Agriculture du Maghreb N째 93 - Mars 2016
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Agriculture du Maghreb N째 93 - Mars 2016
EDITIONS AGRICOLES
Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : GROUPE HASSAN DERHEM 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Burger 20380 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com
Directeur de publication Abdelhakim MOJTAHID
Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID
Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI
Ont participé à ce numéro : Prof. Hmimina M’hamed MOKRINI Fouad Ahlam Hamim
Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI
Directeur Artistique Yassine NASSIF
Imprimerie PIPO
Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact :
Edito Campagne :
I l faut savoir raison garder
S
i pour certains les dès sont définitivement jetés pour la campagne céréalière, d’autres ont repris espoir en constatant que, grâce aux dernières pluies, dans certaines régions, quelques parcelles sont parvenues au stade levée ou tallage et même épiaison, et se posent la question quant à la possibilité d’arriver jusqu’aux moissons. Effectivement, dans plusieurs régions on constate soit des levées de semis tardifs soit des levées tardives de grains de semis précoces qui n’avaient pas germé initialement. En fait, il existe autant de cas que de situations (selon b les les régions, la préparation du sol, précipitations reçues, l’humidité de l’air, la rosée matinale, la proximité de la mer, ...). On ne peut donc pas porter de jugement global, d’autant plus que les dernières précipitations sont mal réparties et de faibles quantités, et que dans d’autres régions c’est déjà terminé depuis longtemps.
de boucler toutes les étapes en 3 mois seulement. Naturellement, les plantes vont essayer de gagner du temps en court-circuitant le tallage et ne développer que le maitre brin qui pourrait bien arriver à former un épi, mais de petite taille et avec peu de grains. Le poids spécifique pourrait être aussi très faible. L’agriculteur pourra toujours moissonner, ne serait ce que pour récupérer de quoi emblaver ses champs l’année prochaine (avec presque pas de paille). Certains récolteront plus que d’autres, mais parler de résultats intéressants à l’échelle nationale n’est pas envisageable. Il est donc nécessaire de raison garder et de ne pas se précipiter à afficher un optimisme bien déplacé.
Sans vouloir porter un coup de massue aux derniers espoirs des agriculteurs, de l’avis de professionnels, parler de moissons, c’est assez hasardeux. La durée du cycle céréalier ne permet pas, en effet, à des grains qui ont levé en février
Abdelhakim MOJTAHID Directeur de publication
Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.
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Sommaire
Nos annonceurs AAKO
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AFEPASA
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AGRI MAG
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AGRI MAG
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AGRIMATCO
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AGRIMATCO
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AMPP
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BASF
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BASF
51
BASF
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BIOIBERICA
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BODOR
26
CMGP
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ELEPHANT VERT
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ELEPHANT VERT
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ELEPHANT VERT
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6 Actualités 22 Hausse des prix de l’oignon Mécontentement des producteurs et des consommateurs
24 La tomate, les défis du goût 28 Commercialisation des AGRUMES Améliorer la rentabilité du secteur
34 Le bananier dans le Gharb Résiste malgré les difficultés
38 Fruits rouges
Des problèmes fonciers menacent la rentabilité des cultures
ERKUNT TRACTORS 13 FELEM
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FERTIMED
39
GHENT SUPPLY
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IRRI-SYS
17
KERIAN
16
Lallemand
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MAGRISER
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MAMDA
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MASSO
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MEDFEL
35
NOVAKOR
40
SIFEL
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TECNIDEX
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TEMETASH
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TIMAC
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YARA
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42 Raisin de table
Les principales maladies cryptogamiques
50 Bien choisir sa variété de maïs ensilage 54 Les nématodes de la tomate dans le Souss/Massa 58 Pollinisation du verger
Directives pour une meilleure utilisation des abeilles
60 La myrtille au Maroc
Biologie, Ecologie et Variété Cultivée
PETITES ANNONCES
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Actu
Actu Environnement
C haleur, plu i e...
Quel climat connaîtra le Maroc dans les années à venir?
L’année 2015 a été la plus chaude de l’époque moderne depuis que les données météorologiques ont commencé à être enregistrées en 1880. C’est le constat fait mercredi 20 janvier par l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA) et l’Agence spatiale américaine (NASA), suite aux recherches effectuées par chacune des deux agences. En 2015, les températures enregistrées aux quatre coins de la planète ont ainsi dépassé de 0,90°C la moyenne du XXe siècle, et de 0,16°C le dernier pic de chaleur enregistré en 2014, selon les chiffres de la NOOA. Le mois de décembre a été particulièrement chaud, dépassant de 1,11°C la moyenne du XXe siècle. Ce record de chaleur a touché quasiment toutes les parties du globe, et le Maroc n’a pas été épargné. Si le début de l’année 2015 n’a pas été hydrologiquement sec suite aux grosses inondations de la fin 2014, l’année a cependant été assez chaude (20°C de moyenne dans diverses régions du pays) et sa pluviométrie n’a pas été importante (200 à 300 mm sur les plaines).
Pourquoi a-t-on eu chaud en 2015?
«C’est ce que j’appelle le ‘nouveau climat’», explique Mohammed Said Karrouk, professeur de climatologie à l’université Hassan II à Casablanca et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). «Il ne faut plus parler de changement climatique, mais de ‘climat réchauffé’. La planète terre évolue d’une nouvelle manière, avec un climat qui fonctionne plus rapidement vu l’excès d’énergies», indique-t-il. Dans le détail, ce nouveau climat est caractérisé par l’augmentation de la tempé6
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rature emmagasinée dans les océans, «endroits les plus aptes à absorber la température solaire et atmosphérique», précise M. Karrouk. Le réchauffement des mers est ainsi un bon indicateur du réchauffement climatique. L’année 2015 a aussi été particulièrement chaude car la circulation atmosphérique a changé: elle est devenue plus méridienne (ondulante) que zonale (rectiligne). Autrement dit, la chaleur qui vient du sud pousse vers le nord, créant une onde positive chaude, suivie d’une onde négative froide. C’est cette onde positive qui a été dominante en Afrique
du nord mais aussi en Europe de l’ouest, régions du globe qui ont connu une grande chaleur pendant tout l’automne mais aussi au mois de décembre. L’onde négative froide, elle, s’est plutôt installée à l’est: en Turquie, dans les Balkans, et même au Moyen-Orient où la neige est tombée. «Les chercheurs s’accordent à dire que cela s’inscrit dans une dynamique atmosphérique globale qui dévie de la régularité au profit des événements extrêmes», explique Mohamed El Mehdi Saidi, professeur de climatologie et hydrologie à l’université Cadi Ayyad de Marrakech. «L’augmentation de la température de l’air y serait pour beaucoup, car l’air chaud assèche la terre en milieux arides, mais il a la capacité de contenir beaucoup de vapeur d’eau. Le refroidissement brusque de cet air condense toute cette vapeur et amène de très fortes précipitations avec leurs lots de dégâts qu’on connaît», ajoute-t-il. Ainsi, le 6 août 2015, Marrakech a reçu 13 fois sa moyenne de précipitations du mois d’août en une
heure. Si le Maroc a connu une année particulièrement chaude, c’est également dû en grande partie à un phénomène bien connu des climatologues, El Niño (un phénomène climatique caractérisé par des températures anormalement élevées) comparable - si ce n’est plus intense - à celui de 1998, le plus fort jamais enregistré jusqu’à présent. «Ce phénomène cyclique (qui revient tous les trois à sept ans, ndlr), a participé à la hausse de la température cette année, et à l’intensification des ‘crêtes planétaires’, c’est-à-dire ces ondes positives chaudes qui poussent vers le pôle, laissant peu de place au froid», explique M. Karrouk.
2016, année sèche?
Doit-on s’attendre à une nouvelle année de sécheresse au Maroc? «C’est très probable, même si les conditions ont changé», ajoute le professeur. Si certaines périodes de sécheresse que le royaume a connues dans les années 40 ou 80-90 pouvaient s’étaler sur deux, trois voire cinq ans, aujourd’hui, elles pourraient donc être plus courtes. «Il se peut que l’onde positive chaude se déplace vers le centre de l’océan, et que l’onde négative touche alors le Maroc. Dans ce cas, la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère pourrait engendrer de fortes pluies, voire des inondations», indique M. Karrouk. «Ce que nous vivons aujourd’hui sont les caractéristiques mêmes du nouveau climat. Quand il pleut, il pleut abondamment. Quand il ne pleut pas, il fait plus chaud, et l’évaporation est plus intense. L’équilibre climatique dans lequel nous vivions auparavant n’existe plus»,
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Actu
Actu Environnement
poursuit-il. «La machine climatique fonctionne comme un moteur: plus on accélère, plus il tourne rapidement et plus le travail fourni est important. D’où les phénomènes climatiques extrêmes observés». Ce qui explique aussi pourquoi les barrages marocains n’ont jamais été aussi remplis qu’aujourd’hui. «Malgré la sécheresse, les pluies ont été très abondantes depuis 2005-2006, et nous avons quand même plus de 60% de stockage d’eau dans nos barrages», rappelle le climatologue. «Pour moi, plus qu’une question de ressources, c’est une question de gestion de cette eau qui pose aujourd’hui problème à l’agriculture marocaine», estime-t-il. Problème: aujourd’hui encore, environ 15% seulement des surfaces cultivables du pays sont irriguées. «Ce qui signifie que 85% des terres marocaines restent dépendantes des aléas de la pluie», confiait Najib Akesbi, économiste spécialiste des poli8
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tiques agricoles. Une baisse des précipitations pourrait donc mettre en péril l’économie marocaine, qui repose à 14% sur l’agriculture. Pour Mohamed El Mehdi Saidi, l’année 2016 s’annonce en effet déjà avec un stress hydrique. «Il faut bien s’attendre à tous les extrêmes (humides ou secs) concernant la pluviométrie. C’est pourquoi pour le Maroc, le scénario catastrophe est moins la hausse des températures que la baisse des précipitations».
Et en 2050?
Qui dit climat réchauffé, dit ouverture d’une nouvelle «ère» climatique. «La température que nous connaissons aujourd’hui a été emmagasinée il y a des années dans les océans et dans l’atmosphère. C’est ce que l’on appelle les ‘mémoires’ ou les ‘batteries’ du climat», explique Mohammed Said Karrouk. Ainsi, la situation thermique actuelle s’est en quelque sorte formée il y a une tren-
taine d’années. «De la même manière, le climat que nous vivons aujourd’hui risque de se poursuivre pendant trente ans, donc jusqu’en 2045-2050», ajoute le climatologue. «Il faudrait que les Marocains, mais plus généralement les Terriens, prennent conscience que les caractéristiques climatiques que nous connaissons aujourd’hui seront celles que nous vivrons pendant les décennies à venir». «Les simulations pour les horizons 2040, 2070 et 2099 montrent une situation caractérisée par une augmentation globale des températures qui peut aller en moyenne respectivement jusqu’à 1°, 1,9° et 3,6° C, et une diminution respective des précipitations de 4,4%, 11,9% et 22,3%», explique de son côté M. Saidi, tout en précisant qu’il faut «rester prudent» sur ces prévisions. Au Maroc, «la hausse des températures serait plus grave à l’est et au sud est, où des scénarios pessimistes prévoient jusqu’à 5 degrés d’augmentation» (cf. carte ci-dessous). «Pour les précipitations, ce sont les régions du nord, habituellement humides (600 à 800 mm/an auparavant) qui seraient touchées par une diminution qui peut atteindre 40%, toujours selon les scénarios pessimistes», ajoute le spécialiste. Si le Maroc risque de connaître des périodes d’intense sécheresse, reste en effet à savoir si les pluies suivront ou non. «Nous avons remarqué qu’avec l’augmentation de la température, le cycle de l’eau a changé. L’évaporation a été plus intense après une longue période caractérisée par de grandes sécheresses. Depuis 2006, nous observons que l’atmosphère nous rend cette vapeur d’eau de manière féroce», explique
le climatologue qui rappelle que l’eau a été très abondante lors des inondations de novembre 2014, «mais aussi en 2012, 2010, 2009, etc.»
Quelles conséquences?
«Certains disent que l’eau va manquer dans plusieurs régions du monde, dont l’Afrique du nord. Ces théories se basent sur des informations que nous connaissons aujourd’hui. Mais nous ne connaissons pas tous les secrets de l’atmosphère: il reste des incertitudes», rappelle M. Karrouk. Toujours est-il que la hausse des températures et la baisse des précipitations risquent d’avoir des conséquences «redoutables pour l’homme et le milieu», indique M. Saidi. «Le couvert végétal et les sols propices à l’agriculture seraient dégradés par la désertification. Par ailleurs les réserves d’eau douce disponibles chaque année pour chaque habitant passeraient au-dessous du seuil de 500 mètres cubes, alors que le seuil d’alerte est, selon l’ONU, de l’ordre de 1.700 m3 par an et par habitant». «La pénurie hydrique affectera diverses activités économiques et la population sera obligée de s’adapter à une utilisation rationnelle et limitée», poursuit le professeur. Point positif pour le Maroc: le pays ne partage pas ses bassins hydrographiques et ses cours d’eau avec d’autres pays. Aussi, des conflits internationaux autour de l’eau ne seraient pas à l’ordre du jour, alors qu’ils sont tout à fait prévisibles dans d’autres pays, notamment au ProcheOrient où plusieurs fleuves sont transfrontaliers.
Source : HuffPost Maroc
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Actu
Actu Mécanisation
La mécanisation de l’agriculture en Afrique : véritable enjeu de développement
Pour l’Afrique, le développement d’une agriculture autonome et durable représente l’un des grands défis de demain. Indéniablement, cette révolution passera par la mécanisation progressive des outils et des exploitations africaines, afin de permettre l’augmentation de la productivité et à plus long terme, l’autosuffisance alimentaire du continent. Il est généralement admis que la mécanisation et la motorisation ont joué un rôle central dans l’évolution des systèmes agricoles à travers les âges, partout dans le monde. Le phénomène a notamment participé à la révolution agricole des pays développés, comme en Europe. On considère ainsi que le développement de la mécanisation augmente l’engagement des agriculteurs et la productivité de leurs exploitations. En Afrique, s’il est évident qu’une telle révolution serait bénéfique, elle demande à être adaptée aux spécificités et aux besoins des différents acteurs locaux.
Mécanisation agricole : le contexte africain
De nos jours, la très grande majorité des agriculteurs du
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monde continue de travailler à la main, en particulier en Afrique subsaharienne où il n’y aurait qu’un peu plus de 200 000 tracteurs – pour 28 millions à l’échelle mondiale. Il existe ainsi un fossé entre les agricultures des pays développés et celles qui n’ont pas bénéficié de l’industrialisation des matériels de production, à quelques exceptions près. Dans le contexte de l’Afrique subsaharienne, la production de l’énergie nécessaire au secteur agricole se répartit de la façon suivante : 65 % est assuré par les hommes, 25 % par la force animale et seulement 10 % par les moteurs. Un premier état des lieux qui en dit beaucoup sur le niveau de mécanisation de l’agriculture africaine en 2013. La traction animale, introduite dans les années 1950, a longtemps constitué un gage de modernisation du
secteur en Afrique et continue de rester l’outil préféré des paysans locaux, malgré les diverses mesures incitatives développées pour faire évoluer les comportements. Autre chiffre évocateur : 75 % des exploitations agricoles sont des structures familiales, petites et peu modernes, dont l’accès à la motorisation est limité. Elles représentent pourtant l’essentiel des revenus des populations rurales. Cette autre spécificité est à prendre en compte lorsque l’on doit penser le phénomène de la mécanisation agricole sur le continent africain, nécessaire et souhaitable dans le temps. L’Afrique possède cependant des conditions que l’on qualifierait volontiers de favorables pour mener à bien cette politique : de vastes étendues de terres arables et peu de contraintes topographiques.
Il ne semble donc pas y avoir de réels obstacles au développement de la mécanisation et de la motorisation, pourtant, celui-ci tarde à voir le jour.
Expériences passées et volonté politique
Les précédentes tentatives pour introduire la mécanisation en Afrique subsaharienne se sont malheureusement soldées par des échecs. Les causes peuvent être discutées : contraintes environnementales, barrières sociales ou culturelles, risque de voir le chômage augmenter dans les zones rurales, etc. D’autres politiques menées en Inde ou au Maroc prouvent que ce dernier effet n’est cependant pas systématique. L’autre débat autour du développement de la mécanisation agricole dans le contexte africain, c’est celui de l’accès au
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Act Actu Mécan
progrès technique, qui reste très largement limité pour les acteurs locaux. Toute évolution du secteur doit donc forcément passer par un transfert de technologies
et de compétences, a minima un soutien technique, adapté aux particularités du continent. Ainsi, les résultats de près d’un demi-siècle d’actions
en faveur de la mécanisation agricole en Afrique semblent faibles au regard des enjeux. Le développement de la mécanisation apparaît pourtant comme une nécessité
pour favoriser le développement durable et autonome de l’agriculture africaine, mais elle ne se fera pas sans l’appui des pouvoirs publics – en favorisant l’accès aux équipements notamment. Au-delà du «mythe» qui accompagne souvent cette volonté exaltée, il est indispensable qu’une réflexion stratégique et raisonnée soit menée sur la façon de mener cette «révolution agricole» avec le soutien complet des autorités politiques africaines.
Un défi à relever pour l’agriculture africaine
Moderniser l’agriculture africaine est un choix stratégique, ainsi qu’une nécessité pour le futur du continent. Pour en comprendre toute l’importance, il convient de replacer cette problématique de la mécanisation dans le contexte actuel : en moyenne, l’agriculteur africain devait nourrir deux personnes il y a 30 ans. Aujourd’hui, il doit pouvoir subvenir aux besoins de quatre à cinq personnes – notamment du fait de l’augmentation générale de la population, de l’exode rural et du développement de grands centres urbains. Les questions de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire, qui sont d’une très grande importance pour l’Afrique, sont donc intimement liées à ce débat autour de la modernisation des outils de production. Augmenter la productivité de l’agriculture africaine est une nécessité, sinon un défi pour les années à venir. Mais tant qu’elle restera essentiellement manuelle, cela ne sera pas possible : c’est pourquoi le développement de la mécanisation agricole en Afrique paraît indispensable pour assurer le futur de ses habitants. Ce développement offre quelques perspectives prometteuses, et ce pour différentes raisons : la mécanisation permettrait d’augmenter la productivité, de réduire la pénibilité du travail hu-
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tu
isation main, de produire davantage de denrées, de mieux nourrir les populations locales ou encore de freiner l’exode rural. Il ne faut cependant pas oublier qu’en Afrique, face à des situations et des enjeux très divers, il ne pourrait y avoir de solution unique en matière de mécanisation ou de motorisation dans un avenir proche. Chaque contexte doit donc bénéficier d’une stratégie de mécanisation adaptée, selon une série de facteurs variés – environnementaux, météorologiques, géologiques, financiers…
Industriels et petites exploitations : une complémentarité nécessaire
Si les paysans africains et les autorités politiques doivent prendre toute leur part dans ce développement de la mé-
canisation, il importe également que les acteurs privés du secteur agricole contribuent à cette grande évolution. Au Cameroun par exemple, dans la région de Nkoteng, la Société Sucrière du Cameroun (SOSUCAM) a récemment décidé de mécaniser progressivement sa récolte de canne à sucre avec l’introduction de techniques modernes qui présentent également l’avantage de limiter le brûlage de canne et donc l’émission de gaz à effet de serre. Dans ce cas précis, cela demande la transformation de plus de 23 000 hectares de plantations afin de les adapter aux nouvelles méthodes de récolte. Un effort salué par la presse locale et soutenu par les acteurs publics. Dans ce défi global pour mener à bien une politique de mécanisation maîtrisée, la prise en compte de l’environnement macroéconomique
local est enfin indispensable. Car cette révolution technique doit être conduite de façon concertée, pour ne pas être facteur de déséquilibre. La mécanisation de l’agriculture africaine doit être une voie de transformation et de modernisation des exploitations, dans un savant équilibre entre laisser-faire, facilitation de l’accès aux crédits agricoles, aides publiques aux structures traditionnelles, organisation des structures coopératives et encouragement des investissements. Tout ceci permettra que mécanisation et culture de faibles surfaces
avec une main d’œuvre familiale soient conciliables. C’est donc en menant cette «révolution agricole» dans la concertation que l’Afrique aura le plus de chances de limiter les risques de chômage ou de dégâts environnementaux, pour finalement atteindre son objectif prioritaire : favoriser l’émergence d’une agriculture adaptée aux enjeux économiques et humains de demain, pour bâtir les conditions de son autosuffisance alimentaire. Source : www.lesechos.fr
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Actu Actu Recherche
Les mycorhizes,
un atout pour l’agriculture moderne Tous les principes à la base de l’agriculture moderne ont été conçus et sont appliqués comme si les mycorhizes n’existaient pas. Or elles existent depuis plus de 400 millions d’années et affectent profondément le fonctionnement de l’ensemble des plantes de la planète. Il semble donc qu’il faille réexaminer ces principes et leurs applications pour tenir compte de cette réalité incontournable. La symbiose mycorhizienne constitue un phénomène fondamental et universel dans l’évolution et le fonctionnement des plantes et des écosystèmes terrestres.
cinaire, mais plus de 100 m2 de surface mycélienne. Déjà, cette modification physique confère à la plante un accès significativement accru aux nutriments et à l’eau du sol (Fig. 1). L’inoculation de la pomme de terre, par exemple, conduit à des résultats intéressants pour les agriculteurs (Fig. 2).
Pour comprendre le fonctionnement de la plante mycorhizée, il faut savoir que les champignons responsables pénètrent de façon subtile dans des cellules du cortex racinaire, où elles ont directement accès à une source d’énergie. De là, elles tissent dans le sol un immense réseau mycélien, de sorte que sous un 1 m2 de prairie, il existe 9-10 m2 de surface ra-
Sous l’influence du champignon mycorhizien, le métabolisme de la plante est également profondément modifié, certaines substances (e. g. la proline) étant beaucoup plus abondantes, il y apparaît également des substances nouvelles, les mycorhizines. Par son intervention via l’acide jasmonique, une hormone peu connue avant de découvrir son rôle
chez la plante mycorhizée, celle-ci voit des sentiers métaboliques s’activer, notamment ceux impliqués dans la défense contre les champignons pathogènes (Fig. 3), les nématodes, les pucerons, etc. Chez les plantes aromatiques et pharmaceutiques, les teneurs en agents actifs se voient augmentées.
Fig 2
De plus, la présence des mycorhizes affecte les aspects physiques du sol par Fig 3 la production de la glomaline, une glycoprotéine intervenant dans l’agrégation des particules du sol (grumelage) favorisant les échanges gazeux et la perméabilité du sol. Finalement, des recherches plus récentes montrent que la composition et le goût des aliments se verraient modifiés sous l’effet des mycorhizes. Parmi ces nombreux apports des mycorhizes aux plantes, le plus connu porte sur la nutrition phosphatée, ce qui
schématique de la structure d’une mycorhize arbusculaire; Fig 1 Aperçu a) arbuscule intracellulaire du champignon; b) vésicules, structure
de reproduction simple; c) mycélium extra racinaire; d) spores, structure de reproduction complexe.
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Le rendement accru en pommes de terre rouge
La suppression de la gale aux champs.
est dû en grande partie au fait que les ions phosphates ont une très faible mobilité dans le sol. Contrairement aux nitrates qui diffusent très rapidement et qui, pour ainsi dire, viennent combler la diminution de ces ions autour des racines à mesure des besoins, dans le cas des ions phosphates, c’est la plante qui doit aller à leur recherche. Les racines sont relativement peu efficaces pour faire ce travail, et leur coût énergétique élevé pour augmenter l’apport en phosphore (P) plaide en faveur des mycorhizes, avec leur immense surface d’absorption, allant bien au-delà de la zone explorée par les racines. www.agronouvelles.com
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Actu Actu
POMME
Les nouveaux systèmes de verger Partout à travers le monde, la rationalisation des intrants (phytosanitaires, irrigation, fertilisation...) conduit à la nécessaire re-conception du verger et des outils de production. L’évolution du matériel végétal, des formes de conduite, des outils de pulvérisation, permettent d’imaginer de nouveaux systèmes de verger en lien avec les attentes sociétales en matière de protection de l’environnement. Mais si ces nouveaux modes de production doivent être performants d’un point de vue environnemental, les exigences en matière de performances agronomiques et économiques sont toujours aussi essentielles.
Principaux axes de recherche
Dans les principaux pays producteurs de pomme, les principaux axes des programmes de recherche menés actuellement sont : Ikmat Talib, M°6, Sidi Maarouf CASABLANCA 20190 yassinefr1@gmail.com
GSM : 06 64 24 21 21 Tél.: 05 22 89 05 98 - Fax : 05 22 89 05 98
Impression
Enseignes & Signalétique
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Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
Innovation variétale
L’évaluation variétale a pour objectif le développement de la gamme variétale en lien avec différents objectifs: • Qualité agronomique : rendement, qualité du fruit, vigueur, forme des arbres afin d’anticiper les modes de conduite les plus adaptés. • Recherche d’un « produit de qualité, identifiable et adapté aux conditions régionales » • Recherche de variétés tolérantes et/ou résistantes et évaluation des sensibilités variétales aux bio-agresseurs • Evaluation de la performance des variétés en conduite
u
Agriculture Biologique (AB). • Etude comparative des mutants • Etude du comportement de nouveaux porte-greffes
Conduite
• Etude technico-économique de différents systèmes de verger (mur fruitier, palmette, mur biaxe, mur axe, axe en branche fruitière, axe centrifuge...) • Evaluation de vergers à très bas niveaux d’intrants • Amélioration du fonctionnement du sol pour le maintien de son activité biologique et minérale. • Evaluation de la performance de différents systèmes d’irrigation (goutte à goutte enterré). • Intérêt de programme de fertilisation foliaire et outils de régulation de la charge pour optimiser le rendement du verger et la qualité des fruits.
Protection du verger
• Optimisation de stratégies de lutte adaptées aux exigences qualitatives du pommier et moins consommatrices de pesticides (carpocapse, puceron, acarien rouge, tavelure du pommier...) • Optimisation des volumes et doses des spécialités appliquées et amélioration de la pulvérisation par l’évaluation de matériels innovants pour limiter les intrants phytosanitaires • Evaluation de techniques de bio-contrôle contre les maladies et ravageurs de la pomme (filet, confusion sexuelle, argile, lutte biologique, …) • Etude des effets non intentionnels de certaines spécialités commerciales sur la faune auxiliaire Qualité, Récolte et Procédés post-récolte pour le maintien de la qualité • Impact des facteurs culturaux (porte-greffe notamment) sur la conservation des pommes • Evaluation d’outils pour limiter le russeting.
Les clubs variétaux
Les démarches de clubs variétaux sont particulièrement développées. La plus célèbre, Pink Lady, fait l’objet d’une politique marketing et commerciale spécifique visant à optimiser sa valorisation. Elle connaît une bonne croissance à l’échelon européen. D’autres démarches sont en émergence (Jazz, Tentation®,…). Toutes ces démarches sont devenues des atouts indispensables pour accéder à un marché mondial, devenu très concurrentiel. Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
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Actu Actu Irrigation
AMIAG, Dynamisme, mobilisation et maturité d’un secteur en plein boom
Profitant de la tenue de son AGO commémorant ses 12 ans d’existence, l’AMIAG (Association Marocaine de l’Irrigation par Aspersion et Goutte à goutte, née en 2004) a organisé à Marrakech les 18 et 19 mars derniers, un débat rassemblant toutes les sociétés membres de l’association.
L
es organisateurs ont opté pour un débat ouvert au cours duquel
a aussi prouvé qu’elle est au
tâches jusque là remplies par
ment 20% ont été réalisés sur
service de toutes les sociétés
les membres du bureau (vo-
8 ans et qu’il reste seulement
membres aussi bien les pe-
lontariat),
5 ans pour les 80% restants.
les membres du bureau et
tites que les grandes, contrai-
- Essayer d’attirer les autres
les adhérents ont opté pour
rement aux craintes expri-
sociétés du secteur et qui ne
En plus de ses interventions
les thèmes de leur choix
mées par certains lors de sa
sont pas encore membres de
au cours du débat, M Youssef
pour
création.
Ainsi, après le mot de bien-
l’association,
Moamah, président de l’as-
Pour preuve de sa réussite,
venue du représentant local
l’Amiag est passée de 48
- Les sociétés sont appelées à
sociation, a souligné, en syn-
(Marrakech) de l’Amiag, les
membres en 2005 à 260 au-
s’unir autour de l’Amiag pour
thèse, deux points essentiels
interventions des représen-
jourd’hui et ce grâce à son
lui donner plus de force
soulevés par plusieurs inter-
tants des différentes régions
meilleur fonctionnement et
- Malgré les efforts fournis
venants. Ces points reflètent
constituant l’association ont
aux meilleures solutions des
par tous, les opérateurs sont
l’esprit de responsabilité des
résumé les principaux pro-
problèmes qu’elle a appor-
encore loin de couvrir la tota-
sociétés membres de l’asso-
blèmes rencontrés, leurs ex-
tées en collaboration avec
lité du programme prévision-
ciation :
périences dans le cadre de
l’Administration, le secteur
nel dans les délais impartis. A
- La nécessité d’’établir un
l’association, les rencontres
commence à se structurer et
rappeler que, en termes de
code de conduite (déontolo-
régionales avec les DPA et les
à mieux s’organiser.
superficies équipées, seule-
gie, éthique, …). De même,
Offices ainsi que d’autres ac-
Des recommandations ont
tivités dans les régions.
aussi été faites au prochain
leurs
interventions.
bureau, dont on peut citer : Dans leurs interventions, les
- Multiplier les formations à
représentants des sociétés
l’instar de celles qui ont été
membres de l’association,
effectuées permettant aux
présents dans la salle, on ex-
nouvelles sociétés de profiter
primé une reconnaissance
de l’expérience des plus an-
unanime pour les efforts
ciennes, et qui ont donné de
fournis et les résultats obte-
bon résultats,
nus par l’Amiag. Ainsi ils ont
- Désignation d’un respon-
souligné que l’association a
sable permanent, payé par
beaucoup évolué par rapport
l’association, pour assurer
à ses débuts et qu’elle jouit
le suivi des dossiers auprès
actuellement de la confiance
des différentes administra-
de tous les partenaires. Elle
tions et centraliser certaines
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Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
GIAC Agroalimentaire
Dans son intervention sur le thème de « sensibilisation de la formation en cours d’emploi», M Bekkali My Ahmed, président du GIAG a présenté le «GIAC AGRO» (Groupement Interprofessionnel d’Aide au Conseil du secteur agroalimentaire), association à but non lucratif qui a pour objet général la promotion du conseil et de la formation en cours d’emploi auprès de ses nombreux adhérents. Il a aussi rappelé les subventions que pouvait fournir cette association à ses membres de même qu’il a souligné les effets positifs de la formation dans une entreprise. En effet, c’est un vecteur de développement qui contribue à l’amélioration de la compétitivité de la société et à la motivation de ses agents.
les sociétés devraient travail-
jeter la responsabilité sur les
agi, dernièrement, pour le
l’esprit de confrontation. Il
ler dans un esprit sain, établir
autres
prolongement de la sub-
faut imaginer nos solutions
vention jusqu’en 2020. Il est
et ne pas attendre que ça
en commun un canevas de travail sur la façon de travail-
M Moamah a rappelé que
nécessaire par conséquent
vienne
ler, de préparer les dossiers,
l’administration est un par-
de chercher des solutions en
que, de son côté, l’adminis-
d’harmoniser les études, etc.
tenaire avant tout, qu’elle
commun avec la tutelle, en
tration est prête à accepter
- Et si on faisait notre ‘’mea
a contribué grandement à
apportant des idées et des
les propositions construc-
culpa’’ au lieu de toujours re-
la défense du secteur et a
propositions et en dépassant
tives.
d’ailleurs,
sachant
Composition du nouveau bureau
A l’issue de l’AG, le nouveau bureau est composé des membres ci-après : NOM ET PRENOM
SOCIETE
VILLE
1
M. AZZOUZ Mohammed
MAGRISER
CASABLANCA
2
M. BENNIS Kamal
IRRI SYS
AIT MELLOUL
3
M. BENNIS Nabil
INLAY
CASABLANCA
4
M. EL BOUJI Zoubair
CTIM
MEKNES
5
M. EL MAHFOUDI Mohamed-Najib
IRRI EST
BERKANE
6
M. GHAZZALI Essaid
KIRALMA
CASABLANCA
7
M. JBALI Samir
HORTISUD
AIT MELLOUL
8
M. LAKSIR Abdelaziz
RISAL IRRIGATION
TANGER
9
M. MOAMAH Youssef
CMGP
CASABLANCA
10
M. OIKIL Moulay Ismail
RIEGOSSUR
AIT MELLOUL
11
M. SEFFAR Zouhair
ERI SER
AIT MELLOUL
12
M. ABDELMOULA Abdelouahab (représentant Gharb)
FLORATEC
SIDI KACEM
13
M. AIT OUKHARAZ Hassan
AGRILIT
AIT MELLOUL
14
M. BESSENTE Abdelkhalek (représentant Nord)
BESSENTE IRRIGATION
KSAR EL KEBIR
15
LEKHESSASSI Mohamed (représentant Fès-Meknès)
MTDI
MEKNES
16
NASRI Abdelkader (représentant de l’Oriental)
SOFETRE
BERKANE
17
M. MAROUAN Mohamed ( région des Doukkala)
SAFI POMPE
SAFI
Les fonctions des membres au sein du nouveau bureau seront définies au cours d’une prochaine réunion, ainsi que les élections des représentants des régions de Tadla-Azilal et du Haouz, qui se feront au plus tard 1 mois après l’A-G-O. Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
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Actu Actu Entreprise
FUTURECO BIOSCIENCE et ÉLÉPHANT VERT
un accord de distribution d’intrants agricoles pour la protection des plantes et la nutrition au Maroc. FUTURECO BIOSCIENCE et ÉLÉPHANT VERT ont signé un accord de distribution d’intrants agricoles pour la protection des plantes et la nutrition au Maroc ; cette gamme autorisée en agriculture biologique, cible l’ensemble des productions agricoles à vocation saines et durables. L’ accord couvre l’homologation et le développement technique et commercial de la gamme de produits FUTURECO BIOSCIENCE dans d’autres pays africains. Le groupe suisse ÉLÉPHANT VERT s’est installé il y a quatre ans en Afrique pour conduire le développement d’intrants respectueux de l’environnement avec la vision d’une agriculture durable; ciblant de facto le développement d’intrants naturel ou acceptables en agriculture biologique. ÉLÉPHANT VERT fournit plusieurs gammes d’intrants agricoles (amendements organiques ORGANOVA, biofertilisants FERTINOVA, biostimulants NOVOSTIM, biopesticides NOVA PROTECT) ainsi que des services (accompagnement technique NOVATOOLS TECHNIC, accompagnement financier NOVATOOLS FINANCE, et accompagnement industriel NOVATOOLS INDUSTRY). Avec cet accord, FUTURECO BIOSCIENCE partagera son expérience de dix ans sur le marché marocain via les réseaux opérationnels d’Eléphant Vert. La forte implantation d’ÉLÉPHANT VERT permettra le développement technique et marketing approprié sur le marché marocain. L’accord couvre également l’homologation et le développement commercial dans d’autres pays africains tels que le Mali, le Cameroun, le Sénégal, le Ghana, la Côte-d’Ivoire et le Burkina Faso. Les deux sociétés portent une at-
tention particulière à l’accompagnement technique sur le terrain et à l’assistance des producteurs et des exportateurs. La promotion d’une agriculture saine, la gestion des déchets et le développement durable ne sont pas les seules valeurs partagées par les deux sociétés, qui s’investissent également dans la Recherche et Développement et leur contribution sociale auprès des communautés locales. Rafael Juncosa, PDG de FUTURECO BIOSCIENCE, déclare : “Cet accord nous motive pour le futur. ÉLÉPHANT VERT a une philosophie, une rigueur et une capacité d’action qui font que nous sommes convaincus que cet accord sera très fructueux. Ils ont une remarquable équipe technique et nous sommes sûrs que notre collaboration sera très productive. Nous allons certainement nous apporter beaucoup mutuellement afin d’innover et de développer notre activité au Maroc et dans d’autres pays africains, où nous allons développer des produits spécifiques qui tiennent compte de leurs spécificités pédoclimatiques. L’administration marocaine a bien conscience de l’importance de soutenir une agriculture durable; c’est une excellente occasion de contribuer à aider le Royaume à franchir
un grand pas vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement, plus saine et plus durable. Les deux sociétés comptent de très bonnes équipes qui peuvent diriger l’innovation afin de mieux prendre en compte les exigences du marché”. Sébastien Couasnet, PDG d’ÉLÉPHANT VERT, déclare : «Grâce à cet accord, nous complétons notre offre de solutions pour les producteurs : nous donnons accès aux producteurs de légumes à des biopesticides supplémentaires, ainsi qu’à une large gamme de biostimulants, certifiés pour l’agriculture biologique, plus respectueux de l’environnement dans le cadre d’une agriculture intensive. Parallèlement, nous renforçons nos programmes de recherche et développement en vue d’élargir l’offre de solutions agronomiques durables, en synergie avec la gamme de produits de FUTURECO BIOSCIENCE. Basée sur une forte implantation marocaine, notre «vitrine» de l’expertise et l’excellence ÉLÉPHANT VERT, notre ambition est de développer une offre de référence en Afrique. Cet accord est une étape importante.» FUTURECO BIOSCIENCE est une société de Agrobiotech espagnole qui étudie, développe, fabrique et commercialise des produits respectueux de l’environnement pour la nutrition des plantes et la protection des végétaux. Présente dans 26 pays et en phase d’expansion à l’échelle mondiale pour atteindre 50 pays en 2018, ses principales valeurs sont le leadership de l’investissement en R + D + I et l’engagement social et environnemental dans toutes ses activités. 44% des res-
sources humaines de FUTURECO BIOSCIENCE est R + D, concentrés dans le développement de solutions propres, innovantes, qui permettent de réduire l’impact de l’agriculture sur l’environnement, comme les biostimulants, biopesticides et biofertilisants orientés zéro déchet. FUTURECO BIOSCIENCE a aussi remporté de nombreux prix de l’innovation et de l’environnement, a de nombreuses certifications Qualité pour ses bonnes pratiques, et dispose d’un CSR avec le Pacte Mondial de l’ONU. ÉLÉPHANT VERT est un Groupe commercial suisse qui agit avec le soutien financier d’Antenna Technologies, une Fondation spécialisée dans la recherche, l’adaptation et le transfert de technologies innovantes permettant de lutter contre la pauvreté et de promouvoir un développement durable. ÉLÉPHANT VERT produit des amendements organiques, biofertilisants, biostimulants, biopesticides, et propose aussi des services d’accompagnement technique financier et industriel pour faciliter la diffusion de ses produits et de nouvelles pratiques agricoles durables. Présent au Maroc, au Mali, au Sénégal et en France, ÉLÉPHANT VERT participe chaque jour à l’avènement d’une agriculture performante, saine et durable. Plus d’informations : www.elephant-vert.com
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BASF Maroc déménage ! Après plus de 60 ans d’activité au Maroc, la société BASF emménage dans des locaux flambants neufs situés à la Marina de Casablanca. L’entreprise reste toutefois présente sur la zone industrielle d’Aïn Sebaa à travers son site dédié au stockage et à la production d’adjuvants liquides (pour le secteur de la construction). En effet, le 29 Février 2016, les collaborateurs de la multinationale Allemande se sont confortablement installés dans leurs nouveaux bureaux
en open space, s’étalant sur plus de 1.000 m². Ce nouveau local répond d’avantage aux standards de qualité et de sécurité établis par le groupe BASF qui vise à offrir à ses collaborateurs un espace de travail novateur et favorable à leur développement. Ce changement permettra ainsi à BASF Maroc - en tant que hub pour l’Afrique du Nord et de l’Ouest Francophone - de renforcer sa présence sur le territoire et d’être en phase avec sa stratégie de croissance dans la région.
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Marché
Hausse des prix de l’oignon Mécontentement des producteurs et des consommateurs Abdelmoumen Guennouni
Au cours des semaines écoulées, le prix des oignons au Maroc ont enregistré une flambée jamais atteinte puisque, selon les marchés et les villes, le kilo a avoisiné les quinze dirhams. Ce record de prix a provoqué le ‘’buzz’’ sur les réseaux sociaux et inspiré la créativité des internautes et des médias. Côté consommateur, la hausse des prix de l’oignon –à l’instar de la plupart des autres fruits et légumes et légumineuses alimentaires- était le couronnement des augmentations qui n’ont cessé de miner le portefeuille des ménages et qui ont affecté les produits alimentaires et autres dépenses courantes. Côté producteurs aussi le mécontentement est de mise. En effet d’une part la hausse vertigineuse ne leur profite pas –contrairement à ce qu’on pourrait penser- et d’autre part ils se demandent pourquoi l’opinion publique ne réagit pas quand les prix sont au plus bas, ne couvrant même pas les coûts de production.
L
’oignon est un légume très demandé et très consommé dans la cuisine marocaine. Normalement sa production (environ 15 Mt/an) couvre largement les besoins du marché, avec des pics de consommation lors de certaines périodes comme le mois de Ramadan et l’Aïd Adha. D’après les données du ministère de l’agriculture, les prix de l’oignon sec sur les marchés de gros au 9 mars dernier variaient entre 9 et 10 dh/kg alors qu’en 2015 et 2014 ils se situaient entre 2,10 et 2,70 dh. Cependant, dans la pratique, la ménagère était tenue de débourser entre 12 et 15 dh pour 1kg de ce légume qui fait pleurer. Comme à l’accoutumé les raisons invoqués par les commerçant sont aussi variées que contradictoires d’une saison à l’autre : on invoque les exportations (vers l’Afrique en quantités réduites et tant que les prix sont bas), la loi de l’offre et de la demande, les conditions climatiques de l’année comme la sécheresse ou l’excès de précipitations,
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Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
les difficultés d’accès aux champs, les vagues de froid ou gelées, la grêle… Sans oublier l’effet ‘’retour de manivelle’’ de la campagne précédente, avec une production surabondante et commercialement défavorable poussant nombre de producteurs à s’abstenir. Il faut noter que la culture d’oignons est pratiquée essentiellement dans les zones pluviales (bour) qui ont été Impactées par l’absence de pluies durant plus de trois mois.
A qui profitent les hausses
Une autre raison est aussi invoquée par les professionnels, mais qui passe souvent inaperçue, c’est le manque d’organisation des circuits de commercialisation. En effet entre le producteur et le consommateur s’intercale une cascade d’intermédiaires qui profitent de l’absence de mécanismes de régulation des marchés, de l’absence de concurrence et de la carence du contrôle. Ils recourent
donc à toutes sortes de pratiques (spéculation, rétention de marchandise, ententes entre commerçant, …) pour prélever, à chaque étape, des marges supérieures à ce que perçoit le producteur pour un cycle de labeur avec des facteurs de production en constante augmentation. D’autant plus que les prix élevés incitent à la spéculation. En outre, la réorganisation des marchés de gros, dont on ne cesse de parler, se heurte à des intérêts importants et des lobbies puissants qui l’empêchent d’aboutir. Selon certains producteurs, certains revendeurs (ayant acheté et stocké des quantités importantes) ont enregistré des pertes énormes qui les ont conduit à la faillite (achat à 0,80 + conservation = 1,20 et vendu à 1dh/kg). Les seuls à courir moins de risque sont les revendeurs et détaillants qui s’approvisionnent à la semaine et écoulent leur production sans trop de variations de prix avec des marges de 1-1,50 dh/kg.
vation (construction des séchoirs, paille, film plastique, transport interne et main d’œuvre) qui sont de 0,30-0,35 dh/kg, ramenant le prix de revient du kg à 1,30-1,35 dh.
Les raisons d’une flambée imprévue
Témoignange :
M Mustapha Bendadda, Ingénieur Agronome, producteur dans la région d’El Hajeb. Trois types de production d’oignon sont conduits au Maroc : hivernale, dans la région de Aïn Karma, printanière, en région de Béni Mellal et estivale à El Hajeb et province d’Ifrane. Les productions hivernale et printanière consomment peu d’eau et ne se conservent pas car les bulbes se forment en période à faible ETP contrairement à la production estivale (conduite exclusivement en irrigué) qui se forme en période à forte ETP avec forte absorption d’éléments minéraux. Ces dernier font la richesse des bulbes parallèlement à l’évaporation de l’eau libre dans les oignons d’où leur aptitude à la conservation. Normalement, le prix de revient des productions hivernale et printanière sont plus faibles et sont liés au coût (consommation) de l’eau d’irrigation et varie entre 0,50 et 0,80 Dh/kg respectivement pour la production hivernale et printanière. Les coûts de la production estivale sont de 1 dh/kg auquel s’ajoutent les couts de la conser-
Pour comprendre les causes de l’actuelle flambé des prix, il faut revenir un peu en arrière (sur deux campagnes). Ainsi la campagne 2013-14 a enregistré une surproduction de la production hivernale qui a inondé le marché et a empiété sur la période normale de la production suivante. En effet, au lieu de s’épuiser fin juillet elle était encore sur le marché jusqu’en octnov, période de commercialisation de la production estivale (à partir d’aout). Cette surproduction a tiré vers le bas les prix des deux types de production (20-40 centimes pour la première et 60 cts pour la seconde, en nov 2014). Cette chute des prix a causé une perte consistante aux producteurs qui ont perdu 40 cts par kg de production soit environs une moyenne de 20.000 dh/ha. Deuxième cause de la surproduction : Le PMV a encouragé les producteurs (goutte à goutte à 100%) entrainant une forte augmentation des superficies consacrées à cette culture et une forte surproduction. En conséquence, les producteurs affectés en 2014-15 n’ont pas cultivé d’oignon la campagne suivante et ceux qui se sont lancés ont liquidé leur production le plus vite possible (à 2-2,20 dh/kg- remboursement de dettes, peur du risque). De même, en ce moment de bas prix, une partie a été exportée vers l’Afrique (Mali, etc.) A signaler que les oignons com-
mercialisés actuellement sont ceux de la production de l’été 2015 alors que la production de l’hiver 201516 est quasi inexistante (suite à la sécheresse actuelle). D’où le faible approvisionnement du marché auquel s’ajoute le phénomène de rétention. Les revendeurs qui ont stocké les oignons achetés à 2-2,50 dh et quelques gros producteurs qui n’ont pas bradé leur production vendent actuellement à d’autres intermédiaires qui approvisionnent les marchés de gros à 9 dh/kg.
Retour à la ‘‘normale’’ en mai
Selon M Bendadda, la situation actuelle risque de durer jusqu’à l’arrivée sur le marché de la prochaine production printanière (Béni Mellal) en mai prochain. Sur place, les intermédiaires achètent dès maintenant la production à des prix atteignant 100.000 dh par hectare contre 70.000 en 2014-15 et 14.000 en 2013-14. Mais, les prix de vente au consommateur ne devraient pas dépasser 4-5 dh/kg. Pour M Bendadda, la crise actuelle de l’oignon a été rendue possible suite à la conjonction de nombreux facteurs : - Organisation inexistante des producteurs : l’agrégation recommandée par le ministère n’est pas envisageable en l’occurrence car le domaine est risqué et personne n’oserait s’aventurer de peur de pertes pouvant être considérables. - Le ministère a aidé à la production mais pas à la commercialisation - Absence de visibilité par manque d’information et d’orientation des producteurs sur les superficies semées ou plantées, ce qui rend leurs décisions aventureuses
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Produit
La tomate, les défis du goût Cœur de bœuf ou cerise ? Croquante ou fondante ? Sucrée ou acide ? Vous l’aimez comment votre tomate ? La question suscite des réponses aussi variées que tranchées. Elle illustre bien une des difficultés majeures de l’amélioration de la qualité sensorielle (ou organoleptique) des fruits et légumes: comprendre, en parallèle du fonctionnement de la plante, les perceptions et les attentes des consommateurs afin d’orienter les pistes de recherches.
C
omment retrouver le plaisir simple de manger des fruits et légumes savoureux ? Dans cette quête qui mène de la sensation à la consommation, la tomate tient un rôle à part. Il va bien au-delà de son importance dans notre régime alimentaire. Pour la communauté scientifique internationale, elle est en effet devenue le modèle d’étude qui sert à comprendre les bases biologiques très complexes des caractères de qualité aussi bien chez ses espèces cousines que pour tous les fruits charnus.
Une production en nette progression
Peu à peu, la tomate a réussi à s’imposer dans notre quotidien et nous désirons maintenant toute l’année celle qui est longtemps restée la reine de l’été. Mais cette victoire a eu un prix. Pour satisfaire nos besoins hors saison, il a fallu adapter la production aux climats moins ensoleillés et aux jours plus courts : la culture sous abri en hors-sol représente désormais 60 % des volumes. Les Hollandais ont été des pionniers en la matière. Autre solution, faire venir les tomates de régions plus lointaines au climat adapté. Ce qui a entraîné de nouvelles contraintes en matière de fermeté des fruits. Contraintes encore renforcées par les impératifs de conservation de la grande distribution. Les sélectionneurs ont trouvé la solution au début des années 1990 à la faveur d’une mutation génétique naturelle qui ralentit la maturation du fruit. C’est grâce à elle qu’ont été créées les variétés dites « long life » pouvant se conserver trois semaines.
La quantité au détriment de la qualité
Or, ces tomates souffraient d’un péché originel. Déjà peu favorable à l’ex24
Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
pression des arômes et à une bonne texture, cette mutation inhibitrice de la maturation a été introduite dans des variétés aux qualités gustatives médiocres. Résultat : fadeur d’une partie croissante de la production et baisse du sentiment de naturalité due à la culture sous serre en hors-sol, ont peu à peu dégradé l’image de la tomate dans la population. Phénomène auquel s’est ajoutée la banalisation d’un produit présent toute l’année qui ne crée donc plus la même envie que quand il se faisait attendre huit mois.
Retrouver du plaisir à déguster les tomates !
La notion de plaisir est bien complexe à caractériser et c’est bien aux préférences des consommateurs qu’il s’agit de répondre. Pour la tomate, une cartographie des préférences a été réalisée dans trois pays, l’Italie, la Hollande et la France. Il est apparu que la saveur, principalement le ratio sucre-acide et la texture sont très importants. D’autre part, l’apparence influence aussi la satisfaction générale. Des résultats surprenants ont conduits à conclure qu’il y avait moins d’écarts de préférences entre les pays qu’entre les classes de consommateurs de ces mêmes pays. En effet, quatre catégories de consommateurs se retrouvent dans chaque pays. Ainsi, on distingue : - les « gourmets », plus nombreux, qui aiment les tomates gustatives et juteuses, - les « traditionalistes », sensibles à la texture fondante et aux arômes des tomates côtelées anciennes, - les « classiques » qui prisent les tomates fermes, rondes mais sucrées - les « indifférents » qui n’ont pas d’avis marqué et ont tendance à rejeter les nouveautés.
Agriculture du Maghreb N째 93 - Mars 2016
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Tomate Peaufiner les techniques d’analyses
La qualité organoleptique de la tomate fait référence à tous les sens qu’elle met en éveil. En plus de l’aspect extérieur, elle est définie par les saveurs perçues au niveau de la langue (acide, sucré, salé, amer), les arômes perçus par voie rétronasale (citron, bonbon, tomate verte, pharmaceutique…) et la texture (peau croquante, fruit ferme, fondant, juteux…). Malgré des avancées sur les mécanismes de la perception du goût et de la qualité organoleptique en général, c’est encore son expression par l’homme lui-même qui reste le meilleur outil pour les évaluer. Depuis des années les chercheurs, les centres techniques et les sélectionneurs peaufinent les techniques de l’analyse sensorielle afin d’objectiver les caractéristiques d’un produit aussi bien qualitativement que quantitativement. La tâche n’est pas facile. En effet, comme des sportifs de haut niveau, les jurys experts chargés de décrire un produit doivent s’entraîner assidûment. La capacité à reconnaître certains arômes ou saveurs ne s’improvise pas. Par exemple, afin d’évaluer l’aspect sucré, les experts dégustent des solutions diluées plus ou moins sucrées et doivent les remettre dans l’ordre. Au vu
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Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
du nombre de paramètres qui entrent en jeu dans la description d’un produit, on comprend que la technique est longue et coûteuse. C’est pourquoi, les chercheurs tentent en parallèle de mettre au point des outils d’analyse physico-chimique qui permettent de prédire les résultats d’une analyse sensorielle avec une bonne corrélation.
Des tests hédoniques
Une fois les caractéristiques organoleptiques décrites, il faut ensuite découvrir leurs places dans les préférences des consommateurs. C’est le rôle des tests hédoniques. Les panels sont constitués de plusieurs centaines de consommateurs représentatifs. Ces derniers goûtent plusieurs types de tomates et donnent une note de satisfaction générale sur une échelle de 1 à 10. Des études statistiques permettent ensuite de développer une « carte des préférences » qui va dévoiler des classes de consommateurs adeptes de tel ou tel produit. En ce qui concerne les fruits et légumes, il s’agit là de la base de futurs programmes de sélection qui prendront la qualité organoleptique en compte. Pour les chercheurs et les sélectionneurs, l’existence de ces catégories
est plutôt une bonne nouvelle car elle permettra de rendre économiquement possible la construction d’idéotypes variétaux à même de satisfaire le plus grand nombre.
Conserver et augmenter les bienfaits de la tomate
La vitamine C, les polyphénols, le lycopène… jouissent d’une grande attention de la part des chercheurs. Ces molécules sont qualifiées de métabolites secondaires parce qu’elles ne font pas partie du métabolisme primaire vital de la plante : production des protéines, des lipides, des glucides ou des acides aminés. Elles présentent un double intérêt. La plante les sécrète pour se défendre contre de nombreux facteurs de stress (hydrique, lumineux, carence azotée, parasite…) ; elles interviennent donc dans la protection des cultures. Elles présentent aussi un intérêt nutritionnel majeur car beaucoup de ces métabolites secondaires ont des propriétés antioxydantes qui peuvent également protéger l’être humain. Au vu de son importance avérée pour la santé humaine, la vitamine C est la plus étudiée. D’après de nombreux travaux de recherche, la teneur en vitamine C est
apparue très liée à la résistance au froid, elle-même associée à la texture du fruit. Le «stress froid» entraîne en effet une perte de la fermeté du fruit. Une valeur santé améliorée Or la vitamine C, en influant sur la nature des molécules qui forment les parois des cellules du fruit, permet de limiter ce phénomène. En plus de l’aspect nutritionnel, le contrôle génétique de cette vitamine devient donc aussi un enjeu pour la filière qui conserve souvent les fruits à des températures susceptibles d’affecter leur fermeté. Connus pour leurs effets bénéfiques sur la santé, les polyphénols font aussi l’objet d’études. Des chercheurs ont analysé la production de ces molécules dans des conditions de carence azotée. Les résultats sur les parties végétatives conduisent à penser que, pour augmenter la teneur en polyphénols, le stress azoté peut conduire aux mêmes résultats que l’ingénierie métabolique par transgénèse. A l’avenir les chercheurs pensent appliquer des carences brèves et ciblées à certains stades de développement afin de pénaliser le moins possible les rendements. Ces résultats pourraient avoir
des applications à la fois en matière de production intégrée des cultures et de fruits à la valeur santé améliorée.
et si le mode de conservation jouait un rôle ?
Les chercheurs ont montré qu’une conservation au froid à 4 °C induit une perte importante - jusqu’à 2/3 - des composés volatils qui contribuent au goût en bouche de la tomate. Alors qu’à température ambiante, soit 20 °C, ces mêmes composés se développent. Il est même possible de restaurer ces arômes si l’on a fait passer un court séjour au réfrigérateur à ses tomates (moins d’une semaine) en les replaçant à température ambiante 24 h avant consommation. De manière générale, le mode de conservation n’a pas beaucoup d’impact sur les propriétés physico-chimiques de la tomate. Mais les composés volatils qu’elle contient et qui contribuent à la perception sensorielle en bouche sont sensibles aux différences de température. Source : INRA France
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Agrumes
commercialisation des AGRUMES
Améliorer la rentabilité du secteur Article réalisé en collaboration avec l’ASCAM
De l’avis de nombreux de professionnels du secteur des fruits et légumes, il est indéniable que le Plan Maroc Vert a apporté beaucoup d’avantages qui ont permis une mise à niveau et une importante hausse de la production nationale. Cependant, il ne s’est malheureusement pas suffisamment préoccupé de la question cruciale de la commercialisation et des chaines des valeurs. C’est le cas de la filière agrumicole qui a réussi à atteindre les objectifs de production tracés par le contrat programme avant terme (ce qui implique un grand volume à venir). Or, vu le rythme actuel d’absorption par nos marchés habituels à l’export (crise, concurrence acharnée), tous les producteurs se tournent vers le marché local qui n’arrive plus à jouer son rôle habituel de soupape de sécurité, vu l’importance des volumes à écouler. D’où l’urgence de trouver de nouveaux débouchés.
A la conquête du marché africain
L’une des principales opportunités identifiées par la profession ce sont les marchés d’Afrique subsaharienne. Notre pays dispose en effet de tous les atouts nécessaires
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Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
pour prendre des places sur ces nouveaux marchés. L’Afrique subsaharienne, avec une population de 910 millions de personnes et un taux de croissance moyen de 5,6% en 2013, constitue une région stratégique où le Maroc
peut améliorer ses performances en matière d’exportation d’agrumes. A l’heure actuelle les principaux marchés destinataires sont la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Gabon et la Guinée.
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Agrumes
Parmi les avantages du Maroc sur ces marchés, l’absence de concurrence et la disponibilité d’un réseau de banques marocaines. Cependant, l’export des agrumes vers l’Afrique doit faire face à certains handicaps, dont les principaux sont : - L’absence de structure organisées de distributions de F&L dans ces pays alors que les groupes exportateurs marocains sont habitués à traiter avec ce genre de struc-
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ture sur les marchés habituels. Il va donc falloir s’adapter au mode de commercialisation dominant sur place. Les professionnels marocains doivent faire appel à des distributeurs locaux avec un suivi permanent et améliorer l’aspect ‘’Assurance à l’exportation’’ car certains pays sont à risque, - Malgré le renforcement des accords bilatéraux avec la plupart des pays précités, certains accords signés sont restés lettre morte ou
se limitent à une courte liste de produits, - Sur le plan logistique, le manque d’infrastructures de transports inter-état adéquates terrestre et maritime, génère des coûts supplémentaires et étire les délais de livraison des produits. Les professionnels suggèrent l’ouverture de lignes aériennes et maritimes régulières entre le Maroc et les principaux marchés subsahariens. Ils recommandent d’étudier la pos-
Plus de 50% des quantités expédiées par les circuits informels sont perdues.
sibilité d’une commercialisation groupée pour rattraper le manque d’un réseau de distribution sur ce marché, - Blocage par le cadre financier : malgré la présence de banques marocaines, la législation de la plupart des pays n’autorise pas encore la possibilité de versement de fonds. Les opérateurs sont souvent obligés de transporter de grosses sommes en liquide. Aussi les opérateurs recommandent ils d’alléger la procédure financière et mettre en place des solutions efficaces pour la garantie des paiements des transactions commerciales. En ce qui concerne l’office de change, ils préconisent la mise en place d’une procédure spécifique à ce marché pour permettre une facilité de transfert d’argent,
- Les contraintes douanières liées à la lourdeur des démarches, aux coûts et à la lenteur des procédures (pas de souplesse vers l’Afrique). - Respecter les procédures d’exportation à la frontière avec la Mauritanie. En effet, tant qu’il y a cette brèche, les opérateurs du secteur de l’informel ne vont pas rechercher la structuration - Sur le plan institutionnel, les acteurs restent conscients qu’il faut coordonner les stratégies aussi bien des pouvoirs publics que des opérateurs privés marocains au niveau de cette région.
Organiser le marché local
Pour booster les exportations Les professionnels sont aujourd’hui
Ecarts de triage des agrumes théoriquement interdits à l’export vendus sur les marchés d’Afrique Sub Saharienne .
unanimes à souligner l’importance de l’organisation du marché local (normalisation, certification, étiquetage, limitation les pertes pendant le transport et le stockage, réduction de la chaine des intermédiaires, organisation des marchés de gros…). Malheureusement, l’organisation actuelle du secteur impacte négativement à la fois les citoyens, les agriculteurs et les conditions d’une concurrence loyale sur le marché. Pour rappel, le marché local s’accapare 70% de la production globale nationale d’agrumes, par conséquent la majorité de la production n’est pas valorisée et se retrouve entre les mains de l’informel. Ainsi, avant d’arriver entre les mains du consommateur, les fruits sont exposés à un mauvais traitement :
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Agrumes exposition à des températures ambiantes, emballages inadéquats, manque de traitement de conservation, commercialisation avec les feuilles, et surtout rupture de la chaîne du froid. Ceci génère des pertes de l’ordre de 40% et c’est le consommateur qui paye le prix. De plus, les fruits perdent rapidement de leur qualité et leur saveur. Il est urgent à l’heure actuelle de faire bénéficier le marché local de
l’expérience à l’export de manière à appliquer les mêmes process en matière de conditionnement des agrumes, insister sur la nécessité d’aller vers une stabilisation des prix sur le marché local à travers une organisation du circuit de distribution dominé par les spéculateurs. Pour cela, le Maroc dispose d’un arsenal de stations de conditionnement des plus performantes à
même de garantir la traçabilité, la préservation de la qualité gustative et d’éviter les pertes de poids grâce à la chaîne de froid. Aujourd’hui, malgré les investissements réalisés par les producteur-exportateurs et conditionneurs en termes de traçabilité et certification, ils n’arrivent pas à tirer bénéfice du marché interne à cause de l’anarchie qui caractérise les circuits de commercialisation. Dans notre pays, les stations de conditionnement souffrent d’un sérieux problème de rentabilité du fait que l’activité liée à l’export des agrumes est concentrée entre novembre et janvier. Les stations sont en sous capacité par rapport à la production actuelle et attendue du Maroc. En plus, cette concentration dans le temps agit négativement sur le retour sur investissement des stations ce qui a un impact sur les coûts de conditionnement et réduit la compétitivité des agrumes marocains sur les marchés internationaux. Ce n’est pas le cas de nos concurrents directs comme l’Espagne et la Turquie qui disposent, d’un avantage compétitif lié au coût de conditionnement à l’exportation, puisque disposant d’un marché local plus organisé. En Turquie par exemple, le marché 32
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local est tellement fort que les producteurs réussissent à obtenir un retour sur investissement rapide, puisque les stations traitent des volumes importants. Il en résulte que les coûts d’exportation et de conditionnement baissent, ce qui permet aux opérateurs turcs de commercialiser leurs agrumes à des prix imbattables. Le manque de compétitivité des agrumes marocains sur les marchés occidentaux pourrait donc être compensé à la condition de miser sur le marché intérieur.
Elargir le calendrier des exportations
Une autre voie est à explorer pour permettre aux stations de tourner à pleine capacité et d’élargir le calendrier des exportations. Il s’agit notamment d’arriver à exploiter les volumes expédiés de manière informelle vers les pays d’Afrique. Selon les estimations, il s’agit de 80.000 tonnes de produits non dé-
clarés qui sont exportés chaque année vers des pays comme le Mali, le Sénégal et la Mauritanie, alors que, selon les chiffres officiels, les exportations vers l’Afrique subsaharienne ne dépassent guère 3%. A noter que sur certains marchés que les exportateurs tentent d’approcher progressivement depuis des années, l’image du produit Maroc est en train de se dégrader à cause de la qualité médiocre des écarts de triage qui y sont expédiés (théoriquement interdits à l’export). En effet, ces fruits sont transportés dans des conditions qui ne sont pas aux normes des exportations (hygiène, salubrité) et ne subissent pas de pré-réfrigération alors que les distances parcourues par camion sont très importantes. Résultat : près de 50% des quantités transportées sont perdues. Mais les opérateurs de ce secteur conti-
nuent quand m ê m e leur petit busines. Preuve, s’il en fallait, que la marge dégagée est très importante. Si les choses étaient faites dans les normes (passage par les stations de conditionnement, pré-réfrigération, emballages spécifiques), il y aurait beaucoup moins de pertes et la marge serait beaucoup plus importante et profiterait en plus, à l’État, comme aux stations et à l’industrie de l’emballage.
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Région
Le bananier dans le Gharb Résiste malgré les difficultés
Plusieurs pays s’étonnent du fait que nous puissions produire de la banane au Maroc. Ceci a été rendu possible grâce à la persévérance, l’expérience et le savoir-faire des producteurs marocains qui ont osé relever ce défi (depuis les années 1970-80). Ils avaient à faire face à de nombreuses entraves: disponibilité des terrains en zones favorables, culture sous serre, technicité, problèmes d’ordres techniques et commerciaux (anarchie du circuit de vente, concurrence des bananes d’importation), années gélives, ... Malgré tous ces obstacles, et grâce à leur ténacité, les producteurs marocains ont pu réaliser l’autosuffisance au niveau national en matière de bananes avec une bonne qualité à des prix de vente accessibles à toutes les couches de la population.
T
oujours présente sur les étals, la banane tient non seulement la vedette parmi les fruits tropicaux les plus vendus, mais en constitue même la variété la plus sollicitée à la fois pour sa saveur et pour l’accessibilité de son prix de vente. Pratiquement jusqu’en1978, le Maroc en était grand importateur. Mais, grâce au développement des serres bananières et des techniques de culture adaptées, la production s’est développée en de nombreux points du littorale atlantique notamment entre Moulay Bouselham et Agadir. L’une des caractéristique de la production marocaine est que, mis à part la zone de Tamri au Nord d’Agadir, toutes les bananes sont pratiquement produites sous serre, d’où le prix de revient élevé pour les producteurs.
Une belle aventure
Au début, la culture de la banane était l’apanage d’une poignée de personnes (généralement pas du domaine) qui possédaient le savoir-faire (certains ont fait appel à des techniciens espagnols des îles Canaris) et surtout les moyens suffisants (serre) pour se lancer dans une production dont ils surent tirer grand profit. Cependant, au début des années 80 et bien qu’exigeant de lourds investissements, ce nouveau type de culture a enregistré une extension rapide, grâce à l’aide de l’Etat sous forme d’exonération des matériels d’équipement importés et les crédits couvrant jusqu’à 70% du coût de financement des campagnes, ainsi qu’à la protection douanière. Les prix de vente étaient aussi très rémunérateurs (10-12 dh/kg départ ferme). D’ailleurs son prix et sa rareté n’en faisaient pas un fruit accessible à toutes les tables (30dh/kg prix consommateur). En cette époque la banane était inscrite sur la liste A des produits interdits à l’importation. Aujourd’hui, force est de constater que les producteurs sont loin des résultats du début puisque les crédits ne sont plus accordés au secteur bananier et les prix au départ de la ferme dépassent rarement 4,5 dh/kg. Exception faite pour les années de gel (2005, 2011) qui certes a provoqué une diminution de l’offre mais a en même temps entraîné une augmentation des prix (8dh pour le producteur). 34
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Dans les années 90, avec l’introduction des serres en bois, des producteurs de ‘’classe moyenne’’, pour la plupart des techniciens, se sont également intéressés à cette production d’abord sur des petites surfaces avant d’entamer des extensions. A partir des années 2000, les petits producteurs ont commencé à investir ce secteur sur de petites surfaces. Les tout premiers investisseurs se sont alors progressivement retirés du domaine pour céder la place à ces petits qui disposaient d’avantages comme la main d’œuvre familiale et la matière organique disponible sur place (élevage sur exploitation polyvalente) et se satisfaisaient de marges plus faibles. Les producteurs de classe moyenne, ont également dû faire face à cette rude compétition par une évolution vers des techniques de production plus élaborées. En effet, la rentabilité de plus en plus faible a poussé les producteurs à innover pour améliorer rendement et qualité, tout en diminuant les frais engagés pendant la campagne. Parmi eux, M. Ben Daif Bouselham, producteur et distributeur d’intrants agricoles, Installé dans la région de Mnasra dans le Gharb, qui a mis au point au fil des années un système de conduite innovant, qu’il a perfectionné avec le temps, et qui permet de réduire les coûts de production, améliorer le rendement et assurer une meilleure régularité de l’activité. « Au début, le bananier était appelé la culture des paresseux, explique M. Bouselham, ceci était vrai mais pour un rendement faible de l’ordre de 30t/ha seulement. Pour atteindre un rendement élevé, il a fallu adopter les bonnes techniques de conduite, notamment le recours aux vitro plants, la désinfection localisée du sol (moins couteuse que la généralisée pratiquée auparavant) et une nutrition adaptée à chaque stade de développement du bananier ». Ainsi, en plus de l’irrigation par des micro-asperseurs, M. Bouselham a opté pour une fertigation via goutte à goutte, à raison de deux gaines par 36
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ligne de culture. Ce dispositif permet de subvenir quotidiennement aux besoins en fertilisants de la culture, alors qu’en général les producteurs procèdent plutôt à un épandage d’engrais tous les 15 jours, ce qui entraine des variations importantes de la salinité et de la concentration. La fertigation offre également la possibilité d’utiliser des fertilisants hydrosolubles plus performants, des enracineurs et surtout des oligoéléments, dont le manque impacte négativement le rendement. Grâce à ces différentes mesures, les bananiers résistent mieux aux périodes de stress, notamment lors des baisses des températures hivernales que connait la région du Gharb. « Cette nutrition adaptée a pour effet une augmentation du rendement de l’ordre de 15-20% qui permet d’avoir des régimes de 60-70kg, en plus de l’amélioration de la qualité qui se traduit par des bananes plus longues et plus brillantes, mieux valorisées sur le marché », ajoute M. Bouselham.
Transfert de savoir faire
Afin de permettre aux autres producteurs de la région de profiter de son expérience, M. Bouselham encadre plusieurs d’entre eux et organise régulièrement des séances de formation et des visites de petits groupes dans ses serres pour leur expliquer le fonctionnement du système. Cette méthode lui a permis de vaincre les réticences que certains montraient quant à la possibilité d’obtenir des régimes de plus de 60kg. Afin d’amener les producteurs à s’impliquer sérieusement, M. Bouselham a eu l’idée de consacrer une prime au producteur encadré qui obtient le régime le plus lourd. « Pour les producteurs la valeur de la prime n’était pas la plus importante mais plutôt le fait de relever le défi. C’est ainsi qu’on est passé au fil des ans de 62 à 68 kg, et actuellement des producteurs atteignent le poids record de 75
kg. Certains réclament même une attestation comme étant les premiers à avoir atteint un tel poids», se réjouit M. Ben Daif. Le régime gagnant est accroché dans sa boutique à Mnasra pour être admiré par les producteurs qui défilent à longueur de journée. Force est de constater que l’initiative prise par M. Ben Daif devrait normalement être prise par l’Etat ou une association de producteurs de banane afin de les encourager à aller de l’avant.
Une culture stable, malgré les difficultés
Contrairement à Agadir (autre grande région de production de la banane au Maroc), où il existe une multitude de cultures, les producteurs du Gharb n’ont pas beaucoup d’alternatives en créneau primeur (le maraichage de saison est courant mais pas en primeur à cause de l’humidité élevée dans la région en hiver qui entraine maladies, augmentation des couts de traitements, etc.). Ils sont donc obligés de trouver les moyens de rendre leur culture de bananier plus rentable. Les producteurs de banane font face à de nombreuses difficultés qui entravent le développement du secteur notamment : la faiblesse des prix de vente départ ferme, la fatigue des sols et leur infestation de nématodes (peu de producteurs investissent dans la désinfection faute de rentabilité de la culture), le renchérissement des intrants notamment le film de couverture des serres et le fil de fer (alors même que les producteurs signalent une baisse marquée de la durée de vie de ces matériaux), le manque de productivité de la main d’œuvre. Devant cette multitude de défis les producteurs n’ont d’autre choix que d’améliorer le rendement et la qualité… ou disparaitre. M. Bouselham, déplore le fait que le producteur a besoin d’une année pour dégager une marge d’à peine 1dh/kg de
banane (vente 4,5 à 5 dh départ ferme), alors que les autres intervenants de la filière (transporteurs, intermédiaires, commerçants…) gagnent davantage en une semaine de travail seulement. C’est pourtant le producteur qui travaille toute l’année et supporte tous les risques puisque c’est une culture sensible aux aléas climatiques (hautes températures, gel, vents puissants…). Une meilleure organisation du circuit de commercialisation permettrait sans doute d’améliorer la rentabilité pour le producteur et réduire le prix payé par le consommateur final. « J’ai l’impression que l’administration n’a pas encore pris conscience de l’importance de sauver ce secteur qui fait vivre beaucoup de familles (production, transport, frigos, grossistes, détaillants…). Il faut se rendre à l’évidence que si cette production locale n’existait pas il y aurait une flambée inévitable des prix puisque le marché ne serait approvisionné que par des bananes d’import. Il suffit pour s’en assurer de constater la hausse de prix en été lorsque la production locale est absente, sans parler des fortes sorties de devises » explique M. Bouselham.
Eviter l’année blanche
Contrairement à ce qui est généralement adopté par la majorité des producteurs, M. Ben Daif a recours à d’autres méthodes qui permettent de réduire les charges et d’assurer une régularité de la production. A titre d’exemple, la méthode la plus répandue parmi les producteurs est l’arrachage de la totalité de la plantation au bout de 3 années de production. Ils procèdent ensuite à une désinfection totale du sol de la serre avant de replanter à nouveau. Le principal handicap de cette pratique est qu’elle impose d’attendre un peu plus d’une année avant d’entrer à nouveau en production. Une année pendant laquelle la parcelle ne génère aucun revenu. Afin d’assurer une production en continu, M. Bouselham recommande une plantation basée sur une alternance de lignes simples et de lignes doubles. Au bout de deux années de production, on procède à la désinfection localisée du sol au niveau des espaces intercalaires et on y plante des lignes jumelées et d’autres simples.
Pour plus d’informations prendre contact avec M. Bouselham hortimoderne@gmail.com
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Fruits rouges
Des problèmes fonciers menacent la rentabilité des cultures
Abdelmoumen Guennouni
Provenant des régions du Gharb et Loukos, des appels de producteurs au magazine Agriculture du Maghreb ont fait état de problèmes fonciers liés à l’exploitation et à la location des terres collectives. Cette situation risque, selon eux, de mettre en danger la rentabilité et les conditions précaires de l’exploitation de ces terrains pour la production de fruits rouges.
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ous avons fait appel à Haj Abdellatif Bennani, Président de l’AMPFR (Association Marocaine des Producteurs de Fruits rouges) qui
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a eu la gentillesse de nous donner plus d’éclaircissements. Selon lui, le problème foncier n’est pas nouveau pour la filière. Il est avant tout lié à l’absence de grandes proprié-
tés (le secteur est dominé par la petite propriété). Il rappelle que le développement des fruits rouges s’est effectué à la vitesse grand ‘’V’’ vers les années 1985, encouragé par la disponibilité de terres agricoles et dans des régions où l’irrigation se fait à partir des eaux souterraines. Les terrains exploités pour la production de fruits rouges, explique Haj Abdellatif Bennani, sont de différents types dont 1/3 en terrains collectifs et 2/3 en terrain Melk (propriété privée). Les terrains collectifs sont loués soit directement par les ayants droit eux-mêmes soit par le ministère de l’intérieur qui leur reverse les montants correspondants alors que les terres Melk sont soit exploités par leurs propriétaires soit loués à des investisseurs qui se chargent de les exploiter. Initialement, les terres ont été louées par des investisseurs et valorisées par la production de fraises. Cependant, avec le temps la disponibilité de terrains à valoriser (louer) a baissé, d’autant que les 18 ans (durée des contrats de location passés avec le ministère de l’intérieur) arrivent à échéance actuellement. Cependant, Haj Bennani estime
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regrettable que les négociations pour le renouvellement des locations n’aient pas commencé 2-3 ans avant leur terme, mais comme ça n’a pas été fait dans ce sens, les discussions sont assez délicates sachant qu’il n’y a pas de réglementation claire (procédure définie) qui fixe les conditions de ces locations. En outre, vu la grande diversité de types de propriété, du nombre d’ayants droit, de l’état du terrain (équipé ou nu), de la superficie totale, de la durée de location, des cultures qui y seront pratiquées, etc. chaque situation est un cas à part et les négociations sont totalement différentes et complexes. Entretemps, les prix de location de l’hectare ont connu une croissance très importante et les ayants droit, souvent nombreux et possédant de petites parcelles (1 ha) sont tentés d’exiger le prix le plus élevé sur le marché. En effet les montants exigés tournent autour de 10 000 à 12 000 dh par hectare alors qu’ils étaient de 3 000 précédemment, soit une augmentation de près de
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4 fois. A signaler que les locations de petites parcelles et de grandes superficies ne peuvent pas être logées à la même enseigne. Par ailleurs, vu les montants élevés de la location des terres et selon leur rentabilité, certaines cultures peuvent supporter cette augmentation (framboises, myrtilles) alors que d’autres (fraise, fourrages, etc.) ne peuvent pas s’en sortir. Ainsi, la fraise dont les coûts de production n’ont cessé d’augmenter et dont le rendement a fortement baissé (un plant ne donne plus que 500 g par an alors qu’il produisait jusqu’à 850 g). La production de fraise, qui a fortement perdu en rentabilité, est fortement menacée en l’absence de nouveautés techniques ou de variété performantes. Cependant, le foncier n’est qu’un des facteurs qui handicapent la production des fruits rouges et aujourd’hui il faut de plus en plus d’efforts pour se maintenir. Ainsi, les grandes exploitations, anciennes et dont les investissements sont amortis s’en sortent
mieux alors que les nouvelles exploitations (surtout avec de petites superficies) ont plus de difficultés à s’en sortir Pour Haj Abdellatif Bennani, les investisseurs se heurtent à la lenteur des procédures, au manque de visibilité et à des problèmes et difficultés de tous genres qui mettent en danger et causent une instabilité dans la continuité de l’activité. Ces obstacles peuvent être résolus sans perturbation de la production. L’Etat devrait donc aider ces entrepreneurs (producteurs) et leur faciliter l’accès au foncier aux afin de maintenir cette activité agricole qui assure un grand nombre d’emplois et des revenus conséquents de production et d’exportation
Avancement de la campagne de fraises En réponse à une question sur l’avancement de la campagne en cours, Haj Abdellatif Bennani répond qu’elle s’avère difficile en
raison des conditions climatiques de cette année : les fortes températures et l’absence de précipitations ont favorisé une production plus précoce et une entrée sur le marché plus tôt que d’habitude. Ainsi, en novembre les prix de vente étaient très intéressants et les prix producteur atteignaient 80 dh par kilo mais ont concerné de petites quantités. Par la suite, les mêmes phénomènes climatiques s’étant produit en Espagne et ailleurs, en décembre tout monde est entré en production en même temps et les prix producteur sont tombés à 7-8 dh/kg en janvier Heureusement, face à cette forte production, le marché local a joué un rôle favorable et les prix avoisinaient 10-12 dh/kg en attendant
le démarrage de la surgélation qui commence habituellement début mars. Ainsi, profitant de la bonne qualité et la renommée de la fraise marocaine la situation a enregistré, après la mi-janvier, un redressement des prix (12 dh/kg prix producteur). Cependant, considérée globalement, la campagne actuelle de la fraise est jugée inférieure à la moyenne Les espoirs pour le reste de la campagne sont portés sur la surgélation pour la plus grande part. En effet la qualité de la fraise marocaine étant très appréciée les prix à l’usine seraient de 5,50 à 6 dh/kg , ce qui permettrait de compenser le frais. Cependant, le cycle menace d’être plus court que d’habitude sachant que les plants ont com-
mencé leur production plus tôt ils arrêteront plus tôt et la campagne risque de se terminer en début juin au lieu de la fin du même mois d’habitude
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Raisin de table
Les principales maladies cryptogamiques Les maladies de la vigne sont si nombreuses qu’il est essentiel de les identifier avec exactitude afin de prévenir le plus rapidement possible les infestations graves et des pertes de rendement ou de qualité. Cependant, la présence d’un agent pathogène ou d’une maladie ne signifie pas automatiquement qu’un traitement est nécessaire. La sévérité des maladies varie d’une année à l’autre, principalement en fonction des conditions climatiques, de l’inoculum présent (historique de la maladie) et de la sensibilité des cépages. En conséquence, certaines maladies peuvent être dévastatrice une année et avoir peu d’importance une autre année. Les mesures à prendre pour éviter les pertes peuvent donc varier d’une saison à l’autre.
L
es maladies cryptogamiques sont dues à des champignons qui attaquent, selon les espèces, soit les organes verts de la vigne (feuilles, rameaux, grappes) soit le tronc (Esca, Eutypiose…). 42
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Dans cet article, nous nous intéresserons uniquement aux maladies des organes verts, sachant que le mildiou, l’oïdium et la pourriture grise sont les principales maladies qui touchent nos vignobles, entraînant des pertes de rendement
et de qualité. Selon les années, les attaques peuvent être plus ou moins importantes en fonction de différents facteurs tels que les conditions climatiques, l’inoculum présent (historique) et la sensibilité des différentes variétés cultivées.
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Le Mildiou de la vigne
Le Mildiou de la vigne est une maladie qui se développe sur tous les organes verts : rameaux, feuilles, grappes et vrilles. Le champignon responsable Plasmopara viticola se développe sur les feuilles provoquant l’apparition de ce qu’on appelle la tache d’huile (tâches circulaires d’apparence huileuse). Les tissus touchés se dessèchent, tandis que sur la face inférieure de la feuille, au niveau de la tâche, apparaît une poussière blanchâtre dans laquelle sont produites des spores asexuées qui, dispersées par le vent transmettent l’infection. L’humidité permet le développement de la maladie. La présence d’eau libre constitue le principal facteur de dé-
L’Oïdium de la vigne :
sarments, le même revêtement poussiéreux grisâtre se développe. A la floraison, les attaques de l’oidium provoquent le dessèchement des petits grains de raisin qui finissent par se détacher de la rafle. Toute une récolte peut ainsi être facilement compromise. Les grappes et les grains contaminés se recouvrent d’une fine poussière grisâtre qui provoque des nécroses noires. La croissance des parties atteintes est arrêtée, alors que la partie du grain sain continue de croître, par conséquent les baies éclatent et laissent apparaître les pépins. Ces lésions sont très favorables à la pénétration de la pourriture grise et compromettent la récolte.
La Pourriture grise :
champignon Botrytis cinerea qui se manifeste sur les organes herbacés et sur les grappes : - la pourriture pédonculaire : qui se manifeste sur le pédoncule et la rafle de la grappe en entraînant un flétrissement et souvent leur chute avant la récolte. - la pourriture noble : qui se manifeste en période de sur maturation sous certaines conditions climatiques. - la pourriture grise : qui est la forme la plus grave et qui affecte les grains de raisins par temps humide entre la nouaison et la maturité. Le champignon peut entraîner le
Il est provoqué par un champignon, Uncinula necator, qui s’attaque à tous les organes verts de la vigne et en particulier aux jeunes baies en croissance. Les parties atteintes (feuilles, jeunes sarments, jeunes grappes à la floraison et à la véraison) se recouvrent d’un voile farineux de couleur blanche très marquée sur les feuilles et jeunes sarments. Mais vers la fin de la maladie les mêmes feuilles se déforment et montrent sur la face inférieure, des tâches diffuses de poussières grisâtres à noirâtres. En effet, la partie attaquée du limbe croît plus lentement provoquant la déformation de la feuille qui se crispe. Sur les
Favorisée par l’humidité, la pourriture grise est une maladie due au
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veloppement de la maladie. Lors des fortes pluies, les éclaboussures de terre et d’eau transportent les spores sur les feuilles. Tôt en saison, il faut surveiller l’apparition des tâches d’huile sur le dessus des feuilles et de duvets blanchâtres sous les feuilles (sporulation), en priorité dans les parties humides du vignoble (sol lourd, cuvettes, mauvais drainage, feuillage abondant…) et dans les zones ombragées. La maladie entraîne la chute des feuilles et par conséquent, un retard de la maturité des grappes de raisin, des baies moins riches en sucres et en acides, une plus grande sensibilité au gel, un mauvais aoûtement des bois, un retard au débourrement et une incidence défavorable sur la production.
dessèchement de boutons floraux avant la floraison et la chute précoce d’une partie ou de la totalité de l’inflorescence. L’attaque des grains à partir de la nouaison peut être due à la présence de débris de floraison. Les grains prennent une coloration grisâtre, ils brunissent et pourrissent en se couvrant d’un duvet gris. L’infection progresse à partir d’un grain malade vers les grains voisins par contact ou blessure. En effet, les baies attaquées se vident de leur jus qui se répand sur les baies voisines ce qui favorise une progression de la maladie de baie en baie pour atteindre toute la grappe.
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Stratégie de lutte Afin d’éviter les infestations graves, le viticulteur doit identifier rapidement et correctement les maladies. Il est ainsi recommandé de contrôler entièrement au moins
une fois par semaine le vignoble, du débourrement à la récolte, en portant une attention particulière aux cépages sensibles où l’on observe généralement les premiers symptômes. Les viticulteurs sont également appelés à suivre régulièrement les données météorologiques et de s’informer auprès des experts au niveau des organismes
de recherche, de développement et d’enseignement. Une intervention bien ciblée en début d’infestation permet d’obtenir un meilleur contrôle des maladies. A noter que la réussite de la lutte phytosanitaire repose sur un programme adapté aux différentes contraintes susceptibles de compromettre le développement des
Guide pratique du viticulteur Ce livre est le fruit de plus de 24 ans d’expériences et d’observations menées par l’auteur dans le domaine de la viticulture mais aussi des connaissances pratiques acquises durant le parcours scientifique de l’auteur sur les sciences de la vigne, des travaux de recherche au laboratoire et sur le terrain, d’expertise scientifique et technique cultivée à travers des journées de formation, de transfert de technologie et des prospections effectuées durant plusieurs campagnes dans les principales zones viticoles du Maroc. Ce guide pratique du viticulteur offre aux lecteurs et lectrices des renseignements techniques et pratiques sur un certain nombre de contraintes posées à la filière viticole. C’est une réalisation originale dans la mesure où elle traite des sujets pouvant apporter une amélioration progressive de certaines pratiques restées ancestrales par rapport à une viticulture moderne et plus productive. Ce guide a été construit d’une façon simple, bien illustré avec le souci d’être un outil de travail indispensable et accessible aux viticulteurs et aux praticiens de cette filière, mais aussi comme référence aux chercheurs, enseignants, ingénieurs, étudiants, cadres et techniciens des Organismes de Développement et de l’Office National du
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Conseil Agricole pour cadrer l’évolution de ce secteur avec les objectifs du Plan Maroc Vert. C’est dans cet objectif que l’auteur a choisi de véhiculer des orientations simples avec des illustrations et des photos en relation directe avec les parties traitées dans ce travail. En effet, ce guide pratique de la vigne a été conçu pour orienter d’une part, les agriculteurs qui souhaitent se lancer dans la culture de la vigne et d’autre part, les viticulteurs et/ou leurs techniciens qui cherchent des réponses pratiques aux problèmes de la viticulture. De par sa nature, ce premier guide du genre se propose comme un outil de sensibilisation et de vulgarisation et un document riche en informations et en données indispensables pour la mise à niveau de la filière viticole.
pieds de la vigne (biotiques et abiotiques). Cette approche doit concilier à la fois les objectifs en termes de qualité et de productivité, et ceux relatifs au respect de l’environnement et de la santé du consommateur, afin de conduire la lutte chimique avec un minimum d’interventions.
Contre le mildiou
Le programme de traitement démarre dès l’apparition des premiers symptômes (premières tâches) et se poursuit durant tout le cycle, avec un arrêt de la lutte chimique durant la floraison de la vigne. La fréquence et le moment d’intervention dépendent : - des conditions climatiques du moment, - des stades phénologiques - de la situation pédoclimatiques de la parcelle à traiter. Avant la déclaration de la maladie, les spécialités à base de cuivre et de mancozèbe peuvent être utilisées en traitement préventif. Mais une fois le champignon détecté dans le vignoble, le viticulteur a le choix entre une large gamme de matières actives et de familles chimiques, offrant une bonne efficacité curative.
Contre l’oidium
Toutes les tentatives de recours à des pratiques culturales ont été vouées à l’échec. De ce fait, la lutte contre l’oïdium se fait principalement par l’utilisation de grands groupes de fongicides à savoir : Les produits de contact Les traitements préventifs à base de souffre mouillable ou de soufre par poudrage à des stades bien précis donnent d’excellents résultats. Cet apport de souffre doit se faire après le débourrement, à la floraison (utiliser uniquement le soufre par poudrage), au stade des grappes bien développées et au stade de la fermeture des grappes. A noter que l’utilisation du soufre agit également sur l’excoriose, le black-rot, l’acariose et l’érinose. Cependant, lorsque la maladie est déclarée, le souffre
Prévention
Pour réduire la pression des maladies, plusieurs moyens de prévention peuvent être adoptés : - choix de cépages moins sensibles aux maladies - orientation nord-sud des rangs - profiter de la pente naturelle du terrain pour éviter la stagnation de l’eau - une bonne taille facilite la circulation de l’air, ce qui favorise le séchage rapide du feuillage et une meilleure pénétration des fongicides dans le couvert végétal. - élimination des résidus de la taille et le travail du sol au printemps - destruction et enfouissement des débris abritant les champignons pathogènes pour réduire leur population. - programme raisonné des fongicides - Désherbage efficace Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
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ne donne pas de résultats, et seul les fongicides organiques sont efficaces.
Contre la pourriture grise
les attaques de ce champignon sur les grappes de raisin, on peut citer : - la diminution de la vigueur par des apports corrects de la fumure azotée, - la surveillance des pratiques et des ennemis pouvant entraîner des lésions sur les baies, - un bon niveau d’aération des grappes et de la végétation, - une taille et un palissage adéquats. De même, le viticulteur est appelé à programmer des interventions à base de cuivre pour freiner le développement du Botrytis.
Lutte prophylactique Parmi les moyens qui sont capables d’éviter ou de défavoriser
Lutte chimique Les traitements devront être envisagés à priori lors des stades phénologiques suivants : fin floraison-début noaison, fermeture des grappes, début véraison et un mois avant la récolte. L’application des fongicides ne peut être efficace que si les zones concernées, c’està-dire les grappes, sont bien visées.
Les fongicides organiques Une fois que le champignon est présent sur les organes de la vigne, le producteur dispose d’une panoplie de matières actives et de familles chimiques dont l’application offre une bonne efficacité vis-à-vis de ce pathogène.
Si aucune mesure préventive n’est prise, toute la récolte peut être compromise. La combinaison de mesures prophylactiques et chimiques est nécessaire pour combattre Botrytis cinerea dans les grappes de raisins :
La lutte chimique
Il est primordial de prendre en considération les indications sur les étiquettes des fongicides, tout en ajustant la fréquence des interventions par rapport aux: - stades de développement de la vigne, - suivis et observations effectuées sur le vignoble, - types de matériels de pulvérisations, - prévisions météorologiques, - types de fongicides à utiliser, - risques de développement des phénomènes de résistance - risques d’apparition ou de développement du champignon visé.
Conseils pour réussir les traitements Pour réussir les applications phytosanitaires de la vigne, les viticulteurs sont appelés à mettre en place des mesures prophylactiques ou agronomiques pouvant d’une part, limiter le développement des différents parasites et, d’autre part, favoriser de meilleures interventions phytosanitaires et une bonne pénétration des produits chimique. Les principales mesures sont : • Eliminer tous les gourmands et les pousses à la base des pieds de la vigne qui constituent un lieu propice pour l’installation des foyers primaires • Entretenir la végétation sur le pied de la vigne et tout au long des rangs pour faciliter le ciblage de la pulvérisation • Adapter la fertilisation à une vigueur équilibrée • Eviter le développement des mauvaises herbes entre les pieds de la vigne • Développer le drainage dans les vignobles des zones à sous sol non drainant. • Eviter les blessures sur les baies de raisin • Cibler les organes de la vigne à traiter • Utiliser un matériel de traitement adapté et bien réglé • Veiller à une pulvérisation de qualité.
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CULTURE
Bien choisir sa variété de maïs ensilage Le maïs ensilage n’est pas difficile à cultiver. Pour choisir sa variété, l’agriculteur dispose aujourd’hui d’une multitude de critères : attention tout de même à bien les choisir. Il existe donc un panel de critères de choix dans lesquels il est vrai, il est assez difficile de se retrouver. Le choix d’une variété se fera dans un premier temps sur des critères agronomiques, la valeur alimentaire interviendra pour départager des variétés de rendement proche.
Les critères de choix 1. Le rendement Ce critère exprimé en tonne de matière sèche par hectare reste évidemment important. D’assez grandes différences existent d’une variété à l’autre.
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Malheureusement, le caractère visuel flatteur de certaines variétés reste trop souvent un argument de poids au détriment du résultat de la variété obtenu par pesée. Etant donné que peu d’agriculteurs pèsent à la récolte, ils ne connaissent donc pas le rendement de la variété dans leur propre condition culturale. Par conséquent, l’abandon d’une variété sur ce critère
se fait moins aisément que pour les autres cultures. En outre, en culture de maïs, contrairement à d’autres cultures, le nombre de facteurs variables de la production (intrants) sur lesquels on peut jouer est faible. Vu l’arrivée de variétés très performantes sur le marché, la durée de vie d’une variété est assez courte. Pour
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CULTURE Groupes de précocité
Semis-floraison
Floraison récolte
Total
Très précoces
750-800
500-600
1250-1400
Précoces
800-850
550-600
1400-1450
Demi précoces
850-900
600-650
1450-1500
Demi tardifs
900-950
600-650
1500-1550
Tardifs
950-1000
600-650
1550-1650
Très tardifs
1000-1050
650-700
1650-1750
Sommes de températures en °C,
ce critère, il est nécessaire de se baser sur des essais réalisés dans la petite région où vous vous trouvez. Ainsi c’est dans ces conditions que vous pouvez déterminer l’aptitude de la variété par rapport au type de sol que vous avez. 2. La précocité La précocité est exprimée en teneur de matière sèche. L’objectif est de choisir en fonction de ses propres conditions culturales une variété de maïs susceptible d’atteindre à la récolte une teneur en matière sèche minimum de 32%. En effet, les hybrides cultivés actuellement ont acquis, grâce à la sélection, la capacité de maintenir une partie tige feuille très saine et active photo synthétiquement alors que les spathes sont déjà en cours de desséchement.
En dessous du seuil de 32% de matière sèche, les variétés de maïs n’expriment pas tout leur potentiel et les pertes de conservation liées notamment aux écoulements de jus sont plus importantes. Au delà de 37% de matière sèche, des problèmes de tassement de silo peuvent survenir entrainant des pertes lors la conservation et une diminution de l’appétence. La précocité est déterminée par les sommes de températures qu’a besoin la variété pour arriver à maturité. Le tableau ci dessus exprime les besoins moyens en somme de température (base 6) pour atteindre 30% de matière sèche. Par exemple, dans une région où pendant le cycle de culture on a un cumul de températures qui avoisine les 1500°, le choix des variétés se limite à des variétés précoces. Rien ne sert de prendre une variété tardive si on sait dès le départ, qu’elle ne pourra pas atteindre l’objectif de matière sèche. Ce critère de somme de températures est fondamental dans le choix des variétés, c’est ce qui détermine la précocité. Ce terme de somme de températures est souvent remplacé par les indices de précocité comme l’indique le tableau ci-dessous : Très précoces
<240
Précoces
240-320
Demi précoces
320-470
Demi tardifs
470-600
Tardifs
600-650
Très tardifs
>650
3. La verse mécanique Ce critère doit être pris en considération lors du choix variétal. Avec une bonne tenue de tige, il assure un bon déroulement du chantier à la récolte, évite de 52
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ramener de la terre dans le silo et limite les contaminations par spores butyriques. Choisir une variété résistante à la verse mécanique est une sécurité. 4. La résistance aux maladies Il faut être particulièrement attentif à deux maladies au niveau d’un maïs, d’une part la fusariose des tiges et d’autre part le charbon. La fusariose provoque des pourrissements sur la base des tiges qui se manifestent surtout chez les plantes à sur-maturité provoquant une chute de l’épi sur le sol. Des essais ont montré en ensilage que dans une parcelle avec 20% des pieds touchés, la perte de rendement peut aller de 3 à 7%. Il est vrai qu’il faut être davantage vigilant dans le cas de choix de variété en maïs grain. Le charbon peut être une maladie très courante dans un maïs ensilage d’autant que celle-ci peut se conserver plusieurs années dans le sol. Le charbon est peu toxique pour les animaux (excepté quand il est ingéré en grande quantité). Mise à part une légère influence sur le rendement, il amoindrit l’appétence de l’ensilage. 5. La valeur alimentaire Les valeurs alimentaires peuvent être un moyen de choisir des variétés avec des potentiels équivalents, mais ce ne sera pas le premier critère de choix de variétés. On remarque que dans les différents essais réalisés, les valeurs alimentaires des différentes variétés sont très homogènes, par contre là où il y a une différence significative, c’est en fonction de la situation géographique des essais. Dans la plupart des cas, ce qui conditionne les valeurs alimentaires sont les conditions de culture. En effet, l’effet milieu est plus important que l’effet variétal. Pour conclure, le choix de la variété doit se décider essentiellement sur des résultats d’essais dans votre petite région qui permet au mieux d’évaluer le potentiel des différentes variétés. Bien sûr, il reste nécessaire de varier sa sole de maïs en plusieurs variétés permettant ainsi de limiter les risques. Quant au choix de nouvelles variétés, veillez à ne pas les généraliser dans un premier temps, il est préférable de garder des valeurs sûres. Source : L’Abreuvoir N° 219
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RECHERCHE
Les nématodes de la tomate dans le Souss/Massa b
MOKRINI Fouad ; une compétence en nématologie à l’INRA du Maroc Ingénieur en Chef, Responsable du Laboratoire de Nématologie à l’INRA d’Agadir fouad_iav@yahoo.fr/ fouad.mokrini@ilvo.vlaanderen.be
L’intensification de la culture et la recherche de plus en plus de rendement en fruit de tomate ont concouru à l’un des principaux problèmes auxquels fait face la filière qui est celui des ravageurs et des maladies du sol, notamment les nématodes. Plusieurs types de nématodes sont répertoriés sur la tomate, mais le Meloidogyne est le genre de nématodes phytoparasites à galles le plus nuisible et le plus préoccupant sur les cultures maraichères. Il est à noter que depuis le retrait du marché de certaines spécialisations chimiques tel que le Bromure de méthyle, les problèmes parasitaires des sols maraichers n’ont cessé de progresser dont les nématodes à galles (Wesemael et al., 2011). Au niveau mondial, chaque année, les pertes engendrées par ces nématodes sont estimées à 78 milliards de dollars américain (Rajeswari et Ramakrishnan, 2015). Les attaques de ces parasites telluriques passent souvent inaperçues, causant ainsi, des dégâts qui peuvent atteindre dans certains cas 100% de la récolte. Ainsi, des méthodes de lutte alternatives ont été envisagées pour contrôler ce genre de nématode comme la solarisation, les rotations, des variétés résistantes, des plantes à effet nématicide, des auxiliaires naturels, etc. Les résultats des travaux de Djian-Caporalino et al. (2009); Collange et al. (2011), menés sur toutes ces diverses pratiques alternatives utilisées ne tranchent pas clairement sur la portée de leur l’efficacité respective (très variable et souvent limitée). Donc, en l’absence d’une stratégie de lutte intégrée efficace, les nématodes sont devenus les principaux ennemis des maraichers en agriculture conventionnelles et même en agriculture biologiques dans le monde (Djian-Caporalino et al., 2012).
La production de la tomate dans la région du Souss/Massa
Le secteur maraicher joue un rôle important aux niveaux économique, social et financier dans l’agriculture marocaine. Il génère une valeur annuelle d’environ 7 milliards de dirhams, en grande partie en devises, et procure près de 15 millions de journées de travail. La production et les exportations marocaines de primeurs suivent une augmentation continue au fil des années. Cela est grâce aux efforts déployés par les professionnels du secteur, à savoir l’utilisation de nouvelles technologies en production et en irrigation et l’ouverture sur de nouveaux marchés internationaux. La région du Souss Massa Draâ assure à elle seule environ 90% de la production et des exportations nationales. Ainsi, cette région est devenue par excellence 54
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la première région d’exportation et de production de la tomate. Ces tomates qui représentent 64% des exportations de légumes, permettant ainsi au Maroc d’occuper le 4ème rang mondial des pays exportateur de tomate. Malgré ces statistiques, plusieurs contraintes biotiques limitent leur productivité en l’occurrence les ravageurs, les maladies virales et cryptogamiques et les nématodes du genre Meloidogyne. Ces derniers sont parmi les ravageurs les plus nuisibles pour cette culture dans la région de Souss-Massa.
De nouvelles techniques moléculaires pour l’identification des nématodes
Nous avons vu précédemment qu’il y a développement de plu-
sieurs stratégies de lutte pour maintenir la densité de la population de nématodes en dessous des niveaux dommageables de la culture, mais en pratique leur réussite est tributaire d’un bon diagnostic avant même de planifier ces luttes. En effet, pour augmenter l’efficacité d’une intervention quelconque, il est primordial de faire des analyses nématologiques pour connaitre l’espèce responsable des dégâts occasionnés et pouvoir apporter la lutte qui convient. Or, l’approche d’identification basée sur l’observation de la morphologie et de la morphométrie nécessite beaucoup de temps, exige une fine expertise en taxonomie surtout que le nombre d’espèces de ce genre de nématodes est élevé (98 espèces de Meloidogyne), et par conséquent, elle est souvent difficile et très peu concluante. Ainsi, plusieurs approches ont été développées
pour atténuer cette difficulté et rendre facile l’identification, et c’est dans cette perspective que des recherches ont apporté de nouvelles techniques moléculaires capables de trier et d’identifier plusieurs espèces de nématodes phyto-parasites. Actuellement, le diagnostic et l’identification des nématodes phytoparasites se font avec la PCR, un outil technique basé sur l’utilisation des amorces spécifiques pour chaque espèce de Meloidogyne en question, ou bien la PCR en temps réel pour les quantifier et le séquençage de l’ADN pour confirmer les résultats obtenus. Récemment, Mokrini et al. (2013; 2014) ont développé deux différents test de PCR quantitative en temps réel pour la détection et la quantification des deux espèces de Pratylenchus (P. penetrans et P. thornei) basés sur le gène β-1,4-endoglucanase. Ces avancées moléculaires sont très importantes dans les programmes de sélection de variétés résistantes aux nématodes associées aux différentes cultures. L’optimisation du temps et de la qualité du diagnostic peut être obtenue avec une seule PCR en temps réel, qui est capable de détecter et quantifier une ou plusieurs espèces de ce genre de nématode à la fois. En effet, et dans le cadre de nos recherches au laboratoire de nématologie à l’INRA-Agadir, nous avons réalisé une étude sur les nématodes de la tomate de la région du Souss/ Massa à l’aide de ces nouvelles techniques moléculaires.
Évaluation de l’importance des nématodes a galles (meloidogyne spp.)
Enquête sur le genre Meloidogyne associé à la culture de la tomate dans la région SM (20142016) Une enquête menée depuis 2014 par notre laboratoire de Nématologie (INRA-Agadir), en collaboration avec l’Institut public de recherche pour l’agriculture (ILVO) (Gand, Belgique) et l’université de Gand, et dont l’objectif était de réaliser une cartographie des espèces de Meloidogyne et de réactualiser les données anciennes existant sur ce genre de parasite (certaines datant des années 80). Une enquête dans la région du Souss/Massa a été poursuivie pour la détermination de la distribution des espèces de Meloidogyne au niveau de Biogra, Khmis ait Aimra, Belfaa, Tadart, Sidi bibi et Toussos, où la production de la tomate est conduite sous serre. Les résultats de l’évaluation du nombre d’exploitations touchées par ce genre de nématode par rapport au nombre total d’exploitations maraîchères sondées, montrent que les nématodes à galles sont les plus importants et constituent ainsi une vraie menace pour la culture de tomate dans la région de Souss/Massa. Sur un total de 52 exploitations de production de la tomate prospectées dans la région concernée par l’étude, 87 échantillons ont été prélevés et
Photos 2 : Formation des galles causées par les Meloidogyne sur les racines de tomate (Belfaa, Agadir). leur analyse a montré que le genre Meloidogyne est présent dans 75 échantillons soit (86%) de l’ensemble des échantillons traités. En effet, quatre espèces de Meloidogyne ont été identifiées dans les échantillons avec une prédominance de M. javanica et M. incognita dans les zones de biogra, Khmis ait amira, Toussos, Sidi bibi, Belfaa. Quant à M. arenaria et M. hapla, elle sont faiblement représentées. Par ailleurs, des expérimentations réalisées par le laboratoire de nématologie (INRA-Agadir) sur les cultures maraichères biologiques sous serre et en plein champs, ont confirmé, également, la présence de dégâts de Meloidogyne sur la majorité des cultures biologiques (Photo 1). De même, il a été noté qu’il y a une différence dans le degré d’infestation et que ce genre de nématode préfère les solanacées et les légumineuses.
Symptômes des nématodes à galles (Meloidogyne spp.) Les enquêtes réalisées au cours de cette étude, nous ont permis de mettre, Photo 1 : Galles du genre Meloidogyne sur les racines de haricot (a) et de tomate (b).
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NEMATODES Photo 4 : Réalisation de l’indice de galles (Belfaa, Agadir) dans les zones infestées devient moins importante et/ou trop retardée du fait de la réduction racinaire de la culture. Egalement, le flétrissement des plants et le jaunissement des feuilles sont observés. Ces dégâts réduisent considérablement la productivité de la plante.
Photo 3 : Masse d’œufs de Meloidogyne sur racines
en évidence au niveau des plantes infestées par ce genre de nématode deux types de symptômes : i. Pour les symptômes de la partie racinaire, la présence des nodosités (galles) sur les racines des plantes attaquées, nous a permis de constater directement des Meloidogynes dans les champs visités. En fonction de l’espèce responsable de l’infection, les galles peuvent être arrondies ou filiformes (Photos : 2). On voit des masses d’œufs de couleur blanche à brun foncé sur la surface des ra-
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cines (Photo 3). Il est à noter que la partie racinaire est très importante dans la détermination de l’indice de galles (Photo 4). Les mesures d’indices de galles doivent être complétées par des comptages de juvéniles dans le sol lors du semis et en fin de culture (Photo 5). ii. Pour les symptômes de la partie aérienne, ils sont généralement absents, mais en cas de forte infestation, la croissance végétale
Identification moléculaire des espèces de Meloidogyne En collaboration avec le Centre de Recherche (ILVO) et l’Université de Gand en Belgique, nous avons pu identifier avec précision les différentes espèces de Meloidogyne associées à la culture de tomate dans la région de Souss-Massa. En effet, l’utilisation des amorces spécifiques à ces deux espèces (SCAR), a permis de confirmer la présence de deux espèces de Meloidogyne (M. javanica et M. incognita) (Figure 1). Ces résultats ont été également vérifiés par séquençage de la région D2D3 de l’ADN des deux espèces de Meloidogyne.
Photo 5 : Larve du deuxième stade de Meloidogyne
Figure 1 : Identification moléculaire des deux espèces de Meloidogyne (M. javanica et M. incognita) par la technique de (PCR-SCAR).
Conclusion Le nouveau laboratoire de nématologie de l’INRA d’Agadir mène des travaux de recherche sur la problématique des nématodes. Comme le genre des nématodes à galles constitue une menace permanente pour les cultures maraichères dans cette région, nous portons un intérêt particulier à l’enrichissement des connaissances et à la mise au point des technologies avancées pour faciliter la gestion et la prise en compte de ce ravageur, devenu l’une des contraintes limitant l’intensification des cultures maraichères. En effet, notre laboratoire (INRA-Agadir) a développé de nouvelles techniques moléculaires de détection et de quantification des principaux nématodes associés aux cultures maraichères dans la région de Souss-Massa. Les acquis de nos travaux constituent un outil capital en sciences de nématologie, pouvant accompagner une profession maraichère organisée, dans le choix et l’élaboration des programmes efficaces de lutte contre les principales espèces de Meloidogyne, ce qui constitue, une stratégie alternative pour le développement d’une production locale durable axée sur la réduction des nématodes dans les exploitations maraichères. Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
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ARBORICULTURE
Pollinisation du verger
Directives pour une meilleure utilisation des abeilles Prof.Hmimina M’hamed m.hmimina@iav.ac.ma
arbre de la variété cultivée exigeant une pollinisation doit être situé à moins de 15 m d’un pollinisateur
2. Facteurs agissants sur la pollinisation
La pollinisation par les abeilles est influencée par divers facteurs : - densité de colonies, - présence de pollinisateurs autres que les abeilles, - vigueur et emplacement des colonies, - période de pose des colonies par rapport à la floraison, - compétition entre plantes sauvages et cultivées, - conditions météorologiques, - traitements pesticides du verger, etc. Nous examinons brièvement chacun des facteurs mentionnés ci-dessus.
a). Facteurs spatiotemporels, consistance des colonies et compétition Période d’installation
L’époque d’installation des ruches varie en fonction de la phénologie des cultures, de la localité, de la météorologie… Si les abeilles sont transbordées tôt avant floraison, pareille précocité peut être une occasion de butinage sur d’autres plantes en fleur retardant ainsi leurs visites au verger.Sur de nombreux arbres fruitiers, les abeilles devraient être présentes lorsque 5 à 10% des boutons floraux sont ouverts et y rester jusqu’à la chute des pétales.
Disposition des colonies
La pollinisation par les abeilles requiert des techniques spécialisées, des compétences évidentes et un équipement. Plus précisément, une maîtrise convenable des quelques éléments biologiques de l‘abeille, nécessaire à cette opération (comportement, maladies et parasites, dangers qu’elle encoure en verger, etc.) Des aptitudes en matière de traitements et de maniement des ruches sont tout autant requises. Compte tenu de la valeur du cheptel apicole et des dépenses qu’il nécessite, les liens entre l’arboriculteur requérant le concours des abeilles et l’apiculteur procurant ce service doivent être régis par un accord clair et précis. En effet, une pollinisation réussie et un élevage apicole convenablement entretenu procèdent d’un partenariat ad hoc entre l’apiculteur et le producteur. 58
Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
1. Principes de pollinisation
En expression simple, la pollinisation est le transfert de pollen provenant des anthères (structure mâle d’une fleur) aux stigmates (partie de la structure femelle) d’une même ou autre fleur En terme d’avantage, c’est une association à bénéfice réciproque entre l’abeille et la fleur. La plante fournit de la nourriture à l’abeille sous forme de nectar et de pollen, et l’abeille collabore à la reproduction de la plante (formation des graines). Outre l’agent pollinisateur (abeilles et autres insectes), plusieurs facteurs hypothèquent la réussite de la pollinisation. Il s’agit particulièrement de l’environnement et des cultures à polliniser. Des arbres fournissant du pollen approprié à une pollinisation croisée doivent être intercalés dans les rangs de la variété à polliniser. En règle générale, chaque
Les abeilles visitent davantage les fleurs prometteuses les plus proches, par conséquent, les colonies doivent être placées à l’intérieur du verger ou à côté mais aucunement au-delà de 500 m de la plantation. Lorsque la surface du verger est inférieure à 40 hectares, les colonies peuvent être placées en paquets de 4 à 8 ruches, réparties uniformément sur l’ensemble de la superficie. Le positionnement idéal se caractérise alors par : soleil du matin face à l’entrée, ombre après-midi, lieu peu venté, proximité d’une source d’eau, accès aisé pour l’apiculteur. Si le cheptel doit être distribué sur des plantations plus grandes, l’apiculteur doit être informé avant le portage des abeilles.
Densité des colonies par unité de surface
Pour la plupart des cultures, on conseille empiriquement un minimum de 2 colonies/ha. Malencontreusement, même si la ruche est établie dans la culture cible, les abeilles gagnent d’autres plantes environnantes. Un moyen d’évaluer la situation est le comptage du nombre
d’abeilles visitant les fleurs de la culture cible par unité de temps. Si des abeilles sauvages et autres pollinisateurs locaux sont présents, le nombre de colonies d’abeilles domestiques à répandre peut être réduit.
Consistance des colonies
Une colonie destinée à la pollinisation doit être forte (plus de 30.000 ouvrières au-delà de 3 semaines d’âge) avec une reine et un minimum de cinq cadres de couvain. Une faible colonie (moins de 4 cadres) n’aura pas assez de butineuses et dont la plupart resteront dans la ruche pour entretenir le couvain. Des colonies fortes seront plus actives ce qui peut conduire, en conséquence, l’apiculteur à demander une allocation plus élevée, en particulier si la culture est pauvre en nectar ou pollen, l’obligeant à recourir à un ravitaillement supplémentaire de son cheptel. Pour éviter tout litige, l’arboriculteur peut, en contrepartie, demander à l’apiculteur d’ouvrir quelques colonies au hasard pour constater leur vigueur.
Plantes compétitrices
Les abeilles butinent activement sur toute source de nourriture située sur un rayon de 500 à 2000 m de leur siège et choisissent les fleurs les plus riches en nectar et pollen. Certains arbres fruitiers (pommiers et poiriers) sont moins attrayants que la végétation environnante (mauvaises herbes en floraison). Il est conseillé d’insérer des pollinisateurs dans leurs rangs afin que les abeilles les visitent en même temps que les arbres à polliniser. Les butineuses ont tendance à se déplacer le long de la rangée en direction de l’arbre le plus proche plutôt que de franchir les rangées. Pour obliger l’abeille à se porter sur le cultivar cible, il faut supprimer toute concurrence alimentaire sauvage. Et si cette cible est de surcroît peu attrayante, il est recommandé d’apporter plus d’abeilles pour réussir sa pollinisation.
Conditions météorologiques
Les pluies, les tempêtes et les basses températures réduisent drastiquement la pollinisation. Les abeilles s’activent en temps ensoleillé, sans nuages, calme, à des températures supérieures à 15°C et une vitesse du vent inférieure à 10 km/h. Lorsque les conditions ambiantes sont mauvaises, elles restent dans la ruche. Des conditions météorologiques défavorables (gelée, vent fort, grêle) affectent également l’état des fleurs en détachant leurs pétales qui attirent les abeilles et en emportant leur pollen et nectar.
b) Traitements pesticides
Les traitements pesticides mal conduits ont des conséquences fâcheuses sur les pollinisateurs et la pollinisation. La plupart des intoxications des abeilles par les pesticides surviennent lorsque les plantes sont en fleurs. Les symptômes d’empoi-
sonnement peuvent varier en fonction du type de produits utilisés. Mais, si certaines précautions sont prises avant, pendant et après les traitements des arbres, les abeilles seront épargnées et resteront laborieuses.
Précautions à prendre
Lorsqu’ un traitement du verger s’avère nécessaire, il est conseillé de déplacer les ruches vers un lieu sûr. Pour cela, nous préconisons de les recouvrir de toile de jute ou tout autre tissu grossier retenant les abeilles regroupées au-dehors de la ruche. L’arrosage répété avec de l’eau prévient toute surchauffe, Il ne faut surtout pas envelopper les abeilles avec des bâches en plastique. Ceci peut entraîner une caléfaction conduisant à leur asphyxie. De même, avant d’entreprendre toute application insecticide, il y a lieu de vérifier la présence de fleurs sauvages susceptibles d’attirer les abeilles, d’opter pour un pesticide sans effet sur les pollinisateurs et de vérifier l’activité des abeilles immédiatement avant l’application. Il est reconnu que les abeilles volent entre 8 et 17 heures et lorsque la température de l’air est d’environ 15°C. Ce comportement offre l’alternative des traitements crépusculaires ou nocturnes.
Choix des pesticides
La dangerosité ou l’innocuité d’un pesticide pour l’abeille est généralement signalée sur les étiquettes du produit En cas de doute, le fournisseur dispose de détails et recommandations sur les conditions d’utilisation de la matière qu’il commercialise. En général, les fongicides et les herbicides sont relativement inoffensifs, toutefois, certaines de ces substances peuvent avoir une incidence sur l’essor des abeilles et leur production. Quoi qu’il en soit, la sécurité et les considérations environnementales imposent une grande prudence en matière d’utilisation de tout produit phytosanitaire.
Au sujet des insecticides, bien que souvent toxiques, leurs effets changent selon la formulation. L’expérience montre que les produits micro encapsulés sont singulièrement nuisibles pour les abeilles. Leurs capsules, de la taille des grains de pollen, sont butinées par les abeilles ou fixées «électrostatisquement» à leurs poils. Ramenées ainsi à la ruche et entreposées avec le pollen, elles libèrent lentement et des semaines durant leur principe actif, intoxiquant indubitablement tout l’élevage. Les poudres sont généralement plus dangereuses que les formulations liquides et les poudres mouillables plus dangereuses que les concentrés émulsifiables. Les formulations en ultra bas volume sont généralement plus dangereuses que les formulations liquides. Un autre problème à signaler est l’écoulement des bouillies en dehors des citernes et la formation de flaques d’eau stagnante contaminée aux alentours des lieux de préparation des bouillies. Les abeilles s’y approvisionnent pour se désaltérer et refroidir leur ruche, s’empoisonnant et contaminant en conséquence tout le couvain.
3. Contrats de pollinisation
Un contrat entre l’apiculteur et l’arboriculteur est une bonne pratique en cas de litige ou de malentendus. Cet accord peut comporter les principaux points suivants: date d’installation et de reprise des ruches en liaison avec la floraison, lieu de la culture cible, nombre et consistance des colonies, schéma d’affectation des colonies, montant de la location, promesse de n’appliquer aucun pesticide toxique pour les abeilles durant la période de pollinisation, notification à l’apiculteur deux jours avant toute pulvérisation à entreprendre, droit de visites de l’apiculteur à son cheptel, accord des deux parties de délibérer et de rembourser à l’autre tout dégât survenu. Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
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La myrtille au Maroc :
Biologie, Ecologie et Variété Cultivée Ahlam Hamim, Centre Régional de la Recherche Agronomique de Tanger Le myrtillier appartient au genre Vaccinium et à la famille des Ericacées qui comprend un grand nombre d’espèces différentes. Par rapprochement avec l’espèce endémique Européenne (Vaccinium myrtillus), les différents Vaccinium (Vaccinium. corymbosum, Vaccinium ashei, Vaccinium darrowii, Vaccinium angustifolium...) à fruits bleus sont classés sous le terme générique Myrtille.
L
’espèce Vaccinium corymbosum (littéralement : fruits en corymbe) ou Myrtille arbustive est sélectionnée aux USA depuis un siècle pour en faire la culture. Elle repré-
sente déjà à l’état sauvage, le meilleur compromis entre vigueur, productivité et qualité des fruits. Le V. corymbosum sauvage est naturellement bien adapté à des climats océaniques ou continen-
Tableau 1: les caractéristiques des espèces et classes de la myrtille cultivée. Myrtillier
Famille: Ericacée Genre: Vaccinium
Espèces
Classe
Besoin en froid
caractéristiques
Vaccinium angustifolium
Lowbush bleuberry
supérieur à 1500 heures
Très tardive
Vaccinium corymbosum
Northern Highbush
1000 heures
Tardive
Vaccinium corymbosum
Southern Highbush
Vaccinium asheï
Rabitteyes
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Agriculture du Maghreb N° 93 - Mars 2016
entre 150-500 heures Produire dans les régions à hiver doux
Précoce De bonne qualité gustative Variétés à production tardive, tolérant des niveaux de pH plus élevés.
taux modérés. Cependant, pour répondre aux besoins du marché et étendre la saison de production, d’autres Vaccinium ont été introduits dans les programmes de sélection pour permettre la culture sous des climats plus chauds et plus précoces. Nous distinguons quatre grands groupes de Vaccinium cultivés. - Le Northern Highbush : V. corymbosum (tétraploïde) à fort besoin en froid (env. 1000 heures de froid requises). - Le Southern Highbush : V. corymbosum avec une proportion de gênes issus d’autres espèces de climat chaud (V. Darrowï, V. Asheï). Les besoins en froid sont compris entre 150 et 500 heures. - Les Rabitteyes : V. asheï (Héxaploïde) sélectionné principalement pour rallonger la saison de production sur le créneau tardif. Les besoins en froid sont généralement faibles (400-600h). - Le Bleuet canadien (lowbush blueberry) : V. angustifolium sélectionné essentiellement pour la récolte mécanique et le fruit d’industrie. Les besoins en froids sont élevés. La Myrtille à l’état sauvage est connue depuis les temps préhistoriques où elle poussait spontanément dans les régions septentrionales de l’Europe (Scandinavie et Sibérie) ainsi qu’en Amérique du Nord. Le fruit est apprécié par les premiers explorateurs et colons ainsi que par les Amérindiens qui l’incorporaient dans leur alimentation de base et l’utilisaient même pour se soigner. La Myrtille sauvage a fait l’objet de recherches
aux Etats Unis d’Amérique (USA) dès le début du 20ème siècle qui ont aboutit à la création, à partir des espèces sauvages, de nombreuses variétés «domestiquées» (environ 70) présentant chacune des caractéristiques spécifiques. Il est à souligner que l’Amérique du nord assure aujourd’hui 90% de la production mondiale. Au Maroc, l’introduction des baies rouges a commencé par le framboisier en 1990, mais ce n’est qu’en 2005 et grâce au programme Agriculture et Agrobusiness Intégrés (AAI,) que la culture de la myrtille a connu une intensification de plantation dans la zone du Loukkos. Ce programme a retenu comme principale priorité, l’introduction de nouvelles espèces de baies afin de diversifier l’offre marocaine sur les marchés internationaux. Le myrtillier cultivé appartient à quatre groupes du genre Vaccinium (tableau N°1), chaque groupe présente des caractéristiques physiologiques et agronomiques différentes. Les deux classes de myrtilles capables de produire dans des régions à hiver doux comme au Maroc sont les myrtilles Southern Highbush et Rabbiteye. Les variétés du type Southern Highbush sont généralement préférées parce qu’elles sont plus précoces et que leurs fruits sont d’une meilleure qualité. Les variétés de Rabbiteye sont plus vigoureuses, tolérant des niveaux de pH plus élevés et d’autres stress, mais elles donnent généralement une production plus tardive. Donc si l’objectif est la production hors saison, le choix doit être orienté vers les variétés du type Southern Highbush. Les variétés dites Rabbiteye pourront aussi jouer un rôle selon le marché ciblé. La productivité de ces variétés varie considérablement selon la région et la période de l’année durant laquelle elles produisent. Une combinaison appropriée de ces variétés permettra aux producteurs d’associer des caractéristiques horticoles telles que la vigueur, la productivité et la qualité ainsi qu’une production durant les périodes et les fenêtres de marché visées. Il
Tableau 2: exemple des variétés de la myrtille de différents groupes Groupe
SOUTHERN HIGHBUSH (vaccinium corymbosum)
Variétés
Caractéristiques
Star
-Variété de mi-saison, Très précoce, - Besoins en froid de 400 heures; saveur sucrée du fruit.
Misty
Ozarkblue
Centriun
RABBITEYES (Vaccinium Asheï)
NORTHERN HIGHBUSH (vaccinium corymbosum)
Powder Blue
Patriot
Duke
Bluecrop
-Variété tardive -Buisson dressé et vigoureux; -150 heures de froid; -Variété productive qui présente des fruits de belle taille, fermes et de très bonne qualité gustative. -Variété tardive -très polyvalente pourra être plantée à des latitudes très variables. -Arbuste vigoureux, rustique et produit de gros fruits clairs d’excellente qualité gustative; -Fruit ferme et se conserve bien. -Variété productive. -Fruit de taille moyenne de couleur légèrement foncé, ferme de longue conservation et de bonne qualité gustative. - Variété tardive. - Variété très productive - Fruit de couleur claire de calibre très homogène et bien ferme. -Variété demi-précoce à maturité étalée; -Arbuste vigoureux et productif, - Fruit gros, clair et de bonne qualité gustative; - l’une des rares variétés résistante au phytophthora. -Variété demi-précoce à port dressé; - Vigueur bonne; - Floraison relativement tardive. - Fruit bleu clair, de belle taille et de bonne conservation; -Production importante et resserrée sur deux à trois semaines. -Variété de mi-saison. -Buisson relativement vigoureux et au port érigé; -Fruit moyen à gros et légèrement pruiné; -Très productive.
est important d’évaluer les différentes variétés dans chaque région de production potentielle choisie. La productivité et la période de production sont en grande partie déterminées par une interaction entre la période de dormance de la région, la variété, l’accumulation de chaleur pendant la floraison, de maturation du fruit ainsi que par d’autres pratiques horticoles comme la taille et la gestion de l’eau et du sol. Les pépinières américaines et européennes offrent de nombreuses variétés commerciales de Southern highbush et autres. D a n s plusieurs pays ou régions géographiques les nouvelles variétés peuvent être protégées par des brevets ou des certificats d’obtention végétale leurs propagation ainsi que leur distribution sont contrôlées et exigent l’acquisition d’une licence.
L’Institut National de la Recherche Agronomique de Tanger en tant que structure de recherche régionalisée contribue au développement de la culture de la myrtille par des études de caractérisation, de sélection et de gestion de cette culture. Ces activités de recherche concernent l’appui de l’amont de la culture de la myrtille pour permettre l’étude des performances génétiques du matériel végétal, l’étude des aspects agronomiques et la maitrise des techniques de production pour développer un itinéraire approprié à conseiller aux producteurs de cette culture.
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