HERITAGE 15

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SAINT-MARTIN

SINT-MAARTEN

No 15 février 2011

John Wesley

METHODISM

Art et Patrimoine Art and Heritage


Bien plus que de la peinture

Painting Saint Martin since 1983

zac de Bellevue - TĂŠl. 0590 87 82 33


Distribue par: CARIBBEAN LIQUORS & TOBACCO B.V. 8 Buncamper Road - Phillipsburg - St. Maarten Tel: (599) 542 2140 - Fax: (599) 542 2241 Email: info@cltbv.com

SOMMAIRE METHODISME A SAINT MARTIN METHODISM IN SAINT MARTIN

Pages 2 à 9 CINDY CHOISY, UNE ARTISTE INSPIREE PAR LE PATRIMOINE CINDY CHOISY, AN ARTIST INSPIRED BY PATRIMONY

Pages 10 à 13

HERITAGE Saint-Martin/Sint Maarten

Editeur : Association Archéologique Hope Estate BP 507, Marigot, 97150 Saint Martin 0690 56 78 92 E-mail : heritagesxm@live.fr Directeur de publication: C. Hénocq Rédaction : Christophe Hénocq Photographies : Hervé Baïs / A.A.H.E. Service commercial : 0690 56 78 92 Maquette et Graphisme :

0690 40 89 43 Traduction : I. Fenoll Impression : PRIM Caraïbes 05 90 29 44 87 ISSN 2104-8932 www.museesaintmartin.com La reproduction même partielle de tout article, photo et publicité parus dans HERITAGE est interdite sauf accord. La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur est illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle).

EDITO L’histoire de notre petit territoire et des îles antillaises en général est marquée par la conversion forcée de milliers d’amérindiens et d’esclaves africains au Christianisme et particulièrement au Catholicisme au commencement de la colonisation. Le mouvement Protestant né au début du 16ème siècle va également se répandre dans la Caraïbe, notamment dans les îles anglaises, suédoises et hollandaises et donnera naissance au Méthodisme importé d’Angleterre en Amérique à la fin du 18ème siècle. C’est cette histoire que nous abordons ce mois-ci dans un article relatant l’installation de cette nouvelle branche religieuse chrétienne quelques années à peine avant l’abolition de l’esclavage. Il semble aujourd’hui évident que l’église Méthodiste est celle qui a le plus contribué à l’éducation religieuse des esclaves d’origine Africaine dans les îles et plus particulièrement à St Martin. Dès leur arrivée en 1819, les pasteurs méthodistes comptent plus de 90% de noirs libres et d’esclaves parmi leurs fidèles. Leur enseignement religieux provoquera une acculturation de ces populations Africaines qui continuaient parfois la pratique de leurs rituels religieux animistes dans les îles. Les réunions dominicales des esclaves, qui rapidement se compteront par centaines, permettront les échanges et le dialogue de ces populations à une époque où l’église Méthodiste adhère aux courants abolitionnistes. Notre second article présente l’Artiste saint martinoise Cindy Choisy dont l’œuvre s’inspire essentiellement de l’histoire et du patrimoine de la Caraïbe. Nous vous invitons à découvrir la qualité de son travail passionné, inspiré notamment de la mythologie de ceux qui, aujourd’hui disparus, vivaient depuis plusieurs millénaires en harmonie avec leur nature, celle dont nous avons hérité, celle de Saint Martin.

Our small territory’s history and that of the West Indian islands in general is marked by the forced conversion of thousands of Amerindians and African slaves to Christianism and especially to Catholicism at the beginning of colonization. Protestantism movement born in the early 16th century was also to spread in the Caribbean, especially in the English, Swedish and Dutch islands and gave birth to Methodism imported from England to America in the late 18th century. It is this history we speak of this month in an article describing the settling of this new branch of the Christian religion just a few years before the abolition of slavery on the island. Today it seems obvious that the Methodist Church is the one having most contributed to the religious education of the slaves of African origin in the islands and especially on Saint Martin. As of their arrival in 1819, the Methodist pastors count more than 90% of free black men and slaves amongst their followers. Their religious teachings provoked a culture transfer to these African populations who sometimes continued their animist rituals in the islands. The slaves’ Sunday meetings which rapidly grew in number to hundreds enabled these populations to exchanges and dialogue at a time the Methodist church supported abolitionist beliefs. Our second article presents Saint Martin artist Cindy Choisy whose works are essentially inspired by Caribbean history and patrimony. We invite you to discover the quality of her impassioned work, inspired especially by the mythology of those peoples who lived several thousands of years ago in harmony with their nature, that which we have inherited, that of Saint Martin. C. Henocq


METHODISME A SAINT MARTIN C’est à l’aube du 16ème siècle, à peine 20 ans après le premier voyage de Christophe Colomb dans les Caraïbes que Martin Luther, prêtre allemand et professeur de théologie, critique les dérives du clergé et de l’église catholique. Le 31 octobre 1517, il pose les bases de ce qui deviendra le protestantisme en publiant les 95 thèses. L’apparition de cette nouvelle interprétation religieuse chrétienne va être à l’origine de guerres de religion en Europe et en France à partir de 1562. Le comble de l’horreur Martin Luther (1483 - 1546) est atteint dans la nuit du 23 au 24 août 1572 John Wesley initiateur lors de la nuit de la Saint Barthélémy avec l’assassinat du méthodisme de plus de 3 000 huguenots dans la ville de Paris sous le règne de John Wesley est né le 17 juin 1703 Charles IX et de Catherine de Mé- à Epworth (Lincolnshire) en Angledicis. L’édit de Nantes, signé le 13 terre. Son père Samuel Wesley avril 1598 par le roi Henri IV recon- était recteur de la paroisse anglinait la liberté de culte aux protes- cane d’Epworth. Sa mère Suzanna tants et leur concède 150 places était une femme pieuse et exide sûreté. Des villes comme La geante. Tous deux venaient Rochelle, Royan, Niort, Cognac, de familles ayant rompu Saumur, Sedan, Montauban, avec l’Eglise d’Angleterre. Montpellier, Bergerac, deviendront En 1720, John Wesley s’insdes places-fortes où la religion ré- crit à l’Université d’Oxford, formée domine. En Angleterre, la et est ordonné prêtre de décision du roi Henri VIII d’annuler l’Eglise anglicane en 1728 son mariage avec Catherine d’Ara- par l’évêque John Potter. gon provoque la rupture de l’Église Refusant de festoyer avec d’Angleterre avec Rome. Le roi de- les autres étudiants, il crée le vient le chef suprême de l’Église Club des Saints (Holy Club) d’Angleterre. Dans la deuxième avec son frère Charles afin moitié du XVI° siècle, les différents de prier et de se consacrer à souverains qui se succèdent sur le des exercices spirituels. Par trône d’Angleterre optent soit pour moquerie, compte tenu de la le protestantisme soit pour le ca- rigueur et de la méthode des tholicisme, entraînant leurs sujets membres du club, on les à leur suite. Elisabeth I choisit une appelle les «Méthodistes». voie moyenne, appelée Anglica- En 1735, John et son frère nisme. En 1627, Louis XIII roi de Charles embarquent pour France ordonne à Richelieu de re- l’Amérique en Géorgie afin prendre la ville de La Rochelle, fief d’évangéliser les colons, des protestants soutenus par l’An- mais aussi les indiens. De gleterre. 19 000 Protestants y trou- retour à Londres en 1737, veront la mort. Le 22 octobre 1685, il rencontre des frères Louis XIV révoque l’édit de Nantes Moraves et le «mouveet interdit le protestantisme sur le ment du réveil» avec qui il territoire français. Dès lors, des partage les expériences spicentaines de protestants vont émi- rituelles et leur consécration totale grer vers les Pays-Bas, la Suisse à Dieu. Il sillonne alors l’Angleterre, et l’Allemagne, l’Angleterre et ses et prêche dans les milieux pauvres, colonies américaines populaires, visitant les mines de charbon et inscrivant sa théologie et antillaises. dans ses sermons. Prêchant le sa2 lut personnel par la foi, John Wes-

METHODISM IN SAINT MARTIN During the early 16th century, just over 20 years after Christopher Columbus’ first trip to the Caribbean, Martin Luther, German priest and professor of theology, criticised the drifts of the clergy and the Roman Catholic Church. October 31st, 1517, he sets the bases for what was to become Protestantism by publishing the 95 theses. The apparition of this new religious Christian interpretation was going to be at the origin of wars of religion in Europe and in France as of 1562. The peak of horror is reached during the night of August 23rd to 24th, 1572, during the Saint Barthelemy night with the assassination of more than 3,000 French Protestants in the city of Paris under the reign of Charles 9th and Catherine de Medicis. The Nantes edict, signed on April 13th, 1598 by King Henri 4th acknowledges the freedom of worship for Protestants and grants them 150 safe places to do so. Cities such as La Rochelle, Royan, Niort, Cognac, Saumur, Sedan, Montauban, Montpellier, Bergerac, became strongholds in which the reformed religion is

Edit de Nantes - 1598 Nantes edict - 1598

predominant. In England, King Henry 8th’s decision to cancel his marriage with Catherine of Aragon provoked the separation of the Church of England from Rome. The king became the supreme head of the Church of England. During the second half of the 16th century, the different sovereigns following each other on the throne of England opt either for Protestantism

or for Roman Catholicism, including their subjects with them. Elisabeth 1st chooses a medial path, called Anglicanism. In 1627, Louis 13th king of France orders Richelieu to take back the city of La Rochelle, fiefdom of the Protestants supported by England. 19,000 Protestants met their death there. October 22nd, 1685, Louis 14th revokes the Nantes edict and forbids Protestantism on French soil. As of that moment, hundreds of Protestants immigrate to the Netherlands, Switzerland, Germany, England and its American and West Indian colonies. John Wesley initiator of Methodism John Wesley was born June 17th, 1703 at Epworth (Lincolnshire) in England. His father Samuel Wesley was the rector of the Anglican parish of Epworth. His mother Suzanna was a pious and demanding woman. Both came from families having broken off from the Church of England. In 1720, John Wesley enrolled at Oxford University, and was ordained priest of the Anglican Church in 1728 by the bishop John Potter. Refusing to feast with the other students, he created the Holy Club with his brother Charles in order to pray and to devote himself to spiritual exercises. Scoffing them, in view of the strictness and the method of the club members, they are called “Methodists”. In 1735, John and his brother Charles embark for America in Georgia in order to evangelise the settlers, but also the Indians. At his return to London in 1737, he met the Moraves brothers and the “awakening movement” with whom he shares the spiritual experiences and their total devotion to God. He then roamed England, and preaches to the poor, visiting the coal mines and placing his theology in his sermons. Preaching personal salvation through faith, John Wesley enters into conflict with the Anglican Church and many parishes deny him access to their churches, obliging him to preach out in the open. Methodist groups rapidly grew and he surrounded himself with lay preachers. He created many schools and social bodies in the aim of fighting against ignorance and poverty and was part of the abolitionist movement rising against the practice of slavery.


ley entre en conflit avec l’église anglicane et nombre de paroisses lui refusent l’accès des églises, le contraignant à prêcher en plein air. Les groupes méthodistes se développent rapidement et il s’entoure de prédicateurs laïcs. Il créera nombre d’écoles et d’organismes sociaux dans le but de lutter contre l’ignorance et la pauvreté et fera partie du courant abolitionniste s’élevant contre la pratique de l’esclavage. Le 1er septembre 1784, il ordonne diacres deux de ses prédicateurs, Richard Whatcoat et Thomas Vasey et les ordonne «anciens» (elders). Cet acte consacre la rupture définitive avec l’Eglise anglicane. Ces deux premiers pasteurs méthodistes seront envoyés en mission vers les Amériques et seront suivis de nombreux autres prédicateurs à l’origine de l’introduction du méthodisme dans le «nouveau monde». A sa mort, en 1791, la Grande-Bretagne compte 60 000 adeptes et les Etats-Unis 70 000.

Massacre de la Saint-Barthélemy (1572). Saint-Barthelemy massacre (1572).

îles, tout comme les propriétaires de plantations accueillent d’un bon œil ces missions méthodistes qui éloignent les esclaves de pratiques païennes et de la polygamie. Saint Martin compte alors une mission fréquentée par 7 blancs et 105 hommes et femmes de couleur. C’est le révérend Jonathan RayIntroduction du méthodisme nar qui fut le premier à Saint Martin missionnaire méthodiste envoyé à Saint Les premiers méthoMartin en 1819 où il distes débarquent à décède peu de temps Saint Eustache vers après. L’histoire de 1786 et se répandent l’implantation du mérapidement dans les thodisme à Saint Marîles voisines. En 1822, tin nous est racontée un rapport indique dans un article intitulé qu’une cinquantaine «Papers relative to de missions méthothe Wesleyan misdistes sont installées John Wesley par George sions and the state dans l’ensemble des Romney -1789 of heathen countries» îles anglaises, ainsi John Wesley by Georges publié en 1852 : qu’à Saint Barthélémy, Romney - 1789 Saba et Saint Martin. Nouvelle chapelle à St. Martin Elles délivrent une instruction religieuse chrétienne aux esclaves «Le Royaume de Dieu ne vient pas et aux affranchis de couleur. La par l’observation» le monde, en société regroupe alors 20 000 esgénéral ne considère ou ne comclaves pratiquants dans toutes les prend pas la montée et l’avance îles auxquels s’ajoutent 8 000 ende la religion. Mais ceux qui en sont fants recevant l’enseignement du les heureux membres connaissent catéchisme. Les gouverneurs des

September 1st, 1784, he ordained deacons two of his preachers, Richard Whatcoat and Thomas Vasey and ordains them “elders”. This act sanctions the final separation from the Anglican Church. These first two priests were sent on a mission to the Americas and were followed by many other preachers behind the introduction of Methodism in the “new world”. When he died, in 1791, Great Britain counted 60,000 adepts and the United States, 70,000.

teachings. The islands governors, as the plantation owners gladly welcomed these Methodist missions who turned slaves away from pagan practices and polygamy. Saint Martin then counted a mission attended by 7 whites and 105 colored men and women. Reverend Jonathan Rayner was the first Methodist missionary to be sent to Saint Martin in 1819 where he died some time later. The history of the set up of Methodism on Saint Martin is related to us in an article headed “Papers relative to the Wesleyan missions and the state of heathen countries” published in 1852: New chapel at St. Martin’s «The kingdom of God cometh not with observation.» The world in general do not observe or understand the rise and progress of religion. But those who are happy subjects of it know its history in their own hearts from its commencement; and they take pleasure in

Introduction of Methodism in Saint Martin The first Methodists disembarked on Statia around 1786 and spread rapidly to the neighboring islands. In 1822, a report indicates that around fifty of the Methodist missions were set up in all the English islands, as well as Saint Barthelemy, Saba and Saint Martin. They deliver a Christian religious education to the slaves and to the emancipated colored people. Society was then a group of 20,000 slaves worshipping in all the islands including 8,000 children receiving the Catechism

John Potter, Evêque d’Oxford John Potter, Bishop of Oxford


l’histoire de ses origines dans leur propre cœur et prennent plaisir à constater et à observer son apparition en de nouveaux endroits et à noter ses succès et ses progrès. Nous nous félicitons de l’opportunité que nous apporte le Rév. T. W. Waymouth, missionnaire à St. Martin, d’éditer et transmettre à la postérité une relation frappante du début de la mission sur l’ile et de la construction de la chapelle si belle et si pratique esquissée sur la page de garde. Nous sommes persuadés que cette description aidera à convaincre définitivement qu’une mission qui fait tant pour l’intronisation d’un pasteur local, ce qui est le cas pour Mr John Hodge, un Africain affranchi et aujourd’hui pasteur suppléant dans les Indes occidentales, et pour l’apport et la promotion de la religion dans toutes les classes de la société à St Martin, mérite et fait appel à notre engagement ferme et constant. Origine du Méthodisme, côté français Il existe des circonstances relatives à l’introduction du Méthodisme dans l’île qui valent la peine d’être citées. L’ile Suédoise, St Barthé-

noticing and recording commodious and beautiful chalémy, avait bénéficié des its introduction into pel sketched on the first page. travaux de Missionnew localities, and We are persuaded that this acnaires quelques années auparavant et in marking its suc- count will tend to deepen the des visites avaient cess and exten- conviction that a mission which été faites à Ansion. We gladly accomplishes so much for the guille, petite île Anavail ourselves raising up of a useful native miglaise, par le préof opportunity nistry, as the case of Mr. John dicateur basé à St afforded us by Hodge, a liberated African, and Barthélémy. Une the kindness now a supernumerary minister in des conséquences and ability of the the West Indies; and for the introfut la conversion Rev. T. W. Way- duction and promotion of religion de M. John Hodge, mouth, the missio- among all classes of society, as qui par la suite s’est nary at St. Martin, in St. Martin’s deserves and deto publish, and place mands our hearty and continued voué au travail régulier on permanent record, support. de pasteur des misa striking narrative of sions Wesleyennes et Richard Whatcoat qui, aujourd’hui, à la the commencement Early Methodism (1736 - 1806) fin d’une vie de travail of the mission in that in St. Martin’s, French. énergique et réussie s’est retiré island, and of the erection of the dans son pays natal, Anguille, en There are circumstances tant que suppléant de l’église, porconnected with the introductant constamment la bonne parole, tion of Methodism into this rendant inutile la présence d’un island worthy of record. The missionnaire sur place. Swedish island, St. BarthoAvant que M. Hodge n’ait entrepris lomew, had enjoyed this de démarches auprès du ministère benefit of Missionary labours conventionnel, il avait l’habitude some years previously, and de prêcher devant ses concitoyens visits had been made to Anet était fort respecté comme prédiguilla, a small English island, cateur local, son zèle était ardent by a Preacher stationed at et ses appels à l’éveil absolument St. Bartholomew. One fruit of Départ de Richard Whatcoat et de Thomas this was the conversion of Mr. orientés vers Dieu et la conversion Vasey pour les Amériques des pécheurs. Un jour où il parlait John Hodge, who afterwards Richard Whatcoat and Thomas Vasey avec le révérend M.White alors en entered the regular work of leaving for the Americas


tendant cela, M. Hodge se permit de rendre visite à M. Simmons et proclama plus ouvertement le message du gospel à l’assemblée présente. Ceci fut renouvelé jusqu’au jour où un homme de la haute société, ayant reçu une éducation religieuse d’un pasteur évangélique à Kew, en Angleterre, vint écouter à la porte. En rentrant chez lui, il dit à sa femme qu’il venait juste d’entendre le premier sermon évangélique depuis qu’il avait quitté l’Angleterre. Elle, Tombe de John WESLEY d’abord très méMéthodisme à St. Martin, John Wesley’s tomb fiante, fut bientôt côté hollandais the ministry in the Wesleyan Misconvaincue et acsions, and who now, at the close A la même époque un pauvre, cueillit avec enthousiasme la nouof a life of energetic and successqui nous a quitté récemment, un velle par amour pour la religion. ful general labour, is retired to his M.Thomas Simmons, arriva de Il s’agissait de feu Mme Susan own country (Anguilla) as a SuSt Barthélémy où il avait entendu Illidge, qui devint le soutien principernumerary; and, by his care of un gospel et senti sa force, et, ne pal de la Mission à ses débuts ; et, the society, and constant ministry trouvant pas de prédicateur, invita après avoir contribué à la construcof the word, obviates the present necessity of a Missionary being stationed there. Before Mr. Hodge had taken any steps towards the regular ministry, he was in the habit of preaching to his countrymen, and was much respected as a local Preacher. His zeal was ardent, and his awakening appeals were extensively owned of God to the conversation of sinners. He was conversing one day with the Rev. Mr. White, Chapelle Wesleyenne, Philipsburg, 1851 then stationed at Wesleyan chapel, Philipsburg, 1851 St. Bartholomew’s, when St. Martin’s, secrètement quelques pauvres du tion d’une chapelle, et avoir abanbeing seen across the channel, pourtour de la ville, à venir chez donné les responsabilités d’une became the subject of remark. lui où il leur parla du bien qu’il Dame de sa classe avec beaucoup The part of St. Martin which is avait ressenti à St Barthélémy. Le de ses biens, mourut tout à fait en seen from Anguilla is the French nombre augmentant, le rôle fut paix en 1848. Son époux, l’Hon. quarter, whose chief town is Maritenu régulièrement par M. Sim- Georges Ilidge, (dont le nom est got. An expedition had been sent mons de façon très humble et très connu de tous ceux qui lisent le to Anguilla from thence, in the calme, afin qu’aucune objection Rapport Annuel des grandes Sone fut émise d’aucun quartier. En- ciétés Chrétiennes constituées afin poste à St Barthélémy, St Martin, visible de l’autre côté du chenal, attira son attention. La partie de St Martin visible d’Anguille est le quartier Français dont le bourg principal est Marigot. De là, une expédition avait été envoyée à Anguille, au cours de guerres passées, qui avait causé d’importants dommages n’ayant jamais été pardonnés. «M. Hodge,» dit M. White, «Pourquoi n’y allez vous pas user de représailles, conquérir le pays au nom de Jésus?» L’esprit de M. Hodge en fut remué et il trouva bientôt le moyen d’essayer. Il y réussi jusqu’à un certain point. Le Commandant, avec quelques familles qui se joignirent au mouvement, accorda sa permission de prêcher, et il vint à plusieurs reprises offrir le salut au nom de Dieu. A cette époque, il posa sa candidature auprès de la partie Hollandaise mais en vain.

wars some years before, which had carried such devastation into Anguilla as had never been repaired «Mr. Hodge,» said Mr. White «why do not you go over and make reprisals, take the country in the name of King Jesus ?» The spirit of Mr. Hodge, it appears, was stirred within him, and he soon found means to try. He succeeded in some degree. The Commandant, upon a few families joining in the request, gave him permission to preach, and he came repeatedly with offers of salvation in the name of the Lord. Application was made at the same time to the authorities in the Dutch quarter, but without success. Methodism in St. Martin’s, Dutch About this time a poor man, who has but lately gone to his reward, a Mr. Thomas Simmons, came from St Bartolomew’s where he had heard Gospel and felt its power, and, finding no ministry of the word, he secretly invited a few poor persons at the skirts of the town to his house, when he spoke to them of the good he had enjoyed at St. Bartolomew’s. The number increasing, the duty was regularly attended to by Mr. Simmons in a very humble and quiet way, so that no objection was made to it in any quarter. Mr. Hodge, hearing of this, ventured to pay Mr. Simmons a visit, and proclaimed the Gospel-message more openly to the assembled company. This was repeated, until one day a gentleman of some weight in the community, who had received a religious education under an evangelical Clergyman at Kew, in England, was attracted to listen at the door. He came home and informed his lady that he had just been listening to the only Gospel-sermon he had heard since he left England. She, although at first much prejudiced, soon heard for herself, and heartily embraced the truth in love of it. This was the late Mrs. Susan Illidge, who became the chief support of the Mission in its infancy; and, after having been instrumental in building a chapel, and after discharging the duties of a Class-Leader with much effect, died in great peace in 1848. Her husband, the Hon. George Illidge, (whose name is known to all who read the Annual Report of the great Christian Societies formed for extending the knowledge of God,) 5 in company with some


de répandre la parole de Dieu,) en compagnie de quelques autres gentilshommes de bonne volonté, présentèrent bientôt une demande au Gouvernement au nom de M. Hodge, et ils obtinrent l’autorisation de culte public ; et peu de temps après cela une société fut établie dénombrant quatre-vingt membres, dont certains étaient issus de la haute société. En 1819, des démarches furent entreprises afin de présenter la candidature de M. Hodge au poste de pasteur régulier; et demande fut faite pour qu’un Missionnaire, demeure à résidence permanente à Phillipsburg. Ce premier pasteur désigné fut M. Raynar, qui avait tout juste commencé ses travaux quand il fut rappelé par la mort; mais son poste fut rapidement pourvu, et la parole de Dieu fut répandue dans toutes les directions. Un lieu de culte correct fut aménagé; une chapelle fut construite en 1828, qui fut agrandie en 1829; l’église dénombrait alors, 23 blancs, 65 hommes de couleur libres, et 381 esclaves: total 469. Il n’y a aucun doute que le Méthodisme a exercé une influence très bénéfique sur cette île. Aucune restriction n’a jamais empêché le pasteur d’avoir accès plein et entier aux esclaves à tout moment opportun; tandis

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Eglise Méthodiste de Philipsburg, de nos jours. Philipsburg Methodist church, nowadays.

gens sont reconnaissants des bénéfices de la religion en général; et en aucune île en cette région y a-t-il plus de respect pour la fréquentation assidue de la maison de Dieu le jour saint du Sabbat. Le Gouverneur de l’île possède son propre banc d’église et tous les officiels du Gouvernement les leurs. Feu le Gouverneur par intérim, le Major Peterson, était pendant de nombreuses années un membre régulier de l’église, et se réunissait malgré son rang avec le reste de la communauté. En 1841 le Gouvernement Hollandais accorda mille Florins par an en témoignage de reconnaissance des services rendus par la Mission à Eglise Méthodiste Ebenezer à Marigot la communauté. Et Ebenezer Methodist Church in Marigot. aujourd’hui, en sus de la bienveillance qu’il a toujours eu un des autorités, L’église est redeaccueil très chaleureux vable de l’attribution d’un terrain dans les demeures des convenable, au centre du bourg, habitants du bourg. Les

other kindly-disposed gentlemen, soon applied to Government in behalf of Mr. Hodge, and obtained permission for public worship; and in a short time a society was formed which numbered eighty members, some of whom were in respectable circumstances. In 1819 preparatory steps were ta-

was soon supplied, and the work of God extended in every direction. A suitable place of worship was fitted up ; a chapel was built in 1828, which was enlarged in 1829 ; when the Society numbered, whites, 23 ; free coloured and blacks 65 ; slaves 381 ; total 469. There is no doubt that Methodism has exerted a very beneficial influence in this island. No restriction has ever prevented the minister having full and free access to the slaves at any suitable times; whilst to the dwellings of the inhabitants of the town he has ever had the warmest welcome. The people feel their obligations for the benefits of religion generally; and in no island in this district is there more respect paid to the orderly attendance at the house of God on the holy Sabbath. The Governor of the island has his proper pew and all the officers of the Government theirs. The late Governor Ad interim, Major Peterson, was for many years a steady member of the society, and met in his class with the rest. In 1841 the Dutch government made a grant of a thousand guilders per annum in testimony of recognition of the services rendered by the Mission to the community generally. And to the good feeling of the authorities the Society is now further indebted for a grant of an eligible spot of land, in a central situation in the town, on which the new chapel stands.

Eglise Méthodiste de Béthel à Colombier Bethel Methodist Church in Colombier

ken to introduce Mr. Hodge to the regular ministry; and application was made for a Missionary, to fix his residence in Philipsburg. This first Minister appointed was Mr. Raynar, who had scarcely begun his labours when he was called away by death; but his place

Cole-Bay chapel There is also a neat chapel at Cole-Bay, near the border of the French quarter; the use of which is chiefly for the Protestants of the French quarter, who meet the Minister on the second Sunday of


every month at this place. Although the French quarter was the first to open the door to the Wesleyan ministry, the word had no sooner begun to take effect than the jealousy of the Romish Church was aroused; and still now, notwithstanding the liberal professions of France,

granted by the King of Holland. The old chapel had wanted extensive repair for some time, but its site was unpleasant and unhealthy. It was resolved to petition the Government for a certain eligible spot which was contiguous to the Mission-house, and made a frontage to the principal street. The present highly- esteemed

there is no true liberty of speech or action on religious subjects in the French territories. A French Protestant Pasteur has been out, it is true; but he not speaking only English tongue, and the Protestants speaking only English, his presence has been nothing but disappointment to those who would avail themselves of his assistance. The Cole-Bay chapel, therefore, continues to be useful to those who can find means to attend it, and is generally full on the monthly visits of the Missionary, who would gladly ride on to Marigot, but the authorities say, «No».

Governor kindly favoured the application, which was dated March 26th, 1850, and forwarded it with the strongest recommendations. With a promptitude quite unusual in the moments of high functionaries, but in the case expressive of that considerate attention which has laid the Society under lasting obligations, the business passed through the hands of His Excellency the Governor-in-Chief at Curacao, and from him to Holland, so that the grant was made, confirmed, and reported, with the signature of Willem III., King of Nederland’s (who God preserve) duly certified and substantiated, by the 10th of November. But, previous to this, the Governorin-Chief had granted the petition, only subject to royal approbation. This was received on the 19th of September.

Eglise Méthodiste Wesleyenne de Cul de Sac Cul de Sac Wesleyan Methodist Church

sur lequel la nouvelle chapelle est érigée.

Concession accordée par le Roi de Hollande

Chapelle de Cole-Bay

L’année 1851 restera longtemps dans les mémoires à Saint Martin comme étant celle de la construction du bâtiment et de l’ouverture de la belle chapelle actuelle, sur le terrain si généreusement accordé par le Roi de Hollande. L’ancienne chapelle avait nécessité de grosses réparations pendant une longue période, mais son emplacement était désagréable et malsain. Il fut résolu de faire une demande auprès du Gouvernement afin d’obtenir un terrain convenable contigu à la maison de la Mission, et faisant façade à la rue principale. Le Gouverneur alors très estimé a accueilli avec bienveillance la demande, qui était datée du 26 Mars 1850, et il l’a transmise avec les plus fortes recommandations. Avec une promptitude tout à fait inhabituelle de la part de hauts fonctionnaires, conséquence de cette popularité qui a été essentielle à notre église en vertu de ses obligations de longue durée, l’affaire fut transmise à Son Excellence le Gouverneur-Principal de Curaçao, qui à son tour la transmit en Hollande, et ainsi la concession fut accordée, confirmée, et rapportée, dès le 10 Novembre, avec la signature de Willem III, Roi des Pays-Bas, (que Dieu veille sur lui), dûment authentifiée par son sceau,. Mais, avant cela, le Gou-

Il existe également une petite chapelle à Cole-Bay, près de la frontière du quartier Français ; Laquelle est principalement fréquentée par les Protestants du quartier Français, qui rencontrent le pasteur le deuxième Dimanche de chaque mois en ce lieu. Bien que le quartier Français ait été le premier à ouvrir la porte à l’église Wesleyenne, la parole n’avait pas encore commencé à se répandre que la jalousie de l’Eglise catholique et romaine fut avivée ; et encore aujourd’hui, en dépit de la liberté de culte en France, il n’existe aucune vraie liberté d’expression ou d’action sur les sujets religieux dans les territoires Français. Certes, un Pasteur Protestant Français a été dépêché, mais il ne parle pas un mot de la langue Anglaise, et les Protestants ne parlant que l’Anglais, sa présence n’a apporté que désappointement à ceux qui auraient souhaité obtenir son aide. La chapelle de Cole-Bay, continue ainsi à être utile à ceux qui peuvent trouver le moyen de la fréquenter, et elle est généralement remplie à l’occasion des visites du Missionnaire, qui continuerait volontiers vers Marigot, mais les autorités disent, «Non».

Grant of land by the King of Holland The year 1851 will be long remembered in St. Martin’s as distinguished by the building and opening of the present handsome chapel, on the ground so nobly

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verneur-Principal avait accédé à la demande, simplement assujettie à l’approbation royale. Celle-ci fut reçue le 19 Septembre. Sépulture des morts sanctifiée Dix jours après réception de celleci, il plut à celui qui avait le pouvoir de décision, indiscutable, de réquisitionner ce terrain, en tant que lieu de sépulture. Le pasteur en poste préféra le lieu de terre pur sur lequel la chapelle devait être érigée, à tous les cimetières qu’il aurait pu avoir à choisir, pour l’enterrement de ses morts, et ainsi il prit possession de ce lieu comme Abraham prit la Terre Promise ; c’est-à-dire, en tant que lieu de repos pour les restes sacrés d’une épouse bienaimée, après que l’âme rachetée soit passée au royaume de la félicité. Elle était la fille aînée du Rév. James Horne, un des Missionnaires les plus vieux actuellement en fonction. Cela conféra un ton de gravité aux services le jour de pose de la première pierre, à seulement quelques pieds de distance des tombes de mère et enfant, quand le pasteur affligé par le deuil dit, «Je peux être pardonné pour demander que la tombe de feu ma jeune, aimable et fidèle compagne puisse être considéré un témoin dont la voix pieuse s’accordera à la voix de l’église, avertissant chaque homme, et instruisant chaque homme, en toute sagesse. Ainsi est le cyprès recouvert de notre joie commune en ce jour mémorable. Et ainsi est la vie. Mais les peines du cœur ne sont pas déplacées dans la maison de Dieu. C’est en ce lieu que la joie abonde. Les dormeurs reposent calmement tranquilles : il nous appartient aujourd’hui de continuer leur œuvre.» Pose de la première pierre La première pierre fut mise en place le 20 mars, en présence d’une assemblée de fidèles. Après

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avoir chanté, prié, et effectué les cérémonies habituelles, la pierre ayant été posée à son emplacement précis, l’Honorable Gouverneur s’avança, et s’adressa à l’assemblée de manière très solennelle et émouvante. Il se remémora avec nostalgie l’histoire du lieu, qui avait été, autrefois, l’endroit où les pères de la génération actuelle avaient ouvert leurs cœurs à Dieu ; et a fait référence avec une plus grande émotion aux événements récents, par lesquels l’endroit avait à nouveau été consacré par la poussière des morts reposant en cette enceinte. Son discours était généralement encourageant, exprimant un accord total et une grande assurance. L’évènement devait demeurer longtemps dans la mémoire collective. L’espoir d’aller au ciel était partagé par beaucoup, quand la bénédiction divine fut prononcée; et chacun semblait ressentir que cette chapelle devait être un monument digne de l’attention accordée par le peuple au culte du Tout-Puissant. Leur participation financière, conforte ce sentiment, afin qu’aucune demande ne doive être faite à la société, au titre du bâtiment ; la dette restante étant inférieure à la somme pouvant être liquidée par la location de soixante-douze bancs d’église, qui étaient tous loués et payés avant d’avoir été fabriqués. La chapelle accueillera environ six cents personnes, et comportera des galeries de chaque côté et à son extrémité. Elle est de facture solide, et aménagée à l’intérieur de manière simple, avec un plafond voûté, qui se termine en une alcôve en renfoncement derrière la chaire, éclairée de trois belles fenêtres Gothiques. Inauguration Elle fut ouverte pour le service de Dieu le 19ème jour du mois d’Octobre 1851. Le Rév. James Cox, Superviseur Général des Missions

Sepulture of sainted dead Ten days after this was received, it pleased the Disposer of all events, in His inscrutable providence, to call this spot of land into requisition, as a place of sepulture. The minister on the Station preferred the pure spot of earth on which the chapel was to rise, to any of the sepulchres he might have had choice of, for burying his dead, and thus took the same possession of it that Abraham took of the land of promise; namely, as a place of rest for the sacred remains of a beloved wife, after the ransomed spirit had passed to the realms of bliss. She was the eldest daughter of the Rev. James Horne, one the oldest Missionaries now in the service. It gave a deep tone of solemnity to the services on the day the foundationstone was laid, within a few feet of the graves of mother and babe, when the bereaved Minister said, «I may be forgiven for asking that the early grave of my late amiable and faithful partner may be regarded as a monitor whose voice of warning will accord with the voice of the ministry, warning every man, and teaching every man, in all wisdom. Thus is the cypress woven into our garland of joy on this memorable day. And such is life. But the sorrows of the heart are not out of place in the house of God. It is here the balm abounds. The sleepers rest sweetly undisturbed: it is ours to work while it is called day.» Laying the foundation The foundation-stone was laid on the 20th of March, in the present of a concourse of spectators. After singing and prayer, and the usual ceremonies, the stone having been lowered to its proper place, His Honour the Governor stepped forward, and addressed

Eglise Méthodiste du Tabernacle à Quartier d’Orléans. Tabernacle Methodist Church in French Quarter.

the assemblage in a most able and affecting manner. He feelingly adverted to the history of the spot, it having been, in former times, the place where the fathers of the present generation had poured out their hearts to God; and most pathetically referred to recent events, by which the place had been again consecrated by the sacred dust of the happy dead now resting within the precincts. His address throughout was encouraging in expression of full approbation and ample confidence. The occasion was one to be long remembered. Many were the aspirations to heaven, for the blessing of God on the undertaking; and every one seemed to feel that the present chapel ought to be a worthy monument of the attention given by the people to the worship of the Almighty. Their assistance, in a pecuniary way, corresponds with this feeling, so that no application need be made for help to the parent Society, on account of the building ; the debt remaining not being more than can be liquidated by the rental of seventy-two pews, which were all let and paid for before they were built. The chapel will accommodate about six hundred persons, having galleries on the sides and end. It is a strong fabric, and fitted up inside in a plain style, having an arched ceiling, which ends in an alcove recess behind the pulpit, lighted by three handsome Gothic windows. Opening services It was opened for Divine service on the 19th day of October, 1851. The Rev. James Cox, General Superintendent of Missions in the District, paid the Society a visit, to conduct the solemnities. His powerful and heart-searching sermons were listened to, with earnest attention, by a crowd of persons from all parts of the island, many of whom could not find seats. On the 20th a public prayermeeting was held, when many mighty and fervent prayers ascended to God. On the 21st a popular lecture, entitled, «Our Young Men: their Duties and responsibilities,» was delivered by the Rev. James Cox to a full congregation. On the 22d the series of opening services was concluded by a public Missionary Meeting, the Hon. L. Percival, President of the Court of Justice, in the Chair. Besides the Rev. James Cox and the Missionary on the Station, there were


du Quartier, rendit une visite à l’église, afin de diriger les cérémonies. Ses sermons puissants et émouvants furent écoutés, avec une attention sincère, par une foule de personnes venant de toutes les parties de l’île, dont la plupart ne purent trouver de sièges. Le 20, une réunion de prière publique fut tenue, au cours de laquelle plusieurs prières puissantes et ferventes furent élevées vers Dieu. Le 21 une conférence populaire, titrée « Nos jeunes hommes : leurs taches et responsabilités, » fut délivré par le Rév. James Cox à une congrégation abondante. Le 22, la série de services d’ouverture fut conclue par une Réunion publique du Missionnaire, l’Honorable L. Percival, Président de la Cour de Justice, à la Chaire. En plus du Rév. James Cox et du pasteur de la mission, étaient présents Monsieur R.R. Richardson, Avocat ; Monsieur A. P. Hockstra ; Monsieur A.M. Hancock, du quartier Français ; et le Pasteur Frossard, le pasteur Protestant Français, qui parlait en Français, mais que peu de gens comprirent. Le poids de son discours était manifesté dans son regret de ne pas avoir pareille chapelle à Marigot. Au lieu de remerciements donnés au Tenant de la Chaire de la manière habituelle, le Tenant de la Chaire retourna les remerciements vers le Rév. James Cox, pour son précieux service à la communauté pendant sa visite à l’île. Jamais des remerciements ne furent plus mérités. Les collectes des autres églises étaient reversées pour la chapelle, mais ceci correspondait aux fonds généraux. Elle n’était pas aussi importante que d’habitude, car le vent de liberté avait soufflé jusqu’ici ; mais les souscriptions même cette année-là prouvent que nos objectifs peuvent être atteints, sans négliger les collectes. Une chapelle Wesleyenne n’est pas vraiment ouverte avant que la parole des Missions ait été prononcée en son sein ; et que les pensées des Païens aient reçu l’enseignement de l’église en entendant le message de Dieu. Mais, hier comme aujourd’hui, le salut de l’âme est lié à la spiritualité. Jusqu’à ce que le salut de l’âme soit enseigné, personne ne peut comprendre l’intérêt des moyens d’obtenir la grâce. J’ai grand espoir que beaucoup de pêcheurs

éloignés du droit chemin seront amenés à se détourner de la folie et des péchés, que beaucoup de cœurs brisés et abandonnés seront ici rassérénés par le message de pitié et de grâce, et que de nombreuses ambitions, trop faibles pour traiter des difficultés, seront ici nourries de fortes résolutions, et du courage de la foi. Ce sont des objectifs rares dignes des efforts les plus ardents et ces objectifs sont continuellement gardés à l’esprit par tous les établissements de Missionnaires au sein de ces communautés particulières. Puissent-ils être en grande partie atteints ! Amen.» Ainsi, depuis 200 ans, le nombre de chrétiens méthodistes n’a cessé d’augmenter dans les îles antillaises et à Saint Martin. Leurs églises se sont multipliées et notre île compte aujourd’hui plusieurs milliers de pratiquants. De nos jours, on compte plus de 25 millions de membres à travers le monde, dont près de 16 millions

Eglise Méthodiste de la Trinité de Grand Case Grand Case Trinity Methodist Church

on the platform R. R. Richardson, Esq., Solicitor; A. P. Hockstra, Esq.; A. M. Hancock, Esq. , from the French quarter ; and Pasteur Frossard, the French Protestant Minister, who spoke in French, which but few understood. The burden of this speech was a regret that he had not such a chapel in Marigot. Instead of thanks being given to the Chairman in the usual way, the Chairman turned the thanks towards the Rev. James Cox, for this valuable ser-

Eglise Méthodiste de Cole Bay Cole Bay Methodist Church

en Amérique et aux Antilles. Cette religion moderne, chrétienne, issue du protestantisme aura joué un rôle considérable dans la lutte contre l’esclavage mais aussi dans la transmission de valeurs chrétiennes à une large partie de la population saint-martinoise. C. Henocq

vice to the community during his visit to the island. Never were thanks better merited. The collections at the other services were appropriated to the chapel, but this was for the general funds. It was not so large as usual, because the tide of liberty had been turned towards a local object; but the subscriptions even this year prove that this may be done, and the other not left undone. A Wes-

leyan chapel is not fairly open till the cause of Missions has been advocated in it; and thoughts of the Heathen beyond very properly supplemented thoughts of present accommodation in hearing the Gospel of God. But, present or distant, the salvation of soul is kept in view. Till the value of soul is told, none can tell the value of the means of grace. It is not too much to hope that many a wanderer from the right way will here be brought to turn from the paths of folly and sin, that many a crushed and desolated heart will here be cheered by the message of mercy and grace, and that many a feeble purpose, too weak to grapple with difficulty, will here be kindled into strong resolution, and the courage of faith. These rare objects worthy of the most ardent endeavours and these objects are continually kept in view by all Missionary establishments in these interesting communities. May they be largely attained! Amen.» Thus, for 200 years now, the number of Methodist Christians has constantly grown in the West Indian islands and on Saint Martin. Their churches have multiplied and our island now counts several thousand observers. Today, we count more than 25 million members across the world, of which 16 million in America and in the West Indies. This modern Christian religion, born of Protestantism, will have played a considerable role in the fight against slavery but also in the transmission of Christian values to a large part of the Saint-Martin population.

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CINDY CHOISY, UNE ARTISTE INSPIREE PAR LE PATRIMOINE Cindy Choisy est une jeune femme Saint Martinoise née le 25 juillet 1978. Elevée au «jus» de St Martin, elle apprend à lire et à écrire à l’école primaire de Quartier d’Orléans, fait son collège à Marigot, passe son baccalauréat au Lycée des îles du Nord avant de s’envoler pour Paris afin de démarrer ses études. D’abord orientée en filière scientifique, Cindy visite et se passionne pour de nombreuses expositions dans la capitale et après six mois, décide d’étudier la mode, le stylisme et le design artistique à l’Institut Supérieur des Arts Appliqués. De retour à St Martin, elle commence par produire des objets de décoration. Son travail va de la création de motifs pour tissus à la peinture sur porcelaine. On trouve dans son atelier, le CINLAB des services en porcelaine, des tee-shirts, du linge de maison. Déjà ses œuvres sont inspirées du passé de St Martin. Rapidement, Cindy va se lancer dans la peinture acrylique et produire une série de tableaux inspirés de l’histoire coloniale de la Caraïbe, mais aussi de la préhistoire. Adolescente, Cindy a participé bénévolement aux fouilles archéologiques de Hope Estate. Elle se passionne pour ces peuples disparus, et étudie notamment les croyances spirituelles des Arawaks et des Taïnos qui peuplaient les Antilles avant l’arrivée de Colomb. Ses œuvres sont un mélange de scènes et de personnages reliés entre eux par des sortes de rhizomes, rappelant des circuits électroniques, évoquant parfois des cellules ou des neurones, les racines ou la généalogie. Un mélange harmonieux s’inspirant du passé et de l’Art Urbain moderne délivre une multitude de messages cachés, agrémentés de mots et de noms amérindiens qui intriguent et poussent au questionnement. Les œuvres de Cindy sont visibles sur rendez-vous, à son atelier de Quartier d’Orléans en l’appelant au 06 90 31 10 78 ou sur sa page Face Book.

CINDY CHOISY, AN ARTIST INSPIRED BY PATRIMONY Cindy Choisy is a young Saint Martin woman born July 25th 1978. Brought up with the Saint Martin “flavour”, she learned to read and write at the French Quarter primary school, went through high school in Marigot, went through her secondary courses and final exam in the Lycée des îles du Nord, before flying off to Paris in order to start her studies. First headed for a scientific career, Cindy visited and was impassioned by many exhibitions in the capital and after six months, decided to study fashion, fashion design and artistic design at the French Higher Institute of Applied Arts. Having come back to Saint Martin, she began to produce decoration objects. Her work extended from creating designs for materials to porcelain sets, tee-shirts, house linen in which already her works were inspired by Saint Martin’s past. Rapidly, Cindy set herself to acrylic painting and produced a series of paintings sometimes inspired by the Caribbean’s colonial history, but also prehistory. Adolescent, Cindy took part as a volunteer in the Hope Estate archaeological excavations. She was fascinated by the bygone indigenous peoples, and especially studied the Arawaks’ and the Tainos’ spiritual beliefs, peoples having inhabited the West Indies before the arrival of Columbus. Her works are a mixture of scenes and characters linked amongst them by sorts of roots inspired by electronic circuits sometimes evoking cells or nerve cells, roots or genealogy. A harmonious mix inspired of the past and modern Urban Art delivering a multitude of hidden messages, grouped with intriguing Amerindian words and names ushering questionings. Cindy’s works are visible by appointment, at her workshop in French Quarter by calling her at 06 90 31 10 78 or on her Facebook page.

Guabancex : La dame des vents

Déesse féminine arawak qui règne dans la tempête et détruit tout sur son passage avec l’aide torrentielle et combinée des forces du vent et des eaux. Elle possède deux assistants, Gautauba maître des pluies torrentielles et des éclairs ainsi que Coatrisquie, gouverneur des eaux. Lorsque gronde sa rage, aidée de ses assistants prêts à tout dévaster, Guabancex ordonne à tous les autres zémis de collaborer à son sombre dessein. Ces forces secouent les villages ayant manqué de respect et de dévotion aux dieux.

Guabancex : Lady of the winds

Feminine Arawak deity reigning in the storm and destroying everything in her way with the torrential help of the forces of wind and waters. She has two assistants, Gautauba, master of torrential rains and lightnings bolts and Coatrisquie, governor of the waters. When her wrath rages, helped by her assistants ready to devastate everything, Guabancex orders all the other zemis to participate in her sombre plan. These forces shake the villages having lacked respected and devotion to the gods.

Higuemota, partie avec le vent… Areito Higuemota est la fille de la reine Ana Caona.

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Higuemota, gone with the wind...Areito Higuemota is the daughter of Queen Ana Caona.


Huracan / Huracan

Soualiga : La cueilleuse de sel

Elle est notre terre mère, celle qui fait don de la vie, celle qui enfanta des jardins de sel et de coton. A la sueur de son front elle fit éclore des trésors et porte en son sein tous les enfants de Saint Martin. Protectrice des terres fertiles, elle favorise les cultures. Patronne des femmes enceintes, elle est la terre d’où toute vie jaillit. Bienfaisante, maternelle et d’une grande beauté, dans ses cheveux scintillent des cristaux de sel et autour de son corps s’entremêlent coton et coralita. Elle est celle qui subvient à nos besoins, la ramasseuse de sel, la gardienne de nos racines.

Soualiga : The salt picker

She is our mother earth, who gives the gift of life, she who will give birth to salt and cotton gardens. With much strain and effort, she unveiled treasures and bears in her womb all Saint Martin’s children. Protector of fertile lands, she fosters crops. A patron of pregnant women, she is the earth from which all life springs. Bounteous, maternal and of great beauty, in her hair salt crystals shine and cotton and coralita entwine around her body. She provides our daily needs, the salt picker, and the keeper of our roots.

Kalima: Le Feu Régénérant

Elle est la puissance fondamentale. Sa nature est ambivalente, elle est à la fois vie et mort ; mère aimante mais destructrice. Elle donne, mais aussi, prend la vie. Elle est le feu régénérateur. On la représente tenant une épée, celle du savoir divin, qu’elle utilise pour détruire l’égo humain afin d’atteindre la libération. Elle apporte courage et bienfaits.

Kalima : The regenerating Fire

She is the fundamental strength. Her nature is ambivalent, both life and death ; loving but destructive mother. She gives, but also, takes back life. She is the regenerating fire. She is represented holding a sword, that of divine knowledge, that she uses to destroy the human ego in order to reach freedom. She brings courage and boons.

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Itiba Cahubaba et les 4 vents / Itiba Cahubaba and the 4 winds

Yemaya: Mère des eaux

Elle est la mère des océans, la déesse afro cubaine de la mer. Elle règne sur les eaux salées, la lune, le monde des rêves et des secrets. Elle détient la sagesse ancestrale et l’inconscient collectif. Compatissante elle est invoquée par les femmes cherchant protection, amour et guérison. Elle favorise les grossesses et vient en aide aux mères dans leurs tâches quotidiennes. Elle est la femme en perpétuel changement.

Yemaya : Mother of the waters

She is the mother of the oceans, the Afro-Cuban deity of the sea. She reigns over the salt waters, the moon, the world of dreams and secrets. She holds ancestral wisdom and common ignorance. Compassionnate, she is invoked by women looking for protection, love and healing. She fosters pregnancies and assists mothers in their daily tasks. She is perpetually changing woman.

Saint-Martin Evasion contribue à la présevation du patrimoine de Saint-Martin


Le gardien et celui qui escalade la grotte

Les pétroglyphes les plus évidents du tableau sont des reproductions de ceux trouvés dans des grottes en République Dominicaine.

The guardian and the cave climber

The most obvious petroglyphs of the table are reproductions of those found in caves in the Dominican Republic.

Cindy Choisy en interview Interviewing Cindy Choisy



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