Newspaper transition

Page 1

# 704

#

Joaillerie luxe architecture mode

Du 1er au 15 Janvier 2015

SOMMAIRE • pages 1 ~ 3 •

• pages 4 ~ 5 •

Van cleef and arpels

Le luxe avec ou sans moteur

Depuis 1896 la maison Van Cleef a vu beaucoup de changements s’opperer pour devenir le numéro 1 de la haute joaillerie.

La voiture de collection, la Tesla d’Elon Musk, la combinaison parfaite pour un luxe legitime et irreprochable.

• pages 6 ~ 7 •

• pages 8 •

l’architecture francaise La crise bouleverse le monde de l’architecture, mais les architectes s’adaptent «par processus».

Chloe, importante reedition En concilliant le prêt à porter et la haute couture, Chloé s’est trouvé une place parmis les meilleurs.

Van Cleef & Arpels qui créa de nombreux modèles pour cette cliente inconditionnelle notamment une tiare comprenant pas moins de 22 diamants. L’Impératrice Farah Pahlavi dont Van Cleef & Arpels créa la couronne et un collier d’émeraudes pour son couronnement ainsi que les parures des sœurs de l’Impératrice. La création de la couronne nécessita 6 mois de travail et a été réalisée dans la salle du Trésor National de la Banque Centrale d’Iran car chaque pierre devant être la propriété de cette dernière. La cantatrice Maria Callas était une grande admiratrice des bijoux de la Maison et une cliente régulière. En 1967, Van Cleef & Arpels créa spécialement pour Maria Callas le clip Fleur.

VAn cleef and arpels Depuis 1896 la maison Van Cleef a vu beaucoup de changements s’opperer pour devenir le numéro 1 de la haute joaillerie La maison Van Cleef & Arpels (initialement Alfred Van Cleef & Salomon Arpels Sarl) est née de l’association d’Alfred Van Cleef avec son oncle Salomon Arpels en 1896. Alfred était le fils de Salomon Van Cleef, marchand de draps et il épousa sa cousine germaine Esther Arpels la fille de son associé.En 1906 à la mort de Salomon Arpels, Alfred Van Cleef s’associent avec Jules Arpels, le frère d’Esther, et ouvre la première boutique au 22 Place Vendôme à Paris et ils deviennent ainsi l’une des premières joailleries à s’installer sur cette place aujourd’hui connue pour rassembler les plus importantes maisons de joaillerie du monde. En

1912 c’est le second frère d’Esther Arpels, Louis qui rejoint l’aventure familiale. En 1926, la fille d’Esther Arpels et Alfred Van Cleef, Renée Rachel Puissant prend la tête de la direction artistique de la Maison et dont les créations étaient dessinées par René Sim Lacaze. Elle prendra le contrôle de la Maison en 1938 au décès d’Alfred Van Cleef, jusqu’à son décès à Vichy10. En 1925, Van Cleef & Arpels remporte le Grand prix pour la pièce historique avec le Bracelet aux Roses créé spécialement pour cette occasion à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels modernes qui établissait la prééminence du goût et du luxe Français.

~ Un Parcours bien garnis ~ À la fin des années 1930, Van Cleef & Arpels se lance à la conquête de l’Amérique et inaugure sa première boutique à Palm Beach en 1940 et une autre à New York sur la cinquième avenue en 1942. Lors de la Seconde Guerre Mondiale la famille Arpels émigre aux États-Unis et s’inspire de la culture américaine. Le style du XXe siècle de la Maison devient alors une combinaison des inspirations américaines et françaises. En 1938 Alfred Van Cleef meurt le 11 juin 1938, il est enterré au carré israélite du cimetière du château11 à Nice. En 1942 Renée Rachel Puissant qui dirigeait la joaillerie en zone libre, décède a Vichy le 12 décembre 1942 le jour de l’arrivée des allemands à Vichy. La société avait été arianisée lors des confiscations nazies des bien juifs (aryanisation), sous la pression du commissariat général auxx questions juives, la société fut vendue14 à la famille de Léséleuc. Les parts de la société furent restituées aux descendants de Salomon Arpels, après la guerre. En 1954, Van Cleef & Arpels ouvre la «  Boutique  » au 22 place Vendôme à Paris proposant une ligne de bijoux plus accessible proposant notamment des collections plus ludiques avec pour inspiration le style «  cartoons  ». En 1974, la Maison Van Cleef & Arpels est la première joaillerie à s’installer au Japon. En 1976, Van Cleef & Arpels lance son premier parfum, First. En 1992, Van Cleef & Arpels cré sa première exposition au musée de la Mode et du Costume «  Palais Galliera  » sous la supervision de Jacques Arpels, président de la Maison et

~ Une Concurence de Taille ~

Sautoir Alhambra en or jaune et malachite qui réunit les plus belles créations du bijoutier des années 1920 à 1992. En 1999, la Maison a été rachetée par le groupe de luxe suisse Richemont. En 2005, il ouvre une boutique à Dubaï. En 2009, la Maison a lancé une ligne de parfums comprenant six parfums et nommée Collection Extraordinaire. En 2010, une nouvelle collection de haute joaillerie fut lancée durant la Biennale des antiquaires appelée Les Voyages Extraordinaires de Jules Verne. En 2011, Van Cleef & Arpels ouvre une nouvelle boutique« le Temps ». En 2012, la Maison Van Cleef & Arpels expose plus de 500 créations au Musée des arts décoratifs de Paris pour son exposition L’Art de la Haute Joaillerie16. En décembre 2012, Van Cleef & Arpels rouvre une boutique au 31, rue du Rhône à Genève. Du 16 novembre 2013 au 1er mars 2014, une quarantaine de pièces anciennes issues de la collection Van Cleef & Arpels sont présentéesaux côtés d’une centaine de prêts exceptionnels de collectionneurs et d’une sélection de bijoux Héritage, dans la boutique de la marque à Genève. La Maison Van Cleef & Arpels se distingue également pour son innovation. En effet, dans les années 1930 la Maison a créé la Minaudière alors que Charles Arpels voit une de ses amies jeter un rouge à lèvres, un poudrier, des cigarettes et un briquet dans une boite à cigarettes. Charles Arpels a alors imaginé une boite précieuse dotée de compartiments dans laquelle la femme peut y ranger tous ses objets indispensables (maquillage, miroir, cigarettes...). Van Cleef & Arpels a renouvelé son expertise des pierres précieuses et a gagné une grande reconnaissance pour la procédure révolutionnaire du sertissage connu comme le Serti Mystérieux dont la technique a été déposée en 1933. Cette technique a été inventée par la maison et consiste au sertissage de pierres sans aucune griffe de métal apparente et nécessite une très grande expertise.

~ Les Grandes Figures ~ Marlène Dietrich durant les années 1930 à 40 qui fut à l’origine du bracelet Jarretière dont elle passa commande en 1937. Grace Kelly qui en 1955 demanda à Van Cleef & Arpels de créer sa parure de fiançailles. La Maison devint par la suite le fournisseur officiel de la principauté de Monaco. En 1978, la Maison créa le diadème porté par Grâce Kelly lors du mariage de la Princesse Caroline de Monaco. Florence Jay Gould, femme très importante dans la société des années 1930 et amie de Charles Arpels, elle est à l’origine de la création de la Minaudière. Barbara Hutton, socialite dans les années 1930 elle était passionnée par la joaillerie et collabora avec la

En 1938, Van Cleef & Arpels a déposé un brevet pour son collier Passe-Partout, produit phare de la maison dont l’avantage premier est de permettre à la femme d’adapter ses bijoux à ses tenues et envies. L’innovation de ce collier réside dans le système de rails métalliques permettant de glisser une chaine flexible (le serpent) et de régler ainsi la longueur du collier grâce aux deux clips qui ont la forme de fleurs et qui peuvent également être portés aux oreilles. Cette même année c’est l’idée du collier zip qui émerge sous les suggestions de la Duchesse de Windsor mais celui-ci ne verra le jour qu’en 1951.

• 01


joaillerie

Une success story

Premier sur la place Vendôme, un brevet convoité, imité mais jamais egalé, Van Cleef & Arpels sans doute le plus grand Joallier Les décennies suivanntes sont riches en Innovations: les bijoux en or sont privilégiés, est créé le clip Danseuse, et le collier Zip, inspiré à Renée Puissant par la duchesse de Windsor, devient un modèle phare. En 1954, désireux de répondre au souhait d’une clientèle en pleine mutation, Van Cleef & Arpels ouvre La Boutique, jouxtant le magasin principal, au 22 place Vendôme. Cette initiative, bientôt imitée par la concurrence, marque une petite révolution dans le domaine secret et fermé de la haute Joaillerie. Des collections de bijoux et d’ac­cessoires à prix raisonnable édités en petite séne s’adressent à une clientèle jeune et dynamique. La Boutique propose divers accessoires pour hommes et femmes, articles fabriqués avec le même soin que les bijoux de haute joaillerie, fidèle à sa devise: « Il y a des signatures auxquelles on tient ». Boutons de manchettes, boites à cigarettes, montres, breloques que les femmes portent en bracelet ou autour d’une chaîne, broches animalières humoristiques... représentent un échan­tillonnage varié. La formule est reprise à New York en 1957. À la même époque, une fructueuse collaboration débute avec le groupe Publicis, qui fait appel à des photographes comme Guy Bourdin ou Erwin Blumenfeld pour promouvoir ce nouveau déportement. En 1955, sous la présidence de Marcel Chaumet, Van Cleef & Arpels participe à l’Exposition universelle de Bruxelles en présentant ses créations dons la salle des métiers d’art, décorée par Pinsard et Freyssinet, aux côtés de Boivin, Boucheron, Cartier, Chaume!, Fouquet, Dusousoy... L’ouverture d’un magasin à Genève en 1960, quai du Général­ Guisan, clôt cette décennie.

Dominique Hourtoulle et Jacques Arpels devant la photographie du collier réalisé par Van Cleef & Arpels pour lo maharani de Baroda, 1963. Paris, archives Van Cleef & Arpels.

Les années 1960 et 1970 sont particulièrement riches pour la maison, avec notamment des commandes prestigieuses comme la couronne de Farah Diba, en 1967. En 1972 est inau­gurée au 22 place Vendôme. La Boutique des Heures, destinée à la vente de montres inédites et exclusives. L’année suivante, Van Cleef & Arpels se lance dans la conquête de l’Orient: c’est le premier Joaillier français à s’installer au Japon, pays régi jusqu’alors par des lois très strictes concernant l’impor­tation d’or. Avec comme partenaire le Seibu Department ore, la maison ouvre jusqu’à quatorze points de vente. Des expositions présentant les nouvelles collections, réalisées exclusivement par les ateliers parisiens ou new-yorkais, voyagent dans différentes succursales et illustrent le rayonnement de la maison. En 1976, Van Cleef & Arpels est le premier joaillier à inaugurer une ligne de parfums, First, suivi de Gem (1967), Tsar (1966), Van Cleef, Miss Arpels (1993), Birmane (1999)..., et plus récemment First Love (2006), Féerie (2006). Au cours des années 1960 , la maison continue son expansion à travers le monde: un point de vente est ouvert à Hong Kong en 1961, une boutique à Rome l’année suivante. En 1966, Philippe Arpels, fils de Jacques, prend la succession de son oncle Claude à New York, tandis que sa soeur Dominique s’intéresse à la création.

~ Les Serti Mysterieux ~ Van Cleef & Arpels est particulièrement célèbre pour cette véritable révolution dans l’art de monter les pierres précieuses. Déposé en 1933, le brevet, inspiré des micromosaïques romaines du XIX siècle, permet de fixer les pierres-rubis, saphirs et diamants essentiellement-sans monture apparente, laissant jouer à la surface de subtils jeux d’ombre et de lumière. Chefd’oeuvre de virtuosité, le Serti Mystérieux donne naissance à des pièces uniques révélées lors de l’Exposition de 1937. La fleur, thème privilégié tout au long de l’histoire de la maison, est déclinée en un choix étonnant de broches: clips Pivoine, Chrysanthème ou le fameux clip Rose créé pour la cour d’Égypte, qui totalise à lui tout seul 614 rubis et 214 émeraudes. Au cours des années 1940 et 1950, le motif de la feuille s’épanouit dans des clips simples ou doubles, lierre, vigne, platane, houx, dont certains modèles sont réalisés pour La Duchesse de Windsor. Le Serti Mystérieux s’applique également à un vocabulaire de formes typiques de ces années: d’abord utilisé sur des surfaces planes ou bombées (comme les fermoirs des Minaudières), il s’étend ensuite à des formes galbées et à des bijoux naturalistes aux volumes variés et imbriqués. Dans les années 1960, les thèmes floraux d’une facture bien reconnaissable perdurent: les clips trèfle, anémone ou feuille de marronnier, composés de pétales en rubis ou en saphirs Serti Mysténeux, complétés de coeurs en brillants, demeurent un grand classique de la maison. 02 •

~ Les Coulisses de La Création ~

~ Ateliers et Négoces ~

Au XIX siècle et au début du XXe siècle, il existe déjà de simples négociants, vendeurs de bijoux et de pièces de Joaillerie fabriqués par des ateliers en chambre ou par des créateurs artisans. L’élite du mét ier est constituée des grandes maisons de la place Vendôme, insta llées depuis le milieu, voire le début du XIX 8 siècle: Chaumet, Melleno, Vever, Fouquet, Boucheron, Cartier. La plupart d’entre elles possèdent leur propre atelier mais font éga lement appel à des ateliers parisiens inconnus du grand public et de leur clientèle. Elles ont besoin d’eux pour répondre à une demande importante de certains modèles, lorsque leur atelier ne suffit pas à la tâche, mais aussi pour leur savoir-faire technique. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, Frédéric Boucheron rencontre un énorme succès avec ses collections d’épingles de cravate: certaines, véritables trésors de lapidairerie, proviennent des plus grands ateliers par isiens de sculpture sur pierre, comme ceux d’Alphonse Lechevrel, Starger, Jouard ou Burdy. De la même maniè re, les orch idées en émail translucide à jour de Fernand Thesmar, vers 1900, son t vendues par plusieurs maisons. L’émaillerie est très utilisée dans la bijouterie et Jooailler ie Art nouveau; les émailleurs peuvent travailler pour plusieurs maisons ou pour une seule, tout en présentant des bijoux sous leur propre nom dans les différents Salons, tels Eugène Feuillâtre pour René Lalique ou Étienne Tourrette pour Fouque et Vever. Les collaborations portent également parfois sur la création de modèles. René Lalique détient ainsi à ses débuts un petit atelier de Joaillerie et vend ses modèles, noiommen la célèbre traîne d’hirondel les, à plusieurs maisons de joaillerie, Boucheron, Cartier, Vever. Une de ses broches représentant trois oiseaux sur une branche en argent et diamants porte le poinçon de René Lalique et la marque en toutes lettres de la maison Vever. Certains modèles sont vendus à tous, mais il arrive que des contrats d’exclusivité lient de grands Joailliers et des ateliers. Ces contrats peuvent exister dans les deux sens: un modèle créé par un atelier est acheté par une société à un prix plus élevé en échange de l’exclusivité.

~ Collaborations ~ De grandes maisons peuvent aussi avoir des ateliers de création de dessins et de modèles mais pas d’atelier de fabrication, tels René Boivin et Suzanne Belperron, qui faisaient presque toujours appel aux mêmes: Louort pour les pierres ornementales sculptées et Groene et Darde pour la joaillerie. Sur ces quelques exemples de collaboration peuvent se greffer bien d’outres types d’organisation qui régissent encore la profession aujourd’hui. Et c’est toujours ou regard de ce fonctionnement que doivent être

appréhendées les grandes maisons dont l’extrême vitalité permet de faire vivre toute une profession et de nombreux ateliers, pour la plupart localisés à Paris et qui comptent dons leurs rangs les meilleurs ouvriers, bijoutiers, Joailliers et lapidaires, gordiens d’un savoirfoire plus que centenaire. Losque la maison Van Cleef & Arpels s’installe en 1906 place Vendôme, l’objet de la société porte sur « la création et l’exploitation d’un fonds de commerce de joaillerie et de bijouterie ». En 1912, elle compte quatorze employés parmi lesquels sont cités des vendeurs, des demoiselles de magasin, des comptables mois pas d‘ouvriers ni de dessinateurs. Ce n’est qu’en 1921 qu’apparaît le mot «industrie »

Pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la bijou terie et de la joaillerie, il n’est que d’étudier les livres d’Henri Vever pour découvrir l’organisation de ces métiers intimement liés et les différents intervenants qui les font vivre. La bijouterie, travail de l’or, et la joaillerie, mise en valeur des pierres, sont liées: la seconde est née de la première au XV siècle. La bijouterie concerne les bijoux de jour, tand is que la Joaillerie est surtout portée le soir, sous les lumières artificielles. Henri Vever décrit le métier tel qu’il l’a connu à la fin du XIX siècle, mais les choses n’ont guère changé aujourd’hui. dons l’objet d’une nouvelle société à laquelle s’était joint depuis 1906 Julien Arpels: «L’industrie et le commerce de la joaillerie, de la bijouterie et de l’orfèvrerie.» Il semble donc que la maison se soit d‘abord consacrée à la commercialisation de bijoux avant d’ajouter la création. Alfred Van Cleef et ses associés sélectionnent selon une certaine ligne, déterminée par leur goût personnel et par celui de la clientèle, les modèles auprès des différents ateliers qui viennent proposer leurs dessins ou même les bijoux finis. Le changement de 1921 doit d’abord porter sur la mise en place d’un atelier de dessin et de création. René Lacaze, un des dessinateurs de la maison de 1923 à 1939, formé à l’école de la Chambre

syndicale de la bijouterie, joaillerie, orfèvrerie de la rue du Louvre, reconnaît avoir été un piètre ouvrier et s’être présenté chez Van Cleef & Arpels comme dessinateur. À ce moment-là, c’est Émile Puissant qui assiste son beau-père dons le choix des dessins à réaliser pour le stock. L’atelier de création devait déjà compter plusieurs personnes, car il est rare qu’une maison s’appuie sur un seul dessinateur-qui plus est jeune et sons expérience comme l’était René Lacaze. Les dessins choisis pouvaient être mis en moquette pour juger du rendu en trois dimensions et du positionnement du modèle sur le corps féminin, puis donnés à réaliser à des ateliers de fabrication.


joaillerie

~ L’innovation ~ La Maison Van Cleef & Arpels se distingue également pour son innovation. En effet, dans les années 1930 la Maison a créé la Minaudière alors que Charles Arpels voit une de ses amies jeter un rouge à lèvres, un poudrier, des cigarettes et un briquet dans une boite à cigarettes. Charles Arpels a alors imaginé une boite précieuse dotée de compartiments dans laquelle la femme peut y ranger tous ses objets indispensables (maquillage,miroir, cigarettes...).

~ Renée Puissant ~ En 1926, Renée Puissant prend la direction artistique de Van Cleef & Arpels. Elle paraît avoir apporté un souffle parti­ culier fait d’audace et d’originalité, favorisant des projets hors de prix-ce que son père lui reprochait. Elle lance les idées, donne la ligne à suivre; René Lacaze et d’autres dessi­nateurs de la maison lui soumettent les dessins, et c’est elle qui choisit les modèles à réaliser, les modifications à apporter, éléments à renforcer ou à souligner. C’est ainsi que travaillent des créateurs qui, comme elle, ne sont pas forcé­ment des ouvriers bijoutiers ou des dessinateurs de bijoux, mais dont l’influence et la créativité ont été remarquables-Jeanne Boivin ou Jean Schlumberger, par exemple. N’écoutant que leur imagination, ils ont forcé les ateliers à se dépasser et à trouver des solutions techniques afin que leurs idées puissent voir le jour. Au début des années 1930 commence une des périodes les plus créalives pour Van Cleef & Arpels, sous la houlette de Renée Puissant et de René-Sim Lacaze. Les bijoux sont réalisés par des ateliers extérieurs, Renée Puissant faisant le lien entre eux et les dessinateurs de la maison. Les principaux ateliers sollicités sont Rubel Frères pour la joaillerie et Alfred Langlois, boîtier, pour les vanity cases, les poudriers et les porte-cigarettes.

~ Exclusivement Joaillier ~

Le 1er Juillet 1932, la maison signe un contrat d’exclusivité avec l’atelier Alfred Langlois, qui compte alors une quinzaine d’artisans boîtiers. L’année suivante, le 29 août 1933, elle ins­culpe son premier poinçon-les initiales «VCA» et le symbole de la colonne Vendôme dans un losange horizontal-, et s’inscrit comme joaillier et fabricant de doublé or laminé. Ce premier poinçon est biffé le 17 avril 1939, remplacé le 21 avril par le même poinçon, la maison se déclarant alors uniquement joaillier. Ces données témoignent de l’étroite collaboration entre Van Cleef & Arpels et l’atelier Langlois, qui devient désormais l’atelier de fabrication de la maison. Le personnel de l’atelier augmente rapidement, passant à une trentaine d’employés: une augmentation certainement due à l’em­bauche d’ouvriers joailliers pour compléter le personnel, à l’origine spécialisé dans la réalisation de boîtes. Le change­ment de 1939 montre la volonté de Van Cleef & Arpels de se positionner uniquement comme joaillier, échelon le plus noble de la profession. L’atelier se consacre à la réalisation des Minaudières (et autres boîtes) et de la joaillerie, notamment à la mise au point de cette nouvelle technique de monture des pierres précieuses, appelée d’abord « serti invisible » avant de devenir le Serti Mystérieux.

5 semaines en ballons-Sautoir excelsior « Nous ne tomberons pas, fit-il. — Mais enfin, si nous tombons? — Nous ne tomberons pas. »

~ Inventions Techniques ~

Sertissage de pierres en Serti Mystérieux, L’Œil, septembre 1980. Paris, bibliothèque des Arts Décoratifs.

Il semble en effet qu’un des grands enjeux techniques de la Joaillerie de l’époque soit la mise au point de ce nouveau sys­tème de monture pour les pierres. Un premier brevet a été déposé dès 1904 par la maison Joseph Chaumet de Paris; un deuxième est déposé à Paris le 18 mars 1933 par la maison Cartier, sous le titre «Mode de fixation des bijoux sur leur monture», le résumé précisant que le procédé consiste «à ménager une gorge sur le bijou ou pierre, soit à la base, s’il s’agit d’un cabochon, soit dans le feuilletis pour une pierre taillée, l’arête intérieure de la gorge étant en retrait par rap­ port à l’arête extérieure, puis à sertir dans ladite gorge le bord de la monture qui est ainsi invisible». Aucun de ces deux brevets ne semble avoir été exploité par les maisons dépo­santes. Le 2 décembre 1933, Van Cleef & Arpels dépose son propre brevet sous le titre « Dispositif pour monter les pierres précieuses »: « consiste à monter les pierres de telle façon que la pierre soit seule visible en dissimulant la matière qui sert à sa monture... Vues par-dessous, les pierres conservent également leur intégrité, et de très minces cloisons, placées entre les rangs de pierres et constituant les rails, sont seules visibles ». Le texte est accompagné de plusieurs dessins, l’un montrant « une pierre précieuse portant des encoches ou rai­nures au voisinage du feuilletis ou en dessous de ce dernier et, en général, parallèles au feuilletis », un autre « une monture pour pierres précieuses, caractérisée par le fait qu’elle porte des glissières, rails, tétons, pointes ou autres organes onolo­gues susceptibles de s’engager dans les encoches, glissières ou autres parties creuses des pierres »... Les dessins détaillent le système de rails parallèles, le travail de lapidairerie sur la culasse des pierres et un système d’assemblage par pointes. La maison semble n’en être encore qu’aux premières applica­tions: le dispositif n’est pas encore complètement fixé, et plusieurs attaches sont possibles, les rails ou les pointes. Le 13 février 1936 est déposé un nouveau brevet visant à perfectionner celui de 1933: «L’invention étant caractérisée par le fait qu’une partie du motif, convenablement choisis, dîtes “clef”, est rendue amovible, de telle façon que, cette clef enlevée, il soit facile de procéder à la mise en place des pierres du restant du motif, soit en les faisant glisser entre les lamelles, soit en les insérant entre ces dernières grâce à leur élasticité, après quoi la pièce précitée est remise en placee­assujettie en bloquant ainsi les pierres déjà montées et en évitant qu’elles ne puissent ressortir de la monture. Dans une variante qui doit être préférée, la clef est disposée de façon que sa surface puisse être elle-même garnie de pierres qui une fois la clef en place, font partie intégrante du motif désiré.. » Les clefs ou portes permettent d’intervenir pour des réparations éventuelles mais surtout de s’écarter des formes de pierres géométriques (trapèzes, cylindres, cônes) pour des dessins plus compliqués, annonçant les bijoux en volume réalisés pour l’Exposition internationale de 1937.

Collections

Les Voyages Extraordinaires de Jules Verne

En créant une collection de Haute Joaillerie à partir des «Voyages Extraordinaires» de Jules Verne, Van Cleef & Arpels rend hommage au voyage: le voyage en tant qu’état d’esprit et ouverture sur un monde rêvé. Comme l’illustre romancier, la Maison a touA partir de 2002, Van Cleef & Arpels jours trouvé des trésors d’inspiration dans ses propres voyages. élabore chaque année une collection à thème. Chaque création de Van Cleef & Arpels est une invitation à la découverte de nouveaux horizons. La joallerie devient narrative. La collection de Haute Joaillerie Les Voyages Extraordinaires™ est inspirée par quatre des plus grands romans de Jules Verne. «Cinq Semaines en Ballon » met en scène la savane africaine tandis que « Vingt Mille Lieues Sous les Mers » découvre les mysLe compte merveilleux de Peau d’Ane térieuses créatures des profondeurs marines. « De La Terre à la Lune » part à la conquête de la galaxie quand « Voyage au Centre C’est dans l’écrin historique du château de Chambord que la maide la Terre » explore les merveilles enfouies au cœur de la terre. son Van Cleef & Arpels a recréé le faste du conte “Peau d’âne”. Ensemble, ils rendent hommage à la beauté majestueuse et l’esUne légende donnant forme à sa nouvelle collection de haute prit de la Nature. Comme les romans de Jules Verne, la collection joaillerie, et dévoilée à quelques happy few au fil d’une mise en de Van Cleef & Arpels est une ode à l’imagination sans limite et scène féérique. Revue en images de cette parenthèse hors du à la puissance évocatrice des rêves. Elle fait référence à l’histemps par Saskia Lawaks. toire de la Maison elle-même et à ses voyages autour du monde à la recherche des plus belles pierres. D’une beauté inouïe, les créations de Van Cleef & Arpels invitent à un fabuleux voyage vers des terres enchantées. Mais Clip le plus de cette collection, se sont Baleine les mécanismes secrets qui se Vingt cachent derrière le sertissage de Mille certains bijoux et dévoilent des parties cachée de la pièce, comme Lieues la baleine en saphirs, qui fait jaillir sous un jet de diamants de son évent, les par un mécanisme miniature. Mers

Extrait du volet « Voyage au centre de la terre »

Ses cheveux avaient la blondeur de l’or et son regard brillait, tel un diamant, des feux de l’intleligence

Les chateaux de contes de fées nous transportent dans un imaginaires d’enchantement et de fastes. Afin d’évoquer celui de Peau d’Ane, la maison a créé un clip dont l’architecture est illuminé par une harmonieuse combinaison de gemes. Véritable pierres de caractères, l’émeuraude centrale se distingue par la singularité de sa couleure verte bleutée.

« Nous parcourûmes d’étroites galeries serpentant à travers les entrailles de la terre. Une pléiade de diamants jaunes en incrustait les parois charbonneuses, comme des gouttes de miel sur du pain brun. Plus bas, des marbrures témoignaient d’ancestrales coulées de lave; elles avaient charrié jusqu’ici de gros rubis échoués dans la roche. Leur feu grenat perçait l’obscurité comme si le magma refroidi avait laissé quelques tisons encore ardents. »

Clip élephant Cinq semaines en ballon

• 03


ARCHITECTURE

L’architecture Francaise et la crise «Par processus»: c’est la demarche que suivent les architectes et qui visent à integrer les conditions de la crise.

Le mot d’ordre idéologique depuis plus d’une vingtaine d’années est celui de la crise: crise économique, crise des valeurs, crise de l’art, crise du secteur du bâtiment... Il faut bien le reconnaître l’architecture est attaquée de tous bords par les normes, les réglementations, les experts et les exigences économiques. Cependant, l’architecte est là pour concevoir des projets qui réussissent à intégrer toutes ces contraintes. Et il y arrive. Depuis quelques années se développe en France une démarche dite «  par processus  » qui vise à intégrer les conditions de la crise et à faire la preuve qu’on peut faire avec. Sans vouloir formaliser cette attitude, j’en chercherai plutôt une limite interne.

~ Trois Agences Françaises ~ De nombreux points communs lient certaines oeuvres de ces trois agences: une même génération, une fi liation constructive, une volonté d’utilité, une approche du banal, un développement par processus... A travers leur travai l, se dessine une démarche sous-jacente qui tend à fa ire évoluer la subjectivité de l’architecte. Par delà leurs production, ce qui m’intéresse c’est la posture prise: celle de se lancer à l’assaut du coût. Il s’agit de s’interroger sur les principes d’une démarche qui tente de construire avec la crise du secteur, de se frayer entre les normes existantes et les habitudes. Le travail des trois agences est donc considéré comme l’expression d’une démarche sans manifeste mais qui cependant fa it des émules dans la profession et notamment chez les plus jeunes. Ces architectes de l’utile cherchent des proposit ions pour faire face aux exigences auxquelles sont soumises les nouvelles constructions. Elles sont d’ordre économiques, environnementales et fonctionnelles. Là où leurs prédécesseurs, les architectes high-tech, célébraient la révolution

04 •

technologique et le design industriel, la génération des cinquantenaires se confronte aux difficultés de la «  crise  » .

~ Descendance moderne ~ Low-tech, comme il est usuel de surnommer ces bâtiments à ossature métallique de tubes galvanisés ou de profils en qui ont remplacé les poutres expressives d’un Beaubourg. Les détails d’horlogerie qui faisaient tenir des parois de verre au bout de câbles sont remplacés par des châssis industriels en aluminium thermolaqués. Les utopies technologiques d’Archigram et autres bulles de verres sont devenues des hangars à la peau de plastique. On a affaire à une architecture qui a un grand souci de la construction car c’est par là que l’on peut faire des économies. Contrairement à Nemausus, qui fut un exemple célèbre du «  pas cher, mais beaucoup d’espace  », (où l’on pouvait d’ailleurs voir une réinterprétation du paquebot/ unite d’habitation en horsbords), il n’y a pas dans le law-tech de maquillage ou de métaphorisation du bâtiment qui n’est ni caréné, ni estampillé de son éponyme. Il s’agit d’expression constructive, de matérialité, de réalisme avant tout. Un rapport direct à la réalité de la construction: acier galvanisé, tôle thermolaquée, plastique ou béton brut sont exprimés

dans leurs articulations. Alison et Peter Smithson ne seraient-il pas les parents de cette démarche de l’utile? Chez nos architectes on retrouve l’envie de « faire avec  », faire attention à ce qui est là, ut ilisé ce qui peut marcher sans complexe. On retrouve ce principe à travers différentes expressions: la stratégie du disponible de Ferrier, l’utilisation des serres agricoles chez Lacaton & Vassal ou la mise en valeur de l’existant comme pour la réutilisation de la halle aux fa rine chez ANMA (Agence Nicolas Michelin & Associés). Cependant les formes, les organisations programmatiques et les paysages se veulent moins pittoresques que chez les fondateurs du Team 10. On retrouve plutôt des structures rappelant des archétypes. Les bâtiments sont généralement contenus dans une forme unitaire et le programme y est organisé de manière classique et régul ière. Les espaces tendent à une certaine neutralité et présente généralement une grande amplitude spatiale et une lumière omniprésente. On peut prendre par exemple le demi tonneau en polycarbonate du gymnase de Grenoble conçu par Nicolas Michelin. On construit donc des ossatures de métal. On les habille de bardage métallique ou de plastique. On laisse les bétons et les bois bruts. On expose tel quel les détails.

~ Un but affirmé ~

Le but affirmé de ces constructions simples est de servir d’abri: fournir une couverture et une atmosphère propice à l’activité. Le but c’est l’usage. C’est là les restes d’une utopie moderne, un espace totalement ouvert, libre, pour que toutes les activités s’y développent. Un abri: c’est une ossature recouverte d’une enveloppe. La structureisée pour fourn ir de avec le moins d’emphase.

Une des principales question à laquelle tentent de répondre ces architectes est: «  Par quelles stratégies architecturales peut-on émanciper les usages?  ». Ils ne se posent pas de questions esthétiques en premier lieu, mais des questions sur la fonction . Ils y répondent généralement par un large espace similai re à un atelier dans lequel le programme simplement organisé. D’un point de vue sensible, la réponse est généralement celle de l’espace industriel. On retrouve une expression plastique proche du brutalisme.

~ La déception des usagers ~ La politique tacite qu’expriment ces bâtiments est la suivante: «  Pour émanciper l’usage il faut vivre dans des hangars industriels qui sont à même de satisfaire au mieux le rapport usage/prix  ». Les concepteurs répondent à la question de l’optimisation du rapport usage/ prix par des objets industriels pauvres. De là, on comprend mieux le rejet d’une majorité d’usagers devant investir ces bâtiments. Ils se voient retourner le fait que leur budget est modeste et que c’est dans une usine, dont ils pensaient que l’occident s’était libéré, qu’ils doivent vivre. On comprend qu’un quidam ayant à fa ire le choix entre une grande maison «  Leader Priee  » et une maison «  Disney Land  », choisisse la pièce-montée à l’américa ine. Cette dernière, au lieu de le mettre face à la réalité économique de sa condition, lui donne l’impression d’avoir un lieu pour «  Habiter ». Et même si c’est une fiction, il préfère croire au spectacle.Ce pose alors la question de la différence entre une architecture de «  boite à chaussure  » de grande surface et celle d’une nouvelle démarche. Dans les deux cas, il s’agit de fournir un maximum d’espace pour un coût minimum. Les techniques constructives sont de la même famille: ossatures métalliques et enveloppe légère. Mais finalement, les constructions de la crise sont des hangars de périphérie designés.

~ Une nouvelle subjectivité moderne ~ Si le Corbusier était un concepteur de machines à habiter pour un home moderne; la nouvelle subjectivité de l’architecte moderne serait-elle d’être

un expert en coup de production? La subjectivité de l’architecte serait-elle passée de celle du concepteur/ingénieur à celle du stratège/expert? De bâtisseur, l’architecte serait-il devenu un conseiller en production? Ce qui pourrait rappeler que: du temple pour l’Homme à l’ère machiniste nous sommes passés au produit pour le consommateur

Les principaux enseignements de l’etude menEe en 2014 Pour la cinquième fois le Conseil national de l’Ordre a fait réaliser, une enquête auprès des architectes français pour appréhender l’impact de la crise économique sur la profession. Les éléments marquants de cette enquête sont sans aucun doute que, pour la première fois depuis 2010, le sentiment de pessimisme l’emporte sur l’optimisme quant à l’évolution de leur activité. Ce pessimisme est le corollaire d’une forte baisse des commandes, en particulier dans le secteur des équipements publics, conjuguée à une baisse significative du secteur des logements individuels comme collectifs. L’impact sur les agences d’architecture n’est pas négligeable: • 57% des architectes interrogés confirment une réduction globale de leur activité • 63 % des architectes indiquent avoir réduit leurs honoraires • 47 % des architectes ont augmenté le contenu de leur mission pour le même prix • 25 % des architectes employeurs indiquent avoir l’intention de se séparer d’un ou plusieurs salariés • En juillet dernier, 83 % des architectes pensaient que la sortie de crise ne se produirait pas en 2013. La crise économique est maintenant installée depuis quatre ans et les conditions d’exercice des agences d’architecture en sont fortement affectées. Nous espérons toutefois que la réduction des investissements des collectivités locales sera compensée par la relance du secteur du logement, nous apportant une bouffée d’oxygène. L’année 2015 sera probablement une étape difficile à franchir, mais il nous appartient d’être collectivement inventifs et solidaires.


ARCHITECTURE

à l’époque multiculturaliste. Il s’agit désormais de proposer différents produits pour différents consommateurs. C’est le mot d’ordre du «  design démocratique  » (Titre d’un petit livre rouge, sous titré: Un livre sur la forme, la fonction et le prix-les 3 dimensions du design IKEA). Cette volonté de démocratiser le design se retrouve dans de nombreuses nouvelles opérations: la cité manifeste à Mulhouse initiée par Jean Nouvel ou le lotissement de la Pirotterie à Rezé initié par le groupe Périphériques. Au mauvais goût des pastiches de maisons de maître dont séparent les pavillons industriels, l’alternative proposée

est le hangar industriel dont l’esthétique oscille entre la littéralité brutaliste et le maquillage pop art. Les architectes devenus experts en création en période de crise pratiquent de fait la soumission comme émancipation. A faire la démonstration que c’est possible de proposer, malgré la situation, on ne fait que se soumettre et prouver que l’on peut s’adapter à toutes les contraintes. Et là où leur lointain ancêtre Mies Van der Rohe construisait des temples de silence à l’écart du tumulte de la vie moderne, on propose aujourd’hui dans hangars design pour l’émancipation des usages infinis. A

la méditation contemplative on préfère aujourd’hui la jouissance. L’architecture libératrice propose de pouvoir: « Jouir sans entraves  ». C’est la soumission à l’injonction de jouissance qui dans l’imaginaire des architectes est la création infinie, elle même rendue possible par des espaces industriels aptes à devenir des ateliers d’artiste. Mais, il faut bien se l’avouer, en dehors de l’utopie, ces lofts se retrouvent n’être que des hangars de stockage des produits de consommation à travers lesquels on se personnalise. On propose donc d’atteindre le mythe de la liberté émancipée par la construction pas chère associée à l’imaginaire de la jouissance infinie: « «  dans mon loft je pourrai faire

Expo d’architecture

tellement de choses...?  ». Et paradoxalement, filles et fils d’un certain modernisme, croyant s’émanciper des contraintes du coût et émanciper les usagers, ne font que se soumettre aux exigences de l’idéologie dominante en prouvant que malgré toutes les contraintes, ils réussissent à faire de l’architecture.

Car, si le défi du coût est relevé par la construction des hangars design, qu’entraînerait son élévation au rang d’exemple à suivre?

~ Un but partiellement atteint ~

La précarisation réelle et symbolique de l’habitat en état de crise aurait un slogan: «  Tous en mobil home design!  » Si dans cette démarche il y a un possible démontré, à savoir que l’on peut améliorer notre cadre de vie avec des propositions alternatives au pastiche pavillonnaire, on

Violet-le-Duc, Baccarat, Frank Gehry, François Schuiten... A l’occasion de son 250 ème anniversaire, le musée Baccarat présente Baccarat: les 250 ans. Une exposition rétrospective qui dévoile près de 250 chefs d’œuvres élevés au rang d’icône au fil de 250 ans d’histoire, de culture, de savoirfaire et de moments inoubliables. Fondée en Lorraine, sur autorisation du Roi Louis XV, la plus illustre Manufacture de cristal au monde a traversé les époques pour devenir un symbole d’excellence et d’Art de Vivre. Baccarat, un nom qui résonne comme l’écho de pièces d’exception, de lieux extraordinaires et de fêtes inoubliables. En témoigne la grande table dressée à l’entrée de l’exposition où sont disposées quelques-unes des plus prestigieuses créations commandées par les plus grands de ce monde.

Viollet-le-Duc: Les Visions d’un Architecte

Lieu: Galerie-Musée Baccarat Date de début: 23 janvier 2014 Date de fin: 24 janvier 2015

Caroline Challan Belval, Ars architectonica Caroline Challan Belval propose une interprétation contemporaine de l’architecture à partir du répertoire de formes que constituent les collections de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Ars architectonica présente des sculptures monumentales créées spécifiquement pour l’événement. Une centaine de dessins inédits de l’artiste, acquis en 2013, sont également à découvrir. Caroline Challan Belval interroge les œuvres du musée comme original et double. Elle aborde les dispositifs de construction, de stabilité et de déséquilibre. Lieu: Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Date de fin: 9 mars 2015

À Tables avec le Mobilier National À tables avec le Mobilier National propose d’explorer toutes les variantes et déclinaisons de tables, qu’elles soient d’ordre typologique ou dues à l’imaginaire des créateurs. Lieu: Manufacture des Gobelins-Galerie Date de début: 18 novembre 2014 Date de fin: 18 janvier 2015

Un bâtiment, combien de vie?

Baccarat À l’occasion du 250e anniversaire de Baccarat, le Petit Palais présente les chefs-d’œuvre de la plus illustre manufacture de cristal au monde. Le parcours met en lumière les créations de Baccarat conçues pour les grandes expositions parisiennes de 1823 à 1937, lors desquelles la manufacture conquiert une notoriété internationale. Des expositions qui attirent les commandes des grands de ce monde. Près de cinq cents pièces historiques, provenant en majorité de la collection privée de la manufacture lorraine ainsi que d’emprunts prestigieux, sont à découvrir. Lieu: Musée du Petit Palais

La Cité de l’Architecture et du Patrimoine fait dialoguer de manière vivante un ensemble de représentations utopiques anciennes ou récentes de Paris (dessins, tableaux, maquettes) avec les nombreuses images réalisées par François Schuitenautour de Paris. Ce dernier assure la conception scénographique de l’exposition, en étroite collaboration avec Benoît Peeters. Les techniques les plus contemporaines font vivre l’espace dans toutes ses dimensions et associent le « futur du passé  » à des réalisations de pointe. Pour rêver librement l’avenir de Paris, bien au-delà des contraintes techniques, politiques et économiques.

Un bâtiment, combien de vie? est une exposition à dimension éthique qui souhaite recentrer le débat sur la métamorphose du patrimoine moderne (mi XIXe-fin XXe), et notamment celui des Trente glorieuses, le moins considéré et le plus en danger car souvent jugé plus facilement renouvelable.À travers huit thèmes, plus d’une centaine de projets et de réalisations en France et en Europe sont ici présentés. Chaque thème est traité à travers trois projets, le plus souvent deux en France et un à l’étranger. Les projets présentés au fil des neuf mois d’exposition sont actualisés tous les trois mois. À la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.

Lieu: Cité de l’Architecture et du Patrimoine Date de début: 20 novembre 2014 Date de fin: 9 mars 2015

Lieu: Cité de l’Architecture et du Patrimoine Date de fin: 31 janvier 2015

François Schuiten, Benoît Peeters: Revoir Paris

Date de début: 15 octobre 2014 Date de fin: 4 janvier 2015

Observeur du Design 2015 L’Observeur du design labellise 150 réalisations (produits, espaces et services) issues de tous les secteurs d’activités dans une exposition intitulée Observeur du design 2015. Les visiteurs sont invités à traverser dix zones, déterminées par dix couleurs, afin de mieux mesurer l’apport du design et sa valeur ajoutée aux moments importants de la conception d’un produit. À la Cité des Sciences et de l’Industrie. Lieu: Cité des Sciences et de l’Industrie Date de fin: 1 novembre 2015

n’est cependant obliger de ce demander si ce possible est véritablement émancipateur. Cependant, si cette démarche actuelle fait la preuve d’un possible sur le plan économique, le fait-elle sur le plan plastique? Jean Louis Borloo (Ministre de la cohésion sociale) déclare dans Télérama, en visitant la cité manifeste: «  Enfin du logement social qui sort de la barre ordinaire!  ». Alors qu’il est en train de rasez des ghettos pour récupérer du foncier afin de le redistribuer à la promotion privée. Après les barres en béton d’une politique de relogement à grande échelle pour faire disparaître les bidons villes de l’après guerre, va-t-on voir des champs de pavillons design en tôle ondulée pour l’accession à la propriété... C’est là que je pense que cette démarche n’atteint pas le but auquel elle pourrait prétendre, à savoir, être une réponse totalement probante face à la crise. Car au lieu d’établir une voix d’émancipation, elle donne une caution esthétique à la précarité vers laquelle nous conduit l’idéologie dominante. Car quelle difference y a-t-il entre une maison d’usine de style néo-régional et une autre à l’esthétique industrielle? Uniquement celle du design. Car contrairement aux utopies modernes inaccomplies, aucune grande idée autre que l’esquive des contraintes économiques n’accompagne ces hangars.

Frank Gehry Le Centre Pompidou présente une rétrospective consacrée à l’oeuvre de Frank Gehry, une des grandes figures de l’architecture contemporaine.Le parcours met en lumière l’évolution du langage plastique et architectural de l’artiste tout au long des différentes périodes de sa carrière. Le recyclage de matériaux « pauvres » de ses premières réalisations, qui le conduise à inventer des gammes de mobilier en carton d’une part; la maîtrise de l’échelle urbaine, qui structure depuis les années soixante son approche d’une architecture inscrite dans un contexte urbain qu’elle qualifie, de l’autre. Lieu: Centre Georges-Pompidou Date de début: 8 octobre 2014 Date de fin: 26 janvier 2015

Matière Grise Consommer « plus de matière grise  » pour consommer « moins de matières premières » est l’un des enjeux de l’exposition Matière grise, présentée au Pavillon de l’Arsenal. Les architectes de l’agence Encore Heureux

explorent ici la question du réemploi à un instant décisif où l’architecture aspire à se réinventer entre contraintes environnementales, économiques et nouveaux usages. Des essais, entretiens et projets démontrent le potentiel

du réemploi et la possibilité d’une nouvelle vie pour des matériaux usés dans tous les lots du bâtiment. Lieu: Pavillon de l’Arsenal Date de début: 26 septembre 2014 Date de fin: 4 janvier 2015 • 05


(moteurs) de luxe

Le luxe avec ou sans moteur

~ Legère et Sportive ~ Une version plus sportive (cames et barres de torsion modifiées, volant moteur allégé, double échappement) était disponible (XK120 SE pour Special Equipement ou M pour Modified aux ÉtatsUnis) qui atteignait 180 chevaux.

La voiture de collection, la Tesla d’Elon Musk: la combinaison parfaite pour un luxe legitime et irréprochable.

La Jaguar XK120 est une voiture de sport à deux places (découverte ou coupé) produite par la marque automobile britannique Jaguar de 1948 à 1954. Il n’y a eu que cinq modèles sportifs dans toute l’histoire de Jaguar. Cela montre que la compagnie a toujours créé du premier coup des automobiles qui resteraient longtemps en production au prix de modifications mineures. La XK vient en second dans ce palmarès derrière celle qui lui a succédé, la Jaguar type E, peut-être plus connue. Mais la XK a représenté une révolution identique quand elle est apparue en 1948 en offrant un rapport qualité / prix qu’aucun autre constructeur ne pouvait atteindre. Le développement du moteur Jaguar XK commença avant même la Seconde Guerre mondiale. Le bas moteur était basé sur le moteur des SS Jaguar et une toute nouvelle culasse à double arbre à cames en tête (DOHC Double Over Head Camshaft en anglais) fut développée. Les nouveaux moteurs avaient un nom de code commençant par X comme expérimental et une lettre évoquant le modèle: XA, XB etc. En 1948, on en était au modèle de moteur XK, une version 4 cylindres développant 150 chevaux fut installée dans un petit roadster (une MG), ce moteur permettait d’atteindre 108 mph (175 km/h), mais il manquait de puissance pour la future berline Jaguar Mark V (en). C’est donc la version 6 cylindres qui fut sélectionnée. Mais alors que le moteur était prêt, le châssis et la carrosserie de la nouvelle berline ne l’étaient pas (il faudra attendre la Jaguar Mark VII (en) pour retrouver ce moteur dans une berline). Deux mois avant le London Motor Show de 1948, William Lyons décida de lancer son moteur révolutionnaire dans une série limitée de voiture de sport. Utilisant un châssis de Mk V raccourci, un roadster fut rapidement dessiné et produit. Le nom choisi, XK120 Super Sport, rappelait la vitesse maximale supposée, 120 mph. Cette nouvelle Jaguar fut un coup de tonnerre dans le monde automobile avec son moteur à double arbre à cames, ses lignes élégantes et ses performances annoncées.

desquels la voiture (en version coupé) fit une moyenne de 100 mph (160 km/h).

~ Une Voiture de Course ~

jaguar xk 120

La Jaguar xk 120, un luxe intemporel, une histoire digne d’une celebrité qui continue de briller sans prendre une ride. Une instrumentation complète, un intérieur en cuir Connoly et surtout un prix très attractif, trop bas pour être vrai, complétaient le tableau. Le prix, pour des raisons fiscales, étaient inférieur à £1000. En 1948, il y avait très peu de voitures capables d’atteindre 120 mph (192 km/h) et il fallait débourser beaucoup plus (deux fois plus pour une Alfa Romeo 3 litres ou quatre fois plus pour une Bugatti 57SC.

~ Celebre ~ Un groupe d’ingénieurs fut envoyé à Jabbeke où une XK120 de série atteignit l’incroyable vitesse de 126 mph (201 km/h), devenant ainsi la voiture de série la plus rapide du monde. Avec certaines modifications mineures (saute-vent et couvre-tonneau au lieu 06 •

de pare-brise), la vitesse fut même de 132 mph (212 km/h), voire 136 mph (219 km/h) en 1949 avec le pilote d’essai de la marque Ron « Soppy » Sutton lors d’un test. Les plans initiaux étaient de ne construire que 200 exemplaires, mais l’afflux des commandes rendit évident qu’il faudrait produire l’auto en plus grande série et remplacer la carrosserie en aluminium sur ossature bois par des panneaux en acier pressés sur une ossature métallique.La construction des outils de production prit une année au cours de laquelle les modèles alu furent réservés aux salles d’exposition et à certains clients chanceux. La production des modèles en acier commença en 1950, essentiellement pour l’exportation et les États-Unis où la « 120 » devint la voiture des stars. Tout compris, c’est un peu plus de 200 roadsters alu qui ont été construits, ils sont très recherchés maintenant.

~ Jaguar C-Type ~ La demande a été aussi multipliée par ses succès dans les courses, ce qui incita Jaguar à engager au Mans trois XK120(S) quasiment de série pour se confronter à la concurrence en 1950. Cette année ne fut pas faste (12e et 15e, notamment avec Peter Whitehead), mais permit à Jaguar d’apprendre assez pour construire la XK120C, connue sous le nom de Jaguar C-Type qui rapporta la première victoire de Jaguar au Mans en 1951 (Whitehead et Walker) et 1953 (Rolt et Hamilton, ainsi que la deuxième place). Comme si les 24 Heures du Mans, le Tourist Trophy (1950 sur XKS et 1951 sur XKC avec Stirling Moss), les 12 Heures de Hyères (1952, avec Jean Heurtaux et Marceau Crespin6) et les 12 Heures de Reims (1953, avec Whitehead et Moss) ne suffisaient pas, Jaguar mit la 120 à l’épreuve à Montlhéry pendant 7 jours pleins au cours

Sur la scène des rallyes, Ian et Pat Appleyard (la fille de W. Lyons) remplacèrent leur ancienne et fiable SS100 par une XK120(S, comme de série Sport), et dominèrent de nombreuses courses du début des années 1950, comme la prestigieuse Coupe des Alpes (1950 et 1951), le RAC Rally (1951 et 1953, J.C.Broadhead étant 2e en 1952 et Appleyard 3e), le Rallye du Lancashire AC Morecombe (1951), ou encore le Rallye des Tulipes (1951). Le concessionnaire lyonnais de la marque Henri Peignaux remporta également le Rallye Soleil Cannes en 1951 avec le roadster (et triplé de la marque cette année-là, après une deuxième place l’année précédente), alors que la même année Johnny Claes et Jacques Ickx s’imposèrent dans Liège-RomeLiège. La fiabilité de la voiture lui permit d’obtenir la première Coupe d’Or décernée en 1952 dans

De SSC à Jaguar Fondée en 1922 sous le nom de Swallow Sidecar Company par William Lyons, la société, dont les initiales étaient SSC, prit le nom de Jaguar en 1945 pour ne pas évoquer les SS allemands de sinistre mémoire. La société est restée indépendante jusqu’à ce qu’elle soit nationalisée en 1966.

la Coupe des Alpes, pour les coupes successivement. glânées en 1950, 1951, 1952 dans l’épreuve (ainsi que la première Coupe d’Argent, l’année précédente). En 1953, Níkos Papamichaïl remporta le Rallye de l’Acropole naissant, ainsi qu’ultérieurement plusieurs autres courses dans son pays au fil des années 1950. Les rallyes Monte-Carlo et de Lisbonne échappèrent cependant à son palmarès de victoires (2es en 1953), ainsi que le canadian winter rally (2e en 1955). En 1951, Jaguar proposa un coupé (Fixed Head Coupé = FHC) qui avait des fenêtres relevables au lieu d’écrans et un intérieur plus luxueux que le roadster.

Jaguar xk 120 roadster en aluminium

Des roues fils étaient montées sur les modèles SE/M, les voitures n’avaient alors pas de “spats” afin de laisser la place pour les gros écrous de roue. La modification incluait une tête de Type-C avec de plus gros carburateurs de SU 2 pouces (SandCast), ce qui montait la puissance à 210 chevaux. On notera toutefois, que la culasse ne porta jamais le badge rouge “Type-C” qui ne sera monté qu’à partir de la 140.La XK120 est la plus légère et la plus sportive des XK, mais sa conduite demande une certaine familiarisation avec la direction qui est lourde et imprécise et les freins à tambours qui sont assez peu efficaces et chauffent rapidement. La boîte Moss qui est lente et demande un double débrayage dans les deux sens entre la première et la seconde offre une conduite « vintage », mais de toutes les voitures de série de cette période, la XK120 est certainement la plus performante et la plus agréable à conduire.

A son époque, la voiture la plus rapide du monde En 1984, la société avait été bien séparée sur le marché boursier-et c’est une des privatisations du gouvernement de Thatcher--jusqu’à ce qu’elle soit reprise par Ford en 1990. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Lyons et Heynes, en collaboration avec Walter Hassan et Claude Bailey, travaillèrent sur un nouveau moteur qui devait établir la société comme un vecteur de force dans le monde. Ils choisirent un agencement de pointe avec arbre à cames en tête pour leur moteur six cylindres en ligne, qui développait initialement 162 ch. Pour déclencher sa publicité, ils décidèrent de construire un nombre limité de voitures de sport, et Lyons ne disposa que de deux mois pour concevoir la carrosserie avant le salon automobile de Londres en 1948. La voiture, la XK120, fit un triomphe. Elle devait devenir l’une des voitures de sport les plus célèbres du monde. Sa nomenclature était basée sur sa vitesse maximale, et pour convaincre les sceptiques, un moteur XK120 de série enregistra 201 km/h lors d’une démonstration pour la presse. C’était la voiture de série la plus rapide du monde. En 1950 fut dévoilée la berline Mark VII, une cinq places complète dotée du moteur XK. Elle était destinée au marché américain, et près de 30 millions de dollars de commandes furent enregistrées dans les mois qui suivirent son introduction. En 1954, la XK120 fut remplacée par la XK140 qui s’était parée d’un moteur de 192 ch encore plus puissant. Un an plus tard, on annonçait l’arrivée de la berline compacte Jaguar: la première Jaguar à construction monocoque. Propulsée initialement par la version 2.4 litres du moteur xk, et désignée tout simplement sous le nom de 2.4, cette voiture, qui fit par la suite l’objet de modifications, fut connue sous le nom de MkII. Elle devait rester plus de dix ans en production.


(moteurs) de luxe

tesla motors

« Nous allons ouvrir un second site à Tilburg au cours du premier semestre 2015 »

Le luxe de rouler sans moteur, Elon Musk du goupre Tesla Motors l’a bien compris ! Elon Musk est en train de vraiment révolutionner l’industrie automobile avec Tesla « Steve Jobs de l’industrie lourde »,ce qui rend crédible la voiture électrique. Il est bien le président, architecte produit et PDG du groupe Tesla Motors, il a cofondé Tesla et continue de superviser la stratégie produit de la société-notamment le design, l’ingénierie et la fabrication de véhicules électriques de plus en plus abordables pour le consommateur grand public. En tant que président et architecte produit, il a contribué au design du révolutionnaire Roadster, pour lequel il a obtenu les prix Index et Global Green, le dernier ayant été remis par Mikhail Gorbachev. En octobre 2008, il a pris la responsabilité supplémentaire de Directeur Général, ce qui signifie qu’il a été responsable pour les opérations courantes de l’entreprise lors de la montée en puissance de la production du Roadster et l’accélération du développement du second véhicule Tesla, la Model S. Elon a mis en place des services de vente et des services centers sur deux continents. En mai 2009, il a mis en place un partenariat stratégique avec l’entreprise allemande Daimler tout en obtenant 50 millions de dollars d’investissement de leur part. Il a dirigé avec succès un programme de réduction des coûts qui a permis à Tesla de devenir rentable à partir de juillet 2009. Il est à la tête du développement de la Model S, la berline familiale 100% électrique qui sera produite dans l’usine Tesla de Californie du Nord. L’usine Tesla emploiera environ 1 000 employés. Elon est fasciné par les voitures électriques depuis vingt ans. Après avoir obtenu une licence en physique et commerce de l’Université de Pennsylvanie, il a travaillé brièvement sur les supercondensateurs chez Pinnacle Research dans la Silicon Valley pour comprendre leur potentiel en tant que mécanisme de stockage d’énergie pour les véhicules électriques. Il avait prévu de faire des études supérieures à l’Université de Stanford en science des matériaux et en physique appliquée, mais a préfèré mettre l’école en attente pour créer les sociétés Internet Zip2 et PayPal. En plus de ses fonctions chez Tesla, il officie en tant que PDG et Directeur technique de SpaceX et est Président de SolarCity. Elon Musk a annoncé le choix du Nevada pour implanter la plus grande usine de batteries du monde. Il faut dire que le « Silver State » a déroulé le tapis rouge à Tesla. Dénommé « Gigafactory », le site devrait bénéficier d’une enveloppe publique de 1,25 milliard de dollars (965 millions d’euros) étalée sur vingt ans. C’est le prix à payer pour accueillir cette usine, qui doit permettre la

création de 22 500 emplois, dont 6 500 directs. L’investissement, partagé avec le groupe nippon Panasonic – il apporte la technologie –, est compris entre 4 et 5 milliards de dollars. Mais les décisions d’Elon Musk ne relèvent pas d’une rationalité ordinaire. C’est lui qui a inspiré le réalisateur Jon Favreau pour tourner Iron Man; lui qui est à l’origine de SpaceX, première société spatiale privée capable de ravitailler la Station internationale et qui imagine envoyer des hommes sur Mars; lui qui a créé Solar City, le deuxième plus grand fournisseur d’équipement solaire aux EtatsUnis. Notre homme a également un projet de pneumatique géant, l’Hyperloop, une fusée dans un cylindre capable de transporter des voyageurs à la vitesse du son. Les différentes agences indépendantes qui ont pu tester la Tesla Model S s’accordent à dire que la Tesla Model S est la voiture la plus sûre au monde, ces résultats sont importants pour la marque car elles permettent d’estomper le mal causé par la vague de « bashing » suite aux accidents isolés ayant provoqués un feu en dehors de l’habitacle de ces Tesla Model S en Septembre 2013. Cette annonce n’est toutefois pas une surprise car l’agence américaine pour la sécurité des véhicules (National Highway Traffic Safety Administration) avait déjà accordée la note maximale à la berline électrique. La Tesla Model S se classe donc en tête des voitures les plus sûres au monde, en effet, seul deux véhicules ont obtenus les faveurs de ces deux agences depuis 2011. Tesla Motors attribue cette réussite aux avantages indstriels offerts par la motorisation électrique: un centre de gravité bas: Le bloc batterie est la partie la plus lourde du véhicule et concentre le poids le plus important. une zone d’absorption frontale: L’absence de moteur à l’avant permet une absorption des chocs optimale. Des équipements à l’avant-garde: Tesla Motors reconnaître avoir uniquement activés deux dispositifs de sécurités électroniques; les alertes de franchissement de ligne blanche et de dépassement de vitesse autorisée.

C’est ce que précise le constructeur automobile, avant d’ajouter qu’il devrait disposer à terme d’une surface totale d’environ 49 000 mètres carrés, contre 18 000 actuellement. Un agrandissement destiné avant tout à augmenter la production de la model S dont les ventes progressent selon un rythme soutenu aux Etats-Unis (qui représentent 80 % des ventes de Tesla) mais également en Europe où le constructeur américain déploie actuellement un réseau de superchargeurs, des bornes de rechargement ultrarapides qui ont fait le succès de la marque outre-Atlantique. Ces nouvelles installations pourrait également servir à l’assemblage du nouveau modèle à venir de Tesla Motors, la Model X, un SUV 100 % électrique de sept places et dont les premieres pièces seront produites à Frémont dès le printemps 2015.

La clef de voiture, une pression sur le capot avant ouvrira celui-ci, idem pour le coffre

Tesla à Montréal L’ouverture officielle de Tesla Montréal, la plus grande salle d’exposition sur le continent pour le constructeur californien, était l’occasion pour quelques clients triés sur le volet de faire l’essai, en primeur, de la toute nouvelle version à quatre roues motrices de la Model S, surnommée Model D. La particularité de la Model D ? Une mécanique tout électrique fournissant du muscle aux quatre roues, et retranchant une seconde au chrono du 0-100 km/h de la Model S à deux roues motrices. Ça fait stopper le chrono à 3,2 secondes, selon le fabricant, une donnée pas loin d’être confirmée par la vidéo ci-haut, filmée par Autonet vendredi dernier, dans le cadre de l’inauguration de la nouvelle adresse montréalaise du groupe californien.

Une console tactile de 17 pouces Tout cela peut être commandé via l’énorme console tactile de 17 pouces, qui affiche la version du système de la voiture, à la manière d’un ordinateur personnel ou d’un téléphone intelligent. Car évidemment, Tesla ne fait pas que produire la voiture de série ayant la plus rapide accélération au monde, elle tente aussi d’accélérer les changements dans la façon dont les voitures grand public sont construites et vendues..

Gare à la tête! Assis dans la spacieuse berline, il a fallu bien suivre les conseils de notre pilote Une gentille Californienne pas tellement habituée au froid québécois, qui recommandait avant tout de bien appuyer la tête sur l’appui-tête. En relâchant le frein puis en écrasant l’accélérateur à fond, on génère un couple qui fait bondir la voiture au point où un passager un peu distrait pourrait se cogner durement la tête, s’il ne fait pas gaffe.Une fois à vitesse de croisière, la stabilité de la voiture est excellente, vu que tout ce qui pèse lourd se trouve sous le plancher, dans ce que Tesla appelle son «traîneau» («sled») électrique: piles, moteurs, suspension, etc.C’est d’ailleurs cette même plateforme qui se trouvera sous la Model X, familiale à sept places qu’on verra sur nos routes quelque part en octobre prochain.

Pas loint de l’hippodrome de Montréal

Conduite autonome: une surprise!

Model S Aucun chiffre officiel n’a été communiqué, mais on peut supposer que la Model S est une affaire qui roule en Europe au regard de la volonté affichée du groupe Tesla d’agrandir de manière significative son usine d’assemblage située sur le site de Tilburg aux Pays-Bas. Construite en 2013, cette unité de production et de distribution est destinée à l’assemblage des pièces produites par la firme américaine sur le site de Frémont aux Etats-Unis.

On dit souvent que Tesla ne fait pas les choses comme les autres. Le groupe électronique composant le système autopilote vendu en option sur la Model S en est la preuve, puisqu’il s’agit de composants qui sont déjà installés dans la voiture, mais qui sont désactivés par défaut. Il suffira de payer, au moment de l’achat ou plus tard, pour les activer, et ainsi hériter du mode de conduite semi-autonome permettant à la voiture de se débrouiller d’elle-même dans plusieurs conditions, notamment en heure de pointe.

Pour l’occasion, les gens de Tesla Montréal ont évidemment fait fermer quelques rues du quartier situé derrière la fameuse Orange Julep, pas tellement loin de l’ancien Hippodrome de Montréal. Les invités pouvaient prendre place à bord d’une Model S P85D, la plus rapide et la plus coûteuse des Tesla, et vivre l’expérience de son accélération décapante. Ou d’une accélération «déjantée», pour paraphraser le mode de conduite «Insane» à sélectionner pour hériter du total de 691 chevaux fourni par les deux moteurs électriques de cette nouvelle Tesla. • 07


MODE

ChloE s’offre une reedtion historique

timEline de chloe

Le prêt à porter, la haute couture, Chloé est à la pointe depuis bien longtemps

Avant la création de Chloé en 1952, les maisons de mode produisaient uniquement des vêtements sur mesure de Couture ou de Haute Couture. Rejetant la froideur et la raideur de la mode des années 1950, années où Dior et Balenciaga sont au sommet, Gaby Aghion, décide de créer une ligne de vêtements de grande qualité

~ Création ~ Chloé est fondée en 1952 par Gaby Aghion, une parisienne d'origine égyptienne. Elle et son partenaire Jacques Lenoir, avec qui elle s'associe l'année suivante, sont parmi les premiers à prendre conscience de l'apparition d'une demande pour des collections qui allient les exigences de la haute couture avec celle du prêt-à-porter. Gaby Aghion passe ainsi du statut de «  cliente  » à celle de «  vendeuse  ». La première collection comporte six modèles; Gaby Aghion s'occupe de tout, de l'approvisionnement à la vente. Quatre ans plus tard, la toute première véritable collection est présentée pendant un petit déjeuner au Café de Flore, l'un de leurs cafés préféré et alors le rendez-vous des artistes parisiens. Cette collection est dessinée par Gaby Aghion et réalisée par une première assistante de chez Lelong, et reçoit le soutien de Hélène Lazareff la fondatrice du magazine Elle. Les collections suivantes sont présentées à La Closerie des Lilas et chez Lipp. Le premier styliste de la marque, Gérard Pipart, est engagé; il y restera six ans avant de partir chez Nina Ricci. Gaby Aghion et Jacques Lenoir commencent alors à s'associer de jeunes talents qui deviendront célèbres au fil du temps:Christiane Bailly, puis Michèle Rosier, Maxime de la Falaise et Graziella Fontana, Tan Giudicelli, Carlos Rodriguez. 08 •

qu’elle appelle «  prêt-à-porter de luxe  ». Les vêtements sont disponibles immédiatement, déjà coupés et confectionnés, le besoin de retouche mineur,

les matières d’excellente qualité, les coupes étudiées et le tombé des tissus soigné. Le marché du prêt-à-porter tel que nous le connaissons

aujourd’hui était à ses prémices. Les autres couturiers ont rapidement rejoint le mouvement, tel Yves Saint Laurent avec Saint Laurent

Collection Automne-Hiver 2015

En 1952, Gaby lance la marque Chloé-le prénom de son amie Huysmans-à Paris et invente le prêt-à-porter de luxe bien avant d’autres couturiers. Elle conçoit six modèles qu’elle fait réaliser par une couturière et va en personne les proposer aux boutiques en vogue. Ses relations dans la haute société parisienne lui apportent de nombreux soutiens: Jacques Lenoir, avec lequel elle s’associe en 1953, la fondatrice de l’hebdomadaire Elle Hélène Lazareff, la directrice du Jardin des modes Maïmé Arnodin. Il faut attendre 1956 pour voir une véritable collection qu’elle présente au Café de Flore.La même année, Raymond Aghion part en Italie, où il restera jusqu’à 19569. Cette année-là leur fils, Philippe, est né.Gaby se définit elle-même comme «  une beauté sombre et un esprit bohème  »10. Elle a tôt rejeté les formes rigides caractérisant la mode des années 1950 et s’est évertué à créer une nouvelle catégorie de vêtements féminins dans le secteur du haut-de-gamme de l’époque dominé par la haute couture, le «  prêt-à-porter de luxe  », un concept alors rare en son temps. Son objectif était de produire des vêtements avant tout doux et féminins, dans des tissus qui ne contraignent pas le corps.Gaby Aghion et Jacques Lenoir sont restés à la tête de cette maison jusqu’en 1985, année où Chloé a été racheté par Dunhill Holdings P.L.C. (aujourd’hui Groupe Richemont). En décembre 2013, elle est faite chevalier de la Légion d’honneur.

Gaby Aghion

Karl Lagerfeld En 1966, Karl Lagerfeld, après avoir travaillé pour la maison Jean Patou, est recruté par Jacques Lenoir comme principal créateur de la maison et Chloé devient l’une des marques emblématiques des années 1970 avec ses jupes longues et fluides, ainsi que ses chemisiers vaporeux. Le créateur est «  au sommet de son art4  » Jackie Kennedy, Brigitte Bardot, Maria Callas et Grace Kelly sont clientes. La première boutique Chloé ouvre au 3 rue Gribeauval à Paris en 1971, dont Jeannette Alfandari prend la direction. Deux ans plus tard, le premier parfum, nommé «  Chloé  », est lancé, et la marque ouvre un nouveau point de vente rue du Faubourg-Saint-Honoré. Diplômée du Central Saint Martins College of Art and Design deux ans auparavant, elle réalise un coup de maître alors qu’elle est encore à l’école: sa collection est gracieusement portée par ses copines Naomi Campbell, Kate Moss et Yasmin. Le Bon pour son défilé de fin d’études… Elle est accompagnée de Phoebe Philo. Stella McCartney redynamise la maison pour en faire de nouveau une marque de premier plan, tout en conservant les principes de Chloé. C’est un véritable «  second souffle  » pour la marque et le succès est au rendez vous dès la première collection. Des stars, du style, du buzz: elle pose les jalons qui sont encore aujourd’hui sa marque de fabrique. La jeune femme s’inspire de sa propre mère Linda qui s’habillait en Chloé: la marque prend un accent vintage, rock et sexy, en témoigne son top «  Ananas  » sur fond bleu lagon créé en 2001.

Stella McCartney

~ La Nouvelle Lady Chloé ~ Clare Waight Keller L’enfance de l’art Très jeune, vers 8 ou 9 ans, Clare se souvient avoir observé, des heures durant, sa mère coudre à la machine. «  Puis j’ai commencé à coudre moi-même des petits trucs, et ça a été la révélation. J’ai été élevée par des parents très ouverts, qui me disaient: « Fais ce que tu aimes, mais fais-le à fond! » Vers 13 ans, je leur ai annoncé mon désir de devenir styliste.  » A 16 ans, Clare se retrouve dans une école d’art, d’où elle sortira diplômée, après s’être frottée à toutes les disciplines artistiques majeures: sculpture, dessin, photographie, graphisme... «  Mais, rien n’y a fait, je suis toujours retournée à ma première passion: la mode! ».

rive gauche, ou Givenchy avec la collection «  University  » de 1956.

Parcours cinq étoiles Licence en poche, Clare file à Londres, au Royal College of Art passer une maîtrise en mode de la maille. A 21 ans, elle est engagée chez Calvin Klein, à New York, puis, quatre ans plus tard, chez Ralph Lauren. Cette fonceuse retourne ensuite à Londres,

au studio de création Gucci, alors dirigé par Tom Ford, qu’elle quitte pour prendre la direction artistique de Pringle of Scotland, marque de cachemire qu’elle modernise... jusqu’à sa nomination, en mai 2011, à la direction de la création de la maison française Chloé. Sa vie de famille Mère de trois enfants, Clare Waight Keller avoue ne pas éprouver de grandes difficultés dans la gestion de son emploi du temps. Sans doute parce qu’elle en a les moyens, mais pas seulement: « Je suis bien organisée, je m’assure que les deux parties de ma vie, professionnelle et privée, soient autonomes. L’organisation millimétrée est la clé de tout. Je suis bien épaulée à la maison, et le père de mes enfants, qui n’a pas hésité une seconde à me suivre à Paris, est quelqu’un sur qui je peux compter ».

• 1952. Chloé is founded by Gaby Aghion, a Parisian of Egyptian origin. She and her partner, Jacques Lenoir, were among the first to become aware of the raising demand for collections that could merge the strict requirements of haute couture and those of ready-to-wear. • 1956. The first collection is introduced at Le Café de Flore, one of their favorite cafes and the meeting place of artists in Paris.The collection was designed by Gaby Aghion and made by a first assistant at Lelong. Gaby Aghion and Jacques Lenoir start hiring young talented designers, who would eventually make a name of their own: Christiana Bailly, Michèle Rosier, Maxime de la Falaise,Graziella Fontana, Tan Giudicelli, Guy Paulin, Carlos Rodriguez. • 1966. Karl Lagerfeld is the main designer and Chloé becomes one of the symbolic brands of the 70’s. Among its customers: Jackie Kennedy, Brigitte Bardot, Maria Callas and Grace Kelly. • 1971. The first Chloé boutique opens at the 3 rue Gribeauval in Paris. • 1985. The company is acquired by the Richemont group. • 80’s. Chloé keeps working with promising and eventually famous artistic directors: Martine Sitbon in 1988, Karl Lagerfeld in 1992. • 1997. Stella McCartney brings in a new direction, feminine, romantic and impertinent. • 2001. Phoebe Philo adds a personal and sensual touch. Kirsten Dunst, Natalie Portman, and Lou Doillon become customers. • 2002. Chloé launches a line of bags, small leather goods and shoes. The Paddington bag will become the first of the’it-bags’. • 2008. After a close collaboration with the brand for the launch of the fragrance, Hannah MacGibbon is named artistic director. • 2009. MacGibbon introduces her first collection in March at the Spring-Summer 2009 runway. She cited the fashion illustrations of Antonio Lopez as an inspiration.American actress, former model and fashion designer Chloë Sevigny becomes a spokesperson for the company. • 2010. Geoffroy de la Bourdonnaye becomes CEO and chairmanRalph Toledano • 2011. MacGibbon is replaced by former Pringle of Scotland Designer Clare Waight Keller. • 2012 starts sponsorship of the annual Prix Chloé at the Festival de Mode de Hyères


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.