Raisonnements articulés Corpus

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RAISONNEMENTS

ARTICULÉS


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RAISONNEMENTS

ARTICULÉS

Yoann Pomian-Verdier DNAT 1

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Je veux parler d’oeuvres qui m’inspirent le plus. Je les ai donc sélectionnées et au fil de mes recherches, J’ai découvert d’autres artistes qui m’ont plu et je me suis dit qu’il fallait que j’en parle aussi. Je me suis donc intéressé à la science-fiction, terme inventé par Hugo Gernsback, qui m’a permis de m’interroger sur les perceptions de la réalité, ses déformations et les moyens utilisés par les artistes. Je me suis rendu compte que les artistes jouent beaucoup, et par bien des moyens, sur la distorsion de nos perceptions pour nous donner une autre réalité, une différente de celle que nous croyons connaître. Ils essayent en réalité de nous offrir leurs perceptions des choses. Que ce soit par la peinture, la réalisation de films ou avec tout autres moyens artistiques. Qu’est-ce que la science-fiction ? L’écrivain Theodore Sturgeon nous propose cette définition : « Une histoire de science-fiction est une histoire construite autour d’êtres humains, avec un problème et une solution humaine, et qui n’aurait pu se produire sans son contexte scientifique ». Nous sommes dans une période où la technologie et notre système politique évoluent de plus en plus. J’essaie donc de m’intéresser aussi aux artistes qui réfléchissent et qui essayent de nous faire réfléchir sur notre réalité actuelle avec un regard critique.

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JR Kenya, série Women are heroes, collage de tirage photographique, vue générale, 2009

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Jean René alias JR est un artiste appartenant au mouvement street-art est né à Paris en 1983. Il a aussi réalisé quelques films dont Ellis avec Robert De Niro et un court métrage qui s’intitule Les Bosquets. Dans la plupart de ses projets, JR développe d’énormes tirages de ses photographies pour les coller sur les murs des bâtiments ou sur des toits. En 2006, il a réalisé Portraits d’une génération , des portraits de jeunes de banlieues parisiennes qu’il a exposé dans les quartiers bourgeois de Paris. JR est un artiste qui prend la rue comme une galerie gigantesque pour exposer son travail, on dit qu’il possède la plus grande galerie d’art du monde. Il a pour but d’apporter l’Art à ceux qui ne vont pas ou qui ne peuvent pas aller dansdes musées. Il s’est rendu dans les quatres coins du monde pour exposer ses affiches, notament en Afrique, au Kenya, pour son projet Women are Heroes, où il a collé sur les toits d’un bidonville de Kibéria, illégalement mais avec l’accord des habitants, des affiches montrant des parties de visages, souvent les yeux mais parfois le visage entier qui sont imprimés sur du vinyle. Dans le projet Women are Heroes, JR souligne, par ces photographies, la dignité des femmes qui sont souvent les cibles de conflits. Et comme les images parlent moins bien que ces femmes il a aussi décidé d’en faire un film. Sur la photographie ci-contre on observe tout d’abord ces grands yeux en noirs et blancs qui s’accumulent et qui nous regardent. Il y a des regards assez neutres, d’autres sont comme étonnés, certaines paires d’yeux sont plissées. Autour de cette forme un peu abstraite et grisâtre, on commence à disserner des toits de taules rouillées qui s’agglutinent presque les uns aux autres. Sur le côté gauche de la photographie,on remarque

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JR, Ellis, 15 minutes, 2015

JR, série photographique Portraits d’une génération, série 28 milimètres, 2006

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que la densité des habitations est plus forte qu’à sa droite comme si les bâtiments coulaient du haut à droite de la photographie jusqu’au côté gauche en bas de celle-ci. Ce bidonville est délimité ici par une route où l’on voit un peu d’affluence mais aussi par une petite rivière qui semble être le seul point d’eau qui sillone la ville. L’endroit a l’air insalubre, en effet on peut voir qu’il n’y a pratiquement pas de végétation, excepté à l’extérieur du bidonville, que tout est recouvert par la terre et que sous le pont, où passe la rivière, que l’eau est remplie de déchets comme en plein coeur de ce bidonville. En dernier lieu, avec un peu de recul, on remarque ici à peu près trois couleurs: le rouge de la terre et de la rouille qui montre l’insalubrité et les conditions surement difficiles de cet environnement, le gris par les visages photographiés par JR, qui représenteraient les habitants qui vivent à cet endroit et le vert de la végétation qui nous redonne un peu espoir et qui montre que tout n’est pas enseveli sous la terre, ces plaques de taules, les déchets et les habitants. Ces habitants sont des femmes et elles sont totalement inconnues pour le spectateur. Et pourtant ce sont elles qui nous sont dévoilées par ces photographies, ça les singularise, ça les met en avant comme si elles étaient importantes, comme si elles avaient des choses à nous dire. En tout cas l’artiste les a choisit elles et pas d’autres. Parmi ces visages on en distingue un qui sourit, d’autres neutres, certains amusants et bizarres. C’est comme si cette vie, ici, était quand même supportable, ou que ces visages ne se laissaient pas abattre par cette vie qui semble rude. Au Kenya il y eut beaucoup d’évènements scandaleux, par exemple pour les éléctions présidentielles du pays en 2007 où il s’est passé des viols collectifs. Plus d’une centaine de femmes ont été violées

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Boniface Mangwi, the Vulture(le Vautour)

Djerbahood

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et le gouvernement n’a encore rien fait depuis pour les aider ou pour condamner ces actes. Un autre artiste très connu au Kenya : Boniface Mwangi a peint lui aussi sur des murs de grandes icônes kényanes telle que Wangari Maathai, première femme africaine à avoir reçu le prix Nobel de la paix pour son engagement en faveur de l’environnement. À croire que tout ces artistes veulent nous dire que les femmes sont des personnes très fortes et courageuses, tout autant, voire plus que les hommes. Ces grands tirages au Kenya me rappelle Djerbahood, un musée à ciel ouvert, à l’échelle de deux villages : celui d’Erridah et de Djerba où une centaine d’artistes du street-art, du monde entier, ont investit les lieux en graffant sur les murs des deux villages.

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Joël-Peter Witkin Cupid and centaur of the museum of love (Cupidon et le centaure au musée de l’amour), tirage argentique, 85x68cm, 1992

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Joel-Peter Witkin est né le 13 septembre 1939 à Brooklyn, New York. C’est un photographe américain. Il vit et travaille à Albuquerque. Il s’interesse à toutes les personnes étranges, hors-normes. Il devient professeur à l’université et commence à exposer à partir de 1969. Ce photgraphe compose beaucoup ses œuvres en retouchant les négatifs, en mettant en scène des visages humains souvent mêler à des objets. Dans cette photographie argentique nommée Cupid and centaur of the museum of love, est mis en scène deux squelettes assez extravagants. Le centaure a été réalisé avec la partie supérieure d’un squelette d’homme (le tronc, les bras et la tête) dont la tête est soutenue par un fil tendu accroché au plafond par une poulie je pense car le tirage photographique est coupé à cet endroit là et on voit le reste du fil faisant un angle, qui se dirige en dehors du cadre. Le reste du corps qui est dans la continuité de la colonne vertébrale du squelette humain ressemble au squelette d’une autruche. Le centaure est un être mythologique d’origine grecque moitié homme, moitié cheval. De nos jours, quand on parle d’être hybride, on renvoie ce terme au mot au mutant, un peu comme les héros de bande-dessinées comme les Marvels avec leurs X-Men, ou encore Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley. Cette chimère qui simule la cabrure du cheval serait donc le centaure mentionné dans le titre. Sur cette étrange monture se tient un autre squelette avec une tête de singe qui doit être Cupidon je suppose. Il a une aile accroché dans son dos, les bras baissés, regardant vers le ciel à l’opposé du centaure comme si il regardait vers l’Olympe . Cette œuvre me rappelle un artiste nommé Juan Fontcuberta qui faisait des montages photographiques sur des hybridations d’animaux en faisant croire aux spectateurs que ces animaux ont bel et bien existé.

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Yan Bernard Dyl, La danse macabre, 1927

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Il apportait même de faux documents pour prouver leurs existences. Cette photographie est composée comme une mise en scène. En effet, il y a un rendu très théâtral avec le rideau en arrière plan et celui à droite qui est ouvert comme si la pièce se déroulait et qu’elle n’était pas finie. Le fil supportant le crâne et les bras du centaure suggèrent aussi le mouvement. La figure géometrique en haut de la photographie, beaucoup plus claire que le le fond me fait penser à une lumière qui illumine ces corps morbides. Le thème de la mort et de la vanité sont d’ailleurs très présent ici. Les squelettes représentent des corps décharnés, sans vie, qui restent figés. La plante qui semble soutenir la cage toracique inférieure du centaure rappelle la nature morte. Cupidon avec ses bras ballant, a l’air abattu, comme si les dieux l’avaient abandonné ou qu’il leur demanderait « à quoi bon donner du désir aux hommes puisqu’ils sont éphémères ». Joël-Peter Witkin nous offre une scène macabre en spectacle avec ses chimères squeletiques dans ce qu’il appelle « le musée de l’amour », un musée où ces corps restent figés, délaissés par les dieux.

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Joan Fontcuberta Fauna(Faune), 1985-1989

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Joan Fontcuberta est un artiste espagnol né en 1955 à Barcelone. Il est photographe mais possède aussi un diplôme en science de l’information. Il aime manipuler l’image photographique pour créer de faux documents, en jouant avec le vraissemblable de l’information qui est sur l’image car il a beaucoup été influencé par la censure et la propagande du Franquisme. Il créé la série Fauna entre 1985 et 1989. Celle-ci regroupe un tas de documents sur des animaux imaginaires qu’a créé Fontcuberta notamment des montages photographiques, des radiographies, des notes manuscrites, des spécimens empaillés, des cartographies, des coupures de journaux, des dessins et d’autres objets divers pour duper le spectateurs avec ces fausses preuves de l’existence de ces êtres. Il prétend avoir connu le professeur Ameisenhaufen, un soit disant cryptozoologue allemand spécialisé dans l’étude des espèces animales rares, supposées disparues. Pour réaliser ses chimères, Fontcuberta fit appelle à un taxidermiste un peu comme la démarche d’Enrique Gomez De Molina. Il collabore aussi avec l’écrivain Père Formiguera qui écrivit la prétendue biographie du professeur Ameisenhaufen. Parmi ces drôles de bêtes on y retrouve un singe ailé avec une corne sur la tête, une sorte de bipède poilu à tête de tortue, des éléphants ailés, un serpent à douze pattes, un oiseau à carapace de tortue et plein d’autres bizarreries. Malgré toutes les preuves et la mise en scène que nous offre Fontcuberta, on peut sentir que l’artiste essaye de nous faire croire à sa supercherie. Il y a tellement de pièces à convictions qu’on sent qu’il veut se justifier pour prouver que tout ce bestiaire est réellement le fruit d’une découverte miraculeuse. Car il est vrai que lorsque l’on voit une légende d’une oeuvre dans un musée, on se dit forcément que ce qui est écrit est vrai,

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Enrique Gomez de Molina, série photographique Hybrid Taxidermy, 2012

Joan Fontcuberta Le miracle de poldarisation instantanée, série photographique Miracle and Co, 2002.

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que ces informations sont fiables. Fontcuberta nous trompe avec sa mise en scène, son aspect scientifique, son vocabulaire utilisé dans les musées tel un commissaire d’exposition. Mais ce que Fontcuberta essaye vraiment de faire, c’est de nous faire douter de la véracité de ce qu’il expose, faire en sorte que le spectateur se méfie des informations que l’artiste ou même de nos systèmes qui font autorité sur les moyens de communication. Sa démarche me rappelle celle des journaux satiriques comme ceux sur internet tel le Gorafi qui reprend des événements d’actualité pour les détourner complètement et les rendre ridicules. Ça me rappelle aussi l’expérience de Milgram qui s’était déroulée entre 1960 et 1963 et encadrée par le psychologue américain Stanley Milgram. Cette expérience cherchait à évaluer le degré d’obéissance d’un individu devant une autorité qu’il juge légitime et à analyser le processus de soumission à l’autorité, même quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet. Joan Fontcuberta questionne beaucoup les images véhiculés, mais s’attarde aussi à la religion, aux miracles qu’on a longtemps cru vrai avec la série Miracle and Co en 2002. Le travail de Joan Fontcuberta essaye de rappeler aux spectateurs que les médias, quels qu’ils soient, ne sont pas les seuls moyens de compréhension du réel, qu’il faut toujours douter de tout.

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â–ˇ Casseurs Flowters - 06h16 -Des histoires Ă raconter, 4 minutes 49, album Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters, Wagram Music, 2013

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Le groupe des Casseurs Flowters est composé d’Aurélien Cotentin alias Orelsan né en 1982 à Alençon et de Guillaume Tranchant alias Gringe né en 1980 à Cergy. Ils forment leur groupe de rap dans les années 2000 et tirent leur nom de groupe des méchants du film Maman, j’ai raté l’avion de Chris Columbus. Ils ont sorti leur premier album Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters en 2013 et leur second Comment c’est loin qui est l’album éponyme de leur film où ils en sont les acteurs principaux. Les Casseurs Flowters on fait un vidéo-clip de leur musique 06h16 – Des histoires à raconter où la première scène se passe dans une chambre qu’on devine grâce au poster de Retour vers le futur III de Robert Zemeckis sur le mur et le réveil sur la table de chevet qui fait des vas et des viens entre 02h57 et 2h58 comme si le temps s’était figé entre cette minute, cet instant où les locuteurs font leur bilan de leur vie. Une vie qui semble plutôt morose, inquiétante, vaine et routinière où les Casseurs Flowters se sentent oppressés par la société mais essayent d’y chercher une échappatoire, un réconfort à travers l’alcool, la drogue et le sexe mais se rendent compte que les credos « Sex, Drugs and Rock’n’Roll » et le Carpe Diem d’Epicure sont loin d’être aussi plaisants qu’ils semblaient être. Dans ce vidéo-clip, la plupart des scènes tournent en boucle, et les figurants et les objets se multiplient ce qui me fait penser à des périodes de notre vie où on se sent triste et seul, qu’on pense gâcher son temps, quand la routine s’installe, quand on a peur, quand on s’inquiète pour ce qu’on va devenir, si on va réussir dans la vie où si elle sera un échec à cause de nos envies et de nos choix qu’on peut en déduire aussi par les coups et les blessures donnés aux deux protagonistes. Ils sont là sans être là, à moitié fondu dans les décors qui leurs sont

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Christopher Nolan, Inception, 2010, Warner Bros., 148 minutes

Nicolas Winding Refn, God only forgives, Wild Side Film / Le Pacte, 2013, 90 minutes

Logan Zillmer, sĂŠrie photograpgique Surreal Photography, 2015

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surement familiers, au milieu des gens sans visages qui doivent sûrement réussir de leur côté. Ils ont trente ans mais toujours vingt ans dans leur tête. Ils vivent la nuit, ils se couchent à 06h16 comme si ils n’avaient pas d’obligations ni de responsabilités. Ca me rappelle les films de Nicolas Winding Refn comme Drive, où les scènes se passent la nuit mais aussi God only forgives avec les couleurs très vives. Mais ça me rappelle aussi leur musique à l’heure où je me couche où ils chantent «l’avenir appartient à ceux qui ce lèvent à l’heure où je me couche», comme si ils étaient conscient de leur irresponsabilité et de leur passivité sans pour autant essayer de s’en sortir. Comme si, de toute façon, changer était vain, qu’ils seront déja mort demain. On peut beaucoup s’identifier à ces deux artistes, même si eux connaissent actuellement le succès car ils paraissent comme tout le monde, ils sont un peu perdus dans la vie. C’est aussi le thème de leur film Comment c’est loin, où se sont deux personnes d’environ trente ans, qui projètent de faire de la musique mais sans trop y croire. Ce vidéo-clip fait très surréaliste, il y a d’ailleurs une référence au film Inception de Chistopher Nolan quand on voit la copie conforme de la toupie qui tourne à l’infinie sur un billard. Toutes les scènes sont pratiquement toutes surréalistes. Pour citer quelques exemples : Gringe qui a les mains dans les poches tandis que sont ombre jongle avec une balle de tennis, des surimpressions, des actions et des gestes qui se répètent à foison, les personnages multipliés qui défilent. Ca me fait beaucoup penser au photographe Logan Zillmer et sa série Surreal Photography.

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▷ Duke Johnson et Charlie Kaufman Anomalisa, 2015, Paramount Pictures et Starburns Industries, Etats-Unis, 90minutes

▷ Alex Garland, Ex-Machina, 2015, Royaume-Uni, DNA Films, Film4 Productions et Scott Rudin Productions, 117 minutes

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« Sont-ils de vrais acteurs ? Des images de synthèse peut-être ? » Dans ce film j’ai beaucoup été dérouté par la technique utilisé. En fait ce film est fait en stop-motion avec des marionnettes et je sens que les réalisateurs se sont vraiment concentrer sur le réalisme des mouvement de chaque marionnettes, tellement que s’en est perturbant ! J’ai du mettre une minute, au tout début du film, à me rendre compte de la technique utilisée. On le remarque principalement par la séparation horizontale des personnages, au niveau des yeux (je pensais que les personnages avaient des lunettes). Le réalisme des gestes, des émotions et des mouvements des marionnettes est tel qu’on dirait que des vrais acteurs jouent devant nous. A l’instar de Team America, un film de marionnettes également, de Trey Parker et de Matt Stone,

Ex-Machina est un film britannique coécrit et réalisé par Alex Garland. Celui-ci est avant tout un romancier, il à écrit The Beach et 28 jours plus tard qui ont été adaptés au cinéma par le réalisateur Danny Boyle. Ce n’est qu’après qu’Alex Garland s’est essayé en tant que sénariste. Ex-Machina est d’ailleurs son premier film. Il a notament écrit le sénario d’un jeu vidéo qui s’intitule Unslaved. Ex-Machina est un film de science-fiction où tout tourne autour de trois personnages. Nathan, Caleb et Ava. Caleb est un programmer dans une firme très importante qui se nomme Bluebook. Nathan est le patron de Bluebook. Il à créé une intelligence artificielle mais doit cependant déterminer si cette I.A possède une consience ou non. Il décide alors de séléctionner Caleb pour participer au test de Turing et l’emène pendant une semaine, dans un lieu

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Trey Parker et Matt Stone, Team America: Police du monde(Team America: World Police), États-Unis, 2004, 109 minutes

Morten Tyldum, The Imitation Game, États-Unis, Royaume-uni, 2015, 114 minutes. Un film sur Alan Turing.

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est plutôt grostesque quand au réalisme des mouvements de ses personnages. On y voit les fils qui les font se mouvoir dans le champ de la caméra, ce qui a pour but de rendre les scènes comiques. La seconde chose que j’ai ressentis à propos d’Anomalisa est le mot « étrange ». L’intrigue du film n’est pas vraiment drôle, c’est plutôt une triste histoire et pourtant on arrive à se moquer facilement des personnages et c’est par moments gênant. En tout cas je me suis senti gêné parfois. Pour en revenir à l’intrigue, on nous dévoile une vie plutôt banale, Michael Stone est un homme qui à réussi grâce à un livre dont il est l’auteur. Il part de Los Angeles pour aller à Cincinnati et prend un hôtel pour y passer la nuit avant sa conférence. Il est marié et à un enfant mais on sent

sécurisé, très moderne et sobre, retiré dans la nature. Ava est l’I.A. qui à l’apparence d’une femme. Malgré la thématique de l’intelligence artificielle présente dans ce film, ce n’est pas le principal focus de l’histoire. Certes, les deux protagonistes principaux sont tout les deux de brillants intellectuels en terme de programmation, mais on ne nécéssite pas, en tant que spectateur, de grand savoir sur le langague informatique ou encore mathématique. Le film serait-il vraiment un film de science-fiction qui traite l’intelligence artificielle, ou alors est-il dirigé sur une ou plusieurs autres thématiques ? Est-il le film qu’il paraît être ? Oui le film est une science-fiction et traite l’intelligence artificielle, il traite d’Ava et du test de Turing. Ce test consiste à mettre en relation un homme

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Image tirĂŠe du film Ex-machina

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dès le premier appel téléphonique avec sa famille qu’il est malheureux, au bord de la dépression. On peut voir un passage où il rappelle une amie de longue date qu’il rejoint dans un bar autour d’un verre. On apprend alors que les deux personnages ont eu une liaison par le passé mais que ça s’était arrêté brusquement. Plus on avance dans le film, plus on se rend compte que tous les personnages, excepté Michael, possèdent la même voix, une voix masculine. Cela rend les intéractions entre les personnages très étranges et amusantes même si eux sont sérieux dans leur dialogues. Michael uniformatise tout les autres individus autour de lui, il les voit tous de la même manière comme si ils n’étaient pas importants. Ca donne une ambiance assez froide mais ça reste assez léger grâce aux dialogues entre les personnages qui insuportent Michael et qui le pousse dans sa solitude jusqu’au moment

et un ordinateur en confrontation verbale et de déterminer si l’homme considère son interlocuteur comme humain également. Ava réussit le test, Caleb tombe même amoureux d’elle. Le récit se déroule dans une sorte de bunker-centre de recherche où Nathan a créé Ava. Ce bunker est hyper sophistiqué, morderne voire un peu futuriste car tout est high-tech. Cette démarche architécturale est idéale pour un PDG sûrement multi-millionaire comme Nathan. Ce décor pourrait être un personnage aussi, il y a beaucoup de jeu de symétrie et d’angles avec la caméra et ça donne une ambiance assez pesante, sombre et morbide. Ses couloirs confinés, les chambres au sous-sol sans fenêtres, on se sent presque soulagé quand on remonte à la surface, quand on voit les énormes baies vitrées qui donnent sur la nature : le ton du film est déjà plus léger. Le contraste entre la nature et le technologie est très présent,

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Image tirĂŠe du film Anomalisa

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où il entend une voix féminine dans le couloir de son hôtel. Il se précipite donc vers elle et rencontre une femme venue avec son amie pour assister le lendemain à la conférence de Michael. Elle s’appelle Lisa. C’est une femme un peu ahuri, elle n’a pas beaucoup confiance en elle car elle ne se trouve pas très jolie à cause d’une cicatrice au visage. Elle pense même être une anomalie de ce monde (elle est le personnage éponyme du film). Michael est tellement subjugué par sa voix qu’il en tombe amoureux. Mais après avoir passé la nuit ensemble dans sa chambre, le lendemain matin il se rend compte que Lisa commence à avoir sa voix qui se transforme petit à petit. Michael décide alors de rentrer chez lui en laissant Lisa derrière lui. Ce film nous raconte un fragment de la vie

d’ailleurs la partie supérieure du bunker est entremêlée par les rochers, le bois et la technologie et les meubles. Le tout est éclairé par les baies vitrées qui sont les seules limites entre l’intérieur et l’extérieur. Alors que les baies vitrées en sous-sol font office de murs entre chaque pièce. Elles sont pour la plupart opaque pour empêcher de voir au travers et elles nous confinent à l’intérieur. Mais ce film a aussi un aspect très littéraire, il est très verbeux et très explicatif et c’est d’autant plus remforcé par le découpage du film en sept chapitres. Il y a un très fort rapport entre l’Homme et Dieu. Sept chapitres pour découper la semaine comme la création de la Terre par Dieu. Ou encore le nom d’Ava qui ressemble à Eve et le nom Caleb en référence au personnage biblique. D’ailleurs Nathan se déclare être Dieu. Alex Garland

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e Michel-Ange - La création d’Adam, fresque, chapelle Sixtine, 4,8 x 2,3 m, XVI  siècle

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d’un homme quelconque, Michael Stone est un écrivain assez reconnu que beaucoup de gens admire mais il a aussi ses défauts et des problèmes. Ces traits de ce personnage font qu’on s’identifie à lui sur le plan de l’amour, de la fidélité, sur le travail, sur les relations qu’on a avec autrui et sur le bonheur car on compatie pour lui, on se rend compte que c’est un homme comme un autre.

fait aussi référence à beaucoup de contes et de mythe tels que Prométhé, le fil d’Arianne, Barbe Bleu, Pinnocchio, et cetera. Cela donne des personnages assez originaux. Par exemple Nathan est un personnage assez contrasté : c’est un très homme très brillant mais à la fois décadant. Il boit beaucoup, il est limite alcoolique mais se maintient en forme en faisant beaucoup de sport. Il est très calme mais il peut nous surprendre avec son excentricité à tout moment. Il est aussi très amical envers Caleb mais on sent qu’il lui cache des choses. Ava est un personnage très curieux des choses, elle questionne Caleb sans arrêts mais elle est aussi séduisante. Elle à plutôt une dimension humaine plutôt que robotique malgré les composants électroniques qu’on peut observer à travers son corps. Et Caleb

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Philippe Ramette, série photographique des Contemplations irrationnelles, 2013

▷ Anish Kapoor, Léviathan, 35m de haut et 73 000m3 de surface, Monumenta Grand Palais, Paris, 2011

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Mais que fait cet homme ? Il semble serein et pourtant prêt à plonger dans le vide. Et quand on regarde bien, comme si il songeait à plonger dans un monde paradoxal, un monde incliné a quarante-cinq degrés. Il ne semble pas effrayé par cette vision bancale mais plutôt à réfléchir à propos de cet état un peu étrange. Ça y est je commence à comprendre l’image. En réalité la photographie

À première vu, on dirait une visite dans une station satellite très futuriste à l’intérieur, avec cet énorme espace rougeâtre, les rainures de son architecture intérieure, ses compartiments ovoïdes et les ombres du toit du Grand Palais. Malgré l’immense espace à l’intérieur, on se sent vite oppressé. Il y faisait chaud, sombre, seule une lumière rouge passe. Je me rappelle avoir visité cette

est quelqu’un de très intelligent et pourtant naïf car il tombe sous le charme d’Ava et se laisse manipuler par elle. Ce film aborde aussi quelques autres sujets qu’il veut critiquer. Ava à été nourrit par les données de Bluebook le moteur de recherche de Nathan. Ce Bluebook ressemble beaucoup à notre Google. Le thème de l’esclavage est de la sexualité est aussi abordé. Nathan a créé d’autres I.A. pour le servir ou pour asservir ses fantasmes sexuels. Il dit même à Caleb qu’Ava est doté d’un sexe car il a vu qu’il était attiré par elle. D’ailleurs Ava à été fabriquée physiquement à partir du profil pornographique de Caleb. Garland se sert de l’actualité pour nous mettre en garde.

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Slinkachu Fantastic Voyage, série photographique des Little People, Royaume-Uni, 2011

Ron Mueck, Une fille(a girl), Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, acrylique sur fibre de verre et résine de polyester, 110,5 x 134,5 x 501 cm 2006-2007

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a été retournée à quarante-cinq degrés dans le sens horaire. L’homme en costume noir est en fait suspendu à la fenêtre tout en prenant une pose naturelle ce qui rend l’illusion parfaite. Philippe Ramette est né en 1961 à Auxerre se revendique sculpteur avant tout. Il construit beaucoup d’objets qu’il utilise dans ses scènes surréalistes comme

installation avec ma classe en 1ère et j’ai vu beaucoup de mes camarades de classe en sortir tellement ils se sentaient mal à l’aise à l’intérieur. Certaines personnes s’étaient même fait évacuer. par les pompiers. Pour ma part, j’aimais bien, je me sentais très petit et ça me donnait une sensation de vertige que j’adore. Je trouvais juste dommage qu’on ne puisse pas grimper pour atteindre La première fois que j’ai vu cette oeuvre c’était quand j’étais allé à la Fondation EDF à Paris. C’était une exposition à propos du street-art. Je crois bien que c’est l’une des œuvres qui m’est restée le plus en tête. L’artiste créé des univers avec des personnages miniatures et ce qui l’entoure dans la ville, c’est à dire avec des déchets, des matériaux de récupération et parfois des insectes morts.

Ron Mueck est un artiste sculpteur hyperréaliste. Il est né à Melbourne en 1958 et travaille actuellement en Grande-Bretagne. Ses œuvres se caractérisent par des sculptures très réalistes, et d’échelle soit petites soit très imposantes. Elles sont principalement faite en silicone et en résine puis peinte à l’huile. Avant de devenir artiste-plasticien, il créait des marionnettes pour

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Ron Mueck, a boy, 490 x 490 x 240cm, acrylique sur fibre de verre et rĂŠsine de polyester, Kunstmuseum, Aarhus , Danemark, 1999

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prothèses qui le maintiennent en équilibre dans ses clichés pour pouvoir contrer les lois de l’apesanteur. Il les dissimule sur ses photographies à l’aide de son costume noir le plus souvent mais ce n’est pas pour autant qu’il aime les cacher aux yeux du spectateur comme si ses photographies étaient truquées, il les expose aussi. Les oeuvres de Ramette me rappelle les artistes

les autres compartiments du Léviathan. J’avais prit plein de photographies des surfaces, des ombres et des lumières pour m’en servir de textures dans certains de mes projets. À l’extérieur, on aurait dit un espèce d’appareil pour masser, à un vaissaux spatial, ou encore un chewing-gum violet géant. En fait c’était comme un ballon de baudruche, de forme étrange, en silicone qui est gonflé par des énormes Slinkachu est un artiste plasticien et photographe britannique né en 1979. Dans la série Little People, l’artiste essaye de dire aux passants dans la ville d’être plus observateur des petites choses du quotidien, ce qu’on ne remarque pas. Slinkachu dit lui-même sur son œuvre : « J’aime la pensée que presque personne ne voit mes œuvres. En effet, nous ignorons, que ce soit

des publicités photographiques. C’est sa belle-mère, Paula Reggo, qui lança sa carrière en le présentant au collectionneur Charles Saatchi. Je me suis intéréssé à Ron Mueck depuis le baccalauréat, en épreuve écrite d’arts plastiques et l’œuvre qu’il fallait analyser était Boy, une sculpture d’une taille d’un peu moins de cinq mètres de haut.

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surréalistes tels que Magritte, Dali, mais aussi le film Inception de Christopher Nolan ou encore le vidéo-clip des Casseurs Flowters de leur chanson 06h16 - Des histoires à raconter, mais surtout Maurits Cornelis Escher et sa lithographie d’escaliers improbables qui s’intitule Relativité (1953). Cette oeuvre est un jeu de perspective auquel

souffleries. On pouvait l’observer par les balcons, en prenant les escaliers du Grand Palais et on pouvait se rendre compte que le Léviathan prenait la forme du bâtiment. On se doutait alors que cette installation n’avait été créée que pour le Grand Palais. On pouvait même se balader en dessous car les compartiments créaient des ponts entre eux et le corps pincipal de l’installation. Je me rendais compte intentionnellement ou non, beaucoup de choses qui nous entourent dans notre ville ». Contrairement aux habitudes des artistes du street-art, qui créent leurs oeuvres en grand comme les graffitis, les peintures murales ou encore le collage, Slinkachu lui créé des petites installations qui surprennent quand on les remarque et créént une toute autre dimension presque microscopique à l’endroit

L’œuvre de Mueck sur laquelle je vais m’attarder est une sculpture représentant un géant nouveau-né, tout juste sorti du ventre de sa mère et qui s’intitule Une fille. Cette fille est gigantesque, elle fait au moins quatre fois notre taille mais paraît être vivante par sa vraisemblance. Il lui manquerait la parole et la capacité de se mouvoir à ce bébé pour qu’on tombe dans l’illusion qu’il nous

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Slinkachu, sĂŠrie Little People, Royaume-Uni, photographie, 2011

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les protagonistes sont à la fois la tête en haut et la tête en bas, qui montent et qui à la fois descendent ces escaliers. Sur ses œuvres en général comme sur celle-ci, l’artiste se met en scène en tant qu’acteur principal de la photographie. Il est assis sur le rebord de la fenêtre ouverte, vêtu comme à son habitude de son costume noir, positionné comme si il attendait quelque chose ou comme

encore une fois de ma taille.

où se trouve le spectateur. Les insectes deviennent des monstres géants, les flaques d’eau deviennent des lacs ou des mers, les épluchures d’orange des skate-parks, et cetera. Du coup on s’arrête pour contempler, et observer ce qui s’y passe jusqu’à s’immerger dans l’oeuvre, voire à y participer. Dans cette photographie, on observe que le cadre

est semblable. L’artiste se soucie beaucoup du détail dans ses œuvres hyperréalistes, ça me fait beaucoup penser à Duane Hanson car ils réalisent tout les deux des scènes un peu banales de la vie quotidienne d’un individu, même si je trouve que les sculpture d’Hanson sont moins effrayantes et qu’elles sont plus à notre échelle de celle de Mueck. Par ailleurs, ces sculptures me font aussi penser à

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Philippe Ramette, Objet Ă voir le monde en dĂŠtail, photographie, 1989

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si il réfléchissait à quelque chose face au paysage urbain qui se dresse face à lui contrairement à son premier cliché intitulé Objet à voir le monde en détail où Ramette a sa vision obstruée dans un objet qu’il à fabriqué où il n’y a qu’un petit trou pour voir «le monde». La fenêtre est présentée comme une ouverture, une trappe au sol qui offre au protagoniste un grand vide à ses pieds, une sensation de vertige. Ce vide

est rempli d’eau qui reflète la lumière du jour, le ciel bleu, un arbre en haut à droite et deux véhicules en haut à gauche. Au centre de l’image on voit une chaussure de sport à moitié engloutie par l’eau, son lacet vert fluo qui ressort de l’eau en faisant des petits ponts, et deux petits personnages embarqués sur un bateau en forme de capsule de bière qui à l’air de flotter. Cette photographie, avec ce lacet vert

Chuck Close qui est aussi un peintre hyperréaliste qui dessine plein de formes abstraites qui, de loin, forment des portraits réalistes. C’est un peu comme du pointillisme. Mais ce que nous propose Mueck est loin du rapport de l’abstraction, ni de la sculpture classique. Il à une obsession du vrai, du réalisme, il a un regard très clinique dans ce qu’il fait, ce qu’il donne un aspect très

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RenĂŠ Magritte, Golconde, 80 x 100cm, huile sur toile, 1953, Menil Collection

François Rabelais, Gargantua, France, 1954

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est accentué par la pièce vide où se trouve l’artiste mais il lui tourne le dos pour « se retrouver face à la nature pour se retrouver face à soi-même ». On y retrouve donc le thème de l’attente, de la méditation et de la pause avec ce personnage en costume noir et sa cravate rouge (qu’on ne voit pas sur cette photographie mais qu’on retrouve dans d’autres de ses oeuvres) ce costume qu’on retrouve dans

qui ondule dans l’eau vers les deux protagonistes dans leur bateau rappelle le mythe du monstre du Loch Ness. Mais pour un monstre, il ne semble pas très effrayant avec sa couleur verte assez vive et son museau allongé et cylindrique. Même le petit personnage enfantin à l’air impressionné mais comme si il était venu avec son grand père au zoo. morbide aussi a son œuvre. Cette sculpture ressemble plus à quelque chose de monstrueux comme les freaks ou alors à des personnages qui proviennent du merveilleux tels que Gargantua de François Rabelais, aux voyages de Gulliver de Jonathan Swift quand il voyage sur l’île de Lilliput et que Lemuel Gulliver se retrouve entouré par les lilliputiens. Mueck essaye d’inviter le spectateur dans son univers

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Kyle Thompson, Untitled, autoportraits surrĂŠalistes (surrealism self-portraits), photographie, 2012

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les œuvres comme celles de Magritte ou encore l’icône de Dali qui est souvent représenté comme tel mais aussi des les autoportraits surréalistes de l’artiste Kyle Thompson. Ce costume qui fait partie intégrante de son oeuvre, qui représente l’homme en général : l’homme politique comme le simple travailleur, il représente monsieur tout le monde. Ce monsieur tout le monde qui n’a pas le temps

C’est grâce aux reflets des véhicules qu’on comprend l’échelle de la scène. Que la chaussure géante est tout simplement une simple basket posée sur une flaque et que les protagonistes ne sont pas sur le Loch mais sur de l’eau de pluie qui forme cette flaque dans la ville de Londres. L’œuvre de Slinkachu me rappelle les artistes

en le faisant entrer dans l’intimité corporelle de sa sculpture. Il ne laisse d’ailleurs pratiquement aucune trace de son travail sur elle ce qui permet au spectateur de s’immerger et de voyager à travers cet univers, de s’identifier à lui. Son œuvre nous rappelle que l’art peut évoquer les profondeurs de la condition humaine par les matériaux façonnés à notre image, sans être tout à fait

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Caspar David Friedrich - Le voyageur contemplant une mer de nuages, huile sur toile, 94.4 × 74.8 cm, 1820

La maison aux avions, créée vers 1960, Steenwerck, France

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de prendre son temps, pour réfléchir, pour méditer ou même pour s’ennuyer. Cette photographie me rappelle l’œuvre de David Friedrich par le titre comme par ce qu’elle représente dans son oeuvre l’homme contemplant une mer de nuages car le personnage est debout, habillé comme un homme de la bourgeoisie, il tourne le dos au spectateur et il est face à un paysage pour le contempler.

de l’Arte Povera tel que Michelangelo Pistoletto ou encore la Maison aux avions. Il me rappelle aussi beaucoup Isaac Cordal. Celui-ci réalise aussi des personnages miniatures qu’il installe aussi au sein de la ville, mais ses scènes sont un peu plus morbides. Il vise les travailleurs et critique notre société capitaliste. Ses personnages sont pour la plupart en chemise-cravate, avec des attachés-cases qui sont dans

comme nous, comme si l’art imitait la vie. Une fille en est l’exemple, ça montre toute la vulnérabilité de la vie humaine, à son origine, alors que sa démesure donne un caractère surréel au phénomène naturel de la naissance.

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Isaac Cordal, Cement Eclypses, photographie, New york, 2012

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des situations tragiques. Il sont souvent en train de se noyer, à moitié enterré ou alors au bord d’un précipice. Ces deux artistes modifient notre vision de la réalité en la réduisant pour nous proposer un autre point de vue. Cette réalité est différente, toutes les échelles changent avec ce jeu entre les matériaux de récupération, la nature et la ville. Et grâce à la photographie nous sommes perturbés

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face à elle car on à très peu d’indices pour comprendre ce jeu d’échelles car on à le point de vue idéal qui est offert pour le spectateur, ce qui rend la scène surréaliste.

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Toutes ces recherches m’ont permis de constater que nous sommes, aujourd’hui, entouré de nouvelles technologies qui évoluent chaque jour et l’homme devient de plus en plus dépendant. Elles nous permettent de gagner du temps dans les réalisations humaines, d’aller plus vite et de progresser plus rapidement dans divers domaines. Nous sommes en plein dans l’ère du numérique, ce qui nous donnent de nouvelles formes d’expressions grâce à de nouveaux moyens, de nouvelles techniques que nous apporte cette technologie. La communication s’est aussi améliorée et étendue à l’échelle du monde maintenant grâce aux nouveaux média. Il est dorénavant plus facile par exemple de contacter quelqu’un d’un pays à un autre ou d’envoyer beaucoup d’informations, je pense même beaucoup trop, avec internet dont les forum, les sites web, les réseaux sociaux qui se multiplient, mais aussi avec les téléphones portables, les e-mails et bien d’autres. Il y a maintenant tellement d’informations qui circulent que beaucoup commence à s’intéresser à elles. Il y a tellement de données qui circulent, que certains spéculent sur elles. C’est le cas de quelques mutlinationnales qui récupèrent les données, sensées être personnelles, par le billet de leurs outils numérique offerts aux utilisateurs. Ces utilisateurs qui passent la plupart de leur temps sur ces outils numériques, qui étalent leurs moindre faits et gestes qui peuvent être suivient grâce aux moyens de géolocalisation. Ces outils où le monde parlent à la première personne pour raconter sa vie, qui se prend en photo en selfie, ce monde qui devient de plus en plus narcissique et égocentique. J’ai remarqué que les nouvelles rencontres se font maintenant virtuellement. On peut se fait des amis, on peut même se marier au travers des jeux vidéos. On cherche plus l’amour mais le «match»

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Laura Poitras, Citizenfour, HBO, 2014, 114minutes

Sam Esmail, série Mr.Robot, USA Network, États-Unis, 2015

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sur des applications de rencontres, on s’achète des «items» pour embélir nos avatars virtuels. On s’est même inventé un nouveau langage, le bescherelle devient presque obselète avec le language sms, l’invention du hashtag et des émoticones. Nos vies se résume à des «comptes» virtuels, c’est à dire à une autre vie que la notre, que l’on s’est crée, une nouvelle image de nous qu’on s’est inventé. Je fais le aussi le lien avec le film Wall-E d’Andrew Stanton où les gens sont tellement dans leur confort et leur monde virtuel qu’ils en deviennent opulents et feignants. Par ailleurs, d’un point de vue politique, les informations deviennent beaucoup plus importantes. Des guerres de données s’engagent aussi entre les pays et dans la politique aussi. Je pense notament au film documentaire Citizenfour réalisé par la journaliste Laura Poitras, qui relie l’affaire d’Edward Snowden qui a divulgué des détails de plusieurs programmes de surveillance de masse américains et britanniques. Je pense aussi à la série Mr.Robot de Sam Esmail qui parle de hackers qui veulent révolutionner le monde en inventant un nouveau système. D’autres crééent des informations érronées, souvent par manque de sources ou par de mauvaises sources, d’autres sont crééent par exemple pour la propagande. Néanmoins, les artistes aussi utilisent beaucoup ces moyens de falsifications dans leur projets pour montrer de nouvelles visions des choses comme on à pu le voir avec Joan Fontcuberta. D’autres artistes essayent de sortir les gens de leur train-train quotidien en essayant de les capter dans la rue avec des oeuvres qui attirent l’attention comme l’artiste JR, ou beaucoup moins comme les petites sculptures immisées dans la rue de Slinkachu.

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Malgré cette épreuve un peu douloureuse que fut ces recherches, ça m’a permis d’apprendre à essayer d’aller plus en profondeur des oeuvres qui me touchaient, que de rester sur la surface de leur analyse. Cependant, j’ai vraiment aimé le côté éditorial de ces recherches, bien plus que les précédentes éditions que j’ai réalisé. Je comprends beaucoup mieux comment ça marche, au niveaux de la mise en page, du raisonnement qu’il faut avoir pour indiquer au lecteur comment lire l’objet édité. Je me suis bien amusé avec cet objet, cette édition que je vous propose. Je me suis un peu inspiré des livres dont on est le héro. Je voulais qu’on puisse le lire sans qu’il y ait vraiment d’ordre précis pour le finir d’où les séparation entre les textes sur la même page. J’aime le fait de pouvoir revenir en arrière pour retourner encore les mêmes pages mais sans y lire la même chose.

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