19 minute read

LA SHOAH REVISITÉE

Next Article
NETFLIX : RATCHED

NETFLIX : RATCHED

LE SAVIEZ-VOUS ?

Samuel Paty, professeur d’histoire géographie dans les Yvelines, a été décapité devant son collège le 16 octobre 2020.

Advertisement

La France et la terreur islamique

Suite au meurtre et à la décapita�on de l’ins�tuteur Samuel Paty à Conflans St-Honorine, la ville dont Michel Rocard fut le maire il y a longtemps, la France a décidé plusieurs mesures radicales : les ac�vistes islamiques extrémistes seront arrêtés, seront expulsés de France des citoyens étrangers soupçonnés de terrorisme et des associa�ons islamistes suspectées de les soutenir et de les financer. Des le 19 octobre, la police française a débarqué chez 12 ac�vistes islamistes extrémistes et ce aux quatre coins du pays. Le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin a ainsi décidé l’expulsion de 231 personnes séjournant de manière illégale en France et dont le nom figure dans les lis�ngs des personnes soupçonnées de terrorisme. Dans les jours qui viennent 51 associa�ons soupçonnées d’avoir des rela�ons avec le terrorisme en France seront l’objet d’enquêtes approfondies.n

RON ARAD

Le 16 Octobre, 34 ans exactement après la dispari�on du navigateur Ron Arad en cap�vité, sa femme, Tami, a publié un post extrêmement triste : Nous sommes en présence, a-t-elle écrit, d’un des plus grands ratages des renseignements israéliens. Le navigateur de l’armée de l’air israélienne Ron Arad avait été fait prisonnier au Liban en 1986 après une mission de bombardement sur le sud-Liban. Nous sommes toujours sans nouvelles du sort réservé à Ron qui avait 28 ans à l’époque et qui aurait 62 ans aujourd'hui et qui serait grand-père. Son unique, fille, Youval, a en effet un garçon et elle-même n’était qu’un bébé au moment de la dispari�on de son père. ‘Les premières heures de sa dispari�on ont été cri�ques et il fut décidé de ne pas envoyer des secours pour ne pas les me�re en danger. Les deux premières années nous avons reçu des le�res et photos de Ron vivant. Dans ses le�res Ron affirmait que la sépara�on d’avec sa famille était insupportable. Il reste à Tami une photo de Ron avec un demi sourire.n

On reconfine partout

En Belgique, cafés et restaurants sont désormais fermés pour quatre semaines et un couvre-feu est entré en vigueur lundi 19 octobre de minuit à 05h00 pour endiguer la “montée en flèche” de l’épidémie. “On ne se sent pas considéré et cela me fait mal au cœur”, a lâché, la voix brisée par l’émo�on, Angelo Bussi, un restaurateur bruxellois rencontré par l’AFP. Ce pays de 11,5 millions d’habitants recensait 222.253 cas, un chiffre qui a plus que doublé sur un mois, et 10.413 morts, ce qui en fait l’un des plus endeuillés d’Europe en propor�on de sa popula�on. En France, qui déplore

146 morts en 24 heures, les grandes métropoles, dont Paris, sont soumises à un couvre-feu de 21H00 à 06H00 depuis le 19 octobre. Le nombre des malades du Covid-19 en réanima�on a dépassé lundi les 2.000 personnes, un seuil jamais a�eint depuis mai.n

La rébellion Orthodoxe

L’Etat hébreu se doit de réagir et de manière forte aux instruc�ons du Rav Haïm Kaniewski, qui règne sur un demi-million d’Israéliens, d’avoir autorisé l’ouverture de centaines de Talmud Tora et ce, de manière illégale. C’est la première fois dans l’histoire d’Israël qu’une rébellion civile s’étale de façon aussi caractérisée. Le leader lithuanien a, bien sûr, entendu les menaces du ministre de la Santé et du gouvernement, de voir ses crédits pour l’éduca�on religieuse annulés tout simplement. Et comme les donateurs ne se pressent pas aux portes en ce�e période difficile. Nous sommes en situa�on de danger de mort avec le Corona, l’une des situa�ons connues dans le monde de la Tora, où tout est permis pour sauver une vie, mais pas pour remplir les cime�ères !n

COVID-19 : Cinq villes bouclées en Iran sur fond de nouveaux records

Cinq des plus grandes villes d’Iran ont été par�ellement bouclées trois jours, ont annoncé les autorités de Téhéran sur fond de nouveaux records liés à l’épidémie de COVID-19 dans le pays. Selon les chiffres du ministère de la Santé, l’Iran a franchi deux nouveaux records avec 279 décès quo�diens dus au virus SARS-CoV-2 et 4830 nouvelles contamina�ons en 24h. il sera interdit d’entrer ou sor�r en véhicule individuel de Téhéran et Karaj ainsi que d’Ispahan (Centre) et Ourmia (Nord-Ouest). « Nous constatons qu’une grande par�e de la popula�on, pour toutes sortes de raisons, ne se conduit pas de manière responsable », a déclaré M. Jahanpour. Depuis l’annonce des premières contamina�ons en février, l’épidémie a fait 29.349 morts sur un total de 513.219 cas confirmés, selon les chiffres officiels. Le vice-ministre de la Santé Iraj Harirchi a néanmoins déclaré que ces chiffres étaient très inférieurs à la réalité, peut-être de moi�é voire plus, compte tenu des protocoles retenus pour les sta�s�ques.n

VOUS SOUHAITEZ PARRAINER UN PROCHE

OFFREZ 1 AN D’ABONNEMENT

BP 154 - TEL-AVIV - ISRAEL

Hitler et Von Ribbentrop et Horthy à Klessheim - Lors de sa rencontre avec Hitler, au château de Klessheim, la veille de l’occupation, Horty concède les jalons qui vont servir de justification des déportations prévues par le Führer. Il accepte de livrer au Reich quelques centaines de milliers de Juifs pour travailler dans le Reich. [6] Or, Horty connaît par expérience le sort qui attend ces "travailleurs forcés." Source : AFP / Roger Viollet

La Shoah revisitée

par Marc-André Charguéraud Exclusif Israël Magazine L’Amiral Horty : L’homme qui livra 437.000 Juifs aux nazis en 1944

Miklos Horty Nagybanya est mort au Portugal à l’âge de 89 ans. Proclamé régent de la Hongrie en mars 1920, il ne rend plus compte au Parlement et règne sans partage depuis 1937. Il devient un allié modèle d’Hitler et dès avril 1938, il rejoint Berlin, Rome et Tokyo dans le pacte anti-Komintern contre le communisme international. En novembre 1940, il signe le Traité tripartite, devenant ainsi l’allié formel de l’Allemagne, de l’Italie et du Japon. Fidèle à ses engagements, Horty envoie 200.000 hommes, participer à l’offensive allemande contre l’URSS en juin 1941. Arrêté par les Américains au printemps 1945, il est appelé comme témoin au procès de Nuremberg. La Yougoslavie demande qu’il soit jugé comme criminel de guerre. Les Alliés victorieux s’y refusent. Ils relâchent Horty qui trouve refuge chez un dictateur ami, Antònio Salazar, à Lisbonne. On peut se demander quelles sont les raisons qui ont conduit les Alliés à faire preuve de tant de mansuétude envers un vassal inconditionnel du Reich. On avance qu’il a refusé en 1942 et 1943 de déporter la population juive de Hongrie malgré les pressions répétées des nazis. Alors que le pays était occupé par la Wehrmacht, n’at-il pas aussi eu le courage le 7 juillet 1944 d’ordonner l’arrêt des déportations de Juifs vers les camps de la mort ? Il a aussi pris en octobre 1944 le risque d’entamer des négociations d’armistice avec les Russes, ce qui lui a valu d’être lui-même arrêté par la Gestapo et transféré en Allemagne. [1] L’Amiral Horty en tant que chef de l’Etat hongrois ne peut échapper à la responsabilité de cette déportation massive.

Tout cela est exact. Mais c’est une lecture trop partielle de l’histoire. Elle oublie qu’Horty a promulgué des lois antisémites qui rivalisent avec celles du Reich : limitation à 20% puis à 5% de la participation des Juifs à la vie économique et à l’administration dès 1938. Suivra une loi interdisant le mariage et les relations sexuelles avec les Juifs et une autre privant de la nationalité hongroise 250 000 Juifs. Une dernière loi définit les Juifs comme une race et non une religion.[2] Les persécutions s’accompagnent de tueries. Environ 60.000 Juifs sont morts avant l’occupation allemande de mars 1944. Sur quelque 100.000 Juifs envoyés par Budapest au travail forcé à l’Est, 42.000 décèdent. En juillet 1941 le gouvernement hongrois livre aux Allemands plus de 18.000 Juifs étrangers. Evacués vers KamenetsPodolski, ils sont exécutés les 27 et 28 août par les SS, des mercenaires ukrainiens et une unité de sapeurs hongrois.[3]

Eichmann: " Il était clair pour moi, comme Allemand, que je ne pouvais pas déporter les Juifs de Hongrie. (...)

Le drame principal se noue avec l’arrivée en Hongrie des troupes allemandes le 19 mars 1944. 437.000 Juifs sont déportés en 54 jours du 15 mai au 9 juillet vers les chambres à gaz. Nulle part ailleurs, pas plus en Pologne qu’en URSS, un si grand nombre de juifs n’a "disparu" en si peu de temps. Pour Churchill ce fut "probablement le plus important et le plus horrible crime jamais commis dans l’histoire du monde".[4] Horty n’a pas été impliqué dans la décision de cette déportation massive, mais il est directement responsable, en tant que chef de l’Etat, de son exécution. Il accepte de livrer 437.000 Juifs aux bourreaux nazis. Edmund Veesenmayer, l’ambassadeur

d’Allemagne à Budapest, confirme après la guerre que sans la collaboration de 20.000 gendarmes hongrois les déportations n’auraient pas été possibles. Eichmann, qui ne dirigeait que 150 à 200 hommes à Budapest, explique avant sa capture en Argentine : " Il était clair pour moi, comme Allemand, que je ne pouvais pas déporter les Juifs de Hongrie. (...) C’est pourquoi j’ai laissé la tâche aux autorités hongroises."[5] Cette responsabilité décisive des autorités hongroises se situe au plus haut niveau de l’Etat. Lors de sa rencontre avec Hitler, au château de Klessheim, la veille de l’occupation, Horty concède les jalons qui vont servir de justification aux déportations prévues par le Führer. Il accepte de livrer au Reich quelques centaines de milliers de Juifs pour travailler dans le Reich. [6] Or, comme on vient de le voir, Horty connaît par expérience le sort qui attend ces " travailleurs forcés." A leur arrivée, les Allemands imposent au Régent un nouveau chef de gouvernement qui leur convient en la personne de Döme Sztòjay. Horty peut le refuser et démissionner. Il se contente de jouer les Ponce Pilate. Gardant la direction de l’Etat, il se désintéresse du sort des Juifs ainsi que le révèle le compterendu du Conseil en date du 29 mars 1944 : "Son Excellence a donné les pleins pouvoirs au gouvernement sous sa direction pour ce qui concerne la règlementation antijuive, un sujet sur lequel il ne désire pas exercer la moindre influence."[7] Horty met un terme à son indifférence coupable au début juillet, alors que la quasi-totalité des centaines de milliers de Juifs des provinces hongroises a été livrée aux nazis qui les envoient mourir

le Mémorial aux Chaussures devant le Danube; L’histoire d’un massacre de Juifs par les Hongrois eux-mêmes à Auschwitz. L’armée russe approche, les Américains menacent et bombardent violemment Budapest, les appels de la communauté internationale à l’arrêt des massacres se font pressants. Un coup d’état de l’extrême droite fasciste se prépare avec l’appui de la gendarmerie. Le Régent prend deux mesures qui montrent qu’il détient toujours pleinement le pouvoir. Il fait venir l’armée à Budapest pour arrêter les putschistes et renvoyer les gendarmes en province. Le 7 juillet, il ordonne la cessation de toute déportation de Juifs de Hongrie, ce qui donne un répit aux 200.000 Juifs de Budapest. [8] Veesenmayer n’intervient pas. Il laisse faire. Eichmann, furieux, procède à quelques arrestations à Budapest, mais il est incapable sans les Hongrois de monter une opération de quelque importance contre les Juifs.

Si Horty avait refusé de collaborer ?

Comme le fait remarquer le grand historien de la Shoah, Yehouda Bauer, "si Horty arrêta les déportations au début de juillet, il aurait aussi bien pu les suspendre plus tôt", épargnant de centaines de milliers de vies. Il aurait dû suivre l’exemple de la Roumanie et de la Bulgarie. Deux pays où le Wehrmacht est présente et dont les gouvernements ont refusé de livrer leurs Juifs, sans que cela n’entraîne de mesures allemandes de rétorsion.[9] La collaboration inconditionnelle des Hongrois leur étant dorénavant refusée, les Allemands n’ont pas la possibilité en juillet de continuer seuls les expulsions de Juifs vers le Reich. Ils n’auraient pas davantage été capables de mettre en œuvre la solution finale en mai 1944 si Horty avait refusé de collaborer. C’est donner la mesure d’une responsabilité qui a été trop souvent passée sous silence. A l’heure du jugement, l’Amérique semble avoir oublié pour le Régent Horty les menaces de Roosevelt aux dirigeants hongrois. Dans sa mise en garde du 26 juin 1944, le Président demande la fin immédiate des déportations et la cessation de toutes les mesures antijuives, et menace de nouvelles représailles en cas de refus. Il rappelle sa déclaration du 24 mars 1944 promettant un châtiment à ceux qui seront reconnus coupables de crimes de guerre.[10] Trois des Premiers ministres hongrois seront jugés et exécutés au cours Roosevelt signe la declaration de guerre contre l’Allemagne, l’Italie, le Japon mais aussi... la Hongrie

de l’année 1946. Béla Imrédy pour les lois antisémites de 1938 et 1939 et la signature de pactes avec les puissances de l’Axe. Làszlò Bàrdossy pour le massacre de Kamenets-Podolski et la déclaration de guerre à l’URSS, Döme Sztòjay pour la livraison de 437 000 Juifs aux Allemands. [11] Paradoxalement, contrairement à ses Premiers ministres, Horty, le chef de l’Etat, ne fera l’objet d’aucune poursuite! Il sera libéré des prisons américaines en 1946. Après avoir écrit une autobiographie à sa gloire, il meurt paisiblement dans son lit en 1957, dans sa villa d’Estoril au Portugal. Il faut s’en souvenir.n [1] Les Russes arrivent à Budapest en janvier 1945. [2] BRAHAM Randolph, the Politics of Genocide: The Holocaust in Hungary, 2 vol. Columbia University Press, New York, 1981, p. 5, 21, 22, 40. [3] BRAHAM Randolph, The Politics of Genocide, The Holocaust in Hungary, Edition abrégée, Wayne State University, Detroit, 2000, p. 33. [4] BRAHAM 1981, op. cit. p. 186. Déclaration du 26 juin 1944. [5] FEIN Helen, Accounting for Genocide : National Responses and Jewish Victimization During the Holocaust, New York Free Press, New York, 1979, p. 108. [6] BRAHAM 2000, op. cit. p. 57. [7] BRAHAM 2000, op.cit. p. 158. [8] 80 000 Juifs sont tués ou déportés par le régime fasciste des Croix Fléchées qui prend le pouvoir en octobre 1944. [9] BRAHAM 1981, op. cit. p. 101. Mais dans les deux pays les gouvernements ont mené des persécutions souvent très meurtrières, particulièrement en Roumanie. [10] BRAHAM 1981, op. cit. p. 754. [11] Ibid., p. 1165 et 1166.

Israël : La Conquête Amoureuse : Entre Pression et Tentation

par Jessica Adjedj

Le dramaturge grec Sophocle a si joliment écrit "Seul un sot voudrait se mesurer au Dieu de l’Amour, l’amour ne suit que sa voie avec les dieux eux-mêmes. Alors pourquoi pas avec moi?". Telle est la question que se pose un grand nombre de cœurs à prendre. L’amour est l’une des émotions humaines les plus intenses et désirées, et nous donne bien du fil à retordre, peu importe d’où l’on vient, la couleur de peau, la religion.

L’Eros représente une combinaison de trois aspects : émo�onnel, cogni�f et comportemental. Le premier comprend la passion, l’affec�on et l’admira�on. Le second inclut l’engagement et la découverte objec�ve de la personnalité de l’autre tandis que la dimension comportementale représente les diverses expressions de l’amour. On remarque que la plupart des gens souhaitent vivre une rela�on dans laquelle ils pourront combiner l’amour-passion et la sécurité émo�onnelle qu’apporte ce�e a�ache. L’engagement vient non seulement révéler et affirmer aux yeux de tous la stabilité de son couple, mais elle marque également le point d’entrée dans une nouvelle catégorie sociale, celle du couple marié. Malgré l’évolu�on des mœurs, le couple reste fortement associé aux idéaux contemporains du bonheur et de l’épanouissement personnel. La sphère du couple garde la fonc�on d’ins�tuer et de conforter les rôles sociaux, genrés, d’homme et de femme, et représente la porte d’accès vers la cons�tu�on d’une famille. Doit-on comprendre que sans Mr ou Les bars et restaurants à Tel Aviv ou ailleurs, une fuite en avant débridée pour repousser le plus loin le moment de convoler.

Mme Parfait/e, notre vie n’a de sens et de complétude ? Quelles sont les nouvelles façons de rencontrer son Jules ? Mariage plus tardif, exigences plus nombreuses, désir de liberté, le célibat aurait-il la dent dure ? Quand on a que l’amour Nous avons tous été bercés des grands mythes amoureux, que ce soit avec la tragédie de Roméo et Julie�e, en passant par Tristan et Iseult, ou encore les fameux contes Disney, où les princesses en détresse lancent un SOS. Mais il s’avère que celles qui

cherchent le prince charmant finissent souvent avec un chat nonchalant ! Non pas que l’on souhaite briser vos rêves, mais la recherche du partenaire idéal est bien loin des histoires romanesques de nos grands-parents. La tendance est à l’heure du numérique. En effet, ces dernières années, des dizaines d’applica�ons de rencontres en ligne se sont développées. On compte parmi les plus connus, en Israël, le fameux Tinder où tout se joue sur la géolocalisa�on et les photos et qui vous offre la possibilité de "matcher" avec un/une poten�el(le) prétendant/ e. La version féministe Bumble donne aux femmes le pouvoir d’ini�er une conversa�on sans que l’homme puisse tenter une approche. Bumble casse les codes, mais a�en�on, la tradi�on nous ra�rape toujours avec la plus "cacher" des applica�ons : JSwipe. Des�née aux communautés juives à travers le monde, elle inclut votre niveau de pra�que religieuse. Elle est très populaire en Israël et si un "match" se crée entre deux personnes, vous serez félicité d’un "mazal tov" sur fond de le Haïm à la coupe de champagne. Mais la grande tendance du moment reste celle des rencontres en temps de pandémie. L’applica�on CoronaCrush fait succès et permet de se rencontrer via vidéo-conférence. Bienvenue au bal masqué 2.0 ! Le Bureau central des sta�s�ques israélien a publié en 2017, des données sur la vie roman�que des Israéliens. L’âge moyen des femmes mariées était de 25 ans et celui des hommes de 28 ans. Mais les Israéliens se marient de plus en plus tard, et a�endent la trentaine avant de s’engager. En moyenne, on compte aujourd’hui près de 70% d’hommes célibataires entre 25-29 ans et 50% du côté des femmes pour la même tranche d’âge. Les impéra�fs de succès professionnel et de réalisa�on de projets personnels passent de plus en plus avant les projets familiaux. On le ressent "Unorthodox": Les marieurs du 21 eme siècle et les drames par�culièrement à Tel Aviv, où tout est consacré au mode de vie des célibataires et où culpabilité et pressions familiales sont noyées par les bourdonnements perpétuels des bars et restaurants, qui ne désemplissent pas, de jour comme de nuit. Malgré ce libéralisme exacerbé, il est très difficile de se détacher du poids des tradi�ons et de l’horloge biologique qui tourne. Le concept de la vie à deux, béni de Dieu, est ancré dans l’éduca�on de chaque Israélien et l’idée que tout bonheur est impossible sans une moi�é est enracinée dans les esprits. C’est sans compter la prédominance religieuse de l’État d’Israël. Rappelons que les mariages sont célébrés uniquement par des ins�tu�ons religieuses, le mariage civil n’existe pas. Les Juifs doivent se marier par l’intermédiaire du Grand Rabbinat (Rabbanout), qui représente l’autorité religieuse qui supervise les unions. La Rabbanout est dirigée par les autorités orthodoxes, n’autorisant pas les mariages de couple de même sexe, interconfessionnels ou encore par un autre mouvement religieux. Ils régissent les règles de la reconnaissance maritale et de l’inscrip�on au registre du statut de personne mariée auprès de l’État. Un grand nombre de couples se sont ba�us pour faire reconnaître leur union ou ont tout simplement fini par se marier à l’étranger pour éviter le contrôle du Grand Rabbinat. Et comme la vie est parfois trop simple, les familles religieuses me�ent un point d’honneur à marier leurs jeunes gens. En effet, il n’est pas toléré d’entretenir quelques rela�ons avec le sexe opposé avant le mariage d’où l’empressement de trouver un partenaire. Les communautés les plus religieuses d’Israël font appel à des intermédiaires (chadhan/it) avec des demandes bien précises, pour perme�re des rencontres (chidouhim), en lieux publics cela va de soi ! Si les deux tourtereaux se plaisent, l’union s’organise très rapidement et c’est seulement après cet engagement qu’ils apprennent à se découvrir. Comme le raconte si bien, les récentes séries Ne�lix : Unorthodox et Sh�sel. Disons que toutes les visions sont dans la nature... Les difficultés qu’impliquent une union et les changements sociaux sont la cause des transforma�ons des rela�ons amoureuses modernes. Aujourd’hui, le carriérisme, le refus et/ou la peur de l’engagement, le nombre incalculable de choix de partenaires sur les applis, l’apologie du "sa�sfait ou remboursé" des rapports amoureux sont les

facteurs des difficultés amoureuses. Sur fond de �raillement entre libéralisme et perpétua�on des tradi�ons juives, les célibataires d’aujourd’hui subissent pression et tourment. Mais en somme, ne devrions-nous pas plutôt nous laisser porter par le fleuve de l’amour ?

Amour ou préjugé ?

Freud (1914) explique que les rela�ons amoureuses ne sont autres que la quête du sen�ment enfan�n de plénitude, que l’individu cherche à combler par la représenta�on parfaite de lui-même, nourrie par une libido narcissique. Par conséquent, et selon lui, il n’y aurait pas d’amour pour l’autre, mais un amour de l’autre pour "les perfec�ons que l’on souhaite à son propre moi". Autrement dit, l’amour est une quête d’un miroir, d’un alterego, où l’expression "chercher sa moi�é" prend tout son sens, car l’on est a�ré par quelqu’un qui présente des similitudes à notre personne et non pas l’inverse. L’amour est défini par plusieurs auteurs tels que Badiou (2011), Hardt (2004) ou encore par la sociologue israélienne Eva Illouz, comme une procédure de vérité, une poli�que subversive et une source de reconnaissance. Ils plaident pour un amour où l’accès est difficile et où la mise en rela�on des différences demande travail et concessions. Ils l’expliquent de par la démul�plica�on des possibilités amoureuses et sexuelles qui dégradent la sphère du couple en ouvrant un trop grand champ des possibles. La prédominance de la jouissance intrapersonnelle et l’incapacité à se connecter à l’autre sont les grands malheurs de notre siècle. Là où le partage s’arrête, l’égoïsme commence. Sauf que l’individualisme est au premier plan ici. Phénomène intéressant car la parité homme/femme est toujours source de débat mais quand il s’agit d’engagement, la femme moderne fait preuve d’autant de réserve que la gent masculine. Ah les femmes, ces nouveaux hommes ... La longue marche vers l’émancipa�on féminine a non seulement permis aux femmes d’avoir une voix, mais également une indépendance qui a créé une individualité qui se transpose aujourd’hui sur tous les plans. Indépendantes, carriéristes, libres sexuellement, les femmes se hissent en haut de l’échelle, là où Monsieur patriarcat avait élu domicile depuis bien longtemps. Serait-ce donc ce�e liberté commune des hommes et des femmes, qui retarde l’engagement marital ? Ou tout simplement la quête de son Ulysse dans un océan de sirènes ?

Mais rassurez-vous, chaque casserole à son couvercle ! n

VOUS SOUHAITEZ PARRAINER UN PROCHE

OFFREZ 1 AN D’ABONNEMENT

BP 154 - TEL-AVIV - ISRAEL

This article is from: