L'Écho de la Timbrologie

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RENCONTRE p. 44

Olivier Ciappa revient sur les influences qui ont présidé à la création de sa Marianne et met un terme aux polémiques. Si la nouvelle effigie de notre timbre d’usage courant évoque l’esprit de Liberté qui flotte en haut des barricades, elle n’en demeure pas moins également un symbole de Fraternité et d’Égalité.

Portraits croisés de Calmette et Yersin Villacoublay-Pauillac : un vol postal pionnier

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Rendez-vous aux 3es rencontres du CIRP

À Cusset, dans l’Allier, le 14 septembre

France METRO : 5 € Belgique : 5,50 € GR/ITA/PORT. CONT. : 5,70 € CAN : 8,95 $ cad

Bon de commande à découper

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SEPTEMBRE 2013 - N°1876 - 126e année - LA TRIBUNE DES PHILATÉLISTES

SEPTEMBRE 2013 - N°1876 - 126e année - LA TRIBUNE DES PHILATÉLISTES

L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE

SEPTEMBRE 2013 - N°1876 - 126e année


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La stratégie du millefeuille ÉDITORIAL

es 15 et 16 septem bre derniers, les Journées européennes du Patr imoine étaien t consacrées au patr imoine caché. Fidèle à ce rendez-vous, le CIRP organisait à Boulogne-sur-Mer la deuxième éditi on de ses rencontres. Chaque exposant était présent pour commenter sa collection aux visiteurs afin de leur en révéler la secrèt e substance. Le président de la Fédérat ion fra nçai se des Associations philatéliques, Claude Desarménien, s’était déplacé marquant ainsi son soutien à une manifestati on célébrant la philatélie dans son aspect patrimonial (1) . Les trois conférenciers du jour éclairaient les participants successivem ent sur les imprimé s non-périodiques ; sur l’armée d’Anglete rre du camp de Boulogne et sur un mystér ieux timbre à date de La Guienne… qui en dissimulai t un autre (2) . Si les faussaires abusent de ces jeux de palimpsestes, il existe toutefois des circ onstance s tout à fait légale s de superpositions de textes, annulant la ou les précédente(s) mention(s) (3) . Pour leur part, les timbres contemporai ns usent de toute autre manière des effets multic ouches. L’arrivée en philatélie moderne de la réali té augmentée est incarné e par un code QR impr imé soit dir ectement Bruno Ghys, le créateur des souvenirs nationaux sur le timbre, soit sur les documents l’accomp agnant (4) . des Fêtes du Timbre 2011 et 2012, n’en est plus Ce système off re un prolongement inatt endu à nos collections, nous invitant à élargir encore le champ à son galop d’essai en tant qu’illustrateur... de nos connais sances et prouvant, une fois de plus, que notre loisir nourrit le feu de l’imagination. Un timbre peut égal ement en cacher un autre et rien ne ressemble autant à une MaxiMarianne du coffr et qu’une MaxiMar ianne des réservations phila téliq ues… à quelque s diffé rences près (5) . Quant aux émission s communes à la gémellité supposée, elles font l’objet d’une rubrique inédite dans l’édition 2013 du Tome 1 d’Yvert et Tellier (6) . En la parcourant, vous découvrirez toutefois des différences de formats, de mises en page, de couleurs ou encore de fonds de bloc-feuillet entre les émissions fra nçaises et leurs homol ogues extrater ritoriales. De bonnes feuilles à savourer sans avoir à s’inquiéter des conséquences – cont raireme nt à celles des millefeuille s !

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12 Dis l’artiste, dessine-moi le timbre de tes rêves

Sophie Bastide-Bernardin

(1)

Rappelons ici que la FFAP a déposé une demande d’agrément auprès du ministère de la Culture. Le compte-rendu complet est à lire à partir de la p. 30. (3) Lire l’article sur les surcharges manuscrites des timbres fiscaux, p. 57. (4) Voir « Actualités France », p. 21 et 22, et « Actualités Monde », p. 78. (5) Lire «MaxiMarianne aux Étoiles d’Or», p. 39. (6) Rubrique « Livres », p. 93. (2)

126e année - Mensuel - N° 1866 Octobre 2012 - 108 pages Société à responsabilité limitée au capital de 20 700 € Direction 2 rue de l’Étoile - CS 79013 80094 Amiens Cedex 3 CCP Lille 1671 38-S-RC Amiens 541 720 330 B 03 22 71 71 87 Rédaction 10 rue de Châteaudun 75 009 Paris 01 53 20 87 97

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Directeur de la publication Benoît Gervais Rédactrice en chef Sophie Bastide-Bernardin 01 53 20 87 91 e-mail : sbastide@yvert.com Service agenda : redaction@yvert.com Service petites annonces annonces@yvert.com Maquettiste, traitement images Vincent Ferenc e-mail : vferenc@yvert.com 01 53 20 87 95

52 En pays de Vaud (Suisse) L’évolution des récépissés, quittances et reçus des postes, de l’origine à mai 1850.

Ont participé à ce numéro : F. Barnier, Y.-M. Danan, Th. Delmotte, H. Engel, A. Gengembre, B. Héron, Y. Morelle, J.-J. Rabineau, L. Rosenberg. Comité de rédaction : A. Cordina, Y.-M. Danan, J. Grillot, M. Hella, M. Krempper, J.-P. Mangin, J. Storch. Responsable publicité, Benoît Gervais : 06 64 49 99 90. Abonnements et petites annonces : Sophie Belvalette 03 22 71 71 87 e-mail : sbelvalette@yvert.com

Prix du numéro : France 5,00 € Abonnement 1 an : voir en page 9 (11 numéros soit 10 € d’économie ou 2 n°) : France 45 € au lieu de 55 €. Pour les clubs philatéliques, pour l’étranger et pour un abonnement sur deux ans, nous consulter. Changement d’adresse : 1,50 €. Imprimé par Imprimerie Yvert. N° imprimeur : P023031. N° d’éditeur : 1. N° de commission paritaire 1112 K 82368 Dépôt légal 3e trim. 2012. Toute reproduction est subordonnée à l’autorisation de L’Écho de la Timbrologie.

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SOMMAIRE La tribune 6 10 12

Le courrier des lecteurs Multimédia : philatélie du Nord - Pas-de-Calais Dis l’artiste… : Bruno Ghys

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NOUVEAUTÉS

Nouveautés

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19 Andorre, Monaco et DOM-TOM

Actualités

21 Le feu est l’élément de la Fête du Timbre 2012 !

Éclairage

36 Des Lisa à Brest et à Rochefort

64 Un tour de France des synagogues (1)

Ce mois-ci, à la découverte des édifices de Paris à la Marne, via l’Île-de-France.

CAM-Infos

39 MaxiMarianne aux Étoiles d’Or

Rencontre

44 Michel Poultier : un grain de philatélie au patrimoine local

Cartophilie

46 Seconde expédition Charcot en Antarctique

Histoire

52 Récépissés, quittances et reçus de Vaud

Fiscaux

57 Surcharges manuscrites : des raretés méconnues

Cartophilie

64 Un tour de France des synagogues

70 De la pierre au joyau

Une thématique qui nous mène des gisements de matières précieuses aux têtes couronnées.

Découverte

70 De la pierre au joyau

Maximaphilie

74 Pleins feux sur les stars du cinéma

MONDE

78 Une nouvelle émission commune Portugal-Brésil

NOUVEAUTÉS

74 Pleins

feux sur les stars du cinéma

En cartes-maximum, de l’époque du muet jusqu’à Harry Potter. L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . OCTOBRE 2012. N°1866

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LES RENDEZ-VOUS

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Bulletins d’associations Livres Agenda Flammes et oblitérations Petites annonces

SERVICE LECTEURS

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Le bulletin d’abonnement La bibliothèque Les gagnants de L’ÉCHO-cadeaux

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ACTUALITÉS

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Phil’Amiens, c’est – déjà – fini… COMPTE-RENDU

Parfaitement bien organisé, l’événement qui s’est tenu du 17 au 20 mai à la MégaCité d’Amiens s’est montré à la hauteur des attentes et les visiteurs, simples curieux ou philatélistes aguerris, sont repartis enthousiasmés. Lors du Congrès, les orientations à venir ont été impulsées tandis que, dans le Championnat national de Philatélie, cent quatrevingt-une collections et six ouvrages (littérature) étaient en lice. Ciaprès un Méga compte-rendu.

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Le 86e Congrès de la FFAP a été inauguré par Pierre Jansenne.

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ous la présidence de Claude Désarménien, le 86e Congrès de la Fédération française des Associations philatéliques lancé par Pierre Jansenne, président du Groupement philatélique picard, s’est déroulé en toute quiétude, tous les points abordés étant votés à l’unanimité. Il a été l’occasion de rappeler que la FFAP compte en 2013 : 629 associations (contre 623 l’année dernière), soit 27 994 adultes, 1 101 jeunes, 1 520 scolaires (chiffre en hausse !). Toutefois, les adhérents vieillissent et les effectifs sont globalement en baisse. Jean-Claude Roussel, secrétaire général de la FFAP, a souligné que cette réalité est « grave pour tous ». Ainsi, il a déjà

été évoqué le remplacement de la Fédération d’associations par une simple association de membres. Une telle évolution s’inscrirait, at-il dit, dans un scénario « catastrophe » pour le loisir philatélique. Si 2013 n’est pas l’année de changements de statuts pour la FFAP, son siège – 47 rue de Maubeuge, à Paris – a, en revanche, fait peau neuve. Cet état de fait n’apparaîtra que dans le prochain bilan. Robert Cloix, membre du bureau en charge de la Fête du Timbre, a rappelé que cet événement demeure un des « moyens d’attirer des nonphilatélistes », une occasion pour « présenter nos spécialités » et « acheter nos souvenirs ». Il a conseillé aux organisateurs de mettre en avant des spécialités accessibles au grand public dès l’entrée, à l’instar de la classe ouverte ou de la maximaphilie. Il a regretté également le manque d’anticipation par Phil@poste qui, en 2012, a fourni les timbres à date, au dernier moment – le samedi matin, premier jour de la manifestation – à une quinzaine de villes organisatrices. Quant au bloc-feuillet, à ses yeux, il « manquait d’attrait ». Autre déception pour lui : « le manque de solidarité entre associations ». Il a conclu sur une note plus positive, en remerciant l’ADPhile pour son aide financière.

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Robert Cloix, responsable au niveau national de la Fête du Timbre.

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Jean-Claude Roussel, secrétaire général de la FFAP.

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Discours d’ouverture de Claude Désarménien, président de la FFAP.

Une partie de l’assemblée des six cents congressistes. L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . JUIN 2013. N°1874


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Claude Désarménien est ensuite revenu sur les difficultés d’organisation de la prochaine Fête du Timbre, les 12 et 13 octobre 2013. Il a dévoilé le bloc-feuillet sur le thème de l’air (en offset !), « à l’esprit jeune et dynamique » et dont la valeur faciale – « 2,35 € » – correspond au tarif « Économique pour la lettre jusqu’à 250 g ». 30 000 entiers postaux devraient être distribués lors de cet événement qui se tiendra dans 106 villes. Philapostel Martinique a posé sa candidature pour organiser la Fête du Timbre… Mais Outre-Mer, il est difficile de lancer des Fêtes du Timbre en raison du décalage de saison et de l’usage, pour certains territoires, de francs CFP.

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Daniel Dubar, trésorier de la FFAP.

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Gilles Fortin, président du club de Nice, a expliqué que dans sa ville, en 2013, il n’y aurait pas de Fête du Timbre en raison de l’échec de celle de 2012 et de conclure : « désolé, on n’a pas réussi ». Autre département qui n’aura pas sa Fête du Timbre en 2013 : la Dordogne. Daniel Savignat, le capitaine de la Compagnie des Guides, a ensuite informé l’assemblée que les visites se succédaient pour satisfaire la curiosité des visiteurs. Elles étaient au nombre de quarante-deux pour la seule journée du samedi : un franc succès, donc. Daniel Dubar s’est ensuite exprimé en sa qualité de trésorier, soulignant que le bloc-feuillet émis dans le cadre de Timbres Passion (Belfort 2012) avait été déterminant pour relever les comptes.

Daniel Savignat, capitaine de la Compagnie des Guides.

Marie-Chantal Serre, vérificateur aux comptes, a pris la parole pour rassurer sur la bonne tenue des comptes de la Fédération.

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Marie-Chantal Serre, vérificateur aux comptes.

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Christophe Yvert, directeur général d’Yvert et Tellier, nouvellement élu à la tête de la Chambre syndicale des Négociants et Experts en Philatélie, a rappelé le soutien de la profession à la FFAP et, en particulier, celui de la maison d’édition qu’il dirige. Un exemple concret de cet appui consiste à « coter le bloc de la Fédération dans le catalogue ».

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Christèle Fontaine, la directrice de Phil@poste a anticipé d’éventuelles critiques en affirmant que Phil@poste n’a pas pour objectif « d’augmenter le volume des émissions de timbresposte ». Elle souhaite par ailleurs parvenir à un meilleur respect des dates de retrait des timbres-poste dans tous les bureaux. Elle a assuré que la politique actuelle de Phil@poste consiste à mettre en avant les beaux timbres et, en particulier, les commémoratifs, déployés dans mille cinq cents vitrines sur l’ensemble du territoire. En ce qui concerne les oblitérations, elle s’est engagée à exhorter les postiers au « respect des procédures ». Depuis 2008, a-t-elle déclaré, la part de la vente de beaux timbres a constamment diminué à La Poste. Or, pour la première fois en 2012, les ventes philatéliques ont augmenté.

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Enfin, Benoît Gervais a souligné les « quinze ans de partenariat » entre Yvert et Tellier et la Fédération, partenariat initié par Robert Deroy alors qu’il était président de la FFAP. Le P.-D.G. d’Yvert et Tellier a cordialement invité les congressistes à « profiter de chaque instant et de chacun des plaisirs » de cette manifestation. Il a terminé en rappelant l’existence du club Louis Yvert et le projet de la Fondation Yvert et Tellier, institution qui devrait voir le jour en 2014. Benoît Gervais a conclu sur la raison de sa présence : « vous assurer de notre amitié » dans ce « grand moment ».

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Les congressistes ont eu toute liberté de s’exprimer. Charles Chrétien, président de l’Association philatélique de SaintÉtienne, a regretté que les procédures de La Poste soient de moins en moins appliquées. Ainsi, à Saint-Étienne, la Fête du Timbre 2012 s’est déroulée en l’absence de postiers. Au nom de l’association Art du Timbre gravé, Jean-Jacques Rabineau a relayé auprès de Christèle Fontaine le désir des graveurs de présenter leur métier à travers une vidéo à diffuser dans les bureaux de poste. Il est également revenu sur l’aspect inesthétique du code-barres sur les blocs-feuillets. Alain Hecquet, vice-président du GAPHIL et président du Cercle philatélique de Saint-Ouen, a déploré que seuls des timbres de collection « Lettre verte » soient proposés dans certains bureaux. François Thénard, président du club philatélique sénonais, a posé une question relative aux points philatéliques ce qui a conduit Christèle Fontaine à préciser qu’il n’y avait pas eu d’augmentation de ces points philatéliques mais, qu’à l’heure actuelle, « 2 700 bureaux » étaient livrés « en timbres de collection ». Jean-Claude Trouvé, secrétaire du Club philatélique du Canton d’Elven, a évoqué l’émission d’un MonTimbraMoi sans autorisation de l’auteur du visuel. Une situation anormale mais tout à fait « exceptionnelle » de l’avis de la directrice de Phil@poste. Jean-Pierre Gabillard, président de l’Amicale philatélique de Cholet, s’est étonné du fait que le symbole φ se retrouve également sur les timbres autocollants d’entreprise. La réponse de Christèle Fontaine sur le fait que φ était simplement le symbole de Phil@poste n’a bien sûr pas convaincu les participants. Autre sujet abordé : le mauvais approvisionnement de timbres par Phil@poste lors des bureaux temporaires. Ainsi, le président du club philatélique de Sablé-sur-Sarthe, Gilles Prouteaux, a rappelé qu’à l’occasion de la sortie du timbre sur Raphaël Élizé, son association avait réservé huit cents

timbres et que le bureau de poste en avait reçu mille au total. Le bureau temporaire devait être ouvert vendredi et samedi mais, dès le vendredi, il a dû fermer ses portes par manque de stocks. Un cas similaire a été observé à Melun où, dès le samedi midi, étaient épuisés tous les timbres émis à l’occasion du Congrès régional. Ce problème devrait trouver prochainement une solution grâce au recrutement à Phil@poste d’un directeur Supply Chain (responsable de la chaîne logistique). Des questions ont également été posées sur la future Marianne. Christèle Fontaine en a rappelé le calendrier. Le dévoilement, en présence des trente représentants des classes ayant pris part au vote, aura lieu le 14 juillet. Le 15 juillet seront ouverts des bureaux Premier Jour dans les trente villes où se sont déroulés les votes mais aussi dans des « lieux emblématiques institutionnels : peut-être l’Assemblée nationale, le Sénat ou le Conseil économique et social. » Puisque le congrès se couple d’une compétition nationale, le moment était bien choisi pour Claude Désarménien de parler du projet de la Fédération internationale de Philatélie de créer une classe de compétition sur les timbres modernes. Et de s’étonner qu’en France le timbre d’usage courant ait des formes moins variées qu’à l’étranger et que nous soyons autant attachés à l’effigie de Marianne. Offrir une variation autour du timbre d’usage courant permettrait aux jeunes, a-t-il avancé, de s’intéresser davantage aux timbres modernes. À cela, Christèle Fontaine a répondu que les quarante-trois artistes qui ont concouru pour notre futur timbre d’usage courant ont étonnamment tous représenté des jeunes femmes. Robert Cloix est ensuite intervenu à propos de la Fête du Timbre 2014 et de l’absence de thème. Une situation qui est gênante pour les associations obligées de travailler « dans le vide complet ». Le choix devrait toutefois se faire très prochainement et la logique de série se poursuivre. François Mennessiez, président de Philapostel, a déclaré que le nouveau livret de l’ADPhile en faveur de la promotion du loisir philatélique, et plus particulièrement de la thématique, était « très bien fait ». Christèle Fontaine a renchéri : « il donne de l’envie à ceux qui le reçoivent » comme, par exemple, « aux visiteurs de la Foire de Paris ». Claude Désarménien s’est félicité de l’excellente collaboration à propos de cette publication pour laquelle la Fédération a « été vraiment consultée ».

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Le conseiller technique et informatique de la FFAP, Bernard Le Lann s’est dit satisfait de la présence de la Fédération sur internet, présence qui s’améliore de jour en jour et, plus particulièrement, sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter. Stéphanie Carruggi, secrétaire administrative de la FFAP, a mentionné, pour sa part, l’existence d’énigmes mises en place sur le site Facebook. Elle a témoigné de la vigilance dont fait preuve la FFAP sur les réseaux sociaux, en particulier envers les mineurs.

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Bernard Jimenez, vice-président de la FFAP et directeur de la FIP Europe, a donné les chiffres des exposants de la FFAP en 2012 à l’international : ils étaient trente-sept, soit une nette progression par rapport à l’année précédente. Actuellement, la France se classe 8e sur le plan de la compétition philatélique internationale, juste devant l’Italie, mais après les pays suivants : les États-Unis (1er), le Royaume-Uni, la Chine, l’Espagne, l’Allemagne, l’Australie et le Japon.

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Philippe Lesage, responsable national jeunesse, a insisté sur les efforts qui ne sont jamais vains, plaisantant à propos des « graines semées » de manière aléatoire car « nous ne sommes pas dans l’agriculture intensive ». Il a préféré mettre en avant les cent trente-cinq participations individuelles et collectives au concours Reflets de sports à Belfort. À Poitiers 2014, du 1er au 4 mai, un nouveau concours Reflets devrait logiquement trouver sa place. Puis, divers sujets ont été survolés comme, par exemple, le réaménagement du temps scolaire qui pourrait conduire à une ouverture vers des intervenants extérieurs à l’école et pourquoi pas ? se révéler une opportunité pour la philatélie.

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Le difficile équilibre budgétaire a ensuite été l’objet d’une discussion. Benoît Gervais a rappelé au passage la « fidélité économique » de son entreprise à la FFAP. Claude Désarménien est allé dans ce sens en soulignant que le partenaire Yvert et Tellier était l’un des principaux fournisseurs de cadeaux pour la FFAP.

Bernard Jimenez a remis les médailles Dole à : • Yvette Cloix, membre de l’équipe internet de la FFAP et de l’Association philatélique de Nevers ; • Irène Daniel, présidente de l’Amicale philatélique du 15e, secrétaire générale du Cercle d’étude de la Philatélie fiscale, secrétaire adjointe de l’association française de philatélie thématique, membre du Conseil d’administration de Philandorre et administratrice du CA de la FFAP pour le GAPS ; • Denis Boudot, président de l’Amicale philatélique de l’Est, administrateur au CA de la FFAP pour le groupement AlsaceBelfort dont il est aussi vice-président ; • Alain Chomet, vice-président du Groupement du Massif Central et administrateur au CA de la FFAP pour ce groupement, président du Cercle philatélique bourbonnais ; • Yvon Romero, président de l’Association philatélique du Pays d’Aix.

La plaquette Biscara a été décernée par Jean-Claude Roussel à : • Louis-Paul Ayrinhac, délégué départemental du GAPHIL (Essonne), président de la Société philatélique de Mennecy ; • Pierre Jansenne, président du Groupement philatélique picard et coprésident de Phil’Amiens ; • Sophie Dervillé, secrétaire du Groupement philatélique picard ; • Philippe Richard, président du Cercle philatélique de Rixheim ; • Jean-Nicolas Noviant, membre du Conseil d’administration du GPRLP (Languedoc-Roussillon) et secrétaire de l’Association philatélique cévenole ; • Réginald Sorbara, maximaphile de Perpignan et spécialiste des cartes affranchies au type Pétain ; • Marie-Madeleine Mauret, trésorière de l’Amicale philatélique et cartophile saintaise ; • Jacques Praud, président de l’Amicale philatélique de Nantes ; • Christine Darlet, présidente de Philapostel Pays de Loire ; • Michel Pichon, président de l’Union philatélique sarthoise et 2e vice-président de la région philatélique Maine-Anjou-Touraine ; • Gérard Chabin, président de l’Association philatélique de CosneCours-sur-Loire ; • Josette Bertrand, trésorière du Groupement philatélique du Massif Central ; • Gérard Leblanc, président du Cercle philatélique France-Russie et pays de l’ex-URSS ; • Louis Peugeot, adhérent du club de Belfort dont le nom a été proposé par le bureau de la Fédération en hommage à son travail associatif.

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Bernard Jimenez (à droite) remet la médaille Dole à Denis Boudot (à gauche).

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Daniel Dubar, trésorier général de la FFAP.

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Photo de groupe des récipiendaires de la plaquette Biscara ou de leurs représentants.

Le trophée Fromaigeat a été attribué à Jean-Pierre Gabillard, président de l’Amicale philatélique de Cholet, délégué thématique de l’Association française de philatélie thématique, membre de la Compagnie des Guides et occupant de nombreuses fonctions au sein du Groupement Maine-Anjou-Touraine. C’est Philippe Lesage qui le lui a remis.

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Anne-Marie Schneider, trésorière générale adjointe de la FFAP.

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Exceptionnellement, le mérite philatélique a eu deux récipiendaires : • Anne-Marie Schneider, trésorière générale adjointe de la FFAP, secrétaire générale du GAPHIL et sa représentante au CA de la FFAP, secrétaire générale de l’Association française de philatélie thématique et trésorière de l’Union philatélique de l’Est parisien ; • Daniel Dubar, trésorier général de la FFAP, trésorier du Groupement Nord – Pas-de-Calais et son représentant au CA de la FFAP, trésorier de l’Association philatélique tourquennoise.

Philippe Lesage remet le Prix Fromaigeat à Jean-Pierre Gabillard.

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Avant l’allocution de clôture de Claude Désarménien, le dernier intervenant a été Jean-François Duranceau, membre du bureau de la FFAP. Il est revenu sur Poitiers 2014 qui accueillera Birdpex, une exposition philatélique internationale liée aux oiseaux et qui concerne toutes les classes de compétition, y compris la classe libre. Ce concours a lieu tous les quatre ans. Le dernier s’est tenu à Anvers. C’est la première fois que la France l’accueillera. Un concours Jeunesse de type « reflets de Nature » devrait logiquement se greffer à l’événement. À cette occasion, un MaxiFrance sera organisé et, de manière inédite, il s’ouvrira à une participation européenne et chinoise. Les Maximaphiles Français

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Jean-François Duranceau a présenté les grandes lignes de Poitiers 2014.

tiendront un symposium. Un championnat de France de classe ouverte devrait être organisé ainsi qu’un Ferphilex, compétition philatélique des cheminots ouverte à tous les pays d’Europe. Poitiers 2014 devrait aussi voir un Premier Jour d’Andorre et la présence de diverses associations – Adultes et Jeunes Handicapés ; jumelage franco-roumain Iasi-Poitiers… Claude Désarménien a déploré le départ de deux associations de la Fédération le Cercle des Amis de l’Histoire postale d’Alsace (Strasbourg) et l’ACCP (Association des Collectionneurs de Carnets et de Publicitimbres). Pour clore le Congrès, le président de la FFAP a établi cinq axes de travail pour l’année à venir : • la poursuite de la formation des jurés (jusqu’à présent 145 des 199 jurés ont reçu une formation) ; • la rencontre des responsables des régions avant chaque congrès ; • la continuation du travail mené par la Compagnie des Guides ; • l’activation des commissions nationales ; • l’intégration de nouvelles classes de compétition. Par ailleurs, un diaporama qui sera diffusé prochainement permettra de communiquer sur la Fédération. Les liens ont été resserrés avec la presse. Des kakémonos ont été mis en place par les régions… et un appel solennel a été lancé aux bénévoles pour rejoindre les associations.

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Sophie Belvalette, responsable des abonnements, accueillait les visiteurs avec efficacité sur le stand de L’Écho de la Timbrologie. Elle distribuait également gracieusement un numéro spécial d’ATOUT timbres conçu tout spécialement pour Phil’Amiens.

Le vendredi, des groupes de scolaires ont visité l’exposition. Ici, les élèves du collège Jules Verne de Rivery placés sous la responsabilité de Bertrand Lecourtois — à gauche, avec la casquette.

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De nombreuses associations spécialisées disposaient d’un stand. C’était le cas du club thématique CroixRouge, représenté par Michel Barot (à gauche) et son président, Au stand multimédia d’Yvert et Tellier, Pascal Hochart Alain Israël renseigne et propose des démonstrations de produits (à droite). au public.

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Sur l’espace VIP de la maison Yvert et Tellier, c’est Xavier Balasco qui est en charge de l’accueil et répond à toutes questions sur le récent club Louis Yvert.

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Les Lisa ont connu une fois de plus un vif succès.

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Ici, les écoliers s’amusent en pratiquant Philaquiz, un jeu de questions sur la philatélie qui a valu à sa créatrice, Bénédicte Liozon (avec le pull mauve) le prix Lépine 2003 à la Foire internationale de Paris.

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En costume du Moyen Âge, MarieJeanne Jeudy invite les jeunes visiteurs à découvrir l’histoire de Jeanne d’Arc.

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Avant le coup de feu, Clément Duvaltier, Conseiller régional d’Îlede-France Jeunesse de la FFAP et membre du club philatélique conflanais, nous présente le QCM proposé à tous sur tablettes numériques.

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À quelques minutes de l’inauguration officielle : Benoît Gervais, P-.D.G. d’Yvert et Tellier et le maire d’Amiens, Gilles Demailly.

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Inauguration de Phil’Amiens avec coupe du ruban. De gauche à droite : Francis Lec qui, en l’occurrence, était là au titre de Conseiller général de Picardie, Pierre Jansenne, coprésident de Phil’Amiens 2013, Gilles Demailly, maire de Phil’Amiens, Jean-François Cordet, préfet de Picardie et Claude Désarménien, président de la FFAP — derrière lui, on aperçoit Robert Cloix, membre du bureau de la FFAP.

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Durant la visite officielle, les représentants de la maison Yvert et Tellier, Benoît Gervais et Christophe Yvert, devant les panneaux consacrés à Louis Yvert.

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… un peu plus loin, devant les panneaux de l’exposition compétitive nationale. De dos, le capitaine de la compagnie des guides, Daniel Savignat.

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Sur le stand de l’Association Art du Timbre gravé avec, au premier plan, l’artiste Yves Beaujard, et le président de l’ATG, Pierre Albuisson.

Benoît Gervais offre aux officiels le Tome 1 des catalogues Yvert et Tellier, un cadeau très apprécié. Derrière le comptoir, Sandrine Leclere du service commercial.

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Ici, Christophe Yvert, au centre, présente la Bibliothèque en Ligne.

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Les officiels entre le stand matériel et le stand timbres de la maison Yvert et Tellier. De gauche à droite : André Borrey, vice-président de la CNEP, Benoît Gervais, P-.D.G. d’Yvert et Tellier, Stéphanie Carruggi, secrétaire administrative de la FFAP, Frédéric Meunier, directeur commercial de Phil@poste, Pascale de Mezamat, directrice de la collection à Phil@poste.

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Les officiels sur le stand du Groupement philatélique picard.

La cérémonie d’inauguration avec, au micro, Pierre Jansenne. L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . JUIN 2013. N°1874


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Mais qui est donc ce personnage portant une curieuse veste recouverte de Marianne de Briat ? C’est Henri Aurousseau, collectionneur depuis l’âge de sept ans, venu présenter sa drôle de collection « RetourLand » à Phil’Amiens 2013. Son concept ? L’envoi de plis à des adresses aussi fantaisistes… qu’inexistantes, chaque enveloppe portant l’adresse de l’expéditeur pour un retour. Son record ? Un pli posté depuis l’Allemagne vers les îles Tokelau qui a mis 1535 jours à lui parvenir à son adresse française.

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Un exemple de lettre de sa collection : ce pli adressé à Nadia Cressepin de Gellas, en réalité, l’anagramme de Diana, princesse de Galles, à la place Lama Carmeau-Tiberly (encore une anagramme : en référence au lieu de l’accident mortel de la princesse, station Alma-Marceau, à côté de la statue de la Liberté).

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Affluence de visiteurs le samedi matin dans le hall d’entrée de MégaCité où les premiers arrêts se font devant les vitrines de la collection « Revivez la France » de Philippe Lesage.

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Des cheminots philatélistes tenaient un stand pour annoncer la prochaine fête du rail, à Longueau, les 5 et 6 octobre 2013, où des souvenirs seront mis à disposition et des animations proposées en partenariat avec le Groupement philatélique picard.

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La présentation des locaux s’est conclue par un apéritif en extérieur au cours duquel Henk Slabbinck, président de l’Académie européenne de Philatélie, a levé un toast en l’honneur de ses hôtes.

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Le samedi 18 mai, les responsables de la société Yvert et Tellier, Benoît Gervais et Christophe Yvert avaient organisé une visite de leurs locaux rénovés, visite à laquelle assistaient notamment des membres de l’ASCAT et de l’Académie européenne de philatélie.

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Le stand des Terres australes et antarctiques françaises, invitées d’honneur. L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . JUIN 2013. N°1874

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Sur le stand de l’UFPPSATA : Daniel Astoul membre de l’association et dessinateur des souvenirs polaires et du timbre à date.

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Une vue générale de l’espace réservé aux négociants.

M Un atelier de décollage des timbres…

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…et le nouveau jeu pour les enfants proposé par les Maximaphiles.

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Visiteurs devant des panneaux d’exposition.

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Face à l’exposition Louis Yvert.

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Le stand de l’Association d’Astrophilatélie de France tenu par Luc Delmon.

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L’erinnophilie était représentée par Richard Grosse, président de l’association Arc-en-Ciel, devant quelques panneaux consacrés aux vignettes Croix-Rouge.

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Le lundi 20 mai, Benoît Gervais était accompagné de ses deux filles : à gauche, Mathilde, et, à droite, Florianne.

Quelques artistes du timbre présents à Phil’Amiens M

Saurez-vous deviner le nom de celui qui se trouve à côté de Sophie Beaujard ? La réponse dans notre prochain numéro et en attendant, voici un indice : nous l’avons récemment interviewé…

Là, c’est Claude Perchat.

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Elsa Catelin.

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Ici, c’est André Lavergne qui dédicace le bloc-feuillet des TAAF sur les manchots.

Marie-Noëlle Le Guillouzic.

Sur l’espace des Terres australes et antarctiques françaises, Cyril de La Patelière pose à côté d’une de ses créations.

Le congrès est l’occasion pour un certain nombre d’associations de tenir des réunions, Conseils d’Administration ou Assemblées générales

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Ici, le 18 mai, la réunion des présidents de Philapostel. Au bureau, de gauche à droite : Gérard Serra, trésorier général, François Mennessiez, président national, et François Beaumont, secrétaire général adjoint.

L’Assemblée générale de l’Association d’Astrophilatélie de France avec, complètement à droite, son président, JeanLouis Lafon. Complètement à gauche (pull rouge) : Alain Lentin, auteur d’un article dans notre magazine de ce mois.

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Le samedi toujours, l’AG de l’Association Art du Timbre gravé…

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… avec, pour l’animer, Pierre Albuisson, président, Gérard Guyart, expert-comptable, et Yves Beaujard, artiste.

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Les Amis de Marianne avec, de gauche à droite : Jacques Lavigne, JeanJacques Rabineau, son président, Claude Désarménien et André Jacquinot.

L’Académie europénne de philatélie présidée par Henk Slabbinck (chemise blanche, au fond à droite) et, à sa gauche, le trésorier, Michel Letaillieur.

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Présidée par Alain Israël, l’Assemblée générale de la CroixRouge s’est tenue le 19 mai à 15 h, en présence de Claude Désarménien qui a affirmé que les « associations spécialisées ont l’air de moins souffrir que les associations généralistes. » Michel Letaillieur (nœud papillon, à la gauche du président de la FFAP) a précisé qu’il avait inscrit au budget du GAPS une aide pour toutes les associations qui iront « porter la bonne nouvelle sur les congrès régionaux » considérant également que c’est « un bon moyen d’étoffer la manifestation. » Avec cent adhérents en 2012, les effectifs du club thématique Croix-Rouge sont stabilisés. En 2014, l’association vivra deux grandes commémorations : les 150 ans de la Convention de Genève et le 150e anniversaire de la SSBM (Société de Secours aux Blessés millitaires), ancêtre de la Croix-Rouge.

Le championnat de France de philatélie Les cent quatre-vingt-sept participations ont été jugées par un jury composé de vingt-deux personnes, d’un élève-juré et d’un expert. L’étude des collections et des six ouvrages a eu lieu du jeudi 15 au samedi 18 mai sous la présidence de Georges Guigues assisté de deux secrétaires : Yvette Cloix et Alain Hecquet. Les résultats de la compétition ont été donnés lors de la soirée de gala du dimanche soir et le palmarès a été distribué sous forme de livret une fois ceux-ci proclamés. Les classes représentées étaient : Aérophilatélie ; Astrophilatélie ; Entiers postaux ; Fiscaux ; Histoire postale ; Littérature ; Maximaphilie ; Traditionnelle ; Traditionnelle moderne ; Thématique ; Polaire ; Classe ouverte ; Classe 1 cadre ; Cartes postales et Jeunesse. Le Grand Prix du Championnat est Bernard Jimenez pour sa collection thématique : « De la pierre au joyau » (93 points) dont nous vous avions présenté quelques extraits dans nos pages (L’Écho de la Timbrologie, n° 1866, octobre 2012). Il lui a été remis le précieux et traditionnel vase de Sèvres du gagnant dont il a tout de suite trouvé à faire bon usage comme – voir photo ci-contre où il figure avec son épouse.

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Garant de la validité des collections au championnat, l’expert Jean-François Brun a décelé trois lettres qui se sont « révélées être des falsifications ».

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LʼÉcho de la Timbrologie a recueilli les réactions de Bernard Jimenez quelques minutes seulement après la remise de la récompense.

G Vous attendiez-vous à ce résultat ? Comme je suis juré, j’avais une idée de la valeur de ma collection dans la compétition mais on ne peut jamais savoir… Tout dépendait des dix-sept votants et mon challenger (Ndlr : Daniel Paulin) avait une collection remarquable.

G Vous allez la présenter à l’international ? Oui, mais d’ici deux ou trois ans, je vais d’abord lui apporter quelques modifications.

Les médailles dʼor du Championnat Aérophilatélie René Maréchal

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G Un grand prix qui récompense une thématique alors que cette distinction semblait réservée à d’autres classes compétitives, voilà qui est prometteur… Cela montre bien qu’actuellement les bonnes collections thématiques sont considérées de niveau équivalent aux collections traditionnelles et d’histoire postale.

Au cours de la soirée de Gala, remise du prix Yvert et Tellier — œuvre en bronze de l’artiste picard Yves Lohé — par Benoît Gervais à René Maréchal pour sa collection « Concurrence aérienne franco-allemande sur l’Amérique du Sud (1919-1939) ».

Michel Nempon

« Concurrence aérienne franco-allemande sur l’Amérique du Sud (1919-1939) » « Courriers aériens français sur la ligne d’Indochine jusqu’en 1940 »

91 points. Or et Félicitations du Jury. 90 points. Or + Prix spécial.

Alain Israël

« Les précurseurs des cartes postales de la Croix-Rouge »

87 points.1er. Or.

Jean-René Devilliers

« Le feu et la terre »

76,4 points. 1er. Or.

Michel Hoste

« Le droit de timbre à 9 francs – Étude tarifaire fiscale »

90 points. Or.

Daniel Paulin

« Les échanges postaux à destination ou en provenance de l’étranger avec les Cérès dentelés » « La transmission du courrier pendant le siège de Paris 1870-1871 » « Administration des postes de France. Les lettres par exprès du 25 mars 1892 au 25 septembre 1926 » « Marseille Marques d’entrées maritimes des origines à la fin du XIXe siècle »

Classe 1-Cadre Classe ouverte

Philatélie fiscale Histoire postale Jean-Claude Lettré Jacques Lavigne Marcel Nadal

Thématique

Bernard Jimenez Félix Albe

90 points. Or + Félicitations du jury. 90 points. Or.

Daniel Herrmann « L’Olympisme, la bataille perpétuelle des rénovateurs » Marie-Ghislaine Porte « De Fil en aiguille »

93 points. Or et Grand Prix de l’exposition. 92 points. Or + Félicitation du jury et Prix Yvert et Tellier. 90 points. Or. 90 points. Or + Félicitations du jury.

François Landois Jacques Bonnet Josette Pedrero

« Type Blanc dans les bureaux français à l’étranger » « Le type Pasteur et son utilisation » « Zealandia, one penny universal (1/01/1901 – 7/11/1909) »

91 points. Or. 90 points. Or + Prix spécial. 90 points. Or + Félicitations du jury.

Roxane Daviatte

« Le violon et ses amis »

75,5 points.1er Or.

Traditionnelle Jeunesse

« De la pierre au joyau » « Le dimanche, ordinaire ou grand, phénomène de société »

94 points. Or et Prix spécial. 92 points. Or et Prix spécial.

Retrouvez le palmarès complet sur le site www.ffap.net L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . JUIN 2013. N°1874

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Bienvenue au musée postal de Prague

Trente-cinq ans que Jan Galuška œuvre à mettre en lumière les collections philatéliques et postales tchèques. Pour nous, le directeur du musée postal de Prague se souvient des heures sombres d’une institution qui a vécu au rythme des soubresauts politiques du pays. Il évoque aussi ses meilleures pages, son actualité et ses projets.

Comment s’est déroulée à ce jour votre carrière au Musée postal de Prague ? J’y suis arrivé le 1er février 1977 mais je n’en suis le directeur que depuis octobre 2007. Mes responsabilités ont évolué ; au début, je m’occupais de sa publicité et de sa gestion. Puis, j’ai été nommé commissaire d’expositions. Par exemple, j’ai eu l’occasion de présenter l’histoire du télégraphe et du téléphone, en coopération avec le Musée national des techniques de Prague. J’ai apporté ma contribution lors d'événements philatéliques mondiaux comme PRAGA 1978 et 1988. J'ai fait partie de l’équipe qui a mis en place notre succursale spécialisée en histoire postale, à Vyšší Brod, en Bohême du Sud. De 1993 à 2007, j'ai dirigé le département de l’histoire des postes et des télécommunications.

Après ce parcours, il était tout naturel que vous soyez nommé directeur… Aviez-vous une formation d’historien ? Mon expérience a pesé dans la balance – en plus de ma fonction de chef de département, j’étais déjà adjoint du directeur. J’ai suivi une formation initiale de sociologie et d’histoire culturelle à la faculté des arts de l’université Charles (NDLR : la prestigieuse université Charles de Prague a été fondée en 1348, ce qui en fait la plus ancienne d’Europe). Toutefois, je me suis toujours intéressé à l’histoire et à l’art. Pour des raisons politiques, en 1977, je ne trouvais pas de travail et le musée a été la seule institution à m’offrir un poste en adéquation avec mon niveau d'études.

Avant de postuler, fréquentiez-vous déjà ce lieu ? Je connaissais son existence mais je n’y étais jamais venu. La succursale de Vyšší Brod était ouverte depuis tout juste quelques mois et le musée postal de Prague fermé depuis plusieurs années.

Il avait pourtant été fondé dès décembre 1918, à l’avènement de la première république tchécoslovaque tout juste libérée de l’empire autrichien… Son histoire a-t-elle toujours été liée à celle du pays ? Le destin du musée a été sensiblement affecté par la situation politique et les changements de régimes en Tchécoslovaquie. À sa fondation, le 18 décembre 1918, il dépendait du ministère des postes et de la télégraphie. Une fois ses collections constituées, il a tenu sa première exposition en 1928 au Carolinum de Prague, salle de réception de l’université Charles. Cette solution était temporaire. En 1932, le musée s'est installé dans l’ancien monastère de Saint Gabriel à Smíchov (NDLR : Prague 5), propriété de la poste depuis 1919. Il abritait déjà une large collection de l’histoire 44

des postes et des télécommunications, des véhicules postaux et, bien sûr, de la philatélie avec un éclairage sur les techniques d’impression et de conception des timbres, le tout réparti sur cinq salles. Durant l’occupation de la Tchécoslovaquie et le protectorat de Bohême et de Moravie, le musée a connu des heures difficiles. Il a été fermé en septembre 1944. Une partie a été réaménagée à des fins administratives par les forces d’occupation. À la Libération, ses activités ont repris peu à peu sans jamais retrouver le niveau d’avant-guerre. La pire période a été juste après le coup d’État communiste de 1948.

Que s’est-il passé ? Pour des raisons idéologiques, le musée a failli disparaître et ses expositions ont été annulées les unes après les autres. Seuls les timbres l’ont sauvé de la dissolution car c’est là qu’ils étaient archivés ainsi que toute la documentation afférente. Dans les années 1960, alors que régnait une relative liberté politique, il a été décidé de restaurer les collections historiques dans l’ancienne abbaye cistercienne de Vyšší Brod, ce qui a été fait en 1976. Près de vingt ans plus tard, la maison Vávra de Prague, édifice de la seconde moitié du XVIIe siècle, a été rénovée pour recevoir les collections philatéliques et des expositions temporaires. Elle a été ouverte au public lors de l’exposition philatélique mondiale de Prague d’août 1998. Actuellement, les deux sites du musée postal, à Prague et à Vyšší Brod, appartiennent à la société nationale de la poste tchèque. En raison de son implantation géographique en zone inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité, recevez-vous beaucoup de touristes étrangers ? Ils représentent près d’un tiers de nos visiteurs. Actuellement, nous coopérons avec l’association des agences de voyages de la République tchèque et nous réfléchissons à des programmes dédiés aux touristes étrangers qui s’intéressent aux timbres, à la philatélie mais aussi à la peinture. Combien de personnes accueillez-vous chaque année ? L’année dernière, nous avons eu 3 764 entrées payantes et 1 850 invités lors d’événements spéciaux à Prague. 8 510 personnes ont été reçues sur notre site de Vyšší Brod.

Quel est le profil de ces visiteurs ? Les philatélistes représentent un tiers environ des visiteurs du musée de Prague pour les collections permanentes. Nos expositions temporaires attirent plutôt des amateurs de peintures et d’arts visuels en général.

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Que peut-on découvrir au musée postal de Prague ? Le rez-de-chaussée recèle une collection de timbres astucieusement disposée dans six meubles à tiroirs, contenant chacun cinquante cadres recto verso escamotables, soit six cents faces au total. On peut y voir la collection complète des timbres de Tchécoslovaquie et de la République tchèque, classée par ordre chronologique ou dans l’ordre des catalogues. Sont également visibles diverses curiosités philatéliques, parmi elles, des feuilles des premiers timbres de Tchécoslovaquie, des variétés de couleur et d’impression, etc. Nous détenons aussi l’une des collections les plus cotées et les plus renommées du monde, celle des timbres autrichiens classiques incluant les premiers timbres de journaux du monde à l’instar du Mercure Vermillon de 1851 (NDLR : cote Yvert et Tellier, 80 000 € – oblitéré – et 100 000 € – neuf). Sont aussi conservés des lettres préphilatéliques et les timbres classiques de la plupart des pays d’Europe, de France, bien sûr, mais aussi le premier timbre du monde le « Black Penny » anglais, les timbres des anciens États allemands… Des timbres de zemstvos russes ont été donnés au musée voilà vingt-cinq ans par le collectionneur et architecte Lada-Jakusevic, un descendant d’immigrés russes partis lors de la révolution bolchevique de 1917. Au rez-de-chaussée, se trouvent encore des présentations historiques et une section sur la conception des timbres. Là, est exposée une presse typographique sur laquelle ont été imprimés les premiers timbres tchécoslovaques et la presse taille-douce utilisée après 1925.

L’étage est-il ouvert aux visiteurs ? Oui. Il comprend quatre salons ornés de fresques peintes en 1847 par Josef Navrátil (NDLR : (1798-1865) figure de proue du rococo praguois). Ces quatre pièces et le corridor adjacent sont dédiés aux événements temporaires. Sur ce niveau, les chercheurs ont la possibilité de consulter la littérature philatélique et postale abondante de la bibliothèque du musée ainsi que les catalogues de timbres. Une salle d’études leur est réservée. De quelle pièce du musée êtes-vous le plus fier ? Pour ma part, la pièce que j’admire le plus est le premier timbre de Tchécoslovaquie dessiné par Alfons Mucha figurant le château de Prague « Hradcany » (Tchécoslovaquie, YT 1), imprimé le 18 décembre 1918, date qui coïncide avec le jour de la fondation du musée. Je pense aussi que le timbre tchécoslovaque à la Colombe de style Art déco – en fait, une allégorie de La Poste – illustré par Jaroslav Benda en 1920 (Tchécoslovaquie, YT 159) a les plus hautes qualités artistiques. J’admire tous les timbres en taille-douce, en particulier lorsqu’ils reproduisent des œuvres d’art issues de nos galeries et de nos musées. La poste tchécoslovaque, puis tchèque, a su coopérer avec des artistes extraordinaires, peintres ou illustrateurs. Aujourd’hui encore, nous réalisons une grande partie de nos timbres en taille-douce – jusqu’à cinq couleurs. Notre philatélie a su rester fidèle à sa réputation de qualité – les portraits extraordinaires d'Oldřich Kulhánek en sont l’une des illustrations (NDLR : O. Kulhánek a illustré les billets de banque tchèques. Il est auteur d’une trentaine de timbres dont les admirables effigies de la Dynastie des Luxembourg, République Tchèque, YT 104 à 107). Combien d’expositions temporaires concevez-vous chaque année et d’après quels critères ? Quatre à cinq par an. Nous varions les thèmes pour toucher un large éventail de public en alternant présentation d’artistes du timbre et pièces de nos propres collections. Nous avons aussi établi des partenariats avec des musées postaux européens.

Que peut-on voir à Vyšší Brod ? Au monastère de Vyšší Brod, revenu dans le giron des moines cisterciens après quarante ans d’expropriation, nous nous concentrons sur l’histoire de la poste et L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . NOVEMBRE 2011. N°1856

des télécommunications dans les provinces tchèques du XVIe siècle à nos jours. Plus de trois mille pièces sont exposées sur près de 1 800 m2 : des enseignes postales, des boîtes aux lettres, des uniformes historiques, des images sur des thèmes postaux, des pièces en lien avec des opérations postales, des téléphones, des télégraphes, etc. Notre collection de voitures et de calèches, la plupart datant du XIXe siècle, est aussi très vaste.

Organisez-vous des événements en dehors de vos murs ? En 2010, le château de Prague nous a accueillis pour une exposition exceptionnelle, tant par sa signification que par son étendue sur le thème : « Le château de Prague dans l’art des timbres-poste ». Chaque année, nous nous joignons à une manifestation extérieure. En octobre 2011, nous avons participé à l’exposition nationale de la Fédération tchèque à Vysoké Mýto, en Bohème.

Quelle est votre relation personnelle aux timbres ? Je ne suis pas philatéliste mais j'admire les timbres en tant que forme d’art original et comme autant de témoins de l’histoire postale. Cet été, le premier étage du musée postal de Prague était fermé pour cause de restauration des fresques de Josef Navrátil. Les travaux sont-ils finis ? Oui. La restauration a pris trois mois. La dernière en date remontait à vingt-trois ans. L’entreprise était ardue car Navrátil a utilisé la technique de la peinture à l’huile sur un enduit friable. Le premier étage du musée s’est rouvert le 20 septembre 2011 sur l’exposition « La protection environnementale sur les timbres de la République tchèque ». Dans quels autres musées postaux d'Europe vous êtes vous rendu ? Après 1989, lorsque nous avons pu à nouveau voyager librement, j’en ai visité un grand nombre, dans des villes du monde entier, à Helsinki, à Berne, à Vratislava. J'ai aussi vu le musée postal national de Washington, le musée de Londres avant sa fermeture et, bien sûr, le musée postal de Paris. J’ai tissé des liens tout particulier avec ce dernier. En effet, en 2002, nous avons conçu ensemble l’exposition « Miroir des relations culturelles françaises et tchèques » à partir des collections du musée postal de Prague pour saluer « Bohême magique », la saison de la culture tchèque en France. Ce moment a été riche en belles rencontres professionnelles. Je me suis plus particulièrement passionné pour certains aspects postaux absents dans mon pays, comme le transport maritime du courrier, par exemple. La République tchèque avait salué ce travail en commun par un bloc-feuillet (BF 14 « Les clefs du piano » (1909) tableau de Frank Kupka (1871-1957). « L’homme au nez cassé » (1863-64), sculpture d’Auguste Rodin (1840-1917) sur lequel Auguste Rodin et Alfons Mucha partagent une calèche sur la place du vieil hôtel de ville de Prague. Le musée postal français nous a rendu l’hospitalité en 2006.

Pour conclure, quelle est votre prochaine exposition temporaire ? À partir du 23 novembre prochain et jusqu'en février 2012, se tiendra « Ctyrlístek par Jaroslav Němeček en philatélie et hors philatélie », une exposition dédiée aux timbres dessinés par cet artiste et émis l’année dernière pour promouvoir la philatélie Jeunesse (NDLR : République Tchèque, YT 559, YT 562, YT 585). Leur thème ? Une bande dessinée pour les enfants Ctyrlístek – Trèfle à quartre (sic !) feuilles. Pour conclure, j’aimerais dire aux lecteurs de votre magazine qu’ils seront les bienvenus au musée postal de Prague et dans sa succursale de Vyšší Brod en Bohême.

• Propos recueillis par Sophie Bastide-Bernardin

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Branchée ? Intemporelle ? Confiante ? Logotypée ? Ambitieuse ? Songeuse ? Romantique ? Manga ? Aventurière ? Résolue ? Enjouée ? Intègre ? Semeuse ? Dans la lignée républicaine ? Attentive ?

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Quinze Marianne en lice : il n’en restera qu’une au 14 juillet !

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e mois dernier, l’affaire n’était pas encore officielle au moment où notre rédaction vous avait apporté, en scoop, les premières informations à son sujet. Le communiqué de presse de la Direction de la Communication du Groupe La Poste sur le futur timbre d’usage courant « au visage de la jeunesse » est tombé dans la soirée du 12 février. Et oh ! Surprise ! Il s’accompagnait d’une planche des quinze Marianne qu’un premier jury a d’ores et déjà

sélectionnées. Chacun des artistes a décliné sa Marianne en trois versions : en rouge, pour la Lettre prioritaire ; en vert, pour la Lettre verte et en orange, pour la Lettre en Ligne. L’un des postulants retenus, Nicolas Vial, a même proposé deux possibilités pour la Lettre verte. Avant de vous présenter toutes ces effigies juvéniles, revenons sur l’esprit de la compétition, ses règles et son calendrier.

L’esprit

Le président de la République a voulu « pour la première fois », nous précise le communiqué, « mobiliser et impliquer directement des jeunes en les invitant concrètement à élire la représentation de Marianne qui symbolise le mieux, à leurs yeux, les valeurs de la jeunesse. » François Hollande a fait de la Jeunesse une priorité de son quinquennat. « Soutenir la jeunesse, » a-t-il déclaré, « c’est d’abord lui transmettre des connaissances, des repères et des valeurs. C’est la mission de l’école, qui retrouvera tous les moyens d’être ce qu’elle est : le socle de la Nation. Le rôle de la puissance publique est, dans cette perspective, d’être aux côtés de la jeunesse, de valoriser ses avancées, de lui permettre de surmonter ses échecs. Et de le faire sans attendre : si la jeunesse est notre avenir, elle est avant tout notre présent. C’est dans cet esprit que j’ai souhaité, avec le ministre de l’éducation nationale et la ministre des sports, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative, associer des élèves de toute la France au choix du nouveau timbre de la République. »

Les règles du jeu et le calendrier

Un mois seulement pour la création Le concours a été lancé le 11 décembre dernier auprès de quarante-trois candidats. Ceux-ci étaient soit auteurs de timbres du programme philatélique de France et des DOM en 2010, 2011 et 2012, soit artistes ou professionnels des arts plastiques et détenteurs d’un prix national ou international. Le concours a été clos le 11 janvier 2013. 20

La présélection Un jury composé d’experts de La Poste et de personnalités de l’Élysée, du ministère de l’Éducation nationale et du ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et de la Vie associative s’est réuni pour la validation technique et la sélection de quinze projets. Au 25 janvier, le choix des quinze effigies était fait. L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . MARS 2013. N°1871


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La votation lycéenne

Cette partie de l’opération est en cours depuis le 4 février. Elle s’achèvera au 1er mars. La participation de lycéens – trente classes de seconde, première et terminale représentant les trente Académies de France métropolitaine et des DOM – est un événement inédit en matière de choix de timbre d’usage courant. Le ministère de l’Éducation a sélectionné trente établissements, lycées d’enseignement général ou professionnel. Pour les élèves concernés, il s’agit d’un « premier vote pour la République ». L’expérience a bien sûr valeur pédagogique : les enseignants se sont vus remettre des kits à la fois papier et numérique. Trois thématiques sont abordées dans les salles de cours : les valeurs de la jeunesse ; la création artistique et l’univers du timbre. Quatre critères de vote ont été présentés par les professeurs : confiance ; république et jeunesse ; force symbolique et création artistique. Les projets artistiques ont été rétroprojetés à partir d’une tablette tactile fournie dans le kit. Une clé USB a été distribuée à chaque jeune qui a été invité à découvrir le groupe Facebook dédié à l’opération. La philatélie a bel et bien été introduite dans les classes au travers d’un film d’initiation : La Belle Histoire du Timbre. Une fois tous les projets notés par chaque élève, le dépouillement aura lieu dans chaque classe. Il permettra de les départager et d’en mettre en lumière trois par classe. Le professeur en charge de l’opération transmettra les résultats à La Poste qui agrègera l’ensemble des votes des trente classes.

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Les villes des trente établissements sélectionnés par le ministère de l’Éducation pour participer à la votation.

Le 18 mars prochain, la votation lycéenne sera révélée à Paris lors d’une grande manifestation. Les trois créations plébiscitées viendront « éclairer le choix final du président » avance prudemment le communiqué. Est-ce à dire que ce dernier en fera fi ? Cela semble peu probable.

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Le choix définitif Il sera dévoilé aux Français à l’occasion de la Fête nationale, le 14 juillet, au sein du palais de l’Élysée en présence d’une délégation d’élèves issue de chaque classe ayant participé à la votation. Il sera procédé à une vente Premier Jour le 15 juillet et à la vente générale dès le 16 juillet. Comme il est d’usage, à cette date, la nouvelle Marianne se déclinera sur les timbres d’usage courant mais aussi sur les prêts-à-poster et sur le timbre à date Premier Jour. L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . MARS 2013. N°1871

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Quinze Marianne en lice : il n’en restera qu’une au 14 juillet ! Et vous, si vous aviez à choisir la nouvelle effigie, laquelle aurait votre préférence ?

Participez à notre consultation et votez juste pour le plaisir. Indiquez sur papier libre « Consultation Marianne et la Jeunesse » et par ordre de préférence trois numéros (de 1 à 15) correspondant à vos trois choix. Puis, envoyez-nous ce bulletin avant le 15 mars 2013 – le cachet de La Poste faisant foi. Nous diffuserons dans notre prochain numéro non seulement les trois Marianne retenues par les lycéens mais aussi les trois Marianne préférées de nos lecteurs.

Envoyez vos courriers à :

L’Écho de la Timbrologie 10 rue de Châteaudun 75 009 Paris Vous pouvez aussi participer par courriel à l’adresse suivante : (Objet du message : « Consultation Marianne et la Jeunesse ») sbastide@yvert.com

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Claude Andréotto

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Sophie Beaujard

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André Boos

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Alain Bouldouyre

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Gilles Bosquet

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François Bruère

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Stéphane Calais

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Stéphanie Ghinéa

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André Lavergne

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Noëlle Le Guillouzic

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Ève Luquet

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Sylvie Patte

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Patrice Serres

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Nicolas Vial

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O. Ciappa / D. Kawena

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Claude Andréotto

Né en 1949, il a été formé à l’école Estienne. Son tout premier timbre français, à l’effigie de Nicolas Copernic, a été émis en 1974. Dessinateur, graveur et artiste plasticien, Claude Andréotto a réalisé près de quatre cents timbres pour la France, Andorre, Monaco et l’Outre-Mer. Il connaît bien la thématique jeunesse pour l’avoir explorée à plusieurs reprises à travers la philatélie, ce qui, en général, lui a plutôt bien réussi. Ainsi, en 1976, il obtient le Grand Prix de l'Art philatélique pour le timbre JuvaRouen (YT 1876) qui est également primé l’année suivante « plus beau timbre du monde » par un jury de philatélistes italiens. Le timbre Philex-Jeune ’84 Dunkerque (YT 2308) décroche lui aussi le Grand Prix de l’Art philatélique. Depuis lors, des récompenses philatéliques lui ont régulièrement été décernées : prix Cérès 1997 pour le timbre du 70e Congrès de la FFAP à Versailles (YT 3073) ; plus beau timbre de l’année 2004 pour le timbre Bordeaux (YT 3661) et Grand Prix de l’Art philatélique catégorie « collectivités territoriales » en 2008 pour le bloc-feuillet des TAAF Éléphants de mer (YT BF 19). En mars 2002, il avait inauguré la rubrique de notre magazine « Dis l’artiste, dessine-moi le timbre de tes rêves… » 1 À propos de sa Marianne, Claude Andréotto insiste sur la mention

qu’il a rajoutée : « L’Avenir en direct ». « L’idée », nous explique-t-il, « est qu’il existe une connexion et une interaction entre Marianne et la Jeunesse. J’ai voulu faire un clin d’œil aux nouvelles technologies, la priorité de cette génération. Volontairement, j’ai aussi fait référence aux mangas, un genre de bandes dessinées très apprécié par les ados. » Autre message de ce timbre : « être à l’écoute ».

YT 2308.

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YT 1876.

Et l’une de ses plus récentes créations (gravure d’après photo NDP et G. Boullay) : le bloc du 850e anniversaire de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

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Sophie Beaujard

Née en 1966, elle a suivi l’école Estienne et les pas de son père… Entrée en philatélie par le document philatélique et les timbres à date, elle a pour activité principale l’illustration jeunesse. Sophie Beaujard a remporté deux années consécutives, en 2011 et en 2012, le prix René Cottet du Salon philatélique d’Automne grâce à des œuvres emblématiques du Royaume-Uni et d’Andorre. On lui doit l’illustration du récent bloc-feuillet de la série Les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle (et du timbre à date), émis en Premier Jour le 25 février dernier. C’est elle aussi qui a imaginé le blocfeuillet du 1er anniversaire de la gamme de courrier rapide (octobre 2012) mettant en scène nos actuels timbres d’usage courant, Marianne et l’Europe dessinés et gravés par son père, Yves Beaujard. Elle a également dessiné les douze timbres du carnet Impressions de reliefs, émis en 2012 (YT A650). Voici ce que Sophie Beaujard nous a confié à propos de sa Marianne « J’ai dessiné en gardant en tête les contraintes de la gravure. J’ai souhaité imprimer un esprit, un élan et donner une certaine fraîcheur. Après des recherches graphiques allant dans le sens de la modernité, je suis finalement restée assez classique. J’ai joué tout simplement sur une présence douce mais porteuse d’énergie dans l’expression du visage comme dans le mouvement. » 2

M

Le bloc-feuillet du 1er anniversaire de la gamme de courrier rapide.

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M Le carnet Impressions de reliefs (YT A650).

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André Boos

Né en 1962, André Boos a été formé à l’école des Arts décoratifs de Strasbourg. Il travaille comme illustrateur publicitaire et Jeunesse – presse et édition. La faune et la flore sont ses deux domaines de prédilection. Il est notamment l’auteur de planches botaniques. Émis par Andorre en 2008, son premier timbre-poste sur le Narcisse des poètes (YT 656) a la particularité d’être parfumé. En 2011, il a contribué pour la première fois à notre philatélie nationale en illustrant le bloc-feuillet Chiens de race (YT F 4545), une thématique qui lui a permis de révéler aux philatélistes ses talents de dessinateur animalier confirmé. 3 « J’ai essayé de traduire la spontanéité et la joie sans représenter

Andorre, YT 656.

M

une personne précise » nous a expliqué André Boos. Et par rapport à la version « Lettre verte » : « L’élément champêtre est présent ainsi que l’idée de porte-bonheur avec, en fond, le trèfle, la tête de Marianne pouvant s’apparenter à un quatrième pétale. »

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France, YT 4545.

Alain Bouldouyre Né en 1946, diplômé des Arts appliqués, illustrateur de profession (presse/édition) et membre du collectif d’artistes Voyageurs du monde, Alain Bouldouyre est venu à la philatélie par le carnet de voyage. À ce jour, il a parcouru cent dix pays et c’est un fidèle du Rendez-vous du Carnet de voyages, à Clermont-Ferrand. Il a travaillé à plusieurs reprises avec La Poste d’Auvergne, créant des agendas carnet de voyage dédiés aux points de contact de La Poste dans cette région ou imaginant un décor pour la poste de Salers. On lui doit, en 2005, le document philatélique et le timbre à date Premier Jour de la coupe Gordon Bennet. Il a réalisé d’autres documents philatéliques pour Phil@poste et illustré l’ouvrage de 2006 Portraits de régions La France à Vivre. Pour l’instant, il est l’auteur d’un unique bloc-feuillet dans la série des capitales européennes Budapest (YT F 4538). Alain Bouldouyre nous a éclairés à propos de sa Marianne : « Je trouvais difficile à résoudre le problème de Marianne et la Jeunesse. Je suis donc revenu aux sources : le tableau de Delacroix, La Liberté guidant le peuple peint en 1839. Tout y est : le profil, le bonnet phrygien, les épaules nues, l’air énergique. Peu de temps après avoir peint ce tableau, Delacroix est parti au Maroc dont il a ramené un carnet de croquis qui est ce que tout le monde rêve de posséder comme carnet de voyage. J’ai voulu présenter ma Marianne sur un carnet de voyages. Mon message pour la Jeunesse : c’est à vous de la mettre en couleurs (d’où les pinceaux) et de créer la République de demain. Vous en êtes les héritiers mais vous devez la faire vivre tout en restant dans un certain cadre. » 4

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Quinze Marianne en lice : il n’en restera qu’une au 14 juillet !

France, YT F 4538.

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Gilles Bosquet

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Né en 1972, Gilles Bosquet est venu à l’art via… une maîtrise de biologie végétale. Passionné par les insectes, il a appris à les dessiner à l’aquarelle, à l’encre de Chine et à la mine de plomb. Dessinateur pour des ouvrages scientifiques, il est l’auteur (dessin et mise en page) des timbres préoblitérés « Orchidées » (YT Pr 244 à 248) mais aussi du bloc-feuillet Orchidées de 2005 (YT BF 81). On lui doit également les blocs-feuillets Jardins de France de 2008 et de 2009 (YT BF 118 et YT F 4384). Sortant de ses thématiques habituelles, l’artiste a aussi illustré le timbre sur le Championnat du monde de judo France, YT Pr 248. en 2011 (YT 4 574). Dans sa note d’intention, Gilles Bosquet explique : « Le visuel présente Marianne de profil, tête légèrement inclinée vers le haut, exprimant le courage et la volonté. Elle regarde au-delà de la ligne d’horizon, imaginant le chemin qui révèlera sonépanouissementpersonneletprofessionnel. Les cheveux au vent, c’est un sentiment de liberté et d’espérance qui la porte afin qu’elle s’accomplisse. » Pour la Lettre verte : « La feuille est celle d’un chêne, symbole de force et de pérennité. » Pour la Lettre en Ligne : la Marianne s’inscrit dans un hexagone qui symbolise la France, mention qui n’est pas apparente sur le timbre et que je souhaitais malgré tout rendre présente. »

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France, YT 4574.

France, YT BF 118.

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François Bruère

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Quelques timbres extraits de YT BF 86.

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Le Poste aérienne, commémoratif du centenaire de l’hélicoptère (YT PA 70).

Dans la collection Jeunesse, un feuillet sur les véhicules utilitaires et les grandes échelles (YT BF 63).

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Et voici ce que François Bruère a souhaité : « Son port de tête est « classique », mais elle a un visage plus moderne, pur et souriant incarnant une génération respectueuse, généreuse et harmonieuse. Ses grands yeux brillent et s’ouvrent sur le monde. Son regard profond et confiant regarde droit devant. Sa chevelure au vent souligne son dynamisme et l’énergie de la jeunesse toujours en mouvement.Le dessin est épuré, le trait fin, spontané et incisif, inspiré des codes graphiques contemporains. Mes influences sont (…) la musique (rythme dans le dessin), la danse (mouvement), la littérature (classique et BD) et la joie de vivre. Ma (…) Marianne [est] à la fois active mais sereine, confiante et déterminée. Elle est le symbole de l’avenir de la France. » 6

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Né en 1961, formé à l’école des Beaux-Arts d’Angers et à l’école Olivier de Serres, François Bruère s’est spécialisé dans l’art mécanique et il est le peintre officiel des VingtQuatre Heures du Mans. Il a débuté sa carrière philatélique en 2003 par un feuillet de la collection Jeunesse sur les véhicules utilitaires et les grandes échelles (YT BF 63). Depuis, il a collaboré plusieurs fois avec Phil@poste. Il a par exemple réalisé l’illustration du bloc-feuillet de la coupe Gordon Bennet (YT BF 86), celle du Poste aérienne L’hélicoptère 1907-2007 (YTPA70) ou du bloc-feuillet Coupe du Monde de la FIFA en 2010 (YT 4485).

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Stéphane Calais

Autoportrait.

Né en 1967, Stéphane Calais a suivi les Beaux-Arts de Nîmes, puis l’institut des Hautes Études en Arts plastiques, à Paris. Après plusieurs expositions européennes, ce plasticien fait paraître son premier catalogue en 1997, à l’occasion d’une exposition du Fonds régional d’Art contemporain de Champagne-Ardenne. Ses sculptures, ses peintures, ses installations et ses fresques sont l’occasion d’appréhender l’histoire de l’art sous toutes ses formes et pratiquement toujours en séries. Ses œuvres sont exposées dans de très nombreuses collections privées et publiques dont le Centre George Pompidou. Prix de la Fondation d’entreprise Ricard en 2007, puis prix « J'ai tenté de dessiner une Marianne Marcel Duchamp en 2008, il est le seul des artistes présélectionnés à n’avoir 7 contemporaine et intemporelle, à l'image jamais réalisé de timbres-poste mais il a pris beaucoup de plaisir à participer de la jeunesse en somme » nous a-t-il précisé. à ce projet.

Olivier Ciappa et David Kawena

Olivier Ciappa a pris la parole pour le duo : « Notre Marianne a des contours empruntés à la bande dessinée française (…) de la nouvelle génération comme le trait rough, les aplats réalistes ou les lignes de construction qui ne sont pas effacées. Elle s’inspire du manga asiatique des années 1980 et de l’animation américaine des années 1950. De plus, nous avons voulu lui donner un côté international et intemporel, en mélangeant les mains réalistes et gracieuses spécifiques à la Renaissance. Nous avons ajouté l’ombre d’un garçon et d’une fille jouant au ballon. Les physiques de ces enfants sont universels. Nous avons voulu transmettre un message d’égalité, de parité et de mélanges qui sont pour nous des valeurs essentielles de la France d’aujourd’hui.» 8

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À vingt-neuf et trente-trois ans, Olivier Ciappa et David Kawena sont les plus jeunes participants à ce concours. Le premier dirige Catharsis productions, société qui réalise des courts-métrages. Ensemble, ils ont imaginé de nombreux univers oniriques, féeriques et merveilleux qui explorent des thématiques chères à l’enfance. Ils ont d’ailleurs travaillé pour Disney et pour la chanteuse Chantal Goya. En philatélie, ils ont signé à ce jour deux blocs-feuillets, émis en 2012 : Championnat du monde de karaté (YT F 4680) et Poissons tropicaux (YT BF 448) et ils ont d’autres créations philatéliques à venir prochainement. Ils sont aussi, entre autres, les auteurs des illustrations des quatre prêts-à-poster « Grande mosquée de Paris », édités en 2012. YT BF 448.

Stéphanie Ghinéa

Née en 1968, Stéphanie Ghinéa a suivi une formation en arts graphiques à l’École municipale supérieure des Arts et Techniques de Paris (EMSAT). Sa première expérience de mise en pages philatélique, elle l’a connue alors qu’elle travaillait pour une agence (Larue) (planche émise en 2001, Le siècle au Fil du Timbre YT BF 39). Depuis, elle s’est installée comme graphiste free lance et spécialisée dans l’édition Jeunesse. Elle a très régulièrement contribué aux philatélies de France et d’Andorre, en particulier pour la mise en page de timbres, et un peu plus rarement pour des créations originales (timbres et timbres à date). Lors du dernier Grand Prix de l’Art philatélique, dans la catégorie timbre d’Europe, elle a été récompensée pour l’illustration du bloc-feuillet Restauració de la casa de la vall (conception Stéphanie Ghinéa et apport gravure par Yves Beaujard). Sa Marianne, elle l’a voulue « jeune mais presque adulte. Jolie mais proche de nous plutôt que symbolique. Sûre d’elle et en train de faire son propre chemin. Déroulée devant elle, son écharpe ouvre un chemin vers l’avenir. Présentée de trois quarts, elle a le regard tourné vers nous. » 9

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Trois timbres conçus par Stéphanie Ghinéa : Traité de Rome 1957-2007 (France, YT 4030) et Découverte de l’insuline - 1921 (France, YT 4630).

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Quinze Marianne en lice : il n’en restera qu’une au 14 juillet !

Restauració de la Casa de la Vall — Maison de la Vallée (Andorre Français, YT 721 et 722). L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . MARS 2013. N°1871


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André Lavergne

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Né en 1946, l’Aveyronais André Lavergne monte à Paris pour travailler aux PTT après sa réussite au concours de dessin technique de réseaux téléphoniques. Ses talents artistiques sont remarqués et il rejoint le musée de La Poste. En parallèle, il suit les cours du soir des Beaux-Arts de la Ville de Paris où il étudie la peinture et la gravure. Il a dessiné et gravé ses premiers timbres-poste pour l’Afrique (à partir de 1979) et pour les TAAF puis, pour la France et pour Monaco. Son premier timbre français est Hommage aux martyrs de Châteaubriant en 1981 (YT 2177). Au total, il a réalisé deux cent quarante timbres-poste dont cinquante pour la France. Il a remporté deux années consécutives le prix Cérès : la première fois pour le timbre 75e Congrès de la Fédération française des Associations philatéliques à Marseille (YT 3 489) émis en 2002 et la deuxième fois pour le timbre de la série touristique « Arras » (YT 3 605). Son blocfeuillet sur les Machines volantes (YT BF 103) émis Réhabilitation du capitaine Dreyfus (France, YT 3938). en 2006 avait été élu plus beau bloc de l’année. « J'ai essayé de répondre à la lettre du président de la République, nous éclaire-t-il « dans laquelle il souhaitait que la jeunesse se réalise au travers des institutions mais aussi de l’Europe. C’est pour cela que j’ai ajouté en arrière-plan un drapeau parsemé d’étoiles qui transmet des ondes à ses cheveux. C’est une Marianne issue de l’immigration, représentative de la société d’aujourd’hui. Elleestaudacieuse comme la jeunesse ; elle ne doute de rien.» 10

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Prix Cérès Arras (YT 3 605).

Prix Cérès 75e Congrès de la Fédération française des Associations philatéliques à Marseille (YT 3 489).

Algologie, biogéographie des espèces, 2009 (TAAF, YT 528 et 529 et vignette centrale non-postale).

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Le Guillouzic

Née en 1955, formée à l’atelier Met de Penninghen, puis à l’école supérieure des Arts appliqués et des métiers d’art de Paris, Noëlle Le Guillouzic a fait aussi de brèves incursions dans le dessin animé et la publicité. Aquarelliste, elle a travaillé jusqu’en 2002 dans l’illustration de livres Jeunesse. Elle est également carnettiste. Elle est entrée en philatélie par le prêt-à-poster, via le Festival de l’Oiseau organisé en baie de Somme. Phil@poste a ensuite fait appel à ses talents pour son Carnet de Voyage La France à voir, n° 11. Avant l’illustration de son premier bloc-feuillet, émis en 2009, Capitale européenne Lisbonne, elle a réalisé des prêts-à-poster locaux sur les Cathédrales de Picardie… Depuis, lui ont été confiés plusieurs timbres ainsi 11 Noëlle Le Guillouzic souhaitait présenter une Marianne que les récents prêts-à-poster sur la cathédrale Notre-Dame « s'adressant à la Jeunesse. Jeunesse ici symbolisée par une frise représentant toutes les tranches d'âge .Une Marianne de Paris. rassurante, au visage lui-même jeune et serein qui inspire la confiance. Mes mots clés : compréhension et bienveillance . écoute, soutien, volonté et solidarité. Optimisme, énergie, dynamisme et espoir… le visage de la jeunesse.

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Illustration du bloc capitale européenne Lisbonne (BF 4 402).

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Illustration du bloc Jardin de France, salon du Timbre 2012 (BF 4 580).

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Née en 1954, à Paris où elle a suivi les Beaux-Arts, c’est la seule candidate présélectionnée qui peut se targuer d’être déjà l’auteur d’une Marianne, celle du 14-Juillet (1997, YT 3083) dite aussi Marianne de Luquet. C’est aussi la seule femme, à ce jour, à avoir réalisé un timbre d’usage courant. Elle a reçu le Grand Prix de l’Art philatélique pour son timbre sur le pont de Nyons (Drôme) émis en 1995 (YT 2 956). Elle est l’auteur de plus d’une trentaine de timbres-poste pour la France (gravure et illustration). Elle a aussi participé à la philatélie des DOM, de Monaco et d’Andorre.

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« Sant Vicenç d'Enclar » dans la paroisse d'Andorrela-Vieille, 18 octobre 1986, premier timbre d'Ève Luquet pour l'Andorre. Le premier timbre andorran d’Ève Luquet : (Andorre, YT 354).

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Le Vieux-Lyon (France, YT 3390).

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Son premier timbre français le traité d’Andelot (France, YT 2500).

« J’ai voulu exprimer la ronde de la Jeunesse, le mouvement, le dynamisme et une certaine forme de mixité, avec des personnages blancs et noirs et des garçons et des filles » nous a renseignés Ève Luquet. « C’est une Marianne de la diversité mais aussi de la solidarité, de la mobilité et du dynamisme, qualités de la jeunesse. »

© Laurence Le Tiec.

Ève Luquet

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Le pont de Nyons (Drôme), Grand Prix de l’Art philatélique (France, YT 2956).

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Quinze Marianne en lice : il n’en restera qu’une au 14 juillet !

Verneuil-sur-Avre — Eure (France, YT ).

Sylvie Patte

Née en 1963, Sylvie Patte a suivi l’École nationale supérieure des Arts décoratifs (ENSAD). « Graphiste indépendante et sociable » ainsi qu’elle aime à se nommer, elle vit et travaille avec Tanguy Besset et leurs deux noms apparaissent toujours ensemble sur les timbres-poste. Pour le concours, Sylvie Patte et Tanguy Besset ont chacun réalisé leur propre projet. Débutée en 2001 par le timbre Halloween, leur carrière philatélique a tout de suite était marquée par un succès – il leur a valu le Prix Cérès. Patte & Besset ont également été récompensés au 59e Grand Prix de l’Art philatélique par le prix informel du meilleur carnet de timbres pour leur mise en pages des timbres du carnet Métiers d’art en France (2009). Cette année-là, ils ont aussi reçu le prix Cérès pour le bloc Renoir. Enfin, ils ont reçu le prix informel au Salon Voici, dans quel esprit Sylvie d’automne pour le carnet Impressions de reliefs (2012). 13

Patte a imaginé sa Marianne : « C’est une Marianne qui insuffle un élan à la jeunesse. Voyez, dans sa main, deux petits jeunes qu’elle lance dans la vie et auxquels elle donne confiance ».

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Halloween 2001 (YT 3 428), timbre récompensé du Prix Cérès.

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2005 : dépistage du cancer du sein (YT 3 836).

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Carnet de timbres autocollants : Timbrez des idées durables (YT CA 4205).

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Le carnet Métiers d’art en France émis en 2009 et récompensé du Grand Prix de l’Art philatélique (YT CA 253).

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Autoportrait.

Né en 1946, illustrateur de bandes dessinées, directeur de presse, connu pour ses émissions radiophoniques, ses recherches en sinologie et en ethnologie, Patrice Serres est un homme d’art et de sciences aux multiples talents. Sa première contribution à Phil@poste s’est faite par le document philatélique accompagnant le timbre « Les Justes de France » émis en 2007. Il est l’illustrateur des timbres Albert Londres émis en mars 2007 (YT 4027), Armistice (YT 4322) et du timbre Rugby en argent émis en 2011.

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Patrice Serres

Sa Marianne est « ethno-réversible » nous affirme Patrice Serres, enthousiaste. « J’en ai eu l’idée à partir d’un caractère chinois extraordinaire qui signifie « solidarité » et qui peut se lire dans les deux sens. » Et soudain, il nous avoue l’incroyable : « J’avais déjà eu l’idée d’un timbre fonctionnant sur le même principe pour le précédent concours. Ma maquette et celle de Beaujard étaient les deux dernières en compétition. Au dernier moment, Nicolas Sarkozy s’est décidé pour la Marianne de Beaujard.» Et d’ajouter, fair-play : « Un très beau timbre aussi… »

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14

France, YT 4027.

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Timbre Armistice émis en 2008. Dessiné par Patrice Serres (gravure André Lavergne) (France, YT 4 322).

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La maquette qui avait été proposée en 2005 pour le concours « Marianne et l’Europe » et recalée en dernière minute au profit de la Marianne de Beaujard.

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Timbre Rugby en argent (France, YT A 597).

Nicolas Vial

Né en 1955, Nicolas Vial a fait l’école Olivier de Serres ainsi que les Beaux-Arts de Paris (peinture et gravure). Peintre, il participe à des expositions et il a, parallèlement, depuis le début des années 1980, une activité de dessinateur de presse au Monde, au Temps ou encore à L’Express. En 2003, il réalise son premier timbre-poste pour la France : Charte des Droits fondamentaux de l’Union européenne (YT 3555). Depuis, il a régulièrement contribué à notre philatélie nationale. En juin 2011, il a même eu droit à une exposition-rétrospective à L’Adresse Musée de La Poste. Son premier timbreposte : Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (YT 3555).

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La Marianne de Nicolas Vial est : « romantique. Elle regarde l’avenir en face. Elle n’a pas peur. Elle est jeune, fière, un peu arrogante, mystérieuse, moderne et rebelle. » Pour symboliser les nouvelles technologies de la Lettre en Ligne, Nicolas Vial a voulu « un timbre très graphique. » 15

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Timbre Vacances 2005 (YT 3788).

Vancouver 2010 (YT 4436).

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Fédération internationale de voile 1907-2007 (YT 4050).

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2010 : 150 ans de la fondation de Deauville (YT 4 452). L’ÉCHO DE LA TIMBROLOGIE . MARS 2013. N°1871

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