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Fanzine #1
L'idée est de faire un truc sur le modèle des « fanzines », tels que je les prends, espaces libres de création. Matériellement ça peut être sur papier et pour les ordinateurs sous PDF ou EPUB. Je vous propose ce work in progress, comme un établi. Si vous appréciez pourquoi ne pas faire quelque chose de semblable ensemble, qui serait imprimé et diffusé selon des modalités à définir, partagé par le web, aussi ? Chacun chacune y met ses textes ses photos. On réfléchis, plutôt que fléchir. Je crois, je vois qu'il faut créer, penser large et précis. « Espace documentaire à visualisation simple. Des photos simples, selpmis, ou bisque de homard. Des photos comme des, sans le mot comme, parce que ce sont des photo-images. Descendus, nous sommes descendus de tout de l'arbre, à pain, à tout, descendus de l'âme. Des photos descendues de tout elles aussi, ravagées, descendues de leur cimaises, alors. Des photos youyous voyoux « aller nous chercher des poux dans la tête ». Je n'ai rien à dire de plus de plus de plus de plus de plus. Gratter les puces. Un jour il faudra que ce soit la rencontre entre le papier les mots et les photos les gens et les trottoirs et la vie, et qu'on crie ? » « Il faut avoir des idées longues comme des jours sans pains. »
J' entravai rien à ce qu' elle disait, la baladeuse. La regardai bien en sirotant, l' oeil vert, allumeuse, bah, bah, bahn, autobahn, fallait bien faire fi faire comme si, sir, lui serrer le kiki pour ne pas qu' elle cause encore. Accorte corps à corps, point, nous étions branchés sur le fil du castor ivre. Ca faisait déj à beaucoup pour un seul homme, alors nous deux, vous voyez. Nous, non, la lampe dans la poche, non, était, est, sera touj ours dans la bouche de la veilleuse littéraire et spasmophile, à nous picorer la peau. Elle sifflotait en écrasant son mégot, l' aubahn mugissait dans l' écho, das ein, warum? Un son mouillé cliqua sur mon entendement bref. Les turpitudes solitaires, pas pour moi, bah, bah, bahn, autobahn. Le commun des motels incarné dans des draps froids sans bras, coincé dans l' embrasure de la porte, j e potentialise l' instant en songeant à la distance verte
bleue, rouge et tranchante qui nous sépare. Warum ? Qui me dira ça demain matin ? Ce n' était pas très malin, de perdre son temps quotidien en se perdant en conj ectures, alors que la conj oncture n' allait pas en s' arrangeant. Mais l' idée de cette nuit dans un motel électronique, entre Jean Rolin, Bruce Bégout, des racines vers Maspero, des traînées pas propres vers Houellebecq, des images songeuses, puantes de dégoulinades longues, en dehors des mots et des images me turlupinaient. Les yeux fermés nos images en songes. Un motel électronique, casser la logique des choses en accolant deux mots pour voir ce qu' ils se racontent, ce qu' ils se ravissent l' un à l' autre. Il faudrait arriver à avoir les deux yeux qui regardent deux choses différentes, une loucherie par drôle. La tête sur le billot, elle
lui dit : « Racontemoi des sornettes ». « Tu n' es pas sur le billot, mais sur l' oreiller, ce motel, là, où nous sommes, le serpent, que j e suis. Élucubrons de concert, et à foison. » C' était un vieux discours dans un monde neuf, parfois à fuir, parfois à conquérir. J' entravai rien à ce qu' elle disait, la baladeuse. La regardai bien en sirotant, l' oeil vert, allumeuse, bah, bah, bahn, autobahn, fallait bien faire fi faire comme si, sir, lui serrer le kiki pour ne pas qu' elle cause encore. Mais là, loin derrière les murs suintants du motel, c' était moi, perdu, qui sifflait du cou, plus de mains pour arracher sa ceinture, de mon cou, du coup, plus de souffle. J' ai pensé « I cant breathe » avant de tourner l' oeil, et casaque. Bah, bah, bah, autobahn, cruelle, peau égarée dans un motel électronique.
sebille