CENTRE COMMUNAUTAIRE DE SEGOU ..Pour une architecture adaptée
MANUSCRIT I
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Auteur
Sommaire
_____ Zineddine Djouama
MANUSCRIT I I. La Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal,des centres en devenir
Remerciement _____
À Meriem Chabani , ma directrice d’études , qui a joué avec talent son rôle de coach , pour m’avoir soutenu et guidé. Clément carriére , le technicien autant que le philosophe , et son regard subtil .À Nicola Spinetto , pour son aide precisue et sa disponibilité et à toute l’équipe de CORPS AFRICA pour leurs collaboration et contribution dans ce modeste travail , À Ismail EL-kasimi de Journeyman international pour avoir répondu à mes questions ,pour sa générosité et le partage sans retenue de son expérience ,À Delphine Lewandowski pour ses conseils précis concernant ce mémoire de diplôme et sa lecture critique et perspicace .
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1. Première exploration 2.Une région rurale – urbaine, connectée au reste du monde 3.Une croissance démographique soutenue,des habitants majoritairement jeunes 4....mais des mobilités sous contrainte. 5.Des agricultures dynamiques 6.D’abondantes ressources en eau
II.La transformation , outil de developpement economique et social du territoire 1.Région de Kédougou , une richesses naturelle traduite par le potentiel de production agricole 2.Infrastructure routiere qui freine le développement économique 3.La transformation, une alternative pour l’équilibre alimentaire dans la region 4.Une délimitation du territoire par le réseau d’acteurs 5.Développement rural effréné
III.Un accompagnement professionnel innovant et territorialisé 1.Emergence du projet 2.Accompagnement au cours de la vie du projet
Contact Infos : Zineddine.djouama@paris-malaquais.archi.fr Tel : +(33)7.71.29.01.06
IV.La qualité de l’équilibre et l’équilibre est toujours esthétique 1.Paysage Bassari , un témoignage anthropologique 2.L’architecture signifiante des pays Bassari
V.Analyse du contexte – Habitat décontextualisé 1.Rapide panorama de l’habitat -Une majorité de maisons basse 2.La disparition des espaces extérieures de cour 3.Un marché dominé par l’usage du parpaing et du béton 4.Etat des lieux de la conception bioclimatique 5.Retour critique de l’analyse 5.Solution et alternatives ,un retour à la nature 6.Enjeux et défis de l’architecture durable et des matériaux locaux 7.Analyse cycle de vie
VI.Conclusion
Avant propos
Résumé Ce diplôme concerne l’établissement d’un centre de transformation des produits agricoles dans le village Ségou au Sénégal .La transformation qui est une réponse à la malnutrition et à la perte après récolte .A la croissance démographique, cette prise de conscience s’est faite de plus en plus vite ces dernières années depuis qu’on a constaté que la hausse de la production alimentaire ne pouvait résoudre à elle seule le déséquilibre entre l’offre et la demande. Il s’agit de proposer un projet renforcé par des valeurs de solidarité et d’engagement à long terme. Ce projet répond à un triple enjeux, économiques, sociaux et architecturaux, basé sur l’emploi de matériaux biosourcés « La pierre latérite » avec la technique de maçonnerie à pierres sèches .Dans un pays ou l’infrastructure routière non qualifiée pour transporter des
matériaux depuis les grands agglomérations , ce matériau disponible sur place pourrait être une solution à faible bilan carbone , aussi une alternative ‘’ bon marché’’ pour une architecture adaptée . Cette approche correspond à un positionnement critique en faveur de « l’architecture populaire », des modèles architecturaux décontextualisés, installés dans la région depuis quelques dizaine d’année ____ l’objectif est celui d’un impact large est massif , Il s’agit de donner à l’architecture une dimension opératoire , et de proposer pour cela un projet pilote pour l’architecture ‘’ normale ‘’ , celle qui en fin de compte est la plus répondue.
Cette année pour mon diplôme de fin d’étude, je voulais entamer un voyage ‘‘ virtuel ‘‘ en Afrique pour parfaire ma formation dans l’esprit du programme « habiter le monde » par le philosophe Philippe Simay , je me suis fixé près d’une année dans un pays riche , magique et contradictoire . L’offre affiché par Nicola Spinetto pour un jeune architecte volontaire et engagé, me décida pour cette première étape, qui fut en réalité la seule. Je me trouve toute suite au cœur du projet.Je voulais que la prise de décision soit horizontal en collaboration avec les acteurs locaux de la société civile , de la communauté rurale ou de la population locale du village Ségou.
Super Catalogue Mon projet se compose de deux cahier distincts .Le premier, que vous avez entre les mains, explicite le processus du projet et les conditions de son émergence à l’échelle territoriale et régionale ; le deuxième cahier est un catalogue architectural présentant la fabrication du projet jusqu’à l’échelle du détail technique .La réunion de ces deux cahiers constitue une forme de super-catalogue, à l’attention de la population locale et la communauté rurale du village Ségou.
Organisation Les pays Bassari fut pour moi mon deuxième enseignement sur l’architecture, je dirai peutêtre le seul sans vouloir peiner mes professeurs de l’ecole.
Position critique La plus part des projets de transformation conçus en Afrique de l’ouest avaient été abordées comme nous le ferions pour des projets européens, à caractère très industriel où la notion de la communauté est totalement absente .Etant donné la transformation est une activité communautaire basée sur la solidarité et l’entraide entre les femmes, en fait , c’est un lieu qui regroupe tous les maux de la société. Ma position dans ce travail consiste à éviter l’emphase à tout prix, le misérabilisme ou la fascination, pour tenter d’aller au-dessous de ces «blancs de la carte », porteurs d’un imaginaire d’autrefois, sur lesquels les anciens cartographes inscrivaient volontiers en lieu et place. Désirant de mettre en place une architecture sans architecte, une architecture conçue par les femmes et pour les femmes, une architecture adaptée aux codes spéciaux et aux ressources.
Dakar
Segou
KEDOUGOU Latitude : 12°33.474’ Nord Longitude : 12°10.458’ Ouest
I. la Moyenne Vallée du Fleuve Senegal,des centres en devenir 1. Premiere exploration
A partir des images satellites, un voyage linéaire a été reconstitué du Sud vers le Nord et coupant le territoire sub-saharien en son cœur .Cinq séquences équitablement réparties sur ce fil imaginaire, illustrant avec un champ le plus large possible les différentes atmosphères de cette artificielle traversée.
Cap. 05 Cap. 04
L’exploration, est un voyage aux yeux d’un oiseau qui va nous permettre de comprendre les identités multiples du Fleuve Sénégal pour les sociétés humaines : sa forme de serpent en fait des corridors de transports, des sites pour la création de villes, des limites spatiales, des zones d’exploitation agricole, de pêche, ou des zones d’échanges, tandis que sa ressource en eau fournit de nombreux services écosystémiques. Le fleuve Sénégal, long de 1800 kilomètres, parcourt l’Afrique de l’Ouest depuis le massif du Fouta-Djalon en Guinée jusqu’à la vallée sahélienne entre le Sénégal et la Mauritanie (Figure 01). Depuis la période des royaumes africains jusqu’à celle actuelle des États nations,ce fleuve a constitué un objet spatial majeur : limite, zone commerciale, voie de navigation et ressource en eau. Dans ce chapitre nous voulons ainsi interroger la place du fleuve Sénégal dans les territoires qui l’entourent, et décrire en particulier ses fonctions dans la récente structuration territoriale du « Sénégal », pays éponyme né en 1960 dans la mouvance des indépendances des pays d’Afrique de l’Ouest. En effet, l’organisation spatiale de ce pays a été depuis essentiellement structurée par l’évolution des modes de transports et des réseaux d’échanges, en particulier depuis les années 1980, mais également par les différentes politiques de valorisation du territoire. (Bruckmann 2017)
Frontiéres
Bassin hydrographique
Fleuve Sénégal Rivière
• 4 Figure 1 :La traverseé du Fleuve Sénégal
Ségou / Kedougou
Cap. 03
Cap. 02
Cap. 01
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• 7 Figure 2 :Capture 01 . Sitaféto.Mali Latitude : 12°42 ‘23.674 Nord Longitude :
10°16 ‘ 27.867 Ouest
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Figure 3 :Capture 02 .Kedoxugou.Sénégal
• 9 Latitude : 12°33.474’ Nord Longitude : 12°10.458’
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Figure 4 :Capture 03.Djidian Kéniéba . Mali
• 11 Latitude : 13°5’39.578 Nord Longitude : 11°23’8.639
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Figure 5 :Capture 04.Dembancane.Sénégal
• 13 Latitude : 15°5’13.761 Nord Longitude : 12°42’13.2
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Figure 6 :Capture 05 . Richard Toll.Sénégal
• 15 Latitude : 16°27’58.658 Nord Longitude : 15°41’18.416
I. la Moyenne Vallée du Fleuve Senegal,des centres en devenir (suite ) 1. Une région rurale – urbaine, connectée au reste du monde Deux traits majeurs marquent la répartition spatiale de la population. La Région n’est plus vraiment rurale. Quelques grandes villes, notamment Kayes ou Tambacounda sont devenues de véritables capitales régionales avec un ensemble de services diversifiés. Mais surtout, on assiste au développement d’un chapelet de moyennes agglomérations autour de gros villages ruraux : routes et marchés, mais aussi infrastructures d’eau et d’électricité, établissements scolaires et structures de santé, favorisent cette « rurbanisation » assez rapide. La majeure partie de la population de la Région est de moins en moins isolée, au moins en saison sèche. Le développement du réseau routier structure le peuplement et favorise les mobilités. La Région bénéficie également de plusieurs radios rurales dynamiques, d’une couverture en téléphonie cellulaire en progression exponentielle, d’un accès dans chaque village aux images des chaînes satellitaires et certainement bientôt d’un accès Internet de meilleure qualité. Cette évolution rapide favorise les échanges avec l’extérieur pour les besoins familiaux et économiques.
Figure 7 : Réseau électrique ouest-africain @Grdr
Entre 1905 et 1920, la population recule dans plusieurs parties de la Région sous l’effet d’épidémies (fièvre jaune, variole, grippe espagnole), d’épizooties, de disettes ou famines ainsi que de l’émigration d’une partie de la population.
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Le développement des services de santé, l’amélioration de l’accès à l’eau potable, l’institutionnalisation de dispositif de traitement des crises alimentaires et la diversification des sources de revenus monétaires des habitants depuis les années 1960 expliquent assez largement l’inversion de cette tendance. La population du Fleuve Sénégal est aujourd’hui estimée à plus de quatre millions d’habitants. Selon les statistiques nationales la population a plus que doublé, voire triplé en 40 ans. Dans le même temps la population du Sénégal a été multipliée par 3 et celle du Mali, comme de la Mauritanie par 2,5. Au début des années 2010 les densités régionales sont comprises entre 16 et 22 habitants avec de fortes disparités. La densité dans les collectivités à dominante urbaine (Kayes, Matam, Tambacounda, Kaédi et Sélibaby) et celles traversées par le fleuve Sénégal, ses affluents ou le réseau routier bitumé dépasse ainsi largement les moyennes régionales. La part des moins de 20 ans dans la population avoisine ou dépasse les 60%. Elle se situerait ainsi légèrement au-dessus des moyennes nationales. Cette surreprésentation des moins de 20 ans devrait se maintenir voire s’accentuer légèrement pendant au moins les 15 prochaines années (CRK, 2009). 2. ...mais des mobilités sous contrainte. Le Fleuve Sénégal a une tradition de mobilité ancienne. Des pasteurs transhumants et commerçants traversent ce territoire bien avant la colonisation. Pendant la période coloniale, des migrations de travail sont initiées (notamment pour la production d’arachide) ,Depuis la décolonisation, ces formes de mobilité perdurent et s’accompagnent de migrations internationales aux destinations plus lointaines. Dans l’absence d’infrastructure routière et stratégie de transport , le fleuve Sénégal semble être un lieu de connexion sans rupture spatiale entre les pays qui partagent ce bassin hydrographique. De la mobilité à l’élevage, plusieurs sources mettent toutes en évidence l’importance de l’élevage dans le Fleuve Sénégal. La région compterait ainsi près de 8,3 millions de petits ruminants (ca-
prins et ovins) et 2,7 millions de bovins, soit une moyenne d’environ 0,7 bovin par habitant et de 2,2 petits ruminants par habitant. Les effectifs varient ainsi d’une dizaine à plus d’une centaine de têtes par troupeau et famille. Les déplacements s’effectuent sur plusieurs mois et des centaines de kilomètres pour
Figure 8 :Figure 02: Marchés et flux de bétail entre la vallée du fleuve Sénégal et le littoral
certains d’entre eux, contre seulement une journée et quelques kilomètres pour d’autres. L’élevage joue un rôle primordial dans le Fleuve Sénégal. Au plan alimentaire, la consommation de laits frais (bovins et caprins) représente une source de protéines animales importantes, notamment dans les familles modestes. Au plan économique ensuite, l’accumulation de bétail représente dans bien des cas une stratégie d’épargne éprouvée, les risques liés à cette activité étant limités par rapport à d’autres. La vente de tout ou partie du cheptel permet de financer des projets extra-agricoles (immobilier, transport…) ou de répondre à des besoins urgents en trésorerie. Si au plan social l’accumulation de bétail symbolise une forme de réussite, le secteur de l’élevage est loin de se résumer à la figure d’une activité de prestige ou contemplative. L’omniprésence de bétail dans la Région représente par ailleurs une réelle opportunité pour intensifier durable-
ment la production agricole à travers le transfert de matières organiques des parcours vers les zones cultivées, une opportunité saisie actuellement par les producteurs maraîchers, notamment ceux des zones périurbaines (Kayes notamment). 3. Des agricultures dynamiques « Les produits de cueillette jouent un rôle très important dans les sources de revenus des ménages, par-exemple les fruits du baobab ou les jujubes sont très convoités [en région de Tambacounda]. Cette zone a par ailleurs un intérêt cynégétique important (...) Il y a aussi l’eau avec de nombreuses zones qui ont des eaux de surface, la Falémé et le fleuve Sénégal qui permettent à la population de tirer le maximum de revenus et de développer des activités pendant toute l’année agricole qui favorisent le développement de l’élevage et permettent la réalisation d’autres activités. Les fonds provenant de la migration supportent une grosse partie de l’économie de la région (...). Nous avons un potentiel touristique i portant qui peut être développé à partir de la valorisation des monuments et sites (...). » Mamadou Fadé
Le croît démographique que connait la région depuis 40 ans et le recours à une main d’oeuvre salariée quand la main d’oeuvre familiale fait défaut ou n’est pas mobilisable a probablement généré une extension des surfaces cultivées. Les revenus monétaires générés par les mobilités humaines ou les activités extra-agricoles sont souvent déterminants dans les capacités d’une famille à maintenir ou à développer une activité agricole. L’agriculture de la Région est aujourd’hui dominée par la production céréalière pluviale tant en superficie qu’en volume et, par ordre d’importance, par le sorgho, le maïs et le mil (Grdr, 2012).
Figure 9 : Marchés de niébé et d’huile de palme entre le fleuve sénégal et le littoral
Elle est le fait quasi exclusif d’exploitations familiales travaillant dans des conditions inégales d’accès aux facteurs de production (Grdr, 2012). Ces céréales sont cultivées le plus souvent en association avec du niébé, des courges, des pastèques et/ou du gombo. 78% au moins des exploitations familiales de la région ont exclusivement recours à la houe manuelle (Grdr,2012, CRK, 2009). La traction attelée est peu développée. Les dynamiques de production céréalière ont varié ces dernières décennies selon le pays considéré, notamment sous l’influence de déterminants socio politiques. L’irrigation, qui a suscité beaucoup d’intérêt, notamment des pouvoirs publics et de leurs partenaires, pendant les années de sécheresse (1970-1990), a pour l’instant connu un développement limité. D’une part les sociétés d’Etat ont concentré les investissements sur le delta du fleuve Sénégal (Mauritanie et Sénégal) et l’Office du Niger (Mali). D’autre part, le développement des périmètres irrigués villageois, pour beaucoup centrés sur la production rizicole, a été freiné par des résultats mitigés : les coûts de production apparaissent élevés dans un contexte marqué par des prix céréaliers relativement bas. En outre, les problèmes fonciers (remise en question des hiérarchies sociales par les sociétés d’aménagement, non prise en compte de la mobilité animale dans les aménagements…), de gestion collective des équipements viennent s’ajouter aux risques inhérents à la production agricole. Dans ce contexte, il vaut souvent mieux acheter son riz que de le produire.
C’est finalement le développement d’une demande en légumes frais périssables d’abord urbaine et, dans une moindre mesure, rurale qui a généré la multiplication de périmètres maraîchers. Les vergers d’arbres fruitiers (manguiers, bananiers…) connaissent pour cette même raison une dynamique globalement positive, bien que différenciée selon la zone considérée. 4. D’abondantes ressources en eau La pluviométrie de la Région varie d’un facteur 1 à 4 avec, aux extrêmes, une « moyenne » de 300 mm/an pour la partie septentrionale et de 1 200 mm/an pour le sud. L’utilisation d’une moyenne pluviométrique apparaît cependant inappropriée tant la variabilité pluviométrique inter annuelle est marquée. Les pluies, concentrées sur la période juillet-septembre et sur 40 à 70 jours, alimentent un important réseau d’oueds et de mares qui font l’objet d’aménagements et d’usages multiples : agriculture de décrue, irrigation, pêche, abreuvement des animaux, usages domestiques… Les réserves en eaux souterraines, dont les volumes sont encore mal connus mais à l’évidence conséquents, se rechargent pour certaines d’entre elles grâce à ces pluies. Elles alimentent de nombreux habitants en eau potable, grâce à des puits et forages de profondeur variable. Le fleuve Sénégal, alimenté depuis le Fouta Djalon, est une richesse pour beaucoup des habitants de la région, même si ses potentialités sont encore trop peu exploitées .
Figure 10 :Hydrographie et pluviométrie
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Figure 11 :Potentiel argicole de la region - Illustration personelle
II. La transformation , outile de developpement socio-economique du territoire 1. Région de Kédougou , une richesses naturelle qui se traduit en potentiel agricole
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La région de Kédougou se situe au Sud-Est du Sénégal ,une ville frontaliére avec le Mali de l’Est et la Guinée du Sud ,avec 16.896 km² soit 28 % de la superficie de la région éco géographique du Sénégal Oriental et 8.6% du territoire national, Kédougou fait partie des régions les plus vastes du Sénégal avec une densité de population de 7.4 habitants/km² dont la majorité est une population paysanne
Ce territoire bénéficie d’une bonne pluviométrie pendant 05 mois de Mai à Septembre avec au moins 1150 mm/an et soumis à l’harmattan pendant 07 mois d’Octobre à Avril .Les températures dépassent les 39° au moi de Mai .Cette pluviométrie a arrosée la region , avec des cours d’eau comme ce lui de La Falémé à l’Est de la ville. l’abondance de l’eau, encourage la population de se tourner vers l’agriculture afin de subvenir à leur besoin quotidien, à cet effet, les activités agricoles contribuent à hauteur de 60% à la constitution de la part du secteur primaire dans la formation du PIB régional et mobilisent plus de 80% des actifs .A cet égard , le secteur constitue l’activité économique
dominante dans la région .(Figure 11) Le système agricole est caractérisé par la culture itinérante sur brulis , tournée d’une manière permanente vers la conquête de nouvelles terres de culture . La production du coton occupe généralement prés de 40 % des superficies cultivées , les produits vivriers tels que le mais , le mil , le sorgho,le riz,le fonio sont les principales céréales cultivées dans la région .les cultures céréales occupent plus de 60% des superficies emblavées . (MDGIF, 2009) Les superficies totales cultivées sont en moyenne de l’ordre de 19 947 ha en 2000.
Figure 12 :Infrastructure routiére ,departement de Kédougou - Illustration personelle
2. Infrastructure routiere qui freine le développement économique Les infrastructures routières constituent un problème crucial, seule la route nationale (RN7 ) qui traverse la ville de Kédougou depuis le département de Tambaconda est bitumée.(Figure 12) Le reste des axes jusqu’aux frontières sont constitué de routes latéritiques impraticables surtout pendant l’hivernage .Ainsi certains villages demeurent inaccessibles du fait du mauvais état des routes, de leur enclavement, de l’absence de réseau de transport régional, les villages sont faiblement raccordés par rapport aux grandes agglomérations sauf le village Ségou , qui est plus au mois en lien direct
avec la capitale Kédougou grâce à sa position frontalière entre le Sénégal et la Guinée ( dernier poste de police ) . Ce manque d’infrastructure routière constitue un handicap majeur pour le développement des activités socio-économiques. Face à cette situation , il est possible à noter un secteur de transport plus au mois performant qui se présente comme une alternative celui du transport fluviale. Le développement économique de la région ne saurait prospérer et se consolider dans un contexte marqué d’une part par des difficultés de mobilité. Egalement, la cherté des produits et denrées de premières nécessités due à distance des villages par ap-
port aux zones d’approvisionnement , constitue un problème majeur pour les populations et les commercçants. La commercialisation et l’écoulement aussi de certains produits connait des difficultés.Malgré,les villages isolés se reunissent dans un marché hebdomadaire dans le village Ségou pour commercialiser leur produits agricoles ou transformés , ou echanger avec des denreés alimentaire , ce marché joue un role cruciale dans la vie des populations isolés . Ainsi , les populations de l’autre coté du pays bénificient de ce point relais , etant donné les derniers hameaux et village de la guineé sont également isolés et abandonnés . • 19
3. La transformation, une alternative pour l’équilibre alimentaire dans la region Devant l’abondance des ouvrages consacrés aux problèmes de l’alimentation des pays en développement, le lecteur serait tenté de croire qu’ils peuvent être résolus partiellement, voire totalement, par un accroissement de la production agricole .Pendant longtemps, les recherches agronomiques ont en effet mis l’accent sur l’amélioration du rendement agricole. Ces dernières années , certains pays ont enregistré une croissance considérable de leur production alimentaire en utilisant de meilleurs semences , de nouvelles méthodes culturales , des fertiliseurs et l’irrigation .La hausse de la production du blé , du riz et du maïs a donné naissance à l’expression « révolution verte » .Malgré de brillants résultats , la révolution verte n’a pu pallier le déséquilibre alimentaire des populations .Ceci s’explique en partie par le fait que l’accroissement de la production alimentaire a souvent été annulé par des pertes après récolte. Des recherches scientifiques et empiriques font apparaitre que 25% des cultures tropicales sont perdues avant même d’être utilisées. Les pertes après récolte représentent un gaspillage des terres arable, certes, mais aussi des ressources humaines et technologiques. Autre approche communément admise : la transformation des cultures permet de limiter les pertes après récolte. En Afrique de l’ouest, la transformation du maïs et du fonio en denrées stockables par fermentation est une pratique traditionnelle largement répondue. Cette prise de conscience s’est faite de plus en plus vive ces dernières années depuis qu’on a constaté que la hausse de la production alimentaire ne pouvait résoudre à elle seule le déséquilibre entre l’offre et la demande. (Asiedu, 1991) 4. Une délimitation du territoire par le réseau d’acteurs
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Pour apprecier les impacts à l’echelle du territoire , il parait nécessaire de définir la notion de territoire pour un centre de transformation .Ainsi « les economistes vont plutôt envisager le territoire comme un espace géographique qui peut etre caractérisé par des ressources plus au moins mobiles , mais aussi par des spécificités so-
ciales de type identitaire , des regles et des conventions partagées .Les géographes vont plutôt considérer que le territoire se définit comme un ensemble de realtions entre une population et un espace.Parmi les sociologues , le territoire est souvent approché comme un réseau » (fanny, 2013) Au regard de ces différentes définitions , pour notre projet , on peut considérer tout d’abord le territoire comme le réseau créé autour des ateliers de transformations , réseaux de producteurs , d’acteurs prenant part à la démarche .Le réseau permet de recenser tous les partenaires de l’atelier de transformation collectif qu’ils soient economiques , institutionnels , ou encors professionnels.On peut ainsi cartographier les liens existants entre l’atelier et les acteurs gui gravitent autour de celui-ci et delimiter le territoire en tant qu’espace géographique grace aux acteurs clés . En général , les acteurs tentent de s’organiser , souvent en rapport avec ces partenaires , pour mieux prendre en charge leurs préoccupations liées au développement de leur secteur d’activités .Selon le sous-secteur , il a été identifié les acteurs et les types d’organisation dont les caractéristiques sont les suivantes : Les producteurs/transformatrices « structurés / encadrés » Ce sont les producteurs suivis ou soutenus par des programmes de renforcement de capacités du projet Wula Nafaa/USAID et de l’association locale KEOH.51% de la production locale commercialisée provient de ces acteurs .Ils sont mis en relation avec le marché national par l’intermédiaire de structures d’appui à Tambacounda.Un des objectifs étant de satisfaire le marché et de révéler la valeur ajoutée aux produits transformés .Ce réseau est actif notament dans les grandes villes de Kédougou , Salémata et Saraya. Les producteurs / transformatrices non « structurés / encadrés » Sont souvent des paysannes qui cultivent de petites parcelles de fonio destinées essentiellement à la consommation .Ces femmes commercialisent de petites quantités 1 à 5 Kg au marché hebdomadaire de Ségou, pour assurer la dépense quotidienne, et d’autres d’urgences. Cette catégorie commercialise 49% de la production locale destinée au marché. Figure 13 :Réseau d’acteurs - Illustration personelle
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Ils sont alors organisés en réseaux informels pour signer des contrats de production avec des entreprises. Les réseaux ne sont pas structurés sous forme d’organisations communautaires disposant d’un local , d’équipements de transformations et se retrouvant pour fabriquer des produits commercialisés selon un mode déterminé et les règles de sécurité et d’hygiène en vigueur . (MDGIF, 2009) Les producteurs et productrices de chaque village forme un groupement de producteurs (GP) et de transformatrices (GT) .Cet ensemble de GP et GT regroupant plusieurs villages forment un réseau isolé .Il existe alors deux réseaux fonctionnels. (Figure 13) Pour réaliser les actes de contractualisation avec une structure quelconque, c’est le réseau qui s’engage en comptant sur la mutualisation des différentes énergies. Le président du réseau signe les contrats. La commande est distribuée auprès des différents membres qui, individuellement s’engagent à produire une quantité donnée selon les délais fixés. Enfin, il faut noter que le niveau d’alphabétisation de ces acteurs est relativement faible (environ 40%) et la main d’œuvre reste dans l’ensemble caractérisée par le bénévolat. 5. Développement rural effréné
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Une enquête a été menée en 2018 par l’association « Corps Africa » concernant la situation économique et sociale de la femme dans les pays Bassari , région de Kédougou , dans l’objectif de travailler sur un programme de développement destiné aux femmes de villages isolés .Le résultat de l’enquête a révélé des problématiques liées notamment au processus de transformations des produits agricoles et leur mode de commercialisation , Ainsi « Les femmes réclament l’installation d’une unité de transformation ,qui améliora la rentabilité économique de leurs activités, (…) 87% de femmes transformatrice n’ont pas accès au marché national » (Corpsafrica, 2018) Ensuite, CorpsAfrica avait pour intention de mettre ce projet en priorité dans son programme, quoique, la problématique initiale dépasse le pouvoir de l’association, car à la base
c’est l’échec de politiques de développement en milieu rural, qui donne par conséquence une activité de transformation isolées, stériles et pas rentable en l’absence de réseau routier qui facilite la commercialisation. Cette problématique nous conduit de poser les questions suivantes : Comment rendre visible les produits des femmes transformatrices ? Quelle stratégie pour mettre en valeur les acteurs du marché de transformation et leurs produits ? Quel mode d’organisation pour instaurer une richesse économique et une valeur ajoutée grâce aux produits de transformations ? Comment réunir les femmes de différents villages dans le même circuit de commercialisation ?
III. Un accompagnement professionnel innovant et territorialisé 1. Emergence du projet Au regard de l’enquête réalisée, les producteurs et transformatrices désireux de se lancer dans une démarche d’atelier de transformation, se regroupent tout d’abord pour donner du poids au collectif. Souvent , ce regroupement ne concerne pas uniquement l’envie de créer un atelier de transformation collectif , il permet d’abord aux agriculteurs ( producteurs ) d’échanger leurs idées , de mener une réflexion sur leurs productions , leurs modes de commercialisation , l’envie de partagée de se lancer dans une démarche de circuit court , et par la suite de transformer les produits . En effet , la mise en place d’une unité de transformation émane de regroupements d’agriculteurs et transformatrice autour d’un projet commun ,le collectif s’associe pour créer une structure .Dans la plupart des cas , on retrouve des groupes locaux de développement , tels que le GIE (groupement d’intérêt économique) ,GTF ( Groupe de transformatrice de femmes ) , GCR ( Groupe de communauté rurale) ou encore des associations de développement. En effet , ces groupes sont porteurs d’innovations au sein des territoires ,ils permettent aux agriculteurs et transformatrice d’échanger sur leurs pratiques , de mettre en commun leurs résultats et leurs expériences , de faire émerger
des projets collectifs ou encore de capitaliser des savoir-faire collectifs tout en permettant accès au marché nationale . A cet effet, nous avons choisi le village Ségou comme étant un projet pilote de développement, en vue de ces potentialités territoriales (accessibilité et position géographique) . Le principe se base sur un réseau structuré autour de plusieurs points relais ou villages de collecte, qui permettent d’assurer la liaison de plusieurs autres petits hameaux et villages isolés. Il faut noter que tous les villages sont accessible par des chemins non reconnus mais propre aux populations locales.(Figure 14) 2. Accompagnement au cours de la vie du projet Une fois le projet lancé, il jouera un rôle de régulateur de flux, c’est-àdire, nous avons un flux d’exploitation et production, géré par les agriculteurs adhérents.Ensuite , le flux de transformation , géré par les femmes transformatrices des villages soutenu par le GT ( groupe de transformatrice) , et finalement ,le flux de commercialisation , structuré par l’association «CorpsAfrica» , qui a travailler sur un réseau commercial pour rendre visible les produits transformés et les vendre dans le marché national et internationale . Les besoins des adhérents peuvent être variés : l’acquisition de compétences techniques sur la transformation , la volonté de commercialiser ensemble et de créer une marque collective , agrandir l’atelier , etc. Ce sont toujours les GIE ,GTF qui sont à l’écoute des besoins des agriculteurs et transformatrice et qui mettent en places des formations à l’aide des fonts de l’association Corps africa . Des relations qui dépassent le partage de l’atelier Les liens qui vont être creés grâce à cet atelier de transformation vont souvent plus loin que le simple partage de matériel .L’organisation commune du travail , la transmission du savoir-faire sont déjà des aspects existants dans la culture locale mais qui seront instaurées et renforcésgrâce à la création du collectif autour de l’atelier .
Figure 14 :Stratégie d’intervention - Illustration personelle
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Figure 15 :Calendrier Agricole pour la Casamnce - Illustration personelle
3. Calendrier des cultures et des récoltes en Casamance
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Le document illustrait un « Calendrier Agricole pour la Casamance », en effet, les sols du Sénégal ont des caractères différents suivant les lieux et le domaine climatique. La Casamance est situé au sud du Sénégal, également appeler le grenier du Sénégal, grâce à ce réseau fluvial dense sous un climat tropical le sud regorge d’une grande quantité d’arbre fruitier et plantes potagère et culture céréalières. L’unique saison des pluies dure, autour du mois de Juin, de six mois, si l’on compte comme mois pluvieux ceux qui reçoivent une moyenne ou moins de 500 millimètres de précipitations .Si les mois voisins de la saison ainsi délimitée ne sont pas dé-
pourvus de précipitations, les reste de l’année est pratiquement sans une goutte d’eau.(Figure 15) Cette brutalité des conditions de sol et de climat explique les caractères locaux des cultures que les hommes ne peuvent pratiquer qu’en s’y pliant .Cette soumission de l’homme , particulièrement nette vis-à-vis de la pluie , seul facteur aux importantes variations , se traduit par le choix des plantes cultivées , réduites à celles capables de supporter ces conditions et par le rythme des travaux . (Rousseau, 1954) Le document s’intéresse égelement aux productions importantes du sol Casamançais ; de ce fait, nous avons associé les plantes cultivées (fonio, mil, arachide, riz, mais) et les cultures spontanés (la mangue, et noix de karité, et baobab) et à des essais de
culture (Arachide) à différent période de l’année pour justement comprendre l’usage du futur centre selon la période de culture et récolte en espace d’une année. 4. Processus de transformation des produits agricoles Les femmes qui sont traditionnellement les premières responsable des récoltes et de transformation, le manque de moyen et d’infrastructure entraine inévitablement une difficulté dans la transformation des produits agricoles. Depuis quelques années, les femmes de Ségou suivent des formations justement pour apprendre les techniques de transformation alimentaire, cet intérêt à la transformation en casamance, n’est pas un phénomène
Figure 16 : Processus de transformation - Illustration personelle
récent, ce geste marque une volonté de trouver une réponse efficace pour le gaspillage après récolte en maîtrisant tout particulièrement les méthodes de conservation. La conservation est un monde délicat et ancestral, il existe grand quartes principes de conservation : le fumage, le séchage, la fermentation, et la salaison, à Ségou, les femmes et les hommes utilisent tout particulièrement la méthode de séchage et la fermentation. Les mangues , les noix de karité, sont utiliser pour faire des confitures et compote qui seront conservé dans des pots en verres hermétique , les tomates , les aubergines africaine ,le piment , les carottes et les choux sont mis en conserve toujours dans des pots hermétique en verre , certaines ressources passent par la fermentation pour la production d’alcool locaux ,l’acef du palmier est
fermenter pour produire le vin de palme , plus connu sous le nom de « bounuk » ,sans être totalement considérés comme technique de fermentation la part de production de jus de fruit restent importante pour une majeur partie des fruits casamançais , la pastèque , le pain de singe , fruit de baobab , la mangue , la noix de coco , sont transformés en jus de fruit à consommer rapidement , leur conservation ,auquel cas , ils deviendraient légèrement alcoolisé . Tandis que les cultures céréalières ont une place importante dans la transformation pour lutter contre la mal nutrition notamment chez les enfants, par exemple, le mais est transformé en poudre grâce à un processus de cuisson à la vapeur, l’arachide quant à lui est transformer en beur ou pâte d’arachide très utilisés dans la cuisine locale. (Figure 16)
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IV. La qualité de l’équilibre et l’équilibre est toujours esthétique
2. L’architecture signifiante des pays Bassari
1. Paysage Bassari , un témoignage anthropologique
Les villages Bassari du siécle dernier étaient toujours groupés et situés sur une hauteur d’où l’on pouvait surveiller la plaine.Les habitations étaient regroupés en cercle autour d’un espace central qui constituait la place du village et le centre socioogique.Ce type d’habitat a totalement disparu au Sénégal , les familles sont établies suivant un habitat permanent dispersé sur l’ensemble du territoire, chaque maison cherchant à se rapprocher au maximum de ses champs et à les suivre dans leurs déplacement au cours des assolements successifs. Le village de fête est constitué d’un cercle de cases reproduisant l’implantation du village ancien. Chaque famille y dispose d’une, deux ou trois cases qui lui servent à entreposer la bière de mil et à recevoir les invités lors de fetes.On y trouve les trois cases (ambofor) qui correspondent aux trois premières classes d’Age. Les garçons et les filles de tout le village viennent y passer la nuit. La maison du chef de village est située à proximité. La concession, toujours de petite taille, regroupe un homme, ses femmes et ses enfants, parfois quelques femmes âgées .Les chambres sont situées les unes à la suite des autres sur le pourtour de la cour cloturée.La cuisine se trouve à l’autre bout, ainsi qu’un abri éventuel, un poulailler et une bergerie. Toutes les portes des cases ouvrent vers le centre de la cour. Les greniers planchers sur pilotis, supportant de gros paniers, se trouve à l’extérieur de la cour, sur un deuxième cercle. Les cases sont de plan circulaire, les murs sont constituée de blocs de latérite empilés les uns sur les autres jusqu’à 1.60m ou 1.80m environ, leur taille décroissant du bas vers le haut. Ils sont posés en maçonnerie de pierres sèches, sans l’intervention de mortier. La femme vient ensuite enduire la face interne du mur pour boucher les interstices entre les pierres avec un mélange de terre de termitière et de bouse de vache. Le sol est le plus souvent damé et enduit de la même façon. La charpente du toit est construire avec des bambous à côté de la maison , recouverte d’assises de paille tressée montées parallèlement de bas en haut , et placée sur le sommet des murs une fois terminée Dans les chambres de femmes, il existe un grenier plafonné reposant sur quatre poteaux fourchus et qui occupe toute la surface de la pièce au niveau du sommet des murs. On y entrepose toutes sortes de paniers et de calebasses. (Dujarric, 1986)
Au sud du Parc du Niokolo-koba , classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1980,apparaissent les premiers contreforts du Fouta Djalon , château d’eau de l’Afrique de l’ouest abritant les sources des principaux fleuve (Niger , Sénégal) .Ce territoire montagneux accolé au Mali et à la Guinée , communément appelé Pays Bassari , est aussi connu pour la beauté de ses paysages et la diversité des societés dont les cultures originales ont été préservées . (B.Lestrange, 1965).Ce territoire accueille , en effet une grande variété de groupes culturels dont les Bassari , les Bédik , les Coniagui , ou encore les Dialonké .Les Pays bassari abrite aussi une forte communauté de Peul sédentarisés qui ont réussi une remarquable synthèse culturelle articulée à un aménagement paysager basé sur l’adaptation aux contraintes du milieu .(Figure 17) La zone retenue dans notre projet de transformation concerne la zone montagneuse des Peuls , dans le Village principale est Ségou , qui émerge de la plaine et culmine à 495m, soit 300 m environ au-dessus de la plaine .(Figure 18) Les villages Peul sont répartis dans tout le territoire Bassari et Bédik , principalement dans les plaines ou l’espace et les pâturages sont plus abondants. Le village Ségou par exemple s’inscrit dans ce contexte. Situé au pied des contreforts du Fouta Djalon. Chaque village est composé de plusieurs concessions, plus au moins dispersées dans la plaine .Les concessions sont clôturées , ce qui permets d’u parquer le bétail .Les clôtures ne s’ouvrent pas mais s’enjambent grâce à un système d’échelle infranchissable par les animaux. Si certains villages semblent éclatés dans le paysage , ils sont en réalités organises en une seule entité gravitant autour de la mosquée , qui forme le cœur de la vie sociale . (Dujarric, 1986) Les villages Peul sont rarement isolés des zones habitées par les autres groupes. Ils s’inscrivent généralement dans des territoires déjà occupés par les Bassari ou les Bédik , avec lesquels ils entretiennent des liens commerciaux. Il n’est pas rare de voir à coté de chaque village Bassari ou Bédik un village voisin Peul , portant le même nom .
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Ce jumelage des villages favorise des échanges entre les Peul et les autres communautés ( vente de lait caillé , de beurre de karité…).
• 27 Figure 17 : Maison bassari ,Peul , Sénégal (Bourdier & Trinh , 2005) ©
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Figure 18 : Carte ethnique du Département de Kédougou présentait 142 villages dont un signe symbolique décrivait l’Ethnie et 61 villages localisés par un simple point . (B.Lestrange, 1965) ©
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V. Analyse du contexte – Habitat décontextualisé 1. Rapide panorama de l’habitat Une majorité de maisons basses La plus grande majorité de l’habitat populaire est constituée de maisons basses, en simple rez-de-chaussée, dont la typologie constructive va de la simple case ou abri villageois traditionnel constitué d’une pièce entièrement construite en fibre, à la maison en bloc de ciment et béton armé à toiture terrasse en béton.(Figure 19) Cette dernière forme de typologie est entre autre particulièrement appréciée car elle permet de garder une possibilité d’évolution par l’ajout d’un étage. Cette typologie n’est pourtant pas accessible financièrement à la majorité de la population, et un grand nombre de constructions présente une typologie mur bloc de ciment et chainage béton , toiture en tôle à une ou deux pentes . Il n’est pas rare d’observer dans le paysage construit des toitures à pans, plus au moins nombreux et plus ou moins inclinés. Si beaucoup utilisent effectivement la tôle ondulée, le bac acier ou même des éléments de fibrociment, on trouve également quelques exemples de toits en tuiles, qu’il s’agisse typiquement d’anciennes constructions. (Rakotomalala & misse , 2014) 2. La disparition des espaces extérieures de cour Dans l’espace de la ville , le cout et la rareté du terrain entrainent une nécessaire optimisation en surface construite de la parcelle On assiste à la disparition des espaces extérieurs privatifs , comme les cours , qui permettaient pourtant d’apporter un confort supplémentaire en proposant de réels espaces de vie ouverts , mieux ventilés et plus rapidement rafraichis la nuit en saison chaude. Cela a pour conséquence indirecte, un changement des modes de vie et des modes d’habiter .Par exemple le nomadisme « climatique » qui permettait en saison chaude de dormir dehors dans la cour n’est plus possible.
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3. Un marché dominé par l’usage du parpaing et du béton Le matériau le plus représentatif de la
Figure 19 :Chantier d’une maison basse en ossature béton armé et agglomérés de béton Craterre ©
construction contemporaine dans la région de Kédougou est le béton. On trouve son emploi évidement en fondations et en superstructures , que ce soit pour les murs , majoritairement en aggloméré de béton de remplissage et structure béton armé , que pour les planchers , soit en dalle pleine coffrée ou , le plus souvent , en poutrelle-hourdis et dalle de compression .Dès que les foyers ont les moyens suffisants pour construire , parfois au détriment des surfaces nécessaires , c’est vers ce type de solution qu’ils vont s’orienter. L’usage du béton n’est pas sans inconvénients, il nécessite l’emploi d’importantes quantités d’acier, mais aussi de bois de coffrage, matériau et matériel relativement onéreux. Il en découle souvent l’utilisant d’acier de mauvaise qualité, de réalisation en béton « mal » coffré, donc de mise en œuvre d’une quantité très approximative. 4. Etat des lieux de la conception bioclimatique L’image globale de la construction contemporaine dans la région de Kédougou ne reflète pas a priori une sensibilité à la mise en œuvre de dispositifs bioclimatiques dans la conception des batiments.Que ce soit les maisons individuels ,ou les bâtiment ERP .Il est par exemple intéressant de noter que y a aucun intérêt à l’orientation des bâtiments .On note également qu’un nombre très important de réalisations récente ne présente aucune protection solaire , ni aucune possibilité de ventilation traversant , un comble dans le contexte
climatique de la région , chaud et humide , d’autant plus que le patrimoine bâti est riche d’exemples proposant ce type de protection ( brise soleil , système de claustra , etc.) 5. Retour critique sur l’analyse La promotion des matériaux dites « moderne » est encourager notamment par les politiques locales, parfois, les bâtiments ERP servent d’exemple pour la population locale .On rajoute à cela , la disponibilité de ces matériaux plus que d’autres ( bio sources ) , malgré ,le rapport carbone qu’est très mauvais pour l’environnement , généralement ,ces produits sont importer depuis les grandes villes telle que Tambacounda et ou , Dakar . L’usage du béton est favorisé, parfois à tort, par la difficulté et les aléas de financement d’une construction « moderne » entrainant un temps très long de réalisation. Ceci amène les propriétaires à s’orienter vers des solutions constructives qui, a priori, ne nécessitent que peu d’entretien, et qui permettent à la fois des chantiers sur le long terme et une possibilité d’évolution ou d’extension verticale à terme. Dans notre optique, nous n’avons aucune intention de changer les habitudes ou les modes de vie des populations vers celui de leur ancêtre. En revanche, nous allons leur faire comprendre qu’on pouvait construire avec des matériaux locaux, énergétiquement très performants, et à faible cout, d’une manière très contemporaine, sauf, qu’il faudrait bien manipuler la matière, soigner la composition constructif et structurel, gérés les points faibles par des solutions adaptés, et s’implanter en respectant le paysage.
6. Enjeux et Défis de l’architecture durable et des matériaux locaux L’observation du secteur de la construction dans la Casamance montre que quelques réalisation utilisent des matériaux naturels locaux (habitat rural , résidences secondaires , structure touristiques , etc.) .En revanche , ces matériaux et leurs techniques restent au niveau de pratiques empiriques sans recherches d’amélioration des produits ou des mises en œuvre .Ces produits locaux bénéficient aujourd’hui d’une image dépréciée en raison de leur supposées faible durabilité et fragilité , conséquence d’une méconnaissance des caractéristiques de ces matériaux et des bénéfices de leur utilisation (Borroeta & kouame, 2013). Les limites à leur utilisation dans la construction résident principalement dans le manque de recherches et de compétences .En outre , l’absence d’un environnement incitateur et de stratégies politiques concrètes pour la promotion du secteur sont un frein indéniable. Sans cela , toutes les techniques issues de la construction traditionnelle pourraient bénéficier d’une attention et d’une exploitation par les professionnels du bâtiment et les acteurs du développement .
Brique BTC
7. Analyse de cycle de vie Pour mieux déterminer le potentiel de création d’emplois verts dans la chaine de valeur une analyse de cycle de vie a été menée, soit l’analyse des matériaux locaux identifier comme porteurs pour la construction au long des diverses étapes d’un processus constructif. L’alternative à l’approche tout béton, la construction mixte intégré des matériaux naturels et moins chers qui remplissent plus efficacement leur fonction pour créer par exemple, une architecture respirante.L’environnement intérieur n’est pas étanche à l’extérieur, il s’adapte avec un décalage à la situation extérieure .Dans cette logique, les matériaux sélectionnés sont des ressources locales, plus accessibles, à faible taux de transformation et souvent plus économiques. Ainsi, à cout équivalent le confort apporté au cadre de vie peut être augmenté. L’ensemble des matériaux identifiés dans le cadre de ce travail sont réparties selon leur emploi dans la construction (structure, maçonnerie, toiture) (Figure 21) cependant, nous nous sommes basé sur un système de notation qui permet de choisir la Toiture en Typha
meilleure composition de système constructif en terme d’efficacité énergétique, faible impact sur l’environnement, et le cout, d’ailleurs, la question du budget est le plus grand défi de ce projet. Avec une telle démarche, la rémunération des travailleurs s’en trouve améliorée dans la mesure où le matériau source est très économique. Les matériaux naturels identifiés ne nécessitent souvent qu’une transformation simple : découpage, tressage, mélange, séchage. La qualité finale des produits ne nécessite pas de phase de transformation mécanique .Des outils simples et une bonne connaissance du métier assurent une production de qualité. Egalement, on voulait que les matériaux de réemploi aient une place dans ce projet, afin pour nourrir les réflexions et réduire le cout total du projet. Dans cette démarche, on vise également à fabriquer une architecture intrinsèquement liée à l’écoconstruction .La mise en œuvre est essentiellement tournée vers une protection de matériaux biodégradables pour en augmenter la durée de vie .De fait, nous avons l’attention que le projet soit réparable par la population locale et facile à entretenir.
Pierre laterite
Hourdis Terre-Typha
Bambou - detail structurel
Panneaux Terre-Typha
Figure 20 : Panel de matériaux identifies
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• 33 Figure 21 : Panel de matériaux identifies
VI. Conclusion
1.Quelques précisions En premier lieu , ce travail avait pour ambition de nourrir les réflexions et se servir comme un modèle à la foi économique et architectural à suivre dans les pays en développement de l’Afrique de l’Ouest .en mesurant l’impact de l’émancipation financière de la femme dans les milieux ruraux, tout en se demandant , si un projet transformation des produits agricoles destiné pour les femmes peut contribuer au développement économique local et régional. Il a fallu en premier temps de définir le cadre associatif de ce travail, composé de plusieurs acteurs dans l’objectif de répondre à la demande de la population locale .L’organisation s’engage de concevoir, construire et financer le projet, à travers des fonds collectés lors d’une exposition de solidarité. Il convenait ensuite de s’intéresser à la question du territoire, ces potentialités
agricoles et les facteurs qui freinent le développement de celles-ci à l’égard de ‘’l’isolement total de village productifs’’ par apport au réseau routier et le cycle de commercialisation local et régional. Le défi du projet est la conception d’une Maison des femmes qui vise à promouvoir l’égalité hommesfemmes en tant que facteur clé du développement rural .L’architecture proposée est un espace destiné à accueillir des activités de sensibilisation, de formation et de croissance du village sous le signe de l’égalité. Le but du projet est de réaliser une architecture symbolique et écologique, qui s’inspire des traditions locales. Un espace ou les associations et les différentes composantes de la société pourront se rencontrer et dialoguer sur les questions d’égalité et de droits humains, garantissant à la communauté féminine, leur implication et émancipation en faveur du développe-
ment social, économique et politique du territoire. Dans une Sénégal en pleine mutation, en proie aux conflits socioculturels et politiques, les thématiques développées sur ‘’ ‘l’habitat décontextualisé ‘’ dépeignent parfaitement les problématiques liées à la ségrégation entre le passer et le présent. A partir de ce constat, nous pouvons d’ores et déjà proposer des solutions et alternatives architecturales. En effet, nous ne pourrions pas résoudre la crise générale de l’architecture sénégalaise simplement en construisant un ou deux projet modèles, ni même tout un village, Nous devions plutôt chercher à définir le mal, à en comprendre les causes profondes. La décadence culturelle commence au niveau de l’individu confronté à des choix pour lesquels il n’est pas préparé, et c’est à ce stade que nous devons intervenir.
2.Regle de jeu J’insisterais sur le fait que le projet n’a pas pour objet une transformation radicale de l’architecture locale ,telle qu’elle est avec ces maux .Au contraire, il s’agit de faire en sorte que le model que je propose , se fasse au profit d’exercer la transformation dans des conditions juste avec une subtilité constructive savoureuse pour servir l’homme, ce qui est mon objectif. Je ne cherche pas à plaire , je cherche à satisfaire tous les sens de celui qui vivra dans mon architecture ,qu’il se sente accueilli , qu’il fait frais quand il fait trop chaud dehors , qu’il ait chaud au bon moment , qu’il soit respecté dans son intimité , qu’il soit aussi respecté dans ses perceptions visuelles , que ce soit vis-à-vis du lieu que j’ai conçu pour lui , ou vis-à-vis de son environnement .
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Bibliographie
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• 36 Juin 2021 Zineddine Djouama ©