fait le choix de devenir Belge pour espérer être sélectionné par Marc Wilmots en vue de l’Euro 2016. Cette information, qu’il convient de prendre au conditionnel, appelle évidemment pas mal de réflexions et la réaction du sélectionneur belge, qui en a bien évidemment tempéré son caractère affirmatif après avoir affirmé il y a quelques semaines qu’il n’envisageait pas de sélectionner ce joueur prometteur. « Un peu par hasard, à l’hôtel Sheraton de Porto, j’ai eu une discussion avec son papa au lendemain du match de Ligue des champions entre Porto et Chelsea où j’étais venu visionner Hazard, qui était sur le banc, expliqua Wilmots après l’entraînement de mardi après-midi. Je précise que pas plus que je n’avais parlé à Depoitre comme cela a été erronément annoncé par la presse belge, je n’ai parlé directement au joueur pour tenter de le convaincre. Son papa, qui est venu vers moi, m’a dit que son choix était fait pour la Belgique. J’en ai pris acte, c’est tout. Après, ce n’est plus de mon ressort. S’il entame les démarches administratives pour être sélectionnable et que je peux théoriquement le reprendre, tant mieux. On a toujours besoin de bons joueurs et c’en est assurément un. Mais on n’en est pas en-

Barré en équipe de France International espoir français à 7 reprises jusqu’en novembre 2014, Giannelli Imbula peut théoriquement représenter trois sélections. La Française, d’abord, parce que c’est là qu’il a grandi et été formé, notamment au PSG, semblerait la plus logique vu son passé en sélections de jeunes. Le hic, d’après L’Equipe, c’est qu’il estime, sans doute à juste titre, être barré à court et moyen terme par des cadors de la trempe de Pogba, Cabaye, Schneiderlin, ou Matuidi. Récemment, Didier Deschamps a fait d’autres tests en optant pour Gonalons, Kondogbia ou même Guilavogui plutôt que pour l’ancien Marseillais, qui avait disputé 37 matchs sur 38 en tant que titulaire, la saison dernière. Soucieux de continuer à progresser pour espérer un jour atteindre deux de ses plus grands rêves, à savoir défendre les couleurs de Manchester Uitd et prendre part à de grands tournois internationaux, Imbula est parti cet été au FC Porto via un rachat par un fonds d’investissements. Il y a signé un contrat pour cinq ans et contre un montant total de 20 millions d’euros. Jusqu’ici, seuls Didier Drogba (Chelsea) et Frank Ribéry (Bayern), avaient rapporté plus d’argent à l’OM… Les deux autres solutions d’intégrer une équipe nationale, pour Imbula, semblent davantage opportunistes. L’ancien meilleur joueur de Ligue 2 (avec Guingamp) a été appelé à deux reprises pour défendre les intérêts de la République démocratique du Congo mais il a poliment botté

G

Giannelli Imbula, un joueur parfois fantasque, troquera-t-il prochainement le maillot de Porto pour celui des Diables ? © PHOTO NEWS.

en touche, vu ses ambitions. Resterait donc la Belgique, où il est né en 1992 – à Vilvorde – et où réside une partie de sa famille. Forcément, si son arrivée pourrait amener du sang frais, on est en droit de se demander si la Belgique a réellement besoin d’un joueur comme lui pour le moment. Médian très technique, assez grand (1m86) et jouant souvent en un temps, il a récemment été comparé à un « Patrick Vieira en devenir » par un recruteur d’Arsenal. Comme Witsel, Nainggolan, Fellaini voire Dembélé, Januzaj, Chadli, Defour et on en passe, il peut évoluer dans l’axe, dans un rôle de médian récupérateur ou relayeur. Un caractère difficile D’après ceux qui le côtoient au quotidien, Imbula est en tout cas un joueur extrêmement talentueux, qui a déjà réussi à s’imposer à Porto (6 matchs sur 7 en championnat) même s’il évolue parfois un peu trop à la carte ou connaît des moments d’absence dans le match, quand il est moins concentré ou impliqué. Face à Chelsea, par exemple, il avait rayonné dans l’entrejeu, s’amusant parfois à ridiculiser ses adversaires. Mais c’est son caractère qui pose souvent problème. Avec les Espoirs français, il avait été exclu par Willy Sagnol après un incident verbal avec un kinésithérapeute. A Marseille, il avait ostensiblement montré son mécontentement lors d’un remplacement, ce qui n’avait pas plu à tout le monde. Avec les médias, il est aussi souvent désagréable, parce qu’il estime, comme il l’a précisé récemment, que ce n’est pas un grand causeur et qu’il préfère démontrer son talent sur la pelouse. Soit. En attendant qu’il se concrétise éventuellement dans les mois à venir, le dossier Imbula s’est à tout le moins ouvert. La preuve que cette équipe de Belgique, autrefois snobée, suscite de plus en plus de convoitises… ■ VINCENT JOSÉPHY

À NEERPEDE

Trois absents pour démarrer 21 des 24 joueurs sélectionnés étaient présents au premier rassemblement ensoleillé des Diables rouges, mardi après-midi. L’absence de Vincent Kompany était prévue : le joueur de City recevra un programme spécifique et doublé avec le kiné et le préparateur physique jusqu‘à dimanche, en accord avec le staff médical de Manchester City. En revanche, elle l’était moins en ce qui concerne Jason Denayer et Thomas Meunier, qui sont restés à l’intérieur par mesure de précaution. Le premier parce qu’il est ressorti légèrement blessé de son match du week-end disputé sur un terrain synthétique (comme à Andorre), le second parce qu’il se plaignait d’un genou. Nicolas Lombaerts était par contre présent pour toute la séance.

Vers un 4-2-3-1 à Andorre Marc Wilmots l’a répété : il changera bel et bien ses plans tactiques à Andorre et probablement face à Israël. Il a insisté pour que son équipe arrête de balancer systématiquement de longs ballons vers l’attaquant de pointe – qui devrait être Lukaku – mais construise davantage via un jeu plus fluide en circulation. De Bruyne jouera un rôle axial (« parce qu’il sait marquer, faire marquer et améliore la qualité générale de l’équipe ») tandis que Hazard restera à gauche. il y aura deux médians défensifs et certains choix pourraient être faits en fonction du terrain synthétique. Aucun entraînement spécifique ne sera prévu sur cette surface avant l’arrivée à Andorre.

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

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SPORTS

Vertonghen :  DÊfenseur central ? Ça date‌  ÉQUIPE NATIONALE

Le dĂŠfenseur des ÂŤ Spurs Âť sera prĂŞt, lui

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Avec Alderweireld qu’il avait cĂ´toyĂŠ Ă l’Ajax, l’Anversois pourrait ĂŠvoluer au sein de l’axe dĂŠfensif des Diables. Outre la qualification, il vise ĂŠgalement un 6 sur 6 et la première place de groupe. ENTRETIEN l’inverse de Kompany et de Vermaelen, Jan Vertonghen est rarement blessĂŠ dès qu’il est appelĂŠ Ă reprĂŠsenter son pays sur la scène internationale. Chez les Diables rouges, le dĂŠfenseur central de Tottenham accepte sans broncher son statut de titulaire à ‌ l’arrière gauche, poste qu’il occupe rarement en club et oĂš il livre des prestations solides Ă dĂŠfaut d’être gĂŠniales. Lors des deux prochains matchs, Ă Andorre et face Ă IsraĂŤl, il pourrait, toutefois, revenir ponctuellement Ă ses premières amours.

on a aussi ĂŠvoluĂŠ cĂ´te Ă cĂ´te en Europa League (NDLR : face Ă Monaco, Vertonghen ayant ĂŠtĂŠ mĂŠnagĂŠ Ă Qarabag). On est dans le rythme. Justement, le fait de jouer ces matchs internationaux au cĹ“ur d’un automne particulièrement chargĂŠ, cela ne pose pas de problèmes ? Pas le moins du monde. Vous me connaissez, j’aime bien enchaĂŽner les matchs. Et celui de samedi ainsi que celui de mardi prochain doivent nous permettre d’accrocher une qualification pour un championnat d’Europe des Nations. Croyez-moi, on ne veut pas snober ces deux rencontres, et notamment cella face Ă Andorre.

A

Jan Vertonghen, vous souvenezvous de votre dernière apparition en ĂŠquipe nationale dans l’axe de la dĂŠfense ? Ouch, cela date, non ? A mon avis, c’Êtait lors d’un match amical face au MontĂŠnĂŠgro (NDLR : en mai 2012), dĂŠjĂ avec mon ami Toby Alderweireld, non ? (NDLR : en rĂŠalitĂŠ, il a encore ĂŠtĂŠ alignĂŠ Ă 4 reprises depuis lors, la dernière en Ecosse, en septembre 2013). Cela date un peu quand mĂŞme, mais je ne m’en offusque pas. Parce que Marc Wilmots a toujours ĂŠtĂŠ clair Ă ce sujet ?

Pour Vertonghen, l’important est de jouer avec les Diables. Š BELGA. Bien sĂťr. On en a discutĂŠ il y a de cela de nombreux mois et il m’a dit que c’Êtait lĂ qu’il me voyait jouer, compte tenu de la concurrence plus ĂŠlevĂŠe dans l’axe. Vous savez, moi, tant que je fais partie de cette ĂŠquipe, je suis content. Quand Kompany et Vermaelen sont lĂ , ils sont indiscutables. On a eu Van Buyten qui a brillĂŠ dans l’axe, il y a toujours Lombaerts qui y fait ses matchs‌ Justement, Lombaerts s’est entraĂŽnĂŠ normalement ce mardi alors qu’il ĂŠtait censĂŠ revenir tout doucement de blessure. Cela pourrait remettre en question votre positionnement axial ? Et alors ? J’espère sincèrement que Nico sera prĂŞt samedi, c’est un joueur important tant par ses qualitĂŠs sportives qu’humaines. Aujourd’hui, il a dĂŠjĂ pris part Ă la totalitĂŠ de l’entraĂŽnement, ce qui est plutĂ´t bon signe. Je n’ai aucune garantie de jouer lĂ Ă An-

dorre et si je joue Ă gauche, j’aurai sans doute davantage de possibilitĂŠs d’apporter ma contribution offensive via des dĂŠbordements. Après, on peut tout imaginer. Moi sur un flanc et Toby dans l’axe ou l’inverse, nous deux dans l’axe. On verra, il est encore trop tĂ´t. Cela dit, si vous jouez avec Alderweireld, cela pourrait ĂŞtre intĂŠressant au niveau des automatismes‌ Oui, sans doute. Toby et moi, on se connaĂŽt bien depuis notre pĂŠriode commune Ă l’Ajax. Je l’ai retrouvĂŠ avec grand plaisir Ă Tottenham, cette saison, parce qu’en plus de bien s’entendre, on se comprend parfaitement. On se complète, aussi. Lui et moi, on n’a pas eu besoin de temps d’adaptation pour se retrouver chez les ÂŤ Spurs Âť. On n’a pas manquĂŠ la moindre minute de temps de jeu en Premier League,

La première place, c’est un objectif ? Bien sĂťr, on veut terminer premiers mais cela ne dĂŠpend plus que de nous. On va dĂŠjĂ essayer de faire un 6 sur 6. Cette fois-ci, il y a pas mal de nouveaux visages dans la sĂŠlection. Cela vous ĂŠtonne-t-il ? Non, c’est la preuve qu’il y a un large vivier de jeunes joueurs intĂŠressants qui nous poussent Ă rester en ĂŠveil et Ă demeurer compĂŠtitifs. C’est une bonne chose, je trouve. Parmi eux, Jordan Lukaku peut devenir un concurrent Ă terme. Vous le craignez ? Craindre, c’est un grand mot. Jordan est un joueur bourrĂŠ de talent et d’Ênergie, qui ĂŠvolue spĂŠcifiquement Ă ce poste. Il est puissant et rapide, c’est bien‌ pour le futur de la Belgique. â– Propos recueillis par V. J.

Van Genechten est prĂŞt Ă faire le lĂŠvrier CYCLISME Quatrième Ă Binche, le Wallon pense Ă son rĂ´le pour IAM Ă Paris-Tours ien ne lui garantissait un podium au soir de Binche-ChiR may-Binche sinon l’orgueil taillĂŠ dans son ĂŠnorme envie de confirmer ses rĂŠsultats de la fin de l’ÊtĂŠ. EngagĂŠ l’hiver dernier par l’Êquipe suisse IAM sous l’impulsion de son compatriote Rik Verbrugghe, Jonas Van Genechten a rĂŠalisĂŠ la course presque parfaite mardi, ĂŠchouant Ă la quatrième place, forcĂŠment la plus mauvaise. Presque convaincu d’avoir arrachĂŠ un podium derrière le vainqueur Sinkeldam, un autre NĂŠerlandais Ligthart, et Van Asbroeck, l’homme de Biesmesous-Thuin connaissait le parcours presque par cĹ“ur. Son envie ĂŠtait largement perceptible au dĂŠpart malgrĂŠ le lourd crachin qui inondait le lieu de dĂŠpart. En dĂŠpit de son patronyme qui ne laisse aucun doute sur ses origines, le Hennuyer a tout fait pour que le cyclisme wallon puisse avoir des raisons de pavoiser entre les chants et les musiques ininterrompues des bardes locaux aussi Ă l’aise en automne qu’au carnaval. Le rĂŠgional de l’Êtape avait une chance ĂŠnorme Ă exploiter. Et il ĂŠtait très dÊçu, la tĂŞte engloutie entre ses bras dĂŠtrempĂŠs, le

Van Genechten peut prĂŠtendre Ă mieux qu’être lieutenant. Š B.

casque en guise de cache-tĂŞte. ÂŤ Avant d’arriver ici, et en dĂŠpit de ma victoire d’Êtape Ă l’EuromĂŠtropole Tour, je savais qu’il me restait deux chances : Binche et Paris-Tours. C’est ratĂŠ pour la première malgrĂŠ une dĂŠbauche d’efforts insensĂŠe. Âť Van Genechten a très vite mesurĂŠ que les tentatives individuelles laissant le peloton très rapidement Ă quatre minutes obligeraient les cadors Ă mettre la pĂŠdale forte. A l’image du NĂŠerlandais Terpstra, le NĂŠerlandais vainqueur final de la‌ Wallonia Cup. ÂŤ Quand l’Êcart s’est avĂŠrĂŠ trop important, j’ai pris mes responsabilitĂŠs. J’ai tout donnĂŠ, cela n’a pas rĂŠussi, mais j’Êtais si près, c’est dommage. Dans un autre sens, si je n’avais

pas fait cela‌ J’ai hĂŠsitĂŠ Ă boucher un trou Ă la fin sur les pavĂŠs de la finale, pour le mĂŞme prix je faisais podium ou je gagnais. Âť Le cyclisme est heureusement ainsi fait que nul ne peut prĂŠvoir mais on a vu ce mardi que les hommes devant avaient plus une propension Ă se distinguer dans les classiques qu’ailleurs. Une bonne nouvelle finalement pour Van Genechten, ambassadeur du cyclisme wallon dans une ĂŠquipe suisse et sans doute son plus bel espoir aussi pour la dernière classique de la saison, Paris-Tours, dimanche. ÂŤ Il me faut d’abord surmonter une dĂŠception lĂŠgitime par rapport Ă ce que j’ai fait, mais, Ă Tours, selon les plans ĂŠtablis par l’Êquipe, la tactique sera ĂŠtablie autour de Heinrich Haussler Âť. L’Australien s’est focalisĂŠ sur l’ÊvĂŠnement et le Belge sera invitĂŠ Ă l’Êpauler. En thĂŠorie ? ÂŤ J’ai eu ma chance, je devais la saisir, je fais quatrième, analyse-t-il froidement. Mais Paris-Tours peut dĂŠboucher sur un autre scĂŠnario et, comme je l’ai prouvĂŠ depuis le dĂŠbut de la saison pour ma formation IAM, je suis prĂŞt Ă me mettre au service des autres. Le dĂŠbut de saison a ĂŠtĂŠ difficile, dans mon nouvel environne-

ment, puis j’ai pris mes marques. J’ai gagnÊ mais j’aurais espÊrÊ davantage. Surtout en dÊbut d’annÊe. Je quittais un environnement labellisÊ WorldTour avec Lotto, oÚ je n’Êtais pas le cador avec Greipel et les autres. J’ai donc dÝ d’abord prouver des choses là -bas avant d’être choisi par IAM. OÚ j’ai entrepris de partir de nulle part comme si personne ne me connaissait. Tour à tour au service de Pelucchi puis de Haussler. Même si, parfois, je me sentais aussi fort qu’eux. Depuis le dÊbut de la saison, il n’y a jamais eu de contrariÊtÊs entre nous. Cela m’a semblÊ tout à fait naturel cette exposition de notre hiÊrarchie et je suis tout à fait disposÊ à être le lieutenant de Haussler à Paris-Tours. Même si, entre les lignes, on ne peut pas s’empêcher de penser que le Hennuyer aura largement de quoi proposer aux tÊnors supposÊs de la  Course des lÊvriers ... ■STÉPHANE THIRION

RÉSULTATS BINCHE-CHIMAY-BINCHE (cat.1.1) Classement. 1. Sinkeldam (PBs, Giant-Alpecin) 194,5 kilomètres en 4h24.24 ; 2. Ligthart Pim (PBs) Ă ) 0.02 ; 3. Van Asbroeck Ă 0.04 ; 4. Van Genechten ; 5. Broeckx ; 6. Bille ; 7. Baugnies ; 8. Pardini ; 9. De Winter ; 10. Curvers (PBs) t.m.t. ; etc. 32


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Peter Sagan recevra bientĂ´t le trophĂŠe du ÂŤ Flandrien Âť de la saison, première rĂŠcompense accordĂŠe au meilleur cycliste de l’annĂŠe. Ce prix dĂŠcernĂŠ depuis 2003 par le quotidien ÂŤ Het Nieuwsblad Âť met en valeur les qualitĂŠs particulières d’un coureur Ă s’illustrer sur les courses d’un jour. Š AFP.

GrÊgory Wathelet est passÊ de la 10e à la 4e place au classement mondial des cavaliers en jumping. Avec 2620 pts, il est prÊcÊdÊ par le Britannique Barsh (3000), l’AmÊricaine Madden (2696) et l’Allemand Deusser (2625). Il doit cette progression à ses titres de vice-champion d’Europe à Aix-la-Chapelle, et de champion du monde des jeunes chevaux à Lanaken.

Cage :  C’est une question de loyautÊ  BASKET

L’AmÊricain entame sa 7e saison sous le maillot de Mons à 20h30 à la Côte

ÂŤ Captain Justin Âť est un des derniers reprĂŠsentants de la race des ÂŤ clubmen Âť. Les Montois ne se sont entraĂŽnĂŠs pour la première fois ensemble que lundi passĂŠ. ui, la notion de ÂŤ clubman Âť existe encore dans le monde du sport professionnel. A 30 ans, Justin Cage entamera ce soir sa 7e saison sous la vareuse de Mons, oĂš il a prolongĂŠ cet ĂŠtĂŠ jusqu’en 2017 ! Pour le natif de San Antonio, domiciliĂŠ dĂŠsormais Ă Indianapolis, c’est une question de loyautĂŠ. Et de destin, puisque la compagne du capitaine montois, qui donnera naissance Ă leur premier enfant en fĂŠvrier, a grandi Ă quelques rues de la mons.arena. Le calendrier de la Scooore League ayant exemptĂŠ Mons de match lors de la première journĂŠe de championnat, c’est ce mercredi soir, Ă la Slueyter Arena, que les ÂŤ Renards Âť commenceront leur saison 2015-16. Par un ÂŤ clasico Âť, donc, tant Montois et Ostendais ont pris l’habi-

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Justin Cage va passer un premier test grandeur nature ce soir à Ostende. Š BELGA.

tude de se croiser lors des moments cruciaux de la saison ces dernières annĂŠes. Un remake de la dernière finale des playoffs que Justin Cage, l’emblĂŠmatique capitaine de BMH, est impatient de jouer. ÂŤ La prĂŠparation a ĂŠtĂŠ longue, et c’est clair que je suis excitĂŠ Ă l’idĂŠe d’enfin dĂŠmarrer la compĂŠtition, expliquait-il mardi midi, après un entraĂŽnement intensif. Sans doute les CĂ´tiers auront-ils le couteau entre les dents après leur dĂŠfaite subie au Brussels vendredi dernier, et peut-ĂŞtre manquerons-nous un peu de rythme puisqu’il s’agira de notre entrĂŠe en matière... mais cela ne doit pas engendrer de craintes particulières dans nos rangs. Notre effectif regorge de qualitĂŠs, mĂŞme si nous sommes conscients que nous ne nous sommes entraĂŽnĂŠs pour la première fois tous ensemble que... lundi passĂŠ ! Âť Pas de quoi affoler l’ancien ailier de la cĂŠlèbre universitĂŠ de Xavier, qui fait partie des meubles Ă Mons. A la fois capitaine, joueur de sacrifice ca-

pable de ÂŤ boucher les trous Âť comme ailier ou comme intĂŠrieur et... guide officiel de la rĂŠgion pour les nouveaux joueurs, Cage est en train de battre des records de longĂŠvitĂŠ dans un mĂŞme club, un peu Ă la manière d’un Andre Riddick ou d’un Jim Potter autrefois. Pourtant, chaque ĂŠtĂŠ, les sollicitations – ĂŠmanant de Belgique (Charleroi, entre autres) et d’ailleurs – ne manquent pas. ÂŤ C’est vrai, mais bon, premièrement, je sais exactement ce que j’ai ici, que ce soit au niveau du professionnalisme, du sĂŠrieux, des supporters, des ambitions... Ensuite, j’y vois une question de loyautĂŠ. Ce club est tenu par des gens bien, qui ont ĂŠtĂŠ lĂ pour moi Ă chaque fois que j’ai eu besoin d’eux. Notamment lorsque j’ai ĂŠtĂŠ victime de cette mĂŠchante blessure (il se tient le tendon d’Achille), le club ne m’a pas laissĂŠ tomber. Alors, au fil des annĂŠes, j’ai tissĂŠ des liens avec ses membres, ses fans, la rĂŠgion. Et, saison après saison, je me sens naturellement de plus en plus impliquĂŠ dans la conquĂŞte d’un trophĂŠe pour Mons. Cela prend davantage de sens ici que lorsqu’on change de club chaque ĂŠtĂŠ. Âť

Ces dernières semaines, ÂŤ Captain JustinĂŠ Âť a donc repris sa ÂŤ routine Âť, sur le parquet mais aussi en dehors. Et comme les bases militaires amĂŠricaines installĂŠes dans la rĂŠgion montoise n’ont plus de secret pour lui, il y emmène ses ĂŠquipiers amĂŠricains avec le sourire. ÂŤ Dans ces bases, et les quartiers rĂŠsidentiels qui les entourent, j’ai retrouvĂŠ un bout d’AmĂŠrique au cĹ“ur de la Belgique. Je m’y suis fait des potes, et je fais profiter Ă mes ĂŠquipiers des fournitures ÂŤ made in USA Âť qu’ils ont dans leurs magasins. Du coup, on se sent un peu comme Ă la maison au moment de cuisiner (rires). Âť Mais, plutĂ´t que de fourneaux, il sera bientĂ´t davantage question de biberons, de couches et de bavoirs pour le jeune trentenaire... ÂŤ Je vais en effet avoir mon premier enfant vers la fin fĂŠvrier, lâche l’intĂŠressĂŠ, dont le visage s’illumine tout Ă coup. Ma compagne, Rossana, est originaire de Quaregnon (il pointe le doigt vers la commune voisine de la salle de BMH). J’avoue ĂŞtre un peu nerveux avec tout ça (sourire). Âť Alors, Cage, l’un des derniers reprĂŠsentants de la race des ÂŤ clubmen Âť, signerait-il des

deux mains pour un scĂŠnario qui conjuguerait la naissance d’un premier bĂŠbĂŠ et la conquĂŞte d’un premier titre avec Mons pour la saison qui dĂŠbute ? ÂŤ A cette nuance près que je refuse de parler de titre Ă ce stade de l’annĂŠe, mais OK si on dit que nous voudrons pratiquer le meilleur basket possible au moment opportun Âť. Avec un premier test grandeur nature, ce soir, Ă la CĂ´te. ÂŤ OĂš il y a eu peu de changement cet ĂŠtĂŠ, avec les arrivĂŠes de Katic et Gibson. Leur concept reste identique, et Ostende demeure une ĂŠquipe de très haut niveau Âť. â– JEAN-MICHEL MANDERICK

PROGRAMME DIVISION 1 (2e journÊe) Anvers - Willebroek . . . . . . . . . . . . . mer. 20h00 Ostende - Mons . . . . . . . . . . . . . . . mer. 20h30 En direct sur VOO Sport 5. Louvain - Alost . . . . . . . . . . . . . . . . mer. 20h30 Charleroi - Liège . . . . . . . . . . . . . . . mer. 20h30 Limburg - Pepinster. . . . . . . . . . . . . ven. 20h30 Bye : Brussels. Classement 1. Pepinster . 2. Brussels . . 3. Willebroek 4. Charleroi . 5. Alost . . . . 6. Limburg . . 7. Ostende . . 8. Anvers . . . 9. Liege . . . . Mons . . . . Louvain . .

LESBRĂˆVES

e jouet de Marc van der Straten est cassĂŠ. Le comte ne s’amuse plus, mais alors plus du tout avec les autos. MĂŞme plus avec la BMW Z4 qui a gagnĂŠ les 24 Heures de Spa cette annĂŠe ; sans conteste le plus beau succès de l’Êcurie carolo (nĂŠe en 2009 Ă la suite du Belgian Racing) sur quatre roues. A l’entendre, l’homme de 67 ans est lassĂŠ de certaines pratiques du milieu automobile. Et puis aussi refroidi par certaines choses qui se sont passĂŠes au sein de sa propre ĂŠquipe qu’il a toujours voulue ÂŤ familiale Âť. Alors la dernière manche du championnat ELMS, le 18 octobre Ă Estoril, sera la dernière apparition d’une BMW Z4 frappĂŠe du cĂŠlèbre fĂŠlin. Et dès 2016, tous les moyens de l’Êquipe se concentreront sur la moto. En Moto2 ainsi qu’en MotoGP, oĂš une deuxième machine pourrait ĂŞtre engagĂŠe en plus de celle dĂŠdiĂŠe Ă Tito Rabat. Un gâchis, sans aucun doute... (T. W.)

L

La F1 va changer de mains Le grand argentier de la F1, Bernie Ecclestone a annoncÊ mardi, à Kitzbuhel (Autriche) que la Formule 1 allait changer de mains avant la fin de l’annÊe et que  quelques  acheteurs potentiels avaient manifestÊ leur intÊrêt, sans livrer toutefois d’autres dÊtails. En juin, le Financial Times assurait que l’AmÊricain Stephen Rose, propriÊtaire des Miami Dolphins, l’Êquipe de la Ligue nationale de football amÊricain (NFL), et l’Etat du Qatar, souhaitaient prendre le contrôle de la Formule 1, via la sociÊtÊ qui encaisse les revenus commerciaux de cette compÊtition.(afp) BASKET FÉMININ

Super Coupe : Braine retrouve Villeneuve d’Ascq Les Castors Braine se sont inclinĂŠes 74-83 (mi-temps 43-38) face Ă l’USK Prague, champion d’Europe en titre, lors de la première demi-finale de la Fiba Super Coupe d’Europe, mardi Ă Braine. Ce mercredi, les Brainoises jouent pour la 3e place (18h45) face Ă Villeneuve d’Ascq (dominĂŠ 52-86 par Ekaterinbourg), tandis que Prague dispute la finale face Ă Ekaterinbourg dès 21h15. Tant pour le titre que pour la consolation, on assistera donc au ÂŤ remake Âť des

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Marc VDS ne fera plus d’auto

AUTO

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finales d’Euroligue et d’Eurocoupe de la saison dernière, puisque Prague avait ĂŠtĂŠ sacrĂŠ face Ă ÂŤ Eka Âť et que les Française avaient pris la mesure des Brainoises en finale de l’Eurocoupe en mars Ă Charleroi.(b) JUDO

Mission rĂŠussie pour le soldat Nikiforov Toma Nikiforov est devenu, mardi, en CorĂŠe du Sud, champion du monde des moins 100 kg de judo, lors des Jeux mondiaux militaires de Mungyeong (CdS). Bien sĂťr, il ne s'agit ÂŤ que des Jeux mondiaux militaires Âť mais Nikiforov, pointĂŠ 7e mondial, y a ajoutĂŠ la manière en remportant, sur un mode express, ses cinq combats sur ippon. Sur la 3e marche du podium, l’AzĂŠri Gasimov, vainqueur du Masters et surtout n°1 mondial, ĂŠtait le plus dÊçu. (Ch.R.) TENNIS

Mons : il ne reste que Darcis Les 5 Belges engagĂŠs mardi au 1er tour ont tous ĂŠtĂŠ ĂŠliminĂŠ au Challenger de Mons. Maxime Authom, Yannick Mertens, Niels Desein, Ruben Bemelmans et Germain Gigounon, dans l’ordre de passage. Seul Steve Darcis (ATP 66), tĂŞte de sĂŠrie n°1, pourrait encore sauver l’honneur Il monte sur le court ce mercredi en dĂŠbut de soirĂŠe contre le qualifiĂŠ français Teixeira (312). (b)

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

34 BRABANT WALLON

Un parking RER rempli Ă 38 % LA HULPE Le

coĂťt du parking oblige les navetteurs Ă se rendre autrement Ă la gare

Le parking RER de la gare de La Hulpe est payant depuis le 7 septembre. La SNCB tempère les critiques et reprĂŠcise ses tarifs. La commune regrette le manque d’intermodalitĂŠ.

n parking toujours en mal de navetteurs. Depuis dĂŠbut septembre, six parkings de la SNCB sont devenus payants en Wallonie, s’ajoutant Ă une trentaine d’autres en Belgique. Celui de La Hulpe faisait partie de ce dernier arrivage. Construit il y a quelques mois, le parking brabançon comprend 383 places. Son taux de remplissage est aujourd’hui de 38 % (145 abonnements). Il affichait complet

U

lorsque la gratuitÊ Êtait de mise.  La vente des abonnements est en progression constante , semble se rÊjouir Jacqueline Galant, ministre de la MobilitÊ, qui rÊpondait à la Chambre à une question du dÊputÊ wavrien StÊphanie Crusnière (PS) sur la hausse des tarifs. Le coÝt de ce parking a toutefois fait grincer des dents du côtÊ des navetteurs, habituÊs à ne payer que le prix de leur abonnement de train pour se rendre

sur leur lieu travail. Aujourd’hui, le prix d’une place de parking est de 324 euros par an (dĂŠductible fiscalement). Soit 1,47 euro par jour. Un voyageur occasionnel s’acquittera d’un montant de 6,60 euros par jour ou d’1,3 euro par heure. ÂŤ L’installation de barrières Ă l’entrĂŠe du parking a permis de privilĂŠgier les clients SNCB, dont ceux qui n’ont d’autres solutions que de se rendre en voiture Ă la gare, prĂŠcise Thierry Ney, porte-pa-

sÊes. Rien n’est fait pour rejoindre la gare par d’autres moyens que la voiture. Les horaires des navettes de rabattement ne correspondent pas aux horaires des trains. Et je n’ai pas l’impression que les navetteurs ont dÊlaissÊ la voiture pour venir à pied ou à vÊlo.  De son côtÊ, le conseiller provincial la hulpois, Philippe Matthis (CDH), rappelle que le coÝt des navettes de rabattement vers les gares (72 euros par an) est bien infÊrieur à un abonnement de parking et que leur utilisation doit être privilÊgiÊe. Pour le bourgmestre,  la prioritÊ est la coordination des horaires.  ■XAVIER ATTOUT

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role de la SNCB. On voit pourtant depuis quelques semaines une rĂŠelle diffĂŠrence sur la manière de rejoindre la gare. Il y a de plus en plus de piĂŠtons ou de vĂŠlos. Une autre mobilitĂŠ est en train de se crĂŠer Ă La Hulpe. Ce qui est notre objectif. Âť Une analyse qui est quelque peu tempĂŠrĂŠe par le bourgmestre en titre, Christophe Dister (MR) : ÂŤ Justifier le prix du parking par des questions de mobilitĂŠ est scandaleux. Il s’agit uniquement de financer des investissements disproportionnĂŠs. Si la dĂŠmarche d’intermodalitĂŠ ĂŠtait mise en avant, des discussions entre les diffĂŠrents acteurs (TEC et SNCB) auraient ĂŠtĂŠ organi-

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Avec 145 abonnements, la SNCB estime qu’elle est sur la bonne voie. Les dĂŠplacements Ă pied et Ă vĂŠlo seraient Ă la hausse. Š D.R.

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L’orgue de Rofessart pas restaurĂŠ CULTE Le budget nĂŠcessaire est trop ĂŠlevĂŠ ituĂŠe sur le territoire de Limelette Ă 100 mètres de la liS mite sĂŠparant les villes d’Ottignies et de Wavre, l’Êglise SaintJoseph de Rofessart attend depuis 2013 des subsides communaux pour la rĂŠnovation de son orgue. Un instrument vieux de plus de 175 ans qui ne sera finalement pas restaurĂŠ. En effet, la Fabrique d’Êglise a rachetĂŠ un orgue d’occasion. Après deux annĂŠes de pourparlers, les communes ĂŠtaient finalement parvenues Ă un accord quant Ă l’investissement requis par la Fabrique d’Êglise. ÂŤ Il y a peu, j’ai rencontrĂŠ l’Êchevin des Cultes d’Ottignies, BenoĂŽt Jacob, afin de libĂŠrer les fonds nĂŠcessaires pour rĂŠparer l’orgue, soit la somme de 20.000 euros Âť, dĂŠclare Luc Gillard, ĂŠchevin des

Cultes wavrien. Dont deux tiers sont payĂŠs par la commune d’Ottignies et un tiers par Wavre. Un montant fixĂŠ sur base de la proportion du nombre de fidèles par commune. Et Luc Gillard de reprendre : ÂŤ Nous nous sommes dĂŠcarcassĂŠs pour dĂŠgager ce budget extraordinaire! Âť MalgrĂŠ l’entente entre les deux communes sur le partage des frais de la Fabrique d’Êglise, le coĂťt des rĂŠnovations aurait ĂŠtĂŠ largement sous-estimĂŠ. ÂŤ Le budget prĂŠvu n’Êtait pas suffisant! Le financement des rĂŠparations est bien trop ĂŠlevĂŠ pour qu’il soit envisageable. Et vu que l’instrument n’est pas classĂŠ, il est impossible de recevoir de subsides complĂŠmentaires Âť, explique BenoĂŽt Jacob. â– N.M.

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

BRABANT WALLON 35

Le Collège Da Vinci remporte l’ultime bataille PERWEZ

Les recours le concernant se sont ĂŠteints

Après avoir remportĂŠ la première bataille, le Collège Da Vinci vient d’obtenir dĂŠfinitivement gain de cause devant le Conseil d’État. Ce dernier a rejetĂŠ la demande en annulation introduite par la province du Brabant wallon et l’Institut Saint-Albert de Jodoigne. ĂŠbut 2014, la FĂŠdĂŠration Wallonie-Bruxelles donnait son feu vert Ă la crĂŠation d’une nouvelle ĂŠcole secondaire en Brabant wallon. Ă€ l’Êpoque, cette nouvelle avait enfantĂŠ des critiques. On peut mĂŞme parler d’une vaste polĂŠmique liĂŠe principalement Ă l’emplacement de ce futur ĂŠtablissement : la commune de Perwez. Au printemps de la mĂŞme annĂŠe, l’ASBL ÂŤ L’Enseignement chrĂŠtien Ă Jodoigne Âť et la province du Brabant wallon allaient jusqu’à introduire une requĂŞte en annulation et en suspension contre l’exĂŠcution de cette dĂŠcision. Concrètement, la première craignait une perte importante d’Êlèves (et d’emplois) Ă l’Institut Saint-Albert de Jodoigne alors que la seconde s’inquiĂŠtait pour le Cepes qui se trouve ĂŠgalement dans la citĂŠ des Dorlodos. La première bataille a ĂŠtĂŠ rapidement gagnĂŠe par le Collège Da Vinci. En effet, le 8 juillet 2014, le Conseil d’État rejetait la demande en suspension. Il y a quelques jours, l’Êcole secondaire de Perwez a carrĂŠment remportĂŠ la guerre. ÂŤ Par arrĂŞt du 2 octobre 2015, le Conseil d’État rejette ĂŠgalement la demande en annulation. La province et l’Institut Saint-Albert de Jodoigne se voient donc dĂŠfinitivement dĂŠboutĂŠs de leurs recours Âť, a annoncĂŠ AndrĂŠ Antoine (CDH), le bourgmestre en titre de Perwez. Et de poursuivre : ÂŤ Les parties prenantes constatent l’augmentation de la population du Brabant wallon ainsi que le besoin en

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Les porteurs du projet ont obtenu gain de cause. Š J.-P.D.V.

termes de places dans l’enseignement secondaire. Le Conseil d’État indique, Ă ce propos, qu’aucune candidature complète n’a ĂŠtĂŠ reçue en vue de la crĂŠation d’une ĂŠcole en un autre endroit que Perwez. La libertĂŠ de choix des parents d’inscrire leur enfant dans un projet pĂŠdagogique innovant se voit ainsi respectĂŠ. Âť La province ĂŠtudie d’autres pistes Du cĂ´tĂŠ de la province du Brabant wallon, on ne se faisait guère d’illusions. ÂŤ On s’Êtonne toujours de la lĂŠgèretĂŠ avec laquelle la FĂŠdĂŠration WallonieBruxelles a pris cette dĂŠcision. Mais on ne va pas non plus s’acharner‌ Âť, souligne Mathieu Michel (MR), le prĂŠsident du collège provincial. Au final, ce n’est pas tant l’ouverture d’une ĂŠcole secondaire Ă Perwez qui posait un problème aux autoritĂŠs provinciales. ÂŤ Mais quand on sait que la FĂŠdĂŠ-

ration Wallonie-Bruxelles travaille pour ainsi dire sur la base d’une enveloppe fermĂŠe, il faut se poser la question de l’implantation la plus pertinente, la plus efficace. C’est logique ! Or ici, toutes les ĂŠtudes dĂŠmontrent que le vide est plus important Ă Villers-laVille et Genappe notamment. Âť Ayant vite compris qu’elle n’obtiendrait rien, la province a dĂŠcidĂŠ de poursuivre ses rĂŠflexions. ÂŤ Les chiffres confirment qu’ouvrir une ĂŠcole Ă Villers-la-Ville est le plus sensĂŠ. Mais aujourd’hui, il n’y a aucun projet prĂŠcis. On reste toutefois attentif et on sait aussi qu’il sera très difficile d’aller chercher un nouveau matricule auprès de la FĂŠdĂŠration Wallonie-Bruxelles. Proposer une implantation d’une ĂŠcole actuelle pourrait ĂŞtre une piste. On y travaille main dans la main avec Isabelle Kibassa-Maliba (dĂŠputĂŠe provinciale socialiste, NDLR). Âť â–

Sensibiliser Ă la maladie de Lyme GREZ-DOICEAU Le combat de Sophie BarthĂŠlĂŠmi vant d’attraper la maladie de Lyme, je ne savais pas A ce que c’Êtait. Il faut informer le pouvoir politique, le monde scientifique et la population Âť, affirme Sophie BarthĂŠlĂŠmi, habitante de Grez-Doiceau. Au dĂŠpart, la jeune femme voyait s’accumuler les symptĂ´mes sans comprendre de quoi il s’agissait. ÂŤ Ils se sont multipliĂŠs entre janvier et mars et ça devenait inquiĂŠtant. J’avais une tendinite, alors que je ne faisais pas de sport, j’avais aussi des maux de tĂŞte violents pendant plusieurs jours, que je n’arrivais pas Ă calmer. Mais aussi beaucoup de chutes de tension Âť, signale-t-elle. Souffrant depuis trop longtemps, Sophie se dĂŠcide Ă se rendre aux cliniques Saint-Luc oĂš un chef de service l’invite Ă suivre des sĂŠances‌ chez un psy ! En effet, les prises de sang ne rĂŠvĂŠlaient pas la prĂŠsence de la maladie. ÂŤ La bactĂŠrie est intelligente et migrante. Les antibiotiques ne peuvent pas aller partout. De plus, il existe 3.000 souches diffĂŠrentes Âť. Après avoir souffert depuis 2007 de problèmes que les mĂŠdecins attribuaient Ă de la fibromyalgie, Sophie a finalement eu rĂŠponse Ă ses questions il y a peu seulement. C’est le manque de reconnaissance de la maladie qui a poussĂŠ Sophie Ă crĂŠer le groupe Facebook intitulĂŠ ÂŤ Pour que la

Maladie de Lyme soit reconnue en Belgique Âť. ÂŤ Je voulais informer, sensibiliser le public et le monde politique, et unir les gens autour de la cause. J’ai pris la dĂŠcision de crĂŠer ce groupe au lendemain de mon rendez-vous avec mon mĂŠdecin Âť, nous raconte Sophie. Et le nombre d’adhĂŠrents du groupe ne cesse d’augmenter. ÂŤ Nous sommes passĂŠs de 200 en aoĂťt dernier Ă plus de 1.800 maintenant. La cause m’occupe entre 12 et 15 heures par jour mais ça fait plaisir de voir des rĂŠsultats Âť. En effet, ils sont nombreux Ă lui laisser des tĂŠmoignages.ÂŤ Les gens mettent maintenant un nom sur la maladie. Il faut savoir que souvent, les gens sont incompris. On les prend pour des fous. Et pourtant, il y a plus de 20.000 cas par an en Belgique Âť. Elle veut aussi sensibiliser le pouvoir politique. ÂŤ La maladie s’attrape de la mère Ă l’enfant aussi. C’est très grave, il faut informer Âť. Sophie ignore encore comment elle a attrapĂŠ cette maladie.ÂŤ La tique n’est pas la seule Ă transmettre la maladie de Lyme. Tous les insectes qui piquent peuvent la propager. Et je me souviens avoir ĂŠtĂŠ piquĂŠe par une araignĂŠe il y a 10 ans. Mon bras a doublĂŠ de volume. C’est peut-ĂŞtre liĂŠ Ă cet ĂŠvĂŠnement Âť. â– THOMAS WATTIER

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

36 LATÉLÉVISIONMERCREDI cl u b 8.00 Le 8/9 9.00 C’est vous qui le dites 11.00 On n’est pas des pigeons 11.50 Les jardins de rêve de Luc Noël West Sussex : Nymans Garden 12.00 Les feux de l’amour 13.00 JT 13h 13.40 Julie Lescaut Un homme disparaît Téléfilm d’Alain Wermus (Fr, 2003). Avec Véronique Genest, Mouss Diouf. 15.25 Le jardin extraordinaire Espèces exotiques envahissantes 16.00 Un prof au garde-à-vous Téléfilm d’Oliver Schmitz (All, 2009). Avec Hannes Jaenicke, Nina Gummich. 17.35 The Mentalist Nouvelle équipe. 18.30 On n’est pas des pigeons 19.30 JT 19h30 20.25 ★★ Questions à la une

Magazine d’actualité. Présenté par Bruno Clément. La presse populaire : audacieuse ou racoleuse ? Du sang, du sexe, du scandale et un peu de sport : tels sont les ingrédients de la presse populaire. Ces journaux, qui se vendent bien, ont leurs fans, mais aussi leurs détracteurs. Ils suscitent l’admiration pour leur réactivité, mais choque également avec leurs Unes racoleuses et leurs photos osées. Comment travaillent les journalistes ? La pub peut-elle tout acheter ? Au coin de la rue, sur les écrans, les façades, dans les journaux, la publicité est omniprésente. En Belgique, en 2014, les investissements publicitaires ont pesé près de quatre milliards d’euros. 21.50 ★★ Cap sur la Fastnet Race Documentaire de Delphine Simon, Christophe Zenko (2015). Le handicap n’est pas toujours un frein au projet sportif ; pour le prouver, une équipe de journalistes s’est lancé un défi de taille : participer à la Fastnet Race. 22.55 Le pouvoir des rêves 23.50 On n’est pas des pigeons 0.55 JT 19h30 1.30 Boucle de la nuit

9.00 Shopping 10.30 La boutique 12.00 Top Models 12.35 Pour ou contre 13.00 RTL info 13 heures 13.40 Face à face Invité : Ivan Paduart. 14.05 Mariage et conséquences Téléfilm de Michel Poulette (USA, 2007). Avec Nina Dobrev, Dillon Casey. 15.40 The Millers Maman ment comme un arracheur de dents. 16.15 Les reines du shopping Célébration à la mairie des noces de diamant de vos grands-parents 17.25 De quoi je me mêle ! 18.30 Septante et un 19.00 RTL info 19 heures 19.40 Votez pour moi 20.00 Coûte que coûte Mangeons-nous irradiés ?

7.45 Fit Tonic 8.10 Bienvenue chez nous 9.00 Sous le soleil 2 épisodes. 10.45 Plus belle la vie 11.15 Tout le monde veut prendre sa place 12.00 Un gars, un chef 12.55 Le meilleur de l’humour express 13.25 Bienvenue chez nous 14.15 Enquêtes extraordinaires 15.20 Heartland Trouver la liberté. 16.05 De l’électricité dans l’air. 16.55 Un gars, un chef 17.55 Tout le monde veut prendre sa place 18.50 Juste à temps 19.00 Le 15’ 19.20 Plus belle la vie 19.50 Lunettes noires et lunettes blanches 20.05 Brussels Airport

7.05 L’arbre des contes 7.15 Power Rangers Samurai Un chef à l’épreuve. 7.40 Le combat de Jayden. 7.55 Pokémon 8.55 Shopping 15.25 Les anges du bonheur 16.10 Ma sorcière bien-aimée L’espion. 16.35 Starsky et Hutch Le tigre d’Omaha. 17.25 La vie à tout prix Jeux de mains. 18.15 Magnum La lettre volée. 19.05 Go for zéro 19.15 Les Simpson La conquête du test. 19.45 Caméra café Cérémonie d’adieux. - Pari sur rien. 20.00 ★★★ Braveheart

20.35 Mortelle Saint-Valentin 20.35 NCIS : enquêtes spéciales

Série. Avec Mark Harmon, Michael Weatherly. Echec au roi (Saison 12, épisode 11/24). Cinq corps sont retrouvés dans un restaurant. Sur le lieu du crime surgissent deux des exfemmes de Gibbs. Elles insistent pour s’entretenir avec lui. 21.25 L’ennemi intérieur (Saison 12, épisode 12/24). Le NCIS fait équipe avec l’agent Fornell du FBI pour retrouver la trace d’un terroriste américain, repéré en Syrie, de retour aux Etats-Unis. 22.20 Une solution radicale (Saison 10, épisode 1/24). Après la destruction du quartier général du NCIS, l’équipe de Gibbs doit tout de même poursuivre la chasse à l’homme afin de retrouver son suspect. 23.05 New York Unité Spéciale Série. Avec Mariska Hargitay, Danny Pino, Kelli Giddish. Entre les murs. Olivia Benson s’intéresse à une fraternité étudiante qui commet des viols collectifs en toute impunité, les victimes refusant de porter plainte. 0.00 RTL info 0.45 Jeux de nuit

Film d’horreur de Jamie Blanks (USA, 2001). Avec David Boreanaz, Jessica Capshaw, Denise Richards. 1h35. En 1988, à San Francisco, alors que le bal de la Saint-Valentin bat son plein, les garçons tentent leur chance en invitant les filles qui n’ont pas de cavalier. Chacune des tentatives du premier de la classe, un adolescent timide, est un échec. Un groupe de garçons le surprend en train d’insister lourdement auprès de Dorothy Wheeler et lui inflige une bonne correction. Cinq jeunes filles en profitent pour se moquer du malheureux. 22.30 Le 12 minutes 22.50 Beauté rare Documentaire de Stéphane Jauny (2011). Les sens des arômes. Savoir-faire d’exception, rareté et prestige : cette série documentaire invite à découvrir des endroits et des maisons de luxe, généralement inconnus du grand public. 23.45 OpinionS : CSC 0.10 Le 12 minutes 0.25 Un gars, un chef 1.10 Le Dan Late Show Invités : Eddie Izzard, Nicola Testa, Yacine Belhousse. 1.45 Le 12 minutes 2.00 Un gars, un chef

Film d’aventures de et avec Mel Gibson (USA, 1995). Avec Patrick McGoohan, Sophie Marceau, Angus MacFadyen. 2h45. L’Ecosse, à la fin du XIIIe siècle. Edouard Ier, roi d’Angleterre, s’empare du trône après avoir réglé un conflit avec le personnage fantoche qu’il y avait auparavant placé. Avec ses barons, il met très rapidement le pays en coupe réglée. William Wallace, dont la femme, comme tant d’autres, a été exécutée par les Anglais, prend la tête d’une révolte paysanne. La troupe réussit à repousser l’armée d’Edouard Ier jusqu’aux frontières. Celui-ci dépêche alors sa belle-fille, Isabelle, princesse de France, pour amadouer le rebelle. Séduite par la personnalité de Wallace, Isabelle devient sa maîtresse et l’informe de ce qui se trame à la cour d’Angleterre. 23.05 ★★ Affaire non classée Thriller de Michael Apted (USA, 1990). Avec Gene Hackman, Mary Elizabeth Mastrantonio, Colin Friels. Un père et sa fille, tous deux avocats, s’opposent dans le prétoire. L’occasion pour eux de régler leurs affaires de famille à travers le procès qui les occupe. 0.55 Le plus petit mot unique 1.55 Shopping

15.35 Alvinnn !!! et les Chipmunks 15.45 Le Petit Prince 16.10 Les nouvelles aventures de Peter Pan 16.55 Lassie 17.20 Lou ! 17.45 H2O 18.10 Mily Miss Questions 18.25 Dofus : aux trésors de Kerubim 18.50 Les Niouzz 19.00 Garfield & Cie 19.25 Flapacha, où es-tu ? 19.50 Les Niouzz 19.55 En quête de sens : Libres, ensemble 20.30 JT trad. gestuelle 21.10 L’invitation 21.15 ★★ La régate Drame de Bernard Bellefroid (Belg/Lux, 2009). Avec Joffrey Verbruggen, Thierry Hancisse, Sergi López. 1h40. Régulièrement battu par son père, un adolescent se réfugie dans l’aviron. Grâce au sport, à l’amitié et à l’amour, il reprend goût à la vie.

15.15 Les Marseillais à Miami 16.00 Secret Story La quotidienne 17.35 Les Marseillais à Miami 18.25 Secret Story La quotidienne 20.00 Touche pas à mon poste ! 21.50 Secret Story Télé-réalité. Présenté par Christophe Beaugrand. Connexion Live. La Maison des secrets accueille de nouveaux habitants pour une neuvième saison. Une connexion live et exclusive permet aux téléspectateurs de suivre au plus près les candidats et d’assister en direct aux derniers rebondissements du jeu.

22.50 Silence on FIFF 23.15 Voisins, voisines Magazine. Présenté par Caroline Veyt. Présent simple. 0.15 La cité du livre Invité : Olivier Poivre d’Arvor. 0.30 Courts métrages 1.30 JT

22.45 American Pie : The Book of Love Téléfilm de John Putch (USA, 2009). Avec Bug Hall, Beth Behrs, Kevin Horton. Dans un lycée, trois adolescents qui ne connaissent rien aux filles découvrent un ouvrage qui pourrait bien faire d’eux des séducteurs : «La Bible du sexe». 0.25 The Black Pass 0.55 Touche pas à mon poste !

15.00 New York, section criminelle Le pacte. 15.45 Le jour où tout a basculé Je suis victime de ma banquière 16.50 Les frères Scott Au travail ! 17.35 Opération nettoyage. 18.20 Urgences Se voiler la face. 19.10 Boomerang.

10.10 Arabesque Trois épisodes. 13.10 Alice Nevers, le juge est une femme Des goûts et des couleurs Téléfilm de Joyce Buñuel (Fr, 2006). 16.35 Section de recherches Corps à corps. 17.35 Ciel de plomb. 18.40 Dérapages. 19.45 Arabesque Radio mortelle.

20.00 Super Nanny Télé-réalité. Au secours mon mari est mon 3e enfant. Michaël et Gwenaëlle sont les parents de deux petits garçons particulièrement difficiles. Pour ne rien arranger, le père de famille est lui-même en pleine crise d’adolescence, à 33 ans. Il n’exerce pas son autorité à la maison, bien au contraire. Gwenaëlle est épuisée.

20.50 Section de recherches Série. Avec Xavier Deluc, Linda Hardy, Virginie Caliari. Morsures secrètes (Saison 4, épisode 7/14). Une femme, propriétaire de chambres d’hôtes, a été tuée par un chien dressé à l’attaque : la Section de recherches cherche à élucider cette sordide affaire. 21.45 Le haras (épisode 9/14).

21.40 Super Nanny Télé-réalité. Les très jeunes parents. 23.20 Adam recherche Eve Fanny, Thomas et Nicolas 1.15 WWE Main Event

22.50 Section de recherches Série. Avec Xavier Deluc. Randonnée mortelle. 23.55 Tourner la page. 1.00 Chute libre. 2.05 Les spécialistes : investigation scientifique Crime à l’université.

6.05 Enquête d’ailleurs 6.30 X:enius Les tatouages sont-ils dangereux ? 7.00 Personne ne bouge ! Spécial Moyen Age 7.35 Arte journal junior 7.45 A l’ombre des volcans du Kamtchatka 8.30 X:enius 8.55 Brésil, l’éveil d’un géant 10.30 Mexique, histoire d’un garçon au féminin 11.15 Les aventures culinaires de Sarah Wiener 11.40 Amour, le fleuve interdit 12.25 360°GEO 13.20 Arte journal 13.35 Mes garçons sont de retour Drame de Scott Hicks (GB/Austr, 2009). Avec Clive Owen, Emma Booth. 15.15 Humanima 15.40 Au gré des vents 16.25 Les dossiers secrets du Vatican 17.20 X:enius Peut-on contrôler la douleur ? 17.45 Enquête d’ailleurs 18.15 Au gré des saisons : Automne 19.00 La France sauvage 19.45 Arte journal 20.05 28 minutes 20.55 ★★★ La tendresse

Comédie dramatique de Marion Hänsel (Fr/Belg/All, 2013). Avec Marilyne Canto, Olivier Gourmet, Adrien Jolivet. 1h20. Un couple séparé depuis quinze ans se retrouve le temps d’un voyage pour chercher son fils qui s’est blessé gravement en skiant dans les Alpes. 22.15 L’Europe des écrivains Documentaire de Sylvie Deleule (2015). L’Islande de Audur Ava Olafsdóttir, Arni Thórarinsson et Jón Kalman Stefánsson (2/6). Portraits et rencontre avec trois écrivains islandais emblématiques de l’île. 23.05 Departures Drame de Yôjirô Takita (Jap, 2008). Avec Motoki Mashiro, Yamazaki Tsutomu. Un violoncelliste, au chômage après que son orchestre a été dissous, trouve un emploi dans une entreprise spécialisée dans les cérémonies de mise en bière. 1.10 Ainsi soient-ils 13.00 Het Journaal 13.30

één Iedereen beroemd 13.50

6.30 TFou 8.30 Téléshopping 9.25 Mon histoire vraie 9.45 Petits secrets entre voisins 10.45 Une histoire, une urgence 12.00 Les douze coups de midi 13.00 Journal 13.55 Joséphine, ange gardien Le compteur à zéro Téléfilm d’Henri Helman (Fr/Belg, 2002). Avec Mimie Mathy, Jean-Pierre Michaël, Cécile Bois. 15.40 Pep’s 17.00 Quatre mariages pour une lune de miel 18.00 Bienvenue au camping 19.00 Money Drop 20.00 Journal 20.45 C’est Canteloup

6.35 Télématin 9.10 Des jours et des vies 9.30 Amour, gloire et beauté 9.55 C’est au programme 10.50 Motus 11.25 Les Z’amours 11.55 Tout le monde veut prendre sa place 13.00 Journal 14.00 Toute une histoire 15.05 L’histoire continue 15.35 Comment ça va bien ! 17.15 Dans la peau d’un chef Invité : Bruno Doucet. 18.15 Joker 18.50 N’oubliez pas les paroles 20.00 Journal 20.55 Borderline

20.55 Blacklist

6.00 EuroNews 6.30 Ninjago 7.20 Les lapins crétins : invasion 8.15 Titeuf 8.25 La chouette & Cie 8.35 Peanuts 8.40 Les grands du rire Invités : Bernard Mabille, Herbert Léonard, François Malye, Alexis Louison, Kaïna Blada, Nicole Croisille, Perla Servan-Schreiber, Didier Van Cauwelaert. 10.15 30 millions d’amis 10.50 Midi en France A Vittel 12.00 Le 12/13 12.55 Météo à la carte 13.50 Un cas pour deux Faillites en cascade. 14.55 Questions au gouvernement 16.10 Des chiffres et des lettres 16.50 Harry 17.30 Slam 18.10 Questions pour un champion 18.50 Objectif indépendance 19.00 Le 19/20 20.00 Tout le sport 20.20 Plus belle la vie 20.50 ★★ Des racines et des ailes

Série. Avec Lance Henriksen, James Spader, Megan Boone. Le commandant (N° 75) (Saison 2, épisode 15/22). Keen est convoquée au tribunal comme suspect dans le meurtre d’un officier du port. Pendant ce temps, Red engage Cooper et Ressler pour retrouver le Major. 21.45 Tom Keen (N° 7) (Saison 2, épisode 16/22). Les preuves semblent s’accumuler contre Elizabeth dans l’affaire du meurtre du chef de la capitainerie. Un juge fédéral contacte la jeune femme. 22.35 Initiative longévité (N° 97) (épisode 17/22). Les enquêteurs sont sur les traces du docteur Julian Powell, un scientifique chargé de mener des recherches sur l’immortalité pour le compte de Roger Hobbs. 23.25 Arrow Série. Avec Stephen Amell, Katie Cassidy, David Ramsey. L’ascension. Ra’s al Ghul fixe un terrible ultimatum à Oliver : il doit lui livrer l’assassin de Sara dans les deux jours. Audelà, ses représailles seront sanglantes. 0.15 La débâcle. 1.05 Les experts Dommage collatéral. 1.50 Trop jeune pour mourir.

6.05 Mon robot et moi 6.35 Code Lyoko 7.30 Ultimate Spider-Man 8.45 Avengers : L’équipe des super héros 10.00 Batman 10.40 Il était une fois... les explorateurs 11.40 Super 4 12.10 Sam le pompier 13.05 Les kiwis 13.25 Yakari 14.20 Oggy et les cafards 14.50 La famille Pirate 15.40 Super 4 15.55 Les Tortues Ninja 17.05 Ninjago 17.45 Titeuf 18.30 Une saison au zoo 20.50 ★★ Les beaux gosses Comédie de Riad Sattouf (Fr, 2009). Avec Vincent Lacoste, Anthony Sonigo, Alice Trémolières. 1h30. Deux adolescents au physique ingrat sont obsédés par leur sexualité et ne pensent qu’à sortir avec des filles. Mais ils multiplient les échecs retentissants. 22.15 Montreux Comedy Festival Spectacle. Best of 2014. 1h45. Avec Jérémy Ferrari, Laurent Gerra, Anne Roumanoff. 0.00 On n’demande qu’à en rire

Téléfilm d’Olivier Marchal (Fr, 2014). Avec Bruno Wolkowitch, Catherine Marchal, Patrick Catalifo. 1h30. Après 25 années d’une carrière jugée irréprochable, Willy Blain, chef de la BRB, est arrêté et placé en garde à vue par la police des polices pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, vol en réunion et détournement de scellés. Il se retrouve alors dans la position du malfrat, alors qu’il a passé son existence à tâcher de faire respecter la loi. Comment en estil arrivé là ? Quelles failles du stystème l’ont-elles conduit à commettre des actes répréhensibles ? Au cours de son interrogatoire, Blain s’efforce de défendre son honneur en relatant les événements du point de vue d’un policier qui cherchait à faire son métier, dans des conditions souvent difficiles...

Magazine de reportages. Présenté par Carole Gaessler. Rêves de pierre, du domaine de Chambord aux châteaux d’Ecosse. Chambord, le rêve d’un roi. Désireux de faire rayonner son pouvoir à travers l’Europe, François Ier décide de faire construire un édifice somptueux, symbole visible de sa puissance : le château de Chambord. Chambord nature. Entièrement ceint de murs, le domaine de Chambord s’étend sur plus de 5000 hectares, une surface équivalente à celle de Paris intra muros. Des châteaux en Ecosse.

22.35 Flics en 2015 : comment faire face aux nouvelles menaces ? Invités : Olivier Marchal, Suzanne Folacci, Martine Monteil, Gilbert Thiel, Isabelle Trouslard, Frédéric Ploquin. 23.35 Dans les yeux d’Olivier Magazine. Présenté par Olivier Delacroix. Elles font régner la loi. 1.25 HUMAN

23.00 Grand Soir 3 Spéciale «Pièces à conviction» 23.25 Pièces à conviction Magazine. Présenté par Patricia Loison. Banque Pasche. Invités : Céline Martinelli, Nicolas Vescovacci. 0.40 Des racines et des ailes De la Côte d’Emeraude à la vallée de la Rance

7.30 Télématin 8.30 Le journal 8.50 Echo-logis 9.20 Itineris 9.30 Télétourisme Namur se refait une beauté... 10.05 Ils sont des nôtres 11.00 Le journal 11.15 Tout le monde veut prendre sa place 12.00 Piqueassiette invite les chefs Episode 10 : Le quinoa dans tous ses états 12.25 Cut Trahison. 12.55 Questions pour un champion 13.30 Journal (RTBF) 14.00 Un village français Baisers volés. 14.50 Des nouvelles d’Anna. 15.50 Un musée dans la ville 16.45 Au cœur des parcs nationaux 17.00 Le point 18.00 64’, le monde en français, 1re partie Invité : Laurent Catelain. La Une francophone 18.30 64’, le monde en français, 2e partie Invité : Raphaël Confiant. Grand angle : histoire, Al Capone était une Martiniquaise 18.50 L’invité 19.05 #versionfrançaise 19.30 Les aventuriers de l’extrême 19.40 Tout le monde veut prendre sa place 20.30 Journal (France 2)

21.45 Silence, ça pousse ! Magazine. Présenté par Stéphane Marie et Caroline Munoz. 22.40 C dans l’air 23.50 Entrée libre 0.10 Sur les rives du Mékong 1.00 Dangers dans le ciel 1.50 Sex Addicts

21.00 Alex Lutz sur scène

21.00 Jusqu’au dernier : la destruction des juifs d’Europe

15.10 Terre des mondes 15.40 Ils ont changé le monde 16.35 Le refuge des orphelins sauvages 17.30 C à dire ?! 17.45 C dans l’air 19.00 C à vous 20.00 C à vous la suite 20.20 Entrée libre 20.45 La maison France 5 Magazine de l’art de vivre. Présenté par Stéphane Thebaut. Spéciale changer à Lyon. Zoom sur la rénovation totale d’une maison lyonnaise : une transformation de taille orchestrée pendant quatre mois par l’architecte Stéphane Millet. Au programme : démolition, rénovation et décoration pour une étonnante métamorphose.

7.00 Le grand journal 8.05 Le petit journal 8.35 Zapping 8.50 ★★★ La guerre des mondes Film de science-fiction de Steven Spielberg (USA, 2005). Avec Tom Cruise, Dakota Fanning. 10.45 ★★ Battle of the Year Comédie dramatique de Benson Lee (USA, 2013). Avec Josh Holloway, Laz Alonso. 12.30 ★ Ninja Turtles Film d’action de Jonathan Liebesman (USA, 2014). Avec Megan Fox, William Fichtner, Alan Ritchson. 14.10 La boîte à cartoons 15.10 La voleuse de livres Drame de Brian Percival (USA/All, 2013). Avec Sophie Nélisse, Geoffrey Rush, Ben Schnetzer. 17.20 ★ L’île de Giovanni Film d’animation de Mizuho Nishikubo (Jap, 2014). 19.00 Le grand journal 20.15 Le petit journal

Documentaire de William Karel, Blanche Finger (2015). La solution finale (5/8). La déportation bat son plein : ceux qui survivent au voyage sont conduits dans les chambres à gaz, où ils sont asphyxiés en moins d’une demi-heure. 21.55 Les disparus (6/8). 22.50 Journal (RTS) 23.25 Unité 9 Série. Avec Guylaine Tremblay, Normand Daneau, François Papineau. Normand demande à Agathe de faire la paix avec Caroline et lui donne ses instructions concernant la cour. Pendant ce temps, Marie retourne à l’hôpital. 0.50 Le journal Afrique 1.10 Sud, côté court 1.35 Questions à la une

Spectacle. En direct de Bobino. 1h50. Après le Châtelet et l’Olympia, Alex Lutz remonte sur scène à Bobino, où il présente la nouvelle formule du spectacle avec lequel il triomphe depuis trois ans. Du directeur de casting ignoble à la vendeuse indélicate en passant par l’adolescente révoltée, il incarne successivement différents personnages. Cette version enrichie de son one man show est agrémentée de surprises. 22.50 ★★ Une nouvelle amie Drame de François Ozon (Fr, 2014). Avec Romain Duris, Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz. Une jeune femme, secrètement amoureuse du mari de sa meilleure amie décédée, découvre un lourd secret le concernant et a bien du mal à respecter sa promesse. 0.35 The Knick Ils retiennent la chaleur. 1.20 Appelle-moi papa.

36

Thuis 14.15 Ontdek de wereld 14.45 Clips 15.00 Villa politica Europa 16.30 Battle Creek 17.10 Jamie’s 15 Minute Meals 17.35 Buren 18.00 Het Journaal 18.15 Dagelijkse kost 18.30 Blokken 19.00 Het Journaal 19.40 Iedereen beroemd 20.10 Thuis 20.35 Voor hetzelfde geld 21.25 Koppen 22.05 Van Gils & Gasten 22.50 Het Journaal 23.05 Battle Creek 23.55 Dagelijkse kost 0.10 Iedereen beroemd 0.25 Het Journaal 0.45 Villa politica Europa 13.00 En daarmee Ketnet basta ! 13.30 De mooiste sprookjes van Grimm 14.50 Dinopoot 15.00 Kaatje en haar vriendjes 15.10 Het Monster Rekenteam 15.20 Bob de bouwer 15.30 Kwiskwat 15.50 De wereld rond met Kaatje 16.00 De Smurfen 16.30 Samson en Gert 16.55 Mega Mindy 17.20 Super 4 17.30 Marcus Level 17.45 Galaxy Park 18.00 Karrewiet 18.10 Galaxy Park 18.25 Oma en Oma 18.35 Ketnet Musical 18.50 D5r 19.05 Karrewiet 19.15 Le ranch 19.40 Robin Hood 19.50 Shaun the Sheep 9.00 Herfstbeelden 12.30 Canvas Rolkrant 18.05 Trust Me, I’m a Doctor 18.55 Radio Gaga 19.35 Traders 20.30 De Afspraak 21.10 Bevergem 22.05 Caribbean with Simon Reeve 23.05 Terzake 23.35 Canvaslus 13.00 VTM Nieuws 13.40 VTM Familie 14.20 Wittekerke 15.35 Strong Medicine 16.30 Packed to the Rafters 17.15 Vinger aan de poot 17.45 VTM Nieuws 18.00 De Keuken van Sofie 18.20 De Buurtpolitie 19.00 VTM Nieuws 19.55 Familie 20.35 Altijd Prijs 21.10 Jonas & Van Geel 22.15 Faroek 23.00 Motive 23.50 Las Vegas 0.35 Q-Music 18.50 The Simpsons 19.45 2BE Brooklyn Nine-Nine 20.10 The Big Bang Theory 20.35 ★ The Last Stand Film d’action de Kim Jee-woon (USA, 2013). VO. Avec Arnold Schwarzenegger. 22.40 ★ Guess Who Comédie de Kevin Rodney Sullivan (USA, 2005). VO. Avec Zoe Saldana. 13.20 Geen uitzending 14.15 Vier The Mentalist 15.00 De Ideale Wereld 15.45 Het Klapsalon 16.05 De Dagschotel 16.20 PasseVite 16.40 Vietnjam met Quyên 17.00 Puur Oosters 17.15 Komen Eten 18.00 Koken op de Markt 18.10 Castle 19.00 Ncis 19.55 Het Klapsalon 20.10 Komen Eten 21.00 Karen & De Coster 22.05 De Ideale Wereld 23.00 Geubels en de Idioten 23.45 Het Klapsalon 0.00 Komen Eten 0.45 De Ideale Wereld


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

LATÉLÉVISIONMERCREDI 37

 Il faut oser dÊpasser la barrière du handicap 

Excellent ★★★ Bien ★★ Faible ★ Nul â?? LES FICTIONS

Š

Braveheart ★★★

Scènes de batailles magistrales dans ce film de et avec Mel Gibson. Fin du XIIIe siècle, le hĂŠros William Wallace, affronte les troupes du roi d’Angleterre Edward I pour sauver l’indĂŠpendance de l’Ecosse. Club RTL, 20 h

La rĂŠgate ★★★ C’est un film dur, mais beau et juste, que livre le rĂŠalisateur belge Bernard Bellefroid. MaltraitĂŠ par son père, Alexandre (15 ans) trouve une ĂŠchappatoire avec l’aviron. Avec Sergi Lopez. La Trois, 21 h 15

LES ÉMISSIONS

Š

Questions Ă la une ★★

L’Êquipe de Bruno ClĂŠment s’attaque Ă la presse populaire. Elle s’est rendue au sein des rĂŠdactions de certains journaux pour comprendre comment travaillent leurs journalistes. Et la parole est aussi donnĂŠe Ă des personnes qui se sont retrouvĂŠes Ă la une de ces journaux. La deuxième enquĂŞte s’intĂŠresse Ă la publicitĂŠ et au pouvoir qu’elle exerce sur la sociĂŠtĂŠ. La Une, 20 h 25

Des racines et des ailes ★★ L’Êmission prend ses quartiers dans le Château de Chambord, dans le Val de Loire. Il prend place au sein du plus grand parc forestier clos d’Europe. Direction ensuite l’Ecosse pour dĂŠcouvrir ces châteaux construits par les fameux clans dans les Highlands, les hautes terres sauvages d’Ecosse. France 3, 20 h 50

Cap sur la Fastnet race ★★ Dans le cadre de Cap 48. Lire notre article. La Une, 21 h 50

RTBF Delphine Un joyeux ĂŠquipage de ÂŤ bras cassĂŠs Âť a participĂŠ Ă la mythique course de voiliers : la ÂŤ Fastnet Âť, pour Cap 48. Le dĂŠfi sportif et humain est relevĂŠ. ENTRETIEN ’est le rĂŠsultat d’une longue et belle aventure qui est diffusĂŠ ce soir sur La Une Ă 21 h 50. Pour Cap 48, Delphine Simon a rĂŠalisĂŠ un documentaire : ÂŤ Cap sur la Fastnet Âť. Deux ans après l’ascension du mont Blanc, la journaliste du ÂŤ 15 Minutes Âť a dĂŠcidĂŠ d’affronter les vagues. Avec Tanguy Dumortier, le prĂŠsentateur du ÂŤ Jardin extraordinaire Âť et Eleonor Sana (skieuse paralympique malvoyante), elle s’est entraĂŽnĂŠe Ă Lorient pour participer Ă une course de voiliers mythique en Angleterre : la Fastnet. Une nouvelle aventure humaine qui dĂŠmonte les clichĂŠs.

Pas besoin.

INTERNATIONAL

pourrait proposer bientĂ´t une chaĂŽne d’information en continu avec une vision russe de l’actualitĂŠ face aux nombreuses chaĂŽnes dĂŠjĂ existantes. ÂŤ Vu le climat actuel, il est important de donner la vision de la Russie Âť sur les affaires internationales, a dĂŠclarĂŠ le prĂŠsident de RT France, Irakly Gachechiladze, faisant rĂŠfĂŠrence aux positions du gouvernement russe sur certains dossiers chauds comme le conflit en Syrie. Le jeune ex-rĂŠdacteur en chef adjoint de la chaĂŽne a pris les rĂŞnes du service français au dĂŠbut de l’annĂŠe. Il se donne pour mission de la faire passer d’un fil vidĂŠo diffusĂŠ sur internet Ă une vraie chaĂŽne dotĂŠe de 60 Ă 70 % de contenus originaux en français, une sorte de ÂŤ France 24 russe Âť, assure-t-il. D’abord diffusĂŠe sur les box internet et le satellite, RT rejoindra ainsi France 24, la chaĂŽne israĂŠlienne i24News, Al-Jazeera et la chinoise CCTV4 qui ĂŠmet en français en Afrique.

C

Après le mont Blanc en 2013, vous partez Ă nouveau Ă l’aventure avec un ĂŠquipage composĂŠ de personnes valides et d’une jeune malvoyante, pourquoi avoir dĂŠcidĂŠ d’affronter la mer? David Bertrand (un journaliste de la RTBF, NDLR) est le papa du projet. Il a rencontrĂŠ Jonas Gerckens, le meilleur skippeur professionnel belge et ils se sont vite mis l’idĂŠe en tĂŞte. Il m’a proposĂŠ de reprendre le projet en janvier dernier. MĂŞme si je savais que j’allais sortir de ma zone de confort, j’ai acceptĂŠ. Que ce soit moi ou Tanguy Dumortier qui m’accompagne, on n’avait jamais vraiment fait de bateau, on ĂŠtait nul. Heureusement, Jonas est hyper professionnel, humain et passionnĂŠ. Il a eu la patience d’être avec des bras cassĂŠs.

L’Êquipage RTBF pour la Fastnet au profit de Cap 48 avec Eleonor Sana, (skieuse paralympique malvoyante) au milieu et Delphine Simon, ci-contre. Š RTBF

Ce qui frappe Ă la vision de ce documentaire, c’est que le handicap de la jeune Eleonor n’a jamais posĂŠ problème‌ C’est vrai. Elle nous a tous ĂŠtonnĂŠs. C’est une jeune fille qui a luttĂŠ pendant dix-huit ans pour ĂŞtre ce qu’elle est aujourd’hui. Elle a une force de caractère incroyable et veut montrer qu’elle sait s’en sortir seule. Ce n’est pas quelqu’un d’assistĂŠ. Sur le bateau, elle a dĂŠveloppĂŠ de nombreuses astuces pour se repĂŠrer, on aurait pu lui mettre un foulard sur les yeux. Son handicap n’a jamais posĂŠ problème. On a juste ĂŠtĂŠ vigilant Ă certains moments, elle ne voyait pas les grosses vagues arriver, alors on l’accrochait ou lui disait de se mettre Ă genoux. Mais elle s’en est mieux sortie que nous, elle n’a pas eu le mal de mer !

C’est finalement les autres passagers qui ont eu le plus de difficultĂŠs ? Physiquement, c’Êtait très difficile car nous avons tous ĂŠtĂŠ malades. Mentalement, le problème est de s’habituer au rythme de sommeil qui est cassĂŠ toutes les deux heures. Il faut ensuite produire un effort physique intense puis retourner se reposer dans un confort ĂŠquivalent Ă zĂŠro. Ne pas avoir de sanitaire est vraiment “trashâ€?. En quoi ĂŠtait-ce plus difficile que de gravir le mont Blanc ? Ici, ce qui est dingue, c’est que tu ne peux jamais t’Êchapper. Ă€ terre, quand tu es malade ou fatiguĂŠ, tu retournes te reposer dans ton lit chaud, tu prends congĂŠ. En mer, tu dois te coucher sur des voiles, dans le froid, il y a dĂŠjĂ deux personnes qui occupent tout l’espace minuscule de la couchette et ça ne va pas mieux. Tu es vraiment hors de

Un record de 4,71 millions d’euros Ă battre Dimanche soir, grosse mobilisation de la RTBF Ă l’occasion de la soirĂŠe de clĂ´ture de la campagne 2015 de Cap 48. Dès 20h20 en direct sur La Une, Jean-Louis Lahaye sera le maĂŽtre de cĂŠrĂŠmonie de la soirĂŠe. Il sera accompagnĂŠ par Virginie Hocq (photo), marraine de l’Êdition, et par de nombreux journalistes et prĂŠsentateurs

ta zone de confort. Reste-t-il encore beaucoup à faire pour favoriser l’intÊgration des handicapÊs dans la sociÊtÊ ? Il y a une Êvolution incroyable au niveau de leur insertion dans les classes. Le regard des enfants est plus ouvert que celui des parents. Il faut juste faire un effort pour rentrer dans leur univers. De mes expÊriences je peux dire que c’est avant tout des gens comme nous qui ont ÊnormÊment de choses à nous apprendre. ■Propos recueillis par MAXIME BIERMÉ

ÂŤ CAP sur la Fastnet Race Âť, sur La Une Ă 21 h 50.

de la RTBF dont Armelle, Tatiana Silva et Adrien Devyver qui seront au cœur des centres de dons et des coulisses de l’Êmission. Au programme ? De la musique avec la prÊsence de nombreux artistes : Selah Sue, Lara Fabian, Emmanuel Moire, Florent Brack, Alice On The Roof, Laura Pausini ou encore les FrÊro Delavega. Des dÊfis relevÊs par des personnalitÊs de la RTBF. Des reportages et des tÊmoignages sur la thÊmatique

du handicap. Et un record à battre : l’an passÊ, 4,71 millions d’euros de dons avaient ÊtÊ rÊcoltÊs au cours de la soirÊe.

Avec des journalistes français Un talk-show pourrait ĂŞtre le premier programme d’envergure de cette nouvelle chaĂŽne d’info, selon M. Gachechiladze, qui annonce des collaborations ÂŤ avec de grands journalistes français Âť dès l’annĂŠe 2016. Douze personnes travaillent dĂŠjĂ sur le site internet Ă Paris, tandis qu’une vingtaine gère Ă Moscou la postproduction des vidĂŠos pour le fil français. La Russie a dĂŠjĂ lancĂŠ en janvier dernier un service d’informations multimĂŠdia en français, Sputnik, avec l’objectif de faire entendre sa voix ÂŤ alternative Âť sur les dossiers internationaux. (afp) â–

LA LOTERIE Keno Tirage du 06/10

Euro Millions Tirage du 06/10 11

LE PROGRAMME DE LA SOIRÉE

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Joker+ Tirage du 06/10 1

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Chiffres corrects 6+signe astrologique 6 5 4 3 2 1 Signe Astrologique

9

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Gagnants 4 17 179 1.956 19.404 8.072

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Capricorne

Gains (EUR) min 200.000 20.000 2.000 200 20 5 2 1,50

Garou remplace Jenifer Nouveau casting pour le tĂŠlĂŠcrochet musical de TF1. Alors que Nikos Aliagas annonçait lundi que Jenifer ne ferait plus partie du jury de ÂŤ The Voice Âť, la chanteuse ayant souhaitĂŠ se concentrer sur d’autres projets professionnels notamment cinĂŠmatographiques, le nom de son remplaçant a ĂŠtĂŠ rĂŠvĂŠlĂŠ dans la foulĂŠe. C’est Garou qui reprendrait ainsi sa place de coach des talents. Le chanteur qui avait quittĂŠ l'aventure en 2014, ferait donc son retour aux cĂ´tĂŠs de Zazie, Florent Pagny et Mika. (N.J.)

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Pick 3 Tirage du 06/10 7

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La Loterie nationale signale que les lots infĂŠrieurs Ă 1.000 euros sont payables dans les centres Lotto/Joker Ă partir du lundi. Ces rĂŠsultats sont donnĂŠs sous rĂŠserve. Les rĂŠsultats dĂŠfinitifs seront disponibles dans votre centre Lotto/Joker.

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N.J.

LESBRĂˆVES THE VOICE FRANCE

On a dĂŠjĂ adaptĂŠ nos prix.

La Russie veut sa chaÎne d’info en France

chaÎne publique russe Simon propose un documentaire touchant L aRussia Today va dÊvelopper son dispositif en français et

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

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CULTURE

Massive Attack sera au Palais 12 le 10 février 2016. Tickets en prévente dès ce jour à 10 h. sur ticketmaster.be © JEON HEON-KYUN

Chantal Akerman est passée de l’autre côté CINÉMA A

65 ans, cette figure emblématique du 7e art a choisi d’en finir avec la vie

Elle laisse un cinéma vivant et novateur. En 40 films, elle a questionné le sens de son existence. Et a influencé bon nombre d’artistes. hantal Akerman préparait une version personnelle de L’idiot, de Dostoïevski avec Stanilas Merhar. Elle voulait tourner des préséquences en août. Elle avait aussi carte blanche pour réaliser un documentaire en Israël pour Arte. « Elle voulait y aller sans idée préconçue. Tourner quelque chose en rapport avec le mur, avec les exclus de tous bords mais elle disait : “Je ne peux pas en dire plus car c’est quelque chose que je dois sentir sur place.” C’est le genre de phrase qui ne passe pas sauf quand on s’appelle Chantal Akerman », nous a confié, effondré, son producteur Patrick Quinet qui fut aussi son premier assistant-réalisateur à l’époque où la cinéaste belge tournait Portrait d'une jeune fille de la fin des années 60 à Bruxelles. « Elle était pleine de fougue malgré la douleur de l’absence de sa mère. Elle était prête à tourner avec iPhone parce qu’il fallait vivre avec son temps. Elle fourmillait d’idées. » Son dernier film, No home movie, qui rend hommage à sa mère décédée en avril 2014, avait été présenté cet été au Festival de Locarno et en septembre au Festival de Toronto. Mais maniaco-dépressive, Chantal a été rattrapée par la trop grande douleur de l’absence et ses démons qui nourrissaient son art depuis toujours. A 65 ans, la cinéaste la plus ambitieuse du cinéma belge a décidé de mettre fin à ses jours. Suicide, oui. Electron libre, elle n’était pas une femme de compromis. Elle laisse une filmographie riche de quarante films et restera une référence pour bon nombre d’artistes tel Gus van Sant, Todd Haynes ou Apichatpong Weerasethakul. Née à Bruxelles en 1950, dans une famille d’émigrés juifs polonais, elle est entrée en cinéma de façon organique. Loin de l’image d’intellectuelle qui lui collera à la peau durant toute sa vie, elle était une physique, une instinc-

RÉACTIONS

« L’héritière de la Nouvelle Vague »

mais cessé d’être curieuse, d’aimer et de questionner. « C’était une personne adorable. Drôle, généreuse. Quand elle allait bien, elle respirait la joie de vivre. Parfois, les angoisses remontaient. C’était ça, Chantal. Elle avait des yeux extraordinaires qui te fusillaient d’une jolie façon. Elle dégageait quelque chose d’incroyable et était très maternaliste avec les gens qu’elle aimait. Sans jugement, juste pour partager », nous a précisé Patrick Quinet. Dans cet ailleurs inconnu de l’au-delà, Chantal filme sûrement en posant la question qui était au cœur de toute son œuvre : « Qu’est-ce que je fais là ? » ■

Parmi les réactions, Luc Dardenne s’est dit « atterré. On perd la plus grande cinéaste de sa génération, au niveau belge et mondial. C'est une femme qui, en tant que cinéaste, a été le point de jonction de trois choses : le mouvement féministe, l'underground américain qu'elle a très bien connu et la Shoah, dont elle était une enfant de survivants (...) Elle a amené le cinéma à réfléchir sur luimême comme peu de cinéastes l'ont fait. Après la Nouvelle Vague, qu’y avait-il dans le cinéma qui essaie de penser? Chantal Akerman. Je pense qu’elle était l'héritière, en rupture, de toute la Nouvelle Vague. » Le portrait d’elle réalisé par Marianne Lambert dans le cadre de la collection « Cinéastes d’aujourd’hui » a été montré mardi soir au Fiff à Namur. Chantal avait décliné l’invitation... « La vie était difficile pour elle. Elle était ailleurs, par moments, elle rêvait. C'était une cinéaste de l'enfance, de la nostalgie. D'une profonde nostalgie.» Joëlle Milquet, ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles : « Chantal Akerman était l’une des réalisatrices belges les plus reconnues à l’étranger. Elle laisse derrière elle une œuvre foisonnante, souvent expérimentale et sans concession, qui restera dans l’histoire du cinéma mondial. » Pour Sylvie Testud qui a tourné avec Akerman dans La Captive (2000) et Demain on déménage (2004), « elle poussait les choses jusqu’au bout, elle avait l’amour de l’imperfection (...) Elle avait la curiosité d’une adolescente, toujours prête à s’emballer pour quelque chose et puis à tomber dans des moments de doute. Je pense que Chantal Akerman ne se définissait pas comme une personne achevée, finie. Les adultes se donnent des rôles : médecin, avocat, réalisateur. Même ce dernier, elle ne voulait pas l’endosser totalement. »

FABIENNE BRADFER

D.Z.

C

En 2012, lors de la sortie de « La folie Almayer », Chantal Akerman nous avait confié : « Je suis maniaco-dépressive. J’ai déjà été aussi loin que Almayer. Mais je me suis aussi battue pour être libre. » © D.R.

tive, vivant charnellement ses films jusque dans ses tripes avant de les transcender en images et par le corps de ses acteurs. Elle a imposé un cinéma novateur et vivant, toujours en réflexion, où elle y criait son observation des choses du monde. Singulière, éclectique, battante et combattante, rien ne semblait l’arrêter. Sa filmographie contient des tragi-comédies comme des films expérimentaux et muets, une comédie musicale comme une adaptation de Proust, des documentaires et des installations expérimentales nous emmenant d'Est au Sud et De l'autre côté. Au début de la croisée de ses chemins, c’est d’abord Godard qui l’emmena sur le nuage du 7e art. Un tour par l'Insas puis 1968. Un premier film à 18 ans. Saute sur ma ville. Sans peur. Avec, déjà, le burlesque, la tragédie, le vertige des trajectoires réversibles. Ainsi qu'une vibration, des urgences. Et ce qu’elle aimerait pouvoir faire. Au cinéma et dans la vie. A partir de là, il y eut New York, Paris, Bruxelles, et à jamais

les racines. A partir de là, il y eut un film, puis un autre et encore un autre. Aujourd’hui, on en dénombre une quarantaine. Certains ont bloqué à tort sur son chef-d’œuvre, Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles. Elle, elle y a perdu l'innocence mais a continué dans la diversité, avec la peur de ressasser. Le cinéma comme esclavage pour se délivrer d'autres. Peut-être. Une façon d'être dans le réel. Certainement. Cinéaste expérimentale, no-

Loin de l’image d’intellectuelle, Chantal était une instinctive qui vivait charnellement ses films made, elle n’a cessé de questionner le sens de son existence. Toujours une valise à la main. Valise réelle, valise imaginaire, chargée d'enfance, de non-dits, de différence. Valise pleine d'un père qui était finalement fier mais aurait quand même préféré un garçon. Pleine d'une mère qui avait trop souffert au point qu’elle a mis ses

cris entre parenthèses. Chantal toujours partante pour explorer l’autre côté, à l’autre bout du monde ou dans l’appartement de sa mère, à Bruxelles. « Hanna » disait son arrièregrand-mère. Car c’était là son vrai prénom. C'est devenu Chantal, un prénom plus français, « au cas où »... le passé étant à jamais marqué du silence des camps. Racines juives polonaises. Seuls s'en vont les nuages... Militante d’aucune cause, citoyenne du monde, éternelle captive d’elle-même capable de soulever des montagnes, elle exprimait avec un même élan l'allégresse, les angoisses, le passé. En toute sincérité. Et, derrière l'écriture, les analyses, les souvenirs jaillissait toujours l'éternelle enfant aux yeux délavés, pour toujours haute comme trois pommes, qui aimait dire des bêtises, chanter, danser, raconter des blagues pas drôles du tout. Qui avait du vague à l'âme, de la rage, était jalouse, cultivait l'amitié. Pouvait exploser, se terrer. Mais n’a ja-

CINEMATEK PROPOSE UN CYCLE CHANTAL AKERMAN DEPUIS LE 16 SEPTEMBRE JUSQU’AU 30 NOVEMBRE À FLAGEY

Jeanne Dielman, 23, Quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) Son chef-dœuvre avec Delphine Seirig. « Chantal réussit à raconter une histoire dans un geste stylistique, rigoureusement passionné, brûlant dans son épure, qui n'existait pas avant elle », dit Gus Van Sant.

Golden Eighties

D’Est

La captive

No home movie

(1986) Une comédie musicale avec Delphine Seirig et Lio. Une galerie de personnages heureux, malheureux, vivants, chorégraphiés. On y voit l’empreinte évidente de Jacques Demy.

(1993) Allégorie tout en travellings sur la question de la mort, qui s’exprimera aussi dans une installation expérimentale. Comme Sud en 1998, De l’autre côté en 2002 et Là-bas en 2006. Et confirme sa dimension d’artiste plasticienne.

(2000) « J'ai lu “A la recherche du temps perdu”, de Proust, à 15 ans. Je l'ai relu dix ans plus tard. J'ai toujours eu l'impression que ce livre avait été écrit pour moi. C'est si proche de mon univers mental », nous avait confié Chantal. Elle y retrouve le thème de l’enfermement.

(2015) Rescapée d’Auschwitz, sa mère a été le centre de son œuvre. La preuve dès 1977 avec News from home. Et Chantal de dire : « Maintenant qu’elle n’est plus là - elle est morte en avril 2014, est-ce que j’aurai encore quelque chose à dire ? » Sa propre mort y répond. 38


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

LACULTURE 39

Europalia s’ouvre en divine Anatolie FESTIVAL

La Turquie Ă travers des expos, des concerts, de la danse ... et de la cuisine

Europalia Turquie, c’est parti ! Le festival s’ouvre à Bozar avec l’exposition  Anatolia, terre de rituels . Puis, pendant quatre mois, vous allez manger turc, danser turc, lire turc, bref vivre turc, dans toute la Belgique avec un programme mastodonte. Peut-être trop lisse pour certains.

POLITIQUE

ÂŤ Un Europalia trop turco-turc Âť

olitiquement, le choix de la Turquie peut surprendre. Alors que le pays semble s’Êloigner toujours plus de l’Europe, que les relations belgo-turques ne sont pas au beau fixe depuis que notre Premier ministre a reconnu le gÊnocide armÊnien, que les ÊvÊnements de Gezi ont rÊvÊlÊ une jeunesse ÊcœurÊe par les dÊrives autoritaires du prÊsident Erdogan, l’Êquipe d’Europalia savait qu’elle s’aventurait sur un territoire sensible. Elle a tenu bon, persuadÊe que, historiquement et culturellement, ce choix Êtait une Êvidence. Depuis 25 ans qu’Europalia voyage entre l’Europe et l’Asie, il Êtait logique que le festival se pose dans un pays qui a un pied en Europe et un autre en Asie. Depuis toujours, la Turquie se dÊploie comme un carrefour culturel oÚ des centaines de civilisations se sont succÊdÊ, et ont parfois même cohabitÊ : les Assyriens, les Hittites, les Phrygiens, les Grecs, les Romains, les Byzantins, les Ottomans.

P

C.MA.

monstration de puissance des empereurs byzantins et ottomans sur leurs sujets, à travers de somptueuses tenues de cÊrÊmonie, comme ce splendide casque de cÊrÊmonie, pÊriode ottomane, fabriquÊ en fer, or, turquoise, et rubis. Portes de mausolÊe pÊriode ottomane, vases rituels, cruche à libations de la pÊriode hittite, vase de cÊrÊmonie en forme de marcassin de la pÊriode nÊolithique, frises romaines, chemises talismaniques en coton, encre et or de la pÊriode ottomane : ces trÊsors archÊologiques, sculptures, cÊramiques, bas-reliefs, et objets prÊcieux constituent un patrimoine d’une richesse exceptionnelle, preuve que les migrations laissent de fructueux hÊritages. ■CATHERINE MAKEREEL Jusqu’au 17 janvier à Bozar. www.europalia.eu

P.16 LA VISITE DU PRÉSIDENT

CONCOURS

Sur 12.000 ans C’est ce brassage des cultures qu’illustre Anatolia, terre de rituels, exposition qui fait l’ouverture d’Europalia Ă Bozar. On y trouve plus de 200 objets, sur 12.000 ans, depuis les plus anciennes civilisations anatoliennes jusqu’à l’empire ottoman, pour montrer une continuitĂŠ Ă travers les rites qui ont traversĂŠ la rĂŠgion. Comment ces diffĂŠrentes civilisations ont reprĂŠsentĂŠ leurs dieux ? Comment le divin se vivait-il au quotidien ? L’exposition dĂŠbute avec les reprĂŠsentations du cosmos et le culte de la nature pour se poursuivre avec le monde divin, Ă travers les dieux et dĂŠesses, les crĂŠatures hybrides dans l’art byzantin, seldjoukide et ottoman, les lieux de culte, les offrandes, les pèlerinages. La visite se clĂ´ture sur la thĂŠmatique des dieux dans la vie quotidienne, abordant les dieux guĂŠrisseurs, les objets protecteurs, ou la relation entre religion et politique, avec des chefs-d’œuvre figurant le culte impĂŠrial romain ou la dĂŠ-

Une collection d’objets venus de 30 musĂŠes turcs : rython en forme de taureau (pĂŠriode hittite), figurine de femme assise (VI millĂŠnaire avant J.C.), cĂŠramique d'Iznik, miniature reprĂŠsentant un ange (pĂŠriode ottomane). Š D.R.

Pour son ouverture en grande pompe, Europalia a sorti les violons diplomatiques, mardi soir, Ă Bozar, le ministre de la Culture turc, Yalçin Topçu, et notre ministre des Affaires ĂŠtrangères Didier Reynders louant le dialogue culturel entre nos deux pays. Pourtant, choisir la Turquie n’Êtait pas un acte commode, et sa programmation est forcĂŠment scrutĂŠe avec la plus grande attention, surtout par la diaspora turque de Belgique. Pour Nurten Aka, journaliste culturelle belge, d’origine kurde ÂŤ assimilĂŠe turque Âť, l’art ĂŠtant politique, Europalia devait prendre position. ÂŤ Or, on a l’impression d’une balade sans risque. Le programme reste dans le (bon) clichĂŠ : les splendeurs de l’Anatolie, Istanbul l’Êternelle, le photographe Ara GĂźler, les cĂŠramiques d’Iznik, les derviches, le thÊâtre d’ombres traditionnel. Il ne manque plus qu’une expo sur les tapis turcs ! C’est un peu comme si la Chine faisait un Europalia Belgique avec Magritte, Arno, et l’expo 58. C’est sympa mais on reste sur les grosses autoroutes. Bien sĂťr, certaines expositions contemporaines semblent intĂŠressantes. On retrouve des artistes comme l’Êcrivain Nedim GĂźrsel qui a pris position pendant les ĂŠvĂŠnements de Gezi, ou Hakan GĂźnday qui est un peu le CĂŠline turc (auteur notamment d’Encore, NDLR) mais il n’y a pas vraiment de prise de position “politiqueâ€?. Il n’y a rien sur le cinĂŠma kurde, aucune rĂŠtrospective sur Yilmaz GĂźney. 2015 est le centenaire du gĂŠnocide armĂŠnien. Rien lĂ -dessus? On a l’impression d’un Europalia turcoturc, qui a oubliĂŠ de prĂŠsenter ses identitĂŠs multiples, son drĂ´le de rapport au territoire, Ă l’Etat. On est plus dans Exploration du Monde (moderne) que dans un KunstenFestivaldesArts (audacieux). Quelles questions sur la Turquie du prĂŠsident Erdogan : un Etat policier qui massacre des civils dans sa rĂŠgion du Kurdistan, des journalistes menacĂŠs et emprisonnĂŠs, le statut de la femme constamment rabaissĂŠ, etc ? Quelles traces dans une programmation artistique et culturelle d’envergure ? Europalia ne dĂŠrange pas et c’est cela qui dĂŠrange. Âť

Ă€ GAGNER - 30 X 2 TICKETS POUR L’OBSCURE NIGHT DE KINEPOLIS LE 15/10 - 5 X DVD DE “MAMAâ€? (ANDRES MUSCHIETTI) - 5 X DVD DE “THE PURGE : ANARCHYâ€? (JAMES DEMONACO) THE CRIMSON PEAK ( Guillermo del Toro ) Après avoir succombĂŠ aux charmes d’un bel inconnu, une jeune femme se retrouve dans une ĂŠtrange maison au faĂŽte d’une montagne d’argile rouge sang: Un endroit empli de secrets qui la hanteront jusqu’à la fin de ses jours. La vĂŠritĂŠ est lĂ quelque part, entre dĂŠsir et tĂŠnèbres, mystère et dĂŠmence, cachĂŠe aux flancs de Crimson Peak.

Sortie : le 21/10/2015 Rendez-vous sur : www.lesoir.be/crimsonpeak

ERDOGAN EN BELGIQUE 39


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

40 LACULTURE

Lagerfeld joue les filles de l’air MODE Le

boss de Chanel fait dÊfiler ses modèles dans un (faux) aÊroport

Les shows de la maison de couture parisienne sont toujours un moment fort de la semaine du prêt-à -porter. A 82 ans, Karl Lagerfeld a encore des idÊes à revendre. PARIS DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE

l faut reconnaĂŽtre qu’il se donne du mal, que ses invitĂŠs en ont pour leur argent (mĂŞme si personne ne paie sa place aux dĂŠfilĂŠs, ça viendra sans doute). Le Kaiser, une fois de plus, a fait fort. Après le supermarchĂŠ, la galerie d’art, la banquise, le thÊâtre de la fin du monde et tant d’autres, le dĂŠcor de son show pour le printemps/ĂŠtĂŠ 2016, c’Êtait un aĂŠroport. Il avait dĂŠjĂ reconstituĂŠ l’intĂŠrieur d’un Airbus au Grand Palais il y a quelques saisons, ici, nous sommes juste avant : dans le grand hall d’embarquement. Avec l’aide de la sociĂŠtĂŠ de production belge Villa EugĂŠnie – dont le patron, Etienne Russo, rĂŠalise depuis 20 ans les moindres caprices des couturiers –, il a fait installer dans cette salle immense les comptoirs de la compagnie Chanel Airlines (le logo : un petit avion

I

Les très chic voyageuses de Chanel, avec leur trolley siglÊ, leurs lunettes aviateur ou leur masque de sommeil imprimÊ sur la peau. Š REUTERS.

volant dans l’espace entre les deux C), des tapis roulants, des chariots Ă bagages, des panneaux ÂŤ Sortie de secours Âť, ÂŤ Lounge Âť, ÂŤ Gate N° 5 Âť, un ĂŠcran avec les vols en partance (Tokyo, SĂŠoul, Rome, DubaĂŻ, Singapour, Dallas, Salzbourg,

Shanghai, New York, Moscou), et partout des hĂ´tesses et des stewards prĂŞts Ă vous indiquer votre siège... Sur d’assourdissants ronflements de rĂŠacteurs, passent des filles tirant derrière elles des trolleys siglĂŠs, cachant leurs

yeux bouffis de sommeil sous des lunettes d’aviateur aux verres colorÊs ou un maquillage bleu aux formes des petits masques de repos. On reconnaÎt parmi elles, la socialite amÊricaine de 20 ans, Kendall Jenner, en tailleur de tweed siliconÊ (sic) puis, second

passage, portant une petite veste cotte de mailles sur une jupe pantalon noire, effet latex. Karl Lagerfeld continue de s’inspirer de la rue et des habitudes vestimentaires de ses jeunes amies stars qui passent leur vie dans les avions : il coiffe

ses modèles de casquettes Ă l’envers, Ă la new-yorkaise, leur pose au bras deux ou trois sacs Ă main, plus la pochette iPad, les chausse de sandales Ă talons ĂŠpais (la tendance 90’s rĂŠapparue cette annĂŠe) ou Ă semelles de LED, façon piste d’atterrissage... On admire ses ensembles proches du sari, de la robe-pantalon, très longs et aux motifs pixellisĂŠs très colorĂŠs, et ses tailleurs Ă jupe large dont les imprimĂŠs rappellent les bordures bleu-blanc-rouge des enveloppes ÂŤ par avion Âť. On est moins fan du retour du gros serre-tĂŞte des annĂŠes 80, trop longtemps associĂŠ au carrĂŠ BCBG de ValĂŠrie Lemercier. Pour le final, Karl s’offre un petit tour de piste, chope au passage l’ex-mannequin-qui-maintenant-fait-du-cinĂŠma Cara Delevingne, assise au premier rang en petite robe noire et veste courte Ă capuche bleu ĂŠlectrique, sans lâcher la main de son filleul, Hudson Kroenig. Le top modèle de... 6 ans, fils du mannequin amĂŠricain Brad Kroenig, a dĂŠjĂ dĂŠfilĂŠ trois fois pour la maison de couture parisienne. PĂŠrennitĂŠ de la marque assurĂŠe : dans le public, plusieurs toutes petites filles en froufrous et gants blancs ĂŠcarquillaient les yeux, se levaient pour mieux avoir, pleuraient mĂŞme parce qu’elles n’avaient ÂŤ pas pu aller dire bonjour Ă Kaaaaarl ! Âť. â– JULIE HUON

Le Jane est le plus beau

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La cĂŠrĂŠmonie des Restaurant & Bar Design Awards, Ă Londres, a sacrĂŠ vendredi, parmi 870 ĂŠtablissements rĂŠpartis dans plus de 70 pays, le Jane d’Anvers, plus beau restaurant du monde. Piet Boon est le designer du lieu qu’a ouvert Sergio Herman dans une ĂŠglise entièrement rĂŠnovĂŠe de Berchem. Le Hollandais Sergio Herman s’est fait connaĂŽtre en dĂŠcrochant trois ĂŠtoiles au guide Michelin pour son Old Sluis, Ă Sluis. Il a ensuite ouvert deux restaurants très courus : le Pure C, Ă Cadzand, en bord de mer, juste après la frontière hollandaise et, plus rĂŠcemment, The Jane Ă Anvers. L’Êglise se situe dans un ancien complexe hospitalier transformĂŠ en citĂŠ verdoyante. The Jane, une ĂŠtoile au Michelin, propose une cuisine exceptionnelle Ă laquelle les fans de Tomorrowland ont dĂŠjĂ pu goĂťter. (T.C.) 40


Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

LACULTURE 41

Lou Doillon :  Ma folie, c’est de vivre dangereusement  MUSIQUE

Son album ÂŤ Lay Low Âť paraĂŽt ce vendredi 9 octobre

Trois ans après le succès critique et public de ÂŤ Places Âť, Lou revient avec un second album, produit cette fois par le QuĂŠbĂŠcois Timber Timbre. La chanteuse française sera le 14 dĂŠcembre Ă l’AB. ENTRETIEN ou est revenue. En douceur et avec le sourire, pour nous parler de son nouvel album. Loin de la polĂŠmique nourrie par ses dĂŠclarations sur certaines stars amĂŠricaines peu habillĂŠes et guère fĂŠministes selon elle. L’essentiel, c’est dans ses chansons et sur scène qu’elle le dit.

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Le succès tant critique que public du premier album vous a-t-il aidĂŠe pour l’Êcriture de ce second album ? Deux facteurs ont changĂŠ, de fait. Le premier est que ces chansons seraient entendues. La moitiĂŠ des chansons du premier avaient ĂŠtĂŠ ĂŠcrites pour moi, pour les quatre murs de la maison. Le deuxième facteur, le plus audible quand on ĂŠcoute l’album, est que j’ai dĂŠcouvert le live. C’est sĂťr que le premier disque, je l’ai enregistrĂŠ sans avoir jamais donnĂŠ de concerts et sans ĂŞtre sĂťre d’en faire. Pour ce disque-ci, il y a une grande envie de remonter sur scène et ça s’entend, non pas dans l’Êcriture, qui est un grand moment de solitude, mais bien dans l’enregistrement.

vous vous y ĂŞtes remise tout de suite sans plus vous ĂŠparpiller entre cinĂŠma ou mode‌ Vous voici dorĂŠnavant chanteuse Ă 100 %... Absolument. Ça reste nouveau pour moi. Le premier, c’est Etienne Daho qui vient me chercher. Ici, j’ai l’impression d’avoir fait mon mĂŠtier pour de vrai. J’avais mes chansons sous le bras et il fallait que je dĂŠmarche pour trouver un producteur, un studio, des musiciens‌ Un travail très surrĂŠaliste pour moi‌ Avant de tomber sur Taylor Kirk, aliasTimber Timbre, qui n’est pas un producteur Ă proprement parler‌ C’est un musicien comme moi et il est aussi novice et barge que moi. On a cherchĂŠ ensemble. C’Êtait moins prĂŠcis qu’avec Etienne pour qui il n’y a pas de chutes. Ni Etienne ni vous ne vouliez rĂŠĂŠditer l’expĂŠrience ÂŤ magique Âť du premier‌

Etienne a eu une pudeur inouĂŻe en me mettant le pied Ă l’Êtrier, puis il s’en est allĂŠ. Je ne l’ai plus revu pour la promotion. Il est venu me voir sur une seule date Ă la fin de la tournĂŠe. C’Êtait d’une grande ĂŠlĂŠgance. Et en mĂŞme temps, parallèlement, il est mon ĂŠditeur. Donc dès que j’Êcris une chanson, il est le premier Ă l’entendre. Comme une sorte de parrain, il est au courant de tout. Je lui fais un rapport de chaque ĂŠtape. Il me donne son avis avec la libertĂŠ que j’en fais ce que je veux. On ne se doit rien et on se doit tout dans le sens qu’on s’aime. Et donc est nĂŠe l’idĂŠe de contacter Ă MontrĂŠal Timber Timbre‌ L’idĂŠe ĂŠtait de travailler avec quelqu’un de ma gĂŠnĂŠration, avec lequel je ne serais pas impressionnĂŠe. Le dernier Timber Timbre est l’album que j’ai ĂŠcoutĂŠ toute l’annĂŠe dernière, après avoir ĂŠcoutĂŠ en boucle les deux prĂŠcĂŠdents. C’est devenu

une nĂŠvrose complète. Quand j’ai voulu travailler avec lui, il n’a pas voulu, ce qui pour moi est très bon signe. Ça m’a plu. Pour lui c’Êtait : ÂŤ Qu’est-ce que cette chanteuse pop qui a du succès sur une major vient me chercher au fin fond du Canada ? Je me ne me suis pas fait chier durant quinze ans avec une folk indĂŠpendante pour voir une espèce de folle dĂŠbarquer avec son staff et me rĂŠcupĂŠrer dans quelque chose que je ne veux pas. Âť Il me l’a dit : il ĂŠtait convaincu que ça ne marcherait pas. Je lui ai dit : faismoi confiance ! Il a ĂŠcoutĂŠ mes maquettes et il m’a dit : ÂŤ C’est très beau comme ça. Tu chantes avec une guitare ĂŠlectrique, comme Cat Power et ce sera parfait. Âť Je lui ai dit non, je veux une production. Et puis on s’est rendu compte qu’on avait plein de points communs : il a horreur de la dextĂŠritĂŠ, il sort d’une ĂŠcole du cinĂŠma, il fonctionne par climats, il a des nĂŠvroses très importantes‌ Ce qui l’a dĂŠcidĂŠ Ă accepter de travailler

S RE NIĂˆ ES R DE AIN SEM ION AT NG 8/11 LO U P ROS Q U ’A JU

EXPO-SPACE.BE

On s’est rendu compte de ça lors du ÂŤ backlash Âť suscitĂŠ par votre commentaire sur le peu de fĂŠminisme des stars amĂŠricaines qui se dĂŠshabillent‌ Il y avait une envie de faire mal et ça m’a fait mal. Mission rĂŠussie. Si on veut rigoler un peu, on peut expliquer la proportion qu’a prise cette affaire

Propos recueillis par THIERRY COLJON

Lay Low Oui, il y a autour de Lou une nouvelle ĂŠquipe. Oui, la prĂŠcision dĂŠlicate et ĂŠlĂŠgante de la production d’Etienne Daho cède ici la place Ă un folk plus vaporeux, aux ombres plus floues, comme on aime en retrouver chez Timber Timbre qu’on retrouve Ă la rĂŠalisation mais aussi Ă la guitare et Ă la batterie. Mais tout cela n’est que littĂŠrature et dĂŠtails sonores car l’essentiel est bien lĂ : cette voix renversante, envoĂťtante et ces chansons lentes et graves Ă l’humour tapi dans les textes. Les fans de Lou ne seront pas dĂŠsarçonnĂŠs, loin de lĂ . Ce disque est tout simplement aussi beau que le premier ! T.C.

LOU DOILLON LAY LOW

âœśâœśâœś Universal. En concert le 14 dĂŠcembre Ă l’AB.

AccusĂŠe d’être la chanteuse des bobos, Lou rĂŠpond avec un album aussi bon que le premier. Š D.R.

LESBRĂˆVES CINÉMA

PALAIS 2 BRUSSELS EXPO

D’avoir fait l’unanimitĂŠ autour de l’album et de la tournĂŠe a-t-il suscitĂŠ des jalousies ? Certains oublient que la chanson, je m’y essaie depuis que j’ai 14 ans. Ça fait tout de mĂŞme 19 ans. Je vais ĂŞtre plus mĂŠchante : ceux qui ne veulent pas m’aimer n’ont pas besoin de grandchose pour ne pas m’aimer, de toute façon. Succès ou pas.

par la crise du papier, ce qui n’est pas rien, donc dĂŠsir de vendre. Juillet-aoĂťt sont des mois creux pour la presse aussi. Il existe une ĂŠconomie de la provocation. Moi je n’ai jamais ĂŠtĂŠ lĂ -dedans, mĂŞme si on m’a soupçonnĂŠe d’avoir montĂŠ ça avant la sortie de mon disque. La majoritĂŠ des ĂŠmissions, notamment en France, fonctionnent sur le bashing. ÂŤ Ardisson et ses snipers Âť, dit la newsletter de Canal. C’est fou, non ? Derrière le fait d’être drĂ´le et cynique, il y a un dĂŠsir de nuire. Il ne faut pas s’Êtonner que de nombreuses cĂŠlĂŠbritĂŠs ne veulent plus parler. Estce que si je porte des tongs, ça veut dire que je suis anti-espadrilles ? On en arrive lĂ . La seule chose positive dans cette histoire est le dĂŠbat ouvert sur le fĂŠminisme. Après, heureusement, les mĂŠdias sont partis sur un autre sujet grâce Ă un dentiste amĂŠricain qui a tuĂŠ un lion. â–

LE DISQUE

Comment s’est dĂŠroulĂŠe cette phase d’Êcriture ? Par des moments ĂŠpars. Une partie en tournĂŠe, une autre dans une maison que j’avais louĂŠe en ĂŠtĂŠ. Je n’Êtais pas isolĂŠe car je suis plutĂ´t une auteure du dimanche. Si tout est sacralisĂŠ pour que je fasse quelque chose, je n’arrive Ă rien. Je fais mes meilleurs dessins quand tout le monde me parle. LĂ , plein de potes passaient et entre deux plats de pâtes que je faisais pour tout le monde, je me posais dans un coin et j’Êcrivais quelque chose. Il n’y avait pas urgence, mais

avec moi, c’est quand je lui ai dit que j’Êtais assez folle pour aller faire Ă minuit du patinage artistique sur un petit lac dont la glace est quasi molle. Ma folie, c’est ça, vivre dangereusement. Ce qui est ĂŠtonnant, c’est que la glace ne casse pas.

ÂŤ Seul sur Mars Âť en tĂŞte du box-office Saga haletante d’un astronaute luttant pour sa survie sur la planète rouge, Seul sur Mars, avec Matt Damon, a ĂŠtĂŠ propulsĂŠ directement en tĂŞte du box-office nord-amĂŠricain pour son week-end de sortie, selon les chiffres dĂŠfinitifs publiĂŠs lundi. Le film Ă gros budget de Ridley Scott a engrangĂŠ 54,3 millions de dollars en trois jours dans 3.831 salles et se rapproche de la recette record engrangĂŠe par un autre film qui se dĂŠroule dans l’espace, Gravity, de Alfonso Cuaron. Gravity avait rapportĂŠ 55,8 millions de dollars il y a deux ans exactement, alors que le mois d’octobre n’est en gĂŠnĂŠral guère propice aux recettes exceptionnelles.

VOIR P OUR RECE S, S GR ATUITE E É R T N E X U DE LE SITE A LLE Z SUR E, ENUMBERS.B H T D IN H E B O N . W W W.E XP INSCRIPTIO  E U IQ R B U R S T TBTNPRES CODE : E XPO

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

42 LADÉTENTE LA BÉDÉ

LA FILLE DES CENDRES - ENFANTS DES ABYSSES (32) PAR HÉLĂˆNE V. Š LOMBARD 2015

LES MOTS CROISÉS Grille n° 4523 de Guy Hachette FACILE HORIZONTALEMENT.

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1. Qui peut s’allonger. 2. Conviction. 3. Donna d’abord du lait au dieu du Vin. Or... utilisÊ pour bronzer. 4. Se dit d’une couleur intense. 5. Il doit beaucoup à Jean Vilar. Souvent pris en mer. Pour dÊsigner avec prÊcision. 6. Ainsi sous surveillance. Mot de green. 7. Un seul coup d’archet. État du ProcheOrient. 8. Obtenu par ordonnance. 9. Il a ses deux bacs. OÚ vite divorcer. 10. Glaciation quaternaire alpine. Fonder sur.

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VERTICALEMENT.

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1. Il ne rate pas sa correspondance. 2. Gaz rare de l’air. Demi-douzaine. 3. Gens de thÊâtre. Pas mieux. 4. Avec les lettres. Plus mauvais. 5. Exprimer en 0 et 1. 6. Ils travaillent Ă la production du sel. 7. NĂŠs de. Boulette crĂŠole. 8. Grosse quand on la veut affectueuse. Ils auront des hĂŠritiers. 9. On lui fait l’article. Douce et caressante. 10. C’est gonfler ! Dieu guerrier.

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Grille de l’actualitĂŠ n° 233 de Jacques Luc HORIZONTALEMENT.

1. Son appli pour migrants dans les Balkans (20/9). 2. PrĂŠnom de Maes qui veut qu’on respecte son club (12/9). Son chef en Ukraine (7/9). 3. Init. d’Etienne Tshisekedi (22/9). Micro-‌ pour changer de vie (27/8). 4. MontĂŠe. Acerbe. 5. Engels : Sapienbourg, 15 ‌ de l’an 1976 de l’ère Prodigieuse (9/8). Score Charleroi - Anderlecht (21/9). 6. Oui, le 1H l’est ! (18/9). MalmĂś le rencontrera, beau cadeau de Zlatan (18/9). 7. Mobistar va ‌ de nom (18/9). SpermatozoĂŻde cultivĂŠ ‌-vitro (17/9). 8. PrĂŠnom de Nottet, ÂŤ Danse avec les stars Âť (13/9). Omar Sy et nom de sans papiers (26/7). 9. ZDF : ‌ im Kino (23/9). ZDF : suit Soko (22/9). 10. Quelle est l’heure idĂŠale pour la faire ? (19/8). Disque maudit : ÂŤ ‌ It Be Âť (4/8).

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VERTICALEMENT.

1. Parmi eux, celui de Jean-Luc Lemoine (23/9). 2. Ils demandent au Pape de 7 le bÊnir à Washington D.C. (23/9). Init. d’Olivia Harkay (23/9). 3. Init. d’Alexis Tsipras (21/9). Les racines ‌(s) de Dr Dre (7/8). 4. Le samedi : supplÊment 8 du Soir. 5.  ‌ Fontane , trappiste italienne. Paiements : veut sa part (12/8). 9 Note à Rachmaninov (23/9). 6. Engels : Sapienbourg, le Neuf, 7 Glace 1988, les coupables le sont des listes des Êtudiants (9/8). 7. Son nouvel ancêtre ? 10 (11/9). Rappeur. 8. SupprimÊe. Foot, pour Molde Fk (18/9). 9. Init. d’Annik Notte (23/9). Rosenblatt :  Condamner aussi vite nos programmes, c’est ‌  (19/9). 10. Son salaire n’augmentera pas (15/9).

Solution n° 4522 Solution n° 736

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LE SUDOKU 8

Remplissez la grille de sorte que chaque ligne, chaque colonne et chaque carrĂŠ contiennent les chiffres de 1 Ă 9.

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LA MÉTÉO 14° / 16° LEVER Ă€ 7H51 COUCHER Ă€ 19H08

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VENT MODÉRÉ DE SUD-OUEST

EphÊmÊrides Soleil lever: 7h51 - coucher: 19h08 Lune lever: 2h07 - coucher: 16h49 Ostende marÊes h. 9h49 et 22h33 - marÊes b. 3h41 et 16h24 Anvers marÊes h. -- et 12h22 - marÊes b. 5h54 et 18h40 t° eau de mer: 16°C

13° / 14°

Aujourd’hui, une zone perturbĂŠe s’Êternise toute la journĂŠe apportant un ciel très nuageux Ă couvert. NĂŠanmoins, les prĂŠcipitations restent faibles et intermittentes. Le vent est modĂŠrĂŠ avec des rafales de 40 Ă 50 km/h. Les tempĂŠratures maximales sont en baisse car il ne fera pas plus de 11°C Ă 17°C. La nuit prochaine, cette perturbation persistera. Le ciel sera globalement couvert et de la bruine sera observĂŠe. Les tempĂŠratures minimales afficheront de 8°C Ă 12°C. 35°

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16/23 • E 13/17 • P 10/20 • E 17/28 • S 16/26 • E 15/24 • S 12/19 • P 19/26 • E 12/18 • E 12/15 • E 12/18 • E 12/18 • C 13/16 • C 11/20 • E 11/19 • E 11/12 • E 7/14 • E 17/23 • O -3/7 • S 19/26 • S 16/22 • E 13/26 • S 5/11 • S 14/20 • E 12/16 • E 12/15 • P 12/13 • C 10/22 • S 20/27 • E 12/14 • P 13/22 • E 0/6 • E 13/15 • A 15/23 • S 5/10 • E 23/25 • S 17/24 • E 12/17 • E 11/18 • E 12/18 • P 20/24 • E -1/8 • S 17/24 • S 9/17 • A 5/10 • E 21/26 • P 22/27 • E 15/23 • O 22/29 • E 5/10 • S 14/21 • O 12/17 • P 13/16 • P 13/16 • P

JEUDI

2 R E I N G E O L E

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www.lesoir.be

RĂŠtablissement de conditions anticycloniques mais l’humiditĂŠ ambiante sera encore très importante et le ciel sera très nuageux. Retour d’Êclaircies par la cĂ´te en cours d’après-midi. Le mercure baissera lĂŠgèrement et il fera de 11°C Ă 15°C l’après-midi.

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VENDREDI

EphĂŠmĂŠrides Soleil lever: 7h53 - coucher: 19h06 Lune lever: 3h09 - coucher: 17h18 Ostende marĂŠes hautes 11h07 et 23h41 marĂŠes basses 5h05 et 17h43 Anvers marĂŠes hautes 1h04 et 13h42 marĂŠes basses 7h19 et 20h14

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Les hautes pressions s’imposeront sur la Belgique mais elles maintiendront une assez importante couverture nuageuse et même un temps brumeux en dÊbut de matinÊe. Les tempÊratures maximales seront stationnaires.

SAMEDI 16 8

Persistance des conditions anticycloniques avec des brumes et/ou brouillards en matinĂŠe puis un ciel peu nuageux. Les tempĂŠratures seront en lĂŠgère progression avec 14°C Ă 16°C l’après-midi.

info mĂŠtĂŠo : 0900 35 997 www.meteoservices.be

BON À DÉCOUPER Ce bon est valable pour un ou plusieurs produit(s) au choix issu(s) de sÊries diffÊrentes et non valable pour l’achat de plusieurs numÊros identiques d’une même sÊrie. Remettez-le à votre libraire ainsi que la somme Êquivalant au prix du ou des produits souhaitÊs. Dans la limite des stocks disponibles. Ce bon est strictement personnel. Avis aux libraires : ce bon est à renvoyer dans le mois au moyen de l’enveloppe Rossel retour bons.

A=averse, C=couvert, N=neige, P=pluie, B=brouillard, E=ĂŠclaircie, O=orage, S=soleil

J’y vois clair

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Le Soir Mercredi 7 octobre 2015

LACULTURE 43 LE CHAT

LE CHAT FAIT DES PETITS (9) PAR PHILIPPE GELUCK © CASTERMAN 2015

CONCOURS À l’occasion de la sortie du 20e album du Chat, remportez de nombreux cadeaux ! Du 28/09 au 17/10, répondez à la question qui vous sera posée, et participez au concours comme indiqué ci-dessous.

1er prix : 1 partie de Scrabble® chez un libraire avec Philippe Geluck + dédicace spéciale avec 1 dessin inédit

2e prix : collection complète des albums du Chat (les 20 tomes) 3e au 13e prix : 1 coffret géant contenant une édition de luxe grand format du tome 20 du Chat avec une planche de BD en bois numérotée et signée par Philippe Geluck

14e au 64e prix : un agenda et un calendrier 2016

65e au 365e prix : 1 place pour le one-man-show de Philippe Geluck

Question 9 : Selon le Chat, à quelle vitesse se pointe la lumière ? Vous trouverez la réponse dans le 20e album du Chat sorti ce 7/10 ! Dès que vous avez la réponse, répondez à la question à l’adresse

www.lesoir.be/lechat Bonne chance à tous !

LAPETITEGAZETTE Une homonymie, un faux numéro, et le prix Nobel peut tomber dans les mains du mauvais lauréat, par exemple celui de physique qui a été annoncé à… un économiste. Un lauréat de 1989, l’Américain Norman Ramsey, raconte qu’un autre Norman Ramsey a été contacté avant lui. « Ils avaient deviné que je pourrais être à Washington. Il y avait là un Norman Ramsey. Et le président du comité l’a appelé », expliquait M. Ramsey en 2005. Vers six heures du matin, c’était le fils de ce Norman Ramsey qui avait décroché, et qui était réticent à réveiller son père. « Et ils ont dit : on veut lui annoncer qu’il a reçu le prix Nobel de physique. Ce jeune homme a répondu : c’est très intéressant parce que mon père est économiste », a rapporté M. Ramsey. (afp)

Concrete Day 2015

The place to be ! 15/10/2015 Si vous n’êtes pas encore inscrits, il n’est pas trop tard. Informations sur www.concreteday2015.be

Un rat plat du nez

© EPA.

Un prix Nobel sans valeur

Des scientifiques de plusieurs pays effectuant des travaux en Indonésie ont découvert une nouvelle espèce de mammifère appelée le rat au nez plat, en raison de ses caractéristiques jamais vues auparavant. Cette créature, dont l’appellation scientifique est Hyorhinomys stuempkei, a été découverte dans une région de montagne isolée sur l’île de Sulawesi, dans le centre de l’Indonésie. Outre son nez rose plat et grand, doté de narines dont la forme est similaire à celles d’un porc, l’animal a de grandes oreilles, une petite bouche et de longues dents de devant. Ce mammifère est carnivore et se nourrit probablement de vers de terre et de larves d’in(35 sectes, notamment. (afp)

La solitude du footballeur Dépression et anxiété sont parmi les troubles psychologiques qui touchent plus d’un tiers des footballeurs, selon une étude de la FIFPro, le syndicat mondial des joueurs. 38 % des 607 joueurs en exercice et 35 % des anciens joueurs interrogés présentaient des syndromes de dépression et anxiété. « Nous espérons que cette étude favorisera l’engagement des décideurs du football pour mettre en place des mesures pour que ceux qui présentent des troubles psychologiques ne se sentent plus seuls », souhaite le Dr Gouttebarge, de la FIFpro. (afp)

Dixit

De l’huile de friture ...

La métropole de Saint-Etienne s’est lancée dans un projet inédit « Il n’est pas d’individu plus de biodiesel créé à partir d’huile fatalement malavisé que celui qui consume la plus grande partie de friture pour éclairer le stade Geoffroy-Guichard. L’huile sera de sa vie à la gagner. » HENRY D. THOREAU collectée dans la restauration collective dans les restaurants, et Lattoflex chez les particuliers, via un sysConditions exceptionnelles du tème de « déchetterie mobile ». 3/10 au 24/10. Dormez mieux grâce à nos conditions. Literie Van Keirsbilck ch. de Louvain 310, 1000 Bxl. ch. de Roodebeek 202, Woluwe ch. de Waterloo 925, Uccle 02-736.21.03 www.literievk.be (68

Cachez-moi ces seins...

Instruments de stars

Eugénie Journée, 23 ans, n'aura pas gardé son écharpe de Miss Bretagne bien longtemps. Quelques jours après son élection, elle a été destituée de son titre par l'organisation Miss France. Le crime d'Eugénie ? Elle a posté, sur Facebook, des photos d'elle vêtue d'un simple jeans. Des images qui ne dévoilaient en rien sa poitrine mais qui contrevenaient au règlement de Miss France, qui interdit de poser « sans vêtements ». (Huffington).

Un piano d’Elvis et une peau de tambour des Beatles vont être mis aux enchères à Los Angeles, estimés à au moins 500.000 dollars chacun. Le piano a été acheté par le « King » en 1955 pour sa mère. Après la mort de la mère d’Elvis Presley, sa femme Priscilla l’a fait couvrir à la feuille d’or. La peau de tambour des Beatles a de son côté été peinte à la main en 1964 avec le logo à « T » allongé des Beatles pour la première visite aux EtatsUnis des quatre garçons. (afp)

… pour éclairer le stade L’huile sera transformée en biodiesel à Tarbes, début novembre. Les premiers essais au stade Geoffroy-Guichard devraient être lancés lors des matchs prévus en février-mars. Le biodiesel servira ainsi à alimenter le groupe électrogène, utilisé les soirs de match. (afp)

Etats-Unis et Cuba plongeront ensemble Les Etats-Unis et Cuba, en pleine réconciliation, sont en discussions pour créer une réserve marine conjointe dans les eaux séparant les deux pays, a annoncé le secrétaire d’Etat américain John Kerry. « Nous travaillons pour finaliser un accord avec Cuba pour une aire marine protégée conjointe, afin de connecter les zones protégées de nos deux pays et de mieux collaborer dans la recherche scientifique, l’éducation et une gestion avisée», a-t-il déclaré à l’occasion de sa participation au Chili à la conférence internationale « Notre océan », dont il avait lancé la première édition à Washington en 2014. 145 kilomètres d’eaux tropicales séparent l’île communiste de l’Etat américain de Floride. (afp)

Ciney Expo présente

Ciney Puces et son salon des antiquaires, + de 500 exposants, antiquités, brocante, collections, 9, 10 et 11 octobre de 10 à 19h. Déballage marchands le 9/10 de 14 à 19h. Tél. 083-21.33.94 www.cineyexpo.be (91

Hautes Fourrures New Embert Vous invite pour ses 60 ans à son défilé Le samedi 10 octobre 2015 à 20 heures. Réservation obligatoire au 02-640.54.24

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