Projet de fin d'études
Des berges aux toits de l'Esplanade La régénération d'un quartier
Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble Architecture et Cultures Constructives - juin 2015
Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble
Architecture et Cultures Constructives
Projet de fin d'études - juin 2015
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Des berges aux toits de l'Esplanade
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La régénération d'un quartier
-
Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris
Membres du jury :
Directeur d’études : Nicolas Dubus, Architecte, Maître assistant ENSA Grenoble. Enseignant de la thématique de master : Jean-Christophe Grosso, Architecte, Maître assistant ENSA Grenoble. Enseignant d’une autre thématique de master : Philippe Liveneau, Architecte, Docteur en Architecture, Maître assistant ENSA Grenoble. Enseignant d’une autre thématique de master : Jean-François Lyon-Caen, Architecte, Maître assistant ENSA Grenoble. Enseignant d’une autre école : Olivier Balaÿ, Architecte, Docteur en Urbanisme et Aménagement, Professeur ENSA Lyon. Personnalité extérieure : Xavier Normand, Chargé de mission ville durable, Mairie de Grenoble.
Equipe pédagogique ensa grenoble, ensa lyon
Equipe pédagogique Grenoble :
ENSA
Equipe Lyon :
pédagogique
ENSA
Master A&CC (Architecture et Cultures Constructives)
Master AA&CC (Architecture Ambiances et Cultures Constructives)
Enseignant porteur : Nicolas Dubus (Architecte, Ma. TPCAU)
Enseignants porteurs : Olivier Balaÿ (Architecte, Prof. TPCAU, HDR), Rémy Mouterde (Ingénieur, Ma STA, Docteur en Mécanique des structures)
Anne-Monique Bardagot (Ethnologue, Ma. SHS), Bruno Georges (Ingénieur énergie), Jean-Christophe Grosso (Architecte, Mécanique des Structures, Ma. STA), Hubert Guillaud (Architecte, Ma STA, HDR), Karine Lapray (Ingénieur éco-conception), PaulEmmanuel Loiret (Architecte), Patricia Meehan (Architecte), Guillaume Pradelle (Architecte), Stéphane Sadoux (Urbaniste, Ma. SHS).
Amilcar Dos Santos (Architecte), Guillaume Lafont (Programmation),Vincent Dubreuil (Economiste), Karine Lapray (Ingénieur, Approche environnementale), Samuel Tochon (Acousticien).
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Remerciements
Nous souhaitons remercier les équipes pédagogiques des masters A&CC et AA&CC et tout particulièrement les enseignants et architectes Nicolas Dubus pour sa bienveillance et son dynamisme, Guillaume Pradelle, Jean-Christophe Grosso, Olivier Balaÿ, Paul-Emmanuel Loiret, ainsi que l'ingénieur Bruno Georges, les intervenants Vincent Dubreuil, Samuel Tochon Danguy, Olivier ZANNI et Guillaume Lafont, qui nous ont suivi et orienté tout au long de cette année de master. Nous tenons également à remercier AnneMonique Bardagot pour sa disponibilité et ses conseils méthodologiques. Enfin, merci à nos camarades et amis du master A&CC.
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Résumé
Français
English
Depuis l'arrivée d'une municipalité écologiste, la dynamique de développement environnemental s'intensifie à Grenoble. Le réaménagement du quartier de l'Esplanade, principale entrée de ville, est une pièce maîtresse des engagements politiques en matière de logements et d'environnement.
Since an ecological municipality was elected, a new environmental development dynamic is operating in Grenoble. The reorganization of Esplanade district, as a main city entrance, is a centerpiece of the political commitments regarding housing and environment.
Ce projet de fin d'études mené sur l’Esplanade, est lié à une réflexion sur les moyens de transports urbains et inter-urbains, l'aménagement d'un parcours paysager sur une ancienne autoroute urbaine au bord des berges de l'Isère et la cohabitation d'habitats écologiques et de fonctions événementielles dans le quartier. L'aménagement urbain et paysager est traité sur l'ensemble du site de l'Esplanade, mais c'est une opération de 76 logements collectifs qui fait l'objet d'un travail plus poussé, intégrant les contraintes constructives, acoustiques, thermiques, énergétiques et économiques dans le processus de conception architecturale. Le projet "Des berges aux toits de l'Esplanade", repose sur l'hypothèse de la régénération du quartier par l'intensification de l'espace public. Ce projet est le fruit d'une réflexion et d'un regard croisés de trois étudiants en dernière année d'architecture, dans le cadre de la validation du diplôme d'architecture. Il a fait l'objet d'un travail se déroulant sur huit mois.
This final project, conducted on the Esplanade site, has led to consider the means of urban and inter-urban transportation, the mutation of a former highway into a landscaped pedestrian and sportive promenade, beside the banks of the Isère, and the coexistence of ecological habitats and cultural events. The whole site goes through a landscaping and urban reorganization, then a collective housing operation, concerning 76 apartments, is detailed. The building design integrates constructive, acoustic, thermal, energy and economic constraints. The project " From riverbanks to the Esplanade rooftops ", is based on the premise that the intensification of the public space will lead to the regeneration of the Esplanade district. It is the result of a 8 months thinking and a fresh perspective from three final year architecture students, in order to validate the architecture degree.
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Sommaire -
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Introduction
9
1. Analyse 1.01.
11
Le territoire Grenoblois
12
1.01.1.
Entre nature et ville
12
1.01.2.
Micro climat Grenoblois
14
Le quartier de l'Esplanade
18
1.01.1.1. Un développement urbain très limité 1.01.1.2. Un rapport à la nature et au paysage fort 1.01.1.3. Un rapport à l'eau conflictuel 1.01.2.1. Une ville encaissée victime de fortes chaleurs 1.01.2.2. De forts potentiels de rafraîchissement : les espaces verts et l'eau
1.02.
12 13 13 14 15
1.02.1. Un site enclavé 1.02.2. Un quartier post-industriel 1.02.3. L'esplanade, un espace public au fort potentiel
18 18 20
1.03. Intervenir sur l'évolution du quartier de l'Esplanade
22
1.02.3.1. Un plateau multifonctionnel 1.02.3.2. Une respiration urbaine
20 21
1.03.1. Des propositions d'aménagement gérées par des volontés politiques 22 1.03.2. Projet de ZAC avorté 23 1.03.3. Projet de la nouvelle mairie 24 1.03.4. Des berges aux toits de l'Esplanade, une nouvelle proposition pour le quartier 25
2. L'Esplanade, 2.01.
intentions urbaines
L'Esplanade, le projet urbain
2.01.1. Une nouvelle densité projetée 2.01.2. L'automobile face aux enjeux des mobilités douces 2.01.2.1. La circulation de la RN481 déviée route de Lyon 2.01.2.2. Des stationnements verticaux 2.01.2.3. Phasage de l'opération
2.02. Un projet paysager
28 29 29 31
31 32 35
36
2.02.1. Le retour aux berges 2.02.2. Une nouvelle promenade sur la RN 481 2.02.3. L'esplanade, un plateau de tous les possibles
36 38 39
3. Un projet architectural sur l'îlot Peugeot
45
3.01. Une architecture qui d'adapte aux contraintes du site 3.01.1. Un paysage sonore complexe 3.01.2. Différents seuils d'accès aux logements Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
46 47 49
7
3.01.3. Une peau extérieure/intérieure
3.02. Une architecture généreuse en espaces supplémentaires
51
53
3.02.1. Une simplicité constructive favorisant une mixité typologique des logements 53 3.02.1.1. Trame et principe constructif 3.02.1.2. Une mixité typologique pour des façades dynamiques 3.02.1.3. Des logements de taille standard prolongés sur l'extérieur
3.02.2.
Être bien chez soi, pour mieux vivre ensemble
3.02.2.1. L'acoustique des logements 3.02.2.2. Se retrouver sur les toits
3.02.3. Une opération mixte pour un public mixte 3.02.3.1. La mixité par contiguïté 3.02.3.2. Une offre de logement abordable
3.03.
Des stratégies adaptées aux potentiels du site.
3.03.1. Une construction qui valorise les filières locales 3.03.2. Stratégie active et passive
3.04.
Analyse du projet par la méthode VerSus.
53 57 58
63
63 64
67
67 68
69 69 70
74
Conclusion
78
Conclusions personnelles
81
Table des illustrations
89
Bibliographie
91
Annexes
94
Annexe 1. Références et ambiances
95
Annexe 2. Carnet de détails techniques
96
Annexe 3. Fiche détaillée thermique
101
Annexe 4. Fiche technique acoustique
106
Annexe 5. Fiche technique économie
107
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Introduction -
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Introduction
Depuis quelques années, le quartier de l'Esplanade à Grenoble fait l'objet d'un travail urbain et architectural visant sa restructuration. Suite aux élections municipales de 2014, la nouvelle mairie a décidé de mettre un terme au projet en cours et d'entamer un travail de concertation publique pour élaborer un nouveau projet avec la participation des habitants. Dans le cadre du Projet de Fin d'Etude (PFE), l'équipe pédagogique du master A&CC (ENSAG), en collaboration avec le master lyonnais AA&CC (ENSAL), souhaitait proposer aux étudiants un site d'étude à Grenoble. En contactant la mairie, celleci s'est montrée intéressée par les propositions que des étudiants-architectes pourraient formuler concernant le site de l'Esplanade. Ainsi, nous profitons de ce temps de réflexion sur l'avenir du quartier pour, en parallèle, nous emparer de ses problématiques, conduire notre propre analyse et explorer ce que pourrait devenir le quartier. S'il se nourrit du réalisme de l'opération urbaine engagée, nous assumons la dimension expérimentale de ce travail, fruit d'une recherche architecturale et d'un positionnement éthique et théorique et non d'une commande. Les nombreux enjeux soulevés par ce travail s'articulent principalement autour des questions de mobilité, d'espace public, d'accès à l'eau et à la nature, de densité, de sociologie urbaine et de qualité architecturale.
le renforcement de son attractivité. Nous proposons ainsi la création et l'aménagement d'un grand parc urbain et des berges de l'Isère, la réorganisation des mobilités vers, à travers et depuis le site de l'Esplanade et la programmation d'un véritable quartier de ville, aux usages, fonctions et populations mixtes. Le travail de lien est central dans ce projet : lien entre Isère et Bastille, entre les communes voisines et le centre-ville de Grenoble, entre ville et parc, entre logement, activités et événementiel, lien entre les habitants du quartier eux-mêmes. Ce travail de lien s'accompagne corollairement d'un travail de seuils et d'appropriation, afin de garantir l'heureuse cohabitation des différentes populations que le nouveau quartier saura réunir et de participer pleinement à l'identité du quartier. Nous présentons, dans un second temps, le détail d'une opération de logements collectifs avec programme mixte en rez-dechaussée. Nous avons cherché à démontrer qu'habiter le quartier de l'Esplanade est synonyme de qualité de vie, en tenant compte de l'ensemble du cadre urbain et paysager défini préalablement, des nuisances générées, des objectifs de densité revus à la hausse. Nous nous inscrivons dans une démarche prospective, passive, environnementale et économique. Le projet se veut le reflet de nos préoccupations éthiques architecturales.
Dans un premier temps, notre travail vise l'intensification de l'espace public, la définition d'une identité de quartier et, par là, Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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1. Analyse -
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1.01. Le territoire Grenoblois
1.01.1. Entre nature et ville 1.01.1.1. Un développement urbain très limité L’agglomération grenobloise s’est développée dans un site particulièrement contraint, au nord par le massif de la Chartreuse, à l'ouest par le Vercors, à l'est par la chaîne de Belledone et le Taillefer au sud-est. Jusqu'aux travaux d'endiguement des rivières qui serpentent dans la plaine, l'Isère et le Drac, la ville reste à l'abri des fréquentes inondations et se limite aux terres en contrebas de la Bastille. A partir du XVIIème siècle et le début de la canalisation du Drac, Grenoble se développe vers le sud jusqu'à l'urbanisation complète de la vallée que l'on connaît aujourd'hui.
Au 1er janvier de cette année est créée la métropole grenobloise qui regroupe 49 communes et près de 500 000 habitants. Grenoble comprend 22 quartiers, et la plupart des espaces non bâtis ont été investis, au profit de quartiers d'habitation. Un certain nombre de ZAC (Zones d'Aménagement Concertée) ont vu le jour, en périphérie ou en centre ville, comme par exemple la ZAC Flaubert , la ZAC Vigny Musset ou la ZAC de la Caserne de Bonne.
carte plan de ville grenoble
3. La Zac VIgny Musset, opération de grande envergure engagée par la municipalité de Grenoble au sud de la ville dans les années 1990.
Des éco-quartiers mêlant habitations et commerces/bureaux/services font également leur apparition dans les dernières zones non investies de la ville, comme par exemple le quartier Bouchayer-Viallet, le long de l'A480. 1. et 2. A gauche, plan général de la ville de Grenoble en 1968, et à droite, photographie aérienne de la ville de Grenoble en 2015, montrant les limites de l'extension urbaine. © IGN 2015 - www.geoportail.gouv.fr/mentions-legales
Ainsi la ville ne peut s'étendre davantage, contrainte de se renouveler sur elle-même, elle connait une forte pression foncière. Les rares espaces disponibles et les friches industrielles constituent des enjeux
Longitude : Latitude :
5° 44' 10.5" E 45° 10' 15.8" N
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importants pour le développement de la capitale des Alpes.
1.01.1.2. Un rapport à la nature et au paysage fort La montagne et sa pratique sont fortement ancrées dans l'imaginaire collectif des grenoblois et dans la représentation symbolique de la ville elle-même.
depuis nombre de logements, elles sont un élément de repère, un masque, un cadre de vue, une destination. Elles influencent les préférences et les pratiques sportives et de loisirs des grenoblois, cette sensibilité offre la chance de renforcer le lien entre ville et nature. De même, elles jouent un rôle de premier ordre dans la qualité des habitations, un logement qui "s'ouvre" sur les montagnes ne propose pas simplement de jolies vues, il confère à l'habitant un sentiment d'appartenance à son environnement, d'une certaine manière il participe à la construction harmonieuse d'une identité consciente du milieu qui l'accueille.
1.01.1.3. Un conflictuel
4. « Au bout de chaque rue, une montagne. » Stendhal
La force de la montagne à Grenoble, visuellement omniprésente, contribue à l'image très "nature" de la ville malgré un rapport d'espaces verts par habitant relativement faible. Les montagnes influent directement sur la vie des grenoblois, certaines personnes se sentent oppressées par elles tandis que d'autres les perçoivent de manière positive et y voient une occasion de "s'échapper" vers le paysage lointain. Toujours est-il qu'elles sont omniprésentes depuis la rue et
rapport
à
l'eau
La ville de Grenoble entretient un rapport particulier avec les rivières qui la traversent. Avant le XVIIème siècle, le Drac n'était pas canalisé et rejoignait l'Isère par de nombreux méandres vers l'actuel pont de la Porte de France. Le reste de la plaine était fréquemment sujette aux innondations, on n'y trouvait que marais, cultures et quelques pâturages. Par endroit la nappe phréatique est à moins de deux mètres de la surface, des fondations spéciales sont alors nécessaires et cela rend toute construction souterraine délicate et onéreuse (pas de transport souterrain grenoblois par exemple).
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5. Le serpent et le dragon, symbole de la lutte des grenoblois pour maîtriser les deux rivières.
6. La crue de l'Isère en mai 2015 depuis le pont de la Porte de France, submergeant la voie sur berge
L'actuelle passerelle piétonne Saint-Laurent, le seul pont de Grenoble franchissant l'Isère jusqu'au milieu du XVIIème siècle, a été à de nombreuses reprises emporté par les crues.
1.01.2. M i c r o - c l i m a t Grenoblois
Bien que protégée des inondations par des berges endiguées et des pompes d'extraction dans l'Isère, Grenoble connaît de nombreuses crues (la dernière ayant eu lieu au mois de mai de cette année). L'accès aux berges est régulièrement condamné et la ville n'est pas à l'abri d'inondations résultant de crues exceptionnelles (la dernière crue bicentennale remonte à 1859, voir le plan anti-inondation du département et les projets du Symbhi). Peu à peu l'attitude méfiante et craintive des grenoblois vis à vis des eaux de la plaine laisse place à l'attrait de ses berges. Les quais Perrière récemment réaménagés ainsi que des pistes cyclables et sentiers le long de l'Isère et du Drac et témoignent de ce regain d'intérêt.
1.01.2.1. Une ville encaissée victime de fortes chaleurs De part sa localisation dans le sud-est de la France, la ville présente des influences mi océaniques , mi continentales mais également méditerranéennes. Grenoble présente une forte amplitude thermique, de 19°C entre janvier et juillet. Celle-ci est due à la présence des montagnes, elle est l'une des plus élevées de France. Alors qu'en hiver la température peut descendre relativement bas (autour de -5°C ), en été la ville subit des chaleurs parmi les plus fortes du pays (plus de 35 °C chaque année), la rendant suffocante. Ce sont les quartiers du centre ancien qui subissent les plus fortes surchauffes par effet d'îlot de chaleur. La ville est soumise à des vents dominants
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de secteur Nord-Nord-Ouest et des vents plus faibles de secteur Sud-Sud-Est. Ils ne favorisent pourtant que de manière très limitée la dispersion de la chaleur, l'entourage montagneux les freinant et diminuant leurs effets régulateurs.
Les trois massifs alpins font de Grenoble une ville encaissée
Outre "l'effet cuvette" qui provoque une stagnation de l'air dans la vallée et donc surchauffes et pollutions, la ville connaît fréquemment des vents forts, secs et chauds dûs à "l'effet de foehn", un phénomène climatique caractéristique des régions montagneuses.
7. Illustration schématique de "l'effet de foehn"
Une combinaison de facteurs aggravants tels que l'enclavement de la ville entre les massifs montagneux, les effets d'îlots de chaleurs urbains, le peu d'espaces verts, l'absence de vent en été, un traffic automobile important, la forte densité et les industries du bassin grenoblois, exposent de manière particulièrement sensible la capitale des Alpes aux surchauffes estivales. Celles-ci deviennent récurrentes et auront tendance à s'accentuer au cours du XXIème siècle compte tenu du réchauffement climatique global. L'analyse à l'échelle du territoire de Grenoble, de sa géographie, son micro-climat et l'anticipation de l'évolution climatique des prochaines décennies mettent en évidence des difficultés à minimiser les épisodes caniculaires et assurer un confort d'été.
1.01.2.2. De forts potentiels de rafraîchissement : les espaces verts et l'eau Le végétal et l'eau favorisent les îlots de fraîcheur constituant des zones refuges lors de fortes chaleurs : le changements d'état de l'eau, du liquide vers le gazeux par évaporation, nécessite de l'énergie qui est prélevée dans l'air, c'est le rafraîchissement adiabatique. Développer les espaces verts en ville et aménager des accès à l'eau sont des moyens efficaces de lutter contre les épisodes caniculaires et minimiser leurs impacts. On trouve à Grenoble 24 parcs et 250 ha d’espaces aménagés, soit 16 m² d’espaces verts par habitant, moyenne
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toutefois inférieure à la moyenne des 50 plus grandes villes françaises, qui est de 31 m²/habitant. Certains de ces parcs en cœur de ville réintroduisent l’eau dans leur aménagement paysager permettant ces « puits de fraîcheur ». C'est le cas du Parc Jean Verlhac à la Villeneuve, du parc Paul mistral et du jardin de la caserne de Bonne.
Espaces verts et eau dans Grenoble
8. Le bassin de la Caserne de Bonne
Le parc Paul Mistral, le plus grand espace vert de Grenoble, est très fréquenté lors des beaux jours et très apprécié des grenoblois bien qu'il est petit à petit mité par des équipements de la ville (mairie, stade des Alpes, palais des sport, etc.). Seulement deux de ces parcs se situent sur les berges de l'Isère, mais ne tirent pas entièrement profit du potentiel de la rivière : le parc de la Bastille sur la Chartreuse et le Parc de l'île d'Amour à Meylan. Aucun aménagement ne permet de profiter de l'eau.
9. Le parc de l'île d'Amour, présente un oasis de verdure entre ville et campagne, mais n'intégre pas l'eau dans ses aménagements
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Sur les bords de l'Isère et du Drac se trouvent des chemins de hallage, dont la fonction d'origine était la traction terrestre des péniches. Ils servent essentiellement de digue en cas de crue. Ces chemins ne sont pas aménagés mais pratiqués par les coureurs et les cyclistes.
Seuls les nouveaux quais Perrière, le long du quartier Saint Laurent au pied de la Bastille, proposent un aménagement de contemplation au bord de l’eau. Ces aménagements sont entièrement minéraux.
12. Les nouveaux aménagements des quais Perrière, au niveau de la passerelle Saint-Laurent
Le site de l'Esplanade se situe dans la continuité de ces quais et offre la possibilité d’entretenir un autre rapport à l’eau. De plus il constitue une zone stratégique dans le renforcement des continuités biologiques, entre le corridor aquatique de l'Isère, ses ripisylves et le parc naturel régional de la Chartreuse, inscrit dans le périmètre d'une ZNIEFF de type II (Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique).
10. et 11. Les berges de l'Isère sont parcourues soit par des chemins de terre ou de véritables voies goudronnées pratiques pour les cyclistes Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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1.02. Le quartier de l'Esplanade
1.02.1. Un site enclavé Historiquement, le quartier de l'Esplanade s'est constitué comme faubourg commerçant en amont de la Porte de France, l'ancien péage d'entrée de Grenoble. Les limites administratives incluent désormais l'Esplanade dans le périmètre de la ville de Grenoble, le quartier est limitrophe de la commune de Saint-Martin-Le-Vinoux et constitue l'entrée de ville depuis Lyon. Paradoxalement, cette entrée de ville n'est pas traversée mais contournée. En effet, la majorité du flux d'automobile entrant dans la ville le fait en empruntant la fin d'autoroute A48 déclassée en RN481, qui longe l'Isère depuis Saint-Egrève jusqu'à la Porte de France. Le sentiment d'entrer dans Grenoble survient après avoir quitté la RN 481 en franchissant la Porte de France et en s'engageant sur le pont.
Lorsque l'on dépasse Saint-Martin-Le-Vinoux, on ne perçoit le quartier de l'Esplanade qu'à travers la végétation du bord de la route. Le quartier est isolé de la Presqu'île par la barrière que constitue l'Isère, il l'est également des berges par la fin d'autoroute. A l'est le massif de la Chartreuse est une barrière naturelle, seule la route de Clémencières part de la Route de Lyon et serpente sur les flancs du massif. Quelques chemins y pénètrent également et une via ferrata permet de rejoindre la Bastille depuis l'ancienne carrière Vicat. Les constructions elles-mêmes sont une barrière dans le quartier, entre la route de Lyon et le boulevard de l'Esplanade il est impossible de traverser le bâti si ce n'est en coupant par le parking de l'Intermarché ou par un étroit passage fermé par des portails. Ces barrières paralysent le quartier et annihilent tout lien entre montagne et rivière, aussi bien en terme de continuités douces que de continuités biologiques.
1.02.2. Un quartier postindustriel C'est durant les Trente Glorieuses que le quartier de l’Esplanade connaît sa croissance la plus forte, notamment grâce à l'exploitation des carrières de calcaire par les cimenteries VICAT. 13. L'entrée de ville, depuis le jardin des Dauphins. La Porte de France est difficilement accessible aux piétons et sert de rond-point aux automobiles
Le quartier de l'Esplanade présente une densité bâtie nettement inférieure aux autres quartiers de Grenoble. Il est constitué d'un tissu urbain hétérogène (maison
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individuelle, immeuble collectif, hangar, parking, etc.) avec une organisation disparate, divisée en trois zones: -A l’ouest, un grand vide urbain occupe environ 1/3 du site, recevant le parking de l’esplanade et le parking-relais (P+R) -A l’est, contrainte entre la route de Lyon et le boulevard de l’esplanade, la partie la plus dense du site est formée d’un bâti plus au moins dégradé et hétéroclite, avec un parcellaire en lanières, majoritairement des locaux d'activité, d'anciennes industries et quelques barres de logement. -A l’extrême est, sur les coteaux du massif de la chartreuse, le tissu se compose de petits collectifs le long de la route de Lyon et d'habitats individuels sur les coteaux.
Le bâti du quartier souffre aujourd'hui de vétusté et on observe une vacance croissante des locaux d'activité, les industries s'implantant davantage hors de la ville. De cette perte d'activité résulte un manque d'attractivité du quartier. Pour attirer et accueillir plus de population, habitants et usagers divers, un travail sur son identité et son lien avec le reste de la ville doit être effectué.
On trouve néanmoins sur le site plusieurs constructions emblématiques qui reflètent l'histoire du quartier. Parmi lesquelles plusieurs sont protégées au titre de bâtiment patrimoniaux, telles que la Porte de France, l'ancien relais de poste , le jardin des Dauphins, la façade du garage Peugeot, etc.
14. La façade de l'ancien garage Peugeot, élément protégé et témoin des activités du site Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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1.02.3. L'esplanade, espace public au potentiel
un fort
1.02.3.1. Un plateau multifonctionnel L'esplanade a changé de destination au fil du temps. Acquise en 1656 par le Maréchal de Créquien, elle a d'abord servi de terrain militaire. En 1874 elle est acquise par la ville de Grenoble et sert de grand lieu d'accueil de manifestations temporaires (comme pour les défilés militaires).
15. Les joueurs de boules de l'esplanade au début du XXème siècle et le Néron en arrière plan
Janvier Foire des Rameaux du 28/03 au 19/04 Cirque du 15/05 au 18/05
Elle profitait notamment aux boulistes leur offrant un immense terrain de jeux en plein air. Aujourd'hui l'esplanade continue d'accueillir de grands événements de la vie grenobloise avec la foire des Rameaux (fête forraine), les deux cirques (Pinder et Harlette Gruss), le festival Rocktambule et la fête bouliste. Toutefois, en dehors de ces grands événements programmés, l'esplanade ne suscite guère d'occupation spontanée et se réduit essentiellement à une fonction de parking gratuit. Frise en bas de page des différents événements qu'accueille l'esplanade sur l'année
16. Le parking gratuit de l'entrée de ville profite à tous les Grenoblois et aux visiteurs
Fête Bouliste Cirque du 12/08 au 15/08 du 29/09 au 05/10 Festival Rocktambule du 09/10 au 11/10
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Décembre
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1.02.3.2. Une respiration urbaine L'esplanade de Grenoble représente une véritable respiration urbaine, de part ses dimensions et son vide. Ce grand espace public de 2 ha, couronné d'un double alignement de platanes, mesure 90 m de large et de 365 m de long (allées incluses). Son échelle et la force de son tracé géométrique en font un lieu emblématique, un point de repère dans l’espace urbain grenoblois.
urbaine et les grenoblois ont manifesté leur attachement à ce lieu historique dans la pétition de l'association "Vivre à Grenoble" l'année passée (21 000 signatures en faveur de sa préservation, voir 1.03.2. Projet de ZAC avorté). Elle sera conservée telle quelle, peut-être saura t-elle affirmer son identité comme "plateau de tous les possibles" et se faire vecteur d'attractivité.
17. L’esplanade dans le tissu des espaces publics majeurs du centre ville et ses dimensions comparées aux autres espaces publics de la ville
La comparaison avec d'autres espaces publics met en évidence son ampleur et laisse imaginer la multitude de pratiques qu'elle peut accueillir. L'esplanade offre donc par sa taille et sa situation un fort potentiel en terme d’espace public. Un tel espace "vide" est rare dans un contexte de grande métropole Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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1.03. Intervenir sur l'évolution du quartier de l'Esplanade 1.03.1. Des propositions d'aménagement gérées par des volontés politiques Les objectifs politiques recherchés dans le projet de renouvellement urbain du quartier de l’Esplanade sont de nature variée. Le premier est en lien direct avec l’arrivée de la nouvelle ligne E du tramway. Cette nouvelle ligne nécessite de mieux articuler la ville et les transports en commun et implique de renforcer la densité de population et d'emploi le long de cette ligne pour assurer un report modal vers des modes de déplacement plus doux. Le deuxième objectif répond aux besoins importants de logement, dans une ville à forte pression foncière. Ainsi, le quartier de l'Esplanade représente une emprise de 29,4 ha (dans le découpage du projet de ZAC), et figure comme un potentiel foncier important à exploiter. Depuis janvier 2013, la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbains) est venue renforcer la part de logements sociaux dont doivent se doter les communes, passant ainsi de 20 % à 25 % des résidences principales. Cette loi est l’une des réponses du gouvernement à l’urgence sociale (pénurie de logements et prix élevés) et à l’urgence économique (secteur du bâtiment en difficulté). La mobilisation du foncier de l’État et de ses établissements publics permet d’impulser ou de débloquer des opérations visant à construire des logements et notamment du logement social. Depuis 2008, la Ville de Grenoble a construit
plus de 3000 logements sociaux passant ainsi de 19.81 % à 21.73 % en 2014. Pour atteindre l'objectif de 25 % en 2025, plus de 400 logements a minima doivent être livrés chaque année. Afin de rééquilibrer le parc social sur l'ensemble du territoire, le Plan Local d'Urbanisme de Grenoble prévoit désormais l'obligation de construire du logement social notamment dans les secteurs 1 et 2. Les opérations de ZAC (Vigny-Musset, Flaubert, Presqu'île) avec une obligation de 30% de logements sociaux contribuent également à ce rééquilibrage territorial.
18. La ZAC Flaubert, nouvel éco-quartier en construction depuis 2012 au sud du centre ville de Grenoble. Le parc est le premier équipement réalisé
Ainsi le quartier de l'Esplanade a fait l'objet d'un projet de ZAC en 2009 dont l'aménagement a été confié à l'équipe de l'architecte-urbaniste Christian de Portzamparc.
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1.03.2. Projet avorté
de
ZAC
Le chantier de la nouvelle ZAC devait commencer en 2015 mais a été rejeté par la nouvelle mairie peu après son élection au printemps 2014.
19. Dernière version du plan masse de l'agence d'architecture Christian de Portzamparc et l'occupation de l'esplanade par de nouvelles constructions
Les raisons de ce rejet sont nombreuses, mais il est avant tout dû à la mobilisation des grenoblois et de l'association « Vivre à Grenoble ». Le projet proposé par de Portzamparc prévoyait de construire de nouveaux bâtiments sur l'esplanade elle-même, tirant un trait sur les événements qui s'y déroulent traditionnellement et renonçant définitivement à cette respiration urbaine singulière.
De même, les hauteurs de bâtis projetés et en particulier la tour au nord du site ont fait réagir les grenoblois, inquiets de voir se créer un quartier vertical (plus de 50% des immeubles dépassait 30 m de haut) lorsque l'on sait qu'il y a assez peu d'immeubles hauts et très peu de tours dans la ville. Enfin la densité de logements proposée, soit 1000 logements (1400 puis 1200 dans les phases précédentes du projet), a également été très mal acceptée par les habitants. Suite à une pétition contre le projet de ZAC qui a reçu 21 000 signatures, dont 10 000 grenobloises, l'abandon de ce dernier est devenu l'un des principaux arguments de la campagne électorale des dernières municipales. Remportées par le maire Eric Piolle du rassemblement de gauche écologiste, le projet a donc été annulé par les nouveaux pouvoirs publics en place, le PLU modifié et un processus de concertation publique sur le devenir du quartier mis en place. Cet abandon est en grande partie dû à un bilan financier très lourd. La mise en place d'une opération de ZAC intégrant le financement de l'ensemble des équipements et l'aménagement des espaces publics représente une somme colossale pour les 29 hectares de l'esplanade, d'ailleurs de nombreux montages de ZAC sont déficitaires et représentent un poids non négligeable pour la communauté.
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1.03.3. Projet de la nouvelle mairie
l'abaissement des hauteurs des constructions inscrite au PLU.
La nouvelle mairie a démarré un processus de concertation publique pour la définition d’un nouveau projet de quartier. Trois réunions publiques ont eu lieu dans l'actuel boulodrome sur la petite esplanade, en présence d'élus de la ville, d'experts et bien sûr de citoyens, habitants et usagers du quartier. La mise en place d'une concertation soulève de nombreuses questions, mais l'enjeu se situe surtout dans l'information et l'instauration d'un dialogue.
21. Le plan d'urbanisme de la mairie présenté lors de la première réunion publique du 30 septembre 2014
20. Réunion de concertation publique au boulodrome le 30 septembre 2014
Le nouveau point de départ de la réflexion prend appui sur certaines revendications identifiées par le biais de la pétition et l'analyse des pouvoirs publics. Elle comprend la construction de 650 logements au lieu de 1000, dont 40% de logements sociaux au lieu de 30, répartis sur 3 secteurs, la préservation de la grande esplanade, ainsi que
Jusqu'à présent la réaction des habitants reste relativement négative compte tenu du fait que de nouveaux projets sont d'ores et déjà finalisés sur l'un des trois secteurs d'intervention, l'îlot Peugeot, et ce, sans réelle participation citoyenne. Cette situation résulte de la volonté du propriétaire des parcelles de l'îlot de ne plus attendre davantage par soucis de rentabilité économique. En effet ce dernier n'a entrepris aucune démarche d'investissement ou de commercialisation de son bien, acquis il y a plusieurs années, afin de ne pas compromettre le projet de la ville de restructuration du quartier en ZAC. Ainsi ces trois premières réunions n'étaient en réalité que des réunions d'information, la véritable concertation ne concernera pleinement que les secteurs mobilisables par la ville de
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Grenoble. Une première phase de travaux est donc programmée avant qu'un travail préalable de réflexion sur l'identité, le devenir du site et les attentes des habitants n'ait eu lieu.
1.03.4. Des berges aux toits de l'Esplanade, une nouvelle proposition pour le quartier Parallèlement au travail de réflexion engagé par la ville avec les habitants nous nous emparons du site pour l'analyser, réévaluer les enjeux qu'il soulève et formuler une nouvelle proposition d'aménagement.
Trois enjeux majeurs se dégagent de cette hypothèse de travail : repenser les mobilités, a l’image des grandes villes comme Séoul, Lyon ou Madrid qui ont métamorphosé leurs autoroutes urbaines (voir les exemples page 28 ); permettre la cohabitation événementiel / logement et favoriser la mixité sociale et fonctionnelle. Dans un contexte de densification de la ville et des besoins croissants des citadins de plus de loisirs, de « nature » et de lieux de respiration, l’enjeu de l’urbanisation de l’Esplanade est donc de conjuguer « densité urbaine » et espaces naturels.
Notre travail se nourrit du réalisme de l'opération et du processus de participation et d'intervention sans toutefois se limiter à la réponse à une commande. En cela, nous assumons l'initiative de travailler sur l'ensemble du site sans nous limiter aux secteurs identifiés par la mairie. Nous formulons l'hypothèse de travail suivante : c'est par l'intensification de l'espace public que l'on va permettre la régénération du quartier. Nous postulons que la préservation des usages existants, la multiplication des pratiques culturelles, le développement des pratiques sportives et de loisir et la création d’un grand parc urbain le long des berges de l’Isère permettra le renforcement d’une identité de quartier, l'attraction de nouvelles populations, le développement des échanges, du commerce, dans la perspective d'un "bien-être urbain".
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22. et 23. Cheonggyecheon, Séoul, 2005 - Suppression de la voie express pour remettre au jour le cour d'eau initial et une promenade de 6 km de long
24. et 25. Rio Manzanares, Madrid, 2011 - Enfouissement d'une partie du périphérique M-30, qui coupait la ville en deux, pour reconquérir les berges du fleuve Manzanares
26 et 27. Berges du Rhône, Lyon, 2007 - Le nouvel aménagement a supprimé les 1600 places de stationnement qui encombraient les quais du Rhône au profit d'un parc paysager de 5 km Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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L'Esplanade s'inscrit ainsi dans le projet « coeur de ville - coeur d’agglomération » qui vise à requalifier les espaces publics du centre-ville ainsi que les quais et les berges de l’Isère. Il constitue un enjeu majeur en terme de transformation de cet espace au bénéfice d’un centre élargi répondant aux besoins d’une métropole de 500.000 habitants. Les nouveaux quais Perrière, le long du quartier Saint laurent, s'inscrivent dans cette dynamique.
La localisation du quartier de l'esplanade, entre la bastille et l’hyper-centre, ses prolongements existants ou potentiels en direction des deux vallées, son caractère patrimonial en font un secteur stratégique de reconquête urbaine.
28. 29. et 30. Plan masse d'aménagement des quais de l'Isère du projet : coeur de ville - coeur d'agglomération et la transformation de la place de Bérule
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2. L'Esplanade, intentions urbaines -
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2.01. L'Esplanade, le projet urbain
2.01.1. Une densité projetée
nouvelle
rationnelle des habitants afin de renforcer le commerce et les échanges et ainsi dynamiser le quartier.
Nous projetons la création d'un grand parc urbain et la construction de 750 nouveaux logements en plus de 250 logements réhabilités, soit 100 de plus que la proposition de la nouvelle mairie, pour répondre à la proximité du centre-ville. Si le quartier constitue une entrée de ville pour Grenoble, considéré à l'échelle de l'agglomération il fait le lien entre SaintMartin-Le-Vinoux et l'hyper-centre de Grenoble. Il doit devenir un quartier de centreville tout en intégrant l'articulation des deux communes.
Le grand parc créé inclut la grande et la petite esplanade, les berges de l'Isère, la RN 481 et les espaces interstitiels. La proposition de revoir à la hausse les objectifs de densité du quartier est également stratégique. L'un des trois secteurs proposés par la mairie est celui de la petite esplanade, or il s'agit de la zone la plus végétalisée du site avec la présence de nombreux arbres que nous souhaitons conserver. Pour assurer la préservation de cet espace public nous prévoyons les nouvelles constructions sur les trois secteurs "Intermarché", "Central" et "Peugeot" ainsi que le long de la route de Lyon au pied des coteaux de la Chartreuse.
Le site est desservi par la nouvelle ligne de tram E et deux arrêts : Esplanade et Casamaures, c'est-à-dire qu'il intègre un très fort potentiel de développement par sa connexion au réseau de transport en commun. Du point de vue de la mobilité il peut supporter une forte densité, et même il suppose une certaine densité, par souci de rentabilité économique et du point de vue du foncier desservi dans un périmètre proche des arrêts. Une plus forte densité est synonyme de plus grande mixité, afin de recréer un morceau de ville à part entière nous souhaitons développer la mixité sociale et géné-
5 lgt/ha
PAVILLONNAIRE DIFFUS / CAMPAGNE
20 lgt/ha
LOTISSEMENT
40 lgt/ha
La densité ainsi projetée est de 150 lgts/ ha si les 1000 logements sont rapportés à un périmètre de 6.5 ha correspondant au secteurs bâtis, chaussées incluses. En revanche elle n'est que de 71 lgts/ha si l'on considère l'ensemble du site, soit 14 ha. Nous nous conformons dans cette projection aux limites de hauteur fixées par le nouveau PLU, entre 19 et 24.5 m sur l'ensemble du site. Frise comparative de densité
115 lgt/ha
CITE JARDIN / MAISON DE VILLE
HABITAT INTERMEDIAIRE / GRANDS ENSEMBLES
70 lgt/ha
LOGEMENT EN BANDE
150 lgt/ha
260 lgt/ha
HBM DE L’ENTRE-DEUX GUERRES
PROJET ESPLANADE
300 lgt/ha
LOGEMENT COLLECTIF HAUT / HAUSMANIEN
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31. Vue du ciel de l'actuel quartier de l'Esplanade
Plan masse du nouveau quartier de l'Esplanade Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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2.01.2. L'automobile face aux enjeux des mobilités douces
Les nouvelles constructions respecteront un recul de 2 m par rapport à l'alignement afin d'offrir plus d'espace à la chaussée et en particulier des trottoirs plus larges.
2.01.2.1. La circulation de la RN481 déviée route de Lyon Afin de permettre la reconquête des berges de l'Isère, nous procédons à la déviation de la RN 481 sur la Route de Lyon. Le tronçon dévié devient une promenade au bord des berges. Il s'agit donc d'un report de flux important sur la route de Lyon, qui devra être maîtrisé pour éviter les problèmes de congestion, notamment aux heures de pointe. Une stratégie à été mise en place. Tout d'abord cela concerne le redimensionnement de la voirie de la route de Lyon, pour passer d'une route deux voies à une route trois voies. GSEducationalVersion GSPublisherEngine 348.69.73.100
Trottoir 2m
Trottoir 4m
Stationnement 2,5m
Voie 3,5m
Stationnement 2,5m
Voie 3m
Voie 3,5m
Voie 3m
Stationnement Trottoir 2m 2,5m
Voie de bus 3,5m
Recul du bâti de 2m
Trottoir 4m Recul du bâti de 2m
Coupe schématique de la route de Lyon avant / après
GSEducationalVersion GSPublisherEngine 348.69.73.100
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1. Route de Lyon 2. Boulevard de l'Esplanade et venelles, réservés à la circulation des riverains et des commerçants
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Cette déviation nous a conduit à estimer le report de flux sur la route de Lyon et les différents effets régulateurs de flux dans le temps : - A court terme, il s'appuie sur “l'effet Tram”. Le but est d'amortir au maximum le trafic pendulaire. Il faut compter sur l'absorption de la masse de travailleurs quotidiens par le nouveau Tram E, les P+R en amont du site le long de son itinéraire et le renforcement de l'usage des cycles selon la note de calcul suivante : RN 481 : pourcentage de report modal x flux actuel journalier = Réduction potentielle 25% x 36 000 = 9000, soit un flux quotidien de 27 000 voitures qui seront déviées sur la route de Lyon. Route de Lyon : 83% x 8000 = 1360, soit un flux quotidien d'environ 1500 voitures. 27 000 + 1500 = 28 500 voitures Le flux journalier actuel de 43 000 déplacements par jour est potentiellement réductible à 28 500 déplacements par jour. - A moyen terme : Gestion d’une partie des flux sur la Presqu’île (en pleine restructuration) Potentiel du covoiturage : aujourd’hui 80% des véhicules en circulation sur la RN 481 sont occupés par 1 seule personne. - A long terme : Évolution des comportements de mobilité : divers exemples à travers le monde (voir ci-contre) Moins de transports individuels, au profit du train, tram, vélo ou autres transports de l’avenir.
Trois parkings-relais en amont du site s'installent le long de la ligne de tram E
2.01.2.2. Des verticaux
stationnements
Le quartier est fortement marqué par la présence automobile avec plus de 1400 places de stationnement. Dans la partie sud de la grande esplanade, les places sont gratuites et servent aux stationnements longs pour les Grenoblois et les usagers extérieurs, tandis que la petite esplanade au Nord accueille un parkingrelais gardienné donc payant. Sur l'esplanade, les stationnements automobiles sont supprimés, au profit d'une requalification de l'espace public désormais dédié aux pratiques sportives et culturelles. Avec la création de deux parkings-relais au nord du site, le parking-relais existant
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de la petite esplanade est converti en parking gratuit de 250 places et permettra d'accueillir les caravanes des forains lors de la foire des Rameaux.
Les deux parkings-relais au nord du quartier
Pour les riverains, un parkings semi-automatique est mis en place pour chaque îlot d'habitation. Il propose une plate-forme qui se déplace automatiquement sur laquelle l'usager vient déposer sa voiture. Le mécanisme vient alors automatiquement déplacer et ranger la voiture dans une des places disponibles. La place coûte entre 6.000 et 10.000 euros selon le nombre de places du parking.
32. Ce parking automatisé à Sindelfingen en Allemagne met 124 places à disposition
Ce type de parking comporte de nombreux avantages : une réduction considérable de l'espace dédié à la voiture, une capacité accrue grâce à l'économie des rampes et des voies d'accès, et une commodité d'utilisation (l'utilisateur n'ayant pas à trouver lui même une place libre). Il peut s'adapter à des configurations étroites. Grâce à la possibilité de démontage et de réemploi des structures en acier des parkings automatisés, les espaces libérés pourront être facilement réexploités. Cette flexibilité permet de ne pas impacter l'architecture produite avec des parkings "en dur" qui pourraient devenir obsolètes avec le temps suivant l'évolution des pratiques de mobilités urbaines. D'un point de vue économique, construire un parking automatisé se révèle avantageux, d'autant plus que sur le site de l'Esplanade la nappe phréatique est à seulement 2 m de profondeur et rend la construction de parkings sous-terrains très onéreuse.
33. Coupe du parking automatisé
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Le quota de nombre de place de stationnement par logements imposé par le PLU a été révisé. En temps normal il est de 1 pour l'accession privée, et de 0,8 pour l'accession sociale. Aujourd'hui, de nombreuses villes rivalisent quand à la baisse de ce quota dans les nouveaux quartiers. Pour exemple, le quota de Lyon confluence est de 0,7, de 0,6 dans le centre de Strasbourg, et de 0,1 dans le quartier de la Presqu'île à Grenoble. Grâce à la présence d'arrêts de tram dans un rayon de moins de 300 m, les parkings riverains mécanisés, respectent un quota de 0,5 place par logement. Ils sont complétés par les deux parkings-
relais de 750 places, dans les temporalités vacantes (nuit et week end). Plusieurs alternatives à l'automobile sont possibles depuis l'arrêt de tram Casamaurevillage : stationnement, transport en commun (tram et bus), marche et cycle via la promenade piétonne, les pistes cyclables, une agence métro-vélo et deux passerelles cycle-piéton franchissant l'Isère. Une plateforme multimodale est mise en place, connecté à un arrêt de tram et proposant parking-relais et box métro-vélo. Trois parcours différents pour rejoindre le centreville
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2.01.2.3. Phasage de l'opération L'opération de logements est programmée en quatre temps : - La phase 1 concerne les premières constructions sur le secteur de l'îlot "Peugeot", situé entre la route de Lyon et le boulevard de l’Esplanade au nord du site. La route de Lyon est préparée pour la future déviation. Deux P+R, d'une capacité de 750 places, s'implantent à l'entrée nord du site dans la continuité des trois parkingsrelais en amont de l'esplanade - L’opération se poursuit en phase 2 avec la construction de l'îlot "Intermarché", et le remplacement de l’offre Intermarché par une grande épicerie dans l'ancienne halle Peugeot (façade patrimoine), complétée par une halle de marché au nord de l’esplanade. Cette phase prévoit également l'intervention sur la grande esplanade par la matérialisation des cheminements et la mise en place des accroches pour les aménagements démontables. - En phase 3, la RN 481 est finalement déviée sur la route de Lyon. L'ancienne autoroute se métamorphose en promenade et parcours sportif, l'interstice entre l’esplanade et la nouvelle promenade est transformée en parc et les berges sont améangées en parcours de contemplation. Des passerelles permette de rejoindre le quartier de la Presqu’île et le pôle Gare. - Enfin, en phase 4 (finale), l'îlot central est construit, et les coteaux sont investis.
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Bâti conservé
Phase 1
Phase 2
Phase 3
Phase 4
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2.02. Un projet paysager
2.02.1. Le retour aux berges Les berges de l'Isère sont aménagées de façon minimale, afin de préserver la diversité faunistique et floristique à l'état naturel. La volonté est de permettre de s’approcher et toucher l’eau. Des pontons flottants en bois sont installées le long de ces berges, permettant aux grenoblois de profiter d'un moment de sérénité et de contemplation. Le parcours pédestre est aménagé avec des assises rouges formant un fil conducteur s'interrompant par moment pour permettre l'accès aux pontons. Il file le long du chemin principal et permet de s'y installer,
offrant à chaque fois de nouveaux points de vue sur l'Isère et la végétation. La piste cyclable est déplacée sur la nouvelle promenade sportive afin d'éviter tout conflit d'usage avec les promeneurs piétons. L'accès aux berges est facilité par des emmarchements minéraux menant à la promenade en surplomb. A plus grande échelle, ces passages se prolongent, permettant de traverser entièrement le quartier de l'esplanade.
Vue depuis les berges vers le Néron
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Vue sur l'Isère et un ponton flottant
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2.02.2. Une nouvelle promenade sur la RN 481 L'ancienne RN 481 se métamorphose en promenade le long des berges. Elle accueille plusieurs publics d'usagers : les usagers pédestres, les usagers cyclistes, et les usagers de glisse (skateboard, rollers etc). Cette promenade est divisée en quatre parcours adaptés, et deux matérialités, allant des berges au parc : 1. Le parcours piéton est au plus proche des berges, à côté du parcours sportif, conçu avec des aménagements sportifs
(échelle verticale; haies; plots) et des marquages au sol (3 x 500m) tout le long de la promenade. Une scénographie de l'eau dans des bacs permet de séparer physiquement les usagers pédestres des usagers roulants. 2. Des pistes cyclables double-sens généreuses (3 m de large) côtoient un parcours BMX et skate-board, avec des rampes et autres plateformes de glisse.
Localisation de la promenade sportive sur le plan masse
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La couche superficielle de bitume de l'autoroute est enlevée par planage afin d'obtenir un sol en sable stabilisé pour le parcours piéton et une nouvelle couche d'enrobée de bitume lisse pour la partie des usagers roulants.
exposés aux regards depuis la promenade ou l'esplanade.
L'interstice "en croissant" entre l'esplanade et la RN 481 fait l'objet d'un traitement paysager. Les arbres sont conservés et la couche de bitume supprimée pour retrouver un sol en pleine terre. Une intervention topographique légère, avec noues et petits talus permet de créer des variations dans le cheminement au sein de cet espace et des espaces plus intimes moins
La grande esplanade accueille une variété d’usages selon différentes temporalités. Elle fait cohabiter des événements temporaires existants (comme la foire et le cirque) avec des usages quotidiens, animant le quartier tout au long de l’année. Son sol est traité de façon très minimale reprenant les deux minéralités actuelles : du sable stabilisé au nord et un revêtement bitume au sud, permettant l’installation des événements ponctuels. Seuls des chemins transversaux viennent diviser l’esplanade pour faciliter les passages du quartier d’habitation au parc.
2.02.3. L'esplanade, un plateau de tous les possibles
Localisation de"l'interstice" sur le plan masse
34. "L'insterstice" en l'état actuel
35. Montage du chapiteau et installation du cirque Pinder sur l'esplanade en mai 2015
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Les usages temporaires Deux fois par an, le cirque vient s’installer au nord de l’Esplanade. Le sol en sable stabilisé permet l’ancrage des structures des chapiteaux. Il prend place sur la moitié nord de l’esplanade, laissant une partie sud libre d’usage. Le cirque
Le festival Rocktambule, qui a lieu une fois dans l’année sur sept jours, s’installe également sur la partie nord de l’esplanade. La foire des Rameaux, principal événement de l’année, occupe toute l’emprise de l’esplanade, ainsi que la petite esplanade pour les caravanes des forains. Des bornes électriques disposées sur tout le long de l’esplanade, facilitent l’installation des forains.
Le festival Rocktambule
Les usages quotidiens Toute l’année, le sud de l’esplanade, avec son revêtement en bitume, est dédié aux jeux et aux sports. On y trouve des tracés de terrains de football, de baskets, de badminton, etc. Des points d’ancrages permettent d’installer ou d’enlever les structures selon les besoins. Sur la partie Nord, viennent s’installer des expositions, des scènes ou devient le terrain de jeux des boulistes. L’ensemble de l’esplanade est géré par le centre socioculturel situé dans l’ancien boulodrome, qui devient moteur d’événements quotidiens.
La foire des Rameaux
Equipements sportifs et marché quotidien
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Au bout de l’esplanade se tient un belvédère qui vient faire le lien entre esplanade et la place de quartier, située derrière la couronne d’arbre et face au centre socioculturel. Le belvédère donne à voir l’ampleur et la géométrie de l’Esplanade et offre des vues sur le grand paysage. Cet élément remarquable agit comme une façade animée de l'esplanade, il s'inscrit dans le vocabulaire des attractions forraines et du passé industriel du site. Il accueille un marché quotidien et s’adapte à une multiplicité d'usages, pouvant abriter une scène ou devenant, par exemple, le support de projections en plein-air. Sa
Monte-charge Espace technique Charpente métallique réemployée
structure provient en partie de charpentes métalliques réemployées, issues des halles déconstruites de l’îlot Peugeot.
La halle métallique multifonctionnelle
Accès Galerie à 12m Point de vue à 17m
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Projection en plein-air sur l'écran géant du belvédère
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Vue depuis la galerie du belvédère sur la foire
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Panorama de l'esplanade et du grand paysage depuis la plateforme supérieure du belvédère
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Le marché quotidien fait la connexion entre l’esplanade et la place de quartier. Cet espace est dédié aux habitants de l’Esplanade et reste à leur usage quels que soient les événements présents sur l’esplanade. Il devient un lieu de retrouvailles très agréable de par son ambiance ombragée et sa situation, dans le prolongement de la venelle piétonne et face à l'immense "vide" de l'esplanade.
Le marché matinal depuis le boulodrome
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3. Un projet architectural sur l'îlot Peugeot -
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3.01. Une architecture contraintes du site
L’îlot Peugeot situé au nord de l’Esplanade, fait face à la petite esplanade, au Boulodrome reconverti en espace socioculturel et à la place de quartier. Cet îlot accueille l’ancienne usine Peugeot et fait l’objet d’un site de premier choix dans le processus d’urbanisation du quartier. Son parcellaire est le plus facilement mobilisable, appartenant à la fois à la ville et à un propriétaire privé souhaitant vendre le terrain. L'îlot Peugeot devient ainsi le premier îlot d'habitation construit du nouveau quartier, à l’entrée de la déviation de la RN 481. Ce nouvel îlot de logement accueille un nouveau supermarché, dans la halle atte-
qui
d'adapte
aux
nante à la façade en béton armé classée au patrimoine. Il est traversé par une venelle commerçante, réservée aux piétons mais accessible aux riverains et commerçants, à vocation alimentaire. Celle-ci se positionne dans le prolongement de la place de quartier et de la halle de marché quotidien, devenant un lieu de vie important des habitants du quartier. Le bâtiment en U, qui fait l’objet de cette partie, se situe sur cette venelle entre le boulevard de l’esplanade et la route de Lyon.
Plan masse rapproché de l’îlot Peugeot
Grande Epicerie
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Rout
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Lyon Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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3.01.1. Un paysage sonore complexe Le bâtiment de logement est dans une situation singulière. A l’Ouest, il est sujet de manière épisodique à des nuisances liées aux événements de l’esplanade, tel que la foire des Rameaux et le festival Rocktambule. Ces manifestions n’ont lieu que quelques semaines par an et peuvent incommoder les habitants jusqu'à 1h du matin. A l’Est, la route de Lyon reçoit un flux automobile plus important et de ce fait devient plus bruyante, surtout aux heures de
pointes, mais également la nuit. Amoindrir les dérangements dûs aux nuisances sonores est alors un des enjeux majeurs de la conception du bâtiment. Il s’agit de faire cohabiter l'habitat et les nuisances routières. Suite à la déviation de la RN 481, nous émettons l’hypothèse que la route de Lyon se classe en voie de catégorie 2, c’est à dire qu'elle aurait un niveau sonore équivalent à celui de l’ancienne RN 481. Coupe acoustique : cœur îlot / bâtiment / route de Lyon Coupe transversale du quartier : événementiel/ route
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Ce classement a pour effet la mise en application de normes réglementaires d’isolement acoustique de façade à toute construction érigée dans le secteur des nuisances sonores. Ainsi dans la situation de la route de Lyon, il est imposé pour les logements d’avoir une atténuation acoustique de - 42db en façade, afin d'assurer aux habitants un logement agréable à vivre. Pour atteindre ce niveau sonore en façade, le projet bénéficie de nombreux dispositifs de protection, comme : une façade « masse » en béton, contre les basses fréquences des moteurs, une façade en relief comme pièges à son, et des loggias
comme tampons acoustiques intégrant des dispositifs spéciaux permettant l’aération et la surventillation nocturne. La nuisance sonore, qui devient importante à court terme, devrait s’estomper les années passant, la diminution du trafic étant considérée dans un schéma de mobilité d’ensemble.
Aération en chicane intégrée dans l'assise de la loggia permettant de ventiler fenêtres fermées
Caisson de ventilation
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3.01.2. Différents seuils d'accès aux logements
Le front de la venelle est découpé par des failles servant d’accès au cœur d’îlot et de circulations verticales en extérieur.
Le cheminement depuis l'espace public jusqu'au logement se fait par une succession de filtres et de seuils.
Le passage par la faille franchi, le riverain se retrouve enfin au calme dans le jardin du cœur d’îlot. C’est un espace partagé entres voisins, appropriable, dans lequel les enfants jouent, et où il est également possible d'obtenir du repos. Visible depuis chaque logement, c'est un espace convivial du projet.
Ainsi, le riverain passe de la route à une venelle commerçante. Les rez-de-chaussée du bâtiment mixte d'habitation, accueillent une crèche sur le plot Est, des commerces alimentaires sur la venelle et des services sur la route de Lyon, rendant le parcours de l’habitant agréable et animé.
Plan du rez-de-chaussée
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Il bénéficie d’un jardin en pleine terre grâce au parking automatisé de 40 places, trois grands bassins de phyto-épuration sont mis en place pour la récupération des eaux grises du bâtiment et un bassin d’eau pour le jeu permet le rafraîchissement du cœur d’îlot.
(dans le cas de la partie face à la route de Lyon, pour faire écran aux nuisances), chaque circulation desservant deux logements par pallier.
L’accès aux logements se fait ensuite par des circulations extérieures ou intérieures
La venelle commerçante reliant la place de quartier aux logements
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3.01.3. Une extérieure/intérieure
peau
La matérialité des façades est un élément clé du projet en réponse à son environnement. Elle exprime la dualité entre l’urbanité et les nuisances, le calme et la convivialité. La façade extérieure du projet, sur la venelle et la route de Lyon, traduit la protection de par son aspect brut et sombre. Elle est composée de planches de bois-
brulé. Sa teinte carbone est ainsi obtenue par la combustion de sa surface. La matière conserve toutes ses propriétés, tout en la protégeant naturellement contre les insectes, l’eau et le feu.
Vue depuis la route de Lyon
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La façade est également en relief pour agir comme piège à son, limitant la réverbération sur les bâtiments voisins. Coté route de Lyon, ce relief se traduit par des loggias qui agissent comme tampons acoustiques. Pour les façades moins exposées, il s’agit de balcons face aux cuisines. A l’inverse, un bardage bois en mélèze, plus clair, sur toute la façade intérieure, permet de développer une ambiance plus intime,
une intériorité, propre à un coeur d'îlot préservé des nuisances extérieures de la ville. Une double peau en bois se déploie devant le bâtiment servant de balcons et de coursives individuelles. Cette enveloppe intérieure génère une ambiance plus chaleureuse en contraste avec la matérialité extérieure. Elle permet d’avoir une transition d'ambiance de la rue jusqu'à son logement. Vue du jardin en coeur d'îlot
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3.02. Une architecture généreuse en espaces supplémentaires 3.02.1. Une simplicité constructive favorisant une mixité typologique des logements
R+6
3.02.1.1. Trame constructif
R+5
et
principe
La conception du bâtiment suit une logique constructive rationnelle. Une trame de 3,7 m par 10 m permet, par une combinaison simple, de créer et mixer les différentes typologies de logement. Une trame centrale de 2,8 m constitue la trame d'eau. De cette manière le T1 est composé d’une trame, le T2 d’une trame et demie, le T3 de deux trames, et ainsi de suite. Cette conception structurée permet de créer facilement une mixité typologique de logements à chaque étage, et ainsi de faire cohabiter des profils variés : des familles, des jeunes travailleurs, des étudiants, etc. Le principe constructif est une association de bois et de béton.
R+4
R+3
R+2
Le squelette du bâtiment, suivant cette trame, est un système poteau-poutre béton. Cela facilite, dans un premier temps, le montage du gros œuvre humide. R+1
Rdc T4 T5 T3 T2
T1 Granulométrie du U par niveau
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S’ajoute ensuite les planchers bois (non préfabriqués) et l’enveloppe en panneaux de bois préfabriqués. L’usage raisonné du béton permet d’obtenir un bâtiment de faible inertie en réponse à l’analyse du climat Grenoblois. Le plancher technique central est un espace servant pour les gaines de fluides et de ventilation qui permet l’optimisation du réseau de conduites et la protection des nuisances acoustiques. Il agit également sur l’espace, à l’intérieur
du logement, en jouant sur deux hauteurs sous plafond différentes (2,6 m dans les espaces de vie, et 2,3 m dans les circulations et la trame d'eau).
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Plan du R+1
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Coupe plancher technique en béton
GSEducationalVersion GSPublisherEngine 347.69.74.100
Plancher technique Revêtement de sol - 20mm • Plancher chauffant/refroidissant - chappe • béton/tuyauterie intégrée - 80mm n Résilient acoustique aux bruits d’impact - 20mm • Panneau de sous-plancher - plaque OSB - 20mm • Sollivage entre voiles béton - section bois 70 x 200mm • Isolant en sous-face - laine de bois - 150 mm • Vide de service - h = 300 mm • Bouche d’extraction d’air - Ø 150 mm • Trappe d'accès •
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Principe structurel et organisation du montage
1 - Fondations + dallage 2 - Structure poteau-poutre - béton armé 3 - Pose des planchers techniques en béton coulé ou préfabriqué 4 - Plancher bois 5 - Planchers bois + chape béton 6 - Murs - panneaux bois préfabriqués 7 - Balcons et loggias - ossature bois + ancrage métalique dans structure béton armé 9 - Terrasses et charpente - bois - poutres des terrasses moisées entre panneaux de mur 10 - Circulation verticale - structure acier
7
4
8
5
9
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10
1
2
3
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3.02.1.2. Une mixité typologique pour des façades dynamiques
Façade extérieure Ouest
La trame qui permet une mixité typologique au sein d’un même niveau, permet d'apporter en façade une variété de rythmes afin d'animer la façade. La répartition des typologies de logements s’est faite en fonction des besoins identifiés à Grenoble mais aussi dans le quartier de l'esplanade. On y trouve ainsi une majorité de T3 mais aussi un nombre important de grands appartements, pour inviter les familles à venir s’installer.
Façade intérieure Sud
Façade extérieure Nord
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3.02.1.3. Des logements de taille standard prolongés sur l'extérieur
devient une vraie pièce de vie et de rassemblement de la famille.
Chaque logement est traversant, donnant à la fois coté rue et sur le cœur d’îlot et offrant des vues sur les massifs. Ils correspondent aux tailles standard exigées mais bénéficient de qualités supplémentaires. Deux points sont à faire ressortir : la place de la cuisine et les extérieurs.
Autre point auquel nous avons donné de l’importance : l’extérieur. Pour les gens qui habitent en ville, il est très important d’avoir un extérieur. La sociologue Monique Eleb a proposé un concept qui nous a fortement inspiré : « l’intérieur extériorisé ». C’est un lieu qui permet d’être chez soi et dehors, matérialisé, par exemple, par une entrée par le biais d'une terrasse, une loggia, ou un séjour lié à une cuisine qui ouvre sur une terrasse.
Aujourd’hui la cuisine se positionne comme la rivale du salon et n’est plus une toute petite pièce au bout de l’appartement. La place offerte à la cuisine dans ces logements est équivalente à celle du salon et
Coupe perspective transversale des logements
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Terrasse du T3 en R+1
Point de vue
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Pour cela, dans notre architecture, chaque appartement se prolonge par une terrasse sur le cœur d'îlot, par un balcon sur la rue (ou une loggia), permettant aux habitants de vivre aussi chez soi à l’extérieur. Les terrasses donnant sur le cœur d’îlot donne l’effet d’une coursive et offre un accès depuis la distribution verticale commune aux logement de part et d'autre de celle-ci. Cette coursive offre la possibilité, dans un souci d’évolutivité de la cellule
familiale, de permettre à un adolescent d’accéder directement à sa chambre par la coursive (terrasse) privée, ou de venir la mettre en sous location dans le cas d'appartements trop grands ne répondant plus aux besoins des habitants. Pour répondre à des situations particulières d’angle, certains appartements comme les T5, ont un salon dimensionné plus généreusement qui s’ouvre sur des loggias appropriables et lumineuses.
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T3
T5
N
0
2
10
T1
T2 et T4
Plans types des différents logements
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Intérieur du T5 d'angle offrant une vue sur la Chartreuse
Point de vue
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3.02.2. Être bien chez soi, pour mieux vivre ensemble
la structure béton. Un dispositif d’aération en chicane permet une surventilation nocturne sans ouvrir les fenêtres.
3.02.2.1. L'acoustique logements
Entre les logements, qu’il s’agisse des plancher bois recouverts d'une chape béton ou des murs et cloisons bois, chaque séparation assure une intimité, neutralisant les bruits d’impacts et les bruits aériens.
des
L’esprit du vivre ensemble n’est possible que si chacun à la possibilité de s’épanouir dans son intimité. Le projet assure un équilibre individuel et collectif, grâce à un traitement attentif de l’acoustique. Côté route de Lyon, chaque chambre est équipée d'une loggia, pour se protéger des nuisances liées à la forte fréquentation de la rue. La loggia en bois est ancrée dans
Coupe plancher acoustique
Coupe/Plancher acoustique Revêtement de sol - 20mm • Plancher chauffant/refroidissant - chappe • béton/tuyauterie intégrée - 80mm n Résilient acoustique aux bruits d’impact - 20mm • Panneau de sous-plancher - plaque OSB - 20mm • Sollivage entre voiles béton - section bois 70 x 200mm• Suspente métallique "ressort" • Isolant - laine de bois - 150mm • Revêtement de plafond - 2 plaques de plâtre - 30mm •
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3.02.2.2. Se retrouver sur les toits De la même manière que les loggias s’offrent comme des espaces supplémentaires, le projet compte également des espaces communs en toiture avec buanderies, cuisines d’été, une grande salle polyvalente et un espace de jardinières. Ces toitures sont reliées entres elles pour former une promenade sur les toits offrant des vues sur le grand paysage. Cet espace
permet de renforcer le lien social entre les habitants. Il est également un lieu sécuritaire où les enfants peuvent se retrouver. L’ensemble de la toiture est rythmé par des cheminées de ventilation naturelle, qui font écho aux anciennes cheminées des hangars du site.
Axonométrie et coupe de la toiture
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Jardinage et détente sur les toits
Point de vue
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Vue sur le Vercors depuis la terrasse collective, ombragée par les tubes solaires thermiques
Point de vue
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3.02.3. Une opération mixte pour un public mixte 3.02.3.1. La mixité par contiguïté Le projet réunit différentes fonctions (logements et commerces) ainsi que différents maîtres d’ouvrage (accession à la propriété côtoyant des logements bénéficiant d’aides publiques), faisant agir de concert différents acteurs. Le projet est empreint d'une conviction sociale, il exprime la nécessaire mixité de la ville dont l'identité se forge par les différences. Le frein principal de ce type d'opération réside dans la cohabitation de deux financeurs différents, qui peut rendre plus difficile les problèmes de gestion et d'assurance. A Grenoble, c'est le cas du bâtiment mixte de l’agence Herault & Arnaud, ou la mixité fonctionnelle et de financements est obtenue par différentes strates dans le bâtiment.
Il fait cohabiter des commerces, des bureaux, des logements en locatif social et d’autres en accession à la propriété, positionnés chacun à des niveaux particuliers. Ce type d'opération reste encore assez rare, la mixité étant plus facile à mettre en oeuvre par la juxtaposition de plots de bâtiments au sein du même site. On retrouve ce genre de dispositifs notamment dans les ZAC. La mixité est assumée sans ambiguïté dans notre bâtiment de logement, par la juxtaposition de plots aux financements différents, d'une part en accession à la propriété, habités par une classe moyenne aux revenus divers, et d'autre part de plots relevant de financements publics, accessibles en location à des revenus plus faibles. L'architecture du bâtiment ne rend volontairement pas compte de cette double casquette. Les différentes entités sont divisées de façon à faciliter l'entretien et la cohabitation du bailleur social et du promoteur privé : une distribution qui dessert deux logements par palier appartient à l'un ou à l'autre. Ainsi, les problèmes de gestion (ménages, ordures etc) et d'assurance (dégâts des eaux etc) sont en partie devancés et la mixité sociale au sein de tous les plots du U est garantie.
36. Immeuble d'habitation mixte par l'agence Herault Arnauld à Grenoble Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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Plan de la division entre logements sociaux et en accession
Ce dispositif ne met pas l'accent sur la mixité sociale par palier, mais les espaces de rencontre entre tous les voisins sont nombreux : les terrasses communicantes, les balcons, le jardin, mais surtout la toitureterrasse aménagée.
3.02.3.2. Une offre de logement abordable Aujourd’hui, la part du logement abordable, qui vise les revenus moyens, peine à garder une place sur le marché immobilier et a pour conséquence un report de la demande en direction du parc locatif social. Il est donc nécessaire de proposer une offre de logement abordable pour offrir un logement décent à tous.
moyen en France, environ 2000€ TTC/m²) à ne pas dépasser pour garantir un prix de vente abordable. Pour cela, il a été nécessaire de penser à différents aspects allant de la construction au fonctionnement du logement. Par exemple, le simple fait de construire plus dense à un impact positif sur la part de charge foncière par logement. Le projet a aussi été pensé de manière rationnelle et fonctionnelle avec des logements de taille modeste pour réduire les coûts de construction, et les pièces utilitaires comme les buanderies ont été mutualisées. Le coût du logement ne se réduit pas seulement à un prix de vente ou à un loyer mais comprend également des coûts de fonctionnement : chauffage, eau et électricité principalement. Les choix en matière d’isolation, d’énergie, de récupération des eaux de pluie ont un impact déterminant sur le poste budgétaire qu’un ménage affecte au logement et ont été soigneusement choisis, respectant économie et écologie. Le prix de construction atteint, après avoir travaillé sur tous ces points, est de 1719 € TTC/m².
En tant qu’architectes et n’ayant qu’un impact direct sur le coût de construction, nous nous sommes fixés la limite de 1800 € TTC/m² (inférieur au coût de construction Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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3.03. Des stratégies adaptées aux potentiels du site. 3.03.1. Une construction qui valorise les filières locales Notre architecture emploie du bois local. En Isère, on trouve aussi bien des bois résineux que des feuillus. Nous employons de l'épicéa lorsque le bois est abrité (murs, cloisons, planchers, charpentes abritées). Pour le bois extérieur, exposé aux intempéries, nous employons du mélèze, pour son imputrescibilité, sa perennité et son esthétique, car même laissées au naturel, les pièces de mélèze en extérieur se teinteront avec le temps d'une couleur grise argentée. Pour l'enveloppe protectrice extérieure du bâtiment, nous employons la technique traditionnelle japonaise du bois-brûlé (ou "shou sugi ban" ou "yakisugi"). Les planches de bois-brûlé prennent une couleur carbone, qui ne changera plus d'aspect. Cette méthode du bois brûlé fortifie le bois et augmente sa résistance à l'eau, aux insectes et au feu : les molécules s'agglomèrent, le bois durcit et l'air ne passe plus. En dehors du Japon, on trouve des exemples d'emploi de cette technique en Suisse, où les planches étaient brûlées puis badigeonnées d'huile de moteur des tracteurs afin de les protéger des insectes et des intempéries, ou même en France dans les milieux paysan et pêcheur pour protéger piquets, haies et autres pièces de bois au contact de l'eau. Le procédé est simple : les planches de résineux sont brûlées, puis frottées à la brosse métallique et enfin badigeonnées d'huile. Certaines mises en oeuvre se contentent de carboniser les planches.
Les différentes teintes du bois-brûlé sont obtenues en fonction du temps de combustion du bois et du degré de brossage. Les aspects du bois-brûlé varient de textures brutes, "carbone", très sombre aux reflets brillants à des ton plus chaleureux, "or", à la texture plus mate et révélant les motifs du bois.
37. Les variations de teinte du bois-brûlé
Un ami charpentier nous a recommandé la scierie Sillat à Domène pour la qualité de son travail et de ses conseils, pour leur éthique (d'autres scieries de la région n'hésitent pas à falsifier les classements de bois importés, à vider des cuves de produits chimiques de traitement du bois dans l'Isère, etc.) et pour leur flexibilité et leur adaptabilité. Nous sommes entrés en contact avec eux et leur avons demandé si dans le cadre d'un projet réel similaire au nôtre ils seraient disposés à mettre en place une chaîne de production d'un produit tel que le bois-brûlé. Avec des réserves concernant certains aspects techniques hors du champ de leurs connaissances actuelles, ils ont répondu être tout à fait en
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mesure de développer de tels procédés avec des entreprises ou des architectes. Notre projet intègre également du béton. Le site est de toute première importance dans l'histoire du ciment grâce à la présence de la première cimenterie Vicat et sa carrière d'extraction, aujourd'hui encore il est produit très localement dans les environs de Grenoble. L'emploi du béton dans le projet est parcimonieux, il constitue le "squelette" du bâtiment en structure poteau-poutre béton armé et est également employé dans la façade sur la route de Lyon pour ses qualités acoustiques d'atténuation des basses fréquences. L'utilisation raisonnée de ce matériaux est néanmoins mise en valeur dans les socles de Rdc sur rue : le béton y est apparent, dans une finition brute, matricée de planches de bois. Les Rdc commerciaux contrastent ainsi avec les étages de logements, ils répondent aux "agressions de la rue" par l'utilisation d'un matériau résistant et ont une portée symbolique.
3.03.2. Stratégie active et passive Nous nous sommes fixés un niveau de performance passif à atteindre. Grâce aux simulations thermiques Baby Papoose, proposées par le bureau d'étude lyonnais TRIBU, nous avons pu repérer les points forts et les points faibles des paramètres bioclimatiques du projet et les faire évoluer en fonction des résultats. Pour atteindre les performances visées, un travail a été effectué sur la compacité et la simplicité du volume chauffé permettant une isolation thermique continue, tout en optimisant les ponts thermiques. Une faiblesse générale est constatée en apports solaires, due à la principale orientation des bâtiments, Est-Ouest. Cela résulte de la disposition des voiries et de la morphologie des nouvelles constructions adoptée pour se protéger des nuisances sonores.
38. Texture de béton matricé bois Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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Stratégie passive Afin de répondre aux enjeux environnementaux, nous avons travaillé de manière à doter nos bâtiments de dispositifs passifs qui permettent d’améliorer le confort du quotidien et l’habitabilité. En hiver, les loggias isolées, non chauffées, agissent comme espace tampons thermiques. La ventilation naturelle couplée au puits canadien vient tempérer l'air par échanges calorifiques avec un sol à température constante toute l'année (faible amplitude thermique, entre 10 et 15°C). Coupe passive d'été
En été, les appartements, tous traversant, permettent une ventilation optimale. Les balcons et les terrasses équipées de volets coulissants protègent les baies vitrées et limitent la surchauffe des intérieurs au cours de la saison estivale. Enfin, l'analyse du micro-climat grenoblois nous conduit à privilégier une stratégie passive estivale plutôt qu'hivernale. C'està-dire que garantir un niveau de confort d'été à Grenoble est un objectif plus difficile à atteindre que celui du confort d'hi-
Coupe passive d'hiver
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ver. Les épisodes caniculaires récurrents se caractérisent par une très faible amplitude thermique entre jour et nuit, dans ce cas l'inertie d'un bâtiment est contre-productive : elle perd son potentiel de rafraîchissement par déphasage de la fraîcheur emmagasinée la nuit et au contraire elle restitue les calories stockées la journée pendant la soirée, au moment où l'on souhaiterait profiter de la relative fraîcheur du soir. C'est pourquoi nous avons cherché à réduire au maximum l'inertie de notre bâtiment, adoptant une construction quasiexclusivement bois. Coupe principes actifs
Stratégie active Le projet met en place différents systèmes de production d'énergie. Des chauffes-eau solaires, sous forme de tubes sous vide, forment une pergola sur les toits et couvrent 70% des besoins d'eau chaude, complété par une chaufferie bois. Ces tubes sous vides sont intégrés dans l'architecture afin de générer des espaces ombragés sur les toitures communes. Un plancher chauffant et rafraîchissant assure une température de confort à l'intérieur du logement. Le choix pour le chauffage s'est arrêté sur une chaufferie bois car c’est une énergie naturelle, renouvelable et économique. L’option du réseau de chaleur a été envisagée mais nécessite un coût de raccordement et de maintenance important et est lié à des volontés politiques. La ventilation naturelle assistée couplée à un puits canadien garantit dans les logements un air sain, tempéré et au même degré hygrométrique que l'air extérieur. Elle ne permet pas l’obtention d'un label passif, mais a des qualités supérieures à une ventilation double flux classique, notamment en terme de bruit, de consommation d’énergie, d'entretien et de qualité de l'air. Les eaux pluviales sont récupérées en toiture dans des bacs pour être utilisées dans les laveries communes et pour le potager et les plantes en toiture, ou acheminées par des descentes d'eau au niveau du sol et infiltrées dans le jardin en pleine terre. Les eaux grises des logements (éviers, douches) sont conduites dans les bassins de phytoépuration.
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Le système de phytoépuration dirige les eaux usées vers des filtres plantés d’espèces végétales soigneusement sélectionnées et capables d’absorber les polluants tels que les nitrates ou les phosphates. La phytoépuration présente de nombreux avantages et notamment écologiques dans la mesure où elle réduit la pollution des eaux de surface et des nappes phréatiques et qu’elle ne nécessite pas d’énergie. Les eaux grises, purifiées naturellement, s'infiltrent dans le sol et viennent rejoindre la nappe phréatique.
Schéma de la gestion durable des eaux
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3.04. Analyse du projet par la méthode VerSus.
« VerSus » pour « Vernacular » et « Sustainable » (en anglais Vernaculaire et Soutenable) est un projet de collaboration inter-universitaire européen qui réunit des enseignants et des chercheurs de cinq universités , françaises, espagnoles, portugaises et italiennes, dont le laboratoire CRATerre à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble (ENSAG) pour la France. A partir de l’étude d’habitats vernaculaires dans toute l’Europe, le projet VerSus a pour objectifs d’identifier des leçons et des principes fondamentaux de durabilité intégrables dans la conception de projets contemporains éco-responsables. Et de développer un réseau d’experts et d’institutions en Europe pour la valorisation du patrimoine vernaculaire et l’établissement d’un dialogue interculturel sur les questions que soulèvent l’architecture vernaculaire et le développement durable. Quinze principes incluant au moins cent vingt stratégies ont été identifiés et sont classés dans les trois domaines de soutenabilité, constituant ainsi une grille d’analyse méthodologique et opérationnelle. Celle-ci est applicable à des projets contemporains, permettant de juger de leur pertinence en matière d’éco-responsabilité. Aucun projet n’est irréprochable, mais pour répondre aux objectifs généraux fixés par VerSus, un projet doit être équilibré, c’est-à-dire pertinent suivant plusieurs principes dans chacun des trois pôles. Fort de cet outil critique et opérationnel, et surtout pour confronter ses analyses et améliorer sa pédagogie, l’équipe du projet VerSus a organisé des ateliers de tra-
vail dans les universités partenaires auprès d’étudiants architectes. Nous avons eu la chance de participer, début avril 2014, à l’un de ces workshops et pu constater la pertinence de cette démarche et son outil d’analyse. Plus qu'un simple outil d'évaluation, l'analyse VerSus est une aide à la conception. Il nous a accompagné tout au long de l'année afin de tendre vers un projet plus vertueux dans une démarche de soutenabilité. Nous présentons les résultats de cette analyse appliquée à notre projet architectural (intervention sur le parc de l'Esplanade non comprise), les points forts et les manques sont révélés au prisme de la grille des principes et stratégies identifiés suivant les trois piliers de la soutenabilité.
39. Outil opérationnel du projet VerSus, la roue de la soutenabilité qui s'accompagne d'une grille d'analyse
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PRINCIPES ENVIRONNEMENTAUX
L’habitat est issu de son milieu naturel et s’y intègre
1. RESPECTER LA NATURE
Matériaux écologiques (bois, isolant végétal), moindre utilisation du béton et filières courtes – Empreinte réduite Présence d’un jardin pleine terre, végétation abondante, bassins de phyotépuration – Biodiversité Sous-sol non construit (parking automatisé) Intervention minimale
2. BIEN S’IMPLANTER
Puit canadien - Inertie thermique du sol Ventilation Naturelle Assistée (VNA) et cheminées de tirage thermique et aérolique - Tirer avantage des vents Compacité, superposition des programmes (commerce en RdC puis logements), espace vert sur la parcelle – Occupation réduite du sol Profite des apports solaires (lumière, chauffage) et des vues – Orientations Sous-sol non construit (parking automatisé) Considération du niveau phréatique
3. DIMINUER LA POLLUTION ET LES DECHETS
Panneaux de mur préfabriqués – Chantier propre Filière courte pour les matériaux – Réduction du transport Bois-brûlé matériau non traité – Réduction de l’énergie grise
4. PRESERVER LA SANTE
Matériaux naturels et enveloppe non traitée Matériaux sains Enveloppe perspirante et ventilation naturelle Régulation hygrométrique Loggias équipées de chicanes d'aération acoustiques - Espaces tampons, dispositif de confort Logements traversants, VNA et puit canadien Ventilation naturelle
Isolation et maitrise de l'inertie du bâtiment – Confort thermique
5. ATTENUER LES EFFETS DES ALEAS NATURELS
Bâtiment léger, compact, peu élancé et structure poteau-poutre béton armé - Construction parasismique Isolation, espaces tampons et maitrise de l'inertie du bâtiment – Réduction des effets de canicule Noues d'infiltration EP - Accès à l'eau
PRINCIPES SOCIO-CULTURELS
L’habitat contribue à préserver et transmettre les valeurs reçues en héritage
6. PROTEGER LE PAYSAGE CULTUREL Non pertinent
7. TRANSMETTRE CONSTRUCTIVES
LES
CULTURES
Filière construction bois en développement – Savoir-faire, évolution Bois locaux, transformation et mise-en-œuvre par des entreprises locales – Adaptation aux ressources locales
8. SUSCITER LA CREATIVITE
Bardage bois-brûlé - Expérimentation, singularité Tubes sous-vide thermiques employés en pergola - Expérimentation, joliesse Toitures aménagées et connectées - Richesse, singularité
9. RECONNAITRE IMMATERIELLES
LES
VALEURS
Usage du bois et du béton – Identité culturelle, représentation symbolique Toits accessibles, cadrages et vues sur le grand paysage - Attachement au lieu Espaces communs en toiture, jardin convivial Lieux de réunion, paix et bien être
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10. FAVORISER LA COHESION SOCIALE
Implantation et gabarit en cohérence avec le bâti existant – Intégration au voisinage Regroupement de programmes (logements, commerces, services et jardin) – Mixité Toiture collective aménagée, jardin en cœur d'îlot – Espaces de convivialité Venelle et jardin publics - Aménagement d'espaces publics Buanderies et cuisines d'été communes en toiture - Équipements partagés
Principes SOCIO-ECONOMIQUES
L’habitat favorise l’autonomie des communautés et optimise les ressources locales
11. ENCOURAGER L'AUTONOMIE
Chauffes-eau solaires pour ECS, chaufferie bois (granules) - Production intégrée aux logements Ventilation naturelle - Autonomie de la ventilation hygiénique Potager/jardinière sur les toits et bacs individuels sur les terrasses privées - Jardins potagers intégrés Espaces techniques en RdC - Collecte et stockage Potentiel de développement de production électrique hydraulique (micro-centrale hydroélectrique, hydrolienne, etc. sur l'Isère) Production décentralisée Récupération d'eau en toiture - Accès à l'eau Bassins de phytoépuration - Systèmes de transformation
13. OPTIMISER CONSTRUCTION
LES
EFFORTS
DE
Rationnalité constructive - Simplicité technique Gros œuvre humide et plancher/enveloppe sec - Planification en étapes Cloisons légères, liberté structurelle des intérieurs, double distribution (entrée + terrasses en coursives) - logements évolutifs
14. PROLONGER LA VIE UTILE DES BÂTIMENTS
Bardage traité naturellement pour la résistance aux intempéries - Matériaux résistants Socle Rdc sur rue en béton - Protection Bardage ventilé - Éléments remplaçables Double accès aux logements pour l' évolution de la cellule familiale - Adaptabilité
15. ÉPARGNER LES RESSOURCES
Locaux techniques d'outillage en RdC, espaces communs en toiture - Mutualisation des biens Chauffes-eau solaires pour ECS, chaufferies bois - Energie renouvelable Niveau passif de consommations - Sobriété Filières courtes et matériaux peu transformés Réduction d'énergie grise VNA + cheminées de tirage thermique et aérolique, puit canadien, orientations multiples, protections solaires, isolation, etc. - Systèmes passifs
12. STIMULER L'ACTIVITE LOCALE
Entreprises locales (scierie Sillat) - Main d'œuvre qualifiée, circuits courts Programme commerces/services (dont crèche) en Rdc - Dynamisme socio-économique Matériaux locaux - Transformation locale, produits de qualité reconnus
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Grâce à cette analyse nous vérifions la pertinence du projet dans une démarche de soutenabilité. L'objectif n'étant pas de répondre strictement à tous les critères de chacune des stratégies mais de s'assurer d'un équilibre suivant les trois pôles de la soutenabilité. De ce point de vue, nous répondons aux objectifs que nous nous sommes fixés. Bien entendu aucun manque sanctionnant n'apparaît étant donné que cet outil nous accompagne depuis la conception, peutêtre une légère faiblesse quant à la transmission des valeurs culturelles du site et la propreté du chantier/la réduction des
pollutions et déchets. Mais à nouveau certains arbitrages sont inévitables dans tous projets et le programme d'une construction oriente nécessairement de nombreux choix. En revanche, il met en évidence les forces du projet : une construction singulière, saine et respectueuse pour l'environnement, qui favorise la cohésion sociale.
Roue d'analyse VerSus appliquée au projet
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Conclusion -
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Conclusion
Le choix de notre site de projet s'est porté sur le quartier de l'Esplanade pour plusieurs raisons. Il nous a d'abord semblé extrêmement pertinent de consacrer plusieurs mois de travail sur un site facilement accessible et dont nous serions en mesure de maîtriser au mieux le contexte : physique, urbain, historique, politique, etc. Cela dit, la raison principale de ce choix tient aux enjeux qui lui sous-tendent : il s'agit d'une opération de renouvellement urbain d'un site postindustriel en désuétude, dans un contexte d'entrée de ville, proche de l'hyper-centre d'une métropole française majeure, intégrant des éléments naturels structurant forts. Le potentiel est immense. Un autre aspect déterminant de ce choix a été l'engagement de la mairie dans un processus de concertation publique pour la co-construction du quartier. Cet élan démocratique confère à notre travail une portée plus concrète, celle d'une analyse en phase avec des problématiques actuelles, celle d'une proposition pouvant inspirer ou du moins alimenter la réflexion engagée.
chitecturale en cohérence avec un plan de restructuration urbaine et des aménagements paysager.
Il est assez aisé de percevoir la multiplicité d'échelles avec laquelle dialogue le quartier, du bâti vétuste à réhabiliter à la portée historique des anciennes cimenteries Vicat ; de la stratégie énergétique d'un bâtiment dictée par les ressources du site au rôle symbolique de l'entrée de Grenoble depuis Lyon ; de la gestion des eaux pluviales dans les jardins à l'îlot de fraîcheur qu'il constitue dans le micro-climat grenoblois. L'approche multiscalaire était nécessaire pour définir les enjeux du site et la stratégie d'intervention, elle nous a conduit à proposer une intervention ar-
Dans cette perspective nous nous sommes attachés à démontrer qu'une telle restructuration est compatible avec un habitat écologique contemporain de qualité, en détaillant une opération de logements collectifs. Celle-ci est située de manière à ce que l'on traite à la fois du rapport à la route de Lyon, qui supporte désormais un trafic important, de la relation à la venelle piétonne traversant le quartier d'est en ouest pour relier la route de Lyon à la place de quartier et de la relation des logements à une intériorité calme de cœur d'îlot.
L'analyse a mis en évidence l'enclavement du quartier et la nécessité de tisser des liens divers pour y remédier, entre les quartiers alentours et l'Esplanade, entre Isère et Bastille, entre les différents usagers du quartier. De même, pour lutter contre l'omniprésence automobile nous avons été amenés à repenser les mobilités dans un schéma d'ensemble, intégrant la nouvelle ligne de tramway E et les deux arrêts présents sur le site. Enfin l'analyse du micro-climat grenoblois et de la nature des espaces publics de la ville s'est traduite par la volonté de créer un grand parc urbain, reconquérir les berges de l'Isère et préserver l'esplanade comme polarité événementielle à l'échelle de l'agglomération. Nous avons travaillé suivant l'hypothèse que l'intensification de l'espace public est un moyen de régénérer le quartier, c'est-à-dire renforcer son identité, développer son attractivité et améliorer la qualité de vie de ses habitants.
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Dans une approche holistique de la soutenabilité, nous défendons une éthique architecturale de la sobriété, l'expressivité et l'authenticité. Pour répondre à ces préoccupations et les intégrer véritablement dans notre conception architecturale, l'encadrement pédagogique dont nous avons disposé s'est révélé extrêmement riche. Et ce, grâce à la philosophie développée dans ce master d'une part, qui nous encourage dans la voie de tels questionnements, et d'autre part, grâce à des intervenants de l'ingénierie et autres expertises : acousticien, thermicien, économiste, programmiste, conception environnementale, et enseignants et architectes aux profils variés. Cet encadrement complet nous a permis d'intégrer ces nombreux aspects connexes à la discipline dans la conception de notre projet architectural dès l'esquisse. Ainsi nous avons perçu la prise en compte de paramètres bioclimatiques et techniques comme un enrichissement du projet plutôt que comme des contraintes subies qui le compromettraient. Seul bémol à ce bilan, nous aurions eu grand intérêt à développer une stratégie urbaine davantage fondée d'un point de vue théorique dans le champ disciplinaire de l'urbanisme à proprement parler. Ainsi le travail de PFE de cette année nous a permis d'aborder la conception architecturale dans un spectre large : de l'esquisse aux détails techniques, de la programmation à la communication, de la philosophie à l'ingénierie, etc. Les limites atteintes dans l'approfondissement de ce travail sont inhérentes à sa nature d'exercice étudiant. A défaut de plus
de réalisme, que seules des contraintes issues d'impératifs politico-économiques, de relation avec un client ou une maîtrise d'ouvrage et avec des entreprises et leur savoir-faire peuvent apporter, nous avons saisi l'opportunité de développer une proposition entièrement cohérente avec notre éthique, en y incluant une dimension prospective. Ainsi nous avons pu approfondir librement les implications de certaines prises de position sur des thématiques que l'on sait extrêmement sensibles dans le débat de société, telles que l'automobile, le stationnement, la densité urbaine. Nous pensons, par exemple, aux réactions négatives des habitants, parfois très hostiles, constatées lors des réunions de concertation publique et d'information tout au long de l'année. Pour conclure, nous retenons également une grande richesse de ce travail en groupe. Nous partageons tous trois une vision commune de l'architecture dans ses implications sociales et environnementales bien que nos sensibilités et nos jugements divergent parfois. Chaque moment de désaccord a été l'occasion d'échanger et de renforcer nos positions. L'amitié qui nous lie et le respect que nous nous témoignons mutuellement, même dans le conflit, nous ont toujours permis d'éviter les crises et de mettre à profit nos compétences respectives.
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Conclusions personnelles -
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Maëva Boudali
Notre projet de fin d’étude, « Des berges aux toits de l’Esplanade » est l’aboutissement d’un travail mené sur huit mois, sur le quartier de l’Esplanade à Grenoble. Il a été l’occasion, à travers mes préoccupations environnementales et sociales, de mettre à profit mes compétences et mes connaissances acquises tout au long de mes études, en s’approchant au plus près des exigences de la pratique professionnelle. Nous avons choisi de travailler sur l’Esplanade à Grenoble, car il s’agit d’un site aux enjeux multiples de par sa localisation en entrée de ville et son caractère emblématique pour les grenoblois. De plus, habitant Grenoble et ayant un fort attachement à cette ville depuis cinq ans, j’ai voulu me saisir des questions que soulève ce futur aménagement présenté par la nouvelle municipalité, en proposant un projet adapté au site. Cela nous a aussi permis de travailler sur les questions que pose l'habitat en milieu urbain, en matière de densité, de mobilité, mais aussi, en particulier à Grenoble, de réfléchir à la question des îlots de chaleur urbains, accentués par le réchauffement climatique. A travers ce projet de PFE, nous avons pu nous confronter à toutes les échelles du projet, de l’intervention urbanistique à celle de l’architecture du bâtiment. La réflexion sur la mobilité d’ensemble et le parti-pris de la reconversion de la RN 481 ont été pour moi des éléments forts et particulièrement intéressants à approfondir. C’est un défi qui me semble réaliste dans une vision prospective, en prenant exemple sur de
nombreux projets qui incarnent ce pari audacieux. Pour le projet de logement au même titre que pour le projet urbain, nous avons profité de cette dernière année d’étude pour pousser nos idées jusqu’au bout et entreprendre des démarches qui peuvent quelques fois s’avérer compliquées dans le cadre réel, par exemple en faisant le choix de la ventilation naturelle et du puits canadien. L’amélioration du cadre de vie et le confort des habitants ont toujours été le leitmotiv de nos décisions architecturales et urbaines. Ce travail a aussi été l’occasion de travailler en groupe, de partager ou de défendre ses idées et d’évoluer en s’élevant les uns les autres. Je tiens particulièrement à remercier Justine et Yohann, qui ont su contribuer à une année agréable et enrichissante tant du point de vue du travail qu’humainement. Nous avons su partager nos visions, nous écouter et nous faire évoluer de par nos différentes compétences. Cette année est l’aboutissement de tout ce que j’ai pu apprendre durant les cinq années passées à l’école d’architecture de Grenoble et me permet d’envisager mon futur professionnel plus sereinement. Pour l’écriture du mémoire de master 1, je me suis questionnée sur le réemploi des matériaux de construction et le potentiel du développement d’une telle filière. Bien que n’ayant pas pu l’approfondir dans ce projet de PFE, je souhaiterais dans ma
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vie professionnelle pouvoir poursuivre ces questionnements. Ces pratiques restent encore très marginales et le réemploi se heurte encore à de nombreux obstacles qui l'empêchent de se faire une place dans la construction.
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Yohann Hoang Tho
Le travail engagé tout au long de l'année dans le cadre de ce PFE se distingue de tous les projets réalisés précédemment au cours de mes études d'abord par son “format” : le travail de groupe et son déroulement sur huit mois autorisent une analyse fine du contexte et un approfondissement détaillé de la conception. Ensuite par sa portée : le fait de s'emparer d'un projet réel en cours d'élaboration et faisant suite à l'abandon d'un premier projet ambitieux d'une agence renommée, pose les bases d'un travail plus concret et suscite plus d'enjeux et d'enthousiasme autour du projet. Assister aux réunions d'information et de concertation publique, en présence d'élus de la ville, d'habitants et des équipes d'architectes en charge d'une partie du projet de l'Esplanade, s'est révélé particulièrement intéressant. Ces rencontres ont nourri travail de PFE et se sont montrées enrichissantes à titre personnel dans l'étude les réactions des habitants, des modes de communication des diverses parties et de la mise en place d'une opération réelle dans une démarche participative, concernant un contexte parfaitement maîtrisé.
casion de poursuivre ce travail, concernant ces questionnements en général et avec l'outil VerSus en particulier. En plus d'un outil d'analyse comme nous l'employions dans des études de cas l'année passée, nous avons découvert une aide à la conception et pu juger de sa pertinence. J'ai eu l'occasion d'approfondir mes connaissances sur des dispositifs bioclimatiques et techniques tels que le puits canadien, la ventilation naturelle, le solaire thermique, le potentiel énergétique de l'eau et du bois, etc. J'ai également apprécié le travail des ambiances et des détails techniques qui font souvent défaut dans les projets étudiants par manque de temps, ainsi que la dimension prospective de notre approche, tenant compte de l'évolution du climat et des pratiques de mobilité.
En première année de master, nous avons appris à aborder l'architecture par les matériaux et leur mise en œuvre. Avec le séminaire et le travail de mémoire, nous avons complété cette approche par une ouverture à d'autres dimensions de l'architecture, l'exploration documentaire et la recherche d'après des questionnements personnels. Pour ma part, je me suis intéressé aux thématiques de la soutenabilité et de la conception bioclimatique en m'appuyant sur la tradition vernaculaire et le projet VerSus. Le travail de PFE a été l'oc-
Enfin, l'un des principaux enseignements que je retiendrai de cette année concerne la dimension humaine. Savoir s'entourer de personnes compétentes m’apparaît aujourd'hui comme une priorité. Nous avons pu constater à quel point les échanges avec les différents intervenants, experts dans leurs domaines, est enrichissant pour le projet et stimule notre créativité d'architecte. Je retiens également de grandes leçons du travail en groupe. Les premières expériences en groupes de six à quinze pour les
Au delà de tous ces aspects nous nous sommes efforcés de produire une architecture de qualité, du point de vue des espaces, de leurs diversités et leurs ambiances, des qualités d'usage et d'appropriation, du vocabulaire architectural et sa matérialisation.
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modules des GAIA ou le concours d'architecture de terre, l'année passée, m'ont initiées à la conception à plusieurs mains, sur des temps relativement courts. En revanche nous avons expérimenté le travail à trois tout au long de l'année. Cela nécessite de la patience et de l'humilité, mais si l'alchimie existe (un niveau d'entente minimal est requis, entente humaine autant qu'entente sur les fondamentaux architecturaux) et si une complémentarité se met en place, les compétences et les forces du groupe et de chacun s'en trouvent décuplées. Cela me semble d'ailleurs plus pertinent au regard de la nature de la profession d'architecte, en terme d'éthique et de responsabilité. Je remercie mes collègues et amies Maëva et Justine pour cette année de rires et d'émulation architecturale ! Mes objectifs à terme sont clairs : je souhaite exercer la profession d'architecte, prendre pleinement part à la conception de projets divers et variés ainsi qu'être impliqué dans leur matérialisation. En revanche les moyens d'atteindre cet objectif ne sont pas fixés. Je souhaite continuer à me former en voyageant, découvrir et maîtriser d'autres cultures constructives, expérimenter plusieurs formes de travail en agence, en France et ailleurs. Dans un futur proche, voire immédiat, j'entends effectuer des missions d'architecte-urgentiste, avec l'Asie du Sud-Est comme destination privilégiée. Le premier projet qu'il me plairait de mener à bien l'année prochaine est la construction de la maison de mon frère. En famille, avec un père artisan-maçon, nous envisageons une construction alternative boisterre-paille en Bretagne... Projet à suivre ! Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
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Justine Legris
Le projet de fin d’études vient clore cinq années d'études d'architecture, passées dans plusieurs écoles : deux premières années de licence à Paris-Belleville, suivies d'une année d'échange en licence 3 à Montréal au Québec, pour terminer sur le master A&CC à Grenoble. Ce projet de fin d'études reflète fidèlement mes préoccupations éthiques architecturales et constitue un véritable aboutissement quand au type de projet sur lequel je souhaitais achever mon apprentissage. Partant d'un esprit créatif, j'ai débuté mes études par une mise à niveau en Arts appliqués après un bac littéraire à Madrid. Je me suis vite aperçue que j'avais besoin d'aller vers une discipline plus concrète, où je pourrais me sentir utile pour la préservation de l'environnement et exercer une influence positive sur le bien être humain. Ma sensibilité à l'égard des enjeux environnementaux et ma créativité m'ont alors conduites à étudier l'architecture. Par la suite, j'ai voulu développer un côté plus terre à terre, afin de mieux maîtriser la technique pour la mettre au service de la qualité architecturale. Lors de mes premières années de formation, à l'ENSAPB, nous n'étions que très peu confrontés à la réalité constructive de nos projets. Pourtant, ce sont des points qui peuvent remettre en cause la base de la conception architecturale. C'est pourquoi il me semblait essentiel d’approfondir mes connaissances des matériaux et de leur mise en œuvre dès l’esquisse. J'ai donc fait le choix d'intégrer le master A&CC. J'étais convaincue par sa théma-
tique « habiter léger pas cher » , conçue autour des enjeux climatiques et énergétiques de demain, ainsi que par sa pédagogie innovante. J'y ai reçu un enseignement plus technique et pratique, basé sur le réalisme structurel et proche de l’exécution, s'appuyant sur l'expérimentation collective des potentiels constructifs de quatre matériaux (bois, acier, pierre et terre) en master 1 aux Grands Ateliers de l'Isle d'Abeau. Ce projet de fin d'études se présente donc comme l’achèvement de huit mois de travail de groupe. Cette année m’a permis d’approfondir et de réutiliser les compétences acquises durant les quatre années précédentes, afin de concevoir un projet d’architecture adapté. J'ai choisi, entre plusieurs options, de travailler sur un projet de logements à Grenoble. Ce choix m'a permis de mieux connaître et comprendre la dynamique de la ville et de sa région, et de m'intéresser à la thématique du réchauffement urbain . Grenoble présente des épisodes caniculaires du à son enclavement et figure comme un cas d'étude intéressant quand à ces évolutions climatiques qui tendent à s'accentuer. La mise en place d'un certain nombre de mesures sont nécessaires pour lutter contre ce phénomène, s'articulant autour des questions de mobilités urbaines, d'espaces verts, de densité et de confort d'été dans l'habitat. Trouver une ligne directrice et une argumentation cohérente à toutes ces échelles de travail (urbanisme, paysage et
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architecture) a été la principale difficulté à laquelle nous avons été confrontés. Notre hypothèse de travail, misant sur la régénération du quartier par l'espace public, nous a mis face à la complexité de trouver un titre qui articulerait l'espace public et l'architecture. Cet obstacle a été résolu par la simulation d'un parcours allant des berges de l'Isère aux toits de l'esplanade. La stratégie architecturale, par une conception bioclimatique qui intègre les questions énergétiques, acoustiques et une réflexion sur le coût global de l'opération en amont du projet, aboutit sur un projet d'habitat écologique accessible à tous. Nous nous sommes appliqués à obtenir une architecture low-tech, en recherchant à intégrer des dispositifs bioclimatiques tirant parti des éléments naturels du site. Nous avons travaillé à être le plus juste et économe possible. L'expérimentation des matériaux effectuée en master 1, nous a aidé dans nos choix de matériaux et de modes constructifs. L'approche particulière au confort d'été nous a encouragé à nous diriger vers un mode constructif innovant mixte bois et béton. Les outils mis à disposition pendant le workshop « énergie » nous ont permis de réajuster et faire évoluer nos choix architecturaux en regard aux contraintes thermiques, acoustiques et économiques. L'intervention de professionnels, notamment de l'ingénieur en bâtiment Bruno Georges, a participé à enrichir le projet du réalisme de leur expertise. Durant mes trois années de licence, l’en-
semble des projets réalisés a été conçu principalement de manière individuelle. C'est uniquement depuis ma première année de master à l'ENSAG que j'ai été amenée à concevoir en groupe de travail. Cette année m'a permis d’apprendre à écouter et à confronter mes propres idées à celles de mes camarades pour en faire ressortir le meilleur. L'opposition des idées a permis de créer un débat argumenté rendant possible la progression de la pensée. La maxime « tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » résume avec justesse le travail de cette année. Chacun de caractère, d'atouts et d'envies différentes, nous partageons cependant une vision commune de l'architecture : celle d'une architecture économe et adaptée. Nous avons su avancer ensemble, dans une ambiance positive et une synergie de groupe. Cette expérience humaine a été très riche en découvertes et partage, c'est pourquoi je tiens à emercier sincèrement Maëva et Yohann pour la qualité du dialogue et d'écoute que nous avons su établir entre nous. Aujourd’hui, il me semble primordial d’intégrer les aspects techniques dès le début du processus de création architectural. Avoir abordé ces questions techniques nous prépare également mieux à dialoguer avec les différents professionnels de la maîtrise d'œuvre et de la maîtrise d'ouvrage et d'affronter la réalité de la profession. Pour finir, il me semble d'autant plus essentiel d'intégrer une agence avec laquelle je partagerai des convictions communes. Suite à la validation du projet de fin d'études, j'effectuerai deux stages longs
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en agence, le statut m'offrant l'opportunité d'être au plus proche de mes attentes. Cette année me permettra de faire une transition progressive entre les études et la HMO que j'envisage d'effectuer par la suite.
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Table des illustrations -
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Table des illustrations
Analyse :
L'Esplanade, intentions urbaines :
p12, 1: http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1189894 2 : http://www.geoportail.gouv.fr 3 : http://www.berne-architectes.fr/
p30, 31 : Vue google earth
p13, 4 : Photographie personnelle, janvier 2013 p14, 5 : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Grenoble_-_ Fontaine_au_lion.jpg 6 : Photo personnelle, mai 2015. p15 7 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_de_foehn 8 : http://caminarbcn12-13p.blogspot.fr/2013/06/ comparacion-22-barcelone-y-el-barrio-de.html p16 9 : http://trevor.hornsby.free.fr/Grenoble2/Grenoble2XL. html p17, 10 : http://www.skicable.com/exo-38/ 11 : Photo personnelle, avril 2015 12 : http://www.capvert-inge.fr/realisations/amenagementet-requalification-du-quai-perriere-rue-saint-laurent-placede-berulle-grenoble-38_53.html p18, 13 : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Porte_de_ France_-_Grenoble.JPG p19, 14 : Photo personnelle, mai 2015
p34, 32 : http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_2410 33 : http://www.architonic.com/fr/pmsht/parksafe-580woehr/1085162 p40, 34 : Photo personnelle, avril 2015 35 : Photo personnelle, mai 2015
Un projet architectural sur l'îlot Peugeot : p69, 36 : http://www.herault-arnod.fr/projets/habitat/
article/immeuble-mixte
p71, 37 : http://largetinylife.com/ p72, 38 : https://www.muralunique.com p76, 39w : CRATerre & Universités partenaires, VerSus, leçons du patrimoine vernaculaire pour une architecture soutenable, édition à paraître, 2014. Tous les autres documents sont personnels
p20, 15 : http://cartespostales.eu/580-Grenoble 16 : Photo personnelle, octobre 2014 p21, 17 : http://infos.grenoble.fr/PLU2013/2_Dossier_enquete_ AVAP/1_Projet_AVAP/Diagnostic_AVAP/Anex4_Esplanade. PDF p22, 18 : http://projets-architecte-urbanisme.fr/grenoble-ecoquartier-zac-flaubert-parc-yves-lion/ p23, 19 : http://projets-architecte-urbanisme.fr/zacesplanade-grenoble-portzamparc-projet-tour-isere/ p24, 20 : Photo personnelle, septembre 2014 21 http://www.grenoble.fr/558-l-esplanade-un-nouveauprojet-a-co-construire-v2.htm p26, 22/23/24/25/26/27 : FERE Cécile, PECH Nicolas, ROUSSEL Olivier, Les métamorphoses de l'autoroute urbaine, Coédition Gallimard / FNAU Collection Points Fnau - Alternatives (n° 1), Gallimard, 2014, 144p. p27, 28 : http://www.grenoble.fr 29 : http://www.ledauphine.com 30 : http://www.jacques-chiron.fr/le-projet-des-quais-delisere-une-ville-qui-se-transforme/
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Bibliographie -
Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
93
Bibliographie
L'automobile : Ouvrage :
FERE Cécile, PECH Nicolas, ROUSSEL Olivier, Les métamorphoses de l'autoroute urbaine, Coédition Gallimard / FNAU Collection Points Fnau - Alternatives (n° 1), Gallimard, 2014, 144p.
Article de périodique, revue :
HUGRON Jean-Philippe, « Mon oncle’ au parking », Le courrier de l’architecte, 10/11/2011, consulté le 09/12/2014. http://www.lecourrierdelarchitecte.com/ article_2410 LECROART Paul, « De la voie rapide à l’avenue urbaine : la possibilité d’une "autre " ville ? », Territoires, n°606, 2012. Pdf en ligne consulté le 20/11/2014. http://www.iau-idf.fr/fileadmin/NewEtudes/Etude_956/NR_606.pdf MALSH Edouard, « Madrid Rio : Quand les Madrilènes redécouvrent leur rivière », Urbanews.fr, 09/06/2011, consulté le 17/02/2015. Url : http://www.urbanews. fr/2011/06/09/14199-madrid-rio-quand-lesmadrilenes-redecouvrent-leur-riviere/ MALSH Edouard, « Séoul se sépare de ses autoroutes urbaines », Urbanews.fr, 11/02/2014, consulté le 10/12/2014 h t t p : / / w w w . u r b a n e w s . fr/2014/02/11/39781-seoul-se-separe-desa-premiere-autoroute-urbaine/
MIALLET Frédéric, « Parkings urbains » , Le moniteur architecture, n°233, 2014, p63-73
Autres :
« La suppression de voies rapides et d’autoroutes urbaines est possible. Des villes l’ont fait ou le projettent » , pdf en ligne, mars 2014, consulté le 22/11/2014 http://www.strasbourg2030.com/wpcontent/uploads/2014/04/supprimer-desautoroutes-et-___.pdf
Espaces publics et aménagements paysagés : Article de périodique, revue :
VATOV Marie-Christine, « Comment partager l’espace public », Traits urbains, n°62, 2013, p 6-14.
Mémoire :
Rault Juliette, Espaces publics, temps publics, mémoire de PFE, Grenoble, 2006, 197p
Site internet :
http://www.superflex.net http://lesberges.paris.fr/
Conception architecturale : Ouvrage :
ARNOLD Françoise, Le logement collectif : de la conception à la réhabilitation ; 2ème édition revue et augmentée, Le Moniteur , 2005, 307 p.
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94
MASBOUNGI Ariella, Bien habiter la ville, Edition du Moniteur, 2010, 176p.
Site internet :
OLIVA Jean-Pierre, COURGEY Samuel, La conception bioclimatique : Des maisons économes et confortables en neuf et en réhabilitation, Terre vivante, 2006, 250p.
http://www.herault-arnod.fr/projets/habitat/article/immeuble-mixte
http://www.creabois-isere.fr/
CRATerre & Universités partenaires, VerSus, leçons du patrimoine vernaculaire pour une architecture soutenable, édition à paraître, 2014.
Mémoire, Mémoire de thèse :
BALAY O, LESCURE B, ODION JP, REGNAULT C, ENSAG, CRESSON, La conception sonore des espaces habités. Une démarche exploratoire avant expérimentation, CRESSON, 1994, 48p.
Article de périodique, revue :
SCHONENBERG Géraldine, « Le bois brûlé, une alternative au vieillissement » , Le Temps, 05/02/2014, consulté le 02/11/2015, URL : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/ ec24fb14-8dcb-11e3-94da-1f3f78fc2644/ Le_bois_br%C3%BBl%C3%A9_une_alternative_au_vieillissement
Autres :
« Les usages du bois dans la construction en Rhône-Alpes », janvier 2013, CERA, Direction générale de l'environnement, de l'amménagement et du logement, , Rhône Alpes
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Annexes -
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Annexe 1. Références et ambiances
Les Berges
2. Red Ribbon Park , Turenscape , Chine / 3. Berges de Lyon /4. Off ground, Jair Straschnow + Gitte Nygaard
La promenade
4. Vingt et une Balançoires, Montréal / 5. Spohn Ranch Skateable Art
Le parc
Le logement
1. Lan architecture / 2. Id / 3. Tietgenkollegiet /4. Kaden + Partner / 5. Le Candide, Bruno Rollet
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97
Annexe 2. Carnet de détails techniques
Plancher toiture terrasse
Plancher loggia
Plancher technique
PLancher acoustique
Dallage et fondation
Mur Bois Mur béton GSEducationalVersion GSPublisherEngine 347.69.74.100
Mur loggia
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98
PLancher technique Revêtement de sol - 20mm • Plancher chauffant/refroidissant - chappe • béton/tuyauterie intégrée - 80mm n Résilient acoustique aux bruits d’impact - 20mm • Panneau de sous-plancher - plaque OSB - 20mm • Sollivage entre voiles béton - section bois 70 x 200mm • Isolant en sous-face - laine de bois - 150 mm • Vide de service - h = 300 mm • Bouche d’extraction d’air - Ø 150 mm • Trappe d'accès •
plan/ Mur bois Revêtement extérieur - bardage bois - 20mm • Lattage vertical/Ventilation du parement - bois - 35mm• n Pare-vapeur • Isolation extérieure - laine de bois - 60mm • GSEducationalVersion GSPublisherEngine 347.69.74.100
Trame structurelle/Isolation - bois/laine de bois - 200mm • Etanchéité à l’air • Lattage/Vide d’installation isolé - laine de bois - 30mm • Revêtement intérieur - plaque de plâtre - 13 mm •
plan/ Mur béton Trame structurelle - Béton banché - 200mm • Etanchéité à l’air • n Isolation - laine de bois - 250mm • Panneau - OSB - 20mm • Pare-vapeur • Lattage/Ventilation du parement - bois - 35mm • Revêtement extérieur - bardage bois - 20mm •
GSEducationalVersion GSPublisherEngine 347.69.73.100
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99
PLancher acoustique Revêtement de sol - 20mm • Plancher chauffant/refroidissant - chappe • béton/tuyauterie intégrée - 80mm n Résilient acoustique aux bruits d’impact - 20mm • Panneau de sous-plancher - plaque OSB - 20mm • Sollivage entre voiles béton - section bois 70 x 200mm• Suspente métallique "ressort" • Isolant - laine de bois - 150mm • Revêtement de plafond - 2 plaques de plâtre - 30mm •
100
plan/ Mur mitoyen 2 plaques de plâtre - 35mm • Isolant - laine de bois - 60mm• Lame d'air 20mm• Isolant - laine de bois - 60mm • 2 plaques de plâtre - 35mm•
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100
Plancher loggia Revêtement extérieur de sol - platelage bois - 20mm • Etanchéité • Panneau de sous-plancher - plaque OSB - 20mm • Trame structurelle/Isolation - bois/laine de bois - 200mm • Panneau - OSB - 20mm • Résilient acoustique 65mm • Voile de verre • Revêtement intérieur ajouré - bardage bois - 20mm•
plan/ Mur loggia Revêtement extérieur - bardage bois -20mm • Lattage - bois - 35mm • Contreventement - Panneau OSB - 20mm • Trame structurelle/Isolation - bois/laine de bois - 140mm •
ducationalVersion ublisherEngine 347.69.74.100
Contreventement - Panneau OSB - 20mm • Revêtement intérieur - bardage bois - 20mm•
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Plancher toiture terrasse Revêtement de sol - platelage bois - 20mm • Sollivage - 50mm • Plot réglable • Isolant acoustique - patin néoprène - 10mm • Etanchéité pente 2% - bitume - 65mm• 2 plaques fermacel - 20mm• Support - plaque osb - 20mm• Sollivage - bois - 200mm• 2 couches Isolantes - laine végétale - 350mm• Suspente métallique "ressort"• Revêtement de plafond - 2 plaques de plâtre - 30mm•
Dallage et Fondations Revêtement de sol - 20mm • Chape - béton - 80mm • Dallage - béton armé - 150mm• Pare-vapeur • Isolant - 150mm • Couche ragréage - 50mm• Hérisson - 150mm• Type de fondation à déterminer sol limoneux argileux •
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Annexe 3. Fiche détaillée thermique SAISIE AFFICHAGE et EVALUATION saisie obligatoire N affichages principaux 0,2 affichages secondaires 39 échelle faible moy bon CLIMAT
climat kilo degrés heures DH apports solaires zone ventée
C 52 28,6 O
Nord Centre Sud kDH kWh/m²SdP
Oui Non
MORPHOLOGIE murs 1 2 936,85 253,6
toitures 1 2 864
sols 1 2 3808
surfaces de parois (m²) surface de façade (murs + baies) 2348,1 m² surface de plancher SdP 3808 m² hauteur sous plafond HSP 2,6 m nombre de niveaux 6 Logement Bureaux Scolaire type de bâtiment L nombre de logements 78 sans objet hors typologie logement typologie de façade O Maçonnée à Ossature inertie M Moyenne à Forte Faible à très faible ICOMP
1,8
IOUV
COL IND
28%
IOUV
fenêtres portes
SENV
1079,7
78
7020,1
1,9 3,1
1,3 2,7
0,8 2,2
20%
23%
25%
ISOLATION
U parois delta UBAT (ponts thermiques)
W/m².K
déperditions surfaciques parois déperditions totales d'enveloppe
W/K
0,05
murs 1 2 0,17 0,19
VS
sols
TP 0,14
fenêtres portes Uw 1,04 1,5
W/m².K
159,2645
48,18 103,7
0
0
0
1122,9
117
0,75 0,6
0,5 0,5
0,3 0,3
0,9 0,8
0,7 0,6
0,5 0,4
W/K
IISOL
0,50
SOLARISATION orientation des baies % de baie par orientation facteur d'ensoleillement FEH d'hiver facteur d'ensoleillement FEE d'été facteur solaire FS des protections mobiles rapport de clair RCL facteur solaire vitrage FS
toitures 1 2 0,12
0,7 0,6
W/m².K
COL
RT2012
IND
RT2012
passif
passif
1902
rentrer l'orientation par abrévation: S, SO, O, NO, N, NE, E, SE, HOR rentrer les orientations dans le sens des aiguilles d'une montre N S E O 9% 16% 50% 25% 100% 1 1 1 0,9142 0,75 0,75 0,75 0,68565 0,20 0,20 0,20
ISEh
0,07
ISEh
ISEé
0,018
ISEé
RT2012 passif
0,06 0,07
0,08 0,09
0,09 0,1
0,035 0,030
0,025 0,020
0,015 0,010
0,0
-1,5
CONFORT D'ÉTÉ
logements traversants incidence du vent sur la façade orientée aux vents dominants protection de nuit sur la façade orientée aux vents dominants surventilation de nuit surventilation de jour brasseurs d'air puits provençal surchauffe apports effet surventilation jour gain surventilation nuit gain brasseurs d'air gain puits provencal ISCH
T 0 P O N N O 7 0 -8 0 -7
RT2012 passif
Traversant Biorienté Monoorienté °C Persienne Store extérieur volet roulant à Ajours Volet plein Oui Non Oui Non Oui Non Oui Non °C °C °C °C °C
-7,7
°C
ISCH
1,5
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ECLAIRAGE NATUREL
(évaluation sur un étage courant) longueur de façade par orientation profondeur moyenne des locaux par façade alège vitrée FJ au milieu du local moyen facteur de transmission lumineuse FTL
m m % 0,7
!!! attention, vérifier la cohérence des profondeurs N S E O 79,2 59,2 62,9 62,9 3,2 3,2 3,2 3,2 O O O O 0,9 2,4 1,2
AEN BECL BESOINS DE CHAUFFAGE
ventilation perméabilité à l'air taux de renouvellement d'air du aux fuites taux de renouvellement d'air hygiénique Raeq apports récupérés AREC apports internes besoins sans apports BCSA BCH
CONSOMMATIONS
25,3 4,4
D P 0,08 0,35 34 6,7 46
AEN
%
264,2 3,2 Oui Non % 0,20
0,30
0,40
21 12
14 9
8 5
1800
1500
1200
kWh/m².an
SF DF Passif Effinergie
VERSION Puit Canadien défaut RT 2012
vol/h vol/h kWh/m².an W/m²SdP kWh/m².an
11
kWh/m².an
BCH
RT2012 passif
énergie pour le chauffage B Bois Combustible Electricité directe PAC Réseau énergie pour l'ECS B Bois Combustible Electricité directe PAC Réseau couverture solaire ECS 70% rendement de chauffage RCH 0,60 rendement d'ECS RECS 0,55 consommation de chauffage CCH 19 kWhFINAL/m²SdP.an consommation de clim CCLIM 0 kWhFINAL/m²SdP.an consommation d'ECS CECS 16 kWhFINAL/m²SdP.an consommation de ventilation CVENT 7,475 kWhFINAL/m²SdP.an consommation d'auxiliaires CAUX 1 kWhFINAL/m²SdP.an consommation d'éclairage CECL 4,4 kWhFINAL/m²SdP.an consommation autres usages CAUS 27 kWhFINAL/m²SdP.an forfait éclairage RT FECL 1,3 kWhFINAL/m²SdP.an consommation tous usages CTUEP 138 kWhEP/m²SdP.an CEP RT2012/SdP 60 kWhEP/m²SdP.an SHON RT 4199 m² consommation EP tous usages CEP avec les conventions RT 2012 /SHON
ENERGIE GRISE mur de type 1 mur de type 2 isolant mur de type 1 isolant mur de type 2 toiture de type 1 toiture de type 2 isolant toiture de type 1 isolant toiture de type 2 sol de type 1 sol de type 2 fenêtres portes protections solaires ossature intérieure aménagement intérieur équipements techniques
attention, saisie par menu paroi légère isolée (ossature bois) mur + ITE + bardage fibrociment bio-sourcé bio-sourcé terrasse béton isolée terrasse béton isolée bio-sourcé bio-sourcé dalle isolée sur VS dalle isolée sur terre plain fenêtres bois persienne bois ossature bois avec sol béton énergie grise initiale
138 55
kWhEP/m²SdP.an kWhEP/m²SHON.an
40 16
kWhEP/m²SdP
112 0
kWhEP/m²SdP
1355 0 95 9,2 142 173 272 343 2557
kWhEP/m²SdP
kWhEP/m²SdP
kWhEP/m²SdP
kWhEP/m²SdP kWhEP/m²SdP kWhEP/m²SdP kWhEP/m²SdP kWhEP/m²SdP kWhEP/m²SdP kWhEP/m²SdP kWhEP/m²SdP
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Tableau thermique TABLEAUX ENERGIE ETUDE DU BATIMENT SUR ROUTE DE LYON Etude du batiment orienté N/E sur la route de Lyon ORIENTÉ EST-OUEST
PAROIS VITREES Facteur solaire S (%)
Orientation
Est
Chambre (avec loggia)
6,21 m²
Est
Cuisine
2,3 m²
20,00%
0,2
Est
Circulation
2,6 m²
16,00%
0,2
Ouest
Salon
6,21 m²
50,00%
0,2
Ouest
Chambre
2,25 m²
22,00%
0,2
Ouest
Circulation Chambre (avec loggia) SDB Salon
2,6 m²
16,00% 56,00% 28% avec loggia 17,00% 30,00%
0,2
Nord Nord Nord
Surface de baie (m²)
Indice d'ouverture Iouv (%) 54,00% 27% avec loggia
Type de local
6,21 m² 1,35 m² 4,6 m²
Type de protection solaire Loggia Volets en bois coulissants Volets coulissants casquette (1,5m) Volet coulissant Casquette (2m) Volets coulissants + Volets fixes Casquette (2m) Volets à rabats Volet coulissant
0,2
Loggia Volets coulissants
0,2 1 1
/ /
PAROIS OPAQUES Paroi
Support maçonnerie
Isolant
Peau extérieure
U paroi (W/m2.K
S paroi (m2)
Description
Ép
Description
Ép
Description
Mode de fixation
Mur
Poteau béton
0,20
Laine de bois
0,25
Bardage bois brulé
Cloué
0,15
725,61
Mur
Panneau
0,2
Laine de bois
0,27
Bardage bois
cloué
0,13
440,4
Ossature bois Toit
Plancher bois
0,2
Laine de bois
0,25
/
/
0,2
381,4
Sol
Plancher technique béton
0,15
Laine de bois
0,14
/
/
0,2
109,9
Sol
Plancher bois
0,2
Laine de bois
0,14
/
/
0,2
261,5
Fenêtre avec double vitrage traditionnel U= 1,3 S paroi (sans pondération loggia) = 569,19 m²
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Surface dans œuvre SDO = 1569 m² Qualité d'enveloppe
JUSTIFICATIONS ENERGETIQUE ∆UBAT UBAT IISOL Surface dans œuvre SDO = Taux de couverture des besoins par les apports Besoins de chauffage ∆UBAT UBAT IISOL Justification Taux de couverture des Taux de par renouvellement besoins les apports d'air neuf Besoins de chauffage Efficacité de l'échangeur Puissance des ventilateurs Consommation deJustification ventilation Taux de renouvellement d'air neuf Efficacité de l'échangeur Puissance des ventilateurs Consommation de ventilation
1569
0,05 0,4 m²0,58
W/m².K W/m².K W/m².K
24,40% Qualité d'enveloppe
des
15 0,05 0,4 0,58 consommations
des
% kWh/m²SDO.an W/m².K W/m².K W/m².K logements
24,40% 0,7 15 60 0
% volumes/heure kWh/m²SDO.an % W/m3/h
1,5
kWh/m²SDO.an
0,7
volumes/heure
60 0
% W/m3/h
1,5
kWh/m²SDO.an
des consommations des logements
DESCRIPTIF MINIMUM Informations minimums Principe structurel Principe d'isolation Menuiseries DESCRIPTIF MINIMUM
Poteau - poutre béton 0,20cm Isolation en laine de bois Menuiserie bois/alu. Double vitrage Bardage bois en Douglas, façade ouest Informations minimums Façades Bardage bois brulé en Douglas, façade Nord et Est Principe structurel Poteau - poutre béton 0,20cm Protections solaires Brise soleil en bois, coulissant. Casquette Principe d'isolation Isolation en laine de bois Toiture Toiture terrasse Menuiseries Menuiserie bois/alu. Double vitrage Cloisons/mus/doublage Cloisons bois, isolation laine de bois Bardage bois en Douglas, façade ouest Revêtements de sol Carrelage Façades Bardage bois brulé en Douglas, façade Plafonds Double plaque de placoplâtre Nord et Est Menuiserie intérieures Porte en bois Protections solaires Brise soleil en bois, coulissant. Casquette Chauffe eau solaire / Ventilation en puit Toiture Toiture terrasse Systèmes (chauffage, ventilation) canadien / Chaufferie bois Cloisons/mus/doublage Cloisons bois, isolation laine de bois Réseaux intérieurs Plancher chauffant. Revêtements de sol Carrelage Plafonds Double plaque de placoplâtre Menuiserie intérieures Porte en bois Chauffe eau solaire / Ventilation en puit Systèmes (chauffage, ventilation) canadien / Chaufferie bois Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Réseaux intérieurs Plancher chauffant. Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
106
Solutions énergétiques étudiées Chauffage 1/ Raccordement au réseau de chaleur urbain de la Compagnie de Chauffage de Grenoble (CCIAG).
2 /Chaufferie collective granulé de bois pour le chauffage du bâtiment d’habitation
Points forts : • Sécurité des habitants : aucun moyen de production ni stockage de combustible dans les bâtiments d’habitation
Points forts : • Prix moyen du bois énergie, très stable, inférieur à 0.05€ le kWh.
• le réseau de chaleur est actuellement alimenté par environ 50% d’énergie renouvelable et de récupération
• Composé de sciure sans aucun additif, successivement chauffée puis compressée, le pellet est 100 % naturel et renouvelable.
• flexibilité des sources d’énergie par la centralisation des moyens de production
• Un réseau de producteur/distributeur dans les Alpes (Alpes Energie bois)
• flexibilité vis-à-vis du phasage : les différents bâtiments du quartier peuvent être raccordés indépendamment, les uns après les autres.
•Aides à l’achat : crédit d’impôt et subventions permettent de réduire l’investissement initial.
Points faibles : • Coûts de raccordement (de la place Hubert Dubedout en traversant l’Isère par le pont de la Porte de France) Investissement important (Ademe, CCIAG, aménageur) pour la mise en fouille
Points faibles : • Accessibilité pour la livraison des combustibles et espace nécessaire pour le stockage.
• Raccordement de tous les bâtiments de l’Esplanade.
• Autonomie du système
• Forte dépendance et organisation pour obtenir le combustible. Pour l’économie du projet, nous sommes partis sur le dimensionnement de cette solution.
Dimensionnement pour ECS solaire thermique
Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
107
Annexe 4. Fiche technique acoustique Atténuation acoustique sur la route de Lyon
Façade cuisine TD : Transmissions directes :
Façade chambre TP : transmissions parasites :
- Parois opaques lourdes RW+ Ctr (dB) = 55 dB - Fenêtres et parois vitrées RW+ Ctr (dB) = 36 dB
Caisson de ventilation à chicane RW+ Ctr (dB) = 37 dB
Atténuation façade cuisine 41.9 dB
TD : Transmissions directes : - Paroi sans loggia RW+ Ctr (dB) = 32.6 dB - Paroi avec loggia : RW+ Ctr (dB) = 30 dB Atténuation façade loggia 30 dB
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Annexe 5. Fiche technique économie Estimation sommaire prévisionnelle
ECONOMIE DE LA CONSTRUCTION Estimation sommaire prévisionnelle
Nome du Maître d’Ouvrage :
Mairie de Grenoble
Date :
Mai 2015
Type de projet :
Bâtiment logements collectifs
Lieu :
Grenoble
Surface du projet
RDC
Etage
Logements Commerces Crèche Locaux Surface de plancher
101 422 100 136,4 759,6
Logements
3947,48
Surface de plancher
3947,48
Total surface de plancher (SHON) SHOB Surface totale Surface de la parcelle
4707,08 4707,08 3817,00
COÛTS PAR LOT TERRASSEMENT
202 847,00
Hérisson
Puit canadien
80 878,00
Fouille en pleine masse /Canalisations /Gaines /Extracteurs /Bornes d’air
Bassin de phytoépuration et rétention EP
7158,00
Décapage terre végétale / Bâche / Granulats / Vannes / Plantes
INSTALLATION DE CHANTIER
39 175,00
Clôtures / Bennes / Panneau / Bungalows / WC / Grue
GROS OEUVRE
642 800,18
Fondations isolées / Dallage terre plein Structure poteau poutre béton Caniveau béton
CHARPENTE METALLIQUE
10 400
Passerelles métalliques
CHARPENTE BOIS
764 981,05
Enveloppe bois Planchers Charpente toiture commune Charpente toiture plate
Des berges aux toits de l'Esplanade - Maëva Boudali - Yohann Hoang Tho - Justine Legris Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble - juin 2015
109
COUVERTURE
105 794,00
Bac acier
BARDAGE
452 766
Bardage bois douglas Bardage bois brulé douglas
MENUISERIES EXTERIEURES
386 800
Fenêtres mixte bois/ alu Volets en bois coulissants
METALLERIE
782 905,00 ! 1 163 772,00
Escaliers / Ascenseurs / Gardes corps!
AMENAGEMENTS INTÉRIEURS
Cloison / Plafonds / Peintures / Carrelages Portes de distribution / Portes intérieurs
PLOMBERIE SANITAIRE
494 310,00
Appareils sanitaires Eau chaude solaire
Chauffage
441 035,87
Chauffage bois Réalisation chaufferie Géothermie
ELECTRICITE
326 550,00
MONTANT DES TRAVAUX HT :
5 814 136,10€
FRAIS ANNEXES TECHNIQUES :
802 340, 98 €
FRAIS ANNEXES ADMINISTRATIFS :
127 910,99€
MONTANT TOTAL INVESTISSEMENT : Travaux Maitrise d’œuvre Foncier
5 814 136,10 €
802 340,98 € 127 910,99 €
Total HT
6 744 388,07 €
TVA 20,0%
1 348877,61€
TOTAL TTC :
8 093 265,69€
! PRIX DE CONSTRUCTION Prix de construction /m2 HT: 1235,19 € 2 Prix de construction /m TTC : 1719 €
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Coût par lots Installation de chantier
39 175
Terrassement
202 847
Gros oeuvre
642 800
Charpente métallique
10 400 764 981
Charpente bois Couverture
105 794
Bardage / Revêtement
452 766 386 800
Menuiseries extérieures
782 905
Métallerie
1 163 772
Aménagements intérieurs 494 310
Plomberie sanitaire
441 035
Chauffage 326 550
Electricité 0
150000
300000
Invariants liés au site : 153 986 € • Terrassement : 114 811 € • Installation chantier : 39175 € Bâtiments : 3 533 752,18 € • Gros œuvre : 642 800,18 € • Enveloppe : 705 675 € • Aménagements intérieurs : 1 163 772,00 € • Distribution : 793 305 € • Menuiserie : 228 200 €
450000
600000
750000
900000
1050000
1200000
Invariants liés au site 3 % Batiment 61 % Espaces supplémentaires 13 % Technique 23 %
Espaces supplémentaires : 776 466,05 € • Toiture collective : 196 931,2 € • Terrasses/coursives : 134 745 € • Loggias et balcons : 444 789,85 € Technique : 1 349 931,87 € • Chaufferie bois / chauffage : 441 035,87 € • Puit canadien : 80 878 € • Plomberie : 494 310,00 € • Électricité : 326 550,00 € • Bassin phytoépuration : 7158 €
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